Voyage et découvertes. [ PV Shalie ]

- Vous êtes toujours aussi énigmatique ?

Amusement.
Et surprise.

Eloïse laisse couler un regard légèrement étonné sur la jeune chevauchant à côté d’elle. Sa question la surprend. Jamais la Marchombre ne se serait attendu à une telle interrogation.

Directe.

Généralement, les gens évitent de lui demander cela. Ils font semblant de na pas être interloquer par son attitude. Ignorent sa neutralité. Passent outre. Certains s’énervent. Deviennent même parfois agressif. Mais personne ne s’interroge. Ne l’interroge.

Surtout pas avec ce ton.
Calme.
Tranquille.

Pour la première fois depuis le début de la journée, un très léger sourire se dessine sur les lèvres de la Marchombre. Amusée, elle reporte son regard sur l’horizon, avec cette fois, la certitude de ne pas regretter son geste.

Cette petite est mieux en vie.

Au loin commence à se dessiner les chaines du Poll. Majestueuse. Barrière naturelle entre le monde des humains et celui de Raïs.

Les Raïs…

Une race qu’Eloïse n’avait jamais eut l’occasion de voir. La représentation qu’elle s’en faisait n’avait de limite que les descriptions que l’on lui avait faites. Des hommes cochons… Brutaux. Violent.

De quoi attiser la curiosité de la jeune femme.

Peut-être est-ce d’ailleurs en partit pour cela qu’elle se dirige vers le Nord. Découvrir Al-Poll. Rencontrer les Frontaliers. Voir des Raïs. Un vaste programme qui commence doucement à se dessiner dans son crâne. Elle n’a que deux mois. Après cela, un retour à L’académie s’imposera, ses élèves ne pouvant éternellement l’attendre.

Tant de choses et si peu de temps.

Eloïse lâcha un petit soupir, laissant au silence le soin de répondre à la question de Shalie. Enigmatique… Ainsi c’est comme cela que le monde la voyait.

Etrange.

Alors qu’elle se plonge lentement dans ses pensé, un bruit sur sa gauche attire son attention. Tournant vivement la tête, elle a à peine le temps d’apercevoir une immense ombre à huit pattes se ruer sur elle qu’elle se trouve au sol, renversé par un poids énorme.

Le hennissement de Ptibuis transperce le silence. La surprise déformant son visage, Eloïse met plusieurs secondes à reprendre mes esprits avant de se jeter sur mon arc, suspendu à la selle de l’animal maintenant à terre.

- File !

Un seul mot. Adressé à Shalie.

Un ordre.

Se relevant souplement, elle roule sur le sol en évitant un tentacule qui, tel un fouet, claque à son oreille, la frôlant. Se redressant hors de porté, elle encoche une flèche, prête à viser sur l’immense araignée.

Araignée ?
Marcheur !

Prise de vitesse, la Marchombre voit un second tentacule fuser vers elle. Elle ne doit son esquive qu’à ses impressionnants reflexes.

Puis elle tire.

La pointe de la flèche vient transpercer l’un des yeux multiples de la créature qui disparait soudain, sans laisser autre traces qu’une petite tache de sang noirâtre sur le sol. Le combat n’a durée que quelques secondes. Suites de mouvements fulgurants.

Invisibles.

Le souffle légèrement court, Eloïse baisse son arme et son visage reprend son expression neutre habituelle, comme si rien ne s’était passé. Une lueur d’inquiétude dans le regard, elle se précipite sur Ptibuis qui peine à se relever. Rangeant son arc dans son dos, la Marchombre l’aide à se remettre debout et constate avec un soupir qu’il boite.

Le reste du chemin risque d’être long.

Relevant les yeux, Eloïse balaye les environs du regarde, cherchant la jeune femme, espérant la voir loin d’ici.

En guise de réponse, Shalie n'eut le droit qu'à un regard étonné ainsi qu'un infime sourire. Elle avait enfin réussit à la déridée, il fallait fêter cela tournée générale ! Enfin cela ne serait pas pour maintenant du fait qu'elles étaient probablement les deux seules humaines dans un rayon de dix kilomètres. Dommage, elle n'aurait pas dit non à un bon repas accompagné d'une choppe de bière. Il était drôle de voir comme la civilisation humaine pouvait lui manquer des fois et d'autre pas.

Lorsque vous êtes considéré comme un monstre, une abomination, par vos pairs, il est dur que de se sentir à l'aise face à des personnes normales. Alors que pourtant elle était presque à 100 pour cent humaine ... elle n'avait pas demandé à naitre différente, mais bon, elle ne pouvait rien à faire. Elle ne comptait pas non plus vivre en ermite perdu dans une montagne afin que personne ne la voie, il ne fallait pas rêver ! Elle serait probablement bien du fait que la solitude ne la dérangeait pas, mais cela voudrait dire de laissé tomber sa formation et il en était hors de question. De toutes les manières lorsqu'elle allait en ville, elle n'avait qu'à mettre sa cape et sa capuche et tout se passait pour le mieux. Dans la plupart des cités, les gens encapuchonnés étaient craint et les passants évités que de tenter de découvrir qui se trouvait sous une capuche au risque d'avoir des mauvaises surprises. Perdre une main par exemple faisait partit des mauvaise surprises.

Shalie poussa un petit soupir avant d'observer le paysage qui au loin se transformer. Elle ne savait pas si elle irait jusque là bas. À tout moment son maître pouvait la rappeler, Shalie savait que Pia était probablement au courant d'où se trouvait la jeune femme, aussi elle devait être tout le temps disponible. Elle doutait quand même qu'on ne la rappelle pour le moment, enfin elle verrait bien ce qu'elle ferait lorsqu'elle serait arrivée à destination.

Le silence régnait toujours, enfin pas vraiment vu que les montures faisaient du bruit en marchant et en renâclant. Pas qu'elle d'ailleurs, car sur la gauche se fit entendre un bruit, tournant la tête deux secondes après Eloïse, elle vit un mille patte géant se jeter sur la jeune femme. Poussant un hennissement, le cheval se retrouva à terre comme sa cavalière, de son côté Shalie eut toutes les peines pour calmer sa propre monture. Préférant ne pas rester assise, elle sauta alors tirant ses lames, pendant qu'Eloïse lui hurlait un File avant de se jeter sur son arc.

Qu'elle file ? Elle était folle où quoi ? Hors de question qu'elle ne laisse la jeune femme seule devant cette horreur ! Du coin de l'oeil, elle vit que Brume s'éloignait au galop, ça n'était pas grave, elle savait qu'il reviendrait lorsque tout ce serait calmé. Alors qu'Eloïse tira une flèche atteignant l'oeil du monstre, Shalie elle, lança une de ses lames qui rebondit sur la carapace de l'abomination. Et slurk ! elle tira une autre lame, mais apparemment la bête avait eut son compte, car elle disparue.

Le souffle court, Shalie n'en revenait pas de ce qui venait de ce passer, tout c'était passé à une vitesse folle et quelque chose lui disait que le monstre n'en avait pas terminé avec elles. Mettant ses doigts à la bouche, elle siffla une fois avant de voir au loin sa monture venir vers elle. Se tournant vers Eloïse elle prit alors la parole.

- La vache c'était quoi se machin ?! Vous n'êtes pas blessé ? Ni votre cheval ?

Regardant les alentours, elle tendit l'oreille à l’affût du moindre bruit signalant le retour de la bête. Il ne fallu que quelques minutes au cheval de Shalie pour revenir et après l'avoir rassuré avec des caresses elle se tourna une nouvelles fois vers la jeune femme.

- Je pense qu'on ne devrait pas trop tardé ... il pourrait revenir à tout moment ...

Attendant une réponse, elle alla récupéré sa lame et la remis à sa place avant de retourner à sa monture.

Relevant les yeux, Eloïse balaye les environs du regarde, cherchant la jeune femme, espérant la voir loin d’ici.

Espoir vain.

La jeune fille se trouve toujours à ses côtés. Belle et fière, une lame au creux de ses mains, l’autre gisant à l’endroit où le Marcheur venait de disparaitre.

Un marcheur ?

Quelque chose la frappe soudain. La probabilité de voir ces créatures rôder sur les plateaux d’Astariul est faible. Presque nulle. Son ancien maître lui avait raconté que ces araignées géantes ne vivaient dans les Chaînes du Poll. Que fait-elle alors si bas ? Verena lui avait aussi soufflé quelques mots à propos d’une de leur capacité.

Le pas sur le côté.

Un doux mythe pour Eloïse qui ne connaissait rien à ce monde. Une légende devenue réalité sous ses yeux. Un monstre de cette taille de peut pas disparaitre ainsi. La magie existe donc. Enfin, le dessin comme l’appelé Verena. Mais pour la Marchombre, cela ne pouvait être autre chose que de la magie.

- La vache c'était quoi se machin ?! Vous n'êtes pas blessé ? Ni votre cheval ?

Perdue dans ses pensés, la jeune femme en avait presque oublié Shalie. Se tournant vers elle, elle lui offre un regard plein de gratitude. Pour ne pas l’avoir abandonné. Mais aussi de surprise. Pour ne pas avoir pris ses jambes à son cou quand elle lui avait demandé, elle quand cette bestiole lui avait sauté dessus. Le courage est une vertu que l’on retrouve chez beaucoup de monde, même chez les plus jeunes.

Cependant inquiète, la jeune apprentie jette des regards incertains sur les environs, comme persuadée de revoir la bête surgir sur elle. Eloïse en profita pour s’étirer légèrement, comme pour se jauger.

Une douleur remonta de son coude.

Grimaçant, la Marchombre se tord pour apercevoir une égratignure où quelques gouttes de sang commençaient à perler.

Superficiel.

Secouant légèrement la tête, Eloïse s’approche de son cheval, se penchant vers l’une de ses pattes.

- Je pense qu'on ne devrait pas trop tarder ... il pourrait revenir à tout moment ...

Palpant avec douceur le membre légèrement enflé, la Marchombre pousse un petit soupir. Elle ne pourrait pas le monter avant deux ou trois jours. Autant rejoindre Al-Poll à pied. De toute façon, la ville ne semble plus très loin, les montagnes se dessinant déjà à l’horizon. Se redressant, Eloïse plante son regard dans celui de l’apprentie déjà assis sur le dos de sa monture.

- Je n’ai rien mais ma monture ne pourra pas me supporter avant un moment. Et tu as raison, le Marcheur pourrait revenir. Alors continue sans moi, je vais me débrouiller.

S’avançant vers elle, elle lui offre un regard simple mais tendre.

- Ce fut un plaisir Shalie.

Et elle claque délicatement sa main sur la croupe de son cheval, comme pour l’inviter à partir puis elle retourne auprès de Ptibuis, le pas léger.

Attendant une réponse, la jeune fille alerte regardait de toute part. Dommage que ses oreilles n'étaient pas plus performante, sinon il aurait bon de savoir quand la créature se décidée à revenir. Quatre amuse gueule servit sur un plateau, sur qu'elle ne laissera pas tomber à moins de trouver une meilleure proie, chose que Shalie espérait. Avec un cheval blessé, Eloïse n'irait pas bien loin s'il fallait fuir et d'après ce qu'elle avait pu en constater la jeune femme c'était blessée. Certes superficiellement, mais quand même ...

- Je n’ai rien mais ma monture ne pourra pas me supporter avant un moment. Et tu as raison, le Marcheur pourrait revenir. Alors continue sans moi, je vais me débrouiller.

Stupéfaite pas ses paroles, au début Shalie n'eut pas de réaction, elle observait juste Eloïse s'avançait avec un regard bienveillant et lui dire que c'était un plaisir avant de mettre une claque à sa monture et de retourner auprès de la sienne. Serrant les rênes de Brume, la jeune fille l’empêcha de se mettre en marche pendant que ses sourcils se fronçaient.

Elle n'allait pas abandonnée Eloïse et son cheval alors qu'un insecte géant et affamé rodait dans les parages ! C'était contre ses principes, en partant c'était comme si elle les abandonnait et s'il y avait bien une chose que Shalie ne faisait jamais où presque c'était d'abandonné les autres !

Descendant de sa monture, Shalie rejoignit alors la marchombre tout en réfléchissant à un plan en cas d'attaque. Déjà il fallait compté que le cheval ne pourrait pas faire des prouesses, en cas de pépin il serait le premier à y passer et quelque chose disait à la jeune fille qu'Eloïse ne le laisserait pas à son triste sort. Poussant un soupir, Shalie se campa alors devant la jeune femme en croisant les bras.

- Il est hors de question que je vous laisse avec votre cheval blessé ! Je vous accompagne ! Alors où allons nous ?

[pardon du loooong temps de réponse et du rp pas terrible ...]

Sans plus vraiment prêter attention à la jeune fille, persuadée qu’elle s’envolait déjà vers l’horizon, Eloïse passe une main dans la crinière de Ptibuis, venant plaquer son front contre celui de sa magnifique monture.

Décidemment, elle aurait plus de mal que prévu à la restituer à l’académie.

Murmurant quelques paroles réconfortantes au creux de son oreille, elle passe délicatement ses doigts sur son museau avant de s’écarter légèrement. Tout en lui flattant l’encolure, elle attrape les rennes et commence à le faire avancer dans la direction opposé à celle empruntée par la jeune apprentie. Al-Poll ne devait plus être qu’à quelques heures de marche, rien de bien insurmontable. Le retour serait plus problématique si Ptibuis venait à ne pas guérir correctement.

Laissant son regard dériver sur les vastes plaines du plateau d’Astariul, elle distingue au loin la silhouette des chaines du Poll.

Immense.

Plusieurs pics viennent se perdre dans les nuages d’un blanc pur, leur sommet se confondant avec le ciel. Elle se rapproche enfin de sa destination et bientôt la mythique ville souterraine d’Al-Poll s’offrira à elle.

La curiosité d’Eloïse s’enflamme à cette pensé, éclairant son regard d’une lueur nouvelle tandis qu’elle marche tranquillement, sa monture clopinant à ses côtés.

Pour se heurter contre une barrière humaine.

Relevant la tête, une flamme de surprise brillant dans ses pupilles, Eloïse regarde Shalie plantée devant elle, bras croisés, le regard sévère. La Marchombre bascule la tête sur le côté, intriguée.

- Il est hors de question que je vous laisse avec votre cheval blessé ! Je vous accompagne ! Alors où allons-nous ?

Cette fois, Eloïse ne peut retenir un petit sourire amusé. Levant les yeux au ciel, elle secoue la tête de dépit. Cette petite est têtue.

Pleine de bravoure.
Et de bonté.

Lâchant un petit soupir résigné, Eloïse plongea son regard dans le sien, n’y lisant qu’une totale détermination. Bon… Elle ne pourra pas se débarrasser d’elle comme cela.

Mais en a-t-elle seulement vraiment envie ?

Effaçant son petit sourire, elle ne prend même pas la peine de répondre à sa question, la réponse se trouvant dans leur précédente conversation.

Al-Poll.

La contournant, elle lui adresse un petit hochement de tête.

Remerciement silencieux.
Invitation à continuer.

Cette petite ira loin.

Tout en marchant, Eloïse attrape les deux sacoches pendant de part et d’autre de la croupe de Ptibuis et les place sur ses épaules. Elle glisse finalement sa main sous le rabat de cuir et en sort deux pommes. En prenant une entre ses dents, elle envoie l’autre à Shalie, testant ses réflexes. Cette dernière la rattrape maladroitement, surprise de voir le fruit tomber du ciel.

Sans plus y faire attention, la Marchombre croque avec délice dans le fruit parfaitement lisse, son gout sucré envahissant ses papilles.

Certaines choses restent uniques et merveilleuses.