Voyage et découvertes. [ PV Shalie ]

Vaste et calme, la plaine de Shaal s’étendaient devant la jeune femme. Un vent froid descendu de la chaîne du Poll balayait la plaine, faisant doucement onduler l'herbe sous son passage. Ce paysage idyllique était illuminait par les jeunes rayons matinales du Soleil.

Eloïse arrêta son cheval un instant pour en admirer la splendeur. Le regard tourné vers l'Horizon, elle se délectait du plaisir simple de sentir le vent caresse son visage, le soleil réchauffer sa peau. Une flamme de bonheur s'alluma dans ses pupilles. La Marchombre pris une profonde inspiration, l'air froid pénétrant dans tout son être lui tirant un léger frisson. Un faible sourire se dessina sur son visage.

Il n'y avait que seule que la jeune femme laissait transparaître ses émotions.

D'un léger claquement de langue, elle demanda à sa jument de se remettre en route. L'animal s'exécuta immédiatement. Eloïse se penchant vers l'encolure lui glissa quelques mots de remerciement avant de se redresser, sans retirer sa main de sa crinière entièrement blanche. La Marchombre commençait malgré elle à s'attacher à ce petit être qu'elle avait emprunté à l'Académie quelques jours plus tôt.

Ptibuis.

Ce nom lui plaisait. Il était fluide et sa sonorité plaisait particulièrement à la jeune femme. Son caractère calme et posé s'accordait d'ailleurs parfaitement au sien ce qui expliquait sans doute l'entente parfaite qui régnait entres ces deux êtres.

Eloïse poussa un léger soupir. Fermant les yeux, elle se laissa un moment bercer par le pas lent de sa jument. Le vent froid lui giflait le visage par rafale mais la Marchombre n'en tirait qu'un peu plus de plaisir. Cela devait maintenant faire plus d'une semaine qu'elle avait quitté l'Académie à la recherche d'un peu de solitude. A côté de ses groupes, sa principale activité était de parcourir Gwendalavir en y admirant ses trésors. Aujourd'hui, elle avait rendez-vous à la Chaîne de Poll, nouveau défis qu'elle se lançait. Peut-être passerait-elle également à Al-Poll, mais rien n'était moins sûr, la vie souterraine ne l'attirant pas le moins du monde.

Un puissant rugissement la tira de ses rêveries. Rouvrant précipitamment les yeux, elle jeta de rapides coups d’œil aux alentours.

Un tigre des prairies.

Elle l’aperçut quand celui-ci bondit à leur rencontre.

Charger serait un terme plus adéquat.

Eloïse lança immédiatement Ptibuis au galop, l'encourageant par de douces paroles. Elle essayait de retarder son affolement. Cependant, la Marchombre savait pertinemment que la petite jument ne pourrait pas distancer le fauve. Cela lui laissait juste assez de temps pour réfléchir. Elle avait deux solution.

Le tuer.
Le chasser.

La première option la répugnait. La seconde était trop incertaine.

Elle n'avait jamais essayé d'arrêter un tigre des prairies avec le chant Marchombre.

Sentant la jument se fatiguer et ralentir, Eloïse se décida. Un chant d'abord rauque et maladroit s'échappa de ses lèvres. Puis il gagna en puissance. En intensité. Les notes légèrement discordantes s'accordaient parfaitement entres elles.

La Marchombre sentit Ptibuis ralentir, jusqu'à s'arrêter, sans doute envoûtée par la douce mélodie. Eloïse se glissa au sol, sans cesser de chanter, et se tourna vers le prédateur. Ce dernier aussi ne bougeait plus, ses grand yeux fendues fixé sur elle.

Dénudée d'agressivité.

La Maître s'approcha de lui, son chant se modifiant légèrement. Puis, glissant une main dans son pelage d'or, elle se baissa pour se mettre à sa hauteur. Le félin ne bougea pas, continuant à la fixer de ses grands yeux curieux. Un mince sourire se dessina sur les lèvres de la Marchombre. Collant son front à celui massif de l'animal, elle lui parla, ses paroles accompagnant son chant.

Elle sentit son corps vibré avec celui de l'animal. Un bonheur intense l'emplissant lentement. Puis elle se releva, sans cesser de chanter. Le Tire des prairie la suivit des yeux tandis qu'elle retournait auprès de sa jument.

Puis il fit demi-tour et disparut dans les hautes herbes.

Alors seulement la jeune Marchombre s'arrêta de chanter. Un bonheur intense pulsait en elle, vite remplacé par une vague de fatigue. Se rattrapant à sa jument, elle essaya une goutte de sueur qui perlait au niveau de son front et prit une grande inspiration. Elle se sentait bien. Heureuse et satisfaite. En Harmonie.

Marchombre.

La plaine de Shaal, immensités verdoyante s'étendant sur de nombreux hectares. Shalie prit une bouffée d'air avant de faire repartir sa monture. Cela faisait deux jours qu'Aïwen les avaient laissé afin qu'ils se débrouillent par leurs propres moyens, elle ne comptait pas partir à l'aventure juste s'éloigner un peu et profitait de la chevauchée.

