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 Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)

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Syles Agarest
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Syles Agarest


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MessageSujet: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeLun 08 Juil 2019, 21:43

Le jeune homme observa le livre, devant lui. Il visitait rarement la bibliothèque, encore moins une aussi grosse que celle d'Al-Jeit, mais il cherchait quelque chose et jura entre ses dents quand il conclut que cet endroit, comme tout les autres, ne contenait pas d'informations utiles.

Bien sûr il aurait put visiter la citadelle et se grande librairie, mais il préférait se tenir loin de l'endroit et ses faux airs d'honneur.

Il n'aurait peut-être pas le choix, mais il lui restait encore une... collection privée, disons, qu'il pouvait tenter de consulter.

Il était temps de se diriger vers la jungle.
Il était temps de rendre visite à Dil'Duran.


In distress,
Chased...

...And locked in stalemate.

Into the cauldron,
To embrace eclipse,
And inhale the harrowing,
Withering,
The sear flesh and blood.

Elapsed is the momentary host.

Limp,
The broken will,
Worn down the last stand...

...Extinction...

Le vieux forgeron tira sur sa pipe en observant le plan d'une de ses dernières inventions sur la table de travail.

Mais surtout en pensant.

Il avait ce pressentiment que quelque chose allait se passer, quelque chose qu'il n'allait pas apprécier du tout, pourtant il ne savait pas quoi.

Alors il forgeait.

Comme chaque fois que quelque chose le tracassait, ou qu'il devait penser tranquille, il forgeait.

Cependant, il n'avait pas de grands projets à faire, pas vraiment de commandes non plus, sauf les inepties de Rybris, qui lui avait refiler, il y avait de cela des années, un parchemin contenant des commandes ''vitales'' selon lui, mais qui pouvaient attendre si longtemps qu'il le fallait...

...Et ''Un fil de fer pouvant relier la terre et la lune'' était la plus sensée des commandes sur ce satané parchemin.

Il décida donc d'améliorer une création, donc, et sortit du cuir, un de ces cristaux étranges dont il tirait des filaments aussi résistants que le fer mais mille fois plus flexible, des morceaux de métal de taille pour dagues et sa petite boite d'engrenages métalliques, ainsi qu'une demie douzaine de babioles.

Il se rappelait par coeur des mesures, comme pour chaque ''commande'' qu'il avait fait.

Il commencerait donc par ce qui était le plus long et le plus délicat...

...Il commencerait par faire la loutre..!


Somewhere afar,
A cry rang out.

Wondrous words echoing,
In my restless heart.

A call I heard,
In three different tongues,
Of such awing majesty,
Soft and silently...

...Whispering my name...

...I could not oppose.


Le jeune homme pris pied sur la première marche, l'odeur des herbes que Dil'Duran fumait en permanence imprégnaient l'air et il se demanda un instant s'il y avait là une partie de son secret pour tenir les bêtes de la jungle loin de son domaine.

L'envoleur ouvrit la porte et découvrit une choppe, sur la table... Sourit malgré lui. Si silencieux qu'il était, l'homme qui frappait en ce moment même le métal dans l'autre pièce était beaucoup trop attentif pour réussir à s'approcher sans se faire repéré.

Il prit donc place à la table et prit une gorgée du breuvage, il attendrait que le forgeron ais le temps de lui parler, se dit-il.

Et il crut qu'il n'aurait pas à attendre longtemps en le voyant entrer dans la pièce depuis la forge.

Se corrigea en le voyant placer une deuxième choppe et la remplir de bière.

Il était quasi certain que Dil'Duran avait reconnu quelqu'un qui s'approchait à son pas, pour les étrangers, il donnait de l'eau ou même rien du tout, mais si c'était le cas, celui-ci ne précisa pas, se contenta de placer la choppe, la remplir, puis retourner à sa forge.

Ce fut donc avec beaucoup de curiosité que le jeune homme se tourna vers la porte d'entrée pour attendre de voir qui était ce supposé nouvel arrivant...
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeVen 12 Juil 2019, 00:05

Un foulard noué autour de son visage pour couvrir sa bouche et son nez, Syndrell progressait aussi prudemment que possible dans la maison dévorée par les flammes. La chaleur était intenable, à tel point qu’elle avait l’impression de sentir un énorme poing incandescent se refermer lentement sur sa cage thoracique. Pour éviter d’y penser, elle se concentrait sur le nombre de ses pas tout en se faufilant entre les colonnes de feu.

Des morceaux de plafond tombèrent devant elle, l’obligeant à changer d’itinéraire sans parvenir à la faire rebrousser chemin. Elle avait pris sa décision en se jetant dans le brasier tout à l’heure : elle ne quitterait pas cet endroit sans avoir trouvé la petite Soline. Repoussant ses cheveux collés à son visage par la sueur, la marchombre leva les yeux vers l’escalier ; il se transformait en torche, bientôt il ne serait plus possible de poser le pied sur les marches trop fragilisées par l’incendie.

Têtue, Syndrell s’y engagea pourtant. Le vacarme était assourdissant, mais il lui sembla percevoir un petit cri aigu qui la fit littéralement voler à l’étage ; pliée en deux pour éviter le plus gros de la fumée, elle fila au bout du couloir et lança son pied pour ouvrir la porte de la chambre. Le mobilier était renversé, les tentures flambaient, le feu gagnait de l’ampleur. Le cœur battant, Syndrell chercha des yeux la petite fille. A la place, elle trouva une minuscule boule de poils recroquevillée à l’extrémité de la pièce.

Dans son dos, une partie de la maison s’effondra. Le temps s’était écoulé. Sans réfléchir, Syndrell attrapa le chaton et le fourra dans sa chemise, ignorant les petites aiguilles acérées qui se plantèrent aussitôt dans sa peau ; elle courut sur le bois qui se décomposait et plongea à travers la fenêtre. Un lit de paille enfumée la réceptionna, puis des bras énergiques la tirèrent vivement à l’écart.


- Ce n’est pas possible d’être aussi tarée ! pesta Neran en palpant les membres de son amie à la recherche de blessures.
- Attends que je te présente Tsukia…

Entre deux quintes de toux, Syndrell se débarrassa de son foulard et se contorsionna pour récupérer le chaton cramponné à son ventre. Le poil hirsute et les yeux écarquillés, il tremblait de tous ses membres, mais il était vivant. Elle le fourra d’autorité dans les mains de Neran.

- Qu’est-ce que…
- C’est à cause d’elle qu’ils ont mis le feu à la maison. Elle va avoir besoin de toi.


Neran ouvrit la bouche, puis la referma. Il avait compris. Il savait qui se cachait derrière ce « ils », et pourquoi Syndrell avait ignoré ses appels pour se jeter dans la maison dévorée par les flammes. Pas pour sauver un simple petit chaton.

- Tout va bien, murmura-t-il à l’oreille de l’animal, tout en lui caressant doucement le dos.

Plus tard, il s’éloigna, sans cesser de chuchoter à l’oreille de la gamine qu’il tenait désormais dans ses bras. Les mains sur les genoux, couverte de suie et de quelques brûlures superficielles, Syndrell le regarda s’éloigner. Encore une mission couronnée de succès pour le compte du Réseau.

Et encore une tentative de meurtre provoquée par les Faucheurs.




*


- La jungle ?!
- Mmmh.


Ylléna secoua la tête, incrédule, tout en continuant de bander la main blessée de Syndrell. Elles étaient toutes les deux assises sur le lit qu’occupait la marchombre au Zoanne. Adossé au mur, les bras croisés sur la poitrine, Lyke sourit en coin. Il avait deviné ce qu’elle avait en tête, lui.

- J’imagine que tu n’as pas besoin de moi pour aller descendre quelques bières là-bas ?
- En effet. Tu te contenteras de celles du Zoanne, jeune apprenti.
- C’est pas juste,
ronchonna la fille d’Erwan en serrant plus fort que de raison le bandage qu’elle était en train de nouer.
- Que je m’en aille toute seule, ou que Lyke soit mon apprenti ?
- Les deux.


Syndrell tendit sa main valide pour ébouriffer les cheveux de la jeune fille, mais celle-ci esquiva avec une vivacité reptilienne.

- Je compte sur vous pour ne pas chercher les ennuis.
- Dit-elle couverte de cloques après avoir plongé dans une maison en flammes.
- Et avant de traverser l’empire pour aller se fourrer dans une jungle impitoyable.
- Hé !


Complices quand il s’agissait de taquiner la marchombre, Lyke et Ylléna échangèrent un regard qui ne trompa pas Syndrell ; il se passait quelque chose entre ces deux-là, elle en mettrait sa main intacte à couper ! Fallait-il en toucher deux mots à Erwan ? Et puis, non. Si ce dernier daignait enfin donner signe de vie, il découvrirait tout seul de quoi sa fille était capable.

- Tu prends le relais ? demanda-t-elle alors à Ylléna.
- Pour quoi ?
- La formation de Lyke.
- Quoi ?!
- Pas sa formation de marchombre : je ne réserve ce droit qu’à moi seule. Mais pour ce qui est de maîtriser sa métamorphose en épervier, il est tout à toi.
- QUOI ?!
- Tout à moi,
répéta Ylléna en se passant la langue sur les lèvres.

Reconnaissant la malice de Miss dans son regard, Syndrell éclata de rire. Elle embrassa la jeune fille sur la tempe, puis se leva et posa sa main bandée sur l’avant-bras de Lyke.


- Je reviens vite.
- Ouais. Fais attention à toi quand même.


La marchombre quitta la pièce en agitant la main.
Repassa la tête dans l’entrebâillement de la porte.
Plissa les yeux, exagérément soupçonneuse.


- Pas de galipettes sur mon lit, lâcha-t-elle, s’attirant le rire franc d’Ylléna et un juron étranglé de Lyke.

Puis fila sans demander son reste.




*


Il pleuvait sur la jungle d’Hulm. D’énormes gouttes orageuses tombaient en continu depuis deux jours, dévalant les larges feuilles des enjôleuses et faisant sortir de leurs lits les petits ruts du Loutoubre. La nuit était tombée depuis deux bonnes heures. Sa capuche relevée sur sa tête, légèrement essoufflée d’avoir dû courir pour éviter les quelques pièges qui protégeaient les lieux, Syndrell gravit les marches de la maison, après avoir jeté un coup d’œil à la forge dont la cheminée fumait tranquillement.

Elle ouvrit la porte, la referma doucement, s’y adossa, détaillant les lieux avec attention : tout était tel que dans son souvenir, depuis la forte odeur d’herbes fumées jusqu’à la table en bois massif, sur laquelle étaient posées deux larges chopes. La première l’attendait, remplie d’une bière mousseuse qui n’existait qu’ici. La seconde était dans la main de l’homme déjà attablé.

Dans son souvenir, il faisait également partie de ce lieu étrange, puisque c’était ici-même qu’elle l’avait rencontré pour la première fois. Elle n’était donc pas surprise de le trouver là. Grand et mince, irradiant une puissance peu commune et entouré d’un mystère qu’elle savait ne jamais parvenir à percer complètement, Syles Agarest semblait l’attendre.

Alors, elle se débarrassa de son manteau trempé pour l’accrocher à une patère, enjamba le banc pour s’installer à califourchon dessus, s’empara de sa chope et la leva pour qu’il vienne y choquer la sienne.


- Coïncidence ou invitation délibérée, je m’en moque et je suis ravie de te revoir, déclara Syndrell avant de boire une gorgée rafraîchissante.

Et lui aussi, songea-t-elle en tournant la tête vers la porte de la forge, derrière laquelle le maître des lieux s’activait.
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Syles Agarest
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Syles Agarest


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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeSam 13 Juil 2019, 04:40

Le jeune homme sourit en pointant d'un pouce la porte de la forge, d'où un chant d'une langue incompréhensible, que n'importe quel alavirien normal aurait dit ne rien vouloir dire et être inventer par un vieux fou de forgeron, se levait à une vitesse plus grande que le chant normal du forgeron qu'on entendaient travailler... Et vu les bruits de pas, rapides, l'homme créer quelque chose de délicat, dans lequel la vitesse et la précision était nécessaire.

Un claquement de langue se fit entendre entre les paroles, à peine audible, et Syles étouffa presque dans sa bière, qu'il lâcha pour courir et chercher des choses qui ne faisaient aucun sens de placer ensemble ; De l'huile d'olive, de la bière, de l'eau, un jus de baies quelconques.

L'envoleur mélangeait le tout avec hâte et habitude, un hâte et une habitude et trouvait son reflet dans le chant qui se soulevait de la forge, et dont la langue de Syles reprit les mots sans même s'en rendre compte, lui qui croyait avoir oublier les leçons de Dil'duran sur cette langue plus vieille que le monde, que seul certains historiens connaissaient encore, une langue emprunte du nord, de son froid et de chaleur.

Un chant qu'un alavirien ou une alavirienne n'aurait pas été capable de répété à une telle vitesse, avec ses syllabes incompréhensibles et étranges.

Un procédé que personne d'autre au monde ne pouvait avoir aussi bien préparé quand le forgeron entra dans la salle en courant pour plonger deux morceaux d'un métal sombre dans le liquide, causant un grésillement.

Un chant qui fut repris avec un peu de joie par l'homme qui retourna finir son travail... Un chant qu'une alavirienne n'aurait pas put répété...

...Mais une loutre...


Mater mara rigani nertaca,
Uxella uindape in louci riuri,
Briga mara beretor in uaitei tuei,
Uoretes silon tuon con deruolami...

Le jeune homme repris place et reprit une gorgée avant de finalement dire ce à quoi il pensait.

L'expérience m'as appris que les coïncidences ne sont que des plans que je n'ais pas encore découvert...

...Et je sais pas ce qu'il fait, exactement, mais... Ce claquement de langue et cette vitesse... Compte toi chanceuse, Syndrell...

...Peut de gens ont été si près de Dil'duran alors qu'il forge la Vargellite.


Great mother, mighty queen,
Noble and shining in the light of Riuros,
Great might is borne in your blood,
With firm hand you help your offspring...

La conversation s'était évidemment faite, au début rapidement, la famille ça va, les chaussures ça va, imothep ça va, comme toujours.

Puis ça avait tourner vers le chant, étrangement envoûtant, de Dil'duran, qui le répétait avec une hâte certaine dans une langue fort difficile à répété.


C'est une ancienne langue du nord, expliqua le jeune homme. Elle date de bien avant que les frontaliers n'adoptes la langue commune de l'empire, ou quelque chose du genre.

Quant-à la chanson, c'est une vieille prière à Épona, la déesse des chevaux si je me souvient bien. Mais j'avoue que ce vieux panthéon est... Compliqué. Dil'Duran pourrait sûrement mieux t'informer, je me souviens seulement de certains noms ici et là.


Le forgeron entra justement dans la salle une fois de plus, cette fois avec des rubans, et commença à prendre toute sortes de mesures, d'abord sur le jeune homme, puis sur la petite loutre qu'il devait remettre droite à tout bout d'champs parce qu'elle tournait son museau curieux pour voir ce qu'il faisait, ce qui faussait les mesures.

Puis il s’éclipsa en ricanant, laissant une marchombre et un envoleur qui ne savaient plus trop s'ils étaient là pour leur propre raisons où s'ils avaient été appeler sur place sans le savoir.

Le jeune homme, quant-à lui, décida de révéler à la jeune femme quelque chose que son père aurait qualifier de fort imprudent de révéler à ''L'ennemie''.


Tu te souviens, quand on s'étaient rencontrer pour la première fois, ici, alors que j'étais encore apprentis..?

C'était marrant de penser que t'es arrivée ici par hasard quand même...

...Ça fais longtemps...

...J'ai un élève, maintenant.


Aurait-il dut taire qu'il formait de nouveaux envoleurs? Cela le rendait-il plus dangereux aux yeux des marchombres?

Sûrement.

Mais cette jeune femme aux cheveux bleus lui avait démontré milles et unes fois qu'elle était bien plus qu'une simple marchombre.

Et ce fut avec le sourire qu'il finit sa choppe, la frappa sur la table, puis sortit deux bandeaux qu'il plaqua aux côtés du contenant en fixant la jeune femme, une flamme dans les yeux.

Un jour il n'y avait pas si longtemps, ils s'étaient battus les yeux bandés, l'un contre l'autre.

Depuis, le jeune homme n'avait pas passer un seul jour sans s'entraîner en se couvrant les yeux, parfois même en se bouchant les oreilles avec des boules de coton, pour rendre la tâche plus difficile encore.

Et ce fut avec cette pensée qu'il se leva et ouvrit une armoire où Dil'duran gardait du coton, justement, principalement pour imbiber les liquides.

Il était propre et blanc, avec une apparence moutonneuse.

Le défit se fit plus ardue dans ses yeux alors qu'il fixait la jeune femme avec un gros sourire.

Cap de faire une petite bagarre sans rien entendre et sans rien voir..?


