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 Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]

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MessageSujet: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeVen 12 Juin 2015, 16:35

L’Arche se dresse devant toi, dans toute sa splendeur, éclatante sous les rayons du soleil levant.
L’Arche. Dessinée par Merwyn et sa bande, brillante de perfection, enjambant le Pollimage avec noblesse. Pont éternel tout droit sorti des rêves les plus fous de ces grands Dessinateurs de l’Histoire, elle est là, bien réelle. Lumineuse. Tu restes interdite devant cette œuvre, comme toujours. Jamais tu ne te lasseras de l’observer, jamais tu ne t’habitueras à sa beauté majestueuse.
L’Arche. La dernière destination de Papa, le dernier lieu où il a voulu nous emmener... Endroit qu’il n’a finalement jamais atteint à cause d’une bande de Mercenaires du Chaos...

*Au fait, tu n’as pas de nouvelles de Færen ?*
*Non... La dernière chose que j’ai eu de lieu, c’était ce message dans lequel il me disait avoir retrouvé les assassins de Papa... Et c’était avant mon cours ! Cela fait plusieurs mois que je n’ai rien eu de lui ! *

Tu es inquiète pour le marchombre, mais au fond de toi, une petite parcelle de ton âme lui en veut. Il a soulevé des questions en faisant mine d’avoir les réponses, mais sans t’en donner aucune. Des Mercenaires du Chaos... Par les flammes du Dragon ! A quoi cela t’avance-t-il de savoir cela ? Es-tu en danger ? Où peux-tu simplement te dire que ton père est mort, tourner la page et continuer ta vie ?

*Je m’en moque au final de savoir qui l’a tué. Il est mort, je n’ai plus de parent, point. Il a encore fourré son nez là où il ne devait pas, et maintenant il est peut-être mort lui aussi, avec toutes ses réponses... *

Tu secoues la tête et laisses échapper un soupir. Inutile de t’encombrer la tête avec ces questions là. Tu t’inquiètes juste pour ton ancien amant et espères qu’il ne lui ait rien arrivé de grave...

Un hennissement d’impatience te tire de tes pensées. C’est Pirouette qui en a marre de rester debout sans rien faire. Un léger sourire se dessine sur ton visage devant l’attitude de la pouliche. Ah ! Elle ne tient pas en place celle là !

D’une pression sur ses flans, tu la mets au pas et la diriges tranquillement vers l’Arche. Tu as décidé d’emprunter un chemin différent pour ton retour du Rentaï. Tu comptes traverser le Pollimage pour ensuite remonter vers l’Académie en longeant les Dentelles Vives et pourquoi pas en profiter pour faire un peu d’escalade ? Cela te rappellera des souvenirs de ton cours précédent.

Traverser l’Arche est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie. En effet, le pont étant translucide et scintillant de mille éclats, on a l’impression en même temps de voler au dessus de l’eau et de marcher sur une myriade d’étoiles. Un rêve. L’espace de quelque minutes, tu évolues sur cette création qui ne connait ni la notion d’espace ni celle de temps. Les sabots de Pirouette résonnent sur les pavés jouant une étrange mélodie, comme si l’Arche était faite de diamant. Est-ce le cas ? Où le matériaux utilisé n’est-il rien de plus que le fruit d’un esprit doté d’une imagination débordante ?

Quand tu parviens enfin sur l’autre rive, tu te retournes une dernière fois pour observer l’immense pont. Non, jamais tu ne t’y habitueras. Laissant échapper un dernier soupir, tu fais faire volte face à ta jument pour continuer ta route, sentant tout le poids de l’Arche dans ton dos, brillante et majestueuse, qui veille sur le monde.

~ * ~

Au fil de la journée, les nuages s’amoncellent, de plus en plus gros, de plus en plus noirs et de plus en plus bas. L’atmosphère s’alourdit, se charge et menace d’exploser d’une minute à l’autre. Quand tu arrives au pied des Dentelles à la tombée de la nuit, l’air est si lourd que ta peau en est moite de sueur. La chaleur est étouffante et les nuages sont tellement bas et épais que tu as l’impression d’être emprisonnée par leur masse. Malgré tout, c’est une ambiance que tu apprécies. Le silence, quoique pesant et inquiétant, t’apaise. C’est la nature qui reprend ses droits qui affirme sa présence et qui rappelle que l’être humain n’est qu’un pion dans son jeu, non le maître, et qu’il lui doit le respect. Un sourire étire tes lèvres.

Quand la pluie se met doucement à tomber en gouttes éparses, tu l’accueilles à bras ouverts tant sa fraicheur sur ta peau te fait du bien. Tu te surprends à écarter les bras, le sternum vers le ciel, la gorge offerte à la pluie. Heureuse. Être mouillée ne te fait pas peur puisque tu sais très bien où tu te trouves : à quelques pas de la masure dans laquelle Erwan, Ylléna et toi aviez séjourné lors de ton cours précédent. Elle pourrait t’abriter le temps que l’orage passe et, avec la chaleur qu’il faisait, tu ne doutais pas de sécher rapidement.

Un bruit te sortit de ton euphorie et, saisissant les rênes de ta jument, tu tournes le regard en direction de la source du son, méfiante. À cet instant, un éclat de lumière jailli, suivi, quelques secondes plus tard, par un bruit sourd. L’orage est encore loin, mais il ne faut pas trainer, il ne tardera pas à se rapprocher. Tu est sur le point de lancer Pirouette vers les Dentelles quand tu reconnais celle qui arrive vers toi.

Tu reconnais d’abord la démarche fluide et silencieuse des marchombres, avant de reconnaître la nattes grises qui bat de le dos de la femme qui avance sûrement vers toi. Un sourire illumine ton visage, en écho au sien.

- Zoanne ! cries-tu en sautant de ta jument et en t’élançant vers elle.

La vieille marchombre t’accueille avec un sourire non feint, et une petite lueur de surprise dans le regard. Cela ne fait pas si longtemps que cela que tu l’as quittée puisqu’elle faisait partie des Maîtres qui t’ont évalué lors de ton Ahn-Ju, mais le plaisir de la retrouver est tout aussi intense que si tu ne l’avais pas vue depuis longtemps. Tu plantes ton regard plein d’excitation et d’impatience dans ses prunelles. Tu as envie de tout lui raconter, ton voyage, le Rentaï, ta Greffe... Mais un nouvel éclair illumine la plaine, suivi de près par le grondement du tonnerre, et la pluie se mit d’un coup à tomber avec violence. Il faut vous abriter avant de fêter vos retrouvailles !

- Je connais un endroit où on peut se mettre au sec, cries-tu pour couvrir le vacarme de l’averse, suis-moi !

Tu fais signe à Zoanne de te suivre et vous parvenez rapidement aux remparts derrière lesquels se dressaient la petites masures. Un sourire se dessine sur tes lèvres quand tu repenses à la tempête qui s’était déclarée dans les Frontières de Glaces. Décidément, le mauvais temps aimait bien vous rassembler toutes les deux !

*D’ailleurs, c’était déjà toi qui avait trouvé un abri pour tout le monde la dernière fois.*
*Oui c’est vrai !*

C’est donc avec une lueur amusée dans le regard que tu pénètres dans la petite maison. Tu retrouves avec surprise - et soulagement - le tas de bois que vous aviez laissé avec Erwan. Vous allez pouvoir même faire un feu !

Dehors, l’orage gronde, les éclaires illuminent régulièrement la pièce et la pluie résonne en tombant sur les tuiles au dessus de vos têtes. Tu t’installes près du feu en souriant à la marchombre.

- On dirait que le mauvais temps nous aime bien !

Tu lances un clin d’œil complice à Zoanne.

- Alors, qu’est-ce que tu fais de beau dans la région ?
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeDim 14 Juin 2015, 21:50


J’ai fait un rêve étrange.

Dans mon rêve, je n’étais plus une femme mais un oiseau, et je pouvais presque sentir le vent glisser sur les plumes de mes ailes à chacun de leurs battements. Je survolais une terre baignée de soleil et plus calme qu’aucun autre endroit que je connaissais, mais la véritable paix se trouvait là-haut, dans les nuages.

Dans mon rêve, je n’avais pas mal, je me sentais bien. La jeunesse m’avait rattrapée et j’en profitais avec énergie et insouciance, incapable de me montrer raisonnable, même face à la peur. Surtout face à la peur.

Mon seul regret a été de me réveiller.







* ~ * ~ *




L’après-midi touchait à sa fin lorsque Zoanne atteignit le port fluvial de Morillan. Une journée de voyage par une chaleur écrasante l’avait épuisée mais, en apercevant les bateaux à aubes amarrés le long des quais, un sourire se dessina sur les lèvres de la marchombre. Juchée sur le dos de Grésille qu’elle menait à un pas tranquille, elle déambula un moment parmi les badauds.

Son regard de miel effleurait les fins voiliers, caressait les roues immobiles, balayait distraitement les marins qui s’affairaient dans un bel ensemble ; il ne s’arrêtait pas mais restait attentif et, lorsqu’il trouva enfin ce qu’il cherchait, il s’illumina sous les mèches grises qui s’étaient échappées de la tresse pour retomber devant son visage. Zoanne guida Grésille le long du Pollimage et s’arrêta devant un navire blanc.

Un petit groupe d’hommes discutaient sur le ponton d’amarrage. L’un d’eux leva soudain la tête et plissa les yeux en voyant Zoanne lui adresser un signe de la main, puis son expression s’éclaira lorsqu’il la reconnut enfin. Délaissant ses compagnons, il hâta le pas dans sa direction. C’était un homme dans la force de l’âge, vêtu d’un sari usé jusqu’à la corde et à la démarche claudicante. Il secoua la tête d’un air dépité que son sourire adoucissait.

- Bon sang, Sauterelle, comment fais-tu pour garder cette allure de jeune fille ?

Zoanne venait de se laisser glisser à terre avec une souplesse que sa condition de marchombre entretenait. Elle surprit le regard envieux du marin et faillit lui avouer que, chaque fois qu’elle montait et descendait de cheval, une vive douleur courait le long de sa colonne vertébrale ; mais il ne lui laissa guère le temps de dire quoi que ce soit en la serrant chaleureusement dans ses bras.

- Quel plaisir de te revoir, Zoanne !
- Salut à toi, Terry. Dire que je craignais que tu ne me reconnaisses pas…
- Tu plaisantes ?!
s’écria-t-il en la tenant à bout de bras pour l’observer avec tendresse. Jamais je ne pourrais oublier un tel regard. Qu’est-ce qui t’amène à Morillan ?
- A ton avis ?


Un éclat malicieux traversa le regard du marin.

- Tu es revenue m’épouser ? Ah ! Je savais bien qu’il fallait garder patience.
- Je suis déjà mariée, bougre d’âne,
sourit Zoanne amusée. En revanche, j’ai besoin de traverser le fleuve. Le Grand Chen m’accepterait-il à nouveau à son bord ?
- Aussi longtemps que je vivrai, Sauterelle, tu seras la bienvenue à bord de mon bateau.


Terry se retourna pour répondre à l’appel de l’un de ses hommes, au moyen d’une série de signes que Zoanne reconnut vaguement, et jeta un coup d’œil à sa montre.

- Tu as de la chance, nous avançons notre départ à cause de la tempête qui s’annonce.
- Une tempête, par ce temps ?


Zoanne observa d’un œil perplexe le ciel céruléen et Terry croisa les bras sur sa large poitrine.

- Oses-tu mettre en doute la parole d’un vieux loup de mer comme moi ?
- Quand tu écumais les océans non, mais aujourd’hui…
- Aujourd’hui je suis plus sage qu’autrefois et surtout, je sais voir et comprendre les signes de la nature. Il y aura une tempête demain, ma belle, et crois-moi, elle fera des dégâts !


La marchombre hocha la tête. Très bien, si Terry affirmait qu’il y aurait une tempête, elle le croyait sur parole. Elle ne l’asticotait que par amitié et en souvenirs de toutes leurs aventures partagées dans les îles du sud, lorsqu’ils exploraient la périphérie de l’Empire et en démordaient avec les pirates alines.

Un bref instant, elle le revit tel qu’il était alors, jeune homme fringuant dans sa tunique bleue, audacieux capitaine qui n’avait pas peur d’affronter les éléments et qui lui faisait la cour impunément. Elle avait préféré trouver son bonheur sur la terre ferme mais cette vie d’ivresse demeurait pour toujours au fond de son cœur…

- Quand lèves-tu les voiles ? demanda-t-elle en clignant des yeux pour chasser la nostalgie.
- Dans trois heures. Veux-tu dîner avec moi ?
- Non.


C’était un refus plein de douceur et de sincérité, mais empreint d’une fermeté qui empêcha Terry d’insister. Il se contenta de repousser une mèche derrière l’oreille de Zoanne, effleurant sa joue au passage.

- Alors à tout à l’heure, dit-il dans un clin d’œil.

Elle le regarda s’éloigner en direction de son navire et répondit au signe qu’il lui adressa lorsqu’il grimpa à bord, d’un bond plus leste qu’il l’avait laissé soupçonner. Puis elle entraîna Grésille de l’autre côté du quai, attirée par une auberge aux portes et fenêtres grande ouvertes pour laisser entrer ce qu’il y avait de fraîcheur à l’extérieur. Un doux fumet s’en échappait et décida Zoanne à s’arrêter là.

Après s’être occupée de sa jument, la marchombre s’installa en terrasse et commanda un repas local, qu’elle savoura tout en regardant les voiliers glisser lentement sur le Pollimage. Elle était bercée par le chant des mouettes et le murmure du vent dans les gréements et profita de cette pause bien méritée pour reprendre des forces.

Ces derniers temps, elle se fatiguait deux fois plus vite qu’auparavant. Son endurance avait diminué, sa vitalité décliné à tel point que, pendant quelques jours, elle avait fait une halte à Fériane ; la silencieuse présence des Rêveurs et la sérénité des lieux lui avaient permis de raviver l’énergie qui la maintenait en vie, mais cette retraite forcée avait aussi nourri son désarroi : c’était trop tôt ! Beaucoup trop tôt pour qu’elle s’en ailler. Il y avait encore tellement de choses à voir, tellement d’endroits à visiter, de gens à rencontrer…

Alors, ignorant les recommandations des Rêveurs qui lui avaient offert l’hospitalité, elle avait repris sa route. Elle avait fini par trouver un rythme qui lui permettait de voyager sans trop forcer sur ses réserves et s’obligeait à faire autant de haltes que possible, mais la maladie commençait à montrer des signes visibles sur son corps : son visage était plus marqué, ses yeux cernés moins vifs et sa peau plus pâle. Son appétit avait littéralement doublé, mais elle avait maigri. Une douleur dans sa poitrine la réveillait de temps en temps la nuit ; parfois, un léger étourdissement la faisait vaciller.

Elle s’éloignait de l’Académie.
C’était un univers auquel il allait bientôt falloir dire au revoir et qu’elle savait ne pouvoir jamais quitter aussi facilement que le reste. A Fériane, un murmure s’était invité dans ses rêves pour lui révéler que ce voyage serait le dernier. Voilà pourquoi elle avait lancé Grésille vers l’ouest. Il lui restait au moins une chose à faire avant de s’endormir : découvrir le pays des Faëls. C’était un rêve d’enfant, une envie furieuse qu’une vie bien remplie avait laissé en retrait… jusqu’à maintenant.




*



Pour Zoanne, le Pollimage était encore plus beau la nuit que le jour. Le soleil faisait certes étinceler la surface du fleuve et flamboyer l’Arche au point de couper le souffle de quiconque l’effleurait du regard, mais la nuit, alors que la lune rousse et une myriade d’étoiles se reflétaient dans l’immensité d’eau, les teintes dont se parait l’Arche touchaient l’âme.

Le Grand Chen glissait lentement sur le Pollimage. Assis en tailleur près de la roue du bateau, le maître navigateur dessinait dans une absolue sérénité qui forçait l’admiration et le respect. Sur le pont, les marins s’affairaient en silence, dans un ensemble soudé et parfaitement coordonné. Accoudée au bastingage, Zoanne offrait son visage à la brise nocturne et appréciait sa fraîcheur.

- C’est si calme… murmura-t-elle en fermant les yeux.

Elle sentit Terry approcher et ne prit pas la peine de les rouvrir.

- Il nous arrive parfois de faire des traversées sans parler plus fort qu’un murmure, juste pour ne pas troubler cette sidérante tranquillité.
- Les vagues déchaînées de l’Océan ne te manquent pas ?


Terry s’arrêta près de la marchombre, son coude effleurant le sien, et réfléchit un moment, le regard perdu dans les ombres.

- Au début, si, répondit-il finalement. Mais je crois que désormais je ne pourrais pas me passer d’une seule journée ni d’une seule nuit sur ce fleuve. Il représente la direction que j’ai choisi de suivre et, peu importe les obstacles et les détours qu’il me faudra emprunter, je le suivrai jusqu’à la fin de mes jours.

Le marin tourna la tête et haussa un sourcil en voyant une larme rouler le long de la joue de Zoanne. Mais il garda le silence et se contenta de rester près d’elle jusqu’à ce qu’ils atteignent l’autre rive.




*




Zoanne dormit quelques heures dans la tour d’un vieux moulin à l’abandon. Le réveil fut difficile, les douleurs démoralisantes mais, comme chaque matin, elle les oublia en s’astreignant à ses exercices quotidien : une heure d’endurance pour s’éclaircir les idées et dégripper ses articulations autant qu’il lui était possible – Grésille trottait près d’elle et ainsi, elles avançaient sans perdre de temps –, puis une heure d’assouplissements et d’étirement pour solliciter ses muscles. Une rapide mais intense immersion dans la gestuelle marchombre achevait ce programme matinal. Alors, elle se remettait en route le sourire aux lèvres et le cœur léger.

Elle déjeuna près d’une petite rivière qui serpentait joyeusement entre les hautes herbes, assise à l’ombre d’un saule et profitant ainsi de sa fraîcheur toute relative. Les heures passèrent. Zoanne et Grésille progressaient tranquillement vers la ligne des Dentelles Vives. La chaleur étourdissante qui pesait sur elles rendait leur avancée plus pénible que la veille, mais bientôt le ciel s’obscurcit et un vent orageux se mit à souffler sur la plaine. Ce bon vieux Terry ne s’était pas trompé !

Les premières gouttes de pluie tirèrent un sourire à la marchombre. Elle mit pied à terre pour ne pas gêner Grésille et pour sauter dans les flaques qui ne tardèrent pas à se former. Ce fut un véritable déluge, une pluie torrentielle et bienfaisante, un soulagement parfumé et enivrant ; Zoanne éclata de rire et écarta les bras, savourant l’eau tiède qui mouillait ses cheveux et roulait sur sa peau. Elle se fichait pas mal d’attraper un rhume, c’était tellement rafraîchissant, tellement apaisant !

- Zoanne !

L’appel la fit s’arrêter puis hésiter un instant tandis que, à travers la pluie, une silhouette bondissait dans sa direction. Mais lorsque les traits de Crystal se dévoilèrent, Zoanne se porta à sa rencontre, émerveillée et étonnée tout à la fois de la trouver là. Leurs regards se croisèrent et, si elles ne trouvèrent pas immédiatement les mots pour qualifier leur joie de se revoir, leurs yeux parlèrent pour elles.




*




- On dirait que le mauvais temps nous aime bien !

Tout en essorant ses cheveux, Zoanne acquiesça dans un sourire. Elle s’était déshabillée et enveloppée dans une couverture pour se sécher. Il ne faisait pas froid dans l’abri que Crystal avait trouvé, mais l’humidité réveillait les douleurs de ses os et de sa poitrine, aussi tendit-elle ses mains vers les flammes qui dansaient joyeusement dans la cheminée.

- Alors, qu’est-ce que tu fais de beau dans la région ?
- Je voyage. J’arrive du Pollimage, que j’ai traversé dans la nuit, et je me dirige vers l’ouest.


Zoanne posa les yeux sur la jeune femme. Elle nota le flamboiement de son regard, la lumière de son expression, la tranquillité de son attitude, et hocha la tête.

- On dirait que la Voie te réussit, dit-elle avec douceur et un soupçon de tendresse. Tu sembles épanouie. Ton apprentissage est-il terminé ?
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Alaia Tendor
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeSam 25 Juil 2015, 17:37

- Et si pour que la sécurité soit réelle, il fallait détruire ce qui la compromet ?



Assise au pied d’un arbre, dont le tronc à l’écorce couverte d’une épaisse couche de mousse d’un vert tendre lui servait de dossier, le regard perdu dans un va et vient hésitant le long de l’arc qui lui avait été offert quelques semaines plus tôt. Un frisson tenace faisait légèrement trembler ses mains enfouies dans la douce fourrure d'Eden tandis que les vagues sporadiques de lumière produites par son petit feu ravivaient dans sa mémoire les images trop marquantes d’un incendie… Durant les premiers jours de son voyage elle n’avait pas échappée à ces moments de mélancolie qui avaient tenté de l’entraîner vers le gouffre profond mais chaud de l’apathie, attraction qu’elle avait combattue en ne se focalisant plus que sur le futur : qu’est-ce qu’un envoleur ?
Mais suite à l’attaque qu’elle avait essuyée avec Rilend, le sourire glacé de la mort avait refait surface dans son esprit, et le regard effrayé et implorant de la Lune tentait de se frayer un passage entre les frondaisons sous lesquelles elle s’était abritée. Dans les premiers temps, elle avait vu cette arme de mort qui reposait à un pas d’elle comme l’ironique guide sur un chemin qu’elle savait sans issue…
Presque un mois plus tard, il s’était fait avalé sans ménagement par un destin vorace, laissant ses pieds devant une falaise vertigineuse que Gracieuse lui avait proposé de traverser sur un fil fin comme une toile d’araignée. Alors qu’elle tentait de se faire à l’idée qu’ainsi serait sa vie, une voie plaintive avait été portée par le vent intérieur qui s’était levé et elle sentait qu’un dernier coup d’œil en arrière serait nécessaire. Avant de faire un premier pas, puis un second. Avant de ne plus accorder d’attention qu’à son maître. Avant…



Les hanches ondulant au rythme des pas d’Impal, Alaia gardait clos ses yeux qui surmontaient mes marques bleutées laissées par le manque de sommeil. La veille, elle avait sauté à pieds joints – mais non sans hésitation – dans d’interminables casse-tête sur ces notions si essentielles que sont la valeur de la vie et la possible légitimité du meurtre. Elle n’arrivait pas à s’ôter ce mot de la tête… Et le froid humide qui émanait du lac et la pénétrait jusqu’aux os n’était pas pour la libérer de ses idées sordides. Elle avait donc préféré se retirer dans une sorte de transe, demi-sommeil où elle ne ressentait que la chaleur de sa monture à travers le tissu de son pantalon et le doux balancement de sa marche tranquille.
Les oiseaux retrouvent toujours le chemin du nid, parait-il, la théorie était peut-être encore à démontrer pour le cheval mais elle lui faisait suffisamment confiance pour le laisser retrouver le chemin qu’ils avaient pris à l’aller, et le connaissait assez bien maintenant pour savoir comment il réagirait pour l’avertir en cas de présence indiscrète, voire envahissante... Elle n’était pas vraiment d’humeur à discuter avec les pillards. Avec qui que ce soit.
A quoi avait tenu sa place parmi les envoleurs ? Presque rien. Une heure de plus ou de moins et elle ne rencontrait jamais Shan. Un jour ou deux jours de moins et sa famille serait toujours en vie. Pourquoi était-elle même partie ? Rebroussant le chemin des causes et des effets, germait dans son esprit qu’elle aurait pu finir, elle aussi, sur les chemins, à agresser les passants dans le seul but de survivre. La peur et la faim, ennemies supportables seules mais redoutables lorsqu’elles s’allient, auraient pu la mener dans les recoins les plus sombres de l’humanité. Face au Hasard, la justice des Hommes avait-elle encore lieu d’être ?


La douleur qui monte de ses jambes et de son torse à chaque pas de sa monture ne fait qu’aggraver le sentiment de vulnérabilité qui la faisait frissonner. A l’ouest, le soleil s’inclinait face à la nuit qui montait et se ressentait dans le changement de rythme de la vie environnante. Les bruissements de fuites des proies se faisaient plus nombreux au fur et à mesure qu’ils progressaient et venaient troubler l’équilibre des berges. Quelque part, en sommeil au fond d’elle, montait le sentiment qu’elle devait trouver refuge. Bientôt, elle pénétrerait dans la Nuit, monde des prédateurs auxquelles elle n’appartenait pas.
De l’autre côté des arbres qui longeaient le lac, elle apercevait l’ombre grandissante des Dentelles : avec une peu de chance, elle aurait un sol dur et sec sous ses couvertures cette nuit. Elle fouilla son esprit à la recherche de l’emplacement de cette petite grotte inhabitée dans laquelle elle avait fait halte à l’aller, mais d’était peine perdue.
Elle haussa les épaules, passa une main dans ses cheveux pour éclaircir la sempiternelle frange qui la protégeait des regards et stoppa Impal pour descendre de selle se dégourdir les jambes le temps qu’ils traversent le bois. L’attention qu’elle devait porter aux endroits où elle mettait les pieds et l’éloignement progressif de la douleur qui lui cisaillait le bas du corps diminuèrent la pression qui s’exerçait contre les murailles de son esprit, et la pluie fine qui noya le souvenir de l’humidité du lac acheva de la transporter dans un ailleurs au goût nuageux.


