Identité
Nom : Palabré
Prénom : Lëroya
ge : 27 ans
Ecole : Envoleuse
Particularités : Greffe : Crache des boules explosives
Lieu de naissance : Al-Poll
Descriptions
Famille : Morts. Ils sont tous morts, maintenant. J'ai connu tout le monde, mais nos conditions de vie étaient trop difficiles, et quand mon père a fait son infection généralisée et est parti, ma mère l'a suivi quelques semaines plus tard, me laissant seule dans cette situation immonde.
Quelque part dans l'empire, j'ai deux fils jumeaux. Je les ai abandonnés à leur naissance, en espérant qu'ils survivent. Je ne sais même pas s'ils sont vraiment vivants, mais bref. Maintenant, c'est du passé.
Description physique : Je me fiche un peu beaucoup de mon look. De ce à quoi je peux ressembler. Tant que je peux pousser mon corps à faire ce que je veux sans me blesser, ça me va. Mais il parait que je ne suis pas trop moche.
Quand je fais l'effort de me regarder dans le miroir, la première chose que je vois c'est mon énorme tignasse ondulée, brune, avec ses reflets dorés. J'avoue que je ne m'en occupe pas plus que ça, et elle prend beaucoup de place, jamais vraiment brossée ou arrangée correctement, ça doit contribuer à mon air sauvage. Puis, mon visage est franchement assez banal : j'ai le nez qui remonte un tout petit peu, des lèvres assez foncées qui tirent vers le marron soutenu un peu nacré, des yeux d'un vert orangé assez banaux, et des cils un peu trop longs.
Puis, après… Ben j'ai la peau assez foncée, en fait. Pas noire, mais suffisamment dorée pour qu'on me dise souvent que j'ai un air exotique et sauvage.
Sinon… ben je suis sportive et active, donc je suis relativement fine. Et j'ai pratiquement pas de seins. Mais je m'en fiche, c'est franchement plus pratique comme ça. J'aime bien la définition musculaire que j'ai, notamment au niveau des bras : on voit bien mes muscles et les petites veines qui passent dessus. Ça fait pas féminin, mais ça n'a aucune importance.
Généralement, je porte des pantalons en tissus étirables, assez près du corps, simplement parce que c'est vraiment plus agréable que le cuir et que ça permet une meilleure amplitude de mouvement, mais aussi ça laisse la place aux muscles de se contracter - et les muscles de mes cuisses deviennent énormes quand j'ai besoin d'eux. En haut, un simple débardeur qui ne cache à aucun moment mes deux oeufs au plat… Et voilà. L'hiver, j'adore ma fourrure d'ours à me mettre sur le dos, en plus il reste le crâne et les canines supérieures, je trouve ça vraiment sympa - et ça fait dangereux !
Description de caractère : Franchement ? Je sais que j'ai pas un caractère facile. Je sais ce que je veux, et généralement rien ne peut m'arrêter - pas même ma propre peur. Beaucoup de personnes m'ont dit que j'étais trop indépendante, trop "dure", trop "rebelle" et que je remettais trop tout en question tout le temps. C'est juste que j'ai pas peur de dire ce que je pense, et quand je sens que j'ai une appréhension, je préfère attendre le bon moment - le moment où mon interlocuteur baisse sa garde - pour foncer.
Je suis pas stupide, hein. Sans doute têtue, oui, mais je pense avoir quand même un bon sens des priorités. Je n'abandonne pas souvent, mais quand je le fais c'est que quelque chose de plus important pour moi requiert mon attention. Okay, je veux bien admettre, j'ai tendance à changer pas mal d'idées et d'avis, mais y'a des choses qui sont assez bien posées dans ma tête.
Et moi, contrairement à beaucoup de gens, d'après mon expérience, je sais prendre du recul sur mes pensées et émotions. Je
sais que suivre une pensée est un choix, et quand je sens une émotion qui me dérange, j'ai toujours tendance à me demander d'où elle vient et pourquoi elle est là, ça me permet de me détacher de la situation et de prendre du recul sur moi-même.
Je pense être une personne relativement équilibrée, au fond. Ouais j'ai mes démons, mais j'ai appris à les accepter et à accepter qu'ils font partie de moi, sans les nier, sans les renier. Je préfère les embrasser et les chérir, parce qu'ils font partie de cette personne unique que je suis !
