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 Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]

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Hièlstan Filsèvres
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Hièlstan Filsèvres


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MessageSujet: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeVen 22 Avr - 1:53

[Aaaaaah ça fait du bien *-*]

Hièlstan n'était jamais en retard.
Et pourtant, en cette matinée ensoleillée, il se hâtait, rouge et le souffle court. Il tentait maladroitement d'esquiver les passants, de se glisser entre deux matrônes, de doubler une petite grand-mère, de demander pardon à ceux qui s'arrêtaient pour discuter en plein milieu du passage - en voilà des manières! Les gens étaient affreusement lents, et lui manquait atrocement d'aisance.
Et dire qu'encore une heure plus tôt il flânait bien tranquillement sur ce gigantesque marché, profitant de la première heure du jour où la plupart des alaviriens s'extirpent seulement avec mollesse de leur draps...
Il avait prévu de rester un peu sur le marché, puis de se diriger bien tranquillement vers la porte ouest pour y récupérer Flèche et rejoindre la caravane, qui devait partir avant que la matinée ne soit trop avancée.

Et maintenant le voilà en train de courir à moitié, gêné par sa bure qui se prend un peu partout, et gêné par cette foule grouillante d'activité qui l'empêchait d'avancer à son aise.

Il n'en revenait pas.
D'ordinaire, Hièlstan n'était jamais en retard.

__________

Il chercha des yeux le garçon d'écurie, affolé. S'il voulait arriver à l'heure, il allait avoir besoin d'aide pour harnacher Flèche!
Seulement, il n'y avait absolument personne en vue. Hièlstan gémit malgré lui, de désespoir, mais aussi parce qu'il avait un sale point de côté. Il était pourtant assez sportif! Enfin, ça c'était ce qu'il pensait avant de voyager aux côtés d'une Marchombre. Cette fille-là courrait tout le temps et sans l'ombre d'un essoufflement. Il en avait été estomaqué, et son opinion de ses propres capacités physiques en avait pris un sacré coup.
Mais ce n'était absolument pas le moment d'y penser!

Flèche, vite! Ou était-elle, encore? Il y avait tellement de boxes dans cette écurie! Mais qui donc avait eu l'idée saugrenue d'entasser autant d'humains dans un espace aussi réduit qu'Al-Jeit?! C'était insensé!


"Ah, te voilà! Oui ma belle, je suis content de te revoir aussi mais je suis pressé, mets-y du tient s'il-te-plaît!"

Tandis qu'il essayait de dépêtrer l'enchevêtrement de sangles et de cordes qui seraient bientôt (du moins l'espérait-il) attachés sur le dos de sa monture, il tentait de garder l'équilibre face aux coups de tête bourrus de la bête.

Quand enfin elle fut sanglée et tout ce qu'il fallait, quand enfin il l'eut amenée dehors et eut laissé de quoi rêgler les deux derniers jours sur le comptoir - tant pis pour le garçon d'écurie si quelqu'un repartait avec, il n'avait qu'à être à son poste - il se jucha sur Flèche.
Il n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé, et il préférait ne pas penser à l'éventualité que la caravane était partie sans lui.
Il n'avait plus beaucoup d'argent. Il avait trop traîné, il fallait maintenant absolument qu'il rejoigne la confrérie d'Al-Chen.


"En avant, Flèche!"

La jument fit trois pas, et s'arrêta.

"Eh bien?!"

Hièlstan remua un peu en selle. Rien.
Il ferma les yeux et pris une profonde inspiration. Il était d'un naturel calme. Mais il était aussi d'un naturel ponctuel.

Il n'avait pas le droit de s'énerver. Il était en retard parce qu'il avait prêté assistance à une femme qui s'était méchamment blessée dans un stupide numéro de jonglerie au couteau. C'était son devoir de l'aider ; et en plus de ça, elle l'avait remercié avec une petite somme qui était la bienvenue pour la suite du voyage. Il s'était perdu ; ce n'était la faute de rien, ni de personne. Il savait très bien qu'il n'était pas à l'aise en ville, il aurait du anticiper pour éviter ce genre de désagrément. Le marché avait ralenti sa progression : ça aussi, il était prévenu à l'avance. Flèche refusait d'avancer? Ca arrivait, et ce n'était pas sa faute à elle s'il était dramatiquement en retard en ce moment.

Il descendit de la jument. Tenta de la tirer un peu. Lui parla. Lui gratta le chanfrein. L'invita à le suivre. Remonta. Pressa ses flancs. Lui dis d'avancer. La supplia d'avancer. Et elle attendait, bien patiemment.
Il était maintenant à peu près sur que la caravane était partie. Il n'était pas sur de pouvoir se permettre de les rattraper, il ne connaissait pas la région, et, bien qu'il ait gardé son bâton et qu'Inwëlle lui ait appris une ou deux passes, il ne savait pas se battre.

Il n'était pas un roi de la monte. Il n'avait rien pour se défendre. Il arborait une bure de Rêveur qui invitait au pillage. Et il était assis sur un canasson qui n'avançait pas.


"Vive l'aventure..."
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeVen 22 Avr - 15:00

[Du bien de te retrouver, oui ! Welcome back, Crazy Girl ! Razz]




Syndrell laissait Vagabond avancer à son rythme. D’humeur tranquille, presque paresseuse, le frison progressait donc au pas, ses sabots résonnant gaiement dans les ruelles animées. Juchée sur son dos, la jeune femme aussi se sentait bien, presque alanguie ; la caresse du soleil y était évidemment pour quelque chose, sinon l’un des deux, au moins, serait bien plus pressé que cela.

Cette matinée de printemps avait un petit avant-goût estival. De nombreux marchands en profitaient pour présenter leurs étals dehors, au regard des curieux qui, attirés par la douceur de ce début de journée, étaient sortis pour une promenade matinale ; la ville entière était rythmée par les cris des artisans qui haranguaient les passants, par le son claquant des sabots sur le pavé aux teintes pastelles, par les rires joyeux et les discussions animées qui résonnaient partout.

C’était presque trop pour Syndrell : trop bruyant, trop coloré, trop affolé ; elle avait passé suffisamment de temps entre les murs de la ville pour avoir le besoin irrépressible de s’en éloigner rapidement. Il lui fallait retrouver les grands espaces balayés par les vents, dormir sous les étoiles et vagabonder où bon lui semblait.

Et fuir, pour un temps du moins, les sentiers escarpés de sa vie sentimentale. Elle s’était échappée d’Al-Chen un peu après avoir quitté Tsukia, ennuyée par la curiosité de Ciel et inquiète que ses pensées ne l’entraînent vers l’appartement de Dolce. Ses pas l’avaient menées jusqu’à la capitale, où elle était restée deux jours.

Le temps de trouver un nouvel élan.

Il s’était présenté sous les traits d’une vieille connaissance. Syndrell avait toutefois reconnu Naagrarh en premier, grâce au noir charbonneux de ses cheveux qui grisonnaient désormais aux tempes, et à sa manière de s’adresser à ses hommes. Lui avait eu besoin d’une poignée de secondes supplémentaires, non pas pour remettre les traits de Syndrell – une femme aux cheveux bleus et aux yeux dorés était impossible à oublier – mais pour reprendre contenance.

Deux ans plus tôt, il avait retrouvée une Syndrell amaigrie, les cheveux courts et ternes, le regard lumineux mais absent. Celle qui s’était plantée devant lui, mains sur les hanches et un sourire espiègle accroché aux lèvres, n’avait rien à voir ! Flamboyante, radieuse, elle avait désormais de longs cheveux qui cascadaient dans ses dos jusqu’à ses fesses, et son corps mince et délié avait repris des courbes qui distrayaient sa troupe.

Elle lui avait demandé s’il avait une place pour elle.
Il lui avait redonné la sienne.
Eclaireuse.

La caravane s’apprêtait pour un long voyage vers le nord. Il n’en fallait pas moins pour gonfler de joie le cœur de la marchombre. Elle s’était présentée à l’aube sous la tente de Naagrarh, le cueillant pratiquement au sot du lit, et l’avait littéralement bombardé de questions tandis qu’il étudiait une dernière fois leur itinéraire. Avant qu’il n’ait envie de la jeter dehors, elle s’était éclipsée pour aller aider les voyageurs.

Enna n’était pas là. La vaillante chevalière, apprit-elle en discutant avec une femme aux jolis yeux gris nommée Tyna, était en mission dans le Désert des Murmures. Mais Syndrell eut le plaisir de retrouver Gareth, l’intendant qui secondait Naagrarh depuis toujours, semblait-il, ainsi que Gildas, le cuisinier. C’étaient de vieux amis qu’elle était heureuse de revoir après tant d’années.

Mais à quelques minutes du départ, le maître caravanier s’était approché d’elle, l’air soucieux. Quelque chose n’allait pas et Naagrarh n’était pas du genre à tourner autour du pot.


- Quelqu’un manque à l’appel, un Rêveur qui répond au nom de Filsèvres.
- Tiens donc ! Un Rêveur trop rêveur, peut-être ?
- Je ne sais pas mais nous devons partir. Peux-tu aller voir du côté des marchés ? Je crois me souvenir qu’il s’est établi là-bas.
- Trouver un inconnu dans cette ville… autant chercher une épingle dans une botte de foin !
- Les Rêveurs ne courent pas les rues mais je reconnais qu’il y a du monde ce matin. Si tu ne veux pas t’acquitter de cette tâche, je comprendrais…
- Je suis déjà partie !
- Merci ! Avec ou sans lui, retrouve-nous à la Croisée des Vents. On va passer la nuit dans la ferme avoisinante avant le vrai grand départ.


Voilà comment Syndrell se retrouvait à sillonner les rues d’Al-Jeit, alors que la caravane s’éloignait de la ville sans elle. Pas grave, c’était une belle matinée. Sur le dos de Vagabond, elle observait les gens qu’ils croisaient sans grand espoir de mettre la main sur l’homme qu’elle cherchait. Il était peut-être déjà parti, après avoir couru pour rattraper son retard…

Elle laissa son regard flâner sur les étals, admira les danseurs et les acrobates qui exécutaient des prouesses, suivit des yeux le vol des couteaux d’une jongleuse dont la main bandée soulignait la périlleuse aventure qu’elle vivait pour régaler les spectateurs. Une danseuse aux cheveux noirs lui rappela Eole, un garçon qui faisait faire des roulades à son chien-loup lui fit penser à Darwen.

Peu désireuse de poursuivre ses recherches à pied, Syndrell fit tourner Vagabond dans une rue adjacente à celle du marché. Moins encombrée, celle-ci était fréquentée par davantage de cavaliers qui entraient ou sortaient de l’écurie du quartier. L’un d’eux était à l’arrêt et semblait négocier avec sa jument sur l’objectif le plus simple qui soit : avancer.

En voyant sa bure et son sac, Syndrell plissa les yeux. Se pouvait-il qu’il s’agisse de son Rêveur ? La chance lui souriait-elle à ce point ? Curieuse, elle s’approcha du pauvre homme qui, sans s’énerver après sa monture, cherchait à la mettre en marche.


- Vive l’aventure…
- Aventure, sûrement ! Mais vive, là, j’ai un doute.


Tout sourire, Syndrell arrêta Vagabond à quelques pas de l’homme. L’étalon avait repéré la jument et piaffait déjà pour s’approcher davantage. La jeune femme leva les yeux au ciel.

- Tu batifoleras plus tard, mon grand ! Voyons voir comment on peut motiver cette demoiselle…

Elle farfouilla dans un de ses sacs et mit enfin la main sur ce qu’elle cherchait : une pomme. Il n’en fallait pas moins pour que Vagabond cesse de s’intéresser à la gent féminine. Encore une fois, Syndrell leva les yeux au ciel : homme ou cheval, tous les mêmes ! Elle sauta souplement à terre et laissa son compagnon croquer dans le fruit juteux.

- Hé là, doucement ! Où est passée ta galanterie ? Laisses-en aux autres.

La marchombre s’approcha de la jument qui, intriguée, avait tourné les oreilles dans sa direction. C’était une belle bête, fine et bien entretenue ; une princesse, devina Syndrell en tendant la main pour faire connaissance. Pas étonnant qu’elle soit si capricieuse !

- Bonjour, jolie minette ! Est-ce qu’une petite gâterie t’aiderait à reconsidérer tes projets ?

La princesse était têtue mais gourmande, et la pomme fut mangée rapidement. Délicieuse ! Y en avait-il d’autres ? Syndrell recula d’un pas, puis de deux, et la jument suivit le mouvement. Un pas, puis deux. Voilà, c’était parti ! La jeune femme était toutefois trop honnête pour ne pas parler récompense à la tête de mule.

- Une autre pomme à l’arrivée si tu ne t’es pas arrêtée en chemin ! lança-t-elle joyeusement.

Pour les quelques passants qui lui jetèrent un regard curieux, c’était un dialogue de sourd. Mais Syndrell s’en moquait ; elle était persuadée que la jument avait compris ses paroles. Il n’y avait qu’à voir son air déterminé pour le deviner… Satisfaite, la marchombre fit quelques pas. Elle se tenait juste à côté de la jambe droite du cavalier.


- C’est vous Filsèvres ? demanda-t-elle en levant vers lui un regard flamboyant.
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Hièlstan Filsèvres
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeSam 23 Avr - 0:58

Il tourna vivement la tête lorsqu'une voix chantante répondit à son marmonnement.
Il en resta bouche bée. Bleu. Des cheveux... bleus. C'était possible, ça? Est-ce que c'était une mode de la ville? Il n'avait jamais rien vu d'aussi extravagant ni au bord de mer, ni à la campagne.
Les gens avaient les cheveux blonds, bruns, châtains, clair ou foncés, roux comme Inwëlle, noirs de jai ou ébènes, couleur paille ou plutôt cendrés, les cheveux grisonnants, blancs, les cheveux qui tombent, ceux qui frisent, ceux qui bouclent, ceux raides comme des baguettes, des courts, des longs, mais certainement pas bleus!

Il en restait béat d'admiration, et se forçait à ne pas trop la fixer. Peut-être que c'était une mode à Al-Jeit? Mais depuis qu'il était arrivé ici, il n'avait rien du de tel! Il n'avait pas fréquenté la noblesse ; parmis le peuple, on racontait parfois que la noblesse avait de drôles de manies.
Mais cette fille-là n'était absolument pas habillée comme une noble. Ni comme une citadine, d'ailleurs. Elle semblait habillée pour le voyage. Elle semblait taillée pour le voyage. Elle se mouvait... Elle ne se mouvait pas comme les autres.
Il y avait quelque chose... D'étonnant. Il n'arrivait pas bien à mettre le doigt dessus, il ne faisait que le sentir, mais... Elle rayonnait. On aurait dit qu'elle était en phase avec l'espace autour d'elle. Totalement en harmonie avec le reste, la vie.

Cela plut beaucoup à Hièlstan. Oui décidemment, ce bout de fille avec ses longs cheveux bleus semblait taillée pour l'aventure... Contrairement à lui.
Et elle semblait un peu plus douée avec les chevaux.

Hièlstan se sentit un peu bête lorsque sa jument, sous les paroles de la jeune femme, et surtout sous le pouvoir si séduisant de la pomme juteuse qu'elle lui tendait, accepta enfin d'avancer. Il se sentait un peu comme un enfant, juché sur une monture que quelqu'un d'autre guidait, mais cela lui importait peu.
Autour d'eux, certains passants les regardaient d'un regard curieux, amusé, ou un brin moqueur en voyant ce spectacle. Il s'en formalisait peu, et elle semblait s'en moquer aussi, ce qui plut à Hièlstan. Elle semblait vraiment très à l'aise. C'était tellement agréable, de voir quelqu'un comme ça, qui semblait si épanoui!
Quand on était Rêveur, on rencontrait plutôt les gens qui avaient besoin d'aide. Et quand on avait besoin d'aide, on était généralement pas dans une période très épanouissante...
Il sourit en pensant au spectacle qu'ils offraient ; un Rêveur silencieux sur sa selle, et une fille aux cheveux bleus - oui, bleu! qui parlait à la jument comme si celle-ci pouvait la comprendre.

Et Flèche eut l'air de capter le message, puisqu'elle garda le rythme. Il s'apprêtait à remercier l'inconnue avant qu'elle ne reparte, mais elle se plaça à son côté comme pour l'accompagner.
Encore une fois, cela lui coupa la parole ; les gens ne cherchaient pas franchement sa compagnie tant qu'ils n'avaient pas besoin de lui, en général! Ils préféraient garder leurs distances...


"C’est vous Filsèvres ?"

"Hein?!"

Alors ça! Il ne s'y attendait pas! Il avait réagit si brusquement qu'il en glissa un peu de la selle, et Flèche sembla prête à s'affoler. Il reprit son assise et tapota l'encolure de sa monture, tout décontenancé.

"Oui, je... C'est moi, mais comment vous... Enfin, on ne s'est jamais rencontrés!"