Elle avait emprunté un cheval à une de ses connaissances ce qui faisaient qu'ils n'étaient pas encore habitués l'un de l'autre, mais au fil des heures leur relation évoluer. Il ne faisait pas vraiment chaud en cette journée, un vent froid balayant paisiblement la plaine, mais cela ne la dérangeait pas plus que ça. Ils avançaient paisiblement lorsque Brume sa monture devint nerveux, Shalie tenta de le calmer tout en cherchant des yeux la source de sa nervosité. Son sang ne fit qu'un tour quand elle vit au loin foncer vers eux un tigre des prairies.

Les tigres des prairies étaient de redoutables félins battit tout de muscle, c'était des créatures magnifiques, surtout lorsqu'elles courraient. Shalie ce serait quand même passée de ce spectacle, Brume ne serait pas assez rapide pour s'en débarrasser, il ne lui restait donc qu'une seule solution : le combat. Sans perdre de temps elle sortit son arc l'assemblant et encocha une flèche, elle n'avait jamais tiré à dos de cheval, ça serait une première pour elle. Elle calma sa respiration, elle n'aurait sûrement droit qu'à un seul tir autant le réussir sinon ... elle servirait surement de repas à l'animal.

Elle allait tirer quand Brume se cabra tout en hennissant, elle perdit l'équilibre et tomba sur le dos, sa monture en profita pour déguerpir. Le tigre aurait pu alors le poursuivre étant donné que c'était une grosse proie, mais il était malin et préféra se concentrer sur le bipède à la drôle d'odeur. Il avait justement eu affaire quelques minutes avant à un autre bipède qui lui avait fait quelque chose de bizarre, cela ne lui avait pas plut. Alors que cette proie sentait une odeur particulière et enivrante.

En deux bonds il rejoignit Shalie et lui assena un coup de griffe, s'étant jeté en arrière au dernier moment, elles ne l'écorchèrent qu'à la joue. Toutefois ce fut suffisant pour qu'elle se mette à saigner. Elle fit une roulade arrière tout en dégainer deux couteaux, elle ne ferait jamais le poids, mais elle ne se laisserait pas avoir facilement.

Elle fléchie légèrement les jambes et se mit en position de défense, le tigre lui tournait autour et elle suivait le mouvement tout en gardant sa posture le mieux possible. Elle n'avait pas le droit de mourir, son maître ne lui pardonnerait surement jamais et pourtant à moins qu'un miracle n'advienne.

Le tigre lui sauta dessus, elle l'évita avant de lui porter un coup au flanc, il poussa un rugissement avant de se remettre à tourner. Il bondit une nouvelle fois, en la faisant tomber cette fois-ci, il était sur elle ses crocs à un centimètre de son visage il lui bavait dessus. Le coeur battant à tout rompre elle tentait de le repousser en vain, voyant sa dernière heure arriver elle fermi les yeux...

Plaisir simple.

La respiration encore légèrement saccadée, Eloïse porta son regard vers l’horizon où venait de disparaitre le majestueux félin. Laissant un léger soupir s’échapper de ses lèvres, la Marchombre se remis en selle. Une brusque bourrasque de vent vint fait voler ses cheveux, fermement retenue par une petite lanière de cuir en une longue et noire queue de cheval. Ce souffle joueur caressa la peau nue de ses bras, la faisant frissonner.

Eloïse ferma un instant les yeux, puis d’un claquement de langue, elle fit repartir Ptibuis au pas, suivant les traces du félin. Doucement berçait par le balancement régulier du cheval, la Marchombre se laissa entrainer par le flot sonore qui l’entourait.

Le discret pertinemment d’une sourie prés d’elle. Celui, plus présent, d’un renard en chasse. Les battements d’ailes d’un oiseau. Sans doute un rapace à en juger par leur lenteur. Il plane… Les pas sourd de sa monture dans les hautes herbes. Le bruissement des feuilles ballotées par le vent. Le sifflement discret d’un nouveau volatile.

Inconnu.

Tout en continuant de se laisser porter par les divers sons de la Nature, Eloïse calqua sa respiration sur celle du vent, tentant d’en décrypter les messages. Ce souffle n’est pour beaucoup qu’une brise passagère et éphémère. Pour les Marchombres, il s’agit d’un messager. Puissant et imprévisible. La jeune femme n’avait réussit à le comprendre que plusieurs années après la fin de sa formation. Après la mort de son premier apprentie.

Et elle s’en voulait.

Sans doute aurait-elle put le sauver si elle avait entendu sa détresse portée par ce souffle. Mais elle était encore trop jeune pour la percevoir.

Remords.

Elle les chassa rapidement, se concentrant sur le vent froid qui commençait doucement à chanter à ses oreilles.

Puis à crier.

A ce même moment, un rugissement déchira l’air. Puissant et haineux.

Danger.

Eloïse rouvrit brusquement les yeux, une flamme d’inquiétude grandissant au creux de ses pupilles, puis, sans prendre vraiment el temps de réfléchir elle lança son cheval au galop. Un nouveau rugissement parvint à ses oreilles. Plus prés encore.

Et enfin la scène se dévoila à ses yeux.

Un tigre, tournant autour d’une proie, sa fourrure déjà tacheté de sang au niveau du flanc. Au centre de ce cercle invisible, une jeune adolescente, ses cheveux violet trempés de sueur collant à son visage. Un furtif souvenir se glissa un passage jusqu’à son esprit devant cette couleur peu habituel.

Ney.

Elle la chasse également, se concentrant sur la scène se déroulant devant elle. Lentement, elle se saisit d’un arc accroché à la selle de Ptibuis et tira une flèche. L’encochant avec précaution, elle se tourna vers l’inconnue.

La visant.

Puis se décala sur le fauve. Pour revenir sur la jeune fille. Elle ne savait qui abattre. Sauver le tigre qu’elle avait refusé de tuer un peu plus tôt ou laisser la vie à cette jeune inconnue.

Le choix était dur.

Elle se répugnait à choisir et la soudaine envie de les laisser se débrouiller la traversa. Interférer dans ce genre de situation n’avait jamais était ce qu’elle aimait. Eloïse préférer laisser les autres se débrouiller par leurs propres moyens. Baissant son arme, elle commença à relâcher la pression au niveau de la corde. Le félin se ramassa alors et bondit.

Elle ne bougea pas, regardant avec intérêt la réaction de l’inconnue. Cette dernière tomba sur le dos, la patte du félin la maintenant au sol, ses crocs se rapprochant lentement de son visage. Puis, vif, il fit claquer son énorme mâchoire.

Dans le vide.

Une flèche, plus rapide que lui, venait de figer dans son cou, le traversant de part en par. Le corps immense du félin, maintenant vide de vie, s’écroula sur l’adolescente, la recouvrant de tout son poids.

Eloïse, une lueur de tristesse brillant dans son regard, rangea lentement son arc, puis descendant de sa monture, elle se dirigea vers le tigre mort, prenant son temps. S’accroupissant prés de la carcasse, elle passa sa main dans son pelage poissé de sang. En dessous se débattait l’inconnue, sans doute écrasé par le poids de la bête. Sans y prêter réelle attention, La Marchombre retira sa flèche, et, la cassant en deux, la fit voler un peu plus loin.

Enfin, voyant l’adolescente s’épuiser peu à peu, elle daigna faire basculer le corps maintenant froid du félin, libérant sa proie. Puis, sans un regard, elle se releva et passa une main lasse dans ses cheveux. Tuer n’avait jamais été un plaisir. Encore moins dans ce genre de situation.

Plusieurs secondes passèrent avant qu’elle ne décide de se retourner vers l’inconnue, une flamme de tristesse mais aussi de colère brillant dans son regard, les traits de sa peau conservant leur aspect serein. Elle dévisagea la jeune fille puis poussa un soupir.

Le cours de la vie est cruel. Les faibles ne peuvent rien contre les plus puissants et composent souvent leur repas. C’est dans ce sens qu’œuvre la Nature, depuis des millénaires. La sélection naturelle est sans pitié.

Mais aujourd’hui perturbée.

Eloïse posa un regard froid est distant sur l’inconnue qu’elle venait de tirer des griffes d’un tigre. Elle venait de dérégler le cours de la Nature. Une déviation futile. Un brin d’eau dévié d’une immense rivière. Tout cela n’était qu’une éclaboussure parmi tant d’autres. Mais la Marchombre avait sauvé la vie de celle qui devait mourir.

Et le regrettait légèrement.

Ses yeux descendirent le long de la silhouette de la jeune femme. 18 années, peut-être plus. Un corps fin et agile, ses muscles se dessinant avec grâce sous une peau pâle. Son visage reflète l’hésitation et la fatigue. Un brin de peur et de soulagement peut-être. Elle dégage une aura de fragilité. De vulnérabilité. D’étranges oreilles légèrement pointues ressortaient de sa chevelure d’un violet foncé des plus étrange.

Frêle et innocente.
Jeune.

Eloïse tourna ensuite son regard sur la dépouille de l’animal. Majestueux et fort, ses muscles puissants dessiné de gracieuse forme féline sous son pelage d’une douceur rare pour ceux qui prenne le soin de l’apprécier. Il incarne la puissance et la grâce même.

Magnifique et puissant.
Fort.

C’est à lui que la Nature avait offert la vie, l’enlevant à cette jeune fille. Mais tout s’était inversé.

Bien ou mal ?

Trop tard pour y penser. Eloïse poussa un nouveau soupir. Plus long et plus profond que le précédent, évacuant chaque émotion de son cœur.

La colère.
La tristesse.
Le regret.

Puis elle leva les yeux au ciel. Une phrase s’échappa des lèvres de l’inconnue, brisant le silence.

Et la pluie se mit à tomber.

D’énormes gouttes s’écrasèrent sur le visage toujours impassible de la Marchombre, avant de rouler sur ses joues, tels des larmes.

De colère.
De tristesse.
De regret.

Un remerciement hésitant pour avoir donné la mort et sauver celle qui devait mourir. Ironie… Elle posa de nouveau ses yeux sur la jeune fille avant de lui adresser un geste négligeant de la main. Cette phrase était inutile. Tout autant que son sens. Elle rejetait ces paroles au loin. Puis fit glisser son regard sur l’horizon maintenant masqué par un voile de pluie. Une fine et floue silhouette s’y dessinait.

- Je pense que tu devrais aller récupérer ton cheval.

Sans lui adresser un regard, Eloïse lui indiqua d’un discret signe de tête la direction à prendre. Puis elle siffla son propre cheval qui arriva au troc, les oreilles levés, jetant un curieux regard à l’inconnue. La Marchombre chassa d’un geste emprunt de douleur l’eau du museau de l’animal, le regard maintenant fixé sur la jeune fille.

- Où vas-tu ?

Murmure se glissant entres gouttes de pluie. Neutre mais puissant.

Lorsque Shalie eut terminait de parler la pluie se mit à tomber si elle avait été seule elle aurait bondit de joie. Bien qu'elle n'aimait pas les étendues d'eau plus grande qu'une baignoire, elle adorait la pluie elle la vénérait presque autant que la lune. Levant le regard vers le ciel elle fermit les yeux sentant les gouttes lui tombaient sur le visage elle inspira profondément, elle aimait aussi l'odeur d'humidité présente dans l'air.

Un geste de la main de la jeune femme attira à nouveau son attention, elle la regardait toujours comme si elle ne savait pas quelle sort elle pourrait lui faire subir. Cessant de la regardait elle fixa l'horizon avant de prendre la parole :

- Je pense que tu devrais aller récupérer ton cheval.

Mêlant le geste à la parole et toujours sans la regarder elle lui indiqua vers où il se trouvait du menton. Pendant qu'elle sifflait sa propre monture Shalie se tourna vers la direction où était sensée se trouvait Brume. Elle ne savait pas si en sifflant il viendrait étant donné qu'elle avait emprunté le cheval à un ami, mais elle espérait fortement. Elle se voyait mal partir à pied à sa recherche sous le regard poignardant de la jeune femme. Essuyant l'eau ruisselant sur son visage elle siffla du mieux qu'elle put tout en croisant les doigts et en priant intérieurement tous les Dieux qu'elle connaissait. Au bout d'un moment qui lui sembla être une éternité apparue d'un pas hésitant Brume, se retenant de sauter de joie elle le laissa avancer afin de ne pas l'effrayer encore plus. La rencontre avec le tigre avait dû le traumatiser, elle leva la paume face à elle attendait de voir s'il viendrait jusqu'à elle. La présence du cheval de la sauveuse de sa compagne de route termina de rassurer Ombre et allant un peu plus vite il rejoignit Shalie.

Souriant à la bête elle lui passa une main affective sur son flanc avant de se rendre compte qu'on venait de lui adressait la parole. Se tournant vers la jeune femme il lui faillit quelques secondes avant que la question n'atteigne son cerveau :

- Où vas-tu ?

Ca n'était qu'un murmure qu'elle douta même que les paroles avaient été prononcées, mais en cas elle ouvrit la bouche pour répondre avant de la refermer. Elle allait dire qu'elle allait s'entrainer pour ensuite rejoindre son maitre et ses compagnons, mais quelle idiote elle faisait ! Cette femme n'avait pas à savoir que c'était une apprentie sur le chemin de la Voie. Regardant l'horizon elle réfléchit quelques secondes avant de prendre la parole :

- Je n'ai pas de destination précise je m'en vais juste là où le vent me porte et vous où aller vous ?

Elle n'avait pas mentit en disant cela, elle n'avait pas de but précis juste avançait tout en essayant de progressait au mieux. La curiosité était un des défauts de Shalie, mais étant donné que la jeune femme lui avait posé la question elle avait tout à fait le droit de la lui retourner non ? Pendant qu'Ombre s'amusait à tenter de mâchouiller ses cheveux elle attendit sa réponse.

Hésitation.

Elle semble avoir peur. Peur de répondre à la question de la Marchombre. Comme si un secret se cache derrière cette réponse.

Eloïse la regarde un moment avec curiosité avant de finalement détourner le regard, désintéressée. Sa question avait été futile. Presque inutile. Et la réponse que lui apporterait la jeune femme n’est pas plus vitale qu’une autre.

Elle se demande elle-même pourquoi cette question avait franchit ses lèvres.

- Je n'ai pas de destination précise je m'en vais juste là où le vent me porte et vous où aller vous ?

La Marchombre laisse un moment son regard sur l’horizon, les paroles de l’inconnue se frayant lentement un chemin jusqu’à son cerveau. Puis elle se tourne vers elle, une flamme d’intérêt dans le regard.

« Là où le vent me porte »

Eloïse aime cette formulation. Simple et pourtant tellement profonde.

Et vraie.

Penchant légèrement al tête sur le côté, elle l’observe un moment. Cette petite dégage un petit quelque chose qui lui est étrangement familier. Sa curiosité grandit. Cette inconnue l’intrigue.

Laissant en suspend la question de la jeune femme, la Marchombre glisse une de ses mains dans l’encolure trempée de Ptibuis. Son regard se repose une nouvelle fois sur l’horizon. Au loin, à travers le lourd rideau de pluie, on peut apercevoir le contour des montagnes du nord.

La chaîne du Poll.
Sa destination.
Plus précisément…

Eloïse reporte son attention vers la jeune femme et lui indique vaguement le nord d’un geste de la main.

- Al-Poll.

Celui suffisait. La Marchombre se tourne de nouveau vers l’inconnue et lui offre un petit regard. Un peu moins froid que les précédents.

La mort est passée. Elle tourne la page.

Levant les yeux vers le ciel, elle laisse l’eau ruisseler sur son visage. Puis monte sur le dos de sa monture avec souplesse et grâce. Elle ne cherche pas à cacher sa souplesse. A quoi bon ? S’étirant, elle lâche un petit bâillement. Sans gène. Puis reporte son attention sur la jeune femme qu’elle vient de sauver.

Lui proposer ?
Ne pas lui proposer ?

Pourquoi se torture la tête avec de telles questions ? C’est à elle de décider.

Eloïse lui lance un nouveau regard. Plus appuyé.

Une invitation.

L’un a une destination précise, l’autre non. Pourquoi l’une ne suivrait pas l’autre ? Faire le chemin avec quelqu’un d’autre n’est jamais désagréable. Enfin, pour elle en tout cas. Et puis il y a cette curieuse impression aussi.

Qui l’intrigue.

Puis, sans vraiment attendre de réponse concrète, Eloïse fait claquer sa langue et lance Ptibuis au pas.

Vers le nord.

La femme devant elle ne lui répondit pas de-suite observant l'horizon avant de reporter son attention sur Shalie, tout en penchant légèrement la tête sur le côté elle l'observa. Shalie se sentit soudainement dans la peau d'une espèce en voie de disparation qu'on observait se demandant ce qui pouvait bien se trouver en elle. Pourtant, ce regard lui semblait familier, non elle se trompait elle n'était pas en train d'être observé tel un animal, elle avait déjà vu ce regard. Elle avait même eu l'occasion de le voir il n'y a pas si longtemps que cela, c'était le regard que leur lancer Aïwen lorsqu'ils disaient quelque chose, il analysait leur discours avant de donner son point de vue et à chaque fois il avait un peu le même regard.

Un doute surgi alors en Shalie, se pouvait-il que ? Non, quand même pas, la probabilité était faible, mais pourtant ... Ses yeux se fixeraient à nouveaux sur le félin qui gisait sur le sol, la flèche avait atteint avec précision l'animal. Se mordillant la lèvre elle regarda sa sauveuse, la probabilité de rencontre un marchombre était faible. Il n'y en avait pas tant que cela d'après ce qu'elle savait, elle devait sûrement se tromper, cette femme aux réactions bizarres ne devaient pas en être une. La coïncidence serait vraiment trop énorme, aussi elle oublia cette idée, la rangea dans un coin de sa tête.

La femme regardait à nouveau vers l'horizon et après quelques secondes elle reporta son attention vers Shalie pour lui répondre :

- Al-Poll.

Al-Poll, elle n'y avait jamais mis les pieds et ne connaissait rien de cette ville. Elle hocha la tête suite à cette réponse, il pleuvait toujours et à présent la jeune femme observa le ciel quelque instant avant de regarder fixement Shalie. C'était comme si elle tentait de lui dire quelque chose dans son regard, fronça les sourcils la jeune fille tenta d’interpréter le message, mais avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ça soit, sa sauveuse claqua de la langue faisant partir sa monture au pas en direction du Nord.

Perplexe Shalie la regardait s'éloignait doucement sous la pluie tout en clignant des yeux, elle avait dû rater un épisode, c'était obligé. Elle comprit alors, peut-être qu'elle venait de recevoir une invitation à faire le voyage jusqu'à Al-Poll. Elle bondit alors sur sa monture et la lança afin de se mettre au même niveau que la jeune femme :

- Merci lui dit-elle avant de demander[color] Au fait comment vous appeler vous ?

Les gouttes s’écrasent sur la peau d’Eloïse tandis qu’elle se laisse entrainer par le pas tranquille de Ptibuis. Une lueur de plaisir brille dans ses yeux. D’envie et d’espoir aussi.

Le bruit précipité de sabot derrière elle le comble.

Sans se retourner, elle fait légèrement ralentir sa monture pour que la jeune adolescente puisse la rattraper facilement. Cette dernière finie par arriver à sa hauteur. Elle semble avoir mit du temps à comprendre son invitation. Tout le monde n’est pas sensible au langage du regard.

Le langage préféré d’Eloïse.

- Merci.

La Marchombre tourne la tête vers elle, une lueur d’étonnement dans son regard.

Merci ?

Elle ne comprenait pas la raison de ce geste. De cette parole. Cette étrangère l’avait déjà remercié. Pourquoi une seconde ?

Encore une fois, elle ne comprenait pas.

Plongeant son regard dans le sien, elle tenta de deviner cette raison qui l’échappé. Mais elle était trop volatile. Ou pas assez précise pour qu’elle puisse s’en saisir.

Elle détourna les yeux et les reporta sur l’horizon. Toujours intriguée par cette petite. Cette inconnue qui faisait naitre en elle un sentiment si curieux. Sa curiosité naturelle prenait lentement le dessus.

- Au fait comment vous appelez vous ?

Nouveau regard. Plus appuyé cette fois.

Son nom ? Est-ce vraiment important ? Non. Au fond rien n’est vraiment important. Eloïse détourne une nouvelle fois le regard et garde le silence, le bruit de la pluie s’écrasant sur le sol prenant de plus en plus de puissance. D’un geste tranquille, elle attrape la lourde capuche de son long manteau et la rabat sur son visage, le dissimulant dans les ténèbres.

Plusieurs minutes s’écoulent dans un silence tranquille. Eloïse, toujours sereine, avance tranquillement sous la pluie qui commence maintenant à faiblir. L’inconnue toujours a ses côtés. Puis elle se décide à répondre.

- Eloïse.

Un murmure soufflé dans le vent. Suivit d’un nouveau silence.

Et d’un autre regard.

Ses yeux émeraude brillent avec douceur quand ils se posent sur la jeune adolescente. De curiosité. Toujours. Légèrement, elle incline la tête sur le côté et attend. Elle n’a pas envie de parler d’avantage.

Cependant, le nom de cette inconnue l’intéresse. Et elle ne doute pas qu’elle finira par comprendre ce retour de question.

Silencieux.

Au fond d’elle, la Marchombre sent que sa réponse va l’intéresser. Voir même lui révéler certaines choses.

Un regard étonné, encore un décidément la jeune femme n'exprimait ses émotions que par ses yeux, le reste de son visage restait hermétiquement fermé. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un comme elle, personnellement elle ne pouvait s’empêcher de montrer ses sentiments, elle savait les cachés bien sur, mais elle ne pouvait le faire constamment. Cela serait trop dur, comment ne pas rire, ne pas pleurer, ne pas rougir, ne pas bouder ... elle ne le pourrait pas.

Regard au loin avant de fixer à nouveau Shalie, pour le moment elle n'avait eu droit qu'au silence comme réponse, apparemment sa camarade de route n'était pas très bavarde, non pas que cela dérange la jeune fille, mais bon. En temps normal lorsqu'on voyage avec quelqu'un on parle, pas tout le trajet bien sûr, mais on cherche à faire un minimum la conversation où on répond aux questions.

Du coin de l'oeil elle aperçue alors la jeune femme rabattre sa capuche cachant ainsi son visage. S-u-p-e-r, maintenant elle allait s'adressé à une capuche, se mordant l'intérieur des joues pour ne pas éclater de rire elle leva son visage vers le ciel. Les gouttes de pluies s’écrasaient sur son visage, mais cela ne la dérangeait pas en temps normal elle avait peu de l'eau, enfin des grandes étendues d'eau et non pas de l'eau de pluie. Souvent elle se demandait si un de ses parents n'était pas un chat géant étant donné que cet animal était réputé pour détestait l'eau. Elle ne le savait pas et ne le saurait probablement jamais. Le coeur serrait elle rebaissa la tête fixant sa selle lorsqu'elle entendit un murmure :

- Eloïse.

Surprise d'avoir obtenue une réponse elle regarda la dénommé Eloïse donc dans les yeux et capta une nouvelle expression dans son regard, pour accompagné le tout elle pencha la tête sur le côté. Cela suffit à la jeune fille pour comprendre la question informulée et offrant un sourire à l'inconnu elle lui répondit :

- Shalie, enchantée de vous connaitre

Elle regarda pendant quelques secondes les alentours avant de reporter son attention sur Eloïse, une autre question venait de surgir dans son esprit, mais elle ne pensait pas reussit à avoir une réponse cette fois-ci. Tentant quand même sa chance elle lui demanda :

- Vous faites quoi dans la vie ?

Sourire.

Les yeux d’Eloïse se plonge dans les sien. Elle a compris. Cette jeune fille commence peu à peu à décrypter le langage des gestes.

- Shalie, enchantée de vous connaitre

Au creux des pupilles de la Marchombre, un feu d’une rare intensité s’allume.

Bingo.

Lentement, elle dévisage de nouveau l’inconnue, essayant de rechercher dans ses traits un visage connu. Ce sont ses oreilles quelques peu insolites qui font lentement ressurgir en elle un lointain souvenir.

Flou.

Son regard s’intensifie, se faisant plus pesant sur la jeune fille. Plus intense. Peu à peu, Eloïse tente d’éclaircie cette écharpe de brume qui serpente dans son esprit.

Oreilles.
Shalie.

Ce nom trouve également échos dans ce souvenir. Il le rend légèrement plus précis. Mais il lui manque encore une information pour pouvoir conclure. Le lieu. Elle a déjà vu ce nom. Ainsi que ces oreilles.

Oreilles.
Shalie.
Académie.

Une ampoule s’allume, éclairant les brumes de son esprit. Et enfin le souvenir se précise. S’étoffe. Elle se souvient enfin.


~~~~~

Bruit.
Mouvement.
Foule.

En cette heure matinale, l’académie commence déjà à grouiller d’activité. De petits groupes se forment et se déplacent dans les couloirs illuminés par la lumière du jour. Eloïse laisse son regard glissé sur cette fourmilière en réveille, ses yeux brillant de curiosité.

Rien ne lui échappe.

La Marchombre, depuis sa plus tendre enfance, s’amuse à capter les moindres détails de ce qui l’entour. De les graver dans son esprit. Chose totalement inutile mais qu’elle apprécie particulièrement. Le regard brillant, elle reste un moment accoudée à la rambarde du grand escalier de l’académie, observant le hall avec attention.

Finalement, après plusieurs minutes d’inaction, elle se redresse et descend tranquillement els escalier, son pas lent contrastant avec l’activité qui l’entour. Elle s’arrête alors devant le panneau d’affichage, curieuse de connaitre la composition de son nouveau groupe. La veille, c’est une jeune femme qu’elle laissait s’envoler.

Seule.

Eloïse lâche un petit soupir, une boule de tristesse grandissant au creux de son ventre.

Elle la chasse.
Et son regard parcourt les écriteaux.


Maître : Aïwen Jok
Groupe : Aaron Til'Maavon
Shalie Altan
Ange Shar



~~~~~

Shalie.

Les questions se mélangent dans l’esprit de la jeune Marchombre. Est-ce elle ? Une seule façon de le savoir.

Lui demander.

Eloïse ne se pose même pas la question de savoir s’il s’agit de la même personne. Si elle a même conscience de l’existence des Marchombres. Une seule pensée lui traverse la tête.

Bof, on verra bien.

Aucun gène. Aucune réalité des conséquences que son geste peu avoir. Elle souhaite juste savoir.

Eloïse ouvre la bouche.

- Vous faites quoi dans la vie ?

La referme.
Heureuse.

Eloïse déteste poser des questions inutiles. Et cette jeune fille vient de lui éviter cela.

Parfait.

La Marchombre laisse de nouveau un silence passer, avant de se décider à répondre.

- Ce qui tu apprends à devenir.

La jeune femme pose ensuite son regard sur Shalie.

Intense.
Brillant.
Appuyé.

Curieux.

Nouveau regard avant d'obtenir une réponse :

- Ce qui tu apprends à devenir.

Regard éloquent tentant terminant de faire comprendre à Shalie qui était véritablement Eloïse, une marchombre c'était une marchombre. Son impression avait été la bonne tout à l'heure, elle ne s'était pas trompé et s'il fallait elle était même maître marchombre l'âge ne voulant rien dire dans ce milieu. Par exemple son maître à elle était, il ne fallait pas se voiler la face, assez âgée et pourtant il battait les yeux fermer et d'une seule main la jeune fille qui étant pourtant plus jeune devait avoir un avantage.

Des tonnes de questions lui traversèrent alors l'esprit elle voulait savoir combien d'apprentis elle avait déjà formé, si elle en avait en ce moment même justement. Mais cela risquait d'être assez mal perçu et ne voulant pas l'offenser en s'immisçant dans sa vie personnelle elle garda le silence. En fait il semblait que finalement ce voyage qui avait si mal commencé semblé devenir de plus en plus intéressant. Même si Eloïse restait renfermer par l'observation Shalie arriverait surement à apprendre de nouvelles choses. Elle trouvait intéressant le fait de rencontrer un autre maître que le sien, les techniques d'enseignement devaient surement être différente.

Ne sachant pas quoi dire elle tira le diable par la queue, car elle préférait parlé que de plutôt être dans le silence.

- Vous êtes une marchombre ... Avez-vous des apprentis ?

- J'en ai trois.

Elle avait trois instinct ??? Il fallut quelques secondes à Shalie pour comprendre qu'elle parlait de ses apprentis, elle avait trois apprentis. La jeune fille avait donc raison en supposant qu'elle était maître marchombre, fière d'elle, elle regarda le paysage pendant que la pluie continuait à tomber.

Peut-être que c'était un nombre imposé aux maîtres, car dans le groupe de Shalie aussi il y avait trois apprentis, enfin à présent le nombre c'était réduit à deux étant donné qu'Aaron était parti les laissant sans aucune explication. Elle ne comprenait pas son choix et ne le respectait pas du tout. Le jeune homme était doué et il promettait d'être un futur marchombre d'exception pourtant .... et il les avaient abandonnés ...

Soupirant elle garda le silence pendant quelques instants en se demandant ce que cela devait faire d'enseigner à d'autres personnes qui n'avaient pas forcement la même vision des choses. Il fallait surement avoir une grande dose de patience pour pouvoir y parvenir, ainsi que de souplesse d'esprit. Pour sa part, elle se voyait mal réussir à guider des élèves dans quelques années, elle ne se voyait pas enseigner où quoi que ça soit d'autre dans le genre. La vie en solitaire lui allait mieux, enfin de toutes les manières c'était son état d'esprit du moment, elle savait qu'un jour où l'autre il changerait surement. Pour l'instant en tout cas elle n'y pensait pas et n'avait pas envie d'y penser, elle n'avait pas encore fini sa formation et ne savait même pas si elle parviendrait à la terminer. Elle l'espérait de tout coeur, mais elle savait qu'en avançant dans le temps les exercices imposaient serait de plus en plus complexe.

Une question traversa alors l'esprit de la jeune fille.

- Pourquoi m'avoir sauvé tout à l'heure ?

- Vous êtes toujours aussi énigmatique ?

Amusement.
Et surprise.

Eloïse laisse couler un regard légèrement étonné sur la jeune chevauchant à côté d’elle. Sa question la surprend. Jamais la Marchombre ne se serait attendu à une telle interrogation.

Directe.

Généralement, les gens évitent de lui demander cela. Ils font semblant de na pas être interloquer par son attitude. Ignorent sa neutralité. Passent outre. Certains s’énervent. Deviennent même parfois agressif. Mais personne ne s’interroge. Ne l’interroge.

Surtout pas avec ce ton.
Calme.
Tranquille.

Pour la première fois depuis le début de la journée, un très léger sourire se dessine sur les lèvres de la Marchombre. Amusée, elle reporte son regard sur l’horizon, avec cette fois, la certitude de ne pas regretter son geste.

Cette petite est mieux en vie.

Au loin commence à se dessiner les chaines du Poll. Majestueuse. Barrière naturelle entre le monde des humains et celui de Raïs.

Les Raïs…

Une race qu’Eloïse n’avait jamais eut l’occasion de voir. La représentation qu’elle s’en faisait n’avait de limite que les descriptions que l’on lui avait faites. Des hommes cochons… Brutaux. Violent.

De quoi attiser la curiosité de la jeune femme.

Peut-être est-ce d’ailleurs en partit pour cela qu’elle se dirige vers le Nord. Découvrir Al-Poll. Rencontrer les Frontaliers. Voir des Raïs. Un vaste programme qui commence doucement à se dessiner dans son crâne. Elle n’a que deux mois. Après cela, un retour à L’académie s’imposera, ses élèves ne pouvant éternellement l’attendre.

Tant de choses et si peu de temps.

Eloïse lâcha un petit soupir, laissant au silence le soin de répondre à la question de Shalie. Enigmatique… Ainsi c’est comme cela que le monde la voyait.

Etrange.

Alors qu’elle se plonge lentement dans ses pensé, un bruit sur sa gauche attire son attention. Tournant vivement la tête, elle a à peine le temps d’apercevoir une immense ombre à huit pattes se ruer sur elle qu’elle se trouve au sol, renversé par un poids énorme.

Le hennissement de Ptibuis transperce le silence. La surprise déformant son visage, Eloïse met plusieurs secondes à reprendre mes esprits avant de se jeter sur mon arc, suspendu à la selle de l’animal maintenant à terre.

- File !

Un seul mot. Adressé à Shalie.

Un ordre.

Se relevant souplement, elle roule sur le sol en évitant un tentacule qui, tel un fouet, claque à son oreille, la frôlant. Se redressant hors de porté, elle encoche une flèche, prête à viser sur l’immense araignée.

Araignée ?
Marcheur !

Prise de vitesse, la Marchombre voit un second tentacule fuser vers elle. Elle ne doit son esquive qu’à ses impressionnants reflexes.

Puis elle tire.

La pointe de la flèche vient transpercer l’un des yeux multiples de la créature qui disparait soudain, sans laisser autre traces qu’une petite tache de sang noirâtre sur le sol. Le combat n’a durée que quelques secondes. Suites de mouvements fulgurants.

Invisibles.

Le souffle légèrement court, Eloïse baisse son arme et son visage reprend son expression neutre habituelle, comme si rien ne s’était passé. Une lueur d’inquiétude dans le regard, elle se précipite sur Ptibuis qui peine à se relever. Rangeant son arc dans son dos, la Marchombre l’aide à se remettre debout et constate avec un soupir qu’il boite.

Le reste du chemin risque d’être long.

Relevant les yeux, Eloïse balaye les environs du regarde, cherchant la jeune femme, espérant la voir loin d’ici.