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 Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]

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Erwan Narcos
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Erwan Narcos


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MessageSujet: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeJeu 27 Avr 2017, 22:50

♠☽Ylléna



Rah !
Ça m'énerve !
Je me retourne dans ma petite chambre. Oui, c'est ma chambre !


Bon, d'accord. Je l'ai empruntée.


N'empêche que personne ne viendrait m'emmerder ici, c'est clair. C'est le placard caché entre la dernière rangée de livre de la bibliothèque et le passage qui mène au souterrain qui permet de rallier la bibliothèque et le réfectoire en quelques secondes - plutôt que de se taper les escaliers pour monter, puis descendre, puis tourner à l'angle là-bas, et passer sous les marches du hall.
Bref.
Papa vient juste de filer le bout de papier comme quoi il se barre. Encore. Quoi, c'est le fait que j'ai demandé mon espace ? Bon okay, j'ai pas demandé. Mais bref il fallait bien que ça arrive hein ! Ça va quoi, avec tout ce qui me tourne dans la tête, quand il est là je sais plus quoi faire moi. J'suis pas à l'aise à être dans la même pièce que lui quand je dors, j'ai l'impression qu'il peut savoir de quoi je rêve. C'est assez… gênant, voilà.


Mais s'il part, moi aussi j'ai envie d'aventures. Je lui ai déjà dit, et à chaque fois il fait genre qu'il m'emmène au prochain. Alors ouais il m'emmène, mais bon… Bon, d'accord, c'est clair que le village dans le Désert des Murmures, c'était un peu chaud.
L'odeur de chair grillée me pique le nez, souvenir un peu trop vivace. Mais ça va, moi j'ai eu de la chance, j'ai rien eu de plus qu'une sale cicatrice. Franchement, vu ce qui est arrivé aux filles plus âgées… Un frisson le remonte le long des bras. Ce qui est horrible, quand même, c'est que je sais que c'est terrible… Mais je peux pas m'empêcher de me demander ce que ça fait. D'avoir un vrai truc… là. Un truc vivant.
Je m'ébroue : pas le temps de penser à ça maintenant. Ou si. Enfin, je repousse ces questions un peu plus loin dans mon esprit, je sais qu'elles partiront pas mais au moins elle me prendront moins la tête.


Je veux retourner à la maison. Je sais juste pas si j'y vais seule ou si je demande à Lyke de m'accompagner. En fait, je suis pas sûre d'être capable de me débrouiller aussi longtemps par moi-même. Il faudrait que je pique une sacrée quantité de bouffe dans la cuisine pour pouvoir partir tranquille. Et aussi, il faudrait que Nyyu se laisse faire. Boah, ça à la rigueur c'est pas le plus compliqué en fait. Il faut juste que je la convaincs avec une bonne carotte, ça devrait passer.
Et puis, Mya est pas fine. Ça devrait passer, elle doit dormir à cette heure-ci en plus… Et puis pour Lyke, ben tant pis. Je vais pouvoir me débrouiller seule voilà. Je serai plus forte, plus autonome, et peut-être qu'il arrêtera de me voir comme sa soeur ! Je serai une vraie aventurière, et peut-être que je deviendrai plus intéressante !


Décidée, j'opine du menton pour moi-même. M'extirpant des draps, je repousse la couverture à droite, la roulant en boule, et pose mes pieds sur le carrelage. Brr, c'est froid cette connerie. Il va falloir que je trouve un tapis à y mettre, comme ça, ça sera plus confortable. Un truc rose… Ou vert ? Orange, ça pourrait être aussi pas mal. Mais Lyke préfère le vert, alors bon. Peut-être du vert ! Où est-ce que je vais pouvoir trouver ça moi ?
Je me lève, m'étire un instant alors qu'un baillement irrépressible me secoue. J'enfile rapidement mon t-shirt et mon pantalon… Ouais, c'est peut-être aussi ça en fait qui fait que j'ai pas de dimension intéressante pour Lyke ! Alors bon, okay, mes seins sont encore un peu trop petits à mon goût, mais ça fait pas longtemps qu'ils poussent alors ça va en fait. Moi j'aime bien, puis trop gros après c'est pas joli non plus, ça tombe. Mais ouais, peut-être qu'en changeant un chouilla ma garde robe, je peux y gagner ? Ouais ouais, je sais, Papa m'a dit mille fois que ce qui comptait c'était ce qu'il y avait à l'intérieur… Mais faut bien le montrer un peu, ce qu'il y a dedans ! Et dedans les habits, y'a un corps, voilà !
Tirant mon sac de sous mon lit de fortune, je le soupèse un instant, et vide son contenu sur mon drap pour voir ce qu'il y a dedans. De la crème cicatrisante, toujours utile. Quelques vêtements roulés vite fait en boule, ça ira bien. Le poignard de Maman… Hum, ça je vais le mettre à ma ceinture. Quelques étoiles aussi, que je cache dans la poche intérieure. Bon, il me reste pas mal de place pour y mettre de la nourriture, c'est bien !
J'attrape la hanse et le jète sur mon épaule droite, avant de sortir de ma chambre.
Maintenant, direction les cuisines. Pendant la nuit, j'aime trop l'ambiance à l'Académie, tout est calme mais pas mort, un peu endormi mais pas trop. Ça fait assez magique en fait, j'adore. Je passe par le passage secret à côté de ma chambre - hé vous croyez que c'est pour quoi que c'est choisi spécifiquement CE placard ? - pour me rendre dans les cuisines.
Ouvrant un bocal, j'y trouve un stock énorme de viande séchée, que j'attrape par grosses poignées pour les fourrer dans mon sac. Je fais pareil avec quelques galettes de niam. Ouch, ça commence à être lourd, mais je vais avoir besoin de remplir une ou deux gourdes… Me glissant aussi silencieusement que possible du côté des éviers, je remplis mes récipients, puis je pousse doucement la grosse porte en bois du réfectoire et m'avance dans le hall…


Je sais pas. Y'a un truc qui me gène là. Je me sens observée, j'aime pas ça.
Alors, plutôt que de sortir directement en trombe, je m'arrête en plein milieu. Pourtant, c'est tout vide autour de moi. Pour le coup, y'a même pas d'apprenti qui se trimballe par ici, là maintenant, et ça m'agace un moment. Quoi ? Je suis sûre qu'il y a quelqu'un !


Plantée au centre du hall, je pose mes deux poings fermés sur les hanches, détaillant tout autour de moi. Nan, je vois personne, je n'entends rien…
Boah. De toutes façons, y'a toujours quelqu'un de réveillé ici.
Haussant les épaules, je fais volte-face pour m'avancer vers la grosse porte d'entrée, et je la pousse doucement pour ne pas qu'elle grince, pour me glisser dans son entrebaillement comme un serpent.
Haha, un serpent !
Fière de ma propre blague à moi-même, je pose un pied dehors, puis le second, et referme le battant derrière moi. Me retournant… Je me fige.


Hé merde !


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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeVen 28 Avr 2017, 20:10

★♤Lyke





L’aube pointe.
Déjà…

Je devrais pourtant être content car elle annonce mon répit et surtout, un bon bain : je suis en nage, couvert de poussière, d’égratignures et je sens le bouc. En nage parce que, comme chaque fois que le sommeil me fuit, j’ai décidé de venir m’entraîner dans le bois. J’ai couru, grimpé, je me suis astreint à une série d’exercices visant à faire travailler le moindre de mes muscles, jusqu’à ce qu’une couche de sueur recouvre ma peau déjà bronzée par le soleil. La poussière et les égratignures, c’est à cause des chutes : j’ai beau essayer de calquer mes mouvements sur ceux tant observés de Syn et d’Erwan, la nuit, je ne parviens pas à distinguer toutes les racines qui dépassent du sol, ni les cailloux traîtres qui roulent sous mes pieds ou encore les ornières dissimulées dans l’ombre ; une fois de plus, je rentre avec un genou salement écorché… Ah oui, le bouc. Outre mon odeur corporelle qui, selon toute logique, devrait faire fuir les gens à moins d’un mètre à la ronde, je sens réellement le bouc à cause d’une rencontre aussi étrange qu’heureuse. Etrange pour moi : croiser une chevrette au beau milieu de nulle part, c’est un petit peu déconcertant. Heureuse pour elle, qui était totalement désorientée et qui aurait pu se faire gentiment grignoter par un prédateur, ou bien tomber dans un piège. J’ai réussi à retrouver son troupeau en faisant un grand détour, bien au-delà du bois, et, franchement, je ne le regrette pas : voir le jour se lever sur la plaine est une sacrée récompense pour tous ces efforts !

Voilà pourquoi je ne suis pas spécialement pressé de rentrer. Depuis toujours, j’ai la sensation que je suis fait pour vivre dehors, à l’air libre, ce que je fais par n’importe quel moyen : dès que je le peux, je m’évade, ne serait-ce que pour grapiller quelques minutes de soleil et de liberté. Liberté. Est-ce parce que j’ai grandi dans le respect de ce mot, et les fondements de cette notion, que j’apprécie autant ce terme ? Celui qui m’enfermera, aussi bien entre quatre murs que dans une cage, me rendra profondément malheureux. J’ai besoin d’espaces, j’ai besoin de sentir que je peux courir aussi loin que je le désire, aussi vite que je le veux et, avec pour seule et unique compagnie, le souffle de vent qui me pousse en douce, sans toutefois jamais parvenir à m’orienter dans une direction choisie. Ce qui ne veut pas dire que je suis solitaire, même si j’aime ces moments d’effort et de sérieuse réflexion, comme cette nuit… Non, à l’Académie il est impossible de se dire vraiment seul. C’est un lieu de vie, de sérénité et de bonheur dans un cadre ou règnent aussi respect et sollicitude, entre maître et apprentis, et aussi entre pairs. Une formidable cohésion silencieuse, douce et percutante. Ça, c’est chez moi. J’ai bien conscience de la chance incroyable que je possède, en vivant sous le même toit que ces êtres extraordinaires que je côtoie chaque jour.

Les Marchombres.

Ils sont ma famille, certains même sans le savoir ; ma mère est arrivée à l’Académie avec un bloc de feuilles à dessin, quelques fusains et un petit garçon. Moi. Etrangement, j’ai très peu de souvenirs de cette époque. Je sais que ma mère n’est pas restée très longtemps. Son visage, ses traits se sont estompés mais, quelques fois, il me revient une voix douce et chaude, dans les ombre du soir, au moment où mes yeux papillonnent de sommeil, et le refrain d’une chanson dont les paroles m’échappent berce certaines de mes nuits. Il m’arrive d’être triste, d’avoir le cœur lourd comme une pierre, de me demander ce qui lui a pris de partir sans moi, de mourir alors que j’avais besoin d’elle. Et puis ensuite, j’espère que le temps très bref de sa formation elle a eu le temps de goûter à cette liberté dans laquelle je baigne. Grâce à elle. C’est son plus beau cadeau. Il m’a permis de rencontrer Syndrell. Il n’existe aucun mot pour définir ce qu’elle représente pour moi, maman était trop imparfait dans la mesure où, par respect, elle n’a jamais voulu prendre la place de ma mère, sœur étant trop éloigné de cette complicité que nous partageons depuis toujours. Elle est là et ça me suffit. Enfin, « là » est un bien grand mot : libre comme l’air, Syn est plus souvent partie vivre mille aventures rocambolesques qu’ici, à l’Académie. La plupart du temps elle m’emmène avec elle, mais ces derniers temps, je sens que nous nous éloignons vaguement. Sans que cela amoindrisse le lien que je sens vibrer en permanence entre elle et moi, ça me permet de passer davantage de temps seul avec mes pensées. Mes pensées et mes projets…

L’Académie est un trésor de découvertes pour un gamin aussi curieux que moi et, de l’école, j’ai exploré les moindres recoins tout en sachant très bien que nombreux sont ceux qui me sont encore inconnus. Mais plus je grandis et plus ce lieu me semble étroit. L’envie d’élargir mes frontières, de voler de mes propres ailes me pousse chaque jour un peu plus loin, et il suffit parfois d’une simple chevrette pour que je dérive à des kilomètres de l’Académie. Je finis toujours par revenir. Un jour, pourtant, je sais que je partirai pour de bon. La Voie des Marchombre est un rêve et, pour qu’il devienne réalité, je dois m’en éloigner un peu. C’est comme ça. Et c’est avec cette certitude chevillée au corps que j’achève mon excursion nocturne, alors que la nature s’éveille tranquillement à cette nouvelle journée ensoleillée. Le printemps s’est bien installé dans l’empire, accroissant mon envie de flâner dehors. Je m’attarde donc dans l’écurie, comme chaque matin, et câline chaque tête pelucheuse qui se tourne dans ma direction. Je connais chaque cheval et chaque caresse qu’il aime. Je finis par entrer dans l’école, mais pas par la porte principale : je me faufile par la fenêtre entrebâillée du garde-manger de Mia, fourre ce que je peux attraper dans mes poches, traverse la cuisine en catimini, ma haute stature pliée en deux pour ne pas attirer l’attention, et gagne enfin le couloir qui longe le réfectoire. Tout en engloutissant une tranche de pâté en croute, j’emprunte l’escalier qui mène aux dortoirs. En chemin, je croise un marchombre en passe d’achever sa formation ; nous échangeons quelques mots et reprenons notre route, lui vers le bas, moi vers le haut. Ici, tout le monde est habitué à ma présence. Personne ne me prend de haut ni ne me couve, chacun me respecte tel que je suis : Lyke Calhagan, le garçon qui a grandi à l’Académie.

Je salue deux apprentis qui ont le cheveu en bataille et l’œil vitreux des endormis, souris en les imaginant cavaler comme des fous dans pas moins d’une heure à la suite d’un maître qui, lui, sera parfaitement réveillé, et arrive devant la chambre de Syndrell. C’est aussi la mienne. Je sais, ça peut sans doute paraître étrange mais je n’ai jamais eu envie de m’installer ailleurs. D’abord parce qu’en son absence, c’est à moi qu’elle confie la clé – et tout ce qui s’y trouve. Et Syndrell est souvent absente. Ensuite, parce que cette chambre, et bien, je m’y suis attaché ; chaque fois que je pousse la porte en me disant qu’il serait grand temps que je passe de l’huile sur ses gonds, j’ai la sensation de rentrer chez moi. La pièce n’est pas très grande et plus longue que large, mais la fenêtre donne sur le bois, offrant une vue imprenable, et au fil du temps, nous l’avons agencée de manière à nous y sentir à notre aise : son coin à elle est plutôt sobre, sans doute parce qu’elle vit plus souvent à Al-Chen, dans l’appartement qu’elle partage avec Ciel, et seuls quelques vêtements, une tunique un peu élimée, un pantalon et des bottes usées, désormais remplacées par celles frappées du signe de la loutre, attestent de sa présence occasionnelle. Mon côté de la chambre, en revanche, est plus fourni : une pile de vêtements attend depuis quelques jours d’être lavée, le lit dans lequel j’ai à peine passé quelques heures cette nuit est défait et froissé, une pomme et une carafe à moitié remplie d’eau sont posés sur la table de chevet, à côté d’un livre que m’a prêté Lou, Le Tour du Monde en 80 jours. C’est un vieux livre écorné et jauni, qui semble tout droit sorti d’un autre monde et qui est écrit par un certain Jules Verne.

Sur le mur, au-dessus de mon lit, quelques dessins sont affichés. Ce sont les dessins de ma mère. J’y tiens comme la prunelle de mes yeux parce que c’est tout ce qu’il me reste d’elle, et aussi parce que Syn les a récupérés au péril de sa propre vie ; j’ignore comment la remercier, alors en attendant, je me contente de les admirer régulièrement. Enfin, pas maintenant. Il faut vraiment que je me débarbouille. Je me jette à plat ventre sur le parquet, tend un bras sous le lit et tire une caisse longue et plate, dans laquelle je range mes vêtements propres. J’attrape une chemise et un pantalon, repousse la caisse, me redresse en grimaçant – mes muscles protestent, après la séance de cette nuit. Mais c’est de bonne guerre : il se dessinent de plus en plus sous ma peau, parant ma carrure qui est encore un peu trop maigrichonne, étant donné que je suis grand. Très grand. A quinze ans, je mesure déjà un mètre quatre-vingt… C’est bien mais ça engendre pas mal de maladresses. Mes vêtements en main, je jette une serviette propre sur mes épaules et quitte la chambre, ma pomme dans le bec. J’aurai le temps de la terminer avant d’avoir atteint la salle de bain. Je descends une volée de marches en sifflotant machinalement cette musique que je porte dans ma mémoire depuis mon enfance, croque dans la pomme, traverse la bibliothèque encore déserte à cette heure – et ralentis devant la dernière rangée. Mes yeux s’arrêtent sur la porte subtilement dissimulée par les meubles en bois garnis de volumes poussiéreux. C’est là que la p’tite a récemment élu domicile… J’hésite un instant. Si je frappe et si elle dort, elle va m’en vouloir un bon bout de temps. Si je rentre sans frapper, je prends le risque de me faire arracher la tête – avec les dents – même si elle n’a encore jamais vraiment réussi à mettre son sale plan à exécution. Si je passe mon chemin, elle va encore me reprocher de l’éviter et voudra savoir pourquoi je boude, alors que ce n’est pas le cas du tout. Je soupire. Cette fille, elle est drôlement compliquée.

Cette fille, c’est ma meilleure amie.

Finalement, je poursuis ma route en haussant les épaules. Impossible de l’approcher en puant autant, de toute façon ! Tandis que je termine ma pomme et que mon trajet jusqu’à la salle d’eau s’achève, je pense à Ylléna. D’une certaine manière, c’est un peu une sœur pour moi. C’est ainsi que je l’ai toujours vue : elle a deux ans de moins que moi, c’est une insupportable gamine, râleuse comme pas permis, mauvaise joueuse, têtue comme une mule et sacrément curieuse. Quand elle était petite, elle me suivait partout. J’aimais bien, même si je ne le reconnaitrai jamais à voix haute. Elle et moi, on partage beaucoup de choses : on a tous les deux grandi entre ces murs, on a tous les deux perdu notre mère quand on était gosses, on essaie tous les deux de marcher dans les pas un peu trop grands des marchombres extraordinaires qui nous aiment, elle Erwan, moi Syndrell. Erwan, c’est son père. Il est fichtrement impressionnant. Impressionnant de calme – un exploit quand on se trouve dans la même pièce qu’Ylléna –, de puissance justement contenue et de subtilité. Yll ne lui ressemble pas du tout. Enfin, si, elle sourit comme lui et elle a sa façon de se tenir. Mais je pense que c’est de sa mère qu’elle tient surtout. De qui est-ce que je tiens, moi ? D’après Syndrell, j’ai hérité des cheveux châtain foncé de ma mère, mais ignore d’où viennent mes yeux verts, ma carrure et mes fossettes. Les traits de mon père ? Je ne sais rien de lui. Ni s’il est encore en vie, ni s’il me connait, ni pourquoi il a laissé ma mère venir toute seule ici avec moi. Tout ce que je sais, c’est qu’enfant, j’étais silencieux, solitaire, inquiet. Craintif. Lorsque j’essaie de remonter le fil de mes souvenirs, je me heurte à un mur qui se dresse, immense et inexpugnable ; j’ai la sensation qu’il se trouve quelque chose derrière, des souvenirs qui m’appartiennent, mais je suis incapable d’abattre ce mur. Alors je cours, et quand je cours je fais des projets. Un jour, je retrouverai mon père, et alors je saurai…

La salle de bain de l’Académie se trouve sous les fondations de l’école. C’est une salle immense dans laquelle se trouve des bassins de tailles plus ou moins grande ; chaque bassin communique avec un autre, et est rempli d’une eau glaciale mais revigorante. Il y a rarement foule ici, mais il arrive parfois que deux ou trois marchombres prennent leur bain ensemble ; c’est pourquoi deux salles sont prévues, séparées par un genre de paravent qui permet aux femmes de ne pas se mêler aux hommes – si elles le désirent. Pour ma part, je n’ai encore jamais vu de fille s’aventurer de notre côté, mais j’ai surpris quelques discussions qui témoignent du contraire. J’ai donc pris l’habitude de jeter un coup d’œil autour de moi avant de me déshabiller. Pas que ça me gêne d’être vu dans le plus simple appareil, enfin, je ne crois pas… C’est le genre de préoccupation un peu étrange qui s’est invitée dans ma tête depuis quelques temps. Une quantité de « et si » dont je n’arrive pas à me défaire : et si une fille me surprenait maintenant, et si elle décidait de se baigner avec moi, et si elle se rapprochait tout innocemment, et si elle me plaisait, et si elle se rapprochait encore… et si cette fille, c’était Ylléna ?

Troublé, je me glisse dans l’eau, les dents serrées à cause du froid qui apaise brutalement mes muscles encore chauds. Je me laisse couler. Sous l’eau, je tente de vider mon esprit de ces pensées parasites et ridicules, puis j’émerge, attrape un savon posé sur la margelle de pierre et frotte énergiquement ma peau. Ça pique un peu sur les griffures, j’en découvre à divers endroits, dont ma joue gauche, souvenir laissé par une branche pendant que je courais à vive allure sous les arbres. Je lave aussi mes cheveux, qui atteignent mes épaules et que je compte laisser pousser davantage. Lorsque je sors de l’eau, je suis transi et je claque des dents, alors je me sèche en me frottant comme un dingue avec la serviette, puis je saute dans mes vêtements et file vers le seul et unique miroir de la salle – les marchombres ne sont pas réputés pour leur coquetterie. Moi, je ne rate pas un seul rendez-vous avec mon reflet, pour la simple et bonne raison que depuis quelques mois, un léger voile de poils prend le pas sur le fin duvet qui recouvre mon menton. Chaque matin, j’en fais l’inventaire, pressé que mon visage change alors que mon corps, lui, continue de s’allonger et de s’élargir au niveau des épaules. Je suis loin de ressembler à Erwan ou encore à Narek, mais ces poils sont la promesse d’une métamorphose irréversible dont je sens le frémissement à l’intérieur de moi. Satisfait, je récupère mes affaires et quitte la salle pour remonter en vitesse dans ma chambre. J’étends la serviette au bord de la fenêtre pour qu’elle sèche dans la journée et achève de m’habiller : à ma taille, j’enroule une ceinture de cuir dans laquelle je range le poignard que Syndrell m’a offert, ainsi que la bourse dans laquelle je range mes maigres économies et quelques crochets que j’ai pu subtiliser ici et là. J’enfile ensuite le manteau de cuir sombre et fatigué dont je ne me sépare jamais, mais le laisse ouvert sur ma chemise – je ne suis pas frileux, même si mes cheveux encore humides ondulent sur mes épaules. Et je sors, sans autre idée en tête que celle de m’évader encore.

J’ai encore faim. Peut-être parce que je passe mon temps à grandir, je ne sais pas, mais ça grogne dur là-dedans, et après tout j’ai mérité de manger un peu plus qu’une pomme et un bout de pâté en croûte, non ? Comme je sais que Mia rôde sans doute déjà, je me glisse subrepticement dans la cuisine. C’est sans doute ici que j’ai appris le silence et la furtivité. C’est aussi dans cet endroit que mes oreilles ont souffert le plus, chaque fois qu’elles ont été la proie du courroux de Mia. Avec Yll, on ne se fait presque plus jamais prendre, désormais. L’expérience mêlée à l’indulgence croissante d’une cuisinière un peu trop attendrie par deux gamins qu’elle a vus grandir… Tiens tiens. Quand on parle du loup… Je m’arrête derrière un placard et regarde Ylléna remplir son sac de choses à grignoter. Ça, c’est le signal d’un départ imminent. Je fronce les sourcils. Elle est en train de prendre la poudre d’escampette. Sans moi.

J’aime pas.

Alors je la suis. Je suis au moins aussi furtif qu’elle, mais même si ses sens sont parfois plus fins que les miens à cause de la part animale qui l’habite, je sais me faire discret au point que, lorsqu’elle observe les alentours, elle ne me remarque pas. La p’tite finit par hausser les épaules et par sortir. Je me glisse à sa suite. Du coup, quand elle se retourne pour fermer la porte, je l’ai fait juste avant elle, et c’est moi qu’elle découvre dans un sursaut, tranquillement appuyé contre le battant, les bras croisés sur la poitrine. Son expression ennuyée me fait hausser un sourcil inquisiteur.

- On s’fait la malle, bébé ?

Bébé. Je l’appelais toujours comme ça quand elle était petite, mais… Ylléna n’est plus un bébé. Je ne suis pas le seul à changer ; j’ai bien remarqué la façon dont son corps à elle se transforme, s’allonge, s’amincit ici pour s’étoffer là… ce sont des changements qui me laissent parfois tout chose, mais pas autant que ses yeux, dont l’indigo me transperce aussi efficacement qu’un épieu qui se serait fiché dans ma poitrine pour me clouer à la porte. Comme en ce moment. Du coup, ma remarque acerbe quant à sa façon de me laisser encore une fois sur la touche s’évanouit sur mes lèvres, et je me contente de la regarder, silencieux. Je perds le fil de mes pensées mais je suis sûr d’une chose.

Où qu’elle aille, elle ne partira pas sans moi.
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Erwan Narcos
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeVen 28 Avr 2017, 22:37

♠☽Ylléna



Il est là.
Rah, ça me gonfle ! Il se retrouve toujours au bon endroit au mauvais moment, voilà ! J'avais l'occasion de me carapater en douce, il ne l'aurait pas vu. En plus, je veux dire, il est presque plus jamais là maintenant, et on ne se voit presque plus. Ça fait quelques années déjà que c'est comme ça : après tout, quand il avait mon âge, il a commencé ses voyages tranquille tout seul lui aussi. Moi aussi j'ai besoin d'autonomie et d'indépendance quoi ! Et à l'époque, j'étais bien trop jeune pour le suivre… Ou alors, j'allais pas bien loin.
Mais là, ça fait quand même plusieurs mois que je me suis mise à vraiment essayer de m'entraîner. Pendant la journée, moi, contrairement à lui. La nuit, j'ai aucune envie de me lever, déjà. Et puis, il fait trop nuit, et trop froid. Je suis pas à l'aise et puis je veux dire, mon cerveau est un peu trop convaincant à me faire croire qu'il y a des trucs dans les fourrés. Bon, l'été, c'est pas pareil, j'adore la nuit l'été mais il fait carrément plus chaud, ça n'a rien à voir.


Bref, Lyke est là, et ça me fait chier. Mais en même temps, ça m'aurait aussi fait chier qu'il ne soit pas là. Pour plein de raison, l'un et l'autre. Je voulais tenter cette aventure seule, et en même temps j'avais super peur ! Mais bon, le courage, c'est pas de pas avoir peur, c'est d'aller au delà de la peur, et puis je veux dire, juste voyager quelques jours, j'avais pas vraiment de raison que ça se passe mal ! Mais maintenant qu'il est là, je sais pertinemment qu'il ne me lâchera pas.
Alors bon, ben je peux pas m'en empêcher hein. J'écarte légèrement les pieds, et les talons, plante mes poings fermés sur mes hanches et lève le menton à son adresse. Je sens mon regard qui flamboie face à lui - purée mais en écartant les jambes, je suis encore plus petite, il faut que je lève vachement la tête pour le voir !


- On s’fait la malle, bébé ?


Je fronce le nez : il sait que ce surnom me hérisse ! Je me mords la langue et fais un pas vers lui avant de frapper de mon poing sur ses abdos. Je ne retiens pas mon coup : après tout, il est trois fois plus grand que moi, et c'est un mec, et j'ai pas de forces. Donc hein, ça doit pas faire bien mal.


- Si tu m'appelles encore une fois comme ça, je t'arrache la tête. Avec les dents !
Je claque des mâchoires, montrant dans la basse luminosité mes canines qui sont un peu plus longues et fines que la moyenne. Un effet secondaire de ma transformation, mais à part ça et le fait que je supporte mal le froid, j'ai franchement pas à me plaindre. Je sais que Papa a passé des années à lutter contre son animal, et qu'il le fait toujours. Moi, je le sens pas du tout comme ça ! C'est juste que ben… Je peux changer de forme. Mais je reste moi, entièrement moi. Juste des fois, j'ai des réflexes bizarres, mais franchement, rien à voir avec une seconde conscience comme Papa l'a, clairement ! Et ça me va : aucune envie de me battre contre un truc impossible à comprendre.

Puis, je soupire : bon il est là, je vais lui dire et puis voilà. On verra bien.
- Je veux retourner à la maison de Papa et Maman. Je voulais y aller seule mais… Je lève la tête vers lui - purée j'ai baissé le menton, quelle couillonne ! - et lui adresse un regard bizarre. Je ne saurais même pas le définir : juste, je sais que je me sens bizarre.
- T'as pas dormi ! dis-je en désignant les cernes sous ses yeux verts. Et t'as toujours pas de cheval, banane. Tu fais quoi ?
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeSam 29 Avr 2017, 01:16

★♤Lyke




*Ouffff*

C’est rien qu’une p’tite chose mais bon sang, elle sait cogner ! J’ai toutes les peines du monde à ne rien en laisser paraître mais en vrai, l’oxygène déserte un bref instant mes poumons et mes abdominaux, contractés juste à temps pour amortir le plus gros du choc, protestent vivement. Je les ai trop sollicités ce matin. Enfin, cette nuit…

- Si tu m’appelles encore une fois comme ça, je t’arrache la tête. Avec les dents.

Je soupire, pas le moins du monde effrayé par cette menace – ni par les canines affutées qui claquent devant moi. Ça doit bien faire la centième fois au moins qu’elle me dit ça. Bon, elle m’a déjà mordu, un jour, d’ailleurs ses dents ont laissé une marque sur ma peau, à la main gauche, au niveau de la jointure du pouce. C’est arrivé il y a trois ou quatre ans mais c’est une cicatrice qui ne s’est jamais effacée complètement. Yll fulmine, je le devine à sa façon de se tenir et de serrer les poings. Son regard est très parlant, aussi. Quand je m’y perds, j’ai tout le temps d’y lire des tas de choses intéressantes ; je ne comprends pas tout ni ne sais tout traduire, mais là, le message est clair : elle n’est pas contente de me voir. Alors c’est à mon tour de serrer les poings : pas question qu’elle me plante là ! Je sais bien qu’elle est encore plus indépendante que moi mais je n’y peux rien : si elle s’en va, alors je veux l’accompagner. Je veux m’amuser moi aussi, or les voyages avec Ylléna sont toujours riches en fou-rires et en situations cocasses. Je veux m’évader avec elle, parce que l’Académie c’est bien, mais sans ma meilleure amie c’est un petit peu trop calme. Je veux pouvoir l’embêter à loisir. Et la protéger. Ça, c’est un sentiment qui n’est pas nouveau mais qui s’affine avec le temps : quand elle était petite, j’étais là pour l’empêcher de trébucher. Maintenant c’est pareil, sauf que c’est plus fort, et en même temps plus fou…

- Je veux retourner à la maison de papa et maman.

Je ne dis rien. Je ne suis pas surpris. Son regard m’a déjà tout dit.

- Je voulais y aller seule mais…

Elle redresse soudain la tête…

… je me retrouve à nouveau cloué à la porte. Bon sang. Elle est pénible. Je lève les yeux et observe le ciel d’un air faussement détaché. La maison de ses parents, hein… Je sais où elle se trouve, à peu de choses près. Syndrell y est déjà allée il y a quelques années. Maintenant que j’y repense, c’était pas bien longtemps après la disparition de Miss, donc… Donc la dernière fois qu’Yll y était allée, elle était petite. Je ne peux pas m’empêcher de lui jeter un coup d’œil ; ce genre de voyage, ce n’est pas une simple balade, c’est un plongeon dans le passé. Une toute petite part de moi n’est pas d’accord avec cette idée – à quoi bon affronter des souvenirs trop douloureux ? – mais globalement, je suis partant. Parfois, reculer sert à prendre de l’élan pour mieux avancer.

- T’as pas dormi ! Et t’as toujours pas de cheval, banane. Tu fais quoi ?

Tu fais quoi = vas-y, suis-moi si t’es cap ! C’est une invitation façon Ylléna, mais je décide de la faire mariner encore un peu. Elle n’avait qu’à pas me frapper, tiens. Je croise de nouveau les bras et renverse la tête en arrière.

- Je dors très peu, contrairement à toi, p’tite marmotte.

C’est vrai. J’ai toujours eu moins besoin de sommeil qu’Ylléna. Ma nuit de trois heures me pèsera un peu tout à l’heure mais pour l’instant, je suis en pleine forme, et je meurs d’envie de me lancer dans cette folle aventure. Sauf que cette sale gosse a raison : je n’ai pas de cheval. Elle, elle a Nyu ; je peux toujours monter derrière elle, mais la charge sera grande pour la jument et ne nous permettra pas d’avancer rapidement. L’idée qu’il s’agit d’un voyage périlleux me traverse soudain l’esprit, fulgurance de raison bien plus que d’angoisse : le Grand Océan est loin, surtout pour deux enfants, fussent-ils des enfants de marchombre. Pas sûr qu’Erwan ou Syn seraient d’accord pour nous laisser partir tout seul dans le sud. Du coup, un sourire se dessine sur mes lèvres. Amusé. Tenter l’impossible ? J’en suis ! D’autant plus si ça a la saveur de nos bêtises d’antan ! Une petite voix me souffle que c’est un poil plus grave que chiper des pommes dans la réserve de Mia, mais je l’ignore. Mon choix est fait depuis que j’ai surpris Yll dans la cuisine de toute façon.

- Tu vas voir si j’ai pas de cheval…

Je lui ébouriffe les cheveux en passant près d’elle et me dégage juste à temps pour éviter de perdre mon bras. Hilare, je file vers l’écurie, Yll sur les talons. Je la laisse s’occuper de Nyu mais je sens son regard se poser fréquemment sur moi tandis que je me dirige tranquillement vers le fond de l’allée. Je m’arrête devant le box de Grésille et tend la main par-dessus la porte ; l’instant suivant, les naseaux de la douce jument alezane soufflent sur ma paume. Salut toi. Je la caresse, lui murmure quelques paroles qui ne sont destinées qu’à elle, puis je rentre et m’occupe d’elle avec des gestes sûrs et précis. Pauvre Grésille. La marchombre d’exception à qui elle avait appartenue n’est plus là depuis longtemps mais parfois, j’ai l’impression d’entendre encore le rire amusé de Zoanne. Ridicule ! Yll a sans doute raison : je dois manquer de sommeil… Je sors, Grésille sur mes talons, et retrouve mon amie à l’extérieur. Je regarde son sac, prend une inspiration et lui tend les rênes de ma jument.

- Donne-moi deux minutes, d’accord ? Le temps de faire mon sac et je te rejoins ici.

Je pique un sprint jusqu’à l’école, fonce dans ma chambre, attrape mon sac, fourre quelques vêtements au hasard à l’intérieur, ajoute une couverture, fouille les affaires de Syn jusqu’à dénicher une gourde de voyage puis descend à toute allure, direction la cuisine. Mia est là, sur le pied de guerre. Zut, pas le temps de feinter : je décide de faire diversion. Je me jette pratiquement sur elle – je la dépasse d’une tête -, la serre dans mes bras, dépose une bise sur sa joue rebondie, tend le bras pour attraper les saucisses posées derrière elle… Et me retrouve sur les fesses. J’ai rien vu venir et rien compris.

- Trois fois dans la même journée, est-ce que ce n’est pas un peu exagéré, vilain garnement ?!
- Deux fois seulement ! La troisième c’était YllénaaaaAAAAÏEUH !


Mia me tient par une oreille.
C’est la fin.

- Mia, steuplé !! Lâche-moi, il faut que j’aille…
- Faire les quatre cent coups avec la petite ?
- Oui – NON ! On veut simplement aller faire le tour du lac Chen, heu… en barque. On va manger sur place alors je me suis dit que je pourrais emporter quelques saucisses.


Si elle gobe ça, je pense que je peux me faire Rêveur… Mais contre toute attente, Mia me rend ma liberté. Tout en frottant mes oreilles endolories, je la regarde, perplexe, en train d’empaqueter saucisses et pain de fromage dans un sachet qu’elle glisse dans un sac avant de me le tendre.

- Soyez prudents. Fais attention à elle, sinon je t’arrache les oreilles.
- Avec les dents ?


A son tour de me regarder avec des yeux ronds ; j’en profite pour filer sans demander mon reste, dans un remerciement qui lui tire un sourire amusé. Je reprends ma course, déboule dans la cour de l’Académie… et découvre Grésille, tranquillement attachée à un petit arbuste qu’elle grignote paisiblement. Pas d’Ylléna en vue, évidemment. Elle a filé en douce, la garce ! Je me dépêche de harnacher Grésille et saute sur son dos pour la lancer au galop sur le chemin qui part de l’école. J’ai appris à monter avec Syn ; Yll et moi, on se défend bien à cheval. La rattraper va être une vraie partie de plaisir ! Le cœur battant, comme chaque fois que je me lance dans un voyage qui promet d’être riche en aventures, je plaque mon ventre contre l’encolure de Grésille et laisse le vent chanter à mes oreilles.



*  *  *



- Envisage même pas de toucher à une de mes saucisses, je lui assène lorsqu’enfin je l’ai rattrapée.

Elle me dévisage d’un air curieux et, soudain, je réalise la portée de mes paroles. Je détourne la tête pour qu’elle ne remarque pas le feu de mes joues. Pas cette saucisse-là, idiote !

- Par où tu veux qu’on passe pour gagner le sud ? je demande alors.

Nyu et Grésille avancent au pas et côte à côte sur le sentier boisé. Dans notre dos, l’Académie s’éloigne déjà. Voilà, on est vraiment partis…
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeSam 29 Avr 2017, 17:44

Nia nia nia.
Je suis pas une marmotte ! J’ai juste besoin de plus de sommeil que lui ! Franchement, c’est pas comme si par défaut je me levais tard ou dormais longtemps. C’est juste que ben, avec moins de sept heures de sommeil, je suis un zombie quoi. Et c’est pas beau à voir ! Mais bon, il va aussi falloir que j’essaye de m’améliorer avec ça. Parce que je pourrai pas dormir autant toute ma vie tous les  jours, il y aura forcément des moments où je vais devoir m’accomoder de moi, et pff. C’est pas gagné. Je suis toujours d’une humeur de chien quand ça arrive.

