Rilend Ansakh Admin
Nombre de messages : 766 Citation : ... Date d'inscription : 18/03/2009
Feuille de personnage Age: 36 ans Greffe: Absorption des coups Signe particulier: Sa dague fétiche, Talisman. Bien dissimulée sous les cheveux, une cicatrice à l'arrière du crâne suite à une commotion cérébrale. Un pendentif rond, en nacre. Elle se transforme en Panthère noire.
| Sujet: Rilend Ansakh [Re-présentation, Terminé] Dim 25 Aoû 2013, 16:21 | |
| (je la re-présente suite à mon absence de deux ans du forum. Mais elle a déjà été validée auparavant, ici: https://ecoledesmarchombres.1fr1.net/t468-rilend ) Nom : Ansakh Prénom : Rilend Age: 26 ans. Ecole : Marchombres. Particularités : Elle peut se transformer en panthère noire. Lieu de naissance : Un bateau pirate, dans le Sud. Famille : 3 lignes minimum De quelle famille faut-il parler? Sa famille de sang, Rilend l'a perdue. Elle n'a jamais eu de trace de ses oncles et tantes qui, pourtant, existent, paraît-il. Sa petite soeur Astyr n'a vécu que quelques semaines, son père est mort bien plus tard et la dernière à la laisser fut sa mère, quand elle avait douze ans. Mais alors, Rilend vécut parmi les enfants des rues et la mère de l'un d'entre eux, un garçon intrépide appelé Skif, fut aussi une mère pour Rilend, plusieurs années durant...Elle s'appelait Cara. Mais la plus belle famille adoptive de la jeune femme fut celle qui s'occupa d'elle durant ces dernières années. Ghislain, le père, était un chasseur et paysan, marié à Hilda, mère de six enfants: Ken, en bas âge, Julia, âgée de quatre ans, Tara, quinze ans, les jumeaux Thor et Robin, fiers de leurs dix-huit ans, et l'aîné Yann, vingt-quatre ans au compteur. Comptez en plus la mère de Ghislain, nommée Gervaise mais qu'on appelait Mam', et l'oncle de Hilda, surnommé Papet et nommé Freddy. Et des tripotées de cousins et cousines... Description physique : 7 lignes minimum C'est une jeune femme d'une taille moyenne, de l'ordre de 1m70 peut-être, voire un peu moins. Ses cheveux, qu'elle a coupés récemment et qui sont rassemblés en une courte queue de cheval, sont noirs, d'un noir souvent brillant, et plutôt raides même si, quand ils sont assez longs, il leur arrive d'onduler. Sa peau est très claire, très blanche et fine et quand le rose lui monte aux joues, elle ressemblerait presque à une poupée de porcelaine, de celles que cajolent les gamines. Revers de la médaille, les cernes s'y voient aussi...nettement. Assez fin et joliment dessiné, mais trop pointu au goût de Rilend, son visage est éclairé par deux yeux gris argent, dont la couleur s'assombrit parfois sous le coup d'une violente contrariété. Ce regard aux iris clairs la rend plutôt sensible à la lumière du jour, la poussant à protéger ses yeux comme elle le peut en été. Que dire d'autre? Pas de courbes voluptueuses ni de corps de playmate pour une jeune femme qui, si elle n'a pas vu ou presque de marchombre depuis quatre ans, porte les vestiges de son début de formation, couplés à la musculature de ceux qui réalisent les travaux de la ferme. Elle est donc plutôt athlétique quoique assez fine, musclée et sèche. Son corps, sans présenter de rondeurs excessivement féminines, a néanmoins légèrement forci tandis qu'elle terminait sa croissance, et ses hanches, sa poitrine sont plus fortes que celles d'une adolescente en pleine puberté. Description de caractère : 7 lignes minimum Dans ses relations avec les autres, Rilend apporte une certaine fraîcheur et surtout, une grande curiosité, du moins lorsqu'elle est d'humeur à le faire. Ces jours là, elle se fait attentive, patiente, une bonne oreille et un joli sourire. Mais il arrive à la jeune femme d'éprouver un besoin violent, viscéral, de solitude et dès lors, toute rencontre devient une intrusion: Rilend, quand elle chasse ou erre seule, se fait sèche et cassante, pas agressive, car elle a tendance à éviter les conflits tant qu'elle n'est pas acculée, mais pressée de se débarrasser au plus vite de l'importun. Ancienne enfant des rues, elle préfère la fuite à toute autre solution et manifeste dans ce domaine un réel talent, qui la pousse à esquiver même les piques verbales. Ce peut être utile, c'est surtout agaçant, et même pour elle...elle a tendance à fuir les ennuis plutôt qu'à s'y frotter! C'est une personne intelligente et surtout, très sensible. Si elle a appris à maîtriser son émotivité, elle n'en demeure pas moins le genre de personne qu'un souffle d'air fait sursauter, et qu'un bruit trop élevé fait battre en retraite à toute allure: globalement, elle a