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 Présentation de Asham Yakun

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2 participants
AuteurMessage
Asham Yakun
Groupe Jugha
Asham Yakun


Nombre de messages : 57
Citation : "I have loved the stars too fondly to be fearful of the night" - Sarah Williams
Date d'inscription : 31/08/2019

Feuille de personnage
Age: 26
Greffe: Non
Signe particulier: Porte des lunettes

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MessageSujet: Présentation de Asham Yakun   Présentation de Asham Yakun Icon_minitimeSam 31 Aoû 2019, 19:42

Présentation de Yakun Asham
Identité
Nom : Yakun
Prénom : Asham
Age : 25
Camps : Marchombre
Particularités : Porte des lunettes.
Lieu de naissance : Plaines de Shaal
Descriptions
Famille : La matriarche de la famille Yakun se nomme Salah. Grande, au teint hâlé et aux cheveux noirs, aux yeux verts, elle est originaire d'une tribu vivant au sud du Désert des Murmures. Ses parents ont quitté le sable pour la froideur d'Al-Poll dans son adolescence, lassé des raids des Alines et des autres menaces du désert. Ils descendirent plus tard dans une petite bourgade en haut du Lac Chen, où Salah rencontra son futur époux. Elle était déjà partie dans les Plaines de Shaal avec lui lorsque des brigands détruisirent son village.

Ismael, également originaire du sud bien que de plus loin, avec des cheveux comme le feu et des yeux gris dans un visage aux traits aigus. Souffrant d'une maladie incurable qui s'attaquait à ses muscles, il commença à se déplacer à l'aide d'une canne dans la trentaine pour en mourir quelques années plus tard. Seuls sa femme et ses fils se remémorent les longues années à voir sa santé se détériorer lentement, et cela les a marqués de façon significative.

Quand Salah était exubérante, Ismael était d'un caractère égal et calme. Il aimait lire des histoires à ses enfants et tricoter quand l'hiver venait. Sa femme lui laissait l'éducation de leurs enfants, se consacrant à la culture de leurs terres. S'ils étaient partis dans les Plaines de Shaal, c'était pour réaliser leur rêve d'avoir leur ferme, leur élevage, et d'y élever leurs enfants.

Des enfants, ils en eurent quatre. D'abord des jumeaux, Anani, robuste, travailleur, renfrogné, prompt à s'enflammer, puis Asham quelques heures après. Une dizaine d'années ensuite, ce furent Amal et Haya qui vinrent au monde, avec un an d'écart.

Asham est parti quand elles étaient encore très jeunes. Il se souvient d'elles comme deux enfants aux grands yeux gris et aux cheveux de sable.


Caractère : Asham est tapageur, moqueur et fainéant. C'est du moins la première impression qu'il donne aux gens, ce qui le satisfait amplement. Il est enthousiaste, rieur, bruyant, amical, et s'il aime autant rire des autres que de lui-même, il reste difficile de l'approcher affectueusement.

Il déteste faire des efforts, au point que s'y dérober pour aller faire une sieste ou se promener est devenu un art à part entière pour lui. Ceci, et sa mauvaise habitude de tout tourner en dérision ou jouer des mauvais tours, lui a déjà valu plusieurs tannées tant il peut être agaçant – ce qui ne l'a jamais dissuadé pour autant de chercher les ennuis.

Il aime autant se mettre en spectacle et agir de façon théâtrale que s'échapper pour bailler aux corneilles, et il est parfois impossible de savoir s'il fait mine d'être maladroit et fatigué, ou s'il l'est réellement. Malgré sa paresse, il peut être travailleur s'il est motivé et trouve un intérêt dans ce qu'il fait.

Derrière le rire, il y a un jeune homme chaleureux, soucieux du bien-être des autres. Il est encore touché par la mort de son père et la défection de son frère jumeau, et son principal objectif est d'aider sa mère à élever ses sœurs en lui envoyant l'argent qu'il parvient à récolter.

Il parle d'elles avec tendresse et loyauté. C'est pou elles qu'il est parti, pour elles qu'il sillonne Gwendalavir en laissant derrière lui ses souhaits d'enfants sans aucun regret. Très protecteur quand il s'attache à quelqu'un, il évite justement que cela arrive de trop.


Physique : Asham n'est guère impressionnant, avec son mètre soixante-quatre, ses traits fins un peu féminins et son allure svelte. Il a des cheveux roux qui tombent en flot autour de son visage hâlé et de ses yeux verts. Le coin de ses lèvres est souvent tordu par un sourire moqueur, et il porte des lunettes, qu'il a la mauvaise habitude de sans cesse rajuster sur son nez.

Ses traits doux, sa taille et sa rare pilosité faciale le font parfois passer pour une jeune femme, ce dont il abuse beaucoup, généralement au dépend des autres. Si son visage est très expressif, c'est lorsqu'il évoque ses sœurs qu'il s'illumine le plus.

L'air nonchalant et dégingandé en général, il est cependant rompu au combat à mains nues et à la vitesse. Son air avenant aux longs cils lui a parfois attiré des mésaventures liés à des dames, et il est fort possible que certaines fois, il se soit causé des ennuis tout seul.

Usant de peu de forces, il se démarque davantage par sa vitesse et sa souplesse, ou son sens de la fuite quand il estime avoir récolté assez de coups comme ça.


Accessoires et Animaux : Il n'enlève que rarement ses lunettes, qui corrigent sa mauvaise vue, et qui sont retenues autour de son cou par une chaînette afin d'éviter qu'elles tombent – sécurité prise après d'innombrables accidents.
Excepté cela, il est habillé très simplement, en simple débardeur – ayant grandi dans le nord, il se plaint souvent d'avoir trop chaud.

Il possède un poignard de moyenne qualité qu'il a forgé lui-même et une veste longue en cuir, sans manches, qu'il revêt quand il a froid.
Il porte également, dans un petit sac en cuir, quelques galets.
Histoire

Le son des ricochets.

Mélodieux.

D'un geste souple, Asham lança un autre galet qui s'en alla effleurer la surface de l'étang quatre fois, avant de s'enfoncer dans l'eau.

- Aaah, pas encore !


Le garçon, alors âgé d'une dizaine d'années, farfouilla dans les pierres à ses genoux. Il se tenait au bord de l'eau, sur la rive caillouteuse, un bambin assis près de lui et confortablement enveloppé d'une couverture.

- Tu vas voir, Amal, cette fois je bats mon record !

Il saisit une pierre dans sa main d'enfant et se concentra, fixant l'eau et ses ridules du précédent jet. D'une torsion souple du poignet, il lança son nouveau projectile ; qui rebondit une, deux, trois, quatre... six fois.

- Ouaiiis, record battu ! cria Asham en levant le poing.

Le bambin gargouilla en réponse à sa joie, l'air enchanté. Lui adressant un sourire lumineux, Asham le prit dans ses bras et se leva, le tenant avec tendresse et prudence contre son torse. Il frissonna en sentant la chaleur de l'enfant, lui qui ne portait qu'une chemise.

- Allez, petite sœur, on rentre avant que maman me gronde...

* * *

Le crépitement du feu dans la cheminée. Le vent qui, parfois, sifflait contre les murs.

Un silence assourdissant et incompréhensible, brisé par des pleurs discrets.

Abasourdi, Asham, sa sœur toujours dans ses bras, contempla sa mère à genoux et en larmes au chevet de son père. Une de ses mains s'accrochait au bras de l'homme, l'autre au tissu de sa robe, au niveau de son ventre – là où une nouvelle vie se développait.

Et c'est toujours dans le silence, sans pleurer ni gémir, notant à peine la présence de son frère dans la pièce, que le garçon regarda son père dont les yeux grand ouverts ne regardaient plus la vie.
* * *
Asham avait toujours été un enfant plein de vie, d'entrain, prompt aux bêtises et avec un sens de l'humour tout à lui. Il agaçait et faisait rire tour à tour, notamment son jumeau, dont il avait appris avec habilité à éviter les baffes d'énervement. Il adorait courir jusqu'à l'étang pour faire des ricochets, sa toute jeune sœur sur son dos, et se prélasser dans l'herbe quand ses parents tentaient péniblement de creuser le sol pour en tirer de la nourriture ou dirigeaient leurs troupeaux.

