Un petit Dragon, ma Dame ? [PV Azrune]

Décidemment, l'océan l'appelait depuis son départ de l'Académie marchombre. Azrune sourit, s'étira face à la mer, ou l'océan, peut importe après tout, savourant les impressions et sensations qu'elle avait ici.

Elle ne pensait plus à ce qui c'était passé il y a quelques jours, à son départ pour le moins précipité et tout le reste, elle se contentait d'être là, d'être heureuse, et ça lui suffisait, comme ça avait toujours été le cas. Après tout, elle aurait parfaitement le temps de revenir à l'Académie plus tard, elle avait la vie devant elle!

L'adolescente avisa la falaise sous ses pieds. La désescalade ne lui paraissait pas trop compliquée, mais ce genre d'appréciation était souvent fausse, du moins quand elle venait d'elle, aussi la jeune fille décida d'être prudente. Mais de passer par là quand même.

Elle n'avait pas tord!

Azrune n'était pas la plus douée en escalade, elle en avait conscience, mais depuis qu'elle avait quitté Astariul, elle avait quand même beaucou progressé en la matière. Cela lui suffit tout juste pour ne pas s'applatir en bas, utilisant toute sa force, toutes ses connaissances, toute sa concentration et surtout son endurance. Lorsqu'elle arriva en bas, elle était lessivée. Une bestiole ou une personne mal intentionnée ayant surgit à ce moment n'aurait eu aucun mal à faire d'elle ce qu'il voulait, mais personne ne se présenta et Azrune put récupérer tranquillement, sur le qui vive mais en profitant quand même de la beauté de l'endroit où elle se trouvait. C'est alors qu'elle remarqua une silhouette sur la plage - non, elle l'entendit d'abord. Intriguée, l'adolescente se leva, s'étira doucement mais avec soin puis elle s'approcha de l'inconnu, sans chercher à être discrète mais sans être particulièrement bruyante non plus.

La personne scrutait les flots, c'était indéniable, même si de là où elle était, Azrune ne voyait pas encore son visage, aussi la question fusa-t-elle tout naturellement :

- Bonjour! Qu'est-ce que tu cherches?


[Gomen, pas terrible, je n'ai que l'heure de mon post pour m'excuser ^^"]

Au bout d'un moment, l'inconnu daigna se retourner.

L'inconnu était une femme avec - gloups - des écailles et un air qui donnait peu envie de faire la conversation, mais alors très peu. Et pour toute réponse, elle lui adressa un sourire carnassier.

- Mon père.

L'inconnue s'approcha. Comme Azrune était à bonne distance, elle ne broncha pas, sa surprise et son effarement du à l'apparence singulière de l'inconnue remplacées par un masque sérieux et concentré. Elle avait suffisamment vécu pour deviner quand la situation nécessitait un minimum de prudence et si, dernièremment, elle avait peu rencontré de gens animés de mauvaises intentions, cette femme là semblait dangereuse et méritait, non, exigeait son attention pour le temps où elle serait près d'elle. Après, qui sait, peut-être s'amusait-elle juste à lui faire peur, mais Azrune préférait encore être ridicule et vivante que stupide et morte!

- Le Dragon !

La personne éclata d'un rire mauvais qui aurait suffit à faire détaler Azrune... quelques années plus tôt. Sauf que bon, elle était toujours jeune, d'accord, mais elle avait grandit.

Et elle avait découvert l'Académie, et elle avait la ferme intention d'y retourner!

Malgré la situation assez tendue pour elle, l'adolescente se surpris à sourire. Prendre une décision, même la mauvaise, était toujours mieux que d'hésiter, elle en avait déjà eu des preuves, mais jusqu'à maintenant, elle ne s'en était pas vraiment rendue compte.

L'inconnue, elle, se retourna tranquillement, et cette fois, Azrune compris qu'elle cherchait quelque chose dans l'eau, et donc qu'elle n'attendait pas un navire ou une personne. A priori, ce n'était donc pas une Aline ce qui, après tout, aurait été probable vu l'endroit où elles étaient.

