AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  RèglementRèglement  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Cours Envoleurs
Cours Marchombres
Panneaux
Votez (1)
Votez (2)
Votez (3)
Votez (4)
Tops Sites


Le Pacte des Marchombres VS l'Ordre des Envoleurs
 

Tous les membres prennent un an !

En ce début d'année scolaire, merci de consulter ce sujet !

Si d'ici trois semaines, vous n'avez pas ajouté l'année à votre personnage,
vous serez sorti de votre groupe.
Si d'ici un mois cela n'est toujours pas fait, cela sera un avertissement !


N'oubliez pas de poster pour nous notifier de vos modifications !


Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 Groupe Leenio - Cours n°3

Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeSam 17 Juil 2010, 15:35

    Miss observait les étoiles, qui brillaient haut dans le ciel. Le firmament infini s'étalait sous ses yeux, et elle goûtait encore et toujours à cette beauté inimaginable que celle des cieux enflammés de centaines de milliers de lucioles dansantes. Qu'étaient les étoiles ? Elle s'était posée plusieurs fois cette question. Déjà, elle avait réfléchi aux possibilités, ou aux impossibilités – même si rien n'était vraiment impossible - de leur composition et de leur présence. Mais à la rigueur, finalement, elle s'en fichait totalement. Elles étaient là, et cela lui suffisait. A chaque fois, elle en arrivait à cette conclusion, et elle en souriait. Parce que finalement, si elle était impulsive et changeante, lorsqu'elle avait des convictions, elle s'y tenait. Comme l'Harmonie, et l'envie d'apprendre, l'envie d'enseigner, qui se faisaient plus fortes de jours en jours. Ainsi, sous la voûte céleste, Miss attendait ses deux apprenties, ravie de les revoir après le long mois qu'elles avaient passé séparées. Elles s'étaient retrouvées rapidement pour l'examen, que Lyan comme Syndrell avaient réussi haut la main, et désormais elle n'avait plus qu'à les faire encore plus avancer. Immanquablement, le prochain examen qui s'annonçait serait leur Ahn-Ju, à toutes les deux, et la Marchombre attendait cela avec impatience, même si elle ne pourrait pas y assister, c'était une évidence. Elle avait hate, simplement parce qu'elle savait que ses deux apprenties étaient déjà prêtes, mais qu'elles ne pouvaient de toute manière que filer plus loin sur la Voie, à ses côtés, car elle les accompagnait, toujours. Toujours plus loin. Toujours plus haut. Jusqu'à ce qu'elle ne pût plus les guider, et qu'elles ne pussent apprendre plus que par elles-mêmes. Qu'elles s'envolassent, enfin. Cette pensée tira un large sourire à Miss, qui offrit son visage au ciel, un instant. La pureté de la lueur de la lune vint se déposer sur son sourire, et l'innonda de sa douce et scintillante couleur argentée. Le cours commencerait de nuit, et Miss en était contente. Pour le premier jour, elle testerait les capacités énergétiques de ses apprenties, c'était déjà décidé. Dans un soupir, elle descendit du léger promontoire sur lequel elle se tenait et se dirigea vers les écuries, de son pas léger comme une plume.

    Nyu l'attendait tranquillement dans son paddock, et hennit doucement lorsqu'elle s'approcha pour lui prodiguer une caresse sur le chanfrein. Elles revenaient toutes les deux depuis peu d'une dernière expédition. En effet, la Marchombre était retournée dans l'élevage où elle avait trouvé Nyu pour chercher un cheval pour Lyan, car la jeune fille n'en avait pas, tandis que Syndrelle possédait déjà sa propre jument. Si Miss n'aimait pas l'idée qu'un cheval appartînt à un humain, ce n'était pas pour autant qu'elle priverait son apprentie du lien privilégié que l'on a avec un cheval qui nous a adopté autant que nous l'avons adopté. Ainsi, elle avait passé plusieurs jours dans l'immense domaine pour pouvoir voir un peu plus le caractère de chaque cheval et trouver celui, le seul et unique, qui correspondrait à Lyan. Et puis, l'évidence s'était faite, un soir, tandis qu'un hennissement s'élevait dans l'air nuptial : le cheval était là, devant elle. Elle le savait, c'était dans son ventre qu'elle le sentait, et elle le prit immédiatement, pour redescendre vers le Sud pour rejoindre l'Académie. L'équidé n'avait pas de nom, et pour Miss cela avait été simplement d'un claquement de langue qu'elle l'avait appelé durant les quelques jours que dura le voyage. C'était un bel hongre qui devait avoir six ans environs, d'une magnifique robe alezane aux reflets roux et dorés, et avec quatre balzanes herminés et une jolie pelote en tête. Il était gentil, mais méfiant, et un peu farceur aussi, quand il s'y mettait. Mais Miss était persuadée d'une chose : il allait parfaitement avec Lyan, ils se complétaient tous les deux, et cela ne pouvait pas être autrement. L'entente allait être immédiate, elle le sentait, son instinct le lui criait. Soupirant, elle entra dans les écuries et s'approcha des boxes qui donnaient sur de petits paddocks et caressa aussi le chanfrein d'autres chevaux, jusqu'à arriver jusqu'au cheval en question, lui adressant un tendre sourire. Mais des pas s'étaient faits entendre à l'extérieur, et les apprenties étaient donc arrivées ! Rapidement, Miss se glissa dans le box du hongre, lui passa un licol et s'avança vers l'extétieur. Les pieds ferrés et neufs de l'animal claquaient bruyamment sur le sol, faisant rire la Marchombre, qui passa à l'extérieur, sous la lueur nuptiale de la lune. S'arrêtant devant ses deux apprenties, elle leur lança :


    - Bonsoir Syndrell, bonsoir Lyan ! Vous allez bien ? J'espère que vous avez bien dormi, vous aurez besoin de forces !

    Lyan... J'ai un cadeau pour toi. Il n'a pas encore de nom, à toi de lui en trouver un...


    Lui tendant la longe du bel animal, Miss lui adressa un large sourire, ainsi qu'un clin d'oeil de connivence. Puis, elle se tourna vers Syndrell, signifiant aux deux jeunes filles qu'elles devaient préparer leur monture à leur tour avant de partir. Une fois curés, brossés, sellés et harnachés, les chevaux furent prêts à partir, et Miss n'hésita pas une seconde avant de s'élancer sur le dos de sa fine Nyu. Elle-même avait tout de même mis une selle, car le voyage allait être long et pas forcément très confortable, même à cheval. Donnant comme direction principale celle du Sud à sa jument, la Marchombre se retourna plusieurs fois pour voir si les filles étaient prêtes, avant de mettre Nyu au trot pour la nuit. En effet, si cette allure était la moins confortable, c'était en l'utilisant souvent qu'elle devenait plus praticable, mais surtout bien plus pratique : en plus de ne pas fatiguer trop le cheval, elle permettait de traverser plutôt rapidement de longues distances. Il y avait en réalité que les cavaliers que le trot incommodait, et c'était bien dommage. Alternant donc entre trot et galop, des longues périodes de l'allure à deux temps, et des périodes courtes mais intenses de l'allure assymétrique, elles avançaient assez rapidement, sans pour autant être des bombes, ce n'était d'ailleurs pas le but. Miss avait son itinéraire en tête, et allait de toute manière sans doute s'y tenir. Elles ne s'arrêtèrent pas de chevaucher de toute la nuit, ne firent qu'une courte pause pour manger lorsque le soleil commença à se lever, Miss proposant des fruits juteux aux apprenties, et elles repartirent en courant, toujours vers le Sud, mais un peu décalées vers l'Ouest tout de même. La jeune femme voulait vraiment voir à quoi s'étaient tenues ses deux apprenties durant sa longue absence, et ainsi son rythme se fit plus soutenu au bout d'une heure, le temps de les échauffer tout de même un peu, il ne fallait pas exagérer, son but n'était pas de les rendre inaptes à la course... Et elles continuaient de courir.



[Désolée, c'est assez court comme entrée en matière...]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeDim 18 Juil 2010, 18:46

Ombre parmis les ombres, Syndrell se glissa en dehors des murs du dortoir. Elle ne s’arrêta qu’un bref instant seulement, le temps de savourer la fraîcheur de la nuit sur son visage, avant de réajuster son carquois dans son dos et de repartir sans bruit, féline et silencieuse. C’était un carquois qu’elle avait acheté au marché d’Al-Jeit, après avoir longuement marchandé son prix avec le commerçant qui avait tenté son possible pour débarrasser de sa bourse sa jeune et frêle cliente. Impavide, Syndrell avait tenu bon jusqu’à obtenir son dû à un prix honorable : dorsal, le carquois était en peau de chèvre et tannage végétal et teinté avec du brou de noix ; très mince mais capable de contenir jusqu’à trente flèches, il laissait l’archer libre de ses mouvements et pouvait être porté dans le dos comme au côté. Il avait coûté cher, malgré vingt bonnes minutes de marchandage, mais il s’agissait du seul achat en un mois, et Syndrell n’en était pas peu fière.

Un mois. Un mois qu’elle avait passé l’examen du Flen-Til aux côtés de Lyan. Depuis, Miss Nyya avait laissé ses apprenties vivre leur vie, en juste récompense à leurs efforts fournis. Un mois qu’elle taillait des pointes de flèches en prévision de son prochain cours. Un mois qu’elle se levait avant l’aube pour courir le bois à grandes foulées rythmées, testant ses flèches sur des cibles soigneusement choisies, augmentant sensiblement le temps de course et le circuit qu’elle avait l’habitude de suivre. Un mois qu’elle améliorait ses aptitudes au lancer de couteaux et au tir à l’arc ; récemment, elle avait décidé d’innover, désireuse de travailler davantage avec Nuance : juchée sur la petite jument lancée d’abord au trot, puis au galop, elle tentait de planter ses lames et ses flèches dans des cibles tantôt fixes, tantôt mouvantes. Un exercice fichtrement difficile qu’elle n’avait de cesse, désormais, de réussir !

La jeune fille se coula dans la nuit, attentive au moindre souffle du vent, au moindre murmure des feuilles, au moindre éclat de lune. Elle avait beau être plongée dans ses pensées, ses sens restaient continuellement en alerte, prêt à s’allier à ses reflexes pour lui sauver la vie en cas de nécessité. Après sa rencontre avec Faldor, elle savait que les murs de l’Académie n’étaient qu’une protection illusoire ; avec Blood, elle avait comprit à quel point une vie pouvait être fragile…Blood. L’image du jeune homme s’imposa si brutalement à son esprit qu’elle failli trébucher de surprise. Elle avait été si près de le perdre… Il lui manquait terriblement. Mais alors qu’elle dirigeait ses pas vers une nouvelle aventure en compagnie de son maître et de sa sœur d’arme, Syndrell adressa un sourire entendu aux étoiles. Miss Nyya et Lyan lui manquaient, pas de la même façon que Blood, mais d’une manière incroyablement intense qui faisait battre son cœur comme un tambour dans sa poitrine. Fidèle à elle-même, la maître marchombre n’avait rien laissé échapper quant à l’objet et la destination de ce troisième cours, pourtant Syndrell n’en avait que plus hâte de la revoir. La complémentarité qui la reliait à Lyan et à Miss Nyya ne lui avait jamais paru aussi évidente qu’en cet instant, et lorsqu’enfin les ombres de l’écurie se dessinèrent dans la nuit, son sourire s’élargit.

Il était pour Lyan, qui venait d’arriver avec une poignée de secondes d’avance sur elle. Et pour Miss Nyya, qui était à l’intérieur de la bâtisse. Cette dernière avait entendu ses élèves approcher, car elle sorti presque immédiatement, tenant par la bride un magnifique hongre.


- Bonsoir Syndrell, bonsoir Lyan ! Vous allez bien ? J'espère que vous avez bien dormi, vous aurez besoin de forces !

Syndrell acquiesça en silence. Miss Nyya leur avait fait savoir qu’il leur faudrait s’éveiller au beau milieu de la nuit, aussi avait-elle fait le plein de sommeil en prévision d’une leçon peu ordinaire.

- Lyan... J'ai un cadeau pour toi. Il n'a pas encore de nom, à toi de lui en trouver un...

Une flamme s’alluma dans le regard de Lyan, et Syndrell se rappela avec émotion de sa première rencontre avec Nuance. Un instant qu’elle n’oublierait jamais. Miss Nyya les enjoignit de préparer leurs montures, aussi s’empressa-t-elle de retrouver la petite jument ; Nuance l’accueillit à sa manière habituelle, en frappant doucement le mur de son sabot et en piaffant de joie. Syndrell déposa une bise légère sur son chanfrein avant de lui offrir une carotte – gourmandise suprême ! – et de la préparer en lui murmurant des choses et d’autres.

Puis elles partirent toutes les trois dans la nuit, grisées tant par la vitesse que par les ombres qui semblaient glisser sur leur peau à leur passage. Syndrell aimait la nuit. Elle la préférait au jour, tout comme elle préférait la lune au soleil, et les étoiles aux nuages. C’était plus une question de bien-être que de préférence, d’ailleurs ; la nuit, elle se sentait bien, tout simplement. Libre dans un monde silencieux et endormi. Sereine et apaisée. Toute la nuit durant, Miss Nyya les fit jouer entre trop et galop, alternant les allures pour ménager leurs montures et couvrir une bonne distance. Vers le sud.

Le sud. Syndrell n’y était descendue que pour découvrir les Dentelles Vives. Elle y avait trouvé son « impossible », avait frôlé la mort au plus près et récolté de sérieuses blessures. Mais la flèche qui lui avait percé le bras, juste en-dessous du coude gauche, n’avait laissé qu’un cuisant souvenir dans sa mémoire, à défaut de marquer son corps après qu’un Rêveur se soit occupé d’elle. Pourtant, la jeune fille n’avait pas peur. Il y avait quantité d’endroits qu’elle ne connaissait pas dans le sud, et il était certain que le Gwendalavir n’avait pas fini de l’étourdir par ses paysages et ses contrées chacune plus invraisemblables les unes que les autres.

Au petit matin, Miss Nyya leur offrit quelques fruits frais en guise de petit-déjeuner. Syndrell se régala des baies entre deux séances de gestuelle marchombre qui détendit ses muscles et lui éclaircit les idées ; Nuance eut droit à sa ration de carottes amplement méritées, puis elles repartirent, en courant cette fois. Le rythme imposé par la maître marchombre était plus rapide et plus difficile que celui qui les avait conduit jusqu’à la jungle d’Hulm, mais ni Lyan ni Syndrell ne furent lésées. Elles avaient toutes deux progressé, au point de pouvoir suivre Miss Nyya là où elle désirait les emmener pour leur troisième cours. Très fière, Syndrell se ragaillardit et redressa la tête…

…pour s’étouffer et manquer trébucher lorsque Miss Nyya la dépassa sans le moindre effort. Elle ne transpirait pas, respirait normalement et ne donnait pas l’impression de courir depuis l’aube ! Syndrell tenta un instant de se maintenir à sa hauteur avant d’abandonner, un sourire flottant sur ses lèvres. Ni Lyan ni elle ne pouvait encore se permettre ce genre de prouesse. Elles avaient progressé, c’était indéniable. Mais le chemin à parcourir était encore très long.