Elle finit par atteindre une route de terre battue envahie par les mauvaises herbes où elle pu lancer Impal dans un petit trot qui les fit longer les pics escarpés qu’elle fouillait du regard à travers le rideau de la pluie qui s’était intensifiée. Le monde était peint en noir et blanc lorsque, à intervalle plus ou moins régulier, des éclairs venaient remplacer le soleil fatigué. Le vent qui serpentait entre les flèches de pierre semblait porter le son d’un cor de chasse qui se mariait agréablement avec le hululement des rapaces nocturnes.
Un mouvement flou, une cinquantaine de mètres devant elle, la fit plisser les yeux. Une forme sombre qui tranchait avec la silhouette élancée des contreforts de pierre reposait à quelques pas de là. Sous elle, sa monture se crispa légèrement sans pour autant paniquer, mais sa respiration plus saccadée fit comprendre à Alaia que quelque chose clochait. L’absence de feu lui avait presque fait accepter qu’il ne s’agissait que d’une fantaisie de la nature, que son imagination transformait en forme inquiétante ; mais la réaction de son compagnon de voyage la décida à faire un détour. Sur le qui vive, la main droite s’approchant petit à petit du fourreau qui pendant à sa ceinture, elle cherchait à percer du regard le voile de pluie et d’obscurité avec une concentration exacerbée par la légère pointe d’angoisse qui naissait dans son estomac.
Lorsqu’elle y parvint, à la faveur d’une explosion de lumière en provenance des cieux, elle resta un moment figée, muette en esprit comme en corps, avant de se pencher pour vomir la bille qui lui brûlait l’estomac et mit en feu son œsophage et la bouche. Sa monture, sensible au malaise de sa cavalière, s’arrêta. Au contraire, tout en Alaia lui criait de fuir, vite et loin, voulant oublier le charnier qui s’était dévoilé.


Il lui fallut de longues minutes pour se décider à mettre pied à terre : si un des voyageurs qui restait était encore ne vie, même agonisant, elle se devait de l’aider… Encore fallait-il le déterminer. Elle ouvrit la bouche pour intimer à Impal de l’attendre, mais aucun son n’en sortit, aussi abandonna-t-elle avant de se diriger lentement et à pas de loup vers la tente improvisée qui dissimulait le massacre aux regards attristés des étoiles. Les battements de son cœur faisaient écho à ceux de la toile malmenée par le vent qui battait des bras dans une sorte d’appel à l’aide. Elle s’arrêta à mis chemin, les jambes paralysées, prise de nouveau par de violents haut-le-cœur.
Son espoir de trouver des survivants – pourquoi donc cela était-il si important à ses yeux ? – s’amenuisait au fur et à mesure qu’elle prenait conscience de l’ampleur de la destruction aveugle qui semblait s’être abattue ici – n’était-il pas plus simple que personne ne se souvienne de ces moments d’horreur ? – et perdait du terrain face à la peur et au dégoût qui lui broyaient les boyaux – l’oubli était-il une solution ou un monstre de plus en liberté ?
L’eau qui ruisselait sur ses joues était salée, pleurer lui faisait étrangement du bien et elle pu faire le tour du petit campement sans y entrer. Une longe tendue entre deux arbres rabougris et les traces de vie animale lui confirmèrent qu’il s’agissait de voyageurs aisés, car il n’était pas donné à tout le monde de posséder des chevaux. Ceux-ci avaient bien sûr été emportés, et avec eux les sacs de provisions absents. Elle préférait détourner le regard des corps au visage figé dans une expression de douleur qui faisait naître rage et douleur dans sa poitrine, particulièrement lorsqu’elle tomba sur la scène macabre d’une femme, sans doute avait-elle été violée, tentant désespérément d’atteindre un corps et morte dans l’effort. L’espoir s’était transformé en illusion : il n’y avait pas eu un seul survivant.


Un reliquat de feu qui n’avait même plus la force de produire une volute de fumée attira son attention, et avec lui la maigre réserve de bois, éparpillée au sol et prenant gentiment l’humidité, qui avait été épargnée. En elle montait une résolution sans âme.
Elle brisa les morceaux de bois sec qu’elle pu trouver pour en faire du petit bois et commença à rallumer le feu, n’ayant cure de la fumée qui agressait ses voies respiratoires. Un coup d’œil à Impal lui confirma qu’il était bien resté à proximité et dînait à l’abris de feuillus décharnés. La toile tirée en barrage aux trombes d’eau qui s’abattaient avait préservé tant bien que mal le campement des assauts de l’orage qui s’abattait violemment sur la région, mais de petits ruisselets commençaient à se former et elle eu le plus grand mal à faire partir un semblant de feu. Une fois que les premières flammes vacillantes étaient montées de la hauteur d’une main, elle ménagea un espace avec les couvertures pour dévier l’eau qui oserait attaquer le bûcher funéraire.
C’était une idée irréaliste, presque folle, que d’espérer donner un semblant de sépulture par le feu en plein orage, mais Alaia ne pouvait supporter l’idée de simplement remonter en selle et s’éloigner en laissant la mort maître des lieux. Nul doute qu’avant le lendemain les charognards auraient pris possession des lieux, ravis de trouver pareil festin alors que l’hiver commençait à se faire sentir. Elle ne sentait plus ni la faim, ni la soif, ni le froid. Obnubilée par sa tâche, il fallu un hennissement d’avertissement de sa monture pour qu’elle lève les yeux et s’aperçoive qu’elle n’était plus seule. Elle se releva lentement, posa au sec le bois et le tissu secs qu’elle avait trouvé pour alimenter le feu qui commençait à crépiter, et porta instinctivement la main à sa ceinture. Elle se figea en sentant le poids de son arme entre ses doigts : verser le sang lui semblait interdit, pour quelque raison que ce soit. Seule, tremblante et désarmée, elle devait faire pâle figure face à un étranger : s’il lui voulait du mal, elle serait sans défense.



[je dis « il » parce qu’elle n’a pas clairement vu celui/celle/ceux qu’Impal a repéré(e/s), donc sens toi libre de décider de qui il s’agit Wink ]


Dernière édition par Alaia Tendor le Lun 27 Juil 2015, 23:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeLun 27 Juil 2015, 16:36

- Et merde.

Baissant les yeux le long de la paroi, Darwen essaya d’évaluer la distance qui le séparait du sol. Un second juron lui échappa alors qu’il constatait qu’il avait déjà escaladé plus d’une trentaine de mètres, avant que les premiers éclairs ne déchirent le ciel soudain assombri et qu’une pluie torrentielle ne s’abatte sur lui, petit être humain défiant imbécilement la falaise des Dentelles Vives. La roche était rapidement devenue glissante, boueuse à certains endroits ; la falaise restait encore verticale sur de nombreux mètres et aucun abri éventuel n’était en vue. La seule chose qui lui restait à faire était de redescendre la paroi jusqu’au sol, en essayant de ne pas s’y briser la nuque...  

Le jeune homme observa quelques secondes de ses yeux clairs les épais nuages noirs amoncelés au-dessus de lui. Encore une fois, il avait joué l’imbécile, ignorant l’orage que le loup avait pourtant senti, se lançant le pari stupide d’atteindre une grotte qu’il avait aperçu dans la falaise avant que la pluie ne le surprenne. Et Nyu qui était seule en contrebas, seulement abritée par le bosquet d’arbres où son cavalier l’avait laissée... Celui-ci espéra que la jument ne prenne pas peur du tonnerre, et, après avoir fermé les yeux un instant pour se donner du courage, commença prudemment - il fallait bien que cette nouvelle leçon lui serve à quelque chose - la désescalade.

***




Lorsque le bout de sa botte toucha enfin le sol et qu’il se laissa tomber contre la roche, il était complètement trempé et épuisé, ses mitaines semblaient fichues, il avait failli perdre plusieurs doigts et surtout la vie, maintes fois. Mais il était encore entier, et vivant, et même s’il savait que Syndrell présente, elle ne lui aurait pas pardonné son imprudence - enfin, pas pour longtemps, sûrement - il ne put s’empêcher de se féliciter d’avoir survécu. De toutes façons, si la marchombre avait été là, elle ne l’aurait pas laissé escalader la falaise en sachant qu’il allait pleuvoir aussi fort. A moins qu’au contraire, elle ne lui aurait demandé de le faire...

Souriant à cette idée, Darwen entreprit de se lever pour rejoindre sa monture ; son sourire se mua très vite en grimace lorsqu’il se redressa et qu’il se mit à marcher tant bien que mal, avec l’impression que chaque partie de son corps le faisait souffrir. Avec un cheval l’accompagnant, il ne pouvait se permettre de laisser la place au loup pour se débarrasser de ses douleurs et de ses vêtements alourdis par l’eau. Pourtant, il s’était habitué à la jument, et même à la monter. La peur de chevaucher s’amoindrissait en même temps que s’améliorait son contrôle - et son entente - avec le loup en lui ; mais surtout il aimait beaucoup Nyu, et s’il hésitait encore à s’approcher de trop près d’autres chevaux, il n’avait plus la moindre défiance envers elle. C’était d’ailleurs réciproque.

Il fut soulagé de l’apercevoir toujours attachée à son bouleau lorsqu’il atteignit le bosquet, et s’empressa de la rassurer en passant doucement la main dans ses crins et en sortant une pomme des fontes de sa selle, qu’elle accepta goulûment.

- Désolé d’avoir été si long, ma belle. En me dépêchant j’aurais risqué de ne plus jamais revenir...

Pendant que la jument mâchonnait la friandise, ‘Wen se força à faire quelques étirements. Cependant, l’averse durait encore et quelques arbres étaient loin d’être suffisant comme abri, aussi l’apprenti marchombre ne tarda pas à quitter les lieux en quête d’un toit plus à même de jouer son rôle, avançant aux côtés de Nyu. Bien vite, il quitta le chemin de cailloux pour retrouver la piste, qu’il longea quelques minutes avant d’apercevoir une lueur. Il plissa les yeux, reconnaissant la lumière rougeoyante d’un foyer ; qui pouvait bien avoir la foi - ou l’idiotie - de tenter d’allumer un feu sous ce déluge ?

- Sincèrement ma belle, tu ne trouves pas qu’il existe des gens complètement incompréhensibles ?

La jument piaffa et Darwen sourit.

- Heureusement que tu es là, j’ai moins l’impression de parler tout seul.

Motivé autant par la curiosité que par l’espoir de trouver un abri, le jeune homme se dirigea vers le lieu où se tenait sans doute le fou - ou la folle. Il aperçut d’abord les traces de chevaux sur la route, puis des longes nouées aux arbres sans qu’aucune ne soit reliée à une quelconque monture. Fronçant les sourcils, ‘Wen contourna les arbres pour se diriger vers le feu ; ce qu’il découvrit alors quelques mètres plus loin le figea sur place.

Des cadavres ensanglantés étaient allongés dans la boue, le visage encore marqués par la surprise. Curieusement, il y avait un survivant - où plutôt une survivante. C’était une jeune fille de son âge aux cheveux noirs et à l’air désespéré ; c’était elle qui tentait tant bien que mal d’entretenir les flammes. Elle se retourna lorsque sa monture hennit, avertie de la présence du jeune homme. Celui-ci commença par attacher Nyu à un arbre proche avant de s’avancer, les mains en avant pour montrer qu’il n’était pas menaçant - bien qu’il restait toujours sur ses gardes - dévoilant son visage à la lumière vacillante du foyer.

- Je ne te veux pas de mal.

Il balaya la scène de la main, et planta son regard clair dans les yeux sombres de la fille.

- Que s’est-il passé ? Tu as besoin d’aide ?

Avisant les corps jonchant le sol, leur sang se mêlant à la pluie et à la terre, une grimace de dégoût lui échappa.

- Tu devrais trouver un abri au lieu de rester ici... Tu veux qu’on cherche ensemble ?

Il espérait qu’elle n’allait pas insister pour rester, parce que si les agresseurs revenaient, il ne serait sans doute pas en état de résister longtemps. Malgré la présence d’une arme à sa ceinture, la fille ne semblait pas prête à se battre ; seul contre tous, épuisé par son escalade et sa désescalade sous la pluie et l’orage, il ne ferait pas long feu...

Et surtout, il commençait à en avoir par dessus la tête de cette fichue pluie.



[Pas terrible pour une entrée... désolée :/]


Dernière édition par Darwen Ehsoleim le Jeu 30 Juil 2015, 18:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeLun 27 Juil 2015, 16:58

[adresse un grand sourire à Zoanne]

- Non pas encore, je... je reviens du Rentaï...

[sourire timide, rougit, regard étincelant]
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeLun 27 Juil 2015, 21:26

- Oh ! Je vois... Oui, cette grosse montagne laisse le souvenir impérissable d'une rencontre pour le moins étonnante. Quelle qu'en ait été l'issue ! Alors, il te reste encore un petit bout de chemin à parcourir aux côtés de ton maître.

Et, par un coup du hasard, voilà que nos routes se croisent à nouveau ! Je vais finir par croire que tu me suis à la trace, jeune fille...


