Rencontre [pv Emilya]

Le vent, esprit joueur et symbole de liberté. C'était lui qui les avaient conduit jusqu'ici,son frère et elle, jusqu'à ce lac qui dégageait une aura de puissance. De l'eau, encore de l'eau. Arya n'en pouvait plus de l'eau. Elle haïssait l'eau depuis longtemps. Deux fois elle avait faillit y perdre la vie. Mais le vent la ramener toujours vers cet élément. Ombre lui lécha la main, la tirant de ses sombres pensées. Ombre. Son grand frère. Depuis qu'ils étaient louveteaux, ils ne se séparaient jamais. Ils se protégeaient mutuellement et se complétaient. Arya lui caressa la tête en murmurant:

-C'est un endroit étrange, tu ne trouve pas?

Ombre observa le paysage de ses yeux gris foncés, de la même couleur que son pelage. Des nuages sombres, annonciateurs d'orages flottent haut dans le ciel. Le vent glissa entre les herbes jaunes ce qui produisit un faible gémissement. Mais le plus sinistre, c'était le lac, un lac immense qui ne...Ressemblait pas à un lac. Il émanait de lui une force et une intelligence qui ne pouvait appartenir à un lac ordinaire. Ombre frissonna et murmura:

-Étrange comme tu dis... Le lac surtout... Il est vivant...

Arya soupira, de moins en moins rassurée. Puis elle se ressaisit et avance d'une démarche assurait pour allait se flanquer sur un rocher. de là, elle observa le paysage, Ombre à ses côtés. D'un seul coup, ils se figea. Quelque chose approchait... Quelque chose ou quelqu'un. Arya se tapit dans l'herbe haute et sortit son poignard, aux aguets. L'odeur se rapprochait. Arya calma sa respiration, aussi discrète qu'une ombre. Son frère fit de même et attendit. Les prédateur aux aguets, ils étaient prêts.

Ce matin, la brume est épaisse, presque opaque dans la forêt Ombreuse.
Le vent même éprouvait des difficultés à la traverser, ce qui rendait l'air lourd...
Et moi, appuyée sur un appui de fenêtre, je m'ennuyais...Je m'ennuyais à mourir !
Après un long moment, une idée me vint à l'esprit...
Une idée troublante et un peu effrayante mais une idée tout de même...

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Je marchais maintenant depuis des heures.
J'avais emprunté Thunder à l'écurie du domaine. Une belle et fougueuse jument. Ça m'avait permis d'atteindre rapidement la forêt qui se tenait aux alentours de L'œil d'Otolep. J'avais gardé une bonne allure jusqu'à l'orée du bois mais la jument n'avait pas voulu aller plus loin. Quelque chose l'effrayait...

Thunder étant assez autonome, j'avais eux le temps de réfléchir pendant la route vers le lac.
Ce lac près duquel je m'étais réveillée il y des années.
Ce lac qui m'avait donné ces foutues ailes avec lesquelles je ne pouvais même pas voler.
Ce lac qui m'avait rendu amnésique.
Ce lac qui avait donné un nouveau tournant à ma vie...
Ma vie...
Cette vie que j'avais oubliée.
J'avais eu si peur quand je m'étais rendu compte que mon esprit était dénué de souvenirs.
Si peur...
Heureusement, j'avais retrouvé ma mère, enfin, c'est elle qui m'avait reconnue, je ne me souvenais pas d'elle... Elle m'avait tout expliqué, tout raconté,...Mais, même si je pouvais ainsi savoir se que j'avais fait dans ma jeunesse, je ne me souvenais pas de ce qu'elle me racontais... Ça avait été dur de reprendre le cours de ma vie, d'ailleurs je n'y étais pas parvenue...
Ma mère m'avait raconté tout ce qui c'était passé...Je me vengerais, mais pas tout de suite...!

Pour le moment, j'avais eux cette idée folle de retourner à l'œil d'Otolep.
Je voulais le revoir...Même si ça me faisait un peu peur...

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Quand j'arrivai devant le lac, une profonde tristesse m'envahit.
Il n'y avait aucun bruit ici, le silence était lourd.
Il y avait tout de même plus de vent que dans le domaine...
La forêt aux alentours était toujours aussi effrayante que dans mes souvenirs.
Sombre et mystérieuse.
La vielle piste était toujours là elle aussi.
Et le lac...
La lac aux eaux limpides et terrifiante.
Pendant une folle seconde, je voulus m'en approcher, mais le souvenir de la douleur que j'avais ressentie quand j'avais tenté une approche la première foi, me fit au contraire reculer.
Pourquoi étais-je venue ici en réalité ?

Je contournai la clairière et vint m'assoir sur un gros cailloux, les yeux rivés sur ce petit gouffre remplit d'eau...

Soudain, un glapissement feutré me sortit de mes pensées nostalgique.
Mes muscles se tendirent imperceptiblement.
Ma mains se rapprocha de mon poignard très discrètement.
Mais moi, je ne bougeai pas, prête à accueillir la chose qui était là, toute proche...

Un sourire naquit sur mon visage...

Une jeune fille. Arya la voyait distinctement marcher dans les herbes hautes et s'approcher de l'étrange lac vivant. Elle le regarda avec une lueur de nostalgie dans les yeux puis fit demi-tour pour venir sur le gros rocher où la future marchombre se tenait il y a à peine deux minutes et contempla le paysage. La fille avait les cheveux gris, de même que ses yeux observateur et un petit sourire flottait sur ses lèvres pâles et... Elle avait des ailes !! Incroyable, une fille avec des ailes!! Et en plus, elle avait l'air gentille. Arya allait sortir de sa planque ...Mais soudain une brise apporta son odeur aux deux loup tapis dans les herbes jaunes.
Une odeur de mort; Une mercenaire du chaos.


Ombre sentit ses poils se hérisser tendit que la jeune fille aux cheveux gris, ne se doutant pas d'être épiée, continuait de contempler la plaine et le lac. Arya frémissant d'horreur s'aplatit à nouveau dans l'herbe en resserrant la main sur son poignard. Si la mercenaire ailée voulait les tuer, ils allaient lui donner du fil à retordre. L'enfant louve changea discrètement de position et écrasa par mégarde la patte d'Ombre qui poussa un glapissement de surprise. Sa sœur jura en silence et observa la fille aux cheveux gris en priant pour qu'elle ne l'ai pas entendu.
Mais malheureusement, la mercenaire n'était pas sourde. Elle était tournée dans leur direction et glissait discrètement la main vers son poignard.
Elle sourit.


Arya inspira profondément, chassant toutes peurs et hésitation de son esprit. La mercenaire ailée était certes impressionnante, elle ne pouvait être de taille à affronter deux loups ."Deux prédateurs" songea l'enfant louve dont la colère commençait à augmenter. Mais elle devait se contrôler, restait maîtresse d'elle-même, ne pas être aveuglée par la colère et ne pas sous estimer son adversaire. C'est avec cette pensée qu'elle fit signe à Ombre de se redresser. Puis ils restèrent là, debout, immobiles. Un souffle vint faire danser les long cheveux de nuit d'Arya qui braqua son regard ambré dans celui de brume de la mercenaire ailée. Un regard froid.
Promesse de mort.

