AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  RèglementRèglement  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Cours Envoleurs
Cours Marchombres
Panneaux
Votez (1)
Votez (2)
Votez (3)
Votez (4)
Tops Sites


Le Pacte des Marchombres VS l'Ordre des Envoleurs
 

Tous les membres prennent un an !

En ce début d'année scolaire, merci de consulter ce sujet !

Si d'ici trois semaines, vous n'avez pas ajouté l'année à votre personnage,
vous serez sorti de votre groupe.
Si d'ici un mois cela n'est toujours pas fait, cela sera un avertissement !


N'oubliez pas de poster pour nous notifier de vos modifications !


-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité




L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Oct 2012, 18:51

( échangent un regard )

- La plupart sont restées ici, mais certains ont voulu partir sur le continent, et ceux-là ne sont plus jamais revenus...

- Syndrell, respire. De toutes façons, Dolce va t'y emmener...

- Il faut juste que tu fasses très attention à Liscan. Ne le laisse pas trop approcher...

( Un ton légèrement inquiet mais surtout étranglé par la colère )
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Oct 2012, 13:47

- Qu'il essaie et je lui broie les deux bras !

(Elle soupire, puis se laisse tomber sur le sol et entour ses jambes de ses bras)

Enlevée... alors, mes parents ne m'auraient pas abandonnée ? S'ils se sont lancés à ma recherche, ils n'ont pas du aller jusqu'au Poll...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Oct 2012, 14:17

( échanges de regards avec Joyeuse )

- On ne sait pas s'ils se sont lancés à ta recherche, s'ils sont ici ou ailleurs... s'il sont encore en vie...
( sa voix devient un murmure à peine audible...)
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeVen 19 Oct 2012, 20:08

Syndrell leva soudain la tête vers Dolce. Ses yeux dorés brillaient tels deux feux sauvages.

- Le vieil homme ! s’écria-t-elle.

Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Devant la mine surprise de ses compagnons, la marchombre se redressa pour se remettre à faire les cent pas, fébrile.


- Il y a plusieurs années de cela, j’ai été hébergée par un vieux souffleur de verre, dans les montagnes du Poll, expliqua-t-elle en faisant au mieux pour ne pas se perdre dans les détails. Il est devenu mon maître dans son art, et mon ami ; jamais il ne m’a dit son nom. Je ne lui posais pas de questions à ce sujet et de son côté, il ne me questionnait pas à propos de mes cheveux, de mes yeux et surtout, de mon passé.

Hier est derrière, demain est mystère, aujourd’hui est un cadeau ; c’est justement pour cela qu’on le nomme « présent »…

Il s’est éteint aux portes de l’hiver, aussi doucement que le feu de sa cheminée. Moi, j’étais à nouveau seule, ça a été dur… Je suis partie vite, mais je suis quand même revenue en arrière, parce que je voulais utiliser une dernière fois les instruments de mon vieil ami. J’ai soufflé une toute dernière sculpture, un loup de verre qui me servait un peu « d’ange gardien » à sa place… Au moment de m’en aller, pour de bon cette fois, je suis tombée par hasard sur une lettre qui m’était destinée. Elle était signée d’un unique « E » majuscule…


Gamine,

Tu lis cette lettre, or donc je ne suis plus là pour te surveiller. Prends garde ! Ce monde grouille de dangers, et pourtant je sais que tu n’es pas de celles qui se laissent abattre facilement. C’est une vraie et belle flamme qui brûle en toi, elle te mènera sur les chemins de la grandeur ; va, petite, envole-toi ! Tu en es capable, ne laisse jamais personne te dire le contraire. Un jour, tu voleras, et mon seul regret et de ne plus être là pour assister à ce moment si précieux…

Lorsque tu quitteras cet endroit, laisse la porte ouverte, s’il te plaît. La vie est dure dans les montagnes et ma maison a toujours été un refuge pour les voyageurs égarés… Et, qui sait ? Peut-être bien qu’un jour, tu viendras finir tes beaux jours ici, soufflant le verre et courant les loups dans la montagne…

Garde toi, gamine. Et n’oublie jamais : hier est derrière, demain est mystère mais aujourd’hui est un cadeau. C’est pour cela qu’on l’appelle le « présent » !

E.



Plus tard, j’ai rencontré un rêveur, à Fériane. Il connaissait mon vieil ami, parce que celui-ci lui aurait rendu visite, il y a plusieurs années. Il cherchait des réponses à propos de personnes dotés d’yeux et de cheveux étranges… Il cherchait des réponses à propos de moi.

S’arrêtant au milieu de la case, Syndrell regarda Dolce dans les yeux.

- C’était un Dessinateur. Il s’appelait Eonard Sil’Mordan. Et je crois qu’il recherchait mes parents.





* * *




De retour dans la chambre de Dolce, Syndrell quitta sa robe avec soulagement. Elle n’était pas à son aise dans ce genre de vêtement, même si elle aimait la façon dont son amant avait passé la soirée à la dévorer du regard…

Elle plia délicatement la robe tout en songeant à ce qui s’était dit ce soir, entre Joyeuse, Dolce et elle. Elle avait la désagréable sensation que quelque chose d’important lui échappait, mais elle était incapable de mettre le doigt dessus ; en attendant, elle avait donc suggéré à ses compagnons de ne plus se poser de questions tant que la cérémonie du clan ne serait pas terminée.

Mais elle se posait toujours des questions.

Dans un profond soupir, Syndrell se glissa dans l’immense lit puis, avisant Dolce qui traversait la pièce avec sa grâce et sa puissance habituelle, elle redressa le menton.


- Que pense le clan de la Baleine de cette histoire ? demanda-t-elle, n’y tenant plus. Est-ce qu’ils sont au courant des desseins de vengeance de Liscan ?

Si tel était le cas, la paix qui régnait entre les deux clans risquait fort d’être écornée. Or, elle ne voulait surtout pas être la cause d’une guerre entre les habitants de l’île des Femmes !

Le chant du malheur n’est pas le bienvenu, ici.

Frémissant au souvenir des paroles de Liscan, Syndrell interrogea Dolce du regard. Ne ferait-elle pas mieux de quitter l’île avant que la situation ne dégénère ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeDim 21 Oct 2012, 20:53

« C’était un Dessinateur. Il s’appelait Eonard Sil’Mordan. Et je crois qu’il recherchait mes parents »

Cette phrase raisonnait dans la tête de Dolce, incessante litanie. Elle tournait, tournait, sous son crâne, et il cherchait à savoir pourquoi elle le perturbait autant. Pourtant, ni le nom du vieil homme, ni son profil ne lui disaient quoi que ce soit. Et pourtant ! Il sentait qu’il y avait là quelque chose à creuser. Un instinct, pas réellement définissable, mais un instinct.

- Que pense le clan de la Baleine de cette histoire ? Est-ce qu’ils sont au courant des desseins de vengeance de Liscan ?

Un léger soupir franchit les lèvres de l’Envoleur, et il chercha un instant par où commencer : le fait que les Clans touchés par les rapts s’étaient alliés pour « faire payer » à Liscan ? Que ce dernier n’était largement pas le bienvenu sur leurs terres, et que si par grand courage il lui prenait de s’y rendre, on lui trancherait la tête ? Que certains, au final, même si on ne savait qui, avaient néanmoins aidé lors des enlèvements, complices impliqués sans le savoir – ou en le sachant ?

Prenant une grande respiration, le Détenteur vint s’allonger dans le lit aux côtés de sa bien-aimée.
Prenant le temps d’ordonner encore ses pensées, il posa tout simplement sa main sur son ventre, geste tendre, avant de chercher son regard d’or en fusion.

- Liscan est condamné s’il essaye seulement de poser un orteil sur les terres des clans de la Baleine, des Orques ou des Oursins. Ils lui trancheront la tête sans préavis, et il le sait. C’est pour ça qu’il vogue entre les autres clans. En ce moment, il est ici, mais dans six mois il peut être aux Bélougas ou du Grand Requin.

Marquant une pause, il fit remonter lentement ses doigts entre les monts de la poitrine de Syndrell, dessina leur pourtour lentement, du bout des doigts, pour gravir son épaule, son cou et enfin poser sa paume sur l’angle de sa mâchoire, son pouce sur sa joue…

- Après, je ne sais pas s’ils savent que Liscan compte se venger. Je pense plutôt qu’ils ne le redoutent pas. Peut-être ont-il tort, mais que peut faire un seul homme contre trois clans ? Même s’il y a certainement quelques complices dans chaque clan, ils ne forment largement pas la majorité, sinon cela aurait été plus qu’une catastrophe…

Soupirant légèrement, Dolce laissa sa phrase en suspens. D’un côté, était-il allé vérifier dans les clans en question ? Cela faisait une bonne demi-douzaine d’années qu’il n’y était pas retourné, évidemment, mais les correspondances qu’entretenaient les clans entre eux ne laissaient pas de place au doute – et de toute façon, si cela avait été le cas, il aurait été informé.

- Ecoute, demain la cérémonie se termine à midi pile. Après, on filera. J’aimerais te monter le Surplomb Merveilleux, et des toute façons, c’est sur la route pour se rendre sur l’île Basline, où est bâti le clan de la Baleine….

Déposant un baiser dans son cou, il huma longuement l’odeur délicieuse de la jeune femme, et posa encore une fois ses lèvres juste sous son oreille.

- Est-ce que tu arriveras à passer une… bonne nuit ?

Un petit sourire étira ses lèvres et naquit dans son regard, alors qu’il se plongeait dans celui de la jeune femme.








[ Désolée, un peu court ! ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeVen 02 Nov 2012, 23:03

Les jambes repliées contre la poitrine et le menton appuyé sur ses genoux, Syndrell écoutait Dolce, plus attentive que jamais. Ses yeux dorés flamboyaient à la lumière des quelques bougies qui diffusaient une ambiance tamisée dans la pièce. Il lui parlait de Liscan, et elle fronça légèrement les sourcils.

Ainsi, cet homme était menacé de mort par la moitié des clans de l’île. Il n’y avait pas de quoi être fier, et la jeune femme se surprit à se demander quelle pourrait être sa vie si elle passait son temps à se terrer de peur d’être rejetée. Puis elle chassa cette pensée d’un haussement d’épaules : toute son enfance, elle avait vécu dans la peur du regard et de la méchanceté des autres. On l’accusait d’une malédiction dont elle n’était pas coupable. Avait-elle mal tourné pour autant ?

Dolce semblait penser que Liscan n’était pas dangereux – ou du moins, qu’il ne représentait aucune menace qui ne puisse être contrée par le clan du Dauphin et ses alliés. Il avait peut-être raison mais Syndrell était bien placée pour savoir que le passé enfoui parfois bon nombres d’erreurs qui n’auraient jamais dues être oubliées. Elle avait parlé à cet homme et mesuré sa haine au ton de sa voix. Si elle restait, était-il capable de nuire à la famille du Détenteur ?


- Ecoute, demain la cérémonie se termine à midi pile. Après, on filera. J’aimerais te monter le Surplomb Merveilleux, et des toute façons, c’est sur la route pour se rendre sur l’île Basline, où est bâti le clan de la Baleine…. Est-ce que tu arriveras à passer une… bonne nuit ?

Le souffle chaud et sucré de Dolce caressa sa peau et Syndrell frissonna malgré la chaleur qui ne baissait pas en dépit des fenêtres largement ouvertes. Que son Envoleur d’amant soit incroyablement persuasif ou bien que les événements de cette journée l’aient épuisée, Syndrell décréta qu’il n’était plus temps de tergiverser à s’en donner la migraine.