Et c’était tant mieux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeLun 16 Aoû 2010, 18:51

Il faisait nuit noire lorsque Lyan ouvrit les yeux. La jeune fille s'était couchée tôt en prévision du cours qui allait commencer de nuit. Rien qu'à cette idée, Lyan était excitée. Elle adorait l'odeur de la nuit et était très impatiente de revoir Miss Nyya et Syndrell. Elle se demandait également en quoi consisterait le prochain cours. L'apprentie marchombre se leva et quitta son dortoir sans bruit, pour ne pas réveillée celles qui dormaient profondément. Une fois à l'extérieur, elle inspira une grande bouffée d'air frais et entrepris de se nouer les cheveux. Elle leva alors les yeux vers les toits de l'Académie. C'était là haut qu'elle avait rencontré Phy. Bien qu'elle avait eut du mal à réaliser ce qu'elle éprouvait pour lui, elle avait fini par comprendre. A cette pensée, son coeur s'emballa et se serra légèrement à l'idée de peut-être partir pour plusieurs semaines, ce qui signifierait qu'elle ne pourrait pas même le croiser. Elle se reprit vite, heureuse de ce que ce cours pourrait lui apporter.

Le sourire de Syndrell et celui de Miss Nyya l'accueillirent lorsqu'elle arriva aux écuries. Sourires auxquels elle répondit. Cela faisait à peu près un mois qu'elles avaient passé leur examen, pourtant, à ce moment là, Lyan eut comme l'impression qu'en réalité elles ne s'étaient jamais vraiment quittées.

Quand Miss Nyya annonça que le magnifique alezan qu'elle avait à ses côtés lui était destiné, Lyan ne su que dire. Elle était extrêmement touché par ce présent et par le fait que Miss Nyya se soit donnée la peine de lui trouver une monture. Sans se faire prier, Lyan s'approcha doucement de l'animal pour ne pas l'effrayer et posa délicatement sa main sur son chanfrein. Les yeux remplis d'étoile, elle parcourrait du regard la robe soyeuse du hongre. La jeune fille avait même l'impression que le regard que lui renvoyait l'alezan était plein d'affection.


- Merci beaucoup, parvint-elle à murmurer.

Il n'avait pas de nom ? Sans presque réfléchir, Lyan se décida. Enfin presque, car elle ne savait pas trop d'où lui venait ce nom ni pourquoi elle l'avait choisi. Une fois encore, elle parla trop vite, mais elle en fut satisfaite. Comme ça, son cheval aurait un nom unique.

- Je l'appelle Hyun.

Ce ne fut qu'ensuite qu'elle remarqua avec amusement que deux lettres du prénom de son cheval coïncidaient avec des lettres de son propre prénom.

Vint le moment de panser les montures. Lyan ne l'avait jamais fait avec autant de plaisir. Elle ne cessait de murmurer des mots doux à Hyun et prenait note du moindre détail à propos de sa robe et autre. Il était vraiment magnifique. Ce que la jeune fille adorait par dessus tout était sa pelote en tête. Après s'être rendu compte qu'elle l'avait fait plusieurs fois depuis le début du pansage, Lyan se dit qu'elle allait peut-être avoir un tic : faire jouer ses doigts sur la pelote en faisant de petites cercles. Hyun avait en tout les cas l'air d'apprécier ce qui fit sourire Lyan.

Elles chevauchèrent jusqu'au petit matin. Lyan sentait le lien qui commençait à se tisser avec sa monture. Elle appréciait le jeu de ses muscles durant sa course et devinait sa respiration dans l'effort. Il était plus qu'un simple moyen de transport. Autant, les autres chevaux qu'elle avait monté pour voyager avec Syndrell et Miss Nyya ou même ceux qu'elle avait monté pour s'entrainer n'était pour elle que des chevaux parmi tant d'autres, Hyun était déjà beaucoup plus que cela. Elle n'aurait jamais imaginer que quelque chose d'aussi fort pourrait relier un être humain à un cheval. Le plus fou était qu'elle sentait cela réciproque.

Durant la courte pause, Lyan savoura quelques baies et d'autres fruits avant de caresser la pelote de son cheval et de repartir. En courant cette fois. Lyan avait conscience d'avoir progresser depuis son arrivée à l'Académie. Elle n'en n'avait pas moins profité pour ne rien faire, bien au contraire. Elle tentait de se surpasser. C'était comme un défi lancé à elle-même et le meilleur des défis. Heureuse, elle laissait le vent danser autour d'elle pendant sa course, ce qui eut pour conséquence de lui donné des ailes. Bien que le course devint difficile au fil des heures, la présence du vent lui donnait des forces et le sourire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeDim 29 Aoû 2010, 23:47

    Miss observait ses apprenties qui courraient. Elles avaient fluidifié leurs mouvements depuis le début de leur apprentissage, depuis qu'elle les suivait toutes les deux. En effet, les deux jeunes filles au début avaient un peu de mal, même si l'endurance était venue assez rapidement, et avec les réflexes du corps pour faire le moins d'efforts possibles. Oui, sauf que cela n'était pas optimal dès le début, et c'était seulement à force d'entraînements, intensifs c'était encore mieux, que le corps assimilait la manière de faire la plus économique pour pouvoir tenir le plus longtemps possible. Elle se demandait d'ailleurs si Syndrell comme Lyan sentaient la différence dans leur corps. Sans doute constataient-elles que leur souffle s'était amélioré, et que leurs muscles avaient pris de la force, mais ne comprenaient-elles pas ce phénomène lié simplement à leur cerveau. Ou alors si. Elle ne savait pas trop, et pourtant avait parfaitement conscience qu'elle ne le saurait qu'en posant la question. Mais il n'était pas tant, et elles continuaient de courir, les chevaux avec les rênes en guirlande les suivant docilement. La réaction de son apprentie avait fait chaud au coeur de la Marchombre, qui avait bien vu qu'elle était au comble. Un immense sourire s'était fendu sur le visage de Miss, qui avait hoché la tête en disant que le nom du cheval lui allait parfaitement. Puis le temps du pansage s'était étiré, Nyya ne voulant pas arrêter les moments que ses apprenties passaient avec leurs montures, ainsi que le moment aussi qu'elle passait avec Nyu, qui était devenue très proche d'elle très rapidement. Leurs auras s'entremêlaient allègrement et communiquaient d'une manière qu'elle ne comprenait absolument pas, mais cela lui suffisait de savoir qu'elles étaient liées, à jamais, ainsi. Une véritable joie dans son corps le faisait bondir, et elle en profitait à fond. Totalement et irrémédiablement.

    Au milieu de la journée, la jeune femme s'arrêta pour laisser ses apprenties marcher doucement, leur donnant un morceau de viande séchée en même temps qu'elles continuaient toutes d'avancer. En effet, elle voulait encore plus tester leur résistance qu'habituellement et ne s'en privait pas. Ainsi, quand elles eurent terminé de manger, elle les fit immédiatement monter à cheval, pour chevaucher encore toute l'après-midi. Sans doute auraient-elles des courbatures en remontant en selle, et d'autres encore en en descendant. Quoique. Si elles avaient continué de s'entraîner pendant son absence, peut-être pas après tout. L'entraînement fait beaucoup de choses, et lorsque l'on se donne à fond dans une discipline, au bout de quelques séances déjà le corps s'est habitué aux changements de muscles et ainsi il dispose de moins de courbatures. Soupirant légèrement, Miss alterna entre le trot et le galop toute l'après-midi, et ne s'arrêta que lorsque le soleil fut totalement couché derrière l'horizon. Ainsi, elle descendit de Nyu, qui s'ébroua comme pour signifier qu'elle en avait marre de la porter... Miss éclata de rire, et se tourna vers ses apprenties, qui avaient l'air moulues, autant l'une que l'autre. Pourtant, sans aucune sollicitude, elle leur donna encore une fois de la viande sèche, ainsi qu'un peu de pain à la farine de niam, et continua de marcher, sans s'arrêter, sans monter de camp ni rien. Elles marchèrent ainsi tranquillement toute la nuit, sous les hululements incessants des animaux sauvages, chouettes, hiboux, ou avec le hurlement lointain d'un loup solitaire. La lune illuminait les plaines qu'elles traversaient de la lueur neigeuse, et les étoiles se battaient pour donner un peu de la leur aussi, le long de la Voie Lactée... Miss ressentait une certain fatigue commencer à se pointer chez elle, et décida immédiatement de s'arrêter. Ses apprenties devaient être à bout de forces... Elles montèrent rapidement un camp et Miss les laissa enfin dormir en paix.

    Le lendemain matin, la Marchombre se leva avec le soleil, aussi fraiche qu'une rose. Laissant ses apprenties dormir, elle se faufila entre quelques arbustes et courut vers le Sud-Ouest pendant une vingtaine de minutes avant de trouver ce qu'elle cherchait. Observant le cours d'eau tumultueux qui glissait dans les reliefs des collines, la jeune femme laissa son esprit dériver quelques minutes, cherchant une explication aux phénomènes récents qui s'étaient déroulés pour elle. Soupirant, elle s'assit sur la rive de l'affluent du Pollimage, et son regard suivait les remous gracieux du courant. Respirant paisiblement, elle se demanda où était Tenargir, en cet instant. Et Andosel. Tous ces hommes qu'elle avait connus... Pourquoi jamais n'avait-elle trouvé son compte ? Est-ce que, encore une fois, celui-là serait le bon ? D'un autre côté, elle aimait tellement s'amuser avec les hommes qu'elle doutait de pouvoir toujours tenir. Pour l'instant, c'était le cas. Elle n'avait plus rencontré de jeune – ou moins jeune – personne qui aurait pu l'attirer, durant son retour. Soupirant, adressant une question muette au ciel, elle se redressa et revint vers le camp. Les filles dormaient toujours, mais encore une fois, sans aucune compassion Miss les réveilla doucement. Leur donnant des fruits frais qu'elle avait ramassés sur le chemin du retour, elle en offrit aussi aux trois chevaux, qui les mangèrent goulument. Se tournant vers ses deux apprenties, la jeune femme les observa encore, ses yeux d'un violet profond cherchant des indices chez elles. Indices de quoi ? Pour l'instant, elle était bien incapable de répondre. Mais c'était son inconscient qui lui avait demandé de le faire. Elle restait elle-même, même Marchombre, plutôt accomplie, même Maître Marchombre. Ses pulsions avaient sur elle un effet non négligeable, et elle ne cherchait presque jamais à y résister. Presque, parce qu'elle savait à d'autres moments que ses pulsions ne venaient pas de son cerveau et de son inconscient, mais de réflexes qu'elle avait pu acquérir et qui n'étaient pas toujours très bons pour elle, dans certaines situations. Se tournant vers ses deux apprenties, leur adressant un large sourire, Miss leur lança alors :


    - Bon, les filles, un long voyage nous attend. Hier et avant-hier, j'ai testé vos capacités, et je dois avouer que je suis fière de vous, vous avez très bien travaillé et progressé durant mon absence. Aujourd'hui, nous allons commencer par longer un affluent du Pollimage, pour aller jusqu'à l'Arche et faire un détour par Al-Jeit. Je n'ai pas encore fait de ville avec vous, et il est temps d'en faire un. Plus que temps, même. Nous descendrons ensuite jusqu'à la Mer des Brumes. J'espère que ce programme vous plait... Et de toute manière vous n'avez pas le choix !

    Leur adressant un sourire ainsi qu'un clin d'oeil facétieux, la jeune femme les intima de la suivre. Elle se mit encore une fois à courir. On ne perd pas les bonnes habitudes ! Elle ne courut cependant pas trop vite, car les filles étaient tout juste réveillées, et si elles étaient assez vives, leur corps n'était pas forcément alertes. Elles arrivèrent au bout d'une bonne demie-heure près de l'affluent du Pollimage que Miss était venue admirer un peu plus d'une heure plus tôt, et la jeune Marchombre se tourna vers ses apprenties lorsqu'elles furent sur la berge de ce côté-ci. Laissant les chevaux un peu plus loin, attachés long à un arbre, elle s'avança encore vers les remous incessants du tumulte de la rivière et se tourna vers ses apprenties. Elles avaient déjà fait cet exercice, une fois. A ce moment-là de leur formation, elles n'étaient pas assez ouvertes sur le monde pour réussir correctement cet exercice. A présent, Miss savait qu'elles pouvaient y parvenir. Cela pouvait venir naturellement, après tout ce qu'elles avaient appris et assimilé, mais cela pouvait aussi venir après une petite réflexion. Chacun est unique, et tout le monde réagit différemment aux circonstances qui viennent faire obstacle à son chemin. Se tournant vers ses apprenties, Miss eut cependant elle aussi envie de s'immerger dans les remous, et se déshabilla sans gêne. Elle n'était pas pudique pour un sou, c'était certain, devant quiconque. Elle aimait même bien se montrer devant les hommes. Tolérante cependant, elle comprenait que certaines personnes détestaient cela, mais elle continuait à croire que vouloir se cacher à tout prix était un obstacle à la liberté totale. Il ne fallait pas avoir honte de son corps. Elle, elle aimait s'afficher, c'était un fait. Mais on pouvait tout à fait s'assumer sans avoir le besoin ou l'envie de se montrer à tout le monde, elle le savait parfaitement !

    - Une petite baignade est de rigueur, après les journées passées à courir. Vous allez bientôt sentir plus fort que les chevaux !

    Riant, la Marchombre s'élança dans la rivière, sautant de la berge pour faire un plongeon parfait dans les remous, sans en faire un de plus, sans en percuter un. Sous l'eau, elle remua trois fois des jambes pour remonter à la surface, n'ayant pas bougé de l'axe de ses apprenties, leur faisant signe pour qu'à leur tour, elles la rejoignissent... Observant. Encore et toujours. Mais avec un grand sourire joueur aux lèvres...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeJeu 02 Sep 2010, 18:02

Pour ne pas perdre les bonnes vieilles habitudes, les apprenties et leur maître enchainaient course à pied et à cheval en ne faisant que de petites pauses durant lesquelles elles se nourrissaient de viande séchées et de pain et parfois même de fruits. Lyan se délectait de la complicité nouvelle qui s'installait entre son nouveau compagnon et elle. La jeune fille avait même remarqué que son émerveillement et sa joie avait fait plaisir à Miss Nyya. A chaque courte pause, Lyan ne manquait jamais de caresser la petit pelote de Hyun en lui murmurant des mots doux.

Un soir, elles ne s'arrêtèrent pas pour monter le campement et sous les étoiles, elles continuèrent leur chemin. Lyan se demandaient où elles allaient et ce qu'elles allaient découvrir. Avidement de découvrir le monde, Lyan voulait aller partout, tout voir, tout savoir. Mais pour le moment, elle contemplait les étoiles et tentant de se remémorer le nom qu'un vieil homme donnait à certains groupes d'étoiles. Lyan en voulait un peu à sa mémoire de ne pas s'être rappelé de la moitié des noms. Soudainement, la fatigue envahi la jeune fille qui remercia dans sa tête la décision de Miss Nyya qui était de s'arrêter pour la nuit. Lyan s'endormi ce soir là très rapidement.

Le lendemain, après un bon petit déjeuné, la marchombre annonça où elle comptait emmener ses apprenties. Quand elle mentionna Al-Jeit, Lyan retint une exclamation de joie. Elle avait tellement entendu parler de cette ville, que se fut à Al-Far ou à l'Académie, et ce qu'elle en avait entendu lui donnait envi de la voir au plus vite. A ce qu'il paraitrait, la beauté de la vile était indescriptible. Les couleurs s'y mélangeait avec harmonies et c'est dans cette ville que se trouvaient les plus grandes tours de Gwendalavir. Lyan avait hâte d'y être. Ensuite, elles iraient jusqu'au sud. Près de la mer. Miss Nyya connaissait-elle cette île dont Lasmïn lui avait parlé ? D'après elle, personne sur le continent ne la connaissait car elle était situé bien plus au sud que les archipels Alines.

Elles ne reprirent la routes que très peu de temps avant de s'arrêter aux côtés d'un affluent du Polimage. En voyant les remous de l'eau et la marchombre qui contemplait l'eau, Lyan cru deviner ce qui allait l'attendre elle et Syndrell. Et elle n'eut pas tord. Miss Nyya se déshabilla rapidement avant de plonger dans l'eau et de remonter à la surface comme si le courant était inexistant. L'apprentie se rappela que la première fois qu'elle avait fait cet exercice, le résultat n'avait pas été très glorieux. A présent, elle s'y était essayer plusieurs fois et était sûre de pouvoir y arriver. Miss Nyya leur avait un jour parlé de temps. Il y avait un temps pour chaque chose, chaque personne. Dans un combat, trouver le temps d'une personne pouvait retourner une situation à son avantage. L'eau aussi devait avoir un temps. Il fallait s'immiscer en elle, jouer avec elle.

A son tour, Lyan se dévêtit. Confiante, elle mit les pieds dans l'eau et laissa l'eau lui caresser les chevilles un petit moment. Lentement, elle avança dans l'eau, de manière à s'immerger de plus en plus. Tout d'abord, elle sentait les remous et leur opposaient résistance avant de lâcher prise, de devenir eau elle aussi et finalement se moquer des remous. Elle jouait avec eux, nageait à sa guise. L'eau était devenue amie. Ravie, Lyan sourit à Miss Nyya.
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeLun 06 Sep 2010, 23:04

Al-Jeit.
Capitale de l’Empire, elle dresse fièrement ses multitudes de tours effilées vers le ciel, comme un par défi. Cité de lumière qui ne vaut que par elle seule le droit de régner en maître sur la plaine de l’est. Dans ses rues parfaitement proportionnées se presse une foule bigarrée, concert de cris, de paroles et de murmures qui animent la cité d’un joyeux brouhaha.
La journée bat son plein sur la place qui donne sur la porte d’Améthyste. Des commerçants y ont installés leur étals et vantent leurs produits à grands renforts de cris : livres, bijoux, pierres précieuses, étoffes chamarrées ; tout n’est que régal pour qui sait ouvrir les yeux. Nombreux sont les enfants qui courent en se chamaillant, bousculant fréquemment les passants sans prendre la peine de s’excuser. Ces derniers, habitués à ce joyeux manège, ne se rendent pas compte qu’ils viennent d’être soulagés de leur bourse…
Le dos appuyé contre un mur de pierre recouvert de lierre bourdonnant d’abeilles, les bras croisés sur la poitrine, Syndrell observe le joyeux décors d’un air nonchalant. Un large capuchon rabattu sur son visage dissimule aux passant son regard doré, ne laissant à découvert que la pointe de son menton délicat et quelques mèches rebelles, qui dans l’ombre du vêtement passent pour noires. Immobile, la jeune fille attend sans en avoir l’air.
Une silhouette finit par se détacher de la foule. Visage couvert, démarche fluide… c’est un invisible. Dans un léger mouvement de cape, il passe devant Syndrell et dépose dans sa main tendue un rouleau de papier qui disparaît aussitôt dans le revers de la tunique de celle-ci. Un battement de cil, et tous deux se sont à nouveau fondus dans la cité.

La nuit est tombée depuis longtemps lorsque Syndrell se rend à nouveau sur la place, et le silence qu’elle apporte dessine un sourire sur ses lèvres. Difficile de croire, en voyant la place vide et obscure, qu’elle grouillait de passant à peine deux heures plus tôt ! L’obscurité dissimulant son visage avec soin, la jeune fille a rabattu son capuchon en arrière. Parvenue au centre de la place, elle s’accroupit dans un geste habituel et retient son souffle.
Elle n’attend pas longtemps. Un frémissement devant elle ; ombre parmi les ombres, un homme avance jusqu’à ce que la lune ne dévoile ses traits. Immobile, Syndrell se raidit imperceptiblement. L’homme s’arrête un bref instant, comme pris d’une hésitation soudaine, avant de franchir de trois grandes enjambées la distance qui les sépare pour venir s’accroupir devant elle. Ils échangent un regard. Puis le rouleau passe des mains de Syndrell à celle de son employeur. Pas une parole n’est prononcée. Juste un geste, infime, une caresse du bout des doigts sur une joue satinée… Syndrell frémit. Leif a les mains froides. Ses lèvres, en revanche, sont tièdes sur les siennes. Elle ferme les yeux, expire lentement…. Lorsqu’elle les rouvre, il s’est déjà évanoui dans la nuit. Déboussolée par ce baiser volé, Syndrell se redresse en chancelant. Encore une mission qui s’achève avec succès. Est-ce qu’elle est heureuse ? En cet instant, plus que jamais. Si seulement elle savait…

* * * * *

Un rayon de soleil réveilla Syndrell d’une chaude caresse sur la joue gauche. Ensommeillée, elle se redressa et cligna plusieurs fois des yeux, émergeant difficilement de son rêve. Un rêve. Elle n’avait fait que rêvé… La jeune fille secoua la tête. Elle avait fait un bond dans le passé, alors qu’elle n’avait pas seize ans et qu’elle espionnait pour le compte d’un « invisible », comme on surnommaient les espions d’Al-Jeit…Il y avait bien longtemps que cela ne lui était pas arrivé. A vrai dire, elle n’avait pas fait de tel rêve depuis son arrivée à l’Académie. Syndrell haussa les épaules avant de s’étirer et de se lever souplement. Après une journée de course et de chevauche, la veille, elle s’était écroulée sans avoir eu le temps de souhaite la bonne nuit à Lyan et son mentor. Elle avait dû dormir d’un sommeil plus lourd que d’ordinaire, d’où ce rêve pour le moins inattendu… Syndrell se concentra sur les baies sauvages ramassées par Miss Nyya et oublia bien vite ce détail. Jusqu’à ce que la marchombre ne prenne la parole d’une voix haute et claire :

- Bon, les filles, un long voyage nous attend. Hier et avant-hier, j'ai testé vos capacités, et je dois avouer que je suis fière de vous, vous avez très bien travaillé et progressé durant mon absence. Aujourd'hui, nous allons commencer par longer un affluent du Pollimage, pour aller jusqu'à l'Arche et faire un détour par Al-Jeit. Je n'ai pas encore fait de ville avec vous, et il est temps d'en faire un. Plus que temps, même. Nous descendrons ensuite jusqu'à la Mer des Brumes. J'espère que ce programme vous plait... Et de toute manière vous n'avez pas le choix !

Al-Jeit.
Syndrell se figea, laissant échapper à terre le fruit qu’elle portait à ses lèvres, tandis que les images s’imposaient violemment à son esprit.

Un échange d’informations précieuses dans les rues bondées de la cité. Un rayon de lune, une caresse de papillon, un regard noyé de désir. Une lutte, un éclat de lame, un corps baignant dans son sang…

Nuance souffla bruyamment dans ses cheveux, ramenant la jeune fille au présent. Elle se reprit instantanément, et se mit à courir, emboîtant le pas à Lyan. Elle ne se faisait toutefois pas d’illusion. Si la jeune fille ne laissait rien paraître quant à ses émotions, elle était certaine que Miss Nyya, elle, avait vu son trouble. Syndrell aurait donné n’importe quoi en cet instant-là, pour pouvoir changer le cours des choses. Ou tout simplement, l’itinéraire de son mentor. Mais cette dernière l’avait affirmé haut et fort : elles n’avaient pas le choix. Ni l’une.
Ni l’autre.

Une demi heure plus tard, elles atteignaient l’affluent dont Miss Nyya leur avait parlé. Syndrell marcha lentement pour récupérer de la course et se forcer à rester concentrée. Ses soucis personnels n’avaient pas à interférer pendant les leçons, et à la façon dont la maître marchombre observait l’eau agitée de la rivière, la prochaine était imminente.


- Une petite baignade est de rigueur, après les journées passées à courir. Vous allez bientôt sentir plus fort que les chevaux !

La boutade arracha un sourire à Syndrell. Une traversée de rivière…elle l’aurait parié. Quelques semaines plus tôt, l’idée lui aurait tiré un soupire teinté d’inquiétude, mais lorsque la jeune fille délaça ses bottes et se glissa souplement hors de la combinaison de cuir qui moulait son corps aussi bien qu’une seconde peau, ses prunelles dorées brillaient d’excitation. De là où elle se trouvait, elle pouvait sentir l’appel de l’eau, comme un imperceptible frisson trouvant un écho puissant en elle… Miss Nyya s’envola. Littéralement. Majestueusement.

*Un jour, j’apprendrai à voler…*, se jura Syndrell avec force.

Lyan entra doucement dans l’eau. Elle avait deviné les intentions de Miss Nyya, et à en juger par l’expression de son visage, elle aussi prenait un plaisir nouveau à s’adonner à ce genre d’exercice. Depuis la berge, Syndrell l’observa un court instant, admirative. Elle n’avait jamais remarqué à quel point sa « sœur d’arme » pouvait être aussi gracieuse, comme… comme un poisson dans l’eau.

- D’accord, murmura la jeune fille. Un poisson. Et pourquoi pas un poisson volant ?

Elle n’avait aucune expérience en matière de vol. Mais Syndrell avait retenu les leçons du passé ; toutes ces fois où elle avait tenté d’apprivoiser l’eau par la force et la douceur, elle s’était leurrée. Totalement. Ce qu’elle n’avait jamais réalisé, c’est que son tempérament était étrangement proche de celui de la rivière. Comme elle, elle était fougueuse et hardie, espiègle et joueuse, libre t débordante de vie. Apprivoiser l’autre ne servait à rien, dans un sens comme dans l’autre. Ce qu’il manquait, c’était le jeu. La vivacité. Le plaisir.
Un sourire flotta sur les lèvres de Syndrell.
Elle recula.
Un pas.
Deux pas.
Trois pas…

…l’élan n’était pas grand, et le saut qu’elle exécuta n’était même pas comparable à celui de Miss Nyya. Pourtant Syndrell eut la fugace sensation de prendre son envol tandis que ses pieds quittaient la terre ferme. La rivière l’accueillit violemment, et Syndrell répondit à ce geste par la même violence, battant vivement des jambes pour remonter à la surface. La première fois, ç’avait été un désastre. Mais à présent… A présent, Syndrell tournoyait, virevoltait, louvoyait comme une sirène, se défiant des remous et des roches qui pourraient lui briser la nuque, des courants qui pourraient la happer toute entière. Elle se contentait de les suivre, de se glisser en eux pour aller plus vite et plus loin.
Elle jouait. Et nom d’un Ts’liche, ce qu’elle pouvait aimer ça !

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeMar 07 Sep 2010, 11:04

    Miss s’amusait avec les courants, mais avait toujours un œil sur ses apprenties. Elle avait bien vu que Syndrell avait réagi étrangement lorsqu’elle avait mentionné Al-Jeit, alors que Lyan avait tout simplement semblé ravie. Elle verrait bien assez tôt ce qu’il en était, après tout, et elle ne se faisait pas de soucis quand à cela. Il y avait toujours des endroits que l’on redoutait, que l’on ne voulait pas revoir, qui ne nous faisaient plus envie à cause de ce que l’on y avait vécu. Miss en avait tout à fait conscience, et à dire vrai, elle-même avait un endroit qu’elle ne retrouvait jamais avec plaisir. Son Maître l’y avait emmenée aussi, à la Citadelle des Frontaliers. Au début, elle avait tout bonnement refusé. Net. Sans discussion possible. Mais il s’était révélé qu’elle n’avait pas le choix, de toute manière, qu’elle le voulût ou non… Alors, évidemment, elle y était allée. Il fallait bien avouer qu’elle n’avait pas été très bien accueillie, contrairement à Mituu qui avait été le bienvenu dès la première seconde. Oui, ils se rappelaient d’elle, les Frontaliers, et de ce qu’elle avait fait. Elle n’en avait jamais parlé à son Maître, mais ce dernier était trop avancé sur la Voie pour ne rien remarquer dans l’attitude et de son apprentie, et des combattants. Elle se souvenait même avec précision du moment où il l’avait prise à part pour lui demander de lui expliquer ce qu’il se passait, même si elle savait désormais qu’il l’avait compris à ce moment-là. Alors, le menton baissé, mais les yeux plantés dans ceux du Marchombre, Miss, à dix-neuf ans, avait raconté ce qu’il s’était passé des années plus tôt. Le garçon qui l’avait demandée en mariage, le défi qu’elle avait lancé, et sa grande désillusion lorsqu’elle avait été battue, et qu’elle avait fui. Pourtant, contrairement à ce qu’elle avait pensé, Mituu ne l’avait pas engueulée, ne lui avait pas donné une leçon d’humilité comme il le faisait si souvent, parce qu’il faut bien avouer qu’elle était vraiment sûre d’elle, toujours, mais lui avait demandé si elle voulait combattre à nouveau.

    Elle avait compris à ce moment-là que les autres ne devaient pas lui dicter sa conduite, qu’importait ce qu’ils étaient, ou leur statut, ou tout le reste. Elle devait rester fidèle à elle-même, toujours, pour avancer, et ne pas regretter. Oh, bien sûr qu’elle ne regrettait pas d’avoir fui, ni rien, elle aurait été prisonnière d’une vie qui ne lui aurait pas convenue, mais elle devait avouer, à elle-même avant tout, qu’elle avait été un peu honteuse de ne pas avoir compris qu’il était plus fort qu’elle. Et, les yeux brillants de détermination et de confiance, elle avait hoché la tête pour demander son combat. L’arrogance de celui qui était maintenant Frontalier à part entière lui avait remis les idées en place, et elle avait cette fois-ci, fait attention. Et finalement, après un combat rapide mais fort en coups et en émotions, elle avait réussi à le mettre à terre et inconscient, ce qui avait montré qu’elle n’était plus celle qui avait quitté les Frontaliers, qu’elle avait grandi et mûri, et avancé. Dès lors, les Frontaliers changèrent complètement d’attitude à son égard, et même si elle n’en avait plus grand-chose à faire désormais, une nouvelle leçon gravée en lettre de feu dans son esprit, elle avait eu un baume au cœur en comprenant que tout le monde changeait… Un remous plus puissant que les autres vint chercher Miss, qui revint immédiatement à la réalité. Lyan venait à son tour de se déshabiller, et la douce lueur qui faisait briller ses prunelles ne donnait aucun doute : elle attendait cela avec impatience, et voulait jouer avec la rivière ! Un large sourire vint chercher les lèvres de Miss, alors qu’elle portait son regard sur Syndrell, qui marmonnait toute seule, avant de reculer de quelques pas. Lorsqu’elle prit son élan pour sauter dans l’eau, Miss éclata de rire, et alors que la jeune fille remontait à la surface, elle lui lança une gerbe d’eau, ainsi qu’à Lyan, pour voir si elles parvenaient toujours à s’accorder à la rivière, même déconcentrées. Ce fut un peu comme un jeu de chat et de souris, Miss s’amusait soit à leur lancer de l’eau, en riant aux éclats, soit à descendre sous les remous, en apnée, pour essayer de leur attraper les jambes et les déséquilibrer, toujours en étant attentive : elle n’y allait pas de main morte, et si une des filles se faisait emporter, elle devait absolument la rattraper avant qu’il ne lui arrivât quelque chose.

