AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  RèglementRèglement  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Cours Envoleurs
Cours Marchombres
Panneaux
Votez (1)
Votez (2)
Votez (3)
Votez (4)
Tops Sites


Le Pacte des Marchombres VS l'Ordre des Envoleurs
 

Tous les membres prennent un an !

En ce début d'année scolaire, merci de consulter ce sujet !

Si d'ici trois semaines, vous n'avez pas ajouté l'année à votre personnage,
vous serez sorti de votre groupe.
Si d'ici un mois cela n'est toujours pas fait, cela sera un avertissement !


N'oubliez pas de poster pour nous notifier de vos modifications !


-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

 

 Un petit malentendu... [TERMiNE ]

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité




Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Nov 2011, 12:27

…le bout des dents d’un disque métallique qui en sortait.

Dolce bougea à ce moment précis, éveillé par un instinct puissant. Vif comme l’éclair, imprévisible soudain, il attrapa le poignet de la jeune femme et le serra fort. Ouvrant les yeux, il bascula sur le côté, manquant de tomber de son lit. Soudain, la douleur n’avait plus été, et il avait réagi comme s’il n’avait rien…

…Sauf que la douleur explosa quand il se tourna, et il ne put retenir un hurlement de souffrance.

Reprenant son souffle, il respirait vite et fort, sa poitrine se soulevait douloureusement, et son regard vert trouva celui, d’or, de Syndrell. Instantanément, il se calma et lâcha son poignet qu’il tenait toujours.

- Désolé, réflexe…

Il n’était pas vraiment désolé, c’était un fait. Parce qu’au moins, il savait qu’il pouvait réagir au quart de tour si menace il y avait. Que son cerveau annulait la douleur durant quelques secondes. Par réflexe, encore, il se gratta l’os de la hanche et se rendit compte que sa greffe ne s’était pas totalement rétractée.

Il jeta un œil à Syndrell, qui avait une mine médusée.

Se mordant l’intérieur de la joue, il fit rentrer le disque de métal dans son bassin, et prit une grande inspiration, avant de s’affaisser lourdement sur le lit. Bon, et bien, c’était le cas de le dire, il était dans les emmerdes jusqu’au cou. Parce que d’une il avait tué un Mentaï – mais ça personne ne le saurait… il l’espérait. La nouvelle se répandrait, c’était un fait, mais on ne pouvait pas forcément deviner que c’était lui… si ? Dans tous les cas, entre le Mentaï et le fait que quelqu’un – une Marchombre en plus ! – sût pour la greffe des Envoleurs, il valait mieux qu’il garde tout ça secret. Et Syndrell aussi.

Il se faisait ces réflexions allongé sur le lit, les yeux fermés. Bon, il devait jouer franc jeu avec la jeune femme, étant donné qu’elle avait vu ce truc, et qu’elle devait bien se douter de quelque chose. Lui, savait simplement que la greffe de cette dernière – elle en avait une, c’était évident – était dans ses bras – un souvenir des écuries, d’une pression palpable par ces derniers sur son ventre.

Non, mais non ! Il ne pouvait pas le dire…

Lui lançant un regard désolé, il se dit que si elle avait des questions, elle les poserait. Il n’était pas obligé de se justifier, après tout. Chacun était comme il était. Un léger sourire sur le visage, il ferma encore une fois les paupières.

- Tu n’as pas trouvé de viande ?

Il réussit à l’observer un instant.

- Tu ne chasses pas avec ton poignard ?

Il ferma les yeux, déglutissant péniblement. L’onguent sur son épaule le brûlait férocement, mais cela voulait dire que cela faisait bien effet. Il faudrait qu’il en remît quand tout aurait pénétré. Jetant un coup d’œil à cette dernière, il vit qu’elle avait déjà bien imprégné son épaule, et que d’ici quelques dizaines de minutes, il pourrait en remettre.

- J’ai faim…

Il se sentait encore fiévreux. Voulait encore sentir la presence de Syndrell à ses côtés…
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Nov 2011, 18:05

* Qu’est-ce que…*

Dolce réagit à l’instant précis où le bout de ses doigts se posa sur les dents de métal. Vif comme l’éclair, il saisit son poignet, véritable étau de fer qui l’empêcha de bouger le temps d’un quart de seconde, soit juste avant qu’un cri de douleur ne la libère de la pression instinctive de l’Envoleur. Il retomba sur son lit, marmonna une excuse qu’elle accepta d’un hochement de tête, trop surprise pour pouvoir lui répondre.

* C’était quoi, ça ??*

Flamboiement dans les yeux doré. Alors que Dolce changeait de sujet d’un ton léger malgré la souffrance qui s’imprimait sur ses traits, Syndrell se leva pour aller s’asseoir devant la cheminée. Elle n’osait pas s’éloigner davantage, de peur qu’il ne s’imagine qu’elle soit en train de le fuir, mais elle n’osait pas non plus se rapprocher du lit – pas tant qu’elle n’avait pas fait la lumière sur cette lame de métal qu’elle avait bel et bien sentit dans le corps du jeune homme.

Un seul mot lui venait à l’esprit : la greffe. Seule explication plausible, réaliste mais non moins frappante que la marchombre avait complètement mis de côté cette aptitude commune des serviteurs du Chaos. Le sujet avait été abordé, pourtant. Au tout début de son apprentissage, elle se souvenait en avoir discuté avec Miss. A l’époque, la question avait été rapidement éludée au profit d’une autre, celle de la loyauté envers un camp, ses membres, ses principes, ses convictions. Syndrell n’avait pas encore « vu » la greffe de son mentor et il s’agissait alors pour elle d’un Possible beaucoup trop vague pour qui se préoccupait de vivre dans le présent…

Depuis, elle avait côtoyé plus d’un mercenaire et rencontré nombre d’Envoleurs. Elle s’était introduite au sein du Domaine avec cette folie de l’inexpérience et de l’imbécillité, avait croisé le fer avec celle qu’elle nommait Ironie et failli rejoindre l’autorité de Faldor. Elle avait aimé Blood, puis Owen.

Sans jamais concevoir qu’ils puissent posséder une greffe.


- Impossible de bander ton arc, répondit-elle sans quitter les flammes des yeux. Et mon poignard, même doublé de mes prodigieuses capacités, ne servira à rien dans le noir ; on va devoir attendre demain pour manger autre chose que de la verdure…

Entre marcombres, la greffe était presque un tabou. N’en parlait que celui qui se sentait prêt à le faire, ne la montrait que celui qui désirait l’exposer. Elle connaissait celle de Miss et Miss connaissait la sienne. Mais Syndrell n’avait jamais vu d’autre greffe. Le Jaguar d’Erwan était un phénomène bien plus complexe que ce don du Rentaï et cela lui suffisait pour qu’elle ne se pose pas la question à son sujet.

Mais cette armature de métal, dans le bassin de Dolce… Syndrell ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil au blessé. Elle était partagée entre la surprise et l’indécision. Comment réagir à cela ? Quelle attitude adopter, maintenant que ce secret était en partie dévoilé ? C’était elle, pourtant, qui avait déchiré le voile du mystère en premier. Ce jour-là, dans l’écurie d’Eli, elle avait été suffisamment rapide pour qu’il ne tire pas de conclusion sur ses lames, mais Dolce n’était pas un homme comme les autres.
Elle en prenait seulement conscience.

Le silence s’était à nouveau installé entre eux. Pour s’occuper les mains, Syndrell concocta la soupe de Gildas. Mais son esprit, lui tournait toujours à pleine allure. Elle ne cessait de repenser à la blessure abdominale du Mentaï que Dolce avait tué. Ce que l’Envoleur avait dans le bassin pouvait très bien en être la cause, auquel cas elle se devait de garder ce détail en mémoire. Tant qu’elle ne lui faisait pas pleinement confiance, la jeune femme se devait de rester sur ses gardes. Méfiance, prudence…


- Je sais, dit-elle soudain, tu as besoin de quelque chose de plus consistant que de la soupe. Mais crois-moi, cette recette-là est unique en son genre. C’est un homme fabuleux qui me l’a cédée pour me remercier d’avoir récupéré ses lunettes sur un lac gelé.

Un bref éclat de surprise traversa l’or de ses yeux. Quel besoin avait-elle de lui raconter cette anecdote ? Et puis son regard tomba sur Dolce, qui tremblait de fièvre sur sa misérable couchette, et elle se remit à parler. Parce que c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour lui changer les idées…

- Je l’ai rencontré dans une caravane, il y a deux ans. Une joyeuse troupe qui n’hésite pas à braver tous les dangers pour parcourir l’Empire en long, en large et en travers ! Le plus fascinant c’est sa composition. Un rêveur timide – mais ne le sont-ils pas tous ? –, une apprentie dessinatrice, un chevalier avec des nattes et une épée qui s’appelle Bébé, un intendant quelque peu susceptible, un maître caravanier hors du commun… Ils conjuguent la liberté comme personne. Voyager avec eux, c’est découvrir Gwendalavir sous un œil nouveau…

Sans cesser de lui raconter cet épisode de sa vie, Syndrell aida Dolce à boire sa soupe. Elle le soutint pendant qu’il mangeait, le soutint encore pendant qu’il buvait, badigeonna sa blessure de cet onguent malodorant dont il ne voulait pas se passer, tout ceci sans cesser de penser à ce métal secret qui se trouvait alors si près d'elle.

Et puis vint l’heure de dormir. La nuit était déjà bien avancée, Syndrell avait la bouche sèche à force d’avoir parlé. Trop faible pour lui rendre la pareille, Dolce s’était montré plus attentif qu’elle ne l’avait pensé et elle se demanda, alors qu’elle bouchonnait Singa, s’il n’en avait pas profité pour l’analyser. Bavarde, la marchombre lui avait sans doute ouvert une petite porte sur sa personnalité délurée, mais à quoi bon regretter ? Ce qui était fait, était fait ; et elle aimait se dire qu’elle avait détourné, au moins le temps d’une soirée, son attention de la douleur.