Après quelques secondes, un jeune loup apparut entre les hautes herbes, précédent l'entrée d'une fille.
Elle me fixa droit dans les yeux.
Je ne compris pas tout de suite pourquoi elle paraissait prête à attaquer. Puis, j'eus soudain un déclic...
Tout son être, l'air qui s'engouffrait dans ses cheveux, sa contenance, son loup...Tout criait l'harmonie ! C'était une marchombre, à n'en point douter !

Ma première idée fut de lui sauter dessus et d'en finir rapidement. C'était ce que me dictait mon instinct de mercenaire.
Mais je me retins. Pour deux raisons...
D'abord à l'idée du loup. Il la défendrait surement, il fallait donc être prudente.
Mais aussi, et surtout, à cause de mon père. Il avait été marchombre !

Je rengainais mon poignard, laissant néanmoins l'étui ouvert. Je ne pouvais pas prendre le risque de me faire égorger.

- Je ne veux pas me battre !...

Ma voix était sans appel mais on pouvait y entendre une pointe de mépris.

- Si tu veux te battre, tu n'as qu'a te battre contre ton loup ! Moi, je veux juste méditer en paix !

De peur qu'elle prenne ça pour un signe de faiblesse, j'ajoutai :

- Tu ferais mieux d'en faire autant, si tu ne veux pas gouter à mon poignard !

Je savais que bientôt, je ne pourrais plus me défiler ainsi. J'avais choisi le camp des mercenaire et j'y trouvais ma place alors père marchombre ou pas, je me devais de ne pas trahir le chaos. Mais pour cette fois...

Je lui tournai le dos et m'avançai jusqu'à un gros rocher. Tous mes sens en alerte au cas où elle déciderait de me sauter dessus.
Elle n'en fit rien. peut être qu'elle en avait eu l'intention mais trop tard. J'étais déjà assise sur le rocher...

- Je ne veux pas me battre !...

La jeune fille ailée avait hésité longuement avant de brusquement, ranger son poignard. Malgré sa surprise, Arya garda sa position, les genoux fléchis, le poignard en avant et une lueur farouche dans le regard. Si c'était une ruse de la part de son "ennemie", elle le saurait bien assez tôt. Elle glissa à Ombre de ne pas bouger et de n'intervenir que si nécessaire. Le jeune loup acquiesça et détailla la position de la mercenaire et la distance qui la séparait de lui. En deux bonds, il était à ses côtés. Et en un coup de dents à la gorge, le combat serait terminé. Facile. Mais l'adversaire refusait de combattre. Était-ce par lâcheté? Ou avait-elle ses raisons? Décidément les humains étaient des créatures compliquées...
Pendant que son frère réfléchissait, Arya sentit le vent traverser ses cheveux de nuit et lui caresser le visage. La mercenaire était sincère, elle ne se battrait pas. La jeune fille rengaina à son tour son poignard, jeta un regard de défi à la fille ailée et montra ses dents aiguisées, pour bien lui lui faire comprendre que, même sans poignard, elle était loin d'être inoffensive. L'étrangère n'y fit pas attention et lança d'une voix méprisante:

- Si tu veux te battre, tu n'as qu'a te battre contre ton loup ! Moi, je veux juste méditer en paix !

"Son loup?" "SON loup?". Mais qu'est-ce qu'ils avaient tous à dire qu'Ombre était SON loup! C'était son FRÈRE et pas sa peluche ou son animal de compagnie! Elle sentit une colère immense affluer dans ses veines.La bête endormie au fond de son cœur se réveilla pour lui ordonner d'attaquer cette ignorante mais la jeune fille la maitrisa. Se maitrisa. Arya répliqua froidement:

-Désoler mais je ne me battrai pas contre mon Frère et si je suis ici c'est dans le même but que toi. Je vois bien que tu es une mercenaire... Différente. Une autre mercenaire aurait combattu, mais toi tu as hésité mais pas par lâcheté... Je suis Arya Til'Assian, fille des loups, et voici Ombre (elle montra le loup à ses côtés), mon frère. Et toi? Qui es-tu?

La jeune fille pensait avoir bien résumé la situation et elle était curieuse de connaitre les réponses de la mercenaire ailée. Elle savait qu'une fois de plus, elle en avait trop dit mais peu importait. Elle avait l'habitude.
Soudain, Arya sentit qu'Ombre était toujours prêt à bondir, les muscles bandés et le regard fixé sur la gorge de l'étrangère ailée. Elle le regarda et frissonna. Le loup qu'elle connaissait si bien était... Effrayant. Les crocs sortit, les yeux froids, le poils hérissé et les muscles visibles sous le poils épais. Une machine à tuer, sans scrupules ni hésitations. Un prédateur parfait. Une pointe de fierté réchauffa le cœur de l'enfant louve. Elle avait était adopter par des loups et maintenant, elle faisait partit de la meute. Louve ou Marchombre? Non, louve ET marcombre. Les deux univers étaient si différents et pourtant si proche. Arya elle, se sentait partagée entre ses mondes mais ça lui allait comme style de vie. Elle était née pour cette vie.

Sortant de ses pensées, elle murmura dans la langue des loups:

-Calmes-toi, elle ne se battra pas.

Ombre parut surpris mais se détendit et rétorqua:

-Et si c'était une ruse de mercenaire?

La jeune fille répondit:

-Ruse ou pas, elle ne nous aurait jamais laissé l'opportunité de la tuer... Et puis, si elle n'a pas voulut se battre c'est qu'elle n'est pas venu pour ça. Qu'elle soit mercenaire je m'en fiche... A Chacun sa voie. Elle est différente et ça me plaît.

Le loup sursauta mais ne répliqua pas. C'était trop tard, Arya trottinait déjà vers le rocher et s'assit à côté de l'humaine ailée. Il leva les yeux au ciel et poussa un profond soupire avant de rejoindre sa sœur. Il s'installa assez loin de la mercenaire pour ne pas l'effrayer et attendit en regardant le lac. Il était vraiment bizarre ce lac. Il respirait, murmurait et... Chantait. Vraiment un drôle de lac.

De son côté, Arya regardait le ciel. Il allait bientôt pleuvoir. Les gros nuages noirs et menaçants qui voguaient dans la voute céleste n'annonçaient rien de bon. Puis la jeune fille se tourna vers l'étrangère et attendit des réponses.

La jeune marchombre me regarda un instant d'un air contrarié avant de répliquer :

- Désoler mais je ne me battrai pas contre mon Frère et si je suis ici c'est dans le même but que toi. Je vois bien que tu es une mercenaire... Différente. Une autre mercenaire aurait combattu, mais toi tu as hésité mais pas par lâcheté... Je suis Arya Til'Assian, fille des loups, et voici Ombre, mon frère. Et toi? Qui es-tu?

Je la fixais un instant. Arya Til'Assian. Til'Assian... Ca ressemblait fort à mon propre nom : Til'Swan...
Et il y avait Ombre, son...frère ! Ombre le frère d'Arya la fille des loups !
Un sourire naquit sur mon visage. Pour disparaitre aussitôt !
Différente ! J'espérais bien. Pas par lâcheté... Il ne manquait plus que ça ! Enfin...

Après un court instant elle glapit ! Je fut très étonnée mais je ne le montrai pas.
Son loup et elle échangèrent quelques paroles que je ne comprit pas.
Le jeune loup sursauta après quelques glapissement de la jeune fille mais il ne répondit plus.

Arya s'élança ensuite vers moi. Mes reflexes me firent attraper mon poignard discrètement.
Elle s'assit à mes côtés, presque joyeuses alors que quelques minutes plus tôt nous étions passées à deux doigts de nous entretuer ! Néanmoins son attitude montrait clairement qu'elle n'avait plus aucune intentions hostiles...

Ombre s'avança mais resta à une certaine distance du rocher sur lequel nous étions assises.
Nous !?!
Marchombre et mercenaire assises une à côté de l'autre sur un rocher au bord de l'oeil dOtolep ! ...
Plutôt étonnant...

Arya fixait le ciel mais après un court instant elle me regarda intensément. Elle attendait visiblement quelque chose...
Je me rappelai ces questions...
Me présenter à une marchomre ?
Hum ? A moitier !

- Je me nomme Emy, mercenaire du chaos comme tu l'as remarqué.

Je ne voulais pas dire pourquoi je me trouvais là.
Néanmoins, je me tournais légérement de façon à me retrouver dos à elle et je fis frétiller mes deux petites ailes...
Et, en me tournant à nouveau vers elle avec u sourire égnigmatique, j'ajoutais :

- Cadeau de l'oeil d'Otolep...

Je jetais un coup d'oeil vers Ombre qui s'était alongé par terre à environ cinq mètres de nous.

- Pourquoi n'approche-t-il pas ?

- Je me nomme Emy, mercenaire du chaos comme tu l'as remarqué.

Emy... ce nom lui allé comme un gant, léger, joli et original. Arya la regarda un instant. La jeune fille ailée avait les cheveux gris et courts, flottants au vent, et de grands yeux de la même couleur, avec une lueur farouche dans le regard. Les yeux de l'enfant louve revinrent vers le ciel noir. Il y avait de l'humidité dans l'air, la tempête ne devrait pas tarder. Tant mieux. La jeune fille adorait les orages. Quand le ciel semblait pris d'une fureur qu'il ne pouvait contrôler, elle se sentait plus forte car elle, elle arrivait à contrôler la bête monstrueuse qui dormait dans son cœur. Sortant de ses pensées, Arya jeta un coup d'œil à son frère. Ombre était terrorisé par la colère du ciel depuis le jour où une de ses compagnon de jeux avait était... Foudroyée juste sous ses yeux de louveteaux. Il ne s'en était jamais remis complètement.

La jeune marchombre avait vu juste, le grand loup gris tremblait de tout ses membres en jetant un regard craintif au ciel noir. Elle soupira. Chacun avait ses craintes et ses faiblesses, plus ou moins gênante. "C'est la vie qui nous forge, avait un jour dit sa mère louve, la vie et les expériences." Et comme toujours, la vieille louve avait raison.

la voix d'Emy la ramena à la réalité:

- Cadeau de l'oeil d'Otolep...

Elle parlait de ses ailes. Arya fronça les sourcils et demanda à son frère:

-Comment un lac peut-il faire une telle chose?

Ombre, toujours terrorisé bredouilla:

-J'sais... J'sais pas moi...

Sa sœur leva les yeux au ciel. Quand son frère avait peur, on ne pouvait jamais rien en tirer. Elle fixa le lac d'un œil attentif. La ...Chose chantait. Comment un lac ordinaire pouvait-il chanter? C'était impossible... mais le lac était tout sauf ordinaire. Il suffisait de le voir pour s'en rendre compte. Arya se tourna vers la mercenaire et vit que celle-ci fixait Ombre avec étonnement. Elle demanda:

- Pourquoi n'approche-t-il pas ?

La jeune marchombre lui jeta un regard surpris puis haussa les épaules. Elle répondit:

-Jusque là, presque tous les humains qu'on a rencontré croyait qu'Ombre leur voulait du mal. Ils allaient même jusqu'à l'attaquer. Alors maintenant on fait gaffe de ne pas effrayer les être humains.

Arya savait qu'elle avait parlé comme si elle n'était pas humaine. Mais cela faisait trop peu de temps qu'elle savait ce qu'elle était et elle n'était pas habituée à se considérer comme une jeune fille. La future marchombre se retourna vers son frère et lui dit:

-C'est bon tu peux venir.

Il lui répondit:

-T'es sûre qu'elle ne va pas me poignarder?

Sa soeur eut un sourire malicieux et rétorqua:

-non pas du tout. Tu viens?

Ombre grommela et s'approcha prudemment, avant de s'installer aux pieds d'Arya. Celle-ci éclata d'un rire frais en lui ébouriffa les poils. elle regarda Emy et lui murmura:

-Malgré ses airs de tête de mule il est très gentil.

Comme si il avait compris, Ombre poussa un gros soupire, grognant toujours. Soudain, l'orage éclata et ombre se serra comme un fou contre sa sœur en gémissant.

Arya me regarda d'un air étonné avant de hausser les épaules et de répondre :

- Jusque là, presque tous les humains qu'on a rencontré croyait qu'Ombre leur voulait du mal. Ils allaient même jusqu'à l'attaquer. Alors maintenant on fait gaffe de ne pas effrayer les être humains.

Pourquoi aurais-je attaquer un loup ?
Je n'étais toujours pas certaine de pouvoir faire confiance à cette fille et son...frère, néanmoins je ne me serais jamais attaquer à un animal quel qu'il soit excepté si c'était lui qui entreprenait le combat.
Mais je comprenais que certaine personne prennent peur...
Ce que je ne comprenais pas en revanche c'est pourquoi Arya qualifiait ces personnes comme "être humains" ?! C'était logique...

Elle recommença ensuite à glapir à l'intention du jeune loup qui lui répondit d'un air effrayé.
Il finit par approcher et se cala entre les jambes d'Arya.
La jeune fille le caressa avant de murmurer :

- Malgré ses airs de tête de mule il est très gentil.

A ces paroles Ombre souffla bruyamment.

Tout à coup le ciel s'illumina, se déchirant pour laisser place à un orage foudroyant.
Je vis Ombre se cacher entre les jambes de sa maitresse, apeuré.

L'orage ne me faisait pas peur. En réalité, je n'en avait vécu que trois depuis ma renaissance au bord de ce lac froid qui gisait quelque mètre devant. Néanmoins, je n'avais aucune envie de me retrouver trempé jusqu'au os.

- Il y a une vieille cabane de chasseur abandonnée un peu plus loin dans la forêt. On y sera à l'abri. Suis moi !

J'avais du crier car les intempéries masquait ma voix.
Elle m'avait entendue mais je n'étais pas sûr qu'elle me suivrait...
Mais bizarrement, je ne voulais pas mettre fin à cette rencontre pour le moins originale.
Je lui jetai donc un regard insistant, espérant qu'elle accepterait de me suivre avant que la pluie qui tombait en rafales et s'approchait rapidement de nous n'arrive bel et bien...

Ça y est, le ciel se déchaînait, jetant des sceau d'eau froide sur la terre sèche. Bien vite, Arya fut trempée jusqu'aux os. Sa cascade de cheveux de nuit commençait à se remplir d'eau quand la jeune fille entendit Emy crier:

- Il y a une vieille cabane de chasseur abandonnée un peu plus loin dans la forêt. On y sera à l'abri. Suis moi !

Arya acquiesça d'un signe de tête et murmura à ombre qui gémissait toujours:

-Allé courage Ombre! Emy connait un endroit où on sera à l'abri de l'averse.

Ombre ne bougea pas d'un poil et continua à gémir, les pupilles dilatées et les membres tremblants. Sa sœur vit du coin de l'œil Emy qui partait vers la cabane mais ne quitta pas son frère. Elle inspira à fond et murmura d'une voix dure à son frère paralysé par ses souvenirs:

-Debout mon frère! La vie continue! Demain le soleil se lèvera et les oiseaux chanteront de nouveaux. Le monde n'ai pas mort en même temps que Céleste. Elle est toujours là, à nos côtés! Maintenant lèves-toi Ombre. Rend la fière de t'avoir connu!

Le loup gris se releva doucement mais toujours gémissant. Arya le soutenu du mieux qu'elle put en le forçant à avancer. Ça lui avait fait mal de parler avec autant d'autorité à son pauvre frère en état de choc. "Il finira bien par guérir! Enfin, j'espère..."

Un éclair déchira le ciel tandis qu'un coup de tonnerre retentissant faisait trembler la terre. Les vêtements et les cheveux ruisselants, Arya courait, mi-animal et mi-humaine, marchombre et louve pour toujours.

Ils pénétrèrent dans la cabane, trempés jusqu'aux os. ombre se laissa tomber au sol et cacha ses yeux gris sous sa lourde patte. Arya compris qu'il pleurait. Un gouffre dans le cœur et le regard lointain, son frère n'était plus le même quand l'orage éclatait. Elle soupira et lança à Emy avant que celle-ci s'interroge sur le comportement du loup malheureux:

-Il a perdu une... Un être cher, foudroyait.

Arya fit un mouvement de la tête en signe d'assentiment.
Sans attendre davantage, je mélançais vers l'endroit où se trouvait la vieille cabane.

La pluie tombait en trompes d'eau impressionnantes. Rien ne semblait pouvoir stoper les éléments déchainés. Le vent souffalit si fort que j'avais du mal à courir droit. La rapiditée et la soudainetée avec lequelles l'orage avait éclaté étaient ahurissantes !

Quand j'arrivais enfin à l'entrée de la cabane, je me rendis compte que la porte était fermée. Je voulu transmettre l'information à Arya mais en me retournant je vis qu'elle n'était pas derrière moi ! Elle devait être encore près du lac...
Je me tournais à nouveau vers la cabane.
Comment faire ?
Une grosse rafale de vent me déstabilisa... Oh et puis quoi !? Je n'allais pas rester dehors sous cette pluie glaciale qui abimait mes ailes juste à cause d'une foutue porte !!
D'un coup je lançais mon pied contre la porte,...elle s'ouvrit avec fracas.

Je pénétrai en trombe dans la cabane et me laissai tomber bruyament sur le sol. Malheureusement, la pluie battait de côté et la petite maisonné devenait trempée, de plus, le peu de chose qu'elle contenait commençait à défier les lois de la gravité.
Je me relevais péniblement tandis que le puissant vent tentait de me clouer au sol. Comme si il n'avait pas voulu que j'aide le calme à retrouver sa place à l'intérieur...Mais cette fois ci le vent ne me battrait pas !

Finalement, c'est au moment même où j'atteignai la porte qu'Arya fit son entrée avec Ombre qui se jeta à terre, la tête entre les pattes. La jeune fille soupira et me dit, comme si elle me devait une explication :

- Il a perdu une... Un être cher, foudroyé !

Je n'eu pas le temps de lui répondre car un nouveau coup de tonnerre ébranla toute la cabane.
D'un bond je refermai la porte et la coinçait avec une grosse table en chène qui se trouvait juste à côté.
On sentit tout de suite la différence et malgré le chaos assourdissant qui régnait dehors, il faisait calme à l'intérieur.

Epuisée, je m'affalai dans un divan déglingé un peu plus loin et me mit à réfléchir :
Pourquoi je m'étais inquitée pour mes ailes à l'entré ?
Cette question me trotinait dans l'esprit... Pourtant, je ne les avais jamais considéré comme un cadeau...
mes pensées suivant leur cours j'en vint à réfléchir sur le comment je connaissais l'existance de cette cabane abandonnée...
<<C'est bizarre ; je savais où se trouvait cette cabane et je me souvient d'y être venue et pourtant je ne suis jamais venue ! Du moins pas depuis ce qui m'est arrivé il y trois ans...>>
Je me rendis soudain compte de quelque chose... J'étais venue ici ! Lorsque j'avais cinq ans ! Je m'en souvenais. Nous nous baladions dans les bois avec mon père et nous étions passé à côté de cette endroit, on l'avait visité et on était repartit...!
Un souvenir ! C'était un souvenir !

Le sourir aux lèvre, je me tournais vers Arya et me rappelai soudain ce qu'elle venait de me dire...
Je mis momentanément ma découverte de côté car, après tout, ça ne regardait en rien une marchombre...

- Je suis désolé pour lui...

Un coup de tonnerre secoua soudain la cabane comme un prunier et Emy se précipita d'un bond sur la porte pour la coincer avec la lourde table en chêne. Arya se leva pour l'aider mais déjà la porte était barricadée.

L'intérieur devint calme d'un seul coup malgré la tempête qui faisait rage dehors. "Drôlement efficace la table!" songea la future marchombre tandis qu'Ombre se redressait pour allé s'installer sur un fauteuil miteux en soupirant d'aise. En voilà un qui avait trouvé son bonheur! La jeune fille sourire et secoua la tête avant d'allé s'installer sur le canapé poussiéreux à côté de la mercenaire ailée. Bizarrement, elle se sentait bien avec la personne qui aurait dû être son ennemie. Les deux petites ailes blanches qui jaillissaient de son dos étaient... Fascinantes.

Arya attendit un petit moment avant de regardait Emy. Celle-ci avait les yeux dans le vague et elle semblait ailleurs. La marchombre attendit patiemment qu'elle sorte de ses pensées. Elle observa la cabane. L'intérieur était certes poussiéreux à souhait, il était néanmoins confortable et accueillant pour une mercenaire ailée, un loup et une marchombre qui fuyaient l'orage. Soudain, Emy sortit de son monde avec un grand sourire. Elle semblait rayonner, comme si elle avait retrouvé quelque chose qu'elle cherchait depuis trop longtemps.
Elle dit:

- Je suis désolé pour lui...

De quoi elle parlé? A oui, Ombre... Arya aussi était désoler pour lui mais personne n'y pouvait rien, il guérirait seul. D'ailleurs, l'intéressé avait sombré dans un sommeil agité. la marchombre poussa un soupire navré. Dehors, la pluie tombait de plus en plus fort. La jeune fille se leva pour vérifier si on apercevait le lac vivant de la fenêtre. en effet, l'Oeil d'Otolep était bien visible, les gouttes d'eau semblait l'éviter et celles qui tombaient par mégarde sur la surface opaque, ne pénétraient pas dans le lac étrange. Arya haussa les sourcils et, sans se retourner, elle demanda à Emy:

-Pourquoi as-tu des ailes?

Pour ne pas éveiller la méfiance de la mercenaire ailée, elle rajouta:

-Si tu sais pas pourquoi c'est pas grave mais... Peut être que tu as des hypothèse non?

un éclair zébra le ciel avant de s'effondrer sur la surface du lac. celui-ci chanta plus fort et ses eaux se mirent à onduler.

Arya qui s'était assise à mes côtés poussa un long soupir.
Je jetais un coup d'oeil à Ombre qui s'était endormit un peu plus loin.
Il remuait beaucoup dans son someil mais comme la jeune marchombre ne semblait pas s'inquiéter, je me tournai à nouveau vers elle.

Elle se leva soudain pour aller regarder par la fenêtre.
Le pluie tombait fort à l'extérieur.
C'était étrange parce que je me prenais à éspérer que l'orage ne s'arrêterait pas trop vite, histoire de pouvoir faire plus ample connaissace avec cette fille des loups au regard brillant de curiausité...

Après un petit moment Arya me posa une question. Une seule question dit sur un tond anodin et pourtant une question qui me marqua...:

- Pourquoi as tu des ailes ?

Je me raidis. Mon regard s'assombrit et mes traits se durcirent.
La marchombre ajouta, comme si elle avait remarqué mon attitude :

- Si tu sais pas pourquoi c'est pas grave mais... Peut être que tu as des hypothèse non?

Je rageais intérieurement.
Pourquoi avait elle tout gaché en posant cette question ?!
Je pris une profonde inspiration.
Sur le moment, je crois que si il n'avait pas autant plu, je serais partie... Mais, là, le temps m'obligeait à me calmer.
Après tout c'est moi qui avais ouvert le gouffre de sa curiosité en lui montrant mes ailes un peu plus tôt.

Retrouvant mon calme, je me rendais compte que sa question n'était pas si grave que ça...
Mais...Que répondre ?
A vrai dire, je ne savais pas vraiment pourquoi j'avais ces ailes. Pas du tout même !
D'ailleurs pour moi elles n'étaient pas un cadeau même si l'oeil d'Otolep me les avait "offertes"...
Arya attendait ma réponse...Je décidais de lui avouer ce que je savais :

- Tout ce que je sais c'est qu'un beau jour on m'a lancé moi et mon père dans ce lac - Je lui montrais la fenêtre du doigt - et que...

Ma voix se brisa soudain mais après quelques secondes je repris un peu de constence... :

- ...mon père en est ressortit mort le lendemain et que, quand moi j'en suis sortis, j'étais amnésique et j'avais des ailes...

Le souvenir horrible de ce jour me revint en mémoire et mes yeux s'embuèrent.
Je sentais les larmes qui commençaient à couler...
Je ne voulais pas qu'Arya me voit dans cette état !! Je ne voulais pas qu'elle me voit dans un moment de faiblesse !! Je rageais que ça arrive...
Mais je n'arriverais pas à stoper le flot de larmes qui ne tarderait pas à sortir.

Dans un geste dérisoir, je me levai et allais m'accroupir dans un coin de la pièce.
Je ne put retenir plus longtemps mes émotions et commençait à pleurer.
Contrairement à ce que j'attendais, mes larmes étaient glacées...

Et là..., je ne sais pas ce qui me prit et je ne le saurais probablement jamais mais j'ajoutai quelque chose à l'intention de la marchombre, toujours en pleurant. Quelque chose que personne d'autre qu'elle n'entendrait jamais...

- Aide moi...!

la mercenaire se crispa, son regard brilla de rage. Aïe! Arya avait -encore - gaffé! Elle baissa les yeux en priant pour qu'Emy ne parte pas de leur abris. Celle-ci sembla hésiter, prit une grosse inspiration et commença:

- Tout ce que je sais c'est qu'un beau jour on m'a lancé moi et mon père dans ce lac et que...

Emy pointa un doigt tremblant vers la fenêtre. Derrière celle-ci, l'Oeil d'Otolep chantait toujours plus fort. La douce mélodie devenait envoutante, presque hypnotique. Voilà pourquoi ombre avait réussit à s'endormir! le lac l'avait hypnotisée. Arya n'étant... Pas une vrai louve, elle l'entendait moins fort. Se retenant de plaquer ses mains sur ses oreilles, elle se retourna vers la mercenaire dont le regard vacillait ... de rage ou de chagrin? Attendre et se taire. La suite arriva avec des sanglots dans la gorge:

- ...mon père en est ressortit mort le lendemain et que, quand moi j'en suis sortis, j'étais amnésique et j'avais des ailes...

les yeux gris pâles se remplirent de larmes. le cœur d'Arya se serra. Elle était un monstre d'avoir posée cette satanée question. Honteuse, elle vit Emy lutter contre les larmes mais rien n'y fit, son visage se noya bien vite. la mercenaire s'écarta de la marchombre et alla se recroqueviller dans un coin. Ne sachant que faire, la fille louve attendit, partagée entre l'envie se précipiter pour soutenir son amie ou bien attendre que celle-ci lui demande de partir ou d'approcher. Parfois, la solitude peut être un bon remède contre le chagrin et Arya le savait, c'est pour cette raison qu'elle ne bougea pas, respectant les larmes d'Emy. Elle n'approcherait seulement si la jeune fille ailée le lui demandait. contre toutes attentes, celle-ci sembla hésiter et murmura:

- Aide moi...!

Arya ne se le fit pas répéter deux fois et s'agenouilla près d'Emy en passant un bras protecteur sur ses épaules et la berça doucement. bien qu'elle ne soit pas très forte pour consoler les gens, elle essaya quand même. Elle lui murmura dans le langage apaisant des loups, quelques paroles réconfortante qu'elle ne savait pas traduire en langage humain. La langue des loups était tellement plus harmonieuse et fluide... Ombre l'entendit et vint s'allonger devant la mercenaire, en frottant sa tête contre les mains de la jeune fille. Arya chuchota à Emy pour qu'elle comprenne le sens de ses paroles:

-Je comprend ta douleur et je la respecte. La vie et parfois difficile mais on est là, on se bat, on souffre aussi... Mais de bon moment nous aide à aller de l'avant, toujours! Le chagrin fait partit de nous, nous ne devons pas en avoir honte mais voir en lui... Une sorte de renaissance. Il nous permet d'accepter la vie tel qu'elle est. Tout le monde à un passé, parfois c'est une suite de malheurs qui nous anéantit puis qui nous force à survivre... pour venger ceux qui sont partit...

Une larme roula sur la joue de la jeune fille. Elle la laissa tomber et serra Emy contre elle. Ses parents, les vrais, étaient morts il y a trop longtemps pour qu'elle en souffre encore vraiment, mais son père loup était partit de façon si atroce que la plaie dans son cœur n'était pas encore refermée. Elle continua:

-... mais il faut apprendre à tourner la page, à partir sur d'autres bases! Ton père et le miens sont toujours là, près de nous et... (elle inspira bruyamment pour chasser les sanglots dans sa voix) et ils doivent être fiers de nous, quelque soit la voie que nous avons choisi! Avec les loups, il m'ai arrivé, si je tendais bien l'oreille, d'entendre la voix grave de mon père près de moi. Il est toujours là, près de nous, il nous surveille. Quand à tes ailes, si le l'Oeil d'Otolep te les à donné, il doit bien y avoir une raison! Ce lac à une sagesse immense. Fait lui confiance, il sait ce qu'il fait!

Comme pour montrer qu'elle avait raison, un courant chaud souffla dans la cabane, malgré le froid qu'il faisait dehors. Parlait lui avait fait du bien et elle espérait que ses paroles avait réconforté Emy. Elle attendit, le bras toujours autour des épaules de la mercenaire ailée.

Arya n'hésita pas un instant et se jeta vers moi. Elle me s'agenouilla et me serra contre elle en me berçant.
Elle recommença à glapir mais cette fois c'était très différent. Déjà elle me "parlait" à moi et de plus ces petits bruits étaient maintenant comme une mélodie, une douce mélodie.
Cette "chanson" m'apaisa un peu mais je gardait la tête baissée pour qu'elle ne voit pas que je pleurais toujours.
Du coin de l'œil, je vis Ombre se lever. Étrangement, il vint se coucher juste contre mes jambes repliées et frotta son museau humide contre mes mains.
Ce contact me réchauffa encore un peu plus le cœur mais ce furent les paroles de la jeune marchombre qui finirent de me consoler.

- Je comprend ta douleur et je la respecte. La vie et parfois difficile mais on est là, on se bat, on souffre aussi... Mais de bon moment nous aide à aller de l'avant, toujours! Le chagrin fait partit de nous, nous ne devons pas en avoir honte mais voir en lui... Une sorte de renaissance. Il nous permet d'accepter la vie tel qu'elle est. Tout le monde à un passé, parfois c'est une suite de malheurs qui nous anéantit puis qui nous force à survivre... pour venger ceux qui sont partit...

Elle s'arrêta un moment. J'avais toujours la tête baissée mais je vis une larme tomber à terre, juste à mes pieds. Elle se reprit et continua sa tirade :

- ... mais il faut apprendre à tourner la page, à partir sur d'autres bases! Ton père et le miens sont toujours là, près de nous et...

Elle inspira un grand coup avant de reprendre :

- Et ils doivent être fiers de nous, quelque soit la voie que nous avons choisi! Avec les loups, il m'ai arrivé, si je tendais bien l'oreille, d'entendre la voix grave de mon père près de moi. Il est toujours là, près de nous, il nous surveille. Quand à tes ailes, si l'œil d'Otolep te les à donné, il doit bien y avoir une raison! Ce lac à une sagesse immense. Fait lui confiance, il sait ce qu'il fait !

J'avais arrêté de pleurer et quand, soudain, un souffle d'air chaud pénétra dans la cabane, il vint sécher les dernières larmes sur mes joues.

Je relevai légèrement la tête. Je me répétais tout ce que Arya venait de dire.
Ainsi, elle aussi, elle avait perdu son père. Je ne savait pas si elle parlait de son père loup ou humain...? Peut être les deux.
En réalité peu importait. Ce qui contait surtout c'est qu'elle avait raison ! Ça en servait à rien de se lamenter sur son sort ou sur la mort d'un être cher ! Il fallait aller de l'avant...

Je tendis ma main vers Ombre qui s'était rendormis, hésitai un instant et finalement la retirai.
Il ne faisait peut être toujours pas confiance...

Je relevais enfin entièrement ma tête et regardait la marchombre dans les yeux, le regard empreint de reconnaissance. Une vrai reconnaissance.
Depuis ce qui m'était arrivé personne n'avait tenté de me consoler, ni même de me comprendre. mais Arya avait fait bien plus que ça ; elle m'avait comprit et m'avait consoler !
Et pour ça je lui devais reconnaissance et respect.
En effet je n'étais surement pas la première mercenaire à respecter une marchombre. mais j'étais la première à lui offrir mon amitié.

- Merci...mon amie !

Je lui souris, un sourire encore un peu mal assuré après ce qui venait de se passer mais un sourire chaleureux.
Bizarrement, mes ailes frétillèrent...

Emy releva légèrement la tête et tendit la main vers Ombre qui dormait toujours puis se ravisa. Elle finit par regarder Arya et la fille louve y lut une telle reconnaissance qu'elle eut soudain le cœur tout chaud.

Elle avait aidé Emy du mieux qu'elle pouvait et, apparemment, ça avait marché. La mercenaire ailée si effrayante qu'Ombre et elle avait faillit attaquée, était devenue à ses yeux, une incroyable amie, entourée de mystères et habitée par un sombre gouffre qui lui dévorait le cœur.

- Merci...mon amie !

Un sourire immense éclaira le visage de la mercenaire et ses ailes frétillèrent. Arya lui rendit son sourire avec plaisir. Elle venait de se faire une amie en or. Elle ne la perdrait pour rien au monde. La jeune fille était consciente que leur sourire scellait une amitié très différente et elle l'acceptait avec joie.

Marchombre et mercenaire... Mercenaire marchombre... Avaient-elles le droit d'être amies? avaient-elles seulement le droit de se parler? "depuis quand tu laisse les règlements te pourrir la vie? questionna sa conscience au fond d'elle même, Après tout, personne n'a jamais mis la laisse à une louve sauvage et libre comme le vent." Arya réfléchit à cette vision des choses et l'accepta. Elle ne savait pas si les humains résonnaient comme ça... Mais elle était humaine depuis si peu de temps...

Ombre se réveilla soudain, comme sortit de l'hypnose de l'Oeil d'Otolep. D'ailleurs, celui-ci avait cessé de chanter et l'orage commençait à s'éloigner. La fille louve bailla largement et commença à s'étirer. Elle se sentait... comme si elle émergeait d'un rêve. Le lac étrange avait aussi eut de l'influence sur elle. Elle haussa les épaules. Le principale, c'était qu'Emy aille mieux et que l'orage s'éloigne enfin. Ombre semblait partager son point de vue. il regardait par la fenêtre la pluie qui, peu à peu, laissait place au soleil.

Arya sourit, se tourna vers sa nouvelle amie et demanda:

-Qu'est-ce qu'on fait?

Ombre se retourna et s'installa devant Emy, attendant une caresse. La fille louve leva les yeux au ciel. Son frère était exaspérant par moment. Elle ne se démonta pas pour autant et attendit une réponse.

Arya me rendit mon sourire sans même hésiter.
Tout d'un coup je me sentais bien.
Plus aucune hésitation. Plus aucun doute. Plus aucune appréhension. Plus aucune peur...
Je me sentais à mon aise.
Mais une question demeurait tout de même. Une question importante.
Pourquoi ?
Pourquoi après avoir passé toutes ces années à chercher des réponses et des solutions, après toutes ces tentatives échouées de me faire des amies durables, pourquoi était ce chez l'ennemie que j'avais trouvé la clé de l'énigme ?
Arya...Arya Til'Assian.
Je ne l'avais pas remarqué jusqu'ici mais en l'observant un tant sois peu, je voyais son côté loup surgirent. J'en venais à me demander comment j'avais pu ne pas prêter attention à une appartenance à une espèce si marquante...

A propos de loup, Ombre s'ébroua. Non se réveilla. Arya bailla. Le monde entier se relevait comme après un long et froid hiver.
Un frisson étrange parcourut mes ailes poussant l'arrogance jusqu'à me faire mal. Mais il disparut vite...
Le silence était lourd, pesant. Mais bizarrement, je venais seulement de m'en apercevoir. Ce silence soudain rendait les instants qui l'avaient précédé extrêmement bruyant. C'était tellement étrange. Je n'avais absolument pas remarqué qu'il y avait du bruit avant. Il n'y avait pas de bruit avant ! Et pourtant quelque chose s'était tu. Mais quoi ?

L'orage prenait fin. Peu être était ce ça ?
Non... C'était encore autre chose.
Le calme après la tempête... C'était un autre silence que celui là qui englobait les alentours, plus profond...

Je regardais par la fenêtre.
Un fin rayon de soleil passa au travers d'un gros nuage et se faufila dans la cabane.
Je le suivis du regard et mes yeux se posèrent sur Arya qui me sourit :

- Qu'est-ce qu'on fait ?

Comme actionné par la voix de sa...sœur, Ombre se leva et s'assit juste à mes pieds. Il frotta sa tête contre mes jambes repliées, attendant une caresse.
Je vis la marchombre lever les yeux au ciel, ce qui me fit sourire.
Je me penchai vers le jeune loup et passai ma main dans ses poils hirsutes, d'abord avec retenue puis avec vigueur.
Ombre pencha légèrement la tête de côté et fit un petit bruit, comme si il me demandait ce qui me prenait tout à coup.
Devant sa mine étonnée je ne pu m'empêcher de rire. Un petit rire bref mais vrai.

Je me tournai tout à coup vers Arya. Elle me regardait, attendant ma réponse.

- Je crois qu'il faut qu'on parle...!

Je laissais passer un court instant avant de reprendre :

- Tu as remarqué ce silence étrange ? Comme s'il y avait eu du bruit avant...

- Je crois qu'il faut qu'on parle...!

Arya hocha la tête et sourit en voyant que son frère avait trouvé quelqu'un pour se faire cajolé. Il était impossible ce loup! Toujours besoin qu'on soit à ses petits soins! La jeune fille croisa le regard de l'intéressé. Ambre et ambre, frère et sœur. La voix d'Emy brisa l'instant magique qui c'était créé entre la jeune fille et le grand loup gris.

- Tu as remarqué ce silence étrange ? Comme s'il y avait eu du bruit avant...

Arya acquiesça et répondit après un court instant:

-Le lac a cessé de chanter... Comme si il avait entendu ta souffrance et qu'il avait tenté de l'apaiser à sa manière... puissant l'esprit de l'Oeil d'Otolep... Mais pas mauvais.

La jeune fille frissonna en songeant aux dégâts que pouvait faire une telle entité si la colère s'emparait d'elle. Elle se reprit en songeant que la sagesse régnait au cœur du lac et de son chant étrange. Elle regarda Emy et ses petites ailes blanches. C'était un cadeau magnifique de la part d'un esprit aussi incroyable que ce lac. Arya eut un sourire de loup. Chacun avait sa petite particularité, sa petite différence... Ou sa grosse différence.

Ombre se redressa soudain, abandonnant ses caresses à regret et vint poser ses deux grosses pattes avant sur le bord de la fenêtre et fixa l'Oeil avec insistance, comme si il cherchait une réponse sur la surface plane du lac. Il dû la trouver car, avec un petit grognement de contentement, il retourna aux côtés de son amie ailée et lui lécha généreusement le visage, effaçant les dernières trainées de larmes. Arya éclata d'un rire cristallin et s'installa sur le canapé moelleux.

Elle reprit la parole et murmura, le regard dans le vague:

-Dans la forêt, sur notre territoire, on a pas de... truc aussi puissant...

Arya avait encore du mal à trouver ses mots dans la langue humaine mais elle espérait quand même qu'Emy la comprendrait.

Ombre releva la tête et rejoint sa sœur sur son perchoir. Un nuage de poussière s'échappa du canapé quand le gros tas de poils géant l'écrasa de toute sa masse de muscles et de crocs. L'enfant louve hurla de rire en voyant le grand loup gris éternuer à plusieurs reprises. Elle se pencha vers lui et pris sa grosse tête dans ses bras. Les yeux dans les yeux, or dans or, un message d'amour fraternel passa dans leur regard. Ombre répondit à l'étreinte de sa sœur en frottant son front contre celui de la jeune fille.

Après cela, ils se séparèrent et Arya poussa le loup en lui lançant:

-Pousse-toi grand louveteau, ton gros derrière ne laisse pas de place pour Emy!

Ombre poussa un grognement boudeur et se décala, laissant une place entre sa sœur et lui. Le rire de la jeune fille brune redoubla en voyant l'air renfrogné de son frère et fit signe à la mercenaire ailée de prendre place à ses côtés.

-Le lac a cessé de chanter... Comme si il avait entendu ta souffrance et qu'il avait tenté de l'apaiser à sa manière... puissant l'esprit de l'œil d'Otolep... Mais pas mauvais.

Je réfléchis à ses paroles en la regardant. Elle même fixait Ombre qui regardait par la fenêtre d'un air attentif. Après un petit instant, il revint vers moi d'un pas rapide pour me laver le visage à grands coups de langue.
Arya se mit à rire et je ris avec elle, ça faisait longtemps que je n'avais plus ris comme ça. J'avais presque oublié ce que c'était de rire avec une amie...

Arya alla s'assoir sur le vieux canapé déglingué avant de continuer :

- Dans la forêt, sur notre territoire, on a pas de... truc aussi puissant...

Arya semblait par moment avoir vraiment du mal à s'exprimer mais je ne relevai pas.
Tout d'un coup, Ombre me regarda dans les yeux et partit aussitôt rejoindre la jeune fille pour sauter dans le canapé. Il était lourd, du moins suffisamment pour qu'un gros nuage de poussière s'élève dans la pièce avant de retomber sur le loup qui éternua bruyamment. Ce qui eut pour effet de faire rire Arya. Quand elle se reprit, elle fixa intensément Ombre dans les yeux.
Moi, toujours assise dans mon coin, je regardais cette scène avec étonnement. Je pouvais presque VOIR l'amour fraternel passer d'un regard à l'autre, toujours aussi puissant. Je les vis ensuite frotter leur front un contre l'autre. Et là, l'étonnement laissa la place à l'envie. Je n'étais pas jalouse mais je me disais que ma nouvelle amie avait beaucoup de chance d'avoir toujours quelqu'un sur qui compter quand ça n'allait pas, un loup, un ami, un frère...

Soudain leur étreinte s'arrêta et Arya poussa Ombre sur le côté avant de me faire signe de venir les rejoindre.

- Pousse-toi grand louveteau, ton gros derrière ne laisse pas de place pour Emy !

Ombre poussa un grognement mais céda la place.
Je n'hésitais même pas un seul instant avant de me lever. Je m'installais tranquillement sur le canapé qui était plutôt confortable finalement et donnai une petite caresse au jeune loup.

Un longue secondes de silence s'écoulèrent tandis que nous étions perdues dans nos pensées. Je décidai de briser ce calme :

- Ce qui est dommage c'est que je ne puisse pas voler avec... Parfois, quand je suis en colère, triste ou très heureuse, elles frétillent mais c'est tout...

Je ne pris pas la peine de préciser que je parlais de mes ailes, c'était assez clair.

Arya sourit. Elle parut se perdre dans d'agréables pensées dans lesquelles Emilya l'aurait volontiers suivies. Mais elle se contenta d'attendre une réponse.
Qui ne tarda pas à arriver :

-Oui c'est sûr... Mais peut être qu'en te concentrant dessus pour les faire bouger régulièrement, tu finiras par y arriver! Après tout, tout le monde dit bien qu'une fille ailée et qu'une autre parlant le langage des loups ça n'existe pas et pourtant on est là! Qu'est-ce que l'impossible finalement ?

Emilya prit la peine d'y réfléchir. C'est vrai qu'au fond, qu'est ce l'impossible ? Ce n'est qu'une barrière comme les autres que les Hommes créent eux mêmes. L'impossible n'est qu'un mot après tout. Un mot qui peut faire peur mais qui n'a pas de réelle signification. D'ailleurs, comment décrire quelque chose qui n'est pas ? Ce n'est qu'une barrière qu'Emilya se ferait un plaisir da traverser. Une limite invisible qui traverse notre esprit, mais uniquement notre esprit. Rien de moins...rien de plus. Il est facile de suivre son tête. Mais plus difficile d'en prendre le contrôle afin que notre tête suive notre âme. Il faut pas mal de volonté et de concentration. Mais c'est tout à fait faisable. Après ça, quand le contrôle est total, l'impossible n'est plus.
Rien n'empêchait Emilya de voler si ce n'est elle-même.
Arya lui fit un clin de d'œil et se mit à rire. Emilya sourit et peu à peu, le rire de son amie la gagna. Bientôt, de bruyants éclats de rire résonnèrent dans la vieille cabane.
Les rires diminuèrent peu à peu et les deux jeunes filles se perdirent dans leurs pensées respectives.
Emilya se demandait pourquoi les marchombres étaient à ce point détestés pas les autres mercenaires. C'était étrange. Car après tout, sans harmonie il n'y a pas de chaos et sans chaos pas d'harmonie. Et pourtant, ses deux guildes ne pensaient qu'à se détruire. Mais peut être un jour tout ça s'arrangerait ? Peut être ses deux clans étaient ils fais pour un jour être réunis ? Pourquoi pas ? Pourquoi une alliance ne se ferait elle pas un jour ou l'autre ? Bien sûr, l'harmonie et le chaos était des choses tout à fait contraire qui serait très difficile à assembler. Mais ne venait elle pas de se rendre compte que rien n'était impossible ? Le plus dur serait de briser toutes ses frontières dans la tête de chaque individu mais ce n'était pas impossible. Malheureusement, ça risquait de prendre du temps, beaucoup de temps. D'ailleurs, même Emilya n'était pas encore tout à fait convaincue. Elle avait tellement été endoctrinée par les mercenaire qu'elle n'était pas sûre d'être très aimable avec le prochain marchombre qu'elle croiserait. Arya était à part. Arya était son amie. Probablement sa meilleure amie même.
Arya fut la première à briser le silence :

- On a cas dormir ici, au moins on sera protégé du froid et de l'humidité... Enfin presque...

Arya jeta un coup d'œil vers la porte et la fenêtre sous lesquelles des flaques d'eau se formaient petit à petit. Emilya suivit son regard et acquiesça en silence. Même si il continuait à pleuvoir toute la nuit et que les flaques continuaient à grossir, ça ne deviendrait pas grave. L'eau ne les gênerait pas.
Arya s'installa confortablement dans le vieux fauteuil, faisant voler des particules de poussière. Ombre fit de même sous l'œil amusé d'Emy.
Et tandis qu'Arya caressait Ombre, ils s'endormirent.
Emilya s'installa alors à son tour et ferma les yeux, confiante. Mais le sommeil ne vint pas. Deux bonnes heures passa mas Emilya ne dormait pas. Elle somnolait simplement, incapable de passer la frontière du rêve.
Alors, soudainement mais silencieusement, elle se leva et se dirigea vers la porte. Celle ci grinça légèrement mais Arya ne broncha pas. Dehors il pleuvait toujours autant mais la jeune fille ne s'en formalisa pas. Elle se mit simplement à courir. Courir à toute vitesse, poussée par un vent de bonheur et de liberté. Jusqu'au domaine, avec une nouvelle amie...Arya.