(Clin d'oeil amusé)
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeJeu 30 Juil 2015, 00:11

C’est. Un. Homme. Tiens, un autre être humain. Vivant. Elle avait presque oublié que ça existait. Elle avait presque oublié le monde qui tournait encore autour d’elle, tant l’immensité de la barbarie qui s’était déroulée ici occupait toute la place de son esprit. Il y avait un homme, qui la regardait. Il parlait, aussi. Elle ne comprit pas tout de suite que les sons qui lui parvenaient étaient des mots. Son cerveau fonctionnait au ralenti et elle restait figée, les yeux grands ouverts, fixant les lèvres d’où sortaient les sons. Une main passa dans son champ de vision. Par réflexe, elle la suivit. Les sons revinrent. Différents, peut-être ? Elle ne capta que le dernier mot.
Aide. Il lui disait quelque chose. Peut-être l’avait-elle pensé récemment ? Non, elle n’avait pas pensé récemment. A vrai dire, elle recommençait tout juste. Elle prit une grande inspiration. Le temps avait repris son cours, elle avait perdu.

- Tu devrais trouver un abri au lieu de rester ici... Tu veux qu’on cherche ensemble ?

Abri. Ah oui, il pleuvait. Elle leva le nez vers le morceau de toile qui luttait sauvagement pour sa survie face à un vent toujours plus acharné et haussa les épaules. On ne pouvait pas appeler ça un abri, puisque c’était à cause de lui qu’elle étouffait à moitié avec la fumée qui, prisonnière, formait un nuage noirâtre.

- Est-ce que ça peut pleuvoir, un nuage de fumée ?

Oh, c’était sa voix, ça ? Aussi rauque, aussi tremblante, aussi… triste ? Elle avait parlé sans s’en rendre compte, les yeux emplis de larmes levés vers ce qui était à la fois son abri et son ennemi. Oh, peut-être que ce n’était pas la bonne réponse… Attendez, quelle avait été la question déjà ?
Les yeux plissés comme pour mieux voir au travers du brouillard couleur de cendres qui lui emplissait l’esprit, elle finit par lâcher un très bref sourire lumineux : elle avait retrouvé la question ! Et par la même occasion, la raison de sa présence ici.

- Je ne peux pas partir, dit-elle enfin, je ne peux pas les laisser aux crocs des charognards…

Elle laissa éclater un rire sans joie et, s’essuyant les mains sur le bas de sa tunique qui prit des teintes de sang, de cendres et de boue, elle commença par se redresser puis, percevant que ce n’était pas vraiment une bonne idée vue la hauteur du plafond nuageux, elle se décala. La pluie vint laver son visage, coulant de ses mèches pour revenir la tremper jusqu’aux os. Le noir de ses cheveux semblait se prolonger sur les traces qui dégoulinaient avec la pluie et un goût indéfinissable envahit ses lèvres, puis sa bouche.
Elle promena longuement son regard sur le charnier qui l’entourait avant de lâcher l’idée farfelue qui lui était passée par l’esprit lorsque ses lèvres s’étaient descellées :

- En fait, je ne les connais même pas. Je ne les ai jamais vu de ma vie. Mais la simple idée de les laisser ainsi, sans sépulture décente, l’idée de juste partir… Les oublier là ce serait pire que tout. Personne ne saura comment c’est arriver, mais les laisser pourrir ici ce serait… les oublier, simplement. Ne plus les considérer comme humains, simplement parce qu’ils sont morts ici, sans personne…  

Maintenant que son souffle s’était à nouveau transformé en sons intelligibles, elle semblait ne plus pouvoir s’arrêter de parler, même alors que l’air manquait dans ses poumons. Alimentés par sa tornade intérieure, les mots tombaient de ses lèvres comme la pluie des nuages. Des mots au goût terreux qui la firent s’étrangler et tousser, comme s’ils l’avaient rendue malade. Elle se sentait malade. Faible comme un chaton, perdue comme un nouveau-né, elle se sentait étrangement décalée face aux corps sans vie qui fixaient le vide. Etrangement vivante. Etrangement nouvelle. Comme si leur mort avait permis sa renaissance. Elle fut prise de haut-le-cœur à cette simple idée.

Eden, qui avait profité de la pause imposée pour descendre de selle se dégourdir les pattes, revint à ce moment apporter sa contribution… Sans doute aurait-il mieux valu qu’il n’en fasse rien, mais qui aurait pu lui expliquer ? D’un petit pas trottinant, il avait traversé la clairière, s’arrêtant à mi-chemin pour décider si, oui ou non, ces deux nouveaux arrivants méritaient un intérêt, et avait repris son chemin au bout de quelques secondes. Faisons les choses les unes après les autres : d’abord, il déposa la souris qu’il avait – il fallait le dire – brillamment attrapée à l’issue d’une course poursuite qui l’avait laissé épuisé ; avant de se diriger vers le petit groupe de nouveaux venus. Après avoir prudemment contourné l’humain – on ne sait jamais… - il avait rejoint le quadrupède – assurément pas humain – pour un examen approfondi de ses sabots.
Il aimait bien les chevaux, quoique quiconque ait pu en dire, car ils éveillaient en lui le souvenir de siestes au soleil et de festins pantagruéliques de rongeurs en tout genre. Oui, décidément, ces animaux étaient de très bonne compagnie. Même si, niveau odeur, on repassera.

Immobile, muette, le regard fixé sur le petit cadavre qui l’implorait lui aussi de ses yeux froids et fixes, Alaia mis quelques secondes à réagir. Et quelle réaction ! Elle était partie dans une colère noire, irraisonnée et irraisonnable qui l’avait faite exploser. Criant, hurlant presque, agitant les bras comme autant d’armes, elle sema chez le couple d’animaux un début de panique sans paraître s’en rendre compte : murée dans sa douleur, elle n’avait pas fait deux pas avant de trébucher et de tomber dans les bras de l’inconnu où elle éclata en sanglots.



[trois remarques: 1) heureusement que Kaünis n'est pas là X)
2) Alaia ne s'est pas encore coupé les cheveux ^^ Elle a toujours sa frange et ses mèches lui arrivent à mi-cou
3) Euh... Nyu est à Darwen ou à Iléna? Oo Vous vous faites de l'équi-partage?
... ça se sent qu'il est minuit passé quand même]
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Darwen Ehsoleim
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeJeu 30 Juil 2015, 18:27

[Alaïa, je me suis permise de décider un peu pour ton personnage, afin de faire avancer un peu les choses et de retrouver les filles ; dis-moi si quelque chose ne te va pas ! C'est noté pour les cheveux, je vais modifier x) Quant à Nyu, elle appartenait à Miss Nyya, et Darwen l'a montée pendant ses cours puisque Syndrell fut l'élève de Miss ; mais elle ne lui appartient pas, même s'il préfère avoir recourir à elle plutôt qu'à un autre cheval ^^]






Fixant l’inconnue d’un regard curieux d’où pointait pourtant l’impatience, le jeune homme commençait à croire qu’il était vraiment tombé sur une folle. Décidément... un déluge, des cadavres, une fille complètement tarée... mince alors. Il semblait que ce n’était pas son jour. Elle mit un certain temps avant d’assimiler sa présence, et ce furent des yeux vides qui se posèrent sur lui pour le dévisager. Alors qu’elle ne répondait toujours pas, ‘Wen restait planté au milieu du carnage, essayant de percer le regard sombre désormais dissimulé derrière une épaisse frange noire. Mais les minutes s’égrenaient, la pluie tombait toujours, l’air était rempli de la fumée âcre du feu et les chevaux s’agitaient, rendus neveux par les corps en sang. L’apprenti marchombre se demandait s’il n’allait pas finir par tourner les talons - bien que l’idée lui laissait un mauvais goût dans la conscience - lorsque l’étrange fille parla enfin.

- Est-ce que ça peut pleuvoir, un nuage de fumée ?

Darwen fronça les sourcils. Une folle, oui. Il en était certain désormais. Elle ne pouvait pas répondre de manière cohérente à ses questions, non ? Il lui proposait de l’aider, alors qu’il mourait d’envie de se trouver un abri au chaud et un feu, un vrai, pour lui faire oublier cette fichue pluie, bien trop forte ; et puis il commençait à avoir faim. Si elle ne voulait pas de son aide, qu’elle le dise, au moins partirait-il la conscience tranquille - enfin, un petit peu plus. Mais elle n’était pas fichue de lui répondre !

Le jeune homme passa une main dans ses cheveux trempés et emmêlés, geste coutumier qui lui permettait plus ou moins d’alléger son malaise. Allez, mon vieux, réfléchis. Si la fille était dans un état pareil, c’était certainement parce qu’elle avait voyagé avec le groupe, qu’elle avait vécu l’attaque et vu ses proches mourir ; elle était la seule survivante, il était obligé de reconnaître qu’elle avait de bonnes - très bonnes - raisons d’être traumatisée. Mais que croyait-elle pouvoir faire, en tenter de laisser allumer ce feu, en restant auprès des corps égorgés ? Que cherchait-elle à faire ? Brûler les corps ? Son esprit était-il à ce point perturbé pour qu’elle puisse croire une telle chose possible ? Déjà, il y avait beaucoup de morts ; même sans pluie, elle aurait eu énormément de mal à ériger un bûcher suffisamment grand pour tous, et à les traîner dessus - elle ne semblait par ailleurs pas très épaisse et il doutait fortement qu’elle ait suffisamment de force dans les bras pour accomplir cette tâche seule. Avec la pluie, c’était tout simplement infaisable. Le regard qu’elle lui renvoyait, infiniment désespéré, la faisait paraître frêle, fragile encore davantage ; et les larmes qui commencèrent à remplir ses yeux n’arrangèrent pas vraiment la chose.

Il avait la sensation qu’elle allait bientôt lâcher tout et s’écrouler au sol. Il s’avança vers elle pour prévoir cet instant ; mais à son étonnement ce fut un sourire qui apparut sur le visage dévasté par la tristesse. C’était... presque effrayant, tellement ce sourire contrastait avec tout le reste, l’attitude de la fille, ses gestes, sa posture, son regard, sa voix ; il ne dura cependant pas longtemps. Et laissa place à une nouvelle réponse - une vraie, cette fois. Et Darwen ne put retenir un soupir en l’entendant. C’était donc bien ce qu’il pensait, elle souhaitait mettre en place une sépulture pour les morts... Le rire qui s’échappa de sa gorge fut encore plus incongru que le sourire d’auparavant, mais ‘Wen comprenait bien que c’était les nerfs qui lâchaient. La fille était peut-être folle, mais sa folie ne venait pas de nulle part, et elle avait besoin d’aide. Sauf qu’il ne voyait pas comment l’aider si elle s’entêtait à rester là...

- En fait, je ne les connais même pas. Je ne les ai jamais vu de ma vie. Mais la simple idée de les laisser ainsi, sans sépulture décente, l’idée de juste partir… Les oublier là ce serait pire que tout. Personne ne saura comment c’est arrivé, mais les laisser pourrir ici ce serait… les oublier, simplement. Ne plus les considérer comme humains, simplement parce qu’ils sont morts ici, sans personne…

Une lueur de surprise s’alluma dans les yeux de l’apprenti. Ah ! elle ne connaissait pas les morts ? Et elle se mettait dans un tel état pour eux ? Bon, ce n’était certes pas commun de tomber sur une telle scène sur son chemin, mais si elle tenait tant à s’occuper des cadavres, pourquoi ne décidait-elle pas de revenir après la pluie ? Tant qu’un tel déluge persistait, les charognards ne viendraient pas ; elle avait bien le temps de se mettre à l’abri entre-temps. Et puis, vouloir absolument rendre hommage à chacune de ses personnes, alors qu’elle ne les avait jamais vues, et qu’elle était seule pour le faire... Il y avait sûrement autre chose. L’inconnue devait déjà se trouver dans un état anormal avant de découvrir les corps... sa façon de parler semblait d’ailleurs le confirmer. Alors que quelques minutes plus tôt, elle restait muette et vide, elle ne pouvait plus s’arrêter de parler ; ‘Wen se demandait sérieusement ce qu’il devait faire. Consoler les gens, ce n’était pas vraiment dans ses compétences - ni sa tasse de thé d’ailleurs. Nom d’un Ts’liche ! Que devait-il faire, bon sang ?!

Soudain, le métamorphe sentit le loup se réveiller et gronder dans son ventre. Un chat apparut à la lueur des dernières flammes, surgissant de la fumée comme par magie, une souris dans la gueule. Un chat ! ‘Wen comprit qu’il était avec la fille lorsqu’il déposa son butin à ses pieds. Mais le loup n’aimait pas vraiment les félins, et même si celui-ci était sans danger et qu’il pouvait n’en faire qu’une bouchée s’il le désirait, le souvenir du jaguar lui était toujours suffisamment désagréable pour que la simple vue de l’un de ses semblables, ridiculement inoffensif ou non, le fasse sortir de son sommeil et lui donne l’envie furieuse de planter ses crocs dans la gorge de l’animal. Darwen essaya tant bien que mal de le calmer, pendant que le chat le contournait calmement pour se diriger vers Nyu. Il ne paraissait pas spécialement alarmé par la présence, même cachée, du canidé. Foutue fierté typique de ces bestioles, grognait le loup. Laisse-moi sortir et j’y mets fin immédiatement, définitivement. Je ne touche pas à l’humaine, on se casse et on n’en parle plus.

