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 Les liens du sang [Dolce]

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MessageSujet: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeLun 14 Nov 2011, 16:06

« Noah ne donne plus signe de vie depuis plusieurs semaines.
C’est inquiétant…
Peut-être qu’Evan l’aura vu.
Il est à la Citadelle des Frontaliers en ce moment
Prends soin de toi
Nath
»

ΨΨΨ

Plusieurs jours avaient filé, une semaine presque deux peut-être, depuis que la jeune femme était rentrée d'Al-Chen. Bien avant de partir, dans les premières semaines qui suivirent la fin du cours, elle avait eu l'occasion de revoir Papillon, sa partenaire de cours. Plus de temps encore c'était écoulé depuis la fin du cours – un gros mois et demi, presque deux – et s’il avait duré encore moins longtemps que le précédent – quelques heures tout au plus – affirmer qu’Elya en était sortie tout aussi éreintée relevait d’un doux euphémisme. Mais c’était dans la logique des choses après tout : plus elle progresserait et plus les difficultés s’accentueraient. Le but de ces cours n’était sûrement pas de former de vulgaires assassins – sinon, une bande de mercenaires auraient très bien pu se charger de l’affaire – mais plutôt des Envoleurs, êtres supérieurs ralliés autour d’une même cause. Avec la fin du cours, Dolce précisa qu’il leur offrait un peu plus de temps avant de passer le nouvel examen, puis, il s’était esquivé dans un soupir exactement comme la dernière fois. Tant mieux, elle en profiterait pour travailler, approfondir et peaufiner tout ce qu’elle venait d’apprendre.

Durant les premiers jours qui avaient suivi la fin du cours, la jeune femme n’avait absolument rien fait. Elle avait partagé ses journées à rendre visite à Feu, afin qu’il ne s’ennuyât pas trop, ainsi qu’à déambuler comme une âme en peine dans les couloirs du Domaine. Elle n’avait encore jamais eu l’occasion de le visiter entièrement. Normal, certes, car que pouvait-il exister d’intéressant entre ces murs sombres ? Pas une seule fois dans ses pérégrinations, elle n’avait croisé âme qui vive. Le Domaine semblait parfaitement désert. Même pour voir une araignée, il fallait chercher – ou presque. Au bout de deux semaines grosses semaines où Elya en avait profité pour s'entraîner afin d'être au point pour l'examen, mais également pour elle-même, elle avait rencontré Papillon. Croyant qu'elle était partie, comme elle l'aurait probablement fait en temps normal après un cours, qu'elle n'était pas sa surprise de constater le contraire. Les deux jeunes femmes avaient appris à se connaître un peu plus et s'était remémoré joyeusement les moments passés avec Onde durant le peu de temps qu'elle était resté au Domaine. Une autre semaine fila avant qu'elle se soit enfin décider à partir. Comme cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait vu, elle passa les quinze jours suivants, peut-être un peu plus même, en compagnie de Kris ainsi que de sa nièce Leeloo qui avait à présent huit ans. Elle profita également des connaissances précieuses de son frère sur les chevaux. Tout était bon à prendre pour s'améliorer. Une semaine s'était écoulée depuis son retour.

En se levant le matin même, le regard de la rouquine fut attiré comme un aimant par un morceau de parchemin chiffonné sur le coin de sa table de nuit. Haussant un sourcil, sous son masque, elle reconnaît rapidement l’écriture de son frère aîné : Nath, marchombre de son état. Elle se demanda un instant comment il avait fait pour la contacter – un oiseau sûrement, mais qui devait être parti depuis un moment puisqu'il n'y avait nul trace de la bestiole. Il lui annonçait une nouvelle des plus inquiétantes. Noah avait totalement disparu dans la nature. Ça lui arrivait quelquefois de partir, comme ça, sans prévenir personne. Mais ses absences ne duraient jamais bien longtemps. Elle tâcha alors de réfléchir à une raison cohérente à sa disparition. Connaissant le tempérament de son frère, d’un côté, il avait très bien pu tomber sous le charme d’une de ses nombreuses conquêtes et l’avait suivi, d’un autre, il avait pu trouver un job intéressant et partir sans avoir le temps de prévenir. Cela n’était que ses hypothèses les plus optimistes, et elle était loin d’y croire fermement. Non, elle redoutait plutôt qu’il ait pu se faire tuer – pour une raison assez évidente quand on savait qu’il avait un affreux penchant pour les jeux – ou pire se laisser entraîner par une bande de mercenaires. Ces types se plaisent à semer la zizanie, voire la mort, n’importe où et n’importe quand : des malades mentaux en clair. Seuls, ils ne sont pas bien dangereux, mais en groupe, ce sont de vraies machines à tuer. Bref, la disparition de Noah ne présageait absolument rien de bon.

Les quelques mots de son frère, gravés dans sa mémoire, furent sans doute ce qui la décida à seller Feu dès que possible pour se mettre en route vers la Citadelle des Frontaliers. De fait, après avoir effectué ses quelques étirements matinaux et une fois soigneusement débarbouillé, elle attrapa sa sacoche ainsi que le poignard légué par Dolce au début du premier cours et qu’elle gardait toujours sur elle. Symboliquement, il représentait le début de sa formation, mais c’était aussi sa première arme. La jeune femme fit un tour rapide par les cuisines – une vraie caverne d’Ali Baba – et en profita pour se ravitailler en eau et en nourriture, nécessaire pour le voyage qu’elle allait entreprendre. Elle ne serait pas de retour au Domaine avant un bout de temps, c’était certain. De toute façon, cela ne serait pas trop grave puisque Dolce lui-même semblait avoir quelques affaires à régler de son côté et ne serait donc pas de retour non plus avant un long moment.

Feu hennit joyeusement en voyant arriver Elya. Il avait été pansé la veille, il n’avait donc plus qu’à être sellé. L’étalon commençait à s’exciter ce qui la fit sourire. Oui, elle allait le laisser galoper à sa guise mais elle avait choisi la direction qu’ils prendraient : la Citadelle des Frontaliers.

« Oui ! On sort ! Mais je te préviens c’est moi qui choisi la route… »

Le puissant frison ne broncha pas et la rouquine le mena hors de la stalle, attachant rapidement sa sacoche à la selle avant d’y grimper. Feu prit un malin plaisir à se lancer dans un galop effréné qui devait les conduire tout droit à Al-Far, leur première étape.

ΨΨΨ


Le cheval et sa cavalière galopèrent ainsi toute la journée, sans même prendre le temps de s’arrêter ne serait-ce qu’une heure. Les paysages changeaient et défilaient à un rythme constant. À la place d’Ombreuse, dont les arbres avaient déjà perdu presque toutes leurs feuilles, se déployaient de vastes plaines encore verdoyantes, et ce, malgré l’avancé évidente de l’automne. Les premières neiges ne tarderaient sûrement pas à tomber et à recouvrir de son manteau blanc la nature endormie. La jeune femme avait toujours détesté l’hiver – même si à Al-Jeit, il était assez doux et agréable – et pour cause : il faisait froid, humide. En clair, c’était une saison parfaitement inutile à ses yeux.

Il faisait nuit depuis longtemps lorsqu’elle était arrivée à Al-Far, juchée sur le dos de Feu. Maintenant que l’hiver approchait à grands pas, les journées déclinaient tout aussi vite, ce qui avait franchement de quoi déprimer la rouquine. Si la ville lui rappelait certains bons souvenirs, notamment celui de ses retrouvailles avec son frère aîné qu’elle n’avait plus vu depuis quelques années, elle ne s’y éternisa toutefois pas. Elle passa la nuit dans une auberge, la même que celle où elle avait invité à manger une certaine Azrune. La jeune fille l’avait littéralement percuté de plein fouet. En temps normal, Elya aurait piqué une crise monstrueuse, mais heureusement que ce jour-là elle avait su qu’elle allait revoir son frère sous peu. Ni une, ni deux, le lendemain matin, elle était de nouveau en selle alors que le soleil pointait à peine à l’orient.

ΨΨΨ


De la même manière, il ne lui fallut pas plus d’une grosse journée pour atteindre Tintiane. Seulement, elle ne s’y était pas attardé non plus. Cependant, à mesure que les murs imposants de la ville s’éloignaient, la jeune femme fit ralentir Feu. À bon rythme, elle mettrait à présent une semaine avant d’arriver à la Citadelle où l’attendait Evan. Elle était heureuse de pouvoir le retrouver, mais ce qu’espérait surtout l’apprentie c’était d’entendre des nouvelles de son autre frère, Noah, qui avait désormais disparu dans la nature depuis quelques semaines. Et le seul susceptible d’avoir pu le croiser dans tout l’empire était bel et bien Evan – itinérant de son état – car il voyageait beaucoup. Un sourire se dessina également à l’idée de revoir son neveu et sa nièce, les jumeaux Chiara et Thiméo. Ils devaient avoir sûrement beaucoup grandi depuis la dernière fois. Mais la jeune femme n’était plus tout à fait certaine de leur âge – trois ou quatre ans, peut-être, mais pas plus. Elle se souvenait parfaitement de leurs regards aussi verts que le sien hérité d’Evan ainsi que leurs cheveux de jais et leurs peaux légèrement hâlées que leur mère – envolée elle aussi – leur avait transmis.

Les plateaux d’Astariul se dessinèrent bientôt à l’horizon, et ils semblaient déjà recouverts d’un épais manteau blanc. Décidément, l’hiver était précoce cette année – ou du moins par endroits. La rouquine se fit la réflexion, qu’une fois de plus, elle détestait cette saison. Cependant, elle devait bien avouer que malgré le froid, la lumière du soleil couchant sur les plateaux relevait d’une vision unique, onirique et presque féerique. Alors qu’elle pénétrait entre les premières gorges du massif d’Astariul, Elya se laissa glisser sur le sol, guidant fermement Feu par la bride. Au loin, deux personnes venaient à sa rencontre. Elle ne pouvait pas encore distinguer clairement leur allure, mais elle se doutait qu’il s’agissait de deux solides gaillards. Elle haussa un sourcil lorsque deux autres les rejoignirent. Deux autres encore arrivaient d’un pas tranquille, lui coupant le passage par la droite et par la gauche. Elle aurait dû s’en douter : un piège !! Lorsqu’elle jeta un œil dans son dos, deux autres grands bonhommes lui interdisaient toute retraite. Et voilà, bien joué !! À tous les coups ils lui demanderaient son cheval et sa bourse, seulement la jeune femme craignait qu’ils ne se contentent pas que de cela. Toutefois, elle n’en laissa rien paraître et afficha un sourire radieux…

… Qui disparut aussitôt lorsqu’elle reconnut la silhouette et le visage d’un homme qu’elle ne connaissait que trop bien. Mais que diable foutait-il avec une bande de mercenaires, voyous de grands chemins, pilleurs – voire pires ? Elya jura intérieurement. Elle savait parfaitement qu’il avait toujours eu une fâcheuse tendance à faire conneries sur conneries. Mais là, il avait carrément atteint le summum. Elle planta donc son regard dans celui de l'homme, d’un vert qui lui était familier.