On ne parle jamais trop, avait dit un jour Erwan. Ce sont toujours les mots qui s'imposent, même s'il faut sans doute savoir les manier assez finement pour comprendre à quel point ils nous font remonter jusqu'à la cascade de l'âme...


- Je suis bien d’accord avec toi, murmura Syndrell.

Singa tourna une oreille dans sa direction, tirant un sourire à la marchombre.

- Pas toi, bonhomme ! Tu ne penses qu’à manger des pommes… si je n’avais eu l’habitude d’une certaine jument encore plus capricieuse que toi, il y a longtemps que tu nous aurais plumés, Dolce et moi !

Un dernier baiser sur le chanfrein de l’animal, et Syndrell retourna dans la cabane. Elle avait fait une rapide balade, moins pour dégourdir les pattes de Singa que pour sécuriser le périmètre de leur abri, et n’ayant rien décelé de suspect, elle avait abandonné l’idée de vérifier ses collets : trop de brouillard.

Dolce ne dormait pas. Nerveuse, Syndrell lui adressa un clin d’œil puis se débarrassa de la lourde cape avant de détailler sa tenue d’un air sombre. Son combat contre Vanora avait laissé des traces de terre et quelques déchirures sur sa chemise, mais Dolce avait achevé le tout en la barbouillant – involontairement - de son sang.


- Ferme les yeux.

Sans attendre qu’il s’exécute, elle ôta prestement son corset de feutrine et sa chemise puis utilisa l’eau de la bassine pour faire une rapide, mais ô combien bénéfique toilette. Ceci fait, elle nourrit suffisamment le feu pour la nuit, ôta ses bottes et se glissa contre Dolce, non sans lui avait marmonné de se pousser un peu.

- J’en ai assez de t’entendre claquer des dents, dit-elle pour qu’il ne s’imagine pas des choses.

"Trop tard", lut-elle dans ses yeux. Troublée, Syndrell remonta la couverture jusqu’à son menton et laissa filer quelques minutes de silence.
Et puis.


- Je suis désolée pour tout à l’heure. Je ne voulais pas toucher à cette… intimité.

Appelaient-ils ça la greffe, eux aussi ? Et comment l’obtenaient-ils, s’ils ne franchissaient pas le Rentaï ? Trop de questions se bousculaient dans sa tête ; seul le respect d’une guerrière les empêchait d’assommer Dolce ou de le mettre mal à l’aise.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Nov 2011, 12:33

- Ferme les yeux.

Dolce s’exécuta vivement, même si l’envie terrible de les ouvrir le taraudait puissamment. Pourtant, il ne permit pas à ses paupières de s’entrouvrir, et sentit bientôt la chaleur d’un corps – nu – contre le sien. Un délicieux frisson le parcourut, et la réplique de Syndrell ne put que le faire sourire. L’entendre claquer des dents ? Il hésitait à la prendre au sérieux, quand la gêne dans son regard et son attitude furent évidentes. Alors, il sourit encore, détournant la tête pour ne pas que son odeur entêtante l’imprégnât tout entier.
Sinon, il allait faire des bêtises.
Pour lui – ses blessures – et sans aucun doute pour elle.

Pourtant… Ce corps chaud à son côté, il avait envie de poser ses mains dessus, de le caresser…
Un nouveau frisson le parcourut, et il tenta de se reprendre, mais déjà son imagination s’emballait. Immédiatement arrêtée par la jeune femme.

- Je suis désolée pour tout à l’heure. Je ne voulais pas toucher à cette… intimité.

Lâchant un soupir, l’Envoleur ferma les yeux, restant silencieux quelques secondes.

- Dis moi Syndrell…

Un léger sourire étira ses lèvres, à moitié taquin. Il connaissait la réponse à la question qu’il voulait poser, mais il la posa tout de même, sur un ton malin.

- Sais-tu garder un secret ?

Elle lui avait parlé toute l’après-midi, et même presque toute la journée. Il avait écouté, bu chacune de ses paroles, de ses phrases, de sa manière de parler, de raconter, sentit sa manière de percevoir les choses. Aspiré, imprégné de sa manière d’être, tout simplement, il s’était laissé porter par sa voix qui l’avait envoûté. Il connaissait désormais la réponse à sa question. Alors, il ne lui laissa pas l’occasion de lui répondre.

- Laisse-moi claquer des dents encore quelques secondes… Vas-y, tu peux te lever.

Quand la jeune femme se fut éloignée de lui, il se redressa sur son séant. Un éclat étrange dans les yeux, il inspira lentement, avant d’expirer. Planta son regard dans celui, doré, de la Marchombre.

Le disque de métal jaillit de sa taille.
Il l’observa un instant, avant de redresser la tête, levant le menton. Autour de sa taille, le disque commença à tourner, et ses dents prenaient aussi le mouvement, dangereuses et implacables. Puis, il arrêta rapidement, et le disque se fondit dans son bassin sans un bruit. Même pas un chuintement.

Lâcha un soupir, le jeune homme ferma les paupières un instant, avant de planter son regard dans celui de Syndrell.

- Quand j’étais jeune, et que j’ai eu terminé ma formation d’Envoleur, j’ai voulu comprendre la force du Rentaï dont on parlait pour les Marchombres. Je me suis rendu là-bas, et j’ai pu escalader la montagne. Je sais pourquoi on appelle le désert le désert des murmures, et ce murmure était apaisant, je dois l’avouer… Cependant, si je sentais la puissance sous mes pieds, impossible d’en apprendre plus, de trouver un passage. Je suis donc retourné au Domaine pour accepter « la greffe de l’Imagination ». Les Mentaïs sont à même de créer des choses complètement folles. Des armes dans les corps…

Il lui adressa un léger sourire.
Il n’avait pas le droit de dire ça. Il n’avait pas le droit de mettre quelqu’un dans la confidence. Surtout pas une Marchombre…

- Dans les écuries, j’ai deviné que ta greffe était dans tes bras. Pour moi, ton ascension du Rentaï est une évidence. Peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas. Dans tous les cas, ce que je viens de te dire est l’un des secrets les mieux gardés des Mercenaires du Chaos…

Il haussa les épaules.

- J’aurais quand même pu m’en passer. Seuls les Maîtres Envoleurs y ont droit, seulement si leur Maître les y jugent dignes…Rien à voir avec le concept de la greffe Marchombre, d’après ce que je sais…

Il avait sans doute touché cette intimité de la jeune femme en même temps.
Tant pis.

Et au pire, il se prendrait encore une gifle… non ?
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Nov 2011, 15:16

Surprise lorsqu’il la jeta poliment, mais proprement de son lit.
Pudeur lorsqu’elle se couvrit rapidement de la cape du Mentaï.
Curiosité lorsque l’Envoleur rejeta la couverture élimée, dévoilant son torse doré.
Et lorsque le disque de métal sortit de sa hanche…
Eblouissement.


- Wow…

Syndrell ne trouva rien d’autre à dire. C’était… c’était comme cette nuit-là, quand sa greffe s’était enfin dévoilée à elle – non, qu’elle avait finalement compris ce que le Rentaï avait choisi pour elle. Lames de corps, âmes d’acier… D’abord l’étonnement le plus franc – nom d’une chiure de Raï, j’ai des lames dans les bras ! – puis l’émotion, intense, et cette incroyable sensation : frisson de plaisir, vague de chaleur, les expressions sont nombreuses mais il n’est pas de mots qui sache la décrire avec exactitude.
Comme l’amour, en somme.

Regards qui se croisent.
Malice fiévreuse du vert pomme mélangé à l’éclat d’or émerveillé.
Et cette sensation qui grandit…

Ce fut lui qui les tira de ce moment tellement étrange. Sa voix encore éraillée brisa le silence presque cotonneux qui les avait enveloppé, le temps d’une seconde, d’un échange de regards, d’une première entente ; Dolce lui raconta sa greffe. Et Syndrell, debout près de la cheminée dont les flammes illuminaient le visage et soulignait les ombres de sa silhouette, Syndrell était devenue écoute.

Les Envoleurs n’avaient pas accès au Rentaï. Tout comme certains marchombres, ils ne trouvaient pas cet équilibre entre leur âme et celle de la drôle de montagne. Ils n’entendaient pas cette musique qui avait charmé la jeune femme au point de l’entraîner dans un voyage hors du commun. C’étaient les Mentaïs, ces guerriers si dangereux, qui la leur offraient. Aurait-elle découvert cette réalité seule, Syndrell aurait sérieusement douté d’une greffe dessinée par l’un de ces hommes.

Mais devant ce disque, parfait amalgame entre pureté des formes et beauté de l’acier, elle ne pouvait que louer le savoir-faire de ses ennemis. La greffe de Dolce n’était pas seulement belle, elle était en accord avec lui. Exactement comme ses lames étaient en accord avec elle. A ses yeux, il s’agissait moins d’un reflet de leur âme que d’une arme ; l’image que lui renvoyait celle de l’Envoleur lui coupait le souffle.

Elle cligna des yeux. Dolce la regardait, vaguement inquiet. C’était à son tour de parler et il devait se demander comment elle allait prendre le fait qu’il ose, lui aussi, toucher à son intimité. La marchombre ouvrit la bouche… la referma. Stupéfaite de ne pas trouver les mots, de ne savoir quoi lui répondre. A cours d’idée, elle resta plantée devant lui, emmitouflée dans sa cape, plus indécise qu’elle ne l’avait jamais été.
Ultime hésitation.

Elle était sur le point de franchir une limite.
Pas n’importe laquelle ; elle avait déjà couché avec fils du Chaos, recommencer n’était sûrement pas la pire des erreurs qu’elle ferait dans sa vie. Non, cette limite était impalpable, indicible, presque inexistante… mais elle existait bel et bien. Serment inviolable, secret inavouable. Les deux camps se dessinaient à nouveau. D’un côté l’Harmonie, de l’autre le Chaos… Limite entre les deux. Intouchable.
Touchée.

