Groupe Vifé - Cours n°2

- Oui. La Voie du Marchombre est infinie. On a toujours tellement plus à apprendre que ce que l'on a déjà appris... Quoi que l'on sache...

Bien sûr, que je vais apprendre des choses à tes côtés. On apprend de tout, et de tout le monde, toujours. Chaque expérience, chaque rencontre... Tu en sais sûrement plus que moi dans certains domaines, je ne le nie pas !

( Clin d'oeil )

- Et puis, on apprend aussi en apprenant aux autres. Cela nous oblige à nous analyser nous-mêmes, pour correctement enseigner. C'est extrêmement enrichissant...

- Hop hop hop !

Le jeune homme se fige de stupeur en reconnaissant cette voix.
Allez savoir pourquoi, le destin semble apprécier de le mettre en mauvaise posture. Libertée à du assister à son échec, peut-être même ne l'a-t-elle jamais quitté de vue.

Soupir de lassitude.
Il faut s'attendre à des reproches.

- Tu comptes vraiment rentrer au campement sans rien dans les mains ? Quel piètre chasseur ! Aucune patience !

Aucune patience ! Il aimerait l'y voir tient ! Il a quand même erré dans cette jungle un long moment ! Et n'oublions pas qu'il s'est caché dans cet arbre a attendre un fichu lapin ! C'est d'ailleurs ce lapin qui aurait dû se montrer plus patient ! Quelle idée de mourir avant qu'il décoche sa flèche ? Non mais vraiment, il n'y a pas de justice dans ce monde !
Pourtant, quand il se lève les yeux sur elle, c'est un sourire posé sur les lèvres. Il n'est pas chasseur. Il n'est pas non plus tireur. Mais il est heureux d'avoir débusqué un lapin et il sait au fond de lui qu'il ne l'aurait pas râté. Seule la chance à jouée contre lui. Il n'a aucune honte à avoir et elle le sait puisqu'elle lui sourit et lui lance un clin d'oeil.
Cependant, ils n'en resteront pas là, n'est-ce pas ?

- On va commencer par le commencement : j’ai dit quelque chose pour le petit déjeuner, et on est deux. Un lapin était une bonne proie, mais cela ne veut pas dire que c’était la seule : il y a bien quelques oiseaux qui traînent dans des forêts comme ça !

Le souvenirs de ces deux corbeaux qu'il a raté chasse son sourire. Que ce soit intentionnel ou non, elle vient de lui rappeler qu'il a été loin d'être parfait et qu'il y a au moins deux opportunitées qui lui ont échappées. Il ne peut dès lors pas envisager de protester quand elle l'entraîne dans une nouvelle traque.

Même lorsque l'on sait que la route est infinie, on ne peut s'empêcher de se dire que l'on a beaucoup de chemin à faire.

- L’histoire du ruisseau, c’était une bonne idée. Mais tu as eu de la chance aussi, parce qu’un ruisseau, c’est long, et les animaux s’éparpillent un peu partout. Ce que tu peux faire, c’est essayer de chercher un terrier, ou bien un endroit de « réunion ». Tu vois ces petits tas noirs ? Ce sont des tas de crottes de lapins, ils viennent là tous les matins pour marquer leur territoire, eux aussi. Où il y a des crottes, il y a des lapins !

Il jette un regard curieux aux tas que lui montre Libertée. Qui aurait pu croire ces créatures craintives assez stupides pour signaler leur présence à la forêt entière ? C'est fou et curieux, mais il ne remettrait pas la parole de la petite femme en doute. Si elle dit qu'il y a du lapin à côté des crottes, alors il y a du lapin où il y a des crottes.
Il acquiesce silencieusement en scrutant les buissons alentours du regards, mais il se doute bien que les lieux de réunion ne sont pas toujours occupés. Il se glisse donc à la suite de son maître pour recueillir d'autres remarques et savoirs, notamment sur l'étude des traces.
Il ne distingue pas vraiment le sentier dont-elle parle, pas plus qu'il ne sait comment différencier les excréments de tel ou tel animal, mais il retient sagement tout ce qu'elle lui dit, dans l'espoir que ces phrases obscurs trouvent leur lumière tôt ou tard.