« Noah… »

Fiente de troll et bouse de Raï ! Sa surprise était à la hauteur de sa déception. Cette fois, il lui semblait que son frangin était vraiment impardonnable, en plus d'être le roi des cons. Et elle doutait qu’il ne la laissait sûrement pas passer son chemin sans rien dire. Sa voix était cependant aussi froide que le marbre et le bougre du le remarquer car un rictus malicieux fendit son visage.

« Ravi de te revoir soeurette, vraiment ! »

La jeune femme marmonna un vague « pas autant que moi » presque inaudible tandis que son frère lui présentait ses nouveaux compagnons de tueries, beuveries – « baiseries » . Elle savait déjà ce qu’il allait lui demander, mais elle ne comptait rien céder du tout, et encore moins l’imbécile qui lui servait de frère désormais. Huit. Ils étaient huit hommes, tous des armoires à glace et vraisemblablement bien entraîné pour tuer. Elle était seule et l’espace d’un instant, elle se maudit intérieurement de ne pas être restée tranquillement au Domaine. Mais elle était là, au milieu de huit solides gaillards qui, dès lors qu’elle aurait déclenché les hostilités, n’hésiteraient certainement pas à la tuer. Il fallait donc qu’elle profite d’un effet de surprise. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, son poignard trouva la gorge d’un des huit hommes. Elya avait bondi, récupérant au passage l’arme que Dolce lui avait donné durant le premier cours. Mais alors qu’elle esquivait un premier coup, qui aurait du la cueillir sous le menton et l’assommer, elle se fit la réflexion qu’elle serait parfaitement incapable de tuer Noah. C’était son frère après tout, aussi détestable puisse-t-il être. D’un coup de pied, elle repoussa un de ses assaillants qui s’étala de tout son long dans la fine couche neigeuse, avant de faire face aux six autres hommes qui ne voulaient désormais rien de moins que sa peau. Dans un réflexe incroyable, la jeune femme, pivotant sur elle-même, évita la lame fine et tranchante d’un poignard destiné à l’éventrer. L’homme ne fit que tracer un sillon profond sur sa joue. Elle ne broncha pas et l’étonnement de l’individu lui permit de lui briser les doigts en l’espace de quelques secondes avant d’abattre son poing sur sa gorge offerte – mort sur le coup. Six. Ils surgissaient de chaque côté et l’apprentie avait l’impression qu’elle n’en finirait jamais. Tandis que l’un de ses assaillants bondit, elle se baissa exactement en même temps avant de lui balancer un mélange de terre et de neige dans les yeux. L'homme ainsi aveuglé, elle profita de son incapacité temporaire pour abattre son poing sur son nez qui explosa sous l’impact d’une réelle violence. Elle se retourna de nouveau pour faire face à quatre gaillards tous autant déterminé à avoir sa peau. Elle évita le regard de son frère, haineuse, qui en faisait partie. Cependant, avant qu’elle n’ait pu esquisser un seul mouvement, elle sentit un liquide chaud couler dans son dos, précisément entre sa colonne vertébrale et ses côtes, tandis qu’un souffle saccadé parvenait à son oreille, derrière elle justement. Fichtre, je croyais l’avoir tué celui-là ! Sur le coup, elle n'était vraiment pas mécontente d'être insensible à la douleur. Cependant, si elle bougeait, là tout de suite, elle était consciente que la lame dans son dos risquait soit de lui perforer le poumon, soit de la paralyser à vie. Néanmoins, elle était seule et comme elle ne comptait surtout pas mourir comme cela, surtout pas avant d’avoir réglé son compte à Noah, il fallut bien qu’elle se décide à continuer. Priant pour que son corps ne la lâche pas, elle pivota brusquement tordant le poignet de l’homme qui avait désormais lâché son arme. La jeune femme récupéra, sans broncher, le poignard toujours planté dans son dos et égorgea l’infâme fils de Raï qui gémissait devant elle. Soudain déséquilibrée Elya chuta. Son corps était en train de la lâcher… totalement. Elle ne parvenait plus à se lever et ne pu que fondre son regard dans celui vert émeraude de son frère. Elle n’y lisait aucun remords, aucune culpabilité, peut-être seulement un peu de fierté. Il était sur le point d’achever sa propre sœur et il ne cillait pas le moins du monde. Vas-y, frappe, mais fait vite aurait-elle voulu pouvoir lui dire. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Une larme…

… Une unique larme coula sur le visage de la jeune femme. Une larme de rage. Une larme de tristesse. Une larme de désespoir. Elle n'avait qu'une envie, c'était de mourir, là, maintenant.
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeLun 09 Jan 2012, 23:39

Dolce voulait remonter vers le Domaine, mais avant, il avait la sensation qu’il avait quelque chose à faire. Quoi ? En quittant Syndrell, la seule chose qu’il avait ressentie, c’était un vide. Un immense vide, qui ne pouvait pas être comblé. Qui ne pouvait être comblé que par la présence rassurante de la jeune Marchombre aux cheveux bleus. Un soupir passa ses lèvres, et il se gratta le haut du crâne alors qu’un oiseau venait se poser sur son majeur. Un oiseaux voyageur.

Je suis à la Citadelle, j’aimerais que tu m’y rejoines.
J’ai quelque chose à te dire, et je ne peux pas te le communiquer autrement.
Dépêche-toi.

Gazia.

L’Envoleur soupira longuement, se grattant le menton. Bon, et bien un détour par la Citadelle des Frontaliers s’imposait donc. Il ne prit pas la peine de répondre à la lettre et leva le doigt pour laisser l’oiseau vaquer à sa guise.
Reprenant le flot de ses rênes, il lâcha un soupir, se penchant en avant, pour murmurer quelques mots à Singa. L’étalon souffla vivement par les naseaux, secouant la tête. Dolce éclata de rire et serra les jambes.
Singa démarra en trombe.


$$



Dolce avait galopé quatre jours entiers, en tout. Il approchait significativement de la Citadelle désormais, qui pointait entre deux collines, un peu plus loin. Ralentissant Singa en se redressant, il le fit passer dans un trot léger et fluide. Le petit cheval était parfaitement à son aise, et possédait une endurance hors du commun, c’était un fait. Dolce avait entraîné Loyale durant des années pour arriver à un tel résultat, et en quelques semaines l’étalon arrivait au même niveau que sa jument de plus de seize ans…

Singa ne montrait pas encore de signe de fatigue et ses allures rasantes étaient légères et aériennes, vives et amples. Il avait même l’air de vouloir continuer à galoper… Mais soudain, ses oreilles pointèrent vers une partie du paysage, et il redressa la tête en se compactant dans l’arrière-main. Attentif, Dolce se redressa aussi et plissa les yeux : en effet, il y avait là huit hommes qui marchaient, avec un air patibulaire. Il les voyait de dos, et haussa les épaules, laissant Singa au trot. Les voyant se séparer autour d’une sorte de faille, Dolce ne put s’empêcher de froncer les épaules.

Et de faire pivoter Singa.


$$



- Ca suffit.

Les cris l’avaient alerté, et il s’était engagé dans la faille. Quand il avait reconnu la tignasse rousse d’Elya, il n’avait plus hésité et avait bondi du dos de Singa pour se débarrasser de ces vils personnages. Elle avait réussi à se défaire de trois d’entre eux, mais il en restait cinq, quand même…

L’Envoleur fondit en avant, saisit l’un des assaillants par le col, l’envoya valdinguer plus loin. Trois se précipitèrent instantannément vers lui, et il sourit. Evitant une lame en reculant d’un pas, il se baissa pour esquiver un coup d’estoc et abbattit son poing. Deux fois. Une fois dans le menton de l’un de ses ennemis, dont la mâchoire se brisa sous l’impact ; une autre fois au niveau des côtes flottantes d’un autre, qui craquèrent sous le coup. Ils frémirent un instant, mais n’eurent pas le temps de se reprendre : de quelques pas, Dolce avait saisi une dague le long d’une taille, l’avait sortie de son fourreau pour trancher une trachée et frappa de toutes ses forces du pommeau dans la nuque du dernier debout.

Il n’en restait qu’un.
Debout devant le corps allongé dans une position plus que bizarre d’Elya.

- Laisse-la. Tu recules gentillement, et tu t’en vas.

Le regard vert de Dolce croisa celui, flamboyant, de l’homme. Le même qu’Elya. La même couleur de cheveux. Les mêmes joues. Cet homme était sans doute son frère, vu les ressemblances notoires. Cela n’avait aucune importance.

- Si dans trois secondes tu n’es pas parti, tu finiras en charpie. Me suis-je fait comprendre ?

Dolce redressa la tête, faisant jouer les muscles de son torse.
Imposant.







[ Voilà, et vraiment désolée pour ce temps de réponse ! J'espère que ça te conviendra, sinon, n'hésite pas à m'envoyer un MP ! Smile

Par contre, dans l'idéal, ça serait cool que ce RP ne dure pas trop longtemps, pour pas qu'on se perde au niveau de la chronologie et des cours ! Mais bon, on va quand même prendre notre temps pour que ça soit cohérent hein ! Wink ]
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeJeu 19 Jan 2012, 19:10

Contre toute attente, il ne se passa rien. Absolument rien. À moins qu’elle ne soit déjà morte même si elle en doutait fortement. En effet, plusieurs fois elle avait frôlé la mort – dernière remontait à presque deux ans – et les signes ne trompaient jamais. D’abord, cela commençait par un néant phénoménal, sombre et obscur. Ensuite apparaissait son emmerdeuse de conscience. Celle-là, elle n’en ratait jamais une : pire qu’une gamine de cinq ans, ses passe-temps préférés étaient indéniablement de lui poser tout un tas de questions existentielles dont elle n’y connaissait rien – sûrement parce qu’elle n’avait jamais approfondi le sujet – ainsi que de lui faire la morale sans arrêt. Elya en avait déduit plus d’une fois que son caractère de têtue bornée et chieuse venait sûrement de ce « parasite » qui avait à chaque fois le don de lui gâcher ce qu’elle croyait être sa dernière heure.