Accessoires et animaux : En terme d'équipement, je me limite au strict minimum : un long poignard/ petite épée droite, large comme deux doigts mais pas du tout incurvée, que j'aime bien cacher sous ma tignasse - à cet endroit personne ne la voit ou ne se doute de son existence.
Le peu de trucs que je transporte, j'utilise une sacoche de cuisse pour les y fourrer. J'aime pas transporter de la nourriture, ou alors juste trois bouts de viande séchée, donc ça règle le problème.
Sinon, j'ai un étalon de 4 ans que j'ai appelé Stantal. Il est pas très grand, et c'est très pratique comme ça. J'adore sa robe isabelle, avec ses marques primitives et sa raie de mulet.
Histoire
L'un des premiers souvenir de ma vie qu'il me reste est tellement violent qu'il fait encore souvent incursion dans mes rêves. Je me souviens parfaitement de ces barreaux, de leur texture suintante de gras et de saleté, de la manière dont ils luisaient dans la lumière blanche lointaine qui perçait jusque dans les profondeurs de l'endroit.
Je me souviens de ma mère, terrifiée, recroquevillée dans un angle d'un cachot grand comme un placard. Je me souviens du sol, recouvert de déjections en tout genre. Je me souviens de l'odeur acide de l'ammoniaque qui donne le haut le coeur, venait du sol poisseux. Je me souviens de l'odeur âcre des selles entassés sur le bord. Je me souviens de l'immondité de l'endroit.
Et de ces claquements sur des barreaux, de plus en plus forts, qui se rapprochaient de l'endroit où moi j'étais. Accroupie, le visage collé contre les barres dégueulasse, j'essayais de voir ce qu'il se passait, et où on était.
- Maman, c'est quoi ça ? Mais seul un gémissement me répondit. Inconsciente, j'appuyais encore plus mes joues contre les barreaux pour tenter de voir plus loin. J'aperçus alors ce qui faisait tout ce bruit : un homme était en train de taper contre les barreaux d'autres cellules violemment avec une sorte de masse bardée de métal. Je me souviens de mon coeur faisant une embardée dans ma poitrine, et de m'être précipitée en arrière à peine une seconde avant que l'arme ne cogne contre les barreaux de notre cellule. Je me souviens d'avoir croisé ses yeux, suintant de perversité, et que ma mère s'était mise à trembler encore plus.
- Allez, c'est ton tour, sale chienne. Je ne me souviens pas comment il était rentré dans la cellule, mais je me souviens que ma mère hurlait de tous ses poumons, et que quand j'ai voulu l'aider en me précipitant sur le dos du mec, il m'avait envoyé si violemment contre le mur que j'avais perdu connaissance.
* *
- Maman, il est où Papa ? Je m'étais blottie contre elle, alors que le noir était presque devenu absolu une énième fois après la tournée des gardes.
- Il va nous retrouver, je te le promets.
- Mais quand ? Je la sentis déposer un baiser sur le haut de mon crâne.
- Bientôt. * *
Je me souviens que ce jour-là - ou cette nuit, à vrai dire on n'avait aucune notion du temps qui passait là-dedans - j'avais été réveillée par des bruits forts de bataille. Au début, j'avais cru que les gardes revenaient, plus tôt - leurs passages étaient pas réguliers de toutes façons, c'était toujours aléatoire.
Et puis, le visage de cet homme apparut devant notre cellule, et je ne le reconnus pas. Mais Maman, elle, s'est précipitée sur les barreaux, et ils se sont embrassés… Alors j'ai compris que c'était mon père.
- On t'attendait.
- Je suis là, je vais vous sortir de là. Sauf que ce n'est pas ce qui s'était passé. C'est vraiment flou dans ma tête, mais je me souviens qu'on a pu sortir de notre cellule mais qu'on a été capturés alors qu'on tentait de s'échapper. Et j'ai un vague souvenir d'avoir été transportée je sais pas comment, en tout cas on n'a plus jamais revu cette cellule.
Avec le recul, je sais ce qui aurait été pire. Mais je sais que c'est ce qui a contribué à construire la personne que je suis aujourd'hui.
Dans tous les cas, on nous a foutu dans une cage, pour nous emmener dans une sorte de palais bizarre. Mon père est mort sur le trajet, d'une infection de blessure, et ma mère a été anéantie. Elle s'est laissée mourir alors qu'on arrivait dans le "nouvel endroit", me laissant seule face à moi-même et à ce monde de violence, de brutalité, de perversité. Et j'avais 9 ans.
* *
- (-16):
Le visage écrasé sur le matelas dur et les draps lourds, je fermai les yeux en attendant que l'autre termine son affaire. Je réfléchissais, encore et toujours, à un moyen de m'échapper de là.
Oh, j'en avais fait, des tentatives, depuis sept ans. Une fois, j'étais même parvenue à sortir de là, mais j'avais atterri au milieu de nulle part, avec des étendues herbeuses s'étendant à perte de vue, et prise au dépourvue j'avais oublié de courir.
A chaque fois la sentence était à la limite du vivable, mais ça ne m'a jamais découragée. Plutôt crever que de baisser les bras ; après tout la mort pouvait avoir quelque chose de doux, comparé à tout ce que je subissais.
Ce qui était étonnant et que je ne comprenais pas, c'était que les clients changeaient relativement souvent quand même. Comment c'était possible, en étant au milieu de nulle part comme ça ? Est-ce que ce que j'avais vu n'avait été qu'une illusion ?
Ah ! Je le sentis accélérer, je contractai les fesses, et quand il lâcha son râle final, je soupirai. Je me contentai de froncer les sourcils quand il asséna une méchante claque sur mon postérieur. Je ne l'écoutais pas de toutes façons. A vrai dire, je réfléchissais plus à ce client que j'avais entendu parler, quelques dizaines de minutes plus tôt, dans l'entrée du bâtiment.
Et de toutes façons, je devais y retourner maintenant.
Me redressant sur les coudes, j'allais me relever complètement quand je sentis un bout de cuir gifler ma peau avec violence. Je retins un cri de surprise, me retournait vivement alors que l'homme, à moitié nu, relevait sa ceinture au dessus de la tête pour m'asséner un autre coup…
Oh, non. Je me contentais de fermer les yeux, parce que je ne pouvais pas vraiment faire quelque chose d'autre, mes jambes étant attachées. Et de détendre mes muscles, cela ferait moins mal.
Sauf que le coup n'arriva pas. Surprise, j'ouvris un oeil avec prudence et pu distinguer que quelqu'un avait intercepté le poignet en question.
- J'ai besoin de l'utiliser juste après toi, mec. L'abîme pas.
Je faillis lâcher un grognement. Franchement, les hommes étaient vraiment pathétiques ! Me laissant retomber sur le lit, le nez dans les draps, je relâchais mon souffle et mes muscles. Ils discutaillaient entre eux, et je n'y prêtais pas attention. Je pensais plutôt à mon bain d'après.
Mais contre toute attente, le précédent s'en alla, et je poussais un soupir quand je sentis des mains sur mes fesses… Et des doigts qui défaisaient les liens de mes chevilles. Surprise, je me redressai avec prudence, levant les yeux vers le prochain client. Je croisais son regard d'un bleu brillant, interrogative.
- Nettoie-toi.
Pinçant les lèvres, je hochai la tête et me dirigeai vers le lavabo. Une fois mon affaire terminée, je revins vers lui et redressait le menton pour planter mon regard dans le sien.
- Tu es la première ici à me regarder dans les yeux. Ça fait combien de temps que tu es là ?
Je ne suis pas censée répondre à ce genre de question, mais je ne peux jamais m'en empêcher.
- Sept ans.
Je vis ses pupilles s'agrandir de surprise, mais pas un muscle de son visage ne bougea, ce qui m'intrigua immédiatement.
- Et tu as quel âge ?
- A ton avis ? La gifle qui s'écrasa sur mon visage me tira un soupir de surprise.
- Ne réponds pas avec une question. Je dirais… dix huit ans ?
- Raté. Seconde baffe, sur l'autre joue. Je devais être toute rouge.
- Plus jeune ?
- Oui. Je fis un pas en arrière pour éviter une nouvelle claque.
- Tu dois savoir que tu es censée répondre à tes clients. Ou dire que tu n'as pas le droit de leur répondre. Et tu ne dois pas éviter des coups. Ni les regarder dans les yeux. En sept ans, tu ne peux qu'être au courant. Ou alors, l'éducation ici laisse vraiment à désirer.
Je ne répondis rien : à quoi bon ? Oh que oui, j'en avais eu, des châtiments. Des trucs horribles, difficilement imaginables. Et alors ? Je préférais encore subir ce genre de choses plutôt que de ne rien dire et de m'aplatir pour des trucs que je ne voulais pas tolérer. C'est tout.
- Je sais que tu as seize ans. Je haussais un sourcil. Et donc ? Par contre, en effet, je préfère aussi quand je suis en présence d'une rebelle. Qui lutte pour elle-même. Je ne t'attacherai pas, et surtout, tu pourras largement te débattre. C'est plus drôle comme ça.
- Et j'ai le droit de m'exprimer ? Il eut un sourire en coin.
- Oui, mais pas trop fort…
Sauf qu'il se jeta sur moi. Littéralement.
Je le repoussai de toutes mes forces - faibles - mais il me ceintura avec une puissance inouïe, et même en plantant mes ongles dans sa peau il ne réagit pas et me jeta sur le lit avec violence. Rebondissant, je mis un peu trop de temps à me reprendre et il m'attrapa les mains pour me bloquer.
Je lâchais un cri de rage quand il entra en moi et cabrais de toutes mes forces, parvenant à l'envoyer valser sur le côté. S'ensuivit une bataille acharnée où lui voulait faire son affaire et où je mettais tout en oeuvre pour le repousser et l'en empêcher. Sauf que j'étais faible, pas endurance, et que la fatigue physique se fit vite ressentir. Je ne m'arrêtai pas à ça. Sauf que j'étais vraiment pathétique, et qu'il finit par parvenir à me bloquer, et à devenir vraiment très violent dans ses mouvements. Au moins, il allait terminer, non ?
Tentant de prendre appui sur mes coudes, je relevais un peu le bassin - ça les faisait toujours perdre la tête - et m'apprêter à me redresser violemment pour taper dans son nez avec l'arrière de mon crâne, quand il précipita sa main sur l'avant de son pubis…
Et que pour la première fois de ma vie, je ne comprenne pas DU TOUT ce qui m'arriva. Et je ne pus m'empêcher de hurler.
- Tu as la niaque dis donc, mais tu te laisses surprendre trop facilement. Son souffle dans mon oreille me tira un long frisson, et je fronçai les sourcils.
- C'était quoi, ça ? Il ne répondit pas, mais se dégagea et rejoignit le lavabo pour se laver. J'étais encore pantelante.
- Peu importe. Tu as failli m'avoir alors que tu étais épuisée et à bout de forces. Je vais voir ce que je peux faire pour toi. Mais de quoi il parlait ?
- Je comprends pas.
- C'est pas grave.
Je le fixai encore quelques secondes, avant de hausser les épaules : et bien tant pis.
* *
En fait, Zukrii m'avait faite sortir de là, à condition que je le suive pendant trois ans. Je ne savais franchement pas pourquoi je devais le suivre pendant trois ans, ni pour quoi, ni comment. Je sais juste que lorsqu'il m'avait faite sortir, j'étais enceinte, et que tout ce que je voulais c'était me débarrasser de ces trucs. Parce que dans tous les cas, je ne savais pas de qui ils étaient, et je ne voulais pas vivre avec ça, c'était hors de question.
Mais il y avait quelque chose, dans sa tranquille assurance, qui me parlait. Je n'ai compris qu'au bout de quelques mois, quand il m'a présentée à un endroit qui s'appelait le Domaine, que j'étais sous sa coupe en tant qu'apprentie.
En fait, c'était plutôt la vie, qu'il m'apprenait. Devenir forte, autonome, indépendante. Tout ce à quoi j'aspirais sans trop y croire depuis toujours, cela brillait en lui et sur le chemin que j'avais choisi d'arpenter à ses côtés. Et plus je devenais forte, plus je savais le repousser par rapport au sexe. Et plus je prenais confiance en moi. Et plus je me sentais équilibrée.
Je crois que ce qui m'a le plus marquée, ça reste ce jour où j'ai juste dit "non". Ça ne m'était jamais arrivé avant. J'ai dit non, et il a respecté cela. Et c'est ce jour-là que je me suis sentie vraiment devenir une vraie Envoleuse.
Bien plus qu'après l'Ahn-Ku, qu'après la Greffe.
Et puis, la vie fait que je me suis éloignée du Domaine, j'adore les missions périlleuses, celles où on se met en danger à chaque minute. Je suis devenue assez connue dans les sections d'Envoleurs à cause de ça, mais à vrai dire c'est pas ce qui m'intéresse.
Maintenant ?
Après un travail approfondi sur moi-même, je pense que je suis prête à prendre plus de responsabilités. A sortir encore une fois de ma zone de confort, même si la mienne est assez étrange pour des gens normaux.
Autre
Devinez ?