horreur des personnalités et des positions excessives. Peu réfléchie cependant, il lui arrive de réagir plutôt que d'agir... Accessoires et animaux : Aucun animal ne l'accompagne depuis qu'elle a perdu son loup, Kefira, quand elle était gamine. Mais Rilend porte fréquemment un pendentif en nacre orné de dorures, et surtout, une dague d'une grosse vingtaine de centimètres de long dont la poignée, couverte de cuir, est ornée d'un loup et d'une panthère entrelacée autour d'un morceau de quartz violacé. Elle a appelé cette arme Talisman, et c'est un cadeau de son père. Histoire : 15 lignes minimumVERSION ABREGEE: Ses parents étaient esclaves de pirates du Sud, quand Rilend est née, sur un navire marchand. Elle n'avait guère plus de quelques années quand sa petite soeur, Astyr, née au même endroit, est morte, et ce n'est que bien plus tard qu'elle a décidé de prendre le surnom d'Astyr, comme un hommage à ce bébé disparu. Rachetés par un marchand, ses parents sont partis, avec elle, dans les territoires du Sud et, par un extraordinaire coup de chance, ils sont parvenus à s'enfuir, emmenant toujours leur petite fille. Luthiak, son père, armurier, a alors, après quelques déboires, réussi à ouvrir puis faire fructifier une petite boutique dans un village du Sud. Mais les gens étaient méfiants, fermés...et la malchance revenait: accusé d'un crime qu'il n'avait pas commis, Luthiak a été tué par les habitants du village, qui abattirent en même temps Kefira, le loup de Rilend devenu son animal de compagnie. La mère de la petite a alors pris sa fille par la main et a décidé que l'anonymat d'une grande ville offrirait un couvert à leur fuite. Elles sont allées à Al-Far. Mais peu à peu, les choses se sont à nouveau dégradées. La mère de Rilend a glissé, mois après mois, dans les pièges de l'alcool, et les liqueurs de mauvaise qualité distillées à Al-Far n'ont pas détruit que son corps: son esprit a suivi. Elle a fini par mourir, sans bruit, et sa fille demeurée seule a appris à se débrouiller. Oh, elle n'était pas abandonnée: elle a vécu chez les uns, chez les autres, chez les anciens clients de sa mère qui avait exercé bien des métiers, mais peu à peu, une enfant de presque treize ans, ça devient encombrant. Elle a doucement pris son indépendance, s'est mêlée à une bande de gamins des rues, à leur petit monde et leur famille, et a appris à voler. Elle n'est pas vraiment devenue criminelle, sauf quand elle est tombée par hasard sur l'un des responsables de la mort de son père; un épisode dont elle n'est pas très fière. C'est à Al-Far aussi que, en se débarrassant d'une bande de malfrats, elle a découvert qu'elle pouvait se transformer en panthère ou plutôt, comme elle l'avoua plus tard à son maître, qu'une "panthère dormait" en elle. Ce pouvoir la terrifiait, et la jeune femme a fui les rues où il s'était éveillé. Un peu par hasard, elle croisa la route d'une marchombre muette qui parvint à la convaincre, par la sérénité qu'elle exhalait, par ses arguments calmes et posés, de rejoindre l'Académie. Rilend fut alors placée sous la responsabilité d'Erwan, et suivit ses premiers cours. C'est aux côtés de ce maître qu'elle apprit également à composer avec sa part animale, la panthère, et à l'autoriser à exister et vivre. Elle avait demandé quelque temps afin de rejoindre Al-Far, pour essayer de retrouver les traces de sa mère, et des enfants des rues qui avaient été sa famille, quand son cheval s'emballa, effrayé par un prédateur, et que Rilend tomba lourdement. L'animal rentra à l'Académie, mais elle demeura sur place, gisant contre un rocher d'une région peu peuplée. Sa chance fut d'être dénichée par un chasseur, qui la ramena dans la ferme qu'il occupait. Mais la femme qui s'éveilla avait tout oublié de son identité...Rilend, renommée Liana par ses bienfaiteurs, vécut donc à leurs côtés presque quatre ans durant, travaillant à la ferme, apprenant la chasse et redécouvrant la vie des paysans. C'est une rencontre avec une caravane de marchands, se rendant à Al-Far et escortée par un marchombre, qui éveilla en elle un lent processus, lequel la conduisit à, peu à peu, retrouver ses souvenirs. Après avoir fait ses adieux à ceux qui étaient, plus que tout autre chose, sa famille, Rilend rentra à l'Académie pour y reprendre le fil de sa formation, si on voulait bien d'elle... VERSION COMPLETE: - Spoiler:
