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 Au bonheur des lames [Narek]

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Syndrell Ellasian
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Syndrell Ellasian


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MessageSujet: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeJeu 28 Juin 2018, 00:04

« Celui qui croit savoir n’apprend plus ».

Etait-ce parce que Miss lui avait seriné cette idée tout au long de sa formation de marchombre ? Ou bien parce qu’elle la serinait désormais à ses propres élèves ? La réponse, plus simple et honnête, résidait dans le fait que Syndrell voulait se montrer digne de l’inestimable cadeau que Dil’Duran lui avait fait, trois mois plus tôt : Epine, sa rapière.

Miss l’avait entraînée à manier plusieurs armes différentes, depuis la simple aiguille à coudre jusqu’à la hallebarde, mais jusqu’ici la jeune femme n’avait pas souhaité s’approprier d’autres lames que celles de ses poignards. Celui de son maître ne quittait jamais sa ceinture. C’était surtout son corps que Syndrell avait travaillé, affûté et poli pour en faire son atout le plus sûr. Mais le corps, comme les poignards, peuvent avoir des limites face à un combattant armé et c’est d’autant plus vrai s’il faut mener une guerre…

Et si Astariul Syndrell avait réussi à utiliser Epine en conjuguant sa dextérité et le savoir transmis par Miss, elle était suffisamment humble pour reconnaître qu’elle avait eu de la chance. Alors, quand elle avait entendu parler du seigneur et maître d’arme Joan Jil’Khan, considéré comme le meilleur escrimeur du pays, elle avait décidé de lui rendre visite.

Il ne s’agissait pas pour autant d’abandonner ses recherches ; tant qu’elle n’avait pas retrouvé Lyke, Syndrell ne rentrerait pas à l’Académie. C’était ainsi. Elle faisait plutôt d’une pierre deux coups en approchant le seigneur Jil’Khan, qui possédait un domaine non négligeable à l’est d’Al-Chen et qui, si l’on tenait compte de son statut important, devait tout savoir de ce qui avait lieu sur ses terres. Si Lyke était passé par là, peut-être avait-il quelque chose à lui apprendre…

Son château, bâti sur une colline, était entouré par une ville de taille moyenne, Galenne. Syndrell s’y était arrêtée une fois mais c’était des années plus tôt, et la brièveté de la halte n’avait pas permis de découvrir grand-chose. Elle comptait bien se rattraper. Réajustant son sac sur son épaule, elle entra dans la ville. Il faisait jour et clair, l’heure de déjeuner approchait et donnait naissance à une agitation qui ne valait certes pas celle d’Al-Chen, mais qui générait toutefois un joyeux brouhaha et qui plut instantanément à la marchombre.

Elle attirait les regards, d’abord parce que ses longs cheveux bleus, détachés, dansaient dans son dos au rythme de ses pas et ensuite parce que ses yeux dorés s’agrandissaient de curiosité, alors qu’elle les posait partout ; pourtant c’était surtout son apparence générale qui suscitait l’attention, petit brin de femme affublé de cuir, une épée battant sa cuisse et un arc passé en travers des épaules, discrète et en même temps lumineuse.

Vagabond n’était pas avec elle. Trois mois plus tôt, elle l’avait laissée à Fériane, aux bons soins de Ciel qui lui avait promis, une fois Aeden remit sur pieds, de le ramener à Al-Chen. Ses investigations l’avaient entraîné au nord du Gour et là-bas, elle était tombée à point nommé sur Seth pour le tirer d’une mauvaise passe. Elle n’avait pas trouvé trace de Syles et avait choisi de redescendre vers le sud. Elle ne voyageait pas au hasard, suivant les chemins qu’ils avaient parcourus ensemble et que je garçon, désormais autonome, était susceptible d’emprunter par ses propres moyens.

Il lui manquait. Terriblement. Et il n’était pas le seul : le rire pétillant de Tsukia lui manquait, les fards que piquait Ciel lui manquait, le calme olympien d’Erwan lui manquait, les pitreries d’Ylléna lui manquait.

Et lui manquaient les bras de Narek.

Ils ne s’étaient pas croisés depuis qu’elle lui avait rendu sa liberté et son absence créait un vide en elle, un espace inoccupé, comme s’il manquait une pièce au puzzle qu’elle était ; combien de fois avait-elle pris une plume afin de lui écrire un message ? Combien de fois avait-elle renoncé ? Narek était un marchombre à part entière désormais. Il n’était plus lié à elle par l’obligation de sa formation. Il était libre et, par conséquent, elle n’avait pas le droit de lui voler cette liberté en le rappelant à elle.

C’était difficile…

C’était difficile, mais pas impossible et Syndrell verrouilla donc ses sentiments au fond de son cœur pour ne plus se concentrer que sur la ville de Galenne. Elle se promena dans ses larges rues, échangea quelques mots avec des commerçants, grignota un morceau dans une auberge chaleureuse et animée, joua quelques minutes à la marelle avec un groupe d’enfants et, finalement, se présenta à la porte du château.

On la fit attendre un peu, elle en profita pour observer les hautes tours crénelées, la pierre blanche qui rappelait celle des murs d’Al-Chen, les bannières qui flottaient dans le vent, marquées d’une tête de cheval sur fond vert. Un garde vint la chercher et la conduisit à l’intérieur de la bâtisse ; ils empruntèrent quelques couloirs, puis le soldat frappa quelques coups à une double porte, qu’il ouvrit pour laisser entrer Syndrell.

Elle découvrit une large pièce qui s’étirait dans la longueur, seulement faite d’un parquet et de murs de pierre. Aucun meuble, seulement quelques sabres et épées accrochés aux murs et une immense ouverture sur un jardin intérieur, verdoyant et joliment fleuri. Un homme était assis en tailleur sur le balcon de bois, à l’endroit précis de cette ouverture permise par un ingénieux coulissement des murs. Ses longs cheveux noirs clairsemés de gris étaient retenus en arrière par un lien de cuir surmonté d’un peigne d’apparat ouvragé.

De là où elle se trouvait, Syndrell ne distinguait que son dos mais c’était déjà une mine d’informations qu’elle rangea soigneusement dans un coin de son esprit : des épaules solides, une posture à la fois altière et détendue, un large manteau de soie visiblement légère et d’excellente qualité. Posé sur le sol, à portée de main, un sabre dormait dans son fourreau.

- On me dit que tu es intéressée par des leçons d’escrime.

Voix grave et rauque, légèrement cassée. Syndrell hocha la tête sans se formaliser un seul instant du tutoiement.

- C’est vrai.
- On me dit aussi que tu n’es pas d’ici.
- C’est vrai.
- J’imagine que tu es une guerrière aguerrie qui souhaite devenir la meilleure d’entre tous ?
- C’est moins vrai…


Syndrell prit une profonde inspiration, le temps pour elle de rassembler ses mots, de les choisir avec discernement avant de les offrir à cet homme. Sa prochaine réponse était sans aucun doute fatidique.

- Je suis une guerrière mais c’est une débutante qui se présente aujourd’hui.

Silence.

Tellement long que Syndrell finit par envisager de se retirer. Mais au moment où elle s’apprêtait à tourner les talons, l’homme se dressa sur ses genoux et pivota pour lui faire face. Son visage était jalonné d’arêtes et de méplats, son nez tordu pour avoir sans doute été brisé autrefois, une cicatrice barrait son œil gauche et traversait sa joue pour se perdre dans sa barbe, fournie mais soigneusement entretenue.

Joan Jil’Khan n’était pas beau, mais il possédait le charme des puissants.


- Qui es-tu ?
- Je m’appelle Syn…
- Non,
coupa Jil’Khan avant de planter ses yeux bleus dans ceux de la marchombre. Ton nom m’importe peu. Je n’appelle pas mes élèves, ils savent quand venir près de moi. Je veux savoir qui tu es.

Plusieurs sens pouvaient être imputés à cette question. Pourtant, Syndrell n’en retint qu’un seul. Elle soutint le regard du seigneur et répondit sans la moindre hésitation.

- Je suis une marchombre.
- Bien.


Un mince sourire se dessina sur les lèvres de l’homme. Il parut soudain plus chaleureux.

- Je connais les marchombres et je sais combien est précieuse leur discrétion. Tu viens de me prouver ton honnêteté, ton humilité et ta volonté. J’accepte de t’enseigner mon art, à la seule condition que tu m’obéisses pleinement durant ton apprentissage.
- J’accepte d’obéir pleinement,
répondit Syndrell. A la seule condition que je puisse également te tutoyer.

Jil’Khan haussa un sourcil, surpris par l’étrangeté de cette demande. Comment pourrait-il savoir que Syndrell, qui avait déjà eu plusieurs maîtres au cours de sa vie, n’avait jamais vouvoyé que Miss Nyya ? Il hocha toutefois la tête, puis se leva souplement et ôta son manteau de soie. Il portait en dessous une simple tunique sur un pantalon de toile, mais même ainsi, il dégageait une grâce qu’il était impossible de ne pas remarquer.

- Commençons.




*




Une semaine.

C’est le temps que dura la formation de Syndrell aux côtés de Joan Jil’Khan. Maître d’armes redoutable et intransigeant, il ne ménageait pas son élève, lui imposant une routine quotidienne qui lui rappelait souvent son apprentissage au sein de l’Académie. Loin de s’en incommoder Syndrell apprécia chaque heure passée à travailler son équilibre et sa vitesse, chaque minute à observer attentivement l’escrimeur en pleine démonstration, chaque seconde à apprendre.

Quand elle échouait, elle réessayait.
Quand elle tombait, elle se relevait.
Quand elle réussissait, elle recommençait.

Encore. Et encore.

Au bout d’une semaine, elle était capable d’affronter le seigneur en combat singulier, tenant sa rapière d’une main sûre ; elle connaissait sur le bout des doigts les bottes et les feintes, savait parer avec une main ou bien l’autre, et possédait l’agilité qui lui permettait de porter des coups aussi rapides que précis.

Leur ultime échange prit fin dans un dernier éclat de fer : Syndrell s’était plaquée contre son adversaire pour lui voler l’avantage, mais il avait anticipé son action et leurs deux lames, longue et fine, effleurait de son tranchant la gorge de l’autre. Til’Khan ouvrit la bouche, probablement pour la cingler d’une répartie mordante, mais il sursauta en sentant quelque chose piquer ses côtes.

Quand il baissa les yeux, ce fut pour découvrir le poignard de Miss ; Syndrell l’avait dégainé au dernier instant. Un éclat flamboya dans le regard du maître d’armes.


- Nous avons terminé, murmura-t-il en rompant d’un pas.

Syndrell secoua Epine puis la fit glisser sur le bout replié de son index avant de la rengainer d’un geste franc. Désormais, le poids de l’arme dans son baudrier à ses hanches ne la gênait plus du tout. Elle regarda le seigneur ranger sa propre épée, puis fit un pas vers lui et tendit la main.


- Merci.
- Tout le plaisir était pour moi,
répondit l’homme en lui rendant sa poignée avec force.

Elle détacha ses cheveux bleus et les démêla avec les doigts. Il l’observa sans bouger, puis pencha la tête sur le côté.


- Qui es-tu ?
- Une élève un peu moins inexpérimentée ?
tenta-t-elle en lui jetant un coup d’œil surpris.
- Non. C’est ton nom que j’attends.

Elle se figea, les mains dans les cheveux. Puis se détendit et baissa lentement les bras. Quand elle répondit, ses yeux dorés souriaient.


- Syndrell Ellasian.

Jil’Khan hocha la tête.

- Je n’oublierai pas ce nom avant longtemps. Au revoir, Syndrell Ellasian.




*




- Deux jeunots dont une gamine aux yeux violets ? Qu’oui, ça m’dit quelqu’chose ! Y sont passés par là v’la quatre ou cinq lunes déjà, j’sais plus trop. Il la suivait comme son ombre, l’est amoureux l’môme ou bien je n’suis plus un Alavirien !

Trop heureuse pour discuter sur ce point avec le fermier, Syndrell remercia ce dernier et partit dans la direction qu’il lui indiquait : le sud ! Lyke et Ylléna avaient d’abord suivi la piste vers l’est pour descendre ensuite. Se pouvait-ils qu’ils se soient arrêtés à Al-Jeit ? Tout en marchant sur la piste qui filait entre les champs de fleurs et de céréales, la marchombre s’interrogeait.

Il fallait qu’elle remonte plusieurs mois auparavant. Lyke l’avait accompagnée à Ezadrah lorsqu’Onky avait capturé Ylléna ; à leur retour, le garçon avait exprimé une agitation à laquelle elle n’avait pas pris garde alors, préoccupée par la situation des métamorphes. En réalité, Lyke développait des envies de voyage depuis longtemps. Il avait pris son envol et quelque chose lui soufflait qu’Ylléna avait étendu ses ailes la première.

Avaient-ils dépassé la capitale et poursuivi leur périple vers le Grand Océan ? La maison d’Erwan et Miss se trouvait là-bas. Et si Ylléna avait…

Brusquement tirée de ses pensées par le galop d’un cheval sur le pavé de la route, Syndrell se rangea sur le côté pour ne pas gêner le cavalier.
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Narek Liam
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeJeu 28 Juin 2018, 06:39

Le cavalier en question, vêtu entièrement de blanc immaculé qui se mariait parfaitement à sa courte chevelure entre le blanc et l'argent, souri à pleine dents à la marchombre pour la remercier de le laisser passer, dévoilant un léger masque couvrant la partie supérieure de son visage, ne se formalisant pas de multiples flèches qui le ratèrent d'un cheveux.



D'une main, il lança un sac qu'il portait droit à sa gauche, où une cavalière aux cheveux blonds, qui s'adaptaient aussi à son habit couleur de blés au moins aussi dorés que les yeux de Syndrell, l'attrapa en accélérant pour échapper à la monture d'un garde qui talonnait la sienne de près.

Le garde en question sourit en rattrapant le destrier à ce moment précis, ne voyant pas sa position précaire.

Syndrell avait, quant-à-elle, une place de premier choix pour voir le jeune homme, bien habillé, tout de noir, avec une chemise et des pantalons du style qu'on portent en grande soirée, couverts d'un long manteau de ce qui semblait être du cuir souple brodé de soie par endroits, arriver derrière le garde, sur un cheval noir ébène, assit à l'envers sur le destrier et frapper l'homme juste assez fort pour le pousser de son cheval puis se retourner pour prendre une position plus normale sur sa monture, un éclat noir et rouges glissant dans les yeux dorés de la marchombre quand leurs regards se croisèrent.

Derrière le masque couvrant une bonne partie de son visage, l'homme ouvrit les yeux surpris, puis sourit et se mit au galop avec ses compères, distançant rapidement leurs poursuivants...

...Sauf une, qui s'était élancer en apercevant l'éclat des prunelles de celui qui semblait être le jeune chef de la bande.


I'm not a phantom,
I'm in your face and,
I'm here to see it through.

Right before your eyes,
Watch us multiply,
Come to claim our rights,
It's time...

...As our power grows,
Tryin' to stop us shows,
Might as well go try'n stop time..!

Alors, on l'as perdue!?

Je crois que oui!

Dans ce cas elle est déjà devant nous!

Neran soupira en levant les yeux, pour celui qui avait commencer cette bande, qui les avaient trouvés, Narek était drôlement parano s'il pensait qu'une simple nana aux cheveux bleus - Fort jolis, d'ailleurs - pouvait les dépasser alors qu'il s'échappaient à bride abattue, pourquoi le voudrait-elle d'ailleurs, c'était tout-à-fait--

Le jeune homme ravala sa pensée en tombant presque de cheval quand la nana en question sortie de la forêt à sa droite, au galop.

Il ne l'avait même pas entendue! C'était fou, se dit-il, son cheval était plus silencieux que même celui de Narek..!

Elle s'incorpora à la formation sans même demander, ne semble pas une seconde vouloir les arrêter...

...Comme si elle attendait quelque chose.


...On rentrent.

T'es pas bien, elle est là j'te signale!

J'ai vu.

Le garçon grinça des dents, d'acc, Na était le chef, mais de là à décider soudain de juste montrer un de leurs repaires à une fille comme ça, sortie de nulle part et qui n'avait même pas dit quoi que ce soit... C'était ridicule..!

Il pensait presque que leur ''Chef'' bluffait... Jusqu'à ce qu'il ne prenne la direction de la chute.

Ça leur avait pris des semaines, trouver cette caverne naturelle, derrière une chute où il fallait carrément sauter quelques mètres dans un ravin, comme cachette, et il allait tout ruiner en montrant ça à une nana pour ses jolis cheveux? Sérieux, c'était con, se dit-il malgré lui, il aurait au moins pu utiliser l'autre sortie, terrestre, qui aurait moins risquer de dévoiler un secret, ils avaient déjà prévue une façon de sortir par la chute en grimpant, de toute, ça aurait put être pas si mal.

Mais il était déjà trop tard se dit le garçon en voyant Narek faire sauter sa monture, Caradoc.

L'inconnue le suivi d'ailleurs sans sembler douter une seconde... Soit elle était folle, soit elle lui faisait trop confiance.

Donc elle était folle, établit-il en sautant à son tour, arrêter fantôme, son étalon, à l'intérieur de la grotte.

Le saut n'était pas bien haut et le sol pas trop rocailleux, ainsi même cette inconnue, qui ne savait sûrement pas à quoi s'attendre, contrôla parfaitement sa monture et s'arrêta sans problèmes.

Narek descendit de cheval souplement, attrapant le sac que Shana lui lançait et l'ouvrant pour dévoiler un bouclier orné d'armoiries et de pierres précieuses qu'il plaça sur une table où ils avaient étendus une carte de coton sur laquelle des cercles de craie indiquait différents point stratégiques.

Il enleva son masque comme si de rien n'était et se retourna en soupirant, fixant la fille aux cheveux bleus droit dans les yeux.


Tu sais, ça aurait été beaucoup plus simple si j'avais pu simplement te cacher tout ça...

...Mais je suppose que tu attends des explications, n'est-ce pas...

...Syndrell..?


Neran et Shana figèrent d'un coup sec... Syndrell comme LA Syndrell..?

Ils comprenaient mieux d'un coup, puisque leur chef leur avaient parler une fois d'une femme dont il était amoureux, mais à sa description, elle ressemblait plus à un mythe, une femme qui mangeait ses crêpes le matin avec la brume, buvait un chocolat chaud avec des loutres le midi, se battait contre le vent - et gagnait - le soir et dansait avec la lune toute la nuit.

Neran dut s'avouer à lui même qu'il était curieux...

...Surtout de voir la réaction de la jeune femme à leurs activités.

Alors certes, ils ne volaient que des objets dérobés pour les rendre à leurs vrais propriétaires, le tout autant que possible sans se faire voir, mais c'était techniquement quand même un vol, même s'ils ne gardaient rien à part l'expérience et l'agilité que cela leur procurait.

Un magot bien petit, pour tout les risques qu'ils prenaient, mais Narek était formel : pas de morts, pas de blessures graves et surtout, surtout, pas d'autre objets que la cible de dérober.

Et en plus ils s’annonçaient toujours, de telle sorte qu'il y avait énormément de gardes sur place à tout les coups.

La garçon expliquait justement le tout en enlevant son manteau, puis en faisant chauffer de l'eau - Sûrement pour un thé, se dit son confrère - et termina son explication en croisant les jambes, accoudé, de dos, à la table.


...En gros on fais un peu nos robins des bois, au début je travaillais seul, puis j'ai trouver Shana et Neran, qui m'ont rejoins pour des raisons qu'il leur revient de divulguer ou de passer au silence.

Je ne t'en ais pas parler parce que... Et bien je suppose un peu parce que je ne voulais pas te mêler à tout ça, et aussi parce que je n'étais pas sûr de ce que tu en penserais.


Shana, dans son coin, s'attendait à pas mal n'importe quoi, comme réaction de la jeune femme...

...Sauf peut-être ça, se dit-elle en observant la réaction en question, les yeux ouvrants un peu plus. Cette fille avait, en tout cas, l'avantage d'être surprenante.
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeJeu 28 Juin 2018, 23:54

Le premier cavalier surprit la jeune femme par son goût de la pâleur : vêtu de cuir blanc, monté sur une monture à la robe claire, il arborait un nuage de cheveux dont les nuances allaient du blond à l’argenté. Un masque dissimulait le haut de son visage, mais le sourire lumineux qu’il adressa à Syndrell en la dépassant lui tira un petit rire amusé. D’autant que le jeune homme essuyait sans paraître affolé un tir de flèches venant de derrière. Il était attaqué !

La marchombre recula encore, laissant cette fois-ci passer une blondinette qui avait elle aussi assorti sa tenue à la couleur de ses cheveux ; c’était un peu tape-à-l’œil mais, en la regardant évoluer sur sa monture, Syndrell admit que cette femme avait du style. Elle aussi se jouait des projectiles de leurs poursuivants, des gardes dont le manteau était frappé du symbole de Galenne.

Des gardes qui étaient poursuivis.

Un troisième cavalier, entièrement vêtu de noir et au visage également masqué, avait surgi derrière le petit groupe et arrivait à la hauteur d’un soldat qui n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Il chuta lourdement et son cheval s’arrêta un peu plus loin, les flancs agités. Cet homme en noir qui voltigeait sur sa monture avec aisance, Syndrell le reconnut à son allure. Son cœur trébucha sur quelques battements, au moment où ils échangèrent un regard.

Elle ne perdit pas un seul instant. Tandis que les cavaliers filaient vers le bois clairsemé de chênes verts, la jeune femme s’élança vers le cheval du garde qui avait fait un vol plané. Elle n’eut besoin que de quelques secondes pour le calmer et régler rapidement son harnachement, puis elle sauta sur son dos et fila.

Droit vers le bois.



*



Son estimation avait été juste : elle retrouva les trois cavaliers masqués dans le sous-bois, au deuxième croisement des larges sentiers forestiers qui permettaient à deux personnes de chevaucher côte à côte sans se gêner. Syndrell manoeuvra donc sa monture et se plaça à la droite de l’homme vêtu de noir. Elle ne lui accorda qu’un bref regard avant de porter son regard doré devant elle.

Ils suivirent la piste jusqu’à s’aventurer dans les profondeurs accidentées du bois, là où les creux devenaient des ravines et les buttes d’immenses pentes rocailleuses, plantées de buissons épineux et odorants. Ils longeaient la rivière et Syndrell devina aisément, au grondement qui s’intensifiait, qu’une chute d’eau n’était pas loin. Il fallut encore avancer sur la piste escarpée avant de découvrir enfin la cascade

Elle était magnifique. Un gigantesque rideau de pluie tombait sur la roche claire en scintillant dans la lumière du soleil. Quand les cavaliers menèrent leurs montures dans sa direction, Syndrell haussa un sourcil mais s’engagea à leur suite sans hésitation, y comprit quand l’homme en noir sauta au-dessus du vide ; elle l’aurait suivi n’importe où ! Heureusement toutefois que le cheval qu’elle montait ne se laissa pas impressionner par l’épreuve, sans quoi elle aurait pris un sacré bain forcé !

La marchombre mit pied à terre et immédiatement, elle fut happée par la singularité de l’endroit. L’eau qui tombait formait un rideau opaque et rafraîchissant. Pour éclairer les lieux, des torches étaient disposées ça et là, et sur les quelques meubles présents – un bureau, des caisses… - l’on avait allumé des bougies. Il y avait des cartes partout, des sacs pleins à craquer, des vivres en bonne quantité, des livres aux pages racornies par le temps, quelques vêtements, de quoi nourrir et soigner les chevaux. En bref : il y avait là un véritable quartier général où il faisait bon s’arrêter !


- Tu sais, ça aurait été beaucoup plus simple si j’avais pu simplement te cacher tout ça…Mais je suppose que tu attends des explications, n’est-ce pas… Syndrell ?

Elle cessa de regarder autour d’elle avec de grands yeux ronds pour planter son regard flamboyant dans celui de Narek. Il venait d’ôter son masque. Dommage : ça lui allait très bien… A nouveau le cœur de la jeune femme se mit à danser la gigue et à nouveau elle régula sa respiration pour s’efforcer de l’apaiser. Entreprise difficile lorsque cet homme, devant elle, la dévorait littéralement du regard.

- Syndrell… comme LA Syndrell ?!

Le cavalier blond n’avait pas réussi à réfréner son exclamation. Il n’avait retiré son masque et observait la marchombre avec un intérêt différent : quelques minutes plus tôt, sa compagne et lui pestaient encore contre cette inconnue qu’ils n’avaient pas envie de voir découvrir tous leurs secrets !

- Désolée de vous imposer ma présence, dit-elle, un sourire en coin sur les lèvres.
- Non, je n’ai jamais… Je veux dire que… hem…

Il était amusant de voir ce grand échalas se tortiller, soudain mal à l’aise, mais Syndrell rompit la glace en éclatant de rire. Elle lui tendit aussitôt la main.


- Il n’y a pas de mal ! Je suis contente de vous rencontrer.
- Et moi donc ! Je suis Neran. Narek parle de toi sans arrêt.
- Shana,
ajouta cette dernière en serrant à son tour la main de Syndrell. Est-ce que c’est vrai que tu danses avec les loutres ?

Syndrell plissa les yeux en jetant un regard noir en direction de son ancien élève. Qu’avait-il encore inventé à son sujet ? Narek ne chercha pas à se dédouaner. En fait il avait plutôt l’air préoccupé. Son air sérieux le rendait plus ténébreux encore, d’autant que son costume noir, à la fois pratique et élégant, ajoutait à cette impression qui tenait beaucoup de la vérité : Narek était un garçon souvent tourmenté par ses pensées.

En l’occurrence, il s’employa à expliquer consciencieusement le pourquoi de cette situation à Syndrell.
Qui n’avait rien demandé.

Sans attendre de question il offrit des réponses, dressant un cours magistral qui reprenait les actions du trio masqué : trois voleurs dont le dessein véritable dépassait les simples apparences. Il montra des cartes, expliqua des manœuvres et expliqua bien des secrets avant qu’enfin il s’interrompe, suspendant aussi ses gestes tandis qu’il préparait des tasses et de l’eau chaude.


- Je ne t’en ai pas parlé parce que… Et bien je suppose un peu parce que je ne voulais pas te mêler à tout ça, et aussi parce que je n’étais pas sûr de ce que tu en penserais.

Ce dernier aveu sonnait comme une interrogation : qu’en pensait-elle ?

Il y eut un silence, ponctué seulement par le bouillonnement de l’eau sur le feu, le léger bruit produit par la petite balle colorée que Neran lançait et rattrapait adroitement dans ses mains, et le pied de Shana qui battait la mesure d’une mélodie connue d’elle seule.

Syndrell regardait Narek.

Au bout d’un moment, elle bougea, mélange de puissance féline et de grâce, pour se planter devant lui ; d’un geste vif, elle l’attrapa par le col et l’attira à elle. Il la dépassait d’une tête mais la marchombre avait suffisamment de force et de volonté pour en imposer sacrément, y compris face à un homme de la trempe de Narek Liam. Son regard dans le sien, elle ouvrit la bouche et le sentit se tendre sous sa poigne.


- Ce que j’en pense ?

Tension plus prononcée.
Silence plus épais.
Doute ?


- Je pense que moi aussi je veux masque.

La balle de Neran tomba sans être rattrapée cette fois.
Shana cessa de battre du pied.
Narek cessa de respirer.

Parce que Syndrell était en train de l’embrasser.




*



- Franchement, que veux-tu que je te dise ?

Elle était assise à côté de lui, les pieds dans le vide, à quelques mètres seulement de la cascade qui tombait sans fin ; son épaule contre la sienne, elle savourait leurs retrouvailles et s’efforçait de ne pas craquer complètement. C’était un coup à se retrouver sans vêtements… !

- Tu es adulte. Tu es un marchombre libre et accompli. Tu ne suis plus la route que je trace pour toi mais ton propre chemin. Voler pour rendre justice…

Elle penche la tête sur le côté, réfléchit.

- C’est toujours voler mais c’est surtout faire un choix et l’assumer jusqu’au bout, en dépit des risques et au mépris de la postérité. Si tu veux vraiment savoir ce que je pense, je trouve que cet endroit est magnifique. Et que tu t’es trouvé de bons amis.

Là, Syndrell lui jeta un petit coup d’œil. Elle l’avait embrassé mais depuis, il n’avait pas esquissé le moindre geste ni témoigné la moindre marque d’affection pour elle…
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Narek Liam
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Narek Liam


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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeVen 29 Juin 2018, 06:18

Un masque.

Le jeune homme considéra la chose un instant, les bras croisés.

Évidement Shana et Neran attendaient sa réponse, c'était lui le chef après tout, il lui revenait de décider s'il acceptait un ou une nouveau membre.

Une partie de lui voulait dire non, simplement parce qu'il ne voulait pas être celui qui mettrait Syndrell en danger.

Pourtant tout le reste de son être lui criait oui, la partie logique car elle avait beaucoup à apporter au groupe et une bonne partie de son côté émotionnel parce qu'il voulait simplement vivre plus d'aventures à ses côtés.

Quand il releva le regard, il réalisa que les trois personnes présentes attendaient sa réponse.

Sans un mot, le garçon retira son manteau, dévoilant une veste propre qui semblait tissée d'une main de maître, puis prononça ses premiers mots depuis la fin de son histoire.


Tu es certaine de ton choix..?

Son regard lui répondit et le jeune homme approcha, ne put se retenir plus longtemps, l'embrassa à pleine bouche, si longtemps que Shana en rougis simplement en étant spectatrice.

Quand il quitta sa bouche, à court de souffle, il colla son front sur celui de la jeune femme et prononça cinq petits mots dans un soupir murmurer.


Tu m'as tellement manqué...

Puis, décollant son front et frôlant son visage du bout de ses doigts, desquels il avait retiré les gants, il se retourna et fit trois pas.

Si tu veux un masque, cela dit, tu devras faire comme tout le monde... Suis moi.

Le garçon entra dans le dédale souterrain lié à la caverne, désormais habitué à l'endroit, une torche à la main, Neran et Shana fermèrent la marche derrière Syndrell alors qu'ils s'enfonçaient dans la pierre, jusqu'à arriver à une salle un peu plus grande où coulait un ruisseau sous terrain clair comme le Crystal. Au fond de la salle, une porte de bois gravée donnait brisait avec l'apparence sauvage de l'endroit, Narek se positionna à la droite de la porte et observa la marchombre qui avait volé son coeur.

Si tu veux vraiment un masque, il faut que tu entre et que tu ne ressorte qu'avec celui-ci...

...Je te préviens, l'artisan qui fait nos masques nous as été recommandé par Dil'Duran, si, vraiment, nous étions près à forger nos caractères.

C'est son bureau, mais ne te fais pas d'illusion, Syndrell, la dedans, il travaille son art jour et nuits et si tu passe cette porte, tu deviens l'objet de toute son attention, il te testera, comme tu n'as probablement que rarement été testée.

Autant physiquement que mentalement, il te testera, chercheras au plus profond de ton être pour créer le masque parfait pour toi.

Mais je sais que tu peux être assez forte... Rappelle toi, il te feras voir des choses que tu ne veux pas voir et là dedans, il est facile de perdre la notion du temps...

...Mais tu en ressortiras plus forte.

Ah et Syndrell..?


La jeune femme s'arrêta dans l’entrebâillement de la porte.

...Je t'aime.

It's now or never,
And I've got to,
Make my decision.

This time it could be my moment,
Is this a mirage or a chance to fulfill my mission..?

Le son de la porte se refermant résonna un moment dans la large salle de roche, un homme à la moustache raffinée et soignée s'affairant derrière un bureau où reposait tout un nécessaire de couture.

Il ne releva pas le regard quand Syndrell entra, ni quand elle s'approcha, ni quand elle évita souplement le premier piège qui l'aurait, autrement, empaler au niveau de l'épaule, ni même quand elle se retourna vivement pour éviter le second qui l'aurait assommer, se leva quand elle dansa pour éviter la corde tendue dans son chemin, soufflant la fine poudre dans le visage de la jeune femme surprit quand elle se retrouva face à lui.


Si vous avez finis de faire joujou... On va pouvoir commencer.

Elle prit ce qu'il lui semblait être une garde efficace, mais réalisa ensuite qu'il ne s'agissait pas que de poudre aux yeux quand elle chancela malgré elle.

L'homme la rattrapa comme elle s'écroulait.


Shh, dort, maintenant, petite...

...Dil'Duran m'as beaucoup parler de toi, mais maintenant il est temps de vraiment sonder ton âme...

...On va commencer par choisir le matériel, pour le masque, tu veux bien..?


Sans attendre la réponse qui ne viendrait pas, il déposa la jeune femme sur un fauteuil et fredonna un air en ouvrant son coffre de tissus.

De l’extérieur, il aurait presque eu l'air d'avoir autre chose que la fabrication d'un masque en tête, mais son air demandait que chaque détail soit créer pour le porteur, se dit-il en observant son ''sujet'' qui était désormais dans un état de semi-sommeil parfait pour la suggestion.

Elle hallucinerait, et beaucoup, mais ça lui permettrait de mieux cerner cette jeune femme.

De toute façon, il leur laissait toujours de beaux rêves, pour la fin du travail.


Tu avance dans une forêt commença l'homme, dictant un scénario pour le rêve de la jeune femme Un bruit attire ton attention, on diraient des flèches, puis un cris qui te donne froid dans le dos. Tu t'approche et entre dans une clairière, il n'y as trace de rien, sauf un corps étalé sur le sol. Tu t'approche pour l'examiner et le retourne pour en distinguer les traits...

...Il s'agit de Narek Liam.


Les tremblements et le gémissement prirent même l'artiste par surprise. Il se doutait qu'il s'agirait d'une réaction particulièrement forte, mais jamais il n'avait imaginer qu'une telle possibilité ne l'affecte à ce point, cette jeune femme devait avoir beaucoup souffert, se dit-il, dans sa vie.

Remontant ses petites lunettes rondes sur son nez, il continua son histoire, passant par l'enterrement puis les mois qui s'en suive en portant attention à la moindre micro réaction, guidant le rêve par les indices qu'elle lui donnait.

Ainsi il la fit traquer les ''meurtriers'' du garçon, les trouver, faire ce que bon lui semblait d'eux en l'écoutant lui dire ce qu'elle voulait en faire, fut surprit à sa réaction, mit fin au récit en la calmant, la faisant soudain se réveiller de tout ça comme si c'était un mauvais rêve... Mais même ce réveil était une illusion, alors qu'il lui décrivit une toute autre scène, où elle était avec Narek, ayant dormi contre son torse, puis lui décrit toute une journée soit-disant ''Parfaite''...

...Changea du tout au tout pour un moment où ils étaient en train de voler quelque chose, en équipe.

Il devait passer au travers d'autant de situations que possible, pour sonder l'âme de cette jeune femme et y ajuster son masque, et n'avait que quelques heures, au plus...


I'm keeping the balance,
But I'm standing,
On razor's edge now,
Move quick or my life is over.

One strike, just a feint, then,
I'm outa his field of vision,
Don't ask why I'm ready but I'm ready to,
Strike him down now,
A chance at a new start,
There's no time for indecision...

Syndrell ouvrit les yeux, l'homme, à son bureau, ne dit rien, ne fit rien, resta le nez enfoncer dans sa paperasse.

Ne bougea pas non plus quand elle prit le masque, qu'il avait déposé sur son visage, pour en observer le bleu immaculé.

Ni quand elle se leva et quitta la pièce.

Il avait bien trop de travail pour ça.


A river in a dry land,
The last ace in a lost hand.

When the hope of new beginnings burned our feet,
Now we need it:
A heartbeat for a tin man,
An oasis in a singed land.

Remind us what we're here for:
Creating new life,
Creating rivers in the desert...

Narek faisait les cents pas devant la porte. Il ne doutait pas de Syndrell mais... L'homme était un maître dans l'art de lire en toute personne, et ses procédés étaient souvent rudes, il le savait pour s'y être soumit le premier.

Quand la porte s'ouvrit, il s'arrêta, se tourna...

...Fit trois pas et pris Syndrell dans ses bras, l'embrassa de nouveau.

Trois heures s'étaient écoulés.

Trois heures loin d'elle après des retrouvailles si brèves.

Ça avait été une véritable torture, pour le jeune homme, réalisa celui-ci.

Quand il lâcha ses lèvres, après un long moment de passion pure, il observa un instant le doux masque qui épousait ses traits...

...Sourit de toute ses dents.


Il te faut un nom de code... Que dirais-tu de ''Loutre''..?

My heart is a furnace,
Hot as hell in my world of conflict,
One goal is what keeps me going,
Take back what I lost to ...

The bosses of greed and fear,
Don't ask why I'm ready,
But I'm ready to take them down now,
The time for a new start,
Is constantly drawing nearer...
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeDim 01 Juil 2018, 14:58


- Tu es certaine de ton choix ?

Un instant, ou bien une éternité, Syndrell étudia cette question fondamentale. Peut-on être sûr de son choix ? Le doute n’est-il pas compris dans le formidable mécanisme de la prise de position ? Ne détermine-t-il pas une direction ? De quoi doutait-elle, au fond ? Sa réponse avait d’abord été une simple boutade, un contrepoint à l’inquiétude de Narek ; puis elle s’était imaginée galopant avec ces trois joyeux drilles, le visage à demi masqué, et l’idée lui avait plu.

Une idée, voilà de quoi il s’agissait. Une idée qui ouvrait une nouvelle porte sur sa route ? Jil’Khan, après lui avoir donné sa première râclée, lui avait expliqué qu’elle devait « vider le verre déjà plein de son expérience ». Le débarrasser de son contenu pour qu’une fois vide, elle puisse le remplir à nouveau. Ça lui avait permis d’apprendre à se servir d’Epine.

Cela pouvait lui permettre de porter un masque.

Bien sûr, Narek n’eut pas besoin qu’elle formule sa réponse avec des mots : un simple échange de regards suffit au jeune homme, qui se pencha soudain vers elle et l’embrassa fougueusement. Syndrell se sentit fondre à l’instant même où leurs bouches se frôlèrent et, quand il appuya son front contre le sien, elle avait du mal à retrouver son souffle. Se retrouver après autant de temps passé chacun de son côté, c’était physiquement douloureux. Elle plongea alors dans les ombres de son regard et y puisa la force de se calmer.


- Si tu veux un masque, cela dit, il faudra faire comme tout le monde… Suis-moi.

La marchombre se leva et emboîta le pas au jeune homme. Quand elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, Neran lui adressa un petit signe de la main et Shana lui décocha un clin d’œil. Tout en suivant son compagnon alors qu’ils s’enfonçaient dans les ténèbres des boyaux souterrains, Syndrell se remémora sa présentation au Conseil, similaire en ce qu’elle avait suivi son maître dans les sous-sols sombres et secrets d’Al-Jeit, le cœur battant d’impatience et d’appréhension.

A chaque pas, cette ressemblance s’accrût : Narek lui expliqua que pour obtenir son masque, il lui fallait auparavant être testée. Etrange coïncidence que de songer à la récente évolution de la marchombre ! D’abord son apprentissage auprès de Jil’Khan, puis cette épreuve qu’elle rapprochait de l’Ahn-Ju… Loin d’être un retour en arrière, cette formation de la vie était un véritable cadeau qu’elle acceptait afin de continuer à avancer.

Après avoir emprunté de longs couloirs obscurs et étroits, ils débouchèrent dans une salle ronde et spacieuse, creusée par quelque prodige dans la pierre des siècles plus tôt. Un ruisseau traversait la pièce, tranquille. Des sphères lumineuses éclairaient l’endroit. Syndrell y reconnut l’œuvre d’un dessinateur ; se pouvait-il que l’un d’eux se trouvent dans les parages ? Qui pouvait vivre dans un lieu aussi sombre et reculé ? Cela semblait invraisemblable et pourtant, la porte qui se dressait devant elle clamait le contraire. Quelqu’un vivait là et il fallait qu’elle rencontre ce quelqu’un pour obtenir son masque.

Sans peur ni hésitation, Syndrell posa la main sur le battant de bois. Elle ressentait un besoin puissant de se hisser sur ce nouveau jalon de son parcours, de découvrir ce que Narek avait lui-même découvert, de vider une nouvelle fois son verre pour le remplir de savoirs neufs. Elle poussa la porte.

- Ah et Syndrell.. ? Je t’aime.

Elan.

Parfaitement sereine, Syndrell sourit à Narek.

Et referma la porte dans son dos.




*



Elle crut d’abord qu’elle était entrée dans un nouvel univers. Alors que Narek et ses comparses avaient agencé leur quartier général dans la force brute et sauvage d’une grotte naturelle, voilà qu’elle se trouvait dans une pièce digne des plus beaux quartiers d’Al-Jeit ! Sculptures, œuvres d’arts, tentures décoraient les murs et le plafond. Là où l’on aurait attendu de la pierre, il y avait du parquet, et au lieu d’une nuit souterraine il régnait une lumière aussi chaude que celle du soleil.

Plusieurs mètres la séparaient du ruisseau qu’elle avait découvert dans la salle précédente. Et derrière le ruisseau, il y avait un bureau. Une large table en bois finement travaillé, recouverte de cartes, de globe terrestre, de compas, de livres et d’objets que Syndrell n’avait encore jamais vu. Des objets qui n’appartenaient pas à ce monde.

Tout comme l’homme qui était assis derrière le bureau. Très mince, il avait des traits anguleux, presque squelettiques, tout en étant drapé d’une élégance naturelle et pourtant singulière ; il enroulait l’extrémité de sa fine moustache autour de son doigt tandis que de son autre main, il remontait régulièrement ses lunettes sur son nez aquilin en un geste qui trahissait une grande habitude.


- Bonjour !

Syndrell sursauta quand sa voix résonna, prolongée par un écho qui était impossible dans un tel endroit. Là-bas, l’homme ne bougea pas. Il écrivait et remontait ses lunettes. La marchombre haussa un sourcil, puis fit un pas en avant.

- Sourd, impoli, prétentieux ou bien les trois en même temps ? s’enquit-elle en continuant d’avancer, guettant la réaction de l’homme.

Il s’agissait moins d’une provocation que d’une bravade destinée à en apprendre davantage sur ce qui semblait être sa première épreuve, mais là encore, elle n’obtint pas la réaction attendue. En revanche, un pieu vrombit soudain, passa à un cheveu de la tête du moustachu sans le déranger de son travail et se planta dans l’épaule de Syndrell.

Non.

Qui aurait dû se planter dans son épaule.

La jeune femme évita le dangereux projectile et, dans le même élan, exécuta une roulade qui lui permit d’esquiver le piège suivant. Etant donné que l’homme attablé à son bureau ne lui accordait aucune attention, Syndrell conclut qu’il s’agissait bien d’un sourd impoli et prétentieux. Elle se redressa sur ses gardes, sautilla, bondit, pivota souplement, affrontant chaque nouveau défi sans commettre la moindre erreur ; les pièges s’enchaînaient rapidement mais ils étaient relégués par l’Ahn-Ju à de simples jeux d’entraînement.

L’homme à la moustache lui donna raison. Il apparut devant elle sans qu’elle l’ait seulement vu bouger et elle réalisa alors deux choses : derrière ses lunettes il avait les yeux extraordinairement violets, et il n’était pas plus grand qu’elle.


- Si vous avez fini de faire joujou… On va pouvoir commencer.

Il souffla dans sa paume, libérant une poussière scintillante que Syndrell ne put éviter à temps. Elle bondit en arrière pour se placer à une distance raisonnable de l’homme, cligna les yeux, éternua… et sentit son corps s’engourdir. Un petit signal d’alarme retentit sous son crâne. Elle tituba, chercha son équilibre sans le trouver, tenta de contacter Ciel par la pensée sans y parvenir, murmura le prénom de Narek sans qu’un son franchisse ses lèvres, et s’effondra.




*



Nom d’une chiure de mouche ! Qu’est-ce que je fabrique ici, moi ? Et puis d’abord, comment est-ce que je suis arrivée ici ? Surprise et en même temps d’un calme olympien, je commence par les vérifications de routine : bras, mains, jambes, têtes… Je ne suis pas blessée. En fait, je suis même plutôt en excellente forme. C’est déjà ça ! Par contre, mes souvenirs sont flous. Je les farfouille, les visite, les réorganise, les embrouille davantage.


Tu avances dans une forêt.


Cette voix… Familière et pourtant inconnue, elle résonne dans mon crâne et de fait, il n’y a personne avec moi. Je suis toute seule dans cette forêt que je ne connais pas. Un bref instant je songe à refuser cette certitude qui ne vient pas de moi mais d’un autre : je tiens trop à mon libre arbitre ! Je suis libre ! Et puis malgré moi mes jambes se mettent à bouger. J’avance. Je suis vêtue d’une combinaison de cuir similaire à celle que je portais pendant ma formation de marchombre. Epine n’est pas à ma hanche.

Doute.

Je m’arrête, lèves les bras devant moi, attend, légèrement inquiète… soupire de soulagement quand le chuintement feutré mais Ô combien rassurant de mes lames se fait entendre. Elles reflètent la lumière du soleil et le chatoiement de mon âme. Je les rétracte et me remets en route.

Sereine.


Un bruit attire ton attention, on dirait des flèches…


Mon ouïe détecte les sons et je tourne la tête. Là-bas, dans la trouée d’une clairière, quelqu’un est en train de se battre. La voix qui dirige mes pas ne décide pas à ma place, cette fois : c’est de mon plein gré que je vais dans cette direction, prudente. Je ne sais pas ce que je vais trouver ni si je vais devoir affronter le fruit de ma découverte.


… un cri qui te donne froid dans le dos.


Parce que ce que cri, je le connais.


Tu t’approches et entres dans la clairière, il n’y a trace de rien, sauf un corps étalé sur le sol.


L’herbe est tachée de sang et les flèches qui se sont échouées sans toucher leur cible sont les seuls vestiges de la lutte qui a récemment eu lieu. L’homme est étendu face contre terre. Une flèche est plantée entre ses omoplates. Il est déjà mort.


Tu t’approches pour l’examiner et le retournes pour en distinguer les traits…

Cri.

Bouleversant de douleur et de chagrin.


… il s’agit de Narek Liam.


Le temps s’arrête un instant, juste assez pour que je fixe cette scène dans ma mémoire – le corps de Narek, froid et immobile, serré contre moi – et puis soudain s’accélère : jours et nuits s’enchaînent et n’excèdent pas plus de trois secondes, le soleil se lève et se couche, la lune croit et décroit, les étoiles s’allument et s’éteignent, les paysages défilent. Ainsi que les jours. Puis les semaines. Les mois.

Les années.

Quand tout cesse de tourner, je suis en train de courir. Drôle de sensation que d’effectuer cette routine dans le corps d’une femme désormais âgée de cinquante-neuf ans ! La vieillesse n’a toutefois pas gommé mes réflexes ni altéré mes sens ; au contraire, la connaissance et l’expérience qui se sont accumulées bouillonnent en moi et me poussent à accélérer l’allure.

Je ne cours pas pour le plaisir mais pour attraper ma proie.
Je ne chasse pas pour me nourrir mais pour assouvir ma vengeance.
Trente ans que j’attends ce moment.

Je louvoie entre les arbres, bondis par-dessus les branches, contourne les ornières, traverse les fourrés sans cesser de penser à mon objectif. Le sentier monte, je continue sur ma lancée sans jamais ralentir, portée par un désir fou, si réel que l’illusion, un bref instant, vacille imperceptiblement. Je ne réalise pas qu’à ce moment précis, j’aurais pu me réveiller complètement. Je continue de la poursuivre.

La femme qui a volé mon bonheur.

Elle court devant moi, ses longs cheveux blonds accrochant la lumière du soleil. Elle se retourne parfois pour lancer des poignards dans ma direction mais ses tirs sont imprécis et je les évite avec aisance ; elle sait qu’elle est acculée. Impossible de s’enfuir.
Impossible d’en réchapper.

Nous l’atteignons enfin : c’est la clairière dans laquelle Narek a trouvé la mort, il y a trente ans. Une pierre marquée de son nom se dresse en son milieu. Le temps n’a eu aucune emprise sur elle tandis qu’il a dessiné des rides sur mon visage, parce qu’il peut influer sur la vie alors que la mort lui résiste éternellement. Devant moi, la blonde court toujours.

Je m’arrête.


Lève l’arc et encoche la flèche.
Ramène son empenne au niveau de ma joue.
Tension extrême de la corde et des muscles.
Intension claire et précise, née ici même.

Extension.

La flèche siffle et se fiche là où j’ai décidé qu’elle achèverait sa course : dans le dos de la femme. Elle s’écroule, je me redresse.

J’ai réussi.



Réveille-toi…


Mon cœur rate un battement. Je n’ai plus entendu cette voix depuis trente ans ! D’instinct, je me tourne vers la pierre frappée du nom de l’homme que j’ai perdu ce jour-là. Les lettres gravées dans le roc s’effacent une à une, et la question qui me brûle les lèvres se perd dans les dernières bribes de mon sommeil.

Je me réveille doucement, blottie dans les bras chauds et rassurants de Narek. Encore bouleversée par ce terrible cauchemar, je me concentre sur les battements lents et réguliers de son cœur, juste sous mon oreille, m’imprégnant de tous ces petits détails qui ancrent sa réalité dans la mienne : son odeur, sa douceur de sa peau nue contre la mienne, son rire léger dans mes cheveux… il est là, sain et sauf, et rien d’autre ne compte.

Il me fait l’amour, puis il me fait des crêpes.
Il me fait craquer, puis il me fait rire.
Il me rend heureuse !

Cette journée-là s’écoule normalement et j’en savoure chaque seconde. Le soir venu, nous assistons à un coucher de soleil particulièrement majestueux depuis le large balcon de notre maison ; je suis appuyée contre la rembarde de bois, il se tient derrière moi, son menton sur mon épaule, ses mains posées sur mon ventre.

Un ventre qui s’est arrondi pour faire de la place à la vie, minuscule de proportions mais gigantesque d’émotions, qui y grandit. Mes mains sur les siennes, je regarde le soleil descendre sur la ligne d’horizon et s’enflammer à l’endroit précis où la terre et le ciel ne font plus qu’un. Eblouie, je ferme les yeux un instant.



*



Syndrell ouvrit les yeux. Elle avait encore les mains posées sur son ventre, pourtant elle savait, elle sentait qu’il ne subsistait plus rien de l’illusion. Alors, ses mains remontèrent et se posèrent doucement sur le masque qu’elle sentait peser légèrement sur son visage. Elle l’attrapa entre ses doigts. Ce n’était pas un objet ordinaire : il ne tenait pas au moyen de liens et épousait la forme de ses traits avec une exactitude troublante. Sa texture, semblable à du velours, était faite d’un matériau qui n’existait pas.


Elle comprend alors que c’est une illusion et qu’il lui suffit de l’appliquer sur son visage pour que le mystère demeure.


La voix, encore… Syndrell leva les yeux vers l’homme qui écrivait à son bureau. C’était la sienne, elle en était sûre. Tout comme elle était certaine de se tenir devant un être incroyable, beaucoup trop pour faire partie de ce monde. Elle musela la centaine de questions qui lui venaient, préférant lancer un « au revoir ! » à l’homme qui, bien sûr, ne lui accorda aucune attention.

Sourd, impoli, prétentieux.
Fabuleux.

Syndrell quitta la pièce sur la pointe des pieds.



*


Narek l’attendait. Dès qu’il l’aperçut il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras ; elle se laissa faire, troublée de le retrouver alors qu’elle avait sincèrement cru l’avoir perdu. Difficile de se défaire d’une illusion aussi vraie que nature… Elle sourit quand il effleura son masque du bout des doigts.

- Il te faut un nom de code… que dirais-tu de « Loutre » ?

Autrefois et pendant longtemps, elle avait été Louve ; destinée, ou simple coïncidence ? Après une rencontre telle que celle qu’elle venait de faire, Syndrell était prête à accepter n’importe quelle raison, plausible ou non. Elle hocha la tête.

- Je crois que c’est un nom plein de promesses ! Quels sont les vôtres ?

Il fallut un petit moment à Syndrell pour se remettre de son épreuve, mais ce fut l’occasion de partager un bon repas en compagnie de Narek, Shana et Neran, et d’en apprendre davantage sur leurs aventures. Quand la nuit s’installa pour de bon, les compagnons décidèrent de prendre du repos. Neran et Shana déplacèrent leurs paillasses pour laisser un peu d’intimité aux deux marchombres.

Ils en profitèrent largement.




*



- Narek ?

Chuchotement.

Syndrell ne parvenait pas à trouver le sommeil. Comme il la tenait contre lui, elle le sentit remuer, preuve qu’il était éveillé lui aussi.


- Je…

Son cœur s’emballa. Elle ignorait par où commencer : la peur qu’elle avait eue en le découvrant mort, dans l’illusion que l’homme aux lunettes lui avait imposée ? Ses trente années de traque incessante ? Ou bien leur maison dans les montagnes de l’Est ? Finalement, elle attrapa la main du jeune homme et la posa contre son ventre plat.

- J’ai envie d’être maman.

Son souffle se bloqua dans sa poitrine et elle se figea complètement, incertaine de la façon dont il allait accueillir cette idée.
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Narek Liam
Marchombre
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeMar 03 Juil 2018, 07:18

Le coeur du jeune homme rata un battement, puis accéléra d'un coup, il dégluti avec difficulté...

Syndrell était figée contre lui et attendait sans doute une réponse, il tenta de se calmer pour répondre, inspira profondément, ferma les yeux...

...Erreur.

Dans son crâne, le visage de sa fille mourant avant d'avoir vécue devint plus clair que jamais, il revit Lyra pleurant de tout son être, le suppliant de faire quelque chose.

Elle ne l'avait pas suppliée, à l'époque, et, plus calme, il aurait put corriger ce détail dans ses souvenirs, mais à ce moment précis, il ne put que s'asseoir brusquement en ce tenant le crâne, secouant la tête pour en chasser les fantômes passés.

Il sut sans regarder que Syndrell s'écartait légèrement, ne put s'empêcher de courir dehors pour se rafraîchir les idées, tenter de chasser les souvenirs si vieux, encore trop jeunes, de la famille qu'il aurait pu avoir, au dernier moment prit un chemin autre que celui de l'extérieur, plongeant au plus profond des sous terrains, poursuivi par Neran qui l'appelait, Shana le suivant de près dès qu'elle s'eu assurée que Syndrell allait bien.

Les trois compères se heurtèrent à une porte de bois sans verrous qui refusait pourtant de s'ouvrir.

De l'autre côté, le jeune homme s'était écrasé sur le sol, assit, les yeux exorbités, tentant de trouver un calme qu'il n'avait jamais eu, il avait apprit à faire semblant pour ne pas inquiété Syndrell, mais la blessure laissée par la mort de Lyra était encore ouverte, celle de sa fille, plus béante encore.

Deux doigts firent tourner une moustache d'un mouvement expert alors que l'homme résidant dans l'endroit s'approcha comme s'il ne faisait pas nuit depuis plusieurs heures


J'avoue être surpris.

Seul ceux ayant besoin de mes services peuvent passer cette porte, je l'ais testée à plusieurs reprises...

...Pourtant, vous avez déjà un masque, monsieur Liam...

...Que me voulez-vous ce soir..?


Le marchombre leva péniblement la tête, soutenant difficilement ce regard profond, sondeur.

L'homme le fixait, finit par baisser le regard et se pencher au niveau du barde.


Je crée des masques, jeune homme, je ne guéris pas les coeurs et les âmes...

Narek perdit un peu espoir.

... Mais je pourrais mettre à jour le votre, je suppose.

Tout ce noir, c'est bien macabre, après tout.


Volée de fine poudre.

Narek l'inspira sans y penser puis se mit à tousser violemment.

Sombra dans l'inconscience.


So you know that we're out there,
Swatting lies in the making,
Can't move fast without breaking,
Can't hold on or life won't change...

And our voices ring out,
Took the mask off to feel free,
Fought it out in the debris,
Now we know that life will change...

Cauchemar sur terre, enfer de vie, se dit le jeune homme, pourquoi fallait-il qu'il soit ici..?

Il ne put pas s'empêcher de se demander pourquoi il était forcé de revoir sans cesse la mort de sa fille, la mort de Lyra.

Il avait cessé de se débattre après la trois centième fois.

Cette voix n'arrêtait pas de compter chaque fois qu'il ratait sa chance de sauver sa famille de la mort.

Il ne se posa même pas de questions quand il aperçut ses vêtements de cuir brun, ses vêtements de barde de l'époque, se transformer en un habit sophistiqué avec une veste et un pantalon de cuir, ne posa pas de question quand la robe de Lyra prit des tintes bleues, se transformant en vêtements tout aussi subtils que les siens, ne posa pas non plus de question quand les bottes de la femme, dont l'une atterrissait toujours à côté de son visage, scintilla au soleil, dévoilant une loutre bleue.

Puis le cauchemar recommença, mais cette fois ce fut un éclat bleu qui était maintenu par six hommes, des prunelles dorées pleines de paniques qui se plantèrent dans les siennes quand un des hommes tenta d'enlever la botte.

Non.

Non, non, non!

Il ne pouvait pas laisser Syndrell au même sort!

Le jeune homme se débâti de toutes ses forces, sans succès, sous l'homme qui le retenait au sol.



La vie est vraiment un jeu injuste...

...Vos chances de gagnez sont presque nulles.


Encore cette voix, réalisa Narek alors qu'un second homme aidait le premier à l'immobiliser, quand avait-il arrêter de l'entendre..?

Mais, si ma voix vous atteint, alors ils vous restent peut-être encore une possibilité de victoire...

Un bruit de verre brisé.

Il était le seul à l'entendre, cette voix, ce bruit, se dit-il en ne voyant pas de réaction chez les autres.

Sauf qu'il y avait un spectateur de plus, un drôle d'homme qui lui rappelait quelque chose, qui le fixait avec un air dégoutté, un cigare à la bouche.


C'est quoi l'problème? Va-tu te contenter de regarder..?

Le jeune homme grinça des dents, ayant envie d'envoyer promener l'inconnu.

L'abandonne-tu à son sort dans l'espoir de te sauver du tient..? Ta décision passée était-elle donc une erreur..?

Le jeune homme aperçu une scène de son passé malgré lui, il revoyait le moment précis où il avait accepter Syndrell dans la bande, remarqua alors Shana et Neran, dans des positions semblables, à sa droite.

La mort les attends si tu ne fait rien... Était-ce une erreur..?

Le jeune homme grogna, utilisa le peu de force qu'il avait pour pousser sur son menton pour lui permettre de marmonner un ''Ce... N'était pas... Une erreur...'' qui fit rire les hommes qui le tenaient alors qu'un de leurs compères se léchait les lèvres en tirant sur les pantalons de Syndrell, comme l'homme derrière Shana faisait en même temps.

L'homme le fixait d'un regard perçant. Il finit par retirer son cigare de sa bouche et l'écraser sur le sol, sous son pied.


Très bien... J'ai suivis ta détermination jusqu'à sa source...

Un bruit perçant. Le garçon se tordit de douleur, son crâne lui donnait l'impression d'exploser alors que chacune des morts qu'il avait vu - six cent cinquante sept morts, pour être exacte - apparaissaient dans son crâne toutes en même temps.

Jure moi...

Le marchombre avait l'impression d'entendre ''toi'' en même temps que le ''moi'', mais dans les cris confus sous son crâne, il ne reconnaissait plus les mots qu'à moitié...

Mon âme est tienne,
Ton âme est mienne,
Toi qui est près à commettre tout les sacrilèges pour ta propre justice..!

...Choisit notre nom et relâche ta rage..!

...Montre la force de ta volonté afin d'établir ton pouvoir, même si pour cela tu t'enchaîneras à l'enfer elle même!


Allez Maren, dépêche un peu, après toi c'est mon tour, arrête de déconner et baise là, on est pas là pour perdre notre temps!

ASSEZ!

"What's the matter...?
Are you simply going to watch?
Are you forsaking him to save yourself?
Death awaits them if you do nothing...

...Was your previous decision a mistake then?

Very well...
I have heeded your resolve.
Vow to me.

I am thou, thou art I...
Thou who art willing to perform all sacrilegious acts for thine own justice!
Call upon our name, and release thy rage!

Show the strength of thy will to ascertain all on thine own, though thou be chained to Hell itself!"

—Arsene, Persona 5 (Légèrement modifiée)

ASSEZ!

Les hommes figèrent. Maren fit un simple signe de la main et l'un dégaina, prépara son coup et lança son épée vers le visage du garçon, tirant un cris horrifier de la femme aux cheveux bleus...

...Son épée dévia sur le solide masque noir qui était apparu sur le visage du jeune homme.

Surpris, les hommes le retenant le lâchèrent un peu, Narek en profita pour lever les mains à son visage, toucher l'espèce d'écaille que formait le masque qu'il avait si souvent porter avec Shana et Neran.

Sentit quelque chose d'anormal quand il l'attrapa pour l'enlever, tira de toutes ses forces malgré la douleur alors que le masque arrachait la peau autour de ses yeux, il cria alors que la partie supérieure de son visage saignait abondement...

...Sourit en relevant le regard quand une flamme bleue naissant dans le sang sur son visage s'étendit, formant d'abord un masque, puis s'étendant à son corps, le laissant dans un habit digne des plus grandes soirées, qui semblait fait de soie, de velours ou d'un autre matériel tout aussi beau et rare, mais qui semblait cent fois plus résistant.

L'habit noir et gris foncé était complété par des gants rouges vifs et le masque blanc avec de petits détails bleus qui s'agençaient étrangement au costume.

Derrière le masque, même ses yeux devinrent d'un argent métallisé brillant, camouflant complètement son apparence.

Le jeune homme observa autour, l'un des assaillants de ses compagnons tenta de le frapper, passant au travers de son corps.


* Tout ça n'est pas réel... Ma Syndrell ne se laisserait pas faire.

. . . Ma Syndrell..?

Le marchombre sourit malgré lui, se dirigea droit vers un arbre en laissant derrière lui l'illusion.

Il était temps de rentrer.


And you'll know we were out there,
Swatted lies in the making,
Your empire for the taking,
Can't hold on or life won't change...

And our voices rang out,
Took the mask off to feel free,
Fought it out in the debris...

...Now we know that life will change..!

Le jeune homme se leva dans la chaise, ne fit pas de remarques alors que l'homme à ses côtés, surprit de son réveil avant que l'effet de la drogue ne se dissipe, reculait un peu, se contenta de se lever sans remarquer un instant que sa semi nudité se couvrait toute seule, comme par magie, et qu'un masque blanc et bleu apparaissait sur son visage, sortit de la porte à laquelle Neran tambourinait depuis plus d'une heure, le repoussa, évita Shana d'une pirouette et se dirigea droit vers Syndrell qu'il serra contre lui, l'illusion de son masque et des vêtements disparaissant à ce moment précis alors qu'il tenait sa tête contre son torse. Elle ne respirait pas, retenait son souffle, réalisa-t-il.

Il ne dit rien.

Sauf un soupir.


J'veux un garçon et une fille...

...Comme ça on pourras allez où bon nous semble avec une version rétrécie l'un de l'autre pour toujours être ensembles...


Il la sentie soudain se détendre, entendit Neran et Shana s'éloigner alors qu'il la serrait un peu plus fort.

Maintenant, se dit-il en chantonnant doucement pour la femme qu'il aimait, il était prêt à vraiment reconstruire sa vie...


J'ai pensé longtemps vivre seul dans mon univers,
Et pour moi la vie n'était qu'un passage sur terre,
Je croyais bien que l'amour m'avait oublié et tu m'as souris...

...Et depuis mon coeur te chante sa mélodie...

Je chantes ;
Tu es plus belle que l'hirondelle,
Je t'aimerais pour la vie.

J'ai trouvé le bonheur,
Dans la paix de ton coeur.

Je chantes ;
Tu es plus belle que l'hirondelle,
Et tu as changé ma vie...

...J'ai trouvé la joie dans la paix de ton coeur...
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeJeu 05 Juil 2018, 21:28

A quoi s’était-elle attendue ? De la joie ? De la colère ? De l’incompréhension ? De la peur ? Narek était un mystère à lui tout seul et, si elle se targuait de pouvoir « lire les gens » aussi bien que sur leurs lèvres, Syndrell était parfois démunie face à ses réactions improbables. Celle-ci surpassait toutes les autres. Sans rien dire, il se dégagea de son étreinte et s’en fut en courant. Une boule dans la gorge, la marchombre s’assit, enveloppée dans les couvertures qui portaient encore la chaleur de leurs ébats.

Shana la trouva ainsi et s’inquiéta de son mutisme, mais un cri de Neran l’obligea à laisser la jeune femme, après lui avoir doucement pressé l’épaule de sa main. Elle retrouva son compagnon devant la porte du Faiseur de Masques. Narek n’était nulle part. Voyant son ami forcer de tout son poids sur la poignée, Shana écarquilla les yeux :


- Il est… ?
- Ouais, il est de l’autre côté. La porte ne s’ouvre pas.
- Neran, elle ne peut pas s’ouvrir, rappelle-toi ; quand le Faiseur est en séance il n’inclut personne d’autre que le prétendant au prochain masque.
- Mais Narek possède déjà son masque !


Neran recula et donna un bon coup de pied dans la porte, ébranlant durement le battant sans obtenir le résultat espéré.

- Qu’est-ce qui s’est passé, bon sang ?
- Aucune idée, mais Syndrell ne va pas bien.


Le blondinet tourna un regard alarmé vers Shana.

- Il… Il l’a…
- Bien sûr que non, imbécile ! Narek n’est pas ce genre d’homme, tu devrais le savoir, quand même !
- Tout ce que je sais, c’est que cet idiot s’est barricadé là-dedans et que nous ne pouvons pas lui venir en aide.


Nouveau coup de pied.

- S’il a fait du mal à notre nouvelle recrue, je vais lui faire sa fête !!

Shana soupira, puis se plaça à côté de Neran et força à son tour contre la porte.



*



Elle ceignit son baudrier, ajusta le fourreau d’Epine contre sa hanche, vérifia que le poignard de Miss coulissait bien dans sa gaine, s’enveloppa dans sa cape de voyage et hissa son sac sur son épaule. Son regard tomba sur la paillasse qu’elle avait partagée avec Narek. Les couvertures emmêlées firent remonter des images qui colorèrent imperceptiblement ses joues. Elle n’avait qu’à fermer les yeux pour retrouver la douceur impatiente de ses caresses, les chatouilles de son souffle chaud sur sa peau, l’éclat de son regard ténébreux quand il l’avait pénétrée, la façon dont il avait enroulé ses doigts autour des siens, ses murmures, ses cris et surtout, sa tendresse…

Narek était parti. Où et pour combien de temps, ça, c’était un nouveau mystère que Syndrell n’avait pas le cœur d’étudier. Elle était la réponse au « pourquoi ? », la raison qui avait motivé ce départ brutal, cette fuite, cet abandon qui lui ravageait le cœur ; sans son coup de théâtre, elle serait encore allongée, là, entre les bras de l’homme qu’elle aimait. Elle ne pouvait s’en prendre à personne d’autre qu’à elle-même. Une larme silencieuse roula le long de sa joue. Elle l’essuya sans y penser puis tourna les talons.

Le masque bleu était resté sur les couvertures de la couche, oublié avant même d’avoir été jamais porté.




*



- Neran...

Le jeune homme donna un énième coup sur la porte avant de se retourner, alerté par le ton de Shana. Syndrell était là. Elle était habillée et prête pour le départ, sauf que… Il haussa un sourcil, intrigué.

- Tu t’en vas ?
- Non.


Réponse aussi simple qu’évidente. Le sourcil de Neran s’envola plus haut.

- Non ? Mais alors pourquoi…

Syndrell s’approcha de la porte et il s’écarta. Un soupir lui échappa quand elle posa la main sur la poignée. Jusqu’ici tous ses efforts et ceux de Shana n’avaient pas suffi à ébranler ce fichu battant, comment espérait-elle seulement… Il écarquilla les yeux quand la porte s’entrouvrit sous ses yeux. Un instant, il crut que la fille aux cheveux bleus allait entrer.

Elle n’en fit rien.

Elle referma la porte et recula.


- Qu’est-ce que tu fais ?
- J’attends qu’il revienne.


Elle recula encore. Elle avait l’air triste, c’était nouveau. Neran serra les dents et se promit d’envoyer un bon coup de poing dans la trogne de Narek quand il reviendrait. S’il daignait revenir un jour. Il échangea un regard avec Shana, perplexe ; Syndrell semblait sûre d’elle, enfin de Narek, plutôt, alors que celui-ci l’avait abandonnée pour se jeter dans un univers plus qu’étrange. Etait-elle naïve ?

Soudain, la porte du Faiseur de Masques s’ouvrit en grand et Narek apparut sur le seuil. Il avait changé. Impossible de voir son visage sous ce masque de blanc mêlé de bleu, mais il émanait de sa personne une aura puissante et lumineuse qui sidéra Neran et Shana tandis que Syndrell, de son côté, se sentait simplement fondre comme chaque fois que son regard tombait sur le marchombre. Sans rien dire, il repoussa ses amis et avança vers elle d’un pas décidé. Elle ne bougea pas.

Elle ne bougea pas non plus quand il l’enveloppa dans ses bras.
Elle ne bougea pas quand il murmura les mots tant attendus au creux de son oreille. Muette, elle respira son odeur. Immobile, elle s’imprégna de sa chaleur.

Et puis.

Les larmes noyèrent ses yeux dorés. Elle pleura en silence et se détesta de pleurer, alors elle leva la main pour essuyer ses joues humides.


- Si tu veux, s’entendit-elle répondre d’une voix enrouée. Nous avons le temps. J’ai juste exprimé un drôle de rêve mais je n’ai pas envie que tu te sentes mal à l’aise. Ou blessé. Ou en colère. J’ai besoin de toi, Narek. Je préfère renoncer à être maman plutôt que de te perdre.

Elle tremblait contre lui. S’il était réellement parti… Y penser la rendait triste, alors elle appuya un instant son front contre le torse du jeune homme et puis elle recula. Et sourit à travers ses larmes.

- Il est joli ce masque…
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Narek Liam
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeJeu 12 Juil 2018, 07:50

Narek observa la carte, devant lui, il avait déjà répondu aux inquiétudes de Syndrell en silence, simplement lui remettre son masque avait suffit, il n'aurait jamais pu y toucher si la jeune femme ne l'aurait pas voulu bien sûr, il ne s'agissait que d'un rêve déposer sur son visage par un homme étrange aux lunettes rondes dans un endroit aussi étrange qu'enchanteur, après tout, mais ce rêve, c'était celui qui protégerait son identité tout en la clamant au monde, peut-être était-ce pour ça que le sien semblait légèrement instable, tourbillonnant doucement entre le blanc, le bleu et quelques accents noirs parfois, aussi instable que le garçon qui le portait, ne put s'empêcher de penser le marchombre en soupirant.

Il avait une nouvelle stabilité mentale depuis qu'il avait fait face à ses démons, ses craintes, mais il se savait encore bien hors normes comparé aux attentes du monde en général.

Se retournant de la large table où quatre invitations si bien reproduites par les soins de Neran qu'elles auraient trompé n'importe qui, il ne put s'empêcher un petit fou rire.

La leçon de Valse du blond-presque-blanc allait de bon train... Sauf que Shana lui pilait sur les pieds à tout les trois pas et si Syndrell évitait de tel faux pas, sa position sortait souvent du cadre, elle était elle-même, mais le problème venait à la fois de Neran qui respectait la façon traditionnelle et de Syndrell qui y poussait une touche de... Loutre.

Le jeune barde frappa des mains et presque tout de suite tout s’arrêta. Personne dans la salle n'avait de connaissances poussés en ce qui était du monde si bizarre des nobles, réalisa-t-il, et s'il n'accédaient pas à ce bal sans sembler hors de leur élément, ils ne pourraient jamais voir l'intérieur du manoir où était garder leur cible : un collier de perles orné d'un rubis valant son pesant d'or en son centre, sur une fine plaque d'argent.

Soupirant de nouveau, le jeune homme observa Neran et Shana et donna des instructions précises que ni l'un, ni l'autre n'osa réfuté alors que le jeune chef de la bande retirait son large manteau, ne gardant qu'une chemise recouverte d'un gilet sans manches qui le transformait déjà de voleur fantôme en jeune homme de bonne famille.


Tout le monde ici as besoin d'un exemple je crois.

Neran, piano, Shana, violon, ''La valse fantastique'', vitesse traditionnelle, s'il vous plais.


Neran se déplaça vers le large piano - Il n'avait aucune idée de comment Narek avait fait pour amener un tel attirail d'instruments dans cette caverne sans attiré l'attention - et tenta de se rappeler les quelques leçons qu'il avait glaner à son compagnon alors que Shana faisait de même avec un violon.

Pendant ce temps, il observa un instant le marchombre qui s'était avancé vers Syndrell, avait fait une révérence qui semblait plus simple qu'elle ne l'était, et s'était même attardé sur un baise main, et fut légèrement surprit de voir que celui-ci laissait Syndrell placer ses mains, l'une dans la sienne et l'autre sur son épaule, avant de placer la sienne sur sa hanche.

Il avait si souvent répété le morceau doux qu'il ne se concentra pas beaucoup pour jouer, le doux son résonnant légèrement dans la caverne alors qu'il démontrait les pas d'un air assuré en ne quittant jamais les yeux de sa compagne des siens.

Neran observa, intrigué, puis ouvrit grand les yeux en faillissent manqué une note.

Il avait cru que Syndrell ne faisait plus les même pas, mais elle les faisaient bien, ces mêmes changements subtils qui lui appropriait la dance et déstabilisant l'équilibre précaire de celle-ci, pourtant cela ne paraissait pas une seul seconde. Par parce que son partenaire s'y adaptait tant bien que mal, mais bien parce qu'il modifiait, lui aussi, sa propre dance de façon harmonique, douce, tant et si bien qu'ils semblaient dans leur propre monde c'était...

...C'était beau réalisa le garçon malgré lui, si beau qu'il voulu les déstabilisé, se donner le temps de se remettre de ce qu'il voyait, peut-être, passa, sans prévenir et sans consulter Shana qui suivi quand même, à la version légèrement plus rapide, utilisée uniquement l'hors de spécialement grands bals car y danser demandait généralement des années d'entraînement afin de faire tout les mouvements de la bonne façon pour ne déranger aucun autre couple dansant.

Les deux danseurs ne semblèrent même pas remarquer le changement, bien qu'il vit Narek chuchoter quelque chose.


Plus qu'un nom de code, il te faut un faux nom, noble, pour ce genre de couverture...

...Un certain comte se cherche une partenaire, selon les derniers ragots chez les Rymär.


Une étoile scintilla dans ses yeux, simplement partagé ce faux nom, c'était presque comme un mariage, se dit-il.

Il en mettait peut-être un peu trop, mais avec elle..? Il lui donnerait son âme sans y pense si elle la demandait, se dit-il en tournoyant, la quittant une seconde pour mieux revenir, portant sa main vers la sienne en sentant son coeur battre alors qu'elle lui répondrait sûrement pour le nom de code aussitôt qu'ils seraient de nouveau près l'un de l'autre...


“It suddenly made sense.
Only twice in his life had he felt this inexplicable, almost mystical attraction to a woman.

He’d thought it remarkable, to have found two, when in his heart he’d always believed there was only one perfect woman out there for him.


His heart had been right. There was only one.”

― Julia Quinn, An Offer From a Gentleman

Leurs paumes se collèrent l'une contre l'autre dans le doux tourbillon de la danse, ils complétèrent le cercle en marchant doucement au rythme de la musique, le marchombre retrouvant immédiatement les tourbillons d'or qui capturaient son regard, il changea de main en ne quittant pas ce regard, commençant à marche dans l'autre sens pour le second cercle puis reprenant la position de danse standard, main sur la hanche de Syndrell et l'autre dans sa main, au moment précis où la musique le demandait.

Neran, dans son coin, soupira. Si ça c'était pas se faire remarquer, se dit-il, il voulait pas voir le contraire, la moitié de la salle avait carrément fait de l'espace et se contentait d'observer Syndrell et Narek qui dansaient dans leur petit monde... Bientôt ce serait l'heure du banquet puis la soirée finirait après un cour digestif devant un spectacle de musique, il leur serait impossible d'avoir assez de temps pour étudier la salle, se dit-il en oubliant un détail fort important...

...Impossible n'était pas marchombre.
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeLun 16 Juil 2018, 18:12

Chose étrange, les masques étaient liés à leurs propriétaires. Ce qui signifiait basiquement que si son porteur n’en permettait pas l’accès, il était impossible de faire quoi que ce soit avec. Syndrell avait franchement douté de cette propriété pour le moins invraisemblable, jusqu’à ce que Shana le lui démontre par l’exemple. La marchombre n’arrivait toujours pas à comprendre comment le masque de la jeune femme avait pu lui échapper alors qu’elle avait passé une heure entière à tenter de le prendre entre ses doigts.

Elle ne comprenait pas, mais elle était néanmoins convaincue.

Elle apprit aussi que les masques reflétaient la personnalité de celui qui le portait ; ainsi celui de Narek était changeant, sans cesse hésitant entre des couleurs chatoyantes mais parfois teintées de nuances plus sombres – exactement comme le cœur qui battait dans sa poitrine. Tandis que celui de Syndrell était d’un bleu très pur, témoin de la sérénité qui l’habitait.

Oui, elle était sereine, parce que la tempête était passée : Narek avait accepté l’idée d’être père un jour, et elle acceptait l’idée que ce projet reposait pour l’instant sur un « peut-être ». Aucune urgence. Aucun besoin de précipiter les choses. Seul comptait leur duo – devenu pour l’heure un magnifique quatuor qui se préparait à son prochain coup.

Neran s’était attelé à la dure tâche de leur apprendre la valse. Il y mettait tout son cœur mais ce n’était pas suffisant : Shana restait incapable de ne pas lui marcher sur les pieds et Syndrell avait l’impression de tout savoir danser… sauf la valse. Elle décida de s’octroyer une petite pause et s’éloigna de quelques pas pour aller s’appuyer contre une table, histoire de regarder ses deux nouveaux amis s’échiner dans leur tentative à grand renfort de piques.

Mais ses yeux glissèrent presque immédiatement dans la direction de Narek, occupé un peu plus loin à étudier des cartes. Elle l’observa quelques secondes, appréciant sa longue chevelure et la noblesse de ses vêtements ; sur n’importe qui d’autre ce genre de tenue aurait détoné, alors que sur lui, c’était d’une classe folle. Soudain le marchombre se retourna. Avait-il senti son regard ? Sans doute. Et puis, il ne pouvait décidément pas rester insensible au massacre perpétré par ses amis…

Syndrell étouffa un petit rire avec sa main en le voyant prendre le contrôle des opérations. Neran et Shana se retrouvèrent derrière les instruments – comment diable Narek était-il parvenu à emmener tout ça dans un tel endroit ?! – et bientôt une mélodie s’éleva dans la grotte, accompagnée par le bruit de fond de la cascade. Narek s’arrêta devant Syndrell et exécuta une révérence qu’elle imita gauchement. Elle avait du mal à garder son sérieux.

Toutefois, lorsqu’elle se retrouva dans les bras de son amant, leurs regards s’accrochèrent pour ne plus se lâcher, et alors Syndrell retrouva instantanément son sérieux : elle se laissa entraîner par le rythme, guidée par Narek dans des pas qu’elle n’avait pas conscience de faire tandis qu’ils évoluaient doucement sous les yeux ébahis de Shana et Neran. Ils avaient déjà dansé ensemble, mais jamais de cette façon-là.

Narek se pencha vers elle.


- Plus qu’un nom de code, il te faut un faux nom, noble, pour ce genre de couverture… Un certain comte se cherche une partenaire, selon les derniers ragots chez les Rymär.

Tourbillon.

Syndrell se blottit contre lui.

- Je t’appartiens déjà, souffla-t-elle avant de l’embrasser doucement.

S’il lui fallait une partenaire pour chacun de ses rôles, elle était prête !




*



Comte Nymar Rymär et sa fiancée, Miss Nuance : ils s’étaient présentés tels quels et avaient été accueillis sans autre remous que celui de la surprise. Le beau jeune comte, fiancé ! Qui était l’heureuse élue ?! Qui avait la chance de bientôt épouser cet homme si convoité par les jeunes filles à marier ? L’on bombarda Syndrell de questions auxquelles elle répondit sans commettre la moindre erreur : elle connaissait son rôle sur le bout des ongles.

Et puis, de temps en temps, la réalité prenait le dessus ; elle n’avait pas besoin de jouer la comédie pour regarder son amant avec une tendresse infinie, ni de se forcer quand elle posait une main légère sur son bras. Sur la route, Neran avait fait remarquer que leur amour allait être comme de la poudre aux yeux.

C’était le cas.

Parce que tous les regards étaient fixés sur le couple de la soirée, nul ne prêtait attention aux deux fouineurs. Neran et Shana se fondaient particulièrement bien dans la masse. Simple hasard ou bien plan génial, la soirée était costumée et tous les invités étaient masqués ! Alors qu’elle dansait avec Narek, Syndrell sentait son masque sur sa peau, couvrant la moitié haute de son visage et le baignant d’une douce chaleur qu’elle savait unique. Le bleu faisait ressortir la couleur dorée de son regard. Elle fixait Narek – comme souvent – et pourtant voyait tout ce qui se passait autour d’eux.


- C’est bientôt à nous de jouer, glissa-t-elle à son cavalier quand ils se croisèrent.

Ce n’était pas un rappel : Narek savait parfaitement ce qu’il faisait. Détendue mais prête à agir, Syndrell attendait le bon moment.

Et en attendant, elle dansait.

Heureuse !




[... et comme prévu, je ne fais RIEN avancer ><" Disolée mais câlin pour la peine :3]
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeJeu 04 Oct 2018, 08:51

La nuit avançait doucement, bientôt, la fête prendrait fin, tous rentreraient chez eux et le maître des lieux ferait son petit tour habituel, venant admirer le bijou de sa collection, un collier récemment voler qu'il faisait passer pour une acquisition légale.

Narek, son masque sur le visage, se glissa derrière le garde qui patrouillait la salle, il avait trente secondes pour piquer le collier, quitter la salle et faire la moitié du chemin pour retrouver Shana, qui devait être en train de recouvrir leur seconde cible, un anneau faisant partie d'une paire.

Neran et Syndrell les retrouveraient sur le chemin pour la sortie.

Leur cible respective en main, ils pourraient quitter le manoir avant que l'alarme ne soit sonné, tout était question simple de temps, se dit le jeune marchombre.

Une seconde avant que ses yeux ne se déposent sur une plaque particulièrement bien protégée, au mur et qu'il écarquille ceux-ci, pensant un instant qu'il devait être devenu dingue.

Les pas du garde le ramenèrent à la réalité. Ça faisait 15 secondes, peut-être vingt, il était en avance, pesta le jeune homme en déverrouillant la boite devant lui puis en attrapant le collier pour courir vers la porte arrière.

Il entendit le garde courir vers la boite, puis chercher autour avant de crier pour ses compères à l'instant même où il se glissa aux côtés de Shana, courant dans le corridor pour bientôt être flanqué de Syndrell qui l'observa du coin de l'oeil.

Elle devinait que quelque chose le tracassait.


Plus tard.

Deux mots, plus qu'assez, la femme à ses côtés opina du chef et continua de courir à ses côtés, les quatre compères retirèrent leur masque d'un bel ensemble, se glissants dans la foule dansante juste attends pour pouvoir se glisser dehors avant que le premier garde ne cris de fermer les portes.

Ils l'avait précédé d'à peine cinq secondes, se dit Narek en sautant sur Caradoc, caché non loin avec les montures de ses amis.

Il avait besoin de penser, avant d'atteindre leur repère.

Comme à son habitude, quand il devait réfléchir à quelque chose d'important, il se massa les poignets, là où la cicatrice de sa tentative de suicide, pendant son cours, paraissait encore - Il s'était presque battu avec un rêveur pour qu'il ne les touchent pas - en se demandant ce qu'il devait faire désormais.

Il savait pertinemment qu'il aurait dut faire la connexion en lisant l'information sur des gants si bien protégés par leur cible, mais il avait complètement oublier, avant de les revoir.

C'est seulement à ce moment que le dessin lui était revenu en tête.


Stumble from the ashes,
Lost enigmas in the dust,
I cannot remember,
Though they tell me that I must...

Sky is torn asunder,
Fear that breaks the brave,
Will not drag me under,
Climb out of the grave.

Maker’s sign or false divine,
This mark of worth I wear..?

...Hardened are these fateful scars I bear...

Les gants de qui-t'as-dis!?

Le jeune homme soupira, puis observa son compère, Syndrell avait l'air de penser fort, autant lui donner le temps de décider ce qu'elle en pensait, de tout ça.

Les gants d'Ernomos, un héro frontalier qui as vécu il y as particulièrement longtemps.

Ces gants, se dit Narek, compliquaient tout.

S'il s'agissait simplement d'artefacts historique, il n'y aurait pas penser plus de cinq secondes, mais selon les histoires et les légendes, Ernomos était un homme étrange, sortit d'un peu nul part...

...Qui collectionnait les armes peu communes.

Il ne portait jamais d'armes, pourtant en avait toujours avec lui, si on en croyait les récits, il avait une douzain d’artefacts liés à l'imagination.

On disaient que ses gants pouvaient faire apparaître son épée et sa dague, dessinés selon ses commandes très précises, une épée à la lame rappelant étrangement une feuille, une dague en forme de pointe de lance, faite pour les coups d'estocs et pour transpercer les boucliers ennemis afin de les bouger hors du chemin de son autre arme.

Parmi ces histoires, on parlaient aussi d'anneaux faisant apparaître un arc, un bouclier et même, dans les légendes les plus folles, les flammes du dragon elles mêmes.

Ce genre d'histoire ne l'intéressait pas le moins du monde, après tout c'était un ramassis d'inepties.

Sauf que, pour les gants il avait eu la confirmation peu de temps auparavant.

La guilde avait confirmer leur existence, ainsi que leur pouvoir, par son réseau d'information. Il y avait eu une mission collective donnée à la plupart des marchombres parcourant l'empire, ça ne l'avait pas vraiment marqué car ce n'était pas particulièrement rare, c'était un peu comme un bulletin d'informations. En gros, le message contenait un dessin des gants en question, leur description, et une simple demande d'être à l’affût au cas où une information utile serait trouvée.

Narek n'était pas marchombre depuis bien longtemps, et s'il comprenait que la guilde ne veule trouvé ce genre d'artefacts avant le chaos, il rechignait un peu à la demande sous-entendue de remettre ce genre de trouvailles au conseil.

Ses yeux se levèrent vers ceux de Syndrell - Bon dieu qu'elle était belle - et ils se fixèrent un instant.

Après les vols de ce soir, la garde au manoir serait facilement triplée, il serait presque impossible de s'y infiltrer.

Pourtant, si elle proposait qu'ils y aille, il n’emmétrait pas le moindre doute.

Quand il était avec elle, ''impossible'' disparaissait de son vocabulaire.


Stand side by side,
Carry all as one,
We can bear this weight...

...Stand side by side,
We won’t come undone,
For the hands that will carry us home,
Are touched by fate..!
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeLun 29 Oct 2018, 21:08

Neran fit tournoyer Syndrell et celle-ci en profita pour inspecter rapidement les lieux du regard. Rien à signaler. D’ici quelques secondes leurs compagnons allaient arriver et si tout allait bien, ils pourraient s’en aller. La jeune femme vérifia la position des gardes et celles des invités dans le passage qui menait à l’entrée, puis elle acheva sa figure et les mains de Neran retrouvèrent sa taille. Il se débrouillait bien, mais elle préférait danser avec Narek. Ce qu’il devina probablement car une grimace passa sur ses lèvres, juste sous le masque.

- Il nous laisse sur la touche dans beaucoup de domaines, murmura-t-il sans prendre la peine de préciser de qui il parlait.
- Allons ! Je suis certaine que tu n’as pas encore montré tous tes talents.

Cette fois-ci, les lèvres de son cavalier esquissèrent un sourire charmeur et il se rapprocha sensiblement.

- Viens avec moi dans un lit et tu verras que je suis plutôt doué…

Syndrell lui flanqua un coup de coude entre les côtes, assez discret pour ne pas éveiller l’attention mais suffisamment fort pour que Neran se plie en deux et perde le rythme. Il lui jeta un regard piteux à travers son masque, auquel elle répliqua par une moue amusée ; en dépit de la situation, Neran était un homme sympathique qui cherchait avant tout à détendre l’atmosphère. Narek n’avait aucun souci à se faire le concernant.

Et puis même s’il y avait eu un risque, songea-t-il en se redressant, de son côté, c’est plutôt clair comme de l’eau de roche ! Narek venait d’apparaître de l’autre côté de la salle. Comme si elle l’avait entendue au milieu des chants, des danses et des rires, Syndrell s’était aussitôt tournée dans sa direction. Son visage s’était alors illuminé sous son masque bleu. Non, aucune chance de s’interposer entre ces deux-là. Strictement aucune…

Ils louvoyèrent entre les danseurs et rejoignirent le marchombre au moment où celui-ci s’engageait dans le passage, flanqué de Shana. Celle-ci hocha la tête en réponse au regard inquisiteur de Neran, affirmant silencieusement la réussite de leur cambriolage. Au même instant, Syndrell sonda le visage masqué de Narek et comprit que quelque chose s’était produit.


- Plus tard.

Evidemment. Ils devaient d’abord songer à sortir d’ici sans éveiller les soupçons. Quand l’alarme fut donnée, toutefois, les quatre compagnons étaient déjà hors d’atteinte, s’évanouissant dans la nuit claire.



*



Ernomos.

La première fois que Syndrell en avait entendu parler, c’était à l’Académie, dans une discussion entre deux maîtres qui étaient également ses voisins de palier. Elle n’avait curieusement pas pu oublier ce nom et s’en était ouvert à Valcyan lors d’un passage dans les souterrains de la guilde, à Al-Jeit. C’est lui qui lui avait raconté l’histoire de cet homme de légende.

Et de ses gants.


- Qu’est-ce qu’ils ont de particulier ? s’enquit Shana.

Le regard de Narek trouva celui de Syndrell. Elle hocha imperceptiblement la tête et se tourna vers sa nouvelle camarade.

- Ernomos n’était pas seulement un guerrier, commença Syndrell en se débarrassant de sa robe, jolie mais encombrante. C’était avant tout un dessinateur talentueux et au service de l’empire pour diverses missions.
- Tu veux dire que c’était une Sentinelle ?
fit Neran, occupé lui aussi à se débarrasser de ses vêtements d’apparat.
- Non, je ne crois pas. Il a préféré rejoindre les forces de la Citadelle, si l’on en croit la légende, mais dans l’ombre il aurait mené quelques expériences, et ainsi réalisé les gants mentionnés par Narek. Apparemment, ils sont liés à une autre dimension dans laquelle ils se trouvent être une épée et une dague. Celui qui enfile donc les gants se voit aussitôt muni de ces armes.
- Vraiment ? Magique !
- Ce n’est pas de la magie, c’est du dessin,
râla Shana. Mais je ne comprends pas bien, il s’agit d’une légende, n’est-ce pas ? Ces gants n’existent pas vraiment, si ?

Syndrell boutonna pensivement sa tunique.

- Je ne vois pas pourquoi Narek raconterait des bêtises. Il sait ce qu’il a vu. En revanche, j’ignore si ces gants sont réellement liés à un dessin.
- Une minute, c’est pas sensé avoir une durée limitée, un dessin ?
- Si. Seulement, il y a des dessinateurs drôlement doués qui sont capables de créer des dessins qui défient cette règle du temps.


Neran laissa échapper un petit sifflement d’admiration. Après avoir bouclé sa ceinture, Syndrell attacha le fourreau d’Epine. Elle posa une main sur la poignée ; la rapière faisait désormais partie intégrante de son équipement, au point que sa présence soit rassurante. Un froncement de sourcil pensif plissait son front. Dans ce monde, il était parfois difficile de faire la part des choses entre le possible et l’impossible. La guilde recelait de nombreux secrets qui défiaient l’imagination, et d’ailleurs la greffe en était le parfait exemple. Un artefact comme celui que Narek avait découvert était voué à entrer dans le mystère des Marchombres…

- Narek, il faut aller chercher ces gants.

Ce n’était pas un ordre, mais ce n’était pas non plus une suggestion ; le constat soulignait l’évidence. Ces gants n’avaient rien à faire dans cet endroit.
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeMer 21 Nov 2018, 00:21

Le marchombre, dans son coin, avait eu le temps de penser.

Et donc, de se dire que ce n'était pas leur problème et qu'il leur suffisait d'envoyer un message à la guilde. S'ils voulaient ces gants, qu'ils s'y cassent le fion, eux.

Mais Syndrell dit ce qu'il redoutait.

Ils devaient aller chercher ces gants.

Parce que la guilde leur donnerait la mission de toute façon, par pur principe qu'ils étaient proche, une équipe de deux marchombres, ce qui était plutôt rare, et libres de toute mission en ce moment précis.

Le jeune homme soupire, recula la chaise où il avait pris place et s'éclipsa pour se réfugier à sa table de planifications, où reposait encore les informations de leur dernier méfait.

Il retira tout ce qui avait été utiliser, le bal, la sortie, le chemin à prendre à l’intérieur, tant d'informations qu'il ne pourrait pas réutiliser.

Il ne nota pas l'arrivée de Neran, derrière lui, ni les commentaires de celui-ci sur le fait qu'il n'avait pas sembler emballer, ou les questions incessantes, se contentant de noter, griffonner, rayer et dessiner des chemins, des informations et ainsi de suite sur une carte du manoir, sur la table.

S'il arrêtait de penser, de s'occuper, son esprit dévierait vers ces gants, cette mission à la con, le fait qu'il doive interrompre ce ''temps d'amusement'' par une mission sérieuse et plus que dangereuse qui, au final, ne rentrait ni dans ses envies, ni dans ses plans.

Puis il se demanderait si être marchombre n'était pas, finalement, se voiler la face en disant être libre de toute contrainte pour, au final, obéir aux ordres et aux règles d'un groupe de vieux fous qu'il n'avait rencontrer qu'une fois et qui, franchement, semblaient tous n'avoir rien à fiche des membres de la communauté qu'ils dirigeaient, selon lui.

Quand il se rendit compte qu'il y pensait déjà de toute façon, le garçon jura, planta une dague dans une carte pliée sur elle même, se retourna vivement, marchant rapidement en bousculant l'épaule de Neran, toujours là à babiller, pour se diriger droit vers la salle d'entraînements, où il se mis torse nu et retira ses chaussures pour commencer une longue, rude et violente série d'exercices.

Dans le doute, certains pleuraient, d'autres priaient.

Lui, il s’entraînait.

Jusqu'à ne plus rien pouvoir sentir de son corps.

Puis ensuite, quand il ne sentait plus rien, quand il était couché sur le dos, respirant difficilement, quand plus rien ne pouvait l'atteindre, il sentit l'un de ses doigts, doux, délicats, tracer ce chemin, le long de ses muscles, qu'elle arpentait parfois, comme si elle le découvrait pour la première fois.

Il l'embrassa comme si c'était la dernière fois, la première fois, la seule fois qui comptait.

Comme à toute les fois.

Et en ouvrant doucement les yeux, il comprit.

En voyant ce regard doré, cachant le malice d'une loutre dont le pelage bleu se mêlait au sien, d'un noir ébène.

Il le ferait, simplement parce qu'elle le lui demandait.

Parce qu'il serait prêt à mourir pour elle.

Parce qu'il l'aimait.

Tout simplement.


Hey, hey, hey everyday when I wake,
I'm trying to get up,
They're knocking me down,
Chewing me up,
Spitting me out.

Hey, hey, hey when I need to be saved,
You're making me strong,
You're making me stand,
Never will fall,
Never will end.

Shot like a rocket up into the sky,
Nothing could stop me tonight..!

You make me feel invincible,
Earthquake,
Powerful,
Just like a tidal wave,
You make me brave.

You're my titanium,
Fight song,
Raising up,
Like a roar of victory in a stadium.

Who can touch me 'cause I'm,
I'm made of fire,
Who can stop me tonight,
I'm hard wired...

...You make me feel invincible..!

Le jeune homme observa le manoir, en contrebas de la colline d'où lui et ses complices observaient leur cible.

Ils n'avaient que quelques jours avant que les possessions les plus rares ne soient bougés en prévention, pendant lesquels la garde avait été facilement tripler, un enfer pour voleurs, quoi.

Aucune vraie entrée digne de ce nom, même celle de service était surveiller et, surtout, aucune sortie par la même occasion.

Pire, il était fort possible qu'ils ais bouger les gants d'endroit, se dit le marchombre en soupirant dans sa barbe.

Il aurait dut se taire, sur ces gants, se dit-il.
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeMer 21 Nov 2018, 18:10

Neran et Shana se lancèrent dans une discussion animée autour des gants et de leur incroyable capacité, mais Syndrell ne les écouta que d’une oreille distraite, son attention tournée vers Narek. Le jeune homme semblait plongé dans ses pensées. C’était souvent le cas et elle se demandait parfois dans quel secret royaume s’envolait son esprit, alors tant inaccessible… elle devina son départ avant qu’il esquisse seulement un geste, et comprit son besoin de solitude quand les deux autres, surpris, voulurent lui emboîter le pas.

Elle ne les retint pas. Narek saurait revendiquer son espace s’il le souhaitait. Elle-même s’assit face à l’eau qui tombait en un gigantesque rideau protecteur ; elle replia ses jambes qu’elle entoura de ses bras et posa le menton sur ses genoux.

S’obligea à évaluer la situation encore une fois.

S’il paraissait comme évident que les gants devaient quitter l’intrigant manoir, revenir dans cet endroit probablement hautement gardé, désormais, relevait de l’inconscience ! Les nobles qui habitaient cet endroit ne se feraient pas avoir une deuxième fois. La mission n’ayant pas été donnée par le Conseil, Syndrell et Narek ne feraient-ils pas mieux d’éviter les ennuis qui se profilaient devant eux ?

Question légitime… qui changea de direction lorsque s’ajouta la composante d’un risque auquel il fallait se préparer : si les mercenaires du chaos mettaient la main sur ces gants, qu’adviendrait-il ? Ces derniers connaissaient déjà le secret du Rentaï, combien d’autres encore, avant que le dernier des marchombres ait poussé son ultime souffle ?

Il y avait aussi les métamorphes. Le secret de ces derniers, trop fragile depuis les tragiques manigances d’Onku, était devenu une priorité depuis qu’Ezadrah avait été sauvée. Aux mains de leurs ennemis, les gants d’Ernomos pourraient bien causer de nombreuses pertes. Cela justifiait-il pour autant la mise en danger de leur petit groupe afin de les récupérer ? Les Marchombres sauraient-ils mieux veiller sur ces gants ?

Syndrell ferma les yeux pour ne plus se concentrer que sur le grondement grave de la cascade. Les réponses étaient en elle, il fallait simplement qu’elle taise ses pensées et s’ouvre à elles. Les gants étaient à portée de main. Le danger était réel, mais avec Narek, elle pouvait les récupérer. Certitude teintée d’absolu ! Autre chose : il y avait quelqu’un, au sein de cet empire, qui saurait veiller sur cet artefact.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la marchombre souriait.

Elle souriait toujours quand elle se glissa dans l’ouverture, sous la roche, où Narek s’entraînait corps et âme, sa façon à lui de poser les choses à plat. Elle souriait encore une fois celui-ci redevenu calme, quand, allongée près de lui, elle dessina d’invisibles arabesques du bout de ses doigts sur sa peau chaude et brillante après l’effort.

Amoureuse.

Apaisée.

Déterminée.




*



A plat ventre dans l’herbe, juchés sur un promontoire qui leur offrait une vue sur le manoir, les quatre compagnons observaient la bâtisse avec circonspection. Comme prévu, la garde était plus conséquente, et puisqu’aucun bal n’était en cours, tout le personnel du manoir était aux abois. Sheran notait fébrilement dans un carnet les allées et venues des gardes. Shana réfléchissait tout haut, son murmure se mêlant à celui du vent tandis que le soir tombait, allumant de petites étoiles au-dessus de leur tête. Narek demeurait silencieux, mais Syndrell devinait aisément sa morosité au froncement de ses sourcils.

Une lueur amusée naquit dans les yeux dorés de Syndrell. Sans prévenir, elle roula sur le côté jusqu’à ce que son épaule cogne celle du marchombre. Elle attendit qu’il ait tourné la tête vers elle pour lui souffler, dans son éternel grand sourire :

- Tu réfléchis trop. Nous ne sommes pas des voleurs, Narek. Nous sommes des marchombres. Et que fait un marchombre devant une porte close ? Il l’ouvre, et il entre. Tout simplement.

Tout simplement ? Perplexes, Shana et Neran échangèrent un regard curieux. Syndrell se redressa souplement. Elle ne portait pas son masque, car elle n’en avait jamais eu besoin ; ses cheveux tressés disparaissaient sous la capuche de sa tunique qui épousait sa silhouette menue et longiligne. Epine n’était pas là non plus. Pour ce genre de mission, elle n’avait emporté que ses poignards. Seul celui de Miss était visible.

La lune apparut brièvement derrière un voile de nuage. Sur ses bottes, la loutre bondissante lui rendit son clin d’œil lumineux. Syndrell se tourna vers ses compagnons : elle était prête.


- J’y vais. Dans trois minutes exactement, retrouvez-moi devant l’entrée de service.
- L’entrée de service ?!
s’exclama Sheran dans un chuchotement surpris. Il y a quatre hommes qui la gardent, sans parler des sentinelles qui surveillent la…

Il se tut.

Syndrell s’était déjà évanouie dans la nuit.




*



Une minute.

Elle jaillit de l’obscurité, passe à côté du premier garde, puis du second avant que ceux-ci ne comprennent enfin, et réagissent. Trop tard. Ils ne peuvent plus éviter le coup de talon sur la tempe ou le tranchant d’une main sur la nuque. Leur bouche s’ouvre, aucun cri ne s’en échappe. Ils sont déjà à terre. Elle a déjà atteint le mur.

Sans hésitation, ses mains trouvent les aspérités qui lui permettent de se hisser contre la paroi. Le balcon est gardé par deux hommes qui observent les environs. Ils regardent au loin et ne se rendent pas compte que sous leurs pieds, leurs camarades gisent dans l’herbe, assommés. Ils regardent au loin mais ils ne voient pas l’ombre qui évolue parmi les ombres et se laisse tomber près d’eux. Le premier s’effondre sans l’avoir vue. Le second tourne la tête, écarquille les yeux, gonfle ses poumons, prêt à donner l’alerte.

S’effondre à son tour dans un silence parfait.


Deux minutes.

Elle se faufile dans l’entrebâillement de la fenêtre et traverse la pièce, une chambre vide plongée dans le noir, pour atteindre le couloir. Son chant s’élève, ronronnement, bourdonnement, envoûtement, et elle passe entre les gardes sans qu’ils ne remarquent sa présence. Elle descend la volée de marches en colimaçon, chante toujours, en profite pour endormir les deux hommes qui jouent aux cartes, s’offre le luxe de jeter un coup d’œil à leurs mains et de jouer le prochain coup pour eux, pose la main sur la poignée de la porte.

Trois minutes.

Le battant s’ouvre sur les trois silhouettes que la lune dévoile à peine.



*


- Comment… ? ne put s’empêcher de murmurer Shana en regardant les corps immobiles dans l’herbe, puis la marchombre qui s’effaça pour les laisser entrer.
- Secret marchombre, répondit Syndrell, juste avant d’attraper Narek par la nuque pour déposer un baiser sur ses lèvres. Il y a trois hommes qui patrouillent au premier étage. Va chercher les gants puisque tu sais où ils se trouvent.

Neran et Shana bâillonnèrent et ligotèrent les gardes inconscients. Syndrell suivit Narek pour lui ouvrir la voie de son chant modulé et mystérieux. Il n’y avait pas si longtemps, elle le suivait en lui prodiguant des conseils et en lui lançant d’inconcevables défis ; désormais, le jeune homme était un marchombre accompli et elle était heureuse de continuer à progresser sur la Voie non plus en tant que maître, mais en tant que compagne.

Elle avait raison. Là où le voleur voyait son talent mis en péril par le nombre et la difficulté, le marchombre faisait parler ses prodigieuses capacités, tutoyait la nuit, se faisait ombre et atteignait son but. Pas de portes closes, mais une quantité infinie de possibles qu’il n’avait qu’à franchir. Syndrell s’arrêta dans le couloir. Narek avait besoin d’effectuer la fin de ce chemin tout seul, pour comprendre à quel point ce qu’il était en mesure d’accomplir était grand.

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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeSam 24 Nov 2018, 20:44

Le jeune homme observa la porte, devant lui.

Pour renforcer, ils avaient renforcer, impressionnant d'avoir fait ça en une seule journée.

Les mains toujours dans les poches, le jeune homme ne prit pas le temps de tenter de crocheter la serrure, ça aurait prit au moins deux minutes, trop lent, se dit-il simplement en se contentant de passer au travers de la porte, sous le regard tout à fait niait d'un garde, à sa droite, gueule grande ouverte, yeux exorbités devant le fantôme qui venait d’apparaître.

Un petit sourire moqueur aux lèvres, le jeune homme lui fit signe de garder le silence, puis le fichu dans les pommes d'un coup précis sur un point de pression, juste là sur l'épaule.

Il déposa sa victime doucement sur le sol... Ces hommes ne méritaient ni la mort ni de se blesser, ils ne faisaient que leur travail, c'était lui, ce soir, le hors la loi.


Look to the stars,
Beyond the mountains and the wild sea,
Follow your dreams,
The bravest hearts,
The gods will favour those who dare to see,
Courageously, their destiny...

Beautiful island,
Bathed in the rising sun,
Fate and will guide you,
Travel in parts unknown,
Back to the warmth of home...

Through storms we’ll ride,
And battles fought under the raging sky,
Through watchful eyes,
Fearless we breathe,
With silent whispers through the ancient trees,
Where legends grow...

Le marchombre siffla entre ses dents malgré lui. Sérieux, c'était comme s'ils avaient sut qu'il viendrait pour ces fichus gants, au point où ils avaient renforcer le boitier dix fois plus que n'importe quel autre dans la pièce.

Quand la serrure abandonna ENFIN et s'ouvrit pour le jeune homme, celui-ci soupira, attrapant les fichus gants à la con, et se retourna.

Pour tomber face à face avec une dizaine de gardes, souriant de façon moqueuse, armes au clair.

L'un d'eux lui demanda de poliment les suivre en ricanant.

Narek tendit sa main à sa taille... Et jura entre ses dents.

Il avait laisser ses armes à la base, en grande partie parce que ses dagues, toujours les mêmes qu'il avait acheter des années plus tôt, étaient à moitié cassés.

D'accord il était pas mal en combat mais sans armes contre dix hommes et une bonne vingtaine de plus dont il entendait les pas?

Même si Syndrell avait remarquer les mouvements de ceux-ci, elle ne serait pas ici avant un petit moment.

La garçon soupira, sourit malgré lui en mettant une main dans sa poche droite, sortant un sachet de feuilles et se roulant doucement un cigare improvisé en parlant, puis passant les gants, question de ne pas les perdre.


'Savez, tout ça aurait été tellement plus simple si vous aviez juste fiche le camp sans tenter de m'arrêter...

...Je promet, je vais tenter de pas trop vous abîmer.


L'éclat de rire des gardes n'empêcha pas le jeune homme de se mettre en garde, il était mal et puis---

Silence.

Parce qu'alors qu'il avait fermer les poings, deux lames avaient apparues dans ses mains, une magnifique dague gravée de scènes qu'il étudierait plus tard, les reproduisant dans son carnet de notes, peut-être, et une épée franchement étrange, courte, au manche doré d'une forme étrange aussi et pourtant parfaitement confortable, la lame drôlement faite, en forme de feuille et légèrement plié, sûrement pour donner plus de force aux coups, supposa le jeune homme, dont le sourire grandit sur son visage.

La légende était donc vraie.

Et bien au moins, se dit-il, il n'aurait pas fait tout ça pour rien.

Il s'élança avant que les trois secondes de surprises des gardes ne soient passés, frappant dans tout les sens, blessant, parfois gravement, mais faisant attention à ne pas tuer. Un des hommes, plus doués que les autres, arrêta sa lame, mais le jeune homme se contenta d'ouvrir la paume, la dague disparue, passer la lame et, enfin, refermer le poing.

La dague réapparue et s'enfonça dans l'épaule de l'homme sans qu'il ne comprenne.

Continuant son progrès, dansant avec la mort, le jeune homme sentit malgré lui son sourire grandir encore.

Certes, il aimait se battre, il l'avait toujours sut et ça lui faisait un peu peur, mais en ce moment, en pleine bataille, avec ces lames qui étaient aussi immatérielles, par moments, que son corps sous l'effet de sa greffe, il ne pouvait s'empêcher de s'amuser.

Follement.


Now, now, I was way through the fire,
Yeah, yeah, I got the eye of the tiger,
So tell me ; What’s gonna stop me now..?

God knows that I put in the hours,
I can’t lose now,
I got the power..!

We at the top blowin smoke in the sky,
But I’mma take it just a little bit higher...

I will fight till I take my last breath,
I got the heart of a warrior,
The heart of a warrior...

I’ve been down,
I’ve been out,
And I bled,
I got the heart of a warrior...

...The heart of a warrior...

...I’ll never back down..!

L'odeur de menthe, étrange dans le coin, fut la première chose que Nera remarqua, tentant tant bien que mal de suivre Syndrell, qui s'était élancée sans expliquer, avant d’apercevoir un groupe de gardes leur tournant dos.

Le jeune homme jura en tirant ses armes...

...Une seconde avant de voir Narek - Enfin, il croyait que c'était Narek, parce qu'il était presque entièrement couvert de sang et il se battait comme un démon alors que celui-ci leur avait toujours dit détester la violence. - sortir de cet amont de gardes, en blessant plusieurs dans des cris de douleurs sans pour autant les tuer.

Le jeune homme siffla entre ses dents, lui il n'aurait pas hésité, parfois, il fallait tuer, que Narek ne le comprenne pas le fichait en rogne, mais il se contenta d'observer Syndrell pour voir ce qu'elle en pensait...

...Et il eu à peine le temps de la voir stopper son mouvement se mettre en garde dans son élan pour attraper un gant et le passer, étrange comme gant, il semblait pouvoir être passé à une main comme à l'autre, se dit-il un instant avant d'écarquiller grand les yeux.

Narek avait une dague qu'il ne reconnaissait pas.

Il avala difficilement sa salive en observant la jeune femme... Si Narek avait une dague dans sa main gantée, cela voulait-il dire que le gant de la jeune femme..?
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MessageSujet: Re: Au bonheur des lames [Narek]   Au bonheur des lames [Narek] Icon_minitimeMar 27 Nov 2018, 07:05

Le seigneur qui habitait dans ce manoir devait avoir des connaissances haut placées pour qu’en seulement deux jours il ait pu autant renforcer sa garde personnelle. Très vite cependant, Syndrell réalisa que ce n’était pas pour protéger un homme que les guerriers déferlèrent soudain en masse, jaillissant des pièces adjacentes et des escaliers dans un bel ensemble.

C’était pour protéger les gants.

La marchombre ne perdit pas son sang froid. Elle devait accorder à Narek le temps de récupérer les gants et de sortir indemne, c’est-à-dire empêcher l’accès de la salle à quiconque souhaitait forcer le passage pour y pénétrer. Elle n’hésita pas. Le poignard de Miss s’envola et se planta dans la poitrine du guerrier le plus proche. Il n’avait pas touché terre qu’elle s’élançait déjà, vive et leste, frappant du coude puis du talon, brisant un nez puis une rotule dans un enchaînement fluide et imparable.

Les hommes qui se massaient devant elle n’étaient pas de simples gardes. Il s’agissait-là d’excellents combattants qui avaient pour ordre de tuer tout intrus s’approchant trop près du précieux artefact. Syndrell n’avait pas d’autre choix que de se battre avec force et détermination, repoussant son dégoût du sang pour ôter la vie de ceux qui s’en prenaient à la sienne.

Elle répugnait toutefois à mobiliser sa greffe, d’abord parce que Neran l’avait rejointe et ensuite parce qu’elle ne pouvait pas protéger un secret en abandonnant celui qui existait en elle. Pour l’heure, son entraînement, ses prodigieux réflexes et sa volonté lui permettait de retenir leurs adversaires, mais lorsqu’une première estafilade s’ouvrit sur sa cuisse, puis une deuxième le long de son bras, elle sentit ses lames vibrer sous sa peau, prêtes à jaillir au grand jour.

C’est alors que Narek apparut près d’elle. Il ne paraissait pas plus armé qu’elle, seulement affublé de gants en cuir souple. Un regard, échange parfait ; sous les yeux surpris de Neran, Narek ôta un gant et le transmit à Syndrell. Elle l’enfila sans douter un seul instant qu’il puisse être à sa taille.

Il lui allait parfaitement.

A l’instant même où elle replia les doigts, elle sentit le poids d’une arme dans sa main, la chaleur d’une poignée dans sa paume. Elle baissa les yeux. L’épée d’Ernomos était faite d’une lame plus courte et plus large qu’Epine. Son étrange aspect était moins surprenant que sa présence : elle était apparue là où il n’y avait rien. Quand Syndrell rouvrit le poing, l’épée disparut.

Poing fermé, elle apparut à nouveau. Pour fouetter l’air dans un sifflement précis et stopper la lame ennemie qui s’apprêtait à faire son œuvre de mort. Syndrell se fondit dans la mêlée avec une adresse, une grâce qui lui était propre mais que le dessin d’Ernomos rendait impressionnante, à la limite de la légende ; soufflés, les guerriers marquèrent un temps d’hésitation qui permit à Neran d’amorcer leur fuite vers les escaliers.

Il n’avait qu’à s’occuper des quelques hommes que Shana n’avait pas pu empêcher de monter, et il se débrouilla fort bien. Il était certain que Syndrell et Narek, de leur côté, n’allaient plus laisser passer personne. Il suffisait de les regarder évoluer pour s’en persuader : leur danse était hypnotique tant elle était parfaitement bien huilée. Ils se frôlaient, se baissaient, se contournaient sans qu’une seule parole ne soit jamais échangée.

En accord parfait.

Dehors, Shana les attendait avec les chevaux. Syndrell exécuta une folle pirouette avant de bondir en selle, imitée par les garçons. Les quatre compagnons prirent la fuite à bride abattue. Ils galopèrent trois bonnes minutes avant que leurs poursuivants apparaissent dans leur dos.


- Je n’ai pas eu le temps de saboter l’équipement de chaque monture ! cria Shana, à gauche de Syndrell.
- La forêt ! répondit la marchombre en désignant la masse d’arbres qui s’étalait sur leur droite.

Ils bifurquèrent, leurs ennemis plus proches à chaque seconde. Couchée sur l’encolure de son cheval, Syndrell jura silencieusement. Vagabond aurait semé ces gens sans l’ombre d’un doute ! Elle n’aurait toutefois pas abandonné ses compagnons et l’issue de ce cette poursuite aurait été la même…

Les quatre voleurs d’artefact franchirent la lisière quinze secondes avant les cavaliers qui galopaient dans leur dos. Un carreau fusa, puis un deuxième, frôlant chacun d’un cheveu Shana et Neran. Syndrell jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Elle dénombra huit hommes. Leurs poursuivants étaient deux fois plus nombreux.

Ses yeux dorés balayèrent les environs boisés, plongés dans la pénombre. Elle distinguait sans doute mieux le sentier bordé d’arbres que Shana et Neran, qui la suivaient désormais dans un silence angoissé. Syndrell continua de chercher jusqu’à trouver, enfin, ce qu’elle avait espéré atteindre avant que leurs adversaires aient totalement réduit l’écart entre eux – ou bien les aient tirés comme des lapins.

Le sentier formait une fourche et se séparait en deux, laissant la piste principale filer vers l’ouest quand la seconde, plus escarpée, remontait brusquement vers le nord. Elle s’enfonçait dans le sous-bois en pente douce, mais sinueuse, formant une sorte de boyau sur lequel se refermaient d’épaisses branches feuillues : c’était un tunnel de verdure dans lequel deux cavaliers ne pouvaient se tenir côte à côte.

Et c’était ce que Syndrell avait repéré en suivant Narek, Neran et Shana quelques jours auparavant.

Ces deux derniers comprirent l’idée de Syndrell sans qu’elle ait à s’expliquer ; ils s’engagèrent dans le passage, Shana la première, puis Neran suivi de Narek. La marchombre fermait la marche. Elle se retourna à nouveau et put ainsi se pencher pour éviter un nouveau carreau qui se planta dans un tronc. Le tireur était seul puisque ses comparses le suivaient en file indienne. Un sourire fugace éclaira le visage de Syndrell : dans cette configuration, elle n’allait pas affronter huit, mais un homme à la fois !

Elle saisit un poignard et le lança adroitement. Quand le cavalier chuta, sa monture ralentit l’allure mais continua d’avancer, pressée par les sept guerriers qui galopaient derrière elle. Le deuxième homme tira à son tour, et son carreau se planta dans la cuisse du cheval que montait Syndrell. Elle le sentir tressaillir, puis ralentir sensiblement sa course. Neran et Shana prenaient déjà de l’avance. C’était le but !

Syndrell lâcha les rênes en espérant que son cheval, qui n’était pas Vagabond, n’allait pas partir en vrille puis elle se dressa sur ses étriers, opéra un pivot sur sa selle et bondit. Elan inconcevable ! Saut impossible ! Chute évidente ! Ignorant ces réalités qui glissaient sur elle comme l’eau tourmentée d’une rivière, la marchombre prit brièvement appui sur la paroi de terre de laquelle jaillissaient de puissantes racines pour bondir à nouveau et heurter le second cavalier de plein fouet.

Il tomba.
Elle resta en selle.

Son envolée spectaculaire fut récompensée d’un carreau qui se planta dans sa cuisse droite. La blessure était bénigne mais Syndrell fut soulagée d’entendre un véritable fracas dans son dos : Narek prenait le relais. Elle en profita pour reprendre son souffle. Shana et Neran n’étaient plus en vue. Rassurée, la jeune femme stoppa sa monture qui, l’écume aux lèvres, ne se fit pas prier, puis se laissa glisser à terre pour rejoindre la mêlée.

Le gant qu’elle porta changea à nouveau de propriétaire et retourna à la main de Narek. Il lui fallait deux lames pour achever ce combat. A l’interrogation qu’elle lut dans son regard de nuit, elle répondit par un sourire presque dangereux ; l’acier de sa greffe chanta en jaillissant de ses bras. C’était sa réponse à la « tentation d’Ernomos », ce mystère qui accompagnait le mythe et qui voulait que le regard de chaque homme, en se posant sur les gants, se teinte d’envie et de possessivité ; marchombre, Syndrell n’avait pas besoin d’un accessoire pour se sentir complète.

Elle devait toutefois admettre que Narek portait ces gants avec brio. Il mettait en œuvre tout ce qu’elle avait pu lui enseigner, et même davantage, preuve que désormais il pouvait continuer sans elle ; gênée par sa jambe blessée, Syndrell demeura donc légèrement en retrait, laissant son amant terminer cette bataille dans un dernier échange confondant de rapidité et de précision.

Le silence revint dans la forêt, lourd, écrasant après l’écho de la poursuite et du combat. Le souffle court, Syndrell rengaina ses lames secrètes et s’essuya le front, puis regarda Narek. En nage, les cheveux emmêlés, le regard sombre, il était plus beau que jamais. Elle résista à l’envie pressante de se lover dans ses bras pour examiner les corps, puis boitilla jusqu’à son cheval, qui boitait lui aussi mais qui l’avait attendue un peu plus loin.


- En route, dit-elle en se hissant sur son dos. D’autres gardes vont sûrement débarquer et je doute qu’ils apprécient ce qu’ils vont trouver ici…

Les deux marchombres étaient déjà loin quand les hommes du manoir s’arrêtèrent devant les corps de leurs frères d’arme.



*



Syndrell étendit doucement ses jambes devant elles puis coucha son buste sur ses cuisses afin d’attraper ses orteils. La tension nichée entre ses épaules s’estompa et celle plus douloureuse des muscles de ses jambes diminua. Elle avait laissé Narek soigner ses blessures, mais à part les quelques points que sa plaie à la cuisse avait nécessités, un onguent et quelques bandages clôturaient définitivement le chapitre de leur prise du manoir.

La marchombre souffla longuement puis écarta les jambes et effectua un grand écart facial avant d’allonger le haut de son corps devant elle dans un mouvement qui fit glisser ses longs cheveux bleus sur ses épaules. Elle ferma les yeux, apaisée par le ronronnement de la cascade autant que par la réussite de leur mission périlleuse.

Elle devina sa présence sans avoir besoin de les rouvrir. C’était une sensation proche de celle que l’on ressent lorsque le soleil caresse la peau : son regard avait cette chaleur. Presque aussitôt son cœur bondit dans sa poitrine, comme lâché en pleine course de vitesse. Bouleversement unique qu’il était l’unique personne en mesure de provoquer !

Syndrell se redressa souplement. Elle portait une tunique légère, ouverte sur son ventre plat tatoué de la patte de loup, et un simple short qui dévoilait ses jambes fuselées ; les pansements sur ses cuisses et son avant-bras n’ôtaient rien de son aura pétillante et sauvage en cet instant. Il y eut un scintillement dans l’or de ses yeux quand elle les posa sur Narek, infime éclat de ce qu’elle ressentait pour lui, pourtant aucune parole ne franchit ses lèvres entrouvertes.

Lentement, sans le quitter du regard, elle se glissa dans la gestuelle marchombre, effectuant des gestes simples mais empreints de force et de fluidité. Il devint son miroir, ou bien elle était son reflet dans une danse unique qu’un même chemin rendait harmonieux. Une même voie suivie chaque jour avec davantage d’audace et de liberté.

La Voie des Marchombres.




*



- Na ?

Ils étaient allongés sur une peau de mouton qui réchauffait leur peau nue du froid de la pierre. Leurs vêtements éparpillés un peu partout, leur nudité absolue, l’expression sereine qui apaisait leurs traits indiquaient qu’ils s’étaient laissés allés à une tout autre danse ; blottie dans les bras de son compagnon, Syndrell reprenait doucement ses esprits tout en dessinant d’invisibles arabesques du bout de ses doigts sur le torse du marchombre.

- Je vais emmener les gants à la guilde.

Ils étaient la raison de sa destination, non celle de son départ : après quelques jours passés ici, il était temps pour elle de prendre le large. C’était ainsi.

- Ensuite, je vais retrouver mon élève…

Minuscule, imperceptible tension sous elle. Un sourire amusé se peignit sur les lèvres de Syndrell. Elle aimait l’idée que Narek n’appréciait pas de la partager. De la laisser seule en compagnie d’un apprenti marchombre. Il n’était absolument pas question de confiance, songea-t-elle en tournant la tête pour l’embrasser au niveau de la clavicule, puisque leur relation était taillée autant par la tendresse que le respect et la fidélité ; non, il était question d’attachement, de possessivité toute masculine et adorable et d’un soupçon de jalousie. A peine esquissé, déjà envolé mais qui rendait Syndrell encore plus amoureuse.

- Je pars demain matin. Ce qui veut dire que…

Un baiser impérieux et sauvage l’interrompit. Inutile de lui faire un dessin… il avait parfaitement compris ce qu’il leur restait à faire de cette longue nuit qui s’offrait à eux !



*



Ils avaient souhaité l’accompagner jusqu’à la lisière, elle les en avait dissuadés en les quittant sous la cascade ; les hommes du manoir pouvaient encore rôder dans les parages et, seule, elle serait moins facilement repérable.

Elle emportait les gants d’Ernomos et son masque. Alors qu’elle courait en suivant des chemins détournés pour éviter les fâcheuses rencontres, Syndrell réalisa à quel point cette aventure avait été belle et hors du temps ; elle avait l’impression de retourner à la « vie normale », de s’éveiller d’un rêve, de quitter les pages d’un conte. Un sourire espiègle dansa sur ses lèvres quand elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, incapable désormais de distinguer la cascade à travers l’épaisse végétation.

Après tout… pourquoi ne serait-ce pas le cas ?



[Voilà voilà, je m'arrête là ! Comme d'habitude, j'ai a-do-ré. J'en redemande. Il me faut ma dose de Na, je suis déjà en manque !!! Merci pour cette formidable aventure et à très vite benv]
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