[-16] Les symptômes sont des indices insipides [ Lib ]

Lorsque le battant s’ouvrit, il fut soulagé de voir immédiatement Libertée juste derrière…
Cependant, ses sourcils se froncèrent quand il put appercevoir son visage bouffi et un peu trop rouge, ses yeux gonflés et son nez d’une couleur plus soutenue… Quoi, elle avait pleuré ?
Un pincement lui piqua la poitrine et il voulut lui demander ce qu’il se passait – il était arrivé quelque chose à quelqu’un ? - mais l’expression de la Marchombre ne laissait pas de doutes : elle ne voulait pas en parler. Donc c’était plus personnel, à première vue, et Erwan se demanda un instant pourquoi ça l’affectait autant…

Elle lui demanda comment il se sentait, et pour faire bonne figure il roula des bras, des épaules et de la nuque. Ses muscles étaient un peu endoloris, sa peau qui cicatrisait tiraillait un peu, mais globalement il se sentait bien. Mieux que bien : en pleine forme !

- En forme. Ça pique un peu mais ça va.

Le contact de Libertée sur son avant-bras l’électrisa, redressant les poils de ses bras dans un frisson qu’il ne put retenir… Fermant les yeux, il se concentra sur ce qu’elle disait et non pas sur son bras où elle le touchait toujours.
C’était délicat et tendre, léger et pourtant terriblement attirant et sensuel.
Comment un geste aussi banal pouvait-il faire monter tant de choses en lui ?

- Tout le monde est en sécurité. Mon ami a pris en charge les adolescents, tout va bien se passer. Ils voulaient te rendre visite, j’ai donc donné l’endroit de ma maison, pas très loin de l’Académie.

Se focalisant sur ses paroles, Erwan relâcha sa respiration. Depuis quand la retenait-il ? S’ébrouant rapidement, il se passa une main sur le visage…

Les enfants allaient bien, ils étaient en sécurité et dehors. Ils allaient pouvoir se débrouiller désomais, et Erwan ne doutait pas de leurs ressources.
Et puis, ils voulaient lui rendre visite…
Attendri, le Marchombre eut un petit sourire. Son regard chercha celui de Libertée et s’y plongea dedans. Elle avait donc une maison proche de l’Académie ? C’était là qu’elle vivait la plupart du temps, avec sa fille ?
Est-ce que finalement elle avait toujours un companon ?

Et pourquoi se posait-il ces questions déplacées ?

Poussant un petit soupir, Erwan hocha doucement la tête à l’intention de Libertée… Avant de l’attraper par les épaules pour la serrer contre lui.
Doucement, mais fermement.
Son contact était rassurant, et elle n’avait rien, elle. Comment s’en était-elle sortie sans une égratinure ? Est-ce que les Rêveurs avaient aussi fait leur office sur elle ?

- Merci pour les enfants…. Et toi, comment tu vas ? demanda-t-il en la relâchant lentement. Avant de se diriger tranquillement vers la sortie de la confrérie.
Un hennissement retentit dans l’air et Erwan reconnut celui de Joya qui l’avait apparemment entendu. Un sourire tendre sur le visage, il la retrouva dans les écuries après avoir salué un Rêveur et l’avoir remercié.

En fait, il n’avait pas envie de quitter Lib, là tout de suite…

[ Sortez le RP suivant, maestros pompom

Ou alors je le lance ? ]

Le câlin d'Erwan la désarçonna.
Complètement.
Un instant, elle resta figée dans ses bras, avant de se détendre dans l'étreinte tendre et chaude du marchombre. Relâchant son souffle, elle posa doucement sa joue sur le haut de son pectoral gauche - il était trop grand pour qu'elle atteigne son épaule.
Boum. Boum. Boum.
Un sourire étira les lèvres de Libertée qui poussa un petit soupir de contentement. C'était drôlement agréable, de se sentir comme ça… Presque protégée en fait. En sécurité, malgré tout ce qu'il venait de se passer. En plus, pour ne rien gâcher, Erwan sentait drôlement bon. C'était un peu comme un mélange de girofle et de muscade, un parfum épicé et doux à la fois. Souriant toute seule contre la peau du marchombre, Libertée poussa un nouveau soupir.

Quand il la lâcha, elle le regretta presque.
Alors, dans un réflexe étonnant, elle lui attrapa le poignet et glissa ses doigts dans sa main… Avant de la retirer vivement. Qu'est-ce qu'elle faisait bon sang ? Que lui arrivait-il ?
Elle ne devait pas… non ?
Pourtant…
Pourtant elle se sentait apaisée. Et pas coupable, un seul instant. Devait-elle s'en vouloir ? Elle le pensait, oui, mais ce n'était pas le cas. Finalement, elle reproduisait en partie ce qu'elle avait longuement reproché à Gil… Et alors ? Si elle se sentait bien comme ça, pourquoi devrait-elle ne pas être à l'aise avec elle-même et ses actions ? Cela aurait été stupide. Et elle assumait ça.

Alors, elle glissa à nouveau ses doigts dans ceux d’Erwan.
- Ça va… Même si je crois que toi aussi tu me distrais !
Un petit sourire malicieux étira ses lèvres alors qu'ils entraient dans les écuries de la confrérie et que la jument du marchombre l’accueillait chaleureusement - et bruyamment.