Oh, il a un cheval ? Ou alors il en pique un ?
En même temps, certes les chevaux de l’Académie, c’est pour les apprentis, mais maintenant qu’il a presque seize ans, il est presque aussi vieux d’un apprenti fraichement débarqué alors hein. Ça ne se verra pas.
Secouant la tête, je lui emboite le pas sans tarder.
Quand je rentre dans les écuries, Nyyu me salue avec un petit hennissement ronflant, je la trouve trop chou quand elle fait ça. Ça me rassure. Quand je suis avec la jument, j’ai toujours cette impression prenante que Maman est vraiment là, jamais loin. Qu’elle veille sur moi à travers Nyyu. C’est sans doute débile, mais c’est comme ça que je le perçois.
Papa m’a raconté que Maman avait la particularité de rendre les humains fous d’elle. Je sais pas trop si c’était une Greffe ou pas, comme ses lames à lui, mais en tout cas, apparemment son truc avait aussi marché avec  Nyyu et c’était pour ça qu’elle l’achoisie.

Et puis, Lyke est un peu plus loin, à préparer une autre jument, celle qui a été celle de Zoanne. Et voilà, il pique un autre cheval… mais en même temps, cette jument ne doit pas être sortie depuis longtemps, alors il ne fait rien de mal. Je soupire en levant les yeux au ciel, mais me concentre sur Nyyu alors qu’elle me donne un petit coup de nez. Je finis de la seller, répartis un peu le contenu de mon sac dans les sacoches sur les côtés et la tire dehors.
- Donne-moi deux minutes, d’accord ? Le temps de faire mon sac et je te rejoins ici.
Non, mais c’est une blague ? Ça va quoi, il me rattrapera ! Je le regarde s’éloigner en courant de moi, dans une immense foulée, et je fais une grimace. Ben mon vieux, non, je vais pas t’attendre. Tu te fourres le doigts dans l’oeil, et jusqu’au coude ! J’observe Grésille qui me regarde tranquillement de son regard tout doux. Elle a l’air adorable, cette jument, mais à côté de moi j’ai une Nyyu qui piaffe d’impatience !
Alors bon, j’attrape les guides de la jument grise et je l’attache rapidement à un arbre, et je grimpe sur ma jument qui trotte déjà sur place d’excitation.
Mes fesses posées sur la selle, je ne peux m’empêcher de sourire, et je relâche les rênes.
Nyyu part comme une fusée et je ne la retiens pas : elle connait le chemin qui sort de l’Académie par coeur ! Le vent dans mes cheveux, qui glisse sur mes joues rosies par l’adrénaline…
Rah ! Je me sens vivante !

*


Le galop d’un cheval retentit derrière moi, et je sais que Lyke est en train d’arriver. Un sourire mauvais sur le visage, je laisse Nyyu reprendre le galop, gagnant plusieurs longueurs sur l’autre jument. Mais bon, je vais pas épuiser ma jument, on a un long voyage à faire !
-  Envisage même pas de toucher à une de mes saucisses.
Je tourne un regard intrigué vers lui : Oh, il a des saucisses ? Ça sera bien meilleur que ma viande séchée ! Mais quand je capte le truc dans son regard, et ses pommettes s’enflamment juste avant qu’il n’ai le temps de tourner la tête.
Nia ha.
J’espère bien, au contraire, pouvoir y toucher, espèce de vieille banane ! Tiens, la banane aussi ça marche, dans l’ambiance du truc. En tout cas, la dernière fois, Takio s’est pas plains, lui ! Je sens que tout mon visage s’échauffe alors que je repense à cette scène, mais franchement, j’ai adoré faire ça, voilà. On n’est pas allés vraiment plus loin, parce que bon, j’le connais pas et j’ai pas envie de me lancer là dedans avec quelqu’un que je connais pas vraiment, et en qui je peux pas avoir une totale confiance. Et là, le seul qui remplise ces critères, ben c’est clairement Lyke hein ! Alors ouais, il est immensissime comparé à moi, mais ça je m’en fous !
- Par où tu veux qu’on passe pour gagner le sud ?  
Il me coupe dans mes pensées, et je fronce les sourcils. J’y ai pas vraiment réfléchi : de toutes façons, pour moi, on ne peut qu’atteindre l’endroit en passant par la Passe de la Goule.
- Faut traverser la passe de la goule. Tu penses qu’on peut prendre le chemin qui passe à travers ? Ou qu’on devrait aller longer le Pollimage, ce qui est plus sûr ? Tu as un peu d’argent au cas où ? Tu crois qu’on devrait s’arrêter dans des villages sur le chemin ? J’ai de quoi dormir à la belle étoile normalement, puis les nuits sont pas trop fraiches ! T’as déjà fait l’amour ?
Tatata. La question est sortie, voilà, noyée dans le reste.
Je me renfrogne toute seule, puis je tourne mon regard vers les oreilles de Nyyu. Me mordant la lèvre, je me passe la main dans les cheveux un instant. Rah. Mince. J’ai peur de la réponse maintenant.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeLun 01 Mai 2017, 16:41

★♤Lyke





Je laisse passer l’averse de questions. Tenter d’interrompre Ylléna, c’est aussi inutile que de tenter d’arrêter un nuage de pleuvoir… Sa dernière interrogation, toutefois, me prend par surprise et me laisse pantois une bonne poignée de secondes ! J’ouvre la bouche et la referme sans qu’aucun mot ne parvienne à franchir la barrière de mes lèvres. Un poisson sorti de l’eau n’aurait pas eu l’air plus idiot. Heureusement pour moi, cette sale gamine est soudain trop préoccupée par les oreilles de sa jument pour remarquer mon trouble. Bien fait pour toi ! C’est ce que je songe d’abord, juste avant de me demander pourquoi Yll me pose soudain cette question. Je croyais que j’étais le seul à avoir ce genre de chose dans la tête ; ces temps-ci, c’est même un sujet qui me travaille beaucoup. Mais moi je suis un garçon, et s’il y a bien un sujet qui est sur les lèvres de tous les garçons de l’Académie, c’est celui-ci ! Avec eux, je n’ai pas de mal à aborder la question, même si je ne suis pas spécialement à l’aise avec tout le monde. Il y a des personnes qui, naturellement, sont parvenues à me mettre en confiance, et d’autres que je côtoie sans forcément discuter d’autre chose que de la pluie et du beau temps. Je ne discute pas beaucoup, cela dit. Enfin… Là n’est pas le problème.

Le problème, c’est Ylléna qui me parle de… de ça, d’un seul coup et comme si c’était normal. Est-ce que c’est normal ? Qu’une fille en parle avec un garçon ? Je lui jette un coup d’œil furtif, tandis que nous progressons à une allure tranquille et dans un silence complet depuis sa dernière question. Entre Yll et moi il n’y a pas de mensonge. C’était du moins le cas quand nous étions petits ; à quoi bon cacher quelque chose à sa meilleure amie ? S’il y en a une qui est capable de me comprendre mieux que quiconque c’est bien elle ; même Syndrell ne sait pas tout. Pourtant, depuis quelques mois, Yll et moi, nous nous voyons moins souvent. Nous partageons moins d’aventures, moins d’expériences… Voilà pourquoi ma première fois est passée sous silence. J’ai eu très envie de lui raconter, pourtant, ce fameux jour où Nerea, la jolie blonde qui est arrivée à l’Académie il y a un an, a délicatement entremêlé ses doigts avec les miens alors que nous discutions avec des amis dans un coin du réfectoire ; je me souviens que ce que j’ai ressenti à ce moment précis était si neuf et si beau que mon premier réflexe a été d’en toucher deux mots à ma meilleure amie de toujours. Et puis j’ai revu Nerea, une ou deux fois, et curieusement, j’ai eu la certitude qu’Ylléna n’avait pas sa place dans cette histoire. Cette raison fait partie de celles qui m’ont poussé à éviter un peu la p’tite – justement parce que c’est ce qu’elle est : petite. Du haut de ses dix-sept ans, Nerea affiche des formes qui relèguent Ylléna au rang de fillette ! Avec elle, j’ai eu la sensation de franchir, du bout du pied, la porte qui sépare le monde de l’enfance de celui des adultes.

Je me tortille sur ma selle, mal à l’aise. Je ne sais pas si je dois dire à Ylléna que oui, j’ai déjà fait l’amour. Deux fois. Je ne sais pas si je dois lui avouer que, si l’intensité de cette expérience fait désormais battre le cœur d’un homme dans ma poitrine et non plus celui d’un enfant, je n’en suis pas moins un débutant en la matière. Je ne sais pas si je dois lui expliquer ce que moi-même, je ne suis pas certain de comprendre à sa juste mesure : une apprentie marchombre qui me fait tourner la tête, qui se laisse entraîner sur le toit de l’école dans la fraîcheur piquante du soir, qui me laisse lui faire l’amour avec l’empressement et la maladresse d’une première fois, qui me permet de me rattraper quelques jours plus tard, dans l’ombre d’un escalier désert, puis qui s’en va dans les bras d’un autre… Je n’ai pas tellement souffert parce que je n’étais pas tellement amoureux. Ce que j’ai découvert avec Nerea, c’est le plaisir de l’attirance physique – et le cauchemar de nuits passées faire des rêves un peu trop réalistes et trop crus, qui me laissent dans un état passablement épuisé au réveil… Je suppose que c’est ça, la question posée par Ylléna. Mais en même temps je n’en suis pas sûr, et le fait que ce soit elle qui m’interroge, ça me laisse perplexe. Je décide de m’en tirer par un trait d’humour, véritable pirouette de l’esprit et du verbe destinée à masquer les sentiments les plus profonds :

- Oui, bof, pas trop, carrément, moi aussi et oui. Je crois que j’ai répondu à toutes tes questions, non ?

Un simple oui.
Ylléna va-t-elle s’en compter ? J’en doute… alors je pique en avant, laissant Grésille se dégourdir les jambes. Mon accélération de tout à l’heure lui a plu, je l’ai senti ; cette fois, elle est tellement ravie qu’elle fait des bonds un peu aléatoires et me tire un éclat de rire auquel se joint finalement celui d’Yll. Je la regarde lancer Nyyu à vive allure. Cette fille est incroyablement têtue, je sais bien que, si elle me laisse m’en tirer pour l’instant, c’est pour me tomber dessus plus tard… Je secoue la tête, à présent plus amusé qu’ennuyé ; ce n’est qu’une gamine, si elle croit pouvoir remporter toutes les manches d’un jeu de grands, elle se fourre le doigt dans l’œil.

Jusqu’au coude.



* * *



Grisés par l’aventure complètement folle que nous venons d’entamer, nous avalons la distance sans même nous en rendre compte. Pourtant le paysage change sous nos yeux, les champs cultivés laissent place à d’immenses prés sauvages qui ondoient sous la caresse d’un vent qui se rafraîchit. D’un commun accord, nous nous approchons du Pollimage sans avoir l’intention d’aller jusqu’à la berge du fleuve ; trop fauchés pour se payer le luxe d’une chambre ! Je réalise seulement ce que nécessite un voyage d’une telle ampleur lorsque l’on en prend l’entière responsabilité et, pour l’instant, cela dépasse un petit peu les moyens d’un garçon de ma trempe… Il faut que je gagne de l’argent. Je pense qu’à Al-Chen, je trouverai quoi faire ; je suis habile de mes mains, déterminé et consciencieux. Il me suffit de trouver une place quelque part, puis de réunir une somme qui me permettra de quitter l’Académie quelques temps, sans doute pour habiter à Al-Chen ou dans les environs de la ville. C’est un projet assez conséquent pour que je m’en ouvre à Ylléna, au moment où, au cœur d’un petit bois,  nous profitons d’agréables rayons de soleil qui filtrent à travers l’épais feuillage et tombent en rais de lumière sur un tapis de clochinettes et de mousse.

- Tu comprends, je ne peux pas rester à l’Académie et continuer de vivre au crochet de Syn et de Mia… Je veux donner moi-même une direction à ma vie, maintenant.

Les mots résonnent avec force dans ma poitrine, et je me tais pour en goûter toute la saveur ; je sais qu’ils sont plus faciles à prononcer qu’à mettre en pratique, et qu’une fois hors des murs protecteurs de l’Académie, mon quotidien sera plus ardu. Je n’en suis pas moins déterminé à passer à l’acte dès que nous serons rentrés de ce voyage. Je sais déjà que Syn m’approuvera. Mia aura plus de mal à me laisser partir, même si son garde-manger sera plus tranquille une fois que je ne serai plus là… De mon côté, je sais qu’Al-Chen est assez proche de l’école pour que je puisse continuer de les voir régulièrement. Tout en mordant dans ma saucisse, coincée entre deux morceaux de pain, je coule un regard inquisiteur en direction d’Yll. Qu’est-ce qu’elle pense de mon projet ? Non, ce n’est pas ma vraie question. Ce que je veux savoir, c’est si je vais lui manquer un petit peu. Mais pas moyen que je lui dise, évidemment, alors à la place, j’étends mes longues jambes dans l’herbe et regarde quelques sauterelles colorées s’éloigner en sautillant, avant de l’interroger sur ses propres projets :

- Qu’est-ce que tu te vois devenir, toi, plus tard ?


Dernière édition par Syndrell Ellasian le Lun 01 Mai 2017, 23:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeLun 01 Mai 2017, 20:13

♠☽Ylléna



Ah alors comme ça il l'a fait ? Mais genre, avec qui ? J'essaye de passer en revue toutes les apprenties de seize ans ou dix-sept de l'Académie dans ma tête, sans parvenir à me décider sur une ou l'autre.
Alors ben… je sais pas. Ça me laisse perplexe. Le pire, je crois, c'est que je suis même pas surprise. Ni agacée qu'il ne m'en ai pas parlé avant. J'ai plus tendance à voir ça comme une bonne opportunité en fait ! Et puis, moi, la dernière fois, je me suis pas sentie exactement prête - je peux pas faire confiance comme ça à un mec, même si je me suis éclatée à le voir y prendre son pied.
Je sais que j'aurais confiance en Lyke, en plus. Mais bon, c'est pas gagné cette histoire. Il ne me voit juste pas, et s'il a déjà fait ça avec une vraie nana - enfin je veux dire, avec une fille qui a des hanches et des seins, pas comme moi qui suis encore un peu trop filiforme - c'est pas en restant à rien faire que ça va changer.


Je me mords l'intérieur de la joue alors qu'on s'arrête pour se poser tranquillement au soleil. Ça tourne dans ma tête : est-ce qu'il a aimé ? Est-ce qu'il recommencerait ? Combien de fois il l'a fait ? Et ça fait quoi ? Je peux pas parler de ça avec Papa, c'est hors de question. Puis, franchement… Je suis franchement pas sûre qu'il comprendrait. Ouais bon, j'ai pu voir leur manège, avec Lib, puis avec l'autre là, au désert des Murmures… Quoique l'autre, Endriss, je suis même pas sûre qu'il se soit passé quoi que ce soit : elle a l'air tellement chiante ! Enfin c'est pas trop mon problème, et puis c'est vraiment trop bizarre de penser à Papa comme ça, donc shut cerveau.
En tout cas, si je veux faire ça bien, il va falloir :
- Option 1 : Taper fort pour que Lyke ne me voit plus comme une gamine. Genre, garde-robe, lui sauver la mise, ou alors peut-être séduire un mec devant lui ? Hum, bonne idée ça. Ou un truc du genre. Parce que faudra bien qu'on se lave / se déshabille à un moment.
- Option 2 : Trouver d'autres potes/amis que Lyke. Et pour ça, va falloir sortir de l'Académie. Alors ouais, son truc de sortir de l'Académie, de trouver un boulot, d'être indépendant et faire sa vie, ça a l'air drôlement cool, et je voudrais faire pareil. Si je me débrouille bien, je peux trouver des boulots qui paient bien, je suis débrouillarde, et puis je suis une fille quoi. Je pense pas être trop moche, j'ai une bonne bouille et les gens adorent mes yeux. Ça aide.
- Option 3 : Euh… Faire les deux en même temps ?


Mais Lyke interrompt mes pensées en posant une question direct, et je m'extirpe de mes options et de mes fantasmes récurrents. Et de mes solutions. Enfin… A moitié.
- Qu’est-ce que tu te vois devenir, toi, plus tard ?
Je secoue la tête, me redressant à la force des abdos, pour tourner le visage vers lui. Il est allongé sur le dos, les bras en croix derrière la tête, et je l'admire un instant.
- Rien. Personne. Juste moi. Je sais pas encore ce que je suis alors bon. Peut-être une bonne aventurière ? Peut-être autre chose ? Sais pas.
Puis mince, c'est difficile d'envisager le futur ! Il sait que je suis dans l'instant présent, je me pose pas mille questions de ce que je veux faire plus tard. Si j'ai envie de faire un truc, généralement je le fais direct. Ou le jour d'après, histoire de me préparer. Mais bon, planifier, tout ça… C'est pas ce qui m'intéresse le plus. Et l'argent, ça me gonfle.


Je m'ébroue un instant, alors que mon regard se perd quelques secondes sur l'horizon. Puis, je reporte mon attention sur mon meilleur ami qui est toujours là, allongé. Un petit bout de peau de ventre dépasse entre son pantalon et son haut, et j'ai très envie de l'embêter…
Alors, je lui saute dessus. Littéralement. Pour pincer les trois poils qui s'y battent et tirer un peu pour voir si ça lui fait mal… J'éclate de rire quand il gueule comme un cochon : comme si j'avais tiré si fort !
On tourne, roule, tourneboule, et je finis par réussir à l'immobiliser en m'asseyant sur ses abdos, et tenant ses bras au dessus de sa tête.
- Haha ! J'ai gagné !
Roh et puis… Plutôt que de le relâcher comme d'habitude, j'ai une furieuse envie de faire autre chose.
Alors voilà. Je lappe vivement ses lèvres de ma langue, avant de bondir en arrière et de piquer un sprint pour atteindre un arbre et me hisser rapidement sur les premières branches.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeLun 01 Mai 2017, 23:33

★♤Lyke






- Rien. Personne. Juste moi. Je sais pas encore ce que je suis alors bon. Peut-être une bonne aventurière ? Peut-être autre chose ? Sais pas.

Les mains croisées derrière la nuque et le regard noyé dans le bleu tourmenté du ciel, je souris à demi. C’est une réponse à la Ylléna, encore, ça. A la fois géniale et complètement inutile ! Je fronce les sourcils ; je suis sérieux, moi. Je me sens proche d’un monde tout neuf, si vaste et si captivant que j’en ai le tournis ! Forcément, elle aussi elle doit bien ressentir quelque chose de ce genre. Elle qui a voyagé avant même de savoir marcher. Qui voyage en ce moment-même, inconsciente des dangers qu’elle peut bien courir et du fait qu’elle n’a que treize ans. Du coup, je m’interroge… Est-ce que je me prends trop la tête avec tout ça ? Je réfléchis trop, c’est ça ? Si c’est le cas alors elle, elle ne réfléchit clairement pas assez ! Je sens mon sourire devenir grimace. J’aurais eu besoin des conseils de Syn, là. Et puis non ! Il faut que j’apprenne à me débrouiller seul. Mes décisions m’appartiennent, non ? Je peux bien envisager mon avenir proche sans avoir besoin d’en référer à quelqu’un ! Rassuré de sentir que ma confiance se rétablit, je m’étire de tout mon long.

Avant de me recroqueviller brusquement, terrassé par une douleur sans nom.

