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 Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2

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MessageSujet: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeMer 14 Avr 2010, 10:49

Bella observait attentivement ses deux apprentis. Les deux apprenties Frontalières étaient aussi en fin de formation, et dans des conditions normales, la Marchombre ne doutait pas que ses apprentis auraient pu les battre aisément. Mais ce n'était pas des conditions normales, puisqu'ils avaient couru une bonne partie de la journée, et que leur corps était épuisé. Elle savait que les deux Frontalières ne feraient pas de blessure grave à Eindel ou Irya, mais elle faisait tout de même attention. Leur enseignant arriva d'ailleurs alors qu'elles engageaient le combat, au signal de Bella.

Ils se débrouillaient bien, en tout cas, d'après elle, avec tout ce qu'ils venaient de faire. Se surpasser, voilà la leçon qui s'était frayé un long et lent, mais sûr, chemin dans leur esprit, et elle ne pouvait qu'en être heureuse et consciente. Les deux apprentis se laissaient submerger par leurs réflexes, et par leurs instincts, ce qui tira un sourire et un hochement de tête à Bella, qui continuait de suivre les deux combats des yeux. Les coups virevoltaient, c'était un fait. Elle pouvait voir une stratégie dans l'attitude d'Eindel, même si elle était difficile à percevoir, et que donc la Frontalière adversaire n'avait pas vue, et dans l'attitude d'Irya la farouche envie de se battre et de réussir. Ses deux apprentis s'en sortaient bien, et même très bien, et cela tira un sourire fier à la Marchombre.

Lorsque Eindel se retrouva acculé contre le mur de la Citadelle, Bella haussa un sourcil, le voyant glisser le long du bras de son adversaire, et se faire renverser immédiatement après. La course se faisait ressentir, et donc la fatigue, et c'est à ce moment-là qu'il accepta la défaite, tirant un hochement de tête approbateur à Bella. La Marchombre tourna alors la tête vers le combat que menait Irya, tandis que la Frontalière qui s'opposait jusque là à Eindel lui adressait un sourire, ainsi qu'une main de réconfort. La jeune fille se débrouillait pas mal non plus, mais par contre elle avait sorti son poignard, en réponse au sabre de son adversaire. Elles étaient à terre, avant que la jeune fille ne se fît plaquer au mur par la Frontalière, illustrant par là sa défaite. Alors, Bella hocha encore une fois la tête, et se tourna vers le Frontalier qui entraînait les deux autres, lui adressant un immense sourire.


- Merci pour cette leçon qui ne peut qu'être bénéfique.

- C'est dommage que tes apprentis soient si fatigués, ils auraient facilement remporté ce combat si cela n'avait pas été le cas...

- Je le sais.


Lui adressant un léger mouvement de tête en salutation, Bella se tourna vers ses apprentis, et les invita d'un signe du menton à la rejoindre près des chevaux. Lorsqu'ils furent plus près de leurs amis équidés, elle se tourna simplement vers ses deux apprentis et leur annonça :

- Comme l'a si bien dit ce Frontalier, vous auriez pu aisément les battre si vous n'aviez pas été si fatigués. Ce sont des apprentis en fin de formation, et elles ont fait bien plus d'années de formation que vous deux, même additionnés.

Et j'ai été agréablement surprise par vos prestations, je dois le dire. Je suis fière de vous.

Vous vous êtes servis du temps, avez observé vos adversaires et trouvé leurs failles, le sens du détail y jouant. Vous avez évité leur regard, et même si tout cela n'était qu'instinctif, même si vous n'en aviez pas tout à fait conscience, cela illustre parfaitement votre avancée sur la Voie. C'est exactement ce que je vous ai toujours demandé, de suivre vos instincts et ce que le monde vous dit, pour avancer. Vous le faites, c'est bien réel, mais vous n'en aviez pas conscience jusque là... Ecoutez-vous !


Leur adressant un sourire, Bella s'approcha de son cheval et les invita à faire de même avec leur propre monture, avant de mettre le sien au petit trot, s'éloignant de la Citadelle et continuant d'avancer vers le Nord. Ils trottèrent encore un moment, jusqu'à ce que le soleil fût tout à fait couché derrière l'horizon, et à ce moment-là seulement, Bella autorisa de s'arrêter et de monter un camp, dans la forêt. Cette fois-ci, elle prit la précaution de trouver un abri digne de ce nom, car elle avait une petite idée derrière la tête. Elle trouva bien vite ce qu'elle cherchait : une petite grotte, en contrebas, entre trois immenses rochers, dans la forêt. Entraînant ses deux apprentis, elle y fit du feu et leur donna à manger, pour les laisser se reposer de leur journée fatiguante.

Le lendemain, elle ne les réveilla que lorsque le soleil était presque à son apogée, les laissant ainsi récupérer pleinement de la journée précédente. Lorsqu'ils eurent déjeuné, Bella se leva lestement et demanda à Irya de la suivre.


- J'ai quelque chose à vous montrer, à tous les deux, mais individuellement. Je commence avec Irya, Eindel viendra après. Tu peux rester ici pendant ce temps.

Lui adressant un sourire, elle invita donc Irya à la suivre, et commença à courir entre les ramures des arbres, qui se dressaient, mais dont certaines branches étaient toujours recouvertes d'une fine pellicule blanche. Ils n'étaient pas dans le Nord pour rien, c'était un fait. Elle avança encore un moment, pendant une vingtaine de minutes, avant de s'arrêter et de se tourner vers Irya, lui adressant un autre sourire tranquille et serein. S'asseyant en tailleur où elle se trouvait, la Marchombre annonça à Irya :

- Maintenant que nous sommes toutes les deux, je vais te demander d'abord de faire un feu, voir si tu sais faire. Ensuite, nous irons pister un animal sauvage.

Souriante, la Marchombre désigna la forêt alentours et hocha la tête, attendant donc la venue d'Irya et son feu, avant de faire autre chose. Elle se demandait si la jeune fille la questionnerait sur le pourquoi d'être seules, toutes les deux. Elle verrait, après tout...
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeLun 19 Avr 2010, 19:02

- Comme l'a si bien dit ce Frontalier, vous auriez pu aisément les battre si vous n'aviez pas été si fatigués. Ce sont des apprentis en fin de formation, et elles ont fait bien plus d'années de formation que vous deux, même additionnés.

Et j'ai été agréablement surprise par vos prestations, je dois le dire. Je suis fière de vous.

Vous vous êtes servis du temps, avez observé vos adversaires et trouvé leurs failles, le sens du détail y jouant. Vous avez évité leur regard, et même si tout cela n'était qu'instinctif, même si vous n'en aviez pas tout à fait conscience, cela illustre parfaitement votre avancée sur la Voie. C'est exactement ce que je vous ai toujours demandé, de suivre vos instincts et ce que le monde vous dit, pour avancer. Vous le faites, c'est bien réel, mais vous n'en aviez pas conscience jusque là... Ecoutez-vous !


Après l'épuisement serait venu les courbatures, certainement, malheureusement Bella ne les laissa pas tester cette théorie, car elle leur demanda à nouveau de monter sur leurs chevaux et de trotter dès qu'elle eut fini sa phrase. Malgré le côté bénéfique de cette action qu'elle aurait dû ressentir, déliant ainsi ses muscles, cela ne laissa Irya que plus fatiguée, les muscles réfléchissant maintenant à leur rythme indépendamment du corps. Le train 'était pas très rapide, mais pour autant, il n'était pas si facile que ça à apprécier ; la jeune apprentie s'obligea pourtant à le maintenir en serrant ses jambes endolories contre les flans de sa monture. Comme elle l'espérait, la marchombre arrêta le petit groupe un peu plus loin, au bout de plusieurs dizaines de minutes de chevauchée, tout de même, et décida qu'ils dormiraient dans une grotte qu'elle venait de trouver.

Le lendemain matin, Irya se leva avec l'apaisante sensation d'avoir enfin retrouvé une grande partie de ses forces. Et pour cause, Bella ayant laissé ses apprentis dormir plus qu'habituellement. Lorsque que le déjeuner fut fini, elle se leva en faisant signe à Irya de la suivre, tandis qu'elle expliquait son geste.


- J'ai quelque chose à vous montrer, à tous les deux, mais individuellement. Je commence avec Irya, Eindel viendra après. Tu peux rester ici pendant ce temps.


L'apprentie suivit sans rien dire la marchombre pendant tout le temps que dura le trajet qu'elle effectuèrent. Ses muscles revigorés ne souffraient plus, et appréciaient, au contraire, cette petite course. Quand les femmes furent arrrivées, Bella prit la parole en s'asseyant à terre, ce qu'Irya imita.


- Maintenant que nous sommes toutes les deux, je vais te demander d'abord de faire un feu, voir si tu sais faire. Ensuite, nous irons pister un animal sauvage.


