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 Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]

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Alaia Tendor
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MessageSujet: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeSam 27 Déc 2014, 17:54

Alaia étouffa un bâillement. Le soleil froid de ce début de matinée traversait à peine les branches désormais pour la plupart dénudées des arbres qui entouraient son ébauche de campement. Elle avait choisi ce lieu car il surplombait une petite crique où elle pouvait s'entraîner à la natation. Néanmoins, après deux jours, l'herbe commençait à manquer pour son compagnon de voyage, ce qui l'avait poussée à choisir ce jour pour leur retour. Il lui restait un peu plus d'une semaine, largement assez pour rentrer en prenant son temps.
Elle se leva et s'étira, avant de mettre la main à l'arc et au poignard. Elle aussi avait faim, et ne dirait pas non à un peu de viande fraîche. Les noisettes et les châtaignes, ça allait bien cinq minutes... et elle refusait de partager les proies d'Eden, quand bien même celui-ci les lui présentaient.
Une caresse à la boule de poil qui finissait sa nuit - ou la commençait? -, et elle était partie.

Elle même se sentait maladroite au milieu des arbres qui semblaient morts, ne pouvant rien faire d'autre que d'attendre en embuscade qu'un animal pointe le bout de son museau. Le souvenir de l'attente interminable qui avait marqué sa première nuit de traque était encore vif dans sa mémoire, ainsi que l'inconfort qu'il avait suscité, si bien qu'elle s'était résolue y remédier. D'après Gracieuse, ces courbatures qu'elle avait subie ne se devait qu'à un manque d'entrainement, et maintenant qu'elle avait du temps, elle ne voyait pas bien que faire d'autre. C'était douloureux à admettre.
Ne pouvait-elle donc pas décider elle-même de son chemin? Bien sûr, personne ne la forçait à agir de la sorte: c'était volontairement qu'elle faisait tout pour briller aux yeux de son maitre. Pourtant, un dérangeant sentiment d'impuissance la taraudait des matins comme celui-ci, avant que la concentration n'ait emporté son esprit. La chasse n'admettait pas ce genre de considération...
Mais ne sentait-elle pas qu'elles se dressaient sur son chemin?

Mâchonnant distraitement un lambeau de viande séchée, l'apprentie s'enfonça dans la forêt, prenant garde à ne pas trop déranger ses habitants, avant de se poster dans un arbre aux branches basses et solides. Elle s'assit, dos au tronc, grimaçant en sentant la morsure de l'eau fraîche traverser ses habits, avant de se détendre, ouvrant grand ses oreilles pour apprécier le chant des oiseaux. Il faudrait attendre quelques temps avant que sa marque ne s'efface assez pour qu'une quelconque proie ne se risque sous ses yeux, alors autant en profiter pour finir sa nuit, elle aussi. Tâchant de trouver une position confortable et aussi stable que possible, elle se détendit, flèche prête à être décochée sur les genoux.
Silence...
Elle pouvait entendre son cœur battre à ses oreilles, comme un tambour au milieu du souffle tranquille de la forêt. C'était quelque peu... rassurant.

Distraitement, elle passa une main dans ses cheveux, tâchant de les démêler autant que d'en enlever l'eau qui lui tombait dessus depuis les branches plus hautes. Sa frange ne lui manquait plus désormais: en pleine nature, il n'y avait que peu de regards dérangeants. Et celui de son maitre lui faisait de moins en moins peur... Peut-être un jour arrivera-t-elle enfin à la regarder droit dans les yeux.
Pas peut-être, sûrement. Elle ne voulait plus avoir peur, s'écraser ou se reprocher sa propre faiblesse ne l'avancerait pas: il fallait qu'elle s'entraîne, et devienne assez forte pour ne plus subir le danger.
Était-ce ça, la finalité de son entrainement? Ne plus craindre.
Interrompant ses pensées, un lapin traversa la petite clairière qui lui faisait face à toutes pattes, soulevant sur son passage des gerbes de terre qui retombèrent dans un bruit mat. Elle n'avait pu réagir qu'une fois la petite bête arrivée à mi-parcours, et savait en bandant son arc que c'était trop tard. Elle n'aurait même pas le temps de viser.
Pas cette fois.

Elle abandonna au milieu de la matinée. Tout ce qu'elle avait pu trouver, c'était un oiseau à peine assez gros pour qu'Eden joue avec. Bah, de toute façon il ne mangeait pas de noix, autant lui laisser la viande.
Une mercenaire s'était plainte un jour de ne pas avoir de poisson au menu, juste de la viande séchée et des fruits. Elle devrait demander à Gracieuse de lui apprendre à pêcher...
Elle rentra donc au campement, empaqueta ses affaires et accrocha son arc à sa selle, juste avant de se tourner vers son chat qui achevait sa toilette matinale. Combien de temps avait-il dormi, ce petit paresseux?
Sans doute était-il parti toute la nuit...
Alors qu'elle allait l'attraper par la nuque comme elle avait prit l'habitude de la faire pour éviter de se faire griffer, il s'immobilisa, rendant sa tâche plus aisée. Mais ce n'est pas un coup de patte agacé qu'elle reçu... A vrai dire, il ne semblait plus lui porter la moindre attention. Sans doute avait-il trouvé quelque nouvelle odeur à percer à jour.
Elle le reposa, pertinemment consciente que si elle le posait sur sa selle il sauterait l'instant d'après. Il devenait de plus en plus casse-cou avec l'âge. Comme les enfants.

Elle le regarda donc disparaitre entre les branches basses du buisson, et, ne le voyant reparaître au bout de quelques minutes, elle suivit sa trace du mieux qu'elle pu. Heureusement pour elle, il avait plu cette nuit là, aussi fut-il un jeu d'enfant de retrouver ses petites empreintes dans la boue.
Mais jusqu'où était-il allé comme ça?


[le sol n'est pas assez bas pour que m'incliner excuse mon retard >>
Bonnes vacances! (pour la semaine qui reste...)]
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeMer 31 Déc 2014, 12:20

"Qu'est ce que vous en dites, la belle ? Vif, intelligent, bien portant et bien porteur, et ajoutez à cela un prix d'ami !
- Je ne suis pas particulièrement convaincue...Regardez."


La main de Rilend glissa le long du corps soyeux et d'un membre dur pour en saisir l'extrémité. Couplant une légère traction à une pression d'épaule, la jeune femme incita l'animal auquel elle prodiguait ses attentions à soulever le pied et put recueillir dans sa main un petit sabot rond et froid, dur et bien formé. Elle passa le doigt sur une sole propre, remonta jusqu'aux talons du poulain et frotta soigneusement les deux renflements veloutés qui servaient de coussin amortisseur au pied. Docile, l'animal se laissait faire, comme s'il était accoutumé à de telles manipulations.
Sous les doigts de Rilend, des traces d'anciens coups apparurent et la jeune femme les montra au vendeur qui l'observait, l'air innocent. Elle laissa ensuite glisser le pied du jeune animal jusqu'au sol et gratifia ce dernier d'une caresse amicale. Puis, tandis que l'animal explorait de ses lèvres habiles le contenu de ses poches, Rilend s'adressa à son interlocuteur :

"Vous l'expliquez comment, ça ?
- Il a dû marcher dans du goudron à sabots..."


Bien sûr...un sourire joua sur les lèvres de Rilend, qui se félicita intérieurement de ses années passées à la ferme, où Yann avait pris un malin plaisir à lui montrer toutes les astuces des maquignons pour maquiller leur cheval et ainsi transformer une monture médiocre en un animal d'apparence honnête. Ce brave poulain bai ne faisait pas exception : malgré sa robe brillante, sa tête fine et bien dessinée et ses membres solides, l'auguste animal n'avait rien de la perle que présentait le vendeur. Les atteintes, masquées par le goudron, sur ses pieds antérieurs traduisaient un défaut d'allure certes peu grave, mais handicapant pour un cheval appelé à voyager de longues journées durant.
Jouant l'innocente, la jeune femme enchaîna :

"Vous voulez bien le faire trotter devant moi alors ?
- J'ai pas le temps, ma p'tite dame. J'ai au moins cinq acheteurs sur ce cheval, vous le voulez ou pas ?
- Dans ce cas, je m'en voudrais de priver cinq acheteurs..."


Sur son plus beau sourire, Rilend fit volte-face sans plus prêter attention au regard courroucé du vendeur. Assurant son sac sur son épaule, la jeune femme sortit de la foire aux bestiaux d'Al-Chen et rejoignit Idalgo, le hongre gris qu'elle avait emprunté à l'Académie.
Tant pis ! Elle achèterait un cheval une autre fois...déçue, Rilend se laissait porter par sa monture en songeant qu'elle aurait volontiers dépensé l'argent gagné lors de sa dernière mission. La jeune femme était quelque peu désoeuvrée, ces derniers temps : Libertée, qui avait d'autres chats à fouetter, avait estimé que son apprentie devait s'aguerrir et lui avait donc intimé l'ordre d'assurer la protection d'une caravane, qui avait fait l'aller-retour d'Al-Far aux collines de Taj.
La mission avait été une formalité : les caravaniers aimables, le calme du voyage auraient presque ennuyé Rilend si elle n'avait pu, dans ce décor sauvage, s'offrir le plaisir de courses en solitaire, d'escalades et d'heures entières passées à l'affût. La Panthère aussi avait été heureuse de pouvoir se dégourdir les pattes.
De retour de son voyage et pourvue d'une bourse bien garnie, la jeune femme aurait volontiers acquitté sa promesse de quelque mois, celle qu'elle s'était faite durant son voyage de sollicitation de la Greffe : acheter un cheval ! Hélas, elle n'avait pas encore trouvé la perle rare...et ce ne serait pas pour aujourd'hui.