Pour la suite, il se sont dissimulé derrières les feuilles. L'arc en main, Nuhadu attend son heure. Une petite brise chatouille son oreille de nouveaux conseils. Il écoute attentivement et silencieusement. Et puis la brise se suspend. Plusieurs boules de poils blanches s'extirpent des feuilles alentours et entament leur fameuse réunion sur leur territoire.
Pas de loup cette fois, il aura son petit déjeuner.

Il ne prend que le temps d'inspirer pour bander son arc, suivant les directives de la brises il aligne son coude et fixe sa cible des deux yeux. La flèche n'a de regard que pour la petite créature de tête et un souffle plus tard, ses compères s'enfuient en tout sens.

-Et comment ça se cuisine le lapin..?

[pardon du retard et comme l'un accompagne toujours l'autre, c'est un peu court.]

-Et comment ça se cuisine le lapin..?

Libertée jucha Nuhadu lentement, avant d’éclater de rire devant sa mine ébahie. Comment cela se cuisinait ? Et bien, il allait bientôt le savoir ! Lui adressant un clin d’œil, elle s’élança dans une légère course pour rejoindre le campement qu’ils avaient laissé tel quel quelques dizaines de minutes auparavant – peut-être même une bonne heure.

- C’est la prochaine étape !

Joyeuse, la jeune femme sautilla tranquillement, dans une course normale pour elle, jusqu’au feu qui se tenait à plusieurs dizaines de minutes d’eux, à pied et en marchant.
Quand ils furent arrivés, la marchombre désigna le feu et la volaille qu’elle avait ramenée pour leur déjeuner. Mais le petit déjeuner était bien dans les mains de son apprenti, et elle l’invita à venir s’asseoir près des flammes éteintes. Lui conseillant de poser le fruit de sa chasse sur le sol, elle raviva quelques flammes, avant de se tourner vers lui et de lui apprendre donc les règles de la survie en mangeant de la nourriture.

Elle commença donc avec la volaille. Sortant une petite casserole de son sac, elle alla chercher de l’eau dans le ruisseau qui n’était pas bien loin, et la fit chauffer sur les flammes. Lorsqu’elle commença à frémir, elle versa son contenu sur le plumage de la volaille, et expliqua à Nuhadu comment faire pour bien la déplumer facilement. Ils passèrent une bonne demi-heure à enlever ces fichues plumes, avant de passer à la suite : la saler. En l’occurrence, cela n’avait rien de bien compliqué. A l’aide d’un poignard, elle découpa la tête de la bête ainsi que ses viscères et les jeta un peu plus loin en disant que cela ferait plaisir aux renards qui rodaient alentours, puis elle mit une poignée de sel à l’intérieur de la carcasse aussi. Le final de cette préparation consistait simplement à rouler le corps déplumé dans un linge propre et imbibé de sel lui aussi.

Puis, ce fut le tour du lapin, et chacun des gestes de Libertée, encore une fois, était accompagné d’une petite explication sur ce qu’elle faisait, pourquoi elle le faisait, et comment se faciliter la vie pour le faire. Ils dépecèrent donc le rongeur de sa fourrure, avant de lui couper la tête et de lui ôter les viscères. Quand il fut prêt, la marchombre l’embrocha sur une branche d’arbre plutôt droite, et fit une sorte de rôtissoire au-dessus du feu. Surveillant sa cuisson, elle discuta tranquillement avec son apprenti, un sourire aux lèvres.

L’odeur de la viande grillée s’élevait en volutes tentantes sur le camp, mais la jeune femme résista à l’envie de se jeter sur le lapin alors qu’il n’était pas cuit : d’une ce n’était pas très bon pour les intestins, et de deux les os du lapin pouvaient être sacrément dangereux pour les muqueuses buccales, si on ne faisait pas attention. Elle avait en effet connu un homme qui avait mangé son lapin trop rapidement et s’était piqué la langue avec un des os. Dans l’heure qui suivait, cette dernière avait triplé de volume et manqué de l’étouffer. Ce n’était que grâce à une pâte qu’elle lui avait fait ingéré qu’il s’en était sorti, car les Confréries étaient bien trop loin pour l’y porter, et que cela ne cessait d’enfler !