Loux in arebudu, uregetiío tunceton,
Cauaros uer agromagos etic bardos uer tenetin.
Aidus laxscit in menuanbi suuidon,
Druuis suuidbo etic lama cerdon papon.

Tigerne trienepace,
Duran romeda silon antumni...

Couverts de sueurs et en train de tenter une danse à laquelle ni l'un ni l'autre n'étaient prêts.

Voilà ce que Dil'duran pensait de l’exercice qu'il observait les jeunes pratiqués depuis quelques minutes déjà.

Il avait tenter de leur parler, mais ces idiots avaient fiche de son coton dans leurs oreilles, comme s'ils pouvaient remplir le vide du cerveau de ce jeune imbécile de qui venait sûrement l'idée avec ça..!

Il leur donna trois secondes de plus.

Puis s'engagea dans leur jeu, enfonçant du coton dans ses propres oreilles, puis passant un bandeau de cuir normalement utiliser pour protéger le front sur ses yeux.

Et s'engagea dans la salle.

La changement fut perçu presque tout de suite.

Une hésitation chez les deux autres, les vibrations de ses pas sur le parquet étaient inconnues jusque là et la possibilité qu'il s'agisse du maître des lieux était plus effrayante que s'il s'agissait d'un assaillant inconnu.

La réponse à toute les questions se fit en un quart de secondes.

Alors qu'un bras solide frappait le frontalier droit au visage, fulgurant, l'envoyant au tapis, un instant avant que le second bras ne s'enrobe autour de celui d'une jeune loutre qui tenta de se débattre...

...Pour se retrouver au plancher dans une prise qui, si elle n’abîmait pas de façon visible, aurait fait grincer des dents même un thül par la main experte qui la resserra, figeant les muscles dans un éclat de douleur aussi puissant que bref.

Que la jeune femme ne crie pas était tout à son honneur ; cela démontrait une force et une vie de guerrière qui avait souffert plus que n'importe qui ne le méritait et cela attrista un peu le forgeron.

Car s'il avait appliquer une telle prise, ce n'était pas pour blesser la jeune femme, mais bien parce qu'il considérait que retenir ses coups plus que cela contre une telle guerrière aurait été un affront odieux, pire que tout.

Et, surtout, il n'était pas sûr qu'elle l'ait laisser lui retirer un de ses cotons, si ça n'avait été de la douleur si surprenante.

Le jeune homme, se relevant, porta une main à son oreille en jurant, réalisant qu'il avait, lui aussi, perdu l'un de ses bouts de coton.


Bon, vous pouvez m'entendre maintenant, alors enlever vos bandeaux, bande de zouf, le repas est prêt...

Pourtant, quand ils retirèrent leurs bandeaux, ce ne fut pas la nourriture, dont ils avaient tout deux envies après cet exercice, le forgeron en était certain, qui les attirèrent.

Mais bien les deux paquets au centre de la pièce, par terre, l'un tourné vers le jeune homme et l'autre vers la jeune femme.

Syles ouvrit la boite lentement, en même temps que la loutre marchombre, et siffla d'admiration en sortant des gants sans doigts mais dont le dessus des phalanges était protégés par du cuir souple travaillé et ce qui semblait être de courtes griffes de métal noir. Il n'avait pas besoin d'instructions ; Ces griffes pourraient infliger beaucoup de dégâts, ne seraient pas dans le chemin quand il prendrait une épée et, en plus, permettrait une meilleure prise quand il grimperait, agrippants dans la roche.

Il avait également une paire de bottes comme celles qu'il avait porté il y avait des lustres, renforcés du même métal noir aux embouts, rajoutant de la puissance pure aux coups de pieds, le renforcement montant légèrement sur les tibias.

Syndrell, elle, sortit d'abord une paire de gants renforcés standards, sans griffes, juste des demi cercles de métal qui renforçaient les jointures tout en étant fait de plusieurs petites plaquettes, ce qui leur permettaient de rester souple tout en permettant un coup de poing qui avait... Du punch...

Quand elle sortit les bottes, Syles se crut retourner dans le passé.

Mais en mieux.

Uniques, belles comme milles feux, l'empereur lui même n'avait sûrement jamais porté plus joli.

Et plongeant depuis le repli où s'insérait la jambe pour entrer dans cette botte mi-longue, des remous et une ou deux vagues venaient suivre la loutre scintillante qui avait l'air d'observer les deux jeunes gens d'un air moqueur, et si son poil bleu à la lumière était toujours aussi surprenant, ce fut bien ce regard qui captiva un long moment Syles.

Car cette loutre, elle les fixaient comme sa jumelle, sur l'autre botte.

Et elle les fixaient de son regard doré.

Retenant leur souffle, les deux jeunes gens attrapèrent le dernier cadeau au fond de leur boite respective, chacune d'elle ayant déjà donner une valeur plus grand qu'elles ne pouvaient contenir en or.

Et le simple vêtement, gris tacheté, se déplia avec souplesse et légèreté. Syles et Syndrell avaient tout deux déjà vu les capes de camouflages de Dil'duran en action, et celles-ci semblaient être la toute dernière incarnation de cette invention.

Ils auraient longtemps observer leurs cadeaux, si ce n'avait été d'un grognement de forgeron impatient qui les fis ramasser leurs nouvelles possessions et se sauver comme des voleurs vers la cuisine... Où Dil'duran attrapa le bras de Syndrell pour lui glisser un baiser furtif sur la joue question de camoufler un chuchotement tout simple.

Talon aussi.

Simple, précis, concis.

Non seulement les lames étaient désormais de vargellite... Il avait rajouter l'une d'elles au talon de chaque botte, afin de donner au retour autant de mordant qu'à l'aller.

Et il était certain d'avoir aperçut un scintillement de gamine, dans le regard de la jeune femme, comme si elle ne pouvait tout simplement pas attendre d'essayer ses nouveaux joujoux.

Ce fut donc en ricanant que le forgeron s'installa à table... Au centre de laquelle un large Sanglier lentement grillé sur un feu qu'il avait entretenu en même temps qu'il travaillait toute la journée, dans la forge, trônait.


Bah alors, vous avez plus d’appétits? Fermer la bouche avant de bouffer des mouches et À L'ATTAQUE!

Ce fut sur ces mots que les trois compères se lancèrent dans un repas de roi, qui leur fit tous oublier un moment la douleur de la vie ainsi que les raisons de leur présence respective en ces lieux, le temps de rire, de manger, de blaguer et de chanter de vieilles déesses, de nains dans des cavernes qui finalement allaient sur la lune dans de grandes boites en métal, puis de jouer comme trois gamins en mettant en jeux tel ou tel morceau du succulent sanglier comme s'il n'en restait pas plus qu'assez pour eux tous.

Ils étaient chez lui, et le forgeron n'avait qu'une seule règle, chez lui...

...La vie était bonne et il fallait en profiter..!


Light in the dark, forging destiny,
Warrior on the battlefield and harper at our hearth,
Fire burning bright in the thought of the wise,
Druid to our wise and artisan of all skills.

Three-faced lord,
Dil'duran, astonish the children of the otherworld.
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeVen 26 Juil 2019, 09:38

Syndrell avait conscience d’assister à un événement important – unique, même. Chaque seconde qui s’égrainait s’ancrait dans sa mémoire et dans tout son être, moments truffés de sensations : la chaleur presqu’étouffante quand elle ne se trouvait même pas dans la forge, les battements du métal, pulsions cardiaques de ce fabuleux endroit, la saveur particulière de la bière qui roulait sur sa langue et réchauffait sa gorge, et ce chant…

Puissant, mais aussi insaisissable qu’une plume soufflée par la brise. Syndrell avait beau tendre l’oreille, elle ne comprenait pas la langue que Dil’Duran employait, mais sa voix était si juste qu’elle faisait briller les yeux dorés de la jeune femme. L’on aurait dit un chant très ancien, premier fondement d’un monde de terre et de fer, du temps où les premiers hommes foulaient ce continent… Il ne s’était interrompu qu’un bref instant, devenant claquement de langue quasiment imperceptible – et qui, à en juger par la hâte soudaine de Syles, voulait dire beaucoup de choses.

Revenu à table, celui-ci avait accepté de lever le voile sur le mystère d’un tel hymne. Il évoqua une ancienne langue nordique, employée ici en l’honneur d’une déesse, Epona. Si elle n’en avait encore jamais entendu parler, Syndrell apprécia ce nom. Epona. Puis le maître des lieux déboula avec sa vivacité coutumière, mais au lieu de s’attabler avec eux, le vieil homme se contenta de prendre leurs mesures sans émettre d’autres sons que des grognements chaque fois que l’un ou l’autre bougeait.

Comme il s’éclipsait en riant sous cape, Syles se pencha vers Syndrell.


- Tu te souviens, quand on s’était rencontrés pour la première fois, ici, alors que j’étais apprenti.. ? C’était marrant de penser que t’es arrivée ici par hasard, quand même… ça fait longtemps… J’ai un élève maintenant.

Elle ne dit rien – cela se passait de mot – mais son regard déjà brillant flamboya quand elle le posa sur l’envoleur. Respect, admiration, complicité envers un homme qui, dans les termes, aurait dû être son pire ennemi. Mais plus le temps passait, et moins Syndrell était encline à croire que le Chaos était si néfaste qu’on le prétendait. Elle ne pouvait pas nier la menace de gens qui servaient une cause au détriment d’innocents, comme ceux qui s’en prenaient aux métamorphes, ou ceux qui traquaient les Marchombres pour les tuer. Toutefois, le Chaos avait formé des hommes comme Blood Light, Owen, Faldor et Syles.

Elle pencha la tête sur le côté, curieuse. Quel genre de maître était Syles ? Intransigeant, attentif, appliqué ? Elle l’imaginait inventif et plein de surprises. Du genre de celle qu’il lui réservait justement ! En voyant les bandeaux, la marchombre sourit, puis posa sa chope et se leva pour le suivre dans la pièce adjacente. C’était là qu’ils avaient dormi, se souvint-elle en se déchaussant pour avancer pieds nus sur le parquet fraîchement ciré.

Elle haussa un sourcil quand Syles lui tendit deux boules de coton dans un air de défi. Combattre à l’aveugle oui, mais en se privant d’un sens qui prenait le relais ? Syndrell n’hésita pas. Elle aurait pu – non, elle aurait dû refuser de s’exposer ainsi à un envoleur qui avait désormais le rang de maître… mais sa confiance en lui était telle qu’elle fut la première à se tenir prête.

Elle venait d’entrer dans un monde étrange. Noir et silencieux, aussi doux que le coton. Aussi dangereux que la solitude. Il fallait prendre ses marques. Ajuster son équilibre, faire quelques pas hésitant dans cet univers inconnu. Quelque chose effleura son épaule, puis sa joue. Une main ? Un coude ? Caresse d’un souffle près de son menton. Instinctivement, elle recula. Comme ses oreilles étaient bouchées, elle percevait nettement les battements de son propre cœur ; ils envahissaient tout son espace et rythmaient le moindre de ses mouvements. C’était désarmant.

Il n’y eu aucun signe avant-coureur cette fois-ci, mais Syndrell recula à nouveau quand un talon fouetta l’air à quelques centimètres de son plexus. Quelque chose était en train de se bâtir en elle. Une idée forte… la clé de l’énigme. Un autre sens était en train de prendre le relais. Un sens tout aussi entraîné que les autres, mais moins souvent mis à contribution pour diverses raisons. Un sens qui, soudain, devenait clair et précis.

Syndrell appuya sur la pointe de son pied gauche et planta le droit fermement dans le sol. Elle pouvait percevoir les vibrations du parquet. Indice trop infime ? La peau de ses bras nus détectait les déplacements d’air. Certes, ce n’était pas infaillible ! Elle se trompa plus d’une fois et Syles marqua davantage de points qu’elle. Il ne frappait jamais fort, mais il la surpassait dans ce domaine. Et elle, elle n’avait jamais fini d’apprendre, alors elle guettait, évaluait, analysait, enregistrait. Mémoire des gestes. Mémoire des sens.

C’était surtout très fatigant. Privé de deux sens importants, il fallait déployer une énergie folle pour garder le rythme imposé par Syles et pour laisser les autres sens se déployer. Son odorat la sauva quand elle perçut l’odeur de cuir mêlé de musc et de sueur de son adversaire. Plus souple qu’un chat, elle se laissa tomber au sol, à genoux, et coucha son dos en arrière. Un monde de vibrations s’offrit à elle. L’échange s’intensifia. Depuis combien de temps s’affrontaient-ils ? Le temps s’écoulait différemment quand on était aveugle et sourd à sa cadence.

Soudain, Syndrell recula précipitamment et manqua de trébucher ; une troisième personne venait de les rejoindre. Il y avait peu de chance qu’il ne s’agisse pas de Dil’Duran, alors la jeune femme redoubla de vigilance. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Syles était doué – plus que doué, même – mais le forgeron était redoutable. La marchombre n’avait encore jamais rencontré quelqu’un qui puisse l’égaler. A part Rybris, peut-être…

Elle parvint à éviter une première offensive, mais la seconde la fit valser avec une facilité déconcertante. Elle se retrouva clouée au sol, immobilisée par une technique aussi solide que la vargelite. Syndrell serra les dents à s’en briser la mâchoire, retenant son cri, muselant sa souffrance, et poussa un gémissement de soulagement quand Dil’Duran desserra sa prise au bout de quelques secondes seulement. Elle fut surprise d’entendre son propre gémissement, avant de réaliser qu’elle n’avait plus de coton dans l’oreille gauche. Le forgeron s’en était débarrassé. Il avait fait la même chose avec Syles. Celui-ci était visiblement sonné par le coup qu’il avait reçu en pleine figure.

Deux maîtres, l’un envoleur, l’autre marchombre, réduits à néant par un vieil homme qui sifflotait tranquillement. Combien de sens avait-il développé pour être aussi à l’aise sans la vue et l’ouïe ? Pour se jouer à la fois du silence et de la nuit ? Fascinée, Syndrell se leva et vacilla – passer de l’ombre à la lumière, du vide au bruit, ça assommait un peu mais heureusement, c’était passager. Une fois l’autre coton retiré, la jeune femme retrouva son équilibre.

Deux paquets trônaient au centre de la pièce. Quand Dil’Duran les avait-il posés ici ? Pendant le combat ? Impossible, ils auraient trébuché dessus… Syndrell ouvrit le sien en même temps que Syles. Ils sortirent d’abord chacun une paire de gants qui se mariait à leur anatomie et à leur caractère. La marchombre apprécia les renforts de métal subtilement ajoutés à la composition des siens, au niveau des phalanges. Discrets, mais efficaces !

Ensuite, ils découvrirent leurs bottes. Celles de Syles étaient simples en apparence, mais elles s’accordaient parfaitement à sa tenue et lui donnaient une classe folle. Ils restèrent cependant cois devant les siennes. Légèrement plus longues que les premières, elles épousaient parfaitement la forme de la cheville et du mollet, comme une seconde peau, souples et pourtant très solides. Et les loutres avaient des yeux dorés. La gorge nouée par l’émotion, Syndrell attrapa le dernier cadeau inestimable du vieil homme : une cape de camouflage aux reflets gris, si légère qu’on la sentait à peine.

Elle lui tomba dans les bras. Il n’avait fait que la retenir un bref instant pour lui souffler un des secrets de sa géniale invention – des talons désormais équipés eux aussi – mais elle n’avait pas pu s’empêcher de lui sauter au cou, incapable de formuler un remerciement, une question, un compliment… les mots n’existaient pas pour traduire ce qu’elle ressentait. Les gestes étaient importants. Il la laissa faire, avant de se racler la gorge et de la repousser doucement, mais fermement pour la faire asseoir d’autorité sur sa chaise.

Les yeux dorés s’agrandirent. Un repas de roi les attendait, préparé ils ne savaient quand ni comment, mais tellement appétissant qu’ils restèrent figés de surprise. Leur état habituel quand Dil’Duran était dans les parages, vraisemblablement. La voix bourrue du forgeron les sortit toutefois de leur torpeur – à moins que ce soit le doux fumet de la viande ; quoi qu’il en soit, Syndrell mangea avec appétit. Elle rit, chanta, raconta, écouta, bref, elle passa l’une des meilleures soirées de sa vie, détachée de tout, hors du temps, simplement heureuse d’être ici, en si bonne compagnie.

Parfois, il ne suffit de rien d’autre…


- Je n’en peux plus, soupira la marchombre, les mains sur son ventre qu’elle sentait bien rempli sous sa tunique. Faites-moi rouler jusqu’à mon lit !

Ils roulèrent d’abord jusqu’aux marches du perron sur lesquelles ils s’assirent. Dil’Duran avait sorti sa pipe. Loin d’être incommodante, l’odeur de son tabac mêlé à celui de la nuit enveloppa Syndrell dans un cocon de douceur et d’abandon. En appui sur les coudes, elle renversa la tête en arrière et ferma les yeux.