Un mouvement plus loin, dans la mer, attira soudain l'attention d'Azrune. Un dos gris dépassa un bref instant de l'eau et s'y enfonça à nouveau. Sans réfléchir et sans plus faire attention à cette étrange femme qui, pour dérangée qu'elle ai l'air, n'était pour le moment pas agressive, elle courut dans sa direction et s'arrêta en face de l'endroit où elle l'avait vu, mais peine perdue, pour le moment il n'y avait rien.

Azrune scruta encore un bon moment les flots avant de penser que, peut-être, comme nombre de personnes avant elle, la femme guetait une dame, voir même la Dame. A cette idée, et devant la chance qu'elle avait eu d'en aperçevoir une, Azrune éclata de rire. Un rire jeune, frais, sincère.

Son rire.

La forme, dans l’eau, attira immédiatement son attention. Plus mate que la mer, elle la perça un instant, les vagues vinrent s’écraser contre sa surface, à peine une seconde. Une forme foncée, presque noire, qui immergeait ainsi, pour se laisser à nouveau submerger… C’était forcément une Dame ! Jubilant, trépignant sur place, Rubis lança un regard mauvais à la fille à côté d’elle. Enfin, qui venait de passer pour se précipiter sur le bord de la plage. Son rire monta immédiatement à la tête de la créature, qui grogna avant de se précipiter à son tour vers l’eau, passant à quelques millimètres de la peau de l’autre, la frôlant exprès pour la blesser du tranchant de ses écailles. Un cri s’arracha de ses lèvres alors qu’elle courait, le sable s’immiscent entre ses écailles et sa peau, crissant horriblement. Puis, elle bondit dans l’eau, éclaboussant tout autour d’elle, des gerbes d’onde salée, qui n’était pas du tout agréable elle non plus. Haussant les épaules seule, Rubis s’élança, plongea pour nager vivement. Elle était plutôt bien dans l’eau, elle s’y mouvait avec aisance mais ne nageait pas du tout comme n’importe quel humain. Elle glissait, le courant la portait, elle battait parfois des bras, toujours des jambes, ondulait dans les courants et siphons. Où était l’autre fille ? L’avait-elle suivie ? Elle s’en fichait. Complètement. Elle allait juste retrouver cette Dame…

Ouvrant les yeux sous l’eau, continuant d’onduler comme une sirène – avec les mêmes écailles –elle vit bientôt la forme noire qui dérivait tranquillement, et un sourire carnassier passa sur son visage. Mais la Dame sembla la remarquer, et se tourna vers elle. Qu’est-ce qu’elle voulait, la bestiole ?! La chose gluante la fixa un instant, et il sembla à Rubis qu’elle était surprise. La créature avait entendu dire que les Dames pouvaient communiquer grâce à l’Imagination : elles parlaient comme les Dessinateurs, dans l’esprit des gens. Sauf que voilà, il s’avérait que l’Imagination ne pouvait pas directement avoir un effet sur Rubis : déjà, elle se doutait que les Ordres des Valïnguites étaient plus ou moins liés à cette dernière, et ils n’avaient jamais eu aucun effet sur elle ; ensuite, quand les Mentaïs avaient voulu lui octroyer une Greffe, jamais ils n’avaient réussi à l’approcher par l’Imagination, et l’un d’eux s’était même évanoui de douleur, les yeux révulsés… Elle s’en fichait, mais en fait, ça pouvait être très pratique, on ne pouvait venir opérer directement dans son esprit ou son corps. Etait-ce grâce aux gênes de son père ? Elle aurait par contre voulu avoir cette réponse…

Un cri fort et bas, presque un infrason, se dégagea soudain de la Dame. Une vibration à la puissance très basse, et très développée pourtant. Les poissons dans la mer avaient sans doute eu peur, à cet instant-là. Rubis fronça les sourcils, la voyant s’éloigner, voulu la suivre. Mais la Dame était bien trop rapide pour elle, et elle revint crever la surface de la mer, aux vagues irrégulières. Lâchant un soupir, la créature leva un poing étincelant, entre ses écailles et l’eau qui s’y accrochait, vers l’horizon plat ou presque qu’offrait l’Océan. Serrant les dents, elle revint rapidement sur la plage, mais pas totalement, elle restait dans l’eau jusqu’aux genoux, fixant toujours l’horizon. Ne portant pas la moindre once d’attention à l’humaine qui l’importunait…









[Désolée, un peu court... ]

Malgré que l'inconnue, en s'approchant d'elle, avait commencé à tourné le dos à l'eau, elle repéra la forme éphémère au même moment, à peu près, qu'Azrune, mais l'adolescente fut la première à s'élancer. L'autre se lança à son tour une fois que la jeune fille se fut arrêter, manquant de la blesser en s'approchant de trop près avec ses écailles - heureusement qu'Azrune l'avait sentie venir et c'était écartée! En plus, à tous les coups, elle l'avait fait exprès! Azrune fronça les sourcils en remarquant que courir sur le sable semblait lui être douloureux. Sans hésiter, l'inconnue se lança dans l'eau pour aperçevoir la Dame. Azrune l'imita mais en s'éloignant, en plus, elle avait l'air plus à l'aise qu'elle dans l'eau.

La dame, qu'il s'agisse de la Dame ou non, était énorme et magnifique. L'adolescente sourit en la voyant, profitant de cette chose rare, puis elle revint à la surface pour remplir ses poumons d'air et retourner sur la plage. Elle en avait vu assez, le crétacé était magnifique, et cesser de la regarder maintenant ne ferait qu'accroîte son plaisir et son désir d'en revoir une. Il ne faut pas abuser des bonnes choses.

A son tour, l'inconnue finit par revenir. Elle semblait toujours aussi inamicale. Azrune hésitait entre s'en aller tout bonnemment ou tenter de lier connaissance malgré tout. La voie de la facilité ne la tentait pas, mais elle n'avait pas non plus envie de faire connaissance avec cette personne pour le moins étrange et potentiellement dangereuse.

L'adolescente s'étira, se frictionna un peu pour se réchauffer puis chercha une pierre ou s'étendre. Être mouillée et porter des vêtements trempés ne la gênait pas plus que ça, mais elle prévoyait de remonter par l'escalade la falaise - pourquoi se contenter de la descendre alors que c'est le plus dur - et de toute façon elle ne voyait pas d'autre passage. Ensuite, pour tenter l'aventure, il était plus prudent d'être au sec et reposée. La jeune fille se choisit donc un rocher à bonne distance, le parcouru à pied sans trop de soucis et posa sa main dessus, tentant de le sentir comme Sulla lui en avait parlé, lors de son arrivée à l'Académie. Comme elle n'y parvenait pas, elle monta dessus et s'assit - elle se serait allongée sans l'inconnue mais elle se méfiait - et, en fixant l'océan tout en se tenant prête à observer l'autre femme si elle faisait mine de venir par ici, elle continua à tenter de "sentir" le rocher plus en profondeur. Elle avait cru comprendre lorsque Sulla lui en avait parlé pour la première fois, mais du temps c'était écoulé depuis sans qu'elle réessaye et elle était seule cette fois, c'était plus délicat de ressentir quelque chose autre que la chaleur du soleil et le goût de la mer dans l'air.

La fille faisait vraiment des trucs bizarres. Comme là, elle était allée se percher sur un rocher et levait les yeux fermés vers le ciel. Oh, Rubis voyait bien qu’elle tentait quelque chose, mais elle était vraiment stupide de faire ce quelque chose devant elle ! Et puis, ça commençait vraiment à l’agacer, cette pauvre petite humaine qui se prenait pour elle ne savait quoi ! Grimaçant, montrant ses dents pointues, elle ricana longuement, avant de s’avancer d’un pas franc et vif vers la fille qui faisait elle ne savait quoi, mais qui essayait de se concentrer… Dommage pour elle, la créature n’avait aucune envie de la laisser faire ! Les écailles sur ses joues scintillèrent un instant au soleil, alors qu’en quelques enjambées elle était déjà à un mètre à peine de la gamine. Grognant, Rubis plissa les paupières et fléchit les genoux et les coudes comme pour bondir sur la fille. Juste un avertissement, à peine perceptible mais bien présent. La gamine serait-elle assez intelligente pour le voir ? Peu importait. D’une impulsion puissante, Rubis bondit jusqu’au sommet du rocher, à quelques millimètres d’où se tenait la fille quelques secondes plus tôt, alors qu’elle était encore concentrée. Dents découvertes, elle sourit méchamment à son adversaire.

- Qu’est-ce que tu fais là, toi ?

S’avançant d’un pas, menaçante, Rubis planta son regard rouge luisant et étincelant dans celui de celle qui était devenue sa proie. Elle avait envie de s’amuser.

- Une personne aussi appétissante que toi ne devrait pas traîner dans le coin…

Oubliés, les cours. Oubliée, Jennyssie. Oubliés, les apprentis et le Domaine. Rubis était redevenue celle qu’elle avait toujours été avant d’être recrutée par les Mentaïs. Une créature hybride sanguinaire et inconsciente, violente et sans aucune pitié. Juste avec cette pointe d’amusement dans l’âme, juste avec ce désir d’instiller de la peur dans tous les êtres vivants qu’elle pouvait rencontrer. Un monstre. Elle s’en fichait, n’en avait même pas conscience, se laisser porter par ses pulsions. Elle n’avait que cela de vrai, en elle, ses pulsions, son instinct de chasse, de prédateur ultime, ce désir de sang et de mort. Le plaisir de se mesurer à tous, et encore plus à plus fort, si c’était possible, qu’elle ! Se ramassant encore sur elle-même, elle bondit cette fois-ci si vite que l’humaine en face d’elle avait absolument aucun moyen de l’éviter. Faisant glisser la paume de sa main écaillée sur l’avant-bras de cette dernière, elle jubila lorsque son sang chaud se déversa de la peau de sa victime. Et ses iris, devenues seulement deux fentes verticales, montraient l’étendue de sa folie. Elle voulait du sang, elle voulait de la terreur ! Cette gamine n’était qu’un amuse-gueule, et elle n’en ferait qu’une bouchée. Après, elle partirait à la recherche d’une goule, pour voir ce que ça faisait. Elle s’était déjà mesurée à un Brûleur, et on disait qu’ils étaient aussi redoutables que les goules… Elle pourrait faire une réelle comparaison, comme ça !

Passant à une vitesse fulgurante derrière la gamine, Rubis sourit méchamment. En plus, elle sentait plutôt bon, son sang devait être délicieux… Passant sa langue sur ses lèvres, la créature ricana un instant, avant de repasser devant la fille en l’effleurant de ses écailles. Une autre gerbe de sang gicla, et Rubis éclata de rire. De toute façon, si l’autre tentait de se défendre, elle ne pourrait pas lui faire grand mal… Un sourire carnassier prit place sur le visage de l’hybride, et alors qu’elle se ramassait pour encore une fois blesser sa proie. Elle voulait la faire mourir à petit feu, sentir la peur, la frustration, la colère, la haine, monter dans le regard, l’attitude et les veines de l’autre. Le sang était encore meilleur rempli de tous ces sentiments… Une ombre passa au dessus d’elle. Rubis cligna des paupières, avant de relever la tête vers le ciel. Une forme sombre volait dans l’azur, tournait, battait des ailes… Cela avait un corps bien trop long pour être un oiseau et c’était bien trop gros… Transformant son bond vers la fille en virevoltage en arrière, la créature fixa la silhouette qui volait, comme indolent, vers elle. N’était pas du tout indolent ! Plutôt agressif même ! Un immense sourire pointu étira les lèvres de Rubis, qui éclata de rire, écartant les bras comme pour attraper le Dragon qui passait au dessus d’elle, dans un immense tourbillon d’air. Rubis ne bougea même pas d’un poil, alors que ses cheveux s’arrachaient presque de sa tête sous la puissante de la bourrasque.

Elle éclata de rire. Un grognement sortit de l’immense cage thoracique de la créature volante écaillée. Tout aurait sans doute pu être plus simple, mais c’était improbable, cette rencontre. Allait-il s’arrêter ? Au moins, elle l’aurait vu, elle savait à quoi il ressemblait vraiment, et comprenait d’où venait sa propre puissance. Le Dragon était tellement fort et robuste ! Et sa colère avait l’air épouvantable. Tout ce qui plaisait à la créature !

- Kyaaaaaaaaa !








[Je tiens à préciser que j'ai demandé l'autorisation des admins avant d'intégrer le Dragon dans mon rp, et que donc ça sera moi qui le contrôlerai ! ]

Une sensation nouvelle fit sourire l'adolescente. Elle commençait à sentir le rocher. Oh, elle se doutait que ce n'était vraiment que le début, mais elle sentait quand même quelque chose, quelque chose qu'elle ne sentait pas avant. Quelque chose qu'elle découvrait. Qu'elle apprenait! Seule! Oh, elle avait conscience que si on ne lui avait pas dit qu'on pouvait s'ouvrir au rocher, elle n'aurait sûrement jamais pensé à essayer, se trouver bien au milieu d'un joli paysage lui suffisait généralement, mais avec cela, elle découvrait une nouvelle facette du monde. Une facette qu'elle, amoureuse de la nature, trouvait très intéressante, un intérêt doublé par le fait qu'elle n'était qu'au début de ce chemin-là, et à l'orée de la Voie.

C'était la deuxième fois que ses tentatives de s'ouvrir à la pierre la mettait en danger. Parce qu'elle ne faisait plus attention à ce qui l'entourait, et parce qu'à ce moment, elle était en présence d'une autre personne, inconnue et donc loin d'être fiable. Elle aurait du être plus prudente, elle le savait, mais elle n'avait pas pensé que la jeune femme - si elle méritait vraiment le qualificatif de femme - serait aussi sauvage et sadique qu'elle en avait l'air.

- Qu’est-ce que tu fais là, toi ?

Azrune sursauta, lança un regard effaré à l'intruse et se leva aussitôt en s'éloignant le plus possible. La mimique de l'autre était assez claire, elle était en danger.

- Une personne aussi appétissante que toi ne devrait pas traîner dans le coin…

Elle venait juste de retrouver le contrôle de ses émotions lorsqu'elle entendit cela ce qui fit apparaître un nouveau sentiment en elle : colère. Elle se maîtrisa mais laissa échapper une réponse du tac au tac.

- Je ne suis pas comestible!

Visiblement, la phrase, lâché sur un ton calme mais d'avertissement quand même, ne suffit pas à décourager son adversaire, qui était déjà en position d'attaque. Heureusement, la dite position était largement assez équivoque pour qu'Azrune soit sur ses gardes, ainsi, lorsque l'être passa à l'attaque avec une rapidité impossible à prévoir, l'adolescente... ne fit rien. On ne peut pas réagir à une menace qu'on ne voit pas arriver, hors elle connaissait la menace, elle la savait réelle, mais elle ne l'avait pas vu arriver. De toute façon, comment aurait-elle pu réagir assez vite? D'accord, cette personne avait une allure de monstre, mais rien ne suggérait qu'elle se mouvait avec une telle rapidité. Azrune n'avait jamais vu aucun humain se déplacer aussi vite.

Elle ne vit rien, mais elle sentit, par contre. Un mouvement totalement indépendant de l'attaque soudaine de son adversaire qui consistait juste à se mettre en position de combat, ce qui permi sans doute de minimiser sa blessure. Ainsi, au lieu de lui déchiqueter les muscles, elle sentit simplement qu'on lui déchiquetait la peau, ce qui, sur le coup, ne parut pas faire une grande différence. La jeune fille grimaca en portant par réflexe sa main à son bras blessé, et elle retint de justesse une exclamation de surprise et de douleur, devinant que c'était sans doute le but recherché par son agresseuse.

Azrune se retourna, voulut répliquer, compris vite que son poignard ne lui permettrait probablement pas de franchir cette muraille s'écailles. Elle était dans une situation extrêmement délicate, heureusement qu'elle était reposée! Mais cela ne lui assurait pas la victoire, loin de là, elle était même nettement en mauvaise posture, l'autre pouvait la blesser sans arme, elle était elle-même une arme, et la sienne serait à coup sûr inefficace. Pour finir, si elle-même portait des coups, il y avait de fortes chances pour qu'elle se blesse encore plus au passage. Décidemment, pourquoi n'avait-elle pas écouté son instinct et n'était-elle pas partie après l'apparition de la Dame? Elle avait pourtant vu, juste avant son arrivée, que cette pseudo-femme était cinglée! Azrune révisa son jugement en la fixant. Sanguinaire aurait d'avantage convenu pour décrire ce montre, et encore, ça restait insufissant. Mais qui était-elle? Ou plutôt, quoi? Pourquoi avait-elle des écailles?

Lorsque son adversaire disparut derrière son dos, Azrune n'attendit pas. Alors que le monstre ricanait, elle avait déjà quitté le rocher en sautant, préférant ne pas attendre une nouvelle attaque, et elle détalait vers la falaise. Elle avait remarqué que sa poursuivante ne semblait pas aimer marcher sur le sable, avec un peu de chance, cela jouerait un minimum en sa faveur. En attendant, elle cherchait autour d'elle et dans son esprit comment lutter contre ce monstre si il parvenait à la rattraper, ce qui arriverait sûrement. Elle s'imagina alors un bâton, un long bâton en bois solide. Avec ça, elle pourrait la tenir à distance, à condition qu'elle parvienne à suivre ses mouvements, ce qui était moins sûr, et au moins, si elle frappait, elle pourrait peut-être la blesser. La force et la précision des coups peuvent faire d'avantage de dégâts que la douleur causée par des plaies, et c'est plus dur à ignorer.

Soudain, alors qu'elle courait, l'image du bâton prit une dimension nouvelle dans l'esprit d'Azrune. Elle courait comme jamais elle n'avait courut, effectuant un véritable sprint en utilisant toutes ses ressources pour foncer le plus vite possible, lorsque sa vision de son arme imaginée pris de l'ampleur, ou plutôt de la précision. Chaque détail de l'arme, elle pouvait le définir comme bon lui semblait. Solide, très solide, long mais pas trop, un poids idéal, elle tenait son arme parfaite, enfin, dans son genre. Sauf qu'elle n'était pas là. Elle...

Le bâton était là, posé dans le sable, là ou il n'y avait rien un instant plus tôt. Le temps de s'arrêter, Azrune le dépassa, se demandant comment elle avait bien pu réussir ça, et surtout si c'était vraiment elle. Elle se retourna d'un coup, priant pour que la pseudo-femme ne l'ai pas rattrapée et ne soit pas trop près derrière elle, s'apprêtant à saisir l'arme qui s'offrait à elle, lorsqu'elle le vit : le Dragon. Incroyable qu'elle ai m anqué son arrivée, il attirait pourtant le regard, animal immense, sauvage et majestueux, prince des cieux. L'idée de prendre son bâton, si solide qu'il soit, devant cette créature de légende lui parut soudain ridicule. Elle était ridicule, et son assaillante aussi, comparé à cet être surnaturel, qu'elle avait, elle s'en rendait soudain compte, une chance incroyable de voir au moins une fois dans sa vie.

- Kyaaaaaaaaa !

Son adversaire c'était désintéressée d'elle pour fixer le Dragon, ses cheveux violemment soufflés par le vent provoqué par le vol de la créature. Azrune était traversée par un torrents d'émotions. D'abord, elle était tout simplement impressionnée par l'animal, ensuite, elle lui était très reconnaissante d'arriver pile au bon moment pour le distraire de sa tortillonnaire. Azrune sourit puis, plus désireuse de rester en vie que de profiter du spectacle, elle repris sa course vers la falaise. Elle se pensait assez rapide en escalade pour avoir de bonnes chances d'arriver avant sa poursuivante, surtout si elle restait occupée avec le Dragon. Au passage, elle ramassa son arme improvisée, la glissa dans son dos et s'attaqua à la montée dès qu'elle arriva au pieds de la falaise, espérant même, malgré l'adrénaline qui coulait dans ses veines et sa concentration sur son objectif, qu'elle pourrait encore voir le Dragon de là haut. Espérant aussi qu'elle y serait hors du danger de l'autre monstre, surtout! Car parlementer avec une telle chose lui paraissait impensable, elle était trop bestiale. Même son bras blessé la mettait en veilleuse, ou plutôt, elle réussissait à ignorer la douleur tant elle était concentrée.

« Ouverture »

Azrune fit la grimace. Ce n'était pas franchement le moment de repenser à ça, elle n'avait absolument pas le temps de tenter de s'accorder avec la paroie. Pas envie non plus, mais comme elle avait confiance en ce que lui soufflait son subcontien, en plus d'escalader le plus vite possible, elle tenta vaguement de s'ouvrir à la falaise, à ce qui l'entourait, mais elle n'y arriva pas, pas du tout, et préféra se concentrer plutôt sur sa fuite, qui n'avait rien de lâche, mais tenait plus de la tactique. Car ici, elle ne pouvait nier que ses chances de victoire étaient trop faibles pour qu'elle prenne le risque de se battre. Elle rangea donc le mot ouverture dans un coin de sa tête et jeta un rapide coup d'oeil derrière elle pour voir si elle était suivie.

Rubis ne faisait plus du tout attention à sa proie. Plus du tout. N’y pensait même pas. L’avait même, en fait, complètement oubliée. Elle n’était plus que là, à observer le Dragon qui tourbillonnait dans les cieux. Son regard ne fut même pas attiré par la silhouette qui s’éloignait pour se placer en sûreté en haut d’un rocher. Elle avait vu du coin de l’œil ce bâton, n’imaginait pas une seconde qu’il était apparu comme ça, d’un coup. Elle s’en fichait.

Envie de savoir, envie de sang. Tourbillon d’air, siphon de ténèbres, envolée d’écailles. Rouges et dorées. Pourquoi rouges ? Pourquoi dorées ? Créature des cieux, créature des Dieux. Folle, sauvage, titanesque, sans peur, invincible. Tout ça à la fois, et en même temps… Délicieuse. Instant adoré. Bonheur éphémère. Puissance éternelle, dans le firmament et les étoiles, aux confins de l’univers. Légende et réalité. Réalité et légende. Dragon et pas d’humain. Elle n’est pas humaine. Ni dragon. Ni Dame. Rubis, créature particulière, monstre unique en son genre, défait les Brûleurs, sans doute les Goules. Reste plus que les Ts’liches. Langue qui court sur des lèvres, faim de connaissances, et de sang. Toujours le sang. Comme celui, tiède, qui coule dans les veines. Désir !

Le Dragon redressa le cap, pour revenir, plus rapide encore. La bourrasque de ses ailes, soulevant même les larges cailloux proches de la plage, provoquant des vagues de plusieurs mètres de haut, se calma alors qu’il freinait pour se poser lourdement, décidé, sur le sol de cette plage loin de tout. Rubis ne bougea plus d’un pouce, attend le verdict, même si elle bouillait intérieurement. Elle avait envie de se précipiter vers le Dragon, une envie tellement forte qu’elle en était presque irrépressible. Et elle parvenait à se tenir, exploit irrationnel pour elle. L’immense créature tourna son large cou vers l’Envoleuse, qui lui sourit de toutes ses dents, en redressant le menton, pas le moins du monde intimidée. Rubis sentit quelque chose frémir en elle, et elle ne comprit pas immédiatement ce qu’il se passait. Un réflexe lui fit rentrer la tête dans les épaules, alors que le Dragon venait la fixer de plus près, amenant sa tête tout à côté d’elle. Sans hésitation, elle posa sa main sur une immense écaille de ce dernier, souriant toujours. Ce fut comme un courant électrique qui passa à travers elle.

" Rubis… "

Un murmure… Dans sa tête.

" Toi ! "

Ah, tiens, elle l’entendait un peu mieux, là. Et encore, c’était comme avoir une conversation calme – chose qu’elle n’avait eu qu’avec Jennyssie, il ne parlait pas très fort ce Dragon… Elle ne se rendait simplement pas compte qu’il devait sans doute utiliser bien des ressources pour réussir à communiquer avec elle, et que sans doute la fille – qu’elle avait complètement oubliée – avait entendu cela comme un immense cri dans son propre esprit.

" Les hommes vont et viennent, le Dragon reste Eternel. Chaque créature suit son Destin, grand ou petit. "

Rubis fronça les sourcils. Elle comprenait de moins en moins…

- Je…

" Quand on est ni humain, ni Dragon… "

- Mais…

" Rien n’est simple. "

- Ca…

" Rubis."

- Ca n’a pas d’importance, alors, que tes gênes soient dans les miens ?

Le Dragon s’était déjà ramassé sur lui-même pour repartir dans les cieux. Se reprenant, il tourna ses immenses yeux vers Rubis.

" Peut-être que si. "

La créature bondit en avant, pour tenter de retenir le Dragon qui prend son envol.
Il disparaît. Dans l’Imagination.

Rubis soupira.
Décidément, elle était gâtée…












[ EDIT Erwan : je valide cette rencontre, Rubis, merci de nous avoir prévenus ! ^^ ]

[Oui, RP terminé !
Merci d'avoir rp avec moi, c'était une expérience importante pour ma Rubis ! ]