Libertée s’avança vers l’équidé, elle aussi. Tendant sa main en avant, elle la laissa souffler sur ses doigts pour reconnaître son odeur. C’était une brave jument, elle avait porté son cavalier pendant plusieurs heures sans broncher, à suivre la marchombre qui courait à bonne allure.

Soudain, la jeune femme sentit une tension dans l’air et ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Se tournant vers Erwan, elle leva les yeux vers son visage et ne put s’empêcher de lui sourire.
Instinctivement, Libertée se tendit alors que son corps réclamait quelque chose. Et puis… Elle laissa tomber ses derniers remors, et s’avança d’un pas vers Erwan pour passer ses bras autour de son corps et poser de nouveau sa joue sur son torse. Fermant les yeux, elle laissa son odeur épicée envahir ses sinus, avant de se détacher du marchombre.

Elle jeta rapidement un coup d’oeil dans les écuries, mais il n’y avait personne.

Alors, elle plaqua ses deux mains sur le sternum d’Erwan pour le pousser dans le box adjacent à celui de sa jument - vide. Et s’agripper à ses épaules pour lui voler un baiser. Plaquant ses lèvres contre celles du marchombre, Libertée pressa son corps contre le sien, attrapant le bord du pantalon de l’homme pour le déshabiller.

Une énergie nouvelle naissait en elle.
Irradiante.

I'm feeling kind of n-a-s-t-y
I might just take you home with me
Baby the minute I feel your energy
Your vibe's just taken over me
Start feeling so crazy baby

Ils avaient du foin dans les cheveux.
Et un peu partout en fait. Les brins les plus courts grattaient un peu la peau, mais cela tirait des petits gloussements à Libertée. Depuis combien de temps n’avait-elle pas rit ainsi ? Elle secoua la tête pour ne pas penser à ça. Parce que là, tout de suite, elle avait l’impression d’avoir des ailes dans le dos, qui avaient poussé.
Un large sourire sur les lèvres, la marchombre se redressa un peu en cambra le dos pour s’étirer. Ses muscles protestèrent une seconde, avant de se relâcher et elle ne put retenir un bâillement passer ses lèvres.

Se passant une main sur le visage, puis dans ses cheveux courts qui repoussaient à une vitesse ahurissante, Libertée attrapa le regard d’Erwan du sien… Ne put s’empêcher de rougir et de glousser tout en même temps, piquant un fard à la fois gêné et flatté.

Elle se râcla la gorge avant de redresser le menton.
- Il faudrait que je rentre chez moi… Mes parents s’occupent de la petite mais bon… dit-elle doucement. Sa fille lui manquait.
C’était étonnant de se dire qu’elle venait juste de le réaliser, à la seconde où elle l’avait dit. Trop mal en point avant, elle n’arrivait pas à panser son âme et donc à se soucier des autres - même de son propre enfant. C’était grave..? Pas vraiment, car Suviyo était en sécurité et entre de bonnes mains. Ce n’était pas pour rien qu’elle l’avait confiée à ses parents : parce qu’elle savait qu’ils s’en occuperaient mieux qu’elle, pendant ces semaines d’égarement…

Égarement ?
Pas vraiment. Ou peut-être si, un peu. Révélateur de sa situation, dans sa vie…
Un sourire presque triste étira ses lèvres. Il avait fallu un peu trop de choses pour qu’elle s’en rende vraiment compte… Elle ne pouvait pas aider tout le monde. Et elle aussi, elle avait eu besoin d’aide, finalement. D’une aide extérieure… Et quelle aide !
Non, elle refusait de croire que ce n’était que ça.
Un long frisson la parcourut de part en part alors qu’elle levait les yeux pour les planter dans ceux du marchombre. Il avait eu tout ce dont elle avait besoin : de quoi la faire aider des gens, ne pas penser à Gil, de pas penser à elle-même, y penser, se plonger au fond de sa douleur, la surpasser, s’écouter…
En fait, cela faisait très longtemps qu’elle ne s’était pas écoutée, elle-même, et qu’elle-même. Même enceinte de Suviyo elle ne s’était jamais arrêtée. Cette prise de conscience lui fit froncer les sourcils, alors qu’elle était toujours plongée dans le regard d’Erwan.

Erwan…
Elle sentait son corps en redemander, le rouge lui monter encore aux joues, sous son regard. Oh, qu’elle se sentait femme, désirable, spéciale, là. Juste pour lui. Se mordant la lèvre inférieure, elle se pencha vers lui pour déposer un autre baiser sur ses lèvres, glissant sa langue sur leur ourlure.
Respirer son odeur.
En fait, elle était complètement sous le charme. Ça pétillait dans son ventre.

Se détachant des lèvres du marchombre, elle secoua doucement la tête, avant de lui sourire.
- Ma maison est près du village de Ful’Rah. Plus vers l’Académie, sur la rive de Chen. Tu n’as qu’à m’y rejoindre, dans quelques jours…
Elle sourit de plus belle, déposa un nouveau baiser, léger, sur sa clavicule, avant de se détourner et de filer.

Courant, elle laissait le vent carresser son visage.
Souriante.
Rayonnante.

» Les gens ne sont pas fous, ils sont foule [ PV Soroïl ]
» Les Itinérants sont-ils joués ?
» Marchombres, Mercenaires... Qui sont-ils ?
» Les monstres sont créés par les Hommes
» Les embruns sont comme les petites surprises de la vie... [Pan]

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