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Le Pacte VS L'Ordre
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 I will never stop poppin' [LIBRE]

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Tsukia Til'Werin
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Tsukia Til'Werin


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MessageSujet: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMer 22 Aoû 2018, 07:46

Je prends une gorgée de mon verre.

Une chose est sûr, en ce moment : Si Syn ou Gil me voyait, là, surtout Gil, ils me frapperaient. Ou me sauterais dessus.

Ou me frapperais en me sautant dessus.

Un des trois.

Un type s'approche justement, ses intentions seraient presque subtiles si ce n'était que son... ''Porte feuille'' ne fait une bosse évidente dans ses pantalons trop serrés.


Salut beauté, si je te paye un verre, tu me dis ton nom..?

Mes yeux glisses sur lui, un léger sourire s'empare de mes lèvres alors que je roule les épaules et la tête, mon ventre, pas couvert pour le moins par mon haut, un genre de petit corset qui ne cache que le nécessaire et encore, semble attirer son regard au moins autant que le reste de mon corps, incluant ma jambe gauche, découverte par mon pantalon de cuir asymétrique, une jambe longue et une courte, ça fait toujours de l'effet.

Ses yeux tentes de remonté dans les miens à temps, mais il est VRAIMENT en retard, alors je me contente de hausser un sourcil, montrant que j'ai vu clair dans son petit jeu et, vidant mon verre d'une traite, je me retourne pour retourner au bar me commander une bouteille.

Je sens presque son regard sur mes hanches, mais j'entends clairement son souffle un peu frustré et particulièrement pervertit.


When I saw her,
Walking down the street,
She looked so fine,
I just had to speak..

...I asked her name,
But she turned away,
As she walked,
All that I could say was...

...Mmm mmm yeah yeah...

Alors que je m'apprête à commander ma bouteille, j’aperçois, sur la petite scène à bas budget de ce genre de club un des musiciens se diriger vers moi.

Je soupire intérieurement, il crois quoi, que parce qu'il sait jouer d'un instrument, je vais lui tomber dans les bras..?

Mais il me chuchote à l'oreille et je ne peux m'empêcher de sourire en hochant la tête.

Du coup quand la musique commence, quand la porte se ferme derrière un nouvel arrivant que je ne prends pas le temps d'étudier, quand les gens lèves le regard à cause du rythme plus endiablé, quand le silence se fait à cause de ma voix qui s'élève, alors que je marche vers un des types non loin et dépose ma main sur son épaule, attirant son intérêt complet, plus pour mon corps et ma voix que pour les paroles, je me dis que c'est ça, se sentir ''sexy'' comme Kaünis me disait...


I like him so much better when he's down on his knees,
'Cause when he's in my face that's when I'm starting to see;

That all my friends were right for thinking that we would be wrong,
Well he's so fucking stupid that he's singing along...

Je m'approche comme si j'allais l'embrasse en chantant, puis lui tire sa capuche sur le visage, du coup il as l'air bien con et une partie de la salle rit devant le spectacle. Si t'écoutais, mon grand, tu l'aurais vu venir vu les paroles...

The trouble with boys is they're all the same,
Forget the diamonds and pearls they just wanna lay.
All they really want is a bitch on a leash,
Well you can try and change the world but you won't change me...

Je danse un peu en me promenant, j'adore faire un peu de spectacle et vu le regard du proprio, derrière le bar, il aime que je ranime la soirée, après tout, il vois déjà les ventes renflouer alors que des ''On dégages'' se transformes en ''Waaah, t'as vu cette nana..?'' moi je m'amuse, l'attention est toujours drôle et y'as rien de mieux que de pouvoir dire à une bande d'idiots qu'ils sont con et les voir en rire et être d'accord, j'veux dire, même ce type à qui je viens de piquer un verre de whiskey tout frais pour le vider gratuit as applaudit, le mec à la capuche as ris, cet autre type à qui j'enlève les pieds de sa table avec un clin d'oeil est mort de rire et tout ses amis lui font des signes de bravo.

There he goes again just always breaking my balls,
No matter what I do somehow it's always my fault,
He says I don't mean it when I send him on home,
But I'm only hoping he'll frickin' leave me alone.

The trouble with boys is it's never enough,
They love to complain and they never shut up,
They like to tell you the way it oughta be,
Go on and tell the world but just don't tell me..!

Je me déhanche un peu sur scène, ce type avait une bonne idée, c'est vrai que c'est bien, chanter et danser... Bon, cela dit j'suis sûr qu'en sortant, j'vais avoir deux trois admirateurs pas très gentils.

Qu'ils se ramènes, j'suis prête. Et puis à part 2 ou 3, tout ceux présents ne sont que des lourdaud alors...
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeJeu 23 Aoû 2018, 13:11

Du feu pouvait naître tant de choses…

En observant les fleurs qui poussaient au beau milieu des ruines calcinées, Gil songea que la vie, décidément, était un pendant bien ironique de la mort ; qu’au pied de nez de l’une répondait toujours l’autre par une grimace amusée, et qu’en définitive, ces deux-là étaient inextricablement liées. Le chaos dans l’harmonie, l’harmonie dans le chaos, souffla sa conscience – à moins qu’il ne s’agisse d’une boutade lancée allègrement par Libertée, quelques années plus tôt. L’envoleur frissonna, puis secoua la tête et s’ébroua. Mieux valait laisser le passé où il se trouvait désormais, et continuer à avancer. La petite main logée dans la sienne aidait beaucoup, il fallait l’admettre.

- Qui habitait là ? demanda Mak d’un ton curieux.
- Une famille que j’ai bien connue.
- C’étaient des amis ?


Un éclat brilla dans les yeux dépareillés de Gil.

- Les meilleurs amis du monde… Allez, viens.



*


Bâtir une maison n’était pas le plus difficile. Une fois l’emplacement choisi, en surplomb du lac Chen et à l’ombre d’un bosquet de charmes bleus, poser les fondations de ce qui serait leur nid n’avait été qu’une simple formalité. En revanche, les bavardages incessants de Makeno eurent plus d’une fois raison de la patience de Gil. Intarissable sur n’importe quel sujet qui lui plaisait, le garçon prenait aisément la place de deux personnes puisque son père ne prenait généralement pas la peine de lui répondre ; il passait du coq à l’âne sans prévenir, rebondissait sur les idées qui lui passaient par la tête, soulignait d’une remarque leurs moindres faits et gestes, appréciait le paysage à chaque heure et surtout, il ne perdait pas une miette du travail accompli par Gil. C’était sa mission la plus sacrée. En réalité, Mak admirait ce grand dadais un peu rustre et cherchait à lui ressembler par tous les moyens. Il ne se rendait pas compte qu’outre les traits physiques qu’ils avaient en commun, le père et le fils avaient développé des codes qui ne trompaient personne : cette même façon de se tenir, de hausser les épaules, de grimacer, de faire la moue, de se passer la main dans les cheveux avait déjà dessiné un sourire amusé sur les lèvres des gens qu’ils avaient croisé sur leur route.

Gil non plus ne réalisait pas vraiment. Généralement, quand il regardait Mak, il voyait Naïs, parce que c’est vrai qu’il lui ressemblait aussi ; toutefois la douleur des souvenirs, si elle lui pinçait toujours le cœur, n’altérait plus son quotidien. Il fallait remercier Kia, Lëroya… et aussi ses anciens apprentis, même s’il préférait avaler du gravier plutôt que de le reconnaître à voix haute. La mort faisait partie de son histoire et de sa vie, mais le deuil, c’était fini : désormais, Gil apprenait à savourer chaque instant qui lui était offert par la vie, et cela incluait les heures passées à écouter Mak d’une oreille distraite. De fait, Gil avait commencé à changer. Oh, c’était toujours un vieil ours mal léché, grincheux du matin ou au soir et du soir au matin, et pourtant, on le voyait sourire – sourire vraiment. Et rire aussi, de temps en temps. Il n’était plus ni trop maigre ni trop négligé, son allure avait repris du poil de la bête, à tel point qu’en ville, certaines femmes ne pouvaient pas s’empêcher de se retourner sur son passage.

Le plus grand changement, toutefois, c’était la femme qui partageait leur quotidien à tous les deux : Nora. Enfin, Elibellanora, mais Gil avait envie de tordre le cou aux parents de celle-ci chaque fois qu’il tentait de se rappeler de son nom complet et, de toute façon, la principale intéressée insistait pour qu’on l’appelle par son surnom. Elle était entrée dans sa vie en un claquement de doigts, le hasard les ayant conduits tous les deux à Al-Far quelques mois plus tôt ; il s’était arrêté sans projet particulier devant son étal et l’herboriste, conciliante, lui avait fait cadeau d’une potion pour soulager ses douleurs cervicales. Un affreux brouet dont il se serait bien passé… mais qui avait fonctionné. Une autre fois, ils avaient partagé un thé après qu’il se soit fait insidieusement manipuler pour porter des sacs jusque dans sa boutique. Ce jour-là, sans savoir pourquoi, Gil avait raconté sa vie à Nora. Toute sa vie. Il était passé vite sur certains passages et n’avait pas relâché son attention au point de s’ouvrir complètement à la jeune femme, mais elle l’avait écouté jusqu’au bout et aucun commentaire déplacé ne lui était venu. Non, elle avait simplement renouvelé la potion qu’il avait pris l’habitude de prendre pour soulager son dos, et elle lui avait fait promettre de revenir la voir.

Il était revenu la voir.

Pour lui demander d’habiter avec lui.

Le premier surpris, c’était Gil lui-même ! Loup solitaire, il sacrifiait déjà beaucoup de tranquillité en s’installant avec Makeno. Pourtant il était allé délibérément chercher Nora, et c’est avec un naturel touchant qu’il lui avait demandé d’habiter sa future maison. Il avait besoin de vie dans celle-ci, et d’attention lorsque ses… fonctions… l’obligeraient à s’en aller longtemps. Mak ne pouvait pas le suivre partout. En outre, Nora entassait ses plantes et ses potions dans une remise qui n’avait aucun confort ni aucun charme. En l’accueillant chez lui – chez eux – Gil offrait à l’herboriste un endroit neuf, propre et spacieux, proche de la ville tout en étant suffisamment éloigné pour lui permettre de souffler. Elle n’hésita qu’un bref instant. Non seulement elle se prit d’affection pour Mak, et la réciproque fut évidente, mais cette colocation improvisée était une aventure qui ne se refusait pas ! Chacun y trouverait son compte, c’était certain. Pourquoi, dans ce cas, refuser d’aussi belles promesses du lendemain ?


*


La nuit tombait doucement. Plongé dans son travail, Gil le réalisa seulement quand il manqua de visibilité ; alors, il se redressa sur la charpente et essuya d’un revers du bras la sueur qui perlait à son front. Encore une journée terminée… Immobile, il promena son regard sur l’ossature de bois qui dessinait déjà les formes originales d’une petite maison. Aux plans de Rybris et de son père, Makeno avait tracé ces propres lignes. Ça rendait le projet plus ambitieux, mais Gil n’était pas pressé. Il prenait son temps. Pour la première fois de sa vie, aucune urgence ne l’obligeait à agir dans la précipitation. Nora et Mak l’attendaient à l’herboristerie ; ils y avaient passé l’après-midi à faire du tri dans les affaires de l’artisane, en prévision du réaménagement de la boutique. Une fois Nora installée dans la maison, la remise aurait droit à son petit rafraîchissement elle aussi. Pour l’heure, cela leur faisait un endroit où dormir tant que la maison n’était pas encore habitable…

Gil glissa ses outils à sa ceinture puis, d’un bond agile, il retrouva le plancher des vaches. Le temps de ranger quelques affaires et d’aller se nettoyer au lac, les ombres gagnèrent du terrain pour finalement le plonger dans une obscurité tout juste tranchée par l’éclat opale de la lune. Les mains dans l’eau froide qui soulageait ses ampoules, il promena son regard sur la berge et s’arrêta un instant sur la silhouette de la bicoque de Hielstan ; le rêveur était absent, ses talents ayant été requis par une confrérie quelconque, mais au début de la saison, il n’avait pas hésité à retrousser les manches de sa bure pour donner un coup de main à Gil. Quelque chose d’étonnant liait les deux hommes quand tout aurait pu les séparer. L’envoleur secoua lentement la tête puis se redressa. D’un pas tranquille, il fit le tour du lac avant de s’enfoncer dans le marais. Quelques lucioles dansaient sur les brins de roseaux. Le chant des grenouilles résonnait doucement. Gil emprunta un chemin invisible à travers la végétation luxuriante, accompagné par une brise légère aux notes fruitées. Il arriva devant les ruines de son ancienne maison et s’assit sur une souche. De sa ceinture, il tira sa flûte mais au lieu de la porter à ses lèvres, il se contenta de la faire tourner entre ses doigts.

- Je sais, murmura-t-il, c’est incroyable que je m’en sois rappelé, moi qui ne fais jamais attention à ce genre de chose… Je fais des efforts. Joyeux anniversaire, petit haricot.

A Suviyo, qui aurait eu deux ans sans la folie des hommes, Gil joua un petit morceau dont la mélodie n’existait que dans son cœur. Quand son cœur apaisé lui chuchota de rentrer, il se leva et disparut dans la nuit, ne laissant derrière lui qu’un monticule de bois noirci recouvert de petites fleurs blanches.


*


Les mains dans les poches, Gil passait dans une rue secondaire d’Al-Chen quand son pas ralentit soudain. Perplexe, il tourna la tête et posa les yeux vers l’auberge qui, toutes fenêtres ouvertes, laissait échapper des rires et des chants. Ce n’était pas l’odeur de la viande grillée à la cheminée, ni la perspective d’une bière amplement méritée qui avait attiré son attention, mais l’improbable tonalité de la femme qui était en train de chanter ; cette voix, il la connaissait bien ! Trop bien, même. Et l’entendre ici, c’était signe d’ennuis à l’horizon. Il aurait dû s’enfuir à toutes jambes, c’est ce qu’il aurait fait s’il avait été sain d’esprit, mais Gil… était un cabochard. Un sourire amusé dansa sur ses lèvres. Disparut quand il avisa les trois hommes en train de patienter dans l’arrière cours qui jouxtait l’auberge. Devinant leurs intentions, Gil sentit ses poings se serrer au fond de ses poches. Il soupira. La chanteuse, il le savait, était largement capable de se tirer de ce mauvais pas toute seule. Et lui, il devrait plutôt rentrer à l’herboristerie.

Au lieu de cela, il fit quelques pas vers les trois hommes et tapota sur l’épaule du plus proche. Celui-ci se retourna… et se prit un gnon dans la figure qui l’envoya valdinguer contre un mur. Il y avait longtemps que Gil ne s’était pas offert le luxe d’une petite bagarre, c’est donc avec un certain entrain qu’il se donna à corps perdu dans la rixe, jouant des poings, des coudes, des genoux et des pieds pour régler leur compte à ces trois voyous. Une lame brilla dans la nuit, accrochant un reflet de lune avant de couper une mèche de cheveux sombres ; Gil comprit qu’il avait à faire à plus dangereux que des tranche-bourse, et sa façon de se battre se modifia imperceptiblement : ses frappes se firent incisives, son agilité gagna en vélocité, sa puissance se déploya en même temps qu’une sauvagerie dont il était le seul et unique propriétaire. Quand l’aubergiste, alerté par le bruit, ouvrit la porte de la cour, il ne découvrit que trois hommes sérieusement amochés et incapable de lever le petit doigt. Le responsable n’était déjà plus dans les parages.

Il n’était pas parti bien loin. A deux rues de l’auberge, il y avait un pont qui enjambait un bras secondaire du Pollimage ; appuyé contre le parapet de pierre, ses mains quelque peu écorchées au fond de ses poches, Gil attendit tranquillement qu’elle pointe le bout de son nez. Et quand enfin sa silhouette s’arrêta devant lui, il sourit.

- Y’avait longtemps, tronche de cake…

Trop longtemps.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeVen 24 Aoû 2018, 05:48

Kelly won't kiss my friend Cassandra,
Jessica won't play ball.

Mandy won't share her friend Miranda,
Doesn't anybody live at all..?

Amanda won't leave me empty handed,
Got her number from a bathroom stall.

Brandy just got way too much baggage,
And that shit just gets old...

...But I got a girl who can put on a show,
Her twisted mind decides how far you can go..!



Le patron de l'établissement est un peu secouer par cette bagarre mystère, moi j'ai un éclat qui me lève dans les yeux, un sourire qui s'étire sur mon visage, un petit rire au fond de la gorge.

Je regarde par la fenêtre, la lune est pleine ce soir, un disque d'argent parfait.

Un loup hurle, quelque part, dehors.

Dans ma tête, la lune se couvre d'un filme rouge alors que je sors de l'endroit doucement. Il n'y as qu'un seul loup que je connaisse qui tabasse comme ça pour disparaître.

Une partie de moi me dis pourtant qu'avec sa façon de me voir comme une soeur, je devrais me tirer avant qu'il ne me dise de changer de style ou peut importe.

Alors pourquoi je me dirige là où je sais pertinemment qu'il m'attends..?

Est-ce que c'est la tarée de marchombre gamine sur les bords, qui se dirige vers lui doucement, ou est-ce que c'est la femme fatale un peu dangereuse, aux ailes de corbeaux qui marche impunément dans sa direction..?

Je ne sais pas vraiment quand je m'arrête non loin de lui.

Son regard descend et j'y vois un truc que je n'ais vu que rarement venant de lui.

Cette fois où j'ais fais ma gitane, quand il m'as découverte en robe, en mode séductrice, il avait ce regard, mais sans cette touche bestiale.

C'était plus un ''J'ai envie de voir cette princesse en action''

Là on diraient plus un ''J'ai envie de te pousser contre la rambarde de ce point et de te faire de ces trucs ...''

Mais surtout, il y as cet air de grand frère au fond qui remonte très rapidement.

Et je me demande ce qu'il en pense, de mon style du moment, le grand frère.

En partie par curiosité.

En partie parce qu'une partie un peu gamine de moi est en train de se noyer dans le doute et l'incompréhension alors qu'une autre partie s'est envolée pour prendre plus de place.

Et je ricane en m'approchant pour lui ébouriffer les cheveux.

Parce que face aux doutes et à la vie, rire, c'est tout ce que je sais faire...


Alors, la pêche aux emmerdes, ça mord..?

Lead astray the gazers,
The razors on your seducing skin.

In the meadow of sinful thoughts,
Every flower's a perfect one.

To paradise with pleasure haunted by fear,
A sin for him,
Desire within...

Qu'est-ce que je fous là.

Je devrais partir, aller voir ailleurs si j'ai un serpent venimeux à emmerder.

Un papillon à faire chier.

Un tigre à dents de sabre à aider à rendre un bébé à sa famille.

Mais à la place je suis dans cette auberge à la con, dans un lit à la con, dans cette ville à la con, pendant cette nuit à la con pour attendre l'aube à la con pour aider un Gil à la con à bâtir une maison à la con.

Il as même pas vraiment accepter l'aide, c'était plus un grognement à la ''Mmkay'' quand j'ai dit que je serais là le lendemain en m'imposant.

Je me lève, c'est stupide de toute, j'ai pas pu dormir depuis un sacré bout, de toute, et si je réussis, les cauchemars ne sont pas loin derrière, je vois Libertée me refuser cet Ahn-Ju dont j'ai tellement entendu parler chez les autres apprentis, ou bien Aivy disparaître pour toujours sans laisser de trace ou bien un envoleur attaquer ma famille, ou même une asperge géante attaquer ma tronche de cake.

Ces foutues asperges.

Je laisse l'argent pour la chambre sur la commode et sors par la fenêtre pour me diriger vers l'endroit que Gil m'as indiquer, rien de mieux à faire de tout...


She used to love having so much to lose,
Blink your eyes just once and see everything in ruins.

Did you ever hear what I told you,
Did you ever read what I wrote you,
Did you ever listen to what we played,
Did you ever let in what the world said,
Did we get this far just to feel your hate,
Did we play to become only pawns in the game..?

How blind can you be, don't you see,
You chose the long road but we'll be waiting...

Gil sort de la maison avec une tête d'ours qui as pas assez dormit, puis s'arrête en plissant légèrement les yeux.

Devant lui, il fixe la scène légèrement étonnante d'un mak trop réveillé et d'une Tsu pas assez en train de bouffer du melon du marché.

La tête en bas.

Parce que le gamin était curieux de savoir si je bouffais ça comme ça parce que c'est meilleur. Donc l'ai aider à se pendre la tête en bas aussi en écoutant pas ses ''papa as dit que''

Parce que si papa as dit qu'il devrait pas faire d'idioties, tata Tsu dit que papa devrait se regarder dans un miroir. Voilà.

Et puis il me fixe d'un air qui semble dire autre chose que ''J'suis fâché''.

On dirais plus un truc à la ''Toi tu cache un truc''

Peut-être parce que j'ai pas encore fait mon hamster taré en lui demandant s'il veux nous rejoindre ou un truc du genre...

...Mais j'ai autre chose en tête alors merde, voilà.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeLun 27 Aoû 2018, 11:28

Elle fit un pas en avant et alors, Gil découvrit Tsukia à la faveur d’un éclat de globe lumineux qui flottait derrière eux. Il demeura impassible, son demi-sourire creusant une fossette dans sa joue et laissant crépiter quelques étoiles malicieuses dans ses yeux vairons, mais pour évacuer son trouble, il changea légèrement de position contre le parapet. Ben merde alors, jura-t-il par devers lui. Où était passée la Tsukia qu’il connaissait ? Il ne la retrouvait pas dans cette femme qui se tenait devant lui. Pour commencer, c’était cela, une femme ; une femme avec des formes et la bonne jugeote de les mettre en valeur par des vêtements qui, en dissimulant subtilement, ouvraient la porte de l’imagination. Curieux. Ils ne s’étaient pas quittés si longtemps, calcula-t-il rapidement, et pourtant la gamine un peu dégingandée et complètement tarée semblait avoir disparu. C’était une illusion. Gil savait que sous les fards de ce déguisement se cachait la fille frappée d’un sacrée grain de folie.

Il fallait juste gratter un peu.

- Alors, la pêche aux emmerdes, ça mord… ?

Dans le genre tsukiesque, cette réplique était pitoyable. Gil se contenta de hocher la tête.

- Comme chaque fois que tu es dans les parages, je dirais.

Il passa la main dans ses cheveux ; elle les avait ébouriffés et il ne fit que les emmêler davantage.

- Désolé, j’ai un peu amoché ton comité d’accueil. J’espère que tu ne m’en veux pas trop.

Non seulement elle ne lui en voulait « pas trop », mais en plus, elle parvint à lui faire promettre de l’attendre le lendemain matin. Elle voulait voir la maison. Il râla pour la forme, au fond, il était content qu’elle souhaite rester un peu. Et puis, se dit-il tandis qu’il rentrait à l’herboristerie, quelques minutes plus tard, ce serait l’occasion de gratter un peu, justement. Tsukia n’avait pas l’air aussi mal qu’il avait pu la voir par le passé, elle semblait juste… paumée. Enfer, Lib, tu peux pas t’occuper d’elle, un peu ? Il se figea sur le pas de la porte, coupé dans son élan – comme chaque fois qu’il pensait à la marchombre aussi machinalement. Il y a des habitudes qui ne cessent jamais. Il soupira, agacé, et tendit la main vers la poignée pour rentrer, mais le battant s’ouvrit à cet instant précis et Mak se jeta dans ses bras. La force de ce gamin l’étonnait toujours ! Une jambe en moins et un poids plume ne l’empêchait jamais de faire ce coup-là. Gil fit un pas en arrière pour rétablir son équilibre. Dans le même temps, il souleva le gosse et le hissa en hauteur, jusqu’à ce que son regard bicolore croise le sien.

- Un jour viendra où je m’écarterai et tu te vautreras en beauté sur le pavé.
- Un jour viendra où je serai plus grand que toi et alors, c’est toi qui te vautreras.


Cinq secondes s’écoulèrent pendant lesquelles l’homme et l’enfant se fixèrent sans broncher… et puis, dans un même élan, Mak jeta ses bras autour du cou de son père et celui-ci le serra contre lui. Oui, il viendrait vite, ce temps-là, c’était son vœu le plus cher désormais : voir Makeno grandir. Gil se doutait bien que cela ne suffirait pas à racheter ses fautes, mais il avait fait cette promesse à Naïs et il comptait bien la tenir. Dès qu’il reposa le garçon à terre, celui-ci clopina habilement vers la cuisine. Gil referma la porte et ôta ses mitaines pour aller se rincer les mains. Il louvoya entre les caisses de fioles et les paniers d’herbes en tous genres, se glissa dans le dos de Nora, qui était occupée à laver une drôle de plante, passa les bras de chaque côté d’elle et sans gêne, il passa ses mains dans l’eau.

- Hé ! s’exclama-t-elle, surprise par sa présence alors qu’elle ne l’avait pas entendu approcher.
- Pitié, dis-moi qu’on ne va pas manger ce truc…
- Hé !!!
répéta-t-elle, plus fort cette fois-ci et d’un ton plus menaçant.

Elle vit alors ses jointures meurtries et délaissa son bulbe étrange pour lui attraper les mains.

- Qu’est-ce que tu as encore…
- Si c’est pas ce truc qu’on mange, alors on mange quoi ?


Le bulbe partit en premier, droit dans la caboche. Suivi la bassine d’eau, et Mak, alerté par ce remue-ménage, rejoignit les rangs pour une bataille mémorable qui fit quelques morts parmi le vaisselier. Au final, ils passèrent plus de temps à ranger et à éponger qu’à déguster la tarte forestière de Nora ; celle-ci donna à Gil un onguent pour ses blessures, et parce qu’il ne doutait plus de ses produits, il s’en badigeonna les mains avant de se coucher.


*


Quand Gil descendit du grenier où il dormait en attendant de pouvoir habiter dans sa maison, il trouva Nora en train de trier des herbes sur la table de l’arrière-boutique. Son commerce allait bientôt ouvrir.

- Bien dormi ? demanda-t-elle sans interrompre sa tâche.

Grognement d’ours, auquel elle répondit par un petit rire ; elle y était habituée désormais.

- Où est Mak ? marmonna Gil en la regardant manipuler les herbes entre ses mains délicates.
- Dehors, avec une drôle de fille. J’imagine que c’est la fameuse Tsukia !

Nora souriait tranquillement mais Gil, lui, se renfrogna. Il avait mal dormi à cause d’elle, cette sale gosse qui semblait prendre un malin plaisir à l’inquiéter pour un rien ! Ignorant l’air amusé de l’herboriste, Gil quitta la boutique et s’arrêta dans la rue : Mak était là, en effet, et Tsu aussi. Ils mangeaient du melon. La tête en bas. C'était tellement incongru que Gil resta immobile quelques secondes, incapable de trancher : péter un câble ou bien laisser couler ? Finalement, il secoua la tête et, sans un mot, il vint se couper une tranche de melon.

- P’pa, faut essayer la tête en bas c’est meilleur ! s’écria Mak, le visage tout rouge d’être dans cette posture depuis un petit moment déjà.
- Je passe mon tour.

Le dos appuyé contre un mur, Gil se coupa habilement un morceau de melon qu’il engloutit pensivement, et son regard se posa sur Tsukia ; elle l’observait elle aussi, mais le plus curieux dans l’histoire, c’est qu’elle ne disait rien. Elle avait beau avoir la tête en bas sous les yeux sidérés des passants, c’était ça qui était le plus fou : son mutisme frondeur. Son regard toujours rivé au sien, Gil haussa un sourcil. Il savait additionner deux et deux. Cet accoutrement et ce silence, ça ne donnait pas la Tsu qu’il connaissait. Il y avait anguille sous roche, non, baleine sous gravillon et tout à coup, découvrir ce qui se tramait lui importa plus que tout.

- Viens, dit-il en décollant son dos du mur.

Comme s’il n’avait attendu que ce signal, Mak opéra une pirouette pour se laisser tomber et fonça dans la ruelle, boîtant légèrement sur sa prothèse ; Gil le suivit de son pas tranquille, mais il sortit une main de sa poche et, sans se retourner vers la boutique, il salua Nora. Après avoir jeté un coup d’œil en direction de Tsu pour s’assurer qu’elle lui avait emboîté le pas, il replongea sa main dans le cuir de son tabard et marcha sans dire un mot. D’une certaine façon, cette gamine fonctionnait comme lui : poser des questions directes était inutile, il fallait ruser pour obtenir ce qu’il voulait, frapper fort, pousser à l'extrême, jusque dans les derniers retranchements. Un instant, la pensée qu'il soit arrivé quelque chose à Aivy lui traversa l’esprit ; il la repoussa aussitôt. Si une telle chose s’était produite, Tsukia lui aurait balancé l’info sans tourner autour du pot. Il y avait autre chose. De plus en plus intrigué, Gil se concentra sur la silhouette énergique de Makeno. Il avait repris du poids depuis leur départ de la forge de Dil’Duran, preuve que le gamin allait bien ; la présence de Nora apaisait ses terreurs nocturnes et celle de Gil lui donnait la force d’aller de l’avant. Il n’oublierait jamais qu’il avait perdu sa maman, mais il apprenait à vivre avec, tout simplement. Une pensée en entraînant une autre, Gil songea à Seth. Il avait essayé de le contacter, sans succès ; ce silence l’inquiétait. Moins que celui de Tsukia, certes, mais tout de même. Il allait terminer le plus gros de la maison pour permettre à Mak et Nora de s’y installer, puis il partirait à la recherche du gamin.

Le ciel était couvert, mais pour l’instant, aucune menace de pluie en vue ; le nez en l’air, Gil observa les circonvolutions des nuages gris et paresseux. Bricoler sous la flotte était franchement pénible. Si le temps pouvait tenir jusqu’à ce soir, ce serait bien… Ils franchirent la porte de la ville et bifurquèrent vers le lac. La piste était très fréquentée en cette heure de la journée. Plusieurs personnes, des voisins proches ou des clients de Nora, s’arrêtèrent pour discuter avec Makeno ; l’enfant avait le contact facile. Il ne tenait pas ça de lui. Quand ils approchèrent du lac, Gil tourna machinalement la tête vers le sentier qu’il avait emprunté si souvent quand sa maison se trouvait dans le marais ; conscient ou non de son trouble, Mak lui saisit la main et l’entraîna vers le bosquet où se devinaient les esquisses du chantier. Une maison en construction était toujours jolie, pensa-t-il en s’approchant tranquillement. Et c’était aussi une belle métaphore de sa vie actuelle. Il laissa Mak enfiler ses gants de travail et se planta devant Tsukia, qui n’avait toujours rien dit. Si tu veux jouer au roi du silence avec moi, tu vas être servie, tronche de cake ! Il lui tendit des outils et désigna la charpente. Puis il se détourna, sans prendre la peine de s’assurer qu’il avait été bien compris, ôta son tabard pour ne pas être gêné pendant son travail, et se hissa souplement au sommet de la construction.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeLun 27 Aoû 2018, 21:23

Monsieur bec de banane me tant des outils.

Qu'est-ce que je fiche ici moi...

...Et puis ces vêtements sont vraiment pas fais pour ce genre d'activité.

Mais je me tais et attrape la boite à outils, observant le travail plus avancé que je l'aurais crus.

L'endroit est jolie, il y as un paquet de petites fleures blanches dans le coin, sûrement que ça lui donne l'impression d'être en paix ou un truc du genre.

Ou alors ça lui donne le rhume des foins et il aime avoir une raison de se tenir loin.

Bon, cela dit il manque encore à peut-prêt tout ce qui fait d'une maison une maison et, si les fondations ont l'air solides, elles sont trop hautes pour l'endroit donc je suppose que l'autre petit malin as des plans pour un balcon ou un truc du genre... Soit ça, soit il as oublier de creuser pour les foutre, ses fondations.

En même temps, ce serait le genre d'erreur qu'il ferait, me dis-je en montant la dessus pour continuer un travail à semi amorcer sur un des coins. J'ai envie de dire que celui qui as monté ça est un clown qui ne sais pas comment fonctionne une maison vu la solidité précaire, mais mon regard croise celui de Gil, qui est en train d'observer un doigt de Makeno... Et il me fixe.

Comme on fixent une fenêtre.

Il donne l'impression de voir directement au travers de moi et pourtant de ne rien comprendre.

Alors je me contente de grogner dans ma non-existante barbe et retourner à mon travail en tentant de me rappeler ce que papa m'as appris à l'époque.


Petals of white,
Cover fields flowing in grieving tears.

And all the hearts once new,
Old and shattered now.

Love can kill,
Love will die,
Give me wings to fly,
Fleeing this world so cold...

...I just wonder why...

Ça fait facilement deux heures qu'on ne dis rien, bon en fait si, on répond un l'autre à plein de questions de Makeno sur pourquoi on plante tel ou tel clou et il se fait un plaisir de répété à Gil que celui-ci est un clown en matière de construction quand j'explique pourquoi je défait un travail achevé pour le refaire.

En vrai il se débrouille bien, même très bien, la maison tiendrait plusieurs années...

...Mais pour les frontaliers, si on construits, ça doit tenir des siècles.

Le ciel se couvre légèrement. On dirais qu'il va pleuvoir. Gil approche pour prendre le marteau que Mak as chaparder au moment où ce dernier me demande s'il y as des poissons dans les nuages, puisqu'il en tombe de l'eau.

Une partie de moi veux crier oui...


Non.

Je vois, non, j'entends Gil se figé un instant, son souffle si régulier se saccade une seconde à peine.

Il ne s'en rends sûrement même pas compte, c'est juste la réalisation que je n'ais pas crier que c'était le domaine des poissons volants.

Tient, le soleil pointe un peu le bout de son nez.

Je lève le regard vers le ciel...

...Et moi qui pensait que la pluie pourrait - peut-être - lavé mon esprit de toute ses inquiétudes...

...Au final, même la nature me fais chier, me dis-je en grognant malgré moi.

C'est sûrement pas très marchombre, de penser ça, avec tout ce blabla d'harmonie et tout ça, mais j'm'en fiche.

C'est pas envoleur non plus, sûrement.

Au fond je suis ni l'un, ni l'autre... Juste une nana un peu stupide perdue dans un monde trop compliqué.

L'harmonie, c'est pas mon truc.
Le chaos? Bof, je le sème un peu, oui, mais c'est pas mon style de le fiche partout juste pour le ficher là.

Est-ce donc tant demander, de vouloir simplement être libre..?

...De ne plus avoir à se revoir, toute les nuits, étrangler la seule personne à qui l'on tenait vraiment..?

...De ne plus avoir à boire, juste pour tenter d'oublier?


Cold as the dark,
Now my words are frosted with every breath.

Still the hate burns wild,
Growing inside this heart.

When the wind changes course,
When the stars align...

...I will reach out to you and leave this all behind...

...When heavens divide.

Pause repas, as dit le Gil.

Tout ça as l'air excellent, ça doit être super bon et sentir divin.

Mais ça fait un moment que je ne goûte plus rien...

...Drôle comme la vie as un goût fade, quand on y pense.

Je n'ais pas revue Aivy depuis un moment, autant dire une éternité.

Syndrell... Syndrell as son prince charmant, elle est loin d'avoir besoin de moi, surtout en ce moment.

Et Gil, il as sa famille, il se reconstruit, comme il construit cette maison. Il as un fils adorable et une nana stable qui vis à ses côtés, enfin un peu de normalité...

...C'est bien, il le mérite.

Mais moi je me suis pointée.

Et partout où je vais, les emmerdes suivent, même lui l'as avoué, la pêche aux emmerdes, c'est ma spécialité.

Il ne mérite pas ça.

Ce soir... Ce soir je partirais. Pas besoin de lui dire, peut-être qu'il va se poser des questions, ou pas, demain.

Peut-être dans quelques mois.

D'ici un an ils m'aurons tous oubliés.

Ce seras mieux comme ça, ils pourront tous se reconstruire sans que je pète tout sur mon passage, sans que je n'en étrangle un.

...Je suis sûre que je peux trouve un endroit où vivre entre temps, et puis si c'est pas le cas...

...Au moins je pourrais m'excuser, de l'autre côté... Petit frère...


When heavens divide,
I will see the choices within my hands.

How can we ever protect and fight with our tiny souls..?

Let me shine like the sun through the doubts and fear...

...Do you feel the storm approach as the end draws near..?

J'observe le plafond.

Ils m'ont prêtés une chambre... S'ils savaient, me dis-je en observant la lune par la fenêtre, depuis le lit.

Ça fait une heure.
Ils doivent enfin tous dormir.

Je me lève doucement, sans faire de bruit, puis sort par la dite fenêtre en apportant mes maigres possessions.

J'avance sous la lune sans me retourner.

De tout ceux que je connaisse, Gil est le mieux placer pour comprendre.

Il sait ce que c'est, ce genre de situation.

Il sait aussi que, parfois, la vie ne vaux pas la peine d'être vécue...

...Ou que certaines personnes ne la méritent pas.

Il sait aussi que je ne dirais pas au revoir.

Il est le seul qui aura un ''À demain'' mensonger.

Parce que de tout ceux que je connaisse, il est le seul qui peut comprendre.


When heavens divide,
Time will come to softly lay me down...

...Then I can see his face that I long to see...

And for you,
Only you,
I would give anything...

...I left a trace for love to find a way...

J'inspire fortement devant les trois mecs au sourire de tarés.

J'suis surprise, j'aurais crue qu'ils tenteraient un truc plutôt grivois, mais à la place ces types semble juste vouloir ''Chasser''...

...Et je suis leur proie, selon eux.

Au fond, me dis-je en évitant encore un coup sans répliquer, ce serait peut-être un bon moyen d'en finir. Comme ça personne n'aurait à s'en vouloir, tous se diraient ''Ses mauvaises habitudes et les emmerdes l'ont enfin rattrapée''.

Ce serait bien, me dis-je alors que la lame descend rapidement vers ma tête pendant qu'une autre monte vers ma gorge.

Il suffirait d'un pas en arrière...

...Que je ne fais pas...

...Un éclat vermeille reflète dans la lune.

Je grogne alors que mon regard observe la forme sortie de nulle part.


Pour une fois dans ta vie, t'aurais pas pu juste ne rien faire..?

...Faut toujours que tu complique tout...

...Sangrelune.


Maintenant j'suis obligé de m'assurer qu'ils paient pour t'avoir blesser... Après tout, toi t'as un gamin de qui t'occuper, avec une main amochée, ça va être chiant, me dis-je en tirant une dague d'un fourreau le long de ma jambe, mon regard glacé tombant sur l'un des hommes.

Viens ici, mon chou... Ailes de corbeaux veux dire bonjours.


The darkest of night falls around my soul,
And the hunter within loses control...

Gotta let it out,
Gotta let it out...

Gotta let it out,
Gotta let it out..!

This demon inside has a hold of me,
Clenching its power,
Trying to break free.

Gotta let it out...

...GOTTA LET IT OUT!

La première gorge tranchée fait reculer le mec qu'ils ont appeler en renfort alors que ma lame rencontre le dos du second.

Gil s'occupe du troisième, mais monsieur renfort tente de s'enfuir, alors je lance ma dague, qui s'enfonce dans son épaule profondément.

Il place ses mains dessus pour la retirer, mais je suis déjà juste devant lui, le fixant avec un sourire carnassier, une main sur le manche de ma lame.


Vous êtes vraiment tous...

...Pathétiques.


Je retire l'arme alors qu'il tombe de douleur par terre.

Bon ben reste plus qu'à l'achever, me dis-je en m'approchant.

Ce genre de déchet me rends malade... Je lève ma lame...

...Et fixe Gil qui as attraper mon poignet pour l'arrêter dans son élan.


Qu'est-ce que tu veux, Gil..?

Après tout, t'es loin d'être en position pour me dire que je ne devrais pas tuer...

Move fast baby,
Don't be slow.

Step aside,
Reload,
Time to go.

I can't seem to control,
All this rage that's inside me.

Hold it fast,
They've been dancing on this,
Branded by fire on the abyss.

Red hot temper,
I just can't resist,
All this vengeance inside me...

All of these thoughts running through my head,
I'm on fire,
Veins burning red.

Frustration is getting bigger,
Bang, bang, bang
Pull my DEVIL TRIGGER..!
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 28 Aoû 2018, 00:17

Cette nuit, la lune joue à cache-cache avec les nuages. Des nuages sans poissons-volants. Les ombres qui envahissent la ville sont épaisses et menaçantes, refroidies par un vent qui vient du nord et qui promet déjà un long et rude hiver ; une fête foraine a lieu sur la grand place d’Al-Chen et égaye quelque peu l’atmosphère, mais dans les ruelles les plus éloignées du centre, l’ambiance est lugubre. Un chat sauvage pousse un miaulement plaintif, repris au loin par le hurlement sinistre d’un chien errant, tandis qu’aux couinements des rats dont les yeux brillent dans le noir répondent les grincements de volets usés par le temps et l’abandon. Ce n’est pas une nuit à mettre un pied dehors, et certainement pas l’endroit idéal pour une promenade au clair de lune. Et pourtant.

Pourtant les silhouettes se faufilent, furtives, silencieuses.

Dangereuses.

Les prédateurs sont foules dans les grandes villes. Il n’est pas toujours utile d’aller très loin pour les rencontrer. Il faut alors courir, vite, ou bien savoir se battre et surtout, ne pas montrer sa peur. Généralement, les proies qui sont traquées puis acculées n’ont qu’une chance relativement mince de s’en sortir indemne. Il faut parfois crier. Il faut parfois perdre un peu de sang. Le hasard peut entrer en ligne de compte, mais l’attendre, c’est croire en l’improbable, voire en l’impossible. Cette fois-ci toutefois, les chasseurs sont mal tombés. Ils n’ont aucune chance de vaincre la fille qu’ils ont suivie jusque dans cette impasse sordide. Ils ne savent pas qu’elle est inaccessible, qu’aucun d’eux ne peut rivaliser en précision, en vitesse, en souplesse, en agilité. Ils ne le savent pas et ils croient déjà avoir gagné. Non.

C’est la fille qui croit déjà avoir perdu.

Une ombre jaillit alors, plus furtive que les silhouettes malveillantes, plus silencieuse aussi, et infiniment plus dangereuse ; elle se laisse tomber d’un toit et s’interpose à l’instant même où la lune pointe le bout de son museau pâle entre deux nuages malicieux. L’un de ses rayons accroche un regard déterminé dans le reflet d’une lame aiguisée. Du sang gicle, tombe en minuscules gouttelettes sur le pavé, se mélange à l’eau de pluie qui a formé quelques flaques immobiles. L’ombre s’est arrêtée. On pourrait croire qu’elle n’a jamais existé. C’est un mur, pourtant ; un mur immense qui se dresse entre eux et elle, ultime rempart de colère pure et de force déployée.

- Pas touche.

Grondement sourd. La menace est claire, le message évident. Une lame plantée dans la main ne suffira pas à arrêter cet homme. Il luttera comme un lion dans cette ruelle et s’il le faut, il y laissera son dernier soupir agacé.

Et elle ?


*


- Dis, puisqu’il tombe de l’eau des nuages, est-ce que ça veut dire que des poissons rouges les habitent ?
- Non.


Gil ne comprit pas immédiatement ce qui clochait. Il s’arrêta juste dans son élan et son souffle se modifia sous le coup de la surprise, et puis soudain, la bonne case s’illumina dans son esprit, mais son regard, lui s’assombrit ; pourquoi « non » ? Où étaient passés les poissons volants ? Et qu’était-il devenu de la cinglée qui, autrefois, braillait ce genre d’inepties à tort et à travers ? Makeno était déjà passé à autre chose, lui qui avait miraculeusement conservé son âme d’enfant. Mais Tsukia demeurait silencieuse, et l’inquiétude grandit en Gil. Qui rata le clou et abattit son marteau sur son doigt. Il jura copieusement et mit son doigt blessé dans sa bouche pour sucer le sang afin d’apaiser la douleur. Quand Mak accourut, il leva sa main libre et lui fit signe de ne pas approcher. C’est ce qui rassura l’enfant : tous les jours, c’était la même chose. Et si Gil grognait, c’est qu’il allait bien. Mais une Tsukia qui ne disait rien… Son doigt dans la bouche, Gil regarda la jeune femme. Chaque minute qui passait lui balançait à la figure à quel point elle avait changé en quelques mois : plus mince, plus mûre, plus sexy, plus chiante. Et plus calme.

Bien trop calme.

Pendant la pause, Mak profita de ce qu’il était en train de manger pour lui faire un pansement. L’envoleur parvint à mettre ses sombres pensées de côté pour embêter le gamin en bougeant chaque fois que celui-ci essayait de faire le nœud de son bandage de fortune, mais au final, c’était plutôt réussi. Il manquait simplement les yeux, le nez et la bouche que la Tsukia d’avant aurait dessiné sur le tissu. Gil mordit presque avec colère dans le sandwich que Nora avait préparé ; pourquoi diable persistait-t-il à anticiper puis à regretter les actions de Tsu ? C’était idiot ! Et surtout, ce n’était pas ses oignons. Il était clair qu’elle avait des problèmes, sauf qu’elle ne semblait pas disposée à les déballer ni à les partager. Alors à quoi bon ? Se mêler de ses affaires, c’est justement ce qu’il s’employait à faire depuis quelques temps ; ça évitait pas mal d’ennuis et ça lui permettait d’avancer plus sûrement qu’il ne l’avait fait depuis bien des années. Tsukia était grande et elle ne risquait plus de mourir empoisonnée – enfin, aux dernières nouvelles. Pas la peine de se tordre d’angoisse parce qu’elle n’était plus une foutue bavarde…

A la fin de la journée, Nora vint à leur rencontre tandis qu’ils quittaient le chantier de la maison sous de lourds nuages noirs. Elle avait pensé à prendre des parapluies pour chacun d’entre eux, mais il partagea le sien après avoir glissé un bras autour de sa taille. Ce n’était pas son amante ; s’il flirtait parfois, c’était toujours avec humour et tendresse, jamais sérieusement. Nora était jolie avec ses cheveux bruns tressés et ses grands yeux gris, sa gentillesse avait conquis les cœurs abîmés de ces deux garçons écorchés par la vie, ils allaient partager le même toit, mais seule une amitié solide et sans faille, fondée sur le respect et la bienveillance, liait Giliwyn et Elibellanora. Ils avaient trop souffert, chacun de leur côté, pour envisager une autre forme de bonheur. Makeno sautait dans les flaques et s’amusait à les arroser. Tsukia se contenta de les suivre.

Elle mangea du bout des lèvres, tout comme dans la journée, et n’égaya pas la soirée de ses pitreries habituelles. Quand Nora lui proposa de dormir dans sa chambre, elle accepta sans essayer de se faufiler dans le grenier pour se glisser innocemment dans le lit de Gil. C’est ainsi qu’au beau milieu de la nuit, celui-ci décida qu’il en avait trop vu pour ne pas être impliqué : le mal était fait dès lors qu’il avait fichu son poing dans la figure du premier lascar embusqué devant l’auberge. Et si Gil avait appris quelque chose au gré de ses malheurs, c’était bien qu’il fallait toujours assumer ses responsabilités. Il se leva et enfila rapidement ses vêtements, puis il glissa ses lames dans les fourreaux de sa ceinture, jeta une cape sur ses épaules et ouvrit la lucarne pour se hisser sur le toit. La pluie avait rendu les tuiles glissantes. Après avoir failli dégringoler bêtement, l’envoleur s’élança. Pas besoin de regarder en arrière pour savoir que la fenêtre de la chambre de Tsukia était ouverte. La gamine s’était tirée. Il n’avait plus qu’à la retrouver.

Il eut de la chance : Tsukia l’avait précédé de quelques minutes seulement, et il finit par la débusquer au détour d’une rue mal éclairée d’Al-Chen. Il se trouvait encore loin d’elle et son cœur rata un battement quand il vit les ombres se faufiler à sa suite ; jurant tout bas, il se mit à courir, sa cape volant dans son dos tandis que la lune, au-dessus de lui, plongeait dans une mer de nuages. Des bruits de voix et de lutte. Gil bondit, crocheta une gouttière, se hissa souplement sur le toit et se fondit dans les ténèbres. Il ne disparut pas pour autant : il veillait. Ange maudit ou bien démon bienfaiteur, il n’y pouvait rien si son destin était lié à celui d’une gamine un peu trop dépressive sur les bords ! Il préférait quand elle éclatait d’un rire un peu dément. Quand elle lui sautait dessus sans prévenir, quand elle le rudoyait gentiment, quand elle l’embarrassait franchement. Quand elle l’épuisait complètement. Il n’aimait pas qu’elle l’inquiète autant. Ni qu’elle se laisse acculer aussi facilement…

Alors, quand le malfrat porta la main à sa ceinture, Gil se laissa tomber dans la rue. La lune réapparut dans un éclat de lame, et… Enfer. De. Bordel. De. Merde ! C’était plus douloureux qu’un bête coup de marteau raté, ça. L’acier mordit sa chair et le sang gicla, figeant l’instant dans une sorte de pause temporelle qui ne se décrit pas, mais qui se vit. Il avait levé son bras gauche pour intercepter la course mortelle de l’arme. Son bras droit était tendu en arrière pour placer Tsukia dans son dos.

- Pas touche.
- Pour une fois dans ta vie, t’aurais pas pu juste ne rien faire… ?
- Nan,
admit Gil sans cesser de fixer les agresseurs de Tsu. J’ai essayé pourtant.
- Faut toujours que tu compliques tout… SangreLune.
- Je sais.


Il pointa la langue pour lécher le sang qui avait éclaboussé son visage, satisfait de voir les yeux du type s’écarquiller de surprise – et de peur. Ses yeux à lui étincelèrent dans un dernier éclat de lune. Et à l’instant même où elle disparut de nouveau sous un voile de nuages, il passa à l’action.


*


C’étaient des crétins. Des pervers crétins qui volaient et violaient sans se préoccuper ni de la place du i, ni des torts qu’ils causaient. Des gens comme eux, Gil en avait rencontré des tas. Il en avait massacré des tas. A l’époque où tuer n’était pas un plaisir recherché par la bête, il se contentait de les faire courir, de les effrayer au point de les guérir de leur connerie pour le restant de leur vie ; maintenant, il les achevait proprement, sans douleur inutile ni spectacle désobligeant. Ce n’était pas de la clémence mais de l’efficacité. Des crevures de ce genre ne méritaient pas l’acier de ses lames. Réveillée par le sang et l’adrénaline, la bête frémissait au fond de lui, sans parvenir à prendre le dessus : c’était lui qui tenait les rênes, à présent. Il ne craignait plus d’être dépassé ni de perdre le contrôle à chaque instant. Tsukia, de son côté, agissait avec une sauvagerie qu’il ne lui connaissait pas. Comme tout le reste, en fait. Après l’avoir côtoyée tout une journée, comment s’étonner encore de la trouver à ce point changée ? Du coin de l’œil, Gil la regardait évoluer, froide, déterminée ; en elle, il n’y avait plus rien de Libertée. Absolument plus rien. Comprenant ce que cela signifiait, Gil réagit avant elle : il bondit dans son dos et retint son bras avant qu’elle ait eu le temps de frapper mortellement.

- Qu’est-ce que tu veux, Gil… ?
- Je veux comprendre.


Un murmure étourdissant après le vacarme du combat. Agacé par les gémissements de l’homme à terre, Gil le fit taire d’un bon coup de pied dans la tête, puis il lâcha le bras de Tsukia et la contourna pour lui faire face. D’un geste lent, il dégaina ses lames jumelles. Sa main blessée continuait de saigner et la douleur sourdait, magistralement pénible ; il l’ignorait, seulement attentif à ce qui concernait Tsukia. C’était elle, sa priorité, et tant pis si elle ne pouvait pas l’accepter.

- Je gagne, tu t’expliques. Tu gagnes, je m’éclipse.

Elle avait ses chances, quoi qu’en dise son rang d’apprentie, parce qu’elle avait un passé tracé par de savants guerriers et parce que la douleur qui se lisait dans ses yeux était aussi la flamme qui la rendait si puissante, cette nuit. Et en même temps si fragile… Sans attendre de réponse, Gil se jeta sur elle. C’était un maître envoleur expérimenté qui n’avait plus à faire ses preuves depuis des années, mais s’il était fort, ce soir, c’était surtout parce qu’il était en paix avec lui-même. Il acceptait pleinement sa sauvagerie et son humanité entremêlées. Suviyo battait dans son cœur, Naïs étincelait au bout de ses lames, et tous les morts qui avaient jalonné son existence lui donnaient le courage de continuer à vivre en dépit de tout. Il aimait cette gosse, bien trop pour la laisser partir en vrille avec autant de volonté ! Tu as cru que tu pouvais me laisser sur le bas-côté ? Que j’allais te regarder t’éloigner sans rien tenter ? Ouais, t’as cru… mais tu t’es gourrée.

L’acier rencontra l’acier.
Deux volontés se heurtèrent à la manière de buffles enragés.
La pluie se mit à tomber.
Fort. Longtemps.

- Dis-moi…

… pourquoi t’es comme ça ?
Pourquoi ça va pas ?
Pourquoi t’essaies pas, pourquoi tu veux pas ?

- Dis-moi… pourquoi !

Pourquoi tu souris ?
Et pourquoi tu pleures ?
Pourquoi t’as envie, et pourquoi t’as peur ?

"Pour une fois dans ta vie, t’aurais pas pu juste ne rien faire… ?"

Pourquoi tu dis ça ?

"Dis, puisqu’il tombe de l’eau des nuages, est-ce que ça veut dire que des poissons rouges les habitent ?"
"Non."

Pourquoi t’y crois pas ?
Pourquoi t’y crois plus ?
Pourquoi tu sais plus ?

- Je vais te dire…

Les lames s’entrechoquent et les souffles se croisent.

- … y’a des poissons volants dans les nuages, et…

Les coups pleuvent. Ça fait mal.

- … et je suis désolé mais le melon, ça se mange pas sans un rire qui vole en éclats.

Il pleut toujours, et il fait froid. C’est pénible.

- Ma maison c’est un clown qui l’a dessinée, et Makeno l’a aidé.

Tu vois, Tsu, je te parle, moi. Pourquoi pas toi ?

- Je t’en prie, Tsu…

Il lâche ses épées, l’attrape soudain dans ses bras, tombe à genoux, enfoui son visage contre son cou, la serre fort contre lui.

- Parle-moi…

Pourquoi, pourquoi tu comprends pas,
Que c’est pas vrai tout ça,
Que tu reviendras pas
Si tu t’en vas par là ?
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 28 Aoû 2018, 01:00

Écorchure.

Ça ne l'arrêteras pas. Pas tout seul.

Mince coupure.

Il est rapide, peut-être trop, mais pas assez déterminé.

Éraflure.

Pas prêt à tuer, à tout abandonné, les petites blessures se multiplies alors qu'il fait exprès de dévié ses propres coups pour m'empêcher de me lancer corps et âme sur ses lames.

Une arme contre deux, résistance futile contre un maître envoleur de la trempe de Giliwyn Sangrelune.

Et pourtant une démone déguisée en Tsukia réussis à le faire reculer d'un pas.

La différence entre moi et toi, Gil, c'est que moi je suis prête à mourir, c'était ce que je voulais en arrivant dans cette ruelle...

...Toi t'y es venu pour ne pas avoir à tuer.

Il parle, je l'écoute à peine, virevoltant comme jamais.

Pas de folies dans ma technique, pas de joie ou de moquerie.

De l’efficacité.

Pure, simple, mortelle.

Certains diraient ''Tu n'es qu'une apprentie, que compte tu faire contre un maitre envoleur..?''

Je leur répondraient que depuis le temps, je suis passer maitre dans l'art de l'apprentissage.

Il comprends, je le vois dans ses yeux, je ne cherche pas à donner des coups mortels, juste à le blesser. Lentement. Pas mortellement, juste assez pour que ça pique, pour l'épuiser, pour le pousser dans ce dernier retranchement où je sais qu'il ne retiendras pas sa lame.

Cette bête peu te libérée, Gil. Suffit de lui donner l'occasion et poof, plus de Tsukia pour t'emmerder.

Il me supplie, puis lâche ses armes et m'attrape dans ses bras, ma lame pivote dans ma main, pour être moyennement utilisable même comme ça, au moment où je me dis que je vais mettre fin à tout ça, une flèche de désespoir gicle de sa bouche, une larme unique perle sur la joue de mon visage sans émotion.

Tombe sur la tête d'un envoleur qui semble toujours aussi confus quant-à son rôle de tueur de marchombre.


- Parle-moi…

Si je te parle, tu va me laisser en finir..?

Parler c'est facile, trop facile, je l'ais fait longtemps.

Mais la langue est trop complexe pour tout le monde.

Personne n'as jamais demander ''pourquoi bois-tu?''.

Personne n'as jamais observer mon sommeil pour remarquer ''Pourquoi tremble-tu?''

Personne ne sait lire entre les lignes.

Tout le monde veux que je sois la fille toujours heureuse qui n'as pas le droit de douter, pas le droit d'être triste.

Personne ne sait à quel point il est difficile de sourire.


Embrace the darkness that's within me,
No hiding in the shadows anymore.

When this wickedness consumes me,
Nothing can save you,
And there's no way out...

Pourquoi..?

Il lève la tête comme un assoiffé dans le désert, une lueur d'espoir que ce simple mot vienne de l'ancienne Tsu.

Mon regard sans émotion descend sur le sien.


Pourquoi boire? Pourquoi rire? Pourquoi parler?

La voie des marchombres ne m'as amené que des regrets, des façons de tenté d'échapper à un passé qui me hante et de faux espoirs.

Ahn-Ju, Maitre, Apprentis, des mots inventés par des vieux croulants qui ne savent pas ce qu'ils veulent.

Ils prêchent l'harmonie contre le chaos et ne voient même pas que l'un ne peu exister sans l'autre.

Et celle du chaos?

Une bande d'idiots qui croient que semer le dit chaos leur donneras quelque chose de plus que de la notoriété.

Ils sont tellement désordonnés qu'ils seraient incapable de vaincre les marchombres simplement car ils se battraient entre eux à savoir qui diras ''À l'attaque'' avant l’assaut final.


Mon regard glisse sur son visage vers le mur, plus loin devant.

Je n'ais de place ni dans l'un, ni dans l'autre des camps.

J'ai essayer le premier pour être emprisonner par un apprentissage sans issue et des promesses de libertés remplies de conditions.

Le second m'as cracher au visage plus de fois que je ne souhaite l'admettre simplement car il ne me comprends pas.

Je ne suis pas frontalière, sans honneur et bannie que je suis.

Je ne suis pas marchombre, meurtrière chaotique que je suis.

Je ne suis pas envoleuse, idiote incapable de se pousser à ne tuer ne serait-ce qu'un homme à cause de sentiments stupides que je suis.

Que suis-je supposer faire, si je n'appartient à aucun camp, condamner à vivre un mensonge de groupe ou une vérité de solitude..?


Mes yeux accrochent de nouveau les siens. L'air grave de son visage montre qu'il comprends enfin. Je n'ais jamais été aussi sérieuse de ma vie.

Alors pourquoi? Pourquoi devrais-je parler, rire et jouer? Pourquoi devrais-je continuer de cacher chaque parcelle de tristesse ou de douleur que j'ai? Pourquoi est-ce que je devrais continuer d'apporter la poisse aux seuls gens qui m'importes?

Si je n'appartiens à aucun groupes, il ne me reste que trois solutions.

Vivre un mensonge auquel je n'ais plus la force de croire.

Créer un groupe pour y appartenir sans même avoir la force de croire que le groupe en question ne puisse survivre aux deux déjà existants.

Disparaître pour de bon, offrir la paix à ceux qui m'importes par mon absence, donner le cadeau de ma non-existence. Que ce soit en Hermite ou en mort, disparaître pour ne plus jamais être lié à personne.

Les liens humains finissent tous par apporté la douleur...

...Si Tsukia n'as plus la force de vivre, il ne reste plus qu'ailes de corbeaux pour trouver la paix tant recherchée.


When the night ends It's not over,
Weave right through to get closer,
Like a silver bullet piercing through,
I throw myself into you...

...All of these voices inside of my head,
Blinding my sight in a curtain of red.

Frustration is getting bigger...

...Bang, bang, bang!

Pull my Devil Trigger
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 28 Aoû 2018, 02:11

- Vis pour toi, alors.

Il refuse de la lâcher. Il refuse de la perdre.

- Vis en étant juste toi ! Pourquoi chercher à tout prix à appartenir à une case déjà prête ? Est-ce que je rentre dans un moule, moi ?

Tu peux faire mieux que ça, mon vieux...

- Personne ne t'oblige à suivre un chemin tout tracé. Lib... Lib a proposé de te guider. Sa guilde n'acceptera probablement pas un changement d'avis, mais dis-moi, Tsu, tu la crois réellement capable de te tuer ? Tu nous crois enfermés dans nos cases ?

Il se tait, secoue la tête, laisse échapper un petit rire désabusé.

- C'est vrai. On est coincés par nos propres voies, tous les deux. C'est pour ça qu'on n'a pas réussi à construire quelque chose de joli. Non... pour ça que ce qu'on a construit a été détruit. Mais tu sais quoi ? Toi, tu n'es pas pareille. Ta différence, c'est ta force. C'est ce qu'on remarque en premier chez toi, c'est ce qui fait qu'on s'attache. Après, on voit le reste. L'alcool. Les drôles de réactions. Je ne sais pas, je... Ce sont des masques et ils te servent à dissimuler ce que tu n'as plus la force d'affronter. C'est ce que je crois, parce que j'ai porté les mêmes. L'alcool, la folie, et puis cette froide détermination, cette façon de courir au devant du danger en espérant, en priant pour que cette fois soit la bonne, la dernière, l'ultime pied de nez à la vie...


Il pose son front contre le sien et sa voix n'est plus qu'un souffle à peine audible.

- Tsukia, je ne te laisserai jamais tomber. Avec ou sans masque, folle ou pas, je tiens à toi. S'il te plaît. Ne disparais pas.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 28 Aoû 2018, 02:50

Silence.

Une seconde.

Qui en devient dix.

Il est très sérieux, toujours collé contre moi.

Puis un de mes sourcils se relève. Un sourire étire mes lèvres.

Un rire échappe à ma gorge.

Un rire qui semble lui faire plus mal à entendre que n'importe quoi que j'aurais pu dire.

Pas rire de joie.

Pas rire de tristesse.

Rire de démence.

Après tout si tout le monde veux que je sois folle...

...Quand ma voix échappe de nouveau à mes lèvres, elle est plus chaude d'émotions qu'avant.

Mais pas des bonnes.

Pas de moquerie innocente.

De sarcasme, moquerie pointue et de désire.

Un mélange presque... Kaünique... Me dis-je malgré moi.


Juste ta façon de parler m'en fais trembler, alors c'est ton plan quand l'air de bad boy fonctionne pas, Giliwyn? C'est comme ça que tu les as toutes à tes pieds..?

Je me mords la lèvres inférieure en remontant une main sur mon ventre plat, traçant mes muscles puis attrapant mon propre sein dans ma paume en le fixant d'un regard dangereusement rieur.

Mais ça sert à rien de dire que t'es là, après tout, c'est pour ça qu'on en arrive à ça non..?

Ce soir là sur le toit, puis avec les verres et le ''poison''... Moi qui prends le rôle d'ailes de corbeaux.

Combien de fois tu m'as dis que j'étais ''trop jeune''? Combien de fois tu m'as dis de ne plus agir comme une gamine..?

Au final même toi, tu voulais que je change, alors où est le problème? T'aime pas mes nouveaux fringues, hein, Sangrelune!?


Mes bras repousses les siens, le forçant à reculer un peu, ce qui le fait tomber sur les fesses puisqu'il était à genoux.

Mon regard dément descend sur ses formes... C'est tellement plus simple d'être comme ça, plus besoin de répondre aux attentes, plus besoin de regretter, plus besoin d'avoir des remords ou même de penser. Juste à être démente. Indescente.

Indémente...


You've got me shaking from the way you're talking,
My heart is breaking but there's no use crying...

...What a cyanide surprise you have left for my eyes,
If I had common sense I'd cut myself or curl up and die..!

Sticks and stones could break my bones,
But anything you say will only fuel my lungs.

Il se relève alors que je m'approche. Il as ce regard de gamin à qui on viens de piquer le jouet préféré, je vous jurent, adorable. Affreux. Adoraffreux, ce mec.

Dès que je suis proche je passe un doigt sur son torse alors qu'il me fixe sans bouger. On en entends presque les rouages, dans son petit crâne, tourner pour tenter de trouver sa prochaine réplique.

Il ouvre la bouche pour parler mais moi je le trouve mignon, silencieux, alors je lui attrape l'entre-jambes en lui chuchotant à l'oreille.


Après tout... C'est toi qui as fais de moi une femme... Je croyais que t'aimais ça, les filles qui savent ce qu'elles veulent et qui n'ont pas peur de le prendre...

“Smile, because it confuses people. Smile, because it's easier than explaining what is killing you inside.”

― The Joker (Heath Ledger) - The Dark Knight

Il repousse ma main, alors je pousse un petit ''Awww...'' Gémissant.

Veux pas faire mumuse le Gilou? Allez, personne le saura...

...Après tout, tu voulais que je continue de vivre, quoi, t'aimais mieux la dépression..?

Pauvre Gilou qui sait plus ce qu'il veux, il doute de lui même depuis que j'ai dis que tout ça c'était grâce à lui, ça ce voit dans ses yeux, une petite faille dans sa certitude, c'est... Craquant.

Il me donne envie de lui mordre la lèvre, avec son regard tout piteux, le pauvre.


Crois tu vraiment être en marge à ce point, Sangrelune? Si tu forme encore des élèves, au final, c'est que tu y rentre bien, dans cette case, tu créer du chaos mon grand. Si je me tuais, pendant cet Ahn-ju ou peut-importe, je serais ni la première ni la dernière, au pire Libertée se dirait ''Oh, quel dommage''.

Au final, même toi, si ces fameux ''Mentaï'' dont je ne sens d'entendre parler kidnappais Makeno et te donnais le choix entre me tuer ou voir ton fils mourir, même toi tu laisserais tes belles paroles dans les airs... De regrettable ou déplorable, ma mort deviendrait nécessitée.

Il nous faut juste être de beaux petits pions dans leur joli jeu d'échec.

Nous ne sommes pas les reines et les rois, nous ne somment même pas les tours ou les chevaliers.

Faut se réveiller, on est pas important, nous sommes juste des chiens chassant des carrioles, le jour où nous l'attrapons, nous ne saurons pas quoi en faire..!


“Their morals, their code; it's a bad joke.
Dropped at the first sign of trouble.
They're only as good as the world allows them to be.

You'll see- I'll show you.

When the chips are down these, uh, civilized people?
They'll eat each other. See I'm not a monster...

...I'm just ahead of the curve.”

― The Joker (Heath Ledger) - The Dark Knight
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 28 Aoû 2018, 12:14

Assis dans une flaque, Gil sentit la pluie se déverser sur lui. En lui. Des millions de gouttes glacées qui devenaient aussi acérées que des échardes et venaient se planter dans son cœur. Chaque parole de Tsukia les faisait s’enfoncer davantage. Immobile, il la regarda cracher son venin sur lui, feuler comme un petit chat sauvage qui sort les griffes pour ne pas se faire attraper… non, ce soir, c’était une panthère enragée. Endiablée. Et les yeux dépareillés de Gil se voilèrent de tristesse. Elle lui faisait du mal, il fallait qu’il serre les dents et qu’il encaisse chaque putain d’aiguille qu’elle fichait dans son cœur en espérant l’atteindre pour de bon ; il devait tenir, c’était la seule façon de la sauver ! Il se rappela de cette fois où il avait tiré Kaünis d’un mauvais pas. Il se souvint de la façon dont elle l’avait traité ensuite. Et il se revit craquer, claquer la porte, s’enfuir. Pas cette fois. Il aurait des bleus à l’âme, c’était certain, peut-être même que la fragile reconstruction de son présent volerait en éclats, mais il ne lâcherait pas prise. Pas maintenant. Plus jamais.

Il se redressa quand il la vit faire un pas dans sa direction. Pas question de lui laisser l’avantage ! Elle tentait de le séduire et, tête, jolie comme elle était, elle pourrait bien finir par y parvenir. La pluie plaquait sa robe sur sa peau et dévoilait les formes que Tsukia, par manque de confiance ou d’envie, avait longtemps dissimulé sous des vêtements neutres. Gil plaqua contre lui sa main blessée. Il perdait toujours son sang qui se diluait dans l’eau du ciel, et il ne pouvait plus bouger ses doigts. C’était grave, mais moins que la détresse de Tsukia. Celle-ci n’avait plus que les mots pour se défendre. Les mots, et son corps. Elle se rapprocha de lui, si près qu’il pouvait sentir son parfum – et lui aussi, il ne le reconnut pas. Elle rit, le provoqua, posa la main sur son entrejambe. Il la repoussa. Dans sa vie, le sexe avait déjà fait tellement de dégâts ! D’ailleurs, elle ne se priva pas de le lui rappeler. Fêlure. Bon sang, mon vieux, tiens bon. Il recula d’un pas dans la ruelle, il avait appris à céder du terrain pour mieux consolider sa défense. Il ne disait rien, c’était inutile puisque Tsukia ne l’entendait pas, perdue dans un monde de souffrance pure qui annihilait ses sens et émoussait sa volonté ; il se taisait, il écoutait, il encaissait. Il résistait.

Elle lui parla de faire un choix, sa vie ou celle de Mak. Pire, elle choisit pour lui, se sacrifiant sans hésiter. Mais elle se trompait, et il eut un pâle sourire à cette idée. Tout faux, gamine ! C’est ma vie que je donnerai cent fois pour la vôtre… Voilà, c’était ça l’idée. Il lui était incapable de détester cette fille quand bien même elle le blessait cruellement. Il ne savait plus haïr, parce qu’il avait trop longtemps épuisé cette carte pour pouvoir la jouer à nouveau. Il avait perdu sa rancune en perdant des êtres qui lui étaient chers. Il était tombé très bas, et ensuite… eh bien, il s’était relevé. Il se relèverait autant de fois que nécessaire pour continuer d’avancer. Ça, Tsukia avait besoin de le comprendre. Avec elle, il n’avait pas encore joué tous ses atouts ! Il la surprit en faisant un pas en avant, le premier depuis leur échange martial, et soudain son bras se détendit.

Claque magistrale, qui résonna longtemps.

Ooooh, enfer de bordel de bon sang de bois, ça faisait un bien fou ! Sans crier gare, Gil se déplaça, disparaissant tout simplement de l’endroit où il se trouvait pour réapparaître dans le dos de la jeune femme. Il passa son bras valide autour de son cou et murmura un « mais tu vas fermer ton claque-merde, oui ? » bien senti avant de comprimer sa trachée. En une poignée de secondes durant lesquelles elle se débattit furieusement, il la plongea dans l’inconscience. Ses nerfs, mis à rude épreuve depuis un moment déjà, manquèrent de lâcher à ce moment-là et il tomba à genoux, entraînant le corps désormais flasque de Tsukia. T’es une vraie chieuse, hein. J’en ai marre de toujours de ramasser à la petite cuillère. La prochaine fois je prends une pelle et je t’enterre. Trempé par la pluie qui continuait de tomber, il se redressa dans un grognement sourd et souleva Tsu dans ses bras. Maintenant qu’elle avait déversé toute sa colère, elle lui paraissait plus légère. Il secoua la tête.

J’ai encore quelque chose à te dire, tronche de cake.


*


- Ah, ça y est, tu te réveilles ? Il était temps !

Elle était roulée en boule à ses pieds, au fond de la barque qu’il menait péniblement sur le Pollimage endormi. La rive ouest s’éloignait lentement d’eux, tout illuminée de lampions colorés. Quelques bateaux croisaient au large du fleuve. Autour d’eux pourtant, c’était le vide, le néant. Il pleuvait toujours un peu, et la lune s’amusait toujours à passer derrière les nuages, la petite maligne… Le regard de Gil glissa vers Tsukia. Il lut la surprise, l’incompréhension dans son regard. Ah, tu t’attendais pas à ça, hein ? Bon, lui non plus. Il avait agi sur un coup de tête. Il ne savait pas du tout si ça allait fonctionner. Une seule chose était sûre : il jouait sa dernière carte. Il n’y aurait pas d’autre manche, c’était la fin du jeu. Sans la quitter des yeux, il continua de ramer. Ça lui déchirait la main, il y arrivait de moins en moins bien. En fait, il devait carrément lutter pour rester conscient. Allez, mon vieux. Encore un petit effort. T’y es presque. S’il se ratait, il y avait du monde qui allait lui passer un sacré savon ! ça lui tira un petit sourire, et puis voilà, il reposa les rames, c’était fini. Fin de la balade.

- Prête pour le grand plongeon ?

Il s’amusa à l’observer attentivement tandis qu’elle prenait conscience de l’endroit où ils se trouvaient, et surtout de la chaîne qui entravait ses chevilles. Elle entravait également celles de Gil, et… elle était reliée à un poids. C’était lui qui faisait pencher la barque depuis tout à l’heure. C’était lui qui, dans quelques minutes, allait les entraîner par le fond.

- Comme tu t’es donnée le droit de faire un choix pour moi, je me permets d’en faire un pour toi : on va sauter. Tous les deux. Elle est foutrement froide, j’aurais préféré attendre un jour plus clément mais t’as l’air d’être pressée d’en finir, et moi, j’en ai assez d’entendre tes conneries.

Y’avait pas que des conneries, il le savait bien ; Tsukia avait trop longtemps le jeu d’une malchance et d’une injustice, il ne savait pas trop laquelle et au fond, ce n’était pas bien grave : il comprenait. Il la comprenait ! C’était elle qui refusait de se rendre à l’évidence, d’accepter qu’il puisse être d’accord, tout du moins en partie…

- Avant, j’ai juste un truc à te dire, un dernier. Tu n’es ni une marchombre, ni une envoleuse. Tu vaux bien mieux que ça !

Demi-sourire, la marque de Gil, et c’était pour elle, elle en ferait ce qu’elle voudrait. Il pensait réellement ce qu’il venait de lui dire.

- Allez, on y va. J’ai franchement froid.

Il souleva à grand peine le poids et passa un bras autour de la taille de Tsukia.

Et il sauta.


*


On est d’accord, côté stratégie, il a toujours été nul. C’est pas son truc, lui, il préfère l’action, la baston, c’est bien plus amusant. Foncer tête baissée, c’est sa spécialité. Ça le définit un peu, y’a pas que ça quand même… Maladroit. Ouais, c’est ça, maladroit : pas foutu d’accomplir quelque chose sans faire de dégâts. Briser un vase ou un cœur, c’est dans ses cordes. Mignon. Ah, ça ! La fossette dans la joue, les yeux vairons, les joues mangées par une barbe de quelques jours, les cheveux en bataille, un peu grisonnants aux tempes, on est d’accord, ça lui va bien… Tendre ? Hélas oui. Tendre comme une guimauve sur un stand de fête foraine. Ronchon, sans aucun doute, et parfois plusieurs jours d’affilée sans interruption. Fort, c’est incontestable, et à tous les points de vue : fort pour un ou pour dix, puisqu’il faut toujours qu’il porte le poids des autres sur ses épaules. Triste… triste avant. Plus maintenant. Une page s’est tournée et c’est tant mieux. Gentil ? Moais… faut pas pousser le bouchon trop loin non plus, Maurice. Cabochard ! ça oui, alors ! C’est ce qui le définit le mieux, ça lui va bien, c’est fait pour lui et ça lui collera à la peau jusqu’à la fin. Cabochard.

Un cabochard qui flotte entre deux eaux. Il s’enfonce toujours plus loin dans les ombres glacées, entraîné par le poids, la chaîne, et une immense responsabilité. Dans ses bras, Tsukia. C’est à cause d’elle qu’il est là, mais il ne lui en veut pas. Il espère juste qu’il ne s’est pas trompé, qu’il n’a pas fait tout ça pour rien. Le sang qui s’échappe de sa main dessine une ligne vermeille, comme un fil de vie qui les relie encore à la surface. Elle manque déjà d’air, mais c’est trop tôt. Petits poumons, va. Ses mains sont sur ses joues. Il presse ses lèvres contre les siennes et il lui donne son souffle. Ben non, on n’a pas sauté pour se noyer, enfin, je pense pas. Il y a autre chose que la mort, c’est ce qu’il veut lui montrer. Gil sent ses forces l’abandonner. Il regarde autour de lui. Alors ma belle… t’es passée où ?

Il ferme les yeux.

Et puis.

Il…

… la sent glisser près de lui. Elle est là ! La dame qui a dansé avec Lib et lui quand il a fallu faire le deuil de leur enfant ! Une nageoire immense le frôle, caresse insoupçonnée qui lui va droit au cœur. A demi conscient, Gil détache la chaîne des pieds de Tsukia et la regarde s’accrocher à cette lady qui transperce l’obscurité pour venir les voir. Il aurait voulu les rejoindre, c’était prévu à la base, mais il n’a plus la force de se libérer lui-même, alors il continue de descendre. Une dernière pensée s’envole dans un nuage de bulles légères.

N’oublie pas d’être heureuse, tronche de…


*


Il ouvre les yeux. Il ne sait pas trop où il est alors il bat des paupières ; il y a du soleil, ça l’éblouit méchamment. Dans un grognement d’ours, il referme les yeux.

« Ah, non ! Ne te rendors pas, tu vas tout rater sinon… »

Naïs ?

Il rouvre les yeux et cette fois, c’est pour se redresser sur les coudes. Il est allongé dans l’herbe, à l’ombre d’un charme qui agite ses feuilles sous l’effet d’une brise tiède et laisse filtrer l’éclat vif du soleil. Son regard tombe immédiatement sur la femme qui est assise près de lui, en tailleurs, sa longue tresse noire posée sur son épaule. Elle est toujours aussi belle, avec ses grands yeux dorés, fenêtres ouvertes sur son âme.

- Enfer, ça y est…
- Ça y est quoi ?
- Je suis mort.



Elle éclate de rire, ce rire chaud et sucré qui lui a tant manqué.

- Bien sûr que oui ! Tu t’attendais à quoi, franchement ? Un plongeon dans le Pollimage avec un poids aux pieds, ça donne forcément un Gil tout noyé !

Il fronce les sourcils, palpe son corps – rien. Il est parfaitement sans sec. Sa main gauche est vierge de toute blessure. Il est juste… mort. C’est pas si terrible, finalement.

- Et Tsukia ?
- En vie. Pas grâce à toi, tu as bien failli la tuer aussi, mais elle s’est mieux débrouillée.
- C’est bien…


Il regarde les feuilles qui dansent au-dessus de lui. Bon, son plan n’aura fonctionné qu’à moitié puisqu’il n’a pas survécu. En même temps, c’était tellement risqué… mais il ne considère pas ça comme un échec. Tsukia doit vivre, elle le mérite plus qu’aucun autre à ses yeux, et il a besoin de croire, alors qu’il n’existe plus lui-même, qu’elle saura vivre intensément chaque instant qui lui sera offert. Merde, Makeno… Pauvre gosse. Il faudra qu’il soit fort. Quand on perd ses parents, ça nous abîme profondément. Il sait de quoi il parle. Mais avec Nora, le petit saura s’en sortir. Et Kaünis ? Et Syles ? Ils s’en sortent déjà très bien ! Gil soupire, il aurait aimé leur laisser ses lames, c’est un peu les leurs, en fait… Bon sang, je suis vraiment mort…

- Au fait, qu’est-ce que je ne dois pas rater ?
- Ça.


Elle se penche, effleure ses lèvres d’un baiser. Il songe qu’il se sent plus vivant que jamais. C’est incroyable, quand même, cette sensation d’ivresse, de bonheur ultime. De paix.

- Ah… sourit Naïs en s’écartant légèrement, tout sourire. On dirait que quelqu’un n’a pas envie de te laisser t’en aller.
- Quoi ?


Gil se redresse sans comprendre d’où lui vient cette soudaine douleur à la poitrine. Un froid intense l’enveloppe, il se met à trembler. Un vent de panique se lève en lui.

- Naïs !!
- Du calme, Gil. C’est un nouveau choix qui se pose à toi.
- Je déteste les choix !
- Je sais. Dis-moi, cabochard… tu veux vivre encore un peu ? Ou bien rester ici ?


C’est une question inutile ! Il veut… Il a besoin de… Son regard se trouble. La sensation d’une petite main dans la sienne le bouleverse. Il doit rentrer, c’est ainsi : il y a des gens qui ont encore besoin de lui. Et puis, il n’a pas encore vécu toute sa vie.

- Naïs ! crie-t-il alors qu’elle s’efface déjà. Tu m’attendras ?

« Toujours… »


*


Il ouvrit les yeux. Il ne savait pas trop où il était alors il battit des paupières… ses poumons régurgitèrent alors toute l’eau du Pollimage, ça en faisait un paquet, et il crut qu’il allait se noyer à nouveau tant il peina pour aspirer un peu d’air. Sa vision était brouillée. Il faisait sombre, mais il distinguait les contours d’une silhouette penchée sur lui. Une main serrait la sienne, celle qui était blessée. Aïe. L’eau du fleuve lui léchait les pieds. Il crut voir une forme silencieuse glisser à la surface et s’enfoncer lentement dans l’eau, disparaissant dans un dernier chant d’adieu. La dame s’en allait. Gil fronça les sourcils. Il voulut parler, toussa à s’en briser les côtes, renonça. Tant pis, il allait rester là. Et tant pis, il allait vivre. C’était pas si mal après tout. Il se demandait ce qu’elle en pensait, la Tsukia penchée sur lui. Est-ce qu’elle avait compris ? Est-ce qu’elle allait enfin réaliser à quel point sa vie était précieuse ? Gil leva sa main droite, qui pesait une tonne, au moins, et effleura sa joue. Tu es trop jolie pour rester tristounette.

- Tsu…

Oh, c’était la sienne, cette voix éraillée ?

- Alors ça fait quoi, de nager avec une dame ?

Il était transi, mais le corps de Tsukia contre le sien le réchauffait un peu.

- J’ai eu du mal à obtenir un rendez-vous avec elle, alors j’espère que tu as apprécié…

Et j’espère que tu vas enfin te décider. Parce que j’ai rien d’autre à te proposer, et parce que je suis un peu fatigué, là…
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 28 Aoû 2018, 17:50

Oh ta gueule.

Juste... Ta gueule.

Momma never told me how to love,
Daddy never told me how to feel,
Momma never told me how to touch,
Daddy never showed me how to heal...

...Momma never set a good example,
Daddy never held momma's hand,
Momma found everything hard to handle,
Daddy never stood up like a man...

...I've walked around,
Broken,
Emotionally frozen.

Getting it on...

...Getting it wrong...

...How do you love someone,
Without getting hurt..?

Alors quoi, encore un plan foireux comme avec les verres supposément empoisonnés, Gil? Vraiment?

Sploof.

Ah non. Cette fois le poids est réel.

Bon bah s'il crois que ce seras pas de sa faute, comme ça...

...J'ouvre la bouche pour laisser s'échapper l'air qu'il me reste et...

...Drôle de baiser.

De l'air..?

Mes yeux se plissent un peu.

S'il me donne son air... Lui il va faire quoi? Il as pas compris que j'en ais marre de faire des ennuis aux gens?

Un truc nous frôlent, m'attrape, me tire.

Gil... Sourit..?

Il reste là, non, il s'enfonce.

Non.

Pas question.

T'as pas le droit, enfoiré.

Tu me dis de vivre, de faire face à mes démons, et toi tu te sauverais simplement?

Je me débat contre la forme blanche, mais elle me retient je ne sais trop comment, je brise la surface, mais à peine une bouffée d'air plus tard je replonge.

T'as rien compris, hein Gil...

...De toute les personnes que je connaisse, tu es le seul à qui j'avais choisi de dire au revoir à ma façon.

Le seul qui puisse comprendre.

Il ne bouge plus, au fond, se contente de valser avec les vagues, je dois commencer à manquer d'air parce que j'ai l'impression de voir une femme rire à côté de lui, l'embrasser...

...Dégage.

Je frappe l'illusion malgré moi, coup plein de rage, et m'attelle au travail, l'enfoiré il as bien attaché tout ça hein...

...Cette forme blanche de plus tôt se pointe encore, écoute connasse je quitterais pas ce lac sans--

Comment... Comment diable un animal sans dents peut-il briser une chaîne en la mordant..?

Bon bah merde j'ai pas la temps de poser des questions alors, moi je le sors d'ici, toi la blanche tu peux te faire frire des patates, rien à foutre.

Tient bon, enfoiré de cabochard de mes deux non existantes noix d'écureuil.

T'as pas encore ma permission de claquer, emmerdeur.


It's hard to talk,
To say what's deep inside.

It's hard to tell the truth,
When you've always lied.

How do you love someone,
Without getting hurt?

How do you love someone,
Without crawling in the dirt?

So far in my life,
Clouds have blocked the sun...

How do you love,
How do you love someone..?

Il tousse, crache.

Depuis tout à l'heure je sers sa main, pas question qu'il survive à la noyade pour claquer à bout de sang, le con.

Puis il parle.

...Le con.


Oh ta gueule.

Juste... Ta gueule.

Une larme glisse sur ma joue et tombe sur la sienne alors qu'il sourit comme un con, ses yeux papillonnent puis il les fermes de nouveau, ah non espèce de--... D'endormis.

Sérieux, mec..?

Je soupire... L’observe... Grogne, puis le tire tant bien que mal sur mon dos.

T'es LOURDS, Sangrelune!


Why should I apologize for the monster I have become..?

...No one ever apologized for making me this way.

- The Joker - Batman

J'observe le ciel.

Ça fait quelques heures déjà que je sais plus qui et Mak m'ont vus arriver et ont pris soin de Gil, je suppose que j'aurais dut expliquer. Ou bien me tirer et aller me noyer seule.

À la place je suis ici, sur le toit, à regarder le ciel.

Ni une marchombre, ni une envoleuse...

...Mais je suis quoi, je suis qui, au final...

...Un bruit léger derrière moi me tire de mes pensés, je ne regarde pas, pas besoin pour savoir qui c'est.

Il s’assoit à côté de moi, je pourrais lui dire qu'il as besoin de repos mais... À quoi bon..?

Je le regarde pas, pas besoin, ça sent les onguent et tout ça d'ici.

Mais il attends.

Il attends et il écoute.

Je pourrais lui demander ce qu'il attends, mais...

...Mais à qui la blague, ça fait longtemps que nous n'avons plus besoin de mots.


Dis moi, Gil, Connais-tu l'Ornam..?

Un frisson au simple nom du poison me dis que oui.

C'était en septembre.

Le trois septembre, pour être exact.

Un grand bal avait été organisé à la citadelle, pour le retour des troupes d'une mission...


“I could never hurt him enough to make his betrayal stop hurting.

And it hurts...

...In every part of my body.”

― Veronica Roth, Insurgent ―

Silence.

Écrasant.

Ça fait trop longtemps que je parle.

Gil reste silencieux, mais ses poings, sa mâchoire, je les entends réagir depuis tout à l'heure.

Surtout quand je lui ais dit que mon père savait que je n'étais pas coupable et n'as rien fait pour ''Sauver l'honneur de la famille'' à la place.

J'ai comme l'impression que si jamais ils se rencontrent, si jamais Gil rencontre Karn, aussi, l'un va se bouffer une baffe et l'autre va se bouffer un couteau entre les côtes...

...Parce que je ne lui cache pas la dure vérité que nous avons découverts avec Syndrell et Erwan, l'an dernier.

Mon petit frère as été tué par notre aîné pour lui piquer sa place d'héritier.

Et j'ai même pas été foutu d'avoir le courage de le venger quand j'en ais eu l'occasion.


Gil..?

Expiration qui veux tout dire, les deux narines qui gigotent.

On es d'accord que je ne suis ni marchombre ni envoleuse...

...Mais je suis quoi, moi, alors..?

Je suis supposé faire quoi, aller où..?

Je sais plus quoi faire...

...Je ne sais même plus si ma formation stagne par hasard ou si c'est juste que je ne suis pas faite pour être marchombre, au final.


Je sers mes jambes contre mon torse...

...Je sais plus où j'en suis, ni où me tourner...

...T'aurais pas une idée...

...Grand frère..?
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMer 29 Aoû 2018, 00:59

- Oh ta gueule.

Gil sourit. Ah, te revoilà… Une immense fatigue le submerge. Bon, il est vivant mais crevé, alors il va fermer les yeux et dormir un petit peu. Juste un tout petit peu…


*


Quand il se réveilla, Gil reconnut les contours familiers du grenier. Il était rentré. Comment, mystère – mais il avait sa petite idée à ce sujet. Bon sang, il avait un poids sur la poitrine, est-ce que… baissant les yeux, il découvrit Mak blottit contre lui, la tête posée sur son torse, qui dormait comme un bienheureux. Cette image était vraiment jolie. Réalisant soudain que ses yeux s’embuaient, Gil les essuya d’un revers de la main. Foutu chamallow. Dans un luxe de précautions, il se dégagea de l’étreinte du garçon, se coula hors du lit et fit quelques pas tout en faisant un rapide inventaire de son état général. Il tenait sur ses deux jambes. Sa main gauche était bandée mais douloureuse ; il allait lui falloir la maintenir en écharpe pour soulager ses muscles. Sa gorge était sensible. Quelques coupures couvraient son corps, mais quelqu’un en avait pris soin. Nora, bien sûr…

Il la trouva dans la boutique. En jetant un coup d’œil aux fenêtres, Gil jugea qu’il devait être encore très tôt, mais que le soleil n’allait pas tarder à éclaircir le ciel. Nora était derrière son comptoir, en train d’étiqueter des fioles. Quand elle leva les yeux vers lui, il vit ses traits se détendre.

- Tu ne devrais pas être debout…
- Je vais bien,
la rassura-t-il en se penchant vers elle pour déposer un baiser sur sa joue. Merci pour les soins.

Elle le surprit en l’attrapant brusquement dans ses bras pour le serrer contre elle.

- J’ai eu peur, avoua-t-elle dans un murmure. Quand Tsukia est arrivé en te portant inconscient, j’ai cru que…

Il ne dit rien, parce que ce n’était pas passé loin. Mais il avait fait un choix, et il sut, en embrassant le sommet du crâne de Nora, qu’il avait fait le bon.

- Je vais bien, répéta-t-il, autant pour lui que pour elle.

Nora finit par s’en convaincre et recula d’un pas. Navré de l’avoir inquiétée, Gil lui tendit l’étiquette qu’elle s’était mise à chercher.

- Ah ! Merci. Makeno n’a pas voulu te quitter, c’est lui qui a insisté pour appliquer de l’onguent sur tes blessures.
- Il dort dans mon lit. A propos d’onguent, ce truc…
- Pue atrocement, je sais, mais tu en mettras jusqu’à cicatrisation complète et ce n’est pas négociable.


Devinant qu’il était inutile d’espérer la faire changer d’avis à ce sujet, Gil décida d’aller trouver Tsukia. Il n’avait pas fait trois pas que Nora le retint par la manche.

- Attends un instant.

Quelques minutes plus tard, son bras confortablement placé en écharpe, l’envoleur se hissait péniblement sur le toit. Il allait devoir s’habituer à ne pas trop utiliser sa main dans les jours à venir, et quand il songeait aux travaux de la maison qui l’attendaient, ça le faisait grimacer. En prenant garde de ne pas glisser bêtement, il parvint à la hauteur de Tsukia. Elle ne tourna pas la tête dans sa direction, mais elle avait dû remarquer sa présence depuis un moment ; il avait l’impression d’empester à des mètres à la ronde. Toutefois, incommodée ou non, la jeune femme resta muette. Il s’assit à côté d’elle, et au lieu d’entamer la conversation, il préféra regarder le soleil se lever. C’était son moment préféré de la journée, cet instant un peu sauvage entre la nuit et le jour, comme si le monde lui-même hésitait à propos de la couleur de ciel qu’il lui fallait revêtir et puis, d’un seul coup, se décidait finalement ; le noir d’encre pâlissait alors, les étoiles mouraient dans un dernier scintillement, l’horizon – ici jalonné de hautes tours, de passerelles et de cheminées – se dessinait dans une lumière unique, jusqu’à ce que le soleil, en apparaissant, enflamme les nuages les plus proches. C’était magnifique. Il fallait vivre pour assister à ce genre de spectacle, et franchement, ça valait le coup. Peut-être Tsukia arriva-t-elle à cette même conclusion, parce que ce fut elle qui, la première, blessa le silence d’une question étonnante :

- Dis-moi, Gil, connais-tu l’Ornam.. ?

Pêche et miel en premier goût, avant que le palais ne détecte les agrumes. Oranges pourries quand on se gargarise. Poison mortel. Par piqûre, l’effet n’est pas foudroyant mais extrêmement douloureux pour la victime. Gil frissonna. Au lieu de poser la question qui lui brûlait les lèvres, il laissa Tsukia continuer. Il eut raison. Pendant un temps considérable, elle parla. Le soleil eut le temps de se lever, les premiers clients d’arriver à la boutique et de ressortir, les bras généralement chargés de leurs achats, avant que Tsukia n’achève son récit. Pendant tout ce temps, Gil l’écouta attentivement, sans l’interrompre en dépit de la colère qui flambait dans ses veines. La vengeance n’était plus son seul et unique but, mais que Karn croise sa route et il lâcherait la bête sur lui. Sans la moindre hésitation, ni le plus petit regret. Il serra tant les poings que le pansement de sa main blessée s’imbiba de sang ; la plaie s’était rouverte, Nora allait pester. Gil était incapable de penser à autre chose qu’à la détresse de Tsukia. Si jeune, et déjà si malmenée par la vie…

Oui, il comprenait son état d’esprit. Les explications importaient peu, en vérité ; sans elles, il avait déjà compris ce qui empêchait Tsukia d’avancer, ce qui la piégeait au point de l’étouffer. Il fallait avoir connu une détresse similaire pour cela. N’empêche que pour rien au monde il ne la laisserait couler – enfin, c’est ce qu’il avait fait, d’accord, mais uniquement pour lui prouver que lorsque l’on touche le fond… et pour peu que l’on soit copain avec une dame, l’on ne pouvait que remonter. Normal qu’il ait manqué de se noyer, les métaphores ne sont pas faites pour être réalisées… ! A la fin de son récit, Tsukia replongea dans le silence. Il ne chercha pas à l’en extirper. Elle lui avait parlé. C’était un début. Tout comme avec Mak lorsqu’il avait fallu lui réapprendre à marcher, il fallait se montrer patient pour aider Tsukia à reprendre confiance en elle.

- Gil.. ? On est d’accord que je ne suis ni marchombre ni envoleuse… Mais je suis quoi, moi, alors ? Je suis supposée faire quoi, aller où.. ? Je sais plus quoi faire… Je ne sais même plus si ma formation stagne par hasard ou si c’est juste que je ne suis pas faite pour être marchombre, au final.

Il passa son bras valide autour de ses épaules et soupira.

- Marchombre n’est qu’un mot. Envoleur en est un autre. Tu es ce que tu choisis d’être : une gamine vraiment attachiante qui s’est jouée des farces de son triste destin pour grandir en toute liberté, une femme pleine de ressources, jolie comme un cœur et audacieuse comme un chat…

Il tourna la tête et pressa ses lèvres contre sa tempe.

- Je n’ai jamais voulu changer quoi que ce soit chez toi. Quand il m’est arrivé de grogner à propos de ta personnalité, ou de te dire qu’il était temps de grandir, quand je t’appelais gamine, c’était… parce que j’avais peur de moi. Tu étais trop jeune, trop pure, et moi, j’étais animé par une bestialité sans nom. J’avais peur de t’abîmer, de te blesser, de te briser.

Un vol d’hirondelles interrompit son monologue, il les suivit du regard avant de reprendre, un peu étonné de se montrer aussi bavard, lui qui n’aimait pas les beaux discours…

- Je suis désolé si j’ai fait quelque chose qui t’a gênée, si à un moment donné j’ai pu te faire du mal, et si je t’apparais comme un obsédé perpétuellement en manque de sexe. Mais je ne regrette pas d’avoir passé cette chaîne à tes pieds, parce que… tu as prouvé ce que tu as dans le ventre. Tu as prouvé que tu n’es pas encore prête à rendre les armes. Tu ne sais plus où tu vas, d’accord, c’est pas grave, y’a des panneaux pour ça. Le premier, c’est ça.

Il enleva son bras de ses épaules et lui prit la main.

- J’ai mis un certain temps à le trouver celui-là, mais crois-moi, la direction est évidente et le chemin on ne peut plus simple : il indique les gens qui t’aiment. Des gens qui sont prêts à te suivre où que tu ailles, même si tu tournes en rond dans ton bocal. Des gens qu’il serait idiot de s’épuiser à repousser car ils ne te laisseront jamais tomber.

Il se perdit un moment dans les deux couleurs de ses yeux, oubliant qu’il était au milieu de ses explications. Quand il s’en rendit compte, il lui lâcha la main et passa la sienne dans ses cheveux déjà bien ébouriffés.

- Heu, après je t’avoue que je ne sais pas du tout où il faut que tu ailles. Ce sont des panneaux que tu dois trouver toute seule, j’imagine. Tu chantes bien, tu as peut-être de l’avenir en tant que barde !

Il sourit en l’imaginant barouder d’une ville à l’autre et animer les soirées de chants grivois. Quand il tourna la tête vers elle, toutefois, son regard avait retrouvé tout son sérieux :

- Il n’y a qu’une seule règle, Tsukia : être heureuse. Tu as le droit de penser un peu à toi. D’avoir des coups de mou, aussi. De douter. C’est ce qui fait de toi ce que tu es. Une…

Une fossette se dessina dans sa joue.

- … tronche…

Et son doigt vint se planter entre les côtes de la jeune femme.

- … de cake !
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMer 29 Aoû 2018, 02:36

Le premier pas hein.

Je ris un peu, de façon cristalline, quand il enfonce son doigt dans mes côtes.

Ça chatouille.

Puis je regarde ma main gauche, au niveau de la paume, et la sert.

Fort.


Une nouvelle famille.

Il me regarde, intrigué.

Je le regarde, déterminée.


Si je ne suis pas faite pour faire partie d'un groupe, si j'ai pas de famille sur qui compter, alors reste qu'une chose à faire.

Changer.

Pas moi, mais la vie.


Un rêve de gamine, de changer la vie pour y creuser sa place même s'il faut maraver le destin pour ça.

Sur ce toit, pourtant, la gamine que je suis se promet de le faire avec un grand sourire, en pressant son poing contre celui d'un gamin qui nourrit le même genre d'aspirations pour lui même.


Mais dans tout ça t'avais raison sur un poing, même si c'était pas ce que tu pensais ; Je me suis cacher derrière un masque de simplicité, presque d'idiotie.

Mais maintenant, il faut que Tsukia la gamine qui n'as plus de place au monde laisse place...

...À une Tsukia femme...


Il soulève un sourcil un instant en me fixant...

...Juste avant d'éternuer quand je lui fiche un brin d'herbe dans les narines.


Atcha rhume des foins!

Bon toi t'as le bras mort, Mak est fatigué, alors si tu peux pas faire tout seul...


Je sors un bout de bandage et m'enroule la tête pour garder mes cheveux hors de mon visage.

Alors tu ordonne et moi je construit les pitreri-- Je veux dire un doux foyer pour les oreilles de Mak.

Et c'est pas négociable..!


Quand on descend du toit, malgré sa fatigue sûrement immense, il as veillé Gil presque toute la nuit, Mak nous attends prêt à travailler... Brave bonhomme... Mais j'ai une erreur à corriger, me dis-je en me penchant à son oreille pour lui chuchoter quelque chose qui fait briller ses yeux alors qu'il me demande joyeusement si c'est vraiment vrai et que j'opine du chef.

Alors que je m'éloigne en sifflotant, j'entends le brave gamin crier joyeusement à son père qu'il le savait bien, qu'il y avait des poissons, dans le ciel, que ce soit des truites et pas des poissons rouges, c'est juste un détail..!


"This isn't like boxing.
The man who gets beat down isn't the loser...

...The guy who can't tough it out to the end...

...He's the one who loses."

-Kuze - Yakuza 0

Le soleil frappe fort aujourd'hui, c'est le deuxième jour de la remise en forme de Gil, qui s'en débrouille bien pour jouer les grand pères, franchement, il se tient à l'ombre avec la bouteille de vin de noix que j'ai apportée du village et gueule les ordres que je ne suis qu'à moitié en me moquant de lui à touts les moments, faisant rire Makeno qui tente tant bien que mal de suivre mon rythme quand même effréné.

Il s'en tire très bien, je dirais.

J'utilise deux clous pour me faire une moustache alors que je répète le dernier ordre de maitre Gilou, ce qui fait encore rigoler le bonhomme.

L'autre dans son coin grogne qu'il m'as vu, c'est ça le but, machin chouette!

À priori je ne devais rester qu'un jour...

...Priori est devenue taratata quand Gil s'est fait dire d'épargner ce genre de travail à son bras.

Et que je me suis proposée.

N'empêche que ça feras pas de mal, les plans étaient carrément brouillons hein...

...Mais tout ça, ça me rappelle que moi, je n'ais pas de chez moi et je lève la tête vers Gil en attrapant ma bouteille de Saké que Mak essaie de goûter depuis le matin.


Hep Gil..!

Quand ton bras ira mieux, ce seras ton tour de m'aider!

Si je dois faire face aux roches et aux flèches d'une chance horrible, va me falloir des murs entre lesquels pioncé, moi aussi!


Il grogne en portant la bouteille à ses lèvres, mais je vois ce petit sourire en coin qu'il tente de dissimulé.

Jusqu'à ce que Mak dise que si j'ai pas de chez moi, il veux bien partager sa chambre.

Et que Gil ne crache sa gorgée en s'étouffant à moitié.

Après tout...

...La vie est belle, non..?


''Wether 'tis of nobler mind,
To suffer the slings and arrows of outrageous fortune,
Or to take arms and by opposing end them..?''

-Hamlet ''To be, or not to be''
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMer 29 Aoû 2018, 12:19

Une nouvelle famille…

Assis à l’ombre des arbres, confortablement installé sur une chaise qu’il a fait basculer en arrière pour appuyer le dossier contre le tronc le plus proche, afin de poser ses chevilles croisées sur le bord de la table, Gil se répétait pensivement les paroles prononcées par Tsukia. L’orage de la veille avait lavé le ciel de ses nuages et aujourd’hui, un soleil vif brillait de mille feux, illuminant les alentours et écrasant le monde de sa chaleur. Une bouteille de vin de noix dans la main, il se désaltérait à petites gorgées tout en surveillant les deux guignols qui s’activaient depuis ce matin sur l’ossature de la maison. Impossible de concevoir que Makeno ait pu faire une petite nuit émaillée d’inquiétude au sujet de son paternel amoché : le gosse parlait comme un moulin et s’extasiait des frasques de Tsu sans cesser d’œuvrer avec application. Tsukia, de son côté, mettait du cœur dans tout ce qu’elle faisait ; Nora lui avait prêté des vêtements plus confortables pour travailler, mais même ainsi, les cheveux emmêlés et couverts de sciure, elle était sexy en diable.

Une Tsukia femme…

Gil fit rouler une gorgée de vin sur son palais. Il ne buvait pas pour tuer le temps, mais la pause repas était déjà sonnée depuis quelques minutes ; les deux bricoleurs prenaient simplement tout leur temps pour venir le rejoindre. Sa main bandée le faisait souffrir par moments, comme pour lui rappeler à quel point il avait eu de la chance : sans elle, aurait-il pu sauver Tsukia ? La tronche de cake avait fait beaucoup de chemin toute seule, cela dit. Une fois rincée à bon coup de Pollimage et les idées remises en place, elle avait su trouver un début à sa nouvelle vie. Bon, autant appeler un chat, un chat : elle squattait impunément l’herboristerie depuis quelques jours, mais ça faisait plaisir à Makeno, qui n’avait plus d’yeux que pour elle, et cela rassurait Gil. Il n’aurait pas su quoi faire si elle avait refusé son aide pour s’enfoncer davantage dans les ténèbres. Qu’y avait-il de plus fou qu’affronter la mort ?

- Vire-moi cette planche avant qu’elle ne dégringole, et vous avec ! tempêta-t-il.

Elle répéta ses mots en s’improvisant des moustaches avec deux clous, provoquant l’hilarité de Makeno – et celle, plus mesurée, de Gil. En fait, il se contenta de sourire en coin, comme d’habitude. Peut-être Tsu n’était-elle pas faite pour suivre une voie déjà toute tracée. Peut-être grandissait-elle au point de perdre ses allures de gamine. Peut-être allait-elle changer afin de s’adapter à ce qui lui convenait le mieux. Dans tous les cas, Tsukia restait Tsukia : un feu-follet qui faisait naître des sourires dans le cœur des gens. C’était ça, le plus important.

- Hep, Gil… !
- Quoi, encore ?
- Quand ton bras ira mieux, ce sera ton tour de m’aider ! Si je dois faire face aux roches et aux flèches d’une chance horrible, va me falloir des murs entre lesquels pioncer, moi aussi !
- Ben voyons,
murmura-t-il en approchant le goulot de la bouteille de ses lèvres.

Une nouvelle famille... une nouvelle vie…

Il n’était pas suffisamment plongé dans ses pensées pour manquer la suite, hélas. Quand Mak, tout bon prince qu’il était, proposa si besoin était de partager sa chambre avec Tsukia, Gil s’étrangla avec sa gorgée de vin. Il était encore en train de tousser quand ils le rejoignirent enfin en bas, un petit sourire innocent aux lèvres. Idiots.

- Bon boulot, dit-il quand même, alors qu’ils dégustaient les sandwiches de Nora avec une gourmandise non feinte. On dirait pas que vous avancez quand on vous entend papoter à longueur de journée.
- Je parle toujours en travaillant,
expliqua Mak avec un petit air sérieux d’adulte. C’est ce qui me motive. Maman disait que ça lui permettait de travailler en m’écoutant tranquillement. Comme toi, en fait.

Gil observa le garçon du coin de l’œil. Depuis quelques temps, Mak évoquait régulièrement Naïs, mais ses cauchemars étaient moins fréquents et il ne semblait plus aussi triste qu’avant. Il était en train de grandir, lui aussi, si vite que l’envoleur en voulait un petit peu au temps, ce monstre d’égoïste qui ne le laissait pas profiter de chaque instant.

- Qui te dit qu’on t’écoute ?

Après avoir adroitement esquivé les gants de travail que Mak lui avait jetés à la figure, Gil tendit le bras et attrapa la bouteille que Tsukia s’était accaparée. Enfer, qu’il fallait avoir des nerfs solides pour travailler avec ces deux-là !


*


Assis sur l’un des nombreux cartons qui envahissaient le grenier, Gil griffonnait sur un ensemble de papiers. La chaleur de la journée n’avait duré qu’un temps, et le froid avait repris ses droits avec la nuit, mais ce soir, il ne pleuvait pas et il avait ouvert la lucarne pour laisser entrer un peu d’air frais dans la pièce. Taquiné par la brise ou bien par un rêve, Mak remua dans le lit. Il prenait toute la place, ce qui agaçait Gil, contraint de partager sa piaule avec lui puisque Tsukia occupait la chambre du gamin. Ça l’agaçait, et pourtant il pouvait passer un temps fou à le regarder dormir. Allez comprendre. Au bout d’un moment, il se leva de son siège improvisé et remonta la couverture sur les épaules de Mak, avant de quitter la pièce sur la pointe des pieds. Il descendit les marches et s’arrêta devant le palier de l’étage intermédiaire pour frapper quelques coups discrets à la porte de Mak – enfin, de Tsukia, maintenant.

Quand il entra, elle était assise sur son lit, seulement vêtue d’une chemise à lui en guise de pyjama, et d’une culotte. Gil n’était pas prude, ça se saurait, mais il détourna les yeux pour empêcher toutes sortes d’images d’envahir son esprit.

- J’ai un truc à te montrer, grogna-t-il en refermant la porte dans son dos.

Il s’installa par terre et attendit qu’elle en fasse de même pour étaler les feuilles sur lesquelles il avait passé la soirée. C’étaient les plans de la maison en construction. Au début, Tsukia ne parut pas remarquer ce qu’il lui désignait, alors il tendit sa main valide et pointa le doigt sur les modifications apportées au dessin.

Une nouvelle pièce.

- C’est ta chambre.

Comme elle le regardait comme s’il lui était poussé une nouvelle tête, il leva les yeux au ciel, soupira et accepta enfin de s’expliquer :

- Pas question que tu dormes dans celle de Mak, et pas question non plus que monsieur partage la mienne, il prend toute la place et il ronfle, c’est affligeant. Donc, voilà. Tu auras une chambre à toi. Une nouvelle chambre dans la nouvelle maison de la nouvelle famille de la nouvelle Tsukia.

L’idée lui était venue en la regardant travailler, après qu’elle ait formulé le souhait de se construire un petit nid à elle.

- En attendant que ta baraque soit construite, tu auras un endroit où dormir, quoi.

Il grogna, soudain inquiet à l’idée qu’elle refuse ; après sa récente descente aux enfers, c’était peut-être prématuré, comme projet ? Il ne comptait rien forcer du tout, la proposition était ce qu’elle était, une simple proposition qu’elle pouvait balancer aux orties si elle le souhaitait.

- Tu vas dire quelque chose ou tu attends qu’une mouche emménage dans ta bouche ?
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeJeu 30 Aoû 2018, 07:59

Pas de mots.

Pas de mouches.

Juste un pas.

Puis un autre.

Et une étreinte.

Un simple calin.

Fort d'une vie.

Gros comme un coeur un peu plus léger.


If you need to ask ''why''...

...Then it is painfully obvious,
You Don't understand the level of ''insane'' I operate at.

- Tony Stark - Iron Man

Je me lève doucement, sans faire de bruit, passe mes vêtements de jour et me retourne... Ne peux m'empêcher de sourire quand je vois Gil serrer l'oreiller contre lui comme une peluche.

Le choix est venu simple, innocent.

Mak ronfle, moi pas, le lit est plutôt grand et je prends pas beaucoup de place, lui non plus.

Plus confortable que de dormir sur le sol, me dis-je en sortant de la chambre aussi silencieusement que possible, même si je me doute qu'il s'est sûrement réveiller malgré tout... Toujours sur ses gardes, même en dormant, le Sangrelune.

Je sors doucement de la maison, cet instant que moi et Gil aimons tant, l'entre chien et loup du matin, ne seras pas encore là pour encore un bon moment, mais je ne suis pas là pour ça de suite, à la place j'inspire, prends position et m'apprête à me fondre dans la gestuelle marchombre... Puis change... Tout.

Aux mouvements de marchombres, à ceux de Libertée, Syndrell, Aivy, Erwan...

...À tout ces mouvements se rajoute une chaotique harmonie.

Giliwyn, Kaünis.

J'imite, modifie, puis améliore ma nouvelle gestuelle.

Si je ne suis ni marchombre, ni tout à fait envoleuse, alors au diable les conventions, je vais vivre à ma façon, et si quelqu'un y vois un problème, ils peuvent brûler dans l'antre du dragon..!


Once you step in the shadows,
You're stained black for lie,
So I'm gonna live life the craziest I can.

-Goro Majima - Yakuza (Game series)
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMer 05 Sep 2018, 17:24

Gil sentit Tsukia bouger – comment aurait-il pu en être autrement alors qu’elle avait passé la moitié de la nuit lovée à la manière d’un chaton contre lui ? – mais il attendit qu’elle ait quitté la pièce pour ouvrir les yeux. Il resta un petit moment ainsi, à fixer pensivement les cartes encore étalées sur le sol de la chambre. Tsu n’avait rien dit finalement, mais elle n’avait pas avalé de mouches non plus puisqu’elle s’était réfugiée entre ses bras. Gil cligna des yeux. Il ne savait pas trop comment l’interpréter, ce câlin : victoire pour le peuple ? Paix des braves ? Merci mais non merci ? Un câlin ça ne veut rien dire ! Et en même temps, c’est terriblement éloquent. Gil soupira et roula hors du lit. Il se redressa lentement, déployant les muscles de son torse nu, bâilla à s’en décrocher la mâchoire et s’étira les bras. Il était encore tôt. Où était-elle parti se fourrer, cette fois-ci ? Ronchon, il descendit dans la cuisine où il se prépara un café. Puis, sa tasse à la main, il poussa la porte encore entrebâillée de l’arrière-cour et découvrit Tsukia.

Elle était en train de… Bah, aucune idée en fait. Elle s’agitait comme si elle n’avait pas assez travaillé sur la maison dans la journée. Comme elle ne l’avait pas encore remarqué, il resta là, l’épaule droite appuyée contre le mur, sa tasse dans la main gauche ; en silence, il la regarda évoluer dans son… truc. Il était certain de reconnaître quelques mouvements de Liberté dans cet imbroglio de gestes, mais il était sûr, également, qu’il ne s’agissait pas de la gestuelle des marchombres. C’était trop chaotique. Pourtant, il y avait de la grâce dans les déplacements, dans le maintien et les postures… et puis, cette fille dégageait une aura impressionnante. Mystérieuse, d’accord, mais impressionnante. Est-ce que tu le sais, ça, au moins ? se demanda-t-il en fronçant les sourcils. Comment Lib s’y prenait-elle avec une apprentie pareille ? Gil ne doutait pas, ne pourrait jamais douter des compétences de la marchombre en tant que maître. Il l’avait côtoyée trop longtemps pour définir le genre de mentor qu’elle devait être : surprenante, pétillante, posée, attentive, bienveillante. C’était ainsi qu’elle était naturellement.

Etait-ce toutefois ce qui convenait à quelqu’un comme Tsukia ? Une fille qui ne rentrait pas dans les cases pouvait-elle se contenter de ça ? Gil porta la tasse à ses lèvres et se brûla la langue, mais cela ne suffit à pas le sortir de ses pensées pour autant. Il était désormais très curieux de savoir ce qui pouvait convenir à Tsukia. Et c’est en la regardant bouger qu’il se décida. Après tout, qu’avait-il à perdre ? Mes couilles si je croise Lib, la vie si je croise Bastian. Autrement dit, trois fois rien… Il but encore une gorgée de son breuvage matinal pour se donner une contenance, puis il posa la tasse sur le rebord d’une fenêtre – le bruit attira l’attention de Tsukia sur lui – et fit quelques pas dans la cour. Le ciel hésitait encore, jour ou bien nuit ? Entre chien et loup, exactement comme Tsukia en cet instant. Il n’existait sans doute pas de plus beau hasard que celui-là et Gil le savait. Il s’arrêta devant la jeune femme.

- Je vais t’apprendre ce que je sais. Boucle-la, grogna-t-il en la voyant qui s’apprêtait à dire quelque chose, et écoute-moi attentivement : je ne te propose pas une formation d’envoleuse. Et je ne vais pas compléter ta formation de marchombre. Il ne s’agit pas de t’enchaîner à moi pour trois ans, je ne suis pas suicidaire à ce point. Je veux juste… que tu progresses et que tu trouves ta voie.

C’était complètement fou, ce projet, et il passa les dents sur sa langue encore sensible pour s’obliger à penser les mots suivants. Pas question de commettre un impair alors que cette fille était en équilibre sur le fil de l’incertitude.

- Tu es plus douée que tu ne le penses. Si tu étais au Domaine, tu serais sans doute en passe d’achever ta formation. En même temps, il y a des tas de trucs qui ne vont pas, parce que tu t’efforces de faire comme on t’a montré, comme on t’a expliqué… sauf que ça ne colle pas. Pas avec toi. Alors, on va essayer autre chose.

Sa seule prétention était de bien la connaître ; il était sûr de trouver quelques pistes et de l’aider, si elle lui en offrait la possibilité. Il ne comptait pas s’imposer. Son regard trouva le sien et il haussa un sourcil, question muette à laquelle il attendait une réponse immédiate : est-ce que tu veux tenter le tout pour le tout, tronche de cake ?
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeJeu 06 Sep 2018, 06:54

Un entraînement, avec Gil, c'est complètement taré.

Bon il m'as appris deux trois trucs, sauf que là, il se retient plus, ne prétends plus ''Ne pas être là pour m'apprendre''.

Il est plus rapide, plus fort, plus direct.

Et ses yeux...

...Bon ils sont toujours craquants, d'accord, mais surtout, ils sont froids, beaucoup plus froids.

Il bouge.

Encore, j'ai de la difficulté à le suivre du regard, alors qu'il se déplace, l'air sérieux, calculateur...

...D'autant plus de contraste pour mon sourire décalé, complètement dément, certains dirais, sa garde fermée, mince fil qui semble invisible, se reflétant dans la mienne, un peu trop ouverte, en mouvements trop évidents qui semblent sans queue ni tête.

Parce que voilà, j'ai décidé de ne plus me soucier des apparences. Si je dois paraître sanguinaire, folle, peut importe, la vie est courte, trop courte, et vu mes crimes inhumains, mon âme est déjà tâchée de noir à jamais de toute façon.

Alors je vais m'amuser un max, voilà tout.

Son coup est précis, rapide, parfaitement calculé.

Mais comment calculé contre un adversaire complètement taré..?

Mes bras agrippent le sien alors que tout mon poids est utilisé pour le renversé, le jeté par dessus moi avec une violence aidée de son propre élan.

Il se remet sur ses pattes dès qu'il touche le sol, alors que moi, qui suis tombée sur le dos, je marche à quatre pattes de façon inversée, le dos toujours parallèle au sol, en m'approchant.

Ça doit être vraiment étrange parce que je devine un genre de ''Brrr'' dans ses yeux.

Il prépare un truc pour attaquer quand je vais être proche, j'ai l'impression, mais déjà je lance mes jambes dans les airs, marchant sur les mains, pour l'attaquer comme ça à coups de pieds.

Je l'entends grincher, il m'as bien spécifier que ce genre de technique était quasi inutile contre quelqu'un doué, sauf en tant que--

Ah, il as enfin remarqué, me dis-je en le voyant baissé les yeux, alarmé, juste attends pour me voir lui attraper les pieds dans les mains alors que mes jambes se refermes autour de sa tête dans la surprise.

Prise du crabe, mon pote!


A strong team can take any crazy vision, and turn it into reality.
- John Carmack

Je grignote tranquillement le bout de pain que Mak m'as refilé en repensant au combat... Si le gamin n'avait pas arrêter tout ça en sautant sur nous pour déclarer la pause repas, soit j'aurais eu très mal, soit je m'y serait briser un membre.

Gil est un combattant particulièrement redoutable, mais voilà, il as demander que je sois folle pendant cette manche, pas sûr pourquoi, je sais juste qu'il as dit le contraire pour la prochaine ; je suis supposée être sérieuse, pas très marrant, me dis-je alors que la pause termine et qu'on se remets en place.

Il reprends sa garde et je m'apprête à prendre la mienne quand les conseils de mon père, avant que je ne quitte la citadelle la dernière fois, me reviennent en tête.


Citadelle, plus tôt cette année là.


Et ben si je m'attendais à ça...

Mon père observe le résultat du test, un genre de test de combattant dans notre famille.

Les Til'Werin ont deux styles, celui de ma mère, basé sur un principe nommé, dans une langue ancienne, ''Dou''.

Un style qui utilise les émotions fortes, la rage, la haine, la joie, la peine, l'amour, et ainsi de suite pour se battre de façon imprévisible de par la pure improbabilité des mouvements et des techniques.

L'autre, celui de mon père, basé sur un principe nommé, dans la même langue ancienne, ''Sei''.

Un style de calme, où la sérénité est maître, l'analyse calme et froide, mais surtout le manque de mouvement inutile en fait un style particulièrement redoutable, imprévisible de par sa tendance à ne demander de bouger qu'au dernier instant et dans un effort minimum, guider par l'instinct.

Tout le monda savait que je serais du type ''Dou''.

Pourtant mon père tourne vers moi le symbole sur la feuille.

Son symbole.

Sei.

Je soulève un sourcil, intriguée. Moi? Calme? Il rêve, le paternel, ou quoi..?


Vu tes habiletés, tu pourras sûrement maîtrisé les deux styles, plus tard... C'est plutôt... Déconcertant...

...Peut-être devrais-tu t'entraîner avec ta mère, malgré le test.


Déjà maman le frappe.

Voilà, tout est dit, je vais devoir me taper son entraînement endormant.


''Now I understand.
He wasn't trying to stop you from joining the family business...

...He was trying to cage a dragon before it could burn us all...

...And we went ahead and opened the cage.

This single act spelled our imminent doom.

My god, friend, what have we done..?''

Calme...

Je repense à mon frère.

Calme...

Je repense à sa face cachée, tigre chassé.

Calme...

Mes poings se serres.

Calme.

Mon regard se perd légèrement dans le vide alors que mon corps se détends.

Je ne vois pas Gil bougé.

Je ne tente même pas de suivre son regard qui dit ''On as dit de ne PAS être dans la lune..!''

Il approche à une vitesse phénoménale alors qu'il frappe du poing droit droit vers mon flanc gauche.

Mon coude apparaît dans le chemin sans même que je ne pense à le déplacer.

Quand je tourne doucement le regard, le sien as changer, il y as une question qui y pends, un genre de ''Mais comment'' qui devient un genre de ''Mais qui es-tu..?'' quand il vois mon regard vide de toute émotion.

Atteindre ce point est très difficile pour moi, ce calme interne si... Vide.

Rester longtemps dans cet état m'es presque impossible, mon esprit ne me le permettra qu'un temps restreint, que j'utilise pour émettre une seule réponse à une seule question avant de passer à l'attaque.


...''Sei''.

Mon poing droit vole de façon trop calculée pour ma norme, je le vois le bloquer au dernier moment, avec difficulté, pas étonnant vu le changement si soudain. J'enchaîne en profitant qu'il soit occupé à gauche par mon poing pour faire voler mon pied vers sa tête en sautant, l'impact est violent, même s'il as bloqué d'un bras.

Il recule de trois petit sauts calculés, se donnant de l'espace pour étudier mes mouvements.

Je me contente de me remettre droite et de lever les yeux.

Les siens se réduisent légèrement alors qu'il m'observe. Je capte son regard une seconde.


...Prêt..?

...J'arrive.


- Is there anything you would like to say..?

- ...He's coming.

- Dragon ball Super, Whis and Beerus-sama -

Je cours.

Plus vite que jamais, papa avait raison, cet état d'esprit permet vraiment bien plus que juste de rester calme.

Cette pensée me déconcentre un peu et je perds ma vitesse un quart de seconde alors que Gil bloque mon coup et réplique.

Merde.

Je pourrais pas tenir comme ça bien longtemps.

Son coup se glisse dans le vide au moment où je me remet de mon émotion passagère. Je n'ais pas de temps à perdre, me dis-je.

J'évite trois coups, chacun plus rapide que le dernier, puis me glisse dans une ouverture minime, inutilisable par un guerrier large d'épaules.

Parfaite pour moi.

Mon poing glisse vers son visage et je vois Gil sembler surpris un quart de seconde. Il est mignon, quand il est surprit, ça me donne envie de lui attraper les joues et les lui frottez en criant ''FROTTE FROTTE FROTTE FROTTE'' puis de lui fiche un bisou sur le---

Oh merde, j'ai perdu ma concentration...

...Son poing me cueille à cet instant même, bien plus puissamment que le mien qui as ralentit.


Aïeuh! Méchant Gilou!


Je me frotte vivement le visage où son poing s'est écrasé, lui il me fixe. Il as encore une idée qui se grave sous son joli minois, ça ce voit comme le nez au milieu du POUET POUET LE NEZ DU GILOU BON.

...Pas de réaction..?

...Mon dieu, c'est grave! Il me dis pas d'arrêter mes tsukeries!

Ah bah justement, voilà Mak qui revient, ça fait déjà quinze minutes..? Bon bah réveille toi de ta stupeur si meugnone, le Gil, l'est temps d'aller travailler sur ton nouveau palais, et de se faire engueuler parce que t'as utiliser un certain bras malgré les ordres d'une certaine herboriste qui suit Mak, aperçoit ça et... Me fixe ensuite...

...Oh la la, dans de beaux draps, la Tsukia..!
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeLun 10 Sep 2018, 21:58

De la même façon que la question était restée muette, la réponse se passa de mots. Tsukia engagea les hostilités, exactement comme lorsqu’il avait tenté de l’empêcher de faire une grosse bêtise – sauf que cette fois-ci, cette attitude était sage. Gil eut à peine le temps de protéger son visage. Il sourit. C’était justement pour ça que Tsukia était différente, parce qu’elle était là où on ne l’attendait pas. C’était sans doute la pire connerie de tous les temps que d’entamer – non, reprendre – non, agrémenter son apprentissage, et pourtant… Pourtant, lorsque Gil se déplaça pour venir la titiller, il sut qu’il avait fait le bon choix. Il suffisait de la voir. Heureuse ? Pas vraiment. En fait, elle avait toujours eu cette tristesse infinie au fond des yeux, bien à l’abri derrière ses pitreries. Soulagée ? Apparemment. C’était au moins ça. Déterminée ? Moui, mais la flamme qu’il avait un jour vue briller en elle s’était mue en une étincelle fragile qu’il ne fallait surtout, surtout pas laisser s’éteindre. Gil comprit que son rôle avait prit forme lors de leur première rencontre pour ne plus cesser de s’affiner depuis : il était un veilleur, un gardien de cette flamme qu’il jura de ne jamais laisser mourir.

La garde de Tsu était merdique.

Il voulut le signaler, comme il avait pu le faire maintes et maintes fois avec Kaünis, Syles et Khamill, mais il se mordit la langue et se retint juste à temps : la garde de Tsu était merdique, mais elle fonctionnait ! C’était un piège et il venait juste de tomber dedans. Quand il sentit ses doigts s’agripper à son bras, il la laissa le basculer sur le dos pour se rétablir aussitôt, satisfait. C’était bien, ça. Heu… Ouais, nan, par contre l’araignée bizarre, tu peux oublier, songea-t-il en grimaçant. Cela dit, ça surprenait assez pour déstabiliser l’adversaire, ça. Lui, il la connaissait déjà trop bien. Il soupira quand elle se mit à marcher sur les mains pour lui donner des coups de pied. Rien à faire, elle n’avait aucune technique et c’était justement ce qui la rendait dangereuse : imprévisible, insaisissable et foutrement géniale. Il ne décela son idée qu’une petite seconde avant qu’elle ne le mette en pratique. Nouveau soupir alors que Gil se retrouvait enfermé dans un carcan d’acier tsukiesque.

Je hais les crabes.


*


- P’pa ?
- Mmh.
- Pourquoi tu apprends des choses dangereuses à Tsukia ?


Sans cesser d’éplucher méticuleusement la pomme de son déjeuner, Gil jette un coup d’œil à son fils, puis observe un instant Tsu, qui mange un peu plus loin, avant de reporter son attention sur son fruit.

- Parce qu’elle est assez juste assez folle et sage pour en être digne.
- Je… je ne comprends pas.
- Il y a des techniques qu’on ne peut jamais maîtriser complètement… disons que ça suppose de notre part des capacités que nous ne possédons pas. Accomplir quelque chose demande toujours une certaine implication. Tu vois, quand tu aides Nora le soir, après avoir travaillé sur la maison toute la journée avec moi, ça te coûte des efforts parce que tu es fatigué. C’est le prix à payer quand on veut devenir un homme…


Tout en mordant dans un quartier de pomme, Gil ébouriffe les cheveux de Mak. Le rire du garçon émoustille l’atmosphère.

- Quand Tsukia se bat, reprend Gil, elle mobilise tout son être. Le bon côté comme le mauvais. Sa folie lui permet d’aller bien au-delà des limites. Et sa sagesse lui fait payer le prix de la conscience, quand elle réalise à quel point elle se tient loin de la normalité.

Difficile à comprendre quand on n’est encore qu’une demi-portion… Makeno, pourtant, finit par hocher la tête. Il comprend l’essentiel.

- Maman disait de toi que tu es comme les deux faces d’une même pièce : pile, tu es un abruti, face, tu es un ange. Je crois qu’elle pestait souvent contre ton côté pile.

Le trognon de la pomme de Gil rebondit sur le crâne de l’enfant.

- Traite encore une fois ton père d’abruti et je fais de toi le mannequin du prochain entraînement de Tsukia.


*


Calme… Honnêtement, Gil n’avait pas cru que Tsukia en serait capable. Hyperactive, elle remuait même en dormant, comment pourrait-elle seulement s’apaiser au point… de… il fronça les yeux, battit des paupières tant le changement de posture de la jeune femme était différent. On ne la reconnaissait presque pas ! En fait, elle était si belle, d’un seul coup, qu’il déglutit lentement et sentit son cœur tressaillir un instant. La seconde suivante, pas moins, il était sur elle, son poing visant ses côtes flottantes. Garde ouverte, encore. Il avait bougé trop vite pour que le piège se referme sur lui. Déjà ses phalanges caressaient sa hanche et remontaient vers son côté vulnérable.

Un coude jaillit de nulle part dévia l’attaqua.

Gil tourna la tête, incapable de cacher son étonnement ; il n’avait vu qu’une seule personne répondre de la sorte à sa propre vitesse. Il ne comprenait pas.

Enfer, mais… qui es-tu, Tsukia Til’Werin ??

« Sei », souffla-t-elle avant d’entrer dans la danse.

Sei, comme la technique ancestrale d’une paix intérieure si intense qu’elle était réputée comme impossible à effleurer vraiment.

Sei, comme l’indubitable contraire à tout ce que représentait Tsukia au quotidien.

Sei, elle était… elle était Sei.

Merde, alors.

Plus troublé qu’il ne voulait bien l’admettre, Gil choisit d’abandonner toute retenue. Il l’avait dit à Mak, non ? Cette fille était digne de cet entraînement démentiel ! Alors tant pis. Il savait qu’il jouait son va-tout mais c’était ainsi. La bête frémit en lui, incertaine : je sors, je sors pas, je sors ? Ignorant les appels de ce côté ténébreux, Gil déploya sa puissance. Là aussi, le changement fut radical : son regard s’assombrit, ses gestes devinrent flous tant ils étaient fluides et véloces, sa force doubla. C’était du grand SangreLune, pas moins.

Elle ne méritait pas moins.

Le truc, quand Gil se battait ainsi, c’est qu’il se fermait à presque tout – excepté à son adversaire, ou plutôt aux innombrables cibles qui se dessinaient sur celui-ci ; ses instincts devenaient primaires, ses réflexes fantastiques, sa noirceur insondable. Il savait la contrôler juste assez, désormais, pour ne pas laisser la folie prendre le dessus. Un infime instant, l’idée que Tsukia et lui n’étaient pas si différents l’effleura. Puis il frappa.

BANG.

En plein dans le pif. Gil recula d’un pas, le souffle court, et leva les yeux. Etait-ce l’exclamation de Nora qui l’avait tiré de sa torpeur ? L’appel de Makeno ? Ou bien la vue du sang sur les lèvres de Tsu ? Elle n’avait pas l’air choquée outre mesure, au contraire, la situation semblait bien l’amuser, cette dingo. Mais Gil se frappa le front, réalisant soudain l’ampleur de son geste. Il avait gardé le contrôle, soit, et la tronche de cake s’en sortait avec une tronche… de cake un peu mâchouillé, d’accord. Sauf que de l’extérieur, ça devait avoir eu l’air d’une véritable boucherie… Inquiet, Gil se raidit. Il anticipait le regard effrayé de Nora, similaire au dernier regard que Libertée avait posé sur lui. Alors forcément, quand elle posa la main sur son bras, il réagit d’abord comme une rose qui sort ses épines : il la repoussa. Elle ne lâcha pas l’affaire. Son autre main vint se poser sur sa nuque et elle le pinça très légèrement, à la manière d’une chatte qui attraperait son rejeton dans sa gueule. Trop surpris pour résister cette fois, Gil se figea.

- Et qui va encore devoir faire du bricolage, hein ? murmura l’herboriste. Vous avez de la chance que j’aie des onguents à tester, tous les deux !

Aucun reproche, aucune angoisse dans le ton de la jeune femme. Gil croisa le regard doux de Nora et sentit une digue céder quelque part en lui. Sans un mot, il la prit dans ses bras et la tint quelques secondes comme ça, contre lui. Elle laissa échapper un petit rire.

- Si j’avais su que le statut de cobaye te plaisait à ce point, je t’aurais engagé plus tôt…

De retour dans l’herboristerie, Nora soigna Tsukia et Gil avec application, secondée de près par Makeno. Ils auraient dû aller travailler sur la maison après ça, mais Gil avait envie d’autre chose. Il retourna la pancarte de la porte, sa face indiquant désormais « fermé », et verrouilla la serrure. Il attrapa ensuite son sac et y fourra quelques petites choses à grignoter parmi les premières qui lui tombèrent sous la main. Ils sortirent par la porte de derrière, puis Gil hissa Mak sur ses épaules, attrapa la main de Tsukia dans la sienne, celle qui était blessée, et de l’autre il mêla ses doigts à ceux de Nora.

Et ils partirent se balader.

Ils flânèrent en ville dans les quartiers marchands, longèrent le lac, s’engagèrent dans le bois. Gil avait mal partout, surtout à son bras, mais rien n’aurait pu l’empêcher d’apprécier ces instants-là. Le soleil dans les cheveux de Nora. Le rire un peu cassé de Makeno. Les répliques de Tsukia. Des fragments de bonheur gravés dans sa mémoire ; des éclats de lumière qui effaçaient les dernières traces d’ombre de son cœur.

- C’est comme ça que je fais, maintenant, avoua-t-il à Tsukia lorsque, au crépuscule, ils pique-niquèrent au bord du lac.

Nora et Makeno baroudaient en quête de plantes dont ils avaient seul le secret ; allongé sur son tabard, en appui sur les coudes, Gil observait les couleurs chaudes du couchant qui dessinaient des reflets troublants de réalisme sur la surface du lac Chen.

- Je ne repousse plus mes démons, je les associe… à mes bons côtés. C’est ce qui me permet d’avancer chaque fois plus loin.

Il poussa un long soupir d’aise, plus serein qu’il ne l’avait été au cours des derniers mois.

- Je ne m’étais pas autant amusé depuis longtemps.

Il parlait du combat, non pas de l’après-midi.

- Tu sais, Mak m’a dit quelque chose ce midi… Il m’a parlé des deux côtés d’une pièce de monnaie. Pile et face. C’est ça ton style. Pile ET face.

Et c’était plutôt classe…
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 11 Sep 2018, 18:49

Naaah...

...Moi j'suis la tranche de la pièce.

Impressionnant quand on tombe dessus, mais ça fait chier tout le monde parce qu'au final, personne as gagné...

...Bon c'est pas tout ça je meurs de faim moi...

...Ah, voilà!


Et hopla que j'attrape la bouteille d'alcool et m'en envoi une rasade.

Give me a scotch,
I'm starving.

-Tony Stark (Iron Man)

Je tabasse le pauvre sac de frappe pendu à un arbre en pensant.

C'est fou ce qu'un gamin peut pauser des questions déconcertantes.

Comme ''Pourquoi tu veux apprendre des choses dangereuses, Tsukia?''

À cet instant, j'ai revu Mërl, jeune, me demander le même genre de question sur pourquoi il devait apprendre à se battre.

Des gamins innocents, qui ne comprennent pas pourquoi les adultes sont parfois incapable de parler avec autre chose que les poings. Une partie de moi voudrais que Mak garde cette innocence à jamais, l'autre me chuchote que si c'est le cas, avec le père qu'il as, il fera pas long feu.

Qu'il le sache ou non - Non en fait il le sait, c'est sûr - Gil as encore beaucoup d'ennemis des les ombres.

Que ce soit des marchombres, des envoleurs, des mentaï, des poissons volants, des filets de poulet, un oeuf à la coq ou un coq à l'oeuf, quelque part, quelqu'un lui en veut sûrement encore pour un truc quelconque qu'il as oublier ou n'as même jamais sût.

Un peu comme moi. Je sais jamais d'où ils sortent, y'as toujours des emmerdeurs pour me faire flotter dans le vent, par manque de terme moins injurieux pour-- CASSER LES PIEDS! Voilà, c'est mieux.

Je rattrape le sac dans mes mains, légèrement hors de souffle. Ça doit faire une ou deux heure que j'y suis, à taper comme une débile.

Et enfin il me fait le coup, le Gilou, ce coup de grand frère un peu con. Le grand frère qui reste là, adosser à l'herboristerie à me fixer comme s'il attendait que son regard puisse lire dans mon cerveau direct.

Je dirais bien que ce regard est craquant, sauf que c'est un de ses tics les plus énervants.

Et craquant.

Merde, bon.


T'attends ton tour pour taper sur une tronche de sable à la place d'une tronche de cake ou..?

Question simple. Et je sais qu'il as compris le genre de ''T'as une question?''

Et s'il parle pas bientôt je l'embrasse. Juste pour voir sa réaction. S'il dit toujours rien, alors là, LÀ! Je m’inquiéterais. Bon sauf s'il tape. S'il tape, tout va bien.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 11 Sep 2018, 21:44

- Naaah… Moi j’suis la tranche de la pièce.

Gil éclata de rire. C’était si rare que Mak et Nora interrompirent un bref instant leur cueillette de machintrucchouette pour le regarder avec étonnement.

- J’allais le dire…
- Impressionnant quand on tombe dessus, mais ça fait chier tout le monde parce qu’au final, personne a gagné…
- Si,
corrigea Gil en fermant les yeux. Toi.
- Bon, c’est pas tout ça je meurs de faim moi… ah, voilà !

Les yeux clos, Gil l’écouta attraper la bouteille de vin sucré qu’ils avaient pris soin d’emporter pour le petit périple, arracher le bouchon avec ses dents et boire goulument.

Il sourit.


*


Il souriait toujours lorsqu’il dénicha Tsukia en train de s’acharner comme une diablesse sur le sac de frappe qu’il avait installé là pour s’entraîner. Il faisait nuit noire et l’on n’y voyait goutte, mais la jeune femme semblait viser à l’instinct. Adossé contre le premier mur à moitié édifié de sa future maison, les bras croisés sur la poitrine, Gil l’observa tranquillement. Ils avaient décidé de dormir ici cette nuit ; pendant que Nora et Tsu avaient fait le repas, Mak et lui étaient retournés en vitesse à l’herboristerie pour récupérer deux tentes et un peu de viande à faire griller. Il faisait bon, le temps était idéal pour passer la nuit dehors et puis, ils se sentaient déjà chez eux ici. Ils avaient passé une excellente soirée. Lorsque Mak s’était endormi contre Nora, celle-ci l’avait porté jusqu’à la tente qu’elle avait décidé de partager avec lui.

- Tsu et toi avez encore des choses à vous dire, avait-t-elle expliqué d’un ton doux alors que Gil s’apprêtait à protester.
- Mais…
- Tu sais, nous avons tissé des liens particuliers, tous les quatre. Des liens qu’il est bon de préserver, non ?


Il avait réfléchi un instant à ce drôle de point de vue, et puis enfin, il avait hoché la tête, vaincu. Nora était bien plus fine qu’il ne le serait jamais. Tout sourire, elle s’était penchée pour lui embrasser doucement le front avant de disparaître sous sa tente, le laissant assis devant le feu, songeur. Il avait fini par se mettre en quête de Tsukia, qui s’était éclipsée depuis un moment déjà. Non pas pour la surveiller mais parce qu’il avait l’intuition qu’elle attendait qu’il se pointe.

Il s’était pointé.

Au début, elle ne le remarqua pas, trop occupée à défoncer ce pauvre sac qui n’avait rien demandé – et il ne put s’empêcher de se demander si par hasard, elle n’était pas en train d’imaginer sa personne en face d’elle. Maintenant qu’il connaissait son passé, il se doutait toutefois que ça pouvait bien être quelqu’un d’autre… Elle changea d’angle d’attaque et le découvrit enfin – il le devina à sa façon de se redresser.

- Tsu et toi avez- T’attends ton tour pour taper sur une tronche de sable à la place d’une tronche de cake ou… ?

Taper sur ta tronche de cake c’est plus drôle, pensa-t-il. Mais il demeura silencieux. La nuit lui faisait du bien. Il se sentait dans son élément, là. L’ombre lui avait toujours fait moins peur que la lumière. Il vit Tsukia tourner la tête dans sa direction et anticipa la multiplicité de ses réactions : lui sauter dessus pour le chatouiller / l’embrasser / le cogner / lui mordiller le bout du nez – voire tout ça en même temps. Alors, il prit les devants.

Il lui sauta dessus.

Oh ! Pas violemment. Pas comme un obsédé non plus, ça n’avait même rien à voir. Il utilisa son élan conjugué à son propre poids pour l’entraîner au sol, mais il avait pris soin de glisser sa main derrière sa tête pour éviter de la lui fracasser à terre. Avouez que ça aurait été dommage, quand même. Il ne la chatouilla ni ne l’embrassa ni ne la mordilla ; il resta là, à quelques centimètres de son visage. Oui, il avait une question pour elle. Et elle s’y était attendue, non ?

- Tu veux bien me faire une promesse ?

Il lui demandait parce qu’il savait que la contraindre, c’était la perdre pour de bon.
Et parce qu’il avait assez d’estime pour lui faire ce cadeau-là.

- Ne réponds pas tout de suite, j’ai pas fini. C’est fou ce que ça peut être impatient, une tronche de cake…

En fait, il savait très bien qu’il avait capté son attention puisqu’il était penché sur elle, ses yeux dans les siens. Quand il la regardait comme ça, elle se troublait toujours.

- Je veux… j’aimerais que tu me promettes une chose. Le jour où tu retomberas au fond du trou – mais alors bien profond, hein, plus profond qu’hier… et il arrivera forcément parce que tu n’es pas fichue de rester loin des ennuis. Quand ce jour-là arrivera, quand tu n’auras plus aucun espoir, plus aucune envie, quand cette flamme qui t’anime aura disparu… trouve-moi. Retourne l’empire s’il le faut, use-toi à la tâche, déteste-moi plus que tout au monde en le faisant, mais trouve-moi.

Il bascula légèrement en avant, juste assez pour poser son front contre le sien.

- … promis, juré ?

Tiens, il n’avait pas prononcé cette formule depuis des années.


*


Ils étaient couchés depuis un petit moment mais Gil devinait, au son de la respiration de sa voisine, que Tsukia ne dormait pas. Il s’agita un peu dans son sac de couchage. Un moustique voletait près de son oreille. Il se gifla, l’entendit ricaner un peu plus loin, soupira et laissa retomber sa main.

- Mon maître a voulu m’enseigner ce qu’était « Sei », un jour, murmura-t-il. Il ne savait pas que je connaissais déjà cet état d’esprit pour l’avoir observé avec mon père et ma mère. « Dou », c’était lui. « Sei », c’était elle. Comme quoi, rien à voir avec l’harmonie ou le chaos… Enfin, je me demande, étant donné que l’un ne va pas sans l’autre.

Il laissa flotter quelques secondes de silence avant de rire, soudain traversé par une idée géniale :

- Il était pile, elle était face et ils ont donné naissance à une belle tranche de cabochardise !

Ça faisait deux fois qu’il riait aux éclats. Deux fois dans la même journée !

- Je suis content que tu sois là.

… dit-il deux secondes seulement avant de lui balancer son oreiller dans la tronche.

Question de principe.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 11 Sep 2018, 23:48

L'oreiller vol.

S'écrase sur mon visage.

En même temps que la mienne dans le sien.

Tu croyais pas que je le verrais pas venir quand même..?


''Wushu'' is the chinese word for all form of traditional martial arts.

The word ''Wushu'' means ''The art of not fighting''.

The true meaning behind the real Martial arts.''

-Jet Li

''Sei'' est difficile à atteindre, même pour la plupart des guerriers expérimenté.

''Dou'' est simple à pratiquer à la base, suffit de laisser libre cours à nos émotions, à la ''bête'' qui dort au fond de nous tous, mais ça, tu connais bien.

Facile à pratiquer, affreusement difficile à maîtriser. Un amateur qui atteins l'état d'esprit en question se battrait comme une armée, presque impossible à tuer dans sa rage, mais il finirait par mourir sous les blessures qu'il n'aurait pas la présence d'esprit d'éviter...

Mais ça aussi, tu connais.


Il gigote, on vois qu'il aimerait mieux pas y repenser. Les familles frontalières qui pratiquent l'art ancestral de ces deux formes on un nom pour ça, aussi vieux et perdu dans l'histoire que le début des deux écoles de pensé. ''Yami'', voulant dire noirceur dans je sais plus trop quelle langue venue de nulle part.

La noirceur intérieure à tous, notre démon le plus fort, mais également le plus dangereux.

Un peu comme celui qui se cache au creux de la poitrine de Gil.


Mon père... A insisté pour que j'apprenne les deux.

La réaction ne se fait pas attendre, son souffle s'arrête un instant, il connait donc les risques. Le paternel se réserve vraiment une claque, je crois, si jamais ils se croisent.

Dou explose.
Sei implose.
Utilisé les deux à la fois, s'il s'agit en théorie d'obtenir la force des deux en même temps, est l'équivalent d'un suicide. À moins de parfaitement contrôler chaque aspect de son corps, on cours droit à la mort, mais si quelqu'un réussissait à reproduire l'exploit qui, selon les légendes, était la marque de commerce de celui ayant créer la technique et de ses élèves...

...Cette personne, pendant tout le temps qu'elle tiendrait les deux techniques en même temps, deviendrait un monstre.

Monstre de puissance, de contrôle, d'analyse...

...Ou du moins c'est ce que disent les vieilles légendes imbéciles.


Bon on as eu une grosse journée, extinction des fesses..!

Je lui fiche un bisou sur la joue, pas besoin d'en dire plus, il as compris le message. Si tu laisse bêbêtte te faire du mal, ou faire du mal à Mak, je me pointe et j'te défonce, même si c'est au prix de ma vie en réalisant une vieille légende stupide, compris gros nounours mal léché, va..?

Tu veux pas m'abandonner, parfait, alors faudra que tu m'endure. Complètement. Incluant mon idiot de coeur pas fiche de se décider sur qui aimer.

Puisqu'il faut qu'il batte et qu'en ce moment, y'as ni grande raisons, ni personne de présent pour, il va devoir battre pour toi...

...Et tu feras de ton mieux avec ça, car t'as pas l'choix.


Now that we know just who we are,
Now that we’ve finally come this far,
I’m ready for one more battle scar...

...'Cause you are still worth fighting for...

J'ouvre les yeux en remuant le nez, le soleil me chatouille les paupières, et découvre un Gilou qui s'est tourné et m'as attraper dans ses bras en dormant.

Et qui me fixe comme un gamin pris en train de faire une bêtise alors qu'il est clair qu'il viens juste de se réveiller.

Du coup je grogne et tire un peu sur la couverture en refermant les yeux et en marmonnant.


Cette fois, pas ma faute, alors tombe pas du lit merci.

Et je l'attrape comme peluche. Et nah, t'avais qu'à pas me regarder comme ça, vilain nounours craquant.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeLun 17 Sep 2018, 21:16

Match nul, c’était à prévoir – d’ailleurs Gil se contenta de garder l’oreiller qu’il avait reçu dans la figure pour le fourrer son sa tête et se réinstaller confortablement. Quelques minutes s’écoulèrent avant que Tsukia prenne la parole à son tour :

- « Sei » est difficile à atteindre, même pour les guerriers expérimentés.
- Oui. A moins de ne pas avoir séché les cours de méditation…


Dans son cas, ça avait été extrêmement difficile, parce qu’à l’époque où Seren avait enseigné cet exercice à Gil, le garçon n’était absolument pas en paix avec lui-même : persuadé d’avoir assassiné son père après que celui-ci avait tué sa mère, il ne dormait guère plus de cinq heures par nuits et était extraordinairement nerveux.

- « Dou » est simple à pratiquer à la base, suffit de laisser libre cours à nos émotions, à la « bête » qui dort au fond de nous tous, mais ça, tu connais bien.

Gil hocha la tête. En fait, Seren n’avait jamais clairement mentionné cet état d’esprit ; il s’était contenté d’agacer perpétuellement son apprenti, de le pousser à bout de toutes les façons possibles, jusqu’à le laisser de nombreuses fois à moitié mort, et il avait ainsi réussi à catalyser la fureur la plus noire qui vivait en lui.

Il avait éveillé la Bête.

Pour sûr, c’était un enseignement qui se valait. Sans cette sauvagerie qui l’avait caractérisé, lui taillant une réputation au sein de l’empire et suscitant la crainte parmi ses ennemis, il n’aurait sans doute pas survécu jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, jamais encore il ne lui était venu à l’esprit d’appliquer cette méthode avec ses propres élèves. Il en avait sérieusement fait baver à Syles et Kaünis, sans jamais les maltraiter comme il l’avait été durant trois ans, jour pour jour.

- Facile à pratiquer, affreusement difficile à maîtriser. Un amateur qui atteint l’état d’esprit en question se battrait comme une armée, presque impossible à tuer dans sa rage, mais il finirait par mourir sous les blessures qu’il n’aurait pas la présence d’esprit d’éviter… Mais ça aussi, tu connais.

Gil remua sous sa couverture, moins pour davantage de confort que pour esquiver les souvenirs qu’il préférait savoir enfermés à double tour dans un recoin perdu de son crâne. Chaque fois que la Bête en lui s’était déchaînée, il avait goûté à l’horreur, dans tous les sens du terme…

- Mon père… a insisté pour que j’apprenne les deux.

Le souffle de Gil marqua une petite pause. Il fallait intégrer ça, tiens. « Sei », « Dou », en même temps ? A part Seren, qui pouvait infliger ça à un môme ? La vengeance n’était plus vraiment au menu du jour, chez Gil. N’empêche qu’il irait régler ses comptes avec le géniteur de Tsukia, un jour. Exactement comme il avait réglé ses comptes avec les pères de Syles. Finalement, Voïki lui semblait bien plus sympathique… !

Enfin, presque.

Tsukia coupa cours à ses divagations paternelles en lui plantant un baiser sur la joue. Il l’entendit remuer un moment, puis il devina l’instant précis où elle bascula dans le sommeil, quand son souffle se modula pour devenir paisible et régulier. Gil soupira. Il avait posé sa main bandée sur sa poitrine et coincé l’autre sous sa nuque. Chaque fois qu’il bougeait, la tente bougeait. Il n’aimait pas dormir là-dessous, mais les nuits étaient fraîches en cette saison et cela ne l’incitait que trop à s’activer dans ses travaux ! Finalement, c’est en envisageant les étapes de son chantier qu’il s’endormit.


*


- Cette fois pas, ma faute, alors tombe pas du lit merci.

Comment ça « pas ma faute » ? Gil battit des paupières, puis réalisa qu’en dormant il avait passé son bras autour de la taille de Tsukia.

Ah, ça…

- Non non, c’est la mienne, tout va bien, marmonna-t-il en refermant les yeux.

Il avait envie de dormir encore un peu.


*


- Debout les crabes, la mer moooonte !
- Mais c’est pas vrai… Mak, tu m’écrases le… Raah, pousse-toi, enfin ! Nora ! Noraaaaa !
- Oui ?
fit l’intéressée en glissant sa tête à travers l’ouverture de la tente.

Le spectacle parlait de lui-même : Tsukia se réveillait, les yeux gonflés de sommeil, tout comme Gil qui, lui, avait sans doute été arraché des bras de Morphée par le petit chenapan qui lui sautait sur le ventre avec acharnement.

- Debout Gilou, on a des croissants sur la planche !
- Du pain,
marmonna « Gilou ».
- Oui, ça aussi !
- Enfer… Nora, tu veux bien m’aider ?
- Mais certainement.


Il comprit l’embrouille quand au lieu de faire sortir Makeno, l’herboriste s’assit sur ses jambes pour l’immobiliser.

- Prêt… ?
- C’est…
- Parti !!!



*


- C’était déloyal, souligna Gil en mordant dans sa tartine.
- Oh, ça va…
- Trois frapadingos contre un, c’était déloyal. Et puis j’ai mal dormi. J’ai rêvé que Tsukia et Mak faisaient s’écrouler les fondations de la baraque.


A peine eût-il prononcé ces paroles qu’il se pencha en arrière sur son rondin de bois pour jeter un coup d’œil inquiet en direction de la maison en chantier. Elle tenait debout, la Dame soit louée !

- Des chatouilles n’ont jamais tué personne, fit remarquer Nora en versant du lait chaud dans le bol de Tsukia. Au moins maintenant, tu sais à quoi t’en tenir.
- Ouais, je me demande si je ne vais pas vous virer de chez moi, en fait.
- Tu peux pas me virer, moi !
s’exclama Mak sans réaliser qu’il avait de jolies moustaches blanche.
- Tiens donc. Et pourquoi ça ?
- Ben, parce qu’on est associés pardi ! Je suis propriétaire de cette « baraque » aussi. C’est 50/50 !
- J’ai pas le souvenir d’avoir signé ce contrat,
protesta Gil en haussant un sourcil amusé.
- J’ai la moitié de ton sang dans mes veines, c’est tout comme.

Cette dernière phrase, ça laissa Gil tout chose. Nora sourit derrière son bol, toujours attendrie quand ces deux-là se jetaient leur amour dans la figure, puis elle but une gorgée de lait, fronça les sourcils et ajouta une cuillérée de miel. Son regard gris clair glissa vers Tsukia. Elle aimait bien cette jeune femme, même si elle ne connaissait pas grand-chose d’elle ; Gil avait l’air d’être particulièrement attaché à elle, ça lui suffisait pour lui accorder la même confiance. Et puis, elle avait de jolis yeux. Face à trois personnes dotées d’yeux vairons, elle ne faisait pas le poids. Ça, c’était déloyal !

- J’ai cru comprendre que Gil tente de t’apprendre deux ou trois petites choses… or il se trouve que moi aussi j’ai des savoirs à transmettre. Est-ce que ça te dit de venir avec moi à l’herboristerie aujourd’hui ?
- Tu me voles mes ouvriers, maintenant ?
grogna Gil tout en essayant de chiper sa dernière tartine à son fils.
- Je t’échange Tsukia contre Makeno, si ça te convient. Vous allez passer une journée « entre hommes », et nous, on va se concerter « entre filles ».

Le clin d’œil complice qu’elle échangea avec Tsu n’échappa pas à Gil. Il soupira. C’était pas de très bon augure, tout ça. Quand deux femmes papotaient, ça pouvait aller loin. Très, très loin… ! Mais Mak ne lui laissa pas le choix : il rayonnait de bonheur, simplement ravi d’avoir son père pour lui tout seul. D’ailleurs il donna un petit coup de coude entre les côtes de l’envoleur avant de se pencher vers lui pour chuchoter innocemment :

- P’pa ? On pourra « ripailler » comme la dernière fois qu’on a fait une journée « entre hommes » ?

Pas assez discret, hélas ; Nora haussa un sourcil et Gil fit la moue. Dans son dos, il fit un signe avec ses doigts et Mak sourit. C’était un code connu d’eux seuls.

Et ça voulait dire oui !



*


Nora comptait ouvrir son magasin dans l’après-midi afin de rattraper sa journée manquée. Mais pour l’heure, elle guida Tsukia à l’arrière, parmi les boîtes, les pots, les flacons empilés et toujours soigneusement étiquetés. L’arrière-boutique sentait la terre et les fleurs. Il y avait des plantes un peu partout.

- Je les connais toutes, expliqua-t-elle en s’arrêtant pour effleurer les pétales d’un magnifique lys sauvage. La science des plantes est une discipline qui s’est transmise de mère et en fille dans ma famille. Toutefois, cette passation filiale prend fin avec moi puisque je ne peux pas avoir d’enfant…

Makeno était le fils d’une autre, elle le savait bien. Il lui parlait parfois de Naïs et Nora, qui l’écoutait toujours attentivement, regrettait de n’avoir pas connu cette femme extraordinaire. Elle regrettait aussi qu’on ne puisse jamais douter, en les voyant marcher tous les deux dans les rues de la ville, qu’ils n’étaient pas du même sang. Mais quand elle parvenait à calmer le garçon de ses terreurs nocturnes, elle ressentait alors cette sensation farouche et unique, si ténue et si puissante qu’elle semblait pouvoir tout balayer, ou bien soulever des montagnes ; son affection maternelle s’était réveillée au contact de Mak, et il l’acceptait avec la fragilité d’un petit qui a perdu sa mère.

- Je suis fille unique, dit-elle en levant la tête vers Tsukia. Et j’ai toujours rêvé d’avoir une sœur avec qui tout partager. Je suis vraiment heureuse que tu t’installes avec nous dans la maison de Gil.

Nora enfila son tablier et s’assit derrière une petite table, puis invita la jeune femme à en faire de même.

- Laisse-moi t’enseigner ce que je sais. J’ai envie de contribuer à ta formation, moi aussi. Je crois savoir que tu connais déjà pas mal de variétés. D’après Gil, tu maîtrises certains poisons.

Les yeux gris clair de Nora trouvèrent ceux, bleu et vert, de Tsukia.

- Moi, je peux t’apprendre à soigner, à guérir. Considérant ta capacité à te fourrer dans les ennuis, comme Gil d’ailleurs, c’est peut-être une bonne chose que tu saches quoi faire en cas de gros bobo…

C’était une proposition ; si Tsukia refusait, Nora ne prendrait pas la mouche et elles se contenteraient de parler d’autre chose en dégustant un bon thé. Mais si elle acceptait, l’herboriste serait honorée de faire vivre encore une fois la tradition de sa famille en l’offrant à celle qu’elle considérait déjà comme une petite sœur…


*


- … et là j’ai pas compris, la ficelle s’est détendue et la toupie est partie de biais mais elle tournait tellement vite qu’on pouvait à peine la suivre des yeux, et un type a crié « charlatan ! », et d’autres ont renchérit, mais tu sais ce qu’elle a dit Nora ?
- Sans doute un truc dément,
marmonna Gil, occupé à se concentrer sur ses mesures – tout en prêtant une oreille incroyablement attentive à ce que babillait Mak depuis qu’ils avaient fini de « ripailler ».
- Ouais, elle a dit tout haut qu’ils étaient « des frustrés de la vie qui sont jaloux parce que leur toupie à eux doit être toute rikiki » !

Gil se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire. Il se trompa dans un calcul, gribouilla, prit son compas, recommença. Il y a quelques années, la présence de Mak, qui ne s’arrêtait guère de parler que pour boire un peu d’eau ou bien aller chercher un outil, aurait tapé sur les nerfs de notre envoleur. Il n’aurait pas tenu deux minutes. Là, c’était tout le contraire : sans Mak et son agréable bruit de fond, bâtir une maison n’aurait pas eu la même saveur.

- Bon après, elle m’a cramponné la main et on a vite changé de rue. Mais t’aurais vu la tête de ces types !
- Un jour, il va lui arriver des ennuis, à notre herboriste… Tiens, passe-moi la planche s’il te plaît. Non, la petite… merci.
- C’est ce qu’elle dit aussi ! Mais je serai là pour la protéger, tu sais !


Gil interrompit sa tâche pour jeter un coup d’œil amusé à son fils. Petit bonhomme courageux. Il s’apprêtait à lui rétorquer que ce ne serait pas une mince affaire – Nora avait la répartie facile spontanée – lorsque son regard fut accroché par quelque chose.

Il blêmit soudain.

Le compas qu’il tenait dans sa main bandée tomba dans l’herbe. D’un geste vif, il attrapa Makeno, l’attira contre lui et le bâillonna de son autre main.

- Pas un bruit.

L’enfant écarquilla les yeux mais ne bougea plus. Sa main toujours plaquée sur son visage, Gil approcha ses lèvres de son oreille.

- Mak, écoute. Tu vas filer d’ici en vitesse. Fais un détour, longe le lac par le chemin que nous avons emprunté hier pendant notre balade. Ne t’arrête pas même si quelqu’un t’appelle. Je veux que tu rentres directement chez Nora. Pigé ?

Mak posa sa main sur celle de son père. Oui, il avait pigé. Gil le serra plus fort contre lui.

- Je serai juste derrière toi, murmura-t-il.

Puis il le lâcha.

Et Mak s’élança.


*


Nora était en train de montrer à Tsukia un cataplasme particulièrement efficace, profitant de ce que les clients ne se massaient pas dans sa boutique, lorsque la porte s’ouvrit à la volée, faisant sursauter l’herboriste. Des flacons vacillèrent sur une étagère et l’un d’entre eux s’écrasa sur le sol. Il se brisa en mille morceaux. Nora s’en fichait comme de sa première dent de lait. Elle n’avait d’yeux que pour Makeno. Hirsute, les vêtements déchirés au niveau de sa prothèse tant il l’avait sollicitée, il était à bout de souffle.

Et il était couvert de sang.

- Vite… Il faut… Gil est… Il…

Si elle avait le sang chaud quand il s’agissait de fermer le bec à des ignorants jaloux, Nora faisait preuve d’un calme redoutable dans les situations de crise. Elle estima celle-ci à sa juste valeur et réagit promptement, mais sans précipitation ni excès d’inquiétude. Elle fit sortir les deux, trois clients qui arpentaient son magasin, ferma la porte à clé et se laissa tomber à genoux devant Mak pour palper ses bras et ses jambes à la recherche de blessures. Elle n’en trouva aucune.

- Je vais bien, c’est papa qui…
- On y va. Tsu, tu veux bien attraper ma besace s’il te plaît ? Mak, boit ça.


Les mains de l’herboriste ne tremblaient pas quand elle ouvrit son sac pour y ajouter toutes sortes de choses – des plantes, des bandages, des onguents, des ciseaux, de l’alcool… Elle ne lésina pas sur les anti-coagulant. Cela ne prit pas plus d’une minute, puis elle attrapa Mak par la main et tous trois sortirent de la boutique. Ils n’avaient pas fait trois pas quand Nora s’arrêta soudain et posa sa main sur le bras de Tsukia.

- Trouve un moyen de rallier Fériane au plus vite, une charrette ou quelque chose comme ça. Hielstan n’est pas là et si j’ai bien compris ce qu’il m’a dit avant de partir, les Rêveurs de la ville sont partis pour un congrès sur les cercles ou je ne sais quoi… On va devoir interrompre leur petite réunion, je crois. Mak ? Où est Gil ?
- A la maison,
souffla l’enfant d’une petite voix.

Il était si pâle que Nora serra plus fort sa main dans la sienne.

- Tu sais où nous retrouver, Tsukia. Fais vite, je t’en prie !

En parcourant le chemin qui menait à « la maison », Nora s’efforça de garder les idées claires. Elle savait que Gil était un homme au passé compliqué et au présent pavé de dangers. Qu’il se battait comme un lion et pour le compte d’une organisation dont il ne pipait jamais mot. Qu’une vie ne suffirait pas pour tout connaître de sa personne. Elle n’avait pas cherché à le faire parler, jamais. Guère plus qu’il n’avait cherché à la faire parler, elle. Leur amitié dépassait peut-être l’entendement, certains voisins ou clients de son herboristerie jasaient bon train en les voyant passer du temps tous les deux, avec un gamin étrange dans les pattes, mais cela ne lui faisait ni chaud, ni froid : elle avait apprécié cet homme à l’instant même où elle l’avait vu passer devant son étal, à Al-Far, en se massant la nuque. Elle acceptait de vivre sous le même toit que lui en toute connaissance de cause : c’était un rustre, un ours mal léché, un râleur de première catégorie qui pouvait s’éclipser pendant des heures et revenir avec trois fleurs en piteux état dans la main… Ils n’étaient pas, ne seraient jamais ensemble, pas vraiment, mais amis, c’est certain… mais ça lui allait très bien. Elle ne souhaitait rien de plus, et rien de moins.

Ah si.

Elle voulait qu’il reste en vie.


*


La maison était intacte.

C’est la première chose que Nora remarqua et cela la soulagea étrangement : elle savait que gil aurait été chagriné que son travail eût pu être saccagé. Ensuite, elle nota le silence, intense et profond, très éloigné de l’angoisse pressante qui animait Makeno depuis qu’ils avaient quitté Al-Chen. C’était justement la paix de ce lieu qui avait poussé Gil à y construire sa maison, et de fait, il régnait un calme absolu. Le soleil jouait entre les branches et dessinait de petites taches de lumières sur l’herbe verte. Sans les traces de sang frais, le cadre aurait été idyllique… Nora aperçut les premières à cent mètres de la maison en construction. Ce n’étaient pas seulement quelques gouttes mais des litres, comme si un homme s’était entièrement vidé ici. Elle comprit, en tombant sur le premier corps, que c’était justement le cas. Elle serra plus fort la main de Mak dans la sienne et poursuivit son chemin. Un deuxième corps, puis un troisième, exactement dans le même état, lui retournèrent l’estomac – elle se contint vaillamment et continua son funèbre périple.

Soudain, Mak s’élança, comme mû par un ressort ; Nora cria son nom et voulut le retenir, mais rien n’y fit et elle n’eût d’autre choix que de se précipiter à sa suite.

Gil était là.

Les épaules appuyées contre le tronc épais et noueux d’un chêne, les yeux clos, il semblait dormir, le menton posé sur sa poitrine. Dans un sanglot étranglé, Mak se laissa tomber dans ses bras et se mit à l’appeler. Doucement, d’abord. Et puis, plus fort. Nora, de son côté, porta une main à ses lèvres.

Sidérée.

- Oh, Gil… !

Il était dans un piteux état, couvert de blessures qui laissaient s’échapper un sang vermeil et brillant dans la lumière du jour. Il finit par entendre les appels de son fils, battit des paupières et leva la tête. Son visage était très pâle sous la terre et le sang. Une large coupure saignait sur son front, une autre barrait son œil gauche. Son nez, ses lèvres avaient explosé sous la force des coups, et pourtant il parvint à esquisser son éternel demi sourire goguenard, avant de laisser passer un son sifflant entre ses dents :

- Je vais… avoir du mal à finir cette maison… dans les temps.
- Gil, qu’est-ce que… que s’est-il passé ?


Il prit une profonde inspiration qui lui tira une grimace. Maudissant sa lenteur de réaction Nora s’accroupit près de lui e commença à l’examiner tandis qu’il répondait, très lentement, comme si les mots lui écorchaient la langue au passage :

- Des amis… sont passés me voir.
- Ils voulaient te tuer !
- Ouais… comme beaucoup de gens…
- Où as-tu mal ?


Il lui jeta un regard navré ; partout, voyons. Elle secoua la tête. Il perdait trop de sang, son pouls faiblissait déjà. C’était un miracle qu’il soit encore conscient, et il souffrait le martyre.

- Mâche-ça, ordonna-t-elle en lui fourrant dans la bouche une feuille coupée en deux.

Il fallait garder son calme, absolument. Avoir les idées claires pour sauver Gil. Il luttait pour respirer normalement, les doigts crispés sur la manche de Mak ; si elle n’agissait pas maintenant, il allait mourir…

- Tsukia est partie chercher de quoi t’emmener voir des Rêveurs, expliqua-t-elle en faisant son possible pour endiguer les hémorragies. Elle ne devrait plus tarder mais…
- Elle va… y arriver,
affirma Gil.

Il ferma les yeux.

- Non ! s’écria Nora en lui tapotant la joue. Reste avec nous, tu veux ?
- Fatigué…
marmonna-t-il en la fusillant du regard.
- Je sais. Ne bouge pas, je vais essayer de… Oh, bon sang. Tu as un morceau de lame dans la jambe.
- Ça pique… un peu…
- T’as déjà connu pire, hein ?!
fit Mak, les yeux chargés d’espoir plutôt que d’admiration.

Gil ne trouva pas la force de répondre. Il remonta sa main vers le visage du garçon et lui toucha la joue. Son regard se voilait déjà.

- Mak, change de côté avec moi s’il te plaît. Viens là et appuie ici… fort. Plus fort. Voilà, c’est bien. Je crois que j’ai emporté mes graines de pavot mais dans la précipitation, je… Ah, c’est bon. Gil, continue de me parler.
- Pour dire… quoi ?
- Je sais pas moi… un secret, tiens.


Pour le coup, Gil faillit s’étrangler lorsqu’un rire secoua sa pauvre carcasse.

- J’en ai trop.
- Un rêve, alors !
- Vivre… avec vous deux... et Tsukia. Ici.


Les yeux de Nora s’emplirent de larmes. Mince ! C’était trop dur, il ne pouvait pas lui lâcher ça de cette façon alors qu’il agonisait dans leurs bras !

- C’est un très beau rêve, balbutia-t-elle en continuant désespérément d’apporter les premiers soins.

Il fallait que Tsukia se dépêche. Mais quand bien même avait-elle trouvé un moyen de locomotion, pourraient-ils rallier une confrérie ? Gil n’était pas en état de voyager. Il était en train de les quitter, elle le sentait à la force de ses doigts dont la pression diminuait sur son bras.

Il s’en allait.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 18 Sep 2018, 07:54

He's the devil’s son straight out of hell
And she's an angel with a haunted heart.

If She was smart,
She’d run and protect yourself...

...From the demon living in the dark.

It’s nothing to be gained cause She can never change,
They can never understand our sickness...

...We’ll never understand our sickness.

J’aperçois la scène.

Une seconde.

Puis Gil relève le menton légèrement, des yeux plein de détresses se posant sur moi, je l'ais jamais vu comme ça...

...Ma lame bloque la flèche qui visait Nora, probablement pour l'empêcher de guérir Gil, au même moment où l'homme à mes côtés, blond, vêtu de blanc, s'accroupit à côté de Gil.


Bon sang de frontalier poilu...

...Tenez lui la jambe, appuyez fort, toi, gamin, cherche moi une branche de cet arbre, il faudra lui faire une attelle, dans son état présent, il ne survivra pas au pas sur le côté, je ne vaux pas un vrai rêveur, mais va falloir le stabiliser.

Danir Rymär, mais on se présenteras plus tard. Vous êtes Giliwyn, c'est bien ça? Tenez, mordez dans ceci, je peux réparer un peu, mais je n'ais pas exactement les connaissances d'anesthésies nécessaire à déployer un rêve pour ce type de blessure sans faire mal. Tenez bon, on va vous sortir de là.


J'ai rencontrer Danir il y as un bon moment, c'était la meilleure solution, certes il ne peut transporter qu'une personne à la fois et il n'est pas rêveur complet, mais justement c'est parfait.

On as qu'un blessé à transporter.

Et il as les connaissances pour stabiliser son état.

Mais surtout, surtout, il n'est pas à une réunion stupide.

J'entends trois épées se faire dégainées à une trentaine de mètres, dans mon dos, un arc se tendre...

...Et je sers les poings en apostrophant Gil.


Hep Gil..?

...J'suis désolé...

...Mais j'vais encore courir au devants du danger pour une raison aussi hypocrite qu'une vengeance.


Il me fixe comme il peut... Et semble légèrement hoché de la tête.

Tout ce que j'avais besoin, me dis-je en me retournant vers les trois combattants et l'archer.

Ces salopards veulent tuer Gil...

...Et ça, ça je ne leur pardonnerais jamais..!


The darkest of night falls around my soul,
And the hunter within loses control,
Gotta let it out,
Gotta let it out,
Gotta let it out,
GOTTA LET IT OUT..!

This demon inside has a hold of me,
Clenching its power,
Trying to break free...

...Gotta let it out...

...GOTTA LET IT OUT..!

Dégagez, c'est pour lui que nous sommes là...

...Si vous partez, on vous laisseras la vie sauve, ainsi qu'au gamin et à la pouffiasse.


Mes yeux s’agrandissent malgré moi un instant.

Mon coeur bat si vite de rage que j'ai l'impression qu'il va exploser, chaque mot prononcer par cet enfoiré est comme un poison qui s'infiltre dans mes veines pour en faire chauffer le sang.

J'ai promis à papa, me dis-je en fermant à moitié les yeux de colère.

Seulement pour protéger quelque chose d’irremplaçable, qui me tient si à coeur que celui-ci ne pourrait vivre sans.

Tout mon corps tremble de rage.


Espèce de--

CHOISISSEZ... Vos prochains mots avec soin...

J'inspire un grand coup.

Tout mon crâne bout d'étude froide et meurtrière.

Je lâche l'épée que j'ai utiliser plus tôt pour bloquer la flèche et passe une main dans un petit paquet, à ma ceinture, en sortant des gants avec des griffes d'acier au bout des doigts et les passes doucement avant d'attraper mon Katana.


Vous venez à notre maison, vous insultez ma famille, vous menacez mes frères avec la mort et l'orphelinat!

Oh, j'ai choisis mes mots avec soin, enfoiré, peut-être aurais-tu du faire de même...


Il soupire.

Dommage, allez, finissons en de cette folie.

-You bring the crowns and heads of conquered kings to my city steps.
You insult my queen,
You threaten my people with slavery and death!

Oh, I've chosen my words carefully, Persian.
Perhaps you should have done the same!

-This is blasphemy, this is madness!

-...Madness..?

THIS IS SPARTA

- Leonidas and persian messenger - 300 (Movie)

Ils bougent, rapides, les bougres.

Hier encore, ils m'auraient embrocher sans que je ne puisse rien faire.

Mais je ne suis plus la même qu'hier.

Mon katana vole, virevolte, dance dans mes mains en bloquant et déviant les attaques.

Ma main gauche laisse l'arme à ma droite pour griffer l'oeil d'un des hommes, j'utilise la distraction pour transpercer un de ses compères de ma lame.

Sans broncher l'un des autres tente de m'atteindre de son arme.

Trop prévisible, les cours de Gil m'ont appris il y as longtemps ce désavantage d'une lame comme la mienne, légèrement courbée, qui ne se retire pas aussi facilement qu'une autre.

Je lâche complètement mon arme pour éviter le coup, me penche pour frapper les jambes de mon assaillant et en profite pour ramasser la flèche de tout à l'heure, que je plante dans sa gorge un instant avant de me relever doucement et de reprendre ma lame du ventre de l'autre qui panique d'être ainsi embrocher.

L'arche et le combattant restant reculent d'un pas.


Mais qui diable... Es-tu..?

Je fais tournoyer ma lame pour en retirer le sang autant que possible, tourne légèrement la tête... Gil as déjà l'air moins dans la merde, ses coupures sont principalement guéries, Danir semble d'ailleurs finir de le stabiliser pour le transport, car malgré tout il doit encore être tout casser à l'intérieur.

Je prononce deux mots tout simples juste avant qu'ils ne disparaissent pour Fériane.


...Sei...Dou...

J'entends les deux combattants restant grogner de s'être fait piquer leur proie.

Danir va bientôt revenir chercher Mak et Nora.

Moi, pour l'instant...

...J'ai un truc à terminer.


Restez derrière moi, vous deux...

...Je bouge pas de cet endroit tant qu'ils respirent, et je refuse de retenir mes coups une seconde de plus.


Embrace the darkness that's within me,
No hiding in the shadows anymore,
When this wickedness consumes me,
Nothing can save you,
And there's no way out...

I'm a wildfire you won't tame,
Not even my temper can put out the flame.

There's no way to contain,
This storm swelling inside me...

...I'm a bomb you can't defuse,
I would just accept you're going to lose,
Can't turn down,
I refuse,
To hold back anymore.

GOTTA LET IT OUT, GOTTA LET IT OUT..!

All of these voices inside of my head,
Blinding my sight in a curtain of red,
Frustration is getting bigger,
Bang, bang, bang...

...Pull my Devil Trigger.

La flèche me frôle alors que je cours, droit vers eux, droit vers le danger.

Avant, j'avais toujours peur, quand je me battais, peur de mourir, peur de me blesser, peur de tuer.

En ce moment précis, je ne ressens rien de plus que de la rage et de la détermination pure et simple.

Mon couteau de lancer atteint l'archer juste avant qu'il ne lâche une flèche et celle-ci va se perdre dans les arbres.

L'homme restant tire une seconde épée, d'eux tous, c'était le seul qui bougeait à une vitesse se rapprochant de celle de Gil, sûrement le chef de cette petite équipe.

Ce serait donc lui qui aurait achevé Gil.

Cette simple pensée redouble ma fureur alors que je le vois serrer les dents en tentant de m'atteindre.

En tentant.

Parce qu'en ce moment, mon corps bouge tout seul, à l'instinct pur, évitant tout ce que je peux voir et tout ce que je ne vois pas, la moindre attaquer ressentit par mon corps est évitée à la seconde où elle semble porter fruit.

Tout danger est écarter.

Mon coude bloque un coup de pied, puis mon poing frappe une côte juste avant que je ne fasse une pirouette pour éviter une attaque.

Et mon moment arrive.

Enfin.

Ma main se referme sur la lame alors que je sors de la stupeur, de la séparation, qu’emmène ''Sei''.

Mes yeux s'enfoncent dans ceux de mon adversaire qui tente de tirer sur sa lame.

Je la garde, mec.

Il me fiche son poing gauche par la figure et je ne bouge pas, encaisse sans faire un son pour redresser le visage et froncer les sourcils.

Je l'entends carrément déglutir.


T'as osé...

...TOUCHER À MON GILOU..!


I'm a bomb you can't defuse,
I would just accept you're going to lose,
Can't turn down,
I refuse,
To hold back anymore...

Je m'approche doucement du lit où les rêveurs ont posés Gil, Nora et Mak m'aperçoivent et sembles un peu soulagé que je sois là.

Moi je m'assois sur mes jambes à côté de Gil et ferme doucement les yeux pour attendre.

Attendre qu'il se réveille.

Pour lui faire promettre de ne plus jamais se fiche si prêt de la mort.

Ou du moins pas si je suis pas assez près pour lui fiche une baffe par la suite, question de lui apprendre à nous faire peur.

Sur mon visage serein une larme unique coule.

Parce qu'alors que l'adrénaline quitte mon corps, alors qu'un rêveur tente de me convaincre de ne plus l'ignorer et de le laisser soigner ma main qui saigne et les petites coupures sur mes bras, je réalise qu'il est particulièrement près de la mort, peut-être plus que quand il as coulé dans le lac.

Et s'il meurt, je ne pourrais pas me regarder dans le miroir en sachant que j'ai même pas été fichu de lui rendre l'appareil pour au moins une fois où il m'as sauvé.

Alors reste en vie, Gil...

...S'il te plait, fréro, reste en vie.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeSam 22 Sep 2018, 13:23

Tsukia était là. Quand Gil s’en rendit compte, un indicible soulagement l’envahit : il avait eu peur pour Mak et Nora. Peur qu’ils reviennent terminer le travail, et qu’en découvrant les nouveaux venus ils… Mouvement. Trop rapide pour que Gil puisse le percevoir. Non… c’était lui qui ne percevait plus les choses assez vite. Il luttait pour ne pas sombrer dans l’inconscience et il devina la présence de ses ennemis à la façon dont Tsukia se positionna. Ce qu’elle lui jeta d’un air sérieux, il ne l’entendit pas, mais ce n’était pas grave, à sa façon de le regarder il avait compris. D’accord, tronche de cake. Fais ce que t’as à faire. Il ne craignait plus qu’elle se laisse couler désormais, puisqu’elle avait trouvé le moyen de ne pas se noyer dans le lac ; il savait qu’elle saurait aussi se tirer d’affaires, quelles que soient les difficultés. Enfin, il l’espérait. Parce que là, il ne pouvait vraiment plus rien pour elle. Trop fatigué… Il sentit confusément l’attention que lui portait une présence inconnue, sur sa gauche. Un homme dont il ne distinguait pas bien les traits et qui l’allongea délicatement. Mince alors, il ne sentait même plus son propre corps, c’était… Ben c’était assez amusant, hein. Si ça n’avait pas été aussi mauvais signe, il aurait franchement apprécié.

T’endors pas, mon vieux. Pas encore…

Ses admonestations se mêlaient aux suppliques de Mak. Il aurait bien aimé le rassurer, mais il ne pouvait plus bouger du tout, comme s’il était paralysé, alors il resta là, allongé dans l’herbe qui se tâchait de son sang, la tête tournée sur le côté tandis qu’au-dessus de lui s’affairaient Nora et l’inconnu, et il regarda Tsukia se déchaîner. C’était joli à voir. Vraiment très joli. Il reconnut une technique de Libertée, puis aussitôt après une parade frontalière, et la seconde suivante, une attaque estampillée SangreLune. Cette fille, c’était un véritable caméléon… il esquissa un sourire. Caméléon. Il trouvait que ça lui allait bien, ce sobriquet. Caméléon. Deux mains se posèrent sur sa poitrine, il les sentit à peine.

Ses yeux venaient de se fermer.


*

Il ne se passa rien.
Mais alors rien de rien.
Nada ! Niet ! Néant ! Noir ! Complet !
Noir intense et franchement nul. Au moins, les dernières fois, il avait trouvé quelqu’un avec qui bavarder. Ses parents, Naïs… Où étaient-ils passés ? Pourquoi ne pas venir le chercher ? Non, papoter avec lui et puis le renvoyer dans le monde des vivants d’une simple bourrade affectueuse accompagnée d’un « à la prochaine, vieux ! » ? Il soupira. C’était suspect. Et chiant. Mmmbon. Fallait tuer le temps, apparemment. Faire le tri dans ses pensées. Est-ce qu’il était prêt à clamser ?

Non.

Plus maintenant. Il avait encore les choses à faire, à commencer par la maison qui n’allait quand même pas se terminer toute seule. D’ailleurs, si elle était abîmée, il allait rager. Prodigieusement. Et puis ensuite, il devait mettre la main sur le vieux schnoque : la prothèse de Mak avait besoin de réglages. Ah, et enfin, il avait des gens à trouver.

Et à tuer.

D’accord, c’était peut-être ça la priorité, en fait. A une époque, ç’avait été le cas, quand on lui avait balancé dans les pattes ce contrat d’assassinat… C’était aussi le temps où il ne faisait pas correctement ses devoirs. Fâché contre l’Ordre et ses missions à la noix, il avait lâché le morceau. Bastian Derue, cet enfoiré de mentaï même pas foutu de causer comme tout le monde, lui était tombé dessus sans prévenir, et son salaire mensuel avait été tronqué de moitié. Saleté. Bon, au lieu de lui servir de leçon, il avait recommencé deux ou trois fois. C’était la première mission, cela dit, qui lui revenait comme ça en pleine poire. Il avait presque l’impression d’entendre Seren se marrer dans son dos, ravi de voir le karma apposer une sanction qu’il aurait sans doute donnée lui-même.

Bien, mais il n’allait pas aller très loin, comme ça, dans cette purée nocturne ! Fallait faire quoi pour sortir de là ? Crier ? Marchait pas. Avancer ? Il ne sentait pas son corps. Il flottait. Si ça se trouve, il était mort, et voilà. Fin de l’histoire. Enfer, si la mort ressemble à ça, on s’est bien fait avoir… songea-t-il avant de lâcher son quatre-vingt huitième soupir. Non, la mort ne pouvait pas ressembler à ça, il avait déjà testé… C’était peut-être une salle d’attente, alors. Mais sans lecture ? Nan, pas moyen. Soudain, une idée traversa son esprit. Une idée tordue, flippante. Complètement démente. Avait-il déjà largement dépassé le stade du délire ? Celui où il était supposé voir des proches déjà morts ? Se trouvait-il plus loin encore ? Et s’il avait déjà franchi la limite, le point de non-retour ? S’il avait pu, il aurait haussé les épaules ou bien il se serait passé la main dans les cheveux pour chasser l’inquiétude qui grandissait en lui. Mince alors. C’était trop bête. Il n’avait pas envie de mourir. Il voulait vivre encore un peu. Il avait tellement de choses à faire, encore… S’il vous plait, pensa-t-il sans trop savoir à qui il s’adressait, laissez-moi revenir ! Je suis pas disposé à clamser maintenant, d’accord ? Allez quoi, on doit bien pouvoir s’arranger, non ?

Marchander avec la mort ? Qui diable pouvait bien faire un truc pareil…

… si ce n’était Giliwyn SangreLune ?


*

- Ma… mademoiselle, il faut… il faut que je soigne vos blessures…

Barnabé ne savait pas s’exprimer autrement qu’en balbutiant et en rougissant jusqu’aux oreilles. C’était encore un novice ; il venait à peine de prononcer ses vœux et de prêter serment à la confrérie, porté par le seul désir de venir en aide à autrui, et cette jeune femme qui l’impressionnait énormément était sa toute première patiente ! Il ne savait pas trop comment gérer cette situation. Il voyait bien qu’elle était triste, qu’elle avait du chagrin. C’était plutôt singulier d’ailleurs, parce qu’elle pleurait en silence alors qu’elle avait tout d’une guerrière invincible ! Il ne put s’empêcher d’admirer la finesse de ses muscles quand il soigna délicatement ses bras. Avait-elle réellement combattu toutes ces personnes ? Danir avait été très bref sur le sujet, préférant que l’attention des rêveurs se consacre toute entière à la guérison de l’homme étendu sur le lit, mais Barnabé avait eut du mal à se concentrer. C’était généralement le cas, vu qu’il pensait à mille choses à la fois. Par exemple, il se demandait si cette jeune femme faisait partie de la famille du blessé.

- Il a l’air… fort, vous savez, murmura-t-il en s’occupant de la coupure qui faisait saigner sa paume. Je crois qu’il… va réussir à s’en tirer.


Il se doutait bien que ses pauvres paroles n’atteignaient sans doute pas les oreilles de sa patiente, mais c’était plus fort que lui. Il éprouvait le besoin de la réconforter. Cela dit, il pensait réellement ce qu’il lui disait : cet homme, c’était un grand guerrier lui aussi. Il ne pouvait pas succomber de cette façon. Ses aînés ne s’étaient pas encore prononcés sur ses chances de survie. Il fallait attendre… attendre, et espérer. Et de fait, les Rêveurs intervinrent toute la nuit. Ils se succédèrent sans relâche et déroulèrent leurs rêves avec une détermination qui ne laissa personne indifférent ; à plusieurs reprises, Barnabé fut sollicité pour épauler les plus confirmés, ce qui lui réchauffa le cœur – et lui donna une pression énorme. Il avait l’impression que le sort de cet homme reposait entre ses mains inexpérimentées. Au petit jour, lorsqu’il essuya son front en sueur d’un tremblant revers du poignet, Giliwyn SangreLune n’était plus en danger immédiat. Chacun ici avait fait le nécessaire pour lui permettre de vivre au moins une journée supplémentaire. C’était bien peu… mais c’était déjà ça.

Epuisé, le jeune rêveur regarda l’enfant, qui s’appelait Makeno, grimper sur le lit et se lover contre le flanc de l’homme. La ressemblance entre ces deux-là était frappante. L’herboriste, Nora, attrapa une couverture et la déposa sur le garçon, avant de passer ses doigts dans les cheveux du blessé. La jolie guerrière n’avait pas bougé. Elle attendait quelque chose, c’était certain, et Barnabé n’était pas certain de savoir de quoi il s’agissait. En fait, ce qui unissait ces quatre-là était un véritable mystère. Il s’éclipsa sur la pointe des pieds. Le jour se levait. C’était à Giliwyn, désormais, de se battre contre l’irréversible…


*


Blotti contre Gil, Makeno ne dormait pas, même s’il avait les yeux clos. Il avait ôté sa prothèse qui le faisait souffrir ces derniers temps et s’était roulé en boule, le front appuyé contre le flanc de son père. Immobile, il guettait le murmure à peine audible de sa respiration. L’idée que l’une d’elle puisse être la dernière lui perforait le cœur, alors il n’y pensait pas. Il se contentait d’attendre, comme Nora, comme Tsu. Il pensait à sa maman. Comme d’habitude, ça le rendait triste, mais en même temps, la simple image de Naïs dans son esprit lui donnait tout le courage dont il avait besoin ; comme lorsqu’elle était avec lui, quand elle lui caressait le front ou lui chuchotait des mots tendres, il se sentait assez fort pour affronter les peines de la vie. Il aurait voulu que Seth soit là, lui aussi. Il suffisait que son grand frère soit présent pour qu’il se sente invincible. Avec Tsukia, il éprouvait la même chose ; il était heureux qu’elle soit avec eux. Elle leur avait sauvé la vie. C’était une fille géniale. Quant à Nora, eh bien, c’était elle qui lui faisait penser à sa maman, parfois, surtout quand elle avait posé la couverture sur lui pour le tenir au chaud. Elle allait vivre avec eux et c’était tant mieux.

Mais ce qu’il voulait surtout, c’était que son papa se réveille et lui dise que tout allait bien. Il voulait l’entendre grogner à nouveau, et le voir s’énerver après tout et rien, et commettre les plus grandes bévues qu’il est possible de commettre, et sourire en coin après ça… Il voulait que Gil le sermonne pour s’être autant inquiété, qu’il le chatouille avant de le pousser du lit, qu’il retourne travailler dans la maison… Si Gil mourait, il ne serait pas seul, mais il n’aurait plus de parents. Alors il se lova davantage contre le blessé et à son tour, il marchanda avec la mort.


*


La mort jeta l’éponge, du coup.

*

La première chose que Gil perçut en émergeant de l’inconscience, ce fut la sensation d’une forte source de chaleur sur sa gauche. Il remua doucement, et la « chose » contre lui en fit autant. Perplexe, il ouvrit les yeux. C’était Makeno, profondément endormi, le visage en partie recouvert par une couverture toute douce. Heureux qu’il soit l’image de son réveil, Gil prit le temps de le regarder dormir. Son regard glissa ensuite vers le fauteuil installé près du lit. Sa vision était floue, à cause du choc et de sa faiblesse actuelle, mais il reconnut les traits de Nora. Elle aussi dormait, un bras replié sous sa tête. Il poursuivit sa silencieuse exploration et découvrit Tsukia. Assise à même le sol, en tailleur, les yeux clos, elle semblait dormir… mais contrairement aux deux autres, elle ne dormait pas. Il en mettrait sa main à couper. Un sourire passa fugacement sur ses lèvres sèches quand il poussa un murmure rauque à les franchir.

- Médite pas trop, petit caméléon. C’est pas bon pour ce que tu as…

Il fallait tendre l’oreille pour l’entendre, mais il était sûr qu’elle l’avait entendu.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] Icon_minitimeMar 25 Sep 2018, 09:46

La méditation, ça as jamais été mon truc, se remettre en question, tout ça, pas trop mon truc, vraiment pas mon style.

Quand on fais de l'introspection, faut être assez intelligent pour en voir l'utilité et trop stupide pour se poser les questions qui peuvent vraiment faire mal.

Les ''Et si j'avais tords''

Les ''Et si j'avais raison''

Mais surtout les ''Qu'est-ce que je dois faire pour que ''X'' chose arrive''... Ou pour que X personne m'aime.


- Médite pas trop, petit caméléon. C’est pas bon pour ce que tu as…

Il fallait tendre l’oreille pour l’entendre, mais je suis sûr qu’il sais que je l’avait entendu.

Pourtant mes yeux restes fermés quand je me lève doucement, je sais qu'il n'y as personne d'autre pour voir, pour entendre, et c'est parfait comme ça.

Une petite bulle privée pour un instant dans tout l'empire.

Une bulle entre un frère et une soeur de coeur qui se sont promis un l'autre d'arrêter d'autant déconner.

Une bulle dans laquelle j'ouvre doucement les yeux pour voir le brin de surprise dans les prunelles déparaillés de Gil alors qu'il me regarde.

Alors qu'un de mes genoux m'aide à me stabiliser sur son lit.

Alors que je le fixe avec un regard plutôt tendre, contente qu'il vive.

Alors que je l'embrasse.

Pas comme avant, pas comme une gamine trop adulte embrasse un adulte trop gamin.

Pas vraiment de façon aussi innocente.

Pas non plus de façon aussi désespérée.

Je l'embrasse comme on embrasse un étranger pour la première fois, quelqu'un de merveilleux dont la simple odeur nous fait faire des conneries, quelqu'un à qui on ne demande pas de rencarts, pas de rapport, cette personne avec qui on entretient une relation particulièrement tabou, une personne dans les bras de qui on peux s'endormir un soir pour se réveiller seule, ou bien pour le laisser seul la fois suivante, en laissant juste cette trace de rouge à lèvres sur l'oreiller pour confirmer que c'était pas juste un rêve.

Quelqu'un à qui on ne donne pas de rendez-vous, non pas parce qu'on ne veux plus la revoir, mais parce qu'on va la revoir, c'est pas une question de ''si'' mais une question de ''quand'' et les deux le savent.

Quelqu'un qu'on présente comme un ami parfois, une connaissance par moments, un ex avec qui on as jamais été en couple au besoin, jamais comme un amant parce qu'un seul mot de ce genre ne peut contenir tout le sens d'une telle relation.

Cette personne si spéciale qui peut partager votre lit comme un amoureux pour, au réveil, de nouveau vous traiter comme une soeur...

...Je l'embrasse comme une Tsu femme, une Tsu mature, embrasse un Gil homme, un Gil père.

Un Gil qui ne veux, en ce moment, pas de relation, qui, peut-être, passeras sa vie en mode célib de par le fait qu'il as pas eu de chance, niveau amour, par le passé.

Une Tsu qui ne lui offre pas ce genre de chose, mais un truc bien plus ridicule encore.

Un accord tacite qu'il doit signer en réciproquant au baiser s'il le souhaite, et je sais qu'il as compris.

S'il fait rien, c'est le dernier baiser, la dernière fois que je laisse mon coeur montré qu'il bat pour lui. Il le saura, je le saurais, mais pas un mot, pas une action, ne le trahira.

Même si jamais il me supplie à genoux de l'embrasser à nouveau pour une raison quelconque.

Même si jamais ça me fait mal tellement j'en ais envie.


De l'autre côté, s'il réciproque, on en restera là pour l'instant quand même, et notre relation changeras quand même, parce que nous avons tout deux évoluer dans les derniers jours, Mak m'as dis, pour le ''rêve'' de Gil.

Il as évoluer au point de désormais vouloir une meute, le loup solitaire.

Une meute à laquelle je suis invitée.

Moi, je me suis transformée, j'ai ouvert les yeux.

En ouvrant les yeux, j'ai découvert une vérité douloureuse.


Je ne suis pas marchombre

Le pensé ne me fais ni chaud ni froid, désormais, c'est étrange. C'est juste un fait qui passe comme ça.

Je ne suis ni marchombre, ni envoleuse, ni frontalière.

Je suis Tsukia.

Til'Werin de nom, mais pas de coeur ni de pensé.

Je suis Tsukia Sangrelune.

Et j'embrasse mon frère.


When the sun goes down,
All our sins collide,
When the moon comes out,
I'm a devil inside...

Gonna go all night,
'Cause you know we arrange it right,
We don't sleep at night...

We don't sleep at night.

Doctor says I got a problem,
'Cause I think sleep is for the weak.

I wanna bite him like a vampire...

...'Cause I'm a kinky little freak...

Je ne bouge pas, les yeux fermés, en position de méditation, assise sur le dos de mes tibias comme avant, comme si le baisé n'avait jamais existé.

J'écoute la respiration douce et lente de Gil, qui s'est rendormi, faible comme il est... Et celle légère, qui tente de ne pas faire de bruit, sifflante à mes oreilles, de l'intrus qui marche sur la pointe des pieds.

Un minime cliquetis de métal sonne comme une garnison au complet dans le silence de l'endroit, et si cela réveillerait normalement Gil, en ce moment il récupère.

Et moi je veille au grain, me dis-je alors que la main de l'étranger s'étire vers mon épaule et que je réagis au quart de tour, l'attrapant, la tirant, couvrant sa bouche pour ne pas réveiller Gil et faisant scintiller ma dague au soleil, juste sous son menton...

...Une seconde avant de reconnaître le rêveur qui tentait de me soigner plus tôt, qui désormais as l'air littéralement terrifié.

Je soupire silencieusement, quelle idée de se glisser comme ça en pleine nuit - cela dit il doit venir pour ça, s'il fait nuit, c'est que nous sommes ici depuis au moins 8 heures - j'aurais pus le tué, si je n'avais pas... Et bien, si je n'étais pas encore Tsukia femme, voilà.

Je réalise alors que le léger cliquetis venait de quelques bracelets qu'il porte aux poignets... Et qu'il sent... Je m'approche légèrement et renifle une seconde devant ses grand yeux, sûrement la première fois que quelqu'un l'inspecte en respirant son odeur.

La soupe.

La saveur est incertaine, même si je perçois une arrière odeur de boeuf, ainsi que d'oignons.

Il y as aussi des relents léger de Saint-Marnin, un fromage du sud dont je ne savais pas qu'on pratiquaient l'exportation jusqu'ici, qui est généralement servit chaud, avec du gingembre, sur les plats.

Soupe gratinée au boeuf et aux oignons, donc, possiblement aux légumes tout court.

Il venait voir si quelqu'un était éveillé et avait faim, sa main, sûrement pour voir si je dormais.

J'ai faim, c'est vrai, mais je ne veux pas laisser Gil tout--

Mon regard capte l'éclat métallique.

De toutes les personnes présentes... Je souris.

Oui.

Je peux laisser la tâche de garde à ce gardien là.

Parce qu'alors que je croyais dur comme fer que je n'avais pas fais de bruit en arrêter monsieur soupe de bouger, Makeno m'observe depuis le lit, sa petite main refermée sur un poignard de son père à demi tiré de son fourreau, qu'il cache contre lui.

Je le fixe un instant.

Il hoche la tête.

Dingue comment ce gamin ressemble à son père, j'ai rien dis, pourtant je sais qu'il as compris.

Je vais bouffer un morceau, arranger un ou deux trucs avec les rêveurs et Danir, et ensuite c'est son tour d'aller bouffer un truc.

On as rien dis.

Pourtant je sais qu'on s'est compris.

Et surtout je sais que, même s'il as faim, même s'il est toujours fatigué, il n'abandonneras son poste ni pour dormir, ni pour la nourriture.

Gil est gardé par la créature la plus féroce de tout Gwendalavir.

Son nom est Makeno.

Et si quelqu'un approche son père, les portes de l'enfer l'attendrons alors que le gamin le regarderas depuis sa monture.

Car ce gosse, c'est un fier cavalier, même si sa monture est une jambe en métal...

...Et partout où il le désire, l'apocalypse suit, derrière lui.


Now dance, fucker, dance,
Man, he never had a chance,
And no one even knew,
It was really only you...

...And now you steal away,
Take him out today,
Nice work you did...

...You're gonna go far, kid..!

Aussitôt hors de porté de voix de la chambre, je lâche le pauvre rêveur qui se débat légèrement - et je crois qu'il s'empourpre, aussi, mais c'est peut-être encore à cause de la surprise - et il tente d'ouvrir la bouche pour s'expliquer, probablement pour se donner de la contenance, mais je parle, d'une voix douce et tranquille, avant lui.

Soupe au boeuf et à l'oignon, gratinée de Saint-Marnin avec un peu de gingembre râpé dessus...

...Il en reste pour moi et Makeno..?


Je lui offre un sourire, bon c'était sûrement pas très gentil de lui piquer son moyen de briser la glace comme ça, parce que pour le coup il s'empourpre encore plus, le pauvre, et bégaye un moment sans rien dire avant d'arrêter, semblant résigner, et de me guider à la cuisine.

Soit il as pas mangé non plus, soit il as un appétit d'ogre, pour le coup, car il s'en prends aussi un bol.

Ça sent drôlement bon, et puis ça fait vraiment longtemps, que j'ai pas manger ce genre de soupe.

Alors j'attrape une miche de pain que j'ai piquer au passage et la casse en deux pour lui en offrir la moitié avec un petit sourire.

Après tout, le terme ''Casser la croûte'' n'est pas venu de nulle part...

...Et puis frontalier, soldat, mercenaire, voyageur, marchand, marchombre, voleur ou envoleur, j'ai jamais rencontrer quelqu'un qui n'accepte pas le geste, si simple et pourtant tellement ancré dans nos coutumes, de partager le pain avec la soupe.

Un geste de respect.

Et d'ouverture à la discussion, si le receveur en as l'envie.

Pendant qu'il décide s'il veut parler, moi je me prépare à manger un peu de soupe, regarde le bol... Et pour la première fois de ma vie, en les voyants, me demande si je devrais me couper les cheveux.

Mais je sais pas trop si ça viens vraiment de moi ou si c'est juste une idée stupide comme ça, je demanderais leurs avis à Gil et Mak, tient, ça leur feras du bien de penser à autre chose qu'au fait que la maison as peut-être été endommagée.

Bon, au moins les corps auront été enterrés, Danir m'as dit qu'il s'en occuperais et serait subtil.

Apparemment, et ce bien malgré lui, il as des... ''Contacts'' ... Qui sont capables de faire discrètement disparaître une douzaine de corps sans laisser de trace et, surtout, sans poser de questions.

Quant à la maison, il as proposer qu'on cherchent un autre endroit, inconnu de nos ennemis.

Je m'y suis fortement et clairement opposé.

Finit de courir.

Si on s'enfuis, toujours, Gil n'auras jamais la paix.
Mak n'auras jamais d'enfance avec des jouets.
Je n'aurais jamais de maison avec ma famille de coeur.

Gil as un rêve.

C'est un beau rêve.

Et par la barbe de la chèvre du cousin au troisième degré du frère de la soeur de l'ami du père de la mère du petit fils de l'ex du grand père à l'autre dont le nom m'échappe, je jure que je protégerais ce rêve.

De tout mon être.
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