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 Groupe Fyrh - cours n°5

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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeDim 04 Fév 2018, 10:08

Syndrell hocha la tête. Elle souriait : pour avoir observé de loin le combat d’Eole, elle approuvait son utilisation des techniques, des parades, des feintes que la jeune femme avait acquises au cours de sa formation. Elle était satisfaite, également, de son appropriation de la greffe. Certes, elle était encore loin d’en avoir fait le tour – un tel élément, aussi neuf et aussi intéressant, il fallait du temps pour le découvrir pleinement ! – mais elle avait réussi à mettre à profit cette légèreté offerte par le Rentaï pour se battre avec efficacité… et une classe folle !

- Ne traînons pas. Ces bougres étaient des idiots pour s’attaquer à deux voyageuses, mais ils ne sont certainement pas les seuls dans la région…

Les deux amies récupérèrent leurs montures et reprirent leur route. Très vite, Syndrell les fit sortir du bois, retrouvant l’espace dégagé de la plaine qui leur permettait d’avoir une meilleure vue d’ensemble. Mais le temps était de moins en moins clément et le vent qui força d’heure en heure devint pénible, surtout pour les chevaux. Elles décidèrent de s’arrêter plus tôt que prévu et trouvèrent une petite combe abritée par d’épais rochers blancs desquels jaillissait une source claire et chantante.

Là, elles dressèrent leur camp, allumant un feu qu’il fallut abriter pour que le vent ne le souffle pas, étrillant et pansant les chevaux sans oublier de leur prodiguer de tendres caresses, faisant état des provisions et choisissant les plus périssables pour les manger rapidement. Elles oeuvraient avec aisance et légèreté, discutant de tout et de rien, partageant ces instants de complicité avec un bonheur évident.

Pendant qu’elles mangeaient, Syndrell régala Eole d’anecdotes ; certaines concernaient Darwen, son autre apprenti, car Eole et lui s’étaient déjà croisé plusieurs fois, et généralement dans des conditions particulièrement animées. A aucun moment la marchombre n’établit de comparaison entre ses deux élèves. Darwen et Eole, s’ils partageaient le même engouement pour leur formation, étaient très différents et n’avaient pas le même niveau, Eole étant plus avancée sur la Voie que le jeune homme. Mais Darwen était quelqu’un d’amusant, et ses pitreries, racontées avec un talent de conteuse par Syndrell, furent à l’origine de quelques éclats de rire joyeux.

Elles s’endormirent blottie l’une contre l’autre, dos contre dos, enroulées dans leur cape de voyage. L’aube teintait à peine l’horizon quand Syndrell réveilla Eole. Elle l’entraîna au sommet de l’une des immenses pierres blanches, choisissant la plus haute et la plus plate. La nuit se disputait encore au jour tandis qu’un vent puissant balayait la plaine. Il n’avait pas faibli, bien au contraire, et leurs cheveux volaient dans tous les sens.

Sans se formaliser de cette tempête, Syndrell se glissa dans la gestuelle marchombre. La réaliser dans un espace protégé ou par temps calme était une chose, la tenter dans la tourmente en était une autre ! Pourtant, la marchombre ne semblait pas lutter, comme si aucune difficulté ne s’opposait à elle. Ses gestes étaient lents, empreints d’une sérénité qui provenait de son âme. Seule sa chevelure bleue s’agitait, contrastant avec cette lenteur évidente.

C’était comme avec la rivière : une danse improbable face à un élément déchaîné. Un échange entre deux forces. Un ballet de vie, non pas un combat acharné.

Souplesse, partage, sérénité.


- Le forgeron utilise le vent pour attiser son feu, le marin pour gonfler ses voiles, le fermier pour ensemencer ses champs, mais seul le Marchombre l’écoute. Le Marchombre écoute le vent, et le vent parle au Marchombre.

Syndrell ferma les yeux.
Et écouta.




*



Un peu avant midi, alors qu’Eole et Syndrell couraient, un tigre de taille moyenne croisa leur route. Fort heureusement les chevaux étaient restés dans les ruines du corps de ferme qu’elles avaient découvert dans la matinée, mais le félin rugit en les apercevant et courut dans leur direction, tout en muscles et en puissance sauvage.

- Non, fit Syndrell alors qu’un réflexe parfaitement compréhensible poussait Eole à poser la main sur une arme. Observe et apprend.

Elle ouvrit la bouche et un drôle de vrombissement s’échappa de ses cordes vocales. Etait-ce un murmure ? Etait-ce un chant ? Le tigre courait toujours. Il n’allait plus tarder à arriver sur elle. Il la renverserait, l’écraserait de tout son poids, enfoncerait ses griffes acérées dans sa poitrine et plongerait ses crocs dans sa chair.

Syndrell chantait toujours.
Totalement immobile.

Et soudain, le tigre ralentit sa course. Il fit quelques pas hésitants puis s’arrêta complètement, comme figé, statufié dans son élan. Sans cesser d’émettre le son étrange, Syndrell s’approcha de lui. Elle posa la main sur son échine dressée. Qu’il était beau ! Son pelage rayé tranchait sur le fond uniformément vert de la plaine. Doucement, la marchombre lui fit faire demi-tour. Elle accompagna ses premiers pas, son chant devint murmure, et le lâcha. Il s’éloigna sans se retourner, comme s’il les avait oubliées.

- On file, décida tout de même Syndrell en rejoignant Eole.

Un peu plus tard, de retour dans les ruines où elles avaient laissé leurs montures, Syndrell se mit en selle, un léger sourire sur les lèvres : elle attendait les questions qui n’allaient pas manquer de jaillir, pleines de curiosité…
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Éole Létoile
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Fév 2018, 16:46

- Ne traînons pas. Ces bougres étaient des idiots pour s’attaquer à deux voyageuses, mais ils ne sont certainement pas les seuls dans la région…

Éole hocha la tête, elle n’avait pas vraiment envie de s’éterniser ici non plus. Imitant son amie, elle grimpa sur le dos de Bolshoï et les deux jeunes femmes se mirent en route.

Syndrell les fit quitter la forêt et elle retrouvèrent la plaine. Leur champ de vision s’en trouva ainsi plus élargi mais elle étaient aussi désormais plus exposées au vent, qui commençait d’ailleurs à se lever. À l’horizon s’amoncelaient déjà des nuages noirs qui rasaient le sol. Cela ne présageait rien de bon.
Les chevaux avaient de plus en plus de mal à avancer tant le vent devenait plus fort. Il faisait voler les cheveux des deux amies autour de leurs visages, mais Syndrell se trouvait plus embêtée que Éole. En effet, avec ses cheveux courts, Éole était moins ennuyée, bien que quelques mèches venaient parfois lui fouetter les pommettes et se coincer entre ses lèvres.

Le ciel s’assombrit très vite, si bien qu’on avait l’impression que la nuit était tombée alors que l’après-midi était à peine entamée. L’air était de plus en plus lourd, le ciel de plus en plus chargé et les nuages de plus en plus bas. Un tempête approchait et pourtant Éole n’était pas inquiète. Ni contrariée par le vent qui forcissait et qui leur rendait leur avancée de plus en plus difficile. Au contraire. Elle aimait le vent, elle appréciait cette ambiance un peu apocalyptique qui régnait. Le fond de l’air était incroyablement doux et elle se sentait bien. Syn n’avait pas l’air plus dérangée que cela non plus, les chevaux, en revanche, semblaient vraiment en pâtir.

Le temps les obligea à s’arrêter tôt, alors que la soirée n’avait pas encore commencée. Syndrell trouva une petite combe abritée par de gros rocher d’un blanc étonnant, qui contrastait avec la noirceur du ciel, semblant illuminer l’endroit. C’est là que les deux amies établirent leur campement. Allumer un feu avec ce vent fut un véritable épreuve. Il fallut trouver l’endroit le plus abriter et unir leurs efforts pour réussir à le faire prendre et qu’il diffuse enfin sa douce chaleur.

Tout en mangeant, Éole et Syn discutèrent de tout et de rien. Éole lui parla un peu de ses parents, de ce qu’elle avait découvert sur eux et son amie se fit une joie de la régaler d’anecdotes en tout genre. Syn parla beaucoup de Darwen, son autre apprentie, et de toutes les pitreries dont il était capable. Elle était très douée comme conteuse et, au fil de ses récits, Éole avait vraiment l’impression d’y être. Elles rirent ensemble, cela les aida à se réchauffer.
Éole regardait son amie avec fascination, tentant de l’imaginer au cœur de toutes ces aventures — et bien d’autres ! Éole l’observait avec fascination mais aussi avec envie. Son arrivée à l’Académie n’avait rien d’un hasard. Cette vie dont Syndrell lui donnait un aperçu la séduisait. C’est de cette façon de vivre dont elle avait toujours rêvée, c’est cette façon de vivre qu’elle avait chercher dans la danse. C’est dans cette vie là qu’elle se sentait enfin à sa place. Le bonheur qui pétillait dans les yeux dorés de Syndrell était celui qu’Éole recherchait. Elle était heureuse de l’avoir trouvé. D’avoir trouvé sa voie, sa place dans le monde. Elle voyait se dessiner devant un chemin merveilleux, immense, qu’elle avait hâte d’arpenter. Elle avait pourtant quitter beaucoup de choses, mais elle ne regrettait rien. Cette vie, cette voie, c’était ce qu’elle était désormais. Marchombre. Ou presque ! Syndrell la guidait sur cette voie, lui donnait les outils qui lui permettrait de l’arpenter seule et d’aller plus loin, bien plus loin que tout ce dont elle avait rêvé. Marchombre. Un jour elle le serait pleinement. Un jour qui, elle le sentait, se rapprochait.

Au fond d’elle, Éole savait que la fin de son apprentissage n’était plus très loin. Elle pouvait le voir dans la manière dont Syndrell la regardait. Enfin ! pourrait-elle penser, mais, bien que la perspective la réjouissait, elle éveillait aussi en elle une pointe de nostalgie et un certain sentiment de vide. Elle y voyait la fin d’une aventure — le début d’une autre aussi bien sûr, mais peuplée de tant d’inconnu. Éole se sentait comme au dessus d’une immense falaise, elle savait qu’elle finirait pas sauter, il le fallait, mais cela lui faisait peur. Ce qu’elle connaissait était là, sous ses pieds, les gens en qui elle avait confiance et qui la guidait étaient de ce côté, mais sa vie à elle était dans le vide, dans le saut, dans le vent. Pour se libérer, pour profiter de sa Vie, elle devait sauter, prendre son envol. Mais le vide, l’inconnu, lui faisait peur. Elle n’aurait plus rien, plus personne à qui s’accrocher, elle sera seule. Libre, certes, mais livrée à elle même. Elle n’aurait plus qu’à se laisser tomber... ou à s’envoler.

Et puis, il y avait aussi le fait qu’elle savourait les instants privilégiés qu’elle partageait avec la marchombre — qui était son amie avant d’être son maître — et elle n’avait pas hâte de la voir partir. Ces moments lui manqueraient.

Les deux amies finirent par s’endormir serrées l’une contre l’autre, bien emmitouflées dans leurs capes.

~ * ~


Dans la nuit, la tempête avait fini par arriver jusqu’à elles et quand Syndrell réveilla Éole, le vent balayait la plaine, sifflant quand il passait entre les rochers. Il était bien plus violent que la veille et Éole remercia la Dame de leur avoir fourni un si bel abri. Syndrell dut juger que le temps était parfais pour une petite sortie en plein air car elle entraina la jeune fille à l’extérieur alors que cette dernière ouvrait à peine les paupières. La gifle qu’elle reçut en sortant la réveilla tout à fait. Le vent était d’une telle violence que la jeune danseuse s’était laissée surprendre et avait fini le nez dans la poussière. Secouée mais désormais bien éveillée, elle suivit Syndrell sur le plus gros, le plus plat et le plus haut rocher blanc. Les deux amies se dressèrent là haut, surplombant la plaine et bravant le vent. La vue était magnifique. Le vent donnait l’impression que la plaine qui s’édentait sous leur pieds était en fait une étrange mer verte. Éole tourna son regard vers Syndrell — qui était noyée dans un tourbillon de cheveux bleus — et lui sourit.
Sans un mot, la marchombre se glissa dans la Gestuelle et Éole s’y coula à son tour. Avec cette tempête, ce n’était pas chose aisée, mais Syndrell savait comment guidée son amie.

- Le forgeron utilise le vent pour attiser son feu, le marin pour gonfler ses voiles, le fermier pour ensemencer ses champs, mais seul le Marchombre l’écoute. Le Marchombre écoute le vent, et le vent parle au Marchombre.

Alors Éole ferma les yeux et écouta le vent et entama ce lent ballet avec lui. Elle se rappelait son expérience avec la rivière et elle avait compris. Elle laissa le vent l’entourer, l’enlacer et dansa avec lui.

Liberté.
Partage.
Envol.


~ * ~


Le vent avait fini par se calmer, la tempête par s’éloigner, continuant sa route vers le sud. Syndrell et Éole avait elles aussi repris leur route et, un peu avant midi, avaient découvert des ruines dans lesquelles elles avaient laissé les chevaux avant d’aller courir. Avant l’Académie, Éole n’aimait pas vraiment courir, mais en découvrant la richesse de la vie qui l’entourait, elle y avait pris de plus en plus de plaisir. Elle appréciait de sentir la terre sous ses pieds, le soleil sur sa peau et le vent dans ses cheveux. Elle aimait écouter le bruit de ses pas sur le sol et elle aimait écouter le murmure du monde autour d’elle.

Les deux amies ne couraient pas depuis très longtemps quand Syndrell s’arrêta brusquement. Éole, perdue dans ses rêveries, faillit la percuter. C’est alors qu’elle vit le félin courir droit sur elles. Mue par un réflexe aussi absurde qu’inutile, Éole porta la main à sa ceinture, pour attraper son poignard, regrettant de ne pas avoir son arc sur elle.

- Non.

La main de Syndrell avait intercepté la sienne avant qu’elle n’arrive à destination.

- Observe et apprend.

Sans comprendre, Éole suspendit son geste et son regard se posa sur son amie qui avait commencé à... chanter. Elle n’avait pas l’air sur ses gardes, ses mains n’étaient absolument pas prêtes à tirer une arme... Elle se contentait d’être immobile. Était-elle donc folle ? Ou peut-être qu’elle comptait sur sa Greffe. Éole ne s’était jamais posé de question sur sa nature, mais ce jour là, elle aurait bien aimé savoir en quoi la greffe de son amie consistait.
Le murmure sourd qui s’échappait des lèvres de Syndrell s’intensifia. Sa greffe ? Un chant ? Le tigre fonçait toujours sur elles. L’instinct d’Éole lui donna envie de reculer, de s’enfuir en courant, mais elle s’aperçut alors qu’elle ne pouvait pas bouger. Que se passait-il ? Syndrell avait donc la capacité de figer les gens en chantant ? Mais qu’en était-il du tigre ? Lui ne semblait pas affecté ! Pourtant Syndrell restait immobile, d’un calme impressionnant.

Éole n’était pas au bout de ses surprises. Sans crier gare, le tigre ralentit soudain et finit par s’arrêter, face à Syndrell, aussi figé que Éole. Cette dernière ne quittait pas des yeux la scène, son regard allant du tigre à son amie, de son amie au tigre. Sans cesser de chanter, Syndrell s’approcha du félin. Elle était si détendue ! Elle posa la main sur son pelage, avec une lueur étrange dans les yeux. Éole avait l’impression de voir une petite fille caresser un chaton ! Plus incroyable encore, la marchombre fit faire doucement demi-tour au tigre — qui se laissait guider — et marcha un peu avec lui, l’accompagnant de son murmure rauque avant de le lâcher et de le laisser s’éloigner. Le tigre se remit à courir, mais dans la direction opposée, comme si il avait totalement oublié la présence des deux femmes.

Syndrell ne laissa pas le temps à Éole de sortir un mot. Elle suggéra de partir, laissant la danseuse avec toutes ses questions. Quand elles arrivèrent enfin aux ruines où elles avait laissé les chevaux, Syndrell se tourna vers Éole avec un immense sourire aux lèvres... À croire qu’elle trouvait la situation très drôle. Éole hésita. Son amie la menait par le bout du nez, elle n’avait pas envie de lui donner ce qu’elle voulait. Sauf que sa curiosité était trop grande et que l’épisode du tigre tournait en boucle dans sa tête. La jeune fille laissa échapper un soupir.

- Tu m’as bien eu hein ? Bon, tu m’expliques comment en chantant tu parviens à me figer et à faire faire demi tour à un tigre qui semblait affamé ? Je veux dire c’est pas des chatons ces bêtes là... C’est ta greffe c’est ça ?

La danseuse laissa émerger un sourire. Syn devait savoir qu’elle était trop curieuse et elle avait fait exprès de la laisser mariner ! Mais bon, son sourire et l’éclat malicieux de ses yeux dorés étaient contagieux apparemment.

- Alors ? insista Éole, un immense sourire sur les lèvres cette fois.
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeMar 27 Fév 2018, 13:12

Face à la curiosité d’Eole, le sourire de Syndrell s’élargit. Elle ne se souvenait que trop bien de cette première fois où elle avait vu Miss utiliser le chant marchombre, de cette frustration qu’elle avait ressentie quand elle avait tenté de fournir une explication rationnelle sans pourtant y parvenir… Etre aujourd’hui à la place du maître taquin lui plaisait énormément !

- Alors non. Il n’est pas question de greffe, mais bien d’un secret marchombre. C’est un chant, Eole, et je vais d’abord t’apprendre à t’en défaire avant de t’enseigner comment le moduler toi-même. Prête ?

Se soustraire au pouvoir hypnotisant du chant marchombre requerrait une sacrée dose de volonté et d’autres « trucs » que Syndrell prit patience à expliquer à son élève. Au bout d’une heure, Eole parvint à bouger pendant que la marchombre aux cheveux bleus chantait. Estimant que c’était un bon début, Syndrell lui montra alors comment faire monter ce chant étonnant, à la frontière du murmure et du ronronnement bourdonnant. L’exercice était délicat mais très intéressant !

- Entraîne-toi tous les jours, toute seule d’abord, puis en compagnie de petits animaux. Plus tu seras confiante, plus tu pourras viser « gros ». Le chant marchombre n’est absolument pas douloureux ni dangereux. Sur l’homme toutefois, il est à utiliser avec prudence et discernement, et son existence est à dissimuler aussi soigneusement que celle de la greffe.

Parce qu’elle avait passé l’heure assise en tailleur, Syndrell se leva et s’étira comme un chat, puis elle jeta un coup d’œil à Eole.

- Ma greffe est très différente de la tienne, elle n’influe pas sur mon centre de gravité mais sur mes bras.

Chuintement feutré.
Murmure lumineux.
Eclat transcendant.

Les lames de Syndrell brillaient à la lumière du soleil, le long de ses avant-bras. Elle laissa le temps à Eole de les observer avant de les rengainer tout aussi silencieusement.


- Comme toi, il a fallu que je m’y habitue ! sourit-elle avant de claquer dans ses mains. Allez, en selle demoiselle ! Il nous reste encore de la route à faire.

Un peu plus tard, alors qu’elles chevauchaient tranquillement à travers la plaine balayée par les vents, Syndrell tourna la tête vers son amie.

- Que connais-tu de l’Oeil d’Otolep ?

Question anodine.
Qui ne l’était pas tant que cela… !
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeDim 15 Avr 2018, 15:03

Éole était loin de se douter que la réalité était bien plus original et qu’elle était très loin du compte en croyant avoir découvert la greffe de Syndrell.

- Ah non. Il n’est pas question de greffe, mais bien d’un secret marchombre. C’est un chant, Eole, et je vais d’abord t’apprendre à t’en défaire avant de t’enseigner comment le moduler toi même.

Quoi ?!
Au fur et à mesure que Syn lui expliquait, la surprise d’Éole grandissait. La greffe était déjà un énorme secret marchombre, un truc complètement dingue, insoupçonnable. Ce n’était donc pas le seul secret marchombre ? Combien de secrets cette guilde renfermait-elle ?

- Prête ?

La jeune danseuse hocha la tête, hébétée et pas si sûre d’être prête. Syn expliqua longuement à Éole comment se défaire du chant marchombre, jusqu’à ce qu’elle comprenne parfaitement, jusqu’à ce qu’elle maîtrise toutes les techniques. À chaque fois que la marchombre se mettait à chanter, Éole était parcourue de frissons. Au début, malgré toute sa bonne volonté, elle se laissait toujours enveloppée de ce chant sourd, elle se laissait hypnotiser sans lutter. Ce chant avait quelque chose de réconfortant, de chaleureux et il lui rappelait un peu celui du Rentaï. Quand Syndrell se mettait à l’entonner, Éole n’avait plus qu’une envie : se laisser envahir, se laisser submerger par ce chant et se noyer dans ses méandres. Elle ne voulait plus lutter, juste profiter. Cela prit du temps pour qu’elle se range à l’idée qu’elle ne devait pas se laisser faire, que ce chant était un piège. Cela prit du temps pour qu’elle acquiert enfin la volonté de mettre en pratique les enseignements de Syndrell et qu’elle parvienne à se défaire de la sensation si douce que lui procurait ce chant. Il lui fallut une heure pour parvenir à s’en défaire un peu et à esquisser quelques mouvements. Syndrell sembla alors satisfaite et lui montra alors comment faire naître ce chant au fond de sa gorge. C’était étrange de sentir ce bourdonnement monter en elle. Il ne venait pas de la gorge, non, il venait du ventre, des entrailles et s’élevait dans votre cage thoracique en résonnant comme un grondement sourd résonne sur les parois d’une grotte. Il faisait vibrer tout le corps d’Éole, elle avait l’impression que le tonnerre se déchainait en elle et pourtant, de l’extérieur, elle semblait aussi calme que l’eau qui dort.

Quand Syndrell mit fin à l’exercice, Éole se sentait vidée et vide. Vidée de son énergie et vide, comme si le chant avait quitté son ventre et sa poitrine, ne laissant qu’un vide immense. La marchombre conseilla à Éole de s’entraîner souvent, seule puis sur de petits animaux avant de passer à des plus gros. Un secret à conserver avec autant de précaution que la greffe.

- Ma greffe est différente de la tienne, annonça Syndrell en s’étirant comme un chat, elle n’influe pas sur mon centre de gravité mais sur mes bras.

Des lames surgirent soudain le long des avant bras de Syndrell. Le silence tomba entre les deux amies. Un silence empli de respect, comme si l’aura du Rentaï était là, toute proche, et qu’elle les observait. Éole se sentait honorée que son amie lui montre ainsi sa greffe, beaucoup de marchombres aimaient la garder secrète.
Éole repensa alors à Pia, capable de déjouer les lois de la gravité et se rendit compte pour la première fois que sa greffe n’était pas très différente. Peut-être même qu’elles était semblables. Ou peut-être que leur mode de fonctionnement était différent, malgré le résultat similaire. Cette constatation, loin d’attrister Éole, la remplit de bonheur : elle se sentait ainsi un peu plus proche de son ancien maître.

- Aller en selle demoiselle ! Il nous reste encore de la route à faire !

La jeune apprentie sursauta, elle était perdue dans ses pensées et n’avait même pas remarqué que Syndrell avait rangé ses lames. Elle adressa un grand sourire à son amie.

- A vos ordres !

Elle s’empressa alors de récupérer ses affaires et de grimper sur le dos de Bolshoï. Quelles autres surprises Syndrell lui réservait-elle ?

~ * ~


- Que connais-tu de l’Œil d’Otolep ?

La question surpris Éole. Les deux jeunes femmes chevauchaient tranquillement en discutant de tout et de rien quand Syndrell avait soudain posé cette question qui sortait de nulle part.

- Euh... À part ce qui est dit dans les livres, pas grand chose...

La danseuse hésita un instant, fouillant dans sa mémoire des informations qu’elle aurait pu avoir sur l’Œil d’Otolep. Bien sûr qu’elle en avait entendu parlé, elle avait même souvent rêvé de le découvrir, il renfermait tant de mystères...

- Je sais qu’il s’agit d’un lac au nord est de l’Empire, on raconte beaucoup de choses sur lui, il est au cœur de pas mal de légendes, mais rien ne prouve qu’elles soient vraies. On raconte qu’il aurait des propriétés magiques incroyables, qu’il donne la jeunesse éternelle, qu’il peut guérir tous les maux et réaliser des miracles. J’ai toujours voulu le voir de mes propres yeux, mais on dit aussi qu’il est inaccessible, que personne n’a réussi à l’atteindre, ou que ceux qui ont réussi n’en sont jamais revenu. Enfin, on raconte beaucoup de chose et je ne suis pas sûre de savoir démêler le vrai du faux.

Éole adressa un sourire à son amie. Une lueur malicieuse brillait dans son regard doré et Éole comprit soudain.

- C’est là bas qu’on va n’est-ce pas ? Donc dans tout ce qu’on raconte, il doit bien y avoir une part de vrai, tu ne m’emmènerais pas là bas si c’était un simple lac. Celui de l’Académie ou le lac Chen auraient suffit.

La jeune femme guettait la réaction de son amie. Éole savait qu’elle avait raison et elle était partagé entre la joie et l’excitation, et l’appréhension de découvrir quelles légendes étaient véridiques...
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Avr 2018, 20:28

- En effet, c'est notre destination ! Pour être tout à fait honnête, je dispose à peu près des mêmes informations que toi au sujet de cet endroit. C'est un peu comme un rêve de gosse, j'ai toujours eu envie de le réaliser...

... quel meilleur moment que celui-ci ?


(Elle sourit en direction d'Eole)


Dernière édition par Syndrell Ellasian le Dim 22 Avr 2018, 22:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Avr 2018, 21:42

[hoche la tête en souriant]

- Oui...

[puis soudain, regarde Syndrell intriguée]

- Celui-ci ?
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Avr 2018, 22:05

- Oui ! Avec une amie à mes côtés !

(Clin d'oeil complice)

Dis-moi, qu'est-ce que tu penses de ton parcours ? Depuis que tu as découvert la Voie et ceux qui la arpentent, qu'as-tu appris ? As-tu des regrets ?
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Éole Létoile
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeLun 23 Avr 2018, 14:40

- Long ! [clin d'œil] Non, plus sérieusement, la longueur m'importe peu, peut-être que c'est mieux ainsi, que ces 10 années m'ont permise de mûrir. Ma détermination et mon envie ont été mise à l'épreuve, mais je ne regrette rien. Au moins, je sais pourquoi je suis là. Et puis, apprentie ou non, j'arpente la Voie et c'est ce qui compte.

[sourire]

- J'ai appris et découvert tant de choses... J'ai douté, beaucoup, mais j'ai aussi appris que c'était une force incroyable. Chaque instant de doute s'est transformé en une envie encore plus mordante d'aller au bout. Te résumer ce que j'ai appris pendant ces 10 dernières années est impossible. Peut-être que si je devais choisir une seule chose, je dirais que j'ai appris à écouter le monde autour de moi. À l'écouter, à le comprendre et à lui parler. Tu vois, j'ai toujours cru que je dansais avec le vent, mais depuis que j'ai rencontré les marchombres, je me suis rendue compte que je me trompais. J'essayais de danser avec le vent, oui, j'essayais de l'écouter, mais c'est quand j'ai vraiment appris à le comprendre que j'ai pu réellement danser avec lui. Et que cette danse est devenue un véritable Partage plus qu'un ballet à sens unique.

[nouveau sourire]

- Je ne regrette rien Syn, pas même d'avoir eu 4 maîtres différents et 10 ans d'apprentissage. Au contraire, chacun d'entre vous m'a montré la Voie d'un œil différent. Elle a aujourd'hui pour moi plus de couleurs qu'il n'y en a dans un arc-en-ciel.
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeMar 29 Mai 2018, 20:29

Syndrell écouta attentivement Eole. Pas un seul instant elle ne songea à l’interrompre, quand bien même une foule de mots se pressaient sur ses lèvres. Elle était fascinée, simplement fascinée par la volonté de la jeune femme, et par sa patience ; c’étaient là deux qualités qui faisaient d’elle une marchombre comme l’on en croise rarement.

Une marchombre d’exception.

Finalement, elle se contenta de hocher la tête et refoula des paroles qui auraient seulement gâché l’importance de ce moment. Mais elle rapprocha Vagabond de Bolshoï et laissa leur complicité unique sceller cet instant de plénitude absolue, renforcée par des paroles pleines de sagesses et lourdes de sens.

Eole avait mérité que sa formation s’achève enfin.




*



Le vent avait fraîchi dès qu’elles étaient sorties d’Ervengues. La traversée de la forêt s’était déroulée sans encombres puisqu’aucun brigand ni aucun félin doté d’intentions douteuses ne s’étaient joints à leur périple.

Syndrell avait continué d’entraîner Eole.

Jour après jour, nuit après nuit, alternant les exercices de souplesses avec les épreuves de force et s’ingéniant à concevoir des situations qui obligeaient son amie à conjuguer savoir, connaissance, instinct et expérience. Nuit après nuit, jour après jour, Eole l’avait suivie sans se départir de cette force de caractère qu’une apparence trompeusement douce dissimulait.

Une pluie fine mais persistante tombait depuis l’aube quand elles aperçurent la Citadelle au milieu d’un univers de brumes. A la perspective d’un bon lit et d’un repas chaud, Syndrell accéléra l’allure. Bien évidemment, les portes s’ouvrirent un peu avant leur arrivée pour laisser passer un petit groupe de Frontaliers à cheval, tandis que du haut des remparts, les sentinelles bandaient leurs arcs. Afin d’éviter toute méprise, Syndrell rejeta sa capuche en arrière, laissant la pluie tremper ses longs cheveux bleus.

Précaution inutile ! Le cavalier qui chevauchait en tête dans leur direction n’était autre qu’Erlaëm, leur ami. Il arrêta sa monture dans une glissade et tendit le bras pour plaquer sa paume contre la leur.


- Alors les filles, le temps radieux des Marches du Nord vous manque à ce point ?
- Continue de retarder notre arrivée,
marmonna Syndrell pour la forme, et je vais passer le reste de la journée à t’éternuer à la figure !
- Comme si tu pouvais tomber malade !


La marchombre attendit qu’il se soit éloigné pour sortir un mouchoir de sa poche et se moucher bruyamment.



*



- La Dame soit louée, soupira Syndrell, franchement soulagée, en plaquant ses mains autours de l’énorme bol de soupe fumante posé devant elle.
- Je ne pensais pas que tu avais un rhume pour de vrai, s’excusa Erlaëm, dépité.

Il était assis en face d’elles, dans la salle où se restauraient quelques hommes et femmes. Les conversations allaient bon train, l’ambiance semblait moins tendue que la dernière fois où elle avait mis les pieds dans les parages. Syndrell laissa son regard doré vaguer alentours, puis attrapa un bout de pain, forma une boulette de mie et d’un geste du doigt l’envoya valser en direction du bol d’Eole, assise à côté d’elle.

Erlaëm les observa attentivement. Il sonda leur fatigue, remarqua leur tenue de voyage, se rappela les sacs accrochés à leurs selles, étudia un moment la complicité qui liait clairement les deux jeunes femmes…

- Où est-ce que vous allez, au juste ?
- On va se baigner dans l’Oeil.


Les yeux d’Erlaëm s’écarquillèrent et près d’eux, les murmures naquirent, curieux. Loin de paraître décontenancée, Syndrell attrapa son bol et le porta à ses lèvres pour avaler une gorgée de soupe.

- Ohlala c’est délicieeeeeeuuuuux ! s’exclama-t-elle avant de boire goulument.

Le Frontalier secoua la tête, amusé.


- D’accord, vous allez vous baigner dans l’œil d’Otolep. Admettons. Pourquoi avoir fait un détour par la Citadelle ? Vous vous rallongez drôlement…
- Déjà parce qu’une route trop droite c’est ennuyant,
répondit Syndrell en souriant. Ensuite parce que cette étape est nécessaire.

Elle posa son bol et passa un bras autour des épaules d’Eole.

- J’aimerais qu’Eole suive votre entraînement jusqu’à ce que nous reprenions la route. Si c’est possible, bien sûr.
- Notre entraînement ?


Erlaëm observa Eole. Il savait qu’elle était du même acabit que Syndrell : elle ne payait pas de mine, et c’était justement une erreur que de la penser fragile. Mais de là à jouer les Frontalières…

- Notre entraînement ? répéta-t-il.
- Tu radotes, Erl.
- Désolé, j’ai du mal à comprendre.
- D’accord. Eole est en train de forger un être formidable. Son parcours, long et périlleux, est en passe d’arriver à un carrefour où tout est possible, absolument tout. Les chemins peuvent toutefois se réduire à un seul, mais avant j’aimerais qu’elle pousse ses limites jusqu’à un niveau dont elle n’a elle-même pas encore totalement conscience. Je pense que les Frontaliers, qui la surpassent, peuvent l’aider à se surpasser aussi.
- En clair, tu veux qu’elle déguste ?
- Voilà !
- Fallait le dire plus tôt !

Pauvre Eole ! Une telle conversation aurait dû lui donner envie de fuir, sauf que Syndrell, avec son bras sur les épaules de la marchombre, encourageait cette dernière à les suivre dans leur délire. Un délire délirant et pourtant fondamental. Eole connaissait la Citadelle. Elle connaissait les Frontaliers et leur discipline de fer. Evoluer parmi eux était une chance incroyable, et peu de gens avaient l’occasion de la saisir un jour.

Syndrell ne regrettait pas d’avoir eu la sienne.


Un sourire passa fugacement sur les lèvres d’Erlaëm, puis s’agrandit jusqu’à lui fendre carrément la poire.

- Combien de temps ?

Le même sourire aux lèvres, Syndrell forma une nouvelle boulette de mie de pain entre ses doigts.

- Trois jours.
- Tope-la.


La boulette de mie de pain s’envola.



*



Trois jours.

Eole avait eu la permission de suivre un groupe de jeunes Frontaliers qui avaient son âge, à deux ou trois ans près. C’étaient déjà des combattants aguerris et leur quotidien était organisé comme du papier à musique : à l’aube, réveil implacable et même tonitruant, immédiatement suivi par deux heures de course à bonne allure autour de la Citadelle (quel que soit le temps) ; après un petit-déjeuner solide, les jeunes investissaient ensuite la salle d’entraînement pour une heure d’assouplissements avant de s’adonner à des cours de lutte et d’auto-défense en compagnie de maîtres sévères et intransigeants.

Une pause d’une demi-heure était accordée pour se détendre et se restaurer, avant d’entamer l’après-midi par des exercices de musculation, puis une heure de lutte à mains nues sur un épais tapis. S’ensuivait une heure de pratique du sabre et de l’arc, avant l’entraînement au combat qui voyait s’affronter, en fin de journée, les jeunes sous forme de duels donnant lieux à des récompenses pour les plus glorieux, et à des corvées pour les vaincus.

Une séance aux bains était évidemment nécessaire après cela, et il n’était pas rare de s’arrêter à l’infirmerie au passage, qui pour se faire recoudre l’arcade sourcilière, qui pour bander une articulation endommagée ou panser des hématomes douloureux. Quand ils n’étaient pas en mission, les Frontaliers pouvaient alors profiter de leur temps libre pour passer la soirée dans leur chambre, au calme, à rédiger quelques rapports, ou bien dans la salle commune pour échanger avec leurs pairs.

Trois jours à tenir le rythme sans broncher.

Syndrell laissa Eole se débrouiller. Plaçant toute sa confiance dans les fines compétences des maîtres d’arme de la Citadelle, la marchombre profita de ces trois jours pour feuilleter des registres dans la bibliothèque des archives, et pour discuter avec certains Frontaliers qui étaient très âgés. Elle s’intéressait au passé d’Erwan, dont elle découvrit quelques traces de-ci, de-là au gré de ses recherches, ainsi qu’à celui de Tsukia et Syles (les traces étaient autrement plus évidentes en raison de l’importance des familles de ces deux derniers).

Mais surtout, elle chercha des indices concernant sa mère biologique.
Elle n’en trouva aucun.

Après trois jours de quête incessante, seulement entrecoupée par un ou deux entraînements en compagnie d’Erlaëm, Syndrell dut admettre que si sa mère était réellement passée la Citadelle, elle n’avait rien laissé qui laisse envisager une telle réalité. Les membres du clan de la Baleine avaient-ils pu se méprendre à son sujet ?

La marchombre eut du mal à ne pas être déçue. Elle avait effectué ce détour avant tout pour Eole, bien entendu, mais elle n’avait pas réussi à s’empêcher d’espérer trouver quelque chose. Même un indice aussi insignifiant qu’un nom signé sur un registre aurait pu la satisfaire. Cet échec lui donnait l’impression de revenir des années en arrière, à l’époque où sa condition d’orpheline lui apparaissait comme marquée au fer rouge sur sa personne – et dans son cœur…

- Tu es certaine que ta mère était Frontalière ? s’enquit Erlaëm la veille de leur départ.
- Je suis certaine qu’elle est venue à la Citadelle.
- Ce n’est pas tout à fait la même chose. Tu viens souvent nous voir et tu n’es pas l’une des nôtres. Enfin, tu vois ce que je veux dire.
- Oui, grand chef. Je vois ce que tu veux dire.


Ils étaient assis sur un banc, dans la salle d’entraînement, et assistaient aux dernières leçons de la journée. Un régal pour les yeux tant les prouesses réalisées sur ce tapis étaient impressionnantes. Au beau milieu de ces hommes et de ses femmes, Eole se démarquait par sa légèreté et sa grâce, danseuse dans le cœur et dans l’âme.

- On ne dirait pas comme ça, mais beaucoup de gens de l’extérieur franchissent nos murs, généralement pour parler affaires de guerre.
- En d’autres termes, je cherche une aiguille dans une botte de paille…
- Au moins tu cherches quelque chose.
- J’aime ton esprit positif !
- Haha ! Je sais… Dis donc, elle se débrouille sacrément bien, la petite.
- Pas si petite que ça,
fit remarquer Syndrell en suivant le regard de son ami en direction d’Eole.
- Non. D’ailleurs, Jorem et Axil ne la quittent pas des yeux. Regarde-les, ils vont se prendre une beigne… Et voilà. Qu’est-ce que je disais. Gros malins !
- Erl ?
- Oui ?
- Tu ne la quittes pas des yeux.
- Ah.


Amusée, Syn refoula sa déception pour se concentrer uniquement sur l’instant présent. Erlaëm avait raison, elle avait tout une vie pour se rapprocher de l’aiguille qu’elle avait commencé à chercher à tâtons.

Mais si peu de temps encore, aux côtés de son apprentie…




*



Au matin du quatrième jour, les deux amies quittèrent la Cidatelle. Elles abandonnèrent très vite la piste principale pour bifurquer vers les montagnes de l’Est, profitant d’un ciel dégagé et d’un temps clément pour galoper à travers la plaine. C’est en observant la barrière montagneuse que Syndrell réalisa tout le chemin déjà parcouru.

Derrière se trouvait l’Oeil d’Otolep.




[Désolée pour l'attente ! Je laisse Eole vivre ses trois jours comme elle le souhaite, sens-toi libre d'imaginer ce qui te plaît, et d'utiliser Erl comme d'autres personnages à ta guise !]
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Éole Létoile
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeJeu 05 Déc 2019, 22:36

L’entraînement d’Éole ne faiblissait pas, au contraire, Syndrell ne la ménageait pas. Et Éole adorait ça.
Elle aimait cette sensation qui lui parcourait le corps après un effort intense. Cette douleur qui n’en était pas vraiment une, qui n’était que le fruit du travail acharné, des muscles qui se développent. Elle aimait se dépenser, se donner à fond, sentir cette onde de chaleur qui la parcourait de la tête au pied. Cela lui faisait un bien fou. Cela la rendait tellement heureuse. Elle se sentait vivante. Pleinement vivante.
Et Éole adorait passer du temps avec Syndrell. La jeune femme ne se prenait jamais au sérieux, et pourtant, elle était tout ce qu’il y avait de sérieux. Mais un sourire étirait ses lèvres en permanence et elle ne ratait jamais une occasion de rire. Elle était pétillante et pleine de vie. Et cela réchauffait le cœur d’Éole.
Dans ces instants, entre l’effort musculaire et le rire de son amie, la danseuse oubliait tout. Son père, sa mère et toute leur histoire, tous leurs lourds secrets. Elle oubliait la douleur liée à la mort de Pia. Elle oubliait tous ces moments de doutes. Elle était là et elle était heureuse.

Marchombre.

Ou presque...

~ * ~

Éole avait bien compris qu’elles avaient dévié du chemin pour l’Œil, qu’elles se dirigeaient trop vers l’ouest. Mais peu importait. Elle faisait confiance à Syndrell. Et elle avait une petite idée de leur destination, bien qu’elle n’en comprenait pas forcément les raisons.

Une fine bruine s’était installée depuis le matin, les trempant jusqu’aux os. Éole frissonnait sous ses vêtements, pourtant chauds.

La Citadelle.

Quand l’imposant édifice fut en vue, un sourire étira les lèvres de la jeune femme. Un sourire aussi bien soulagé que satisfait. Soulagé parce que cela signifiait une bonne boisson chaude et des vêtements secs. Satisfait parce qu’elle avait deviné juste.
Éole repensa à tout ce qu’elle avait vécu ici, aux côtés de Syndrell et de Darwen. Elle repensa aussi à Kaünis. Se demanda ce qu’était devenue cette jeune femme. Un envoleuse. Qu’est-ce que cela signifiait, au fond, être marchombre ou bien mercenaire du chaos ? Existait-il une réelle différence entre les deux ? Éole s’était toujours imaginé les mercenaires comme des personnes sanguinaires qui tuaient tout le monde à tout bout de champ, qui volaient, pillaient, violaient. Mais Kaünis ne semblait toutefois pas correspondre à ce modèle. En fait, Éole l’avait trouvé... humaine. Peut-être avait-elle moins de remords à tuer, mais elle ne le faisait certainement pas sans raison. Autrement Éole ne serait plus là pour le penser. Alors, quelle est la différence entre un envoleur et un marchombre ? Que serait-il advenu si Éole était tombée non pas sur l’Académie, mais sur son équivalent côté chaos ?

- Alors les filles, le temps radieux des Marches du Nord vous manque à ce point ?

La voix d’Erlaëm la sortit de ses pensées et lui arracha un sourire. Il n’avait pas changé. Cela lui faisait plaisir de le revoir. La jeune fille lui emboita le pas, pressée de se mettre — enfin — au sec.

~ * ~

Une sensation de chaleur parcouru d’un coup tout le corps d’Éole. Cette soupe, en plus d’être délicieuse, lui fit un bien fou. La jeune femme serrait le bol fumant de ses deux mains, réchauffant ses doigts engourdis par le froid et l’humidité. Éole observait Erlaëm, qui discutait avec Syndrell. Que faisaient-elles ici ? Ce n’est quand même pas pour les beaux yeux du Frontalier que Syn leur avait faire ce détour ! Si ?

Un bref soupir s’échappa des lèvres d’Éole. Maintenant qu’elle était au chaud, au sec, et au repos, elle sentait toute la fatigue qu’elle avait accumulée ces derniers jours. Son corps criait soudain grâce et elle n’avait alors qu’une envie : celle de s’enrouler sous une énorme couette et de dormir jusqu’à n’en plus pouvoir. Oh que oui, un bain brûlant et, hop ! au lit. La jeune danseuse était en train de rêver au moelleux de son futur matelas quand une boulette de pain atterrit brutalement dans sa soupe, envoyant quelques gouttes de potage sur son nez.

- Hé !

À côté d’elle, Syndrell lui adressa un sourire amusé.

- Où est-ce que vous allez, au juste ?
- On va se baigner dans l’Oeil.


Erlaëm ouvrit de si grands yeux qu’on aurait dit que la marchombre venait d’annoncer qu’elles allaient rendre visite à Merwyn. L’Œil d’Otolep était-il mystique — et mystérieux — à ce point ?
Mais Éole ne pu répondre à cette question, Erlaëm venait de poser celle qui trottait dans sa tête depuis qu’elle avait compris qu’elles faisaient un détour par la Citadelle.

- J’aimerais qu’Eole suive votre entraînement jusqu’à ce que nous reprenions la route. Si c’est possible, bien sûr.

Ah. C’était donc ça. Elle n’en avait pas encore assez bavé. L’entraînement des Frontaliers ? Syndrell lui offrait là une opportunité inespérée ! S’entraîner avec des Frontaliers ! L’élite de l’Empire ! Non mais jamais elle ne serait à la hauteur ! Éole était tellement surprise, heureuse et intimidée qu’elle ne capta pas un mot de la conversation qui suivie entre son Maître et le Frontalier. Elle, elle allait se mesurer aux Frontaliers ? Elle, elle allait s’entraîner avec eux ? Elle allait voir un peu l’envers du décor : la formation des meilleurs soldats de l’Empire. Et elle, elle allait en faire partie le temps de... Euh... Combien de temps devait durer cette histoire ?

- Trois jours.
- Tope-la.


Une nouvelle boulette de mie de pain plongea dans sa soupe.

~ * ~

Trois jours. Un temps infiniment long et beaucoup trop court.
Trois jours. Une bonne douzaine de bleus, beaucoup trop de courbatures et une côte fêlée.
Trois jours. Des rires, de la sueur, des cris.
Trois jours...

~ * ~

Le premier matin, c’est Erlaëm qui était venu la réveiller. Tôt. Beaucoup trop tôt. Éole ne s’était pas encore remise et n’aurait pas dit non à une heure ou deux de sommeil en plus. Mais non. Syndrell lui avait obtenue de faire partie des apprentis Frontaliers pendant trois jours, c’était un cadeau inestimable, Éole ne devait pas faillir. Alors elle se leva, suivi Erlaëm dans les couloirs de la Citadelle — qu’elle commençait à connaître — et entra dans le refectoire ou les jeunes apprentis étaient en train de déjeuner. Les regards convergèrent vers elle. Des regards surpris, curieux, amusés, mais aussi des regards d’incompréhension, des regards méfiants. Erlaëm lui indiqua le buffet où elle pouvait se servir et lui souhait bonne chance. Éole fut un peu déçue que ce ne soit pas lui qui dispense les cours, d’autant que tous ces regards la rendait mal à l’aise. Elle prit une grande inspiration et alla s’asseoir. Il fallait qu’elle prenne des forces, la journée allait être longue.

À la fin du repas, elle suivit les jeunes jusqu’au terrain d’entraînement où les attendait déjà leur professeur.

- Bonjour à tous ! Alors, pour éviter les questions qui pourrait tous nous déconcentrer, vous avez dû le remarqué, nous avons une nouvelle recrue aujourd’hui. Éole, c’est ça ? Et bien Éole va suivre les cours avec vous pendant trois jours. Voilà, si vous avez d’autres questions, vous les gardez pour le vestiaire.

Il s’agissait d’une jeune femme, à peine plus âgée que Syndrell. Elle était petite et plutôt trapue, tout en muscles. Elle avait le regard sévère. Ses longs cheveux blonds étaient serrés dans une natte qui descendait jusqu’au creux de ses reins.

- Et toi, Éole, je ne sais pas pourquoi tu es là, moi j’aime pas trop ça. Je fais confiance à Erlaëm mais si tu ne suis pas le rythme, je n’irais pas te chercher.

Éole hocha la tête, bien décidée à lui montrer qu’elle n’était peut-être pas Frontalière, mais qu’elle en avait dans le ventre.

- Aller aller ! On a assez trainé ! Je veux tous vous voir courir !

La jeune femme s’élança à la suite des autres. Depuis qu’elle était à l’Académie, courir lui faisait du bien, et c’est exactement ce dont elle avait besoin à cet instant pour se vider l’esprit et oublier tous ces regards braqués sur elle. Elle avait besoin de se concentrer.

La matinée se déroula sans accroche. Näla — leur professeur — compris rapidement qu’elle n’avait pas affaire à une débutante et son ton envers la jeune fille se radoucit. Éole aussi compris vite qu’il allait falloir qu’elle s’accroche. L’entraînement que Syndrell lui proposait était dur et la poussait dans ses derniers retranchements, mais elles n’étaient que les deux et Syndrell s’adaptait beaucoup à Éole. Ici, la danseuse devait suivre et évoluer avec le groupe. Näla ne s’occupait que des meilleurs, pas de ceux qui traînaient derrière. Éole était loin d’être en galère, mais elle était loin de Jorem et Axil, les deux meilleurs du groupe.

Jorem était un grand gars tout mince et pourtant il en avait de la poigne. Axil lui avait un physique plus classique, ni trop grand, ni trop petit, bien musclé sans avoir une carrure trop forte. Il cachait bien son jeu. En combat, il était d’une furtivité à en faire pâlir un marchombre. On ne le voyait pas arriver, ni repartir. Il était rapide et efficace.
Éole les admirait beaucoup tous les deux.
Parmi les meilleurs, il y avait aussi Akhram. Lui, il avait toujours les sourcils froncés, le regard noir, les dents serrés. Il fonçait dans le tas. Jorem ne parvenait à la battre que parce qu’il avait l’avantage de la taille et Axil celle de la rapidité. Akhram était fort, puissant. Il dosait ses coups. Les économisait. Quand il frappait, c’était pour faire mal. C’était le coup qui le faisait gagner.

Mais le premier jour, Éole n’affronta pas ceux là — et heureusement. Le premier jour Näla la fit se mesurer aux autres, à ceux qui se démarquaient un peu moins du groupe, mais qui n’en étaient pas moins doués. N’oublions pas qu’on parle de l’élite.

À la pause du midi, cependant, cela se corsa. Éole essaya d’éviter le plus possible ceux qui la regardaient de travers — l’expérience de Darwen lui avait fait comprendre qu’il valait mieux ne pas chercher les Frontaliers, et qu’il ne fallait surtout pas qu’elle se retrouve provoquée en duel. Néanmoins, cela ne suffit pas. Quand Akhram vint poser son plateau vers elle, Éole compris bien que cela ne sentait pas bon.

- Alors, la nouvelle, on se prend pour une Frontalière ?

Éole leva les yeux vers lui, lasse.

- Je n’ai jamais eu cette prétention.
- Qu’est-ce que tu fou là au juste ? À part pour venir mater du Frontalier ?
- C’est ça ? Tu aimerais que je sois venue te mater ?
- J’aimerais surtout que tu ne sois jamais venue me déranger. Est-ce que tu sais au moins tenir un sabre correctement ?


Éole sentait bien qu’il ne fallait pas qu’elle s’engage dans cette voie là, mais elle ne savait pas comment faire pour se débarrasser de Akhram... Elle essaya de garder son calme.

- On n’a pas un cours de maniement du sabre cette après-midi ? Tu jugeras par toi même.
- Oui oui c’est ça... Peut-être que le prof voudra bien que je me batte contre toi tiens. Ça pourrait être drôle.
- Si tu le dis. Maintenant est-ce que je peux finir de manger ? Tu devrais faire de même si tu veux pouvoir tenir debout au prochain cours...
- Oh ! Tu ne te moques pas de moi ! On se voit tout à l’heure. Et je te montrerais ce à quoi on droit les imposteurs.


Éole soupira et le regarda s’éloigner. Ces trois jours n’allait pas être de tout repos.

Le cours de maniement sabre était le dernier de la journée. Akhram ne l’embêta pas pendant les autres cours, excepté une petit remarque durant les exercices d’assouplissement.

- Pff, elle se la pète la nouvelle juste parce qu’elle est plus souple que nous.

Et puis ce cours du maniement du sabre arriva. Le professeur s’appelait Ylian et était beaucoup plus âgé que Näla. Il était aussi plus doux, comme si les années lui avaient accordé une autorité que personne n’aurait osé contester, ce qui lui permettait de ne pas hausser la voix.

- Bonjour Éole, bienvenue parmi nous. J’espère que ces chenapans ne t’ont pas trop malmenés... Bon, tu as déjà pratiqué le sabre ?
- Oui oui, j’en fais depuis toute petite.
- Ah très bien, très bien. Bon et bien en place tout le monde !


Pendant les exercices individuels, Éole guettait Akhram du coin de l’œil. Il était concentré et ne la regardait pas du tout, mais elle sentait bien que ce qu’il lui avait dit à midi était tout sauf du vent.
Vint ensuite la phase de duel. Ylian fit combattre Éole avec les mêmes apprentis que le matin. Elle sentait sur elle son regard qui analysait chacun de ses mouvements. Sur trois duels, elle en perdit un et en gagna deux.

- Monsieur ! J’aimerais me mesurer à Éole. Si elle n’est là que pour trois jours, autant qu’elle se batte contre les meilleurs.

Ylian se tourna vers Akhram, un léger sourire aux lèvres.

- Tu penses donc que tu fais partie des meilleurs Akhram ? Peut-être devrais-tu déjà être Frontalier ?

Le jeune homme se renfrogna, n’osant pas répondre au maître qui, malgré son amusement, était très sérieux. Ylian se retourna ensuite vers Éole et la jaugea du regard.

- Très bien. Soit. Akhram contre Éole. Mettez vous en place.

Éole pâlit d’un seul coup. Il... Il avait vraiment accepté la requête de ce garnement ? Mais... c’était du suicide ! Akhram était beaucoup plus fort qu’elle...

- Éole ?

La jeune apprentie s’avança en tremblant.

- Tu fais moins la maligne hein ?

Éole prit son courage à deux mains et se mit en garde. Elle prit une grande inspiration et tenta de se redonner confiance.

« Tu es une marchombre. Bien sûr que tu es capable de le battre, ou au moins de ne pas te faire tuer. Bien sûr. Parce que tu es une marchombre. Pense à Syndrell, qu’est-ce qu’elle te dirait Syndrell ? »

Éole expira puissamment. Déterminée.
Le combat s’engagea.

Akhram, fidèle à lui même économisait ses coups. Éole tentait d’appliquer tout ce qu’elle avait appris — depuis le matin comme depuis le début de sa vie. Elle refoula tant bien que mal l’idée d’utiliser sa greffe pour faire taire son adversaire, qui ne cessait de lui lancer des piques. Tous les regards étaient braqués sur eux. Jamais la jeune fille n’avait été aussi mal à l’aise dans sa vie.

Akhram était rapide et fort. Un premier coup percuta Éole sur le bras. Les lames étaient émoussées, mais elles étaient solides. Éole n’avait pas perdu son bras, mais avait gagné un merveilleux bleu.

- Alors Éole, tu abandonnes ? Tu reconnais que tu n’as rien à faire ici ?

La danseuse serra les dents.

« Tu peux toujours rêver... »

Le combat continua. Éole se faisait de plus en plus souvent. Aucun de ses coups à elle ne portait. Elle entendait les murmures autour d’elle. Le rire d’Akhram lui devenait insupportable. Et, plus que tout, elle sentait sur elle le regard brûlant d’Ylian. Savait-il que le combat était perdu d’avance ? Attendait-il d’elle qu’elle prouve sa valeur ? Qu’elle prouve qu’elle avait bien sa place dans ce cours ?

Stop !

Il fallait tout de suite arrêter ces pensées. Elle était apprentie marchombre ! Apprentie marchombre les gars ! March-ombre !

Elle avait un truc qu’aucun de ces idiots n’avait : elle communiquait avec le Monde !

La jeune fille se remit en garde. Et ferma les yeux.

Elle n’entendait plus les murmures de la salle, plus le rire de son adversaire, elle ne sentait même plus le regard du professeur.

- Oh ! Tu dors ?

Oubliée, cette voix moqueuse.
Ne restait que les sensations.

Ne restait que le vent et la terre.
Le souffle de son adversaire et le sien.
Le rythme des battements de leurs cœurs.

Détermination.
Puissance.
Et légèreté.

Un combat est une danse.
Juste une danse.
Alors danse avec lui.

Éole ouvrit les yeux et s’envola.

Elle poussa un cri de rage et s’élança, se propulsa vers son adversaire, lui envoya un coup de talon dans l’épaule. Il roula à terre, n’ayant pas vu venir le coup, trop surpris par la réaction de la jeune femme. Éole courut vers lui, qui se releva in-extremis, para avec son sabre le coup qu’elle allait lui assener. La jeune femme ne faiblit pas, tient bon. Regarda son adversaire droit dans les yeux, lui renvoya toute sa fureur.

Elle n’avait peut-être pas sa place ici : elle ne souhaitait pas devenir Frontalière, mais elle avait le niveau pour suivre ces cours.

Marchombre.

Et Danseuse.

En un quart de seconde, entre deux battements de cœur, deux inspirations, Éole effectua une pirouette sur elle même, plia les genoux pour effectuer un pas sur le côté et se retrouver derrière son adversaire, sa lame sous sa gorge.

Akhram lâcha son sabre.
Le combat était terminé.

~ * ~

Éole avait appris deux choses le premier jour : que rien n’est jamais acquis et qu’elle ne devait pas se sous-estimée.

Si l’humilité est une qualité, trop se dévaloriser peut être dangereux.

~ * ~

Le deuxième jour, Akhram ne vint pas l’embêter. Jorem et Axil vinrent s’asseoir près d’elle pour le petit déjeuner. Ils la félicitèrent à propos du combat de la veille.

- Quand tu t’es arrêtée et que tu as fermé les yeux, on s’est tous demandé ce que tu faisais. Je te jure on ne comprenait pas. Le prof, lui, il a sourit.

Ylian était venue la voir après le duel. Il lui avait dit qu’elle avait encore beaucoup à apprendre, mais que la chose la plus importante, elle venait de l’acquérir. Il lui avait également avoué qu’il avait su qu’elle était à la hauteur de Akhram : il avait discuté avec Erlaëm et ses professeurs de la matinée.

- Tu ne t’es pas forcément démarqué dans tes combats ce matin, mais on a tous vu que tu cachais quelque chose au fond et qu’il fallait le faire sortir. Maintenant que c’est fait, on va pouvoir comment le vrai entraînement.

Et la jeune fille était loin de ce douter, à ce moment là, à quel point le vrai entraînement n’avait rien à voir avec cette première journée.

Jorem et Axil — qui étaient de très bon amis — se mirent en tête de lui tenir le rôle de tuteurs. Ils firent visiter la Citadelle dans ces moindres détails, lui expliquèrent tout le fonctionnement du lieu, des entraînements. Ils lui avouèrent aussi être heureux de sa victoire : peu de gens appréciaient réellement Akhram et peu de gens parvenaient à lui clouer le bec.

- Oui parce que t’inquiètes pas, avec lui tout le monde s’en prend.

Très vite, Éole apprécia les deux jeunes apprentis Frontaliers. Ils étaient simples et ne se prenaient pas la tête. Et puis, elle avait beaucoup à apprendre d’eux.

Ce deuxième jour donc, les professeurs la firent se mesurer aux apprentis plus forts. Elle eut même le droit à un combat avec Jorem. Ce jour là, elle perdit tous ses combats, mais elle avait gagné en détermination. Et elle apprenait de nouvelles techniques. Le fait de se mesurer à des combattants aussi différents les uns des autres, aussi différents d’elle et de Syndrell, lui permit d’enrichir sa propre technique. Elle fut obligée d’aller puiser dans des ressources qu’elle ne soupçonnait pas pour s’en sortir. Elle s’était vite rendue compte qu’avec Syn, elle appliquait presque toujours la même stratégie et qu’en fin de compte, elle n’avait qu’une seule façon de se battre. Sauf que ses ennemis ne seront pas des clones de son amie. Éole comprit pourquoi Syndrell l’avait emmenée ici. Elle n’était pas ménagée. Mais elle se sentait enfin à sa place.

Elle finit quand même la journée à l’infirmerie. Jorem lui avait donné un coup de genou dans les côtes qui lui avait complètement coupé le souffle. Résultat : un côté fêlée et un énorme bleu.

~ * ~

Éole avait appris deux choses le deuxième jour : qu’un bon combattant était un combattant pluridisciplinaire et qu’une genou, c’était dur.

~ * ~

Le troisième jour arriva trop vite. Éole avait l’impression qu’il lui restait tellement à apprendre. Et puis, elle s’était attachée à Jorem et Axil.

Elle se mesura de nouveau à Akhram. Plusieurs fois. Il gagna certains duels, elle gagna les autres. Plus aucune moquerie ne sortait de sa bouche. Au fond, il n’avait pas l’air si méchant. Il avait juste envie d’être le meilleur. Jaloux, il n’avait pas compris qu’être le meilleur ne veut rien dire. Ce qui compte c’est être toujours meilleur que soi même, être plus fort que ce que l’on était le jour d’avant. Il n’avait pas non plus compris que l’on accédait à la plus haute marche du podium non pas en mettant les autres hors jeu, mais justement en se dépassant toujours plus pour s’élever.

En fin de journée, Syndrell et Erlaëm vinrent assister à l’entraînement. Éole eut un bref instant un peu de trac à l’idée que son Maître l’observe, mais cela passa très vite. Le cours retenait toute son attention et puis, c’était Syndrell. Erlaëm, lui, était venue plusieurs fois voir les entraînements, probablement pour s’assurer que tout allait bien, ou alors par curiosité ?
Elle se battait contre Jorem et Axil, qu’elle trouva particulièrement déconcentrés. Était-ce la présence de la marchombre qui les intimidait à ce point ? En tous les cas, Éole leur administra une bonne raclée.

- Qu’est-ce qu’il vous arrive à tous les deux ? Jamais je ne vous ai vu aussi déconcentrés !
- Euh... On prend la revanche ?


~ * ~

Le troisième jour Éole appris deux choses : qu’un garçon peut être facilement intimidée par une fille (bon pas tous quand même) et que des amis, c’est important.

~ * ~

- Tu reviendras nous voir Éole ?
- Je ne sais pas de quoi mon avenir sera fait, mais je vous promets d’essayer.
- Tu as intérêt oui, qu’on puisse te mettre une bonne raclée la prochaine fois !


Éole sourit. Ces trois jours avait été longs et éprouvant, mais elle avait trouvé quelque chose de précieux : des amis.

Après un dernier signe envers Jorem et Axil, Éole rejoignit Syndrell qui l’attendait. Elles galopèrent un moment, profitant de la caresse du vent dans leurs cheveux. Puis Éole raconta ses trois jours à la marchombre, n’en oublia pas une miette. Bientôt la montagne se dressa fièrement devant elles. Au sourire de Syndrell, Éole comprit que l’Œil d’Otolep n’était plus très loin...
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MessageSujet: Re: Groupe Fyrh - cours n°5   Groupe Fyrh - cours n°5 - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Déc 2019, 21:24

Syndrell expira doucement et un nuage blanc naquit devant ses lèvres. S’il fallait d’autres indices pour comprendre le froid environnant, il suffisait de l’observer, vêtue de sa combinaison la plus chaude, pourvue d’une capuche qu’elle avait rabattue sur son crâne pour protéger ses oreilles du vent ; de sa main gantée, elle remonta sa coule jusque sous ses yeux puis modifia sa position sur la selle de Vagabond, afin de ne pas le gêner. L’étalon progressait péniblement dans la neige, mais ni Bolshoï ni lui ne protestaient, emportant leurs cavalières toujours plus haut.

Elles avaient franchi un premier col la veille. Celui d’aujourd’hui était moins difficile d’accès, cependant de puissantes bourrasques ralentissait leur allure et donnaient l’impression que le temps s’écoulait plus lentement. Syndrell se demanda s’il lui était possible de se figer pour de bon. En dépit de la rudesse du climat et du relief, rien ne semblait pouvoir entamer sa bonne humeur. Elle finit par dévier de la piste, volontairement, entraînant son amie vers une combe entourée de poudreuse. Abrités du vent, Bolshoï et Vagabond allaient pouvoir se reposer. Quant à elles…


- Suis-moi.

A pied, les deux marchombres gravirent une pente ; elles avaient de la neige jusqu’aux genoux. Incapable de résister plus longtemps, Syndrell remplit sa main, tassa une boule, arma son bras… et éclata de rire lorsqu’un projectile similaire la toucha entre les omoplates. Les hostilités étaient lancées. Acharnée, la bataille s’étira jusqu’à ce que l’épuisement ravi de chacune marque une trêve. Pas de gagnante ni de perdante : juste deux femmes rattrapées par leur innocence d’enfant qui tentaient de retrouver leur souffle, les joues rouges et le cœur battant. Déjà le vent effaçait les traces du combat, redonnant à la neige ses titres de noblesse immaculée, mais les montagnes se souviendraient longtemps des rires dont elles garderaient l’écho.

Et puis.

Dans l’immensité de blanc, la fille aux cheveux bleus ferme les yeux, juste un instant. Trouve au fond de son cœur le chemin pavé d’harmonie qu’elle arpente depuis toutes ces années.
Suis-moi, Eole. Il reste encore un obstacle à franchir. Sans bruit, la marchombre se lève et s’approche d’Eole. Elle ne répond pas à la question pétillante et muette de son regard. Ne se trouble pas face à un instinctif geste de recul. Ne tremble pas en attachant les chaines aux poignets et aux chevilles.

Les entraves étonnent et détonnent.

Questionnent.

- Suis-moi, répète Syndrell, avant de se tourner vers la paroi de roche et de glace.



*



Centimètre après centimètre, un maître et son élève grimpent. Binôme que tout rapproche, quand un détail les oppose brutalement : la première est libre, la seconde…

Résolument, Syndrell s’élève, le visage tourné vers le sommet. Le vent hurle. L’incompréhension d’Eole gronde. Se heurte à l’impassibilité de la marchombre, qui ne lui accorde pas un regard mais qui continue de se mouvoir contre la roche. Calme ? Non, son cœur tambourine dans sa poitrine. Le sang bat à ses tempes.

Elle grimpe toujours.




Suis-moi…
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