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 Kill the Beast [Libre]

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Giliwyn SangreLune
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Giliwyn SangreLune


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MessageSujet: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeLun 22 Avr 2019, 16:55

Il pleuvait à verse depuis au moins une semaine, peut-être davantage. L’eau avait transformé la terre en boue glissante et le sol détrempé ralentissait la progression des deux hommes qui avançaient courbés pour affronter les rafales de vent. Le premier finit par s’arrêter dans une combe entourée de rochers vertigineux. Il tendit un bras, pointant du doigt des formes brunes sur le sol gorgé de pluie. Le deuxième pataugea péniblement jusqu’à la première forme et se pencha.

C’était une chèvre, enfin, ce qu’il en restait : le corps de l’animal avait subi d’importants dégâts. Il en allait de même pour les trois autres. L’homme accroupi sortit un ruban pour mesurer la longueur des plaies.

- Saletés de loups,marmonna le type, dans son dos.
- Ce n’est pas un loup qui a fait ça.
- Ah ouais ? Z’en savez quoi, au juste ?


Celui qui examinait la dépouille ne prit pas la peine de répondre. Il arracha l’aiguille de métal du cou de la chèvre et le tendit à son compagnon.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Une preuve.
- Une preuve de quoi ?!


L’homme accroupi se redressa. Le capuchon et la coule qui dissimulaient ses traits laissaient seulement entrevoir un regard bleu nuit. Il était jeune, bien plus que l’autre homme qui se grattait la tête pensivement.

- Une preuve que celui qui a fait ça est un homme, pas une bête.
- Un homme ! Mais…


Cela changeait beaucoup de choses, assurément ; un troupeau de loups pouvait être traqué, repoussé, décimé. C’était dans la nature des choses, après tout. Toutefois, le plus vieux des deux hommes était perplexe : voilà plus de six mois que la région était victime d’attaques de ce genre. Comment ce gamin fraîchement débarqué pouvait-il affirmer que la menace était humaine ?

- Je ne crois pas que vous savez vraiment ce que vous… eh ! Vous m’écoutez, dites ?

Non. Le jeune homme s’était éloigné, les yeux rivés au sol. Il s’arrêta soudain et se baissa, attisant la curiosité du bourgmestre qui s’était laissé convaincre de l’accompagner.

- Quoi, encore ?
- Un loup ne porte pas ce genre de chose, n’est-ce pas ?


Au tour du premier bougre de se taire : il fixait le bracelet de cuir sans comprendre. Un bracelet assez large pour être celui d’un homme, et frappé d’un « S ».

- Il est temps que les villages du coin prennent les armes et défendent leurs biens, camarade ; nous ne chassons pas le loup mais un homme !


*


Le soleil n’était pas levé depuis plus d’une heure, mais déjà les habitants du village de Birùun s’étaient réunis sur la place du marché. Il pleuvait toujours, et la ténacité de l’averse, liée aux événements qui venaient bouleverser le quotidien des paysans, ajoutait à leur mine grave. Certains hésitaient encore. Voilà bien vingt minutes qu’ils palabraient, chacun y allant de son argument : il y avait ceux qui tenaient déjà leur fourche en main, prêts à aller trouver l’opportun qui semait le trouble et décimait les troupeaux ; ceux que la perspective d’une traque sous la pluie n’enchantait guère, ou bien qui ne voulaient pas délaisser leurs tâches quotidiennes dans la folie d’une chasse à l’homme ; ceux, enfin, qui avaient peur.

Et ceux-là étaient nombreux.

La légende de la Bête était née. Elle existait dans les menaces des parents qui s’en servaient pour que leurs enfants terminent leur potage, sous peine d’être dévorés par elle dans la nuit. Ces mêmes enfants qui, le jour, s’amusaient à grimer le monstre en courant et en rugissant après ses proies. Nul n’avait pourtant vu cette bête, ou bien cet homme, et l’incertitude planait sur Birùun. Un peu en retrait, le dos appuyé contre le mur d’une colonne de bois servant d’appui à la charpente du marché couvert, le jeune homme qui avait trouvé le bracelet de cuir patientait, les yeux clos. Il ne semblait pas particulièrement inquiet, simplement déterminé.

L’on ne tarda pas à venir le chercher.

- Toi qui es si malin, comment peux-tu affirmer que cet homme, ou cette « Bête » ne va pas nous massacrer si on va la déloger ?
- Pour ce que j’en sais, il est seul et vous êtes trente. C’est assez évident à mes yeux.
- Mais où est-ce qu’on va bien pouvoir le trouver ?
- Dans les falaises. Le temps joue en sa faveur et il se joue de la réputation que votre superstition lui a taillée, voilà pourquoi il semble introuvable.
- Tu es bien présomptueux pour un étranger ! Qu’est-ce qui nous dit qu’on peut te faire confiance ?
- Il faut parfois tenter sa chance…


Ce dernier argument qui n’en était pas un fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres ; excédé, un villageois attrapa le jeune homme par le col et le secoua. Pas assez violemment pour le blesser, mais suffisamment pour que sa capuche tombe, dévoilant un flot de cheveux blonds. Surpris, le paysan desserra sa prise et recula.

- Une femme… ?
- Et alors ?
s’emporta l’interpelée en repoussant sa chevelure en arrière. Ça te pose un problème ?
- Heu… non, mais…
- Vous vous accrochez à des traditions plus vieilles que le monde ! On attaque vos troupeaux, c’est forcément une créature maléfique ! On vous donne de l’aide, c’est forcément parce qu’on est un homme !
- En même temps…
commença un forgeron à la moustache rousse, juste avant d’être interrompu par un méchant coup de coude de son épouse.

La blondinette se pinça l’arête du nez, désespérée. Alors, le paysan qui l’avait rudoyée osa poser la question qu’ils avaient tous au bord des lèvres :

- Vous êtes qui, en fait ?


*

- Orélie ?

La jeune femme ouvrit doucement les yeux. Elle s’était allongée sur l’herbe du jardin pour lire et s’était assoupie. Le soleil avait continué de grimper, diffusant une chaleur presque estivale que le vent frais venait adoucir ; sous forme de brise malicieuse, il jouait dans le linge étendu près de la maison. Penché au-dessus d’elle, Valante la regardait avec tellement d’amour qu’elle sentit sa gorge se serrer.

- Tu t’es encore endormie dehors…
- Il est tard ?
- Non, pas vraiment, mais je dois aller chercher mon frère et le troupeau.


Elle se redressa. Il sourit, secoua la tête et tendit la main pour ôter les herbes folles qui s’étaient accrochées à ses cheveux blonds.

- Je n’aime pas quand tu t’en vas.
- Je ne vais pas très loin, et puis je serai rentré avant la tombée de la nuit.

Il posa la main sur le ventre arrondi d’Orélie.

- Vivement que tu naisses, toi, j’ai vraiment très envie de te rencontrer…
- Encore deux mois à tenir !


Alante soupira, frustré de ne pouvoir faire avancer le temps à sa guise, et en cet instant précis, Orélie le comprit parfaitement ; elle voulait déjà que le soir soit là pour accueillir son compagnon. Mais ils devaient prendre leur mal en patience, alors plutôt que de se morfondre, il fallait s’occuper positivement ! Elle se redressa, aidé par le jeune homme, et brossa sa jupe.

- Je vais faire une tourte, tu auras faim quand tu rentreras. Je suppose que ton frère mangera avec nous avant de redescendre en ville ?
- Il voudra faire au plus vite, mais j’aimerais qu’il se repose un peu avant de repartir… Cela ne t’ennuie pas ?
- De vous nourrir ? Quand il y en a pour deux, il y en a pour trois !


Il l’embrassa, fou d’amour, et prit le chemin des hauts pâturages. Orélie rentra le linge sec, puis prépara la tourte, fit un peu de rangement, mit la table. Quand la nuit tomba, elle jeta un coup d’œil dehors, guettant le retour des deux hommes. Elle mit la tourte à cuire, la laissa ensuite reposer, se mit à coudre des vêtements qu’Alante avait déchirés en travaillant au champ. Les heures défilèrent. La tourte refroidit. La nuit passa.

Orélie ne dormit pas.

A l’aube, persuadée qu’il était arrivé quelque chose, elle enfila ses bottes, prit son bâton de marche et suivit le chemin de montagne qui sinuait vers les hauteurs. Un trajet long, difficile et fatigant pour la future maman que rien n’aurait pu toutefois détourner de son but : essoufflée, perclus de crampes, le dos douloureux, elle trouva d’abord le troupeau éparpillé dans un pré de fleurs sauvages. Puis elle tomba sur une agnelle ravagée par la férocité d’une bête. Un loup, sans doute. Son beau-frère était un peu plus loin, complètement défiguré.

Elle ne trouva ce qu'il restait d'Alante que deux heures plus tard.


*

Orélie essuya une larme qui roulait sur sa joue. Son autre main posée sur le renflement de son ventre, elle releva les yeux et fixa son regard bleu nuit dans celui du paysan.

- Ce meurtrier mérite de payer pour tout le mal qu’il nous cause. Vous pouvez rester là si ça vous chante. Si vous n’avez pas envie de suivre une femme au combat. Moi, j’y vais parce que c’est encore la seule chose qu’il me reste à faire.

Elle se détourna, mais l’homme la retint en lui attrapant le poignet.

- On y va ensemble, décida-t-il. Cette bête, ou cet homme ne passera pas la nuit prochaine. Pas vrai, les gars ?

Ils répondirent tous d’une voix unanime, piques et faux levées, animés par une colère partagée.

L’heure de la traque avait sonné.


Through the mist, through the woods
Through the darkness and the shadows
It's a nightmare, but it's one exciting ride
Say a prayer, then we're there
At the drawbridge of a castle
And there's something truly terrible inside
It's a beast he's got fangs, razor sharp ones
Massive paws, killer claws for the feast

Hear him roar, see him foam
But we're not coming home 'til he's dead
Good and dead

Kill the Beast… !


*

L’homme qui n’est plus un homme sursaute. Il lève la tête, hume l’air, fronce les sourcils. Un grognement s’échappe de sa gorge. Le danger est proche. Il faut fuir, encore. Quitter l’abri relatif de cette grotte pour en trouver un autre, ou bien se battre pour survivre. Il tend l’oreille : les hurlements des chiens le font frémir. Les dernières morsures n’ont pas encore tout à fait cicatrisé. Il doit s’en aller. Mais plutôt que d’affronter la lumière qui lui blesse les yeux, il choisit de s’enfoncer dans les ténèbres glacées de la montagne.

L’écrin des Dentelles Vives le protégera-t-il encore longtemps ?
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeMer 24 Avr 2019, 07:42

Tout les paysans du village s'étaient réunis pour chasser ''La bête'' qu'ils savaient désormais être un homme.

Ils ralentirent pourtant en apercevant, au loin, deux formes humaines.

Les formes en questions s'approchaient, celle de gauche semblait décontractée, les mains derrière la tête en marchant.

Celle de droite, elle, semblait simplement penser à autre chose, ce qui aurait put sembler anodin si ce n'était que les étranger ne ralentissaient pas le moins du monde ou n'indiquaient leurs intentions en approchant le groupe de plus de trente.

Quand ils furent assez proches pour les détaillés, la première chose qui marqua les esprits fut le regard et le sourire amusé de l'homme, à droite. Non seulement il ne semblait pas inquiet d'être soudain devant trente personnes armés, mais en plus il semblait trouver ça amusant.

La seconde chose était que la personne à gauche était une femme. Une femme portant un long manteau de cuir rouge par dessus des vêtements noirs qui avaient un reflet de cuir bouilli, une armure légère, mais efficace.

L'armure en question accentuait sa musculature fine et ses courbes, qui causèrent quelques rougeoiement sur le visage de certains hommes.

La troisième chose qui frappait était... L'arrogance.

Le regard de cette jeune femme, encore une enfant selon les critères de certains, était emplit d'arrogance, d'assurance et d'amusement.

L'homme trouvait la situation marrante.

Elle semblait, quand à elle, presque espérer qu'il y ais de la baston.


Ah bah bonjours les amis..! Je suppose que vous n'allez pas, ainsi armer, pour faire une fête dans les montagnes..?

Nous cherchons un homme qui tient plus de la bête que de l'être humain, vous ne l'auriez pas vu, à tout hasard..?


Les chuchotements dans le groupe se firent nombreux en quelques secondes, juste avant que quelqu'un ne les fassent taire et demande qui ils étaient, au juste.

Un regard croisa la jeune femme blonde qui avait pauser la question.

Un regard dépareiller et étrangement amusé.

Un regard perturbant.

Un regard perturbé.


Overturned and overrun ,
From the depths to paradise.

Hope and roses for my son,
Take me down to the afterlives...

Oh moi, je suis un vieux fou, un mercenaire passé l'âge d'or de son boulot... Elle, c'est ma dernière... ''protégée''.

La blondasse qui mène ces types se tourne vers moi une seconde, je souris un peu.

Les noms ne sont pas vraiment importants, si vous devez en avoir un... Appelez moi ''Archer''.

Malgré l’inflexion que je donne à ce mot, il est évident que ce n'est pas un nom.

Cependant Rybris avait raison, l’accoutrement et l'arc de guerre, disproportionné pour ma taille, font leur effet.

Ils sont déjà tous en train de murmurer, plusieurs pointes l'arc dans mon dos, gigantesque, avec des murmures d'admirations que quelqu'un de ma taille ne réussisse à le lever... S'il savaient que cet Arc est si léger qu'un enfant pourrait le soulever...

...Mais là est la beauté de la chose, je suppose, ils n'en ont aucune idées.

J'entend un ou deux murmures mécontents qui remarquent que les ''Femmes ne savent plus leur place''.

Mais malgré ces gros ours un peu très con, plusieurs des villageois se regroupent avec la blonde, il semble y avoir un peu de remous mécontents dans le petit groupe qui prend une décision, mais finalement un des villageois approche Ryb.


Si vous êtes des mercenaires, on peux vous engager alors..?

Hmm... Nous sommes déjà sur les traces d'une... ''Cible''... Mais je suppose, oui.

Cet homme, dont vous parliez... C'est lui qu'on chassent.

On as pas grand chose, mais j'suis l'proprio de l'auberge, au village, si vous nous aider, j'vous offres la chambre et le repas pour aussi longtemps que vous en avez besoin..!


Rybris fait semblant de penser, moi j'étudie cette bande d'idiots.

Pas un seul ne se doute que, si on trouvent vraiment Gil, on va se retourner contre eux.

Sauf peut être cette blondasse.

Elle, elle as pas l'air ravie du tout.

Elle as même l'air méfiante.

Je prends donc exemple sur Kaünis dans ma tête et lui envoi mon meilleur sourire arrogant et moqueur, ce qui as l'effet escompté alors qu'elle siffle visiblement entre ses dents et se détourne pour continuer la marche.


Et bien allons y, ''Archer'', nous avons une cible à trouver..!

Parfois, les choses vont tellement bien que j'en arrive presque à croire que la chance de Gil as enfin tourner...

...Si ce n'était que nos nouveaux ''Compagnons'' ne veulent lui arracher la tête pour la fiche sur une pique.

En même temps, en ce moment, Gil as besoin de se réveiller et refiche sa bébête en cage.


A split soul with a bitter wound,
I’m a feather,
I’m a fang,
I’m a dark dark dream.

Become whole or become consumed,
With a shadow in my hands and a primal scream.

To erase the rational,
Draw the words out of the page.

To embrace the animal,
Let the beast out of the cage..!

Ah! J'connais bien cette caverne! Ce crétin est fait comme un rat! C'est une des seules caves de la chaîne à ne pas avoir d'autre sortie! Cette fois on le tient!

Sa chance as tourner, me dis-je.

Encore.

Je ricane un peu, les paysans non loin de moi se retournent en se demandant ce qu'il y as de drôle.

Rybris, lui, soupire.

Un instant plus tard, cela dit, un cris rageur d'un Gilou-monstre qui vient de se rendre compte que le fermier avait raison nous parviens et ils se tendent tous devant ce cris mi-humain.

Moi, je tire l'arme du jour, mais Rybris place une main sur mon épaule et me chuchote à l'oreille que--

Ah.

Ah bon.

Alors c'était ça, ton idée, me dis-je en souriant un peu malgré moi.

Intéressant.

Du coup la blondinette se retourne juste au bon moment pour voir mon sourire et ses yeux s’agrandissent, elle as compris avant les autres.


Et bien les amis... Ce fut un plaisir...

Ils se retournent presque tous la tête en semblant se demander ce que Ryb veut dire.

Il nous as déjà fait faire un pas sur le côté un peu plus loin, j'attrape mon arc et encoche une flèche qui frappe l'un des hommes en pleine tête avant qu'ils n'ais eu le temps de réagir.

La bataille va sûrement permettre à Gil de se sauver mais...

...On l'as trouver.

On es près, si près du but.

D'abord, faut le protéger, s'assurer qu'il n'as plus de chasseurs. Pas comme si c'était la première fois, depuis le début de cette traque, qu'on es forcer de tuer des fermiers un peu trop insistant sur le fait de la traquer aussi.

J'aimerais dire que le meurtre me dégoutte, comme tous semble le dire.

Mais ça fait un moment déjà que Rybris m'as fait mettre les choses au clair. J'ai avouer que j'aime me battre, j'aime avoir une arme entre les mains...

...Que j'aime tuer...

...Mais c'est pas pour ça que je dois toujours le faire.

Selon lui, ça veut juste dire que je ne risque pas d'hésiter à faire le nécessaire.

Et puis si quelqu'un doit m'apprendre à ne plus tuer, on refileras le bilan des morts à Gil après.

Pour l'instant je lâche mon arc.

J'ai tirer plusieurs flèches, mais ils ont réussis à se retourner et à utiliser les planches qu'ils ont - Boucliers improvisés - pour se protégés.

Cette nana qui leur donne les instructions est douée.

Mais contre un mur de bouclier, il y as toujours la solution de projectiles plus lourds, me dis-je en tendant le bras droit, vide, alors que Rybris y fait apparaître une lance.

Il avait de la suite dans les idées, au final, en me faisant tester toutes ces armes.

En ce moment, alors qu'il est avec moi, je deviens un arsenal vivant, me dis-je en lançant l'arme, qui perce l'air en sifflant avant de transpercer lourdement un bouclier et l'homme derrière dans un bruit fort... ''Satisfaisant'', me dis-je en tournant sur moi même, tendant la main dans laquelle une autre lance apparaît.

La première, dans le cadavre du fermier, disparaît et j'entends plusieurs cris de surprise, ainsi que des alertes au dessinateur.

Certains se sauvent déjà en courant, mais la retraite est impossible alors que Rybris, concentré à 100% sur sa tâche, s'assure que nul ne quitte l'endroit en vie.

Selon lui, c'est la seule façon de s'assurer que personne ne chasse ni Gil, ni moi. Tuer tout ceux qui connaissent notre lien et savent que Gil est en mode bête.

Je protesterais bien, mais j'ai pas de meilleure idée alors...

...Ils arrivent désormais un peu trop près pour les lances, Rybris se contente de faire un pas sur le côté seul, pour s'éloigner et me laisser le champ de bataille.

J'aimerais bien qu'il m'aide mais...

...Je suppose qu'il est évident que c'est moi, qui ais le plus besoin d'entraînement.

Autant en profiter.

Je ressens plus que je ne vois les glaives apparaître dans mes mains et évite un coup de fourche une demi seconde avant de couper une gorge et d’empaler un torse, je laisse les armes là pour éviter une torche dirigée vers mon visage, ferme le poing sur le sabre qui y apparaît et le plante dans le ventre de mon assaillant.

Ces types n'ont aucun entraînement, s'ils m'entouraient, ils auraient une chance, mais ils s’emmêlent les pieds dans leur propre fourche..!

Je lâche le sabre, attrape un menton, casse la nuque, me glisse autour de ma dernière victime qui prends le coup de hache qui m'étais destiné en pleine tête.

Ma main se ferme sur la poignée du fouet à lames que j'utilise pour passer autour d'un bouclier et frapper le visage de son propriétaire, qui recule en criant de douleur un instant avant que mon arme ne frappe sa jambe, ce qui le fait tomber, disparaisse et soit remplacer par une lourde hache que je fait tourner dans mes mains avant de l'écraser sur l'homme, perçant son bouclier et le tuant par la même occasion.

Je réalise alors qu'il n'y as presque plus personne devant moi, me demande si--


Ils se dirigent vers moi, la ''blondasse'' leur donne des conseils tactiques chiants, occupe toi en, il ne reste qu'elle et trois mecs de ton côté si j'ai bien compté.

J'te laisse seule pour ce coup là, j'ai du boulot de mon côté.

Bien c'que j'pensais, me dis-je en me redressant doucement.

Les trois mecs sembles hésiter pendant que la blonde leur cri de rejoindre les autres qu'elle... ''S'occupe de moi''?

Mes sourcils se froncent. C'est qui, au juste, c'te nana..?

J'fais signe aux trois autres, qui se sauvent vers Rybris... S'ils savaient qu'ils vont vers une mort bien plus certaine qu'avec moi...

La blondasse, elle, tire une épée, pas très jolie, mais qui semble fort efficace, et me fixe en tournant légèrement autour de moi, je fais de même, sans être armée pour l'instant, sourire sur les lèvres.

L'arrogance est une arme.

Ce conseil de Rybris tourne encore et toujours dans ma tête alors que je ricane un peu.


Désolée pour tes potes, mais j'avais pas beaucoup le choix...

...Enfin bref, j'suppose que c'est ton tour, maintenant..!


Elle grogne, je tire mon katana lentement et prends la garde semblant si ouverte que Gil m'as montrer.

Le katana est une arme unique, faite pour dévier les attaques, dit sa voix dans mon crâne.

Là où une épée standard doit éviter ou bloquer, le katana change la course du mouvement pour mieux contre attaquer.

Quand elle attaque, cela dit, une pensée m’apparaît soudain.

Cette nana est douée.

Si j'avais pas passer mon temps à me pratiquer avec Ryb, elle m'aurait déjà tuer.

Mais j'ai réussis pour le moment, me dis-je en apercevant, alors que notre premier échange se rompt, une silhouette se sauver par dessus son épaule.

Gil as profiter de la distraction.

Il sera pas facile à retrouver, mais au moins, maintenant, on as une vraie piste.

Et puis pour l'instant, j'dois me débarrasser de cette pissasse.

Ensuite j'le retrouverait.

J'ai le sentiment, au plus profond de mon âme, que ma confrontation avec lui ne prendras plus bien longtemps.

Mais d'abord, je dévie une attaque, frappe à mon tour pour n'atteindre que du vide, puis évite une attaque visant à me décapiter en reculant.

Elle est rapide.

Trop pour le katana, me dis-je, ou plutôt trop pour MOI avec un katana. Pas assez douée.

Je jure entre mes dents avant de le ranger... De toute, il y avait qu'une seule façon que ça pouvait se passer, me dis-je alors qu'elle me demande en criant pourquoi je veux aider cet homme, ce meurtrier, ce monstre.

Je ramasse l'arc par terre...

...Con que j'y ais jamais penser, c'est pourtant si simple, me dis-je en observant les renforcements en métal.

Mon regard, calme, se pose sur elle, sur ses gardes, mais semblant se demande ce que je fais d'un arc en combat rapprocher.


Ce monstre, c'est un père de famille, c'est mon frère adoptif... C'est aussi l'homme qui as voler mon coeur d’artichaut.

Ce monstre, c'est la seule famille qu'il me reste.


A firework in a glowing sky,
Through the hell and havoc stride,
Cool smirk a smokin’ style,
Rev my engines up and ride..!

Demon heart inside of me,
Got the style to make the grade.

Carve my name in ivory,
Devil tears upon the blades..!

Cette pensée semble la secouer un instant.

Ah, elle croyait qu'il ne pouvait pas avoir de famille? Qu'il n'était qu'une menace pour tout le monde?

Peut-être bien.

Mais c'est MA menace.

Et puis j'ai promis à Makeno de lui ramener son père.

Elle as de l'honneur, elle semble attendre que je tire une arme de nouveau.

L'idiote n'as que le temps de réagir quand je m'élance en frappant, tourne sur moi même, volatile, pour un autre coup puis fait un pas de dance sur la droite en tournoyant pour frapper de nouveau.

Elle recule d'un pas malgré elle et tic alors que son bras saigne légèrement, le crochet de métal, sur mon arc, ayant arracher un morceau de chair sur ma dernière attaque.


J't'avais pourtant prévenue... J'suis une archère...

Maintenant l'effet de surprise passer, cette bataille va être rude...

...Mais au moins il risque pas d'y avoir d'autre surprise pas plaisante...

...Si..?
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeMer 24 Avr 2019, 14:21

- « Comment tu l’as connu déjà ? » demanda la sulfureuse blonde au regard profondément violet, dans un murmure à peine audible.

Khia comprenait entièrement la méfiance de cette femme. Elle-même aurait sans doute eu exactement la même réaction : après tout, qui était-elle ? Rien d’autre qu’une étrangère. Une inconnue. Bon, elle connaissait Juhen, pour l’avoir déjà côtoyé – lui et son humour enfantin légèrement douteux – à plusieurs reprises. Ce dernier était adossé contre le mur, les bras croisé sur son torse. Il ne disait rien mais avait le regard qui brillait d’une lueur amusée. Croisant le regard rieur du géant, la nordique haussa un sourcil, d’un air vaguement interrogateur. Secouant toute seule la tête, et tandis que son regard de glace passait d’Atal, à Nwëlla puis à Juhen, la Marchombre songea qu’elle avait décidément rassemblé un bien étrange petit groupe. Même s’ils étaient tous de redoutables guerriers, ils semblaient unis par une puissante volonté de retrouver leur ami, envers et contre tout. L’Aoki les admirait pour cela !

Au bout de plusieurs longues secondes, Nwëlla secoua la tête en soupirant.

- « Laisse, ce n’est pas important… » céda-t-elle « Il faut se bouger, on doit retrouver Gil avant que les villageois ne s’en chargent. Je préfèrerais éviter un bain de sang » décréta la blonde à l’aura dangereuse.


~ * ~ * ~


Cela faisait déjà une bonne heure que le petit groupe avait quitté le hameau de Panao, perché dans les hauteurs des Dentelles Vives. C’était dans le dédale de grottes qui dominait les environs que se terrait leur ami depuis de longs mois. Depuis qu’il avait investi les lieux, des drames épisodiques et réguliers secouaient la région, donnant naissance à une légende qui s’était très vite propagée en Gwendalavir : la légende de la Bête ressemblait aux histoires que l’on racontait aux enfants désobéissants et turbulents. Mais Khia ne voulait pas y croire : elle connaissait Gil. Il était bien des choses : un homme brisé, malmené par la vie, père d’un petit garçon qui devait désespérément attendre son retour, mais certainement pas un monstre.

D’ailleurs, ni Nwëlla, ni Atal, ni Juhen n’y croyaient non plus !

Peu à peu, le sentier se fit plus étroit. Heureusement, Tianwen – une collègue de Nwëlla, apparemment – avait donné des explications extrêmement claires. Pour avoir vécu plusieurs années dans le hameau, à quelques encablures de là, la jolie rouquine connaissait la montagne comme sa propre poche. Elle leur avait offert un peu de son temps, pour leur révéler des secrets jalousement gardés par quelques rares habitants des Dentelles Vives. Jusque-là, l’Envoleuse rousse ne s’était pas trompée ; c’était impressionnant !

Les quatre comparses échangèrent un bref regard entendu, au moment même où ils purent apercevoir – au loin, venant du flanc Sud – la lumière vacillante de plusieurs dizaines de torches, illuminant la nuit noire. Il fallait se dépêcher : l’entrée de la grotte ne se trouvait plus très loin, mais le temps jouait contre aux désormais. Khia crocheta sa première prise dans un geste sûr, confiant, assuré. L’ascension abrupte de la montagne n’allait pas être aisée, la Marchombre le savait bien. La roche s’effritait facilement, les prises étaient rares et glissantes. Cette portion des Dentelles Vives était sans doute l’une des plus dangereuses de toute cette chaîne de montagne. Pourtant, l’éventualité d’une mort atroce ne rebutait personne. Chacun avançait avec une détermination sans faille, uni par une seule et même volonté : retrouver leur ami, le ramener, lui redonner l’envie de vivre, tout simplement, être là pour lui.


~ * ~ * ~


Et voilà ! Ils venaient de trouver l’une des deux entrées de la grotte où s’était réfugié Gil. Le paysan, une cinquantaine de mètres en contrebas, se trompait. Il n’y avait pas une, mais deux entrées à cette grotte ; mais celle que le petit groupe s’apprêtait à pénétrer n’était que peu connue – seuls les plus téméraires en connaissaient l’existence. Les deux personnes qui bloquaient l’autre entrée, leur conféraient une diversion parfaite, focalisant ainsi toute l’attention des villageois.

Les uns après les autres, les compagnons de Khia se glissèrent dans l’étroit tunnel qui s’ouvrait dans la roche, plongeant au cœur de la montagne. Suspendue au flanc de la montagne par la force de son bras droit, la Marchombre jeta un bref coup d’œil en contrebas et fronça les sourcils en reconnaissant soudain une apprentie de l’Académie, qu’elle avait déjà eu l’occasion de rencontrer. Une fois. Pourtant elle se souvenait bien de sa fougue, de son caractère pétillant, mais surtout complètement déjanté. Tsukia. C’était son nom, à cette fille. Mais que faisait-elle là ? La jolie blonde secoua toute seule la tête, avant de s’engouffrer dans l’étroit passage.








[C'est parti, mon kiki ! court J'ai rassemblé la fine équipe pour l'occasion]
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeSam 27 Avr 2019, 22:56

Le sang giclait, éclaboussait les murs et les gens sans distinction aucune. Pris de court, les villageois tentaient de se replier vers l’entrée de la grotte, mais ils se faisaient massacrer un par un sans parvenir à avancer d’un mètre. Au beau milieu de ce carnage, Orélie demeurait impassible. Ses émotions étaient verrouillées à double tour depuis qu’elle avait perdu Alante. A aucun moment elle n’avait fait confiance à ces deux inconnus qui avaient surgi de nulle part, et au moment précis où ils s’étaient lancés sur les traces de « la Bête » ; leur brusque revirement n’était donc pas une surprise, mais si elle ne faisait rien, il n’y aurait bientôt plus personne pour venger son homme. La jeune femme tira l’épée passée à sa ceinture. Elle était un peu trop grande et trop lourde pour elle, puisque c’était celle du frère aîné d’Alante, et un bref instant, elle se demanda si elle allait parvenir à la manier. A se souvenir de ce qu’il leur avait enseigné, arguant que même de simples bergers devaient savoir se défendre.

Se défendre. Alante n’avait pas eu la chance d’essayer. Et les villageois qu’elle avait réussi à entraîner dans son expédition non plus ; ils tombaient, écrasés par la puissance de l’étrange couple que formaient cette femme et cet homme. Ils trichaient. Ils utilisaient l’art du Dessin pour affronter des paysans. L’être humain était-il à ce point si lâche ? Un animal n’aurait-il pas davantage de valeurs ? Orélie leva péniblement son arme. Elle devait aller jusqu’au bout des siennes. Pour Alante et pour tous ces hommes qui ne rentreraient plus jamais chez eux. En face d’elle, la femme aux yeux vairons esquissa un sourire suffisant. Ah, c’était donc un jeu ? Il était possible de rire dans une telle situation ? Laissant son corps retrouver la mémoire de réflexes insoupçonnés, Orélie parvint à repousser les attaques qui pleuvaient sur elle. Mais tout à coup, il y eut un tremblement. Infime et bouleversant. Terrible, en cet instant. Non, supplia-t-elle, pas maintenant…

- Ce monstre, c’est un père de famille, mon père adoptif… C’est aussi l’homme qui a volé mon cœur d’artichaut. Ce monstre, c’est la seule famille qu’il me reste.

Orélie ne comprenait pas. Le pouvait-elle seulement ? Ou bien alors elle comprenait trop bien justement, et c’était justement ce qui la faisait encore se tenir debout, entre le fond de la caverne et cette fille délurée : cette conviction qu’elle devait encore défendre la seule famille qui lui restait. En réalité, ces deux femmes partageaient bien plus qu’elles ne le croyaient. Si le hasard, cruel et dévastateur, ne s’était pas mêlé de leurs vies, elles auraient pu se rencontrer dans d’autres circonstances. Elles auraient même pu s’apprécier. Qui sait ? Mais le hasard avait lancé ses dés, et comme ils étaient pipés, c’était en sa faveur que le monde avait tourné. Un homme en avait tué un autre. Une femme en tuerait une autre. C’était aussi simple que cela, au bout du compte… Orélie tenta sa chance et recula précipitamment : l’armature de l’arc que son adversaire tenait entre ses mains lui avait entaillé la peau, un peu en dessous de l’épaule droite.

Ce n’est pas cela qui lui arracha un cri.
Ce n’est pas pour cela qu’elle lâcha son épée.
Ce n’est pas à cause de cela qu’elle vacilla.

Les mains crispées sur son ventre, elle s’adossa à la paroi. Le désespoir lui coupa le souffle. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il qu’elle soit assassinée au moment précis où elle s’apprêtait à donner la vie… ? Ses yeux bleus emplis de larmes, elle leva la tête, les dents serrées par la douleur qui dévastait maintenant ses entrailles, et regarda l’archère. Allez, qu’elle se dépêche.

Qu’on en finisse.



*

L’homme qui n’est plus un homme est acculé. Plus de galeries sombres et glacées, mais un mur froid et immuable : il est piégé ! Les cris, les aboiements des chiens, les bruits de lutte envahissent le calme habituel de sa solitude, saturent son ouïe sensible, affolent son cœur ; il grogne, frappe la paroi comme si elle pouvait se fendre sous l’impact – mais ce sont simplement ses jointures qui craquent. Il crie. Une bête à l’agonie.

Non !

Il peut encore s’échapper. Il doit s’en aller, trouver une autre tanière, un endroit où il sera à l’abri de la folie, de la douleur, de ces bruits qui le rongent de l’intérieur… Il tente le tout pour le tout : demi-tour. Foncer dans le tas. Eviter un intrus, puis un deuxième. S’emplir les narines de l’odeur ferrugineuse et familière qui le rend à la fois heureux et malade. Frapper au hasard, bondit, s’enfuir. Le plus loin possible. Mais les Dentelles sont traîtres. C’est le vide qui s’ouvre devant lui. Il vacille, agite les bras, retrouve son équilibre, observe la pente. Sauter ? Ridicule et inutile, il se tuera. Il n’a pas envie de mourir. Il veut simplement survivre. Sous la tignasse emmêlée, les yeux vairons se lèvent. Grimper ? C’est risqué… mais salutaire. Il doit essayer. Il doit s’éloigner.

Alors il s’élance. Ses gestes sont raides, mais curieusement rattrapés par d’anciens réflexes. Il s’élève au-dessus du gouffre, semblant ignorer qu’à la moindre erreur, il basculera. Il s’échappe. Atteint un palier, découvre un tunnel étroit. Il s’y précipite et rampe misérablement dans l’ombre, délaissant sans la moindre hésitation la lumière qui, dehors, lui a brûlé les yeux. Sa main blessée lui tire une grimace. Il y a du sang séché sur sa peau, mais ce n’est pas le sien. Souvenirs confus de la bataille à travers laquelle il s’est faufilé, quelques minutes plus tôt. Aveuglants comme le jour, il les repousse à leur tour. Continue d’avancer jusqu’à déboucher dans un boyau plus large, puis une cavité arrondie, spacieuse, traversée par un mince filet d’eau. Des champignons phosphorescents éclairent doucement l’endroit.

Et la poignée de gens qui se trouve là.

Il se fige, aux abois : on lui bloque le passage ! Mais s’il rebrousse son chemin, il n’y aura plus que le vide. Tension des muscles. Il est prêt à détaler. Il préfère encore se jeter dans le gouffre plutôt que de chercher à passer en force.

Et puis soudain, une intonation familière le cueille de plein fouet. Un coup de poing dans le ventre, cette voix. Il penche légèrement la tête.

Il la reconnait.

Mais…
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeDim 28 Avr 2019, 18:03

Pourquoi c'est toujours À MOI que ça arrive..!

Je grogne entre mes dents devant le regard méfiant et surpris de cette folle qui se battait enceinte.

Elle arête pas de se débattre faiblement, qu'est-ce qu'elle croit, que j'vais lui arracher son enfant pour le tuer devant elle? J'suis pas Ryb, merde..!

Du coup j'lui fiche une claque pas bien forte pour attiré son attention, ça marche moyen.


ARRÊTE de te débattre putain ou tu va faire une fausse couche.

Bon sang et moi qui croyais être la seule folle...

Mais arrête de gigoter j'ai dis! Tu parle l'alavirien ou bien le Ts'liche uniquement merde!?


Elle ne se calme pas, donc je grince des dents, lui attrape une main tremblante et la fiche sur mon ventre en la fixant.

Moi aussi, d'accord!?

C'est pas aussi... Datant... Que toi, mais moi aussi.

Et le père est en train de se sauver dans ces cavernes.

Je suis en train de le laisser partir pour te sauver parce que si je reste pas, mon ''collègue'', lui, n'y pensera pas à deux fois.

Alors s'il te plais, arrête de gigoter et de faire l'idiote. Ton gamin mérite pas ça...


Elle semble au moins s'être calmer, et justement Rybris arrive d'un pas sur le côté, lame droit sous sa gorge et je repousse celle-ci.

Fait pas l'con, tu va cherche un rêveur et tu t'assure que personne ne lui fasse de mal, ni à son enfant...

...Comme tu l'aurais fait pour Rina.


Le mentaï semble troublé.

Forcément, il m'as jamais parler de son amour pour cette femme, mais je la connaissais, étant supposé marier son fils (Sérieux beurk, il parlait trop, ce mec) à l'époque.

Et comme je sais qu'il est son père, ça ne peut vouloir dire qu'une chose ; Il as au moins eu une aventure avec Rina Agarest. Mais vu son visage du moment, c'était plus qu'une simple aventure, me dis-je un instant avant qu'il ne disparaisse.

Pour réapparaître un moment plus tard avec un rêveur confus.

Sérieux va falloir expliquer en plus..?

Mais non, il se met au travail dès qu'il aperçois la fille et du coup je me relève en observant Rybris.


Merci...

N'me remercie pas, j'suis en train de me dire qu'on auraient dut se débarrasser de toi y'as longtemps.

Oh t'inquiète, j'me dis la même chose à propos de toi à tout les jours.

Il sourit un peu, je lui offre un hochement de tête et m’engouffre dans la caverne...

...Seule.

Dangereux?

Si, c'est dangereux.

Un hamster s'y casserait les dents.

Mais désormais, je suis une louve.

Et mon chef de meute as des problèmes.


Tonight I've decided to accept everything,
Whether good wine or a clenched fist is waiting for me.

As long as I can feel my heart is still beating,
How can I allow the night hide the day..?

Say go - love and hate are both a kind of pleasure,
In this world there is purity and there is filth...

Don't compromise,
Don't touch my bottom line,
Waiting for dawn to break,
I desire nothing else but you..!

L'ascension as été ardue, mais je sais que je me rapproche.

D'abord parce que Gil n'aurait jamais sauté, bête ou non, ensuite parce que j'entends des chiens aboyer et, plus près, quelqu'un qui vibre d'indécision.

Je me hisse sur le rebord, me lève, et mon souffle se coupe presque en tombant face à face avec Gil.

Enfin, face à dos.

Les chiens se rapprochent, sûrement avec leurs propriétaires, à moins que ce ne soit des chiens sauvages.

Je me mords la lèvre, j'avais espère pouvoir demander à Syndrell de m'apprendre, mais...

...Pas le temps, là, si ce sont des chiens sauvages, je ne pourrais pas me battre à la fois contre eux et Gil.

Et je n'ais qu'une solution, que je ne maîtrise pas, et que je ne connais que peu, pour me sortir de ce pétrin.

J'ouvre la bouche hésitante, aucun doute que même si je réussis, Gil n'est pas le genre d'être assez faible pour se laisser prendre par le ''chant marchombre'', mais ça c'est si je réussis.

Je suis pas vraiment marchombre, et j'm'en fiche, mais ce drôle de chant aura-t-il le même effet quand mêlé à un peu de frontalier et d'envoleur..?

Aucune idée.

Du coup j'vais quand même essayer, me dis-je en tentant de me rappeler le son étrange, que je n'ais entendu qu'une ou deux fois.

Si j'réussis à pousser au moins une note, ce seras mieux que rien.

Si j'réussis un chant, ça pourrait me sauver la vie.

Mais surtout, si j'réussis, je fait bouffer ses dents à Gil.

Pour lui apprendre à plus jamais me faire une peur pareille. Et ne plus jamais me forcer à mentir à une mère sur le point d'accoucher...

...Ça fait longtemps que j'l'ais perdus, l'enfant de Gil...


You won’t ever hold me,
And tell me I’m the one you like...

...The moonlight’s a strange color,
It’s such a lovely night...

Can't rush things.

Laser beams of temptation fire right into my eyes,
I wanna fly to a paradise just for the two of us...

Even if it’s only for tonight,
Cinderella Boy,
Do you wanna dance tonight..?

Lemme hear that hot beat,
Do you wanna hold me tight..?

Sequined Cinderella Boy,
Do you wanna dance tonight..?

Open the doors of my dreams,
Do you wanna hold me tight..?

HRP:
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeMer 01 Mai 2019, 14:58

Khia plissa les yeux. Il lui fallut plusieurs longues secondes pour que son regard s’accommode à la pénombre. Seuls quelques champignons phosphorescents éclairaient désormais le chemin des quatre comparses, d’une lumière un peu vacillante et blafarde. La jeune Aoki ne s’était jamais douté qu’il pouvait exister pareil endroit au cœur de la montagne. Le temps semblait comme suspendu ici, et, curieusement, la jeune femme se sentait emplie d’une certaine sérénité. Elle se perdit un instant dans la contemplation de cet endroit, presque irréel. Elle ne se rendit compte qu’elle retenait sa respiration que lorsqu’elle perçut ce silence. Un silence profond. Suspect. Fronçant imperceptiblement les sourcils, la grande blonde fit volte-face.

Nwëlla, Atal et Juhen s’étaient figés, eux aussi. Il était là. Leur ami.
Gil.

Et pourtant, ce ne semblait pas tout-à-fait être le même homme qui se tenait devant eux. Le cœur de la Marchombre se serra en découvrant son ami. Même dans l’obscurité, Khia le voyait clairement : l’homme semblait avoir prit dix ans d’un seul coup. Ses cheveux avaient beaucoup poussés et tiraient plus sur le gris que sur le noir, notamment sur les tempes. Lorsqu’elle l’avait rencontré, près d’un an auparavant, elle avait vu en lui un homme brisé par la vie, mais pourtant terriblement attachant. Elle avait veillé sur lui, trois jours et trois nuits durant, et puis, en l’amenant dans sa tribu, elle avait tenté de lui montrer qu’il était tout-à-fait possible de trouver son équilibre et d’apprécier chaque petit moment à sa juste valeur, malgré les difficultés de la vie. Cela semblait avoir plutôt bien marché – du moins, elle l’avait cru.

Tel un animal sauvage piégé, Gil tenta de rebrousser chemin. Mais Tsukia l’en empêcha : elle venait de s’extirper, à son tour, de l’étroit et unique passage qui menait sur l’extérieur, bloquant ainsi toute tentative de fuite. Et maintenant ?

Ils avaient trouvé Gil. Super ! Mais comment le ramener ? Comment le raccrocher à la vie ? Comment l’aider, quant il ne semblait pas disposé à se laisser faire ? En réalité, aucun ne le savait vraiment. Personne n’avait de formule magique. Personne. Pourtant, ils étaient tous là. Khia croisa brièvement le regard de l’apprentie Marchombre. S’aperçut de son léger mouvement. Elle allait faire quelque-chose de stupide ! Se mordant l’intérieur de la joue, la jolie blonde bougea, elle aussi. S’avança d’un pas. Ne pris pas le temps de se racler la gorge.

- « Hoï ! Hukhuvud ! Jä dill ti att marksa ti ! » gronda Khia, consciente que tous les regards s’étaient tournés vers elle, même celui de Gil, si particulier.

Parler dans sa langue natale avait été instinctif. Si cela n’avait sans doute pas l’effet d’un électrochoc, au moins les consonnances gutturales et étrangères de ses mots auraient eu le mérite de s’attirer l’attention de son ami. Tout comme plusieurs membres de son clan, la jeune femme avait tenté d’inculquer quelques notions de cette langue nordique à cet homme – en vain, ce qui avait d’ailleurs valu quelques bonnes parties de fou-rires mémorables. Rien que d’y repenser, la Marchombre esquissa un petit sourire en coin. Avant de secouer toute seule la tête. La jolie blonde jeta un bref coup d’œil à ses compagnons d’arme, hochant légèrement le menton.

Elle savait ce qu’elle avait à faire.

La Marchombre planta son regard de glace dans celui de son ami. Elle profita de ce qu’il réagissait au son de sa voix à la manière d’un animal curieux pour déclencher toute la puissance de sa greffe, lui interdisant ainsi tout mouvement. Profitant de cet avantage, non négligeable, qui ne durerait que quelques secondes seulement, Juhen bougea. Si rapidement que Gil n’eut même pas le temps de se rendre compte de ce qui lui arrivait, tandis que le Thül lui assenait un coup suffisamment puissant pour l’assommer et lui faire perdre conscience. Leur plan avait marché, mais le plus compliqué restait de sortir de cette caverne, avant que leur ami ne reprenne ses esprits.

~ * ~ * ~

Munie de quelques décoctions médicinales, issues de la réserve d’Hoöna, leur aimable hôte, Khia profitait de ce que Gil n’avait pas encore repris ses esprits pour appliquer le baume sur ses nombreuses blessures. Certaines étaient récentes, d’autres dataient un peu plus, mais toutes attestaient de la violence avec laquelle il se fracassait les poings contre les parois rocheuses ou encore se disputait un territoire avec un autre animal sauvage de ces montagnes. Le cœur serré, la jeune femme était en train de se demander comment ils allaient bien pouvoir le ramener à la raison lorsqu’elle perçut un changement infime dans la respiration de l’homme.

Elle suspendit son mouvement.
Ne sourcilla pas non plus lorsque Gil ouvrit ses yeux vairons pour les plonger dans les siens.

Il n’était pas attaché : les murs de la cave étaient suffisamment épais pour le retenir et la lourde porte renforcée en fer ne risquait pas de se briser sous l’effet d’un accès de fureur. Mais et elle ? Elle restait parfaitement calme, sincèrement convaincue qu’il ne lui ferait pas de mal.

~ * ~ * ~

Tous se posaient la même question, ici : comment diable allaient-ils pouvoir s’y prendre pour ramener Gil à la raison ? Juhen faisait les cent pas, Nwëlla et Rybris aiguisaient distraitement leurs lames. Atal soupira. Passant une main dans ses cheveux, l’homme releva le menton pour planter son regard profondément doré – comme celui de sa mère, de ses sœurs, et de son neveu – dans celui de Tsukia. Elle avait l’air de bien connaître Gil, cette fille. Plus jeune que Seth, sans aucun doute, elle lui semblait un peu étrange – et encore, c’était un euphémisme – pourtant, il savait qu’il pouvait lui faire confiance.

- « A quoi penses-tu ? » demanda le guerrier, tandis qu’il observait le profil de la jeune fille plongée dans ses pensées.






Lexique :
Hoï ! Hukhuvud ! Jä dill ti att marksa ti ! : Hé ! Tête de noeuds ! Je t'avais dis de faire attention à toi !






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Lëroya Palabré
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeJeu 02 Mai 2019, 06:29

Un long soupir franchit mes lèvres alors que je me retourne une dernière fois vers la silhouette d’Al-Far. Sitep et Palip ont décidé d’y rester pour aider le groupe de métamorphes qu’on a fini par trouver. Ces gamins - plus ou moins grands, certes - savent capter les choses et se méfient. C’est normal, mais considérant que je suis une Envoleuse, même si intrinsèquement je ne leur veux pas de mal, je sais que mon groupe - les Mercenaires du Chaos - sont aussi à la recherche de telles habiletés.
Non pas qu’ils veuillent s’en débarrasser, contrairement aux Faucheurs - quoi que je ne sais pas ce que veulent ces salops - mais le peu d’informations que j’ai à ce sujet me laissent plus penser que c’est une sorte de fascination et que ça a à voir avec l’interprétation du Libre du Chaos.

Soit, à vrai dire ça me passe bien au dessus de la tête. Je suis libre, libre du Chaos et de la liberté, et seules les limites que je veux bien me poser - et que mon sens moral à deux balles me fait me poser - marquent les frontières de mes agissements. C’est pas un Livre à la noix qui va me dicter mes choix. Même si j’y mets une majuscule dans ma tête.

Je me secoue intérieurement un instant.
Maintenant que Sitep et Palip ne sont plus avec moi, et même si je m’inquiète pour eux, je peux faire ce dont j’ai envie depuis un moment : prendre des nouvelles de Gil.

* *

Les Dentelles Vives.
C’est où les indices m’ont menée. Où il y a le plus de concordances. Je me serais attendue à ce que l’Envoleur file beaucoup plus loin s’il ne voulait pas être retrouvé, donc… La question est : que veut-il ? Que voulait-il ?  On m’a parlé d’un homme animal, beaucoup plus dangereux que n’importe quel homme, que n’importe quel monstre. Je ne suis pas certaine que ce soit possible, dépendamment du monstre. Mais je laissais filer : après tout, ce n’était pas mon but, de chercher des monstres. Je cherchais juste Gil, ou au moins son enveloppe corporelle.

A quoi dois-je m’attendre ? Me préparer ?
Je ne sais pas, alors je dresse mes barrières, lentement, sûrement. Ce sont des tours, des immenses tours, avec de profondes douves qui les entourent. Un mur inébranlable, dont la seule faiblesse est le fait qu’il soit sur la corniche entre mon monde intérieur et le monde physique.

Parce que l’attaque a été menée.
J’ai vu les villageois partir, armes aux poings.
J’ai vu les cavaliers les suivre.
J’ai vu un petit groupe passer à revers.

Qui suis-je pour fourrer mon nez là-dedans  ?
Gil semble avoir en réalité une sacrée cohorte d’amis qui s’en font pour lui. Il n’a finalement sans doute pas besoin de mon aide.

Je me sens écartelée, soudain.
Est-ce que ma place est vraiment là ? Est-ce je veux vraiment aller chercher Gil dans cette grotte où il s’est réfugié ? Est-ce que ce sera vraiment Gil, finalement ? L’isolement, la détresse, et toutes les rumeurs qui tournent par ici…

A quoi dois-je m’attendre ?
Personne ne pourra le sauver de lui-même, à part lui.

Je cligne des yeux, alors que mon ventre me pousser à talonner mon cheval et à y aller.
Oui, je sens mon instinct qui me presse d’y aller, avant que ça soit trop tard, avant que ça tourne mal.

Mais ma tête et mon coeur ont peur.  
Peur de ce que je peux y découvrir.
Pas peur de ce que Gil a pu devenir.
Peur de ce qui se cache au fond de moi.

Une terreur sans nom s’abat sur moi brutalement, et je me recroqueville sur moi-même.
Gémis.

* *

C’est le nez de Stantal qui me ramène au moment présent.
La douceur de la peau de ses naseaux me tire un frisson, et j’essaye de déplier lentement mes membres tétanisés. Je viens de faire une crise de panique. Je déteste ça.

Me mordant la lèvre, je redresse le menton, et parviens à déplier mes jambes pour me lever complètement.
Le souffle de mon cheval sur mes paumes m’encourage à affermir ma position, et je finis par me mettre en selle.

La terreur me noue les entrailles.
Et c’est exactement pour ça qu’il faut que j’y aille.

* *

Les villageois ressortent bredouille de la grotte, mais je ne fais que les saluer du menton, ne faisant aucun commentaire sur leurs mines désespérées et fatiguées. Je ne vois pas les cavaliers. Je ne vois pas Gil.
Je ne pose aucune question : je sais que la traque n’est pas terminée.

Est-ce que ces gens que j’ai vus dans le lointain sont des amis, ou des ennemis, finalement ?
Je presse mes mollets contre les flancs de Stantal, et lui fait décrire un demi-cercle pour passer à côté des parois rocheuses.

Quelques minutes plus tard, à trotter en quête d’indices, je vois une colonne de six personnes et un sac à patates prendre une tangente. Poussant ma monture dans un galop discret, je m’approche jusqu’à discerner la cabane - ou maison - dans laquelle ils entrent.

Laissant Stantal un peu à l’écart, je me contente d’avancer.
Je sais que le sac à patates, c’est Gil. J’ai reconnu le profil de Tsukia, aussi, celle-là même qui perçoit Gil comme un frère. Ces gens sont des alliés, au moins, s’ils ne sont pas des amis.

Je toque deux fois à la porte, espérant que c’est Tsukia qui ouvrira.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeJeu 02 Mai 2019, 07:36

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TAKE

YOURSELF

TO HIGHER PLACES..!

À quoi je pense.

La question de l'heure, semblerait-il.

Je m'apprête à lui dire que je pense à attacher Gil et le lancer dans un lac pour utiliser ses propres méthodes, mais quelques coups à la porte m'interrompes.

Ryb, les autres, tout le monde se tends, certains tire même leurs armes.

Moi je lève les yeux.

Les mecs, tu leur file un joujou, ils le tire au moindre son.

J'approche la porte, l'ouvre... Et gèle un peu.


...Lë..?

Elle me fixe un instant, je crois voir un peu de ''ouf, c'est toi'' dans son regard, du coup je l'attrape par le cou, câlin nyah, voilà.

Et puis comme ça, les autres crétins vont avoir le temps de ranger leurs joujoux.

Quand on rentrent, je referme la porte en m'assurant que personne d'autre ne soit là, puis me retourne... Attrape Lë par la main et me dirige droit vers la porte renforcer où Gil est caché.

Juhen, ce gros nounours, se place devant la porte pour me barrer la route.

Il est bien plus grand que moi, pourtant je le fixe de mon meilleur regard d'envoleuse et je le vois douter un instant.

Ouais, j'suis plus la même mon gros.


Casse toi ou j'te bouffe.

Je ferais ce qu'elle demande, à ta place.

Pour l'avoir entraîner moi même pendant un moment, je peux te le dire... Elle est pleinement capable de mettre cette menace à exécution.


Il regard Rybris une seconde, puis moi à nouveau, grogne de mécontentement - Il est miiignoooonnnn - Et s'écarte.

Du coup j'ouvre la porte et entre, la referme derrière Lë et regarde la scène en réalisant une chose précise : Gil s'est réveillé.

Khia as l'air un peu gelée, lui aussi, comme si le moindre moment pouvait tout faire exploser.

Tout dans cet endroit crie de courir loin de Gil.

Moi je m'approche de trois pas et l'observe.

Laisse glisser un mot, doux mais douloureux.


... Désoler...

Désoler d'être la cause principale de ton état.
Désoler d'avoir été une gamine stupide incapable de te ramener.
Désoler de ne pas avoir sut te trouver attends pour te donner un choix.
Désoler d'avoir perdu l'enfant que tu m'avais confier.
Désoler d'avoir laisser Mak tout seul en te cherchant.
Désoler de pas savoir comment te ramener, toi qui savait toujours...

...Je suis... Tellement désoler...

...Moi qui dit à tout le monde que j'ai changer, que je suis forte, je ne suis toujours pas assez forte pour te sauver de ton monstre.

Tout ce que j'ai envie de faire, c'est de lui faire un câlin à la tête, qu'il griffe, morde ou me tue...

...Je voudrais juste tellement trouver une façon de me faire pardonner.

De me pardonner.

Mais je ne sais pas, je n'ais jamais sut, je voulais le trouver, je l'ais trouver, et après?

Je comptais juste lui fiche des gnons jusqu'à ce qu'il se réveille et pourtant, voilà que Khia, elle, prends soin de lui comme ça.

Il mérite...

...Tellement mieux que moi...


Every street,
In this city,
Is the same to me...

Everyone's got a place to be,
But there's no room for me...

Am I to blame..?

When the guilt,
And the shame hang over me,
Like a dark cloud,
That chases you down in the pouring rain...

It's so hard to find someone,
Who cares about you...

But it's easy enough to find someone,
Who looks down on you...

Je sers les poings, je sens mes jointures blanchis protestés, mes dents qui serrent dans ma mâchoire grincer.

L'envie extrême de juste me frapper moi même me prends et, je sais pas trop pourquoi, j'hésite pas.

Mon propre poing me cueille la gueule au niveau de la pommette avec une telle violence que j'ai recule en haletant de douleur et grognant un peu entre mes dents.

Toute ma vie j'ai eu autour de moi des gens qui voulaient usé de moi, qui se fichaient de moi ou qui voulaient juste voir si je pouvais bien être un peu utile.

Toute ma vie, j'ai souffert à cause des autres, pourtant la douleur qui me cueille au ventre en même temps que mon poing viens bien de moi même.

Je sens Khia et Lë se gelés un peu devant la violence des coups à moi même, je me tiens le ventre en grinçant des dents, putains que ça fait MAL...


It's not what it seems,
When you're not on the scene,
There's a chill in the air...

But there's people like me,
That nobody sees,
So nobody cares...

Why is it so hard to find someone,
Who cares about you..?

When it's easy enough to find someone,
Who looks down on you..?

Why is it so hard,
To find someone,
Who can keep it together,
When you've come undone..?

Why is it so hard,
To find someone,
Who cares about you..?

Un peu en sueur, les cheveux mi longs en bataille, je relève le regard une seconde pour capter celui de Gil.

Un peu comme un animal qui obtient trop d'informations contradictoires en même temps, il semble juste à la fois effrayer et confus.

Très confus.

Ou peut-être que je me plante, que je peux toujours pas le lire.

Du coup je me redresse, crache un peu de sang qui s'accumulait dans ma bouche - j'crois que j'me suis mordu la joue l'hors du coup au ventre - et l'approche, les cheveux toujours en bataille et à moitié collés au visage.

Déterminée.

Chaque fois qu'il était brisé, je ne savais pas quoi faire, ne voulais pas risquer ma vie ou mon corps à m'approcher de lui quand il est en colère.

Comme pouvais-je dire l'aimer quand je me refusais à accepter toute une part de lui..?

Alors je m'agenouille pas très loin de lui, le fixe un instant, je sais que mon regard s'est attendris parce que je le sens dans mon coeur qui s'emballe un peu pour ce crétin.

Le sien ne battras sûrement jamais pour moi, c'est comme il as dit, à l'époque, j'suis trop jeune, trop stupide et beaucoup trop suicidaire.

Un peu comme lui, me dis-je en souriant tristement.

J'étire doucement une main vers lui.

C'est dangereux, je sais, mais je veux juste lui faire un câlin.

Lui faire comprendre que, cette fois, je ne l'abandonnerais pas.

Cette fois, je sais quoi faire.

Parce que je peux enfin me blâmer moi même sans courir dans la direction opposée.

Ma voix est un murmure à peine, mais je suis sûre que ce murmure, quelque part au fond de lui, il le comprendras, même s'il ne veux pas, même s'il veux que je m'éloigne, quelque part, il comprendras.


J'tais enfin trouver, je suis là, maintenant...

...Grand frère...


I swear this time it won't turn out,
The same 'cause now I've got myself to blame...

And you'll know where we end up,
On the streets that is easy enough,
To find someone who looks down on you,
Why is it so hard to find someone,
Who cares about you..?

When it's easy enough to find someone,
Who looks down on you...

Why was it so hard to find somehow,
to keep it together,
When you came undone..?

Why was it so hard,
To find someway,
To care about you..?
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeSam 04 Mai 2019, 11:39

Orélie devina qu’elle pleurait alors que ses yeux étaient toujours fermés. Elle n’avait pas envie de les ouvrir. Pas envie d’affronter encore une fois cette réalité trop terne qu’Alante n’illuminait plus par son sourire… La voix n’était pas de cet avis. Allez, jeune maman. On ouvre les yeux, maintenant ! Orélie s’exécuta. Etait-ce à cause de l’inflexion de cette voix, de son acharnement à la tirer de sa torpeur ou bien dans l’espoir qu’obéir la ferait taire ? Flou total, vision cotonneuse, univers feutré. Après la douleur, Orélie ne ressentait guère plus qu’une sorte de béatitude profonde. Ses membres étaient gourds, ses sens émoussés. Elle devinait qu’elle était toujours allongée dans la caverne, la tête posée sur un manteau roulé en boule. Un autre la recouvrait jusqu’à la taille. Reprenant petit à petit ses esprits, elle réalisa que la fille au regard dépareillé n’était plus là. En revanche, le rêveur qu’on avait tiré de sa confrérie était agenouillé près d’elle. Sans âge ni traits particuliers, il se contentait d’être là, de la raccrocher à la vie. Mais quelle vie ?

- Vous êtes réveillée, c’est bien. Vous êtes encore très faible, mais… est-ce que vous voulez que je le pose sur vous ?

Orélie ne comprit pas immédiatement ce que lui demandait l’homme vêtu d’une bure claire. Excédée par son ton policé et le calme impressionnant qui exultait de la moindre de ses pores, elle s’imaginait lui hurlant ses quatre vérités – quelles qu’elles soient – ou bien de lui flanquer la râclée du siècle. Et puis elle baissa les yeux, et elle la vit. Une chose minuscule, rose et fripée qui semblait dormir dans les bras du rêveur. Mon enfant, songea-t-elle brusquement, mais ces deux mots furent aussitôt accompagnés par d’autres, bien plus durs : celui qu’Alante ne verra jamais… Sans un mot, Orélie se tourna vers le mur. Le refus était devenu son état d’âme. Refus d’être heureuse, refus de l’avenir, refus de s’attendrir. Refus, purement et simplement. Complètement. Résignée, elle fixait la paroi rocheuse sans véritablement la voir quand un bruit vint briser l’écho de ce lourd silence que son absence de réponse avait créé. Ténu d’abord, il s’éleva rapidement, puissant vagissement qui frôla des aigus insoupçonnés… et qui s’empara de son cœur. Lentement, Orélie bascula sur le dos et tourna la tête en direction du rêveur. Elle n’eut pas à formuler sa demande : il déposa la petite chose en pleurs sur sa poitrine gonflée et soudain douloureuse.

Orélie se mit à pleurer mais, pour la première fois depuis des semaines, c’était des larmes de joie qui roulaient sur ses joues. Epuisée, elle referma les bras sur le petit être ; l’étreinte maladroite l’apaisa. Les apaisa tous les deux. La jeune femme se sentit sourire entre deux sanglots, puis la main du rêveur passa doucement dans ses cheveux.

- Félicitations, dit-il. C’est un garçon.

Notre fils, Alante… ! Regarde, il est si beau ! Orélie ferma les yeux. Elle pouvait tout refuser pour se protéger, mais elle ne pouvait pas refuser d’aimer. Ironie du sort ou bien fondement immuable ? La Bête était partie loin d’ici, elle n’était plus l’objectif ultime de sa quête ; c’était le trésor inestimable qu’elle tenait entre ses bras. Celui qui, d’une certaine manière, ramenait un petit peu Alante à la vie. Elle le raconterait dans des histoires. Ton père t’aimait déjà avant que tu naisses. Il sera toujours là.

Même si tu ne le vois pas.



*


Blam. Blam. Blam.

Les bruits du marteau résonnent dans la brume matinale sans effrayer les oiseaux qui sont perchés dans les arbres, un peu plus loin ; en un an, ils se sont habitués au chant des travaux qui ont vu cette maison s’élever dans leur univers. Profitant du tintamarre, un renard se glisse entre deux troncs, les oreilles dressées, sur les traces d’une proie repérée depuis longtemps. Au-dessus de sa tête, un écureuil bondit d’une branche à une autre, hors de portée. Chaque écho du marteau semble pulser comme un cœur alors que la vie se déploie autour de lui. Blam. Blam. Blam. Rythme régulier et soutenu. Le bras qui le manie est mince mais déterminé. C’est le bras d’un enfant qui n’a pas fini de grandir, et qui pourtant est déjà si grand… A califourchon sur son perchoir, il donne du marteau comme si c’était-là son métier : précision et réflexion sont ses mots d’ordre. La tonnelle sur laquelle il travaille depuis des jours n’avance pas assez vite à son goût, mais sa volonté faite d’acier l’empêche de renoncer. Voilà pourquoi l’aube le voit en plein travail, quand il dormi seulement quelques heures. Le sommeil le fuit – non, c’est lui qui fuit le sommeil, nuance… Trop de rêves compliqués. De souvenirs à ressasser. Un passé, c’est tellement lourd à porter…

Blam. Blam…
… Blam.


Le marteau interrompt sa danse hypnotique et le garçon lève soudain la tête. Son regard bicolore se pose sur le pâle éclat rose de la ligne d’horizon et ses prunelles s’illuminent d’étoiles, plus vives encore que celles qui s’éteignent doucement au-dessus de sa tête. Inspiration, bouffée d’un espoir qui ne se décide pas à mourir. C’est ton papa. Il sera toujours là, même si tu ne le vois pas, a dit Nora, un soir. Des paroles Ô combien banales et sans aucun sens, jusqu’à ce qu’une brise imperceptible ne souffle sur sa nuque, jouant avec les cheveux qui lui chatouillent la peau – exactement comme sa main à lui quand il la laissait traîner distraitement juste ici, oubliant un bref instant son rôle d’ours ronchon et mal léché. Sans quitter le ciel des yeux, Makeno porte les doigts à son cou. La sérénité qui l’envahit se teinte d’une promesse à laquelle il croit de tout son être. Bientôt. Seth et Tsukia reviendront bientôt.

Et lui aussi.


*

L’homme qui n’est plus un homme se réveille brusquement. Son premier réflexe est de se redresser, le second de chercher à se lever ; mais, désorienté, il sent ses jambes ployer sous son poids et se rattrape de justesse au lit de fortune. Sa vue est trouble, son ouïe déformée, sa peur immense : il ne sait pas où il se trouve, ni ce qui lui est arrivé. Tout se mélange, se brouille dans son esprit malmené. Quand sa vision s’accommode enfin, il constate qu’il n’est pas seul : il y a quelqu’un de l’autre côté de la pièce. Qui attend, immobile. Menaçant ? Son cœur s’emballe. Il recule, se cogne, trébuche sur le lit. Dans son souvenir, le claquement des mâchoires l’affole. Il lui faut encore quelques minutes pour réaliser que les chiens ne sont plus dans son ombre. Mais sa mémoire lui joue des tours : bruits confus, formes indistinctes, escalade, éclaboussures de sang, fureur extérieure, ensemble cacophonique. Le dos contre le mur, il tourne la tête, la place de profil pour observer – non, surveiller du coin de l’œil le « quelqu’un » qui n’a toujours pas bougé.

Il ne perçoit pas d’hostilité, mais il se méfie. Evidemment. D’aussi loin que remontent ses souvenirs, il est en fuite et ceux qui le pourchassent n’hésitent pas à tendre les pièges les plus viles pour lui mettre la main dessus. Tendu comme un arc, prêt à lutter pour défendre chèrement sa peau, il attend la suite. C’est une porte qui s’ouvre et qui se ferme, et deux nouvelles personnes qui pénètrent dans la pièce. Minuscule affluence qui le fait trembler de peur. Le monde, il n’aime pas. Certitude absolue ! Pourquoi vient-on l’embêter ? Pourquoi ne le laisse-t-on pas tranquille ? Colère. Qui grandit dans son ventre. La bestialité qui le caractérise depuis quelques mois est en train de prendre le dessus : ses pupilles se dilatent et assombrissent son regard, il se rencogne contre le mur et laisse échapper un grondement sourd, bien plus animal qu’humain, entre ses lèvres gercées. Une personne s’approche. Tant pis pour elle s’il lui arrache la tête avec les crocs. Encore quelques pas et il va bondir.

Elle s’arrête.

Il attend.

Un son ? Indistinctes, les paroles frôlent sa conscience, un bref instant, avant de disparaître. Intrigué, il penche légèrement la tête sur le côté, à la manière d’un animal attentif. Intonation familière. Il tourne à nouveau la tête, hume l’air ; il connaît cette odeur singulière, subtilement épicée, émanant de la personne qui se tient toujours près de la porte.

« Allez, essaye ! C’est… divin ! Et un peu épicé. Ne recrache pas après la deuxième gorgée, prend bien la troisième! »


Qu’est-ce que c’est que ça ? Un écho ? Surpris, il sursaute, et son regard croise celui de la première personne, celle qui l’a réveillé tout à l’heure. Regard de glace. Plus froid que les sommets des Dentelles où il s’est réfugié un moment, et pourtant si calme… il reconnaît ce regard singulier, hypnotisant, apaisant.

« Bienvenue chez moi ! Ici, c’est ce que les Alaviriens appellent communément le Septentrion des Géants. »


Cette fois profondément troublé par l’écho familier, il plaque ses paumes contre ses tempes. Quelque chose s’agite en lui, quelque chose qu’il a peur de laisser s’éveiller complètement.

Quelque chose que la Bête n’aime pas du tout.

La voix s’élève à nouveau, un peu cassée. Effleure son âme comme la caresse d’une plume. Longue, noire, brillante. Celle d’un corbeau.

« D'ACCORD PUTAIN TU VEUX QUE JE TE CRIE DESSUS ET BIEN VOILÀ T'ES CONTENT? C'EST C'QUE TU VEUX? QUE JE TE CRIE QUE T'ES UN ENFOIRÉ? QUE C'EST TA FAUTE? QUE T'ES LE PIRE AMI QUE J'AI JAMAIS EU MAIS QUE PUTAIN J'PEUX RIEN Y FAIRE PARCE QUE T'ES PIRE QUE LE POISON QUE J'AI DANS LES VEINES?! »


Il ferme les yeux, se recroqueville. Dans son ventre, ses entrailles font un saut périlleux : il est saisi d’une envie aussi brutale que familière, celle de protéger cette fille. La Bête proteste : c’est chacun pour soi, c’est la loi du plus fort, pour survivre il faut lâcher prise, et oublier… Tout oublier.

Seulement voilà.

Ces trois personnes-là, s’il est capable de les effacer complètement de sa mémoire, comme cela a été le cas, il ne peut pas les effacer de son cœur.


*


- Enfer, comme dirais l’autre, ça fait déjà une heure qu’ils sont enfermés là-dedans…
- Je ne crois pas que les filles craignent quoi que ce soit.
- Moi non plus, tu crois quoi ?? S’il y avait le moindre risque, j’aurais déjà défoncé ce mur pour aller lui refaire le portrait, à cet empaffé ! C’est juste que cette attente me tue ! Par mes ancêtres,j’vais le tuer de toute façon, alors pourquoi attendre ?
- Du calme, Juhen.


Le Thül laissa échapper un grognement d’ours, mais il s’affala dans le couloir, le dos contre le mur, son arme à portée de main, et soupira. Assise en face de lui, ses jambes repliées contre sa poitrine et encerclées par ses bras, le menton sur ses genoux, Nwëlla fixait le vide devant elle.

- Je ne l’ai pas reconnu, murmura-t-elle. Il a tellement changé. Vous avez vu ?
- Bof. Il a toujours sa tronche de cake,
marmonna Juhen.

La mine sombre, Atal continuait de faire les cent pas dans le couloir. Il était resté silencieux depuis que Tsukia avait fait entrer l’inconnue. Ces trois-là avaient un lien évident avec leur ami, mais serait-ce suffisant pour le ramener ? Pouvait-on seulement espérer qu’il revienne ? Nwëlla avait raison, il avait tellement changé…

- Naïs nous avait prévenu. Vous vous rappelez ? Elle nous avait mis en garde contre sa fureur. Elle disait qu’un jour, cette colère finirait par éclater.
- Faut dire qu'elle avait toujours une longueur d’avance.
- Et nous, toujours un temps de retard.
- La question est- : serait-elle ravie de vous voir avec ces têtes de dix pieds de long ?

Les regards convergèrent en direction de Rybris. Il était demeuré étonnamment silencieux lui aussi, mais visiblement, la pause était finie.

- Franchement, vous faites peine à voir ! Les filles sont en train de faire leur boulot, là-dedans. Faut leur faire confiance. Elles ont des arguments sacrément convaincants.

Comme il mimait une poitrine féminine, Juhen s’empara de son arme et Nwëlla s’empourpra légèrement, mais Atal intervint avant que ses compagnons n’écharpent le plaisantin :

- Il a raison ! Vous savez très bien que ce couillon a toujours eu un faible pour les femmes.
- Ouais mais quand même. On parle de Tsukia, là. Et de Khia. S’il les touche, je le castre.
- Elles s’en chargeront très bien toutes seules, crois-moi ! Bon sang, tu vas percuter ce qu’on essaie de te faire comprendre, oui ?
- Comprendre quoi ?
- Les souvenirs…
réalisa enfin Nwëlla à mi-voix.
- A mon avis, c’est ce qui pourrait l’aider à revenir, oui.
- C’est pas trop tôt,
chantonna Rybris. Bon, maintenant que vous avez fait le point, on va définir l’ordre des baffes. On les distribuera chacun notre tour. Sinon ça va le tuer pour de bon. Qui veut passer en premier ?


*


L’homme était en train de redevenir un homme. Il le sentait au plus profond de son être. Appelé par les échos, happé par les souvenirs, il se laissait emporter par le flot des sensations, des émotions… et des souvenirs. Il y en avait beaucoup. Il fallait les revisiter l’un après l’autre. Replacer des moments, replanter des décors, associer des noms et des visages. Trouver celui de la femme aux yeux bleus. Celui de la femme à la peau cuivrée. Celui de la fille toute cabossée.

Je vous connais…

Je sais qui vous êtes...

Dites-moi…

Aidez-moi à...
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeDim 05 Mai 2019, 15:11

Là, elle était bien – enfin, elle se sentait mieux, plutôt. Le vent frais soufflant dans ses longs cheveux d’un blond, proche du blanc immaculé, le soleil illuminant doucement un paysage à couper le souffle, il n’y avait pas de comparaison possible, c’était bien moins oppressant que l’atmosphère étouffante de la cave.

Rien que de songer à l’état de Gil, une boule se forma dans la gorge de Khia. Elle aurait voulu pouvoir l’aider, vraiment. Mais, comment ? La Marchombre n’en avait pas la moindre idée. Rien du tout. Tsukia et l’autre femme – Lëroya, c’était son nom apparemment – sauraient probablement y faire, surtout qu’elles semblaient connaître beaucoup mieux l’homme aux yeux vairons. Et tenir énormément à lui aussi. Les deux femmes en pinçaient pour Gil, l’Aoki l’avait immédiatement perçu, à leur manière de de réagir en sa présence et aussi à cause de leurs joues qui s’empourpraient légèrement. La jolie blonde s’était sentie de trop, et surtout elle ne voulait pas s’imposer. Elle avait donc préféré sortir : la tension était déjà palpable dans la pièce et elle n’y serait d’aucune utilité, c’était évident !

Et puis, elle n’était pas certaine non plus que cela aiderait Gil à retrouver son humanité, tous ses repères et ses souvenirs, que d’être confronté à trop de personnes à la fois. Après tout, il était déjà fort fragile – sans doute bien plus que lorsqu’elle l’avait rencontré, près d’un an auparavant. Il avait vécu si longtemps, retranché dans les grottes des Dentelles Vives, seul, que cela serait sans doute beaucoup plus perturbant de devoir se familiariser avec autant de visages. Autant de personnes. Les deux femmes – Tsukia et Lëroya – et tous ceux qui attendaient dans le couloir, nerveusement, ils espéraient et voulaient vraiment aider. Chacun à leur manière. Mais elle, qui était-elle ? Si ce n’était qu’une étrangère ? Elle avait pris soin de Gil, à un moment où il était au plus mal, certes, mais elle restait une étrangère, par rapport à toutes ces personnes.

Fermant les yeux quelques secondes, Khia secoua toute seule la tête. Elle ne voulait pas se morfondre comme ça, toute seule. Ce n’était pas dans ses habitudes. Et surtout, cela ne changerait pas grand-chose à la situation. Alors elle se leva et inspira profondément en levant les mains vers le ciel.


~ * ~ * ~


Khia achevait tout juste la Gestuelle, quand elle entendit quelqu’un s’approcher, d’une démarche souple et légère. La Marchombre se sentait bien plus sereine désormais : ses doutes et ses interrogations avaient disparu avec le soleil à l’horizon. Un éclat de douceur brillait dans son regard lorsqu’elle le plongea dans celui, profondément doré, d’Atal. Sans rien dire, il vint se mettre à côté d’elle, admirant les dernières lueurs du jour qui coloraient le ciel de teintes dans un dégradé de rose et mauve. C’était magnifique : cela ressemblait à une explosion de couleurs !

Ce fut la Marchombre, qui rompit le silence la première.

- « Comment il va ? » demanda la jolie blonde, le plus sincèrement du monde.
- « Il est sur la bonne voie. Mais, si tu veux mon avis, on n’y arrivera pas sans toi… »

L’Aoki haussa un sourcil, d’un air franchement circonspect. Elle ne connaissait cet homme que depuis quelques heures réellement, mais elle devait bien avouer qu’elle l’appréciait déjà beaucoup : son tempérament calme et réfléchi tranchait nettement avec tous ses autres compagnons. Il n’était pas du genre à parler pour ne rien dire, ni à prendre des décisions à la hâte. Elle sentait bien que c’était quelqu’un sur qui l’on pouvait compter et elle songea soudain que Gil avait de la chance de le compter parmi ses amis. Hochant légèrement le menton, elle attendait la suite.

- « Ma sœur, Athénys » (à cette révélation Khia écarquilla les yeux de surprise) « m’a raconté comment tu avais pris soin de Gil, alors qu’il était au plus mal. Sans jamais rien demander en retour. Et tu sais quoi ? Tu es la seule personne que je connaisse qui ai fait cela pour lui, alors que tu ne le connaissais même pas. » expliqua l’homme.

Khia crut discerner une lueur de culpabilité dans le regard d’Atal. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure, réellement touchée par la sincérité de son compagnon de route. Fronçant légèrement les sourcils, la jolie blonde repoussa la question qui lui taraudait l’esprit : Atal n’avait pas fini.

- « Naïs nous avait pourtant prévenu. A force de se sacrifier pour nous tous aussi souvent, sans penser à lui, toute sa colère finirait un jour par exploser et tout faire voler en éclat. Elle avait raison »

Naïs. C’était elle – entre-autre – que Gil avait appelé dans son sommeil, durant les quelques jours où elle avait veillé sur lui. Khia sentait bien que c’était cette femme qui unissait autrefois ce drôle de petit groupe et ils semblaient tous perdus, sans elle. Comme orphelins. Cette triste constatation fit l’effet d’un pincement au cœur à la Marchombre. Pourtant, contre toute attente , c’est un sourire qui étira ses lèvres.


~ * ~ * ~


Atal avait raison. Gil avait besoin d’elle, aussi. Mais elle était toujours convaincue que d’être trop nombreux dans cette cave ne l’aiderait en rien. Et les filles y étaient toujours. Alors elle attendrait. Elle serait là, au bon moment, comme toujours. Mais s’imposer, forcer les souvenirs, sûrement pas ! Ce n’était pas dans sa façon de faire. Tout en aiguisant l’un de ses poignards – c’était tout ce qu’elle avait trouvé à faire pour s’occuper pour l’instant – assise dans l’un des large fauteuils de l’arrière-boutique, la Marchombre commença à entonner un petit air de chez elle. Qui fit converger tous les regards vers elle, avant-même qu’elle ne s’en rende compte…
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeJeu 09 Mai 2019, 11:06

- Il a quoi ?

Les regards se tournèrent vers Neige, surpris par sa véhémence.

- Cet abruti a disparu ?

Les deux mentaïs hochèrent la tête et l'apprentie soupira, exaspérée. Elle était retournée au Domaine pour pouvoir replonger dans ce qui devait être son univers, observer les autres, comprendre qui elle devait être, ou paraître être... Et voilà qu'on lui disait que ce tocard de Gil avait disparu. Pouf.

Eh bien, inutile de l'attendre à Al-Chen, je suppose. Je m'en vais le chercher moi-même.

Elle n'en fit pas part aux deux mentaïs – dont elle avait déjà oublié les noms – et les quitta sans plus de cérémonie. Elle marcha à grand-pas vers l'écurie pour prendre une monture au hasard. Elle n'avait aucune idée d'où chercher. Les deux hommes avaient vaguement mentionné une direction, mais ils n'en savaient pas plus, et elle n'allait pas essayer de leur soutirer d'autres informations. Elle n'aimait pas les mentaïs. Il y avait quelque chose qui se dégageait d'eux et lui donnait envie de fuir.

- C'est quoi ton nom, marmonna-t-elle en regardant le box de la jument qui avait attiré son attention – fine, à la crinière et la robe blond tirant sur le brun. Elle lui semblait assez rapide et endurante pour supporter le rythme qu'elle allait lui imposer. Liane ! Eh bien Liane, on va sortir faire un tour, toi et moi. Décidément, je n'arriverai pas à rester ici plus de deux minutes avant qu'on m'emmerde et que je doive partir.

Elle se secoua – voilà qu'elle parlait à un cheval, alors qu'elle communiquait déjà avec Cime ! – et sans plus de façon scella sa monture et la conduisit hors de l'écurie pour grimper sur son dos.

Quelques minutes, et elle quittait le Domaine pour s'enfoncer dans Ombreuse. Inconsciemment, sa main se posa sur le bandeau qui ceignait son poignet. Celui qu'il lui avait prêté pour mettre son bras en écharpe.

Celui qu'il avait oublié de récupérer.

- Imbécile, murmura-t-elle à elle-même, mettant Liane au trot.

C'était un maître envoleur. Il n'était pas censé se foutre dans des emmerdes. Elle, elle en avait le droit – et d'ailleurs y passait son temps. Une élève n'était pas censée chercher son maître ! Mais Gil semblait avoir pété les plombs et disparu dans la nature. Et bien que cela l'ennuyait de l'avouer, elle s'inquiétait pour ce tocard.

- J'vais te refaire ta face, Giliwyn SangreLune, dit-elle à voix haute tandis qu'elle sortait d'Ombreuse

Elle mit son cheval au galop malgré la réticence de ce dernier. Elle voulait voir cette tête de nœuds. Elle voulait voir de ses propres yeux que cet imbécile mal-luné allait bien. Ou du moins pas trop mal. Et l'engueuler. Se foutre de sa gueule. Quelque chose.

Mince, c'est que je me suis vraiment attachée à lui.

Et avant cela, elle devait le trouver, ou du moins restreindre sa zone de recherche. Elle regarda le ciel tandis que Liane se mettait au galop, aperçut Cime.

Si seulement j'avais des ailes !... Je volerai assez haut pour voir le monde et le trouver.

Mais terrienne, elle en était réduite à continuer à chevaucher. Heureusement, Liane avait assez bon caractère. Neige commençait à être un peu agacée par les animaux et humains mal-lunés.

Elle se sentait un peu égarée. Ne savait où chercher, ou comment. Alors elle se lança au galop, les yeux dérivant autour d'elle, son albatros en hauteur. Il criait, parfois, et elle se fiait à lui. Il y a un lien entre eux, et même s'il n'aimait pas Gil, il percevait son désarroi.

Collines de Taj à perte de vue. Vides. Jusqu'à ce qu'elle tomba sur quelqu'un, au milieu de la verdure. Un homme seul. Grand, châtain, armé. Ce qui attira son attention, c'était ses vêtements de cuir, son attitude peut-être, le fait qu'il ne soit pas accompagné...

Tirant sur les rênes de Liane pour ralentir, elle s'approcha de lui avec détermination.
* * *
Neige galopait à présent aussi vite que le lui permettait sa monture. Elle avait réussi à obtenir les informations qui lui manquaient, auprès de ce garçon – comment s'appelait-il déjà ? Keilan ? – et elle savait désormais vers où tourner, et aussi que Gil n'était pas seul – ou du moins, que d'autres personnes le cherchaient. C'était rassurant, mais cela la rendait encore plus confuse. Qu'est-ce qu'il avait foutu ? Même pas huit semaines, et il semblerait qu'il était tombé au fond du gouffre.

Et puis, les Dentelles Vives. Qu'est-ce qu'il foutait là-bas, cet endroit où elle avait grandi et appris le goût de l'escalade ? Au moins, elle était sur un terrain connu. Du haut de certaines piques, adolescente, elle avait déjà eu l'occasion d'avoir un sacré panorama sous les yeux, avec les fermes fortifiées, les villages, les bâtisses...

Il était sur son territoire. Et les Dentelles Vives étaient immuables. Elles ne changeaient pas, et peu changeaient ceux vivant près d'elle. Ses yeux erraient avec attention, cherchant quelque chose, un indice...

Comme la cavalière loin devant elle.

Une piste.

Elle la suivit sans hésitation. Son intuition lui disait qu'elle est sur la bonne voie, et elle finit de franchir les derniers kilomètres, restant tout de même loin de la cavalière inconnue.

Une bâtisse finit par apparaître dans son champ de vision, un cheval non loin, et elle ralentit le pas. Son cœur tambourinait dans ses tempes tandis qu'elle se laissait glisser du dos de Liane. Il n'était pas seul, c'était une certitude. Elle allait devoir se confronter à des gens qu'elle ne connaissait pas, qui ne la connaissaient pas ; et elle appréhendait un peu cela. Peut-être que se glisser jusqu'à Gil en faisant mine de ne pas être là fonctionnerait ?

Probablement pas...

Elle ôta tout de même la bride de Liane, l'accrochant à un arbre proche sans plus de façon tandis que la jument épuisée s'éloignait un peu, et s'approcha de la porte. Hésita. Devait-elle frapper pour s'annoncer ? Ou juste entrer, tout simplement ?

Au diable les bonnes manières !

Elle ouvrit la porte avec détermination, et se retrouva cible de beaucoup trop de regards à son goût.

Flûte.

- Euh... Salut. Je cherche un tocard. Vous l'auriez pas vu passer ?



HRP:
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeLun 03 Juin 2019, 09:15

Famille.

Ma famille.

Je lui ais promis combien de fois, que je deviendrais forte, qu'il n'aurait plus à me ramasser en morceaux..?

J'ai perdu l'compte, mais là, il est temps, me dis-je.

Mes cheveux ont recommencer à pousser, alors je les attaches en une queue de cheval, me lève, me dirige vers la porte puis l'ouvre pour trouver Khia et lui demander d'entrer, parce qu'on dois tous s'y mettre, pour lui faire reprendre ses esprits. C'est finit faire tout en solo, il lui faut une meute et des gens qui tiennent à lui, maintenant...

...Et...

...C'est quoi ce merdier ENCORE!?


A wayward bunch of scoundrels,
Assassins, thieves and slaves,
The rich and blue-bloods fear us,
When we hunt upon the waves...

Rybris

Une demie seconde.

Peut-être moins.

Ce fut le temps qu'eu la nouvelle arrivée avant de se retrouver avec une lame sous la gorge.

Si Voïmakas avait été présent, se dit l'ex-Mentaï, il lui aurait sûrement ficher une baffe d'être tant sur les nerfs.

Car il l'était, et en ce moment, malgré son calme externe, il était à un cheveux de tuer cette nana pour le simple plaisir de se détendre dans le giclement du sang.

Seul sa demande un peu étrange la sauva, sûrement qu'elle ne l'avait même pas vu bouger assez vite pour arrêter sa question, se dit l'homme.

Un tocard.

Ça oui, il avait vu un foutu enfoiré de tocard.

Et ce fut cette pensée qui entraîna son esprit sur-entraîné dans l'étude d'une seconde de la jeune femme.

Son arme disparu aussi vite qu'elle était apparue, alors qu'il tendait la main à la nouvelle venue. Traque ou mission, il faisait toujours des recherches, alors bien sûr il était au courant que Gil avait encore une apprentie.

Et il n'aurait, du coup, tuer cette futur épine dans les pieds de Voï pour rien au monde.

Surtout que, bien que ça lui fasse mal de l'admettre, chaque élève de Giliwyn Sangrelune était un atout sans pareille pour le chaos. Ils finissaient, jusqu'à maintenant, tous un peu brisés, tous un peu fou, mais plus chaotique que quiconque.

Bon, Syles et Kaünis avaient peut-être déjà un certain talent pour le chaos... Mais, s'il n'avait pas suivi toutes les mésaventures de Tsukia, il doutait qu'elle ais toujours été aussi... Bah aussi chaotique.


Rybris Torasil, je suppose que tu dois être Neige Me... Mé-c'est-qu'on-s'en-fiche, au fond, bref, l'élève de Gil, je me trompe..?

Vu son regard il devinait qu'il ne s'était pas trompé, mais à peine y pensait-il qu'il y avait une Tsu qui venait de demander à la fois à neige et à cette nouvelle venue de la rejoindre.

Juhen sembla faire un mouvement pour entrer lui aussi, peut-être pour une paire de baffes à Gil, mais l'apprentie marchombre émit un grognement qui fit frissonner Rybris lui même.

Ce grognement, c'était une leçon qu'elle avait piquer à la bête de Gil et le mentaï ne doutait pas une seconde qu'elle était capable, elle aussi, de grands dégâts si l'on faisaient basculer la balance délicate de ses émotions.

C'est donc avec plus de questions que de réponses que la porte se referma...


... Alors Juhen, on montes sur le toit, tu saute avec moi et au moment où on s’apprêtent à toucher le sol je nous fait faire un pas sur le côté vers sa sale tronche question d'ajouter de l'élan à la paire de claques..?

Il n'était pas sûr d'être capable d'un tel tour, mais pour ficher une claque à Sangrelune, ça valait l'essais, non..?

Our shadows dance beneath our feet,
Under the shimmer of a blue moonbeam,
Pick up the pieces of a brittle dream,

'Cos I lost myself somewhere along the line...

...But I’m pushing through the pain and I feel fine..!

Je rentre avec Khia et... La nouvelle, ais entendu Rybris dire que c'était son élève? Peut importe, lui fait signe de rester près de la porte pour l'instant.

Elle est récente, alors on va y aller une à une, tient, et j'ai décider que je commençais, me dis-je en m'asseyant juste en face de Gil.

Je dépose cinq petits verres de bois que j'ai piquer au passage dans l'autre pièce devant nous et les remplis doucement d'un alcool mi-fort.

En ligne entre nous deux.

Parce que s'il faut réapprendre à se connaître, alors on va recommencer du début.

Mais cette fois, on va le faire sans poison et sans indigestion, hein, frérot?


Cinq verres, quatre bien normaux, l'un d'eux contient quelque chose de spécial, celui qui va le boire va l'regretter...

...C'est un petit atout que j'aime appeler le ''Clair de lune''.


...Un petit atout sans goût dans l'alcool mais avec un goût plus fort que tout...

...Un amour stupide d'une sale gamine pour un homme lui aillant ruiner la mort.


I’m on my way,
I’m back to the start,
I’ve been waiting so long...

...I’m on my way,
I opened my heart...

...And it made me so strong..!

I’m on my way now,
I’m on my way, oh...

Je m'envois le premier verre et le dépose à l'envers sur le sol.

Son choix s'il en prends un, mais d'une façon ou d'une autre, l'histoire, la leçon sur qui il est, doit continuer.


Je me suis pas présenter...

...Enfin, pas aujourd'hui.

On recommence tout du début, comme à chaque fois hein?

Tsukia...

...Tsukia Sangrelune.


Oh je devrais dire Til'Werin?

Non.

Tsukia Til'Werin as été tuée par Seren. Même le rapport de Rybris l'indique, parait-il. Bastian va être déçu en voyant ça, mais le prochaine rencontre n'en seras que plus marrante.


Et toi...

...Toi, Clair-de-Lune n'est pas ton vrai nom, pas vrai..?


Oui, je le sais, que je pourrais lui donner la réponse à ça, mais non.

J'ai été dans cet état de questionnement, moi aussi. Gil as faillit se noyer en m'en sortant. Il faut trouver ses propres réponses, même si ça fait bien plus mal comme ça...

...Parce qu'il faut sourire.
Parce qu'il faut rire.

Pourquoi? Et bien...

...Parce que sourire...

...Sourire est bien plus facile que d'expliquer ce qui nous déchirent de l'intérieur...


Smile.
Smile because it confuses people...

...Smile because it's easier than explaining what's killing you inside...

- The Joker, Batman -

Je m'envois mon second verre, puis le place en ligne avec les autres, à l'envers.

Bientôt, j'aurais fait mon tour, bientôt, ce sera à Gil de décider s'il se souvient de moi ou préfère m'oublier.

Ensuite, ce sera au tour de Lë, ou bien de Khia, voir même de... C'est quoi son nom? Neige? Bref, son élève, peut importe qui décide de prendre la suite.

Mais il reste encore un ou deux épisodes à revoir... Et le prochain va faire mal. Son titre, à ce chapitre, va faire mal.


Silencieuse.

Même dans son état, je crois le voir se crisper. Je me trompe peut-être, mais vu qu'on as tout les deux eu cette saloperie dans les veines, je ne crois pas.

Je tends doucement la main sans pour autant trop l'approcher, juste la mettre à porter, et le fixe dans les yeux, un sourire un peu désolé sur les lèvres.


Tu va vivre, espèce de cabochard, on va te faire revenir de force s'il le faut, alors tu va rentrer ça dans ta tronche de cake, d'accord..?

C'est beaucoup moins violent que la fois où il m'as dis des mots semblables, et moi je lui retirerait pas les pantalons pour lui donner une raison de vivre, mais...

...Mais je suis sûr qu'avec de l'effort, les souvenirs reviendront.

Le prochain chapitre, c'est le dernier.
C'est mon ultime carte.
C'est celle qui nous attends à la maison...


This hopeless doomed devotion,
The poison that I crave...

I jilt the new to return to you,
Endure you till my grave...

Tu peux refuser notre aide, bien sûr que tu peux, c'est ta décision... Mais moi, je ne peux pas te laisser prendre cette décision.

J'ai fais une promesse à quelqu'un.

À mon frère adoptif, en quelque sortes un cousin...

...Tu sais de qui je parle pas vrai, Gil..?


Je suis sûr que oui, alors je souris doucement en poussant lentement un des verres vers lui.

Offrande.

Reviens nous, si pas pour moi, si pas pour elles, alors au moins revient pour...


...Makeno...

Ce mot pourrait le renvoyer dans une rage meurtrière, qui sais..? Mais même si c'était le cas, et je sais que si c'est le cas je suis bien trop près pour me sauver de lui avant qu'il ne me massacre, surtout avec ma main toujours aussi près du verre que j'ai pousser un peu.

Mais quelque chose, au fond de moi, me dit qu'il ne m'attaqueras pas.

Peut-être de la folie.

Mais je lui fait confiance.

Car c'est mon frère, c'est l'homme qui fait battre mon coeur, c'est le maître improvisé qui m'apprends l'autre côté, c'est le corps de mon corbeau, le courage de mon âme...

...L'alpha de ma meute.

Et je sais qu'il n'est pas l'homme que me décrivait mon père en berceuse, on ne se marieras jamais à la citadelle et il ne combattra sûrement jamais en duel sur l'honneur.

Mais depuis que je fais partis de cette meute, les berceuses, la citadelle, l'honneur, ils n'ont plus d'importance...

...Plus rien n'importe, sauf nous...

...Sauf la meute.


We're no men of honor,
Our guilt runs dark and deep.

My oaths betray each others,
Till there’s nothing left to keep...

Let it all burn down around us,
Let the cruel consume the just,
Let the sin we swim in drown us,
Let the world shatter,
Into dust...

...Nothing else matters...

...Only us..!
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeJeu 08 Aoû 2019, 16:11

Tsukia était restée un long moment dans cette cave, enfermée, seule à seul avec Gil. Juhen continuait de faire les cent pas, tournant en rond dans le salon comme un lion en cage. Nwëlla, qui avait ramené ses genoux contre sa poitrine était plongée dans un profond mutisme, comme plongée dans ses pensées. Atal, accoudé à la fenêtre, pianotait nerveusement des doigts sur le rebord tandis que Rybris jouait distraitement avec la lame d’un poignard tout en sifflotant. Les deux autres femmes, Neige et Lëroya, ne disaient rien elles non plus. Quant à Khia, elle avait entrepris d’occuper son temps en sculptant une petite statuette en bois – une forme de loup hurlant à la lune commençait tout juste à émerger du matériau (un bois souple provenant du sud de l’empire).

Lorsque l’apprentie Marchombre apparut dans l’embrasure de la porte, la jolie blonde croisa son regard. Comme promis, elle ne posa aucune question quant à ce qu’il avait bien pu se passer, là, en bas. Et comme les deux autres hésitaient, Khia se leva en soufflant longuement, pour calmer les battements de son cœur. Il avait été décidé, un peu plus tôt dans la soirée, que l’on entrerait un par un dans cette cave sombre et humide. Cela devait normalement permettre à Gil de s’habituer progressivement aux souvenirs, aux sensations, aux présences. Tsukia avait passé un long moment avec l’Envoleur ; à présent, c’était à son tour d’entrer en scène.

~ * ~ * ~

Khia fut forcée de plisser légèrement les yeux, pour sa vue s’acclimate à la pénombre. La lumière chiche des quelques bougies qui avaient été disposées dans la pièce n’éclairaient pas grand-chose, il fallait bien l’avouer. Par respect – bien plus que par prudence – la jeune Aoki conserva une certaine distance. Elle sentait bien que l’homme ne s’était pas encore départi de sa méfiance sauvage. Il ressemblait un peu à un prédateur apeuré. Avec un petit sourire en coin, Khia songea que son ami aurait bien besoin d’un rasage de près. Et d’un bon bain aussi. Mais pas avant qu’il n’ait au moins un peu retrouvé ses esprits !

La jolie Marchombre ne savait pas trop quoi faire pour aider Gil à vrai dire. Ils ne se connaissaient que peu, finalement, même si le temps qu’ils avaient passés ensembles avait suffi à forger une solide et sincère amitié. Une idée germa soudain dans l’esprit de la jeune femme et son regard brilla de malice l’espace d’un instant. Fermant doucement les yeux, Khia inspira profondément. Avant de laisser s’échapper les premières notes d’une chanson qu’elle affectionnait tout particulièrement. Et qu’elle avait déjà chanté à Gil, lorsqu’ils étaient en terres Aoki. Si les sons étaient un peu gutturaux et l’accent exotique, en revanche la voix de la jolie blonde était parfaitement mélodieuse.

L’histoire racontait celle d’un loup solitaire, rongé par la tristesse, la solitude et la méfiance. Ce loup lui faisait un peu penser à Gil, c’était sans doute pour cela qu’elle lui avait fait partager ce chant traditionnel de son clan, la première fois. Cette chanson était pleine d’espoir, car elle se terminait bien pour le loup, qui trouvait enfin une meute au bout du compte. Khia se laissait emporter par le rythme de la musique, et sa voix emplissait tout l’espace. Impossible de ne pas s’émouvoir de ce drôle de spectacle ! C’était à se demander comment cette femme, si pétillante, si brute de décoffrage, pouvait déceler en elle autant de douceur et d’harmonie en même temps. La Marchombre ne racontait pas ; elle vivait littéralement l’histoire de cet animal blessé au fond de lui.

~ * ~ * ~

Lorsque les dernières notes s’évanouirent dans l’air, Khia se sentait étonnement satisfaite. Elle avait l’impression d’avoir fait ce qu’elle pouvait pour aider Gil à retrouver ses souvenirs et à renouer avec ses émotions – avec lui-même, en somme. Soupirant imperceptiblement, la Marchombre se releva souplement, et tandis qu’elle glissait une main dans sa poche, elle en sortie la petite statuette qui l’avait tenue occupée un peu plus tôt. Un loup, encore une fois. Etrange comme cet animal pouvait lui faire penser à son ami.

Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’elle s’apprêtait à sortir de la pièce, pour laisser la place à Neige ou à Lëroya. Mais elle hésita un instant, avant de faire complètement volte-face et réduire complètement la distance qui la séparait de l’Envoleur. Alors qu’elle se trouvait désormais à moins d’un mètre de lui, elle s’agenouilla et posa la petite statuette sur le lit de fortune de Gil. Elle sentit la curiosité briller dans son regard, alors elle se risqua à poser sa main sur la sienne. Tout juste quelques secondes.

- « Reviens, Hukhuvud. Tout le monde compte sur toi... Ils sont incapables de se débrouiller sans toi » murmura-t-elle, avec une note d'humour, avant de disparaître dans la pénombre du couloir, en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle.








[Désoléeee du retard, après les réponses de Lë et Neige, j'ai un peu hésité à répondre aussi... Mais bon, comme j'ai un peu de temps libre en ce moment, j'en profite ^^]
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeLun 26 Aoû 2019, 10:00

Les pleurs résonnent, trouvent un écho troublant, percutant, qui me guide vers lui. L’enfant secoué de sanglots est accroupi. La tête entre les mains, il tremble de tous ses membres. Je m’arrête près de lui, me penche, pose une main sur son épaule, doucement.

- Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Je ne… je… ne… sais pas où… je suis !


Sans lâcher le gamin, je redresse la tête, balaie les environs du regard. Tiens, c’est vrai ça : où sommes-nous ? Il y a de l’herbe partout. Des collines caressées par le vent et réchauffées par le soleil s’étendent à perte de vue ; là-haut, dans le ciel bleu sans nuages, un aigle tournoie tranquillement. Mon attention retourne à l’enfant.

- On est deux, alors. Attends.

Je fouille dans mes poches de pantalon et trouve un mouchoir en tissu. Je le lui tends. Au bout de quelques secondes, il l’attrape finalement, s’essuie le visage, se mouche bruyamment. Et il a le culot de me le rendre !

- C’est cadeau, je réponds dans une grimace.

Comme il a l’air un peu moins plein de morve et de larmes, je m’accroupis en face de lui et attrape son visage entre mes mains pour l’observer. Il se laisse faire. A travers le rideau de mèches noires et emmêlées, son regard dépareillé me dévisage avec curiosité. Curieux… il me dit quelque chose. Cette figure un peu ronde, ces yeux vairons, cette petite fossette au menton… Makeno, souffle une petite voix à l’intérieur de moi. Je hausse un sourcil. Makeno ? Aucune idée de qui c’est. Je ne parviens pas à me rappeler cette personne. Pourtant, j’ai la certitude absolue que ce petit garçon, en face de moi, n’est pas ce fameux Makeno. Il me regarde, renifle, et soudain, une ombre de sourire danse sur ses lèvres.

- T’as des yeux comme moi.

Je le lâche et me redresse. Etant donné que je n’ai aucun moyen de me voir, et puisque j’ignore totalement qui je suis, je veux bien le croire sur parole – mais je ne veux pas qu’il soit témoin de mon trouble.

- Bon, on va commencer par descendre de cette colline. On trouvera bien un chemin en contrebas. Je parie que tes parents ne sont pas loin.
- Tu me portes sur ton dos ?
demande-t-il, ingénu, en se levant à son tour.
- Certainement pas, je marmonne.

Et puis quoi encore ? Les mains dans les poches, je m’éloigne sans l’attendre. Il galope pour revenir à ma hauteur et je sens sa main qui agrippe mon bras. Merveilleux. Je me retrouve dans un endroit paumé, sans savoir qui je suis ni où je suis, et je me coltine un mioche braillard et collant. Fallait pas que je m’arrête, aussi, hein… On descend tranquillement. Sur le chemin, je réfléchis : nord ou sud ? Quelle direction prendre ? Je m’apprête à poser la question au gamin, mais celui-ci me lâche soudain et s’élance comme une flèche.

- Maman !

Je le suis des yeux en faisant la moue. Au bout du chemin, loin là-bas, deux silhouettes se découpent dans la lumière du jour. Un homme et une femme. Les parents du môme. Je soupire. Bon, eh bien ça en fait un en moins de perdu, alors… L’homme lève le bras, je lui rends son salut et me détourne. A mon tour de retrouver mon chemin. Pourtant, quelque chose d’indéfinissable me force à jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule, et alors, j’aperçois nettement la femme qui serre son enfant dans ses bras ; ses longs cheveux roux dansent dans son dos alors qu’elle tourbillonne, rayonnante, puis elle rejoint son mari. Elle aussi tourne la tête une dernière fois dans ma direction. Elle sourit, m’adresse un clin d’œil. Mon cœur rate un battement. J’ouvre la bouche, fais un pas dans leur direction tandis qu’ils s’éloignent tous les trois.

- Ma…

Le murmure meurt sur mes lèvres. Une mélodie vient d’atteindre mes oreilles. Distrait, je me retourne, cherche des yeux l’origine de ce son léger et familier. La lumière semble briller plus intensément devant moi, au bout du sentier rocailleux. Après un instant d’hésitation, je décide de m’y rendre. Qui ne tente rien n’a rien, et puis j’ai le sentiment que cette chanson, c’est une clé ; si je trouve la personne à qui appartient la voix, j’obtiendrai des réponses. Rassuré par cette évidence, je me mets en route. Pour me figer presque immédiatement. Il n’y a plus de lumière. Elle est masquée par la forme gigantesque qui vient d’apparaître. Une ombre immense et terrible qui, lorsqu’elle s’exprime, fait trembler le sol sous mes pieds – et mon corps tout entier :

Abandonne. Tu ne reviendras pas.

Je n’ai jamais rien entendu qui me flanque autant la trouille. Sérieusement. Je sens mon estomac qui fait un tonneau au ralenti. Qu’est-ce que c’est que ce truc ??

- Je compte bien revenir, je rétorque, conscient de l’absurdité totale de mes paroles quand je ne sais pas du tout où, exactement, je suis sensé faire une chose pareille.

La créature, dont je ne discerne toujours que l’ombre monumentale, prend une énorme inspiration. D’instinct, je me tends. Je sens venir le retour de bâton…

Abandonne. Tu ne reviendras pas. C’est moi qui règne désormais.

Enfer, qu’est-ce que je dois comprendre ? Ce machin n’a rien d’un roi – et moi encore moins ! Régner où ? Sur quoi ? Pourquoi ? J’ouvre la bouche pour poser mes questions (autant se renseigner), mais la créature expire soudain : un véritable blizzard fond sur moi et me projette en arrière. Sonné, je me redresse, vacille un instant, puis plante mes pieds dans le sol et dresse les poings.

Abandonne. Tu ne reviendras pas. C’est moi qui règne désormais. Tu ne peux pas me vaincre.

- Pas la peine de tout répéter à chaque fois, j’ai compris, je râle avant de m’élancer.

Impossible de le vaincre ? Quelqu’un éclate de rire. Je mets plusieurs secondes à réaliser que c’est moi. J’ai peur comme jamais je n’ai eu peur, mais en me jetant sur l’énorme machin, je ris. Je dois être un drôle d’énergumène. Mais c’est plus fort que moi : je n’aime pas ce mot. Impossible. Il me donne envie de prouver le contraire. D’ailleurs, je vais lui faire sa fête à ce gros tas ! Je frappe au hasard, mais de toutes mes forces. Les coups pleuvent. J’en reçois quelques-uns sans que cela ne me dissuade de continuer. A force, j’ai les jointures en sang. Je continue. Encore. Et encore. Et encore. Et… on dirait que la créature diminue. Elle rapetisse. Et plus elle rétrécit, plus la lumière qu’elle cachait revient dans mon champ de vision. Au bout d’un moment, alors que je suis épuisé à force de cogner, elle est devenue si petite qu’on dirait un morceau de tissu. Je l’attrape du bout des doigts.

A… ban…donne… gémit la chose.

Je la fixe un instant. Et puis soudain je la plaque sur mon visage et me mouche longuement, avant de jeter le « tissu » souillé par-dessus mon épaule.

- Cadeau, je lâche simplement.

La mélodie de tout à l’heure revient, plus forte que jamais. Son origine est dans la lumière, j’en suis persuadé. Alors c’est vers elle que je me dirige, d’un pas nonchalant ; à mi-chemin, je m’aperçois que je fredonne l’air, moi aussi.

Lalalaaaaaa….


*


- Ben merde alors… Nwëlla ? Nwëlla !
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Ça va ??
- C’est Gil…
- Quoi, Gil ?
- Il chante ! Ecoute...



*


Il avait un mal de chien. Partout. Son crâne d’abord : à croire qu’un barjo avait trouvé le moyen de s’y introduire pour le défoncer de l’intérieur, à méchants coups de pioche, en braillant « Diggy Diggy Hooooooooole ! »… Ses yeux, ensuite. Quand il les ouvrait, il avait l’impression d’avoir du sable sur la rétine. Ça brûlait et ça encourageait l’autre zouave, dans sa caboche – alors il les refermait. La nuit lui convenait mieux. Sa gorge. C’était pas du sable, là, mais carrément du papier de verre. Sa voix était râpeuse, cassée. Autant rien dire, alors. Ses lèvres. Sèches, craquelées, gercées. Il devait arrêter de passer la langue dessus, ça piquait trop. Après, sa poitrine : quand il inspirait, ses côtes lui criaient très clairement d’aller se faire voir. Quand il expirait, c’était ses poumons qui se foutaient de lui en le faisant tousser. Il aurait bien arrêté de respirer mais c’était difficile… Ses fesses. Soit il était tombé sur le cul, soit on le lui avait botté pendant des heures. Une possibilité n’excluait pas l’autre. Ses jambes étaient trop faibles pour supporter son poids, il ne tenait pas debout. Ses mains, enfin, étaient très sensibles – surtout les jointures, qui saignaient comme s’il avait martelé le mur.

Mais, ce bilan fait, force était de constater qu’en fait, il allait plutôt bien. Il était vivant. Il était réveillé.

Il était de retour.

Et toc, gros tas !

… de retour, où ? Il grogna, força ses paupières à s’ouvrir en dépit de la brûlure, et regarda autour de lui. Une pièce nue, vide à l’exception du lit sur lequel il était allongé. Ses os semblaient sur le point de se briser en mille morceaux. Jouant le tout pour le tout, il serra les dents, banda ses muscles fatigués, roula sur le côté et bascula sur le sol dur. La souffrance éclata comme un feu d’artifice dans son corps et sous son crâne. Il perdit sans doute connaissance. Mais ensuite, la douleur reflua. Il était bien, là : la dureté du sol le blessait moins que la douceur du matelas. Il soupira. S’endormit. Se réveilla empêtré dans un truc chaud : quelqu’un l’avait recouvert d’un plaid. Qui ?

- Hé… ! appela-t-il, grimaçant quand sa voix déformée franchit la barrière de ses lèvres.

La porte finit par s’ouvrir. Une tête hirsute s’engouffra dans l’entrebâillement.

- … soif.
- Il a soif !!!
cria l’énergumène en refermant le battant.

Celui-ci se rouvrit quelques instants plus tard. Le bougre s’approcha, un verre à la main. Il avait l’air… prudent.

- Tiens, c’est de l’eau. Je vais la poser là, d’accord ? Tu n’auras qu’à…
- Enfer, t’as pas autre chose que de l’eau à me filer, face de Raï ?


Le verre ne bascula pas – un vrai miracle ! – mais la main qui le tenait sursauta tellement que la moitié de son contenu se renversa sur lui. Il grogna. L’énergumène battit en retraite et, pour changer, il se mit à beugler :

- Il a parlé, les gars !!! Il me reconnait !!!

Ce fut alors un vrai remue-ménage, derrière la porte. Il entendit des bruits de pas précipités, des murmures, des bousculades, quelques engueulades aussi, des « poussez pas ! » et des « chacun son tour, on a dit ! ». Il se dit qu’il allait mourir de soif, comme un con, parce que ces idiots n’arrivaient pas à se décider. Une silhouette se glissa dans la pénombre de la pièce. Menue, discrète, elle s’accroupit à quelques pas de lui, un verre à la main. A l’odeur, cette fois, ce n’était pas de la flotte.

- Gil… ? Tu me reconnais ?

Il avait mal aux yeux, bordel ! Et son crâne menaçait d’’exploser.

- Bien sûr. Donne-moi ce fichu verre, Nwëlla. Et après, explique-moi… ce que je fous là.

Ce n’était pas une pleureuse ! Il la connaissait depuis assez longtemps pour en être certain. Mais quand il vit les larmes rouler sur ses joues, il comprit que quelque chose de grave avait dû se produire. Tout était si confus dans sa mémoire... un vrai bazar.

- Tiens, murmura-t-elle en lui tendant le verre. Bois-ça. Tu vas en avoir besoin.
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Lëroya Palabré
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeMar 27 Aoû 2019, 18:17

Oui !
C’est bien Tsukia qui m’ouvre la porte, et un intense soulagement me traverse de part en part. J’ai senti la tension piquer en flèche quand j’ai frappé contre le battant de la porte, dans la maison. Ça ne me dit rien qui vaille. En même temps…
Quand elle me saute au cou, je l’attrape un peu maladroitement d’abord, avant de tapoter dans le haut de son dos. Instinctivement, je sens qu’elle a besoin d’être rassurée - probablement pas par moi, mais c’est mon réflexe que de la serrer un peu contre moi. Pour moi aussi me rassurer.

Elle m’entraine avec elle, menace un homme devant une porte. J’ai un sourcil qui se lève quand je croise le regard de ce Thül - en tout cas il ressemble à un Thül. Un frisson parcourt mon dos quand une voix s’élève pour donner du poids à la menace de la jeune fille qui me tient toujours la main.

Je cligne des paupières et essaye de respirer.
Mon coeur bat la chamade, j’ai comme du plomb dans l’estomac, une boule dans la gorge.

Il y a quelqu’un d’autre, là. Une magnifique jeune femme au regard d’un azur incroyable. D’une beauté nordique et claire - l’exact opposé de ce que je suis - elle semble très concentrée sur une masse sombre plus loin dans la cave.

- J'tais enfin trouver, je suis là, maintenant...Grand frère…
Je ferme les yeux, plisse les paupières.
Mes doigts me démangent et me font mal en même temps, j’ai les genoux qui tremblent. Mon estomac n’est plus qu’un sac de noeuds.
Je ne peux pas parler, aucun son ne sort de ma bouche. Ma gorge est trop serrée, je me sens dans un état second. Je suis là, sans être là. C’est un pur réflexe. Je ne sais même pas comment mon cerveau peut encore me faire respirer tant je me sens engourdie dans tous les sens du terme.

Je ne peux plus bouger.
Je ne peux plus parler.
Je ne veux pas parler.

Par un immense effort de volonté, j’arrive à faire un pas. Puis un second. À approcher ma main de son poignet.
Ce qui est là n’est plus vraiment un homme. C’est un humain, dans sa nature la plus brute. Dans ses instincts les plus ataviques.
Mes doigts engourdis se déposent délicatement sur la peau sale et poussiéreuse de Gil.

Je ne peux pas parler.
Je ne peux que me mordre la lèvre, fermer mes doigts sur son poignet, les rouvrir, me détourner.

Je ne connais que trop bien cet état. Je ne connais que trop bien les plaines immenses de l’animalité et du prédateur humain.

Peurs et angoisses.

Terreur.
Détresse.

Mon corps se met à trembler. Encore.
Je ferme les yeux. Perds connaissance.
Encore.


* *


Une compresse d’eau froide sur mon front finit par me faire sortir de ma torpeur.
Deux crises de panique en moins de deux heures. La bonne affaire ! Je me sens moulue, comme si quatre brûleurs m’étaient passés sur le corps. Un long frisson parcourt mon dos, j’essaye de prendre une inspiration mais mes poumons protestent.

Un regard happe le mien.
- Sont en train de faire un relais là-bas, à croire que c’est Gil le témoin. Ironique, non ?
Un creux de sourire étire ma joue gauche, je cligne des yeux pour marquer mon assentiment.

Avant qu’un cri ne résonne dans mes os.
- Ben merde alors… Nwëlla ? Nwëlla !
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Ça va ??
- C’est Gil…
- Quoi, Gil ?
- Il chante ! Ecoute...


Je fronce les sourcils, essaye de secouer la tête… Une douleur explose dans mon front et me coupe le souffle - bordel mais j’ai besoin d’air !

J’entends les pas de tout le monde se précipiter, des voix qui s’emballent, je sens l’atmosphère qui s’alourdit - soulagement, surprise, reconnaissance.
Je ferme les yeux un instant, jugulant l’angoisse qui se précipite dans mes veines brutalement.

Respirer.
Inspirer profondément.
Expirer lentement.

Quand je sens la chimie dans mon cerveau faire son effet, j’ouvre les yeux.
Rybris est toujours là, il me regarde bizarrement, mais je décide de ne pas lui accorder d’importance. Ouais, j’imagine que là comme ça, j’ai l’air d’une piètre Envoleuse. Je m’en fiche. La terreur qui me noue les entrailles est difficile à calmer. Et un peu incompréhensible.

Je me secoue, parviens à me lever. Mes genoux flageolent mais je tiens bon. Je fais un pas, puis un autre en prenant un peu d’assurance.

Ils sont tous là, autour de Gil.
Je me contente de m’appuyer sur le cadre de la porte que je viens de franchir.

Incapable de faire un pas de plus.
Incapable d’émettre un son.

Juste là.
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Neige Mecedora
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeDim 01 Sep 2019, 01:21

Cravachée de lumière
La mer houle à la mort
Ses clameurs solitaires
Sur les bouées du port

Neige fixait la nuit, Cime à ses côtés. Le vent frais qui caressait doucement sur ses joues et se glissait dans sa gorge chassait peu à peu l'étouffement qui avait commencé à la saisir plus tôt – à cause de ce quelque chose en elle qui tournoyait toujours plus ou moins, à la recherche d'une ouverture.

Tant de monde, tant de bruit, la solitaire qu'elle était avait fini par fuir, incapable de vouloir se trouver une place dans cette foule unie de gens qui se connaissaient et qu'elle ne connaissait pas.

Le tocard était bien entouré, de ce qu'il semblerait. Il semblait pourtant être descendu très, très bas, au fond d'un gouffre dont elle n'aurait su deviner la profondeur.

De fait, elle ne savait pas trop quoi penser, alors à défaut, elle regardait les étoiles.

* * *

Blanc.

Sous la surprise, c'est ce qu'avait fait l'esprit de Neige lorsqu'il s'était confronté à une lame brandie par une personne qu'elle n'avait vu bouger. Il avait fait un blanc, et la boule dans son ventre se contracta violemment, en alerte. Blanc, puis un sursaut de ses sens. L'apprentie avait senti les poils de son corps se hérisser, le souffle de la lame qu'on recule, l'odeur de l'homme, le reflet des lumières...

Gil, songea-t-elle confusément, si tu es encore vivant, je vais te tuer.

Qui était ce putain de gars ? fut sa seconde pensée quand ledit gars lui tendit la main. Elle lui retourna d'abord un regard incrédule. D'accord, elle savait que les Envoleurs n'étaient pas des enfants de chœur, mais attaquer à vue, vraiment ? Où elle était tombé encore ?

Quoi qu'il en soit, il semblait connaître Gil, alors elle supposa avoir atterri au bon endroit – quoique, cela restait quelque peu relatif, bon. Elle l'envoya tout de même balader pour la forme, encore sous la surprise.

- Mais je t'emmerde, surtout !...

Elle ne retint même pas son nom, et n'eut le temps de s'appesantir sur le reste de la pièce parce que quelqu'un – une fille aux cheveux noirs, qui avait l'air plutôt jeune – l'entraînait avec une femme blonde. Bon eh bien, en ce qui concernait l'amabilité, ils étaient semblable à Gil ceux-là.

Puis son esprit fit blanc à nouveau, brusquement, notant à peine qu'elle était invitée plus ou moins élégamment à rester à l'écart pour le moment. Avant et après se brouillèrent, leurs frontières se confondant avec la présence des autres personnes avec elle, et les couleurs fanèrent.

Ce n'est pas comme si elle aurait voulu s'approcher, de toute façon. Pas comme si elle aurait pu.

Il y avait dans la pièce l'aura écrasante d'un prédateur digne de cauchemars – le genre de bête qui tue uniquement pour tuer. En pleine déréalisation, Neige se laissa aller contre le mur et glissa doucement au sol.

Sa vision était floue partout où elle regardait, sauf vers le prédateur – non, Gil. C'était Gil et ce n'était plus lui. Elle n'avait jamais craint l'Envoleur mais était terrifiée par l'être qu'il était devenu. Il ne semblait pas en position de l'attaquer pourtant, mais c'était purement instinctif.

Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, les entoura de ses bras, faible barrière contre le battement de la boule dans son ventre qui s'intensifiait violemment. C'était la faute de ce truc, songea-t-elle dans un éclair de vivacité. Elle avait l'impression d'être juste une proie, là ; elle ne se rappelait pas avoir déjà ressenti tel sentiment.

La boule battait, battait, gagnait sa poitrine et sa gorge, vibrait dans ses membres et résonnait dans sa tête, semblable à une vague contre laquelle elle n'avait aucun barrage. Ses muscles se crispèrent, ses poils se hérissèrent à nouveau. Si tant est que quelqu'un lui prêtait de l'attention à ce moment-là, elle ne devait pas ressembler à grand-chose non plus.

Elle avait le sentiment que ce serait pire si elle se laissait aller, alors, yeux dans le vide, sans ciller, elle tentait de refouler la boule et de sortir du blanc qui envahissait tous ses sens.

Refouler la houle qui semblait vouloir balayer sa conscience et ce qu'elle était, la rejeter au loin sans se laisser piéger par ses tourbillons traîtres, sans s'y noyer. Sans la laisser recouvrir sa peau.

C'était bien se battre contre une vague ; la mer finissait toujours par se refermer derrière elle.

Cela dura un certain temps, un temps incertain et si la boule qui tirait sur ses nerfs finit par refluer en même temps que s'effaçait le sentiment de prédation qui émanait de Gil, elle releva un regard épuisé et baigné d'incompréhension.

Le calme autour d'elle avait laissé place à une ébullition particulière. De ce qu'elle saisit, toujours repliée contre le mur, l'autre tocard avait arrêté de faire le malin. C'était déjà ça, et elle en lâcha un bref soupir.

- … ace de Raï ?

Quoique.

Une ébullition qui s'emballa, ce qui n'était pas pour aider ses pauvres nerfs. Tentant de reprendre son souffle, les poumons encore oppressés, elle se releva en s'appuyant contre le mur, regarda autour d'elle. Il semblerait qu'elle n'ait pas été la seule à avoir été secouée par l'autre phénomène, mais elle n'était pas sûre d'en être plus heureuse.

Elle n'avait pas l'habitude de regarder en bas, n'avait pas l'habitude de s'arrêter dans sa course insouciante. Chercher Gil lui avait semblé être dans la prolongation et elle se prenait maintenant un virage imprévu en pleine figure.

Gil. Il avait l'air d'être revenu, donc, et d'assez loin en plus de cela. Ce dont elle était certaine, c'est qu'elle n'avait pas vraiment joué un grand rôle. Elle n'en était pas vexée – cela aurait été ridicule – mais sentait son impuissance et son inutilité, à s'effondrer en plus ainsi.

C'est quand elle passa son bras sur son front pour essuyer les perles de sueur qui substituaient qu'elle remarqua qu'elle portait toujours le bandeau noir qu'avait omis son maître. Oups. Bon eh bien cela ne l'empêchait pas de lui rendre maintenant, il n'avait qu'à pas l'oublier après tout.

Mais lui rendre c'était aussi se mêler aux autres alors qu'elle se sentait au bout de ses forces. C'était peut-être lui parler, et si elle n'avait rien à lui envier, sa pauvre dignité refusait de donner du poids au sobriquet de demi-portion dont il l'avait affublé. Comme si c'était de sa faute, de toute façon !..

Quoi qu'il en soit, il y avait tant de gens, de bruit, de signaux envoyés à son système nerveux que Gil, dans l'état où il se trouvait, ne la remarquerait peut-être pas. Elle-même peinait à tenir droite.

Alors, se concentrant sur sa respiration pour la garder la plus égale possible, elle se glissa entre les gens, approcha le lit. Ses doigts défirent le bandeau noué autour de son poignet pour le tenir fermement, et se relâcher finalement après une poignée de secondes.

Le tissu noir décrivit une brève arabesque dans les airs avant de s'échouer sur le matelas. Neige n'attendit pas pour faire marche arrière.

Gagnant l'entrée sans regarder derrière elle, elle retrouva l'air frais avec un soulagement indescriptible. Encore tremblante et essoufflée, elle s'arrêta dans sa lancée, le temps de reprendre contenance, pour ensuite décider de grimper sur le toit du bâtiment.

Elle sentait ses doigts crispés, ses muscles noués, le stress de Cime qui l'avait rejoint et s'inquiétait, et elle se maudit en silence.

Quelle drôle d'idée que d'être venue.

L'apprentie finit par s'affaler peu noblement sur le toit. Elle se laissa glisser sur le dos, apprécia la compagnie silencieuse de son albatros.

Se tourna vers le ciel.

* * *

Neige fixait la nuit.

Elle ne se sentait pas en état de partir. Elle n'avait pas envie de rentrer pour affronter des gens inconnus et les fantômes de sa crise.

Dans son ventre, la boule battait comme un second cœur ; prêt à céder.

Il sait que l'aube est infidèle
Et son destin comme cette houle
Qui ne déploie jamais ses ailes
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Kanaëkhian Kwaekoanok
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeJeu 21 Nov 2019, 12:15

Seule dans la cuisine, Khia chantonnait un air de chez elle. Elle avait besoin de s’occuper pour ne pas cogiter et ressasser inutilement de sombres pensées, qui généreraient une inquiétude et un stress dont elle ne voulait pas. Les autres, là, dans la pièce à côté, étaient suffisamment tendus comme cela : on aurait dit qu’ils étaient en train de jouer leur vie. La petite brunette s’était même évanouie, pour une raison que la jolie nordique ne comprenait pas vraiment. Khia avait préféré se retirer de cette atmosphère d’angoisse générale, pour se renfermer dans sa propre bulle. Plus sereine. Plus tranquille. A vrai dire, la Marchombre ne s’inquiétait pas outre mesure : Gil était sur la bonne voie, mais c’était à lui de faire le chemin à présent, pour revenir dans la lumière. Sur un chemin moins torturé.

Ses compagnons avaient bien besoin de se détendre : quoi de mieux pour cela qu’un bon repas autour d’un feu de bois. Dans le salon, les flammes crépitaient joyeusement et réchauffer tout le rez-de-chaussée. Même la cuisine, plus exposée au vent – et à la fraîcheur, donc. La jolie blonde malaxait avec fermeté la pâte qu’elle avait préparé. Le Kaffal était un pain rond que les Aokis appréciaient tout particulièrement de manger lors de longues soirées d’hiver. Il pouvait être dégusté nature, mais le plus souvent il était garni de fromage, de noix et d’un mélange d’herbes de toutes sortes. Ce met était en général accompagné d’une soupe aux champignons.

La Marchombre venait à peine d’enfourner le pain, lorsqu’une agitation soudaine lui fit relever la tête brusquement. Tous ses sens en éveil, la jeune femme se releva souplement, et se rinça vigoureusement les doigts à l’eau chaude. Khia souriait toute seule : au fond d’elle, elle savait déjà. Gil était enfin revenu à lui. C’était pour cela qu’il y avait du mouvement, à côté. Que l’on parlait plus fort. Que l’on laissait échapper un éclat de rire. Achevant de se sécher les mains sommairement, la grande blonde apparu bientôt dans l’encadrement de la porte du séjour. Son regard, brillant d’un éclat malicieux, sonda toute la pièce, se posant quelques secondes sur chaque des personnes présentes dans la salle. Juhen, dont la voix haussait, pour devenir carrément tonitruante, proportionnellement à sa joie – un vrai Thül, quoi ! Atal, avec son tempérament calme à toutes épreuves. Nwëlla pleurait de joie. Ils étaient attachants ces trois-là. Emouvants même ! Et puis il y avait Tsukia, qui ne tenait plus en place, non plus, véritable boule d’énergie, débordante d’émotions. Et Lëroya, la petite brune qui s’était évanouie un peu plus tôt, discrète mais dont l’image soulagement pouvait se lire sur son visage, comme un livre ouvert. Ces dernières étaient amoureuses de Gil, ça crevait les yeux. Est-ce que cela aiderait nécessairement Gil ? Khia ne le pensait pas – vraiment pas. Il n’avait pas besoin de cela, maintenant. Il n’avait pas besoin d’un entremêlement de sentiments compliqués, qu’on se dispute pour son amour, son attention. Non il avait seulement besoin qu’on l’aide à se réhabituer à la lumière, au bruit, aux gens. Et c’était exactement pour cette raison que l’Aoki ne bougeait pas, se contentant d’échanger un clin d’œil complice avec son ami, qui devait plisser les yeux, tant la lumière lui agressait les rétines. Et il y avait Neige, la fille aux cheveux blancs, qui vouait une espère d’admiration attendrissante à l’homme aux yeux vairons.

Lorsque le regard de glace de la Marchombre croisa celui de Gil, il brillait d’une lueur nouvelle, et elle lui décocha un sourire rayonnant. Bon retour parmi nous, Hukhuvud, affirmait-il pour elle.

~ * ~ * ~

- « A table !! » appela Khia, d’un ton enjoué, tandis qu’elle apportait un tableau garni d’une généreuse assiette de Kaffal, d’un grand plat de soupe aux champignons et d’une carafe de thé froid au rougeoyeur.

Ses longs cheveux d’un blond tirant presque sur le blanc dansèrent dans son dos quelques secondes, et la Marchombre secoua un instant sa longue crinière. Juhen fut le premier à se jeter littéralement dessus, comme s’il n’avait pas mangé depuis huit jours. Il s’arrêta net dans son geste, constatant que tous les regards avaient convergé vers lui, et pris un air tellement innocent que la jeune femme éclata d’un rire franc.

- « Eh bien, faut croire que ça creuse les émotions !! » s’exclama la jolie blonde, avec son bel accent, sur le ton de l’humour.
- « Tu parles » plaisanta le Thül « Je ne savais que tu cuisinais !! Tu es bonne à marier toi !! » ricana-t-il.

Haussant un sourcil, Khia s’empara du torchon sale qu’elle portait en travers de l’épaule, le roula en une boule compacte et, sans prévenir, le lança sur l’homme avec force. Le plaisantin reçu le projectile en pleine figure, ce qui fit éclater de rire tout ce petit monde ici présent. Mais le Thül n’avait pas dit son dernier mot, et faisant semblant de fulminer, agrippa le premier oreiller qu’il put pour commencer une énorme bataille de polochon. Ils avaient l’air de grands gamins, tous ensembles. Mais il était unis par une même joie de vivre et une insouciance précieuse, à laquelle ils n’avaient pas goûté depuis bien longtemps. Et c’était tout ce qui comptait.








[Oui, oui, je reviens avec une bataille de polochons, classique avec Khia mrred ]
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeMer 04 Déc 2019, 00:26

ATTENTION. Ce post contient de la PSYCHOLOGIE en rapport avec un TRAUMATISME. Âmes sensibles, s'abstenir.

Le mentaï observait cette étrangère qu'il connaissait si bien.

Après toutes ces émotions, après tout ce temps à traquer Gil sans relâche et en dormant à peine, elle s'était éteinte comme une chandelle ; Elle dormait, paisible, roulée en boules.

Du moins c'est ce que quelqu'un n'ayant pas passer tant de mois à ses côtés aurait dit.

Mais lui, il voyait bien sa stable instabilité. Tsukia dormait, mais la réveiller aurait été facile, il suffisait d'un effleurement à peine de son épaule, et vu la position de son corps, la tension de son bras, cet effleurement aurait fort probablement été mortel.

C'est à cette pensée qu'il remarqua le Thül, Juhen lui semblait-il, s'approcher d'un air heureux.

Rybris avait sentit la nourriture et entendu l'appel, il savait pourquoi l'homme venait ainsi, il comptait la réveiller pour l’amener à table. Ce fut une main alavirienne, douce mais ferme, qui se ferma sur la bras du géant alors que l'homme lui bloquait le chemin du reste de son corps.


Je vais m'en occuper...

Le Thül semblait se questionner sur pourquoi on l'avais ainsi stopper.

Ne se posa pas la question deux fois vu le regard déterminé de l'homme et tourna les talons pour aller à table, après tout, s'il voulait tant être de corvée de réveil..!

Rybris attendit que le géant ais tourner le coin, disparu de vue, avant de soupirer, s'étirer légèrement et s'approcher.
Se préparer.
Effleurer la peau de Tsukia.

Explosion.

La jeune femme bougea si vite que même lui eu de la difficulté à suivre, s'il ne s'y était pas attendu, il aurait sûrement été blessé gravement par ce réveil violent, alors que la frontalière se débattait comme une possédée, ayant attrapée sa dague avant même d'ouvrir les yeux.

Il attrapa un bras, puis l'autre, par les poignets, le poussa de chaque côtés de la tête de la jeune femme qui lui flanqua quelques coups de pieds.

De l’extérieur, on auraient presque pu croire qu'il tentait de la forcer à... Faire quelque chose d'incorrect, disons.

Sans s'inquiéter de cela, l'homme approcha ses yeux des siens et chuchota par dessus la respiration sifflante de la jeune femme.


Calme toi, je suis là, c'est moi, ça va aller, Gil va aller, tout va bien, shhh, c'est ça, calme...

Elle se clama enfin, sans un mot, et, sans interrompre le silence non plus, l'homme se leva et rejoint les autres en signifiant que Tsukia arrivait, blaguant qu'elle faisait sa toilette comme un chaton sans défenses.

Comment aurait-il put expliquer à tout ce monde la douleur de la jeune femme? C'était impossible, pas sans briser une promesse faite sur ce qu'il avait de plus précieux au monde.

Jamais Gil n'apprendrait ce secret de sa bouche.


I couldn't take it,
couldn't stand another minute,
Couldn't bear another day without you in it.

All of the joy that I had known for all my life,
Was stripped away from me the minute that you died...

C'est sombre.

Je sais pas trop où je suis, c'est zarbi, un moment j'étais avec les autres et l'instant d'après je me réveille ici, dans le noir.

Où est-ce que j'suis encore tomber, moi, putain?

J'avance doucement, puis me fige en entendant un ricanement.

Oh non.

Pas lui, pas ici, pas maintenant..!

Courir.

C'est ma seule chance, et encore, malgré son age il est plus rapide, plus agile, plus fort que moi. Gil n'est pas là, Rybris n'est pas là, Lou n'est pas là, personne ne me sauveras.

Je me glisse derrière un arbre et retient mon souffle dans cette forêt d'ombres, j'entends son pas me dépasser, attends une bonne dizaine de minutes, puis soupire enfin.

On lui as échapper, me dis-je en souriant à mon ventre, rond, où je passe ma main. Tout va bien, il nous as pas eu, on va trouver ton père et lui flanquer une bonne claque, d'acc?

Bon, je reprends mon souffle, prépare à m'avancer.

Douleur.
Énorme.
Sans fin.

Je baisse les yeux, mesure toute l'horreur de ce que je vois.

Mon ventre est transpercé.
Je reconnais cette lame, si bizarre.
Écarlate.

Mais on l'avaient semés..!

Je fais deux pas en sentant le sang couler sur ma lèvre.
Non.
Pas comme ça, non.
J'entends Gil grogner alors que le ricanement mauvais s'éloigne une fois de plus.
Non, il ne peut pas me trouver maintenant, s'il me trouve alors que je suis si faible, il me tueras! Il n'est pas en état de me reconnaître!

Je le vois, dans la noirceur, s'approcher, puis se ramasser pour sauter, j'écarquille les yeux... Et observe Seren se le bouffer en pleine tronche.

Il as été distrait, vite, me sauver, me dis-je.

Je me retourne... Et vois par terre le petit être, l'enfant...

...Mon enfant?

Je m'approche, interdite, puis l'observe, et cris l'injustice.
Mort.
La trace de cette arme, d'écarlate, encore fraîche.
Le ricanement devient rire maniaque, puis je sens une main sur mon épaule, tire ma dague pour me débattre dans un dernier effort.


Ça va aller, je suis là...

To have you in my life was all I ever wanted,
But now without you,
I'm a soul forever haunted.

Can't help but feel that I had taken you for granted.

No way in hell that I can ever comprehend this.

I wasn't dreaming when they told me you were gone,
I was wide awake and feeling that they had to be wrong,
How could you leave me when you swore that you would stay..?

...Now I'm trapped inside a nightmare every single fucking day...

J'ouvre les yeux, en panique, puis calme ma respiration... Ah. Encore. Un cauchemars. CE cauchemars.

Rybris reste un peu plus, à me tenir dans ses bras comme un père tiendrais sa fille, puis me dépose et me laisse me réveiller pour rejoindre les autres, je l'entends gagner du temps.

C'est ce que je fais aussi, depuis un sacré moment.

Gagner du temps.

Je sers un peu une main sur mon crâne comme pour forcer le calme.

Seren est mort.

Gil est vivant.

Gil est de nouveau lui même.

Je suis avec lui.

Tout va bien.

Alors pourquoi ais-je l'impression d'être un vase sur le point de briser à tout moment..?

J'essuie la larme, unique, qui as couler sur ma joue droite, puis attache mes cheveux en une queue de cheval, époussette mes vêtements, me passe un peu d'eau de ma gourde sur le visage...

...Et je m'avance pour rejoindre les autres.

Passant un masque invisible juste avant de devenir visible.

Parce qu'il faut rire.
Toujours rire.
Rire parce que ça rends les gens incertains de ce qui ce passe vraiment.

Rire parce que c'est plus facile que d'expliquer ce qui nous tues de l'intérieur.


I wanna tell you that you're all that ever mattered,
Want you to know that,
For eternity,
I'm shattered.

You tried so hard just to protect me,
But in the end, failure is all you left me.

And in a prison of abandonment I've been jailed by you...

You never planned that you would leave me there all alone,
You surely thought that you would see me when you made it back home.

And all the times we swore that it would be okay...

Now we're nothing but liars, and we're thrown into the fray.

This bedtime story ends with misery ever after,
The pages are torn, and there's no final chapter.

You didn't have a choice,
You did what you had to do.

You made a sacrifice, but forced a bigger sacrifice on me.

J'attrape un oreiller et l'enfonce en plein dans la tronche de Juhen alors qu'il me souhaite la bienvenue parmi eux, envoyant des plumes partout, et évite la riposte, attrapant un autre oreiller pour le lancer...

...Et frapper Gil en pleine poire.

Tu viens peut-être de te réveiller, mais faut porter attention, mon grand, aller!

Comme au bon vieux temps, me dis-je en souriant.
Comme au bon vieux temps, me dis-je en l’apercevant.

Rybris, au coin de la salle, qui ne participe pas, qui veille au grain, qui sait.
Qui voit au travers ma ruse comme si elle n'était pas présente, qui me connait trop bien.

Comme... Au bon vieux temps...


Do you know I've lived a nightmare?

It caused me so much pain...

But I don't wanna do what you did,
I don't want to waste my life in vain...
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Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
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Giliwyn SangreLune


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Feuille de personnage
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Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Kill the Beast [Libre] Empty
MessageSujet: Re: Kill the Beast [Libre]   Kill the Beast [Libre] Icon_minitimeSam 08 Fév 2020, 08:26

Il s’était passé quelque chose de grave – et il ne s’agissait pas seulement de son récent passage à tabac. Mais chaque fois qu’il posait une question on lui répondait par un sourire ou bien par un « plus tard, quand tu iras mieux ». Gil avait l’impression d’attendre avec impatience la fin d’un roman. Enfer ! Est-ce que quelqu’un allait lui expliquer quelque chose, à la fin ? Il aurait bien distribué quelques gnons pour la peine, sauf qu’il était trop diminué pour cela. Alors il se contentait de rager au fond de son lit tandis que les éclats de voix de ses amis résonnaient dans la pièce d’à côté. Ses amis. Brusque sensation de retrouver sa meute alors qu’il n’avait pas l’impression de l’avoir quittée – de remplir un vide au niveau de sa poitrine, de combler une solitude vertigineuse. Qu’est-ce qui s’était passé, bordel ?! Dans un grognement il parvint à s’asseoir péniblement sur le matelas. Son poing serré rencontra la douceur d’un morceau de tissu noir. Un chiffon ?

Il le prit entre ses doigts, intrigué. Un chiffon. Ou bien un mouchoir, comme dans son rêve. Lorsqu’il le porta à son visage pour le humer par réflexe – et son cerveau s’interrogea fortement sur cet instinct qu’il ne parvenait pas à réprimer – l’odeur familière le fit hoqueter. La petite ! La gamine avec ses immenses yeux bleus qui lui mangeaient le visage et sa crinière d’un blanc immaculé… Neige. Sa petite. Son élève. Il réalisa soudain qu’il serrait le bout de tissu dans son poing mais les images affluaient comme s’il venait d’ouvrir une vanne, quelque part au fond de lui. Un maître et son élève. Lui, et Neige. Non, c’était lui l’élève et le maître… le maître, c’était…

- Seren…

Murmure. Ou bien cri ? Comment savoir ? Il réapprenait à parler, sa voix n’était plus qu’un filet rauque qui lui brisait la gorge à chaque passage. Les souvenirs éclatèrent dans son esprit, tâchés de sang et lourds de conséquences. Il avait l’impression d’être un fantôme qui assistait à la scène : Seren lui révélant son implication directe dans l’assassinat de sa mère, les griffes de la Bête labourant son ventre, la rage, terrible, la mort de Seren… Quand il se (re)vit arracher le cœur de ce dernier, son ventre se retourna et il eut à peine le temps de se pencher pour vomir au pied du lit. C’est ainsi que Nwëlla le trouva.

- Oh, Gil…

Ses mains étaient fraîches lorsqu’elle les posa sur sa nuque, puis sur son visage. Confus, brouillé de larmes, la poitrine écrasée par la souffrance, Gil sanglotait. Il voulut lui dire, lui confier ce dont il se souvenait, n’y parvint pas. Nouvelle malédiction à porter. Nouvelle ombre à assumer. Après l’avoir aidé à se rincer alors qu’un Juhen visiblement troublé nettoyait rapidement le plancher, Nwëlla s’installa sur le lit et serra Gil dans ses bras. Attentif à ses murmures autant qu’à la main qu’elle passait doucement dans ses cheveux, il finir par se calmer, puis par s’endormir. Nwëlla se faufila sans bruit hors de la pièce et se jeta contre la poitrine de Juhen. Pour pleurer à son tour.

- Il est brisé…
- Chut,
l’interrompit le colosse, des larmes dans les yeux. On parle de Gil, là. Bien sûr qu’il est cabossé, c’est toujours comme ça avec lui, mais il va s’en remettre.
- Mais… il…
- Il va s’en remettre, Nwël’.
- A table !!


Un bras autour des épaules de son amie, Juhen rejoignit les autres. Au début, Nwëlla eut bien du mal à se laisser gagner par l’atmosphère soudain plus légère qui régnait autour de la table. Très vite pourtant, elle goûta au soulagement général et à cette euphorie qui prenait de l’ampleur : c’était uniquement parce que Gil avait ouvert les yeux. Parce qu’il était vivant. Tellement amoché bon sang, et tellement faible… la route de la guérison serait longue et semée d’embûches, mais Nwëlla, en regardant tour à tour ses compagnons, fut alors certaine d’une chose : aucun d’eux n’abandonnerait Gil. Ils étaient allés le chercher dans les ténèbres, ils l’avaient tiré des griffes de la mort, sans se concerter, guidés par une affection qui se passait de mot ; chacun allait désormais l’aider à sa manière, et c’était tout ce dont leur ami avait besoin. Alors Nwëlla se resservit d’un peu de Kaffal, puis elle sourit quand Khia déclencha les hostilités avec ton torchon, puis elle éclata de rire quand le premier coussin vola. Ils riaient tous. Ils avaient besoin de rire. Eux aussi allaient devoir se remettre de tout ça.


*


Les jours défilaient lentement. Rires et larmes se succédaient, d’abord parce qu’il n’était pas simple pour autant d’individus avec une telle personnalité de se côtoyer sans heurts et ensuite, parce que la sensibilité de chacun semblait s’être réglée sur celle, terriblement mise à mal, de Gil. C’était généralement la nuit que tout se compliquait. Le jour, il bataillait pour avoir le droit de se lever et à force de râler, d’essayer, il parvint à boitiller tout seul comme un grand. Se nourrir était un sacré défi. Ayant vécu comme une bête sauvage pendant des semaines, son estomac n’était plus habitué à autre chose que de la viande crue : même cuite, elle passait difficilement. Défi pour lui, donc, mais aussi pour Khia qui s’était attribué le rôle de cuisinière… Le reste du temps, quand il ne somnolait pas, il discutait avec eux. Pas tout le monde. Il se souvenait vaguement avoir aperçu Lëroya mais nul ne savait où elle était passée. Neige aussi était un véritable courant d’air. Tant mieux : il n’était pas en état d’assumer son rôle de maître, là. Mais il ne lâchait pas le bout de tissu noir, désormais enroulé autour de son propre poignet. Tsukia… Tsukia était un genre de petit fantôme qui apparaissait et disparaissait sans crier gare. Il avait l’impression de lire un reproche au fond de ses yeux bicolores, mais quand il essayait d’en comprendre la raison, elle esquivait.

La nuit, en revanche, c’était l’enfer. C’était comme si ses pires cauchemars étaient dissimulés sous ses paupières. Quand il fermait les yeux, hop ! ils surgissaient. Il lui fallait du temps pour se dépêtrer de ces terreurs nocturnes et il n’y parvenait jamais seul : il ne s’endormait qu’à l’aube, tremblant de peur, épuisé, enfiévré, sa main dans celle de l’ami qui veillait près de lui. Ils se relayaient pour que chacun puisse récupérer après une nuit blanche passée à ses côtés. Pour cela il s’en voulait terriblement mais le jour où il murmura une parole d’excuse, Nwëlla le gifla tellement fort que la marque de sa main resta imprimée sur sa peau un bon moment. Il avait compris le message. S’il voulait leur rendre la pareille, il se devait de reprendre des forces. D’aller mieux.

Alors c’est ce qu’il fit, d’une volonté d’acier qui dépassait tout entendement : patiemment, il exerça son corps, réapprenant d’abord à le maîtriser pour ensuite le redessiner. Il recommença à manger normalement, rejetant de moins en moins ce qui ne passait toujours pas. Puisqu’il faisait moins de cauchemar le jour, il faisait de courtes siestes qui lui permettaient d’affûter son corps et ses sens au cours de la nuit. Autant que possible, il aidait ses amis dans les corvées de cuisine, de ménage ou de linge. Petit à petit, il reprit vie : quoiqu’encore très mince il reprit des formes et des couleurs, ses gestes gagnèrent en vivacité, sa voix se raffermit. Elle resterait sans doute cassée un moment et il devait régulièrement chercher ses mots, mais en dix-neuf jours, Gil redevint Gil.

Le vingtième, il disparut.

Par lâcheté ? Non, même si cela pouvait y ressembler. C’était en fait une nécessité. La seule chose que Gil devait désormais retrouver, c’était son indépendance. Sa liberté. Il quitta le nid au beau milieu d’une nuit étoilée. Pas sans dire au revoir, toutefois. D’abord, il passa dans la chambre de Neige. Debout près de son lit, il fut sur le point de détacher le tissu noir de son poignet mais, finalement, il décida de le garder encore un peu. Lien. Ils étaient liés tous les deux et bientôt, il reviendrait la chercher pour continuer sa formation. Puisque Juhen dormait à poings fermés après avoir un petit peu forcé sur l’alcool, Gil s’autorisa à lui dessiner des moustaches avec un peu de la suie du feu qui se mourait dans la cheminée. Et de grosses lunettes. Comme Nwëlla s’était découverte en dormant, il remonta la couverture sur ses épaules et frôla sa joue du bout des doigts. Tsukia, ensuite. Gil resta un bon moment à la regarder dormir, en chien de fusil. Il ne savait pas pourquoi elle tremblait parfois. Il aurait voulu qu’elle lui parle. Mais il ne la réveilla pas. Au lieu de cela, il se pencha et déposa un baiser infiniment léger sur son front. Un jour, lorsqu’ils seraient prêts l’un et l’autre, ils auraient une petite conversation.

Ne trouvant pas Khia, Gil sortit. Dehors, l’air vif des Dentelles Vives lui piqua la gorge et les poumons. Il inspira lentement, puis expira doucement : ses côtes ne le faisaient plus souffrir du tout. Il était en état de reprendre sa route. Les hématomes s’attardaient sur sa peau, comme les stigmates d’un traumatisme lourd dans son esprit mais, poussé par une force invisible, il s’éloigna de la cabane. Quelques pas dans la neige qui était tombée en début de soirée, avant de s’arrêter pour se retourner. Silhouette gracile assise au bord du toit, regard perçant sous une frange de cheveux blonds, silence. Gil ne bougea pas. Il se contenta de rendre son regard à Khia. Et puis, tout doucement, il inclina la tête. Merci. Il se fondit dans la nuit, ombre parmi les ombres.

Quelque part dans les montagnes, un loup hurla à la lune.


[J’avais oubliéééééé de répooooondre ! Je m’arrête là, pour le coup. Ce Rp n’était pas prévu pour être très long et nos chronologies respectives filent déjà sans nous attendre. Mais franchement, merci pour cet échange ! Et merci d’être venus au secours de Gil. Vous lui manquez déjà !]
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