Ah ça non, des cheveux pareils... Et puis même en supposant qu'elle ait changé de couleurs de cheveux, il ne se souvenait pas avoir un jour rencontré une fille pareille.
Mais Hièlstan était un homme vif, habitué aux réflexions, et il fit rapidement le rapprochement.


"Attendez, est-ce que vous avez un rapport avec Naagrarh? Ou peut-être Gareth? Je suis sensé partir avec eux, et je vois mal qui d'autre par ici pourrait connaître mon nom mais... Je me trompe peut-être..."

A vrai dire, il y avait bien une autre personne susceptible de le connaître, et il s'agissait d'Inwëlle, la jeune Marchombre qui l'avait amené à Al-Jeit. Souhaitait-elle lui transmettre un autre message? Mais pourquoi passer par la femmes aux étonnants cheveux bleus?
Et puis, il ne voulait pas courir le risque de mentionner Inwëlle ; il savait que les Marchombres aimaient leur discrétion. Ce n'était même pas elle qui lui avait dit ce qu'elle était, et il s'était bien gardé de le mentionner en sa présence. Il allait donc éviter d'en dire trop.
Quand à ses collègues Rêveurs... Ils n'utilisaient pas de messagers pour faire passer leurs messages, ou à la rigueur, des gens de grande confiance, des confrères, des amis, des membres de leur famille... Et pour avoir passé plus de dix ans dans sa confrérie, et l'avoir fréquentée depuis son enfance, il savait pertinemment qu'aucun de ses camarades n'était lié à une fille avec des cheveux bleus, qui bougeait comme ça.


"Oh excusez-moi, je suis malpoli. Merci beaucoup pour avoir fait bouger Flèche, je ne suis pas très habitué aux chevaux. Vous pouvez m'appeler Hièlstan. Et vous êtes...?"

Il lui adressa un sourire désolé.


"Vous savez, ce n'est pas tous les jours qu'une inconnue s'adresse à moi par mon nom... Je ne suis pas du genre connu, vous comprenez, c'est surprenant!"

Il espérait qu'elle lui pardonnerait son impolitesse, mais il n'en doutait guère.
Il chercha son regard, pour détourner le sien de ses cheveux. Il s'était bien retenu de dire "une inconnue aux cheveux bleus" ; il craignait qu'elle ne se froisse, même si ça ne semblait pas être son genre, et puis elle les arborait plutôt fièrement, malgré les regards étonnés qui s'attardaient sur elle.
Alors, il croisa ses yeux. Et bien qu'il fut un peu plus haut qu'elle, il vit très clairement qu'elle avait les yeux dorés.

Pas possible. Les yeux, c'était... C'était... Pas doré!


Il en resta ahuri et la fixa un peu plus de temps qu'il n'aurait été nécessaire.
Le pauvre Rêveur ne savait plus où donner de la tête, et il se demandait s'il n'était pas en plein rêve. Il en oubliait presque la caravane!

Mais il n'eut nul besoin de se pincer ; cette fille-là, elle pulsait la vie. Et s'il n'était pas réelle, alors lui, il n'était pas Rêveur.
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeSam 23 Avr - 2:14

La réaction du Rêveur lui répondit mieux encore que les balbutiements dans lesquels il s’emmêla ensuite. C’était bien lui ! Amusée, Syndrell glissa les doigts dans la crinière folle de la jument pour la rassurer. Parfois, elle se demandait si le hasard ne la poussait pas un peu où il le souhaitait.

Elle ne chercha pas à répondre à ses questions tout de suite, pour la simple et bonne raison qu’il ne lui laissait pas le temps de répondre. Ciel aussi avait tendance à faire ça quand il était pris par surprise, elle avait donc l’habitude et attendit patiemment qu’il fasse une pause pour reprendre son souffle.

Croisant son regard, ce qui eut pour effet de le troubler à nouveau, au point qu’il manqua encore une fois de tomber de sa selle, Syndrell sourit. Et décida enfin de lui répondre.


- Non, nous ne nous sommes jamais croisés avant aujourd’hui mais, oui, j’ai un rapport avec Naagrarh et Gareth puisque ce sont eux qui m’ont envoyé vous chercher. Vous n’êtes pas malpoli, juste un peu surpris et pour Flèche, il n’y a pas de quoi ! C’est un nom qui prouve qu’elle cache bien son jeu mais sa gourmandise la perdra... Enchantée, Hièlstan. Je suis Syndrell et je vais vous faire une confidence : ce n’est pas tous les jours non plus que je trouve pile poil le Rêveur que je cherche dans une ville aussi importante, j’en suis encore toute ébaubie. Je suppose donc qu’on est quittes !

Elle rit, fière de lui avoir prouvé qu’elle aussi était bavarde, et l’observa tandis qu’ils progressaient dans la rue. Hièlstan n’était sans doute pas plus âgé que Ciel, à qui il ressemblait décidément beaucoup. Il avait des traits fins, de beaux yeux noisette et un sourire un peu timide, mais incroyablement lumineux.

Elle devina que c’était un homme de cœur. C’était bien présomptueux de prétendre savoir ce genre de chose alors qu’elle ne le connaissait que depuis quelques minutes, mais c’était pourtant une certitude qui s’installa au plus profond d’elle-même alors qu’elle entamait son voyage en compagnie d’Hièlstan. Et son intuition ne se trompait jamais.

Flèche n’était plus si capricieuse, la perspective d’avoir une pomme si elle était sage l’empêchait de n’en faire qu’à sa tête et puis, finalement, la promenade lui plaisait. Lorsqu’elle fut certaine qu’elle n’allait plus faire tourner son cavalier en bourrique, Syndrell se remit en selle.


- Il semble que nous allons faire un bout de chemin ensemble, nous sommes des compagnons de route désormais. On se tutoie ?

Cette familiarité n’avait pas d’autre motivation que la spontanéité dont Syndrell faisait toujours preuve. Elle appréciait déjà cet homme qui lui faisait penser à son meilleur ami et qui, par sa simple présence, apaisait son esprit et son cœur troublés par les dernières semaines. Hièlstan dégageait une tranquillité qui forçait le respect et la curiosité. Enchantée à l’idée de voyager à ses côtés, Syndrell oublia son impatience, son empressement à quitter la ville.

Ils rattraperaient bien assez tôt la caravane, au carrefour de la Croisée des Vents. Pour l’heure, Syndrell avait envie de faire plus ample connaissance avec le Rêveur. Elle le conduisit d’un pas tranquille à travers la ville, laissant Flèche suivre docilement un Vagabond qui se donnait de grands airs pour l’impressionner.


- C’est la première fois que tu voyages avec une caravane, n’est-ce pas ?

Il n’y avait pas l’ombre d’un reproche ni aucune trace de moquerie dans sa question, juste une curiosité franche que Syndrell cherchait à assouvir sans cesse depuis qu’elle était née.

Elle se demandait par exemple ce qui poussait un Rêveur à partir seul à l’aventure. De quelle confrérie il venait, où il se rendait, s’il connaissait déjà Naagrarh, pourquoi il avait opté pour cette caravane, pourquoi il était en retard…

… elle tut ces questions pour le laisser parler à son aise. Elle n’était plus pressée, au contraire. Cette journée s’annonçait belle et le soleil jaillit des nuages pour confirmer sa pensée.

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Hièlstan Filsèvres
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeSam 23 Avr - 22:39

Il eut un petit rire amusé lorsqu'elle lui répondit tout d'une traite. Il se rendit alors seulement compte qu'il ne lui avait guère laissé le temps de répondre à ses nombreuses questions, mais elle semblait s'en amuser.
Il aimait bien cette fille, il se sentait à l'aise avec elle.

Il fut cependant surpris qu'elle lui confirme ses soupçons. Ainsi, le chef de la caravane, ou son intendant, ou les deux, avaient pris la peine d'envoyer quelqu'un à sa recherche. Il n'avait pas l'habitude d'être considéré d'une telle manière!
Il était plutôt quelqu'un d'effacé, et la bure de Rêveur semblait avoir un pouvoir d'invisibilité sur quiconque la portait.
Mais après tout, il savait que les voyages étaient dangereux, et peut-être que la maître caravanier n'avait que lui sous la main pour apporter les premiers soins en cas de pépin. Ou peut-être tout simplement Naagrarh et Gareth étaient-ils des hommes bons, et s'ils étaient amis avec la jeune femme qui avançait à ses côtés, cela ne l'étonnait guère.

Avant de lui répondre, il la laissa se jucher sur son étalon -au vu de l'attitude de la bête vis-à-vis de Flèche, il n'y avait aucun doute sur son sexe. Il ne put qu'admirer la façon dont elle se hissa sur son dos, d'un mouvement souple et uniforme qui lui rappelait celui des cavaliers les plus aguerris qu'il ait pu rencontrer.

Cela ne fit que confirmer ce qu'il pensait auparavant : cette fille-là était une aventurière, et une aventurière qui prenait soin d'elle.
Sa musculature semblait être finement développée, et aucun morceau de son corps humain, qui était si complexe et difficile à apprivoiser, ne semblait l'encombrer, pas plus qu'elle n'avait l'air de souffrir de quoi que ce soit. Il était persuadé que cette fille entretenait son corps avec soin et régularité, et cela ne pouvait que le ravir.
Lui qui avait dédié sa vie à s'occuper de celle des autres, il était toujours peiné quand il constatait que certains Alaviriens ne prenaient pas soin de le corps qu'ils avaient.
Ils ne se rendaient pas tout-à-fait compte de l'importance de leur enveloppe corporelle, pour la plupart. Et pourtant, s'ils savaient!

Un esprit sain ne pouvait s'épanouir que dans un corps qui le lui permettrait. Les capacités que chacun recelaient au fond de lui se développaient avec bien plus d'efficacité si on leur donnait un habitat favorable où s'exprimer.
Pour Hièlstan, tout cela se résumait en une affirmation sur laquelle il n'avait aucune doute : prendre soin de son corps, c'était ouvrir la porte au bonheur.


"Il semble que nous allons faire un bout de chemin ensemble, nous sommes des compagnons de route désormais. On se tutoie ?"

"Eh bien... C'est d'accord! Enchanté, Syndrell."

Il n'était pas surpris ; ce n'était clairement pas le genre de fille à se faire vouvoyer. Mais il savait d'avance qu'il serait un peu déstabilisé.
La vie à la confrérie était assez protocolaire, et il ne tutoyait pas grand monde. Souvent, les patients vouvoyaient les Rêveurs, et les Rêveurs préféraient garder cette distance avec les inconnus.
Alors tutoyer une jeune femme dont il venait à peine d'apprendre le nom -qui d'ailleurs lui allait à merveille- ce n'était pas dans ses habitudes.

Or, ses habitudes étaient plutôt bien ancrées!

Mais après tout, il les bousculait déjà très singulièrement en partant en voyage droit vers des contrées inconnues, alors un tutoiement, qu'est-ce que ça pouvait bien changer?


"C’est la première fois que tu voyages avec une caravane, n’est-ce pas ?"

Il eut un rire léger. Il ne devait pas être bien difficile à cerner!

"Exactement. On pourrait presque dire que c'est la première fois que je voyage tout court. Enfin, j'avais déjà voyagé jusqu'à Al-Jeit il y a quelques années, mais c'est la plus longue distance que j'ai parcourue. Je viens de la côte Sud, tout à la pointe de l'un des caps les plus avancés."

Il sourit. A vol d'oiseau, ça ne représentait pas une bien grande distance d'Al-Jeit!

"Pour ma défense, les routes là-bas sont sinueuses, et il faut bien deux ou trois jours de cheval pour arriver à Al-Jeit! Pour un sédentaire comme moi, c'est un sacré voyage! Quand j'imagine que je vais juqu'à Al-Chen..."

Il lui jeta un regard. Elle montait très bien. Son cheval était amusant ; on aurait dit qu'il cherchait à impressionner Flèche. Mais la vieille jument, sans doute blasée de tous ceux qui avaient un jour tenté de la saillir, ne semblait guère y prêter attention. Tant qu'elle continuer d'avancer, ça convenait à Hièlstan.

"Et v... Tu as l'habitude de voyager, non? Tu connais des itinérants, et tu les connais suffisamment pour qu'ils te demandent service... Je suis agréablement surpris, d'ailleurs. Je ne pensais pas qu'ils m'attendraient!"

Et s'ils étaient déjà partis, en fait? Syndrell ne semblait guère pressée.

"Ou du moins qu'ils se soucieraient de moi. Où est-ce qu'on les rejoint? Est-ce que vous all- est-ce que tu vas jusqu'à Al-Chen, toi aussi? Avec ce dragueur-là?"

Le cheval tourna les oreilles vers le Rêveur comme s'il avait compris qu'il parlait de lui, et en profita pour faire encore un peu plus le beau.
Hièlstan sourit. Ces bêtes-là étaient fascinantes. Il était content de faire un bout de chemin avec Syndrell ; elle serait d'une compagnie plus bavarde qu'Inwëlle, mais il sentait qu'elle saurait respecter ses silences lorsqu'il en aurait besoin. Et puis après tant de jours de silence, cela lui ferait du bien de parler un peu!

Cependant, il espérait qu'ils ne rejoindraient pas la caravane trop loin ; il craignait un peu les routes, et il ne savait pas si la fille aux cheveux bleus serait capable de se défendre elle-même, et lui en plus. Et même si elle l'était, il n'avait pas envie d'être un poids pour elle.


"Excuse-moi, je n'ai pas l'habitude de tutoyer si facilement... Mais promis, ça viendra!"

Il lui adressa un beau sourire, et reporta son regard droit devant lui tandis qu'elle lui répondait. Tant de cavaliers, de passant, tant de vie en ébullition en cette belle matinée!
Derrière lui, Al-Jeit ; devant... Il le découvrirait bien assez tôt!
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeDim 24 Avr - 9:39

Son genou gauche tout près du sien, Syndrell écoutait avec attention son nouvel ami. Il avait une manière bien à lui de s’exprimer, comme si pour lui chaque mot avait son importance, et sa voix était douce au beau milieu de la bruyante Al-Jeit. Les deux chevaux avançaient d’un pas tranquille sur le pavé mauve, traversant la fumée des cochons qui grillaient sur leurs broches et fendant la foule qui se massait dans la rue.

Les paroles de Hièlstan trouvaient un écho étonnant dans le cœur de Syndrell, et la poussaient à réfléchir. Oui, elle voyageait, c’était même ce qu’elle faisait le plus clair de son temps ; pour elle voyage était synonyme de liberté, mais pour un homme qui ne connaissait pas les joies de l’aventure et du hasard dans les grands espaces de l’empire, comment se traduisait cet élan de vie, ce besoin de s’affranchir des règles et des limites ?

Enfant, elle avait longtemps cru que trouver une famille qui l’aime lui offrirait la liberté dont elle rêvait chaque nuit passée à l’orphelinat de Ceridwen. Mais à la mort de Liam et de Sineidin, le jeune couple qui avait exaucé ce rêve, Syndrell avait décidé qu’aimer, c’était s’enfermer aussi sûrement que dans une cage. Elle avait ensuite mené sa vie sans attaches, sans contraintes et c’est à ce moment-là qu’elle avait découvert que voyager était ce qui manquait à sa vie.

Jusqu’à ce qu’elle rencontre Miss.

Avec les Marchombres, Syndrell avait réalisé que le plus beau des voyages n’était peut-être pas celui du corps mais celui de l’esprit. Pouvait aller très loin celui qui, assis sur une chaise, était capable de se voir hors des murs d’une pièce. Ciel avait ce pouvoir, et pas seulement parce qu’il pouvait accéder à l’Imagination. Lyke et Ylléna aussi, sans doute parce qu’ils étaient encore des enfants, guidés par leurs rêves et le solide espoir qu’ils se réalisent tous un jour.

Et Hièlstan ? Quel pouvait être son rêve, sa conception de la liberté ? La réponse se trouvait-elle à Al-Chen où il disait vouloir se rendre ? Il semblait déterminé, preuve en était la façon dont il agrippait les rênes de Flèche. Même en sachant que la caravane avait pu partir sans lui, il avait tout tenté pour partir. Quelque chose lui soufflait qu’il y serait parvenu, le plus curieux étant qu’il s’agissait d’une certitude qu’il ne semblait pas partager.


- Excuse-moi, je n’ai pas l’habitude de tutoyer si facilement… Mais promis, ça viendra !
- Moi c’est le contraire, je tutoie plus facilement que je ne vouvoie. Si un jour je me retrouve devant l’Empereur en personne, je ne donne pas cher de ma crédibilité !



Elle sourit au Rêveur. Il lui plaisait parce que s’il était fébrile, il était aussi d’une franchise totale ; c’était rare et ça méritait qu’elle le soit également envers lui.

- Oui, je voyage souvent et depuis longtemps. J’avais à peine vingt ans lorsque ma route à croisé celle de Naagrarh et de Gareth. Ils m’ont pris sous leur aile et ont profité d’un périple à travers l’empire pour m’enseigner ce que j’ignorais encore. Mais tu sais, les itinérants sont des gens qui aiment aller à la rencontre des gens. Et quand ils se font des amis, c’est généralement pour la vie.

En cinq ans, elle avait retrouvé Naagrarh deux fois seulement. Chacune de leurs retrouvailles restait importante à ses yeux, et le reste du temps elle revisitait les souvenirs d’une petite marchombre découvrant la cuisine de Gildas, les facéties de Maël et les joutes verbales échangées avec Enna.

Songer à Maël assombrit brièvement son regard. Le jeune garçon n’avait pu lui avouer ses sentiments qu’au moment de rendre son dernier souffle, tué à l’aube de sa vie par la flèche trop bien ajustée d’un pillard.


- Voyager comporte de nombreux risques, reprit Syndrell en verrouillant dans un petit coin de son cœur les derniers mots d’un garçon amoureux. Au sein d’une caravane, il est important que chacun distingue bien son rôle pour que le moindre imprévu ne disperse pas le groupe. On ne part pas seul à l’aventure, sauf peut-être en tant qu’éclaireur, et on ne reste pas en arrière, même si l’on est un charmant Rêveur. Bien plus qu’un groupe, Hièlstan, une caravane est une famille qui saura t’emmener plus loin que ton imagination.

Le regard flamboyant qu’elle lui offrit lui permit-il de se sentir mieux ? Il n’envisageait pas que son rôle puisse être aussi important, pourtant il comptait déjà pour Naagrarh – et pour elle. Hors de question qu’il accomplisse ce premier voyage seul. Elle y veillerait. Cette promesse, Syndrell la scella par un sourire.

Et ensemble, ils franchirent la porte d’Améthyste.





*




Dès qu’il abandonna derrière lui les hauts murs et les tours vertigineuses d’Al-Jeit, Vagabond poussa un hennissement joyeux et tenta de piquer un galop que Syndrell réfréna en riant. Cette fois, il voyageait en compagnie d’un homme qui devait d’abord apprendre à trotter avant de savoir galoper !

- Relâche un peu les épaules et garde le dos bien droit si tu ne veux pas avoir mal à la fin de cette première journée. Les pouces sur les rênes… Voilà. Et maintenant, laisse Flèche te guider. C’est toi qui la dirige, mais c’est bien elle qui t’entraîne.

Tout en retenant la fougue de Vagabond, Syndrell veilla à ce que son compagnon soit le plus à l’aise possible sur sa selle. Ils suivirent d’abord la route principale, propre et large, qui menait directement à Al-Chen, avant que la marchombre n’entraîne Hièlstan à travers un pré planté d’herbe verte et grasse. Flèche tenta bien de s’arrêter pour y goûter mais les mains désormais plus sûres de son cavalier l’en dissuadèrent avec gentillesse et fermeté.

Ils se mirent à trotter dans un rayon de soleil déjà chaud pour une journée de printemps. Syndrell soupira d’aise. Son cœur était soudain plus léger, comme si quitter la ville lui permettait de prendre un peu de recul vis-à-vis des récents événements qui avaient marqué sa vie.

Elle décida d’oublier pour un temps les petits tracas de la vie et ceux, plus importants, qu’il lui faudrait retrouver dans le nord, pour ne plus se concentrer que sur cette chevauchée en agréable compagnie.


- La caravane est partie pour respecter ses horaires, expliqua-t-elle à Hièlstan. Si Naagrarh est strict sur ce point, c’est parce qu’il envisage toutes les possibilités et parmi elles, celles d’un imprévu qui retarderait sa progression. De nombreux villages attendent son passage. Nous le retrouverons d’ici la fin de la journée au carrefour de la Croisée des Vents.

Cela signifiait que le surlendemain, ils atteindraient Al-Chen. Le temps passait si vite ! Décidant de profiter de chaque instant passé en compagnie de Hièlstan, Syndrell interrogea le Rêveur. Elle était curieuse et il lui était parfois difficile de réfréner son envie de tout savoir… Exactement comme il était difficile à Vagabond de ne pas bondir dans un puissant galop.

- Si tu viens du sud, quelle confrérie as-tu connue ?

Peu familière de la Voie du Rêve, Syndrell sentit les questions fourmiller. Un regard en direction de son compagnon de route l’encouragea à les poser.

- Existe-t-il d’autres confrérie à part Ondiane, Fériane et Tintiane ? Comment sait-on que l’on est fait pour devenir Rêveur ? Doit-on être capable de voyager dans les Spires pour dérouler un Rêve ?

Il y avait des questions plus précises et sans doute plus intimes que d’autres ; certaines touchaient peut-être à des secrets et Syndrell était bien placée pour savoir ce que cela imposait. Hièlstan ne se doutait pas qu’il voyageait aux côtés d’une marchombre…
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Hièlstan Filsèvres
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeDim 24 Avr - 20:10

Qu'est-ce qu'elle était fraîche! Bien sur qu'elle ne vouvoyait pas les gens, ou difficilement. Ca crevait les yeux. Comme ses cheveux bleus. Et ses yeux dorés. Il se demandait s'il oserait lui demander, un jour. Il savait qu'elle ne le prendrait pas mal, maintenant ; après tout, si elle était complexée, elle les cacherait, ou les porterait plus courts. C'était juste une sorte de bienséance sociale, apprise au contact des autres, qui le retenait. Il savait au fond de lui que ce ne serait pas très poli, et cette pensée le freinait, même si elle était un peu stupide.
Heureusement, il s'était un peu habitué à la couleur de ses cheveux, et il parvenait à s'en détourner maintenant, et à la fixer plus facilement dans les yeux.


"Oui, je voyage souvent et depuis longtemps. J’avais à peine vingt ans lorsque ma route a croisé celle de Naagrarh et de Gareth. Ils m’ont pris sous leur aile et ont profité d’un périple à travers l’empire pour m’enseigner ce que j’ignorais encore. Mais tu sais, les itinérants sont des gens qui aiment aller à la rencontre des gens. Et quand ils se font des amis, c’est généralement pour la vie."

Il fut très étonné.

"Vingt ans? Vingt ans! A vingt ans, j'étais sorti de mon village pour aller en trois endroits différents : la ville, qui était à une ou deux heures en charrette depuis chez mes parents. La confrérie que je visitais régulièrement, à même pas deux heures de marche de mon village. Et l'océan, où je me suis aventuré assez loin, et où j'ai quelques fois passé la nuit, avec mon père et mon frère. C'est fou ce que les chemins de vie peuvent, différer, pas vrai? Vingt ans..."

Il contempla pensivement la grande porte d'Améthyste, de laquelle ils se rapprochaient tranquillement.

"Voyager comporte de nombreux risques. Au sein d’une caravane, il est important que chacun distingue bien son rôle pour que le moindre imprévu ne disperse pas le groupe. On ne part pas seul à l’aventure, sauf peut-être en tant qu’éclaireur, et on ne reste pas en arrière, même si l’on est un charmant Rêveur. Bien plus qu’un groupe, Hièlstan, une caravane est une famille qui saura t’emmener plus loin que ton imagination."

Il avait le coeur qui battait. Nagraarh lui avait déjà parlé de tout ça, mais il n'aurait pas imaginer que ça prendrait effet avant même le vrai départ.
Une famille... Il avait déjà une famille. Deux familles : il y avait aussi Téa, son mari, ses enfants, et toute sa famille à elle. Trois familles : dans "confrérie", ne retrouvait-on pas le mot "frère"? Quatre familles... Si trois famille, pourquoi pas quatre?
Il ne répondit rien, parce qu'il n'était pas du genre à parler quand il n'en ressentait pas le besoin.

Mais surtout, il ne répondit pas parce qu'ils étaient quasiment sous la grande porte.

Il avait le coeur qui battait.

___

En passant la porte, ils ne dirent rien.
Il était tout émerveillé, la nuque douloureuse d'avoir la tête renversée pour lever les yeux. C'était splendide. C'était la troisième fois qu'il la voyait, mais c'était toujours aussi splendide.
Il admirait vivement les Dessinateurs qui avaient bâti cette merveille. Il aurait tant donné pour connaître ces gens... Discuter avec eux, découvrir un peu leur univers, voir leur pouvoir, se glisser dans les Spires pour tenter de les effleurer, et qui sait, peut-être même apporter sa petite contribution à l'édifice?
Il savait Dessiner une flamme. Pourquoi pas Al-Jeit?

Il était même certain, se dit-il en se retournant sur sa selle pour contempler la cité derrière lui, qu'il pourrait sentir un Dessin aussi monumental depuis les arcanes du Rêve.
Ces arts étaient liés, et même si la frontière semblait infranchissable, elle était ténue. Il avait déjà fait l'expérience de sentir un Dessinateur alors qu'il était plongé dans un Rêve, si celui-ci s'aventurait d'une manière ou d'une autre tout prêt de la frontière... Il soupçonnait que tout cela dépendait d'énormément de choses, et c'était un mystère que certains Rêveurs, certains Dessinateurs, Sculpteurs, Navigateurs, exploraient. Mais chaque guilde gardait jalousement ses secrets, et les recherches avançaient lentement...

Il fut tiré de ses pensées par Flèche qui se mit à piaffer lorsque le cheval de Syndrell fit mine de partir. Hièlstan la retint -hors de question qu'elle file comme ça en pleine route, avec les passants autour!- et se replaça sur sa selle.

Il écouta sagement les conseils de Syndrell, et sourit en faisant le rapprochement avec ceux qu'Inwëlle lui avait dispensé, d'un ton bien plus bourru cependant. Il en profita pour lui demander le nom de sa monture.

Lorsqu'elle s'engagea au trot et que Flèche suivi le rythme, il grimaça un peu ; il avait du mal avec le trot, qui était selon lui le rythme le moins confortable. Il avait toujours eu un peu de difficulté à s'habituer, mais maintenant, et surtout grâce aux conseils de la Marchombre rousse, il parvenait à adopter assez vite une attitude liante.
C'était elle qui lui avait expliqué ce terme. Il s'était rendu compte qu'il essayait déjà de le faire avant -on essaye forcément inconsciemment de s'accorder aux mouvements de sa monture, non?- mais les conseils brupts et avisés d'Inwëlle l'avait aidé à améliorer un peu son maintient. Au bout de quelques minutes, il se sentit plus à l'aise, et put de nouveau se concentrer sur sa compagne de voyage, qui avait sans doute noté le changement, car elle reprit la parole presque aussitôt.


"La caravane est partie pour respecter ses horaires. Si Naagrarh est strict sur ce point, c’est parce qu’il envisage toutes les possibilités et parmi elles, celles d’un imprévu qui retarderait sa progression. De nombreux villages attendent son passage. Nous le retrouverons d’ici la fin de la journée au carrefour de la Croisée des Vents."

La mention d'un imprévu tira un léger frisson au Rêveur. Déjà avant, elle parlait des risques...
Ainsi donc, ils chevaucheraient en tête à tête pendant quelques heures. Cette pensée plaisait bien au Rêveur, mais il craignait toujours un peu une agression... Ce qui n'était pas très malin. Si elle était habituée des voyages, elle devait bien connaître les risques, et il pouvait très certainement être en confiance en sa compagnie.
Prêt à lui faire part de ses doutes, il lui lança un regard et...

Il reconnut aussitôt son expression.
C'était la même que lorsque que Téa voulait lui demander des choses, mais qu'elle n'osait pas trop, parce qu'elle ne savait pas si elle abordait des sujets dont Hièlstan pouvait parler ou non. Ou parce qu'elle ne savait pas s'il aurait envie de répondre.
Une expression pleine de questions.
Il adressa un sourire encourageant à la jeune femme aux cheveux bleus.


"Si tu viens du sud, quelle confrérie as-tu connue ?"

C'était tout? Certainement pas. Il était à peu près sur, à son visage, qu'elle allait continuer.

"Existe-t-il d’autres confrérie à part Ondiane, Fériane et Tintiane ? Comment sait-on que l’on est fait pour devenir Rêveur ? Doit-on être capable de voyager dans les Spires pour dérouler un Rêve ? "

Le regard rieur, il haussa un sourcil et attendit quelques secondes. Avait-elle fini pour le moment?

"Oui, il existe bien d'autres confréries, heureusement pour les Alaviriens! Car les Rêveurs voyagent peu... S'il n'y avait que ces trois grosses confréries, les médecins et chirurgiens seraient débordés. En fait, il y a déjà des confréries de tailles moyenne, de quelques dizaines de Rêveurs, aux abord de chaque grosse ville. Il faut que ce soit accessible, mais que l'on puisse conserver notre tranquillité. Il y en a une à Al-Chen, et ils se chargeront de m'accueillir."

Il marqua une petite pause, pensant à ces inconnus qu'il rencontrerait là-bas, aux différences qu'il y aurait entre eux, à leurs similitudes...

"En dehors de ça, il y a des petites confréries, de quelques Rêveurs jusqu'à une trentaine, en général, qui sont installées à la campagne un peu aléatoirement. C'est vrai qu'en dehors des trois confréries-mères, les autres ne sont pas trop connues des voyageurs. ce sont surtout les locaux qui les connaissent, et qui viennent nous consulter, de temps à autres."

De temps à autres... Les gens se tenaient à distance respectables des Rêveurs, et les Rêveurs à distance respectable des gens. C'était le bouche-à-oreille qui révélait l'emplacement d'une confrérie. Ces petits ensembles de bâtiments sobres, entourés de vergers, évoquaient souvent pour les voyageurs un petit hameau, ou une ferme familiale.

"La confrérie d'où je viens est celle de Naoniane. Il y a une trentaine de Rêveurs."

Et peu de sollicitations, la région étant assez peu habitée, et les habitants, vivant quasiment en autarcie, plutôt autonomes. Mais ça, Syndrell n'avait pas forcément besoin de le savoir.
Ses autres questions étaient un peu plus délicates.


"Ta question sur les spires est... complexe. Nous ne connaissons pas vraiment la réponse. Je ne sais pas si tu connais l'art du Dessin? En tout cas, il n'y a pas besoin d'être Dessinateur pour être Rêveur, et un Dessinateur ne saura pas forcément Rêver. Ce sont deux dons séparés, mais qui explorent tous les deux les spires, en quelques sortes. Moi-même, je sais uniquement Dessiner du feu. Les Rêveurs ne sont pas Dessinateurs, en général, car le Rêve demande que l'on y consacre chaque instant de sa vie. Le Dessin, c'est une autre voie..."

Un autre parmis tant d'autres... Son frère et son père avaient choisi la voie des pêcheurs, sa meilleure amie Téa la voie de la famille, il y avaient des gens qui étaient commerçants dans l'âme, d'autres musiciens et artistes, ou encore guerriers... Et Marchombre, était-ce une voie? Il n'en savait fichtre rien, même s'il avait l'intuition que oui.

"Etre fait pour devenir Rêveur... Je ne sais pas si tous les Rêveurs sont faits pour l'être. Certains l'ont choisi, sans doute? Mais la plupart... Non, je ne peux pas te répéter les pensées intimes de la plupart. Pour ma part, je..."

Il fronça les sourcils, en réfléchissant un peu.

"Je ne sais pas, c'est juste une évidence... Je sens ça en moi... J'imagine que c'est comme toi et le voyage, peut-être. Tu as le voyage en toi, tu ne l'expliques probablement pas."

Il lui jeta un regard en biais. Il ne la connaissait que depuis peu de temps...

"Excuse-moi, je me permet de te dire des choses comme ça alors qu'on se connaît à peine. C'est une intuition, et je ne devrais peut-être pas la formuler. Si tu as d'autres questions sur le Rêve, les confréries, notre manière de faire... Sache que je ne m'offusquerais d'aucune interrogation. Mais nous avons des secrets que je me dois de protéger. En échange..."

Il lui adressa un sourire malicieux.


"En échange, tu pourras me raconter un peu de tes aventures. Et protéger le vulnérable Rêveur que je suis des attaques de la faune de la route!"
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeDim 24 Avr - 22:28

- D'accord, alors j'ai une idée : je pose une question, puis tu m'en poses une. Chacun son tour et je commence parce que je sais que tu vas me le proposer. La galanterie te va bien !

Première question, donc : existe-t-il des Rêveuses ?
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeDim 24 Avr - 22:43

"Ca, c'est une question intéressante. Je ne sais pas. Il en a existé, mais je n'en ai jamais rencontré. Il semblerait que les hommes aient plus de prédisposition à cette Voie...

Toi qui as tant voyagé, as-tu déjà vu plus belle ville qu'Al-Jeit?"
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeDim 24 Avr - 23:04

- Je vais te donner mon avis sur la question, alors. Moi je pense que si les hommes ont plus de prédispositions pour la Voie du Rêve, c'est parce qu'ils sont plus douillets que les femmes. Savoir et pouvoir guérir les rassure... mais ce n'est que mon point de vue et j'ai bien trop de respect à l'égard de la gent masculine pour l'affirmer avec aplomb !

