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Le Pacte VS L'Ordre
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 (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)

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Theia Locklear
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MessageSujet: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeLun 21 Oct 2019, 06:19

It's not that we don't trust you,
We do,
We love you too,
It's just that, here's at Theia's
We have a few rules...

La jeune femme tangua en dehors du bar où elle avait dépenser ses dernières pièces. C'était peut-être pas sage, mais elle venait de trouver du boulot sur un navire de toute, alors elle aurait bientôt une nouvelle entrée d'argent, alors pourquoi s'en faire..?

Et puis dans la famille, c'était toujours une règle de boire d'abord et poser des questions ensuite, se dit-elle en s'envoyant une gorgée de plus au goulot de sa bouteille. Elle était peut-être saoul, mais elle était heureuse, alors youpi!

Cela dit, ça commençait à pousser sur sa vessie et pas mal... Elle regarda autour de ne vit qu'un type plutôt saoul qui lui observait les hanches. Elle sourit en ricanant intérieurement, décidant de lui donner un spectacle.

Les yeux de l'homme devinrent visiblement plus larges quand il observa la jeune femme se déhancher en retirant lentement la paire de shorts qu'elle portait. Sa vision était brouillée, mais l’alcool lui donna du courage et il s'approcha pour mieux voir. La femme claqua de la langue quand il fut plutôt prêt pour signaler de ne pas approcher, montrant une dague en acier sur sa hanche, et il se stoppa, hypnotiser, n'osant pas la provoquer mais calculant ses chances quand même.

Ses chances furent soudain la dernière chose dans son esprit alors qu'une bête sortie de nulle part tomba sur la jeune femme devant lui, plantant une griffe brillante dans la lumière tamisée de la lune au niveau de la gorge de la beauté probablement morte désormais. Il tomba à la renverse et recula sans se relever, gelé par la peur, ce qui ne se régla pas quand il remarqua que la ''Créature'' était une femme.

Et que la griffe était une aiguille d'acier.

Et que la fille qui lui avait fait un spectacle était vivante, mais semblait légèrement agonisante.

La nouvelle venue fouilla les poches de l'autre, en tira un parchemin un peu sale, lisant rapidement, et prenant une pochette qui contenait il ne savait trop quoi... Puis se tourna vers lui avec le sourire le plus inhumain qu'il avait vu de sa vie.


Elle voulait pas que tu la touche hein... Elle va vivre pendant encore un moment, toi, ta vie dépend... Ben de toi.

La vengeance est un plat qui se mange froid comme la mort, mais on peux bien commencer quand elle est encore chaude... Il parait que les parois se contractent pendant qu'une fille agonise, selon un mec que je connais, c'est divin, comme sensation.

Pourquoi t'essais pas..?


La lame qu'elle tenait, brillante dans ce début de soirée, ne laissait aucun doute sur ce qui arriverait s'il refusait.

Pas que son cerveau noyé dans l'alcool ne trouve une raison de ne pas suivre ses demandes..! Elle lui offrait de rester en vie ET d'avoir le corps sexy de cette autre nana pour lui tout seul... Personne ne saurait jamais, se dit-il en laissant tomber ses pantalons.

La jeune femme paralysée ne pouvait que bouger des yeux terrifiés, émettre de petits gémissements qui ne changeraient pas grand chose ici, ils étaient loin de docks et c'était là bas que les gardes étaient, ce village n'avait que son port comme vraie valeur...

Elle eu envie de crier quand elle sentie sa virginité êtres volée, mais ne put qu’emmètre un son à peine audible. Son regard se posa sur la femme à qui elle devait tant de souffrance et, quand un rayon de lune s'y attarda, sa propre haine devint un instant de la surprise, suivie d'une peur sans nom alors qu'elle tentait de prononcer quelque chose.


Th... Th... The...Ia...

L'homme rugit son plaisir une seconde après, tenta de se tourner pour voir si l'autre nana le laisserait vraiment vivre, maintenant que ses pensées s'éclaircissaient un peu... Mais elle avait disparue.

Observant autour le vide de la nuit, il se retourna vers sa victime qui semblait s'affaiblir à vue d’œil... Mais qui était toujours vivante, pour l'instant.

Bon bah... Il était déjà coupable, se dit-il, alors...


And if you break them,
Then I will have to break you,
Like you broke my heart,
I'll be forced to rewire you
And ''repair'' your ''damaged parts''..!

J'observe le parchemin piqué à Saya.

Elle devait se présenter à un navire, semble-t-il, pour y prendre poste et moi, si je suis loin d'être fauchée, je vois pas de problème à prendre sa place... Les navires qui acceptent les femmes, c'est rare, mais je doute qu'il braillent à avoir une archère de mon calibre au lieu d'une nana même pas douée au lit comme Saya.

Remarquez, les marins, c'est pas très difficile niveau nana au lit, d'habitude.

Je sifflote en me dirigeant vers les quais, j'vais trouver le navire en question, puis je dormirais un peu à l'auberge pour m'y présenter au matin.

Après tout, ça pourrait être très marrant, naviguer un peu.


TIME FOR THE MAIN ATTRACTION,
OUR STORY MUST BE TOLD..!

...TIME FOR A CHAIN REACTION,
IT NEVER GETS OLD...

...SOME GIRLS GET SATISFACTION,
BREAKING THE MOLD...

...SOME GIRLS ARE JUST DISTRACTIONS,
SOME GIRLS ARE JUST GOLD..!

Je monte sur le pont du navire, en préparations pour le départ, et refile le parchemin au mec qui prends note de l'équipage. Il me fait attendre un instant et appelle un certain ''Kaldren'' qui approche, on diraient bien le capitaine.

Où est Saya et qui diable t'es, toi?

Sa voix rauque est étrangement plaisante à entendre, c'est comme un gros ours dans le corps d'un homme... Mais un ours à la voix très mielleuse, malgré les grognements.

Theia Locklear. Saya est morte, je me suis dit que je pourrais la remplacer.

Et donne moi une bonne raison de pas juste te lancer aux gardes..?

Peux en donner au moins trois, dans les caisses là, un pirate qui vient de piquer le contenu d'un entrepôt n'irait pas s'attirer des ennuis.

L'homme semble surpris que j'ai remarquer. Ben voyons, les navires qui arrêtent dans le coin sont presque tous des pirates. Même l'empereur le sais, j'en suis sûre. Mais entre les laisser faire mumuse et piquer des petites cargaisons ou bien abandonner cette protection additionnelle dans les eaux du sud...

Les alines font ce qu'elles veulent.
Et en échange elles déconnent pas trop avec l'empire.

Ça as toujours été comme ça.

Il semble penser un instant, puis il m'observe sérieusement, attardant son regard sur mes armes, mon armure, mes courbes...


Ils sont jolis, je sais, mais comme toute les poitrines de ce monde, elle ne parle pas.

Il me fixe avec un air un peu moqueur puis hoche la tête.

T'as du cran, très bien, alors, rends toi utile et on te paye, fait l'idiote et on te passe par dessus bord après que mes hommes ais profité un peu de ce qui parle pas... De toute façon, on as déjà une autre invitée de dernière minute, alors ça animera un peu le voyage entre les attaques de ces satanés pirates..!

Je retiens un commentaire sur le fait qu'il est un satané pirate, lui aussi, puis avance sur le pont, pas vraiment pour aider les préparatifs presque complets, mais plus parce que je suis curieuse de quoi à l'air cette ''Invitée de dernière minute''...

By now I think that you will understand...

YOU ARE THE MAIN ATTRACTION,
YOUR STORY MUST BE TOLD.

YOU ARE A CHAIN REACTION,
THAT NEVER GETS OLD..!

...SOME GIRLS GET SATISFACTION,
BREAKING THE MOLD...

...SOME GIRLS ARE JUST DISTRACTIONS...

...YOU, GIRL, ARE JUST GOLD..!
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Lou Ril'Fairy
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeMar 22 Oct 2019, 21:00

« Warren a disparu ».

Depuis que Valcyan les avait prononcés lors du dernier conseil de la guilde, ces trois mots tournaient en boucle dans la mémoire de Lou, à la manière d’un disque rayé. Elle se rappelait du petit raclement que produisait son vieux walkman lorsque le CD qu’elle écoutait se mettait à sauter : il semblait que la nouvelle soit assez puissante pour que son esprit tout entier réagisse ainsi. Son visage aussi portait les marques du choc : pâle, le regard dans le vide, elle ne fixait ses yeux verts sur rien ni personne tandis qu’elle déambulait dans une rue bondée d’Al-Jeit.

Sonnée.

- Comment ça, il a « disparu » ? avait-elle répété un peu bêtement, il fallait l’avouer.
- Nous ignorons ce qui a pu se passer.
- Et si vous me faisiez la liste de ce que vous savez ?
- Peu de choses, j’en ai peur… Warren Olver est parti avant l’été pour une mission dans le sud. Plus exactement dans l’archipel des Alines.
- Qui est le commanditaire de cette mission ?
- L’Empereur.


Ce n’était pas un problème. Juste un détail qui risquait de lui faire perdre un temps précieux. Sa décision prise depuis qu’elle avait quitté les souterrains enchevêtrés de la guilde, Lou retrouva brusquement sa vivacité habituelle : rapide, elle se faufila entre les passants et disparut en un clin d’œil dans la foule.

Pour reparaître devant les portes du palais.

Hautement gardé par les membres les plus distingués de la Légion Noire, celui-ci se dressait, écrasant de puissance avec ses hauts murs, ses tours vertigineuses reliées entre elles par de fines mais solides passerelles ; Lou les observa un instant avant de s’avancer vers le premier garde posté devant la grille. Il était grand, bien plus grand qu’elle, et son armure sombre épousait une charpente pour le moins impressionnante. Il portait un casque qui cerclait le sommet de son crâne et descendait pour protéger la ligne de son nez, laissant apparaître des yeux perçants. A peine Lou fit-elle un pas dans sa direction qu’il posa sa main gantée sur la poignée de son sabre dans un geste équivoque.
La marchombre alla droit au but.

- Je dois voir l’Empereur.
- Revenez demain.


Les yeux verts étincelèrent et se plongèrent dans ceux, noirs et froids, du soldat.

- Non, maintenant.

La tension devint singulièrement palpable lorsque le légionnaire dégaina son arme de quelques centimètres. Prête à faire usage de ses capacités, la marchombre se ramassa sur elle-même, regrettant d’avoir à faire avec un homme aussi obtus dans son sens du devoir, et de n’avoir pas choisi d’entrer en toute discrétion. C’est alors qu’une voix jaillit dans son dos, les surprenant tous les deux :

- Lou ? Nom d’un siffleur, que fais-tu ici ?


*


Assurément, c’était la chance qui avait placé Hadrig sur son chemin ! Et cela suffit à Lou pour faire à nouveau battre vivement son cœur d’un tout nouvel espoir, tandis qu’elle suivait le garde à travers un dédale de couloirs aussi vastes qu’une avenue de la ville. Un an plus tôt, elle avait travaillé en compagnie du soldat pour assurer la protection d’un cousin éloigné de l’Empereur. Il n’avait pas changé d’un poil : toujours cette mine patibulaire qu’une gentillesse sans borne faisait voler en éclats.

- T'arrive-t-il parfois de faire les choses comme tout être normalement constitué ? maugréait celui-ci en la guidant d’un pas rapide. Par exemple, de prendre rendez-vous, ou bien de t’annoncer quand tu viens voir la personnalité la plus hautement surveillée de tout l’empire ?
- Avoue que je te décevrais si c'était le cas…


Une lueur amusée traversa le regard de Hadrig, mais il ne défronça pas les sourcils.

- Langdar est un abruti doublé d’un guerrier qui a le devoir chevillé au corps. Il t’aurait réduite en miettes sans le moindre état d’âme si tu avais insisté.
- Je serais passée,
affirma Lou.

Aucune trace de vantardise illusoire dans ses paroles, mais une force pure qui intrigua Hadrig et le força à jeter un coup d’œil par-dessus son épaule, pour croiser le regard farouchement déterminé de la jeune femme.

- Je suis là pour aider un ami.
- Celui avec qui tu as fait le mur pendant notre mission de protection ?
- Non,
répondit la marchombre, un sourire éclairant fugacement son visage à ce souvenir.

Ils bifurquèrent au niveau d’un croisement et s’arrêtèrent devant d’immenses portes, là encore très bien protégées. Après avoir échangé un salut de rigueur, Hadrig glissa quelques mots à voix basse à l’un des gardes. Celui-ci regarda Lou, puis cogna du poing contre le battant, l’entrouvrit et, d’un signe de tête, invita la marchombre à entrer.

- Merci, lança-t-elle à Hadrig.
- Tu me remercieras quand tu auras retrouvé ton ami.

L’espoir, encore, simplement évoqué par un « quand » au lieu d’un « si ». Les yeux brillants, Lou pénétra dans les appartements de l’Empereur.

Plus déterminée que jamais.


*


Pour le moins stupéfaite, Lou observait son reflet dans le miroir de la psyché craquelée. Alors ça, pour un changement, c’était un changement ! Dire qu’il n’avait fallu que de quelques bouts de tissu et d’un ou deux accessoires pour compléter l’ensemble…

Incrédule, elle redressa du bout de son pouce le tricorne élimé et un peu grand qui couvrait son crâne. Le tissu brun défraîchi s’accordait curieusement avec le corsaire à peine plus foncé qui s’arrêtait juste en-dessous des genoux, dévoilant le galbe blanc de ses mollets. Elle avait chaussé des souliers de cuir plus adaptés à la navigation que ses bottes, mais la sensation était nouvelle et singulière. Ses yeux remontèrent vers son corsage. Serré à la taille par une large ceinture de même couleur que le vert profond de ses yeux, il était affublé d’un lacet bien trop détendu pour ne pas dévoiler ce qui se trouvait dessous… une brassière. Parce que bon, jouer les pirates avait beau l’enchanter, jamais elle ne serait à l’aise pour quoi que ce soit si son vêtement devait sans cesse béer sur sa poitrine. Il y avait des limites !

Tout de même, c’était… incroyable. Comment ne pas apprécier l’instant ? Lou ne venait pas de ce monde : elle avait grandi dans l’imaginaire des récits de son enfance, depuis les aventures de Jim Hawkins dans l’Ile au Trésor de Stevenson, jusqu’aux facéties du célèbre et cultissime Jack Sparrow, campé par un Johnny Depp plus audacieux que jamais ! Comment nier l’envie de se prendre au jeu, alors qu’elle prenait la pose devant le miroir ? Elle inclina son couvre-chef d’un côté, puis de l’autre, fit passer sa tresse dorée sur son épaule, mit les poings sur ses hanches, offrit à son reflet son plus beau sourire carnassier… En un mot, elle s’amusa.

- Yo-ho, yo-ho… chantonna-t-elle en enfilant son baudrier sur ses épaules.

Les lames forgées de main de maître par Theia sagement croisées dans leurs fourreaux sur son dos, Lou jeta un dernier coup d’œil dans le miroir. Ne lui manquait plus qu’un nom digne de la piraterie de ses rêves d’enfant pour parfaire l’illusion… Tout en se dirigeant vers les docks, les mains dans les poches et la démarche désinvolte, elle fit défiler son stock, puisant dans les ressources de ses longues années d’études littéraires à la recherche du sobriquet idéal. Il se posa naturellement sur le bout de sa langue au moment où le marin chargé de tenir le registre d’embarquement lui demanda son nom.

- Mary Read, répondit-elle, songeant à cette femme pirate qui, dans le dix-huitième siècle de son monde, se travestissait en homme pour se battre aux côtés des non moins célèbres Jack Rackham et Anne Bonny.

En fait, n’eusse été l’inquiétude qui la taraudait lorsqu’elle pensait à Warren, elle aurait eu l’impression de rêver. Surtout quand le marin désigna le navire qui mouillait tranquillement dans l’attente du départ, juste derrière lui :

- Bienvenue à bord du Béluga Manchot !

Engagée comme gabier du fait de son agilité, Lou leva les yeux et observa les cordes qui dansaient entre les hauts mâts. Tout à coup, elle se sentit minuscule et le doute s’insinua en elle : se déguiser en pirate, d’accord, mais agir comme tel ? Serait-elle capable d’une telle chose ? Elle avait déjà navigué, mais seulement en tant que passagère. Elle avait la théorie des manœuvres en haute mer, pas la pratique… D’instinct, elle devina que les ennuis pointaient lorsque la silhouette imposante du maître d’équipage envahit brusquement son champ de vision.

La veille, elle avait trouvé le capitaine légèrement intimidant. Ce n’était rien à côté de l’armoire à glace qui se dressait devant elle. Dépassant largement les deux mètres, le cou épais comme celui d’un bœuf, des bras et des cuisses comme des troncs, Govan dit le Hurleur planta ses yeux bleu clair, presque blancs, dans les siens. Le crâne rasé, il portait une barbe brune striée de roux qui ne parvenait pas à dissimuler l’énorme cicatrice courant sur sa joue gauche. Un bout de son oreille droite manquait. Dans le lobe de l’autre, un large anneau brillait.

- C’est toi la nouvelle ? gronda le colosse.
- Faut croire, répondit Lou en parvenant à maîtriser sa voix et à soutenir sans ciller le regard dur du marin.
- Qu’est-ce que tu attends pour te mettre au boulot, alors ?
- Que… qu’on me dise quoi faire exactement.


Elle avait réussi à ne pas répondre avec trop de bravade. Outre l’amusement que lui procurait son accoutrement, Lou était là pour infiltrer une organisation pirate – exactement comme Warren, trois mois plus tôt ; si elle voulait le retrouver, il lui fallait se fondre dans le décor et ne pas attirer l’attention.

- Va voir Erik. C’est le cambusier. Il te trouvera quelque chose à faire.
- Je ne suis pas…


Un seul grognement de Govan la poussa à détaler sans discuter davantage. Lou grimpa à bord du Béluga, esquiva souplement les marins qui chargeaient de lourdes caisses à bord, et s’engouffra dans l’escalier qui menait à l’intérieur du navire.

A peu près au moment où une autre femme, sur le quai, pointait le bout de son nez.


[Bon ben voilà, c'est parti mon kiki ! J'espère que ça te convient ! En ce qui me concerne je suis comme Lou : une vraie gamine (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) 4244432853 ]
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Theia Locklear
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeMer 23 Oct 2019, 01:27

Lou.

Habillé dans un accoutrement qui as l'air d'avoir été fait par quelqu'un qui as lu plus de récits d'aventures en pleine mer qu'autre chose.

Je me pince l'arrête du nez un instant alors qu'un gros imbécile grogne en me demandant ce que je glande.


J'cherche la cabine de ta mère pour lui lever les jambes, qu'est-ce que j'ai l'air de foutre, l’abrutit de service hein?

Il as pas l'air content de se faire parler comme ça, surtout par une fille, encore pire, une nouvelle.

Pas mon premier rodéo mon gros, si j'te laisse m'ordonner maintenant, t'arrêteras pas, jusqu'à me demander de réchauffer ton lit... Et t'es beaucoup trop chauve (Et con) pour considérer l'offre.

Il tente d'agripper mon col, alors j'attrape un tabouret et lui flanque dans le ventre.


T'essais encore une fois d'me toucher, et j'te fais passer sous la quille, compris..?

La scène as jeter un silence autour, plusieurs se sont arrêter pour observer... Mais le maître d'équipage sourit soudain, puis éclate de rire et se casse en disant ''Tu m'plais bien, toi!'' pour aller gueuler aux autres de se refoutre au boulot... Du coup j'approche de Lou qui as aussi vu la scène, bien sûr.

Pitié, dit moi que t'es la maître archère de ce rafiot et pas juste là en tourisme...

My friends I stand before you,
To tell a truth most dire,
There lies a traitor in our midst,
Whom hast invoked the captain's ire...

I will not say what he has done,
His sins are far to grave to tell,
It's not my place to judge a man,
But for them he will burn in hell..!

Bien sûr, elle n'avait aucune idée de quoi faire sur le navire... Et on l'as envoyer voir le foutu cambusier! C'est quoi la prochaine? Après la cuisine, les pantoufles!?

Je lève les yeux au ciel, l'attrape par la main et la tire derrière moi sans m'expliquer. Plusieurs des marins nous regardent pour le moins lubriquement, ouais non, je l’amène pas faire un tour en chambre, calmez vos hormones.

À la place je me dirige droit vers le maître d'équipage qui soulève un sourcil en me voyant arriver flanquer de l'autre nouvelle.


Le cambusier! Putain mais t'en as trop pris toi, hein, t'as but de l'eau salée, c'est ça!? Emmerdeur de première, alors t'as devant toi les deux meilleures archères de ce putain de rafiot, tu me sort tes maîtres de tirs pour bâbord ET tribord, on leur flanque une raclée dans un petit concours de tir et on les remplaces, vu!?

Il as l'air furax, mais étudie la proposition puis sourit en me tendant la main, mais la retire au dernier instant...

Ah, la voilà, la question que j'attendais, le fameux ''Et si vous perdez''. Je lève trois doigts devant son air surpris.


Trois voyages.

Si on perds, l'une ou l'autre, je vous accompagnent, gratuitement, pour trois voyages...

...Nue et attaché dans l'endroit de ton choix, pour maintenir le morale des troupes.


Il éclate de rire. Déjà plusieurs autres marrants souris de façon indéniablement lubrique. Je me contente de lever les yeux au ciel et de tendre de nouveau la main avec un ''Alors..?''

En moins d'une seconde la sienne s'y enfonce et il appelle ses deux idiots de service. Moi, je me retourne vers Lou qui as l'air surprise de mon paris et que je me mette en ''Danger'' comme ça.


Comme ça on risquent moins de s'faire coulez... Et puis moi je compte pas perdre... Toi..?

Got the cold moonlight reflecting off your blade,
So many centuries spent waiting for this day,
Ride across the seas beneath a blackened sail...

...Know that a painful fate awaits me if we fail...

J'observe la cible en baillant presque... La longueur du navire et c'est tout, moi qui pensais qu'ils nous ferais chasser la mouette en chemin à coup de flèche ou peut importe, un truc qui bouge plus quoi.

Là, le seul obstacle, c'est le roulement des vagues... Et pourtant les deux idiots ont réussis à rater leur cible respective une et deux fois, respectivement.

C'est pas ma première fois en mer, encore moins ma première fois à tirer en mouvement, alors je finis mon tour rapidement à la surprise des marins et vais m'asseoir tranquille en attrapant une bouteille de rhum de mon sac de voyage pour y boire au goulot.

Un marin mal rasé, à mes côtés, ricane en m'observant.


Tu sais, t'aurais pu juste parier sur toi et t'aurais gagner... Mais cette nana, elle as aucune idée de comment fonctionne un navire, pas vrai..?

...J'me plains pas remarque, j'vais bien m'amuser avec toi... Trois voyages, ça peut être long, tu sais, on va te fiche au moins un gosse dans l'fourneau dans tout ce temps... Un souvenir de nous!


Son rire gras retentit alors que je rabaisse ma bouteille... S’éteint alors que je baille.

T'es con ou quoi...

...Tu serait pas assez virile pour fiche qui que ce soit enceinte même avec dix ans pour essayer...

...Et puis de toute façon, elle as déjà gagner.


Il doute, me fixe un instant, puis sourit quand même, sûr que je bluff.

Sauf que je l'observe quand même, du coin de l'oeil, se retourner vers le concours pour voir les cinq tirs de Lou.

Quelqu'un d'autre pourrait tomber à la renverse à cause des remous... Mais elle?

Je ne lui ais pas forger des lames pour rien, elle est spéciale...

...Et elle va gagner.

Après tout, elle n'as qu'à avoir 3 flèches sur cinq dans la cible pour gagner... Mais moi, je suis plus exigeante...

...Cap de faire mouche avec les 5..?


Piracy's a crime and crime doesn't pay,
So we go home poor at the end of the day,
But I'd rather live my life in rags,
Than be taped to a desk with a lad or a hag..!

We live each day like there's nothing to lose,
But a girl has needs and the need is booze.

They say all the best things in life are free,
So give all your beer and your rum to me..!
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Lou Ril'Fairy
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeMer 23 Oct 2019, 19:21

Pour l’heure, Lou se baladait plus qu’autre chose. Curieuse, elle visitait l’intérieur du Béluga sans gêner l’équipage en train de s’affairer, posant son regard attentif sur les lieux et les gens, mémorisant déjà les rouages complexes de cette organisation titanesque. Le Béluga Manchot n’était pourtant pas si grand : c’était plutôt le ballet des marins qui rendait l’endroit fantastique ! Ici, chacun avait un rôle bien défini. Le moindre geste, qu’il soit important ou insignifiant en apparence, s’inscrivait dans une machine trop bien huilée pour ne pas fonctionner.

Au niveau de la cale où dormait l’équipage dans des hamacs et des couchettes de fortune, les yeux verts se posèrent sur la silhouette menue et typique d’un enfant. Il ne devait guère être âgé de plus de douze ans. Affublé d’un bonnet qui lui donnait des airs de lutin, les cheveux bruns en pagaille et un sourire goguenard collé sur le visage, il s’activait sans relâche aux côtés des hommes qui le traitaient plutôt comme un adulte. Vint un moment où le gamin croisa le regard interrogatif de Lou. Pour toute réponse, il lui tira la langue, ce à quoi elle répondit par la même grimace. Elle en était là de ses découvertes quand des éclats de voix, sur le pont, la poussèrent à remonter à l’air libre.

Un drôle de spectacle interrompait le travail des marins. Lou reconnut d’abord le crâne rasé et la barbe rousse de Govan le Hurleur ; il s’exprimait si férocement qu’en cet instant nul ne pouvait renier son surnom. Puis la marchombre chercha le responsable d’une telle colère et aperçut un flot de cheveux noirs. Saisie par une sensation familière, elle se déplaça pour contourner l’attroupement, jusqu’à distinguer le visage de la femme en train de clouer le bec au maître d’équipage. Ces yeux dorés, ce sourire torve, presque violent, cette raillerie pas piquée des hannetons… si ce n’était pas Theia, Lou voulait bien être jetée immédiatement par-dessus bord ! Visiblement calmé, le colosse s’éloigna, dispersant les marins que la curiosité avait attirés. La nouvelle venue en profita pour se rapprocher de Lou.

- Pitié, dis moi que t’es la maître archère de ce rafiot et pas juste là en tourisme…
- Gabier à l’origine, mais comme on ne sait pas encore trop quoi faire avec moi, on m’a envoyée chercher le cambusier pour…


Elle se tut dans un hoquet quand Theia lui attrapa brusquement le poignet avant de l’entraîner à sa suite. Mince alors, elle avait oublié à quel point cette femme pouvait être énergique – et puissante ! Elle ne serrait pas vraiment son bras, mais l’étau de ses doigts ne trompait pas : si on lui en laissait la possibilité, elle saurait casser un os. Voire deux ou trois. Lou suivit donc Theia sans rechigner, toutefois les questions fourmillaient dans son esprit : pour quelle raison l’habile forgeronne se trouvait-elle ici ? Elle ouvrit la bouche pour formuler son interrogation à voix haute, se tut en comprenant vers qui Theia se dirigeait d’un pas si vif. Oh, oh…

La marchombre ne dit rien pendant l’échange musclé qui, à nouveau, attira toute une foule de curieux, mais elle se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire devant la cocasserie de la situation. Le départ était retardé. Sur le quai, les gens se demandaient quel incident empêchait le Béluga de mettre les voiles. Ils étaient loin d’imaginer que l’incident en question s’appelait Theia ! En revanche, Lou fronça les sourcils quand le défi fut posé sur la table. Tirer à l’arc ? Ici ? Maintenant ? D’une, Lou n’avait pas pris son arc – lui aussi né du talent de Theia. De deux, elle n’était pas certaine que l’exercice soit aussi simple que sur la terre ferme, avec le roulis créé par les vagues pourtant calmes du port. De trois, elle n’était pas là pour défier chaque marin croisé mais pour retrouver Warren…

Le pari lancé par l’inconsciente régla la question. Incapable d’abandonner Theia nue aux soins de cet équipage masculin bourré d’hormones en folie, Lou soupira, puis hocha la tête. Qu’on lui trouve un arc, alors. Et par pitié, que Theia garde sa langue dans sa poche, sans quoi jamais le Béluga n’allait appareiller !


*


Les cinq ?!

Lou jeta un regard désespéré à Theia – qui naturellement se contenta de boire au goulot même d’une bouteille, comme si le sort du monde, en en l’occurrence son propre sort, ne l’intéressait pas.

- Pas trop mal au cœur, fillette ? lança un marin.
- C’est pas la cible qui bouge, renchérit un autre, c’est tout le Béluga !

Ils rirent tandis que la marchombre attrapait sa première flèche. Celle-ci décida de les ignorer avec superbe. Répliquer serait entrer dans leur jeu. Mieux valait relever le défi et espérer faire mouche trois fois… Cela dit, machos ou non, les matelots qui l’entouraient en souriant n’avaient pas tort : le navire tanguait. C’était un des paramètres à prendre en compte, et non des moindres. Il y avait aussi le vent, la qualité des flèches, de l’arc dont elle n’était pas familière… Lou se plaça face à la cible et s’efforça de calmer sa respiration. Bon. Elle n’était pas venue ici pour attirer l’attention et se serait volontiers contentée de valdinguer dans les haubans, mais c’était sans compter Theia et sa façon de faire les choses ; alors, puisqu’elle en était là, autant y aller franchement, pas vrai ?

Elle encocha sa première flèche, visa… vacilla légèrement, déstabilisée par le roulis sous ses pieds, perçut les rires, devina les nouveaux paris. Brouhaha qui s’effaça bientôt pour laisser place à un silence parfait. Ils parlaient toujours, c’était elle qui ne les entendait plus. Il y avait seulement le murmure du vent, le chant des vagues, et le bruit léger de son souffle tandis qu’elle fixait la cible. Des mains invisibles se posèrent sur les siennes, confiantes. « Viser avec l’âme, pas avec l’œil », chuchota Jeiko, son ami Faël ; souvenir, illusion, espoir de fou ? Déjà la flèche sifflait, libre, aérienne.

Suivie par les quatre autres.


*


- Bon, alors…

Le capitaine Kaldren se pencha légèrement en avant, les mains appuyées sur la rambarde du point supérieur, et balaya de son regard perçant l’ensemble de son équipage.

- Mary Read et Theia Dil’Duran sont désignées maîtres archères du Béluga. Elles assureront la défense aussi bien que l’attaque et ne recevront d’ordres que de moi-même, ou bien de mon second, Niall Fil’Ram. Quant à vous autres, si vous ne leur témoignez pas le même respect loyal et fraternel qu’à votre camarade, ne venez pas vous plaindre qu’on vous a planté une flèche dans le postérieur. C’est clair ?

La réponse fut unanime, mais en réalité, l’avertissement de Kaldren était inutile : la plupart des marins posaient désormais un regard sincèrement admiratif sur les deux jeunes femmes. Lou n’y prêtait pas grande attention. Elle observait le fameux Nialls, premier lieutenant du Béluga. Jeune, sans doute pas tout à fait la trentaine, il détonnait au milieu de l’équipage par son allure gracieuse et ses traits empreints de noblesse. Le branlebas du départ l’obligea à détourner le regard pour se concentrer sur l’instant présent. Dans une redoutable efficacité, les hommes se mirent en action : voiles déferlées, cabestan poussé, ancre relevée, le Béluga quitta le port et s’élança dans les eaux profondes et turquoises du grand Océan. Profitant de ce que l’agitation retombait, Lou s’approcha de Theia.

- Je suis heureuse de te revoir, dit-elle, tout sourire. J’étais loin de penser, en quittant les terres faëlles, que ce serait à bord d’un navire infesté de pirates !

La marchombre repoussa son tricorne en arrière et s’accouda au bastingage. Ses yeux caressèrent l’horizon ensoleillé puis dérivèrent sur le calme de l’océan, rêveurs. Elle n’était pas aussi à l’aise que sur la terre ferme, mais son cœur battait vite dans sa poitrine à l’idée de goûter de nouvelles aventures…
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Theia Locklear
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeLun 28 Oct 2019, 04:23

You fools... I am not trapped here with you...

...YOU are trapped here with ME..!

J'aime pas beaucoup être sur un navire...

Elle m'observe un instant, qui ne serait pas surpris d'entendre qu'une nana qui as passer du temps à combattre sur la mer, qui adore le vent marin, qui semble tout à fait à son aise sur un bateau, n'aimerait pas naviguer..?

Sur terre, il y as de l'espace, au besoin on peux cacher certaines choses, à d'autres ou à sois même...

...Ici, nous sommes tous prisonnier de notre navire.

La seule question ; Qui est piégé avec qui..?


J'observe l'horizon un instant, puis me tourne vers elle en souriant un peu. Elle ne peux pas vraiment comprendre, elle ne me connais pas très bien, ne sais pas qui... Non. Ce que je suis.

Mais elle as l'air d'une chouette nana, et j'ai pas vraiment beaucoup d'amies dans l'empire, alors je suppose qu'il faudrait que j'ai l'air normale.

Au moins le temps d'un voyage.

Mais c'est si long, un voyage...

...Surtout s'il n'est pas tinté de rouge, me dis-je en me mordant un peu la lèvre. Faut que j'arrête de penser à ça, sinon...


Bon allez, faut encore qu'on prennent commande et qu'on établissent la position de nos archers et des braziers, on as du pain sur la planche pour êtres prêts avant une attaque.

The secret side off me,
I never let you see,
I keep it caged,
but I CAN'T CONTROL IT.

So stay away from me,
The beast is UGLY,
I feel the rage and I JUST CAN'T HOLD IT..!

La soirée est bien avancée, le navire tangue doucement, les marins qui ne sont pas en postes ou n'ont pas besoin d'être vigilants pour l'instant sont soit couchés sous la cale, soit sur le pont en train de boire et de se raconter des histoires doucement, certains chantes à voix mi basse, d'autres joues aux cartes ou font des tours de magie.

Je bois tranquillement de ma bouteille de rhum, une chose que j'ai apprise de papa ; On ne bois jamais de l'alcool offert part quelqu'un qu'on ne connais pas et à qui on ne fais pas pleinement confiance.

C'est une des raisons pour lesquelles je refuse toujours de boire avec Rybris, d'ailleurs.

Je crois les jambes au moment où les chants et les histoires se taisent doucement, le regard de tous se tournants vers le capitaine, qui vient de s'avancer un violon à la main, ce qui me fais soulever un sourcil.

Mais à sa façon de se tenir, je devine qu'il as de l'expérience, sa position est parfaite.

Il regarde tout le monde, puis me vois et s'approche. Mon sourcil se lève encore plus, qu'est-ce qu'il me veux..?

Quand il se penche pour chuchoter à mon oreille, je l'observe comme s'il était dingue, mais il fait que sourire et hocher la tête avant de s'éloigner un peu pour reprendre place devant tout le monde et accorder son instrument.

Les regards tournent entre lui et moi, semblants tous se demandez ce qu'il me voulais.

Je soupire avant de prendre une autre gorgée de mon verre, ça brûle un peu en descendant dans ma gorge, le signe d'un bon alcool, disait papa.

Et puis, selon lui, ça aide ma voix à ne pas devenir rauque, à force de crier sur tout le monde qui ne voit que mes courbes. Je suppose qu'il doit avoir raison, puisque j'ai encore une voix douce malgré toutes ces années passés à crier comme une Thül.

Je prends une autre gorgée... Puis avale avant de laisser vibrer un peu mes cordes vocales sous l'air surpris des marins et celui, amusé, du capitaine qui s'accorde bientôt sur l'air connu de tout les marins.

Il y as une raison pour laquelle je ne chante que rarement. Je n'ais jamais été très bonne pour avoir l'air heureuse en parlant du passé, à moins de parler de batailles.

Et le futur, quand j'y pense, je l'espère tâcher de sang aussi, me dis-je en serrant un peu les jambes, toujours croisés, et en observant le ciel et les étoiles.

Se changer les idées, je suppose que ça ce fait en chantant aussi.


Of all the money that e'er I had,
I've spent it on good company.

And all the harm that ever I did,
Alas it was to none but me...

...And all I've done for want of wit,
To memory now,
I can't recall.

So fill to me the parting glass,
Good night and joy be with you all...

Marrant comment, avant que je chante, plusieurs riaient, certains ont même eu un air moqueur quand j'ai commencer.

Maintenant, plusieurs fixe leur verre sans boire, d'autre observent la mer au loin.

Je vois même une larme perlée dans l'oeil d'un des hommes, qui l'essuie vite quand elle coule avant que quiconque ne la voit.

La vie sur la mer n'est pas facile et elle ne redonne que rarement autant qu'elle ne prends. Il faut apprendre à passer outre ce qu'on perds, sinon on finis par trop perdre, et à boire comme un trou dans une taverne...

...Ou à forger pour oublier au fond d'une jungle.

Un pas approchant me tire de mes pensées, j’aperçois le maître d'équipage et m’apprête à le recevoir comme il se doit s'il m'emmerde...

...Mais il place une main sur son coeur et hoche la tête, puis passe et continue vers la cale, pour aller voir si tout va bien en bas.

Je vois Lou, derrière lui, un peu plus loin, et je sais pas pourquoi, m'apprête à aller lui parler quand mes yeux s’agrandissent et mon visage s'étire d'un sourire pour le moins troublant, au même moment je la vois regarder tout autour.

J'attrape ma hache, que j'avais déposer contre la caisse me servant de chaise, passe mon épée à ma ceinture de nouveau et ma plus petite hache, autant pour frapper que lancer, à ma hanche de l'autre côté sous le regard surpris des marins qui se demandent c'est quoi ce manège.

Passant ma hache dans mon dos, je tire mon arc et une flèche, cette fois je vois que mon manège as attirer le regard du chef d'équipage qui revient me demander pourquoi diable je fais tout ça, surement.

Mais avant qu'il n'en ais le temps, le cris viens finalement, d'en haut du mat.


Navire à babord..!

...C'EST LE PAVILLON NOIR, CAPITAINE!


Certains hommes crachent leur gorgée d'alcool, d'autres se lèvent en tombant presque à la renverse, moi je laisse partir ma flèche... Qui va frapper la cloche d'alerte pour la faire résonner fortement.

DEBOUT LÀ D'DANS BANDE D'INCOMPÉTENTS! C'EST PLUS LE TEMPS DE DORMIR, LA FÊTE VIENS À NOUS ALORS DÉ-SAOULEZ VOUS AVANT QU'UNE FLÈCHE AU GOSIER S'EN OCCUPE!

MIRAN, LES BRASIERS À MON COMMANDEMENT, TOUT LE MONDE À SON POSTE, VA Y AVOIR DE L'ACTION..!


Sérieux, comment ils ont survécus si longtemps sans entendre le bruit d'un navire approchant à demi voiles dans la nuit..?

Mais ma vraie question, pour le moment, c'est pourquoi ils nous attaquent si près des côtes.

C'est trop dangereux pour les pirates standard, et puis ils ne peuvent pas déjà avoir la liste de notre cargo pour déterminé si quelque chose vaux la peine d'être volé.

Et puis les pirates qui font voler le pavillon noir direct, c'est rare! C'est comme demander d'être attaquer par la flotte de l'empire!