C'est qu'il faisait froid, dans le nord. Ils n'étaient pas au niveau d'Al-Poll, mais assez avancés pour que sa mère, née dans le Désert des Murmures, s’emmitoufle sans cesse et s’enrhume régulièrement. Voir son fils se promener insouciamment en simple chemise l'excédait, d'ailleurs.

Salah avait toujours été une femme se souciant des autres, âpre à la tâche, résolue et pleine de joie de vivre. Elle aimait profondément ses enfants, et regrettait infiniment le sable.

Le père, Ismael, avait toujours été, malgré sa maladie musculaire, déterminé au travail, bon envers ses enfants, soucieux de leur bien-être. Il leur racontait des histoires le soir et les faisait rire le matin en leur préparant leur petit-déjeuner. Vivre avec sa famille dans le recul semblait le satisfaire pleinement. Quand il s'était aperçu que la vue de son fils Asham était trop basse, il lui avait donné ses propres lunettes afin qu'il puisse voir.

Anani avait toujours été un peu grognon mais heureux de vivre avec eux, labourant les champs de toutes ses forces quand Asham s'éclipsait dans un souffle, ce qui l'exaspérait – ce à quoi le jeune homme répondait qu'il était juste trop obtus. Leur relation, fraternelle, n'en était pas moins pleine d'amour.

Ils avaient été une famille heureuse, vivant de peu, creusant la terre froide pour échanger aux villes proches et se contentant d'un peu de soupe le soir, près de la cheminée.

Ils avaient été…

Jusqu'aux douze ans d'Asham, quand Ismael mourut, sa maladie ayant atteint son cœur pour l'arrêter à jamais.
* * *
Donnant un dernier coup de pied dans la lourde pelle qui avait couvert d'ampoules ses mains de jeune adolescent, Asham souleva une pelletée de terre froide qu'il jeta sur le petit monticule près de l'étang. S'essuyant le front, il jeta un regard en biais à son aîné, qui semblait plongé loin dans ses pensées.

Ne le dérangeant pas, cette fois, Asham enfonça avec force une pauvre planche de bois, sur laquelle Anani avait écrit avec soin le nom de leur père et sa date de mort ; puis, à défaut de fleurs, il éparpilla quelques feuilles sur la tombe de fortune.

Ils restèrent ainsi longtemps, tous deux, à fixer la dernière demeure d'Ismael. Un temps indéfini ; jusqu'à qu'ils entendent leur mère crier depuis la maison.

Plus rapide et vif, Asham réagit aussitôt et partit à toute allure, inquiet. Ce n'était pas un cri inquiet, mais un cri de douleur et d'appréhension, qu'il se souvenait d'avoir entendu... un an avant. A la naissance d'Amal.

Second cri, et il accéléra, survolant presque l'herbe. Il entra dans la maison de pierre avec fracas, la sueur coulant dans ses yeux qui s'égarèrent partout avant de tomber sur Salah, recroquevillée sur le lit. Entendant son second fils entrer, elle leva les yeux, tandis qu'Amal, dans son berceau, pleurait d'incompréhension.

- Le bébé, souffla-t-elle, il arrive…

Une pensée foudroya l'esprit du jeune adolescent ; la même qui obnubila celui de son frère, arrivé haletant.
Une naissance pour un décès. Une vie pour une mort.

Se ressaisissant, il se précipita vers sa mère, perdu. Il se souvenait avoir vu son père aider sa mère accoucher de leur première fille, caché dans un recoin. Mais entre observer avec perplexité et en tirant la langue, et aider réellement à l'accouchement à 12 ans, il y avait un gouffre.

Ses yeux verts brillant de douleur, c'est Salah qui prit les choses en main.

- Asham, souffla-t-elle devant l'air perdu de son enfant, apporte-moi de l'eau chaude et des lignes propres.

Ignorant Anani qui restait figé au milieu de la pièce centrale de la maison, le gamin obéit immédiatement, attisant les braises de la cheminée, courant apporter de l'eau pour la réchauffer...

Le garçon ne se souvint pas de combien de temps cela dura. Il avait encore le goût salé de sa sueur sur ses lèvres, de ses aller-retour, de son impuissance devant la douleur de sa mère agenouillée pour accoucher, de son frère toujours figé, des pleurs d'Amal.

Jusqu'à qu'une tête commence à apparaître ; et Asham se retrouva avec un nourrisson couvert de sang dans les bras, sa mère encore haletante. Doucement, avec les linges tièdes, il lava le nouveau-né après que Salah ait coupé elle-même le cordon ombilical.

C'était une fille, comme Amal, avec des yeux encore clairs, et des cheveux blonds fins comme du duvet. Il l'enveloppa avec prudence dans une couverture d'un vert pâle.

Il sentit à peine les larmes sur ses joues. La vie après la mort. Il se souvenait de son père, tricotant avec application la couverture, heureux d'avoir un quatrième enfant ; parvenant à la finir avant que sa maladie ne s'aggrave brusquement, et qu'il lui soit impossible d'utiliser ses mains.

Déposant le bambin dans les bras de sa mère qui s'était mise au lit, il croisa les yeux émeraude de cette dernière, qui, d'un geste doux, essuya ses larmes.

- Elle s'appelle Haya, murmura-t-elle.

Haya. Il lui semblait que dans la langue de sa mère, avant qu'elle ne quitte le sable, cela signifiait « vie ».
La vie après la mort.

Durant tout ce temps, Anani n'avait pas bougé.
* * *
Et la vie reprit son cours, mais quelque chose n'allait plus.

Il n'y avait plus le rire fatigué d'Ismael et le son de sa canne contre la terre froide. Asham avait cessé de flâner pour aider sa mère à l'élevage et au champ, aux côtés de son jumeau qui semblait changé. Ce dernier, le regard souvent au loin, parlait moins. Salah était épuisée par la mort de leur père et par leurs petites sœurs.

Ils se rendirent vite compte que rester ici, perdus dans la solitude avec quelques siffleurs et un potager, n'était plus possible. Il manquait une paire de bras, il y avait un enfant de plus à nourrir, et Salah commença à craindre que des bandits tombent sur leur ferme et s'en prennent à eux.

Elle prit alors la décision de partir pour Al-Far ; laissant derrière eux une tombe, et une maison qui avait vu ses quatre enfants naître.

Ils entassèrent leurs biens les plus précieux dans leur vieille carriole, ainsi que les deux filles. Ils prirent le cheval de ferme qui les aidait depuis bien des années pour l'y atteler ; et après quelques jours de préparation pour emmagasiner suffisamment de vivre, mettre en ordre leur demeure, ils finirent par partir en direction du sud, laissant des feuilles de rougeoyeur là où Ismael reposait, marchant à côté de la carriole pour ne pas épuiser leur cheval, et dormant serrés les uns contre les autres la nuit.

Partis de la Plaine de Shaal,  ils contournèrent les plateaux d'Astariul en longeant l'Ombre. Le voyage, lent, avec des arrêts salutaires dans des bourgades où Salah marchandait pour qu'ils puissent dormir au chaud, finit par les mener sans encombre jusqu'à Al-Far.

Ils vendirent leurs siffleurs, quelques bien pour une petite maison. Leur train de vie prit une tournure différente ; se levant tôt pour rentrer tard, Salah enchaînait les petits boulots pour les faire vivre. Asham veillait sur ses sœurs, et Anani disparaissait inexplicablement, de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps, à la grande inquiétude de leur mère.

Grandissant, Asham finit par seconder sa mère et, souvent une de ses sœurs sur son dos, parcourir Al-Far pour quelques piécettes, aidant les commerçants ici et là, demandant de l'argent avec son sourire d'enfant, chipant parfois un peu à manger.

La mort de leur père, dit un jour Salah, avait bouleversé la vie qu'elle avait voulu leur offrir, et elle en était terriblement désolée.

Quand elle dit cela, Anani sortit en claquant la porte, et Asham regarda ses sœurs et l'avenir qui les attendait.
* * *
Haya et Amal grandissaient. Anani n'était presque jamais là, lui qui n'avait eu, auparavant, que le mot « responsabilités » aux lèvres. Asham passa lui aussi davantage de temps hors de la maison, mais pour travailler, leur ramenant tout ce qu'il pouvait ; entrant parfois dans une bande de voleurs, pour en sortir une fois un boulot un peu plus honnête trouvé.

Lui et sa mère se privaient pour les deux plus jeunes tandis que son jumeau ne leur adressait qu'à peine la parole, quand il était présent ; et cela finit par excéder Asham, qui un jour céda et s'en alla le confronter.

Il attendit qu'il parte de la maison pour le suivre dans les entrelacs des rues, cherchant à comprendre ce qu'il faisait de ses journées. Il nota d'abord les légers changements corporels chez son frère : une façon de se déplacer, de regarder autour de lui, de traverser la foule, qu'il n'avait jamais vue chez le jeune homme de ferme robuste qu'il avait été jusqu'alors.

Quand il le perdit de vue, il ne dut qu'à ses réflexes et sa vivacité d'échapper à la tannée que manqua de lui mettre Anani, qui avait surgi derrière lui. Tombant au sol dans son mouvement, Asham regarda son jumeau avec incrédulité.

Il avait l'habitude d'éviter ses baffes d'agacement, de voir son air renfrogné, mais quelque chose semblait changé. Il ne l'avait pas senti venir, tout d'abord, lui d’ordinaire si prompt à s'enflammer et s'annoncer ; son air s'était assombri, et ses poings serrés tremblaient.

- Anani ?

- Pourquoi tu me suis ?
cracha son frère en réponse.

Sautant sur ses pieds, Asham lui répondit par un air de défi moqueur, croisa les bras.

- Je voulais juste savoir ce que mon jumeau faisait de ses journées, au lieu de nous aider à vivre.

Prononcée sur un ton léger, la tirade gardait un goût d'amertume. La réplique qui suivit n'en fut que plus cinglante.

- Ça te va bien de dire ça, tu faisais rien quand père était en vie !

Asham cilla, ouvrit les lèvres pour répondre, mais se vit voler son temps pour la première fois par son frère.

- Si t'avais aidé, il aurait eu moins d'efforts à faire, peut-être qu'il serait toujours en vie !

- Anani ?...

Son jumeau lui avait tourné le dos ; là, dans cette ruelle absurdement commune, et dans le chemin qu'ils avaient suivi jusqu'à présent. Non, depuis plus longtemps que cela.

Un temps incertain.

La maladie de leur père aurait inéluctablement mené à sa mort, mais c'était là quelque chose qu'Anani ne voulait entendre ; qu'Asham ne pouvait expliquer, de son jeune âge. La rancœur, émotion encore jamais effleurée, qui émanait de son aîné le faisait vaciller, lui et son insouciance d'enfant.

En était-il encore un, d'enfant ?

Il avait vu mourir son père, naître sa sœur, avait quitté la vie qu'il avait toujours connu pour une ville sordide où il courait à longueur de journée pour quelques pièces. S'il en avait la taille, le visage juvénile et les yeux innocents, il n'était pas sûr d'être toujours un enfant.

- Moi je m'en vais
, assena Anani, sans avoir l'aplomb de le regarder. Je vais nulle part en restant ici. Haya et Amal aussi, si elles n'avaient pas été là, si elles n'étaient pas nées, père aurait…

Il s'interrompit, souffle coupé. Asham venait de saisir son épaule pour le faire se retourner, avant de le prendre au collet. L'aîné ne put que constater que son frère n'était pas aussi faible qu'il n'en avait l'air, à s'échiner pour faire vivre sa famille.

- Tu parles pas d'elles comme ça !

D’une bourrade, Anani se retrouva au sol, Asham debout face à lui et les poings serrés ; rôles inversés.

Après la rancœur, Asham goûta sa propre colère, et le fossé de leurs différences. Ils n'étaient plus les deux jumeaux qui se ressemblaient physiquement comme deux gouttes d'eau ; Anani avait coupé court ses cheveux flamboyant, son visage s'était légèrement durci, et il était plus musclé qu'avant.

- Tu parles pas d'elles comme ça, répéta Asham, ou je te tue.

Promesse d'enfant.

Entre deux frères qui pour une mort, avaient vu naître une vie.
Anani se releva.

- Je m'en vais, répéta-t-il à son tour. Vous pouvez bien mourir tout seuls, ici.

Et dans un élan, il se jeta sur son frère, poing en avant.

Il échangèrent des coups, des bourrades ; l'un tirait les cheveux de l'autre quand l'autre griffait le visage de l'un. Après la rancœur, la colère, venaient la douleur et la rage.

Quand Asham rentra chez lui, ce soir-là, constellé de bleus et d'égratignures, ses lunettes tordues et sans un mot, Salah pleura en silence sur la perte d'un de ses fils.
* * *
Anani ne revint jamais, et Asham ne le trouva pas à Al-Far malgré ses recherches. Toujours amer, il mûrissait et commençait à lire la violence de ses pairs. Avec cette connaissance nouvelle venait la peur pour ses sœurs, encore sans défense.

Il se tua à la tâche, passant d'un travail à un autre, chipant sur un étal pour revendre sur un autre, renforçant avec sa mère les volets et la porte de leur demeure pour éviter une effraction.

Il fut plusieurs fois mêlé à des bagarres, quand il se faisait prendre en train de voler, et à force de perdre sans cesse ses lunettes et passer de trop longues minutes à les chercher après un coup de poing trop bien placé, Salah lui acheta une chaînette pour les retenir autour de son cou.

Elle n'approuvait certes pas les actions qu'il menait, mais devait admettre qu'ils mangeaient à leur faim, qu'elle pouvait habiller ses filles et qu'elle-même avait moins de travail. Si une douleur douce saisissait son cœur quand elle voyait son fils jouer à l'adulte, elle n'en laissait rien paraître.

Elle savait aussi que cela ne suffirait pas longtemps ; que dès qu'elles en atteindraient l'âge, Amal et Haya devraient travailler à leur tour, et qu'elle ne pouvait leur offrir de meilleure vie.

Âgé de 16 ans, apprenti chez un forgeron qui l'avait pris en affection, Asham partit alors de chez lui et laissa son apprentissage en pause pour s'engager dans un convoi de caravanes.

Il partit six mois, et quand il revint du périple, donnant toute sa paie à sa mère, il déclara qu'il allait devenir mercenaire, s'étant aperçu que ceux-ci étaient davantage payés, malgré les risques encourus.

Mais on ne devenait pas mercenaire sans connaissance des armes, et il retourna à son apprentissage en attendant, continuant ses petits boulots divers à côté.

Il courait de l'aube au coucher, sans s'arrêter, malgré la paresse dont il avait toujours fait preuve. A force de s'embrouiller, il finit par s'intéresser au combat à mains nues et y devint même assez bon, réussissant ainsi à se sortir de quelques mauvaises situations.

A côté, son maître forgeron lui apprit quelques rudiments au maniement de l'épée, de l'arc et du poignard. Asham apprit beaucoup de lui, un homme assez âgé, souriant mais intraitable, qui le faisait travailler dur et lui offrait à manger.

Il finit par se tailler une certaine réputation dans certains quartiers d'Al-Far, celle du garçon roux qui gagnait des bagarres et courait partout.

C'est ainsi qu'il finit par attirer l'attention d'un homme d'une des caravanes qu'il accompagnait parfois. Cet homme lui parla beaucoup, de choses et d'autres, auxquelles Asham ne fit aucune attention.

Tout ce qu'il retint, c'est qu'il pouvait apprendre à se battre. Donc, qu'il pouvait protéger sa famille, et la nourrir.

Une vie pour une mort.

Asham avait bien retenu la leçon.

Bien qu'il espérait ne jamais y être amené, il savait qu'il tuerait sans hésitation quiconque s'en prendrait aux siens ; et pour cela, il devait en avoir les capacités.

Alors il dit au revoir à sa mère qui l'enlaça longuement sans mot dire, au forgeron qui lui donna un des poignards qu'il avait créé à force d'efforts, et il quitta la ville.

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MessageSujet: Re: Présentation de Asham Yakun   Présentation de Asham Yakun Icon_minitimeDim 08 Sep 2019, 09:51

Ahlala, je me disais bien que ce style d'écriture, fluide et bien particulier, me disait quelque chose... (re)bienvenue parmi nous alors ! Je te valide, évidemment ! Tu peux commencer à Rper Wink amuse-toi bien !
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MessageSujet: Re: Présentation de Asham Yakun   Présentation de Asham Yakun Icon_minitimeDim 08 Sep 2019, 13:09

Merci ! arcenciel
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MessageSujet: Re: Présentation de Asham Yakun   Présentation de Asham Yakun Icon_minitime

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