AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  RèglementRèglement  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Le Pacte VS L'Ordre
Bienvenue sur Chaos VS Harmonie !

Tu pourras ici incarner un personnage de ton choix, Marchombre ou Mercenaire, et le faire évoluer dans l'univers du forum.
Cours pour améliorer les capacités de ton personnage, aide en RPG, Hors RPG et jeux, tu ne peux que t'amuser avec nous !

Si tu ne connais rien à Gwendalavir, cela ne t'empêchera pas de te joindre à nous, car un récapitulatif de tout ce qu'il y a à savoir est disponible dans le contexte

En espérant te compter très bientôt dans nos rangs,
L'équipe
Cours Envoleurs
Cours Marchombres
Panneaux
Votez (1)
Votez (2)
Votez (3)
Votez (4)
Tops Sites


Le Pacte des Marchombres VS l'Ordre des Envoleurs
 

Tous les membres prennent un an !

En ce début d'année scolaire, merci de consulter ce sujet !

Si d'ici trois semaines, vous n'avez pas ajouté l'année à votre personnage,
vous serez sorti de votre groupe.
Si d'ici un mois cela n'est toujours pas fait, cela sera un avertissement !


N'oubliez pas de poster pour nous notifier de vos modifications !


Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 

 Envers et contre tout [PV Syles]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeSam 02 Nov 2019, 19:12

Fallait-il qu’il lui reste encore quelque force insoupçonnée pour qu’il fasse un choix si terrible ! Le cœur serré, Gil détourna ses yeux du panneau en bois ; sur lequel des inscriptions lavées par le temps et la nature se distinguaient encore, et emprunta la route qui menait vers le nord. Les premiers pas furent douloureux. Non pas à cause de ses récentes blessures ; soigné par ses amis, il avait eu le temps de s’en remettre et surtout, il était d’une constitution plus solide que son corps encore trop maigre le laissait croire. Non, la souffrance qui l’accompagnait était invisible et bien plus grande qu’un coup de lame… mais Gil n’était pas encore en mesure de retrouver Makeno. S’il avait écouté ses sentiments, il serait déjà à la porte de la maison, tambourinant contre le battant, osant tirer du lit les deux occupants pour les serrer dans ses bras et ne plus jamais, jamais les lâcher. Mak et Nora devraient attendre. Encore un peu.

Avec effort, l’envoleur délaissa le croisement et s’enfonça dans un bois fraîchement vêtu d’un manteau d’automne. Ses bottes glissaient sur le sentier détrempé. Il pataugeait dans la boue sans ralentir son allure et la détermination brillait comme un feu dans ses yeux vairons : pour la première fois depuis des mois, il avait un but. Il le savourait. Son humanité à peine retrouvée, il s’accrochait à son objectif comme aux branches d’un arbre ; son pas était encore incertain mais sa volonté était d’acier. Le chaos des derniers mois se lisaient sur ses traits. Pâle, les joues creuses, il avait encore dans les yeux une once de sauvagerie primitive, minuscule résidu de l’état dans lequel il s’était retrouvé lorsque la Bête avait pris le contrôle. De fait, il impressionnait davantage encore qu’avant ce sombre épisode. Les quelques personnes croisées depuis son départ lui avaient indiqué la route en balbutiant, avant de reculer précipitamment. Pourtant, il avait les cheveux propres et plus courts, clairsemés de mèches argentées. Physiquement, il avait récupéré au cours des deux dernières semaines et ne ressemblait plus à un fantôme. Seule sa voix avait gardé un timbre râpeux pour n’avoir pas servi durant trop longtemps. La parole ne lui venait plus naturellement et certains mots de vocabulaire lui échappaient. D’après Atal, cela allait s’arranger avec le temps.

Atal. Et Nwëlla. Juhen, Kaë, Tsukia, Lë, Neige. Il leur devait son retour à la vie – à chacun d’eux. Même Rybris. Sans leur aide, sans leur patience et leur amitié, il serait encore terré dans une grotte, nu et décharné, redoutant son ombre et celle de plus grands prédateurs que lui. Il gardait peu de souvenirs de cette période. Quelques bribes lui revenaient parfois, assez brutalement, la plupart du temps dans ses rêves, et il s’agissait alors d’images ou bien de sensations diffuses. Il avait eu du mal à accepter le fait que près de dix mois manquaient à sa vie. C’était d’ailleurs à ce niveau-là que des progrès restaient à faire : psychologiquement, il était encore très faible. Le doute était omniprésent, la peur sous-jacente. Il lui fallait renouer avec le monde des hommes, réapprendre à vivre comme les siens, ce n’était pas simple. Et surtout, il lui fallait réapprendre à se connaître.

Ses amis lui avaient présenté un miroir, au bout de quelques jours, pensant que cela l’aiderait à retrouver la mémoire quand celle-ci lui jouait encore des tours. Cela l’avait aidé, oui, mais il n’avait pas reconnu ce visage, ce regard, cette âme ; sans parler de trouble mémoriel, puisqu’il avait réussi à recoller les morceaux, il avait l’impression de faire face à un étranger. D’habiter le corps d’un inconnu. Il n’avait pas tenté d’utiliser sa greffe, même seul, pour la simple et bonne raison qu’il ne se sentait pas de le faire. Il n’avait plus d’envoleur que le nom. Rompu à des années d’entraînement, son corps se souvenait et les réflexes revenaient, mais cela ne faisait pas tout : l’esprit ne suivait pas le mouvement. Voilà pourquoi il dirigeait ses pas vers le nord plutôt que vers sa famille. Il allait la revoir, c’était certain – mais il voulait que ce soit en ayant retrouvé pleinement son identité.

En cela, un seul homme pouvait l’aider.


*


De la fumée s’échappait de la cheminée, preuve que la forge était habitée. Immobile sous le couvert de plantes plus grandes que lui, Gil prit le temps d’observer les environs. Sa lèvre était fendue et son bras droit saignait : pas encore totalement remis, il n’avait pas réussi à se jouer des nombreux pièges qui émaillaient la jungle. Une bestiole pleine de crocs l’avait mordu au-dessus du genou gauche. Comme d’habitude, cet endroit était accueillant au possible. Gil ne bougeait pas. Il se servait de ses sens pour analyser l’endroit. C’était ce qui lui était resté de meilleur de ses mésaventures : un odorat excessivement développé et une ouïe plus fine qu’avant. Ainsi, à travers l’odeur âcre de la tourbe fumée et du métal chaud, il parvint à distinguer celles de deux personnes. Méfiant, il se décida à avancer. S’il avait été loup, ses oreilles seraient plaquées en arrière et ses crocs brilleraient à la faveur du mince croissant de lune.

Il avait été comme un loup.

Alors, quand la porte s’ouvrit brusquement, il s’accroupit, découvrit ses dents et se tint prêt à bondit. Son cœur battait à tout rompre. En lui, sa nouvelle conscience humaine tentait de lui faire comprendre qu’il ne craignait rien. Et puis soudain, il se figea, renifla, pencha la tête sur le côté ; il ne s’agissait pas de l’odeur du vieux fou qui habitait là, et à qui il comptait demander de l’aide… cette odeur était celle d’un homme plus jeune. Beaucoup plus jeune. Et bien plus familière. Dans sa mémoire encore embrumée, un éclat de rire narquois jaillit, perçant les ténèbres de ses tourments et fichant une pointe de douleur étrange dans son cœur.

- Syles ? gronda Gil de sa voix cassée.
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeDim 03 Nov 2019, 04:14

Dil'Duran n'était pas du genre à être surprit, ni à poser des questions.

Pourtant il fut surpris pour la première fois depuis très longtemps quand Syles revint et entra dans son humble demeure comme si de rien était.

Le forgeron n'était pas du genre à poser des questions, pourtant, si l'envoleur n'avait pas répondu sans attendre, il aurait peut-être demander.


Après tout, pourquoi le chercher lui, quand il va lui même venir à nous..? Hep p'pa, puisque t'es encore là...

La pluspart des gens auraient demander comment le jeune homme pouvait être sûr que Gil se pointerait dans le coin, mais le vieil homme avait déjà tourner les talons et entrer dans sa forge sans même écouter l'échange entre le père et le fils.

Sans attendre, il se remit à travailler sur la paire de griffes demandée tout en continuant de penser au projet ambitieux qui lui avait été soumis par Syles.

Dil'Duran n'était pas du genre à poser des questions.


Seeing clearer what I've done,
I'd refuse to let things go.

I could never once admit I'm wrong,
And what do I have to show..?

Seeing clearer what's at stake,
And the things I have to change...

...I just hope I can,
It's not too late,
To get a chance to end this pain...
I am the one,
Who lost control...

Dire qu'Elaïa avait été surprise aurait été un euphémisme.

Elle cherchait, sous recommendation de son nouveau ''maître'', des vêtements plus ''apropriés'' même s'il n'avait pas été très clair, et avait trouver deux trois trucs qui étaient au moins adaptés à l'escalade selon elle...

...Quand un homme inconnu, qui ressemblait à Syles s'il avait eu au moins 30 ans de plus, avait apparut de nulle part, tirant un cris à elle même et à la femme du magasin, avait lacher une poignée de pièces à cette dernière puis l'avait attrapée, elle, en disant simplement ''Yoink!'' et, un elle ne savait trop quoi plus tards, elle s'était retrouvée, criant, dans une pièce de bois et de pierre où Syles l'attendait pour lui ficher une main sur la bouche en lui disant de la fermer.

Et maintenant elle était dans cette pièce remplie d'armes, les bras toujours remplis de vêtements, assise et se posant plus de questions sur que DIABLE venait-il de se passer que jamais.

L'envoleur, lui, se contenta de consulter son père sur quelques petites choses, puis, quand celui-ci disparu pour aller faire sa part des choses, il se retourna vers son apprentie en soupirant.

Il lui avait dit de se trouver un truc à porter pour les cours qui serait confortable, et elle avait acheter un t-shirt, une paire de pantalons... Et une dizaine de cordes et d'autres truc du genre normalement utiliser pour sécuriser la descente d'un mur rocheux escarpé.

Bien sûr, tout ça était inutile puisqu'elle n'aurait CERTAINEMENT PAS le droit de se faire des ancrages pour grimper. Il soupira en lui disant d'aller s'échauffer en courant autour de la maison sans s'éloigner pour pas se faire bouffer par un animal sauvage, puis disparu dans la forge un peu désespéré.

Parfois, la plupart du temps, presque tout le temps, il se demandait ce qui lui avait pris de s'improviser maître.

Attrapant un marteau et une barre d'acier que Dil'Duran avait mis à chauffer en prévoyant les intentions de son petit fils, il déposa celle-ci sur la seconde enclume de l'endroit et banda ses muscles en levant son marteau.

Il serait sûrement rouillé, mais il avait besoin de se changer les idées alors...


Hammer high,
This is a freedom cry,
Hammer high,
No one should ask me why.

It's my life,
Proudly I will defy.

Hammer high,
Until I die.

L'envoleur observa l'arme qui commençait à prendre forme, une simple épée longue bien standard, puis la trempa dans un tonneau d'eau ; Autant ne pas gaspiller de la bière sur une telle arme, Dil'Duran était d'ailleurs bien d'accord ; Et souleva la tête en même temps que l'autre homme.

Un des pièges parmi les plus rapprochés venait de se déclencher.

Le jeune homme pris la pièce de fer mal traitée et la cassa sur son genoux, le fer forgé de façon rapide et non efficace se brisa facilement, une fissure cachée en son centre causant une destruction nette de la lame, puis il se déplaça vers la fenêtre et siffla à la jeune femme, dehors, de rentrer.

Celle-ci s’exécuta enfin, s'écroulant sur une chaise. Elle n'avait pas supposé que Syles l'entendrait ralentir de l'intérieur et lui crierait de se remettre au boulot..! Elle avait l'impression d'être un esclave en entraînement et, du coup, ne posa pas de questions en acceptant avec bonheur la choppe que le jeune maître lui apporta sans la regarder plus d'une seconde.

Il se dirigea vers la porte, l'ouvrit... Et souleva un sourcil devant ce qu'il y trouva.

Giliwyn Sangrelune.

Lui arrivait-il de faire ses entrée normalement? Il en doutait.

Pourtant cette fois ci, il avait l'air à moitié mort, alors le jeune homme l'étudia un instant, puis ouvrit la porte plus grand pour crier au forgeron, à l'intérieur.


Hep vieillards, la 17 et la 34! Ce crétin s'est fait égratigné!

Sans demander son reste, il s'approcha, devinant que, bientôt, l'engourdissement de la ''toxine 17'' (Provenant littéralement du 17 piège placé par Dil'Duran autour de chez lui) s'emparerait de la jambe de l'idiot de service et lui causerait de s'écrouler.

Avant que cela ne se produise, il se glissa sous son bras pour le soulever un peu et l'aider à marcher et, si Gil eut quelque réserves ou remarques à faire, elles mourus sous le regard à la fois accusateur et sans équivoque de Syles.

Celui-ci n'avait qu'une seule question en tête... Pourquoi le cabochard n'était-il pas en train de s'occuper de Makeno, bon sang..?


No explanation,
Will matter after we begin,
Unlock the dark destroyer that's buried in me,
My true vocation,
And now my unfortunate friend,
Time to discover,
A war I'm unable to win...

Le silence était presque total dans la salle, Giliwyn acceptait sans grand choix le traitement de Dil'Duran pour ses blessures et ses léger empoisonnements, une choppe déposée devant lui alors que Syles le fixait et qu'Elaïa tentait de découvrir si elle avait les talents nécessaires en dessin pour fusionner avec le plancher.

Le jeune homme aurait put demander beaucoup de choses.

Que t'es-t-il arriver, pourquoi tu es ici, où est Makeno, donne moi une bonne raison de pas t'écrabouiller la face...

...Mais ce fut une affirmation qui quitta sa bouche.


Ma mère est peut-être vivante.

L'affirmation fit respirer Dil'Duran plus fort, légère différence qu'il ne manqua pas de remarquer.

Mais surtout, il voulait voir la réaction de Gil.

Seule sa réaction lui dirait s'il était toujours, malgré son apparence déplorable, le maître qu'il avait eu...

...L'ami dont il avait besoin.


Another reason,
Another cause for me to fight.

Another fuse uncovered now,
For me to light.

My dedication,
To all that I've sworn to protect,
I'll carry out my orders,
Without a regret.

A declaration,
Embedded deep under my skin.

A permanent reminder,
Of how we began...
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeDim 03 Nov 2019, 18:14

La voix qui s’éleva dans la nuit ne permettait plus aucun doute : c’était bien Syles Agarest, son ami – et ancien apprenti – qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Une expression indéchiffrable se peignit un bref instant sur les traits de l’envoleur ; elle avait déjà disparu lorsqu’il se redressa. Vacilla. Froncement de sourcils : pourquoi vacillait-il ? Le bras de Syles glissa autour de sa taille. Il comprit, en sentant de picotements fourmiller le long de sa jambe, et s’appuya sur le jeune homme pour rentrer dans la forge. Son odorat décela alors une autre présence. Féminine. Inconnue. Et visiblement à bout de forces. Gil la quitta des yeux pour balayer la pièce du regard : tout était tel que dans ses souvenirs, lesquels lui semblaient pourtant fort lointains. Il y avait des armes partout, surtout dans des endroits les moins appropriés ; toutes avaient été forgées par l’homme qui s’approcha en sifflotant. De vieillard, Dil’Duran n’avait que l’apparence. Sa force, quand il posa une large main sur l’épaule de Gil pour le faire asseoir, était celle d’un jeune homme dans la force de l’âge.

- La dix-sept je veux bien, marmonna-t-il en s’installant pour soigner les blessures de l’envoleur. Mais la trente-quatre ? Comment t’as pu te la prendre, celle-là ?

Gil resta silencieux. Peu prolixe de nature, il ne parlait désormais plus que lorsqu’il y avait nécessité absolue. D’abord parce qu’il avait perdu l’habitude d’utiliser sa voix et ensuite, parce qu’il apprenait davantage en se taisant. Il nota ainsi le sombre éclat dans les yeux du forgeron et l’état de ses mains qui signifiait un travail intense dans les heures précédentes. La présence de Syles devait avoir un lien avec cette activité et l’anxiété que le vieil homme ne parvenait pas à dissimuler. Peut-être même en était-il la cause ? Gil tourna légèrement la tête. Il pouvait ainsi observer les deux autres du coin de l’œil. La fille, d’abord – jeune, élancée, silencieuse. Trop surprise pour être volontairement attachée à la situation. Syles, ensuite : sans croiser son regard, Gil détailla sa posture, toujours aussi nonchalante… mais vaguement tendue. Il y avait des signes qui ne trompaient pas. En dépit de ses talents pour feindre et simuler, le jeune homme avait passé trop de temps en compagnie de son maître pour que celui-ci, quoiqu’un peu sonné, ne perçoive pas sa fébrilité.

- Bois, ordonna Dil’Duran en posant d’autorité une choppe pleine à ras-bord sous son nez. Mes poisons sont plus gênants que mortels. L’engourdissement de la jambe va passer rapidement. Ce que j’ai mis là-dedans devrait te redonner des couleurs. Et puis j’vais faire cuire une côte de bœuf. T’as l’air d’un type qui n’a rien avalé depuis des mois.

Gil referma les mains sur ladite choppe sans prendre la peine de répondre. D’ordinaire, Dil’Duran était au moins aussi peu bavard qu’il ne l’était ; qu’il cause à tort et à travers ne lui ressemblait pas et renforçait l’idée que quelque chose se tramait. L’envoleur renifla son breuvage, instinctivement méfiant, puis le goûta du bout de la langue. Brûlant, piquant, mais curieusement savoureux. Il avala quelques gorgées et sentit une douce chaleur s’installer dans son ventre. Sous la table, il remua les jambes. La gauche réagissait péniblement. Les sifflements du forgeron s’élevèrent depuis la cuisine, et l’on entendit un fracas de casseroles. Bientôt, un parfum de gibier en train de cuir dans un mélange d’herbes envahit la forge, repoussant celui du feu et de l’acier chaud. Gil ne disait toujours rien. Il sirotait sa boisson, attentif à tout ce qui se passait autour de lui sans en avoir l’air, au point de deviner que Syles s’apprêtait à s’exprimer une seconde avant que ce dernier ne s’exécute :

- Ma mère est peut-être vivante.

A nouveau cette voix grave et vibrante qui raviva les images dans l’esprit de Gil : celle d’un jeune garçon suspendu au-dessus du vide alors qu’ils escaladaient une tour vertigineuse ; les coups échangés à la lueur mourante d’un feu de camp ; des flèches décochées dans le frémissement de l’aube, au cœur d’un bois ; des rires, alors que l’un s’étouffait avec une arête de poisson… Il cligna des yeux. Retour au présent. Syles avait grandi depuis ces événements. Il avait musclé son corps et son mental, affiné ses réflexes et sa réflexion, gagné en expérience et en puissance. Il volait de ses propres ailes, bien plus haut que Gil l’avait espéré lorsqu’il lui avait rendu sa liberté. Pourtant, en seulement quelques mots, il venait de soumettre une requête, interrogeant son aîné dans les inflexions mêmes de son affirmation. La question n’était pas dans le ton mais dans le regard. Gil le croisa enfin, après des mois, ou bien des années – une éternité semblait les avoir séparés ; il plongea comme avant dans les profondeurs insondables de ces grands yeux dorés et y lut ce qu’aucun autre n’était en mesure de comprendre. Il se produisit alors quelque chose. Une étincelle scintilla dans les iris de Gil. Une virgule apparut au coin de ses lèvres. Si rapidement que la fille, qui observait ce drôle d’échange, supposa l’avoir imaginée. Elle ne comprit pas davantage la réponse de cet homme à l’allure presque sauvage :

- Enfer. On attend quoi, alors ?

Dans la cuisine, Dil’Duran s’arrêta de siffler pour sourire.


*


Assis sur les marches du perron, sa jambe gauche encore engourdie tendue devant lui, Gil regardait le jour se lever. On était encore dans l’entre-deux, cet instant précis, entre chien et loup, qu’il aimait tant : les ombres résistaient, s’accrochaient aux arbres fantoches de la jungle, mais un éclat pastel, à peine perceptible, grandissait inexorablement et faisait déjà pâlir les étoiles. La dangereuse forêt était relativement calme. Parfois, un cri sauvage trahissait le silence, suivi d’un remue-ménage dans le feuillage, puis tout redevenait paisible. Des pas firent doucement vibrer le bois des marches. Gil reconnut la démarche de Dil’Duran. Celui-ci s’installa à sa droite, grognant comme un ours et craquant des articulations à la manière d’un vieillard cacochyme. Pourtant, s’il le fallait, il bondirait souplement sur ses jambes. Il aimait tout simplement jouer les vieux gâteux… et il n’y avait aucune raison de lui en faire le moindre reproche.

- Ça fait un moment que t’es pas venu poser tes fesses ici, commença Dil’Duran en fourrant sa longue pipe d’un tabac qui agressa les narines sensibles de Gil.

Il fronça le nez. Dil’Duran alluma son fumoir et souffla en gonflant les joues, plusieurs fois, jusqu’à ce qu’un scintillement se reflète dans ses yeux. Alors, il s’appuya sur les coudes et laissa échapper un nuage de fumée vers le ciel.

- On dirait que t’en as bavé, toi… Cela dit, c’est toujours après en avoir bavé que tu te pointes.

Le regard perdu dans les ombres encore tenaces, Gil se taisait. La voix presque murmurée de Dil’Duran le ramenait à d’autres souvenirs, d’autres épreuves terribles qu’il avait su surmonter. Une crampe au niveau du ventre l’obligea à changer de position ; il n’avait plus mangé de viande cuite depuis des mois et la digérait mal. Du reste, il avait peu mangé, ce soir.

- Je sais pourquoi tu es là. Je vais faire ce que je peux mais c’est à toi de décider si tu veux vraiment de cette humanité.

Existait-il encore des choses, en ce monde, que Dil’Duran ignorait ?

- D’après Rybris, la sauvagerie te va comme un gant…

Rybris. Gil plissa les yeux. Il n’était pas là, mais les traces de son odeur étaient récentes. Lui aussi savait beaucoup trop de choses. Et il tirait aussi beaucoup trop de ficelles. Enfin, désormais, Gil savait comment Dil’Duran était au courant…

- Je suppose donc que c’est pour ça qu’au lieu d’être avec ton fils, tu te laisses intoxiquer par mon tabac.

La fumée âcre s’envola. Lorsque ses circonvolutions aériennes eurent disparu, Dil’Duran se leva et s’éloigna en direction des ombres de la jungle.

- Suis-moi.

C’était un ordre, il n’y avait aucun doute là-dessus, et Gil se tendit comme un arc avant de se lever à son tour. Il boitilla vers le couvert des arbres, le temps que les sensations reviennent dans sa jambe. Le jour pointait mais là-haut, la lune continuait à se moquer de lui.



*


Le vieil homme l’entraîna au cœur de la jungle d’Hulm.
Le voir évoluer dans son environnement était tout à fait génial : sa façon de se déplacer, de se frayer un chemin dans la végétation pour le moins luxuriante, de se repérer sans carte et sans boussole, de ne pas redouter, enfin, les dangers de la forêt, tout cela faisait de lui un homme unique en son genre. Parce qu’il le savait déjà, Gil n’en fut pas ému, tout juste intéressé. Il cessa de boiter à mi-parcours et retrouva un semblant de furtivité tandis qu’il calquait son pas sur celui de son guide. Le périple dura une heure et il ne s’écoula pas une seule minute sans que ses sens soient mis à mal par cet endroit. En ébullition, ils lui envoyaient des informations parfois utiles, mais souvent complètement ahurissantes. De quoi lui flanquer une belle migraine. Et faire quelques dégâts visibles.

- Tu saignes du nez, l’avertit Dil’Duran alors qu’ils débouchaient dans un genre de clairière.

C’était en tout cas un espace dégagé, moins envahi par la broussaille et les enjôleuses. La lumière s’y invitait, encore toute neuve car le soleil venait à peine de franchir la limite de l’horizon. Gil s’essuya la bouche et le nez d’un revers de la main. Il s’était arrêté à côté du forgeron qui, les poings sur les hanches, observait les lieux d’un air satisfait. Il n’y avait rien à voir. Ou plutôt si : en y regardant mieux, on pouvait distinguer, sous un amas de branche, à quelques mètres au-dessus du sol, un genre de cabanon recouvert de mousse humide. Ça et là, le bois était entamé par des entailles, comme si l’on avait infligé des blessures à l’édifice. Surprenant son regard perplexe, Dil’Duran laissa échapper un ricanement qui faisait curieusement penser à celui de Syles, lorsque celui-ci avait quelque chose de particulièrement odieux en tête.

- C’est plus solide que ça en a l’air. Tu trouveras de quoi dormir à l’intérieur mais c’est très rudimentaire. Voilà de quoi manger.

Gil attrapa le sac qu’on lui tendait et jeta un coup d’œil à l’intérieur : quatre petits pains ronds, un bout de saucisson, une gourde qu’il devinait remplie d’autre chose que de l’eau. C’était tout.

- T’as pas fini d’en baver, mon garçon. Sauf que cette fois-ci, souviens-toi que c’est de ton plein gré. Range-moi ça et retrouve-moi ici.

Le vieil homme le regarda s’éloigner. Il en profita pour s’étirer, ses pensées tournées vers l’envoleur qui grimpait à l’arbre pour investir ce qui serait son domicile pendant les quatre prochains jours. Pourquoi quatre ? C’était ce qu’il avait promis à Syles. Quatre jours pour remettre SangreLune sur pieds. Il soupira devant la tâche qui s’avérait ardue. Rybris n’était pas rentré dans les détails, mais il suffisait de croiser le regard tourmenté du garçon pour réaliser à quel point il revenait de loin. Cet homme avait été brisé de toutes les manières possibles et imaginables… et il allait falloir le briser encore, à a manière d’une fracture mal résorbée, pour lui permettre de guérir. Là aussi, il avait été clair avec Syles, avant de partir. Il ne s’en remettra pas. Jamais plus. Il y avait une part de sauvagerie qui demeurerait toujours en lui. Le Giliwyn qu’il avait été ne pouvait plus être. C’était là que Dil’Duran pouvait intervenir. Quitte à changer, autant changer pour de bon. Autant faire en sorte que le résultat soit concluant. Que toutes les merdes vécues en vaillent la peine. Car sinon, comment diable ce gamin allait-il pouvoir aider son petit-fils à retrouver sa fille, hein ?


*


Gil tomba à genoux. Il esquissa un geste pour se redresser, bascula en avant et rendit le maigre contenu de son estomac. Pour la troisième fois. La dernière, estima Dil’Duran. Il leva les yeux et observa la position du soleil. Toute une journée s’était écoulée. Il était temps de rentrer pour continuer à forger.

- Debout.

L’envoleur se redressa en titubant. Il avait beau n’être plus que l’ombre de lui-même, il possédait en lui une sacrée force, reconnut le vieil homme en l’observant attentivement. Nu jusqu’à la taille, son « patient » était couvert d’ecchymoses. Sa résistance physique avait atteint ses limites, mais moins vites que son mental. Dil’Duran en tenait pour preuve les morsures imprimées sur ses mains et ses avant-bras découverts. Un loup, songea-t-il. Un loup qui claque des mâchoires pour se défendre. De fait, les yeux de Gil brillaient dans l’obscurité grandissante. Ce côté sauvage et dangereux lui donnait belle allure. En le voyant se ramasser sur lui-même, le forgeron leva une main, paume tournée dans sa direction.

- Suffit.

Gil bondit. Parce qu’il l’avait vu venir, Dil’Duran fit un pas sur le côté. Son poing trouva les côtes déjà fragiles de l’homme qui s’effondra dans l’herbe.

- J’ai dit : ça suffit. Tu vas passer la nuit à réfléchir. Tu m’entends, SangreLune ?

L’interpelé laissa échapper un gargouillement que Dil’Duran accepta comme une réponse positive. Il s’accroupit et d’un geste presque tendre, repoussa une mèche trempée de sueur qui retombait devant les yeux de Gil.

- Tu vas réfléchir à ta situation. Je veux que tu répondes à cette question : la force de la meute est-elle dans le loup, ou bien la force du loup est-elle dans la meute ? Non. Pas maintenant. Demain.

La nuit s’écoula lentement. Glacé, blessé, Gil se pelotonna dans le cabanon et médita jusqu’à l’aube. Ses pensées se noyaient avec celles de l’animal qu’il était devenu. Humanité, sauvagerie, humanité, sauvagerie, humanité… Un va et vient incessant qui ne lui accorda guère plus qu’une poignée d’heures de sommeil. Et lorsque le soleil se leva, Dil’Duran était là, qui l’attendait dans la clairière. Même journée passée dans la douleur. Même question demeurée sans réponse. Il sembla pourtant à Gil que la deuxième nuit fut moins difficile. Ses pensées lui paraissaient un peu plus claires, même s’il saigna encore du nez. Il allait devoir s’y faire. Il commençait à s’y habituer.

Au matin du troisième jour, toutefois, ce ne fut pas Dil’Duran mais Syles qui se présenta à lui. Assis en tailleurs dans l’herbe humide, seulement vêtu de son pantalon, Gil était en train de goûter à une paix toute nouvelle quand le vent lui apporta l’odeur caractéristique de son ami. Il ouvrit les yeux, le fixa sans bouger.

L’attendit.
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeDim 03 Nov 2019, 22:00

C'est ton tour, maintenant.

Le jeune homme se contenta de finir sa choppe d'une traite et de faire un signe de la tête sans équivoque qui fit sourire le forgeron, il lui confiait son apprentie le temps qu'il lui faudrait... Et n'avait pas besoin d'instructions puisqu'il avait lui-même passer plus d'un mois quand la fameuse cabane par le passé.

La force d'un loup pouvait venir de la meute, mais la force de la meute venait des loups.

Et surtout, il était temps pour Gil de faire ses preuves à cette meute abandonnée trop longtemps.

S'il avait été quiconque d'autre, Dil'Duran n'aurait pas remarquer la différence dans la démarche du jeune homme, quasi imperceptible, qui s'appliqua en pleine marche.

Cette nouvelle symbiose trouvée avec sa personnalité sauvage était pour le moins troublante, même pour Rybris, mais offrait à l'envoleur toute la sauvagerie nécessaire à faire face à celle, plus expérimentée, de Giliwyn.


Right here,
Right now,
I put the offer out,
I don't want to chase you down,
I know you see it.

You run with me,
And we can cut you free,
Out of the drudgery and walls you keep in,
So trade that typical for something colorful,
And if it's crazy,
Live a little crazy,
You can play it sensible,
A king of conventional,
Or you can risk it all and see...

Le jeune homme, poings serrés, s'arrêta à quelque mètres de son ancien maître, pour la première fois, cela dit, il ne se présentait pas en tant qu'ami, ou qu'ex apprenti, ou même qu'apprenti du moment.

Devant l'homme méditant se tenait un envoleur qui avait développer sa propre sauvagerie auprès de cette jungle et d'un forgeron qui n'avait pas beaucoup dormis, dernièrement, pour ce moment unique parmi tant d'autres.

Désormais, il s'agissait d'une rencontre entre deux maîtres envoleurs.

Un qui l'avait été un peu trop longtemps.

Un qui ne l'était pas depuis assez longtemps.

Un alpha qui tentait de rejoindre de nouveau la meute.

Le nouvel Alpha qui avait prit la place de force.

Pendant tout ces jours, Dil'Duran avait entraîner Gil autant mentalement que physiquement, mais surtout physiquement.

Pour Syles, il avait fait un énorme travail mental, à la place... Pour lui permettre d'enfin admettre qu'il était capable de détester Sangrelune.

Pour lui faire accepter que malgré tout ce qu'il disait, il s'était bien sentit trahis quand son ancien maître ne l'avait pas retrouver, pendant ses deux ans de tortures. Que s'il avait penser à Kaünis, pour rester sensé, c'était Giliwyn qu'il attendait, c'était lui qu'il avait désespéré d'un jour voir défoncé la porte, c'était son frère d'armes qu'il avait maudit et détesté de ne pas l'avoir trouvé... C'était lui qu'il avait blâmé, lorsqu'il cherchait un responsable pour toutes ces tortures.

Et il avait concentrer toutes ces émotions en Lynx, avant de nier leurs existences et ainsi se rendre sourd à celui-ci.

Rybris avait causer à un peu de haine de passer le mur mental et, donc, permit à Lynx de se montrer assez longtemps pour s'installer de nouveau.

Mais de façon différente, car Syles non plus ne serait plus jamais le même garçon qu'avant son emprisonnement.

Et maintenant, dans une clairière un peu différente des autres, il était temps pour deux frères de s'affronter... Il était temps de voir si l'ancien alpha pouvait reprendre sa place dans la meute.


Don't you wanna get away,
From the same old part you gotta play,
'Cause I got what you need,
So come with me and take the ride,
It'll take you to the other side.

'Cause you can do like you do,
Or you can do like me,
Stay in the cage,
Or you'll finally take the key.

Oh, damn!

Suddenly you're free to fly..!

...It'll take you to the other side.

L'envoleur passa le revers de sa manche sur sa lèvre, récoltant une goutte de sang en laissant passer un grognement un peu trop animal qui trouva son reflet dans celui de Giliwyn, également un genoux en terre à un peu plus d'un mètre de là.

L'expérience rencontrait la fougue et la jeunesse.
La bête de Gil, primitive, instinctive, rencontrait le monstre de Syles, tacticien, entraîné aux duels depuis le plus jeune âge du garçon.

Dil'Duran avait retiré toute armes des alentours et avait fouiller le jeune homme pour assurer qu'il n'en apporte pas pour une raison simple ; À mains nues, il y avait une chance qu'un seul des hommes ne revienne vivant, armés, il était quasi certain que les deux se seraient entre tués.

Se relevant lentement en même temps que son aîné, le jeune maître étudia les légères blessures les affligeants l'un l'autre.

Rien de grave pour l'instant, sauf peut-être la morsure sur la main gauche du jeune homme, mais l'aîné avait payé cher celle-ci puisque, pragmatique, Lynx avait utilisé l'occasion pour frapper l'homme au visage avec une telle puissance qu'il avait cru lui avoir casser la mâchoire un instant.

Un loup, un chien sauvage.

Un Lynx, un grand félin.

Ils étaient tellement opposés l'un à l'autre qu'il était difficile de savoir qui pourrait surprendre l'autre assez pour gagner.

Si l'un d'eux gagnaient, l'autre était mort.

La seule autre possibilité, c'était que Giliwyn accepte son humanité et que Syles accepte enfin vraiment sa monstruosité.

Mais s'ils n'atteignaient pas cet état tout les deux...

...Lynx grogna pour faire taire les pensées couvertes de haine de Syles, au fond de son crâne, puisqu'il avait pris les reines.

Giliwyn avait peut-être l'avantage d'expérience en tant qu'envoleur, mais son monstre à lui avait été loin d'avoir autant la possibilité d'être libre de se développer comme celui du jeune homme, qui grogna pour répondre à l'assaut de l'autre homme.

Lynx n'était pas dupe. Si le frontalier atteignait l'état voulu par Dil'Duran, il ne pourrait jamais prendre complètement contrôle.
Mais il ne pourrait pas non plus être éradiquer par le jeune homme.

Le Lynx et le jeune homme s'entendraient enfin et, selon le forgeron, ''Deviendrait le plus grand prédateur possible ; Un lion du nord.''

Lui, il préférait reprendre la blague d'il y avait des années... Et parler de devenir un chevalier de l'apocalypse.


Blood is spilled while holding keys to the throne,
Born again,
But it's too late to atone.

No mercy from the edge of the blade,
They'll escape and learn the price to be paid,
Let the water throw it's shades of red now,
Arrows black out all the light.

Death is rotting in the town with armor,
They've come to grant you your rights..!

Le bras gauche pulsant une douleur énorme, la jambe droite saignant au niveau du genoux, le jeune homme leva les yeux sur son adversaire tout aussi mal en point.

La journée avançait rapidement et, pourtant, ni l'un ni l'autre n'avait encore abandonné, ou même offert une pause.

Ils étaient dans un état piteux et il ne leur restaient plus beaucoup de temps.

Car le lendemain, à l'aube, un nouveau prédateur arriverait pour étudier leur progrès.

Et même si cela le détruirait intérieurement, si Syles et Giliwyn s'étaient perdus dans leur monstre respectif, Dil'Duran n'hésiterait pas.

Il pleurerait. Beaucoup. Et sans retenue pour la première fois depuis plus de dix ans.

Mais il n'hésiterait pas, se promit-il en observant la nuit désormais avancée alors qu'il se mettait en chemin, armé comme un homme partant à la guerre...


Royal flames will carve a path in chaos,
Bringing daylight to the night.

Death is riding in the town with armor,
They've come to take all your rights...

Hail to the king,
Hail to the one,
Kneel to the crown,
Stand in the sun...

...Hail to the king..!
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeJeu 14 Nov 2019, 22:26

Coup de pied.
Coup de poing.
Coup de dents.
Coup de crocs.

Un homme et une bête s’affrontaient. Pour l’heure, l’homme était Syles et la bête était Gil. D’un côté la froide expression d’une maîtrise parfaitement calculée, de l’autre la violence primitive et instinctive. Deux forces opposées qui se heurtaient avec fracas dans le silence relatif de la jungle. Le sang giclait d’une arcade sourcilière déchirée, une molaire vola, un craquement résonna. Sans interrompre le combat. En les voyant, un observateur extérieur parierait de prime abord sur le plus vieux, le plus expérimenté. Il se raviserait au bout de quelques secondes. Le plus vieux fatiguait. N’était plus dans la course. L’autre brillait par sa force de caractère et l’éclat de sa jeunesse. Surtout, une colère noire sourdait en lui, à peine exfiltrée par un regard sombre. Il réglait ses comptes.

Gil commença à reculer.

Au cours des deux derniers jours, Dil’Duran avait donné un rythme plus léger à leurs affrontements, permettant la réflexion et à travers elle, une lente reprise de confiance. Syles piétinait tout cela. Aucune pause, aucune remédiation. Aucune échappatoire. Tuer ou être tuer ? Il avait trop bien appris… et Gil ne savait plus. Cette découverte l’ébranla et, en dépit des coups qui pleuvaient, il s’y accrocha, soudain désireux de ne plus lâcher ce fil, de le suivre un peu ; lui, le maître de ce garçon, avait cessé d’appliquer un principe aussi fondamental ? Pourquoi ? Comment ? Lâche, souffla une voix en lui. Ah… alors c’était si simple ? Il s’agissait d’un abandon ? De soi seulement, ou bien… le coup fut d’une telle brutalité que Gil décolla du sol et s’écrasa un peu plus loin. Le goût prononcé du sang lui donnait un drôle de goût dans la bouche. Il en cracha un peu, se redressa sur les coudes, valdingua à nouveau quand une botte lui explosa l’abdomen.

Gil commença à se résigner.

Il allait mourir là, de la main de son ancien élève. Tout comme Seren était mort de la sienne. Ce cycle odieux n’avait-il donc pas de fin ? Cette saloperie de destin était-elle donc inévitable ? Il ne sentait même plus la douleur. Cela, au moins, était un point positif : il avait tellement souffert dans sa vie qu’une mâchoire déboîtée ou un genou massacré ne lui faisaient plus d’effet. Seule l’odeur du sang lui faisait tourner la tête. Appel. Envie. Besoin. De le provoquer, de le verser, de s’en nourrir. Tentation sauvage à laquelle, curieusement, il se refusait : il luttait désespérément pour ne pas y céder, pour s’ys soustraire, au moins autant qu’il luttait face à son adversaire. Il ne menait pas un combat mais deux. Contre Syles, et… contre lui-même.

Gil commença à réfléchir.

Contre lui-même ? Etait-ce ainsi que les choses devaient se passer ? La dernière fois qu’il avait lutté, il avait basculé dans la nuit et il n’avait pas fallut moins de dix mois et d’autant de personnes pour l’empêcher de sombrer à jamais. Voilà qu’il recommençait. Il reproduisait la même erreur. Fatalement, il allait encore se prendre les pieds dans le tapis et se faire avoir. Lâche, insista la voix, sournoise. Ce petit aiguillon d’abeille lui fit plus mal que les coups de Syles. Vexé – parce que ce n’était pas faux – il la renvoya balader et banda ses muscles, ce qui lui restait de forces, pour se relever. Lâche ? Bien sûr que oui ! Il avait passé sa vie à prendre la fuite ! Il avait abandonné son père, son maître, Kaünis, Syles, Libertée, Suviyo, Makeno, Naïs… A chaque fois il s’était replié dans son propre chagrin, s’éloignant du monde, et de son humanité.

Mon humanité. Sursaut du corps et de l’âme. Il voulait la retrouver. A l’instant même où cette idée, non, cette volonté effleura sa conscience, quelque chose changea dans la clairière. Instant figé. Clic ! Si un observateur issu de notre monde avait appuyé sur le bouton de son appareil photo, s’il avait regardé le résultat, voici ce qu’il aurait vu : un homme et une bête en train de s’affronter. L’homme, c’était Gil. Et la bête, c’était Syles. Illusion ? Réalité fantasmée ? Gil était-il trop amoché pour inventer cette idée ? Oui, mais non. Il avait beau vaciller sur ses jambes, il tenait bon. Il avait beau être un lâche, son cœur était fort de chaque situation vécue. Des larmes roulaient sur ses joues. Existe-t-il plus belle preuve d’humanité qu’un homme en train de pleurer ? Cela ne lui était pas arrivé depuis des mois, alors que chaque nuit passée dans ce cabanon glacial avait vu l’envoleur sangloter comme un enfant.

C’était un enfant, qui avait vécu et qui croyait avoir tout vu, tout saisi, tout perdu.
C’était un enfant qui apprenait encore.
Qui avait toujours à perdre.
Rien qu’un enfant !

Un enfant loup… parce que la Bête, c’était un peu de lui aussi. Jeu de la vie et du hasard, somme de tous les traumatismes, sa sauvagerie n’était rien de moins qu’un trait de sa personnalité complexe et poussée dans son extrême. Il pouvait l’accepter. Il le devait pour retrouver son identité. Qui es-tu ? tançaient les poings féroces de Syles. Qui es-tu ? reprenait le murmure du vent, le secret de la nuit tombante, le rire scintillant des étoiles. Qui es-tu, enfant loup ? La réponse vint dans un éclat de douleur qui faillit lui coûter la vie. C’est toujours au moment de perdre ce que l’on a que l’on s’aperçoit de sa valeur.

Je suis moi : Giliwyn SangreLune, Cabochard en chef, couillon de service, ancien maître de deux envoleurs psychopathes.

Je suis moi, l’âme solitaire qui n’ose jamais s’attacher mais qui s’attache toujours parce qu’elle ne peut rien y faire.

Je suis moi quand je suis lâche, et je suis moi quand je finis par tourner les talons, par me raviser, par lutter.

Je suis moi avec le souvenir de tous ceux que j’ai aimés.

Je suis moi.

Et je fais partie de la meute. Je suis sa force, elle est la mienne. Si je meurs ici, maintenant, elle ne cessera pas d’exister mais si je vis, ici, maintenant, je pourrai l’aider.

Alors…

Alors Gil redevint Gil. Un homme empli d’ombres et de secrets, un peu gauche mais toujours plein de ressources. Et de puissance contenue. Lorsque la plus belle attaque de Syles survint, il le laissa venir à lui. Fit un pas en avant pour aller le trouver. Folie, inconscience ? Oh que oui ! Mais c’était ainsi qu’il fonctionnait : sans cesse en équilibre au bord du vide, et toujours en train de s’en tirer avec panache. Le poing de Syles visait sa gorge. Il aurait dû la broyer mais il ne fit que l’effleurer. Gil avança encore. Les yeux dans ceux de son ancien élève, il posa les doigts sur sa nuque, les pressa à cet endroit où il les avaient déjà pressés tant de fois et retint le corps devenu flasque dans ses bras. Tomba à genoux, parce qu’il était fatigué et parce que le jeune homme faisait son poids. Il était conscient, juste paralysé, et Gil savait que Syles combattait déjà les effets d’une technique qui n’avait plus grand secret pour lui. Quelques secondes, c’était plus qu’il n’en fallait.

- Désolé mais je ne mourrai pas, murmura-t-il, les lèvres contre son oreille. Pas avant d’avoir rencontré ta mère en tout cas.

Boutade, promesse, les deux à la fois, c’était Gil après tout. Le bon vieux cabochard qui pissait le sang et qui faisait amende honorable. D’accord, il avait merdé et pas qu’une fois. Il n’avait pas su comprendre que le gamin qu’il tenait dans ses bras n’était pas parti en vacances, quelques années plus tôt. Mais Gil, comme tous les hommes, apprenait de ses erreurs. Il resserra la prise de ses bras autour de son ami et l’éclat qui traversa son regard était d’une tendresse unique. Déjà fanée. Tant pis. Quand il sentit que Syles reprenait du poil de la bête, il le lâcha, et…

- Stop ! On ne bouge plus. Le premier qui bouge aura droit à mon poing dans sa tronche de cake, compris ? Ho, Syles, m’oblige pas à me répéter, tu sais que j’ai horreur de ça.

Dil’Duran paraissait plus guilleret que jamais en dépit de ses grognements d’ours. Quatre jours, avait-il dit : soit trois pour « casséréparer » Gil et un pour soigner les bobos. Il s’accroupit entre les deux fauves – un loup et un lynx, rien que ça… - et sans se laisser impressionner par les restes encore tenaces d’un combat des plus féroces, enfonça son doigt dans les côtes de Gil. Qui bascula sur le dos sans résistance. L’envoleur avait du mal à rester conscient. En fait, il s’évanouit plusieurs fois. La nuit était tombée quand il parvint à s’accrocher à la réalité. Il était toujours allongé dans la clairière mais des pansements recouvraient son corps et la boisson magique de Dil’Duran, que Gil avait surnommée « Debout les Morts », l’attendait : il en but une gorgée, trouva la force de se redresser et emporta le reste dans le cabanon.

Cette nuit-là, il ne pleura pas mais en dépit du froid mordant et de la douleur de ses muscles, il dormit profondément. Un peu avant l’aube, il se rendit dans la clairière et là, pieds nus dans l’herbe humide de rosée, seulement vêtu de son pantalon déchiré et tâché de sang, il s’étira. Longuement, consciencieusement. Grimaça lorsque ses blessures l’élancèrent. Un peu de la boisson du forgeron l’apaisa. Il poursuivit ses enchaînements jusqu’à ce que le jour pointe. Alors, il s’assit en tailleur, ferma les yeux, et savoura, toute une journée, le goût inimitable de cette paix intérieure qu’il venait de retrouver. Une paix écorchée, qui ne serait jamais complète, puisqu’il était condamné à vivre avec le poids de ses erreurs et le vide des pertes occasionnées. Mais il pouvait vivre quand même, et le supporter sans que son ascendant bestial pointe à nouveau le bout de son nez. Il avait compris.

Il avait compris que Seren, en agissant ainsi, n’avait fait que suivre sa propre voie ; qu’en le formant, il lui avait donné la chance de connaître son terrible secret. Au fond, Seren avait sans doute toujours su qu’il finirait par tomber sous la fureur de son élève. Cela ne l’avait pas empêché de lui transmettre ce qu’il savait. Tout ce qu’il savait. Gil médita beaucoup, et il pensa à Syles, à la similitude presque ironique qui se dessinait dans leurs cheminements. Il savait ce qu’il devait faire. Le soir venu, il quitta la clairière. Cette fois-ci, il affronta sans problème les pièges de ce vieux fou de Dil’Duran, prenant même un malin plaisir à en dérégler quelques-uns. Parvenu aux abords de la forge, il ralentit l’allure, puis s’arrêta. Pas la peine d’entrer pour perdre davantage de temps. Il cicatrisait et il savait que Syles aussi. En fait, si l’on exceptait les hématomes qui constellaient son corps, il se sentait en pleine forme. Alors il porta les doigts à ses lèvres et poussa un long sifflement qui résonna dans la jungle d’Hulm.

C’était le signal du départ.
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeMer 20 Nov 2019, 03:28

Red stain on the grain of the timber,
Obscured in the trees and the towns.

There's a sinister scent on the wind,
Our time's gonna come around...

...The red sun is going down.

Le sifflement retentit.

Elaïa réagit par habitude, attrapa ses affaires rapidement, se dirigea vers la porte...

...Rata de peu la crise cardiaque quand le couteau lancer par Syles se planta dans le bois à quelques cheveux d'elle. Elle passa très proche de lui crier qu'il était malade - Une fois encore, c'était courant - Mais se ravisa en voyant son regard froid et dur... Qui contrastait un peu trop avec son petit sourire en coin amusé.

Elle allait le questionner quand il répondit avant même qu'elle ne pose sa question - Elle détestait quand il faisait ça, ça lui donnait l'impression d'être complètement prévisible..!


On le fais attendre.

Pour aucune raison autre que le faire attendre.

Il comprendra.


Comme dans le temps, pas vrai...

...''Maitre''..?

There's a devil inside of us all now,
There's a giant to bring to the ground.

He's takin us out when he falls,
Our time's gonna come around...

...The red sun is going down...

La jeune femme se dit qu'elle ne comprendrait jamais son maitre. Il la pressait habituellement à obéir dès que possible, mais là lui demandait de faire attendre son ami!

Un peu comme il avait tendance à être si dur, la lançant dans des pétrins sans fins, d'où elle se sortait en mordant, griffant, et souvent de justesse, mais finissait toujours par panser ses blessures avec une infinie délicatesse, à la conseiller longuement sur son style de combat et ses erreurs... Juste avant de lui maraver la tronche sans pitié et panser de nouvelles blessures.

Il faisait le thé et la nourriture sans jamais rien demander, puis la traitait d'incompétente quand elle tentait pour la énième fois de copier sa façon de faire.

C'était comme deux hommes qui se partageaient le même corps et elle se demanda un instant comment qui que ce soit - Kaünis, par exemple - réussissait à le suivre, à savoir le quel des deux il était à un moment ou à un autre.

Elle était en plein débat psychologique avec elle même à ce sujet quand il se leva, elle attrapa son sac, mais il lui fit signe d'attendre cinq minutes de plus, alors elle soupira, déposa de nouveau son sac et se laissa tomber sur celui ci, boudeuse.

En plus elle n'avait même pas déjeuner pour pouvoir partir au sifflement qu'il lui avait dit d'attendre comme s'il était évident que celui-ci viendrait..!

Attendant en se demandant si elle pourrais piquer un truc à manger à l'autre grand galet - ''Gilou'' avait dit Syles - même s'il faisait un peu peur, elle rata presque le sac que son maître lui lança presque à la figure, un sac en papier tout simple, chaud.

L'ouvrant, elle laissa échapper une exclamation de gamine en découvrant la brioche encore toute chaude du four. À quelle heure avait-il bien pu se lever pour avoir le temps de préparer ça avant qu'elle ne s'éveille! Et comment l'avait-il garder chaude..?

Son cerveau voulait le savoir.

Son estomac en avait rien à fiche, se dit-elle en mordant à pleine dents dans la pâtisserie juste assez sucrée et fichtrement délicieuse.


A wild child with a lot to prove,
I’m a sheddin’ off the shame and the dead dead weight...

A live wire with a broken fuse,
We will never be the same but we’re bound by fate...

Overturned and overrun,
From the depths to paradise,
Hope and roses on the guns...

...Take me down to the afterlives..!

Quand l'envoleur sortit enfin de la maison fortifiée, ce ne fut pas pour rejoindre Gil pour le départ... À la place, il s'adossa à un arbre, les bras croisés, et attendit.

Sans s'expliquer, sans verbaliser quoi que ce soit de plus.

Près de trois minutes s'étaient écoulés dans le silence quand il pris enfin la parole.


J'ai quelqu'un à te présenter, d'une certaine façon. La fille que t'as probablement remarquer, en arrivant l'autre jour...

...Mon apprentie.


Il laissa à Gil le temps d'absorber cette information une seconde - Ou plutôt deux, puisque ce fut à ce moment qu'il aperçu ce qu'il attendait, la gorge de Sangrelune qui bougeait légèrement alors qu'il avalait un peu de salive dans le réflexe le plus simple du monde, ce réflexe qu'il avait si souvent exploité pour le faire s’étouffer par une commentaire tout simple comme...

...C'est la soeur de Kaünis.

Se lasserait-il un jour de surprendre Giliwyn? Il en doutait fortement... Et espérait que non. Ses réactions, même quand elles étaient plus subtiles, étaient toujours des plus amusantes.

A split soul with a bitter wound,
I’m a feather,
I’m a fang,
I’m a dark dark dream..!

Become whole or become consumed,
With a shadow in my hands and a primal scream.

To erase the rational,
Draw the words out of the page.

To embrace the animal,
Let the beast out of the cage..!

Quand Elaïa sortit, elle observa les deux hommes un instant, surtout celui qu'elle ne connaissait pas. Il était plutôt grand, un peu amoché, okay, beaucoup amoché, mais il avait quand même un charme de mauvais garçon, il avait l'air du mec qui charme quelqu'un un instant avant de se tirer par la fenêtre parce qu'il était recherché - Et elle était presque sûr qu'il devait avoir un prix sur sa tête, pour côtoyer Syles - mais il avait aussi un peu de cet air de vieux sage qui as trop vécu...

...Tout comme il avait beaucoup du gamin qui voulait encore vivre beaucoup de choses, elle l'imaginait facilement faire ce même petit sourire narquois que Syles adoptait dans les situations désespérés.

Vu son âge, peut-être que son maitre avait pris à cet homme son habitude de s'amuser plus que jamais dans les situations désespérés..?

Si c'était le cas, se dit-elle en soupirant, ce voyage ne serait pas de tout repos..!

Elle descendit les trois marches de la forge et fit une légère révérence, incertaine de comment se présenter.


Hum.. Bonjours, je me nomme Elaïa... Ravie de faire votre connaissance, Gilou!

L'homme donna l'impression qu'il allait tuer quelqu'un une seconde quand elle prononça son nom et, vu l'éclat de rire du frontalier à quelques mètres à peine, il savait pourquoi... Dans quel pétrin Syles l'avait-il encore fourrée!?

A firework in a glowing sky,
Through the hell and havoc stride,
Cool smirk an' a smokin’ style...

...Rev my engines up and ride..!

Demon heart inside of me,
Got the style to make the grade.

Carve my name in ivory,
Devil tears upon the blades..!

Dil'duran sortit de sa forge en levant les yeux au ciel au moment même où le mot ''Gilou'' retentit.

Ces jeunes!

Il poussa un peu la jeune femme pour se planter devant le jeune loup qui avait enfin repris un peu de son assurance normale, puis lui flanqua dans les bras des griffes toutes neuves, dont les mitaines pouvaient être repliés pour en faire des gants sans doigts au besoin, avec le même mécanisme que la première paire, mais renforci un peu, permettant un utilisage en combat un peu plus... Sauvage.

Se dirigeant vers Syles, le vieil homme lui remit un paquet enrouler dans un genre de drap, puis échangea quelques mots à voix basse avant de rentrer à sa forge sans rien ajouter...

...Il avait beaucoup de travail à faire et puis, ils n'avaient pas besoins de lui pour trouver une meilleure piste...

...Trois générations d'envoleurs étaient présentes, après tout.


Three times the power and three times the pain,
Three times the confidence.

Tear down the towers and fire up the flames,
We strive for providence..!

La seule piste que j'ai pour notre destination est un camp de ces salopards plus au sud, on en as pour une demie journée si t'as pas bouffer ton cheval en chemin pour venir, sinon...

...Bah on pourras tester l'endurance de course d'Elaïa..!


Elle aurait aimer dire qu'elle ne croyait pas qu'il oserait lui demander de courir aussi vite qu'un étalon au galop pendant douze heures... Mais la jeune femme se résigna plutôt en soupirant.

Cet entraînement aurait sa peau..!
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeDim 15 Déc 2019, 13:19

Evidemment, Syles ne se pointa pas immédiatement. Evidemment, puisqu’il avait été formé par le type le moins ponctuel de tout l’empire ! Au lieu de s’impatienter, Gil prit le temps de mesurer à quel point le temps était passé vite depuis ces premiers pas sur la voie tortueuse de l’enseignement. Aujourd’hui encore, il n’était pas totalement convaincu que celle-ci lui convienne. Ou qu’il convienne à celle-ci. Mais il ne pouvait ignorer la fierté qui l’animait lorsqu’il voyait Syles et Kaünis continuer d’évoluer sans rien oublier de ces trois années passées en sa compagnie : ils incarnaient la preuve qu’il n’avait pas échoué dans tout ce qu’il avait entrepris. A cette étape de sa vie et après tout ce qu’il avait déjà traversé, cette simple réalité était essentielle. Encore une leçon tirée de ces quelques jours passés dans l’enfer de la jungle. Lorsqu’enfin Syles daigna montrer le bout de son nez, Gil fourra les mains dans ses poches. Et attendit, encore. Quelque chose lui soufflait que le gamin allait lui balancer une révélation du tonnerre. Lire en lui était toujours aussi facile…

- J’ai quelqu’un à te présenter, d’une certaine façon. La fille que t’a probablement remarqué, en arrivant l’autre jour… Mon apprentie.

Gil déglutit – non de surprise, mais pour réprimer un soupir désespéré : quel genre de maître pouvait être ce sale môme ? Il avait trop bien suivi ses propres traces pour ne pas déjà faire grimacer les membres de l’Ordre. Maître envoleur. Enfer ! Le Chaos n’a qu’à bien se tenir… Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir la fierté se disputer à l’amusement dans les yeux vairons de Gil. Qu’avait-il pensé au sujet du temps qui passait vite, déjà ?

- C’est la sœur de Kaünis, ajouta alors Syles d’un ton faussement innocent.

Cette fois-ci, Gil faillit s’étouffer avec sa salive. La sœur ? de Kaünis ? Parce qu’elle en avait une, elle aussi ?! Soufflé, il ouvrit la bouche pour poser une question. Voire cinq ou six. La referma finalement sans mot dire. Il aurait bien le temps de discuter avec la principale intéressée, ou bien de tirer les vers du nez de ce cher Voïki ; il y avait baleine sous gravillon et il comptait bien connaître tous les détails de ce nouveau merdier, mais pour l’heure, il y avait plus urgent. Faire connaissance avec la pauvre gosse qui avait échoué entre les griffes de Syles. Enfin, pauvre gosse… si le sang de Kaünis coulait dans ses veines, peut-être était-ce Syles, le plus à plaindre. Une fossette de sourire se dessina dans la joue de Gil. Oh, oui, il allait apprécier cette aventure en leur compagnie !

- … ravie de faire votre connaissance, Gilou !

Ou pas. Gil fusilla l’apprentie du regard, puis son idiot de maître, mais s’il caressa l’idée de rectifier son surnom à coups de poings, l’arrivée de Dil’Duran balaya toute possibilité de ce genre. Gil regarda le vieil homme avancer vers lui. Ces derniers jours, il avait passé chaque heure, chaque seconde à le haïr du pus profond de son âme, à souhaiter le revoir rien que pour lui tordre le cou une bonne fois pour toute. Mais alors que le forgeron se dressait devant lui, habillé dans sa sagesse millénaire, Gil se sentit minuscule – et plus serein qu’il ne l’avait jamais été.

- Merci, murmura-t-il – et pas seulement à l’égard des mitaines dans lesquelles il glissa les mains.


*


- Pas de cheval, répondit Gil à la question de Syles.

Son regard dépareillé balaya les environs. La main en visière, il évalua la position du soleil, la direction à suivre, calcula le temps nécessaire, puis sourit.

Tranquille.

- Pas besoin !

Le temps de lancer un clin d’œil à l’attention d’Alaïa, et l’envoleur s’élança à travers les arbres gigantesques de la forêt. Très vite, il trouva son rythme, son souffle calqué sur le léger battement de ses semelles sur le sol escarpé. Une seule halte serait nécessaire à mi-parcours, le temps de s’hydrater et de détendre ses muscles. Peu lui importait de savoir si Syles et Alaïa le suivaient ; ils savaient où se retrouver. Effectuer le trajet seul n’inquiétait pas Gil. Au contraire ! Il savourait cette vitalité retrouvée, ainsi que son humanité. Et puis, il n’était pas seul. Autre leçon transmise par Dil’Duran au cours de son séjours forcé dans la jungle. Cette leçon-là, il n’était pas près de l’oublier !


[Je ne fais rien avancer, désolée ! ^^]
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeMar 17 Déc 2019, 07:21

La jeune femme courrait.
Encore et toujours.
À bout de souffle, elle rattrapa une fois de plus son maitre, Syles, qui marchait tranquillement en mangeant une pomme, parce que non seulement il la distançait facilement mais en plus il prenait le temps de cueillir les pommes, ce con..!

Le maudissant une énième fois, elle tenta d'adapter son pas au sien... Et une demie seconde plus tard à peine, il se mit à courir.
Si vite qu'on se serraient demander pourquoi diable il avait un cheval.
Comme s'il n'avait pas couru un vrai marathon et plus encore en cette journée infernale.

Il ne l'observa qu'une demie seconde, un petit sourire narquois aux lèvres, et elle eu l'impression que l'autre, ce ''Gil'', était là aussi, juste derrière l'épaule du garçon, à se moquer d'elle, à lui lancer un défi... ''Cap de me rattraper une fois pour toute..?''

Passant en revue sa connaissance des jurons de ce monde, Elaïa s’élança une fois de plus.
Peut-être était-ce en vain, peut-être ne pouvait-elle pas gagner.
Mais elle pouvait échouer.
Encore et encore et encore...
...Échouer à l'infini était-il un échec?
Laissant ce genre de questions à l'envoleur qui était déjà loin, elle repris, les jambes tremblantes de fatigue, sa course des trois dernières heures, une vitesse de tortue comparée aux deux autres.

Mais tant qu'elle échouait, elle restait son apprentie.
Et peut-être, peut-être, pourrait-elle enfin comprendre sa soeur.
Et la revoir.


Selling you the sky and the stars,
Always gotta push it too far.

Ain't no profit in my pride,
You can't put a price on me.

Selling you the sky and the stars,
Revenue is all that you are.

Ain't no profit in my pride,
You can't put a price on living free...

Mâchonnant sa seconde pomme de la journée, le jeune homme, adossé à un arbre, observait le ciel.

Sérieux, si elle ne se dépêchait pas, ils devraient attendre un jour de plus, vu comment elle risquait de réclamer un lit douillet - Et comment il se ferait un plaisir de lui offrir une branche à la place.

Il jeta le coeur de sa pomme et s'étira en baillant avant d'enfin se laisser tomber de sa branche et tournant la tête vers le nord presqu'en même temps que Gil.

Quand il était arrivé, ils ne s'étaient pas parler, juste laisser ce drôle de silence animé de regards parlants d'eux mêmes qu'ils entretenaient si souvent entre eux.

Même après tout ce temps, ils n'avaient pas perdus ce fameux ''lien'' qui les unissaient.

Quand la jeune femme apparue d'entre les arbustes, couverte de griffures et les vêtements déchirés ça et là par les branches, le frontalier ne put s'empêcher de soupirer.

Elle marchait, à bout de souffle, et ses jambes tremblaient.
Loin du compte, quoi, mais elle n'avait commencer son apprentissage que depuis peu de temps, alors il devrait s'en contenté, se dit-il.

Quand même, dans son état, elle ne pourrait pas durer particulièrement longtemps encore avant de s'écrouler, aussi décida-t-il de jouer le bon samaritain...


Bon d'accord, tu peux arrêter d'haleter, pause...

...T'as dix minutes et, puisque tu nous as coûter une journée d'attente additionnelle pour la fin du voyage, ce soir on va voir si ça valait la peine de t’attendre.


Elle s'écrasa par terre en laissant échapper un gémissement mécontent.

Non seulement quinze minute c'était beaucoup trop peu, mais en plus elle savait ce que la dernière phrase de son maître voulait dire ; La baston.

Il allait encore la ridiculiser, se dit-elle en soupirant.

Le frontalier, lui, laissa passer un regard à Gil qui disait plus qu'une phrase aurait put sur ce qu'il en pensait...

...Cette gamine pouvait lui donner du fil à retordre et elle en avait pourtant encore énormément à apprendre.


Sky is torn asunder,
Fear that breaks the brave,
Will not drag me under,
Climb out of the grave.

Maker’s sign or false divine,
This mark of worth I wear...

...Hardened are these fateful scars I bear...

Les mains derrière le dos, évitant les coups en se contentant de légers mouvements de tête ou torsions du torse, le frontalier se jouait de sa jeune adversaire en pensant à ce qu'il préparerait pour le déjeuner du lendemain, puisqu'ils devraient camper pour la nuit sinon elle les feraient repérés à respirer si fort qu'elle aurait effrayer un ours.

Les enchaînements de la jeune femme étaient trop simples, tous du niveau d'une novice, ce qu'elle était, et il ressentit presque l'agacement de Gil qui devait s'être attendu à un meilleur spectacle.

Mais il fallait attendre, se dit le jeune homme.

Il la poussait à bouts pour une raison simple, parce que lorsqu'elle faisait le vide, lorsque l'épuisement la gagnait complètement, cette gamine devenait surprenante.

Si surprenante, se dit-il en utilisant enfin ses bras pour bloquer le coup qui venait d'être donner en même temps qu'un coup de pied si vif qu'il lui rappelait ceux de Gil à l'époque, quand ils étaient maître et apprenti en fin de cours.

Mais il avait beaucoup progressé... Non.

ILS avaient beaucoup progressé, depuis.
Aussi bloqua-t-il avec facilité les échanges pendant encore une minute.

Et enfin, quand elle donna l'impression qu'elle allait s'écrouler, quand sa garde était disparue, quand elle fut pousser si à bout qu'elle voyait triples et semblait sur le point de s'écrouler, le déclic se fit.

Et le jeune homme évita de justesse un coup de poing qui lui aurait autrement écraser la trachée.

Et quand son regard croisa celui de Gil, celui-ci était brillant de la même lueur que le sien.

Il avait compris pourquoi Syles pensait qu'elle pouvait aller loin.

Parce que si elle n'avait ni le tempérament, ni le style de vie, ni l'expérience, ni le touché glacial de Kaünis...

...Cette fille avait quelque chose, au fond d'elle, de cacher.

Il n'était pas sûr pourquoi elle même ne semblait pas en avoir conscience, ni de s'il s'agissait d'un trouble de personnalité ou de quelque chose de plus simple.

Mais elle se battait désormais comme un lion en cage et le jeune homme s'amusait comme un fou.

Chaque attaque était plus risquée que la dernière, passait plus près de faire mouche, plus près de le vaincre.

Il dansa ainsi cette dance de la mort pendant un bon cinq minutes avant de décider de lui permettre de se reposer...

...Et perdu donc son sourire.

Trouva cette attitude, cette garde, cette façon d'être, qu'il avait trouvé après tant de temps et des tortures, après tant de temps passer à reprendre des forces.

Le temps du maître.

Comme si la jeune femme avait ralentit à l’extrême, il évita trois coups de mouvements si légers qu'ils étaient presque invisibles.

Puis frappa.

Un coup.

Simple, précis, en plein estomac.

Un cris silencieux s'afficha sur la visage de la jeune femme qui trembla un instant, puis deux, et s'effondra dans les bras du jeune homme qui la déposa par terre avant de fixer son ancien maître dans les yeux.

Parce qu'il y avait une seconde raison pour laquelle il avait décider de la combattre ce soir.

Parce que s'il comptait bien faire l'apprentissage de cette fille à sa façon, il s'était souvent demander si cet état second était quelque chose ressemblant à leurs monstres respectifs ou s'il s'agissait d'autre chose.

Et parce que s'il s'agissait comme il le pensait d'autre chose, alors, il n'avait aucune idée QUOI.


Alors, pas si mal, hein..?

*Et troublant par dessus le marché, n'est-ce pas..?
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeMar 24 Déc 2019, 16:13

Gil se tenait aux abords de la jungle d’Hulm, dont la lisière était délimitée par des arbres aux troncs impressionnants. Adossé contre l’un d’eux, il laissait son regard errer sur la plaine rase, clairsemée de petites touffes d’herbes sèches et de rochers qui semblaient avoir roulé jusqu’ici depuis les hautes montagnes de l’Est. Droit devant lui, mais on ne la voyait pas de là où il se trouvait, la Grande Faille ouvrait une profonde entaille dans cette terre sauvage et désertique, au fond de laquelle serpentait la Voleuse. Observant pensivement un vol d’étourneaux, Gil songea qu’il n’avait pas longé ce canyon depuis des années. Il ne frémit pas lorsque Syles se glissa à ses côtés, ayant décelé sa présence une poignée de secondes plus tôt, et le silence perdura entre eux, bâti sur les fondations solides du respect et de l’affection unique qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Une pomme grignotée plus tard, Alaïa les rejoignit.

A bout de forces, l’apprentie luttait néanmoins pour garder contenance. Une lueur amusée scintilla au fond des yeux de Gil. Comment n’avait-il pas fait le rapprochement plus tôt ? Il aurait dû reconnaître cette flamme qui brûlait en elle et qu’il n’avait déjà vue qu’une seule fois, dans les prunelles de sa première élève… Ses pensées dérivèrent, il se demanda où était Kaünis. Il s’étonnait qu’elle ne soit pas en compagnie de Syles alors que celui-ci s’était lancé sur les traces de sa mère. Ce qui liait ces deux gamins – hormis la folie – dépassait toute imagination et il n’était pas certain d’en comprendre le quart, mais il n’existait pas un binôme plus efficace que celui-ci dans tout l’empire ! Alaïa, en s’affalant, dispersa ses rêveries et lui fit reprendre corps avec l’instant présent. Il faillit rétorquer à Syles qu’une pause était inutile et ne leur ferait que perdre du temps, puis il se ravisa ; deux envoleurs, un seul maître. Mieux valait qu’il reste à sa place, sans parler du fait que cette expédition était celle de Syles : il ne faisait qu’accompagner le jeune homme dans cette aventure rocambolesque, point. Réprimant son impatience, il se plongea dans l’observation du morveux dans son rôle de mentor – un spectacle qui, il fallait l’admettre, valait toute l’attente du monde.