La cape de velours de Mentaï glissa sur le sol.
La lueur des flammes glissa sur la peau de nacre de la jeune femme.
Etincela sur les lames qui jaillirent silencieusement de ses poignets.

Lames de corps, âmes d’acier.
Disque aux formes épurées.
Deux greffes pour un secret.

Partage.



* * *


- Toutes ces similitudes, et pourtant cette divergence de convictions… L’Harmonie ne peut exister que par son opposé, le Chaos. Mais parfois, je trouve cette réalité un peu triste.

Murmure.
A nouveau blottie contre Dolce, Syndrell enterrait définitivement la hache de guerre.
C’était aussi la fin du jeu ; entre eux, il n’y avait plus de faux-semblant, plus de trahison, plus de mensonge. Leur secret mis à nu, ils n’avaient même pas besoin de signer un pacte ou de sceller une amitié. Ils savaient simplement que ni l’un, ni l’autre ne le révélerait jamais à son propre camp.

Ecartant une mèche collée sur son front par la sueur, Syndrell regarda Dolce. Il avait les yeux bien trop brillants pour qu’elle puisse affirmer qu’il allait mieux. Pourtant, elle ne regrettait pas qu’ils soient coincés tous les deux dans cette cabane, perdus au fin fond de la Passe de la Goule, isolés du reste du monde par un brouillard à couper au couteau. Ou au disque de métal.
Encore une fois, le hasard lui avait choisi une bien drôle de direction, mais la marchombre ne tentait pas de s’y dérober.


- Raconte-moi… souffla-t-elle en fermant les yeux. Raconte-moi encore tes îles, s’il-te-plait…

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Nov 2011, 17:19

Concentré sur ce qu’il faisait, il n’avait pas fait attention à la nudité de Syndrell, c’était le cas de le dire. Il y pensa même à peine quand elle attrapa une cape pour se couvrir, alors qu’il la sortait du lit.

Un sourire fatigué passa sur ses lèvres quand il entendit l’onomatopée sortir des lèvres de la Marchombre. Waouw. Oui, on pouvait aussi dire ça comme ça. Pour Dolce, c’était un peu inexprimable, ce qu’il se passait dans son corps, dans sa tête. Tout était devenu lié. Tout était devenu naturel. Pourtant, ce jour-là, tout semblait extraordinaire.

- Le Mentaï que j’ai tué… C’est lui qui a dessiné cette greffe pour moi…

L’avait-elle entendu ?
Euh… Là, tout de suite, il ne savait pas. Avait déjà oublié ce qu’il avait dit. Parce que la cape du Mentaï glissait sur le corps de la jeune femme, dévoilant sa peau satinée, et la beauté de ses formes. Il la parcourait, presque avide, quand son regard tomba sur un reflet métallique. Proche de ses avant-bras. Prenant racine dans son poignet.

Parfaitement silencieux, il aurait pu répéter la même chose qu’elle quelques secondes plus tôt. « Waouw ». Mais seulement un léger souffle passa ses lèvres, sans aucun son. Aucun mot ne pouvait représenter ce qu’il ressentait. Il avait du mal à comprendre pourquoi Syndrell faisait cela, se montrait à lui ainsi. Lui qui avait eu peur de la faire fuir – de se reprendre une gifle – ou d’être allé trop loin, elle le surprenait encore. Qu’est-ce que cela signifiait pour elle ? Pouvait-il comprendre l’ampleur de ce qu’elle ressentait ?

Certainement pas.
Mais en tout cas, dans son esprit, tout bouillonnait soudain. En ébullition. Les Marchombres avaient bien une greffe, et les Mentaïs avaient réussi à la ‘copier’ en quelques sortes, pour mettre ceux qui les ralliait au même niveau. Ce qu’il considérait presque comme une légende – parce que bon, le Rentaï n’était pas une simple montagne, il l’avait bien senti – prenait des teintes de réalité… métalliques.

Mais déjà, il oubliait tout cela.
Syndrell s’avançait vers lui. Le regard flamboyant. Les lèvres frémissantes.
Nue.


§§


Les doigts enroulés autour de la taille de la Marchombre, l’Envoleur soupira doucement, montrant sa compréhension vis-à-vis de ce qu’énonçait Syndrell. Oui, Harmonie et Chaos étaient complémentaires, deux parties d’un tout. L’un ne pouvait vivre si l’autre ne survivait. Et pourtant, le combat n’était jamais terminé. Il y avait toujours une lutte, incessante, entre ces deux forces du monde.

Il la serra un peu plus contre lui en guise de réponse.
Entremêlés en tout un chacun, pourtant ces deux forces tentaient toujours de prendre le plus de place possible. L’Harmonie malgré elle, et le Chaos par volonté. C’était ainsi, et cela le serait jusqu’à la fin des temps. Pourtant, si les deux forces s’associaient, il était certain que l’union des deux serait bien plus puissante qu’une simple addition des capacités. Ou même une multiplication…

Dolce avait encore mal. Peut-être même plus qu’auparavant, avec ces mouvements qu’il s’était permis. Pourtant, il ne le regrettait pas, puisqu’il se sentait malgré tout bien mieux.

- Raconte-moi… souffla la Marchombre, les yeux fermés. Raconte-moi encore tes îles, s’il-te-plait…

Il sourit. Lui caressant la joue de ses doigts libres, il ferma les paupières à son tour, pour se remettre sur le dos.

- L’île sur laquelle j’ai grandi s’appelle l’Île des Femmes. Le concept va te plaire. C’est un endroit où il y a plusieurs clans, mais les clans sont tous menés par des Femmes. Les Femmes se battent et son très intelligentes, mais seules les plus rusées et malignes peuvent accéder au statut de Sage de clan…

Il lui raconta que sa mère était la Sage du clan des Dauphins. Que les hommes n’avaient aucune autorité sur la terre, qui appartenaient aux Femmes, mais qu’ils avaient l’entière responsabilité des bateaux. Il raconta qu’il avait six sœurs, quatre plus âgées et deux plus jeunes, qui rivalisaient toutes d’intelligence et de vivacité d’esprit. Il avoua qu’elles lui manquaient, et qu’il avait très envie d’aller les revoir. Il expliqua que son père n’avait aucune autorité sur les enfants de sa mère, et que c’était souvent le frère de la Sage qui s’occupait de l’éducation de tous les enfants.

Il raconta sa bataille contre le clan de l’Ours, quand il avait douze ans. Il détailla les chevelures entre le rose pastel et le rouge soutenu des adversaires, les chevelures aux différences nuances de vert de ses sœurs…

- J’aimerais tellement les revoir. Peut-être entamerais-je le voyage d’ici un ou deux mois…

Un sourire étira ses lèvres. Il tourna lentement la tête vers Syndrell. Il respirait son souffle et son odeur, plantait son regard dans celui de la jeune femme.

- Tu voudras m’accompagner ?

Un fol espoir dansait dans sa poitrine.
Un peu trop fou, sans doute…
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Nov 2011, 18:49

Les yeux clos, Syndrell imaginait chaque détail raconté par Dolce. Elle s’imaginait la carrure de ces femmes si importantes dans la hiérarchie des îles, leur cheveux colorés – des cheveux verts, des cheveux blancs… des cheveux bleus. Les sœurs de Dolce riaient au éclat, toute plus jolie, ressemblant à l’Envoleur par des mimiques ou des traits de physique…

- Tu voudras m’accompagner ?

- Mmh…


A moitié endormie, la marchombre sourit. L’accompagner jusqu’à ces îles paradisiaques ? Explorer des recoins de l’Empire qui lui étaient encore parfaitement inconnus ? Oui, mille fois oui ! Voilà un Possible qui lui plaisait. Il lui avait déjà plu la première fois qu’il lui en avait parlé ; séduite, elle brûlait déjà d’envie de voyager.

Mais elle était épuisée. Les événements de ces dernières quarante-huit heures, toutes ces révélations qui se succédaient sans fin, et cette danse qui les avait tenus éveillés jusqu’à l’aube… Petit à petit, Syndrell se sentait sombrer. Elle se mussa plus encore contre l’Envoleur, en quête de chaleur, de tendresse et de sécurité.
Laissa échapper un soupir d’aise – le premier vrai soupir d’aise depuis la mort de Nuance.
Et s’endormit.



* * *


Un audacieux rayon de soleil qui filtrait par la fenêtre vint caresser sa joue et Syndrell remua vaguement. Puis ouvrit les yeux. Puis fronça les sourcils. Avant de se détendre tandis que les souvenirs de cette nuit si particulière lui revenaient en mémoire. Elle avait vu la greffe de Dolce et lui avait montré la sienne… puis ils avaient fait l’amour.
Trois fois.

La marchombre remua à nouveau. Si le soleil perçait déjà le brouillard, il devait être tard. Très tard… Il n’était pas dans ses habitudes de traîner au lit, c’était même un concept qu’elle ne connaissait pas… Dolce dormait toujours. Tournant la tête vers lui, Syndrell l’observa un bref instant, suivant du regard la ligne de sa mâchoire, la courbe de ses cils, les hématomes qui marbraient sa peau. Et elle se mordit la lèvre, soudain coupable. Quelle folie ! Elle se sentait fourbue, lessivée comme si elle sortait d’une leçon de lutte avec Miss, mais lui était en moins bon état qu’elle…

Et puis elle sourit. Car c’était bien une folie dont elle ne regrettait rien. Il fallut même qu’elle détourne le regard du jeune homme pour avoir le courage de se lever alors qu’une pointe de désir naissait à nouveau dans le creux de son ventre. Usant de patience et de délicatesse, elle parvint à se glisser hors de ses bras sans l’éveiller, puis hors du lit sans l’alerter, et se mit en quête d’un vêtement à se mettre ; la chemise de Dolce, soigneusement pliée dans son paquetage, fit l’affaire.

Comme elle lui descendait jusqu’aux genoux, Syndrell noua sa ceinture à la taille, transformant la chemise en une sorte de robe, puis enfila ses bottes et sortit sur le perron. Mis sa main en visière pour observer la position du soleil. Jura en constatant qu’il était très haut. Non loin de là, Singa hennit doucement, moqueur.


- Pas de commentaire, s’il te plait, grogna-t-elle en s’approchant de lui pour le câliner et le nourrir.

Curieusement, la Passe semblait changée depuis la veille. Sans brouillard, la nature était plus belle, plus verte, plus vivante aussi… La jeune femme secoua la tête. Elle n’avait pas tout à fait les idées claires, après une nuit pareille. Si jamais Vanora décidait de rappliquer maintenant, il ne faisait aucun doute que l’espionne l’emporterait haut la main, face à une marchombre qui avait la tête dans les étoiles !

Elle redescendit toutefois sur terre le temps de remonter ses collets. Pas de prise… Il allait falloir qu’elle chasse au poignard, apparemment. A moins qu’elle ne parvienne à dompter l’arc de Dolce. Un défi qu’elle comptait bien relever !

Lorsqu’elle rentra dans la cabane, Dolce était réveillé. Dès qu’elle le vit, Syndrell sentit ses jambes flageoler. Pour donner le change, elle s’appuya contre le chambranle de la porte et croisa les bras sur la poitrine, l’air de rien.
Genre…


- Déjà levé ? remarqua-t-elle en haussant un sourcil faussement réprobateur.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Nov 2011, 20:00

- Mmh…

Un pincement prit Dolce au coeur, alors qu’une légère boule se formait dans la gorge. Ce n’était pas très convaincu et convainquant comme réponse… Mais quand il posa à nouveau ses yeux sur la jeune femme, cette dernière dormait déjà. Et il oublia sa boule dans le ventre, et la contrariété qui en avait découlé. Elle était si belle…

Il déposa un baiser sur son front, avant de la rejoindre dans les bras de Morphée.


§§


Un léger hennissement à l’extérieur tira Dolce de son sommeil. Immédiatement, il remarqua l’absence de Syndrell, et sa main tâta les draps, encore tièdes. Elle n’était pas partie très longtemps auparavant. Le fait que Singa hennît de cette manière voulait dire bonjour à la jeune femme, sans aucun doute.

Il ouvrit les yeux.

La douleur dans son épaule était intense, soudain. Prenait une ampleur qu’il ne connaissait pas, la veille. Les souvenirs de la nuit revinrent en sa mémoire, et un sourire étira ses lèvres, alors que son regard pétilla tout seul. Sauf que voilà, il ne s’était pas rendu compte des conséquences – ou plutôt, si, mais les avait ignorées, car elles en valaient largement la peine, selon lui. S’étendant sur le dos, il respirait lentement mais pas trop profondément. Ses côtes mettraient un certain temps à se ressouder, c’était un fait, mais cela ne l’inquiétait pas. Ce qui l’inquiétait plus, c’était son épaule, qui était vraiment sans un sale état.

Il ne pouvait presque plus se servir de sa main.
Il en avait été frustré, durant la nuit, mais avait tant d’autres choses auxquelles penser que cela était passé en second plan. Lâchant un soupir, il réussit à se redresser sur son coude droit, et parcourut la pièce des yeux. Le feu s’agitait toujours dans la cheminée, et seul son pantalon était plié sur la chaise… Il haussa un sourcil, et la silhouette qui se découpa dans la porte attira son regard.

Il était juste émerveillé.
Ses grands yeux dorés étaient posés sur lui, brillants. Ses lèvres entrouvertes, pour sans doute placer quelques mots. Sa chevelure d’un bleu éclatant se dispersait sur ses épaules, en petites mèches vives, et sur la chemise qu’elle portait… C’était sa chemise à lui. Cintrée à la taille par une ceinture, seul habit dont était couverte la Marchombre. Ses jambes fuselées, ses bras fins et musclés, sa gorge satinée… Elle baignait dans un rayon de soleil, tel un ange, et Dolce dut se retenir pour ne pas lui adresser un sourire complètement niais.

- Je… J’appelle pas cela nécessairement levé, mais réveillé, oui. Il a l’air d’être tard, non ?

S’asseyant sur le bord du lit, il tâta son épaule et une grimace de douleur attrapa ses traits. Il dut se forcer à respirer lentement pour ne pas hurler de douleur. Ce n’était pas possible, il ne pouvait pas rester comme ça. Et plus il tarderait, moins cela serait facile de réparer cela. Il fit bouger sa seconde épaule, mais cela entraîna une douleur dans la première, alors il arrêta immédiatement.

Soupira de dépit.

S’essuyant le front de sa main droite, il releva le menton vers la jeune femme, un sourire fatigué sur les traits.

- Syndrell… Je crois qu’il va falloir aller voir un Rêveur. Ça ne fait qu’empirer. Je ne peux presque plus bouger mes doigts…

Il n’avait pas voulu prendre un ton mou, plaignant, timide. Pourtant, sa voix s’était brisée sur sa dernière phrase. Il ne voulait pas perdre l’usage d’un bras. Pour des tas de raisons évidentes, sans doute, mais la première qui lui passa par l’esprit était « surtout pas maintenant que je t’ai ». Stupide.

Il en devenait vraiment ramolli du cerveau…
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Nov 2011, 22:47

- Ondiane est loin... tu te sens en état de voyager ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Nov 2011, 08:39

- De toute façon, il le faut.
Au pire, ils me raccommoderont plus qu'il ne le serait nécessaire tout de suite là...
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Nov 2011, 10:08

- C'est vrai. Et puis voilà qui règle la question de la nourriture : on en achètera en chemin. Quand veux-tu partir ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Nov 2011, 14:36

- Le plus tôt sera le mieux. Mettons-nous en route…

Il lui adressa un pauvre sourire, et tenta de se lever. Titubant, il réussit néanmoins à se mettre sur ses deux jambes en se tenant à une chaise. Serrant les dents, alors que ses muscles du dos s’activaient, demandant des mouvements inhérents à son épaule, il dut se mordre les lèvres pour ne pas renoncer à ce qu’il venait de dire. De choisir.

Sans jamais lâcher sa main droite d’un objet, il s’avança vers ses sacoches, et y remit son tube spécial ainsi que le pot d’onguent désinfectant. Il y prit une chemise plutôt propre et l’enfila rapidement, mit son pantalon en s’asseyant sur une chaise, et réussit à trouver une lanière de cuir assez longue pour lui soutenir le coude et l’épaule. Demandant de l’aide à Syndrell, il réussit à se caler l’épaule gauche dans une position pas trop douloureuse, et réussit à se redresser. Cela faisait quand même moins mal.

Le regard de l’Envoleur se posa sur Singa, qui broutait un peu plus loin, au travers de la porte, les oreilles pointées dans leur direction. Un léger sourire étira ses lèvres, alors qu’il se disait qu’il devrait faire très attention. Pourraient-ils monter à deux sur son dos ? Le cheval était robuste et fort, mais il restait jeune. Il ne faudrait pas trop lui en demander non plus, sinon ils pouvaient déformer durablement les muscles de son dos.

Marchant, titubant, perdant régulièrement l’équilibre, Dolce se sentait comme un bébé qui apprenait à marcher. Parfois, sa vision se faisait trouble quelques secondes, et il avait l’impression de sombrer. Mais il luttait. Il luttait contre lui-même, car sinon il finirait par ne plus avoir mal, certes… mais avec un bras en moins. Et c’était hors de question. Avançant vers le jeune étalon, ce dernier vint à sa rencontre et souffla dans sa main droite, en signe de paix. Dolce ferma les yeux pour profiter de cet instant.

- Désolée mon grand, mais tu vas avoir droit à une selle sur le dos, avec les sacoches…

Son regard tourna pour trouver celui de Syndrell.

- On monte à deux ? Tu veux faire comment ? D’ici, à pieds et en marchant, il doit y avoir cinq ou six jours de trajet jusqu’à Ondiane…

Il se sentait soudain fautif. Se laissant glisser le long de l’encadrement de la porte, il s’assit sur le plancher, espérant de tout son cœur que personne n’était à portée : sinon, s’ils le voyaient dans cet état, ils n’hésiteraient pas à l’attaquer. Et si on les surveillait, et qu’on voyait qu’il sortait de la cabane, c’en était fini de lui au Domaine. Il pensa à Papillon et Elya, qui avaient filé sur leur propre voie, et qui deviendraient sans aucun doute des guerrières reconnues. Et comme il ne pouvait faire que cela, il espéra qu’il n’y avait personne alentours pour les surveiller.

Parce qu’en plus du Mentaï, il y avait le fait qu’il aurait « pactisé » - c’était bien plus fort et profond que cela - avec une Marchombre. Un léger soupir passa ses lèvres. Les paupières fermées, il prit le temps de calmer sa respiration.

Chercha le regard de Syndrell.
Déterminé malgré tout.

Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Nov 2011, 12:55

- Ça va ?

Une poussière d’inquiétude au fond du regard, Syndrell entremêla ses doigts à ceux de Dolce. L’Envoleur avait son bras valide enroulé autour de sa taille ; elle le sentait se crisper légèrement lorsque la douleur traversait son épaule blessée et percevait même l’infime changement de sa respiration alors qu’il se contenait pour ne pas se dévoiler.
Typiquement masculin.

Singa renâcla, profondément dépité de ne pas pouvoir galoper à son aise. Depuis qu’ils étaient partis, ses cavaliers le maintenaient au trot – un trop léger en plus ! – et il n’avait même pas le droit de couper par ces gigantesques plaines, non : il devait suivre cette piste banale et ennuyeuse à mourir.
Typiquement humain !



* * *


- Le plus tôt sera le mieux. Mettons-nous en route…

- Tu es sérieux ? s’exclama Syndrell en haussant un sourcil.

Apparemment oui.
Déjà debout, l’Envoleur s’efforçait de rassembler ses affaires avec cet entêtement qu’elle connaissait très bien. Elle aussi n’en avait fait qu’à sa tête lorsqu’elle était partie de chez Tanank alors qu’elle n’était absolument pas en état de voyager. Elle s’était alors plongée dans les ennuis jusqu’au cou… mais elle était seule.

Syndrell se décolla de l’encadrement de la porte et vint au secours de Dolce. Patiente, elle l’aida à positionner son bras blessé en écharpe, doublant sa lanière de cuir de sa propre ceinture qu’elle déplia et enroula autour de son torse afin de maintenir son bras contre sa poitrine.

Une crampe de faim lui tordit le ventre alors qu’elle enfilait son pantalon. En réalité, elle était contente que Dolce décide de voyager ; ce n’était peut-être pas recommandé dans son état, mais il avait bel et bien besoin du petit coup de pouce d’un rêveur et puis cela lui évitait de passer sa journée à chasser pour leur ramener de quoi manger.

Singa les attendait dehors, et à voir sa nervosité, il avait compris. Ça sentait le départ à plein nez, dans cette cabane ! Un sourire amusé accroché aux lèvres, Syndrell le laissa voler sa pomme – tant pis pour le petit déjeuner – et entreprit de le harnacher. Elle fixa à la selle le paquetage que Dolce lui tendit, y ajouta l’outre remplie d’eau fraîche et l’arc qui la narguait toujours.


- On va monter à deux jusqu’à la petite bourgade qui se trouve de l’autre côté de la Passe, dit-elle en réponse à la question du jeune homme. J’y ai laissé ma monture, je ne voulais pas l’entraîner dans ce traquenard. Ensuite, il nous faudra éviter les routes trop fréquentées et couper au plus rapide pour rallier Ondiane... Dolce ?

Affalé contre la porte de la cabane, l’Envoleur ne payait pas de mine et Syndrell se mordit la lèvre, soudain indécise. Etait-il vraiment raisonnable qu’il chevauche dans son état ? La blessure s’infectait, en dépit des onguents et du repos… s’ils restaient là, Dolce pouvait mourir. Mais un voyage, même à dos de cheval, risquait tout autant de le tuer s’il perdait ses forces…

Syndrell frémit.
Et puis elle croisa son regard.
Hocha la tête.
Très bien, ils allaient prendre ce risque…


- Allez, en route ! lança-t-elle en lui tendant la main pour l’aider à se relever. On part en balade, chéri. C’est l’occasion pour toi de me prouver que tu as des tripes…

Non pas qu’elle n’en était pas déjà convaincue.
Mais pour atteindre Ondiane, ils allaient avoir besoin de répartie.
De beaucoup de répartie.
Et de chance, aussi.



* * *


Syndrell tira sur les guides de Singa, lui faisant ralentir l’allure alors que devant eux se découpaient quelques maisons.

- Prochain arrêt, le village dont j’ai oublié le nom !

Deux ventres gargouillèrent de concert en réponse à son exclamation.
Non, trois ; Singa accéléra sensiblement l’allure pour rejoindre au plus vite le fourrage qu’il avait mérité.

Non mais sans blague…


[NB : le "chéri" est un clin d'oeil à leur jeu débile, bien sûr ; ne compte pas sur Syn pour appeler Dolce de la sorte après seulement une nuit ensemble !]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Nov 2011, 18:52

Ils montaient donc à deux.
Pas longtemps, apparemment. Juste le temps de trouver la bourgade dont avait parlé Syndrell, dans laquelle elle avait sa propre monture, et où des repas les attendraient probablement. Dolce avait l’estomac qui criait famine, mais ce n’était pas le plus douloureux ou le plus désagréable. Et encore, son épaule était bien calée. Il était tellement mal qu’il avait à peine sourit devant le jeu relancé par Syndrell. Chéri

Il en souriait intérieurement. Mais c’était tout.
Singa s’était montré particulièrement docile, et le trot léger dans lequel il se maintenait permettait à Dolce ne de pas trop souffrir des secousses. Agrippé d’une main à Syndrell, les doigts repliés sur le vêtement de la jeune femme – si proche de la peau de son ventre – Dolce faisait tout son possible pour être le plus léger et le plus liant possible, pour le jeune étalon. Il sentait sa fougue, et son envie de partir au galop, mais il ne voulait pas le laisser faire alors qu’ils étaient deux dessus.

- Prochain arrêt, le village dont j’ai oublié le nom !

L’Envoleur redressa la tête et vit les premières maisons qui étaient non loin d’eux. Son ventre se réveilla et il papillonna des paupières. S’était-il endormi contre Syndrell ? Il avait dû être sacrément lourd s’il était affalé sur elle… Mais son odeur douce et épicée l’entourait, et irrémédiablement sa main droite remonta sur son ventre pour passer entre ses seins. En effleurer un. Mais il se reprit bien vite, et quand ils arrivèrent vers le centre du village, où se trouvaient les écuries, Dolce descendit le premier de Singa pour que la jeune femme pût le faire au mieux elle aussi, et récupérât sa monture.

- Va chercher ton cheval. Je t’attendrai dans l’auberge, là.

Il lui désigna le bâtiment, et y attacha Singa – des crochets étaient prévus à cet effet – avant d’entrer dans la taverne en s’appuyant contre le mur, avec un dernier regard vers sa compagne. Un sourire se dessina sur les lèvres alors qu’elle passait à son tour les portes des écuries, et il s’engouffra dans l’auberge.

A l’intérieur, régnait une atmosphère plutôt calme et agréable. Ce n’était pas rempli d’ivrognes – d’un côté, ce n’était pas le soir, ni vraiment midi – et il y avait simplement le gérant qui était en train de sécher ses verres à l’aide d’un torchon à la propreté douteuse. N’y prêtant pas attention, Dolce se dirigea comme il pouvait dans la salle, s’appuyant sur les chaises et les tables, pour arriver au niveau du bar. L’homme derrière s’était arrêté d’astiquer son verre pour le regarder avancer, aucune trace de compassion dans le regard. Juste de la méfiance. Un sourire étira les lèvres de Dolce.

- Servez-vous toujours à manger ?

- Ouais.


Dolce soupira de satisfaction, et son sourire s’élargit.

- Dans ce cas, deux plats du jour s’il vous plaît. J’ai également mon cheval dehors, serait-il possible de lui donner du fourrage ?

L’homme acquiesça sans poser de question, et disparut bien vite dans la cuisine.

Prenant son temps, Dolce choisit une table pas trop loin de la porte d’entrée – la plus proche en fait – et s’y installa comme il put. Cela allait être fatiguant de manger comme ça, à une main. Mais il préférait cela à demander encore une fois à Syndrell de le nourrir. Il pouvait se débrouiller !


§§



- Doucement, Singa…

L’étalon s’ébroua sous lui, secouant la tête pour éviter la pression des rênes et la profondeur de l’assiette de son cavalier. Néanmoins, il obéit et calma son galop allongé pour prendre une allure plus douce. Sans pour autant passer au trot. Dolce le tenait à une seule main, et peinait parfois à se faire comprendre. Heureusement, Esbrouffe était là, avec Syndrell, et les guidait.

Il s’en remettait à elle…
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Nov 2011, 23:19

Dolce tressaillit, infime mouvement dans son dos qui l’ébranla pourtant tout entière, et Syndrell cligna doucement des yeux. D’ici quelques minutes, elle allait retrouver Esbroufe et Dolce continuerait seul sur Singa, mais elle commençait à douter que l’idée soit judicieuse ; dans son état, l’Envoleur était en proie à la somnolence et il ne valait mieux pas qu’il tombe de cheval…

… la main du jeune homme s’égara un moment sur sa poitrine, déclenchant une formidable vague de chaleur dans son ventre, et Syndrell soupira d’aise. Elle regrettait surtout de ne plus chevaucher avec lui, en réalité ; le sentir contre son dos, même s’il prenait appui sur elle, avait constitué la meilleure partie de ce voyage.

Ils arrivèrent pourtant et la marchombre le laissa descendre en premier pour se glisser à sa suite.


- Va chercher ton cheval. Je t’attendrai dans l’auberge, là.
- Je te rejoins tout de suite,
promit-elle.

Esbroufe était dans le box où elle l’avait laissé, trois jours plus tôt ; il leva la tête en entendant approcher la jeune femme et piaffa doucement. Surprise par un tel accueil, Syndrell ouvrit de grands yeux, mais déjà le pangaré replongeait la tête dans son fourrage.

- Je me disais bien, aussi…

Pourtant, elle était contente de le retrouver. Esbroufe n’avait rien à voir avec Singa mais elle commençait à croire que l’on pouvait s’attacher à cet animal, si têtu soit-il. Elle avait prévu de le renvoyer à Tanank après être revenue d’Ondiane, auquel cas il s’agissait de leur dernier voyage ensemble. Leur dernière occasion de trouver, enfin, un terrain d’entente…

- J’ai déchargé Singa de son paquetage pour qu’il soit plus à l’aise, dit-elle en s’asseyant en face de Dolce. Ta monte va le gêner, autant qu’il soit parfaitement attentif à ce que tu vas lui demander…

Esbroufe était plus petit que Singa mais aussi plus râblé ; supporter les sacs, en plus d’une marchombre poids-plume, n’allait lui poser aucun souci.

Le tenancier leur apporta les plats et Syndrell se rendit compte qu’ils étaient seuls dans l’auberge ; l’après-midi battait son plein, c’était un miracle que l’établissement, aussi petit que le village, serve encore à une heure aussi avancée. Mais en réalité, la bourgade était habituée des voyageurs de passage. A quelques lieues des Dentelles Vives, elle constituait une étape-relais nécessaire et il était étonnant qu’elle ne se développe pas davantage.

Ils mangèrent de bon cœur, après tout ce temps sans ingérer quelque chose de réellement consistant, mais ils ne s’attardèrent pas ; Syndrell voulait atteindre les premiers lacs avant la nuit pour qu’ils s’arrêtent dans un autre petit village et que Dolce dorme dans un vrai lit. C’est donc repu, mais peu reposés que les deux jeunes gens se remirent en route, l’Envoleur sur Singa et la marchombre sur Esbroufe.

Libérée de sa charge, Singa n’eut aucun mal à adopter un rythme soutenu ; après trois jours d’immobilité, Esbroufe ne se fit pas prier non plus et ils parcoururent une distance satisfaisante en peu de temps. Et lorsque les premières ombres les enveloppèrent, ils avaient atteint leur prochaine étape…

Syndrell s’y était arrêtée une fois en compagnie de Miss. Elle se souvenait d’une auberge plutôt tranquille, à l’image du petit bourg paysan qui n’était pas beaucoup plus imposant que le premier, et elle avait gardé en mémoire la gentillesse de la tenancière, une vieille femme aux cheveux d’argent et au regard bienveillant.


- Bien sûr qu’il me reste des chambres ! s’exclama-t-elle à leur demande. L’hiver approche, les voyageurs se font moins nombreux par chez nous… Suivez-moi, je vais vous l’ouvrir tout de suite.

Comme elle passait devant eux, elle s’arrêta soudain et considéra Dolce derrière ses lunettes rondes qui lui grossissaient comiquement les yeux.

- Vous n’avez pas l’air bien, jeune homme…
- Mon ami est blessé.
- Dieu du ciel ! Attendez, je vais vous trouver de quoi calmer la douleur, et puis je vais vous faire une tisane aux herbes de… Mais est-ce que vous avez mangé, au moins ?
- Assez tard dans l’après-midi mais nous…
- Je vais préparer une bonne soupe, ça vous réchauffera et avec ce que je vais mettre dedans, vous allez être calés pour la nuit. Tenez, voici la clé de la chambre, c’est la troisième porte à gauche. Allez, montez, montez ! J’arrive tout de suite !


Léïna – c’est ainsi que se nommait leur ange-gardien aux cheveux d’argent – ne les lâcha pas de sitôt. A peine s’installèrent-ils dans la chambre qu’elle les rejoignait déjà, les bras chargés de bandages, de compresses et autres pansements. Elle posa tout sur le lit avant que Syndrell n’ait eu le temps de s’y laisser tomber et se planta devant Dolce.

- Faites-moi voir ça, que je prenne la mesure de mon travail. C’est l’épaule, n’est-ce pas ? Oh, attention… voilà, tout en douceur. Drôle d’écharpe, ma foi. Alors, montrez-moi donc ce que… Nom d’une crissane dorée ! Mais comment avez-vous soigné ça ?!
- Il n’y avait pas grand-chose, là où nous étions,
fit remarquer Syndrell.

Appuyée contre un mur, bras croisés sur la poitrine, elle observait la scène avec un certain amusement et ne put s’empêcher de sourire devant l’expression de Dolce.


[J'ai pris quelques libertés, n'hésite pas à me le faire savoir si un truc te déranges. Léïna n'est pas un personnage très compliqué, fais-là bouger comme tu l'entends. Et désolée pour le blanc, c'est pas la couleur que j'affectionne parce qu'elle est chiante à lire, mais maintenant que c'est fait, j'ai la flemme de changer ça... ]

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeMer 16 Nov 2011, 10:54

Dolce grimaça alors que la tenancière lui enlevait l'écharpe qui tenait son épaule. Ca faisait vraiment un mal de chien, cette histoire ! Et d'après la tête que Léïna arborrait, ce n'était vraiment pas beau à voir. Cela, il s'en doutait, à vrai dire.

Nom d’une crissane dorée ! Mais comment avez-vous soigné ça ?!

- Euh...

- Il n'y avait pas grand chose, là où nous étions...


Dolce hocha la tête : à dire vrai, à part son tube d'onguent maison, en cas d'urgence, il n'y avait vraiment rien dans cette cabane perdue. Et il fallait bien avouer qu'il l'avait cherché, même s'il était resté plusieurs jours allongé : il n'était pas resté couché sans rien faire...

Le regard de l'homme croisa celui de la jeune femme appuyée comme un mur. Elle avait l'air amusée par cette scène, et cela lui tira un sourire.... qui se transforma très vite en grimace de douleur quand l'aubergiste lui appliqua un cataplasme propre. Puis, quand elle eut terminé de le bander convenablement, lui fixant l'épaule et le bras pour ne plus qu'ils bougeassent – mais plus du tout – il ne pouvait plus mettre un haut convenablement, mais au moins il était bien maintenu.

Léïna sortit alors de la chambre pour aller leur chercher leur soupe, et Dolce s'allongea sur le lit. Son regard détaillait Syndrell de la tête aux pieds, et dans ce dernier on pouvait tout à fait voir ce qu'il imaginait... Mais la fatigue de la journée lui tomba dessus à peine eut-il terminé sa soupe, et il s'endormit comme une masse.


§§



- Voilà, je vous ai préparé quelque chose pour midi, mettez ça dans vos provisions. Et avant de partir, prenez un bon petit déjeuner surtout ! Si cela ne tenait qu'à moi, vous seriez restés ici encore quelques jours !

- Merci de votre hospitalité, mais nous n'allons pas en abuser. Nous allons directement voir les Rêveurs...

- Ah ! Enfin quelque chose de raisonnable !


Ils mangèrent donc le petit déjeuner que Léïna leur avait préparé dans la salle de l'auberge, avant d'aller chercher les chevaux. Dolce ne pouvait pas seller Singa seul, mais il en avait marre de se faire assister, même si c'était par une jeune femme aussi... belle et mystérieuse que Syndrell.

Ils atteignirent les lacs à la mi-journée. D'après ce que savait Dolce, à cheval et à cette allure, il ne restait guère plus d'un jour de trajet pour arriver à la confrérie de Rêveurs. Tiendrait-il juste là ? Il se sentait de plus en plus faible, et peinait à rester en selle. Il avait dû demander à Sydnrell de lui attacher les jambes à la selle pour ne pas glisser. Ses poumons le torturaient de ne pouvoir se remplir correctement, mais il n'avait même plus la force physique de prendre une grande inspiration. Sa vision se noircissait, devenait floue, pour redevenir normale. Il y avait des périodes où il ne savait même plus où il était. Délirant, il avait tantôt chaud, tantôt froid.

Il n'était sans doute plus qu'un poids inerte sur le dos de Singa, pourtant le jeune étalon ne s'en formalisait pas : il suivait docilement Esbrouffe. Heureusement, le cheval semblait juste heureux de marcher, trotter et galoper. Il n'en demandait pas plus, et s'accommodait des défauts d'assiette de Dolce comme il le pouvait, parfois en se secouant, parfois en faisant des petits écarts rapides.

L'Envoleur était dans un état second. Il avait l'impression de flotter à des lieues de là, baignant dans un océan de douleur et de vagues puissantes – les mouvements de son cheval dans ses allures. Il avait beau avoir bien dormi cette nuit, son état ne s'était pas arrangé. Loin de là. Et malgré son estomac rempli, malgré la température plutôt clémente, il continuait d'osciller entre les tremblements de froid et les excès de chaleur...

Il vit à peine le soleil se coucher à l'horizon.
Il voulut fermer les yeux.
Bascula.

Singa, surpris, fit un écart avant de venir souffler sur le visage de l'homme.
Il respirait à peine...

Du noir.
Et du bleu.
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 09:39

Léïna était une guérisseuse efficace. En un rien de temps, elle appliqua sur l’épaule de Dolce un cataplasme qui le soulagea presque instantanément puis sangla son bras de sorte qu’après cela, il ne pouvait plus bouger. Du tout. Et Syndrell, qui avait suivi l’opération avec un intérêt non feint – elle attirait les ennuis, donc les blessures, comme des mouches ; mieux valait qu’elle apprenne quelques tuyaux en cas de futur pépin – , dût se mordre l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire.

A vaillante vieille femme disparut avec toutes ses affaires pour aller s’occuper de leur soupe. Syndrell en profita pour détailler la chambre. Coïncidence ou simple hasard, c’était celle-là que Miss et elle avaient loué en descendant dans le sud pour retrouver la caravane de Naagrarh, et la jeune femme sourit en repensant à cette soirée mémorable partagée avec son mentor. Et puis, un éclat de nostalgie dans la poussière d’or… tant de choses s’étaient passées depuis cette aventure. Tant de rencontres, de joies et de déceptions, tellement d’autres aventures aussi, témoins d’un temps qui file et ne s’arrête jamais…


- Et bien, te voilà manchot, compagnon ; le voyage promet d’être long, demain…

Ce n’était ni un regret ni un reproche. Fidèle à son franc-parler, Syndrell faisait une simple constatation et celle-ci n’atteignait pas son humeur ; elle était soulagée que Léïna se soit occupée de Dolce, parce qu’elle n’aurait pas été capable de faire mieux que dans cette cabane au fond de la Passe, et l’Envoleur avait besoin de soins…

La soupe que leur apporta la tenancière était remarquable. Et extrêmement consistante, au point que lorsqu’elle eut terminé son assiette, Syndrell n’aspirait plus qu’à une seule chose : dormir. Heureusement, Léïna dû remarquer leur mine fatiguée ; elle qui ne les avait pas quitté le temps qu’ils se restaurent emporta sa soupière, ses assiettes et ses couverts, mais non sans avoir insisté sur le fait que l’un comme l’autre pouvait la réveiller à n’importe quel moment de la nuit s’ils avaient besoin de quelque chose.

Epuisée, Syndrell ôta ses bottes et son pantalon, ne conservant sur elle que la chemise de Dolce, puis se glissa dans le lit, aussitôt rejointe par le jeune homme. C’était un grand, un très grand lit. Ils auraient très bien pu dormir chacun d’un côté du sommier et tendre les bras sans se toucher, mais…

… mais lorsque la marchombre ouvrit les yeux, au petit matin, elle était lovée contre son torse, la tête posée sur son épaule valide. Fichtre ! Elle prenait décidément trop rapidement l’habitude de profiter de la chaleur humaine pour dormir… et elle ne le regrettait pas. Sa première envie, alors qu’elle émergeait doucement du sommeil, fut de rester toute la journée dans ce lit – simplement dans cette position, simplement dans cet état d’esprit, alors que ses rêves s’accrochaient encore à l’or de ses yeux troubles.

Il fallait partir, pourtant, et le plus tôt serait le mieux : Dolce n’avait pas passé une nuit excellente. Lorsqu’ils engloutirent le petit-déjeuner préparé par Léïna puis qu’ils scellèrent les chevaux, Syndrell vit tous les efforts qu’il faisait pour ne pas montrer sa douleur. Des efforts surhumains et qui ne portaient pas leurs fruits, puisqu’elle voyait briller la souffrance dans le vert acide de ses yeux.


- Il va s’en tirer, lui murmura Léïna à l’oreille tout en serrant les mains de la marchombre dans les siennes. Crois-moi, je sais ce que je dis : c’est un homme robuste et fort, il n’abandonnera pas alors… n’ai crainte, suis-le.

Ces dernières paroles frappèrent Syndrell alors qu’elle enfourchait Esbroufe ; nerveux, le pangaré fit quelques pas pour suivre Singa qui partait déjà comme s’il avait des fourmis dans les jambes, mais elle le fit volter sur place pour croiser une dernière fois le regard impénétrable de la vieille femme.

Suis-le… Comment ne pas comprendre, comment ne pas saisir l’allusion aux fameuses îles natales de Dolce ? Mais Léïna ne pouvait pas savoir… Perplexe, Syndrell adressa un dernier signe à leur ange-gardien d’un soir puis talonna Esbroufe pour rattraper Singa.

Deux mots, et un nouveau mystère pointait le bout de son nez ; pour important qu’il soit, elle devait le laisser de côté le temps d’emmener Dolce à Ondiane. Ensuite seulement, elle aviserait…

Et le périple se poursuivit. Syndrell ne s’était encore jamais aventurée aussi loin à l’ouest des Dentelles. Ici, les collines et les vallons se succédaient sans fin, mouvements d’herbes hautes qui s’étendait jusqu’à l’horizon ; la Pleureuse filait avec audace dans ce relief accidenté, serpentine aux reflets anthracite du ciel. A plusieurs reprises, une pluie fine et glaciale les accompagna, extrêmement désagréable car s’insinuant à son gré dans le col de leurs vêtements et transformant progressivement la terre en boue glissante.

L’état de Dolce empirait au gré du temps. Impuissante, Syndrell le voyait ployer sous l’assaut de chaque bourrasque et vaciller sur sa selle comme s’il allait s’effondrer. Elle l’avait sanglé pour qu’il ne chute pas mais toutes leurs heures environ il fallait resserrer les liens qui se détendaient pendant la chevauchée. Ils réduisirent leur allure – quitte à arriver plus tard, et ce fut un choix cornélien pour la jeune femme : arriver plus vite mais dans un état épouvantable, ou bien se reposer un peu mais perdre du temps ?


- Tiens bon, Dolce, lança-t-elle en le voyant chanceler. On se rapproche.

Et puis, au détour d’un sentier rocailleux, ils la découvrirent.
Ondiane.

Les forces de Dolce le trahirent à ce moment précis. Glissant de sa selle, il bascula enfin et s’écroula pour ne plus bouger. Du tout.


- Dolce !

Syndrell était déjà près de lui.

- Dolce ! Réponds-moi. allez, ouvre les yeux, Dolce. Dolce, réveille-toi…

Elle lui colla une gifle.
Il ne frémit même pas.

Se redressant alors, la jeune femme porta les doigts à ses lèvres et siffla ; agacés, les chevaux renâclèrent, mais les rêveurs qui se tenaient devant les portes ouvertes de la confrérie l’entendirent et les aperçurent enfin.
Enfin…



* * *


- C’était moins une, mais il est sauvé.

De soulagement, Syndrell s’appuya contre le mur et ferma les yeux. Si près… ils étaient passés si près de la catastrophe ! Dolce serait-il mort, elle ne se le serait jamais pardonné. Toujours, elle aurait vécu avec ce regret lancinant de ne pas avoir quitté la Passe plus tôt, non, d’avoir entraîné l’Envoleur dans une sombre histoire qui n’était pas la sienne.

Miss avait raison. A force de vouloir protéger son entourage, elle se croyait véritablement capable de le faire, alors qu’il n’en était rien. Ce coup de lame, dans l’écurie d’Eli, n’avait pas été une fin mais un prémisse au drame qui avait failli se jouer…

Le rêveur posa une main sur son épaule et Syndrell rouvrit les yeux.
Planta son regard dans le sien.


- Merci.
- Nous faisons notre devoir,
dit-il dans un sourire. C’est bien normal.
- Puis-je le voir ?
- Pas pour le moment. Il a besoin de repos… et vous aussi.
- Ça ira.


Une lueur traversa le regard du rêveur et Syndrell soupira, vaincue avant d’avoir lutté. Après tout ce temps passé à Fériane, elle avait fini par comprendre que ces gens-là incarnaient l’autorité sous une apparence fragile et douce ; inutile de leur tenir tête, ils l’emportaient toujours.


* * *


- Dolce ? Tu m’entends ? Ils disent que c’est le cas alors… Tu as eu raison, sur ce coup-là ; il était temps qu’on s’occupe de tes bobos, c’était urgent. Les rêveurs t’ont réparé, on ne dirait même plus que tu as été blessé. Par contre, tu fais peur à voir. Je pourrais te raser, mais je n’ai que mes lames à disposition et puis à mon avis, c’est à éviter. N’empêche, tu as une sale tête. Tu m’entends ? Tu pourrais au moins ouvrir un œil… Dolce ? J’ai interdiction de te frapper mais je vais le faire quand même, tu sais ?


* * *


Laurelyn,
Il y a du mouvement par ici. Je crois que la vipère est sur le point de mordre.
Retrouve-moi où tu sais.
Corboiselle.



Corboiselle,
Impossible de venir maintenant. Tiens-moi au courant.
L.


* * *


Elle est installée sur le rebord même de la fenêtre, contre la vitre, et regarde les humeurs changeantes du temps comme on lit un livre. Elle attend. Elle pense. Un monde est en marche, une histoire en cours de route, et dans ce lit, là, il y a un homme en train de dormir...

Il est agaçant. Il dort depuis bientôt deux jours. Il sert le Chaos. Il sait approcher les vipères. Il est capable de tuer celui à qui il doit sa greffe. Il a des cheveux verts. Il ne sait pas ce que veut dire « non » ou « ne me retrouve pas ». Il a des étoiles dans les yeux. Il a un furet génial. Il aime ses cheveux. Il n’a pas un arc utilisable. Il n’a presque pas de flèches. Il est sûr de lui. Il a du charme. Il fait l’amour comme un dieu. Il parle en dormant. Il a une famille. Il vient de l’île des Femmes. Il n’a pas de femme. Il la contraint à l’immobilité. Il ne veut pas se réveiller. Il l’agace, bon sang, il l’agace !

Mais cet homme, il lui plaît.
Alors, pour la première fois depuis bien longtemps, elle n’agit pas sur un coup de tête. Elle laisse faire les choses. Elle leur fait confiance. A Ciel, à Miss, à ce contact qui est plus digne qu’un Ombre, plus dangereux qu’un Envoleur et plus mystérieux qu’un Marchombre.
Ils n’ont pas besoin d’elle, eux, pas tout de suite.

La joue appuyée contre la vitre, Syndrell soupire.
Et puis.

Un imperceptible frémissement sur les draps.
Un souffle plus léger.
Promesse du réveil…

Elle tourna la tête vers le lit. Il ne va pas se réveiller avant une poignée de secondes, mais…


- Bon retour parmi les vivants, chéri !

La boutade plutôt que la gifle... L’autorité des rêveurs y est pour quelque chose, et ce drôle de sentiment aussi, sans doute. Celui que l’on appelle la « joie ».





Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Nov 2011, 19:51

- Je vais t’apprendre à m’appeler chéri


§§


- Hé ben ! T’es doué toi ! Tu t’es pratiquement troué la main !

A vrai dire, ce qu’était en train de lancer son Maître, Dolce n’en avait pas grand-chose à faire. Il regardait sa main, complètement traversée par le poignard qu’elle lui avait envoyé. Littéralement. Bon, c’était un exercice de précision, de jugeote par rapport au centre d’équilibre du poignard, de réflexe. Mais n’empêche ! Dans la main !

- Allez, je te fais un bandage, on file à une confrérie. Ca serait bête que tu ne puisses plus te servir de ta main.

Un éclat de reconnaissance passa dans le regard vert du jeune homme, qui se tenait le poignet de la main gauche. La douleur le tordait, il avait l’impression que tout son avant-bras avait pris feu et que cela remontait dans son bras, jusqu’à son épaule. Le bandage serré que venait de lui faire l’Envoleuse empêchait que trop de sang s’en échappa, mais cela n’était pas du tout beau.

§§


- Voilà, c’est réparé. Attention cependant aux tendons et aux ligaments durant deux semaines, de crainte qu’ils ne lâchent. Soyez prudent dans la rééducation…

- Merci beaucoup. Allez, Dolce, allons-y.


Le jeune homme fit signe à son Maître d’attendre un peu, en tout cas de rejoindre la seconde élève le temps qu’il fît son affaire. Haussant un sourcil, cette dernière monta le peu d’intérêt qu’elle portait à cela, mais qu’elle allait quand même attendre. Quand elle se fut éloignée, Dolce se tourna vers le Rêveur, un sourire aux lèvres.

- Vous faites cela à tout le monde ?

- Evidemment, jeune homme. C’est notre devoir, et cela fait partie de nos vœux.

- Et… avez-vous besoin de quelque chose ? Je me sens redevable…

- Ne le soyez pas. Nous le faisons avec plaisir. Et si vous voulez nous rendre visite, n’hésitez pas, la compagnie n’est jamais de trop. C’est la seule chose que vous puissiez faire.


Dolce s’inclina, le remerciant encore une fois.
Les éclats de voix de son Maître et de sa camarade le tirèrent de sa conversation, et c’est en rentrant la tête dans les épaules qu’il les rejoignit.

§§



Un soupir.
Celui du rêveur qui revient à la réalité, s’extirpant du doux monde des rêves.
Dolce lâche un léger râle, se contracte une seconde, dans l’attente de la douleur. Il n’a plus mal. Il n’a plus mal, et c’est la voix de Syndrell qui le tire complètement de sa léthargie…

- Bon retour parmi les vivants, chéri !

Un léger sourire passe sur ses lèvres. Elle est à trois mètres de lui, à sa droite, près d’une fenêtre. Il n’a pas ouvert les yeux.
Les ouvre brusquement, en même temps qu’il bascule sur le côté, bondit vivement, et attrape l’avant-bras de la jeune femme. Un large sourire sur les lèvres, une lueur illuminant son regard.
Il la tire à lui.

- Je vais t’apprendre à m’appeler chéri


§§



Dolce inspira profondément l’odeur de Syndrell. Ses lèvres effleurèrent ses cheveux, d’un bleu vif, et il ne put s’empêcher de soupirer d’aise. Il n’avait plus mal… Et en l’occurrence, une très jolie jeune femme à ses côtés, dans un lit. Bon, on pouvait trouver mieux comme lit, c’était certain, mais à partir du contexte actuel, il était bien content.

Il n’avait plus mal.

C’était surtout cela, en réalité, qu’il n’arrivait pas à croire. Il n’avait plus mal. Plus mal ! Il pouvait bouger les doigts, il pouvait ramener son bras, forcer – il avait perdu beaucoup de condition physique cependant – et saisir ; il pouvait sans doute se lever et marcher, sans être pris de vertige – il n’avait pas encore essayé. Un sourire sur les lèvres, il goutta un instant à la quiétude alentours. Dans la confrérie, le silence était de mise – ce qu’ils n’avaient pas forcément respecté – et cela dégageait un tel calme que l’on ne pouvait qu’y être sensible.

Un hennissement le sortir de sa léthargie.
Son soupir se perdit dans les mèches folles de la jeune femme, et il sourit.

- Au fait, comment vont les chevaux ? Je n’ai pas fait mal à Singa en tombant ?
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Nov 2011, 20:58

Les yeux clos et gravitant dans une sorte de léthargie divinement agréable, Syndrell écoutait battre le cœur de Dolce. Depuis quelques minutes, ou bien quelques heures – le temps filait comme de l’eau entre ses doigts et pour une fois elle ne cherchait pas à le retenir – la jeune femme somnolait au son de cette pulsation contre son oreille.

Tou-doum.
Tou-doum.

Rythme calme, apaisant qui s’accordait à son souffle lent, lequel faisait monter et descendre la poitrine de l’Envoleur – son oreiller depuis trois nuits. Celle-ci surpassait les deux autres, et de loin. Raccommodé par le talent des rêveurs, Dolce lui avait prouvé – au centuple – qu’il était de nouveau dans la course, faisant de cette première fois dans la cabane une pâle illusion de la réalité. Le défi collé au corps, Syndrell avait répliqué sur le même ton et l’aube les avait accueillit complètement épuisés.

Tou-doum.
Tou-doum.

Mélodie unique.

Troublée par un hennissement qui venait de la cour, un peu plus bas, et qui dessina un sourire sur les lèvres de Syndrell.


- Au fait, comment vont les chevaux ? Je n’ai pas fait mal à Singa en tombant hier ?
- C’est lui qui vient de se manifester, répondit Syndrell sans ouvrir les yeux. A l’entendre, j’ai l’impression qu’il se porte comme un charme et qu’il attend sa pomme matinale avec impatience…

Curieusement, le cheval de Dolce avait pris cette habitude de voir la marchombre arriver avec une pomme cachée dans son dos, et le rituel ayant fait ses preuves au cours des derniers jours, il ne se gênait pas pour la rappeler à l’ordre. Exactement comme Nuance. Et pour la première fois depuis la mort de la petite jument, Syndrell ne frémit pas en réalisant cela ; sa gorge ne se serra pas, son sourire ne s’évanouit pas.

Elle venait de faire un autre grand pas en avant.


- C’est un drôle de bonhomme, mais je l’aime bien. Il est à toi ?


[C'est cours, je sais, et j'en suis navrée... Mais je n'avais pas envie d'enchaîner directement avec un dialogue et puis il y a des passages qui perdraient de leur magie s'ils étaient travaillés trop en profondeur... ^^]


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Nov 2011, 22:22

- J'avais cru le reconnaître, son hennissement...

Oui, il est à moi. Je l'ai pris parce que Loyale a besoin d'une retraite. Je ne peux plus l'emmener n'importe où, et elle a mérité de se reposer...

Je crois que ce n'est pas la question que tu veux vraiment poser... n'est-ce pas ?
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 08:31

- Grumpf... Il va falloir que j'apprenne à mieux dissimuler ma pensée !

Et bien, l'aurais-tu loué à un éleveur, j'aurai peut-être pu rencontrer cette personne et lui demander de me trouver un nouveau compagnon de route. Esbroufe n'est pas à moi, et puis de toute façon, entre lui et moi, ce n'est pas l'amour fou...

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 08:40

- Non, je l'ai acheté chez un maquignon entre Al-Chen et Al-Jeit. Ce gars-là en avait peur, Singa était très agressif avec lui, il avait sans doute pris le dessus.
Je fonctionne généralement sur des coups de coeur, et il m'a plu...

Après, si tu cherches vraiment une monture, je connais plusieurs élevages auxquels tu peux rendre une petite visite pour demander à voir les chevaux. Cela sera plus cher que chez les maquignons, par contre...

Je voudrais te conseiller quelque chose, même si tu ne m'écouteras sans doute pas, ou en tout cas cela peut sembler mal placé... Mais évite de prendre un entier. Non pas que je doute de ta poigne ou de ta fermeté, - loin de là - mais ce sont des animaux qui deviennent très vite exclusif avec les êtres féminins... Exclusifs dans le sens jaloux et territoriaux.




[ Oh ! Un moulin à paroles ! xD ]
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 12:42

- Pourquoi ne t'écouterai-je pas ? Dans ce monde de cavaliers, peu de gens sont capables de comprendre et d'aimer un cheval pour ce qu'il est. A mon sens, tu en fais partie. Ta relation avec Loyale, même si les circonstances ont fait que je n'ai guère pu en voir qu'une infime preuve, est exceptionnelle et c'est à cette relation exceptionnelle que je me fie lorsque j'écoute tes conseils.

Exclusif, hein... C'est un trait de caractère qui me séduit, en général...



(Gniahaha. Dès que j'ai vu ce mot, "exclusif", j'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter sur son ambiguité. Parce que forcément, Syndrell n'est pas nouille, et donc on imagine sans peine un creux de sourire ironique dans sa joue, et puis aussi toutes les idées qui lui traverse l'esprit alors qu'un homme avec qui elle dort lui parle de jalousie "bestiale" !! Par le slip de Merwyn, j'ai l'impression que Miss déteint sur elle...)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 14:11

( Une seule chose à dire : j'aime ! xDD )

- Ca, je n'en doute pas, ça dépend dans quel sens on prend le mot !

(sourire en coin)

- Je parlais dans le sens où en l'occurrence, j'ai connu une femme qui avait décidé d'avoir un étalon et qui s'est retrouvée blanche de la tête aux pieds en un jour particulier...

Quoique... tu recèles bien des surprises, peut-être t'est-ce déjà arrivé ?


( Eclate de rire ! ( et moi aussi xDD ) )
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 18:26

- Blanche ?! Qu'est-il donc arrivé à cette malheureuse ? Tu sais, je n'ai pas une si grande expérience que cela en matière de... chevaux. Pour tout avouer, il n'y a jamais eu que Nuance. Avant elle, j'étais plus ou moins piétonne, et puis je n'avais pas besoin de traverser l'Empire, à l'époque...



[*hilare*]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 18:44

- Ha... je comprends mieux !

( grand sourire ambigu )

- C'est donc un conseil que je te donne : si tu prends un étalon, il risque d'être agressif en compagnie d'inconnus et d'inconnues, car tu seras son "harem". Mieux vaut tabler sur un hongre ou une jument. Si tu aimes les chevaux avec du caractère, ce qui est vrai apparemment, une jument peut tout à fait te convenir.

Si tu as le temps, on pourra aller jeter un oeil, j'ai un ami qui élève des chevaux pas très loin...
Revenir en haut Aller en bas
Syndrell Ellasian
Admin
Syndrell Ellasian


Nombre de messages : 4573
Citation : "Nom d'une chiure de mouche qui louche !" [Syndrell Ellasian]
Date d'inscription : 05/04/2010

Feuille de personnage
Age: 30 ans
Greffe: Lame qui sort de chaque avant-bras
Signe particulier: Syndrell sait lire sur les lèvres

Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Nov 2011, 20:47

- Si tu comprends que c'est en matière de chevaux que je ne m'y connais pas trop, j'accepte volontiers, oui ! Tanank doit désespérer sans son cheval. Et moi je désespère avec ce fichu canasson...

... Dolce ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Un petit malentendu... [TERMiNE ]   Un petit malentendu... [TERMiNE ] - Page 2 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Un petit malentendu... [TERMiNE ]
Revenir en haut 
Page 2 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3  Suivant
 Sujets similaires
-
» Signature ? (terminé]
» Au millieu d'eux [ terminé ][ Rp Owa ]
» Rivière [Terminé]
» Illusion? [PV Syndrell] [Terminé]
» Réflection et réflexions... [ TERMINE ]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Pacte VS L'Ordre :: A l'extérieur :: Le Sud :: La passe de la Goule-
Sauter vers: