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 Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]

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AuteurMessage
Asham Yakun
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Sep 2019, 21:59

Il observa Keilan, calme, sans rien attendre, même pas une réponse. S'il ne réagissait pas à sa proposition, il prendrait cela comme un « non » et enchaînerait sur autre chose – après tout, il était bien le genre de personne dont l'on pouvait penser qu'elle pouvait oublier dans la minute un propos et passer à autre chose sans transition. Excepté qu'Asham, malgré ce qu'il aimait faire croire, savait retenir.

Peut-être était-ce pour cela que Keilan ne s'était pas encore enfui – car il avait su retenir comment se comporter avec lui.

Un sourire mutin finit par glisser sur ses lèvres.

- D’accord.

Simple mot, mot clair. Éloquent, ce qui changeait de Taciturne, mais lui ressemblait. Bref, parce qu'il n'y avait peut-être rien d'autre à ajouter. Souffle, comme un funambule sur sa corde.

Son attitude était plus explicite, tournée vers lui.

Patient, Asham attendit que son compagnon se défasse de ses liens de tissus, puis s'approcha de lui, le plus doucement possible, comme s'il essayait d'amadouer un animal sauvage et peureux. Pas sûr que la comparaison plaise à son compagnon, mais tant pis, il la gardait pour lui.

Il frotta ses mains pour les réchauffer et délier ses doigts puis, légères, elles se posèrent sur son épaule. Masser des gens, il avait fait ça régulièrement, pour sa mère, pour des convoyeurs éreintés... Ses yeux étincelant ne reflétaient en général que gentillesse. Mêlée à son côté plus sociable, elle avait fait jusqu'ici des merveilles – excepté quand le côté moqueur pointait le bout de son nez.

Omoplate, nuque, jusqu'à l'os proéminent à sa base, clavicule, le haut de l'épaule, en évitant de toucher son bras. Il prêta attention à la tension inhabituelle qui tendait le corps de Keilan et fit de son mieux pour que ses gestes soient le plus rassurant possible – exercice auquel il n'était guère habitué avec des adultes.

Il trouva quelques muscles noués d'avoir à porter ce bras cassé, qu'il s'efforça de détendre, il massa en gestes réguliers pour réchauffer le tout, s'attarda un peu sur le dos, toujours attentif à Keilan.

Asham était un fainéant de compétition.

Malgré cela, il apprécia accorder ce soin en étant à l'écoute.

* * *

- Tu faisais quoi avant ?

Avant…

Avant, c'était grand. Il y avait beaucoup de choses à raconter s'il le désirait, et beaucoup à terre. Il y avait Ismael et la ferme, mais aussi Salah et ses sœurs en ville, et à côté Anani devenu incompréhensible ; il y avait, plus intime, l'abandon de ses rêves pour garantir ceux de sa famille en devenant marchombre.

Peut-être qu'il y trouverait l'harmonie, oui, mais ce n'était pas elle qu'il chassait – pas pour le moment.

- Avant... Tu aimes m'entendre parler si tu poses cette question !

Il avait un ton léger, le feu dansant sur les verres de ses lunettes.

- Je vais te faire la version longue alors ! Tu n'auras plus d'oreilles mais ce sera pas ma faute.

Avant. Il y avait plusieurs avant. La ferme, et la ville. La joie, et la vie dure.

- Je suis né dans les Plaines de Shaal, avec un frère jumeau. J'ai eu deux sœurs, après, et mon père est mort de maladie. On avait quelques cultures, un élevage. On est parti pour Al-Far.

Il tut la mise au monde d'Haya de ses mains. Les yeux à jamais aveugles de son père. Les ricochets sur l'étang, et la tombe près d'un rougeoyeur. Le bonheur qui existait encore, simple et calme, la routine douce.

- À Al-Far, j'ai fait quelques boulots pour aider ma mère. J'avais un apprentissage auprès d'un forgeron, j'ai accompagné des caravanes comme aide. Me suis battu avec des gens, souvent.

Sourire énigmatique. Finalement, il taisait beaucoup. Il aurait pu transcrire son histoire sur plusieurs pages, mais une pudeur propre à lui le retenait.

- Pauvre avec une ferme, c'est pas comme pauvre à Al-Far. J'ai fini par comprendre qu'on s'en sortirait pas comme ça, et quand le marchombre, là, m'a approché, ben j'ai accepté.

Sourire plus moqueur.

- Me fiche de l'harmonie. Et des marchombres. Et des mercenaires. Je veux savoir me battre pour donner de l'argent à ma mère. C'est bête et pas très glorieux, hein ?

Il posa les mains derrière lui, se renversa légèrement en arrière pour regarder les étoiles. Elles étaient belles. Anani les regardaient-elles, lui aussi ?

- Et pour retrouver mon jumeau, aussi.

Fêlure. Légère. L'incompréhension qui reste, la colère.

- Il est parti il y a longtemps... Je veux comprends pourquoi. On a jamais été très pareils, tous les deux, mais le jour de son départ, je n'ai plus réussi à le comprendre.

Depuis le temps, beaucoup auraient dit qu'Anani avait sans doute trouvé la mort – parti jeune, semblerait-il, d'Al-Far pour une destination inconnue, cela n'était que très probable. Mais c'était une possibilité qu'Asham n'envisageait pas. A ses yeux, son frère ne pouvait être qu'en vie.

- Il s'appelle Anani.

S'il le lui disait alors qu'il avait tu la plupart des autres noms, c'était aussi pour ça, pour cette infime probabilité qu'un jour, quelqu'un entende parler d'Anani Yakun et vienne lui en faire part.

Il acheva sur un sourire plus joyeux.

- Et toi ? Je parle beaucoup, as-tu des choses à taire ?


[c'est parfait hehe]
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Keilan Fil'Areen
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Sep 2019, 08:34

- Avant… Tu aimes m’entendre parler si tu poses cette question !

Je me contente d’une ébauche de sourire en coin qui creuse ma joue gauche. Oui, peut-être, et alors ? Tu me la racontes ton histoire ?

- Je vais te faire la version longue alors ! Tu n’auras plus d’oreilles mais ce sera pas ma faute.

Je sens mon sourire qui s’élargit. Ecoute, Asham : je suis bien, là. J’ai plus mal depuis longtemps et même les mots blessants de Teig ont cessé de tourner en boucle dans mon esprit. Parce que tu causes, justement. Alors vas-y ! Allez !

- Je suis né dans les Plaines de Shaal, avec un frère jumeau…

Stop. Arrêt brutal. Alors que je suis en train de regarder le ciel, les yeux à demi fermés, détendu et bercé par la voix joyeuse d’Asham, mon cœur fait un drôle de bond dans ma poitrine et je redresse la tête. Jumeau.

Jumeau.

Je ne sais jamais m’y prendre avec mes sentiments. Surtout, j’ai toujours réussi à tenir celui-ci à l’écart, depuis le drame, il y a douze ans et vingt-six jours. Je change de position, remue sous la couverture, au risque de réveiller mon bras endormi ; il faut que je fasse diversion pour éviter la crise. Le souvenir trop violent. Mon regard accroche la silhouette d’Asham qui poursuit son histoire sans paraître réaliser mon trouble.

Tant mieux. Je ne veux pas l’interrompre. Je me suspends à ses paroles, à son passé pour rester dans le temps. Dans ce présent qui me préserve du reste. La couverture serrée entre les doigts, je vois la ferme, les enfants qui jouent, celui qui se bagarre, éclat roux au milieu du noir et blanc des images. Et… ça marche. Mon souffle s’apaise à nouveau, mon cœur retrouve un rythme normal.

Et Asham cherche son frère.

- Il s’appelle Anani.

Anani. Je n’oublierai jamais ce nom, comme tous ceux que je grave dans ma mémoire. Anani. Asham a une façon de le prononcer qui est étonnante, mais je n’arrive pas à expliquer pourquoi ni comment. Et le silence s’installe, tout juste troublé par les craquements du feu et le léger frémissement de Thunder, juste derrière nous. J’aime ce silence. Evidemment, Asham va le briser. C’est son sourire qui me le promet.

- Et toi ? Je parle beaucoup, as-tu des choses à taire ?

Mes doigts caressent distraitement la couverture. Je n’aime pas parler de moi, je n’aime pas évoquer le passé, je suis comme ça. Pourtant, je comprends désormais que je partage au moins cela avec lui : le fait d’avoir connu son double, son reflet vivant, une partie de soi qui ne disparait jamais vraiment malgré l’absence. Je crois que c’est ce qui me pousse à ouvrir la bouche.

- Moi aussi j’avais un jumeau.

J’avais. L’espoir permet à Asham d’utiliser le présent. L’évidence m’oblige à employer le passé. Je laisse filer quelques secondes, attentif à mes propres réactions ; tout à l’heure, pris par surprise, j’ai frôlé une nouvelle crise. Personne ne connait l’histoire de mon frère, à part Qyllie. Personne ne sait que Keilan Fil’Areen est mort noyé et que Lean Fil’Areen a pris sa place.

Personne.

- Sinon, j’ai grandi dans une famille noble, donc riche. J’ai manqué de rien mais en fait, j’ai manqué de tout. Je ne devrais pas te dire ça, je sais, mais c’est vrai : mon enfance est vide et sans couleurs comparée à la tienne. L’argent ne fait pas le bonheur.

Trop franc ? Je ne sais pas minimiser mes paroles. Déjà que je parle… Asham n’a pas eu la vie facile mais il est riche des siens. C’est ça, que je veux dire, sans forcément y parvenir. Mais j’ai compris ce qui le motive, justement ; ce qui explique sa présence ici alors qu’il n’est pas doué pour la cuisine et un peu trop économe pour voyager sans faire quelques siestes ; pourquoi il prend le risque de côtoyer un mercenaire quand il songe à devenir marchombre ; pourquoi il sourit avec autant de force…

Il a un but : protéger sa famille.

Je suis impressionné.

- L’argent ne fait pas le bonheur, je répète, mais je peux t’en donner si tu veux. Je gagne assez pour payer ma chambre et mes repas. Je n’ai que faire du reste.

Pas envie d’acheter un cheval puisque je peux emprunter ceux du Domaine. Pas besoin d’armes ni de vêtements, je me contente de ce que j’ai déjà. L’hiver dernier, j’ai presque tout donné à un homme qui dormait dans la rue, à Al-Jeit.

L’argent ne fait pas mon bonheur.
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Asham Yakun
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Sep 2019, 22:20

Mais est-ce que l'argent fait le bonheur de qui que ce soit ?

Asham avait noté le changement chez son interlocuteur, mais il était habitué à parler sans jamais s'interrompre. Il retint juste ça dans un coin de son esprit, pour plus tard faire des liens, peut-être, pour mieux comprendre la personne qui lui faisait face.

Il finit la version édulcorée de son histoire, porta les yeux vers le ciel. Etrange silence qu'il préférait troubler.

Et toi, as-tu des choses à taire ?


Vain jeux de mots pour rire un peu ; parce qu'il parlait beaucoup, et Keilan moins. Parce qu'il cachait des choses, et que Keilan faisait très probablement de même. As-tu des choses à taire, comme cette fois où j'ai volé un loup de verre, pour le revendre quelques étals plus loin, afin d'acheter des médicaments pour Haya ? As-tu des choses à taire, comme le regard d'Anani avant qu'il ne parte, et les larmes silencieuses, le nom plus jamais prononcé dans l'étreinte de la maison ?

Tout le monde a des choses à taire, c'est un fait ; certaines sont plus surprenantes que d'autres.

- Moi aussi j’avais un jumeau.

Asham en resta brièvement sans voix – petit exploit.

Quel hasard pour que deux jeunes hommes tels qu'eux se croisent, tous deux possédant un reflet sous forme de jumeau, arpentant des voies diamétralement opposées sans en partager les aspirations pour autant, ayant les leurs propres ? Un garçon qui parle peu et un garçon qui parle trop ; ils différaient également sur leur caractère, bien que Keilan semblait plutôt pacifiste aux yeux d'Asham.

Le hasard aime jouer à de drôles de jeux.

Alors Asham regarda Taciturne en silence.

- Sinon, j’ai grandi dans une famille noble, donc riche. J’ai manqué de rien mais en fait, j’ai manqué de tout. Je ne devrais pas te dire ça, je sais, mais c’est vrai : mon enfance est vide et sans couleurs comparée à la tienne. L’argent ne fait pas le bonheur.

Un garçon noble, un garçon fermier puis des bas-fonds. Cette fois, le futur apprenti était perplexe. Il lui était arrivé de voir des nobles de loin, mais ceux-ci lui avaient souvent parus hautains ; tout comme les racontars de taverne, qui se plaignaient des autres, des riches, tandis qu'eux, harassés, cherchaient à vivre.

Asham avait toujours été heureux malgré la pauvreté, et il comprit que Keilan était à son opposé. Cela attisait sa curiosité, ou plutôt son envie de le connaître. De savoir qui il était pour former un lien avec lui. Dans les yeux verts pâles, il ne voyait aucune assurance à ce qu'il y parvienne un jour.

- L’argent ne fait pas le bonheur, mais je peux t’en donner si tu veux. Je gagne assez pour payer ma chambre et mes repas. Je n’ai que faire du reste.

Il eut un hoquet de rire, qui le surprit lui-même.

L'argent ne faisait pas non plus son bonheur.

- J'ai pas besoin de ça, Taciturne. C'est vrai que j'ai volé un peu, mais j'ai toujours essayé de gagner mon argent comme il faut. J'vais en gagner en devenant marchombre je suppose, assez pour les mettre à l'abri. Ce qui fait mon bonheur c'est ma famille, donne donc à plus pauvre que moi.

Il s'avachit sur lui-même, toujours un sourire au lèvres.

- J'veux pas te vexer hein ! C'est gentil de ta part.

Silence. Revenir sur les paroles dites auparavant.

« J'avais ». Lui, son jumeau était mort – du moins, il le supposait, quand Asham avait encore un espoir.

- Désolé, dit-il avec sincérité, si j'ai fait remonter des souvenirs.

Silence à nouveau. Que dire, que faire ?

- Il me ressemble physiquement. Enfin, je suppose, ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Onze ans ? J'me souviens plus, j'ai pas compté. Il est parti... Je crois qu'on avait quatorze ans. Il a toujours été mon opposé mais on s'entendait bien, jusqu'à la mort de mon père. Là, quelque chose s'est brisé.

Sa voix prit une inflexion plus triste, inhabituelle chez lui. Il se racla la gorge, se laissa basculer en arrière pour cacher son visage dans les ombres. Les étoiles semblaient lointaines.

- Il est travailleur, têtu, il a pas d'humour... Et quand il est parti il était tellement différent. Enfin, il avait quelque chose.... je sais pas. J'essaie de comprendre.

Sourire dans la pénombre.

- Je parlais de choses à taire... Voilà pour moi. C'est parmi ce que je tais.
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Keilan Fil'Areen
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMer 25 Sep 2019, 14:24

Il refuse, poliment. M’appelle encore Taciturne. Bah, d’un côté je m’y attendais : ce garçon a l’air assez déterminé pour se débrouiller seul. Si je ne l’avais pas croisé ce soir, il aurait peut-être fichu le feu à Ombreuse avec ses trois brindilles et mangé quelque chose beaucoup trop cuit, du coup… mais il aurait survécu.

Il est fait du bois de ceux qui durent.

- Désolé, si j’ai fait remonter des souvenirs.

Je secoue la tête. Il ne pouvait pas savoir après tout. Et puis c’est pénible cette manie qu’ont les gens de s’excuser pour tout et tout le temps ; comme si on pouvait absolument tout maîtriser, comme si la moindre incartade était condamnable… Mais pourquoi est-ce que je pense à ça maintenant, moi ? Je cligne des yeux, m’ancre dans le présent, aux paroles d’Asham – qui décidément n’a vraiment pas sa langue dans sa poche.

Bien sûr que vous vous ressemblez. Vous êtes jumeaux. Je veux dire, il existe des jumeaux qui ne se ressemblent pas physiquement, mais pour moi, l’évidence est quand même là. Peut-être parce que j’ai déjà vécu avec ce lien puissant, peut-être parce que j’ai de bons yeux, je ne sais pas. Des jumeaux, s’ils sont dans la même pièce, se trahissent toujours, inévitablement, et justement parce que tout se traduit en une évidence implicite. Un infime détail qui saute aux yeux.

Mais je crois que je comprends, Asham. Je crois que je vois ce que tu veux dire. Il y a onze ans, il s’est produit quelque chose et c’est ce quelque chose qui a émaillé votre lien. Changement. Minuscule ou immense, le changement gêne, dérange, du moins il interpelle. Un jumeau ressent forcément ce changement chez son frère. Là encore, je manque de mots pour décrire ce phénomène, c’est… je porte machinalement mon poing valide à ma poitrine, contre mon cœur.

C’est .

- Je parlais de choses à taire… Voilà pour moi. C’est parmi ce que je tais.
- Ah.


J’ai rien trouvé d’autre à dire. Du coup je réfléchis et j’ajoute :

- On tait tous des choses.

Là n’est pas la question, Kei ! Bien sûr qu’il le sait. Il t’a raconté une chose qu’il tait. A ton tour, à présent.

- Mon véritable nom c’est Lean.

Eh ben… j’écarquille les yeux, premier surpris par l’audace de ma déclaration. C’est la première fois que je prononce mon nom en douze ans.

- Mais je préfère être appelé Keilan.

Je suis Keilan. Je le suis devenu depuis si longtemps. Il fait partie de moi. Mon poing se serre légèrement contre mon cœur.

Juste .

- Et je ne te tairais rien d’autre.

Sourire en coin. Je ne te dirais rien d’autre aurait été trop ordinaire. Asham aime bien les mots, et parfois moi aussi, quand je n’en suis pas prisonnier. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment j’ai pu laisser cet homme poser les mains sur moi, ni pourquoi je lui ai offert ma véritable identité quand celle-ci n’a pas eu lieu d’être pendant des années – alors que je viens de faire sa connaissance.

Je n’arrive pas à déterminer si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Mes pensées vagabondent, mes calculs se perdent. Je sens que je bats des cils et que mes paupières s’alourdissent. Débarrassé de la tension dans mon dos et de la douleur dans mon bras, épuisé par les derniers jours, alangui par le massage, réchauffé par le feu et rassuré par la présence d’Asham, je glisse doucement vers le sommeil.

Et finis par m’endormir complètement.


* ~ * ~ *


Le bruit du jour me réveille. Pépiement des oiseaux, vrombissement des insectes, murmure du vent dans les arbres. J’ouvre les yeux et me redresse lentement, dépliant sans à-coups mon corps engourdis par l’immobilité d’un sommeil profond. Avec précaution, je palpe mon bras et mon épaule ; la douleur revient avec le froid et l’humidité ambiante, mais elle est supportable. Le massage d’hier m’a fait beaucoup de bien.

Je lève le nez. Le feu est complètement éteint et la brume a envahi le paysage, s’enroulant autour des arbres comme mon écharpe autour de mon cou. Asham n’est pas là. Alerté, je balaie les environs du regard, éprouvant ce calme qui n’est pas possible en sa présence, et remarque ses affaires, restées là où il se trouvait cette nuit ; il n’est donc pas parti définitivement. Je ne sais pas pourquoi mais cela me rassure.

Serais-je en train de m’habituer à la compagnie d’un autre ?

Je m’enveloppe dans la couverture d’Asham et me lève. Thunder laisse échapper un piaffement que j’interprète comme le témoignage de son humeur joyeuse. Je fouille dans mon sac, attrape ce qui reste du pain dur et en propose quelques petits morceaux à la jument, laquelle ne manque pas de me remercier d’un bon coup de queue dans la figure.

- C’est fini, oui ? je râle en frottant mon visage.

Nouveau piaffement. Cette jument est une vraie chipie. Je lui caresse l’encolure avant de la contourner pour faire quelques pas vers Ombreuse. Masse sombre qui surgit de la brume, elle semble encore dormir alors que le jour pointe derrière les nuages. J’espère qu’Asham n’est pas allé trop loin. S’il ne connait pas le coin, ça risque d’être dangereux…

Je regagne le campement et commence par grignoter un bout de fromage, ainsi que quelques baies. Mon petit déjeuner frugal terminé, j’utilise l’eau de mon outre pour me rincer le visage et achever de me réveiller complètement. Il faut que je trouve un ruisseau pour la remplir, elle est désormais vide et il me reste quelques heures de marche avant d’atteindre le Domaine.

La brume s’étiole mais l’humidité matinale demeure. En frissonnant, je m’oblige à repousser la couverture pour m’étirer convenablement. J’avais déjà pris cette habitude à l’époque où je me trouvais à bord du Fend’Brise, parce que dormir dans un hamac au-dessus de l’eau donne vite des courbatures. Mais Kaünis s’est attachée à affiner mes mouvements, à leur donner du sens ; les simples étirements sont devenus une gestuelle unique qui m’occupe chaque matin. Evidemment, mon bras rend l’exercice plus complexe. Je dois faire attention de ne pas me blesser davantage. Mais cela me réchauffe et je sens mes muscles se détendre doucement.

Trente minutes plus tard, je me tourne à nouveau vers Ombreuse, perplexe : le jour est levé, mes sacs empaquetés et Thunder est sellée ; si je le veux, je peux reprendre ma route. Je n’ai pas envie de partir sans avoir revu Asham. Je dois le remercier d’avoir veillé sur mon sommeil. Je ne croyais pas avoir autant besoin de récupérer et à présent que c’est chose faite, je me sens en bien meilleure forme. Son massage, ses mots, son sourire… Non, je ne peux pas m’en aller en douce.

Mais il n’est toujours pas revenu et plus le temps passe, plus les hypothèses qui se font jour dans mon crâne s’assombrissent : il est peut-être tombé dans une crevasse – Ombreuse est traître – ou dans un traquenard. Le Domaine est loin mais des mercenaires ont pu croiser sa route. Teig ? Je fronce les sourcils, fait un pas vers les arbres, m’arrête. Hésite. C’est Asham et je commence un peu à le connaître : il s’est peut-être juste perdu dans l’immensité de la forêt en allant se soulager…

… est-ce que je dois aller le chercher ?



[Mwoooh, Kei qui s'inquiète xD Pour ce que j'en sais, Asham est peut-être juste parti cueillir des champignons, hein ! ^^]
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Asham Yakun
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeJeu 26 Sep 2019, 15:04

Asham se redressa à la brève onomatopée de Taciturne pour sonder l'expression de son visage. Il nota sa main portée à son cœur. Attendit. Il y avait ce sentiment, comme quoi il avait autre chose à dire.

- Mon véritable nom c’est Lean.

Pourquoi ? fut la première question que se posa le futur apprenti. Pourquoi avoir changé de nom ? Y avait-il un rapport avec cet enchevêtrements de liens qu'ils avaient chacun tissé avec leurs propres jumeaux ? Qu'était-il arrivé au sien, qu'arriverait-il à Anani ?

Pourquoi me dis-tu cela ? fut la seconde. Marque de confiance ? Il sentit son cœur se réchauffer un peu. Bêtement heureux d'avoir un tout petit peu de la confiance de cet être qui avait manqué de l'essentiel, contrairement à lui.

Un jour, quelqu'un avait dit à Asham qu'il n'avait aucune diplomatie. C'était vrai. Il était franc, et de plus, n'avait pas sa langue dans sa poche. S'il trouvait quelqu'un malpoli, avare, ennuyeux, il le disait. S'il avait envie de se tirer, de faire une sieste, ou de ne plus écouter, il le faisait.

Asham n'était pas stupide non plus. Il avait vu la mort puis la naissance, les larmes retenues, le nom que l'on ne prononçait pas, les regards lourds de sens.

Alors, il ne demanda pas. Il saisit que cette simple parole avait de l'importance. Il ignorait à quel point. Il ne demanderait pas, pas aujourd'hui en tout cas ; pour quelqu'un qui donnait l'impression d'être très renfermé, Taciturne avait beaucoup parlé.

- Et je ne te tairais rien d’autre.

Sourire joueur.

- Ça me va, Keilan.

Prendre le soin d'affirmer qu'il le reconnaissait dans le prénom qu'il portait. Lean. Joli nom. Assez doux, assez bref. Il lui allait bien, estima Asham. Mais si ce n'était plus son nom, qu'il en soit ainsi.

Il se tut également, voyant son compagnon s'endormir peu à peu.

Il resta longtemps ainsi, près du feu, à observer Keilan dormir avec curiosité. Il serait donc de garde. Cela ne le gênait pas, tant qu'un individu comme... comment s'appelait-il ? Teig ? Teigne ? Tant qu'un individu comme Teigne ne se pointait pas, lui aussi.

Constatant que Taciturne semblait bien endormi et au chaud, il s'affala un peu plus, sortit un galet de sa sacoche. Lisse, gris clair, il venait du bord de l'étang de la ferme dans la Plaine de Shaal. Il n'avait pas pu s'empêcher d'en pêcher avant le départ pour Al-Far.

Quelques galets, ce qu'il lui restait de là où il était né. Est-ce que la maison, construite des mains de ses parents, était toujours debout ? Des bandits avaient-ils dévalisé les maigres possessions laissées, ou vandalisé la tombe silencieuse près du rougeoyeur ?

Un jour, il retournerait là-bas, pour savoir.

Asham passa le restant de la nuit ainsi, nez aux étoiles, à jouer avec son galet. Plongé dans ses pensées. L'ennui le prit peu avant l'aube – le froid un peu, aussi. Avant que l’atmosphère ne se réchauffe, d'avoir été si immobile auprès d'un feu qu'il n'avait pas vu mourir.

Il se leva pour longuement s'étirer, se gardant de ronchonner comme un grand-père sur l’humidité des nuits pour ne pas réveiller son compagnon. Passant près de la monture de celui-ci, il voulut la taquiner en chatouillant son encolure, se fit promptement repousser d'un coup de museau ferme et d'un piaffement outré, qu'il contra avec un léger rire.

Souriant, il se tourna vers la forêt qui s'offrait à lui. Ombreuse. Bien des mythes courraient sur elle, et il avait rencontré à sa lisière deux mercenaires du chaos. Il tira la langue, pensées joueuses. Non, Asham n'était pas diplomate, mais pour autant, il pouvait avoir un esprit fin. Troublante coïncidence, décida-t-il.

Et puis, par curiosité, tenté par les ramages inconnus et la pénombre, il décida de s'y engouffrer, juste, juste pour explorer un peu. Et récolter du bois sec afin qu'ils puissent, au réveil de Keilan, se faire un petit-déjeuner chaud ; confiant la garde du jeune homme à la jument.

Il se glissa entre les troncs, nez en l'air, les frôla du boit des doigts. Ce n'était là que la lisière, mais en sondant les enchevêtrements, il devinait que la forêt se resserrait, plus sombre, plus inquiétante – inquiétante pour quelqu'un d'autre que lui, mais il décida de s'en garder quand il trébucha sur la première racine jaillissant du sol pour s'y replonger.

Il aimait bien les espaces où il pouvait courir, pas les bois étouffants.

Son regard tomba sur une gerbe de champignons mais, ne s'y connaissant gère, il préféra ne pas les cueillir. Ses doigts le picotèrent néanmoins. Et s'il trouvait assez de champignons pour les installer en cercle autour de Keilan ?... Non, il allait l'épargner pour cette fois, par égard à son bras.

Se tournant vers un arbre, il entreprit de le grimper, plutôt difficilement. Il lui était déjà arrivé d'escalader des maisons pour échapper à des gens, et ce pour de multiples raisons, mais il n'y avait que peu d'arbres là où il vivait avec ses parents, et il n'avait pas eu l'occasion de s'y essayer. Même s'il avait pu, cela faisait maintenant bien longtemps.

Longtemps... Treize ans depuis que son père était mort. Il revoyait encore ses yeux ridés par la joie et le bonheur, au gris doux. Ses cheveux brûlant qu'il coupait court et laissait mi-longs chez ses garçons. Son rire un peu rocailleux. Les gestes empreints d'affection, quand il les ébouriffait, quand ses doigts agiles, avant d'être raidis par la maladie, au maniement de l'aiguille et à l'art de la cuisine.

Asham loupa une branche et chuta sur le sol. Maugréant contre la poussière qui recouvrait désormais ses vêtements, il se laissa tomber assis au pied du tronc, nettoya ses lunettes avant de les remettre sur son nez.

Profitant qu'il soit ainsi seul, il se laissa porter par ses souvenirs, ravivés par sa discussion avec Taciturne. Ismael, et Anani. Ils lui manquaient tous deux, d'une façon différente que sa mère Salah, ou ses sœurs Haya et Amal. Ces trois dernières étaient vivantes, et il savait qu'elles l'aimaient. Ismael était mort, et Anani une énigme portée disparue.

Il resta, yeux perdus dans le vague, un long moment.

Il se secoua en voyant des fil de lumière pâle se glisser dans les sous-bois d'Ombreuse. Voilà que le jour se faisait plus net. Il lui fallait rejoindre Keilan, lui dire au revoir, lui demander vers où aller pour trouver Al-Chen, l'appeler Taciturne encore une fois pour le plaisir, chercher une blague, demander si Ombreuse était vraiment dangereuse, espérer qu'ils se recroisent un jour, donner son idée de surnom pour Teig, embêter la jument, devenir marchombre, trouver Anani, jouer au ricochets...

Tout ceci, dans un ordre évidemment aléatoire.

Et reprendre sa course folle qui l'empêchait de s'asseoir pour penser à ceux partis, et celles qui étaient restées.

Il sauta sur ses pieds et se mit en marche, se fiant aux arbres s'espaçant pour ne pas s'enfoncer davantage dans Ombreuse. Ce serait bête qu'il se perde, Taciturne pourrait finir par désespérer de son incapacité à rester en place sans faire n'importe quoi.

Il prit néanmoins son temps pour revenir, son attention attirée par tout et n'importe quoi. Quand il sortit de l'étreinte des arbres, il fut à peine surpris de voir Keilan prêt à partir, mais en train de l'attendre. Un sourire étira ses lèvres et il trottina tranquillement jusqu'à lui.

- Tu t'inquiétais pour moi, Taciturne ?
lança-t-il joyeusement, comme s'il n'avait pas disparu sans prévenir près d'une forêt à la mauvaise réputation après avoir été confronté dans la nuit à un mercenaire du chaos pas très sympathique.

Et hop, ça, c'était fait.


[ptit manque d'inspiration je le crains]
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeVen 04 Oct 2019, 23:35

… eh bien, non. Le voilà qui déboule du brouillard enveloppant la lisière, le pas léger et le sourire aux lèvres. Pour le coup, je me fige, surpris. Franchement étonné même. Ce mec… il est vraiment allé se promener dans Ombreuse ? Comme ça ? Soit c’est le type le plus chanceux que j’ai jamais croisé, soit il n’est pas aussi innocent qu’il le laisse croire. Je penche pour la première hypothèse, encore que, son sourire m’intrigue. On dirait qu’il vient de faire une farce.

- Tu t’inquiétais pour moi, Taciturne ?

Oui.

- Non, je réponds en secourant la tête.

Bon, il est vivant et en un seul morceau, alors je peux mettre les voiles. Je me dirige vers Thunder qui s’impatiente. Je frissonne dans mes vêtements pourtant épais ; l’humidité qui sature l’atmosphère pénètre mes os et réveille les douleurs de mon bras. Mon humeur s’assombrit. Rien que la perspective de rentrer par ce temps, dans cet état et pour retrouver Teig me donne le cafard.

Je selle ma jument, dépité de me sentir aussi démuni avec un bras en moins, évite ses coups de tête et ses coups de queue, accroche mes sacs. Silencieux et concentré. Je sens néanmoins la présence d’Asham non loin de moi ; il dégage une chaleur proche de celle du feu de camp et je dois bien admettre que je rechigne à le quitter.

- Je peux te mettre dans la direction d’Al-Chen, je propose sans cesser de m’affairer avec les sangles et une jument de plus en plus agitée. T’accompagner un bout. Pour te remercier de…

A court de mots, je désigne les braises du feu de camp d’un geste du menton. Le remercier pour son invitation à partage son repas, sa chaleur et son sourire. Pour sa patience avec moi. La délicatesse de ses mains. La justesse de ses paroles. Le récit de son enfance. Sa confiance, alors que Teig cherchait à le retourner contre moi. Sa bienveillance quand il a veillé sur mon sommeil.

Pour tout ça.

- Mais on va contourner Ombreuse.

Je ne tiens pas à nous mettre en danger alors que je ne suis pas en état pour nous défendre. Voir un guérisseur compétent m’apparaît de plus en plus urgent, et puisque je préférerais encore rôtir dans la fournaise du volcan du Kur’n’Raï que de rentrer au Domaine maintenant, faire un détour n’est absolument pas un problème. C’est même un soulagement. Serrant les dents parce que c’est la manœuvre la plus compliquée, je me hisse péniblement sur le dos de Thunder. Je crois qu’elle a compris que je suis blessé car elle ne s’élance pas comme une folle, pour une fois. Elle se contente de piaffer de joie et de faire quelques pas dans l’herbe humide avant que je l’arrête.

Le menton dans mon écharpe fétiche, je tourne la tête vers Asham. Le soleil qui tente de percer le brouillard environnant trouve d’étonnants reflets dans sa chevelure rousse. Il est plus vieux que moi mais, quand il hésite, il a l’air d’un petit garçon indécis. Je croise son regard vert pétillant l’espace de quelques secondes. Une éternité pour moi.

- Bon alors… tu viens ?


* ~ * ~ *


La brume se dissipe lentement, dévoilant des morceaux de paysage – un bout de plaine verdoyante, un lambeau de ciel bleu, quelques arbres plantés ça et là, qui agitent leurs feuilles dans la brise. Froide, elle annonce déjà l’hiver alors que l’automne s’installe à peine. Je n’ai pas froid. Le dos collé contre Asham, je me réchauffe de sa chaleur autant que de sa présence.

J’étais gêné au début. Sentir quelqu’un si proche de moi me rend mal à l’aise. Cependant, la tension de mon épaule et de mon bras est soulagée par ma posture : légèrement appuyé contre lui, mon équilibre compensé par le sien, et surtout, assuré qu’il m’empêchera de tomber. Ça aide. Beaucoup. Chargée, Thunder avance au pas. Le silence qui nous accompagne me conviendrait d’ordinaire, mais… Asham est un bavard. Je me suis habitué à son flot de paroles, qu’il sait modérer quand je sature. C’est donc avec une légère surprise – je m’épate moi-même – et un ton faussement détaché que je viens troubler la tranquillité de notre périple :

- Plus rien à taire ?

On vient d’inventer un nouveau concept, je crois.


[Du coup, j'ai anticipé un peu le fait qu'Asham accepte la proposition de Kei, j'espère que ça ne te dérange pas ? ^^]
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMer 09 Oct 2019, 19:51

- Non.

- Tant mieux ! Je ne vois pas ce qui aurait pu arriver. Pas toi ?

Le sourire d'Asham se creusa, les yeux brillants. Il ne le croyait pas une seconde, mais cela n'avait pas d'importance tant qu'il pouvait titiller et plaisanter. Ramassant ses propres affaires, il garda un œil sur Taciturne. Il se demanda brièvement s'il avait vu juste quant à Ombreuse, et si, dans ce cas, il allait s'y enfoncer. Quelle idée de se planquer dans un endroit pareil, quand même. Plein d'arbres, étouffant, sombre...

Pliant sa couverture aux couleurs fanées, il la fourra dans son sac avec les quelques affaires qu'il avait éparpillées, puis lança le paquetage sur son dos. Léger, vu le peu qu'il emportait. Il s'alourdirait à la prochaine bourgade où il achèterait à manger.

- Je peux te mettre dans la direction d’Al-Chen. T’accompagner un bout. Pour te remercier de…

Un peu surpris, Asham le regarda, dériva sur les restes du feu. Aider ceux qui en avaient besoin était quelque chose qui allait de soi, chez lui. Chez eux – sa famille. Il n'aurait su dire pour Anani, mais Anani... était à part.

Le mettre dans la direction lui aurait suffit, mais il était heureux de la proposition de Keilan – de la part d'un solitaire comme lui, il savait apprécier l'offre.

- Mais on va contourner Ombreuse.

Sourire, encore.

- Dommage, dit-il sur un ton léger, ça a l'air drôlement sympa comme forêt ! Un endroit parfait pour se balader, cueillir des fleurs...

Il s'interrompit, hésita à aider Keilan qui semblait peiner à monter sur sa jument. Mais il n'avait rien demandé – alors il ne bougea pas.

Se contenta d'attendre et croiser ses yeux plus clairs. Il pouvait lui répondre qu'il en avait fait assez pour lui – et il pensait en priorité à la nourriture. Il avait passé une drôle de nuit, amusante et teintée de sombre avec Teig, jubilante quand il s'y attardait. Une nuit calme aurait été... ennuyeuse. Il aimait quand cela bougeait.

Et, probablement pour le plus grand désespoir de Keilan, cela avait l'air de bouger avec lui. Ou était-ce Asham qui attirait les ennuis ?

- Bon alors… tu viens ?

Il passa la main dans ses mèches en bataille. S'il insistait, c'est qu'il ne proposait pas cela par politesse ; ce qui n'avait pas l'air d'être son genre, de toute façon.

- J'arrive, Taciturne. Les fleurs, ça sera pour une autre fois.

* * *

C'était quand même confortable de ne pas avoir à marcher.

Yeux mi-clos, Asham profitait tranquillement du paysage, du balancement des pas de la jument et de la chaleur humaine près de lui. Cela lui rappelait sa famille, et un peu son maître forgeron, quand il lui assénait une main sur l'épaule pour le féliciter. Le goût de la fierté, d'être reconnu dans les yeux bleus clairs plissés par des rides d'années de travail. Pas un substitut pour remplacer son père, mais un autre guide, avec sa personnalité propre, ses côtés charmants et ceux déplaisants.

Le bruit des sabots foulant l'herbe et le sol, les respirations des trois êtres vivants, la température douce. Seul mais en sa compagnie, Asham se faisait une semi-sieste. La voix inattendue de Keilan l'en tira.

- Plus rien à taire ?

Léger sourire. Taciturne avait choppé une habitude à cause de lui, on dirait.

- On a toujours des choses à taire, pas vrai ?

Il gigota légèrement. Peu habitué à la selle, il commençait à avoir mal au fessier, pour le dire élégamment.

- Mais c'est vrai que c'est drôlement silencieux. Qu'est-ce que je peux ne pas te taire...

Beaucoup de choses à dire, beaucoup d'autres à penser. Il commença à parler un peu sans y penser, évoquant en vrac des souvenirs de son père tricotant à la lueur du foyer, les rires de ses sœurs bébé, les fuites pour ne pas travailler à la ferme, jeune enfant, où il quêtait un rayon de soleil près de l'étang, caché derrière les buissons...

Anecdotes sans importances, éclats d'une vie ordinaire à l'odeur de terre froide et de bûches. Il finit par se taire après avoir raconté la fois où, en plein hiver, il était tombé du rougeoyeur dans l'étang et était resté au lit deux semaines à éternuer. Tenu immobile par la colère de sa mère et la surveillance aigu de son père.

Ce qu'il pouvait ne pas taire. Il avait envie de prendre cela comme une invitation à lever d'autres voiles de sa vie. Il avait beaucoup de questions... certaines concernant directement l'autre jeune homme, d'autres plus vastes.

- Eh, Taci... Keilan. C'est quoi, l'idéologie des mercenaires, exactement ?


[pas de problème !]
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Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Oct 2019, 13:08

Je n’écoute pas tout. Une fois lancé, Asham est une vraie pipelette ! Il s’interrompt juste assez pour reprendre son souffle – et encore, parfois, on se demande s’il n’est pas en apnée. Son débit de paroles est hors du commun. Je n’écoute pas tout parce que je guide Thunder à travers les hautes herbes de la plaine, et parce que mes yeux clairs balaient les environs, saisissent le détail dans la globalité – un simple détail peut faire voler en éclat cette sérénité apparente…

Je n’écoute pas tout mais j’apprends beaucoup. Asham aime profondément sa famille. Il aime aussi passer ses journées à ne rien faire, à part quelques siestes, ou bien des ricochets sur un étang ensoleillé… Je me demande si la vie à laquelle il s’aspire saura lui convenir. Si la formation d’un marchombre ressemble à celle d’un envoleur, il n’aura plus beaucoup l’occasion de roupiller à l’ombre d’un rougeoyeur !

- Eh, Taci… Keilan. C’est quoi, l’idéologie des mercenaires, exactement ?

Tiens ! Il s’est repris, cette fois-ci, trébuchant sur mon surnom comme sur une pierre au milieu du chemin. J’ai envie de lui demander pourquoi ce soudain revirement, mais sa question prend toute la place dans mon esprit. On verra ça plus tard. D’abord, intégrer cette interrogation. La traiter. L’exploiter. Puis répondre.

- D’après mon maître, c’est «nettoyer tout ce bordel pour mieux recommencer». Détruire pour mieux reconstruire. En un mot, le Chaos.

Je remue sur ma selle. Aux mouvements d’Asham dans mon dos, je devine qu’il commence à avoir mal un peu partout. Il n’est visiblement pas rompu aux longues chevauchées. De mon côté, mon épaule recommence à me faire méchamment souffrir. Je tourne la tête, cherchant un endroit où faire une pause ; le soleil est haut dans le ciel, mais voilé par une bande de nuages qui foncent de plus en plus. Le vent d’ouest gagne en puissance. Agacée, Thunder renâcle et agite les oreilles.

- J’ai pas bien compris le reste… J’ai encore des tas de questions sans réponses. Mais ce que je sais, c’est que si tu trouves ton école… vaudra mieux éviter de croiser des gens comme Teig.

Je n’ai pas dit « éviter de me croiser », parce que je ne me vois pas affronter Asham ; c’est devenu impossible à l’instant même où je me suis assis près de lui pour partager la chaleur de son feu. J’accepte l’idée et je l’assume. Je sais bien que Kaünis n’aimerait pas cette situation. D’ailleurs, elle aussi, vaudrait mieux éviter de la croiser…

- Ah, la voilà…

C’est une vieille ferme abandonnée, dont les ruines jaillissent un peu n’importe comment d’un écrin de verdure, entre deux collines ; des pillards sont passés par là il y a quelques années et depuis, nul n’a envisagé de la reconstruire. Mais les voyageurs qui connaissent l’endroit s’y abritent parfois. Il commence à pleuvoir au moment où nous atteignons la ferme. Je tombe plus que je ne descends du dos de Thunder et tire celle-ci à l’intérieur de la grange. Le toit défoncé offre une piètre protection, sauf à l’extrémité nord de la bâtisse : là, les tuiles tiennent encore le coup.

La paille est humide et sans doute infestée de puces, mais je m’y laisse choir, frustré d’être si fatigué après seulement quelques heures de route. Le menton enfoncé dans mon écharpe, la mine sombre, je laisse Asham fouiller dans les sacs en quête d’un petit quelque chose à grignoter. Je repousse sa main : pas faim. Juste besoin de fermer les yeux quelques minutes.

Quand je rouvre les paupières, je devine qu’à peine dix ou quinze minutes se sont écoulées. La pluie tombe fort, dehors, et le vent fait grincer la grange autour de nous. Je m’étire, remue mon bras blessé, manque de m’évanouir. Je commence à me dire que je ne vais plus pouvoir aller bien loin dans mon état. Al-Chen n’est plus très loin : le lac est juste derrière la colline derrière laquelle nous sommes abrités. Encore une heure de route et nous apercevrons la ville.

- Défais mes sacs et prends Thunder, je murmure à l’attention d’Asham. Gravis la colline, puis suis le sentier qui contourne le lac par l’est. Tu pourras pas rater Al-Chen. Tu iras plus vite sans moi, je précise devant sa drôle de tête. Je vais continuer à pied.

Dans une heure ou deux, le temps de rassembler mes forces et ce qui me reste de volonté. Une fois là-bas, je chercherai un guérisseur. Après quoi… Mmmh, je ne sais pas trop. Si je ne retrouve pas Asham, tant pis. Il aura gagné un cheval. Encore une raison de me faire tout petit au Domaine, tiens…
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Oct 2019, 15:03

Keilan plus que Taciturne, parce que derrière l’insouciance, il voulait une vraie réponse. Une curiosité aux reflets moirés portant sur le monde alentour, derrière la ferme dans la Plaine de Shaal et les murs grotesques d’Al-Far. Savoir ce qui l’attendait et dans quoi il mettait les pieds.

C’est rare mais ça arrive, parfois Asham pose des questions sérieuses.

- D’après mon maître, c’est «nettoyer tout ce bordel pour mieux recommencer». Détruire pour mieux reconstruire. En un mot, le Chaos.

Il ne rebondit pas, réfléchissant. « Nettoyer tout ce bordel pour mieux recommencer ». Nettoyer quoi ? Recommencer quoi ? Dans quel but ? Les questions effleuraient ses lèvres, réprimées pour mieux comprendre la suite. Qu’est-ce qui méritait d’être réduit en pièces et rebâti ?

L’injustice entre sa mère travaillant durement, et les nobles paradant ? La douleur créée par les morts laissés par pirates et bandits, ou par une maladie incurable ? Le fossé entre deux jumeaux, qui avaient changé de chemin quand à la mort s’était présentée une vie ?

Que d’élucubrations compliquées. Et il n’était pas tout à fait le seul à ne pas tout comprendre.

- J’ai pas bien compris le reste… J’ai encore des tas de questions sans réponses. Mais ce que je sais, c’est que si tu trouves ton école… vaudra mieux éviter de croiser des gens comme Teig.

Il soupira.

- J’espère que les marchombres sont moins casse-tête, mais j’ai comme l’impression que je vais avoir une mauvaise surprise...


Garçon de ferme, puis des ruelles, il était plus habilité au langage grossier et simple des gens qui l’employaient ou emplissaient les tavernes qu’aux proses compliquées tendues de sens.

Quant à Teigne, il n’avait que moyennement envie de le croiser. Son caractère moqueur risquait de le mettre dans une dangereuse situation.

- Ah, la voilà…

Il se redressa légèrement, curieux, pour voir ce dont Keilan parlait. Une vieille bâtisse, dans les pierres rongées par la mousse lui rappelaient vaguement celles, plus propres et neuves, de la maison où il avait grandi. Sa première demeure ressemblait-elle à cette ruine silencieuse perdue dans un océan d’herbe ?

Pensée qui se perdit avec la pluie qui vint. Il descendit avec Taciturne, une frêle inquiétude commençant à poindre. C’est qu’il avait toujours l’air en mauvais état, le mercenaire-pas-très-terrifiant. Même qu’il refusa de manger. Prenant son mal en patience, Asham piocha un peu de nourriture qu’il avala, regard en coin sur Keilan.

Qui s’était endormi. Il était à peine surpris.

Farfouillant ses affaires, il étala sa couverture sur Taciturne comme maigre protection contre l’humidité et le froid. Il se contenta pour sa part de revêtir sa veste sans manches, avant de s’appuyer contre un mur.

Il attendit. Pas longtemps – le brun se réveilla vite.

- Défais mes sacs et prends Thunder. Gravis la colline, puis suis le sentier qui contourne le lac par l’est. Tu pourras pas rater Al-Chen. Tu iras plus vite sans moi. Je vais continuer à pied.

Asham fit la moue. Il n’appréciait guère l’idée. Déjà, il avait tout son temps pour aller rejoindre l’Académie. Ensuite, il ne se voyait pas laisser un blessé, à pieds, seul dans une grange humide. Il croisa les bras et un air têtu se peignit sur son visage expressif.

- J’suis pas pressé, Taciturne, et j’ai pas envie de te laisser comme ça. Je suis plus capable de faire la route à pieds que toi, je pense. Alors soit tu veux vraiment que je parte et je m’en vais, sans ton cheval, soit tu me supportes et on y va ensemble quand tu te sentiras mieux.

C’était rare d’avoir Asham buté. Il l’était généralement lorsqu’il s’agissait de s’occuper de quelqu’un. Le reste du temps, il ne voyait que peu l’intérêt de perdre de l’énergie à batailler contre quelqu’un.

Ses yeux brillaient, attendant une réponse, et prêts à contre-attaquer.
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Oct 2019, 09:39

La réaction d’Asham ne se fait pas attendre. Et je ne suis pas doué pour déchiffrer les expressions humaines, mais là, clairement, il n’est pas d’accord avec ma proposition. Bras croisés, lèvres pincées, œil brillant, il me redonne du Taciturne et me laisse avec un ultimatum : il s’en va sans la jument, ou bien on repart tous les trois.

Je soupire, renverse ma tête en arrière, ferme les yeux un instant. Bon sang. Qui aurait pu imaginer que je me retrouverais dans une situation pareille ? Moi pas. Pourtant je suis généralement assez précis dans mes calculs. Je réfléchis, observe, soupèse, analyse, évalue avec un soin particulier qui, je le sais, me démarque des autres. Je ne prends jamais une décision à la légère. Je suis rarement surpris parce que les surprises, je n’aime pas ça.