Pour noyer sa déception, la jeune femme décida de s'offrir quelques heures de repos, de chasse et de natation. Elle mena donc Idago au petit galop en direction du Lac Chen, et plus précisément de l'un de ses renfoncements, une petite crique de ses connaissances qu'elle affectionnait pour son calme et son isolement.
Quelqu'un.
La Panthère était aux aguets, vigilante comme à son habitude sitôt qu'elles pénétraient dans les bois, et Rilend ne prit pas son avis à la légère. Sans être effrayé, l'animal était sur ses gardes et c'était probablement à raison, aussi la jeune femme ralentit-elle l'allure de son cheval pour le mener à un pas plus raisonnable et pénétrer dans la clairière avec prudence.
Effrayé par un chat, Idalgo se raidit, mais l'assiette et la main de sa cavalière le convainquirent d'aller de l'avant et c'est d'un petit pas dansant où se trahissaient ses origines occidentales que l'étalon traversa les derniers fourrés pour pénétrer dans la clairière que l'animal venait de quitter.
Occupée.
Prudente sans être méfiante, Rilend assura son poids dans les étriers et ralentit son cheval d'un geste doux, sans même tirer sur les rênes. Docile et attentif à sa cavalière, comme toujours, le hongre bien dressé s'immobilisa tandis que Rilend offrait un sourire à cette rencontre de dessous les fourrés :

"Bien le bonjour. Je viens de croiser un chat, c'est le vôtre ? C'est un animal pour le moins inhabituel dans les bois..."
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Alaia Tendor
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeLun 05 Jan 2015, 19:06

Elle entendait ou voyait de temps à autre certains buissons frissonner, ce qui l'aidait à retrouver la trace du petit animal, dont elle s'approchait à chaque pas. Un temps de silence lui permit de percevoir le bruit, inhabituel en ces lieux, d'un cheval. Hennissements, bruits de sabots, le tout lui fit perdre un instant son attention sur sa petite boule de poils. Évidemment, celle-ci en profita allègrement et, lorsqu'elle reposa les yeux sur le dernier endroit où elle avait vu dépasser un petit morceau de fourrure sombre, elle ne l'y trouva plus. Pourquoi faire simple lorsqu'il pouvait lui casser les pieds...
Elle qui avait plutôt bien réussi à le domestiquer tombait parfois sur un os lorsque le côté sauvage de l'animal réapparaissait. Elle ne savait pas vraiment quelle marge donner à Eden, tombant sur les mêmes problèmes qu'un adulte éduquant un enfant. Qu'un maitre avec son élève. Comment Gracieuse faisait-elle pour paraître si sûre et désinvolte, alors qu'elle était visiblement plus jeune que bien des autres maitres qu'elle avait vus? Si cela faisait partie de sa formation, elle avait hâte d'aborder le chapitre.
Si son dernier cours lui avait bien montré qu'un maitre était autant là pour lui apprendre des techniques que pour la soutenir moralement, dans son dernier contrat il y avait écrit en gros qu'une bonne moitié du travail devait venir d'elle. Mais allez faire comprendre ça à un chat... d'autant qu'elle était sans doute la dernière personne capable de pouvoir lui apprendre à chasser quoi que ce soit.

Un bruit lui parvint sur la gauche, mais elle ne put distinguer s'il s'agissait du cheval ou d'un des animaux endémiques à la forêt. Dans le doute, elle posa la main sur le manche de son poignard, devenu pour elle aussi précieux que ses outils de sculpture durant les cinq dernières années. Au bout de quelques pas, elle retomba sur la petite clairière dans laquelle elle avait veillé quelques heures de chasse infructueuse.

"Bien le bonjour. Je viens de croiser un chat, c'est le vôtre ? C'est un animal pour le moins inhabituel dans les bois..."

Bien joué pour une fois. Ses doigts s'éloignèrent du métal froid suspendu à sa ceinture alors qu'elle découvrait la silhouette qui se dressait sur un solide cheval à la robe blanche. Calme et droite, la jeune femme finement musclée maitrisait visiblement l'équitation comme la marche, et son regard attentif trouvait son écho dans celui de sa monture, faisant naître une once de sourire dans les yeux d'Alaia. Voilà un duo qui s'était bien trouvé.

" Bonjour. Oui, aussi sûrement que ce cheval est vôtre. Mais j'ai bien peur qu'il ne finisse par retourner à l'état sauvage si ça continue... "

Alors que son regard balayait l'étendue boueuse, elle repéra finalement la silhouette de son petit compagnon qui, ventre à terre, s'approchait pas à pas de la monture, aussi attentif aux mouvements de l'animal que de la cavalière. Sorti de derrière un fourré où il s'était cache, et auquel il avait emprunté quelques résidus de feuilles mortes sans doute encore partiellement accrochés aux branches basses.

"Il a une... affection particulière pour les chevaux. "

Heureusement pour elle, le doux Impal avait été d'une grande patience avec son nouveau partenaire de voyage, si bien que les deux avaient fini par trouver un terrain d'entente, mais l'incident du Domaine restait assez bien gravé dans sa mémoire pour qu'elle ne le quitte pas des yeux un instant.
Heureusement pour les deux partis, l'échange se fit sans encombre malgré un petit moment de tension lorsque le jeune chat se plaça à quelques centimetres des sabots de l'animal, mais la patience de celle-ci et la maitrise de sa dresseuse écartèrent tout risque de conflit. S'approchant à pas de loup de son petit compagnon - tout en gardant un oeil sur la monture afin de s'assurer que sa presence ne la rende pas nerveuse -, la jeune femme finit par attraper le doux pelage du cou pour porter la masse miaulante à son bras, veillant habiliment à ce que les petites griffes ne transpercent pas sa veste d'hiver.
Ceci étant fait...

"Si vous voulez profiter de ce début d'après-midi pour profiter du lac, je quitte aujourd'hui une petite crique. Je sais que ce n'est pas la meilleure saison pour se baigner, mais il reste encore assez de bois pour faire une bonne flambée... de quoi vous réchauffer après!"

Elle n'était après tout pas à une après-midi près, et voyager de nuit ne la dérangeait plus. Depuis combine de temps était-elle seule, ainsi perchée sur son rocher?
Elle qui s'était toujours considérée comme une solitaire rencontrait enfin la veritable signification du mot, et n'était pas mécontente de trouver un visage, sinon familier, du moins amical. Le voyage aidait la réflexion, mais elle avait trop réfléchit ces derniers temps.
Passons à l'instantané.
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeVen 23 Jan 2015, 11:28

Une jolie jeune femme, aux cheveux assez courts, se tenait dans la clairière et manifestement, Rilend venait de la surprendre. Aussitôt sur ses gardes - l'humain surpris est comme l'animal acculé, ni plus ni moins dangereux - Rilend serra imperceptiblement les doigts sur ses rênes et l'oreille droite d'Idalgo frémit, se tournant vers elle. Le cheval était prêt à détaler sur commande, parfaitement dressé et accoutumé aux situations délicates comme l'étaient tous les chevaux de l'Académie.
C'est que Rilend n'était pas parfaitement à l'aise !
Il flottait dans l'air un quelque chose, un pressentiment que la jeune femme attrapait au vol par un sens qu'elle ne connaissait ni maîtrisait, ce moment où l'on sent sans se l'avouer qu'un élément du décor cloche et que la belle mécanique est sur le point de se gripper. Mais tout s'évanouit, et la Panthère s'apaisa quand Rilend croisa le regard du chat, venant se couler contre les sabots d'Idalgo. Paisible, l'étalon ne broncha pas et se contenta de pointer une oreille indécise tandis que sa cavalière redressait le buste pour parer à toute éventualité.
Par réflexe et en réponse au regard paresseux du félin, la jeune femme cligna des yeux, puis décida inconsciemment que quiconque possédait un chat et cohabitait avec avait, à défaut d'atomes crochus, au moins suffisamment de points communs avec elle pour qu'une discussion ou un échange soient envisageables. Et c'était tant mieux, car la jeune femme inconnue venait de parler.

"Les chats sont ainsi, ils vivent leur vie en gravitant autour des gens qu'ils choisissent et parfois, hélas, ils en choisissent un autre...mais je ne pense pas que celui-ci parte à l'aventure, ou alors pas tout de suite : il agit simplement comme bien des chats, en élargissant son cercle d'exploration jour après jour. C'est un jeune, non ?"

Rilend sourit en flattant l'encolure d'Idalgo, qui sentait la tension légère de sa cavalière et de ce fait avait commencé à piaffer quand l'inconnue s'était avancée pour récupérer le chat. Le petit félin, désormais lové contre son humaine après avoir vigoureusement contesté l'humiliation d'être saisi par le cou, jeta un oeil à Rilend, un nouveau, et la jeune femme fut pratiquement sûre que l'animal percevait la discordance entre son apparence et qui elle était. La Panthère n'était guère présente, endormie comme elle avait appris à le faire, prenant son mal en patience, mais il demeurait toujours dans les airs, les allures et les yeux de Rilend quelque chose du félin, quelque chose d'imperceptible pour un homme ou du moins d'impossible à identifier...mais la plupart des chats y réagissaient.
De fil en aiguille elle en vint à repenser à sa partie de chasse d'il y a quelques jours, avant qu'elle ne s'aventure dans les contres civilisées de la belle ville d'Al-Chen et ses faubourgs, où tout félin noir de jais aperçu courait de grands risques d'hériter d'une quelconque flèche.

"Une affection pour les chevaux ? C'est étonnant de la part d'un chat...la plupart les trouvent trop imposants et brusques."

Idalgo n'aimait pas la Panthère, comme Roméo avant lui et de se faire chevaucher par une femme qui ne l'était pas entièrement avait au début entraîné des réactions vives du cheval, l'animal tentant, sans succès, de se débarrasser de celle qu'il voyait comme prédatrice. A force de caresses et de calme, à force de perception et de sérénité, Rilend avait fini par convaincre le pauvre herbivore qu'il ne risquait rien du tout et Idalgo s'était peu à peu rendu à ses raisons, ployant l'encolure sous les caresses et acceptant de porter l'humaine aux deux masques.
Mais il n'aimait pas la Panthère.
Soudain inquiété par un bruissement de fourrés, le hongre ramena son poids sur son arrière-main, prêt à la fuite. Relâchant aussitôt les rênes pour qu'il ne se sente ni contraint ni coincé, Rilend lui gratta l'encolure de la main gauche, à la base et au garrot, tandis qu'elle se détendait pour peser plus lourd dans la selle et laissait le poids se reposer sur les étriers, dans ses talons afin d'apaiser l'animal. Idalgo rabaissa la tête et se mit à mâchonner son mors. Compréhensive, la cavalière lui rendit les rênes dans leur intégralité et répondit à son interlocutrice avec le sourire :

"Avec plaisir ! Je sors de la foule d'Al-Chen et un moment de détente ne sera pas de refus...Vous me montreriez le chemin ? Mais je crois que je sais de quelle crique vous parlez : j'ai déjà voyagé dans la région."


Sur un mouvement de jambes, Idalgo se porta en avant de son pas nerveux et dansant. Consciente que son malaise ressurgissait, Rilend desserra les mains sur les rênes et imprima davantage son poids dans la selle tout en soupirant doucement pour évacuer la tension. Idalgo, sensible, s'apaise de même et c'est d'un pas paisible qu'il se glissa aux côtés de l'inconnue au chat.
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Alaia Tendor
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeJeu 05 Fév 2015, 16:42

La jeune femme avançait d'un pas rendu souple par l'habitude - mais pas encore assez discret à son goût - entre les branches dénudées et les troncs rugueux en remontant la piste qu'elle savait mener à son petit campement. Les pas de la monture de l'inconnue provoquaient de petits bruits d'éclaboussures derrière elle et suivaient le rythme des siens propres qui s'enfonçaient doucement dans la terre rendue molle et parfois boueuse par la pluie.
Quelques questions se pressaient sur ses lèvres et elle n'hésita pas à les poser durant la petite vingtaine de minutes que dura leur marche.

Al Chen? Je n'y suis jamais allée... C'est loin? On y fait quoi?


Si ce n'était pas trop loin sans doute essayera-t-elle d'y faire un tour... Voir la forêt et le lac c'était bien beau mais elle aimerait bien passer dans une ville aussi. Autre qu'Al Vor.

Je t'avoue n'avoir jamais quitté Al Vor jusqu'aux deux derniers mois... Avoir un cheval c'est la liberté!

Le tutoiement avait fini par s'installer naturellement dans sa bouche. Elle n'était pas une grand mère et son interlocutrice avait un âge assez proche du sien pour qu'un contact tacite ne s'établisse. Peu à peu Alaia devenait plus sûre d'elle et plus extravertie, sans même qu'elle ne s'en rende compte.

Elles débouchèrent finalement sur la falaise qui surmontait la crique où de petites vagues léchaient le sable comme pour inviter la jeune femme à se baigner. Alaia proposa à l'inconnue de s'occuper de son cheval qu'elle approcha avec douceur, le pas calme et le regard vague, avant de le mener et l'attaquer au même arbre qu'Impal. Elle desserra de deux crans sa selle pour le laisser manger en paix et offrit une caresse à son propre cheval qui attendait leur départ en faisant connaissance avec son nouveau voisin.
Elle se tourna vers la jeune femme qui, perchée sur la falaise, était semblable à un oiseau... prêt à l'envol.


[petit, nul et en retard... Ca se sent que j'ai eu du mal avec celle-là X)]
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeMer 25 Mar 2015, 23:31

[ouuuups ! J'avais pas vu, et avec les partiels...pardon !!]

Rilend sourit tout en menant, d'une main assurée, son cheval entre les troncs. Idalgo, accoutumé à ces paysages sylvestre, allait sans la moindre hésitation, suivant des sentes tracées par les daims qu'un destrier aurait eu bien de la peine à parcourir. L'encolure laissée libre, car Rilend avait rallongé les rênes de sa monture pour lui permettre de trouver son équilibre, le dos ondulant librement au creux duquel se moulait le rein de la cavalière dans ce contact charnel et indescriptible qu'est celui de l'homme et du cheval, il allait à pas lents. Devant ce centaure improvisé, la jeune fille allait à pas sûrs en écartant les branches - presque - sans un bruit.
Rilend ferma les yeux et sourit. Elle entendait. Elle entendait le roucoulement de la brise dans les arbres, et sa tiédeur sur les branches, le chant d'un petit oiseau réclamant instamment aux cieux de quoi perpétuer son espèce et le frottis d'un petit carnivore qui filait, troublant à peine l'harmonie végétale. La forêt était immense, pleine et entière, paisible, immense masse alanguie et vigilante, séculaire et en aucun cas troublée par les fourmis piétons ou cavalières qui la parcouraient.
La jeune marchombre rouvrit les yeux quand Idalgo manqua trébucher et sa main vint gratter le garrot du grand cheval en une caresse secrète, qui apaisa sa monture. C'est alors que l'inconnue reprit la parole, interrogeant Rilend sur Al-Chen, et la jeune femme ne se fit pas prier pour répondre.

"D'ici, c'est très proche. A pied, tu n'en aurais même pas pour une demi-journée et à cheval, quelques dizaines de minutes. C'est une ville ma foi fort sympathique, un peu touristique grâce au Lac, peuplée de gens très variés dont certains voyagent loin...mais un endroit passionnant où l'on peut trouver de tout, pour peu qu'on sache quoi chercher.
Hélas, aujourd'hui, il n'y avait pas de bon cheval à Al-Chen ! Mais c'est jour de marché et si tu cherches de quoi offrir à tes amis, l'endroit ne manque pas de charme."

Elle lui plaisait, cette demoiselle qui lui parlait de voyages et de ces villes qu'on ne peut pas quitter, de liberté, avec une flamme gourmande dans la voix. Elle lui rappelait la Rilend d'autrefois, le Chat de Maraude qui courait les hasards des toits en rêvant à d'autres couchers de soleil et des ailleurs inaccessibles, résignée et pourtant en voulant encore ouvrir ses ailes et s'envoler, chasser, loin, les bêtes étranges de plaines inconnues, courir, quitter Al-Far et vivre !
C'était il y avait plus d'une décennie. Dieux, que le temps passait vite...et l'adolescente renfermée, sauvage, la bête blessée s'était muée en jeune femme en pleine maturité. Une silhouette plus féminine, des yeux amicaux et non plus méfiants, une voix de gorge chaude qui se faisait bien davantage entendre depuis qu'elle était devenue loquace. Rilend avait redressé les épaules, assuré sa démarche et affirmé sa prise sur sa propre existence depuis le jour où une marchombre muette l'avait tirée des rues nauséabondes pour la mettre sur la Voie. La voie de l'Académie, et déjà, celle des marchombres.
Elle lui rappelait un peu l'apprentie d'Erwan, cette jeune fille.

"J'ai connu cela moi aussi...j'ai grandi à Al-Far et ne l'ai quitté qu'il y a moins de quinze ans, grâce à quelques rencontres heureuses...et toi, qu'est ce qui t'a fait voyager depuis deux mois ? Où vas-tu ?"

La crique surgit entre deux arbres, sublime petit espace d'eau claire et de verdure, de paix et de détente. Les eaux roucoulaient gentiment tandis que Rilend, accédant à la demande de sa guide, mettait pied à terre et lui remettait les rênes d'Idalgo avec un sourire, non sans avoir gratifié son compagnon de route de sa caresse préférée. Elle le savait, ce grand tendre appréciait qu'on frotte doucement l'espace entre l'oreille et la salière, sur le côté du front. Cette fois-ci ne fit pas exception et Idalgo ronfla, barbouillant un peu de salive sur le bras de la jeune femme qui sourit.
Elle s'avança à pas lents vers la falaise, non sans demeurer ouverte à toutes ses perceptions et notamment celles provenant de derrière elle, là où son guide attachait Idalgo. Elle en retirait une impression de sérénité et cela lui suffisait pour se convaincre que l'étalon était paisible, et que l'inconnue le traitait bien.
Elle était totalement rassurée quand la jeune fille eut achevé son travail et, debout au sommet de la falaise, observait les vaguelettes en contrebas avec un sourire gourmand :

"Que dirais-tu d'un plongeon ? Il est temps de se rafraîchir !"

Sans attendre la réponse de la jeune fille, Rilend se dévêtit entièrement - pas plus mal à l'aise que cela avec son corps, elle désirait surtout ne pas avoir à porter des vêtements mouillés -, dissimula ses poignards et couteaux sous sa tenue de façon à ce qu'ils demeurassent imperceptibles pour tout observateur et, avant de sauter, se retourna vers son hôte :

"Je ne sais même pas ton prénom, au fait !"
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeMar 28 Avr 2015, 21:14

[ça ne fait pas un mois, ce n'est qu'une illusion cyclops ]


Sa vivacité la surpris un instant, mais elle finit par répondre avec un petit sourire :

Alaia ! Et toi ?

Espoir, une signification qui l’avait fait sourire pendant des années mais qu’elle prenait désormais au sérieux. L’espoir est la clé de la persévérance…
Elle avait l’air d’un vrai chat sauvage, cette Rilend d’Al Chen, sans doute que si elle en avait eu le temps, elle lui aurait demandé de faire un bout de route à ses côtés. Où qu’elle aille, puisqu’elle-même n’avait pas de destination particulière. L’aventure, l’inconnu, des mots qui la faisaient désormais rêver, et derrière ses yeux mi-clos elle voyait se dérouler les larges rues pavées où une foule se pressait un jour de marché. Une ville de lumière et de bruit, de découverte et de diversité comme le sont toutes les villes passantes… Le monde était si grand !
Et cette femme, si petite en comparaison de l’infini bleu qui s’étendait sous ses pieds, semblait le contenir tout entier sans qu’on en soupçonne l’existence que dans les profondeurs de son regard et les lignes souples de sa démarche. On sentait en elle une force et une assurance dont Alaia ne pouvait pour l’instant que rêver mais qu’elle savait pouvoir atteindre !

Je voyage pour essayer de comprendre où je vais, c’est pas mal comme idée, n’est-ce pas ?

La réponse qu’elle avait offerte à l’inconnue quelques minutes plutôt lui revenait en mémoire, et elle ne put s’empêcher de sourire à nouveau tandis que ses pensées dérivaient vers son maître. Il y avait un peu d’elle en Rilend… un peu seulement, car la jeune femme semblait plus calme que l’explosive et malicieuse envoleuse. Inutile de se demander ce qu’elle faisait à cette heure-ci, car il était impossible de deviner quel défi inhumain avait germé dans son esprit. Serait-elle sur le toit du monde qu’elle voudrait qu’il lui pousse des ailes… et elle les obtiendrait. Rien ne résistait à Gracieuse.
Fidèle à sa proposition, Rilend s’était élancée vers l’eau… non, vers le ciel. Durant un instant éternel, elle sembla flotter, et ce ne fut qu’à regret qu’elle concéda à dame Gravité une étreinte qui la fit plonger entre les gouttes du lac. Entre le lac ? Oui, il n’y avait pas d’autre terme, car une entrée aussi calme ne pouvait pas se faire en contradiction avec la surface étale. Les poissons eux-mêmes s’étaient-ils aperçus qu’une nouvelle camarade s’était mêlée à leur danse où le battement de paupière de l’univers s’était-il prolongé pour la rendre invisible même aux habitants des eaux ?
Sur ses traces, l’apprentie se semblait lourde et bruyante alors qu’elle s’avançait, nue elle aussi, sur la pierre légèrement chauffée par le pâle soleil de ce matin. Elle qui, il y a quelques semaines encore, n’avait jamais vu plus d’eau que dans la mangeoire des Coureurs, n’avait évidemment aucune idée de comment plonger. Instinctivement, elle prit de l’élan avant de sauter et regroupa ses jambes pour percuter le lac avec une grande gerbe d’eau qui scintilla entre les rayons du soleil. La caresse de l’eau la poussa à ouvrir les yeux pour voir quelques reflets argentés s’enfuir à toutes nageoires. A quelques pas de ses pieds, un champ de rochers accueillait quelques algues rases qui cachaient les arêtes coupantes… qu’elle prit soin d’éviter lorsqu’elle s’élança pour retrouver le monde des airs. Son retour se fit à peine moins discret que sa disparition sous les flots, ce qui ne l’empêcha pas d’adresser un magnifique sourire enthousiaste à sa compagne.

Je suis un éléphant des mers face à toi, comment fais-tu pour être aussi fluide ?

Toujours aussi curieuse et désireuse d’apprendre, n’est-ce pas ?

Alors qu’elles barbotaient depuis quelques dizaines de minutes, un mouvement du côté des chevaux fit lever la tête à Alaia. Impal n’avait pas l’habitude de trop s’agiter, mais peut-être la proximité d’un de ses compagnons quadrupèdes le gênait-elle… Rilend était toujours sous l’eau, et elle ne voulait pas l’inquiéter pour rien, sans doute suffirait-il de laisser un peu d’espace aux deux protagonistes pour qu’ils ne s’apprivoisent. En quelques brasses, elle rejoignit la plage, et lança un « Tout doux mon beau !» à l’étalon alors que, toujours nue, elle se dirigeait vers lui. Elle ne fit que quelques pas avant de s’immobiliser… Quatre solides gaillards fouillaient leurs affaires tout en filant de petites tapes aux chevaux pour qu’ils écartent leur tête. L’un d’entre eux se prit un bon coup de sabot dans le tibia et recula en grimaçant tandis qu’un autre attrapait avec vigueur les rênes du doux Impal. Tous les quatre s’étaient immobilisés pour la regarder lorsqu’elle s’était annoncée avec si peu de prudence et détaillaient sa silhouette musclée.

Bonjour minette, fit celui de droite avec un sourire gras, alors qu’il enfournait la tenue de cuir souple de Rilend dans une sacoche trouée. T’es pas bien épaisse pour un chat des bois, faudrait pas que t’attrapes froid à gambader toute mouillée. Et j’ai vraiment besoin de ça, on peut peut-être trouver un terrain d’entente ? continua-t-il en se délectant visiblement de la situation.

Ses compagnons écartèrent leurs mains de leurs lames, visiblement peu intimidé par une jeune femme nue… qui elle-même n’en menait pas large. Si elle se savait assez rapide pour semer ou esquiver ses vis-à-vis, et qu’elle ne doutait pas des compétences de sa compagne de baignade en la matière, elle devait admettre qu’au bout de deux cours seulement sa science des armes était assez maigre et elle ne put que simuler un mouvement de recul pour se mettre dans une position qui ressemblait presque à une garde.

Je ne suis pas sûre que le froid soit le plus à craindre dans les environs… répondit-elle d’une voix forte pour gagner du temps et, éventuellement, avertir Rilend.
Mais non, mais non, tu vas voir, on est doux comme des agneaux…lança celui qui malmenait Impal et n’était pas loin de recevoir un coup de tête bien mérité !Et toujours prêts à rendre service, hein les gars!

Les réponses qui fusèrent ressemblaient plus à des cris d'animaux qu'à des mots humains... Celui de gauche s’avançait déjà vers elle, mais un mouvement de celui qui avait parlé en premier et qu’elle avait immédiatement identifié comme étant le chef l’arrêta net. Une belle bande de molosses bien dressés… Même celui dont le tibia devait signer sa démission se tenait plus droit. Risible.
Elle se surprit à n’éprouver aucune empathie pour ces hommes qui, visiblement, en avaient vu de belles et continuaient à souffrir du manque de moyens. L’insécurité régnait sur les terres de l’Empire, elle l’avait ignorée trop longtemps…
Toi qui t’élèves devant moi, combien de familles sans défense as-tu volées ? Combien d’enfants morts de faim parce que leurs parents n’avaient plus rien à vendre par ta faute ?
En un sens, ils étaient presque aussi coupables que l’Empire… Presque, alors ils ne mourront pas, décida-t-elle sans même y penser. Pensée bien présomptueuse si l’on considérait sa position, pourtant elle ne tremblait pas. Elle ne savait pas comment s’en sortir, mais elle avait l’intime conviction qu’elle allait le faire.
Elle avait rendez-vous, après tout.
Et elle n’était pas seule.

Mais dis-moi ma petite, où est ton prince charmant au beau cheval alezan ?


[Vu le niveau d’Alaia, il vaut mieux que tu en prennes trois et elle qu’un seul, ce sera déjà bien si elle ne finit pas en morceau x) ]
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeDim 17 Mai 2015, 01:08

"Je voyage pour essayer de comprendre où je vais, c’est pas mal comme idée, n’est-ce pas ? "

Yeux mi-clos. Sourire de chat, nonchalamment bienveillant, et hochement de tête appréciateur à la musique des mots, Rilend répondit brièvement à Alaia, puisqu'elle se nommait ainsi :

"Oui, c'est un bon début en tous cas ! Voyager pour trouver une destination...j'aime bien l'idée. Après tout, ne dit-on pas toujours que le voyage vaut au moins pour moitié de la destination ?"

Puis la jeune femme, marchombre désormais, plia les genoux et pressa la plante de ses pieds sur le sol comme si elle avait voulu se nourrir de son énergie, de cette vie exubérante qu'elle percevait tout autour d'elles, dans la plus haute ramure, le plus petit brin d'herbe. Elle sentit ses muscles se tendre comme des cordes, leur contraction préparant déjà une détente explosive et maîtrisée qui la propulsa haut, là-bas, dans les airs. Sa parabole l'entraîna ensuite vers les flots, qu'elle pénétra avec douceur et presque sans éclaboussure, comme si ce fluide aqueux était la continuité de l'aérien.
L'eau lui sembla s'ouvrir et l'accueillir dans ses bras, se coulant contre son corps ainsi qu'un chat affectueux ou un amant attentif, moulant chaque cellule de sa peau avec tendresse et tiédeur.
Tourmente.
Ainsi entendit-elle Alaia tomber dans l'eau, l'onde de choc de sa chute poussant la jeune femme à émerger pour promener un regard curieux aux alentours, sentant sur sa peau nue et sensible les remous provoqués par les mouvements de la jeune femme. Laquelle émergea en bouchon de champagne pour adresser à Rilend un sourire éclatant que cette dernière ne put s'empêcher de lui rendre.

"C'est...ma foi, le fruit d'un long entraînement. A force de plongeons, j'ai appris à sentir et pressentir l'eau, au point d'y évoluer comme dans l'air. L'eau n'est pas si différente de l'air...deux fluides aux rythmes différents, mais leur mouvement est le même."

Yeux clos sur la fin de sa phrase, Rilend se laissa aller au plaisir de flotter ainsi, entre deux eaux, le soleil jouant sur son corps mouillé dont seules émergeaient les épaules et sa poitrine menue.
Rilend rouvrit les yeux.
La Panthère gronda.
Il y avait quelque chose. Un mouvement, une perturbation qui la tirèrent brutalement de ses pensées bienheureuses. Il y avait comme une distorsion dans la trame de ce moment parfait, une dissonance dans cette mélodie d'un après-midi heureux et cela suffit à alerter Rilend qui, aussitôt, se glissa en direction de la petite falaise. Alaia, plus proche, l'avait précédée et se hissait déjà avec force et une certaine agilité le long du roc quand la marchombre nota soudain que les chevaux s'agitaient et, vigilante, bondissait de prise en prise, inattentive pour une fois au doux contact du rocher rayonnant la chaleur du soleil contre son corps.
Elle demeura pendue un instant par les deux mains, juste sous le rebord, immobile et contrôlant son souffle. Une voix résonnait dans l'air, brute et masculine, une voix de prédateur où la gouaille cachait mal l'incertitude des lendemains et la certitude honteuse de faire quelque chose d'anormal. Des visiteurs, et le ton d'Alaia plus tendu, le volume plus élevé d'un seul coup. Modifiant ses prises du bout des doigts et des orteils, la jeune femme fit jouer imperceptiblement les muscles de ses épaules et de ses cuisses, ses mollets, délassant rapidement tout son organisme et s'assurant de sa pleine et entière disponibilité.
Puis elle bondit.

"C'est une princesse !"

L'homme sursauta et porta sur elle ce regard particulier de possédant, qu'elle avait déjà vu bien souvent posé sur elle par divers représentants du sexe masculin - ou même féminin. Les yeux du voleur parcoururent Rilend des pieds à la tête, s'attardant parfois pour lui adresser un sourire plein de morgue et de certitude qui irrita la jeune femme.
Expirant discrètement, elle recouvra la maîtrise de ses émotions avant de se ramasser imperceptiblement, et conclut d'une voix chantante :

"Une princesse pas vraiment charmante, messieurs !"

Et s'élança.
Ton corps est ton arme. Leur Temps est ton allié.
Les mots résonnaient dans sa tête, empruntant tantôt la voix d'Erwan, tantôt celle de Libertée tandis que la jeune femme bondissait vers le bavard. Ce dernier se campa aussitôt et abaissa ses appuis, mais avec lenteur et maladresse, sans l'habilité ou la promptitude d'un guerrier accompli, ce qui conforta Rilend dans sa certitude : il s'agissait là de voleurs à la petite semaine, que seul le dénuement avait poussé à se comporter en meute de chiens sauvages, charognards et pitoyables.
L'homme dégaina aisément, doté de bons réflexes, et se cantonna à sa position tout en aboyant un ordre à ses sbires qui se divisèrent aussitôt en deux groupes. Il ne quitta pas des yeux Rilend, sûr et certain, en sa qualité de chef de meute, que ses instructions seraient suivies, et demeura là, prêt au choc.
Pas de choc. Rilend, au dernier moment, profita de l'instant où il se tendait pour que sa lame résiste au choc pour faire un pas de côté et pivoter dans le même mouvement, son épaule nue frôlant la toile rêche qui couvrait celle de l'homme. Sa main droite se tendit jusqu'à la nuque du voleur qu'elle effleura du bout des doigts, presque amoureusement, tandis que son autre main se posait sur le poignet d'épée du combattant et pressait impitoyablement, doigts posés sur les nerfs et les tendons.
La main s'ouvrit et la lame scintilla dans l'herbe.
Rilend ancra son centre de gravité sur des pieds légers et tourna les hanches. Le mouvement, parti d'un point d'énergie situé entre son pelvis et sa ceinture, fusa jusqu'à ses doigts qui accompagnaient la rotation du tronc. Le poignet s'abaissa vers le sol, la main appuya sur la nuque et l'homme bascula en avant sur une expiration de la jeune femme.
Tout en douceur.
Violence inouïe.
Rilend remonta le genou.
Sur un craquement écoeurant, et surtout sur le nez de l'agresseur qui tressaillit et tomba au sol avec un hurlement de douleur interrompu par l'inconscience.

Tu n'as pas besoin d'armes.
Tu es une arme.

Avisant les deux cerbères qui convergeaient vers Alaia, Rilend pivota et bondit vers l'un d'entre eux, consciente de la relative inexpérience de la jeune femme. Elle était fine et musclée, mais elle ne percevait pas le temps de l'eau...elle risquait de peiner contre deux hommes à la fois !
Avec une seconde de maladresse, elle laissa traîner sa main et la sanction ne tarda pas : ligne de feu brûlante sur sa peau, qui aussitôt perla rouge tandis que la main remontait sous le menton du porteur de l'arme. L'homme grogna, cracha du sang et chercha de sa lame le ventre de Rilend qui se glissa le long du bras tendu pour assener, presque avec douceur, un atemi dont la violence plia en deux l'agresseur. De l'autre coude, la marchombre en profita pour assener un coup sur la base de la nuque de l'homme qui chuta lourdement, et elle pivota.
Juste à temps.
Un sabot siffla, une lame aussi et si la seconde manqua de peu la jeune femme, elle dut sauter par-dessus et rouler au sol pour éviter le premier, provenant d'un cheval inquiété par le combat. Elle se releva et sentit plus qu'elle n'entendit le geste brutal de l'agresseur derrière elle. Yeux fermés, Rilend sentit la Panthère s'éveiller, tirée de sa torpeur par la brusque montée d'adrénaline.
Sa jambe se détendit en arrière et faucha les pieds de l'homme, puis revint et avec sa compagne propulsa la jeune femme en un bond d'acrobate qui la fit atterrir juste devant l'homme allongé sur le ventre, par terre. Rilend bondit de nouveau, évitant de justesse un coup de poignard et vint se placer au-dessus du voleur. Un genou entre les omoplates, un autre à l'aisselle, contre les côtes, et une violente et insistante torsion du poignet jusqu'à ce que l'homme hurle et que l'articulation trop étirée enfle sitôt lâchée par Rilend.
Titubant, le voleur se releva et la marchombre le laissa faire pour poser sur lui un regard glacial. Sa voix siffla comme un fouet dans le silence des fins de combats.

"Dégage, et emporte les autres déchets avec toi."

Oubliant son sac dans la précipitation, le voleur recula, serrant contre lui son poignet foulé, et avec l'aide de son camarade au nez cassé, ramassa l'un des deux autres compères tandis que Rilend frottait le dos de sa main, entaillé, et se retournait pour voir où en était Alaia et si elle avait besoin d'aide.

"Alaia ? Ca va ?"
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeVen 22 Mai 2015, 13:38

Une longue expiration accompagna la descente de son centre de gravité alors qu’elle tentait de diriger leur regard loin de falaise : son « prince charmant », toute douée qu’elle soit pour parler à l’eau, ne chantait pas forcément avec l’acier et, dans le doute, elle préférait encore tenter de faire jouer l’effet de surprise en sa faveur. Peine perdue : quelques instants plus tard et alors qu’elle ouvrait la bouche pour les mener sur une fausse piste, la voie claire et railleuse de Rilend vint grincer à leurs tympans et elle les vit se raidir avant de rire devant le spectacle d’une femme nue les apostrophant avec une confiance qui frisait l’insolence. Le regard vigilent de l’homme qui tenait Impal en respect l’empêcha de tenter de récupérer ses armes, et elle ne put prendre que le temps de se préparer mentalement au combat en passant en revue tous les conseils que Gracieuse lui avait prodigué il y a quelques semaines. Elle n’accorda pas un regard à sa compagne de baignade, se contentant de prier pour qu’elle sache ce qu’elle faisait et lui faire confiance en ce sens. Contre autant d’ennemis et désarmée, elle ne pourrait pas l’aider, ce qui la faisait grincer des dents.

Bientôt, elle n’eut plus le loisir de penser à ce genre de détail lorsqu’une montagne se dressa face à elle et lui adressa un sourire aux allures d’avalanche avant de bondir. Un instant paralysée, elle esquiva au dernier moment en poussant un cri qui la sortie de sa gangue d’angoisse, d’autant qu’il s’accompagna d’une ligne de feu qui fit perler un filet de sang sur sa cuisse. Cet homme utilisait sa lame comme une hache, et ses mouvements déconcertants lui semblaient si anarchiques qu’elle en était réduite à une succession de mouvements de replis. Du coin de l’œil, elle surprit un feu follet dans un cours instant de sa danse, mais le bruit si caractéristique d’une lame qui fend l’air à quelque centimètre de son oreille accéléra les battements de son cœur. Mue plus par l’adrénaline que par un quelconque projet, son coude serpenta sur le bras tendu jusqu’à percuter la gorge de son agresseur  avec toute la force de son élan. Elle s’était volontairement déséquilibrée pour donner plus d’impact et de vitesse à son coup, mais elle avait mal anticipé le terrain irrégulier, si bien qu’elle se vit contrainte à une roulade qui lui meurtrit l’épaule au risque de finir dans une position plus que délicate à tenir face à un ours enragé.
Les quelques secondes qu’il perdit en quintes de toux lui furent bien utiles pour se remettre en garde et se replonger mentalement dans le combat. Elle avait vu sa technique, elle avait sous les yeux ses appuis, elle pouvait en tirer avantage. Elle pouvait gagner ce combat. A vrai dire, ni Gracieuse ni elle-même ne lui permettait de perdre. Le laisser attaquer. Se déséquilibrer. Ouvrir sa garde. Contre un ennemi aussi grand et avec une arme, elle ferait mieux d’esquiver par l’extérieur…
« Fais jouer se articulations »lui souffla une voix qu’elle n’eut pas le temps de remercier.
Un long soupire et elle passait sous son coude, protégée d’un éventuel coup par un bras mis en défense – car après tout, il n’y avait aucune raison que son adversaire n’ait lui aussi analysé ses mouvements – elle vint se loger au coin de son champ de vision, si près de lui qu’elle dû se faire violence pour ne pas entamer un mouvement de repli. Elle était si proche que, lorsque  sa main fit tourner son bras armé, elle sentit des vagues nauséabondes s’écraser contre ses sens. Sa seconde main revint de sa position défensive à la base de l’épaule afin d’accentuer  son contrôle sur ce qui devint un levier pour le faire s’écraser à terre. Trop petite, elle n’allait pas risquer une maitrise debout, alors qu’un gentil coup de pied dans les tibias et une rotation entrainante étaient si enclines à le soumettre totalement à sa force.

Sous le choc de l’atterrissage un peu brutal, il fallait le dire, il lâcha son arme qui vint s’écraser aux pieds d’Alaia qui cala le gauche au croisement des côtes et de l’articulation pour appuyer de tout son poids ses propos.

«Tu restes là, et sage !»

Elle le sentait bouger, se débattre, et répliqua sans pitié d’une clé de poignet qu’elle savait particulièrement efficace sur les excités – ayant eu elle-même l’occasion de se faire cobaye. La voie sarcastique de Rilend lui fit lever la tête et elle pousser un petit soupir de soulagement : visiblement, son entrainement au plongeon comprenait un chapitre « combat à mains nues contre un groupe d’hommes armés », et elle s’en sortait beaucoup mieux qu’elle-même, qui avait à son actif plusieurs traces du passage d’une lame dans sa chair. Elle relâcha son prisonnier qui déguerpit sans demander son reste ni même chercher à s’emparer de la lame toujours à terre qu’elle avait par précaution couverte de son pied pour le dissuader de tenter quelque chose de stupide. Une fois le champ de bataille déserté, elle sentit l’adrénaline refluer et des tremblements poindre dans ses membres qui se plaignaient autant du froid que de l’effort. Elle admirait le flegme de sa compagne qui semblait presque habituée à ce genre de situation… Le frisson qui remonta sa colonne n’était pas seulement du au froid et, au fond d’elle, elle commençait à s’interroger sur l’identité de Rilend.

« Oh, tu sais, comme quelqu’un qui vient de se faire agresser en somme…, finit-elle par répondre après une grande inspiration.Ca va, ce ne sont que des égratignures… »

Un coup d’œil lui suffit pour voir la fine blessure à la main de Rilend, mais à part cela elle se déplaçait avec une aisance qui lui confirma sa maitrise de la situation. De ce fait, elle préféra ne pas s’aventurer à lui retourner la question : elle pourrait commencer à devenir envahissante et, au fond, elle préférait conserver de la jeune femme le souvenir de sa danse avec l’eau plutôt qu’avec l’acier. Elle lui adressa un pauvre sourire et, d’un pas chancelant, se dirigea vers les montures qui, toujours attachées, s’agitaient. Elle ne savait pas comment sa présence serait prise par la monture de Rilend, aussi resta-t-elle à bonne distance tout en exécutant des gestes lents ; d’une voix basse et douce, elle murmura des paroles rassurantes à Impal qui, en bon cheval de guerre, n’était pas vraiment indisposé par le sang. Une fois convaincu qu’il n’y avait plus rien à craindre à grand coup de  caresses et de paroles, il lui laissa accéder à celles de ses affaires qui, à terre, avaient été piétinées. Elle les ramassa et les épousseta tout en s’adressant à sa compagne de campement :

Tu veux manger quelque chose ? J’ai encore un peu de viande et… ah, une pomme ! Bon, elle a un peu souffert mais… Bah, au pire j’en connais deux qui la prendront avec joie !

Elle enfila sa tenue prestement, en retenant les grimaces qui lui montaient au visage lorsque le cuir frottait contre la chair ouverte, tout en tendant l’oreille. Elle sentait ses sens embrumés et, pour avoir déjà vécu la situation, savait que cela ne ferait qu'empirer si elle ne se posait pas quelques minutes pour manger quelque chose et remettre en ordre les cycles de son organisme.


[est-ce que tu peux t'occuper de ramener Eden s'il te plait? Alaia est trop chamboulée pour y penser mais avec tes sens de panthère tu devrais pouvoir le sentir!
Il s'est réfugié dans un buisson après s'être fait marcher dessus (le pauvre >>) je crois qu'il a une patte cassée mais à toi de voir^^ ]
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeLun 03 Aoû 2015, 00:05

Elle se battait bien, même très bien, cette jeune femme. Elle dévisageait Rilend, haletante, peut-être un peu choquée, se rhabillant de quelques gestes un poil brusques, mais elle se battait bien, elle était vivante et ses agresseurs détalaient l'oreille basse.
Les deux chevaux s'agitaient nerveusement dans leurs entraves, mais aucune panique n'entachait leurs gestes. Idalgo, en bon cheval d'Académie, avait rencontré des situations autrement plus perturbantes et sanglantes et la monture d'Alaia se contentait de rouler des yeux méfiants. Sans doute, ce superbe équidé était accoutumé au sang et à la violence inouïe des accrochages entre humains.
Une jeune femme, un peu novice peut-être, mais qui savait se battre, et dont le cheval ne bronchait guère devant les effusions de sang...pas si étonnant, peut-être, pour une voyageuse solitaire, mais tout de même déstabilisant de la part d'une femme de cet âge. Rilend ne dit rien, mais elle profita de l'écran offert par l'épaisse crinière d'Idalgo, tandis qu'elle s'assurait qu'il était sain et sauf, pour réfléchir à ce petit pincement de nerfs qui la faisait frissonner comme un pressentiment.
Puis ce fut un autre pressentiment qui la fit bondir. Une présence, là, dans les fourrés proches, et la jeune femme pivota d'un geste brusque, entendant d'une oreille la question d'Alaia tandis que son esprit la balayait pour se concentrer sur son autre sensation. Là, quelque part, il y avait quelque chose qui bougeait maladroitement, trop léger pour être un homme mais assez peu pour ne pas être une créature de la forêt, furtive et discrète. Rilend, toujours nue, s'avança à pas prudents, consciente que son poignard gisait quelque part avec ses vêtements et que son cheval l'observait, rendu nerveux par la concentration de sa cavalière. Alaia l'observait peut-être aussi d'ailleurs, tandis que l'élève marchombre s'enfonçait dans le buisson...
Et soupirait de soulagement en rencontrant deux yeux clairs aux pupilles immenses, dilatées. Un petit animal discret qui se terrait au fond du buissons, au pied d'un grand arbre, comme tentant de disparaître entre les racines, lui rendait un regard inquiet et tentait de se grandir, campé sur ses quatre pattes.
Le chat !
Le chat, effrayé, campé comme le font les petits félins qui s'inquiètent, pour impressionner et avertir que les griffes frapperont si la main s'approche. Ne me touche pas, je suis un chat ! Il la dévisageait, le dos en crête de dragon, les pupilles rendues immenses par l'adrénaline et Rilend cligna des yeux doucement, avec un petit murmure sans aucun sens sinon voulant exprimer ses intentions pacifiques. Il n'était pas dit qu'elle l'attrape...elle l'observait tout en tentant de ne pas paraître trop insistante, trop fixe et prédatrice de regard. Elle analysait son attitude, la tension croissante ou s'apaisant de son petit corps tapi et le diamètre de ses pupilles. Elle le savait, elles se resserreraient si il franchissait la limite entre la peur, la posture de défense, et l'offensive de l'animal acculé.

"Allez, petit gars, allez, c'est fini..."

Elle lui parlait sans lui parler.
Les mots ne comptaient pas. L'humaine ne réfléchissait pas.
La Panthère ne participait pas mais sans doute que ses allures demeuraient présentes quelque part dans cette démarche d'humaine se coulant sous le fourré, pas à pas, la voix basse et presque dans le silence, la main offerte mais pas ouverte, pendante, attendant que la petite créature apeurée se détende pour avancer encore un peu. L'esprit calme et les épaules basses, tranquille, avançant sans avancer comme on approche un cheval affolé, le corps disant "je n'avance pas" et la main ne disant pas "je vais t'attraper", mais avançant pour l'attraper gentiment et concentrée, glacée.
Pour toucher un animal apeuré, il ne fallait pas d'enjeu dans le geste. Ce ne devait être qu'un geste anodin, comme si elle allait passer à côté du chat sans s'arrêter, comme si la main le passait et glissait au-dessus de sa tête dans le même temps, le Temps, celui dont lui parlait parfois Libertée et qu'elle commençait à sentir de plus en plus souvent. Geste fluide, lent, très lent, centré sur elle et jamais vers la bête, geste doux, calculé sans être visiblement calculé et paraissant anodin. Surtout, ne pas vouloir, ne pas chercher.

Refermer les doigts sur un pli de peau au niveau de la nuque et ne pas entendre feuler. Sourire, et attendre de sentir le petit chat se ramollir légèrement, comme sa mère le lui avait peut-être appris avant d'être séparée de lui. Puis le soulever en douceur pour le ramener parmi les vivants, le poser délicatement sur le sol et remarquer qu'il boitait. Savoir que les chats sont durs au mal et faire remarquer le défaut d'allure à Alaia. Puis se souvenir de sa question précédente.

"Il a l'air mal à l'aise. Il doit être blessé quelque part : les chats sont de vrais guerriers, j'en ai vu marcher avec des blessures qu'un humain ne pourrait même pas tolérer couché. Il va falloir qu'on l'examine, si il veut bien.
Ah, et je veux bien un peu de viande. Je dois avoir de quoi manger dans mes fontes, et peut-être quelques baumes pour tes plaies - et les miennes !"
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeSam 27 Fév 2016, 20:50

[Je suis désolée de tout le temps que j'ai pris pour trouver une réponse qui me convienne... et que j'aie le temps d'écrire!
J'espère que tu veux toujours continuer ce rp, malgré le fait que je ne puisse te promettre de répondre plus souvent (la joie des études!)...
Merci Kaünis]


Ses mouvements secs n’avaient pas été pour améliorer son équilibre et elle avait dû prendre appui sur Impal une longue minute avant de pouvoir dénouer les lanières de son sac tant ses doigts semblaient déterminés à échapper à son contrôle. Plus glacée que sous les baisers joueurs du lac, elle se sentait sur le point de vomir mais, étrangement, la chaleur qu’elle sentait sous les poils épaissis par l’approche de l’hiver avait calmé les battements anarchiques de son cœur.

Alors qu’elle reprenait doucement la maitrise d’elle-même en mordant consciencieusement dans un morceau de viande dont le goût fort acheva de réveiller ses sens, elle vit Rilend s’approcher en tenant fermement Eden par la peau du cou. L’animal était en piteux état, l’œil fiévreux et la patte folle, il semblait à la fois sur ses gardes et épuisé et tourna vers elle un regard méfiant. Comme l’avait dit Rilend, il n’était pas sûr qu’il se laisse approcher…
Elle remercia la jeune femme d’un sourire sans oser tester la maitrise de sa voix, avant de mordre dans la viande et de tendre le morceau qu’elle venait de couper à son petit compagnon. Patiente, elle l’observa analyser la situation sans chercher son regard, concentrée sur sa propre respiration pour la rendre la plus limpide possible. Elle avait déjà eu affaire à des animaux blessés et savait d’expérience qu’il ne servait à rien de les presser et qu’ils étaient plus sensibles à une attitude qu’à la voix, qui devait leur sembler un capharnaum bruyant à l'instar de ce que les humains percevaient des modulations des cris de prédateurs. Trop d’efficacité était parfois le moins efficace.
Quand enfin elle eut gagné, millimètre par millimètre, la distance qui les séparait, pour poser quelques doigts légers sur son pelage moite sans rencontrer de réaction, elle posa ses appuis afin de masser lentement et précausionneusement sa patte blessée à la recherche de l’origine de son mal. Sentir le pouls rapide de son chat l’ému et, lorsqu’il la griffa, elle ne réagit pas et su simplement qu’elle avait trouvé le point sensible. Elle décrivit ce qu’elle avait senti à Rilend tout en caressant doucement le petit animal afin de le calmer et il finit par la gratifier de quelques petits coups de langue qu’elle lui aurait presque rendu si elle avait été un membre de son espèce.
Avec un court partage de leurs expériences respectives, elles convinrent de tenter de poser un soutien pour sa patte blessée, tachant de l’immobiliser afin qu’il ne prenne pas appui dessus. Au cours de l’opération, les mains de l’apprentie avaient souffert de quelques blessures supplémentaires mais elle ne pouvait en tenir rigueur à Eden, qu’elle considérait comme on aurait pensé d’un enfant. L’incident et la blessure – bien que finalement peu grave – de son compagnon étaient autant d’indices qui l’incitaient d’autant plus à rentrer au Domaine, où son chat pourrait se reposer et elle progresser suffisamment pour ne plus avoir à craindre ce genre d’incidents…

Progresser. Se défendre. Attaquer ?

Si en elle pulsait désormais la certitude de continuer, et la vitalité nécessaire pour se faire, il lui manquait toujours le plus important : un but. A quoi bon aller quérir sa sécurité, son autonomie, sa liberté en fait – face à ses peurs et aux entraves mortelles que l’illusoire paix intérieure faisaient flotter au-dessus de la tête de chaque alavarien… Chaque ? Non.
Son regard coula en direction de Rilend, sans s’arrêter particulièrement mais son regard bleu si expressif était limpide sur l’objet de ses pensées. Les images laissaient peu à peu place aux mots, les sentiments aux avis et arguments… Ses doigts jouaient sans qu’elle n’en ait conscience dans la fourrure du petit animal désormais calmé qui appréciait ces caresses selon lui amplement méritées alors que sa maitresse se mordait la lèvre, ouvrait et fermait la bouche, hésitant à parler.

Parler. Ouvrir une porte. Une fenêtre. Une meurtrière simplement.
Un passage vers celle qu’elle était et celle qu’elle deviendrait.

Les réponses sont souvent dangereuses, souvent lorsqu’elles viennent de personnes expérimentées. De personnes qui y ont réfléchi. Surtout face à elle, qui se sentait comme un nouveau né…
Mais en même temps une impulsion, un nouvel indice, fait de mots et non de faits éparses… Voilà qui pourrait l’aider, lui donner une base : elle ne pourrait pas toujours compter sur Gracieuse pour l’aider, l’envoleuse avait clairement signifié sa volonté de la voir se débrouiller seule et c’était aussi son intention.
S’ouvrir. Elle devait laisser un peu plus de place à l’extérieur, construire une douane et non un mur infranchissable, afin de trouver ce qui lui manquait et qu’elle ne pouvait produire seule : la diversité.

A ton avis, pourquoi tue-t-on un homme ? lâcha-t-elle après avoir pris une grande inspiration. Je veux dire, peut-on avoir une bonne raison de tuer quelqu’un ?

Elle avait haï, battu un homme pour défendre une jeune fille mais jamais pensé à le tuer. Elle avait haï, condamné à la peine capitale en pensées mais si elle avait connu sa victime en aurait-il été autrement ? Cette vie puissante qu’elle venait d’accepter en elle ne valait-elle pas un respect plus grand que tout ce que pouvait imposer une justice autrement plus précaire que la loi de son instinct : toute vie est sacrée.

La mort est-elle une voie ou juste une impasse ?
Dans les deux cas, elle n’est pas pour moi
, décida-t-elle.

Mais elle avait besoin de savoir, de voir au-delà de ses limites. Au-delà des murs qui l’avaient trop longtemps entourée. Elle voulait savoir de quoi était fait le monde pour pouvoir s’en protéger et… qui sait ? Peut-être un jour y trouver une place.
Faire autre chose que fuir et se défendre.
Attaquer ?
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeVen 01 Avr 2016, 00:04

Alaia reprenait lentement ses esprits et paraissait aussi choquée que son chat. Rilend, par-dessus le morceau de viande légèrement juteux et d'une qualité fort honnête pour un aliment sorti des fontes de selle, la regardait à la dérobée. La jeune femme, guère amochée, semblait pourtant éprouver des difficultés à retrouver ses esprits, quoiqu'elle y parvînt lentement, l'aliment aidant.
A ses côtés, le chaton était tapi, accroupi et méfiant dans la position des chats qui souffrent. Ses pupilles changeaient de forme et de taille à chaque instant, allant du myosis à la mydriase, du fil de pêche à la lune noire et immense, profonde, au point que Rilend craignit un instant qu'il n'eût reçu un coup sur la tête...mais non, l'animal bougeait normalement, et réagissait de façon correcte à son environnement. Quand Alaia commença à le manipuler, il se détendit et, le repas achevé, Rilend et sa compagne d'infortune convinrent de confectionner au petit félin un pansement de maintien de sa patte.
La marchombre commença par enrouler plusieurs épaisseurs d'un tissu molletonné, volé à ses couvertures, autour de la patte folle. Sans le serrer, surtout sans le serrer, et laissant les coussinets apparents, en adaptant au chat une technique qu'elle connaissait sur l'homme. Elle ajouta ensuite deux couches d'un tissu rigide et presque toilé, qu'elle ajusta plus fermement pour serrer la couche molle autour de la patte, et confectionna avec Alaia une couche superficielle de cuir fin - dieux, elle aimait bien cette veste pourtant ! - pour protéger le pansement de la pluie. Tout en palpant le bout de patte pour s'assurer que les coussinets demeuraient chauds, et que donc tout cet équipement ne coupait pas la circulation de la petite bête, Rilend conseilla à sa maîtresse de le garder aussi calme et immobile que possible, dès que possible. D'expérience, la jeune femme savait qu'un chat se remettait extrêmement bien de tous les types de fracture, parfois même sans attelle, à condition d'un peu de calme. Et encore...combien en avait-elle rencontré, de ces matous borgnes et hargneux, ces vieux de la vieille faisant reluire le pavé, la patte torse et le genou cagneux, et pourtant chasseurs émérites ? Les chats d'Al-Far avaient la vie aussi triste que les gamins perdus, et pour eux aussi, coups, hématomes et fractures étaient un lot quotidien. Les chats d'Al-Far étaient inattrapables, increvables, méfiants et vifs.

On l'avait surnommée le Chat de Maraude, autrefois.

Rilend sourit en observant la petite bête qui s'essayait à de nouvelles gambades. Pour l'avoir vécu, elle savait que l'animal n'aurait nul besoin de pavot ou de tout autre opioïde : la douleur résultant d'une fracture était généralement presque annihilée par une immobilisation correcte...et ma foi, le peu qu'il en resterait inciterait le petit monstre à se tenir tranquille !!

Alaia jetait des regards bleus et éperdus par-dessus la fin de son repas, par-dessus le feu qui brûlait entre elles, et Rilend sentit venir le moment d'une discussion plus profonde. La jeune marchombre se tendit très légèrement, changea de position et se cala confortablement, dos droit. Ce n'était pas qu'elle n'appréciât pas le charme d'une conversation amicale autour du feu, ou qu'elle n'éprouvât nulle sympathie pour la jeune femme, c'était juste...amicale. Voilà où le bât blessait.
Rilend appréciait la personne qu'était Alaia, ou du moins celle qu'elle lui avait montré, mais quelque chose, un sentiment de distorsion étrange, lui soufflait qu'elle ne saurait être amie avec cette jeune fille ou le demeurer. Que leurs chemins n'étaient pas les mêmes et viendraient à diverger.
Pourtant, quand Alaia prit la parole, Rilend ne put garder le silence. Le sujet était attendu, important, majeur même, et surtout, tant et tant de fois exploré par elle, soit au cours de nuits sans sommeil et de journées de chevauchée, soit auprès de ses maîtres successifs...

"Tu sais...je ne crois pas qu'il existe une vraie bonne raison à la mort. La mort...est une fin inévitable, à laquelle nous serons tous confrontés et que nous avons tout intérêt, je pense, à accepter, quoiqu'on ne puisse se défaire d'une part de peur instinctive et animale - la Panthère approuva d'un grondement. L'instinct de survie. Et Rilend étendit ses jambes devant elle - Mais peut-on dire de quelqu'un qu'il "mérite" la mort ?
On tue...pour se défendre, pour se venger, par colère, par souffrance, par peur, par convoitise...toutes les émotions de l'humain, je suppose, pourraient nous mener au meurtre. En existe-il une qui ne le puisse pas ?
De là à dire que ce sont de bonnes raisons...pour moi, la mort ne rime pas, jamais, avec la justice.
Qu'en dis-tu ?"
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeVen 01 Avr 2016, 00:22

Une émotion c'est juste une émotion. C'est nous qui choisissons la manière dont on l'exprime.

Un choix? Tss, quel choix?

La justice...

[sourire mort-né]

On a tous notre justice. Si elle correspond assez à celle de l'Empire, on t'appelle "Justicier!", sinon...
La Justice c'est comme une grande loi du marché, elle balance des valeurs incalculables puis elle tranche dans le vif pour les réduire, les rendre atteignables et se légitimer. Si on considère la violence comme simple réponse on n'a pas à la juger.
C'est un choix on en fait tous, tout le temps.
La mort c'est une négation sans concession, elle paraît aveugle mais peut-être que c'est juste nous qui le sommes.
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeMar 05 Avr 2016, 23:50

"Le premier choix étant de l'exprimer ou non...et à vrai dire, ce choix, peut-être qu'on croit simplement l'avoir tout le temps et qu'on se fourvoie. On y croit...jusqu'à ce qu'on réalise que parfois, c'est un choix qui nous dépasse et qui n'en est plus un."

Rilend fit craquer une brindille sous ses doigts.

"La justice...ou l'ordre, plutôt, l'ordre qui se maintient et se légitime en mettant en place un ersatz de justice qui tranche dans le vif et s'appuie sur des lois établies, froides, stériles...et nécessaires à une partie de la population, probablement. Est-ce qu'ils seraient capables de prendre le risque d'enlever leurs œillères ?
Et en même temps, est-ce que la stabilité - toute relative - de la société n'est pas à ce prix ? "
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeMer 06 Avr 2016, 23:10

Avoir ces oeillères c'est déjà un risque. Le risque de se retrouver démunis lorsqu'on sera devenu le siffleur de trop... Un société ne doit jamais prévaloir sur les individus qui la composent, elle est le résultat d'une association et ne doit pas devenir un piège pour eux. Ce confort est comme une épée suspendue au-dessus de nos têtes: on prend pour acquis un ordre des choses en oubliant sa fragilité, et on se retrouve démunis lorsqu'il vole en éclat.
La société ne doit pas affaiblir l'individu, sinon elle doit changer.
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeMar 19 Juil 2016, 00:23

Le feu cracha soudainement quelques braises. Amusée, Rilend sourit et y jeta une pomme de pin trouvée à portée de main, pour le simple plaisir de voir le feu crépiter davantage et jeter, pour quelques secondes, des étincelles bleutées et vertes. Elle demeura ensuite immobile, goûtant les paroles d'Alaia, les tournant en retournant en esprit comme un bon vin en bouche et entendant derrière elle les chevaux s'ébrouer.
Quand les flammes eurent sifflé leurs derniers éclats de colère, la jeune femme ramena ses genoux contre elle et reprit :

"Peut-être la société devrait-elle changer. Mais existe-t-il une seule société qui n'affaiblisse pas l'un ou l'autre individu ? Il y aura toujours les oubliés de la collectivité et les siffleurs de trop, comme tu le dis...
Je n'ai en aucun cas la volonté de changer le monde, les êtres, et moins encore l'Empire ou son tissu social. Je me contente de repérer les mailles du filet pour ne pas m'y retrouver prise...et en comprenant comment le filet est tissé, en sachant observer, il est finalement assez simple de se faufiler. Furtivement, discrètement...sans remous aucun, sans trouble, juste tracer sa route."


Elle sourit à Alaia et à son chat en s'étirant et en baillant aux étoiles :

"Et si je ne me trompe pas, tu n'as pas davantage l'âme d'une révolutionnaire, hein ? Ou bien est-ce que je fais fausse route à ton sujet ?"
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MessageSujet: Re: Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend]   Quelques entrechats entre chats perchés... [Rilend] Icon_minitimeMar 27 Sep 2016, 23:20

[Un instant d'hésitation, puis un pauvre sourire, qui s'élargit]

Pas vraiment, non, je pense que ça ferait plus de mal que de bien... Mais je ne compte pas le prendre avec fatalisme pour autant : si je ne peux pas m'occuper de la terre entière j'aimerais bien au moins aider quelqu'un de ces poissons à ne pas se prendre les nageoires dans ce filet, comme tu l'appelles. Ma route est tant influencée par ceux qui - comme toi - croisent mon chemin, que je ne m'imagine pas passer devant quelqu'un et me détourner alors que je sens, que je sais que je peux faire quelque chose.
Et si je ne peux tous les aider rien que de propager cet élan me suffit.
Parce que si ce qu'ils me montrent et donnent, ce que je prends aussi, m'influence tant que ça, il n'y a pas de raison que ce que je leur envoie ne me soit pas retourné d'une façon ou d'une autre. Et être une autre avec eux finira par graver cette autre en moi.
Au final c'est moi que je cherche à sauver...


[rire sans joie mais regard clair qui se plante dans celui de sa vis-à-vis]
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