*


- Alors, pas si mal, hein.. ?


Gil ne répondit pas immédiatement. Assis sur une pierre plate, les coudes sur les genoux et le menton callé sur ses paumes, il prit le temps de se repasser mentalement la scène du combat. La nuit était tombée depuis un moment ; après avoir laissé la jungle dans leur dos, ils avaient gagné la Grande Faille, au bord de laquelle ils s’étaient arrêtés pour bivouaquer. Encore une fois Gil avait dû réfréner son impulsivité au profit d’une sagesse nouvellement acquise, qui lui permettait de rester calme et posé. Autre façon de voir le monde et les gens. Autre façon de vivre. Une page s’était définitivement tournée et elle lui offrait la chance d’un nouveau départ : il avait notamment gagné la capacité de se souvenir de Naïs sans avoir l’impression que son cœur était réduit en miettes d’un coup de marteau bien ajusté. C’était avec elle qu’il était venu dans cette région, la dernière fois, et il se rappelait son rire mutin tandis qu’ils voyageaient tranquillement, sans se douter qu’ils filaient au devant des ennuis…

Clignant des paupières, il se concentra sur les vestiges de l’affrontement entre Syles et son apprentie. Inconsciente aux pieds de l’envoleur, elle s’était chèrement battue, quoiqu’il avait émis quelques réserves, au début ; d’abord maladroite et même timorée à certains moments, elle avait soudain laissé place à une guerrière farouche, qui débutait mais qui n’avait pas froid aux yeux et qui, à plusieurs reprises, avait failli pocher les yeux de son maître. Evidente, la métamorphose pointait dans la question de Syles. La réponse jaillit ; sa voix grave avait pris des accents rauques, abîmée par une fêlure qui ne s’en irait plus désormais.

- Ouais, pas mal.

Le regard mordoré de Syles renvoyait une interrogation silencieuse. Gil se demanda s’il avait agi de cette manière quand Seren l’avait croisé, lui, jeune envoleur balbutiant sur le chemin de l’enseignement (… et détruisant tout sur son passage). Avait-il eu ce même doute au fond des yeux ? Cette nécessité de chercher des réponses auprès de celui qui l’avait guidé ? Il baissa la tête, observa ses mains recouvertes par les mitaines secrètes de Dil’Duran. Ces mains qui avaient ôté la vie de son guide et qui lui avaient arraché le cœur. En accompagnant Syles et Alaïa, il se rappelait Seren voyageant avec lui ; si le cycle était voué à se perpétuer, Syles serait-il sa promesse de mort ? Est-ce que tu vas m’arracher le cœur, toi aussi ? ne demanda-t-il pas. Pourquoi s’embarrasser à prédire ce qui n’est pas prévisible ? Chassant ses sombres pensées, un demi-sourire creusa son éternelle fossette dans sa joue gauche.

- Elle va bientôt te faire la misère.

Mû par une impulsion, il quitta son perchoir et contourna le brasier de leur flambée pour venir s’accroupir près de la jeune femme sans connaissance. Elle n’était pas gravement blessé, simplement plongée dans cet état par une passe dont lui-même avait largement abusé quand Syles était l’apprenti écervelé. Petite, très menue, elle n’avait pas les formes ni la beauté sauvage et froide de Kaünis, toutefois il émanait d’elle une force mystérieuse – sans doute celle qui avait amené Syles à se tourner à son tour vers l’enseignement.

- Drôle de fille. Comment l’as-tu trouvée ?

Puisqu’ils allaient passer la nuit ici, autant en profiter pour rattraper quelques années !


[Court, désolée marteau]
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeMer 01 Jan 2020, 00:59

Le jeune homme ne répondit pas tout de suite, savoura l'air frais un instant. Par où commencer? Où terminer? Son regard fut attiré vers le ciel lorsqu'un flocon, unique, se posa sur son nez, puis fut suivi de quelques collègues.

La neige.

Depuis combien de temps n'avait-il pas ressenti ce froid si évocateur, n'avait-il pas vu cette puretée qui avait marquée sa jeunesse?

Il aurait répondu à son ancien maître quelques secondes plus tôt.

Mais, plutôt, marcha doucement vers l'est sans rien dire, son maître prenant position assise sans qu'il n'ais besoin de préciser qu'il voulait s'en occuper seul.

Ne pas entendre le vacarme des éclaireurs qui s'approchaient aurait été un exercice difficile, pour eux deux...


Well, Well, Well...
What have we here..?

Sandy Claws uh?
Ooh, I'm really scared..!

So you're the one,
That everyone's talking about..?

AHAHAHAH!

Narwel Til'Arn était un homme d'expérience.

Certains auraient dis qu'il était trop vieux pour être un éclaireur, mais son expérience les auraient tous ridiculisez.

Jamais, dans sa longue carrière, une proie ne l'avait-il entendu arriver, et jamais personne ne l'avait égalé en combat, il était un habitué du colisé et n'avait jamais quitter ses murs sans avoir gagné nombre de combats, bien qu'il était généralement disqualifié pour des broutilles, comme avoir ''trop amoché'' l'adversaire.

Il retint un sifflement énervé à cette pensée et se figea complètement en observant un des idiots qui lui avaient été assignés pour cette mission, qui faisait de même. Ces idiots n'avaient-ils pas compris la consigne? Ils devaient bouger prudemment, mais rapidement, pas faire du sur place..!

Son agacement le retint un quart de seconde.

Juste assez pour voir le monstre.

Plusieurs lui auraient dits qu'il s'agissait d'un homme, puisqu'il avait l'apparence d'un garçon certes adulte mais pas de beaucoup, mais tout ses instincts lui criaient le contraire.

Il s'agissait d'un démon.

Un démon qui venait d'apparaître à une vitesse folle pour tuer l'homme à mains nues sans faire le moindre son, pas même le ''Crac'' de ses vertèbres n'avait été entendu, et le vieil homme compris enfin pourquoi il n'apercevait plus qu'un seul de ses éclaireurs, figé ainsi.

C'était le dernier en vie.
Et il sentit un frisson dans son dos en entendant les derniers mots du jeune fou.


Le chef... Le chef te feras payer pour nos vies..!

Une lueur dans le regard de ce monstre sous forme de frontalier.
Puis un sourire.
Fin.
Amusé.
Démoniaque.

Et il leva les yeux comme pour le fixer droit des les siens, alors qu'il était quasi impossible de le voir, camoufler comme il était, de si loin.

L'homme avait appris à écouter ses instincts depuis longtemps.

Aussi, quand ce démon disparu de sa vue se mit-il à courir.
De toutes ses forces.
Avec un rire dément sur les talons.


You're jokin,
You're jokin!

I can't believe my eyes!

You're joking me,
You got to be!

This can't be the right guy!

He's ancient!
He's ugly!

I don't know which is worse!

I may just split a seam now,
If I don't die laughing first!

Le vieil homme, à bouts de souffle, s'écrasa au pied d'un arbre, puis sourit malgré lui... Et éclata de rire.

Ce sale gamin l'avait pris par surprise, mais il ne l'avait même pas vu ou entendu courir!

Il reprendrait son souffle et--

Et il le perdit immédiatement en avalant sa salive avec difficultée.

Un sifflement. Légé, presque inoffensif, provenait des branches de l'arbre où il s'était arrêter.

Dans le peu de lumière que la lune donnait, il leva doucement la tête et faillit faire une crise cardiaque sur le coup.

Il était là, tout sourire, il avait l'air frais et dispo alors qu'il avait couru à pleine vitesse pendant plus de dix minutes pour arriver ici.

Il tentait encore de comprendre quand l'homme se laissa glisser de sa branche basse et se réceptionna au sol pour se relever et marcher doucement vers lui.
La mort elle même n'aurait put être une plus grande certitude.


Hammer high,
This is a freedom cry.

Hammer high,
No one should ask me why.

Hammer high,
Until I die...

Quand le frontalier revint au camp, doucement, sans se formaliser de quelques gouttes de sang de sa dernière victime qui avait éclabousser son visage, il prit place assise au près de Giliwyn, observant que la jeune femme, toujours endormie, semblait plus calme, son sommeil était réparateur.

C'est elle qui m'as trouver.

Elle s'est pointée comme ça à la maison de grap-- Du grand père de Kaünis, alors que l'on y avait pris résidence un moment, après mon retour de... L'enfer.

Récemment j'y suis retourner pour penser, être seul, en paix.
Elle s'y est présenter de nouveau ce jour là.
Quelque chose m'as fais comprendre que je ne pouvais pas juste la laisser partir.


Le jeune homme se demanda un instant ce qui avait pousser Gil à devenir maître, un jour.

Si elle survie, elle seras chanceuse, vu les emmerdes dans lesquelles je me fiche...

...Tssk, mais tu va arrêter de faire cette tête..?


Le frontalier fixa son ancien maître d'un regard dur, presque froid, il avait toujours sut lire en Giliwyn comme peu de gens le pouvaient, ce lien qui les reliaient était plus fort que l'un ou l'autre ne l'avaient suspecter à l'origine.

J'sais pas c'qui te prends ni ce à quoi tu pense exactement, mais même si tu crois être doué pour cacher tes sentiments, t'es ridicule.

Le jour où tu va crever, oui, t'as raison, je serais là.


Regard soutenu.
Silence d'un instant.


Et je sais pas ce que toi, tu compte faire, mais moi, personnellement, j'vais vendre ma peaux à un prix particulièrement élevé...

...Et puis quand on en auras finit de nos assaillants et qu'on seras tout deux mourants adossés à un arbre, tu me raconteras enfin l'histoire derrière ton obtention de tes lames jumelles, question de passer nos dernières minutes à se rappeler de meilleurs jours...


Il serait là.

Pas pour le tuer.

Mais pour l'aider à survivre un peu plus longtemps, l'aider à ne pas mourir pour rien, l'aider à faire un dernier pied de nez à ce monde si stupide, si violent, si injuste.

Et il ferait le grand voyage à ses côtés si nécessaire, juste pour s'assurer qu'il ne se perde pas en chemin.

Comme un loup protégeant sa famille.

Comme une meute protégeant son alpha.

Lien.


What will they say about me when I'm gone..?

We murdered and we stole,
We mocked the hope they gave.

Though I'd prefer a happy end,
No man can cheat the grave.

I know what they'll remember in the words of every song.

What will they say about us when we're gone..?

Le soleil se levait à peine quand la jeune femme ouvras enfin les yeux.

Comme à son habitude, elle se leva soudainement avec le sentiment d'être à la bourre, surtout devant le spectacle de Syles et Gil, tout deux à leurs préparatifs, surtout que le frontalier vérifiait les sangles de sa selle comme s'il était sur le point de partir sans elle.

Le jeune homme, qui l'entendit se lever au pas de course pour se préparer jeta aux pieds de la jeune femme, qui laissa échapper un petit cris de surprise en tentant, sans succès, de cacher sa nudité alors qu'elle avait crus pouvoir se changer sans que les 2 hommes ne se retournes, une épée courte avant de rouler les yeux et de retourner à ses préparatifs.

Cette gamine était à la fois trop et pas assez prude, elle se cachait comme une écolière quand elle se changeait, mais dès qu'il allait prendre un bain pour un peu de solitude, elle se pointait pour s'élancer à sa suite dans le lac, ruisseau ou la rivière quelconque où il s'était arrêté.

À croire qu'il fallait que quelqu'un d'autre soit nu aussi pour qu'elle soit à l'aise..!

Il vérifia ses épées, mais, surtout, il sortit le paquet que Dil'Duran lui avait remis, enfin, l'un des deux que la grande couverture camouflait, le plus grand des deux, justement, et s'approcha du centre du campement, s'asseyant sur ses genoux pour en défaire les cordes et l'ouvrir, sentant à la fois le regard de Gil et de la jeune femme sur lui.

Le petit ''Whoaaaa!'' admiratif d'Elaïa se fit entendre quand le soleil attrapa une armature de métal, brillant de mille feux, alors qu'il déballait le pommeau, la garde, le fourreau et révélait enfin une épée bâtarde plus longue que la norme, avec un pommeau particulièrement large et dans lequel un entrelacs de racines et de courbes gravait un chemin jusqu'à la pointe, la garde et le fourreau s'encadrant l'un l'autre pour faire la tête d'un dragon que tous en Gwendalavir avaient vu dans des livres sur celui-ci et la dame, le fourreau lui même avait une flamme de métal qui l'encadrait et le jeune homme, qui avait forgé cette lame à deux avec le vieux forgeron, en apprécia une fois de plus la balance.

Cette lame avait été faite par et pour lui, quelqu'un d'autre aurait put trouver le manche trop gros, ou trop petit, ou la lame trop lourde.

Mais c'était son épée.

Une épée basée sur un type d'arme qu'il savait que Gil reconnaîtrait, puisqu'il en avait déjà vu à la citadelle et qu'ils en avaient déjà parlés l'hors d'une de ces longues soirées d'apprentissage.

C'était une lame de guerre frontalière.

Un type d'arme qui était, de nos jours, surtout utiliser comme apparat, car elle n'était utiliser qu'en temps de guerre par les commandants et les capitaines d'unités de première lignes.

L'épée d'un chef de guerre frontalier.

L'épée d'un héro de ce peuple aussi froid que leur habitat.

Et quand il la passa, s'assurant qu'il pouvait la tirer du fourreau entre ses omoplates sans problème, puis la rengaina, ses yeux rencontraires ceux de Gil qui brillaient de mille feux.

Car là où quelqu'un d'autre n'aurait eu d'yeux que pour ce dragon de métal plaqué d'or et les améthystes qui faisaient briller ses yeux, l'homme, lui, l'avait aperçut.

Cette meute de loup, entrelacés dans le cuir du manche, hurlant vers le pommeau.

Le pommeau engravé d'une lune au centre de la quelle se trouvait un rubis.

Une lune rouge.

Une lune de sang.


They'll say "They stared into the wind that tore away our breath,
They left behind a message that cannot be claimed by death!"

A free man lives forever for the ones that carry on...

Le jeune homme monta sur Edelweiss, lui frottant l'encolure, puis la dirigea vers le petit fort qui se tenait à quelque centaines de mètres, ce fort qui avait fermer sa herse et se préparait à leur assaut.

Car il avait rapidement expliquer à son frère d'armes, le matin même, ses intentions.

Il les avaient prévenus qu'il arrivait.

Car il en avait assez de se cacher, de fuir, d'être sur la défensive.

Cette fois, il attaquait.

Gil avait le champs libre, il faisait comme bon lui semblait, comme d'habitude.

Mais Syles, lui, ferait un coup de théâtre, il enverrait un message clair.

Personne ne toucherait à sa famille sans y perdre la tête.


HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeSam 01 Fév 2020, 21:10

Immobile, les mains enfoncées dans les poches de son manteau tabard, Gil regardait Syles s’éloigner au pas sur son cheval. Le large fourreau de son épée solidement fixé dans son dos ne laissait guère de place à l’interrogation : c’était pour se battre que le jeune homme s’était levé ce matin. Gil plissa les yeux. Jeune, Syles l’était à la fois en âge et en expérience. Moins d’années le séparaient d’Alaïa qu’il n’en existait entre eux. Et pourtant il avait l’aura d’un véritable chef de guerre, droit sur sa selle, drapé dans cette fierté que seul un Frontalier peut adopter sans que cela puisse passer pour de la vantardise mal placée. Un soupir. Gil secoua la tête.

- Allez, en route, dit-il sans cesser de fixer Syles, mais à l’attention d’Alaïa qui se tenait à sa gauche. Si on le laisse faire ça tout seul, il va encore se faire mal…

Là-bas, devant eux, tapi au cœur d’un écrin de conifères et de buissons épineux, se dressait Dargöl, dit « le fort à la tour sombre » en raison de ses pierres noires et de la tour qui jaillissait comme une lame vers le ciel. Syles avançait toujours tranquillement, suivi à pied par Gil et Alaïa. Ce garçon aux allures de général pouvait-il réellement prendre d’assaut une telle forteresse alors qu’il n’avait pas d’armée ? Son apprentie était-elle prête à affronter cette épreuve ? La réponse se trouvait dans le sourire en coin de Gil tandis qu’il marchait sans la moindre hésitation. Oui, le danger serait partout et sans doute plus grand qu’ils pouvaient l’imaginer, mais pas de quoi effrayer la meute…

… n’est-ce pas ?


*


Le lit de braises palpitait à la manière d’un cœur tandis que, de temps à autre, une gerbe d’étincelles jaillissait avant de courir sur le bois pour disparaître dans une crevasse incandescente. Le feu mourant réchauffait doucement les jambes de Gil. Perché sur une vieille souche, le regard fixe de celui qui est perdu dans ses pensées, il pliait et dépliait les doigts de sa main droite, actionnant l’ingénieux mécanisme de la mitaine née du talent de Dil’Duran. Les griffes d’acier sortaient, se diapraient dans la lueur des braises puis se rétractaient dans un chuintement feutré. Il écoutait Syles d’une oreille distraite, l’esprit encore tourmenté par la situation : trois générations d’Envoleurs qui évoluaient ensemble, ce n’était pas si inconcevable mais il se méfiait des caprices du hasard et le souvenir de Seren était encore trop vif dans sa mémoire.

- Tssk, mais tu vas arrêter de faire cette tête .. ?
- Mmh ?


Gil s’ébroua, leva la tête et croisa le regard perçant de son compagnon. Enfer, songea-t-il en cessant de jouer avec sa mitaine, c’est qu’il est très sérieux tout à coup…

- J’sais pas c’qui te prend ni ce à quoi tu penses exactement, mais même si tu crois être doué pour cacher tes sentiments, t’es ridicule. Le jour où tu vas crever, oui, t’as raison, je serai là.

Un silence. Immobile, le cœur battant très lentement, Gil soutenait le regard dur de Syles. Ah. Alors ça y est ? On est en train d’écrire le dernier chapitre de notre complicité, tous les deux ? Loin de se sentir menacé, l’envoleur aux yeux vairons s’efforçait de trouver une raison à cet échange. Il n’y en avait pas eu entre Seren et lui. Cela aurait-il changé quelque chose ? Dans un froncement de sourcils, il réalisa que non, dans la mesure où son maître avait assassiné sa mère, Sinéad. Mais lui-même n’était coupable d’aucun crime envers les proches de Syles. Donc…

- Et je sais pas ce que toi, tu comptes faire, mais moi, personnellement, j’vais vendre ma peau à un prix particulièrement élevé…
- Bien dit. La peau de sale môme, c’est hors de prix.
- Et puis, quand on en aura fini de nos assaillants et qu’on sera tous deux mourants adossés à un arbre, tu me raconteras enfin l’histoire derrière ton obtention de tes lames jumelles, question de passer nos dernières minutes à se rappeler nos meilleurs jours…


Passé un bref instant de surprise, Gil éclata de rire. Le genre de rire assez rare, chez lui, pour que seule Libertée ait un jour pu se targuer de l’avoir entendu. Un rire frais, détendu, authentique, grave et vibrant de toute l’affection que cette discussion avait fait naître en lui.

- Commence par survivre à ce qui t’attend demain, rétorqua-t-il en sa cuisse gauche encore un peu raide après l’entraînement intensif de Dil’Duran, et je te raconterai cette histoire. Juré promis.

Il n’avait plus lancé cette formule depuis des années, mais sans doute cette soirée en compagnie avec Syles lui avait-elle permis de renouer avec son passé trop longtemps abandonné. C’est avec l’esprit plus serein qu’il se leva pour ajouter du bois dans le feu. Mieux valait qu’Alaïa ne prenne pas froid cette nuit. Manquerait plus qu’elle se coltine une bataille avec un rhume en prime…


*


L’éternuement fut si soudain et puissant qu’un corbeau s’envola à tire d’ailes au-dessus de leur tête. Gil le regarda s’envoler puis tourna un regard atterré sur une Alaïa rouge de honte.

- Ben, heureusement que tout ce petit monde doit être occupé à accueillir Syles, parce que question discrétion, on a vu mieux…
- Pourquoi on n’entre pas avec lui ?
demanda la jeune fille, préférant changer de sujet.
- Il n’a pas besoin de nous pour ouvrir une porte.
- Mais…
- Alors tu grimpes ou bien je te laisse ici ?


Marmonnements. C’était du Syles tout craché et Gil secoua la tête tandis que l’apprentie se hissait sur la coursive. Il l’y rejoignit un instant plus tard, aux aguets, et lui fit signe de le suivre. Ensemble, ils longèrent le chemin de ronde. C’était déjà le chaos, en bas. Pas le moins du monde inquiet en ce qui concernait Syles, Gil s’approcha d’un archer qui tentait de décocher une flèche et lui ouvrit la gorge d’un méchant coup de griffes d’acier. Il délesta le mort de son arc et le tendit à Alaïa.

- Tiens. Evite de toucher ton maître, sinon je ne donne pas cher de ta peau.
- Tu ne préfères pas l’utiliser ?
- Non.


La perplexité de la gamine était perceptible. Elle n’avait pas encore vraiment vu ce fameux Giliwyn SangreLune à l’œuvre, même si la façon dont il venait de se débarrasser de l’archer était incroyable, mais elle était prête à jurer sur sa propre vie qu’il tirait à l’arc bien mieux qu’elle. Devant l’impassibilité de l’envoleur, elle tendit la corde de l’arme et laissa filer une flèche qui manqua sa cible de quelques centimètres.

- Le vent vient de l’ouest. Pose un genou à terre pour renforcer ton équilibre et vise légèrement plus bas sur la gauche.

Alaïa ne se formalisa pas qu’un autre que son mentor lui dise quoi faire ; elle avait parfaitement conscience de vivre des instants uniques et privilégiés. Appliquant le conseil de Gil, elle se baissa et modifia son angle de tir. Cette fois-ci la flèche se planta dans la cuisse de l’homme qui tentait de s’en prendre à Syles par derrière, offrant à ce dernier l’occasion de lui régler son compte.

- Pas mal.

Alaïa sourit.

- Mer…

Elle n’eut pas le temps d’achever son mot : quatre aiguilles d’acier fendirent l’air et se fichèrent dans l’œil de quatre guerriers en mouvement. Soufflée, elle tourna la tête vers Gil mais ne vit rien dans ses mains. Pas d’arbalète ni de mécanisme à la Dil’Duran justifiant cette précision et cette puissance. Clin d’œil bleu nuit, puis Gil s’approcha du vide.

- Bon, tu sais quoi faire alors ne perds pas le rythme. Et si jamais tu me touches…
- … tu ne donnes pas cher de ma peau. Compris.


Gil ricana, puis il se laissa tomber comme si les quelques mètres le séparant du sol ne signifiaient rien. Il roula pour amortir sa chute, dégaina en se redressant et plongea au cœur de la bataille jusqu’à venir coller son dos contre celui de Syles.

- A moins que ton élève éternue en tirant une flèche, on sera couverts un moment. Alors morveux, c’est quoi ton plan ?

Oui. En général, on voit le plan avant de foncer dans le tas. Mais si les années démontraient quelque chose, c’est que Gil et Syles n’avaient jamais eu besoin de plan.
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeDim 02 Fév 2020, 23:25

Un homme.

Un seul.

Un sale gosse qui n'avait pas 30 ans.

La poignée de gardes sur les remparts s’esclaffèrent en comprenait que c'était ÇA le ''danger'' dont ils avaient été prévenus.

Non seulement il ne serait qu'un exercice matinal pour eux, vu leur nombre et le fait que ce gamin n'avait même pas d'armure réelle, mais en plus il ne passerait jamais la herse.

Tel fut la dernière pensée des gardes avant d'être brutalement ramenés à la réalités.

Car ce gosse, cet ''Exercice matinal'' venait de lever lentement les bras dans le vide, comme s'il soulevait un truc très lourd... Et toute la forteresse avait trembler sous la force déployée alors que la herse s'était soulevée, débloquée, tordue. Elle s'était faite jetée comme un vulgaire morceau de papier.

Et le ''gosse'' n'avait pas encore dégainé sa lame.


All alone,
A man with his blade,
Wanders into the wild.

Tracks you down,
You cannot hide,
Once he is onto your trail...

Capitaine! Un jeune homme viens de prendre
d’assaut le fort! On n'as aucune idée comment il as passer la herse, mais il tue toutes nos troupes, il nous faut des renforts..!


La masse de métal que composait l'armure d'un noir sans équivoque devant l'homme ne bouge qu'après un délais de quelque secondes, comme si le métal lui même avait dut s'animé pour se déplacé, pourtant il bouge sans bruit, avec une grâce et une douceur quasi impossible, alors que son porteur s'approche du garde faisant son rapport.

Si nous avons besoin de plus d'hommes pour le combattre... Alors que faites vous ici, caporal..?

Je... Euh, je faisais mon... Rapport, mad--

Une paire d'yeux incrédules descendent vers un ventre transpercer plus vite que l'éclair par une lame fine, mais gigantesque.

L'arme se retire et se soulève, venait prendre place en parallèle de l'armure un instant avant de tomber en promesse de mort, faisant rouler la tête de l'homme qui croyait bien faire en prévenant son commandant.


Nous n'avons pas besoin de couards...

La garde personnelle du capitaine de la forteresse fit un salut, puis se dirigea dans la cours pour combattre alors que l'armure prenait de nouveau place à la fenêtre, puis se détourna pour se préparer également.

Ces gardes ne dureraient pas plus d'une poignée de secondes devant les deux hommes que la silhouette avait aperçu.


Kill,
Fight,
Die,
That's what a soldier should do.

Top of their game,
Earning their name,
They were the Devil dogs,

In a war machine,
Came from the empire's frontiers.

On défonce tout, jusqu'à forcer leur commandant à rejoindre la mêlée, ça doit être le seul lien possible pour trouver c'qu'on cherchent!

Certains auraient dis qu'il ne s'agissait pas d'un plan, mais c'était bien un plan à leur façon ; Tout défoncer et chercher des réponses dans la poussière de la destruction causée par leur passage.

Leurs lames causaient plus de dommage que qui que ce soit aurait put le croire en les voyant dans n'importe quelle autre situation et la nouvelle lame du jeune homme chanta un aria de mort autant qu'à une main qu'à deux et autant dans les siennes que celles de son ancien maître alors que ces deux combattants hors pairs ne formaient plus qu'une seule entité.

Dil'Duran lui même se gardait de combattre ces deux hommes à la fois pour une raison toute simple ; Il n'y avait, sur cette terre, qu'une poignée de duos plus dangereux, et la plupart incluait un membre de celui-ci. Des gens rencontrer de son vivant, le forgeron ne craignait que trois personnes plus que ces deux là, et si l'ont rajoutaient Kaünis pour former un trio, il aurait alors réduit le nombre de personnes plus dangereuses qu'il connaissait au nombre d'une seule.

Pourtant, ce ne fut pas eux qui causèrent aux quelques soldats restant de s'écarter, mais bien une énorme figure d'acier qui arriva avec une épée qui semblait presque aussi lourde que celle d'un certain forgeron un peu fou.

Ce nouvel arrivant se plaça fasse aux deux hommes, causant une pose dans les combats alors que les soldats battait légèrement en retraite - Ce qui n'empêcha pas Syles d'en attrapé un ou deux additionnels pour les empalés - créant un cercle où il n'y avait plus que l'inconnu et les deux envoleurs.

Le jeune homme pensa un instant à foncer dans le tas à nouveau, mais se ravisa vu la position qu'avait pris cette personne... Ainsi que l'aisance avec laquelle elle évita une flèche, certes pas si précise, d'Elaïa d'un simple mouvement des épaules.

Il sourit malgré lui en se tournant vers Gil.


Tu vois, te l'avais bien dis qu'ils fonctionnent toujours, mes plans.

Under fire,
A ghost that roams the battlefield.

Move between the lines,
A soldier breaking the confines.

Just two more men and their bows,
A marksman and a scout revealed.

Makes his way from trench to trench alone,
Moving undetected...

Reculant hors de portée de l'arme plutôt lourde et fichtrement rapide de leur adversaire, en profitant pour se débarrasser de deux soldats un peu trop près, Syles reprit légèrement son souffle pendant que Gil s'en donnait à coeur joie.

Ils combattaient ainsi depuis un petit moment et cela emmerdait le jeune homme plus que tout ; Leur adversaire était si rapide qu'il avait de la difficulté à prévoir les coups et il était en armure! C'était complètement ridicule, se dit-il en prenant l'ouverture que Gil lui donnait pour reprendre l'offensive.

Ils n'avaient encore pris aucun coups sérieux, ni l'un ni l'autre, mais l'armure de l'adversaire faisait qu'ils n'avaient pas non plus causer de dommages, et ça, c'était frustrant... Mais il sourit malgré lui, une feinte répétée, elle aurait fonctionner s'il ne l'avait pas vu auparavant, mais ce combattant avait utiliser la même sur Gil, un instant plus tôt.

Se glissant dans cette ouverture, il frappa de l'épaule, avec toute ses forces, le torse de son adversaire, grimaçant sous l'impact avec le métal, et fut heureux de voir que Gil avait utiliser le moment pour placer un coup qui pourrait bien être décisif, puisqu'il avait réussis, grâce à l'angle inusité de cet assaillant hors pair, à déchirer le casque de l'adversaire sur une longueur impressionnante ; Si Kaünis avait été à la place d'Elaïa, une flèche se serait déjà plantée dans cette fente, mettant fin au combat.

Pourtant, le jeune homme se figea un instant en observant l'oeil qui apparaissait plus clairement par cette déchirure dans le métal. Gil avait dut remarquer que quelque chose clochait, puisque l'affrontement fut rompu pour la première fois depuis son commencement alors que les deux hommes reculaient de quelques mètres presqu'en même temps.

Leur adversaire leva une main à son casque, comme pour confirmer la largeur de ce nouveau point faible dans l'armure, et redescendit celle-ci pour fixer les deux hommes.


Putain de merde de raï qui as bouffer des piments d'arthal...

...Ça simplifie ET complique les choses, je suppose.


Le jeune homme pris son arme entre ses deux mains dans une garde un peu particulière, qui semblait difficilement pratique car très spécialisée, une garde de duel.

Un instant d'hésitation plus tard, la silhouette en armure reproduisit son mouvement à la perfection, comme un fantôme.


Gil...

...J'te présente Rina Agarest.


Il n'eut pas le temps de continuer que déjà, son acier chantait contre celui de la femme devant lui, chacun des combattants passant à un cheveux de décapiter l'autre, leurs mouvements semblant être une réflexion parfaite l'un de l'autre.

L'armure de son adversaire permit au jeune homme de mener un coup un peu plus rapide que la parade, entaillant sans profondeur une sangle de cuir qui tenait une partie de l'armure au niveau du coude...

...S'il pouvait lui retirer l'armure, elle serait vulnérable, mais si elle était rapide à ce point avec celle-ci...

...Il espérait presque que son père ou Dil'Duran changent d'avis et se pointent après tout. Même s'il avait la net impression que sa mère ne faisait que gagner du temps.

Mais pour quoi... Ou pour qui..?


Fields of Dargöl,
And the battle has begun.

Nowhere to run,
Mother and son,
Fall one by one,
Never shall run.

Thy will be done,
And the judgement has begun.

Nowhere to run,
Mother and son,
Fall here shall one,
Fields of Darrgöl...
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeMar 04 Fév 2020, 08:09

Etrangement, Gil ne cédait pas à la sauvagerie malgré le carnage ambiant. Oh, il combattait avec une férocité redoutable et plus d’une fois ses adversaires reculèrent devant lui, intimidés par la dualité de son regard autant que par sa puissance indéniable. Mais en dépit de la situation, l’Envoleur se sentait parfaitement calme. L’euphorie familière de la bagarre lui donnait simplement le sourire alors qu’il échangeait quelques piques avec Syles. En fait, il était le premier surpris de ce changement, lui qui avait finalement toujours vécu avec la crainte de la Bête tapie au fond de lui. Désormais en paix avec lui-même, il se dévoilait tel qu’il aurait dû être si seulement le sort ne s’était pas acharné contre lui. Bon, il ne fallait pas oublier le Cabochard non plus. Le pauvre couillon qui était capable de glisser dans une flaque de sang et dans le même temps, de décapiter son adversaire quand celui-ci s’estimait certain de sa victoire. Ce mec avait juste une chance d’enfer et puisque son ange gardien semblait en forme, il ne lésina pas sur les parades audacieuses.

En outre, le duo qu’ils formaient était tout simplement dévastateur. Rôdés pendant des années, leurs gestes avaient adopté la grâce et la fluidité de deux danseurs : ils tourbillonnaient, se frôlaient, croisaient parfois leurs lames sans que jamais l’un ou l’autre ne perde le rythme, sans qu’aucune fausse note vienne ternir la majesté de ce ballet fatal. Quelques mètres au-dessus d’eux, Elaïa décochait flèche sur flèche et chacun de ses tirs se faisait plus précis que le précédent. A deux reprises, les traits salvateurs permirent à Gil et à Syles d’échapper à une blessure sérieuse, voire davantage. Profitant d’un bref instant d’accalmie, Gil leva les yeux et hocha la tête pour lui témoigner sa gratitude. Dans son dos, la voix de Syles couvrit le fracas des lames :

- Tu vois, je l’avais bien dit qu’ils fonctionnaient toujours, mes plans.

Gil dégagea sa lame du torse d’un homme qu’il repoussa et jaugea le guerrier qui venait de s’immiscer dans leur cercle. Grand, mince, il était protégé par une armure solide et son visage était dissimulé sous un heaume. La lourde épée qu’il tenait fit grogner l’envoleur : ça allait faire mal… mais à deux contre un, c’était jouable. Il échangea de côté avec Syles pour le laisser ce dernier utiliser sa lame au mieux. Lui-même tenait toujours ses épées jumelles, mais dès le début de l’affrontement, il comprit qu’il serait surtout là pour seconder son camarade. Dès que celui-ci reculait pour reprendre son souffle et son élan, Gil se fendait. La pluie de flèches s’abattant autour d’eux garantissait une protection que la présence du guerrier en armure avait imposée de toute façon : rares étaient ceux qui osaient s’aventurer dans leur échange et aucun ne s’en sortait indemne. Il allait pourtant devoir mettre un terme à ce combat. En nage, les muscles moulus par l’effort, Gil jeta un coup d’œil en direction de Syles et le trouva aussi essoufflé que lui. Leurs attaques avaient beau être puissantes et savamment orchestrées, elles voyaient leur effet amoindri par la solidité de l’armure de leur adversaire.

Jouant le tout pour le tout, Gil se faufila soudain sous la garde de l’ennemi. L’énorme épée passa à un cheveu de sa tête mais déjà l’envoleur avait frappé, atteignant sérieusement le casque de l’homme qui recula de quelques pas sous la violence du choc. Enfer, jura Gil en reculant lui aussi. Pas assez fort pour le tuer. Il se tendait déjà pour la prochaine offensive quand un détail lui fit froncer les sourcils. Minute… Près de lui, Syles lâcha une bordée de jurons colorés, puis attrapa son épée à deux mains. Gil reconnut une garde frontalière ; il ne tiqua pas plus que d’ordinaire, habitué au style du jeune homme qui n’avait jamais caché cette allégeance depuis leur première rencontre. En revanche, il écarquilla les yeux lorsque l’homme en armure adopta cette même posture, comme un reflet dans un miroir.

- Gil…

Non. Oooh, non. Pas possible.

- … J’te présente Rina Agarest.

Bah merde, alors.


*


Le climat du combat avait changé. Une tension peu commune était désormais palpable, née à la fois du choc de la révélation et du friction prononcé des deux armes. Sonné, Gil mit un certain temps à bouger. Il avait espéré retrouver la mère du gamin, mais il ne s’était certainement pas attendu à ce qu’ils l’affrontent dans ces conditions ! Mais qui était Rina Agarest ? Si Gil ne doutait pas de Syles et de sa promptitude à reconnaître sa génitrice, en revanche il avait du mal à comprendre pourquoi celle-ci n’avait pas stoppé le combat en découvrant son fils. Agacé, Gil claqua de la langue. Pas le moment pour ces questions. L’urgence était là, devant ses yeux. Sans perdre une seconde supplémentaire, il s’avança et attendit l’instant propice pour se glisser entre les deux opposants. Ce fut rapide. Sa lame droite bloqua la lourde épée de Rina tandis que la gauche entravait la course de celle de Syles. Evidemment, les bras de Gil accusèrent le coup et il serra les dents sous le choc, mais la détermination qui brûlait dans ses yeux vairons semblait suffire, pour l’instant, à arrêter les deux combattants.

Pour l’instant.

- Temps mort ! gronda-t-il en regardant Syles, puis Rina. Vous ne pouvez quand même pas continuer à vous battre alors que vous savez qui vous êtes !


[J'ai pas osé faire trop avancer tout ça, je préfère te laisser faire ^^]
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeVen 07 Fév 2020, 22:10

Temps mort.

Quelque chose qui n'était pas prévue et semblait fortement incompris, puisque la femme en armure retira son arme pour attaquer cet intrus nouvellement arrivé, passant à un cheveu de le coupé en deux tranches de Giliwyn.

Syles brisa la confrontation d'un bond par l'arrière, profitant quand même pour frapper une demi seconde avant de recule, faisant voler pour de bon le casque de son adversaire.

Loin de sembler s'en faire, celle-ci se contenta de porter sa main à son menton et détacher la capuche rembourrée qui empêchait son casque en acier de gratter son crâne.

La retirant, une volée de cheveux d'une teinte sans équivoque dansa dans le vent, ce noir brillant d'une lueur bleue foncée. Syles, même s'il avait vu sa mère à de multiples reprises, grimaça en apercevant son visage sans heaume, Elaïa émis un petit gémissement surpris presque en même temps.

Aux côtés de son oeil droit, là ou le globe oculaire gauche aurait dût être, de ce même bleu presque mauve, qu'il avait vu si doux et qui maintenant n'était que dureté, se trouvait à la place un accessoire parlant de lui même ; Un cache oeil de cuir épais, décoré certes, mais qui rappelait l'histoire triste que son père avait raconter...

...Il n'avait donc pas vu une illusion, une flèche avait bien atteint son oeil. Qu'elle ais survécu tenait du miracle, sûrement que tout les détails du monder devaient s'aligner pour causer cela ; La qualité d'une tête de flèche qui laissait à désirer, l'angle de tir, le vent poussant le projectile à perdre de la vélocité...

Néanmoins, cela révélait à quel point elle était dangereuse, puisque personne n'aurait put deviner qu'elle était à demi aveugle à la voir se déplacer ou se battre ; Une vraie furie.

Il se demanda un instant pourquoi elle n'attaquait pas... Et sa réponse vint quand elle commença à défaire les sangles tenant son armure en place ; Elle se préparait à en finir.

Questionnant comment diable ils pourraient la combattre, le jeune homme repris son souffle en sifflant de frustration avant de répondre enfin à Gil.


Regarde bien son regard, imbécile...

...Ce que j'ai vécu pendant deux ans, elle le vit tout les jours depuis plus de dix. Tu crois qu'elle est encore capable de comprendre que je suis son fils, ou même qu'elle en as un truc à foutre!?

Si Dil'Duran ne m'avais pas trouver quand il l'as fait, je serais soit mort, ou, avec quelques mois de plus, serais devenu comme elle...

...Et crois moi, même toi, même Kaünis, aussi chiant que c'est de l'avouer, je vous aurais pas reconnus.


Grognant mécontent de ne pas savoir comment la mettre K.O. il rata presque, alors que la dernière pièce d'armure touchait le sol, le changement soudain dans l’atmosphère.

Il n'avait aucun talent en dessins, mais l'imagination avait une drôle d'odeur, Lynx lui avait appris à la reconnaître, un changement dans la pression de l'air autour une seconde avant qu'un dessin ne prenne forme, comme une zone vide où le vent arrêtait de souffler.

Maudissant sa chance de penser à une dessinateur qui viendrait rajouter au dilemme, il attaqua presque le nouvel arrivant... Qui attaquait la femme avec une vitesse folle alors qu'un autre homme, visiblement fatigué, recula d'un pas.

Et le troisième, lui, fit un simple hochement de tête à Syles, que celui-ci retourna. Un instant plus tard, Voïmakas disparaissait laissant derrière lui Rybris et Dil'Duran.

Plusieurs lui avait dit de faire attention au père de Kaünis, et il était d'accord qu'il s'agissait sans doute d'un des hommes les plus dangereux de l'empire. Mais il ne faisait aucun doutes que celui-ci n'était pas du genre à rester les bras croisés, surtout devant ce genre d'opérations que celui-ci et Rybris se tuaient à tenter de stopper depuis des années, lui avait expliqué se dernier, quelque chose à propos de Mentaïs qui utilisaient le chaos pour leurs propres buts et blahblahblah.

Pour l'instant, s'il était évident que transporter quelqu'un comme Dil'Duran, que son père avait déjà qualifié de ''blessure dans l'imagination'' avait pris des quantités d'énergies hors normes, il était évident que cela portait ses fruits, puisque celui-ci repoussait en ce moment sa mère comme s'il s'agissait d'une formalité. Il combattait une frontalière particulièrement puissante qui était certes dans la quarantaine, mais semblait plus être en début de trentaine d'apparence et encore, peut-être un peu plus jeune - Ce qui impressionnait le jeune homme au plus haut point, sa torture l'avait fait vieillir physiquement de plusieurs années à l'origine ; Avait-elle été la victime d'une quelconque expérience pour rajeunir par l'imagination les traits de quelqu'un, se demanda-t-il un instant. - et pourtant, malgré la rapidité, la force, de celle-ci, il la fit reculer assez pour qu'elle soit, cette fois, celle qui brise le combat en reculant de quelques pas pour étudier de nouveau ce nouveau combattant qui, soupirant, plaça la pointe de son énorme épée dans le sol pour y prendre appuis et observer la jeune femme avec un regard bien plus froid que ce qu'il aurait voulu pouvoir laisser paraître.


Rybris, imbécile, reprends un peu ton souffle, les jeunes, vous aussi, vous pourrez reprendre le dessus quand vous serez plus aptes à gagner.

Vous ne gagnerez pas si vous êtes épuisés... Et moi je ne sais pas si j'aurais la force de caractère, si cela est nécessaire de...


L'homme ne termina pas sa phrase, secouant simplement la tête de droite à gauche pour en chasser les pensées non voulues.

Puis se dit qu'il était son tour de briser une promesse faite sur ce qu'il avait de plus cher au monde, il était temps de briser cette promesse stupide faite à une femme qui avait chambouler son monde, il était temps de briser la promesse faite à la mère de Rina.

Il était temps d'arrêter d'être simple spectateur et de faire ce que tout bon père se devait de faire ; Remettre sa fille dans le droit chemin à coups de pieds dans l'dérrière.


Hep, Gamine!

J'sais comment t'as vécue, toute ces années, sans faire attention, casse coup, casse couilles, couverte et entourée de tragédies...

...Bienvenue dans la famille, idiote, ce genre de vie coule dans nos veines, au gamin, à toi, à moi aussi...

...Mais lui il nous as tous battus, hein, il as trouver des amis, une vraie famille, nous on as plus d'alliés, on est brisés, même nos pensés sont engourdis, nos émotions sont pas trop sûre d'elles mêmes...

...On es tous vides à l'intérieurs et on as tous des réponses à trouver, ma grande...

...Mais, cette bataille, cette guerre..?

...Tu ne peux pas la gagner.


La garde que l'homme pris était sans équivoque et Syles déglutit difficilement en l’apercevant.

Il ne l'avait apprit, à la connaissance du jeune homme, à personne, c'était sa garde à lui, la garde d'un maître forgeron, d'un maître frontalier, parfaitement adaptée à lui... Et la dernière fois qu'il avait prit cette garde, l'envoleur l'avait vu repousser son père comme un brin de paille.

Ce fut à ce moment qu'il réalisa à quel point le forgeron avait raison.

Personne présent en ce moment, seul, n'aurait put gagner ce combat contre lui... Ou du moins pas sans y perdre la vie également au passage.


Hey kid,
Do I have your attention?

I know the way you've been living,
Life's so reckless,
Tragedy endless...

...Welcome to the family..!

In a way it seems there's no one to call,
When our thoughts are so numb,
And our feelings unsure.

We all have emptiness inside,
We all have answers to find...

...But you can't win this fight..!

Elle progressait.

Le jeune envoleur réalisait que sa mère apprenait en se battant, elle commençait à parer plus facilement les coups de Dil'Duran... Mais elle semblait toujours gagner du temps et il compris enfin pourquoi ; Elle attendait que quelqu'un ne revienne, sûrement celui qui était normalement son guide, son maître, dans cette organisation complètement tordue, mais vu le doute léger dans son regard, le type ou la nana en question était en retard. Elle avait été abandonnée, réalisa-t-il en rageant, on avaient abandonner sa mère comme une vieille chaussette.

Frappant le sol où il s'était agenouiller pour reprendre son souffle de son poing plusieurs fois, rageant contre lui même, ce qui causa une inquiétude visible à son père, encore fatigué de l'effort requit pour déplacer quelqu'un qui n'avait aucune présence dans l'imagination - Il avait même dut encaisser une faveur avec Voï, ce genre de truc n'avait pas de prix - puisque si le gamin perdait la tête, ici, maintenant, avec tout ses traumatismes, il n'était pas sûr de pouvoir l'arrêter dans son état du moment...

...Pourtant, le jeune homme se leva doucement, tirant son épée à nouveau, et s'approcha alors que le duel si rapide entre Dil'Duran et sa fille connaissait une pause rapide pour glisser deux mots à son grand père, qui parut hésiter une seconde avant de reculer, rangeant son épée, il était con ou quoi, Syles allait se faire couper en rondelles..!

Trop faible pour intervenir pour encore quelques minutes sans lui même crever, il tourna le regard vers Giliwyn...

...Et se qu'il vu dans les yeux de celui-ci le troubla au plus haut point.

Confiance.

C'était comme si, dans l'instant où leurs regards se croisaient, l'ancien maître de Syles lui disait ''T'es toujours pas foutu d'avoir pleine confiance en ce sale gosse, et tu ose dire être son père..? Mais quel raté!''

Sifflant entre ses dents, l'homme tourna son regard vers son fils... Et espéra vraiment, profondément, que son maître avait raison, que ce gosse savait ce qu'il faisait.

Celui-ci se plaça à deux mètres de sa mère, étirant doucement un ou deux muscles, puis tirant son épée pour se mettre en garde comme s'il s'agissait d'une formalité, ne semblant pas le plus sérieux du monde.


Alors t'as craquer, hein..?

De Rina Agarest, t'es devenue un monstre..?

Tu sais c'qu'ils disent, celui qui chasse les monstres doit faire attention, ou en devenir un lui même..?

...Ils savent juste pas que ça prends un monstre, pour un arrêter un.

Il as raison, le vieux, t'es qu'une gamine.
Les détails t'échappent, tu sais juste que t'as perdu quelque chose, quelqu'un, qu'il était trop tôt, que t'as pas eu le temps de faire ton deuil.

T'écoute même pas hein?

Personne peux te redonner ceux que t'as perdu, même si tu te les repasses en tête milles fois, mais on as tous ça...

...Bienvenue dans la famille.

T'as toujours pas compris, hein?
Tu comprends vraiment rien...

...Tu. Ne. Peux. Pas. Gagner.


Amusée par sa prétention, elle passa à l'attaque, si vive qu'elle n'aurait aucune difficulté à décapité Syles, si forte qu'elle briserait sa garde d'une seule main.

Les armes s'entrechoquèrent dans un bruit assourdissant.

Le grognement inhumain de Lynx retentit alors que son regard perçant se déposait sur la progénitrice de Syles.

Un sourire torve étira ses lèvres devant l'odeur du sang et des combats.


Hey kid,
I have to question,
What's with the violent aggression?

Details blurry,
Lost him too early...

Hey,
Why won't you listen..?

Can't help the people you're missing,
It's been done,
A casualty rerun...

...Welcome to the family..!

So have you figured it out now,
So have you figured it out!?

You.
Can't.
Win.
This.
Fight.

La femme, rageuse, épuisée, un genoux en terre, se tenant sur son épée, cria sa haine en tentant d'attaquer une fois de plus ce jeune insolent qui se tenait là, lame sur l'épaule comme s'il faisait une marche de santé.

Sa lame vola vers la gorge insolente.

Fut déviée, entourée, propulser hors de sa main à quelque mètres.

Elle cria sa haine en se préparant à mourir avec une malédiction sur les lèvres.

Tomba dans l'inconscience quand le pommeau redescendit sur son crâne.

L'attrapant pour l'empêcher de se fracasser la tête sur un rocher quelconque, il attendit un instant que Dil'Duran vienne la prendre et la soulever pour la transporter, puis se dirigea droit vers Giliwyn.


J'aime pas beaucoup faire confiances aux gens, mais un cabochard comme toi est bien le seul ici à qui je peux faire confiance pour ne jamais trahir se connard de Syles...

...J'vais lui redonner son corps, là, mais vu son endurance de pacotilles, il va tomber dans les pommes.

Prends soin de lui, tu veux bien..?

...S'il est pas en forme, on pourras jamais finir notre petite bataille de meute, Sangrelune.


Regard fixe.

Puis sourire narquois.

Et inconscience comme prévue quand Lynx retourna somnoler.


In a way it seems there's no one to call,
When our thoughts are so numb,
And our feelings unsure.

We all have emptiness inside,
We all have answers to find...

...Welcome to the family..!
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeSam 08 Fév 2020, 12:20

Gil n’était pas idiot au point de se jeter dans la gueule du loup sans prendre de précautions. A l’instant même où il comprit que ses paroles n’avaient aucun effet sur Rina, il pivota souplement sur ses hanches, et l’épée meurtrière se contenta de le frôler sans faire de dégâts. Syles avait bougé, lui aussi. Les deux hommes reculèrent et la regardèrent ôter, enfin, le masque qui ne dissimulait plus grand-chose de son visage. La longue chevelure teintée de nuit cascada dans le dos de Rina Agarest. Un bandeau de cuir travaillé recouvrait son œil gauche. Le droit les fixait, impassible. Gil fronça les sourcils. Le bleu se disputait à l’indigo dans cet œil frangé de cils, mais pas une once d’émotion ne venait le faire scintiller. Vide. Ce regard était tout simplement vide.

- Regarde bien son regard, imbécile… Ce que j’ai vécu pendant deux ans, elle le vit tous les jours depuis plus de dix. Tu crois qu’elle est encore capable de comprendre que je suis son fils, ou même qu’elle en a un truc à foutre ?
- Ouais, j’avais compris,
marmonna Gil.
- Si Dil’Duran ne m’avait pas trouvé quand il l’a fait, je serais mort, ou, avec quelques mois de plus, serais devenu comme elle… Et crois-moi, même toi, même Kaünis, aussi chiant que c’est de l’avouer, je vous aurais pas reconnus.

Gil ne répondit rien. La perspective d’être passé à un cheveu de ce drame avec Syles lui serrait le cœur. Il se savait pardonné par ce dernier, mais il n’avait pas envie de remuer le couteau dans la plaie. L’un comme l’autre, ils avaient vécu l’enfer et ils s’en étaient sortis comme des grands. Mieux valait se concentrer sur le présent, puisqu’ils affrontaient l’enfer ensemble, cette fois-ci. L’envoleur observa leur adversaire. Il avait déjà affronté des Frontaliers, mais relativement peu, et ce n’était pas une expérience qu’il était pressé de réitérer ; néanmoins quelqu’un devait mettre un terme à cette mascarade odieuse, et si ce n’était pas eux, alors qui ? La réponse arriva en un claquement de doigts. Trois silhouettes se matérialisèrent soudain sur le champ de bataille. Une première qui bougea en un éclair et opposa son arme à celle de Rina, la prenant par surprise. Une seconde qui recula, les mains sur les genoux et le souffle court. Une troisième qui, droite comme un i, chercha le regard de Syles. Le trouva. Sans un mot, Voïmakas inclina la tête. Salut altier auquel le garçon répondit ; et avant que Gil ait eu le temps d’esquisser le moindre geste, le Mentaï disparut.

Trois moins un égal deux : restaient donc Rybris, qui peinait visiblement à reprendre son souffle, et… Gil écarquilla les yeux. Le vieux ?! Eh bien oui. Sans se soucier des regards étonnés posés sur lui, Dil’Duran déployait toute sa puissance et c’était particulièrement impressionnant.

- Rybris, imbécile, reprends un peu ton souffle, les jeunes, vous aussi, vous pourrez reprendre le dessus quand vous serez plus aptes à gagner.

La voix éraillée du vieux forgeron claqua comme un coup de fouet aux oreilles de Gil. Maudissant son manque d’efficacité il se jeta sur les hommes qui, constatant l’arrivée inopinée de renforts, s’étaient approchés. Dans la mêlée, il entraperçut Elaïa qui affrontait un adversaire, un poignard dans chaque main ; à court de flèches, elle était descendue dans la cour. Les lames de Gil dansèrent. Il se fraya un chemin jusqu’à elle et prit soin de toujours l’avoir dans son champ de vision. Elle se débrouillait plutôt pas mal, mais s’il devait intervenir il n’hésiterait pas. Un éclair lui passa sous le nez et le fit reculer d’un bond.

- Rybris, merde !
- Pas fait exprès.


Mon œil, tiens. Le père de Syles semblait avoir retrouvé de sa morgue et il se battait un sourire aux lèvres. Gil essuya son front en sueur, incrédule. Cette bataille n’avait absolument aucun sens. Il secoua la tête, haussa les épaules, sourit à son tour, à demi, comme il en avait l’habitude, autrefois : de bons compagnons et de la bagarre, c’était plus qu’il n’en fallait pour faire battre son cœur. Et pas besoin de logique pour que ça fonctionne. Un cri d’Elaïa l’alerta : l’apprentie avait glissé sur une flaque de sang et se trouvait en mauvaise posture. Sans bouger de là où il se trouvait, Gil lança l’épée qui se trouvait dans sa main droite : elle se planta jusqu’à la garde dans le dos de l’homme qui menaçait la jeune fille.

- Prends-la et applique-toi un peu, grogna-t-il à son attention, avant de parer une attaque.

Les hommes du fort étaient plus nombreux, mais les intrus étaient plus puissants, plus audacieux et très vite, le court de la bataille pencha en la faveur de ces derniers. Il ne restait plus grand monde encore debout et entier quand Gil chercha Syles des yeux. Il comprit à l’instant même où il le découvrit, marchant tranquillement vers la femme qui semblait prête à tout pour le tuer. La scène fit bondir Elaïa ; Gil la coupa dans son élan, une main ferme posée sur son épaule, et la ramena derrière lui. Là-bas, Dil’Duran formula une requête silencieuse à laquelle l’envoleur ne répondit pas. Aie confiance, vieil homme. Tu ne vas pas tarder à comprendre. Déjà Syles invectivait sa mère, une drôle de lueur dans les yeux. Gil se tendit imperceptiblement lorsque le duel s’engagea entre les deux combattants, mais il s’obligea à ne pas bouger. Confiance ! Voilà tout ce qu’il pouvait bien encore offrir à son ami, en cet instant ; et c’était une bonne chose, car c’était justement ce dont Syles avait besoin. Une confiance inébranlable et indicible. Gil secoua la tête. Ce combat n’était pas égal… Toute puissante qu’elle était, Rina Agarest ne pouvait rivaliser face au jeune envoleur. Surtout pas maintenant. Il ne fut donc pas étonné de la voir s’effondrer, assommée par un coup de pommeau sur le crâne. Il ne fut guère plus surpris de croiser le regard insondable de Syles.

- Y’avait longtemps que je ne t’avais pas croisé, toi… murmura-t-il.

Silence. Monde en suspens. La voix de Lynx, plus incisive que celle de Syles, résonna dans l’air piquant et saturé d’odeur de sang. Gil sentit les autres frémir autour de lui. En ce qui le concernait, il avait déjà vu trop de choses, dans sa vie, pour ne pas croire que Syles et Lynx étaient deux personnalités différentes et à part entière, qui coexistaient dans un seul corps. Et une fois de plus, il fut fasciné. Lui n’avait pas réussi à se faire à la Bête, mais Syles semblait plus proche de Lynx à chacune des incursions de celui-ci. Gil cligna des yeux. Respect.

- Prends soin de lui, tu veux bien ?

Quelle question. Gil n’eut qu’à tendre les bras pour rattraper Syles avant qu’il ne tombe par terre. Il l’allongea doucement sur le sol et entreprit de délacer son col. Puis il partit à la recherche d’éventuelles blessures, mais en dehors de quelques égratignures et quelques bleus, le jeune homme allait bien. Quelqu’un, Rybris peut-être, s’approcha pour proposer son aide. Gil montra les dents. Ce n’était pas vraiment un reste de sa sauvagerie passée. Encore que… Il chargea le corps inerte de son ami sur son dos et se releva en grognant. Il pesait son poids, le bougre. Mais une fois de plus, la main tendue fut repoussée avec humeur.

- Non, gronda Gil, le regard étincelant.

Et personne n’osa plus s’interposer tandis qu’il rentrait à l’intérieur du fort. Il n’alla pas très loin : première pièce, la salle des gardes, visiblement. Avisant un banc de pierre, Gil y déposa son précieux fardeau, puis il détacha le bandana de Neige de son poignet, le mouilla et s’en servit pour humidifier les tempes et le cou de Syles. Bruit de pas, dans son dos.

- Première fois que tu le vois comme ça ? s’enquit-il sans interrompre sa tâche.

Elaïa ne répondit pas. Elle vint simplement s’installer par terre, dos contre le banc, les genoux ramenés contre sa poitrine. Gil soupira et laissa Syles pour se pencher vers elle. Il entreprit de la débarbouiller. Elle se laissa faire. Pas de soumission déplacée mais toujours cette confiance, intacte et lumineuse. C’était ainsi, dans sa meute.


*



Rybris donna un coup de pied dans un casque qui traînait par terre et poursuivit sa promenade entre les corps. Près de lui, Gil avançait les mains dans les poches.

- Belle bagarre.
- Ouais.
- Je suis pas mécontent d’avoir réussi à trimballer le vieux ici.
- Merci Voïki…
- Haha, tu l’as dit !


Rybris s’esclaffa et Gil jeta un coup d’œil vers la salle des gardes. Dil’Duran s’y trouvait depuis un moment déjà. Ils avaient installé Rina dans une pièce et Syles dans une autre. Distance de sécurité suffisante ? Le grand-père allait-il parvenir à réconcilier la mère et le fils ?

- Tu parles d’une histoire compliquée…
- La famille ? Toujours ! Mais tu en sais quelque chose, en tant que chef de meute, non ?


Dans l’échange de regard qui suivit, Gil se dit que Rybris en savait bien plus qu’il ne le laissait croire, et sur bien des sujets.

- Tu as l’air d’aller mieux, renchérit le père de Syles en envoyant valser du bout de sa botte un carquois vide, cette fois.
- Mmh.
- Sans rire, t’es plus frais que la dernière fois qu’on s’est vus.


C’était le moins qu’on puisse dire ! Gil venait d’être ramené à la raison par ses amis… Il marmonna quelque chose que Rybris ne comprit pas, puis il claqua de la langue – un nouveau tic ? – et se pencha pour ramasser un poignard qu’il reconnut comme étant celui d’Elaïa.

- Tu as vu Tsukia dernièrement ?

Question anodine. Posée sur un ton anodin. Rybris profita de ce que Gil lui tournait le dos pour laisser passer une expression peinée sur son visage. Vite disparue.

- Oui, oui.

Gil ouvrit la bouche pour poser une question, mais il se reprit et finalement, secoua la tête. Puis il se redressa et gagna la salle des gardes, plantant là un Rybris qui se pinça l’arête du nez en soupirant.


*


- Tiens, fit Gil en lâchant le poignard sur les genoux d’Elaïa, qui ne put s’empêcher de sursauter. Perds plus tes joujoux.

Il dénicha une pomme dans un compotier et s’assit sur la large table pour poser ses pieds sur le banc. Alors, qu’est-ce qu’ils fichaient, tous ?
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeSam 08 Fév 2020, 22:34

Une promesse était sacrée.

Rybris Torasil, dans toute sa vie, n'en avait jamais brisé une seule, trait de caractère qu'il partageait parfaitement avec le vieux forgeron qu'il était l'un des seuls à encore, parfois, appeler amicalement ''Allan''.

Pourtant celui-ci venait de briser sa promesse la plus sacrée, et ce pour sa famille. L'esprit du mentaï lui chuchotait que ce n'était pas pareil, que c'était très différent, pourtant il cria de rage en bottant le casque que Rina avait porter si fort que le choc le fit grimacer, si fort qu'il vola par dessus les remparts.

Puis il se dirigea d'un pas décider, presque violent, vers ce ''chef de meute'' qui semblait légèrement se demander quoi ficher, maintenant.


Toi, debout, dans la cours, t'as trente secondes.

Faut qu'on parlent...


You say you feel so down,
Every time I turn around,
And you say you should've been gone by now...

And you,
You think that everything's wrong,
You ask them how to carry on,
''We'll make it through another day just hold on''...

La ferme, Sangrelune!

La réplique, aussi sec que violente, à une boutade du genre qu'il prenait normalement malin plaisir à retourner vers son utilisateur dans un petit exercice d'esprit qu'il avait souvent pratiquer avec ce cabochard, fit vibrer l'air d'une telle façon que même l'envoleur en question sembla surprit, chose particulièrement rare.

Portant une main à son visage, Rybris se demanda ce qu'il avait bien put faire pour mériter tout ces emmerdements.


Pour commencer, je vais te demander de fermer ta grande gueule, pour une fois, jusqu'à ce que j'ais terminer ce que j'ai à te révéler, on est d'accord..?

...Bien.

Secondement, et ce point est impératif, je t'interdis - Parce que oui, je me permets de te donner des ordres - de te lancer dans une quête sans y penser suite à ce que je vais dire ; Tu n'aiderait personne et tu as promis à Syles de l'aider. Je suis peut-être le pire père au monde, mais si tu trahis la confiance de ce garçon, l'enfer n'auras pas de tortures plus douloureuses que ma colère, vu..?

...Merde, mais par où commencer, pour briser une promesse, hein..?


L'homme soupira.

Rina avait toujours été plus douée que lui dans ce genre de chose, mais en ce moment, elle n'était ni au courant de ce qui s'était passé, ni capable de ce genre de sentiments... Peut-être n'en serait-elle jamais capable.


...C'est à propos de Tsukia.

CALME! Tu me détends tes putains d'épaules, bon sang, on dirais un arc, j'te jure tu agis toujours sans penser, ou seulement quand il s'agit d'une fille?!

Bon, où en étais-je..?

Donc, j'ai bien revus Tsukia, oui, j'lui ais refiler un ou deux endroits où trouver du travail - Son maître marchombre ne peut continuer les cours en ce moment, je sais pas trop pourquoi, elle as refuser de dire, tout ce que je sais, c'est que c'est une connerie administrative - mais, comment dire...

...Elle ne va pas bien.

Et si c'est à moitié sa faute, tu es tout autant en cause.


Il le regardait un peu incrédule, forcément, facile de croire qu'il blâmait l'envoleur sans raison, c'était leur style à tout les deux, de fuir la responsabilité.

Dit moi, Giliwyn, te souvient tu avoir coucher avec Tsukia..?

L'homme semblait se demander ce que ça avait à faire dans tout ça, Rybris lui laissa donc le temps de replacer les pièces du puzzle, attendis patiemment que la gamme de questions et d'émotions ne passent sur son visage, jusqu'à ce qu'un masque d'incrédulité pleine de questionnement ne s'y dépose alors qu'il remontait son regard dépareillé sur le mentaï, qui soupira.

Semblerait que t'es plus virile que mes blagues ne le laissent entendre, mais Gil..?

...Pendant la traque, pour te retrouver, un combat de trop avec un mec qui voulait te pourchasser, elle ne m'as pas attendu pour le frapper, je suis arriver trop tard, il...

...Coup de pieds dans le ventre, je l'ais amener droit à une confrérie, j'ais fais passer ça pour un idiot dans un bar qui avait frapper par accident, mais c'était trop tard.

Elle l'as perdu, Gil.


I hate to see you fall down,
I'll pick you up off of the ground,
I've watched the weight of your world come down,
And now it's your chance to move on...

...Change the way you've lived for so long,
You find the strength you've had inside all along.

'Cause life starts now.

You've done all the things that could kill you somehow,
And you're so far down...

But you will survive it somehow,
Because life starts now.

Tanguant sur ses pieds, épuisé par l'effort, suivi par son apprentie qui lui criait d'être raisonnable et de retourner se coucher, le jeune homme marchait, sortit dans la cours pour y trouver son père et Giliwyn dans ce qui semblait être une conversation qui avait virée mentale à son arrivée.

Il tomba en se prenant les pieds dans un carquois, se releva en repoussant son élève, boita vers son ancien maître d'une démarche pleine de défit.

Il n'avait pas vraiment entendu leur conversation.

Mais il avait compris quelque chose, dans tout ce charabias, qui était plus important que bien d'autres choses.

Il s'écrasa presque sur Gil, se tenant à peine debout en haletant, si épuisé qu'il était, mais il tendit la main dans la poche de son manteau de cuir et, si elle en ressortit tremblante, ficha ce qu'il en avait sortit contre le torse de l'envoleur.

Quand il retira sa main pour laisser l'objet, ne fixant l'homme qu'un moment avant de se retourner et d'enfin accepter l'aide d'Elaïa pour retourner se reposer, Rybris observa l'objet et eu presque le souffle couper en le découvrant.

Toutes ces années, ce jeune imbécile avait garder ce truc..?

Une simple paire d'anneaux, vu de l'extérieur, de quelqu'un qui n'y connaissait rien. Un simple paire d'anneaux qu'il avait sûrement planifier de jeter à la figure de Tsukia si jamais il la revoyait un jour, dernier pied de nez à leur destin passé.

Gravés d'entrelacs, vides là où les armoiries finales auraient dut être placés, Rybris s'émerveilla une fois de plus devant la bande de métal forgée par le grand père du jeune homme.


...Dis, tu connais le passé de Syles à quel point..?

...Ou devrais-je dire, sais-tu que tu n'était pas le premier homme à qui le coeur de Tsukia avait été promis - Même si dans le cas du premier c'était par d'autres qu'elle - et qui était devenue une figure fraternelle à la place..?


Sinon, se dit l'homme, il aurait une très longue histoire à raconter.

Une longue histoire sur pourquoi Syles avait en se possession une paire d'anneaux de fiançailles qui n'avait jamais été terminés, jamais échangés.

Et sur pourquoi deux jeunes comme Syles et Tsukia s'étaient promis à l'un l'autre de tout faire pour ne jamais se croiser de nouveau...

...Pourquoi, malgré cette promesse, le simple nom de la jeune fille faisait que l'homme que le frontalier était devenu voulait qu'on la protège si nécessaire.

Loin de savoir qu'elle était désormais marchombre, loin de l'aimer ou d'avoir de quelconques sentiments à son égards, ceux ci enterrés depuis trop longtemps, c'était le devoir qui avait pousser le garçon à livrer ces anneaux.

Le devoir d'un faux-frère de s'assurer que sa fausse-soeur ne soit pas en trop grand dangers.

Et ce même s'il n'avait que compris le nom ''Tsukia'', même s'il pouvait se tromper.

Étrange comment ce garçon, si loin du ''Parfait frontalier'', était pourtant un bien meilleur homme que la plupart des fier guerriers du nord, se dit le mentaï avec une bonne dose de fierté pour son fils.


I am not alone,
Not beaten down just yet,
I am not afraid,
Of the voices in my head...

And down the darkest road,
Something follows me...

...I am not alone...

...'Cause misery loves my company..!

Le vieux forgeron s'écrasa dans la cours, sur le sol, assit pour observer le soleil qui se couchait lentement après une longue journée séparée entre les combats et l'exercice épuisant de soigner Rina pendant qu'elle se débattait et de tenter de la résonner.

Il y avait de quoi briser mentalement un homme, endurcit par la forge et la jungle ou pas, de tenter de raisonner une femme à qui il tenait qui était dans un tel état. Mais, il n'avait pas le droit de briser, pas encore, il était temps pour lui d'être plus qu'un homme.

Il devait être père.

Aussi, quand Giliwyn, celui qui l'avait le plus aider à maîtriser Rina pendant qu'il la soignait l'après midi durant, vint s'asseoir à ses côtés, ne put-il s'empêcher de tirer sur sa pipe, l'offrir à l'homme par courtoisie, et poser une question à laquelle il était impossible de répondre facilement.


Bon sang, Sangrelune...

...Comment diable est-ce qu'on fais, pour être père, tu peut me le dire, toi..?


Sûrement pas... Mais le simple fait d'extérioriser ses doutes sur ce nouveau défi l'aidait énormément à penser, à trouver comment diable il pouvait faire de cette coquille vide une femme qui pouvait vraiment être appelée ''Rina Agarest''.

Leave me in the cold,
You better run away.

I'm gonna dig a hole,
And bury all the memories we've made.

I don't need your condescending,
Words about me looking lonely.

I don't need your arms to hold me...

...'Cause misery is waiting on me..!
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeLun 10 Fév 2020, 21:18

"Faut qu’on parle".

D’accord, bien, parlons ! Mais lorsque Gil déboula dans la cour pour la seconde fois et se tourna vers Rybris pour parler, celui-ci le renvoya dans ses plates-bandes en un clin d’œil. Avec une telle efficacité que Gil, soufflé, resta coi. L’autre le menaça même de lui faire vivre un enfer si jamais il se défilait, avec Syles, et l’idée qu’on ne puisse vraiment plus avoir confiance en lui rendit l’envoleur plus triste qu’il l’avait imaginé. Il serra donc les poings mais ne dit rien, comme on le lui avait demandé. Il ne faisait plus trop de vagues, désormais. Attentif, il regarda Rybris chercher ses mots pour « briser sa promesse ». Drôle de formule. Et surtout drôle de moment ! Pourquoi le traîner ici, alors que Syles et sa mère se…

- C’est à propos de Tsukia.

Ce ne fut pas la mention de la jeune femme, mais l’inquiétude distillée dans la voix de Rybris qui alarma Gil et sans s’en rendre compte, il fit un pas en avant pour…

- CALME ! Tu me détends tes putains d’épaules, bon sang, on dirait un arc, j’te jure tu agis toujours sans penser, ou seulement quand il s’agit d’une fille ?

Les deux, répondit l’envoleur par bravade. Mais, prudent, il ne formula pas sa pensée à voix haute et se contenta de faire rouler ses épaules pour détendre ses muscles.

- Elle ne va pas bien. Et si c’est à moitié sa faute, tu es tout autant en cause.

Alors ça, c’était la meilleure ! Qu’avait-il bien pu faire encore ? De quelle façon avait-il encore abîmé quelqu’un à qui il tenait ? Parce qu’au fond, on en revenait systématiquement à cette question, non ? Et alors que Gil fouillait désespérément dans sa mémoire à la recherche d’indices, il sentit sa gorge se serrer. Parce que le regard de Rybris avait changé. Plus sombre. Plus sérieux. Et plus dangereux.

- Dis-moi Giliwyn, te souviens-tu avoir couché avec Tsukia… ?

Oui. Gil soupira. Oui, bien sûr qu’il s’en souvenait ! Depuis le temps que la petite lui faisait du charme, et lui, tout vaillant qu’il était, il avait tellement bien pris soin de la repousser dans la blesser… Mais elle avait été empoisonnée, et la vie la fuyait, pire, l’envie de se battre la fuyait, alors il avait décidé de lui donner une bonne raison de s’accrocher encore un peu. Il avait franchi le pas. Peu de personnes, toutefois, étaient au courant de cette histoire et il se demandait bien pourquoi Rybris avait été mis au parfum.

La réponse à cette question ne tarda pas. Lame d’acier qui se planta dans un cœur encore fragile.

"Elle l’a perdu, Gil."

Et voilà, songea-t-il alors que Rybris le regardait, accusateur. C’est reparti. Il n’était pas revenu depuis plus d’un mois que déjà sa chance l’abandonnait. C’était même plus drôle, à force. Soudain épuisé, Gil amorça un demi-tour, mais il se prit un Syles de plein fouet et retint ce dernier par le bras avant qu’il ne s’écroule. Mais qu’est-ce qu’il fichait là, lui ? Il ne tenait même pas debout… L’échange, cependant, se fit dans un grand silence. Seuls les regards parlèrent. Celui de Gil, vaguement surpris et peiné. Celui de Syles, farouche et déterminé. Celui de Rybris, enfin, éberlué quand il découvrit ce que le garçon avant abandonné d’autorité dans la main de son ami. Une paire d’anneaux délicatement ouvragés. Gil les observa à la faveur d’un rayon de soleil. Simples mais élégants. L’histoire que lui raconta Rybris à leur sujet avait tout d’un conte, à tel point qu’il se demanda même, en serrant les deux anneaux dans son poing, si cette andouille n’inventait pas au fur et à mesure. Mais ce qu’il sentait contre sa paume était bien réel, tout comme l’était la douleur dans son cœur.



*


- Bon sang, SangreLune… comment diable est-ce qu’on fait pour être père, tu peux me le dire, toi… ?

Gil laissa échapper un petit rire sans joie. Il venait de s’asseoir dehors, à côté du vieil homme, comme il en avait l’habitude sur les marches de la forge.

- Honnêtement, je suis la dernière personne à qui il faut poser la question, marmonna-t-il.

Devant eux le ciel se parait des mille et une teintes du couchant. L’entre chien et loup était tout proche, cet instant de la journée que Gil préférait entre tous. Patient, il attendait. Et il réfléchissait. Il n’allait pas replonger, non. La Bête ne frémissait pas, ne bougeait plus depuis qu’il avait choisi d’être seul maître à bord. Il n’allait pas non plus passer son temps à se morfondre. Ce qui était fait, était fait : inutile de s’apitoyer sur ce qui aurait pu être. Pour l’heure, il s’agissait de seconder Syles dans cette drôle de mission. D’accompagner ce vieux monsieur qui n’avait plus été père depuis des années. Ensuite, il irait retrouver Makeno, puisque c’était ainsi que les choses devaient être. A la rigueur, c’était peut-être la seule réponse qu’il pouvait offrir à la question de Dil’Duran. Après quoi… il retrouverait Tsukia et il la ramènerait chez eux. Parce que merde, c’était chez elle. Et parce qu’il lui devait des excuses, en plus de continuer à veiller sur elle. A veiller un peu mieux que ça, d’ailleurs.

- Tu deviens sage, jeune loup.
- C’est une métaphore ?
- Prends-le comme tu veux ! Je constate juste, moi. Y’a pas un an tu aurais foncé dans le tas et fait de sérieux dégâts.
- Ça peut encore s’arranger…
- Oh oui, je ne m’en fais pas trop pour ça. Mais j’veux dire… un père n’est jamais parfait. Jamais, petit. On aurait tort de croire le contraire.
- Et un frère ?
- Oh ça, un frère… c’est autre chose. Pas parfait non plus. Ça sert à rattraper les bourdes du père, et vice-versa. Tu piges ?


Gil secoua la tête, amusé par le bonhomme autant que par la situation. Oui, il pigeait. Et il sourit, rassuré par les paroles alambiquées de ce vieux fou de forgeron. Père, frère, ami, amant… au fond, ce qui comptait surtout, c’était sa volonté d’agir et ses actions. Son affection pour un morveux d’envoleur-frontalier, et pour une gamine mal élevée. En survivant à son accès de sauvagerie et en retrouvant la raison, il avait accepté sa seconde chance : celle de continuer en faisant de son mieux. Et soudain il sut quoi faire.

- Chantez, dit-il brusquement, arrachant Dil’Duran de ses pensées dans un sursaut. Syles et toi. Comme dans la forge. Chantez pour Rina. Je sais qu’elle vous entendra.

Il se souvenait du chant de Khia. C’était ainsi qu’il était sorti de sa léthargie, là-bas, dans les Dentelles Vives ; est-ce que cela pouvait marcher aussi avec Rina Agarest ?
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeMer 19 Fév 2020, 02:27

L'homme sourit à l'idée.

Il aurait put dire oui, plusieurs auraient crus qu'il l'aurait fait, et pourtant, il se contenta de tirer sur sa pipe, de laisser passer un ange...

...Et d'enfin briser le silence, chassant cet intrus ailé née d'une métaphore fort étrange.


C'est une bonne idée, ça pourrait marché... Excepté un tout petit détail.

Elle reconnaitra peut-être Syles ainsi, il s'agit de son fils, même les changements dans sa voix pourrais la laisser le reconnaître, mais moi...

...Moi, la dernière fois que j'ai chanter en sa présence, c'était loin d'être ce vieux chant de mines que j'ai appris pendant mes années passés à la tête d'une bande de mercenaires.

C'était dans une autre langue, dans une autre époque, et avec une émotion que je n'ais plus connus depuis longtemps.


Un autre nuage s'extirpa de sa bouche alors qu'il pensait à cette proposition en ayant un léger sourire que tout ceux le connaissant - surtout Giliwyn, qui venait de passer un enfer à apprendre chaque trais et chaque détails de ce même sourire - avaient appris à redouter.

C'était ce sourire un peu gamin, cet espèce de défi lancé à la vie par un ''Vieux fou de forgeron'', dirais certains, qui rappelait que l'homme exilé n'en était pas moins un mercenaire au fond de son coeur, coeur où l'emblème d'une rose noire dont une épine laissait couler une légère goutte d'un liquide mauve était encore gravé. Le sourire d'un Dil'duran qui avait un plan, et qui s'apprétait à faire quelque chose qui en ferait grogner plus d'un.


J'vous ais entendus, un peu plus tôt, et vu ton regard tu ne compte pas deux secondes suivre le conseil de cet abbrutit de Rybris, pas vrai..?

...C'est une brave petite, mais il faut avouer que la vie ne lui fait pas de cadeaux, je sais pas trop ce qui l'as ammené à suivre le chemin sur lequel elle marche, mais j'espère pour elle qu'un jour, cette voie lui permettra de comprendre qui elle est vraiment, de trouver sa propre meute, sans forcément quitter celle dont elle fait déjà partit, pas toi..?

...Mais tu sais, un chef de meute, ça as plusieurs responsabilités.

Dis moi, Giliwyn, t'as déjà appris à chanter..?


We hate to see you fall down,
We'll pick you up off of the ground,
He watched the weight of your world come down,
And now it's your chance to move on...

Change the way you've lived for so long,
You find the strength you've had inside all along...

'Cause life starts now.

You've done all the things that could kill you somehow,
And you're so far down...

...But you will survive it somehow because life starts now..!

L'envoleur grognait dans sa barbe.

Quel plan à la con, c'était du Sangrelune tout craché en effet, chanter! Quelle idée! Sa mère était dans un état lamentable mentallement et l'autre couillon voulait qu'ils chantent!

Comme s'il avait que ça à faire, lui, et puis il n'avait jamais appris à chanter, en plus.

Sa mère chantait.

Dans une autre vie, à une autre époque, à un fils qui n'existait plus vraiment, qui avait trop changer, elle avait chanter des légendes et des ballades.

Lui, il ne savait pas chanter, il baragouinait une ou deux vieilles bagatelles que Dil'Duran lui avait appris, mais chanter comme ça, pour autre chose que s'éviter un coup de marteau du forgeron? Il n'avait jamais fait ça, il n'avait jamais seulement essayer. À quoi bon, c'était un combattant, pas un chanteur ou un musicien..!

Le chant qu'il maîtrisait, c'était le chant de la mort, la dance de l'homicide, l'aria de l'extinction en clef de génocide.

Loin d'être le genre de chant dont parlait Gil. Et s'il en chantait un morceau à sa mère, elle serait forcément perdue et pour de bon, cette fois.


Tu lui ressemble plus que tu ne le crois...

Le jeune homme souleva un sourcil incrédule, qu'est-ce qu'il voulait lui encore..?

Ressemblait, on es plus pareil, ni l'un ni l'autre.

Si tu veux le croire. Mais vous êtes tout les deux brisés plus ou moins de la même façon, tu as vécu une partie de l'enfer qu'elle as vécue.

Un chant de Dil'Duran pourrait la secouer, affaiblir ses défenses mentales.

Mais c'est son fils qu'elle doit entendre chanter.


Tu comprends rien!? Je ne suis plus son fils et certainement pas le tie--

Claque.

Assourdissante, qui lui fit se poser plus de questions qu'autre choses.

Ils étaient tout les deux plus du style coup de poing, et puis cette claque n'était pas pleine de force, c'était presque une claque... Offusquée..?


T'es un sale putain de gosse insupportable qui se croit plus sage que tu l'es...

L'homme leva le bras une fois de plus, l'envoleur était prêt à tout... Sauf... ÇA, se dit-il alors que le Mentaï refermait ses bras autour de lui.

...Mais que tu soit sage ou pas, sale gosse ou pas, supportable ou pas, que tu porte un halo, des cornes ou la couronne encore saignante du diable lui même, tu seras toujours notre fils.

Alors arrête de jouer au plus con avec Giliwyn, t'es sûr de perdre, et fou leur en plein la vue, ramène nous Rina, un peu plus brisée ou non, question qu'on puissent être toujours aussi dysfonctionnels, mais au moins former une vraie putain de famille...


Un peu mal à l'aise devant cette soudaine présence d'émotions de son paternel, le jeune homme respira plus facilement quand celui-ci le lâcha et s'éloigna de plusieurs pas avant de rajouter, par dessus son épaule, une phrase toute simple.

Syles..?

...La condition de ta mère, la façon dont elle nous regardent, tout ça, c'est une autre torture de ces cons, alors tu sais ce qu'il te reste à faire...

...Casse leur la gueule, mon grand.


Un sourire, un signe du pouce vers le haut, puis poof, il disparu, sûrement pour reprendre contenance après tout cet échange non caractéristique.

Le jeune homme, lui, soupira, mais devina malgré tout la présence de son ancien maître, qui avait sans doute assisté à une partie de la scène, avait sûrement causer cet envie de cacher tout ça chez son père.


Ce couillon peux jamais faire simple...

...T'sais, j'crois qu'il avait raison, j'avais juste mal compris ce qu'il voulait dire...


Passant devant Gil sans continuer, il laissa échapper une phrase à voix basse, persuadé que l'homme avait compris celle-ci et presque sûr qu'il aurait détecté cette pointe de fierté attachiante dans ses yeux s'il l'avait fixer un instant.

...J'te ressemble plus que je le crois...

Cannot think,
Cannot talk,
Cannot do it right.

Can't call the doctor,
He's as sick as you and I...

...I saw the line of snakes that came to me...

...So innocent were the days,
The taste of good memories
A bag full of hope that was only for me and you,
Oh oh oh...

Vingt-huit minutes.

C'était le temps écoulé depuis que Syles leur avait intimer de quitter la pièce, d'en verrouiller la porte, de le laisser seul avec sa mère, quoi.

Vu le niveau de celle-ci, ils avaient eu peur un instant qu'il compte réglé les comptes à coup de poings et finisse crever, mais Dil'Duran et Giliwyn avaient finis, à force de regards plein de sens, par calmer Rybris et le forcer d'accepter.

Néanmoins, quand celui-ci, qui comptait les secondes en faisant les cents pas, en arriva à trente minutes, il se décida à aller voir ce qu'il se passait là dedans, impatient, mais ne fit que trois pas avant que Syles ne sorte en lui faisant écarquiller les yeux plein de questions.

Le jeune homme, torse nu, tenant sa tunique et son manteau de cuir sur son épaule, tout deux d'un noir plus sombre que le ciel de minuit, avec ses multiples cicatrices, les cheveux en bataille et la sueur sur le front, avait plus l'air d'un bad boy sortant de la chambre d'une fille de noble qu'un garçon sortant d'une conversation avec sa mère, et de loin, au point où Rybris se demanda s'il avait penser au mauvais genre de ''bataille physique'' en s'en faisant pour son gamin, surtout quand Rina, semblant semi épuisée, pris place dans le cadre de la porte, révélant au soleil que non seulement elle n'avait plus d'armure, mais qu'en plus elle avait aussi retirer sa tunique, ne laissant sur sa poitrine que des rubans salis de sueur se serrant en genre de brassière, et que, haletante, elle ne les observes un instant...

...Quand son regard passa sur lui, il y eu de la haine, pure, qui lui fit penser que peu importe ce que son fils avait fait, ça avait planter... Et qu'il se méritait plusieurs claques.

Elle passa sur Dil'Duran avec une émotion indéchiffrable et...

...S'arrêta sur Sangrelune avec de... L’intérêt..? De la curiosité..? Elle lui fit signe de la rejoindre dans la pièce et Syles, passant de nouveau ses vêtements comme s'il n'avait rien à expliquer, ne prit pas deux secondes à préciser.


Gil, elle t'attends... Et j'espère que t'es frais et dispo, tu va en avoir de besoin.

Ne réalisant ni le double sens de sa phrase, ni de la situation ou la gueule de dix pieds de long de son père, le jeune homme passa son manteau et se laissa tomber sur le dos dans la cour pour se reposer un instant au soleil d'après midi.

Gil n'avait qu'à bien se tenir, se dit-il.


There'll be no more pearly gates,
So stand up for yourself this time.

Fight for honor let no one drag you down no more,
Be your own man with blood,
Sweat,
Tears you fall...

...Arrow pierced,
My eye no longer see,
I paid the price and fed the family...

...Feel strong like an oiled machine,
All the anger boils within.

Move it,
Give it,
The high rollers are in..!

I get groovy,
Now turn it on and fight!

Seal the deal,
And let's boogie for a while!

Let's get groovy,
Burning out with rage.

Seal the deal,
And let's do it all again..!

Se dirigeant vers le fond de la pièce assez sombre, maintenant que la porte était de nouveau fermée, éclairée seulement d'une unique boule de lumière qui avait été créer par Rybris en début d'après midi, la femme observa l'homme qui l'avait rejoint à sa demande, comme deux prédateurs en cage, ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir parler le premier...

...Mais elle savait qu'elle le devait. Son fils l'avait bien décrit, se dit-elle, ''Le beau gosse aux yeux dépareillés qui fait pas son âge'' le décrivait très bien.

Tout comme elle même semblait beaucoup plus jeune qu'elle ne l'était - Les détails de comment cela était possible se perdant dans les souvenirs brumeux de dizaines d'expériences toutes plus sadiques les unes que les autres - il ne faisait pas exactement les près de quarante ans que son fils lui avait dit qu'il avait.

Peut-être à cause de son air de gamin incorrigible, peut-être à cause de cette mèche de cheveux, qui semblait se rebeller contre toute tentative de la repousser de son front, peut-être parce qu'il ne semblait même pas vouloir la repousser sur son crâne...

...Elle n'en était pas sûre, mais cela importait peu.


C'est donc toi, le fameux Giliwyn Sangrelune...

Sa voix, bien que vide d'hostilité, lui causa un pincement au coeur. Comment était-il possible de s'entendre et d'avoir l'impression que quelqu'un d'autre parlait..?

Elle ne comprenait toujours pas ce soudain revirement en elle même, pourquoi et comment ce gamin avait réussis, en si peu de temps, à la faire comprendre qu'elle ne voulait pas le tuer, qu'elle serait morte pour lui...

...Comme il l'avait fait revenir, se dit-elle.

Il ne lui avait pas tout expliquer, loin de là, disant que ''Gil'' serait meilleur que lui pour expliquer un peu ''Ce qu'il était devenu''... Et il avait aussi mentionner que lui aussi, au fond, avait besoin de parler et de se rappeler tout ce temps, que ''ça lui ferait du bien''.

Elle ne prétendait pas comprendre. Mais elle prit place assise sur le lit auquel elle avait été attacher il y avait moins de trente minutes de cela.


J'ai beaucoup de questions, et on je préfère les posés à celui que mon fils semble tant respecter et as appeler ''Son maître'' pendant, semblerait-il, plusieurs années de sa vie...

...Mais pour commencer...

...Crochet, coup de pied fouetté, une droite, se glisser à gauche, coup de coude, remonter la main pour un atemi sous le menton.

Combinaison dangereuse, particulièrement efficace...


Il l'avait utilisé contre elle pendant leur combat, de ça, elle se souvenait très bien, elle en avait évité une grand partie et ce n'était pas exactement ce qu'il avait fait, puisqu'il avait une lame dans les mains, mais l'enchaînement était trop caractéristique pour qu'il ne s'en serve pas en combat à mains nues, trop parfait pour ne pas être pratiqué...

Le pied droit était un peu trop à gauche, l'angle du genoux trop prononcer d'environ deux degrés.

Si mon casque n'avait pas été touché par la lame, une jambe aurait volée...

...Rina Agarest, connue comme Rose Noire chez les--

...Dans l’organisation de laquelle je faisais partie...

...Première question ; Qui êtes-vous, Giliwyn Sangrelune..?

Deuxième question dans la volée car j'ai l'impression que je n'aimerais la réponse ni à l'une ni à l'autre...

...Mon fils m'as dis qu'il n'était pas exactement un frontalier ; Ce que je veux bien croire puisque vous n'avez pas le profil ou l'armure d'un combattant frontalier et lui non plus...

...Qu'est-ce qu'est devenu mon fils, et si vous êtes son maître, alors vous êtes un maître de quoi, exactement..?


Lets take a moment and break the ice,
So my intentions are known.

See I pity in watching you suffer,
I know the feeling of feeling of being damned alone...

...I got a storybook of my own.

Don't you see I am your pride,
Agent of wealth,
Bearer of needs.

I am your war,
Arming the strong,
Aiding the weak.

Know me by name...

...Shepherd of fire..!

Syles, hilare d'entendre l'hypothèse de son père sur ce qu'il avait fait avec sa mère, se dit qu'il avait plus raison qu'il ne le croyait ; Si Gil s'attendait à une partie de jambes en l'air, il devrait s'armer de patience et d'endurance, car s'était sûrement la dernière chose que sa mère avait en tête.

Ils avaient bastonner, ils avaient parler un peu, et certes, il avait même essayer la fameuse méthode de chanter...

...Mais ça avait été bien plus compliqué et long qu'il ne l'aurait cru et cette satanée pièce était un véritable four, aussi ne serait-il par surpris un seul instant si Giliwyn aussi sortait de là torse nu, c'était presque nécessaire à ne pas bouillir vivant.

Repassant lentement les quelques pièces d'amure qu'il avait ajouter à son manteau de cuir, afin d'en renforcer les points faibles, il ricana un bon moment sans pour autant s'expliquer à son paternel, et toc que ça lui apprenne à garder des secrets, il le laisserait bien penser ce qu'il voulait...

...Cela dit, Gil voudrait sûrement lui faire la peau, en sortant de là, ou du moins lui flanquer une baffe.

Car il était hautement incertain de quel genre de réaction sa mère aurait en apprenant que son fils était désormais au service du chaos...

...Mais son ancien maître trouverait la bonne façon d'expliquer. Même s'il ne le croyait pas toujours, il était doué pour ça, après tout, il avait bien appris l'humilité (Mais pas trop) à un frontalier plein de fierté..!


Let the water throw it's shades of red now,
Arrows black out all light.

Death is rotting in the town with armor,
They've come to grant you your rights..!

Hail to the king,
Hail to the one.

Kneel to the crown,
Stand in the sun...

...Hail to the king!
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeMer 19 Fév 2020, 19:14

Le dos appuyé contre un mur, dans la salle des gardes, Gil méditait les paroles de Dil’Duran. Il ne voyait pas bien en quoi chanter dans une autre langue pouvait avoir des conséquences néfastes, mais visiblement, celui qui était chargé de pousser la chansonnette, c’était Syles ; et là encore, il ne comprenait pas d’où venait le trouble du gamin. Celui-ci était furieux. Ce n’était pourtant pas comme s’il n’avait jamais chanté de sa vie ! Et il y avait pire, non ? Perplexe, il le regarda tourner comme un lion en cage, peu désireux de creuser afin de trouver ce qui clochait. Il était assez préoccupé par ses propres pensées pour aller se mêler de celles des autres… Dans un coin de la pièce, Elaïa jouait distraitement avec un poignard. Elle aussi attendait que la tempête se calme. Au lieu de cela, Rybris choisit de mettre le feu aux poudres en provoquant Syles. Déjà hors de lui, le jeune homme répondit quelque chose qui parut choquer Rybris. Pour le coup, cela eut le mérite d’intriguer Gil et il se promit de demander au morveux ce qu’il avait bien pu lâcher qui mette le bougre dans un tel état.

La claque ne le fit pas réagir. Il lui en avait lui-même distribué tellement que parfois ça le démangeait encore. Et puis ce n’était pas leur faute si Syles était une véritable tête à claques. En revanche, l’étreinte dans laquelle Rybris attira le garçon creusa un pli de sourire dans sa joue. Et brusquement il comprit : les années passent, les emmerdent continuent de s’enchaîner mais envers et contre tout, un père reste un père. Le besoin de revoir Makeno se fit si grand en lui que Gil retint difficilement un gémissement. Il croisa les bras sur la poitrine pour masquer son trouble tandis qu’Elaïa, qui avait interrompu son manège avec son poignard, le regardait avec étonnement. Puis Rybris disparut et Syles, désormais calmé, traversa la pièce pour aller voir sa mère. Croisant Gil, il ralentit juste assez pour murmurer quelques mots qui ravivèrent la petite étoile dans les yeux vairons de l’envoleur, et ancrèrent cette nouvelle idée au fond de son cœur : un frère aussi reste toujours un frère.


*


- Première question : qui êtes-vous, Giliwyn SangreLune ?

Debout dans la petite pièce trop exigüe et trop chauffée, ses mains dans les poches de son tabard, Gil ne répondit pas immédiatement. Rina Agarest n’avait pas terminé de toute façon et puis, ce qui l’intéressait pour l’instant, c’était son apparence. Pas son accoutrement – encore que les bandelettes dévoilaient bien plus qu’elles ne dissimulaient – mais son attitude et surtout les expressions qui animaient son visage. Parce que jusqu’alors il n’avait été témoin que d’un regard vide, inexpressif ; qu’avait bien pu dire ou faire Syles qui ait pu redonner vie à cette femme ? Elle n’était pas en bonne forme. Ses os saillaient sous sa peau trop pâle, ses traits tirés et les cernes creusés sous ses yeux attestaient d’un cruel manque de sommeil. Dans de telles condition son affrontement de tout à l’heure était tout simplement incroyable. Pour cette raison, Gil affectait la décontraction sous couvert d’une garde légère, prêt à réagir au moindre doute.

Son regard avait changé. Il pouvait désormais naviguer dans ces deux océans indigo et y décrypter des indices : curiosité, amusement, interrogation, fatigue, inquiétude. Quand elle parlait, elle bougeait beaucoup les mains et quelque chose de familier transparaissait dans sa façon de pencher la tête. Il était plus simple de trouver des similitudes entre Syles et Rybris. Mais cette fossette, c’était bien celle de son ancien apprenti lorsqu’il était intéressé par quelque chose. Gil se mordit pensivement la lèvre inférieure. Il avait du mal à comprendre en quoi il pouvait bien intéresser Rina. Il avait été surpris qu’elle demande à lui parler quand dans la pièce d’à côté se trouvaient son père, son compagnon et son fils.

- … qu’est-ce qu’est devenu mon fils, et si vous êtes son maître, alors vous êtes un maître de quoi, exactement ?

Pourquoi ne pas lui poser la question directement ? s’interrogea Gil, franchement surpris. Rina s’en aperçu ; elle eut un petit sourire triste et il réalisa alors qu’elle avait sans doute questionné Syles, justement. Soit le garçon n’avait pas trouvé les mots pour répondre, soit il avait estimé que ce n’était pas à lui de le faire. Ce qui revenait au même : c’était à lui qu’on refilait la patate chaude…

- Un sale môme, répondit-il alors sans hésiter. Un véritable enfer de morveux infoutu de se tenir correctement. Il ne sait pas bien communiquer mais ça, je pense qu’on sait de qui il tient…

Y avait-il un soupçon de reproche dans la voix de Gil ? Oui, probablement. Comment ne pas en vouloir à deux parents qui n’avaient pas rempli leur rôle ? Pas au moment où Syles en aurait eu besoin, du moins ; et le petit Maël en lui, celui qui avait grandi dans l’amour de Gil et Sinead, en était chagriné. Mais il n’était pas en colère et c’est même dans un calme absolu qu’il s’assit à même le sol, le dos appuyé contre le lit.

- Installez-vous confortablement, Rina. On ne raconte pas Syles en cinq minutes…

Plutôt en deux heures. C’est le temps que passa Gil dans cette pièce ; jamais il n’avait parlé autant. Sa voix encore fragile était un mince filet rauque et cassé auquel Rina était suspendue. Elle ne l’interrompit que rarement, généralement pour qu’il apporte une précision. Et Gil ne lui cacha rien. Il n’avait jamais été très enclin à préserver le secret du Chaos, pour commencer, et puis il estimait que cette femme devait savoir ce qu’elle avait manqué. Il lui rapporta sa rencontre avec Syles, ses années de formation, les nombreux dangers affrontés, les obstacles franchis, les catastrophes évitées. Il ne tut ni les blessures ni les coups d’éclat. Kaünis fut mentionnée trois fois, Juhen deux fois, Seren une fois. A la fin de son récit, Gil avait la gorge en feu et une soif immense. Il se leva, s’étira souplement, essuya son front en sueur et regarda Rina.

- Je vais vous trouver des vêtements et de quoi manger.
- C’est mon fort, je sais où se trouvent mes affaires.
- Votre fort ?


Rina s’empourpra et Gil, délicat, n’insista pas. Beaucoup de choses lui échappaient encore – qui tirait les ficelles dans l’ombre, qui avait torturé cette femme et l’avait retenue captive depuis tant d’années, pourquoi… - mais il savait que ces deux heures n’avaient pas été en pure perte. Il appartenait désormais à Syles et elle de se retrouver s’ils le désiraient, et si oui ce serait forcément long, pourtant il était satisfait d’avoir jeté les bases d’une reconnaissance mutuelle. Il allait sortir quand la voix de Rina le rattrapa :

- Merci… merci d’être là pour lui.

Gil hocha imperceptiblement la tête, puis il tourna la poignée et se retrouva sous le feu des regards alarmés / curieux / sidérés. Comprenant le manège de Syles, il afficha un petit sourire tranquille, s’adossa au battant qu’il avait refermé et soupira bruyamment :

- Et ben dites donc, quelle endurance, cette femme !

Il lui fallut beaucoup de patience pour expliquer à Dil’Duran qu’il s’agissait seulement d’une plaisanterie, et que l’endurance qu’il avait évoquée faisait référence à l’écoute infatigable de Rina. Puis, lassé de se justifier, il chercha de l’eau et se désaltéra avec délice. Il chargea ensuite le vieux forgeron d’apporter la carafe à sa fille – oui, elle est lucide, non, elle ne va tuer personne, oui, elle va bien, non, elle n’a rien dit sur la situation – et sortit à son tour pour prendre l’air. Il trouva Syles en train de ronfler dans un dernier rayon de soleil et secoua la tête. Incapable de résister, il s’accroupit près de lui et le tira de sa rêverie comme il avait eu longtemps l’habitude de le faire : en lui pinçant le nez.

- On a du boulot, morveux !


*


Sortir les corps, les brûler pour qu’ils n’attirent pas de charognards ou de maladies les occupa une bonne partie de la soirée. Dil’Duran avait récolté les armes des hommes tombés au combat et nettoyé celles qu’il estimait valables ; Elaïa l’avait aidé dans cette tâche. Ensuite, ils avaient inspecté le fort. Militaire, celui-ci n’offrait qu’un relatif confort, mais chaque chose était scrupuleusement rangée à sa juste place et c’est ainsi qu’ils trouvèrent le garde-manger bien rempli. Etant donné l’heure avancée, l’état de Rina et les incertitudes encore nombreuses, Gil avait suggéré de passer la nuit dans le fort, où ils seraient de toute façon mieux logés que dans la nature. C’est ainsi qu’ils partagèrent un bon repas, dans la salle à manger qui contenait une large cheminée dans laquelle ils avaient allumé un grand feu, et une longue table en bois autour de laquelle ils s’étaient assis. Rybris n’était pas revenu. Personnellement, Gil le soupçonnait d’avoir besoin d’un peu de distance pour digérer la situation. A sa place, il ne savait pas comment il aurait réagi. Mal, sans doute, songea-t-il en frottant pensivement sa mâchoire. Ses pensées quittèrent toutefois Rybris pour se tourner vers Tsukia.
Revenir en haut Aller en bas
Syles Agarest
Envoleur
Syles Agarest


Nombre de messages : 811
Citation : ''Real heroes are never as polished as the legend that surrounds them...'' Big Boss ~ Metal Gear Solid
Date d'inscription : 23/02/2014

Feuille de personnage
Age: 25
Greffe: Paumes magnétiques
Signe particulier: Un tatouage représentant des ailes sous l'oeil droit.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeDim 23 Fév 2020, 03:49

I've got my life,
Laid out in front of me like roads drawn on the map...

...I've had so many times,
Where I slipped off the beaten path,
I took the time to see the picture in for what it's worth,
I'd walk a thousand miles without my shoes to make it work,
I swore to God that I'm never coming back...

...Kept my faith when I was cracked,
Staring at the wall through a crack in the floor,
And these metal doors,
They've kept me trapped,
I gotta remind myself,
That my mind is strong so I won't lose my head.

I've got my demons that I fight with,
Every little thought in every breath.

I wear my heart up on my sleeve so my soul's exposed.

And I carry this disease,
the weight of my holy ghost.
God, can you hear me..?

...God is missing...

L'acier.

Le seul chant dont elle se souvenait.

La femme, autre fois frontalière, puis mère, traîtresse, commandante et combattante, se serait demandé ce qu'elle était désormais, aurait dut se le demander, peut-être qu'elle n'était pas ''guérie'' comme certains auraient dits, car elle n'avait tout simplement pas l'esprit à se poser la question, ni même à aller voir Syles ou Rybris, en fait quand elle avait réaliser qui ils étaient, quand elle était ''Revenue'', elle avait l'impression d'observer les vestiges d'une vie passée, la famille d'une autre venue la retrouver par erreur.

Elle savait que ce n'était pas le cas, mais l'impression était là. Pour le fils, elle ne ressentait pas tant d'émotions que ça, pour le père, elle ne ressentait qu'une haine indescriptible venant d'elle ne savait trop où.

Observant la plaque d'acier rougeoyante, procédant aux réparations et à une ou deux modifications de l'armure qu'elle avait porter si longtemps, elle la déposa dans un baril d'eau présent dans la forge de fortune qui servait autre fois à réparer les armes de ses hommes, puis s'éloigna un peu pour aller aiguiser sa lame, laissant enfin le champ libre au vieux forgeron qui lui avait laisser l'espace quand elle l'avait réclamé d'une seule phrase.

Elle repassait toute l'information accueillie au près de Syles et de ce fameux Giliwyn, se repassait leur combat en tête, se rappelait de la maîtrise de l'homme, jusqu'à ce qu'il décide qu'il n'était pas près à tuer celle que son ''élève'' était venu chercher.

S'il l'avait dut, l'homme aurait-il porter le coup de grâce pour sauver son fils..?

Quelque chose lui disait que oui, que là où Dil'Duran et ce crétin de Rybris auraient hésité trop longtemps, ou se seraient sacrifiés à la place, cet homme aurait porter le coup de grâce, protégé Syles des représailles de ses hommes, et ce même si cela voulait dire que le garçon l'aurait fort probablement détesté, même s'il y risquait sa vie mille fois, il était troublant, comme un livre ouvert, comme s'il portait son coeur sur sa manche, pourtant elle ne réussissait pas à comprendre la langue de ce livre, les écritures sur le coeur.

Dil'Duran, Syles, ils avaient tout deux insisté pour qu'elle se repose, qu'elle prenne du poids, blahblahblah.

L'homme avait acquiescé en ayant la tête ailleurs.

Il l'intriguait, réalisa-t-elle.

Rien de déplacé, ni de pervers, dans cette réalisation.

Simplement, il était un mystère, elle avait été un personnage sans émotions pendant si longtemps, et voilà un homme qui semblait être une véritable boule d'émotions en mouvements.

Ce soir là, elle décida de tenter de l'observer, de comprendre.

Ils disaient tous qu'au fond, elle était ''Brisée'' un peu à l'intérieur.

Si c'était le cas, il fallait réparer. S'il fallait réparé, il fallait des pièces de rechanges. Et cet homme semblait avoir plus qu'assez d'émotions pour qu'elle les étudies et comprenne comment en créer.

C'était logique, tout simplement.


Take it back,
Take it back,
My friend.

All the things that you said about the end.

This is it,
This is me telling you it ain't over til it's over,
Give it up,
Give it up, my friend.

The score is settled even if you won't admit.

Set it down,
Final hour without a doubt,
It's over when it's over.

You've got your life laid out in front of you,
Like a car crash.

I'm cautious at the wheel,
Cause you were driving too fast.

But if you took the time to check up in your rear view mirror,
You'd see the things you're driving from,
They're your biggest fears...!

You gotta get back up,
From the wreckage above and walk,
Right through the fire.

No matter what happens,
The fact is that the flames keep getting higher.

You gotta keep it going,
Keep tiptoeing,
Through the fire,
And the flames,
And the pain of knowing.

Through all this doubt,
Gotta keep on going,
Gotta give that spark,
Gotta keep on glowing...

Nous partons dans deux heures...

...Seuls.


Syles n'avala pas tout de suite la soupe qu'il avait dans la bouche, prenant un instant pour comprendre ce fait qui venait d'être exposé.

Il n'avait pas planifier de bouger aussi vite, pour laisser à sa mère le temps de se reposer, tout comme Dil'Duran lui même l'avait recommander, mais ce n'était pas là ce qui le troublait, comme la plupart des gens présents.

C'était le fait que sa mère avait dit qu'elle partait, seule, avec un seul d'entre eux.

Gil.

Avaient-ils fais un marché le jour d'avant..?

Le regard du maître envoleur lui souffla que non, car il semblait tout aussi intrigué par ce que la femme venait de dire.


Ne vous faites pas d'idées.

J'ai besoin de l'un de vos talents, de vous étudiez pour mieux comprendre.

Et vous avez l'intention d'aller quelque part, faire quelque chose de très stupide et de particulièrement dangereux.

Je vous utilises, vous m'utilisez.

Cela me semble un marché acceptable et je n'imagine pas que vous êtes assez stupide pour ne pas en voir les avantages au point de le refuser.

Comme il nous est inutile de passer par les plaisanteries qui n'ont de place entre étrangers, il est donc purement logique de passer directement à l'établissement d'un moment pour le départ.


...Et deux heures leur ferait éviter la tempête qui arrivait, se dit Syles, qui avait appris à lire le ciel auprès de l'homme en question, justement.

Peut-être aurait-il dut se taire, les retenir, combattre l'inévitable, après tout ce temps à la chercher, s'assurer de ne pas la reperdre.

Il se contenta de finir son bouillon.

Et de dire deux mots.


...Bonne chasse...

Chasse à quoi? À l'homme? À Tsukia? Il n'était pas trop sûr. Au fond, la seconde serait sûrement plus dur à traquer, se dit-il. Quoi qu'il n'avait jamais essayer, un peu comme son paternel et son grand père, lui aussi avait fait une promesse qu'il ne comptait pas briser.

La promesse de ne jamais la revoir.

Une promesse dont il ne donnerait jamais les détails à Gil, sous peine de lui donner de quoi rire de sa gueule pendant des années.

Elle avait fait la même et, s'il y avait eu, au début, un ou deux moments où ça avait été très près, peut-être même d'autres plus récents, se dit-il, elle pouvait être près de Gil quelques moments avant lui puisqu'elle le connaissait, se dit-il, mais ils s'étaient toujours évités à la seconde près.

Voilà pourquoi il ne demanda pas de nouvelles, ni si elle avait aussi été l'élève de Giliwyn.

Elle était le fantôme de son passé, à éviter peut importe le prix.
Même si cela devait les tuer...

...Après tout, ils avaient promis sur un baiser...


So please,
Please,
Just let me make my peace.

I refuse to let your words be the death of me.

Please,
Please,
Just let me live my life.

Stop living in my shadow,
And just make it right,
It's over,
Make it right.

Take it back,
Take it back,
My friend,
All the things that you said about the end.

This is it,
This is me telling you ;

It ain't over til it's over...

HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Giliwyn SangreLune
Maître Envoleur
Créateur de psychopathes
Giliwyn SangreLune


Nombre de messages : 1205
Date d'inscription : 28/03/2011

Feuille de personnage
Age: 40
Greffe: Aiguilles jaillissant du dos de ses poignets, d'une dizaine de centimètres de long
Signe particulier: Son prénom est celui de son père, son nom de famille celui de sa mère. Yeux vairons.

Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitimeDim 23 Fév 2020, 11:27

Nul ne dormit vraiment cette nuit-là. Etant donné qu’ils se trouvaient en territoire ennemi, ils avaient décidé de monter la garde à tour de rôle, à l’exception de Rina, épuisée et en qui ils ne plaçaient qu’une confiance relative, et de Dil’Duran qui resta à ses côtés pour retravailler ses pièces d’armure. Elaïa paya le prix double, à juste titre puisqu’elle était une apprentie, mais Gil ne ferma les yeux qu’une vingtaine de minutes et par tranches de deux heures environ. S’il avait besoin de peu de sommeil, ce temps de récupération était tout de même trop faible et l’aube le vit se lever d’une humeur sombre. Il quitta aussitôt le fort pour aller courir. Le besoin d’évacuer un trop-plein d’énergie et de frustration était tel qu’il le tint occupé durant presque toute la matinée ; évidemment, il en profita pour patrouiller dans les environs mais il ne croisa ni guerrier en armure, ni tireur embusqué. Alors, il s’appliqua à clarifier ses pensées. Un travail long et minutieux, rendu toutefois possible par l’effort physique : ses muscles se délièrent, il sentit la tension de la veille quitter ses épaules, les brumes de l’agacement se dissiper, et c’est avec un réel plaisir qu’il boucla sa dernière heure d’endurance avant de rentrer.

Après sa toilette – à l’eau froide, le seul étant susceptible d’utiliser l’Imagination pour chauffer le bac étant parti en catimini – il accepta d’aider Elaïa à s’entraîner au tir à l’arc. De ce qu’il avait pu en juger, elle ne se débrouillait déjà pas si mal. Ils s’installèrent dans la cour baignée de soleil et utilisèrent des mannequins de paille que Rina leur avait montré. Avec plus de patience que d’ordinaire, Gil corrigea la posture de la jeune fille et guida ses premiers tirs, l’amenant à trouver le défaut de l’armure, les points névralgiques, vitaux de l’adversaire, et à des distances de plus en plus grandes. Sa pédagogie l’étonna : elle naissait soit du fait qu’Elaïa n’était pas son apprentie – la pression était donc tout à fait différente – soit parce qu’il avait changé bien plus qu’il ne l’avait cru. Les deux n’étaient pas indissociables. Chassant de son esprit des questions qu’il pouvait remettre à plus tard, il s’amusa à corser la situation, ajoutant de plus en plus de contraintes qui augmentèrent la difficulté de l’exercice. C’était son domaine. Bien que doué au combat au corps à corps, même s’il utilisait régulièrement ses lames jumelles, les attaques à distance étaient sa spécialité depuis toujours, sa greffe en témoignait. Profitant de ce que l’élève de Syles allait récupérer ses projectiles, il effleura le creux de son poignet gauche du bout des doigts. Il n’avait pas mobilisé ses aiguilles depuis qu’il avait basculé dans la folie et l’espace d’un bref instant, la tentation de tenter l’expérience fut immense. Il la repoussa sagement. Ce n’était ni le lieu, ni le moment. Il sentit alors la pression d’un regard entre ses omoplates et en tournant la tête, il aperçut le visage impassible de Rina Agarest, derrière une des fenêtres du fort.

Elle l’observait encore alors qu’ils déjeunaient dans la grande salle. Ce n’était pas une fixation déstabilisante, mais Gil ne comprenait pas pourquoi elle s’intéressait autant à lui. A la rigueur, il aurait préféré une attirance purement charnelle ; ça aurait été plus facile à gérer… Mais le sort en avait décidé autrement et, quand la mère de Syles brisa le silence pour exposer son idée, chacun se troubla à sa manière : Dil’Duran avala de travers, Elaïa haussa les sourcils avant de tapoter gentiment le dos du vieux forgeron, Syles se figea, et lui-même écrasa dans sa main le morceau de pain qu’il s’apprêtait à tremper dans sa soupe. Son regard bicolore chercha l’indigo de celui de Rina et il tenta de lui transmettre toute sa surprise, mais elle cligna des paupières et répéta qu’ils partiraient dans deux heures. Partons alors, décida Gil, qui était déjà resté ici trop longtemps. Mais pour aller où ? Et pourquoi lui, bon sang ? Il n’était quand même pas si important ! Rina daigna alors s’expliquer, mais Gil comprit immédiatement qu’il s’agissait d’un discours de façade. Elle ne mentait pas, il s’agissait d’un réel échange de bons procédés et il admettait qu’elle n’avait pas tort, mais… il y avait autre chose. Laissant tout ce petit monde digérer l’information, il se renversa en arrière, contre le dossier de sa chaise, croisa les bras sur la poitrine et observa longuement cette femme.

Elle était bien plus forte qu’elle ne le laissait croire. C’était même là sa plus grande qualité : elle avait réussi à survivre à un enfer de plusieurs années et elle s’en remettait même bien mieux que lui, qui n’avait abandonné son humanité que durant huit mois. Etait-elle affectée par la présence de sa famille ? … oui. Gil le comprit en remarquant qu’elle avait décalé sa chaise vers la droite, s’éloignant imperceptiblement de ses voisins de table. Un simple détail, mais il s’ajoutait à d’autres, tout aussi infimes, et ce qu’ils traduisaient était clair : Rina redoutait de s’impliquer personnellement. Ça aussi, il comprenait : les liens du sang étaient une des plus grandes forces de ce monde, et aussi la plus grande faiblesse. C’était un paradoxe auquel il était très difficile d’échapper. Il faillit ouvrit la bouche pour lui dire de renoncer : elle n’y arriverait pas. Il avait essayé trop de fois pour tirer cette conclusion douce-amère. Alors il se contenta de garder le silence. Ce fut Syles qui marqua la fin de l’échange d’un ton léger. Lui aussi devait avoir réfléchi à la question, et aboutir au même point que Gil.

- Bonne chasse…


*


Deux heures plus tard, Gil hissa son sac sur son épaule et se tourna vers Dil’Duran pour lui serrer la main. Le vieil homme attrapa la paume de Gil mais il en profita aussitôt pour vérifier le mécanise de la mitaine, tirant un rire à l’envoleur ; Elaïa, qui n’était pas habituée à cette réaction de sa part, sursauta et le regarda avec des yeux ronds. Le forgeron eut un sourire en coin. Il serra finalement la main de Gil dans la sienne, et lui donna une tape sur l’épaule. Ce simple geste émut Gil parce qu’il symbolisait une complicité unique, très proche de celle d’un père pour son fils ; il se racla la gorge et se tourna vers Elaïa. Il lui fit promettre de continuer à s’entraîner à l’arc comme ils l’avaient fait. Elle acquiesça et le sourire qu’elle fit lui rappela tellement le sourire sardonique de Kaünis que Gil perdit un instant le fil. L’air goguenard de Syles lui permit de se reprendre. Comme toujours il restait en retrait, presque détaché de tout ça. C’était tellement du SangreLune que là encore, Gil sentit un léger pincement au cœur. Il lui dit au revoir à sa façon, d’un hochement de tête léger, son regard exprimant tout ce que des mots ne sauraient transmettre avec justesse.

Promesse. De garder un œil sur sa mère, évidemment. De garder la tête sur les épaules et un peu d’humanité dans le cœur. De moins tarder à se revoir, parce que deux ans, c’était trop long.

Et de retrouver Tsukia.

Les anneaux au fond de sa poche, Gil quitta le fort en compagnie de Rina. A pied, l’envoleur l’avait ainsi décidé.

Si vous voulez que je vous répare, il va falloir m’écouter…



[Aaah, un bon petit Rp Gil/Syles, bon sang ça m'avait manqué ! Merci !!! Et on enchaîne avec Tsupichounette Envers et contre tout [PV Syles] 116397507]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Envers et contre tout [PV Syles] Empty
MessageSujet: Re: Envers et contre tout [PV Syles]   Envers et contre tout [PV Syles] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Envers et contre tout [PV Syles]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [-18] I wonder what's up under there? [ Syles & Gil ]
» Syles [OUVERT]
» [-16] All I want is to mess around [PV Syles]
» La ''famille'' et les ennemis de Syles
» [-18] Normal is not the norm [ Syles ]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Pacte VS L'Ordre :: A l'extérieur :: Le Sud :: Plateaux et montagnes de l'est-
Sauter vers: