Dans l'ombre des cendres d'une vie oubliée...

Table des Matières

Post 1 : Ode to the fallen.

Post 2 : And the rage smothers all in a molten scorn...

Post 3 : Wake the white wolf.

Post 4 : On the blackest plains, in Hell's domain...

Post 5 : I'm only human, afterall, I'm only human...

Post 6 : God Syndrome.

Post 7 : Don't mess with king dice

Post 8 : Leaves in the stream

À venir...

Post 9 : Paint it black.

Symbole à l'arrière du manteau de cuir de Syles en ce moment :

Dans l'ombre des cendres d'une vie oubliée... Coat_of_Arms

Ode to the fallen.

Regarde, maman! Dil'duran m'as donné une vraie lame! Il as même dit qu'il m'en forgerais une plus grande, plus tard!

Rina Agarest eu un large sourire en voyant son fils entré dans leurs appartements avec une arme en métal à la lame émoussé. Son père serait surement fâché contre le vieil homme, puisqu'il voulait que Syles devienne lui-même forgeron, surement pour l'éloigner des combat, protectif comme il était de son fils adoptif...

Mais rien n'y ferais, il tenait ce brasier dans son regard de son véritable père, un homme comme il y en avait peu sur terre. Frontalier ayant abandonner son nom, il avait sauvé la jeune femme et le reste de ses troupes avec une technique de combat surprenante, se servant de deux lames se rejoignant en leur centres pour n'en former qu'une, une arme dont seul le vieux Duran avait encore le secret...

Et il était réapparu dans sa vie deux ans plus tard, sans prévenir, en lui remettant la lame en question et l'avertissant que, dix ans plus tard, un homme nommé Valen Drake viendrais apprendre à leur fils comment se battre pour être bien plus fort qu'un simple frontalier.

Elle avait gardé les lames, Lyrek, le père adoptif de Syles, avait accepter de dire qu'il s'agissait là des épées de sa famille... La frontalière savait très bien que l'homme aurait fait n'importe quoi pour elle, tellement il l'aimait, mais son coeur à elle appartenait à un autre...

Le regard pétillant de son gamin, qui allait bientôt atteindre ses onze ans, la ramena à l'instant présent.

C'est bien, mon chéri, tu pourras t'entraîner et devenir le plus grand combattant de toute les temps, mais ne le dit pas à papa, tu sais ce qu'il pense de ton entraînement!

Le jeune garçon croisa les bras avec un air de défi dans les yeux, il avait toujours été un petit rebelle... Ça, il le tenait de sa mère, et celle-ci comprenait soudain les soupirs de ses propres parents, quand elle était jeune.

Les seules choses, chez le garçon, plus rapide que son esprit de contradiction était son cerveau et sa langue, parce que, au désespoir de son père, il semblait toujours avoir une réplique semi-moqueuse sur les lèvre, s'amusant beaucoup à provoquer l'homme dès qu'il protestait à son entrainement.

Les pensées de Rina s'assombrirent. Une année plus tôt, on l'avait menacée pour qu'elle accepte de promettre Syles à une famille, il devrait épousé leur fille, une vraie petite emmerdeuse, pour ne pas entré dans les détails, et cela tuait la jeune mère de l'intérieur.

Elle ne voulait qu'une chose pour son fils : La liberté sauvage qui se lisait dans les yeux de son père l'hors de leur première rencontre, liberté acquise après des années d'isolation dans les contrés sauvages autour de la citadelle...

Une liberté que l'on voulaient lui enlever pour une question politique, par simple dédains envers sa mère, qui avait, il y avait une dizaine d'années, ridiculiser en duel un membre de la famille de cette ''Kalen''...

Rina aurait bien fait de même avec tout le reste de la dite famille, mais ils avaient trouvés et menacer son seul point faible : son fils.

