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 Groupe Kofu - Cours n°3

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MessageSujet: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMar 05 Nov 2013, 16:11

Le soleil se levait par-delà les arbres dorés et oranges d’Ombreuse.
Et par leurs feuilles aux nuances automnales, dans cette aube douce et presque plaisante si elle n’avait pas été si piquante de froid, les arbres semblaient s’enflammer depuis les hauteurs du Domaine.

De la buée se forma devant les lèvres de Pan, qui contemplait l’épaisse jungle dans laquelle étaient situées toutes les installations des Mercenaires du Chaos.
Ces nuances riches et chaudes lui rappelaient indubitablement la couleur dorée et si particulière des yeux de Naïs. Il était rentré de l’Océan et de leur petite excursion en haute mer depuis quelques semaines seulement, avait fait passer son examen à Laïar, et désormais il la prenait aussi sous son aile.
Khamill, quant à elle, aurait son prochain cours quand il rentrerait de ce voyage avec Laïar, qui devait normalement durer plusieurs semaines.

A peine quittait-il la mer qu’il y retournait.

Un léger sourire étira ses lèvres et il haussa les épaules, avant d’étirer son cou et sa colonne vertébrale de manière très lente pour ne pas se faire mal. Il n’avait pas très bien dormi depuis son retour, peut-être parce qu’il s’était habitué à la présence de Naïs à ses côtés durant la nuit et que sans elle il se sentait moins… moins à l’aise, moins chez lui, moins à sa place, même dans sa propre chambre au Domaine.

« Je me vois au milieu du Chaos, à agir dans l’ombre pour aider les Mercenaires. Si vous m’aidez à obtenir pouvoir et puissance, alors je suppose que j’aurais une dette envers vous. Je risque de passer ma vie à la rembourser. Mais d’abord je dois me débarrasser de mon passé. Mon futur ne se fera pas sans la mort de mon demi-frère. »

Il le lui avait dit, à cette jeune fille : un élève ne peut pas contracter de dette envers son Maître. C’est dans la continuité des choses que le Maître est censé apporter beaucoup à l’apprenti, que ce soit puissance, pouvoir, discrétion et développement de soi.
Elle avait dit qu’elle ne regrettait pas, ou en tout cas qu’elle avait laissé derrière elle Hiné, la Maître décédée à cause d’un Brûleur – et surtout d’un cheval. Il avait également, entre temps, appris que Laïar avait aussi eu une autre Maître avant elle. Il était donc le troisième à prendre le relais, et espérait sincèrement être le dernier avant la libération de l’apprentie, qui devait au final en avoir vu de toutes les couleurs.

Il restait à savoir ce qu’elle avait encore à apprendre.
Beaucoup. On a toujours beaucoup à apprendre, énormément, même, quoi que l’on ait pu apprendre. On prend confiance en soi, mais il ne faut pas non plus tomber dans sa suffisance, connaître ses limites, savoir les reconnaître quand on les atteint, savoir ce dont on est capable pour ne pas prendre de risques excessifs. Ou alors les prendre, en connaissance de cause, pour continuer à s’améliorer.
Se passant une main dans les cheveux, avant de remonter le long de sa corne droite, il gratta un bout de cette dernière où s’était collé un morceau de terre. Secouant la tête, il se releva tranquillement, dominant tout le Domaine depuis le toit de la tour la plus haute de ce dernier.

Le soleil venait de franchir complètement l’horizon.
Il était l’heure d’y aller.


§§


Debout devant les écuries, Pan poussa un léger soupir, les deux bras croisés sur la poitrine.
Il attendait son apprentie.
Avant cela, il avait fait le tour des chevaux des écuries, et n’avait pas trouvé exactement la monture qui lui aurait fallu. Généralement, il avait besoin de ces chevaux courts, au dos puissant et à la masse imposante, dits « porteurs » par les connaisseurs, à cause de ses cornes. Il n’en avait trouvé qu’un qui était capable de le supporter, c’était une jument de trait appelée Grosse, ce qui était très subtil… Une jument qui appartenait à une ancienne Maître Envoleuse très particulière, à ce que l’on disait, mais qui n’était plus reparue depuis de très longues années.

Ayant repéré son box, donc, il avait posé son sac devant la porte avant de sortir pour accueillir Laïar.

Lorsqu’enfin elle arriva, il lui adressa un signe de tête, avant de s’immobiliser – il ne savait plus comment réagir avec les gens qui ne s’étaient pas habitués à ses cornes. Naïs ne les voyait pas, elle n’était pas impresionnée. Khamill avait fini par s’habituer. Mais les autres… Bon. De toute façon, Laïar s’habituerait elle aussi ! Décidant dans le même temps de ne donc plus y faire attention en sa présence, il la salua.

- Bonjour Laïar. Choisis un cheval, nous partons rapidement. Sois prête dans dix minutes.

Il s’activa à peine après avoir terminé sa phrase pour harnacher Grosse, qui avait sa selle et son bridon spécifique. En même temps, vu la taille de la bête, il valait mieux car rien ne lui serait allé !
Quelques minutes plus tard, il était prêt, et grimpa sur le dos de la jument souplement à partir d’un marchepied – histoire de ne pas lui faire mal au dos non plus.

- Pour l’instant, on va sortir d’Ombreuse, par le Sud. J’aimerais en même temps que tu me fasses un résumé de ton apprentissage jusqu’à maintenant.

Lui jetant un coup d’œil, il plissa légèrement les paupières.
Il la sentait très confiante en elle, mais sentait également qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Comme si elle se cachait derrière une sorte de masque qui prenait tout son corps, comme si elle cachait et rebutait ce qu’elle pensait vraiment dans un coin noir de son esprit.

Pour l’instant, ce n’étaient que des impressions. Alors il attendait de voir.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMer 06 Nov 2013, 17:07

Assise les jambes dans le vide, je contemple la forêt d'Ombreuse qui s'allume. Les rayons du soleil levant éclairent peu à peu chaque feuille de chaque arbre, faisant ressortir la rousseur de l'automne. C'est beau cette couleur flamboyante, ça me rappelle la greffe d'Hiné. Je me souviens des flammèches s'échappant de ses cheveux, de cette chaleur qui émanait d'elle, de cet ours élastique effrayé par ce brasier humain. Encore aujourd'hui je rêve de ce don fait par les Mentais. Hiné a finit par me dire qu'il me faudrait attendre encore un cours avant de pouvoir – si je m'en montre digne – demander moi aussi une greffe. Evidemment que j'en serais digne. Je vois mal quiconque me refuser quoi que ce soit. Je saurais convaincre les hautes sphères des Mercenaires du Chaos que je ne suis pas une petite Envoleuse lambda.
Encore un cours donc, puis un nouvel examen et je pourrais continuer mon chemin avec encore plus de fierté, quand un dessin accompagnera mes pas.

Un frisson me parcourt alors que mon regard se pose sur la brume qui monte de la rivière, au milieu des arbres. Elle a beau être loin, je sens son humidité jusqu'à mon perchoir et elle me glace les os. Je ferais bien de prévoir des habits chauds pour mon nouveau voyage.
Je soulève mes jambes et les pose de l'autre côté du rebord de la fenêtre. Sur leurs paillasses, les autres apprentis commencent à remuer, sentant le froid et la lumière leur souffler de se réveiller. C'est l'heure de s'activer, autant pour eux que pour moi. Sauf que moi, je vais quitter le Domaine pour une durée indéterminée. Pan m'a laissé un message pour me donner rendez-vous aux écuries, m'indiquant de m'équiper pour un long voyage, sans toutefois préciser la destination. Les Dentelles Vives ? Les Grands Océans ? Ou qui sait, peut-être les marécages des Raïs ! On ne sait pas grand-chose du territoire de nos ennemis, mais j'aimerais beaucoup aller y jeter un coup d'œil !

Les écuries m'accueillent avec leur douce odeur de foin et de purin. Les sons familiers des chevaux atteignent mes oreilles avant même que la porte d'entrée soit en vue. Puis au détour d'une haie d'arbres, la petite cour pavée juste devant se dévoile. Me voilà au point de rendez-vous.

J'aperçois au premier coup d'œil mon Maitre, ses énormes cornes l'empêchant de se fondre dans le décor. Malgré moi je ne peux pas me retenir de penser qu'il est monstrueux. Les êtres normaux n'ont pas de cornes, et je suis sure que la fille aux oreilles de chat qui m'a volé Lutz portait des bouts de tissus sur la tête. Pan n'a pas l'air de porter ses cornes pour le plaisir. Un instant l'idée que cet apparat soit une punition des Mentais pour les mauvais Envoleurs m'effleure. Non … une greffe est un cadeau. Ca ne peut pas en être une … il faudra quand même que je vérifie.

- Bonjour Laïar. Choisis un cheval, nous partons rapidement. Sois prête dans dix minutes.

Je le salue à mon tour et m'exécute.
Pour atteindre la porte d'entrée, je passe devant l'endroit où est tombée Hiné. En un éclair la scène remonte à ma mémoire, aussi fraiche que si elle s'était passée hier. Je revois les images, mais les sentiments ne sont plus là. Je ne sais plus si j'ai un jour vraiment apprécié et admiré cette femme. Qu'importe qu'elle soit morte. Maintenant j'ai Pan.

La jument d'Hiné m'accueille avec joie, surtout depuis qu'elle a compris que je lui ramenais des pommes avant de partir avec elle. Je ne sais pas comment l'Envoleuse matait cette chipie, mais pour ma part, les pommes sont le seul moyen efficace que j'ai trouvé pour l'apprivoiser. Heureusement qu'une fois sellée, elle se montre beaucoup plus docile et sympathique.

Samie harnachée – et la pomme engloutie – nous sortons toutes les deux des écuries. La jument semble ravie à la perspective d'aller prendre l'air, et elle force le pas comme si elle voulait me doubler.
Dehors, Pan attend aux côtés d'un autre monstre : un cheval trop haut et gros pour être vrai. Et dire que je pensais avoir tout vu avec Baleine, la jument qui m'a remontée des Océans il y a un an… non. On ne finit jamais de découvrir de nouvelles choses.

L'Envoleur se hisse sur sa monture à l'aide d'un marchepied. La blague … il n'est pas foutu de monter tout seul comme un grand ? Intérieurement je hausse un sourcil, dubitative. Mon nouveau maitre est bien étrange … espérons qu'il fasse vite ses preuves, et de façon positive.

- Pour l’instant, on va sortir d’Ombreuse, par le Sud. J’aimerais en même temps que tu me fasses un résumé de ton apprentissage jusqu’à maintenant.

Il fait avancer sa monture, montrant la voie au petit trot. Je vérifie que mes sac sont bien attachés avant de pousser Samie pour le suivre.
Tout en esquivant les branches des arbres, je réfléchis à ce que je peux raconter à Pan. J'aimerais lui sortir une blague, une moquerie ou tout autre chose peu sérieuse, mais je crains sa réaction. Je le titillerai le jour où ce sera bien venu. Le jour où je le connaitrais un peu plus. Pour l'instant il vaut mieux répondre de façon sobre et sage. Reste plus qu'à trouver quoi répondre. Résumer mon apprentissage ? Depuis que je suis entrée au Domaine ou depuis que je suis née ? J'en ai appris tellement des choses ! Bien trop peu, j'en suis consciente.