Une ville plus belle qu'Al-Jeit ? Non. Et pourtant je préfère arpenter les rues d'Al-Chen, gravir les tours d'Al-Far et rêver sur les toits d'Al-Poll. Chaque ville a sa beauté propre. Al-Jeit est simplement plus émouvante.

Que vas-tu faire à Al-Chen ?

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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeDim 24 Avr - 23:15

"Haha! C'est un point de vue... Et tu sais quoi? Je ne le contredirais pas!

J'ai hâte de voir Al-Chen, alors. J'y vais en mission pour ma confrérie, et en mission pour moi-même. Je sentais le besoin de changer un peu d'air.
Gravir des tours et rêver sur des toits, ça me semble assez fou, et tu le dis avec tellement de naturel... Dis-moi, si tu sais monter, que tu voyages, et que tu joues à chat-perché en ville, se battre ferait-il partie de tes autres talents?"

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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeDim 24 Avr - 23:24

- En mission pour toi-même ? Pourquoi ? Non, attends, je retire ma question, elle est nulle. Je veux t'en poser une mieux. Après tout, "changer d'air" c'est déjà une raison suffisante.

Je sais me battre mais ce n'est pas mon plus grand talent. Si je devais en choisir un, ce serait les ennuis : j'ai un don pour les attirer ou m'y précipiter ! Mais rassure-toi, je me débrouille toujours pour m'en sortir...

... et toi ? Quel est ton plus grand talent ?
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeLun 25 Avr - 0:27

C’était débile d’aller vers Al-Jeit. Surtout quand on avait une bande de troupes de l’Empereur au cul. Mais après tout, quel était le meilleur endroit pour se protéger des abeilles ? Dans leur ruche. Enfin, en tout cas, Kaünis partait de ce principe.
Enfin, elle était loin d’être à la capitale de l’Empire, encore. Une bonne trotte l’y mènerait, mais elle ne savait pas trop si elle voulait y aller non plus. Ça lui pesait de fuir, et elle avait envie de se jeter dans la gueule du loup, d’aller foutre son nez où il n’aurait pas dû être.

Poussant un petit soupir, l’Envoleuse se redressa sur Voyage, qui ralentit tranquillement son galop pour passer dans un trot souple sous la caresse de sa cavalière.

Bon, elle devait l’avouer, elle ne cessait de bien épier les environs. C’était pas qu’elle était angoissée, c’était qu’elle voulait être prête à n’importe quelle éventualité. Là, en y réfléchissant, elle s’en fichait comme de sa première culotte de ne pas utiliser ses techniques de combat en se contentant de laisser libre-court à sa Greffe. C’était de toutes façons sa seule façon de limiter les risques, pour elle. Bon, en même temps, elle vivait pour les risques. Mais ça aurait été vraiment con de chercher des réponses à ses questions et de mourir avant de les avoir obtenues, non ?

Ouais.
Carrément, ouais.

Descendant de l’Arche en direction de l’immense ville multicolore, la tête cachée quand même sous la capuche de son pull gris, Kaünis poussa un petit soupir.
Mais alors qu’elle relançait Voyage au galop, une caravane de plusieurs têtes de bétail était carrément en plein au milieu de la route, et ça la gonfla royalement.
Amenant sa monture près de l’une des charrette, l’Envoleuse fronça les sourcils en voyant une roue complètement cassée. Ah, putain, ils auraient pu se décaler au moins, merde ! Bon, mais une roue comme ça, ça se réparait facilement, même si c’était long, de ce qu’elle en savait… Alors, elle ne fit que hausser les épaules pour passer son chemin.

- Bon, au moins ils nous trouveront… Mais on va avoir du retard...
Secouant la tête, Kaünis fit claquer sa langue pour lancer Voyage sur le côté dans un trot tranquille.


* *


Kaünis avait arrêté Voyage sur le bord du chemin, passant une rêne autour d’une branche d’arbre rapidement, pour descendre. Ça faisait plusieurs heures qu’elle chevauchait et ses hanches commençaient à protester à nouveau…
Elle ronchonnait toute seule, grimpant dans un arbre pour délier ses articulations un peu fourbues. Quand elle fut à la cîme de ce dernier, elle ferma les yeux un instant, juste le temps d’apprécier la légère carresse du vent.

Elle avait quitté Syles quelques jours plus tôt à peine, ouais, mais… Ouais, elle avait déjà envie de le revoir. C’était impressionant. Finalement, ça faisait aussi un peu peur, au fond. Mais elle ne se laisserait pas intimidée par ses propres sentiments, ça c’était juste fini, voilà. Elle était comme ça. Ses émotions étaient ce qu’elles étaient, elle les reconnaissait mais… elle devait vivre avec.
Alors, en haut de son arbre, elle remercia une nouvelle fois la chance. Parce que c’était par hasard qu’elle avait rencontré Dolce, et donc eut ce déclic-là en particulier.

Se passant une main dans les cheveux, Kaünis redescendit de son arbre, alors que quelques voix lui parvenaient. Celle de cavaliers.
- Dis-moi, si tu sais monter, que tu voyages, et que tu joues à chat-perché en ville, se battre ferait-il partie de tes autres talents?
Kaünis ne s’en formalisa pas. Elle ne se demanda d’ailleurs même pas si elle pouvait potentiellement effrayer les chevaux en agitant les feuillages.
- Je sais me battre mais ce n'est pas mon plus grand talent. Si je devais en choisir un, ce serait les ennuis : j'ai un don pour les attirer ou m'y précipiter ! Mais rassure-toi, je me débrouille toujours pour m'en sortir...

... et toi ? Quel est ton plus grand talent ?


Oho, mais elle connaissait cette voix !
Un sourire sur les lèvres- parce qu’elle pensa à Darwen, à Dolce – Kaünis sauta en bas de sa branche, sentit ses hanches protester mais elle parvint à atterrir avec souplesse, un sourire carnassier sur les lèvres, devant les deux cavaliers dont les chevaux eurent un petit mouvement de recul.

- Moi je dirai que les ennuis, c’est pas mal, mais t’as un autre talent en réserve ! Elle jeta un coup d’oeil au cavalier qui accompagnait Syndrell, lui adressant un sourire carnassier avant de continuer toujours sur son ton à moitié agressif et à moitié moqueur. On va dire qu’elle partage vachement bien les mecs en général ! grinça-t-elle doucement, ricanante et provocatrice. Mon talent à moi ? J'aime emmerder les gens. Et faire peur. Tu crois que je réussis quoi le mieux ?
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeLun 25 Avr - 12:40

Il eut presque envie de sourire en songeant que cette fille tombée d'entre les feuillages, le coupant dans la réponse qu'il s'apprêtait à formuler, semblait être la personnification même des ennuis dont Syndrell venait de parler.
Cependant, il ne sourit pas.
Ce n'était vraiment pas le moment.

A peine avait-il eu le temps de jeter un regard à la femme qui les fixait, qu'un long frisson le parcourut, et il sentit tous les muscles de son corps se contracter dans un instinct... Un instinct de survie, un instinct de proie menacée.
Elle avait un sourire à faire peur. Un sourire bien loin de celui de Syndrell, qui était lumineux, taquin, et avenant. Il avait l'impression que celle qui se tenait devant eux pourrait se mettre à gronder, retrousser ses lèvres et passer une langue sur ses babines.
Sauf qu'elle était humaine... A priori.

Il lança un regard en biais à Syndrell. Elle venait de lui confirmer qu'elle savait se battre. Il avait envie de lui-même porter la main à son bâton, derrière sa selle, pour être prêt à le brandir en cas de besoin, mais se retint. Il avait l'intuition que cela ne ferait que provoquer l'étrange femme aux airs carnassiers qui se tenait devant eux... Et ce ne serait très certainement pas une bonne idée, compte tenu de ses propres capacités au combat...
Même si Syndrell pourrait sans doute le protéger, il ne voulait pas la mettre inutilement en danger.


"Moi je dirai que les ennuis, c’est pas mal, mais t’as un autre talent en réserve !"

Il soutint le regard qu'elle lui lança un instant, mais il était trop surpris pour que ce sourire adressé tout spécialement à lui le déstabilise plus qu'il ne l'était déjà. Elles se connaissaient? Peut-être que finalement, il ne risquait rien?
Pourtant, l'attitude de la jeune femme aux cheveux noirs ne semblait guère amicale... Elle était provocatrice, elle semblait chercher une réaction, essayer d'énerver Syndrell... Il espéra qu'elle n'y parviendrait pas.
Il jeta à nouveau un coup d'oeil à Syndrell, pour guetter sa réaction.


"On va dire qu’elle partage vachement bien les mecs en général !"

Ce ton-là ne lui plaisait décidément pas beaucoup. Cette insinuation non plus ; il avait comme l'impression qu'il était mêlé à une conversation intime, qui ne le regardait pas. S'il faisait partie des "mecs en général", il s'en moquait un peu ; mais ce n'était pas une information sortie de nulle part.
Il doutait fort que Syndrell et la fille avec un sourire si effrayant soient les meilleures amies du monde.


"Mon talent à moi ? J'aime emmerder les gens. Et faire peur. Tu crois que je réussis quoi le mieux ?"


Alors comme ça, elle était joueuse aussi. Mais ses questions-réponses à elles semblaient chargées d'un enjeu bien plus lourd que celles de Syndrell... Et le Rêveur ne savait que répondre. L'heure n'était plus à la conversation badine au soleil ; pour lui, l'heure était à la survie.
Peut-être qu'il éxagérait un peu. Il se demandait si elle pourrait vraiment l'attaquer, ou si elle ne jouait qu'à l'intimidation. Pourquoi l'attaquerait-elle? Avait-elle seulement besoin d'une raison? Les gens qui font souffrir pour le plaisir, ça existait, il n'avait peut-être pas beaucoup voyagé, mais c'était un fait connu.
N'était-il pas, après tout, une proie facile?

Elle devait bien savoir, à le dévisager comme ça, qu'il avait peur; il se connaissait assez pour savoir que son corps était tendu, son visage fermé, son regard inquiet. Ses poings fermés, d'une immobilité peu naturelle, parlaient d'eux-même.
Il n'essayait pas d'y changer grand chose ; le danger était trop présent pour qu'il puisse faire semblant de l'ignorer. Si ses muscles se tenaient prêt à l'action, ce n'était pas pour rien, et Hièlstan faisait confiance à son instinct.
La méditation l'avait ouvert à l'écoute de lui ; et ce qu'il entendait en cet instant, c'était qu'il était en danger, et que son corps se préparait à répondre s'il y en avait besoin. Son organisme se chargeait de lui donner des chances de se défendre ; il serait stupide de tenter d'éteindre les signaux d'alarme qui pulsaient en lui juste pour avoir l'air un peu plus fier.

Il hésita à lui répondre. Il ne voulait pas risquer de l'énerver avec un mot de travers. Elle savait se battre, c'était certain. Il avait le sentiment que si elle se remettait en mouvement, elle se déplacerait avec agilité et souplesse, comme Syndrell. Elle aussi, avait l'air de connaître son corps à merveille.


"Je ne te connais pas, mais tu m'as l'air très douée pour les deux..."

Il avait lâché ces quelques mots doucement, mais d'une voix un peu tendue. Il ne voulait pas la flatter ou quoi que ce soit, mais il ne voulait pas non plus lui donner la satisfaction de lui avoir fait perdre tous ses moyens. C'était juste une constatation qui ne changerait pas grand chose à l'état actuel des choses...
Ce n'était pas vraiment à lui que la femme aux cheveux noirs s'était adressée. D'ailleurs, s'il n'avait pas été juché sur le dos de Flèche, il aurait probablement reculé d'un ou deux pas pour se mettre discrètement en retrait. C'était pour Syndrell, qu'elle s'était montrée, il en était persuadé. Il jeta encore un regard, plus inquiet, à sa compagne de route.

De sa vie, il n'avait assisté qu'à une seule bagarre, et c'était quelques jours auparavant, sur la route d'Al-Jeit. Quelques brigands avaient tenté de s'en prendre à Inwëlle et lui, se disant surement qu'une femme et un Rêveur seraient des victimes faciles, mais ils s'étaient trompés, et en quelques mouvement rapides, il s'étaient retrouvés neutralisés, un poignet brisé par-ci, une épaule méchamment retournée par là, et ils avaient repris la route.
Cependant, si ces deux femmes-là en venait à s'affronter, cela risquait d'être plus sanglant. Elles étaient probablement armées, et connaissaient certainement leurs capacités respectives. Peut-être même s'étaient-elles déjà affrontées, par le passé.

Il n'était pas certain d'avoir envie d'assister à ça...
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeLun 25 Avr - 22:46

Syndrell s’était attendue à la réponse calme et douce de Hièlstan, pas à ce qu’une silhouette jaillisse dans un tourbillon de feuilles pour atterrir juste devant eux. Une silhouette qui s’était bien gardée de se laisser repérer avant de faire son entrée, et dont la brusque apparition fit faire un écart aux chevaux. Une silhouette que Syndrell reconnut immédiatement.

- Quand on parle des ennuis… soupira-t-elle en retenant Vagabond d’une main ferme.
- Moi je dirais que les ennuis, c’est pas mal, mais t’as un autre talent en réserve !

Kaünis était en forme, visiblement. Que faisait-elle dans les parages ? Méfiante, Syndrell fouilla rapidement les alentours du regard, ne décelant rien de suspect. La jeune femme devait voyager seule… cela ne changeait rien au fait qu’elle était une Envoleuse. Seule ou non, Kaünis était dangereuse. Syndrell n’était toujours pas certaine de pouvoir accorder toute confiance à une fille dont les yeux étincelaient parfois de folie pure.

Elle tourna la tête et croisa le regard interrogateur de Hièlstan. Il avait su retenir Flèche qui ne bougeait plus, au contraire de Vagabond que la présence de Kaünis semblait rendre nerveux ; le Rêveur n’était pas dupe, il pressentait lui aussi la menace latente qui émanait de la jeune femme aux cheveux noirs. Il avait toutefois la présence d’esprit de rester silencieux et Syndrell lui en savait gré.

- On va dire qu’elle partage vachement bien les mecs en général !

Le regard de Syndrell revint se poser sur Kaünis et elle plissa les yeux. Il y avait un message bien particulier dans le choix de ces paroles, mais lequel ? S’agissait-il d’une allusion à Darwen ? Il n’y avait pas si longtemps, Kaünis semblait penser que le maître et son élève entretenaient bien plus qu’une relation amicale. C’était une époque où l’Envoleuse semblait avoir eu des sentiments pour Darwen et cela pouvait expliquer sa pique…

… mais Syndrell avait plutôt l’impression que la remarque était à prendre dans l’autre sens. Ses doigts se crispèrent imperceptiblement sur les rênes de Vagabond. Qu’avait bien pu faire Kaünis qui la fasse sourire autant ?


- Mon talent à moi ? J’aime emmerder les gens. Et faire peur. Tu crois que je réussis quoi le mieux ?

Le sourire de la bougresse s’élargit et son air matois assombris davantage encore le regard de Syndrell. Il était clair à présent que Kaunis était venue « emmerder les gens », oui, et il avait fallu que cela tombe sur elle, alors que Hièlstan chevauchait en sa compagnie ! Cette fille n’avait-elle aucun ami ? Elle ouvrait la bouche pour lui répondre avec au moins autant de piquant lorsque le Rêveur, jusqu’ici parfaitement silencieux, la devança :

- Je ne te connais pas, mais tu m’as l’air assez douée pour les deux…

La marchombre sourit. Ne pas montrer son anxiété et rester digne, hein… Bien envoyé ! Hièlstan était décidément un être à part. Et Kaünis une petite peste qui n’allait pas jouer les fanfaronnes très longtemps, foi de loutre bleue !

- Oui, tu es plus facile à cerner qu’avant, Kaünis. Dis-moi, que me vaut le plaisir de croiser à nouveau ce minois diabolique ?

Syndrell avait parlé d’un ton clair et presque aussi enjoué que d’habitude ; tout dans son attitude était calme et tranquillité mais son regard était vif. Un geste, un seul, et elle était prête à réagir au quart de tour. Plus vite encore même, s’il le fallait.

Le plus curieux étant que le souvenir de leur dernier duel, en compagnie de Maïeul, lui revenait en mémoire… et lui donnait envie d’affronter à nouveau cette guerrière d’exception.
Elle réalisa que, sans Hièsltan à ses côtés, elle aurait déjà défié Kaünis.

Et fronça les sourcils.

Que voulait réellement Kaünis ?

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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeMar 26 Avr - 0:15

Kaünis se mordant la lèvre inférieure alors que les chevaux avaient des mouvements de recul, fière de son petit effet alors que Voyage venait juste de relever l’encolure dans l’attente d’un potentiel ordre… Qui ne vint pas. Alors, elle se remit à brouter, mais la jeune femme savait qu’elle restait attentive  à ses demandes.

En tout cas, son petit numéro eut une partie de l’effet escompté alors que les deux cavaliers tentaient de garder une expression impassible et calme. Ce qui tira une grimace de satisfaction, mais aussi mauvaise à Kaünis, alors qu’elle plantait ses poings sur ses hanches pour les détailler.
Ce fut l’homme avec la bure qui lui répondit en premier… Un rêveur hein ? Elle se souvint de l’apprenti qu’elle avait malmené quelques jours plus tôt. Oh, et tous les autres soigneurs qu’elle avait traumatisés, avant ça, aussi. Un sourire carnassier sur le visage, elle se dit que ce n’était quand même pas commun de croiser l’un de ces bonshommes qui voyageait en fait !

En fait, ce fut même le Rêveur qui lui répondit en premier, agrandissant son sourire carnivore. Elle avait l’air douée pour les deux, hein ? Il n’imaginait pas à quel point ! Enfin, ça dépendait des gens, en fait. Des fois, ça marchait moins bien. Mais en réalité, elle s’en fichait bien, au fond : tout ce qu’elle voulait, c’était s’amuser et mettre du piment dans sa vie, et puis voilà. Oh, elle avait déjà pas mal de piquant, au fond, sur son chemin, mais toujours plus de sensations fortes, c’était vraiment intéressant aussi !

- Oui, tu es plus facile à cerner qu’avant, Kaünis. Dis-moi, que me vaut le plaisir de croiser à nouveau ce minois diabolique ?

Oho, elle voulait jouer à ça hein ?
Se mordant la langue, Kaünis ne put retenir le sourire diabolique qui étira ses traits, dévoilant ses dents. Oh, elle voyait bien de toute façon la méfiance dont irradiaient les deux voyageurs, et ça lui plaisait.

D’ailleurs, en fait, Syndrell semblait soupçonneuse, ce qui tira un petit pouffement de rire à Kaünis. Un rire ricanant et grinçant.
- Yeux verts, cheveux courts mais verts… hum ? Drôlement doué, d’ailleurs !
Glissant son index gauche entre ses dents, Kaünis releva légèrement la tête, lui lançant un regard par-dessous ses cils, les genoux pourtant souples, prête à réagir au moindre mouvement de la part de la Marchombre.

Oui, elle la provoquait, et elle se demandait comment elle allait réagir.
Ça promettait d’être drôle, parce que bon, Dolce avait vraiment l’air perturbé, à la fin. Alors que bon, il s’était quand même vraiment bien donné avant, comme s’il ne se souvenait plus de sa petite femme aux cheveux bleus, le temps de leurs ébats. Enfin, il l’avait réparée, et elle ne voulait pas qu’il se retrouve en trop mauvaise posture – et elle aurait bien remis ça aussi, d’ailleurs ! – mais elle ne pouvait pas s’empêcher de chercher la petite bête.

Oh, et puis, elle pouvait bien se battre contre Syndrell, en fait. Elle n’avait pas utilisé ses double-lames depuis un bon bout de temps, ça lui manquait. Et puis au pire, elle crèverait au combat. Syles allait pas être content, mais bon… Elle n’allait pas non plus éviter de se battre juste pour ça.
Elle aimait trop se foutre dans la merde et mesurer ses capacités pour ça ! En plus, une Marchombre… Ça changeait, et elle avait envie d’en découdre…

Bon, le rêveur à côté pourrait toujours les aider, dans le meilleur des cas, si elles se mettaient sur la tronche. Enfin, à condition que l’une ne meure pas directement sous un coup.
Et s’il voulait pas la soigner, elle, ben…. Tant pis. Elle aurait essayé, au moins !
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeMar 26 Avr - 11:33

"Oui, tu es plus facile à cerner qu’avant, Kaünis. Dis-moi, que me vaut le plaisir de croiser à nouveau ce minois diabolique ?"

Le "plaisir"?! Le mot tira une légère grimace à Hièlstan. Au moins, si Syndrell trouvait toujours le courage de faire de l'ironie, c'est qu'elle devait se savoir de taille à se défendre...
Quoi qu'il en soit, les deux femmes se connaissaient effectivement, mais ce ne devait pas être une relation forcément très simple, au vu des mots qu'elles s'échangeaient et de leurs attitudes respectives. Syndrell n'était toujours pas descendue de cheval et n'affichait pas un air franchement ravi, la fille en face n'avait pas pris la peine de se présenter -en même temps, il l'imaginait mal faire ça- et toutes les deux étaient toujours parfaitement immobiles... Et visiblement plus détendues que lui.
Il se demandait si vraiment elles étaient détendues, ou si elles étaient juste bien plus douées que lui au jeu des apparences. Il eut beau observer Syndrell, à part son beau sourire envolé, il ne voyait rien qui trahisse une quelconque tension.
Quand à l'autre prédatrice... Il avait tout de même le sentiment que, d'une simple détente, elle pourrait leur sauter à la gorge sans prévenir, tel un tigre en embuscade, ce qui lui tira un léger frémissement.


"Yeux verts, cheveux courts mais verts… hum ? Drôlement doué, d’ailleurs !"

Bon, il lui semblait maintenant assez évident que la femme aux cheveux noirs insinuait qu'elle avait eu un rapport sexuel avec un homme, qu'elle savait probablement être en lien avec Syndrell. Son compagnon, peut-être?
En tout cas, elle avait l'air de prendre beaucoup de plaisir à laisser couler ces mots, qui sorti de sa bouche, semblaient charger de venin. Tigre ou serpent, ou encore un redoutable mélange des deux...
Hièlstan songea que cela n'augurait rien de bon. Syndrell n'avait pas franchement l'air au courant, et il connaissait assez bien le genre humain pour savoir qu'il aurait mieux valu qu'elle apprenne une information de ce type par l'homme en question.
Mais peut-être se trompait-il encore.
Du moins, il espérait se tromper.

Cependant, il trouva l'attitude de la femme, avec son index et bouche et son regard de braise, très connotée sexuellement. Ce n'était pas parce qu'il y était insensible qu'il ne savait pas le voir. De même, ses vêtements mettaient son corps un peu plus en valeur qu'il n'eut été nécessaire. Cette petite mise-en-scène semblait confirmer ses soupçons, et il risqua un regard vers sa compagne.

Il ne faisait aucun doute que cet échange ne le concernait plus. Son rôle n'était plus de survivre face à la femme au sourire carnassier. Son rôle, désormais, était de s'assurer que ce soit cette femme, ainsi que Syndrell, qui survivent.

Instinctivement, ses muscles se détendirent un peu pour que son corps se prépare au Rêve. Il laissa son esprit se calmer doucement, sa respiration se fit légèrement plus lente et profonde, et il s'ouvrit à la frontière des Spires.
Il fit l'inventaire du matériel qu'il y avait dans sa sacoche, des décoctions et cataplasmes qu'il serait en mesure de préparer. Il situa mentalement la confrérie la plus proche, celle qui déservait Al-Jeit et ses alentours, et calcula le temps qu'il lui faudrait pour y amener deux corps gravement blessés à dos de cheval.
Il ne faisait nulle doute que, si elles s'entredéchiraient les organes, il serait tout-à-fait incapable de les guérir seul en pleine nature.
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeMar 26 Avr - 21:09

Syndrell cligna des yeux.

Trois fois.

Est-ce que ça faisait mal ? Est-ce que c’était le but de Kaünis ? Oui et oui. Elle souriait, lascive et sûre d’elle, dans l’attente d’une réaction, un coup de sang peut-être ? Une personne normale réagirait-elle normalement en se jetant sur la peste pour la faire taire ?

Normal n’était pas Syndrell. Pour commencer elle était bien trop maligne pour tomber dans le piège. Que Dolce ait terminé dans les bras de Kaünis ou non ne changeait rien au fait que cette histoire ne regardait personne d’autre qu’eux deux. Que Kaünis suggère ce genre de rapport ne prouvait pas qu’elle l’avait réellement vécu. Qu’elle s’en vante, enfin, n’était peut-être qu’une tentative pour déclencher une bagarre.

Non, décidément, Syndrell n’avait pas envie de rentrer dans son jeu. Elle était certaine d’affronter encore l’Envoleuse un jour prochain, pour de sérieux cette fois, mais pas ici. Et pas maintenant. Hièlstan ne méritait pas qu’on abîme son premier véritable voyage ! Pas question que Kaünis fiche tout ça en l’air ! Elle n’en avait pas le droit.


- Je vois… Et bien, à la prochaine alors.

Et sans autre forme de procès, Syndrell fit avancer Vagabond, enjoignant d’un sourire lumineux son compagnon de route à la suivre. Ils allaient passer leur chemin et tant pis si Kaünis n’était pas venue « en ennemie ». En passant à côté d’elle, la marchombre tourna toutefois légèrement la tête et croisa le regard de la jeune femme.

Instant figé par une promesse aussi brûlante que l’or de ses yeux.
Si ce n’était pas du bluff, leur prochaine rencontre serait plus sombre.

Hièlstan à sa droite, Syndrell commença à s’éloigner lorsque, soudain, elle pivota sur sa selle. Mouvement rapide mais moins que celui de son bras.

Le poignard s’envola.

Droit vers Kaünis.




*




« Syndrell »

Elle se fige sur le seuil de la porte mais ne se retourne pas. Agitée de tremblements, elle laisse les larmes ruisseler sur ses joues. Et écoute la voix qui, dans son dos, remplace le bruit du chalumeau crachant sa flamme pour modeler le verre.

« Ne fais pas ça. Venger les tiens t’aidera à retrouver la paix pour un temps seulement. Et puis tu les verras alors, les visages des morts, et tous les jours, toutes les nuits tu regretteras. Tu payeras à la place des vrais coupables. »

Une enfant. Ce n’est qu’une enfant que la souffrance fait grandir beaucoup trop vite. Tout son être lui hurle de se précipiter dans la nuit pour les retrouver et les tuer, ces meurtriers qui lui ont arraché les parents que la vie lui avait enfin accordé… Mais ce murmure est plus fort encore. Et plus juste. Il s’élève une nouvelle fois dans son dos, plus proche, plus triste.

«  Laisse la vengeance à ceux qui ont tout perdu, petite. Tant qu’il y a des gens pour t’aimer dans ce monde… »

Un sanglot trop douloureux lui déchire le souffle. Elle se retourne brusquement pour se jeter dans les bras du vieil homme. Blottie contre sa poitrine, elle pleure. Et renonce à emprunter un chemin bien trop facile.

Bien trop incertain.





*




Le poignard s’envola droit vers Kaünis et frôla sa joue, dessinant une infime ligne de feu sur sa peau avant de poursuivre sa route…

… et se planter dans sa cible : le crâne d’un serpent noir. La plus mortel de tous. Quel réflexe avait permis à Syndrell de remarquer sa présence juste avant qu’il ne descende de sa branche et plante ses crochets dans l’épaule de Kaünis ? Quel élan l’avait poussée à sauver la vie de son ennemie ?

Elle poussa un profond soupir et mit pied à terre pour aller récupérer son arme. Le reptile était épinglé au tronc de l’arbre et elle dut forcer un peu pour décoincer la lame profondément fichée dans l’écorce et le corps de l’animal. Puis la marchombre retourna vers son cheval.


- Ne crois pas que je n’y ai pas pensé, marmonna-t-elle à l’attention de Kaünis en la croisant.

Un peu plus à gauche et c’était dans son crâne à elle que se serait plantée la lame. Syndrell se hissa sur Vagabond et glissa le poignard de Miss à sa ceinture après avoir soigneusement nettoyé la lame avec un coin de sa cape.


- On y va ? fit-elle en regardant Hièlstan. Tu vois, je peux te protéger des vilains siffleurs, ajouta-t-elle en jetant un dernier coup d’œil en direction de Kaünis.

Le vilain siffleur pouvait les suivre ou non, elle s’en moquait. Pour l’instant la douleur restait tapie dans sa poitrine et elle n’avait pas envie de la réveiller. Pas avant d’avoir vu Dolce.

D’un claquement de langue, elle vit avancer Vagabond dans les hautes herbes.


- Je crois que je sais quel est ton talent, Hièlstan : le sang froid. Tu dois faire preuve d’un calme redoutable mais je suppose que, pour dérouler un rêve sur les blessures d’un homme et tout tenter pour le sauver, ça demande de ce genre de courage, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeMar 26 Avr - 21:57

Kaünis inclina la tête silencieusement sur le côté.
Elle n’était même pas déçue du manque de réaction de Syndrell, en fait, car elle avait pu voir dans son regard cet éclat. Et que ça lui suffisait largement. Alors, qu’ils s’en aillent maintenant, elle s’en tapait comme de sa première culotte. Elle allait certainement pas les suivre…

… même si elle vit venir le poignard de Syndrell au dernier moment et effaça les épaules pour l’éviter. Il aurait dû tracer une ligne de feu sur sa joue, celle où elle avait déjà un trait de feu à cause de Syles.
Elle cligna des paupières, une moue mauvaise sur les lèvres. Oh, et la Marchombre pensait lui avoir sauvé la mise avec son poignard sur un serpent hein ?

Comme si un serpent agressait sans raison, déjà, d’une.
Ensuite, elle gelait les trucs. Et les serpents, c’était à sang froid. Donc aucune chance, ou presque, que ce reptile ne l’attaque comme ça.
- Ne crois pas que je n’y ai pas pensé. Kaünis eut un sourire mauvais, se contentant de relever le menton alors que Syndrell lui accordait un regard noir.

Elle regarda les deux cavaliers s’éloigner, et malgré elle un rire démoniaque se déversa de sa bouche. Elle se contenta pourtant de secouer la tête, persuadée que Syndrell et elle seraient amenées à se revoir dans pas trop longtemps. Et elle avait hâte. Parce que ça voudrait dire se battre contre une Marchombre. Elle se fichait bien qu’elle pouvait y laisser la peau, cette fois. Juste essayer. Voir. Au pire, elle aurait eu les yeux plus gros que le ventre…
Et alors ?

Remontant sur Voyage souplement, l’Envoleuse rajusta rapidement ses rênes et mit sa monture dans un petit trot, dans la direction opposée à Syndrell et son compagnon de Rêveur.

Un sourire sur les lèvres.
Satisfaite.


* *


Quand elle arriva quelques mètres avant la porte Ouest d’Al-Jeit, Kaünis rabattit sa capuche sur ses cheveux, cachant son visage, pour passer la surveillance des gardes sur le dos de Voyage.
Posant sa jument aux écuries, l’Envoleuse se glissa dans les rues de la capitale avec souplesse et efficacité.

Attrapant une pomme sur le marché dans l’allée principale, elle repéra bien vite les trois hommes qui la traçaient et la suivaient…

Elle s’engouffra dans une petite ruelle, croquant sa pomme à pleines dents. Quand elle l’eut terminée, elle tourna dans une autre allée étroite et désolée, jetant un coup d’œil par-dessus son épaule.
Ils étaient toujours là.
Un sourire mauvais étira ses lèvres.

Elle allait bientôt savoir ce qu’il en était de tout ça, alors ?
Parfait.





[ Bon du coup c'était passage express... Kaü est fière malgré la réaction mesurée de Syn alors... A la prochaine ? mrred ]
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Hièlstan Filsèvres
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeMar 26 Avr - 23:48

Il resta bouche bée, le cou tordu vers l'arrière, le coeur battant à tout rompre, jusqu'à ce que Syndrell remonte sur le dos de Vagabond et le mit à nouveau en route. Alors seulement, il cligna des paupières, et, la bouche entrouverte, tourna lentement la tête vers Syndrell.

Est-ce qu'il avait bien vu? Est-ce qu'il avait bien compris? D'où sortait ce poignard? Quand l'avait-elle dégainé? C'était ça qu'il avait vu, quand elle s'était retournée? Dans ce mouvement, elle avait lancé l'arme avec une telle précision? Ou alors c'était un coup de bol? Non, ce n'était pas un coup de bol, certainement pas.
En plus de ça, il avait cru voir la femme au cheveux noirs bouger à peu près au moment où il pensait que le poignard volait. Elle aurait vu venir le coup? Elle aurait eu ce réflexe de l'esquiver?

Mais alors... Qu'avait voulu Syndrell? Elle n'avait pas réussi à l'atteindre. Mais elle avait tué un serpent. C'était le serpent, sa cible? Ca paraissait plus logique. Il lui semblait assez improbable qu'un être humain en tue un autre pour une histoire de sexe ou même d'amour. Il lui semblait en revanche tout-à-fait normal qu'un être humain tue un animal menaçant pour sauver un de ses congénères, quelque soient les haines qui les lient. Ôter une vie...
Il en frissonnait rien que d'y penser.
Ôter une vie humain était un acte, à ses yeux, difficilement justifiable. Comment pouvait-on... Comment pouvait-on mettre fin à ça? A tout ça?

Il savait qu'en Gwendalavir, les meurtres n'étaient pas rares, mais ils ne comprenaient pas. Il était érudit, il savait beaucoup de chose, il était plutôt intelligent, et il était quelqu'un d'empathique. Mais la folie des hommes et des femmes qui tuent d'autres hommes et femmes en étant conscients de leur acte, ça, non, il ne comprenait pas.

Alors, l'hypothèse que Syndrell ait déjà tué le frappa. Elle venait, sous ses yeux, de lancer un poignard avec une précision confondante. Elle était capable de tuer un homme. Si elle avait beaucoup voyagé, il supposait qu'elle avait aussi beaucoup vécu.
Il fronça les sourcils, légèrement.
Cette pensée le peina un peu. Il se dit, cependant, que si c'était le cas, alors il lui demanderait de lui raconter. Peut-être que si quelqu'un qu'il connaissait et appréciait lui expliquait, il serait plus à même de comprendre certaines choses, certains mécanismes. Quand à l'approuver... Le motif, le contexte, l'idée de justice, tout ça... C'étaient des pensées bien compliquées, auxquelles il avait déjà consacré de nombreuses heures.

Lui, il n'avait jamais été confronté à ce genre de situations. Il se doutait qu'être concerné par un assassinat, un combat à mort, ou une vengeance sanglante, devait faire évoluer le point de vue.
Il n'espérait pas, cependant, voir tout cela de trop près. Il ne pouvait tout simplement pas espérer quelque chose qui impliquait que quelqu'un meurt, ou soit grièvement blessé.


"Je crois que je sais quel est ton talent, Hièlstan : le sang froid. Tu dois faire preuve d’un calme redoutable mais je suppose que, pour dérouler un rêve sur les blessures d’un homme et tout tenter pour le sauver, ça demande de ce genre de courage, n’est-ce pas ?"

Il la regarda un instant. Il avait trouvé qu'elle avait l'air contrariée, quand Kaünis lui avait asséné ses mots pleins de venin. Cela avait semblé la toucher.
Mais si elle voulait lui en parler, elle le ferait d'elle-même ; cette histoire ne le regardait pas, après tout. Il songea brièvement à une infusion qu'il pourrait lui préparer, quand ils s'arrêteraient pour le soir.
Juste avant de lui répondre, il osa jeter un coup d'oeil vers l'arrière. La drôle de femme qui avait l'air dangereuse était partie. Son coeur se calma un peu, et il se sentit plus détendu. Toutefois, elle l'avait intrigué. Elle ne ressemblait à personne qu'il ait pu rencontrer jusque là.
Plus rassuré, il laissa un sourire se redessiner sur son visage en se tournant vers Syndrell.


"Je t'aurais répondu que mon talent était simplement d'aider les autres. En fait, le sang-froid me semble tellement évident que je n'y avais pas pensé. Tu as tout-à-fait raison, Syndrell. Nous devons rester calmes et concentrés, pour sauver une vie. Encore plus lorsque l'on déroule un Rêve en groupe. c'est un réflexe, en fait. Quand je sens qu'il va falloir que je Rêve, tout mon corps s'y prépare automatiquement... Mais c'est le résultat de dix années d'apprentissage."

Et, pensa-t-il, c'était aussi une histoire de prédisposition. Il était d'un naturel très calme. En même temps, la plupart des apprentis Rêveurs étaient des gens calmes de nature. Même s'ils avaient été des voyous des rues comme Juirël.

"Je crois que le plus grand courage dont nous faisons preuve, c'est celui que nous avons face à la mort. Nous..."


Il resta silencieux quelques secondes, puis sourit et hocha la tête.

"Excuse-moi, mais je ne peux pas t'expliquer ça. Pas tout de suite, en tout cas."

Oui, un Rêveur avait un rapport à la mort bien particulier. c'était une chose qui s'apprenait, là encore. Un Rêveur n'avait pas vraiment peur de sa propre mort, puisqu'en général il connaissait sa place dans le monde. Un Rêveur savait laisser partir quelqu'un qui le devait. Beaucoup d'Alaviriens ne le pouvaient pas, beaucoup ne comprenaient pas ça... Comment leur en vouloir? Le chagrin occulte beaucoup de choses. Un Rêveur savait aussi rester stoïque face à la menace de la mort. Il savait exercer son talent en toute confiance lorsque la vie s'échappait à gros bouillons de plaies béantes. Un Rêveur n'avait pas peur de donner sa vie pour une autre, s'il estimait que cela était dans l'ordre des choses.
Hièlstan n'avait jamais été confronté à ce genre de situation, mais il pensait qu'il ne craindrait pas la mort, si celle-ci le couvrait de son ombre alors qu'il tentait de sauver quelqu'un d'autre. N'avait-il pas oublié la menace que représentait la tigresse, un instant plus tôt, lorsqu'il s'était préparé à dérouler un Rêve?

C'était le résultats de milliers d'heures de travail. Mais selon lui, c'était un travail qui en valait la peine. Un travail pour la vie. Et un travail pour la mort.


"Tu as appris ça toute seule? Je veux dire... Le coup du poignard. Monter à cheval, beaucoup le font. Mais un lancer d'arme comme tu viens de le faire..."
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeMer 27 Avr - 18:40

Aider les autres ? Oui, c’était logique. Sans doute un peu trop pour que Syndrell trouve ce talent extraordinaire de la part d’un homme capable d’en soigner un autre. Elle pensait juste à une nuance, en réalité, un détail qui, sans aucun doute, faisait de Hièlstan un rêveur d’exception : l’écoute. Plus qu’aider les gens, Hièlstan les écoutait. De toutes les façons possibles.

Car oui, il y avait plusieurs façons d’écouter. Quand un patient exposait son problème, il écoutait pour savoir. Mais, quand il soignait la personne, lorsqu’il déroulait son rêve, il l’écoutait d’une autre manière, arpentant ce chemin similaire à l’Imagination et pourtant bien distinct qu’il avait évoqué un peu plus tôt. Plus encore, il l’avait écoutée, elle, une inconnue sans doute un peu délurée dans sa façon d’être et sa vision des choses, de façon à mieux la comprendre.

A la connaître.

Ce talent-là, Syndrell le lui accordait avec l’admiration de celle qui aime être écoutée. Elle était si bavarde, elle avait toujours de choses à dire ! Hièlstan toutefois n’en paraissait ni effrayé, ni agacé. Au contraire, le vent de leur discussion avait changé d’orientation depuis qu’ils s’étaient remis en route, comme si l’intervention brève mais mordante de Kaünis les avait soudain rapprochés.

Hièlstan évoqua la mort sans s’y attarder, mais ses mots et son regard prouvaient qu’il était bien plus à son aise. Rassuré que Kaünis et elle ne se soient pas affrontées ? Soulagé que l’Envoleuse ne les ait pas suivis ? Heureux de voyager en sa compagnie ? Si oui, alors Syndrell le pensait aussi. Un duel avec Kaünis n’aurait rien donné de bon cette fois, rêveur ou pas. Le doute qu’elle avait jeté dans le cœur de la marchombre aurait été une distraction trop grande et trop dangereuse.

A présent que la menace s’était éloignée, elle parvenait à réfléchir avec plus de lucidité. Et elle comprenait désormais : ce qu’elle avait fui à Al-Chen, puis à Al-Jeit, ce n’était pas Tsukia et Narek, c’était elle. Elle avec eux. Elle dans les affres d’un plaisir neuf, quand l’ancien brûlait encore au fond d’elle. Elle sans Dolce.

Se dire qu’il avait peut-être fait la même chose de son côté la plongeant dans le désarroi. Pour elle, il ne s’agissait pas de chercher qui était à blâmer, mais plutôt pour quelle raison. S’étaient-ils donc perdus à ce point ? Leur dernière rencontre avait-elle marqué un tournant décisif dans leur relation ? Venait-elle d’emprunter un virage plus serré, plus radical que les précédents ?

Syndrell songea alors que Hièlstan se trompait. Il avait raison de croire que la mort était une épreuve, une épreuve d’autant plus redoutable qu’elle devait faire partie de son quotidien, menace permanente qui pesait sur ses rêves et l’obligeait à donner ce qu’il avait de meilleur ; il avait tort d’oublier que la vie pouvait être une épreuve plus grande encore. Pour elle, le plus grand courage revenait à ceux qui affrontaient la vie. Dans son sens le plus large et avec tous ses aspects.

- Tu as appris ça tout seule ?

Drôle de question qui fit se tourner le regard doré dans la direction du rêveur, mais il se reprit aussitôt et précisa sa pensée :

- Je veux dire… Le coup du poignard. Monter à cheval, beaucoup le font. Mais un lancer d’armes comme tu viens de le faire…

Syndrell sourit.

- C’est un réflexe, en fait. Disons que, quand j’estime qu’il va falloir se battre, tout mon corps se prépare automatiquement… et c’est le résultat de quelques années d’apprentissage !

Elle avait volontairement repris ses propres paroles parce que, soudain, tout lui paraissait évident : la voie qu’il arpentait et celle qu’elle foulait se rejoignaient sur plusieurs points ; similitudes anodines pour certains mais très importantes pour d’autres. Pour eux. L’instinct, l’observation, le respect semblaient forger leur conception de ce monde. Un autre mot se glissa dans l’esprit de la marchombre.

Harmonie.


- Accord parfait du corps et de la pensée, ajouta-t-elle, même si au fond, lancer un couteau n’a rien d’exceptionnel : c’est faire mouche qui importe. En l’occurrence, il s’agissait d’un concours de circonstances et d’un petit coup de pouce de la chance. Le cheval de Kaünis a relevé la tête sans raison et tourné les oreilles dans sa direction. Il y avait une ombre mouvante sur l’écorce pâle de l’arbre. Et j’avais déjà les doigts sur le manche de mon poignard.

Au cas où. Juste au cas où Kaünis, dans un élan soudain, aurait choisi l’affrontement plutôt que les mots pour l’atteindre.

Syndrell soupira. Elle se doutait que Hièlstan avait compris certaines choses de cette discussion brève et étonnante, mais qu’il n’aborderait pas le sujet à moins qu’elle le fasse. C’était tout à son honneur, et c’est pour cette raison qu’à son tour, elle décida de s’ouvrir à lui.

Parce qu’il savait écouter.


- Cette fille, Kaünis, a aussi reçu une formation qui lui permet ce genre de réflexions blessantes. Elle peut sans aucun doute défier n’importe qui sans crainte mais, à mon avis, elle est trop sûre d’elle et finira un jour par en payer le prix… Je suis désolée qu’elle ait interrompu notre discussion. Elle s’ennuyait probablement et, comme nous nous connaissons, elle a cru pouvoir s’occuper en me provoquant.

Si c’était le cas, et bien, tant mieux pour elle… Au fond, si elle était honnête, Syndrell ne détestait pas Kaünis. Elle ne l’appréciait pas réellement non plus mais… c’était quelque chose entre les deux. Ne pas savoir si la jeune femme était sincère ou non instaurait une méfiance qui gênait toute autre forme de lien ; depuis l’épisode de la ferme, Syndrell était prudente. Bien davantage que lorsqu’elle avait partagé une bouteille de vin de noix avec l’Envoleuse.

- Enfin ! s’exclama-t-elle en lâchant un instant les rênes de Vagavond pour étirer ses bras. Nous ne devrions plus être dérangés avant de retrouver la caravane. Il fait beau, la pluie ne s’invitera pas au voyage avant demain, la route est belle et la compagnie charmante…

Elle tourna un visage souriant vers Hièlstan, de nouveau sereine, pleine d’énergie… et de malice :

- … vive l’aventure !

Un clin d’œil doré, puis la marchombre lança enfin Vagabond au galop, aussitôt imitée par Flèche qui ne voulait pas être en reste. Fou de joie, l’étalon se cabra avant de filer comme une étoile. Eclatant de rire, Syndrell le ramena à un galop tranquille.

Ils traversèrent plusieurs champs, contournèrent un village, longèrent une ferme, s’arrêtèrent pour laisser traverser un troupeau de moutons accompagnés de leur berger. Syndrell avait choisi cette route plutôt que la principale et elle s’en félicitait : le soleil faisait scintiller les cours d’eau qu’ils croisaient et sa lumière dansait dans les feuilles des arbres, au-dessus de leur tête ; un vent frais et puissant balayait les prés et dessinait des arabesques dans les hautes herbes.

Quelques nuages glissaient paresseusement dans le sens inverse, poussés par un vent du nord qui venait des lointaines montagnes du Poll. Syndrell et Hièlstan chevauchaient ensemble et continuaient de discuter tranquillement.

Poussés, eux, par leur curiosité et l’envie d’aller plus loin.






*




- Syndrell !

La marchombre répondit au signe de Gareth et fit trotter Vagabond jusqu’au convoi. Elle avait compris, en les voyant arrêtés au bord de la route, que quelque chose clochait et la raison fut évidente lorsqu’elle entendit le son du marteau.

- De la casse ? s’étonna-t-elle en lançant sa jambe par-dessus l’encolure de Vagabond pour sauter à terre.
- Une roue a lâché, oui. Il a fallu faire avec les moyens du bord jusqu’à ce qu’un rétameur ambulant ne passe avec la pièce qu’il nous manquait. On devrait repartir d’ici quelques minutes à présent.

Gareth tourna la tête et haussa un sourcil en découvrant Hièlstan.

- Tiens, notre rêveur ! Panne d’oreiller ?
- C'est très vilain de se moquer,
fit Syndrell en secouant la tête.

Mais l’intendant avait déjà tendu la main pour saluer Hièlstan ; il ne souriait pas, c’était un événement si rare qu’il fallait se lever de bonne heure pour y assister, mais son regard bleu pâle était avenant.

- Merci de nous rejoindre. On a déjà besoin de vos services, Lean s’est coincé le pied sous la roue pendant qu’on était en train de la défaire. Il boîte sérieusement…

Syndrell regarda Hièlstan et eut un sourire complice.

- Pas de repos pour les braves, n’est-ce pas ?
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Hièlstan Filsèvres
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeMer 27 Avr - 22:53

Hièlstan faillit éclater de rire lorsqu'elle lui répéta mot pour mot ce qu'il venait de dire. Il appréciait vraiment sa répartie!
Il était vrai qu'ils se ressemblaient en quelques sortes, et ces  points communs qu'ils s'étaient découverts étaient étonnants, compte tenu des différences qu'il y avait entre eux deux. Après tout, ils ne se ressemblaient pas vraiment, d'un premier abord...
Elle était pétillante et extravertie, il était plutôt calme et réservé. Elle voyageait depuis son plus jeune âge, tandis que pour lui, trois jours de cheval, c'était l'aventure d'une vie. Elle lançait des poignards avec une précision mortelle, lui sauvait les gens de blessures fatales.
Elle avait les cheveux bleus, et lui... Il se passa une main sur son crâne ras en souriant pour lui-même.

Accord parfait de corps et de pensée. Malgré toutes ces différences, ils semblaient suivre la même philosophie...

Il préféra écouter Syndrell en silence. Elle lui offrait beaucoup à penser, et à sourire. Ce coup de poignard, un simple concours de circonstances? Il n'osait même pas imaginer le nombre de circonstances favorables qu'il lui faudrait pour réussir à planter un serpent dans un arbre comme ça!
Il prit juste la parole pour lui dire de ne pas s'excuser. Elle n'y était pour rien, il ne voyait pas pourquoi il lui en voudrait, et pourquoi elle s'en voudrait. Et puis pour lui, cette rencontre avait été... Intéressante. Pas plaisante du tout, et elle l'avait été sans doute encore moins pour Syndrell, mais intéressante.

Syndrell et Kaünis -son nom lui allait à merveille, à elle aussi- avaient-elles suivi la même formation? Il avait préféré ne pas en demander plus à la jeune femme. Elle semblait ne pas avoir spécialement envie d'en parler, ou peut-être ne pouvait-elle pas en parler. Lui même ne pouvait pas dévoiler trop de choses de sa formation de Rêveur, et il savait qu'il existait, en Gwendalavir, des guildes bien plus secrètes, comme celle des Marchombres.

Il songea qu'il était probable que les deux femmes aient suivi un enseignement commun. Elles semblaient toutes les deux avoir des capacités physiques époustouflantes, et elles se connaissaient... Certes, elles ne se ressemblaient pas du tout dans leur manière d'agir et de s'exprimer, mais tous les Rêveurs ne se ressemblaient pas non plus!

Il fut tiré de ses pensées par l'ôde au voyage de Syndrell, et avant même qu'il n'ai pu acquiescer, Vagabond se lançait au triple-galop... Et Hièlstan se laissa emporter par Flèche, qui trépignait depuis un moment déjà. Il éclata de rire pour de vrai, cette fois-ci, tandis que des larmes irrépressibles coulaient le long de ses tempes. Il avait fait peu de galop -pauvre Flèche, elle qui aimait tant donner de sa vitesse! et n'était toujours pas habitué aux sensations phénoménales que cela pouvait lui procurer. Il se laissa envahir par les émotions que tout cela éveillait en lui, piquer par l'adrénaline, et chambouler par son propre éclat de rire puissant et sonore, qu'il entendait si rarement.

___

Le soleil lui baignait le visage, la brise le rafraîchissait agréablement.
Il était serein, à se laisser tantôt bercer par le pas chaloupé de sa monture, tantôt secouer par son trot énergique. La campagne était belle, et tandis qu'il devisait avec Syndrell, il laissa son regard s'habituer à la végétation déjà différente de celle qu'il connaissait, au bord de mer. Lorsque le vent du nord vint lui chatouiller les oreilles, il se rendit compte qu'il était vraiment parti de chez lui. Qu'il avait quitté sa confrérie. Loin de son océan...

Pris d'un accès de nostalgie, la conversation s'orienta sur le bord de mer, sur la faune et la flore que l'on y trouvait, sur l'air salé, sur les embruns qui se collaient à la peau et le soleil qui brûlait les joues. Il racontait à Syndrell sa mère, son père, ses grands-parents tous descendants de pêcheurs, les viscères et les écailles, les odeurs que l'on apprenait à aimer...
Il faisait, doucement, le voyage vers le Nord inconnu...

Impatient.

___

"Ravi de vous revoir, Gareth."

Hièlstan lui serra la main d'une poigne ferme, mais sans violence. Il souriait à l'intendant. Il l'avait rencontré lorsqu'il était venu pour demander à les rejoindre, et il ne se formalisait guère de la rudesse apparente de Gareth. Le sourire et la parole n'étaient pas les indicateurs les plus fiables des sentiments d'un homme...

"Je suis vraiment navré, on a demandé mes services de Rêveur, et après ça, je me suis perdu sur le marché... Heureusement que Syndrell m'a retrouvé à temps. C'est un plaisir de chevaucher avec elle."

Il lança un regard souriant à la jeune femme, puis fronça les sourcils lorsque l'intendant repris la parole.

"Merci de nous rejoindre. On a déjà besoin de vos services, Lean s’est coincé le pied sous la roue pendant qu’on était en train de la défaire. Il boîte sérieusement…"

Hièlstan fronça les sourcils et ne répondit rien. Il se dirigea directement dans la direction indiquée par Gareth, et trouva vite le jeune homme qui se tenait le pied entre ses mains, tentant de garder un air brave malgré son visage crispé. Il avait l'air d'assez mauvaise humeur, tandis qu'une femme, sa mère peut-être, était en train de l'haranguer, racontant qu'à vouloir se mêler des affaires des gens expérimentés, il ne pouvait pas récolter mieux, et que la prochaine fois peut-être il réfléchirait à deux fois avant d'agir sans savoir ce qu'il faisait.

Hièlstan adressa un sourire complice au jeune homme, dont le regard s'éclaira. Sans doute était-il heureux que quelqu'un vienne faire diversion!


"Enchanté jeune homme, madame. Je m'appelle Hièlstan, je suis Rêveur."

Il tendit sa main à chacun, et si le jeune homme la serra avec peu de conviction, la femme, en revanche, avait une sacrée poigne.


"Ah! C'est vous le fameux retardataire, pas vrai? Ben vous tombez à pic, on dirait!"


Hièsltan laissa échapper un petit rire en s'agenouillant devant Lean. Il posa sa sacoche à terre, et laissa ses mains en suspension au dessus du pied du garçon. Il le regarda dans les yeux.

"Lean, c'est bien ça? Je peux?"

Lean hocha la tête, les lèvres pincées. Hièlstan estimait qu'il était assez vieux pour décider tout seul, et ignorant la femme qui semblait dire que plutôt qu'il pouvait réparer le pied de ce corniaud, parce que tout de même il faudrait bien qu'il puisse se rendre utile jusqu'à Al-Chen, il défit doucement la chaussure du garçon, posa les mains sur son pied enflé et ferma les yeux.

Il glissa sur les muscles, les tendons, les malléoles. Il s'attarda sur les nombreux ligaments, et Rêva sur les os. Il remit d'aplomb les parties abîmées, et s'enfonça encore un peu plus dans son rêve pour aborder les soucis les plus complexes. Il voguait, naviguait, dansait dans l'anatomie du pied, qu'il connaissait si bien. Il voyait avec plaisir les tissus encore jeunes se remettre sous son Rêve, et les brisures se colmater sous son Dessin.

Lorsqu'il eut déroulé son Rêve jusqu'au bout, il émergea, et constata que de nombreux curieux s'étaient amassés, respectant tous un silence religieux. Il leur adressa un bref sourire, mais ils n'étaient pas sa priorité.

Il manipula un peu le pied de Lean, lui demandant de lui indiquer s'il avait mal. Tout semblait fonctionner. Cela n'étonnait pas le Rêveur : le pied était une partie que les Alaviriens se blessaient souvent, et qui avait besoin d'être vite réparée, aussi les apprentis des Confréries apprenaient-ils vite à maîtriser cette partie du corps humain. Un pied était néanmoins complexe et plein de subtilités, et Hièlstan n'avait pas le niveau pour en soigner un parfaitement en un claquement de Rêve.


"Bon, il faudra que tu portes une attelle pendant quelques jours, même si tu n'as plus mal. Tu pourras t'appuyer dessus sans soucis, je veux juste que ton pied se consolide correctement. Il a été bien abîmé, et dérouler un Rêve ne fait pas tout. Fais vraiment attention, Lean, tes chevilles sont fragiles, et si elles ne sont pas soignées correctement maintenant, tu risques d'avoir des problèmes toute ta vie."

Certains Rêveurs faisaient à leur patient l'inventaire des blessures qu'ils avaient guéries, mais Hièlstan ne le faisait que si on le lui demandait. Le gamin avait bien du sentir que sa cheville était tordue, et il n'avait pas besoin de savoir que ses os avaient pris un méchant coup... Pourvu qu'il appliquait à la lettre les conseils d'Hièlstan.
La femme, toujours debout, les bras croisées, lança un regard du genre "tu as entendu, tu as plutôt intérêt à ne pas faire le malin!" à Lean qui se renfrogna un peu. Il ne parvenait cependant pas à faire disparaître l'incrédulité de son visage. C'était probablement la première fois qu'il se faisait guérir par un Rêveur, et il considérait son pied comme une partie étrangère à son corps.


"Je vais te préparer une infusion qui fera passer la douleur et te détendra un peu. J'aimerais que tu te reposes au moins une heure, d'accord? Attends-moi là."

Il se releva, son sac à la main, et chercha Syndrell du regard. Comme il s'en doutait, elle était là, et il croisa vite son regard curieux.

"Syndrell, j'aurais besoin que tu me trouves des planchettes, de quoi faire une attelle. Je peux en tailler moi-même mais si ça peut aller plus vite... Pour la ficelle, j'en ai, ça ira."

Il dessina brièvement au sol des modèles des morceaux dont il avait besoin, pour lui en indiquer le nombre et les dimensions, puis s'éloigna un peu de la foule qui commençait à se disperser. Il savait que certains d'entre eux devaient brûler d'envie d'aller poser des questions à Lean, mais le regard de la matrone et l'influence des Rêveurs les en dissuadaient.

__

Quand Hièlstan descendit du chariot, les curieux étaient tous retournés à leurs occupations. Il adressa un signe de la main à la femme qui lui avait timidement allumé un feu, et celle-ci lui rendit par un sourire un peu coincé.
Il ne lui en voulait pas ; assez peu de gens, comme Syndrell, étaient capables d'être à l'aise en compagnie d'un Rêveur durant les premiers instants. Il notait, cependant, que ceux qui semblaient avoir des responsabilités étaient moins distants que les autres. Avaient-ils déjà voyagé avec des Rêveurs, ou l'habitude des caravanes leur permettait-elle d'être plus à l'aise avec tout le monde?
Cela importait peu.

Ce qui importait, c'était que le garçon était couché, avait bu sa tisane jusqu'à la dernière goutte, que son attelle avait été posée, et qu'il semblait avoir pris les conseils de Hièlstan au sérieux. Trop de jeunes gens sous-estimaient l'importance de ménager une cheville abîmée.
Bientôt, son pied désenflerait, il n'aurait plus mal et il pourrait à nouveau contribuer à la vie de la caravane, comme tous les autres.

Hièlstan était ébloui par toute cette activité. Tout le monde était en ébullition, apparemment prêt à reprendre la route. Il ne savait pas trop où donner de la tête, et où aider. C'était si nouveau pour lui ; et il était encore un peu détaché du monde, après son intervention auprès du garçon blessé.

Syndrell avait du s'absenter un moment, sans doute demandée pour l'une ou l'autre tâche qu'elle devait être en train d'effectuer avec bonne humeur.

Ce n'était pas elle qu'il tentait de retrouver, mais plutôt Gareth ou Naagrarh, qui seraient plus aptes à l'envoyer à un endroit où il pourrait être utile.
Cependant, quand il aperçut enfin l'intendant, Syndrell était déjà avec lui, lancée dans une discussion animée. Hièlstan songea qu'elle avait vraiment l'air dans son élément, parmis tous ces gens. Mais y avait-il un seul endroit en Gwendalavir où Syndrell pourrait ne pas sembler dans son élément?
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeJeu 28 Avr - 22:59

Syndrell connaissait le travail des Rêveurs. Pas dans le détail ni avec suffisamment de connaissances pour en exploiter tous les tenants mais, d’une certaine manière, elle avait déjà eu son lot d’expériences. Elle devait plus d’une fois la vie au don de ces êtres qui accomplissaient leur devoir sans prétention.

Cette fois pourtant, ce n’est pas la blessure qu’elle regarda lorsque Hièlstan se mit à dérouler son rêve ; c’était son visage. Elle le vit fermer les yeux et ne plus bouger du tout, si calme et si concentré qu’elle-même n’osait presque plus respirer. Tant de confiance et de sérénité sur ses traits ! Comment faisait-il pour sembler si détaché de l’instant alors que, sous ses doigts, os, muscles et tendons se rétablissaient ?

Où s’en était-il allé ?

Pour la première fois, Syndrell éprouva la curieuse envie de l’accompagner. Elle imaginait le rêve comme un nuage de brume rosée, poussant doucement son ami sur un chemin connu de lui seul. C’était réellement fascinant et, quand Hièlstan rouvrit les yeux, elle sourit.

Heureuse et fière de l’avoir rencontré.






*





Après avoir joué du poignard et taillé les planchettes souhaitées, Syndrell avait observé les gestes sûrs et précis de Hièlstan. Elle savait faire une attelle mais pas de cette façon-là, aussi inscrivit-elle dans sa mémoire chaque étape pour s’en souvenir et reproduire le travail si d’aventure cela s’avérait nécessaire.

Chacun vaqua ensuite à ses occupations. Naagrarh avait décidé de rattraper son retard autant que possible, et souhaitait reprendre la route pour atteindre la Croisée des Vents avant la nuit. Le remue-ménage qui précéda le départ n’avait que de brouillon l’apparence : chacun savait exactement où était sa place et quel était son rôle, depuis le simple écuyer au riche marchand.

Pour  certains c’était une première traversée de l’Empire et les gestes étaient fébriles ; pour d’autres la routine avait ancré une forme de retenue et de tranquillité dans les mouvements. Syndrell faisait partie de ceux-là. Tout en chargeant les mules, elle discutait gaiement avec ses compagnons de route, ravie de faire leur connaissance ou de retrouver des visages familiers.  

Gareth lui fit signe de le rejoindre et elle abandonna la charge des derniers sacs à un solide gaillard plein d’humour qui s’appelait Hang.


- Prête à reprendre ta mission d’éclaireuse ? lança-t-il, l’œil brillant.
- Toujours ! Enfin, dès que Naagrarh sonnera enfin le départ. Il fait la sieste quelque part ?
- Tu as déjà oublié que ce mot est banni de la caravane ?


La jeune femme souriait de toutes ses dents mais l’intendant restait parfaitement impassible. On aurait dit un jeune chaton agaçant les oreilles d’un vieux matou blasé.

- J’ai une autre tâche à te confier.
- Je t’écoute, grand chef.
- Pourrais-tu emmener Onee avec toi ? C’est la grande sœur de Lean, le jeune homme que Hièlstan a soigné tout à l’heure.
- La grande brune ? Celle qui porte une peau de daim ?


Gareth hocha la tête.

- Elle en a dans le ventre mais je préfère que tu gardes un œil sur elle.
- Compte sur moi. Hé, Hièlstan !


Syndrell fit signe au Rêveur qui venait d’apparaître dans son champ de vision. Il avait l’air un peu déphasé au milieu de toute cette agitation, mais elle devina à son expression qu’il n’échangerait sa place pour rien au monde. Elle allait lui demander comment allait son premier patient lorsque, soudain, la voix puissante de Naagrarh s’éleva par-dessus le vacarme : c’était le départ !

La file de chevaux, de chariots, d’animaux de bâts et d’homme se mit doucement en branle. Gareth se tourna vers Syndrell ; elle hocha la tête puis décocha un clin d’œil doré à Hièlstan.


- On se voit plus tard au campement !

Portant deux doigts à ses lèvres, elle siffla Vagabond. Un hennissement lui répondit et l’étalon surgit soudain, crinière au vent. Syndrell commença à courir. Lorsqu’il la rattrapa, elle attrapa sa selle et se hissa d’un bond sur son dos pour remonter rapidement la file de voyageurs.

- Alors, la sieste fut bonne ? lança-t-elle, malicieuse, en dépassant Naagrarh.

Au diable les mots tabous ! Elle éclata de rire et fit signe à Onee de la rejoindre. Celle-ci talonna son petit hongre alezan, et elles s’élancèrent dans un puissant galop.

Gareth tourna la tête vers Hièlstan.


- Vous savez diriger un chariot ?




*




- D’où tu viens ?
- Il y a un petit village à l’endroit où la Voleuse prend sa source dans les montagnes, à l’est d’Al-Jeit. Jiiruùn. Mon frère et moi, on est nés là-bas.
- Vous avez eu envie de prendre le large ?
- Lean est apprenti chamoiseur. Il suit son maître pour vendre des peaux dans le nord.
- Et toi ?
- Moi, j’accompagne mon frère.


Syndrell hocha la tête. Elle avait ramené Vagabond au pas et les deux cavalières chevauchaient de concert sur le sentier depuis une vingtaine de minutes déjà. Onee n’était pas particulièrement loquace, mais elle répondait volontiers aux questions de la marchombre toujours aussi curieuse. Elle portait un arc immense en travers de ses épaules.

- Chasseuse, n’est-ce pas ?
- Oui.


Un sourire éclaira le visage de Syndrell. Attrapant son arc, plus petit et plus courbé que celui d’Onee, elle jeta à celle-ci un regard espiègle.

- Deux sous que j’arrive à prendre une crisane avant toi.
- Tenu,
déclara Onee, soudain plus à l’aise.




*




Lorsque la caravane atteignit le carrefour nommé Croisée des Vents en raison des bourrasques qui balayaient fréquemment les lieux, le soir tombait. Syndrell et Onee discutaient tranquillement, la première assise sur la branche basse d’un arbre, la seconde appuyée contre le tronc. Naagrarh s’approcha d’elles et lea les yeux pour croiser un regard doré et éternellement moqueur.

- Tout va bien ?
- Au poil ! A part un renard effrayé nous n’avons croisé personne. Oh, et il y a de la crisane au menu.
- Bon travail. On dresse le camp.
- Je peux rester ici et vous encourager en lançant quelques glands ?

Le maître caravanier s’éloigna et ne broncha pas lorsqu’un gland rebondit contre son crâne.

Les mules furent déchargées, les chevaux soignés, les tentes montées, les feux allumés. Gildas s’affairait avec sa broche et son chaudron fétiche en entonnant un petit air joyeux. Lean boitillait derrière son maître sous le regard d’Onee qui plumait les crisanes de leur chasse.

Satisfaite, Syndrell tapota sa bourse dans laquelle se trouvaient les deux pièces, puis s’accroupit devant le petit feu qui flamboyait dans la nuit pour en attiser les braises.

Lorsqu’elle tourna la tête, se fut pour croiser le regard bienveillant de Hièlstan.


- Alors, ce premier jour ?
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeSam 30 Avr - 1:08

[ Et donc me voilà ! ]






Finalement, Dolce avait pris le parti de remonter vers Al-Chen avant de retourner au Domaine pour y rejoindre ses apprentis. Juste entrevoir Mélisendre avant de repartir, histoire de lui dire qu’il allait bien, et qu’il la retrouverait après ce second cours.
La fillette était avec Tendresse, et il les avait prévenues qu’il risquait de ne pas revenir avant plusieurs mois. Cela ne pouvait faire qu’une bonne surprise, après tout.

Même si, finalement, quelque chose de beaucoup plus surprenant se passait dans son crâne.
Sa rencontre avec Kaünis l’avait profondément ébranlé. Sérieusement secoué.
Lui qui, depuis plus d’un an, attendait Syndrell avec impatience, qu’enfin il la retrouvait quelques mois plus tôt, qu’il touchait du doigt un nouvel équilibre, une nouvelle estime de lui-même, une nouvelle confiance en lui…
Tout cela s’effondrait.

Non, en réalité, cela ne s’effondrait pas. C’était en train de se remodeler, dans son esprit. Comme si les briques n’avaient pas été arrangées correctement. Comme si tout cela résultait d’une mauvaise base, qui avait glissé, qu’il fallait reconstruire. Quelques matériaux changeaient, certes mais…
Mais, au-delà du fait d’être perturbé, Dolce se sentait plus en accord avec lui-même. Ça faisait un écho inattendu dans sa poitrine, et lui donnait un second souffle inespéré. Imprévu. Totalement.

L’Envoleuse avait balayé tous les doutes sans le faire exprès, avec un incroyable naturel, sans se poser de question, sans poser de question. Pourtant, il ne pensait plus avoir de doute. Il était Envoleur, mais il pensait avoir son équilibre. Etre en accord avec lui-même désormais. Apparemment, cela n’était pas le cas…

Et l’ombre bleue de Syndrell  planait toujours dans le fond de son cerveau.

En réalité, il n’était plus certain de vouloir la croiser. Pas rapidement. Et même… Il fronça les sourcils en se rendant compte qu’il avait même envie de l’éviter autant que faire se peut. Il n’était pas certain de pouvoir assumer ce qu’il avait fait avec Kaünis et par extension ce qu’il avait fait à la Marchombre. Quelque chose s’était tordu, entre eux, et encore plus avec cette rencontre charnelle…
Les scènes ne cessaient de tourner dans son esprit, et à chaque fois qu’il tentait de se refocaliser sur Syndrell, c’était le regard sombre de Kaünis qui le regardait, ou la Marchombre arborait ce tatouage…

Dans un soupir, Dolce se passa la main sur le crâne. Singa secoua la tête alors que son cavalier lui flattait l’encolure.
La silhouette d’Al-Chen n’allait pas tarder à se découper à l’horizon. L’Envoleur suivit la ligne de cette dernière du regard, et quelque chose attira son attention.
Une caravane, qui s’était arrêtée sur le bord du carrefour de la Croisée des Vent, sans doute pour la nuit car le soleil était en train de s’éteindre doucement à l’horizon.

L’Envoleur allait passer simplement à côté en adressant un geste amical au caravanier quand il vit un jeune homme marcher avec une attele. Intrigué et intéressé, il arrêta immédiatement Singa et descendit souplement pour s’approcher.
- Vous avez un Rêveur ? Vous pouvez m’emmener le voir ?
Il voulait se renseigner pour Mélisendre qui avait toujours sa prothèse de fortune. Le gamin lui adressa un sourire avant de lui désigner une autre caravane du doigt, lui disant au passage que le Rêveur en question était vraiment génial.

Dolce adressa un large sourire au garçon en hochant la tête, et s’avança vers l’un des feux de la caravane pour aborder l’homme à la bure qui était assis à côté.
Lorsqu’il croisa son regard, l’Envoleur lui sourit tranquillement, venant se placer juste à côté de lui… Avant qu’un bruit de conversation lui fasse tourner la tête.

Il se figea en entendant la voix. Et la taquinerie.
- Je peux rester ici et vous encourager en lançant quelques glands ?
Le souffle coupé, Dolce hésita un instant à faire demi-tour pour éviter Syndrell. Il était de dos comparé à elle, peut-être bien qu’elle ne l’avait pas repéré…

Trop tard. Son pas silencieux s’approcha et elle s’adressa directement au Rêveur. Dolce se tendit encore plus.
- Alors ce premier jour ?
Il aurait voulu tourner la tête… Encore un pas, et elle le reconnaitrait sans hésitation.
Il n’avait pas envie de lui parler, là tout de suite. Une boule s’était formée dans sa gorge.

Il avait envie de partir en courant.
Ne pas la voir, ne pas lui parler.
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Hièlstan Filsèvres
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MessageSujet: Re: Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!]   Vive l'aventure! [Syndrell et tous ceux qui voudront nous rejoindre!] Icon_minitimeSam 30 Avr - 13:33

"Alors ce premier jour ?"

___


Une fois Syndrell envolée sur Vagabond en compagnie de la femme qui accompagnait Lean, Hièlstan avait été chercher Flèche et l'avait remise en route, avec un brin d'angoisse ; mais, galavanisée par le rythme de ses congénères et de tous ces chariots qui se mettaient en branle, la jument n'avait pas refusé d'avancer comme le matin même.
Hièlstan l'avait alors attachée au chariot que Gareth lui avait demandé de conduire. Comme il n'en avait jamais conduit de si gros, on l'y avait placé un compagnie d'un marchand, qui lui donna quelques tuyaux.
Les habitudes du Rêveur, qui avait maintes fois dirigé leur vieille mule familiale, durant son enfance, lui revinrent vite, et il put alors s'autoriser de se concentrer sur ce qui l'entourait.

Il avait soigneusement observé tout ce qu'il se passait autour de lui. Sur les abords de la caravane se trouvaient des hommes qui épiaient les environs. Ils étaient visiblement armés, et portaient des justaucorps de cuir.
Dans les chariots chargés de victuailles ou de marchandises, il y a avait parfois des personnes âgées, ou des petits enfants. Certains enfants un peu plus grands courraient entre les pattes des étalons et des juments, qui parfois renâclaient devant ces boules d'énergies. Les mamans, elles, s'occupaient de récupérer leur marmaille, trop anxieuses que l'un d'entre eux ne se fasse blesser par la lourde roue d'un chariot, ou par le sabot cinglant d'un cheval.

Hièlstan admirait les mamans, et trouvait leur travail magnifique. Il admirait aussi les papas ; mais il était vrai qu'il avait bien moins vu les papas, lors de son enfance au village, que les mamans.

Il y avait des gens dont le rôle semblait être de transmettre les messages, entre l'avant et l'arrière de la caravane. Ce jour-là, il n'y avait pas eu grand-chose à transmettre : tout avançait au bon rythme, et il n'y eut pas d'autre accident que celui de la roue.

Hièlstan avait un peu discuté avec le marchand, qui, habitué aux longs voyages en caravane, avait déjà rencontré des Rêveurs.
Hièlstan, qui lui-même avait plusieurs fois été vendre avec sa mère les poissons sur le marché, discuta un bon moment avec lui de leurs métiers respectifs. L'homme lui posait cependant peu de questions, et le Rêveur se dit que ses confrères avaient déjà du lui imposer des limites.

Au bout d'un moment, il avait demandé au marchand de bien vouloir prendre les rennes, et s'était fixé pour mission d'aller de chariot en chariot, discrètement, sans se présenter. Il adressait, lorsque son regard en accrochait un autre, des petits sourires rassurants.
Il souhaitait juste que ses compagnons de route sachent tous qu'il était là, et qu'ils puissent l'appeler ou le faire chercher s'ils avaient besoin de quoi que ce soit.

Hièlstan ne fut pas surpris de constater que personne n'était malade ou blessé. Il y eut toutefois une personne à qui il se permit d'aller directement parler.
La jeune femme devait avoir à peu près l'âge de Syndrell, et elle semblait retenir ses larmes à grand peine. Sa poitrine était agitée de spasmes, et sa respiration sifflante. Auprès d'elle, un homme et une autre femme étaient en train d'essayer de la rassurer.
On expliqua à Hièlstan que la jeune femme était très fortement angoissée. Elle s'appelait Illis, et c'était, à elle aussi, son premier voyage. Elle avait eut son bébé avec un homme d'Al-Chen, et quittait Al-Jeit pour le retrouver. Mais elle partait seule, sans une mère pour la rassurer, sans un frère pour l'épauler, et tout cela, le bébé, l'homme, le déménagement, faisait beaucoup de changements dans sa vie.

D'un coup d'oeil, l'homme et la femme -un couple qui partait rendre visite à leur fille, étudiante au Dôme à Al-Chen- comprirent qu'ils pouvaient laisser la place au Rêveur. Cependant, il ne s'en furent pas bien loin, sans doute dans l'optique de revenir aux côtés de la jeune femme un peu plus tard.
Hièlstan la laissa parler, avant tout. Il l'écoutait, la tête près de sa cuisse, et lorsqu'il comprit que la jeune femme avait envie qu'il reste auprès d'elle, il alla récupérer Flèche pour s'installer plus confortablement.
Si au début il se contenta de l'écouter, après, il prit la parole. Il partagea avec elle sa propre expérience, et ses propres craintes, pour qu'elle se sente moins seule. Elle avait peur d'être un poids : ici, personne ne semblait aussi angoissé qu'elle, et chacun semblait savoir ce qu'il avait à faire.
Ce fut à ce moment que le couple revint, et ils lui expliquèrent plus en détail le fonctionnement d'une caravane ; eux étaient habitués à faire ce trajet.

Puis ils parlèrent d'Al-Chen à Illis et Hièlstan. La jeune fille, divertie, s'était un peu calmée, mais le Rêveur savait d'expérience que le soir venu, lorsqu'elle devrait s'endormir sans autre distraction que ses propres pensées, cela allait être plus compliqué pour elle.
Il lui promit de lui faire une décoction dès qu'ils s'arrêteraient. Elle était finalement si rassurée, qu'elle accepta de leur passer son bébé, à tour de rôle, pour qu'elle-même puisse se sentir un peu plus légère.
Au fur et à mesure, ils se rapprochèrent du chariot dirigé par le marchand avec qui Hièlstan avait sympathisé. Alors ils ne manquèrent plus de sujet de conversation jusqu'à l'arrivée au carrefour de la Croisée des Vent.

___


Machinalement, Hièlstan jeta un oeil aux alentours, mais il n'aperçut pas Syndrell. De toute façon, pour l'instant, il devait s'occuper d'Illis. L'arrêt de la caravane avait réveillé ses angoisses, et le dialogue de ses compagnons ne semblait pas pouvoir entièrement la tranquilliser. Maintenant que le camp était monté, elle n'avait plus de quoi s'occuper les mains, et triturait nerveusement un pan de sa chemise.

Elle ne se fit pas prier lorsqu'Hièlstan lui tendit une petite tasse remplie d'une tisane pleine de vertues apaisantes et soporifiques. Il la prévint néanmoins qu'en la buvant, il fallait qu'elle soit prête à s'endormir. Illis se sentait fatiguée par toutes ses émotions, elle avait nourri son bébé qui dormait contre son sein, et elle décida de prendre la tisane de suite.

Lorsqu'elle fut allongée, paupière papillonnantes et muscles détendues, le couple assura au Rêveur qu'ils allaient rester veiller sur elle. Hièlstan en fut soulagé, car il avait d'autres choses à faire.

Il trouva Lean en train de boitiller à travers le campement, à la suite d'un homme qui, dans l'après-midi, lui avait dit être son maître. Le jeune homme lui assura avec une honnêteté qui ne pouvait être feinte qu'il n'avait pas quitté son chariot de tout l'après-midi.


"Je n'en attendais pas moins, jeune homme. Veux-tu bien me suivre, si ton maître est d'accord? Je vais te préparer une autre infusion pour la nuit, mais avant ça je voudrais faire un tour, pour être sur que personne d'autre n'ai besoin de moi."

Le maître acquiesca tout simplement, Lean, lui, se montra plus démonstratif. Il avait reprit du poil de la bête, semblait-il!

"Pas de soucis, Rêveur!"

"Tu peux m'appeler Hièlstan, si tu préfères."

"Je crois que je préfère Rêveur."

Ils se sourirent, et partirent pour une tournée d'inspection. Si certaines personnes s'agitaient encore, la plupart étaient assises autour de petits foyers et bavardaient gaiement. d'autres avaient l'air un peu plus sombre - sans doute avaient-ils déjà le mal du pays ; mais leurs compagnons se chargeaient de leur remonter le moral avec entrain. Personne ne fit appel à Hièlstan, bien que certains voyageurs leur adressèrent des signes amicaux.
Ils devaient commencer à s'habituer à sa présence, et puis la compagnie de Lean le rendait sans doute plus accessible, aussi.

Tout en marchant, il conseille à Lean de ne pas trop s'appuyer sur sa jambe vigoureuse. Sa cheville était en état de supporter une partie de son poids, et s'il la ménageait trop, alors ce serait la cheville non blessée qui finirait par en souffrir.

Lorsqu'ils s'assirent à un feu où on les avait cordialement invités, Lean et Hièlstan papotaient de l'apprentissage du jeune garçon. Le Rêveur était touché par son énergie et sa motivation. Il apprit aussi que la fille, partie avec Syndrell, était sa soeur, et une chasseresse.
Une chasseresse! Cela requérait des talents qui semblaient assez improbables au Rêveur. La traque, la discrétion absolue, la précision... Il se demanda si elle aussi aurait pu tuer le serpent comme l'avait fait Syndrell plus tôt, mais avec une flèche peut-être.

Une fois que Lean eut bu tout son breuvage, la nuit était doucement tombée, et le garçon lançait des coups d'oeil à la ronde. Son regard repartait souvent vers un petit groupe de jeunes gens plus proche de lui en âge que Hièlstan ne l'était. Il sourit.


"Lean, ce soir il faudrait que tu ne te couches pas trop tard. D'accord?"

"Oh... Oui, ok..."

"Ca ne t'empêche pas d'aller t'amuser un peu, avant."

Le garçon comprit, son regard s'illumina et il se releva.


"Merci, Rêveur! Promis, je ferais attention!"

"J'espère bien! Je repasserai te voir, demain matin."

"D'accord, alors à demain!"


Hièlstan ne répondit rien, car le jeune garçon avait déjà fait signe à ses camarades.
Tout le monde était très ouvert, ici. C'était des rapports différents que ceux qu'entretenaient les gens en ville. Dans la caravane, il semblait vital de communiquer et de bien s'entendre...
De l'autre côté du feu, il y avait deux hommes, chacun plongé dans ses pensées solitaires. Hièlstan s'apprêtait à se lever à la recherche de Syndrell, et avant même d'avoir bougé, il l'aperçu à un feu un peu plus loin, en compagnie de la grande soeur de Lean et de Naagrarh. Il croisa son regard d'or...

Il n'eut toutefois pas le temps de se lever, et se retrouva englouti par une ombre immense. Un homme se coula souplement à ses côtés, en lui souriant.
Hièlstan ne croyait pas l'avoir vu dans l'après-midi, et cela l'étonnait. Un colosse pareil, il pensait qu'il s'en serait souvenu. Il lui sourit, mais d'un sourire un peu tendu, se sentant quelque peu menacé par tous ces pectoraux et ces biceps... Mais après tout, ce type-là n'avait pas l'air bien méchant, et il n'avait pas l'air agressif. De quoi avait-il besoin? Il ne semblait pas blessé.

A la lueur des flammes, son crâne se para d'un reflet vert qui ajoutait encore à l'étrangeté de la scène.
Hièlstan se reprit. Cet homme avait besoin de quelque chose, et il était de son devoir de l'encourager à le demander. Il laissa s'installer un sourire chaleureux, et lui tendit la main.


"Enchanté, je m'appelle Hièl..."

"Alors ce premier jour ?"

"... Stan. Bonsoir, Syndrell. Eh bien ce premier jour a été... Riche en émotions! Je suis assez fourbu, et pour tout t'avouer, je ne pense pas faire la fête bien longtemps ce soir..."

Son regard glissa vers le marchand, Brandür, qui partageait bien joyeusement une gourde de vin avec quelques autres voyageurs, qui ne semblaient pas si épuisés que ça.


"J'étais en train de faire connaissance avec ce monsieur. Vous étiez avec nous, aujourd'hui? Je ne vous ai pas croisé cette après-midi..."

Un autre retardataire, peut-être? Ou un chasseur ou éclaireur, qui comme Syndrell, était souvent à l'écart de la caravane?
Hièlstan se dit intérieurement, qu'avec une carrure pareille, il ne devait pas franchement passer inaperçu, dans les bois. Mais quand il repensa à la manière dont il s'était assis à ses côtés, totalement dépourvue de la lourdeur à laquelle on aurait pu s'attendre, il se dit qu'après tout, pourquoi pas...
En tout cas, le bonhomme faisait maintenant une drôle de tête. Hièlstan espérait ne pas l'avoir froissé en incluant Syndrell dans la conversation, mais il ne pensait pourtant pas avoir agit de manière impolie. Peut-être qu'il n'appréciait pas que le Rêveur ne l'ait pas remarqué avant. Ou peut-être c'était encore autre chose.
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