Sans rien dire, la jeune fille se contenta de hocher la tête et de s'éloigner brièvement pour aller chercher des brindilles et autres choses nécessaires au feu. Peut-être avait-elle choisi de s'éloigner pour ne pas montrer son doute devant son maître, elle qui devait être fière d'elle et non pas déçue, en principe. Irya n'avait jamais fait de feu de sa vie, hormis lorsque ses parents faisaient la plupart du travail, et ne gardaient de ses souvenirs que de très légères bribes qui allaient et venaient à leur guise. Sa connaissance en matière de survie était donc limitée. Pour le feu, du moins, car, grâce à son lionceau, elle avait souvent pisté des animaux. Cependant, ceci ne viendrait qu'après, et il lui fallait auparavant faire ses preuves en matière de préparation d'un feu. Toujours soucieuse, elle s'appliqua à trouver deux longs bâtons, un plus lisses que l'autre et légèrement trouvé par endroit, ainsi que de l'herbe sèche et les brindilles en état qu'elle avait pu trouver. Revenant rapidement auprès de Bella, elle posa le tas qu'elle portait dans ses bras à terre, préférant prévenir la marchombre avant qu'elle ne rende compte par elle-même que quelque chose bloquait. Si elle ne s'en était pas déjà rendu compte, ce qui était plus que possible. D'un ton ferme et pourtant bas, Irya détailla en quelques mots la gêne qu'elle ressentait.

- Cela peut paraître... étrange, mais je n'ai jamais préparé de feu auparavant, pas sans aide. Je ne pense pas que j'y arriverais du premier coup.


Elle se tut brutalement, décidant finalement de ne pas perdre son temps en paroles inutiles, car la marchombre n'avait pas besoin d'explication, et que ces dernières étant sans conteste de trop, encore plus inutiles que ses questionnements intérieurs. La jeune fille se posait réellement trop de questions, mais n'arrivait pas à contenir ce flot incessant d'interrogations qui déboulait dans son esprit à chaque seconde. Soufflant entre ses lèvres, comme si cela avait une chance d'évacuer son "stress", elle prit les deux bâtons entre ses mains, avant d'en poser un à terre, perpendiculaire au premier. Enfin, elle prit celui qui n'avait aucun trou visible à son surface et le cala dans un interstice du premier, avant de le faire tourner en le gardant au creux de ses paumes qu'elle fit bouger d'avant en arrière. Pendant plusieurs minutes, elle s'escrima à vouloir à tout prix obtenir un résultat quand, enfin, un mince filet de fumée s'échappa du contact entre les deux morceaux de bois. Ravie mais toutefois contenue, Irya redoubla de vivacité, faisant rouler le bâton vertical encore plus rapidement que quelques secondes plus tôt.

Puis, après un temps d'attente encore plus long, une étincelle sembla jaïr du deuxième bâton, mais s'éteignit trop rapidement pour pouvoir s'enflammer réellement. Une touffe d'herbe sèche à côté d'elle, prête à être posée sur le feu naissant, Irya tenta encore et encore de faire renaître un semblant de lueur orangée, sans grand succès. A chaque fois que c'était en bonne voie, tout disparaissait pour décourager la jeune fille un peu plus à chaque fois. Une trentaine de tentatives plus tard, et sans doute un long moment après, l'apprentie se redressa, une lueur de regret dans les yeux. Elle ne put s'empêcher de les baisser brièvement, avant de les relever, une certaine retenue s'étant emparé d'elle, empêchant ses sentiments de trop se monter. Une fois encore, elle parla, incertaine :

- Je n'y arrive pas. Le problème n'est pas le feu, je pense plutôt que c'est moi qui me bloque moi-même. Je n'ai pas assez confiance en moi, c'est... si seulement je croyais plus en ce que je peux faire, le feu serait déjà en route... peut-être.
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeMar 20 Avr 2010, 18:50

- Tout n'est qu'un chemin, Irya. Un chemin est la résultante de la succession de choix. Le choix de toujours tout donner, ou alors de garder les choses pour soi, fait partie de cette succession.

Si je te dis qu'il faut que tu te fasses confiance, je sais que tu vas penser que c'est plus facile à dire qu'à faire. Mais regarde-toi. Tu te fais déjà confiance, tu te connais, Irya. C'est juste que tu as peur, une peur profonde d'assumer tes choix, et c'est ce qui t'empêche de continuer d'avancer. Assumer ses choix ne rend que plus libre, parce que le choix, c'est la liberté. Si tu n'assumes pas les choix et les chemins que tu prends, tu t'emprisonnes juste toi-même, jeune apprentie. Libère-toi de toi. Ouvre grand les yeux et écoute tout ce qui émane de toi.

Ferme les yeux, et cherche la flamme dans ton coeur, dans ton âme. Ta flamme à toi, celle qui fait que tu es toi-même. Tu verras qu'elle vacille. Alors, tu comprendras.

Ce qui est certain, c'est que maintenant, je veux que tu fasses ce que je viens de dire. Et lorsque tu te sentiras prête, tu recommenceras à faire ce feu...
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Eindel Redohil
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeMer 19 Mai 2010, 22:29

Bella avait laissé Eindel seul dans la petite cavité rocheuse et il en profitait pour se reposer. Bien sûr, il s'était ordonné de faire quelques exercices si elles ne revenaient pas trop tôt, mais pour le moment il était couché à même le sol, la tête appuyée sur ses mains, immobile. L'apprenti se demandait bien ce que la jeune femme faisait avec leur maître, et pourquoi Bella avait décidé de procéder ainsi, mais il n'approfondit pas ses questions. Il verrait bien lorsque ce serait son tour. C'était lassant de se poser des questions sur tout et rien, alors il laissa son esprit vagabonder dans les songes, sans réflexion particulières, appréciant simplement la paix d'esprit. Un calme qu'il n'avait pas ressenti depuis plusieurs jour l'emplit de sérénité. Qu'il est bon de ne rien faire quelques instants !

N'ayant pas conscience du temps qui passe, Eindel ne connut pas la durée du moment qui s'était déroulé lorsqu'il se leva, désireux de s'entraîner à quelque activité que ce fût. Le soleil avait décliné mais l'après-midi en était encore à son début. Il avait du temps devant lui, autant que l'excursion des deux femmes durerait. Un temps qu'il comptait utiliser à tester ses capacités et explorer les environs, afin de s'accoutumer à se déplacer silencieusement dans une forêt enneigée – chose nouvelle pour l'apprenti, qu'il voulait expérimenter. Il ne se souciait point de ce que Bella pût ne pas le trouver en venant le chercher. Être Marchombre, c'était être libre après tout; Eindel était sûr qu'elle comprendrait son éventuelle absence.

Sa tenue de cuir bien ajustée, la dague pendant à la ceinture, le garçon partit dans les fourrées, sous couvert de grands sapins alourdis de neige et d'un ciel de plomb menaçant. Le soleil, dont on pouvait apercevoir que de rares petits arcs de cercle, n'était qu'un disque de fer morose, sans vie. La température était tombée bien bas à mesure qu'ils s'étaient avancés dans les frontières de glace et la brise froide était calme mais bien présente. Eindel adorait cela. La matière de la neige sous ses pieds, la température fraîche, la caresse du vent sur ses joues... Il se délectait de ce que ces lieux lui offraient avec maints frissons de plaisirs. Pour en profiter plus encore, il gravit un sapin et en une minute fut perché sur la cime ballante de celui-ci. L'arbre était balloté par le vent à cette hauteur et la fine épaisseur du tronc n'y opposait guère de résistance; Eindel eut d'abord du mal à garder une position stable, mais s'y accoutuma, cramponné. Quoique...

Un Marchombre s'accorde avec ce qui l'entoure, ressent les choses, les comprend... Il s'immerge dans le vent, l'eau... et se joue de ces forces de la nature comme personne d'autre. C'était ce qu'il savait d'eux. Eindel s'assit sur les quelques branches qui constituait le sommet du grand végétal enneigé et ferma les yeux. Par le contact de ses jambes sur ce-dernier, il étendit son esprit, s'ouvrit et accepta le sapin en son sein. L'arbre fit alors partie de lui et il fit partit de l'arbre. Il ne faisaient qu'un. La bourrasque de vent qu'il attendait patiemment se manifesta. La cime du sapin se contorsionna et fut agité de spasmes violents, balloté par les va-et-vient du flux d'air froid. Puis il se stabilisa et revint à la verticale alors que le vent cessai enfin son caprice. A son sommet, Eindel était toujours assis. Ouvert.