- Mon apprentissage … j'espère que nous ne arrêtons pas avant la fin de la journée parce que mon résumé risque d'être long.

Etre long n'est pas exactement la définition d'un résumé mais tant pis. Ce qu'il veut c'est un bout de mon histoire pour savoir où j'en suis. Je commence alors à lui raconter.
Al-Jeit. Al-Chen. Ma vie de noble où j'ai pu apprendre l'escrime. Ma vie de voleuse à apprendre à grimper partout, à me faire aussi discrète que les rats qui m'entouraient, à me battre comme un habitant des quartiers mal famés, sans grâce mais avec force.
Je lui raconte surtout le Domaine. Anee. Hiné. Les multiples courses par tous temps. Les escalades dès que l'occasion se présentait. Les combats contre des brigands. Cette horreur que j'ai envers la nature et ses secrets, et avec quelle joie Hiné m'a fait courir et jouer dans une jungle. Ces heures au sommet des arbres, à apprendre, comprendre, sentir et anticiper. Les soirées dans la rivière à devenir sirène. Les multiples chasses où silence rimait avec repas.
Je lui offre mes Maitres-mots. Solitude. Puissance. Victoire. Il y a aussi Ouverture. Je lui parle aussi de ces longues conversations que j'ai pu avoir avec Hiné, au sujet du Chaos, des Envoleurs et du monde. Je ne lui cache pas qu'un jour elle m'a montré sa greffe, sans préciser sa nature.

Je parle, je parle … et le temps passe. Pan ne semble pas se lasser de m'écouter : il m'écoute avec attention sans jamais m'interrompre. Je le barbe peut-être avec mes histoires pourtant il ne dit rien. Et alors que je finis de parler, je m'aperçois que nous avons déjà atteint la lisière de la forêt. Les collines du Taj s'ouvrent devant nous, parfaite raison de cesser de parler. Ce territoire est dangereux et mieux vaut se taire. Tant mieux : je n'aurais pas le temps de parler de moi, de ce vrai moi qui se cache derrière cette histoire que je viens de raconter.



[Merci pour cette superbe couleur Very Happy et ce début de super cours ! ]
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMar 19 Nov 2013, 17:50

Un sourire presque moqueur effleura les lèvres de Pan.
C’était le principe d’un résumé, d’être court, et pourtant Laïar venait de lui certifier que cela serait long. Gardant sa remarque le temps que la jeune fille se lance dans son récit, il l’écouta avec attention, notant tout autant le ton de sa voix que ses grimaces inconscientes ou même sa posture générale.

Il a cette impression grandissante, au fil de son monologue, qu’elle cache sa vraie nature autant aux autres qu’à elle-même. Comme si elle ne s’acceptait pas, et voyait son parcours comme celui d’un autre.
Et cela, c’est mauvais. En tout cas, pour Pan, les autres Maîtres sont passées à côté de quelque chose. Ou alors, Laïar ne dit pas tout. Il entend la manière dont elle parle de Hiné, de sa greffe qui a soulevé son admiration, de leurs conversations. Il n’a pas besoin de poser de questions : tout se voit, tout s’entend, pour qui sait réellement écouter et regarder.

Ecouter et regarder.

Ce n’est que lorsque la lisière d’Ombreuse se découpe par sa noirceur sur les collines de Taj que Laïar cesse de parler. De raconter.
Mais Pan a entendu. Même les non-dits. Surtout les non-dits. Il a l’impression de savoir par où et comment prendre Laïar. Elle semble avoir une certaine opinion de ce qu’il lui faut comme enseignement. Elle veut une poigne de fer, elle veut un Maître invincible, car les deux autres l’ont totalement déçue à cause de leurs faiblesses. La première, Anee, parce qu’elle est partie sans un mot. La seconde, parce qu’elle n’a pas su rester en vie. C’était triste, mais il l’avait perçu ainsi, et pensait ne pas se tromper.

Arrêtant sa monture, il hocha lentement la tête, mettant en mouvement ses immenses cornes. Des cornes qu’il avait désormais tendance à oublier, après ces semaines passées avec Naïs.

Balayant ces pensées d’un soupir, il planta son regard clair dans celui de la jeune fille qui lui faisait face. Son apprentie, Laïar Til’Ziaind.
Elle avait parlé, c’était à lui de donner son avis, non ?

- Ce n’était pas tellement un résumé, car un résumé se doit d’être court. Peu importe que tu aies beaucoup de choses à raconter, tu dois synthétiser. Quand tu feras des reports de missions, il faudra t’y tenir.

Plissant légèrement les paupières, il prit une rapide inspiration avant de continuer.

- Et j’ai la fâcheuse impression que tu as brodé sur pas mal de choses, sauf les plus importantes… Je me trompe ?

Autant mettre les deux pieds dans le plat ou jeter le crapaud dans la marre, après tout.
Il restait diplomate, et son ton, égal et calme, ne souffrait d’aucun doute. Pourtant, il restait ouvert au dialogue, c’était d’ailleurs pour cela qu’il avait arrêté sa monture.

Les prédateurs des collines ne venaient pas près d’Ombreuse. Ils étaient pour l’instant tranquilles, autant en profiter pour convertir le monologue en dialogue !
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMar 19 Nov 2013, 22:30

- Non. Et alors ? Qu'est ce que ça peut te faire que je choisisse ce que je veux raconter ?
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMer 20 Nov 2013, 21:35

- Ce que cela me fait ? Pas grand chose, dans la pratique. Par contre, que tu caches des choses et qu'on sache les lire entre les lignes, c'est une autre histoire. Si moi je le peux, tu t'imagines bien que je ne suis pas le seul. Pourtant, j'ai l'air d'une brute épaisse comme ça, et normalement les brutes épaisses n'ont pas trop de cerveau...
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeVen 22 Nov 2013, 14:19

- Parfois ce n'est pas ce qu'on raconte qui est important. Tu voulais savoir ce qu'il me restait à apprendre pas vrai ? Et bien voilà, tu viens de trouver : apprendre à mieux cacher. Hiné avait tenté de m'apprendre à conserver un masque quoi qu'il arrive ... tu penses que tu peux prendre le relais ? J'avoue que je doute de tes compétences en la matière : ta couverture de brute épaisse sans cervelle, tu n'auras pas réussi à la garder longtemps ...
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeVen 22 Nov 2013, 19:04

Cette gamine avait du répondant.
Un petit sourire victorieux étira les lèvres de Pan. Et seul le silence répondit à la jeune fille.
Lui permettre de mieux se cacher ? Etait-ce vraiment la bonne solution ?
Il ne le savait pas trop. Déjà, est-ce qu’elle se connaissait elle-même suffisamment ? Beaucoup auraient répondu « oui » sans hésitation à une telle question : après tout, du haut de sa vingtaine d’années, elle devait à peu près savoir à quoi s’en tenir. Ce n’était pas pour autant qu’elle s’acceptait entièrement, et son motif de vengeance le criait pour elle.

Certes, l’amener à mieux maîtriser cette partie d’elle était une bonne idée, et même primordial.
Mais avant cela, il fallait qu’elle creuse en elle-même, pour ne pas avoir à cacher aux autres ce qu’elle se cachait à elle-même. Pan avait tendance à croire que quand on essayait de se mentir à soi-même, on agitait devant le nez des autres ses propres faiblesses, car on ne les acceptait. On ne s’acceptait pas.

Haussant les épaules, l’Envoleur poussa un léger soupir.

- Apprendre à mieux cacher ? Pour cela, il faut se découvrir, jeune fille. Soi-même. Tant que tu te mens, tu n’arriveras pas à te cacher efficacement, car tu ne sais pas vraiment ce que tu veux cacher et toutes les conséquences de ces points obscurs.

Lui adressant un sourire dur, Pan plissa légèrement les paupières, et lança son cheval au galop.
Grosse n’était sans doute pas faite pour la vitesse, mais elle semblait avoir une sacrée endurance. C’était le principal, tenir la distance, surtout au milieu des collines de Taj.

Le bruit des sabots sembla tenir éloignés les prédateurs animaux une grande partie du trajet au trot et au galop.
Pas de fioritures, donc. Cette gamine était en train de le tester, il le savait pertinemment, mais il n’allait pas répondre à la brutalité par la brutalité – pas tant qu’il pouvait l’éviter. Il n’allait pas réagir de la manière dont elle voulait le faire réagir, car sa façon de manipuler n’était pas bonne ni subtile.

Un léger soupir s’échappa de ses lèvres quand il fit repasser sa jument au pas. Il songea qu’il fallait vraiment qu’il trouve un cheval pour lui, et qu’il l’entraîne à le supporter pendant des heures pour être plus efficace : en effet, sa monture était en train de presque cracher ses poumons… Descendant donc souplement de son dos, il mit pied à terre mais en dissuada Laïar.

- On va voir comment tu tiens à cheval, réellement !

Attrapant une sorte de tige de cinquante centimètres de long dans la sacoche arrière de sa selle, il la déplia et un bâton renforcé de métal se matérialisa soudain dans ses mains, de plus de deux mètres de long.

- Tu es en selle. Tu ne descends pas, et tu dois lutter.

Un éclat presque noir passa dans le regard de Pan, avant qu’il ne lève son bâton.
Il n’allait pas commencer très fort non plus. Juste y aller fermement, voir comment elle réagissait et après prendre d’autres dispositions. Mais il n’allait pas non plus lui faire de cadeau, d’autant qu’il ne lui avait interdit l’usage d’aucune arme en contre-attaque…
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMar 26 Nov 2013, 23:37

Nous galopons dans un silence de plomb, ni Pan ni moi n'étant décidé à continuer la conversation. Je remâche sans rien dire les dernières paroles de mon Maître. Bizarrement tout ce qu'il m'a dit m'a irritée. Je ne sais pas ce que je veux cacher ? Il faut se découvrir soi-même ?! Non mais pour qui il se prend ?!! Je sais qui je suis, et ce n'est pas lui qui peut le savoir mieux que moi ! Et ses prétendues "je sais lire entre les lignes". Laissez-moi rire. Il a bluffé et je suis tombée dans le panneau, persuadée qu'un Maitre Envoleur sait en effet tout. Il a dut bien rire au fond de lui de ma stupidité … Je suis bien décidée à rectifier le tir dès que je pourrais. On verra bien qui sera le plus malin lorsqu'il se décidera à me reparler.

J'ai beau avoir l'esprit accaparé par mon mécontentement, une partie reste en éveil, prête à réagir au quart de tour en cas d'attaque. Je me souviens trop bien de mon premier cours où une équipe de brigands nous était tombés dessus, ou encore de cette balade où j'avais croisé les corps monstrueux de géants en train de moisir, abattus par plus fort qu'eux. Les collines de Taj ne sont pas l'endroit le plus accueillant de Gwendalavir.

Seul le bruit des sabots résonne autour de nous, trop peu discret à mon goût. Un tigre des prairies aura tôt fait d'associer ce bruit à des chevaux et à nous sauter dessus. Je n'ai pas la moindre envie d'en découdre avec un chaton de 300 kilos … par contre un bélier trois fois moins gros me tenterait bien. Mon regard se pose sur mon Maitre, légèrement en avance sur moi. J'aimerais le voir en action, comparer un homme-animal à des femmes. Il ne peut pas être aussi souple et habile qu'Hiné et Anee, mais sera-t-il tout en force brute ? Il a insisté sur le fait qu'il n'était pas une "brute épaisse", et j'aimerais bien le vérifier, autrement que par les mots.