Lorsqu’ils eurent enfin mangé leur petit déjeuner, la jeune femme se leva vivement et encouragea Nuhadu à faire son paquetage, car évidemment, ils repartaient !

Ils avaient fait le petit footing matinal, mais pas encore le décrassage, comme son propre Maître se plaisait à le dire. Et effectivement, elle reprenait ses propres expressions ! Mais malgré tout, elle avait sa propre conception de la Voie, et même si celui qui l’avait guidée avait influencé d’une certaine manière sa manière de percevoir les choses et la Voie en elle-même, il avait tout fait pour qu’elle ne devînt qu’elle-même. Et uniquement elle-même. C’était son but, avec Nuhadu. Lui permettre de se développer tel qu’il était, dans sa profondeur.

Un sourire sur les lèvres, elle partit donc dans un petit trot, et fit tenir Nuhadu aussi longtemps qu’il le put. Elle avait compris son mode de fonctionnement : cet apprenti n’osait pas dire ce qu’il pensait, et ce qu’il ressentait directement, et préférait s’étaler sur le sol plutôt que de dire stop. Elle fit donc particulièrement attention à sa manière de faire et d’être, qui reflétaient de son état mental et physique. Elle le fit donc marcher avant qu’il n’en puisse vraiment plus.

Durant plusieurs jours, ils se dirigèrent toujours vers le nord-Ouest. Enfin, surtout l’Ouest. Ils traversèrent le Pollimage ainsi que le Gour sur des ponts, à cheval. Ils couraient le matin, pendant environ une heure – le temps que Nuhadu frôle ses limites, qu’il repoussait un peu plus chaque jour – puis marchaient pendant une bonne demi-heure, avant de monter à cheval et de se déplacer ainsi. Généralement, ils faisaient leur camp au moins deux bonnes heures avant le coucher du soleil, et Libertée ne lésinait pas sur les exercices : lancer de poignard, tir à l’arc, exercices de souplesse, d’étirements. Maniement du bâton, aussi. Elle en inventait un nouveau à chaque fois, à chaque pause. Parce qu’ils ne se contentaient jamais de s’arrêter pour manger, quand le soleil était à son zénith : non, ils mangeaient, et ensuite Libertée lançait une sorte de défi ; monter dans un arbre, récupérer de l’eau comme ça, se mettre debout sur le dos de sa monture, faire quelques ricochets… Tout cela permettait au jeune homme de prendre conscience de tous ses muscles, et de savoir les utiliser les uns et les autres sans devoir solliciter toute une chaîne musculaire à chaque fois.

Au bout du cinquième jour, la silhouette d’une sorte de ferme renforcée se dessina sur l’horizon, alors qu’ils sortaient du bosquet dans lequel ils avaient dormi, en courant. Un sourire sur les lèvres, Libertée lança un regard amusé vers Nuhadu, lui lançant :

- Et bien ! On court jusqu’à arriver à l’entrée de ce fort. Pense à bien étaler et mesurer tes efforts, surtout.

Elle savait en effet pertinemment que la confrérie de Tintiane était à plus d’une heure et demie de course de l’endroit où ils se trouvaient. Ils coururent donc, et la jeune femme continuait à donner de réguliers conseils au jeune homme quand ils évoluaient ainsi. Et enfin, ils arrivèrent devant le pavillon, et la grand porte largement ouverte de la confrérie.

Dans la cour, il n’y avait pas âme qui vive.
Joliment dallée, avec de belles pierres blanches, cette dernière aurait tout aussi bien pu se trouver en plein centre d’Al-Jeit tant elle était bien agencée. Les sabots des chevaux claquèrent sur le revêtement, et bientôt deux personnes arrivèrent pour les saluer, un sourire aux lèvres en découvrant Libertée.

Cette dernière tourna son regard vers Nuhadu.

- Sais-tu où nous sommes, Nuhadu ? Et que représente cet endroit ?

Un sourire aux lèvres, elle adressa un clin d’œil à l’un des Rêveurs qui était venu les saluer, et ce dernier lui sourit largement, rougissant légèrement.

- Messieurs, je suis enchanté. Mais si vous-êtes aussi bons hommes qu'on le prétend, dîtes moi que vous pouvez soigner mon mal le plus douloureux ! Le manque de fruit sucrés dessèche ma gorge et tords mon estomacs comme si cette jeune femme c'était mise en tête de me faire courir deux heures durant !

Libertée éclata de rire devant cet étalage éhonté de ce que voulait Nuhadu, là, tout de suite.
Heureusement, les Rêveurs ne semblèrent pas s’en offusquer, et l’entraînèrent même vers une grande salle en lui louant la nourriture qui y était servie. Ils demandèrent à Libertée si elle voulait bien venir avec eux, mais cette dernière refusa l’offre, prétextant qu’elle voulait s’occuper des chevaux.
Mais elle avait juste besoin d’être un peu seule.
Pour réfléchir.

Prenant sa monture ainsi que celle de Nuhadu par la bride, elle les emmena vers les écuries que les Rêveurs lui avaient désignées.
Cela faisait maintenant plus d’une semaine qu’elle avait pris l’apprenti sous son aile.
Une semaine, où ils avaient tous les deux appris à se connaître. Où il avait progressé, grandement. Inévitablement. C’était le but de cela, après tout, de cet apprentissage, de cet enseignement : l’amener à côtoyer ses limites, les repousser, toujours plus loin, de la manière à ce que toujours il puisse continuer à les emmener plus loin.
Elle ne s’était pas rendu compte, auparavant, à quel point enseigner pouvait demander une remise en question profonde et continuelle. Savoir bien expliquer, et faire comprendre avec ce que l’on avait ce que l’on voyait et pensait, ce n’était pas forcément facile. Et puis, chacun avait sa vision des choses.
Il fallait s’adapter.
Encore plus que ce qu’elle s’était imaginée.
Mais cela lui plaisait. Enormément.

Un léger soupir s’échappa de ses lèvres.
Cela faisait aussi une semaine qu’elle n’avait pas eu une seconde pour elle, ou presque. Fini les escapades solitaires, les chasses plaisantes, les galopades seule parmi les prairies infinies. Ou presque. Oui, elle pouvait toujours galoper à fond, d’autant que les compétences d’équitation de Nuhadu s’étaient très rapidement développées avec son programme quotidien, qui le mettait à rude épreuve.

Un sourire étira ses traits, tandis qu’elle passait un dernier coup de brosse sur Kishi.
Se redressant, elle entendit des pas tranquilles qui s’avançaient dans le couloir des écuries, et lança un regard par-dessus la porte du box du cheval de Nuhadu, pour voir… ce dernier, qui la rejoignait.
Lui adressant un léger sourire, elle le taquina.

- Alors, tu as eu ta dose de sucre ? J’espère hein, parce que j’ai déjà un nouvel exercice pour toi !

Sortant lestement du box, elle le referma derrière elle, avant de se tourner vivement vers Nuhadu pour tirer sur l’une de ses tresses, histoire de l’agacer un instant, avant de partir en sautillant un peu plus loin.
S’arrêtant brusquement devant une malle, elle l’inspecta quelques secondes, avant de voir ce qu’elle voulait. Alors, elle se tourna tranquillement vers son apprenti qui l’avait suivie – moins joyeusement – et planta son regard rose dans le sien.

- Je sais, je sais, c’est une malle tout ce qu’il y a de plus banal. Néanmoins, on va commencer par là.

Jetant un coup d’œil autour d’elle, elle vérifia qu’il y avait assez de lumière, et elle en fut satisfaite. Alors, elle attrapa quelque chose dans son décolleté et le tendit à Nuhadu, paume ouverte vers le haut.
Deux petites épingles brillaient dans le creux de sa main, comme attendant la sentence qui allait leur tomber dessus.
Croisant le regard interrogatif de Nuhadu, Libertée éclata de rire.

- Oui, oui ! Tu vas ouvrir cette malle avec ces épingles ! Tu peux prendre ton temps, mais les prochaines serrures seront plus complexes !

♥♥♥

- Plus vite plus vite !

A croire que son encouragement avait le bon effet, et le ton de sa voix était pressant, puisqu’une seconde plus tard tout au plus, on entendit le déclic de la serrure sous les doigts de Nuhadu.
Libertée lui adressa un large sourire.

- Tu vois, quand tu veux ! Maintenant que tu sais faire, le tout est de le faire le plus vite possible !

Dans un sourire, elle poussa la porte des écuries de l’Académie pour faire rentrer sa propre monture, suivie presque immédiatement de son apprenti, bien plus à l’aise avec son cheval et avec lui-même, c’était un fait. Son corps avait commencé à se modeler vraiment d’une manière qui plaisait à la marchombre, ses muscles s’étaient développés, effilés, et sa peau avait même un peu foncé sous les rayons du soleil de printemps.

Presque trois semaines.
Cela faisait presque trois semaines que Libertée l’avait récupéré et prit avec elle. Ils avaient beaucoup travaillé la première semaine, elle avait appris à comprendre comment il fonctionnait, et donc à optimiser son propre enseignement. Puis, ils avaient passé une semaine presque complète chez les Rêveurs, à travailler plutôt sur la perception de soi-même.
Savoir où se trouvent tels ou tels muscles, ressentir son corps dans sa profondeur, comprendre ce dont il avait besoin, où il était tendu ou non, étirer ce qui était nécessaire, équilibrer le tout. Ils avaient aussi beaucoup discuté sur la Voie, et Libertée n’avait pas hésité une seule fois à lui donner sa propre vision des choses, sachant qu’il se posait beaucoup de questions, et qu’il se faisait toujours sa propre opinion. Ils avaient aussi beaucoup travaillé sur la dextérité, les lancers de poignard, du tir à l’arc, et déverrouiller toutes sorte de serrures – Libertée obtenait toujours l’approbation des Rêveurs avant de lui faire ouvrir quoi que ce soit.
Ils étaient finalement reparti, et une nouvelle longue semaine de trajet avait débuté. Le trajet du retour. Pourtant, la marchombre n’avait fait qu’augmenter les difficultés des exercices, pousser son apprenti toujours plus loin. Il était capable de lancer un poignard au bon endroit à plus de dix mètres de distance, et une flèche à plus de quinze mètres. Il avait gagné en souplesse et en force, aussi. L’équitation n’était plus qu’une lubie, car il maîtrisait bien son cheval, et ce dernier semblait se réveiller au fur et à mesure que Nuhadu prenait de l’assurance sur son dos. Comme si le cheval adaptait son comportement à celui de son cavalier… ce qui était sûrement le cas. Arrivés sur la rive du Lac Chen, Libertée l’avait aussi fait travailler dans l’eau, et dans le sable.

Ils étaient désormais rentrés à l’Académie.
Cette dernière se dressait un peu plus loin, à côté des écuries et des entrepôts pour le foin et la paille.

Quand elle eut terminé de s’occuper de sa monture, elle la plaça dans un paddock, tranquillement, et attendit que l’apprenti la rejoigne dehors. Quand il fut enfin là, elle lui lança une légère tape sur l’épaule.

- Bah voilà pour ce premier voyage, Nuha !

Un sourire sur les lèvres, elle bondit sur ses pieds une seconde.

- Donc je te laisse là, pour l’instant. Tu sauras très vite quand se déroulera notre prochaine rencontre. Bon, normalement je suis censée t’ « évaluer » entre temps… Dans tous les cas, tu auras soit une feuille adressée, soit ça sera sur le panneau d’affichage, tout simplement…

Amuse-toi bien !

Lui tirant la langue en un clin d’œil, elle tira sur l’une de ses tresses avant de disparaître dans la forêt alentours.
Heureuse comme jamais.