C’était une solution, en effet. Il pouvait se transformer en loup sous les yeux médusés de la fille, se faire le chat pour étancher un tant soit peu sa faim et disparaître dans les arbres. C’était une solution... et c’était tout simplement hors de question. Il ne pouvait ni laisser l’inconnue ici - au point où il en était - ni prendre le risque qu’elle trouve d’autres personnes et les avertisse de ce qu’elle avait vu. Bon, même si vu son état, elles ne la croiraient sûrement pas...

La fille, à l’arrivée du chat, s’était tue ; mais en l’observant le jeune homme avait repéré la rage qui l’envahissait peu à peu ; il fut surpris cependant de l’intensité de sa colère, qui en outre ne paraissait pas avoir d’explication. Alors qu’il s’avançait vers elle pour la calmer - lui parler où lui envoyer une claque, selon si elle l’écoutait ou non - elle s’étala d’elle-même contre sa tunique de cuir trempée de pluie, et il referma automatiquement ses bras sur elle pour l’empêcher de tomber - ce fut la raison qu’il se donna en tous cas. La fille folle ne put retenir ses larmes plus longtemps, et l’accès de colère se transforma soudain en un long sanglot. Bon sang ! Mais que s’était-il passé pour qu’elle se mette dans des états pareils, passant d’une seconde à l’autre de rage à tristesse, des cris aux pleurs ? Si la scène de carnage l’avait mise dans une telle angoisse, pourquoi ne l’avait-elle pas immédiatement quittée ? Le jeune homme était encore plus mal-à-l’aise qu’à son arrivée. Forçant l’inconnue à s’asseoir sur une bûche d’arbre non loin, il s’agenouilla en face d’elle et chercha son regard, tout en reprenant peu à peu contenance.

- Écoute, tu as peut-être raison pour ces morts, peut-être qu’ils ne méritaient pas ce qu’ils ont eu. Peut-être que, en tant qu’êtres humains, ou même êtres vivants, ils ne méritent de toutes façons pas ça. Mais tu n’es pour rien dans ce qu’il s’est passé, tu ne peux pas t’occuper de tous les morts que tu croises.

La fille pleurait toujours ; soupirant, Darwen la prit par les épaules pour qu’elle lui prête attention.

- Ces personnes sont mortes. Là où elles sont, elles se fichent de savoir ce que leurs corps vont devenir. S’il y a une seule personne qu’une sépulture peut soulager, ce sera toi, mais aucune d’entre elles. Ca ne sert à rien d’épuiser toutes tes forces pour elles... (Il fit une pause et inspira profondément avant de poursuivre :) Si tu veux absolument t’en occuper, tu le feras quand cette satanée pluie aura fini de tomber, et quand on sera certain que les tueurs qui sont passés par ici ne reviendront pas. Ce serait dommage de finir comme eux, non ?

Esquissant un sourire, l’apprenti saisit la main de la fille, et, se redressant, la releva en même temps.

- J’ai vu que tu avais aussi un cheval, ça tombe bien : on va vite trouver un abri, se reposer, réfléchir calmement. Ensuite, si tu le veux toujours, tu pourras revenir. D’accord ?

Sans attendre de réponse, il l’emmena jusqu’aux chevaux, la plaça sur sa selle - en essayant de calmer le loup qui réagissait en réaction au chat qui rôdait autour - puis se hissa sur le dos de Nyu. Il claqua la langue, et la jument, non sans soulagement, se mit en marche ; mais en jetant un coup d’œil en arrière, le jeune homme constata que la monture de la fille n’avançait pas d’un sabot, et qu’elle-même ne faisait absolument rien pour l’encourager. Lâchant un profond soupir puis un juron, ‘Wen mena Nyu à la hauteur de l’autre cheval, saisit la fille sous les aisselles tant bien que mal pour la placer sur la petite jument alezane, en travers de la selle. Elle ne faisait pas grand chose pour l’aider et il grommelait dans sa barbe.

- Nom d’un Ts’liche ! on dirait que tu fais tout pour me compliquer la vie. Tu crois pas que tu pourrais y mettre un peu du tien ?

Seul le silence lui répondit, et il laissa échapper un énième soupir.



***




- De toutes façons, on finit tous par mourir un jour où l’autre, alors de cette manière ou d’une autre... Et on n’a pas tous quelqu’un pour s’occuper de nous quand on meurt. Ca ne nous enlève pas notre condition d’être humain, puisque la mort en fait partie.

Ils avançaient sur la piste depuis une dizaine de minutes, ‘Wen tenant les rênes, la fille folle juchée en amazone entre lui et l’encolure de Nyu. Il avait attaché le second cheval à sa selle, et le chat semblait suivre à bonne distance derrière eux - à vrai dire l’homme ne prit pas la peine de vérifier. Il pouvait désormais mieux voir son inconnue, et il était forcé de reconnaître qu'elle n'était pas seulement folle... mais aussi plutôt agréable à regarder. Un visage rond et joliment dessiné, deux grands yeux d'un bleu sombre, un cou fin et une silhouette élancée, à peine moins grande que lui. Finalement, la prendre sous son aile n'avait pas que des inconvénients...

L’orage semblait s’éloigner, mais l’averse ne s’était toujours pas décidée à cesser. Ils n’eurent cependant pas à chevaucher longtemps avant que le métamorphe n’aperçoive une petite masure nichée au pied des montagnes ; ils y parvinrent quelques minutes plus tard, après que Darwen ait aperçu la fumée qui s’échappait du toit. Il mit pied à terre et aida l’inconnue à faire de même, non sans se demander pour la centième fois pourquoi il faisait ça ; puis il lui intima l’ordre de rester silencieuse. Il y avait du monde dans cette cabane, et il espérait fortement que ce n’étaient pas ceux qui avaient attaqué les voyageurs. En cherchant un endroit pour attacher les chevaux, il en aperçut deux déjà abrités sous un renfoncement de la roche ; puis il constata avec soulagement qu’il n’entendait en conséquence que deux voix provenant de la masure, et qu’elles étaient indubitablement féminines.

Le jeune homme prit la jolie fille folle par le bras et l’entraîna vers l’entrée. Se tenant prêt à réagir si les deux nouvelles inconnues s’avéraient menaçantes, il se plaça dans l’embrasure, plissant les yeux pour détailler l’intérieur et trouver le regard d’une des deux femmes.

- Vous permettez que l’on s’abrite avec vous ? demanda-t-il sans même tenter de dissimuler sa lassitude. Cette jeune fille ne se sent pas très bien...

Derrière lui, un éclat blanc déchira le ciel, suivit par un nouveau coup de tonnerre.
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeDim 13 Sep 2015, 16:32

Tu souris à la vieille marchombre. Tu es plus heureuse que tu n’oserais l’avouer de la retrouver ici, en pleine tempête. Un éclair illumine brièvement la pièce dans laquelle vous êtes, suivi de près par un grondement sourd. L’orage n’est pas loin. Un autre éclair. Dans ta tête, instinctivement, le décompte des secondes s’enclenche. 1... 2... 3... à 4 le tonnerre gronde. 4 fois 3, 12.

*Un kilomètre deux cent... Il s’éloigne...*
*Tu te souviens, comme on avait peur du tonnerre quand on était petites ?*
*Oh oui ! Papa restait des heures avec nous, devant la fenêtre, à regarder les éclairs...*
*Et à compter à combien de kilomètres était l’orage...*

Tu retiens un sourire à l’évocation de ce souvenir. Longtemps tu as tremblé au son du tonnerre, jusqu’au jour où, en pleine nuit, un éclair est tombé devant ta fenêtre. Tu aurais dû avoir peur ce jour là et pourtant non. Tu es restée interdite pendant de longues secondes devant ta fenêtre, ton regard bleu fixé sur l’endroit où l’éclair était tombé. Cette image, tu l’as encore intacte dans ta mémoire. C’était magnifique... Un trait de lumière, éblouissant, a déchiré le ciel noir juste devant tes yeux. Le grondement assourdissant qui a retentit au même moment, faisant trembler le sol sous tes pieds, tu ne l’as même pas entendu, tant tu étais fascinée par l’éclat blanc de l’éclair. À partir de ce jour, le puissant son du tonnerre t’apaise et la lumière fulgurante de l’éclair te donne le sourire.

*Moi, j’ai continué à avoir la frousse... *
*Oui, à chaque fois qu’il y avait de l’orage, tu venais te cacher dans mes bras.*
*Rigole pas. C’est horrible... D’ailleurs, c’est peut-être parce que je suis en toi... ou morte... que je n’ai plus si peur...*

Tu retiens un autre sourire. Tes yeux bleus se plantent dans ceux de Zoanne. Tu es sur le point d’ajouter quelque chose quand un bruit singulier retient ton attention.

- Vous permettez que l’on s’abrite avec vous ?

Deux silhouette se détachent dans l’embrasure de la porte. Un jeune homme qui tient une jeune femme, laquelle a visiblement du mal à tenir debout...

- Cette jeune fille ne se sent pas très bien...

À peine a-t-il prononcé le dernier mot de sa phrase qu’un éclair illumine la petite masure. 1... 2... L’éclat de lumière n’a peut-être duré qu’une fraction de seconde, tu as eu le temps de distinguer nettement les traits du jeune homme. 3... Un grondement retentit. Un sourire étire désormais tes lèvres. Tu ne l’as peut-être vu qu’une fois dans ta vie, mais tu serais incapable de l’oublier.

*C’était il y a loooongtemps !*

Tu venais de finir ton premier cours, tu revenais de la Citadelle... C’était l’époque où tu étais Lac-Chenophobique. Tu t’es présentée à lui dans un bien piteux état... Tu ne pourras jamais oublier la nuit qui a suivi. Les cris de détresses, le hurlement glaçant du loup... Ils resteront à jamais gravé dans ta mémoire. Tu poses ton regard sur le jeune homme en souriant tranquillement, sachant ce qu’il renferme dans son esprit.

- Bien sûr Darwen, acquiesces-tu en te levant pour aller l’aider, entrez-donc !

Darwen. Métamorphe, comme Erwan, comme Ylléna, il peut se transformer en loup. Le jeune homme a qui tu as montré l’Académie. Si pendant tout ce temps, tu as bien changé, lui aussi ! Plus grand, plus musclé, plus mature aussi. Où en est sa “bataille” avec le loup d’ailleurs ? Tu brûles d’envie de lui poser la question mais tu te contentes de sourire. Tu ne veux ni te montrer indiscrète ni dévoiler à tout le monde ce lourd secret.

- Venez vous réchauffer près du feu. Vous avez faim ? Il doit me rester quelques galettes de niam et un peu de viande séchée si vous voulez.

Adressant un sourire aux nouveaux venus, tu ne peux empêcher ton regard de détailler le jeune homme. Il a tellement changé ! Enfin, tu le reconnais toujours bien sûr, mais il fait plus... homme maintenant. En même temps ça fait quoi... Quatre ans ? Cinq ans ?

Un éclair déchire soudain le ciel et ton sourire s’agrandit. 1... 2... 3...









[désoléééééeeee pour le retard ><' ]
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeVen 30 Oct 2015, 19:16

[T'en fais pas Chrystal, question retard je te bats à plate couture... Mes excuses !!! Et remerciez Darwen, sans lui vous auriez pu attendre encore longtemps... Rolling Eyes Ah, et j'ai aussi pris la liberté de faire un tout petit peu réagir vos personnages. N'hésitez surtout pas à me dire si ça ne vous va pas !]




Zoanne avait entendu quelqu’un s’approcher. Elle ne fut donc pas surprise de voir apparaître un, puis deux visages dans l’entrebâillement de la porte.

- Vous permettez que l’on s’abrite avec vous ? interrogea une voix lasse, jeune et masculine. Cette jeune fille ne se sent pas très bien…
- Bien sûr Darwen, s’exclama Chrystal en se redressant d’un bond. Entrez donc !

Se levant à son tour, non sans grimacer à cause de la douleur qui se déploya aussitôt dans ses articulations, Zoanne se porta à la rencontre des deux voyageurs. Ils étaient trempés. Lorsqu’ils entrèrent, une bourrasque s’engouffra avec eux tandis qu’au dehors, le tonnerre grondait. Son roulement résonna dans la combe et fit trembler les vitres criblées de gouttes de la masure.

- Venez vous réchauffer près du feu. Vous avez faim ? Il doit me rester quelques galettes de niam et de la viande séchée si vous voulez.

Admirant l’efficacité pratique de la jeune marchombre, Zoanne ferma la porte et enclencha la barre qui la verrouillait. Le vent forçait contre le battant mais elle savait que celui-ci tiendrait bon. Combien de tempêtes cette petite cabane avait-elle essuyé ?

- Commençons par vous réchauffer, dit-elle en s’approchant des nouveaux venus. Par la Dame, vous êtes bons à essorer…

La fille n’avait effectivement pas l’air en grande forme. Transie, elle grelottait sans rien dire, à moitié blottie contre le garçon qui s’efforçait de la réconforter comme il le pouvait. Zoanne posa ses mains sur les épaules de la jeune fille qui tressaillit à ce contact.

- Du calme, la rassura Zoanne d’un ton chaleureux. Tu dois retirer tes vêtements, sinon tu vas tomber malade. Chrystal, passe-moi ces couvertures, s’il te plaît… Merci. Toi aussi, jeune homme, tu ferais bien de te déshabiller.

Elle vit les pommettes du garçon rosir et se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire. Ces jeunes et leur pudeur, franchement ! Cela dit, à la décharge du jeune homme, il était seul en présence de trois femmes, dont deux particulièrement jolies et de son âge, et ce dans un espace terriblement réduit. Difficile de lui en vouloir d’être gêné à l’idée de se dévêtir dans de telles conditions !

Pour le tirer de l’embarras, Zoanne lui démontra qu’il était possible de ruser. Dépliant la couverture que Chrystal lui avait donnée, elle l’enroula autour de la jeune fille qui tremblait près du feu, et la maintint ainsi le temps que celle-ci retire ses vêtements. Elle l’enveloppa ensuite dans la chaude couverture et la fit s’asseoir près des flammes, non sans caresser brièvement ses courts cheveux humides au passage.

- Allez, à ton tour ! lança-t-elle au jeune homme, puis, voyant qu’il hésitait encore, elle ajouta d’un ton espiègle : tu ne veux pas que je tienne ta couverture pendant que tu te déshabilles, si ?

Elle rit intérieurement en le voyant s’exécuter – seul – et aida Chrystal à étendre les vêtements trempés. Elles firent avec les moyens du bord, utilisant tout ce qui pouvait être utilisé pour suspendre les tissus à proximité de la cheminée. Zoanne ouvrit ensuite les quelques placards de la pièce, en quête de vaisselle qu’elle pourrait utiliser. Elle dénicha ainsi deux bols et deux tasses, tous ébréchés mais néanmoins en état de service, et une gamelle qu’elle remplit d’eau avant de la suspendre au-dessus du feu.

- Cet endroit est providentiel, affirma-t-elle en retournant s’asseoir. Rien ne vaut un abri par ce temps, n’est-ce pas ?

Elle sourit et, pendant que l’eau chauffait, détailla les deux nouveaux venus.

La jeune fille avait les yeux rouges et gonflés. Elle avait pleuré et des larmes s’accrochaient encore à ses cils. Elle reprenait toutefois des couleurs, réchauffée par les flammes et, sans aucun doute, la sollicitude des trois personnes présentes dans la pièce.

Le garçon aussi reprenait vigueur, même s’il ne semblait pas en manquer ; grand, bien bâti, il dégageait une assurance qu’elle ne fit pas l’erreur de confondre avec de la suffisance. Il suffisait de croiser son regard bleu vif pour comprendre que son audace n’avait d’égale que sa gentillesse.

- Donc, tu t’appelles Darwen. Je suppose alors que tu connais Chrystal. Moi je suis Zoanne. Et toi, qui es-tu ?

Les regards se tournèrent vers la jeune fille aux cheveux courts.
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Alaia Tendor
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeSam 27 Fév 2016, 23:43

[niveau retard je vous bats tous haut la main!
Mais pour me faire pardonner, je fais beaucoup avancer le chmilblik... non, je blague. Désolée ^^']


Ses mots étaient emprunts de pragmatisme et d’une calme détermination. Des deux, ce fut cette dernière qu’elle perçut le mieux, car le mur liquide de sa peine abyssale était plus épais que celui qui leur tombait dessus. Elle sentait dans cette voix quelque chose qui, en un certain sens, lui rappelait Pan, mais d’une manière atténuée qu’elle n’aurait su décrire. Pour l’instant, tout ce qui lui importait était la chaleureuse sécurité que cette voix lui promettait, non par des mots mais par des inflexions. Qui qu’il soit, ce garçon était solide et décidé : il savait quoi faire et elle n’avait plus à s’inquiéter de l’extérieur. Elle pouvait rentrer.

Toc, toc, toc. Un bruit martelait ses sens, semblable à une pluie intérieure. Toc, toc, toc. Quelque chose appelait son attention. Chhhhuuuuut… lui répondit une voix interne, infiniment calme et douce, contre laquelle elle aurait voulu se blottir. Elle avait froid et chaud en même temps. Elle se sentait comme malade, et n’aspirait qu’à dormir. Toc, toc, toc. Tssss. La voix se fit agacée. Ce n’était pas le moment de déranger la petite, clouée au lit par une fièvre qui la laissait à la fois brûlante et parcourue de frissons.

Alaia s’agita faiblement, comme troublée par un cauchemar. Une main douce venait de poser une compresse divinement fraîche sur son front, et réarrangeait les quelques mèches blondes, poisseuses et raides alors qu’elles auraient dues s’envoler, aériennes, autour du visage de la petite fille qui les portait comme un ange une auréole. La pâleur de son teint était soulignée par celle du linge tant on les confondait, et son cœur se serra. Alors que quelques secondes plus tôt elle appréciait la rassurante caresse de la main de sa mère sur son visage, elle n’était pas étonnée de la voir de dos, constante malgré la fatigue qui se lisait sur tout son corps. Depuis trois jours déjà elle était restée au chevet d’Amy, terrassée par la fièvre d’été, ne s’éloignant jamais à plus de trois pas du lit où reposait le corps brisé de sa fille.
Souvenir.
Ma sœur… Sois forte !
Elle avait conscience qu’il y avait un ailleurs. Mais pour l’instant il y avait plus important.
Trois jours. N’importe qui aurait pu lire le temps et l’inquiétude sur son visage ridé et échevelé, mais Alaia avait vu, elle, le moindre des gestes maternels. Elle luttait, vaillamment contre la faim et le sommeil, elle aussi. S’il lui arrivait de perdre, jamais elle ne se plaignait et avait toujours refusé les propositions de son père de sortir l’aider à s’occuper des coureurs – pour détourner ses pensées du lugubre spectacle. Elle comprenait, oh combien, la nécessité d’entretenir le domaine, d’assurer leur subsistance, et lui était reconnaissante de son attention lorsqu’il rentrait aux heures les plus chaudes et les plus froides pour accomplir les tâches ménagères que sa femme délaissait. Chacun semblait trouver sa place dans cette scène, si bien que même le monde semblait respirer au ralenti, parfait écho au souffle difficilement perceptible de la petite. Assise sur une chaise qui avait durement souffert de son anxiété et le lui rendait par son inconfort, la jeune adolescente attendait elle aussi, que les plantes chassent le mal qui terrassait sa trop jeune sœur, et lui parlait en pensées.

Toc. Toc. Toc. Le son se faisait plus présent, plus insistant et, ne voyant pas sa mère bouger, l’adolescente se leva pour ouvrir, appréciant avec une grimace le retour furieux du sang dans ses membres. Ses pas étaient maladroits sur un plancher qui lui semblait instable, collant… boueux. Mais elle tint bon sur les quelques mètres qui la séparait de la porte : son père n’aurait pas frappé ainsi, c’était sans doute le guérisseur. Ou Aodren, qui leur apportait des produits du marché. Ou Stella, la femme de Riven, qui venait assister sa meilleure amie dans cette épreuve terrible qu’elle avait elle-même – mère de cinq enfants – déjà affrontée.

Elle ouvrit la porte et tomba sur… Un inconnu.

Cheveux bruns en bataille, regard clair qui ne pouvait cacher son inquiétude sous la fine couche d’agacement… ou de soulagement ? Elle n’aurait su dire, ses traits se brouillaient et ne restait que la silhouette, comme taillée dans un arbre, mais un arbre qui enfla dans un bruit de tonnerre comme s’il voulait la dévorer. Par réflexe, elle voulut fermer la porte, mais un poignard fleurit entre les fibres de bois dans un bruit mat. Frissonnant sous les coups du froid qui entrait, Alaia tourna lentement la tête vers la silhouette brumeuse qui jouait avec une pomme dans un coin de sa demeure. Celle-là n’appartenait pas au tableau. Ses poils se hérissèrent, de peur cette fois-ci : comment avait-elle pu entrer ?

Laisse ouvert, c’est important.

Sa voix lui semblait à la fois familière et plus que cela. Comme si cet être était un mélange de plusieurs personnes qu’elle connaissait… et qu’elle méconnaissait. A la vue de ses cheveux noirs cascadant sur ses épaules, elle décida que c’était une femme mais lorsqu’elle chercha d’autres détails il lui apparut qu’elle ne pouvait se concentrer sur tous à la fois, comme si elle ne se laissait découvrir que par morceaux, souvent contradictoires. Immobile face à l’être, elle ne réagit pas avant d’être enjointe, d’un mouvement du menton, à jeter un coup d’œil à la fenêtre.

Sursauta là encore.

Un visage ouvert et souriant au regard bleu limpide semblait lui faire un signe d’encouragement. Qui était-elle ?

Vous permettez que l’on s’abrite avec vous ? Cette jeune fille ne se sent pas très bien

La voix ramena son attention sur la porte. Quelqu’un voulait entrer et, à cette seule pensée, son corps et son esprit se braquèrent de concert.

N’entrez pas, ma sœur est malade. Il ne faut pas la déranger.

Protection. Dans son dos, elle sentait le regard lourd de sa mère et tendait l’oreille à la recherche de la respiration de sa sœur. Deux sensations oppressantes l’instant d’avant qu’elle cherchait désespérément à présent. Trois doigts effleurèrent son dos puis la poussèrent avec vigueur, l’obligeant à faire quelques pas vers l’extérieur.

Elle avait froid. Chaud. Non froid. Elle avait eu chaud, un peu, mais maintenant elle n’avait plus que froid. Sa respiration était hachée et ses mouvements brusques alors qu’elle tentait de ne pas se dérober du… cercle de la femme. Elle ne l’avait de prime abord pas perçue et, à vrai dire, ce qu’elle voyait d’elle l’incitait à penser qu’il manquait à ses sens l’essentiel. En attendant, sa voix chaleureuse et ses gestes lents mais sûrs la rassuraient et semblaient inviter sa maison à s’étendre. Et non pas elle à sortir.
Elle avait envie d’obéir à cette voix aussi naturellement qu’elle aurait obéit à sa mère.

Alaia se déshabilla sur le porche de sa maison intérieure, alors que son corps semblait être ravi par la chaleur de l’intérieur de la sobre mais solide cabane qui leur offrait l’asile. L’apprentie se semblait étrangement divisée, comme si elle sortait d’un rêve et que la moitié de son esprit y était encore prisonnière. Il lui manquait une clé pour faire concorder les deux visions, proches et pourtant diamétralement opposées, de sa maison et cet abri, et c’est sans résister qu’elle se laissa asseoir, avec l’évidente intention de rentrer. Quelques pas en arrière et…

Simple effleurement sur la porte de bois, une brise se glissa à sa suite.

Jeta un coup d’œil du côté du coin de l’être, retint un rictus déçu en la trouvant encore là, avant que ses pensées ne reviennent vers sa famille. Sa sœur était toujours en mauvais état et elle hésitait à dire à sa mère que ce n’était pas le guérisseur… Qu’il faudrait encore attendre. Mais elle ne pouvait pas lui mentir, ses yeux parlèrent pour elle et son cœur se serra en voyant le pâle sourire qui semblait aspirer la lumière des yeux maternels pour la rassurer et chasser sa culpabilité. Elle n’avait plus cinq ans, cet artifice ne fonctionnait plus.
Elle n’avait plus cinq ans. Il lui semblait avoir reçu une gifle. Elle avait présentement presque quinze ans. Pourtant l’effort qu’elle avait dû faire pour articuler cette pensée avait à lui seul suffit pour la faire tressaillir. Un autre coup de tonnerre gronda. Elle vit la silhouette se lever et, sans qu’elle ne sache pourquoi, ce fait réveillait en elle une peur abyssale.

Un feu follet se glissa le long de sa nuque pour venir chatouiller son oreille, la clouant à un pas de l’entrée alors qu’elle aurait voulu se précipiter pour empêcher cette âme d’avancer, inexorablement, vers la couche où reposait la prunelle de ses yeux.

Et toi qui es-tu ?

Elle se sentit aspirée loin, trop loin et, pour contrer cette force, tenta de l’amadouer.

Alaia Tendor. répondit-elle machinalement, comme si elle avait lâché ce nom en espérant que ce qui la retenait s’en contenterait et parte, la laisse tranquille. Mais pour l’instant, il y avait plus important. L’ailleurs avait repris le dessus, à son grand désarroi.
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Darwen Ehsoleim
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeLun 07 Mar 2016, 21:21

- Bien sûr Darwen. Entrez-donc.

Darwen ? Le jeune homme fronça les sourcils et plissa les paupières, tentant de distinguer un peu mieux les silhouettes dans l’obscurité, seulement percée par la lueur vacillante du foyer et celle, irrégulière, des éclairs. Lorsque l’un deux, plus intense que les précédents, illumina l’intérieur de la masure, il put enfin reconnaître celle qui l’avait appelé par son nom. Une forêt, la nuit, deux jeunes femmes. L’une aux cheveux et au regard étrangement blancs, l’autre aux yeux bleu ciel et aux épais cheveux noirs... Celle-là l’avait vu. Le loup. Puis elle l’avait mené jusqu’à l’Académie...