C'est un matin. Un matin frileux, sur la mer qui gronde contre la coque, et les embruns chatouillent le visage des imprudents qui se perchent sur la rambarde. Ou se penchent par-dessus pour vomir, car le peuple des pirates Alines n'est pas davantage marin que les autres et il existe, là aussi, des malchanceux dont l'estomac ne tolère pas les ondulations de la mer... Frileusement, dans la cale, les prisonniers sont blottis les uns contre les autres, mais ils font cercle et ménagent un espace de deux mètres de diamètre, dans lequel une femme est assise, pâle, tremblante, mais souriante. Dans ses bras, elle tient un bébé qui gémit, dérangé par une déferlante plus violente que les autres, puis reprend sa tétée avec cet air sérieux qu'ont les nouveaux-nés qui se nourissent. Au-dessus de la femme, un homme se penche, des larmes plein les yeux, et la cale est pleine d'un silence respectueux et ému. L'homme, la quarantaine, les cheveux noirs et les yeux marrons, déglutit: "Une fille...une petite fille. Je ne sais pas comment j'ai pu mériter un bonheur pareil. - Papa!" Un petit cri coupe le silence comme une lame de couteau et apparaît, au bord du cercle, une gamine, cinq ans tout au plus, peut-être six, qui tient la main d'une femme entre deux âges. L'enfant observe le bébé avec de grands yeux, puis piaille à nouveau: "Papa! Je suis là! Miranda m'a dit que je devais venir et me réveiller! - Viens par là, ma puce, sourit l'homme. Viens voir ta petite soeur, qui est née cette nuit, mais sans bruit. Il ne faut pas qu'on la dérange, tu sais. - Elle est toute fripée, grogne la fillette. - Elle va se déplier, rit Luthiak en serrant sa fille contre lui. - Elle s'appelle comment? - Eh bien... - Astyr, souffle la femme. Elle s'appelle Astyr." Luthiak rit, pose sa main sur l'épaule de sa femme Elaine, et prend sa fille dans l'autre bras: "Voilà, Rilend. Ta petite soeur s'appelle Astyr." Autour d'eux, les prisonniers, capturés ici et là par la pirates Alines qui veulent les réduire en esclavage, ne pipent mot tandis que l'enfant fait connaissance avec sa petite soeur, indifférente, qui s'agrippe au sein d'Elaine comme si sa vie en dépendait.
Astyr était un bébé, et un bateau de prisonniers n'est pas un bon endroit pour qu'un bébé grandisse. Une fièvre maligne s'empara de l'enfant, qui s'étiola et mourut après quelques nuits de pleurs; un voile de tristesse tomba sur le bateau et même les rudes pirates Alines, touchés, laissèrent la mère envelopper son enfant mort dans un linceul et le jeter à l'eau, comme font les communautés de pêcheurs du sud, avec quelques mots de circonstance. Tandis qu'Elaine se réfugiait en sanglotant dans les bras de Luthiak, Rilend, du haut de ses six ans perchés sur la rambarde, indifférente aux armes des pirates qui veillaient, regardait disparaître au gré des vagues ce petit paquet de linge blanc. Elle ne comprenait pas. Comment sa soeur avait-elle pu mourir alors qu'elle-même, née sur ce bateau, avait survécu si longtemps, transbahutée d'île en île, persuadée de ne jamais revoir la terre d'où venaient ses parents, ce grand continent du Nord, Gwendalavir?
"Papa! Regarde mon couteau!" Rilend pointe vers son père un outil de bois, maladroitement sculpté et Luthiak interrompt son travail pour sourire à sa fille unique. L'entourant de ses bras, il l'amène près de la forge et lui montre comment il touche, cisèle et martèle les métaux pour qu'ils prennent la forme désirée. Il est en train de travailler sur une lame, longue, effilée, brillante, et il en sculpte la poignée avec adresse. Les yeux de Rilend brillent autant que le métal en fusion: "Tu m'apprendras? - Quand tu seras assez grande pour panser le dos du cheval du vieux John sans avoir besoin de tabouret!" Rilend rit, et son père l'imite. Ils ont eu une chance incroyable, tous les trois...Vendus par les pirates à un marchand peu scrupuleux, déterminé à les revendre, peut-être, à d'autres navires pirates faisant voile plus à l'Est, les malheureux parents et leur petite fille ont réussi à s'échapper. Un village leur a offert l'asile et, quoique méfiants, ses habitants ont reconnu l'intérêt du savoir-faire de Luthiak, armurier avec quelques notions d'orfèvrerie. Alors, l'homme façonne des poignées et des gardes, vend des lames, tandis que sa fille court de maison en maison, rend de menus services et, quand elle s'en lasse, part jouer dans la forêt aux côtés de Kefira. Kefira qui, d'ailleurs, attend au seuil de l'atelier, ses yeux jaunes et pâles rivés sur l'enfant. S'il était un chien, et non pas un loup ramassé par hasard dans une tanière désertée, l'animal battrait de la queue. Mais les loups ne remuent pas la queue et seuls les yeux de Kefira disent son attachement pour sa meute humaine.
