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Le Pacte VS L'Ordre
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 Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]

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MessageSujet: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeLun 14 Mai 2012, 18:26

Il y a des jours, comme ça, où l’on se dit que tout va de travers. Que rien ne vaut la peine, finalement, de se lever chaque matin pour affronter des épreuves qui sont jalonnées d’obstacles si évidents et pourtant terribles… Que, s’il n’est aucune blessure dont on ne finit pas par se remettre, il en est qui ne laisse pas la moindre chance. Qu’il ne sert à rien de se battre pour vivre puisque nous sommes condamnés à mourir.

Je vais mourir.
Nouvelle fulgurante, douleur innommable, échéance indéfinissable. Comment vivre avec la certitude que la mort est là, tout près, guettant le moindre souffle, la moindre faiblesse ? Comment pourrais-je seulement vivre, à présent ?
Ai-je seulement vécu ?








Zoanne ne cessait pas, ne pouvait pas cesser de réfléchir à cet incroyable retournement de situation. La nouvelle était trop neuve, trop explosive pour qu’elle parvienne à l’analyser avec calme et c’est pour cette raison que les pensées se bousculaient dans son esprit, ne lui laissant aucun répit. Elle n’avait plus de répit. Ou alors c’était un répit incertain, ce qui ne changeait pas grand-chose.

Une fin.
C’était une fin qui se dressait devant elle, à une distance trop floue pour qu’elle puisse l’évaluer avec discernement. Pouvait-il y avoir pire vérité qu’une fin pour un marchombre ? Non. Sa réponse était catégorique et elle venait tout droit de son âme. Non, parce que si le marchombre se trouve face à un mur il le franchit ; un mur n’arrête pas un marchombre. Alors, une fin ? Brutale, soudaine ? Une fin surprise, une fin qui ne prévient pas ?

Ce n’était pas comme si elle attendait qu’un adversaire se fende brusquement. La menace qui pesait sur elle et faisait ployer ses épaules, son dos, sa volonté, n’avait rien à voir avec quelque chose de matériel que l’on peut éviter. C’était au contraire une force immuable, ironique, invisible mais néanmoins bien réelle, qui allait s’abattre sur elle.
Et elle ne pourrait pas l’éviter.

Ce mur était infranchissable.

Une larme se perdit sur sa joue et elle l’essuya rageusement d’un revers du bras. Il y avait des années qu’elle n’avait pas pleuré. Cela remontait au terme de l’apprentissage de son premier élève – le tout premier qu’elle avait guidé sur la Voie. Un maître ne quitte jamais vraiment un apprenti. Il se sépare de lui, le libère de ses chaînes, le laisse déployer ses ailes mais, en secret, il garde une part de lui dans son cœur.
Le cœur de Zoanne était énorme.

Et malade.
Le diagnostique était sans appel et son sort désormais scellé : elle, Zoanne Lil’Ayaân, allait mourir. Quand ? Où ? Comment ? Le rire de Réma retentit dans son esprit, joyeuses petites clochettes qui la tirent un instant de ses pensées moroses : l’ignorance est une aubaine, lui avait-elle murmuré la veille lorsque, allongée dans le sable, elles avaient pris le temps de reprendre leur souffle après un combat amical, et elle t’accorde le plus grand de tous les pouvoirs : celui de jouer avec le temps ! Voilà bien un défi que mon audacieuse petite sauterelle saura relever avec panache…

Zoanne sourit. Elle se trouvait sur la même plage et Réma n’était plus là mais qu’importe ! Si un apprenti vit dans le cœur de son maître, un maître existe à jamais dans le cœur de son élève.

Jouer avec le temps. Un rêve que beaucoup d’hommes partagent sans jamais pouvoir s’en saisir ; rares sont ceux sui l’effleurent, nombreux sont ceux qui perdent la raison à force d’échouer dans leurs tentatives. Zoanne n’avait jamais joué avec le temps mais elle s’était jouée de lui : elle avait bravé la mort à de nombreuses reprises, réussissait le pari fou de vivre deux vies fondamentalement différentes et, à cinquante-huit ans, elle filait sur la Voie tel une étoile filante.

Pouvait-elle vraiment jouer avec le temps ? Repousser ses limites, flirter avec ses invisibles frontières, le provoquer alors même qu’il prenait les traits effrayants de la mort ?

Oui.

Nouvelle réponse, jaillissement pur, force ondoyante : oui, elle en était capable. Elle, Zoanne Lil’Ayaân, allait jouer avec le temps.




~ * ~




Farandole nicha sa truffe humide contre son bras et poussa un soupir à fendre l’âme. Le plus insensible des hommes n’y aurait pas résisté et Zoanne était loin d’être insensible… Elle soupira à son tour, roula sur le flanc et ouvrit les yeux pour poser un regard ensommeillé et attendri sur la petite tête noire et blanche.

- J’arrive, mignonne. Donne-moi deux minutes et je…

Un joyeux coup de langue sur le nez l’interrompit et elle se retint d’éclater de rire tandis que Farandole filait vers la porte d’entrée. Zoanne s’essuya le visage et, aussi légère qu’un rêve, se glissa hors du lit. C’était une habitude qui imprégnait son quotidien au point de lui faire quitter la chambre sur la pointe des pieds alors même qu’elle ne partait pas en catimini pour retrouver ses apprentis ; il s’agissait d’un jour « normal », de ceux qui ne sont aucunement marqué par le mensonge, mais les habitudes sont tenaces…

C’est par habitude que Farandole avait éveillé sa maîtresse d’un coup de langue, tout comme c’est par habitude que Zoanne s’enveloppa dans le manteau de son mari pour se protéger de la fraîcheur matinale. Ces habitudes étaient comme des rouages qui, parfaitement bien huilés, fonctionnaient avec une simplicité qui n’avait pas d’autre moteur que le bonheur : un bonheur franc et unique, partagé entre un homme, une femme et un chien, et qui ne craignait rien.

Presque rien…

Sitôt la porte ouverte, Farandole se rua dans l’air frais et piquant du matin. Malgré son âge, elle courut à toute vitesse dans le sable, jusqu’à ce que ses pattes mouchetées ne dessinent de grandes éclaboussures dans les vagues qui venaient lécher le rivage. Zoanne la suivait à une allure plus modérée. Elle aimait se promener sur la plage alors que l’aube pâlissait tout juste à l’horizon. Leur maison donnait sur la Mer des Brumes et depuis qu’ils l’habitaient, il ne se passait pas un jour qu’elle n’ait apprécié le paysage qui s’offrait à ses yeux.

Et puis soudain, une larme sur sa joue.
Une ombre sur son paysage, sur sa vie.
Doute, incertitude.

Un souvenir, paroles d’une marchombre qui vibraient en elle avec passion.
Des paroles, défi lancé à la faveur des embruns.
Un défi, accepté avec audace et effronterie.

Zoanne Lil’Ayaân allait jouer avec le temps.
Et le jeu commençait maintenant.


~ * ~



Traverser les montagnes et gagner la Citadelle des Frontaliers ne lui avait jamais pris beaucoup de temps jusqu’à présent. Lorsqu’il s’agissait de retrouver ses élèves, Zoanne s’organisait avec une redoutable efficacité ; cette fois pourtant, les choses étaient différentes. Pour jouer à ce jeu contre le temps, il lui fallait moins se montrer audacieuse que raisonnable.

C’est la raison pour laquelle la marchombre avait voyagé à un rythme proche de la promenade. C’était une promenade. Une jolie balade dont elle profita sous un ciel radieux, le temps n’étant plus tellement aux caprices depuis que le printemps s’était confortablement installé en Gwendalavir.

Aux abords de la Citadelle, elle avait croisé Buril Vil’Irian, un Frontalier qui la tenait en grande estime depuis qu’ils avaient combattu ensemble lors d’une expédition contre les Raïs, bien des années plus tôt. Buril était un homme dont le sens de l’honneur était placé sur le même plan que le sens de l’amitié. C’était aussi un guerrier qui savait étonnamment bien marier efficacité et discernement. Lorsque Zoanne lui apprit ses intentions de voyager vers le nord, il ne posa aucune question qui n’aurait évidemment obtenu aucune réponse précise, mais il déroula une carte sur laquelle il traça rapidement un trait.

- Cet itinéraire est sûr. Les dernières patrouilles en amont du Poll ont révélé des mouvements chez les Raïs mais, pour peu que tu suives cette route, tu devrais être tranquille.
- Merci, Buril.
- Bon vent, sauterelle. Sois prudente…


Elle était partie avant la fin de sa phrase.
Les habitudes sont tenaces…

Et puis elle s’était lancée à l’assaut des montagnes du Poll. Une autre balade qui l’occupa une bonne semaine, en partie parce qu’elle croisa en chemin un petit groupe de trappeurs qui entamaient leur saison de chasse ; ils étaient tous plus jeunes qu’elle et elle s’était fait un plaisir de leur prouver qu’il était tout à fait possible d’avoir des cheveux gris et de tirer une proie à cent mètres.

Un matin, Zoanne atteignit les premières neiges du grand nord. Ses amis trappeurs ayant accepté de veiller sur sa monture, elle était à pied et en pleine forme ; son cœur était certes malade mais son esprit, lui, était intact. Elle avait toujours eu un mental d’acier et Réma avait vu juste en lui proposant un tel défi.

L’ignorance est la paix de la vie, songea-t-elle tout en suivant le sentier sinueux qui s’enfonçait dans un sous-bois. La nature était gelée, l’hiver éternel aussi vigoureux que jamais alors que Zoanne s’avançait dans les Frontières de Glace, mais il ne l’empêchait pas d’apprécier le soleil qui faisait briller la neige et scintiller les paillettes d’or dans ses yeux.

Elle jouait avec le temps. Et elle s’amusait comme une folle.



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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeMer 16 Mai 2012, 00:51

Pourquoi vit-on ?
Pourquoi est-ce que je vis ?

Ces deux questions sont pour moi comme la lune et le soleil : de fidèles compagnons dont la présence rythme ma vie. A chaque pas je leur trouve une réponse, une raison d'être. Celle-ci finit par s'effriter et laisse mes interrogations revenir, encore plus intensément que la fois précédente.

Au début de ma vie, questions et réponses battaient à l'unisson dans mon cœur. Quand on a cinq ans, on pense que vivre n'est rien d'autre que se nourrir. De pommes. De fraises. De sourires. D'amour. Tant de choses qui semblent éternelles.

Puis on grandit et on commence à se poser des questions. A "pourquoi vit-on ?" se superpose "pourquoi meurt-on ?". La maladie ou la folie des hommes fait prendre conscience que la fin d'une histoire peut s'écrire très tôt. C'est encore l'époque d'une jeunesse où l'on suit ses parents et où l'on croit en ces modèles et la réponse qu'ils apportent. Un temps où l'on se ment en pensant que cela ne nous arrivera jamais.

La vie suit son cours pendant de longues années où l'on apprend à se mentir et à oublier la mort. On se met pourtant inconsciemment à apprécier chaque instant. On regarde en s'émerveillant le cycle de la nature en se persuadant qu'on n'en fait pas partie.
A tort.
La mort s'abat sur ceux qui l'oublient, comme l'aigle qui fond sur sa proie et la tue en un instant. A nouveau les questions ressurgissent sur fond de désespoir. Quand un seul corps palpite alors que les autres restent inerte, on est en droit de se demander pourquoi on reste en vie. Dans mon cas, la seule réponse que j'ai obtenue s'est nichée dans trois mots.

Ne meurs pas.

Ce jour où j'ai perdu mon village, une grande part de moi a disparu. J'étais une simple mort-vivante. Puis j'ai rencontré des gens qui m'ont montré une Voie lumineuse. Une fois. Deux fois. A chaque fois que la peur me donnait envie de rejoindre mes amis là-haut, ces hommes m'ont aidée à me redresser. Et puis un jour j'ai finit par comprendre.
Je vis pour qu'Ils vivent encore à travers moi. Je veux transmettre leurs savoirs, leurs souvenirs, leurs sourires. Et pour cela il n'y a qu'un moyen.
Vivre.
Tout simplement.


*****

Entre ces quatre murs je me sens comme une flamme qui se consume. Il me faut de l'oxygène.
Lorsque je cherchais la mort, j'ai été vers le sud, vers le Grands Océans. Aujourd'hui je cherche la vie, alors je vais partir vers le Nord.


*****


Je n'avais pas fait attention lors de mon cours avec Aïwen, mais à mesure que je file vers le Nord, le temps semble revenir en arrière. Le printemps perd son emprise sur les terres abruptes qui défilent sous les sabots de Brume. Peu à peu l'hiver s'impose et je sens le froid mordant s'accrocher à ma peau. En enfilant mes gants en cuir de siffleur et mes vêtements fourrés, je me demande si j'ai rêvé la chaleur du soleil sur mes bras nus.


*****


- Vous êtes sure ?


- Certaine.


Le garçon d'écurie pose ses yeux éberlués sur moi. Ai-je l'air d'une frêle jeune fille ? A travers les multiples couches d'habit que je porte, la réponse devrait être non. De même s'il me voyait nue, il pourrait apprécier les muscles fins qui se dessinent sous ma peau. Je n'ai effectué que deux cours sous la tutelle d'un Maitre Marchombre, mais cela représente des heures et des heures d'entrainement, de formation et mon corps en a gardé la trace. Sauf que cet homme n'a pas l'habitude de voir une fille de mon âge se promener seule dans les terres hostiles du Nord. Evidemment je pourrais être une Frontalière … mais cela ne changerait rien à ses yeux. Jauger des chevaux doit être la seule chose qu'il sait faire correctement.

Je lui renvois un sourire confiant tout en lui tendant une pièce. Les montagnes sont proches et je ne peux pas continuer mon voyage avec ma monture. Brume me serait bien utile si des loups se décidaient à m'attaquer, mais je préfère me débrouiller seule sans risquer sa vie. Je sais à quelle point celle-ci est précieuse, tout comme la mienne. Pour cela, je vais m'assurer qu'aucune des deux ne s'éteigne dans les semaines à venir.


*****


- Vous me faites penser à cette femme … seule, elle a décidé de s'aventurer plus loin dans les Frontières de Glace. Vous l'auriez vue … même la matrone qui m'attend chez moi n'a pas un caractère aussi têtu et bien trempé. Et il faut dire qu'elle en a du caractère …


J'imagine sans mal l'épouse de cet homme telle qu'il me la décrit pendant encore une demi-heure. Je ris sans mal à aux souvenirs de leur vie à deux qu'il évoque, mais mes pensées sont ailleurs. Au fond de moi, quelque chose me souffle que je dois trouver cet être qui s'est enfoncé dans les neiges éternelles.