En outre, elle s’inquiétait probablement pour des broutilles ; la crainte qui avait animé de dangereuses flammes dans le regard de son compagnon, lorsque Joyeuse et lui avaient évoqué Liscan, n’était que pure jalousie et Syndrell ne pouvait s’empêcher de se sentir flattée. Et désirée !


- Oh, en ce qui concerne cette « bonne » nuit, je pense que tu vas y être pour quelque chose, murmura-t-elle en se mussant contre lui.

Une brise légère agitait doucement les rideaux et faisait danser les petites flammes des bougies sans parvenir à les éteindre. Galvanisée par la passion dévorante des lèvres de Dolce, Syndrell roula jusqu’à se retrouver sur lui, ses jambes verrouillant les siennes avec force, ses mains plaquées sur son torse avec puissance.


- Aujourd’hui, tu as fait rêver des tas de jolies filles, dit-elle, une lueur de plaisir au fond des yeux. Mais cette nuit, Détenteur, tu es à moi, et rien qu’à moi !

Elle l’embrassa fougueusement et le lointain mugissement des vagues venant s’écraser en gerbes d’étoiles sur les rochers de la côte ne suffirent pas à couvrir le gémissement gourmand qui lui échappa.



* * *




Sous la foultitude de regards posés sur elle, Liesse se leva et alors, les rayons du soleil enflammèrent de leur lumière sa couronne. Faite de branches de rougeoyeurs tressées, elle nimbait de rouge le visage de la nouvelle Sage du clan, mais si Liesse resplendissait en cet instant, c’était avant tout parce qu’elle souriait.

Elle avait aussi l’air épuisé, ce qui était compréhensible après bientôt trois jour de rituel contraignant, et Syndrell, qui se joignait de bon cœur aux vivats des membres du clan, admirait sa pugnacité et la réserve dont elle faisait preuve au moment où elle était le centre d’attention d’un clan tout entier.

La marchombre avait compris que dans les archipels des Alines, et en particulier sur cette île, les femmes avaient un statut dont l’importance égalait la force de caractère et le courage. La tradition voulait qu’on les honore et c’était un concept qu’elle avait mis du temps à accepter ; au contraire de Liesse, Syndrell avait dû se battre pour trouver sa place dans ce monde.

Elle comprenait à présent qu’en dépit des apparences, la sœur de Dolce avait autant de mérite qu’une femme prenant les armes pour défendre son pays. La couronne qui scintillait sur sa tête était un fardeau, le symbole d’un clan qu’elle devrait mener et protéger dans son intégralité – le protéger des menaces extérieures… et intérieures.

Syndrell jeta un coup d’œil à la ronde, cherchant parmi les visages radieux et les sourires ravis les traits d’un jeune homme frondeur, solitaire et plein de haine. En vain. Liscan était invisible et curieusement, elle en ressentait presque de la déception. Depuis son arrivée ici, il était le premier lien tangible avec son passé…


- Tu t’en vas ?

Belle venait d’apparaître à ses côtés, la tirant de ses pensées aussi brusquement que si elle lui avait jeté un verre d’eau à la figure. Devant son air suspicieux, Syndrell crut bon de laisser la part belle au doute.

- Qu’est-ce qui te fait croire ça ?
- Tu es habillée comme le jour de ton arrivée.


Raté pour le doute.
Mentir à un Ysil était décidément très compliqué.


- C’est vrai, je m’en vais. Dolce m’emmène sur l’île Basline.
- Tu vas être déçue ! Le clan de la Baleine ne sait pas faire la fête et en plus, ils sont plus arrogants que des paons.
- Veux-tu bien te taire, petite peste !
gronda gentiment Joyeuse en surgissant derrière sa sœur pour lui attraper les oreilles.
- Tu les défends parce que tu es aussi ennuyeuse qu’eux ! grimaça la jeune fille en se tortillant pour lui échapper.

Syndrell sourit devant tant de complicité. Elle était fascinée par ce lien si étrange qui unissait Dolce et ses sœurs en une fratrie profondément soudée. Lorsque Joyeuse embrassa Belle sur la joue et que celle-ci fit mine de vomir, la marchombre pensa soudain à Ciel, et son cœur se serra. Il était celui qu’elle considérait comme le frère qu’elle avait toujours rêvé d’avoir, et il lui manquait terriblement…

- J’espère que tu vas trouver des réponses à tes questions, fit Joyeuse en plantant son regard vert dans les yeux dorés de Syndrell. Et que tu reviendras nous voir lorsque tu y verras plus clair…
- Je te le promets.


Les deux jeunes femmes s’étreignirent brièvement, puis Joyeuse et Belle s’écartèrent pour laisser passer Liesse et Fougue.

- Merci d’être venue, commença la nouvelle Sage en serrant les mains de Syndrell dans les siennes. J’espère que tous ces rites ne t’ont pas ennuyée !
- Au contraire, j’ai ils m’ont bouleversée ; jamais encore je n’avais assisté à pareille cérémonie. C’était magnifique et toi, tu es merveilleuse !

Les yeux brillants, Liesse se fendit d’un sourire éclatant.

- J’ai cru comprendre que mon frère et toi allez partir, je voulais absolument te dire au revoir et te souhaiter bonne chance… et puis aussi, te demander si tu accepterais de revenir, lorsque tu en auras le temps et l’envie, pour m’apprendre à souffler le verre. Dolce m’a parlé de ce talent parmi tant d’autres, je l’ai retenu parce qu’il me plairait d’apprendre… tu veux bien ?

Surprise par la simplicité d’une telle demande, Syndrell hésita un instant avant de répondre.

- Et bien, je n’ai pas soufflé le verre depuis longtemps alors j’espère qu’il n’a pas eu la mauvaise idée d’enjoliver ses histoires mais… oui, je t’apprendrai.
- Et tu me raconteras tes aventures ?
s’écria Belle.
- Heu…
- Je les écouterai en coiffant tes magnifiques cheveux, et puis on ira nager dans la crique, et on fera griller du poisson sur la plage et on en mangera à s’en faire éclater la panse !
- Belle !


La jeune fille se calma instantanément face à l’autorité qui pointait dans le ton de sa mère, et Fougue en profita pour passer sa main dans les cheveux de la marchombre.

- C’est vrai qu’ils sont magnifiques. Syndrell, ce que je t’ai avant-hier est vrai : tu es ici chez toi, et pas uniquement parce que tu es une fille du vent et du sable. Quoi que tu apprennes à propos de ton histoire, ne doute jamais de la personne incroyable que tu es.

La vieille femme déposa un baiser sur le front de Syndrell, qui lui retourna un sourire plein d’émotion avant que son regard ne soit attiré par un homme se détachant de la foule pour les rejoindre. Dolce avait beau être vêtu, il était plus beau que jamais.

Syndrell rajusta son sac sur son épaule et posa les yeux sur les vagues qui venaient lécher la plage. Elle inspira une bouffée d’air frais et salé, puis ferma les yeux et s’imprégna une dernière fois de la joie qui animait le clan du Dauphin.
Un sourire dansa sur ses lèvres.

L’aventure continuait.



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeMar 06 Nov 2012, 22:11

Dolce détestait les adieux.
Ses sœurs comme sa mère le savaient parfaitement, aussi étanchèrent-elles leurs effusions sur Syndrell et pas sur lui, qui leur en fut reconnaissant. Un léger soupir franchit ses lèvres lorsqu’enfin la jeune Marchombre fut libérée de ses sœurs, et il lui tendit la main pour continuer le voyage.
Sa paume dans la sienne.
Ses cheveux bleus dans le vent.


§§


Ils marchaient depuis déjà quatre jours.
Contournant les Plateaux Mand par l’Est puis le Nord, ils avaient campé sous la brise océanique qui pénétrait dans les terres. Après tout, ils étaient sur une île, bien au Sud de Gwendalavir, et ici les nuits étaient chaudes, voire étouffantes, même avec l’air marin qui ne cessait de souffler. Et heureusement, car sinon ils auraient tout simplement étouffé.

Les doigts entrelacés avec celui de sa dulcinée, Dolce observait le paysage qui s’offrait à eux.
Depuis combien de temps n’avait-il pas contemplé l’ilot céleste ? Et les Plateaux de Mand ? Et le Surplomb Merveilleux ? De l’endroit où ils se trouvaient, ils n’en avaient qu’une petite partie de découverte, et c’était déjà d’une magnificence peu commune.
Serrant légèrement la main de Syndrell dans la sienne, l’Envoleur se remit en marche. Ces lieux étaient peu visités et explorés, et très rarement traversés. La plupart du temps, les habitats des Archipels des Clans se déplaçaient en bateau, et non à pieds. Peu connaissaient la typographie des lieux, et encore moins étaient encore en vie.

Il aimait emmener Syndrell par ici.
Lui montrer la beauté des îles, le mystère des fleurs qui changeaient de couleur selon les saisons voire le moment de la journée, l’horizon qui se parait de mille couleurs à chaque lever ou coucher du soleil. La nature était calme, paisible, sereine. Rien ne venait entraver sa croissance, son développement. Les champs s’étendaient à vue d’œil, parfois des arbres folichons et courageux émergeaient de l’étendue plane végétale.
Il se sentait bien. A sa place, dans son monde.
Etait-ce que ressentait Syndrell aussi ? Il n’en était pas sûr. Après tout, la Marchombre cherchait des réponses à ses questions, et puis le Clan de la Baleine ne venait pas souvent sur l’Île des Femmes, encore moins avec des enfants en bas âge, et encore moins dans des coins paumés comme le Surplomb Merveilleux.

Amenant la main de la Marchombre jusqu’à ses lèvres, Dolce déposa un baiser sur son dos.

- On va arriver au Surplomb Merveilleux. Attention à tes yeux, et à tes belles fesses, tu risques d’en tomber !

En effet, plus que quelques pas à faire, des branches de buissons à repousser et cette impression d’être au bout du monde le saisit au ventre.

Le Surplomb Merveilleux.
Cette crique portait parfaitement son nom.
Ce n’était pas tant le bleu limpide et turquoise de son eau, ni la végétation luxuriante aux mille couleurs qui émergeait sur ses berges, non…
Non, c’était plutôt ces falaises taillées dans ce que l’on aurait pu croire être du verre iridescent.
Ce n’était pas du verre, et les tonalités colorées qui s’y mélangeaient n’avaient pas les couleurs de l’arc-en-ciel, mais bien plus encore. Une farandole de nuances étonnantes s’étalait sur toute la hauteur et toute la longueur du surplomb.
C’était fantastique.
Féérique.
Merveilleux.

- Bienvenue chez moi, demoiselle…

Il était tant omnibulé par la beauté des à-pics qu’il faillit ne pas remarquer la barque qui s’avançait indolemment sur les eaux turquoises. Une barque, contenant cinq personnes, dont les chevelures étaient bien distinctes les unes des autres par la primalité de base de leur couleur différente…
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Nov 2012, 19:28

Mains sur les genoux, les cheveux collés à son front et à sa nuque par la sueur, Syndrell s’efforçait de reprendre son souffle. Elle n’avait pas couru plus de deux heures, mais le sentier qu’elle avait suivi était un véritable yoyo : il montait et descendait tous les kilomètres environ et obligeait parfois ceux qui l’empruntaient à escalader quelques barrières rocheuses ; malgré tout, un grand sourire illuminait le visage de la marchombre, qui se redressa en expirant lentement.

Mains sur les hanches, elle suivit du regard une mouette qui décrivait des arabesques dans le ciel en criant à l’attention de ses congénères, lesquelles se trouvaient sur une plage, en contrebas de la falaise rocheuse. Bien que l’océan soit plutôt calme, d’immenses rouleaux venaient s’écraser sur les galets colorés en un mugissement auquel Syndrell s’était parfaitement habituée.