Il y as donc deux possibilités.

1) C'est un capitaine qui as une dent contre le capitaine de ce rafiot et veux sa peau.

2) Ben... On transportes un truc bien plus important que je le croyais... Et on as une taupe à bord qui l'as dit à quelqu'un AVANT le départ.

Mais pour l'instant... Le bang de sang est avancé..!


My secret side I keep,
Hid under lock and key.

I keep it caged,
'Cause I can't control it.

'Cause if I let her out,
She'll tear me up,
Break me down...

...Please don't save me from this, don't make it end..!

Le moment où mon ordre retentit, les brasiers sont allumés et, un quart de secondes plus tard, la première volée de flèches file, puis alors que mes archers sortent une autre flèche - Ils sont lents, c'est pas possible - Ceux de Lou tirent à leur tour sous son ordre.

Les deux premières volées à elles seules tirent des cris perçants dans le nuit de surprise et de mort, ça me ferait presque frissonner de joie.

Ces imbéciles n'ont pas entendus la cloche et étaient sûr de nous prendre par surprises, leurs portes boucliers sont sûrement au repos et, maintenant, il doit y en avoir plusieurs de morts..!

La troisième volée part, mais moins d'une seconde après ils répliquent et je vois les flèches fendre l'air pour se dirigez vers nous, alors je me glisse derrière la pavisse - Énorme bouclier de la taille de deux hommes utilisés dans ce genre de situation - du porte bouclier le plus proche et--

ET MERDE me dis-je en m'élançant.

Le saligot qui devait protéger Lou est en train de se barrer avec son bouclier, sûrement un des marins plus sexistes qui ne veux pas prendre d'ordres d'une femme.

Il tombe cependant à la renverse assez près de Lou pour qu'elle attrape le lourd bouclier et le lève pour se protégé à temps.

Un empennage de plumes d'oie noire dépassant de sa jambe droite... Je l'aurais bien tuer, mais ça aurait trop fait penser les autres, là, de suite. Et puis si Lou ne l'avait pas protégé, avec le bouclier, il serait mort de toute façon, elle est trop gentille pour son propre bien, cette nana.

Plusieurs paires d'yeux se tournent vers moi quand même, surpris.


PAS D'PLACE POUR LES FOIES JAUNES ET LES TRAÎTRES! LE PROCHAIN QUI TENTE UN TRUC DU GENRE, C'EST ENTRE LES DEUX YEUX, LA FLÈCHE!

EN JOUE!


Pas besoin de dire plus qu'ils lèvent tous leurs arcs alors que les boucliers se retirent.

On va peut-être tirer quelques volés encore, mais pas plus de trois avant que ça devienne un corps à corps forcé, Lou et moi pourrons tirer quelques flèches de plus, mais ça finira quand même en abordage, me dis-je en croisant le regard de la femme en question...

...Après le test de tir, prête pour ton premier abordage..?


Lurking on the shady seas,
Hazy.

Wandering all on your own,
Crazy.

Thought you were the monster here,
How sad.

Time to learn your place you're only just a lad..!

Cast a thousand sins and one,
Have you..?

Common boogeyman you are,
It's true...

...Let's see if you're all just bark,
No bite..!

...Cowards like you always turn tail and take flight...

Je passe mon arc en bandoulière et tire ma hache alors que le premier homme dépose le pied sur notre navire, puis en frappe un qui sautait depuis une corde en plein vol.

Je me retourne pour voir l'état de nos défenses... Ouais, pas superbe, ces marins ne sont pas habitués à être de ce côté là de l'abordage, j'ai l'impression.

Mais ce sont des combattants quand même correctes, donc on devraient s'en sortir pas trop mal, me dis-je en fendant le crâne d'un des mecs, puis courant vers un autre en lâchant mon plus beau cris de guerre Thül pour lui enfoncer ma hache dans l'estomac avec un ''TCHAC!'' satisfaisant.

Un de ses compères approche pour m'attaquer pendant que mon arme est prisonnière du corps de l'autre, alors je lâche ma hache et évite le coup d'estoc pour me couler le long du bras de son porteur et l'en libérer de trois mouvements précis, l'empalant ensuite sur son propre sabre.

Ça faisait si longtemps que j'avais presque oublier à quel point ce genre de massacre est...

...Jouissif.


I can't hold the beast that crawls through my veins,
Sacrificing my own eyes.

No confessions left to purify me,
Something's watching from the skies...

...I burned your world away,
Devoured by my convictions,
I left you home afraid,
While mothers ventured out,
Don't cry when lanterns fade,
Soon we'll be awakened.

But it breaks my heart to say,
No one will save you now..!
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Lou Ril'Fairy
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeSam 09 Nov 2019, 11:10

Le moins qu’on puisse dire, c’est que Theia était une drôle de fille. Lou l’avait rencontrée tout à fait par hasard, alors qu’elle avait dessiné, une nouvelle fois pas accident, un pas sur le côté qui l’avait menée depuis son lit au cœur d’une bataille effrénée dans les vastes plateaux d’Astariul. Cela remontait à bientôt deux ans mais à l’époque déjà, elle s’était étonnée de ce caractère imprévisible et de cette force tantôt contenue, tantôt jaillissante… Pour l’heure, Theia semblait hésitante, comme si elle avait des mots sur le bout de la langue qu’elle se refusait à prononcer. N’y voyant aucun affront dans cette retenue, Lou hocha la tête.

Oui, naviguer plusieurs jours, voire plusieurs mois dans un espace aussi restreint avait de quoi interroger ; elle-même n’était pas totalement à son aise. Au moment du départ, elle avait ouvert de grands yeux curieux et son regard vert feuillage s’était posé sur tout, et tout le monde. Ensuite, il y avait eu quelques minutes désagréables au cours desquelles son estomac avait pesé le pour et le contre, l’envoyant respirer à longues inspirations l’air chargé d’embruns tandis que le Béluga s’élançait à toute vitesse sur les eaux pourtant relativement calmes de l’océan. Et finalement, il avait décidé qu’il était de taille à tenir bon.

- C’est l’temps de s’habituer au changement d’environnement, lui expliqua Govan entre deux ordres hurlés.

Depuis sa démonstration à l’arc, le maître d’équipage s’adressait à elle avec un respect teinté d’admiration qui la faisait sourire intérieurement : Theia savait s’y prendre pour clouer le bec aux personnalités les plus impressionnantes… Cela dit, les hommes qui s’étaient moqués d’elle quand elle vacillait avec le roulis du navire ne pipaient plus mot. Les plus vexés l’évitaient, la plupart l’observaient avec une curiosité nouvelle. L’un d’eux se dérida et finit par s’approcher d’elle, alors que le Béluga adoptait son rythme de croisière, laissant les côtes derrière sa poupe.

- Vous êtes sacrément rapide… je n’ai pas eu le temps de suivre les flèches des yeux.

Lou accepta le compliment avec humilité et observa le jeune homme. Dix-neuf ou vingt ans, guère plus. Il portait de courtes mèches rousses et emmêlées sous un bonnet de laine et le bleu de ses yeux rivalisait avec celui des flots. Un visage constellé de tâches de rousseur, un sourire gauche, un regard vif : le garçon lui plut instantanément. Elle attrapa la main qu’il lui tendait.

- Je m’appelle Armand Rethier.
- Lou Ril’Fairy.


La surprise fit hésiter Lou : voilà une identité qui ressemblait à celles de son monde, et qu’elle s’étonnait de trouver ici, en Gwendalavir ! Elle ouvrit la bouche, une question au bord des lèvres, mais Theia lui fit signe : il fallait se mettre au travail.

- A plus tard, Armand !

Faire l’inventaire des arcs, des flèches et des archers prit un certain temps. Il fallut ensuite organiser la position et le rôle de chacun et établir quelques stratégies défensives. Lou s’occupa davantage de la première partie que de la seconde, plus dans les cordes de Theia. Le soir tomba sur l’océan, allumant quelques lanternes à bord et dans le ciel, là où les nuages laissaient un peu d’espace, quelques étoiles. C’était une nuit sans lune, qui obligeait les marins à demeurer prudents : tandis que les accents d’une petite fête de départ s’ébauchaient, Lou vit que Niall Fil’Ram tenait la barre et scrutait les alentours avec attention, visiblement imperturbable.

Juchée sur un large tonneau, assise en tailleur, la marchombre s’imprégna des rires détendus qui animaient le pont. La plupart des marins se connaissaient, et même si ce n’était pas le cas, ils étaient frères dès lors que le navire quittait terre. Cette franche camaraderie lui plaisait. Elle étudia les visages rieurs de ces hommes qui, chaque jour, chaque nuit, accomplissaient de dangereux exploits. L’enfant riait lui aussi, absolument pas choqué par les propos plutôt crus de ses pairs tandis qu’ils évoquaient leurs dernières conquêtes ; en l’observant, avec son bonnet et ses cheveux bruns ravivés par des éclats roux, Lou réalisa soudain qu’il ressemblait beaucoup à Armand.

L’agitation se modula quand le capitaine les rejoignit. Il avait ôté son manteau mais son aura de meneur était indéniable. Lou haussa un sourcil intrigué en découvrant le violon dans sa main. Un capitaine musicien ? Voilà qui était intéressant ! Rattrapée par ses lectures et son imagination débordante, Lou sourit, heureuse d’avoir la chance inouïe de vivre de tels instants qui, dans son monde, n’existaient que dans les livres… Ses yeux s’agrandirent quand la voix de Theia résonna doucement. De fait, l’équipage tout entier fut sous le coup de la surprise car l’on ne soupçonnait pas, en la voyant, qu’elle pouvait chanter si bien ! Juste, sa voix était chaude, envoûtante, délassante après une journée riche en préparatifs.

Très vite cependant, ses inflexions prirent un chemin plus nostalgique, et les regards devinrent songeurs. Chacun pensait à ce qu’il quittait : une famille, une maison, une terre… Lou, elle, pensait à ce qu’elle voulait retrouver. Où était Warren ? Etait-il seulement encore en vie ? Son cœur se serra à l’idée qu’elle ait pu le perdre. Elle préférait s’accrocher à l’espoir qui vibrait toujours en elle. Warren était un maître marchombre, et non des moindres. Il était plein de ressources et il ne manquait pas d’audace. En outre, elle venait le chercher. Pourquoi cette jolie aventure ne se terminerait-elle pas de façon positive ?

La réponse était imminente mais Lou, tout comme le reste de l’équipage, ne le savait pas encore. Elle le devina avant les marins, pourtant. Lorsque son regard se posa distraitement sur le lieutenant Fil’Ram, elle le vit tourner brusquement le gouvernail, effectuant une manœuvre que tous sentirent sans en comprendre immédiatement la raison. Lou, si. Elle sauta à bas de son tonneau et s’aperçut que Theia avait attrapé sa hache. Elle aussi avait compris.

- DEBOUT LÀ D'DANS BANDE D'INCOMPÉTENTS! C'EST PLUS LE TEMPS DE DORMIR, LA FÊTE VIENS À NOUS ALORS DÉ-SAOULEZ VOUS AVANT QU'UNE FLÈCHE AU GOSIER S'EN OCCUPE! MIRAN, LES BRASIERS À MON COMMANDEMENT, TOUT LE MONDE À SON POSTE, VA Y AVOIR DE L'ACTION..!

Les ordres de la jeune femme, qui reléguaient les hurlements de Govan au rang de vulgaires chuchotements, faisaient écho au cri de la vigie annonçant la présence de pirates. Lou sentit son sang s’échauffer. Son cœur battait vite. Ce n’était pas la première fois qu’elle risquait sa vie au cours d’une bataille, même si elle se débrouillait pour les éviter autant que possible, mais affronter des pirates était une nouveauté et malgré elle, la bande son de Pirates des Caraïbes d’Alan Silvestri puis de Hans Zimmer retentit dans son esprit.

A bord du Béluga, ce fut un beau remue-ménage, mais il y avait de l’organisation dans toute cette agitation : chacun savait ce qu’il avait à faire. Guidés par les ordres de Theia et de Govan, ils s’activèrent efficacement, grimpant dans les haubans pour déferler les voiles, armant leurs arcs et allumant les brasiers pour se préparer au combat. Au milieu de la cohue, Lou remarqua que le capitaine avait déposé son violon pour prendre en charge le gouvernail. Elle s’empara de son arc et s’approcha du bastingage. La nuit envahissait son champ de vision, sombre, pénétrante, épaisse ; mais bientôt elle distingua les formes sombres qui glissaient en silence sur les vagues. Des torches s’allumèrent, révélant la ligne fantomatique des sloops, au nombre de trois, qui encerclaient le Béluga.

Les pirates Alines passaient à l’attaque.


*


- En joue… feu !

Le cri de Lou fut ponctué par le sifflement des flèches qui fendirent la nuit pour retomber de l’autre côté. Il y eut quelques gargouillements de surprise, puis de douleur quand certains des traits firent mouche. La réplique ne se fit pas attendre. Nouveau sifflement nocturne, vers eux cette fois-ci ; Lou se baissa pour disparaître derrière l’énorme bouclier érigé par son voisin de gauche, mais celui-ci, vaincu par une peur soudaine, fit brusquement demi-tour, les exposant tous les deux. Lou réagit plus vite que les flèches. Elle saisit le marin par la cheville. Quand il bascula, elle attrapa la pavisse et banda ses muscles pour la soulever. Elle sentit le choc puissant des flèches s’écrasant contre cette protection, perçut le glapissement de douleur de son voisin, vit un marin avec qui elle avait échangé quelques mots tout à l’heure s’effondrer, la gorge transpercée. L’homme à qui elle avait subtilisé son bouclier chercha à ramper : il était blessé à la jambe. Lou rejeta la pavisse sur le côté et l’attrapa par le col de sa tunique.

- Reprends-toi ! lui jeta-t-elle fermement pour le sortir de sa torpeur. Si tu tournes le dos à l’ennemi, tu es déjà mort ! Affronte-le en face, regarde-le dans les yeux et tu vivras peut-être !

Peut-être, c’était mieux que pas du tout, non ? Sans attendre, Lou cassa la flèche et en extirpa les morceaux de la jambe du pauvre bougre en train de sangloter. Il avait un air un peu hébété, sans doute choqué ; après avoir déchiré le bas de sa tunique pour lui faire un garrot de fortune, Lou le gifla, une fois, puis deux, jusqu’à ce qu’il fixe un regard désormais plus vif sur elle.

- Je vais te mettre à l’abri ! cria-t-elle pour couvrir les bruits de la cohue. D’accord ?

Elle avait vaguement conscience que pendant tout ce temps, quelqu’un, Theia peut-être, les avait protégés à l’aide d’un bouclier. Concentré sur son sauvetage, Lou manqua le début de l’abordage. Elle traîna le blessé vers l’arrière du Béluga, moins exposé aux tirs, et laissa le médecin s’occuper de lui. Alors, elle se redressa et sentit que son rôle n’était pas terminé. Des pirates avaient posé le pied sur le pont de leur navire. Déjà les marins, guidés par le capitaine, son lieutenant, Govan et Theia, s’efforçaient de repousser la charge en se battant férocement.

Lou devait faire en sorte que ceux qui se trouvaient à l’arrière, à fortiori les blessés, ne soient pas sans protection. C’était dans ses cordes. Elle savait tuer, elle avait appris à le faire et l’avait déjà fait plusieurs fois depuis son arrivée dans ce monde, mais jamais elle ne s’habituerait véritablement à cette sensation à la fois grisante et terrible. Tirant ses deux lames, elle se dressa donc face aux hommes qui tentaient de forcer le passage et n’en laissa passer aucun, pirouettant, tourbillonnant tel un feu follet insaisissable, mais elle ne sema pas la mort autour d’elle : ses passes blessaient, parfois grièvement, sans jamais ôter la vie qu’en dépit des circonstances, elle trouvait précieuse. Sous ses pieds, le Béluga tanguait, malmené par les flots et l’attaque, l’obligeant sans cesse à rétablir son équilibre.

Les pirates étaient nombreux et retors. Parfaitement dans leur élément même s’ils avaient manqué leur effet de surprise, ils parvinrent à faire reculer la marchombre d’un pas, puis de deux. Lou serra les dents. La situation devenait dangereuse. Si des pirates franchissaient la ligne qu’elle défendait, ils iraient tuer les blessés que le médecin s’efforçait de soigner, en bas. Impossible de permettre une telle chose ! Déterminée, elle lutta de plus belle, ses lames dansant autour d’elle en un ballet empreint de fluidité, de précision et de juste puissance. Ses adversaires, comprenant qu’ils n’affrontaient pas n’importe qui, se rassemblèrent et enchaînèrent les feintes. Lou perdit son épée de droite. La gauche redoubla de vitesse. Son corps tout entier était une arme qui accompagnaient les mouvements de sa lame.

Elle la perdit à son tour. Désarmée, plus redoutable encore, Lou sentit pourtant que ses chances s’amenuisaient grandement ; elle tenta de se défaire de la mêlée, évita d’un cheveu le sabre qui, au lieu de la décapiter, traça une ligne de feu le long de son cou, comprit qu’elle n’échapperait pas au revers, frémit… une silhouette souple et mince s’interposa, sa mince épée déviant juste à temps le sabre ennemi puis remontant dans un éclat sanglant. Un instant plus tard, Niall Fil’Ram lui envoyait l’une de ses lames jumelles et plaquait son dos contre le sien pour couvrir ses arrières. En quelques secondes, le combat prit un autre tournant : les pirates commencèrent à hésiter, puis à reculer. Sans cesser de lutter, Lou crut apercevoir deux sloops en flammes et supposa que Theia y était pour quelque chose.

La fin de la bataille fut annoncée par les cris de victoire des marins du Béluga. Le dernier sloop s’éloigna dans un piteux état et les pirates qui n’avaient pas pu regagner son bord se retrouvèrent à la merci de ceux qu’ils avaient pris pour une proie facile : un Kaldren visiblement épuisé mais entier refusa qu’on les achève, ce qui soulagea Lou. Elle avait besoin de s’entretenir avec eux. Pour l’heure, la marchombre s’autorisa une minute pour reprendre son souffle, avant de parer au plus pressé : soigner les blessés et éteindre les débuts d’incendie. Le Béluga gîtait mais tenait bon. Essuyant son visage en sueur, Lou récupéra sa deuxième arme, nettoya sommairement les deux lames et les glissa dans leurs fourreaux dans son dos, avant de retrousser ses manches pour se mettre à l’ouvrage. Il lui fallut enjamber un certain nombre de débris pour accéder à la pièce exiguë dans laquelle le médecin, un homme d’une quarantaine d’années aux cheveux blonds et longs, tressés dans son dos, qui répondait au nom d’Alio, faisait de son mieux pour soigner des marins sacrément amochés.

Lou passa ainsi le reste de la nuit à aider cet homme, épongeant le sang, brisant des flèches, recousant des plaies béantes, pansant des membres désarticulés. Ce fut Govan, un bandage entourant son crâne épais, qui la releva au petit jour ; sans trop savoir comment, Lou tituba jusqu’à une couchette et s’endormit, tout habillée, couverte de sang. Réveillée deux heures plus tard par le son d’une cloche, elle étira son corps endoloris, se passa de l’eau sur le visage et gagna le pont. Les morts, neuf en tout, étaient allongés dans des sacs prêts à être fermés et jetés à l’eau. Le gamin au bonnet de lutin faisait partie du lot. Réprimant un haut-le-cœur, Lou se dirigea vers Armand Rethier qui pleurait, penché sur le garçon.

- C’est… c’était mon frère, dit-il entre deux sanglots quand elle posa une main douce sur son épaule. Il s’appelait Celian.