J'ai passé quelques jours en compagnie d'un groupe de trappeurs. Ils ne sont pas Marchombres, pourtant l'art de la discrétion et du pistage est chez eux aussi développé. A leur manière de se mouvoir, de pister leur proie, d'éviter les prédateurs affamés, j'ai vu toute l'expérience d'une vie menée à la rude. Etre avec eux n'était qu'une étape, pourtant j'en sors avec plus d'assurance. Je sais que si je m'aventure plus loin dans les montagnes, leurs conseils sauveront ma vie de nombreuses fois.

Mes yeux quittent le feu qui crépite sur le sol gelé et passe sur les visages qui m'entourent. Bluran le chef du groupe, aux traits sérieux et au corps sculpté par l'âge et l'effort. Tyr son fils, au regard pétillant de malice et dont la rapidité a permis plus d'une belle prise. Secyn, la force et l'implacabilité du groupe. Ces trois hommes ont été presque une famille pour moi. Je sais qu'ils m'accueilleront à nouveau avec joie si je décide de les retrouver un jour.
A leurs côté se tiennent quelques autres hommes, dont celui qui nous a parlé de la mystérieuse femme qu'ils ont rencontré. Leur route a croisée la notre et la joie d'une soirée plus gaie que d'ordinaire les aura joints à nous l'espace d'une nuit. Demain ils repartiront.
Reste à savoir si ce sera avec moi.


*****


- Voilà, c'est ici. Elle a suivi le sentier avant de disparaitre. Zoanne qu'elle a dit qu'elle s'app'lait. Si tu la retrouves, passes lui le bonjour de notre part.


Un instant j'hésite à rester avec ces trappeurs. Ce serait plus censé que de s'élancer à la suite d'une inconnue. Sauf que ce n'est pas ainsi que j'ajouterais du piment à ma vie.

- Je n'y manquerais pas. Merci.


Se jeter dans l'inconnu, quoi de mieux pour vivre ?
Après un dernier échange de sourires, je me détourne du groupe et entreprends de suivre la trace de Zoanne. S'ils ne m'ont pas menti, c'est ici qu'ils se sont séparés il y a à peine trois jours. En avançant vite, je devrais pouvoir la rattraper.


*****


En l'absence de traces nettes, j'ai suivi le sentier pris par la femme, espérant en silence que ses pas ne l'auraient pas quitté. Je dors à peine et me hâte à sa suite. Le froid se fait toujours plus glacial, et la neige crisse sous mes pas, souvenir de ces longs mois d'hiver que je croyais avoir laissés derrière moi.

Enfin j'aperçois une silhouette au loin. Elle se détache au milieu de la blancheur immaculée des montagnes. D'après les trappeurs, elle a bien la cinquantaine passée, avec de très beaux cheveux gris. A un tel âge, elle aurait due être pelotonnée au coin d'un feu, ou en train d'apprécier la douceur printanière. Au lieu de ça elle avance avec la vigueur d'un homme de vingt ans. Même mon énergie pourtant sans borne semble ne pas être à la hauteur pour la rattraper. Heureusement pour moi, la femme s'arrête. Elle a remarqué ma présence à sa suite. Les quelques centaines de mètres passés à avancer sous son regard m'intimident presque. Pourtant lorsque nos regards se croisent enfin, je ne peux penser qu'à une personne.
Aïwen.
Rien en eux ne se ressemble et pourtant … pourtant il y a chez cette femme qui se tient là quelque chose de mon Maitre. Quelque chose d'étrangement serein … d'étrangement harmonieux … De vivant.

- Bonjour madame, je cherche le pays des Anges. Est-ce que vous connaitriez la route ? Je crois que je me suis un peu perdue … si seulement je n'avais pas écouté ce maudit Salewin ! Il m'a dit qu'il en avait croisé un qui suivait ce sentier ! …





[Salewin est le trappeur avec lequel Zoanne a passé quelques jours, nom éditable si tu as mieux Smile
Si tu n'as pas envie que ton personnage s'arrête pour attendre Ange sur la fin, dis le moi et je changerais ça ^^]

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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeMer 16 Mai 2012, 22:25

*Tu es sûre de ce que tu fais Crystal ? *
*Absolument. *
*Mais tu n’as pas peur ? *
*De quoi ? *
*Ba... que les gens ne te reconnaissent pas, qu’ils te demandent ce que tu as fait ces trois dernières années...*
*Non. *
*Tu ne veux même pas me dire ce que tu vas y faire ? *
*J’ai quelque chose à aller chercher... *
*Quoi ? *
*Tu verras.*
*Et tu n’as pas peur que cela te rappelles des mauvais souvenirs ? *
*Je n’ai aucun mauvais souvenir de cet endroit. Tout ce que je pourrais y ressentir, c’est de la nostalgie... mais ça, c’est un sentiment qui est dans mon cœur depuis quelque temps... je n’ai plus peur de lui... *
*J’aimerai que ce sentiment disparaisse de ton cœur... et retourner là-bas n’est pas la meilleure façon pour qu’il le fasse... *
*Leïla, je dois aller chercher quelque chose, c’est important. Et puis... j’ai envie d’y retourner. N’essaie pas de me faire changer d’avis, tu n’y arriveras pas. J’y vais, un point c’est tout. *

~~~


Tu regardes la jument aux reflets dorés devant toi. Ptibuis. Elle est prête, tes affaires aussi. Prête à partir.

Pour la Citadelle.

~~~


La Citadelle... là voilà, enfin, qui se dresse devant toi : imposante, majestueuse. Elle est toujours là. Toujours la même.
Un coups de vent froid te fais frissonner bien que tu sois emmitouflée sous des habits bien chauds.

*Tu es vraiment sûre de ce que tu fais ? *
*Certaine.*

Tu contournes l’immense bâtiment. Tu préfères éviter la porte principale et entrer par l’écurie. De toute façon, tu dois y laisser Ptibuis, elle a droit à un repos bien mérité.
C’est un jeune homme qui t’accueille. Il doit avoir a peu près ton âge, peut-être un an de plus, peut-être un de moins... Il est grand, ses cheveux blonds lui tombent sur les épaules, encadrant un visage d’où ressortent deux yeux gris. Deux yeux qui te dévisagent, au début indifférents, mais petit à petit la surprise vient prendre place au fond de ce regard. Un regard gris qui te reconnais. Que tu reconnais.

- Crystal ?!

Tu ne dis rien. Les souvenirs remontent.

~~~ Crystal ~~~

Dix ans... Dix ans !
Dix ans que je suis née, que nous sommes nées.
Dix ans que nous vivons ici.
Dix ans...

C’est peut-être le plus bel anniversaire dont je me souvienne.

Les bourgeons percent doucement les derniers restes de neige, bien que la température extérieure ne soit pas très élevée... Le soleil brille, les oiseaux chantent. Nous venons de souffler nos dix bougies, moi et ma sœur.

- Je fais le vœux de battre Elio lors de notre prochain duel !

Ma sœur tout craché ça tient... Je lève les yeux au ciel, un sourire amusée sur les lèvres.

- Et bien moi je fais le vœux que tu perdes, na !

Elle me regarde en faisant mine d’être en colère... je lui tire la langue en guise de réponse.

- Leïla ! C’est quand tu veux ! Je suis prêt !

Elio... Un garçon qui a un an de plus que nous, plutôt grand, aux cheveux longs, blonds, et au regard d’un gris fascinant. Un sacré joueur aussi ! Qui ne refuse jamais un duel ! Il a d’ailleurs déjà son sabre à la main, prêt à attaquer.

Leïla attrape son sabre et se met en position. Leur combat amical commence. Bien sûr, c’est Elio qui gagne.

- A toi Crystal !

Il me regarde, son sabre à la main, un sourire immense aux lèvres. J’attrape mon sabre et me place face à lui.
Inutile de préciser le gagnant... Je me suis retrouvée le nez dans la boue, avec un jeune fou qui brandissait son sabre au dessus de ma tête... n’importe quoi !


. ~~ *** ~~ .


Elio...

- C’est bien toi Crystal ? Je ne rêve pas ?

Tu secoues la tête pour sortir de tes pensées et lèves les yeux sur lui.

- Elio... Je... oui, c’est bien moi.

- Mais tu es toute seule ? Où est Leïla ?

Tu baisses la tête.

- Je sais pour ton père... des Frontaliers l’ont retrouvé... mais pas une trace de vous deux... où est-elle ?

Tu prends une grande inspiration. Elio a toujours été un ami fidèle, le meilleure que tu aies jamais eu.

- C’est une longue histoire... Peut-on s’occuper de cette jument ? Je te raconterai ensuite...

Il hoche la tête.

~~~

- Voilà, tu sais tout.

Enfin tout... Tu lui as tout raconté, sauf pour l’Académie Vous vous promenez derrière la Citadelle, à l’abri des regards.

- Je suis désolé Crystal...

- Tu n’as pas à l’être, ce n’est pas de ta faute...

Il te sourit. Tu lèves la tête et te rends compte que vous êtes arrivés face aux immenses montagnes du Poll. Les Frontières de Glaces. Papa nous y avait emmenée quelques jours. On avait rencontré des trappeurs, qui nous avaient appris les choses essentielles pour survivre dans ces montagnes. On y était retourné une journée toutes les deux, mettant leurs instructions en pratique, Elio avait insisté pour nous accompagner.

- Tu te rappelles quand on est allé là-bas ?

- Oui, comment oublier ta merveilleuse descente en roulé-boulé ?

Il rit. Et ton rire vient rejoindre le sien.

- Crystal... Pourquoi es-tu revenue ? J’ai le sentiment que ce n’est pas pour revenir parmi nous et devenir Frontalière...

Un petit sourire mélancolique se dessine sur tes lèvres.

- Je suis venue chercher quelque chose...

- Quoi ?

- Le poignard de Papa...

*Celui qui lui a été offert par un dessinateur ? *
*Celui-là même. *
*Et tu es sûre qu’il est ici ? *
*Oui, Papa ne l’avait pas pris pour aller à Al-Jeit.*

Elio t’observe. Les yeux pétillants...

- Je sais où il est... C’est moi qui l’ai. Je le protège, je ne voulais pas que quelqu’un puisse le dérober... et puis on a brûlé toutes vos affaires...

- Merci de l’avoir gardé Elio.

Tu lui souris. Il te prend la main et t’emmène dans la Citadelle. Il te conduit jusqu’à sa chambre où il sort une boite en bois de son armoire. Tu l’ouvres délicatement. Le poignard est dedans. Tu le sors de son étui, la lame bleu brille sous les rayons du soleil qui traversent la pièce.

- Elle est encore plus belle que dans mon souvenir.

Tu ranges le poignards et l’attache autour de ta taille. Tu souris à ton ami tout en te débarrassant du sabre dans ton dos. Tu le lui tend.

- Tiens, prend-le, fais-en ce que tu veux. Tu peux le garder, le jeter, le donner aux jeunes Frontaliers... Ce que tu veux. Je n’en ai plus besoin.

Elio regarde le sabre incrédule. Finalement, il le saisit.

- Merci Crystal. Je prendrai soin de cette lame, sois-en sûre.

Tu lui souris.

- Je vais partir Elio. Ma place n’est plus ici... Mais... je crois que je vais faire un petit détour par les Frontières de Glaces... Tu m’accompagnes ?

- Non, je ne vais pas pouvoir. J’ai plein de trucs à faire ici... On se reverra ?

- Je l’espère...

Tu lui adresses un dernier sourire avant de faire volte face et de disparaître.

~~~

Les Frontières de Glaces. Montagnes immenses, d’un blanc immaculé, lumineux, qui scintillent de mille feux sous le Soleil.

Rayon de Soleil
Froide lumière dans l’hiver
Diamant sur la Neige


Plein de souvenirs t’envahissent. Le voyage dans la neige avec Papa, les trappeurs, la journée avec Elio... et toutes les soirées que nous avions passées ensemble à regarder les étoiles scintiller au sommet des montagnes. Tant de beaux souvenirs qui t’arrachent un sourire tandis que tu avances tranquillement dans la neige.

Cela fait déjà plusieurs heures que tu marches dans le silence de la neige quand deux silhouettes se dressent devant toi. Tu baisses les yeux... des traces de pas... tu étais tellement prise dans tes pensées que tu ne les avais même pas remarquées ! Tu pousses un petit soupir avant de reporter ton attention sur les deux silhouettes au loin. Toutes les deux semblent fines, même sous d’épais vêtements chauds. L’une, plus petite, a des cheveux gris, qui se fonderaient presque dans le blanc immense de la neige, tandis que l’autre porte des cheveux aussi noirs que les tiens. A voir leur longue chevelure, tu conclus qu’il s’agit de deux femmes.
Tu t’es arrêtée. Ton malaise face aux inconnus n’a pas disparu. Tu ne sais pas quoi faire. Tu regardes autour de toi, cherchant une issue de secours mais le paysage n’est qu’étendue blanche, qui n’offre aucune cachette, aucun échappatoire. Surtout que... les deux femmes semblent t’avoir déjà remarquée...
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeLun 21 Mai 2012, 20:21

Le ciel était d’un bleu intense et clairsemé de fins nuages aux formes épurées qui glissaient doucement dans le vent et le temps. Zoanne avançait dans un océan de neige étincelante sous le doux éclat du soleil de printemps. Elle faisait en sorte de ne pas fixer son regard sur le sol afin de ne pas être aveuglée par la trop vive réverbération de l’astre mais ne regrettait rien de cette marche ardue, pas même alors que le vent venait se perdre dans ses cheveux.

Le vent était un murmure qu’elle appréciait sous toutes ses formes.
Il était la seule voix qui vienne troubler la sérénité de ces lieux enchantés et Zoanne y était d’autant plus sensible qu’elle était justement venue ici en quête de quiétude et d’apaisement. Il était clair, pourtant, que la peur n’enserrait plus son cœur malade dans un étau de fer. C’était un obstacle qu’elle avait franchi avec succès et qui ne s’imposerait plus à elle ; si sa pugnacité naturelle avait indéniablement contribué à effacer toute angoisse de son cœur, elle avait la tendre certitude que Réma y était pour beaucoup.

La vieille marchombre la connaissait bien mieux que ses propres parents ne l’avaient connue. Zoanne s’étaient épanouie davantage aux côtés de Réma que de son père et de sa mère, c’était un fait et elle se gardait bien de juger quiconque ; mais, lorsqu’un événement aussi important que l’annonce de sa mort vient notre vie, il est normal de se sentir le besoin de se confier à des êtres proches…

… Réma, seule, savait et saurait. Par un heureux coup du hasard – mais était-ce bien un hasard ? – la marchombre avait croisé la route de son ancienne apprentie quelques jours seulement après que Zoanne ait appris la nouvelle. D’Erhuin et de Fodge Lil’Ayaân, nul n’avait plus de nouvelles, y compris Zoanne. Si elle ne songeait pas une seule seconde à se lancer à leur recherche, en revanche elle s’interrogeait sur leur réaction s’ils avaient appris que leur fille était condamnée. Qu’elle allait peut-être – sûrement – s’éteindre avant eux.

Un jour, elle avait rencontré cet homme, Jindhel Droban ; il avait perdu ses quatre enfants dans une attaque de Raïs qui n’avait rien laissé de son village, hormis des cendres chaudes et des corps glacés. Elle l’avait trouvé alors qu’il achevait de refermer la tombe de son quatrième fils, âgé de trois ans seulement. Peut-il exister plus dure épreuve que celle d’enterrer ses propres enfants ? avait-il murmuré dans un sanglot. J’ai survécu, moi, et ce n’est pas juste… non, ce n’est pas juste.

Zoanne se souvenait du visage impassible de ses parents lorsqu’elle leur avait annoncé, avec son calme habituel, qu’elle les quittait. La neutralité parfaite de leur expression, le vide de leur regard n’avaient pas hanté très longtemps les nuits de la jeune femme ; ils l’aimaient d’une certaine manière, puisqu’ils l’avaient laissé partir sans chercher à la retenir, à la priver de cette liberté dont elle avait toujours rêvé et qu’elle avait finalement trouvé. C’était tout ce qui importait.

L’amour d’un époux, en revanche, était bien trop fort pour qu’elle puisse n’en faire que peu de cas. Zoanne elle-même n’arrivait toujours pas à comprendre la raison de son mensonge – un mensonge si vieux ! Toutes ces années passées à se mouvoir en silence pour ne pas éveiller de soupçons, toutes ces parades pour expliquer ses absences qui s’éternisaient parfois sur plusieurs mois… Sa vie de marchombre n’était pas plus honteuse que sa maladie et pourtant, il était bien plus difficile de la partager, fut-ce avec l’homme de sa vie.

L’amour est une longue route, sauterelle. La Voie également. Toutes deux sont semées d’embûches, toutes deux sont merveilleuses et, si l’on peut choisir l’une ou l’autre, elles restent aussi semblables qu’elles sont différentes. Deux chemins pour une seule et même personne…

Réma conjuguait parfaitement sa vie sentimentale et sa vie de farouche guerrière. Au fil du temps, la marchombre était devenue indissociable de l’épouse, puis de la mère et à présent, de la grand-mère ; les deux voies s’étaient fondues l’une dans l’autre, avec leurs ressemblances et leurs distinctions, sans que nul n’en souffre.

Zoanne avait choisi une autre manière de vivre sa vie. Elle assumait parfaitement ce choix et c’est la raison pour laquelle elle accomplissait ce voyage : pour être en mesure de relever le défi de Réma il fallait qu’elle maintienne cet équilibre entre les deux voies que suivait son cœur depuis toutes années. Quelques jours plus tôt elle se promenait sur le plage en compagnie de Farandole, la voilà qui progressait lentement dans des contrées hostiles et sauvages ; équilibre parfait entre deux forces, harmonie totale entre deux univers.
Solitude apaisante.

Solitude, vraiment ?
De la neige jusqu’aux genoux, Zoanne se retourna et son regard se posa sans surprise sur la silhouette qui, timidement, se frayait un chemin jusqu’à elle. Il y avait déjà plusieurs minutes qu’elle avait remarqué sa présence, et n’ayant décelé aucune menace évidente, la marchombre avait poursuivi sa route avec cette tranquille assurance qui était la sienne. Une brusque impulsion l’avait forcé à s’arrêter, sorte d’intuition qui ne s’expliquait pas et qui lui soufflait d’attendre…

A cette distance, elle était tout simplement incapable de distinguer les traits d’un visage mais elle devina très rapidement qu’il s’agissait d’une femme, à sa silhouette et à sa démarche. Là-haut, dans les montagnes, elle n’avait croisé que des hommes, toutefois les trappeurs, s’ils pouvaient parfois paraître rustres et aussi mal-léchés que des ours, avaient eux aussi une vie sentimentale. Il n’était pas rare que leurs épouses les suivent dans leur chasse, un arc en main ou bien pour les attendre dans les gîtes qu’elles embaumaient de doux fumets.

Il ne s’agissait pas d’une femme de trappeur. Zoanne en eût la certitude dès lors que l’inconnue fut assez proche d’elle pour qu’elle puisse en deviner les traits. De jeunes traits, si proches de l’enfance que la marchombre aurait cru avoir à faire à une petite fille si elle n’avait vu dans le bleu profond de ses yeux la petite étoile éternellement nostalgique que possèdent tous les adultes qui ont quitté le monde de l’innocence.

Il ne s’agissait pas non plus d’une fille de trappeur ; cette jeune femme ne venait pas de la montagne, c’était une évidence au moins aussi impénétrable et indicible que son intuition qui lui promettait une jolie rencontre, et Zoanne hocha la tête, admirant le courage de l’inconnue. Puis elle sourit, touchée par la simplicité avec laquelle le contact s’était fait, ravie que son intuition, une fois encore, ne se soit pas trompée.

- Appelle-moi Zoanne et, par pitié, dis-moi que tu n’as pas cru absolument toutes les histoires de cet énergumène !

Salewin n’avait pas mis longtemps à séduire Zoanne. Jeune homme frondeur et audacieux, il maniait les mots comme son arc et, s’il s’était incliné devant les capacités de la marchombre, il l’avait subjuguée par ses talents de conteur. Fort d’une imagination débordante et d’un don inimitable pour raconter les histoires, il l’avait maintenue en haleine jusqu’à des heures indécentes et la magie des légendes du grand nord brillait encore dans les paillettes d’or qui illuminaient son regard.

- Pourquoi n’invites-tu pas ton amie à nous rejoindre ?

L’autre jeune femme s’était arrêtée un peu plus loin et Zoanne pensait tout naturellement qu’elles étaient venues ensemble ; les Frontières de Glace, pour fabuleuses qu’elles soient, étaient bien trop menaçantes pour attirer grand monde…


[Pas de souci, Ange !]
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeDim 27 Mai 2012, 00:00

Chercheur d'or doit être un métier merveilleux s'il amène à se plonger dans des yeux aussi beaux.
C'est cette simple pensée qui vogue dans mon esprit alors que Zoanne me scrute. Je ne suis pas attentive à ses gestes, faisant preuve d'une naïveté effarante. Pourquoi donc est-ce que je fais confiance à une parfaite inconnue qui pourrait sortir une arme et me faire disparaitre sans que personne ne le sache ? Je n'ai pas croisé Salewin longtemps, pourtant quelque chose en lui m'a forcé à le croire sur parole. Enfin, uniquement au sujet de la bonté d'âme de cette femme. Pour le reste, quelques "détails" dans ses propos m'ont fait comprendre que seuls les enfants doivent encore avoir foi en lui.

Zoanne sourit, ses lèvres encore intactes s'étirant finement en réponse à mon introduction. Elle confirme que le trappeur ne m'a pas envoyé sur une fausse piste. Ses premiers mots et son regard brillant apaisent le fond de méfiance inconscient dans mon esprit, laissant une simple envie de partager émerger en moi.

- Je dois avouer que quand la meute de loups enragés vaincue à mains nues s'est transformée en armée de Tsliches écrasés avec l'aide du Dragon, j'ai commencée à avoir de sérieux doutes sur la véracité de ses histoires … Je commence même à douter que sa femme qu'il décrit comme une Thül ne soit pas au contraire aussi douce et pure que les neiges de ces montagnes.
Malheureusement je n'ai côtoyé Salewin qu'une nuit et une journée qui m'ont parues bien courtes en sa compagnie. Rares sont les gens prêts à partager leur bonne humeur, leurs cœurs et surtout leurs repas !


Dans le sourire léger de cette femme, je lis le souvenir encore brillant d'une rencontre précieuse. Je peux comprendre ce qu'elle ressent en ce moment car j'ai moi aussi les pensées encore tournées vers le passé, vers ces quelques jours à partager la vie de trois trappeurs bourrus mais avec un cœur grand comme leur estomac. Ils m'ont promis de trainer encore quelques jours dans les parages, au cas où je déciderai de repasser par là. Dans cette offre qui m'a ravie, je n'ai pu m'empêcher de voir une demande muette qui me poussera à les éviter. L'étincelle dans les yeux de Tyr et le regard paternel de Bluran m'offraient l'espoir d'une vie à leurs côtés. Le visage d'Aïwen hante malheureusement mes nuits et les trois ans que je lui ai promis sont loin d'être finis. Je ne veux pas dévier de cette Voie, même s'il me semble parfois bien dur de la suivre. Le chemin de retour à la Citadelle des Frontaliers sera une aventure solitaire pour moi. Un jour je reviendrais … il sera alors grand temps de décider quelle chemin je veux suivre. En attendant je dois profiter de ce qui s'offre à moi, en l'occurrence cette étrange femme qui rayonne d'une étrange aura.

- Pourquoi n’invites-tu pas ton amie à nous rejoindre ?


- Mon … amie ?


La surprise teinte d'emblée mon visage. De qui parle-t-elle ? Suivant son regard, je me tourne et aperçoit une silhouette arrêtée une centaine de mètres plus loin. De ce corps emmitouflé dans des habits d'hiver, je ne vois qu'un bout de visage féminin. Je me considère déjà comme folle de m'être aventurée dans les Frontières de Glace seule, alors comment réagir en voyant que le même grain de folie s'est planté dans un autre être ?
J'hésite un instant sur la conduite à adopter puis laisse la bonne humeur revenir.

- Peut-être est-ce Salewin qui t'envoie une deuxième personne pour te tenir compagnie. Tu n'as pas bien dû lui montrer à quel point une femme seule peut se débrouiller aussi bien que cinq hommes.


La neige menaçante sur les pentes avoisinantes me retient de crier une invitation à la jeune fille solitaire. Au lieu de ça, je m'élance dans la poudreuse, plaçant mes pieds dans les belles traces laissées à l'aller.

- Ne t'envole pas Zoanne ! Pas encore hein !


En un rien de temps, je me retrouve à portée de voix de la dernière arrivante. De là, je vois les lourdes boucles noires qui encadrent son visage, une pointe de givre glaçant leurs bouts. Le froid de ces montagnes n'a pas laissé son corps de marbre, tout comme il a sérieusement entamé mes lèvres, désormais pleines de gerçures. Par instant, je sens le goût métallique du sang couler dans ma bouche puis disparaitre presque aussitôt, gelé par l'air extérieur.

- Bonjour. Si tu cherchais une compagnie plus chaleureuse que celle de ces charmantes montagnes, joins-toi à nous. Mais si tu préfères, tu peux rester plantée là, ce chemin manque de décoration et je suis sûre qu'un bonhomme de neige serait du plus bel effet ici.


Un sourire, un clin d'œil et je lui tourne déjà le dos. Zoanne est toujours là-haut, à attendre gentiment que je la rejoigne. Les traces de pas devant moi sont cette fois bien marquées, et c'est sans une once de fatigue en plus que je reviens à ses côtés. Dans un souffle plein de buée, je rattrape l'impolitesse que je lui ai faite en oubliant de me présenter.

- Au fait je m'appelle Ange, ravie de te rencontrer. Le vent du nord m'a poussé vers toi … accepterais tu que je me joigne à toi pour la suite de ton voyage ?


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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeMar 05 Juin 2012, 21:00

Que faire ?
Rester, partir, courir, sourire, parler, se taire, avancer, reculer...
Que faire ?

Toujours aussi mal à l’aise face à des inconnus, tu restes plantée là comme une débile à regarder la jeune femme venir vers toi en sautillant dans la neige. Les deux femmes se sont échangées quelques mots, que tu n’as pas saisi, avant que celle aux cheveux noirs se retourne et revienne sur ses pas pour venir près de toi.

Aïe, aïe, aïe... et toi qui pensais ne rencontrer personne dans ces montagnes glaciales... et ben c’est raté !

Maintenant qu’elle est près de toi, tu peux mieux distinguer les traits de son visage joliment sculpté d’où ressortent deux yeux bleus comme la nuit.

- Bonjour. Si tu cherchais une compagnie plus chaleureuse que celle de ces charmantes montagnes, joins-toi à nous. Mais si tu préfères, tu peux rester plantée là, ce chemin manque de décoration et je suis sûre qu'un bonhomme de neige serait du plus bel effet ici.

Elle te sourit et t’adresse un clin d’œil avant de se retourner en direction de la deuxième femme. Toi, toujours comme une idiote, tu restes plantée les pieds dans la neige à les regarder s’échanger encore quelques paroles, une expression abasourdie peinte sur ton visage, comme si tu avais vu un éléphant rose en train de danser la polka en maillot de bain. Comme si tu ne comprenais absolument rien à ce qui se passe. Tu ne sais ni quoi dire, ni quoi faire.

Tu pourrais tout simplement faire demi-tour en oubliant les deux inconnues... mais... ce ne serait déjà pas très poli et puis... cela te ferait un peu de compagnie... Mais voilà, ce sont des inconnues ! Elles pourraient te planter un couteau dans le cœur sans que tu n’aies le temps de dire ouf... comme elles pourraient très bien être très sympathiques, accueillantes, etc.
Tu pousses un léger soupir, qui se traduit par un nuage de buée s’échappant de tes lèvres gercées. Le lourd passé que tu portes t’as éloignée du monde, il t’a renfermée dans une carapace solide. Tu te méfies des étrangers, tu a peur de tout, tu crains tout le monde... En fait, il faut bien l’avouer, tu te sens un peu seule...

*Leïla... tu crois que... que je peux leur faire confiance ?*
*Pour un petit bout de chemin avec elles... pourquoi pas ? Tu as quand même quelques bases en combat au cas où, et puis, à première vue, ces deux femmes n’ont pas l’air si méchantes que ça, je sais que les apparences peuvent être trompeuses, mais dans une minorité de cas quand même... *
*Mmh... Tu as peut-être raison...*
*Aller ! Un peu de compagnie ne te fera pas de mal chère sœur ! Tu n’es pas obligé de leur accorder toute ta confiance, juste un petit bout, histoire de crée un lien et d’en savoir un peu plus, avant de tirer une quelconque conclusion.*

Un furtif sourire étire doucement tes lèvres, les faisant craquées. Tu t’avances tranquillement dans la neige, suivant les traces que la jeune femme a laissé, pour enfin atteindre la hauteur des deux inconnues. Tu leur souris (enfin... tu essaies de leur sourire comme tu peux avec tes lèvres gercées...), les yeux pétillants.

- Bonjour, je m’appelle Crystal...

*Tiens ! Tu fais des progrès, tu n’as même pas rechigner pour dire ton nom...*
*Pfff...*

- Si vous m’acceptez, je veux bien me joindre à vous pour faire un petit bout de chemin dans ces merveilleuses montagnes...
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeMer 20 Juin 2012, 13:25

Le vent commença à forcir alors que la luminosité déclinait rapidement. Remontant le col de son long manteau, Zoanne frissonna. Elle s’était arrêtée à la croisée de deux sentiers qui partaient dans des directions opposées et, en dépit de la carte que lui avait donné Buril, elle ignorait lequel emprunter. En tant normal, en choisir un au hasard ne lui aurait posé aucun souci mais…

Une bourrasque puissante la fit vaciller et elle s’appuya contre un arbre, moins désarçonnée par le vent que par la situation dans laquelle elle se trouvait. A son âge, seule et perdue en pleine montagne ! Peut-être Buril aurait-il dû la convaincre de rebrousser chemin…

- Et puis quoi encore ?! s’exclama-t-elle à voix haute.

Elle n’avait jamais été impressionnée par une tempête et ce n’était pas près d’arriver ! Les joues plus rosies par sa motivation retrouvée que par le froid qui cinglait sa peau, elle se remit en route, s’engageant à grands pas énergiques dans le sentier de gauche. Elle n’avait pas fait trois pas qu’un long hurlement s’éleva dans les ombres grises de la nuit tombante.

Zoanne se figea. Un loup ? S’il y en avait un dans les parages, sa meute ne devait pas être très loin. La vieille femme ne perdit pas de temps à maudire son imprudence. Glissant sa main sous son manteau, elle dégaina Saein à moitié, prête à en découdre avec le premier énergumène à quatre pattes qui essaierait de la croquer. Elle pouvait déjà entendre le souffle de l’animal qui se rapprochait, zigzagant entre les hauts troncs des pins enneigés…

Mais au lieu d’un loup, ce fut un chien qui apparut au sommet d’un talus. Il devait bien y avoir du loup en lui, puisqu’il arborait la même tête et le même pelage, mais il était bien plus petit que ses cousins et la largeur de ses pattes, adjointe au bandana qui enserrait son col et sa poitrine, ne trompait pas : c’était un chien qui l’observait, assis sur son arrière-train, la tête penchée sur le côté et la langue pendante !

Surprise, Zoanne lâcha son arme et rabattit son manteau sur le fourreau de l’épée au moment où un groupe d’hommes faisait irruption derrière le chien. Des trappeurs, songea aussitôt la marchombre en remarquant leurs manteaux en peau de daim et les carquois remplis de flèches qu’ils avaient dans le dos. L’un d’entre eux – un jeune homme dont les mèches sombres et rebelles jaillissaient de la capuche – franchit les quelques mètres qui les séparait, accompagné par le chien, et se planta devant elle.

- Est-ce que ça va, madame ? demanda-t-il d’une voix forte – la croyait-il sourde ?

Comme elle ne répondait pas, il lui saisit le bras.

- Vous êtes perdue ? Vous venez de Tinfa ?

Etabli à flanc de montagne, quelques kilomètres plus bas, Tinfa était le dernier petit village avant les hauteurs sauvages du Poll. Un brin vexée de passer pour une vieille dame écervelée qui avait perdu son chemin à seulement quelques pas de chez elle, Zoanne redressa fièrement le menton et planta son regard ambré dans celui, incroyablement vert, du jeune trappeur :

- Je viens de beaucoup plus loin que ça, mon garçon : Enn’Feu est la bourgade la plus proche de chez moi et elle se trouve à l’endroit précis ou le Loutoubre prend se jette dans la Mer des Brumes ! Quant à ce que je fais ici, et au risque de te décevoir, non, je ne suis pas perdue – du moins, je ne pense pas l’être. Je reconnais en revanche avoir présumé de mes forces et n’aurait rien contre un bon repas chaud, à l’abri de cette tempête qui s’annonce particulièrement rude !

Interdit, le jeune homme ouvrit la bouche mais aucune parole n’en sortit. Considérant que sa revanche était prise, Zoanne sourit et, à son tour, elle lui prit le bras pour l’entraîner vers les autres trappeurs qui observaient la scène sans oser intervenir.

- C’est gentil d’accepter ma présence ! Est-ce que ce chien est à vous ? Il est issu d’un croisement entre un chien et un loup, n’est-ce pas ? Il se trouve que j’ai, moi aussi, un chien qui lui ressemble. C’est une chienne, pour être exacte. Je l’ai recueillie alors qu’elle n’avait pas deux semaines, toute petite chose qu’elle était, abandonnée dans un quartier mal famé d’Al-Far… Connaissez-vous Al-Far ? Un vrai coupe-gorge, pas vrai ? La première fois que je m’y suis retrouvée, j’ai…


*



Réchauffant ses mains glacées en tenant fermement son bol de bouillon, Salewin but quelques petites gorgées qui lui brûlèrent le bout de la langue et lui laissèrent un arrière goût aigre qui ne lui tira pas l’ombre d’une grimace ; c’était le plus jeune chasseur de son clan mais, fils de trappeur, il avait été habitué à leur régime alimentaire dès l’enfance. L’expérience aidant, il avait vite compris que le plus insipide des bouillons était un précieux trésor pour qui mourrait de froid.

Là encore, ses ancêtres lui avaient transmis une certaine résistance au froid qui sévissait continuellement dans les hauteurs de la chaîne du Poll. Pour avoir grandi dans un univers de glace et de neige, Salewin dépréciait la chaleur et n’était descendu qu’une seule fois dans les sauvages plateaux d’Astariul ; une aventure qu’il n’était pas prêt à retenter mais qui lui avait fourni une bonne vingtaine d’anecdotes qu’il se plaisait à enjoliver et à raconter.

Au contraire de ce qu’on pouvait penser, les voyageurs n’étaient pas rares dans les montagnes. Aventuriers solitaires, binômes étrangement assortis ou petits groupes incroyablement disparates transitaient souvent par le Poll et profitaient généralement de la générosité des trappeurs qui jamais ne refusaient de partager leur gîte et leur couvert. Salewin avait donc l’occasion de raconter ses histoires et il ne s’en privait pas.

Mais pour une fois, ses talents de conteur étaient mis à rude épreuve par une improbable vieille femme venue de très loin, et qui semblait avoir traversé bien plus d’épreuves que le jeune homme ne saurait en inventer. Très vite, il avait compris qu’il ne lui servirait à rien de transformer la réalité comme il avait l’habitude de le faire : Zoanne dardait sur lui son regard perçant à chaque fois qu’il déviait un tant soit peu du « possible » et il veillait désormais à ne plus dire que la stricte vérité.

- J’ai entendu l’effroyable cri d’un Brûleur et, ce jour-là, j’ai juré de ne plus jamais quitter ma montagne, acheva-t-il d’un air piteux.
- Quel dommage ! Gwendalavir regorge d’endroits qui ne sont pas fréquentés par les Brûleurs, des endroits qu’il faut voir de ses propres yeux pour croire à leur beauté ou à leur originalité… Ceci dit, je ne peux pas te blâmer de te méfier de ces créatures ; elles ne sont pas très sympathiques.

Pas sympathique. Voilà comment Zoanne qualifiait l’un des plus dangereux prédateurs de l’Empire. Bouche bée, Salewin se rendit compte que c’était bien la première fois qu’il était mouché de la sorte et qu’il ne trouvait plus ses mots ! Le comble, pour un conteur qui d’ordinaire n’avait pas sa langue dans sa poche…

- Dites… Vous êtes sûre de vouloir franchir les Frontières de Glace ?
- Oh, oui ! C’est un voyage que j’ai envie de faire depuis longtemps et puis, pour ce que j’en sais, il n’y a pas de Brûleurs dans la région, n’est-ce pas ?


Salewin soupira. Des Brûleurs, non – le ciel soit loué ! – mais des loups, des félins sauvages, des goules, des Raïs… Autant de dangers que courait un homme robuste et armé, alors que penser d’une vieille femme ? Qu’elle était folle à lier ?

Une fois de plus, le regard de Zoanne se posa sur lui, magnétique. Salewin sentit alors ses craintes l’abandonner tandis qu’une profonde certitude, décochée par ces yeux aux nuances fauves, se fichait dans son cœur. Non. Non, Zoanne n’était pas folle, et non, elle ne risquait rien. Parce qu’elle n’était pas seulement une vieille femme joyeuse et têtue comme une bourrique ; parce qu’elle était… différente. Particulière.

Spéciale.



~ * ~



Zoanne suivit la jeune fille du regard tandis qu’elle s’élançait joyeusement dans la neige à la rencontre de l’autre inconnue. Ces jeunes… toujours en train de courir, comme si le temps leur filait déjà entre les doigts. Zoanne sourit. Elle avait toujours pensé que le temps lui filait entre les doigts, jusqu’à ce que ce soit réellement le cas…

Etrangement, cette vérité lui donnait plutôt envie de prendre son temps. De suivre un rythme plus lent, plus posé ; voilà pourquoi elle décida d’attendre les deux jeunes filles au lieu de reprendre sa route. Autrefois, elle aurait préféré mener sa quête en solitaire, mais à présent qu’elle se trouvait à la croisée de la vie et de la mort, elle avait besoin d’être accompagnée. Voilà pourquoi la proposition des deux jeunes filles lui tira un franc sourire.

- En route, dans ce cas ! A trois contre une, cette montagne ne fera pas le poids contre nous, foi de Zoanne !

Et le joyeux trio se mit en route, Ange et Chrystal emboîtant le pas à Zoanne. Les deux filles venaient tout juste de faire connaissance mais elles ressemblaient étrangement : des yeux bleus, à peine plus foncés pour Ange, des cheveux noirs, un peu moins longs pour Chrystal – et cette même énergie, cette même fougue dans le moindre de leurs gestes, de leurs sourires ; l’éclat de leur jeunesse donna un coup de fouet à Zoanne, qui se mit à avancer avec plus d’aisance dans la neige. Encore quelques pas… et voilà, elle avait retrouvé sa jeunesse. Le jeu continuait.

- Qu’est-ce qui vous amène dans cet endroit du Gwendalavir ? En ce qui me concerne, j’ai toujours voulu venir ici. Je vais tâcher de découvrir pourquoi !





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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeJeu 28 Juin 2012, 22:21

- Qu’est-ce qui vous amène dans cet endroit du Gwendalavir ? En ce qui me concerne, j’ai toujours voulu venir ici. Je vais tâcher de découvrir pourquoi !

La neige crisse sous mes pas, et je me fonds dans l'écoute de ce petit bruit tout en réfléchissant à la question de la vieille femme. Que pensera-t-elle si je lui répond que mon instinct m'a poussé jusqu'ici ? Est-ce une raison suffisante pour avaler plusieurs journées de chevauchée ? Pour s'amuser à traverser seule des contrées hostiles ? Pour se lier à des hommes uniques ? Pour écouter le meilleur conteur-menteur de Gwendalavir ? Non … pas vraiment … alors quoi ?


∞∞∞∞∞∞∞∞


-Quand cesseras-tu de regarder ces montagnes ?

Le pot en terre cuite s'écrase sur le sol, lâché par les deux petites mains qui le tenaient. Tirée de sa contemplation, la petite fille se remet de sa surprise et de sa bêtise. Ses yeux ont quitté les sommets enneigés qui côtoient le ciel au loin, pour se tourner vers ceux de sa mère. Très vite elle les baisse, intimidée par l'orage qui brille dans les prunelles de la femme. Ce que trouve son regard n'est pas de meilleur augure. Le contenu du pot, répandu sur le sol, est vite bu par la terre avide de bon lait. Adieu traite du jour... Lentement, la gamine relève ses yeux, les teintant de toute l'innocence et la candeur dont elle peut faire preuve. A huit ans, ce n'est pas chose difficile, mais sa mère a l'habitude de ces regards et n'est pas prête à se laisser amadouer. La claque part. Résonne dans l'air frais du matin. Il ne reste plus que la brulure sur la joue de la fillette qui fixe un instant sa mère comme elle a fixé le pot brisé : hébétée. Puis elle tourne le dos à cette femme et s'enfuit en courant, écrasant ses larmes d'un revers de manche.

*****

-Mélo tu ne viens pas manger ?


Perchée dans son arbre, la petite fille ne daigne pas répondre. Nulle trace de la gifle ne subsiste sur sa joue, pourtant la douleur est toujours là, comme une petite flamme qui refuse de s'éteindre dans son cœur. Obstinément, avec un air bravache, elle fixe les montagnes qui lui valurent une réprimande. Elle ne les connait pas, pourtant elle les aime avec toute l'insistance de son être. Il n'y a pas un jour sans que ses pensées s'envolent, ne serait-ce qu'un instant, vers ces monts blanchis par la neige.
Un craquement à sa droite suivit par le chaud contact d'une main sur son épaule lui font tourner la tête. Perchée avec elle dans le pommier se trouve désormais sa mère. Elle n'a pas à s'excuser de son geste, Mélo le sait. Alors le silence se fait leur ami et les laisse profiter ensemble d'un moment de répit dans leur vie de paysans.

- Dis, tu m'emmèneras un jour là-haut ?


- Non. Tu sais les périls que tu pourrais y trouver ? Ce n'est pas un lieu fait pour une petite fille comme toi. Certes, ce n'est pas dans nos petites montagnes que tu pourrais trouver des goules ou des bruleurs, mais c'est un monde encore trop dangereux pour toi.


- Ohhhh ! … il y a des montagnes plus grandes et hautes que les nôtres ?


Les yeux scintillants de la gamine font presque regretter à la mère ses mots, et elle hésite une seconde avant de répondre à sa fille. Oh et puis après tout, pourquoi lui refuser une réponse ? Lorsqu'elle aura l'âge de voyager seule, elle aura oublié cette conversation et l'attrait des montagnes au nord de Gwendalavir.

- Et bien … il y a la Chaine du Poll et les Frontières de Glace qui nous séparent du royaume des Raïs. Imagine nos montagnes, mais en beaucoup plus grand, beaucoup plus haut, beaucoup plus blancs et beaucoup plus … dangereux !


L'intonation sombre jointe à la parole fait momentanément sombrer les yeux bleus nuits de l'enfant dans une vague de peur. La voix de sa mère est heureusement là pour la réconforter, par des mensonges qu'elle ne sait pas encore faux.

- Mais ne t'en fais pas, tant que tu restes ici, avec nous, tu ne risques rien.


- Dis, tu crois que papa m'emmènera là-bas un jour ?


La mère regarde sa fille, dubitative, puis prend le parti de rire.

- Tu n'auras qu'à lui demander. Allez ! Pas de beurre ce soir grâce à toi, mais nous avons tout de même une bonne soupe aux navets qui ne saurait trop nous attendre.



∞∞∞∞∞∞∞∞


- J'en ai toujours rêvé. Je me le suis promis il y a bien longtemps et je me dis qu'à la vitesse où le temps passe, il fallait que je vienne ici avant qu'il ne soit trop tard …


Quand j'étais petite, j'attendais que mon père ou ma mère m'emmène visiter ces hautes montagnes. Puis j'ai grandi, cachant dans un coin de mon cœur ce désir ardent qui ne me quittait pas. Je me suis toujours dis que mon père m'y emmènerait, comme il avait fini par le dire ce soir de fin d'automne. Sauf qu'il est mort. Depuis mes huit ans, j'ai vu des gens quitter la terre, certains plus jeunes que moi. Je me dis que si j'attends que le sort me pousse vers mes rêves, il sera vite trop tard pour les atteindre. Autant le devancer.

Tout en écoutant la réponse que Cristal nous offre à ma suite, je tourne mon regard vers les cieux qui nous dominent. Entièrement blancs, ils se parent de quelques nuages d'une teinte cotonneuse. Je me souviens d'une phrase de Bluran en regardant les Frontières de Glace, surmontées de ces mêmes cieux.

- Il va bientôt neiger.


Je ne fais que répéter ses mots, sauf que dans ma voix perce une pointe d'inquiétude. Quand Bluran avait parlé, c'était au sujet d'un phénomène trop loin pour nous affecter, hors là, ces nuages sont proches de nos têtes.

- Nous devrions essayer de trouver un abri avant que la neige nous surprenne.

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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeLun 09 Juil 2012, 13:22

- En route, dans ce cas ! A trois contre une, cette montagne ne fera pas le poids contre nous, foi de Zoanne !

Un sourire étire tes lèvres et tu te mis en route avec les autres. Tu regardes cette femme partir devant toi... Zoanne. Elle t’intrigue, tu n’arrives pas à lui donner d’âge. Avec ses cheveux gris elle doit avoir plus de cinquante ans, mais elle a pourtant l’énergie d’une femme de trente ans... L’autre jeune femme en revanche, tu lui donnes entre vingt et vingt-cinq ans... tu te sens jeune face à elles, du haut de tes dix-neuf ans.

- Qu’est-ce qui vous amène dans cet endroit du Gwendalavir ? En ce qui me concerne, j’ai toujours voulu venir ici. Je vais tâcher de découvrir pourquoi !

La jeune femme aux cheveux noirs répond avant toi : elle a toujours rêvé de venir ici, et elle voulait le faire avant qu’il ne soit trop tard. Un faible sourire se dessine sur tes lèvres... tu la comprends, le temps passe si vite... le vie ne tient qu’à un fil, un fil fragile qui peut se rompre à chaque seconde...
Tu pousses un petit soupir triste... enfin... qu’est-ce qui t’amène ici ? Les souvenirs...

Tu te rappelles, toutes ces soirées que nous avons passé, assise devant la Citadelle, à regarder ces montagnes blanches avec envie ? On s’imaginait les créatures féeriques qui pourraient les peupler, persuader qu’il existait là bas un monde magique... Les jours où le soleil faisait briller la neige, on se disait qu’il y avait peut-être même un trésor... des tonnes et des tonnes de diamants...
Tu te rappelles, quand un jour papa est venu nous réveiller en nous disant qu’il nous emmenait dans les Frontières de Glaces, les étincelles qui se sont allumées dans nos yeux ? On a été un peu déçu en arrivant de ne trouver ni fée, ni elfe, ni lutin, ni diamant. Déception qui a été de courte durée, puisque ces montagnes, éclairées par le soleil et dépassant les nuages, avaient quand même quelque chose de féerique, d’irréel. On a trouvé un autre monde, pas celui qu’on s’était imaginé, mais un monde merveilleux tout de même : immaculé, immense, aérien, calme...
Tu te rappelles les marcheurs, avec leur gros vêtements en laine sur le dos, leur blagues grossières, leurs sourires et leur générosité ? Ils nous ont montré toutes les petites astuces rudimentaires pour survivre dans ces montagnes, ils nous ont donné des habits chauds, à boire et à manger. On a passé la soirée à rire, à se lancer des boules de neige, à faire des bonhommes de neige avec les autres enfants...
Tu te rappelles quand on y est retourné avec Elio ? On lui a montré tout ce que nous avait appris les marcheurs, on l’a roulé dans la neige et puis il s’était vengé et tu as roulé dans la neige en riant...

Souvenirs.

Tout est tellement différent aujourd’hui, mais ces montagnes restent inchangées. Toujours aussi grandes, aussi blanches... Toujours aussi belles et attirantes... fascinantes...

Qu’est-ce qui t’amène ici ?

- Les souvenirs. Je... je suis venue ici plusieurs fois quand j’étais petite, j’étais, et je suis toujours, fascinée par ces montagnes, j’avais envie de les revoir.

Tu souris aux deux femmes. Au dessus de ta tête, les nuages s’amoncellent.

- Il va bientôt neiger.

Tu hoches la tête, cherchant du regard un endroit où vous pourriez vous abriter. Tu repères une grotte non loin de là. Tu la désigne aux voyageuses.

- Là bas, il y a une grotte, elle pourrait faire l’affaire, le temps que la neige passe.

Tu leur souris et commences à avancer en direction de la grotte.
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeLun 30 Juil 2012, 10:34

Les habitants du grand nord savent que le temps est toujours d’humeur changeante. Il ne fait jamais beau une journée entière. C’est ce que Salewin avait expliqué à Zoanne, espérant sans doute lui faire oublier sa folle aventure. La marchombre avait été touchée par sa sollicitude mais n’avait pas cédé : elle irait voir de plus près cette incroyable frontière gelée ou bien elle restait avec lui toute une saison pour l’assommer de ses bavardages. Bien sûr, elle avait obtenu gain de cause…

Les deux jeunes filles qui l’accompagnaient semblaient elle aussi savoir ce qu’elles voulaient et où elles allaient. Qu’elles se trouvent dans un endroit pareil à leur âge était loin de choquer Zoanne ; si ses souvenirs étaient bons, elle se rappelait avoir traversé le Désert des Murmures à seulement treize ans !

Ses compagnes de route ne répondirent pas immédiatement à sa question et Zoanne comprit qu’elles cherchaient la meilleure façon de mettre leur réponse en mots. Les mots parfois ne suffisent pas à l’homme, disait souvent Réma. Alors, elle traçait quelques mots dans le sable, la neige ou la poussière, écriture aussi éphémère que puissante et seule capable de s’approcher au plus près de la réalité…

- J’en ai toujours rêvé, dit enfin Ange. Je me le suis promis il y a bien longtemps et je me dis qu'à la vitesse où le temps passe, il fallait que je vienne ici avant qu'il ne soit trop tard …

Zoanne hocha la tête. Avant qu’il ne soit trop tard… Tel était son quotidien, à présent. Sa motivation suprême, sa direction à suivre : chaque seconde qui filait dans le temps était un « avant qu’il ne soit trop tard ». Et si elle avait eu un sou de bonne jugeote, comme cette jeune fille, elle aurait compris qu’il lui fallait profiter de la vie bien avant d’apprendre que celle-ci était sur le point de s’achever.

- Le temps passe vite, oui… murmura-t-elle.

- Les souvenirs. Je... je suis venue ici plusieurs fois quand j’étais petite, j’étais, et je suis toujours, fascinée par ces montagnes, j’avais envie de les revoir.

Zoanne tourna la tête vers Crystal. S’accrocher à des souvenirs, revisiter le passé… Quelle bonne idée ! Peut-être devrait-elle songer à se lancer à l’assaut du Désert des Murmures, une fois rentrée de son voyage dans les Frontières de Glace… Avant qu’il ne soit trop tard…

Un léger grondement attira son attention. Au-dessus de leurs têtes, le ciel s’assombrissait à une vitesse folle et le vent se faisait plus pressant : Salewin avait raison, le temps changeait très vite ! Resserrant son col, Zoanne rabattit son capuchon sur sa tête et se mit dans les traces des deux jeunes filles pour les suivre sans trop se fatiguer. Crystal avait repéré une grotte qui les protégerait le temps de la tempête.

L’ouverture était tout juste assez large pour qu’elles s’y faufilent mais, à l’intérieur, il y avait suffisamment d’espace pour accueillir toute une famille de trappeurs ! Essoufflée, Zoanne s’appuya contre la paroi scintillante de givre. Cette halte était la bienvenue. Dehors, le vent hurlait déjà.

- C’était moins une ! Un peu plus et nous étions transformées en statues de glace.

Zoanne sourit à cette idée et fit passer son sac par-dessus son épaule pour le déposer sur le sol. Elle en sortit son briquet de voyage, qu’elle alluma pour y voir plus clair. Puis, sous les yeux ébahis de Crystal et d’Ange, elle sortit du sac une toute petite lanterne.

- Il n’est pas toujours possible de faire un feu, dit-elle en désignant la grotte d’un geste de la main. Et de plus, la fumée me fait tousser.

Sa petite lanterne fut déposée sur le sol et elles s’installèrent autour. Le tableau avait quelque chose d’irréel, à cause des murs qui scintillaient comme s’ils étaient recouverts de diamants, ou peut-être parce que la lanterne dégageait une lumière peu coutumière…

- Alors, Crystal, tu es donc une fille du nord ! Quelle chance tu as… J’aurais voulu naître dans un endroit aussi beau que celui-là. Il y a d’autres merveilles à Al-Chen, bien sûr, mais pour curieux que cela puisse paraître, je n’aime pas les grandes villes. Trop de monde, trop de bruits, trop de tout.

Réma adorait les villes. Cette différence n’avait jamais été source de conflits entre l’élève et son maître mais, parfois, Zoanne avait suivi son mentor en faisant la moue, soupçonnant la marchombre de choisir leurs destinations avec un soin tout particulier. Devenue maître à son tour, elle avait compris qu’elle ne s’était pas trompée !

- Et toi, Ange ? D’où viens-tu ?

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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeSam 04 Aoû 2012, 15:51

- Je viens d'un village coincé entre Fériane et les Montagnes de l'Est. Du coup je suis moi aussi plus encline à vivre au grand air qu'à rester vivre en ville. Il doit pourtant y avoir autant à apprendre de ces deux environnements ...

Si tu viens du coin Crystal, sauras-tu nous guider dans ces montagnes ?




[Excusez le manque d'inspiration momentané ...]
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeLun 17 Sep 2012, 16:28

Tandis que les deux femmes te suivent, tu observes les alentours, malgré la neige qui tourbillonne devant tes yeux... Cette grotte... tu n’a pas eu trop de mal à la repérer et... elle te rappelle vaguement quelque chose...

*Dis Leïla, elle te dis quelque chose à toi aussi cette grotte ? Tu crois que c’est là qu’on était venues avec Elio ? *
*Il me semble bien... mais je n’en suis pas sûre... et puis avec la neige on ne voit rien*

Tu avances en plissant les yeux pour mieux voir. Le froid fait gercer tes lèvres et tu ne sens plus le bout de ton nez. Tu accélères un peu le pas, pressée de te mettre à l’abri.
Vous entrez enfin dans la grotte, et tu ne peux t’empêcher de sourire, c’est bien la même grotte, tu en es certaine. Tu la reconnais grâce à la petite “bosse” en forme d’étoile, dans la paroi de l’entrée. Tu la caresse doucement avec ta main. Étoile est un bien grand mot pour décrire sa forme, mais on discerne quand même cinq petites branches arrondie. Un petit sourire se dessine timidement sur tes lèvres.

*C’est toi qui l’avait vue celle-là... Je me rappelle, au début, tu étais la seule à y voir une étoile.*
*C’est que vous manquiez d’imagination... *
*C’est bizarre quand même ! Elles sont immenses ces montagnes, tu aurais pu tomber sur n’importe quelle autre grotte ! *
*C’est pas si étrange que ça, on est venue qu’une fois, je suppose que, inconsciemment, j’ai repris le même chemin. *
*Mouais, c’est possible... *

- C’était moins une ! Un peu plus et nous étions transformées en statues de glace.

La remarque de Zoanne te sors de tes pensées en te faisant sourire.

- Ou en bonhommes de neige, ajoutes-tu, enfin... en bonnefemmes de neige plutôt !

Tu t’approches d’Ange et de Zoanne tandis que cette dernière dépose son sac au sol, y sortant une petite lanterne. Tu ouvres de grands yeux ronds en te disant que tu as eu de la chance de tomber sur une femme comme elle : elle pense à tout !

- Alors, Crystal, tu es donc une fille du nord ! Quelle chance tu as… J’aurais voulu naître dans un endroit aussi beau que celui-là. Il y a d’autres merveilles à Al-Chen, bien sûr, mais pour curieux que cela puisse paraître, je n’aime pas les grandes villes. Trop de monde, trop de bruits, trop de tout.

Tu hoches la tête. A vrai dire, tu partages son idée, même si tu as toujours été émerveillée par chacune des villes que papa nous a fait découvrir, c’est vrai que ces montagnes sont quand même plus calmes.
Tu tournes la tête en direction d’Ange qui vous apprend qu’elle vient d’un village entre Fériane et les montagnes de l’Est. Tu réfléchis un instant à la situation de Fériane, qui est plus au sud de Gwendalavir.

- A vrai dire, je n’ai parcouru ces montagnes que deux fois. Une fois avec mon père, une fois avec un ami, du coup... je ne pense pas être un très bon guide...

Tu leur adresses un sourire d’excuse.

- Par contre, je connais cette grotte. J’y suis déjà venue, mais je ne suis jamais allée au delà.


_______________________

[désolée d'avoir mis autant de temps à répondre... en plus c'est pas super... =S ]
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeSam 20 Oct 2012, 09:56

Zoanne hocha la tête à ces paroles.

- Bon, et bien, nous allons devoir découvrir cet endroit ensemble alors !

Ponctuant sa joyeuse exclamation d’un sourire, la marchombre songea à l’étrange trio qu’elles formaient, toutes les trois. Deux jeunes filles pleines d’énergie et une vieille femme… qui n’en manquait pas non plus ! Voilà qui lui rappelait les aventures palpitantes qu’elle avait vécues avec ses divers apprentis.

C’est à ce moment-là que l’évidence se fit enfin jour dans son esprit. Jeunes, insouciantes et pas effrayées le moins du monde par une tempête de neige… Marchombres ! L’évidence se mua en certitude et Zoanne observa Crystal. Elle se souvenait d’elle, à présent ; la jeune fille était sortie de l’Académie, ce fameux jour où elle-même était en train de discuter avec un curieux jeune homme, Steex.

Quant à Ange, elle parcourait la Voie depuis un moment, cela ne faisait aucun doute. Il n’y avait qu’à lire dans ses grands yeux de nuit pour y trouver une gravité sans nom, et là, tout au fond de ses prunelles, une petite étoile qui ne demandait qu’à grandir…

- Des galettes de niam, ça vous dit ?

Zoanne était contente. Pas du fait que ses deux jeunes compagnes soient marchombres, mais parce qu’elle l’avait deviné toute seule. Et parce qu’elle avait follement l’impression, à présent, de vivre un cours passionnant avec deux élèves fort charmantes.

Elle se sentait vivante, et bien loin de la fin en cet instant. Celle-ci s’étant matérialisée, il était peu probable qu’elle forme d’autres apprentis à l’avenir. Ange et Crystal avaient probablement déjà un maître et n’étaient pas là pour la suivre dans les pires situations qui soient, néanmoins elle était heureuses de les avoir croisées. Joyeux hasard, joyeuse rencontre, joyeuse Zoanne…

Dehors, le vent hurlait avec violence tandis que la grotte scintillait doucement dans la pénombre. Tout était calme, ici, dans la Grotte aux Diamants. Trois marchombres partageaient quelques galettes en discutant de tout et de rien ; la scène avait quelque chose d’irréel et jamais Zoanne n’aurait pu imaginer la vivre lorsqu’elle s’était lancée dans cette folle aventure.

- Et bien, soupira-t-elle en parcourant la grotte du regard, si j’avais su à quel point cet endroit était fabuleux, j’y aurais emmené mes élèves tous les ans !

Sourire complice.
Les diamants se reflétaient dans les yeux de Zoanne, petites lanternes de feu magique.
Parce que, oui, cet endroit était un peu magique…


[Horriblement court, j'ai honte, après cette si longue interruption ! Promis les filles, je me rattrape au prochain coup - et vous avez le droit de me trouver un gage, pour vous avoir fait attendre !]
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeMer 19 Déc 2012, 23:44

- Bon, et bien, nous allons devoir découvrir cet endroit ensemble alors !

Tu souris à Zoanne en pensant que c’est ce que nous avions prévu nous aussi, il y a quelques années...

~~~


- Il faudrait peut-être rentrer, Papa va s’inquiéter...

- Oh non... pas tout de suite, on a rien eu le temps de voir !

- Ta sœur a raison Leïla, la nuit tombe et le vent se lève...

- Roh ! Vous êtes pas drôles tous les deux...

- Je te promets qu’on reviendra pour découvrir ce qu’il y a au delà de la grotte.

~~~


Une pointe de nostalgie envahit brusquement tes pensées... tu entends encore nos voix d’enfants résonner dans la grotte, comme si on y était encore...

*Finalement, tu l’as tenue ta promesse petite sœur...*
*Oui...*

Tu sens une larme poindre au creux de ton œil. Tu parviens à la retenir, mais difficilement.

- Des galettes de niam, ça vous dit ?

La joyeuse voix de Zoanne te sort de tes tristes pensées. Tu portes ton regard sur la femme au cheveux gris assise face à toi. Un immense sourire illumine son visage ridé et une lueur d’amusement font briller le brun de ses yeux.
Bonne humeur et joie de vivre. Voilà ce qui émane de cette femme. Quelque chose de pétillant et d’enfantin mais aussi quelque chose de sage, d’harmonieux, qui t’impressionne et qui te laisse pleine d’admiration devant cette femme.

Quel âge a-t-elle ?
Plus de cinquante ans affirment ses cheveux gris et les rides creusées sur son visage.
Moins de trente racontent ses yeux brillants de curiosité.
Plus de quarante dit l’aura qui se dégage d’elle.
Moins de vingt contredisent ses paroles enjouées et son énergie débordante.

Quel âge a-t-elle ?
La question qui te trotte dans la tête depuis que tu l’as rencontré reste en suspens. Elle est certainement plus vieille que toi... mais de combien d’années ?
Elle est là, pleine d’énergie, le regard joyeux, qui observe le monde comme si elle le voyait pour la première fois, comme un nouveau-né. Pleine de vie.
Tes yeux sont humides, brillants des larmes que tu peines à retenir. Tes pensées sont alourdies par la nostalgie d’un temps révolu... fatiguée par le poids de la vie.
Le contraste entre Zoanne et toi est étonnant : ce devrait être l’inverse. C’est elle qui devrait être lasser par la vie (si il est possible de s’en lasser), pas toi qui a encore tant d’années à vivre !

Tu lui adresses un petit sourire en regardant la galette de niam qu’elle te tend.

- Je veux bien, merci.

Tu attrapes la galette et croque dedans. Son goût savoureux fait frétiller tes papilles : cela fait si longtemps que tu n’en as pas mangé !

*Je ne me rappelais pas que c’était si bon ! *
*Pff, tu en a toujours raffolé ! Il fallait mettre le paquet sous clé pour que tu arrêtes d’en manger ! *
*N’importe quoi...*

Tu grignotes ta galette tandis qu’Ange en attrapes une elle aussi. Ange... un bien joli prénom te dis-tu, et qui lui va à merveille : la jeune fille est resplendissante, une vraie créature divine.

*Dis Leïla... tu crois qu’un jour je pourrais profiter simplement d’un moment comme celui-ci sans que le passé me rattrape sans cesse ? Que tous ces bons souvenirs qui se terrent au fond de ma mémoire ne ravivent pas mes larmes ? Que je puisse penser à notre vie d’avant en restant heureuse, vraiment heureuse ? *
*Je... je l’espère... mais les Marchombres, Erwan, ils sont là pour ça non ?*
*Mm... *
*Tu n’as pas l’air convaincue... ce n’est pas pour cela que tu as rejoins l’Académie ? *
*Si... enfin c’est ce que je pensais, mais plus je découvre la Voie, plus j’ai la certitude que je ne suis pas arrivée ici uniquement pour guérir... *

Tu réfléchis un moment plongée dans tes pensées, contemplant la petite lanterne de Zoanne, les yeux perdus dans le vague.

*Et... tu crois qu’un jour j’arriverai à vivre sans toi ? Est-ce qu’un jour j’arriverai à accepter ta... ta mort ?*
*Je... je ne sais pas...*
*Je devrais pourtant te laisser partir... te laisser trouver la paix, le repos comme on dit... tu n’es plus...*
*Chut Crystal... chut...*

Un faible soupir s’échappe de tes lèvres.
Tu balaies l’endroit du regard. Dehors, le vent s’est levé, emportant avec lui des tas de petits flocons glacés, les nuages obscurcissent le ciel, assombrissant le paysage. La grotte est plongée dans la pénombre, seulement éclairée par la faible lumière qui s’échappe de la lanterne projetant leurs ombres sur les parois et faisant briller la grotte comme si elle était incrustée de milliers de petits diamants. Tu te croirais dans un autre monde, un autre univers... on dirait que la magie elle-même imprègne ce lieu...

- Et bien, si j’avais su à quel point cet endroit était fabuleux, j’y aurais emmené mes élèves tous les ans !

La voix de Zoanne te ramène encore une fois à la réalité et tu la regardes sans vraiment comprendre ce qu’elle dit... Des élèves ? De qui parle-t-elle ? Le sourire complice qui s’affiche sur son visage achève de te déstabiliser...
Ton regard la détaille une nouvelle fois avant de se poser sur Ange... le sourire de Zoanne ne s’adresse pas uniquement à toi...
Qu’est-ce que cela signifie ?

Tu prends le temps de réfléchir à ses paroles... qui emmènerait ses élèves dans un endroit pareil ? Quel genre de maître ferait... Soudain, une idée traverse ton esprit comme une illumination... serait-ce possible que... mais...
Tu regardes une nouvelle fois la femme en face de toi, l’étonnement peint sur le visage... ce sourire complice...
Maître... L’image d’Erwan apparait dans ta tête... et l’évidence te frappe de plein fouet.

*Une Marchombre ! *

Il se dégage de cette femme la même sagesse, la même harmonie qu’Erwan. La même paix, la même liberté.

*Et elle a compris que tu étais toi aussi sur la Voie... en même temps c’est normal je pense, une marchombre, maître qui plus est, est forcément capable de reconnaître une apprentie...*
*Elle a compris que nous étions sur la Voie...*
*Que veux-tu dire ? *
*Son sourire s’adresse aussi bien à moi... qu’à Ange.*

En effet, la lueur malicieuse qui s’est allumée dans ses yeux est aussi destinée à la jeune fille.

Marchombres.

Un petit sourire se dessine timidement sur tes lèvres.

- Vous...

Tu t’interromps, hésitante. Et si tu (enfin nous) t’étais trompée ? Ne risques-tu pas de te trahir ? Et si c’était en fait une Mercenaire du Chaos qui cherche à vous piéger ?

*C’est fou ce que tu deviens parano depuis la mort de Papa ! Tu penses vraiment ce que tu penses ? *
*Mais je...*
*Il n’y a pas de mais, ne trouves-tu pas qu’elle a assez de points communs avec Erwan pour être quasiment sûre qu’elle est marchombre ?*

Un léger soupir franchit tes lèvres tandis que tu cherches le regard brun de Zoanne.

- Vous êtes Marchombre, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeDim 17 Mar 2013, 22:29

- Vous… vous êtes Marchombre n’est-ce pas ?

Pour toute réponse, Zoanne cligna des yeux et croqua dans son gâteau. Joueuse et malicieuse, elle aimait laisser planer sur elle ce léger nuage mystérieux qui interrogeait souvent ses interlocuteurs. Mais dans son regard, une étincelle s’alluma.

Marchombre.

Il y avait, dans la voix de Crystal, une note anxieuse qui troublait imperceptiblement la mélodie de sa question. Zoanne y était sensible, car si elle était bavarde, elle savait aussi écouter ; parfois, il lui arrivait même de parler à outrance afin de dissimuler cette faculté très utile. Un stratagème dont l’efficacité n’était plus à prouver !

Mais il n’y avait aucune raison qu’elle se méfie de Crystal, et Zoanne avait à cœur de lui faire comprendre que la réciproque était valable. Elle posa la main sur la paroi scintillante.

- Cet endroit est unique, dit-elle en observant les cristaux qui constellaient la roche. Il vibre d’harmonie et de sérénité. On dirait qu’il murmure.

Elle s’interrompit, pensive, et pencha légèrement la tête sur le côté, comme pour percevoir un son si ténu qu’il était presque improbable de l’entendre. En cet instant, elle était plus énigmatique que jamais, et parfaitement en accord avec le fabuleux décor qui les entourait.

- Seul un Marchombre est en mesure de surprendre ce que cet endroit nous dit. Parce qu’il est toujours en quête d’harmonie.

Elle ne pouvait offrir une preuve plus évidente de sa nature, et lorsque Zoanne plongea à nouveau son regard fauve dans celui intensément bleu de Crystal, l’éclat de fierté doublé de respect lui tira un sourire. Oui, elle devait bien avoir cette admiration au fond des prunelles chaque fois qu’elle se trouvait en présence de Réma !

Et puis, comme si tout était dit, Zoanne se mit à raconter à Crystal sa première rencontre avec un ours élastique. Sans transition aucune. A quoi bon s’embarrasser avec des formes de la sorte ? La marchombre aimait bien trop ce genre d’anecdotes pour ne pas les livrer telles quelles, joyeuses, légères et empreintes d’une touche amusante.

Les minutes défilaient sans que l’une ou l’autre ne s’en aperçoive. Curieusement, le temps s’écoulait bien plus lentement dans cette grotte scintillante, comme s’il s’était ralenti, presque figé à l’image de la glace qui recouvrait les parois jusqu’à leur donner l’apparence du verre. Toutefois, les histoires de Zoanne y étaient pour quelque chose, et ses talents de conteuse l’étaient tout autant : en quelques mots, elle était capable d’entraîner son auditoire au-delà des montagnes de l’ouest, dans les contrées faëlles, ou encore par-delà l’Océan du sud, dans des territoires écumés par les redoutables pirates alines…

Zoanne était bavarde, elle avait l’habitude de parler aux gens. Elle aimait réellement cela. Pas pour raconter sa vie et vanter son expérience, non ; toutes ces histoires étaient en quelque sorte un héritage qu’elle souhaitait léguer à tous ceux dont elle croisait la route. Une sorte de partage, en somme. Pourtant, c’est seulement maintenant qu’elle prenait pleinement conscience du nombre incalculable d’aventures qu’elle avait vécue jusqu’ici.

Sa vie elle-même était une immense et très belle aventure. Qu’elle touche déjà sa fin était triste, mais Zoanne avait le cœur bien plus léger qu’au cours de ces derniers jours. Elle n’avait rien à regretter…

Elle était en train d’expliquer à Crystal comment, alors qu’elle venait d’achever sa formation avec Réma, elle s’était embarquée pour les Alines avant de se faire engager par un équipage pirate, lorsque quelque chose attira soudain leur attention. Un détail à la fois infime et tonitruant : le silence.

- On dirait que la tempête s’est calmée.

Zoanne appuya ses mains sur ses genoux pour se lever, réprimant une grimace lorsque ses articulations craquèrent ; la jeune marchombre jouant les flibustières avait vieillit… Balayant cette pensée d’un haussement d’épaules, elle s’approcha de l’entrée pour jeter uncoup d’œil au dehors. Tout était blanc mais il ne neigeait plus et le vent était tombé. Les lourds nuages qui glissaient paresseusement au-dessus d’elle laissaient même entrevoir quelques bandes de ciel bleu.

- Allez, en route ! Le climat est joueur dans la région…

Ramassant son paquetage, Zoanne regarda une dernière fois la grotte et ses cristaux pour imprimer la beauté des lieux dans sa mémoire. Puis elle sortit et fit quelques pas dans la neige, qui lui arrivait presque jusqu’aux genoux, avant de s’arrêter pour se tourner vers la jeune fille.

- Tu viens ?



[Pardon pour ce temps de réponse horriblement long ! Un retard pareil, ça vaut au moins deux gages. On fera les comptes à la fin de ce Rp...^^]
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeDim 31 Mar 2013, 20:38

Zoanne cligne des yeux sans répondre, laisser le mystère planer, mais la lumière malicieuse qui fait briller le fond de ses yeux chasse tous les doutes.

Marchombre.

L’admiration se peint dans ton regard bleu, tu éprouve soudain beaucoup de respect envers cette femme. Elle dégage tant... d’harmonie, de plénitude... de Force.

Marchombre.

Le mot résonne dans ta tête, comme un murmure qui caresse doucement ton esprit. Il s’installe dans ton cœur, plein de promesses. Tu t’accroches à lui comme à une bouée de sauvetage, une lumière au bout d’un tunnel noir.

Zoanne posa sa main sur la paroi scintillante de la petite grotte.

- Cet endroit est unique. Il vibre d’harmonie et de sérénité. On dirait qu’il murmure.

Tu hoches la tête doucement. Harmonie et sérénité. Un petit sourire étire doucement tes lèvres, est-ce qu’un jour ton cœur sera comme cet endroit, comme certainement celui de Zoanne, vibrant d’harmonie et de sérénité ?

La vieille femme avait penché la tête sur le côté, attentive. On aurait dit qu’elle guettait un son, un murmure... celui de la grotte ?
Tu écoutes à ton tour. Tu entends que le grondement de la tempête qui fait rage dehors. Le bruit sourd résonne sur les parois de la grotte. Tu retiens ton souffle, ne voulant pas troubler le mystère du décor. Tu te sens toute petite tout d’un coup, mais en sécurité. Tu as l’impression que la roche qui t’entoure règne sur le monde, qu’elle pourrait t’écraser à tout instant. Mais tu la sens qui veille et qui te protège.

- Seul un Marchombre est en mesure de surprendre ce que cet endroit nous dit. Parce qu’il est toujours en quête d’harmonie.

La marchombre - parce que oui, Zoanne est bel et bien marchombre - plonge son l’ambre de ses yeux dans le bleu de ton regard, qui s’emplit de respect. Ton sourire s’agrandit.

Confiance.

Est-ce une faculté de tous les marchombres de te donner ainsi confiance en eux, et en toi aussi ? Tu n’as plus peur, Zoanne ne te fera aucun mal, tu en sûre au plus profond de ton âme.

La vieille femme se met à te raconter quelques anecdotes de sa vie, pleine d’enthousiasme. Ton sourire ne quitte plus ton visage et, au fil des histoires de Zoanne, tu te sens plus à l’aise. Tu lui racontes même à ton tour quelques petites anecdotes timides. Oh ! Pas beaucoup, tu n’es pas devenue soudainement extravertie, mais pour toi, c’est déjà énorme.

Zoanne se révèle être très bavarde et sa vie, bien remplie. Les minutes passent sans que tu ne t’en aperçoives et soudain la veille femme s’arrête, comme si elle avait perçu quelque chose... Tu tends l’oreille, un peu inquiète, essayant de savoir ce qui a retenu l’attention de la marchombre, mais tu n’entends rien... Les secondes s’écoulent dans le silence qui a envahit la grotte.
Le silence et le calme... Mais oui ! C’est ce silence qui a interpellé Zoanne : le grondement de la tempête s’est éteint !
Un sourire se peint sur ton visage tandis que la femme confirme ta pensée.

- On dirait que la tempête s’est calmée.

Elle se lève et tu t’empresses de l’imiter. Tu la suis jusqu’à l’entrée de la grotte. Le paysage qui s’étend devant toi te coupe le souffle.
Tout est blanc, infiniment blanc. Il n’y a que du blanc, partout, à perte de vue. Et des diamants. Quelques rayons de soleil téméraires percent les nuages et tombent en rideau lumineux sur l’étendue blanche, faisant scintiller chaque cristaux de neige. C’est comme si les étoiles étaient tombées du ciel.
Tout est calme. Tu te sens bien.

- Allez, en route ! Le climat est joueur dans la région…

La voix de Zoanne te sors de ta contemplation. Elle s’élance joyeusement dans la neige, s’enfonçant jusqu’aux genoux. Encore sous le charme de ce merveilleux décor, tu n’oses pas bouger, soucieuse d’abîmer cette étendue immaculée.

- Tu viens ?

Tu secoues la tête pour reprendre tes esprits tandis que tu offres un magnifique sourire à la marchombre en t’élançant à sa suite.

- Oui oui j’arrive !

Tu arrives à sa hauteur, les jambes enfoncées dans la neige, en souriant. Tu désigne l’océan de neige dans lequel vous vous engagez.

- C’est tellement beau... On dirait de la crème, on aurait envie de la manger !
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeJeu 30 Mai 2013, 17:40

Amusée par la réaction de Crystal, Zoanne hocha la tête ; oui, le paysage offrait un délicieux spectacle, au point qu’on ait envie d’y goûter. La tempête avait métamorphosé les lieux tandis qu’elles bavardaient, bien à l’abri dans leur grotte, et le soleil qui plongeait déjà à l’horizon était l’unique point de repère qui restait à la marchombre.

Elle se remit en marche d’un pas vaillant malgré la neige qui lui arrivait jusqu’aux genoux. Elle n’avait jamais manqué d’entrain mais, depuis qu’elle se savait condamnée, c’était comme si elle vivait une seconde jeunesse : le cœur léger et le sourire aux lèvres, elle partageait l’émerveillement de sa compagne et ne s’inquiétait pas un seul instant de voir le jour décliner.

La carte de Buril précieusement rangée dans le revers de son manteau, elle se savait sur le bon chemin. Il leur fallait toutefois presser un peu le pas si elles voulaient atteindre la bergerie avant la nuit. Zoanne encouragea Crystal en continuant de lui raconter mille et une choses qui parfois n’avaient aucun rapport entre elles.

Très vite, le jour déclina, et bientôt des couleurs flamboyantes teintèrent les nuages, offrant un spectacle à couper le souffle : on aurait dit que ciel s’enflammait pour s’opposer à la blancheur immaculée des Frontières de Glace.

- Magnifique… murmura Zoanne en s’arrêtant un court instant pour s’emplir les yeux de la beauté des lieux.

Puis elle s’ébroua afin de se redonner courage et lança joyeusement à l’attention de Crystal :

- Allez ! Je sens que cette bergerie n’est plus très loin ! Il ne me manque plus qu’un bon bol de lait de chèvre pour que cette journée soit parfaite !

A peine avait-elle achevé sa phrase qu’un feulement s’éleva dans leur dos ; se retournant vivement, Zoanne distingua un imperceptible mouvement dans l’immobilité qui régnait alentours.

- Baisse-toi ! s’exclama-t-elle.

La panthère des neiges avait déjà bondit, prodigieuse de souplesse et de puissance, et ses griffes passèrent un cheveu de la tête de Crystal. Elle se réceptionna dans la neige avec aisance et se retourna aussitôt, vexée que son effet de surprise ait échoué ; c’était une chose à laquelle elle était peu habituée.

Instinctivement, Zoanne avait porté la main à son sabre. Mais lorsqu’elle découvrit le félin, sa détermination flancha : tuer un animal aussi beau ? Sûrement pas ! Il était chez lui et il chassait pour se nourrir, deux raisons primordiales qui faisaient foi et auxquelles il serait vain de s’opposer.

Zoanne lâcha le pommeau de son arme et écarta les bras. Pourvu que Crystal reste immobile, tout allait bien se passer…


[Pfiou ! Toute cette attente pour si peu ! J'espère que tu n'as pas perdue ton envie de poursuivre ce Rp ! Un petit peu de rebondissement ne lui fera pas de mal... Mais si tu en as marre de m'attendre, ce que je peux parfaitement comprendre, tu me fais signe et je modifie ce post de façon à boucler tout ça !]
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeDim 02 Juin 2013, 10:09

Zoanne se remet en marche et commence à avancer dans la neige avec un bon rythme. Tu la suis en te demandant où elle peut bien trouver l’énergie de défier ainsi la neige qui lui arrive jusqu’aux genoux ! Tu en arrives à te demander encore une fois quel âge elle peut avoir... elle déborde d’autant d’énergie qu’une jeune fille et pourtant ses cheveux (et le fait qu’elle soit maître marchombre) trahissent son âge avancé...

*Tu devrais tout simplement lui demander au lieu de te poser cent fois la même question...*
*Je sais... mais je n’ose pas... *

Tu avances en silence, mais le sourire aux lèvres, en écho à celui de la marchombre, devant la splendeur du paysage. Tu la suis sans vraiment savoir où vous allez, tu lui fais confiance quant à votre destination. Quand tu as décidé de revenir par ici, tu n’avais pas de but précis en tête, tu souhaitais juste revoir une fois ces merveilleuses montagnes qui t’ont tant fascinées lorsque tu étais plus jeune. Tu voulais retrouver leur calme et leur magie... Et, voyant l’étendue scintillante de neige blanche, voyant la noblesse des hauts pics enneigés, appréciant la tranquillité qui règne en ce lieu, tu n’es pas déçu. Tout est comme dans ton souvenir, si ce n’est mieux.
Tu te sens en sécurité ici, avec Zoanne, malgré le froid. Tu te sens bien et les Frontières de Glaces t’apportent la paix dans ton cœur.
Tu inspires une bonne bouffée d’air frais et continue ton chemin en silence, appréciant la sérénité qui émane de cet endroit.

Et puis Zoanne rompt ce silence pour annoncer qu’il faudrait presser le pas si vous vouliez arriver avant la nuit. Tu lui souris et accéléra l’allure, encouragée par l’enthousiasme de la vieille femme.
Vous avancez donc en vous racontant tout et n’importe quoi, chose qui ne t’est pas arrivée depuis des années. Mais la voix fluide et légère de Zoanne, ainsi que son ton enjoué t’ont délié la langue. Jamais tu ne t’es senti aussi en confiance que maintenant, sauf avec ton Maître. C’est comme si tu étais dans une bulle où tout va bien, où rien ne peut t’arriver et, de plus, la bonne humeur de Zoanne est contagieuse. Les mille anecdotes qu’elle peut te raconter te donnent envie d’en raconter à ton tour et si au début il n’y avait presque qu’elle qui racontait ses histoires, tu parles désormais autant qu’elle.

Bientôt, le soleil commence à disparaître derrière l’horizon, teintant le ciel de rose, d’orange, de rouge flamboyant et d’or. Le paysage devient alors irréel... Le neige des montagnes brille de mille feux tandis que le ciel s’embrase. D’un même mouvement, vous vous arrêtez bouche bée pour observer ce merveilleux tableau que vous offre la nature.

- Magnifique… murmura la marchombre à tes côtés.

Tu hoches la tête, incapable de parler. Il n’y a pas de mot pour décrire cette explosion de nuances qui s’offre à tes yeux.

- Allez ! Je sens que cette bergerie n’est plus très loin ! Il ne me manque plus qu’un bon bol de lait de chèvre pour que cette journée soit parfaite !

L’exclamation joyeuse de Zoanne te sort de ta contemplation et tu lui souris. Tu es sur le point d’ajouter quelque chose quand la vieille femme se retourne brusquement en t’intimant l’ordre de te baisser. Le ton d’urgence qu’elle emploie déclenche une étincelle de panique au fond de toi et tu t’aplatis immédiatement dans la neige sans poser de question. Une panthère des neige passe à quelques centimètres à peine au dessus de ta tête ! Tu vois le félin se réceptionner un peu plus loin avec souplesse et se retourner pour vous faire face tous crocs dehors. La bête est magnifique. Magnifique mais effrayante. Tu n’oses bouger d’un poil, pétrifier sur place.
Tu jettes un coup d’œil à Zoanne qui se tient immobile la main sur son sabre. Elle semble hésitante à porter un coup à la panthère... ou peut-être qu’elle attend de voir si l’animal attaque ou fait demi tour ?
Ni l’un, ni l’autre apparemment puisqu’elle lâche son arme en écartant les bras...

*Mais qu’est-ce qu’elle fait ? Qu’elle ne veuille pas tuer la panthère je peux comprendre, il n’y en a peut-être pas besoin... mais pourquoi est-ce qu’elle a lâché son sabre ? Elle veut se faire dévorer ou quoi ? *
*Chut Leïla, je ne comprends pas plus que toi, mais je pense qu’elle sait ce qu’elle fait. C’est une marchombre quand même ! Je crois qu’il faut lui faire confiance...*
*Mouais je veux bien... mais tu ne trouves pas que c’est une attitude bizarre ? Si tu veux, laisse-la faire son truc, mais éloigne-toi doucement et pars en courant ! *
*Non, je pense qu’il vaut mieux ne pas bouger... de toute façon, si la panthère me court après, je suis foutue... alors autant rester là et prier pour que Zoanne sache ce qu’elle fait... *

La perspective de rester allonger dans la neige glacée ne te plait pas plus que cela, mais tu préfères faire confiance à la vieille marchombre et voir ce qu’elle réserve...


__________________________________

[T'inquiètes, y'a pas de soucis ;p ]
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeLun 03 Mar 2014, 19:38

Zoanne savait qu’elle disposait de très peu de temps pour agir. La panthère s’était ramassée sur elle-même, prête à bondir, et le feulement sauvage qu’elle poussa ne laissa guère de doute là-dessus. La marchombre entrouvrit les lèvres. Alors, un son léger s’éleva.

C’était comme un bourdonnement sourd qu’on aurait modulé jusqu’à ce qu’il devienne une mélodie joyeuse mais, murmure ou chant, impossible de trancher : cette tonalité était tant improbable qu’unique. Elle n’était comparable à rien d’autre. Sans cesser de fredonner son étrange mélopée, Zoanne fit un pas en avant.

La panthère s’était figée dès que la première note avait franchi les lèvres de sa proie. Les oreilles plaquées sur le crâne et la gueule ouverte, elle fixait celle-ci de ses yeux orange et en amande, véritables petites lanternes au beau milieu d’un univers de neige. Ses crocs étincelaient, bien plus longs et plus effilés que des poignards, mais Zoanne semblait n’en avoir cure.

Elle continuait à avancer. Tout doucement, pas à pas, elle réduisit la distance qui la séparait du félin. Ses bottes s’enfonçaient à peine dans la neige et chacun de ses mouvements étaient mesurés avec soin. Aérienne, elle contourna lentement la panthère et plongea les doigts dans sa chaude fourrure. Elle chantait toujours mais son visage rayonnait d’un bonheur immense.

La panthère tourna la tête et se laissa guider par la marchombre, qui l’entraîna tranquillement vers les hauts pins qui se dressaient fièrement vers le ciel. Ensemble, elles franchirent la limite des arbres, toujours accompagnées par le léger bourdonnement. Puis Zoanne s’agenouilla et murmura quelque chose au creux de l’oreille de la panthère. Celle-ci s’ébroua puis se mit en route et disparut dans les ombres blanches sans se retourner.

Le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, Zoanne observa quelques secondes de silence, imprimant dans sa mémoire cet instant éblouissant qu’elle venait de vivre. Elle finit toutefois par se redresser et, après avoir fait tomber la neige qui s’accrochait à ses genoux, rejoignit Crystal. Le soulagement pouvait se lire sur le visage de la jeune fille.

- Tu n’as rien ? s’enquit Zoanne en s’approchant jusqu’à effleurer du bout de ses doigts la joue satinée de sa jeune amie.

Il apparut toutefois qu’en dépit d’une frayeur tout à fait compréhensible, celle-ci était indemne.

- C’est la première fois que je vois une panthère des neiges, dit-elle joyeusement tandis qu’elles se remettaient en route. Ici, on les appelle « reines des glaces » ; gardiennes des frontières, elles règnent en maître sur ces territoires…

Elles atteignirent la bergerie à la tombée de la nuit. De la fumée s’échappait en volutes de la cheminée et elles furent accueillies avec chaleur par un vieux berger et son petit-fils de vingt ans. Le premier, Drezan, avait des yeux rieurs et un visage parcheminé de rides sous un voile de cheveux gris qui lui arrivaient jusqu’aux épaules.

Axil avait le même regard franc et chaleureux que son grand-père, d’un vert lumineux qui éclairait un visage marqué par le soleil et le climat montagnard. Ses cheveux blonds s’égayaient en boucles soyeuses derrière sa nuque, et il sembla à Zoanne qu’il détaillait Crystal avec un certain intérêt.

Ils passèrent une soirée mémorable. Attablés autour d’une potée cuisinée par Axil, ils échangèrent anecdotes et légendes, chacun nourrissant la conversation avec une touche personnelle qui provoquait tantôt la surprise, tantôt des éclats de rire. Drezan et Axil écarquillèrent les yeux lorsque Zoanne leur raconta sa petite promenade avec la panthère, mais ils eurent beau la presser de questions à ce sujet, elle garda les lèvres closes, tout juste étirée par un mince sourire amusé.

Le chant marchombre était un secret bien gardé. Zoanne s’autorisa seulement un regard complice avec Crystal ; quoi qu’encore jeune, celle-ci avait probablement deviné qu’elle avait assisté à un moment précieux.

Axil s’installa dans la pièce de vie, cédant de bon cœur son lit à leurs invitées, et insista pour leur offrit un lait de chèvre bien chaud. Zoanne suscita de nouveaux éclats de rire lorsqu’elle releva la tête de son bol avec de jolies moustaches blanches. Elle tombait néanmoins de fatigue et à en juger par les bâillements répétés de Crystal, elle n’était pas la seule. Une fois installées dans la chambre d’Axil, Zoanne se glissa dans les draps épais et s’étira en grognant de bien-être.

- Mmmh, rien de tel qu’un bon repas et un bon lit après journée aussi remplie, n’est-ce pas ?

Seul le silence lui répondit ; Zoanne tourna la tête et sourit.
Crystal s’était déjà endormie.




*



- Vous êtes sûre que vous ne voulez pas rester encore un peu ?

Drezan s’était pris d’affection pour Zoanne. Certes, il ne la regardait pas comme son petit-fils regardait Crystal, mais il avait passé une excellente soirée et il regrettait que cette étrangère – qui n’en était plus une à ses yeux – parte déjà. L’aube colorait à peine les sommets enneigés.

Mais Zoanne était décidée. Elle avait partagé un petit-déjeuner royal en compagnie du gentil berger, appréciant le calme et la bienveillance de ce dernier, avant d’enfiler ses bottes et son manteau.

- Toutes les bonnes choses ont une fin, dit-elle en souriant.

Un aigle cria au-dessus de sa tête. Quelque part, le rugissement d’un félin lui répondit. Le cœur de Zoanne battit plus fort dans sa poitrine. Son voyage n’était pas terminé, elle devait continuer. Se tournant vers Drezan, elle referma le devant de son manteau et inclina la tête.

- Dites à Crystal que je suis heureuse de l’avoir rencontrée, et Axil que sa potée reste la meilleure que j’ai jamais mangée.

Les deux jeunes gens dormaient encore et elle n’avait pas eu le cœur à les tirer du sommeil aussi tôt.

- Je n’y manquerais pas, affirma Drezan.
- Merci, fit Zoanne en lui plantant un baiser sur la joue.

Il la regarda s’éloigner de son pas tranquille, puis disparaître complètement.

- Que les reines veillent sur vous, murmura-t-il alors. Qui que vous soyez vraiment…




Toutes les bonnes choses ont une fin ! Celle-ci aura mis un sacré bout de temps à venir mais je ne regrette rien de ce très joli Rp. Merci ma belle, et à très vite !
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MessageSujet: Re: Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal]   Que le jeu commence ! [PV Ange et Crystal] Icon_minitimeMer 05 Mar 2014, 22:43

Un chant s’élève. Imperceptible murmure qui fait vibrer l’air tout autour, étrange mélopée incomparable qui fige le monde autour de toi. Tu te retrouves incapable de faire le moindre mouvement, comme hypnotisée par ce bourdonnement sourd. Tu cherches des yeux sa source... et tu mets quelques instants avant de comprendre que le chant sort des lèvres de Zoanne. Tu l’observes d’un regard chargé d’un mélange de fascination, de curiosité et d’incompréhension. Que fait-elle ?

*La panthère...*

Complètement envoutée par l’étrange murmure de la marchombre, tu as oublié qu’une panthère était prête à vous dévorer à quelques pas de là... Tu parviens à détacher ton regard de la vieille femme pour le poser sur le félin avec une lueur d’inquiétude dans le fond de tes yeux. Mais la panthère des neiges semble, elle aussi, hypnotisée par le chant de la marchombre.

*Comment fait-elle cela ? *

Zoanne fait un pas. Puis un autre. Elle avance doucement dans la neige, à la rencontre du félin. Tu ne peux détacher ton regard de cette femme. Elle semble voler au dessus de la poudre blanche, souple et légère. Elle ne s’enfonce que très peu dans la neige, comme si elle ne pesait pas plus qu’une plume. Elle arrive à la hauteur de la panthère. Tu retiens ton souffle. Son chant a quelque chose de magique qui semble avoir calmé le félin mais... Une pointe d’appréhension est toujours présente au creux de ton ventre... Et si la panthère se réveillait soudainement et se jetait sur la veille femme ?
Mais il ne se passe rien. Zoanne glisse ses doigts dans l’épaisse fourrure... Ensemble, d’une démarche féline et aérienne, elles s’éloignent doucement pour disparaître derrière les pins majestueux de la forêt.

Le chant s’évanouit et le silence s’abbat de nouveau sur les montagnes glacées. Il s’écoule quelques secondes avant que Zoanne ne réapparaisse, souriante. Un soupir de soulagement s’échappe de tes lèvres. Elle a réussi. Comment elle a fait, tu n’en sais rien... mais elle l’a fait et, finalement, c’était un instant assez étrange, où tu as eu l’impression de flotter hors de l’espace et du temps... Un peu comme lorsque tu danses...

- Tu n’as rien ?

Tu lèves les yeux, encore un peu abasourdie par les évènements. Tu secoues la tête doucement en te relevant.

- C’est la première fois que je vois une panthère des neiges. Ici, on les appelle « reines des glaces » ; gardiennes des frontières, elles règnent en maître sur ces territoires…

Un sourire se dessina sur ton visage, en écho au ton joyeux de la marchombre.

- Moi aussi, c’est la première fois que j’en vois une...

Tu allais continuer en demandant comment elle avait fait pour chanter ainsi... mais tu ravales tes mots avec le sentiment que ce n’était pas le moment. Tu laisses le mystère s’installer en toi, te promettant d’en parler à Erwan... plus tard.

~ * ~


Le soleil se couche derrière les montagnes quand vous atteignez enfin la bergerie dont parlait Zoanne. Le vieux berger et son petit-fils vous accueillent chaleureusement, vous invitant à partager leur repas.
Le berger se nomme Drezan. Des rides parsèment son visage souriant encadré de fins cheveux gris, accentuant le côté rieur de ses yeux. Son petit-fils, Axil, a hérité de ce regard lumineux. Ses prunelles vertes se découpent sur son visage marqué par le soleil de la montagne et ses cheveux blonds tombent sur sa nuque en boucles soyeuses.

*Il est plutôt mignon...*
*Leïla...*
*Quoi ? *

La soirée a été merveilleuse. Toi qui n’es jamais très à l’aise avec les inconnus, la chaleur et la bienveillance qui se dégageait de cette maison a réussi à te débrider. Tu as écouté, ris, parlé... Zoanne a raconté votre petite aventure avec la panthère, arrachant des regards pleins d’étonnement à vos hôtes. Mais, malgré les questions insistantes des deux hommes, elle ne dit rien sur son étrange chant, se contentant de t’adresser un regard malicieux.

Axil vous a prêté de bon cœur sa chambre, après un bon bol de lait de chèvre chaud. Tu te glisses sous les couvertures douillettes, bien heureuse de pouvoir enfin dormir, il faut dire que la journée n’a pas été de tout repos ! Tu ne mets que quelques seconde à t’endormir, à peine as-tu posé ta tête sur l’oreiller de plume que ton esprit est déjà loin...

~ * ~


Quand tu te réveilles, la pièces est baignée par les rayons du soleil... La matinée est déjà bien avancée, combien de temps as-tu dormi ?

*Je n’en sais rien, mais qu’est-ce que ça fait du bien ! *

Tu te lèves doucement et t’aperçois que Zoanne n’est plus là... Est-elle déjà partie ? Où seulement en train de prendre son petit déjeuner... En entrant dans la cuisine, Drezan et Axil te saluent joyeusement. Tu leur réponds en souriant, demandant où est Zoanne...

- Elle est partie à l’aube. Elle m’a dit de te dire qu’elle est heureuse de t’avoir rencontrée.

Tu esquisses un sourire, bien qu’un peu déçue de pas avoir pu dire au revoir à la marchombre...

*Mais justement, c’est une marchombre ! Peut-être que tu la reverras à l’Académie, qui sait ? *
*Oui tu as raison, peut-être qu’un jour, nos routes se re-croiseront.*

- Tu vas partir aussi n’est-ce pas ?

La voix d’Axil est teintée d’une note tristesse. Vous ne vous connaissez pas depuis très longtemps, mais vous avez eu le temps de vous rapprochez pendant cette soirée et tu as bien remarqué la petite lueur au fond de son regard émeraude.

*Avoue que tu t’es prise d’affection pour lui. *
*Leïla...*

Tes pensées volent vers un autre homme. Un homme aux mèches désordonnées et aux yeux de feu...

*Ah ! Je vois... Crystal, tu ne crois pas qu’il faudrait que tu le laisses dans le passé ? Tu ne le reverras peut-être jamais !*
*Il a promis qu’il reviendrait...*

*Non, il a promis que tu resterais à jamais dans son cœur. Mais cela ne veut pas dire que tu doives l’attendre.*
*Mmh...*
*Regarde Axil, et dis moi que tu ne ressens rien.*
*Je... mais ça ne servirait à rien... Je ne le reverrais certainement jamais...*
*Mais qu'est-ce que tu peux être bête parfois...*

Tu plonges ton regard océan dans celui du jeune homme en esquissant un petit sourire triste.

- Oui... Je vais devoir partir... J’ai des... engagements, des choses qui ne peuvent pas attendre...
- Mais es-tu obligée de partir tout de suite ? Tu ne peux pas rester un jour ou deux de plus ?


Tu baisses les yeux, hésitante, avant de reprendre d’une petite voix.

- Je ne pense pas... Je suis désolée... Mais j’ai été très heureuse de faire ta connaissance, et celle de ton grand-père aussi. Vous êtes des gens géniaux, ne changez pas.

Un léger sourire se dessine sur le visage d’Axil.

- Alors bonne route Crystal. Et sache que, si il advenait un jour que tes pas t’emmènent dans les neiges des Frontières, un bol de lait de chèvre bien chaud t’attendra toujours.

Il t’adresses un clin d’œil et ton sourire s’agrandit, devenant un vrai sourire heureux et reconnaissant.

- Merci.

Tu te tournes vers Drezan, toujours souriante.

- Merci pour tout. Je ne vous oublierez pas... et qui sait, peut-être que nos routes se recroiseront ?
- Je l’espère Crystal ! En tout cas, ce fut un plaisir pour nous de vous avoir hébergées. Bon voyage, puisse-t-il être aussi magnifique que cette soirée passez en votre compagnie !
- Au revoir Drezan !


Tes prunelles viennent se poser sur Axil. Il t’accompagne jusqu’à la porte et fait quelques pas dans la neige avec toi. Vous vous arrêtez à quelques mètres de la bergerie, de la neige plein les cheveux et les joues rougies par le froid.

- Prend soin de toi Axil.
- Toi aussi Crystal.


Il plonge son regard d’émeraude dans le bleu azur du tien. Il se penche, hésitant, et ses lèvres effleurent les tiennes. Il sourit.

- Au revoir Crystal.

Sans que tu n’aies pu ajouter un mot, il se détourne et se dirige vers sa maisonnette. Tu le regardes s’éloigner, un espèce de pincement au cœur.

*Tu vois, je te l’avais...*
*Chut Leïla, chut...*

Tu fermes les yeux et te laisses caresser par les flocons de neiges. Un sourire vient illuminer ton visage. Tu adresses une révérence à la petite bergerie qui t’a accueillie et aux montagnes majestueuses, avant de te détourner à ton tour et de reprendre ta route.









[Merci à toi pour ce très beau RP ! Smile et qui sait, peut-être que Crystal et Zoanne se re-croiseront un jour ! ^^ ]
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