Pan fait passer sa monture au pas pour la première fois, avant de l'arrêter, sans aucune raison apparente, et de sauter au sol. J'ouvre mes cinq sens à la recherche d'un indice sur le pourquoi d'un tel arrêt mais rien n'atteint mes oreilles ni mes yeux ni encore moins mon nez. Nous sommes arrêtés au milieu de nulle part.
Je m'apprête à rejoindre l'Envoleur par terre mais il me fait signe de rester en selle. Intriguée, je retiens mes questions et le regarde sortir un bâton de son sac, le déplier et se mettre en position d'attaque.

- Tu es en selle. Tu ne descends pas, et tu dois lutter.

J'ai juste le temps de voir ses yeux se plisser légèrement. Le bâton venu cueillir mes côtes se retrouve intercepté par mes mains. Déduction et réflexes, voilà une bonne paire de comparses pour cet exercice.
Pan tire sur son arme pour l'arracher de mes mains. Peine perdue. Je dois lutter n'est-ce pas ? Et bien luttons. Sans hésiter je tire de mon côté, mettant toute ma force pour l'empêcher de récupérer son bien.
Il lâche. Un peu. Suffisamment pour me déstabiliser puis me surprendre en tirant vers lui. Déséquilibrée, je lâche l'arme et tente de récupérer une assiette disparue. Mes pieds s'entremêlent dans les étriers, achevant de me précipiter vers le sol. Aussi surprise que moi, Samie fait un écart et me traine dans la poussière trois pas plus loin. Ses oreilles bougent, comme si elles me demandaient ce qu'il se passe, pourquoi est-ce que soudainement je ne sais plus tenir en selle.

Je me dépatouille avec difficulté pour retirer mes pieds des étriers. Mon corps est allongé au sol, mes vêtements propres ne l'étant plus, de même que mes cheveux, désormais imprégnés de poussière. Je me relève, m'époussette rapidement puis remonte en selle.

Je suis tombée.
Tombée … j'ai voulu faire ma maline et j'ai perdu … déjà … Une bouffée de colère me monte à la tête. Je le cache à Pan en lui tournant le dos pour remonter sur Samie, mais nul doute que mes gestes lui montrent mon énervement. Ce léger tremblement dans mes mains, ou cette sécheresse que je mets dans ma prise d'élan. Il a l'embarras du choix pour lire en moi.

Les yeux brillants, je fais tourner ma monture et la fait avancer vers … nouveau coup que j'évite en me penchant sur le côté. Pan ne m'a pas attendue pour se rapprocher de moi. Il enchaine les assauts, me forçant à me contorsionner dans tous les sens pour échapper à son bâton. Maintes fois je suis obligée de le dévier avec mes mains, mais le métal dur frappe avec trop de force, me faisant mal à chaque impact. Il vaut mieux éviter plutôt qu'intercepter.

L'Envoleur se joue de moi, et chaque coup que j'évite l'encourage à frapper plus vite, plus fort, plus sournoisement. Ses yeux ne quittent pas les miens, et c'est presque dans nos regards que se jouent la plus grande partie du combat. Il sait qu'il m'énerve et que chaque coup qui me touche fait grandir ma colère. Sous mes cuisses, Samie sent ma tension et commence à s'agiter. Je voudrais la rassurer, l'empêcher de se trémousser, mais Pan et ses assauts sans fin m'en empêchent. Peu à peu les conditions se dégradent et je sens mon équilibre qui faiblit, surtout lorsqu'un coup me cueille dans l'estomac et me pousse en arrière. Je me rétablis avec mal, utilisant une attaque pour revenir à ma position d'équilibre.

Tu peux gagner Laï. Tu peux le battre à son petit jeu. Il ne sait pas tout, aussi Maitre qu'il soit. Il n'a pas compris que se mentir pousse à avancer.
Tu peux gagner.
C'est un mensonge et tu le sais. Pourtant … tu vas gagner et cette pensée te rend le contrôle de tes gestes.


C'est comme une bulle qui éclate. Soudain ma colère explose, et mes mouvements prennent une énergie nouvelle. Ce n'est pourtant pas un volcan qui laisse jaillir sa rage et sa force dans tous les sens. Là, je suis capable de canaliser mon énergie.
C'est comme une illusion qui disparaît. Finis les attaques aléatoires et mes mouvements flous, guidés par l'instinct. Mon esprit est étonnamment clair. Presque calme.

Hiné ne m'a pas entrainée pendant de longues semaines pour que j'oublie tout après son départ ! Si je me suis plongée tous les soirs dans cette foutue Voleuse, ce n'était pas pour en ressortir uniquement transie de froid. Il y avait un peu plus de cette "Ouverture" et "Compréhension" à chaque nouvelle tentative.

Pan est une rivière, et ses coups sont des remous. Je les vois venir, lents. A-t-il ralenti ou suis-je enfin réveillée ? Dans tous les cas je dois profiter de ce renversement de situation avant qu'il ne s'en aperçoive.
Ma main intercepte le bâton, imitation parfaite du premier échange. Il tire. Je tire. Il a du sentir que cette fois-ci quelque chose allait changer. Par jeu il laisse du mou, comme la première fois.
Je tire l'arme vers moi, accompagnant le lâcher prise de Pan. En même temps je talonne Samie qui démarre au quart de tour. Le bâton bien en main, je m'échappe, espérant que ma tactique aura assez déstabilisé l'Envoleur pour me permettre de récupérer son arme.

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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMer 27 Nov 2013, 11:12

Au moins, elle a de bons réflexes de survie. Pour se protéger.
Mais cela ne suffit pas toujours. Cela ne suffit pas pour être Envoleur. Pan ne lâche pas, trouve des solutions, et revient à la charge. Avec le bâton, parfois sans, juste en tirant un bras ou une jambe. Elle a des réflexes, elle a même cette tendance à devenir réflexe, mais il manque encore quelque chose.
Il manque quelque chose, et Pan sait qu’elle sait. Il le sait, et il la pousse dans ses retranchements. Il le voit dans son attitude, elle est trop brouillon, elle n’a pas eu le temps de s’adapter, elle n’a pas essayé de se poser – mentalement – et laisser son corps prendre des dispositions de survie pendant ce temps. Elle pense trop.

Elle pense trop, jusqu’au moment où enfin, il perçoit cette flamme dans son regard.
Elle pensait trop, car elle était trop dans l’émotion. Dans l’émotion et le contrôle de cette émotion. Dans la volonté de cacher cette émotion. Pourquoi cacher sa colère ? Elle avait tous les droits d’être en colère. Elle avait tous les droits de lui en vouloir, ou de ne pas être d’accord avec lui. Alors, qu’elle se montre, qu’elle se montre sous son vrai visage !

Un sourire se dessine sur les lèvres de Pan quand elle saisit à nouveau le bâton, comme au premier coup. Elle ne fait pas la même erreur, et tente de l’entraîner avec son cheval, en bloquant l’avant de l’arme contre elle. Elle croit peut-être que sa jument parviendra à le déséquilibrer, mais avec ses cornes, Pan est bien plus lourd que n’importe quel humain. Il plante ses deux pieds dans le sol, ne tente pas de bloquer le bâton et y imprègne une secousse. Vers l’arrière.
Laïar a retrouvé une assiette, elle a retrouvé le bon chemin, et elle peut sans aucun doute veiller à rester en selle même avec cette attaque.
Cependant, Pan arrête l’exercice.

- Stop. Descends de cheval.

Il la jauge de haut en bas, et un sourire étire ses lèvres.

- Pourquoi cacher ta colère ? Pourquoi croire que tu peux me battre à l’amiable ? En cachant ta colère, tu ne peux pas l’utiliser. En croyant que tu peux me battre en face à face, tu ne cherches pas d’autres solutions. Je veux bien que tu gardes les choses pour toi. Mais cela ne doit pas t’empêcher d’en avoir conscience, de les accepter pour les utiliser.

Mais avant que la jeune femme n’ait pu répliquer, l’Envoleur leva la main.

- Je crois bien que tu as besoin de preuves. De preuve comme quoi chacun est différent, et même les Envoleurs. On a tous nos points forts, et nos faiblesses. Alors, je te laisse choisir une arme. Et on va combattre.

Oh, elle était sans doute capable de le toucher, de l’affaiblir. Elle était à l’aune de son parcours d’Envoleuse, et au crépuscule de son apprentissage. Mais il avait néanmoins une expérience en plus, notamment en combats, et même pour le reste – enfin, à cheval, ce n’était pas tout à fait le cas, et pour cause, aucun ne parvenait à le porter sur de longues distances.

Il se mit en garde, les mains basses, genoux légèrement fléchis et souples, et un léger sourire étira ses lèvres.
Ils étaient au milieu des collines de Taj. Sans doute sur des territoires de prédateurs. Mais pour l’instant, cela ne comptait pas. Ce qui comptait, c’était cette jeune fille, et son avancée.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeSam 30 Nov 2013, 22:28

Pan tire. Vers l'arrière.
Je sens sa force me happer avec le bâton. Juste un millième de seconde, suffisamment pour me sentir partir et pour comprendre que je ne gagnerais rien à résister. Je lâche l'arme et contracte mes muscles pour regagner mon assiette.
J'ai perdu. Une fois de plus.

Les mains libres, je reprend les rênes en main et ramène Samie vers l'Envoleur au petit trot. Pan m'attend, un sourire provoquant sur les lèvres. Un peu plus tôt cela m'aurait enragé. Maintenant je ne fais qu'ajouter cette provocation à la liste des choses pour lesquelles je me dois de battre Pan. Nulle envie de l'étriper sur place. Je ne sais pas comment j'ai pu arriver à me faire une raison, mais je sais que s'énerver ne servira à rien. Il faut que j'attende mon heure avec patience, en canalisant la colère au fond de moi.

Mon regard se plante à nouveau dans le sien. Le moindre signe offensif et je serais prête à me défendre. Et à répliquer.

- Stop. Descends de cheval.

Méfiante, j'hésite un instant avant de rejoindre le sol. Il semble sérieux mais je ne peux pas me résoudre à lui faire confiance. Pourtant il le faut bien, les ordres sont les ordres. Un œil toujours posé sur Pan, je saute au bas de ma selle, soulevant un nuage de poussière à l'arrivée. Il ne bouge pas d'un cheveu, se contentant de me détailler du regard. Sans piper mot, j'attend qu'il ait finit.

- Pourquoi cacher ta colère ?

Oh mon dieu pitié ! Pas un sermon ! Ce n'est pas avec ça que je vais obtenir pouvoir et puissance ! Et blablabla et blablabla … J'écoute Pan sans l'écouter. Ses mots sont du vent qui glisse sur moi sans m'atteindre. Et dire qu'au début de ce cour j'attendais avec impatience qu'il me parle, qu'il me raconte, qu'il me guide. En quelques remarques piquantes et trop vraies, il a réussit à me braquer complètement. Il n'est pas le Maitre que je voulais.

- Je crois bien que tu as besoin de preuves. De preuve comme quoi chacun est différent, et même les Envoleurs. On a tous nos points forts, et nos faiblesses. Alors, je te laisse choisir une arme. Et on va combattre.


Combattre ? Ca veut dire que je peux le tuer par erreur … Si je fais disparaitre mon troisième Maitre, alors j'en aurais un autre. Peut-être que je finirais par en obtenir un convenable, qui ne soit pas trop faible. Je cache un sourire cruel derrière mon masque, ravie de pouvoir me mesurer à cet homme-animal.

Le son du métal qui glisse dans son fourreau fait vibrer l'air. Sans hésitation j'ai tiré mon sabre. Le choix de l'arme est fait depuis longtemps. Glissée dans ma main, la lame forgée par Naktor – le meilleur forgeron d'Al-Vor – scintille au soleil. Les arabesques dorés semblent s'animer lorsque je me jette en avant, à l'assaut de mon Maitre.

Pan s'est mit en garde, prêt à bondir où cela lui semblera bon. En l'occurrence sur moi. Je sens l'onde de choc remonter le long de ma l'âme puis de mon bras lorsque mon acier rencontre le sien. Une dague est apparue dans sa main, pour mieux disparaître une fraction de seconde plus tard. Sa riposte n'attend pas et m'envoie voler dans la poussière. Son coup de poing était bien placé, à l'endroit exact pour couper le souffle sans briser les côtes.
Il me laisse à peine le temps de me relever avant d'attaquer à nouveau. La respiration saccadée, je me roule sur le côté, me relève dans le même temps et bondit à mon tour dans sa direction. Pour feinter, me glisser sur son côté et tenter une attaque … qui le touche. Vite je m'esquive plus loin avant qu'il puisse contre-attaquer. Pan examine une seconde l'égratignure laissée par mon sabre sur sa peau. Son visage reste de marbre, ne montrant ni colère ni appréciation. Il réagit comme un animal qui viendrait de se faire piquer par un moucheron. Un moucheron… en temps normal je détesterais cette comparaison mais là c'est exactement ça. Je dois être cette bestiole vive et insaisissable. Eviter pour mieux attaquer.

Pan m'a parlé de points faibles et de points forts. Dans son cas je dirais que sa masse est autant une faiblesse qu'une force, le ralentissant tout en lui procurant une puissance énorme. J'ai pu apprécier la douceur de son poing au début du combat et je n'ai pas hâte d'y regouter. Même ma mère avait plus de tendresse que lui.

L'Envoleur attaque. Une fois. Deux fois. Trois fois. Dans le vide. Je ne cherche pas à riposter, juste à esquiver. Dans le même temps, j'aurais pu chercher à le fatiguer. Dommage que Pan ne soit pas un être normal et que sa vitalité semble être hors norme. Mieux vaut se contenter d'attendre une ouverture.

Samie agite ses oreilles, inquiète. Je ne m'en aperçois que lorsqu'elle commence à piétiner nerveusement le sol. Mais je suis trop occupée par mon combat pour y prêter de l'attention. Si ça se trouve ce n'est que la violence de mes échanges avec Pan qui l'énerve. Le gros frison lui aussi commence à montrer des signes d'inquiétude. Il y a un soucis.

- Que …


Un éclair roux vole hors des herbes hautes, en direction de ma jument. Je n'ai pas le temps d'agir, juste celui de comprendre : un tigre des prairies. Par le sang des Tsliches ! Il va bouffer Samie.
Mon poignard vole dans les airs, aussi lent que ma réaction. Il ne le touchera jamais …


[Merci de sauver mon cheval Smile]
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeSam 30 Nov 2013, 23:18

[ J'ai repris un peu ce que tu avais écris, notamment pour le poignard, car Pan ne voulait pas en utiliser ! J'espère que le reste t'ira ! Wink Et désolée pour ta Laïar qui n'a pas une brutasse couillonne de Maître, mais mes miens ne sont pas "assez" méchants, c'était pas la bonne pioche Razz Encore que Dolce t'aurait remis Laïar en place dès le début XD ]



Elle ne l’écoute pas.
Pan soupire intérieurement. Bon, décidemment, il ne sait pas par quel bout la prendre, cette gamine. Et il renâcle à rentrer dans son jeu. Il sait très bien que s’il commence à l’encourager, cela risque d’être pire. Qu’elle risque de se perdre. Comment peut-on penser au pouvoir ainsi, et uniquement au pouvoir, sans autre forme d’évolution ? A la vengeance ? Son cœur semblait bien noir…
Il haussa les épaules. Après tout, il connaissait très mal les autres Envoleurs. Juste Naïs, et Gil.
Les deux sont torturés, mais n’ont pas ce besoin de… de quoi ? De se venger ? Bien sûr que si. Sauf qu’ils ne le cachent à personne.

Il essaye de comprendre, et finit par renoncer.
Il n’est pas fait du même bois. Il ne pense pas réellement comme un humain, bien que cela soit très proche au final. Et puis, il y a tellement de personnes différentes, de caractères différents, de vécus… qu’a donc vécu Laïar pour en arriver là ? On ne peut pas naître noir, on le devient, ça Pan en est persuadé.

Elle sort sa lame. Son sabre.
Pan a un petit sourire quand elle le brandit devant elle pour l’attaquer d’un revers.
Lui n’utilisera pas d’arme. Il n’en a pas l’intention, et s’y tiendra. Il n’en a pas besoin, il n’a pas besoin de faire mal à cette gamine, il n’en a pas d’utilité. Il ne veut pas d’un respect par la crainte et la douleur. Cela ne s’appelle même pas du respect dans ce cas-là, d’ailleurs.
Elle se jette à son assaut, et il attaque lui aussi. Il n’est pas en reste. Il esquive à peine, et se laisse blesser plusieurs fois. Les estafilades ne sont rien, et ce n’est pas cela qui va le ralentir ou l’épuiser, loin de là. Les affrontements, c’est dans son sang, et chaque goutte de ce dernier perdu est une ode à la vie et à ses propres valeurs, c’est une nouvelle détermination et un pouvoir qui ne cesse de s’amplifier.
Elle esquive, et bien. Elle est rapide, souple, et a compris le temps. Cela ne suffit pourtant pas toujours, surtout contre des combattants expérimentés, qu’elle rencontrera désormais, en tant que femme et en tant qu’Envoleuse.

Les deux chevaux s’agitent, et Pan tourne imperceptiblement sa garde.
Les juments n’avaient pas bougé jusque là. Donc un prédateur s’approchait. Il se concentre sur les attaques de Laïar en même temps qu’il guette les alentours.

Une boule de poils orange.
Un petit sourire, ainsi qu’un soupir désabusé, franchit les lèvres de Pan. Laïar n’a compris qu’au dernier moment.  Son poignard a déjà quitté sa main, mais il est trop tard. Samie tente de se débattre, réussit à esquiver le premier assaut de l’animal mais le poignard s’est perdu dans les airs sans le toucher – ou alors, il a juste coupé une touffe de poils.
Pan s’élance en avant, bascule sur sa jambe droite, et concentre son énergie sur le talon de son pied qui fend l’air.
Touche le tigre.
L’onde de choc éclate dans la seule matière qui est à sa disposition : la cage thoracique du tigre, qui implose sous sa puissance. Complètement déformée, elle se rétracte, ses côtes se cassent dans de sinistres craquements, et Pan devine à l’oreille celles qui s’enfoncent dans ses poumons et surtout dans son cœur. Projeté à plus de cinq mètres de distance malgré son poids non négligeable – au moins 300 kilogrammes – le félin s’étale sur le sol, déjà sans vie.

S’époussetant le torse, Pan se détourna de l’animal et posa son regard sur Laïar.
Un léger sourire étira ses lèvres.

–Et bien, Laïar. Nous n’en avons pas fini, n’est-ce pas ?

Il se remet en garde.
Et change de tactique.
Elle s’attend à ce qu’il attaque, peut-être ? Il reste sur la défensive. Mais il place toujours quelques coups. Qu’elle se fatigue. Elle ne tiendra pas la distance, c’était un fait, et il fallait qu’elle s’en rende compte.
Ses forces ? La souplesse, la vivacité, la compréhension du combat.
Ses faiblesses ? Pas assez endurante. Pas assez forte. Et manque de précision…
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeDim 01 Déc 2013, 00:48

[Quoi que pense Laï, tu es une prof parfaite ;)Au pire tu pourras faire revenir Rubis en PnJ pour lui coller encore quelques bonnes tartes, ça pourrait l'aider
Désolée si j'ai trop joué ton personnage dans mon post précédent … ]

Un tigre des prairies c'est quoi au juste ? Un petit chaton ridicule de seulement 300 kilos, aux dents aussi aiguisées que mon sabre. Rien qui ne devrait m'effrayer. Rien qui n'effraye Pan en tout cas. En un clin d'œil il est sur le tigre, lui envoyant un magistral coup de pied dans les côtes sans qu'il ait pu arracher un poil à Samie. Bouche bée, je vois le monstre s'envoler. S'écraser plus loin. Mort.

Pan revient vers moi, l'air de rien. Oui c'est vrai : il vient de tuer un chaton, rien de bien grave. Sauf que n'importe quel humain normal serait mort à l'heure qu'il est, mangé en une bouchée par le monstre des prairies.
Je regarde mon Maitre et ne trouve rien à dire. Cet homme peut se transformer en brute épaisse. C'est effrayant. Je me souviens d'Hiné qui avait fait fuir un Ours élastique avec sa greffe. J'étais déjà soufflée mais là … là c'est un autre niveau. Il a tué un tigre en un coup de pied … A rajouter dans ses atouts : sa force, sa force et sa force.

–Et bien, Laïar. Nous n’en avons pas fini, n’est-ce pas ?

Ahah … Blague ? Je crois que j'ai compris … il est fort, parfait pour être mon Maitre. Et si on arrêtait là ? Je n'ai pas envie de finir dans une marre de sang.

Pan reprend sa position défensive, sourire aux lèvres. Parler et fuir le combat serait lui prouver qu'il m'a dressée en une démonstration de force, certes impressionnante. L'attaquer à nouveau serait lui montrer ce que d'autres ont vu : je suis tenace.

Sabre tendu devant moi, je tourne autour de l'Envoleur, attendant qu'il m'attaque. Sauf qu'il a l'air bien décidé à conserver sa position de défense.
Un coup de taille pour le forcer à réagir. Peine perdue. Il esquive sans peine, réplique pour la forme et se replie sous sa carapace. Je réessaie une nouvelle fois pour me heurter au même mur. Je tourne, cherchant à trouver ne serait-ce qu'une fissure chez cet homme pour en faire une faille.
Impossible. La frustration monte en moi, écho à ma rage passée. Plus je bouge, plus j'attaque inutilement, plus je sens le poids de ces yeux bleus sur moi. En silence ils me renvoient la leçon de Pan.

- Pourquoi cacher ta colère ?


Parce que tu m'énerves tête de bique ! Je fais ce que je veux, point final. Il ne comprend pas, soit. D'ailleurs moi non plus je ne le comprend pas.

Pourquoi croire que tu peux me battre à l’amiable ?


Les mots de Pan atteignent mon cerveau avec un temps de retard. Je pensais les avoir esquivés, et bien non.

En cachant ta colère, tu ne peux pas l’utiliser.


Tais toi.
Je frappe. Il frappe en retour.

En croyant que tu peux me battre en face à face, tu ne cherches pas d’autres solutions.


Tais toi !
Je frappe à nouveau. Plus fort. Avec plus de colère.

Je veux bien que tu gardes les choses pour toi.


Je fais ce que je veux !
Je frappe. Il évite et son coup de pied fauche mes jambes.

Mais cela ne doit pas t’empêcher d’en avoir conscience, de les accepter pour les utiliser.


Il m'épuise déjà, alors que la journée n'en est même pas à sa moitié. Il me renvoie cette faiblesse que je hais et qui nourris mes plus sombres pensées.

Au fond de moi je lutte contre toutes les pensées qui se tiraillent. Je ne cache pas ma colère ! Si je la cache ! Non ! Si ! Et cet homme qui se dresse devant moi, invincible. D'où tire-t-il sa force ? Pourquoi suis-je dominée comme ça ? Parce que je suis trop faible … mais si je libère ma colère pour de vrai, je n'arriverais pas à la contrôler. En fait j'ai peur … peur de lui. Peur de moi. Peur d'échouer. De ne plus avancer. Et cette foutue arrogance dont je n'ai pas la moindre envie de me débarrasser ! Elle me bloque en me faisant refuser d'admettre mes quatre vérités.

Et si j'écoutais Pan ?

Je sens un poing s'abattre sur mon visage. L'Envoleur doit contenir sa puissance pour ne pas m'éclater le crâne, pourtant je sens la douleur faire vriller toute ma tête. Il doit au passage débloquer quelques neurones coincés puisque je me réveille.
Mon pied vole vers son sternum. Il s'écarte, me laissant juste le temps de rouler sur le côté et de me relever. Ma respiration est saccadée, à moitié par la douleur, à moitié par la colère. Je les sens qui se mêlent pour me faire oublier la fatigue. Etre énervé et ne pas le cacher c'est encore plus bizarre que d'être calme.

Je range ma lame dans son fourreau puis attaque à mains nues.
Une seule et unique attaque, continue. Un lâcher d'énergie sans contrôle, guidé seulement par mon but : la gorge de Pan, son entre-jambe ou une autre partie sensible capable de le mettre hors de jeu.
Je frappe sans m'arrêter, remontant le cours de la rivière jusqu'à sa source. Un coup par ci, un coup par là. Dévier ses bras, le déséquilibrer, se glisser dans son rythme et tenter de le détruire. Tout ça avant que la flamme qui me pousse ne s'éteigne.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMar 14 Jan 2014, 20:58

C’était ce qu’on appelait une bombe à retardement. On appuie sur le bouton, et l’explosion n’est pas immédiate. Elle arrive dans un laps de temps plus ou moins défini après avoir enclenché le système.
C’était ce qu’il se passait avec Laïar.
Comme si ce qu’il venait de réaliser avec le tigre des prairies avait enfin enclenché quelque chose dans son cerveau, ou alors qu’elle voyait enfin la réalité. Peut-être n’était-ce pas cela, après tout il n’en savait rien, mais il se doutait quand même que quelque chose liait tout cela dans le cerveau de la jeune fille blonde.

Parce qu’enfin elle ne faisait pas que chercher les failles, elle les trouvait.
Parce qu’enfin elle ne se contentait pas d’attaquait, elle vivait ses attaques. Elle n’était plus action mais réaction.
Un sourire triomphant étira les lèvres du géant cornu alors que la jeune fille s’élançait à nouveau vers lui. Il continuait de l’esquiver, mais elle passait très près. Il ne doutait pas du fait que bientôt, elle pourrait le toucher, si elle parvenait à faire tomber son masque et son mur face à elle-même plus souvent, et de manière systématique dans un affrontement contre un bon adversaire.
Contre des bandits, ils n’en valaient pas la peine et ne verraient même pas la différence. Peut-être que cela pouvait être un bon exercice… Mais pour Pan, en réalité, même s’il se disait qu’elle pouvait choisir – car c’était certainement ce qu’elle ferait – elle ne pouvait pas combattre sans être dans le combat comme elle l’était alors.

Elle n’était plus dans la succession de gestes, de mouvements, pour attaquer et parvenir à ses fins. Un seul geste pour tout ce qu’elle avait à faire, qui ne s’arrête jamais, qui n’est que continu, aussi léger qu’une plume et aussi tranchant qu’une lame. Elle n’utilise pourtant plus ses propres armes, mais son corps, tous ongles sortis, ce qui tire un sourire à Pan. Sans le déconcentrer.

Et alors que brille cette flamme dans le regard de celle qui est désormais son apprentie, Pan soupire légèrement. Il la ravive, l’alimente toujours plus, sans jamais se brûler les plumes. Tantôt vent, tantôt branche, et tantôt eau, il modèle la flamme, jusqu’à ce qu’elle s’essouffle d’elle-même, sans plus aucun combustible.
Alors, il passe derrière un bras, libère son coude qui vient effleurer à peine la nuque de la jeune fille, mais qui la met en déséquilibre et en détresse respiratoire simultanément.

Pan sourit toujours.
Il hoche même la tête.

- C’est tellement mieux comme ça !

Ebourriffant les cheveux de Laïar alors qu’elle peine à retrouver son souffle, il lui sourit encore.
Se penchant vers elle, il plonge son regard clair dans le sien, les lèvres étirées.

- Je vais faire comme ton ancienne Maître : je vais te confier un secret.

Il la connaissait à peine, et pourtant il ressentait ce besoin de lui montrer aussi sa greffe. Qu’elle ne se méprenne pas sur lui, sur ce qu’il avait fait avec ce Tigre.
Il frotte ses doigts contre les paumes de ses mains, et prend une inspiration.

- Recule un peu.

Il n’allait pas générer une grosse onde de choc, mais plutôt la plus petite possible. Il ne s’était jamais entraîné à faire une chose pareille, il avait plutôt l’habitude de tout lâcher dans des circonstances qui lui requéraient d’utiliser sa greffe.

Il gratta le sol de son talon, chercha le regard de Laïar, et tapa du pied droit. Une fois.
Sous lui, la terre se fendit, dans un mini-tremblement, générant des fissures dans le sol à son point d’impact, sous son talon. Véritable séisme miniature.
Retirant son pied, il s’écarte du lieu de sa démonstration, et retourna vers les chevaux, pour prendre par la bride sa jument de trait, et lui grimper dessus. Cette fois-ci, il n’avait pas de marche-pied, et si lui s’y hissa facilement, la jument trépigna d’indignement sur place pour montrer son mécontentement, et celui de son dos.

Lui flattant l’encolure en s’excusant dans un murmure, Pan se redressa sur sa selle et montra la monture de Laïar du menton.

- Allez, remonte.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeSam 25 Jan 2014, 23:33

Il est la terre qui soutient la flamme.
Il est le vent qui l'attise.
Il est l'eau qui la tue.

Tout d'un coup mes poumons cessent de recevoir de l'air. Je hoquète sans pouvoir respirer, comme si je me noyais. D'un simple coup sur la nuque il a réussit à bloquer mon souffle et à me déséquilibrer. Je n'ai pas senti plus que le toucher d'une plume sur ma peau, pourtant je suis en train de chuter, trop paniquée pour retrouver mon équilibre.

La rencontre avec le sol débloque ma respiration. Sous le choc j'avale air et poussière sans différence, à la façon d'un bébé qui respire pour la première fois : sans réfléchir à ce que je fais. S'ensuit une crise de toux mémorable passée à recracher autant de poumons que de terre.

- C’est tellement mieux comme ça !

La main de Pan vient ébouriffer mes cheveux, détruisant tout mon travail du matin pour les attacher en chignon serré. Pas un seul ne dépassait et voilà que cet imbécile a tout détruit ! Je voudrais lui sauter à la gorge pour lui apprendre à se moquer de moi ! Sauf que … sauf que mes muscles ne sont plus réactifs. Je n'en peux plus. Vidée, usée, je ne peux que penser à ma défaite.
Je n'ai rien pu faire contre Pan. Rien. Il était absence là où j'étais présence, au contraire de moi. Trop de ses coups ont fait mouche, et pas assez des miens. Le combat me semblait moins brouillon à la fin qu'au début, mais je n'étais pas encore assez efficace. Je finirais bien par l'être, à force de persévérer sur la Voie du Chaos. Rien qu'avec cet affrontement, j'ai la bizarre impression d'en avoir plus appris qu'en des mois à attendre un Maître et à m'entrainer sans but.

Au fond de moi, je ne sens plus rien. La flamme furieuse qui s'y déchainait s'est éteinte avec la fin de ce combat. La colère n'est plus là, et sous les cendres de la folie il ne reste plus qu'une sorte de calme lucide.
Pan est mon maître.

Il sourit.
Je souris.
Maître et apprentie.

Pour sceller ce lien, l'Envoleur m'offre l'un de ses plus beaux secrets : celui de sa greffe.
Je le vois sans comprendre gratter le sol du bout de son pied puis taper. Une onde de choc se propage jusqu'à moi, faisant sautiller les gravillons. Je la sens passer sous mes doigts, minuscule aperçu de la force de cet homme. Le plus ébahi de mes sens est sans aucun doute ma vue, qui contemple un réseau de fissures tout autour du pied de Pan. Venant de lui j'aurais pu croire que c'était simplement dû à une force surhumaine, mais il m'a promis un secret similaire à celui d'Hiné. Ca ne peut être que sa greffe.
Je revois le tigre voler dans les airs et s'effondrer à plusieurs mètres de nous. Si Pan n'avait pas eu ce don, ce corps qui refroidit un peu plus loin serait-il en train de se repaître de nos entrailles ? Oui, assurément. Ce n'était qu'une façon de m'impressionner.

Je ne reste bouche bée qu'une seconde de plus, le temps de contempler la faille et d'admirer le cadeau des Mentaïs. J'ai tellement hâte de posséder une greffe moi aussi ! Il ne reste plus qu'à terminer ce cours et m'en montrer digne. A voir le regard nouveau que me porte Pan, je crois que je suis sur la bonne voie.

Je me relève puis rejoins Samie, cachée derrière l'imposante monture de l'Envoleur. Elle a compris que garder un bouclier à proximité était une meilleure idée que s'enfuir au hasard des plaines. Tant mieux pour moi : je n'aurais pas à passer le reste du voyage à courir à côté de Pan.

- Allez, remonte.

Je ne me fais pas prier et saute en selle.
M'aurait-il matée au point que j'obéisse sans ciller ? Non. Il a sa force, mais moi j'ai la mienne, et même si elle a cessée de bouillonner je sais où la retrouver le jour où j'en aurais besoin. Si j'obéis, c'est désormais par respect pour celui qui vient d'éclairer ma Voie.
Maître et apprentie.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeVen 14 Fév 2014, 17:21

Un sourire étire les lèvres de Pan alors qu’ils galopent ventre à terre depuis plusieurs minutes.
Ils se dirigent directement vers le Sud. Pire que cela, Pan a bien l’intention de contourner les Dentelles Vives pour arriver dans la péninsule au Sud d’Al-Jeit et pouvoir accéder aux Océans.
Oui, ces Océans pleins de Pirates !
C’était ce qui était le plus intéressant, les Pirates, dans les Grands Océans du Sud, après tout.

Jetant un coup d’œil à Laïar, Pan se dit qu’ils avaient encore beaucoup de choses à découvrir. Il a beaucoup de choses à lui faire découvrir. Ce n’était pas sa première apprentie, mais c’était la première qu’il prenait « en cours de route », et du coup, évidemment, c’était plus difficile pour lui de se faire une bonne idée de la jeune fille.
Il ne doutait pas que si elle était arrivée jusque-là, c’était sans doute qu’elle était douée. Il faisait confiance aux autres Maîtres pour cela. Mais elle changeait de méthodes d’enseignement quand même brutalement, et sans doute pouvait-elle manquer de repères pour comprendre comment cela fonctionnait avec lui.

Il ne pensait pas être un Maître compliqué ou difficilement supportable, encore que cela pouvait changer selon les caractères. Il faisait toujours de son mieux pour s’adapter à ses interlocuteurs tout en gardant son intégrité et en répondant à ses convictions personnelles.

Traversant les collines de Taj d’un seul trait, bien qu’avec des ruptures d’allure – la jument de Pan, malgré son gabarit, supportait difficilement son poids – l’Envoleur et son apprentie n’échangèrent pas beaucoup de phrases, et ne s’arrêtèrent que pour manger un repas frugal.
Ils traversaient les Collines dans le sens Sud-Est et arrivèrent près des petits lacs alors que le soleil franchissait tout juste l’horizon.
Descendant de sa monture essoufflée comme un bœuf, Pan la désharnacha en demandant à Laïar de faire de même. Mais alors que la jeune fille allait faire du feu, il la retint.

- D’abord, un autre exercice pour cette première journée.

Il lui sourit tranquillement, et ils s’éloignèrent du camp pour grimper sur quelques rochers immenses mais désordonnés, qui s’entassaient sur les côtés d’un lac aux dimensions intermédiaires. Le plus haut tenait par une improbable pirouette de la gravité et surplombait le lac à plus de cinq mètres de sa rive, défiant l’eau de l’engloutir.
Pour y avoir été plusieurs fois, Pan savait que ce caillou résisterait à son poids, même combiné au poids plume de Laïar. Il se lança donc dans l’escalade des rochers, pour arriver tout en haut et régner sur la surface létale et miroitante.

Se tournant vers son apprentie, il s’adressa à elle en prenant une inspiration.

- L’eau n’est pas mon élément. Pourtant, je sais me servir d’elle, et accepter sa force. Il désigna l’étendue d’eau d’un revers de main. Sais-tu plonger ?

Il annonçait ainsi la couleur du prochain exercice, mais attendait la réponse de Laïar. Elle devait déjà avoir défié la force de l’eau, mais avait-elle réussi à la rendre utile pour elle ? A l’utiliser sciemment ?









[ Très court, désolée ! ]
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeSam 15 Fév 2014, 13:03

- Je n'ai jamais appris à plonger, même si je sais nager.

( j'arrive à faire encore plus court :p)
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeSam 15 Fév 2014, 13:42

- D'accord. Là, par exemple, tu ferais comment si tu devais sauter ? Essaie de m'expliquer, pas de le faire, on va éviter de te briser des os.



[ Oui, je vois ça ! Razz ]
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeSam 15 Fév 2014, 19:13

- En fait si j'ai déjà sauté, mais depuis un ponton, pas un rocher à cinq mètres de hauteur. Je suppose que le début serait pareil ...

Elle se met en position pour plonger, loin du bord : dos courbé et bras en arrière.

- Je prends bien appuie sur mes pieds et m'aide de mes bras pour avoir une bonne impulsion et pouvoir décrire une courbe dans les airs, loin du plongeoir. Le but est de rentrer d'abord les bras puis la tête et le reste du corps. Le problème c'est que je ne sais pas comment me réceptionner de si haut. Si j'arrive toute droite, je vais heurter le fond non ? Et essayer de faire une courbe à l'arrivée... mouais ... ça sent bon le plat monumental.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeVen 21 Fév 2014, 21:49

[ Secoue la tête ]

- Le fond est suffisamment profond ici. Par contre, en effet, il ne faut pas arriver parfaitement droit, mais légèrement incliné, pour éviter l'entrer de toute ta masse dans l'eau à cause de l'attraction de ton poids. Tu as raison, partir incliné risque d'engendrer un plat, et puis contrôler sa trajectoire en l'air n'est pas facile. Quoi que ça doit être plus facile pour toi que pour moi.

[ Sourit ]

- On va pratiquer, il n'y a rien de mieux. Commence par sauter avec les bras devant toi, te précédant. Il faut que tu aies la volonté de contrôler ta trajectoire dès le début...

[ petit pause puis, dans un sourire :]

- Ce que je fais est beaucoup moins élégant, et je n'ai pas du tout la même technique, à cause de ces trucs encombrants !

[ En désignant ses cornes ]






[ Désolée, j'avais pas vu que tu avais répondu ! ]
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeSam 22 Fév 2014, 17:17

Ce n'est rien. Rien qu'un tout petit saut de cinq mètres de hauteur. A entendre la voix confiante de Pan, je ne vois pas ce que je risque ici. Il semblerait que nous n'ayons pas la même perception des choses. J'aurais fuit devant le tigre des prairies, mais lui a préféré l'affronter, l'envoyant valser plus loin sans se soucier des risques. Là c'est pareil : ce rocher ou un pont sont la même chose pour lui. Pas pour moi.

Dans mon enfance ainsi qu'à Al-Chen, j'ai appris à plonger à la perfection depuis un plongeoir d'au maximum deux mètres. J'avoue avoir été tentée de tester une hauteur supérieure, mais une enfant noble est surveillée et n'a pas le droit de s'amuser à risquer sa vie en sauts futiles. Nager et plonger d'un rebord étaient des bases que je me devais d'acquérir. C'étaient des cours plus que des récréations où on me laissait m'amuser. A Al-Chen je n'ai tout simplement pas eu l'occasion de plonger depuis autre chose que des ponts, et nager n'était pour moi qu'un moyen de me défouler et de devenir plus forte.

Aujourd'hui mon Maître m'offre l'occasion de me surpasser, de franchir un nouvel obstacle. C'est ce que je veux pas vrai ? Je dois apprendre à devenir comme lui : insouciante des dangers.
Pan m'intime gentiment de tester un plongeon, pour voir comment je me débrouille. Il avait l'air d'accord avec mes théories et n'a fait que leur apporter des précisions. Pas très utile comme conseils … J'espérais mieux de sa part, même si me conseiller sans savoir ce que je vaux est ardu. Je ne doute pas qu'il fera mieux plus tard.

Je m'approche du bord du rocher et contemple le lac à mes pieds. Il est semblable à tous ceux qui ont émaillé notre dernière heure de voyage. L'eau y scintille, reflétant la lumière du soleil couchant. C'est assez étrange de regarder cette étendue brillante aux couleurs presqu'irréelles. Un peintre y verrait forcément un tableau grandiose, à reproduire absolument sur une toile. Ca ferait joli dans le dortoir des filles au Domaine … un peu de couleurs sur les murs de pierre grise égaillerait notre vie.

Je rêvasse encore une seconde, comme si j'analysais ma situation avant de plonger, puis revient à la réalité. Le plongeon. La nuit tombe vite, tout comme la "chaleur" de la journée. J'ai hâte de pouvoir retourner me réchauffer auprès d'un feu, alors autant faire de mon mieux et en finir avec cet exercice.

Ma veste tombe à mes pieds, suivit par mes chaussures, bas et pantalon. Il ne reste plus sur ma peau qu'une fine chemise et des sous-vêtements. J'espère que Pan ne m'en voudra pas pour ce strip-tease improvisé. Ou alors c'est ce qu'il attendait …

Les pieds bien ancrés au rebord, j'essaie de maitriser les pulsions de stress qui commencent à s'agiter en moi. Se contrôler. Ne pas se laisser submerger par la peur. Je suis une Envoleuse. Je n'ai peur de rien.
Mes bras font balancier, s'élançant vers l'arrière pour mieux revenir vers l'avant, m'entrainant avec eux. Je me pousse en même temps à l'aide mes jambes, le plus loin possible du rocher. L'air fait battre le tissu sur ma peau, ami de ces instants incertains.
J'ai à peine le temps de prier intérieurement. Yeux fermés et crispés, je sens la morsure de l'eau sur mes mains, mes bras puis le reste de mon corps. Un claquement sec retentit dans les airs comme dans l'eau, en même temps qu'un choc au niveau de mon ventre expulse de précieuses bulles d'air. Je ne réfléchis pas longtemps pour choisir l'étape suivante : je bats des bras et des jambes pour me hâter vers la surface. Je n'ai pas réussi à exécuter un saut parfait, et l'enchainement était extrêmement brouillon. Rien dont je puisse être fière, hormis le fait que je suis en vie.

Claquant des dents, je me hisse sur la berge. L'air y est frais, mais pas autant que l'eau. Si seulement l'été pouvait être permanent ! Je pourrais passer des heures à plonger avec délice si l'eau était chaude ! Là, je suis bien partie pour plonger des heures, au plus grand plaisir de Pan et à mon plus grand malheur.

Je remonte aux côtés de mon Maître sans me presser, faisant attention à ne pas faire glisser mes pieds mouillés sur les rochers. Lui n'a pas bougé. Il est sec, habillé, au chaud. J'espère qu'il va me faire une démonstration et compatir à mon sort. Ca me donnerai l'occasion d'examiner son corps : je suis curieuse de savoir si il a d'autres points communs avec le bouc donc il porte les cornes. Pour l'instant il est le seul à pouvoir reluquer quelqu'un : ma chemise désormais trempée colle à mon corps, révélant le dessin de mes seins. Peu gênée par cette pensée, je n'hésite pas à le regarder, attendant son avis de Maître Envoleur.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeLun 24 Fév 2014, 09:04

Elle ne sembla même pas relever son trait d’humour, toute entière à se concentrer sur le vide qui la séparait de l’eau, cinq mètres plus bas. Comme hypnotisée par la hauteur, elle hésitait, et il avait presque l’impression d’entendre son cœur battre à toute allure dans sa poitrine.

Un léger sourire rassurant étira ses lèvres, alors qu’il l’encourageait d’un petit mouvement de menton. Elle sembla hésiter à se déshabiller, et finalement ne le fit pas complètement, tirant un haussement de sourcils d’incompréhension au Maître Envoleur. Cela n’était pas très pratique de sauter dans l’eau avec des vêtements, cela devenait lourd et surtout cela entravait beaucoup les mouvements.

Cependant, Pan ne fit pas de commentaire, laissant la jeune femme gérer toute seule son premier plongeon. Il semblerait qu’elle sache plonger, en réalité, car elle a de bons réflexes, mais elle est terriblement crispée et donc son corps, tendu, n’adopte pas la bonne trajectoire. Mais elle atteint quand même l’onde paisible sans dégâts, sauf peut-être le ventre rouge.

Elle remonta très vite à la surface, puis le rejoindre.
Hochant légèrement la tête, Pan ouvrit la bouche pour donner ses premières impressions.

- Tu es beaucoup trop crispée. Essaye de te détendre, tout en gardant tes muscles fermes. C’est toi qui choisis ta trajectoire, pas eux. Fais attention également, tu t’es trop cambrée, c’est pour cela que tu as fait un plat sur le ventre. Force ton bassin à basculer vers l’avant, cela t’aidera.

Voyant qu’elle hésitait, Pan poussa un léger soupir.

- Je peux essayer de te montrer.

Essayer, car avec ses deux masses sur la tête, plonger avec la tête parfaitement alignée avec le dos relevait du miracle.
À son tour, il se déshabilla, mais ne garda rien sur sa peau. C’était plus simple comme cela, pour lui. Il avait déjà assez de masse inhabituelle à gérer avec ses cornes, autant ne pas s’encombrer avec des habits alors qu’il avait la possibilité de les enlever.

S’avançant vers le bord du rocher, il fixa quelques secondes le miroir de l’eau, qui était redevenue parfaitement lisse.
Faisant rouler ses épaules pour les détendre un peu plus, il fit légèrement basculer sa tête en arrière, se laissant entraîner par le poids de ses cornes, et plia les genoux pour s’élancer dans une courbe harmonieuse au-dessus de l’eau.

Lever les bras devant sa tête était inutile, aussi les garda-t-il le long de son torse. Une seconde à peine après avoir quitté le rocher, la pointe de ses cornes transperça l’eau dans une gerbe loin d’être discrète. Mais l’eau se dégagea sans résistance autour de son corps, qui lui était bien orienté.
Restant quelques secondes sous l’eau, Pan battit puissamment des jambes pour remonter à la surface, son crâne inexorablement tiré vers l’arrière par le poids de ses atouts.
Remontant rapidement sur le rocher pour rejoindre Laïar, il lui adressa un petit sourire.

- Pour moi, c’est loin d’être efficace et discret. Mais tu n’as pas de cornes, donc cela le sera. Chacun doit faire avec ce que la nature lui a donné. Par exemple, tu es naturellement un peu trop cambrée, il faut que tu y penses, ou que tu arrives plus verticale. Moi, j’ai ces cornes, et donc la bonne technique, c’est d’arriver par les pieds.

Il lui sourit encore.

- Ecoute ce que te dit ton corps. Et réessaye.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeLun 24 Fév 2014, 23:38

Pas un regard pour me seins ! Le goujat ! Il doit être sensible uniquement à la vue de vieilles chèvres !
Son peu d'attention à l'égard de mes attraits féminins me ravie. J'ai beau vouloir un Maître fort et sans cœur, ce n'est pas pour autant que je veux un rustre pervers. Hors Pan est tout sauf ça. Il parle d'une voix égale, comme si j'étais toujours habillée, sans un centimètre de peau apparent. Ca me rappelle cette nuit sur les toits d'Al-Chen … un Mercenaire m'avait retrouvée pour m'ouvrir une nouvelle Voie vers la force et la puissance. Mon corps était nu, entièrement. Lui ne s'en était pas soucié, à ma plus grande surprise. Rare sont les hommes insensibles aux charmes féminins, surtout quand ceux-ci sont apparents. C'est autant son attitude que ses paroles qui m'avaient acquises à la cause du Chaos. Au sein des Envoleurs, je trouverai des gens différents. Différent … jamais je n'aurai pensé que ce mot prendrait un jour tant de sens. Entre le monstre à écailles rouge gardant Ombreuse et Pan, je suis servie !

L'Envoleur m'explique mes erreurs, passant en particulier sur ma crispation. C'est un détail d'importance qui ne disparaitra qu'avec les essais, enfin je l'espère. Il faut juste que je prenne mes marques et réussisse un saut. Rien de plus simple.

Les derniers mots de Pan ont à peine eut le temps d'atteindre mes oreilles qu'il est déjà nu comme au jour de sa naissance. Par les poils de la barbe de Merwyn ! Quel homme ! Ou plutôt quel animal ! Mon Maître est tout ce qu'il y a de plus svelte et bien taillé. Pour peu je le violerai sur place … comment veut-il que je me concentre si il se déshabille ?! En tout cas il a réussi à me faire oublier mon futur saut, donc à me faire oublier toute tension.

Je le regarde s'élancer sans hésitation, plongeant du haut du rocher dans un mouvement épuré. Il n'a pas eu à s'aider de ses bras pour donner une impulsion. Ses jambes sont assez fortes pour soulever sa masse loin du bord. Il vole pendant à peine une seconde avant de s'enfoncer dans l'eau, entouré d'une immense gerbe de gouttelettes. Les vagues n'ont pas encore fini de déformer la surface du lac que le voilà déjà qui ressort. C'était un saut tellement beau mais aussi tellement lourdaud ! J'ai presqu'envie d'en rire. D'ailleurs j'en ris toute seule. Pan m'entend peut-être d'en bas et prendra surement mal ma réaction. Pourtant quelle que soit la punition qui m'attend, je m'en fiche. Je n'ai pas rit depuis que j'ai abandonné mon frère. J'avais oublié ce que c'était … étrange sentiment de libération …

Le temps qu'il remonte, je fais tomber au sol ma chemise trempée et mes sous-vêtements. Dans le ciel, la lune apparait lentement, me ramenant au soir de mon départ d'Al-Chen. A nouveau je suis seule, nue face à un Mercenaire confirmé. C'est la deuxième fois que je me libère de toute entrave devant un homme, tout en sachant qu'il ne me fera rien.
Mon fou rire s'est arrêté, et c'est avec un sourire moqueur sur les lèvres que j'accueille l'Envoleur en haut du perchoir.

-Je confirme, ce n'était pas un saut très élégant !

Rien que ça me donne de l'espoir : je vais pouvoir surpasser un Maître quelque part. Il le sait et se comporte de façon humble. J'ai l'impression par moment qu'il essaye de se mettre à ma hauteur pour m'encourager à avancer. Bizarre comme tactique … pourtant là tout de suite, je l'apprécie.

- Ecoute ce que te dit ton corps. Et réessaye.

Je hoche la tête, répondant à son sourire par un autre sourire.

Libérée de mes habits, plus rien ne me sépare de mon plongeon. Nulle entrave entre moi et la perfection. Je m'avance d'un pas léger, détendu. Ces cinq mètres ne me semblent plus si haut tout d'un coup.
A nouveau je tends mes bras vers l'arrière. Les balance vers l'avant. Mon corps est contracté mais pas crispé. Etre ferme tout en se contrôlant. Je sens malgré moi mes jambes basculer au dessus de moi, déséquilibrant mon saut. L'atterrissage n'est pas fameux, éparpillant autour de moi presque autant de gouttes d'eau que Pan auparavant. Le plat sur mes jambes était suffisant pour faire du bruit et des éclaboussures, pas pour me faire mal.

Tout en remontant, je rumine sur mon corps difficile à contrôler, essayant de me souvenir des sensations du plongeon pour corriger mes erreurs. Je retente l'expérience une fois, deux fois, vingt fois. Pan les ponctue de quelques conseils, utiles même s'ils ne le sont pas autant que l'un des premiers. "Ecoute ton corps." Ces trois mots prennent plus de sens à chaque saut, à mesure que je prends conscience de chacun de mes muscles et de mes os. C'est une mécanique complexe qu'un peu d'eau ne fera pas rouiller. Bien au contraire !

Au vingtième plongeon, pas une goutte ne s'élève à mon passage. Je me suis liée à l'eau aussi surement que je me suis liée à l'air.
Tout était beau. Tout était parfait.
Enfin à mon goût.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeVen 07 Mar 2014, 17:20

Le regard de Laïar sur lui alors qu’il venait de se déshabiller n’échappa à Pan, qui décida de tout simplement l’ignorer. A quoi bon ?
Et le rire qui l’avait sans doute secouée ne s’était pas tout à fait effacé de ses yeux, tirant un sourire à l’Envoleur. Oui oui, il en avait parfaitement conscience, les plongeons humains n’étaient pas faits pour lui.

-Je confirme, ce n'était pas un saut très élégant !

Il eut presque envie de lui tirer la langue, mais n’en fit rien, se contentant d’observer le prochain saut de Laïar, qui est désormais plus détendue.
Un petit sourire triomphant étira les lèvres de Pan : ainsi, le rire aidait la jeune fille à se détendre. Il mit cette information de côté pour se concentrer sur les sauts.

Il savait à quoi devait ressembler un “plongeon parfait”, mais était également conscience que la perfection d’un plongeon changeait selon l’individu qui l’exécutait : il en était le premier exemple.
Le premier plongeon de Laïar fut assez catastrophique, mais les suivants furent de mieux en mieux. Combien de fois s’élança-t-elle à nouveau dans  les airs et dans l’eau ? Il n'avait pas compté. Mais une vingtaine de sauts devait être une bonne estimation.

Elle s'améliorait à chaque saut, et ses trois derniers étaient presque parfaits. Pas d'éclaboussure, pas de plat, simplement l'harmonie d'une courbe et d'un lien entre air et eau.
Très beaux sauts, d'ailleurs.

Alors, quand Laïar revint près de lui, en haut du rocher, il lui fit un sourire serein.

- C'était bien. Je crois que c'est le mieux que tu pourras faire aujourd'hui. Descendons...


§§


Le lendemain matin, Pan réveilla Laïar avant-même que le soleil ne finisse de se dégager de l'horizon.
Les Collines de Taj baignaient dans l'or et l'orange du matin, et l'herbe semblait danser avec le vent. Le paysage était magnifique.

Mais si les couleurs de l’aurore étaient belles, Pan ne laissa pas son apprentie en profiter passivement : une bonne heure de course lui permis de bien se réveiller et d’être plus alerte, avant qu’ils ne repartent à cheval en direction du sud. Les Dentelles Vives s’étiraient à leur gauche, immenses et imperturbables.
Mais Pan ne voulait pas en profiter immédiatement. D’abord, les chevaux devaient être en sécurité, et ensuite le passage qui permettait de rejoindre la Passe de la Goule était plus intéressant que les pics qui s’étiraient vers le ciel en des prises faciles.

Si l’eau n’était pas son domaine, la roche et l’escalade, si.
Il avait hâte de s’élancer sur les constructions de la nature, de relever leur défi.
Mais pas immédiatement.

Alors que le soleil atteignait son apogée, Pan fronça les sourcils en détaillant le chemin devant eux.
Des silhouettes grossissaient petit à petit, des silhouettes de cavaliers et des charrettes. Il y avait beaucoup de cavaliers pour deux carrioles, ce qui ressemblait donc fort à un déplacement d’un objet ou homme d’importance.
Le regard de Pan s’assombrit.
A chaque fois qu’il avait rencontré de telles congrégations, cela avait mal tourné. A cause de ses cornes, parce que les humains normalement constitués en avaient peur, et qu’ils attaquaient ce qui leur faisait peur, quand ils étaient des guerriers ou des personnes de pouvoir.

Poussant un petit soupir, l’Envoleur dit à son apprentie :

- Bon. Généralement, ces rassemblements, ils n’aiment pas me croiser. Les quatre fois où j’ai longé des charrues, je me suis fait attaquer. Tiens-toi prête, on va simplement galoper, avec un peu de chance ils..
- Vous ! Que faites-vous ici ?
- Nous voyageons…
- Il n’y a jamais personne dans cet endroit !


Pan prit une inspiration, et adressa un regard désabusé à Laïar.
Et voilà.
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeMer 12 Mar 2014, 23:56

Les yeux grands ouverts, je regarde le ciel qui s'éclaircit peu à peu. Les étoiles sont parties et bientôt ce sera le soleil qui le remplira. J'imagine déjà sa douce chaleur sur ma peau cet après-midi. Peut-être même qu'enfin je pourrais me débarrasser de ma veste en cuir de siffleur ! J'ai hâte de pouvoir retirer des épaisseurs pour regagner en aisance dans mes mouvements.
Pour l'instant il fait frais, et l'air vivifiant s'attaque à mon visage, seule partie de mon corps qui dépasse de mes couvertures. Un instant j'hésite à me lever pour rallumer le feu et m'activer. Pan dors toujours à deux pas de là. J'entends son souffle régulier, signe qu'il dort encore profondément. J'ai peut-être du mal à dormir, mais lui non, alors je vais le laisser profiter de son repos en paix. Après tout plus tard il se réveille, plus tard j'aurais à m'activer. Peut-être que dans les prochains jours je me déciderais à commencer mon entraînement sans lui … à profiter du silence de l'aube pour courir en paix. Pour l'instant je suis bien, là, à feignasser un peu.

Le souffle de l'Envoleur s'accélère. Il est l'heure de se lever on dirait. Je m'assois sur ma couche et étire mes muscles durcis par la nuit. Maudit sol irrégulier ! Je donnerais cher pour retrouver mon bon vieux lit d'Al-Jeit, avec ses draps propres à la douce odeur de lavande. Là je sens l'humus tout autour de moi. J'ai troqué une vie de princesse pour une vie d'aventurière. Kyler tu paieras aussi pour ce sacrifice …
J'échange à peine trois mots avec mon Maître avant que nous prenions un rapide petit-déjeuner de fruits et de pain. Parfait pour ne pas avoir un ventre lourd toute la matinée. Parfait quand on va courir juste après.

Ma chemise est encore humide de la veille. J'ai beau l'avoir posée à côté de notre feu de camp, elle n'a pas totalement séché. Tant pis. Au pire j'attraperais un rhume. Mes autres vêtements eux par contre sont bien secs et me font oublier la sensation de fraicheur ressentie en enfilant ma chemise. Je suis prête pour la suite !


| ~ ~ ~ |


J'ai couru pour me réchauffer, au milieu du feu inondant les collines de Taj. Avec mes cheveux blonds, j'aurais pu faire partie de ce paysage inondé par les rayons du soleil. Etre lumière tout en étant ténèbres. Une contradiction qui me plait, même si mon cœur n'est pas si sombre que ça.

Nous chevauchons ensuite à travers la fin des collines, celle-ci se mêlant à ce qu'on nomme "Les Grandes Plaines". Je préfère tenter de deviner notre destination plutôt que de demander à Pan. Au point où nous en sommes, il a l'embarras du choix : Dentelles Vives, Grands Océans, Pays Faël, Al-Vor ou n'importe quel autre endroit perdu dans le sud du pays. Qui sait si au cours de ce voyage je ne vais pas traverser les quatre ! J'aimerais aller visiter le Pays Faël … si il y a bien un endroit où je n'ai jamais mis les pieds, c'est bien là-bas. Mais pour s'entrainer, Pan risque de choisir les Dentelles Vives. Après l'eau, il va me faire goûter aux joies de la pierre. Je vois déjà les journées d'escalades qui m'attendent … je croyais avoir enfin trouvé le printemps, mais voilà qu'il va me ramener en hiver ! Ma veste va vite retourner sur mes épaules …

Il doit être bientôt l'heure de manger lorsque nous croisons pour la première fois des humains. Ah le retour à la civilisation ! J'aime le calme de la nature, mais à petite dose. Savoir que je ne suis pas la seule personne vivante sur cette terre me rassure. L'Envoleur n'a pas l'air ravi par cette rencontre. Pourtant je ne vois qu'une caravane bien escortée. D'accord : un peu trop bien escortée. Pour deux charrettes, ça fait beaucoup de cavaliers. J'imagine qu'une jolie mallette pleine de bijoux et d'or se dissimule sous les tentures. Rien qui ne nous intéresse.

- Bon. Généralement, ces rassemblements, ils n’aiment pas me croiser. Les quatre fois où j’ai longé des charrues, je me suis fait attaquer. Tiens-toi prête, on va simplement galoper, avec un peu de chance ils..

Ah c'était donc ça. Il a peur que ces hommes nous cherchent des ennuis. Je le détaille du regard. Avec sa stature et ses cornes de bouc, il ressemble à un démon sorti de l'imaginaire d'enfants trouillards. En effet ça ne doit pas toujours plaire aux gens qu'il croise, mais de là à croire que ces hommes qui n'ont rien à craindre nous attaquent …

- Vous ! Que faites-vous ici ?

Pan assure dans le genre devin. Nos chevaux n'ont pas eu le temps de galoper et déjà l'homme de tête nous arrête pour nous agresser verbalement. Je lui collerai bien mon poing dans la figure pour lui apprendre à parler gentiment, mais l'Envoleur teste une méthode plus douce. Qui échoue.

- Il n’y a jamais personne dans cet endroit !
- Et bien maintenant il y a nous.

Sourire mielleux sur le visage, j'avance Samie au niveau de mon Maître. Hiné m'a recommandé de ne pas trop parler et d'agir vite et bien. Un rapide coup d'œil à la colonne armée m'apprend que "vite et bien" ici ne sera pas possible. Si j'attaque ce crétin, nous ne nous en sortirons pas indemne, quelle que soit la force de Pan.

- Et bientôt il n'y aura plus personne. Au revoir monsieur.

Je le salue de la main et pousse ma monture pour qu'elle remonte la colonne. Avoir l'air gentille et confiante pour passer tranquillement. Parf …

- Arrêtez-vous !

Cette fois c'est à moi de jeter un regard désolé vers Pan. Même une jolie fille comme moi n'aura pas fait fondre cet idiot.
Quelques hommes armés nous observent avec leur main sur leurs épées, prêts à réagir. Je n'aime pas ça du tout ! Quand j'étais petite je les aurais regardés avec mépris, ces soldats à la charge de maisons inférieures, qui arborent fièrement des armoiries méprisables. Oh mais en voilà une idée…

- Vous servez les Vil'Karden et les Til'Flenil pas vrai ?

L'homme de tête hoche la tête, surpris par ma culture. Il ne sait pas que chez certains nobles on apprend les blasons des grandes familles de Gwendalavir dès l'âge de six ans. Moi si. Et ce n'est pas la seule chose que je sais.

- Alors montres moi un peu de respect ou tu le regretteras. Tu es quoi … capitaine ? Bien. Laissez nous passer monsieur le capitaine ou ce cher Vil'Karden aura le plaisir de m'entendre lui rapporter le manque de respect d'un de ses subordonnés à mon égard. Je doute que ça lui plaise … surtout qu'il cherche toujours à obtenir les faveurs de MA famille.

J'insiste sur ce point, d'une voix pleine d'assurance, de menaces et d'arrogance. Savant mélange qui, avec un regard fixe, saura le faire craquer. Il a beau avoir l'avantage du nombre, il va céder, comme tant d'autres avant lui.

- Viens Pan, où nous ne serons jamais à Al-Vor à temps.

Ma voix a là autant d'autorité que mes gestes, alors que je pousse à nouveau Samie vers l'arrière de la caravane. Cette fois-ci j'espère ne pas avoir à m'arrêter …
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MessageSujet: Re: Groupe Kofu - Cours n°3   Groupe Kofu - Cours n°3 Icon_minitimeLun 31 Mar 2014, 09:31

La manière dont commença la rencontre ne disait rien qui vaille à Pan, et la suite le lui confirma.
Les gens pensaient toujours qu’il allait les agresser. Pourtant, c’était toujours l’inverse qui se produisait : à la base, il n’était pas du genre guerroyeur ; mais si on l’agressait, il se défendait, et pas à moitié.

Laïar tenta de ne pas tenir compte de la colonne de cavaliers, mais elle se fit apostropher avant d’avoir fait cinq foulées. Un sourire faillit passer sur les lèvres de Pan : il fallait du culot, et cette jeune femme en avant à revendre ! Mais cela ne suffisait pas, apparemment.
Le regard désolé qu’elle échangea avec l’Envoleur eut presque raison de ses zygomatiques, mais il parvint à garder le contrôle de ses muscles faciaux.

Alors, il vit que Laïar détaillait les blasons et bannières présents sur les charrettes et cavaliers. Lui-même n’en connaissait pas un peu : il n’était déjà pas de ce monde, et en plus la plupart des humains avaient peur de ses cornes, donc il évitait autant que faire se peut tous les lieux de rassemblements comme les villes.
Mais il resta attentif à la suite, et l’apprentie le surprit.

- Vous servez les Vil'Karden et les Til'Flenil pas vrai ?

A peine l’homme eut-il légèrement hoché la tête que Laïar l’attaqua de front. De front, par les mots.
Les mots sont des armes, et cette jeune fille semblait avoir déjà intégré depuis longtemps cette leçon.

- Alors montres moi un peu de respect ou tu le regretteras. Tu es quoi … capitaine ? Bien. Laissez nous passer monsieur le capitaine ou ce cher Vil'Karden aura le plaisir de m'entendre lui rapporter le manque de respect d'un de ses subordonnés à mon égard. Je doute que ça lui plaise … surtout qu'il cherche toujours à obtenir les faveurs de MA famille.

Encore une fois, Pan fut surpris, mais pas seulement par la manière dont les choses tournaient. Plutôt parce que Laïar avait tant d’assurance dans la voix et dans les gestes qu’une personne normalement constituée ne pouvait que la croire. Magnifique numéro de théatre. Il comprenait mieux pourquoi elle avait un masque d’arrogance la plupart du temps. Et elle savait très bien s’en servir.
Il restait cependant persuadé que mentir aux autres était un art qui consistait, à la base, à ne pas se mentir soi-même, et accepter ses propres émotions pour mieux les utiliser et les cacher.

- Viens Pan, où nous ne serons jamais à Al-Vor à temps.

Un léger scintillement passa dans le regard de l’Envoleur, qui hocha la tête en baissant les yeux. Il ne put s’empêcher de répondre :

- Oui madame.

Se retenant de pouffer de rire, il fit avancer son cheval derrière celui de la jeune femme, et n’accorda plus un regard aux gardes… les gardant dans son angle de vision malgré tout, pour les surveiller. Cependant, les cavaliers ne bougèrent pas et remirent les caravanes en marche.

Et alors qu’ils dépassaient le dernier homme, Pan s’autorisa enfin à sourire.

– Alors, tu vas aller rapporter le comportement de ces capitaines à ce vilain monsieur ?

Sur le ton de la boutade, évidemment, la réplique avait le but de faire sourire Laïar, mais peut-être ne serait-ce pas le cas. Pan prit cependant le parti d’en faire une critique positive.

- Les mots sont des armes, et apparemment tu l’as très bien compris, et depuis longtemps. Tu viens d’une famille de nobles, apparemment, alors je pense que cela pourrait être même un talent inné chez toi. Les « bien nés » savent utiliser les mots.

Un petit sourire étira ses lèvres, et il ne laissa pas la jeune fille lui répondre : d’une pression de mollets, il lança sa monture au galop, et se contenta de la laisser avancer.

Ils n’allaient pas à Al-Vor.






[ Court, désolée ! ]
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