En fait, elle était encore tout à fait lucide et perçut le trouble de son frère lorsque la voix résonna, puissante, dans toute une partie des gorges. La rouquine avait l’impression de pouvoir sentir son cerveau bouillir sous son crâne à force de réfléchir. Elle l’avait déjà entendue, cette voix, elle en était certaine. Elle enrageait de ne pas trouver à qui appartenait ce timbre chaleureux et doux. La mémoire lui revint seulement lorsque Noah, lâchant son arme, la fixa durant de longues secondes avec une étincelle de haine dans le regard. Dolce ! Mais oui, comment avait-elle pu ne pas le reconnaître ?! La minute qui suivit lui sembla durer une éternité. Elle aurait voulu pouvoir se détacher de ce vert flamboyant de colère, mais elle ne pu que s’y raccrocher espérant en vain d’y trouver la raison de toute cette haine.

Prudente, Elya commença à se redresser tout doucement, redoutant le néant qui ne manquerait pas de l’avaler au grand galop à la moindre négligence de sa part. D’ors et déjà, alors que son frère s’éloignait en courant sans demander son reste, elle constata les dégâts. Une lame avait trouvé le chemin de sa joue et y avait tracé une ligne de feu. Elle fit ensuite jouer ses articulations les unes après les autres, attentive, avant de remarquer d’en conclure qu’elle s’était sûrement brisé le poignet. Si elle avait quelques doutes sur la façon dont ça s’était produit, elle les balaya d’un revers de main. Bah, c’était sûrement en chutant… Et si quelque chose devait être inquiétant, c’était ce coup de poignard bien porté dans le dos dont avait résulté une légère insuffisance respiratoire. La jeune femme commençait à se demander si finalement elle avait bien fait de retirer la lame, d’autant plus que l’avoir retiré d’un geste si brusque lui avait fait l’effet d’un élan de faiblesse terrassant. Et maintenant, arriverait-elle à se relever ? Il faudrait bien qu’elle essaye.

Lorsqu’elle releva enfin la tête, elle croisa inévitablement le regard de Dolce : vert dans vert. Par elle ne savait quel heureux miracle, l’Envoleur était dans le coin au même moment. Sans lui, elle serait certainement morte en ce moment même. Les yeux humides, elle aurait voulu pouvoir le remercier – ou ne serait que baragouiner un petit « merci » - mais aucun son ne sortit de sa bouche. Un nœud s’était formé dans sa gorge et, comme si ce n’était pas suffisant, elle avait le cœur au bord des lèvres.

La nuit apporta avec elle les premiers flocons. Décidément, elle avait et aurait la poisse jusqu’au bout. Soupirant, c’est cette raison qui lui donna la force de se relever maladroitement, aidée par Dolce. Vacillante, elle parvint tout de même à atteindre la selle de Feu qui, comme s’il avait conscience de la faiblesse de la jeune femme, s’était rapproché pour réduire la distance entre eux. Elle sortit de son vieux sac usé une couverture en laine bien chaude dans laquelle elle s’enroula avant d’aller s’asseoir contre une paroi toute proche formant une sorte de petit abri. Il ne fallait pas se faire d’illusion, ce soir, elle n’aurait sûrement pas la force d’aller où que ce soit.

- « Pourquoi ? »

Son murmure se perdit dans le vide. Elya chercha un instant dans les yeux de son maître une réponse qui ne viendrait sûrement pas, pour la bonne raison qu’il ne pouvait pas le savoir à sa place. Le regard hagard, perdu dans le lointain, elle ne pu retenir ses larmes plus longtemps.


[Bon, ça y est, je réponds enfin... Pas facile de remettre la machine en route! J'essaierai d'être un peu plus rapide la prochaine fois =)]

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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeJeu 19 Jan 2012, 23:05

Bon. Cet homme – jeune homme – avait encore un brin de jugeote pour ne pas s’opposer à lui, et ainsi se garder en vie. Mais quelle mouche le piquait ? Pourquoi toute cette haine concentrée en un regard, et surtout destiné à celle qui était sans aucun doute possible sa sœur ? Dolce ne comprenait pas, non. Il ne comprenait pas comment on pouvait garder une telle animosité envers un membre de sa famille. Peut-être simplement aussi parce que jamais il n’avait détesté un membre de sa famille : après tout, il n’y avait personne à détester, à haïr, sur l’Île des Femmes, d’autant que le seul homme de la famille était son oncle, et était celui qui l’avait élevé et éduqué. Et même s’il ne nourrissait pas de sentiments tendres à son égar, il ne pouvait pas non plus le détester, c’était impensable.

D’un côté, Dolce ne se souvenait pas d’avoir détesté quiconque.
Pas même le Mentaï qui avait tenté de tuer Syndrell.
Pas même Vanora.

Il était en colère. Il lui en voulait, profondément, peut-être même irrationnellement. Mais il ne la haïssait pas. Il ne la connaissait pas, comment aurait-il pu émettre un jugement, quel qu’il fût ? Un léger soupir franchit ses lèvres, alors que l’assaillant repartait dans le sens opposé en prenant ses jambes à son cou.

Immédiatement, Dolce plongea vers Elya, pour lui permettre de se relever. La neige qui flottait depuis quelques jours dans l’air déjà décida que c’était le bon moment pour recouvrir de son manteau blanc les flanc de la colline et des plaines environnantes. Secouant la tête tout seul, l’Envoleur porta son apprentie un peu plus loin, contre la roche, prodiguant une caresse apaisante sur le chanfrein de son étalon.

La question de la jeune fille resta en suspens dans l’air.
Dolce ne pouvait lui apporter de réponse, c’était un fait. Autant se taire.
Il ne savait pas trop quoi faire, lorsque son apprentie commença à sangloter, et puis finalement vint se placer à côté d’elle pour l’enlacer de ses bras, et la blottir contre lui. La laisser pleurer, effacer cette frustration, cette incompréhension dans le regard, laisser la nervosité et la colère décliner…
Un sourire désolé sur les lèvres, il alla chercher Singa et le ramena près de l’esquisse d’abri que formait la roche à l’endroit où Elya s’était posée. L’étalon pie renâcla bruyamment en s’approchant de Feu, mais suivit docilement Dolce lorsque ce dernier attira son attention. Prenant de l’onguent dans ses propres réserves – le même onguent qu’il s’était appliqué sur l’épaule et le ventre quelques semaines plus tôt, alors qu’un Mentaï avait décidé de le tuer – il s’approcha d’Elya doucement. Lui tendant une main, paume vers le haut, il l’obligea à se relever un peu, la laissant appuyer ses coudes sur ses genoux. Il lui enleva ses vêtements en lambeaux, et commença à s’occuper de ses blessures.

Il ne put s’empêcher de grimacer devant l’étendue des dégâts, pour cette blessure dans le dos. Il était inconcevable, pour lui, qu’Elya fût encore consciente avec la douleur que cela devait générer. Mais c’était oublier qu’elle n’avait pas perception de cette douleur… Un soupir, et il ne put s’empêcher de lancer :

- Ce n’est pas beau du tout. Il faut que je recouse ça. Est-ce que tu peux rester dans cette position un moment ?

En un sens, elle n’avait pas le choix, mais c’était par délicatesse que l’Envoleur le lui avait demandé. Prenant tout le nécessaire dans ses sacoches de selle, il sortit même une petite casserole, qu’il mit sur un feu improvisé, récoltant la neige qui commençait recouvrir le sol pour la faire fondre et chauffer l’eau. Pansant avec douceur les petites plaies d’abord avec des compresses et un peu d’onguent réparateur, il ne se pencha sur le coup de poignard que lorsqu’il eut assez d’eau dans sa casserole. Alors, il appliqua un linge imbibé d’eau brûlante sur la plaie, frissonnant lui-même de douleur appropriée plus qu’Elya elle-même. Nettoyant avec soin les rebords de la plaie, et ôtant la crasse en profondeur, il remarqua que les tissus s’étaient regroupés et fendus pour repousser une partie pulmonaire… Heureusement, le poumon en lui-même n’était pas touché, d’après ses observations. Prenant son courage à deux mains, et encouragé du fait qu’Elya ne sentait pas la douleur, il se mit donc à faire un peu de couture…


$$


Il mit quelques affaires sur le sol, près de la roche, et recommanda à Elya de ne pas dormir sur le dos, plutôt sur le ventre, même. Il réussit à faire se coucher Feu à côté d’elle pour lui tenir chaud, et s’assit lui-même non loin de son apprentie pour puiser de la chaleur à l’étalon et en donner à la jeune fille. Singa, renâclant, alla brouter un coin d’herbe un peu plus loin sans s’éloigner de trop toutefois.

Remontant la couverture sur les épaules d’Elya, Dolce sourit.
Il faudrait à nouveau aller dans une Confrérie de Rêveur… Tintiane n’était qu’à un jour de cheval, après tout…

Il ferma les yeux, et s’endormir immédiatement.




[ Pas de soucis ! Wink ]
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeSam 21 Jan 2012, 12:20

Des millions de questions se bousculaient dans la tête de la jeune femme. Et plus elle s’en posait, plus le torrent de ses larmes, tel un fleuve en crue, devenait indomptable. À chaque fois qu’elle parvenait à se calmer tant bien que mal – plus mal que bien en vérité – l’incompréhension revenait au grand galop, apportant avec elle un hoquet de sanglots incontrôlés. Son propre frère avait été sur le point de l’achever de sang froid, pourtant, malgré la situation, Elya n’avait pas la force de le détester – et encore celle de le haïr. Elle n’était même pas en colère. Rien. Elle se sentait juste incroyablement seule. Élevée au sein d’une fratrie nombreuse qui se composait de six frères tous plus âgés qu’elle – et de sa jeune sœur décédée un peu plus de dix ans plus tôt – il lui avait paru insensé que deux êtres aussi proches que des frères et sœurs puissent se détester. Ce soir-là, Noah venait de briser sans ménagement toutes ses certitudes. Elle voulait juste comprendre. Comprendre ce qui avait pu pousser son frère à nourrir une telle haine envers elle, lui qui avait été non seulement son plus proche compagnon de jeu mais aussi le plus protecteur autrefois. Il venait d’ouvrir une plaie béante au plus profond des entrailles de la jeune femme, et si elle espérait qu’elle se referme un jour, il lui faudrait comprendre.