*


En panne, le Béluga devait attendre que des réparations soient faites avant de reprendre le large. Pendant que les marins habitués à ce genre de situation s’activaient, Lou se lava et se changea, puis se rendit utile auprès de quiconque demandait ses services. Elle réfléchissait à la manière d’expliquer au capitaine pourquoi elle devait interroger les pirates enfermés dans la cale. C’est alors que son regard tomba sur Theia.
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeLun 11 Nov 2019, 08:46

Est-il possible de comprendre quelqu'un sans se parler alors qu'on ne se connais pas très bien?

Est-il possible, par un simple regard, de faire passer toute l'information nécessaire..?

Je suppose que oui alors que je m'étire, me lève de ma caisse - Où j'étais bien posée, je tiens à le préciser - et me dirige vers le capitaine, repoussant le maître d'équipages qui tente de me barrer la route d'une main - Sans blague, les hommes, ça croit que parce que c'est un peu grand et que ça as des couilles, ça peut se permettre d'emmerder n'importe quelle fille... - puis me dirige vers le capitaine qui supervise les réparations et prends le topo des dommages qu'il reste ainsi que de leur gravités.

Il lève les yeux juste au moment pour me voir lever, par dessus mon épaule, un doigt d'honneur à l'autre con qui me gueule encore de revenir et que je peux pas déranger le capitaine et gnagnagna mais ta gueule quoi.

Je me positionne à deux pas de lui et m'arrête pour le fixer un instant, il m'observe aussi, le silence s'installe et on le cultive une poignée de secondes.


Nous devons parler aux prisonniers.

Il soulève un sourcil sans répondre,  interrogation simple ; ''Pourquoi''.

Pas vos oignons, mais vu le moment et l'endroit de l'attaque, je crois qu'on as tous des questions, non..?

Hochement de tête simple, il m'observe un moment, pensif.

Écoute, on sais tous ce qui va se passer si tu mène un interrogatoire sur le pont, ça ne donne jamais rien. Et tu ne peux pas t’éclipser en pleine réparations.

Donc on posent les questions et comme ça, quand tes hommes vont enfin comprendre où on est, tu pourras acquiescer à leur... Demande.


Encore ce silence de mort, puis il hoche une dernière fois la tête et se retourne pour continuer sa tâche, alors je quitte sa présence et me dirige droit vers Lou.

Une heure.

C'est tout le temps qu'on as ; Que tu as.

J'dois te suivre pour pas que le capitaine pose trop de questions, mais m'en fiche des crétins en bas, donc j'peux rester à l’écart.

Par contre passer cette heure, au plus...

...Dis, tu connais bien les traditions, ou plutôt les punitions, pirates..?


Parce que si elle tente d'empêcher l'équipage de s'amuser, elle va boire la tasse aussi, hein... Douée ou pas, contre autant d'hommes en colère, en pleine mer, la survie serait loin d'être assurée.

My friends I stand before you,
To tell a truth most dire..!

There lurks a traitor in our midst,
Who hath invoked the captain's ire...

...He don't deserve no mercy,
We ought to shoot him with a gun..!

But I am not an evil man,
So first let's have a little fun...

Je sifflote, les bras croisés, à la porte où Lou interroge ces crétins. Évidemment j'lui ais préciser qu'après son tour, c'est le mien, puisqu'il me faut aussi des réponses pour le capitaine.

J'suis en train de me demander comment j'vais le faire parler quand elle sort et me fais signe qu'elle en as finit. Pas sûr ce qu'il lui as dit, mais elle as l'air d'avoir besoin de penser, alors je lui laisse ma place et entre en faisant craquer mes jointures, souriant un peu en m'approchant de l'idiot attaché à une chaise en plein milieu de la pièce de rangement où on l'as amener pour être tranquilles.


Bon et toi tu veux quoi, salope?! J'ai plus rien à dire bon sang, qu'est-ce que vous comprenez pas à çççç--

Sa lettre reste en suspend alors que mon karambit est venu se déposer juste sous son entre jambes et je  le fixe dans les yeux un instant.

Je vais être très clair.

Elle, c'était la gentille, tu vois, alors peu importe ce qu'elle t'as promis ou fais pour te faire parler, tu vois elle as un certain sens de l'honneur, de la justice.

Moi... Moi tu vois, mon sens de la justice est très limité.

Et en ce moment, il se résume à si je te castre, si je dis au capitaine de te laisser à l'équipage, ou si je lui dit de juste te laisser sur une île avec rien d'autre qu'un couteau. Mon choix dépend entièrement de ce que tu va me dire.

Alors je vais aller droit au but...

...Qui t'envois..?


I will not say what he has done,
His sins are far too grave to tell..!

It's not my place to judge a man,
But for them he will burn in hell.

The sharks will dine upon his flesh,
And Davy Jones will have his soul.

Take his money and his hat,
He won't need them where he's gonna go..!

Je remonte sur le pont, pensive, suivie de près par Lou, qui m'aide d'ailleurs à faire suivre les prisonniers, puisqu'on s'est fais dire de les ramener... Avec notre ''décision'' pour le capitaine.

Ça me surprends un peu qu'il nous laissent vraiment le choix, mais au fond c'est un coup politique ; Comme ça si on les as trop amochés, ou même tuer, l'équipage ne le blâmeras pas lui.

Si le principal interrogé semble épuisé mentalement, ils sont tous en très bon état. Je vois que le pont, en contre bas de la plateforme où nous les avons menés, et où se trouve le gouvernail et le capitaine, est couvert par tout l'équipage qui attends le verdict avec impatience... Et certains semblant déçus car ils croient déjà que nous seront forcément clémentes.

Le ''Alors..?'' du capitaine reste en suspend dans l'air un instant alors que j'observe Lou un moment. Je lui ais bien dis et fais comprendre qu'on as pas -vraiment- le choix et, surtout, que je connais assez les pirates pour qu'elle me laisse la décision.

Pas sembler forcément lui plaire, je crois qu'elle se doute de ce qui va arriver, mais bon. Je me tourne vers la foule, les observes un instant, pendus à mes lèvres qu'ils sont, un peu de théâtre pour la tension palpable dans l'air, puis passe mon jugement en levant une main comme si c'était évident.


Passez moi ça sous la quille..!

Les cris d'approbation retentissent alors qu'une planche est installer pour le plongeon, que les prisonniers ne sont laissez qu'en pantalons de toile, torses nus, et ont les mains solidement attachés.

Ils se débattent tous sans succès et j'entends les cris particulièrement forts d'un d'eux.


NON! NON! VOUS AVIEZ PROMIS! ELLE M'AS PROMIS SUR SON HONNEUR!

Je soupire en m'approchant du principal intéressé, faisant signe aux autres de me laisser passer malgré leurs grognements mécontents, j'observe la corde nouée que plusieurs d'eux tiennent, qui retient ses mains ensembles, puis passe une main derrière ses épaules et marche le long de la rambarde de sécurité en lui parlant.

Tu sais, t'as raison, au fond, je t'ais promis, juré sur l'honneur, que tu n'aurais pas à marcher la planche pour te faire traîner sous le navire, c'est vrais que c'est un peu barbare quand même, quand on y pensent, non..?

Se faire lacérer comme ça par des coquillages et la coque, pour qu'on te remonte et ensuite t'y relance, jusqu'à ce que la corde se coupe à force de frotter comme ça partout...


Il semble très content de se que je dis, ne perds son sourire que quand tout le reste de l'équipage m'observe, surpris, quand je le fiche par dessus la rambarde en le poussant en bas et que la corde se tends, le faisant bel et bien passer sous la quille malgré ce que je viens de dire.

J'observe les regards surpris un moment puis lève les mains, comme exaspérée.


Bah quoi! Il as pas eu à marcher sur cette satanée planche, non!?

Ils éclatent de rire et commencent à tirer sur la corde pour le remonter et étudier les dégâts.

Moi j'ai pas besoin de revoir, je sais de quoi ça va avoir l'air et c'est pas le moment de s'exciter pour rien. Alors je me dirige simplement vers Lou, qui as aussi observer la scène, bien sûr, et m'installe à ses côtés.


T'es pas obligée d'approuver...

...Mais de toute façon, ils l'aurait fait passer par dessus bord.

La pitié n'est pas quelque chose de très présent, en pleine mer, il faut s'y faire ou risquer en mourir.


Bon, je mentionne pas que j'y ais carrément pris mon pied, mais ça, elle as pas besoin de le savoir, si?

We'll tie that scoundrel to a rope,
And throw him overboard.

Drag him underneath the ship,
A terrifying deadly trip..!

Keelhaul that filthy landlubber!

Send him down to the depths below.

Make that bastard walk the plank,
With a bottle of rum and a yo ho ho!
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeMer 11 Déc 2019, 15:24

Une heure ? C’était plus qu’il n’en fallait à Lou, mais les dernières paroles de Theia, au sujet des sanctions envers la piraterie, lui trottaient dans la tête alors qu’elles descendaient dans la cale. Elles durent enjamber des débris : le Béluga Manchot pouvait s’estimer chanceux d’être toujours à flots, étant donné la violence de la bataille… Enchaînés à la coque, les prisonniers bougèrent à peine quand la marchombre se faufila près d’eux. La porte se referma dans son dos ; Theia attendait de l’autre côté. Elle était parvenue à organiser cette entrevue comme si elle accomplissait ce genre de chose tous les jours.

Lou fouilla les ombres du regard, passant en revue les visages marqués par la fatigue, les blessures sommairement pansées, les yeux brillants d’une lueur revancharde. Qu’on leur laisse la moindre occasion de s’échapper et ceux-là fileraient en causant un maximum de dégâts. Elle soupira. Une heure, avait dit Theia.

Lou s’accordait quinze minutes.


*


Chaque forban passé par-dessus bord lui noua le ventre et lui serra le cœur, mais Lou parvint à demeurer impassible ; ce fut lorsque Theia vint lui parler qu’elle faillit craquer. Ses mots empreints d’une maladresse d’ordinaire amusante ne firent pas mouche à l’endroit escompté : elle semblait penser que Lou était trop fragile pour supporter de tels sévices qu’elle-même, en revanche, avait l’air d’apprécier plus que de raison.

Lou n’était pas fragile. La blondeur de ses cheveux et la pâleur de sa peau lui conféraient une délicatesse qui était loin de la définir entièrement : cela avait trompé Yoran autrefois, cela faisait toujours illusion aujourd’hui. Quoique passionnée par l’univers des pirates, la marchombre savait que sa vision était déformée par l’imagination débordante des romanciers, les artifices des réalisateurs et le jeu des acteurs. Dans cette réalité qu’elle éprouvait depuis plusieurs années, il y avait une forme de magie, « L’Imagination », un concept digne des plus grands romans, mais il y avait aussi la mort.
Une mort sale et sans pitié.

Laissant Theia tenter de la rassurer, Lou effleura le pansement de son bras. Sur cet Océan, c’était quitte ou double : l’abordage aurait pu tourner en faveur des pirates alines et alors, cela aurait pu être elles attachées à fond de cale, puis traînées le long de la coque d’une jonque… Comment savoir ? Comment seulement juger de telles réprimandes ?

Oui, cela manquait de finesse et ce n’était pas beau à voir. Quelque soit le monde dans lequel ils vivaient, les hommes étaient des barbares. Mais Lou ne s’interposa pas ni ne laissa éclater sa colère. Elle ne bougea pas, immobile, les yeux perdus à l’horizon. Tournés vers l’ouest. Dans la direction où, d’après le pirate en train d’embrasser le fond du Beluga, Warren avait été emmené. Sa main se crispa légèrement sur son bras et le vert feuille de son regard s’assombrit : c’était pour lui qu’elle s’inquiétait, plutôt que pour des bougres qui avaient tenté de la tuer la veille.

Pour lui parce qu’il était peut-être en train de subir un sort aussi peu enviable.

Alors, quand Theia eut terminé son petit laïus, elle se détourna et gagna le quartier désordonné des matelots. Cela lui importait peu qu’on la pense trop fragile pour supporter un tel spectacle ; elle jouait un rôle, celui de Mary Read… et il était temps pour Lou Ril’Fairy de tirer sa révérence.


*


Furtive, son pas léger comme une plume, la marchombre se glissa dans la cabine réservée au capitaine. Elle s’immobilisa. Guetta le souffle endormi de l’homme qui menait cette expédition. Ses yeux s’accoutumèrent à la pénombre et lui permirent de distinguer les contours du mobilier : une armoire avait été en partie détruite durant les combats, mais la seconde était toujours là, en face du lit. Au centre, une table ronde sur laquelle étaient dispersés quantité de papiers. Lou ne fouilla pratiquement pas. Elle s’empara d’une carte, dénicha une boussole et attrapa un livre au hasard, sur une étagère.

Quelques minutes plus tard, elle se faufilait sur le pont. Dans son sac en bandoulière, quelques vivres chapardés dans la cambuse, la carte, la boussole, le livre, une corde, une lampe et un briquet. Ses lames étaient sagement rangées dans les fourreaux croisés dans son dos. A contresens de son sac, elle avait passé l’arc qu’on lui avait confié pour la traversée ; un carquois empli de flèches penchait à sa ceinture. Il fallait qu’elle modifie sa démarche pour ne pas cogner celui-ci contre sa cuisse – et ainsi attirer l’attention des marins réalisant leur quart.

Heureusement pour Lou, la nuit était sombre et sans lune ! elle avait en outre troqué son « costume » de pirate pour sa tunique de cuir sombre, et le capuchon intégré à celle-ci dissimulait la blondeur éclatante de ses cheveux. Plus insaisissable qu’une ombre, elle se coula le long des canots entreposés à tribord. En se penchant, elle comprit que celui qui avait servi aux marins dans leur réparations de la journée était toujours maintenu contre la coque. Une aubaine dont elle n’allait pas se priver. Elle prit appuie sur le bastingage, leva la jambe par-dessus et…

- Stop.

… se figea. Son cœur cognait à toute allure. Sans se retourner, elle ferma les yeux, se mordit la lèvre au sang. Ses méninges tournaient déjà à plein régime. Si elle pouvait assommer le marin sans le tuer et sans alerter quiconque, peut-être avait-elle encore une chance de…

- Pars pas sans ça.

Surprise. Reconnaissant la voix d’Armand, Lou rouvrit les yeux et se retourna pour croiser le regard désormais étincelant d’une tristesse infinie. Il tenait une couverture pliée entre ses bras.

- Pourquoi…
- Je ne veux pas de détails. Moins j’en saurais, mieux ça vaudra pour moi. Le cap’taine va me passer un savon demain.


Lou hésita. Elle n’aimait déjà pas l’idée d’abandonner ses nouveaux camarades dans de telles circonstances, alors imaginer qu’Armand puisse avoir des ennuis à cause d’elle… Le jeune homme lança la couverture dans la barque, puis il tourna les talons avant que Lou ait eu le temps d’ajouter quoi que ce soit. Le cœur lourd, elle sauta dans l’embarcation et entreprit de la faire descendre. Lentement, sûrement, le canot atteignit la surface de l’eau. Elle trancha es cordes d’un coup de poignard.

Et prit le large.


[Oublié mon téléphone au boulot ! (--> gourde) du coup je te le dis ici : Lou s'esquive mais ne termine pas le Rp, évidemment, donc à Theia de voir si elle la suit (... et comment xD) ! Un mois pour répondre, désolée pour cette attente, bisou câlin pour me faire pardonner amoureux]
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeDim 09 Fév 2020, 02:20

I'm not the bad guy,
I'm just a bit surprising.

It's not worth losing sleep,
It's not worth analyzing.

There was a time,
Not so long ago at all,
I was just like you,
Can you hear my call?

Now I'm poppin' in over here, over there.
I'll be checking in,
But you'll never be aware.

In the beginning I kept a keen eye,
On the state of affairs with the new guy,
Now I got a new gig,
Let me know if you dig..!

Sourire moqueur, un peu dérangé, peut-être.

Ce sourire est peut-être la raison pourquoi ce mec, Armand si je me souviens bien, semble surpris et hésiter sur sa réaction un moment en se retournant pour m’apercevoir assise sur un baril derrière lui, il semble se demander comment il m'as pas entendu...

...Mon grand, j'suis habituée de pourchasser des gens comme Lou, alors toi, t'es même pas une collation.


Elle est gentille quand même, j'suis sûre qu'elle s'en fait à savoir ce que le capitaine va peut-être faire s'il apprends que tu l'as laisser partir...

...Mais moi je crois qu'il t'en voudras pas trop...

...Après tout, comment aurais-tu put l'arrêter dans ton état.?


Il lâche sa lanterne, méfiant, et tente de tirer son arme, ne voulant pas sonner l'alarme puisque cela pourrait amener les marins à remarquer l'embarcation de Lou, à peine visible d'ici.

Ça me fais ricaner.

Comme si, même en sonnant l'alarme, quiconque pouvait m'empêcher de quitter ce rafiot.

Je saute sur mes pieds, m'approche, au moins il n'hésite pas, tente un coup de taille que j'évite facilement, lui frappant le poignet au passage pour le désarmé dans un grognement sourd de sa pars.

Je le laisse reculer d'un pas, il secoue la main et sors un couteau de sa ceinture.

J'avais prévue de juste l’assommer ou l'ignorer pour suivre Lou, mais...

...Il m'échauffe les veines, ce mec, sa façon de se tenir, de me fixer comme si, même s'il connait mon niveau, il pensait pouvoir me battre pour protéger je ne sais trop quoi, ça...

...M'excite.

J'ai pas amener la moitié de mes armes avec moi, les laissant à ma forge, mais son couteau pourrait être utile, me dis-je en me léchant doucement les lèvres en y pensant...

...Peut-être pourrait-il faire une bonne collation après tout.


You did a good job,
seeing more than we seemed.

It warms my nerves and senses,
To hear some fresh screams..!

But don't get me wrong,
You were very brave,
When faced with friendly singing girls,
You never caved!

Then you got a little surprise...

...IT'S ME!

You may say that I'm breaking your mind...

...In my opinion she's much too kind..!

TIME FOR THE MAIN ATTRACTION,
THE STORY MUST BE TOLD.

TIME FOR A CHAIN REACTION,
IT NEVER GETS OLD.

SOME GIRLS GET SATISFACTION,
BREAKING THE MOLD...

...SOME GIRLS ARE JUST DISTRACTIONS,
SOME GIRLS ARE JUST GOLD..!

Certains auraient crus que c'était stupide de tenter de suivre Lou quand elle as pris le canot, mais après tout, il y en as deux, sur ce rafiot, alors j'ai qu'à prendre le second!

Le descendant à l'eau, je me demande un peu comment tout ce beau monde va réagir à l'aube en voyant la scène que j'ai laisser, ça donne presque envie de rester pour le voir, mais j'ai autre chose à faire de ma vie, et puis Lou as déjà de l'avance, donc les chances sont que j'vais déjà l'avoir perdue, mais elle semblait sur le point d'aller se ficher dans le pétrin, alors moi, le pétrin, c'est mon élément, donc forcément je préfère la suivre, en plus c'est une opportunité en or, Lou est milles fois plus intéressante que les autres idiots de ce navire à la con, me dis-je en commençant à ramer.


I'm finished training,
Done explaining,
No more facts are left remaining.

Now you know the gist of it,
You're a perfect fit,
I don't wanna hear no more complaining,
I'm passing down this golden opportunity..!

Bon, ça c'est chiant...

Trouver sa barque sur la rive, pas trop dur, y'en avait qu'une sur toute la rive la plus proche de cette île à la con.

Suivre des traces dans le sable, même si se sont celles presque invisibles d'une marchombre, pas si difficile.

Je croyais pas avoir à la traquer dans une ville, me dis-je cependant en soupirant à l'entrée de la dite ville... Et demander où se situe une blonde bien jolie dans ce genre d'endroit, autant se préparer aux répliques aussi lubriques que stupides, donc je me dirige vers la seule source de bruit significatif en cette nuit sans lune ; Sûrement une taverne, avec un peu de chance elle y sera pour boire un truc et sinon... Bah j'ai la dalle moi, la bouffe sur ce rafiot, c'était dégueulasse..!

J'espère quand même la trouver, me dis-je un peu boudeuse.

Sinon elle va se fiche dans le pétrin toute seule, et ça c'est beaucoup moins marrant pour moi..!


You may say,
That it's all in my mind...

...But in the end I think that you will find...

YOU ARE THE MAIN ATTRACTION,
YOUR STORY MUST BE TOLD.

YOU ARE A CHAIN REACTION,
THAT NEVER GETS OLD..!

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BREAKING THE MOLD...

...SOME GIRLS ARE JUST DISTRACTIONS...

...YOU, GIRL, ARE JUST GOLD..!
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeDim 16 Fév 2020, 18:13

Tapie derrière une rangée d’imposants tonneaux, Lou prit le temps d’observer les environs. Elle avait débarqué sur cette île la veille ; par chance le temps clément ne lui avait pas causé de problèmes et en se dirigeant grâce à la position des étoiles, elle avait atteint son premier objectif. Elle avait accosté dans une petite crique qui se situait au sud de l’île. Epuisée d’avoir tant ramé et transie malgré la couverture d’Armand, elle avait dormi une paire d’heures, blottie entre deux rochers, avant de se décider à poursuivre sa route.

Pour déterminer sa position, elle était montée tout en haut d’un arbre immense, au tronc mince et souple, qui dominait une vaste forêt d’un beau vert. Elle avait alors réalisé deux choses : d’abord que l’île n’en était pas une, mais la petite partie d’un archipel beaucoup plus grand, et ensuite qu’une ville portuaire était établie sur le versant est.

Traverser la forêt en restant proche du littoral pour ne pas s’égarer ne lui avait pris qu’une demie journée. En chemin, elle avait croisé un nombre incalculable de plantes qui ne lui étaient pas familières mais qui, lorsqu’elle fouillait consciencieusement sa mémoire, lui rappelaient la riche végétation des îles des Caraïbes de son monde. Et n’en déplaise au sérieux de la situation : c’est en fredonnant l’air du célèbre Black Pearl qu’elle marcha d’un bon pas. Un petit groupe de singes au pelage bringé lui tint compagnie un bon moment.

Aux abords de la ville, la marchombre endossa sa cape de discrétion. Il ne s’agissait pas d’une cité telles qu’Al-Chen ou Al-Jeit, et Lou doutait sincèrement qu’il s’agisse-là de celle des pirates qui écumaient l’océan, défiant les forces impériales qui tentaient de les circonvenir au mieux – ou bien alors elle était déçue : des bicoques de bois avaient poussé ça et là sur le récif rocheux qui, en rejoignant l’autre partie de l’archipel, formait un genre de canal dans lequel naviguaient quelques bateaux. Des sloops aux voiles orangées attirèrent le regard vert de la jeune femme ; mythique ou pas, ce port abritait des pirates et c’est précisément ce qu’elle espérait.

Avisant une rangée de tonneaux, elle s’installa derrière eux le temps d’aviser la situation sans prendre le risque d’être dérangée. Elle regrettait presque d’avoir laissé ses vêtements de matelot à bord du Beluga, mais tant pis. Sortant de sa poche le bout de papier sur lequel elle avait griffonné les instructions du pirate qu’elle avait interrogé, Lou étudia ce dernier avec attention. Puis elle se retourna et jeta un coup d’œil par-dessus le tonneau. Son regard erra un moment sur les passants, puis remonta le long d’une rue et s’arrêta sur une enseigne dont la peinture écaillée rendait le nom illisible, mais que la forme renseignait malgré tout : Le Harpon Féroce.

Une minute plus tard, Lou poussait la porte de la taverne et se faufilait à l’intérieur. On était au beau milieu de la journée mais la salle était presque comble : ici s’entassaient les matelots du dernier arrivage, que l’on reconnaissait aisément à la longueur de la barbe et aux traits fatigués, et ceux qui s’apprêtaient à prendre le départ, nettement plus frais que leurs compagnons. La masculinité l’emportait largement et Lou se sentit passer sous le feu des regards en un rien de temps. Elle avait pris soin d’abaisser son capuchon pour éviter de trop attirer l’attention, toutefois les vêtements de cuir qu’elle portait affinaient sa taille déjà menue, soulignaient ses courbes féminines et épousaient ses jambes fuselées. Alors elle prit une grande inspiration et marcha d’une traite jusqu’au comptoir.

Là, elle se pencha pour murmurer quelques mots à l’oreille du petit homme à l’air revêche en train d’essuyer un verre. Il fronça les sourcils, hocha la tête et lui désigna un coin de la salle. Ce service n’étant pas gratuit, Lou commanda un verre, puis elle se dirigea vers l’endroit désigné. Une table, un homme. L’homme avait le buste affalé sur la table et semblait dormir du sommeil des justes, mais quand Lou tira la chaise opposée pour prendre place – en tailleurs, comme d’habitude – le bougre tressaillit et leva vers elle un regard brouillé.

- Le Rat ? Zak « Le Rat » ?
- Ça dépend qui l’demande,
ronchonna l’interpelé en battant des paupières pour tenter d’accommoder sa vision.
- Elizabeth Swan, répondit Lou dans un sourire amusé, je viens de la part d’Oktan Robb.

La mention de ce dernier nom alluma enfin une étincelle de lucidité dans les yeux de l’homme et il se redressa pour s’appuyer contre le dossier de sa chaise. De longs cheveux sombres et gras encadraient son visage aux traits saillants. Une cicatrice barrait son œil gauche, lequel était couvert d’une pellicule brumeuse, et Lou compris que cet œil-là ne voyait plus. L’autre, en revanche, l’observait maintenant avec une attention qui la poussa à demeurer sur le qui-vive, mais ne l’empêcha pas de poursuivre :

- Je cherche la « cale des cendres », je me suis laissée dire que j’y trouverai du travail… et certains arrangements intéressants.
- C’est Robb qui t’a parlé de la cale ?
- Plus ou moins.
- Il a toujours pas appris à tenir sa langue, l’abruti… Mais j’peux rien faire pour toi.
- Pourquoi ça ?
- C’est pas un endroit pour les minettes dans ton genre.


Lou plissa les yeux. Les minettes ? Dans son genre ?

- Je ne te demande pas si je peux ou ne peux pas y aller, je te demande où je peux la trouver. Alors ?

Mais le Rat pinça les lèvres. Le tavernier posa le verre de Lou sur la table et l’homme le retint par la manche pour commander une nouvelle bouteille.

- D’accord, soupira Lou, qui renifla sa boisson et, percevant l’arôme caractéristique du rhum, le reposa aussitôt. Qu’est-ce que je dois faire pour faire mes preuves ?
- A toi de voir. Enfin, à ta place je me contenterai de c’que j’ai déjà, minette.
- Très bien.


Lou attrapa son verre et se leva. Persuadé qu’elle renonçait, le Rat ricana, croisa les chevilles sur la table et porta le goulot de sa bouteille fraîche aux lèvres. Il n’eut pas le temps de prendre une seule lampée : sous ses yeux ébahis, la « minette » jeta son verre au visage d’un gars taillé comme une armoire. Un sourire candide et une insulte : voilà comment naquit une jolie petite bagarre.

C’était facile !


*


Lou s’amusait. L’immobilité relative à bord du Beluga, puis les inquiétudes d’une rude bataille et enfin sa fuite avaient crispé ses épaules, y plaçant une tension qu’elle évacua à coup de poings et de talon ; ce n’était pas aussi vivifiant qu’une séance de gestuelle marchombre, mais fichtrement délassant quand même !

Autour d’elle, c’était le chaos. Des bouteilles se fracassaient, des chaises volaient, des corps tombaient lourdement. Veillant à toujours rester dans la ligne de mire du Rat, Lou se mesurait à ces grands gaillards et elle y mettait beaucoup d’application : son style était flamboyant de finesse et de vivacité tandis qu’elle se faufilait sous la garde des plus grosses brutes pour leur ratatiner le nez d’un coup de coude audacieux. Son objectif était de gagner les faveurs du Rat, mais elle avait aussi à cœur de prouver que quelque soit le monde où elle vivait, une femme valait autant qu’un homme.

Dans un rire joyeux, elle bondit en arrière et se joua d’un coup de lame pour assommer son agresseur. C’est à ce moment-là qu’elle aperçut Theia, et sa surprise de la voir ici alors qu’elle la pensait sur le Beluga lui fit perdre le fil des événements, juste un instant : une large main s’abattit sur son épaule. Trop lent. Dix fois, cent fois trop lent. Lou pivota et utilisa l’élan de l’homme pour le faire basculer sur le dos, puis elle l’enjamba souplement et s’approcha de Theia.

- Deux contre trente, et j’en ai déjà étalé dix : si tu fais mieux je t’explique pourquoi je suis partie, si c’est moi, je te demanderai ce que tu fais ici !

Le défi était lancé, trop beau, trop tentant pour être refusé. Lou ajouta juste qu’il fallait éviter d’abîmer le Rat (elle le lui désigna d’un geste du menton), puis elle s’immergea à nouveau dans la mêlée joyeuse, un sourire aux lèvres. Ce n’était pas une mince affaire que d’affronter Theia à ce petit jeu-là et elle le réalisa bien vite…


*


- Je cherche à intégrer un réseau de contrebande appelé « la cale de cendre ». D’après le pirate que j’ai interrogé à bord du Beluga, la planque de ce réseau se trouverait dans cette ville, mais trop bien dissimulée pour que l’on puisse espérer tomber dessus par hasard. Cet homme, « le Rat », saurait me renseigner. N’est-ce pas, minet ?

Seul bougre encore debout au milieu des corps et des débris, Le Rat n’en menait pas large du tout. Comment ? Comment de brins de femmes comme ces deux-là avaient bien pu… ?

- Les docks, balbutia-t-il quand Lou fit un pas vers lui. Sous le ponton le plus au sud du port. Y’a une porte dérobée sous la quille d’un navire en réparation. Mais… y vont vous mettre en pièces. Lescure, le gars qui dirige la cale… L’est pas du genre à impressionner facilement.

Lou mima un air scandalisé :

- Quoi, ce n’était pas assez impressionnant, là ?
- Si si si, très… très impressionnant !
déglutit le Rat, qui n’avait jamais si bien porté son sobriquet puisqu’il était fait comme un rat.
- Et à part ce Lescure, à quoi est-ce que je dois m’attendre ?
- Des hommes de main. Pas des tendres eux non plus.
- Bien. Autre chose ?


Comme le Rat secouait la tête, Lou se détourna. Elle dut zigzaguer entre les marins assommés et les débris de mobilier pour atteindre la porte. La voix du Rat la rattrapa alors qu’elle en franchissait le seuil :

- Si tu lui pètes la gueule, y voudra jamais te filer un contrat !
- Ce n’est pas pour ça que j’y vais,
murmura Lou en sortant dans la rue.

Elle se tourna vers Theia.

- Ecoute… Je ne sais pas pourquoi tu es venue et comme j’ai perdu, je ne te poserai pas la question. Mais je ne suis pas là pour le plaisir. Encore que, c’était pas si mal, cette bagarre de taverne…

Sourire.
Puis ombre dans les yeux.

- Je vais aller fureter dans les docks à la tombée de la nuit. Si tu veux me suivre, ton aide sera la bienvenue.

Ce n’était pas une demande, plutôt une suggestion : Theia devait bien avoir ses raisons, quelles qu’elles soient, et même si cette femme était entourée d’un certain nombre de mystères, Lou reconnaissait pleinement sa valeur de guerrière. Dans l’hypothèse où elles allaient se quitter ici, Lou n’était pas inquiète : sa détermination à retrouver Warren, loin de faiblir, se renforçait d’heure en heure.

Elle espérait seulement ne pas arriver trop tard.
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeJeu 07 Mai 2020, 09:17

Ah les tavernes pirates.

Charmants endroits de beuveries, de blagues, de chants grivois, et de bagarre, me dis-je en évitant et faisant trébucher souplement le mec qui tente de se jeter sur moi dès que j'entre dans l'établissement.

Je vois un mec me lancer une choppe en bois, je l'attrape donc au vol pour la frapper droit sur le crâne d'un autre. Ce genre de bagarres, j'y participait alors que j'étais encore une enfant, et contre des Thüls, alors ils peuvent se rhabiller, ces Alaviriens, hein!

Lou se fait bientôt place jusqu'à moi, m'explique en quelque mots la situation, je hoche la tête et plante une face de raï sur un comptoir, attrapant un tabouret que j'explose sur un autre mec, dès que je me retourne, j’aperçois un type se diriger vers moi en tirant un couteau, je souris de plus belle en évitant l'attaque beaucoup trop lente, et j'utilise son propre mouvement, ainsi qu'un beau petit coup derrière le coude, pour lui faire s'enfonce la lame lui même dans la cuisse, je la sort ensuite moi même de là et la lui plante dans la main en le clouant à une table un instant avant de l’assommer.

Trente, elle as dit..? C'est un échauffement intéressant, me dis-je en hurlant de tout mes poumons pendant que je me lance sur un type qui fait deux fois ma taille, l'élan, ma force insoupçonnée et la surprise me permettent de le pousser jusqu'à un mur, où il fait un impact violent, un instant avant que je commence à le ruer de coups, puis évite un coup de chaise d'un de ses potes en le fichant dans la ligne de mire.

Par contre, je commence à sentir mon sang chauffer, ça bouille, dans mes veines, et plus ça chauffe plus j'aime, mon sourire un peu dément s’agrandissant, ça faisait longtemps que je m'étais pas tant amusée, faut juste pas que je perde le contrôle... Ça serait dommage de faire pour que Lou préfère faire sans moi..!


When the quest is over,
And the battles won,
There's a land far to the south where we go to have some fun.

The wenches they are plenty,
The alcohol is free,
The party lasts all through the night,
And the alcohol is free..!

Tonight we drink together...

...Tomorrow we may die..!

Je siffle en soulevant un sourcil.

Bah j'avais raison hein, parce que si la cale mérite ne serait-ce que la moitié de sa réputation, Lou va en effet droit dans les emmerdes.

Surtout que selon moi, elle as pas souvent fait affaire avec des pirates. Pour le coup je remarque le Rat qui tente de se glisser entre les tables pour se sauver, alors je l'attrape d'une main, lui fiche le crâne sur la table en question, puis le laisse se plaindre un peu avant de resserrer ma prise et de le fixer jusqu'à ce qu'il ouvre grand ses oreilles.


Alors tu va m'écouter et tu va bien m'écouter, face de rat, compris..?

...Bien! Donc je vais te laisser la vie sauve, mais ne te réjouis pas trop vite parce que tu vois, j'ai quelques contacts, moi aussi, et si jamais l'un d'eux ne serait-ce que SOUPÇONNE que tu ais ouvert ta grande gueule...

...Tu connais Roland Le Borgne?


Sa façon de couiner me fais dire que oui. Pas étonnant que ce genre de déchet le connaisse lui et ses méthodes, Roland n'as jamais été très subtile.

Il fait partit de mes... Connaissances.

Et me dois un service.

Alors si jamais il n'y as ne serait-ce que la larme d'un soupçon, tu pourrais bien te retrouver dans sa prochaine version du Norvégien Coulé, et on ne voudraient pas ça, vu..?


Il hoche vivement la tête, donc je le frappe une fois de plus sur la table et le fiche par la porte avant de sortir moi même alors qu'il se tire apeuré...

...Et je crois reconnaître le regard de Lou, plus loin, dans cette direction...

...Alors c'était un test, de me laisser seul avec lui, ou si c'est du hasard, ma grande..?


You broke the law,
Betrayed the code,
Now time is running out,
An unforgivable offense,
Of that there is no doubt.

Now as we stand before the gallows,
Waiting for the end,
I'll say these final words,
My friends...

At sunrise You'll all dance the hempen jig,
So raise up your pint of rum and take another swig!

The curse of Loiu & Theia has led you to this fate,
So have no fear,
And don't look back,
The afterlife awaits..!

Je me glisse comme une ombre hors de ma planque toute simple, un coin où on ne me vois pas, mais moi je vois tout, au moment où Lou passe non loin et la pousse légèrement dans une ruelle sans rien rajouter.

Un moment plus tard, deux hommes avec une lanterne passent devant la ruelle sans nous voir, aveuglés par leur propre lumière, en bavardant et continuent leur ronde.

Une fois qu'ils sont hors de porté de voix je me tourne légèrement vers la blonde qui vient d'arriver.


J'ai un peu d'expérience avec les pirates, mais surtout, je connais la cale, tu fais rien simplement hein...

...Bref, j'ai passer l'après midi à les observer, soixante dix pas, un arrêt entre 30 et 40 secondes au coin puis ils font le reste en quatre vingt dix pas, avant de rencontrer l'autre patrouille.

Il nous restes approximativement une minute trente huit secondes à l'instant avant qu'ils ne repassent, alors, c'est quoi l'plan?


Le plan, je l'ai peut-être ruiner si c'était simplement d'arrêter une patrouille, alors qui sais, j'aurais peut-être du demander avant..!
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeVen 08 Mai 2020, 23:01

Lou avançait d’un pas vif sur le pavé humide du port. Un crachin glacial tombait depuis l’arrivée de la nuit, effaçant la touffeur de la journée et faisant frissonner la marchombre sous sa cape. Elle en réajusta la capuche sur son visage. Normalement, son allure décidée ne devrait pas attirer l’attention, mais si jamais c’était le cas, elle avait préparé un petit discours sensé tromper ses interlocuteurs le temps qu’elle trouve une meilleure solution.

Pour cette raison, un hoquet de surprise lui échappa quand une ombre la bouscula soudain dans une venelle étroite, alors qu’elle se trouvait tout près du ponton indiqué par “le Rat”. Le poignard dissimulé dans sa manche jaillit au bout de son bras mais, au même instant, elle reconnut l’odeur et l’allure de de Theia et s’immobilisa.

Un instant plus tard, deux hommes passaient sans les voir, occupés qu’ils étaient à discuter de la marchandise plus qu’alléchante du bordel du coin. Lorsqu’ils se furent éloignés, Lou attendit que sa comparse tourne la tête vers elle pour hausser un sourcil inquisiteur.

- J’ai un peu d’expérience avec les pirates, mais surtout, je connais la cale, tu fais rien simplement, hein…

Warren ne fait rien simplement, songea la marchombre, mais elle se garda d’interrompre Theia.

- … il nous reste approximativement une minute trente-huit secondes à l’instant avant qu’ils ne repassent, alors, c’est quoi le plan ?
- “Approximativement”…
sourit Lou.

Le dos collé contre la pierre froide, elle se pencha légèrement pour observer le quai. Le navire en réparation était plus imposant que les embarcations des flibustiers. Soit il s’agissait d’un bâtiment impérial dérobé en mer, soit c’était un navire marchand venu mouiller ici de son propre gré pour effectuer des réparations à bas prix.

Un peu plus loin, deux sloops étaient à l’appontement, reconnaissables à leur mince carrure. Rien à voir avec le Beluga ! Ces navires-là n’embarquaient que peu de marchandises, d’hommes et d’armes, car ils comptaient essentiellement sur leur rapidité et leur manoeuvrabilité, ainsi que sur leur faible tirant d’eau, pour semer leurs adversaires en haute mer.

Et sur terre ? se demanda Lou en mordillant sa lèvre inférieure. Les pirates étaient-ils aussi agiles que sur l’eau ? “Le Rat” avait parlé d’hommes de main dont il faudrait se méfier. Les patrouilles mentionnées par Theia comptaient surtout des matelots sans doute grassement rétribués pour leur mission de guetteur, bien qu’apparemment ils songent plutôt aux femmes qu’à surveiller les environ. S’ils devaient l’emporter, ce serait par le nombre. Donc…

- On joue la carte de la discrétion, murmura-t-elle à l’attention de Theia. On rentre dans le repère de la cale et on fait du mieux possible pour ne pas se faire repérer.

Brève hésitation.
Puis.

- Je suis venue sauver un ami. Grand, mince, cheveux cuivrés, yeux gris… si tu le croises, ne le tue pas, s’il te plaît.

Et, sans attendre la réaction de son interlocutrice, Lou s’élança. Elle se mouvait avec la souplesse d’un chat et ne fit aucun bruit en se faufilant dans l’escalier branlant du ponton. Atterrissant au niveau inférieur, elle se fondit dans l’ombre de l’énorme quille du navire et observa l’homme posté devant une porte en bois arrondie comme le couvercle d’un tonneau. C’était l’entrée du repère de la “cale de cendre”.

Sans vérifier si Theia était sur ses talons, la jeune femme jaillit dans le sillage du poignard qu’elle avait lancé, et rattrapa le corps de l’homme avant qu’il ne s’effondre. Elle l’allongea doucement sur le sol, récupéra sa lame et se redressa. Elle sentait le regard de Theia sur elle, mais ne dit rien. Si elle mesurait pleinement le poids d’une vie et sa valeur, en revanche elle ne dénigrait pas la nécessité de tuer. Doucement, elle tourna la poignée de la porte.

Une galerie illuminée par des torches. Pliée en deux, les genoux fléchis, Lou longea le mur, prête à réagir au moindre mouvement autre que celui des flammes. Comme elle débouchait à un carrefour, elle fit un signe de tête à Theia et la laissa emprunter le couloir de droite, tandis qu’elle-même optait pour le gauche.

Peu lui importait de savoir si l’impétueuse guerrière allait respecter le plan ou non. Puisqu’elles étaient séparées, Theia pouvait bien agir à sa guise ! Néanmoins, Lou admettait que se savoir épaulée la réconfortait drôlement. Elle s’était lancée seule à travers les Grands Océans pour retrouver Warren. Ce n’était pas rien, mais il était évident que, pour affronter des fripouilles, il était judicieux de s’allier à l’une d’elles…

Elle croisa deux autres hommes en chemin. Le premier subit le même traitement que celui qui gisait sous la quille du navire, mais le deuxième somnolait, affalé contre une caisse, probablement soûl ; Lou se contenta de le plonger dans l’inconscience avant de poursuivre son périple. Parmi les cargaisons de contrebande qu’elle découvrit se trouvait tout un stock d’épices qu’elle hésita à piller pour en rapporter à Seiven. Un sourire passa fugacement sur ses lèvres quand elle se rendit compte qu’elle avait peut-être bien du sang de pirate en elle.

L’écho de bruits de voix la fit redoubler de prudence, alors qu’elle parvenait à une vaste salle creusée dans la roche. Une coursive de bois était plaquée contre le mur, à son niveau. A divers endroit, des passerelles de bois tendues par des cordes s’élançaient dans le vide et ralliaient une autre plateforme. En bas, de grands braséro jetaient une vive lumière sur des piles de caisses.

Lou s’allongea à plat ventre et s’avança au bout de la coursive pour observer attentivement les lieux. Tout près de la pile de caisse était dressé un bureau derrière lequel un homme était assis. Il griffonnait sur du papier qu’il tendait aux bougres rangés en file indienne devant lui. Sans doute les parts d’un marché de contrebande. Lou supposa que l’homme attablé était le fameux Lescure. De là où elle se trouvait, elle voyait un visage mince pourvu d’un bouc sombre, sous un chapeau élégamment garni de larges plumes.

Il y avait trop de monde en bas pour tenter une percée discrète. Lou leva donc les yeux vers les passerelles. C’était jouable. Utilisant les ombres et calquant ses déplacements sur ceux des personnes susceptibles de l’apercevoir, la marchombre gagna furtivement une première plateforme, puis une seconde. Celle-ci menait sur une nouvelle galerie éclairée par une rangée de torches.

C’est au bout de celle-ci qu’elle trouva les cages. Longues d’environ un mètre cinquante sur un mètre de hauteur, elles contenaient des animaux vivants mais drogués, à en juger par leur apathie ; écoeurée, Lou découvrit une panthère au pelage terni par la captivité, un tigre aux flancs creusés, et, dans la cage du fond…

- Warren !

N’ayant pas la place de s’allonger, il était recroquevillé et tourné face au mur, mais elle avait reconnu la couleur fauve de ses cheveux. A genou, Lou tendit une main entre les barreaux.

- Warren, chuchota-t-elle en pressant son épaule.

Une chemise crasseuse et un pantalon déchiré lui tenaient lieu de vêtements. A son contact, il grogna et se retourna péniblement. Lou sentit son coeur se serrer devant l’état piteux du marchombre : son visage mangé par une barbe de plusieurs jours était creusé au niveau des joues et d’une pâleur extrême. Il claquait des dents. Quand à ses beaux yeux gris, ils étaient enfoncés dans leurs orbites et brillants de fièvre.

- Tu es malade, comprit-elle en passant doucement la main sur son front en sueur.
- Lou… ?
- Chut. Je vais te sortir de là.


Elle avait déjà sorti ses outils et s’attaquait au verrou de la cage. Warren se redressa sur un coude. Il tenait son autre bras replié contre sa poitrine, et Lou réalisa que sa fièvre lui venait d’une blessure qui ouvrait sa main, de la paume au poignet : mauvaise, la plaie s’infectait !

- Comment as-tu…
- Plus tard, mon vieux ! Le plus urgent c’est de te tirer d’ici. J’en ai pour quelques secondes.
- Attention !


Le cri rauque de Warren lui sauva la vie : elle se jeta sur le côté à l’instant ou l’acier tranchant d’un sabre allait s’abattre sur son crâne. Utilisant son élan, la jolie blonde roula et se redressa d’un bond. Elle passa sous la garde de l’homme qui avait tenté de la surprendre et lui enfonça son poignard dans le coeur. Lorsqu’il bascula, elle se trouvait déjà aux prises avec un deuxième pirate : son coude jaillit, déboîta une mâchoire, puis elle se fendit d’un revers et brisa l’articulation avant que son talon ne cueille l’importun au ventre, l’envoyant bouler sur les hommes qui arrivaient.

Ils étaient nombreux. Refusant de baisser les bras pour autant, Lou batailla férocement. Elle tua trois hommes et en blessa sévèrement trois autres avant qu’on ne parvienne enfin à l’immobiliser. Solidement maintenue par deux gaillards et menacée par une rangée d’arbalètes, Lou vit l’homme au chapeau à plumes s’avancer vers elle.

- Tiens, tiens…

Il se pencha et glissa un doigt fin sous son menton pour l’observer en pleine lumière.

- Je n’ai pas l’habitude d’attraper d’aussi jolies proies dans mes filets !

Lou se dégagea et claqua des dents ; s’il n’avait retiré sa main à temps, elle l’aurait mordu au sang. Amusé, il la gifla violemment.

- Tout se vend, dit-il d’un ton mielleux. Si tu es sage, je te vendrais à bon prix à un marchand d’esclaves. Si tu continues de lutter, tu me serviras, moi, et je t’apprendrai la docilité.

Il croyait l’intimider, mais Lou n’avait pas peur : elle était seulement furieuse d’avoir été capturée avant d’avoir pu aider Warren. Le pauvre cria son nom quand on l’emmena mais, malade et enfermé, il ne put qu’agripper les barreaux en la regardant s’éloigner.



*



Lou fut enchaînée au mur, dans la salle des caisses, à quelques pas seulement du bureau de Lescure. Les chaînes étaient placées haut, si bien que les pieds de Lou touchaient à peine le sol. C’était un enfer pour ses poignets et ses épaules. Sa lèvre la brûlait à l’endroit où la gifle l’avait fait éclater. Pourtant, elle ne broncha pas lorsqu’il posa les mains sur elle. Il commença par défaire les liens de sa tresse, délivrant les longs cheveux blonds qui cascadèrent dans son dos.

- Je ne suis pas certain d’avoir envie que tu deviennes sage, murmura-t-il, le regard avide.

Vaillamment, Lou supporta ses caresses, mais au bout de quelques minutes, il cessa de la toucher et fronça les sourcils.

- Tu ne te débats plus. Aurais-tu compris que tu as tout intérêt à m’écouter ?

Les yeux verts de Lou captèrent quelque chose, derrière son épaule, et elle sourit. Lescure tourna la tête. Il eut le temps d’apercevoir une silhouette qui se faufilait à l’étage avant que les jambes souples et solides comme l’acier de Lou se referment autour de son cou.

- J’attendais simplement le bon moment, railla-t-elle en serrant.

Un craquement sinistre lui répondit. Le corps désormais flasque de l’homme échappa à l’étau de ses jambes et elle relâcha la pression, retombant le long du mur dans une secousse qui lui fit mal aux bras. Alertés, des hommes arrivaient dans sa direction.

- A moins de vouloir me délivrer, je vous déconseille d’avancer davantage, messieurs ! prévint-elle d’une voix forte.

Evidemment, ils ne l’écoutèrent pas. Tant pis pour eux, songea la marchombre quand une ombre leur tomba dessus dans un vacarme de tous les diables.

Elle les avait bien prévenus, non ?
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeDim 10 Mai 2020, 05:05

Je me penche non loin de la cage, relevant ma capuche, un instant plus tôt j'ai vu les gardes se poussés après avoir attraper Lou, l'escortant avec franchement un nombre ridicule d'hommes, le reste de l'endroit est quasi vide..!

L'homme dans la cage sert les dents en me voyant et je pèse le pour et le contre.

D'un côté, je sais qui il est, et il ne me feras évidemment pas confiance, surtout que je n'ais pas aider Lou de suite.

De l'autre, Lou est bien plus intéressante comme drôle de compagne de bataille que comme proie, de ce que j'ai pu voir.

Je soupire, je suis presque sûr que si je passais ma main entre les barreaux, il me mordrait.


Calme toi, reste silencieux et écoute, et surtout écoute jusqu'au bout.

Je suis ici avec Lou, elle m'as parler de toi, ou en tout cas pas mal sûr que c'est toi... Bref, on as pas le temps de faire mieux, faut que j'aille la retrouver avant longtemps, mais d'abord on dois s'assurer que tu ne nous feras pas tous tuer dans ton état.

Tient, prends ça et passe moi ta main qu'au moins je vérifie ta blessure.


Je lui file un paquet contenant un peu de pain et de fromage, pas un grand repas, mais ça lui donneras plus de forces que ce qu'il mange ici, sans doute, et il en aura besoin, je lui refile aussi ma gourde et quand, enfin, bien que méfiant, il me laisse voir sa main, je révèle la lame de mon couteau, que je tenait dans ma paume, rouge de chaleur.

Un instant il semble soulagé, bien qu'il réalise que je compte brûler les chairs infectés pour fermer la blessure, il aura besoin d'un rêveur pour faire mieux, mais ce seras plus rapide et efficace qu'un bandage.

Comme j'ai rien d'autre pour qu'il ne cris pas, je serre les dents et lui tant ma main et lui mettant devant la bouche, il me regarde comme s'il se demandait si j'étais sérieuse.


Si tu fais le moindre son trop fort, je pourrais pas sauver Lou... Ah et au passage...

J'attire son attention au même moment que je pousse la lame sur sa blessure en lui révélant quelque chose qui le surprend tellement que je ne suis pas certaine qu'il ais besoin de mordre quelque chose pour ne pas crier... Et qu'il va sûrement mordre plus fort que nécessaire si c'est le cas.

J'suis une envoleuse.

I've been walking this road of desire,
I've been begging for blood on the wall.

I don't care if I'm playing with fire,
I'm aware that I'm frozen inside.

I have known all along.

So much more going on,
No denying,
But I know I'm not standing alone...

Je tombe sur les gardes comme une furie, ceux qui les suivent hésitent en ayant l'air horrifier alors que je tiens leurs compères par la gorge et qu'ils les entendent crier, voient leur peau calciner à mon simple contact, vois l'effet sur mon corps de ma greffe.

Je ne comptais pas m'en servir, mais comme l'autre sait, il le diras sûrement à Lou de toute et c'était la seule façon de le surprendre plus encore que la lame sur sa plaie.

Et puis on m'as déjà dis l'effet de ma greffe sur mon corps ; Il parait que c'est effrayant comme le diable, que mes veines apparaissent comme un circuit brillant de rouge par endroits et que mes yeux sembles briller comme des flammes, sûrement des effets de mon sang qui bouille, et si je n'ouvre pas complètement la porte à toute la force de ce pouvoir sûrement capable de me tuer dans une tempête de flammes, la plus grande partie est de mise, puisque je suis à trente contre un, et je souris et me corrigeant alors que je laisse tomber deux corps sans vies, dont les gorges sont calcinés.

Vingt-huit contre un.

J'évite un coup brouillon de couteau en ricanant, puis dévie un sabre avant de le piquer à son utilisateur et le lancer dans la direction opposé de mes assaillants qui semblent se réjouir que je ne sois, au moins, pas armée...

...Bande d'imbéciles, me dis-je en sortant la lame que j'ai créer spécifiquement pour résister à ma greffe tout en laissant courir sa chaleur extrême, dans mon dos, et la sortir au moment même où un homme qui se glissait derrière moi s’effondre.

Vingt-sept contre deux, me dis-je en souriant.

Et c'est partit..!


In the night came the killers with the cross,
In the light of the moon when our lives are lost.

In the dark when your blood is calling,
In the dusk when the fever's crawling...

...In the night came the killers with the cross..!

Je claque de la langue et fait signe à Lou de se relever d'à côté de la cage, nous n'avons pas vraiment parler, après le combat, nous contentant de tout casser en direction de ce type, et j'ai pas la patience qu'elle enlève cette fichue serrure, alors je prends sa place alors qu'elle monte la garde à ma place en me regardant un peu, sûrement curieuse.

J'attrape le cadenas et le sert dans ma main, il devient rouge cerise, écrasant dans ma main, puis commence à fondre sur le parquet avec un grésillement... Le nombre de fois où cette greffe m'as sauver la mise, à la forge, je compte même plus, me dis-je en ouvrant la main, la frottant sur mon autre pour me débarrasser du peu de métal bouillant qui tente d'y rester et d'ouvrir la cage.


Je déconseille fortement de toucher à la porte, c'est plus chaud qu'on le penserait en me voyant faire...

Pour l'instant il n'as rien dit, il me fixe un instant puis sort de la cage en grimaçant, ça doit toujours être très douloureux, du coup je laisse Lou l'aider en m'assurant que si quelqu'un approche, il se bouche un couteau entre les yeux.

Il peut bien lui dire, tient, ce serait un test marrant.

Car si après tout ça, Lou devait décider de tenter de me poignarder dans le dos parce que je suis envoleuse, je serais déçue.

Bon, je laisse quand même traîner ma greffe entre mes omoplates et sur mon cou, juste au cas, une lame n'y trancherait pas grand chose.

Ça me fatigueras plus que de raison pour la journée, mais qui ne risque rien...


Stand up all the night and call the fight,
Let your mind go wild before the light,
Here we come the army of the night..!
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Lou Ril'Fairy
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeJeu 14 Mai 2020, 23:48

Sans un regard pour les pirates - ils étaient désormais accaparés par Theia - Lou banda ses muscles et remonta ses jambes en prenant appui sur la chaîne qui la retenait prisonnière. Elle noua ses chevilles puis reporta son poids sur ses cuisses pour soulager ses bras, avant d’attraper le bout de sa tresse pour récupérer le bout de métal dans l’allongement de l’une des deux plumes qu’elle aimait piquer dans sa chevelure. Crocheter ses fers prit peut-être quelques secondes de plus que si elle avait disposé de ses outils, mais cela fit l’affaire et elle se laissa tomber souplement à terre.

La bataille qui faisait rage ne la troubla pas outre mesure. Avec une facilité déconcertante mais néanmoins efficace, elle se glissa dans la mêlée et offrit à sa soeur d’arme le répit nécessaire pour tirer sa lame. Au début, la marchombre se contenta de chaque partie sur-entraînée de son corps pour se défendre, puis elle parvint à rouler près du corps encore chaud de Lescures et récupéra ses lames.

Alors, le vent commença à tourner pour les hommes de la cale cendrée. Ils se battaient bien pour des gens qui passaient le plus clair de leur temps en mer. Lou supposa que ceux-là ne faisaient pas partie des équipages réguliers, et que des mercenaires de tous horizons avaient été recrutés pour protéger la contrebande ; elle n’hésita pas à faire couler le sang, mais de façon moins spectaculaire que Theia.

Dès qu’elle eut la certitude que cette dernière pouvait terminer seule sans craindre pour sa vie, Lou remonta sur la passerelle et fila vers les cages. En la voyant arriver, Warren soupira, visiblement soulagé.

- Tu n’as rien ? demanda-t-il en passant les bras à travers les barreaux pour vérifier lui-même.
- Je vais bien. On va te faire sortir de là.

Lou s’agenouilla et recommença à triturer le mécanisme du verrou. Elle comprit que Theia les avait rejoints lorsque Warren se raidit légèrement, mais elle ne céda sa place que lorsque celle-ci claqua de la langue d’un air ennuyé. Impassible, elle regarda la jeune femme faire chauffer le métal au seul moyen de ses mains. Une fois le verrou hors d’état de nuire, Warren sortit précautionneusement, et instinctivement, Lou se nicha dans ses bras. Elle inspira son odeur, remerciant silencieusement le ciel de lui avoir accordé la chance de le serrer contre elle.

- Tu n’aurais pas dû venir, murmura-t-il.

Le coeur de Lou se serra. Chassant le souvenir de Yoran baignant dans son sang, elle se hissa sur la pointe des pieds et embrassa le marchombre à l’angle de la mâchoire, ou un bleu avait fleuri.

- Il faut filer d’ici.
- Attends.


D’une démarche raide et peu assurée, Warren descendit jusqu’au niveau du dessous. Il enjamba les corps, flanqua un bon coup de pied à Lescures au passage, et récupéra quelques documents sur son bureau. Il les roula puis les glissa dans la doublure du manteau qu’il récupéra sur l”un des cadavres, et dont il se couvrit. Lou lui tendit deux poignards, ramassés parmi les corps.

Il la remercia d’un regard éloquent.


*


La marchombre se faufilait sans bruit au coeur de la végétation. Au bout d’un moment, elle s’arrêta et émit un léger sifflement chantant, lequel fut repris un demi-seconde plus tard. Jusqu’alors complètement invisibles, Warren et Theia surgirent des fourrés. Lou sourit en les voyant.

- Et voilà ! s’exclama-t-elle en laissant tomber son sac à leurs pieds.

A l’intérieur, une miche de pain, du fromage, du petit-salé, du poisson séché et des pommes. Warren s’assit par-terre et mangea avec appétit. Ses geôliers l’avaient affamé et battu par pur plaisir ; il flottait dans ses vêtements mais il s’en sortait plutôt bien. Lou avait faim elle aussi, après toutes ces émotions, mais avant de se rassasier elle avait besoin de s’hydrater : pour dénicher tout ça, elle était retournée dans le port et avait couru, à l’aller comme au retour, en prenant soin d’emprunter un itinéraire différent au cas où elle aurait été suivie.

- Ce qui va être le cas d’ici peu, annonça-t-elle avant de mettre ses mains en coupe et de les plonger dans le ruisseau près duquel ils s’étaient installés. Les pirates du port ont découvert le massacre de la cale et ils sont déjà en train de s’organiser pour nous retrouver. Il faut quitter cette île, et vite.
- Comment êtes-vous arrivées ici ?
s’enquit Warren entre deux bouchées de pain.
- En barque.

Le marchombre haussa les sourcils.

- En…
- Pas complètement ! En bateau d’abord. Mais  il n’est pas arrivé jusqu’ici.
- On  ne peut pas repartir en barque, ces types sont des dieux sur l’eau, leurs sloops vont nous rattraper en moins de deux.
- Je sais, je sais.


Lou s’aspergea le visage ; la fraîcheur de l’eau fit du bien à sa peau trop durement chauffée par le soleil. La chaleur était étouffante sous la frondaison des arbres, alors même que la journée était bien entamée. Ils ne se trouvaient pas si loin que cela du port, mais il leur avait fallu beaucoup de patience pour quitter la cale sans se faire repérer. Ils avaient ensuit gagné la forêt et marché, ralentis par Warren qui n’était pas au mieux de sa forme.

Lou avait pesté quand elle s’était rendue compte qu’ils n’avaient rien à manger alors que son ami mourrait de faim. Soucieux de s’éloigner du danger, Warren avait affirmé qu’il allait bien, mais des semaines de privations et de mauvais traitements avaient atteint le jeune homme et il s’était pratiquement évanoui, à bout de forces. Cela avait convaincu Lou de faire demi-tour pour récupérer de quoi manger.

Une fois leurs estomacs pleins, ils reprirent la route. Ils se dirigeaient vers la barque de Lou en sachant très bien qu’il leur fallait un plan rapidement. La nuit tomba, attirant une nuée de moustiques qui s’attaquaient à eux quoi qu’ils fassent. Ce n’était toutefois pas le plus grave : voilé, le ciel ne laissait filtrer aucune lumière et l’obscurité était quasi totale. Quand Lou glissa dans l’eau tiède d’un marécage, ils renoncèrent à poursuivre dans ces conditions.

- Grimpons, suggéra la marchombre en secouant sa jambe mouillée. Dans les arbres, on ne sera pas embêtés par de trop vilaines bestioles et si quelqu’un approche, on le verra arriver.

Ils prirent place sur de larges branches. Sans en avoir l’air, Warren se débrouilla pour installer Lou entre ses bras.

- J’avais imaginé quelque chose de plus romantique pour notre première nuit ensemble, mais ce sera pour une prochaine fois, plaisanta-t-il d’un ton épuisé.

Il tremblait de fatigue. Peinée de le voir dans cet état, Lou déploya sa cape sur eux.

- C’est pas si mal ! Enfin, à part les moustiques.

Elle devina plus qu’elle ne vit son sourire, puis il se pencha et l’embrassa doucement. Il ne mit pas plus de trois minutes à s’endormir. Lou leva les yeux vers la silhouette de Theia.

- Tu as une idée derrière la tête pour nous tirer de là, pas vrai ?

C’était davantage une observation qu’une question. La tête appuyée contre la poitrine de Warren, Lou entrevit un éclat orangé. Un sourire flotta sur ses lèvres.

- Tu peux… éteindre ta greffe. Tu ne risques rien avec nous. On te doit beaucoup… je te dois beaucoup.

Au moins, c’était clair !
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeSam 16 Mai 2020, 08:10

Techniquement...

...Ma solution ne plaira peut-être pas à ton pote.


Je n'ouvre pas les yeux en parlant, bien que le rouge de ma gorge perd un peu de son éclat alors que la température baisse après la désactivation de ma greffe.

Je peux nous faire sortir d'ici, oui. Plus précisément, j'ai un navire que l'on peux rejoindre...

...Il se nomme le Fantôme, son capitaine s'appelle Devon, le maître d'équipage est un homme à la moustache trop bien soignée du nom de Rustand, ils... Me doivent un service, sont doués et on ne trouveras pas de navire plus rapide de ce côté des allines...

...Il s'agit de pirates d'assez grande réputation.


Si je ne me suis pas fourvoyer sur le nom du navire que j'ai aperçu, c'est notre meilleur chance... Ensuite si un homme gardé prisonnier si longtemps par des pirates pourra faire confiance à certains d'eux pour l'escorter en lieux sûr, ça c'est une autre histoire.

Shiver my timbers,
Shiver my soul,
Yo oh heave ho.

There are men whose hearts,
Are as as black as coal,
Yo oh heave ho.

And they sailed their ship cross the ocean blue,
A blood-thirsty captain and a cut-throat crew,
It's as dark a tale as was ever told,
Of the lust for treasure and the love of gold..!

Tel que je le pensais, le fantôme est bel et bien le navire que j'ai aperçu en arrivant, et surtout, il est toujours là.

Je connais bien Devon et Rustand, je leur fait confiance, mais ils ne sont pas fan des étrangers, bien que j'ai crus comprendre qu'ils ont un genre de respect pour les marchombre, une carte que je compte bien jouer si nécessaire.

Je m'avance, suivie des deux autres, sur le pont désert en espérant un peu qu'ils ne sont pas à terre, puis souris un instant avant que le son si simple d'une rapière étant tirée de son fourreau retenti.


Mesdames, monsieur, je crois que vous vous trompez de navire.

Si vous permettez, je vous escorterais jusqu'au quai où, je suis sûr, vous trouverez les passeurs que vous cherchez.


Le moustache de l'homme danse légèrement au coin de sa bouche et je soupire en retirant ma capuche, article que nous avons tous revêtis pour éviter d'être reconnus de loin puisque nous devions venir dans une partie, certes éloignée, de la ville où nous sommes recherchés.

Rustand écarquille les yeux de surprise, depuis le temps, pas étonnant.


Mais quand diable va tu enfin me raser ce cadavre d'opossum que tu as sur la lèvre, vieux fou..?

Le jour où tu te décideras enfin à rejoindre l'équipage, espèce de vipère.

La tension est presque palpable dans l'air alors qu'il ne baisse pas son arme, que nous nous fixons alors que je dégourdis les doigts pour préparer un coup de poing...

...Et s'écroule alors que nous éclatons de rire et nous serrons dans les bras l'un de l'autre.


Surtout ne change jamais, mon ami, ce serait fort triste que tu perde cette verve!

Tu peux bien parler! Toujours à chercher les emmerdes partout où elles se trouvent? Encore deux ans et j'aurais gagner mon paris..!

Je rigole en le frappant un peu dans le dos, le paris en question as été fait l'hors de ma première présence à leur bords ; Devon, le capitaine, avait juré que, selon lui, je serais une femme au foyer avant mes vingt-neuf ans.

Rustand avait pris le paris, convaincu que j'étais ''Trop sauvage'' pour ce genre de chose.

Pour le coup, il m'explique que le capitaine en question est en ville pour terminer quelques préparatifs, acheter des vivres additionnels en cas de tempête et quelques babioles, puis lève un sourcil en devenant plus sérieux quand il observe mes compagnons.


Toi j'veux bien, mais on ne prends pas de passager qui ne peuvent pas tirer leur poids en travail, et puis une partie de l'équipage et nouveau, une femme à bord c'est déjà attiré les ennuis alors deux, c'est--

C'est une marchombre.

Et lui aussi, bien qu'il est pas en très bon état.


L'homme semble surpris au plus haut point, puis sa moustache remue de nouveau alors qu'il les observent. J'le connais, son cerveau tourne à toute allure alors qu'il tente de décider si c'est assez pour leur faire confiance, le connaissant, ça en viendras à un test quelconque décidé sur le moment et en rapport direct avec son expérience avec les marchombres.

L'un de vous connais-t-il un marchombre du nom de Narek Liam..?

...Si vous me le décrivez pour s'assurer que l'on parlent bien de la même personne, ou si vous êtes capables de me donner le nom de l'établissement lui appartenant, je vous laissent monter à bord.


Enfer et damnation, mais il crois quoi que tout les marchombres se connaissent..?

Je vois un instant Lou se creuser les méninges, bon j'vais devoir tenter de négocier avec je sais pas trop quo--

Je reste surprise quand elle remplis les critères demandés par Rustand et que celui-ci, satisfait et content, hoche vivement la tête en les accueillants à bord, bien que restant légèrement sur ses gardes comme à son habitude.

Bon ben peut-être qu'ils se connaissent tous, finalement..!


He's the fiddler,
He's the fiddler,
He's the fiddler on the deck,
Better take care and be aware,
He's like a cutlass in your back.

He's the fiddler,
He's the fiddler,
He's the fiddler on the deck.

Better take care,
He's everywhere,
He's like a needle in your neck.

He's the fiddler on this wreck...

...I'm the fiddler on the deck..!

J'observe l'espace un peu à l'écart de l'équipage qui nous as été fournis, ça ne vaux pas une cabine, mais c'est mieux que rien, me dis-je en plaçant mon sac près de la couche qui m'as été attribuée.

Pour le coup même le mec as eu droit à un traitement de faveur, vu son état lamentable, avec la seule condition que Lou et moins servions sur le navire pour payer notre traversée, on nous as même proposer un solde même si c'était pas prévu, comme quoi Devon est toujours aussi... Je dirais bien honorable, mais ça reste un pirate.

Juste, disons.

Cela dit, dire que tout ça as commencer sur un navire avec nous deux en service et on se retrouvent dans une position semblable...

...Le hasard fait drôlement les choses..!
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Lou Ril'Fairy
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeMer 20 Mai 2020, 23:09

- Techniquement… ma solution ne plaira peut-être pas à ton pote.

Lou hocha la tête, réalisant avec un temps de retard que, dans le noir, son geste était probablement passé inaperçu. Elle avait déjà décelé la réserve de Warren à l’égard de Theia. Il n’était toutefois pas idiot et savait lui aussi ce qu’il devait à la jeune femme ; il saurait se faire au plan, quel qu’il soit.


*


- “Quel qu’il soit”, hein…
- Chut.


Warren pinça les lèvres, mais il garda le silence et continua de pester pour lui-même, appuyé contre Lou. Il s’était levé en arguant que tout allait bien, mais une nuit passée dans les arbres n’avait pas arrangé son état général et elle sentait qu’il reportait une grande partie de son poids sur elle.

Cela ne la dérangeait pas. Debout sur pont du Fantôme, la jolie blonde ne perdait pas une miette de la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Elle avait approuvé le plan de Theia en découvrant le navire amarré ; haut, large, il en imposait par ses voiles sombres bien qu’elles soient ferlées. Il avait de faux airs du Black Pearl : comment aurait-elle pu renoncer à monter à son bord ?

Mais le clou du spectacle, c’était définitivement Theia. Elle semblait bien connaître l’homme à la fine moustache et à la tenue impeccable. Celui-ci s’était détendu en avisant à qui il s’adressait, pourtant, sa façon de poser la main avec nonchalance sur la poignée de sa rapière, et surtout sa façon de se tenir, c’étaient les signes subtiles du fin escrimeur qu’il était.

- Toi j’veux bien, mais on ne prend pas de passager qui ne peuvent pas tirer leur poids en travail…

Alors que Theia prononçait le mot “marchombre”, Lou sentit Warren se raidir, contre elle ; d’une légère pression de sa main, elle apaisa son agitation. Fais-moi confiance, disaient ses yeux verts. Il soutint son regard un bref instant, avant de se résigner ; Lou se demanda s’il acceptait de s’en remettre à elle, ou bien s’il renonçait simplement à lutter. Sa réticence était compréhensible : battu et affamé par des pirates, il devait à présent voguer parmi eux selon un plan qui ne reposait que sur les idées d’une envoleuse. Difficile de faire plus délicat.

Lou reporta son attention sur Theia. Elle ne pouvait pas affirmer qu’elle connaissait très bien la jeune femme, et pourtant quelque chose la poussait à la suivre sans hésiter ; elle admettait que sans elle, sauver Warren aurait été beaucoup plus compliqué. S’ils parvenaient à quitter l’archipel des Alines et à revenir sur la côte alavirienne sans encombres, les deux marchombres lui devraient une fière chandelle - et elle savait que Warren en était conscient, lui aussi.

- L’un de vous connait-il un marchombre du nom de Narek Liam… ?

Les yeux verts de Lou quittèrent aussitôt Theia pour se poser sur l’homme à la moustache. Quel hasard faisait intervenir Narek au beau milieu de cette conversation ?

- Si vous me le décrivez pour s’assurer que l’on parle bien de la même personne, ou si vous êtes capable de me donner le nom de l’établissement lui appartenant, je vous laisse monter à bord.

Ah ! Un test. Simple, mais Lou s’accorda toute de même un bref instant de réflexion. L’homme à la rapière la regardait ; il n’avait pas l’air particulièrement belliqueux, et sa façon de prononcer le nom de Narek lui soufflait qu’en plus de le connaître, il l’appréciait. La curiosité la piqua et elle se promit de cuisiner le jeune marchombre pour découvrir ce qui le liait à ce moustachu.

- Grand, mince, de longs cheveux noirs, des yeux sombres étoilés de rouge, un goût pour les ennuis et un talent pour la musique, heureux propriétaire du Zoanne… je continue, ou vous voulez sa pointure en complément ?

L’homme secoua la tête et tendit alors une main aussi large que son sourire.

- Inutile, j’ai été convaincu quand vous avez réagi à la mention de ce nom. Bienvenus à bord du Fantôme.
- C’est un navire hanté ?
ne put s’empêcher de demander Lou alors qu’elle abandonnait sa main dans la poigne solide de l’homme. Vous êtes un équipage maudit qui devient squelettique lorsqu’un rayon de lune apparaît ?

L’espace d’une seconde, son vis-à-vis resta silencieux, soufflé par une telle question, puis il éclata d’un rire qui ressemblait à un aboiement.

- Vous êtes pas ordinaire, vous ! Remarquez, pour côtoyer des gens comme Narek ou cette nana (il désigna Theia du menton), il vaut mieux ne pas l’être. Je suis Rustand.
- Lou, et mon compagnon s’appelle Warren.
- Vous avez l’air d’avoir passé une sale nuit, l’ami.
- Je travaillerai quand même,
marmonna le marchombre avant que Lou ait le temps de s’interposer.
- Mmh. J’y compte bien, mais vous allez d’abord passer entre les mains du Doc’.

Le Doc’, comme on l’appelait à bord, était un homme entre deux âges, peu causant mais efficace ; il examina Warren et soigna ce qu’il y avait à soigner. Pour le reste, il conseilla du repos. Le marchombre acquiesça mais, Lou en était sûre, il ne lambinerait pas jusqu’à l’heure de se coucher. Elle ne pouvait pas lui en vouloir : c’était cette pugnacité qui lui avait permis de rester en vie.

Leur cabine n’était pas grande, mais amplement suffisante. La marchombre posa ses affaires et retourna sur le pont pour se rendre utile. Grâce à son initiation sur le Beluga, elle parvint à ne pas être une gêne pour les membres de l’équipage lorsque celui-ci se prépara au départ. Warren et elle firent la connaissance de Devon, le capitaine, juste avant de lever l’ancre. Celui-ci accepta leur présence de la même façon que Rustand.

Toutefois, lorsque trois sloops jaillirent dans leur sillage, l’inquiétude brilla dans ses yeux et il posa un regard curieux sur les nouveaux venus.

- Qu’est-ce que vous avez bien pu faire qui les ai agacés autant ?

Warren ne répondit pas, mais sa mâchoire se crispa. Lou le revit en train de fouiller le bureau de Lescures.

- Vous pensez pouvoir les semer ?

Devon déplia sa longue vue et la tourna vers les rochers qui bordaient l’île. Il les observa un moment, puis rangea son instrument et tourna la tête vers Theia.

- Comme au bon vieux temps, hein ?

Il souriait.


*


L’anse était redoutablement dangereuse. Le soleil vif affleurait la surface de l’eau et son reflet, en brûlant les yeux des matelots, les empêchaient de distinguer le fond de la baie : à l’aveuglette, le Fantôme risquait de déchirer sa coque sur les coraux. Mais Devon connaissait cette anse par coeur. Debout dans les haubans, le capitaine observait l’eau, une main à plat sous son nez pour se protéger du soleil qui se reflétait sur l’eau. Il tendit le bras gauche.

A la barre, Rustand fit pivoter le Fantôme jusqu’à ce que Devon le baisse, et maintint le cap ; un instant plus tard, son capitaine levait le bras droit, plié au coude, et l’homme à la moustache corrigea légèrement son cap sur tribord.

L’extraordinaire cohésion entre les deux hommes était impressionnante, et Lou n’en perdit pas une miette. De là où il se trouvait, Devon apercevait jusque très loin les différentes nuances de l’eau qui dessinaient une palette ondoyante de bleus et de verts d’intensité variable. Son esprit les traduisait en profondeurs ; il les lisait aussi clairement qu’une carte. C’était un exercice qui demandait de la virtuosité et qui exigeait une concentration maximale ; Devon savait que la fatigue le gagnerait bientôt et que lorsque la douleur de ses yeux serait devenue insupportable, il s’effondrerait d’épuisement.

Mais pour l’instant, il guidait son navire avec la ferme intention de semer leurs poursuivants. Gênés par la lumière, ils allaient se retrouver bloqués dans la passe dont il cherchait l’entrée. Chacun de ses mouvements indiquait à Rustand le cap à suivre. A bord, nul ne prononçait le moindre mot, de peur de troubler l’attention de ces deux-là.

Un sloop, le plus éloigné, renonça à les suivre dans ce dédale de bas-fonds trompeurs, mais les deux autres persistèrent ; ils perdirent néanmoins leur vitesse et leur précision, et l’écart se creusa entre eux et le Fantôme. Pourtant, ce ne serait pas suffisant. Lou le savait. Devon aussi.

Alors, il avait élaboré un plan.

L’entrée de la passe que le capitaine cherchait apparut devant eux : il s’agissait d’une arche naturelle formée dans la roche, tout juste assez large pour laisser passer un navire, pour peu que celui-ci évite les arêtes coupantes, taillées dans le roc par les vagues, le vent et le temps ; si par miracle le Fantôme arrivait à s’y faufiler, il aurait le temps de faire demi-tour par bâbord pour croiser le deuxième sloop, et utiliser les canons pour déchirer l’embarcation des pirates.

Lou, Theia et Warren se chargeraient du premier sloop. Ils allaient pour cela devoir miser sur la précision et aussi sur la chance, car ils n’auraient pas droit à un deuxième essai. Mais la marchombre savait la chance déjà de leur côté. Sa surprise avait été de découvrir les canons, à bord du Fantôme : ce n’étaient pas des armes de ce monde, mais du sien ! Et les deux sloops qui les poursuivaient n’en étaient pas équipés !

En tout cas, c’était la preuve que d’autres personnes comme elle étaient déjà passé d’un monde à l’autre. Elle n’était pas la seule. Cette découverte bouleversa Lou au point de lui faire manquer l’avertissement de Devon ; ce fut Warren qui, en criant son nom, la ramena à la réalité.

- Tu es prête ? lança-t-il, vaguement inquiet.
- Oui !

Lou prit appui sur le bastingage et tenta de ne pas imaginer ce qui se passerait si jamais elle échouait. Mené par Devon et Rustand, le Fantôme s’engagea sans hésitation dans la passe. Il passa sous l’arche. Sa coque frôla de si près les parois que des morceaux de pierre calcaire se brisèrent sur le pont.

- Maintenant !

Sans vérifier si Theia faisait bien de même de l’autre côté du navire, Lou s’élança, déployant son corps dans une formidable détente qui la propulsa vivement vers la pierre de l’arche. Ses mains glissèrent et elle dérapa, mais avant qu’un cri franchisse ses lèvres, elle parvint à crocheter une prise et à stabiliser sa position. Le sang martelant ses tempes au rythme des battements effrénés de son coeur, la marchombre se hissa contre la roche. Elle prit de la hauteur, imitée à sa droite par Warren et, de l’autre côté de l’arche, par Theia.

Ils se retrouvèrent plaqués à l’horizontal contre le sommet de l’arche. Cramponnée, les muscles bandés par l’effort, Lou leva les yeux et vit le sommet du mât du Fantôme passer sous elle. C’était impressionnant. A présent, il fallait tenir bon.
Attendre.

Attendre que le sloop qui les suivait franchisse la passe à son tour. Indécelable dans l’ombre de la roche, les trois compagnons ne bougeaient pas, s’efforçant d’ignorer le tremblement des bras, des cuisses, le feu qui parcourait les membres et engourdissait les doigts. Lou ferma les paupières pour se concentrer. Elle ralentit son rythme cardiaque en même temps que son souffle.

Attendre.

Encore un petit peu…

Quand elle rouvrit les yeux, les voiles oranges du sloop défilaient sous elle. Un instant, le temps sembla se figer, alors que son regard accrochait l’anneau de Yoran suspendu à son cou et qui se balançait dans le vide. Puis ses muscles se détendirent. Elle se laissa tomber. Son poignard déchira une voile de haut en bas et ralentit suffisamment sa chute pour qu’elle atterrisse souplement sur le pont.

Profitant de la surprise, elle tira ses lames et engagea le combat. Trois guerriers d’exception face à des mercenaires des mers : la bataille fut aussi exceptionnelle que brève. Dos à dos avec Warren, Lou se battit avec énergie, sans parvenir à effacer totalement de sa mémoire les note enjouées de son film préféré.

Pendant ce temps, le Fantôme émergea depuis la passe et opéra son demi-tour. Toujours depuis la hune du grand mât, Devon guidait Rustand dans ce qui était sans doute la manoeuvre la plus périlleuse de toute leur vie de loups des mers ; penché en avant, il semblait détendu, presque indifférent, dans une posture tellement décontractée qu’il semblait sur le point de tomber de son perchoir, se tenant à peine au garde-corps, en équilibre au-dessus du vide, les épaules baissées, les muscles relâchés.

Mais, si l’on avait pu voir son visage, l’on aurait été frappé par ses traits crispés, sa bouche grimaçante et ses dents serrées tandis qu’il scrutait l’eau aveuglante. Il plissait les yeux depuis si longtemps que ses paupières en palpitaient. Cela aurait pu le distraire, mais il n’en était pas conscient, ayant depuis longtemps basculé dans un état second. Il tendit le bras droit, et Rustand corrigea.

Une tête de corail passa dangereusement près de la coque et le Fantôme entier frémit, mais ne fit que l’effleurer. Bras gauche levé. Les yeux rivés sur la silhouette de son capitaine, Rustand barra légèrement à bâbord. Ils allaient bientôt croiser le second sloop. Celui-ci avait sorti ses lames d’abordage, mais en désespoir de cause : ils n’étaient pas assez proches de leur adversaire pour seulement le toucher, et ils devaient maintenir le cap sous peine de s’écraser contre l’arche de la passe. Ils s’étaient laissés piéger !

Barrant désormais d’une main, et toujours sans quitter Devon des yeux, Rustand adressa le signal à son maître canonnier. Il n’eut qu’à fermer le poing. La salve déchira le silence dans lequel il s’était plongé pour ne pas relâcher sa concentration, et dans le même temps, tout le côté gauche du sloop adverse. Le navire fit un écart et s’encastra de plein fouet sur les récifs qui achevèrent de le broyer.

Alors, le Fantôme vira à tribord. Il repassa le long de l’arche, mais bien moins près des coraux cette fois-ci, et uniquement pour permettre aux trois bougres qui nageaient vigoureusement contre la houle de les rejoindre. On les aida à se hisser à bord tandis que le sloop à bord duquel ils avaient combattu se fracassait à son tour sur les rochers. Rustand siffla. Il abandonna la barre entre les mains de Theia et se hissa dans les haubans juste à temps pour rattraper Devon avant qu’il ne bascule, inconscient, et s’écrase sur le pont. Le capitaine avait fini par s’évanouir après l’immense effort qu’il avait fourni. Des larmes mouillaient ses joues, et le coin de ses yeux était rouge. Il allait avoir besoin de quelques heures de repos avant de recouvrer la vue.

Mais… ils avaient réussi. A genoux sur le pont, une couverture sur le dos, trempée de la tête aux pieds, Lou reprenait son souffle, et un sourire s’était dessiné sur ses lèvres à cette folle pensée : ils avaient réussi ! Le troisième sloop avait abandonné la poursuite et le Fantôme s’engageait désormais dans des eaux clémentes.

C’était fini.


*


La nuit était tombée sur l’océan. Une brise tiède chantait dans les voiles et les vagues faisaient osciller doucement le Fantôme. Sur le pont, les lanternes éclairaient des visages fatigués mais ravis. Le vin coulait à flot, les rires ricochaient, les coeurs étaient légers ; celui de Warren aussi.

Affublé de nouveaux pansements après avoir récolté d’autres bobos au cours de la bataille, il se planta devant Theia et la dévisagea sans rien dire, avant de lui tendre la main. Il savait qui elle était et il avait vu sa greffe : c’était un geste délibéré, une preuve de sa confiance et une façon de la remercier, alors qu’elle pouvait bien faire fondre sa paume en quelques secondes.

- A nous ! s’écria Lou en trinquant avec ses deux compagnons.
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Theia Locklear
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeJeu 28 Mai 2020, 09:07

J'observe un moment Warren, avec qui on as rapidement fait la paix d'une poignée de main. Il s'est tendu de nouveau depuis un moment, depuis le moment exact où Rustand est venu demander de parler à Lou en privé pour être exact.

J'imagine d'ici son esprit le comparé aux pirates qui l'ont tenu prisonnier et toute la gamme de choses horribles qu'il l'imagine exigé de Lou et ne peux m'empêcher de sourire un peu, parce que même s'il n'imagine peut-être rien de tout ça, il est quand même tendu en fixant la trappe vers la cale par laquelle ils sont passés tout les deux.


T'inquiète, Rustand est un pirate, certes mais il est... Différent de la piraterie normale alavirienne.

Il as un sens de l'honneur, un peu tordu certes, mais un sens de l'honneur.

S'il as demander de lui parler seul à seul, c'est qu'il devait lui faire part de quelque chose que nous ne somment tout simplement pas prêts à entendre.


When darkness falls,
May it be,
That we should see the light.

When reaper calls,
May it be,
That we walk straight and right...

When doubt returns,
May it be,
That faith shall permeate our scars.

When we're seduced,
Then may it be,
That we not deviate our cause..!

L'homme avançait sans mots depuis qu'il avait dit à la femme de le suivre, slalomant entre les couches et les marins un peu trop saouls de célébré ainsi que les tables de dés et de cartes improvisés sur des tonneaux ou des caisses, les enjambant sans même vérifié qu'il était toujours suivi.

Ils passèrent par toute la longueur du navire pour arriver à l'échelle qui permettait de descendre d'un niveau additionnel, vers la prison de fortune du navire, surtout utilisé pour renflouer les coffres d'une ou deux rançons quand le mois se faisait difficile, et, passant tout droit devant les barreaux, arrivèrent dans une pièce au fond complètement, gardée par un homme costaud qui semblait particulièrement alerte mais laissa les deux intrus déverrouiller la porte et s'y infiltrer avant d'utiliser sa propre clef pour la refermer à double tours derrière eux.

Rustand pris le temps d'allumer une lampe à l'huile, y déposant un globe de verre protégeant la flamme, avant de s'approcher du centre de la pièce où il fouilla du bout des mains un instant pour trouver une statuette qu'il frappa deux fois sur la table présente à cet endroit, ce qui fit soudain apparaître un globe de lumière sortit tout droit de l'imagination au centre du plafond de la pièce.

L'homme grogna malgré lui en étant à demi aveugler par cette lumière soudaine puis, soupirant alors qu'il papillonnait des yeux pour se remettre plus rapidement, fit signe à la marchombre d'approcher en prenant lui-même place du côté opposé de la table.


La plupart des Alaviriens réagissent avec peur et incompréhension devant les canons, ou au moins un air de curiosité passagère.

Pas toi.

Certains trouveraient que c'est étrange, ou alors que tu doit avoir fait des recherches pour savoir de quoi était capable le navire, ce qui remet en question votre arrivée ''imprévue''.

...Le capitaine as bien sûr dut considérer ces possibilités levées par l'équipage.

Cela dit, j'ai émis une autre hypothèse, en privé avec celui-ci, qui l'as assez intrigué pour qu'il reconsidère un instant les demandes de l'équipage de vous soumettre à un questionnaire plutôt poussé.

Je tiens à préciser que ce que tu t'apprête à voir ne dois être répété à personne, Theia, Warren, l'équipage, m'en fiche.

Seul moi et le capitaine ont droit d'entrer dans cette pièce normalement, quiconque y entre autre que nous, passe sous la quille...

...Ne me fais pas regretter cette exception...

...Et dis moi ce que tu pense de ceci.


Dans un mouvement tout ce qu'il y avait de théâtral, l'homme tira un large drap légèrement poussiéreux, révélant une large pièce de bois sur la table, gravée et bordée d'un plaquage d'acier, le morceau de bois était particulièrement large, provenant de toute évidence d'un navire, la teinte du bois semblant correspondre au fantôme et à son âge, mais c'est les mots y étant gravés que l'homme observa avec une légère tendresse pleine de souvenirs, ainsi que ceux ci dont l'effet sur la jeune femme l'intriguait...

...Selon Devon, leur réputation avait durée longtemps après la ''Mort'' de ceux à son bord.

Le regard ébahit et plein de questions et d'admiration de la jeune femme le fit sourire.


J'avais raison, donc, tu n'es pas Alavirienne, toi non plus...

...Et bien dans ce cas, Lou Ril'Fairy, permettez-moi, au nom de notre père adoptif et capitaine à forte barbe, de Devon et moi même, de vous souhaitez la bienvenue...

...À bord du Queen Anne's Revenge.


No time to decide what to do,
You have to do things your own way.
Run,
Run away,
You'll have to find out the hard way,
On the Queen Anne's revenge.

Skull and bones and a serpents head,
I'm dancin' with the madmen...

...On the Queen Anne's revenge..!

Levant les pieds sur la large table avec nonchalance, tendant une bouteille d'un rhum bien âgé à la femme devant lui, Rustand, avec un air familier que peu lui connaissait, indiqua d'un doigt un vieux manteau dans un coin de la pièce.

Ce truc plein de trous et réparé à la va vite, là, c'est le manteau de l'homme qui nous as appris à naviguer, à prendre soin des canons et qui as, de son vivant, été un père pour moi dès mon plus jeune âge, et un père pour Devon dès qu'il as trouver celui-ci, dans un marché d'esclave des alines, le pauvre était considéré fou parce qu'il babillait à propos de contrés qui ''N'existaient pas''.

S'il n'avait pas parler des caraïbes, nous n'aurions pas réaliser non plus.

En Gwendalavir, il as eu une demi douzaine de noms pour couvrir un peu les traces, au cas où, mais pour moi, il sera toujours Edward... Je suppose que dans ton cas, tu le connais seulement sous son sobriquet, cela dit, c'est sûr que ''Hep, Edward, viens là!'' c'est moins impressionnant que ''Laissez moi vous présentez barbe noire!''.

Alors dit moi, le monde ressemble à quoi, pour toi..?


L'homme lui sourit devant son air questionneur.

Devon nous as décris des choses qui nous semblaient simplement impossibles, mais vu ses connaissances de notre époque, bien que légèrement imprécises, Edward et moi avons vite compris que le ''Transfert'' vers ce monde ne respecte en rien notre définition du temps.

Cela fait environ une quinzaine d'années que ce navire, son capitaine et moi même, sommes arrivés ici en plein pendant une attaque qui nous semblaient certainement être notre mort.

Un moment un soldat allait percé le coeur de mon père adoptif, l'instant d'après je n'y voyais plus rien à cause d'une purée de pois épaisse... Et quand la brume s'est dissipée, nous étions ici, tout les deux.

Aucune idée ce qui est arrivé au reste de l'équipage survivant, mais comme nous pensions être les cibles d'un miracle, nous avons rapidement changer le nom du navire, puis amarré au port le plus près après avoir inventer une histoire de tempête dévastatrice.

Devon, lui, nous as rejoins il y as environ dix ans... Et selon lui, Barbe noire était mort depuis plus d'un siècle.

Donc ; À quoi ressemble ton époque, dis moi..?


L'homme sourit en pensant qu'en ce moment, la fière marchombre avait tout d'une enfant fébrile qui observait tout, autour d'elle, avec un nouvel oeil...

...Au moins, se dit-il, les gens se souvenaient encore d'eux, d'une façon ou d'une autre.

C'était mieux que rien.


The sands of time will remember our names,
The skies are burning with thunder,
The seas are ablaze with flame.

Set the course for Cartagena,
History is written today.

Across the sea-lashed deck,
Our captain gives a cry,
"Cartagena lies ahead,
The Spanish foe will soon be dead!"
Portents of coming doom,
Engulf the battle line..!
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Lou Ril'Fairy
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MessageSujet: Re: (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou)   (-18) With a bottle of rhum and a Yo-oh-oh..! (Lou) Icon_minitimeMar 02 Juin 2020, 13:27

“A quoi ressemble ton époque, dis-moi ?”

Incapable de répondre, Lou fixait le nom du mythique navire d’un capitaine non moins célèbre - dans son monde… ! Sa toute première réaction fut la joie : pour un fan de la piraterie, qui n’a jamais rêvé de côtoyer l’équipage de Barbe Noire, Rackam le Rouge, Anne Bonny, Mary Read ? Qui ne s’est pas un jour imaginé participant à un abordage, hissant le pavillon noir ou bien croisant le fer avec l’ennemi ?

C’était un trésor pour la petite fille rêveuse qui avait passé tant de temps à lire des histoires de pirates. Elle effleura du bout des doigts la plaque nominative que le Fantôme arborait en arrivant ici. Un navire qui change d’univers. Etait-ce seulement concevable ? Quelles forces s’étaient mises en oeuvre pour réaliser pareil miracle ?

Mais une autre réaction supplanta la première, plus forte, plus douloureuse, en écho à la question posée par Rustand, et Lou retira sa main pour la ramener, poing serré, contre sa poitrine. Son monde. Son époque.

Elle avait du mal à s’en rappeler.

Cela faisait maintenant presque dix ans qu’elle foulait le sol alavirien. Si elle devait la réussite de son intégration aux rencontres qu’elle avait faites - Plum Eiko, Archibald Ril’Fairy, Léandrine, Tim, Yoran - son adaptation ne s’était pas faite en une seule journée : elle avait dû apprendre un mode de vie, l’histoire et la géographie d’un empire, le système monétaire, la science des armes, bref, à évoluer dans un monde totalement différent du sien. Longtemps ses nuits avaient été émaillées de cauchemars dans lesquels se mélangeaient ces deux univers. De plus, son don incompréhensible et totalement aléatoire lui avait mené la vie dure.

Et puis.

Le temps aidant, elle s’était imprégnée de cet endroit digne d’un conte des frères Grimm ou de Charles Perrault ; elle avait suivi Yoran aussi loin que possible et en filant sur la Voie des Marchombres à ses côtés, elle s’était familiarisée avec les us et coutumes de l’empire. Nul ne pouvait se douter, en la voyant désormais, qu’elle ne venait pas de ce monde : elle pouvait citer de mémoire les grands auteurs de la littérature alavirienne, connaissait les meilleures tavernes d’Al-Chen et leurs boissons les plus savoureuses, chassait la crissane dorée comme personne et enseignait son savoir à ses élèves.

Son monde d’origine s’effaçait. Elle n’y pensait plus suffisamment pour que surgissent les souvenirs quand elle les sollicitait. Les traits des membres de sa famille étaient flous, les noms disparaissaient de sa mémoire. Elle était en train d’oublier… cette réalité lui serra le coeur, porteuse de la douleur caractéristique du manque et l’empreinte de la nostalgie.

Il lui fallut une immense volonté pour arriver à sourire. Rustand attendait une réponse. Elle se demanda ce dont il se souvenait, lui ; arrivait-il à retrouver le visage de ses compagnons ? Revoyait-il les récifs puissants et les îles luxuriantes des Caraïbes ? Se rappelait-il avoir combattu les espagnols ? Elle songea qu’il la questionnait peut-être justement pour cela : combler les blancs, redessiner un souvenir, faire résonner quelque réminiscence de son passé.

- Elle est belle, dit-elle alors.

En la mettant dans le secret de son existence et de celle du Queen Anne’s Revenge, Rustand lui avait fait un cadeau inestimable. A elle de lui rendre la pareille.

- L’on y raconte toujours des histoires de la piraterie. Barbe Noire, son navire et son équipage font partie de la légende et celle-ci continue de faire rêver… Pour moi, tu es un aventurier téméraire qui a traversé le temps non pas en changeant de monde, mais en laissant son empreinte dans le coeur des gens. C’est un honneur de fouler le pont du Queen Anne’s Revenge, et de t’avoir rencontré.

Lou s’inclina, le coeur battant. Un instant plus tard, la main de Rustand se posait sur son épaule et l’aidait à se redresser.

- Je ne suis pas le seul à avoir brillé par ma témérité, dit-il dans un sourire amusé. Cet abordage du sloop tout à l’heure, c’était du grand art ! Tu as mérité d’inscrire ton nom dans la lignée de ceux de cet équipage, Lou Ril’Rairy. Viens avec moi.

Elle le suivit à nouveau, mais cette fois-ci, chaque pas qu’elle fit lui donna une sorte de vertige à l’idée qu’elle se trouvait à bord de l’un des plus célèbres navires de la piraterie. Barbe Noire avait un jour gravi ces marches ! Il avait dû se tenir ici pour lancer un ordre à ses hommes, et là, pour contempler l’horizon…

Sur le pont, les festivités battaient leur plein. Warren capta aussitôt son regard ; il avait une mine épuisée et ses yeux brillaient à la lueur des lanternes. Lou le rassura d’un petit signe et emboîta le pas à Rustand. Il la mena jusqu’au gouvernail, renvoya le matelot qui le manoeuvrait et le désigna d’un geste du menton à Lou. Elle écarquilla les yeux.

- … moi ?
- Toi.
- Mais je…
- Quand on a la chance de vivre un rêve, on ne le laisse pas s’en aller sans en avoir profité !


Touchée par l’évidence de ces propos, la marchombre tendit la main et frôla le bois du gouvernail. C’était celui de Barbe Noire. La gorge nouée, elle le saisit fermement et sentit alors toute la force, toute la puissance d’un navire qui avait traversé les océans de deux mondes et qui défiait les affres du temps.

Quelqu’un déposa un chapeau sur son crâne et elle se retourna pour découvrir Devon ; il avait une mine plus affreuse que celle de Warren et ses yeux étaient rouges, mais il souriait. C’était son tricorne qu’il venait de placer sur la tête de la jeune femme.

- En avant toute ?

Le regard de Lou flamboya. Elle rit, sa joie retrouvée, attirant l’attention de l’équipage qui tourna la tête dans sa direction. Faisant tourner le gouvernail comme si elle avait fait cela toute sa vie, elle réajusta son couvre-chef, lança un clin d’oeil malicieux à Theia, puis s’exclama :

- Trinquons mes jolis, yo-ho !!!




[Voilà, je pense que je vais m'arrêter là parce que c'est une conclusion que je trouve très jolie ! Merci pour cette aventure sur fond de Pirates des Caraïbes, je me suis régalée (et Lou aussi) ! Le prochain à se retrouver dans cette ambiance sera donc Bastian, ça promet... Very Happy]
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