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 Les embruns, et le Vent...

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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeMer 28 Avr 2010, 21:45

    Inwëlle était assise au bord d'une petite falaise, la tête rejetée en arrière, les yeux fermés. Dans son dos, une lande inhabitée, parsemée de buissons raz et d'arbres chétifs. Devant elle et à ses pieds... Les vagues. Les vagues, la houle, l'écumes et les embruns. Elle sentit avec délice une nouvelle salve de ces derniers retomber sur son corps nu. Un sourire s'échappa. Elle était seule. Elle avait vérifié, et elle était à l'écoute, ouverte aux nombreux bruits, aux rugissements de l'Eau, aux crissements des insectes, aux mugissements du vent, qui, venant de la mer, lui apportait son odeur de sel et glissait sur ses épaules. Glissait, oui, parce qu'elle s'efforçait de s'accorder avec lui. A la fin de son apprentissage, le Vent était l'élément qu'elle connaissait le moins bien, celui, à ses yeux, le plus délicat à saisir, celui le plus éloigné du corps humain, peut-être le plus capricieux. Elle sourit encore à ses pensées. Elle disait que le Vent était capricieux alors qu'elle sortait tout juste d'une baignade dans cette mer déchaînée...

    Elle venait de remonter, il y avait quelques secondes à peine qu'elle s'était installée, d'ailleurs, si son corps séchait rapidemment sous l'effet du soleil printannier combiné à celui du vent violent, quelques gouttes résistaient et sa tignasse rousse était encore trempée et ternie par l'élément aquatique. Elle était dans un de ces rares moment où elle cotoyaient intensément beaucoup de Forces. L'Eau, toute proche, qu'elle sentait et qui, par vagues, lui envoyait de minuscules goutellettes. Le Vent avec qui elle avait commencé à jouer dès qu'elle avait entammé la courte ascension de cette falaise. La Roche, élément dominant, avec laquelle elle avait échangé mille caresses il y avait quelques secondes et avec laquelle elle échangeait encore, les jambes dans le vide, la plante de ses pieds à plat sur la paroie. La Vie, tout simplement... D'autres éléments, évidemment. Les Eléments étaient infinis, partout, en tout. La Terre, entre ses doigts et sous ses paumes, la Végétation, moins présente directement mais ancrée dans son esprit...
    Elle soupira d'aise. Elle était bien, là, et aller finalement retourner se baigner. Pas encore. D'abord, elle profitait.

    Elle ouvrit les yeux, détailla la mer, utilisant sa greffe pour visionner de plus près un ballet de volatiles marins, revint à sa vision initiale... Détailla les vagues. Là, un rocher dissimulé sous la surface agité, un autre ici. Ce courant qu'elle avait pris, qui l'avait amené à cet endroit, surprenant, où l'on se trouvait happer dans le fond... Elle était ressortie plus loin, là-bas, un endroit un peu plus calme où elle était restée immobile, goûtant avec délice cette première baignade marine. Et puis elle était repartie là-bas, avait remonté un autre courant, traversé une vague, trouvé à nouveau le calme... La houle, ces vagues naissantes qui n'attendaient que de se briser. Une houle forte, et cela avait amusé Inwëlle. Si le lac Chen aussi était agité, si le lac Chen aussi était houleux, jamais elle ne l'avait connu à ce point-là. Si, une fois ou deux, durant la première année de son apprentissage... Mais elle ne se pensait pas assez expérimentée pour prendre le risque d'aller se faire jeter violemment sur la berge, pour aller se briser les os sur un rocher, pour se noyer sans avoir pu esquisser la moindre résistance. Si elle avait su...

    Ah oui, si elle avait su, cette phrase marchait encore pour aujourd'hui. Si elle avait su...
    Elle était partie de l'Académie quelques jours plutôt en compagnie d'Eclipse, sa jument. Depuis qu'Erwan lui avait annoncé la fin de son apprentissage, elle avait passé très peu de temps à l'Académie. Elle était allée se baigner dans le Pollimage, elle avait effectué un boulot de coursière pour se procurer un peu d'argent afin d'acheter des provisions sur la route. Elle était revenue à l'Académie, donc, pour récupérer sa jument après un tour du lac Chen en solitaire. Elle était partie avec Eclipse vers Al-Jeit, dans laquelle elle ne s'était pas attardée. Elle avait espérer revoir un de ses anciens amis, Lehui qui s'était éloigné de la vie des rues, Willy, fidèle à lui-même... Mais non, rien du tout. Juste quelques gosses qui n'en étaient plus. Elle s'était faite discrète, s'était entraînée à se déplacer dans la foule, et ça avait marché. Elle s'était sentie presque invisible, ç'avait été... Grisant.
    Elle était partie dans ce voyage dans le but de retrouver ses parents, installés "dans le Sud" d'après Willy. Al-Jeit étant déjà bien au Sud, elle se doutait que ce devait être en bord de mer. Le monde était petit, pour ces jeunes de la rue qui n'avaient jamais quitté la capitale. Elle connaissait l'existence d'une langue de terre, entre le Pollimage et la Passe de la Goule, qui s'enfonçait dans la mer, face aux Archipels Alines. Il y avait aussi le problème des Rêveurs... Il avait dit que Juirël c'était fait soigner de son traumatisme par des hommes ayant choisi cette Voie si secrète. Il devait s'agir d'un de ces petits rassemblements d'hommes qui parcouraient Gwendalavir ensemble afin de venir soigner les personnes habitant loin des confréries principales... Elle avait donc eut l'intention d'aller à leur recherche, son père, sa mère et Juirël, qu'ils avaient d'après les dires de Willy recueilli suite à l'Accident et au départ d'Inwëlle. Ses parents qu'elle n'avait jamais pris le temps de connaître...
    Elle soupira.

    Si à Al-Jeit elle n'avait revu aucun de ces anciens amis, elle avait fait une autre rencontre. Bouleversante, et qui avait modifié tous ses plans. Elle ne s'était pas rendue sur la langue de terre, mais au sud-ouest d'Al-Jeit. Accueillant avec délice une nouvelle rafale de vent, elle ferma les yeux, se plongeant dans ses souvenirs.

    ***
    Elle parcourait le marché, attentive, guettant la présence d'un de ses anciens amis. Elle venait de rendre visite à Eclipse, logée dans une écurie à l'entrée de la ville. Elle était reposée, avait bien mangé, prête à reprendre sa route en quête de ses parents. Ce fut alors qu'un garçonnet blond au milieu des jambes Alaviriennes capta son intention. Tant et si bien qu'elle se figea, bouche bée, quittant l'osmose qu'elle entretenait avec la foule, se faisant bousculer... Se reprit, alla se poster près d'un étal, là où être immobile était considéré comme normal.
    Le petit garçon blond était seul et se dirigeait d'un bond pas vers l'étal bondé d'un marchand de fruits. Il se glissa entre les clients, profitant de sa petite taille, et, sous l'oeil attentif de la jeune femme rousse, d'un geste rapide et précis, déroba une pomme alléchante qu'il glissa sous sa tunique avant de se retirer. Elle fronça les sourcils. Son coeur battait, fort, tandis qu'un tas de souvenirs refaisaient surface. Elle aussi avait volé, à l'âge du garçonnet, six-sept ans, même si aujourd'hui cet acte lui paraissait totalement idiot. Elle avait volé, sous Sa tutelle. Blond comme cet enfant... Si elle avait été seule, elle aurait lâché un sourire attendri. Ce gamin était assez bien vêtu, sans doute commettait-il cet acte pour une copine charmante, ou peut-être avait-il succombé à la tentation... Elle le suivit, curieuse.
    Elle avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part.
    Au bout d'une dizaine de minutes, il s'engagea dans une autre rue, elle aussi large et fréquentée, puis pénétra dans une des maisons à la façade ni spécialement riche, ni pauvre non plus. Elle hésita une seconde, puis suivit l'enfant, mue par une force étrange. Il l'appelait, il l'attirait, irrésistiblement...

    La porte d'entrée s'ouvrait sur un couloir, assez large, modeste, chichement éclairé. L'enfant n'accorda aucune intention aux portes fermées placées des deux côtés du couloir. Il avança jusqu'au bout, poussa un rideau, pénétra dans une salle plus lumineuse. Inwëlle s'arrêta derrière ce rideau. Elle venait d'entendre du bruit, filtrant de la porte qu'elle venait de dépasser. Des gémissements de plaisir. L'évidence se fraya dans son esprit, et l'incompréhension. Que faisait cet enfant dans cet établissement de prostituées? Tendre l'oreille, et elle aurait des réponses.

    De la salle dérobée à son regard s'élevèrent des voix, parfaitement audibles, plus proche que la rumeur des conversations provenant de la même pièce. Celle, enfantine, d'un petit garçon d'abord. Du petit garçon.


    "Mia, elle est où maman?"

    "Dans votre chambre, mon chou."

    Wëlle poussa le rideau et pénétra elle aussi dans la salle. Un simple coup d'oeil, elle discerna un foyer flambant, plusieurs filles en petites tenues agicheuses, deux hommes parmi elles, une femme, sans doute la dénommée Mia, assise dans un fauteuil, occupée à griffonner sur un carnet. Elle leva ses yeux sévères sur la jeune femme rousse, qui ne lui laissa pas le temps de parler.

    "L'enfant a perdu une pièce, j'lui ramène."

    Pour rendre plus convainquant son mensonge, elle sortit de sa bourse une pièce de faible valeur. La gérante lui lança un regard suspicieux, puis se leva, l'accompagnant en silence vers une porte doublée d'un rideau, qu'elle ouvr...

    ***

    Wëlle sursauta, tirée de ses pensées par le fracas d'une vague puissante qui s'écrasa si haut sur la falaise que la jeune Marchombre en fut aspergée. Par automatisme, elle utilisa sa greffe pour scruter le paysage derrière elle, se figea... Quelqu'un approcher. Elle ne fit rien de plus, resta immobile, sans se retourner. Qui était-ce?
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeJeu 29 Avr 2010, 08:51

La mer.
Infinie.
Chaotique, Harmonie.

***

Andosel avait fait le première partie du voyage en accompagnant une caravane d'itinérant. La deuxième, il l'a fut à pied ; le paysage, rocheux, l'y appelait. Tandis qu'il progressait dans un chemin délabré, il observait les champs ; pâles, arides. Les fermes étaient fortifiées, les fermiers prévenants. Il sentait la peur dans les visages. La peur et le bonheur. Bonheur d'être là, de vivre, de vivre encore. Il sourit.

***

-Ando, les gardes, caches-toi !
Ando court entre la foule. Les passants lui bloquent le passage, le roue de coups dans leur course effrénée. Il abandonne. Il se cache sous un étal d'animaux exotiques.
La peur.
L'attente.
Sa respiration saccadée, sa transpiration couvre rapidement les vêtements dont il est vêtu depuis trois ans.
L'odeur est forte. Insupportable.
Dans le chaos, pourtant, il entend.
Le chant d'un oiseau.
Le chant de l'harmonie ?
Il sort de sa cachette.
Un homme le prend par la main. Le fait traverser la foule, pas un ne les touche ; il comprend. Ils sont à des années lumières de la foule. L'inconnu se joue des remous, des tourbillons. Puis l'homme lui lâche la main et sur le sol, dans cette bulle qui les entoure, isolé du bourhaha, du hululement des marchands et des hommes, inscrit sur le sol :
Chant de rivière, chant de l'oiseau,
Foule qui se brise,
La Voie.

Et dans sa tête : "Marchombre !"


***

Andosel sourit. Il ne se souvient plus qui était l'individu qui lui montrait la première fois la Voie. Ne s'en souciait pas. Un chant d'oiseau lui avait montré la Voie, l'Harmonie.
En écho, une vague assourdissante s'écrasa contre une falaise.
En escaladant un monticule de pierre, il voyait la mer.


***

Infinie, Chaotique, Harmonie.

***

-Ca fais maintenant dix sept ans que je travaille dans cette mine ; j'ai quarante sept ans. Je ne souhaite à personne le même sort, petit, à personne. Quel âge tu as ?
-Sept ans. Moi c'est Andosel, monsieur.
-Tu peux m'appeler Gries, j'ai la peau sur les os et les cheveux blancs, le visage sale et les mains noires, mais il y a quelque chose qui m'a fait tenir, petit, une image, une entité, qui pousse tout les hommes... La mer, petit. Une fois que tu as vu la mer elle te pousse jusqu'à ce que tu crèves. Son image t'imprègne tellement l'esprit que tu en rêves la nuit, le jour aussi, dans les ténèbres de cette mine.
-Moi , je pense que je n'aimerais pas la mer. Le mer, comme ça, beaucoup plus grande que moi, j'aurais peur. Et puis, elle, elle est propre ; je suis toujours sale. Elle me regarderait avec deux grand yeux d'abysses et elle me dirait : Tu t'es lavé, Andosel ? Es-tu propre ? Alors je mentirais sûrement, parce que j'aurais peur. Et elle le verra. Alors elle enverra un énorme bras bleu et elle m'attrapera, me dira : Il faut être propre et ne pas mentir ! Et elle me jettera comme ça sur la berge, et la nuit je n'en rêverai pas, je ferais plutôt des cauchemars. Vous comprenez monsieur Griès, je ne voudrais pas voir la mer. Parce que je ne voudrais pas qu'elle me voit."


***

Sourire.
Échange de deux êtres du temps.
Aujourd'hui la mer le verra, il verra la mer.

Il descend du monticule et avance vers la plage rocailleuse qu'il...

Quelqu'un.
Là-bas, étendu.
Immobile.
Andosel sourit. Paix. Marchombre.
Il continue sa marche.

Tout en progressant, il construit petit à petit l'homme qui serait là.
Il y avait un flot marchombre qui lui traversait le corps, mais comme incontrôlé, incontrôlable.
Une énergie pure, brut, une ouverture au monde.
Andosel s'arrête. L'homme derrière le rocher est nu. Il entend la respiration saccadée, sous l'étal exotique. C'est une femme. Andosel sourit. Pour ne pas gêner la personne, il s'avance un peu plus à droite, au bord de l'eau, et lui tourne le dos. Et contemple la mer. Un flot de son alors lui imprègne totalement l'esprit, reste immobile. La mer, au-delà d'une entité, est un lieu de vie. Sept crabes plus loin à fleur de l'eau se reposent et s'endorment. Plus à gauche, une crevette pond ses oeufs dans une faille rocheuse, sous l'eau. Plus loin, un banc de poisson s'éloigne vers le Sud. Des mouettes posées sur la roche, à gauche, se nettoient les ailes et préparent à nouveau leur envol.
C'était l'Harmonie.
Et pourtant, la mer se déchaînait. Furieuse elle s'écrasait contre les murs rocheux, destructrice, animale ; engloutissant chaque particules de matière. Ses longues vagues s'éloignaient de leur mère sur la lande, et la mer, avare, les rattrape et les ravale. Dédaigneuse, elle éclabousse le regard et le voyeur, en lui crachant au visage. Elle gronde.
Chaos.

L'équilibre du monde se lisait dans la mer. Du pied, il inscrivit sur le sol :
"Furieuse à la lune,
Mer qui t'enlaces,
Équilibre."


-Le hasard croise destinée et destinée. Si la mer m'a attirée ici, impétueuse, la raison peut se lire à l'étoile. Tu es marchombre. Je suis Andosel Nil, je regarde la paix dans les yeux ; quel est ton nom ?

Sa question resta quelques temps en suspension dans l'air, comme un rêve léger, pour retomber doucement. Le Maître Marchombre savait que les noms établissaient toujours un lien, parfois fragile. Un lien jeune et fragile. Un "nouveau-né."
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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeJeu 29 Avr 2010, 21:51

    L'homme s'était détourné. Pudeur ou respect? Elle ne savait pas, mais cela lui aurait presque tiré un sourire si elle avait été seule. Elle se moquait qu'on la voit nue. Elle avait appris au début de son apprentissage Marchombre que la nudité n'avait rien d'honteux. Elle acceptait son corps et n'avait pas de complexes. Cependant, elle savait que cette absence de vêtement pouvait exciter les hommes, et ne prenait pas de plaisir particulier à s'exhiber. En revanche, elle aimait être nue, cela lui procurait davantages de sensations, et elle était ainsi plus proche des éléments, plus prompte à saisir une Force. Comme en ce moment...
    Elle ne craignait pas cet homme, tout simplement parce qu'il détournait le regard, ce qui prouvait qu'il n'avait pas d'intentions perverses. Craindre... Oui, elle aurait put le craindre, parce qu'elle savait qu'il pouvait la maîtriser, qu'elle n'avait pas une force trop grande, qu'elle n'était pas une combattante chevronnée. Oui, elle le craignait, pour avoir put constater de ses propres yeux les ravages qu'un viol pouvait occasioner. Un frisson courut sur son échine en repensant à Jui', corps et esprits dévastés, une peur omniprésente dans son regard... Nouveau frisson, juste avant que l'homme ne se mette à parler. D'une voix tranquille, sure, calme, une voix qui se glisser dans l'air sans le fendre, qui s'insérait dans l'Harmonie sans la déranger. Une voix...
    Oui, avant qu'elle n'ai eu le temps d'aller au bout de sa pensée, il l'avait exprimée avec des mots. Marchombre, cet homme était Marchombre, tout en lui le clamait. Ses paroles mystiques -qu'elle déchiffra rapidemment, rodée par l'habitude-, sa façon d'affirmer qu'elle l'était aussi, sa façon de parler, sa voix, son corps, sa posture... Le calme, le calme qui irradiait de sa personne. Une sérénité impressionante, une sérénité... Lumineuse. Comment n'avait-elle pas put voir cela avant? Comment avait-elle put être aveugle à ce point? D'accord, ses pensées étaient un peu ailleurs, mais tout de même, ça aurait dû lui sauter aux yeux... S'énervant intérieurement contre elle-même, elle se calma toutefois bien vite et se leva, souplement. Elle allait aller à ses côtés pour lui montrer qu'elle n'était pas pudique, qu'elle n'avait pas honte de se montrer, qu'elle se moquait qu'il la voit. D'un pas qu'elle tenta de rendre le plus silencieux possible, mais, elle le savait, bruyant comme pas possible pour des oreilles à l'écoute et affutées, elle alla donc se placer à côté de lui.

    Ses sentiments étaient mitigés.
    Elle n'aimait pas le principe de se définir par son nom, de se présenter avec celui-ci, de demander celui de son intermocuteur. Inwëlle n'avait jamais aimé son prénom, et ne l'aimait toujours pas, même si, désormais, elle l'acceptait. Elle préférait toutefois le surnom qu'elle s'était donné, Wëlle, plus brupte, plus court, plus... Approprié, même s'il lui faisait quand même grincer les dents. Mais elle n'avait jamais non plus réellement saisit cette envie de connaître le nom, toujours le nom d'une personne. On s'en moquait! Ca servait à retrouver la personne, à en parler, à lui parler, et encore, on pouvait se débrouiller autrement. Elle n'aimait pas les gens qui se présentaient par leur nom, et qui demandait directement celui de leur interlocuteur. Non, ce n'était pas qu'elle ne les aimait pas, mais qu'elle partait sur une mauvaise impression. Elle trouvait ça si... Normal, irréfléchi...
    Mais il y avait autre chose. L'homme avait commencé par une phrase sybilline, continué avec une phrase sybilline, l'avait présentée elle, perçée à jour... S'était en quelque sorte présenté d'abord, de manière subtile et délicate. Et sa voix, son statut Marchombre... Elle avait à son égard des sentiments mitigés et n'aimait pas trop ça. Elle qui cherchait tant la solitude, elle fuyait aussi l'énervement. De toute façon, elle était à nouveau calme, comme si l'aura de l'inconnu l'avait apaisée.
    Mais elle avait une motivation. Un seul moyen de ne plus être indécise: découvrir.

    Elle ne regarda pas l'inconnu. Elle ne voulait pas le regarder. Elle n'avait pas envie que son regard croise le sien, qu'il la happe, qu'il découvre ses secrets, ses faiblesses et ses hantises avec facilité. Elle contemplait la mer déchaînée, un oiseau au sommet d'un rocher pointant fièrement sa tête au dessus des flots. Un rocher humide, mousseux, parfois recouvert par les vagues... Un rocher au sommet duquel elle avait exécuté, une quinzaine de minutes auparavant, la gestuelle. La gestuelle Marchombre, en harmonie avec la Vie, en harmonie avec elle-même... Sa première gestuelle depuis les évènements, ou plutôt, la découverte de la veille. Une gestuelle qui l'avait lavée, calmée, avait jugulé ses émotions, une gestuelle qui, combinée à la baignade, l'avait purifiée.
    Un nouveau frisson lorsqu'elle essaya de penser une nouvelle fois à ce qu'aurait été sa vie si elle n'avait pas rencontré Erwan. Rien, sans doute, ou en tout cas, pas grand-chose. Sans doute serait-elle déjà morte.
    Soit, il était temps de répondre.


    "Pas très important, mon nom."

    Elle voulait lui poser une question. Il fallait qu'elle lui en pose une, pour pouvoir trancher dans son esprit.

    "Tu la connais?"

    Posée en désignant de son index tendu la Mer. Un bras, une main, un doigt, dérisoires face à l'immensité de l'Océan, cet Océan mystérieux et infini... Ca ne faisait rien, bien au contraire, c'était comme lorsque, sur les toits de l'Académie ou juchée sur un sommet, elle se rendait compte de sa petitesse, infinie petitesse comparée à la taille des Montagnes. Ici, c'était la Mer. Là, elle était remise à sa place, au rang d'humaine, petite chose qui ne changeait rien à rien, qui n'influait en rien sur la Nature, sur le Monde, une petite chose à l'existence physique éphémère, une parmi d'autre, parmi beaucoup d'autres... Elle aimait ça, ce sentiment puissant qui lui soufflait à l'oreille qu'elle n'était rien d'autre qu'elle-même. Et ça suffisait largement.
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeJeu 29 Avr 2010, 23:01

Andosel retenait sa pulsion à lire dans l'émotion de la jeune femme derrière lui.
Respect envers l'autre. Envers son passé. Son présent.
Pourtant, il sentit, fugace, l'agacement.
Puis le calme.

Il sourit. La curiosité appelait même à la louve solitaire.

Elle s'était levée, discrètement. Elle se mit à ses côtés, contempla la mer.
Détendue.
Marchombre.

Andosel sentit un appel à la reconnaissance, d'un être cher. Puis, comme par résignation :


"Pas très important, mon nom. et simplement : tu la connais ?"
En pointant son index vers la Mer.

Il réfléchit d'abord. Connaissait-il la mer ? Il la connaissait dans la mesure où elle ressemblait à l'homme. Enveloppé sous ses couches d'eaux, marine, abritant la Vie, la Mort. Étant Équilibre : Harmonie et Chaos. Il protège ses abysses en s'habillant de mensonges, de pudeur ou de soie. Se ment à lui même ; se cache à lui même.

Le marchombre apprend le monde et s'apprend lui-même.
La Voie n'est pas seulement combat ; elle est savoir.
Immense.
Infinie.
Abyssale, maritime, furieuse parfois, et douce.

Andosel sourit. Encore une fois, il avait lu.
Il n'avait pas regardé sa voisine contemplatrice.
Mais il sentait le sel, d'un bain récent. Il sentait la mer. La Vie.

Il sentait dans l'Harmonie, qu'il n'y avait pas de mot pour briser le silence.
Il se déshabilla, et plongea dans la mer.
Pour la première fois, il fit face à son interlocutrice.
Elle était farouche. Pleine d'énergie incontrôlée. Formidable.
Ses yeux simples, beaux, et sa chevelure ; cascade.

Andosel se demanda quelques instants s'il n'avait pas franchi un seuil qu'il n'aurait pas dû en se dévêtant.
Mais il ressentait le calme.
Une mise à nu.

Sans rien dire, il s'ouvrit. Il entra ses yeux dans les siens, et se laissa lire.

Et d'un murmure, invitation harmonieuse, qu'il voulut calme, apaisante, il la pria de le visiter, dans ses recoins, ses doutes ; comme il l'avait fait avec elle, sans pudeur.

"Viens."

Il lui offrait trois souvenirs.

***

Andosel marchait dans la rue, rentrant de la mine, avec Griès, le mineur. Celui-ci s'était tu. Il regardait à présent l'enfant avec une nostalgie ancienne, solitaire. Ils se dirigeaient vers l'estrade où les marchands et les itinérants préparaient leurs caravanes pour les longs voyages vers le Sud. Le vieux mineur avait un frère dans le convoi et insista pour qu'Andosel en fit partie. Quelques jours plus tard, la caravane partait, avec un petit être curieux à son bord. Le voyage se déroulait en sons, odeurs, visions. Son imaginaire se défoulait.
La plume qui tombait sur la route devenait flocon de neige.
Les guerriers devinrent des princes.
Le voyage, une épopée.
Il passait son temps à l'arrière de l'équipage, veillant à l'alerte aux loups, brigands ou nuit précoce. Il s'attaquait à sa tâche en fermant les yeux. Imaginant avec les données que lui apportait ses sens, le monde qui l'entourait. C'était lors d'un de ces exercices qu'il sentit pour la première fois la mer. La nuit, sans lune, il descendit sur la plage. Il entendait le va et vient des eaux.
Doucement, sa pulsation se calqua sur le rythme de la mer.
Doucement, il s'immisçait en elle.
Il compris la carpe qui s'endort, la mouette reposée, le vent salé et l'infini.
Maladroitement, sur le sable, il inscrivit, en s'appliquant :

"Ma mère"


***

-Maître Andosel !
Quatre mercenaires l'entourait, dont Nissem, son ancien élève.
Il était venu pour lui.
Réparer sa faute.

-Maintenant, je suis puissant, plus puissant qu'un marchombre n'aurait jamais pu m'élever !
Je vous ai offert trois ans de ma vie ; je vous offre la chance de rejoindre nos rangs, Maître Andosel : richesse, gloire vous attendront. Sinon, je vous offre la mort. Vous êtes venus jusqu'ici en pensant pouvoir surprendre les mentaïs ? Vous n'êtes pas à la hauteur ? Maître, je vous en prie, rejoignez le camp du vainqueur !


Andosel ferma les yeux.
Doucement.


-Excuse-moi.

À la vitesse de la plume qui tombe de l'oiseau qui s'envole, il se déplace.
Comme dans un rêve, il brise le cercle meurtrier, lui vole son centre.
S'immisce dans son élève.

Nissem redevint calme,
Harmonie,
À jamais.


***

-Pourquoi ne me veux-tu pas pour femme ? Ne suis-je pas à ta hauteur, à tes espérances ? Que n'ai-je pas que tu voudrais que j'ai, Andosel ?
-Je n'attend rien de toi ; tu n'as rien à attendre de moi. Nous nous sommes croisés souvent, sur des chemins communs, c'est vrai. Tu sais ce que je suis ; ce que je ressent. C'est la respiration du monde qui m'emplit. Je me calque à elle. J'inspire. J'expire. Peu m'importe le temps qui passe ; le temps qui lasse. Je m'en vais sur un chemin qui résonne à mon être : Marchombre. Ce chemin n'est pas une porte, pas une solution, pas une raison."

Chemin de Vie,
Son but est Mort,
Son moyen : Harmonie.

Il laissa la femme-là, la poésie inscrite sur le mur.

Il aurait pu lui dire que l'Amour est Marchombre.
Que ces Voies se rejoignent et s'enlacent.

Mais il fallait Amour. Et Marchombre.


***

Andosel, ruisselant d'eau, émit un sourire.
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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeVen 30 Avr 2010, 11:17

    Andorel ne répondit pas. Il se déshabilla et plongea, rapidemment, efficacement, fendant les flots, efficaces, jouant avec les courant, les remous, il était Mer. Ce début de réponse la séduit. Evidemment, se baigner et faire corps avec la Mer ne signifiait pas qu'il la connaissait. La suite de la réponse arriva vite, alors qu'elle bandait ses muscles dans le but de le rejoindre... Il capta ses yeux. Ce qu'elle avait voulu éviter, ce qu'elle avait redouté. Elle ne chercha pas à arracher son regard, elle ne le pouvait pas. Quelque chose... En un éclair, elle comprit. Ce n'était pas lui qui allait la chercher, mais il l'appelait. Elle le sentait, croyait même l'entendre, dans toutes ses fibres, dans toute son âme, il l'appelait. Non... Elle se rappelait parfaitement du jour où Erwan, son Maître, s'était ouvert à elle. Elle s'était noyée, avait été submergée, l'expérience avait été difficile, insoutenable. Elle ne voulait pas s'écrouler face à cet inconnu... Se calma.
    Inwëlle ne savait pas lire dans les yeux. Pas du tout, mais certaines choses étaient percevables de tous. Comme ce calme, toujours ce calme, cette tranquillité, qui émanait de ces yeux, qui s'immiscait en elle, calmait les battements de son coeur. Puis il s'ouvrit, pas comme Erwan... Il ouvrit un pan. Elle ne savait pas de quoi il s'agissait, ne voyait pas, ne percevait pas. Elle eut juste l'impression de sentir... La Mer, et... La Découverte aussi. Eu l'impression de discerner un regard d'enfant, mais n'en savait rien. La Mer, la Mer, réellement ou était-ce parce qu'elle était incroyablement présente en elle et en lui à ce moment précis? Elle voyait la Mer dans ce regard. Pourquoi, elle ne savait pas, mais il y avait la Mer, c'était une certitude.

    Elle crut, par la suite, discerner Mort et Amour, toujours cette sérénité. Rien d'autre. Elle ne savait pas ce qu'elle aurait dû voir, mais cette réponse la satisfaisait largement. Cette manière de répondre, ce silence... Silence qu'elle appréciait. Non, pas le silence, simplement les bruits de la Nature, dénuée de voix humaines. C'était cette absence qu'elle chérissait. Parler, parler, parler... Ca n'était pas nécessaire, et surtout pas en ce moment. Elle aimait vraiment cette réponse, même si elle détestait le contact qu'il avait établi avec elle. Elle pensait avoir sa réponse. Oui, il la connaissait.
    Elle s'était trompée. Dans son regard, elle avait vu autre chose. Tellement évidente qu'elle n'y avait presque pas prêté d'attention. Marchombre.

    Souriante de toute son âme, elle plongea à son tour. Elle fendit l'Eau, sans remous, liaison entre l'Air et la Mer, courba son corps, creva la surface, nagea à contre-courant vers le piton rocheux, plongea sous une vague, se fit percuter, surprise, par une autre, ne tenta pas de résister, accueillant l'écume au creux de ses coudes, plongea, glissa dans le courant, s'en extirpa, et souplement se glissa auprès du Marchombre.
    Elle avait décidé qu'elle resterait plusieurs jours dans les parages. La Mer lui offrait une opportunité infinie de s'améliorer, la Mer recelait de milliers de secrets, la Mer, capricieuse, était une amie véritable, une amie salée plus méfiante. Elle y reviendrait, irait voir sa cousine la Mer des Brumes, essayerait un jour d'aller goûter les eaux de la Mer au Nord du pays Raï.
    Demain, peut-être que l'Océan serait calme, enfin, plus calme... La présence de rocher attestait celle de remous et d'écume. C'était tant mieux. Elle allait découvrir, elle découvrait; à cette pensée, si sa figure restait toujours cachée par son masque neutre, le sourire de son âme s'élargit encore.

    Tout son coeur ouvert, elle replongea, loin sous la surface, accueuilli un courant violent au creux de son ventre, le fit glisser sur sa hanche, le laissa jouer avec sa main, joua à son tour avec lui... Remonta. Elle détestait cette limite, celle qui la poussait à aller chercher de l'air. Elle aurait tant aimé la repousser... Mais sans cette limite, elle craignait de passer sa vie sous l'Eau, dans l'Eau, avec l'Eau, de devenir Eau, de se laisser prendre pour l'éternité. Elle lui permettait de ne pas oublier ses besoins et sa condition, mais lui permettait également de profiter à fond des instants d'apnée. Profiterait-elle autant si elle savait qu'elle avait l'éternité devant elle? Elle l'ignorait. Elle ne savait pas, elle était tentée de répondre oui, elle avait appris à se délecter de chaque instant qui passait, mais n'avait jamais été mise en situation et ne pouvait donc pas l'affirmer avec certitude.

    Elle utilisa sa greffe pour lancer un regard en arrière, s'assurer qu'il n'y avait pas de rocher, en vit un qui émergeait à peine, se glissa en arrière sans se retourner, y posa ses mains, s'y appuya. S'ouvrit encore pour accueillir la roche dans son corps. La Roche, l'Eau et le Vent sur son visage... Bonheur, plénitude, Harmonie.

    Marchombre dans toutes les fibres de son corps, Marchombre à tout jamais.

    Une certitude. Heureuse.
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeVen 30 Avr 2010, 19:03

Un acquiescement, imperceptible.

Puis un saut. Sauvage. Élan puissant. La jeune femme s'élança dans l'eau. Andosel sourit. Il reconnaissait la Mer dans cette nage, fugace, rapide, intrépide. En quelques secondes elle fut à ses côtés. Ruisselant d'eau, elle avait du Papillon qui éclos son cocon. Entrave brisée. Ailes déployées. Repris son souffle, et plonge à nouveau. Sans un remous, sans une vague. Dauphin humaine, glisse à la surface. Se joue de l'élément mortel et cruel, évite le courant, utilise sa force, lui vole son centre. Marchombre.

Il savait qu'elle n'était pas encore engagée loin sur la Voie, mais ne doutait pas, qu'à l'avenir... Andosel pensa un instant ; se rappela chacun de ses élèves. Les avait-il guidé ou les avait-il noyés ? Il entendait l'ouverture de cette femme, l'envie. L'envie d'être Mer, d'être Vent, d'être Roche. Il aurait voulu lui crier comment, lui apprendre, lui dire. Elle qu'il ne connaissait pas. Il se retint. L'Harmonie... L'Harmonie dans laquelle elle se hissait hors de l'eau, de s'allonger, le fascinait.
D'inspirer.
D'expirer.

Il retint son souffle. Le Vent les liait tout deux, désormais. L'Harmonie du moment les avait liés à jamais. Marchombres. Il sentit la plénitude de la louve. Ne voulait pas la briser. Il rejoignit la rive, doucement.
Sur le sable, poussière, il inscrit à son intention :

"Pas à pas,
Glissant sur la mer,
Chevelure, sur la Voie."

Il savait qu'ils se retrouveraient.
Il laissa le vent souffler encore une fois.
Il ressentit étrangement une nouvelle énergie passer à travers son corps.
Une sensation nouvelle. Comme si à travers ce lien, sauvage, s'était échangé calme et mouvement.

Plus loin, plus à l'intérieur des terres, une immense falaise surplombait la Mer.
Il l'escalada.
Comme s'il marchait le long d'un rêve.
Ses bras le tractaient le long de la paroi. L'attiraient plus haut, plus loin. Il s'élevait.
Doucement, il accéléra ses mouvements. Petit à petit, il améliorait sa vitesse. Prenait des risques, cherchait les prises les plus hautes placées, n'hésitait pas à bondir d'une fissure à une autre. Feu follet grimpant, il atteignit, d'un battement d'ailes de la mouette sommeillant, une corniche. D'une dernière traction, se hissa.

Devant la Mer, spectateur magnifique et acteur d'un théâtre harmonieux, devant la Marchombre en contre-bas, devant l'astre royal, devant les fleurs et le sel, devant la Terre et le Ciel, il intonna la gestuelle Marchombre.
Inspiration.
Expiration.


***

Il reprit l'ascension et se coucha. Magnifié par l'infini dressé devant lui, tout comme la Voie.
La Voie qui emmenait Andosel plus loin, chaque jour.
Voie qui rencontrait deux de ses élèves.

Élèves d'infini,
Marchombres des Mers,
Soupir.

Il l'attendait.
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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeVen 30 Avr 2010, 23:18

    Inwëlle le regarda se diriger vers la petite plage toute proche, tracer quelque chose dans le sable... Puis s'éclipser. Plus loin, dans une autre direction. Elle tendit le cou, offrit un sourire au ciel, au nuages là-bas au fond, puis lâcha le rocher, alla s'amuser un peu avec ce courant qui se brisait sur lui, et se dirigea elle aussi vers la plage. Une vague s'était déjà déversée sur le poème, elle arrivait néanmoins encore à le déchiffrer.
    Un mot lui sauta aux yeux. Chevelure. Elle ramena devant son nez une mèche toute emmêlée. Oui, ils étaient roux, mais là, malgré le soleil, ils étaient bien ternis par l'eau... Chevelure. Celle qu'elle s'efforçait de cacher depuis toujours, celle qui avait souvent attirait les regards, les attirait toujours... Il la lui rappelait. Déchirée à nouveau, entre les sentiments positifs et négatifs à l'égard non seulement du Marchombre mais aussi du poème. Dégagement d'Harmonie à l'état pur, et la Chevelure... Une nouvelle vague vint lécher ses pieds et se retira, laissant une traînée d'écume immaculée sur le sable, à nouveau vierge de toute trace humaine. Un sourire pris place sur le visage de la rouquine. Ephémère... Joli mot, joli concept.

    *

    Assise sur le piton rocheux, aspergée régulièrement, détrempée parfois, elle réfléchissait, se souvenait. Se replongeait dans ce passé si récent...

    ***

    Elle était intriguée. Que faisait un petit garçon dans un établissement tel que celui-ci? Enfant de prostituée, sans aucun doute, mais au moins aurait-elle put le faire loger ailleurs, dans un endroit plus sain... Elle secoua la tête. Cette mère n'en avait surement pas les moyens, et sans doute aimait-elle trop son enfant.
    La gérante lui ouvrit la porte, elle entra. Derrière elle, le rideau retomba, la porte se referma. Wëlle détailla rapidemment la pièce. Petite, il y avait un robinet et un miroir, deux matelas, quelques couvertures, un meuble où se trouvaient rangés quelques vêtements, un autre où trônait une petite quantité de nourriture... Sommaire, pauvre, mais propre. Une femme, une trentaine d'années probablement, se tenait accroupie devant le garçon, la pomme à la main, et semblait le réprimander. Elle tourna la tête vers Inwëlle, en même temps que l'enfant. Un petit froncement de sourcil de la part de la mère -ça devait l'être- avant que Wëlle ne tende la pièce à l'enfant d'un geste vif pour justifier sa présence. Sans un sourire, visage fermé, comme d'habitude.


    "T'as perdu ça."

    L'enfant saisit la pièce de faible valeur, l'examina...

    "Mais j'avais pas d'sous!"

    Wëlle allait s'excuser, se retirer, contre sa volonté. Elle ne voulait pas, ce petit homme l'attirait, avec ses airs de grand, ses cheveux blonds, sa...

    "Vous ne seriez pas une fille des rues?"

    Wëlle cacha sa surprise, se tourna vers la femme, assez jolie de visage, un corps assez correct. Elle devait avoir pas mal de clients. La rouquine hocha la tête. Elle avait été une fille des rues, mais la différence n'avait guère d'importance à ce stade de la discussion.

    "Wëlle, c'est bien ça?"

    Elle masqua encore sa surprise. Cette fille la connaissait... Elle hocha à nouveau la tête. L'autre fit un sourire triste et contempla son enfant, qui s'était mis à jouer avec un petit caillou coincé dans ses semelles.

    "Tu connaissais son papa..."

    Wëlle ne réussit plus rien à masquer du tout, cette fois-ci. Une évidence. Par Merwyn, comment ne l'avait-elle pas vu plus tôt! Elle avait contemplé cet enfant, suivit, observé, et elle n'avait pas fait la liaison de... Ces cheveux blonds, cette frimousse, cette démarche... Non, non... Si? Si, il lui ressemblait, vraiment... Chancelante, elle s'accroupit, se mis à genoux, sur ses talons, le regard dans le vague. Elle saisit en un éclair tout ce que ceci signifiait. D'après l'âge de l'enfant, cela s'était passé alors qu'ils étaient déjà amoureux, éperdument amoureux l'un de l'autre... Ainsi, il avait vu cette fille... L'incompréhension... Pas la rage. Pas la rage, mais la tristesse.

    "Comment...? Il... On..."

    "Oui, il m'a parlé de toi. Un peu... C'était un homme, hein, un homme comme les autres, il avait besoin de choses plus concrètes. Il m'a vue deux fois, si tu veux tout savoir. Natanaël a six ans."

    L'intéressé releva brièvement la tête à l'énonciation de son nom. Wëlle, elle, se demandait comment cette femme pouvait parler avec tant de froideur. Comment elle pouvait tout lui expliquer avec tant de désinvolture... Dans le même temps, un pan de ses certitudes s'écroulait.

    "Je l'aime plus que tout. Je lui donne tout ce que j'ai, et je fais tout ce que je peux pour lui. Il a volé une pomme, cette après-midi. Pour me l'offrir. Il sait qu'il n'en a pas le droit, et il va aller la rendre au marchand. Nat'? Va laver ce fruit, et va le redonner au marchand. Je veux que tu y ailles avec cette dame."

    Inwëlle, hagarde, se releva, comme dans un rêve, chamboulée, ébranlée, vacillante... L'enfant ouvrit la porte. Ce geste fut comme un électro-choc en elle. Il fallait qu'elle se reprenne. Pour l'enfant, pour sa mère. Elle chuchota un aurevoir, la femme un remerciement.
    Au dernier moment, elle se retourna.


    "C'est faux, Il n'était pas comme les autres."

    *

    Natanaël venait, piteux, de rendre sa pomme au vendeur, surpris, qui accepta ses excuses et la lui offrit même en récompense de "ses bons sentiments", sans oublier de le sermonner gentillement. Joyeux, le petit garçon revint vers Inwëlle, croquant sans sa pomme. Elle ne put s'empêcher de le contempler avec tendresse. Tout-à-coup, une vague de sentiments déferla en elle, une idée folle la saisit... Elle pourrait prendre le garçon par la main, l'attirer sans problèmes hors d'Al-Jeit, le garder avec elle, l'éduquer, le couver, le traiter comme une mère, l'aider à se développer, lui donner une vie de prince, le... Non. Elle ne pouvait pas lui donner une vie de prince. Elle n'en avait pas les moyens. Elle ne pouvait pas l'emmener. Le petit garçon était l'unique trésor de sa maman, et il l'adorait plus que tout, elle le sentait, ça crevait les yeux... Son coeur se serra. Elle ne réaliserait jamais son rêve, ne verrait jamais grandir Son fils, ne pourrait jamais apprendre à le connaître. Mais elle le reverrait, un j...

    "Bon madame, moi j'retourne à la maison! Au revoir!"

    Déjà, il se retournait, trotinant, sa pomme à la main.

    "A bientôt..."

    Un murmure, une promesse, virevoltant sur les toits.

    ***

    Elle soupira, sourit. Elle acceptait qu'il ait été voir une, ou même peut-être plusieurs prostituées. Elle acceptait tout cela, parce que dans Son regard, elle avait lu l'Amour. Et aussi, parce qu'elle était Marchombre. Elle Lui sourit, crut le sentir lui chatouiller la joue... Ferma les yeux. Laissa perler une larme. De chaque côté.
    Parce que la Mort ne s'oublie pas.

    *

    Surprise, elle grossit la vision de l'homme au sol. C'était lui, Andosel! Elle l'avait presque oublié, et c'était un peu le hasard, ou alors une forme d'inconscience qui l'avait menée jusqu'ici. Elle s'était revêtu, avec sa tunique trop grande, offerte par un Marchombre croisé brièvement sur son retour du Rentaï. Contente de revoir ce Marchombre, avide d'affiner encore ses sentiments si complexes à son égard, elle alla d'un bon pas s'asseoir à ses côtés. Le soleil avait entammé sa descente vers l'horizon, et les nuages progressaient vers la terre. La Mer s'était un peu calmée, bien qu'elle restât agitée.


    "Pourquoi t'es venu ici?"

    Une question large, une question vague. Ici où? Ici au Sud ou ici à cette place précise? Elle voulait voir comment il répondrait. Peut-être le testait-elle, en quelques sortes.
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeSam 01 Mai 2010, 00:10

Si la gestuelle communiquait avec le monde, si elle ouvrait les portes de la concentration, de la "centration", si elle était un élan sur la Voie, pour Andosel, gestuelle marchombre était liée à Greffe. Une fois immiscé dans le monde qui l'entoure, il ouvre chacun des micro-mondes, un par un. Écoute leur battement de coeur. Les referme.
Ainsi, il vit, yeux fermés, à chaque fois, une expérience qu'il chérit plus que tout.
Converser avec les mondes. Les "micro-mondes".
Ces objets, ces entités, parfois feuille, parfois plume, parfois nouveau-né, renfermant un Équilibre.
Obéissant au Chaos et à l'Harmonie.
Obéissant au Marchombre.

Et le micro-monde le plus accessible à la Greffe, c'était l'homme.
Parce que l'homme est le plus bruyant des mondes.
Le plus beau.

La jeune femme était là. Il essaya, pour la première fois sur la Voie, une expérience.
Inspira.
Expira.
S'excusa pour ce qu'il allait faire.

Il fit un voyage dangereux. Doucement, il allongea l'écoute jusqu'à elle. S'immisça dans son esprit. S'obligeant à ne rien regarder, ne rien regarder de ce qui était Vie, Chaos ou Mort. Ne rien regarder. Aller au but. Aux portes du subconscient de la jeune fille, il projeta. Projeta l'image qu'elle avait de lui. Visite précoce. Éphémère.
Andosel toussa d'abord. Épuisé.
Attendit.

Un premier pas vers lui. Incroyable. Il comprit alors une chose. Il ne s'agissait pas d'obliger, de commander à distance, non. C'était autre chose. Une autre Voie, plus complexe. Harmonieuse.
Ce qu'il ne savait pas, c'était que le premier pas d'Inwëlle Aïras fut le premier pas d'Andosel vers la communication de l'esprit. Communication imagée. Fugace.

L'effort lui détacha un sourire.
Il se détendu. Inspira. Expira.

Elle s'assit à ses côtés. Le sel formait autour d'eux un parfum enivrant ; de rêve.
Le soleil commençait sa chute vers l'infini bleuté. Infini calmé.


"Pourquoi t'es venu ici ?"

Il sourit d'abord. La question lui ouvrait des possibles ; un infini de possibles. Elle le savait, bien sûr. Ce qu'elle voulait ? Un choix ? Il hocha la tête, pensivement. Ne chercha pas l'esprit de l'autre.

"L'enfant répondrait qu'il est venu Vivre.
L'homme répondrait qu'il est venu voir la mer.
Le Vent répondrait qu'il est venu caresser son amante.
Le Marchombre répondrait qu'il est venu caresser son amante et suivre la Voie.
Je ne répond qu'un mot : Équilibre.

Ma recherche d'Équilibre m'a mené ici. Me mène ici. Me mènera ici.
Ce n'est pas la Voie qui m'amène. Ce n'est pas juste un chemin ; ce n'est pas Destiné.
Regarde : le soleil, pour l'homme, se couche. Pour le Marchombre qui voit, écoute, ressent, le soleil est Voie. Équilibre ; la Voie monte toujours plus haut. Aux yeux du novice, la Voie, plus tard, s'effiloche et se noie dans la Mer. Aux yeux du Marchombre, la Voie s'élance, saute à l'abord. Puis plonge. Plonge dans la Vie, dans la Mer, en plein dans l'Équilibre. Une fois sous l'eau, elle va plus profond, toujours plus profond. Un jour l'Air manque et il meurt.
Et il meurt dans l'Harmonie."


Andosel se doutait que les Mots ne s'envoleraient pas aussi loin que le silence, pour la jeune Marchombre.
Alors doucement, il lui prend la main.
Par ce lien, lui partage son corps.
Lui fait écouter des ses oreilles la Mer.

Un éclat. Un fracas. Un remous,
Flot de sons, sensations,
Âme qui s'ouvre.
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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeSam 01 Mai 2010, 13:43

    Encore une réponse en deux parties. Une partie parlée, une partie joliment formulée, une partie qui lui faisait penser à Erwan... Une partie pour laquelle elle dut se concentrer, qu'elle dut déchiffrer mot à mort pour comprendre. Une partie qu'elle comprit, et des paroles avec lesquelles elle n'était pas totalement en accord. Mais elle ne pouvait pas rétorquer avec facilité, elle ne pouvait pas exprimer son opinion comme elle le voulait. Inwëlle n'avait pas les mots. Inwëlle ne parlait pas, n'aimait pas parler. Inwëlle n'avait jamais appris à parler correctement, elle n'avait pas de vocabulaire, ne connaissait pas les tournures de phrases... C'était un peu handicapant. Pas trop, mais là, par exemple, elle allait devoir attendre un peu, une minute, deux minutes, le temps de placer des mots sur ses idées. Inwëlle savait qu'elle avait progressé, depuis qu'elle était arrivée à l'Académie. Elle bégayait moins, avait plus de mots à sa disposition, se débrouillait mieux. Elle pensait qu'un jour, elle comprendrait avec facilité des paroles Marchombres, tant elle aurait l'habitude de les entendre. Elle ignorait, en revanche, si elle serait capable de débiter, comme Andosel venait de le faire, tout un tas de paroles, avec des mots savants, des comparaisons et des métaphores, sans avoir trop besoin de réfléchir. Elle ne pensait pas, en revanche, prendre le goût de parler. Elle savait qu'elle éprouvait moins de réticences à le faire, et elle avait déjà répondu avec le coeur, sans rien préparer du tout, à son Maître, comme elle pouvait; mais quand elle pouvait éviter, elle évitait. Et elle s'en moquait que les gens s'indignent de sa froideur, de son mutisme, de son masque de neutralité, elle s'en moquait de ce qu'ils pensaient. Ils pouvaient bien être choqués, surpris, énervés qu'elle ignore toute formule de politesse. Elle était elle, c'était ça qui comptait.

    Elle sursauta, voulut se dégager, se retint... Contact. Contact physique, ceux qu'elle appréhendait, ceux qui la faisait vaciller... Contact. Ceux qu'elle avait appris à accueillit. Contact. Un de ces contacts, puissant, qui faisait déferler l'énergie de l'homme en elle. Non, qui lui faisait senti la vie palpitante de l'homme, main dans la main, une énergie de Marchombre, presque trop puissante... Elle ferma les yeux, so'bligea à respirer sainement, à se calmer. Ce ne fut pas difficile. Ce contact l'aida à s'ouvrir, à percevoir. Le calme irradié par l'homme, encore une fois, l'emporta. Elle était ouverte, totalement, le sentait, l'entendait respirer, sentait son coeur battre en elle, le sang circuler, sentait la mer agitée, l'entendait se briser, s'acharner, entendait les cris des oiseaux, sentait le vent dans ses cheveux encore humides, sentait le sel... Tous ses sens en éveil, sauf la vue. Elle ouvrit les yeux. Elle se sentait plus aiguisée que d'habitude. Sans doute sa main dans celle du Marchombre y était-elle pour quelque chose... Elle observait, zoomait, grossissait, au maximum, à moitié, revenait, regardait de côté, à l'arrière, tout en écoutant, sans bouger la tête, sans bouger le corps, le sel sur ses lèvres, tous ses sens en éveil, elle écoutait, regardait, entendait, sentait, goûtait, profitait, percevait la Vie, qui pulsait partout autour d'elle, présente, à jamais, à tout jamais, en tout, partout...

    Tout-à-coup, elle fut dépassée, submergée par toute cette vie, toutes ses sensations. Un frisson, un éveil. Rappelée à une réalité plus Alavirienne, plus humaine, elle sentit ses sens redevenir normaux -seule sa vue restait telle quelle- se sentit réaterrir, en quelques sortes. Toujours sa paume contre celle de l'homme, toujours ses doigts sur sa main, toujours la pulsion... Elle lâcha la main. Son corps ne pouvait pas assimiler tant de choses. Ne pouvait pas le supporter. Son corps ou son esprit?


    "J'suis pas d'accord avec toi. La Voie est différente pour tout l'monde. La mienne, j'la vois pas comme toi. Je la vois pas dans le futur. Je sais pas comment elle va être. Je la vois que dans le présent. Pour l'instant, elle... Monte. Non. Elle avance. Avec des courbes et des hésitations. Mais toujours avec... Harmonie."

    Elle inspira un bon coup. Elle avait parlé beaucoup. Elle avait rarement parlé autant. Hormis à Erwan. S'il y avait quelque chose de positif, chez Andosel, c'était qu'il ne semblait pas outré qu'elle le tutoie malgré l'évidente différence d'âge. Inwëlle ne vouvoyait personne, n'avait jamais vouvoyé, et avait la ferme intention de ne jamais vouvoyer. Au début, ç'avait été parce que le vouvoiement rimait avec respect, et que pour elle, frustre fille des rues, respect signifiait s'abaisser devant la personne. Désormais, elle percevait qu'elle avait manqué de subtilité, avec ce raisonnement, mais ça ne changeait pas grand chose. Elle tutoyait. Elle avait tutoyé Erwan, tutoyé Bella, tutoyé les Maîtres... Les seuls qu'elle aurait pu vouvoyer, les seuls qui auraient pu le mériter. Personne d'autre.

    Pour le moment...
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeSam 01 Mai 2010, 23:20

Elle coupa le lien, le contact. Il sourit. Peux-être trop, trop en un instant. Ca n'avait pas d'importance. Il espérait simplement qu'il l'avait aidé à mieux percevoir, la Vie et la Voie. Néanmoins, cette nouvelle expérience le surpris. Il avait entendu le battement de son coeur, l'affluence de ses pensées, de ses doutes. Il avait senti la Voie traverser leurs deux corps. Leurs deux esprits.
Unis pour un instant,
Pour un moment,
Harmonie.

"J'suis pas d'accord avec toi. La Voie est différente pour tout l'monde. La mienne, j'la vois pas comme toi. Je la vois pas dans le futur. Je sais pas comment elle va être. Je la vois que dans le présent. Pour l'instant, elle... Monte. Non. Elle avance. Avec des courbes et des hésitations. Mais toujours avec... Harmonie."

Andosel émit un rire. Cristallin. Ces paroles, maladroites, hésitantes, portaient un véritable sens, dans sa simplicité. Un message plus profond. Bien plus profond que le parleur ou l'intellectuel. Un véritable sens, vivant, d'Harmonie. Un sens portée par cette voix, cette voix Vraie.

Sa première pensée fut qu'il aurait aimé la voir comme apprentie Marchombre.
Tant d'énergie à concentrer.
Dans de savoir à étancher.
Un début d'ouverture.

La jeune femme était déjà loin sur la Voie.

Il voulait répondre. Lui répondre. Évidemment, la Voie était Voie pour chacun, et non pour tous.
Elle était l'individu et le guide de l'individu.
Elle était sauvage et cage.

Mais il hésita à répondre. Il pressentait que la jeune Marchombre avait des sentiments mitigés envers lui.
Il ne s'en souciait pas, la Marchombre était libre, libre de choisir, libre d'être.
Libre d'être en relation, comme elle le ressentait.

Mais tout à coup, il sentit la solitude. Profonde.
Il voulut se lever, s'en aller, se battre.
Gronder, grogner, se plaindre.
Crier.

Il savait pourquoi. Il avait ouvert en lui même la porte du Chaos. Il avait poussé trop loin son étendue des sens.
Ces sens s'étaient propagés partout, autour de lui, en lui, en elle. Il refréna cette soudaine envie meurtrière. Se calma. Ferma les yeux. Pour réponse à la question de la jeune femme, il hocha simplement la tête. Doucement. Et puis, comme une tempête, en un déferlement, tout le contenu de l'esprit de la jeune femme le frappa de plein fouet. Comme à retardement. Il haletait.

***

Souffrance.

***

Mort.

***

Amour, brisé.

***

Déchirure.

***

Promesse de vie rompue.

***

Trahison.

***

Fils perdu, anonyme.

***

Soupir. Ces images violentes, douces parfois, le déstabilisa d'abord.
Néanmoins, rapidement, il reprit le dessus.
Inspira.
Expira.
L'Harmonie des sens qui s'était évaporée se reconstitua lentement.

À cette nouvelle question, imagée, inconsciente, il hocha à nouveau la tête.

Sans bouger, les yeux fixés dans la Mer, dans le Vent, il entonna doucement un chant qu'il apprenait à ses élèves à la fin de leur apprentissage. Ce chant n'était pas poésie marchombre. Il tendait simplement vers l'Harmonie. Vers l'Harmonie de la Voie, Marchombre.


"Ton regard s'éloigne puis se pose à nouveau,
Ton oiseau s'envole puis meurt au-delà,
S'éloigne lentement des paroles et des mots,
Pour franchir la rivière et le fleuve du "Toi !".

Sens-tu le "peux-être" qui règne partout,
Sens-tu le doute qui te pousse et te guide,
Sens-tu donc la sagesse du Fou,
Sens-tu donc la folie du Guide ?

Entends-tu le Vent, la Montagne,
La plainte des sens, de la Hargne,
Entends-tu l'Herbe et la Paille,
Hurler, crier, tuer et piailler ?

Vois-tu le Sommeil s'approchant de l'Éveil,
Vois-tu l'Amour fol nommé Désir,
Vois-tu la Saveur douce du Miel ;
Goût délicieux des saveurs du Pire ?

Tu rêve en silence, arpente la Voie,
Tu t'envoles haut, grandis des Nuages,
Et par dessus de la Nuit, des Étoiles,
Tu regardes doucement ton "Toi !"

Tu crois le connaître quand il te sourit,
Tu crois le comprendre quand il t'écoute,
Tu crois le vouloir quand il se ternit...

Et pourtant quand lui te regarde,
Quand il te prend lentement par la main,
Quand dans ton sommeil il te garde,

Il te chuchote doucement,
Dans ton rêve Harmonie :
"Marchombre !"


Une larme doucement s'évade de son iris. Coule doucement dans son lit tranquille. Libre.
Aucune honte des pleurs, il la regarde simplement.
Lui chuchote :


"Le Marchombre n'a pas besoin des mots, mais la Voie, elle, en requiert. Prend ton temps. Ne te presse pas. Ignore le "tu, ignore le "vous". Et oublie le. Lui. Regarde devant toi, plus derrière. Ce n'est pas un cours, mais un conseil. Un conseil d'un ami, d'un ami Marchombre. Et quand dans le doute tu te plonges, répète doucement ce chant. Il n'est pas solution, pas miracle. Mais il te rappellera l'Harmonie et la Voie.
Les mots ne doivent pas t'entraver. Pas te contrôler. Libère toi, Inwëlle Aïras, libère ton "Toi !"
N'aie plus peur du vide que suscite les mots.
Parce que le Vide de la Voie est bien plus grand, plus terrible, et que tu en es au-delà.
Bien au-delà.
Marchombre."


Il laissa passer le silence.
Et en un chuchotement ;

"Tu n'as plus besoin de Maître, plus besoin de Guide.
Tu es ton propre Guide, désormais.
Libre."


D'un geste leste, il lui propose sa main.
Pas de lien, cette fois-ci.
Juste une main.

De Confiance.
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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeDim 02 Mai 2010, 18:40

[Hm, j'avais pas tilté à ma première lecture mais Ando dis "Inwëlle Aïras" alors qu'elle a pas dit son som... Je fais comme si il avait pas été dit, dis-moi si ça va pas x))]

    Inwëlle écoutait ce chant, un peu surprise par le moment de perdition du Marchombre assis à ses côtés. Il chantait comme si cela pouvait représenter un remède, et effectivement, son visage paraissait moins torturé, son souffle plus calme, au fur-et-à-mesure que se développait la chanson. Une chanson... Proche et différente du chant Marchombre, celui qu'elle avait déjà entendu de la bouche d'Erwan, ce chant d'Harmonie, envoûtant, délicieux, superbe, magnifique. Celui d'Erwan était sans paroles, plus puissant, capable de neutraliser un Tigre des Prairies comme un Thül en colère. Pas ce chant. Ce chant avait des paroles, paroles dont elle ne chercha pas à comprendre le sens; quelques mots saisis par-ci par-là lui suffisaient. Il avait des paroles, et était plus... Ordinaire. Plus facilement immitable. Quoique, il se dégageait de cette mélodie une grace... Marchombre, une Harmonie, un Equilibre et elle doutait que n'importe qui puisse le reproduire aussi facilement que cela. Elle ferma les yeux, pour le laisser pénétrer dans toutes les fibres de son corps, pour le laisser imprégner son esprit, pour s'en souvenir, pour le lier à tout jamais à l'image d'Andosel. Elle ne l'avait jamais entendu. Elle en parlerait à Erwan. Création d'Andosel ou héritage Marchombre?

    Il avait reccommencé à parler. Un flot de paroles aux allures de leçons. Elle rouvrit les yeux, pour le regarder, notant les traces humides sur ses joues. Ecouta. Rien de vraiment nouveau. Les choses qu'Erwan ne lui avait pas déjà dites, elle les savait au fond d'elle-même. Rien de nouveau, mais elle était tout de même reconaissante envers cet homme qui lui livrait des conseils alors qu'elle ne lui avait rien demandé. C'était Marchombre. Les dernières paroles lui rappelèrent sa séparation avec Erwan. La douleur, la joie, tous ces sentiments contradictoires qui l'avait saisie, d'un seul coup, en haut de cette falaise, au milieu de tourbillons de neige... Le vide, la chute, l'envol, tout cela lui revint en mémoire, en un frisson, elle fut de nouveau en proie à tout ceci... Se reprit bien vite. C'était passé. Elle avait appris à escalader seule, à chevaucher en solitaire, à faire ce qu'elle désirait, à se fixer les défis qu'elle voulait. Elle avait appris à évoluer sans son Maître. Elle sourit.

    Il avait tendu sa main. Elle n'avait plus envie d'établir le contact, plus envie de perdre pied. Elle avait eut sa dose de sensations. Cependant, cette main... Que faisait-elle là? Elle ne comprenait pas trop. Voulait-il qu'elle la prenne? Elle leva la sienne, la plaça en face, à un ou deux centimètre à peine de distance... Un souvenir, fugace.

    ***

    Une jeune garçon blond, une dizaine d'années, en face d'une petite rousse, un peu plus jeune. Il lève la main.


    "On fait un pacte. Je vole à manger pour nous deux, tu m'aides si on me course!"

    Elle appose sa main.

    ***

    Elle appose sa main. Elle s'en fout des sensations, elle appose sa main, sa main déjà abîmée, sale et salée sur celle de l'homme. Elle laisse tomber le masque, s'autorise un sourire. Confiance, confiante, Marchombre. Elle la retire. Elle est consciente que ce n'était pas nécessaire. Des Marchombres peuvent se faire confiance naturellement, non? Son coeur s'accéléra. Et s'il n'était pas Marchombre? Se calma. Impossible. Il y avait l'aura, les paroles. Rassénérée, elle songea que ce pacte signifiait alors certainement plus. Signifiait qu'elle le reverrait... Elle avait scellé cette sorte de pacte, pourtant, elle n'éprouvait rien de plus que de la reconnaissance à son égard. Pas d'amitié particulière, même des impressions un peu réticente, de l'admiration, de la gratitude pour l'avoir aidée à s'ouvrir et lui avoir accordé de l'intention... Mais rien de plus que pour un autre. Cependant, elle ne perdait rien à cet engagement. Cet homme méritait qu'elle lui accorde sa confiance, qu'elle lui apporte son aide.


    "Tu es Maître?"
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeLun 03 Mai 2010, 09:04

Elle appose sa main. À sa manière. Il rit doucement.
Voilà sa Voie, voilà sa réponse.
Chacun appose sa main de manières différentes.

Le Pacte des Marchombres.


"Tu es Maître?"

Il aurait pu répondre, il aurait pu répondre non. Elle lui accordait son aide, sa présence. Il ne voulait plus la gêner, plus la mettre mal à l'aise ; il regarda simplement devant lui. Il était Maître parce qu'il enseignait la Voie. Parce qu'il avait formé un nombre défini d'apprentis depuis une vingtaine d'année. Chacun marchombres. Cela ne le regardait pas. Il était surtout Maître parce que la formation d'élèves amenaient à aller toujours, sans cesse plus loin. L'osmose de deux êtres emmènent toujours, sans cesse plus loin. L'osmose du Maître, de l'Élève.

"Quand j'avais ton âge, quand j'avais ton énergie, puissante, parfois incontrôlable. Quand j'étais encore jeune, j'ai formé un élève. Nissem. Se fut un échec, il ne trouvait pas la Voie, se fut mon échec. Il devint mercenaire. Quelques années plus tard, je formait Nehylis, une jeune femme, comme toi, Marchombre dans toutes les fibres de son coeur, de son corps, de son âme. Elle était brillante. Elle avançait étonnamment vite sur la Voie. Je la portais aussi, mais elle me donnait l'envie, le plaisir, l'Harmonie de la mener loin, toujours plus loin." Andosel fit une petite pause, songeur. "J'ai eu en quelques années les extrêmes opposés d'apprentis qu'il puisse avoir. Par la suite, je formait des Marchombres, onze en tout. Chacun eurent l'Ahn-Ju, chacun enseigne désormais. Tout n'est que cycle harmonieux. Je ne suis pas un développeur de Marchombre ; j'utilise la force, l'agilité de mes élèves, et je les canalise. Je suis un canalisateur. Ensuite leur force se développe, s'accroît. Un jour tu enseigneras, parce que le Marchombre apprend et enseigne. Transmet l'Harmonie. Quand il sera temps, je voudrais te rencontrer à nouveau. Je suis désolé de parler tant ; je sais que tu n'aimes pas ces mots. Ce que j'essaie de te dire, c'est que je suis Maître, mais que ce n'est pas une fonction, pas un rang qui m'élève au-dessus de toi par exemple, ou des autres, non. Je suis un Marchombre qui transmet. Rien de plus. Passeur entre deux rives, je suis Maître. Je ne serais jamais gêné parce qu'une insolante me tutoie, par exemple, Marchombre de talent qui plus es." déclara-t-il en riant doucement. Il laissa un silence s'écouler. Une respiration. "Il y a des marchombres qui déclarent que le chant marchombre ne se transmet pas. C'est bien évidemment faux. Néanmoins, ce chant est dangereux et ne peux être appris lors des trois ans d'apprentissage. Ce que je veux te dire, c'est que je suis de ceux qui croient en la formation, comme dans l'émergence de son propre nouveau-né, de son propre enfant. Tout se découvre ensemble, jamais seul. Pour cela que l'Ahn-Ju est pour moi bien plus important que la Greffe ; parce qu'il permet de devenir Maître, parce qu'il permet de transmettre ; parce que je pense qu'un Marchombre qui n'enseigne pas n'ira jamais aussi loin sur la Voie qu'un Maître. Parce que la solitude apporte l'écoute, ce dont j'ai fais l'expérience. Mais rien de plus, et s'il s'agit de tirer sur cette feuille qui tombe, portée par le Vent, il faut avoir enseigné. Il faut comprendre la trajectoire de la feuille, il apprendre à prévoir sa trajectoire. S'immiscer en elle. Et regarde, étant Maître, il faut aussi prendre garde à cela :" Il lance un caillou en direction de la feuille. Mais la feuille esquive le tir, et finit sa course par terre. Alors Andosel tire à nouveau la feuille immobile. "Voilà l'enseignement du Mercenaire. Jamais il ne prendra le risque de prendre en contact l'élément, il attendra toujours le moment propice, le moment où sa cible ne pourra plus réagir, plus échanger." Il prit une nouvelle pierre, et la lança en direction de l'arbre. Elle frappa de plein fouet une feuille qui venait de se détacher.
"Le Marchombre écoute, et le moment propice, pour lui, et le premier moment.
Oui, je crois que je suis Maître.

Toi, crois-tu que tu es Marchombre ?"



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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeLun 03 Mai 2010, 20:36

    "Bon pas tout suivi mais l'essentiel, si. J'me prononce pas. Pas encore assez réfléchi.
    Moi... Oui. Non. Je l'crois pas, je l'sens. Je l'sens, je l'sais. C'pas d'la... prétention. J'suis Marchombre, tu me le dis, les yeux de mon Maître me l'ont dit, la Roche, l'Eau et le Vent me l'prouve... Je suis Marchombre. J'ai déjà douté, et j'doute plus. Et si un jour je doute, j'pense que j'arriverai à l'tourner en bien. En Force. Mais... Celui qui croit savoir n'apprend plus. Alors je laisse un peu de... d'interrogation.

    ...

    La mer... T'as déjà rencontré une Dame?"
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeLun 03 Mai 2010, 23:24

"Une Dame ?
Un soir, j'étais accoudé, regardant tranquillement le flux des vagues, comme maintenant. Justement, c'était après qu'un de mes apprentis ne rejoignent les Mercenaires. Le doute était en moi. Je le sentais qu'il me tirait sur le foie, sur le poumon, je sentais qu'il me sciait les jambes. J'avais peur. De ne rien pouvoir faire, de ne pas être ce que j'aie finalement crû être. Et puis une immense forme à transpercé les flots. Était-ce une Dame ? Je ne sais pas? Je doute encore. À la suite de cette rencontre, j'ai tué Nissem, le renégat. Je ne le saurais probablement jamais.
En as-tu vu une ? S'il te plaît, peux-tu me la décrire ? Et si tu n'en as pas vue, peux-tu me dire comment tu l'imagines ?"
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Inwëlle Aïras
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitimeMar 04 Mai 2010, 14:05

    "Oui, une fois, au lac Chen... J'me baignais avec une autre apprentie. C'tait pas long. Sombre mais... Brillante, lisse, très grande... Belle... Harmonieuse.

    ...

    C'fait longtemps que t'arpentes la Voie?"
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MessageSujet: Re: Les embruns, et le Vent...   Les embruns, et le Vent... Icon_minitime

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