Ce n'est que quelques années plus tard que Rilend obtient de son père un cadeau magnifique. L'enfant a près de onze ans, et Luthiak lui offre une dague d'une vingtaine de centimètres sur laquelle un loup et une panthère s'entrelaçent au-dessus d'une poignée couverte de cuir et autour d'un quartz violacé, trop peu coloré pour être une améthyste, trop beau pour aller au rebut. Rilend tourne et retourne sa lame, hypnotisée, quand une rumeur grandissante dans la rue l'intrigue: l'enfant se lève et sort de la maison. Elle découvre alors son père, entouré d'une foule que, avec sa sensibilité de gamine, elle devine hostile. Luthiak s'écrie, désespérément: "Mais puisque je vous dis que je n'ai pas volé ce collier! - Et où est-il, alors, hein? Le noble voyageur qui l'a perdu assure que c'est toi! - Fouillez donc les autres maisons! - Non. Mes compatriotes sont au-dessus de tout soupçon, et si on veut éviter que l'affaire remonte à la capitale, il nous faut faire quelque chose...Luthiak, rend ce collier, tu connais la peine infligée aux voleurs, n'est ce pas?" Luthiak blêmit. Dans ce petit village, un peu rude, on punit officiellement les voleurs, et officieusement, on s'y prend d'une façon quelque peu barbare: à coups de pierre ou de couteaux, jusqu'à ce qu'il ne reste...plus grand chose. Rilend aussi comprend le danger, et elle court vers l'homme, juché sur son cheval bai, qui épie la scène: "Mais monsieur, vous êtes sûr que vous n'avez pas perdu ce collier? Votre femme l'a peut-être laissé glisser dans la rivière, quand vous êtes allés vous baigner hier, non?" L'homme baisse un regard méprisant sur l'enfant et, sans répondre, talonne son cheval pour contourner la foule, qui se resserre autour de Luthiak. Un animal pénètre soudain le cercle et montre les crocs dans un grognement parfaitement audible. Pauvre Kefira, qui voulait défendre son maître; il sera la première victime. Rilend pousse un hurlement en voyant deux hommes se ruer sur le loup. La bête se défend, certes, mais que peut un loup contre des hommes armés et déterminés, quand il est acculé dans un cercle d'humains? L'animal ne tient pas longtemps; ses yeux clairs perdent peu à peu leur clarté et se figent dans un regard d'outre-tombe, une dernière lueur quand il voit Rilend courir vers lui en pleurant, puis plus rien. Ce grand vide des yeux morts. Et c'est Luthiak qui, maintenant, pousse un cri de douleur. En entendant cette voix chérie pousser un tel hurlement, Rilend se fige. Elle n'a que onze ans, elle est perdue, elle ne sait plus quoi faire et elle éclate en sanglots quand une main saisit la sienne, dans le vacarme de cette horde humaine et surexcitée. "Viens!" L'enfant sèche ses larmes et voit le visage de sa mère, penchée sur elle. Rilend gémit et sa mère insiste: "Viens, maintenant! Il faut partir...On ne peut pl...on ne peut rien faire. Il faut fuir." Elaine court et la petite la suite; la femme part sans rien, à part une bourse remplie de menue monnaie. L'enfant n'a que Talisman à la main et elle serre ses doigts autour de la poignée de cuir tiède.
Elles ont choisi de fuir vers Al-Far: Al-Jeit semble être le fief du noble, et Elaine a peur de cet homme qui a ordonné la mort du sien. La femme voyage longtemps, usant de caravanes et d'autres convois pour atteindre sa destination, la ville du nord, aussi belle et prospère que la capitale, un village devenu ville en pleine expansion. Elle trouve après quelques déboires un lieu de vie et s'y établit, se faisant blanchisseuse, ravaudeuse, en un mot spécialiste en vêtements. Rilend se fait des amis, et est souvent invitée chez eux. L'enfant grandit. Elle a douze ans, et trouve le comportement de sa mère étrange. Elaine rentre tard, pleure sur son sort, pleure sur leur sort et pleure son mari des heures durant. Elle travaille de moins en moins, se lève alors que le soleil est à son zénith, parle souvent d'Astyr, vide de plus en plus de verres qui ne sont pas verres d'eau. Elle se met peu à peu à délirer, à tituber, reconnaît sa fille la plupart du temps...mais pas toujours. Les connaissances de Rilend invitent toujours l'enfant, mais évitent la mère. Rilend a treize ans, et elle est assez grande pour connaître ces liqueurs et ces alcools dont l'usage détraque non seulement le corps mais aussi l'esprit. Assez grande pour comprendre ce qui va, tôt ou tard, se passer. Comme elle a faim, elle vole, sur le marché, de quoi compléter l'ordinaire dont la monnaie passe dans la boisson. Elle s'invite chez ses amis, elle mange chez eux...elle mendie chez eux. Et le jour où un sergent de la ville lui annonce qu'on a retrouvé sa mère, morte, sur un pavé gelé par une nuit d'hiver, elle n'est même plus étonnée.
Elle vit chez les uns et les autres, mange chez les uns et les autres, y apprend ses lettres, et puis erre dans la rue la plupart du temps. Elle dort chez ses amis, parce qu'on ne laisse pas un enfant dehors, mais elle sent aussi une vague désapprobation grandir autour d'elle...Elle n'est plus une enfant, et les parents voient en elle une future voleuse, une future femme de mauvaise vie, une créature maudite et perdue dont l'influence risque de détourner leurs propres rejetons des projets qu'ils ont pour eux. Alors, une à une, les portes se ferment et les amis changent. D'enfants des familles d'Al-Far, ils deviennent enfants des rues d'Al-Far. Rilend se mêle à eux, vole avec eux et galope dans les rues à leurs côtés. L'un d'eux, en particulier, Skif, devient son meilleur ami. Il a quatorze ans, elle aussi, et ils volent ensembles, ils jouent ensembles, ils courent ensembles; la ville devient leur terrain de jeu. Leur intimité est telle qu'elle exclut parfois les autres membres de la bande et c'est chez Skif, chez sa mère, Cara, prompte à serrer contre elle cette petite fille demeurée enfant par certains aspects et qui l'attendrit, que Rilend s'endort le plus souvent. Ils ne sont pas vieux, mais plus des enfants non plus, et ce d'autant plus que les enfants des rues grandissent vite...Alors, les relations entre Skif et Rilend évoluent doucement, d'amitié en une sorte de flirt amical, de flirt en gestes plus osés, en rigolades à corps perdus dans les coins les plus obscurs des ruelles, en sorties de nuit, en jeux plus ou moins innocents. Avec lui, elle découvre des sentiments nouveaux et des gestes inédits, et plus tard, vers son quinzième ou seizième printemps, elle ne sait plus, elle découvre bien plus. Ils vivent toujours chez Cara, partagent le plus souvent le même lit et dessinent force projets: ils vivront dans un palais, ou ils voyageront jusqu'aux frontières du monde...Projets de gamins perdus qui ne rêvent que d'envol; Rilend et Skif volent. Beaucoup. Au nez et à la barbe des gardes, et la jeune fille acquiert une certaine habileté dans ce domaine, qui lui vaut le surnom de "Chat de Maraude", en référence à son habitude de fuir par les toits, comme une flèche. L'adolescente n'a révélé son véritable nom qu'à Skif et Cara, pour les autres, elle est "le Chat" ou Astyr. C'est comme une façon de ramener sa petite soeur à la vie, d'effacer l'injustice terrible qui a fait d'elle un simple souvenir dans l'esprit de Rilend... Un jour, elle croise ce noble, dont elle n'a pas oublié le visage, cet homme qui, pense-t-elle, a fait accuser Luthiak de la perte du collier de sa femme. Rilend ne réfléchit pas longtemps. Talisman dans sa main droite, elle se tapit derrière l'homme, le suit, longtemps, très longtemps...saute, frappe, et s'enfuit tandis que le coeur de l'homme ralentit puis s'arrête. Elle essuie ses larmes d'un revers de main, sachant bien qu'elle devrait être heureuse que son père soit vengé, mais...elle a le coeur gros, ce soir.
Rilend a seize ans. Loin d'être une splendide créature, aux charmes aguicheurs, comme celles qui appâtent le chaland dans les rues de la ville, elle est néanmoins devenue plus féminine. Elle a un corps de femme, des formes encore juvéniles mais des formes tout de même...et les regards qu'on pose sur elle changent. Ceux des gardes sont parfois concupiscents, comme ceux des passants. De son côté, elle apprend à gérer cette nouvelle attention, et à envoyer, quand la situation l'impose, coups de pieds voire de couteau. Mais ce soir-là, elle s'est bêtement laissée prendre. Avec Skif, ils sont allés boire une bière dans un des vieux pubs de la ville. Comme des adolescents, des jeunes gens à qui le monde semble appartenir, ils ont beaucoup ri, beaucoup ricané, beaucoup gloussé. Skif était assis aux côtés de Rilend, ses amis avaient ramené des "amies" et l'ambiance était plus que détendue, presque grivoise, quoique ces jeunes gens soient encore assez timides dans leur volonté de "jouer aux hommes". Finalement, Rilend a décidé d'aller prendre l'air. Un baiser à Skif, une porte à pousser et l'obscurité malodorante mais fraîche de la rue s'offre à elle. Elle réalise qu'elle est suivie. Trois, peut-être quatre personnes s'attachent à ses pas et la peur des animaux traqués déferle soudain sur la jeune fille, qui se perd dans les ruelles, tourne et pivote, fait tout ce qui en son pouvoir pour égarer ses suiveurs. Des suiveurs qui s'accrochent, encore et encore...et un cul-de-sac finit par se dresser devant Rilend dont le coeur rate un battement. Elle se retourne, vivement, et gronde doucement, comme par instinct. Ils sont quatre, et ils se rapprochent lentement, souriant d'un air mauvais. Rilend gémit intérieurement: ils ne se contenteront probablement pas de la délester de sa bourse, bien vide au demeurant. Ce qu'ils veulent est d'une toute autre nature...Et quand le premier veut la saisir, pour l'immobiliser, la panique la renverse comme pourrait le faire une de ces déferlantes, sur le bateau pirate, les nuits de tempête. Rilend perd pied, s'entend pousser un grand cri de colère qui évolue et se modifie, une voix inhumaine, presque animale, un tourbillon de sensations, des chocs, des cris, l'odeur du sang, de la peur et de la souffrance, des gargouillements, des glapissements et...et une jeune fille recroquevillée dans un coin d'Al-Far, tremblante. Le coeur au bord des lèvres, du sang jusqu'aux oreilles, Rilend regarde les hommes, les corps plutôt, quatre corps plus ou moins éparpillés, dans une mare de sang dont l'odeur fade se mêle aux senteurs rances des ruelles qui souvent servent de latrines. Elle regarde ses mains, sans comprendre comment ces doigts blancs ont pu infliger ces blessures longues, profondes et suitantes qui coupent les hommes en deux. Elle pleure, sanglote, elle finit même par pousser un hurlement de terreur et de dégoût mêlés. Puis prend une décision. Rilend sait qu'elle doit quitter Al-Far, qu'une enquête aura lieu, qu'elle n'est pas en mesure d'y faire face, qu'elle risque de porter malheur à ses amis et surtout, surtout, à Skif et sa mère Cara. La jeune fille se relève, se débarbouille dans une fontaine proche dont elle tache l'eau de rose, se mire longuement dans l'eau calme et prend la résolution de partir, immédiatement et sans même revoir les siens. La peur la pousse en avant, et l'accule à la fuite. Elle quitte Al-Far.
La honte viendra plus tard, sur la route du Sud, très près d'Al-Far encore, car elle veut revenir dans des contrées plus clémentes pour les voyageurs. La honte, le regret, la peur mais cette fois-ci, la peur d'elle-même, qui la noient et la tourmentent tout au long de sa route. Jusqu'au jour où elle tombe -littéralement- sur une jeune femme muette, dont la beauté étrange, le calme, la sérénité et l'énergie la stupéfient. Elle aussi, elle en deviendrait presque muette. La femme lui parle d'une école, une...Académie? Située non loin d'ici et Rilend comprend qu'elle l'enjoint à s'y rendre; elle l'accompagne. Elle la suit, jour après jour...et franchit les portes d'un vaste domaine dont elle ne soupçonnait même pas l'existence. La suite se pare de nouvelles couleurs. Bleu, un bleu profond, plus immense et brillant que celui de la mer du sud, l'été: les yeux de son maître, Erwan. Un calme intense dont elle se souvient encore, et qui provient de la certitude d'être là où elle doit être, de faire ce qu'elle doit faire, au cours de nombreux entraînements qui, étrangement, l'épuisent et la revigorent. Fatiguent son corps, et activent son esprit. Une nuit, dans une forêt, où un jaguar et une panthère courent côte à côte et chassent ensembles, le coeur de Rilend gonflé de joie et de bonheur à l'idée qu'elle peut, à nouveau, se faire confiance, que cet animal qui a déchiqueté les hommes qui s'en prenaient à elle, c'est elle, c'est elle et personne d'autre, elle toute entière. Elle se redécouvre. Doucement. Parfois brutalement. Elle demande quelques jours afin de remonter à Al-Far et de retrouver Skif, dont le sourire et les rires lui manquent, dont le contact et l'odeur lui manquent tout autant...Elle enfourche un cheval de l'Académie, promet de revenir dans quelques mois, probablement moins, et prend la route du Nord.
Elle gît contre un rocher, haletante, vaguement nauséeuse et surtout...incapable de dire ce qu'elle fait là. Oh, elle sait qu'elle est une humaine, elle a deux bras, deux jambes...un homme agenouillé devant elle. Il parle. Une langue qu'elle comprend, semble-t-il. Oui, elle la comprend. Pourquoi? "Mademoiselle, ça va aller?" Non, ça ne va pas. Mademoiselle, mademoiselle comment? Qu'est ce qu'elle fait là? Qui est-il? Les questions tournoient dans sa tête, incessantes, terribles, agaçantes et impérieuses. Elle se relève lentement et il lui demande son nom. La question la plus terrifiante de toutes remonte à la surface et son impact fait chanceler la jeune femme. Qui est-elle?
Ghislain n'est pas un mauvais homme et quand il comprend que cette jeune femme, apparemment tombée de cheval au vu de sa posture et de sa tenue, est amnésique, il l'emmène avec elle. A la nuit tombée, ils rejoignent une ferme, et Ghislain porte deux lièvres qu'il a pris au collet. Sonnée, elle marche à ses côtés. Des gens l'entourent, beaucoup de gens, curieux, parfois étonnés, juste dubitatifs et elle entend à peine Ghislain raconter comment, et où il l'a trouvée. Ah bon, elle serait tombée de cheval? La femme regarde le ciel, puis la plaine alentours. D'où vient-elle? Quand Hilda, la femme de Ghislain, la saisit dans ses bras après avoir confié sa toute petite fille à son époux, la jeune femme trébuche, s'évanouit. Et se réveille trois jours plus tard, reposée...mais toujours aussi amnésique. Alors, elle décide de rester sur place, de partager la vie de cette famille. Au début, maladroite, fatiguée, encore fragile, elle demeure à la maison et assiste Hilda dans les tâches ménagères, s'occupe aussi des enfants : Julia, la nouvelle-née, et puis Tara, dont les onze ans la rendent plus que remuante. Elle remet les choses au clair avec Robin et Thor, les jumeaux intenables de quatorze ans, qui prennent plaisir à taquiner les cadets...et à taquiner les employées dans la grange. Rilend les surprend, une ou deux fois, à jouer dans le foin avec les enfants des autres familles qui vivent dans cette grande ferme. Elle sourit, et referme la porte. Elle aussi, elle a été jeune, même si elle ne s'en souvient plus, pas vrai? Yann, l'aîné, semble proche de son âge, un peu plus jeune peut-être, une vingtaine d'années, mais c'est déjà un homme. C'est lui qui la convainc de laisser Hilda se débrouiller avec ses enfants et de venir l'aider, d'abord aux champs puis, quand il remarque que la jeune femme sait plutôt bien tirer à l'arc, à la chasse. Il lui présente un cheval et elle réalise qu'elle s'entend bien avec l'animal, et que lui semble l'apprécier...Alors elle enfourche l'équidé, et ils partent inspecter des champs plus éloignés. "Tu montes bien, pour quelqu'un qu'on a retrouvé à demi-morte... - C'est ça, fous toi de moi. Il est magnifique ce cheval, quel est son nom? - Magnifique? Un vieux pépère, moitié cheval de trait, oui! Il s'appelle Bergerac. - ... - Quoi? - Rien, je me disais quelque chose d'idiot. - Essaye toujours. - Lui au moins, il a un nom." Yann garde le silence quelques secondes, puis attrape sa compagne par le bras: "On peut en toucher deux mots à Mam', elle se fera un plaisir d'arranger ça! - Oui, mais les goûts de Gervaéise en matière de prénoms sont... - Sont formidables! C'est pas la mère de mon père pour rien, tu verras!" La joie de Yann est communicative et la jeune femme lui rend son sourire. Surprise par le léger rouge qui monte aussitôt aux joues du fils de Ghislain, elle talonne Bergerac qui consent à prendre un trot lent et chaloupé.
"Liana? - Hilda? - Tu peux mettre la viande à rôtir, s'il te plaît? Je vais m'allonger une minute. - Si il y a un morceau qui brûle, pense à moi! - Oui, Mam', je vous l'apporte. Tout de suite, Hilda." Liana s'éloigne d'un pas guilleret, pour aller faire rôtir le chevreau sauvage ramené par Ghislain, la veille. Elle rit du bon mot de Mam', dont l'amour pour la viandre grillée n'est pas une légende, tout en dépeçant l'animal tandis que Hilda, enceinte de sept mois, profite de l'occasion pour s'étendre un peu. Elle arrive au bout de son labeur quand un son et une variation de l'air, ou de l'ambiance, ou un instinct, elle ne sait trop comment l'expliquer, l'alerte, et elle lève les yeux juste à temps pour voir Yann, les jumeaux et deux employés surgir de derrière un bosquet proche. Liana leur adresse un signe enthousiaste, tout en surveillant la cuisson de la viande, jusqu'à ce que Freddy, l'oncle de Hilda, ne s'interpose: "Jeune femme, laisse moi gérer ça. - Ne faites pas tomber le chevreau en tremblant, Papet. - Jeune insolente!" Elle rit, et Freddy aussi. C'est un vieux sujet de taquineries entre eux. Yann, entre temps, s'est laissé glisser à bas de son cheval et rejoint Liana, qui s'éloigne vers la cuisine, pour attraper son épaule. Son sourire est, comme toujours, contagieux: "Comment va la plus jolie des cuisinières? - Arrête, Yann. - Et pourquoi? Je n'ai plus le droit aux compliments? - Tu ne comprends pas..." Liana est fatiguée d'avance d'entamer une discussion qu'elle mène presque chaque soir. Yann sourit, buté: "Je ne comprends pas quoi? Je ne te plais pas, peut-être? Menteuse... - Si, mais ce n'est pas...Je ne sais rien de moi, pas plus que toi. Je pourrais être mariée...mère... - Toi? Tu n'as pas le corps d'une femme qui a déjà eu des enfants! Même d'une femme très athlétique! Et tu n'as pas une tête à jouer à la bonne épouse mariée...je te vois mal en mère de famille ou femme au foyer, non? - Si je ne ferais pas une bonne épouse, je... - Je n'ai pas dit ça! - Tu es épuisant. Et moi, je ne sais rien, vraiment. - Tu sais ton nom. - Donné par ta grand-mère!" Yann lève les yeux au ciel, mais n'ajoute rien et attire Liana contre lui. Elle se laisse faire, comme toujours vaincue par le sourire et l'affection manifeste du jeune homme, dont elle sent les muscles jouer sous ses bras tandis qu'il la serre doucement. Liana étouffe un soupir contre la poitrine de Yann, qui reprend: "Je prends le risque." Liana se dégage vivement et s'éloigne d'un pas vacillant, laissant son compagnon immobile. Elle ne veut pas, elle ne peut pas s'engager dans une telle relation alors qu'elle ne sait même pas qui elle est...en tous cas, elle ne le devrait pas, et elle tente tant bien que mal de se convaincre que les nuits qu'elle a passées aux côtés de Yann ne sont que le reflet du besoin de compagnie qu'elle a, parfois.
Un soir, un homme accompagne les fermiers. Un homme, et une caravane, qui fait escale dans la ferme, chaleureusement accueillie par les enfants pour lesquels toute arrivée est une aventure en soi. Mais l'homme...Liana le dévisage longuement. Il n'est ni grand, ni fort, ni beau. Il n'a pas un cheval magnifique, ou de riches vêtements. Il a...autre chose. Quelque chose, une vigueur animale qu'il semble répandre autour de lui, mais aussi un calme profond, une grande sérénité qui prend sa source plus profondément que dans le simple bien-être. C'est un homme qui, songe Liana, semble être à sa place. Là où il doit être, au moment où il le doit. Un homme qui est dans son propre temps. Son temps. Liana sursaute, et le licol qu'elle tenait à la main tinte en heurtant le sol. Des souvenirs l'assaillent, violents, impétueux comme le torrent qui la renversait alors que, vaillamment, elle s'efforçait de demeurer debout. Elle se souvient du froid de l'eau qui la mordait alors qu'elle essayait, tremblante, de résister, de s'opposer au courant plus fort que tout. Plus fort que tout comme le tourbillon qui la balaie soudain. Elle trébuche, s'enfuit et échappe au regard des fêtards pour aller s'adosser à un mur de l'écurie. Bergerac lève les yeux et passe son museau par la porte, Liana le caresse, pensivement. Les chevaux l'ont toujours apaisée, et elle se souvient d'un petit cheval, peut-être roux, Roméo, un petit cheval dont elle avait dû... Percevoir le temps. Liana - Liana? - ferme les yeux dans un long gémissement et appuie sa tête sur l'encolure de Bergerac, qui se laisse faire. Dans l'odeur des poils de l'animal, l'odeur forte et entêtante du cheval, elle retrouve celle du petit cheval de l'Académie qu'elle avait enfourché un soir, pour tirer à l'arc. Un cheval. L'Académie. Les marchombres! Liana - non, pas Liana! - sursaute tandis que les souvenirs affluent. Des élèves, d'autres élèves, la marchombre muette, Erwan, Astyr, les chevaux, Al-Far, Skif, Yann, tout tournoie et se mélange tandis qu'elle se perd dans ses souvenirs avec, étonnament, la sensation de reprendre pied. Elle n'est pas Liana. Elle est Rilend. Elle est marchombre...ou en tous cas, elle le sera, elle le sait, elle le sent, c'est là sa place. Il faut encore l'annoncer aux autres.
Ghislain a parfaitement compris qu'elle leur fasse ses adieux et refuse l'argent qu'elle veut leur laisser. Il pleure un peu sur son épaule, en la serrant contre lui, puis il la laisse aller, comme Hilda dont le bébé, Ken, le dernier-né, hurle, sensible à la tension soudaine. Les deux jumeaux, maladroits, mal à l'aise, se contentent d'une phrase ironique et Rilend leur sourit, un sourire fragile mais rieur, soulagée et heureuse que ses proches ne la retiennent pas. Parce qu'elle ne pourrait pas rester. Elle n'est pas ici. Il ne lui reste plus qu'un adieu à faire...Rilend trouve Yann dans le box de son cheval, une jument pie, Satina, dont il caresse machinalement l'épaule, tournant le dos à la jeune femme. Avec un soupir, dans un geste qu'elle ne s'était jamais autorisé pour ne pas encourager les avances de l'aîné de la famille, Rilend l'entoure de ses bras, et Yann ne dit rien, n'ajoute rien. Simplement, il tortille une mèche de crins de Satina, et souffle dans le poil de sa jument: "Rilend...ça sonne bien, hein? Ca sonne mieux que Liana. Rilend, marchombre...je suppose que les marchombres ne sont pas des fermiers." Elle ferme les yeux, appuie la tête sur son dos et en sent la musculature familière, mais Rilend sent que son coeur l'appelle ailleurs, que toute l'affection et l'attirance qu'elle a pour ce jeune fermier, plus proche d'une profonde amitié que d'un véritable amour, n'est rien devant l'appel puissant qui la tire en avant. Elle veut, elle doit retourner à l'Académie. Chez elle. Un léger tremblement des épaules de Yann lui apprend que le jeune homme pleure, et elle n'a pas le courage d'ajouter quoi que ce soit, alors, elle recule, le lâche doucement et s'éloigne. Yann la rattrape brutalement et l'attire contre elle, là encore elle ne proteste pas et accepte son baiser, le lui rend sans rien dire, s'agrippe à lui comme un noyé à un bout de bois, puis recule tandis qu'il la lâche. Il s'est aussitôt détourné, et sa voix résonne sous les voûtes de l'écurie, sur le pelage lustré de Satina: "Tu as raison. Marchombre, ça sonne mieux. Reviens me voir un de ces jours." Rilend hoche la tête sans rien dire, puis se détourne et rejoint la caravane. Les chemins du Sud s'ouvrent à elle, jusqu'à rejoindre l'Académie et, à nouveau, en franchir les portes...elle a le coeur gros de quitter ces gens, qui demeureront sa famille. Elle est attristée, mais pourtant, un sourire joue sur ses lèvres. Elle rentre chez elle. Où avez-vous connu le forum? Oh la la...j'ai dû le connaître par une publicité sur le forum Cat-Life, puis je m'y suis inscrite. Après quelque temps, je suis entrée en prépa, ce qui m'a poussée à suspendre mon personnage Rilend pendant deux ans (c'est pour ça que je la re-présente). Présence sur le forum : 8/10 (c'est une prévision, ça va dépendre des cours, je ne sais pas encore à quelle sauce je vais être mangée!!) |
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