Le vent se fit plus silencieux et absent par la suite et Eindel pouvait tout son soûl profiter de cette incroyable sensation. C'était comme s'il avait étendu son esprit et rajouté des parties à son corps, comme s'il était une extension del'arbre et que celui-ci était une extension de lui-même. Les sensations étaient légères, faibles, mais il ressentait l'arbre en lui, et c'était rien d'autre qu'exceptionnel. Et dire que lui ne faisait que découvrir la Voie de l'Harmonie ! Si cette Voie était réellement infinie, et il était intimement persuadé que c'était le cas, sa vie future laissait présager une vie qui lui plaisait. Eindel se promit mentalement de tout faire pour avancer le plus loin qu'il le pourrait, et au-delà encore, sur la voie des Marchombres. Il remercia Bella dans un chuchotement à l'égard de la forêt pour l'y avoir initié. A son maître il vouait une infinie gratitude et il espérait qu'elle le savait.

Le bruit de l'arc qui se détendait et le sifflement de la flèche surprit violemment Eindel, si bien qu'il ne plongea en avant qu'au dernier moment. L'apprenti chuta quelques mètres puis crocheta une large ramure du sapin, aspirant sa vitesse dans un mouvement rotatif tout autour de la branche pour se percher accroupie sur celle-ci, à deux mètres du sol seulement. La brutalité de l'action l'abasourdit et il eut le plus grand mal à se remettre les idées en place pour aviser la situation. On voulait le tuer. Le tireur était douée : sa flèche l'aurait transpercé s'il n'avait pas bougé. Mais d'où venait-il ? Il n'en avait qu'une vague idée, trop floue pour être utile car il allait très certainement se déplacer. Ce n'était pas un bandit amateur, c'était certain. Mais d'après le temps qu'avait mis le trait à parvenir jusqu'à sa position, Eindel déduisit qu'il se trouvait au moins à cent mètres de lui. Depuis, quelques secondes seulement s'étaient déroulées. La distance qui les séparait - en considérant qu'il ne tenterait pas de courir vers lui à toute allure - était forcément suffisante pour... Pour quoi ? L'attendre camouflé pour l'affronter ? Et si c'était un Mercenaire du Chaos, hein ? Non, il devait rejoindre Bella, ce n'était peut-être pas un comportement recommandable mais il ne voulait pas risquer sa vie stupidement. Et puis elle était son maître non ? Si quelqu'un pouvait l'aider, c'était bien elle ! Mais il n'avait qu'un moyen de la trouver.

Eindel sauta de sa position et se ramassa silencieusement à terre. Baissé, le regard fuyant dans toutes les direction, les sens à l'affut du moindre signe, il se rendit à la grotte. De là, il repéra les traces de pas – intactes car il n'avait point neigé depuis – d'Irya et Bella, qui repartait dans les sous-bois par une autre direction. Un dernier coup d'oeil alentour et il s'y enfonça. Il trottinait le dos voûté, d'un pas silencieux rendu possible par la neige tassé couvrant le sol.

Le garçon se déplaçait depuis plusieurs minutes déjà lorsque le bruit retenti à nouveau. L'arc qui se détendit était proche, beaucoup trop proche. La flèche passa à ras son crâne lorsqu'il se jeta au sol. Bons sang, l'apprenti avait beaucoup trop sous estimé son traqueur; il était là, à deux dizaines de mètres de lui, et il n'avait rien vu, rien entendu !

Ce fut peut-être un acte tout à fait stupide, mais Eindel avait une énorme appréhension qui, au lieu de le préparer à se battre, le fit se relever et sprinter sur la piste. Il courut le plus vite qu'il le put, ne se retournant même pas pour voir son ennemi. Mais il le sentait. Il sentait son ennemi car le loup avait décidé de se réveiller et à présent il lui transmettait sans le vouloir ce qu'il recevait de son odorat de loup. Heureusement qu'il ne cherchait pas à s'emparer de son corps, mais grâce à lui le garçon sut que son poursuivant était à ses trousses, mais qu'il ne gagnait pas de terrain.

Enfin, à bout de souffle, il la vit. Bella se tenait dans les fourrées, non loin, et il la rejoignit brutalement, exténué. Sans même prendre le temps d'observer la scène ou d'éclaircir sa voix, il lui résuma en une phrase ce qu'il voulait lui dire :

«Ch'ais pas qui c'est, il est très doué et il veut ma peau !»
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeVen 21 Mai 2010, 16:08

Bella observait son apprentie avec tendresse. La flamme en elle avait vacillé, c'était certain, et Irya elle-même l'avait reconnue. Le manque de confiance faisait qu'elle ne pouvait plus continuer sans franchir cet obstacle, et si Bella savait qu'au fond d'elle-même l'apprentie en était capable, cette dernière n'était pas de cet avis, et doucement commençait à quitter la Voie sous les yeux de la Marchombre. Elle ne comprenait pas, car elle voyait visible que la jeune fille était en train d'abandonner, alors qu'elle n'avait toujours que voulu avancer et continuer sur la Voie. Elle se décousait elle-même, ses pensées n'étaient pas accordées à la Voie, elle n'écoutait plus Bella ni le vent qui murmurait en elle, elle se coupait du monde extérieur, entrant dans son monde intérieur où le chaos, puissant, venait de reprendre toute sa fougue. Bella savait que ce genre de choses arrivait bien souvent aux apprentis, et à chaque fois que cela était arrivé à l'un des siens, elle avait su trouver les mots justes, montrer ce qu'il fallait. Elle sentait que Irya était en train de filer, et elle voulait tout faire pour l'en empêcher. La réflexion de la jeune fille n'était plus une réflexion, mais une peur profonde, presque infranchissable.

Soupirant légèrement, Bella se redressa vivement lorsqu'elle entendit des pas précipités dans son dos, ainsi que le tir d'une flèche, une arme de jet puissante, en pleine course. Fronçant les sourcils, elle se décala, laissant Eindel passer à ses côtés, et observa la forêt alentours. Un Mercenaire, cela ne faisait aucun doute. Bella n'avait aucun préjugé sur eux, ou presque. Après tout, ils lui avaient enlevé sa fille, sa douce Eterna. Mais Eterna était aussi allée se mettre dans le pétrin, donc c'était la faute et des uns, et de l'autre. Bella voulait s'affranchir de la rancoeur, et elle le faisait plutôt bien. Mais elle sentait qu'elle ne raisonnerait personne, à ce moment-là : autant Irya que le Mercenaire, elle ne parviendrait pas à leur faire trouver le droit chemin, le chemin juste. Un sentiment, un instinct, profond, qui la prenait dans le coeur pour remonter dans son conscient et son inconscient. C'était juste une évidence. Ce fut le moment que choisi l'apprentie pour se sauver, dans la forêt. Sauf que le Mercenaire n'en avait pas grand chose à faire, d'elle. Mais dans ce cas, pourquoi avait-il poursuivi Eindel ? Bella fronça les sourcils.

Etait-ce un apprenti, ou autre, un personnage ayant un quelconque lien avec une personne tuée par Eterna ? Car c'était grâce à elle que Bella savait où se trouvait le Domaine, approximativement, et avait pris connaissance de la Prophétie, qui était si chère aux yeux des Mercenaires du Chaos. Sans doute recherchait-il les personnes au courant pour les tuer. Et par rapport à l'emplacement presque secret de la cité du Chaos, elle savait qu'elle était la plus proche, et que sans doute les avait-il filés pendant tout leur voyage, depuis la rive du Lac Chen. Evidemment, elle ne l'avait pas senti, parce que sans doute ne les avait-il pas suivi, mais s'était simplement renseignés, là où ils étaient passés. Elle avait été un peu naïve, mais peu importait maintenant, le mal était fait. Soupirant, elle tourna le visage vers son apprenti, qui lui lança des mots qui la firent sourire. Evidemment qu'il était doué, mais pourquoi aurait-il voulu la peau de l'apprenti ? Non, il avait souhaité que l'apprenti rejoignît son Maître, pour se confronter directement à elle, évidemment. Soupirant longuement, Bella observa les alentours, ne détecta rien. Alors elle s'ouvrit.

Et la forêt s'offrit à elle. Les oiseaux chantaient pour elle, le vent se glissait dans les feuilles, libérant des mots, sensations fugaces, les troncs se balançaient pour lui ouvrir de nouveaux chemins. Elle s'offrait aussi à la Nature, calquant son souffle sur le rythme du monde, laissant les arbres venir fouiller en elle, comme elle fouillait en eux. Et là, elle le vit, elle le sentit, elle le perçut. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il était caché dans une sorte de trou, recouvert de terre et de feuille, sans doute pour confondre son odeur avec celle de la forêt. Sa respiration était imperceptible, mais elle était décadente par rapport au rythme lent de la forêt. Il était juste là, à quelques mètres, n'osant pas encore se montrer, mais sans doute le ferait-il, et rapidement. Ils n'étaient pas du genre à tergiverser, une fois devant leur cible, les Mercenaires du Chaos...


- Tiens toi le plus loin possible de lui. Mais ne pars pas. Apprends.

Lui adressant un sourire, Bella lui fit même un clin d'oeil, avant de se couler entre les branches. Elle était la Nature, complètement, elle se confondait avec, elle respirait à son rythme, et son coeur s'y était aussi accordé. Elle ne passait pas entre les feuillages, elle était les feuillages, elle ne se déplaçait pas, elle vivait chaque chose, sur son passage. Bientôt tout près du presque-trou dans lequel le Mercenaire s'était tapi, elle s'arrêta, soupira, notant ainsi sa présence, lui laissant une chance de ne pas mourir accroupi. Bella savait qu'il n'avait aucune chance, et c'était d'ailleurs pour cela qu'il ne les avait pas réellement pistés, mais qu'il s'était servi d'un réseau entier, car sinon, elle l'aurait senti. Mais il était tout de même bien trop fort pour que son apprenti pût réellement le mettre hors de combat. Pour l'instant. D'ici quelques jours, elle savait qu'Eindel aurait changé du tout au tout. Il aurait évolué, plus exactement. Soupirant doucement, Bella adressa un sourire tendre au jeune homme, qui sortit vivement de sa cachette, étonné qu'elle fût là, si près de lui.

Se redressant, il bomba la poitrine et se jeta en avant, la garde haute, un poignard déjà dans la main gauche. Bella esquiva à droite, sa main caressa la peau de l'avant-bras de son adversaire, son pouce effleura l'intérieur de son coude, à peine, pourtant déjà son bras était paralysé, laissant tomber le poignard dans sa main. Souriante, elle se glissa dans son dos, souple comme un souffle d'air, caressa encore gracieusement, tendrement, la nuque de l'homme, déconnectant tous ses nerfs, ce qui le fit choir à terre. Elle sourit, toujours aussi douce, toujours aussi tendre. Il n'avait eu aucune chance, trop émotif, trop lent, trop brut. Se tournant vers son apprenti qui, elle l'espérait, n'avait pas perdu une miette de ce qu'elle venait de faire, elle soupira longuement, et lui fit signe de retrouver les chevaux. Laissant encore glisser ses doigts sur le torse du Mercenaire au sol, elle appuya légèrement sur son torax, ce qui souffla l'air de ses poumons et déconnecta l'artère interne du coeur, par un mouvement qu'elle seule, ou presque, connaissait, et l'homme mourut sur le coup, sans souffrir. Elle soupira. Sur le chemin menant jusqu'aux chevaux, elle ne fit que résumer quelques petites choses :


- Irya s'est éloignée de la Voie d'elle-même. Si le Mercenaire n'était pas arrivé au moment propice, sans doute serait-elle restée avec nous, mais ce n'est pas le cas. Ce Mercenaire me cherchait moi, et il m'a trouvé en t'utilisant, il avait une bonne raison à cela. En effet, ma fille, de son vivant, a déjoué pas mal de Mercenaires pour trouver une rumeur sur leur positionnement, ainsi que ce qui les motivaient à assujetir le monde. Sans doute essayait-il de détruire les preuves...

Elle soupira, pour revenir près des chevaux. Leur adressant un sourire à chacun, elle désharnacha celui d'Irya et lui donna une tape sur la croupe, ce qui le fit filer entre les arbres, et la fit sourire. Puis, elle se tourna vers Eindel, en lui demandant :

- Dis-moi, Eindel, sais-tu monter un camp et le défaire ? Car j'ai remarqué que c'était systématiquement moi qui le faisait et l'enlevait pendant les cours...
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Eindel Redohil
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeLun 31 Mai 2010, 20:58

Un sourire de Bella, un clin d'oeil, et toute peur se volatilisa. Eindel était maintenant convaincu qu'il n'y avait plus aucun risque, qu'il ne lui restait plus qu'à observer. Cette capacité à lui effacer toute trace de sentiments négatifs surprit le garçon qui se percha sur une branche moyenne, éloignée mais d'où il ne perdrait pas une miette de ce qu'elle voulait qu'il vît.

Et il vit, oui, tout ce qu'elle désirait. Il cru même sentir la maître devenir une partie de la forêt tant s'était évident. Il s'ouvrit du mieux qu'il put à l'ouverture de Bella pour tenter de comprendre, de saisir ce qu'elle faisait et comment... Mais il n'avait rien à comprendre; il cessa donc et observa minutieusement la vieille femme. Ses déplacements étaient simplement ahurissant de... Non, elle ne se déplaçait pas dans les fourrés, elle était les fourrés. Comme elle était les feuilles, les arbres et tout ce qui l'entourait. C'était la seule manière qui décrivait réellement son état.
La façon dont elle tua le jeune homme le surprit plus encore. On aurait dit la Mort en personne qui, d'un toucher du doigt, ôtait la vie à quelqu'un qui devait la perdre. Toutefois Eindel grimaça lorsqu'il réalisa que le sang de ce jeune homme s'était figé dans ses veines. Certes, il avait voulu le tuer et c'était à coup sûr un Mercenaire envoyé pour les éliminer; mais le garçon ne supportait pas cela. Quelle étrange sentiment ! L'impression que quelque chose manquait maintenant, que toute une histoire venait de s'achever brutalement, que... Qu'il était mort. Un ennemi mort, mais un jeune homme mort. Un jeune homme avec ses pensées, ses convictions, ses goûts et ses attirances... Un jeune homme au même titre que lui-même, simplement d'une autre... d'une autre Voie. L'apprenti Marchombre eut beau se dire que lui avait voulu les tuer, il ne se satisfaisait pas, certain qu'il aurait pu vivre, qu'ils auraient tous pu continuer de vivre, sans que rien ni personne ne disparût.

En proie à beaucoup de doutes, il descendit de son perchoir et rejoignit Bella en passant près du cadavre inerte et encore chaud, ce qui grandit ses spéculations intérieures sur la mort. Qu'était-ce étrange de savoir que de cet esprit, là dans ce cerveau, il ne restait plus rien ! Qu'était-ce étrange de comprendre qu'il ne vivait plus, que tout ce qu'il constituait était parti ! Mais elle l'attendait pour trouver les chevaux et il la rejoignit. C'est seulement à ce moment qu'il en prit conscience. Irya n'était pas là. La vieille femme comprit certainement son expression décontenancée.

«Irya s'est éloignée de la Voie d'elle-même. Si le Mercenaire n'était pas arrivé au moment propice, sans doute serait-elle restée avec nous, mais ce n'est pas le cas. Ce Mercenaire me cherchait moi, et il m'a trouvé en t'utilisant, il avait une bonne raison à cela. En effet, ma fille, de son vivant, a déjoué pas mal de Mercenaires pour trouver une rumeur sur leur positionnement, ainsi que ce qui les motivaient à assujettir le monde. Sans doute essayait-il de détruire les preuves...»

Au fil de ses paroles, Eindel comprit mal l'énormité de ce qu'elle disait. Irya... Irya avait quitté la voie. Elle n'était pas simplement absente, elle ne reviendrait plus. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise lorsqu'il réalisa, il n'écouta même pas la suite de ce qu'elle dit. Irya, la fille à qui il parlait si peu et avec qui, pourtant, il partageait tant de choses ! La jeune femme avec laquelle il avait été initié à la Voie, avec laquelle il avait progressé sur la Voie, avec laquelle il avait partagé l'enseignement de leur vieille maître, avec laquelle il devenait progressivement Marchombre, ne reviendrait plus ! Elle avait quitté la Voie !

La maître et son apprenti arrivèrent aux chevaux et Eindel regarda en silence Bella détacher le hongre et l'animal partir, libre, emmenant avec lui sa dernière lueur d'espoir. C'était comme cela que ça se passait ? Elle la laissait partir, et c'est tout, rien d'autre ?

«Dis-moi, Eindel, sais-tu monter un camp et le défaire ? Car j'ai remarqué que c'était systématiquement moi qui le faisait et l'enlevait pendant les cours...

- Oui, je sais monter un camp et le défaire.»


Le jeune homme s'adossa à la roche de la grotte, fixa ses yeux à la terre et ne bougea plus. Et alors quoi, il avait répondu à sa question, elle ne lui avait rien demandé de plus.

Irya... Il lui avait si peu parlé. Et pourtant, elle lui manquait déjà tant ! Elle apprenait la Voie avec lui, avec la même maître, ils engrangeaient les mêmes connaissances, les mêmes savoirs, mais elle l'avait quitté et Eindel en était profondément bouleversé. Il n'avait jamais envisagé cela, quitter la Voie. Il était sans s'en rendre compte devenu très complice avec elle car il avait leur enseignement en commun. Mais elle ne pouvait pas avoir quitté la Voie, comme ça ! C'était certainement juste une petite faiblesse passagère, un doute intérieur, et elle reviendrait bientôt pour continuer et être Marchombre !