L’attaque des Raïs en a été une. Je ne suis certainement pas en mesure de rivaliser avec Kaünis sur un cheval, mais ma chute a été le résultat d’une série de paramètres que je n’ai pas su analyser au bon moment. Et à partir de là, tout s’est enchaîné de façon chaotique : mon passage chez ce guérisseur douteux, mon entêtement à poursuivre ma route, le mauvais temps, la menace de Teig…

Asham ? Sois honnête, Kei : il a tout du petit caillou audacieux qui vient coincer le mécanisme d’une roue habituée à fonctionner seule et en ligne droite. Lui non plus, je ne l’ai pas calculé du tout. Lui aussi, il est venu perturber mon équilibre. Sauf que depuis hier, j’ai l’impression de mieux tenir debout. Et si…

Je rouvre les yeux, l’observe à ma manière, c’est-à-dire sans croiser son regard (je suis vraiment trop épuisé pour y arriver). Je réalise qu’il est très sérieux : c’est à moi de choisir. Il s’en ira si je le lui demande. Il restera si je ne décide rien. Et si j’acceptais son aide ? Si je ne réagissais pas comme un animal sauvage qu’aucun homme ne peut approcher ? Il a déjà posé les mains sur moi sans que je cède à la crise de panique. Il n’est pas comme les autres, ce garçon.

Pas aussi décalé que moi, mais différent, c’est certain.

Allez, Keilan.

Fais un effort, bordel.

- On va attendre que la pluie se calme, alors, je réponds – si bas qu’il doit sans doute tendre l’oreille pour m’entendre à travers le vacarme de l’averse sur la grange. On se remettra en route après.

On.

Lui et moi.

Et puis voilà.


* ~ * ~ *


- Les fractures, car il y en a trois, se sont mal résorbées. C’est une chance que je vous aie aperçus depuis ma fenêtre : si vous aviez trouvé un guérisseur en ville, il n’aurait pas eu d’autre choix que de recasser l’os pour vous soigner…

Une chance, c’est peu de le dire ! Profitant d’une accalmie, Asham et moi avons repris la route ; nous étions en train de longer la rive est du lac Chen quand la tempête s’est déchaînée. Cramponné à l’encolure de Thunder qui marchait près de moi, à moitié porté par Asham, je me souviens vaguement avoir distingué la silhouette du rêveur, emmitouflé dans sa bure, qui est venu à notre rencontre.

Il s’appelle Hielstan Filsèvre.

Allongé sur son canapé, je tremble encore de tous mes membres en dépit du feu qui ronfle dans la cheminée et du thé aux épices qu’il me force à boire toutes les minutes environ. Trois fractures, hein ? Pas étonnant que j’aie si mal alors… je cherche Asham du regard, ne le voit pas, m’agite. L’homme au crâne rasé et à la voix paisible pose une main douce, mais ferme sur ma poitrine, m’obligeant à me recoucher.

- Ton ami se change dans la pièce d’à côté. S’il a plus de chance que toi, il ne sera pas enrhumé. Bois encore un peu… Voilà. Et maintenant, je vais m’occuper de ton bras. Ne dis rien.

Sous mes yeux ébahis et légèrement brillants de fièvre, Hielstan déroule son rêve : ses doigts courent sur ma peau, ils m’effleurent à peine et pourtant, je sens les os de mon poignet, de mon coude et de mon épaule se ressouder. Sensation extrême qui ne peut pas se décrire avec des mots. Je me contente de la vivre, saisi de fascination pour cet art qui m’est inconnu. Une douce chaleur m’envahit. Réchauffé par le thé, apaisé par la présence silencieuse et concentrée du rêveur, je ferme les yeux et bascule dans un sommeil de plomb.


* ~ * ~ *


- … pas un grand aventurier non plus. En fait, si je n’avais pas rencontré une petite marchombre du nom de Syndrell, je n’aurais même pas réussi à monter sur le dos d’un cheval tout seul ! Alors prends cette carte, jeune homme, elle te sera bien plus utile qu’à moi.

Les yeux clos, j’écoute Hielstan et Asham discuter non loin de moi. Je finis par les ouvrir, et mon regard accroche une chevelure rousse qui m’est désormais familière.

- Ah, tu es revenu à toi. Ton bras ?

Je me redresse lentement sur le canapé et remue précautionneusement mon bras, me préparant instinctivement à subir la décharge de douleur pure qui me cisaille depuis des jours. Elle ne vient pas. En fait, je n’ai plus mal du tout : juste le bras complètement engourdi.

- Ne le surmène pas dans les jours qui viennent, mais voyager n’est plus un problème, désormais. Ton rhume risque de t’embêter plus longtemps !

Parfait écho à ses paroles, un éternuement me secoue.

- Une tartine, avant de repartir ?

De fait, je découvre, en m’approchant de la table, que Hielstan a probablement vidé tous ses placards pour nous : il y a de la confiture, du miel, du beurre et du pain frais, des fruits… Je réalise que je suis affamé. Je m’installe à gauche d’Asham et me sers généreusement. Pouvoir bouger mon bras sans difficulté est un véritable soulagement !

Je mange tranquillement, écoutant d’une oreille distraite la discussion qui anime le rêveur et mon compagnon ; je regarde partout autour de moi, remarquant la sobriété de la pièce qui, toutefois, est bien plus chaleureuse que n’importe quelle chambre du Domaine. Je crois que c’est lui qui confère cette chaleur à la maisonnette. Pourtant, quand je l’observe à la dérobée, je suis intrigué de constater qu’il baisse fréquemment la tête et s’empourpre très souvent ; où est passée son assurance de tout à l’heure, quand il s’occupait de mon bras cassé ?

Au moment de partir, je me hisse sans difficulté aucune sur le dos de Thunder. En dépit de mon rhume qui a installé une migraine sous mon crâne et de la fatigue que ma sieste improvisée n’a pas pu entièrement gommer, je me sens beaucoup mieux. C’est avec une spontanéité qui me déconcerte presque moi-même que je tends la main à Asham pour l’aider à monter derrière moi.

- Avec une carte et la cité en vue tu as peu de chance de te perdre, mais bon…

Autant aller jusqu’au bout, n’est-ce pas ? Et puis c’est grâce à lui que je n’ai plus mal au bras. S’il était parti, tout à l’heure, je serai encore dans l’humidité de la grange, en proie à la fièvre et au désespoir. Debout sur le seuil de sa porte, Hilestan nous observe avec un petit sourire que je ne parviens pas à déchiffrer.

- Bonne route, dit-il en inclinant légèrement la tête.
- Merci. Je…

Les mots s’entrechoquent et se bousculent, mon menton plonge dans mon écharpe. Comment formuler ma requête ? Le rêveur fait alors un pas vers nous.

- Ma porte est toujours ouverte. Et, heu, je voyage rarement.

Les battements de mon cœur s’apaisent. Il a compris ce que je n’ai pas su lui demander. Des questions, j’en ai plein, et ce qui me fait avancer, c’est la volonté d’obtenir des réponses ; sa façon de me guérir est une énigme dont je sais qu’il taira l’essentiel, mais je garde sa proposition dans un coin de ma mémoire où elle ne s’effacera jamais, le salue d’un signe de tête et, d’une pression des jambes, fait avancer Thunder.

Nous voilà repartis pour un tour. Il ne pleut plus et le vent, s’il souffle toujours, ne nous fait plus vaciller à chaque bourrasque. Al-Chen se dresse devant nous. Ce n’est pas la véritable destination d’Asham, je le sais maintenant. Ce n’est pas non plus la mienne. Pourtant, je ne suis pas mécontent d’atteindre la ville en sa compagnie. Mon voyage s’achève bien mieux qu’il n’a commencé…


[J'adore quand Asham fait sa tête de mule Razz]
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeJeu 17 Oct 2019, 11:30

Ce qui était pratique, avec les malades, c'est qu'ils n'avaient généralement pas assez de forces pour protester.

Un sourire taquin flottait sur les lèvres d'Asham, fantôme, attestant qu'il était bien au courant de ce fait et qu'il en usait sans vergogne. Il n'avait pas eu besoin d'attendre le résultat de son lancer de dés pour savoir qu'il avait gagné.

Asham était comme le hasard ; imprévisible, là où on ne l'attend pas, têtu, moqueur, et pourtant incroyablement banal. Comme une bourrasque.

Ou comme la pluie drue qui se déversait sur le toit.

- On va attendre que la pluie se calme, alors. On se remettra en route après.

On, hein ?

L'air sérieux d'Asham s'effaça pour un habituel sourire plein de vie.

Ce qui était pratique, avec Asham, c'est que parfois il était très simple, qu'il n'était jamais têtu très longtemps, et qu'il pouvait être vivifiant.

Comme une bourrasque.

* * *

Asham n'avait que très peu entendu parler des rêveurs.

Alors quand un gars tout simple était venu à eux, courbés sous la trombe et chancelant sous le poids mort de Keilan, il n'avait pas trop compris ce qu'il racontait. D'accord, il pouvait les accueillir. Mais comment ça, il pouvait soigner en rêvant ?

Il avait failli le faire tourner en bourrique à lui demander comment c'était possible. Asham n'entendait pas grand-chose à l'art du Dessin, alors l'idée de « dérouler un rêve »... Mais comme il avait une bonne tête, il s'était laissé convaincre assez vite. S'il pouvait aider Taciturne, tant mieux. Sinon, ça faisait un abri pour un petit moment.

C'est que le moment de calme dont ils avaient profité pour poursuivre leur chemin avait finalement davantage eu les atours d'un œil du cyclone qu'autre chose. Asham n'avait rien contre la pluie, là n'était pas le problème ; c'était juste un peu plus compliqué de la braver avec un semi-manchot qui risquait fort de tomber malade et s'effondrer sans crier gare.

Il échangeait ses vêtements lourds d'eau pour d'autres, secs et chaleureux, tout en réfléchissant à un surnom pour le rêveur – qui, pour sympathique qu'il était, avait un nom que le futur apprenti trouvait un brin à rallonge.

Hielstan Filsèvre.

Comment voulez-vous faire un jeu de mot avec un nom comme ça ?

Ses habits secs enfilés, il secoua la tête pour chasser les dernières gouttelettes qui s'y accrochaient, les ébouriffant au passage. Entendant le rêveur parler à Keilan, il eut un fin sourire. Malade, lui, juste pour une averse ? Il faudrait y aller plus fort. Son système immunitaire était à l'image de son amour pour les pitreries : invraisemblable.

Il pointa le bout de son nez hors de la pièce pour regarder faire le rêveur. Un brun fasciné, il l'observa, n'entendant rien à ce qui se passait sous les doigts de l'homme qui, pourtant, dû bien faire quelque chose puisque Keilan sembla s'apaiser, pour finalement s'endormir.

Alors il alla rejoindre Hielstan, les yeux brillants, et un flot de questions au bord des lèvres.

Ce rêveur allait passer un sale moment.

* * *

Asham avait posé beaucoup de questions.

Sur le Dessin, sur l’Imagination, sur le Rêve, et pourquoi il avait un nom pareil, qu'est-ce qu'il faisait là, au milieu de nulle part, et tiens, il connaissait les marchombres ? Est-ce qu'il pouvait lui en parler ? Et est-ce que c'était mieux d'être rêveur ou marchombre ? Et...

Après quelques heures, il n'entendait toujours pas grand-chose à l'Imagination, mais il savait qu'être marchombre semblait bien plus intéressant. Même si le gars lui était sympathique, qu'il avait pu soigner Keilan, que son thé était très bon et ses provisions tentantes.

Quand il regardait le rêveur, Asham se demandait si quelqu'un comme lui aurait pu soigner et sauver son père de la maladie maligne qui avait fini par le tuer, sans, étrangeté de sa part, oser poser la question.

Son père était mort, voilà tout. Les rêves vains ne le ressusciteraient pas. Les rêves vains créeraient une autre vie, dans laquelle ils n'auraient pas quitté les Plaines de Shaal pour Al-Far, où il serait devenu fermier, où il n'aurait jamais entendu parler des marchombres, et jamais croisé un certain brun taciturne.

Et il aurait été dommage de ne jamais croiser Keilan.

Asham est comme le hasard, et le hasard est comme Asham. Plein de surprises.