- Saleté !!!

Les poils, c’est déloyal ! Et Ylléna le sait très bien ! Elle éclate de rire tandis que je la fauche assez fermement pour la renverser. Je me venge à grand renfort de chatouilles. L’avantage, quand on grandi ensemble, c’est qu’on connait tous les points faibles de l’autre… Elle a tiré (sur mes poils) la première, je lui rends la pareille en lui agaçant les cheveux et en laissant mes doigts courir sur la peau de son ventre. C’est doux. Et alors que cette pensée incongrue traverse mon esprit, Yll en profite pour prendre le dessus. Je me retrouve coincé sous elle, le souffle coupé, les bras tendus au-dessus de la tête.

- Haha ! J’ai gagné !
- Dans tes r…


Elle me coupe la parole d’un vif coup de langue.
Sur les lèvres.
Pour disparaître la seconde suivante.

Je reste immobile un instant, moi. Mon cerveau tente d’analyser ce qui vient de se passer mais il est gêné par le martèlement de mon cœur dans ma poitrine, qui résonne dans mon crâne comme un roulement de tambours assourdissant. Ce n’est pas la première fois que je reçois un coup de langue d’Ylléna. Petite, elle se prenait pour un chat. Je pense qu’elle essayait d’imiter le jaguar d’Erwan. En tout cas elle passait son temps à miauler (elle ne savait pas rugir), à ronronner (c’était navrant) et à se frotter contre moi en me donnant des coups de langue à la manière d’un petit félin. Sous sa forme de serpent, elle s’amuse à me chatouiller du bout de sa langue fourchue – mais là encore, ça n’a rien à voir… Non. Ça n’a rien à voir avec ce qu’elle vient de faire. Rien à voir avec ce que je viens de ressentir. Qu’est-ce que je viens de ressentir ? C’est diffus. A la fois très fort et très doux. Et ça n’a duré qu’une folle seconde. La suivante, je suis en train de me tortiller comme un vers en crachant et en m’essuyant la bouche comme un beau diable.

- Dégoûtante !!!

Je me relève et bondis à mon tour pour attraper une branche. En dépit de mes courbatures toutes fraîches, je me hisse rapidement et efficacement dans l’arbre ; je suis loin d’avoir la souplesse de Syndrell, mais je suis assez prompt pour attraper la cheville de ma proie. Elle tente de me faire lâcher prise, mais je tiens bon.

- Garde ta langue pour toi, espèce de gamine puérile !

Je n’ai pas voulu dire ça, les mots sont sortis tout seul, sans que j’aie eu le temps de les retenir. De les réduire en miettes. Parce que même si j’appelle Yll « bébé » depuis des années et même si elle réagit comme une enfant, je sais d’emblée que j’ai fait une erreur en prononçant ces paroles.

Mais il est trop tard pour reculer, à présent…
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMar 02 Mai 2017, 00:25

♠☽Ylléna



- Dégoûtante !!!
Je sens mon coeur se serrer quand je l'entends crier, et je monte plus vite dans l'arbre, tirant de mes bras pour me hisser plus haut. J'ai les dents qui grince, je sens ma respiration se raccourcir alors que le feu me monte aux joues et qu'une concentration d'émotion me secoue. Je manque de rater une branche, m'écorce la main, me rattrape…
Il est déjà là.
Et il m'accroche la cheville. Je me débats un instant, avant de me figer.
- Garde ta langue pour toi, espèce de gamine puérile !


Il vient vraiment de dire ça ? Là, comme ça ? Pour ça ?


J'essaye de compter jusqu'à trois. Impossible. Je serre les dents, me mords la langue, les lèvres. Du sang gicle dans ma bouche, tant pis. Je lui lance un regard noir, et de toutes mes forces, j'envoie mon pied vers son épaule droite. Ca lui apprendra ! Non mais il se prend pour qui ?
Voilà, je suis pas intéressante, et lui il le dit. Je sens les larmes qui me montent aux yeux, mais je serre les dents encore quelques minutes, le temps de redescendre à toute allure de l'arbre : ah et ben si c'est comme ça, je me barre !


Je saute de la dernière branche précipitamment, me contorsionnant pour échapper à sa main tendue, et fais la sourde oreille à tout ce qu'il peut dire.
Ta gueule. Juste, ta gueule !
Je sens ma cheville droite basculer violemment sur le côté quand j'atterris, mais tant pis. Je bondis sur mes pieds, ignorant la douleur perçante qui remonte jusqu'à ma hanche et siffle Nyyu qui me rejoint au trot rapidement. Je me hisse sur son dos sans effort et la lance au galop avant même d'être correctement installée.


Qu'il me laisse tranquille !
J'ai même plus envie de lui parler, de le voir, de l'entendre. Et il a intérêt à faire quelque chose de spectaculaire s'il veut que je lui réadresse la parole. C'est mon seul ami, certes, mais je m'en tamponne là : je ne me laisserai pas faire. La gamine puérile, elle te dit d'aller te faire foutre ! Et par quelqu'un d'autre !

* *


Après plusieurs heures de galop et de trot, je croise un village… Et je décide d'y aller tiens. J'ai faim, et j'ai plus beaucoup de trucs de viande, ou en tout cas faut que je les économise. Si je peux aider quelqu'un, on me refilera sans doute un truc en échange.


Décidée, je passe l'entrée du village, laisse Nyyu un peu plus loin.
Les rues sont assez étroites, mais il y a une bonne ambiance. Je croise un forgeron, et je commence à le regarder travailler quelques minutes. Quand il finit par me voir, il vient jusqu'à moi.
Il est grand, mais pas vieux, une vingtaine d'années peut-être. Vraiment mignon. Il a des cheveux d'un chatain presque doré, c'est chou, avec ses yeux bleus.
- Tu cherches quelque chose ?
- J'ai rien à manger, je voudrais échanger des services contre un peu de nourriture.
- Tu es seule ? Où sont tes parents ?

Je me renfrogne. Ha non, merde ! J'en ai marre de passer pour une gamine ! Mon regard se durcit violemment.
- Pas là. Je suis seule, je dois me débrouiller.
Je le vois qui réfléchis un instant. Il y a sans doute pas beaucoup d'ados comme moi par ici, qui doivent se débrouiller seule dans la Passe de la Goule. Mais ça reste la réalité de pas mal de jeunes. Alors, il finit par hocher la tête en me fixant.
- J'ai peut-être quelque chose pour toi. Viens.
Je le suis dans l'arrière boutique, il referme la porte derrière lui, puis m'emmène dans la maison adossée à l'atelier. Je fronce les sourcils quand j'atterris dans la cuisine de l'endroit.
- Tiens, un bout de viande et une galette de niam. Et prends ça en provision.
Il me tend trois pommes, et j'attrape la galette de niam… Et la saucisse qu'il me donne. Ohoho. J'ai une idée.
Je lève le menton vers lui alors que je mords doucement dans la viande.
- Je peux te remercier ?
Il fronce les sourcils un instant, et je saisis l'occasion pour avancer vers lui en ondulant des hanches. Certes, j'ai pas beaucoup de formes, mais je sais me servir de mon corps moi !
Je passe ma langue sur mes lèvres, encore pleines du jus de la saucisse, et plonge mon regard dans ses yeux… Quelques secondes. Je m'approche de lui, suffisamment pour sentir que malgré sa vingtaine, il est bien partant pour une potentielle suite !
Je me mords la lèvre. Oh, ouais, j'ai bien envie de recommencer ce que j'avais fait avec l'apprenti. Alors, je pose mes doigts sur le bord de son pantalon, il saisit mes poignets comme pour m'en empêcher… Mais ne force pas, n'éloigne pas mes doigts, se contente de me tenir comme ça..


Ça, c'est une invitation !
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMar 02 Mai 2017, 22:08

★♤Lyke




Je serre les poings – et les dents, désemparé. Qu’aurait fait Syndrell à ma place ? Eh bien, pour commencer elle n’aurait tout simplement pas insulté son meilleur ami. Je l’ai déjà vue s’énerver après Ciel un certain nombre de fois, mais jamais, jamais elle n’a eu un mot de trop ou de travers pour lui. Comment ai-je pu faire ça à Ylléna ? Le souvenir de son coup de langue ravive mon trouble. Je ne sais plus pourquoi je suis en colère, pourtant je le suis. C’est vrai qu’elle est pénible, parfois ! Non : souvent. C’est vrai aussi que ça fait partie d’elle. Une Ylléna sage et tranquille ? Très peu pour moi ! Je secoue la tête avant de dérailler totalement. Si j’étais Syndrell, j’analyserais soigneusement la situation pour, comment dit-elle, déjà ? Ah oui : « être dans le temps » de mon adversaire. Sauf que voilà : je ne suis pas un vrai marchombre, moi. Je n’ai aucune idée de ce que ça peut vouloir dire, au fond, cette phrase bien jolie. Et face à autant d’abrutis, je n’ai pas de grandes chances de m’en tirer.

Mais ce sont des abrutis.

Alors…


* * *



- Yll…

Vlan ! Coup de talon dans l’épaule. Je sens à peine la douleur, bien trop préoccupé par le silence borné dans lequel mon amie vient de s’enfermer à triple tour. Je tente de la rattraper mais une partie de moi, je crois, m’empêche de lui sauter dessus pour l’immobiliser dans une étreinte qu’elle serait difficilement capable de briser ; je sais que j’ai dépassé une limite et qu’elle a tout à fait le droit de m’en vouloir. Je descends aussi, moins vite. Avec plus de précautions.

- Attends ! Laisse-moi t’expliquer…[/color]

Inutile, elle ne m’écoute plus. Qu’y a-t-il à expliquer de toute façon ? Qu’elle m’a énervé ? J’ai du mal à retrouver l’émotion qui a provoqué ce dérapage, ça se bouscule sous mon crâne, une véritable tempête. Je n’ose pas imaginer celle qui doit faire fureur dans celui d’Yll. Elle se laisse tomber de l’arbre et je grimace en la voyant s’affaisser sur sa cheville un instant. Le suivant, elle traverse la clairière vaille que vaille, en dissimulant son boitillement, bondit sur le dos de Nyyu et s’enfuit au galop. Je me laisse tomber à mon tour dans l’herbe bosselée par les racines et, une main dans les cheveux, regarde Ylléna s’éloigner. Je ne bouge plus pendant quelques secondes, à croire que je suis parfaitement calme… et puis soudain ça explose. Je me retourne vers le tronc et flanque un bon coup de pied dans l’écorce. Et merde ! Qu’est-ce qui m’a pris de dire ça ? Non, je ne suis pas le seul responsable : qu’est-ce qui lui a pris, à elle, de me sauter dessus ? C’est rien qu’une gamine, murmure le naïf qui vit quelque part en moi. Je réalise soudain que c’est ce que j’ai voulu croire. Appréhender Ylléna comme une petite fille, c’est tellement plus simple que… Nouveau coup de pied dans le pauvre tronc qui n’a rien demandé. Merde, merde, et merde ! Yll n’est plus une enfant, mais franchement, ce qu’elle est agaçante ! Sa langue est toute chaude, souffle une autre part de moi. Celle que j’ai tenté de faire taire en parlant plus fort tout à l’heure. Et en disant des choses que je regrette – un peu. Cette fois-ci, je me fige, indécis. J’ai les joues en feu. De colère et aussi parce que… Penser à Yll et à sa langue, c’est vraiment très bizarre. Le plus curieux ? Ce n’est pas si désagréable… et certainement pas dégoûtant. Troublé, complètement paumé même, je porte deux doigts à mes lèvres et les effleure. Mon regard se perd dans la direction qu’elle a emprunté. Profond soupir. Je lui laisse un peu d’avance et de tranquillité – je lui dois bien ça – mais ma décision reste inchangée et plus solide encore que l’acier de ma volonté.

Je viens avec toi… même si tu es vraiment, vraiment chiante !



* * *


Par les yeux de la Dame, Yll, où est-ce que tu es ?
Je me pose la question pour la trentième fois depuis à peine moins de trois heures. Et, pour la trentième fois, seule une incertitude teintée d’une vague inquiétude me répond. Je n’ai sans doute pas beaucoup de retard sur elle, mais j’ai beau scruter les environs avec attention, mon insupportable meilleure amie n’est nulle part en vue. Il n’y a pourtant pas foule dans les rues d’Arfang ; quelques gosses qui font l’école buissonnière, deux ou trois passants qui flânent en discutant, un bouvier faisant avancer ses bêtes en les encourageant à la voix… J’arrête Grésille et mets pied à terre, perplexe. J’ai longuement hésité avant d’entrer dans le village, ignorant si je vais finir par mettre la main sur Yll, ou bien perdre du temps en la cherchant ici inutilement. Et, franchement, c’est difficile de penser comme elle ! J’ai beau la connaître par cœur, à peu de choses près, j’en suis incapable. Froncement de sourcils. Est-ce que c’est pour cette raison qu’on se dispute souvent ? Ma question en entraîne aussitôt une autre : Yll et moi serions-nous devenus amis si nous n’avions pas grandi ensemble à l’Académie ? Troublé, je fais quelques pas avant de me figer de nouveau, perdu dans mes pensées. Nous étions les seuls enfants de l’école. C’est donc tout naturellement que notre complicité est née et jamais je ne me suis encore posé une telle question. Pourtant elle se pose, désormais : qu’est-ce qui peut bien nous lier, elle et moi ?

Un homme portant de longues tiges de bambou sur l’épaule passe devant moi et s’arrête pour m’observer.

- Toi, t’es pas d’là ! Tu cherches quelque chose, gamin ?
- Une fille.


Il reste une seconde figé de surprise, avant d’éclater d’un rire sonore qui attire l’attention des gens autour de nous.

- Hahaha ! On en est tous là, pas vrai ?

Je me renfrogne, agacé par son sous-entendu, et c’est alors que je la vois : une longue tresse châtaine qui virevolte dans le dos d’une silhouette petite et longiligne. Une silhouette que je reconnaîtrais dans une foule immense.Ylléna !

Je contourne mon interlocuteur, ignorant sa question, et la vois disparaître à l’intérieur d’une forge. Bien. Encore quelques minutes et je vais pour la ramener à… Je m’immobilise brusquement. Mon regard suit avec une anxiété soudaine et croissante le groupe d’hommes qui se faufile à son tour à l’intérieur de la forge. Un mauvais pressentiment me hérisse l’échine. Quelque chose ne tourne pas rond… Sans hésiter, je dirige mes pas vers la bâtisse. Oblongue, elle se dresse au centre du village mais, comme le cœur de celui-ci est occupé par une large place, elle est en fait installée juste devant la lisère d’une petite forêt, et la frange d’arbres touffus qui l’entoure lui confère un air presque mystérieux. Je ne me laisse pas impressionner. Après avoir rassuré Grésille d’une caresse le long de l’encolure, j’entrave la jument au poteau de la clôture de bois qui précède un petit pont franchissant une minuscule rivière, à droite de la forge. Je vérifie que le poignard de Syn, glissé dans ma ceinture au niveau de mes reins, coulisse bien dans son fourreau. Tant qu’à faire, si je pouvais éviter d’avoir à m’en servir, ça m’arrangerait bien : je suis doué pour les acrobaties, après tant d’heures passées à m’entraîner pour surpasser ma marchombre aux cheveux bleus, mais en ce qui concerne le combat c’est une autre paire de manches. Sans être une catastrophe, ce n’est pas brillant non plus. Espérons que mon esprit tourmenté me joue des tours, et que ces types que j’ai vu rentrer à la suite de mon amie sont de simples clients venus satisfaire leur curiosité dans la boutique de la forge…

Je pousse doucement la porte et me glisse dans la chaleur de l’atelier. Nulle trace du maître des lieux mais les visiteurs sont toujours là. Plus suspects que jamais, à cause de leur mine patibulaire déjà, et surtout parce qu’ils sont armés : je vois une longue chaîne cliqueter, une barre de métal danser entre des doigts impatients et alors, je comprends que je ne me suis pas trompé ! Il se trame quelque chose, ici, quelque chose d’infiniment dangereux… Je m’accroupis derrière un large tonneau sur lequel sont posé quelques outils et tends l’oreille.

- … des semaines que cet avorton me doit les fers de mon cheval !
- On va lui faire sa fête, les gars. Va pas s’en remettre cette fois, le bougre !
- Qu’est-ce qu’on fait de la gosse qui vient de rentrer avec lui ?
- J’en sais rien, elle est plutôt mignonne non ? Alors voilà c’que j’propose : on rentre, on tabasse ce connard d’Elban, on s’amuse un peu avec la petite souris et après, on récupère ce qui nous intéresse ici. Ça vous dit ?


La réponse de la bande fut couverte par un fracas métallique qui attira immédiatement l’attention vers mon innocent petit tonneau. Petit tonneau innocent que je viens de heurter sans y prendre garde, rendu fou par le plan de ces types à l’égard d’Ylléna. Les outils sont tombés dans un bruit épouvantable, trahissant ma présence et m’obligeant à sortir de l’ombre. Ce que je fais lentement tandis que l’homme le plus proche, un grand échalas qui tient une faucille entre ses mains, m’observe avec un sourire torve sur les lèvres.

- Tiens, tiens, visez un peu, les gars… On dirait qu’on a de la compagnie !
- T’es qui, toi ?
- Laisse tomber, Yarel, choppe-le et fous-le dehors, tu veux ?
- Mais il va donner l’alerte !
- Assomme-le avant de le balancer dehors, imbécile…

Je serre les poings – et les dents, désemparé. Qu’aurait fait Syndrell à ma place ? Eh bien, pour commencer elle n’aurait tout simplement pas insulté son meilleur ami. Je l’ai déjà vue s’énerver après Ciel un certain nombre de fois, mais jamais, jamais elle n’a eu un mot de trop ou de travers pour lui. Comment ai-je pu faire ça à Ylléna ? Le souvenir de son coup de langue ravive mon trouble. Je ne sais plus pourquoi je suis en colère, pourtant je le suis. C’est vrai qu’elle est pénible, parfois ! Non : souvent. C’est vrai aussi que ça fait partie d’elle. Une Ylléna sage et tranquille ? Très peu pour moi ! Je secoue la tête avant de dérailler totalement. Si j’étais Syndrell, j’analyserais soigneusement la situation pour, comment dit-elle, déjà ? Ah oui : « être dans le temps » de mon adversaire. Sauf que voilà : je ne suis pas un vrai marchombre, moi. Je n’ai aucune idée de ce que ça peut vouloir dire, au fond, cette phrase bien jolie. Et face à autant d’abrutis, je n’ai pas de grandes chances de m’en tirer.

Mais ce sont des abrutis.

Alors…

... je fonce.


* * *


« Face à des adversaires trop nombreux ou trop puissants, privilégie la surprise et ouvre les portes qui ne sont accessibles qu’à toi. » Les paroles de Syn jaillissent dans ma mémoire et me donnent un élan inespéré. Je dépasse la bande qui, stupéfaite, n’a pas envisagé un seul instant que je pourrais réagir de cette manière. Ils s’attendaient à ce que je me précipite vers la sortie ? C’est dans l’ombre étouffante de la forge que je file, profitant de l’effet de surprise pour prendre l’avantage et disparaître derrière un large pilier qui actionne, par l’effet d’un mécanisme fait d’immenses engrenages, permet de faire tourner la soufflerie des fourneaux. Je me retourne pour vérifier ce qui se passe dans mon dos, manque de trébucher en réalisant qu’un homme est là, tout près de moi. Je l’évite d’un bond maladroit et sa serpe se plante dans le bois du pilier. Malgré ses efforts, il ne parvient pas à l’en déloger avant que je lui ai balancé un bon coup de poing dans la mâchoire. Mon coude descend et s’abat sur sa nuque, le plongeant dans l’inconscience alors qu’un second type, celui qui joue avec la barre de métal, me tombe dessus. Je parviens à éviter la première attaque. Pas la deuxième. La barre me fauche au niveau des côtes et me coupe le souffle. Projeté sur le côté, je me laisse emporté par mon élan, un bras autour du pilier pour en faire le tour et venir frapper mon adversaire par l’arrière. Ses réflexes surpassent les miens mais pas ma réactivité : je lui jette une poignée de cendres tièdes dans les yeux et profite de ce qu’il se recroqueville de douleur pour m’emparer de son arme.

*Bong*

« Ouvre les portes qui ne sont accessibles qu’à toi… »

Abandonnant la barre sur le corps inanimé de son propriétaire, je lève les yeux et tends les bras pour attraper la poutre qui passe au-dessus de moi. Je me hisse souplement sur elle, puis sur une deuxième qui la croise, un peu plus haut. Mon cœur cogne dans ma poitrine, je transpire et mon souffle est précipité. Ignorant vaillamment la douleur de mes côtes, je traverse l’atelier en funambule sur une poutre à peine plus large que la largeur de mon pied, remerciant vivement tous ces marchombres qui, souvent à leur insu, ont servi de modèle à l’enfant curieux que j’ai toujours été. Je vise la fenêtre qui se découpe dans le mur, devant moi, mais avant que j’ai pu l’atteindre une chaîne s’enroule autour de ma cheville et me fait basculer. Je fracasse un établi en tombant lourdement dessus et ne doit qu’à une extraordinaire chance de ne rien me casser au passage. Je suis juste couvert de poussière, de coupures et mes côtes sont en charpie, mais à part ça, tout baigne. Je m’amuse comme un fou. Ha, ha. Bon, pas vraiment, en réalité, mais l’adrénaline qui brûle dans mes veines me jette sur mes pieds et de nouveau dans le feu de l’action. La chaîne est toujours enroulée autour de mon pied ; je passe derrière le pilier, dépasse mon agresseur et tire brusquement sur ma jambe, le fauchant par surprise. Bien fait pour toi, abruti ! Je me retourne, le dernier homme franchit la porte qui donne sur la maison du forgeron. Ylléna !!!

Les secondes qui suivent restent un peu floues dans ma mémoire. Je me revois en train de me précipiter à sa suite, un bras plaqué contre mes côtes sensibles, dérapant dans le couloir à cause de la poussière dont je suis entièrement recouvert. Je me rappelle la course-poursuite dans le salon, l’irruption dans la cuisine. Je me souviens d’Ylléna, pratiquement collée à un homme assez jeune et surtout, de sa main sur son pantalon, au niveau de l’entrejambe. En débarquant comme un illuminé, le type armé de la faucille les a interrompus dans leur… conversation… sans leur laisser le temps de faire ou dire quelque chose. Il a écarquillé les yeux, elle a ouvert la bouche, l’éclat d’une lame a déchiré l’air…

… et mon poignard s’est planté dans la fesse gauche de l’homme. Il s’est effondré dans un hurlement de douleur, laissant tomber faucille et vengeance pour ne plus s’occuper que de sa propre douleur. Je me rappelle du silence assourdissant qui a envahi la cuisine quand, d’un coup de talon, Yll l’a fait taire. Ça m’a tiré un sourire, et aussi une plaisanterie, je crois. Mais je n’en suis pas certain parce que, tout à coup, la cuisine s’est mise à tourner autour de moi, et le carrelage est venu très vite à ma rencontre.

Très, très vite.


* * *

Lorsque j’ouvre les yeux, un rien plus tard, je suis allongé sur une couchette dans une petite pièce exiguë. Quelqu’un a maladroitement pansé mon torse et mon poignet gauche. Quelqu’un que mon regard trouve immédiatement malgré la pénombre.

- Salut, face de troll.

Je me redresse en grimaçant. L’établi a laissé ses marques sur tout mon squelette, je crois. Mais je m’en moque. J’ai quelque chose de plus important à faire que me plaindre.

- Tu sais, ce que j’ai dis tout à l’heure… Je ne le pensais pas.

Mentir ? A Ylléna ?

- Enfin, peut-être un petit peu, c’est vrai, mais… je regrette. T’es pas une gamine puérile, juste…

Je soupire.

- Juste terriblement attachiante.

Voilà. Et maintenant j’ai presque envie qu’elle me saute dans les bras, comme quand elle était petite et qu’on venait de se réconcilier. Presque. Mes côtes ne survivront sans doute pas à un assaut de ce genre… Soudain, une image me revient en tête. Les doigts d’Yll sur le pantalon d’un type, dans la cuisine de la forge.

- Yll ? On est où là ?
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMar 02 Mai 2017, 22:59

♠☽Ylléna



Une invitation, mais j'y glisse pas les doigts direct. Parce que je vois bien dans son regard qu'il est pas à l'aise. Quoi, je suis trop jeune c'est ça ? Ben, je peux prouver que non ! Je fais jouer mes doigts sur le pantalon gonflé, levant les yeux vers lui, alors que ses doigts se desserrent un peu autour de mes poignets. Bon, j'ai plus de jeu là, je peux bouger.
Mais alors que mes doigts s'approchent du pantalon du forgeron, un fracas impressionnant résonne dans le couloir adjacent…
J'ai pas le temps d'enlever mes mains qu'un homme débarque tout de go dans la pièce, il hurle avant de s'effondrer devant moi, et j'ai juste le réflexe de lever les yeux pour voir Lyke de l'autre côté de la cuisine, dans l'embrasement de la porte.


Rah !
Je lâche un soupir très contrarié, laissant le forgeron tranquille un instant, pour m'avancer vers l'abruti qui a débarqué. Comme il bouge encore, je lui envoie mon talon dans l'arrière de la nuque sans état d'âme, la brisant d'un coup sec. Je peux percevoir son corps chaud qui se refroidit presque instantanément, ça me fait frissonner mais j'ignore la sensation pour m'élancer vers mon meilleur ami qui s'effondre lui aussi sur le sol.
Je le rattrape juste à temps pour ne pas qu'il s'éclate encore un truc par terre, mais rah il est lourd ce couillon ! Je le tire un peu sur le côté, avant de lever les yeux vers le forgeron qui se secoue enfin : c'est pas trop tôt !


- Il… est mort ? demande-t-il en désignant le mec par terre. Je lève les yeux au ciel, agacée par sa question.
- Oui. Et j'aurais besoin d'aide là !


* *


On a fini par l'allonger sur un pseudo-canapé dans la pièce à vivre de Terkan. Il a fini par me donner son nom, yep, et du coup bref, j'ai fait du mieux que j'ai pu pour bander ce stupide Lyke. Sérieusement, il pouvait pas se mêler de ses affaires ? Personne n'aurait pu m'attraper, et on a toujours oublié la gamine dans le coin - d'autant plus quand soudain elle disparaît.


Je lâche un long soupir, levant les yeux vers le forgeron qui me refile un gant détrempé d'eau froide. J'entends le souffle de Lyke se modifier au moment où je pose ce truc sur son front, et me recule de plusieurs pas. Je veux pas qu'il comprenne direct que c'est moi qui l'ai aidé.
- Salut, face de troll.
- Ta gueule, tronche de Raï.



Je lui tourne le dos, m'éloignant de quelques pas de plus. J'ai pas envie de l'entendre.
- Tu sais, ce que j’ai dis tout à l’heure… Je ne le pensais pas. C'est ça ouais ! Et mon cul c'est du poulet ! De la cuisse de Trodd ! Je fulmine, me contenant difficilement.
- Enfin, peut-être un petit peu, c’est vrai, mais… je regrette. T’es pas une gamine puérile, juste… Juste terriblement attachiante.
Je grimace pour moi-même : non, j'ai pas envie de rire. Mais c'est drôle quand même. Mais si je ris, il comprendra jamais que ça fait mal ! Qu'il faut que ça réfléchisse dans sa caboche ! Alors je me contente de ressasser mes trucs dans ma tête. Avant que sa voix ne change et que du coup, je me retourne pour le regard.
- Yll ? On est où là ?
- Chez Terkan. Le forgeron.
Je ne dis que le strict minimum car je suis toujours horriblement énervée. Et j'ai aucune envie de lui sauter dans les bras, là de suite. Non, j'ai plutôt envie de le frapper encore plus fort ! Ouais, je l'ai soigné, et alors ? Justement, j'ai le droit de le casser un peu plus !


D'ailleurs Terkan revient de la cuisine. Il a une pomme pour moi, et une sorte de bol de soupe chaude pour Lyke. Je soupire, m'asseyant sur une chaise à l'autre bout de la pièce. Et puis merde. Oui, je vais foutre ma merde. Et oui, je vais le faire. Je suis trop énervée de toutes façons pour réfléchir clairement !
Je lève le regard vers le forgeron, et je sens bien une étincelle briller dans mon regard. Il la capte direct lui aussi et fronce les sourcils un instant, mais je glisse ma langue sur la peau de la pomme avant d'y croquer délicatement dedans, sans le quitter des yeux.
Ça, je me souviens d'avoir vu Maman le faire.
Et ça rate pas, je le vois déglutir avec difficulté, et je cache mon sourire victorieux.
- On en était où déjà, avant qu'on nous interrompe ? Ca fait donc deux repas de plus,
Le jus de la pomme gicle dans ma gorge, et je passe ma langue sur mes lèvres humectées par le fruit. Histoire de mettre Lyke biiiiien mal à l'aise - et puis, il peut pas vraiment bouger alors hein !
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMer 03 Mai 2017, 19:59

★♤Lyke




Terkan ?
Je ferme les yeux un instant. Ce doit être le forgeron. La lumière ayant pas mal baissé dans la pièce, je suppose que le jour touche déjà à sa fin. Sacrée première journée ! Est-ce que toutes les autres vont être aussi agitées ? Je rouvre les yeux et regarde Yll, qui fait la moue. Elle ne m’a pas encore pardonné mais je sais qu’une petite partie d’elle, pourtant, l’a déjà fait ; serait-elle en train de me veiller, sinon ? Je passe les doigts sur le pansement qui enveloppe ma cage thoracique. Il y a du dégât mais je crois pouvoir affirmer que je n’ai aucune côte cassée. L’une d’elles est peut-être fêlée, ça me gêne quand je respire, toutefois si je reste prudent, ça reste supportable. Je suis surtout fatigué, en fait. Je me demande si ce Terkan acceptera que nous passions la nuit chez lui. Je me demande aussi où Ylléna dormira si c’est le cas. L’image de sa petite silhouette pressée contre celle plus imposante de l’homme me revient en mémoire, je la balaie d’une pichenette mentale : ils ne se connaissent pas à ce point... n'est-ce pas ?

L’arrivée de notre hôte interrompt le fil de mes pensées. Seulement quelques centimètres nous séparent, mais en le regardant lancer une pomme à Yll et me saluer d’un signe de tête avant de déposer un bol de soupe parfumée près de la couchette, je réalise quelque chose d’essentiel : à côté de lui, je fais pâle figure, et pas seulement parce que je suis blessé et épuisé. C’est imperceptible et en même temps évident, Terkan est déjà un homme quand je ne suis encore qu’un enfant… Ce n’est pas sa carrure, ni les muscles de ses bras et de ses épaules, développés par des gestes quotidiens sûrs et précis – le métier forge le forgeron – et ce n’est pas non plus le bleu de ses yeux, sous une frange de cheveux clairs. Non, c’est plutôt l’assurance qu’il dégage, comme si… Comme s’il avait acquis une sagesse que j’effleure à peine du bout des doigts. Il n’est pas bien vieux, toutefois, et son regard est animé par une lueur espiègle qui le rend sympathique et qui met à l’aise, mais ces quelques années de différences me donnent l’impression qu’un gouffre s’est ouvert entre lui et moi.
Non.

Entre Ylléna et moi.

- Je suis Terkan Elban, maître forgeron d’Arfang. Ça va ? Je te dois une sacrée fière chandelle, dis donc…

Désarçonné par le cours étonnant qu’ont choisi de suivre mes pensées, je cligne des yeux et laisse filer plusieurs secondes avant de répondre au jeune homme, qui s’est adossé au mur en face de la couchette.

- Lyke Calhagan. Merci de t’occuper de nous, et heu… de rien ?
- Je t’assure que tu m’as tiré d’un sale pétrin. Ces types ne plaisantaient pas. Pas du tout. Ils m’en veulent depuis un moment déjà, mais je n’ai jamais pris très au sérieux leurs menaces…


Terkan ajoute quelque chose mais je ne l’écoute déjà plus. Un souvenir vient de s’imposer à mon esprit, lourd de sens. Et de conséquences…

- L’homme qui est entré dans ta cuisine…

Le regard de Terkan s’assombrit.

- Il est mort, lâche-t-il dans un souffle, avant de jeter un bref regard dans la direction d’Ylléna.

Mort.

Les images sont floues mais je revois mon poignard se ficher dans le postérieur du semeur de troubles ; je sais que ce n’est pas cela qui l’a tué. Ça l’aurait handicapé un sacré bout de temps, il aurait eu besoin de quelques points de suture, mais il n’en serait pas mort… Il n’a suffi que d’un coup de talon pour l’achever. Cette idée s’insinue en moi, froide, odieuse. Insupportable. Ce n’est pas moi le responsable mais mon estomac en prend un coup et je réprime un haut-le-cœur avant de tourner la tête vers Yll. Ce n’est pas possible, hein ? Tu ne peux pas avoir… Son regard, dur comme l’acier, m’oblige à admettre la réalité. Non seulement c’est possible mais en plus, ce n’est pas la première fois. J’en ai la certitude. Le Désert des Murmures a laissé une empreinte autrement plus profonde que la marque qui se dessine sur son épaule… Je frissonne, secoue la tête et me force à sourire.

- On a mis un peu de désordre dans ton atelier…
- A peine !


Terkan sourit à son tour, un peu plus détendu par le changement de sujet. C’est alors qu’il capte le regard perçant d’Ylléna. Moi aussi. Elle est là-bas, tranquille et silencieuse, et soudain elle sort la langue pour lécher consciencieusement sa pomme avant de la mordre à pleines dents. Lentement. Il se passe alors quelque chose en moi. Le souvenir de cette langue contre mes lèvres me fait bondir. Ignorant la protestation de mes côtes et du reste de mon squelette, je balance mes jambes hors du lit et me redresse. Le mouvement fait glisser un courant d’air frais sur la peau nue de mon torse grossièrement bandé. Terkan hausse les sourcils, surpris, mais il ne fait rien pour m’arrêter lorsque je franchis d’un pas vif la distance qui me sépare d’Yll. Je pose une main derrière son dos, sur le dossier de sa chaise, me penche vers elle, attrape la pomme et croque dedans. Pas une seule fois je n’ai lâché son regard. A aucun moment je n’ai hésité, même si je serais bien en peine d’expliquer mon geste. J’affronte l’indigo de toute la force de ma volonté, dans un duel silencieux qui résonne pourtant à mes oreilles.

- Je vous laisse, dit doucement Terkan dans mon dos. Je serais dans l’atelier si vous avez besoin de moi.

Je hoche imperceptiblement la tête. On n’a pas besoin de toi, murmure-t-on à l’intérieur de mon âme.

Mon regard est toujours ancré dans celui d’Yll, et nos visages sont si proches que je peux sentir son souffle sur ma peau.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMer 03 Mai 2017, 20:44

♠☽Ylléna



Tournant mon regard vers les deux garçons, je capte la tension qui se lève soudain dans la pièce. Je ne peux m'empêcher de détailler l'expression de Terkan, avant de tourner le regard vers Lyke qui essaye de se relever. Enfin, qui y arrive plutôt.
Mâchant consciencieusement mon bout de pomme, je le regarde se redresser, avec son bandage autour de son torse. La pénombre de la pièce montre seulement que c'est blanc, et ça lui donne un air d'aventurier intéressant. Enfin. Intéressant, et franchement pas mal. Peut-être un chouilla trop maigrichon encore, mais le blanc aide à lui donner un peu de volume, c'est un fait.


Il s'avance vers moi, et je ne recule pas d'un centimètre. Même quand il s'appuie sur le dossier de ma chaise, même quand il prend la pomme pour y croquer dedans.
Même quand il est si proche de mon visage que je peux sentir son haleine de pomme sucrée. Et je ne lâche pas mes yeux, comme il ne lâche pas les miens. Je me contente de redresser le menton et de plisser les yeux. Une seconde. Il sent le sucre et l'acidité, mais il est aussi recouvert de poussière encore un peu, et un trait de suie barre le bord de sa joue gauche.


Alors, ouais. Lentement, je passe ma langue sur mes lèvres. J'avance le menton vers lui, jusqu'à ce que mon nez effleure le sillon entre le sien et sa bouche. Et tout contre lui, je murmure amèrement :
- Et ça, c'est pas dégoûtant ?
J'ai envie de lui faire mal. Il me gonfle, et en même temps je sens tout mon corps tendu vers lui. C'est déroutant, perturbant, et j'essaye d'en faire abstraction.
Ou pas.


D'une pulsion, je pose ma main gauche sous son nombril.
A la base, pour le pousser hein.
Sauf que je sais pas pourquoi, j'agrippe le haut de son pantalon et le tire à moi.
De toutes mes forces.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMer 03 Mai 2017, 22:30

★♤Lyke




Je crois que cet instant-là restera dans ma tête jusqu’à la fin de mes jours.
Je crois que, pour qu’il s’efface, il faudrait me laver le cerveau – et encore, à mon avis, si on ne me le retire pas du crâne, c’est inutile.
Parce que cet instant-là est beau.

J’ignore si c’est à cause du bleu tirant sur le violet de ses yeux. Enfin, ça doit avoir un rapport, parce que ce regard-là serait capable de me mettre à genoux. Je le sais, il l’a déjà fait des tas de fois. Les yeux d’Yll sont deux lacs immenses dans lesquels je me noie toujours. Et j’en suis si proche que je peux compter les cils délicatement ourlés qui en dessinent les contours. Je peux comparer la couleur des différents grains de beauté qui saupoudrent sa peau, je peux me perdre dans la courbe de ses sourcils, arqués en une interrogation silencieuse. Je n’ai pourtant pas l’impression que c’est moi qu’elle questionne, en dépit de mon geste incongru, mais elle-même. Combat secret dont je devine l’intensité aux millions d’étoiles qui brillent dans ses prunelles. Moi, je ne bouge pas, figé dans une sorte de tranquille stupeur ; je tiens toujours la pomme dans ma main droite, la gauche est toujours posée sur le dossier de la chaise. Immobile alors que, dans mes pensées, c’est la tempête.

J’ai surnommé ce cataclysme "Yll", parce que c’est vrai que, dans la réalité, elle en est un. Je connais bien ces bourrasques mentales, j’ai l’habitude de cette houle sous mon crâne, de la fureur des éléments dont elle est bien souvent la cause. Une dispute, comme celle d’aujourd’hui, est généralement à l’origine d’un tel remue-ménage. Ce qui est différent cette fois, c’est que le vent qui hurle à l’intérieur de moi ouvre un chemin… non, pas un, plusieurs : une quantité incroyable de voies naissent soudain, par la force des choses et d’un instant qui semble s’éterniser dans le temps. En posant le pied sur l’une d’entre elles, je me vois achever cet instant d’un bon coup de boule sur le front d’Ylléna. Une autre me montre Yll envoyant son poing contre ma mâchoire. Une autre, encore, laisse deux jeunes gens se battre pour une simple pomme – deux gamins qu’un rien éloigne, comme un rien rapproche. Ce que je ne vois pas, c’est la main d’Ylléna sur mon ventre, contact soudain qui me fait tressaillir. Déjà un autre possible se dessine : elle me bouscule et je tombe en arrière, au grand désespoir de mes blessures. Ce n’est pas ce chemin-là que nous décidons d’emprunter. Comme si rien n’était finalement tracé, comme si, mû par une volonté commune, nous n’étions pas faits pour suivre la direction de la raison et de la normalité.

Je ne sais pas… est-ce que ce sont ses doigts qui, en agrippant l’élastique de mon pantalon, m’ont fait avancer ? Ou bien est-ce moi qui ai plongé vers elle ? Etant donné la violence de mon geste, je crois que c’est certainement un peu des deux. Elle me tire, je viens et mes lèvres s’emparent des siennes avec une force sidérante. La pomme glisse entre mes doigts et roule sur le parquet. Dans ma tête, le vent tombe brutalement. Calme plat et soudain qui me tire un long frisson.

J’embrasse Ylléna.


* * *


Je suis le premier à reculer. Pas beaucoup, juste assez pour reprendre mon souffle et mes esprits. Autant dire que je galère. Je ne sais plus où j’en suis. Il y a cette part de moi qui brûle d’envie de l’embrasser encore, d’éprouver la texture douce et chaude, le goût sucré de ses lèvres ; cette part qui, je le sais, est capable de la jeter sur le lit pour explorer ce chemin tout neuf qui vient de naître et dont l’issue est encore totalement inconnue. Et il y a l’autre partie de moi, celle qui peine à garder la tête hors de l’eau – et des hormones. Qui me rappelle que cette fille, eh bien, ce n’est pas n’importe quelle fille. Qu’il ne s’agit pas d’une Nerea croisée au détour d’un couloir de l’Académie, mais de ma meilleure amie d’enfance. Celle avec qui j’ai partagé mes plus grandes peurs et mes plus beaux fou-rires, celle qui me sort souvent par les yeux de la tête, celle qui, sans le savoir, me rend heureux. Et là, pendant une fraction de secondes, je me dis que ce baiser a peut-être tout gâché. Il suffit parfois de si peu de choses ! Et la frontière entre l’amour et l’amitié est si mince ! Amour… J’aime Ylléna de tout mon cœur et depuis toujours, mais est-ce bien cet amour-là qu’exprimaient mes lèvres ? L’amour, celui dont on parle dans les livres, celui qui anime tant de gens autour de moi, qui brille dans les yeux dorés de Syn lorsque son regard se pose sur Narek, je ne le connais pas encore. Je ne sais pas quel est son effet ni quelles sont ses conséquences. Trop jeune ? Je déglutis. Si je suis trop jeune, que dire d’Ylléna ?

Elle n’a pas lâché mon pantalon. Je sens ses doigts contre ma peau, ça envoie des signaux dans chacune de mes cellules. Je me demande si elle pense à ce que je pense. Si elle s’embête avec tous ces nœuds, elle aussi. Mais c’est Yll… je sais que dans sa p’tite tête, c’est la fête. J’ai souvent admiré sa façon d’aborder les choses et les gens, avec un naturel, une spontanéité que je retrouve parfois chez Syndrell ; je suis sans doute plus prudent qu’elle, plus mesuré, alors je doute qu’un combat aussi féroce que le mien soit en train de se dérouler sous son crâne. Toutefois cette prudence qui agite furieusement mes neurones ne semble pas aussi puissante que l’envie incommensurable de recommencer ma bêtise. Ce que je suis en train de faire, c’est une bêtise. Une grosse bêtise mais, entre nous… est-ce que je ne suis pas avec la meilleure personne de l’empire pour la commettre ? Je penche la tête et, pour la seconde fois, je choisis le chemin le moins sûr. Ou le plus évident. Ce qui est incroyable c’est que je ressens avec une précision très fine les réactions d’Yll : ma main droite, celle qui a lâché la pomme, s’est posée derrière sa nuque et sous ma paume, je sens tressaillir ses muscles. Quand je mordille doucement sa lèvre inférieure, elle semble vibrer sous mes doigts. Et comme par magie, les questions sans réponses qui assaillent mon esprit se taisent, soufflées par l’intensité de cet instant.

Un instant que jamais je ne pourrai oublier.


* * *


Des coups discrets contre le battant clos de la porte m’oblige à reculer de nouveau, et Tergan entre, un rien gêné.

- Désolé, Lyke, Yll… dit-il en se passant la main dans les cheveux. Lentz veut vous parler.
- Lentz ?
- Le bourgmestre. Il vous attend dans le salon.

Je me redresse en grimaçant et acquiesce. Je me doute que cette entrevue a un rapport avec ce qui s’est passé dans l’atelier et dans la cuisine, mais je n’ai pas envie d’en parler. Non, c’est faux : je n’ai pas envie de bouger de cette pièce, et encore moins de laisser Ylléna après… ça. Mais elle se lève de sa chaise et je me mets en quête de ma chemise ; l’instant n’est déjà plus qu’un souvenir, profondément gravé dans ma mémoire et ancré dans tout mon être. Finalement, j’abandonne l’idée de passer ma chemise – trop mal aux côtes – et passe simplement mon manteau sur mes épaules. En passant dans le salon, je croise mon reflet dans une vitre qui donne sur l’extérieur, plongé dans le noir d’une nuit sans lune. Avec ces bandages et cette dégaine, j’ai l’air d’un voyou ! Un rien satisfait, je suis Tergan, qui me présente un homme d’âge mûr, aux cheveux bruns clairsemés de gris et aux yeux fatigués, soulignés de cernes équivoques. Il me salue gravement, ainsi qu’Ylléna, puis nous nous aseyons et il entreprend de nous poser des questions. A sa demande, je relate les événements qui m’ont poussé à entrer en catimini dans l’atelier de la forge, puis à affronter un groupe de casseurs motivés par des intentions plus qu’évidentes. Je ne peux pas m’empêcher d’embellir un poil certains détails de la bagarre, conscient qu’Yll n’en perd pas une miette, mais au moment d’évoquer le type qu’elle a tué, mon cœur s’emballe et ma langue fourche. Sans hésitation, je dis que c’est moi, l’auteur du coup de talon fatal. Tergan fronce les sourcils mais ne dit rien. Ylléna me rappelle les cocottes minutes de Mia sur le point de bouillir, mais le bourgmestre, après m’avoir dévisagé en silence, pousse un profond soupir et répond que, de toute façon, nous n’avons fait que nous défendre.

Pendant que Tergan le raccompagne vers la porte, je capte le regard vif d’Ylléna. Oh, ça va, hein, toi et moi on sait la vérité, de toute façon. Et ça ne change pas grand-chose. Ou peut-être que si ? Elle va sans doute m’envoyer bouler à nouveau, mais je hausse les épaules. Tant pis.

- Vous voulez manger quelque chose ? propose Tergan en revenant dans le salon. J’ai pas grand-chose mais je partagerai volontiers avec le héros du jour…

Il me regarde, je me renfrogne. Un héros ? Mon œil !

- Non merci. Je vais… me coucher.

Je n’ai pas faim. Enfin, pas faim de nourriture. Mon regard croise un instant celui d’Ylléna avant que la question jaillisse sans que j’ai eu le temps de la retenir :

- Et toi ?
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Erwan Narcos
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMer 03 Mai 2017, 23:17

♠☽Ylléna



Il est là.
Contre ma bouche.
Et je suis là.
Contre ses lèvres.


Bordel de putain de merde de crotte de souris papillonnée.
Ouais, j'ai dit papillonnée. Comme les trucs dans mon ventre. Enfin, ça ressemble plus à des libellules, parce que les papillons ça fait pas mal, c'est tout mou et tout doux. Les libellules, c'est comme les sauterelles : ça pique et ça grouille. Mais au moins, c'est joli ! Bref. C'est la débandade dans ma poitrine, je sens mon coeur qui tout à coup bondit si fort que j'ai l'impression qu'il me remonte dans la gorge.


Mais si dans mon ventre c'est un vol de libellules bleues et vertes, sur mes lèvres, c'est tout doux. Comme un pétale de rose qui recueille la rosée du matin. Non, en fait, ça c'était avant. Là, c'est intense. Profondément intense. Je sais pas trop quoi faire à vrai dire, je sais pas si je dois utiliser ma langue.
Je dois utiliser ma langue ?
J'ouvre un peu les dents pour voir. Je sens que Lyke s'amuse avec ma lèvre inférieure et ça me donne affreusement envie de siffler. Je plante mes dents dans sa lèvre supérieure, il se sépare de moi…


Arf. Arf. Arf.
Je sais plus comment respirer. Ma poitrine se soulève et s'abaisse à un rythme de dingo. Merde, comment il faut faire déjà ? Je lève les yeux et mes poumons protestent, l'air rentre enfin mais…
Encore un bisous.
Un baiser.
Bref, il revient m'embrasser.
Rah, je sais plus quoi faire, mais là tout de suite, faut que j'arrête de réfléchir un peu. Juste, j'ai envie de me coller à lui, et il est trop loin. Sa main sur ma nuque me tire des frissons, et je crochette mes pieds sur le premier barreau de la chaise pour pousser un peu sur mes jambes et passer mes deux bras autour de ses épaules, enfonçant mes doigts à l'arrière de son crâne. Je sens la chaise perdre un peu l'équilibre mais je pousse un peu du bout du pied pour ne pas basculer et ça suffit.


Enfin.
Jusqu'à ce que ça frappe contre le battant de la porte.
Là, je me casse la tronche.


* *


Je me la ferme, mais j'en pense pas moins !
Et Lyke le sait : s'il a pas vu que je le fusillais du regard, c'est qu'il est absolument débile ! C'est moi qui ai tué ce type, et lui il est qu'un bisounours qui ferait même pas de mal à une grenouille ! Et il a récupéré toute la gloire ! Il se croit quoi ? Plus fort ? Alors que clairement, ça le perturbe carrément que j'ai pu faire un truc pareil.
Chochotte va.


- Vous voulez manger quelque chose ? J’ai pas grand-chose mais je partagerai volontiers avec le héros du jour…
- Non merci. Je vais… me coucher. Et toi ?

Ma colère est retombée, mais j'avoue que j'ai faim. Captant le regard de Lyke un instant, j'incline un peu la tête sur le côté.
- Je mange vite fait un truc, j'ai faim. Puis pareil.


Je le regarde aller dans l'autre pièce et attrape un truc à manger vite faim. Et alors que la saveur de la viande se diffuse dans ma bouche, je me dis que… ben, Lyke est mon meilleur ami. Est-ce que si je vais le rejoindre et qu'on fait des trucs, ça va changer quelque chose ? Ouais, je l'aime, mais je l'ai toujours aimé. C'est mon ami, et il est extraordinaire même si j'arrête pas de me moquer.
J'ai pas envie de changer quoi que ce soit dans cette amitié, mais en même temps c'est le seul avec lequel je me sens en sécurité pour faire un truc pareil…. Et le Dragon seul sait à quel point j'ai envie ! Ça me travaille tout le temps, je me pose tout le temps la question. A l'Académie, quand je croise quelqu'un, je me demande toujours quand c'est la dernière fois qu'il l'a fait, dans quelle position, à quoi il/elle ressemble tout nu, si il/elle crie ou pas. Trop de questions, et puis d'expérience personnelle, je sais que c'est drôlement cool même en solo.
Fronçant les sourcils, je prends ma décision : je vais rejoindre Lyke. Et puis on verra ce qu'il se passera hein ! Au pire, quoi : ça marche pas, on rit un bon coup, et voilà. Au mieux, c'est cool. Bon, et après ? Ben après, on verra. La vie tourne pas autour du cul, sauf quand on en fait une obsession, et c'est ce qui m'arrive là.


Allez, zouh.
Je repousse ma chaise, remercie vaguement Terkan, et rejoint Lyke. Je ferme la porte derrière moi et verrouille le loquet, avant de m'avancer vers le lit-canapé où il est allongé.


On dirait qu'il dort.
Me mordant l'intérieur de la joue, puis la langue, je prends une inspiration. Okay.
Par réflexe, je porte mes doigts à mes lèvres, me souvenant du baiser. C'était bon. Un peu baveux, brouillon, mais bon. Me mordant l'index droit, j'opine de la tête juste pour moi.
Puis, voilà. Je me déshabille.
On s'est vus des milliers de fois en dessous, avec Lyke. Quand on était plus petits, même cul nu d'ailleurs. Mais c'était l'insouciance de l'époque, et avant que ses premiers poils à lui ne percent, parce que ça fait déjà plusieurs longues années que ça n'est plus arrivé. Moi je m'en fiche à vrai dire, grandir à l'Académie ne m'a pas inculqué beaucoup de pudeur, mais soudain j'ai peur.


J'ai peur.
Parce que je suis pas comme les apprenties de l'Académie, j'ai des micro-seins, presque pas de hanches. Parce que là, je vais m'exposer au jugement, parce que là il faut que je sois excitante. Parce que je suis censée faire de l'effet, parce que si je plais pas, ben ça sera ma faute.
Je joue des épaules pour me débarrasser du frisson qui est remonté le long de ma colonne vertébrale quand j'ai enlevé mon t-shirt. J'hésite encore un instant à enlever le reste. Puis, ben… Okay. Je vais être jugée. Il pourra même me repousser violemment, et alors je lui en voudrai… Mais ça passera. Comme toujours.
Je me glisse dans le lit, dans son dos, sans rien dire.


Je sais même pas si je dois dire quelque chose, même si son souffle s'est modifié car il s'est sans doute reveillé. Alors, je tente un seul truc.
Je m'avance suffisamment pour que juste le bout de mes seins effleurent son dos, au dessus du bandage.


Voilà.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeJeu 04 Mai 2017, 17:17

★♤Lyke




De retour dans la petite chambre, je ferme l’unique fenêtre donnant sur la lisière et frissonne dans l’air frais et nocturne qu’elle a laissé entrer. Debout au milieu de la pièce, je regarde tout autour de mois. Indécis. Les voix d’Yll et de Terkan me parviennent vaguement depuis la cuisine et j’hésite un instant, partagé : je n’ai réellement pas d’appétit, comme en témoigne la soupe depuis longtemps refroidie sur la commode, mais ne devrais-je pas mettre de côté mon humeur mitigée et les rejoindre ? Ce serait sans doute plus correct vis-à-vis du forgeron et cela permettrait à ma petite furie de passer ses nerfs sur moi, mais… Je suis fatigué. Cet état l’emporte finalement sur le reste, et je retire mon manteau, non sans serrer les dents lorsque mon geste ravive la douleur endormie de mes côtes. Mes doigts s’attardent un instant sur la bande légèrement rugueuse qui encercle ma poitrine, et j’imagine ceux d’Yll courant sur ma peau en réalisant péniblement le pansement… Je secoue la tête et m’installe sur le lit. Il me faut batailler un moment avant de trouver une position qui ne contrarie pas trop mes blessures et je ferme les yeux.

J’ai eu de la chance… Ces types n’étaient pas de bons combattants mais ils avaient eu l’avantage du nombre et leurs intentions, mauvaises, auraient facilement pu l’emporter sur ma seule et unique volonté ! Au bout du compte, je ne m’en suis pas trop mal sorti, même si la suite du voyage risque d’être un peu plus compliquée. Rien qu’à l’idée de chevaucher dans cet état, je grimace. Je sais pourtant que dès demain nous reprendrons notre route. Ylléna a un but précis – et moi aussi. C’est en pensant à elle que mes yeux se rouvrent, et mon regard, accommodé à l’obscurité qui règne dans la chambre, tombe sur la pomme qui est restée par terre, au pied de la chaise. Si le souvenir de la chute de cette andouille me tire un bref sourire amusé, la tension qui s’est nichée dans mes épaules et qui fait écho à d’étonnants fourmillements dans mon ventre, me laisse songeur. J’ai embrassé Yll. Ces quatre mots dansent dans mon esprit, ils tourbillonnent farouchement sans me laisser le loisir de m’en emparer. J’ai embrassé Yll… Et j’en ai encore envie. Je ne sais pas si c’était le cas avant, je ne crois pas, mais maintenant j’ai l’impression que mes lèvres brûlent et que seules les siennes sont en mesure de les apaiser. Je soupire et remue dans le lit, changeant de position aussi délicatement que possible. Non seulement j’ai embrassé Yll mais en plus, j’ai été sérieusement tenté d’aller plus loin. Qui sait ce qui serait advenu si Terkan n’avait pas fait irruption dans la chambre ? Et que se passera-t-il si jamais Yll me rejoint ?

Allongé sur le dos, je soupire à nouveau et pose un bras sur mes yeux. Je ne regrette pas mon geste mais je suis certain qu’à partir de maintenant, les choses ne seront plus tout à fait comme avant. Ça m’effraie un peu. Entre Yll et moi, il y a des liens qui n’existent pas ailleurs, des nœuds solides qu’une vie entière semée d’embûches et de disputes ne parviendra jamais à défaire ; j’ai confiance en cette complicité absolue mais, d’un autre côté, j’ai peur que ce désir tout neuf que je sens grandir en moi – en nous – n’abîme la singularité, la force de notre relation. Je n’ai pas envie de perdre une amie. C’est sur cette pensée que je m’endors, sans véritablement m’en rendre compte, épuisé par une journée hors du commun, émaillée d’événements qui, à n’en pas douter, auraient eu raison du plus puissant des hommes !


* * *


C’est un frôlement qui me tire du sommeil, mais je n’en sors pas facilement. Les yeux clos, je remue vaguement, flottant à la limite de l’inconscience, jusqu’à ce qu’un parfum familier me fasse doucement revenir à la réalité.

- Yll… ?

Chuchotement endormi. Elle ne répond pas mais je perçois son souffle, un peu trop rapide, et aussi sa chaleur, toute proche. Beaucoup trop proche. Je crois que mon corps réalise avant moi qu’Yll est tout contre moi. Un frisson me secoue et une étincelle prend vie, là, au creux de mon ventre. Drôle d’idée mais c’est pourtant bien l’effet que ça me fait, comme si quelqu’un venait tout juste de craquer une allumette… Avec précaution, je me retourne dans le lit pour la regarder. Elle n’est qu’une ombre dans l’obscurité mais ses yeux brillent légèrement en captant la chiche lueur que la fenêtre laisse entrer dans la chambre. Je me fige. Ce n’est pas la première fois qu’Yll dort avec moi. Quand elle était petite – enfin, plus jeune – il lui arrivait parfois de faire des cauchemars ; combien de fois me suis-je réveillé avec une Ylléna roulée en boule contre moi ? Là, ce n’est pas pareil, il faudrait d’ailleurs être idiot pour ne pas s’en rendre compte. Ce n’est pas pareil parce qu’elle est parfaitement réveillée, et moi aussi. Ce n’est pas pareil, parce tout à l’heure je l’ai embrassée. Fougueusement. Ce n’est pas pareil parce que la petite flamme qui est née dans mon ventre grossit, prend de l’ampleur et devient un brasier qui me pousse en avant. Ma main part la première. Tout doucement, du bout des doigts, je caresse sa joue, incapable de trouver dans ma tête l’existence de quelque chose de plus doux. Elle ne bouge pas. Je dégage une mèche de cheveux qui tombe devant ses yeux. Elle ne bouge toujours pas.

Et elle ne dit rien. C’est bien la première fois ! Alors je me redresse sur un coude. Ça fait mal mais c’est moins puissant que le formidable élan qui me projette vers Ylléna. En réalité, je me penche doucement – bien plus doucement que tout à l’heure, quand elle était assise sur la chaise – et je m’immobilise alors que mes lèvres ne sont plus qu’à un millimètre des siennes. Peut-être deux. Son souffle me chatouille, le mien s’est tu. Bloqué par une émotion vive et lumineuse qui broie mes poumons, dans une douleur qui se mêle à celle de mes côtes. Qu’est-ce qui m’arrive ? ai-je le temps de penser avant que nos bouches, enfin, se rencontrent. Alors, mes pensées se taisent, bousculées par l’arrivée d’une floppée de sensations et d’émotions. Sensation de sa peau contre la mienne, du léger froissement des draps quand elle referme le poing dessus, de mes cheveux qui caressent mes joues en tombant doucement sur son visage. Sensation timide de sa langue contre la mienne, puis de nos dents qui se cognent. Rires. Rire en s’embrassant, c’est quelque chose de nouveau et ça me plaît ! Je prends mon temps, je mordille sa lèvre supérieure, puis sa lèvre inférieure, tout doucement, avant d’en dessiner le contour de la pointe de ma langue. Je l’embrasse, encore, et encore, sans prendre la peine de reprendre mon souffle, sans lui laisser de répit. Petit à petit, nos maladresses s’effacent et laissent place à un rythme doux mais passionné. Terriblement exaltant.

Elle se serre un peu plus contre moi, je réalise qu’elle est nue. Je me laisse rouler sur le dos, l’emporte avec moi, sans quitter ses lèvres d’un millimètre ; jamais encore je n’ai embrassé une fille aussi longtemps. Dans ma tête, les comparaisons s’annulent, comme si c’est la première fois que je fais ça… Avec Ylléna, c’est la première fois. Et cela suffit à gommer tout ce que j’ai pu connaître auparavant. Pas grand-chose, évidemment, mais assez toutefois pour me donner un soupçon d’assurance et de maîtrise tandis que mon désir, dans mon pantalon, se développe. Ma main gauche, posée sur la nuque d’Yll, l’empêche de s’éloigner davantage que pour prendre une inspiration. Ma main droite suit la courbe de son épaule, glisse sur son dos, caresse ses côtes, remonte sur sa poitrine. Nous tressaillons tous les deux lorsque mes doigts effleurent la pointe d’un sein. C’est imperceptible, mais tout à coup j’ai l’impression qu’elle se raidit ; notre baiser s’essouffle un peu et je la sens reculer. Je m’immobilise aussitôt, paniqué à l’idée de lui avoir fait mal ou de la gêner. Je cherche son regard dans la pénombre.

- Ylléna ?

Mon murmure, à peine audible, résonne dans la chambre.
Ma main est toujours posée sur son sein.
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Erwan Narcos
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeJeu 04 Mai 2017, 17:59

♠☽Ylléna



C'est bizarre.
Enfin, non, pas bizarre. Étrange. Étonnant. Surprenant. C'est chaud et humide, des fois nos dents claquent les unes contre les autres, et enfin j'ai moins peur d'utiliser ma langue. Il y a un monde en la théorie que je pense connaître et la pratique, mais à vrai dire, c'est en pratiquant qu'on devient meilleur non ?
Que ça devient meilleur aussi, d'ailleurs.
Il tient ma nuque, et je ne peux pas facilement me dégager de l'étreinte, mais ça me va. Ça fait un peu possessif, passionnel, c'est fort et intense, plaisant. J'aime sentir qu'il n'a pas envie de me lâcher, et à la fois une alarme dans ma tête commence à retentir.


Le moment tant attendu, voulu, imaginé, est enfin arrivé.
Et ouais ma Yll, c'est un fait.
D'autant plus quand je sens ses doigts commencer à jouer sur ma peau. Mon dos se transforme en champ de frissons. Je ne sais pas trop si c'est agréable ou pas ; c'est un peu entre les deux et ça coupe mon souffle dans ma bouche. Encore. Mais je parviens à reprendre une petite inspiration, juste avant que…
Sa main.
Sur mon sein.
Sur mon petit sein.


Je frissonne une nouvelle fois, et je sens que Lyke a perçu la tension qui s'est nichée dans mon échine. Il s'arrête brusquement de bouger, je sens ma nuque qui tire en arrière dans un réflexe de mon corps.
Atta atta.
Besoin de respirer, là.
Je prends une petite inspiration, ferme les yeux. Le corps brûlant de Lyke sous moi me déconcentre, et tout mon propre corps brûle aussi. Ça crame partout.
- Ylléna ?
J'ouvre les yeux. Ça fait bizarre de l'entendre prononcer mon prénom en entier aussi doucement. D'habitude, c'est pour me répréhender, ou pour m'agacer, ou pour me dire quelque chose de pas agréable… Mais là c'est tout tendre, tout chaud.
Je frissonne encore, en sentant ma poitrine se tendre sous la paume de Lyke.
- Continue. Mon murmure est à peine perceptible, mêlé au soupir que je pousse en mettant un peu moins de contact avec la main de mon meilleur ami. Juste pour effleurer la pulpe de ses doigts de moi-même, je bouge mon buste pour frotter juste le bout de mon sein, et un autre frisson remonte le long de ma gorge.


Je gémis.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeJeu 04 Mai 2017, 22:07

★♤Lyke




- Continue.

Je déglutis, transpercé par son souffle autant que par le simple mot qu’elle vient de prononcer. C’est ce que je compte faire, oui ! Mais je veux m’assurer qu’elle va bien. Eh oui, même dans un moment pareil, j’arrive à m’en faire pour elle… Je crois que c’est quelque chose qui ne passera jamais. Comme pour m’enjoindre à poursuivre, Yll bouge tout doucement sous mes doigts. Son gémissement me rend fou. J’empoigne sa poitrine à pleine main, songe, un bref instant, que ses petits seins me font bien plus d’effet que les formes opulentes de Nerea, et roule sur le côté pour me retrouver au-dessus d’elle. La couchette est exiguë, mon coude heurte le mur, me tirant un grognement et à elle, un gloussement. Je la fais taire en m’emparant de ses lèvres. Et j’y parviens ! Est-ce que je viens de trouver une façon simple et agréable de lui clouer le bec ? Rêve pas, souffle ma conscience, amusée, tandis que je prolonge notre baiser avec ferveur. Il n’est pas encore né, celui qui aura le dernier mot avec Ylléna !

Je me redresse sur les avant-bras. L’effort me coupe le souffle tandis que la douleur me cisaille, mais il est hors de question que j’abandonne. Cette fille, c’est un peu comme un trésor ; quel idiot lâcherait pareille merveille ? Mon envolée lyrique et mentale me chauffe les joues. A moins que ce soit le feu qui, petit à petit, dévore tout mon être. J’ai l’impression de me consumer de l’intérieur. C’est… étrange. Est-ce qu’elle ressent ça, elle aussi ? J’ai envie de savoir. Je n’ose pas demander. Je préfère laisser nos corps s’exprimer. Ils ont compris le message, eux, et réagissent d’instinct alors qu’ils sont de simple débutants… Je glisse un genou entre ses jambes et attrape son regard. Le capture pour ne plus le lâcher. Sans qu’elle ne me l’ait vraiment dit, j’ai la certitude qu’elle vit sa toute première fois. La mienne fut belle, mais je sais que pour une fille, ce n’est pas tout à fait pareil, et ça m’inquiète : est-ce que je saurai être assez doux ? Est-ce que je dois continuer, tout en sachant que je vais forcément la blesser ? Mon cœur s’emballe. Je porte toujours mon pantalon, mais nos hanches s’accordent déjà dans une parade qui ne laisse plus aucun doute : demain matin, Yll ne sera plus tout à fait la même.

Moi non plus.

- Ylléna. Regarde-moi.

Ses yeux s’agrandissent, plus brillants que jamais. D’appréhension ou d’impatience ? Je tremble.

- Je… J’ai carrément la trouille, là !

Aveu murmuré qui, soudain, ôte comme un poids de mes épaules, tout en ouvrant une perspective nouvelle. Plus assuré, je me penche et l’embrasse sur le bout du nez.

- Mais tu me donnes du courage… Laisse-moi t’en donner aussi.

Du courage ?
Oui, et puis du plaisir.
Et peut-être un peu d’amour, aussi. Mais ça, c’est un univers encore inexploré. Un monde d’adultes. Nous le franchissons tout juste, ensemble.

Nous avons le temps…


* * *


J’ouvre les yeux, chatouillé par un rayon de soleil qui réchauffe ma joue. Mon regard découvre le visage serein d’Ylléna, à quelques centimètres du mien ; elle dort à poings fermés. Immobile, j’observe les traits harmonieux qui dessinent ses pommettes, son menton, son nez ; c’est bien vrai qu’elle est jolie… Très jolie. Au point que j’en oublie le temps qui passe, simplement heureux de la regarder dormir. Une Yll qui est toute sage, c’est décidément très étonnant ! J’ai hâte qu’elle se réveille pour me pomper l’air, mais la connaissant, elle n’émergera pas avant un petit moment. Moi par contre, j’ai faim. Je me redresse doucement. A cause de mes blessures, Yll a dormi contre moi sans pour autant s’appuyer sur ma poitrine, ce qui me permet de bouger sans la faire bouger, elle. Mais une fois assis, je la regarde encore un peu. Les images qui me reviennent font battre mon cœur plus vite. J’ai presque du mal à me dire que ce n’était pas un rêve… Sans réfléchir, je tends la main et caresse son front, repoussant une mèche rebelle. Je réalise qu’elle a les cheveux détachés. C’est rare, elle râle tout le temps qu’ils la gênent, d’où la tresse ; et puis je me souviens de ce moment où, dans la magie d’un instant vraiment bouleversant, elle a libéré sa crinière. Je me rappelle de ses cheveux se déployant sur ses épaules et cascadant dans son dos, de mes doigts s’y glissant comme dans de la soie, de mon poing se refermant sur ses mèches…

Les joues en feu, je me lève et enfile mon pantalon. J’abandonne encore ma chemise. Trop mal. La maison est silencieuse, mais en arrivant dans la cuisine, je découvre Terkan, appuyé contre le comptoir et plongé dans la lecture d’un morceau de papier. Il lève les yeux vers moi et sourit.

- Oh, salut ! Bien dormi ?

Pourquoi est-ce que je sens que cette question possède un double sens ? Mal à l’aise, je passe la main dans mes cheveux puis sur ma nuque avant de grogner ma réponse. Son sourire s’élargit.

- Du coup je suppose que tu as faim ?

Ouais. Je le regarde poser son courrier puis s’activer, ouvrant portes et placards avec efficacité. J’en profite pour m’asseoir, mais alors que me lever du lit n’a pas posé trop de problème, ce geste réveille brutalement mes côtes et la douleur me coupe le souffle. Terkan repose un bol sur la table et s’approche de moi.

- Est-ce que je peux… ? demande-t-il en posant un genou à terre, les mains à quelques centimètres de mon pansement.

Je hoche la tête et le laisse dérouler précautionneusement le bandage. Il pousse un sifflement en découvrant les marbrures qui marquent ma peau. Là où la barre métallique a frappé, de larges hématomes sont apparus, d’un violet profond, bien moins joli que celui qui se dispute avec le bleu dans les yeux d’Ylléna. Le forgeron passe ses mains calleuses sur ma peau et palpe mes côtes avec douceur. Je serre les dents et concentre mon attention sur les brûlures, anciennes, qui strient ses avant-bras.

- Tu dois voir un guérisseur, déclare finalement Terkan en se redressant. Je pense que tu as une côte cassée. Bouge pas, je reviens.

Il quitte la cuisine et je reste seul avec mes pensées. Une côte cassée ? Ben merde alors ! C’était pas prévu… Je me demande un bref instant si la nuit que j’ai passé n’y est pas pour quelque chose, et puis, sans prévenir, un sourire nait sur mes lèvres. On s’en souviendra de cette première fois qui m’a laissé avec une côte en moins… ! Le sourire se change en rire, puis en fou-rire. C’est affreux parce que ça me fait un mal de chien. Terkan se fige sur le seuil, un bandage tout neuf entre les mains, et me regarde d’un air sincèrement dépité tandis que je pouffe, les larmes aux yeux.

- Il y a une petite part de moi qui se demande ce qui peut bien te mettre dans un état pareil, dit-il en revenant près de moi. Et une autre, plus importante et plus sage, qui m’affirme que non. Je n’ai pas envie de savoir.
- Vaut mieux pas, non.


Terkan secoue la tête et déroule la bande autour de mon torse.

- Où est-ce que vous allez, tous les deux ? J’ai comme l’impression que ce n’est pas une simple balade en amoureux…
- On n’est pas amoureux !


Il lève les yeux et nos regards se croisent un instant.

- Bien sûr… murmure-t-il, un soupçon de sourire accroché aux lèvres, avant de se remettre à sa tâche.

Je garde le silence un moment. Puis, alors qu’il est en train d’achever mon pansement, j’ose enfin poser la question qui me brûle les lèvres :

- Est-ce que tu aurais cédé à Yll si jamais je n’étais pas arrivé ?

Il faut que je sache ! Terkan se lève et s’affaire un moment avant de me répondre. Sa voix ne porte aucune animosité ni jalousie. Il a senti que ma curiosité n’est pas malsaine.

- Elle ne s’est pas trompée. C’est toi qu’elle visait, mon vieux, même quand on était loin d’imaginer que tu allais débarquer avec quelques copains !
- Comment tu le sais ?
- J’ai un sixième sens très développé. Et puis tu n’as pas vu ses yeux ?


Si. Justement…

- Hier, quand tu étais en train de parler avec Lentz, elle te dévorait littéralement du regard. J’ai bien cru qu’elle allait te sauter dessus, à la fin.

Je secoue lentement la tête : j’aimerais bien croire ce que dit Terkan, mais il ignore qu’hier, si Yll voulait bien me sauter dessus, c’était pour m’arracher la tête.

Avec les dents.

- Alors, pour te répondre franchement, oui, je suppose que si elle avait poursuivi ses… suggestions, j’aurai fini par céder. Je suis un mec et elle est quand même drôlement jolie, même si elle est très jeune.

Au tour de Terkan de secouer la tête, comme pour échapper à des pensées indésirables.

- Bref, si j’ai un conseil à te donner c’est de filer d’ici dès que vous serez prêts ! Je veux bien jouer les hôtes aussi longtemps qu’il le faudra, mais je ne suis pas certain de retenir mes ardeurs jusqu’au bout…

Il quitte la pièce en riant. Je décide de le prendre au mot : quand Yll sera réveillée, on s’en ira. D’abord parce que je dois effectivement faire soigner mes blessures et ensuite, parce qu’en dépit de mes côtes sensibles et malgré la gentillesse de Terkan, si jamais il entreprend quoi que ce soit avec Yll…

… ben je lui fourre mon poing dans la tronche.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeJeu 04 Mai 2017, 22:54

♠☽Ylléna



Quand je me réveille, c'est un rayon de soleil qui me caresse la joue.
Je fronce les sourcils, lâche un bâillement, et me redresse sur un coude, puis sur l'autre. Oups. Je me sens toute courbaturée. Je cligne des paupières quelques secondes, le temps que les souvenirs de la veille au soir remontent jusqu'à la réalité.
Putain. De. Merde.
Je l'ai fait. On l'a fait. Avec Lyke !
Je sens mes joues chauffer d'un coup. Je fais une grimace, laissant mon regard voguer sur la pièce, avant de me décider à me lever. Je jette littéralement mes jambes par dessus le bord du lit et…


Oh.
Ça pique.
Je sens mon visage entier s'enflammer. Je bouge un peu les hanches, mes cuisses frottent l'une contre l'autre, une décharge électrique remonte dans mon ventre. Hum ! Je me mords la lèvre inférieure.
Ça pique, quand même.


Mais contre toute attente, un large sourire étire mes lèvres, et je finis par me lever. J'ai l'impression de marcher en cow-boy pendant quelques pas, mais après ça va mieux, et j'enfile mes vêtements jetés en boule pas loin. Le tissus de mon tee-shirt sur ma poitrine me tire un frisson - j'ai mal et en même temps c'est agréable.
J'ai soudain une conscience aigüe des tissus sur ma peau. Partout. Surtout sur le bout de mes seins, qui ont décidé de réagir alors que d'habitude ils en ont rien à carrer. Et oui, ça brûle un peu, c'est peut-être pour ça.
Je secoue la tête.


Dans l'autre pièce, Terkan me salue quand je sors, et je cherche un instant Lyke du regard…
Je ne peux m'empêcher de planter mes yeux dans les siens, une seconde…. Avant d'éclater de rire.


- J'ai faim !
Je crois que j'ai un sourire un peu trop satisfait sur les lèvres.


* *


On s'est mis en route sur les chevaux, et Lyke a vraiment du mal à tenir, je crois. Avec son bandage, il faut de toutes façons aller trouver un guérisseur ou un rêveur.
Terkan nous a dit qu'un Rêveur était en visite dans le village voisin - un truc comme quatre heure de cheval - alors c'est là qu'on va.


Je me tourne vers Lyke, et…
Ben en fait, je peux pas m'empêcher d'admirer son profil dans un rayon de soleil. Et les muscles qui se dessinent sous sa peau. Il est pas gros et musculeux, mais le léger dessin lorsqu'il bouge me fait cligner des yeux.
Moi, ça pique plus. Même à cheval, ça va en fait.
J'avais une autre idée de comment ça pouvait se passer, j'ai peut-être trop idéalisé, ou trop imaginé. En fait, la réalité est bien loin de ce qui s'était déroulé des centaines, des milliers de fois dans ma tête.


C'est mieux.
Et aussi un peu frustrant, pour l'instant.
Mais ça, je sais que ça peut changer. Que ça va changer.
Et que ça doit pas être tout le temps pareil. Ni avec un seul, ni avec tout le monde. Je me demande si ça change beaucoup, la taille, entre par exemple Lyke ou Terkan… Ou P… Je jette cette pensée avant même qu'elle se matérialise dans ma tête.
Bref !!
- Alors, c'était comment pour toi ?
Autant qu'on en parle. Pour que ça soit mieux la prochaine fois.


Parce qu'il y aura une prochaine fois, hein ?
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeJeu 04 Mai 2017, 23:58

★♤Lyke




Juché sur Grésille, je fais de mon mieux pour ne pas dévoiler la souffrance qu’occasionne la démarche pourtant fluide de la petite jument alezane. J’avais espéré pouvoir m’en tirer mieux que ça mais de toute évidence, j’ai surestimé mes capacités ! Je serre donc les dents et tâche de me détendre, conscient que plus je suis crispé, plus j’ai mal. Ironie du sort, c’est exactement ce que j’ai soufflé à Yll au moment de… Hum. Je ne crois pas que me réfugier dans ces souvenirs-là soit beaucoup mieux que me focaliser sur ma douleur. Pas maintenant, en tout cas ! Je secoue la tête et fixe d’un air résolu le paysage qui s’ouvre devant nous. De larges espaces s’étendent partout ; sur la droite ils sont de plus en plus vallonnés, jusqu’à ce que les collines laissent place à l’incroyable barrière crénelée que forment les Dentelles Vives. A gauche, les prairies s’émaillent de petits bois, de ruisseaux et de combes rocheuses. Nous prenons cette direction. A la réflexion, longer le Pollimage est sans doute mieux qu’affronter la dangereuse Passe de la Goule. Je n’ai pas grand-chose en poche, certes, mais Terkan nous a laissé partir avec quelques provisions supplémentaires et, si les nuits sont fraîches, il nous sera possible de dormir à la belle étoile, comme l’a suggéré Yll. Je me demande si elle voudra franchir l’Arche et s’arrêter à Al-Jeit avant d’atteindre la côte…

Car, en dépit de mes côtes douloureuses, ce voyage, je l’apprécie de plus en plus. J’ai déjà failli me faire tuer au bout d’une seule journée et, dans la nuit, j’ai fait l’amour avec ma meilleure amie ; que me réserve encore ce formidable périple ? De quoi sera fait demain ? Est-ce que Syn vit autant de choses en aussi peu de temps ? Bien sûr ; chaque fois que je l’ai suivie, il nous est arrivé des aventures toutes plus rocambolesques les unes que les autres. J’aurais pu m’en lasser ou devenir peureux. En réalité, je crois que je deviens carrément accro… C’est peut-être aussi parce que nous sommes seuls, tous les deux, et donc libres de choisir d’aller où bon nous semble ; nous ne suivons pas les grands, c’est nous qui décidons quoi faire. Pas facile tout le temps mais fichtrement grisant ! C’est ça dont j’ai besoin. D’indépendance et de liberté. De faire mes preuves, aussi. On peut dire que, pour l’instant, je suis bien parti… Rasséréné, je me redresse sur ma selle. Pressé de découvrir la suite, qui ne...

- Alors, c’était comment pour toi ?

Je suis tellement surpris que je donne une impulsion contradictoire à Grésille, lui faisant faire un écart. Bon sang, Yll ! On ne pose pas ce genre de question ! Je croise son regard, moins moqueur que curieux, et fronce les sourcils. Après tout, pourquoi on ne se la poserait pas, cette fameuse question ? Parce que c’est supposé être gênant ? Ou tabou ? Ce sont des termes qui n’ont pas lieu d’être entre elle et moi ! Nous sommes trop proches pour cela. Et, contrairement à ce que je craignais, ce que nous avons fait cette nuit n’a pas installé de malaise dans notre relation – même si je doute que quelque chose puisse réellement embêter Ylléna… Alors. Comment c’était pour moi ? Je souris.

- Génial. Absolument génial.

C’est vrai. Quand j’y repense, c’était très différent de ce que j’ai pu découvrir, par deux fois, avec Nerea : c’était moi qui guidais, qui menais la danse même si, très vite, Yll a su trouver son rythme ; sa première fois, je l’ai vécue avec elle. Et c’était incroyable. Et… très bref. Eprouvant pour Ylln, quoi qu’elle en dise, et épuisant pour moi, dans cet état. Alors, eh bien, si je suis honnête – et c’est ce qu’elle attend de moi…

- Absolument génial, mais je compte faire mieux que ça la prochaine fois.

Je sais que je ne me suis pas donné à fond cette nuit. Mes blessures n’en sont pas seules responsables, il fallait que je sois vigilant, pas trop brusque étant donné la situation. De ce côté-là, je crois que je n’ai rien à me reprocher… Je suis pourtant loin d’avoir exploré toutes mes capacités et surtout, mes envies. Je n’ai pas encore réellement trouvé ma manière de faire. Je me souviens qu’à un moment, dans le feu de l’action et certainement dominé par mon propre désir pendant quelques secondes, j’ai été un peu plus… rude. Et je n’en suis pas certain, mais il me semble qu’Yll a apprécié. Je penche la tête et lui jette un coup d’œil inquisiteur. Avant de craquer à mon tour.

- Et toi ? Est-ce que tu as… aimé ça ?
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Erwan Narcos
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeVen 05 Mai 2017, 00:11

♠☽Ylléna



Quoi, génial, c'est tout ?
Pas assez détaillé, et ça me fait froncer les sourcils.
- Absolument génial, mais je compte faire mieux que ça la prochaine fois.
Mes sourcils doivent se rejoindre un instant, avant de se hausser, et je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. C'est pas une réponse ça !
- Et toi ? Est-ce que tu as… aimé ça ?


Je grimace, pas satisfaite de sa réponse.
- Attends. Ça veut rien dire génial. C'est quoi que tu as préféré ? En fait, je lui laisse pas le temps de répondre, je continue. Oui, j'ai aimé. Adoré. Ca a fait un peu mal, mais quand tu as été plus fort, c'était encore meilleur, même si ça faisait mal. C'était la première fois aussi. Et puis j'aime bien quand tu grognes, aussi. Ah et tu sais si les sensations, ça change quand on est pas dans la même position ? Ça te fait pas mal à toi ? C'était aussi un peu court pour m'habituer, mais à la fin ça allait mieux, j'arrivais mieux à suivre, mais c'était désordonné. C'est impressionant ! Et c'était bon. Et je veux recommencer.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeVen 05 Mai 2017, 00:42

★♤Lyke




- STOP !

J’ai crié, seul moyen d’arrêter miss Cataclysme. Et puis je soupire, sans parvenir à me départir de mon sourire. Parce que même si elle me reproche mon manque de grandiloquence (et en même temps, est-ce que tout n’est pas dans ce « génial » ?), j’ai réussi à capter deux ou trois choses dans son avalanche de paroles. « Adoré » et « impressionnant » flattent mon égo au point que je me rengorge, soudain passionné par la discussion.

- Faudrait d’abord que tu la fermes un peu si tu veux que j’en place une, p’tite tête ! J’ai dit génial parce que c’est comme ça que je peux résumer cette nuit… Maintenant, si tu tiens vraiment à ce que je développe, accroche-toi à ta selle et ouvre grand les oreilles.


Je sais que j’ai très peu de temps – moins de cinq secondes – pour enchaîner avant qu’elle ne reprenne la parole. Alors j’enchaîne.

- J’ai aimé ça, Yll. Vraiment. C’était juste un peu difficile pour moi parce que… Ben, j’avais peur d’aller trop fort, justement. Je veux dire, tu avais forcément un peu mal, et ça m’a… ça m’a bloqué. Un peu. C’est pour ça que je pense faire mieux la prochaine fois. Même si cette nuit restera unique.

Remballe tes sentiments mon gars ! C’est à Yll que tu parles. Vas-y franchement.

- Alors comme ça, tu aimes quand j’y vais « plus fort » ? Moi aussi. Et j’aime aussi quand tu soupires. Quand tu gémis. Ça me rend… ça me rend complètement fou.

Etonnant comme je suis capable d’en parler facilement avec elle, alors qu’avec les garçons de l’Académie, j’ai toujours les oreilles qui chauffent un peu. Là, je me sens bien. Nos montures progressent côte à côte, nos genoux se frôlent. Encouragé par un réel sentiment de bien-être, je continue.

- Et j’aime tes seins.

Boooon, là, j’admets volontiers que je rougis sans doute un peu. Mais tant pis ! Yll veux des détails, j’obéis !
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Erwan Narcos
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeVen 05 Mai 2017, 00:49

♠☽Ylléna



- Moi, j'aime quand tu les touches. Et que tu les frottes. Et que je peux sentir tes dents.
Je sens le bout de mes joues rougir moi aussi, mais je secoue la tête, relevant le menton vers lui.
- Et oui, quand tu vas plus fort c'est comme si… En fait, c'est comme si c'était moi qui te faisait cette effet. Comme si tu perdais la tête à cause de moi. Et j'aime ça.
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeSam 06 Mai 2017, 15:09

★♤Lyke





Je la regarde, les yeux ronds de surprise… et puis j’éclate de rire. Avant de me ratatiner sur ma selle, foudroyé par la douleur. Un bras pressé sur mes côtes qui, décidément, manquent follement d’humour, je réponds à Yll :

- Tu fais perdre la tête à tout le monde, tu sais !

C’est vrai, les gens ont rapidement tendance à s’arracher les cheveux quand ils discutent avec cette fille. Je suis sûr qu’elle pourrait rendre quelqu’un réellement fou ! En même temps, elle est capable de poser trente questions en une minute – et d’attendre trente réponses précises la suivante. Une mule est moins têtue qu’elle… Et puis, cette façon de parler sans réfléchir, sans prendre la peine de modeler sa pensée pour formuler une phrase dans les règles… Je me redresse légèrement tandis que mon souffle redevient à peu près normal. Je sais bien ce qu’elle a voulu dire par-là et ma boutade n’avait pas d'autre objectif que de l’asticoter un peu, comme j’aime bien le faire. En réalité, la façon dont elle évoque notre nuit me fait frissonner. De plaisir. Cette nuit, j’ai vraiment cru devenir dingue à plusieurs reprises, mais je me suis maîtrise en me souvenant qu’elle comptait sur moi. L’entendre parler de ça… dire qu’elle a aimé cette brève et pâle brutalité, qu’elle a voulu me faire de l’effet… c’est ici, maintenant qu’elle me fait perdre la tête. Je serre les doigts sur les rênes de Grésille.

- C’est toi qui était géniale cette nuit, dis-je en reportant mon regard sur le paysage qui s’étend autour de nous.

Du coin de l’œil, je perçois sa grimace – elle n’est pas d’accord -  et souris. Têtue et perfectionniste !

- J’ai trouvé ça mieux lors de ma deuxième expérience, sans doute parce que je pouvais me focaliser sur… autre chose que la peur de la première fois.

Je ne sais pas trop si c’est une bonne idée d’évoquer ce que j’ai pu vivre avec Nerea, mais je sais qu’Yll ne s’estimera pas satisfaite tant qu’elle ne saura pas tout sur le sexe. Est-ce qu’elle réalise que j’en sais à peine plus qu’elle ? Je soupire entre mes dents pour évacuer la douleur un instant. La deuxième fois que j’ai fait l’amour avec Nerea, c’était dans l’escalier de la tour sud. Je me rappelle encore la façon dont j’ai perdu les pédales quand elle a simplement passé sa langue sur ses lèvres en me regardant. Comment je l’ai plaquée contre le mur, et puis… Je m’ébroue, secoue la tête, tandis qu’une question d’Yll me revient.

- Et dans une autre position, les sensations sont différentes, mais… Je sais pas, c’est difficile à expliquer avec des mots, tu vois ? Je crois que c’est quelque chose qu’il faut vivre soi-même. A mon avis, quand on le fait, on vis le même truc mais pas de la même façon. C’est une question de personnalité, de préférences, d’expérience…

Je me tais parce que c’est tout ce que je peux dire pour l’instant. Moi aussi je me pose des tas de questions ! Il y a ce que j’imagine, ce que j’ai entendu en laissant une oreille traîner dans le dortoir des garçons, ce que j’ai découvert avec Nerea et surtout, ce que j’ai fait cette nuit avec Ylléna… Plusieurs réalités qui ne sont pas sur le même plan mais qui attisent ma curiosité et me laissent croire que ce monde dans lequel je viens d’entrer, suivi par Yll, est infiniment grand. Je compte bien l’explorer avec elle, si c’est ce qu’elle souhaite également. Seulement avec elle ? Surpris par cette pensée surgie de nulle part, je lui jette un coup d’œil tandis qu’elle chevauche en silence, plongée dans ses propres pensées. Jusqu’ici, jamais je n’ai envisagé que je coucherais avec elle. Je ne suis pas certain de ce que ça peut vouloir dire. Ma brève relation avec Nerea, je ne la regrette pas puisqu’elle fait désormais partie de moi, comme si une histoire était en train de s’écrire, et puisque ma complicité avec Yll n’a pas été modifiée par cette nuit, je ne regrette pas non plus ce qui s’est passé. Regretterai-je de dormir dans les bras d’une autre, à présent ? Pas vraiment, souffle mon cœur. Pourtant, quand je revois les doigts de mon amie sur le bas-ventre de Terkan, je sens mes muscles se durcir, animés par une colère que je ne m’explique pas. Cette fille, c’est un souffle de liberté absolu. Même son père ne peut pas l’empêcher d’aller où elle a envie d’aller, preuve en est ce voyage qui doit nous entraîner vers sa maison d’enfance… Est-ce que moi, je pourrai l’empêcher d’aller voir ailleurs ?

Cette fois, mon cœur reste muet.


* * *


A Nuati, un village bordant le Pollimage, nous avons trouvé un Rêveur. Il ne lui a pas fallu très longtemps pour s’occuper de moi, et c’est avec un immense soulagement que j’ai pu respirer à nouveau sans crainte qu’une douleur aiguë me coupe le souffle. Il a gentiment insisté pour que je conserve mon pansement un jour de plus, surtout dans la perspective de notre voyage, puis Yll s’est entretenue quelques minutes avec lui. Après quoi, nous avons flâné un peu dans le bourg. Un barde nous a régalé de ses chansons, à l’ombre d’un platane, et je me suis surpris moi-même en l’accompagnant lorsque je connaissais les paroles. Séduit par mon timbre un peu cassé, il m’a proposé de le suivre. Les joues en feu, j’ai refusé. J’aime chanter, mais la musique, ce n’est pas pour moi… Nous avons discuté avec un vigneron, Yll n’a pas pu s’empêcher de faire l’andouille et de goûter à son vin, j’ai ri aux éclats devant sa tête, et j’ai continué même après qu’elle m’ait flanqué un coup de pied dans le tibia. On a bavé tous les deux devant les poignards finement ciselés qu’un marchand ambulant vendait à un prix exorbitant. Et puis, on a repris notre route vers le sud.

Alors que je soleil se couche, le ciel s’enflamme et le gigantesque fleuve scintille comme si un million de lucioles s’étaient posées sur sa surface. J’avance à pas tranquilles parmi les herbes hautes, les guides de Grésille dans une main, l’autre enfoncée dans la poche de mon manteau. Nous décidons de faire halte pour la nuit, et de profiter de ce qu’il reste encore un peu de lumière pour dresser notre camp à quelques mètres à peine du Pollimage, près d’un bosquet d’arbustes touffus. Je laisse Yll s’occuper des chevaux pour ramasser du bois, m’installe dans l’herbe, en tailleur, et utilise le briquet trouvé dans les affaires de Syn pour allumer un feu. Entretenir les flammes qui lèchent timidement les brindilles et l’herbe sèche me demande quelques efforts et une certaine patience, mais alors que je m’apprête à jurer copieusement, la flambée prend enfin. Je hoche la tête, satisfait, attrape le sac qu’Yll me lance et sort de quoi grignoter. Nous mangeons le regard perdus dans les couleurs changeantes du ciel, apaisés par la tranquillité du soir et la fin d’une journée qui, somme toute, s’est mieux déroulée que la précédente.

Plus tard, alors que les flammes se sont changées en braises rougeoyantes, la question résonne à nouveau sous mon crâne. Je suis allongé sur ma couverture, les mains croisées sous la nuque et le regard accroché aux quelques étoiles qui s’allument dans le ciel. Pourrais-tu empêcher Ylléna d’aller dans les bras d’un autre que toi ? murmure le vent qui caresse mon visage. Oui. La réponse a jailli avec un naturel désarmant. Oui, j’en serai capable… pourtant je sais que je ne ferais jamais ça. Il faudrait être complètement stupide pour s’imaginer pouvoir imposer quelque chose à Yll. Je suis prêt à la laisser partir si c’est ce qu’elle a envie – et je sais que ce sera bientôt le cas. Elle ne se contentera pas de moi. Elle aura besoin de découvrir autre chose. De rencontrer quelqu’un d’autre. Et c’est terrible parce que ça me fait mal, comme si une côte s’était à nouveau cassée, alors qu’en même temps je suis rassuré ; sa première fois, c’était avec moi. J’ai cueilli le premier cri d’amour d’Ylléna. Personne ne pourra me voler ça, jamais… Un sourire se dessine lentement sur mes lèvres.

- Hé, Yll ? Prête pour une deuxième leçon ?
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MessageSujet: Re: Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]    Let me go with my flow! [Ylléna & Lyke]  Icon_minitimeMer 10 Mai 2017, 00:14

♠☽Ylléna



Les yeux plongés dans le feu, ou plutôt sur les flammes qui brûlent fièrement - notre premier feu à nous deux, seuls, au milieu de nulle part mais surtout pas à l’Académie ! - je suis en train de repenser à ce que le Rêveur m’a dit, à Nuati.
Il m’a filé pleins d’herbes - enfin, une sorte de synergie d’herbes - qu’il faut que je boive tous les jours pour… nous protéger. Enfin, surtout moi - c’est moi qui peut tomber enceinte, pas Lyke ni aucun autre garçon ! Ouais, j’avais pas réalisé les risques ; pour moi, à mon âge, je pouvais pas risquer quoi que ce soit, mais le fait que je saigne déjà régulièrement apparemment, ça change carrément la donne. Bon.
Maintenant, j’ai plus de raison de m’inquiéter. N’empêche que ça me travaille, et que j’ai eu le bon réflexe d’en parler au Rêveur. Apparemment, tout était bon pour moi, et il n’y a rien eu à faire - et heureusement ! - et de boire ce truc, ça devrait empêcher le reste. Mais après, je sais pas.


Ça me travaille.


J’ai envie de recommencer, et pourtant ça m’a un peu coupé le sifflet, cette histoire. Je me sens ruminer, et j’aime pas ça. Je m’ébroue tout seule, finit ma tisane et prends une inspiration. Bon.


- Hé, Yll ? Prête pour une deuxième leçon ?
Je me fige une seconde, me demandant si ses pensées ont suivi le même cours que les miennes… Avant de secouer la tête : nan, c'est un mec, il peut pas penser pareil, de base. Mais bref, je lève les yeux vers lui, quelques secondes.
Bon, je fais quoi ? Je dis oui ? Normalement c'est tout bon. Et j'ai envie de recommencer.
Et de le voir me détailler comme ça, de voir que ce qu'il voit semble lui plaire, j'avoue que c'est agréable. Et tentant. Et excitant. Et j'ai envie de sentir ses dents dans mon cou, voilà.


Je relève le menton. Je laisse mon regard se planter dans le sien, en sentant un frisson me remonter dans le dos. Brr. Alors, quoi ?
Je fais quoi ?
Je me lèche la lèvre inférieure soudain sèche. Je cligne des yeux. Je m'éclaircis la gorge alors que mon coeur s'emballe dans ma poitrine.


- Deuxième leçon ? On change de position alors ?
J'ai un peu peur d'avoir encore mal. Je vais sans doute avoir encore mal, en fait. Je lève les yeux vers Lyke, quelques secondes, et fronce les sourcils.
- Dis, je peux t'enlever tes vêtements ?
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