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 Le nez dans le ruisseau [Aléa]

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MessageSujet: Le nez dans le ruisseau [Aléa]   Le nez dans le ruisseau [Aléa] Icon_minitimeDim 08 Mai 2011, 16:07

Je marche.
Je pose un pied, soulève l'autre, puis le pose, en soulevant l'autre simultanément. Dans le même temps, je balance mes deux bras de part et d'autre de mon corps, et ce dans le mouvement inverse que celui exécuté par mes jambes. La jambe droite avec le bras gauche, et vice-versa. Les muscles de mes cuisses, ainsi que ceux de mes mollets, se contractent et se relâchent à intervalles réguliers. Mon cœur bat tranquillement, mon souffle s'aligne sur le rythme régulier de mon organisme, sans que j'aie besoin d'y penser.
Je marche.
____________

Al Chen.
Al Chen et cette rencontre maudite, qui me revient toujours en tête, quoi que je fasse. Les deux mercenaires qui ont faillit nous tuer me poursuivent partout. Me poursuivent moi, et Ol' aussi.
Ol'.
____________

Je marche.
Autour de moi s'étend une sorte de plaine à herbe rase où s'éparpillent quelques gros bosquets d'arbres verdoyants. Au loin, on peut apercevoir une forêt, sombre et dense, vers laquelle je m'avance. Un petit ruisseau semble y couler, son chant m'appelle. Peut-être est-ce la Dauphine qui y guette le murmure de l'océan. Je ne sais pas. Je ne l'entends plus, je ne la sent plus; parfois j'ai peur qu'elle soit morte, morte avec moi dans les bas-fond d'Al Chen.
Mais je marche.

____________
Ol'.
Petite Ol', petit rêve que j'ai laissée là, à l'académie, seule, à la merci de n'importes quels dangers. Petite sœur. Dis moi que tu es encore en vie. Dis moi qu'on se reverra. Ton ruban rouge, noué autour de mon poignet, se décolore lentement, s'abîme, et m'inquiète. Comme ci ce morceau de tissu dépendait de ta vie. J'appréhende le jour ou il se cassera. Je prie pour que cela n'advienne jamais.
____________

Et puis je marche.
Tant et si bien que je me demande parfois si ce n'est pas la seule que je sais faire. Je ne me rappelle pas m'être arrêté, sauf lorsque mes jambes épuisées ont arrêté de me porter. Je ne crois pas avoir courut, si ce n'est quand j'ai cru, à maintes reprises, qu'ils étaient là, derrière moi. Je ne mange plus grand-chose : je n'ai ni argent ni arc, alors je me contente des baies qui parsèment la route de ma longue errance. Je m'abreuve à même les feuilles, de la rosée déposée lors de la nuit. Je ne dors plus. Sauf quand je m'évanouis, car je suis en piteux état. Mais je finis toujours par me relever.
Qu'il pleuve, qu'il vente, le ventre vide ou la gorge sèche, quoi qu'il m'arrive.
Je marche.
____________

Au début, dans ce beau début d'histoire, dans ce beau début d'une belle histoire qui peut aller loin, rien ne présageait cette suite là. Le beau début de cette belle histoire là n'était qu'un jeu, un jeu entre deux créatures marines, entre un Dauphin et une Dame; bulles de rires et course folle entre les passant. Mais ce beau début a vite tourné au cauchemar. Si c'était un jeu, alors c'était pour survivre. Et ce genre de jeu, ça n'existe pas.Ils nous poursuivaient. Ils nous avaient trouvés.
Les mercenaires.

Là pour nous offrir la mort.
____________

Je marche.
Je ne ressens plus rien. Plus de joie, plus d'espoir, plus rien. Un vide béant, et puis la peur. Car ils sont là, partout, cachés dans la brume comme dans la lumière, dissimulés dans l'odeur de l'herbe, tapis dans le murmure des feuilles. Au plus profond de moi.
J'ai même l'impression que je ne pense plus. Plus rien ne me traverse l'esprit. Je n'ai plus d'idées, plus d'envies; comme guidé par un instinct de survie plus fort que tout. Plus fort que le lever de soleil qui teinte le ciel d'or et de rose, que je ne regarde pas; plus fort que les saluts des voyageurs qui me croisent, que je n'entends pas; plus fort que la rosée qui couvre le monde de cristal, plus fort que le vent qui m'ébouriffe; plus fort que tout. Plus fort que mes souvenirs, aussi. J'oublie progressivement tout ce que je suis. Marchombre ? Humain ? Animal ? Ce qui me constitue, les fondations de mon être s'éparpillent, insaisissables, transparents. Ce que je fais là, où je vais, et pourquoi, plus rien n'a d'importance. De temps à autre, quelques mots, une image, un glougloutement ressurgissent, venus des profondeurs de mon être, puis s'envolent sans que je parvienne à m'en saisir. Tout m'échappe.
Je marche.
____________

S'ils veulent notre mort, alors nous nous battrons pour nos vies. Même si nous savons que nous sommes trop faibles. Heureusement, des enfants des rues sont arrivés et ont mis le Mal en déroute. Assez tôt pour que nous survivions, mais trop tard pour que nous nous en sortions entiers. Heurté à la violence du chaos, je me suis brisé. Et j'ai perdu un œil.
____________

Je marche.
Souvent, je me prends les pieds dans une racine, ou alors une branche fouette mon visage.
Parce que je ne les vois pas. Parce que je suis borgne. Je me suis mis en colère, et puis je me suis résigné. Parce que c'est pour toute ma vie. Un œil, ça repousse pas. Je n'étais qu'un demi-humain, je ne suis plus qu'un demi voyant. Je ne vois plus que la moitié du monde.
Mais je marche.
Souvent, lorsque je trouve de l'eau, je tente de laver le chiffon qui dissimule la plaie, mais sa saleté est grandissante; et puis je passe un peu d'eau sur ma chair lacérée et mise à nu. Ma paupière est comme scellée. Un seul mouvement me fait l'impression que mon visage se déchire. Ce n'est pas la chose la plus sympathique qui me soit arrivée.
La douleur, autrefois inimaginablement forte, s'est progressivement mutée en une brûlante et constante démangeaison, qui me donne envie de m'arracher la peau. Tout mon corps en souffre. Et comme je ne vois pas la blessure, j'ignore la manière dont elle évolue. J'ai peur que cela s'infecte.
Alors je marche.
____________

Je me rappelle un peu des yeux du chef des enfants qui nous ont sauvé. De grands yeux noirs, profondéments soucieux de l'avenir de son peuple. Car les mercenaires rôdent. Autour de nous, prenant lentement leur place dans nos êtres, comme des parasites nous rongeant de l'intérieur. Trop des siens son morts, ou ont étés enlevés. Alors je promets. Que quand je serais plus grand, et plus fort, je viendrais les aider à lutter contre ces monstres.
Je le promets.
____________

Je marche.
J'arrive jusqu'à ce petit ruisseau qui longe exactement les bois, comme s'il délimitait l'entrée de la forêt. Celle-ci me paraît sombre, dense, malsaine. Une vague de découragement affaisse mes épaules, et je tombe à genoux. L'eau claire mouille le reste de mon pantalon. Un sanglot secoue ma poitrine. Je n'y arriverais pas. C'est trop dur. Je n'ai pas un autre endroit où aller, il faut que je passe par là, mais si j'y rentre, je le sens, je vais m'y perdre. Je vais m'y enfoncer, mon chemin va disparaître, et je vais mourir là, allongé entre deux chênes, de la mort la plus horrible qui soit, noyé dans la verdure, au fin fond de nulle part.
Je m'effondre.
____________

Je le promets.
____________

Je m'affaisse lentement. Mes bras disparaissent dans l'herbe humide. Ma tête se pose lentement dans l'eau qui ruisselle. Et je reste là, immobile, respirant à peine; le nez dans le ruisseau.
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MessageSujet: Re: Le nez dans le ruisseau [Aléa]   Le nez dans le ruisseau [Aléa] Icon_minitimeDim 08 Mai 2011, 19:30

Parce que le vent ne cesse jamais de souffler dans ton coeur.
Parce que le vent ne cesse jamais de souffler dans ton corps.
Parce que le vent ne cesse jamais de souffler dans ton âme.

Depuis combien de temps es-tu partie, Aléa ? Depuis quand as-tu quitté cette Académie, le temps d’un répit, entre deux cours, après un premier essai, après un premier examen ? Et ces apprenties, que tu as commencé à guider, n’auraient-elles pas besoin de toi, pour continuer à avancer sur la bonne Voie ? Pourquoi es-tu partie, Aléa ? Pourquoi les as-tu laissées, seules, se débrouiller ? Pourquoi ne pas assumer ton rôle de bout en bout ?

Non.
Tu assumes ton rôle. Un Maître doit aussi savoir prendre de la distance avec ses apprentis, pour ne pas en faire des copies de lui-même. Pour ne pas que ces apprentis ne soient les mêmes que lui, mais bien eux-mêmes, en mieux, en plus fort, en plus beau, et qu’ils s’envolent, par leurs propres moyens. Tu ne leur mâche pas le travail, tu les guides, et un guide doit savoir s’effacer pour mieux montrer le chemin.
Non ?

Combien de jours ?
Combien de nuits ?
Par où es-tu passée, Aléa ?

Le souvenir, flottant dans ton esprit, te montre le gouffre du Fou, l’immensité des Dentelles Vives à tes côtés, au dessus de toi. Puis, les collines, comme infinies, qui venaient s’écraser devant la verticalité de la chaîne de montagnes qui se dressait du Lac Chen jusqu’à l’océan. La forêt, Ombreuse, qui se dressait à ta droite, mais que tu n’avais pas approché. Non, tu avais juste avancé, mue par une envie forte, juste pour voyager.

Seule.

Tu souris, lèves le visage vers le ciel, accueilles les rayons du soleil sur tes joues tâchées. Tes lèvres s’étirent lentement, dessinnant un sourire tranquille sur ton minois, tandis que ta longue chevelure vient cascader sur tes épaules, captant les rayons du soleil, les diffractant dans son ton orange, brillant.
Inspiration.
Tu marches, sur cette route qui dirige directement vers Al-Vor. Tu marches, ou tu cours, comme tu le sens, comme tu le veux. Le reste n’a pas d’importance, tu es là pour te retrouver. Te retrouver dans ton intégralité, avec le Chevreuil. Juste vous. Juste Toi. Juste Lui.

Un bruissement, dans des fourrés sur le côté du chemin, attire ton attention, et tu reviens à la réalité. Une respiration... Deux, et trois. Trois hommes. Trois bandits. Un soupir glisse hors de tes lèvres, tu t’arrêtes un instant, tournes la tête vers leur cachette. Tu les entends qui hésitent, tu les sens qui se concertent du regard. Ils finissent pas bondir hors de leur cachette pour se précipiter sur toi. Tu accueilles le premier d’un croc-en-jambe, le second d’un coup de coude entre les côtes. Tous les deux inconscients. Le dernier te saute dessus, attrape ta robe pour la tirer, avide.

Un coup de sabot en plein milieu du front.
Un coup de corne pour balayer le corps. Et tu repars, dans un galop assuré mais étudié pour ne pas te fatiguer trop vite. Tu ne fais qu’avancer, tu ne suis plus de chemin. Juste un galop au milieu des collines, des steppes, sur cette herbe que tu foules légèrement. Juste un chemin, que tu te traces, que tu suis, seule.
Seuls.

Et puis, tu as soif.
Soif. De l’eau. Pas très loin. Un ruisseau, juste là.
Majestueux, tu t’avances jusqu’à plonger tes sabots dans l’eau. Juste boire. Ca fait du bien. C’est doux, dans la gorge.
Un long frisson te traverse, réaction de fuite. Réaction de survie.
Une présence.
Allongée juste là.
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MessageSujet: Re: Le nez dans le ruisseau [Aléa]   Le nez dans le ruisseau [Aléa] Icon_minitimeMer 08 Juin 2011, 21:30

(Désolé pour le temps de réponse, et la piètre qualité u_u]

L'eau glougloute doucement sur mon visage, et tout autour. C'est doux. C'est comme la main d'une mère, fragile et volatile, qui vient et caresse sans jamais se poser. De furtives goûtes d'eau bondissent sur mes joues et rafraîchissent mon visage, lavent et entraînent mes cheveux emmêlés dans le courant, trempent mes haillons couverts de poussière. L'eau qui s'écoule sur mes yeux fermés apaise la blessure qui me dévore. L'herbe verte chatouille mon torse et mon cou. Mes mains, égratignées, s'enfoncent et disparaissent lentement dans le sable du fond de l'eau.
___________________________

- Lucien....

- Hm ?

- R'gard que j'ai trouvé !

- Tu as trouvé quoi ?

- Bah r'garde ! Un groseille qui bouge !

- ...

- C'est rigolo, hein ?
___________________________

A ma droite, une grenouille bondit. Les éclaboussures de son saut me frôlent. Quelque chose l'appelle au loin. Peut-être est-ce le vol de cette libellule bleue que je sens passer au dessus de moi, et vrombir à la surface de l'eau. Ou peut-être est-ce plutôt le croassement de l'un de ses congénères, qui résonne là-bas sous un caillou que j'imagine couvert de mousse. Sur mon mollet droit, qui me démange, je sens comme les pattes d'un insecte qui se frayerait un chemin entre mes poils. Peut-être est-ce un scarabée. Ou bien une araignée. Une coccinelle, ça me plairait bien. J'ai toujours apprécié ces petites bêtes.
___________________________

- C'est une coccinelle, Phy.

- Cochinel' ?

- Voilà.
___________________________

Je suis bien, là. J'oublie que le temps s'écoule, -d'ailleurs s'écoule t-il toujours ?
Il ne se passe rien. Ma vie, la vie semble s'être arrêtée, là, au milieu de nulle part. La mort et la douleur, inutiles, se sont évadées dans le ruisseau, avec la joie et l'espoir, vains. Je ne ressens... Rien. Rien qu'une tranquille indifférence. Qu'une indifférente sérénité.
___________________________

- N'importe quoi Lucien... Tu es bête ! Tu inventes des drôles de mots qui existent pas mais moi je suis malin !

- Qu'est-ce que tu penses que c'est, alors ?

- Une groseille vivante ! J'ai trouvée pa' terre, elle avait p'us de maison, alors maintenant je suis son papa alors y faut que je lui trouve un nom.

- Pourquoi pas.
___________________________

L'idée ne m'était jamais venue auparavant, mais aujourd'hui... J'y pense. La chose me frôle du bout des doigts, s'éloigne, s'approche; caresse mon esprit, s'y loge insidieusement. Et si j'arrêtais là ? Et si j'abandonnais ma longue et pénible errance ? Le ruisseau effacerait peu à peu mon existence de la réalité, et je ne resterais plus qu'un rêve; une image perdue dans le méandre des souvenirs... Qui me regretterai ? La réponse a-t-elle une quelconque importance ? J'ai toujours vécut pour moi, en aimant les autres; alors je mourrai pour moi, sans penser au autres... La vie n'a rien de personnel. Mais la mort ! La mort n'appartient qu'à soi. Je peux mourir maintenant; si je le veux, alors c'est mon choix.
___________________________

- Je vais l'appeler Lucien et elle m'apprendra des tours de magie. Allez, Lucien, vole !

-...

- R'garde, Lucien, elle bouge !

- Tu veux que je t'apprenne quelque chose, moi ?

-...Quelque chose de plus malin que la Cochinel', alors.

- Oui. Compte le nombre de petits points qu'elle a sur le dos.

- ...

- Compte, je te dis.... Alors ?

- Un.

___________________________

Quelque chose de brûlant. Soudain, l'eau a quelque chose de brûlant. Quelque chose de sourd. Un regard aveugle. Un cri muet. Une rage calme. C'est comme une flamme qui grandit tandis que le courant passe, inutile, répétitif, et ce quelque chose gonfle au creux de mon ventre. C'est comme injuste. C'est comme vain. C'est une bataillé déjà gagnée, un verre plein déjà vidé, un arbre qui pousse pour être coupé. Un feu qui s'allume pour être éteint. C'est comme la plus absurde des absurdités.
Quelque chose qui me révolte. ME REVOLTE! Je veux me lever. Je veux crier. Je veux me mettre debout. Je veux hurler.
Je veux me remettre en route.
Je veux chanter, rire, danser, boire, manger, voir, sentir, écouter, dire, crier, chercher, me tromper, réussir, convaincre, pleurer, dormir, tout faire, dans n'importe quel ordre, tout tenter, n'importe comment, tout découvrir, tout.
___________________________

- Alors tu as le droit de faire un voeux.

- Un seul ?

-Un seul.

-Bon.
___________________________

Je veux vivre.
___________________________

-Et, quand tu auras fait ton vœu, tu lui diras "vole".

-Vole ?

- Oui. Et si elle s'envole, alors ton vœu se réalisera.
___________________________

Les yeux fermés, je prends appuis sur mes bras lourds. Je vais me relever. Lentement. Qui aurait cru que mon corps ait pu être aussi lourd, aussi douloureux ? Une pluie de perles humides s'écoule sur mon visage. Je quitte le ruisseau. Un instant instable, je vacille, mais parvient à me maintenir debout. La bestiole qui grimpait sur ma jambe s'envole –ou tombe dans l'herbe, en tout cas, elle se détache de mon mollet.

J'ouvre les yeux.
Coccinelle ou pas coccinelle ?
___________________________

-Vrai ?
___________________________

Chevreuil.
Un mâle, à en juger sa taille et sa ramure. Il me toise. Juste là, pas méfiant, pas du tout impressionné par l'humain que je suis.
Comment n'ai-je pas pu le remarquer avant ? Sourd, aveugle, obtus. Voilà ce que je suis. Je dois être tellement pitoyable, dans un état de fatigue tellement misérable qu'il ne s'est même pas inquiété de ma présence. Il a fait son job : il était venu pour boire, il a bu, et maintenant il va partir, s'enfoncer dans cette forêt qui me terrifie tant. Je vais rester seul.
___________________________

-Vrai.
___________________________

Je ne sais pas ce qui me prend. Peut-être la peur de la solitude, ou bien la joie de rencontrer un être brûlant de vie, ici, au milieu de nulle par. Qui sait, et peu importe. Ce qui compte c'est que je m'avance vers lui, prudemment, tête inclinée en signe de soumission. Je lui tend une main, blanche d'avoir trempé dans l'eau froide, et je la tends à plat, comme pour lui signifier que je ne suis pas dangereux, que je ne lui veux rien. Je n'ose pas le regarder dans les yeux. Je sais qu'un coup de ses bois suffirait à m'assommer et, dans le pire des cas, à me tuer. Mais je continue d'avancer.

Et puis je dis-
La voix rauque de n'avoir pas parlé depuis longtemps.
Je parle à un animal-
Etonné de savoir encore le faire.
Un animal qui ne parle pas-
Vraiment étonné.
Qui ne comprends pas-
Je dis-

-B...on..j...our.

Et je ne me sens pas idiot. Pas fou, pas quoi que se soit. Juste moi.
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MessageSujet: Re: Le nez dans le ruisseau [Aléa]   Le nez dans le ruisseau [Aléa] Icon_minitimeVen 17 Juin 2011, 09:44

Un homme est allongé là. La présence est un homme. Un Humain. Tu es toujours là, Aléa, et tu sens cette force en lui, cette envie de vivre et de tout abandonner à la fois. Encore plus lorsqu’Il est avec toi, tous ces indices deviennent des évidences. Tu as appris à faire avec, à t’y fier. Parce que rien n’est plus sûr que l’instinct d’un animal, d’une proie dans tous les cas. Rien n’est plus sûr, parce que ces animaux veulent vivre, et pour vivre ils doivent apprendre à survivre sur la terre, dans leur propre monde. Facultés d’adaptation impressionnantes, qui n’ont sans doute juste rien à voir avec celles des prédateurs.

Si tu avais eu ta forme humaine, tu aurais froncé les sourcils. Il se leva avec précautions, mais pas assez pour qu’un réel cervidé ne bougeât pas à ce mouvement. Vous ne bougez pas, pourtant. Il y a une flamme en lui, une flamme que tu pourrais reconnaître entre mille, et même si Il t’avait catapulté le temps d’un instant loin de sa conscience.
Parce que tu étais Marchombre.

Tu ne bouges pas, Il ne bouge pas. Le temps semble comme suspendu, un instant, et l’Humain semble réfléchir. Se demander ce qu’il pouvait faire, maintenant. Et alors que tu allais faire un pas vers lui, sa voix rauque retentit dans les airs.

Encore plus à cet instant, un cervidé normalement constitué aurait fait demi-tour. Tu ne fis pas demi-tour. Tu frémis juste le temps des paroles. Du mot. « Bonjour ». Il y a quelque chose dans son regard qui t’étonnes, qui te fait frémir. Il y a quelque chose dans son attitude qui te met la puce à l’oreille. Il y a un goût et une odeur de mer dans l’air. Une autre présence, bien plus ténue. Une présence dans la présence.

Sursaut.

L’immense cerf s’ébroue un instant, et tu ne sais plus quoi faire. L’évidence est bien trop surprenante, sidérante, incroyable. N’es-tu pas seule, pourtant ? N’as-tu jamais été seule ? Oui, tu avais entendu parler d’autres personnes, mais pour toi ce n’était que des affabulations d’ivrognes mécontents. Même si cela pouvait sembler évident, ce n’était qu’une lointaine hypothèse dans ton esprit. Peut-être êtes-vous trop peu à avoir cet ami animal en vous. Peut-être avez-vous aussi peur d’en rencontrer d’autres, et d’être jaloux de cette relation qu’il pourrait avoir. Relation ou non relation, plutôt unicité.

Tu n’as rien à envier à personne. Parce que vous n’êtes qu’un. Un esprit pour deux, où deux modes de pensées se mélangent, s’entremêlent, se connaissent et s’interprètent continuellement. Tu n’es pas vraiment toi, Il n’est pas vraiment Lui. Vous êtes uns.

Tu bats une fois des paupières, Aléa. Et puis, tu t’avances d’un pas.
Soulève un sabot. Repose le pied.

Tu es nue, tu t’en fiches. Cela n’a pas d’importance. N’en aura pas souvent.
Une réponse s’offre à toi, tu veux la saisir. Une occasion se présente, tu ne la laisseras pas filer.
Tu ne le laisseras pas filer.
Tu veux savoir.

- Bonjour.






[ A moi de m'excuser pour le temps, et en plus je trouve ça très limite comme RP xD ]
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MessageSujet: Re: Le nez dans le ruisseau [Aléa]   Le nez dans le ruisseau [Aléa] Icon_minitimeVen 08 Juil 2011, 13:51

[Je trouve ce rp un peu étrange, je l'ai écrit en deux temps, c'est un peu dissonant mais bon u_u ]


Tu ne vas peut-être pas me croire, mais je t'assure qu'il n'y a plus aucun doute possible : Je deviens fou. Complètement fou ! Et très clairement timbré ! Voilà : je perds la boule. Ça ne m'était encore jamais arrivé. Etrange, mais vrai. Vrai ! J'en ai pourtant vu des vertes et des pas mures moi, j'en ai vu de toutes les couleurs. J'ai essayé pas mal de trucs, assez originaux pour ainsi dire : l'euphorie, la terreur, la fureur et la béatitude. Mais la folie, ça non, jamais.

Jusqu'à présent, je m'était toujours considéré comme bien portant : vivant tout un peu trop intensément, peut-être, mais pas à en perdre la raison. Bon. Il faut ainsi penser que je m'étais trompé. A croire que la folie ouvre un jour la porte, sans avoir frappé au préalable : qu'elle entre sans s'essuyer les pieds, et finit par tout dévaster. Quelle blague ! Quelle drôle d'idée que devenir fou, subitement, inconsciemment !

Fou fou fou. J'ai envie de rire, et de crier. Mes jambes tremblent, ne me portent plus; mon cœur tambourine partout où je peux le sentir, dans le reste aussi. Ma vision se brouille. Le monde tournoie comme un bateau ballotté par les vagues. Fou ! Ou bien...

Si je ne suis pas fou, alors c'est que je suis mort, et que le paradis n'est pas ce qu'on nous prétend. Je ne me sens libéré ni des souffrances physiques, ni des souffrances morales, ni même du simple poids de la vie sur mes épaules. J'ai faim, soif, sommeil, mal partout : même penser est une torture. Si je suis mort, alors j'ai été envoyé en enfer. Ce qui m'étonne. Je ne me rappelle pas avoir tué, volé ou mentit, trahit ou quoique se soit d'autre : certes, je ne suis pas un ange, mais mon cœur n'est pas noir comme la nuit. J'ai aimé les gens que je pouvais aimer, j'ai ignoré les autres. J'ai tenté de progresser, d'évoluer dans le bon sens. J'ai essayé de rectifier mes erreurs, de réfléchir avant d'errer. Non, franchement, je n'ai rien fait de mal.

C'est donc que je suis fou.
...

Tout a commencé à cause de ce satané chevreuil.
Un satané chevreuil qui a débarqué là, sans qu'on lui demande quoi que se soit. Mais quel toupet ! Je me noyais tranquillement dans mon ruisseau, enfin paisible, quand cette bestiole est venue boire juste a côté de moi. Les animaux n'ont absolument aucun respect pour la mort. Ce n'est pas un humain qui ferait ça : se rincer le gosier auprès d'une future dépouille. Non content de troubler ma douce plongée vers l'au delà, il a fallut qu'il éveille ma curiosité. Ha, il m'a ressuscité : impossible de mourir quand quelque chose vous titille les méninges. Et c'est là, face à ce Jésus poilu que je me suis relevé, et que, par politesse et par stupeur, et bien je lui ai dit bonjour. Grossière erreur. Je posais là un premier pas hors des limites de la rationalité, et il semblait que j'allais m'y enfoncer bien loin, dans ce territoire inconnu et tranchant, et que ce qui j'y trouverais vaudrait ce que l'homme de béton découvre la forêt vierge.

Des feuilles mortes. Des images. Des idées, peut-être, si je parvenais à défaire mon esprit de cette stupeur béate dans lequel il est plongé. Je n'ai pas l'air malin, ça non. Mais il faut me comprendre ! Je me tiens, décomposé de stupeur, face à ma deuxième apparition de la journée. D'abord, un saint en mode bestiole qui s'est brusquement métamorphosé en ...
En...
...

Mon regard descend le long de son corps de liane, implacablement brûlant. Une crinière naturelle, d'un roux flamboyant, se déploie en cascades tout autour de son corps nu. La pâleur de sa peau, ponctuée d'étincelles, semble miroiter dans l'air qui tremble autour d'elle.
Un incendie que confirment ses yeux charbons, irradiant d'une flamme sans fin.
Une femme. Une nymphe. Un brasier.
....

Qui me dis bonjour.
Dire que je ne comprends rien serait bien en dessous de la réalité.
...

Tout est en suspend. La forêt tout entière est dans l'attente de quelque chose, d'un signe quelconque, d'un geste de ma part, d'une réaction en face a ce corps de déesse, cette créature de feu, ce chevreuil qui n'est plus mais que je sens encore, bouillant sous sa peau; bouillant comme bout mon esprit, mon être tout entier qui se heurte a cette absurdité si délicieuse. Ma rationalité perd ses repères. Mes grands yeux bleu croisent les siens, un instant, puis bondissent en arrière, mus comme par la peur de se brûler. La dauphine flamboie dans mes veines. Le temps s'écoule tout autour de moi, et s'évanouit, vapeur incertaine dans la chaleur ambiante. Quelque chose en moi tend à bondir, à voler à la rencontre de mon opposée exacte, ce reflet inversé de mon âme aquatique; et quelque chose d'autre m'immobilise, me tue, la crainte de fondre, de me dissoudre a son contact.
...

Confusion.
Le monde est confus et brouillé.
J'ai peur qu'elle s'évanouisse, qu'elle disparaisse à jamais, ne laissant pas d'autre trace ici qu'une légère fumée, un brouillard ou je sombrerais définitivement. Je m'accroche à sa lumière, à sa chaleur. J'ai peur qu'elle n'existe pas, qu'elle ne soit qu'une image inventée par mon esprit pour combler la solitude des derniers instants. J'ai peur d'être fou. Je veux qu'elle soit vraiment là, et que sois vraiment face à elle, debout. Il faut que je sache

...

-Est-ce que tu es réelle ?
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MessageSujet: Re: Le nez dans le ruisseau [Aléa]   Le nez dans le ruisseau [Aléa] Icon_minitimeSam 06 Aoû 2011, 18:52

Ce garçon – parce que vu de plus près, ce n’est pas encore réellement un homme. Il lui manque quelques années. En tout cas, jeune homme, sans doute. Ce jeune homme, donc, était bizarre. D’abord, il commençait par t’aborder. Bon, d’accord, il s’était adressé à un chevreuil et ne pouvait pas savoir, jamais de la vie, ce qui allait se passer ensuite. Quoique.

S’il avait vraiment un animal en lui, comme tu le sentais si vivement, si clairement, comme de l’eau de roche, limpide, il aurait pu le sentir, n’est-ce pas ? Pas sûr. Peut-être bien que oui, mais peut-être que non. Après tout, avoir un animal en soi ne voulait pas dire savoir interpréter correctement les signaux qu’il envoyait… Enfin, à la base. C’était tellement complexe, dans le fond, que tout pouvait être possible.

Dans tous les cas, il était là, la bouche entrouverte, comme complètement surpris. Dans son regard bleu, tu pouvais voir toute la folie qu’il avait l’impression de posséder. Se prenait-il pour un fou ? Sans doute. Qui ne l’aurait pas fait, après tout ? Tu commençais à te demander s’il y avait vraiment quelque chose de spécial en lui. Peut-être t’étais-tu gaussée ? Cela arrivait à tout le monde, et même si cela aurait été la première fois, il y a toujours un début à tout, n’est-ce pas ? Même si tu aurais préféré que cela n’arrivât pas.

Mais pourtant, un sursaut chez lui attira encore ton attention, Aléa.
Il semble totalement perdu. Oui, perdu, comme azimuté à plusieurs cieux de là.
Tu soupires quelques secondes, avant que la voix de l’inconnu s’élève enfin, avec des accents de terreur et d’espoirs mêlés. Tu commences par grimacer.

Si tu es réelle ?
Mais il se fout de toi ?!

Puis, observant son regard, tu soupires doucement. Non, apparemment il ne se paye pas ta tête, mais est bien complètement à l’ouest. Et la présence, la seconde, et bien plus forte. Tu ne peux pas l’ignorer. Et tu as envie de savoir. Alors, tu souris doucement.
Presque timidement.

- Aussi réelle qu’on peut l’être, mon chou !

Ta voix par contre, n’a rien de timide quand elle vient claquer dans l’air. Se mêler à un tourbillon coquet qui soulève doucement ta chevelure, pour s’entortiller autour de ton cou. Tu le détailles sans te cacher, cette fois-ci. Sans aucune gêne non plus. Après tout, s’il est à l’ouest, il ne le verra peut-être pas. Et pour tout avouer, il est franchement pas mal. Plutôt à ton goût, même.

Il devait avoir cinq ans de moins que toi, environs. Tu t’en fichais comme de ta première dent. Plutôt grand – plus que toi – il avait la silhouette de celui qui s’entraîne régulièrement aux exercices physiques. Cheveux noirs, en bataille sur son crâne, détrempés, lui donnant une allure rebelle, et ses yeux d’un bleu aquatique… Tu n’hésitas pas une seconde à le frapper du seau « Beau » dans ton esprit. Carrément canon, même.

Une lumière se glissa dans tes prunelles, Aléa.
Tu souris, plus spontanément que la première fois.

- Dis, chéri, pourquoi tu restes dans l’eau comme ça ?

Les petits noms affectueux sont là pour le faire réagir.
Tu aimes bien surprendre les hommes, Aléa. Et même si tu as des talents cachés – hum – les surprendre avec les mots est aussi très satisfaisant.
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