Un regard croisé avec Bella et il comprit que ce n'était pas le cas. Inévitablement, un gouttelette d'eau salée s'échappa d'un de ses yeux et roula, roula... Elle s'étala sur la terre et resta seule. Eindel ne comprenait même pas pourquoi il l'avait laissé s'échapper. Mais il s'était souvent promis de faire véritablement sa connaissance, de passer un peu de temps avec elle et de partager ses expériences, de parler avec elle de la Voie. Mais surtout, de savoir qu'elle avait perdu la Voie, la flamme, la possibilité de devenir Marchombre...

Toutes ses pensées ne menaient nul part, et bientôt il se fit envahir par ce même sentiment, cette impression désespérée d'avoir perdu quelque chose, beaucoup plus forte cette fois-ci. A cet instant seulement, le jeune orphelin réalisa qu'il avait trouvé en Bella et Irya plus qu'il ne pensait. Il avait trouvé en eux une famille de fortune.

Il venait encore de perdre quelqu'un de sa famille à lui.

« Mais faites quelque chose, s'emporta-t-il. Ch'ais pas moi, on peut la rattraper la faire revenir ! Elle ne peut pas partir si bêtement, après tant de temps ! Non, elle peut pas, c'est pas sérieux du tout là !»

Trouvant lui-même une réponse à ses propres déclarations, il continua :

«C'est son choix, oui, mais peut-être que c'est un mauvais choix qu'elle va regretter ! On peut pas, on peut pas la laisser s'en aller ! Vous dites que si ce salopard de Mercenaire n'était pas intervenu à ce moment-là elle serait restée; et bien on n'a qu'à la pister, la retrouver et vous pourrez la faire revenir ! Ça me paraît stupide de ne pas le faire !»


Dernière édition par Eindel Redohil le Mar 01 Juin 2010, 07:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeLun 31 Mai 2010, 23:47

- Eindel... J'ai dit peut-être. Un peut-être modifie beaucoup de choses, tu sais. J'ai eu beaucoup d'apprentis, dans ma vie. Certains qui sont devenus de grands Marchombres, d'autres qui ont quitté la Voie. Non pas pour devenir Mercenaire, mais parce qu'elle ne leur correspondait plus, qu'elle ne leur correspondait pas réellement. Parce que leur Voie à eux avait un parallèle avec celle des Marchombre, pendant un certain temps, mais pas jusqu'à l'infiini. Il en était de même avec Irya.

Cela fait un choc, je te l'accorde. Mais elle sera plus heureuse ainsi. Lorsque l'on aime les gens, on ne les bride pas, on ne tente pas de choisir à leur place, on respecte tous leurs choix. Lorsque l'on aime les gens, on fait tout pour les rendre heureux, même si cela nous paraît insencé. Je sais que tu accordais de l'importance à notre groupe. Il faut juste que tu comprennes que tout le monde est différent. Tu ne ressens pas la Voie de la même manière qu'Irya ou moi. C'est là le pourquoi du comment. Mets-toi à sa place. Voudrais-tu que l'on t'oblige à suivre quelque chose qui t'a plu pendant un temps, mais dont tu t'es lassé ? Que dans le plus profond de ton être, tu sens comme étant discordant avec ta propre Voie ? Pourquoi le regretterait-elle ? Une autre vie s'offre à elle, une vie qu'elle a choisie, et dont elle est la seule guide.

Mais surtout, Eindel, je ne m'en sens plus capable. De la ramener. Il y a un instant, propice. J'ai raté cet instant. J'ai fait une erreur, j'ai échoué, j'ai porté mon attention autre part. C'est ma faute, tu peux m'en blâmer. Mais c'est ainsi...
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeMar 01 Juin 2010, 07:14

Un long silence s'en suivit.

" Je vous demande pardon, Bella. Je me suis laissé emporté, et je ne vous blâme de rien. C'est juste que... J'arrive pas à l'admettre. A admettre que j'ai encore perdu quelqu'un, quand bien même ce quelqu'un n'avait aucun rapport avec moi sinon le même enseignement. Le pire c'est que je sais que je ne l'ai pas perdu, elle est vivante et je pourrais bien la revoir un jour, mais dans ma tête y a cette voix qui me martèle... " Rattrape-la ! Rattrape-la ! " J'ai la même impression que si elle était morte. Je sais ce comportement est très égoïste de ma part, je m'en excuse.

On fait quoi, maintenant ? On continue, et c'est tout ? "
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeJeu 03 Juin 2010, 15:38

- On ne perd jamais personne, Eindel. Ou alors, c'est parce qu'on l'a voulu. On ne peut perdre personne à partir du moment où on le garde contre son coeur, dans son coeur... Elle n'est pas morte tant qu'elle vit en toi, comme tous les autres gens que tu penses perdre. Mais le pire est de perdre le souvenir des gens qui ont compté.

Ce n'est pas de l'égoïsme, détrompe-toi. C'est ta manière de te défendre de l'extérieur, c'est ta manière de lutter contre les lois de la nature. Tu es Marchombre, Eindel. Un Marchombre se rit des lois, se rit de la nature. Il est cette dernière. Tu as raison de remettre tout cela en question. C'est comme cela que tu continueras d'avancer...

Maintenant, nous allons nous aventurer dans les royaumes du nord... Ou plus précisément, dans les Frontières de Glace, pour te faire découvrir la joie du grand friod !
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeMer 16 Juin 2010, 16:34

[ désolé, je croyais que le cours allait continuer dans un autre post et donc j'attendais, mais j'avais oublié qu'il était déjà dans les Frontières du Nord. Scuz-moi ^^ ]

Eindel s'offrit le temps d'apprécier toute l'étendue du sens des réponses de Bella. Il les ressassa, les rumina et finit par retrouver son état calme et réfléchi habituel. Elle avait raison et il avait exagéré. Il peinait encore à comprendre toutes les raisons de sa réaction ou même le sens de certaines de ces paroles, mais l'envie le regagna. Il avait des pensées à développer, mais plus tard; pour l'heure, il était pressé de continuer, bien qu'il évitât soigneusement de penser qu'il continuerait comme seul élève. La vue de la vieille maître lui rappela combien elle était pleine de sagesse et combien il tenait à elle et son enseignement. Il désirait continuer, et maintenant !

" Bon, et bien... On y va ? Les joies du grand froid, justement, commencent à m'attirer irrésistiblement, et j'ai hâte de les retrouver, autant que de découvrir de nouveaux exercices tous plus tordus les uns que les autres pour me tester. "

Un peu plus tard, une question étrange qu'il avait toujours eue en tête lui revint à l'esprit. Une question issue de l'imagination et de la fantaisie d'un jeune apprenti un peu rêveur, toujours en quête de nouvelles expériences.Il hésita quelques instants face à la nature de celle-ci, mais estima le moment propice pour la poser.

" Bella ? J'ai une question un peu... étrange qui me trotte dans la tête, et vous êtes la seule qui puisse me répondre, alors...
Si un Marchombre peut s'ouvrir au monde, s'accorder à un cheval, accompagner une flèche et étendre son esprit à d'autres choses... Qu'est ce qui se passe si deux Marchombres essaient de s'ouvrir et de s'accorder ? Est-ce qu'ils... Partageraient leur esprit, dans un état de communication inimaginable ? "
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeVen 18 Juin 2010, 19:21

Bella sourit à son apprenti, alors qu'il proposait d'y aller. Hochant la tête, elle prit les rênes de son propre cheval pour se hisser dessus sans effort, et le mit au pas, sortant par là de la forêt. Elle se dit que Eindel devait se sentir lié au nord, sans doute à cause de ce qui sommeillait en lui. Elle n'en doutait plus maintenant, de cette transformation. Même son petit-fils, Woll, était métamorphe, finalement, à sa plus grande surprise. Il s'était transformé à côté d'Inwëlle, dans un moment où tous les deux étaient complètement déboussolés. Il s'était transformé en un animal que Bella ne connaissait pas du tout, un immense animal, un immense félin. Pourtant, ni elle, ni Erwan n'avait ce genre de chose dans les veines, et du côté de la mère de son petit-fils, il ne semblait pas non plus que ce fût le cas. Elle ne comprenait pas trop d'où cela pouvait venir, mais s'en fichait, à dire vrai. Certains choses sont faites pour être appréciées, et non pas pour être comprises, elle le pensait.