- Faut revenir plus souvent, les jeunes. Prendre le temps de respirer, surtout quand on mène la vie que vous menez.
- C’est prendre le risque de gagner vingt kilos et de ne plus vouloir repartir.
- J’vois pas où est le problème.


Eclat de rire. Syndrell ouvrit un œil et observa les étoiles qui brillaient tranquillement au-dessus de sa tête. Prendre le temps de respirer, hein…
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeSam 27 Juil 2019, 03:47

Le forgeron observait les étoiles, ce fichu sentiment que quelque chose clochait toujours au fond du crâne... Et quelque chose lui disait que ses invités n'y étaient pas pour rien.

Qui, pourtant, auraient crus qu'une phrase murmurée à peine par un homme qui n'avait pas la moitié de ses années en expérience et qui n'était certainement pas son égal en combat aurait put raidir à se point Dil'Duran?

Qui aurait crut voir un éclat de ce qui semblait être de la haine et presque de la peur passer dans son regard toujours égal..?

Syles ne comprit pas ce qu'il venait de faire exactement, ni pourquoi il avait été forcé de jurer ne jamais demander cet accès à moins d'être prêt à mourir au besoin pour l'obtenir.

Pourtant il n'avait pas rêvé le moment de pur inconfort de Dil'Duran... Le regard que Syndrell lui avait envoyer était sans équivoque.

Elle n'avait pas compris, et pourtant elle comprenait que la ''magie'' venait peut-être d'être brisée.


...Tu comprends ce que tu demande, gamin..?

Un hochement de la tête lui répondu et il grogna, tirant sur sa pipe un instant, pensant.

Le gamin allait demander un jour, il le savait, même s'il avait cru qu'il aurait une meilleure grammaire que ça, et il avait décidé il y avait longtemps de lui laisser l'accès, mais ils étaient en compagnie d'une marchombre. Elle respecterait certes sa décision s'il lui demandait d'ignorer la disparition de Syles pendant les prochains jours, mais sa curiosité, elle, l'accepterait-elle..?

Sûrement pas, et elle finirait par se risquer à tenter de répété la phrase que Syles venait de dire, ou pire, à accéder toute seule à la salle souterraine...

Il cracha plus de fumée que le dragon s'il était en rogne, puis resta silencieux un moment avant de se lever, entrer dans la maison...

...En murmurant un mot unique.


Demain.

Mi gal enchwéith immi téi’livr..?

Les premiers rayons du soleil frappèrent Syles avec regrets. Il n'avait pas cru ainsi tuer l’atmosphère, même s'il savait demander un grand service...

...Au final ils s'étaient tous coucher peu de temps après et, en s'asseyant sur son matelas de fortune, il remarqua une seconde à peine ensuite que Syndrell ouvrait une paupière fatiguée, les cheveux en bataille, comme se demandant qui avait fait le bruit de froissements qui l'avait ''violemment'' réveiller...

... Un instant avant de fixer la même chose que Syles.

Dil'Duran était là et il les fixaient.


Vous avez tout les deux b'soins de manger un truc et d'un bon bain... La loutre d'abord...

...Ensuite je dois lui parler... Puis on ira à la cave.

Vos vêtements de rechanges sont déjà prêts dans la salle d'eau.


La voix du vieil homme avait presque l'air d'un ordre et, même si Syles ne prenait d'ordres de personne, il fit semblant de ne pas relever... Tout en se disant que Syndrell ne mesurerait sa chance qu'une fois qu'elle aurait parler à Dil'Duran, peut-être même après.

Aussi se dirigea-t-il vers la salle principale pour manger en silence, attendre que Syndrell se soit laver avec un thé et toujours autant de silence...

...Et presque tomber de sa chaise en la voyant arriver avec ses vêtements de rechanges.

Il s'agissait d'un accoutrement simple, efficace, souple et durable, dont les couleurs étaient assez clairs pour être visibles, des accents bleus ressortaient du gris foncé, mais, surtout, on auraient dit un uniforme.

Le vieil homme, de l'autre côté de la table, se contenta de sourire tristement.


Ça te va comme un gant, tu ressemble presque à Yuna...

Le jeune homme se fit pointer la salle d'eau d'un mouvement de menton et, se demandant un peu ce qui allait se dire ici, y entra... Pour trouver une bassine d'eau en train de chauffer sur le four de pierres du fond... Et une boite avec son nom à côté d'une autre, vide.

Malgré sa presse d'en arriver à la raison de sa visite, il décida de prendre son temps... Dil'Duran avait besoin de parler, il pourrait donc parler en paix.


They're sharing a drink called loneliness...

...But it's better than drinking alone...

Le forgeron offrit une tasse de son thé à la marchombre aux yeux pétillants, puis pris place sur sa chaise en soupirant... Par où commencer..?

Tu te demande sûrement pourquoi tu te retrouve à porter un uniforme devant un vieux forgeron bourru alors que t'as rien demander, hein..?

Téi'livr.

Ce mot, prononcer hier par Syles, veux dire, plus ou moins, bibliothèque dans une langue morte depuis longtemps.

Ses talents dans cette langue laissent à désirer, mais il reste meilleur que la plupart de mes lieutenants, à l'époque où je m'en servait pour faire passer les messages secrets parmi ma compagnie...

...Mi gal enchweéith immi téi'livr...

... C'était mal prononcé et mal formé, comme phrase, mais en gros, on comprends ce qu'il voulait demander : ''Puis-je accéder à la bibliothèque?''.

Je sais, ça semble petit, comme demande, et très simple... Mais ma bibliothèque est pleine de tomes et de documents récoltés au travers de plusieurs années de voyage en tant que chef d'une bande de mercenaire dont tu porte en ce moment un uniforme un peu modifié.

Scellé par mes propres soins après une promesse faite à mon meilleur ami sur son lit de mort que personne n'aurait jamais accès à tout ça à moins de faire partie de la compagnie, qui est morte depuis longtemps...

...Mais surtout, il y as, là dedans, des détails très précis sur la citadelle, des détails que certains nobles ont brûlés il y as longtemps...

...Et des détails sur ma propre vie.

Je ne sais pas exactement ce que Syles cherche là dedans, mais je sais ce qu'il va y trouver... Et je sais qu'il aura peut-être une réaction violente. Ce gamin as déjà vécu trop de mensonges dans sa vie, un de plus pourrais être de trop.

Et je dois donc te révéler quelque chose que j'ai jurer, à moi même et à ma propre femme, à l'époque, de ne jamais révéler.


L'homme soupira, se passa une main dans la barbe et pris une grande gorgée de bière, il n'était pas habituer de tant parler, désormais...

Tu connais le père de Syles, je crois, Rybris Torasil..?

...T'ont-ils déjà parler de sa mère..?


Elle confirma ce qu'il croyait et le forgeron se stoppa presque dans son discours, puis jura contre lui même avant de continuer.

Sa mère se nommait Rina Agarest...

...Rina Agarest Tu'Harlan...


Il devina à l'éclat dans ses yeux qu'elle devinait où il voulait en venir, mais il lui donna la fin de sa révélation quand même, en tendant la main par dessus la table.

Je ne crois jamais m'avoir vraiment présenter... Laurian Allan Tu'Harlan...

...Père de Rina Agarest Tu'Harlan... Et je suppose grand père de ce sale gosse dans l'autre salle.


The pictures tell the story,
This life has many shades ;

I'd wake up every morning and before I'd start each day,
I'd take a drag from last night's cigarette,
That smoldered in it's tray,
Down a little something and then be on my way...

...I traveled far and wide,
And laid this head in many ports,
I was guided by a compass,
I saw beauty to the north..!

I drew the tales of many lives,
And wore the faces of my own,
I had these memories all around me,
So I wouldn't be alone...

Quand le jeune homme sortit de la salle d'eau, reposé, il se retrouve devant une loutre qui avait soudain un air presque aussi grave que Dil'Duran, à première vue, et il se demanda sérieusement ce qui s'tramait dans le coin..!

Surtout qu'il était accoutré d'un uniforme gris et bleu nuit avec des accents argents s'agaçants à sa chevelure de façon étrange et avec des épaulettes rappelant des têtes de lions - Il les auraient bien remplacer par des lynx ! - qu'il trouvait étrange de placer sur de simples vêtements de rechange, même s'il appréciant fichtrement à quel point tout ça était confortable et souple.

Ce fut dans un grognement que Dil'Duran se leva, se dirigeant vers la forge en étant suivi de près par deux jeune gens, pour déplacer l'énorme four au charbon, révélant des escaliers dessous qui avaient de toute évidences rester sceller depuis si longtemps que quasi personne encore vivant ne devaient en avoir vu le fond.

Ils s'engagèrent dans l'escalier après que Dil'Duran leur ais tout deux refiler des torches, pour enfin arriver tout en bas après plusieurs minutes de descente.

Quand le forgeron ouvrit une large, énorme porte de bois, le frontalier échappa presque sa torche.

La bibliothèque était plus grande que la salle de bal de la citadelle, pleine de bouquins tous plus vieux et rare les un que les autres, et une fois tous entrer et Dil'Duran ayant fermer les portes, il mesura leur chance d'avoir accès à un tel répertoire de connaissances, d'avoir carte blanche ici bas... Il regrettait seulement de ne pas avoir plus de--

Lumière.

Sa pensée fut accompagnée d'une orbe de lumière blanche qui dansa sous son nez, en même temps qu'une autre semblable près de Syndrell, et pourtant, malgré ses sens aiguisés, il ne détecta le nouvel arrivant que lorsqu'il parla.


J'devrais pouvoir garder tout ça allumer assez longtemps, un vrai jeu d'enfant, et puis c'est mieux que de lire à la torche..!

Son père...

...Que faisait Rybris ici, se demanda le jeune homme..?

Et s'il avait fait un pas sur le côté pour arriver, comme il suspectait, alors il devait déjà être entrer ici, mais quand? Comment?

Des questions à poser plus tard, supposa-t-il.

Pour l'instant, il avait de la lecture.
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeMar 30 Juil 2019, 18:43

« Mi gal enchwéith immi téi’livr… ? »

Paroles incongrues.
Impossible à comprendre.
Hors de sa portée.

Syndrell, pourtant, réalisa que la sérénité de cette soirée entre amis venait de s’amenuir car, lorsque Syles murmura cette étrange formule, Dil’Duran arbora une expression que la marchombre ne lui avait encore jamais vue. Toute la gravité de la situation se peignait sur les traits du vieux forgeron.


- Demain, se borna-t-il à répondre.

Grande était la curiosité de Syndrell en cet instant, et plus grande encore son inquiétude : existait-il réellement, en ce monde, une chose capable de soucier Dil’Duran au point de dessiner une nouvelle ride entre ses sourcils ? Etait-ce possible que le regard de Syles, déjà naturellement sombre, s’obscurcisse davantage ?

En se couchant sur son matelas dans la salle d’entraînement, Syndrell se demanda si elle n’allait pas questionner l’envoleur pour en savoir un peu plus. Mais son compagnon s’endormit aussitôt en lui tournant le dos, ou bien il feignit le sommeil pour éviter d’avoir à lui répondre, et elle décida de le laisser tranquille. Le sommeil fut long à venir.

A l’aube, tirée de ses rêves par un bruissement léger, Syndrell s’éveilla en ayant l’impression de s’être assoupie seulement quelques minutes. Elle se frotta les yeux, bâilla, s’étira, vaguement consciente de la présence de Syles sur sa gauche, puis elle repéra Dil’Duran. Son cœur s’emballa aussitôt : allait-il enfin s’expliquer ?


- Vous avez tous les deux b’soin de manger un truc et d’un bon bain… La loutre d’abord… Ensuite je dois lui parler…

Il n’en fallait pas davantage pour que Syndrell se lève et file faire sa toilette. Comme la première fois qu’elle était venue ici, un petit bassin de pierre rempli d’une eau tiède l’attendait. Elle s’y glissa avec délice, mais n’eut besoin que de quelques minutes pour se laver. Elle observa ensuite, et avec une grande perplexité, les vêtements mis à sa disposition. Nuancé de bleu et de gris, l’uniforme était joli mais ce n’était pas son style. Elle hésita, et finalement, l’enfila. Si Dil’Duran avait placé cet accoutrement ici, c’était pour une bonne raison. Elle n’avait pas le cœur de lui refuser ce genre d’attention.

Elle se sentait tout de même un peu confuse lorsqu’elle arriva dans la cuisine ; elle tressa ses cheveux humides pour se donner contenance sous les regards de l’envoleur et du forgeron.


- Ça te va comme un gant, tu ressembles presque à Yuna…

Les doigts de Syndrell s’immobilisèrent dans ses cheveux.

- Yuna ? Comme « Dame Yuna » ?

Evidemment, Dil’Duran ne répondit pas. Il indiqua la salle d’eau à Syles et celui-ci s’éclipsa sans broncher. La marchombre attrapa la tasse de thé fumant que le vieil homme lui tendait, puis s’assit sur le banc proche de la table, légèrement gênée par les sensations nouvelles de son accoutrement. Elle pointa la langue pour goûter son thé sans se brûler et lui trouva un goût fruité qui lui plut énormément. Mais elle avait faim. Profitant de ce que Dil’Duran rassemblait ses pensées, elle piocha quelques fruits dans la corbeille placée au centre de la table, et se constitua un petit assortiment qu’elle disposa dans une assiette.

- Tu te demandes sûrement pourquoi tu te retrouves à porter un uniforme devant un vieux forgeron bourru alors que t’as rien demandé, hein.. ?
- Eh bien…
- Téi’livr.

Mot roulé, aussi doux sur la langue que le thé que Syndrell dégustait à petites gorgées. Elle le répéta lentement et Dil’Duran hocha la tête.

- Ce mot, prononcé hier par Syles, veut dire, plus ou moins, bibliothèque dans une langue morte depuis longtemps. Ses talents dans cette langue laissent à désirer, mais il reste meilleur que la plupart de mes lieutenants, à l’époque où je m’en servais pour faire passer des messages secrets parmi ma compagnie…

Au tour de Syndrell de hocher la tête : lorsqu’elle servait l’empire en tant qu’espionne du réseau des Ombres, elle avait utilisé nombre de codes et de langages secrets, issus pour la plupart de dialectes anciens et donc oubliés depuis des années. C’est ce qui expliquait son aptitude à s’exprimer facilement dans une langue étrangère, à en capter l’essence et l’accent rapidement, comme la langue des Petits que Miss lui avait transmise.

- Mi gal enchwéith immi téi’livr… C’était mal prononcé et mal formé, comme phrase, mais en gros, on comprend ce qu’il voulait demander : « Puis-je accéder à la bibliothèque ? ».
- Vraiment ?
- Je sais, ça semble petit, comme demande, et très simple… Mais ma bibliothèque est pleine de tomes et de documents récoltés au travers de plusieurs années de voyage en tant que chef d’une bande de mercenaires dont tu portes en ce moment un uniforme un peu modifié…


Syndrell posa sa tasse sur la table et observa son accoutrement sous un jour nouveau. Une panoplie de mercenaire. Voilà qui expliquait la légèreté, la souplesse des attaches, la solidité du tissu…

- Je ne sais pas exactement ce que Syles cherche là-dedans, mais je sais ce qu’il va y trouver… Et je sais qu’il aura peut-être une réaction violente. Ce gamin a déjà vécu trop de mensonges dans sa vie, un de plus pourrait être de trop. Et je dois donc te révéler quelque chose que j’ai juré, à moi-même et à ma propre femme, à l’époque, de ne jamais révéler.
- Tu n’es pas obligé de…
- Tu connais le père de Syles, je crois, Rybris Torasil ?
- Heu, oui…
- T’ont-ils déjà parlé de sa mère… ?


La marchombre fouilla dans sa mémoire. La mère de Syles ? Non, elle n’en savait rien…

- Sa mère se nommait Rina Agarest… Rina Agarest Tu Harlan…

Dil’Duran tendit alors sa large main burinée et mâtinée de cals, et il se présenta. Il se présenta vraiment, lui offrant son identité véritable, ainsi que le secret de son lien de parenté avec Syles.

- Son grand-père… murmura-t-elle, stupéfaite.

Stupéfaite ? C’était terriblement évident, quand elle y pensait : sans parler de ressemblance physique, il y avait bien une multitude de petits signes, des gestes, des habitudes qui soulignaient ce lien. Leur complicité unique en son genre s’expliquait. Syndrell secoua lentement la tête. Voilà pourquoi Syles était si doué au combat ! Il devait tenir de son grand-père !


- Il en a, de la chance… mais… pourquoi garder un tel secret ? Il aurait peut-être été content de savoir qui tu es, non ?

Si Dil’Duran voulut lui répondre, il n’en eut pas le temps, car Syles revint à cet instant précis. Propre et reposé, vêtu lui aussi d’un nouvel uniforme ; Syndrell en resta bouche bée. Se rendait-il compte que ça lui allait à merveille ? Elle ferma la bouche, pencha la tête sur le côté et se demanda si Dil’Duran lui avait ressemblé dans ses jeunes années. Peut-être un petit peu.

Un grognement leur indiqua qu’il était temps de suivre leur vieux compagnon. Syndrell tendit d’abord son assiette de fruits coupés à Syles pour qu’il se serve, puis ils engagèrent le pas au forgeron. Celui-ci ouvrit l’accès à un escalier soigneusement dissimulé par l’un des fours les plus imposants de la forge. Des marches qui n’avaient pas été foulées depuis des années s’enfonçaient dans l’obscurité. Sans un mot, Dil’Duran alluma des torches qu’il tendit aux deux jeunes gens, puis il s’engagea dans le passage. Syndrell le suivit et Syles ferma la marche.

De gigantesques toiles d’araignées pendaient au plafond, à peine troublée par l’air lourd qui passait dans la galerie souterraine. Un peu inquiète à l’idée que l’une d’elle tombe sur sa tête, Syndrell rabattit le capuchon de son uniforme. Ils parcoururent ainsi plusieurs mètres avant d’atteindre une épaisse porte de bois. Dil’Duran s’arc-bouta pour l’ouvrir. Et alors…

Alors, Syndrell laissa échapper une exclamation et Syles faillit lâcher sa torche. Une salle immense s’étendait devant leurs yeux, sous la voûte arrondie du plafond rocheux ! Il y avait des étagères partout, chacune de taille et de bois différents. La lueur des torches éclaira les rayonnages garnis d’ouvrages plus ou moins anciens, mais tous recouverts de poussière et, pour certain, d’une couche de moisissure. Des rouleaux s’entassaient là où les livres ne logeaient pas.

Syndrell n’était pas encore totalement remise de ses émotions quand une boule de lumière vive dansa soudain devant son nez. Elle sursauta et recula, cognant Syles malgré elle. Même quand la voix au timbre si particulier de Rybris s’éleva, le cœur de la marchombre battait à plein régime.


- Rybris ! s’exclama-t-elle. Espèce de vieux renard, j’ai failli avoir une crise cardiaque !
- Désolé mam’zelle, c’était pas volontaire…


Oh que si ! Syndrell secoua la tête et soupira, convaincue que cet énergumène ne changerait jamais… puis ses yeux s’écarquillèrent quand l’évidence la frappa enfin : trois générations se succédaient dans cette pièce ! Il y avait le grand-père, le père et le fils. Froncement de sourcils. Quelque chose lui soufflait que Rybris n’était pas là par hasard. Elle tourna la tête vers Syles, mais celui-ci se dirigeait déjà vers les étagères, à peine troublé – du moins en apparence – par l’apparition de son paternel.

Elle regarda les deux hommes. Si elle restait avec eux, ils lui expliqueraient peut-être les tenants et les aboutissants de cette histoire rocambolesque. Pourtant, c’est vers le jeune envoleur qu’elle se dirigea. Elle posa doucement la main sur son bras.


- Est-ce que je peux t’aider à trouver ce que tu cherches ?

Elle ignorait ce que c’était, mais ça semblait suffisamment important pour qu’elle décide de lui donner un coup de main.
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeMer 31 Juil 2019, 04:23

L'envoleur hésita un instant.

Il n'en avait pas parler à Rybris, car le révéler à cet homme aurait été pour le moins dangereux, ni à Dil'duran, car celui-ci avait un lien qu'il ne comprenait toujours pas avec son père et aurait pu lui révéler, en parler à Kaünis aurait été inutile sans avoir les faits et ses parents, Hien et Voïmakas, auraient probablement préférés prévenir Rybris, vu l'ampleur possible de tout ce que cela impliquait...

...Pourtant il se mit à l'évidence ; Contre toute recommandations de qui que ce soit au domaine, il pouvait bel et bien faire confiance à Syndrell.

Il le va la tête de l'étagère, aperçut le forgeron et le mentaï en grande discussion à voix basse et remercia le ciel de tout ces secrets entre eux.

Son regard se posa de nouveau sur Syndrell et il retira son pendentif, une croix d'argent travaillée sur laquelle se mélangeait les symboles et les noeuds celtiques, pour la déposée dans la main de la loutre curieuse.


Tu connais l'idiot que j'ai comme père, je crois t'avoir déjà plus ou moins révélée l'histoire de mon père adoptif aussi, à une époque...

...Cette croix m'as été offerte par celle dont je porte le nom de famille, ma mère, Rina Agarest.

J'ai trouver le même symbole pendant mes... Excursions... Pour nous débarrasser des hommes qui finance le groupe responsable d'Ezadrah.

Normalement, je croirais à une coïncidence, mais elle m'as assurer, à l'époque, qu'il s'agissait du seul objet qu'elle avait encore de son propre père, de ce que j'ai crus comprendre il était un mercenaire qui est mort dans une bataille quelconque, elle as été adoptée par sa tante du côté de sa mère ; Elle ne connaissait même pas le nom de son paternel, un peu comme moi pendant des années, je suppose.

Bref, cette croix aurait été faite main par cet homme, apparemment bijoutier à ses heures, impossible, donc, que ces salopards ais juste adopter le symbole après l'avoir pris sur un pendentif quelconque dans un marché...

...Mais ils s'en servent pour décrire les mouvements de quelqu'un, ou d'une unité, je suis incertain pour l'instant, bref, ce symbole précis, avec les mêmes noeuds, les mêmes gravures, je l'ai aperçu près de plusieurs référence à des opérations, et si je n'aime pas le sous entendu primaire, ça soumet une toute autre possibilité à jour...

...Personne, à mes connaissances, n'as jamais trouver son cadavre...

...Ma mère est peut-être vivante quelque part, Syndrell...


Le jeune homme laissa le temps à sa nouvelle complice d'assimiler tout ça, puis s'assura que les deux autres parlaient encore.

Je sais, tu te dis peut-être que je devraient le dire à mon père mais...

...C'est lui, qui as confirmer sa mort, à la citadelle, il aurait même fait le bûcher pour toute l'unité.

Je ne sais pas vraiment à qui faire confiance, mais je sais qu'ici, il y as des livres et des tracés de tout les bijoux et tout les rapports de mort ou de missions qui ne sont trouvable nulle part ailleurs dans l'empire.

Si je trouve une trace de la vérité, ou même si je trouvais une trace de cette croix, si elle as été vendue en plusieurs exemplaires par quelqu'un que Dil'Duran connait, au moins je pourrais comprendre pourquoi elle resurgirait comme ça, par pur hasard...

...Bien sûr, j'compte garder tout ça secret des deux zigotos jusqu'à avoir mes preuves...


J'ai entendu preuves, vous tentez pas de résoudre un meurtre, j'espère, parce que je vois pas de cadavre!

Le mentaï approcha, un sourire un peu trop taquin sur les lèvres, et Syles grogna avant de s'éloigner pour continuer ses recherches.

Selon le regard de l'homme, de toute façon, il avait un truc à dire à la marchombre, pas à lui, alors...

Le mentaï, lui, perdu son sourire quand Syles fut écarter et soupira.


Parfois j'me dis qu'il aurait mieux finit, ce gosse, s'il avait jamais quitter la citadelle... Encore que bon, sa vie aurait été un bordel de toute, avec la bannissement de Tsukia et blah blah blah...

L'homme s’apprêtait à continuer sur un autre sujet, mais l'air perplexe de Syndrell ne le rata pas, et il se souvint déjà l'avoir aperçut avec la dite Tsukia...

Ah, ouais, on t'as jamais raconter, en fait... Et elle savait pas que tu le connaissait alors forcément...

...Bon, pour faire simple, cette tarée de premier ordre appartient à la famille Til'Werin, qui avait un arrangement de mariage arranger avec les Agarest, à une époque.

Elle as grandit en étant souvent avec Syles, même s'il est un peu plus vieux, et il as un peu été un meilleur grand frère que ses propres frères pendant longtemps... Tu sais, si un grand frère était supposé marier sa soeur un jour.

Ouais bon, dit comme ça c'est juste bizarre, bref, de toute ils se sont revus qu'une seule fois depuis et se sont promis de toujours s'arranger pour ne pas se revoir, une façon pour eux de faire un pied de nez final à leur enfance, je suppose.

Enfin bon, pas pour la nostalgie que j'suis là, tu sais ce qu'il cherche..?

Duran m'as dit qu'il t'avait mise au courant, pour le secret, je suppose donc que tu sais plus ou moins que j'suis là pour tenter de l'empêcher de faire sauter une tentative si longue et difficile du plus gros mensonge d'une vie.


L'homme se tût, scrutant la jeune femme.

Elle demanderait sûrement pourquoi, justement, garder le secret, mais comprendrait-elle seulement?

Serait-elle capable d'imaginer à quel point avoir garder le dit secret avait été difficile pour Dil'Duran lui même, alors qu'il côtoyait sa propre fille le croyant mort, et ce à tout les jours, la voyant appeler quelqu'un d'autre ''Papa'', enterrer l'homme en question en pleurant son second père, alors que son premier était à peine quelques places plus loin..?

Ou peut-être croirait-elle qu'ils auraient dut le dire à Rina aussi, un peu comme la plupart des gens croyaient qu'il n'avait pas intervenu dans la vie de Syles pendant si longtemps par manque de responsabilité...

...Alors qu'il n'aurait rien préféré à l'idée de vivre une vie pleine de bonheur avec Rina, à la citadelle au besoin, il aurait donner sa vie pour ça.

Mais jamais, jamais il n'aurait accepter de mettre la leur en danger en acceptant d'oublier tout les démons qui le poursuivaient.

Oh, lui, il aurait survécu, il était un monstre lui même, après tout, et pour tuer un monstre, il faut un être humain, deux monstres, ça ne se tue pas vraiment, ça s'amoche, mais sans humanité, il était, selon lui, impossible de tuer les monstres et les démons, les Torasils et les Sangrelunes de ce monde...

...Mais Rina, Syles, ils étaient humains. Ils n'auraient jamais survécus à tout ces monstres qui le pourchassait.

Maintenant, cela dit, et même s'il détestait l'avouer, Syles était aussi un monstre démoniaque à ses heures, même s'il gardait encore ce côté humain, quand il avait besoin d'être un vrai monstre, il laissait ça à ''Lynx'', même si cette seconde personnalité faisait, selon lui, bien moins peur que le vrai Syles.

Certes, Lynx contrôlait mieux l'imagination et la greffe. Ce n'était cependant qu'un monstre, et un monstre, ça s'amuse puis sa passe à autre chose.

Seul un être humain était capable de la vraie cruauté dont il savait que son fils avait fait preuve par le passer l'hors de certaines tortures...

...Et surtout, Lynx n'aurait jamais penser à utiliser, par exemple, un poison pour agir sur les nerfs et causer une paralysie pour mieux effrayer, ou pour causer une douleur extrême et une mort lente.

Lynx ne penserait jamais à utiliser la silencieuse, surtout qu'il était convaincu que ce poison dégouttait cette personnalité après ce que ça avait fait à Giliwyn.

Le souvenir de la petite fiole qu'il avait aperçu dans les affaires de son fils le fit frissonner.

Il espérait vraiment ne jamais revoir cette fiole avec une dose manquant dedans...

...Ouais, il n'y avait rien de plus cruel qu'un être humain.
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeVen 02 Aoû 2019, 18:16

Syndrell ne perdait pas une miette de ce que lui expliquait l’envoleur dans un murmure, et ce faisant elle détaillait le subtil entrelac de métal qui formait une croix dans sa paume. Le médaillon de Syles pesait lourd, au sens propre comme au figuré. Toutefois, elle fronça les sourcils pour une autre raison.

- Je l’ai déjà vu, dit-elle sur le même ton. Quand je faisais mes propres recherches, et aussi…

Son regard se voila un bref instant alors que les souvenirs affluaient, épars, violents. Toujours aussi douloureux. Des images se superposaient – la mine, le baiser de Cal, la mort de Jadriane, les coups… la poitrine de Juko sur laquelle reposait un médaillon similaire. La gorge nouée, Syndrell déglutit et se força à prendre une profonde inspiration.

- Moi aussi, je pense que ta mère est en vie.

Mais quel pouvait être le lien avec les sombres agissements d’Onku et de ses Faucheurs ? Se pouvait-il que la mère de Syles se soit trouvée à Ezadrah ? Et qu’elle se soient croisées sans le savoir ? En repensant à tous les esclaves dont les corps avaient été retrouvés empilés dans le charnier du Trou, la marchombre sentit son estomac se tordre. Elle secoua la tête, refusant de croire que l’espoir vibrant dans la voix de son ami pouvait être ainsi réduit à néant.

Elle rendit le médaillon à Syles et, dans le même temps, leva la tête pour regarder dans la direction de Rybris et Dil’Duran, visiblement en pleine conversation. Suivant le fil de ses pensées, l’envoleur soupira à ses côtés.


- Je sais, tu te dis peut-être que je devrais le dire à mon père, mais…

Mais c’était Rybris qui avait confirmé la mort de Rina. Etonnée, Syndrell regarda le principal intéressé. Trompeur ou trompé ? S’agissait-il d’un énième mensonge, d’un secret à rajouter à ceux qui pesaient déjà lourdement dans la balance ? Elle ouvrit la bouche, prête à poser une question à Syles, mais le père de ce dernier les rejoignit à ce moment précis. Hasard ou coïncidence ? Avec Rybris, le mystère était permanent…

Syles les quitta pour errer entre les rayonnages. Désormais seule avec Rybris, Syndrell croisa les bras sur la poitrine. Elle lui faisait face avec une certaine pointe de colère au fond de ses yeux dorés. Le remarqua-t-il ? Sans doute, car il se mit à parler avec un sérieux qu’elle ne lui connaissait pas. L’expression grave qu’il arborait le faisait ressembler à son fils de façon si troublante que Syndrell faillit oublier l’origine de son mécontentement.

Faillit seulement.


- Dites-lui, asséna-t-elle. Tous les deux, vous devez lui dire ce que vous lui cachez depuis si longtemps. Je ne sais pas à quoi rimes tous ces secrets et en dépit de ma curiosité légendaire, je pense que ça ne regarde que vous. Mais Syles a le droit de savoir.

Comme Rybris fronçait les sourcils, elle leva les mains, paumes tournées vers lui, dans un geste d’apaisement.

- Je ne dirai rien, jura-t-elle avec sincérité. Ce n’est pas à moi de le faire, même si j’en meurs d’envie. Il se doute de quelque chose et quand il aura mis le doigt dessus, il sera davantage blessé par le mensonge que par la découverte.

Comme il ne disait rien, probablement plongé dans ses réflexions, Syndrell passa une main dans ses longs cheveux bleus.

- J’ai passé ma vie à chercher d’où je viens. Et maintenant, je cherche ma famille. C’est… important.

Difficile de trouver les mots justes. Au fond, même si elle était en colère à cause de tous ces non-dits, Syndrell se doutait que ni Rybris, ni Dil’Duran n’infligeaient ce silence à leur fils – et petit-fils – pour le simple plaisir de le regarder souffrir. Certains choix n’étaient pas simples, et la vie, justement, était faite de choix…

- Des vies sont en jeu, dit-elle finalement, et elle pointa le pouce en direction de Syles. A commencer par la sienne. Alors, au jeu de l’action ou vérité, pour une fois, ce serait pas mal de cesser d’agir, et d’accepter de parler…

Elle s’éloigna, prête à seconder au mieux Syles dans ses recherches. Mais elle pivota soudain et un grand sourire malicieux se dessina sur ses lèvres.

- Oh, et… je connais bien Tsukia. C’est mon amie, mon amante et… ma peluche de hamster. Il faudra lui passer le bonjour de ma part, hein !

Elle se lécha lentement les lèvres, amusée par la franche surprise qui s’était inscrite sur les traits de Rybris. C’était tellement rare de le prendre au dépourvu, celui-là ! Ravie, elle se détourna et rejoignit Syles.

- Vous êtes têtus de père en fils, dans la famille, commenta-t-elle.

Et elle ne parlait pas uniquement de Rybris et de Syles.



*



- Bière ou thé ?

Brusquement tirée de sa lecture, Syndrell mit quelques secondes à considérer la question de Dil’Duran.

- Hem… thé.
- M’en doutais.


Elle le regarda s’éloigner, puis posa son énorme ouvrage, étira douloureusement ses muscles qu’un long moment passé sans bouger avait rendu trop raides, et frotta ses yeux fatigués. Elle s’était perchée sur une table vaguement branlante, mais qui supportait son poids plume. Assise en tailleurs, une pile de livres à sa gauche et des rouleaux de parchemins à sa droite, elle parcourait les pages et déchiffrait les signes depuis… depuis…

- Syles ? appela-t-elle, incapable de déterminer l’heure qu’il était.

Pas de réponse. Sans doute était-il plongé dans sa lecture, lui aussi. Elle baissa les yeux sur le livre poussiéreux qu’elle était en train de parcourir avant d’être interrompue par le forgeron. Il n’y avait pas grand-chose. Enfin… c’était faux. Tous ces ouvrages regorgeaient de richesses, émaillés des récits de vies entremêlées. Le nom de Laurian Allan Tu’Harlan revenait souvent. Mais pour l’instant, elle n’avait rien trouvé qui puisse relier Rina, la croix et Ezadrah.

Son esprit vagabonda. Etait-ce Dil’Duran qui avait réalisé le médaillon de Syles ? A le voir travailler sur les lourds matériaux de sa forge, l’on pouvait aisément en douter, mais c’étaient ces mêmes mains qui, entre deux armes, avaient dessiné les loutres sur ses bottes. Cette délicatesse et cet amour, c’était forcément lui. Il devait savoir quelque chose à propos de ce symbole, et de son lien avec Ezadrah. Syndrell en était sûre.

- Merci, dit-elle quand le vieil homme réapparut avec une tasse fumante qu’il posa près d’elle.
- Pas d’quoi.
- Laurian… ?


Il se figea, puis tourna la tête vers elle. Ses yeux brillaient à la lueur des torches.

- Il y a si longtemps qu’on m’a pas appelé comme ça…
- Il faut que je sache… où est Rina ?
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Syles Agarest
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeSam 03 Aoû 2019, 04:49

Le forgeron se tendit un instant, puis ses épaules tombèrent dans une rare preuve d'émotion de sa part alors que son regard, triste, observait la jeune femme devant lui, son regard curieux, à elle, était tinté d'un soudain doute.

Avait-elle aperçu la larme, si rare, qui menaçait son visage sans pour autant réussir à passer la force de caractère de l'homme, restant prisonnière de ses yeux?

Si c'était le cas, elle n'en fit pas de remarque, ni quand l'homme ferma les yeux un instant, inspirant profondément, pour reprendre contenance avant d'ouvrir les yeux.

Sa voix pleine de tristesse ne résonna qu'une seule fois, et elle résonna de façon si basse que d'autres n'auraient rien entendu.

Était-il cependant possible d'empêcher à une Loutre-louve d'entendre..?


...Tu lui ressemble tellement...

"Monsters don't cry.
And that's why you became one, isn't it?
So you wouldn't have to..."

- Alexander Anderson, Hellsing Ultimate

L'homme est couvert de sang, sa cape en est imprégnée, lourde du liquide, alors il relâche la broche qui la tient sur son dos alors que sa monture continue de foncer au travers des arbres et buissons dont les branches lui fouette le visage, jamais avant avait-il eu une raison de se plaindre de la vitesse de son cheval, ni du poids de son armure qui lui as, à plusieurs reprises, sauver la vie.

Mais pour la première fois de sa vie, si longue mais si courte, il as la forte impression que son épée, à sa taille, est un poids inutile, que ses ennemis ne peuvent être vaincus par celle-ci.

Son meilleur ami lui disait toujours qu'il était un idiot et une brute pour avoir choisie cette vie de reclus, malgré le fait que l'homme adorait ses histoires, racontés au bord du feu avec la femme qu'ils admiraient tout deux, même s'ils savaient tout deux qu'elle était tout à l'ami en question.

Lui, il se refusait à prendre compagne, certaines blessures et décisions étaient difficiles, mais en valaient la peine, et puis il était sûr qu'il n'aurait put lui donner meilleur vie que son frère d'armes.

Pourtant, en ce moment, la seule personne qui lui restait, la seule à avoir encore vu son sourire attendrit, était en plus grand danger que jamais, elle ferait face à ce danger, il en était sûr, Rina Agarest ne reculait pour personne, et ce serait peut-être ce qui causerait sa perte, pensa-t-il alors même que son cheval, épuiser, se prit les sabots dans une racine d'arbre et tomba à la renverse.

Un homme moindre aurait été écrasé sous l'impact, le poids de son armure le clouant au sol, pourtant il s'écrasa sur le sol moins d'une seconde, roulant, se redressant et courant de plus belle, comme s'il n'avait pas combattu le matin même pendant de longues heures.

Le sang courrait dans ses veines, aussi rapidement que lui courrait et sautait entre et par dessus les branches et racines, résonnant comme autant de tambours dans ses oreilles qu'il avait d'os dans le corps.

Chacun d'eux ainsi que chaque muscles brûlaient, pourtant il courrait, un loup du nord n'aurait put rattraper sa course folle, on auraient crus que rien ne pourrait l'arrêter, pourtant, il se stoppa net dans son élan alors que la plaine s’étendait enfin devant lui, hors du boisé dont il sortait.

Les yeux grands, le souffle cours, l'esprit en bouillie, il cherchait la scène devant lui, le massacre, des dizaines et des dizaines d'hommes et de femmes portant les couleurs de la citadelle, pire, de la troupe de Rina Agarest, étaient là, sur le sol, gelés dans le temps comme autant de statues, la mort reposant sur leurs traits.

Quinze hommes dans des couleurs différentes marchaient ça et là, donnant quelques coups de lance pour finir la besogne sur certains survivants.

Quand ils l’aperçurent, ils tirèrent leurs lames, ne voulant aucun survivant, l'un d'eux lui cria de rester là, qu'ils avaient des questions...

...S'ils avaient vraiment des questions, ils ne les demandèrent jamais.

Deux d'entre eux, plus sensibles à l'imagination que les autres, eurent à peine le temps de se prendre la tête entre les mains alors que la tempête explosait.

Moins d'une seconde plus tard, les cris des quinze bouchers résonnèrent alors que de gigantesques pics sortis de terre les empalèrent comme s'il s'agissait là d'une occurrence tout à fait normale, un moment avant que des dizaines d'autres pics du même métal inconnu, sortit de nulle part, ne déchirent les hommes mourants, explosant certains membres en morceaux de viande humaine sans forme.

Un seul d'entre eux, plus loin du groupe, fut épargné, même si le meurtre de ses collègues lui firent penser être en enfer un instant avant d'entendre le cris de guerre de l'étranger chargeant.

Le soldat tenta de s'enfuir.

Perdu les jambes peu de temps avant les bras...

...Sa tête fut, elle, frapper de coups de poings...

...Éventuellement, le frontalier ne faisait plus que frapper des morceaux d'os couverts de sangs dans la terre, donc il arrêta, le visage couvert de sang, les yeux exorbités, la respiration sifflante.

Il leva la tête pour observer autour, comme une bête enragée.

Puis son souffle s’éteignit en moins d'un instant.

Sans oser respirer, il s'élança à quatre pattes, comme un animal, vers la forme reposant dans la neige, il remarqua d'ailleurs qu'à un moment pendant sa rage, il avait commencer à neiger sans qu'il ne s'en rende compte, quelques flocons se déposèrent sur le visage de la jeune femme, couchée sur le sol, comme endormie.

Il l'atteignit et attrapa son cou avec une douceur immense, infinie, improbable venant d'un homme qui avait, un instant plus tôt, massacrer un inconnu à mains nues, puis tourna sa tête vers lui, pour voir son doux visage.

Quand la partie droite de celui-ci fut visible, son souffle reprit, ses larmes aussi.

Dans un cris inhumain, meurtri, qui retentit tant dans la plaine que dans l'imagination, plein de haine et de détresse.

Le cris retentit tant que, quand il serra le corps sans vie de la jeune femme contre lui, pleurant plus que quiconque n'avait sûrement pleurer par le passé, il entendit la voix si familière de son meilleur ami, avec qui il gardait un lien éternel, résonner dans son crâne.


Bon sang mais qu'est-ce que t'as!? Ils ont dut sentir la vague dans les spires jusqu'à Al-Chen!

L'image unique de la jeune femme, dont une flèche transperçait l'oeil, fut la seule chose qu'il envoya en réponse, sans même y penser.

Un instant plus tard, une main, douce mais ferme, se referma sur son épaule alors que l'homme apparu de nulle part démontrait son support à celui qu'il avait longtemps considéré son rival, son égal, son ami, mais qu'il voyait pour la première fois vulnérable à ce point, à un point tel que cela le troubla lui-même. Il s'agissait là d'un homme qui avait tuer à maintes reprises sans remords, torturer, même, quand cela était nécessaire, et le voilà qui pleurait comme un enfant, plus encore.


Ils méritent un bûcher... ELLE mérite un bûcher...

... Je vais m'arranger pour que personne ne nous déranges jusqu'à ce que tu sois prêt, prends...

...Prends tout ton temps, Rybris.


"When a man's tears dry up forever,
They become a monster...

...So laugh...

...Just as always."

- Alexander Anderson, Hellsing Ultimate

Elle était sur une mission de routine. Putain mais pourquoi ils disent ça hein? Tu peux me dire, toi..?

J'veux dire évidemment que c'est la routine, y'as encore rien qui est arrivé. C'est les erreurs, l'imprévu, les embuscades, qui rendent la routine tout sauf...

...Son unité faisait des rondes dans les plaines au sud de la citadelle, ils parcouraient une bonne partie du territoire, d'est en ouest, du nord au sud et du sud au nord, s'arrêtant à chaque village, chaque ferme, pour offrir leurs services de façon gratuite.

C'est commun, dans le nord, l'empereur n'as pas assez d'hommes pour prendre soin de tout les troubles de ces villages, envoyer une unité de la garnison la plus proche prendrait des jours, voir des semaines, et coûterait cher, donc les villageois soumettent des petits contrats à la citadelle, pour les frontaliers qui voyagent. Même quelques fermiers peuvent sortir un bon montant, quand leurs familles et leurs animaux sont menacer par une horde de loups.

Mais bien sûr, certains villages sont pauvres, ou bien les contrats ne paies pas assez pour les frontaliers plus jeunes, qui prennent le plus de contrats. Une fois à tout les trois mois, les contrats sont donc jetés, et une troupe est envoyer parcourir les environs pour régler les problèmes gratuitement. Ça assure aussi que, si une demande d'aide peu attendre, elle ne se retrouvera pas parmi celles plus pressante de la citadelle.

Une partie des fonds récoltés par la citadelle est utilisée pour fonder ces expéditions ainsi que pour permettre l'entretien des routes et tout ce qui est normalement réservé pour les troupes de l'empire.

En échange, les habitants profitent d'une certaine réduction sur les taxes qu'ils paient à l'empereur, à la fois pour être des pionniers du nord, mais aussi parce que la citadelle prends soin de presque tout ce que l'empereur doit normalement faire. Les taxes ainsi récoltés sont, en plus, en partie redistribuer à la citadelle qui redistribue le tout pour payer les expéditions, les entretiens et la paie des gardes dans les plus gros villages.

En tout sauf en nom, il s'agit plus d'un état vassal que d'une partie de l'empire, mais cela est parfait à la fois pour les frontaliers, qui aiment s'occuper eux même de leurs problèmes, et pour l'empire, qui as déjà bien assez à faire comme ça.

Rina Agarest s'est portée volontaire pour mener ces expéditions dès qu'elle as été une adulte, certains la connaissait comme ''L'ange aux cheveux de ciel''... Tu as sûrement remarquer la couleur de cheveux particulière de Syles, ce noir un peu bleuté, il tient ce trait de sa mère, en partie, qui avait les cheveux d'un bleu nuit presque imperceptible hors de la lumière.

C'est en partie pour ça, que je t'ais si facilement accepté, en te voyant la première fois, je l'avoue, tes cheveux m'ont attendris... Enfin bref.

Ce jour fatidique, elle menait la patrouille... Et les membres d'une faction opposante, niveau politique, à la citadelle, l'attendait.

Syles et son père adoptif l'accompagnaient dans ces excursions, autant en tant que famille qu'en tant que frontaliers... Ce gosse as vaincu un loup du nord avec une lance en bois avant même d'être assez vieux pour comprendre que ce genre de chose n'était pas normal.

Et il s'est fait tiré par son paternel adoptif hors d'une bataille perdue d'avance avant même de comprendre que sa mère se sacrifiait pour lui assurer la survie.

Je n'en sais pas beaucoup plus, Rybris as appris, je ne sais pas comment, que l'attaque était planifiée, et sans façon de me rejoindre facilement, à la citadelle, il s'est élancé dans une course effrénée pour tenter d'arriver à temps.

Il est arriver trop tard.

La mère de Syles, ma fille, était beaucoup plus jeune que lui et je ne peux pas te dire combien de fois je l'ais trouver priant la dame ou le dragon de prendre les années de vie qu'il lui restait pour faire revenir Rina, de le prendre à sa place.

Ce jour là, j'ai quitter la citadelle pour la seconde fois, n'y revenant que des années plus tard pour la quitter une ultime fois quand un ami du nom de Liürn Til'Werin perdu un fils et une fille dans la politique.

Pendant toute ces années, j'ai vécu parfois seul, parfois accompagner de Rybris, parfois même avec lui et certains de ses compères moins recommandables encore.

Je me suis fais offrir la voie des marchombres et le chemin des envoleurs...

...Et j'ai choisi la forge et l'exil.

À un moment j'ai même appris à une fille adoptive, tu sais. Elle est dehors, désormais, après une formation que je devine rude au près de cet imbécile de paternel que Syles doit endurer.

Ce fut son choix, bien que je ne sais pas à quel point il lui as laisser le choix en question.

Mais malgré cela, sur cette terre, il n'y as plus de Tu'Harlan.

Je ne suis plus Laurian... Je suis Dil'Duran, un imbécile exilé qui finira ses jours ici, dans cette jungle, aussi seul dans la mort que je l'ai été dans la vie.


L'homme fixait la table pendant qu'il parlait et jamais son regard ne se releva.

Quand il termina, il se contenta de laisser s'égrainer les secondes et, sans un mot de plus, s'éloigna dans la pénombre pour être seul avec ses pensées et ses remords.

Ce fut de cette même obscurité que Rybris sortit, pour se placer aux côtés de Syndrell, fixant le vieux forgeron tant amoché par la vie.


La fierté.

Il en est plein.

À l'entendre, tu pourrais croire que je suis le seul qui ais pleurer Rina Agarest...

...Et tu aurais raison.

Je l'ais pleurer.

Laurian Tu'Harlan la pleure toujours.


Le regard triste du mentaï suivit longtemps cet homme qu'il appréciait tant et considérait avec une forte admiration teintée d'une grande dose de respect.

Comment pouvaient-on expliquer que, plus que Syles, pourtant si fragile par moment émotionnellement, en ce moment, le forgeron était plus fragile que quiconque..?

Il aurait suffit que Syles apparaisse de derrière une étagère et le fixe pour dire ''Je refuse'', ''Je ne suis pas ton petit fils'' ou même un simple ''Non'' et l'homme aurait tombé en poussières.

Si quelque chose aurait put causer la mort de Dil'Duran dans cette pièce, c'était le chagrin... Et le rappel qu'il ne faisait plus, n'avait jamais vraiment fait partit, des Agarest.


Pour ta demande de l'avouer à Syles...

...Je refuse.

J'ai promis, il y as de cela des décennies, au chef de la troupe de mercenaires dont je faisais alors partit, de ne jamais révéler certaines choses à son sujet.

Et je ne briserait jamais, jamais sa confiance, même si ma vie en dépendait...


Son regard ne quitta pas le forgeron.

Même pas une seconde.


Your voice sounds fine (...); like fragments of shattered memory...

- Alucard, Hellsing Ultimate

Le forgeron soupira en sentant plus qu'il n'entendit Rybris et Syndrell approcher derrière lui, et enfin se décida à bouger, plaçant une couverture sur Syles, qui dormait à points fermés, sûrement exténuer de son voyage et de toute cette lecture ; Ça faisait plus de dix heures qu'il lisait non-stop.

Le jeune homme gigota légèrement dans son sommeil, le forgeron s'écarta, se dirigeant vers un coin de la salle en passant une main sur sa nuque sans bouger le livre sur lequel l'envoleur dormait à moitié, suivit de près par Rybris.

Seul Syndrell observa le jeune homme une seconde de plus.

Peut-être par curiosité, peut-être que c'était le destin, personne ne pouvait dire.

Mais ce fut cette seconde qui permit à Syles de bouger la tête dans son sommeil...

...Et de dévoiler le dessin de la croix qu'il portait, dans le bouquin.

Il avait chercher et enfin, enfin, il avait trouver.


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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeDim 25 Aoû 2019, 17:42

Seule dans la salle au parquet impeccablement ciré, Syndrell s’entraînait consciencieusement. Coiffée d’une simple queue de cheval, vêtue d’un pantalon large qui s’arrêtait juste sous les genoux et d’une brassière qui dévoilait la patte de loup tatouée sur son ventre plat, elle virevoltait. Légère et concentrée. Epine était posée dans un coin de la pièce, tout comme sa ceinture et ses dagues. C’était son corps que la jeune femme aiguisait avec patience.

Et c’était une manière efficace de rentabiliser son temps tout en se vidant la tête.

Voilà deux jours qu’elle occupait les lieux en la compagnie de Syles. Aussi volontaire que têtu, son ami passait le plus clair de son temps le nez dans les livres ; il tenait une piste qu’il comptait suivre jusqu’à obtenir quelque chose de tangible. Et pendant ce temps, Syndrell serrait les dents, frustrée de le savoir si proche de la vérité.

Rina Agarest était la fille de Dil’Duran. Les yeux brillant d’émotion, il lui avait raconté comment elle avait perdu la vie lors d’une dangereuse expédition. Depuis, il cherchait à adoucir les angles d’une souffrance interminable, une douleur que Syndrell ne pouvait pas encore comprendre : celle d’un parent qui a perdu son enfant. Elle avait néanmoins senti la détresse du vieil homme, et pour la première fois, elle avait entrevu sa fragilité. Quoi qu’extraordinaire, Dil’Duran était un homme, après tout…

« Tu lui ressembles tellement », avait-il murmuré. Le souffle court et les muscles tremblants, Syndrell dégagea une mèche que la sueur avait collé à son front. A part dans les Alines, elle n’avait encore jamais croisé quelqu’un qui avait des cheveux bleus ; imaginer cette couleur, plus foncée et subtile, dans la chevelure de cette femme surgie du passé la laissait songeuse.

La marchombre fouetta l’air de sa jambe, un juron au bord des lèvres : sa colère ne faiblissait pas. Au contraire, plus le temps passait et plus elle se sentait sur les charbons ardents. Depuis sa dispute avec Rybris. Quand il avait affirmé ne pas vouloir rompre sa promesse envers Dil’Duran, elle avait vu rouge.


- Il ne doute pas de ta parole ! s’était-elle exclamée après avoir entraîné le bougre à l’extérieur, pour ne pas déranger Syles dans son sommeil ni se risquer à évoquer le sujet trop près des oreilles du forgeron. Mais tu ne crois pas qu’elle est un peu dépassée ? C’est Syles qui a besoin de te faire confiance, à présent !
- Les gens à qui il a offert sa confiance se comptent sur les doigts d’une main et je n’en fais pas partie,
avait répliqué Rybris.
- Est-ce étonnant, vu ta façon de faire ?
- Une promesse est une promesse.
- Il va découvrir cette histoire, Rybris. Cette promesse ne vaudra plus rien à ce moment-là. En revanche, il y aura de la rancœur et des regrets.
- Rien de bien méchant, quoi…
- Et Rina ? Que ferait-elle si elle était là ?


Rybris n’avait pas répondu. Dans ses yeux avait brillé la même émotion que dans ceux de Dil’Duran, et Syndrell avait compris qu’en s’acharnant, elle lui faisait du mal. Mais c’était décidément trop stupide pour qu’elle parvienne à prendre du recul. Syles était adulte et responsable, il méritait de connaître l’histoire de sa mère et celle de son grand-père ! Etait-elle vraiment la seule à s’en apercevoir ?

- La colère te va bien.

Ignorant la remarque, Syndrell poursuivit ses mouvements. Quoiqu’extrêmement furtif, elle avait senti la présence de Rybris une demi-seconde avant qu’il ne l’interpelle de son ton éternellement goguenard. Dans un léger froncement de sourcils, et sans cesser de se déplacer, elle se demanda ce qu’il faisait encore là. De toute évidence, il ne comptait pas aider Syles. Et s’il… s’il était plutôt en train de le surveiller ? De s’assurer que le secret était bien gardé ?

- Puis-je ?

S’il attendait une réponse franche, Rybris ne s’étonna pas qu’un simple hochement de tête réponde à sa demande. Pieds nus, il fit quelques pas sur le parquet. Lui aussi était vêtu sobrement, avec des vêtements destinés à ne pas gêner ses mouvements. Sans quitter Syndrell des yeux, il commença à s’échauffer.

Syndrell Ellasian.

Il avait déjà eu l’occasion de l’affronter. Ce petit bout de femme était incroyable, et malheur à qui se fierait uniquement à son apparence frêle, presque trop menue ; il ne commit pas cette erreur. Il devinait son agacement, comme chaque fois qu’il la dérangeait – et s’il faisait le compte, cela arrivait finalement assez souvent. Il n’y pouvait rien. Elle le fascinait.

Rien de déplacé dans cet attrait ! S’il avait eu vingt ans de moins, ou bien elle vingt ans de plus, peut-être qu’il aurait envisagé de la séduire, et quelque chose lui soufflait que cela aurait pu être sensationnel… Non, ce qu’il admirait chez elle, c’était sa force de caractère. Il ne connaissait pas beaucoup de monde qui n’ait pas froid aux yeux au point de s’opposer franchement à lui. Il approuvait aussi son ouverture d’esprit : marchombre, elle aurait pu – elle aurait dû ! – fuir leur compagnie, et pourtant, elle se mettait les nerfs en pelote simplement parce qu’il ne parlait pas à Syles. Un envoleur. Son ennemi, selon les causes servies par leurs guildes respectives.

En fait, cette gamine suivait son propre chemin. Elle épousait tellement bien la Voie des siens qu’il s’étonnait de ne pas la voir encore chevaucher la brume, mais le feu qui brûlait dans ses grands yeux dorés semblait avoir la force de terrasser le Dragon ! Elle l’agaçait aussi, avec sa droiture et ses principes, d’autant qu’elle avait en partie raison… mais, d’un côté, il était rassuré qu’elle se montre aussi loyale envers Syles. Elle avait sa confiance, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute.

Un sourire s’esquissa sur ses lèvres et il ouvrit la bouche pour lui dire que…


- Chut.
- Hé ! J’ai encore rien dit !
- Justement. Chut.


Soufflé, Rybris s’immobilisa. Il envisagea une demi-douzaine de scénarios rendus possibles grâce à l’Imagination et à sa vivacité – la ligoter, la jeter au fond d’un trou, la balancer dans la jungle avec rien d’autre qu’un cure-dents pour se défendre, l’assommer et profiter de son inconscience pour dessiner des moustaches sous son nez – mais finalement, il se remit à son propre entraînement.

En silence.

Au bout de deux heures de calme absolu, tout juste émaillé de leur respiration rapide ou du glissement léger de leurs pieds sur le parquet, Syndrell se tourna vers Rybris.

- Je comprends ton point de vue.
- Ah, c’est intéressant parce que je …
- La ferme, écoute-moi jusqu’au bout,
le coupa-t-elle d’un ton doux encore plus menaçant que le fil d’une lame.

Pour la deuxième fois de la journée, Rybris obéit sans discuter.


- Je comprends ton point de vue et je le respecte. Un parent a forcément une raison valable de dissimuler la vérité à son enfant. Dans ton cas, même si tu es le pire père que je connaisse, j’admets que ton histoire – celle de Rina et celle de Dil’Duran, aussi – ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre. J’ai réagi excessivement et si je t’ai blessé, je suis désolée.

Elle le toisa un instant, calme, la peau recouverte d’une fine couche de sueur, des mèches bleues s’échappant de sa queue de cheval, les yeux flamboyants. Puis elle fit quelque chose qui le surprit, lui qui croyait tout anticiper.

Elle lui tendit la main.


- Alors, sans rancune ?
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeDim 13 Oct 2019, 01:51

Dire que Rybris n'avait pas été surpris aurait été ridicule.

Dire qu'il ne surprit pas à son tour quand il répondit à la main offerte par un coup de poing évité d'un cheveux, peut-être moins, aurait été une folie.

Il y avait un moment, Syles lui avait avouer qu'il ne pouvait s'entraîner avec lui car il trouvait que son père retenait trop ses coups.

Par peur de le blesser, il se retenait en effet. Et aussi par principe.

Peu de gens avaient été considérés, dans sa vie, comme assez puissant pour mériter un combat loyal, un contre un, sans se retenir, avec lui.

Et si la jeune femme semblait avoir des questions dont elle cherchait les réponses dans ses yeux, ce fut sur ses lèvres, qu'elle obtenu son seul indice.


...Montre moi...

Montre moi ta force.
Ta fougue.
Ta conviction.
Ta liberté.

Quand le jeune homme remonta de la bibliothèque, activant le méchanisme pour ouvrir la porte une seconde après avoir finit de s'attacher le bandeau autour des yeux pour empêcher la lumière soudaine de l'aveugler de façon plus déplaisante encore, il entendit tout de suite le bruit des respirations plus longues et haletantes que d'habitude, de pieds se déplaçant avec vitesse sur le parquet... Et du forgeron qui s'apprêtait à couper court à ce combat sortit de nulle part qui devenait un peu trop sérieux pour un simple entraînement.

L'envoleur intérompit l'homme sans retiré son bandeau, se contentant de le retenir par l'épaule en passant.

Il se passa de mots avec lui, se passa aussi de mots quand le mentaï et la marchombre remarquèrent sa présence invasive dans leur cercle.

Un silence de mort tomba sur la salle un instant alors que le jeune homme retirait le manteaut qu'il portait dans la froide cave de la forge. Il avait de nouveau saloper ses vêtements, dessinant à la dague la croix qu'il portait au cou dans son dos avec grand soins.

Il avait longtemps considéré sa greffe comme une attache, une laisse pour un chien fou, ou bien un Lynx fou.

Pourtant dans un endroit comme ici, où les armes étaient maîtres, où le métal était roi, il se rendit alors compte qu'il avait toujours sous estimé sa greffe.

Celle-ci devenait de moins en moins précise, plus il étendait le pouvoir à plusieurs objets et plus ils étaient loin de ses paumes, source des ondes magnétiques qu'il contrôlaient.

Mais qui avait besoin d'être précis, s'il faisait pleuvoir des lames de tout les côtés..?

Après tout, projeter plusieurs lames dans la même direction n'était pas particulièrement difficile... Et il pouvait le faire avec un minimum de concentration lui permettant d'ensuite faire venir une de ces armes à lui.

Remplacer la qualité et la précision d'une greffe comme celle de Gil par le nombre...

...Une armée d'acier.

Son père était comme lui, parfois, entre autre en ce moment ; Il se battait pour se calmer, pour penser. Mais voilà, il emmerdait tout le monde, et puis il risquait d'abimer l'atelier, avec ses conneries.

Il était temps, se dit-il, de montrer à son père qu'il était plus qu'assez doué pour lui fiche une paire de claques...

...Et quand il fit les trois pas nécéssaires à entrer dans ''L'aire de jeu'', le changement d'athmosphère fut simple à sentir et ce n'était pas que parce que Rybris avait laisser échapper quelques petits arcs électriques en menace silencieuse.

Syles, lui, observa le mentaï et ne put empêcher un petit sourire d'étirer ses lèvres un instant avant de se tourner briêvement vers Syndrell sans baisser sa garde pour autant.


Dis-moi Syndrell...

...As tu déjà danser avec le diable, dans la lumière pâle de la lune..?


Beware the fire,
Beware the fire in their eyes,
Beware of former driven lies,
For there's a truth behind the veil,
They make you part of blackened rites...

...And when your sleep is haunted in the night,
Girl don't you dare to seek for candlelight,
'Cause in the dark the demons come as fighting dynamite...

Demons come at night and they bring the end,
Demons are a girl's best friend...

...Demons come to life and they make their stand...

...Demons are a girl's best friend..!

Le jeune homme ne s'était pas posé de questions, n'avait pas chercher d'accord, il s'était jeté dans la mélée et évitait tout en frappant comme un démon.

Il n'avait pas encore eu sa baston avec Voï, et il était loin de pouvoir vaincre son père quand il était dans cet état semi-sérieux, c'était sûr.

Tout le monde en était certain.

Ou presque.

Parce que parfois, il suffisait d'un éclair bleu, improbable, pour tout changer.

Parce que certaines filles n'avaient pas peur de danser avec le diable.


Have you ever danced with the devil in the pale moonlight..?

-Joker, Batman (1989)
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeDim 13 Oct 2019, 11:05

N’importe qui d’autre aurait pris ce coup de poing pour une insulte.

Syndrell n’était pas n’importe qui.

Son sourire s’élargit alors qu’elle évitait d’un poil de cul de fourmi seulement le bras de Rybris ; il effleura sa tempe, elle pivotait déjà, souple sur ses appuis. Après trois heures d’entraînement elle aurait dû se sentir lasse, ou ses réflexes être moins vifs, mais il n’en était rien. Au contraire ! L’échauffement avait porté ses fruits : tout ce calme, toute cette concentration explosait à présent dans les mouvements de deux combattants.

En fait, un observateur amateur n’aurait sans doute pas saisi la différence, imperceptible et pourtant fondamentale, qui opposait les deux exercices. Le premier en était un au sens premier du terme. Pendant un long moment, Syndrell et Rybris avaient étiré leurs muscles dans un calme immaculé. Parfait. Dans un état proche de la méditation, la marchombre avait su apaiser la tempête qui sévissait sous son crâne, jusqu’à faire face au père de Syles avec une sagesse surprenante pour son âge, mais sincère.

Ce qui se déroulait à présent dans la salle au parquet impeccablement ciré n’avait rien à voir. Les deux personnes qui se jaugeaient ne s’échauffaient plus ni ne s’entraînaient : elles combattaient. C’est-à-dire que le moindre de leurs gestes était uniquement destiné à atteindre l’adversaire. Qu’un simple défaut d’appui, une minuscule erreur de jugement pouvait être fatal.

Syndrell avait déjà affronté Rybris de cette manière-là, à la Tanière, là où les métamorphes s’étaient rassemblés pour se protéger de la menace qui pesait sur eux. Ce jour-là, elle avait fait danser Epine, prouvant au maître épéiste qu’elle avait progressé dans le domaine de l’escrime. Là, il s’agissait moins de démontrer ses capacités que de lui confirmer ses dires : elle s’était excusée, elle souhaitait repartir à zéro, elle le respectait, alors elle lui devait de prendre ce duel au sérieux !

Mais quand bien même elle était douée, Rybris était phénoménal. Sidérée, Syndrell l’observait sans dissimuler son admiration tandis qu’il se déployait tel un fauve endormi, passant en un instant de l’immobilité à la vitesse pure, de l’humour au sérieux, de l’idiot au grand sage… Un marchombre n’avait aucune chance face à lui. Certitude absolue qui, si elle était réelle, n’inquiétait pas la jeune femme : Rybris était comme elle, il suivait son propre chemin, pas celui qu’on lui demandait de choisir.

Présence.
Présences.

Distraite le quart d’une seconde, Syndrell fit un vol plané. Elle roula sur le sol pour amortir sa chute et se redressa avec la grâce féline qui lui était propre, sans accorder un regard aux deux hommes qui venaient d’entrer dans le cercle. Profitant de cette brève accalmie, elle essuya d’un revers de main la sueur qui emperlait son front et retombait dans ses yeux. La fatigue se lisait sur ses traits ; elle n’allait pas tarder à atteindre ses limites.

Elle était prête à les repousser.

Car ce qui animait Syndrell était bien plus fort que la lassitude ou la raison : une formidable énergie coulait dans ses veines, teintée d’adrénaline, qui lui donnait le sourire et empêchait ses jambes de trembler malgré l’épuisement. Elle ne chercha pas le regard de Syles. Il était là, c’était tout ce qu’elle avait besoin de savoir.

Ils s’élancèrent.




*



- Tu te… rends compte que… se réconcilier avec toi… c’est plus dangereux que se disputer… avec toi ?

Etalée sur le dos en plein milieu de la salle, trempée de sueur, Syndrell haletait bruyamment, cherchant son souffle tout en s’adressant à l’homme qui se tenait à genoux non loin d’elle. C’était sa petite victoire, et non des moindres ! Il n’était certes pas tombé immobile comme elle, mais il n’arrivait plus à tenir debout quand même.

Yahou.

La marchombre voulut lever son bras pour dégager les cheveux collés à son visage. Lourd comme du plomb, celui-ci refusa tout bonnement d’obéir. Alors tant pis. Elle resta là, étendue, presque fiévreuse, à bout de forces et de souffle. Le petit sourire fatigué dessiné sur ses lèvres dédramatisait la scène : elle était heureuse. Indiscutablement. Usant de sa volonté de fer, elle parvint à tourner la tête vers Syles.


- C’était… incroyable… ce que tu… as fait !

Elle en avait encore les yeux brillants ! Comment ne pas mesurer la chance qu’elle avait d’affronter – non, d’apprendre aux côtés de pareils guerriers ? Elle se sentait comme une apprentie au premier jour de sa formation : pleine d’espoir et de promesses, saturée d’énergie positive et fatiguée comme si elle allait pouvoir dormir trois jours d’affilée.

- En attendant vous m’avez salopé mon parquet.

Le grognement faussement mécontent de Dil’Duran ne réussit qu’à la faire sourire davantage encore.

- Oh, faites pas cette tête-là…. Z’êtes tous les trois complètement tarés et en l’occurrence, si je vous souffle dessus, vous allez tomber comme des mouches.
- A… cause de… l’haleine ?
plaisanta Syndrell, déclenchant le rire de ses amis.
- Fais pas la maligne, p’tite loutre… T’es rincée.

Oh que oui. Elle se sentait déjà dériver, en fait. Mince, elle allait vraiment tomber dans les pommes ? Ses yeux papillonnèrent. Et puis une claque chauffa doucement sa joue.

- Bois-ça, gamine. Franchement, pas un pour rattraper l’autre, hein…

La tête coincée par le bras du forgeron, à moitié évanouie, Syndrell ne put qu’accepter d’avaler le liquide ambré qui roula sur sa langue et enflamma sa gorge. Elle toussa, le repoussa, cracha, sentit le feu lui rougir les joues et ses yeux larmoyer ; véritable coup de fouet, la boisson fit disparaître l’engourdissement de ses membres raides et lui permit de se redresser. Dil’Duran la soutint jusqu’à ce qu’elle lui paraisse capable de se passer de son aide, puis il passa au suivant – un Syles transformé en larve.

- Bain, marmonna Syndrell, soudain animée par le besoin impérieux de se laver.
- Déjà prêt. File, avant que ces deux-là ne débarquent.

Pour le coup, elle s’en fichait comme d’une guigne, qu’ils la rejoignent ! Tout ce qu’elle souhaitait, c’était s’enfoncer dans l’eau chaude et ne plus bouger. Elle clopina jusqu’à la salle d’eau qu’elle trouva embuée, parvint sans trop savoir comment à se débarrasser de ses vêtements et plongea dans la vaste baignoire. Elle s’y serait noyée avec délice, si sa raison ne lui était pas enfin revenue.

Consciente que les garçons allaient débarquer dans le même état qu’elle quelques minutes plus tôt, elle se savonna puis se rinça efficacement. Elle venait tout juste de s’enrouler dans une serviette quand deux morts-vivants se jetèrent à l’eau, l’éclaboussant au passage.

Elle rit, se faufila hors de la pièce pour les laisser tranquilles, et se retrouva brusquement assise dans la cuisine, un verre de cette fameuse boisson entre les mains. Dil’Duran s’activait aux fourneaux.


- Tu reprends des couleurs. Faim ?
- Oh que oui !


Tout en savourant à petite gorgée le liquide mordoré, Syndrell ferma les yeux à demi et se laissa enivrer par la chaleur agréable des lieux. Bercée par le bruit des ustensiles, envoûtée par le fumet qui s’échappait de la marmite, elle faillit s’endormir. Dil’Duran la réveilla en déposant une assiette devant elle.

- D’abord, tu manges. Ensuite, tu pionces. Pigé ?
- Epouse-moi,
soupira-t-elle avant de fondre sur son repas.

Il rit dans sa barbe. Revigorée, Syndrell se sentit plus vive au fur et à mesure de la soirée, mais elle ne parvint pas à manger plus de la moitié de son assiette. Son appétit reviendrait après une bonne nuit de sommeil. Elle se régala donc des histoires du forgeron, émaillées par les précisions de Syles et les plaisanteries de Rybris, et finit par s’assoupir la tête entre les bras.

Ce fut Rybris qui, ignorant ses courbatures, la porta comme une enfant jusqu’à son matelas.


- J’ai jamais rencontré une fille pareille, avoua-t-il à Dil’Duran quand les deux hommes se retirèrent sur la pointe des pieds de la pièce où les jeunes dormaient à poings fermés.
- Si, soupira le vieil homme. Si, une fois.

L’ancien mentaï se passa une main sur le visage.

- Elle me manque...
- Ouais. Je sais.


Ne brilla plus que la braise de leurs pipes et le flamboiement de leurs yeux à la lumière du feu de la forge.



*



- Bon, alors…

Syndrell hésita. Syles et elles se trouvaient dans la bibliothèque, tout juste éclairés par une torche fixée au mur. La marchombre frissonna. Peu frileuse, elle était sensible à la fraîcheur de la pièce que la lumière du jour n’atteignait jamais. Son regard doré glissa vers son compagnon, puis sur les livres ouverts devant eux.

- … tu as découvert quelque chose ?



[Surtout, si quelque chose te déplaît, tu me fais signe ! En tout cas, je me régale. Comme toujours !]
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Syles Agarest
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeLun 28 Oct 2019, 05:25

Pourquoi.

La question quitta à peine les lèvres de son père pendant le combat qu'elle se ficha dans son âme comme un million de flèches.

Il en comprenait le sens.

Pourquoi se battait-il.

Pourquoi la cherchait-il.

Pourquoi ne faisait-il pas son deuil.

Il fut repousser un instant, Syndrell prenant les devants alors que chaque coup qu'il tentait de porter était renvoyer comme une mouche.

Il n'avait pas le niveau.

Il n'avait pas de conviction.

Il n'avait pas de raisons.

L'envoleur resta à l’écart un moment, serrant les poings.

Depuis qu'il était revenu, il prétendait être fort, pourtant il réussissait à peine à faire reculer Kaünis, n'était qu'une mouche sur le chemin de Rybris et avait, malgré lui, peur de ce qu'un vrai combat contre Voïmakas ou quelqu'un aussi doué que lui aurait donné.

Lui qui s'était toujours lancé dans le danger tête première, il avait peur.

Serrant les dents, fermant les yeux pour tenter de faire passer sa honte il--


*Alors, quoi, t'es une proie, maintenant, plus un roi..?*

Il n'avait jamais été roi, et puis il tentait de se contrôler mieux depuis qu'il était revenu, Kaünis le faisait et ça l'avait rendue plus forte, elle se disait un monstre, parce qu'elle avait atteint ce niveau de Zen extrême, elle n'était plus autant dominée par ses émotions.

Sans que le jeune homme ne le vois ou le sente, les armes et boucliers aux murs vibrèrent légèrement alors que Dil'Duran soulevait un sourcil en se demandant ce qui se passait dans la caboche de ce sale gosse qui laissait la petite loutre toute seule contre un adversaire aussi doué que Rybris.

Mais le frontalier était troublé, pas doué avec les émotions, il n'avait jamais vraiment été du genre à se retenir, il faisait et prenait ce qu'il voulait, même quand il était bandit avec Jayce, mais il avait perdu Meria de vue pendant ces deux ans, le faucon avait sûrement retourné à l'état sauvage, sans être capable de le retrouver.

Edelweiss avait été trouvée et conservée par Dil'Duran, mais la jument était vieille désormais et, bientôt, ne pourrait plus courir si longtemps ni si vite.

Il n'était plus comme avant il...


I must confess that I feel like a monster

Il était humain, pas comme Kaünis, il n'avait pas de but, il devait s'y soumettre, il était plus normal qu'il ne le prétendait, combien de fois avait-il faillit se sacrifier pour tenter de la calmer l'hors d'une crise? Un monstre n'aurait-il pas plutôt tuée celle-ci..?

Il y as, dans le chaos, une liberté absolue.

Même Gil avait des buts, des convictions, cette façon cabocharde de vivre... Mais il avait un monstre bien camoufler, mais il avait un monstre. Il était un monstre.

Moi aussi, je pense que ta mère est en vie.

Syndrell aussi, elle se battait même en ce moment. Pourquoi? Pour ce qu'ils en savaient, sa mère était une des créatrices d'Ezadrah, n'avait-elle pas juré de détruire toute trace de l'endroit? Alors pourquoi l'aider à chercher quelqu'un qui y était lier?

Elle aurait plutôt dut la chercher pour la tuer, pourtant il était sûr qu'elle ne le ferait pas.

Alors pourquoi? Pourquoi l'aider?


I am not the monster you THINK I am...

Toujours la recherche de raisons, à l'époque il n'en avait pas besoin, mais il avait changé, il était différent il--

I am the monster you WANTED me to be.

Non.

Il n'était pas différent.

Il s’efforçait de l'être pour plaire. Il tentait de prouver aux autres ce qu'il valait pour empêcher qu'on n'accepte pas ce qu'il était.

Pourquoi se battre? Pour tuer, parce que le sang était chaud et doux comme un vin de qualité.

Pourquoi la chercher? Parce qu'il avait envie de voir de quoi elle avait l'air après toute ces années, parce qu'au fond de son coeur, si elle était vivante, il lui en voulait de l'avoir laisser seul avec son salopard de père adoptif.

Pourquoi ne pas faire son deuil? Parce qu'il n'avait pas le temps de s'attarder sur les morts et les possibilités, seulement sur les fais. Parce qu'il n'était sûr de la mort que de ceux qui poussaient leurs derniers souffles sur son visage à lui, malédiction finale d'une vie.

Alors était-il une proie, plutôt qu'un roi, qu'un prédateur?


*Enfoiré d'mes deux, j'suis pas un roi des prédateurs.

Pas un messager de la mort.

J'suis un empereur.
Je repose dans un lit d'os.
Dans un empire de sang.
Sur un continent de mort.


No explanation,
Will matter after we begin,
Unlock the dark destroyer that's buried in me.

My true vocation,
And now my unfortunate friend,
You will discover,
A war you're unable to win..!

I'll have you know,
That I've become,
Indestructible,
Determination that is incorruptible,
From the other side,
A terror to behold...

Le premier bouclier vola avec un bruit qui fit presque sursauter Rybris, ne ralentissant que pour se poser sur le bras de son fils et attirant un peu son regard.

Un second se posa de l'autre coté de son bras, puis quelques lames vinrent remplir les trous entre ceux-ci et deux autres boucliers scellèrent les armes en place et le manège repris.

Il ne se servait pas de sa greffe et pourtant, la magnétisme dans l'air faisait monter les cheveux sur sa tête droits et il jura entre ses dents en tentant de repousser cette démone de Syndrell qui l’empêchait d'évaluer le danger que représentait son fils comme il le fallait.

Il était sûr d'avoir gagner, de l'avoir battu mentalement, et voilà qu'il faisait il ne savait trop quoi putain.

Il ne comprit que bien trop tard, quand enfin il repoussa la marchombre assez pour se tourner et attaquer son fils.

À l'instant même où une lance d'acier se déposait sur la masse de métal qu'était devenu son bras, le transformant en arme qui pourrait sûrement percé un trou dans n'importe quelle armure.

Il avait entendu dire que Syles, quand il avait Lynx dans le crâne, avait fait quelque chose de semblable, créant une lance géante pour tuer il ne savait plus trop quelle bestiole.

Mais il avait perdu Lynx pourtant, il en était sûr alors--

Le regard de son fils le fit jurer à voix haute alors qu'il plongea dans l'imagination à toute vitesse.

Il n'avait pas retrouver Lynx.

Il était Lynx.

Ce regard était à la fois celui de Syles et celui de sa seconde personnalité.

Il ne l'avait pas absorber, en symbiose, loin de là.
Il l'avait simplement trouvé, réveiller...

...Et travaillait de concert avec.

Et des personnalités multiples qui s'entendaient bien, ça, c'était effrayant, se dit-il en levant un mur apparu de nulle part, d'abord de bois, puis un autre de pierre, entre lui et son fils.

Il avait souvent utiliser ce ''bouclier''.

Aucune arme ne pouvait le pénétrer, il était physiquement impossible de--

Craquement.

Syles s'était élancer et, sans bouger, lance contre le mur de pierre, poussait.

Pas de ses bras seulement... Mais de toute sa greffe.

La lance plia, tenta de se redresser, ou de reculer dans le bras du jeune homme qui grimaça un instant sous la douleur avant de pousser de plus belle, créant une large fissure dans le mur improvisé de deux centimètres de roche, puis de prendre un pas de recul et de s'élancer de nouveau en délaissant la lance pour la masse de bouclier et d'épées qu'était son bras.

L'impact fut si brutal que, plus que dans sa greffe, il le sentit dans tout son corps, eu l'impression de se fracturer le bras, mais la roche, dessiner rapidement et seulement pour absorber le choc d'une attaque normale, déjà usée par le coup de lance puissant qui l'avait trouée légèrement, craqua en large blocs que Rybris dut faire disparaître avant que l'un d'eux n'enterre lui-même ou pire, son fils, cet idiot ne comprenait-il pas qu'il risquait de se tuer, ou pire?

Il replongea pour renforcer son mur de bois et compris son erreur trop tard.

Il avait fait apparaître les deux murs en un dessin. Fusionnés l'un dans l'autre.

Le poing qui avait délaissé les boucliers et les armes le frappa en plein visage, le ramenant à l'instant présent une seconde avant qu'il ne sente le pied de Syndrell lui cueillir l'estomac, en unisson parfaite avec son fils, par réflexe il tenta d'attraper son épée, pas le temps d'en dessiner une, il fallait--

La lame monta à sa propre gorge, où la main de son fils attendait patiemment alors qu'il le fixait.


À genoux, quand on s'adresse à ses supérieurs.

Le coup de pied flanqué à l'arrière d'un des dis genoux, un peu moqueur un peu vengeur, de Syndrell, ponctua son défi et, enfin, Rybris baissa la tête en souriant, acceptant la défaite.

Un instant à peine avant que les deux jeunes ne s'écrasent sur le sol, épuisés.

Syndrell avait tenue l'attention d'un maître envoleur Mentaï par dessus le marché pendant si longtemps, et Syles venait de fort probablement utilisé sa greffe jusqu'à ne plus sentir que la douleur tellement elle était puissante.

Mais ils avaient gagner.


...Annihilation will be unavoidable.

Every broken enemy will know,
That their opponent had to be invincible.

Take a last look around while you're alive...

...I'm an indestructible master of war..!

Plus ou moins...

...On diraient qu'elle commande en partie un groupe de soldats, mais qu'elle ne suit pas toujours les règles.

Selon ce que j'ai pus découvrir en comparant le journal d'un des hommes que j'ai tuer et ce que j'ai trouver à la bibliothèque, le médaillon était unique, à une époque, mais en regardant dans le journal, je vois qu'ils ont pris le symbole d'un collier porté par un des commandants d'une de leurs unités que je ne connais pas, peut-être que c'est ma mère...

...Toi tu connais peut-être le groupe c'était euh... Les farceurs? Les fossoyeurs? Bon sang je me souvient plus c'est euh...


L'envoleur tira le journal de ses affaires d'une main encore tremblante de fatigue après son utilisation trop forte de sa greffe.

Blah blah blah Ezadrah, blah blah meta-machin-chouette, blah blah... AH! Les faucheurs! Ça te dis un truc? T'as plus été sur le terrain, disons que moi qui--

Il leva le regard sur une Syndrell qui semblait avoir perdue un peu de couleurs et son regard devint plus sérieux un instant.

Hep... Syndrell... Ça va..?
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeMar 29 Oct 2019, 10:24

- Oui... ça va, c'est juste que...

Elle se pinça l'arête du nez en soupirant.

- Je connais ces gars-là. J'ai déjà eu à faire à eux plusieurs fois. Syles, ces types sont des assassins, des trafiquants d'êtres humains, des esclavagistes. Ils tuent des innocents en prétextant mener à bien des expériences scientifiques. Leur base principale à Ezadrah, dans le Désert des Murmures, a été détruite, mais ils se regroupent un peu partout dans l'empire et il est difficile de les trouver...
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeMar 29 Oct 2019, 20:39

Wandering hearts,
Unlikely friends,
Facing the fall together,
Never to part until the end...

...Staring into forever...

Kin of the tyrant,
A dynasty failed,
Fog clouds my thoughts in a terrible tale,
Drive it away with a swift ocean gale...

...And I’m finding the source of it all...

Le jeune homme haussa les épaules un instant.

Des chics types quoi...

Le regard sérieux de la marchombre, celui qu'elle envoyait habituellement à Rybris, le fit soupirer avant qu'il ne se pointe lui même du pouce.

Assassin, déjà chasser des têtes donc pas mieux que de l'esclavage, je compte plus les innocents que j'ai tuer en prétendant rien du tout d'autre que ''Tiens, me demande si un noble as vraiment le sang plus bleu qu'un paysan?''.

Mon ancien maître est tout aussi taré sinon pire, ma nana as faillit me tuer à plusieurs reprises ET eset responsable de plusieurs petits génocides, mon père est un enfoiré de première, mentaï par dessus le marché, qui tue les gens parce que leur visages lui reviennent pas et le père de Kaünis, la dite nana, je commencerais même pas parce qu'il y as pas assez d'heures dans une journée.


L'envoleur la fixa d'un regard assuré.

Je sais pas si les marchombres réussissent vraiment à éviter les emmerdes à ce point, dans ce bas monde, mais ce que tu me décris, ça s'appelle un dimanche, Syndrell.

Et puis de toute, on pourraient bien faire face au dragon lui même, moi, j'y vais quand même, ne serait-ce que pour l'égratigner et prouver qu'il est pas si immortel qu'il croit, alors une poignée d'hommes qui ont besoin de justifier leur soif de sang...

...Et bien il est grand temps, je crois, de leur montrer qui sont les vrais monstres, dans le coin.


Lynx émit un ronronnement content dans son crâne à cette idée, mais s'il voulait tenter de rajouter quoi que ce soit, il fut stopper net par le bruit d'un lourd marteau de guerre déposé sur le sol sans douceur.

Quand il se tourna de concert avec Syndrell, il tomba nez à nez devant un Dil'Duran accoutré d'une armure de cuir et d'armes variés, incluant une énorme arbalète de siège à son dos, donnaient au forgeron l'air d'un mercenaire des plus redoutables plutôt que son air de vieux ivrogne habituel.

Il était évident qu'il comptait suivre, mais semblait incertain de comment le justifier.


Orders of empires to wolves in the night,
Wicked the sins that I’ve come to put right,
A name on the bolt,
A face in my sights,
And I’m finding the source of it all...

Tu vois, même le grand père se joint à la partie, j'te l'avais bien dis qu'on avais rien à craindre, avec ma famille de tarés..!

Le jeune homme marcha vers la porte pour allez s'étirer un peu dehors alors que Dil'Duran se préparait à répliquer, puis ouvrit les yeux en fermant la bouche, se tourna vers Rybris et Syndrell, qui signalèrent tout deux n'avoir rien dit...

M'man savait depuis l'début, mon pote!

La phrase, venant du balcon, cloua le bec au forgeron pour une des premières fois de sa vie alors qu'il émit un ricanement léger, presque triste.

Elle savait, donc... Pourquoi n'avoir rien dit..?

Peut-être pour la même raison que lui, se dit-il.

Elle protégeait son enfant.

Syles, lui, sur le balcon, ne put s'empêcher de sourire.

Peut-être Syndrell avait-elle raison, peut-être marchait-il vers la mort.
Mais si c'était le cas, il devait en faire tout un spectacle, de sa mort.

Après tout, il était le dernier de la lignée des Tu'Harlan.


Wandering hearts,
Unlikely friends,
Facing the fall together,
Never to part until the end...

...Staring into forever...

Face of forever,
The last of my kind,
Speak through the masks that I’ve hidden behind,
Histories hewn in the crypts of my mind,
And I’m finding the source of it all...
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeMer 30 Oct 2019, 09:51

Si Syles espérait détendre l’atmosphère avec sa boutade, c’était raté : Syndrell croisa les bras et fit la moue sans le quitter des yeux. Il ne réalisait pas dans quoi il mettait les pieds, mais après tout, comment l’en blâmer ? Il n’avait pas vu les Faucheurs à l’œuvre. Il n’avait pas eu à les regarder donner la mort dans un éclat de rire. Il ne les avait pas vu frapper le ventre d’une femme enceinte jusqu’à en avoir les poings rouges de sang. Il ne les avait pas vu la torturer, elle, pendant de longues heures sous le Désert des Murmures...

- Assassin, déjà chasser des têtes donc pas mieux que de l'esclavage, je compte plus les innocents que j'ai tuer en prétendant rien du tout d'autre que ''Tiens, me demande si un noble as vraiment le sang plus bleu qu'un paysan?''.

Bon, d’accord, il réalisait peut-être un peu, en fin de compte. Mais ce n’était…

- Mon ancien maître est tout aussi taré sinon pire, ma nana as faillit me tuer à plusieurs reprises ET eset responsable de plusieurs petits génocides, mon père est un enfoiré de première, mentaï par dessus le marché, qui tue les gens parce que leur visages lui reviennent pas et le père de Kaünis, la dite nana, je commencerais même pas parce qu'il y as pas assez d'heures dans une journée.

Syndrell soutint sans ciller le regard de Syles. Il lui balançait toutes ces choses comme pour mieux mesurer le monde de cruauté qui les séparait ; était-ce réellement son intention ? Lui prouver à quel point ils étaient différents, tous les deux ?

- Je sais pas si les marchombres réussissent vraiment à éviter les emmerdes  à ce point, dans ce bas monde, mais ce que tu me décris, ça s'appelle un dimanche, Syndrell. Et puis de toute, on pourraient bien faire face au dragon lui même, moi, j'y vais quand même, ne serait-ce que pour l'égratigner et prouver qu'il est pas si immortel qu'il croit, alors une poignée d'hommes qui ont besoin de justifier leur soif de sang... Et bien il est grand temps, je crois, de leur montrer qui sont les vrais monstres, dans le coin.

La marchombre fronça les sourcils et ouvrait la bouche pour répliquer quand un bruit sourd les fit se retourner vivement : Dil’Duran les observait, vêtu d’une armure qui… lui allait étrangement bien. C’était déstabilisant de voir ce vieil homme ainsi paré, et plus troublant encore, de l’imaginer plus jeune. Cela dit, s’il avait en tête de partir à l’encontre des Faucheurs, Syndrell devait à tout prix l’en empêcher avant que…

- Tu vois, même le grand père se joint à la partie, j'te l'avais bien dis qu'on avais rien à craindre, avec ma famille de tarés..!

Rybris, qui venait d’arriver à son tour, ne parvint pas à dissimuler sa surprise – mais ce ne fut rien à côté de la réaction de Dil’Duran. Pour la première fois depuis que Syndrell le connaissait, le forgeron ne maîtrisait pas du tout la situation et son étonnement n’était pas feint : il était choqué. Immédiatement, son regard se porta sur les deux seules personnes qui auraient pu vendre la mèche. Rybris secoua lentement la tête. Syndrell se contenta de cligner des yeux. Non, ils n’avaient rien dit parce qu’ils avaient respecté son souhait. Alors comment… ?

- M'man savait depuis l'début, mon pote!

Déjà, Syles était dehors. Plus insaisissable encore qu’un courant d’air. Il savait, alors… Tout comme sa mère, il était au courant ! Dépitée, Syndrell serra les poings, partagée entre la joie de le savoir au parfum et la colère qu’il n’en ait rien dit avant ; dire qu’elle s’était pris le bec avec Rybris à cause de toutes ces cachotteries ! Celui-ci s’étrangla de rire, visiblement ravi de la tournure des événements. Finalement, la folie était bel et bien un trait de famille qui unissait ces trois-là…

Syndrell desserra les poings. Elle irait tirer l’oreille de ce fripon de Syles plus tard. Ce qui importait maintenant, c’était que trois andouilles s’apprêtaient à donner un coup de pied dans la fourmilière. La marchombre s’élança.


- Syles ! appela-t-elle en sortant à son tour.

Il était sur le balcon, en train de s’étirer comme s’il allait donner un duel d’entraînement. Syndrell s’approcha de lui.


- Syles, écoute-moi : les Faucheurs sont très bien organisés. Ils travaillent toujours par paires et ils forment un réseau qui fonctionne à la manière d’une toile d’araignée. Si tu agites un bout de la toile, ça va se savoir partout ailleurs.

Elle parlait mais il n’écoutait pas, elle le voyait bien à sa façon de poursuivre sans la regarder. Agacée, elle se tourna vers Rybris et poursuivit :

- Tu sais qui ils sont, tu les as vus à l’œuvre ! Et tu sais qui sont les gens qu’ils traquent… Rybris, si vous vous en prenez à eux, ce sont les victimes des Faucheurs qui seront en danger. Intervenir maintenant risque de compromettre tout le Réseau !
- Je pensais comme toi, mais désormais, cette histoire me touche… nous touche personnellement. Désolé, gamine.
- Personnellement ?!


A nouveau furieuse, Syndrell se planta devant lui et enfonça son doigt dans sa poitrine :

- Tu te fais tout petit quand il s’agit de tenir ta langue en sachant pourtant que tu peux causer du tort, et quand il s’agit de protéger des centaines de vies, tu brandis la cause personnelle ? Lâche !
- Hé ! Je ne te permets pas de…


Elle l’ignora pour se tourner vers Syles. Cette fois, une tristesse infinie brilla dans l’or pur de ses yeux.

- Les Faucheurs viennent de partout et de nulle part. Pour ce que j’en sais, ils sont recrutés sur base de leurs capacités à tuer. Mais certains d’entre eux sont des mercenaires. Quelle est la place du Chaos dans tout ça, je l’ignore. Je sais seulement que des vies sont en jeu. Que depuis des mois je lutte pour protéger tous ces gens et que, si tu te précipites, si tu fais les choses à ta manière, si tu… veux montrer quel monstre tu es, alors tu en seras un, Syles. Parce que tu détruiras tout ce que j’ai réussi à construire depuis que je suis sortie d’Ezadrah.

Incapable de tenir plus longtemps, la jeune femme tourna les talons et disparut dans la forge. Dil’Duran soupira. Il se remettait à peine de l’émotion et n’était pas certain d’être indemne – il allait lui falloir du temps et une sacrée rasade d’eau de vie pour digérer tout ça – mais il devait éclaircir les choses.

- Elle ne dit pas qu’il ne faut rien faire, nuança-t-il à l’attention de Syles. Elle dit juste – et je ne fais que traduire – qu’il faut y aller prudemment. C’est pas trop notre style, avouons-le, mais ça peut se faire, non ?
- C’est une marchombre. Elle ne peut pas comprendre notre point de vue.
- Je crois qu’elle comprend encore mieux que nous, Rybris. Mais elle en a trop bavé là-bas pour être totalement objective.
- Elle en bave toujours maintenant,
admit Rybris. Ce Réseau, c’est elle qui en est à l’origine. Il est mené par des gens que j’ai rencontrés et qui… Disons qu’ils sont particuliers. Les Faucheurs ont beaucoup à gagner en leur mettant le grapin dessus. Pour le Chaos, je suis moins sûr… Il doit y avoir quelque chose qui intéresse l’Ordre, mais ça m’échappe. Je veux bien croire en la folie d’un scientifique cinglé, mais celui-ci étant mort et enterré – et c’est à la loutre que nous devons cela -  je ne vois pas ce que l’Ordre vient faire là-dedans.
- La métamorphose est un argument de poids.


Rybris leva un sourcil, et Dil’Duran haussa les épaules.

- Encore un secret de Polichinelle. Par les roufliquettes de l’Empereur… on devrait peut-être arrêter ça entre nous, vous croyez pas ?

Silence. Et puis un drôle de sourire se dessina sur les lèvres de Rybris. Deux autres s’y reflétèrent. Cette famille entretenait trop bien les secrets pour s’en défaire !



*



Syndrell renifla une dernière fois, puis elle essuya ses yeux et se redressa. Elle avait passé les dix dernières minutes à pleurer toutes les larmes de son corps, recroquevillée dans un coin de la forge ; cela lui arrivait si rarement qu’elle avait oublié l’effet libérateur que cela procurait. Désormais plus légère, elle gagna la cuisine et se passa de l’eau fraîche sur le visage. Ensuite, elle noua ses longs cheveux bleus en un chignon sommaire et défroissa un peu ses vêtements.

Elle retrouva les garçons là où elle les avait laissés
.

- Je m’en vais.

Quatre mots qui résonnèrent, trouvant leur écho dans un silence tantôt surpris, tantôt ennuyé.

- Je suis mal placée pour t’empêcher de suivre ta route, expliqua-t-elle à Syles. Je trouve même parfaitement logique que tu te lances dans cette quête insensée. Seulement, je ne peux pas t’accompagner. Ou plutôt, je ne peux pas suivre ta direction : tu vas traquer les Faucheurs, je vais protéger mes amis. Notre objectif se rejoint, les moyens divergent. C’est un peu à l’image de nos voies respectives, n’est-ce pas ?

Parfois, le Chaos et l’Harmonie se rapprochaient sensiblement.
Et parfois, ils étaient diamétralement opposés.
C’était le cas.


- Je ne fuis pas le combat, ajouta la marchombre en souriant. Toutefois, ma place n’est pas à tes côtés dans ce combat que tu veux mener. C’est trop… personnel, je crois.

Elle boucla sa ceinture, y attacha le fourreau de sa rapière et leva les yeux vers Rybris, qui venait de se dresser devant elle.

- Tu pars à cause de ce que j’ai dit tout à l’heure ?

Sourire espiègle.

- Je pars parce que je l’ai décidé.

Syndrell soutint son regard une seconde encore, puis elle s’approcha de Dil’Duran et lui embrassa la joue.

- Tâche de ne pas te faire tuer, grand-père. Je veux revenir te voir ici.
- Tu reviendras. Je t’apprendrais un truc ou deux.

La marchombre se tourna ensuite vers Syles. Comprenait-il son choix ? Elle comprenait le sien en tout cas.

- Je n’arrive pas à te voir comme un monstre, avoua-t-elle en le regardant dans les yeux. Même si je sais que tu ne mentais pas tout à l’heure. Il y a une différence entre ces types et toi. Toi, tu es entouré de gens qui t’aiment. A leur manière, d’accord, mais quand même. Ah, si, il y a bien une autre différence… c’est que tu vas les écrabouiller !

Il en était capable ! Plus qu’aucune autre personne en ce monde. Syndrell se hissa sur la pointe des pieds pour l’enlacer. Elle le serra fort dans ses bras et approcha ses lèvres de son oreille pour lui murmurer sa promesse :

- Je serai là si tu as besoin de moi.

Voilà. C’était sa manière à elle de lui montrer comment elle l’aimait. Elle n’abandonnait pas les gens à qui elle tenait. Pour l’heure, elle s’en retournait aider le Réseau, qui n’allait pas manquer de subir les conséquences des actions menées par ces trois caballeros ; mais si d’aventure Syles était dans le pétrin, elle n’hésiterait pas.

Elle s’élança dans la jungle avant qu’il n’ait eut le temps de la retenir. Quelques pièges se déclenchèrent, mais c’était inutile.

Elle était déjà loin.



[Bigre ! Je n'avais pas du tout prévu ça ! C'est qu'elle a son petit caractère, ma Syn ><" Elle se retire donc du grabuge (pour l'instant). Mais devine un peu qui me tire la manche depuis tout à l'heure, avec insistance. Ouais, ça commence par un G et ça finit par un L, et ça semble avoir envie de semer la pagaille "comme au bon vieux temps". Bref, tu pourras conclure ta réponse par "to be continued" Razz]
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MessageSujet: Re: Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre)   Cabeza es nieve, Cerveza es bueno (Syn + Libre) Icon_minitimeMer 30 Oct 2019, 18:18

Syles se pinça l'arrête du nez.

Syndrell avait compris, mais n'avait pas compris.

Bien sûr, que ficher un coup de pied dans le nids compromettait leur travail des mois passés à tout les deux... Mais sa mère était à l'origine, de toute évidence, du symbole qu'utilisait certains membres de ce groupe secret pour référencer les faucheurs.

En d'autre mots, il ne fichait pas un coup de pied dans le nid.

Il y foutait le feu.

Sans se lâcher l'arrête du nez, il pointa son père de son autre main.


Reconnaissance et panique.

Tu m'obtiens de l'information et tu fiche la pagaille, soit partout mais nulle part, gagne sans jamais te battre, ne fait pas ton héro, fait ton fantôme, pigé?

Et toi Dil--... Laurian, va enlever cette armure, on ne part pas en guerre tout de suite, cela dit, je voudrais que tu me prépare un petit truc, les plans sont déjà sur la table de travail...

...Ah, et refait une paire de griffes, tu veux bien..?


Les deux hommes eurent envient de protester. Ni l'un ni l'autre ne broncha.

Comme chaque homme de cette famille, Syles était un général né et, ils s'en rendaient comptes en ce moment, il était sûrement plus doué dans l'art de la guerre que l'un ou l'autre d'eux deux, peut-être même plus que les deux réunis.

Une seule question restait.


Et toi, tu va fiche quoi..?

L'envoleur lâcha son nez et siffla, ce qui attira sa jument sur qui il monta.

Je vais aller prendre des cours de rattrapage...

...Et puis après tout, je lui ais confier mon histoire, il m'as confier un peu de la sienne...

...Il mérite de connaître ce chapitre, de la connaitre elle, vous croyez pas..?


Les deux hommes hochèrent la tête de concert. Leur respect respectif pour le garçon s’agrandit, car non seulement il reconnaissait avoir beaucoup à apprendre de Gil, ce qui était fort rare, mais en plus, il comprenait qu'il avait besoin de quelqu'un avec un certain niveau de détachement, qui ferait ce qui était nécessaire si lui même n'en était pas capable.

Sangrelune était un bon maître, qui ne refuserait sûrement pas une telle demande d'aide, mais surtout, il était le genre de maître qui faisait ce qu'il devait faire.

Si cela était nécessaire, il était l'une des seules personnes avec les capacités et le détachement nécessaire à tuer Rina pour protéger trois idiots trop émotifs.

Et, même s'ils espéraient tous que ça n'en arrive pas là, ils savaient qu'il n'hésiterait pas, même si cela voulait dire qu'il serait détesté, traqué ou même éventuellement tué par l'un des trois hommes.

Même s'il avait eu la certitude que tout ça arrive, s'il le devait pour protéger Syles, il tuerait la seule ''vraie'' famille restant au garçon.

Rybris le savait, et c'était là partie intégrale de son respect pour l'homme.
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