Alors, contrairement, sans doute, à Anani qui aurait voulu savoir si sauver son père aurait été possible, Asham ne demanda pas, et se contenta de continuer à le submerger de questions, avant de s'engager dans un dialogue moins trépidant où il était question de marchombres, d'Académie, et de la géographie de l'Empire.

Il était d'ailleurs en train de lui parler d'une marchombre – dont il nota mentalement le nom, qui sait ! peut-être la croisera-t-il un jour ? – et de lui donner une carte quand Taciturne se réveilla. Il se tourna légèrement vers l'endormi.

Un nouveau sourire lui vint en constatant qu'il allait mieux. L'art des rêveurs, pour abscons qu'il soit, était efficace. Keilan les rejoignant pour manger, il continua leur conversation, le titillant de temps à autres avec des tentatives de surnom déplorables – former le mot « fièvre » avec son nom pour le coller sur le rêveur l'amusa beaucoup, pour exemple.

Vint le temps de quitter le confort de la masure, le flot de paroles d'Asham commençant à se tarir, et le pauvre rêveur à fatiguer. Juché derrière Keilan, et par ailleurs content que ce dernier continue de l'accompagner, il fit un geste joyeux de la main à Hielstan.

- A bientôt, Hiel
, clama-t-il plein d'entrain.

Il coula ensuite un regard vers Keilan, vira de nouveau vers le rêveur. Aussi peu doués l'un que l'autre, songea-t-il en les écoutant, étouffant un bâillement. Il n'avait pas vraiment eu le loisir de dormir ces dernières heures et commençait à en ressentir le contrecoup.

Il se cala plus confortablement sur la selle, regarda une dernière fois la maison de Hielstan. Somnolant un peu contre Keilan, il reporta son regard devant lui. Son voyage à lui finirait bientôt – ou, plutôt, commencerait. Si sa formation devait ressembler au drôle de périple qu'il avait effectué avec Taciturne, alors devenir marchombre serait lier l'utile et l'agréable.

- Il est sympa, ce gars, finit-il par dire spontanément alors qu'il n'avait dit mot depuis un certain temps.

Un petit silence.

- Toi aussi.

Il eut un sourire un peu endormi. Même pas encore sous la tutelle d'un maître qu'il trouvait sympa ses adversaires. Il commençait bien, ça oui.
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Oct 2019, 08:03

Asham est épuisé. Depuis que nous avons quitté Hiestan, je sens son corps s’alourdir contre le mien, perçois la chute de son menton sur mon épaule, ses bâillements de plus en plus fréquents. Quoi de plus logique ? Il a passé le plus clair de son temps à veiller sur moi la nuit dernière, avant de braver la tempête en compagnie d’un blessé tout juste capable de mettre un pied devant l’autre… J’ai envie de le laisser dormir mais c’est impossible pour le moment : le ciel est incertain, prêt à s’ouvrir à chaque instant, et l’herbe que Thunder foule de ses sabots est détrempée.

Mais Al-Chen est proche. Il est possible de distinguer ses hautes tours, reliées entre elles par de multiples passerelles qui se croisent et s’entrecroisent dans un enchevêtrement complexe. Là-bas, tout le monde pourra se reposer – y compris la jument dont le pas est fatigué lui aussi. Soudain, mon compagnon de voyage s’exprime. Je commençais juste à m’habituer au silence à nouveau…

- Il est sympa, ce gars.

Hielstan, j’imagine ? Oui, c’est sans doute ainsi que l’on peut le qualifier. Mes yeux quittent la route pour observer mon bras réparé. Je connaissais la réputation des Rêveurs, mais je n’avais encore jamais vu l’un d’entre eux dérouler son rêve ni celui-ci guérir une blessure aussi importante. Les questions fourmillent sous mon crâne, des calculs se font et se défont – c’est Asham, encore, qui met un terme à ma réflexion.

En me surprenant franchement.

- Toi aussi.

Moi aussi ? Sympa ? Je cligne des yeux, ouvre la bouche, la referme sans rien dire : je ne sais pas quoi répondre. Ni quoi en penser, en fait. On ne m’a encore jamais dit que je suis sympathique. Mignon et pelucheux d’après Tsukia (je ne suis pas certain de comprendre tout ce qu’elle raconte), idiot mais déterminé d’après Kaünis, décalé et vulnérable d’après Lwin, crétin et mentalement défectueux d’après Teig…

… sympathique ? Je crois que je ne comprends pas réellement le sens de ce mot. Ce que je comprends en revanche, c’est qu’Asham est sincère quand il me parle. Je me sens en confiance avec lui, et ça, c’est extrêmement rare. Je peux compter sur les doigts d’une seule main les personnes en qui je place ma confiance. Asham, c’est l’auriculaire bavard et bienveillant.

Alors je décide de le croire. Je sors le menton de mon écharpe, tourne légèrement la tête pour l’avoir dans la périphérie de mon champ de vision.

- Merci, Asham.

Mon regard se pose ensuite sur les tours vertigineuses d’Al-Chen, glisse vers le ciel qui s’assombrit de plus en plus ; je prends ma décision.

- Accroche-toi bien, je lui lance avant de faire comprendre à Thunder qu’elle peut accélérer le rythme.

Nous gagnons ainsi la cité dans un trot rapide, battant de vitesse la nouvelle averse ; à peine sommes-nous entrés dans l’écurie de la première auberge croisée que la pluie dégringole sur la ville. Cette fois-ci, nous sommes à l’abri ! Je paye le jeune palefrenier mais insiste pour m’occuper moi-même de ma jument. C’est un devoir auquel je tiens fermement. Laissant Asham se rouler dans la paille fraîche pour faire une sieste, j’ôte les sacs puis la selle, défait les nœuds et les sangles, les rênes, le filet. Ensuite, je brosse le poil humide et ébouriffé de Thunder qui piaffe de contentement.

Cet assemblage de rituels, de gestes soigneusement organisés me convient parfaitement : c’est un moment de calme, de sérénité, de repères bien ancrés ; seuls les ronflements légers d’Asham se font entendre, mais ils ne perturbent pas l’instant. Je lui jette un coup d’œil à la dérobée. Si moi je suis sympathique, lui, qu’est-il ?


* ~ * ~ *


Bouchonnée, les sabots curés, la crinière et la queue démêlées, Thunder se régale de foin, goûtant à un repos bien mérité. Après m’être occupé d’elle, j’ai nettoyé le box, rangé les sacs, étendu nos capes encore humides. Fouillant dans les affaires d’Asham, j’ai récupéré sa vieille couverture pour l’en recouvrir. Je suis maintenant assis près de lui, dans la paille, perdu dans mes éternelles réflexions. A présent que mon bras est guéri, je peux retourner au Domaine sans crainte.

Teig ne me fait pas peur. Je suis prêt à lui rendre coup pour coup ! Mais d’abord, je vais m’accorder une nuit en ville, dans un bon lit, pour récupérer. Elle a l’air correct cette auberge, et j’ai assez d’argent pour me payer une chambrée. Mon regard tombe sur la chevelure rousse d’Asham. S’il veut rester lui aussi, pas de souci. Je lui dois davantage qu’une sieste dans la paille.

En attendant son réveil, car il n’est pas dans mes projets de le quitter sans lui dire au revoir, je tire mon glaive de son fourreau. Assis en tailleurs, la lame posée sur mes genoux, je la nettoie avec application, guettant le changement de respiration de mon compagnon qui m’indiquera la fin de sa sieste…


[Pas eu envie d'achever ce Rp maintenant ^^ J'ai à nouveau pris le risque d'anticiper la sieste d'Asham, j'espère que cela ne te dérange pas ?? Sinon, tu me dis !!]
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Oct 2019, 08:03

Asham est épuisé. Depuis que nous avons quitté Hiestan, je sens son corps s’alourdir contre le mien, perçois la chute de son menton sur mon épaule, ses bâillements de plus en plus fréquents. Quoi de plus logique ? Il a passé le plus clair de son temps à veiller sur moi la nuit dernière, avant de braver la tempête en compagnie d’un blessé tout juste capable de mettre un pied devant l’autre… J’ai envie de le laisser dormir mais c’est impossible pour le moment : le ciel est incertain, prêt à s’ouvrir à chaque instant, et l’herbe que Thunder foule de ses sabots est détrempée.

Mais Al-Chen est proche. Il est possible de distinguer ses hautes tours, reliées entre elles par de multiples passerelles qui se croisent et s’entrecroisent dans un enchevêtrement complexe. Là-bas, tout le monde pourra se reposer – y compris la jument dont le pas est fatigué lui aussi. Soudain, mon compagnon de voyage s’exprime. Je commençais juste à m’habituer au silence à nouveau…

- Il est sympa, ce gars.

Hielstan, j’imagine ? Oui, c’est sans doute ainsi que l’on peut le qualifier. Mes yeux quittent la route pour observer mon bras réparé. Je connaissais la réputation des Rêveurs, mais je n’avais encore jamais vu l’un d’entre eux dérouler son rêve ni celui-ci guérir une blessure aussi importante. Les questions fourmillent sous mon crâne, des calculs se font et se défont – c’est Asham, encore, qui met un terme à ma réflexion.

En me surprenant franchement.

- Toi aussi.

Moi aussi ? Sympa ? Je cligne des yeux, ouvre la bouche, la referme sans rien dire : je ne sais pas quoi répondre. Ni quoi en penser, en fait. On ne m’a encore jamais dit que je suis sympathique. Mignon et pelucheux d’après Tsukia (je ne suis pas certain de comprendre tout ce qu’elle raconte), idiot mais déterminé d’après Kaünis, décalé et vulnérable d’après Lwin, crétin et mentalement défectueux d’après Teig…

… sympathique ? Je crois que je ne comprends pas réellement le sens de ce mot. Ce que je comprends en revanche, c’est qu’Asham est sincère quand il me parle. Je me sens en confiance avec lui, et ça, c’est extrêmement rare. Je peux compter sur les doigts d’une seule main les personnes en qui je place ma confiance. Asham, c’est l’auriculaire bavard et bienveillant.

Alors je décide de le croire. Je sors le menton de mon écharpe, tourne légèrement la tête pour l’avoir dans la périphérie de mon champ de vision.

- Merci, Asham.

Mon regard se pose ensuite sur les tours vertigineuses d’Al-Chen, glisse vers le ciel qui s’assombrit de plus en plus ; je prends ma décision.

- Accroche-toi bien, je lui lance avant de faire comprendre à Thunder qu’elle peut accélérer le rythme.

Nous gagnons ainsi la cité dans un trot rapide, battant de vitesse la nouvelle averse ; à peine sommes-nous entrés dans l’écurie de la première auberge croisée que la pluie dégringole sur la ville. Cette fois-ci, nous sommes à l’abri ! Je paye le jeune palefrenier mais insiste pour m’occuper moi-même de ma jument. C’est un devoir auquel je tiens fermement. Laissant Asham se rouler dans la paille fraîche pour faire une sieste, j’ôte les sacs puis la selle, défait les nœuds et les sangles, les rênes, le filet. Ensuite, je brosse le poil humide et ébouriffé de Thunder qui piaffe de contentement.

Cet assemblage de rituels, de gestes soigneusement organisés me convient parfaitement : c’est un moment de calme, de sérénité, de repères bien ancrés ; seuls les ronflements légers d’Asham se font entendre, mais ils ne perturbent pas l’instant. Je lui jette un coup d’œil à la dérobée. Si moi je suis sympathique, lui, qu’est-il ?


* ~ * ~ *


Bouchonnée, les sabots curés, la crinière et la queue démêlées, Thunder se régale de foin, goûtant à un repos bien mérité. Après m’être occupé d’elle, j’ai nettoyé le box, rangé les sacs, étendu nos capes encore humides. Fouillant dans les affaires d’Asham, j’ai récupéré sa vieille couverture pour l’en recouvrir. Je suis maintenant assis près de lui, dans la paille, perdu dans mes éternelles réflexions. A présent que mon bras est guéri, je peux retourner au Domaine sans crainte.

Teig ne me fait pas peur. Je suis prêt à lui rendre coup pour coup ! Mais d’abord, je vais m’accorder une nuit en ville, dans un bon lit, pour récupérer. Elle a l’air correct cette auberge, et j’ai assez d’argent pour me payer une chambrée. Mon regard tombe sur la chevelure rousse d’Asham. S’il veut rester lui aussi, pas de souci. Je lui dois davantage qu’une sieste dans la paille.

En attendant son réveil, car il n’est pas dans mes projets de le quitter sans lui dire au revoir, je tire mon glaive de son fourreau. Assis en tailleurs, la lame posée sur mes genoux, je la nettoie avec application, guettant le changement de respiration de mon compagnon qui m’indiquera la fin de sa sieste…


[Pas eu envie d'achever ce Rp maintenant ^^ J'ai à nouveau pris le risque d'anticiper la sieste d'Asham, j'espère que cela ne te dérange pas ?? Sinon, tu me dis !!]
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Oct 2019, 17:37

Le sommeil avait finit par le rattraper – inéluctablement. Bien que capable comme tout un chacun de rester éveillé toute une journée, et ce malgré son affection pour les siestes, l'endormi qu'il était avait fini par prendre le dessus. A sa décharge, les dernières heures avaient été plutôt mouvementées ; bien qu'il ne s'en serait plaint pour rien au monde.

Et puis, une fois habitué, le balancement du cheval était assez confortable, même si ses muscles fessiers ne seraient pas forcément du même avis plus tard.

Il eut un sourire un peu endormi en sentant la surprise de Keilan. Il trouvait encore le moyen d'être confondu par lui, malgré déjà tout le temps passé ensembles ? Ses yeux se portèrent sur l'horizon et la ville se dessinant sous le ciel sombre. N'empêche, grâce au jeune homme et sa jument, en plus de retrouver son chemin, il avait progressé plus vite que prévu.

- Merci, Asham.

Pas vraiment de quoi le remercier, songea-t-il, mais il pouvait comprendre. Taciturne n'était peut-être pas vraiment le genre de personne que les gens ont l'habitude de qualifier de « sympathique ». Lui-même était généralement qualifié de turbulent, casse-pieds, bavard... Quoi d'autre, déjà ? Ah, oui. Apportant son lot d'ennuis.

Rien n'est jamais bien calme quand il est dans les parages.

- Accroche-toi bien.

Il eut le temps d'enregistrer l'information avant que la jument ne s'élance. Les secousses du trot eurent tôt fait de le tirer de son ensommeillement – avant qu'il ne s'y replonge aussi sec, une fois à l'abri. Se souciant peu du confort relatif que constituait une brassée de paille, il s'y affala avec joie et s'endormit bientôt. Il avait dormi caché dans des buissons, ou coincé dans le faîte d'un arbre, alors même si cela ne valait pas un lit, il n'y avait pas de quoi bouder la couche improvisée.

Le visage enfoui dans la paille, bercé par l'odeur et par la tranquillité de Keilan s'occupant sa jument, il s'enfonça dans un sommeil paisible ; seulement émaillé du souvenir de la pluie, de rêveurs et de la chaleur de sa couverture d'enfant.

Puis par un rêve.

Dans ce rêve, il voit Anani ; comme s'il avait eu l'occasion de le voir grandir, il contemple un homme adulte, aux cheveux aussi flamboyants que les siens, aux yeux d'un vert un ton plus froid, à la peau hâlée. Habillé de cuir, un fourreau à la ceinture, les cheveux coupés de façon plus soignée.

C'est indéniablement lui, et à la fois, il garde cette distance, cette dissonance qui accompagna son départ. Comme si le mur entre eux n'avait fait que s'agrandir, devenant gouffre infranchissable. Et pourtant Asham garde ce vain espoir de réussir un jour à le faire tomber.

C'est indéniablement lui et à la fois ce n'est plus la même personne.

Alors il regarde ce frère disparu, lui demande « où es-tu ? » et quand ses contours deviennent flous, ferme les yeux.

Il les rouvrit en se sentant sortir du sommeil. Papillonnant des cils, il se redressa dans la paille, perçut aussitôt la présence de Keilan. Chassant les brumes de son rêves d'un battement de paupières, son habituel sourire revint danser sur ses lèvres.

- 'lu Taciturne, commença-t-il avant d'être coupé par un bâillement.

Il ébouriffa ses cheveux pour chasser les quelques brins de paille qui s'y étaient accroché, s'étira longuement.

- Y a une suite au programme ? demanda-t-il gaiement.

C'est qu'il l'aimait bien, le Keilan, et il n'était pas foncièrement pressé de faire son entrée à l'Académie ; il se devait de faire connaître sa réputation de retardataire, si tant est que quelqu'un l'attendait.

Il supposait que oui, plus ou moins, si le marchombre l'avait guidé là-bas. Mais dans le doute, il n'y avait pas nécessité de se presser.

Il allait, songea-t-il, probablement être un élève très, très pénible.


[Pas de problème de mon côté ! Désolé pour la qualité assez piteuse de la réponse..]
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeSam 02 Nov 2019, 18:18

Je ne dis sans doute pas grand-chose, mais je suis très observateur. Et pendant le sommeil de mon compagnon, je l’étudie avec attention, tout en prenant soin de mon glaive. Asham paraît décidément bien plus jeune quand il dort. Ses traits sont détendus. Ses yeux clos frangés de roux ne perdent pas de leur malice. Je suis surpris de le voir froncer les sourcils. A quoi rêve-t-il pour être soudain si sérieux ?

Je ne le tire pas de ses songes. Il a besoin de récupérer, même si ceux-ci ne sont pas très agréables, et moi je n’ai pas à m’inviter dans ce qu’il vit en rêve. Mais je m’interroge. Le mystère de cet homme, entier, m’intrigue de plus en plus. J’essaie d’imaginer son frère ; ce n’est pas bien difficile, pourtant je devine, sans l’avoir jamais connu, qu’ils sont différents tous les deux.

Comme Keilan et moi ?

Je baisse les yeux sur la lame posée en travers de mes genoux. Je n’avais pas prévu de penser à mon propre frère, c’est l’histoire d’Asham qui, étonnement semblable à la mienne, a provoqué ce phénomène. Je ne pense pas à lui, cela ne signifie pas pour autant que je l’oublie : certes, avec le temps, ses traits se sont estompés dans ma mémoire pourtant infaillible. Le Keilan de mes souvenirs n’est qu’un enfant dont le visage ordinairement souriant est transfiguré par la surprise. Je sais, maintenant que je suis plus vieux, qu’il n’a pas eu le temps de souffrir, ni même de ressentir la peur au moment de mourir.

L’enfant que j’étais moi aussi l’ignorait à ce moment-là. Il a vu disparaître son frère, son reflet, celui derrière lequel il pouvait toujours se cacher pour qu’on le laisse tranquille. Qu’allait-il bien pouvoir expliquer à ses parents ? Ils ne comprendraient pas la vérité. Ils n’accepteraient pas l’injustice d’avoir perdu le plus aimé de leurs deux fils…

Un soupir un peu plus appuyé d’Asham me ramène instantanément à la réalité. Du coin de l’œil, je le regarde se réveiller, faire tomber d’une main un peu lourde encore les brins de paille accrochés à ses cheveux flamboyants. Il a pu se reposer un peu mais il est loin d’avoir entièrement récupéré. Moi-même, après toute cette histoire et en dépit des soins de Hiesltan, je me sens las.

- Une pause, je réponds à sa question.

Je me redresse avec une souplesse retrouvée et range mon arme dans le fourreau fixé à mes reins, puis je vérifie que Thunder ne manque de rien avant de sortir de son box, suivi par Asham. Nous quittons l’écurie et pénétrons dans l’auberge attenante. Mon regard balaie les lieux encore déserts en cette heure de la journée ; je reconnais l’endroit pour m’y être arrête une… non, deux fois déjà. Le tenancier est peu amène mais la nourriture est bonne et les prix honnêtes. Je m’approche du comptoir pour demander deux chambrées.

- Y’en a plus qu’une, réplique l’homme du haut de sa bonne cinquantaine, pourvu d’une énorme moustache grise et d’un regard perçant que j’évite en frissonnant.
- Je la prends.

Une fois le paiement établi pour une nuit, nous montons nos affaires dans la chambre qui nous est attribuée : petite et sobre, elle fera largement l’affaire pour deux voyageurs rompus de fatigue. Mais il est encore tôt et la pause improvisée dans l’écurie m’a redonné un petit coup de fouet. J’écarte le rideau de la fenêtre et jette un coup d’œil dans la rue.

- Un tour en ville, ça te tente ?


* ~ * ~ *



Solitaire dans l’âme, je ne redoute pas vraiment la ville. En fait, j’ai même appris à l’apprécier. Seulement, je suis plein de tocs, davantage encore que lorsque je voyage par monts et vallées : je marche en longeant les trottoirs, repère à l’avance ma direction, observe les environs sans croiser le moindre regard, évite les attroupements et sais emprunter les ruelles les moins engorgées pour atteindre le lieu convoité.

Je profite de notre excursion pour me racheter une tunique – l’actuelle est dans un bien triste état – et pour nous acheter des fruits que nous savourons en déambulant dans la ville. Al-Chen a de quoi assouvir la curiosité d’Asham. Encore que… je ne suis pas le meilleur guide. Je suis « Taciturne ». Mais je délie un peu ma langue pour lui désigner les plus beaux bâtiments et les quartiers les plus impressionnants. C’est ma façon de le remercier pour tout ce qu’il a fait – et fait encore – pour moi. Sa présence, quoiqu’empreinte de mystère et de malice, est apaisante.

Je me surprends à apprécier Al-Chen à travers lui. Le regard qu’il pose sur les choses et les gens est aussi sincère que ses interventions sont spontanées ; il y a une fraîcheur, une innocence chez lui que seule une moue songeuse vient parfois contrebalancer. Je suis sûr, alors, que c’est à son frère qu’il pense, ou bien à sa famille. Et j’ignore pourquoi, mais je ressens le besoin incontrôlable de l’aider. Je me promets d’ouvrir l’œil, et le bon. Sait-on jamais ! Une chevelure pareille ne passe pas inaperçue…

La pluie et la faim nous poussent à retourner à l’auberge, alors que le soir tombe et que des lumières s’allument un peu partout. Ce sont des dessins, comme pas mal d’éléments dans cette ville truffée de Dessinateurs, qui offrent à la cité une atmosphère feutrée, plus intime. La pluie n’est pas très forte et ne disperse plus qu’elle dissuade les passants de continuer leurs déambulations. Dans les ténèbres de ma capuche, je réfléchis, toujours un peu attiré par les ombres nocturnes ; cela s’éveille toujours en moi à cette heure-là, quand la nuit survient – une envie presque primitive de me fondre dans le noir, de disparaître.

J’aime disparaître avec Kaünis. Ensemble, nous volons de toit en toit sans que nul, en bas, ne s’aperçoive de notre passage. Le sentiment de liberté qui me fouette le sang et me permet de refouler mes propres limites est unique. C’est davantage une sensation, d’ailleurs, qui se passe de mots mais qui fait battre mon cœur. Le nez en l’air, j’observe les hauteurs de la ville avec intérêt.

Mais c’est en bas que je reste, avec Asham. Nous rentrons dans la chaleur de l’auberge et prenons place à une table, dans un coin, légèrement à l’écart des clients qui sont déjà plus nombreux alors que la soirée ouvre l’appétit. Par réflexe, je m’installe dos au mur ; les conseils de mon maître dansent dans ma mémoire où ils sont gravés pour toujours.

- Que penses-tu d’Al-Chen ? je demande après avoir trinqué avec mon nouvel ami.

Pour preuve de mon aisance avec lui, mon regard accroche le sien quelques secondes.
Et même un peu plus longtemps que ça.
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Asham Yakun
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Nov 2019, 14:57

Une pause.

Y avait-il seulement des pauses en compagnie du phénomène que représentait Asham ? Il opina néanmoins. Après cet étrange périple, souffler un peu était une bonne idée, s'il se tenait tranquille et que le ciel ne leur tombait pas sur la tête – rien ne se passe comme prévu quand il est dans les parages.

Il suivit donc Keilan, ses yeux curieux effleurant déjà tout ce qui l'entourait ; notant la transaction avec l'homme tenant l'auberge – il n'avait, après tout, jamais eu le loisir de séjourner dans un établissement de ce genre. Encore une première expérience pour lui, et il en était ravi d'avance.

Tout comme de pouvoir enfin déposer ses affaires. Il s'étira longuement, ne gardant, accroché à sa ceinture, que son petit poignard et un sac plein de galets, qui ne le quittaient de toute façon jamais. Il se tourna ensuite vers Taciturne.

- Un tour en ville, ça te tente ?

Un clin d’œil enjoué lui répondit.

* * *

Asham n'avait, pour toute ville, vu que la misère d'Al-Far ; Al-Chen était donc tout un nouveau monde qu'il dévorait du regard. De plus, Keilan s'efforçait de lui décrire la ville, et lui avait également acheté des fruits. Que demander de plus ?

De temps en temps, il émaillait la discussion d'une anecdote quelconque, comme le fait que ses parents s'étaient rencontrés dans cette ville ; que sa mère avait vécu dans une bourgade plus haut ; que tel bâtiment était plutôt joli ; qu'avant de partir, il avait été apprenti forgeron...

Intarissable bavard, néanmoins à l'écoute, il regardait tout avec passion : la foule, les gens en eux-mêmes, les étals, les établissements se présentant à eux, cherchant du regard une forge comme souvenir de ses temps révolus, s'attardant parfois sur des échoppes vendant des jouets, songeant ainsi à ses sœurs, ou sur des tissus bariolés, se plaisant à s'imaginer les offrir à sa mère...

Ses yeux glissaient sur un sculpteur de bois proposant notamment des cannes, et c'est à son père qu'il pensa. Redressant distraitement ses lunettes héritées du paternel sur son nez, il respirait et vivait avec la ville, se glissant dans ses remous comme s'il ne pouvait en être autrement. Il bat avec la cité et ses habitants, et se sent dans son élément – se sent toujours, partout, dans son élément. Curieuse harmonie avec ce qui l'entoure, pétillant en même temps.

Peut-être que c'était cela, qui avait attiré l'attention de ce marchombre.

Peut-être pas.

Il fut malgré tout heureux de retourner à l'auberge ; il avait assez goûté à la pluie ces derniers jours, après tout, bien qu'Al-Chen dans la nuit brumée de pluie était un autre univers en soit, qui donnait envie de l'explorer du bout des doigts

La fatigue le rattrapant malgré tout, il s'imprégna de la chaleur douce de l'auberge, prit place avec Keilan.

- Que penses-tu d’Al-Chen ? 

Asham posa son menton dans le creux de sa main pour mieux réfléchir à la question ; et à sa réponse.

- Al-Chen... est différente d'Al-Far. Elle est plus belle et semble moins pauvre.


S'il pouvait ramener sa famille ici, loin du quartier mal famé dans lequel elle substituait... Leur donner le confort, une maison décente, une vue sur le Lac et les oiseaux qui tournaient dans le ciel...

Rêve insaisissable pour le moment. Un jour, peut-être... Il était parti pour cela, après tout. Leur offrir une vie qui avait le goût du soleil et le doux toucher du bonheur.

Sortant de sa rêverie, il en revint à ses réflexions.

- J'aime bien la ville. Elle bouge beaucoup, mais pas comme Al-Far. Tout est différent, alors que c'est juste une cité aussi. Et puis, il y a le Lac à côté. Ça ne vaut pas un étang, mais pour faire des ricochets, il doit y avoir des endroits sympas, non ?


Non-sens. Un sourire espiègle dansa sur les lèvres d'Asham.

- J'en faisais, avec une de mes sœurs, quand elle était toute petite.


Fragment précieux de sa vie, qu'il offrit avec prudence et confiance. Ses liens avec ses sœurs étaient tout à ses yeux. Leurs souvenirs en commun également.

- C'est une jolie ville, conclut-il, de ce que j'en ai vu.

Ses yeux pétillèrent.

- Et toi ? T'en penses quoi, d'Al-Chen ?
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MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Déc 2019, 18:38

Désormais rompu au débit de paroles d’Asham, je le laisse m’exposer son point de vue en détail, sans intervenir. J’écoute ce qu’il dit mais n’ignore rien de ce qui se passe autour de nous : les déplacements des serveuses, les rires tonitruants des clients installés à la table d’à côté, la porte qui s’ouvre et se ferme sur de nouveaux visages à intervalles réguliers…

- Et toi ? T’en penses quoi, d’Al-Chen ?
- C’est pas mal.

Je sais, c’est une piètre réponse si on la compare à la sienne. Je passe une main dans mes cheveux.

- Trop de monde, trop de bruit. Trop grand. Mais pas mal.

Je réalise qu’il m’est difficile de lui expliquer la nuance qui, pourtant, est très fine dans mon esprit ; que pour moi je jour n’est pas semblable à la nuit, et que ce que je pense de cette ville dépend de la personne avec qui je me trouve. Incapable de jouer avec les subtilités, je laisse tomber, espérant qu’il me comprenne à demi mot.

Le repas se déroule tranquillement. Mon propre appétit m’étonne, je mange d’ordinaire assez peu ; sans doute ma blessure encore récente a-t-elle puisé dans mon énergie. Je dois admettre que la chaleur de la salle, la bonne compagnie d’Asham et la sensation d’avoir le ventre plein sont un sacré changement, en comparaison avec les derniers jours. Je me détends légèrement, allant jusqu’à esquisser l’ombre d’un sourire quand Asham m’offre de nouvelles anecdotes.

Je me surprends à vouloir rencontrer sa famille. Moi qui ai plutôt tendance à fuir les gens, je suis curieux de connaître ses sœurs avec lesquelles il aimait faire des ricochets. Drôle d’envie qui m’occupe l’esprit jusqu’à ce que nous soyons rentrés à l’auberge. Songeur, j’ôte mes bottes et mon manteau puis me glisse dans le lit proche de la porte, et me roule en boule sous les draps. Ils sont un peu rêches et une légère odeur de renfermé s’en échappe, mais mon dernier somme sur un véritable matelas remonte à si longtemps que je ne m’en plains pas.

Le silence s’installe dans la chambre. Immobile, je réfléchis. A tout ce qui s’est passé ces dernières heures en compagnie d’Asham. A ce que je lui ai dit. A l’intervention de Teig. Aux mains d’Asham sur mon épaule blessée. A cette idée saugrenue qui m’est venue d’espérer croiser les siens, un jour. Alors, dans le calme nocturne, poussé par une audace peu commune, et qui me vient de sa présence, je sors le menton de sous les draps et ose enfin prononcer ces quelques mots qui me trottent dans la tête depuis un moment.

- Asham ? Tu cherches les Marchombres et moi je suis la formation d’une Envoleuse, mais… est-ce que… nous sommes des amis, toi et moi ?

Mon cœur bat la chamade, résonne à mes tempes ; je replonge le nez sous les couvertures pour écouter sa réponse.

M’endors avec celle-ci gravée dans ma mémoire.


* ~ * ~ *


J’ouvre les yeux avant l’aube. L’effet Kaünis, évidemment… tout en me débattant avec les dernières bribes de mon sommeil, je me demande où je suis. Un ronflement léger me fait tourner la tête vers la droite. Asham ! Il dort comme un bienheureux. Sans bruit pour ne pas l’éveiller, je me faufile hors de la chaleur du lit, enfile mes bottes et attrape mes affaires.

Il est temps pour moi de m’en aller. Mais je reste là, debout dans la pénombre, les yeux fixés sur la silhouette endormie. Pour la première fois, la perspective de quitter quelqu’un me blesse le cœur. Sensation nouvelle à laquelle je ne suis pas certain de m’habituer. Je fouille dans mes poches, ne trouve rien pour écrire, alors finalement, c’est une décision que je prends : je déroule mon écharpe, la serre un instant entre mes poings, puis la lâche sur les affaires d’Asham.

Comprendra-t-il le message ? Cette écharpe me protège depuis toujours. Elle appartenait à mon frère. Je ne sais pas ce que je vais faire sans elle. Je vais sans doute me précipiter pour en acheter une autre, avant de tracer mon chemin. Mais… la lui laisser me rassure. C’est un baume pour mon cœur. Parce que d’une manière ou d’une autre, nos routes pour le moins opposées se croiseront à nouveau. Je reverrai cette écharpe.

Je reverrai mon ami.


* ~ * ~ *


Thunder au pas, je quitte Al-Chen et prend la direction du Domaine. La perspective de revoir Teig n’est pas de taille à rivaliser avec la paix intérieure que je n’ai pas ressentie depuis mon dernier cours avec Kaünis. Aujourd’hui, je me sens capable d’affronter cet obstacle, et tous ceux qui se dresseront devant moi.

Allez savoir pourquoi…



[Voilà, je m’arrête ici, bien malgré moi parce que je me suis régalée ! J’aime beaucoup Asham, je serai ravie de le retrouver à l’occasion. Merci pour ce Rp génial  amoureux]
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Asham Yakun
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Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]   Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre] - Page 2 Icon_minitimeVen 13 Déc 2019, 11:31

La lumière du soleil. Asham ferma les yeux, respirant l’air du matin à la fenêtre de l’auberge. Taciturne était parti mais lui avait laissé un présent. En un sens, c’est comme s’il était toujours là, non ?

Sourire.

* * *

Question sincère. Asham était du genre à parler beaucoup, souvent pour dire n’importe quoi, mais il était toujours curieux vis-à-vis de ses interlocuteurs. Alors quand il posait une question, c’était qu’il était prêt à entendre la réponse.

Brève réponse. Il n’en attendait pas plus. Tic, puis un complément.

- J’ai vécu dans une ferme où il n’y avait que peu de monde qui passait. Tu aurais peut-être aimé, pensa-t-il à haute voix.

Le calme, la sérénité du lieu, l’étang près du rougeoyeur, la maison à l’odeur de cannelle, thé favori de son père, les quelques siffleurs…

Yeux qui pétillèrent. Il rehaussa ses lunettes sur son nez.

- J’aime bien la cannelle.

Souvenir hasardeux.

Mais il avait compris le non-dit dans la brève phrase de Keilan, derrière les mots qui cascadaient en pluie hors de ses lèvres.

Une fois rentrés à l’auberge, il s’affala sans plus de façons sur son lit, avant de daigner rouler sur lui-même pour s’asseoir et se débarrasser de ses bottes d’un coup de pied. Il entassa ensuite en vrac sur le petit meuble près du lit sa veste et ses lunettes. Clignant des yeux, il distingua la silhouette de son compagnon de route dans le monde flou qui l’entourait.

Un léger sourire lui vint. Rencontrés au hasard près d’Ombreuse, ils étaient décidément restés pas mal de temps ensembles. Il espérait faire, à l’avenir, d’autres rencontres uniques de ce genre, bien qu’il chérissait déjà beaucoup cette première. Avec un soupir, il se glissa correctement sous les draps, avant de s’y enrouler comme dans un cocon avec un air de bonheur. Certes, dormir sur le sol ne le rebutait pas, mais un matelas, c’était quand même pas mal.

La voix de Keilan lui fit ouvrir les yeux.

- Asham ? Tu cherches les Marchombres et moi je suis la formation d’une Envoleuse, mais… est-ce que… nous sommes des amis, toi et moi ?

Un sourire lumineux se peignit sur son visage. Il saisit l’incertitude de la phrase, les idées qui s’y cachaient, avec une douceur et une précision peu commune chez lui de prime abord.

- Oui, Keilan. Quels que soient nos chemins.

Il ferma les yeux. Son propre cœur battait fort. Il chérit les deux tirades échangées jusque dans son sommeil qui vint bien vite.

* * *

Réveil. La lumière du soleil… Asham ne s’étonna pas de l’absence de son compagnon de route. Ils étaient arrivés au bout du chemin, après tout, et il avait sans doute à faire. Quant à lui, il avait une ville à explorer un peu plus, un Lac aux berges inconnues, et puis, peut-être, aller à l’Académie… Mais pas tout de suite.

Là, tout de suite, il avait envie de s’avaler un bon petit déjeuner avant de parcourir Al-Chen. L'idée qu'un maître marchombre quelconque pouvait être en train de l'attendre ne lui effleura pas l'esprit. Il n'était pas vraiment du genre à arriver à l'heure, autant bien commencer, non ?

Tâtant pour trouver ses lunettes, il sentit un tissu inconnu sous ses doigts. Intrigué, il se redressa, approcha l’intrus de ses yeux.

L’écharpe de Keilan. Lui avait-il laissé ? Il se chaussa de ses lunettes, l'observa plus attentivement puis la vêtit comme un châle. Un sourire dansait sur ses lèvres.

Promesse.

Il mit ses chaussures, s’approcha de la fenêtre. Le soleil brillait.

Il reverrait Keilan ; et cette idée lui réchauffa le cœur, autant que la lumière sur son visage et ricochant dans ses yeux verts.


[c'était génial amoureux  hâte du prochain rp]
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Bonjour, vous connaissez l'Académie ? Je crois que je suis perdu [Libre]
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