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 Sur le toit du monde...[Annulé]

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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Sur le toit du monde...[Annulé]   Sur le toit du monde...[Annulé] Icon_minitimeLun 08 Nov 2010, 00:24

Syndrell aimait la neige.
Le monde paraissait plus beau sous la neige, amalgamé de blanc comme si toutes les autres couleurs avaient disparu. Pourtant, même le froid offrait ses nuances : les reflets irisés de la glace, miroitante sous l’éclat du soleil, les teintes tantôt sombres, tantôt lumineuses d’un ciel chargé de lourds nuages de neige… Tout ceci rendait un paysage tellement beau que Syndrell, juchée sur Nuance, aurait aimé avoir une autre paire d’yeux pour pouvoir tout embrasser d’un seul regard. Mais elle était simplement humaine, et cela lui convenait tout de même très bien, alors elle se contentait de se tortiller sur sa selle pour ne rien manquer du spectacle qui l’émerveillait à chaque pas que faisait Nuance.

C’était la première fois qu’elle s’aventurait dans les Marches du Nord. De la Chaîne du Poll, elle ne connaissait que l’ouest, aux frontières de la plaine de Shaal. Un simple promeneur dirait que les montagnes, où qu’elles se trouvent, sont toujours des montagnes, mais Syndrell avait grandi dans les hauteurs, elle savait apprécier les différences qui ne sautaient pas forcément aux yeux de tout le monde. Ici le relief était plus acéré et le climat plus rude ; ce n’est pas pour rien que cette contrée était communément appelée Frontière de Glace : les énormes glaciers qui brillaient comme des phares au sommet de chaque montagne étaient époustouflants. Pas autant que ceux des Dentelles Vives, mais Syndrell en avait tout de même le souffle coupé…

Elle était venue jusqu’ici pour se ressourcer. Après son passage éclair dans le Domaine, puis son périple dans le Désert des Murmures, elle avait eu besoin d’emmener sa jument loin de l’Académie, loin des marchombres et des mercenaires, loin de tout. Besoin d’apprécier le silence et la nature, de retrouver les montagnes de son enfance, même en territoire inconnu. D’explorer l’impossible, tout simplement. Ces virées solitaires étaient de loin ce que préférait la jeune fille dans la liberté qu’elle avait acquise en devenant marchombre. En l’occurrence, le regard qu’elle portait sur les hauts murs de glace était celui d’un enfant s’apprêtant à mordre dans le plus gros gâteau du monde ; elle allait se lancer dans une escalade incroyable, peut-être plus périlleuse que dans les Dentelles Vives, mais ce défi, elle l’avait relevé au moment où elle avait sellé Nuance. Cinq jours plus tôt…

* * * * *

Nuance avait sentit sa cavalière arriver bien avant que cette dernière n’entre dans l’écurie. Elle frappait énergiquement la porte de son boxe lorsque Syndrell s’arrêta devant elle, bras croisés sur la poitrine.

- Je suis sûre qu’on t’entend depuis le Domaine… Si j’étais toi et que je voulais une carotte, j’arrêterai ce tintamarre.

Le résultat fut immédiat. Le pouvoir de Syndrell sur sa jument se résumait en un simple mot, carotte. A présent sage comme une image, Nuance attendait patiemment sa récompense. Mais la jeune marchombre avait une tout autre idée en tête…

- On va partir. Encore. Je sais que nous venons à peine de rentrer mais si je reste ici plus longtemps, je vais étouffer… Qu’est-ce que tu dis des montagnes ?

Intriguée, Nuance avait pointé les oreilles vers elle. Partir, encore ? Elle ne demandait que cela ! Syndrell éclata de rire lorsqu’elle piaffa de joie et se glissa près d’elle pour la seller. Une carotte, et elles étaient de nouveau parties à l’aventure…

Le pays avait revêtu son manteau d’automne. Les arbres qui bordaient le Gour étaient tous resplendissant de couleurs chatoyantes, de l’ocre le plus soutenu au rouge le plus sanglant et en passant par toutes les nuances d’orange et de marron qu’il était possible d’imaginer. Même lorsqu’il pleuvait, ce qui arrivait de plus en plus souvent, le paysage gardait une touche chaleureuse, à la fois lumineuse et plus sombre, comme hésitant entre deux parures. Le sol était couvert de feuilles qui craquaient sous les sabots de Nuance à chacun de ses pas, le vent ne tombait pas et le ciel restait chargé de nuages lourds de pluie. Malgré tout, Syndrell était contente de repartir à l’assaut de l’inconnu, louve solitaire qu’elle était… Ayant trouvé un gué facile d’accès, elle traversa le Gour et prit la direction du nord-est, s’approchant des Montagnes de l’Est qui se découpaient à l’horizon. Il lui fallu une journée entière pour traverser la forêt coulant dans la vallée, mais Syndrell n’était pas pressée. Elle avait pris soin d’emporter avec elle son carquois, ses flèches et son arc, à la fois pour chasser sa nourriture et pour développer ses talents d’archer.

Une autre journée lui fut nécessaire pour contourner la Citadelle des Frontaliers. La jeune fille s’arrangea pour s’en approcher suffisamment sans prendre trop de risques ; curieuse de découvrir le fief des redoutables guerriers qu’étaient les Frontaliers, elle n’avait toutefois pas tellement envie de les rencontrer pour le moment. Au retour, peut-être… Il fallait d’abord qu’elle trouve le courage de croiser ces êtres si particuliers. Elle ne savait pratiquement rien d’eux, si ce n’est qu’à cause de la haine réciproque liant les Raïs et les Alaviriens, la frontière était surveillée depuis bien longtemps par d’exceptionnels guerriers. Syndrell refusait de l’admettre, mais elle appréhendait une rencontre avec l’un d’entre eux. Il y avait de quoi. Leur Citadelle était une véritable forteresse, une formidable caserne tout à fait imprenable. Un simple regard sur ses hauts remparts crénelés suffisait à donner une petite idée des guerriers formés entre de tels murs… Stupéfiée devant une telle construction, Syndrell s’était penchée sur l’encolure de Nuance pour lui glisser quelques mots à l’oreille :


- On dit les Frontaliers pétris de prétention. Mais nous repasserons quand même par ici sur le chemin du retour ; j’aimerai voir…

Voir quoi ? Aucune importance. Sa douloureuse visite dans le Domaine avait démontré les dangers de sa curiosité, sans pour autant l’en guérir. Syndrell ne comprendrait la leçon qu’une fois morte. Alors elle claqua de la langue et fit partir Nuance au galop, oubliant la Citadelle pour ne plus se concentrer que sur un seul objectif. Les montagnes. Et très vite, le relief changea ; le sol se fit plus escarpé, la végétation plus rare, l’air plus froid. Au fil de leur lente ascension, l’hiver prenait le pas sur l’automne, mais il s’agissait-là d’un hiver éternel, qui ne mourrait jamais. Les montagnes… Elle avait beau ne pas connaître les Marches du Nord, Syndrell s’y sentait soudain comme chez elle, elle qui n’était chez elle nulle part. Sauf, peut-être, dans les bras d’un mercenaire qui se trouvait à des lieues de là… C’était d’ailleurs en partie à cause de lui que la jeune fille se retrouvait dans un royaume de glace, aussi loin de l’Académie. S’occuper l’esprit était la meilleure façon qu’elle avait trouvé pour ne pas sombrer dans la douleur. Et quoi de mieux qu’une montagne imprenable à escalader pour se vider la tête ?

* * * * *

- Vous devriez pas vous aventurer trop loin dans les hauteurs par c’te saison, m’dame. D’autant qu’vous êtes seule… La montagne est dangereuse, vous savez !

Le palefrenier à qui elle confiait sa Nuance tira un sourire à la jeune fille. Son inquiétude était sincère, il ne comprenait pas qu’une gamine aussi frêle, seule qui plus est, ait la folle idée de se lancer à l’assaut d’une montagne en plein pendant les grosses gelées. S’il savait…

- J’ai grandi dans les montagnes. Je reviendrai chercher ma jument dans trois jours. N’oublie pas de lui donner ses carottes, sinon tu n’obtiendras rien d’elle…

Et, laissant là un palefrenier totalement coi, Syndrell quitta le minuscule hameau pour continuer à pied, un sac contenant toutes ses affaires jeté en travers de l’épaule. Passé ces dernières habitations, le relief était beaucoup trop escarpé pour qu’elle puisse poursuivre sa route avec Nuance. Elle progressait certes moins vite, mais galvanisée par la beauté de l’endroit et attirée par l’irrésistible miroir flamboyant des glaciers, elle avait presque atteint son objectif à la tombée de la nuit. Elle dormit entre deux rochers, emmitouflée dans sa cape, et c’est un peu de neige dégringolant des branches d’arbre au-dessus d’elle qui la réveilla au petit matin.

Le soleil levant illuminait le mur de glace au pied duquel elle se trouvait. Vertigineuse paroi de verre, elle semblait n’offrir aucune aspérité permettant l’escalade. Syndrell sortit de son sac des pics de métal, qu’elle serra dans ses poings gantés en levant les yeux sur l’immense glacier. Réflexion faite, le défi s’avérait peut-être plus périlleux que dans les Dentelles Vives…


- Bah, si les Dentelles n’étaient qu’un prélude à cette aventure, autant s’attendre à un spectacle éblouissant en sommet… Et puis je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien !

Prenant une longue inspiration, elle planta son premier pic dans la paroi de glace, prête à s’envoler. Tout à son excitation, elle faillit ne pas remarquer la présence qui s’était immiscée dans son environnement proche, troublant sa tranquille solitude.

Faillit, seulement.




Dernière édition par Syndrell Ellasian le Jeu 10 Mar 2011, 13:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde...[Annulé]   Sur le toit du monde...[Annulé] Icon_minitimeJeu 11 Nov 2010, 08:44

Tout tombe


Le soleil se lève. Il nait sur une terre hostile creusée par les larmes. L’amour s’en va, parce qu’on ne peut rien retenir. Juste le regarder partir. Il s’en fuit dans des cris qu’on ne contrôle plus. Le temps voudrait pouvoir l’effacer, mais contre un géant de papier il n’est rien. La nuit c’est enfuit dans l’âme d’un pauvre être. Priant pour qu’on lui accorde une trêve, que tout s’arrête. Que tout revienne. Mais, tout, vraiment tout, tombe. La lune est morte sur le parterre d’un ange, elle a fait son salue au monde du désarroi. Elle doit exorciser ce qui la tient prisonnière. Cette lune peu meurtrière, mais sauvagement fière. Elle se lève et demande qu’on l’admire, elle apprend à donner ses péchés à des autres. Ces autres qui n’ont pas choisit de vivre. Ces autres qui se font entre eux pitié. Avoir pitié d’un de nos semblables. Sa ne le sauve pas. Sa le rabaisse. L’homme regarde les autres en se rassurant. Il y a pire que moi. Il se regarde. Son ventre va bien, alors celui des autres aussi. Egoïste. Et pourtant si seul. S’il levait le nez un instant pour pouvoir être un autre. L’homme s’abandonne à sa vision des légendes, il n’y plus que ça à faire. Car il déteste pleurer. Pleurer. Dans quel monde on nous a envoyé ? Ce monde qui n’est pas le miens, ce monde qui t’appartiens. Dans quel monde t’ai-je envoyé ? C’est tellement de voir la lumière et d’en revenir. On dit que l’homme est innocent malgré des preuves accablantes. Il nous sourit juste. C’est juste pour vous dire dans quel monde nous sommes. Si c’est bien vrai que personne ne veut de toi, alors tu devras baisser les bras. Laisser. Parler. Ton. Cœur. Il est à toi, tu le serres contre ton petit corps d’enfant. Dans quel monde viens-tu de naitre ? Toi qui n’as rien demandé, toi qui incarne l’innocence même. Pourras-tu pardonner cet homme qui t’as fait venir ici ? Il t’a prit par les mains t’as tiré vers la lumière. Cette lumière absente. Cette lumière noire. Qu’est-ce que la terre peut-bien faire d’un ange qui a perdu ses ailes ? Tu voudras sourire. Parce que c’est beau la vie. Tu oublieras bien vite le prénom de tes joailliers, tu en feras des Dieux. Parce que c’est ce qu’on t’apprend. Tu n’as rien demandé à personne, juste d’être tranquille. C’est un idiot qui vient te voir les fleurs à la main. En te disant qu’il t’a attendu tout les matins. Que dois-tu faire de lui. L’appeler comme un nom. L’appeler comme un con. L’appeler comment ? Et toi, et toi tu qui n’es plus vraiment toi, tu regardes le ciel une larme dans les yeux. Tes larmes auront creusé les rides de ta vie. Tu prieras ce Dieu pour qu’il te ramène à lui. Tu maudiras cet homme, qui t’as fait naitre aujourd’hui.

« Il existe un monde. Pas un monde comme le notre. Un monde où les hommes et les femmes sont sur le même pied d’égalité. Un monde qui se cache sous nos terres, et pour le découvrir il n’y a qu’une seule solution : raser le monde entier. Ceux qui vivront seront les élus. Ils s’élèveront plus haut que leurs ancêtres. Ils aimeront enfin la vie qu’on leur donne. Une seconde chance. Il n’existe pas d’autre issue que celle-ci. Mais je sais bien que l’homme ne se sacrifiera pas. L’homme est impur. L’homme est salit par ces années d’errance ».

La philosophie est une chose que trop d’hommes prennent à la légère. Ils ne comprennent plus cet art, qu’ils vivent pourtant tous les jours. Pour eux les mots ne sont que des mots, le vent n’est que de l’air, la vie n’est qu’une pièce. L’homme aime un silence sans nom. Un silence qui n’est même plus silence car il pense. Le silence devrait être pur et sans idées. Le silence devrait être comme on l’appelle. Un silence. On considère souvent qu’un silence est long aussi, mais l’homme parle pour combler ce silence. Alors que la meilleure chose à faire est de se taire. « De ceux qui ne savent pas quoi dire, je préfère avoir ceux qui se taisent. » Namira était tombée dans un grand bac. Certain l’appelle Bac à sable, d’autre bac à idée ou encore bac de rien du tout. Elle souriait, parce qu’elle ne voulait plus pleurer de cette majorité grandissante qui opprime la liberté. Elle était devenue ce que personne ne voulait qu’elle soit. Une philosophe. Cependant elle se sentait mal dans son être. Sa moitié de cœur lui demandait pourquoi ? Et pendant de nombreuses années elle avait simplement répondu : Parce que. Alors que la question n’était pas là. Elle avait mal, d’un mal qu’elle ne connaissait que trop bien. Ce manque de liberté. Bien qu’elle aille ou elle voulait quand elle le souhaitait, la liberté n’était pas là. Elle la fuyait sans cesse, même dans ses appels, dans ses cris, dans ses espoirs, elle ne revenait pas. Namira pensait, dans un silence, qu’elle ne trouverait jamais la liberté suprême. Cette liberté qui grandit dans son cœur, comme une femme à l’appel d’un homme. Il ne faut jamais dire jamais. Son chemin croisa celui d’un marchombre. Sa vie changea de sens. Son monde se tordit tel un vulgaire torchon, ses principes se brisèrent, son cœur trouva l’harmonie. Son cœur ne lui faisait plus mal. Elle commençait à sourire vraiment, parce qu’elle se sentait bien. Parce qu’elle voulait enfin vivre une vie. Sa vie. Son maître lui apprenait jour après jour à devenir celle qu’elle voulait devenir. Une fille de la liberté, femme de l’amour, femme du toujours. Dans son avenir elle voyait quelque trait partir de son visage, des traits qui traceraient sa vie entière. La liberté tisserait pour elle un manteau de fourrure, qu’elle pourrait mettre sur elle quand elle aurait peur. Namira voulait que sa vie respire toutes les couleurs d’un arc-en-ciel. Elle rêvait de tuer les étoiles et de lui offrir avec de beaux sourires. De vrais sourires. Elle devenait elle, elle devenait sereine, et elle ne se mentait plus. Aucune barrière ne masquait son visage blanchit. Elle était immensément belle. Elle était immensément celle qu’elle avait espérée.

Ses grands yeux azurs se posèrent sur cette immense montagne de glace. Elle était déjà venue. Elle avait regardé d’en bas ce géant de cristal. Namira n’avait pas osé y monter, elle ne connaissait rien à l’escalade. Aujourd’hui en revanche, même s’il elle n’avait pas encore monté une seule paroi de sa vie elle avait décidé de l’escalader. Peut-être qu’elle ne redescendrait jamais, peut-être qu’elle fera demi tour en ayant touché le glacier éternel. Elle était partie de l’académie en confiant Zoran à son propre instinct. Elle l’emmenait partout avec elle mais là, elle ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose. Elle avait prit un cheval au hasard dans l’écurie, et elle était partie en laissant sur son lit un mot pour son maître. Son maître car elle l’aimait plus que tout. Lohan. « Je ne suis pas loin de toi, je reviendrai vite. » Puis elle était partie loin de son monde. Elle avait vu des paysages qu’elle avait déjà parcourus. Elle se sentait nostalgique. Prête, si proche de son objectif. Elle frissonna, l’air se faisait de plus en plus froid. Namira voulait aussi se prouver à elle-même qu’elle n’était pas qu’une simple marionnette. Elle aussi pouvait grandir au fil des jours sans pour autant faire abstraction de ses sentiments. En arrivant au pied de la montagne. Gigantesque morceau de roche, elle souffla. « Enfin. » Sans plus attendre elle confia son cheval à un paysan qui ria en lui disant qu’une autre femme était venue lui poser elle aussi son cheval quelque heures avant elle. Namira le questionna mais l’homme se contenta de lui dire que cette autre femme avait les cheveux bleus, puis il s’en alla. Namira regarda le soleil, il allait bientôt se coucher. Alors elle s’installa sous un arbre et s’enroula dans la fine couverture qu’elle avait soigneusement pliée dans son sac. Vraiment trop fine d’ailleurs. La nuit passa sans qu’elle ait le temps de rêver. Une petite bestiole vint la tirer de son sommeil alors que le soleil n’était pas encore levé. Namira s’étira longuement, il n’était pas encore là mais l’aurore faisait bien son travail. Elle remballa tous son attirail et s’en alla pour débuter son ascension. La paroi du glacier n’était complètement lisse, c’est seulement plus haut que Namira utiliserait ses pitons. Elle s’était menti, elle savait grimper une montagne. Bien que ses premiers gestes furent maladroits presque mortels elle commença à prendre un rythme soutenu. Puis, elle arriva à un renfoncement. Là il y avait. Une femme. Namira faillit tomber en arrière quand elle vit l’inconnue. Elle se rattrapa in extrémiste au rebord de la falaise. Son cœur battait très fort. Ce que dégageait l’inconnue, elle le connaissait bien. Un aura plus puissant que le siens. Une aura marchombre. Elle s’accorda une minute de pause en rivant ses yeux sur le sol. Elle aurait le temps de la regarder plus tard.

-Je ne m’attendais vraiment pas à croiser quelqu’un si près du ciel.
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde...[Annulé]   Sur le toit du monde...[Annulé] Icon_minitimeDim 14 Nov 2010, 19:12

Bien qu’ayant perçu la présence dans les parages, Syndrell décida d’entamer son ascension du glacier. Une force mystérieuse l’attirait vers le haut et, qui que soit celui qu’elle pressentait dans son environnement proche, il n’était pas en mesure de se dresser contre sa volonté. Prenant appui sur ses jambes, elle commença à se hisser contre la paroi de verre. Glacial, le vent jouait dans ses cheveux et ses baisers, alliés à l’effort d’une escalade périlleuse, colorait ses joues d’un rouge soutenu. Mais il ne parvenait pas à s’immiscer entre les différentes couches de vêtements qui l’enveloppaient et très vite, elle se sentit comme une boule de feu dans un océan de glace.

Elle avait parcouru une quinzaine de mètres lorsque ses doigts crochetèrent une anfractuosité plus large ; plantant ses pics dans la glace, la jeune fille se hissa sur ce premier palier et s’autorisa quelques minutes pour récupérer. L’escalade ne se faisait pas encore ressentir dans ses muscles et elle avait l’impression qu’elle aurait pu continuer des heures sur sa lancée, mais à cette altitude l’oxygène se faisait plus rare et les éléments plus rudes. Braver les lois de la nature relevait de l’inconscience pure et simple, et si Syndrell n’était pas un modèle de raison, elle n’en était pas moins une marchombre entraînée et réflexive. De son arrivée au sommet ne dépendait qu’une volonté de fer, et même la volonté devait se plier à certaines limites.

Mais Syndrell n’aurait jamais pu regretter de s’être arrêtée. Son équilibre assuré par ses piolets et sa position sur le mur de glace, elle n’avait désormais plus d’yeux que pour l’éblouissant panorama qui s’offrait à son regard. En contrebas, les rougeoyeurs aux couleurs de l’automne donnaient l’impression que les montagnes prenaient feu et le contraste qui résultait de leur limite avec la glace était frappante de beauté brute. La plaine s’étendait ensuite, immense langue d’herbe pâle recouverte de part et d’autre de chapes de brume. Des petits points se mouvaient à l’est de la Citadelle ; plissant les yeux, Syndrell devina les silhouettes peu gracieuses des Raïs et esquissa une grimace. Elle avait voyagé jusqu’ici sans penser aux guerriers cochons et elle pouvait s’estimer heureuse d’être encore en vie pour pouvoir jouir d’un tel spectacle !

Pour un peu, elle en aurait oublié la présence si cette dernière ne s’était pas soudain manifestée, à quelques mètres d’elle. Son visage ne trahit aucune émotion particulière lorsqu’une jeune femme se hissa dans le renfoncement de la paroi miroitante, mais les doigts qu’elle avait posés sur le manche de son couteau se détendirent.


Marchombre.

La jeune femme ne pouvait être autre chose, bien sûr. Si ses gestes hésitants indiquaient son début de parcours sur la Voie, ils n’en étaient pas moins ceux d’un chat – un chat sauvage, guidé par ces mêmes forces mystérieuses qui enjoignaient Syndrell à gravir une montagne. Silencieuse, elle regarda la marchombre assurer son équilibre, haussant un sourcil en découvrant ses cheveux de neige. Plus longs que ceux d’Anaëlle et plus fournis que ceux d’Ironie, ils dansaient dans le vent à la manière d’un voile et s’accordaient d’une étrange façon dans cet univers de blanc. Son regard était fuyant mais d’un bleu éclatant, son turquoise rappelant celui du Lac Chen. Immédiatement, Syndrell se heurta à l’aura de mystère qui nimbait la jeune femme, laquelle garda résolument les yeux au sol lorsque sa voix résonna dans un souffle de vent.


- Je ne m’attendais vraiment pas à croiser quelqu’un si près du ciel.

Syndrell pencha la tête sur le côté en un geste qui lui était si familier et son regard flamboya.

- Je t’avoue que moi aussi, je suis surprise. Agréablement surprise. Rencontrer quelqu’un dans un lieu aussi improbable que celui-ci ne rend-il pas la chose plus formidable qu’elle n’aurait pu l’être ailleurs ?

Immobile, elle attendit la réponse de la marchombre. Il y avait quelque chose qui l’intriguait chez elle, mais elle n’aurait su dire quoi…
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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde...[Annulé]   Sur le toit du monde...[Annulé] Icon_minitimeLun 06 Déc 2010, 19:28

L’écriture ou la vie.


« Il y faudrait des heures, des saisons entières, l’éternité du récit, pour à peu près en rendre compte.

Il n’y a qu’à se laisser aller. La réalité est là, disponible. La parole aussi. Pourtant, un doute me vient sur la possibilité de raconter. Non pas que l’expérience vécue soit indicible. Elle a été inviable, ce qui est tout autre chose, on le comprendra aisément. Autre chose qui ne concerne pas la forme d’un récit possible, mais sa substance. Non pas son articulation, mais sa densité. Ne parviendront à cette substance, à cette densité transparente que ceux qui sauront faire de leur témoignage un objet artistique, un espace de création. Ou de recréation. Seul l’artifice d’un récit métrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage. Mais ceci n’a rien d’exceptionnel : il en arrive ainsi de toutes les grandes expériences historiques. On peut toujours tout dire, le langage contient tout. On peut dire l’amour le plus fou, la plus terrible cruauté. On peut nommer le mal, son goût de pavot, ses bonheurs délétères. On peut dire Dieu et ce n’est pas peu dire. On peut dire la rose et la rosée, l’espace du matin. On peut dire la tendresse, l’océan tutélaire de la bonté. On peut dire l’avenir, les poètes s’y aventurent les yeux fermés, la bouche fertile. On peut tout dire de cette expérience. Il suffit d’y penser. Et de s’y mettre. D’avoir le temps, sans doute, d’un récit illimité, probablement interminable, illuminé-clôturé aussi, bien entendu-par cette possibilité de se poursuivre à l’infini. Quitte à tomber dans la répétition et le ressassement. Quitte à ne pas s’en sortir, à prolonger la mort, le cas échéant, à la faire revivre sans cesse dans les plis et les replis du récit, à n’être plus que le langage de cette mort, à vivre à ses dépens, mortellement. Mais peut-on tout entendre, tout imaginer ? Le pourra-t-on ? En auront-ils la patience, la passion, la compassion, la rigueur nécessaire ? Le doute me vient, dès ce premier instant, cette première rencontre avec des hommes d’avant, du dehors-venus de la vie, à voir le regard épouvanté, presque hostile, méfiant du moins, des trois officiers. Ils sont silencieux, ils évitent de me regarder. Je me suis vu dans leur œil horrifié pour la première fois depuis deux ans. Ils m’ont gâché cette première matinée. Je croyais m’en être sorti, vivant. Revenu dans la vie, du moins. Ce n’est pas évident. A deviner mon regard dans le miroir du leur, il ne semble pas que je sois au delà de tant de mort. Une idée m’est venue soudain, si l’on peut appeler ça une idée cette bouffée de chaleur tonique, cet afflux de sang, cet orgueil d’un savoir du corps, pertinent, la sensation, en tout cas, soudaine, très forte, de ne pas avoir échappé à la mort, mais de l’avoir traversée. D’avoir été plutôt, traversé par elle. De l’avoir vécue, en quelques sortes. D’en être revenu comme on revient d’un voyage qui vous a transformé : transfiguré, peut-être. J’ai comprit soudain qu’ils avaient raison de s’effrayer, ces hommes, si ce sont des hommes, d’éviter mon regard. Car je n’avais pas vraiment survécu à la mort, je ne l’avais pas évité. Je n’y avais pas échappé. Je l’avais parcourue, plutôt, d’un bout à l’autre. J’en avais parcouru les chemins, m’y étais perdu et retrouvé, contrée immense où ruisselle l’absence. J’étais un revenant, en somme.

Cela fait toujours peur, les revenants. »


La vie n’est faite que pour être vécu. Seule, face à tout ce qu’on lui impose. Elle n’a pas le choix, elle doit accepter d’être la vie, seulement la vie c’est bien plus grand que ce que l’on pense. C’est beau. C’est chaud. La vie, la vie n’est qu’une porte entre deux monde : Le rien et le tout, le début et la fin, l’avant et l’après, les sourires et les pleurs. La vie, n’a qu’une chance, elle ne laisse qu’une unique chance, à toi, humain de l’attraper où de l’espérer. L’homme défie sans cesse cette vie, comme si elle savait qu’elle n’était rien, qu’une porte, qu’un passage, un rien du tout. La vie est une philosophe, qui tourne le monde à sa façon, qui dit que noir est blanc et que blanc est noir. La vie c’est ceux qui veulent bien l’être. C’est ceux qui se disent enfin qu’elle en vaut la peine, et ils changent alors le monde entier. Faire le monde à son image. Imaginer que les bons sont les méchants et que les bons sont des menteurs. Faire une planète où règne seule l’amour et prône les valeurs de la liberté. Ce monde, qui n’existe que dans ma tête. Ce monde qui fait de moi un rêveur. Une rêveuse. Qui me fait dire que rien n’est pareil. Vive l’illusion ! Qu’on me dise enfin ; que personne n’est comme moi et que je me sente unique. « Tu n’es pas différente, tu es comme moi. Alors, arrête de te sentir supérieure ! » La vie me donnera des coups elle me fera peur en marquant un : POSITIF, sur un bout de papier mouillé par mes larmes. On me dira que ce n’est pas grave, on me dira que sa se soigne, que je ne suis pas seule. C’est très manichéen, de voir cette vie pour un oui ou pour un non changer votre vie. Sourire une dernière fois, la vie c’était beau pas vrai ? Se dire, encore mille fois qu’on a tout loupé, qu’on est qu’une poussière, un grain de sable dans le temps. Dire que ça va. Dire encore des mensonges, mais au point où l’on en est pour un simple : POSITIF. On se dit que ce n’est pas grave. Que la vie va continuer, pour les autres. Un souffle de moins, c’est moins important. C’est dur, de rester dans le doute de se rassurer, de ne plus rêver de ce POSITIF, qui fait de moi un esclave. Un esclave de douleur. Je veux bien payer ma chair, que la vie me redonne une seconde chance. J’ai tant fait de mal, je dois me racheter. Encore un moment je vous en prie…

- Je t’avoue que moi aussi, je suis surprise. Agréablement surprise. Rencontrer quelqu’un dans un lieu aussi improbable que celui-ci ne rend-il pas la chose plus formidable qu’elle n’aurait pu l’être ailleurs ?

Namira leva les yeux vers la fille aux cheveux bleus. Elle se sentait en sécurité près d’elle. Pas besoin de chercher plus loin, elle lui inspirait une profonde confiance. C’est vrai que c’était un très bel endroit. La jeune apprentie sourit à sa complice. Elle sentait de grosses goutes couler le long de sa nuque. Pour la première fois de sa vie, elle paniquait. Son teint déjà pâle le fut encore plus. Elle sourit une nouvelle fois faiblement. Un sourira mal à l’aise, un sourire décalé. Ses longs cheveux blancs coulèrent dans le long de son corps tel une cascade gigantesque. Pendant un instant elle crut qu’elle allait lâcher prise. Qu’elle allait tomber du haut de cet immense pic de glace. « Mais qu’est-ce que je fous là ?! » Namira avait perdu la connexion avec le granit, avec la fille face à elle. Elle se concentrer sur une seule et unique chose : Ne pas tomber. Son regard turquoise se fit vitreux. Elle ne paniqua pas. Elle ferma les yeux. Respirant. Essayant de refaire la connexion qu’elle avait perdue. Ses membres se contractèrent d’un seul coup. Elle serra les dents. Ne pas tomber. Le vertige la prit. Elle se colla plus fort contre la paroi. Si elle avait pu pleurer elle l’aurait fait. La philosophe paniqua. Elle ne connaissait rien à l’escalade. Elle avait été folle d’entreprendre ce périple. « Zoran » Sa bouche devint bleue, elle avait terriblement froid. Un froid chargé d’angoisse. Elle regarda encore une fois son ainée, essayant de trouver une solution dans l’argent de ses yeux. Namira n’arrivait plus à se concentrer. « Ne … Pas… Tomber » Elle respirait fort. Une crise d’angoisse ne prévient personne. Sur le toit du monde. Entre ciel et terre. Agonie et silence. Ses jambes tremblaient dangereusement. Un faux mouvement et c’est la chute assurée. Sans bouger. Sans bouger un seul membre. Elle murmura comme si le fait de parler l’aurait fait tomber. Elle murmura lentement en articulant chacun des mots pour que la jeune femme entende sa détresse.

-Je n’arrive plus à bouger…



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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde...[Annulé]   Sur le toit du monde...[Annulé] Icon_minitimeMar 07 Déc 2010, 14:24

Quelque chose clochait.
Une dissonance dans la pureté des lieux, un éclat dans le turquoise d’immenses yeux braqués sur elle.
Un appel.

La jeune marchombre aux cheveux de neige n’allait pas bien. Alors que quelques minutes plus tôt ses gestes, quoi qu’un peu raides, alliaient grâce et puissance, elle s’était brusquement crispée et immobilisée. Plaquée contre la paroi de verre, maintenue à quinze mètres du sol par des appuis fragiles, elle vacillait.
Perdait confiance. Dangereusement.

Syndrell fronça les sourcils. La première fois qu’elle avait escaladé les Dentelles Vives, elle n’était pas beaucoup plus avancée sur la voie que cette fille. Les quelques premiers mètres n’avaient posé aucun problème. C’est au niveau d’un premier pallier que les choses s’étaient gâtées. Alors qu’elle n’avait pas le vertige, la jeune marchombre avait soudain connu la peur du vide et une angoisse, lancinante, indicible, avait noué son ventre tandis qu’elle s’accrochait désespérément à la paroi, à mi-chemin entre ciel et terre. Un vent violent, pareil à celui qui soufflait sur toute la Chaîne du Poll, l’avait déstabilisée tout autant qu’une série de coups de poings, l’empêchant de respirer, de réfléchir, de bouger. Des larmes d’incompréhension et de rage avaient roulé sur ses joues.
Des larmes d’impuissance.

Une impuissance qui s’était heurtée à un mur de volonté.
Un mur construit par un enseignement solide.
Une volonté modelée par une philosophie unique.
Il lui avait fallu du temps, mais elle avait finalement compris que le vent ne hurlait pas à ses oreilles, qu’il murmurait à son cœur le chant d’une vieille montagne, formidable entité de ce monde. C’était une épreuve, celle de l’âme et du cœur, et quiconque tentait une telle escalade y était soumis, d’une manière ou d’une autre.
La jeune fille aux cheveux blancs vivait en ce moment cette redoutable et merveilleuse épreuve. Un obstacle sur la voie qui devient jalon. Un million de possibilités qui, en prenant vie, bouleversent un équilibre encore fragile.
Syndrell sourit.

Fluide et gracieuse, elle se glissa contre la glace jusqu’à se placer au niveau de la jeune apprentie. Cette fille avait du cran, la force qui émanait d’elle, vive et pure, était bien trop nette pour ne pas la percevoir à sa juste valeur. Elle était capable de bien des exploits, dont celui de gravir cette montagne, et jusqu’à son sommet. Ne lui manquait qu’un léger coup de pouce pour s’élancer…


- Te voilà face à un choix, ma belle. Un choix improbable, un brin irréel, un choix qui t’appartient. Ce qui va suivre ne dépend que de toi. En bas, il y a le sol. Tu peux redescendre, et décider d’admirer le spectacle depuis le pied de la montagne. Et en haut, il y a le ciel. Un Impossible, le plus merveilleux qui soit. Mais il faut monter pour l’atteindre. Et pour monter, il faut avoir confiance. En toi.

Syndrell modifia légèrement ses appuis. Elle ne retenait son poids qu’à un piolet, solidement planté dans la glace, laissant son autre bras pendre dans le vide. La hauteur était vertigineuse, promesse d’une chute mortelle si l’une ou l’autre venait à tomber.
Elles ne tomberaient pas.
Elles ne tomberaient pas parce que, si Syndrell n’avait pas l’intention de donner la main à la jeune marchombre pour l’aider à franchir ce cap, elle lui offrait bien plus. Elle lui offrait une présence. Maître et apprenti ne se suivent pas pendant trois ans pour honorer une tradition, mais pour respecter un lien nécessaire. Chaque fois que Syndrell s’était lancée à l’assaut d’une escalade dangereuse, elle avait toujours su trouver en la présence de Miss une force rassurante. Une proximité bienveillante dont la conscience permettait une tout autre perception des choses. Une présence qui ouvrait la porte aux certitudes, à tous les possibles.
Cette fille ne tomberait pas.


- La montagne te parle. C’est pour ça que tu ne peux pas bouger. Elle te parle et, pour l’instant, tu dois l’écouter. Son chant te soumet à ce choix que tu dois faire. Ne le repousse pas.

Elle n’était pas maître. Pas encore. Elle ignorait si elle le serait un jour, seule demeurait la certitude qu’elle pouvait aider cette fille. Elles avaient autant à apprendre l’une de l’autre, et la voie qu’elles suivaient était la même. Un sens unique pour un million de chemins différents. Une direction, libre, mais toujours pointée vers l’avant.
Vers le haut.
Vers l’Impossible…


- Que peut une humaine contre une montagne ? Que peut un grain de sable contre un souffle de vent ?

La jeune marchombre avait les lèvres bleuies par le froid et l’angoisse, elle tremblait comme une feuille mais Syndrell savait qu’elle l’écoutait.

- Sol, Ciel ? Que peut un marchombre devant pareil choix ?

Syndrell se tut et planta l’or de ses yeux dans le turquoise de ceux de la jeune fille.
Elle souriait.
Suspendue au-dessus d’un vide immense.
Au-dessous d’un ciel immense.
Elle attendait.


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MessageSujet: Re: Sur le toit du monde...[Annulé]   Sur le toit du monde...[Annulé] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2011, 13:48

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