Pourquoi ?

Ça y est : encore des larmes ! Cependant, cette fois-ci, les sanglots s’espaçaient peu à peu. La jeune femme semblait ne plus avoir assez de larmes pour continuer. Alors le vide se fit lentement en elle au son d’un rythme régulier. Boum Boum. Il n’y avait pas de doutes, il s’agissait d’un cœur ! Dolce ?! Décidément, elle devait être dans un état bien pitoyable pour ne pas avoir remarqué son maître se glisser à ses côtés et l’enlacer de manière rassurante. Elle ne s’était même pas rendue compte non plus, qu’elle s’était littéralement laissée aller tout contre lui. La rouquine songea soudain, que, à sa place, elle aurait vraiment été mal à l’aise. Parce qu’il n’y avait tout simplement rien à dire. Rien à faire. Juste d’être là. Et c’est exactement ce que l’Envoleur venait de faire, un peu à la manière d’un grand frère.

Lorsque Dolce se leva pour se diriger vers son compagnon à quatre pattes, Elya le suivit instinctivement du regard, silencieuse. Elle avait la gorge bien trop sèche – et bien trop nouée – pour pouvoir parler à nouveau. Un fantôme de sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle le vit sortir de sa sacoche ce qu’elle reconnut immédiatement comme étant un onguent réparateur. C’était certain, il ne cesserait jamais de la surprendre : il semblait tout prévoir et avoir réponse à tout. Et elle se fit également la réflexion, qu’il faudrait vraiment qu’un de ces jours elle en ait à portée de main elle aussi, ne serait-ce qu’accessoirement, du fait de son affreuse tendance à s’attirer tous les ennuis du monde. Ça pourrait quand même être utile lors situation d’une situation semblable – qui ne manquerait sûrement pas de lui arriver avant longtemps. Alors que l’Envoleur commençait à panser délicatement ses blessures, qui selon lui n’étaient pas très belles à voir, elle se laissa faire sans un mot. Et si pour la première fois de sa vie, elle apprécia réellement d’être insensible à la douleur, ce fut tout de même avec une moue dubitative qu’elle vit son maître manipuler tout un nécessaire de couture.

Une fois quelque peu raccommodée, la rouquine n’attendit pas plus longtemps pour s’allonger – plutôt en décubitus ventral comme le lui avait conseillé Dolce. Ainsi enroulée dans sa couverture de laine, elle s’endormit aussitôt, épuisée.

~~~


Quand elle ouvrit les yeux, Elya se semblait se trouver à un endroit qui lui était étrangement familier. L’herbe autour d’elle était encore humide de la fraîche rosée du matinale. Serait-elle en train de rêver ? Tout cela, ce ciel bleu et cette douce chaleur, lui paraissait pourtant si réel. Prudente, elle se redressa découvrant les falaises escarpées plongeant dans les Grands Océans du Sud. Que ce soit avec ses deux meilleures amies ou avec ses frangins, elle pouvait affirmer indubitablement se trouver à l’endroit même de son terrain de jeux favori étant enfant. Une vague de souvenirs l’envahit et le nœud dans sa gorge et ses entrailles se resserra, puissant.

Des cris d’enfants attirèrent son attention et elle tourna la tête en direction des bruits. Elle reconnut immédiatement deux tignasses rousses : une petite fille et un jeune garçon – frères et sœurs sans doute. Au loin, s’agitaient plusieurs silhouettes qu’elle ne parvint pas à identifier. Ils jouaient tous les deux près des falaises – trop près même. Ils semblaient se défier l’un l’autre de sauter dans l’immensité marine se déchaînant contre les parois abruptes pour en ressortir sain et sauf. Elle parvenait à les entendre vaguement. Jamais elle n’aurait imaginé la suite des évènements. Jamais elle n’aurait imaginé que le garçon puisse vraiment le faire. Jamais elle n’aurait imaginé que le garçon puisse ainsi pousser la gamine, un peu comme s’il se débarrassait d’un jouet inintéressant.

Au même moment, la rouquine se sentit happée dans le vide, un peu comme la fillette qui venait de s’écraser dans une mer déchaînée. Plus elle essayait de se débattre, plus elle s’enfonçait dans un néant profond et sombre. La chute lui semblait interminable. Un rire tonitruant retentit, lui glaçant les veines. Elle hurla comme pour couvrir l’autre voix terrifiante et pourtant tellement réelle. La jeune femme avait l’horrible impression d’être engloutie dans les limbes les plus profondes de l’enfer.

- « ARRÊTE ! »

~~~


- « ARRÊTE ! »

Son propre cri l’avait réveillée en sursaut. Elya se redressa, un peu désorientée. Un regard vers Dolce lui appris qu’il semblait toujours endormi, ce qui relevait du miracle ! Prudente, elle se releva. Bien que sa démarche fut assez maladroite, elle parvint à marcher quelques minutes avant de s’asseoir, seule au milieu des gorges – à quelques centaines de mètres du camp improvisé.

Le regard dans les étoiles, la tête vide.
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeLun 23 Jan 2012, 15:52

« ARRÊTE ! »

Dolce fronça les sourcils, entrouvrant les paupières. Il ne fit que jeter un bref coup d’œil à Elya, pour s’assurer que tout allait bien. Elle venait de se réveiller en sursaut, en hurlant ce mot, mais rien de grave, apparemment. Epuisé, le jeune homme ferma les yeux pour se rendormir aussitôt.


$$



C’était bleu.
Bleu et or.
Et puis, il y avait une touche de vert. Deux touches de vert.
Une odeur piquante, déroutante. Attirante…

Un sourire étira les lèvres de Dolce.
Il tendit les mains…

Se réveilla.


$$



Ce fut quelques rayons de soleil qui réveillèrent doucement Dolce. Et encore, un soleil bien caché par les nuages débordants de neige qui flottaient au dessus de sa tête. Soupirant tout seul, il se redressa sur un coude, le temps que sa mémoire lui revînt. Alors, il chercha rapidement Elya du regard : elle n’était plus à l’endroit où il l’avait vue s’endormir, la veille !

Le cœur de l’Envoleur rata un battement, et il se redressa en hâte pour pouvoir avoir un champ de vision plus vaste. Son regard passa rapidement sur Singa et Feu, qui ne s’étaient pas plus approchés que cela, avant, enfin, de tomber sur la silhouette rousse d’Elya, un peu plus loin dans la gorge. Un soupir de soulagement franchit ses lèvres, tandis qu’il se dépêtrait de ses couvertures qu’il avait malencontreusement emmêlées en se relevant trop rapidement. S’approchant avec prudence de la jeune fille, il découvrit qu’elle s’était endormie assise, comme si elle avait contemplé les étoiles. Sans doute un mauvais rêve – il ne se souvenait même plus de s’être réveillé à cause d’un cri – et il l’attrapa avec douceur dans ses bras, sans la réveiller, pour la ramener près du camp.

Il l’allongea avec délicatesse et la recouvrit de plusieurs couvertures pour qu’elle n’eût pas froid ; puis il fit flamber un beau feu qui crépita allègrement dans la lourdeur de l’air. Sans doute allait-il reneiger d’ici la fin de la journée. Un léger soupir passa ses lèvres, mais il ne dit rien, se contentant de mettre ses langues de viande sèche à réchauffer près de l’antre. Une odeur de grillé commença à s’élever du camp de fortune, et cela réveilla Elya plus en douceur que Dolce n’aurait pu le faire.

L’encourageant à manger pour reprendre des forces, l’Envoleur posa sur elle un regard inquiet. Mais elle ne semblait pas se porter mal… Il examina rapidement ses blessures et constata qu’elle n’avait pas fait plus de dégâts que la veille. Il lui changea ses pansements rapidement, avant de lui demander de se reposer et de ne pas bouger.

- Il faut que je me rende à tout prix à la Citadelle des Frontaliers, Elya. Mais je voudrais réduire au maximum tes déplacements. Dans l’état où tu es, il faut absolument que nous descendions à Tintiane, qui est à une demi-journée de cheval d’ici.

Mais d’abord j’ai une affaire urgente à régler. Est-ce que tu pourrais m’attendre tranquillement jusqu’à midi ?


Il posa son regard dans celui de son apprentie, et hocha doucement la tête. Bon. De toute façon, il fallait qu’il allât à la Citadelle, donc… Soit elle restait ici sagement, soit elle pouvait commencer à chevaucher dans la bonne direction – même s’il soutenait ardemment que ce n’était pas une bonne idée…


$$



Dolce posa ses mains sur l’encolure de Singa, qui passa à l’allure inférieure, les deux oreilles parfaitement pointées vers l’avant. Vers la Citadelle. L’immense tour se dressait avec fierté au milieu des plaines et des collines du Nord, imposante et inaltérable. Des siècles d’invasion Raïs n’étaient jamais venus à bout de cet édifice au sens lourd et puissant. Et cette souveraineté qu’elle dégageait suffisait à imposer le silence à n’importe quel voyageur : Empereur ou vagabond…

Dirigeant sa monture vers la porte avant, grande et imposante, Dolce mit pied à terre à une dizaine de mètres de cette dernière et franchit la distance à pied, Singa mené par une renne. Ne sachant trop comment se présenter, il fronça soudain les sourcils : si Gazia lui avait donné rendez-vous à la Citadelle, cela ne voulait pas dire qu’il devait y entrer – au contraire. Pestant contre sa propre stupidité, il éloigna donc Singa du bâtiment et son regard explora les alentours, à la recherche d’un indice quelconque.

Il ne comprenait d’ailleurs toujours pas pourquoi son ancienne camarade lui avait envoyé un message si pressant. Il avait senti de l’angoisse, dans cette lettre, et cela ne lui ressemblait pas, loin de là. Il y avait un ton urgent, dans la missive, qu’il ne pouvait pas ignorer. Soupirant, il fit encore quelques pas, avant qu’un sifflement lui fût audible.

- Psss ! Psss !

Fronçant les sourcils, il se retourna vers la source du bruit, alors que Singa avait eu comme premier réflexe de fuir au galop. Butant contre la poigne ferme de Dolce, il se calma instantanément en voyant que son cavalier n’avait pas peur du tout de ce bruit bizarre. Quelques branches bruissèrent, et l’étalon renâcla dans la direction précise de ces informations. Mais Dolce le rassura d’une caresse sur l’encolure, et le fit avancer dans cette direction.


$$



- Tu dis donc que ce Noah et sa bande ont pillé les écuries des Frontaliers ? Ils sont complètement fous !

- Oui, c’est le cas de le dire. Mais n’empêche qu’ils ont réussi leur coup, et dispercé toutes les têtes. Je pense qu’ils ne savaient pas monter à cheval, donc cela n’avait aucun intérêt pour eux d’en piquer. Ils ont été identifiés par un certain Evan, un itinérant qui est là depuis deux ou trois semaines…

- je ne comprends toujours pas ce que toi tu fais là, et comment tu es rentrée dans la Citadelle…


Gazia poussa un soupir et se laissa aller contre un tronc d’arbre. Son regard passait de Dolce à Singa, puis de Singa à Dolce. L’étalon ne semblait pas spécialement apprécier cette manière d’être détaillé, et il commença à gratter le sol de son antérieur, tirant un sourire à Dolce.

- Ca n’a pas d’importance.

- Si. Si tu veux que je comprenne le tout, il va falloir m’en dire plus que ça. Encore plus si tu as besoin de moi…


La jeune femme serra les dents, et son regard se fit lointain. Elle réfléchissait. Reprenant ses esprits, elle planta son regard d’un bleu flamboyant dans celui de Dolce.

- Je ne peux pas tout te dire, Dolce. Mais actuellement, on m’a engagée pour faire un certain travail. On doit dégager la zone de tous conflits éventuels, et ces pillards ne s’en tireront pas à si bon compte. Je dois tous les éliminer.

- Ne te donne pas cette peine. Je les ai tous tués hier dans l’après-midi. Tous sauf un.


Gazia haussa un sourcil, attendant des explications.

- J’ai des apprentis, maintenant, tu sais. En répondant à ta convocation, j’ai croisé une de mes apprenties aux prises avec ces hommes. Je les ai donc tous tués. Sauf un… Aux cheveux roux et aux yeux verts.

Lui adressant un regard curieux, Dolce observa la réaction de Gazia. L’incrédulité, puis la colère, et enfin le mépris dansèrent dans ses yeux, et elle ne répondit qu’après avoir craché un mollard sur le sol.

- Saleté de Noah de mes deux… Je l’aurai !

Dolce ne releva pas. Trop de choses tourbillonnaient dans son esprit. Cet homme était le frère d’Elya, il en était certain, et pourtant il avait voulu la tuer. Il n’en avait pas eu l’occasion à cause de l’intervention de l’Envoleur, mais ce dernier ne doutait pas qu’il tenterait dès que cela serait possible…

Il se mordit la lèvre jusqu’au sang.

- Je peux te le servir sur un plateau d’argent, si tu me suis.

Gazia l’observa un instant. Puis, elle finit par lâcher un long soupir.

- Je t’en prie.


$$



Ils arrivèrent au camp avant midi, en effet.
Dolce, sur Singa.
Gazia, ses longs cheveux bruns ramenés en une haute queue de cheval qui dansait dans le vent.

Quand à Elya…
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeLun 23 Jan 2012, 23:15

Les minutes passèrent, longues – interminables même. Pourtant épuisée, la jeune femme ne parvint pas à retrouver le sommeil. Soupirant plusieurs fois, elle regardait s’élever, imperturbable, la buée que provoquait son souffle chaud au contact de l’air froid qui mordait sa peau glacée. Après tout, le marchand de sable n’étant pas encore décidé à repasser, il falait bien qu’elle s’occupe comme elle le pouvait. Son regard émeraude se perdit ensuite dans l’immensité céleste. Et elle se mit à compter les étoiles. Au moins, elle aurait de quoi faire : pour sûr, avec ces quelques milliards d’étoiles, elle s’endormirait avant. Enfin, elle l’espérait vraiment.

Peu à peu ses paupières se firent infiniment plus lourdes, mais le sommeil ne vint l’envelopper de son doux manteau apaisant que tardivement, peut-être même juste avant le lever du soleil. Elya venait alors tout juste de se perdre entre les constellations hivernales de Sirius et d’Orion. Malgré, la clarté du petit jour, malgré le froid mordant, malgré sa position inconfortable, elle ne se réveilla pas. Elle était à bout de forces…

~~~


Une douce odeur de fumé chatouilla doucement les narines de la rouquine. Lentement, elle ouvrit les yeux. Toujours allongée, recroquevillée sous les quelques couches de couvertures qui la recouvraient, son regard se posa instinctivement sur les quelques morceaux de viandes grillant sur un feu crépitant joyeusement. Derrière une vision encore légèrement flouée témoignant de son réveil tout récent, elle distingua toutefois la silhouette de Dolce s’agitant à retourner régulièrement les morceaux de viande sur le feu. Le froid avait l’air de vouloir s’installer pour vraiment longtemps et l’atmosphère était encore lourde d’humidité. Par chance, cette nuit-là, il n’avait pas neigé, mais Elya en était certaine, les flocons feraient de nouveau leur apparition avant la fin de la journée.

Essayant de se motiver tant bien que mal, la rouquine mit bien une bonne dizaine de minutes avant se redresser pour faire face à son maître qui lui tendait déjà un morceau de viande. Derrière son sourire habituel, elle parvint à y déceler une once d’inquiétude. Elle n’avait pas vraiment faim –même pas du tout – et manger ne lui disait franchement rien. En plus, le morceau que venait de lui donner Dolce lui paraissait énorme. Je ne vais jamais pouvoir la finir. Un coup d’œil vers l’Envoleur suffit à la convaincre, si cela pouvait le rassurer, elle trouverait le moyen de faire un peu de place dans son estomac noué pour ce malheureux morceau de viande grillé.

Hochant la tête aux paroles de Dolce qui lui annonçait qu’il devait faire un saut à la Citadelle des Frontaliers, elle lui assura qu’elle resterait sage. De toute façon, dans l’état aussi vaseux où elle était, elle ne risquait pas de pouvoir aller bien loin. Au mieux, elle pourrait essayer de retrouver le petit cours d’eau qu’elle avait longé la veille peu avant de se faire encercler par la bande de son frère, et ainsi en profiter pour se débarbouiller un peu. Au pire, elle resterait ici à comater toute la matinée.

Suivant du regard la silhouette de son maître s’éloigner en rapetissant à travers les gorges, elle se rallongea, se glissant sous l’amas de couvertures encore chaudes. Elle avait réellement passé une très mauvaise nuit – sans doute une des pires de sa vie. S’installant de son côté gauche afin de ne pas endommager plus que ne l’étaient déjà son poignet droit ainsi que son dos, elle attendit. Cinq minutes. Dix minutes. Mais au bout d’une grosse demi-heure, il ne fallait plus espérer, le sommeil ne l’emporterait plus. Elle était pleinement réveillée. Se redressant une nouvelle fois, la jeune femme soupira d’agacement.

~~~


Enfin, un bruit d’eau agitée et remuée par un courant fort lui parvint. En temps normal, elle aurait parcouru la distance à pied, mais dans sa situation, c’eût été stupide : non seulement elle aurait sûrement rouvert les multiples sutures, mais elle aurait aussi mis une heure au lieu de vingt minutes avant d’atteindre le cours d’eau. Cependant, remonter sur Feu ne fut pas une tâche aisée non plus. Et pour cause, la selle lui parut soudain incroyablement haute et il lui fallut cinq bonne minutes avant d’être stable sur le dos de son étalon. C’en était sincèrement désespérant.

Abandonnant ses vêtements sur la rive, elle frissonna légèrement à l’idée de la fraîcheur de l’eau. Elle pénétra dans le cours d’eau secoué de courants puissants, prudente. Dans son état, il suffirait de peu pour qu’elle se noie. Elle resta sur le bord où l’eau lui arrivait à la taille mais aussi où les courants étaient relativement moins forts. Pour la première fois depuis quinze ans, elle retira le masque qui cachait le haut de son visage brûlé – quand elle l’enlevait habituellement, c’était à l’abri des regards indiscrets. C’est avec un réel plaisir qu’elle s’humidifia le visage, asséché par le froid mordant de l’hiver qui s’annonçait rude cette année.

La rouquine ne traîna pas plus d’une dizaine de minutes dans l’eau glacée, le temps de se débarbouiller correctement et de pouvoir se sentir propre après la dure journée de la veille. Il aurait été bête de sa part de risque l’hypothermie. Elle se rhabilla en hâte, enfilant son éternel short, compagnon fidèle de tous ses voyages, ainsi que ses bottes fourrées et un pull de laine épais isolant considérablement bien du froid hivernal. Alors qu’elle essorait ses cheveux mouillés, une voix retentit dans son dos. Elya se figea et porta instinctivement la main à sa ceinture, serrant la garde du poignard que Dolce lui avait légué au premier cours.

- « Bien dormi petite sœur ? »

Jurant intérieurement, la jeune femme se retourna lentement – très lentement. Elle fit face à ce même regard haineux et flamboyant de colère que la veille. De nouveau, un nœud se forma dans sa gorge et dans ses entrailles. Raisonnablement, il aurait fallu qu’elle le tue avant qu’il ne puisse semer la pagaille ailleurs. Son frère n’était plus lui-même depuis trop longtemps. Il avait choisi un chemin qui le condamnait de toutes les façons. Mais elle savait pertinemment qu’elle ne le pourrait pas : elle n’en aurait ni la force physique, ni la force morale. Après tout, aussi détestable fut-il, il restait son frère.

- « Je me doutais bien que tu n’avais pas pu aller bien loin… Pourquoi tu fais ça ? J’aimerais comprendre »

Elle avait essayé de contrôler le tremblement de sa voix, en vain. La rouquine se demanda soudain pourquoi elle avait posé la question. Son frère semblait aussi déterminé que la veille à l’envoyer six pieds sous terre, et dans quelques minutes elle serait morte.

- « Tu ne crois pas qu’il est un peu trop tard pour te poser la question ? »

Lui, en revanche, ne cilla pas. La jeune femme eut la confirmation que son frère n’était définitivement plus le même. Avant même qu’elle n’ai pu comprendre quoique ce soit, Noah avait bondi, puissant, l’obligeant elle-même à reculer. Elle ne pu parer l’attaque mortelle de son frère destinée à l’éventrer qu’à la dernière seconde. Durant quelques secondes qui lui parurent durer une éternité, ils se jaugèrent. Mais la rouquine étant trop hésitante, trop instable, le jeune homme en profita pour l’envoyer dans la rivière d’un violent revers de main. Elya aurait voulu choisir de remonter, mais d’une part, malgré le peu de profondeur de la rivière, elle était secouée au fond par le courant limoneux surpuissant et d’autre part, quitte à mourir, valait mieux que ce soit au fond de cette maudite rivière plutôt qu’éventrée par son propre frère. Curieusement, son masque resté sur la rive fut sa seule préoccupation avant de se trouver happée par un néant total.
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMar 24 Jan 2012, 14:59

Quand à Elya…
… Elle n’était plus là.

Dolce ne put s’empêcher de lâcher un soupir désemparé, avant de chercher des traces sur le sol. Par chance, il n’avait pas reneigé depuis le matin, et les traces des sabots de Feu se détachaient clairement sur le chemin qu’il avait pris.

- Hé bah, elle a le sens de la survie, celle-là…

Le regard noir que l’Envoleur lui lança fit taire immédiatement Gazia, mais ne l’empêcha pas de rire à couvert. Et même si Dolce était assez d’accord avec cette affirmation, il savait aussi qu’Elya ne se rendait pas tout à fait compte de son état déplorable – même si il avait pu voir qu’elle sentait que son corps n’était pas dans son état normal, signe qu’elle avait compris la leçon par rapport à ce dernier, et aux différents signaux qu’il pouvait envoyer.

Ils se remirent donc à courir rapidement tout en suivant les traces de Feu, et débouchèrent en moins de cinq minutes sur un petit courant d’eau. Dolce fronça les sourcils quand il aperçut la silhouette haute et masculine à côté de la rivière, mais ce ne fut pas le cas de Gazia – au contraire ; cette dernière bondit sur ses pieds, un sourire carnassier sur les lèvres, et s’élança en avant pour sauter sur le jeune homme qui dominait le flux aqueux.

- Haha ! Je te tiens, maintenant ! Tu vas te tenir tranquille, d’accord ?

La jeune femme avait un poignard parfaitement aiguisé sur la jugulaire de Noah, et ce dernier peinait même à déglutir correctement, que déjà un filet de sang coula sur sa gorge.

Laissant Gazia à son occupation favorite – il savait que d’abord, elle allait ôter toutes les armes possibles qui se trouvaient dans les vêtements et sur le corps de l’homme, puis qu’elle le ferait se retourner pour se battre contre elle, qu’elle esquiverait toutes les attaques, et que quand il capitulerait – cela pouvait durer un long moment – elle lui sauterait proprement à la gorge.

Mais il n’avait pas le temps de regarder ce spectacle qui pourtant pouvait être fort amusant.
En effet, les pas d’Elya s’arrêtaient sur la rive du ruisseau, et vu l’attitude de Feu, elle était sans doute tombée dans la rivière. Lâchant un soupir aux accents presque désespérés, il lança un coup d’œil à Gazia, avant d’enlever la peau chaude qu’il avait sur les épaules, son pantalon, et de s’avancer dans le courant pour retrouver son apprentie. L’eau était littéralement glaciale, et il passa son regard sur les eaux limoneuses… pour trouver un éclat orangé un peu plus loin. N’hésitant plus, il s’élança dans la rivière et de quelques mouvements puissants, réussit à se propulser à une vitesse fulgurante – aidé par le courant sous-marin – et à rattraper presque la jeune fille qui se faisait emporter comme une brindille.

Quelques coups de pieds, encore, un bras tendu…
Les doigts de Dolce réussirent à attraper le haut d’un bras, et il tira la jeune fille à lui comme il le put. C’était un coup à ce que toutes les blessures furent rouvertes, mais il n’avait pas le choix, ou plutôt c’était le seul choix valable qui s’offrait à lui. Avalant un peu d’eau, il parvint à lui sortir la tête de l’onde pour qu’elle pût respirer, et se tourna pour se laisser encore emporter par le courant. Bientôt, ce dernier se calma, et il réussit à se hisser sur la rive, avec Elya sur une épaule. Lui tapotant le dos, il la fit recracher un peu d’eau, mais se remit immédiatement à marcher pour retrouver Gazia et cet homme étrange.

En cinq minutes, il put y être, et Elya remuait un peu sur lui.
La déposant délicatement sur le sol, il continua de la soutenir pour qu’elle pût se tenir à peu près droite. Feu hennit doucement en la voyant, et Dolce sourit devant cette marque d’attention.

Mais en relevant le regard sur le cheval, il avait vu l’affrontement qui se déroulait juste un peu plus loin, entre la jeune femme et Noah. Elle, virevoltait sans cesse, esquivant toutes les attaques ; et lui qui attaquait comme il pouvait, sans aucune arme – elles étaient toutes plantées dans le sol, à une vingtaine de mètres de là. Dolce observait avec attention le combat, continuant de soutenir Elya, lui permettant de reprendre un peu ses esprits.

Il vit arriver le moment fatidique.
Gazia, qui se coula sous un coup de poing, virevoltant sur ses pieds, se retrouvant dans le dos de l’homme. Ce dernier, perdu un instant, qui fit un bond en avant en volte-face. L’éclat dans le regard bleu de la jeune femme, la bouche en O de l’homme…

Il n’avait aucun regret.
Peu importait que cet homme fût le frère d’Elya, et qu’elle pût avoir encore des sentiments fraternels pour lui. Peu importe qu’elle le détestât après tout cela. Peu importe. Parce qu’il l’avait menacée à deux reprises, s’en était pris à elle alors qu’elle était en mauvaise – très mauvaise – posture, parce qu’il voulait tout simplement la tuer. Et à cause de ce grain de folie, bien trop présent à son goût, dans ses yeux verts.

- Bien fait.

Un murmure, qui sortit des lèvres de Dolce, alors que Gazia sautillait une dernière fois, et abattait le tranchant de sa main sur la nuque de Noah. Il y eut un cri silencieux, et il s’effondra.
Lentement.

- Pfiou !

Gazia s’essuya le front, et se tourna finalement vers Dolce et Elya, un large sourire sur les lèvres. Un sourire qui s’effaça immédiatement quand elle posa son regard sur l’apprentie.

- Mais… que… Hein ? Tu es… ?

- Elle est très gravement blessée, et je l’amène à Tintiane. Amène les chevaux s’il te plait.


Gazia l’observa encore un instant, avant de hausser les épaules et d’aller chercher les deux chevaux. Dolce prit Elya dans ses bras pour la hisser sur le dos de Singa, qui renâcla. Il se hissa derrière elle, prenant les rênes de Feu pour qu’il les suivît. Il la cala comme il le put, le plus confortablement possible contre lui, et tourna le visage vers son ancienne camarade.

- Merci Gazia. A une prochaine, sans doute.

Elle hocha la tête, n’osant plus rien dire, et fit juste un dernier signe d’au revoir… Avant de se retourner pour reprendre le chemin de la Citadelle.
Dolce mit immédiatement Singa au galop – le trot aurait été fatal pour son apprentie – et lui indiqua la direction à suivre…







[ Si je prends trop de liberté, fais le moi savoir hein ! Mais là, je suis emportée par l'inspiration xD ]
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMar 24 Jan 2012, 18:23

Noir…

D’ici quelques instants, elle ne serait plus qu’un souvenir. Perdue dans les méandres de l’obscurité, la jeune femme sentit toutefois une chose lui agripper le bras. La chose avait des doigts et semblait la tenir fermement. Serait-ce la Mort elle-même qui viendrait l’ajouter à son grand registre ? Ça aura été plus vite qu’elle ne le pensait finalement. Et puis c’était sûrement trop beau pour être vrai. Pourquoi la Mort se fatiguerait-elle à lui faire honneur de sa présence ? Si elle devait le faire pour tous les macchabées, elle n’aurait jamais fini ! Rapidement, elle fut aspirée puissamment et pu bientôt à nouveau respirer à l’air libre. Non, il était écrit qu’elle ne mourrait pas aujourd’hui.

Lumière…

À la fois diffuse et aveugle, Elya respira enfin, recrachant par hoquets successifs toute l’eau qu’elle avait ingurgitée. Pas tant que cela finalement puisque la noyade survenait généralement après la reprise de conscience : en effet, le premier réflexe étant d’inspirer, c’était souvent à ce moment-là que les poumons se remplissaient d’eau, cause de la noyade. Peu à peu, elle repris son souffle, mais elle ne comprenait pas encore vraiment la situation. Tout se mélangeait dans sa tête. À cet instant, elle n’aurait même pas su dire où elle se trouvait, et peut-être même qui elle était.

Souvenir…

Les images se succédaient dans sa tête, nombreuses et désordonnées. Le but du jeu étant de reconstituer le puzzle, comme autrefois. Réfléchissant un peu au ralenti, elle reconnut non sans mal la poigne à la fois douce et puissante de Dolce. C’est ce qui la décida sans doute à garder obstinément les yeux fermés, de peur de lire dans les yeux de son maître toute une flopée de reproches. Quoique, après tout, cette fois-ci, si elle avait failli mourir – encore une fois –, elle ne s’était pas jetée volontairement au-devant des dangers, comme elle aurait pu le faire un ou deux ans auparavant.

L’Envoleur ne tarda pas à la déposer sur la terre ferme. La rouquine continuait de dégurgiter l’eau qui s’était logée dans ses poumons. Une fois un peu redressée, elle se sentit immédiatement mieux – certes, ce n’était pas une forme olympique, mais c’était déjà mieux que rien. Soutenue par un Dolce qui semblait inquiet – c’était au moins le bénéfice de sa maladie de ne pas tellement se rendre compte de la gravité de certaines situations –, elle parvint à distinguer un bruit de combat, même s’il lui paraissait légèrement lointain. Si ce n’était pas Dolce qui était en train de flanquer une sacrée correction à son frère, alors qui ? C’est ce qui la poussa à ouvrir les yeux. Elle le regretta aussitôt.

Cette brune au regard électrique avait littéralement désarmé Noah et semblait s’amuser des coups qu’il portait dans le vide. Elle le reconnut bien là : trop pressé, trop sûr de lui. Et puis la femme se déplaçait trop vite, trop bien. Ses gestes à elle étaient parfaits et redoutablement précis. Quand son frère tomba à genoux, Elya su immédiatement que c’en était fini pour de bon : un éclat terrifiant dans le regard de la femme, un autre haineux dans celui de son frère qui lui faisait face à présent. Puis, plus rien. Il s’effondra dans un silence macabre.

Elle le savait bien pourtant, elle n’aurait jamais dû ouvrir les yeux. Finalement, elle se demandait s’il n’aurait pas été mieux qu’elle se noie dans le courant d’eau. Au moins elle n’aurait pas eu à subir ce spectacle surréaliste. Et en plus, elle aurait pu hanter à loisir Noah afin de lui soutirer ces fameuses explications, or là, ce serait le contraire, c’est lui qui allait la hanter durant un bon bout de temps sans doute. Ravalant tant bien que mal sa bile, elle ne pu qu’enfouir son visage contre l’épaule de Dolce.
Avant de sombrer dans l’inconscience à nouveau…

~~~


Lorsque la jeune femme rouvrit les yeux, ça ballottait dans tous les sens. Pour la énième fois de la journée, elle se demanda où elle était. Le paysage défilait à une vitesse folle ce qui lui donna la nausée. Dans un incroyable effort de concentration, elle parvint à reconnaître le cheval pie de Dolce. Un regard en biais sur sa gauche lui appris que Feu galopait à côté, guidé par l’étalon de l’Envoleur. Une quinte de toux la prit.

Elle cracha…
Rouge…


[T'inquiète... J'adore =) ]
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMar 24 Jan 2012, 19:07

Singa galopait vivement, mais se voyait contraint de ralentir – de ne pas donner sa pleine mesure – à cause de Feu qui galopait derrière, et qui régulièrement tentait de s’éloigner de l’étalon isabelle. Il fallait dire que Singa ne faisait rien pour que cela se passât mieux, même si Dolce l’empêchait de montrer les dents à l’attention du Frison.

Elya se réveillait parfois, mais était simplement dans un état de délire. Elle était brûlante, contre la poitrine de Dolce, et la fièvre continuait d’augmenter crescendo, elle balbutiait parfois des sons incompréhensibles. Heureusement, ils n’étaient pas si loin de Tintiane que cela, et en trois heures, les bâtiments se découpèrent dans les plaines, au milieu des Plateaux d’Astariul. Entourés d’une haute muraille empêchant l’attaque de Brûleurs ou de Tigres, la confrérie était bien protégée, et lorsqu’ils arrivèrent devant la porte, il fallut une trentaine de minutes encore avant qu’on ne la leur ouvrît.


§§



- Vous êtes arrivés juste à temps ! Je ne comprends vraiment pas comment elle pouvait encore se réveiller avec de telles blessures…
Dans tous les cas, elle est guérie, et même si ses muscles vont mettre un certain temps à s’assouplir, elle ne risque plus rien. Elle dort désormais profondément.


- Merci beaucoup de l’avoir sauvée.

- Mais de rien du tout. Nous n’avons fait que notre devoir, et cette jeune fille est passée très près du trépas. Il faudrait la surveiller un peu mieux que cela…

- Je ne vous le fais pas dire… Il suffit qu’on tourne le dos pour que ces jeunes fassent des bêtises, c’est quand même fou…


Contre toute attente, le Rêveur, un certain Hyosha, lui adressa un large sourire, en même temps qu’il hochait la tête, compréhensif. Tapotant sur l’épaule de l’Envoleur, surpris par ce contact, il s’éloigna à grands pas vers la chambre d’Elya pour dépêcher des compagnons.

Dolce soupira.


§§



Deux jours s’étaient écoulés depuis que Dolce avait ramené Elya à Tintiane. Cette dernière ne s’était réveillée que pour manger et boire, et l’avait dans un premier temps à peine reconnu quand il était là. Mais cela allait bien mieux, et Feu commençait à s’impatienter dans les écuries de la Confrérie – tout comme Singa.

Lâchant un soupir, l’homme pensa qu’il avait vraiment passé trop de temps chez les Rêveurs dernièrement. Entre ses propres blessures que Syndrell avait pansées mais qui l’avaient amené à Ondiane, et maintenant avec les blessures d’Elya, il avait assez fréquenté ces lieux pour au moins cinq ans ! Enfin, c’était un espoir, dans tous les cas, de ne pas y retourner trop souvent.

Se redressant, il se retourna vivement face à un homme, qui sursauta devant sa vivacité. Dolce était un peu nerveux, notamment à cause de ce que Gazia lui avait raconté. Et surtout, avec la lettre qu’il venait de recevoir de la part de Syndrell, qui lui disait qu’elle avait trouvé la planque de Vanora… Près de la Citadelle. S’excusant d’un signe de tête, il sourit au Rêveur qui s’avançait vers lui.

- Elle s’est réveillée.

Le remerciant rapidement, Dolce descendit donc rapidement jusque dans la chambre qui avait été allouée à son apprentie. Il frappa trois fois sur le battant de bois, avant d’entrer dans la petite pièce. Il détailla Elya, et son regard se chargea de soulagement ; il en soupira d’aise.

- Tu m’as fait une sacrée frayeur, tu sais… Comment te sens-tu ?

S’asseyant sur le rebord du lit, il posa son regard vert dans celui d’Elya, plutôt rassuré par ce qu'il voyait de son apprentie.
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 12:54

Cette fois-ci, c’était le noir le plus total. Le bénéfice, c’est qu’elle n’avait plus à se demander où elle était et avec qui. L’ennui c’est qu’il fallût que sa « conscience » ramène sa fraise, comme d’habitude en fait. La rouquine aurait cru qu’elle se présenterait bien plus tôt que cela. En temps normal, elle était toujours ponctuelle – un peu trop à son goût d’ailleurs – gâchant ce qu’Elya croyait être sa dernière heure.

T’es en retard
Oh ça va ! Une fois n’est pas coutume ! Vas-y avoue, qu’as-tu encore fait comme bêtise ?


Bingo ! Ça n’avait pas loupé ! Sauf qu’elle allait être déçue, parce que si elle se retrouvait dans un état aussi pitoyable, ce n’était pas son imprudence qui était en cause. C’était juste le hasard, un affreux coup du sort qu’elle ne pouvait prévoir en rien. Comment aurait-elle pu savoir que son propre frère tenterait de la tuer ?

Tu peux chercher, tu ne trouveras jamais…
J’ai horreur des devinettes, tu le sais pourtant !


La jeune femme ne savait pas trop combien de temps dura la joute verbale – plutôt virulente – avec l’autre chieuse qui partageait son cerveau en ce moment même. À vrai dire, elle doutait fort que le temps ait une quelconque emprise dans un lieu qui n’était que le produit des méandres de son imagination foisonnante et tortueuse. Parfois, Elya se demandait si elle aurait à la subir également si elle venait à mourir. Si c’était le cas, elle aurait un sérieux problème. Alors elle s’arrangeait toujours pour se battre de toutes ses forces, au cas où. D’autant que pour toute réponse, le regard vert de sa conscience se posait sur elle et lui souriait de façon énigmatique. Le silence ne se rompit à nouveau qu’au bout d’un long moment – même s’il avait été rythmé par les cent pas de l’autre fille.

Bah, il ne vaut pas la peine que tu te torture l’esprit ! Oublie-le !
Ah ! Et tu crois que c’est si facile ? Dois-je te rappeler qu’il était mon frère ?!
Et tu comptes le laisser gagner si simplement ? Ça lui ferait trop plaisir !


Touché ! Pour une fois, la rouquine devait bien avouer que son double n’avait pas entièrement tort. Raisonnablement, il faudrait qu’elle oublie cet épisode. Qu’elle oublie que Noah ait tenté de la tuer à deux reprises. Qu’elle oublie l’éclat de haine dans son regard. Faire comme si rien ne s’était passé. Juste se souvenir des bons moments. Sinon, il aurait proprement gagné la partie. Et c’était sûrement ce qu’il attendait. Mais quelque chose lui disait que ça n’allait pas être si commode que cela.

Je n’ai jamais dit que ça allait être simple !

Elya se retourna. Pour la première fois, elle était complètement en accord avec les paroles de l’autre. Mais déjà elle avait disparue…

~~~


La jeune femme remua légèrement dans ses draps. Elle fronça les sourcils. Des draps ? Cela signifiait sans aucun doute possible qu’elle se trouvait dans un lit. Un fol espoir l’envahit un instant. Et si tout cela ne s’était jamais produit? Et si elle n’avait qu’un mauvais rêve ? Et si elle n’était jamais partie du Domaine ? Doucement, elle ouvrit les yeux. Elle était dans une chambre, certes, mais la pièce ne ressemblait aucunement à celles du Domaine. Se redressant sur un coude, elle examina les alentours. La petite pièce baignait dans la lumière du jour – presque aveuglante – que laissait passer généreusement une immense fenêtre. Un homme pénétra dans la pièce et lui sourit. Barbu, les cheveux grisonnants, il devait avoir la cinquantaine bien tassée.

- « Enfin décidée à revenir parmi les vivants ? »

Elya hocha la tête et le fixa d’un air totalement incompréhensif. Ses idées avaient un mal fou à se remettre en place, à s’ordonner à nouveau, et ce malgré tout ses efforts. Tout ce dont elle pouvait se rappeler, c’était d’un néant sombre et profond. Toutefois, son premier réflexe fut de porter la main à son visage, juste histoire de vérifier. Le masque ? Elle se figea. Elle ne portait plus de masque. Cherchant frénétiquement sur le lit autour d’elle, elle dû accepter l’évidence, elle l’avait perdu. Elle tâtonna son visage à nouveau comme pour s’assurer qu’elle n’avait pas rêvé, mais cette fois, elle sentit le contact d’une peau tout lisse. Froncement de sourcils. Toutes ses cicatrices avaient disparues, comme par enchantement. Dès lors, elle commença à comprendre. Il n’y avait que des Rêveurs pour faire ce genre de choses. C’est cette constatation qui fit voler en éclats ses quelques espoirs.

La rouquine chercha du regard le Rêveur. Il n’était plus là. Elle ne l’avait pas entendu partir. Cependant, quelques secondes plus tard – peut-être un peu plus même –, elle ne manqua pas d’entendre les trois coups contre le battant de la lourde porte qui grinça sinistrement quand elle s’ouvrit. Elya fut plutôt ravie de voir enfin un visage familier lui apparaître sur le seuil de la porte. Dolce…

L’Envoleur dû remarquer le pétillement dans son regard car il parut soudain soulagé. La jeune femme ne pu s’empêcher de prendre une moue désolée pour lui avoir fait sans doute la peur de sa vie. Mais elle se reprit rapidement, se disant qu’après tout, c’était elle qui venait encore une fois de frôler la mort, et que, si elle devait être désolée, c’était bien pour elle-même. Souriant à la question de son maître, elle se redressa totalement, avant de répondre, la gorge un peu sèche.

- « Vivante »

Elle haussa les épaules, avant de plonger dans l’éclat vert rassurant des yeux de Dolce.

- « J’ai espéré un instant. Ce n’était pas un mauvais rêve hein ? »

Elle soupira, l’air absente.

- « J’aurais bien aimé comprendre… »

À cet instant, Elya aurait presque pu toucher du doigt ce lien qui s’était créé entre eux presque un an auparavant. Autrefois imperceptible, c’était désormais comme une certitude qui pulsait en elle.

Maître, élève…
Frère, sœur…
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 14:16

- Malheureusement, non, ce n'était pas un mauvais rêve... Mais au moins, tu es parfaitement guérie désormais, même s'il va falloir faire attention les premiers jours.

Dis-moi, Elya... C'était ton frère, n'est-ce pas ?
Gazia m'a dit qu'il s'appelait Noah...
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 15:24

- « Tu l’as remarqué… De toute façon, ce n’est pas compliqué, on est tous roux aux yeux verts dans la famille.

Ça faisait un moment qu’on était sans nouvelles de lui. Ça lui arrivait régulièrement de disparaître comme ça. Mais jamais aussi longtemps, du coup, j’ai voulu retrouver Evan… Comme il est itinérant, il était le seul susceptible à l’avoir vu

Minute… Qui est Gazia ? Quel est le rapport avec mon frangin ?
»

(Elle a l'air d'être repartie pour un tour la miss x))
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 15:43

- Tu ne t'en souviens pas ? Noah est bien mort, Elya... Mais ce n'est ni toi, ni moi, qui l'avons tué...
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 15:54

- « Disons que mes souvenirs récents me font un peu défaut pour le moment…

Bref, logiquement, c’est donc elle qui doit l’avoir tué ?
»


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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 15:58

- C'est ça.
Gazia était ma camarade quand notre Maître nous a guidés... Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, et c'était elle que je devais rejoindre à la Citadelle... Elle était justement à la recherche de Noah pour l'éliminer.

Je dois avouer que je n'ai pas résisté à la tentation de le lui servir sur un plateau...
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 16:04

- « J'ai toujours su qu'il finirait par s'attirer des ennuis. Et c'est de famille!

Qu'est-ce qu'il a fait?
»
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 16:11

- Apparemment, pas mal de choses depuis un petit moment, mais ce qui a fait sortir les Frontaliers de leurs gongs, c'est qu'ils ont dispercé toute leur cavalerie dans les Plateaux... avec sa bande. Sans en voler un seul. Bizarre non ?
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 16:20

- « Ah! Effectivement! C'est pas franchement futé ça...

Bizarre? Pas tellement, il n'est jamais monté de sa vie sur un cheval, enfin, je crois. Et puis, tout compte fait, ça ne m'étonne pas tellement. Il s'est déjà mis à dos quelques petits seigneurs locaux pour des affaires de vols à répétition, mais jamais plus. Tel que je le connais, il devait avoir une idée derrière la tête. Mais quoi?
»
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 16:34

- Ca, c'est une question qui n'aura pas de réponse, étant donné qu'ils sont tous passés de l'autre côté... Tant pis.
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 16:44

- « En tout cas, il risque de m'entendre quand je le rejoindrai! Sûrement qu'Elya l'aura même déjà fait.

(Oups, elle a pensé trop fort xD)

Et... Merci »
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 16:47

- Pas besoin de me remercier, je suis là pour ça. Je suis ton Maître après tout, non ?

( Clin d'oeil malicieux )

- Si tu te sens mieux, c'est l'essentiel. Je dois remonter au niveau de la Citadelle, et c'est encore assez urgent, je vais donc te laisser là... Crois-tu que cela ira ? Tu veux que je reste un peu plus ?
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 18:17

Elya s’était douté de la réponse de Dolce. Mais le remercier avait été plus fort qu’elle. Ce n’était qu’un tout petit mot, rempli de tellement de sens à ses yeux. Le remercier pourquoi ? Juste d’avoir été présent. Juste de l’avoir consolée. Juste de l’avoir protégée. Comme l’aurait fait Nath en toutes circonstances. Comme un frère en somme. Alors, ce « merci » avait été plein de reconnaissance. L’Envoleur le prit naturellement. Il était son maître après tout ! Elle répondit à son clin d’œil par un sourire, rayonnant. Et réalisa toute la mesure du lien infiniment inébranlable entre le maître et l’élève.

- « Je sais »

Son murmure se perdit dans le léger silence de la pièce, avant que Dolce ne lui annonce qu’il devait à nouveau partir. Un éclat amusé dans les yeux, la jeune femme hocha la tête en comprenant le caractère de son départ prochain. Décidément, c’est qu’il était très demandé en ce moment.

- « Bah, étant donné que je suis toute réparée, je ne voudrais pas te retenir plus longtemps… »

Joignant le geste à la parole, la rouquine leva les bras comme dans un signe de triomphe, faisant jouer ses articulations et confirmant ainsi ce qu’elle venait de dire. Et alors que Dolce ouvrait la bouche pour répondre, Elya le devança. Se démêlant tant bien que mal de ses quelques couches de couvertures, lorsqu’elle parvint enfin à s’en défaire, ce fut pour se lever et enlacer son maître, fort. Pour trouver son étreinte indéniablement rassurante. Elle resta de longues secondes ainsi, à écouter le rythme régulier des battements de son cœur. Sereine. Comme elle avait pu le faire avec Nath, Hélio, Yllian, Kriss et Evan. Et, enfin, elle le libéra, le regard pétillant.

- « Rendez-vous pour l’examen »

Un clin d’œil à son tour avant de laisser s’en aller l’Envoleur. S’il était certain qu’elle n’oublierait jamais les horribles circonstances de la mort de Noah – qui ne manqueraient pas de la hanter un long moment – quelque chose lui disait que, au fond, dans les semaines à venir, elle aurait probablement autre chose à penser. Sous peu, elle ferait à nouveau un bout de route avec Papillon et Dolce. Le plus dur restait toutefois à venir : annoncer la mort de Noah à ses frères, et ses parents. Et si elle redoutait un peu la réaction de ces derniers, elle n’y pensait pas. Du moins, pas pour le moment. En fait, elle avait autre chose à faire.

Sortant de sa chambre de manière précipitée, claquant la porte à son passage, elle dévala en courant le labyrinthe des couloirs et escaliers, malgré les protestations des Rêveurs qu’elle croisa sur son chemin. Elle retrouva la grande porte d’entrée de la Confrérie non sans mal, mais par chance, elle n’était pas encore totalement refermée. S’arrêtant entre les deux battants de la porte, elle ne prêta aucune attention aux deux hommes, surpris, qui étaient en train de la refermer.

Et elle ne se retourna pas avant d’avoir vu disparaître à l’horizon les silhouettes de Singa et Dolce.


[ Voili voilou! Un peu cours et théâtral, mais ma petite Elya libère Dolce là dessus. Il peut rejoindre Syndrell à la Citadelle, en espérant que cette fois ils arriveront à régler son compte à cette vipère de Vanora! Bref, en tout cas, je me suis bien amusée =)]
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MessageSujet: Re: Les liens du sang [Dolce]   Les liens du sang [Dolce] Icon_minitimeMer 25 Jan 2012, 19:58

Dolce ne put que sourire devant l’étalage de la bienséance qu’Elya lui montra en faisant jouer ses articulations. Oui, c’était certain, elle allait beaucoup mieux. Et il devait avouer que cela lui faisait bizarre de ne plus voir ce masque sur le haut de son visage. Mais cela mettait ainsi bien plus joliment en valeur la couleur profonde de ses yeux.

L’étreinte que vint lui offrir Elya lui noua la gorge, et il ne put que répondre à cette dernière de la même manière. Ils restèrent ainsi, un long moment. Rassuré, rassénéré, Dolce n’avait plus de doute : oui, il aimait enseigner, et voir ses propres apprentis s’en sortir, et devenir plus forts, avait quelque chose de magique. Il se sentait voguer dans une quiétude inédite pour lui, et ne put que hocher la tête quand son apprentie se détacha enfin de lui pour lui lancer ce qui ressemblait bien à un au revoir.
On pouvait dire qu’elle le mettait littéralement dehors, mais cela ne fit que lui tirer un large sourire.

- Evidemment.

Hochant tout seul la tête, Dolce fit glisser une mèche de son apprentie qui tombait devant son visage derrière son Oreille. Dans un sourire, il se leva donc, et la salua une dernière fois, avant de se diriger vers la porte et de sortir avec un regard en arrière.

S’ébrouant seul, il salua un Rêveur et lui indiqua qu’il allait s’en aller, et qu’ils devaient faire attention à la jeune fille – inutile, certes, mais cela le rassurait – avant de s’engager jusque dans les écuries pour trouver un Singa qui piaffait déjà d’impatience.

- Tu sais qui on va rejoindre, Singa ?

Comme pour lui répondre, l’étalon renâcla bruyamment, grattant le sol de son antérieur, tirant un éclat de rire à l’Envoleur. Ce dernier le sella rapidement après l’avoir pansé, et ils s’élancèrent au galop dans les Plateaux d’Astariul.

Il fallait dire que Dolce était particulièrement impatient, lui aussi, de retrouver Syndrell. Le visage de la jeune femme flottait dans son esprit depuis qu’il l’avait quittée, à peine quelques semaines plus tôt. Il n’avait qu’une envie : la revoir. Et dans son ventre, une joie incalculable explosa, faisant dans le même temps encore accélérer l’étalon isabelle.

Couché sur son encolure, l’Envoleur souriait de toutes ses dents.
Et même s’il retrouvait la Marchombre pour une certaine raison, la simple pensée qu’ils allaient être tous les deux suffisaient à lui donner un indescriptible sentiment de puissance et de bonheur.
Etait-ce seulement possible de résister à cela ?





[ Voilà ! Very Happy
Court pour terminer, désolée !

J'ai adoré ce RP, c'était génial, alors je n'ai qu'une chose à dire :on va lui botter les fesses, à cette Vanora ! Rolling Eyes ]
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