Ils chevauchèrent tranquillement au pas, lorsque Eindel posa une autre question, qui fit sourire Bella. C'était une question pertinente, elle trouvait. Aucune de ses apprentis, jamais, ne la lui avait posée, et elle prit le temps de réfléchir avant de répondre. Parce qu'elle n'était pas tout à fait sûre de pouvoir répondre simplement. Elle visualisait particulièrement une chose, à cette question : les moments qu'elle passait avec Erwan sont compagnon, le père de ses enfants. Chacun des moments passés avec lui était magique et empli de sérénité, de clarté, et d'ouverture. Ils partageaient tout, à deux. Ils étaient Marchombres, ouverts, totalement, l'un à l'autre, et ne cherchant pourtant pas des renseignements dans l'autre. Une question de respect. Oui, c'était cela, le plus important. Le respect. Le Marchombre pouvait s'ouvrir, pour s'offrir. Pas pour prendre.


- Il n'y a pas de communication ou d'état de communication inimaginable. L'ouverture est différente pour chacun d'entre nous. Celui qui percevra l'ouverture sous forme de son ne sera pas forcément accordé à celui qui percevra l'ouverture sous formes d'images. L'accord peut se faire, mais en aucun cas est total. Parce que le respect de l'autre domine. Parce que l'on ne veut pas prendre, mais offrir. Et par là, le lien établi n'est pas du tout comme tu peux l'imaginer. Mais ce sont des choses qui s'expérimentent, Eindel. Tu le découvriras par toi-même...

Moi-même y suis sujette, lorsque je suis avec mon compagnon. Nous ne nous voyons pas souvent, pourtant à chaque fois nos retrouivailles n'en sont que plus fortes, parce que nous nous accordons l'un à l'autre sans effort. Cependant, nous avons chacun notre manière de percevoir les cadeaux de l'autre, et donc de les interpréter. On ne peut être objectif, car cela serait profiter, cela serait de l'irrespect pour l'autre...


Lui adressant un sourire, la Marchombre serra légèrement les mollets pour mettre son cheval au petit trot, et forcer ainsi Eindel à penser à ce qu'elle venait de dire sans lui poser d'autres questions qui auraient été inutiles, car il en avait les réponses en lui, s'il se penchait réellement dessus. Parfois, on ne se rend pas compte de tout ce que l'on sait, et c'est bien dommage. Cependant, on le sait, notre inconscient le sait. Bella s'en était rendue compte alors qu'elle escaladait le Rentaï, pour aller solliciter la Greffe, qu'elle n'avait simplement pas eue. Peu importait. Le Murmure avait été doux à ses oreilles, et ne l'avait pas rejetée. C'était à ce moment-là qu'elle avait réalisé. Réalisé qu'elle ne savait pas où elle allait, mais qu'en même temps, elle le savait. Le souvenir remonta en elle, alors qu'elle chevauchait. Elle sourit, au ciel, au monde. Complètement sereine. Tranquille.

Elle avait fait travailler à Eindel les mouvements à cheval, et surtout lui avait montré à quel point une connivence pouvait exister entre un cavalier et sa monture, avec le temps passé ensemble. Il était désormais capable de tirer des flèches et des poignards alors que sa jument était en mouvement, et avait acquis cet exercice durant les cinq derniers jours. Il avançait désormais à une vitesse prodigieuse sur la Voie, et sa manière de tout remettre en question ne faisait que le pousser en avant. Elle sourit, avant de mettre sa monture au galop. Maintenant qu'elle savait que Eindel pouvait faire un camp, elle ne perdait pas de temps : elle voulait rejoindre un pic des Frontières de glace pour le faire escalader. Ils chevauchèrent ainsi plusieurs heures, avant que la nuit ne tombât, et que Bella laissât son apprenti dormi, le rassurant pour ne pas que ses rêves fussent trop sombres, à cause du Mercenaire ou du départ d'Irya.

Le lendemain, ils repartirent à cheval, vers le Nord, toujours. Ils galopèrent et trottèrent toute la matinée, Bella donnant un poncho de laine épaisse à l'apprentie pour ne pas qu'il mourût de froid, et continuèrent à avancer. Jusqu'à ce qu'enfin, une immense paroi se dressât devant eux, lui tirant un sourire. Descendant de cheval, elle attacha sa monture à un arbre, lui laissant du mou et lui prodiguant des caresses tout le long de l'encolure pour lui faire plaisir. Puis, se tournant vers son apprenti, elle l'invita à la suivre. Marchant dans la neige, dont le sol était recouvert d'une couche d'un peu plus d'une dizaine de centimètres, elle ne laissait pourtant que peu de traces, légère comme une plume, encourageant son apprenti à tenter de faire de même. Lui adressant un sourire, elle arriva bientôt au pied de la falaise et la désigna d'un mouvement du menton, avant de lui dire :


- La montée ne sera pas forcément facile, mais pas extrêmement difficile non plus. Elle sera juste longue. Le vent souffle, t'aider de lui sera un bon point, pour t'élever. Ouvre-toi. La pierre te parle. Le vent te parle. Tout parle à qui sait écouter...

Lui adressant un sourire, elle le laissa commencer à escalader, et se hissa à ses côtés, pour l'aider à avancer, et le rattraper s'il commençait à lâcher prise. Pourtant, elle était certaine qu'il ne tomberait pas. Il filait sur la Voie. Plus vite encore que jusqu'alors...
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeLun 05 Juil 2010, 12:42

« La montée ne sera pas forcément facile, mais pas extrêmement difficile non plus. Elle sera juste longue. Le vent souffle, t'aider de lui sera un bon point, pour t'élever. Ouvre-toi. La pierre te parle. Le vent te parle. Tout parle à qui sait écouter... »

Eindel observa le sommet du pic et apprécia les fissures escarpées qui serpentaient jusqu’à lui. L’une d’elle, large et plutôt rectiligne, lui offrit la voie qu’il cherchait parmi tant d’autres ; pour ne pas perdre inutilement du temps, il décida de se tenir à ce choix.

L’apprenti savait s’ouvrir maintenant, avec quelques difficultés certes, mais cela lui était acquis. Il ne s’était jamais ouvert à la pierre, à un mur, une falaise. Quelle surprise cela lui apporterait-il ? Bonne question, alors pourquoi ne pas y répondre de suite ?

Le jeune garçon posa ses deux mains à plat sur la roche froide et se délecta un instant de la beauté de sa structure rocheuse, si dure, si morne mais tant magnifique. Puis il se priva de sa vue et ouvrit les canaux de son esprit aux flots de son environnement, mêlant ses propres eaux à celles de l’univers. D’une fluidité aquatique, son âme métissa avec la pierre, fusionna en elle et créa un alliage d’une spiritualité inébranlable. Enfin, tel un messager franchissant respectueusement les portes d’un immense fort, Eindel pénétra la coque grise et froide de la pierre et, après une longue révérence mentale, s’étendit à l’esprit de la roche. L’image de la falaise s’imposa à lui. Il vit la grande déchirure qu’il allait utiliser pour monter, ainsi que toutes les autres fentes de la falaise dans son ensemble. Mais soudain, cette grande fissure lui parut repoussante, laide et dangereuse, tandis qu’un ensemble de petites fêlures se fit attirant, séduisant, rassurant. Le garçon les observa sans pouvoir résister, sans vouloir résister. Une multitude de fentes, de lézardes, de rainures dans la pierre, qui déviaient beaucoup du chemin le plus direct et serpentaient à droite à gauche, incertaines sur la direction à prendre. Les utiliser pour monter paraissait fou et stupide. Mais Eindel les utiliseraient. Le garçon se répandit en remerciements et, fier d’être accepté par la montagne, sortit de sa léthargie un sourire sur le visage avant même qu’il n’ouvrît les yeux. Il en fit profiter Bella puis enfonça un premier pied dans une petite fissure.

Quelques mètres plus haut, le grimpeur observa la large crevasse qui filait en ligne droit vers le sommet à ses côtés. Sa raison le poussait à l’utiliser, mais son inconscient et sûrement autre chose lui soufflaient de continuer sur ces multitudes de petites entailles, si bien qu’il était intérieurement persuadé d’emprunter la bonne route ; alors pourquoi hésiter ? Mettre de côté la logique et le raisonnement, certaines fois, ça fait du bien.

La falaise était verticale mais Eindel pouvait se fier à ses craquelures pour s’accrocher des mains et des pieds assez aisément. Jamais il n’avait grimpé exclusivement par des fissures mais ce n’était pas difficile ; la seule différence est que les bras doivent pousser vers les côtés et non vers le bas pour tenir le poids du corps. Les pieds eux, se coincent aisément et, bien que cela puisse être douloureux pour les chevilles, c’est le meilleur moyen pour se hisser toujours plus vers le haut.

La montée fut longue, plus encore qu’il ne l’avait estimé. Longue, douloureuse et périlleuse. La faible température qui jusque là ne l’avait pas importuné s’immisçait maintenant sous chaque ouverture de ses vêtements, lui tirant des grimaces à chaque bourrasque. L’apprenti dut constamment s’arrêter pour dégourdir et réchauffer ses doigts ; ils étaient tétanisés par l’effort et le froid. Les frictionner contre sa tenue de cuir n’avait qu’un pâle effet provisoire. Tout son corps tremblait de ce froid et cela rendait l’exercice très instable. Mais il était aidé. Aidé par le regard neutre de Bella à ses côtés, aidé par la certitude qu’elle ne le laisserait pas tomber et qu’il ne tomberait pas. Aidé aussi par les encouragements de la montagne qu’il sentait dans son esprit ; par le vent qui, au un moment où il fut en passe de perdre l’équilibre, le plaqua fermement contre la roche. Eindel ne voulait pas croire à une coïncidence et y trouva une motivation plus grande encore, toute peur écartée.

Bientôt le sommet fut à portée de bras. Eindel y plaqua une main hésitante, puis une autre ; il poussa sur ses jambes et hissa, avec un grognement de fatigue, le haut de son corps à plat sur la pierre. Enfin il rapatria ses deux jambes puis resta couché, sans se mouvoir, une minute entière.

Le calme le retrouva peu à peu. Eindel prit conscience que la roche gelée lui brûlait la joue. Il se redressa et s’assit. Il avait froid, très froid, ainsi giflé par les giclées de vent froid. L’apprenti se souvint de son ouverture à la montagne plus tôt et de ce qu’elle lui avait soufflé. Il n’avait put pendant la montée chercher du regard la grande crevasse afin d’apercevoir d’éventuelles difficultés insurmontables. Aurait-il dû l’utiliser ? Cette question en souleva une autre, qui franchit difficilement ses lèvres frigorifiées.

« Bella… Qu’est-ce qui prouve que ce que la pierre dit, ce que le vent dit, ce que le monde dit à celui qui écoute… Qu’est-ce qui prouve que c'est réel, qu’ils parlent vraiment à ceux qui s'ouvrent ? Qu’est-ce qui prouve qu’on écoute le monde et pas notre imagination ?»
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeMer 14 Juil 2010, 18:34

Bella observait son apprenti, qui la surprenait. Il avait étudié la roche. D'abord avec son esprit. Elle l'avait vu se tendre vers la faille, chercher les prises des yeux, vouloir passer par là. Puis, il s'était avancé, et le contact de la roche avait changé sa trajectoire. Sa perception. Un sourire vint chercher les lèvres de la vieille Marchombre, tandis qu'elle hochait seule la tête. Eindel s'ouvrait. Eindel avançait, toujours plus loin. Elle repensa à Wanya, Wanya qui avait commencé de rien, avec sa peur de tout, avec cette crainte en elle qui l'empêchait de se lier aux autres, d'avancer en tant qu'individu. Elle avait surmonté tout cela. Eindel, en un sens, faisait le même trajet. Il évoluait, prenait confiance en lui, écoutait, avançait, se modelait. Il filait sur la Voie. Et Bella était fière de lui. Lorsqu'il commença à monter sur la paroi, elle convint qu'il ne montait pas vraiment. Il s'accordait. C'était beaucoup plus que cela. C'était magnifique, même le lien qu'il venait d'établir avec la montagne, avec la paroi. Bella sourit, encore. Confiante.

L'escalade ne fut pas facile, et si Eindel s'était accordé, cela n'empêchait pas, par moment, le doute s'installer. Mais le doute est là pour nous pousser vers l'avant, pour nous donner les leçons de vie que les autres ne peuvent pas nous enseigner. Le doute forge l'esprit et le pousse en avant. Est là pour le pousser en avant. S'il le tire en arrière, c'est que l'esprit n'a pas compris, ne cherche pas ses erreurs, ne suit pas la bonne voie. La garçon continuait à s'élever, mais le froid s'instillait en lui, rendant l'escalade plus difficile. Pourtant, Bella avait confiance. Savait qu'il ne tomberait pas. Au pire, elle était prête. Elle était toujours prête à le suivre, à le rattraper. Il était son apprenti, et elle le guidait sur la Voie. Aussi longtemps qu'il aurait besoin d'elle. Aussi longtemps que cela serait nécessaire. Elle soupira, un instant, laissant le vent venir chercher son soupir pour l'emporter avec lui, laissant ce vieil ami se glisser dans ses cheveux blancs et fragiles pour jouer avec, laissant le vent venir la soutenir. Elle aussi, était sur la bonne Voie...

Lorsque enfin le sommet se mit en évidence, à quelques mètres au dessus de leur tête, Bella se laissa glisser le long de la paroi, ou plutôt se laissa monter, s'envoler, le long de la roche, pour attendre Eindel en haut. Et lorsqu'il arriva, se réchauffant comme il le pouvait, Bella sentit une question naître en lui, la devina, portée par le vent, avant qu'elle ne passât ses lèvres, mais sourit. Ne dit rien, le laissant réfléchir un instant, le regard tourné vers l'horizon. Le vent soufflait encore plus fort, en haut, et ce n'était que parce qu'il ne s'était pas redressé qu'Eindel n'avait pas senti toute sa puissance. Il allait jouer avec le vent, comme elle le faisait elle-même, à cet instant. Glisser dans ses courants, dans ses jeux. Elle sourit, s'accroupit près de son apprenti, et désigna le panorama. On voyait sous eux les collines aux herbes dansantes, un peu plus loin l'immense Citadelle des Frontaliers, et les étendues sauvages, les forêts environnantes. Le vent soufflait, donnant vie à toute cette végétation. Bella sourit. Ferma les yeux, pour mieux sentir la caresse de l'air.


- A-t-on réellement besoin de preuves pour croire à l'existence des choses ? Ne pouvons-nous pas nous contenter de ce que l'on vit ?

Elle fit une légère pause. Sereine. Pour reprendre :

- Si cela revêtait de l'imagination, pourquoi ne l'aurais-tu pas entendu jusque là, d'ailleurs ?

Soupirant, elle se redressa, et le vent, dans une rafale violente, tenta de la décoler du sol. Elle se joua de ce courant d'air, ses cheveux claquèrent dans son dos, mais elle sourit, et offrit son visage ridé aux caresses du vent. Il lui apportait des nouvelles d'Erwan, et elle l'écouta, ouverte. Toujours plus. Elle aimait le vent. Elle aimait tous les éléments. Elle aimait la Terre, le Monde. Elle aimait Erwan aussi. Et Galvin. Elle aimait chacun de ses apprentis. Elle aimait. C'était sa raison d'être. Elle aimait la vie. Soupirant de bonheur, elle glissa un bras dans les courants d'air, se fit plus souple et plus aérienne que l'air, passa entre deux de ses courants, le taquina. Puis, son autre main vint se joindre à ce jeu. Elle rit, heureuse. Complètement heureuse. Puis, se tournant vers son apprenti, elle lui souffla :

- Tu sais Eindel, tout autour de toi agissent des forces. Celle du vent, celle de la terre, celle de l'attraction. Des forces qui régissent notre univers. Un Marchombre a conscience de toutes ces forces. De l'environnement sur lequel elles opèrent. Ce sont ces forces qu'il perçoit, pour s'immerger dedans, comme tu t'es accordé à la force de la montagne...

Cet entrelac de forces définit la Voie du Marchombre, qui sinue entre elles, et dont le Marchombre se rit. Invisibles, impalpables, immatérielles, il les voit, les sent, les touche. Le vent est aussi l'une de ces forces... Viens t'en faire un ami, lève-toi pour jouer avec lui !


Un large sourire passa sur son visage, tandis que son bras se tendait vers son apprentie, l'encourageant. Le vent allait du vide vers la terre, et il ne pouvait tomber que sur la roche, et non pas dans le vide. Bella était heureuse, attendait son apprenti. Sa réaction. Voulait le voir jouer avec le vent, comme il venait de jouer avec la roche...
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Eindel Redohil
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeJeu 14 Oct 2010, 17:51

[ ... Surprise ^^ Nan, bon, j'ai écris ça bout par bout sur une trèèèès longue période. J'essaie vraiment de m'y remettre. Alors j'essaie aussi des nouveaux styles, des nouvelles tournures de phrases et tout ça... ça va donc sûrement te paraître fouillis, bizarre et mauvais. J'ai même pas retouché ce qui date le plus... Au moins j'ai réussi à sortir quelque chose ^^ ]

L'apprenti de la vieille maître s'imprégna avidement de ses paroles; tout était tellement plus simple quand Bella répondait à ses questions ! Le doute s'envola, l'assurance s'installa... Pourquoi ne tenterait-il pas de s'en aller avec ses doutes ? Voler... Un très vieux rêve. Planer dans les cieux tel un aigle en chasse, se laisser tomber en piqué, vitesse, allégresse; se redresser au dernier instant, déployer ses ailes et dessiner une magnifique courbe; courbe de vol, courbe de vie dans la lignée des airs et du temps; s'envoler plus haut, plus loin encore. Que de rêveries...

Au diable les questions ! Eindel voulut montrer son bonheur au monde entier; son sourire se changea en grimace lorsqu'il tenta de se lever. Les douleurs lui revinrent à l'esprit; l'épuisement, le froid se refirent sentir. Rien pourtant ne put ébranler son tout nouvel entrain. Il se leva, regarda longuement autour de lui... Bella devint la plus belle et la plus intelligente femme au monde, le paysage blanc se transforma en paradis terrestre, le vent en...

Violemment plaqué à terre par la bourrasque, le garçon se redressa et rit tout son soûl. Le vent, cet esprit invisible et palpable, violent et doux, enfantin et plein de sagesse; c'était avec lui que Bella jouait, c'était avec lui qu'elle lui avait proposé de jouer. Et bien, jouons !

L'apprenti Marchombre passa l'éternité suivante à apprendre le vent. Il chut sur la roche, se releva; un nombre incalculable de fois. Il s'immergea dans le vent, sans ne jamais regarder que la ligne d'horizon. Lentement, il découvrit, comprit et sentit des savoirs, des sensations nouvelles, des ressentis étranges qui le poussaient à continuer. Chaque rafale l'envoya au sol et lui enseigna un peu plus.

Eindel persista jusqu'à choir une dernière fois et ne plus avoir l'énergie physique pour se remettre debout. Là seulement, il sourit.

« J’ai plus envie de me relever. »

Un léger rire de sa voix fatiguée, un sourire radieux sur son visage sale. Un regard immergé dans l’infini du ciel gris.

« Tu vas m’apprendre à voler ? »

L’apprenti ne remarqua pas le tutoiement nouveau. Il voulait s’envoler, là, maintenant, fendre l’air, dominer les montagnes; s’élancer vers les cieux, dépasser les cieux, découvrir ce qu’il y a au-delà. Être libre. Voler. Il voulait être vraiment libre. Il voulait voler. Plus que toutes les fois précédentes où il avait voulu voler. Il voulait voler. Bella savait-elle seulement à quel point ?

« Je veux plus jouer avec le vent. Apprends-moi à voler, j’ t’en supplie. »

Couché à même la neige, le regard vague, Eindel faillit donner naissance à une larme. Il venait de manquer de respect à celle qu'il respectait le plus, de lui sortir un tas de gamineries, mais surtout... Il ne volerai pas. Jamais. C'était impossible.
Pourquoi fallait-il que ce qu'il désirait le plus au monde soit irréalisable ?

« Apprenez-moi à voler... »

Soupir.
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MessageSujet: Re: Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2   Groupe Fubiz - Cours n°3 - Partie 2 Icon_minitimeVen 22 Oct 2010, 15:02

- Tu sauras voler, jeune apprenti. Un jour, tu tutoieras les étoiles. Tu enlaceras la lune. J'espère que ce jour-là, tu penseras à moi...

Une larme coula sur la vieille peau ridée de Bella. Ce qu'Eindel venait de faire, aucun de ses apprentis ne l'avait fait auparavant. Jamais, même en esquisse, jamais. Aucun ne lui avait demandé de lui apprendre à voler tous ne s'étaient que contenter de s'envoler, au fil de leur apprentissage, et elle les avait jetés dans le gouffre, pour qu'ils volassent. Peut-être avaient-ils réellement compris le sens de l'apprentissage Marchombre, peut-être que non. Une nouvelle perspective s'ouvrait dans l'esprit de la Marchombre, qui sentait une nouvelle porte voler en éclat, au plus profond de son âme.

Voler. Un rêve.
Un rêve d'homme. Un rêve de femme.
Un rêve.

Mais pourtant, Bella ne rêvait pas de voler. Peut-être parce que quelque part, elle volait déjà. Dans le plus profond de son âme, elle était libre. Libre, de toute contrainte charnelle, libre, voguant avec le vent. Un sourire, presque triste, pourtant porteur d'espoir, de démons et de lueur, d'une étincelle nouvelle, passa sur son visage, s'y ficha, pour s'y graver, doucement mais sûrement. Eindel avait raison. Voler n'était pas une finalité, en soi, mais bien un chemin.

La vieille Marchombre ferma les yeux. Pour calmer son coeur.
C'était magnifique. Magique, simplement. Tous ces nouveaux horizons qui s'ouvraient devant elle. Tous ces nouveaux chemins à parcourir. Sur lesquels s'engager, avancer. Le monde est fait pour être exploré. Elle n'en avait exploré qu'une infime partie, elle le savait depuis toujours... Tant de choses étaient à découvrir. C'était merveilleux. Elle avait franchi des portes, s'était engagée sur les chemins, en cherchait encore d'autres.

Oui, elle avait cherché ces chemins. Pour encore avancer.
Son apprenti, de lui-même, avait ouvert une nouvelle porte.

Sur sa joue tombante, la larme qui s'était échappée se cristallisa. Eindel était contre la neige, à moitié dans un état second. Le regard pâle de la vieille Marchombre se posa sur lui, un instant. Une envie, subite, étrange, la prit à la gorge. D'un mouvement aussi vif que la fraîcheur de l'air, elle se retrouva agenouillée près de son apprenti, le prenant par l'épaule d'un mouvement qui aurait pu être familier. Un peu abrupt, comme geste, d'ailleurs. Comme celui d'un enfant qui secoue son père pour lui montrer à tout prix quelque chose. Un sourire passa sur le visage de Bella, encore un. Sur son visage illuminé de bonheur.


- Viens, Eindel. Viens !

Lui saisissant une main, Bella se releva promptement, emmenant son apprenti dans son enthousiasme. Elle se mordit même la lèvre inférieure d'empressement. Ses yeux pétillaient, comme des soleils miniatures. Le vent l'appelait, et elle répondait. De toute son âme. Tendue vers le ciel.

Un nouveau chemin...
Si beau !

Ses longs cheveux blancs glissant hors de son chandail s'envolèrent avec le vent, claquèrent vers le ciel, alors qu'elle redressait le menton. Tellement beau ! Tellement lumineux ! Tellement magnifique, magique ! Prenant une grande inspiration, elle frissonna encore au contact du vent. Elle ferma les yeux, tendue vers le ciel, vers son infini.

Beauté ouverte
Dans les cieux de l'infini
Dans la volupté de la Voie

Elle s'envolait. Son âme glissait dans les courants du vent, alors que son corps se faisait doucement emporter dans ses tumultes. La main de son apprenti dans la sienne, elle se sentait pleine. Entière. Lumineuse.


~ Envoles-moi ~

Ilasya était là. Sa mère, son père. Eterna. Les larmes coulèrent sur ses joues. Larmes de joie.

Elle lâcha la main d'Eindel.

Le visage tourné vers le ciel. Tourna la nuque pour voir le bord du précipice. Ses yeux pétillèrent encore. Son immense toge blanche claqua dans l'air alors qu'elle s'élançait vivement vers l'immense vide. Elle sauta.

S'envola.

Le vent caressa sa peau, passa dans sa toge, dans les recoins de tissus, la laissa en l'air quelques secondes. Déjà, sa silhouette était floue. Un léger brouillard s'élevait. Bella ferma les yeux, alors qu'elle disparaissait. La brume la prit dans ses bras, elle s'y abandonna, elle monta, monta, avec les vents, pour voir le Monde, le contempler. Tout était inédit. Si nouveau.

Bella avait déjà depuis longtemps apprivoisé la Brume. Mais jamais elle n'avait connu une telle communion. Une telle fusion. Les gouttelettes en suspension l'entouraient. Son âme s'envolait. Elle voyait son apprenti, eut envie de le laisser, de continuer à monter. De continuer à avancer, à découvrir, à s'envoler, à voler, à profiter de ces nouvelles portes qui s'ouvraient, de ces beautés indicibles qui s'offraient à son regard...

Non.
Elle devait redescendre. Plus qu'une nécessité, c'était vital. Pour elle. Pour Eindel.

Un souffle triste l'enveloppa, la Brume aurait voulu l'emporter, elle aussi. Mais il n'était pas temps. Un jour, peut-être. Pas tout de suite. Une fois, où elle ne serait pas avec son apprenti. Où peut-être il se serait envolé, lui aussi. Où elle n'aurait peut-être plus de responsabilités. Parce qu'elle ne pouvait se soustraire à elle-même. Un soupir, elle sentit le soupir des gouttelettes, réussit à se poser.

Derrière son apprenti.

Le visage tendu vers le ciel. Un sourire immense sur les lèvres et éternel dans son regard.








[Hum, je me suis laissée emportée... Je dois dire que ton rp m'a trop inspirée xD S'il y a un quelconque problème, je suis prête à éditer ! ]
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