Depuis que Dolce et elle avaient quitté le clan du Dauphin, ils progressaient à un rythme soutenu au nord de ce que l’envoleur avait nommé les Plateaux Mand. Parce qu’ils voyageaient à pied, ils avaient pris soin d’emporter le strict minimum : les nuits étant particulièrement chaudes dans les archipels, ils dormaient à la belle étoile, profitant ainsi de douceur de la brise nocturne et du chant des vagues sur la côte.

La jeune femme était heureuse d’effectuer ce périple en la seule compagnie de Dolce. Plus encore, elle était contente de pouvoir sentir à nouveau le souffle du vent sur son visage lors de sa course matinale, de se nourrir du fruit de sa chasse, de se plonger une heure ou deux dans la gestuelle marchombre et surtout, de ne pas songer à la tenue ou la coiffure qu’elle allait devoir porter.

Son séjour parmi les membres du clan de Dolce lui avait plu, il n’y avait qu’à le lui demander pour en avoir la preuve, mais Syndrell était une marchombre ; enfant, elle se souvenait que sa condition d’orpheline - et à fortiori d’orpheline maudite - l’avait contrainte à voyager beaucoup, mais depuis qu’elle filait sur la voie de lumière dont Miss lui avait ouvert la porte et fait découvrir presque tous les secrets, Syndrell n’était plus capable de rester plus de trois jours au même endroit.

Elle était devenue nomade. Son quotidien était l’aventure, son oreiller la besace de cuir qui ne la quittait jamais et son toit, le ciel… Peut-être était-elle née sur cette île dont les habitants se mêlaient très rarement à ceux du continent, mais elle avait grandi de l’autre côté de l’océan. Or, si ses parents avaient quitté l’Ile des Femmes pour tenter de la retrouver, ils s’étaient sûrement établis sur les terres de l’Empire – probablement dans le sud.

Il ne s’agissait que de suppositions, parmi lesquelles se trouvaient l’espoir fou qu’ils soient encore en vie, et Syndrell restait prudente ; elle ne voulait pas être déçue. Ni triste. Mais si ces hypothèses se confirmaient, cela signifiait que son aventure, sa quête était encore loin d’être terminée, et cette simple pensée suffisait à illuminer ses yeux dorés.

Essuyant son front d’un revers de bras, la marchombre contempla un instant la petite île qui se dessinait dans un nuage de brume, un peu plus loin. L’ilot Céleste était trop loin pour qu’elle puisse distinguer autre chose que la couleur verte de sa végétation mais la chose devait être possible uniquement par un temps très clair.

Syndrell souffla doucement. Puis elle avisa la silhouette qui se dirigeait vers elle et sourit. Taquine, elle avait défié Dolce pendant leur course matinale et était parvenue à le semer, même si elle le soupçonnait de lui avoir volontairement laissé un peu d’avance. C’était toujours la même chose : lorsqu’ils luttaient pour mesurer leur talent de combattant, il s’arrangeait toujours pour ne pas la blesser. Le sourire de la marchombre s’élargit. Si elle s’était sentie vexée au début, croyant que Dolce la sous-estimait, elle avait vite compris qu’il ne s’agissait que d’amour…
Et ça, elle appréciait.
Beaucoup.




* * *



- On va arriver au Surplomb Merveilleux. Attention à tes yeux, et à tes belles fesses, tu risques d’en tomber !

Flattée par le compliment, Syndrell ne put s’empêcher de remuer gracieusement son joli postérieur, ravi qu’il plaise autant à son compagnon, puis elle suivit Dolce qui leur frayait un chemin à travers la végétation très fournie à cet endroit de la côte. Comme il s’écartait pour la laisser passer, elle se glissa près de lui, impatiente de découvrir…

… le Surplomb Merveilleux. Stupéfaite, Syndrell se figea tandis que ses yeux dorés s’agrandissaient sous le coup de la surprise. S’ils avaient longé la côte pour arriver jusqu’ici, le paysage qui s’offrait devant elle n’avait rien à voir avec celui qu’ils avaient côtoyé depuis quatre jours. Là, c’était… c’était…


- Woah…

Un souffle.

C’est tout ce dont Syndrell était capable de fournir. C’est que le Surplomb Merveilleux portait bien son nom : immense, vertigineuse, la falaise au sommet de laquelle ils se trouvaient chatoyaient de mille couleurs qui étincelaient sous la lumière du soleil. Ou que l’on pose les yeux, on croyait voir un arc-en-ciel, dans les eaux turquoises qui venient s’écraser en pluie d’étoiles sur les rochers, dans les herbes folles qui dansaient doucement sous l’effet de quelque brise salée. Dans les yeux de Syndrell, qui ne parvenait plus à réfléchir normalement.

Et s’en moquait complètement.


- Bienvenue chez moi, demoiselle…

La voix de son amant parvint néanmoins à la sortir de sa douce léthargie et Syndrell tourna les yeux vers lui. Il lui fallut encore quelques secondes pour réussir à formuler sommairement ce que tout son être ressentait à la vue d’un spectacle aussi extraordinaire.

- Dolce, c’est… c’est fabuleux !

Elle regarda à nouveau l’immense paroi qui flamboyait plus fort que du verre, et dans son esprit se formèrent des paroles qu’elle croyait avoir oubliées : "Ce que tu appelles des parois de verre dans les Dentelles Vives sont un jeu d'enfant à côté, et surtout un terne verre, "avait dit Dolce. Syndrell connaissait bien les Dentelles. A l’époque, elle ne lui aurait donné raison pour rien au monde, mais à présent…

A présent, elle confirmait ses dires sans la moindre hésitation. Jamais les Dentelles ne pourraient rivaliser avec le Surplomb Merveilleux, même si l’on ne pouvait évidemment pas comparer une chaîne de montagnes à une île ; toutefois, ces deux endroits étaient magiques parce qu’ils étaient dessinés par une force pure et harmonieuse, la nature.

Ici les hommes n’avaient aucune emprise ni aucun pouvoir sur le paysage. La terre qu’ils foulaient, l’air qu’ils respiraient et le ciel qu’ils regardaient formaient une mystère éternel, secret plus vieux que le monde, et il était impossible d’éprouver autre chose que du respect à leur égard. Du respect et de l’admiration.

Une larme roula sur la joue de Syndrell. Les paroles de Dolce résonnaient toujours dans son esprit, souvenir ravivé par l’éclat du soleil sur les parois de la falaise. "Cet endroit, toutes les couleurs s'y mélangent. Ocre, vert, bleu, magenta, fushia, perle, violine... Des parois iridescentes, encore plus belles que les plus belles tours d'Al-Jeit, parce qu'elles sont naturelles... - elles ne te valent cependant pas. Et bien plus lisses que du verre.

Je t'y emmènerai un jour..."


Promesse tenue. Submergée par une vague soudaine d’émotions, Syndrell se jeta dans les bras de l’envoleur. Il venait de lui faire un cadeau qu’elle n’était pas prête d’oublier. Jamais, jamais elle ne pourrait effacer de sa mémoire cet instant merveilleux – ni les couleurs du Surplomb, ni le chant des vagues et les battements du cœur de Dolce à son oreille.

Le visage enfoui dans le creux de l’épaule de son compagnon, Syndrell ne vit pas l’embarcation qui se dirigeait dans leur direction et que Dolce, lui, venait de repérer…



[Finalement, je n'ai rien fait avancé, ne me risquant pas à me frotter aux nouveaux arrivants ; j'ai préféré m'extasier sur le Surplomb et craquer mon slip, c'était encore mieux xD]


Dernière édition par Syndrell Ellasian le Ven 16 Nov 2012, 11:47, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Nov 2012, 21:18

Surpris par la tournure que prenaient les choses – Syndrell qui lui sautait littéralement dans les bras, devant la magnificence de la scène – Dolce vacilla un instant, avant de se stabiliser.
Et puis, dans un élan de tendresse, il referma ses bras sur elle, et déposa un léger baiser sur sa chevelure bleue.

Cependant, si cette étreinte était extrêmement agréable, la barque qui avançait indolemment sur les eaux turquoises, un peu plus bas, le troublait. En plissant les yeux, il pouvait voir une chevelure rouge, une bleue, une dorée, ainsi que deux violettes, de deux indigos différents – l’un plus clair et plus rose que l’autre.

Sa main glissa dans le dos de Syndrell, pour la tenir un peu plus contre lui.
Mais son regard ne lâchait pas l’avancée du petit bateau à rames. Les cinq personnes qui s’y trouvaient ramaient en parfaite coordination, ce qui voulait dire qu’ils se connaissaient, ou alors que c’étaient de très bons marins. Mais trouver cinq personnes d’horizons si différents – enfin, pour l’Archipel des Femmes – si rapprochées et surtout à un tel endroit était tout sauf normal, et un léger frisson d’appréhension tira la chair de poule à Dolce.

Relâchant la Marchombre, il lui intima le silence et s’avança en rampant jusqu’au rebord de la falaise, sous un fourré pour ne pas être repéré. Il souhaitait être discret, mais avait peur qu’ils les eussent repérés… Cela ne semblait cependant pas le cas, et Dolce fit un petit signe de la main à Syndrell pour lui montrer.

- Le Clan de la Loutre, de l’Albatros, de la Baleine et de l’Oursin. Les quatre clans qui se trouvent à l’est des Archipels… Mais que fichent-ils ici ?

Il savait pertinemment que la jeune femme n’aurait pas la réponse, mais en marmonnant sa question il espérait trouver lui-même une réponse. Ce ne fut pas le cas. Lâchant un soupir, Dolce se plaqua un peu plus sur le sol, tandis que la barque accostait sur la plage de sable brillant – grains de la matière étonnante qui composait l’A-Pic. Les cinq silhouettes sortirent de cette dernière, et il dut bouger de sa planque pour pouvoir les suivre du regard sans les perdre.
Elles se dirigèrent tranquillement – aucune angoisse ne se trahissait dans leurs mouvements – vers les parois iridescentes, mais s’arrêtèrent avant au niveau d’un rocher d’un blanc immaculé. On voyait vaguement leurs lèvres bouger, mais elles étaient bien trop loin pour que Dolce eût un quelconque espoir de savoir de quoi elles parlaient.

Et puis, un nouveau mouvement.
Juste derrière le rocher blanc, qui était presque aussi grand qu’un homme.
Une silhouette en émergea lentement, et même à cette distance, le vert piquant de la chevelure du nouveau venu était reconnaissable pour une personne du clan du Dauphin : Liscan !

Une sourde colère monta brusquement en Dolce, qui sentit tous ses poils se hérisser, du bas de ses jambes à la racine de ses cheveux. Qu’est-ce qu’il faisait encore là ? Que manigançait-il ? L’homme eut très envie de descendre cette falaise à une vitesse folle pour lui écraser son poing en plein milieu de la figure.
Pourtant, il se retint, même si ses muscles avaient quelques soubresauts. C’eût été une monumentale erreur. Essayant de garder son calme, Dolce respira profondément, inspirant et expirant longuement, pour se forcer à ne pas intervenir.

Est-ce que Syndrell avait reconnu l’homme ?
Les pensées de Dolce s’entrechoquaient. Si cet avorton était là, c’était forcément qu’il se tramait quelque chose. Il devait absolument découvrir quoi. Fronçant les sourcils, il passa en revue une demi-douzaine d’idées, de plans, avant d’en trouver un qui lui semblait à peu près faisable. Et encore… avec une bonne dose de culot !

Se tournant vers son aimée, il lui adressa un léger sourire.

- Je ne sais pas si tu l’as reconnu… Liscan. J’ai peur que cela soit des « associés », ces personnes… Les rapts ont soit recommencé, soit vont le faire… Ou alors, c’est autre chose, mais dans tous les cas, ça pue.

Au nom du clan du Dauphin, je me dois d’intervenir…


Regard interrogateur.
Il savait pertinemment que Syndrell ne refuserait pas de l’accompagner. Au contraire, elle avait cet éclat de détermination, dans le regard, qui montrait qu’elle ne renoncerait pas, mais…
Mais il ne pouvait s’empêcher de la surprotéger.
Bête.
Mais c’était comme ça.








[ Non d'une chiure de mouche... Qu'est-ce que j'ai attendu ta réponse avec impatience ! Very Happy ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Nov 2012, 11:47

D’abord surpris par sa réaction, Dolce avait finalement refermé les bras sur elle avant de déposer un baiser sur le sommet de son crâne. Blottie contre son torse puissamment musclé, Syndrell soupira d’aise et ferma les yeux, songeant qu’elle pourrait rester ainsi un siècle, au moins, sans jamais se lasser.

Mais Dolce se raidit soudain et Syndrell se dégagea de son étreinte pour voir ce qui alertait son compagnon. C’était une barque qui glissait dans les eaux turquoise, en contrebas ; à son bord se trouvaient cinq personnes. Cinq habitants de l’île qui, à en juger par la couleur de leurs cheveux, n’étaient pas issus du même clan.

Avant que Syndrell ne réagisse, Dolce lui intima le silence, puis s’allongea dans l’herbe sèche pour ramper jusqu’au bord de la falaise. La marchombre l’imita aussitôt, curieuse ; épaule contre épaule, ils observèrent les cinq marins accoster sur la plage de galets scintillants.

Il y avait trois hommes et deux femmes, compta Syndrell en plissant les yeux. Immédiatement son regard se posa sur l’homme dont les cheveux, d’un bleu intense, retombaient dans son dos. C’était le premier membre du clan de la Baleine qu’elle voyait et son cœur se mit à battre plus vite dans sa poitrine.

Dès qu’il mit pied à terre, l’homme attrapa la barque et la tira sur la plage et tendit une main pour aider une femme aux cheveux dorés à s’extirper de l’embarcation. Celle-ci éclata de rire, imitée par l’homme aux cheveux rouges qui la suivait. Tous trois se tournèrent vers les deux personnes restantes, un homme et une femme aux cheveux violets ; après avoir échangé un regard, ils quittèrent la barque à leur tour.

Syndrell jeta un coup d’œil à Dolce. Elle ignorait s’il fallait s’inquiéter de la situation mais, à en juger par l’attitude prudente de son amant, mieux valait ne pas se faire repérer. Elle reporta donc son attention sur les nouveaux arrivants. Ces derniers étaient trop loin pour qu’elle puisse lire sur leurs lèvres, néanmoins la jeune femme nota qu’ils possédaient tous au moins une arme.

Si les clans étaient parfois opposés par quelques différends, Dolce avait expliqué à Syndrell que depuis un certain nombre d’années l’Ile des Femmes ne craignait aucune guerre. Chaque clan possédait son territoire, ses coutumes et ses lois ; en fonction des affinités et du commerce, les Sages se rencontraient selon des cérémonies officielles et rigoureusement pacifiques.

Syndrell savait aussi que les habitants de cette île vivaient principalement de la pêche. Chaque marin possédait un couteau qui lui servait à évider le poisson ou encore ouvrir les coques. Or, les lames qui scintillaient sous l’éclat du soleil n’étaient pas celles de simples pêcheurs. La marchombre se tendit sensiblement tandis que son sixième sens tirait la sonnette d’alarme. Quelque chose n’allait pas.

Elle allait s’en ouvrir à Dolce lorsque quelque chose attira soudain son attention. Non, pas quelque chose, corrigea-t-elle en se redressant légèrement sur ses avant-bras. Quelqu’un.
Liscan.

Elle le reconnut immédiatement à l’éclat soutenu de ses cheveux et surtout, à sa démarche, féline et presque trop gracieuse pour un homme. Syndrell jura mentalement. Près d’elle, Dolce s’agita, luttant visiblement pour ne pas se précipiter vers l’homme qui s’avançait vers le groupe disparate. D’un léger coup d’épaule, il attira son attention.


- Je ne sais pas si tu l’as reconnu… Liscan. J’ai peur que cela soit des « associés », ces personnes… Les rapts ont soit recommencé, soit vont le faire… Ou alors, c’est autre chose, mais dans tous les cas, ça pue.

Syndrell hocha la tête. Il se tramait quelque chose, en effet, et elle mourrait d’envie de savoir quoi. De toute évidence, Dolce aussi puisqu’il ajouta d’un ton léger :

- Au nom du clan du Dauphin, je me dois d’intervenir…

Syndrell le dévisagea un instant. Dolce ne portait pas Liscan dans son cœur et cette histoire de rapts l’avait profondément secoué. Pensait-il vraiment que cette sombre machination soit de nouveau à l’œuvre sur l’île ?

Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir. Syndrell baissa les yeux vers les silhouettes aux cheveux colorés, puis son regard se planta à nouveau dans celui de Dolce.
Elle lui rendit son sourire.


- Je t’écoute, grand chef. Quel est ton plan ?



[Oui, je suis désolée, j'ai pris mon temps - mais heureusement, parce que je ne suis pas déçue du résultat ^^ A moi d'attendre ta réponse avec une impatience monstre !!]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeSam 17 Nov 2012, 12:00

Son plan.
Quel était le meilleur moyen de rejoindre le pas de l’A-Pic ? Dolce connaissait une seule méthode qui aurait permis de faire cela rapidement, mais elle était assez risquée car la conclusion de cette dernière était l’eau, tout simplement. Mais il était presque certain que Syndrell serait capable de s’en sortir… Elle n’était pas Marchombre pour rien, après tout.

Parce que descendre en désescaladant était inenvisageable.
Pour plusieurs raisons : en effet, déjà, ils seraient assurément repérés, et les six personnes risquaient de les attaquer. De les plumer comme des pigeons, et ce n’était pas vraiment l’effet recherché. Ensuite, par que les parois étaient lisses, et que la descente était ardue – bien plus que n’importe quel endroit qu’avait connu Dolce, et que donc se défendre sur une telle surface était pratiquement impossible, ou en tout cas suicidaire. Et enfin, parce que si on ne les voyait pas, il y avait des serpents malicieux qui se cachaient dans les parois, des serpents dont les écailles avaient pris la teinte si spécifique de la roche, et extrêmement venimeux si on les dérangeait et qu’ils nous attaquaient.

Pourtant, Dolce s’était risqué deux fois à faire cette descente. Parce que l’autre option était aussi dangereuse pour une personne qui ne la connaissait pas parfaitement, il fallait parvenir à anticiper, à s’adapter à… Un coup d’œil vers Syndrell lui apprit qu’elle attendait toujours sa réponse, et il poussa un léger soupir.

- La descente est ardue, mais faisable. Cependant, on sera vulnérables, car ils ne peuvent que nous repérer. Et je suis certain qu’ils ne seront d’aucune pitié.

Prenant une inspiration, il planta son regard dans celui, doré, de la jeune femme.

- Il y a une autre option, mais elle est dangereuse aussi. Le seul avantage, c’est qu’ils ne nous repèreront pas...

Il fallut cependant quelques secondes à Dolce pour prendre la décision de le dire à Syndrell – pour avoir le courage de le lui proposer.

- Quand j’étais plus jeune, j’ai découvert le passage par hasard, alors qu’on marchait ici avec mon oncle. Sans lui, j’y serais resté… Le regard de l’homme prit une teinte lointaine, avant qu’il ne se reconcentre sur Syndrell. C’est une sorte de toboggan immense, fait dans la même matière que l’A-Pic. Sauf que tout le long, se trouvent des serpents, déjà – mais généralement ils arrivent à filer avant que tu leur arrives dessus – mais surtout des constructions de la roche assez spéciales, très piquantes et mauvaises. Des sortes de pics un peu tout le long… Et pour finir, on atterrit dans l’eau, mais il faut finir la progression dans le tunnel à la nage, avant de remonter près des récifs, que tu voies là-bas. Il y a bien une minute de progression sous l’eau, il faut faire vite…

Respirant enfin, Dolce eut l’impression d’avoir trop dédramatisé la situation. Mais il fallait dire que s’il avait été complètement traumatisé étant plus jeune par ce passage qui lui avait cassé un bras, une jambe et avait failli le noyer, désormais c’était quelque chose qu’il appréhendait moins : déjà, il savait à quoi s’attendre, et ensuite… après tout, sa formation lui avait permis de s’adapter presque instantanément à toutes sortes de situations, même dans les grottes et les forces de la nature.

- Une fois qu’on sera en bas, il faudra se faire discret, donc pas de grande reprise de la respiration, il faudra faire vite, être efficace et ne surtout pas être ralentis par nos habits.

Cherchant le regard de la jeune femme, il eut un sourire un peu forcé.

- Qu’en penses-tu ?
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeSam 17 Nov 2012, 12:32

- Je pense que c'est le plan le plus incroyable que j'ai jamais connu ! Un toboggan, vraiment ? Cette île est géniale...

(Clin d'oeil doré)

Si j'ai bien compris, les règles du jeu sont silence, prudence et discrétion. La rapidité, j'en fais mon affaire.

(Son visage redevient sérieux)

Dolce ? Plusieurs clans sont apparemment impliqués. Doit-on prendre le risque de déclencher les hostilités en nous occupant de ces gens-là ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeSam 17 Nov 2012, 12:44

( hochement de tête )

- Je ne sais pas si on le doit, mais je ne laisserai pas Liscan se mêler encore d'affaires sombres. Tu as raison, cependant. S'il se passe quelque chose de dangereux, je dirais clairement que Liesse n'est pas impliquée. Mais ce chacal ne paye rien pour attendre ! .

( serre les dents )
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeSam 17 Nov 2012, 15:26

- Je crois qu'on devrait éviter de foncer dans le tas... Si on utilise ton toboggan, on a une chance de ne pas se faire surprendre. Je suis capable de lire sur les lèvres ; si on peut se rapprocher suffisamment d'eux, je dois pouvoir comprendre ce qu'ils se disent. Voyons d'abord ce que ces charmantes personnes fabriquent ensemble, ensuite, on avisera... ça te va ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeSam 17 Nov 2012, 16:43

Hochant vaguement la tête, Dolce acquiesça en silence.
Ils aviseraient… Il avait surtout envie d’aviser un poing dans la figure, voire bien plus que cela ! Lui percer les yeux, lui briser les membres… L’illusion s’évapora aussi vite qu’elle était arrivée dans son esprit. Non, il ne devait pas penser à des choses pareilles, à ces envies de meurtre qui le prenaient dans les entrailles face à certaines personnes.

- On fait ça, même si ça ne me va pas. C’est plus… prudent.

Il ne pensait pas avoir accumulé autant de violence vis-à-vis de Liscan, mais sans doute que la réaction de Syndrell, quand ils étaient encore dans le clan, l’avait attisé encore plus. Il n’avait qu’une envie, ou presque : lui tordre le cou. Tous ses désirs se paraient de violence, à vrai dire, quand il le voyait comme ça, nonchalant ou presque, face à ces autres habitants des archipels.
Mais qu’est-ce qu’ils foutaient bon sang ?

Prenant une grande inspiration pour se calmer, l’Envoleur ferma les yeux un instant.
Puis, ayant retrouvé un semblant de contrôle de ses émotions brutales, il se tourna vers Syndrell et évita malgré lui son regard. Elle savait qu’il pouvait devenir très violent – après tout, c’était déjà plus ou moins arrivé en sa présence – mais il n’était pas franchement à l’aise avec cela.
Ainsi, il se leva presque abruptement, en tout cas vivement sans faire de bruit, pour emmener la jeune femme avec lui, vers le passage qu’il avait découvert des dizaines d’années auparavant.

Il y était tombé dedans complètement par hasard, comme un gosse curieux qui se retrouve en face d’une meute de loups affamée. Sauf qu’il avait chuté sur des mètres et des mètres, se râpant à gauche et à droite. Une colonne s’était présentée devant lui, et il n’avait pu l’éviter complètement, se fracturant alors le cubitus, et plus bas encore, alors qu’il continuait de dégringolait, il avait atterri dans l’eau… Communiquer avec son oncle avait été laborieux, et il ne pouvait pas remonter, alors il avait pris la voie de l’eau, s’était fait attaqué par un serpent de mer qui avait eu le temps de lui mordre une jambe – si fort qu’il lui avait fêlé le tibia – avant que Zeru n’arrive à le rattraper pour le faire respirer.

Serrant les dents à ce souvenir, l’homme s’enfonça dans les fourrés pour atterrir de l’autre côté sur un petit chemin d’animaux, et le suivit sur plusieurs mètres, avant de retrouver les racines étonnantes, aussi hautes que son bassin mais presque planes, qui entraient dans le sol… Marécageux.

- C’est là.

Tournant le visage vers la jeune femme, il soupira légèrement.

- Je passe devant, si ça ne te gêne pas. Dès que tu arrives dans l’eau, prends une grande inspiration avant de t’y lancer, et fais attention, il y a un banc de serpents des mers pas très commodes dans le Grand Lagon.

Joignant le geste à la parole, Dolce commença néanmoins par se déshabiller sous le regard surpris de Syndrell. Il fit une boule avec ses vêtements et prit une calebasse dans son sac pour les y fourrer, et proposa à la jeune femme de faire de même. Lorsqu’ils furent enfin dévêtus, il ferma les yeux, et s’avança lentement vers l’endroit où il savait que le passage était, à peu près…
Un pas.
Deux pas.
Normaleme…

Chutant d’un coup, Dolce ramena son sac contre sa poitrine, sentant la calebasse qui s’appuya contre son torse, et essaya de se détendre un maximum, tandis que déjà il glissait sur la roche plus lisse que du verre. La pénombre tomba rapidement dans le toboggan, et seul le bruit de sa glissade, bientôt suivie par celle de Syndrell, résonnait à ses oreilles. Et le sang qui y bourdonnait aussi. Il évita de justesse une colonne de roche, quelques stalactites qui auraient pu le défigurer, et laissa l’apesanteur faire le reste. Il avait juste le menton assez relevé pour voir un peu devant lui et réussir à orienter son corps comme il le souhaitait pour ne pas se faire trop mal contre les parties de la roche qui n’étaient plus lisses, mais rugueuses voire carrément piquantes et pointues.

Et puis soudain, ses pieds claquèrent contre quelque chose de presque dur, et il sentit la brûlure sous ses pieds remonter dans ses jambes… C’était juste un plat monumental, mais qu’est-ce que ça faisait mal sous la plante des pieds ! S’enfonçant brusquement dans l’eau, Dolce n’eut pas le temps de prendre une inspiration, et battit légèrement des jambes pour remonter jusqu’à la surface, et prendre une goulée d’air. En levant les yeux, il vit Syndrell arriver à toute allure elle aussi, et plongea brusquement dans l’onde pour ne pas se la prendre de plein fouet – cela risquait de faire encore plus mal qu’un plat.

Le tunnel n’était pas très large, et la nage n’y était pas facile du tout, pour lui et ses larges épaules. Il sentait qu’il se fatiguait rapidement, et pourtant, la vigueur de ses battements de pieds ne fit que se renforcer : il devait réussir à trouver la surface, à l’extérieur… Les yeux ouverts dans l’eau de mer lui piquaient, mais il distingua la dentelle de la fin de la grotte réussi à faire une longue brasse pour ne pas remonter le long des récifs – à cause des serpents – et donna de nouvelles impulsions pour sortir de l’eau.

Il eut du mal à contenir la grande inspiration d’air qui remplit ses poumons quand il perça enfin la surface.
Maintenant, où était Syndrell ?
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Nov 2012, 19:54

Attentive, Syndrell remarqua l’éclat dangereux qui étincela, l’espace d’un instant, dans les yeux verts de Dolce. Bien sûr que ça ne lui convenait pas ! Il mourait d’envie d’en découdre avec ces gens, elle le devinait à la tension de ses muscles et à ses poings serrés. Néanmoins, cette sourde colère qu’il s’efforçait de maîtriser avait pour origine une inquiétude plus sincère que jamais, et elle en était touchée. Vraiment touchée.

- Ne t’en fais pas, murmura-t-elle en nouant ses doigts avec les siens. Tout va bien se passer.

Elle se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres, souhaitant de tout son cœur qu’il garde le contrôle de ses nerfs ; si une guerre devait opposer le clan du Dauphin à d’autres clans de cette île, elle ne se le pardonnerait jamais.

Ils traversèrent un bosquet buissonneux et débouchèrent dans ce qui ressemblait à une clairière marécageuse. Les bottes de Syndrell s’enfonçaient dans une boue informe et verdâtre, aussi épaisse que nauséabonde, et qui lui rappelait celle que Miss et elle avaient vaillamment affronté en traversant le royaume Raïs.


- C’est là.

Baissant les yeux vers ce que Dolce lui désignait du doigt, Syndrell découvrit un amas de racines ; aussi épaisses que ses bras, elle atteignait la hauteur des hanches de l’envoleur et formaient d’inextricables nœuds qui s’enfonçaient dans le sol. La jeune femme fronça les sourcils et se pencha en avant, observant l’étroit conduit dont l’ouverture était à peine visible. Un sifflement lui échappa.

- Et tu es tombé là-dedans ? Nom d’une chiure de mouche !

Sa remarque ne suffit pas à tirer Dolce de ses pensées moroses, mais elle s’en moquait ; tôt ou tard, il allait sortir de son mutisme. Elle lui aurait bien fait l’amour, là, tout de suite, pour accélérer cet étonnant processus, mais ce n’était certes pas le lieu, ni le moment…

- Je passe devant, si ça ne te gêne pas. Dès que tu arrives dans l’eau, prends une grande inspiration avant de t’y lancer, et fais attention, il y a un banc de serpents des mers pas très commodes dans le Grand Lagon.

Syndrell hocha la tête. Emprunter un toboggan, nager, saluer quelques serpents… c’était dans ses cordes. Après avoir passé quelques jours à seulement parler, rire et manger, elle était plus que ravie de se lancer à nouveau dans une aventure aussi folle que celle-ci ! D’autant que la situation avait ses avantages. Lorsque Dolce commença à se dévêtir – pour préserver sa tenue du « voyage », elle le savait – la jeune marchombre sentit son cœur s’emballer. Et sa gorge s’assécher.

Il lui fallu toute la volonté du monde pour ne pas se laisser tenter par les courbes affolantes de son corps et, à son tour, elle quitta ses vêtements. Coupé par la végétation pour le moins étonnante qui les entourait, le vent ne les gênait pas mais il était certain que l’eau qui les attendait à l’arrivée serait froide. Un détail.

Dolce fit quelques pas prudents dans la boue, tâtonnant du pied l’ouverture que la boue et les branches dissimulaient presque entièrement, et disparut si brutalement que Syndrell n’eut pas le temps d’esquisser le moindre geste.


- Wahou… souffla-t-elle, stupéfaite.

C’était son tour. Sans la moindre hésitation, elle dit un pas en avant, puis deux, puis…

- Aaaaah !

La chute fut vertigineuse. Glissant sans mal dans l’étroit boyau qui s’enfonçait sous la terre, Syndrell ne sentit même pas les arêtes rocheuses et coupantes qui entamèrent légèrement sa peau à son passage. Il sembla entendre Dolce tomber dans l’eau et instinctivement, elle serra les bras le long de son corps.

Si son plongeon fut loin d’être aussi gracieux que ceux qu’elle avait appris à exécuter sous le regard malicieux et bienveillant de Miss, il lui évita cependant de méchants dégâts et c’est avec un soulagement intense qu’elle battit des jambes pour remonter pour crever la surface. Il faisait noir comme dans un four et un instant, Syndrell se demanda comment elle allait se repérer dans une telle obscurité ; puis la certitude qu’elle allait réussir s’imposa à elle. Prenant une profonde inspiration, elle s’enfonça dans les eaux froides et sombres.

Sa main trouva la paroi rocheuse et la suivit jusqu’à trouver un grand vide. Une ouverture.
La sienne.

Syndrell s’y engouffra.




* * *




Et maintenant ?

Syndrell n’avait pas formulé sa question, soucieuse de ne pas les trahir, mais le regard qu’elle tourna vers Dolce parlait pour elle. La marchombre reprenait doucement son souffle. Elle avait atteint la surface quelques secondes plus tôt et immédiatement la main de Dolce s’était refermée sur son poignet, solide.
Rassurante.

Elle n’avait pas eu peur un seul instant dans ce passage sous les eaux mais ses yeux la brûlaient atrocement, à cause du sel dont elle n’avait pas l’habitude, et ses poumons étaient en feu. Cette course folle dans le ventre de la terre avait néanmoins eu le mérite de lui fouetter le sang et c’est un sourire lumineux qu’elle offrit à son compagnon, avant de guetter dans ses yeux la silencieuse réponse à sa question.

Et maintenant ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeJeu 29 Nov 2012, 20:42

On part
Sans savoir
Où meurent les souvenirs
Notre vie défile en l'espace d'un soupir


Dolce fut saisi d’un intense soulagement lorsque Syndrell perça à son tour la surface, tout près de lui. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, la serrer contre lui, mais la profondeur de l’eau sous leurs pieds ne le lui permettait pas – sinon, ils auraient coulé à pic ou presque.

Il croisa son regard une seconde, peut-être un peu plus.
Et maintenant ?

Et maintenant, ils avançaient. Le mieux était de rejoindre la berge sans se faire repérer et pour cela, il fallait se rendre près des buissons, à quelques dizaines de mètres des cinq personnes réunies. Plissant les paupières, Dolce prit une inspiration, avant de jeter un coup d’œil entendu à Syndrell, lui désignant l’endroit d’un léger mouvement du menton. Sachant qu’elle comprendrait parfaitement, il prit une seconde grande inspiration et disparut sous la surface de l’eau.

L’eau de mer n’avait pas tout à fait la même consistance que celle des rivières ou même des lacs tels que le Lac Chen. Et surtout, le sel dans sa composition affectait différemment la peau et les yeux, lorsqu’on les gardait ouverts. Dolce avait été habitué toute son enfance à cette eau, aussi n’avait-il aucun mal à se diriger sous l’eau, mais il avait vu que les yeux de Syndrell avaient déjà commencé à rougir.
Son déplacement était aussi fluide que possible, et il essayait de rester à plus d’un mètre sous la surface pour ne pas attirer l’attention des personnages sur leurs mouvements – l’eau du Lagon était limpide et turquoise, et on pouvait voir aisément des déplacements quand le sable devenait moins lointain sous la surface. Aussi, Dolce en arrivant à une hauteur où il avait pieds, continua de nager complètement horizontalement jusqu’à ce que ses mouvements fussent gênés par le sable trop proche de ses coudes et ses genoux. Alors seulement il jeta un œil vers les personnes, et profita de leur inattention pour faire les trois derniers pas qui le séparaient de la plage sèche.

Soufflant une fois caché derrière un buisson seulement, il tendit sa main vers Syndrell qui arriva aussi promptement que lui. Les avaient-ils entendus ou vus ? Il n’en avait pas l’impression, de premier abord. Les cinq personnes n’étaient plus qu’à une cinquantaine de mètres d’eux, et Dolce se faire violence pour ne pas se jeter sur eux comme un taureau enragé.
Respirer, et attendre.
Jetant un coup d’œil à la marchombre à côté de lui, il poussa un léger soupir. Quelques éclats de voix leur parvenait parfois, mais globalement ils parlaient trop bas pour qu’ils pussent distinguer une vraie conversation.

- … une ancienne enlevée… non … passation de pouvoir…

Fronçant les sourcils, Dolce tourna lentement la tête vers Syndrell, attendant de sa part quelque chose de plus que ces quelques mots épars qui ne lui présageaient absolument rien de bon…








[ Super court ! ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeMar 04 Déc 2012, 14:22

Maintenant, il s’agissait de rejoindre la plage. Gênée par sa vue rendue trouble par l’eau salée, Syndrell se laissa guider par Dolce et ils atteignirent rapidement la bande de sable sur laquelle ils se hissèrent sans bruit. Ils étaient tout proches du petit groupe à présent. Rampant derrière les buissons, ils s’arrêtèrent le temps de se sécher et de revêtir leurs vêtements, que la calebasse avait conservés parfaitement secs.

La marchombre réfléchissait tout en essorant ses cheveux. Pour l’instant, le plan fonctionnait. Il n’engageait la vie de personne et ça lui convenait. Mais si elle surprenait des informations capitales ? Si les indices qu’ils allaient récolter rejoignaient les craintes de Dolce, que se passerait-il ? Déciderait-il d’intervenir immédiatement et dans l’ombre, ou bien choisirait-il d’avertir son clan ?

Elle observa son profil tandis qu’il observait le pied des falaises. La concentration tendait ses traits et lui donnait un air plus sérieux que jamais. Si leur situation n’avait pas nécessité un silence des plus parfaits, elle lui aurait probablement lancé une boutade avant de l’embrasser pour ne pas lui laisser le temps d’être vexé…

Dolce lui jeta un coup d’œil et elle se glissa près de lui. De là où ils se trouvaient, il était impossible d’entendre clairement ce que ces gens se racontaient, à cause des vagues qui roulaient sur la plage, du cri des mouettes dans la lumière du soleil et du vent qui chantait en traversant la combe rocheuse. Mais Syndrell n’avait pas besoin d’entendre pour comprendre la conversation en cours.

Lire sur les lèvres ne s’était pas imposée à elle comme un don. C’était un exercice qui demandait un travail harassant et une constance parfaite, autant de la concentration que de la motivation. Leif avait toutefois deviné en sa jeune recrue des capacités spéciales, dont un sens de l’observation bien développé, et il s’était fait un devoir de l’affiner.

Syndrell plissa les yeux. Puisqu’elle ne pouvait se fier à son ouïe, il lui était seulement possible de subtiliser les paroles des personnes qui lui faisaient face : la femme aux cheveux dorés, qui avait les bras croisés sur la poitrine, et l’homme du clan de la Baleine, lequel ne disait presque rien mais dont la posture, légèrement en retrait, pouvait signifier son mécontentement.


« Je croyais que tous les membres ayant migré sur le continent avait été tué ?! Tu es absolument certain que cette femme est l’une des filles ? »

Liscan lui tournait le dos et Syndrell n’entendit pas ce qu’il répondit à la jeune femme. Celle-ci secoua la tête.

« Je me fiche de savoir avec qui elle couche ! Si ce que tu dis est vrai, nous avons un problème. Une fuite risquerait de ralentir, voire de paralyser notre mission… Non, ne rêve pas ! Même si ton clan est affaibli par la promotion de la nouvelle Sage, il est hors de question d’en profiter. C’est trop tôt, nous avons encore besoin de temps. »

Syndrell se mordit la lèvre et perçut le regard perçant de son amant sur elle, mais résista à l’envie de lui parler maintenant. Elle devait rester concentrée si elle ne voulait pas perdre le fil d’une conversation déjà en pointillés.

« Je suis d’accord avec Lev… on doit régler ça sans faire de vagues. Tu penses en être capable, Liscan ? »

Ce dernier se déplaça, empêchant Syndrell de savoir la suite. La concertation étant apparemment close, le groupe remonta la plage en direction du nord. La marchombre tourna un regard troublé vers Dolce.

- J’ai bien peur que tu n’aies eu raison, dit-elle avant de lui rapporter les paroles de la femme aux cheveux d’or.

Le mot « enlèvement » n’avait pas été prononcé, pas plus que le mot « enfants », mais Syndrell n’était pas dupe. Il y avait bel et bien anguille sous roche et le sixième sens de Dolce avait atteint cette conclusion bien avant elle.


- Je sais très bien ce que tu penses, dit-elle en levant la main pour couper l’envoleur dans son élan. Mais si on leur tombe dessus, ça va être un joyeux bazar entre les clans, après. Et si on apprend que tu es responsable de quelque chose, c’est ta famille qui sera dans de sales draps.

La jeune femme entortilla machinalement une mèche bleue autour de son doigt et poursuivit d’un ton pensif :

- On doit quand même pouvoir tenter quelque chose. Apparemment, ils ont autant peur que nous d’éveiller les soupçons. Profitons de ce silence pour agir. Si on arrive à coincer Liscan, qui est censé s’occuper de mon sort, on devrait trouver le moyen de lui faire suffisamment peur pour qu’il renonce à sa basse besogne… qu’en penses-tu ?


[Pas grave, ça me permet de faire court sans avoir à m'en excuser ^^ - tu me sonnes si quelque chose te dérange, 'kay ?]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeJeu 06 Déc 2012, 14:15

Les paroles que Syndrell lui rapporta lui firent grincer des dents, et il sentit la colère reprendre le joug de ses émotions. L’adrénaline recommençait à envahir ses veines, et il n’avait qu’une seule envie : aller tordre le cou de ces gens qui prenaient autant de mauvaises décisions pour tout le monde !
Cette femme ne lui inspirait pas confiance, tout comme les trois autres. Liscan lui faisait carrément hérisser les poils, tant sa haine devenait épidermique. Dolce voyait rouge, tout simplement, et si la jeune Marchombre n’avait pas été à son côté, il n’aurait pas pu se contrôler une seule seconde, incapable de réfléchir correctement.

- On doit quand même pouvoir tenter quelque chose. Apparemment, ils ont autant peur que nous d’éveiller les soupçons. Profitons de ce silence pour agir. Si on arrive à coincer Liscan, qui est censé s’occuper de mon sort, on devrait trouver le moyen de lui faire suffisamment peur pour qu’il renonce à sa basse besogne… qu’en penses-tu ?

Pinçant les lèvres, Dolce ne doutait en effet pas de pouvoir faire assez peur à Liscan.
Il était même parfaitement prêt à l’égorger très simplement, cela aurait peut-être résolu des choses… Non ?
Non, évidemment, mais des envies de meurtres valdinguaient dans son esprit, et il n’arrivait pas à s’en défaire. Il n’en avait même pas envie, en fait, et c’était sans doute le plus effrayant, de sa part. Alors qu’il pouvait être parfaitement calme, il se retrouvait dans une colère dont il n’avait jamais soupçonné l’existence. Dont il ne se croyait pas capable.

Un soupir franchit ses lèvres, tandis qu’il essayait tout de même de remettre un peu d’ordre dans sa tête.
Peine perdue.

- On peut tenter. Mais il va falloir que tu t’en occupes, sinon je risque de l’égorger sans sommation…

Se passant la main sur le front, Dolce releva le regard vers les cinq personnes…
Qui venaient de les voir, apparemment.
Se mordant la lèvre, l’Envoleur appuya presque violemment sur l’épaule de Syndrell pour qu’elle se baisse.
Trop tard…

- Hé !

- Putain… C’est ma faute ça. On fait quoi ?


Il fallait prendre une décision, et rapidement.
Echangeant un regard avec Syndrell, Dolce finit par soupirer.

- Bon, je propose qu’on les assomme tous. Il doit y avoir de la corde dans la barque, on pourra les ficeller…

- Mais qu’est-ce que tu racontes Tin ? Il n’y a rien ici…

- Attention Lev !


Dolce choisit ce moment précis pour s’élancer hors de son buisson.
Devenu jaillissement pur, porté par la colère et la haine. En fait, il ne réfléchissait pas, il agissait, et tout son être avait envie de mettre en pièces ces habitants des Îles qui auraient dû être reniés depuis longtemps…

Véritable feu follet, il ne laissa aucune chance ni à Lev, ni à Tin, ni au dernier qu’il mit dans les vapes. Il cherchait Liscan du regard, et bientôt, tandis qu’il assonait un grand coup à sa dernière victime, il le vit filer à toutes jambes sur la plage.

- Syndrell, là-bas !

Elle devait s’en occuper, sans quoi il le tuerait, il le savait.
Actuellement, il était incapable de se contenir… Il l’avait déjà fait en ne faisait qu’assommer ces gens, sur le sable…
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeMer 12 Déc 2012, 10:43

Levant les yeux vers Dolce, Syndrell se mordit la lèvre. Nom d’une chiure de mouche ! Son compagnon avait un tel caractère qu’elle ne serait pas surprise de voir d’ici peu de la fumée s’échapper de ses narines et de ses oreilles. L’envoleur était cramoisi et l’effort qu’il faisait pour ne pas éclater de colère était palpable. La fureur de ses paroles la fit frémir de la tête aux pieds.

Egorger Liscan ? Sûrement pas ! Syndrell n’était pas certaine de pouvoir un jour pardonner à sa famille les actes dont elle était coupable mais en dépit des agissements inquiétants du jeune homme, il était hors de question de le tuer sans autre preuve que des paroles subtilisées sur les lèvres d’inconnus. Mais elle n’était pas dupe : Dolce réagissait sous le coup de l’émotion, guidé par des sentiments qu’elle devinait très forts et qui lui étaient destinés. A elle. Son amant s’érigeait en ultime rempart pour la protéger ! C’est à ce moment précis que Syndrell réalisa une évidence très simple : face à Dolce, Vanora n’avait eu aucune chance.
Strictement aucune.

La marchombre voulut poser sa main sur l’avant-bras de son compagnon pour apaiser sa colère mais il la devança en l’écrasant de tout son poids. Ou presque, ce qui revenait au même. Percevant des éclats de voix, Syndrell jura. Ils étaient repérés ! Retenir Dolce allait être encore plus compliqué, à présent qu’il allait falloir se sortir de ce pétrin…


- Bon, je propose qu’on les assomme tous. Il doit y avoir de la corde dans la barque, on pourra les ficeler…

Il jaillit sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. Le nez dans le sable, Syndrell retint une exclamation outrée et observa la scène d’un regard flamboyant. Il ne fallut guère plus de dix secondes à Dolce pour maîtriser ses adversaires. De simples marins, pour autant qu’ils soient armés, ne faisaient pas le poids face à un envoleur de la trempe de Dolce Ysil.

- Syndrell, là-bas !

Elle jaillit à son tour et percuta Liscan à quelques mètres des rochers d’une crique. Il tomba dans un cri, l’entraînant dans sa chute, et voulut se servir de son coutelas mais Syndrell fut plus rapide ; d’une brusque torsion du poignet, elle lui fit lâcher prise et replia le bras du jeune homme dans son dos pour l’immobiliser. Il se figea aussitôt, comprenant que s’il forçait de quelque manière que ce soit, elle lui casserait le coude et lui déboîterait l’épaule. Il était piégé !

- Tu vas regretter ça, gronda-t-il, la joue écrasée dans le sable.
- Pas autant que toi, souffla Syndrell en voyant Dolce approcher. Je te conseille de ne pas trop faire le malin, Liscan ; je ne suis pas certaine de pouvoir l’empêcher de te tuer.

Elle ne mentait pas et il se raidit sous elle.

- Il ne peut rien me faire, je suis un Dauphin, comme lui ! cracha-t-il néanmoins.
- M’étonnerait que l’argument soit de taille à l’arrêter, mais bon, tu peux toujours tenter de plaider ta cause…
- C’est la tienne que tu vas devoir plaider, enfant du malheur !


Syndrell raffermit sa pression, tirant un grognement de douleur à Liscan, et se pencha pour approcher ses lèvres de son oreille :

- Je t’écoute, mon grand. Parle-moi un peu des malheurs dont je suis la cause.
- Je t’ai prévenue, l’autre nuit ! Tu aurais dû m’écouter et quitter cette île…
- J’aime pas qu’on décide ce que je dois faire à ma place.


Il ricana.

- Ouais, ta mère aussi disait ça. Cette maudite femme n’aurait jamais dû penser qu’elle était la bienvenue ici, et toi non plus !

Il s’étouffa avec du sable et Syndrell fronça les sourcils, perplexe. Sa mère n’était pas native de l’Ile des Femmes ? Elle aurait bien poursuivi son interrogatoire mais Dolce se planta devant eux et lorsqu’elle croisa son regard dur, elle comprit qu’il allait prendre la relève. Se redressant légèrement pour permettre à Liscan de parler sans avaler trop de sable, elle retint ses questions et attendit que Dolce prenne la parole.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeMer 12 Déc 2012, 21:45

Dolce ne prit pas la parole, mais un malin plaisir à enfoncer son poing entre les basses côtes de Liscan, et il sentit contre ses doigts ramenés contre sa paume son diaphragme se contracta de manière aléatoire, complètement perdu. Un sourire mauvais passa sur les lèvres de l’Envoleur, alors qu’il attrapait l’homme par les cheveux et le redressait légèrement, le pliant douloureusement entre le poids de Syndrell et la tension que lui-même exerçait.

- Comme ça, tu pensais t’en sortir sans rien d’autre qu’un blâme ? Salopard va !

Le lâchant abruptement, le regardant s’écraser contre le sable, Dolce eut très envie de tirer du pied dans sa tête, mais se retint. Syndrell avait besoin d’informations, et il ne pouvait pas l’en priver. A priori, Liscan était celui qui en savait le plus dans cette expédition, et il ne pouvait pas se permettre de trop l’abîmer – pour l’instant.

- Mais dis-moi un peu, Liscan, c’est qui le plus maudit dans l’histoire ?

S’agenouillant dans le sable près du visage de l’homme, Dolce vit clairement ses lèvres trembler de peur et de douleur.

- Tu ne peux rien contre moi ! On est du même clan.

- Et ta face, elle est dans quel clan ? Espèce de Raï, tu as été banni de tous les clans possibles et imaginables, et tu penses que je vais cautionner tes agissements ?


Liscan baissa le menton et se tendit, en l’attente d’un nouveau coup… Qui ne vint pas. Relevant lentement les yeux vers Dolce et son regard vert flamboyant de haine pure et d’une colère incommensurable, il frémit à cette vision. La fille avait raison : il allait le tuer.

- Qu’est-ce que tu racontais sur la mère de Syndrell, au juste ? Vas-y, crache le morceau, ou je te fais cracher tes boyaux…

Le rictus sur le visage de Dolce n’augurait rien de bon, aussi Liscan n’hésita pas une seule seconde…






[ Très très court, mais je ne voulais pas altérer ce que tu avais imaginé avec Liscan ! Wink ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeSam 22 Déc 2012, 19:38

- Vas-y Dolce, éclate-moi et je ne pourrais plus rien dire ! Tu seras bien avancé, hein, Détenteur !

- Dolce...

- Laisse-le donc ! Il est incapable de se maîtriser. Un de ces jours, ça va lui coûter cher...

- Liscan ! Oublie-le et répond-moi : qui était ma mère ? Tu l'as connue ?

- Pas moi, mais on m'a raconté que c'était un joli morceau... Zorina, je crois. La première Frontalière qui ait mis les pieds dans une île du sud. Chienne ! C'est à cause d'elle que je suis banni aujourd'hui ! Elle a fouiné partout et surtout là où il ne fallait pas, comme toi !


(Tout ce temps pour ça... désolée désolée désoléééée !)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Déc 2012, 16:39

- Hin hin... Où il fallait pas hein ?

[ Envoie son poing dans les côtes de Liscan, en brisant une au passage ]

- Et c'était où ? Fais gaffe, je risque de t'arracher les doigts de pieds, de te faire cuire les doigts, de t'ouvrir le ventre pour que tu voies tes entrailles se déverser sur le sol, et pourtant que tu sois toujours bien vivant... Il y a tellement de tortures que tu ne peux même pas imaginer, ni leur douleur d'ailleurs...

[ Sa voix devient un murmure, vibrant d'une menace en forme de promesse... ]











[ Et moi alors ! xD ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeLun 31 Déc 2012, 00:14

Dolce frappa et Syndrell frémit en percevant le craquement sec des os sous son poing. Elle sentit Liscan se tendre brusquement sous ses doigts tandis qu’il grognait de douleur, le souffle littéralement coupé par la souffrance. Puis il se mit à tousser et une rose rouge fleurit à la commissure de ses lèvres.

- Dolce, répéta la marchombre dans un murmure.

- Et c’était où ? Fais gaffe, je risque de t’arracher les doigts de pied, de te faire cuire les doigts, de t’ouvrir le ventre pour que tu voies tes entrailles se déverser sur le sol, et pourtant que tu sois toujours bien vivant… Il y a tellement de tortures que tu ne peux même pas imaginer, ni leur douleur d’ailleurs…

Il ne l’avait pas entendue. Les yeux étincelant de rage, Dolce n’avait d’attention que pour cet homme qui se tordait de douleur dans le sable. Un homme qu’il n’hésiterait pas à torturer selon les critères annoncés. Lorsqu’elle comprit cette évidence, Syndrell lâcha Liscan et se redressa lentement.

Elle avait toutes les raisons du monde d’en vouloir à Liscan. Son passé d’orpheline, son enfance misérable étaient probablement le fait des parents du jeune homme et lorsqu’elle croisait son regard nuancé d’un vert tendre, elle avait envie de lui envoyer son poing à la figure. Mais cela s’arrêtait là.

Parce qu’elle n’avait aucun goût pour la violence gratuite et parce qu’elle était logique : Liscan n’était pas l’auteur des rapts d’enfants qui avaient eu lieu par le passé et ils n’avaient, pour l’instant, aucune preuve de son implications dans d’autre affaires aussi malfaisantes. Son attitude avait beau être louche et ses paroles pleines de rancœur, il ne lui viendrait jamais à l’esprit d’utiliser la force pour obtenir des informations.


- Nous devions simplement l’impressionner, dit-elle en plongeant son regard dans celui de son amant. Lui faire peur, pas le blesser. Si tu continues…

Elle baissa les yeux sur Liscan, recroquevillé à ses pieds.

- … tu vas le tuer.

N’était-ce pas ce qu’il voulait ? Ne l’avait-il pas prévenue à ce sujet ? La méthode douce n’avait jamais été son intention et il n’avait accepté de monter rapidement ce plan parce qu’elle le lui avait demandé. Mais si Dolce s’était trouvé seul en compagnie de Liscan, qu’est-ce qui lui prouvait qu’il ne lui aurait pas déjà brisé les cervicales ?

Redoutant ce qu’elle pourrait lire en réponse dans le regard de Dolce, Syndrell garda la tête baissée mais la crispation de ses poings était claire : elle ne le laisserait pas faire. Sans doute Liscan avait-il mérité une bonne correction, mais en aucun cas il n’était destiné à souffrir autant. Pas tant qu’elle était dans les parages. Une mouette cria.


- Emmenons-le dans cette crique, là-bas, dit-elle pour rompre le silence qui s’éternisait. Et donnons-nous le temps de réfléchir, d’accord ?

Il fallut porter à moitié Liscan pour atteindre les rochers aux teintes changeantes. Sur place, Syndrell installa ce dernier contre un rocher plat, s’assurant ainsi qu’il n’était pas sur le point de leur claquer entre les doigts, mais qu’il ne risquait pas aussi de prendre la fuite. Liscan était toutefois trop mal en point pour bouger sans aide et cette certitude acheva de la décider.

- Je remonte, annonça-t-elle d’un ton léger en scrutant la paroi rocheuse qui les surplombait de toute sa hauteur. Nos sacs sont restés là-haut, et nos gourdes avec.

Tournant la tête vers Dolce, la jeune femme chercha son regard avant d’ajouter :

- Tu devrais vérifier que les autres ne sont pas sur le point de se réveiller. On se retrouve ici ?

Lourde de sens, la question avait franchi ses lèvres avant même qu’elle ait eu le temps de la retenir. Syndrell se mordit la joue et se força à attendre la réponse de Dolce. Elle ignorait à quel point elle avait pu le froisser mais elle était sûre d’une chose : elle ne le laisserait pas se conduire en brute sanguinaire, et qu’il soit un Envoleur ne changeait strictement rien à l’affaire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Jan 2013, 21:07

Dolce se fichait bien que Liscan ait une côte brisée ou cinq.
Pour l’instant, il ne voyait que rouge, et n’avait plus qu’une envie : le tuer, le torturer, bref, sentir la douleur chez cet homme, et en extraire toutes les informations nécessaires. Il était persuadé que s’il lui faisait assez mal, il dirait tout ce qu’il savait. Et même s’il n’en avait pas l’intention, le délire de la douleur le ferait quand même avouer.
C’était simple, comme plan. Il suffisait d’assez l’imagination, d’une pointe d’humour acerbe, et d’un homme à étriper.

- Nous devions simplement l’impressionner. Lui faire peur, pas le blesser. Si tu continues… Tu vas le tuer.

N’avait-il pas dit que c’était bel et bien son intention à la base ?
Il n’était là à discutailler que par respect pour la Marchombre, qu’il aimait de tout son cœur. Mais sa propre raison, et son propre cœur, lui hurlaient de mettre fin aux jours de cet homme, qu’il cesse de faire souffrir les autres par sa seule présence, par sa simple vie, aussi fade pouvait-elle être. Il était le point-pivot de ce qu’il se passait désormais entre les îles - même s’il ne savait pas avec exactitude ce qu’il se passait, justement.
C’était encore quelque chose à lui faire avouer sous la torture, ça !

- Emmenons-le dans cette crique. Et donnons-nous le temps de réfléchir, d’accord ?

Non, il n’était pas d’accord.
Se donner le temps de réfléchir ? A part à de nouvelles tortures pour faire avouer ce sale traitre, cette bouse de Raï, ce plancton dégénéré, il n’en voyait réellement pas l’intérêt. Mais alors qu’il allait répliquer vertement, Syndrell continue sa tirade sans même essayer de croiser son regard.

- Je remonte. Nos sacs sont restés là-haut, et nos gourdes avec. Tu devrais vérifier que les autres ne sont pas sur le point de se réveiller. On se retrouve ici ?

Les autres, ne pas se réveiller ?
Hinhin, il allait bien s’en occuper oui ! Fronçant les sourcils, le regard qu’il adressa à Syndrell était étincelant d’animosité et surtout de cette envie carnassière qui le rongeait depuis qu’il avait retrouvé Liscan. D’ailleurs, il tourna la tête vers ce dernier, qui était encore en train de se tenir les côtes, alors qu’il ne lui avait donné qu’un petit coup de poing ! Quelle chochotte… Mais par précaution, l’Envoleur lui lia les mains et les pieds, dans le dos, l’empêchant de fuir – et lui faisant manger le sable de la plage au passage.
Le repoussant du pied, Dolce lui adressa un dernier regard, et évita soigneusement celui de la Marchombre.

Alors qu’elle remontait, il revint vers les quatre autres personnes, et constata que l’une d’entre elle s’était réveillée avant de se trainer jusqu’à un rocher. Il leva rapidement la tête pour voir la silhouette de Syndrell grimper, et s’approcha d’un pas décidé de celle qui avait repris connaissance avant les autres, la dénommée Tin.

- Tiens tiens… Tu es Tin, non ?
- Que… Qui es-tu ?
- On s’en fout. Qu’est-ce que tu faisais là ? Avec ce traitre de Liscan ?


Un gargouillis clair s’échappa de la gorge de la femme, et Dolce vit quelques bulles de sang se former à la commissure de ses lèvres. Mais il ne fit pas de pas en avant pour lui venir en aide.

- En quoi ça te regarde ?
- Et pourquoi ça ne me regarderait pas ? Je suis le Détenteur des Dauphins, ça me concerne bien plus que tu ne peux l’imaginer.
- Je ne dirais… rien.



L’Envoleur capta le regard de la femme qui venait de se poser derrière lui, et poussa un léger soupir en faisant volte-face. L’homme, Lev, essayait tant bien que mal de s’approcher de lui avec un poignard à la main, mais sa tentative était risible tant elle était ridicule, à cause de son état déplorable – si ce n’était son regard déterminé.
Dolce soupira, s’approcha de manière fulgurante de l’homme, le saisit au poignet et lui écrasa la tête dans le sable. Il vit clairement la peur dans le regard de la femme, et un léger sourire étira ses lèvres.

- Dis-moi, sinon je le tue.
- Non ! Ne fais pas ça, je t’en prie…
- Tu sais comment y remédier.
- Mais ! D’accord, d’accord, mais tu me promets de ne pas le tuer ?
- Ouais. Mais dépêche toi.
- C’est la sœur de Liscan qui nous a recontactés il y a deux ans. C’était pendant la première semaine de la moisson, elle s’est présentée comme était la relève de ceux qui avaient été ses parents ; elle disait qu’elle avait été adoptée, qu’elle était issue des rapts d’enfants, mais qu’elle était bien plus heureuse avec ses nouveaux parents qu’avec les anciens. Qu’ils prenaient les enfants par simple justice, pour leur offrir une vie meilleure ! Apparemment, en Gwendalavir, pleins de personnes rêvent d’avoir des enfants sans le pouvoir.
Et puis, Liscan s’est joint à elle quelques mois plus tard. Apparemment, elle l’aurait enrôlé malgré lui, et lui laisse toutes les mauvaises surprises. Pour elle, c’est une bonne action qu’elle fait ! Elle se base sur ce qu’elle a vécu, et veut perpétrer la justice que ses parents adoptifs avaient commencé à faire !

- Pourquoi vous êtes tous là, alors ?
- Liscan nous a contactés, car justement l’un des enfants était apparemment revenu sur l’île pour connaître ses origines. Sauf que Lawëlle a été très claire : aucun ne doit revenir ici. Nous devons donc l’éliminer…
- Pourquoi l’éliminer alors qu’elle pourrait très bien dire qu’elle a trouvé une existence heureuse ?
- Comme si les familles allaient gober un truc pareil ? On leur a enlevé leur gosse quand même, elles ont beau être dérangées et sans doute malveillantes, c’est quand même leurs tripes… Ca créerait des émeutes, des soulèvements, et en plus avec cette histoire que les clans ont banni et sont très frileux sur ce sujet…


Dolce poussa un soupir.
Il relâcha l’homme quelques secondes, et vit la femme respirer un peu plus librement. Même si elle continuait à cracher du sang. Alors, dans un geste si rapide qu’il en fut complètement flou, il envoya ses poignards dans le cœur de l’un et la tête de l’autre. Ils mourrurent avant d’avoir réalisé ce qu’il leur arrivait.
Essuyant ses lames dans le sable, l’Envoleur se dirigea vers les deux autres personnes allongées, et les égorgea proprement. Ils ne se relèveraient pas, et ne pourraient pas témoigner contre lui… Puis, il tira les quatre corps dans l’eau, laissant l’onde pâle et calme emporter les cadavres dans ses profondeurs.

Quand il revint près de Liscan pour le tirer sous la crique, Syndrell arrivait tout juste…





[ Désolée pour tout ce retard ! ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Jan 2013, 00:36

Syndrell grimpait vite. La colère lui procurait une dose d’énergie telle qu’elle semblait voler contre la roche, faisant fi du vide qui attendait une seule petite erreur pour la happer sans appel. Insensible aux nuances irisées de la falaise, la jeune marchombre progressait en marmonnant dans sa barbe.

- Stupide… Stupide ! C’était stupide d’accepter de le suivre pour observer ces…

Un morceau de rocher se détacha sous ses doigts. Elle aurait dû perdre l’équilibre, basculer dans le vide, s’écraser en contrebas, aux pieds de Dolce, elle…

… se rattrapa. Et poursuivit son ascension en râlant à voix haute, comme si de rien n’était.

- Des preuves ? Des informations ? Inutile ! Monsieur préfère travailler au poing, c’est tellement plus barbare, plus masculin, plus Envoleur ! La délicatesse, c’est pour les Marchombres, c’est bien connu…

Les yeux étincelants de fureur, Syndrell se hissa au sommet de la falaise. Ses prodigieux réflexes la sauvèrent à nouveau. Dès qu’elle aperçut les silhouettes, elle se plaqua sur le sol, dans l’herbe sèche, et ne bougea plus. Le souffle court, elle observa les deux hommes qui discutaient avec animation.

- Ils sont beaucoup trop longs.
- Détends-toi ! Ils se préparent, c’est tout…
- Se préparer pour quoi ? Liquider une jeune fille qui vient jouer les touristes ? Il y a quelque chose qui cloche, je le sens !
- Du calme, Meaz. Tu auras ce que tu veux en temps voulu, et Lawëlle aussi.
- Justement : elle ne veut pas se déplacer. Tu as intérêt à ne pas la décevoir…
- J’ai confiance en eux. Ce sont des professionnels.
- Si tu le dis…


Ils s’éloignèrent et Syndrell put redresser la tête. Tous les sens en alerte, elle balaya les environs du regard, s’assurant que personne d’autre ne traînait dans les parages, et se faufila furtivement jusqu’à l’endroit où Dolce et elle avaient laissé leurs affaires. En un tour de main, elle passa gourdes et sacs en bandoulière, puis fila vers la falaise et se lança dans la désescalade.

Ce n’était plus la colère qui lui donnait des ailes mais une sourde inquiétude née des tréfonds de son instinct. Cette fois c’était sûr : il se tramait quelque chose, une chose nauséabonde à souhait, une chose qui la concernait. Entre autre. Dolce avait raison ! Syndrell trébucha quasiment en mettant pied à terre tant elle était pressée. Elle s’élança et le rejoignit au moment où il se penchait sur Liscan.


- On a un pépin ! lança-t-elle en faisant passer la sangle d’un des sacs par-dessus sa tête. Il y a deux type, là-haut, qui sont sur le…

La marchombre s’était figée. Elle avait toujours été douée d’observation. C’est la raison pour laquelle Leif l’avait engagée parmi les Ombres d’Al-Jeit, et c’est pourquoi Miss avait pris plaisir à aiguiser les sens déjà très fins de son élève ; parce qu’elle voyait ce qui n’était pas forcément visible au premier coup d’œil.

Elle vit les gouttes de sang perler au tranchant des lames de son amant. Elles étaient encore couvertes de sable parce qu’il venait de les essuyer sommairement après avoir tué leurs « prisonniers ». Syndrell tourna la tête. Ils avaient disparu. Dolce s’en était déjà chargé, bien sûr. Lentement, elle fit revenir son regard vers lui.

Il y avait une question dans ses beaux yeux verts. Un défi. « Et alors ? » Syndrell leva le menton pour rétorquer en silence. « Alors, on a comme un problème, Dolce Ysil ! »


- Je dois partir.

L’affirmation avait claqué plus sèchement qu’un coup de fouet mais aussitôt, Syndrell leva la main pour que Dolce ne se méprenne pas sur ses intentions.

- Pas à cause de ce que tu viens de faire ! Après ce que j’ai entendu là-haut, tu as sans doute eu raison d'agir de cette façon.

Elle soupira. Vanora n’avait pas encore complètement disparu de ses pensées, s’attardant parfois sous l’aspect de quelques cauchemars, et déjà, d’autres tueurs étaient à ses trousses. Elle n’avait pas le choix.

- Ils sont là pour moi, dit-elle en se débarrassant du second sac. N’est-ce pas ?

Liscan ne répondit rien mais il fixa Syndrell de ses yeux gonflés lorsqu’elle s’accroupit près de lui.

- Je deviens gênante…
- Les ordres sont clairs,
trancha le jeune homme en crachant un peu de sang au passage.
- Qui les donne ?

Il voulut détourner le regard mais elle l’en empêcha en glissant deux doigts sous son menton.

- Qui, Liscan ?
- Ta sœur jumelle. Lawëlle.


La main de Syndrell retomba mollement.

Quoi ?


- Ma…

Dans sa mémoire, les cris d’une femme retentirent, stridents, violents. La jeune femme pressa ses mains contre ses tempes dans l’espoir de les faire taire. Alors, le voile se déchira.




* * *



Des hommes chantent. Des marins qui s’apprêtent à prendre la mer. Les bateaux attendent sur la grève, les voiles déjà gonflées par le vent qui n’aspire qu’à les entraîner vers le large, là où les bancs de poissons les attendent.

Elles dorment à poing fermés, bercées par ce chant qui les a vu naître et qui les construit jour à près jour. Les deux petites filles, dans leur berceau de corail… Elles rêvent, front contre front, leurs cheveux bleus se mêlant pour ne former qu’un seul et même océan de couleur sur les draps.

C’est un cri qui les réveille en sursaut. Terrifiant, terrifié. Une femme vient de perdre son bébé. Déjà, on s’affole à l’extérieur de la case plongée dans la pénombre. Les marins ne chantent plus. Ils sont à la recherche de l’enfant. Les petites filles se redressent doucement tandis que les tresses de perles irisées qui forment la porte de leur chambre frémit. S’ouvre doucement. Murmure à peine audible.

Les jumelles hurlent.
Mais personne ne les entend.





* * *





Un sifflement aigu sortit brutalement Syndrell de ses souvenirs. Elle écarquilla les yeux, ouvrit la bouche… Trop tard. La flèche se planta dans la poitrine de Liscan, le faisant taire à jamais.

- Non !!

De nouveaux traits fusèrent, précis, mortels. D’un bond, Syndrell se plaqua contre la paroi de la falaise, tout près de Dolce. Levant les yeux, elle reconnu les hommes qu’elle avait repérés sur le plateau. Ils étaient coincés.

- Je m’en charge, ou tu préfères jouer les gros durs ?

En dépit de la sueur qui couvrait son front, vestige du choc qui l’avait confrontée à un lambeau de son passé oublié, Syndrell avait tourné la tête pour regarder son homme dans les yeux et lui décocher un clin d’œil complice.

Parce qu’il était un Envoleur.
Parce qu’il était son Envoleur.
Et parce qu’elle l’aimait.

Une flèche vint se planter à leurs pieds.
L’invitation était on ne peut plus claire…






[Ton retour me donne une sacrée inspiration, ma parole ! Si quoi que ce soit te gêne, sonne le gong, d'accord ?]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]   L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ] - Page 2 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
L'Île la plus merveilleuse du monde [ PV Syndrell ]
Revenir en haut 
Page 2 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Pacte VS L'Ordre :: A l'extérieur :: Le Sud :: Archipel Alines-
Sauter vers: