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 L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]

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MessageSujet: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeVen 27 Avr 2012, 09:35

♪♫♪
C'est au bout du regard
Là où les bateaux quittent la mer
Là, où l'horizon est tellement plus clair
Sous la belle étoile celle qui te dit que la vie ici
Ne sera jamais rien que ton amie
♪♫♪

§§


Le sable se soulevait en langues hésitantes. Chaque grain semblait prendre une force incommensurable dans son impulsion soudain, faite de vent et d’envie de vivre, d’envie de s’élever, de comprendre, de voyager. Dans un torrent d’une intensité inouïe, le quartz vint balayer tout ce qui se trouvait à sa portée, frappant violemment les marins qui s’affairaient sur leur bateau arrimé, ainsi qu’à la silhouette haute, un peu plus loin.

Silhouette haute, les pieds encore dans l’herbe, qui se baisse lentement, pour s’allonger sur le sol.
Sur ce tapis d’un vert flamboyant, en ce début d’été, sous ce soleil chaleureux.
Ses doigts se perdent dans les tiges souples, les meuvent lentement. Un sourire se dessine sur son visage.
Ses paupières sont closes.
Il dort déjà.

§§


♪♫♪
C'est au fond de tes yeux
Là, où le monde effleure tes rêves
Là, où le bonheur n'est plus un mystère
♪♫♪

Un rivage. Un rivage, avec du sable blanc.
Du sable blanc, et des rochers. Blancs aussi. Falaises abruptes, se jetant dans l’Océan tumultueux, aux eaux turquoise et limpides, passionnées et passionnantes, achevant un obstacle d’une vie contre le pied des immensités pures qui s’élèvent presque jusqu’au ciel cyan. Piquetées d’arbres pointus et de saules émeraude. Vision de rêve. Vision rêvée.

L’Île des Femmes.

Le souffle du vent caresse sa joue parfaitement rasée, ébouriffant ses cheveux au passage. Et ceux de Syndrell, à côté de lui. Main dans la main, il sentait la chaleur de sa peau dans sa paume, percevait le battement de son cœur, inhalait son odeur si sucrée et épicée, contemplait son regard d’or en fusion.
Et son sourire.
Et son ventre.
Rebondi.

§§


Ses paupières s’ouvrirent brusquement.
Son coeur battant à mille à l’heure dans sa poitrine. Prenant une inspiration, il la sentit complètement hachée, et ne put s’empêcher de se relever très violemment.
Quel était ce rêve ? Il semblait si réel, et en même temps…
L’Envoleur avala sa salive, passant le dos de sa main sur son front en sueur. Littéralement en nage. Il se sentait trembler entièrement, et s’efforça de retrouver son calme.
Il était complètement paniqué.


Son regard parcourut l’espace autour de lui.
L’herbe. La plage.
La mer.

Son cœur s’apaisa.

§§

L’Envoleur était debout près du bateau. Ce n’était pas un énorme bateau, à la limite de la simple chaloupe… Et ce n’était pas là-dedans qu’ils allaient voyager. Enfin, ils… Si Syndrell venait. Parce qu’il aurait parfaitement compris si elle avait décidé de le suivre, étant donné les réactions de jalousie qui le traversaient souvent, rapidement, puissamment… difficilement contrôlables, aussi.

Il s’en voulait, mais ne pouvait rien y faire.

Son regard glissa sur les immenses flots de l’Océan. Le bateau qu’il attendait n’était pas loin, il le savait. Sa connaissance de la houle, en tant qu’ancien pirate, lui dictait qu’il était même tout près, apporté par les courants marins qui balayaient la côte vers les plages ou les rochers.
Et soudain, un mât fut visible, sur le gris agité de la surface des eaux. Un haut mât noir, dont les voiles avaient été refermées pour ne plus prendre le vent, ou presque plus ; juste assez pour avancer et pouvoir se diriger au gouvernail sans avoir à souquer sans cesse.

Il ne fallut pas longtemps au capitaine du vaisseau pour s’arrimer à une cinquantaine de mètres de la plage. Plissant les yeux, Dolce essaya de distinguer les personnes qui se trouvaient à son bord, mais impossible de voir quoi que ce soit ; même si le soleil était haut, les éclats de l’Océan brouillaient sa vision. Ils lancèrent une chaloupe à la mer, et la remplirent de victuailles – fruits sans doute de larcins divers, à échanger évidemment avec ce qu’avaient à leur proposer les Alaviriens. Mais Dolce n’avait aucun doute : étant donné la marque de fabrique du bateau, avec la pince ainsi, la cale presque longue, la disposition des voiles, c’était un fort de l’Île des Femmes.

Un sourire étira ses lèvres, et il s’avança jusqu’à ce que les vagues vinssent lécher ses pieds. Alors, il retira ses vêtements pour ne garder que le strict minimum – de quoi se couvrir un minimum – et sauta dans les flots pour aller chercher la chaloupe qui s’avançait. Les paupières plissées, il tentait toujours de distinguer les visages qui se trouvaient sur le bois, sans vraiment croire qu’il pouvait les reconnaître, tant cela faisait de temps qu’il s’en était allé… même si pour ce genre de négociations, généralement c’était les plus vieux qui se découvraient.
Les vieux loups de mer.

Deux visages lui étaient familiers.
Burinés par le soleil, même avec des rides en plus, il reconnut rapidement pourtant Madao et Burri ; Le capitaine du bateau, qu’il devinait désormais être la Régente, et son bras droit. Avec eux, se tenaient deux autres silhouettes : un jeune homme qu’il ne connaissait pas, même si son visage lui disait quelque chose et… une jeune fille ?
Une jeune fille, aux cheveux verts flamboyants ?!

Les yeux de Dolce s’ouvrirent sous l’effet de la surprise. Il faut croire que pour la jeune femme aussi, la surprise fut totale, car elle lui renvoya exactement la même expression. Nez légèrement retroussé, peau tannée par le soleil, grands yeux d’un vert forêt profond, et cheveux presque émeraudes…
C’était Tendresse ! Sa sœur cadette… Mais que faisait-elle ici ?
Il ne s’attendait pas à la voir débarquer sur une chaloupe…

- Dolce ?!

Un rire éclata dans l’air, et la jeune femme sauta brusquement de la barque, la faisant dangereusement tanguer, déclenchant les grognements de ses accompagnateurs.
L’Envoleur n’en revenait pas, et resta interdit quelques secondes. Déjà, Tendresse se précipitait dans l’eau, à l’aise comme un poisson, et avait parcouru presque la moitié du chemin pour retrouver son frère.

Trempée, détrempée, ses jupes dégoulinantes, elle s’en fichait, et Dolce finit par reprendre ses esprits pour se précipiter vers elle à son tour.

- Tendresse !

Il n’en revenait pas.
La saisissant sous les aisselles, il la souleva comme si elle n’avait pas été plus lourde qu’une plume et la fit tournoyer autour de lui. Comme quand ils étaient enfants ; c’était son tour favoris, à sa petite sœur !
Riant aux éclats, hors du temps, ils se retrouvèrent et finirent par s’enlacer puissamment. Tendresse continuait de rire aux éclats, se pressant contre Dolce qui frissonnait alors que les vêtements mouillés et froids de la jeune femme se collaient à sa peau nue.
Tendresse…


§§


- Mais, que fais-tu ici ? Pourquoi avoir quitté l’Île ?

Tendresse était en train d’enlever ses chaussettes, les tirant délicatement du bout des doigts pour les disposer à côté du feu que Dolce avait fait. Elle soupira légèrement, termina ce qu’elle était en train de faire. Son regard passa sur le campement réalisé par son frère. Sa robe se balançait doucement sur une branche près du feu pour sécher elle aussi ; elle était trempée des pieds à la tête, mais terriblement heureuse.
En plus, elle avait retrouvé son frère !

- Ca fait déjà un moment que j’avais envie de voir autre chose, tu sais. Des mois, peut-être des années !
Mais tu vois, je n’avais jamais trouvé le courage nécessaire. J’ai dépassé les vingt-cinq ans, oui, mais je n’ai jamais trouvé de futur mari sur l’Île. Ils ne me plaisent pas. Je n’ai pas envie de finir seule, tu comprends ? J’ai besoin de profiter de ma vie, et je ne le faisais plus.


Dolce la regarda, empli de tendresse.
Elle était courageuse, en réalité. Mais pourquoi maintenant ? Et une telle coïncidence… ?

- Maman a choisi son successeur.

L’Envoleur s’arrêta soudain de mâcher son dîner.

- Quoi ?!

- Il y a trois jours. C’est Liesse qui a été désignée.

- Liesse…


Dolce n’en revenait pas. Il ne pensait pas que sa mère choisirait l’une de ses filles avant d’avoir une santé vraiment fragile, en réalité, et cela… c’était étonnant. Une telle désignation entraînait bien des rituels et festivités sur l’Île. D’ici quatre jour, la cérémonie prendrait place, commencerait en tout cas ; et cela durerait une lune complète durant laquelle les rituels se succèderaient tous les trois jours.
Et il voulait y amener Syndrell…

- C’est ce qui m’a décidée.

- Oui, je comprends.


En plus, en tant que fils unique de sa mère, il avait des responsabilités qui lui incombaient dans ces rituels. Pourtant, il n’avait reçu aucune lettre…

- Franchement, ça tombe bien que je te croise. Maman voulait repousser la cérémonie jusqu’à ce que tu sois rentré, et Madao devait se charger de te trouver durant nos jours à terre, ou en tout cas de te faire venir… Mais tiens, comment ça se fait que tu sois là, toi ?

Un sourire étira les lèvres de Dolce.

- Je comptais vous visiter, justement… Mais j’attendais quelqu’un.


§§


- Syndrell ? Cheveux bleus ? Est-ce qu’elle viendrait du clan de la Baleine ?

- Je n’en sais rien, et je m’en fiche. Enfin, je ne m’’en fiche pas, c’est important pour elle. Mais ce n’est pas ce qui m’importe le plus.

- J’espère rencontrer quelqu’un, ici…


Dolce soupira.

- Tu sais, en Gwendalavir, les hommes ne respectent pas de la même manière les femmes… quand ils les respectent. Pourtant, il y a bien des gens biens, je ne dis pas le contraire. Et je respecte ta décision. Fais juste attention à toi…

Tendresse hocha doucement la tête.

- Ne t’inquiète pas pour moi. Je suis grande maintenant. J’aimerais rencontrer Syndrell…

- Tu n’as qu’à attendre qu’elle vienne… si elle vient. De toute façon, je ne partirai pas sans elle…

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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeLun 30 Avr 2012, 10:26

Elle est assise sur sa chaise, jambes tendues devant elle et croisées au niveau des chevilles. Ses bras sont croisés sur sa poitrine, sa tête est inclinée vers l’avant et l’imperceptible sourire qui flotte sur ses lèvres, seule partie de son visage que l’on discerne, laisse à penser qu’elle s’est assoupie.

Mais dans l’ombre du capuchon brûle un regard d’or en fusion.
Il est braqué sur les vagues qui scintillent au loin, myriades de petits éclats miroitants qui sont comme des clins d’œil étoilés dans la nuit.

Bientôt, il sera temps d’y aller. De se lever de sa chaise pour jeter une pièce sur la table. De prendre le large, au sens propre comme au figuré. Bientôt, mais pas tout de suite. Le moment est au souvenir, l’instant à la réflexion.

Dans le ciel, une mouette crie.
Moqueuse.



~ ~ ~ ~ ~



- Tu n’as jamais pris la mer.
- Je n’ai jamais goûté aux champignons menteurs non plus.
- Ce n’est pas pareil, et tu le sais !
- Alors pourquoi poses-tu la question ?
- Je…


Durant un court instant, Tanank chercha ses mots, puis il écarta les bras en signe d’impuissance et soupira longuement.

- Tu es désespérante.
- Et toi, tu es fichtrement touchant…
- Pardon ?
- Tu n’as pas envie que je m’en aille, Tan.


Non.
Pas envie.
Mais pas envie de la retenir non plus. Syndrell était la définition même de l’idée qu’il se faisait de la liberté ; l’empêcher de réaliser ses rêves, c’était l’enfermer et ça, c’était la pire chose que l’on pourrait lui faire. Lui couper les ailes. L’empêcher de s’envoler.

Mais de là à s’envoler de l’autre côté de l’océan…


- Les pirates sont dangereux, dit-il en ayant affreusement conscience de l’idiotie de sa réplique.

Il était à cout d’arguments et elle le savait parfaitement. Comme d’habitude, cependant, elle passa son bras autour de ses épaules et appuya sa joue contre la sienne. Tanank accepta son étreinte sans la moindre douleur au cœur. Il s’était fait à l’idée que Syndrell en aime un autre et en vérité, il aimait cette place de grand frère qu’il avait pris dans la vie de la jeune femme. Un poste auquel il répondrait toujours présent, quoi qu’il arrive.
Et où qu’elle aille.


- Les pirates sont des pirates, répondit-elle.
- … et ?
- Et moi je suis moi.


Cette fois, il ne fut (presque) par surpris par son raisonnement.


* * *

Syndrell prit congé du jeune éleveur avant qu’il ne repasse à l’attaque et sa route la conduisit à travers les grandes plaines du sud. Libre de galoper à sa guise et dans la direction qui lui plaisait, Vagabond était heureux. Elle sentait la puissance de ses muscles qui roulaient contre ses cuisses.

Il n’allait peut-être pas apprécier de se retrouver enfermé pour le temps d’une traversée en mer mais elle ne pouvait se résoudre à le laisser en arrière. On ne laisse pas Vagabond en arrière, c’est comme ça – elle l’avait lu dans ses yeux dès leur première rencontre. Nuance non plus n’aurait pas apprécié d’être mise à l’écart de cette aventure et des carottes qui devaient bien se trouver de l’autre côté de toute cette eau…

Toute cette eau.
Jamais encore Syndrell n’avait prit son envol dans cette direction. C’était une première. Chaque fois qu’elle y songeait – et dieu sait si elle y avait songé au cours de ces dernières semaines ! – l’excitation le disputait à l’appréhension, mais elle n’avait pas peur, non. C’est idiot et même impossible de redouter ce que l’on ne connaît pas ! En outre, l’inconnu n’avait jamais effrayé la marchombre. Au contraire, c’était son moteur le plus évident !

Les pirates sont dangereux, avaient dit Tanank. Qu’en savait-il au juste, à part les légendes qui se répandaient comme autant de traînées de poudre dans le sud de l’Empire ? Là-haut, dans ses montagnes, elle n’en avait jamais entendu parler. Mais à Al-Vor, elle avait entendu des enfants raconter l’histoire des « guerriers-loups » qui rôdaient dans la chaîne du Poll et dévoraient hommes, femmes et enfants ; comment croire à la férocité des pirates si on se laissait aussi facilement berner par ce genre de sottises ?

Les pirates étaient réels, elle n’en doutait pas un seul instant – tout comme l’étaient les trappeurs. Pourtant, ces derniers avaient beau porter des peaux de loup sur leurs épaules, ils n’en étaient pas moins des hommes pour autant.
Les pirates également.

Dolce connaissait-il des pirates ?



* * *


- Où il est, Dolce ?
- Rentré chez lui, bonhomme.
- Ah…

Cette petite mine tristoune qu’avait eu Lyke en réalisant l’absence de son ami, sur le pont du frêle petit esquif qui devait leur faire descendre le Pollimage jusqu’à la région d’Al-Chen ! Jamais Syndrell n’aurait pu se douter qu’il s’attacherait autant à l’Envoleur… et que cet attachement serait réciproque.

- C’est où, chez lui ?

Lueur d’espoir au fond des yeux noisette.
Lueur amusée dans ceux pailletés d’or.


- Un peu partout. Ici et là…
- Syn ! Je suis sérieux !


Il l’était. Il l’était vraiment. Et le soupçon de colère qui enflammait son regard et durcissait ses traits ressemblait à celle de Dolce lorsqu’il avait découvert son amante en compagnie d’un homme et dans une tente.

- Une île, très, très loin d’ici. Une île merveilleuse…
- Tu y es déjà allée ?
- Non.
- Tu iras ?


Syndrell n’avait pas pu lui répondre.
Irait-elle là-bas ? Sur l’Ile des Femmes ? D’autres indices, d’autres réponses au sujet de son passé l’attendaient dans cet endroit de rêve, maintes et maintes fois vanté par les talents de conteur de Dolce. Traverser l’océan pour poursuivre sa quête… c’était une aventure qui avait le goût sucré de la liberté. Mais il fallait pour cela quitter son monde, son univers. Quitter le continent.

Etait-il temps de faire le grand saut ?


- Moi, j’irai. Dolce a dit que suis un vrai pirate.

Un vrai pirate.

- Moi aussi, avait renchéri Ciel. Mais juste pour le plaisir de l’agacer. J’ai le mal de mer.

Un alavirien pure souche.

- Moi je vais d’abord retrouver mon cheval. La suite n’est pas encore écrite.

Une vraie marchombre.
Libre.



~ ~ ~ ~ ~



Entre ses mains, elle tient le papier sur lequel la suite a finalement été écrite. Un tout petit papier, porteur d’une pincée de mots et d’une formidable promesse d’aventure. De mystère. De passion. De liberté.
D’envol.

La mouette s’est posée sur le toit du petit établissement.
Rieuse.

Sur la terrasse de la buvette, celle qui semblait dormir se lève dans un léger bruissement de velours et lance une pièce sur la table.

La mouette déploie ses ailes.
Syndrell s’envole.
Rieuse.



~ ~ ~ ~ ~



Elle était incroyablement belle et incroyablement nue. Un double détail qui sauta aux yeux de Syndrell et qui lui fit le même effet que s’il elle avait bu la tasse… à l’air libre. Seconde terrible durant laquelle toutes les peurs, toutes les angoisses les plus profondes firent instantanément surface, cauchemars de petite fille et craintes de femme confondus.

La seconde suivante, elle remarqua les cheveux verts à la lueur du feu, et les traits familiers d’un visage. Familiers alors qu’elle n’avait jamais rencontré cette femme. Peurs, craintes et angoisses s’évanouirent comme par enchantement. Syndrell sourit intérieurement. Elle s’en voulait presque, à présent, d’avoir à ce point joué avec les nerfs de son amant alors que ce dernier s’imaginait les choses les moins vraies à propos de Ciel. Combien de secondes terribles lui avait-elle fait vivre ?

Syndrell se laissa glisser de la selle de Vagabond et ses pieds s’enfoncèrent dans le sable. Il était temps. Etait-il temps ? Pouvait-elle véritablement tourner cette page de sa vie ? Faire un bond en avant ?



Est-ce que je dois avoir peur, Miss ?
Pourquoi aurais-tu peur ? Dis-moi… penses-tu avoir plus à perdre qu’à gagner ?
C’est que… j’ai peur de ne plus avoir peur.
Il n’est pas question de peur, jeune apprentie. Il est question de confiance.



Veux-tu passer ta vie à transformer le sable en verre, gamine ? Ce choix t’appartient. Si le vent t’emporte, qu’il le fasse là où tu rêves d’aller. Les rêves, gamine, nous font vivre et aller de l’avant. N’oublie jamais ça.



Que suis-je censée faire exactement ?
Es-tu sourde, jeune apprentie ? N’as-tu pas encore compris que les leçons ne faisaient que dévoiler ton vrai toi ? Es-tu vent ou nuage ? Ombre ou lumière ? Chaos ou Harmonie ? Pourquoi aurais-tu peur ?




Il est temps.

Syndrell fait un pas en avant, puis deux.
Rejoint les deux silhouettes qui l’attendent près du feu. Un frère et une sœur unis par une couleur de cheveux improbable. Si sa propre couleur capillaire doit la relier à quelqu’un, là-bas, sur l’Ile des Femmes, alors il est temps de se lancer à l’aventure.

Bonne route, Syndrell !

Elle sourit.



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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeLun 30 Avr 2012, 15:03

Des bruits.
Des bruits de sabots, qui attirent immédiatement l’attention de Dolce. Tendresse put clairement voir la lueur d’espoir et de bonheur qui traversa son regard, ainsi que cette émotion de soulagement intense, ainsi que de plaisir, qui s’empara de ses traits en moins de deux secondes.
Le jeune homme se redressa prestement sur ses deux pieds, et Tendresse ne put s’empêcher d’éclater de rire.

- Et bien, on peut dire qu’elle te fait de l’effet !

Mais elle n’était même pas surprise de cette attitude chez son frère.
Toujours dévoué, il était galant avec les femmes, et attentif, toujours. C’était ainsi qu’elle l’avait connu, et elle ne l’imaginait juste pas autrement. Les aventures qu’il avait pu avoir quand il était jeune et auxquelles elle avait assistées – il avait moins de seize ans à l’époque - avaient toujours démontré cela.

L’Envoleur lui jeta un coup d’oeil, rayonnant.
Dépoussiérant son pantalon, il balaya les alentours du regard, avant de tomber sur deux silhouettes se découpant dans la nuit. Une silhouette féminine, et une silhouette équine. Un sourire étira les lèvres de Dolce, qui s’obligea cependant à ne pas sauter sur Syndrell immédiatement : l’étalon frison qu’il avait déjà croisé ne le connaissait pas assez, et il ne voulait pas provoquer de réaction violente de sa part.

- Syndrell...

Un sourire sur le visage, parfaitement droit, Dolce chercha le regard doré de la jeune femme qui arrivait. De toute façon, il l’aurait reconnue entre mille, et même les yeux fermés. Cependant, il devait avouer que la présence du cheval le mettait un peu mal à l’aise : il n’avait pas prévu cet inconvénient, et la Régente n’était pas faite pour le transport des animaux. La cale abritait seulement les affaires des marins et quelques lits, mais surtout des marchandises. Il n’y avait pas assez de fond pour faire passer un cheval, ni de pont incliné pour l’y faire descendre…

S’arrêtant à quelques mètres, le regard brillant, Dolce sourit à la jeune femme.

- Salut salut !

Tendresse sauta sur les épaules de Dolce, qui compensa sa perte d’équilibre rapidement, en se tournant vers elle. Secouant la tête de droite à gauche, souriant, il tourna le visage vers Syndrell.

- Syndrell, voici ma sœur Tendresse.

- La fameuse Syndrell ! Enchantée de faire ta connaissance ! Dolce m’a beaucoup parlé de toi, tu sais, depuis hier soir ! J’ai attendu spécialement pour pouvoir te rencontrer, parce que je comptais visiter Gwendalavir à mon tour ; mais j’avais trop envie de voir qui tu es pour me faire une idée !

En tout cas j’adore tes cheveux !


En disant cela, Tendresse secoua les siens, à la couleur proche de l’émeraude. Avec les reflets enflammés du foyer, ils paraissaient presque orangés, mais on pouvait malgré tout voir que leur couleur n’était pas courante chez les Alaviriens. Encore humides, ils tombaient dans son dos, à hauteur de sa poitrine.
Tendresse frissonna, et rit toute seule en croisant le regard de Dolce.
Repartant tranquillement vers le feu, elle tourna donc le dos au couple.

Un soupir franchit les lèvres de Dolce.

- Je n’étais pas sûr que tu viendrais…
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeJeu 03 Mai 2012, 00:19

- Pour tout te dire, moi non plus. Et puis j'ai eu envie de faire le grand saut...

(elle le dévisage un moment en silence avant de poursuivre dans un souffle à peine audible : )

... tu m'as manqué.

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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeJeu 31 Mai 2012, 19:09

- Tu... Tu m'as manqué aussi. Ou plutôt, j'ai manqué de toi...

- Dites les z'osiaux, je suis très sensible à vos retrouvailles - j'aimerais vivre les mêmes un jour - mais là, j'ai envie de faire connaissance !


( Elle tire la langue )
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeMer 06 Juin 2012, 17:46

- Viens, ne faisons pas attendre ta soeur...

(Clin d'oeil amusé)

Au fait, j'ai un message pour toi de la part de Lyke. Il m'a fait promettre de ne pas le lire avant de te le remettre en mains propres alors tu n'imagines pas quel contrôle j'ai dû appliquer sur ma curiosité mais, voilà.

(Elle tire un fin rouleau de papier de sous sa cape et le glisse entre les doigts de Dolce avant de se rapprocher de Tendresse)
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeJeu 05 Juil 2012, 11:28

- Un message ?

(il caresse le bout de papier et le prend entre ses doigts)

- Ah ben c'est pas trop tôt !
( se lève pour enfiler sa tunique, en lançant un clin d'oeil à Dolce)
- Alors, Syndrell... Dis, je peux t'appeler Syn ? Tu viens d'où ? Tu comptes visiter notre adorable archipel ?
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeSam 07 Juil 2012, 23:26

Pour toute réponse, Syndrell se fendit d’un sourire. Tendresse lui plaisait. Celle-ci ressemblait certes à Dolce physiquement, avec ses grands yeux verts, sa fossette et même sa façon de se déplacer, mais il émanait une franche sympathie de la sœur quand le frère offrait un caractère solitaire et taciturne. Ils n’avaient pas le même tempérament, quoi que la même fougue, et ils étaient liés par des sentiments très forts, des liens que la jeune marchombre comparait à ceux qui les unissaient à Ciel, Miss, Erwan et la petite Yllena.

Tandis que Tendresse se rhabillait – moins par pudeur, d’ailleurs, que par nécessité – Syndrell observa Dolce, plongé dans la lecture de sa lettre. De temps en temps, son visage s’éclairait et une ombre de sourire adoucissait ses traits, preuve de l’étonnante complicité qui était née entre l’Envoleur et l’enfant. Elle aurait pu jeter un œil à la lettre, mais n’avait pas voulu s’immiscer dans leurs secrets d’hommes, et elle tenait à honorer chaque promesse faite à Lyke. Dont celle de retrouver sa mère.

Dolce ne savait pas dans quelle aventure elle s’était encore lancée. La dernière fois qu’ils s’étaient croisés remontait à plusieurs semaines, et la présence pour le moins exubérante de Nuhadu et de son ami Thül les avait empêchés de parler à cœur ouvert… Pour lui, pour eux, elle acceptait de remettre à plus tard ses investigations, même si elle devait reconnaître qu’imaginer Lyke guettant le retour de sa mère lui pinçait le cœur. Elle était loin de se douter que la marchombre dont le petit bonhomme attendait impatiemment le retour avait des cheveux bleus et des yeux d’or…

Vagabond renâcla dans son dos, la tirant de ses pensées. Elle se tourna vers lui pour défaire son licol et se demanda soudain s’il serait possible de l’embarquer pour gagner l’île de Dolce. Elle n’avait pas envisagé que la chose soit impossible, cependant elle n’avait encore jamais pris la mer, et elle ignorait de quelle façon Dolce et elle allaient le faire…

- Jolie monture !

Le sifflement admiratif de Tendresse attira l’attention de Vagabond, qui tourna aussitôt les oreilles dans sa direction. Méfiant, il détailla l’inconnue qui avait l’audace de s’approcher de lui avec autant de familiarité et dressa fièrement la tête, comme pour lui signifier qu’il n’était pas n’importe qui. Mais la sœur de Dolce semblait avoir un don avec les animaux. Elle tendit la main, paume ouverte et tournée vers l’étalon, lequel se fit un devoir de la sentir avec précaution ; puis la main de la jeune femme se posa doucement sur son chanfrein.

Vagabond se figea… et Syndrell aussi. Elle n’avait pas tellement eu l’occasion de croiser beaucoup de monde depuis qu’elle avait fait l’acquisition de son nouveau compagnon de route, et les conseils de Dolce n’étant pas faits de bric et de broc, elle émettait quelques réserves quant à ses réactions ; toutefois, Vagabond ne bougea pas d’un poil tandis que Tendresse faisait glisser sa main vers le sommet de son crâne, entre les oreilles, puis dans sa crinière rebelle et le long de son flanc. L’étalon souffla bruyamment et courba lentement l’échine, en un salut plus beau et vrai que jamais.

Le souffle court, Syndrell regardait Tendresse avec de grands yeux. Cette femme portait décidément très bien son nom ! A tel point que Vagabond, décidant que les caresses de cette dernière valaient bien celles de sa cavalière, oublia complètement la petite marchombre.


- Joli goujat, oui !

Tendresse croisa le regard de Syndrell et éclata de rire. C’était un rire franc, joyeux ; il lui rappelait celui de Miss.

- Peut-il faire la traversée avec moi ?
- Ah, ça, faudrait demander à mon frangin…


Justement, le frangin revenait vers elles, et Syndrell sentit son cœur faire un saut périlleux dans sa poitrine lorsqu’il posa les yeux sur elle. Comment résister à un tel regard ?
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeLun 09 Juil 2012, 10:30

Les quelques mots, tracés sur le papier d'une main sûre mais sans aucun doute peu habituée à l'écriture – et il ne pouvait blâmer Lyke pour cela de toute façon – réchauffèrent le cœur de Dolce à la seconde où il les lut. Ce petit bout d'homme était exceptionnel, c'était peu de le dire. Il aurait voulu lui répondre, mais les mots lui manquaient, et surtout il n'avait pas de quoi écrire. Il savait également que Lyke comprendrait cela, et il lui enverrait un dessin de l'Île avec un mot quand il y serait. Dans quelques jours, peut-être une semaine, le temps de convaincre les deux badauds et de faire la traversée, car le vent n'était pas à leur avantage pour l'instant.

Un sourire finit par étirer les lèvres de Dolce, alors qu'il entendait les questions plus ou moins impertinentes de sa sœur. Syndrell semblait pourtant déjà avoir compris comment elle fonctionnait, ou presque, car elle n'y répondit pas immédiatement.
C'était ce qu'il appréciait chez elle : elle n'offrait pas n'importe quoi à n'importe qui.

- Peut-il faire la traversée avec moi ?

- Ah, ça, faudrait demander à mon frangin…


Dolce secoua doucement la tête, avant de s'avancer vers les deux femmes et l'étalon. Il avait laissé Singa pour éviter d'avoir à le transporter sur la mer. Déjà que dans l'eau douce, où il y avait peu de vagues, les animaux n'aimaient pas se faire transporter, alors sur la mer… Mais surtout, il n'y avait juste pas la place sur la chabraque – enfin… c'en était pas loin – qu'ils allaient prendre.

- Tendresse, tu sais aussi bien que moi qu'on ne pourra pas embarquer un cheval…

Se tournant vers Syndrell, il fit un pas vers elle pour lui prendre les mains, et déposa un léger baiser sur le dos de ces dernières.

- Le bateau que l'on va prendre n'est pas assez grand, pas assez profond, et n'a pas assez de volume pour pouvoir être assez stable pour transporter un cheval. C'est un bateau de petites marchandises…
Ce n'est pas possible d'y embarquer Vagabond.


Un soupir déçu passa ses lèvres, et il baissa les yeux, avant de les planter encore une fois dans le regard doré de celle qu'il chérissait. Un petit sourire désolé passa sur son visage, et il recula d'un pas pour inviter Syndrell à venir se poser autour du feu.

- Oh ! Le regard qui tue… Mais si vous voulez, je peux m'engager à m'occuper du coco ! Il a l'air gentil comme tout.

Tendresse laissait glisser la pulpe de ses doigts sur le chanfrein du Frison, puis passa sur son encolure forte et musclée. La robe soyeuse se couchait agréablement à son passage, et l'animal imposant soufflait d'aise. Elle souriait.
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeMar 10 Juil 2012, 14:36

Syndrell ne connaissait pas la mer. Ou plutôt si, mais uniquement en tant que spectatrice. La première fois qu’elle avait vu cette immensité d’eau comparable en bien des points au Pollimage, Miss l’avait entraînée jusqu’ici, sur une de ses longues gangues de sable blanc, pour la laisser entre les mains de Naagrarh et toute sa troupe. La caravane ne s’était pas éternisée sur son lieu de départ mais la jeune fille s’était remplie les yeux d’étoiles aussi scintillantes que les reflets du soleil sur les vagues, et la tête des souvenirs du chant des mouettes et du goût salé que les embruns laissaient sur le bout des lèvres…

Je viens de la mer, avait dit un jour une étrange fille aux cheveux roux avec un écureuil juché sur l’épaule droite. Oui, la mer, l'océan. Toute la magnificence d'une voile parfaitement tendue sous le vent, de la chaleur dans un coeur tandis qu'il vire au rythme du navire, une coque qui se soulève doucement au-dessus de l'eau... C'était ça mon enfance.

L’enfance de Syndrell se trouvait à la fois dans les quartiers mal famés d’Al-Jeit et dans les sommets enneigés du Poll ; elle n’avait jamais navigué que sur le Pollimage et nagé dans les eaux calmes du lac Chen. L’aventure que lui proposait Dolce était extraordinairement neuve, c’était une vraie et belle découverte et elle acceptait volontiers de se dire inexpérimentée pour que l’on puisse lui apprendre tout ce qu’il fallait savoir sur un monde aux antipodes de celui qu’elle connaissait.

Pour cette raison, elle n’avait pas songé que Vagabond ne pourrait faire partie du voyage. En fait, elle ne savait rien de la manière dont Dolce comptait l’emmener sur son île et à en juger par son air désolé, il n’avait pas songé à la prévenir non plus ; mais il semblait que l’étalon avait conquis Tendresse, dont la proposition ravi monture et cavalière.


- Tu entends, canaille ? Tu vas avoir droit à une cure de tendresse !

Syndrell s’était adressée à son cheval, puisque c’était sa grande habitude, mais son regard n’avait pas quitté une seule seconde celui de Dolce. Il était aimanté à un univers de vert intense et d’amour, son univers, celui pour lequel elle se damnerait sans la moindre hésitation ; lorsque Dolce s’assit et, d’une légère pression de ses doigts sur les siens, l’invita à faire de même, la marchombre choisit de s’installer sur ses genoux. Les beaux yeux verts s’agrandirent de surprise alors qu’elle effleurait ses lèvres d’un baiser de papillon. Presque aussitôt le rire incroyable de Tendresse illumina les ombres silencieuses :

- Ha ! C’est vrai que vous êtes bien assortis, tous les deux !

Elle avait appuyé ses bras croisés sur le dos de Vagabond et posé son menton sur ses poings serrés. Au clin d’œil débordant de complicité qu’elle lui décocha, Syndrell comprit que sa relation avec Dolce était déjà un grand sujet de conversation. Tendresse connaissait-elle l’existence des Envoleurs et des Marchombres ? Servait-elle le Chaos, comme son frère, ou bien s’agissait-il d’un secret, exactement comme les lames qui dormaient dans ses bras en étaient un ?

Jusque-là, la notion de secret était un concept qui lui avait toujours échappé. Jeune apprentie, elle avait trouvé le Domaine certes par un audacieux concours de circonstances, mais elle en avait profité sans se douter des conséquences auxquelles elle s’exposait. Elle n’avait compris son erreur que très récemment, en affrontant Lacrya, et aussi en sauvant Khamill ; révélations, secrets, tout tournait autour du silence, du mystère et du respect que l’on accordait à ces deux termes…

Il y avait des secrets entre Dolce et Syndrell. Certains avaient montré le bout de leurs nez, comme la découverte mutuelle de leur greffe ou encore l’existence de Gazia et de Lyke ; s’ils s’en sortaient sans trop d’égratignures, c’est parce qu’ils se respectaient autant qu’ils s’aimaient. Un Envoleur et une Marchombre. Contradictions qui trouvaient un terrain d’entente et faisaient de leur vie un véritable secret.


- Tu ne viens donc pas avec nous ? s’enquit Syndrell en détachant enfin son regard de celui de Dolce pour le laisser glisser vers celui de Tendresse.
- Nan, j’ai pas envie de vous tenir la chandelle et puis, l’île, je viens d’en partir… Salue le clan de la Baleine pour moi !
- Le clan de la Baleine ?


Tendresse cligna des yeux, surprise par l’étonnement de Syndrell, et contourna Vagabond pour venir s’asseoir près d’eux.

- Quoi, tu ne connais pas les clans de l’Ile des Femmes ?
- Avant de connaître Dolce, je n’avais jamais entendu parler de cette île…

Le frère et la sœur échangèrent un long regard et Tendresse finit par hausser les épaules.

- Raconte-lui, si tu veux… Après tout, c’est en partie pour ça que tu l’emmènes là-bas, n’est-ce pas ?

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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeJeu 12 Juil 2012, 13:36

Un léger soupir se glisse hors des lèvres de Dolce. Après tout, il ne peut pas en vouloir à sa sœur, Tendresse, qui ne fait que lui demander les choses ; il ne peut non plus pas en vouloir à Syndrell et à sa curiosité débordante ! Il la connaît, et sait qu'elle ne lâchera pas le morceau aussi facilement…

Souriant, le jeune homme se penche sur la jeune Marchombre pour la sentir contre son torse, et inspire son odeur enivrante. Fermant les yeux, il prend quelques secondes avant de répondre à Tendresse, qui l'observe avec curiosité et à la fois une légère surprise.

- Pas ce soir. Demain, nous prenons la mer. Nous aurons minimum trois jours entiers pour en parler !

Déposant un léger baiser sur la chevelure azur de Syndrell, il l'entoure de ses bras pour la serrer tout contre lui, un sourire sur les lèvres. Il se rend alors compte à quel point elle lui manquait. Pourtant, il ne s'en était pas aperçu : il avait d'autres choses à faire, et même s'il pensait à elle, il n'avait pas ce sentiment de manque qu'il venait de découvrir en se rendant compte qu'il était comblé, et rempli.

- Si vous voulez discutter, je vous en prie ! Mais moi, je vais dormir, parce que demain matin il faut que je me lève à temps pour ne pas que Madao parte en croyant qu'on l'a oublié. Cela sera un comble…

Un sourire sur les lèvres, il repoussa doucement mais fermement Syndrell de ses genoux, pour prendre une légère couverture et s'y rouler dedans, près du feu. Fermant les yeux, il s'endormit avec le sourire, la dernière image étant une Syndrell assise en face de Tendresse…


§§§



Lorsque Dolce se réveilla, Syndrell était blottie tout contre lui.
Un sourire traversa son visage, et il réussit à se détacher d'elle sans la réveiller, il l'espérait en tout cas. La nuit ne s'était pas encore levée, mais on apercevait les premières aubes à l'Est, les premières couleurs du jour, malgré les étoiles qui brillaient encore dans le ciel foncé.
Il devait rejoindre Madao, et rapidement. Avec Syndrell.
Se penchant sur elle, il effleura sa joue de ses lèvres, dans un soupir.
Et lorsque ses grands yeux dorés s'ouvrirent, le monde était déjà à leurs pieds.


§§§



- Voilà

Assis sur le pont, Dolce désignait une feuille de papier, vieux parchemin rabougri trouvé au fond de la cale sur lequel il avait esquissé l'archipel des clans, avec l'Île des Femmes et les autres îles annexes. Il venait d'expliquer Syndrell le principe des clans, et avait montré également où chacun d'eux se trouvait.
Les clans avaient chacun leurs particularités physiques. Généralement, cela avait plus attrait avec la couleur des cheveux, mais parfois les yeux aussi étaient particuliers. Or, il fallait bien avouer que Syndrell avait la teinte de cheveux du clan de la Baleine, mais pas vraiment leurs nuances étranges de couleur d'iris.
Peut-être ne venait-elle-même pas des Clans, mais cela, il n'en savait rien. Cela serait à elle de voir.

Le bateau tanga brusquement, quelques cris rauques s'élevèrent tandis que Dolce relevait légèrement la tête pour voir par-dessus le bastingage. Les vagues n'étaient pas spécialement hautes, mais le vent était plutôt postéro-latéral, ce qui n'aidait pas quand à l'orientation de la trajectoire du bateau. Néanmoins, depuis le temps qu'il n'avait pas mené de navire, il ne se permettait pas une seule remarque, se contentant d'observer pour voir s'il n'avait pas trop perdu la main. Mais c'était certainement comme monter à cheval : cela ne se perdait pas.

Il se redressa néanmoins sur ses deux pieds. Le roulement du bateau lui était familier, et il s'avança sans tituber jusqu'à la barre, invitant Syndrell à le rejoindre. Aucune enseigne n'était hissée sur le mât, et ils avançaient tout de même à une vingtaine de nœud, à la louche.
Et surtout, ils étaient au milieu de l'Océan. Pas de terre en vue.
Juste le bateau.
Et l'eau.
Et eux.
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeVen 13 Juil 2012, 14:39

- Voilà.

Syndrell resta silencieuse. Sous ses yeux, les îles esquissées par Dolce tourbillonnaient sur du papier alors qu’aucune d’elle n’était encore visible. Leur embarcation filait comme une flèche sous le vent mais tout n’était qu’immensité d’eau ondoyante et ciel bleu uniforme. La marchombre tendit la main pour effleurer le dessin du bout des doigts.

L’Ile des Femmes. Quatre îlots, neuf clans, et une foule de traditions et de rituels, résumés tant bien que mal par Dolce. Lui appartenait au clan du Dauphin. Syndrell était toujours fascinée de l’entendre parler de sa famille, tout comme elle avait été fascinée par Tendresse, la veille. Owen aussi faisait partie d’un clan. Les Morgue, cependant, avaient réussi à éloigner l’Envoleur de la jeune femme, allant jusqu’à menacer sa vie ; Dolce et Tendresse lui proposaient une autre image des fratries, liées par le ciment de la loyauté et le sens de la famille.

Une famille…

Dolce se redressa et Syndrell admira l’aisance avec laquelle il conservait son équilibre en dépit des incessantes oscillations du bateau. Debout dans la lumière du soleil, il ressemblait à un de ces guerriers du feu qui peuplaient les histoires du vieux souffleur de verre.

Elle se leva à son tour et le vent dansa dans ses cheveux bleus. Ils étaient encore trop courts pour qu’elle puisse les tresser mais elle pouvait toujours les nouer en une petite queue de cheval, ce qu’elle fit en s’appuyant contre le bastingage. Un sourire mutin aux lèvres, elle paraissait tranquille, sereine… alors qu’elle était loin de l’être. Comment pouvait-elle seulement rester calme alors que les questions se bousculaient sous son crâne, dans son cœur, son âme ?

Comment imaginer qu’elle puisse être originaire de l’Iles des Femmes ? Dolce lui avait parlé de la particularité physique des membres des différents clans. Yeux, cheveux… Des couleurs vives, porteuses d’identité ; la sienne avait toutes les chances de tirer son origine de l’un des clans de l’Ile.

Les mains de Syndrell s’attardèrent un instant dans ses cheveux. Ses cheveux… Toutes ses années passées à se demander pourquoi… Serrant sa queue de cheval avec une détermination soudaine, la jeune femme redressa la tête, les yeux fixés sur l’horizon. Soit ! Si la réponse se trouvait de l’autre côté de cet océan, dans cette île mystérieuse, alors elle était prête à affronter la vérité qu’elle devait y trouver, foi de marchombre !

Une marchombre qui n’avait pas encore le pied marin. La houle tourmentée fit tanguer l’embarcation sans sommation et Syndrell, surprise, perdit l’équilibre…



* * *



- Quel idiot ! Dormir alors que vous venez à peine de vous retrouver…
- Je le lui ferais payer en temps voulu !


Tendresse et Syndrell échangèrent un regard complice et la marchombre s’installa plus confortablement. Curieusement, le fait de se trouver en tête à tête avec la sœur de Dolce la mettait plus à son aise. Tendresse dut s’en apercevoir, car elle hocha la tête avant de lui tendre un verre en terre cuite, lequel contenait un liquide irisé.

- Spécialité de l’Ile. Un petit remontant qui accompagne toujours les marins parce qu’il réchauffe les cœurs et ouvre l’esprit…

Insatiable curieuse, Syndrell but une gorgée… et s’étrangla. Sa toux sembla percer un peu le sommeil de Dolce, qui se retourna sous sa couverture, tandis que Tendresse éclatait de rire.

- Tu aurais pu me dire que ça tuait les estomacs inexpérimentés !
- J’aurais pu, mais ça aurait été moins drôle !


Le feu se consumait lentement et le doux bruit des vagues déferlant sur la plage peuplaient les rares instants de silence. Tendresse et Syndrell ne s’arrêtaient pratiquement pas de parler. La nuit s’écoulait et elles restaient là, à la lueur vive de la flambée, appréciant de se découvrir et de s’entendre aussi bien.

Il y avait un peu de Zéphir dans le caractère de Tendresse. Mais son humour lui rappelait davantage celui de Miss et sa mystérieuse beauté, celle de Dolce… Ses pensées finissaient toujours par revenir vers lui et inconsciemment, elle laissa son regard glisser vers l’Envoleur. Emmitouflé dans sa couverture, il dormait à poings fermés et les bavardages des deux jeunes femmes ne suffisaient pas à le tirer du sommeil.


-Taciturne, beau-parleur, trop sérieux… Il a pas mal de défauts, mon frère, dont celui de nous manquer affreusement quand il n’est pas là, mais sa plus grande qualité, c’est sa force. Force de cœur, force de caractère, force de patience et de générosité : Dolce est une vraie et belle force de la nature, comme il en existe peu en ce monde…

Quelque chose, dans le ton de Tendresse, attira l’attention de Syndrell. Certains auraient pu y voir une menace voilée, du style « attention, c’est mon frère, si jamais tu t’avises de lui faire du mal, je te pulvérise !!! » mais la jeune femme y lu un précieux conseil.

Il ne te laissera jamais tomber alors, vas-y, tu peux foncer.
Lui faire confiance.
L’aimer…



* * *



… deux bras puissants l’empêchent de basculer. Retenue fermement contre le torse musclé de Dolce, Syndrell sourit. Une vraie et belle force, hein ?

- Tu vas devoir m’apprendre des tas de choses alors autant que tu le saches maintenant : je suis une élève curieuse et assidue, mais plus têtue qu’une mule !

Barrer un bateau ? Si on lui avait dit qu’un jour elle s’y essaierait, Syndrell aurait ouvert de grands yeux ronds. Mais à présent qu’elle se tenait devant la barre de leur embarcation, Doce derrière elle, ses mains sur les siennes pour lui apprendre à le faire, elle se sentait capable de tout. Capable du meilleur, surtout.





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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeMer 18 Juil 2012, 15:36

- Tu vas devoir m’apprendre des tas de choses alors autant que tu le saches maintenant : je suis une élève curieuse et assidue, mais plus têtue qu’une mule !

Dolce éclata de rire, déposant un baiser sur le haut du crâne de Syndrell, la tenant toujours fermement contre lui pour l'empêcher de tituber… et peut-être pour d'autres raisons, aussi.
Une élève plus têtue qu'une mule hein ?
Après tout, il en avait l'habitude. Ses deux apprenties étaient aussi de ce ressort, c'était un fait. Autant l'une que l'autre, mais pas de la même manière. Il devait toujours prendre des chemins détournés, des exercices spécifiques et une logique spéciale pour les atteindre comme il le voulait, et leur faire prendre conscience de choses qu'elles n'auraient pas comprises ou voulu comprendre sinon.
Alors ce n'était pas elle qui allait l'énerver !
Surtout que Syndrell, en plus de la convaincre, il pouvait la persuader…


§§


- Terre en vue !

Dolce bondit sur ses pieds presque immédiatement, et en lançant un regard de défi à Syndrell, s'élança sur les cordages pour rejoindre la sentinelle en haut du grand mât – pas très haut en l'occurrence, pour le petit bateau qui chevauchait la mer. Tout de souplesse et de force, il se hissa jusqu'au côté de l'homme qui avait vu la terre, et plissa les yeux pour l'apercevoir à son tour.

On apercevait en effet la silhouette de l'île Rinikabe, qui recueillait le clan du Grand Requin.
Près de l'archipel, les courants étaient nombreux et puissants, et le vent plus fort, ce qui rendait la manœuvre du bateau peu aisée… mais cela, c'était sans considérer que justement les courants permettaient de se rendre plus facilement où l'on souhaitait, pour peu que l'on connaisse leur trajet et leurs détours.

De là où ils se trouvaient, il suffisait qu'ils s'élancent dans le courant Traitre pour filer directement jusqu'aux falaises du même nom, où ils s'amarraient pour rejoindre le Clan du Dauphin. Dans son ventre, il sentit son estomac tressauter quelques secondes, en pensant à sa mère, au rituel, à ses sœurs… Depuis combien de temps ne les avait-il plus vues ? Sans doute beaucoup trop… Mais il avait sa vie désormais.
C'était ce qu'il se disait en serrant Syndrell contre lui.

Ils restèrent sur le mât le temps de rejoindre les falaises.
Manier le bateau n'était pas facile dans le courant traitre, il fallait toujours aligner la coque avec les vagues ; le courant devenait parfois sous-marin, et n'atteignait plus la proue, et seul un savoir particulier permettait de ne pas se perdre dans d'autres courants, qui les auraient amenés de l'autre côté de l'île principale. Parfois, le bateau ricochait contre les vagues, mais toujours en ressortait plus rapidement. Et lorsque les falaises furent en vue, le capitaine vira de bord pour se placer contre cette dernière, mais pas trop près non plus, pour pouvoir manœuvrer sur la petite plage qui faisait office de port.


§§


- Dolce !

Dolce contracta les épaules dans l'attente du poids qui n'allait pas tarder à s'y abattre… Qui s'y abattit. Sa plus jeune sœur venait de se jeter contre lui, un sourire sur les lèvres, emportée par une excitation hors norme. Riant, le jeune homme tourna sur lui-même avant d'attraper le bras de sa sœur, de la retourner et de la bloquer contre son torse, ses longs cheveux d'un vert très foncé lui chatouillant le bas du ventre.

- Mais aïe ! T'es un violent hein !

Cependant, le jeune homme ne desserra pas sa prise. Il connaissait sa sœur… Mais la présence de Syndrell à son côté le désarçonna, et il se demanda l'interprétation que…
Il se reçu un coup de coude mémorable dans le ventre, ce qui le plia en deux. Et même s'il tenait toujours le poignet de sa jeune sœur, cette dernière s'était défaite de sa prise simplette avec facilité.
Néanmoins, jouant le jeu, il la poussa d'un coup d'épaule, et elle tomba sur le sol, sur les fesses, dans une grimace atroce qui les fit rire ensemble.

- Je vois que tu n'as pas changé, Belle !

- Pourquoi j'aurais fait une chose pareille ?


Lui tirant la langue, elle s'avança d'un pas souple vers Syndrell lui ouvrant les bras. Elle devait avoir un an, voire deux ans de plus que la jeune fille aux cheveux bleus, pourtant à les regarder l'une en face de l'autre, celle qui paraissait la plus jeune était Belle. Et la plus folle, aussi, sans doute..

- On n'est pas rendus…

- Tu as dis quoi ?

- Je dis que tu ne t'arrêtes jamais, et surtout pas pour fêter mon retour !

- Ah ! Bah non, le monde ne tourne pas autour de toi tu sais !

- Le rituel en partie, si…

- Ah, tu as croisé Tendresse ? On a eu de la chance tiens ! Maman qui voulait te faire une surprise… Je crois qu'elle a même demandé à transporter une lettre pour toi…


Un soupir franchit les lèvres de Dolce, et il prit doucement la main de Syndrell, souriant.

- Bon, allez, venez ! Toi, tu vas faire la connaissance de la fratrie… Tu vas voir, on ne s'ennuie jamais !


§§


- Bienvenue dans le Clan du Dauphin, jeune Syndrell !

Le visage ridé de Fougue s'étira en un sourire tranquille, et serein. Elle détaillait la jeune Marchombre de haut en bas, de son regard sombre, mais rien d'hostile n'émanait d'elle.

- Tu as de la chance d'être notre invitée. Les rituels commenceront après-demain, et tu pourras voir notre Détenteur en pleine action… Tu apprécieras le spectacle, je t'assure !

Lui adressant un clin d'œil un brin lubrique, Fougue rit doucement devant sa réaction. Puis, elle se tourna vers son fils, un sourire sur les lèvres.

- Dolce ! Et bien, nous avons de la chance de t'avoir… tu es même en avance ! Ta jeune compagne pourra visiter un peu l'île d'ici le début des festivités… Mais n'oublie pas de te préparer, je compte sur toi.

Dolce s'inclina légèrement pour montrer son approbation, et finit par la prendre dans ses bras.

- Tu m'as manqué, Maman…


§§


Ca piaillait.
De tous les côtés.
Dans tous les sens.
A tous les niveaux sonores.
Quatorze personnes, dont douze femmes, cela faisait toujours beaucoup de bruit.
Toutes les sœurs de Dolce étaient présentes, sauf Tendresse. Il y avait sa mère aussi, évidemment, la Dame d'Honneur, Estivale, avec ses deux filles – Mer et Douceur – , l'ancienne Sage, Félicitée, et la Phénix, Verte et son oncle Zeru. Et Syndrell.

Posant sa main sur sa cuisse, sous la table, Dolce la fixa quelques secondes.
Il était heureux qu'elle soit là.
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeMer 25 Juil 2012, 10:19

Lorsque la vigie poussa son cri et que Dolce bondit, aérien, pour gravir le mât avec une aisance parfaite, Syndrell réalisa qu’il avait grandi sur cet océan. Il jouait avec les mouvements du bateau comme elle jouait avec le vent dans les hauteurs enneigées du Poll ; il escaladait un mât en quelques secondes quand elle s’attaquait aux falaises les plus pentues. D’un côté la mer, de l’autre la montagne…

A nouveau, la façon dont ils se complétaient séduisit la jeune femme. Elle appréciait réellement leurs multiples différences. Dolce lui offrait une vie d’aventures, de découvertes, tout ce dont elle pouvait rêver ; alors, quand il lui jeta un regard plein de défiance et d’amour, elle y répondit aussitôt, galvanisée par les cris des marins qui s’affairaient tout autour d’eux.

Elle mit quelques secondes de plus que Dolce à atteindre le haut du mât mais elle y parvint sans son aide, et c’est non sans une once de fierté qu’elle se hissa à sa hauteur. Le souffle coupé par la beauté du paysage qui s’étalait devant ses yeux, elle s’immobilisa, conquise. Là-bas, droit devant eux, un morceau de terre se découpait dans un ciel azur. L’Ile des Femmes !

Un coup de vent dénoua sa queue de cheval ; elle ne s’en rendit pas compte. Ses yeux dorés, flamboyants, fixaient cette terre nouvelle, ce monde inconnu qui lui tendait les bras et qu’elle rêvait de découvrir. Au-dessus de sa tête, un vol de mouettes criait joyeusement. Sous ses pieds, les marins s’encourageaient, contents de rentrer chez eux. Et, contre elle, Dolce souriait. Lui aussi était heureux. Syndrell ignorait combien de temps s’était écoulé depuis qu’il avait quitté les siens mais une chose était sûre : elle partageait son excitation.

C’était une sensation formidable. Depuis son perchoir, Syndrell avait la sensation de dominer un monde, de voler et non de naviguer, vers ce relief accidenté qui se profilait devant eux. De puissants courants les ballotaient dans tous les sens mais, plus que jamais, elle avait confiance dans l’expérience des matelots dont chaque mouvement, précis, fluide et efficace, la fascinait. D’une main de maître, ils guidèrent leur embarcation dans des couloirs de roches qui semblaient attendre qu’un frêle esquif vienne se fracasser sur leurs tranchants récifs, dépassèrent les premiers îlots, ceux-là mêmes que Dolce avait dessinés pour elle et, enfin, accostèrent sur une plage qui appartenait au clan de son amant.

Comment décrire l’effusion que provoqua leur débarquement ? Des cris, des rires, des chants, tout cela en même temps, et plus encore : les enfants sautaient dans les vagues qui léchaient le sable fin, les plus grands frappaient dans leurs mains, comme pour imiter le grondement des rouleaux, et les marins y répondaient avec force ; certains n’avaient pas vu leur famille depuis longtemps. C’était le cas de Dolce. Avançant prudemment sur la plage, Syndrell l’observait du coin de l’œil, remarquant la pointe d’appréhension qu’elle seule pouvait reconnaître dans la tension de ses épaules.

Appréhension qui disparut lorsqu’une véritable petite sauterelle le prit d’assaut. Des cheveux d’un vert sapin, des yeux pétillants de malice et un sourire jusqu’aux oreilles : Syndrell pariait volontiers ses deux mains qu’il s’agissait d’une des sœurs de Dolce. Celle-ci était plus frêle que Tendresse mais sa ressemblance avec l’Envoleur était plus frappante.


- Je vois que tu n’as pas changé, Belle !
- Pourquoi j’aurais fait une chose pareille ?


Syndrell sourit. Tendresse, Belle… L’originalité des noms lui rappelait celle de la fratrie de Ciel. Ils lui plaisaient. Lui plaisait aussi la vitalité de cette nouvelle sœur, qui serra la marchombre dans ses bras de la même manière qu’elle avait serré Dolce contre elle. Conquise, la jeune femme se laissa entraîner, non sans avoir adressé un clin d’œil amusé à Dolce qui signifiait : « T’en fais pas, ton Ile me plaît déjà ! »

On l’accueillit avec emphase. Une ribambelle d’enfants l’entourait et ne la quittait plus. Tous avaient des cheveux verts, dont les nuances s’étendaient de l’absinthe au viride, et ils avaient la peau foncée de ceux qui grandissent sous la caresse du soleil… Une femme se dressa soudain devant elle et Syndrell s’arrêta. Elle reconnut immédiatement la mère de Dolce, car celui-ci lui avait dressé un portrait extrêmement fidèle : Fougue était petite, mais il émanait d’elle une force tranquille qui apaisa aussitôt la marchombre et souffla ses dernières craintes.


- Bienvenue dans le clan du Dauphin, jeune Syndrell !
- Merci,
répondit la jeune femme en inclinant le buste avec respect. Je suis honorée de faire votre connaissance.
- Tu as de la chance d’être notre invitée. Les rituels commenceront après-demain, et tu pourras voir notre Détenteur en pleine action… Tu apprécieras le spectacle, je t’assure !


Loin de la gêner, le clin d’œil complice que lui décocha Fougue plut à Syndrell. Elle y répondit par un sourire entendu. Apprécier le spectacle ? C’était déjà le cas, songea-t-elle en coulant un regard vers Dolce, mais, nom d’une chiure de mouche, elle avait hâte d’y être !

Lors de leur traversée, il avait pris soin de lui expliquer les traditions les plus importantes des clans. Le rituel de succession n’étant pas des moindres, elle l’avait écoutée avec attention, apprenant par cœur le rôle initiatique de l’élue et celui, accompagnateur, du Détenteur. Fascinée par les paroles de Dolce, elle attendait avec impatience d’assister à la cérémonie !

Le soir même de leur arrivée, un banquet fut organisé. Syndrell était estomaquée. Sa visite n’avait pas été prévenue ni prévue, pourtant les gens s’affairaient avec une telle conviction qu’elle tomba des nues en découvrant la table, dressée sur la plage et remplie de mille et une saveurs inconnues. Les enfants s’amusèrent beaucoup des réactions de la marchombre lorsqu’elle prit le risque de goûter à tel ou tel plat.

C’était magique. Syndrell ne trouvait pas d’autre mot. Réunis autour d’une table, petits et grands riaient de bon cœur et partageaient leur bonne humeur ; chacun avait à cœur d’apprendre quelque chose à la nouvelle venue, tant et si bien qu’au bout d’un moment, Syndrell commença à perdre le fil. Son périple sur l’océan et tant de rencontres l’avaient épuisée. Elle s’en moquait. Elle était si bien !

Une main pressa doucement sa cuisse et elle y entremêla ses doigts. Dolce n’avait pas dit grand-chose depuis qu’ils avaient débarqué. Il la laissait découvrir à son rythme, n’osant pas s’interposer dans ce qu’il devinait être un moment… magique. Elle lui en était reconnaissante. « Merci », flamboya son regard doré à son attention.



[Je n'ai pas tellement fat avancer les choses, mais étant en territoire inconnu, je préfère te laisser guider, Ô noble Détenteur !]
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeSam 01 Sep 2012, 16:11

La fenêtre de la chambre de Dolce donnait sur l’immensité de l’Océan. De nuit, les étoiles se reflétaient allègrement sur sa surface ondulée, tandis que la clarté de la lune auréolait le paysage aquatique. De jour, on pouvait voir les oiseaux marins s’élancer vers les chabraques et bateaux de pêche pour réussir à attraper des poissons sans trop d’effort.

Debout, appuyé sur le rebord de la fenêtre, l’homme détaillait l’horizon. C’était dans cette ambiance calme et sereine qu’il avait grandi. Sa chambre, spacieuse, n’avait pas changé depuis qu’il était parti, des années plus tôt. Il retrouvait le même tapis océan sur le sol, les mêmes tentures d’un vert iridescent autour de son lit à baldaquin, les mêmes voiles vert foncé de part et d’autre de sa fenêtre. Les meubles non plus n’avaient pas bougé : tout le mobilier était en olivier, la couleur si foncée de cet arbre donnait des touches réellement exotiques à la pièce, renforçant la chaleur qui se dégageait déjà de la pièce.

Et dans ses draps, un corps fin et délié dormait encore.
Se tournant pour la détailler quelques secondes, belle comme une nymphe dans les draps d’un vert opalescent, il ne put s’empêcher de sourire. Elle était là, dans son lit, dans sa vie, chez lui, chez sa mère, sur son île. Se rendait-elle compte à quel point elle s’était enfoncée dans sa vie, en lui ? Un léger soupir glissa hors des lèvres de Dolce, et il s’approcha d’un pas léger et parfaitement silencieux du lit.
Repoussant légèrement les draps, il découvrit lentement son corps, et ses doigts ne purent s’empêcher d’aller à la rencontre de sa peau.

Elle était si belle.
Les mains de Dolce se posèrent sur ses bras, remontant dans son cou, descendant sur son buste en suivant la courbe affolante de ses seins, de son ventre, de ses hanches. Se penchant sur elle, il déposa un léger baiser à la base de son cou, faisant glisser son souffle et ses lèvres sur ses seins, qu’il happa doucement…


§§


Ils passèrent la journée à somnoler.
Certes, la mère de Dolce avait dit que Syndrell pourrait profiter de la journée pour explorer l’île, mais le jeune homme avait plutôt envie d’explorer autre chose. Et puis, il avait promis à la Marchombre qu’ils découvriraient l’île dès la fin des festivités : ils n’avaient en réalité pas le temps de faire grand-chose en une seule journée !
Ils mangèrent à nouveau tous ensemble, avec les personnes qui seraient présentes et importantes lors du rituel de succession. A vrai dire, Dolce appréhendait un peu le second jour, au milieu de toutes ces dames. Certes, la plupart étaient ses sœurs, et il s’en fichait, mais la présence de Syndrell dans le rituel le tendait légèrement, malgré lui.

Il lui avait dit qu’il aurait à intervenir durant les festivités, mais particulièrement le second jour. Il lui avait parlé de parader dans tout le village en scandant prières et le nom de sa sœur. Il ne lui avait cependant pas décrit la tenue dans laquelle il serait : son plus simple appareil. Même s’il serait recouvert de peintures guerrières.

Croisant le regard hilare de sa plus jeune sœur, Dolce lui rendit un clin d’œil complice. Il n’en revenait pas d’avoir réussi à rassembler toutes les personnes qui comptaient le plus pour lui, plusieurs jours qui plus est. Et même s’il manquait Tendresse, il la sentait aussi présente qu’elle pouvait l’être.


§§


- Clan du Dauphin, je m’adresse en ce jour à vous en tant que Sage, une dernière fois.
Puisque l’on parle de futur, que l’on doit envisager l’avenir, autant que vous sachiez aujourd’hui de quoi il en retourne. Si je suis ici aujourd’hui, sur cette estrade, devant vous, à désigner celle qui me succèdera, c’est que tout n’est pas rose. Mes enfants le savaient déjà : ils savaient que je ne déciderai pas de la suite sans sentir que ma vie décline fortement.
Je vais peut-être bien en ce jour, mais quelque chose en moi s’est brisé, il y a de cela un mois. Je sens que quelque chose ne va pas, sans parvenir à mettre un doigt dessus, mais je suis emplie d’une certitude : la fin s’approche de moi.
C’est ainsi. Avec la vie, il y a la mort. Harmonie, et Chaos.


Elle s’arrêta quelques secondes pour fixer Dolce, dans la foule, et celui-ci se sentit soudain tout petit. Il avait parlé de son métier à sa mère, des années auparavant, et il se souvenait parfaitement sa réaction, sereine et calme. Sage. Par contre, il était étonné de voir qu’elle avait pu cerner Syndrell, même si sa perspicacité n’était pas à démontrer…
Il serra les doigts de la Marchombre dans son poing.


- Alors, une nouvelle vie prend la place. Et cette vie, c’est celle de ma fille Liesse.

Un tonnerre d’acclamations monta de la foule qui se pressait devant l’estrade, et le regard de Dolce tomba sur le bain et la bassine présents sur le promontoire. La Sage venait d’appeler son successeur, et une porte s’ouvrir dans le dos de sa mère. C’était Liesse.

Grande, ses cheveux lissent tombaient jusqu’à ses hanches, cachant sa poitrine menue et sa taille échancrée. Evidemment, elle était nue. Une grande majorité des rituels du Clan se faisaient défait de toute pièce de tissus, et c’était pour cela que la pudeur était un mot étranger à l’île. On honorait toujours la beauté des corps.

Liesse leva les yeux vers le Clan qui la regardait avec ébahissement. Un léger sourire étira ses lèvres fines, et elle salua son auditoire d’un petit mouvement du menton, avant de se mettre en marche vers le bain en pierre et la bassine. Lorsqu’elle arriva à leur hauteur, elle fit face au Clan, et ouvrit la bouche tout en levant sa main droite, paume fermée, pour l’ouvrir. Dans le creux de cette dernière se trouvait une petite gemme d’un vert flamboyant.

- Voici mon offrande à mon peuple, à mon clan.

Elle prit la petite pierre entre son pouce et son index, pour la lever à hauteur de visage. Fermant les yeux quelques secondes, elle déposa un baiser sur la gemme, avant de la poser sur le rebord du bain. Puis, lentement, elle enjamba ce dernier, pour se couler dans le lait de chèvre à la texture particulière sur la peau. Retenant ses cheveux au-dessus de sa tête, elle les disposa dans la bassine, qui elle avait une composition moins ragoûtante : du sang d’oie, et de l’eau de mer.

Les mains de Fougue claquèrent l’une sur l’autre, et elle prit la parole succinctement :

- Les offrandes peuvent commencer.

Dolce serra légèrement les doigts de Syndrell. Il était temps d’amener les pétales de rose, pour les disposer dans le bain de lait…
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeJeu 06 Sep 2012, 23:21

Syndrell soupira dans son sommeil avant de remuer légèrement. Un audacieux rayon de soleil filtrant à travers la fenêtre venait caresser sa joue, tirant la marchombre de rêves abracadabrants dans lesquels Dolce se métamorphosait en dauphin et l’emportait au large de l’océan. Les yeux toujours clos, elle laissa échapper un petit rire. Si Dolce n’était pas un dauphin, il en avait toute la fougue et la malice !

Ronronnant de bonheur, elle s’étira à la manière d’un chat et se paya même le luxe de se lécher les babines. Par la Dame, quelle nuit ! Dolce et elle ne s’étaient pas revus après la défaite de Vanora. Leurs retrouvailles avaient été d’autant plus enfiévrées que les lieux se prêtaient à ce genre de moments délicieux : un énorme lit divinement moelleux, un cadre décoré avec goût et simplicité, une fenêtre ouverte sur l’océan et le murmure des vagues comme berceuse…

Ciel avait raison lorsqu’il disait que la chanson de l’océan pouvait calmer le plus fou des hommes. Chuchotement enjôleur, il rappelait à Syndrell la voix du Rentaï. Somme toute, l’océan représentait pour elle une force aussi impressionnante que la montagne solitaire, une force écrasante de majesté qui inspirait à la fois la crainte et la confiance. Existait-il créatrice plus audacieuse que la nature elle-même ?

Dehors, une mouette cria.
Et Syndrell ouvrit brusquement les yeux. Evaluant la hauteur du soleil et ajoutant à cela l’absence de Dolce, elle comprit qu’il était bien plus de midi. Elle avait dormi plus de la moitié de la journée ! Voilà bien des mois qu’elle n’avait pas eu ce privilège. Dolce le lui avait accordé en la retenant aux premières lueurs de l’aube, alors qu’elle s’apprêtait à se faufiler discrètement hors de la chambre pour aller courir sur la plage. Malgré toutes ses précautions, elle ne parvenait pas encore à échapper à l’ouïe extrêmement fine du jeune homme, qui n’avait pas manqué de lui donner une bonne raison de rester au lit.


- Sale gosse, marmonna-t-elle avant d’enrouler le drap autour de sa taille et de se lever.

Elle fit le tour de la pièce dans un sens, puis dans l’autre avant de se rendre à l’évidence : ses vêtements avaient disparus. S’agissait-il d’une plaisanterie de Dolce ? Dans le doute, Syndrell ouvrit son armoire et farfouilla un petit moment avant d’opter pour une chemise ocre et un pantalon noir. L’un comme l’autre étaient deux fois trop grands pour elle, mais une fois serrés à la taille par une ceinture dont elle fit faire trois tours, l’ensemble lui allait plutôt bien.

A défaut de trouver ses bottes, elle quitta la chambre pieds nus, chose qu’elle apprécia lorsque ses pas s’enfoncèrent dans le sable. Elle avait remarqué que les enfants ne portaient pas de chaussures ; elle comprenait désormais pourquoi. La sensation était fabuleuse. Tout à son expérience, Syndrell ne vit pas Fougue s’approcher d’une démarche incroyablement gracieuse.


- Les étrangers le trouvent gênant, dit-elle en désignant le sable d’un geste de la main. Ils disent qu’il s’insinue partout et qu’il pique les yeux. Mais nos enfants, eux, grandissent dans cet écrin de douceur et jamais ne le voient autrement que comme un ami.

La marchombre sentit qu’aux yeux de la doyenne était loin de la considérer comme une étrangère.

- J’aurai aimé grandir ici, dit-elle avec franchise.
- C’est peut-être le cas.

Fougue tendit la main et glissa ses doigts dans les cheveux de Syndrell. Autrefois, un tel geste aurait suscité un mouvement de recul chez la jeune femme ; mais il y avait tant de douceur et de naturel dans ce geste qu’elle resta parfaitement immobile.

- Plus que la couleur de tes cheveux, c’est la force de ton caractère qui me fait croire une telle chose. Mon fils m’a raconté ce que tu as accompli sur le continent. Tu as le courage et la détermination des femmes de cette île.

Malgré elle, Syndrell s’empourpra légèrement. Dolce avait parlé d’elle à sa mère ?

- Mais l’or qui brille dans tes yeux la pâleur de ta peau attestent que tu viens d’ici et d’ailleurs.
- Je ne comprends pas…
- Il doit y avoir un peu de l’île en toi, cependant tu as des origines qui ne se trouvent pas uniquement ici. Il est possible que ton séjour chez nous te permette de lever une partie du voile qui dissimule ton passé, et je compte sur tous mes enfants pour t’aider à obtenir les réponses que tu es venue chercher. Toutefois, il te faudra poursuivre cette quête que tu t’es donnée, et cette quête se poursuivra par-delà l’océan.


"Mélange", souffla le vent.
"Métisse", reprit le murmure des vagues qui déferlaient sur la plage comme dans l’espoir de les atteindre.


Syndrell hocha la tête. Si une partie de son histoire se trouvait ici, alors elle était prête à la découvrir. Mais pour curieux que cela puisse paraître, elle était presque soulagée de savoir qu’à son retour sur le continent, il lui resterait une part du mystère à déchiffrer ; cette quête motivait ses pas et assurait sa direction depuis l’enfance. C’était comme un rêve que l’on poursuit sans jamais trop y croire…


- Ne serait-ce pas une chemise de Dolce ? s’enquit Fougue.
- Je n’ai pas retrouvé mes habits, avoua Syndrell avec une moue enfantine qui tira un éclat de rire à la vieille femme.
- Je les lui ai demandés pour les laver ! Viens, nous allons te trouver de quoi assister à la cérémonie sans t’attirer les foudres de la Dragonne…

La marchombre obéit sans émettre de protestation. La veille, elle avait rencontré la vétérane ; c’était une femme inflexible et dont les innombrables rides attestaient moins la vieillesse que la sagesse. Loin d’altérer la force de son caractère, le temps passé avait renforcé sa prestance. C’était en outre une protectrice fervente des traditions. Qu’une femme se présente vêtue en homme au rituel de succession était inadmissible – du moins, c’est ce que Syndrell croyait. Car il était évident que nulle n’avait jamais tenté l’expérience !

Elle se retrouva donc affublée d’une robe légère. Le fin tissu lui laissait les bras et le dos nus pour retomber en feuilles superposées sur les genoux. D’un geste un peu gauche, Syndrell entreprit de défroisser les pétales de tulle aux nuances émeraudes qui s’alliaient parfaitement avec l’or de ses yeux et le bleu de ses cheveux.

Un coup de coude de la part de Dolce lui fit relever la tête au moment où Fougue écartait les bras pour s’adresser à la foule. L’Envoleur l’avait rejointe quelques minutes seulement avant le début de la cérémonie et elle devait reconnaître que sa présence la rassurait.

Au milieu de tous ces gens qui, massés comme un seul homme, attendaient la venue de celle qui devait succéder à la Sage actuelle, Syndrell se sentait inexpérimentée, voire ignorante. Si elle avait grandi sur cette terre, les rituels qui animaient la vie des habitants de l’île ne l’avaient pas marqué. Mais elle n’avait aucun souvenir de son enfance avant ses trois ans. La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté. Etait-il possible que, petit bout de choux sachant tout juste marcher, elle ait assisté à une cérémonie de ce genre, bien des années plus tôt ?


- Clan du Dauphin, je m’adresse en ce jour à vous en tant que Sage, une dernière fois.
Puisque l’on parle de futur, que l’on doit envisager l’avenir, autant que vous sachiez aujourd’hui de quoi il en retourne. Si je suis ici aujourd’hui, sur cette estrade, devant vous, à désigner celle qui me succèdera, c’est que tout n’est pas rose. Mes enfants le savaient déjà : ils savaient que je ne déciderai pas de la suite sans sentir que ma vie décline fortement.


Un murmure frémit dans la foule et Syndrell jeta un coup d’œil à Dolce. Savait-il déjà ce que sa mère était en train de dévoiler à son clan ? Plissant les yeux, elle détailla Fougue avec attention, cherchant en vain les traces d’une quelconque fatigue. La vieille femme portait bien son nom, et à en croire par l’entrain qui animait la Dragonne et la Phénix, la Sage avait encore de longs jours paisibles devant elle.

- Je vais peut-être bien en ce jour, mais quelque chose en moi s’est brisé, il y a de cela un mois. Je sens que quelque chose ne va pas, sans parvenir à mettre un doigt dessus, mais je suis emplie d’une certitude : la fin s’approche de moi.
C’est ainsi. Avec la vie, il y a la mort. Harmonie, et Chaos.


Harmonie.

Chaos.

Les doigts de Dolce resserrèrent leur emprise sur ceux de Syndrell au moment même ou un frisson remontait le long du dos de la marchombre. Le regard de Fougue croisa le sien, l’espace d’une ou deux secondes, avant de balayer le reste de la foule subjuguée, mais l’évidence avait frappé les deux amants : elle savait. Comment ? Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Il semblait que la Sage soit douée d’un certain sens de l’observation…

L’arrivée de Liesse, la future Sage du clan, fit naître une clameur qui impressionna Syndrell. Fascinée, elle ne put qu’admirer la beauté de la sœur de Dolce tandis que celle-ci s’immergeait dans son bain de lait de chèvre. Même ainsi, plongée dans l’épais liquide et les cheveux noyés dans une substance douteuse, elle ressemblait à une sirène.


- Les offrandes peuvent commencer.

Syndrell suivit Dolce jusqu’au bain et le regarda lancer une poignée de pétales à la suite des membres de son clan. Lorsque son tour fut venu, elle marqua un temps d’hésitation. Elle n’appartenait pas au clan du Dauphin. Etait-elle censé prendre part à un rituel dont elle ignorait tout ? Comme percevant ses pensées, Fougue chercha son regard et hocha lentement la tête. Le cœur de Syndrell battit plus vite dans sa poitrine. Saisissant une poignée de pétales de rose, elle les lança dans le bain de Liesse, qui sourit à son attention.

Une bouffée de joie submergea la marchombre. Lorsqu’elle rejoignit Dolce, elle avait la vibrante sensation de faire partie d’une famille. Une famille qui était lié à son passé, quelques puissent être ses origines dans cette île. Entremêlant ses doigts avec ceux de l’Envoleur, Syndrell regarda les pétales danser dans le vent.

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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeJeu 27 Sep 2012, 19:22

Dans ce bain de lait de chèvre, Liesse était tout simplement sublimée. Dolce, en tant que frère, avait qu’une envie, l’enlever pour que personne ne la voit, protecteur malgré lui – et malgré, il le savait, le dédain de ses sœurs à cet égard : après tout, c’était lui le "petit" frère. Il se contenta de sentir la présence chaude de Syndrell à son côté, et s’avancer lorsque sa mère annonça que le temps des offrandes était venu.

Les offrandes.
En tant que membre de sa famille, petit frère unique, Dolce avait choisi des pétales de rose à déposer autour de sa sœur. La rose blanche symbolisant, pour lui, la pureté de ce lien qui les unissait, et le désintérêt total de l’un envers l’autre malgré tout. Relation immaculée, bien que parsemée de disputes et de colères, frère et sœur, tout simplement. Il avait donné de ses pétales à Syndrell, car comme elle était extérieure au clan, elle devait s’identifier à une personne, et… il voulait que cela soit lui. Il ne le lui avait pas expliqué… Pas encore.
D’autres déposaient ou lançaient d’autres offrandes. Cela allait des tiges d’un vert émeraude de certaines fleurs des prés, à des pierres gravées, des sculptures ou peintures, des mélanges, de la nourriture, des vêtements ou autres pièces de collection. Chaque pièce avait une signification particulière, et cela serait à Liesse de savoir tout interpréter – même si elle serait sans doute aidée par Fougue.

Voyant l’hésitation cependant de Syndrell à s’avancer vers l’autel, il l’encouragea à le suivre, même en percevant le regard de sa mère qui décida, lui, la jeune Marchombre à faire elle aussi ces offrandes.

Les pétales voletaient dans la brise fraiche et océanique qui flottait toujours dans le village. Dolce ferma les yeux pour l’inspirer profondément, et serra légèrement ses doigts autour de ceux de Syndrell.

- Que ça fait du bien de rentrer chez soi…

Un sourire, serein et sincère, étira ses lèvres et il leva le dos de la main de la jeune femme jusqu’à sa bouche pour y déposer un léger baiser.
Tendre.


§§



Le repas du soir fut tout simplement somptueux. Des dizaines de mets qui s’entrelaçaient, allègrement, des saveurs qui se mélangeaient, pimentées, acidulées, sucrées et salées…
Liesse perchée sur une chaise depuis déjà plus de deux heures, Dolce la taquinait gentiment, mais sans jamais aller trop loin : cela aurait été briser le rituel, et il n’avait aucune envie que sa sœur soit maudite durant son règne de Sage. La voir sortir de son bain et traverser le village nue, la peau blanchie par le lait et les cheveux d’une couleur plus que douteuse, pour se tremper enfin dans l’Océan libérateur…

Cette chaise, qui avait traversé les générations, qui avait vu toutes les Sages poser leurs fesses sur son plateau depuis plus de cent cinquante ans, faisait partie intégrante du rituel. Tout comme les plats en argent qui trônaient sur la table, remplis à ras-bord tous autant qu’ils y étaient.

Et au centre de la table…
Sur un immense plateau, siégeait un Dauphin entier… Cela faisait autant partie du culte que le reste, et même sans doute plus que cela : le Dauphin étant le symbole du clan, il était nécessaire d’en prendre au moins une petite partie, pour honorer cet animal si magnifique et intelligent qu’il était. A la base, c’était pour s’imprégner de ses caractéristiques que le clan l’avait introduit dans le rituel, mais après c’était une réelle croyance qui s’était développée autour de ce dauphin servi au repas.

- Il est beau, mais si tu veux, on ira plutôt nager avec eux…

Se penchant vers Syndrell, Dolce déposa un léger baiser sur le haut de sa mâchoire.

- Je ne pense pas que tu sois obligée d’en manger, comme tu ne fais pas partie du clan…

Dans tous les cas, Liesse dû attendre que tous soient servis avant d’avoir dans son assiette l’aileron dorsal du mammifère marin…











[ Vraiment désolée pour toute cette attente ! Normalement, ça devrait mieux couler maintenant ^^ ]
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeDim 30 Sep 2012, 13:58

N’empêche, c’était vraiment une drôle de coutume. Ses yeux dorés grand ouvert, Syndrell posait sur cette vie si peu commune un regard emprunt d’une curiosité tout enfantine, et elle s’efforçait de graver chaque détail dans sa mémoire. Elle voulait se souvenir et, plus tard, raconter cette fabuleuse histoire au coin du feu…

Elle cherchait aussi à trouver un écho en elle. Ouvrir le dialogue avec la petite fille aux cheveux bleus et aux yeux d’or, découvrir son passé. Un espoir fou qui l’étreignait depuis sa discussion avec Fougue. A présent assise à la table du banquet, la jeune femme laissait ses pensées vagabonder tandis qu’autour d’elle, tout n’était que rires et discussions animées. Le temps des offrandes avait retenu toute son attention mais alors que l’on s’apprêtait à faire un sort au magnifique dauphin entreposé sous leurs yeux, Syndell restait songeuse. Elle avait besoin de réponse…

La voix de Dolce la tira de ses pensées. Battant des paupières pour se fondre à nouveau dans le temps présent, la marchombre regarda l’animal qui trônait au centre de la table. Même ainsi, présenté sur un plat et sur le point d’être mangé comme le plus simple des mets, il était impressionnant.


- Je ne pense pas que tu sois obligée d’en manger, comme tu ne fais pas partie du clan…

Syndrell tourna la tête vers son amant. Il arborait un sourire désolé et sa compassion lui plut autant qu’elle lui déplut. Depuis leur arrivée sur l’île, l’Envoleur prenait soin d’elle, attentif comme il l’était toujours avec elle. Cette fois pourtant, sa sollicitude la blessait. Plus que quiconque, il savait qu’elle avait des racines sur cette terre, dans ces eaux – sur ces îles. Ses cheveux bleus allaient l’entraîner jusqu’au clan de la Baleine. Cette certitude était ancrée dans son cœur depuis que le bateau avait accosté sur l’île.

Mais, par les liens si puissants qui l’unissaient à Dolce, elle se sentait davantage chez elle, ici, que dans tout autre endroit de l’Empire. Sur le continent, elle était une étrangère. Ici, elle n’était tout simplement pas habituée. Alors, quand on lui présenta une assiette contenant une tranche prélevée dans le corps du dauphin, Syndrell l’accepta. Sans rien dire, elle planta sa fourchette dans la chair de l’animal, la porta à sa bouche et mangea lentement. Son regard, planté dans celui de Dolce, parlait pour elle.

Je ne fais pas partie du clan du Dauphin, Dolce Ysil, mais je fais partie de ta vie.

De l’autre côté de la table, Fougue hocha doucement la tête, un sourire au coin des lèvres.




* * *




Dolce s’était levé bien avant elle ce matin-là. Normal, quand est le Détenteur, songea Syndrell en souriant, les yeux encore brillants de sommeil. Elle-même ne s’attarda pas dans les draps satinés, préférant se préparer et tenter de discipliner ses cheveux rebelles. Elle finit par abandonner, incapable de faire quoi que ce soit des mèches incroyablement rebelles, et quitta la chambre en hâte. Apercevant une silhouette familière au loin, la marchombre mit les mains en porte-voix et l’interpela :

- Belle !

La jeune sœur de Dolce se retourna, reconnut Syndrell et son visage s’éclaira. Elle laissa avancer les personnes avec qui elle se trouvait pour attendre la jeune femme, qu’elle détailla avec le même œil critique que Fougue.

- Qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ?
- Tu veux bien me filer un coup de main ?


Belle pouffa et prit son amie par la main pour l’entraîner dans la première case qu’elles croisèrent. Elle la fit s’asseoir sur une chaise et entreprit de brosser ses cheveux avec un peigne fait en os de Dauphin. Peu habituée à ce genre de chose, Syndrell fut d’abord tendue et silencieuse ; elle n’avait eu ni mère, ni sœur avec qui partager de tels instants, à la fois intimes et complices. Mais Belle avait un don pour mettre les gens à l’aise. Tout en coiffant la marchombre, elle s’extasia sur leur couleur et leur texture, qu’elle compara à la sienne, avant de partir sur des sujets de plus en plus secrets.

- Alors, comment tu trouves mon frère ?

Syndrell croisa le regard amusé de Belle dans le miroir qui lui faisait face et accepta de jouer le jeu. Elle était à présent parfaitement détendue et regardait, fascinée, les doigts de la jeune fille danser dans ses cheveux.

- Pas mal, mais à ce qu’il parait, je devrais l’apprécier davantage ce soir !
- Ça, tu peux le croire ! J’imagine que tu as déjà eu le loisir d’admirer l’anatomie de mon Dolcinet mais là, tu vas mourir de désir !
- Mourir de désir ? C’est possible ?
- Que oui ! Alors, qu’est-ce que tu en penses ?


Incapable de répondre, Syndrell observa son reflet, sidérée. Jamais encore elle n’avait été coiffée de cette façon. Prenant partie de la souplesse de ses cheveux, Belle avait réalisé un chignon auréolé d’une tresse et laissé libres quelques mèches ; le résultat était incroyable. Syndrell préféra d’ailleurs serrer la jeune fille dans ses bras plutôt que de la remercier avec des mots totalement vides de sens et d’émotion.

- A ce point là ? s’exclama Belle en souriant, très fière d’elle. Et bien, si tu as besoin que je te coiffe à nouveau, fais-moi signe !
- Compte là-dessus !


L’on entendit alors le son d’une cloche, et Belle prit un air catastrophé.

- Oh làlà, ça commence !

Et avant que Syndrell ait pu dire ou faire quoi que ce soit, la sœur de Dolce l’entraînait dehors à toute allure. Riant comme des enfants, elles coururent jusqu’à se mêler à la foule qui saluait le Détenteur. Essoufflée, Syndrell se fraya un chemin parmi les villageois, suivie de près par Belle, et toutes deux s’arrêtèrent au bord du chemin.

Dolce était là.
Et Syndrell perdit tout espoir de retrouver son souffle.


- Tu commences à sentir ce que ça fait ? chuchota Belle dans le creux de son oreille.

Elle l’entendit à peine. Les yeux rivés sur l’homme qui se tenait au centre de la piste, elle espérait simplement que son cœur n’allait pas éclater dans sa poitrine. Une vague de chaleur déferla en elle, puissante et galvanisante. Excitante.

Oui, Belle… mon agonie vient de commencer !

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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeLun 01 Oct 2012, 22:29

Une main douce et pourtant d’une fermeté extraordinaire l’avait réveillé sans sursaut, alors que la nuit était encore étendue sur le monde. Poussant un léger soupir, Dolce se redressa légèrement dans le lit pour montrer qu’il avait bien l’intention de se lever, et attendit que la silhouette de sa mère disparût dans l’entrebâillement de sa porte avant de se lever en repoussant doucement le drap, tentant de ne pas réveiller Syndrell qui dormait à ses côtés.
Malgré lui, et comme à chaque fois qu’il la regardait dormir, un sourire étira ses lèvres, et le fond de ses yeux étincela.

Néanmoins, il savait ce qu’il avait à faire, et salua sa bien-aimée d’une légère caresse sur l’épaule. Puis, aussi silencieux qu’une ombre, il se glissa hors de la pièce pour rejoindre celle qui l’avait mis au monde dans le couloir. Ils se concertèrent du regard un instant, et comme une seule personne se tournèrent vers l’est pour rejoindre la salle où Dolce devait se rendre.
Il allait avoir droit à une séance de "maquillage"…

- Ca me rappelle ces nombreuses fois où tu t’échappais de la maison avant le lever du soleil pour échapper à tes sœurs…

Un petit sourire en coin se hissa sur les lèvres du jeune homme, qui opina de la tête.

- Et elles se réveillaient de plus en plus tôt pour réussir à m’attraper…

- C’était très amusant de voir ton visage désespéré de leurs blagues douteuses ! Mais aujourd’hui, tout cela a une autre signification, bien plus profonde. Savoir que tu as déjà enduré cela renforce ma conviction que tu seras parfait.

- Hinhin… Très drôle.


Ils passèrent quelques tentures d’un vert irisé, traversèrent un nouveau couloir, sortirent à l’extérieur pour entrer dans une autre case, descendre quelques escaliers et s’enfoncer sous la terre. Dolce savait parfaitement où ils se rendaient, même si cela faisait de très longues années qu’il ne s’y était plus rendu.
La crypte.
Un léger soupir franchit ses lèvres au moment où il passait les épais battants en bois, immédiatement suivi par sa mère qui le talonnait de près. La salle était voûtée assez primitivement, et la fraicheur environnante contrastait vivement avec la douceur de l’extérieur. A l’intérieur, la Phoenix et la Dragonne l’attendaient, et il poussa un léger soupir.

Bon, et bien allons-y.

S’avançant de quelques pas confiants vers le centre de la pièce. Il capta les yeux étincelants des deux vieilles femmes et ne put s’empêcher de sourire en coin.
Il allait en faire, des heureuses…


§§


L’homme prit une grande inspiration, son torse se gonflant à cette action profonde.
Fermant les yeux, un léger sourire sur les lèvres, il se récita le début des louanges à Liesse qu’il devait chanter dans le village, d’ici quelques secondes.
Son regard tomba sur la silhouette de sa mère qui était dans l’entrebâillement de la porte de la case. Elle disparut bien rapidement, et il sut qu’il était temps pour lui de passer à l’action.

Suivant les lignes dessinées sur ses avant-bras des yeux, il se remémora tout le rituel de ces peintures guerrières. La Phoenix et la Dragonne s’en était donné à cœur joie, étirant sur sa peau des pigments qu’elles avaient mis sans doute des dizaines de jours à concocter dans des lignes alambiquées, courbes, qui s’entrelaçait sur son torse, dans son dos et sur son ventre.
Des traces blanches rehaussaient les muscles de ses abdominaux, d’autres couraient le long de sa mâchoire saillante, venant s’enrouler sur l’extérieur de ses yeux. Des courbes d’un jaune soutenu descendaient dans son dos, comme des tiges d’algues éclatantes qui auraient été déposées là par pur hasard. Ses aines étaient couvertes de peinture rouge et noire, aux arabesques puissantes et troublantes, tandis que de l’autre côté des fils verts émeraudes dessinaient quelques nervures le long de l’arrière de ses cuisses, tombant jusqu’à ses talons comme un rideau de lianes fines.
Seul six endroits de sa peau avaient gardé leur couleur naturelle : le pourtour de ses yeux, la paume de ses mains et deux ovales dans le creux de ses reins.
Ressemblant à une statue vivante, il sentait la peinture pourtant adhérer parfaitement à sa peau, sans craqueler ni sécher, telle un second épiderme parfaitement ajusté.

Un gong résonna un peu plus loin, et il souffla lentement, évacuant tout l’air de ses poumons.
Puis, il fit un pas en avant, dans la lumière.

Tout le clan était là, et le fixait intensément.
Il savait que les peintures devaient être enchanteresses, et que c’était elles qu’ils regardaient. Mais il savait également que le but de ces marques était de mettre en valeur son corps à lui, pour que la future Sage soit fière de son frère, et qu’elle sache qu’elle pouvait se reposer sur lui ; il était un référent et élèverait les enfants qu’elle pourrait avoir – normalement – et devait présenter la virilité nécessaire pour cela.
Il ne doutait pas de lui, cependant.

Et quand il croisa le regard de Syndrell, dans la foule, un petit sourire étira ses lèvres.
Avançant de quelques pas, il frappa sa poitrine deux fois – une fois avec chaque main – et entonna le chant du Détenteur d’une voix grave et vibrante.
A mesure qu’il chantait et que les vers sortaient de sa bouche en un rythme parfois endiablé, parfois lent, il avançait d’un pas, encore et encore, jusqu’à arriver à la hauteur de Liesse toujours assise sur sa chaise centenaire.

- Liesse, future sage, accepte-tu de me prendre, Dolce Ysil, ton propre frère, en tant qu’Educateur dans les années qui feront de toi une mère ?

- Je l’accepte, mon frère. Puisse le Dauphin être avec nous.


Dolce hocha la tête, et son regard se plongea dans celui de sa sœur. Je sais…
Alors, il se courba solennellement et en se relevant salua le clan entier.
Il était donc temps pour lui de faire les rondes rituelles, et ce jusqu’à la fin de la journée. Il ne devait plus prononcer un mot, et se contenter de faire ses rondes, s’arrêter une heure, et recommencer…
Le coucher du soleil semblait s’amuser de cela, et il avait cette impression qu’il restait plus longtemps que d’habitude dans le ciel diurne…
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeVen 05 Oct 2012, 00:34

Dolce avait l’air d’être tombé dans un pot de peinture arc-en-ciel et cette pensée fit sourire Syndrell. Mais elle était la première à reconnaître la beauté des symboles qui se mêlaient et s’entremêlaient sur la peau presque brune de l’Envoleur ; fascinée par les entrelacs colorés nés du savoir-faire de la Phoenix et de la Dragonne, elle regarda le Détendeur passer devant elle les yeux écarquillés et la mâchoire sur le point de se décrocher !

Tout le monde avait vu la marchombre arriver aux côtés de Dolce, et quelques regards un brin envieux se posèrent sur elle ; Syndrell les ignora mais se sentit rougir de fierté et d’émotion. N’est pas la compagne du Détenteur qui veut, mais elle mettait ses deux mains à couper que si l’on avait su ce que Dolce était réellement, on l’aurait assassinée – ou du moins, tenté de le faire – pour prendre sa place.

Peut-être exagérait-elle en songeant à cela, mais elle était de plus en plus convaincue que l’homme qu’elle aimait était une sacrée personne. Fils du Chaos, il n’hésitait pas à tromper les siens, à les affronter même, pour se ranger à ses côtés ; il avait risqué sa vie plus d’une fois pour elle et à présent, il dansait et chantait pour sa sœur, mais ses yeux brillaient pour Syndrell, et rien que pour elle.

Métisse ou non, marchombre ou pas, elle était sienne. Assise dans le sable, les vagues léchant ses pieds à chaque allée et venue sur la plage, Syndrell réfléchissait à la façon dont sa vie avait changé de cap. Il faisait nuit à présent, et tandis qu’on célébrait la deuxième soirée du rituel de succession, la jeune femme s’était éclipsée discrètement. Toute cette joie, tous ces rires et ces joyeux échanges l’enchantaient mais elle avait besoin de calme.

L’océan l’apaisait. Son chant avait quelque chose de rassurant, presque familier… Secouant la tête, Syndrell laissa échapper un léger rire. Voilà qu’elle s’imaginait des choses, maintenant ! Elle était prête à croire qu’elle appartenait un peu à cette terre mais, tout au fond d’elle, elle savait que ses racines venaient aussi du continent. Le nord, soufflait une petite voix dans son cœur. Tu viens du nord… Et du sud ? Etait-elle obligée d’être à ce point partagée entre deux directions opposées ?


- Ici, on raconte que le rire d’une femme vaut tous les soupirs d’une sirène…

Syndrell sursauta et se retourna vivement vers l’homme qui venait de l’interrompre dans ses pensées. Elle ne l’avait même pas entendu s’approcher et son cœur battait comme celui d’un petit oisillon affolé. Si on avait voulu la tuer, le sable serait en train de boire son sang à cause de son manque d’attention. Mais plus personne ne voulait sa mort, désormais…
… n’est-ce pas ?

L’homme qui avait parlé d’une voix étrangement douce était jeune. Peut-être un peu plus âgé qu’elle, mais le glabre de ses joues et de son torse nu la faisaient douter. Il avait de longs cheveux que l’ambiance nocturne fonçait, mais qui étaient très probablement d’un vert tendre, comme ses yeux en amande, et il avait sur le menton une fossette très plaisante. Tout sourire, il s’assit à côté d’elle.


- Les sirènes existent vraiment ?
- Seulement dans les contes pour enfants,
avoua-t-il sur le ton de la confidence. Mais les anciens disent que le chant des baleines, au large, peut faire perdre la raison au plus vaillant de tous les pêcheurs.
- On raconte décidément beaucoup de choses, sur cette île…
- C’est rien de le dire !


Ils rirent, puis il lui tendit la main et elle la serra de bon cœur.

- Moi, c’est Liscan.
- Syndrell.


Elle voulut retirer sa main de la sienne, mais il emprisonna ses doigts dans une poigne non soupçonnée et le regard qu’il planta dans le sien avait perdu sa complicité enfantine.

- Le Dauphin et la Baleine ne sont pas toujours en bons termes, dit-il lentement. Et le chant du malheur n’est pas le bienvenu ici.
- Est-ce que c’est une menace ?
gronda Syndrell en se raidissant instantanément.

Liscan la lâcha comme s’il venait de toucher du métal chauffé à blanc et se releva prestement, imité par la marchombre.


- Ce que tu cherches ne se trouve pas ici, lâcha-t-il en haussant les épaules. Alors va-t’en.

Syndrell fronça les sourcils. Comment cet homme pouvait-il prétendre savoir ce qu’elle cherchait alors qu’elle-même ne le savait pas réellement ? Troublée, elle ouvrait la bouche pour répliquer quelque chose de bien senti à cet opportun lorsque celui-ci leva brusquement la tête, comme alerté par quelque chose. Il disparut sans demander son reste, plantant là la jeune femme, qui hésita un instant entre le poursuivre et l’arrêter pour lui extorquer quelques informations, et le laisser filer. Elle le laissa filer.

Cet homme, pour inquiétant soit-il, ne valait pas la peine qu’elle salisse sa robe et défasse sa coiffure. Elle préférait encore affronter cette énigme plutôt que les foudres des anciennes sages et de Belle ! Décidant d’oublier cet incident, Syndrell s’apprêtait à se rasseoir lorsque deux mains se posèrent sur sa taille sans prévenir. Cette fois pourtant, elle était debout, et prête à réagir : vive comme l’éclair, elle se plaqua contre la poitrine de l’inconnu, planta ses talons dans le sable et le saisit par le bras pour le faire passer par-dessus son épaule.

Miss lui avait toujours enseigné de privilégier la ruse plutôt que la force. Avec son petit gabarit, elle ne pouvait pas faire plier un Thül, mais avec sa cervelle, elle pouvait le transformer en légume… Voilà pourquoi son agresseur bascula par-dessus son épaule et s’écrasa lourdement dans le sable. Tenant toujours fermement son bras entre ses mains, Syndrell était sur le point de lui briser la clavicule et le coude d’un seul et même coup sec lorsqu’elle reconnut enfin l’homme allongé à ses pieds.


- Dolce ?!

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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeVen 05 Oct 2012, 19:12

- Et bien, Détenteur et futur Educateur !

Un sourire étira les lèvres de Dolce, et il se tourna vers sa jeune sœur, la fixant avec un calme qu’il avait du mal à croire venant de sa part. Il se sentait ici à sa place, et avec Syndrell à son côté, il aurait été prêt à défier les dieux eux-mêmes de se mettre en travers de son bonheur.
La foule et ses invectives résonnaient étrangement à ses oreilles, et pourtant il avait l’impression de tout percevoir. Même le battement de cœur affolé de sa sœur.

- Joyeuse…
- Je suis contente pour toi, sans mauvais jeu de mots. Je suis même fière, petit frère.


Le léger sourire s’étira en un bien plus large, dévoilant légèrement les dents de l’Envoleur, qui hocha la tête, ne sachant pas quoi répondre à la jeune femme.

- Tu es bien sollenelle, ma sœur.
- Oh ! Peu importe. Mais au fait, où est Syndrell ? Cela fait un petit moment que je ne l’ai pas vue.


Dolce fronça légèrement les sourcils, mais tenta de cacher l’inquiétude qui lui piqua la poitrine. Syndrell était libre, et il n’allait pas la retenir parce qu’elle avait envie de prendre l’air et d’être seule. Ils avaient beau s’aimer, ils se respectaient encore plus l’un l’autre ; et ce respect qu’il avait pour elle l’empêchait d’intervenir – même si sa jalousie naturelle prenait vite le dessus.

- Sûrement allée prendre un bol d’air.

Joyeuse hocha doucement la tête, mais son attitude intriguait profondément Dolce. Il ne la connaissait pas aussi grave, et ne comprenait pas pourquoi elle était d’une telle humeur alors que tout, autour d’eux, respirait la joie et l’espoir. Etait-ce à cause de la maladie de leur mère ? Il ne le pensait pas ; elle devait être au courant depuis un long moment déjà, et savait toujours prendre les réjouissances comme il le fallait, d’habitude.
D’habitude.

- Joyeuse ? Que se passe-t-il ?

Elle ne répondit pas, se contentant de le fixer sans le voir. Fronçant les sourcils, le Détenteur s’approcha d’un pas vers elle et lui saisit le poignet. Elle sembla être frappée d’une décharge à ce contact et le dévisagea avec une mine indéfinissable.

- Je ne sais pas. Mais il y a quelque chose… Quelqu’un…

A nouveau lointaine, elle fixait désormais un buisson un peu plus loin, et un éclat métallique accrocha le regard de Dolce. Il se sentit frissonner de la tête aux pieds, et hésita à réagir. Syndrell était-elle en danger ?
Une sensation très désagréable monta en lui, oppressant ses poumons et sa poitrine. Il ne sut définir cela avec précision, mais un instinct puissant lui hérissa les cheveux à la base du cou, et il ne réfléchit même plus, plantant une Joyeuse pétrifiée sur place, pour s’enfoncer dans les ramures. La plage s’offrit rapidement à son regard, et il vit Syndrell qui fixait un point ; une ombre disparut.
Une longue expiration fila entre ses lèvres, et il la fixa quelques secondes, avant de s’avancer lentement vers elle, pour ne pas la surprendre. Elle semblait tendue au possible, et il n’osa pas lui parler de peur de s’en attirer les foudres.

Il se trompa.
Il se trompa, et en beauté. Et douloureusement.
Parce qu’il ne se méfiait pas, en moins de deux secondes il fut totalement sous le contrôle de Syndrell, projeté sur le sol sablonneux avec conviction.

-Dolce ?

Il émit un gémissement, avant de se relever en se massant l’épaule.

- Aïe…

Faisant rouler ses épaules, il poussa un léger soupir avant de fixer Syndrell quelques secondes.

- Qui était là ?

Il avait voulu plaisanter, mais l’attitude de Syndrell lui avait mis la puce à l’oreille, confirmation de cette impression qu’il avait eue en parlant avec sa sœur, trop lointaine. Il se passait des phénomènes inexplicables sur l’île, certes, mais cela faisait beaucoup de coïncidences là…
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeDim 07 Oct 2012, 00:26


Pas de doute : c’était bien Dolce qu’elle venait de mettre au tapis en deux temps, trois mouvements ! Toutefois, Syndrell se remit très vite de sa surprise ; elle resserra ses doigts autour de ceux de son amant et l’aida à se remettre debout d’une légère pression du bras. Mais elle grimaça en le voyant faire jouer les muscles douloureux de son épaule et le considéra d’un regard compatissant.

- Aïe…
- Désolée. Je t’ai pris pour quelqu’un d’autre…
- Qui était là ?


Le regard de Syndrell vagua un instant parmi les ombres du littoral avant de revenir se planter dans celui de Dolce.

- Personne.

Il n’était pas dupe, aussi se sentit-elle obligée de nuancer sa réponse :

- Du moins, personne d’important.

C’était vrai, et elle était bien déterminée à ce que les choses restent ainsi. Mais à voir la mine dubitative de l’Envoleur, ce n’était pas avec quelques mots de la sorte qu’elle allait le convaincre… L’avait-il vu en compagnie de cet homme ? Si oui, ce dernier avait du souci à se faire, parce que Dolce était d’un naturel très jaloux. Il avait bien failli étrangler Ciel, qui n’était pourtant pas du même bord – bien que, pour le coup, la jeune femme se reconnaissait coupable d’avoir encouragé son petit ami à envisager le pire…

Elle voulait le rassurer. Il vivait un moment important avec sa famille – le sacre de sa sœur comme nouvelle Sage du clan représentait beaucoup à ses yeux, et elle tenait à ce que la cérémonie soit sa seule préoccupation. Même la quête de ses origines passait volontiers au second plan. Pourtant, Syndrell ne parvenait pas à oublier les dernières paroles de ce Liscan.

Ce que tu cherches ne se trouve pas ici, alors va-t’en…


- Et si on retournait là-bas ? suggéra-t-elle avec peu trop d’empressement. Avec le spectacle que tu nous as donné aujourd’hui, je parie que si tu ne réapparais pas d’ici cinq minutes, toute l’île se mettra à ta recherche !

Elle sentit bien qu’il n’était pas tellement d’accord avec cette audacieuse pirouette, mais c’était pour son bien. Elle-même n’avait pas envie que sa soirée soit gâchée à cause des propos peu amènes d’un type qui ne devait tout simplement pas bien tenir l’alcool…

La disparition du Détenteur n’était en effet pas passée inaperçue. Immédiatement, les convives se resserrèrent autour de lui, tel un amas d’abeilles bourdonnantes, et Syndrell finit par lâcher la main de son compagnon, lui laissant la place de tous les honneurs pour se rapprocher du buffet.

Comme la veille et l’avant-veille, celui-ci était somptueusement garni, et la marchombre gémit en louchant devant une telle féérie de couleurs, d’odeurs et surtout de saveurs ; elle qui avait un appétit d’oiseau, elle avait mangé avec l’entrain d’un Thül – Enna aurait eu matière à la féliciter quant à son coup de fourchette… - et elle se demandait s’il était encore possible qu’elle fasse rentrer ne serait-ce qu’une miette dans son ventre.


- On se remplit la panse pendant trois jours, mais ensuite on jeûne pendant des semaines pour récupérer la ligne !

Joyeuse avait tapé dans le mille, mais Syndrell n’en fut pas surprise le moins du monde : elle s’était fait depuis longtemps à l’idée que les membres de la famille de Dolce, lui comprit, étaient capable de lire les gens presque aussi bien que les pensées…

- Avec autant de rituels traditionnels, la garder doit tenir du défi, en effet !
- Tu le relèves ?
ironisa la sœur de Dolce.
- Plutôt deux fois qu’une ! répliqua Syndrell en piochant un fruit qu’elle croqua aussitôt, les yeux pétillant de malice.

Les deux femmes éclatèrent de rire, puis Joyeuse reprit son sérieux et Syndrell lui trouva le même air concentré que Dolce. Pour une fois, les yeux et les cheveux verts n’y étaient pas pour quelque chose ; il y avait réellement du jeune homme dans l’expression de Joyeuse.


- Est-ce que tout va bien ?
- Oui, bien sûr ! Cette fête est remarquable.
- Je suis vraiment ravie que ça te plaise
, fit Joyeuse, un accent de sincérité dans la voix. Mais je ne te parlais pas de la fête.

Syndrell hésita. Devait-elle feindre de ne pas savoir de quoi la jeune femme était en train de parler ? Car elle faisait allusion à la scène qui venait d’avoir lieu entre Liscan et elle, sur la plage – c’était certain. Sinon, pourquoi cet air troublé ? Ce qui était curieux, toutefois, c’était que Joyeuse soit au courant pour une histoire qui dépassait la marchombre elle-même. Et, pour la première fois depuis qu’elle avait posé le pied sur l’île, elle avait l’impression qu’on lui cachait des choses.

- Qui est Liscan ? demanda-t-elle de but en blanc.

Puisque Joyeuse ne prenait pas la peine d’emprunter des détours, elle ne voyait pas l’intérêt de tourner autour du pot ; en outre, c’était peut-être le moment d’en savoir plus sur ce drôle de type et la menace qu’il avait proférée à son égard…

Joyeuse soupira. Puis elle dévisagea Syndrell un instant, pesant probablement le pour et le contre, et finit par se décider ; empoignant la main de la jeune femme, elle tourna les talons et l’entraîna dans son sillage. Bien qu’elle soit séparée de lui par une dizaine de personnes, au moins, Joyeuse chercha le regard de son frère, qu’elle trouva très vite, et se contenta d’un léger signe de tête pour lui faire comprendre qu’elle avait besoin de lui, et vite.


- Joyeuse ? Où est-ce que tu m’emmènes ?
- Dans un endroit où nous serons au tranquilles pour discuter.


Ça lui convenait, et Syndrell la suivit sans faire d’histoires. Joyeuse la conduisit dans une case spacieuse et joliment meublée ; aux couleurs bleues et vertes des tentures s’accordaient celles des tapis et des nombreux coquillages qui décoraient commodes et guéridons. Le souffle court, Syndrell s’assit sur une sorte de pouf incroyablement moelleux tandis que Joyeuse prenait place dans un fauteuil droit. Dolce ne mit pas très longtemps à les rejoindre. Sans mot dire, il s’installa entre sa sœur et Syndrell, qu’il gratifia d’un regard impassible avant de se tourner vers Joyeuse.

- Très bien, très bien, je commence, soupira celle-ci. Bon. Syndrell… Il est important que tu saches quel homme est Liscan.

Silence. Syndrell haussa un sourcil.

- D’accord, dit-elle lentement. Et… qui est Liscan ?
- Un cousin éloigné. Son degré de parenté avec nous n’est pas ce que tu dois retenir. Ce que tu dois savoir, c’est que les parents de Liscan ont tous les deux été tués par des membres du clan de la Baleine. Si nous sommes pacifiques depuis plusieurs décennies, lui ne porte par les Baleines dans son cœur…
- Attendez,
coupa Syndrell. Je ne comprends pas ce que j’ai à voir là-dedans. Mes cheveux sont peut-être bleus, j’ignore tout du clan de la Baleine et il est possible que je n’ai aucun lien avec lui. Alors pourquoi en faire tout un plat ?

Joyeuse échangea un regard avec son frère et se renversa en arrière sur le dossier de sa chaise. A lui de prendre le relais, à présent. Qui, mieux que lui, pouvait expliquer à Syndrell les risques que la colère de Liscan pouvait lui faire encourir ? Après tout, il était foncièrement déterminé à se débarrasser de tous les membres du clan de la Baleine ; il n’avait rien commis d’irréparable jusqu’alors, parce que la Sage et chaque Dauphin avait à cœur de le surveiller attentivement.

Mais Syndrell venait du continent. Elle n’était pas protégée comme l’étaient les habitants de cette île. Si Liscan s’interposait entre elle et son passé, qu’il se trouve bel et bien ici ou non, les choses pouvaient très mal tourner…


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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeMar 09 Oct 2012, 11:02

Personne ?!
Non, ce n’était pas possible, et elle ne pouvait pas se foutre de lui comme ça. D’ailleurs, Dolce poussa un léger soupir quand elle nuança son propos, légèrement réconforté. Mais pourquoi le lui cachait-elle ? Elle n’avait pas confiance en lui ? Ils étaient tout de même sur son Île, elle aurait dû lui faire confiance…

- Et si on retournait là-bas ?

Haussant les épaules, Dolce ne put s’empêcher de balayer l’horizon du regard, cherchant un infime indice qui l’aurait mis sur la piste de la personne qui était là. Parce qu’il y avait eu quelqu’un, et sa conversation avait troublé Syndrell, même si elle ne voulait pas le montrer – il la connaissait assez pour le voir désormais.
Un léger soupir franchit ses lèvres, et il décida de ne plus lâcher Syndrell. Ce n’était peut-être pas très diplomatique, mais une certaine inquiétude s’était frayée un chemin dans son esprit, malgré les réjouissances alentours.
La conversation entre Syndrell et Joyeuse était badine, jusqu’à ce que sa sœur lui demande enfin si tout allait bien. Tendant l’oreille, Dolce prit un morceau de chevreau sur la table pour le goûter tranquillement, mais ne perdait pas une miette de ce qu’il se passait juste à côté de lui.

- Qui est Liscan ?

A l’entente de ce nom, les poils de nuque de Dolce se hérissèrent, et il se mordit l’intérieur de la joue. Elle avait rencontré Liscan ?! Normal qu’elle soit méfiante… Mais que lui avait-il raconté ? S’il mettait la main dessus, il entendrait parler de lui ! Lui réduire sa tête de vieil enfant en bouillie le tentait grandement, c’était un fait.

Les deux jeunes femmes étaient déjà éloignée, et en croisant le regard de sa sœur, Dolce comprit qu’elle attendait qu’il les rejoignît. Il partit donc à leur suite et entra dans la case de Kombu juste derrière elles.

- Très bien, très bien, je commence. Bon. Syndrell… Il est important que tu saches quel homme est Liscan.
- D’accord. Et… qui est Liscan ?
- Un cousin éloigné. Son degré de parenté avec nous n’est pas ce que tu dois retenir. Ce que tu dois savoir, c’est que les parents de Liscan ont tous les deux été tués par des membres du clan de la Baleine. Si nous sommes pacifiques depuis plusieurs décennies, lui ne porte par les Baleines dans son cœur…
- Attendez. Je ne comprends pas ce que j’ai à voir là-dedans. Mes cheveux sont peut-être bleus, j’ignore tout du clan de la Baleine et il est possible que je n’ai aucun lien avec lui. Alors pourquoi en faire tout un plat ?


Dolce échangea un coup d’œil avec sa sœur. Un léger soupir franchit ses lèvres. Il comprenait que Joyeuse ne voulût pas parler de cela à Syndrell, mais il n’était pas certain qu’elle le prendrait bien. Il avait même peur qu’elle soit très en colère contre lui, de ne pas lui avoir dit cela plus tôt…
Mais maintenant, ils s’étaient trop profondément impliqués pour faire marche arrière. Mais dire qui était vraiment Liscan… Même si sa sœur avait dégrossi la chose, cela ne lui plaisait pas spécialement.

- Parce que Syndrell… Il y a des années, plusieurs rapts de bébés ont eu lieu au sein du clan des Baleines, mais aussi des Orques et des Oursins. Personne n’a jamais su comment ils avaient été pris, on a juste vu parfois des silhouettes…

Prenant une inspiration, il chercha ses mots avant de continuer.

- Il s’est avéré que les rapts ont recommencé cinq ans plus tard… Sauf que cette fois-ci, on a réussi à attraper les voleurs alors qu’ils sévissaient dans le clan des Baleines. Et ces voleurs étaient… Les parents de Liscan. Ils ont été… hum… j’aime pas raconter ça ! Enfin, ils ont été assez « intimidés » pour avouer qu’ils avaient volé les enfants la première fois, pour les envoyer sur le continent de Gwendalavir et les vendre à des personnes qui ne pouvaient avoir d’enfants. Ils ont finis enfermés dans des caves, et s’y sont suicidés… laissant leur propre fils de huit ans seul parmi nous.

Un léger soupir franchit ses lèvres, et il baissa le menton.

- Il y a des histoires horribles de partout, tu sais…

Puis, reprenant contenance, il se redressa pour planter son regard dans celui de Syndrell.

- Cela fait des générations que de nouveaux arrivants s’installent dans les Clans du Nord, et plusieurs Alaviriens ou même…

Un coup de coude de sa sœur lui coupa le souffle, et il lui fit les gros yeux. Mais il se tut.

- Enfin, voilà, c’est pourquoi on est presque tous sûrs que tu viens du Clan de la Baleine. Et c’est aussi pour cela que Liscan te déteste ; parce que tu es l’incarnation de la mort de ses parents, la raison pour laquelle ils ont attenté à leur propre vie, la raison pour laquelle il a été abandonné.

Levant les yeux vers son aimée, il se demanda un instant comment elle allait réagir. Lui en voudrait-elle de lui avoir caché cela ? Ou bien pourrait-elle comprendre qu’il aurait préféré qu’elle trouve seule ses origines, parce que c’était à elle de savoir si elle voulait aller au bout de cette démarche.
Tout le monde se pose la question d’où il vient ; mais tous ne sont pas prêts à entendre la réponse…








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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeMer 17 Oct 2012, 17:28

- D'accord... d'accord.

(Elle se lève et se met à faire nerveusement les cent pas)

Supposons que je sois née ici, dans le clan de la Baleine, et que j'ai été enlevée à ma famille par les parents de Liscan. Supposons qu'il sait qui je suis - ce que je pourrait être, en tout cas - et qu'il décide de me faire payer pour le drame qu'il a vécu. Oh, lala...

(Elle gémit et se tient la tête entre les mains, laisse filer quelques secondes... et se remet à faire les cent pas.)

D'accord. Restons calme. Je suis calme... D'accord. Est-ce que l'un de vous deux sait ce qui est arrivé aux familles qui ont perdu leur enfant ?
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitimeMer 17 Oct 2012, 18:51

( échangent un regard )

- La plupart sont restées ici, mais certains ont voulu partir sur le continent, et ceux-là ne sont plus jamais revenus...

- Syndrell, respire. De toutes façons, Dolce va t'y emmener...

- Il faut juste que tu fasses très attention à Liscan. Ne le laisse pas trop approcher...

( Un ton légèrement inquiet mais surtout étranglé par la colère )
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MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] Icon_minitime

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