    Après avoir passé près d’une heure dans l’eau, Miss décida qu’il était temps de sortir. Invitant donc ses apprenties à la suivre, la jeune Marchombre sortit tranquillement de l’eau pour se laisser sécher quelques minutes au soleil, avant de remettre ses vêtements. Une fois sa jupe et son débardeur remis, elle s’avança vers les chevaux pour les libérer de leur entrave et leur monter dessus. Al-Jeit était encore loin, et les deux apprentis auraient besoin de toutes leurs forces pour l’entrée dans la ville. Miss s’était déjà concocté un petit programme, dans sa tête, et si elle savait qu’au final, elle ne s’y tiendrait probablement pas, parce que certains évènements surgissent toujours quand on s’y attend le moins, elle était prête à tout faire correctement. Ainsi, elles chevauchèrent tout le reste de la matinée, avant de s’arrêter pour manger. Remontant le long de la rivière dans laquelle elles s’étaient baignées, elles arrivèrent bientôt le long du Pollimage, tellement large que l’autre rive était à peine visible à l’orée du champ de vision des humains. Miss s’était toujours demandé d’où venait toute cette eau. Mais à dire vrai, avec tous les affluents qu’il possédait, le fleuve ne pouvait qu’être large… Soupirant, elle lança alors Nyu au galop, un long moment, dans les embruns que transportait l’immense fleuve, avant de la remettre au pas pour faire souffler tous les chevaux. L’après-midi se passa aussi à dos de cheval, et elles continuèrent d’avancer efficacement, alternant entre des périodes courtes de galop, de longues périodes de trot et quelques périodes de pas pour laisser aux chevaux la possibilité de souffler. Elles descendirent ainsi au fil du courant de l’immense fleuve, avant de s’arrêter pour faire le camp alors que le soleil était caché derrière l’horizon depuis une petite heure. Miss s’était éloignée du lit du Pollimage, par précaution, et elles campèrent dans un petit bosquet. Le soir, cette fois-ci, Miss ne leur imposa rien du tout. Pas même un exercice. Auraient-elles le réflexe d’en faire d’elles-mêmes ? Sans doute que oui, étant donné qu’elles avaient vraiment bien progressé durant son absences, c’était qu’elles s’y astreignaient quotidiennement…

    Le lendemain, encore, elles chevauchèrent une petite heure avant de pouvoir voir l’immense silhouette multicolore de l’Arche, qui se dressait fièrement au-delà des flots du large Pollimage. Magnificence d’architecture, l’immense pont, aussi vulgairement que l’on pût l’appeler, était comme taillé dans du cristal, reflétant la gamme entière de la lumière du soleil, flirtant plus profondément avec les violets et les rouges. Scintillant, dans la lumière du soleil qui n’avait pas encore fini de se lever, l’Arche semblait sortir d’un rêve. Les Dessinateurs qui l’avaient créée étaient de vrais génies ainsi que d’art, parce que Miss pensait réellement que c’était de l’art pur et simple. Souriante, elle remit Nyu en avant d’un claquement de langue, parce que cette dernière s’était arrêtée lorsque Nyya avait levé les yeux et légèrement les mains. Souriante, presque béate, Miss dirigea donc sa monture ainsi que ses apprenties vers l’entrée de l’Arche, et commença à gravir le premier côté. Tout en haut, elle savait que c’était encore plus beau que d’en bas, et elle laissa donc le loisir à ses apprenties de s’y arrêter quelques minutes, le temps d’observer les rayons difractés par l’Arche se répandre comme une trainée de poussière de fée dans les flots mouvants du fleuve qui filait sous leurs pieds. Puis, elles descendirent l’autre côté du pont pour accéder à la rive Est du Pollimage, et s’éloignèrent doucement de cette merveille, en suivant la route. Une fois assez loin pour ne plus avoir à se retourner, Miss lança Nyu au galop, et cette dernière fit un petit saut de mouton de joie, avant de partir comme une tarée au grand galop, arrachant un éclat de rire à sa cavalière. Al-Jeit approchait, et sa silhouette se découpait à l’horizon. Il restait une heure de cheval, à peu près, et beaucoup moins si elles continuaient à cette allure… Miss lança un coup d’œil à Syndrell, le regard interrogatif. Si elle avait quelque chose à dire, c’était maintenant…

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeMar 07 Sep 2010, 17:11

L'heure dans la rivière passa à une vitesse folle. Miss Nyya semblait s'amuser comme une petite folle, éclaboussant ses élèves ou tentant de les faire couler. Lyan s'était dit que c'était probablement une manière de voir si elles ne se faisaient pas emporter par le courant à cause d'une simple distraction. La jeune fille parvint à rester en place sans dériver malgré les multiples assauts de la marchombre. Elle en fut d'ailleurs ravie, car elle n'aurait pas pensé en être capable. Elle fut déstabilisée légèrement quelques fois, mais sinon, elle continuait de jouer avec la rivière en essayant parfois de fuir Miss Nyya qui voulait la couler.

Se fut au moment de sortir que Lyan se rendit compte qu'elle était fatiguée de l'exercice de la rivière. Elle resta quelques minutes au soleil, les yeux fermés et savoura ce moment de bonheur simple. Ce qu'elle pouvait adorer la caresse du soleil sur sa peau ! Quand vint le moment de se remettre en route, Lyan se sentait revigorée mais elle accepta avec grand sourire la chevauché à venir. Elles remontèrent le fleuve jusqu'à la tombée du jour où elles dressèrent rapidement un petit campement. Avec grand plaisir, Lyan nourrit Hyun, visiblement ravi de toutes les petites intentions de la jeune fille. Après un rapide repas, Miss Nyya n'organisa aucun exercice. Lyan prit néanmoins l'initiative de s'étirer et d'effectuer quelques mouvements de gestuelles marchombres tant pour s'assouplir que pour se calmer intérieurement et se préparer à passer une bonne nuit. En effet, elle avait rapidement constaté l'effet apaisant de la gestuelle marchombre et à présent, elle en avait presque besoin pour passer une bonne nuit.

Le lendemain, elles n'eurent pas à chevaucher longtemps pour voir apparaitre devant elles l'Arche. Lyan en eut littéralement le souffle coupé. C'était... indescriptible ! Il y avait tant de magnificence dans cette sculpture qu'aucun adjectif ne semblait approprié aux yeux de Lyan. Le mot de sculpture était-il envisageable dans ce cas ? Comment pareil monument avait-il pu être ne serait-ce qu'imaginé ? Il y avait un tel ballet de couleur et le soleil et ses rayons étaient du plus bel effet. La jeune fille ne su combien de temps elles étaient restées ainsi, mais elle revint à la réalité quand Miss Nyya remit sa monture au pas. Elles allaient monter sur l'Arche ! Lyan en était toute excitée.

C'était encore plus impressionnant de là haut. On y était tellement haut que Lyan avait l'impression qu'en sautant, plusieurs heures devaient être utiles pour atteindre le bas. Bon, elle exagérait, mais l'excessif n'était pas de trop pour l'Arche. La vue y était extraordinaire. La jeune fille était sûre que l'on pourrait voire le bout du monde facilement !

Une fois redescendu de l'Arche, Lyan se retourna plus d'une fois pour l'apercevoir le plus possible, jusqu'à ce que Miss Nyya lance son cheval au galop. C'est d'ailleurs quelques instants avant cela que Lyan remarqua l'air soucieux et préoccupé de Syndrell. On aurait dit que la destination ne l'enchantait guère. Avait-elle passé son enfance ici ? Lyan se mettait à sa place et se disait que si un des voyages de la marchombre devaient les conduire à Al-Far, elle n'en serait pas très heureuse non plus. Enfin, peut-être n'était-ce pas la bonne explication. Lyan remarqua que Miss Nyya interrogea Syndrell du regard. Lyan préféra alors se mettre en retrait. Certes, elle était curieuse, mais elle n'avait pas à écouter "aux portes". Elle voulait que Syndrell se sente plus ou moins seule avec la marchombre si elle souhaitait se confier. Lyan reporta alors son attention sur le paysage et tenta de deviner la ville d'Al-Jeit.

Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeMar 07 Sep 2010, 23:07

Syndrell jouait. Totalement inconsciente du temps qui s’écoulait, elle jouait avec Lyan, avec Miss Nyya, et avec la rivière. Sauvage, taquine, l’eau s’enroulait autour de son corps, comme dans l’espoir de mettre sa patience à l’épreuve. Mais la jeune marchombre savait désormais comment s’y prendre ; elle ondoyait entre les courants, souple et légère, devenue insaisissable pour l’élément qui scintillait sous la lumière du soleil. Celui de Syndrell avait beau être le vent, de loin son préféré et son ami le plus intime, elle venait de comprendre que la rivière pouvait être une sœur, et c’est non sas une certaine émotion qu’elle s’abandonna au moindre de ses mouvements.

Un peu plus tard, alors qu’elle chevauchait Nuance à la suite de son mentor, Syndrell avait encore l’étrange sensation de l’eau roulant sur sa peau. Ebouriffant ses cheveux d’un geste de la main pour leur permettre de sécher plus rapidement, la jeune fille jeta un coup d’œil à Lyan, notant l’incroyable délicatesse de ses traits. Depuis quelques temps, elle se demandait comment engager la conversation avec elle, hésitant chaque fois qu’elle en avait l’occasion. Le souvenir de Nénuphar et de Tara, ses premières compagnes, était trop récent dans sa mémoire pour qu’elle ne mesure pas les conséquences d’une nouvelle amitié. A n’en pas douter, un lien s’était déjà formé entre Lyan et elle, après toutes les épreuves que Miss Nyya leur avait fait traverser. Si elles n’échangeaient guère plus que quelques paroles par jour, toutes deux avaient acquis une sorte de complémentarité qui leur permettait de voyager ensemble sans le moindre trouble. Lorsque la première s’occupait des chevaux, la seconde se chargeait de faire un feu ou de chasser. Quand l’une faisait un brin de vaisselle, l’autre lavait leurs vêtements ou nettoyait et remplissait les gourdes. Guidées plutôt que dirigées par Miss Nyya, elles apprenaient à se débrouiller non pas seules mais à deux. Le reste, il appartenait donc à elle de le faire…

Effrayée par un pourprier brusquement réveillé de sa sieste par leur cavalcade, Nuance fit un soudain écart. Syndrell dû la rassurer quelques minutes, lui murmurant des paroles apaisantes à l’oreille, avant de rejoindre Miss Nyya et Lyan.

- Ce pauvre pourprier a probablement eut plus peur que toi, froussarde.

Vexée par la boutade de sa cavalière, Nuance agita les oreilles et piaffa, agacée. Lorsqu’elles s’arrêtèrent pour manger et se délasser un peu avant de reprendre la route, Syndrell lui offrit néanmoins une carotte, et la petite jument cessa immédiatement de bouder. Pour ne pas faire de jaloux, la jeune fille offrit également une gâterie à Hyun et Nyu. Une fois rassasiées, les trois marchombres se remirent en route, alternant les allures tout au long de l’après-midi pour ménager leurs et parcourir une distance plus importante que si elles avaient été à pied.

Le soleil n’était plus qu’une paume de rouge sang sur l’horizon lorsque Miss Nyya s’éloigna de l’eau pour établir le camp dans un petit bosquet. Contre tout attente, la jeune femme ne leur imposa aucun entraînement avant le repas, ni même après. Syndrell grogna de dépit en la voyant se coucher. Elle avait justement espéré que leur mentor leur donnerait du fil à retordre ce soir-là, lui offrant une échappatoire providentielle aux pensées qui tourmentaient son esprit depuis le lever du soleil. Travailler était un excellent moyen de s’occuper l’esprit. Aussi, lorsque Lyan s’adonna silencieusement à la gestuelle marchombre, la jeune fille contourna sans bruit le bosquet pour s’entraîner un peu au tir à l’arc. L’exercice n’avait pour ainsi dire plus de secret pour elle, quoi qu’il y ait toujours moyen de s’améliorer, mais elle désirait tester les dernières flèches qu’elle avait taillé. Choisissant ses cibles avec soin, elle tira quelques traits avec précaution, pour commencer doucement, puis elle accéléra la cadence, jusqu’à ce que ses gestes ne deviennent presque flous. Lorsqu’enfin son carquois fut vide, elle récupéra ses flèches, plia son arc, accrocha le tout à la selle de Nuance, qu’elle gratifia d’une pomme et d’un baiser sur le chanfrein, avant de s’étirer soigneusement. Cet entraînement en solitaire avait porté ses fruits ; elle s’endormit la tête vide, apaisée.


* * * * *

La nuit n’est pas bienveillante ce soir-là.
Syndrell accélère le pas, soudain méfiante. Elle sait remarquer quand quelqu’un la suit. Et elle sait comment lui échapper. Cette fois pourtant, Al-Jeit n’est pas de son côté. Une erreur de calcul, un instant d’inadvertance…
…Elle posa les mains à plat sur le mur de l’impasse qui lui barre la route. Appuie ses paumes contre la pierre brute, comme dans l’espoir de voir s’ouvrir un passage sous ses doigts. Quelle frustration ! Se retrouver aussi bêtement acculée, comme une proie… Rageuse, Syndrell se retourne. Il se tient à l’entrée de l’impasse, immobile, une lueur sanglante dans le regard. Il n’est pas pressé, il a tout son temps. Cette fille, il va la tuer et récupérer les informations qui sont susceptibles de causer du tort à son patron. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres. Il fait un pas en avant.
Un seul.
Une silhouette atterrit souplement devant elle et se dresse lentement entre Syndrell et son poursuivant. Une silhouette que la jeune fille reconnaitrait entre mille.
Sa silhouette.
La lutte s’engage.Violente.
Très violente.
Le sang gicle, éclabousse Syndrell au visage.
Elle ouvre la bouche, mais son hurlement reste muet…

* * * * *

…Syndrell se réveilla en sursaut, réveillée par un cri. Il lui fallut quelques longues secondes pour réaliser que c’était elle qui avait crié. Elle avait rêvé, encore. Tremblante, elle se passa une main sur le visage. Elle ne voulait pas retourner là-bas.
C’était au-delà de ses forces.

Lorsque Miss Nyya ordonna le départ, elle la suivit sans un mot. Elle était morte de peur, comme elle l’avait rarement été dans sa vie. Elle n’entrerait pas dans Al-Jeit. Miss Nyya pourrait dire ce qu’elle voulait, jamais elle ne remettrait les pieds dans cette ville. Plutôt aller dans le Domaine sans arme et les yeux bandés ! Ressentant probablement l’angoisse de sa cavalière, Nuance se montra très nerveuse et encensa plusieurs fois avant qu’elles ne parviennent enfin à l’Arche. Alors, Syndrell eut le souffle coupé.

Elle l’avait déjà aperçut. Elle l’avait déjà admiré.
Cet incroyable monde bleu et mouvant sur lequel se découpent d’innombrables voiles. Cette immensité d’eau fuyant jusqu’à l’horizon, barrée par une merveille.
L’Arche.
Un pont s’envolant vers le ciel, en une courbe gracieuse et puissante à la fois.
Un pont scintillant, comme s’il était fait de lumière et non de matière.
Un pont qui, juste avant de toucher les étoiles, redescend à des kilomètres, sur l’autre rive.
Un pont.
Merveille de pureté et de perfection.
L’Arche.
Comme si elle la découvrait pour la première fois.

Syndrell se rendit à peine compte qu’elles étaient déjà en haut de la courbe, surplombant un monde de cristal, traversant un rêve. Si Nuance ne l’avait pas emportée de l’autre côté, elle serait restée là probablement des jours entiers, rien que pour apprendre par cœur les reflets irisés du soleil dans les veines scintillantes de la construction. Mais le voyage devait continuer, et une fois l’émerveillement éteint, Syndrell fut à nouveau balayée par une vague d’angoisse qui la fit pâlir.

Miss Nyya se tourna alors vers elle.
Regard bienveillant.
Question muette.
Attente…
Dans son dos, Lyan prit une légère distance. Syndrell se promit qu’après avoir parlé à Miss Nyya, elle discuterait avec cette fille si incroyable. Mais pour l’heure, elle devait s’ouvrir à son maître. Où son cœur allait éclater sous l’effet de la peur…

- Je ne peux pas y aller, dit-elle simplement.

Mais alors que Nuance calquait son pas sur celui de Nyu, elle ajouta, mue par une impulsion soudaine :

- J’ai peur d’affronter mon passé. Peur de ce que je pourrais y découvrir. J’ai peur, Miss Nyya…

Regard doré scintillant d’effroi.
Supplique muette.
Attente…


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeMar 07 Sep 2010, 23:18

    Miss s'y attendait, en quelques sortes. Le cri, d'un cauchemar, ne lui avait pas échappé, durant la nuit. Pourtant, elle commença par une boutade, à l'attention de l'apprentie.

    - Déjà, ne m'appelle pas Miss Nyya, je déteste ça, j'ai l'impression d'être vieille... Miss suffit.

    Et bien sûr que si, tu peux y aller. Tu ne veux pas. C'est différent. Mais dis-moi, Syndrell, veux-tu mourir ?


    Tournant son regard vers Lyan, elle lui adressa un sourire d'excuse, avant de se retourner vers Syndrell. Attendant sa réponse. Une autre leçon attendait les apprenties, et d'autres encore... Le chemin était semé d'embûches. Les plus grosses étaient les plus difficiles. Accepter son passé... C'était tellement dur... Elle le savait.

    - Qui te demande d'affronter ton passé, à part toi-même, jeune apprentie ? Que pourrais-tu trouver, mis à part une immense leçon de vie ?



[C'est exprès que cela soit si court. J'avais pas envie d'un dialogue simple, alors j'ai fait le minimum XD ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeMer 08 Sep 2010, 09:41

- Déjà, ne m'appelle pas Miss Nyya, je déteste ça, j'ai l'impression d'être vieille... Miss suffit.

Syndrell s’empourpra légèrement. Elle n’avait pas l’habitude d’appeler son maître par son prénom, elle n’avait pas réalisé que…

- Et bien sûr que si, tu peux y aller. Tu ne veux pas. C'est différent. Mais dis-moi, Syndrell, veux-tu mourir ?

Prise de cours, la jeune fille tira sur les rênes de Nuance, laquelle s’arrêta en renâclant d’agacement. Elle était bouleversée. Bouleversée par une simple question, posée d’une voix douce par la personne envers qui elle avait le plus de respect en ce monde. Troublé par l’échos que ces paroles trouvaient en ses souvenirs…

* * * * *

- Es-tu prête à mourir, petite louve ?

Une fois encore, il a parlé d’une voix bourrue empreinte de tendresse.
Une fois encore, elle a baissé les yeux.
Anéantie.


- A quoi bon…
- A quoi bon vivre ? A quoi bon exister, respirer, marcher, danser, voler ?
- Je n’ai aucune raison de continuer la lutte. J’abandonne.

Le vieux souffleur de verre ne la quitte pas des yeux. Elle est si faible, depuis qu’il l’a trouvée à demi-morte dans les hauteurs… Si pâle, comme si la mort de son compagnon avait éteint toute lumière en elle.

- Alors c’est tout ? Un obstacle, et tu rends les armes ? Je t’ai crue plus courageuse que ça. Plus libre, aussi. En réalité, tu dépends de cet homme comme s’il t’avait enchaîné à lui.
- C’est vrai.
- C’est faux. Tu en rencontreras, des gens auxquels tu t’attacheras. Mais ces liens ne seront pas des entraves, gamine. Ils t’entraîneront loin, jusqu’aux limites du possible, mais jamais ils ne t’empêcheront de prendre ton envol. Jamais. Tu dois apprendre à voler de tes propres ailes. Ne fais pas machine arrière. Laisse le passé où il est.
- Un jour, il me rattrapera…
- Oui. Et ce jour-là, tu devras faire face. Tu ne seras plus seule, j’en suis sûr. Tu trouveras la force de garder la tête haute. Et d’ouvrir grand les ailes.
- Je croyais que j’étais une louve.
- Même les loups savent voler, Syndrell. Il suffit juste de l’admettre… Alors dis-moi. Es-tu prête à mourir ?


* * * * *

Miss échangea un regard avec Lyan, laissant à son apprentie le temps de songer à ses paroles. Nuance s’était remise en marche sans qu’elle ne s’en aperçoive. Désirait-elle mourir ?
Non. Elle voulait voler.
Juste voler.
Une ville pouvait-elle l’en empêcher ?

- Qui te demande d'affronter ton passé, à part toi-même, jeune apprentie ? Que pourrais-tu trouver, mis à part une immense leçon de vie ?

Syndrell ferma les yeux. Elle tremblait sur sa selle. Elle, une apprentie marchombre, elle avait peur d’une ville ! Peur de ses ruelles sombres, peur de sa foule massive, peur des souvenirs qu’elle imposait, peur de…

Es-tu prête à mourir ?

Des réponses. Al-Jeit s’apprêtait à lui offrir des réponses sur son passé. Elle n’avait pas peur de la ville elle-même. Elle avait peur de ce qu’elle pourrait apprendre sur sa propre personne. Des réalités de sa propre existence. Du gouffre qui séparait désormais la frêle espionne de la farouche marchombre. De ce qui se passerait si jamais elle y basculait. Si elle décidait de faire machine arrière.


* Tu avais raison, vieil homme. Mon passé m’a finalement rattrapé, et c’est dans les murs d’Al-Jeit que je vais devoir l’affronter…*

Ce jour-là, tu devras faire face. Tu ne seras plus seule, j’en suis sûr…

Plus seule ? Etait-elle seule, à présent ? Depuis que Miss avait annoncé leur prochaine destination, elle l’avait cru. Elle s’était enfermée dans ses cauchemars, sans s’ouvrir aux autres, persuadée que ses peurs n’appartenaient qu’à elle.
Mais elle s’était trompée.
Ce n’est pas juste Syndrell Ellasian qui s’apprêtait à entrer dans la capitale. Il n’y avait pas qu’une fille aux cheveux bleus, juchée sur une petite jument baie. Il y avait aussi Lyan, peut-être plus proche d’elle qu’elle ne l’avait jamais été. Et il y avait Miss Nyya.
Miss.

Un être qui lui proposait une chance formidable.
Une leçon de vie. Sans doute la plus importante de toute son existence. La chance de vaincre ses peurs les plus noires, de tourner une page. D’avancer.
De s’envoler.

Syndrell rouvrit les yeux. Elle allait entrer dans la ville la peur au ventre. Elle allait le faire parce que, quoi qu’il arrive, elle suivrait son mentor partout où Miss voudrait aller. Parce qu’elle avait confiance en la marchombre, parce qu’elle était liée à elle. Mais parce qu’elle n’était pas enchaînée, elle allait prendre son envol, ainsi que le vieux souffleur de verre l’avait imaginé.

- Je pourrais trouver là-bas des réponses qui ne me plairont pas, avoua-t-elle. J’ai peur qu’elle ne révèle une partie de moi que j’avais enfouie depuis des années. Mais je ne veux pas mourir. Pas avant de m’être envolée.

Un sourire illumina son visage, sincère. Elle redressa la tête.

- Pas avant d’avoir assisté à cette leçon de vie. Ni aux vôtres, Miss.

Tirant sur les rennes de Nuance, elle ralentit l’allure pour permettre à Lyan de revenir à leur hauteur.

- A votre avis, demanda-elle à la cantonade, s’adressant à l’une comme à l’autre, les loups sont-ils capables de voler ?

Oui, répondit la voix d’un vieil homme, tout au fond de son cœur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeLun 20 Sep 2010, 13:11

    - Tout le monde est capable de voler. Tous les êtres vivants. Il faut juste étendre notre perception du mot voler...

    Mais ça, c'est une expérience que vous devez faire à deux... Et sans moi. Une chose que je ne pourrai pas vous apprendre... Non. Que je ne veux pas vous apprendre !






[Miss agrémente sa dernière phrase d'un clin d'oeil ! =P
Désolée pour le temps de répondre, Syndrell, j'attendais que Lyan réponde, mais elle m'a dit de répondre avant elle =D ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeLun 04 Oct 2010, 01:16

Syndrell accueillit la réponse de Miss dans un sourire. Ses paroles, de même que son clin d’œil, étaient la seule chose qui puisse achever de balayer ses doutes ; plus, elle sentit ce lien qui les unissait toutes les trois se renforcer, si la chose était encore possible. Et l’émotion lui fit monter les larmes aux yeux. D’un revers de la main, elle les essuya, puis posa un regard neuf sur la cité qui miroitait dans le lointain, silencieux appel qui la revigora.
Al-Jeit n’était pas menaçante.

Il restait un peu moins d’une heure de route. Ses appréhensions apaisées, Syndrell modifia légèrement sa position sur sa selle. Ces deux jours passés dans l’angoisse la plus totale l’avaient laissée plus crispée qu’elle ne l’avait pensée, et ses muscles endoloris protestaient vigoureusement. Avant de se coucher, il lui faudrait impérativement s’étirer soigneusement si elle voulait éviter d’être perclus de courbatures au petit matin… La sentant plus calme, Nuance piaffa joyeusement et secoua sa belle crinière. Sa cavalière devina l’invitation ; le visage fendu d’un sourire, elle se tourna vers Lyan.


- On fait la course ?

Sans attendre sa réponse, elle murmura un mot à l’oreille de Nuance et la laissa s’élancer vers la cité au grand galop. Comparée à Nyu et à Hyun, la jolie jument était petite et râblée, mais très endurante. Syndrell se pencha sur son encolure et elles prirent de la vitesse ; très vite, la jeune marchombre ressentit cette fugitive impression d’être en plein vol, bercée par les courants chauds et les tourbillons fous du vent. Ce dernier sifflait à ses oreilles et rabattait ses cheveux en arrière, les libérant de leur attache pour les laisser entrer dans la danse.

- Allez ma belle ! Plus vite !

Nuance accéléra l’allure et Syndrell éclata de rire. Pour le moment, elle était libérée de toute tension négative, même si elle savait qu’une fois dans les rues d’Al-Jeit, elle serait sans doute rattrapée par les fantômes de son passé. Mais elle n’avait plus peur, désormais, de les affronter. C’est ce qui allait faire toute la différence. Et puis, de toute façon, Miss n’allait certainement pas lui laisser le loisir d’errer dans la cité. Il lui était impossible de deviner ce qu’elle avait prévu de leur faire accomplir, mais elle pouvait très bien imaginer l’ampleur du programme qui les attendait, Lyan et elle. Pour la première fois, leur mentor les emmenait en ville. Sûr qu’elles allaient gravir un sacré échelon sur la Voie… !


[ C’est désespérément court, mais je ne suis pas certaine d’arriver à mieux, ce soir… Lyan, ma vieille, c’est à toi de jouer ! ]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeDim 10 Oct 2010, 18:34

[Je suis vraiment désolée du retard mais j'ai du mal à trouver du temps en ce moment !]


Lyan n'étais nullement gênée par l’aparté de Miss Nyya et Syndrell. Après tout, si l'on voyageait ensemble pendant plusieurs jours, cela ne signifie pas qu'il faille tout partager ! Miss Nyya était là pour leur enseigner le chemin qui mène à la Voie et par moment, Lyan s'avouait qu'elle avait eu des moments de doutes. Peut-être était-ce ce qui arrivait à Syndrell en ce moment même et qu'elle éprouvait le besoin de se confier. En tout les cas, Lyan n'étais pas frustrée d'être mise à l'écart.

Quand la marchombre en eut finit avec son élève, cette dernière semblait revigorée et souriait à nouveau. Son problème devait être réglé, ce qui rendit son sourire à Lyan. Depuis qu'elle côtoyait Syndrell, elle s'était habitée à elle et elle n'appréciait pas voir qu'elle n'allait pas totalement bien. Se fut donc soulagée que Lyan continua la route vers Al-Jeit et elle était de plus en plus impatiente de découvrir la ville. Elle avait également hâte de voir ce que leur réservait la marchombre pour leur premier cours en ville.

La jeune fille accueillit la proposition de Syndrell avec plaisir et ne se fit pas prier. Sans attendre son reste, elle mit Hyun au galop. Lyan avait prit de la l'assurance en équitation depuis qu'elle la pratiquait régulièrement et il fallait dire que depuis qu'elle montait l'hongre, elle se sentait encore plus en confiance que jamais. En effet, elle prenait plus de plaisir à le monter lui qu'un autre cheval et elle se sentait très à l'aise avec lui. En fait, elle avait l'impression de le connaitre par coeur, de prédire le moindre de ses mouvements. C'était une sensation étonnante et plaisante.

Hyun suivait de près la jument de Syndrell. Derrière, elle devinait la présence de la marchombre. Lyan était vraiment heureuse d'être là et s'imagina tout ce qu'elle aurait loupé si elle n'avait jamais rencontré ce marchombre qui l'avait guidé à l'Académie. Qu'aurait-il pu lui arriver de plus beau que de découvrir cette Académie et d'enfin se sentir vivre pleinement ? Probablement rien.



[J'ai un peu honte de la taille de mon rp mais je ne voyais pas quoi dire de plus.]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeDim 10 Oct 2010, 22:40

    Heureuse de voir que son apprentie s’était calmée, et avait accepté d’avancer, de ne pas renier son passé et de l’amadouer, Miss avait aussi remarqué que les deux jeunes filles avaient compris à quoi elle faisait allusion, et cela la faisait largement sourire. Et oui, parce qu’avant d’avoir fait quoi que ce fût, on ne pouvait pas se douter de ce qu’il se passait réellement, et elle n’avait pas de doute sur le fait qu’aucune de ses apprenties eût eu une réelle expérience avec les hommes. Cela n’avait pas réellement d’importance, après tout. Un large sourire se dessina sur ses lèvres, alors que Syndrell lançait un défi à Lyan et Miss. La seconde apprentie talonna immédiatement son cheval, ce qui tira un éclat de rire à Miss, alors que Nyu ne partait pas comme une dératée à la suite des deux autres équidés. Un large sourire se dessina sur les lèvres de la Marchombre, alors qu’elle s’allongeait tout simplement sur l’encolure de sa jument en lui murmurant doucement de galoper à toutes jambes. Le départ de sa petite jument fut tel un départ de fusée, immédiat et d’une puissance ahurissante. Lâchant un cri d’excitation à l’idée de la course qui allait s’ensuivre, Miss pressa doucement ses mollets contre les flancs de la petite jument, qui bondit encore une fois en avant, et commença à accélérer encore plus. Les deux apprenties avaient bien pris deux cents mètres d’avance sur la Marchombre, mais elle ne doutait pas. Elle avait juste envie de s’amuser, voir si elle pouvait les rattraper. Nyu, les oreilles couchées sur la nuque pour ne pas que l’air s’infiltre dedans, galopait à toute vitesse, sans cesser jamais d’accélérer. Elle n’était plus qu’une boule d’énergie, comme une flèche qui filait dans l’air. Miss éclata de rire, lâcha tout à fait ses rênes et se dressa sur ses étriers, écartant les bras pour sentir le vent venir la chercher, vouloir la désarçonner, joua avec lui alors que Nyu ne stabilisait toujours pas son allure, continuant d’accélérer à la sollicitation des mollets de sa cavalière.

    - Yaaaahouuuuuuuuu !!!

    Le cri de Miss se répercuta tout autour d’elle, s’envolant dans le vent, alors que son immense chevelure chatain se détachait dans son dos : son ruban s’était décroché sous l’effet de la vitesse et du vent balottant, et sa crinière étonnante claquait dans son dos alors que Nyu commençait à se stabilizer à une allure qui semblait irréelle à la Marchombre. Elle sentait que dans son accès de plaisir, de bonheur, son aura s’était relâchée autour d’elle, et elle s’était mêlée à celle de la jument. Désormais, elles étaient liées par leurs âmes tourbillonnantes, et Miss avait l’impression de ressentir aussi la félicité de la jument, qui galopait à pleine vitesse, à pleins poumons. Elle sentait ses muscles réagir comme si cela avait été les siens, comme si c’était elle qui les commandait un à un. Il n’y avait plus de Miss, il n’y avait plus de Nyu, mais une grande entité, un centaure mental, une communion extrême, totale et irrémédiable entre les deux êtres qu’elles étaient habituellement. Il n’y avait plus qu’un ‘elles’, c’était magique, et pour l’une, et pour l’autre. Cependant, lorsqu’elles se rapprochèrent des deux apprenties, Miss se rassit dans sa selle, touchant à peine la crinière de Nyu, mais ce sentiment si fort vibra en elles deux, une seconde, avant de reprendre sa place au fin fond de leur coeur. Plus rien ne serait plus pareil. Nyu comprenait Miss, et Miss comprenait Nyu. C’était juste improbable, inenvisageable, mais c’était ainsi. Arrivant à la hauteur des filles, elle leur adressa un sourire... Avant de donner un léger coup de talon qui fit bondir Nyu en avant, dans un ébrouement joyeux. Mais les portes de la ville se rapprochaient dangereusement, à une telle allure, et bientôt la Marchombre se redressa tout à fait sur sa selle pour faire passer Nyu au trot, puis au pas. Soufflant comme une forge, la jument avait pourtant encore de l’énergie car son pas était d’un dynamisme étonnant. Sans doute était-elle juste bien, heureuse, comme Miss à cet instant, et comme la Marchombre souhaitait que ses apprenties fussent aussi.

    Se tournant sur le dos de sa monture, Miss adressa un large sourire à Lyan et Syndrell, leur demandant si ça allait pour elle. La chevauchée avait été très rapide, et parfois les poings de côtés faisaient surface lorsque l’on s’arrêtait. Et puis, elles allaient entrer dans Al-Jeit, et Miss avait quelques projets bien définis pour les deux jeunes filles qui la suivaient. S’arrêtant un instant elle se tourna vers elles, et fit ensuite face à la porte d’Améthyste qui se dressait devant elles. Les couleurs, allant du bleu au violine en passant par le rose clair, étaient magnifiques, se mêlaient, s’entremêlaient, alors que les reflets clairs et cristallins de l’eau, qui tombait en cascade sur les diamants nés de l’Imagination des plus grands Dessinateurs, donnaient une dimension mystique et magique à la scène. Un large sourire sur le visage, ses grands yeux violets encore plus expressifs qu’à son habitude, Miss laissa sa jument s’avancer sous l’arche. Les oreilles de cette dernière étaient écartées sur le côté, signe qu’elle réfléchissait et qu’elle se méfiait de cette chose au dessus de sa tête. Ses sabots raisonnèrent un instant sous la voûte, jusqu’à ce qu’elle fût de l’autre côté. Attendant ses deux apprenties, Miss descendit souplement de sa jument et se dirigea vers les écuries, expliquant à Lyan et Syndrell que les chevaux y seraient plus en sécurité, surtout qu’elles n’en auraient pas besoin dans la ville. Lorsqu’elles eurent laissé leurs montures à un palefrenier attentionné, auquel Miss fit un peu de charme, il faut l’avouer, pour négocier une pièce d’or, elles sortirent toutes des écuries. Se tournant vers ses apprenties, les cheveux toujours cascadant dans son dos jusqu’à ses chevilles, Miss soupira doucement et leur expliqua :


    - Comme c’est le début de la visite de la ville, je vais être clémente avec vous... On va commencer par de l’escalade. De cette tour, là-bas.

    Le vent, puissant, s’engouffra dans la rue dans laquelle elles se tenaient, et Miss ferma les yeux un instant pour en profiter. La tour qu’elle avait désignée dominait toutes les autres d’un couple de centaines de mètres, ce qui rendait son ascension encore plus délicate. Et surtout... C’était une tour du palais de l’empereur lui-même. Donc chaque pierre était parfaitement ajustée. Une escalade difficile, mais en plus délicate, et surtout qui devait demeurer discrète. Se mordillant une lèvre, Miss s’élança dans les rues après avoir lancé un regard à ses deux apprenties. Ne modérant pas son allure, elle fila à une vitesse proprement ahurissante entre les toits, sous les parapets, au milieu de la foule et dans les rues. Elle avait désigné la tour bien explicitement à ses apprenties, et si ces dernières n’arrivaient pas à la suivre, elles sauraient où la retrouver... Au pied de la tour ! Profitant de cet instant, Miss se donna tout à fait à fond, au maximum de ses capacités. Avait-elle continué d’avancer sur la Voie, elle aussi, en l’enseignant à ses apprenties ? Elle virevoltait. Une impulsion, elle saisit une barre, tourna une fois autour pour prendre de l’élan, s’envola sur un toit, deux impulsions, elle se laissa tomber dans les airs, se rattrapa à l’ultime seconde à un fil qui était tendu entre les rues, les deux pieds en avant. Le fil cassa, mais déjà elle avait rebondi. Les muscles répondant à chacune des sollicitations qu’elle leur imposait, elle se sentait parfaitement heureuse, bien dans son corps et sa vie. Tout était à refaire. Tout était à continuer ! Lorsqu’elle arriva au pied de la tour en question, la Marchombre attendit donc ses apprenties, qui ne mirent pas longtemps à arriver.

    - Il y a beaucoup de vent qui souffle. Vous avez déjà senti le vent sur votre peau, vous l’avez déjà un peu apprivoisé... Mais sachez que jamais rien n’est acquis, qu’il faut toujours approfondir toutes les relations que vous pouvez avoir, avec les éléments ou avec vos compagnons. Pour cela, vous devez avoir conscience de toutes les forces qui gravitent autour de vous, qui vous accompagnent ou bien vous retiennent. Toutes les forces, vous devez les capter, pour vous immerger en elles, les contourner, les retourner. Le vent fait partie de ces forces, et cela sera à vous de converser avec lui. Le ton de votre âme lui parlera, et peut-être aurez-vous la chance de percevoir son murmure au travers de vous. ..

    Néanmoins, faites attention. C’est bien la tour principale de la demeure de Sil’Afian, et si je doute qu’il nous fasse exécuter pour avoir gravi sa merveille, il serait encore mieux qu’il ne nous remarque pas. Les blocs sont très bien ajustés, cela sera à vous de vous mettre en disposition pour arriver au sommet...


    La tour était haute, très haute. Au moins quatre cents mètres de haut. Une hauteur vertigineuse, et surtout, une ascension longue et épuisante. Miss savait que ses deux apprenties devraient puiser dans leur âme pour comprendre comment arriver en haut. Ecouter le vent, le sentir les guider, comme la roche sous leurs doigts. Un maître-mot, ouverture, était à leur disposition. Avec tout ce qu’elle leur avait fait faire depuis le début de leur formation, elle ne doutait pas qu’elles avaient les capacités physiques nécessaires pour y arriver, mais il fallait qu’elles s’en servissent justement, sinon elles ne leur serviraient à rien, c’était une évidence. Laissant ses deux apprenties passer devant, Miss se mit à égale distance entre les deux pour pouvoir intervenir en cas de pépin, même si elle pensait que cela n’arriverait pas. Il y a toujours des périodes de doutes, des moments d’hésitation, l’assimilation des leçons n’étaient pas instantanné, mais elle avait bon espoir que les deux jeunes filles eussent compris toutes les deux la leçon qu’elle venait de leur offrir avant-même qu’elle ne l’eût formulée avec des mots... Tout reprenait un sens. Et elles filaient toutes les deux sur la Voie, telles des étoiles filantes...

Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeMar 12 Oct 2010, 23:31

Couchée sur l’encolure de Nuance, Syndrell appréciait la vitesse qui accélérait les battements de son cœur. Tournant la tête, elle vit que Lyan et Hyun les avaient rattrapées et les talonnaient sans parvenir à prendre la tête de la course. Mais il ne s’agissait pas d’un défi lancé entre elles. Pas de premier ni de dernier dans de tels instants. Simplement, un plaisir partagé, celui de voler au-dessus de la plaine.
Ensemble.

Puis Miss les dépassa, Nyu prenant naturellement la tête de la cavalcade, réduisant son allure à l’approche de la ville. Se redressant sur sa selle, Syndrell fit passer Nuance au trot, puis au pas. Les joues rouges, les cheveux ébouriffés et le regard brillant, la jeune marchombre sourit en réponse au regard interrogateur de son mentor et s’engagea à sa suite sous la voûte de la porte d’Améthyste. Syndrell la franchit le nez en l’air, perdue dans la contemplation d’une architecture qui dépassait tout entendement. Combien de fois avait-elle emprunté cette porte ? Pas suffisamment pour qu’elle ne soit blasée de tant de beauté. Sans doute ne le serait-elle jamais…

Et Al-Jeit l’engloutit toute entière. Comme si la porte d’Améthyste était une barrière tangible entre deux mondes, celui de plaine et celui de la ville, l’atmosphère de la cité la frappa de plein fouet au point de la faire vaciller sur sa selle. Les odeurs, les sons, les bruits, tout lui revint comme si, soudain, elle replongeait dans son passé, celui-là même qu’elle avait tenté d’éviter. Là, dans cette ruelle, n’était-ce pas une fillette aux cheveux d’azur et aux yeux d’or qui courait en riant aux éclats, poursuivie par un marchand furieux qu’une petite souris ait osé chaparder à son étalage ?
Un instant, si bref qu’il ne dura guère plus longtemps qu’un battement de cœur, Syndrell paniqua. Avant de ressentir, sur sa gauche, la présence de Miss, et sur sa droite, celle de Lyan.
Cela suffit à redessiner un sourire sur le visage de la jeune fille. En intégrant l’Académie, jamais elle n’aurait imaginé retourner un jour à Al-Jeit, encore moins avec Miss. Mais à la réflexion, cette occasion était sans aucun doute l’une des plus belles que pouvait lui offrir la vie. Une chance de tout reprendre à zéro.

Et c’est sans crainte qu’elle laissa Nuance aux bons soins d’un jeune palefrenier de la ville, non sans avoir récompensé cette dernière d’une carotte amplement méritée. Miss ne laissa d’ailleurs pas le garçon indifférent, et Syndrell se retint d’éclater de rire en voyant le pauvre bougre rougir jusqu’aux oreilles. Un air innocent sur le visage, la marchombre se mit alors à parler visite, clémence et escalade d’une tour. Des termes qui n’allaient pas très bien ensemble et surtout, qui annonçaient la prochaine leçon à venir…
La tour en question n’était autre, évidemment que celle de Sil’Afian. Lorsque Miss se fondit parmi la foule, Syndrell n’était pas inquiète ; elle saurait retrouver son chemin dans cette ville les yeux bandés ! Jetant un coup d’œil à Lyan, elle s’engagea dans une ruelle moins fréquentée. Al-Jeit n’avait pas changé. Tout en se dirigeant tranquillement vers le lieu de leur prochaine aventure, la jeune fille se demanda ce qui se passerait si elle tombait sur d’anciennes connaissances. La cité grouillait d’espions. L’un d’eux allait bien finir par reconnaître ses cheveux bleus. Elle n’avait pas oublié la règle : tout membre de l’ordre venant à rendre les armes pouvait être considéré comme un traître. Sa disparition, après l’assassinat de Leif, avait dû faire jaser les bas-fonds d’Al-Jeit…

Bien évidemment, Miss les attendait au pied de la tour. Elle n’était pas essoufflée mais ses yeux flamboyaient ; elle aimait la ville. Pensive, Syndrell laissa son regard errer sur la tour. Elle aussi avait aimé cette atmosphère bruyante, agitée, incroyablement vivante. En parvenant jusqu’ici, elle avait réussi à vaincre sa peur et à apprivoiser son passé, mais c’est avec indifférence qu’elle contemplait désormais la cité. Viendrait-il un jour où les changes changeraient à nouveau ? Pourrait-elle un jour décider de vivre entre ces murs et parmi cette foule ? Elle haussa les épaules. Pour l’heure, sa vie à l’Académie lui convenait. Et l’avenir, tout comme le passé, devait rester à sa place ; c’est le présent qu’il lui fallait vivre intensément. Comme en cet instant, alors qu’elle attendait la nouvelle consigne de Miss avec impatience.


- Il y a beaucoup de vent qui souffle. Vous avez déjà senti le vent sur votre peau, vous l’avez déjà un peu apprivoisé... Mais sachez que jamais rien n’est acquis, qu’il faut toujours approfondir toutes les relations que vous pouvez avoir, avec les éléments ou avec vos compagnons. Pour cela, vous devez avoir conscience de toutes les forces qui gravitent autour de vous, qui vous accompagnent ou bien vous retiennent. Toutes les forces, vous devez les capter, pour vous immerger en elles, les contourner, les retourner. Le vent fait partie de ces forces, et cela sera à vous de converser avec lui. Le ton de votre âme lui parlera, et peut-être aurez-vous la chance de percevoir son murmure au travers de vous. ..

Syndrell sourit. Le vent était un précieux ami, oui. Et un redoutable ennemi, s’il le voulait. Mais si la jeune fille avait lutté un bon moment avec l’eau avant de parvenir à la comprendre et l’apprivoiser, le vent et elle étaient complices depuis bien longtemps. Levant les yeux ver le sommet de la tour, elle grimaça. Ce n’était pas le vent qu’elle redoutait mais la paroi, tout à fait différente de celles que Lyan et elles avaient pris l’habitude d’escalader. Petite, elle grimpait sur les toits les plus bas et s’amusait à semer ses amis en se baladant d’une maison à l’autre. Espionne, il lui arrivait de se retrouver dans des situations plus périlleuses, mais à présent qu’elle filait sur la Voie à la suite de Miss et en compagnie de Lyan, Syndrell souriait devant ses exploits de l’époque. Rien à voir avec la tour qu’elle allait devoir escalader dans les minutes à venir.

- Néanmoins, faites attention. C’est bien la tour principale de la demeure de Sil’Afian, et si je doute qu’il nous fasse exécuter pour avoir gravi sa merveille, il serait encore mieux qu’il ne nous remarque pas. Les blocs sont très bien ajustés, cela sera à vous de vous mettre en disposition pour arriver au sommet...

Endurance, souplesse et discrétion.
Syndrell inspira vivement en posant la main sur l’immense paroi. Cette épreuve n’était pas évidente. Elle allait en baver.

* Vent, mon ami, je compte sur toi…*

Et elle s’élança.
Franchit les cent premiers mètres avec une aisance qui la déconcerta elle-même. Elle voyait bien qu’elle progressait, son périple sur la Voie opérant quantité de changements en elle, parfois imperceptibles, parfois évidents ; mais déployer ses nouvelles capacités dans cette ville qui l’avait vue grandir accentuait le contraste de son passé et de son présent avec une telle force qu’elle en était presque subjuguée.

Elle avait dépassé la moitié du parcours lorsque les choses se gâtèrent.
A cette hauteur vertigineuse, les prises étaient de moins en moins faciles et si le vent, joueur, ne la gênait pas plus que cela dans ses mouvements, le froid était un vrai handicap ; difficile de soutenir son propre poids lorsque l’on ne sent plus ses mains et ses doigts… Syndrell se rendit compte que parvenu à ce stade, il lui fallait user la force au même titre que la souplesse et l’équilibre. Mais verrouiller ses prises devenaient de plus en plus dur. Ses muscles la brûlaient et son souffle se tarissait. Nerveuse, elle se sentait de moins en moins à l’aise, jusqu’à redouter de s’être surestimée. Pourtant, Miss n’avait pas hésité à leur demander de gravir cette tour immense. Il fallait donc bien qu’elle ait confiance en les capacités de ses élèves, puisqu’elle seule connaissait leurs limites.

Perclus de douleur et d’appréhension, Syndrell jeta un coup d’œil à la marchombre, qui évoluait entre Lyan et elle, voltigeant sans difficulté apparente. La jeune fille tenta un moment de reproduire les gestes de son mentor, sans succès ; il était évident qu’elle devait trouver sa propre manière de grimper, de se jouer du danger et des obstacles. Serrant les dents sous l’effort, elle parvint sans trop savoir comment à se hisser jusqu’à une fissure dans la paroi. A ce train-là, parvenir jusqu’au sommet allait très vite devenir impossible.
Sauf si…

Ignorant les risques d’une chute qui ne pardonnerait pas, Syndrell ferma les yeux. Immobile, le souffle court, elle se fit attentive au rugissement du vent dans ses oreilles, à ses violentes caresses qui glissaient sur son corps et soulevaient ses cheveux. Attentive à son jeu. Et soudain, elle s’élança. Si jamais elle s’était trompée, elle allait le payer cher. Mais elle ne tomberait pas – ne pourrait pas tomber, pas tant que Miss serait là pour veiller au grain. Cette certitude s’était ancrée dans son âme depuis longtemps… Elle s’élança et ses doigts crochetèrent une anfractuosité dans le verre. Alors elle se plaqua contre la paroi, reprit son souffle et s’élança à nouveau. Son corps semblait onduler en rythme avec le vent tandis qu’elle se fiait à ses courants, ses bourrasques pour s’élever vers le sommet de la tour. Petit à petit, elle se détendit, son souffle s’apaisa et son cœur se remit à battre normalement dans sa poitrine. Elle avançait.

Toujours plus haut vers le ciel.
Toujours plus loin sur la Voie.



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeVen 22 Oct 2010, 21:40

Galoper si vite fit un bien fou à Lyan. Elle n'avait jamais connu une course si intense et qui lui procurait autant de plaisir ! C'était parce que cette fois, Hyun était là pour partager son plaisir. Lorsqu'elles franchirent les porte de la ville, Lyan tentait de remettre un tant soit peu de l'ordre dans ses cheveux qui avaient dansé dans le vent. La course l'avait également un peu étourdi ! Peut-être le manque d'habitude. En tout ,les cas, elle se promit de réitérer l'expérience plus tard !

Après avoir laisser sa monture, avec regret elle devait l'avouer, dans une écurie à l'entrée d'Al-Jeit, Lyan suivit la marchombre et Syndrell. Son regret fit rapidement place à de la surprise. Plusieurs fois, elle avait entendu des personnes vantant les mérite de cette ville. Pourtant, quel ne fut pas son étonnement lorsqu'elle découvrit la ville colorée qu'était Al-Jeit ! La jeune fille s'était également imaginé que l'ambiance serait pratiquement la même qu'à Al-Far. Et bien non ! Ici, la gaieté et la joie régnaient dans les rues. On avait pas ce sentiment d'être suivi en permanence, d'être menacée. Peut-être était-ce une illusion, mais en tous les cas, elle était très agréable ! La taille des tours impressionnait Lyan. Elle savait que celles d'Al-Far étaient loin d'être les plus hautes, mais en voir qui sont presque deux fois plus hautes que ce qu'elle n'avait l'habitude de voir était assez déroutant.

Ce fut donc les yeux à moitié en l'air que Lyan parcourait la ville avec Syndrell pour rejoindre le point de rendez-vous que leur avait fixé Mis Nyya avant de disparaître : la plus haute tour de la ville. Syndrell semblait se déplacer avec aisance dans cette ville, comme si elle la connaissait. Le déclic se fit alors : La raison du mal-être précédent de Syndrell avait peut-être un lien avec cela. Cette ville était peut-être le berceau de mauvais souvenirs que la jeune fille tentait d’oublier à tout pris ! Lyan se retint de poser des questions. Ça n'était pas le moment.

Comme la jeune fille s'en doutait, il fut très facile de rejoindre la marchombre. Elle leur expliqua d'ailleurs que cette tour était la demeure de l'empereur de Gwendalavir qui fit noua une boule dans le ventre de Lyan. Non pas qu'elle avait peur, mais elle était excitée ! Quoi de mieux pour commencer qu'une ascension interdite ? La jeune fille était impatiente. Tout en écoutant la marchombre donner ses instructions, Lyan observa la tour. Les pierres étaient agencées de telle manière que les interstices étaient quasiment tous les mêmes ! De plus les pierres paraissaient extrêmement lisses ! Ça n'allait pas être une ascension facile, mais au moins, elle changerait de celles que Lyan avait l'habitude de faire.

Vint alors le moment de commencer l'ascension. Lyan prit soin de se positionner à un endroit où les fenêtres étaient moins nombreuses. Elle avait tenté de trouver une faille dans l'organisation des pierres, mais se fut en vain. Il faudrait donc passer un minimum de temps sur chaque prise pour minimiser le risque de déséquilibre. Malgré les inconvénients, la jeune fille n'appréhendait pas trop : s'il arrivait quelque chose, Miss Nyya serait là.

Ce fut donc aux côtés de Syndrell et devant la marchombre que Lyan commença à s'élever. Elle donna une forte impulsion de son pied droit, et empoigna une prise avec sa main gauche. Comme elle l'avait imaginé, les pierres étaient assez lisse et les interstices étroits ! Le début de la montée se déroula pourtant bien pour sa part. Elle manqua juste une fois de tomber pour avoir glissé d'une pierre. Le problème se corsa lorsque les trois grimpeuses dépassèrent les toits alentours ! Elles n'étaient alors plus protégée du vent ! Lyan devait s'aider du vent. Il fallait qu'il la porte, qui lui assure de ne pas tomber. Hélas, ce fut plus difficile à dire qu'à faire ! La jeune fille avait du mal à coordonner son ascension avec l'écoute du vent, le tout étant perturbé par ses longs cheveux qui avaient la bonne idée de lui virevolter devant ses yeux !

La jeune fille se concentra. Tout d'abord sur sa montée. Il fallait que se soit fluide, il fallait que je soit beau et léger ! Ensuite, elle pourrait chercher l'aide du vent. En faisant attention à lui, elle se rendit compte qu'il chantait joyeusement à son oreille. Apaisé par le chant de son ami invisible, la jeune fille se laissa porter toujours plus haut, toujours plus confiante. Ses mains lui faisait mal mais il fallait qu'elle arrive en haut ! Hors de question de s'arrêter ! Elle avait déjà fait l'expérience de s'arrêter au cours d'une montée et elle l'avait regretté ! Elle n'avait aucun moyen de s'appuyer contre quelque chose et ses membres avaient beaucoup soufferts. Le front perlé de sueur due à l'effort, la jeune fille ne voulait pas lâcher et avait bien l'intention d'atteindre le sommet !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeSam 23 Oct 2010, 15:41

    Miss s’amusait follement. Après avoir joué dans les rues, fondu dans les ruelles, entre les toits, sur les barres qui parfois fendaient l’air, elle se retrouvait sur cette tour. Elle avait prévenu ses apprenties, évoqué une nouvelle leçon, qui aurait pu être difficile à assimiler. Mais la Marchombre savait que cela ne serait pas si terrible que cela. Lorsque les filles arriveraient dans la difficulté, cela serait une sorte de réflexe, pour elles. Avec tout ce qu’elles avaient pu passer comme épreuves jusque là, et les connaissant, aussi, sachant quels concepts ancrés dans la réalité Marchombres elles avaient acquis profondément, Miss savait que cela se ferait ainsi. Les premiers cents mètres ne furent pas très difficiles pour les apprenties, et la Marchombre était fière d’elles. Mais c’est après, que cela se corsa, car elles étaient hors du périmètre protégé par les maisons, le vent se faisait plus cinglant, la hauteur était vertigineuse, et surtout les muscles commençaient à tirer plus sur les articulations, ça c’était le plus difficile. Miss, elle, n’avait pas encore de difficulté. Elle se laissait porter par le vent depuis le début, et son corps avait donc bien moins forcé. Le vent était son élément favoris, au fond, elle s’était toujours beaucoup plus accordée à lui, plus facilement. Cela ne l’empêchait pas d’adorer littéralement l’eau et la terre, les arbres, aussi, mais le vent venait toujours caresser ses courbes. Si le vent avait été un homme, elle en serait tombée certainement amoureuse. Le vent, et ses douces caresses sur sa peau... Elle sourit, se tournant vers ses apprenties, qui montaient à leur rythme. Le vent tournait, pour elles. Elles avaient de plus en plus de difficultés, mais n’avaient pas de réels problèmes, concrètement. Lyan avait glissé une fois, tandis que Syndrell prenait des risques pour sauter de prises en prises, toutes les deux faisant sourire la jeune Marchombre.

    Le sommet arrivait de plus en plus rapidement vers elles. Les deux apprenties continuaient leur ascension, et Miss souriait en sentant dans leur esprit l’irrationnalité qu’elle pouvait avoir à se mouver comme elle le faisait à cette hauteur et dans ces conditions. Il fallait dire que depuis sa plus tendre enfance, elle avait toujours escaladé, de ce qu’elle se souvenait, en tout cas. Recueillie par une Petite dans la Forêt Maison, elle avait arpenté les ramures des arbres durant une demie-douzaine d’années, peut-être un peu plus, avant de vouloir utiliser un arbre passeur. D’atterrir dans les plaines du Nord, de se faire sauver par un Frontalier... Les souvenirs étaient toujours les mêmes, évidemment. Mais c’était tellement étrange, d’un côté, tout cela. Miss avait eu l’impression parfois de ne pas savoir qui elle était vraiment. Petite, elle aurait voulu connaître ses vrais parents, mais n’en avait absolument aucun souvenir, vraiment aucun. Avec le temps, elle avait accepté finalement de n’être qu’une orpheline, et cela l’avait même rendue fière. Après tout, si elle avait été aidée par des personnes, elle faisait son chemin seule, quelque part, non ? Puis, il y avait eu le Frontalier, sa fuite de la Citadelle... Elle secoua la tête, pour revenir au présent. Escaladant cette tour. Escaladant, jouant avec le vent. Ses cheveux, dans son dos, n’étaient pas attachés, complètement libérés depuis leur chevauchée fantastique en s’approchant d’Al-Jeit. Ils tombaient dans son dos, jusqu’à ses chevilles, lorsqu’ils n’étaient plus nattés. Nattés, ils battaient contre ses mollets. Elle aimait ses longs cheveux, châtain. Un sourire passa sur son visage, alors que le vent les soulevait.

    Elle leva le menton pour voir à combien de distance elles étaient du sommet. Il restait une dizaine de mètres, environs. Ne se retournant pas pour voir le paysage dans son dos, mais aussi pour ne pas inciter ses apprenties à le faire, pour ne pas qu’elles découvrissent la beauté d’Al-Jeit avant d’être arrivées au sommet. La Marchombre ferma les yeux, laissant le vent venir chatouiller ses narines et ses avant-bras, nus. Lorsque sa main attrapa un angle vif, elle soupira doucement, heureuse. Ses apprenties étaient passées devant elles, et étaient arrivées elles aussi en haut de la tour. Alors, Miss se redressa de toute sa hauteur – assez petite cependant – et se mordit une lèvre, le regard malicieux. Elle ne put s’empêcher de faire un petit saut de bonheur, de se retourner vivement, et de désigner le panorama telle une pom-pom girl désigne son équipe qui s’élance sur le terrain. Eclatant de rire toute seule, la Marchombre se reprit, relâchant ses épaules, et laissa les mots couler de son âme.


    - Regardez, les filles. Vous contempler votre Monde...

    Les tourelles, les rues lumineuses, les allées enluminées, les maisons aux fenêtres éclairées... La ville d’Al-Jeit se dressait sous elles, imposante, magnifique et magique. Les lumières, centaines de lumières, allant du bleu au rose en passant par un indigo magnifique, sous les rayons tombant du soleil, était tout simplement magnifiques, merveilleuses. Mais de là, on voyait aussi bien plus loin qu’Al-Jeit. Les immenses étendues qu’étaient les plaines s’étendaient à perte de vue. Plus loin, on voyait l’Arche se dresser par dessus ce que l’on supposait être le Pollimage. Les collines, plus loin les Dentelles Vives, dont les sommets se découpaient sur l’horizon, aussi. Elles dominaient la splendeur du monde, du haut de cette tour... Miss ferma les yeux, pour ouvrir son coeur. Les écluses de son âme. S’offrir entièrement. Et elle s’abandonna à la Gestuelle Marchombre, elle ne sut combien de temps. Ni si ses apprenties l’avaient imitée. A dire vrai, à cet instant précis, elle s’en fichait. Elle était pleine d’énergie, une véritable boule d’énergie et d’excitation. La Gestuelle la calma doucement, lui laissant juste cette énergie inépuisable qu’elle avait toujours en elle, et prenant tout le reste, pour ne la laisser que sereine. Elle se tourna alors vers ses apprenties, leur adressant un sourire lumineux. Puis, elle désigna une trappe sous leurs pieds et leur expliqua qu’elles allaient redescendre par là.

    Soulevant le morceau de bois doucement pour ne faire aucun bruit, Miss se glissa dans le trou béant qu’elle cachait, suivie par ses apprenties. Les escaliers descendaient abruptement, et en collimaçon. La Marchombre ne cacha pas sa joie : même la descente par les escaliers serait délicate ! Pourtant, elle n’y alla pas avec des pincettes. S’élançant dans le dédale de marches, elle descendit à une vitesse phénoménale jusqu’à arriver à un pallier qui faisait la largeur de la tour. Il y avait là une porte, qui menait sur les remparts du palais. Où il y avait des gardes, évidemment. Mais qui était aussi à la hauteur des toits des maisons. Vérifiant qu’aucun garde n’était présent, Miss se glissa par l’entrebaillement de la porte, invitant ses apprenties à la suivre, et avança sur le chemin de ronde. Les genoux pliés, l’allure rasante et ramassée sur elle-même, elle était indétectable sur le toit. Lançant un clin d’oeil à ses apprenties, elle recula d’un pas pour prendre son élan et s’élança par dessus le garde-fou. Elle volait. Vola pendant quelques secondes, avant d’arriver sur un toit proche, et d’y atterrir dans une roulade parfaitement contrôlée. Se tournant vers ses apprenties, elle leur fit signe de venir, tout en restant discrètes. Les gardes étaient sans doute pas loin. Il fallait faire attention. Lorsque les apprenties l’eurent rejointe sur les toits, elle leur adressa un nouveau sourire lumineux, avant de s’avancer plus dans l’ombre et de s’arrêter, pour leur parler un peu. Elles avaient de quoi faire, toutes les trois. Des sujets à aborder, aussi.


    - Bon, les filles, nous allons aller nous amuser dans les rues et sur les toits dans pas longtemps. Mais avant, je voulais vous parler de quelque chose d’important. A la fin de ce cours, même si on est encore loin d’avoir fini, vous allez passer un examen : l’Oulan-Kil à l’Académie. Chez les Marchombres, et dans le Pacte, cela s’appelle l’Ahn-Ju, mais c’est équivalent.
    L’Oulan-Kil, si vous le réussissez, vous permettra d’enseigner la Voie plus tard. Ce sont des épreuves qui sont réellement difficiles, qui sont là pour vous évaluer, complètement, mais qui ne sont toujours que des jalons sur la Voie. Vous pouvez y laisser la vie, mais aussi abandonner en cours de route. Dans les deux cas, vous ne pourrez pas le repasser et enseigner par la suite. Mais il n’y a pas que cela.
    Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parlé de la Greffe... ?


    Une attente.

Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeSam 23 Oct 2010, 20:41

C’était un jeu.
Syndrell jouait.
Et le vent jouait avec elle.
Un rire joyeux lui parvint entre deux bourrasques, et il lui fallut un petit moment pour qu’elle l’identifie comme étant son propre rire, jaillit de l’immense bonheur qu’elle ressentait alors que le sommet se rapprochait d’elle. Si ses muscles ne l’avaient pas rappelée à l’ordre, elle aurait pu s’arrêter et rester là, suspendu entre ciel et terre, jusqu’à la fin de ses jours. Un rêve de plus, parmi ceux qui avaient pris vie dans son esprit.

Consciente que son bonheur n’était cependant pas complet, la jeune fille ralentit imperceptiblement sa progression et élargit sa perception. Elle n’eut pas besoin de tourner la tête pour ressentir la présence de Miss, un peu plus bas, force vive et sereine, ainsi que celle de Lyan, un peu plus haut sur sa droite. La jeune marchombre avait elle aussi tissé un lien intimement neuf et puissant avec le vent, lequel dansait dans ses cheveux et la propulsait toujours plus haut. Encore une fois, Syndrell sourit en les sentant toutes les trois si proches, si complémentaires, et elle se demanda si cette sensation d’intense bonheur pourrait un jour lui paraître plus banale.

Toute tension étrangère avait quitté ses épaules à présent. La peur ne brillait plus dans ses prunelles dorées, ne brûlait plus son ventre. Elle s’était envolée, tout simplement. En sentant la pierre et le verre pulser doucement sous ses doigts, elle se rendit compte qu’Al-Jeit n’avait jamais été son ennemie. En la quittant précipitamment, en fuyant ce qu’elle y avait trouvé, Syndrell s’était elle-même inventée un monstre imaginaire, énorme entité maléfique qui hantait ses nuits et l’avait empêchée de revenir ici. Sans Miss, elle n’aurait d’ailleurs probablement jamais remis les pieds dans la cité…

Tout en poursuivant sa formidable ascension vers un ciel presque aussi vif que ses cheveux, Syndrell se prit à songer à son mentor, à tout ce qu’elle lui devait depuis qu’elle avait croisé sa route, depuis que leurs chemins s’étaient mêlés pour les laisser arpenter une Voie unique, celle des Marchombres… Elle lui devait la vie, pour commencer. Car outre le fait que Miss l’ait tirée plus d’une fois d’un mauvais pas, la maître marchombre lui avait offert une direction à suivre, en lui indiquant la Voie puis en la guidant sur celle-ci. Elle lui avait ouvert les yeux sur un monde qu’elle avait réussi à détester. Avait élargir sa perception. Syndrell lui devait sa souplesse, sa rigueur, sa rapidité. Sans Miss, elle n’en serait pas là… La gorge nouée par une soudaine bouffée de reconnaissance, elle tourna son regard vers la marchombre, un regard qui seul suffisait à exprimer ce que des mots ne pouvaient évoquer dans sa totalité.

Gratitude.

Ses doigts crochetèrent la surface plane de la tour, à la naissance du toit.
Syndrell se hissa sans difficulté, ne sentant la raideur de ses muscles qu’une fois qu’elle se fut redressée. Mais peu importaient les crampes, et peu importaient les courbatures promises par le lendemain. Lyan aussi s’était figée tandis que Miss se hissait à son tour à leurs côtés. Tout à son bonheur, la marchombre esquissa un pas de danse, ignorant peut-être à quel point ce geste pouvait être incongru dans une situation pareille. Son rire frais répandit une douce chaleur en Syndrell, qui entrouvrit les lèvres, subjuguée par ce que son regard découvrait.

- Regardez, les filles. Vous contempler votre Monde...

Syndrell écarta les bras en grand, comme pour se l’accaparer tout entier.

* Mon monde…*

L’idée qu’il puisse lui appartenir était grisante. Il ne s’agissait pas d’une possession excessive, découlant d’une soif de richesse ou de pouvoir ; non, Syndrell ne désirait pas posséder ce monde qui s’offrait à son regard, simplement elle y goûtait, elle goûtait cette indicible sensation d’être un composant essentiel d’un monde aux reflets incroyables. Elle était lui et il était elle. Mais les choses paraissaient terriblement évidentes alors qu’elle les découvrait sous cet angle.

Al-Jeit resplendissait à ses pieds. Immense cité de lumière et de chaleur, elle vivait réellement, animée par ses formes et ses couleurs, ses mouvements et ses habitants. Parce que la tour de l’Empereur dominait toutes les autres, Syndrell découvrait une multitude de toits aux traits et aux couleurs nuancés – des toits qu’elle connaissait, pour la plupart, elle qui avait toujours aimé s’élever au plus près du ciel, des toits qui ne lui avaient jamais permis d’apercevoir aussi bien les Dentelles Vives qui tranchaient l’horizon, splendides, ni d’admirer l’Arche, majestueuse création que l’immensité verdoyante des plaines embellissait à chaque seconde.

Syndrell ferma les yeux.
Elle voulait continuer à apercevoir ce paysage à travers ses paupières closes, où qu’elle se trouve, pour toujours. Graver dans sa mémoire les moindres contours, les moindres couleurs, les moindres nuances. Cristalliser dans son âme l’incroyable sérénité du moment, la mélodie du vent qui chantait le temps, qui chantait le monde… Sans s’en rendre compte, elle s’était mise en mouvement, toute de souplesse et de douceur. Un bras qui monte, une jambe qui se tend, un corps qui se plie, se coule dans l’étreinte du vent ; elle se trouvait au bord du vide, au dernier endroit où elle aurait songé exécuter la gestuelle marchombre.
Au premier endroit auquel elle songerait désormais en l’accomplissant.

C’était comme un besoin vital. Si elle ne dansait pas, elle ne pouvait percevoir les milliers de battements de cœurs qui s’accordaient au sien. Il fallait qu’elle s’immerge dans ce monde, pleinement, pour ressentir cette fabuleuse connexion qui n’avait de forme que dans son esprit. L’Harmonie, jamais ne pourrait être mieux exprimée que par le cœur et l’âme de la marchombre qu’elle était devenue. Cette marchombre qui resplendissait de joie et de vie au sommet d’une tour, au sommet du monde.
Sur une Voie.

Elle finit par rouvrir les yeux, aussi apaisée que si elle s’éveillait d’un long et beau rêve. Miss leur désignait une trappe : leur porte de sortie. Syndrell se détourna sans regret du paysage qui l’avait transportée de joie. Elle savait que les meilleurs choses avaient une fin, qu’il fallait accepter de ne pas les savourer plus que quelques secondes, en toute une vie, afin de ne pas gâcher le réel plaisir. La jeune fille laissa Miss, puis Lyan s’engouffrer par la petite ouverture avant de s’y glisser à son tour. L’escalier en colimaçon qu’elles allaient emprunter bringuebalait dangereusement. Pour cette raison sans doute, Miss s’élança, aussi vive et insaisissable qu’un feu-follet. Gagnée par son engouement et appréciant toujours cette bonne dose d’adrénaline qu’offre la prise de risque, Syndrell n’hésita pas et se précipita à sa suite, flottant presque sur le bois instable et craquant des marches tandis qu’elle s’efforçait de ne pas perdre de vue son mentor.

Elles débouchèrent sur les remparts. Le chemin de ronde était désert, peut-être pour quelque secondes seulement, et Miss ne ralentit pas l’allure ; Syndrell la suivit, calquant sa démarche fluide et silencieuse sur la sienne. Elle était encore très loin de posséder la grâce de Miss, mais il était indéniable qu’elle avait progressé ; à croire qu’elle avait fait un bien piètre espion durant toutes ces années, comparé à la talentueuse…apprentie…marchombre qu’elle était à présent. Lorsque son mentor bondit pour atterrir souplement sur un toi voisin, elle s’appliqua à concilier son propre style à la ligne de conduite indiquée par Miss. S’il était évident qu’elle ne pourrait un jour se déplacer comme la marchombre, elle aussi posséderait grâce, fluidité, souplesse, félinité. Simplement, elle ne les posséderait ni ne les démontrerait de la même façon.

Syndrell devina que Miss allait prendre la parole à sa manière de les regarder, Lyan et elle ; fidèle à son habitude, la jeune fille s’accroupit sur les tuiles sombres, attentive, posant ses yeux d’or sur la marchombre.

- Bon, les filles, nous allons aller nous amuser dans les rues et sur les toits dans pas longtemps. Mais avant, je voulais vous parler de quelque chose d’important. A la fin de ce cours, même si on est encore loin d’avoir fini, vous allez passer un examen : l’Oulan-Kil à l’Académie. Chez les Marchombres, et dans le Pacte, cela s’appelle l’Ahn-Ju, mais c’est équivalent.
L’Oulan-Kil, si vous le réussissez, vous permettra d’enseigner la Voie plus tard. Ce sont des épreuves qui sont réellement difficiles, qui sont là pour vous évaluer, complètement, mais qui ne sont toujours que des jalons sur la Voie. Vous pouvez y laisser la vie, mais aussi abandonner en cours de route. Dans les deux cas, vous ne pourrez pas le repasser et enseigner par la suite. Mais il n’y a pas que cela.


Oulan-Kil.
Syndrel fit rouler ce mot sur son esprit et sur sa langue, appréciant sa texture, sa sonorité. Il représentait un échelon tout aussi important que ceux qu’elle avait déjà gravis, et à vrai dire, tant qu’elle n’était pas sur le point de s’en imprégner, elle ne parvenait pas à se faire d’idée précise sur cet examen qui l’attendait.
Les yeux de Miss brillèrent.
Syndrell se concentra à nouveau sur elle.

- Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parlé de la Greffe... ?

Cette fois, Syndrell réagit. Elle jeta un rapide coup d’œil à Lyan avant d’entortiller une mèche de ses cheveux autour de son doigt.

- J’ai surpris quelques bribes d’une conversation entre deux marchombres, à l’Académie. Ils parlaient du Rentaï, dans le Désert des Murmures, mais je n’ai pas cherché à en apprendre davantage de leur part.

Elle hésita, puis poursuivit, toujours à l’écoute de cette voix intérieure qui murmurait dans son cœur.

- Je sais qu’il s’agit d’un formidable tournant dans la vie du marchombre, qu’il soit bon ou mauvais. Donc j’ai préféré attendre que ma progression sur la Voie me propose elle-même des informations sur cette Greffe. Mais je… je crois n’avoie encore jamais été confrontée à elle, de quelque manière que ce soit.

Elle ignorait si sa réponse était celle qu’attendait Miss. Aurait-elle dû chercher à en savoir plus sur cette Greffe ? Syndrell avait la certitude que non, puisque de toute évidence, son maître avait l’intention de leur en toucher deux mots. Alors la jeune fille redevint silencieuse, laissant Lyan répondre à son tour.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeVen 19 Nov 2010, 13:05

    - Détrompe-toi, Syndrell, tu y as déjà été confrontée... De ma part.

    La Greffe est soit-disant "attribuée" par le Rentaï, en effet, l'immense piédestal dans le Désert des Murmures. Mais ce n'est pas parce que l'on se rend au Rentaï que l'on aura la Greffe... C'est une sorte de demande, et la réponse n'est absolument pas systématiquement positive...

    La Greffe est unique pour chaque Marchombre qui la reçoit. C'est une continuité de son âme et de son corps, comme une révélation, je dirais. On pourrait presque dire que le Rentaï ne fait que nous révéler ce qui est si spécial en nous...


[ Petit clin d'oeil, à la fin de la première phrase ! =P )
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeVen 19 Nov 2010, 13:27

- Une demande, une réponse, un oui ou un non… Discuter avec une montagne, si particulière soit-elle, me parait incroyablement simple – dans la forme, je veux dire. Est-ce différent de l’Oulan-Kil ? Un marchombre qui a échoué à l’Oulan-Kil peut-il affronter le Rentaï ? A-t-il nécessairement besoin que ces deux étapes soient franchies pour continuer à arpenter la voie ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeVen 19 Nov 2010, 13:35

    - C'est incroyablement différent, Syndrell. L'Oulan-Kil est un examen qui te projettera dans ton avenir, pour savoir si tu seras capable un jour d'enseigner la Voie que tu es censée suivre... Sache que l'acte d'apprendre n'a de prise que s'il est suivi de l'acte d'enseigner, Syndrell.

    Le Rentaï n'a rien à voir. Absolument rien. Mais certaines expériences doivent être vécues et non racontées...
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeVen 19 Nov 2010, 13:49

- Enseigner la voie... C'est incroyable de penser que vous avez suivi un enseignement, vous aussi. Qu'il y a eu un maître pour vous guider de la même manière que vous, vous me désignez la voie. J'ai du mal à concevoir que d'autres puissent ressentir ce que je ressens en vous suivant toujours plus loin. Vous voulez bien me parler de l'Oulan-Kil ? Si je ne dois comprendre le Rentaï qu'au moment de le vivre, puis-je au moins savoir si cette épreuve est aussi éprouvante qu'on la définie ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeVen 19 Nov 2010, 13:58

    - L'Oulan-Kil...

    Sache déjà que cela ne sera pas moi qui t'évaluerai, comme lors de tes précédents examens - jalons - mais trois Maîtres que tu ne connais pas vraiment, voire pas du tout.
    Ils te feront passer une série d'épreuve qui leur permettront de juger de tes capacités et de savoir si tu mérites d'avoir l'Oulan-Kil.
    Durant cet examen, plusieurs apprentis ont déjà pu trouver la mort, c'est dire. On ne doit rien à personne, en tant que Maître, même si l'apprenti meurt... Mais tu peux abandonner, au milieu, si tu ne te sens pas de continuer... Par contre, l'Oulan-Kil te deviendra alors à jamais inaccessible.
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitimeVen 19 Nov 2010, 14:08

- Donc, si j'ai bien compris, l'Oulan-Kil est une formidable aventure, sanctionnée par trois marchombres que je ne connais pas ; une aventure périlleuse au point d'y laisser la vie si je ne suis pas à la hauteur, et une aventure qui est unique. Je crois que je vais me contenter de cet avant-goût pour le moment. Le reste, je le découvrirai en temps voulu, n'est-ce pas ? Alors... Est-ce qu'on va grimper sur toutes les tour de la ville, ou bien cette nuit est-elle déjà terminée ? En ce qui me concerne, j'ai l'étrange impression de seulement m'éveiller...
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Groupe Leenio - Cours n°3 Empty
MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°3   Groupe Leenio - Cours n°3 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Groupe Leenio - Cours n°3
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» Groupe Leenio - Cours n°4
» Groupe Leenio - Cours n°5
» Groupe Leenio - Cours n°2
» Groupe Er'Lyn - cours n°2
» Groupe Humo - Cours n°3

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Pacte VS L'Ordre :: A l'extérieur :: Le Sud :: Archipel Alines-
Sauter vers: