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 L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli]

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MessageSujet: L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli]   L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli] Icon_minitimeDim 14 Juin 2020, 00:11

Un éternuement me secoue et je resserre le col de ma cape en une vaine tentative pour me réchauffer : je suis littéralement frigorifié. La pluie m’a suivi, fine et glacée, depuis le début de l’après-midi - en marchant d’un pas énergique, j’ai réussi non pas à la semer, mais à l’ignorer. Le soleil, qui jusqu’ici est parvenu à faire quelques timides apparitions, a finalement laissé de lourds nuages noirs le dissimuler, au point que l’on se croirait déjà la nuit quand la soirée débute à peine.

Sans bouger, je regarde la foule de passants qui se clairsème ; d’énormes gouttes tombent du porche sous lequel je me tiens abrité. Le déluge qui s’abat sur la bourgade réduit les pavés déchaussés en un cruel bourbier. La rue dans laquelle je suis s’est vidée des véhicules qui la sillonnaient quand je suis arrivé - à l’exception d’un charretier trop aventureux, qui s’évertue à dégager sa carriole d’une travée inondée. Je retiens un soupir démoralisé.

Déjà humide à cause de l’Ombre qui jouxte ses murs, Vuimance est aujourd’hui aussi inhospitalière qu’il est possible pour une ville de l’être. Je n’ai pas prévu que le temps allait se dégrader de cette façon, et je réfléchis à ce que je dois faire. Un second éternuement me décide. Quitte à être retardé par le sale temps, autant passer la nuit au chaud et dans un lit plutôt que de grelotter dans ma tente.

Ma capuche baissée jusqu’au niveau de mon nez, je quitte mon abri relatif pour remonter la rue et m’engouffrer dans la taverne que j’ai repérée un peu plus tôt. Je sens le poids de quelques regards vitreux sur ma personne, mais très vite, ils s’en retournent aux chopes poisseuses et pleines d’une bière douteuse. Une flaque se forme à mes pieds alors que je résiste à l’envie de tourner les talons. Cet endroit sombre et à la forte odeur de tabac me rebute, mais il y fait bien meilleur qu’à l’extérieur.

Je repousse ma capuche en arrière et passe une main sur mon front pour décoller quelques mèches trempées de mon visage. La chaleur qui émane d’une vaste cheminée, au centre de la pièce, me cuit la figure et engourdit le bout de mes doigts. La tempête a sans doute dissuadé quelques clients, car il y a pas mal de tables libres, et la salle au lambris sombre est plutôt petite.

Cela dit, il est encore tôt : l’obscurité trompeuse n’est due qu’à un ciel encombré, et la fatigue qui m’habite est celle d’un homme qui a voyagé toute la journée. Réajustant mon sac sur mon épaule, je dirige mes pas vers le comptoir et m’y accoude en attendant que le tavernier finisse par s’apercevoir de ma présence.

- Désirez ? lâcha-t-il enfin en se plantant devant moi.
- Une chambre pour la nuit.
- Y’aura aussi des repas ?
- Seulement ce soir.


Je règle ma commande, non sans tiquer devant le prix ; dans un établissement plus propre et chaleureux, j’aurais demandé un baquet d’eau chaude pour prendre un bain. Tant pis, je me réchaufferai avec une soupe et un peu de vin. Je récupère ma clé et monte aussitôt dans la chambre que je viens de louer. Elle ne vaut pas ce que je viens de débourser mais au moins, cette nuit, je dormirai au sec…

Je me débarrasse de ma cape détrempée et l’étend sur une chaise, avant d’ôter mes vêtements humides et de les mettre eux aussi à sécher. En dépit du froid qui me saisit, je prends le temps d’observer les hématomes qui marbrent ma peau au niveau des côtes et des bras : ce sont les derniers vestiges de ma dernière entrevue avec Kaünis et ils s’estompent lentement, mais sûrement.

En claquant des dents, je fouille mon sac et en sort des vêtements propres et secs, que j’enfile rapidement. J’ai passé tout l’hiver avec mon maître dans les montagnes du Poll et pourtant, c’est la pluie des Plateaux d’Astariul qui me mettent à rude épreuve !

Habillé, je me sens un peu mieux. Le miroir craquelé fixé au-dessus d’une vasque me renvoie le reflet d’un jeune homme mince, mais élancé. Ma tunique est simple, croisée sur la poitrine et serrée à la taille par une ceinture à laquelle je fixe mon glaive, au niveau des reins. Je démêle ensuite mes cheveux et les noue en une queue qui chatouille ma nuque.

Il me faut un temps fou pour réussir à allumer un feu, car la cheminée n’est pas entretenue et les cendres rendent mes tentatives difficiles. Lorsqu’enfin les flammes prennent, je reste un petit moment accroupi devant. J’ai envie de dormir et songe quelques instants à me coucher directement, mais j’ai payé mon repas et la raison me souffle que manger quelque chose de chaud me fera autant de bien qu’une nuit de sommeil, alors je me redresse et, bon gré, mal gré, verrouille ma chambre pour descendre dans la salle commune.

Je m’installe à une table, passe commande et déplie ma carte en attendant que l’on vienne me servir. Elle est fripée par l’humidité, si bien que je dois la coincer sous ma timbale pour éviter qu’elle s’enroule toute seule. Concentré, je suis une ligne du bout de mon doigt. Ah, Tintiane ; je l’ai dépassée dans la matinée. Ce qui veut dire que je me trouve tout à fait au nord d’Al-Far. Est-ce raisonnable de faire un détour par cette ville ? Non, sans doute, et pourtant je ne suis pas pressé de rentrer au Domaine.

Je mange sans cesser d’envisager des itinéraires. J’aime voyager, j’aime la solitude qui m’accompagne et il y a encore tellement d’endroits que je dois découvrir ! Toutefois, il devient impératif de m’acheter un cheval. Sans monture qui m’appartienne, le moindre trajet prend un temps considérable. Cela fait un moment que j’y pense, en vérité. Je ne savais pas du tout monter avant de rencontrer Kaünis, et à ses côtés j’ai appris à mener un cheval, à le diriger sans lui faire de mal ; de longues journées passées à chevaucher ont forgé et endurci le cavalier que je suis désormais.

Mais un cheval coûte cher. Peu dépensier, j’économise depuis un moment, et ce n’est encore pas suffisant. Il faut que je trouve un moyen pour gagner rapidement une certaine somme d’argent.

L’opportunité se présente plus rapidement que prévu : alors que je sirote une eau-de-vie au goût de pêche, je perçois les échanges de mes voisins de table et reconnais des joueurs se disputant une partie de Jantos. C’est un jeu de stratégie complexe, fondé sur le déplacement de petites billes de couleur sur un plateau. L’objectif étant de rendre impossible toute action de l’adversaire, il nécessite de la part des joueurs une grande concentration, une souplesse d’esprit et un sens de la logique évident.

La somme mise en jeu m’interpelle ; alliée à mes économies, elle me permettrait d’acheter un cheval dès demain… Avant de renoncer, j’avale cul-sec ce qui me reste d’eau-de-vie et, très vaguement étourdi par l’alcool, je me lève pour m’approcher de la table de mes voisins.

- Acceptez-vous un joueur de plus ?
- T’as de quoi miser ?


Ignorant les battements effrénés de mon coeur, je pose ma bourse pleine sur la table, à côté de celles des autres participants. Celui qui m’a questionné hoche la tête ; le tour est joué. J’installe donc ma chaise et positionne mes billes sur le plateau central. Je n’ai jamais affronté trois joueurs à la fois et je me demande un instant si je ne suis pas en train de faire une bêtise.

Puis la partie commence, et je cesse de m’inquiéter. Je suis entièrement concentré sur le jeu. Mon esprit analyse, anticipe, calcule en l’espace de quelques minutes silencieuses, et lorsque vient mon tour de jouer, mes mains se déplacent avec légèreté au-dessus du plateau.

Assez rapidement, mon voisin de gauche est en difficulté. Il tente une manoeuvre délicate, surestime ses capacités et se retrouve totalement acculé. Son échec le laisse morose : il vient de perdre le salaire d’une semaine de travail. Mon voisin de droite déclare forfait peu après, poussé dans ses retranchements par l’homme qui est assis en face de moi.

Celui-ci est plus fin que ses amis, même si ses coups sont “brutaux” : il fonce dans le tas, quitte à perdre plusieurs de ses pions, forçant le passage jusqu’à atteindre ma zone. Je le laisse venir à moi. Etrangement, dans cette façon de jouer, j’ai comme l’impression de mener un combat face à mon maître : feignant d’abaisser ma garde, je laisse l’attaque franchir mes défenses, et…

… prends le bougre à son propre piège. Il s’en rend compte, mais trop tard : mes pions l’encerclent.

J’ai gagné.

Des applaudissements me font sursauter ; pendant que nous jouions, des curieux se sont approchés afin de nous regarder faire. Tout à ma partie, je ne m’en suis pas rendu compte. Je n’ai pas vu non plus le temps passer et il est tard. Sans étaler ma satisfaction, je commence à réunir mes gains quand une poigne solide m’attrape par le col. Il s’agit de mon dernier adversaire qui, dans un élan de fureur, semble sur le point de m’en coller une. L’un de ses amis parvient à l’en dissuader. Il me lâche. Sans lui accorder un regard, je récupère mes sous et monte dans ma chambre.

Le feu n’est plus que braises, mais il fait bon dans la pièce. Je le ravive, puis m’installe devant la cheminée pour compter mon butin. Oui, j’ai largement de quoi m’acheter un cheval, et une selle de qualité. Je m’endors avec un léger sourire au coin des lèvres et je rêve de billes qui me poussent vers le Domaine sans que je parvienne à leur résister. Là, Teig m’attend avec un poignard luisant de poison. Je ne comprends pas ce qu’il me dit. Cela m’agace et je me réveille.

Je réalise alors, et juste à temps, que ce n’est pas mon drôle de rêve qui m’a tiré du sommeil, mais l’intrusion dans ma chambre. C’est ce qui me sauve la vie. Avant que le poignard ne se plante dans ma poitrine, je roule sur le côté et bascule sur le plancher. Là, je fauche les jambes de l’homme et lorsqu’il s’effondre, j’attrape sa tête pour la fracasser contre le sol. A la lueur vacillante de mon feu, je reconnais mon adversaire de tout à l’heure. Il a cru pouvoir profiter de la nuit pour dérober mon argent.

Il est mal tombé. Je lui prends son poignard et, d’un geste, le lui enfonce dans la gorge. Je ne redresse aussitôt : je sais qu’il n’est pas seul et que cet assassinat va me faire du tort. Il faut que je file. Rapide comme l’éclair, je chausse mes bottes, enfile ma cape, saisit mon sac et fonce dans le couloir. Des pas, dans l’escaliers. Je ne peux pas fuir de ce côté-là, ni retourner dans ma chambre !

J’ouvre alors la première porte que je trouve et la referme, puis je colle mon oreille contre le battant. Des cris : on a trouvé le cadavre au pied de mon lit. Des jurons, une cavalcade : on me cherche. Je recule lentement, la main sur la poignée de mon glaive, prêt à défendre chèrement ma vie - et les sous que j’ai gagnés honnêtement. Un bruit de respiration me fige sur place.

Je pivote, distingue une fille dans l’obscurité. Je suis dans sa chambre et à deux doigts d’être repéré. Sans perdre un instant qui peut m’être fatal, je passe dans son dos, plaque une main sur sa bouche et le fil de mon glaive frôle sa gorge.

- Je ne te ferai pas de mal si tu restes tranquille, je souffle à son oreille.

Les bruits de pas résonnent dans le couloir.
Ils se rapprochent.
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MessageSujet: Re: L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli]   L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli] Icon_minitimeMar 23 Juin 2020, 19:57

Vuimance. Petit village perdu sur les contreforts des plateaux d’Astariul. Ma destination se dessine de plus en plus précisément à l’horizon. De loin, ce bled paraît triste à mourir, surtout avec les gros nuages noirs qui menacent de déverser des trombes d’eau sur ma tête d’un instant à l’autre. Secouant toute seule la tête, je remonte un peu plus ma cape autour de mes épaules et ajuste ma capuche avec une moue boudeuse. Je ne connais pas vraiment cette partie de l’Empire et ma première incursion ne me donne pas franchement envie d’y retourner à nouveau un jour.

Mettant pied à terre, je laisse mon cheval dans les écuries du village pour me mettre à la recherche de ma cible. En vrai, je n’ai pas grand-chose à faire : récupérer un bijou très précieux aux yeux de mon employeuse. Séparée de son mari depuis de longs mois, Carmen Filia s’était vue dépossédée de ses biens par ce dernier. Si elle semblait avoir refait sa vie désormais, elle avait tout de même à cœur de récupérer la chevalière de son père. Simple, donc. D’abord j’entre chez ce vieil horloger, ensuite je reprends la chevalière, puis je file récupérer ma paye.

Oh l’horlogerie en question n’est pas bien compliquée à trouver, pour la simple et bonne raison qu’il s’agit de la seule et unique dans les environs. Les bras croisés, me tenant au milieu de la rue pavée, je détaille pendant quelques longues minutes la devanture du magasin. Il ne paye pas vraiment de mine – il est limite croulant, un peu à l’image du village d’ailleurs. Lorsque j’entre dans la boutique, une petite clochette tinte presque timidement, annonçant ma présence. Presque aussitôt, un homme d’une petite soixantaine d’années relève brusquement la tête en ajustant ses lunettes sur son nez.

- « Bonjour » salua-t-il, en haussant un sourcil circonspect « Comment puis-je vous aider jeune fille ? »

Sans prendre la peine de répondre au vieux, je dégaine mon poignard – fraîchement acheté à Al-Far avec mes maigres économies. L’espace d’un court instant je lis la peur dans son regard gris clair, mais il n’a même pas le temps de se demander ce qu’il se passe lorsque je fais volte-face pour quitter le magasin d’un pas tranquille, son majeur droit muni de la fameuse chevalière au creux de ma paume. Lorsque je ressors, la pluie s’est mise à tomber pour de bon. Grimaçant, je marche d’un pas pressé quand mon regard s’arrête sur une petite auberge.


Un fracas assourdissant me tire soudain du sommeil. Ouvrant paresseusement un œil, je guette le moindre mouvement suspect. Et dire que ça avait l’air calme ; on dirait que j’ai jugé trop vite ! Des chuchotements et quelques éclats de voix un peu plus forts achèvent de me persuader que quelque-chose cloche ici. Fronçant mon petit nez, je me glisse hors des draps pour enfiler mon micro short et ma brassière. Je n’ai même pas le temps d’attraper ma chemise que la porte s’ouvre.

Je retiens mon souffle un instant. Il y a quelqu’un d’autre dans ma chambre. Je ne bouge pas, espérant que le type passe son chemin. Malheureusement, il en décide autrement et bientôt je suis me retrouve prisonnière de sa poigne solide. Je n’ai pas peur. Par contre, je n’aime pas qu’il se tienne si près de mon dos. La tension dans mes muscles éveille la douleur la cicatrice qui me barre le dos, me faisant serrer les dents. J’ai l’habitude, depuis le temps. Je ne bouge pas, par contre mon ton, lorsqu’il résonne dans la tête du garçon est menaçant et implacable.

Lâche-moi, tout de suite.

Simple avertissement. Non, promesse de ce qui allait suivre si jamais il ne me prenait pas au sérieux.
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Keilan Fil'Areen
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MessageSujet: Re: L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli]   L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli] Icon_minitimeSam 27 Juin 2020, 19:01

La voix n’est qu’un murmure, mais elle me surprend en éclatant dans ma tête : je sursaute vivement et la lame de mon glaive entame un tout petit peu la peau de la fille. Dans le même temps, les pas passent devant la porte et continuent leur route. Considérant que le danger vient peut-être de la personne qui se trouve avec moi dans cette pièce, ce n’est qu’un maigre soulagement.

Je décide de prendre très au sérieux l’ordre qui m’a pris de court, et libère son auteur de ma poigne sans toutefois cesser de la menacer de ma lame. Je ne tiens pas à mourir bêtement parce que j’ai manqué de prudence face à une inconnue. Tout en la tenant en respect, je recule et m’approche de la fenêtre. Si je peux m’échapper par ici…

“Au meurtre !” crie-t-on alors depuis ma chambre, et je reconnais cette fois la voix de l’homme à qui j’ai loué le repas et la nuitée. “Fouillez toutes les chambres, trouvez-moi ce salopard ! Il ne peut pas être loin !”

Oh non, il est même tout près ! Maudissant mon manque de réactivité, j’ouvre la fenêtre et me perche sur le rebord. La fille n’a pas bougé. D’elle, je ne distingue guère plus qu’une ombre. A-t-elle vraiment parlé dans ma tête ? Une immense curiosité me taraude, mais le danger est proche et m’empêche de la satisfaire : sans plus attendre, je saute.

Et me réceptionne mal. J’ai mésestimé la hauteur de mon perchoir et par malchance, le sol est truffé d’ornières à cet endroit : ma cheville droite accuse mal le choc et une vive douleur vrille ma jambe, remontant le long de ma colonne vertébrale et me tirant un gémissement étouffé.

La porte de la taverne s’ouvre alors et je me dépêche de filer. Courir en boitant est bien plus difficile qu’on l’imagine. En quelques minutes, je suis rattrapé par mes poursuivants : le tenancier s’est offert l’appui de solides gaillards qui m’empoignent et tentent de me terrasser. C’est sans compter mes réflexes, affûtés depuis des mois par un entraînement de fer aux côtés de Kaünis : j’esquive leurs poings et en serrant les dents pour juguler la douleur de ma cheville, riposte avec véhémence.

J’espère les décourager de poursuivre sur cette voie. Après tout je n’y suis pour rien dans cette histoire, moi : j’ai seulement pris une vie pour sauver la mienne. C’est en sentant des doigts s’accrocher à la bretelle de mon sac que je comprends mon erreur : ces gens en veulent à mon argent ! Si ça se trouve, le tenancier lui-même est de mèche avec l’assassin qui a tenté de me tuer dans mon sommeil.

Dans ces conditions, je n’ai aucun scrupule à jouer de ma lame : d’un formidable revers, je blesse au ventre l’homme qui essaie de me casser le bras, puis je me dégage d’un autre en balançant durement mon crâne en arrière. Secousse sur mon sac. Je pivote, feins de laisser tomber celui-ci… et le récupère du bout des doigts tout en posant mes genoux à terre. La nuit gêne ma vision mais je me souviens d’un exercice qui m’a obligé à me servir de mes autres sens, et je me fie aux bruits de respiration qui m’entourent pour éviter les attaques.

Ce n’est pas si évident que ça : un coup de coude m’atteint au niveau de l’oreille gauche et m’assomme à moitié, dans un sifflement franchement désagréable. Mon instinct de survie est toutefois féroce, et doublé d’une volonté d’acier. C’est ce qui fait ma force, d’après Kaünis. Comme pour lui donner raison, je me dégage d’un brusque sursaut et parviens à me relever.

Pour balancer mon sac dans la figure de mon assaillant. C’est violent mais efficace : il bascule, et l’instant suivant, ma lame lui ouvre la gorge. Je ne me pose pas de question inutile. Vivre ou mourir : si j’ai le choix, je préfère vivre. Même si je ne l’ai pas non plus, d’ailleurs.

Il n’y a plus de bruit dans la rue. Essoufflé, je guette le danger mais celui-ci semble avoir disparu avec la mort de ces trois hommes. Quatre morts en une seule nuit… je viens d’établir mon propre record personnel et je suis épuisé. Sous une pluie fine, je rengaine ma lame, vérifie si les types sont bel et bien passés à trépas, puis ajuste mon sac sur mon épaule et tourne les talons.

Je n’ai pas fait trois pas en boitillant qu’une ombre me force à m’arrêter brusquement.

- Dégage, je gronde, une main sur le manche de mon glaive.

C’est pas parce que c’est une fille que je vais la laisser me barrer la route.

C’est parce que c’est une fille que je lui laisse une chance de s’en aller indemne.
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Elinaïwenn El'Hassan
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MessageSujet: Re: L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli]   L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli] Icon_minitimeVen 23 Oct 2020, 21:06

Je ne bronche pas, ni ne bouge lorsque la lame qui menace ma gorge entame légèrement ma peau. Le garçon finit par reculer au bout de plusieurs longues secondes qui me paraissent interminables. Tandis qu’il s’éloigne, je ne peux m’empêcher de soupirer imperceptiblement. Sans me retourner, je le laisse filer. Je ne cherche pas à le retenir, loin de là. Toutefois, je fronce légèrement les sourcils : c’est donc lui l’auteur de tout ce tapage ? Quel drôle de type quand même !

M’approchant doucement de la fenêtre, je regarde la silhouette du jeune homme boitiller dans la nuit noire. Secouant toute seule la tête, je m’apprêtais à me recoucher, comme si rien ne s’était passé, quand j’aperçois dans l’obscurité un petit groupe d’hommes, armés jusqu’aux dents, se lancer à la poursuite du fuyard. Serrant les dents, il me faut moins d’une demie seconde pour changer d’avis. Attrapant ma chemise dix fois trop grande pour moi sur le dossier de la seule chaise de la chambre, je l’enfile rapidement, avant de me glisser à mon tour par la fenêtre. Plus prudente que le garçon quelques minutes plus tôt, je prends soin de jauger la hauteur et me réceptionne avec agilité dans une roulade au sol.

Le petit groupe des poursuivants n’est pas très loin devant. De toute façon, ils seraient quand même difficile de les perdre dans un si petit hameau. Et puis, ils font autant de bruit qu’un équipage entier de pirates éméchés. Je les retrouve quelques centaines de mètres plus loin, aux prises avec le drôle d’énergumène qui s’est introduit dans ma chambre. Appuyant une épaule contre le mur, suffisamment éloignée du combat pour que personne ne me remarque, j’observe, non sans un sourire, cette bagarre de chiffonniers.

En vérité, je dois bien avouer que le garçon m’intrigue. Qu’est-ce qu’il a donc fichu pour qu’on lui en veuille à ce point ? Et puis, pour couronner le tout, même avec une cheville blessée, il parvient à se débarrasser de ses assaillants avec une bonne dose de panache. Qui peut-il bien être celui-là ? Dans ses gestes, il dégage un petit quelque-chose qui me rappelle sensiblement Irae. Je devrais me méfier, mais ce détail titille ma curiosité encore plus.

Le silence retombe peu à peu. Pourtant, je ne bouge pas d’un centimètre. Oh, j’entends bien la menace de ce drôle de bonhomme. Mais il ne m’impressionne pas. Loin de là ! Croisant les bras sur ma poitrine, je le toise de toute ma petite hauteur, arquant un gracieux sourcil.

Ca va, détends-toi… tentais-je de rassurer le jeune homme. Si je te voulais vraiment du mal, je crois que je n’aurais pas trop de mal vu ton état, ajoutais-je en désignant sa cheville d’un signe du menton.

Les poids sur mes hanches, l’air éternellement frondeur, je le dévisage un peu plus à la lueur des étoiles. S’il est plutôt grand et élancé, il n’en impose pas non plus tant que ça. Dans l’obscurité son regard clair semble brille intensément. S’il est un peu malin, il ne refusera pas mon aide. Non ?







[Un peu court et en retard... Je suis en dessous de tout affraid ]
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Keilan Fil'Areen
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MessageSujet: Re: L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli]   L'or pur durcit les coeurs tendres... [Eli] Icon_minitimeDim 25 Oct 2020, 11:32

Je me raidis davantage : je n’aime pas qu’elle évoque la faiblesse de ma cheville comme si c’était rédhibitoire et pis encore, je n’aime pas sa façon de parler dans ma tête. Je le ressens comme une intrusion. En fait, si je n’étais distrait par la douleur de ma blessure, il se pourrait bien que je démarre une petite crise d’angoisse.

Mais il fait nuit, il fait froid et j’ai mal, alors je ne me laisse pas aller. Je serre les dents. Plus tard, en repensant à cet épisode, je réaliserai que “l’effet Kaünis” était déjà en train d’opérer : elle m’a montré comment accepter la peur et comment l’empêcher de me submerger totalement, sauf qu’à l’instant où je me trouve devant cette femme dans la rue, je ne le sais pas encore.

Elle me barre toujours le passage. Si elle pense pouvoir m’empêcher de passer elle se leurre complètement, mais j’ai l’impression que j’interprète mal son attitude. Ce ne serait pas la première fois. Depuis mon plus jeune âge, je passe mon temps à comprendre les autres de travers - raison pour laquelle je me débrouille généralement seul.

La lune gibbeuse fait ressortir le teint clair de sa chemise, beaucoup trop grande pour elle. J’ai rarement vu une femme aussi petite ; sans les courbes féminines qui, sans être particulièrement marquées, dessinent sa silhouette sous le tissu, j’aurais pu la prendre pour une enfant. Courbes qui n’éveillent rien en moi, si ce n’est un simple constat que j’exprime d’un ton égal :

- Tu vas prendre froid.

Il est moins question de sollicitude que d’observation et mon esprit s’intéresse déjà la suite, calculant toutes les possibilités avec un soin remarquable. Je dois m’enfuir, Vuimance étant trop petite pour m’offrir une cachette suffisamment sûre, mais sans cheval je ne vais pas aller très loin. Je soupire. L’argent que j’ai gagné suffirait, avec mes économies, à m’acheter l’équipement d’un cheval, mais pas le cheval en question…

Depuis que je suis arrivé au Domaine, je prends soin de veiller sur mes biens avec une prudence extrême. Teig, mon rival de toujours, s’empresserait volontiers de dilapider ma maigre fortune s’il le pouvait. Je ne suis pas idiot. Le peu dont je dispose voyage avec moi en permanence, ou bien se trouve trop finement dissimulé à plusieurs endroits dans l’épaisse forêt d’Ombreuse.

Des aboiements retentissent au loin, accompagnés par des cris, me tirant un deuxième soupir : le tenancier n’aura pas tardé à ameuter les autorités de la ville… Je dois déguerpir sans plus attendre. Mon regard glisse vers la fille. La nuit m’offre cette capacité que le jour me vole : aidé par les ombres, je peux soutenir un regard dans difficulté.

- Désolé pour le réveil et …

Je désigne mon propre cou, conscient que j’ai blessé le sien sans véritable raison, et fouille rapidement dans mon sac avant d’ajuster la sangle sur mon épaule. Je tends la main, paume vers le ciel, dévoilant les piécettes qui scintillent un bref instant dans l’éclat de la lune.

- Pour ton silence et ta discrétion, j’ajoute, attendant qu’elle les accepte.

Il me coûte de payer pour ce service mais je sais pertinemment que je ne suis pas en position de force. Je peux m’enfuir et disparaître, si toutefois elle n’indique pas la direction que j’aurai prise à mes poursuivants. Devant son mutisme, je fronce les sourcils, rattrapé par un sentiment d’urgence mêlé d’incompréhension : pourquoi ne réagit-elle pas ? Je dois filer ! Les aboiements se rapprochent !

Je finis par avancer d’un pas et d’un geste vif, place les pièces dans la poche de sa chemise. Aucune garantie que cela sera suffisant pour la faire taire mais, au moins, je fais les choses correctement. Comme je suis très proche d’elle, ma mémoire olfactive enregistre son odeur. Je la regarde un instant, comme retenu par une force invisible, puis je m’élance aussi vite que je le peux avec ma jambe blessée.


* ~ * ~ *


L’aube est toute proche.

Epuisé, je me roule en boule dans le taillis qui me sert d’abri et ferme les yeux. J’ai passé la nuit à me faufiler entre les mailles du filet, échappant, parfois de justesse, à la battue organisée pour me retrouver. C’est accorder beaucoup d’importance à mes gains, tout de même. Sans le savoir, j’ai peut-être mis les pieds dans quelque chose de plus gros qu’un simple jeu d’argent.

Mais je suis trop fatigué pour y songer avec lucidité. A l’affût depuis des heures, je n’aspire plus qu’à une chose : dormir une heure ou deux, ne serait-ce que pour oublier la douleur de ma cheville. A la faveur de quelques minutes de répit, au cours de la traque, j’ai pu constater deux choses : d’une, il n’y a pas de fracture, de deux, la foulure pourrait entraîner des complications si je ne repose pas mon pied au moins une journée complète.

Je commence à somnoler quand soudain, une odeur familière me fait ouvrir les yeux. Je me redresse sans faire de bruit.
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