- Crystal...

Oui, il se souvenait très bien d’elle.

La jeune femme se leva, imitée par sa compagne. ‘Wen vit alors qu’il s’agissait d’une femme assez âgée, d’une petite soixante d’années sûrement. Il les remercia toutes les deux d’un sourire fatigué avant de déposer la fille folle sur le sol, près du feu. Comme lui, elle était trempée... et elle paraissait toujours inconsciente. Elle ne tenait pas toute seule contre le mur et il dut s’asseoir à ses côtés pour continuer à la soutenir.

Il était exténué.

Ce fut la raison pour laquelle il ne répondit pas verbalement à Crystal lorsqu’elle lui proposa à manger, se contentant de hocher la tête. Oui, maintenant qu’elle le disait, il mourait littéralement de faim. A côté de lui, la fille folle remua, et quand il la regarda il vit qu’elle avait les yeux ouverts.

- Hé... ça va ? murmura-t-il. Tu es réveillée ?

Aucune réponse ne lui parvint. Bon sang... que se passait-il avec cette fille ? Ses yeux étaient ouverts, mais son regard paraissait lointain, complètement ailleurs. C’était comme si elle était aveugle et qu’elle ne sentait plus rien, n’entendait plus rien. Darwen soupira. Vraiment, dans quoi s’était-il embarqué... Mais peut-être qu’elle était vraiment malade. Vraiment folle...

Il entendit soudain un bruit sec et lourd, tandis que le son bruyant du vent s’engouffrant dans le petit abri s’était assourdi ; il dirigea instinctivement son regard vers la porte. La porte... que la vielle femme venait de fermer. De verrouiller, même. Darwen se tendit et serra la mâchoire. Oui, c’était presque une tempête dehors. Il y avait de l’orage, des bourrasques épaisses et glacées, et la pluie qui ne cessait de tomber, à gouttes longues et drues. Oui, il se les gelait complètement, et les trois femmes aussi. Mais il ne pourrai pas supporter longtemps d’être enfermé dans cette cabane sombre, sans ouverture sur l’extérieur, secouée par le vent de tous les côtés - il espérait au moins que les chevaux, dehors, allaient s’en sortir.

Il ferma les yeux un instant, essayant avant tout de reprendre son souffle. Il les rouvrit en sentant la vieille femme s’approcher d’eux, et la vit prendre la fille folle par les épaules et lui parler. Laisse tomber, ça va servir à rien...

- Toi aussi, jeune homme, tu ferais bien de te déshabiller.

Darwen leva les yeux vers son interlocutrice. Elle avait raison, il devait quitter ses vêtements complètement imbibés d’eau s’il ne voulait pas tomber sérieusement malade, mais il était si fatigué... Il avait juste envie de manger - non, de dévorer - quelque chose, n’importe quoi, et de dormir. Longtemps.

L’inconnue aux cheveux blancs et aux yeux d’une couleur ambrée - qui lui rappela un peu celle des iris de Syndrell - entreprit d’aider la fille folle à se déshabiller, et à la plus grande surprise de Darwen, cette dernière enleva elle-même sa tunique. Eh ben ? Elle dormait ou elle dormait pas ? Ou elle faisait exprès ? Le jeune homme s’aperçut alors des regards de leurs deux hôtes posés sur lui, et rougit en se rendant compte qu’il était en train de regarder la jeune femme se déshabiller. Oui, bon ça va, hein...

- Allez, à ton tour ! Tu ne veux pas que je tienne ta couverture pendant que tu te déshabilles, si ?

Darwen retint un grognement. Déjà qu’il ne se sentait pas bien, si en plus celle-là continuait de l’asticoter... Enfin, bon, si elle y tenait tant... Au moins il serait débarrassé, ensuite. Il espérait juste que ses vêtements ne mettraient pas trop de tant à se vider de leur eau, parce qu’il ne comptait pas s’éterniser dans la sombre masure. Déjà, son souffle était moins fluide qu’à l’ordinaire, alors que cela faisait une bonne dizaine de minutes qu’ils étaient arrivés ; normalement, il aurait dû recouvrer sa respiration habituelle depuis longtemps.

Ses yeux retombèrent sur la fille folle, enroulée dans une couverture. Euh... il devait se dessaper complètement, lui aussi ? Il décida que non. Plus par confort que par pudeur, en fait : après tout, il ne comptait pas s’asseoir totalement nu en tailleur près du feu... Se relevant tant bien que mal, il retira rapidement sa tunique, dévoilant ses nombreuses cicatrices, et ne prit pas la peine d’enrouler la couverture que Crystal lui avait tendue autour de lui - elles avaient déjà toutes vues un mec torse poil non ? Bon, ça le gênait un peu devant la plus vieille mais... il avait besoin d’air. Il commençait sérieusement à étouffer, sa claustrophobie le gagnant chaque minute davantage. Et même s’il faisait encore froid, il comptait sur le feu pour se réchauffer. Il retira ses bottes mais garda son pantalon, donc. Fallait pas déconner, non plus !

Il se rassit devant les flammes, entre Crystal et la fille folle, face à la vieille femme qui venait de mettre de l’eau à chauffer. Il saisit avec reconnaissance la galette de niam et les lamelles de viande séchée qu’on lui tendait, ne se retenant pas pour tout engloutir en quelques secondes. Il avait tellement faim !

- Donc, tu t’appelles Darwen. Je suppose alors que tu connais Crystal. Moi je suis Zoanne. Et toi, qui es-tu ?

Zoanne. Le jeune homme la détailla longuement cette fois, comme elle l’avait fait avec lui, de son regard ambré et pétillant. Ses longs cheveux mêlant mèches grises et blanches lui tombaient dans le dos, ce qui était impressionnant pour une femme de son âge... mais sûrement pas aussi impressionnant que l’aura qu’elle dégageait, étrange mélange de grâce, de douceur; de sagesse et de force. Une aura puissante, intimidante. Comment ne l’avait-il pas remarqué plus tôt ? Cette femme était une marchombre elle aussi, il en aurait mis sa main au feu - là, tout de suite.

Même si cette aura, au milieu de sa force et de sa joie de vivre, semblait contenir autre chose. Quelque chose de contradictoire, comme... de la faiblesse. Une toute petite parcelle de faiblesse. Elle n’était pas si âgée que ça pourtant. Et puis, si effectivement elle était une marchombre...

- Alaia Tendor.

Darwen sursauta presque. Elle avait parlé ! La fille folle avait parlé ! Il tourna la tête vers elle pour l’observer. Elle semblait toujours aussi lointaine. Mais elle avait les yeux fixes, grands ouverts... et plongés dans le vide.

Sans s’interroger plus longtemps, le jeune homme saisit son inconnue - Alaia ? - par les épaules, et la secoua d’abord doucement, puis plus brutalement, la fixant droit dans les yeux.

- Hé ! Fille fo... Alaia ! T’es avec nous ou pas ?! Qu’est-ce qui se passe à la fin ?!

La jeune femme ne répondait pas.

- Tu...

Ses mots se bloquèrent dans sa gorge tandis qu’il peinait à respirer. Fichue claustrophobie ! Et puis cette cabane, comme celle où... Non ! Surtout, ne pas penser à ça ! Pas maintenant ! Soudain envahi d’une bouffée d’angoisse pure, ‘Wen avala trop d’air, toussa, failli s’étouffer... Il devait sortir d’ici ! Il devait sortir d’ici !

Il se leva brusquement.

Pour retomber, prostré, contre le mur.

Bordel...

Est-ce qu’il allait venir ?





[Eh bien... on n'est pas sortis de l'auberge !]
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeDim 13 Mar 2016, 19:02

La jeune fille que tient Darwen est en bien piteux état. Zoanne s’occupe d’elle doucement d’elle, lui retirant ses vêtements pour pouvoir la mettre au sec, puis se tourne vers l’apprenti marchombre pour l’inciter à faire de même. Darwen t’avait reconnu, tu as eu une seconde de doute quand il est entré, après tout, votre seule rencontre remonte à loin.
Non sans avoir grimacé, Darwen se déshabille enfin, sous les piques taquines de Zoanne, dévoilant son torse musclé, bariolé de cicatrices. Sans t’en rendre compte, ton regard s’attarde un peu trop longtemps sur la silhouette du jeune homme.

*Eh ! Crystal ! Bave pas !*
*N’importe quoi...*

Sursautant presque, tu détaches tes yeux du jeune homme, rougissant légèrement et lui tends une tranche de viande de siffleur séchée et une galette de niam. Tu remarques aussi qu’il n’a pas enlevé son pantalon.

*Pudique le monsieur ! Je croyais que les hommes l’étaient moins que les femmes moi !*
*Leïla, tais-toi...*
*Et toi arrête de rougir ! *
*Ce n’est pas ce que tu crois, tu devrais le savoir, tu es dans ma tête ou pas ? *
*Oui oui...*
*Il me fait juste penser à Færen...*
*Ah !*

Tu lèves les yeux au ciel. Oui, je sais, je te désespère.
Tu es sur le point de répliquer, quand la voix de Zoanne te sort de tes pensées.

- Donc, tu t’appelles Darwen. Je suppose alors que tu connais Crystal. Moi je suis Zoanne. Et toi, qui es-tu ?
- Alaia Tendor.


La petite voix faible est celle de la jeune fille enroulée dans la couverture à côté de Zoanne. Tu poses le bleu de ton regard sur elle en laissant échapper un petit soupir de soulagement. Elle parle, elle est réveillée, tu vois cela comme un bon signe. Tu ne sais absolument pas ce qui lui est arrivé et elle est semble très faible, mais déjà, elle est vivante.

- Hé ! Fille fo... Alaia ! T’es avec nous ou pas ?! Qu’est-ce qui se passe à la fin ?!

Tu fronces les sourcils en secouant la tête. Il ne peut pas la laisser respirer deux secondes ? Bon, c’est vrai qu’il a l’art d’attirer les filles qui tombent dans les pommes...

*Hum... N’est-ce pas ? *

Ou peut-être que ce sont les filles qui tombent dans les pommes qui l’attirent ? Dans tous les cas, ce n’est pas une raison pour lui sauter dessus comme cela alors qu’elle vient à peine de se réveiller !

- Hé ! Darwen, le reprends-tu doucement, elle vient à peine de reprendre conscience, elle est certainement pommée, donc laisses-lui le temps de récupérer ses esprits avant de la bombarder de questions.

Tu adresses un clin d’œil au jeune homme pour lui montrer que ta phrase n’est pas un reproche, mais tu captes soudain une lueur étrange dans le regard de Darwen. Il jette des coups d’œil vers la porte que Zoanne a barricadé pour les abriter de la tempête. Que lui arrive-t-il tout d’un coup ? Serait-il claustrophobe ? Avec ce temps, il ne faut mieux pas sortir, alors cela risque de poser un problème si il... Il se lève et retombe, contre le mur, le regard paniqué. Tu as presque l’impression que ces yeux ont soudain changé de couleur... Tu connais ce regard, tu l’as déjà vu...

D’un coup, le souvenir d’un hurlement à vous glacer le sang te revient. Tu étais alors à la place d’Alaïa, venant de perdre connaissance et t’étant réveillée au milieu d’inconnus. Mais Darwen ils avaient tous les deux disparus et seul ce hurlement brisait le silence. Le cri d’un loup du nord. Tu t’étais inquiété pour Darwen et tu l’avais retrouvé un peu plus loin, effondré, avec ce même regard. C’est alors qu’il t’avait raconté la vérité.

Le Loup.

Une vague d’effroi traverse soudain le bleu océan de tes prunelles. Si Darwen se transforme, là, maintenant, arriverait-il à contrôler la bête en lui ? Il n’y arrivait pas lors de votre rencontre mais peut-être que cela a changé... Enfin, cela vaudrait mieux pour vous parce que sinon... Un frisson parcourt ton corps. Sinon... Vous êtes mal barré...

Tu t’approches doucement du jeune homme. Et pose délicatement une main réconfortante sur son épaule.

- Darwen, tout va bien. On est enfermé, oui, mais c’est pour se protéger de la tempête. Je ne sais pas ce que cela déclenche en toi mais respire à fond et détends toi. Tu es en sécurité ici.

Tu parles au jeune apprenti d’une voix douce, espérant réussir à calmer les battements de son cœur, réfréner la sortie du loup.

- Ne lutte pas, accepte. Accepte... ce... cette peur... en toi. Laisse-la venir et dit lui que tu n’as pas besoin d’elle. Rassure-la, dis-lui que tout va bien, pour qu’elle s’en aille tranquillement.

Tu as un peu hésité sur tes mots, tu ne sais pas trop comment parler du loup, sans le mentionner pour ne pas trahir Darwen et tu espères qu’il aura compris. Et que tes paroles l’aideront... Tu jettes un regard un peu inquiet à Zoanne qui, elle, s’occupe d’Alaïa.
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeSam 02 Avr 2016, 17:01

[Encore une fois, je suis navrée de vous avoir fait attendre... C'est court, mais je n'aime pas faire du blabla pour rallonger le tout, alors voilà !]


Alaïa.
Zoanne hocha la tête. Elle aimait ce prénom doux et chantant. Elle aimait moins l’expression hagarde de la jeune fille. On aurait dit qu’elle était en état de choc. Que venait-elle de voir, de subir ? Son attitude inquiéta également le jeune homme, Darwen, qui se mit à la secouer pour tenter de la faire sortir de sa léthargie.

- Eh ! Darwen, elle vient à peine de reprendre conscience, elle est certainement paumée, donc laisse-lui le temps de récupérer ses esprits avant de la bombarder de questions.
- Crystal a raison, vous avez besoin de souffler, tous les deux.


Elle s’assit en tailleur devant le feu et entreprit d’en raviver les flammes. Le rugissement de la tempête enflait au dehors, et la cabane craquait, malmenée par la puissance des bourrasques qui s’enchaînaient. Mais elle tenait bon et à l’intérieur, la température grimpait, à présent qu’ils étaient plus nombreux.

Elle songea qu’ils formaient un drôle de groupe. Il y avait d’abord la douce Crystal, dont la simple présence réchauffait le cœur de Zoanne ; ensuite, cette fille étrange, Alaïa, et puis ce garçon un peu gauche mais tendre, Darwen… Son regard s’attarda sur ce dernier. Il respirait moins bien, tout à coup, et ses pupilles s’étaient agrandies. Il avait peur. De quoi ?

Elle comprit en le voyant jeter quelques regards anxieux vers la porte. Il ne supportait pas les endroits clos et celui-ci était plus exigu depuis qu’ils étaient arrivés… Crystal fut la première à réagir, sans doute parce qu’elle le connaissait déjà. Elle avait réalisé, elle aussi, que Darwen était en train d’étouffer dans l’atmosphère chaude et pesante de la cabane.

Elle s’approcha de lui et prononça quelques paroles pour le rassurer. Des paroles qui intriguèrent Zoanne, surtout les dernières. Crystal semblait vouloir dire quelque chose à Darwen. La marchombre esquissa un sourire. Un secret était un secret ! Elle était curieuse, mais elle avait assez de tact pour ne pas mettre ces deux-là mal à l’aise, aussi fit-elle comme si de rien n’était.

- Ferme les yeux, jeune homme, dit-elle en le regardant à travers les flammes. Imagine une immense prairie balayée par les vents. Laisse ton imagination te guider et n’oublie pas de respirer, d’accord ?

Son calme et son ton enjoué contrastaient avec la situation, mais c’était du Zoanne tout craché : elle savait trouver du positif là où nul ne pensait en chercher. C’était sa plus grande force. Ouvrant son sac, elle sortit une miche de pain, un peu de viande séchée et du fromage : quand les jeunes auraient fini leur manège, ils auraient besoin de reprendre des forces. Elle-même se mit à mâchonner une racine de niam.

Elle attendait la suite.
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeMar 28 Juin 2016, 23:02

La peur.
L’air empestait la peur, qui semblait suinter depuis les murs mêmes. Quelqu’un avait-il crié ou était-ce une illusion crée ou déformée par ses sens exacerbés par une adrénaline qui venait emplir sa bouche et sa gorge d’une brûlante amertume ? Derrière ses paupières mi-closes, la lueur des flammes allait et venait sur un rythme envoutant et elle ne pouvait en détacher le regard, alors même qu’elle sentait de l’agitation autour d’elle.
Quelque chose n’allait pas. Ah, oui, c’est vrai. Quelque chose n’allait pas. Juste avant qu’elle soit interrompue… Un danger approchait et… Elle le sentait jusque dans ses tripes, au point que les poils de ses bras se hérissent alors même qu’elle commençait à se réchauffer. Un son. Une voix. Une incantation. Un avertissement. En un soupir, elle était de retour.
Choc. Le bruit de pas… Non, des pas sans bruits. Pareille à un serpent, elle glisse sur le parquet usé jusqu’à en être lustré. Il s’approche. Pas après pas, elle franchit une distance qu’elle n’aurait jamais dû être capable d’apprécier, sous les yeux impuissants d’une Alaia immobile. Elle sait qu’il faut l’empêcher, à tout prix, d’ouvrir la bouche. Le moindre de ses mots viendrait briser l’atmosphère qui flotte et l’entoure chaleureusement.
L’air lui semble liquide. Le bord de sa vision se trouble. De larmes ? Ou est-ce seulement ce monde qui la rejette ? Sa poitrine la serre, chaque muscle est douloureux mais elle se force, pressant contre les murailles de l’interdit, à faire un mouvement. Un pas. Un autre…
Elle aussi se rapproche, maladroite, lente, inoffensive, presque ridicule face à la Force incarnée. Au fil de la lutte qui les opposait, montait en elle une certitude plus douloureuse que le feu qui paralysait sa chair : elle n’arriverait pas à temps.
Encore une fois, elle ne parviendrait pas à sauver sa sœur.
Encore une fois ?
Son cœur tambourinait durement contre sa poitrine au point d’envahir ses perceptions, pourtant la silhouette restait nette et les paroles, cristallines. Aussi froides et tranchantes qu’elles étaient claires.
Hey, petite, commença-t-il d’une voix atrocement douce. Je vais te confier un secret. Tu ne vas pas mourir. Tu ne peux pas mourir, c’est chouette hein ? Ça parait bien comme ça, je suis d’accord. Mais il y a un prix à cela, il y a toujours un prix, renchérit-elle en relevant la tête pour regarder Alaia droit dans les yeux. Tu ne peux pas mourir, car tu es déjà morte, acheva-t-il pour elles deux.
L’air qu’elle appelait de toutes ses forces envahit soudain ses poumons. Ses muscles cessèrent de la tourmenter, il lui semblait au contraire flotter dans un nuage. L’image d’un charnier et la puanteur des corps encore chaud envahit son esprit et lui fit monter les larmes aux yeux. Un souffle étranglé fit écho au sien, et la dernière chose qu’elle vit fut sa sœur, semblant de se réveiller d’un cauchemar, sa mère encore endormie dans la pièce d’à côté, mais elle-même dormait à ses côtés. Elle prit trois profondes inspirations : c’était leur code secret, le début de leur rituel.
Les cauchemars…

…n’oublie pas de respirer, d’accord ?

Elle était de retour, complètement cette fois. En arrière-plan de ses pensées, la scène se terminait, invariablement, de la même façon, et une comptine commençait à tourner entre les brumes qui se dissipaient. La scène autour d’elle aurait pu la surprendre, mais elle était tellement semblable à celle qu’elle quittait qu’il lui sembla qu’il ne s’agissait que de sa continuité… Sauf que ce n’était pas sa sœur qui se recroquevillait, tremblante, contre elle alors qu’elle lui caressait les cheveux et lui parlait, mais un jeune homme qui restait prostré, comme figé, contre le sol dur d’une cabane hurlante. Ce n’était pas une scène revue, mais un temps, unique et nouveau comme chaque présent, qui se déroulait sous ses yeux et demandait toute son attention. Car les choses ne se passent jamais deux fois exactement de la même façon…
Elle ne savait pas ce qui le terrorisait, mais son instinct fraternel guidait ses gestes, à tort ou à raison, et elle se retrouva aux côtés de Crystal, s’assit tranquillement en tailleur et plongea lentement une main entre ses cheveux sombres. Elle prit trois grandes inspirations.

Les cauchemars sont un long chemin sombre, mais aucun chemin n’est éternel. Et comme le jeune Apis des contes…

Et elle commença l’histoire en fredonnant. Ce vieil air que toutes les mères et tous les enfants qui peinent à dormir connaissent : l’histoire d’un jeune garçon qui, parti cueillir des baies, se perd et se retrouve seul dans la forêt au beau milieu de la nuit. Et qui retrouve son chemin grâce à un loup qui lui apprend à chanter à la Lune et à lire les étoiles, en échange du partage d’une poignée de framboises, et d’une oreille attentive…


[chacune son tour... pour moi aussi c'est court, mais j'espère que ça vous va =)
N'hésite pas à réagir violemment à cette intrusion dans son espace personnel, ce n'est pas vraiment la meilleure idée qu'elle ait eu de venir le réduire encore]
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MessageSujet: Re: Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen]   Nuit d'Orage [Zoanne ; Alaia ; Darwen] Icon_minitimeMer 29 Juin 2016, 11:18

Recroquevillé contre le mur, il a la sensation d'étouffer. L'air se raréfie sans cesse autour de lui, l'abri est trop étroit, il y a trop de monde. Et il fait sombre, malgré la lueur vacillante des flammes qu'il entrevoit à peine à travers les mèches de ses cheveux, trop sombre... Comme lors de ces nuits où il était prisonnier dans la cabane et que les nuages dissimulaient la Lune et sa lumière rassurante, à laquelle il pouvait au moins s'accrocher lorsqu'elle était là. Mais elle n'est pas là. Dehors, l'orage, la tempête, la pluie ; dedans, le manque d'air et l'obscurité, l'angoisse, l'angoisse, l'angoisse.

Il sent une main se poser sur son épaule. Son regard déjà fou croise celui de Crystal, qui lui parle... Il ne parvient pas à saisir les mots de manière distincte, même s'il comprend, au son de sa voix, qu'elle tente de le rassurer, de le réconforter... Un souvenir, plus récent que celui de son adolescence passée enfermé toutes les nuits, perce l'épaisseur de sa peur : une clairière, la Lune, le loup, le regard de Crystal... Elle sait. Contrairement aux deux autres, elle sait, et sa part animale, qui tend à rejoindre la surface, sent sa peur à elle. Encore diffuse mais... elle craint l'apparition de la bête, c'est certain. Et elle a raison.

Il entend une autre voix, celle de Zoanne. Douce, calme, dénuée de toute peur quant à elle. Caressante. Une prairie... Comment imaginer lorsque l'angoisse noie tout ? Non, il n'y arrive pas... il ne peut pas. La seule solution, c'est de sortir. Après tout, que craint-il, dehors ? Tous les orages du monde sont plus rassurants que tout ce qui est à l'origine de cette peur immense, ce gouffre démesuré qu'est la claustrophobie. Phobie. Peur infinie et... irrationnelle. Bien plus difficile à affronter que celle de la foudre... Il doit sortir, qu'importe le danger ! Le danger sera toujours moins grand que celui qui guette les trois femmes s'il se transforme, s'il laisse le loup prendre la place !

Un grognement sourd, presque bestial, mais inaudible encore, s'échappe de sa gorge. Il veut se redresser, ouvrir le verrou, pousser la porte... sortir ! Il ne peut pas lutter contre l'angoisse, il ne peut pas l'accepter non plus. A quoi cela servirait-il ? Elle ne s'en irait pas pour autant ! Et le loup qui gronde, qui s'approche, qui... Le contact d'une autre main, sur son crâne, dans ses poils, non ! ses cheveux. Il ne sait plus. Qui est-il, en ce moment même ? Homme ou loup ? Les deux ? Elles ne crient pas, c'est donc qu'il doit être encore humain... Mais comme pour lui montrer qu'il a tord, son grognement devient plus fort, plus audible. A ses oreilles, il recouvre même la troisième voix qui s'est élevée, tout près de lui...

Trop près !





***





- Je... je dois... il va... venir... je... sortir.... RAAAAAAH !

Darwen renversa violemment la tête en arrière en hurlant, écrasant la main d'Alaïa entre son crâne et le mur. Il n'était pas loup, mais son hurlement n'avait rien d'humain. Et c'était sûrement cet hurlement de bête qui lui donna la force de se lever, repoussant brusquement les deux jeunes femmes autour de lui. Ce fut grâce à la puissance du canidé, dans son ventre, qu'il parvînt à dépasser son angoisse, juste un instant, quelques secondes, le temps de débloquer ce fichu verrou – Ouvre-toi, vite ! Vite ! Tiens bon, encore ! Juste quelques secondes ! – puis d'ouvrir la porte et de... se précipiter dehors.

Enfin.

Il courut quelques mètres et puis il se laissa tomber au sol, épuisé par cette angoisse qui l'étouffait encore, le ventre et le visage dans la boue, qu'il pressa de ses mains – ses mains, oui, ce sont bien des mains encore ! Il se retourna sur le dos, pour mieux sentir l'air emplir ses poumons, le vent fouetter son visage, la pluie frapper son torse nu et le laver de la boue, pour mieux voir la lumière des éclairs et pour mieux entendre le grondement du tonnerre.

Peu à peu, il sentit l'angoisse refluer. Etalé dans la terre mouillée, complètement trempé et les yeux grands ouverts sur le ciel, il...

Eclata de rire.

Puis s'endormit quelques instants après, sous la pluie diluvienne et les éclairs.

La foudre n'allait pas tarder à tomber.
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