Your fade world [Pv Tyra - Terminé ]

Ol' aurait voulu avoir plus de précision. La vie de Tyra présentée ainsi semblait tout d'un coup bien moins passionnante. Dénué d'action. Blanche. Nulle. Elle aurait voulu avoir des détails, sur la mort de ses parents et de ses deux soeurs... Mais non. Comme si Tyra avait été une fille normale. Menteuse ! Elle était tellement différente, à la fois attentionnée envers Ol' et tellement ouverte et... Méchante avec les autres ! Elle ne comprenait pas pourquoi, et comment, Tyra s'était intéressée à elle. Tant de questions l'assaillaient à ce moment qu'elle fut presque surprise que sa tête n'explose pas. Elle aurait voulu connaitre Tyra par coeur, même s'il était impossible de connaitre une seule personne dans tous ses recoins. Et cette jeune femme était si mystérieuse, si méfiante et gentille, si différente... Elle aurait même voulue connaitre sa couleur préféré et son chiffre fétiche...

Pourquoi l'avait-t-elle sauvé ? L'aimait-t-elle vraiment ? Oui, aucun doute la dessus, son regard le prouvait. Pourquoi avait-t-elle cette drôle de cicatrice ? De quoi était morte sa famille ? Ou était sa seule soeur vivante ? Pourquoi était-t-elle seule ? Pourquoi voulait-t-elle devenir mercenaire ? Avait-t-elle d'autres ami(e)s comme Ol' ? Ou... Un amant ? Elle en doutait. Mais c'était possible. D'ou venaient ses yeux rouges ? Pourquoi était-t-elle si grande, et pourquoi, ô grand pourquoi, était-t-elle toujours dotée de ce sourire sadique et moqueur et de se rire incontrôlable...?

Ol' aurait voulu fermer les yeux, essayer de comprendre, ou alors oublier ces drôles de questions qui l'assaillaient de toutes part, l'empêchant de réfléchir. Elle savait que la dernière phrase de Tyra était un mensonge. Un énorme mensonge. Elle ne pouvait pas être si dur de naissance. L'incompréhension était insupportable. La petite rêveuse aurait tant voulue poser les questions et avoir toutes les réponses. Mais rien n'était si simple. Tyra était humaine après-tout. Certaine chose devait forcement être difficile à digérer et donc difficile à raconter. Même à Ol' qui était son amie. Surtout à Ol'...

La petite fille savait, à cause du regard que jetait la mercenaire que les paroles lui avaient échappés. Ca aurait été quelqu'un d'autre, elle n'aurait pas répondu. Mais c'était Ol' et elles avaient faillit mourir ensemble la veille. Elle n'avait plus vraiment le droit de l'envoyer balader, à présent. Quoi que...

Ol' sonda son esprit à la recherche d'une seule petite question qu'elle pourrait poser sans réveiller de mauvais souvenirs. Qu'elle pourrait poser sans faire de mal. Elle ne trouva rien. Rien, sauf qu'en sondant plus profondément, elle se rendit compte qu'elle ne voulait pas rester ici. Elle voulait rentrer. Chez elle. A l'académie. Mais pas sans Tyra. Et ça, c'était impossible. Et puisque de toute façon cela devait arriver et puisqu'une amitié digne de ce nom ne s'oubliait pas, elle se redressa et lacha :

- Je veux rentrer.

Elle savait qu'elle reverrait Tyra. C'était une certitude. Une certitude que même la mort ne pourrait pas lui enlever. Elle aimait Tyra. Peut-être plus encore qu'elle n'aimait Henek... Oui, bon, même si ce n'était pas... Vraiment... Possible !

-Trop de questions on été posées. Le mystère est plus attirant que le connu... J'ai toujours eu les réponses aux questions que j'ai posées. J'apprend à découvrir la solitude.

Tyra hocha la tête . Elle aurait cru Ol’ plus curieuse que ça , et ça l’étonnait qu’elle n’ai pas de question à poser , cependant elle respectait cela et n’ajouta rien , elle continua à faire un tour dans la chambre , en essayant de réfléchir , pourtant elle n’arrivait pas à grand-chose , les yeux dans le vague , elle ne pensait qu’à la petite rêveuse . Elle ne comprenait pas trop , mais la seule chose qu’elle avait finit par comprendre au bout de ce qui semblait être une intense réflexion , c’était qu’Ol’ voulait rentrer chez elle .La mercenaire ne savait pas trop ce que la petite appelait son « chez elle » . Pour Tyra ça aurait pu être sa maison d’Al-Far , ou le Domaine , ou la Taverne de Fil … Le Domaine . Ça pouvait donc dire qu’il était possible que pour la fillette , ce qu’ils appelaient l’Académie pouvait être sa maison . La mercenaire soupira .Elle s’approcha d’Ol’ , se baissa une nouvelle fois pour être à la hauteur de la fillette et lui sourit .

- Si tu veux partir … Et bien pars .

[ Désolé c'est court]

♫ I'll never leave you ♫

Tyra scrutait la pièce, songeuse. Elle semblait un peu perdue. A la fois si sur d'elle et tellement fatigué de se perdre. Et puis, sans prévenir, elle se leva, s'accroupit près d'Ol' afin que la fillette puisse l'a regarder droit dans les yeux, alors que la jeune femme disait :


- Si tu veux partir … Et bien pars .


Ol' avait du mal à déchiffrer ce regard. Elle ne savait pas si Tyra voulait être seule, ou si elle l'a suppliait intérieurement pour qu'elle reste... Mais il était temps pour elle de partir. Parce que toute les bonnes choses ont une fin. Et parce qu'elle ne pouvait pas se permettre d'attendre deux heures parce que sinon, elle n'arriverait jamais avant la nuit. Elle ne voulait pas regretter tous les choix qu'elle faisait. Elle voulait vivre sa vie à fond, sans jamais louper une seconde. Comme si la mort était pour demain... Ce qui était vrai en un sens... Un sourire se dessina sur les lèvres de la fillette. Un sourire-sourire. Sourire-fantaisie. Sourire-vrai. Sourire-tendre. Sourire-doux. Sourire-amour. Un sourire et un regard. Un regard qui ne laissait paraitre aucuns doute. Ol' et Tyra ne se séparerait jamais. Elles étaient comme une personne en deux corps ou deux personnes en un corps, peu importait, les deux étaient juste. Même la mort ne pouvait plus les séparer. Elles étaient lié par un liens encore plus fort que l'amitié qu'Ol' ne saurait définir.


La rêveuse se tourna enfin. Sans un bruit. Sans un souffle. Sans une parole. Sur la pointe des pieds, elle se glissa hors de la chambre et elle tira la porte. Pour ne pas briser l'importance de cet instant. Et lorsqu'elle fut dans le couloir, elle se mit à courir. Courir parce que la vie ne s'arrêtait pas la. Courir parce qu'elle venait d'apprendre quelque chose d'important. Courir parce que sinon, son humeur-feu-d'artifice allait exploser en elle, en une myriade de couleur multicolore et la musique allait naître en elle, lui déchirant les tympans alors qu'elle n'existait pas vraiment...


Elle couru jusqu'à ce qu'elle trouva Etoilea. Et puis elle couru après. Même sa jument ne parvint pas à l'arrêter. Elle aurait pu courir sa vie entière...