Fils qui, loin de savoir la vérité, pensait que les deux familles étaient amis... Si seulement elle pouvait le sortir de cette situation.

~~~Cinq ans plus tard~~~

Syles fit avancer sa monture un peu plus rapidement pour rattraper ses parents. Curieux de nature, il s'était laissé devancer afin d'observer un siffleur de plus près, mais avait finit par l'effrayer en s'approchant trop.

Te voilà, petit sacripant! C'est que je te cherchais partout, petit diable!

Allez, chéri, laisse le faire un peu, je suis sûre que tu était comme lui, à son âge.

L'homme soupira fortement, désespéré devant le grand sourire de son fils adoptif.

Tu vois ce que j'endure par ta faute? Même ta mère est tombé sous ton charme, petit chenapan!

Le trio éclata d'un seul et même rire, tout simplement heureux, quand un nombre incalculable d'ombres leur barras le chemin, à eux ainsi qu'à leur escorte composé principalement d'amis de Rina faisant parti de ses troupes. Ces ombres, bien armées, fit perdre son ton amusé à la jeune femme qui arrêta son cheval, les observas, puis fixa Syles un moment avec un regard triste avant de se tourner vers l'homme qui l'aimait tant, lui chuchotant quelque chose que Syles n'entendit pas.

Lyrek, prend Syles et amène le loin d'ici, si je ne suis pas de retour à la citadelle dans deux jours sauver vous loin, aussi loin que possible, au moins à Al-Far, là-bas vous ne serez pas importunés... Tu sais que mon coeur ne t'appartient pas et j'en suis désolé, mais si tu peu me pardonner cela, s'il te plait, fait ce que je te demande.

L'homme ouvrit la bouche pour protester, reçu un baiser de Rina en retour. Il attrapa Syles pour le forcer à monté sur son cheval à lui et parti au galop dans un tonnerre de cris.

Cris d'un enfant pour sa mère, pour la seule femme qui importait à ses yeux, celle qui ne pouvait pas survivre à une telle attaque sans se sauver avec eux.

Cris d'un enfant pour son père, pour la rage qui naissait en lui envers cet homme qui allait laissé sa mère mourir pour sauver sa propre peau, pour cet homme qui les séparaient de la sorte.

* Soit fort, mon fils... Puisse tu vivre longtemps et librement. *

La jeune femme prit une grande respiration, observa ses assaillants... Reconnu un blason sur l'épaule de leur chef. Le blason de la famille de cette peste de Kalen.

Fit signe à ses troupes, qui se placèrent en formation avec elle... Leur adressa la parole pour la dernière fois.

Mes amis, je suis désolé de vous entraîner ainsi dans une bataille impossible, mais sachez que si quelqu'un veux s'en aller, je ne lui en voudrez point...

Pas un mouvement, chaque homme et femme de ses rangs restant parfaitement immobiles, ce qui tira un sourire désolé à la frontalière.

...Merci, mes amis, et puissent vos familles me pardonnez un jour...

À L'ATTAQUE!

Course effréné vers la masse de corps les attendant. Course vers le combat. Course vers le prochain adversaire. Course vers une flèche vu trop tard. Course vers la mort.

And the rage smothers all in a molten scorn...

Pourquoi...?

Pourquoi lui avoir prit sa mère?

Qui pouvait en vouloir à sa mère à ce point?

Elle était jeune, belle, honorable alors...

Pourquoi..?

Pourquoi son père ne l'avait-il pas sauver?

Il n'avait même pas essayer, il s'était enfui, avait tâché son
honneur dans le sang de sa propre femme...

Les frontaliers le disaient un héro alors...

Pourquoi?

Pourquoi se saoulait-il?

Pourquoi refusait-il que Syles ne continue son entrainement?

Pourquoi est-ce que les autres frontalier le bannissait, lui aussi?

Il aurait laver son honneur en duel n'importe quel jour de la semaine alors...

Pourquoi?

Pourquoi Al-far, la pire ville de toutes?

Pourquoi ne protégeait-il pas son fils?

Pourquoi le regardait-il toujours avec ce regard mitigé entre l'incompréhension et la haine?

Pourquoi le frappait-il en le blâmant, lui, pour la mort de sa mère alors que ce n'était pas lui qui s'était enfui?

Ma mère...

Comment... Comment s’appelait-elle, déjà?

Lui. Il m'as frapper jusqu'à me faire oublié le nom de ma mère...

C'est mon père... Je le hais. Je le hais...

Je le tuerais, un de ces jours, je te le promet, mère...

Par la rage qui dévore mes entrailles, je te vengerez

Sujet: Re: Dans l'ombre des cendres d'une vie oubliée... Mar 29 Mar 2016, 15:48

Perspective du père...

Wake the white wolf

Soupirant, l'homme retira sa main de la pierre. Dix-neuf ans. Dix neuf ans qu'il n'avait pas revu l'amour de sa vie... Et un sacré bout qu'elle était morte, aussi. Si seulement il était arrivé plus tôt. Il avait prévu le piège, avait chevaucher à en mourir... Mais il était à peine arrivé à temps pour sauver un homme et voir Rina mourir.

Lui qui avait l'habitude de ne pas s'attacher, ça lui faisait encore étrange, d'y penser. Mais il le devait. Rina n'était plus là, Dil'Duran avait quitter la citadelle...

Il n'y avait plus personne pour s'assurer que les complots contre lui et son fils soient morts avec cette sale gosse de Kalen.

Les pensées du vagabond tournèrent vers son fils. Syles grandissait rapidement et s'il semblait être un peu suicidaire, pour autant traîner autour d'ombreuse, il avait longtemps hésité à se montrer, surtout pendant que cet imbécile de Lyrek le maltraitait, mais apparaître dans sa vie l'aurait mit en danger.

Déjà qu'il ne savait pas comment il avait put battre Kalen sans entraînement, il était inutile de le mettre en danger à nouveau. Déposant une rose rouge sur le petit hôtel vide, l'homme se tourna et sortit de la salle avec de grands pas. Il ne pouvait pas s'éterniser, Syles se dirigeait vers la citadelle... Et y était déjà, réalisa-t-il en le voyant entré, apparemment préoccuper.

Enfer et damnation, pensa-t-il, t'aurais pas put attendre trente secondes, non?

S'écartant rapidement, il évita son fils de justesse. Ressortant du couloir où il avait trouvé refuge, il se dirigea vers le bureau des primes, non loin de l'entré, pour voir s'il y avait un peu de travail disponible et remarqua qu'un tigre qui menaçait l'endroit depuis plusieurs mois n'était plus recherché.

Hep, dit, qui a attraper ce tigre..?

Ah cette sale bête? C'est le jeune Agarest qui vient de revenir avec sa tête... Je dormirais mieux en sachant que mes enfants sont à l'abris de ce monstre, personnellement!

Éclatant d'un rire frais devant le responsable des primes qui semblait surpris par cette réaction, l'homme quitta la citadelle, heureux...

Son fils grandissait vite, vraiment très vite. S'éloignant de l’impressionnante architecture, l'homme alla chercher Argent, son cheval, à l'écurie et reprit le chemin, bientôt rejoins par un loup du nord, son plus vieux compagnon, qu'il avait acquis alors qu'il n'était encore qu'un chiot...

Ses parents menaçaient la citadelle, certes, mais lui, il était petit, influençable... Et était devenu le plus loyal des animaux de compagnie.

Keen to the scent, the hunt is my muse.

A means to an end, this path that I choose.
Lost and aloof are the loves of my past...

Wake the White Wolf.

Remembrance at last...

On the blackest plains, in Hell's domain...

Expiration.

Le jeune homme, les yeux fermés, laissa l'air quitter ses poumons de façon lente et régulière, calmant son souffle malgré la situation puis ouvrit lentement ses globes oculaires.

Tout autour de lui, la horde de soldats de fortunes décrivaient de lents et vicieux cercles, tous sûr d'eux même. Après tout, à prêt de cinquante contre un seul gamin frontalier, ils ne pouvaient simplement pas perdre. C'était tellement impossible, se dit Gör, le plus expérimenté de la bande, qu'il se demandait sérieusement pourquoi le patron avait voulut la compagnie de mercenaire complète pour ce job, le commendataire devait vraiment TRÈS bien payer...

Selon les instructions, ils devaient ''Le garder en vie, mais se battre comme pour le tuer''. Et puis quoi encore, un seul gamin... Il donna le signal et tous fondirent sur le sale gosse qui ouvrait les yeux. Ils les avaient surpris avec son petit tour de passe passe, allumer de l'huile, sur ses épées, avait donner un certain ''flash'' à sa prestance, mais ça l'handicaperais, aucun homme ne pouvait se battre à 100% avec des lames enflammés...

Well I can promise you paradise,
You'll need to serve on your knees...

And when you're lost in the darkest of hours...

Take a moment and tell me who you see.

Won't tell ya who not to be...

Lâchez vos armes et rejoignez moi et peut-être aurez vous la vie sauve...

Les hommes éclatèrent de rire et chargèrent.

L'envoleur se mit en mouvement.

Don't you see..?
I am your pride,
Agent of wealth,
Bearer of needs...

And you know it's right.

Tous se figèrent en même temps.

À peine un mètre et ils auraient étés tous sur le garçon.

Garçon qui les avaient gelés sur place d'un cris inhumain, pas bestial non plus puisque beaucoup trop rageur, trop émotif...

Trop prédateur.

L'instinct de Gör ne l'avait jamais trahis. En plus de vingt ans de carrière, son instinct lui avait sauver la vie à plusieurs reprises, mais jamais il ne l'avait trahis.

À ce moment là, cela dit, son instinct se battait contre sa logique, car il lui criait de courir, vite, aussi vite que possible et plus encore...

...De s'éloigner de ce gosse ou il allait mourir.

Pour la première fois de sa vie, Gör était terrifié sans raison.

Pour la première et dernière fois de sa vie, il ne suivi pas son instinct.

I am your war,
Arming the strong...

...Killing the weak.

Le gamin relevait la tête.

Après avoir crier, il l'avait baissée en haletant, comme si ce cris à tuer un mort - Non, pas à les réveiller, mais bien à les ressusciter pour mieux les retuez - avait eu un effet physique. Un effet profond sur lui, autant que sur les guerriers gelés dans le temps.

Quand il releva la tête, Gör le regarda dans les yeux, les yeux du diable au dessus du sourire de la mort elle même.

Pour la première fois de sa vie, le mercenaire regretta profondément une décision.

I am your wrath,
I am your guilt,
I am your lust...

And you know it's right.

Le diable.

Ce gamin était le diable.

Un démon créer par les émotions négatives de tous et chacun. Un ange de la mort envoyé pour les punir de leurs péchés antérieurs, un ange qui leur avait donné la possibilité de le rejoindre, de se faire pardonner...

...Et ils avaient dits non.

Gör tomba à la renverse en évitant sa propre lame qui, animée d'une volonté propre, s'était envolée de ses mains pour s'attaquer à son utilisateur.

Chaque homme de sa compagnie se battait contre un adversaire impossible à vaincre, contre leurs alliés les plus vieux qui ne les avaient jamais trahis...

Leurs propres armes.

Et le gamin, au milieux de tout ça, seul non affecté par le phénomène, avançait lentement, une épée noire comme l'âme du diable dans chaque main, avec une garde en forme d'ailes sur chacune.

L'ange de la mort au milieux de son chaos personnel.

I am your love,
I am your stall,
I am your trust...

Le feu des lames avait suivi lorsqu'elles avaient quittez les mains de leur utilisateur, lorsqu'elles avaient fait des ronds autours des assaillants.

Avait créer un cercle de flammes dans les herbes si hautes de la région, donnant une lueur rouge-orange, sombre, à toute la scène...

L'envoleur s'arrêta au dessus du chef de la bande, toujours allongée dans la dite herbe, tendit la main dans laquelle un pommeau vint prendre sa place.

Devant les yeux horrifiés de Gör, le gamin, une simple cible quinze minutes plus tôt, lécha la lame de l'arme qui était venue se poser dans sa main, récoltant le sang qui y était rester sur sa langue avec un sourire carnassier, puis sembla le boire comme on dégusteraient un grand crût venu tout droit des vignobles d'Al-Vor.

Puis il leva l'épée.

Le reflet de Gör dans les yeux...

...La mort dans la main.

Know me by name :
Shepherd of fire

Syles regarda autour de lui. La mort, partout la mort. C'était si... Beau...

Tremblant, le corps du garçon tomba dans l'herbe, au milieu d'un cercle de feu qui, par manque de vent et à cause de l'humidité laisser dans l'air de la région ces derniers jours, s'éteignait lentement.

Son éternel compagnon, Edelweiss, lui poussa légèrement le visage du bout du nez et le jeune homme utilisa le peu de force qu'il lui restait pour se hisser avec difficulté en scelle, l'animal tourna légèrement la tête pour approcher son oreille de la bouche de son jeune maître et celui-ci dut puiser dans ses dernière forces pour prononcer une destination.

Calme...

...Trouve un endroit...

...Calme...

À peine avait-il prononcer ce mot qu'il tomba dans l'inconscience la plus totale.

Il espérait seulement qu'Edelweiss ais compris... Et qu'il se dépêche.

I'm only human, after all, I'm only human...

People speak sometimes about the "bestial" cruelty of man, but that is terribly unjust and offensive to beasts, no animal could ever be so cruel as a man, so artfully, so artistically cruel...

— Fyodor Dostoïesvski —

Ouverture.

Pas comme avec Gil, cela dit, ni même lors de ce combat avec Syndrell, plus simple...

...Plus difficile...

...Ouverture d'une paupière.

Puis de l'autre.

Le garçon soupira, ce n'était donc pas un rêve, ou un cauchemar.

Dire qu'il s'était laisser capturer, au final. Il avait avertit Gil, Kaünis, tout le monde qui le connaissais bien, d'être prudents... Et il s'était laisser faire attraper bêtement dans son sommeil.

Bon, il n'avait pas vraiment pu faire grand chose contre le dessinateur et sa boite de bois hermétique, ni contre le soudain gourdin derrière la tête sortit de nulle part...

... Il avait baissé sa garde, l'espace d'une nuit, et s'était fait prendre.

Il entendit le bruit de la porte en fer, quelque part au loin, qu'on ouvraient... Si seulement il avait pu utiliser sa greffe... Il ne savait pas ce qu'était la substance qu'on l'avait forcer à avaler, mais elle l'empêchait de sa concentrer, et donc, par extension, d'utiliser le pouvoir salvateur...

...Pourtant, ses assaillants ne devaient pas le savoir, car ils le gardait soigneusement dans une cage de bois prisonnière elle même d'une salle en pierre et n'entraient jamais armés...

...Et avaient retirer ses propres armes et vêtements, ne lui laissant qu'un pantalon de toile pas bien chaud pour les nuits et des bottes de la même toile avec une semelle qui semblait être des couches de papier... Pas vraiment le grand luxe, même pour un prisonnier, se dit-il alors qu'un homme, mince, fin, entrait dans la salle de pierre, des chaînes de pierre apparaissaient au même moment à ses poignets et le tirant contre le mur.

Debout, les pieds touchants à peine au sol, le garçon laissa sa tête pendre, les cheveux déjà bien sales et humides de sueur le faisant frissonner légèrement sous le mouvement soudain.

Alors, comment vas-t-on, Syles?

Bien profiter de ton répit, j'espère?

Je t'ais trouver un autre rêveur, pour la prochaine fois, mais c'est le dernier, si tu le tue, tu devras faire sans guérison, à moins d'être hors d'état de tenter quelque chose, bien sûr, je n'ais pas l'intention de te tuer...

... Pas encore...

L'homme souleva un sourcil face au rire de son captif.

Ah...ahah... Pardon, rouquine, c'est juste que je peux pas m'empêcher de penser à combien ta sale gueule irait bien au dessus du foyer de Voïmakas, une fois que j'en aurais finit avec toi.

Nouvel éclair de surprise, puis rire de l’empoisonneur.

Mon pauvre Syles..! Cela n'arriveras jamais,
Voïmakas as bien faillit tout faire foiré, c'est vrai, je ne croyais pas que tu finirais avec sa fille et ça as tout compliqué, puisqu'il tient BEAUCOUP à cette garce de Kaünis, mais toi?

Tu n'est qu'un autre envoleur, pauvre petit, un microbe. Même pas un maître... Crois-tu vraiment que tu sortiras vivant d'ici..?

Tu ne te sauveras pas seul et personne ne viendras te chercher,
ni Giliwyn, ni Kaünis, ni Voïmakas, ni même ton père..!

PERSONNE ne connais cet endroit, et personne n'y viendras plus quand ce seras ta tombe...

Maintenant tu dois m'excuser, je suis attendu... Vous deux, occupez vous de lui et préparez mes outils, je le veux sur la table,
prêt, ce soir avant huit heures!

L'homme tourna les talons et quitta la pièce alors que deux autres s'approchaient avec des dagues et des lances, question de rendre les blessures ''plus fraiches''...

Le garçon cracha au visage d'un d'eux, foutu mercenaires à la con...

...Et leur patron...

...Saloperie de Mentaï...

Don't ask my opinion,
Don't ask me to lie,
Then beg for forgiveness,
For making you cry...

...Making you cry...

'Cause I'm only human after all,
I'm only human after all,
Don't put your blame on me...

Aller, amenez le soigneur! Et qu'il me le soigne sans atténuer la douleur! Je veux que cet idiot souffre pour ce qu'il as fait!

Le jeune homme, tremblant dans une marre de sang et de larmes, fixait le plafond, tentait de penser à autre chose qu'à la douleur... Ce qu'il avait fait... Tout ça à cause de cette fille, au palais, de cette fois, avec Kaünis, Gil, et Kra... Kra... C'était quoi son nom?..

... Encore une chose qu'il avait oublier...

Le frontalier se concentra sur Gil et Kaünis, s'il se souvenait d'eux,
il était okay, il s'en sortirait.

Le rêveur lui faisait presque plus mal que le tortionnaire, forcément, replacer un organe ou souder la peaux sans atténuer la douleur n'était pas une bonne idée pour les nerfs du patient, se dit le garçon en sifflant entre ses dents.

Sa besace finie, le rêveur quitta la pièce sous bonne escorte, laissant le jeune homme à se tourner sur le côté, par terre, pour tenter de dormir un minimum...

...Une dernière larme quitta son oeil droit quand il se dit qu'il ne reverrait peut-être jamais Kaünis.

Of all the creatures that were made, man is the most detestable.
Of the entire brood he is the only one—the solitary one—that possesses malice.
That is the basest of all instincts, passions, vices—the most hateful.
He is the only creature that has pain for sport, knowing it to be pain.

Also—in all the list he is the only creature that has a nasty mind.

- Mark Twain -

Syles ouvrit les yeux... Son tortionnaire ne le laissait plus vraiment descendre de ses chaînes de roche, dernièrement, enfin,
dernièrement, il ne savait pas depuis combien de temps, il ne comptait plus vraiment, réalisa-t-il malgré lui.

Son corps était couvert de nouvelles cicatrices, sauf son visage, l'homme disait qu'il voulait le conserver tel qu'il était pour mieux y voir la douleur qui s'y reflétait.

Ses cheveux, désormais plus longs et humides, tombaient devant son visage et le jeune homme sentait la moustache et la barbe lui piquer un peu le visage.

La douleur de la veille était encore bien présente dans tout son corps quand le Mentaï - toujours aussi bien habillé, ce connard - entra dans la salle en souriant.

Bonsoir, Syles... J'espère que tu est aussi heureux que moi, nous fêtons bientôt le second anniversaire de ton arrivée en ces lieux! Deux grandes années de bonheur... Mais tu devras bientôt nous quitter, j'en ais peur...

... Je n'ais pas que toi à punir après tout, j'ai une certaine marchombre à chevelure bleue que tu connais bien qui doit payer pour avoir détruit un investissement à moi, dans le désert, et ton stupide mentor à mettre hors course...

... Demain, mon cher Syles, nous fêterons cet anniversaire.

Ensuite, tu mourras.

Préparez le, vous autres!

Deux ans hein... Le jeune homme se demanda si Kaünis allait toujours bien, si elle avait retrouver plein usage de ses jambes, dans quel pétrin elle s'était mise depuis le temps...

... Puis vint le cris.

L'homme de main du mentaï se tint le côté du visage avec horreur,
en criant, reculant sous la douleur.

Le frontalier recracha l'oreille qu'il avait arraché de ses dents une seconde avant de se sentir tomber dans l’inconscience sous l'effet d'un coup, n'entendant qu'une petite phrase.

Toujours pas brisé, hein... Il faudra repousser la fête, alors... Encore heureux que je m'y sois pris trois mois à l'avance exprès...

All I ever needed was a reason to believe,
You help me hold on, you ignite the fire in me...

...You always come for me, you know just what I need...
...Don't make me wait for this, save me from this darkness.

Pourquoi...

Le jeune homme ne comprenait plus, avant, Lynx réagissait toujours quand il était en danger sérieux, s'il mourrait, après tout,
sa seconde personnalité serait morte aussi... Lui, il aurait put utiliser la greffe dans cet état...

Alors voilà ta réponse, tu n'es ni un monstre ni un humain, surement pas un envoleur, qu'un gamin...

Non! Je suis un envoleur... Je... Je veux être libre!

C'est bien ce que je disais, t'es qu'un gamin.

Et toi alors! T'es qui hein? T'es même pas Lynx!
T'es qu'une voix d'illusion! T'existe même pas! Que connais-tu de la liberté hein.!?

...

ALORS!?

... Je sais qu'un envoleur, un vrai, ne serait pas prisonnier en ce moment...

Tu ne connais même pas les envoleurs!

Tu as raison sur un point, Syles, je n'existe pas...

...Et si tu continue sur ta lancer, je n'existerais jamais... Tu n'existeras jamais plus.

I'm breathing, still breathing,
But I can't fight this fear alone...

...This feeling is killing slow...

La voix était la seule chose à laquelle le garçon pensait, il ne tentait plus de se débattre, à quoi bon? Ça ne lui apportait qu'une séance additionnelle de torture, alors pourquoi s'entêter?

Il se laissa faire quand on le lava légèrement, il était quand même légèrement sale, cela aurait prit bien trop longtemps de vraiment le laver, mais au moins, se dit-il, on l'habilla dans des vêtements qui le tenait plus chaud que ce dont il se souvenait avoir un jour porter.

Il n'avait plus entendu de voix, Lynx était mort, se dit-il, en même temps que son esprit de rébellion...

On attacha ses poings et ses pieds, ce qui contrastait avec le beau manteau de cuir qu'on lui avait enfiler, et il suivit le garde de sa cellule jusqu'à une salle de banquet vraiment très belle, puis prit place à une extrémité de la table tel qu'on le lui indiquait, à l'opposé de son hôte.

Ah, Syles! Je t'attendais! Je crois que je garderais ta barbe et tes cheveux comme ça, en t'empaillant, ça te donne un air plein de prestance..!

Ah oui, se dit le jeune homme, c'était la fête, le dernier repas...
Il avait presque oublier, après ce soir, il serait mort, une délivrance de ses souffrances, au fond.

Un serveur déposa un bol de soupe devant lui et il attendit le signal de l'hôte pour y goûter... C'était sûrement empoisonner, vu la douleur qu'il ressentit dans son ventre au moment où la soupe y entra, vu la brûlure qu'il sentait, vu ses lèvres qui craquaient...

... Et alors, se dit-il, la finissant malgré les tremblements de son corps.

Je suis impressionner, peu de gens sont capables de manger une portion normale après un régime comme le tient ces deux dernière années... J'espère que tu peux encore résister un peu à la douleur dans ton ventre, il reste le plat principal, mon trophée...

Quel surnom stupide, se dit une fois de plus le garçon, appeler quelqu'un un ''trophée'' était vraiment stupide, il n'était pas un trophée, juste un mort qui marchait, non..?

Il attrapa sa fourchette lentement quand on lui apporta une assiette avec une large tranche de viande, salant son plat de l'autre main, pour en retirer un peu le goût et le jus si douloureux,
puis tenta d’attraper son couteau.

Tenta car ses liens étaient trop courts pour qu'il puisse tenir sa viande avec sa fourchette et attraper l'ustensile en même temps...
Pourquoi cela lui rappelait-il quelque chose, se demanda-t-il en même temps qu'il fixait ses liens, perplexe... Pourquoi avait-il l'impression que ce lien de métal n'aurait pas dut le retenir..?

...Dans le chaos...

Le chaos?

Qu'est-ce que le mot chaos venait faire là? Et qu'y avait-il, dans le chaos, se demanda le garçon en coupant un morceau de son steak qu'il mâcha, lui donnant mal à la mâchoire.

Une princesse Ts'liche, ouais...

Ts'liche, ça, ça lui disait quelque chose, un ennemi de longue date de son peuple... Son peuple... Bon il ne se souvenait plus du nom, peu importe. Il enfourna une autre boucher en s'étouffant presque, c'était beaucoup trop chaud pour être appréciable, tout ça, le pain sec, c'était mieux...

...Une liberté absolue...

Le garçon stoppa son mouvement pour apporter la nourriture à sa bouche, son hôte sembla le fixer un instant, comme s'il se demandait pourquoi.

Y as-t-il un cheveux sur ta viande? Si tu veux je peux faire venir une autre assiette avec l'équivalent de ce qu'il te reste...

Le garçon déposa sa fourchette, puis observa ses mains une seconde, avant d'avalé une grande rasade du vin de noix qui était non loin, pour une raison qu'il ignorait ça lui rappelait une odeur de baies et de lilas, avant de parler d'une voix encore un peu rauque malgré l'effet brûlant du liquide.

Ça... Ça veux dire quoi ''Il y as, dans le chaos,
une liberté absolue''..?

L'homme parut méfiant une seconde, puis sourit avant de répondre.

C'est la vieille maxime d'un véritable ange déchu, tu aimais l'histoire de son envol, je crois, de sa fougue, de sa liberté...

Le hommes veulent ce qu'ils ne peuvent pas avoir.

Non...

Non?

C'était pas sa liberté... C'était sa Libertée...

L'homme souleva un sourcil, le garçon était définitivement fou pour répéter la même chose, se dit-il un instant avant que celui ci ne se lève, chancelant.

Veux-tu quelque chose..?

I'm breathing, still breathing,
But I can't fight this fear alone...
...This feeling is killing slow...

...But now I know...

Le regard froid du jeune homme croisa celui du dessinateur qui déposa lentement sa fourchette et se leva, semblant hésité sur quoi faire...

...L'homme disparut un instant avant qu'un couteau ne le transperce comme ses hommes dans la salle.

Syles attrapa la bouteille de vin et s'envoya une grande rasade, s'étouffant un peu sur le liquide, puis avala une bouchée additionnelle de steak malgré la douleur qui lui prenait le ventre,
se traînant jusqu'à la porte... Il devait aller dehors, sortir, respirer...

I want to live my life,
The choice is mine,
I've made up my mind...

Now, I'm free to start again.

The way I want to live and breathe,
The way I want that's right for me.

I may not know nothing else,
But I know this :
I want to live...

...I want to live...

Le frontalier - il se souvenait enfin de ce nom - longea le mur en étirant le peux d'énergie qu'il avait pour user de sa greffe afin de tuer les gardes qui ne cessaient d’accourir, il ne savait même pas où il allait, réalisa-t-il alors qu'un des dit gardes levait un lourd gourdin de bois pour l’assommer... Il n'aurait pas le temps, pas l'énergie, de riposter, compris-t-il...

...Juste avant que la brute en question ne tombe à la renverse sous un coup énorme, puissant.

Attrape mon bras, gamin, c'est pas l'temps d'faire un somme!

Le vieux barbu lui tendait son bras et Syles ne se fit pas prier pour s'y accrocher pour bouger, suivant le chemin que traçait l'homme en envoyant un marteau de guerre qui devait être fait pour deux mains par la tronche des combattants d'une seule de ses grosses mains à lui...

Dil'Duran...

Plus tard, gamin.

Le murmure du ''gamin'' l'avait donc atteint... L'envoleur ferma les yeux en continuant de traîner ses pieds pour avancer... Remerciant son vieil ami en pensées, tombant presque en tentant de monter des escaliers... Il avait donc été sous terre tout ce temps...

Born underground,
grown inside a rocky womb.

The earth is our cradle,
the mountain shall become our tomb.

Face us on the battlefield,
you will meet your doom...

...We do not fear what lies beneath,
We can never dig too deep...

Le jeune homme chancela quand le forgeron le laissa contre un mur pour ouvrir une large porte, puis se cacha les yeux d'une main quand la lumière de la lune et des étoiles pénétra dans l'endroit,
lui brûlant les yeux... Et suivit encore le vieil homme jusqu'à un chariot où il s'installa et tomba enfin dans un sommeil des plus profonds.

Born underground,
Suckled from a teat of stone.

Raised in the dark,
The safety of our mountain home.

Skin made of iron,
Steel in our bones...

To dig and dig makes us free,
Come on brothers sing with me..!

L'envoleur s'éveilla dans un lit trop confortable, réalisant soudain que ce n'était pas un rêve, il était bien sortit de où qu'il ais été tout ce temps... Puis leva légèrement le crâne quand Dil'Duran entra dans la petite salle.

Il y as beaucoup de gens qui t'on chercher et t'on attendus, tu sais...

... Nous sommes encore loin d'eux tous, donc t'as le temps de décider si tu veux les voir... En attendant, repose toi, tu en as besoin, t'as une sale tête.

Le garçon suivit le conseil...

...Et pour la première fois en deux ans, il eu un rêve qui n'était pas de torture...

...C'était le rêve d'un cours.

Un simple cours...

...Une époque plus simple...

The sunlight will not reach this low,
Deep, deep in the mine.

Never seen the blue moon glow,
Dwarves won't fly so high.

Fill a glass and down some mead,
Stuff your bellies at the feast,
Stumble home and fall asleep,
Dreaming in our mountain keep...

Sujet: Re: Dans l'ombre des cendres d'une vie oubliée... Mar 26 Sep 2017, 05:32

God Syndrome.

Bio Violente et Explicite! Âmes sensibles s'abstenir!:

Sujet: Re: Dans l'ombre des cendres d'une vie oubliée... Mar 21 Nov 2017, 20:27

Dans l'ombre des cendres d'une vie oubliée... Garret10

L'envoleur soupira en déposant sa choppe.

Sept semaines.

Sept semaines qu'il chassait les fantômes et les rumeurs pour établir ses cibles, puis éliminait les plus faibles, les moins bien gardés.

Les investisseurs qui étaient derrière sa torture et cet endroit, cet ''Ezadrah'' n'étaient pas, pour la plupart, de grands combattants. Mais ils étaient néanmoins assez protégés pour nécessité une approche tellement particulière qu'il en regrettait presque de ne pas avoir embarquer quelqu'un d'autre dans sa chasse.

Presque.

Entre autre parce que, s'il avait été avec Kaünis, ils auraient fais des choses qui aurait... Ralentit son progrès, disons.

Gil, lui, aurait empirer les choses avec sa chance non existante et, surtout, se serait foutu dans la bagarre qui pointait le bout de son nez au bout de la salle.

Syles se leva, ayant l'intention de quitter l'endroit avant que la débandade n'éclate...

...Puis remarqua une détail chez le garçon, qui semblait un peu plus jeune que lui, qui était plus ou moins au centre de la bagarre pas encore commencée.

Un tatouage.

L'homme avait un manteau de cuir ouvert sur son torse, où trônait un merveilleux tatouage.

Tatouage extrêmement semblable à celui de Kaünis, que Voïmakas avait pourtant qualifié d'unique au monde, puisqu'il était basé sur des symboles d'importances aux mentaïs.

* Enfer de bordel de... *

Maudissant Gil pour lui avoir refiler son talent à se fiche les pieds dans les plats, le frontalier approcha un des hommes, lui tapota l'épaule...

...Puis lui envoya un crochet qui l'expédia au pays des rêves.

* Et c'est partit... *

Where did you think you could go?
'Cause everyone already knows...

...It's twenty to one,
Yeah, so you better run..!

La bagarre était à son plus fort, Syles faisait son fantôme, insaisissable, se mouvant entre les coups et les adversaires, assommant et mettant K.O. les différents idiots qui l'attaquaient.

Le jeune qui l'intéressait, lui, avait un style différent, mais très efficace.

Il bloquait, frappait, contre-attaquait... Et, surtout, il n'avait pas encore dégainé son épée, dans son dos, même si ses adversaires étaient armés.

Il ne s'était pas trompés donc, ce gamin était habitué aux emmerdes... Et sûrement au meurtre aussi.

Sa lame était foutrement jolie, d'ailleurs. Rouge, avec un peu de noir et des genres de runes blanches dedans... Le tout fait grâce à des métaux de différentes constitutions, à vu d'oeil... Un travail qui aurait été digne de Dil'Duran..!

Un homme, fatigué de voir Syles tout évité, lança un couteau vers celui-ci, qui l'attrapa au vol pour accompagner son mouvement et le dévier vers un autre assaillant.

Puis des lames s'approchèrent.

La danse devenait meurtrière, remarqua-t-il avec un sourire.

L'envoleur dégaina en même tant que l'autre garçon, un peu plus loin.

Lames noires et rouges, couleurs de mort.

My forces, they're skittish as the Mentaïs cut the empire up,
This close to giving up, facing mad scrutiny...

I scream in the face of this mass mutiny:
Are these the men with which I am to defeat ''Magicians''..?

We ride at midnight, Citadel in the distance,
I cannot be everywhere at once, people...

...I'm in dire need of assistance…

Le jeune homme était visuellement assez fatigué, couvert de sang, et ce n'était pas le sien.

L'envoleur observa le carnage... Doué, se dit-il.

Quand il passa près du garçon, celui-ci redressa sa garde.

Persistant.

Le frontalier voyait bien que le jeune homme l'observait avec une admiration doublée de peur pour son style de combat.

Et il prit une décision qu'il n'aurait jamais pensé prendre.

Va t'laver, puis rejoins moi à une heure au nord, il y as une grotte, je t'y attendrais, ne soit pas en retard...

...Ah oui et si jamais tu te dis que je ne peux rien t'apprendre d'autre que ma façon de me battre...

...Ton tatouage...

...Ma petite amie en as un presque pareil.

Il vit l'éclat d’intérêt dans les yeux du jeune homme au moment précis où il mentionna le tatouage.

Il avait donc raison, ce gamin n'avait aucune idée de ce que ces symboles signifiaient...

Bon, lui non plus, mais il était certain que Voïmakas serait pour le moins très intéressé.

Et puis, peut-être que le mentaï accepterait de lui dire ce que ces symboles voulaient dirent...

...Sinon?

Pas, il pourrait bien utiliser un second pour massacrer les connards qu'il poursuivait... Et contrairement à ce qui c'était passé avec Kira, lui il ne risquait pas d'être tuer par Kaünis dans une crise de jalousie...

...Ou du moins pas pour l'instant.

It's alright, you want to fight, you've got a hunger,
I was just like you when I was younger,
Head full of fantasies of dyin' like a martyr?

Yes..!

Dying is easy, young man...
...Living is harder.

Syles soupira en ramassant ses affaires... S'était-il tromper en pensant que ce garçon ferait tout un envoleur..?

Une autre preuve qu'il n'était pas maître, se dit-il en plaçant ses choses sur Edelweiss, puis mettant son pieds dans un étriller et se hissant en scelle.

Il avança lentement au trot.

Sortit de la légère forêt environ vingt minutes plus tard.

Sourit en remarquant qu'il était suivi par un autre cheval qui se positionna à sa gauche et ajusta son pas sur celui de sa propre monture.

Bon choix, gamin.

Garret Korn.

J'dois passer quelque part prendre un ou deux trucs, c'est à--

Al far, je sais...

...Ne soit pas si surprit, ton tatouage, pas celui en haut, l'autre, est plutôt clair. Le casino clandestin du ''roi des dés''... Tu y es employé..?

Non.

Non..?

Il m'appartient.

L'envoleur souleva un sourcil malgré lui.

Il avait entendu dire que le casino avait changé de mains, récemment, et il avait même suspecté son père de s'être emparé de l'endroit, qui était autant un centre de jeux de hasard que d'information et de voyous de tout genre, du petit voleur au psychopathe meurtrier...

...Mais jamais il n'avait penser que le nouveau roi des dés était si jeune... Décidément, il serait peut-être utile pour autre chose que se distraire, finalement...

Leaves in the stream

Le jeune homme observa la maison, devant lui.

Il n'était pas venu souvent à cet endroit, encore moins dernièrement, il se souvenait encore de l'homme qu'il ne connaissait que comme ''grapa'', le grand père de Kaünis, qui avait vécu ici longtemps.

Ils y avaient passer un moment aussi, avaient sérieusement penser s'y installer, mais au final, ça n'avait pas vraiment tenu, ils étaient trop actifs, niveau voyage, pour vraiment avoir un chez eux.

Pourtant il avait eu l'envie étrange de venir y faire un tour, lever les pieds un peu, se reposer un moment de la course poursuite qu'était sa vie depuis les deux ans de capture.

Bien sûr il y avait encore plusieurs célestes à trouver, et à tuer, mais cet endroit leur était inconnu, et il avait drôlement besoin de penser un peu, surtout à tout ce qu'il avait découvert dans la bibliothèque de Dil'Duran, du coup il avait pensé venir ici, où seul Kaünis pourrait le trouver et le déranger.

Quand il ouvrit la porte, il fut quand même seulement légèrement surpris de voir Voïmakas apparaître, sûrement alerté par les protections qu'il avait à l'époque installé sur la maison, aussi semblait-il vraiment se demander qui y entrait ainsi. Normal après tout, il n'avait pas finit d'installer tout le tralala de dessins pour en restreindre l'accès, puisqu'ils n'avaient pas décider de s'y installer longtemps après tout.

Il fixa l'homme un instant. Celui-ci arqua un sourcil, question silencieuse.

L'envoleur grogna légèrement, réponse sans mots.

L'homme disparu en comprenant malgré tout, autant habituer à déchiffrer le garçon que son paternel.

Tous avaient parfois besoin d'un peu de solitude.

Sitting here, bored,
Waiting for a flight.

Though I've got to go,
Something isn't right...

Le jeune homme observait la casserole qui chauffait doucement, il avait décidé de faire un Katsudon, un bol de riz, viande et légumes qui était simple à préparer et pouvait être fait avec des restes au besoin ; Le genre de truc qui faisait fureur chez les frontaliers, où gaspiller de la nourriture aurait été vu comme un affront complet à toute la citadelle, puisque l'endroit était en permanence prêt à une guerre, et bien qu'ils ne manquaient en rien de vivres, loin de là, s'assurer de se rationner jusqu'à un certain point dans la vie de tout les jours s'assurer que les guerriers étaient en tout temps prêts à une campagne militaire.

Cela dit, lui, il avait utiliser des ingrédients frais, qu'il avait amené avec lui, et du coup se retrouvait devant un dilemme... Il y en avait vraiment beaucoup trop!

Bien sûr, en tant que frontalier ET que voyageur, il n'imaginait pas un instant jeter une seule miette, surtout que ça sentait vraiment très bon.

Ce fut donc en repassant ses connaissances sur comment conserver le tout qu'il déposa sa portion dans une assiette, qu'il agrémenta d'une pincée de fines herbes par habitude de présenter ses plats comme sa mère le lui avait appris ; Avec classe et beauté.

Il allait s'installer quand il prit la direction de la porte, alerte, une main sur son épée, à sa taille, et l'ouvrit en grand, dégainant à moitié avant de s'arrêter, surpris devant la personne qui était là, devant lui, main encore à moitié soulevée pour frapper à la porte.

Il rengaina doucement, malgré tout un peu sur ses gardes... Souleva un sourcil quand ce nouvel arrivant émit un bruit sourd d'estomac qui grogne pour rougir un peu tout de suite après.

Hasard, ou destin, se demanda-t-il un instant même s'il ne croyait pas en ce dernier.

... La bouffe est prête... Mais j'vais être clair.

Tu bouffe, t'explique pourquoi tu te pointe ici après la dernière fois qu'on s'est vu, puis tu te casse, pigé..?

Le hochement de tête fut certes déçu, mais ne se fit quand même pas attendre, et il laissa la jeune femme entrer... Après tout, même si elle avait voulut lui faire du mal, il était certain qu'elle, elle en était fort incapable à moins de l'attaquer quand il dormait, et encore...

I've given up,
I was at the end.

I did once hope,
Of never seeing you again.

In another time,
In another place...

...And here we are,
Standing face to face...

L'envoleur mangea.

En silence.

La jeune femme devant lui semblait brûler de questions, même si elle mangeait comme une affamée.

Et il se demanda un instant si c'était ce regard plein d'interrogations et franchement fatiguant qu'il avait envoyé à Gil pendant toute ces années.

Si c'était le cas, il comprenait soudain l’exaspération de Gil face à chacun de ses regards.

Quand elle eut terminé son deuxième bol gigantesque et entama le troisième - C'était fou, elle bouffait comme une ogre! Où diable fichait-elle toute cette nourriture!? - ses lèvres brûlèrent enfin trop et elle posa sa première question, qui fut bien sûr suivi d'un soupir du jeune homme.

Au revoir les vacances relaxantes.

...Kaünis va bien..?

L'homme arqua un sourcil.

Non. Elle n'était pas planter là, à le fixer depuis plus d'une heure entre les bouchés prises trop rapidement, pour lui demander si Kaünis allait bien.

C'était pour briser la glace, demander une question moins grande.

Aux dernières nouvelles, elle était assez en forme. Je l'ais pas revue hier, remarque, pour ce que j'en sais elle est peut-être d'une humeur à commettre un génocide.

Si c'est l'cas, par contre, j'aimerais bien qu'elle me prévienne d'abord...

...Fait longtemps, qu'on as pas eu de vraie sortie de couple.

Toujours cette trace de peur, de stupéfaction, quand il fait remarquer une fois de plus qu'il trouve le meurtre un hobby intéressant, qu'infliger des tortures lui plait.

Pourquoi se pointer ici, si elle avait peur, ou bien si elle redoutait quelque chose..?

Après tout, les seuls gens qu'elle pouvait espérer trouver ici, c'était eux, donc elle était là pour ça.

Ah... Je n'étais pas sûre que... Enfin, de trouver quelqu'un ici, vu comment vous en parliez.

Toujours tourner autour du pot, encore et toujours.

Pas revenu depuis la dernière fois qu'on s'est vus, ais eu envie de temps loin de la civilisation...

...Tu sais, en exil.

Tout seul.

Le message était plutôt direct et elle semble franchement mal à l'aise un moment.

L'envoleur soupira malgré lui, il n'avait aucune idée pourquoi elle était là et, surtout, ce qui l’énervait, c'est qu'il l'avait vue grimper, la dernière fois, pendant son petit défi, et qu'elle semblait désormais plus habile encore et surtout un peu plus... Sauvage.

Il était incertain de ce qui lui était arrivé et ne voulait pas savoir, mais une chose était sûre : Elle lui rappelait désormais le parfait exemple de quelqu'un qui pourrait être une apprentie envoleuse, bien plus prometteuse que quelqu'un comme Garret, qui était fort doué, mais avait subi il ne savait trop quel entraînement passé qui l'empêchait de vraiment avancer, alors qu'elle... Elle semblait avoir un peu plus d'expérience, mais quelque chose de brute, qui aurait put être modelé en pointe de flèche qu'elle utiliserait pour percer un chemin, une voie, derrière laquelle elle laisserait un chaos sans équivoque.

Elle semblait presque innocente, pure, au premier regard, mais...

...Et si ce n'était qu'un air qu'elle se donnait..?

Il paraissait qu'une folie réprimée, c'était particulièrement dangereux et impressionnant, et il aimait l'idée de tester si c'était vrai.

Elle allait parler, poser une question, mais il lui coupa la parole bien malgré lui en se levant, puis en se dirigeant vers sa chambre.

Il se fait tard, tu devrait rentrer...

...D'un autre côté...

...Si tu n'en as pas peur, si tu es prête à risquer le coup, je peux t'aider à développer un certain potentiel. À être libre, pas comme un mouton dans une meute, mais comme un prédateur... Comme moi, comme Kaünis.

C'est dangereux, tu as de bonnes chances d'y rester, t'auras probablement envie de mourir plutôt que continuer par moments, ou de me tuer, ou les deux.

Tu devras me suivre un bon moment et faire ce que je te dis ; Si je te dis de tuer quelqu'un, tu ne me demande pas pourquoi, mais bien de quelle taille les taches de sangs doivent êtres.

Pas de réponse à donner ce soir, la porte est là si t'es pas intéressée, sinon y'as une seconde chambre par là.

Une partie de lui disait, dans son crâne, de chuchoter la phrase qui était devenue sa propre phrase fétiche, de Sangrelune, mais à la place de ''Il y as, dans le chaos, une liberté absolue'', ce fut quelque chose de bien plus... Étrange... Qui sortit de sa bouche.

Certains, dans ce monde, commettent des crimes pour de l'argent, ou pour des raisons personnelles.

Pas Kaünis, pas moi... Pas toi si tu me suit.

Nous sommes de ceux qui commettent des crimes parce que ça les amusent, parce qu'il faut un peu de sport, dans la vie.

Certains gens ne cherchent pas de choses logiques, comme de l'argent.

Nous ne pouvons pas être achetés, harcelés, raisonnés et surtout, personne ne peut négocier avec nous.

Certains gens veulent juste voir le monde brûler, mais certains se font des plans pour ça, nous tu vois, on est pas le genre à avoir des plans...

...Nous sommes des agents du chaos.

Oh, et Elaïa? Tu sais, le truc spécial, avec le chaos..?

...Il trahis pas.

Puis le jeune homme quitta la pièce pour sa chambre, qu'il verrouille au cas où, et se coucha en se demandant un peu ce qu'elle déciderait.

Why steal them then?

Why because he thought it was good sport!

Because...

Some men aren't looking for anything logical, like money.
They can't be bought, bullied, reasoned or negotiated with.
Some men just want to watch the world burn.

Do I really look like a guy with a plan..?

I'm an agent of chaos.
Oh and you know the thing about chaos?
It's fair..!

- The dark knight, Alphred & the Joker about the nature of the Joker himself

Le jeune homme observait la lune, par la fenêtre.

L'astre nocturne avait une place particulière dans sa vie et dans son coeur, et il se retrouvait souvent à le fixer quand il pensait profondément.

Il passa une main sur son menton, où sa barbe pas entretenue du tout et mal coupée plusieurs jours auparavant lui piqua la main et lui causa de siffler entre ses dents, frustré de ses propres pensées - Il avait adopté ce tic de sifflement à force d'être avec Kaünis - et fit les cents pas un instant.

Il n'était pas maître, il avait insisté sur ce fait à plusieurs reprises, autant à lui-même qu'à Gil, Kaünis ou même Voïmakas et Rybris.

Pourtant il avait pris Garret sous son aile et, même si celui-ci risquait fortement de mourir avant la fin de sa formation vu les missions dangereuses que Syles lui refilait, il avait désormais vraiment envie de guider Elaïa.

Pas parce que c'était la demie soeur de Kaünis, ni parce qu'elle était jolie ou talentueuse, raisons qu'il avait crut êtres celles qui l'aurait éventuellement fait prendre quelqu'un sous son aile...

...Simplement parce qu'elle avait du potentiel.

Pas du talent, loin de là, elle ne savait pas vraiment se battre, sa méthode pour grimper était à peu près correcte mais elle ratait encore certaines prises plus rapides en faveur de prises certes plus sûres, mais beaucoup plus lentes à attraper et plus dangereuses sur des parois non naturelles ou l'hors de poursuites.

Il observa ses mains un instant. Il ne savait pas vraiment comment montrer à quelqu'un à créer quelque chose, c'était en grande partie pour cela que l'apprentissage de Gil lui avait si bien convenu ; Il n'avait, lui non plus, pas vraiment d'idées précises sur comment apprendre à un enfoiré de gamin frontalier trop fier.

Un prof qui ne savait pas quoi dire à un élève qui ne savait pas écouter, ça avait drôlement bien fonctionner.

Mais il voulait plus, réalisa-t-il en fermant les poings, devant ses yeux.

Il s'était fait voler deux ans.

Pire, il avait, en quelque sortes, appris à être... Calme.

Le mec qui l'avait torturé, réalisa-t-il, lui avait pris quelque chose ; Sa sauvagerie.

Certes, Kaünis avait aussi changée, elle pensait plus, était moins compulsive.

Mais elle, elle s'était acceptée elle même, elle lui avait bien dit qu'elle savait désormais être un monstre qui pouvait même le tuer lui, quand elle le voulait, comme ça, parce qu'elle en avait envie.

Et lui, depuis? Il avait jouer au chasseur contre des proies de l'ombre, comme s'il avait peur.

Non.

Parce qu'il avait peur.

Il avait apprit la peur, la peur de disparaître de nouveau, de ne plus jamais revoir Kaünis ou Gil ou même Makeno, ce gamin qu'il avait apprit à apprécier à cause de sa force d'esprit purement Sangrelunesque.

Était-il possible pour quelqu'un qui avait peur des hauteurs d'apprendre à grimper à quelqu'un d'autre..?

Soudain dégouté de sa propre personne, il s'arracha ses propres vêtements, les jettants violemment, armes incluses, contre le mur, puis se frappa de coup de poings violents à plusieurs reprises lui même.

Recroquevillé contre le mur, la tête entre les mains, haletant, il fixait le sol... Puis aperçut la croix de sa mère, sur le sol, qui avait sûrement tombé en même temps que ses vêtements.

Glissant ses mains autour, l'envoleur en observa le reflet, à la lumière de la lune. Depuis peu, les arabesques qui lui rapellait la chaleur maternelle d'une étreinte les matins d'hivers avait une nouvelle teinte, celle d'un espoir de gamin qu'il avait gagné en appercevant le symbole précis dans plusieurs journeaux privés et des calendriers secrets des membres de cette étrange confrérie liée à Ezadrah qu'il pourchassait.

Il en avait tuer un membre, d'ailleurs, moins de 48 heures plus tôt, avant de se diriger ici.

Mais encore une fois, il l'avait fait en assassin, en cachette, sans vraiment faire d'autre victimes au passage, loin de sa tactique préférée de l'époque où Lynx était fort comme milles dans son crâne et qu'ils travaillaient ensemble pour aller tirer Kaünis d'un pétrin ou d'un autre à grand renfort de greffe et de meurtres enflammés en pleine forteresse ennemie.

Et il savait pourquoi.

Parce qu'il avait apprit la peur.

Il avait apprit que tout ce temps, il n'avait fait que jouer au monstre, alors qu'il y avait bien pire que lui, là, dehors... Ou du moins qu'il n'était pas invincible.

Il s'était cru la peur et la mort personnifiée, mais il s'était trompé, il n'était ni l'un ni l'autre, se dit-il en serrant les dents...

...Mais alors, il était quoi..?

La réponse ne lui parvint pas avant que le sommeil ne reprenne ses droits sur lui.

A little bit of love,
A little bit of great,
A little bit of pain and misery.

A little bit of strife in life,
I fight...

...And I survive..!

Le jeune homme passa les gants qu'il s'était fait dans la partie de son manteau qu'il avait saloppé exprès, il était vieux de toute façon et il avait perdu ses gants sans doigts récemment... Ou plutôt les avaient tant utilisés qu'ils étaient tombés en lambeaux.

S'étirant sommairement, il sortit de sa chambre après une séance de ce que certains appelaient la gestuelle, bien que la sienne n'était pas marchombre, et constata qu'Elaïa avait enfin daigné se lever.

Il attrapa une pomme qu'il avait amené le jour d'avant au passage puis décida qu'il avait été sans mouvement depuis trop longtemps ; Certains auraient dits qu'il n'avait pris des vacances que d'un jour, mais lui, il considérait désormais que ça faisait bien plus longtemps que cela qu'il n'avait pas participer à un de ses hobby favoris.

S'apprêtant à quitter la maison, puisqu'elle ne lui avait pas parler elle ne devait pas avoir considéré son offre et il ne voulait plus perdre de temps, il s'arrêta une seconde quand elle lui poussa un livre.

Il reconnut celui-ci comme un vieux conte frontalier, il n'aurait pas pensé en trouver une copie ici, nostalgie d'un habitant passé, peut-être..?

Ou simplement étude des habitants de la citadelle.

D'une façon ou d'une autre, Syles appréciait particulièrement cette histoire, il aurait presque put la réciter de mémoire.

C'était un conte un peu étrange pour la citadelle, normalement leurs contes étaient de chevalerie, d’idéaux un peu trop innocents, d’honneur et de héros du peuple qui ne se battait jamais contre les nobles qui étaient pourtant généralement le vrai problème, quand on y pensaient.

Mais celui là, il était spécial parce qu’il était plus basé sur des faits que la plupart des autres. Il racontait, de façon embellie et en changeant tout les noms, une révolution qui était arrivée il y avait de cela probablement plusieurs centaines, peut-être même milliers, d’années. Le ‘’héro’’ de l’histoire ne se voyait pas comme tel, ce n'était qu'un soldat, mais à la citadelle, tout le monde était un soldat. C'était le seul endroit où il avait vu des nobles qu'il pouvait respecter, ils n'étaient pas tous du même type, de la même trempe, mais certains auraient donner leur vie pour leurs hommes aussi rapidement que les hommes en question auraient donné la leur pour leur commandant.

Un jour, dans une dimension parallèle, ailleurs, dans un autre temps, il aurait peut-être eu une enfance plus normale et serait devenu ce genre de personne... Ou alors un enfoiré total de noble comme il les détestait, il ne pouvait pas savoir.

Mais ce qui attira son regard, dans le livre, fût la page, où se trouvait, en plein centre, une citation particulièrement spéciale du personnage principal.

Le frontalier ne put retenir un petit sourire d'étirer ses traits.

Je m'apprête à aller faire quelque chose de tout à fait immoral et illégal.

Si tu me suit, t'aura pas le choix de participer, alors sois sûre de ta décision.

Un regard déterminé le suivi alors qu'il se dirigeait vers la porte.

Son sourire s'agrandit un peu en entendant la chaise où Elaïa avait pris place reculée de la table alors que des pas le suivait.

Give me your best shot,
The stronger I stand,
Not lookin' for sympathy.

What doesn't kill me makes me who I am,
A soldier fights till he's free,
You ain't ready for me..!

Märl Til'Veren bailla malgré lui.

Il avait passer toute la nuit debout, à garder ce satané manoir loin de tout.

Selon lui, le proprio était complètement taré, il avait cette théorie stupide selon laquelle une demi douzaine de meurtres dans l'empire seraient tous liés, et qu'il faisait partie des cibles... Du coup il avait renforcer la garde, c'était stupide, selon lui.

Peut importe qui le tueur était, engager une cohorte de mercenaires frontaliers, c'était un peu exagéré, et puis de toute les autres meurtres avaient été commis en soirée, alors à quoi bon mettre des gardes en place la nuit, le matin et le jour..?

Il s'apprêtait à s'étirer, sa garde finissait dans une, peut-être deux heures, mais s'arrêta dans son mouvement en voyant une nana approcher.

Jolie à regarder, mais elle n'avait pas l'air d'une noble, alors à moins qu'il soit si fatigué qu'il imagine des filles, ce qui aurait été un meilleur rêve que bien d'autres qu'il avait eu, c'était un peu étrange.

Elle approcha, ne semblait pas armée, il se redressa pour lui demander ce qu'elle voulait.

Sentit le couteau légèrement enfoncé dans sa gorge, juste assez pour ne pas laisser de doutes ; la lame était sur sa jugulaire.

Mauvais choix de boulot, cammarade.

Ça faisait longtemps, Märl, tu voulais pas être sentinelle, toi..?

L'homme avala difficilement sa salive en répondant à la voix familière, il aurait reconnu l'inflexion de Syles Agarest n'importe où, ils avaient été formés ensemble et s'étaient brièvement revus l'hors de ses retours à la citadelle, il y avait de cela quelques années.

J'a raté le test... Semblerait que je ne suis pas assez bon en dessin.

Bof, selon moi le vrai problème c'est ton appétit.

D'ailleurs, t'as perdu du poids..? T'as meilleure allure qu'à l'époque.

Oui je... Vingt-quatre kilos.

L'envoleur siffla, impressionné.

Bientôt tu va pouvoir rentrer dans ta vieille armure de nouveau... Dis, Märl..?

...Oui..?

T'as l'air épuisé, pourquoi tu prends pas ta journée..?

L'homme ne répondit pas, se contenta de mettre sa lance sur son épaule... Et de marcher vers la ville, lentement, aussitôt que Syles relâcha un peu la pression sur sa lame.

Il aurait pu tenter de ''sauver'' sa compagnie, qui gardait l'endroit, mais il avait vu les progrès de Syles Agarest de ses propres yeux et, surtout, le jeune homme s'était glissé derrière lui sans le moindre son, sans que son ombre ne soit seulement visible.

À quoi bon tenter de sauver des hommes morts..?

L'envoleur laissa à l'homme le temps d'être à une bonne centaine de mètres avant de se tourner vers Ela-- Vers... Son apprentie...

J'espère que la vue du sang ne te rends pas malade...

...Personne d'autre ne sort d'ici vivant.

Et tu crois qu'ils nous laisseront entrer comme ça..?

L'homme soupire en levant une main à son front.

Était-il possible d'être aussi innocente..? De vraiment penser que Märl avait un jour eu tant de poids à perdre..?

Vingt-quatre hommes. Vu l'heure, une bonne moitié va dormir, une bonne partie des autres vont être au moins aussi endormis que Märl, alors autant dire que ça va être aussi facile que tuer un bébé avec ses bonbons.

Je crois pas que--

Elle se tût devant son regard pas très amusé.

Ouais, c'était pas l'expression ''normale'', mais il avait pas été assez clair..?

Il n'était pas normal.

Il observa la porte un instant, rien de bien complexe, une serrure certes très chère, mais il l'ouvrirait rapidement, puisqu'il connaissait le modèle.

Une partie de lui avait envie de demander à Elaïa de l'ouvrir, mais ils n'avaient pas tant de temps à perdre...

Aussitôt dit, aussitôt fait, se dit-il en se redressant devant la porte désormais déverrouillée.

Prête, pas prête, c'est partit.

La jeune femme ne put, malgré cet avertissement, empêcher un sursaut quand l'envoleur ficha un coup de pied dans la porte pour s'engager dans l'endroit en sortant ses armes.

Il avait laissé bien trop de survivants, les dernières fois...

...Il était temps de régler ça..!

My back is gettin' pushed up against the wall,
I'm never givin' up,
I give my all.

I'm never lookin' back,
Attack,
My fear...

...It's in the past..!

Le jeune homme observait les papiers, les rapports, les inventaires...

...Il y avait pas mal de trucs normaux, standard, pas intéressant.

Ce fut une petite pile de dossiers et de notes qu'il lut avec plus d'attention, des fichiers en rapport avec Ezadrah. C'était un véritable réseau quasi sans fin, avec tout les fournisseurs, les financiers, les acteurs principaux et ceux qui n'en connaissaient que le nom et les menaces qu'on leur envoyaient pour assurer que l'argent nécessaire soit toujours bien envoyer.

Ce type n'était que le troisième investisseur à avoir des vraies informations intéressantes.

Fermant le dossier et le fixant à son manteau en le plaçant derrière une ceinture où reposait des couteaux de lancer, il leva enfin les yeux vers le maître des lieux, qui couinait de peur, à genoux. Au moins Elaïa n'avait pas hésiter ; Quand il lui avait demander de le garder là et s'assurer qu'il ne bouge pas, elle avait placé son couteau sur la gorge de l'homme. Cela dit, savoir si elle oserait le tuer, c'était une autre paire de manches.

Merci pour le dossier, l'information intéressera fortement une collègue à moi également, j'en suis sûr.

Elaïa..?

Fait l'ménage, si tu veux bien.

Elle le fixa, comprit, hésita... Si longtemps qu'il se décida presque à tuer l'homme de ses propres mains.

Mais, alors qu'il était prêt à agir, la lame s'enfonça enfin dans la peau tendre du cou de l'homme.

Bon, elle ne dansait pas dans les pluies de sang comme Kaü, c'était bon à savoir, supposa-t-il en baillant un moment avant de se diriger de nouveau vers la sortie.

Elaïa resta dans la pièce un bon moment, même une fois que son nouveau ''maître'' en était sortit.

Jusqu'à ce qu'elle entendit un sifflement qui voulait tout dire : Ramène tes fesses ou bien j'te laisse aux gardes.

Elle adapta un pas de course le temps d'atteindre le jeune homme qui sifflotait doucement en marchant, les mains dans les poches.

Après le meurtre matinal, la bibliothèque ouvrirait enfin, en ville, il avait des choses à vérifier..!

Give me your best shot,
The stronger I stand,
Not lookin' for sympathy.

What doesn't kill me makes me who I am,
A soldier fights till he's free,
You ain't ready for me..!

L'homme cracha un peu de sang et sourit malgré lui.

Bien sûr il aurait pu craché le morceau, un homme moindre l'aurait déjà fait, mais Larim Karem n'était pas n'importe qui, il avait été entraîné de son plus jeune âge et endurerait bien pire que les ''Opérations'' de l'homme qui l'avait capturé avant de capituler.

L'homme en question semblait d'ailleurs manquer d'idées, il semblait trop habituer à torturer les soldats standards du monde du crime, le genre de mec qui craque rapidement.

Oh il était doué, il l'avait gardé en vie en lui retirant des organes importants ; C'était tout un artiste, que cet homme, et s'il avait eu les moyens, il lui aurait offert un travail... Mais avec un poumon en moins, le souffle lui manquait un peu.

Il ricana devant l'air contrarié du vieil homme, puis souleva le regard, curieux, en entendant la porte des lieux s'ouvrir, il n'y avait eu, à sa connaissance, personne qui était venu jusqu'ici. Ni pour les repas, ni pour nettoyer, aucun associer, aussi était-il curieux de toute information utile, et resta-t-il un peu bête en voyant une femme, d'au moins dix ans la cadette de l'homme, et un gamin dont il crut reconnaître un ou deux traits à ses côtés ; C'était le gamin, sa cible originale. Il portait quelque chose sur l'épaule, sûrement une autre victime, donc quoi, ils allaient le tuer? Il avait de bien meilleurs infos que quiconque c'était, mais tant mieux s'ils abandonnaient. Il ne craquerait jamais.

Il est pas encore brisé? Tu perds la main, vieillards.

Oh la ferme, junior... J'peux savoir pourquoi tu t'pointe avec ta mère? J'en ais pas finis.

Si, tu as finis. Tes techniques ne ferrons rien pour celui-là... Il est temps de laisser la place à une autre tactique.

Nous prenons la relève... À notre façon.

L'homme grogna dans sa barbe, puis disparu d'un pas sur le côté après avoir murmurer qu'il avait besoin d'un verre.

Le prisonnier ricana, vraiment, leur façon..?

Vous emmerdez pas, j'suis entraîner pour ça, vous perdez votre temps, après tout, qu'avez vous que ce vieux fou n'avait p--

Sa voix mourut en même temps que son souffle et sa circulation, son visage virant au blanc alors que le garçon déposait le ''prisonnier'' devant lui.

Une prisonnière.

Sa fille.

Cela faisait longtemps qu'il ne lui avait pas parler, il n'avait pas pu la regarder grandir de près, trop dangereux qu'on les lient l'un à l'autre, mais il l'avait observer de loin, en secret.
Et il sentit son cœur tomber au fond de ses talons quand le garçon lui leva la tête en lui agrippant le scalpe.

Il est relativement sain d'esprit, voilà tout.

Moi, j'entends des voix, dans ma tête, elles me conseillent, me comprennent, me parlent... Me montrent ce que je vais te faire... Ce que je vais lui faire.

Le cris de rage pure résonna sans même que Larim Karem ne réalise que c'était sa voix.

I hear voices in my head,
They counsel me,
They understand,
They talk to me...

...They talk to me...

...They tell me things that I will do,
They show me things I'll do to you...

...They talk to me..!

Le grognement animal du garçon gela le sang de l'homme, son regard avait changer, son sourire aussi, comme si ce n'était plus le même homme, il approcha son visage de sa fille, léchant du bout de la langue sa joue jusqu'au front, un sourire carnassier sur le visage alors que sa voix, étrange, plus rauque, comme si le garçon était possédé, résonna dans la chambre souterraine.

Jolie, bon goût, et surtout, j'ai vérifier...

...Vierge...

...Bon travail de protection, ''Papa'' Karem...

Les jurons de l'homme coulèrent comme une source sans fin, pourtant se turent dès que la femme émit un simple ''Chut.'' Alors que le garçon plaçait son poing vis à vis l'entre jambe de sa fille.

Il avait, en ce monde, une seule faiblesse... Et ces monstres l'avait trouvée.

Il laissa pendre sa tête, sachant qu'il était vaincu, et attendu... Il devait y avoir une question, après tout ça, non..?

Bien, bien... Il apprends vite... Alors voilà mon marché : Tu la ferme, elle y passe, mais d'abord je m'assure de prendre mon pied, et pas une seule fois, mais des mois durant, et toujours devant toi, et ce sera moi qui éduquera tes petits enfants, leur première leçon sexuelle sera même pris sur leur mère, ce manège continueras jusqu'à sa mort.

Par contre, si tu nous dis TOUT ce que tu sais sur l'endroit où trouver ton crétin d'employeur, comment trouver cette île à la con, même que tu nous fais une carte, je te jure de pas lui toucher, et tu n'auras plus jamais à me revoir après aujourd'hui... À moins que tes infos soient faussent, au quel cas, la prochaine fois, sa mère y seras aussi, compris..?

L'homme hésite. Il as fait un serment il--

Le son des pantalons du jeune homme touchant le sol, même dans cette noirceur, ne laisse pas des questions alors qu'il cris d'arrêter, qu'il va obéir...

...Tant qu'ils laissaient Sylvia en dehors de ça...

You got your rules and your religion,
All designed to keep you safe.

But when rules start getting broken,
You start questioning your faith...

...I have a voice that is my savior,
Hates to love and loves to hate.

I have a voice that has the knowledge,
And the power to rule your fate..!

Le jeune homme observa la carte avec intérêt, ça correspondait au quelques détails qu'ils avaient tirés des autres idiots, se dit-il. Il pourrait bientôt lancer le branle bas de combat, incluant l'appel promis à Gil et Kaü.

Claquant de la langue, habitude prise il ne savait plus trop où, il se leva alors que sa mère, ricanant, se dirigeait vers la porte pour l'ouvrir et laisser entrer deux dizaines de brutes torses nus qui parlaient entre eux, puis sourirent en voyant la silhouette de la jeune femme qui commençait à se réveiller au grand désespoir de l'homme attaché un peu plus loin.

VOUS AVIEZ PROMIS DE LA RELÂCHER ENFOIRÉ!

Faux.

J'ai promis de ne pas la toucher, et que vous ne me reveriez pas après aujourd'hui.

Je ne la toucherais pas, et vous ne me reverrez plus... Ah! Oui! Et ces hommes ont des ordres précis, ainsi que leurs remplaçant quand ils auront finis ; Elle souffre mais ne meurt pas, vous avez toujours une bonne vue, si vous n'êtes pas en train de regarder ils ont droits d'être beaucoup plus violent, et, surtout, ils n'arrêtent que sur mes ordres précis, et non ceux de quelqu'un d'autre...

...Mais comme vous ne me reverrez jamais, bonne mort, et merci de votre collaboration.

L'envoleur quitta les lieux en riant, la porte se refermant derrière lui et sa mère, moins ''émotionnelle'' que son père vers ce genre de tortures, celui-ci arrêterait sûrement le tout dans une dizaine d'heures, l'hors de son retour, par principe et honneur, puis tuerait les deux déchets humains qu'il resterait.

Il ne put s'empêcher de sourire en entendant le premier cris, guttural et primal, de la femme derrière avant que la porte ne se ferme complètement.

Cet endroit, une genre de chambre de torture partagée par son père et Voïmakas par moments, était fort utile. Bien sûr les brutes utilisées seraient tuées pour ne pas en révéler l’existence, mais ils s’amuseraient avant de mourir, au moins..!

Et puis raconter cette histoire à Kaünis serait intéressant...

Pourquoi tu l'as pas fais toi même? Ça nous auraient sauver du temps...

J'ai fais une promesse à quelqu'un...

...Bref, je crois qu'on as tout deux nos occupations, maintenant, je peux compter sur toi pour la piste dont on as parler..?

Un hochement de tête et une poignée de secondes et la femme était hors de vue.

Maintenant, lui, il devait retrouver Elaïa, il n'avait qu'une ou deux semaines avant le départ de la prochaine caravane et son apprentie partirait avec ou se boufferait une autre session d'entraînement intense...

Il ne put s'empêcher de rire malgré lui en sentant Lynx ronronner à l'idée de maraver la jeune femme une fois de plus, même s'il retenait ses coups.

I hear voices in my head,
They counsel me,
They understand,
They talk to me...

...They talk to me...

...They tell me things that I will do,
They show me things I'll do to you...

...They talk to me..!

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