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 En chemin... (libre)

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MessageSujet: En chemin... (libre)   En chemin... (libre) Icon_minitimeLun 23 Déc 2013, 22:57

Je me coule à travers les marchands et les autres personnes, évite inconsciemment une épaisse poutre de bois supportant faïences et métal précieux, et esquive agilement une vieille femme qui marche droit vers moi.
J’admire la ville, ne savant où poser les yeux. Tour de jade, pont suspendus, lumières brillantes dans le début de la nuit… tout n’est que merveilles, éclats aveuglants…
Enaël avait raison.
Une merveille ne se dit pas.
Elle se voit.
La dire, décrire, exprimer, ne fait que souiller cette capitale hors du commun.   Étant habituée à la suffisance d’Al-Vor et à la pauvreté de ses rues, jamais je n’ai admiré une telle œuvre. Elle est l’exception.
Ainsi que l’Arche.
L’Arche, découverte il y a quelques temps, surplombait le Pollimage de toute sa splendeur et sa grâce. Elle scintillait, le large fleuve l’accompagnant de toute sa longueur. Chacun de plusieurs kilomètres de longs, de pures beautés s’accordant parfaitement l’une et l’autre. Les bateaux, passant lentement sous elle, nous donnait l’impression d’être hors du temps.
En me découvrant la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, Enaël avait rigolé franchement en me lançant de ne pas gober les mouches qui passaient par là, mais me laissa contempler l’œuvre sans poser de questions.
« Moi aussi je suis passée par là, m’avait-elle expliqué après cette longue contemplation. L’ami qui m’accompagnait il y a quelques années à faillit se noyer car il ne regardait pas où il marchait.
― Il s’en est remis ? » lui ai-je demandé. 
Elle avait secoué la tête tristement. J’avais remarqué ses yeux se voiler légèrement.
« Il est mort peu de temps après. »
Je lui avais jeté un regard désolé, compatissant pour sa peine, me demandant tout de même de quoi il avait péri. Mais ma curiosité imbattable s’était interdit de ne pas poser de question, voyant la jeune femme aussi triste.
Le voile dans ses yeux avait fini par disparaitre aussi vite qu’il était arrivé, et elle retrouva sa bonne humeur. Dans le petit village au pied de l’Arche, de l’autre côté du Pollimage, elle m’avait acheté une mini Arche à un prix exorbitant avant que l’on se sépare. Depuis, je la garde toujours sur moi.
La route qui séparait l’Arche et Al-Jeit avait été longue, mais ça m’importe peu.  Le voyage avait été magnifique, toujours dans la bonne humeur et je sais à peu près tirer à l’arc ! Enfin, mieux que les dernières fois.
Il ne manque plus qu’à rejoindre les fameux Marchombre…
Que c’est excitant !!
Juste me prendre quelques vêtements et trouver quelqu’un pour voyager jusqu’à  Al-Chen. Même si je peux y aller seule, mais je ne suis pas folle.
Enfin, un peu, mais pas autant qu’on le croirait.
Ah, et une auberge aussi si possible.
Justement, j’en aperçois une au bout de la rue. Je me dirige vers elle, comptant les pièces que je possède. Je suis heureuse qu’Enaël m’en ait donné quelques-unes. Un bon repas, une bière et une chambre confortable -enfin !- n’est pas de refus. En traversant la distance me séparant de l’auberge, je me surprends à penser à mon futur au sein de l’Académie. Je me demande s’il sera comme je l’imagine… et surtout si je serais à la hauteur de leurs exigence.
J’atteins après quelques minutes ladite auberge et entre après quelques hésitations. L’ambiance est joyeuses, personne ne se soûle dans un coin de la grande salle propre, aucun balourd dormant sur les tables, les personne discutent…
Quel changement.
Je me dirige vers le bar, le pas mal assuré. Aucun abruti miteux dans le chemin qui tenterait de m’avoir. Le barman, le sourire aux lèvres et pas grognon avec une barbe de trois jours, me demande tout en nettoyant un verre:
― Qu’est-ce que je vous sers ?
Je m’assois au bar et commande une bière ainsi qu’un lit pour la nuit. Le barman me tend ma chope et m’assure que la chambre sera prête.
Je sirote la boisson amère en regardant dans chaque coin de la salle. Je me demande pourquoi ils sont si heureux, ou bien c’est normal après tout. Qui serait malheureux à Al-Jeit ? Je me le demande.
Je remarque soudain qu’un jeune homme m’observe depuis quelques minutes.  Ben tien, qu’ai-je de si étrange pour qu’on me regarde comme un animal de foire ? Ou alors il est tout simplement curieux. Je le suis bien, moi.
Mais j’aime pas qu’on me regarde.
Je règle ma boisson puis monte me coucher en baillant violemment, la main devant la bouche.
Arrivée dans ladite chambre, je m’effondre sur le lit en soupirant d’aise, je regarde le plafond de la chambre. Je reste immobile pendant quelques instants, étendue en forme d’étoile, puis inspecte mes vêtements après les avoir retiré pour la nuit. Usés, limés, en mauvais état. Je devrais en racheter, me dis-je.
Je me glisse sous les draps et me roule en boule, comme pour me protéger des dangers. La position me rappelle celle que j’avais adoptée lorsque mon père était encore présent. Je me roulais au fond des draps le soir, lorsqu’il venait pour me raconter une histoire…

Il la cherche depuis un petit moment.
― Naël ? Où te caches-tu ?
Elle pouffe de rire en l’entendant, puis lance avec une voix cristalline et riante :
― Quelque part !
Elle entend des bruits de pas près de son lit, et elle rit de plus belle lorsque deux mains la chatouille. Elle repousse les draps puis regarde l’intrus dans les yeux. Elle lui dit avec un air de reproche :
― Papa ! Tu sais que j’aime pas les guili !
Il sourit puis s’assoie sur le lit de sa fille.
― Mais sinon tu n’aurais pas eu d’histoire.
La petite fille se relève et secoue doucement son père. Elle le supplie avec des yeux d’anges :
― Je veux l’histoire ! Je la veux !
Il l’embrasse tendrement sur le front.
― Tu me promets de dormir après.
― Oui oui. Aller, racontes !

Une larme tombe sur le sol.
Et une autre la suit de son bruit cristallin.
Les yeux embués, je respire le plus calmement possible. Mes souvenirs d’enfances me font mal. Elles sont mes seules vraies faiblesses. Du moins, les seules que je connais.
Je ferme les yeux, repoussant le chagrin qui m’habite. Il se retire au fond de mon âme, battu. Mes yeux retrouvent leur lucidité et mon visage rayonne de nouveau. Je me pelotonne au fond du lit, et m’endors lentement.
Ma dernière pensée est pour les Marchombres, puis s’envole dans la nuit.

۝

Un rayon de soleil vient me lécher le visage de sa douce chaleur, et j’ouvre un œil. Déjà le jour ? J’ai l’impression d’avoir dormis une demi-heure seulement. Je me redresse dans mon lit et m’étire longuement, goûtant la chaleur des draps.  Effectivement, la fraîcheur matinale, malgré que le printemps approche, reste assez froide.
Je reste immobile quelques instant, le regard dans le vague, comme absente, puis je me secoue. J’avais eu une drôle d’impression tout à coup, comme si... comment l’expliquer ? Je n’ai même pas les mots pour la décrire. C’est quand même incroyable !
Je fini par me lever et m’habiller, me faisant de nouveau remarquer que je devrais racheter des vêtements. Je récupère mes maigres affaires et sort, descendant les escaliers et passant devant le bar. Dehors, je grelotte légèrement. Et ben, fait pas chaud !
Je me dirige vers la droite, tentant de repérer où je pourrais me prendre un ou deux vêtements. En cuir si possible, plus pratique, plus discret.
En quelques minutes, j’arrive sur la place principale. Le marché s’éveille doucement, et quelques marchands proposent déjà leurs marchandises aux passants. Je m’assois sur un muret le temps que tout s’installe. Plutôt une grande partie, je ne sais pas exactement quelle place prend le marché.
Rectification, je n’en ai pas la moindre idée.
Le temps passe, de plus en plus de monde arrive et le marché s’agite. Les différents commerçants crient leurs offres, les clients achètent dans un brouhaha incroyable.
Je décide de ‘’visiter‘’ le marché, en quête de vendeurs de vêtements.  Traversant l’immense place, évitant les gens, j’arrive enfin là où je voulais depuis ce matin. Je m’achète deux-trois habits en cuir sombre. Ils me rappellent Enaël. Où est-elle en ce moment ? Sûrement à Al-Chen.
Si elle est là-bas, je pourrais lui passer un bonjour.
Si elle y est.
Après ces achats, je retourne m’assoir sur un muret. Sur le chemin, je promène mon regard sur les différentes personnes. Mon attention s’arrête sur un jeune homme. Je le détaille quelques instants, je suis sûre de l’avoir vue. Mais oui, je m’exclame silencieusement. Il me fixait dans l’auberge !
Il semble braquer ses yeux vers moi, et je tourne la tête vers un étal où reposent de petites statuettes en bois. J’en examine une sans la toucher, faisant semblant de m’y intéresser tout en le surveillant du coin de l’œil. Le jeune homme disparait dans la foule, et je repars avant que le marchand n’essaie de me vendre un de ces bouts de bois inutiles.  Alors que je m’éloigne, ce dernier me regarde avec une expression qui me mit mal à l’aise. Bah quoi, je lui ai rien volé ! Bon, j’aurais pu, certes, mais je ne l’ai pas fait.
Et ils servent à rien ses trucs.
Je traverse rapidement l’immense place, n’ayant pas trop l’envie que le jeune homme me suive, même si je n’ai pas grand-chose d’intéressant, on est jamais assez paranoïaque, ou même que le commerçant me course pour savoir si j’avais voulue lui prendre une statuette.
Je préfère encore voler du pain qu’une statuette, magnifique soit-elle. Plus utile.
Je me dirige donc vers l’écurie à grand pas afin d’aller chercher Flocon. Je m’arrête brusquement, et fouille dans mon sac. Zut, plus assez de provision, je vais devoir en acheter avant d’aller où bon me semble.
Je me retourne en grommelant, évitant de justesse de faire tomber une dame richement vêtue se pavanant dans la rue. Elle me lance un regard méprisant et continue sa marche la tête haute. Je tourne la tête vers elle et me retiens de lui tirer la langue. M’énerve cette manie de la noblesse de nous regarder de haut !
Je l’oublie très vite, et soupire. On va finir par me prendre pour une tarée à force de faire des allers retours. Je devrais tout acheter d’un seul coup. Jetant un regard par-dessus mon épaule, je compte les flèches qu’il me reste. Cinq, six, sept… une dizaine je dirais. Autant en reprendre un peu.
En faisant de nouveau le tour, je me prends une aiguille et du fil. On ne sait jamais.

۝

Au fur et à mesure que le temps passe, le froid se fait sentir. Je passe un poncho sur mes épaules et frissonne dans la nuit proche. Les muscles de Flocon jouent entre mes jambes, et j’emmêle mes doigts dans la crinière de ma jument, commençant à la tresser. Flocon secoue sa tête, ne semblant pas d’accord.
― Mais tu ne vas rien voir sinon ! Tu préfères te casser une patte ?
Elle émit un grognement et s’ébranle de nouveau.
― D’accord, d’accord, fais-je, souriante. Mais je te préviens, tu ne vas rien voir !
Et je lâche sa douce crinière. Flocon semble soupirer.
Quelques minutes après, je finis par me mettre en amazone sur son dos et sors mon arc ainsi qu’une flèche. Même s’il fait sombre, je peux toujours m’entrainer.  Je me cale de façon à être dans une position confortable, et je ramène la corde soutenant la flèche jusqu’à ma joue. Je fixe un point invisible devant moi, calme ma respiration, étant mon ouïe…
La flèche part, trait mortelle et invisible, et je m’apprête à ranger mon arc, lorsqu’un gémissement arrive jusqu’à moi. Je sors rapidement une flèche de mon carquois et vise vers le bruit. Il s’est tut, et Flocon, arrêtée, à la tête tournée vers le bois. Plissant les yeux, je dirige vers un arbre proche, descends de la jument et l’attache. Je lui murmure à l’oreille puis je disparais dans l’ombre, une flèche encochée et m’avançant prudemment vers le léger gémissement d’agonie. Silencieuse, je finis par ranger mon arc et sors un poignard. Les flèches, c’est bien, mais de près, pas super, super pratique. Je m’arrête et m’accroupis. Soudain, je ris. Devant moi est étalé un pauvre lapin agonisant dans une mare de sang, une flèche plantée dans son crâne et une autre juste à côté de lui, dans l’herbe. Je ramasse le cadavre sans vie et me lève pour rejoindre Flocon lorsque quelque chose attire mon attention. Je saisis la flèche dans le sol, l’arrachant d’un coup sec et l’examine.
Celle-ci ne m’appartient pas…
… ce qui signifie qu’il y a quelqu’un d’autre !
J’accroche l’animal à ma ceinture et attrape mon arc, encochant une flèche. Je reste quelque instant immobile, écoutant les bruits alentour. Supposant qu’aucune personne n’est présente, je me dirige vers Flocon, toujours aux aguets. Arrivée devant la jument, je me relève lentement et range mes armes.   Jetant un dernier coup d’œil aux alentours, je la monte et la met au trot, s’éloignant rapidement de la zone.

۝

La sensation d’une feuille légèrement mouillée sur mon visage me réveille. Je manque de tomber de trois mètres en me relevant, oubliant que je m’étais assoupie dans un chêne. Je jette un coup d’œil en bas, et je perçois Flocon broutant gaiement l’herbe humide qui résiste bravement au froid sous les arbres.      Je m’étire et enjambe la grosse branche, atterrissant souplement sur le sol. Ma jument me salue en hennissant puis continue de manger. Je lui caresse sa crinière emmêlée, me faisant la remarque que je devrais la coiffer, et attrape les rênes pour l’emmener près d’une pierre où finit de mourir un feu. Elle tente de résister afin de finir la touffe d’herbe, puis, dans un hennissement mécontent, me suit à regret. Je l’entends grogner sur le chemin et éclate de rire.
― Ce n’était que de l’herbe ! Il y en aura plein sur le chemin.
Elle me lança un regard, qui disait quelque chose comme « Ouais, c’est c’la, et quand il neigera, je mangerais quoi moi ? ». Je la gratte sur le haut du crâne en souriant.
J’attrape mon sac sur son dos, m’assoie sur la pierre couverte de rosée et saisis une pomme ainsi que du pain aux herbes. En prenant ce dernier, je m’immobilise brusquement, avec cette étrange sensation. Une brise se lève au même moment, faisant voleter mes cheveux argent. Le vent repart comme il était venu, emportant avec lui cette impression. Je secoue la tête avec énergie. Hier, en réfléchissant bien, j’avais compris que cette réaction me clouait sur place lorsqu’on me fixait, comme concentré sur moi uniquement. Comme c’est agaçant !
Et comme c’est ironique aussi. Je ne supporte pas que l’on me regarde mais moi je ne gêne pas !
Je termine mon petit déjeuner, et grimpe d’un saut agile sur le dos de Flocon.  Elle se dirige au pas vers le nord-ouest, suivant le sentier à proximité du bois où je me trouvais. Je sors une carte de la sacoche accroché à ma ceinture, la déplie et l’étudie. Je soupire. Je suis pas prête d’arriver à Al-Chen ! Je suis tellement impatiente de découvrir le lac Chen et l’Académie que je suis toute excitée. Je range le parchemin, arrange mon arc dans mon dos pour le saisir le plus vite possible et envoie Flocon au galop, qui est heureuse de pouvoir se dégourdir les pattes. Je m’exalte du vent frappant mon visage, faisant voler mes cheveux qui forment une rivière d’argent derrière moi et briller l’émeraude de mes yeux. Levant un bras vers le ciel, je pousse un cri de joie, ce qui fait sursauter les personnes sur la route.
Elle reste à cette allure pendant un bon moment, puis, la voyant commencer à fatiguer, je la fait ralentir. Je lui flatte l’encolure et attrape ma dague. Alors que j’attrape une mèche de sa crinière, Flocon secoue sa tête blanche, l’emmêlant encore plus.
― Arrêtes un peu, je te coupe les cheveux ! Je veux pas te blesser, alors bouges pas la tête.
Elle grogne pour me prévenir de son désaccord et j’attrape de nouveau une mèche que je coupe d’un mouvement de poignard. Quelques cheveux tombent sur le sol, et d’autres les suivent. Ils forment comme de la neige sur le sol pavé. C’est assez beau. Après une bonne dizaine de minutes, je range mon arme et contemple le résultat.
Ok.
Je ne serais jamais coiffeuse !
Attrapant une brosse dans mon sac, je démêle sa toison blanche sous les grognements imperceptibles de ma monture. Le sourire aux lèvres, fredonnant une douce musique, je brosse délicatement les cheveux-neige de Flocon qui, appréciant la mélodie, se tait.
Elle tourne soudain la tête vers le bois proche, les oreilles redressées. Je suspens mon geste et fait de même, sens en alertes. Plissant les yeux, j’essaye de voir ce qu’a entendu Flocon, en vain. Je saisis les rênes d’une main et la refait marcher.
Et toujours cette étrange sensation…

۝

La nuit arrivée, un feu de bois étendant ses flammes vers le ciel, Flocon broutant tranquillement, j’observe le ciel contenant mille étoiles scintillantes. L’une d’elle, brillant plus que les autres, semble essayer de dominer la lune. Cette dernière, pleine et d’un blanc éclatant, rit doucement de cette comète qui veut la surpasser. Entre-elles semble ce passer une guerre muette. Deux émeraudes luisent légèrement, spectateurs. Un souvenir passe, essayant de se faire oublier, mais les pierres l’ont vue, et l’attrapent.

― Wouaaah, elle est trop belle ! Papa, c’est quoi ce truc qui brille ?
― Ça, ma puce, c’est la lune. Regardes-la bien et tu verras même qu’elle te fait un clin d’œil.
Elle rétrécit se grands yeux vert, et ce concentre. Elle pousse un gémissement indigné.
― C’est pas vrai ! Elle fait que briller ! C’est nul !
― Ah, je vois bien ma fille !
L’homme assit près de la petite fille serre cette dernière contre lui avec tendresse. Elle lui rend son étreinte, puis murmure dans la tunique de son père :
― Je t’aime papa…
Il l’embrasse sur la tête.
― Moi aussi mon cœur.
Une larme roule sur la joue de la petite. Elle l’essuie avec sa manche et désigne la lune dans le ciel.
― Je suis sûre que c’est maman, et qu’elle est toujours là. Elle reviendra un jour ?
Il hoche doucement la tête. Il observe la lune et lui sourit tristement.

― Maman…
La jument relève la tête vers sa maîtresse et l’observe. Une main tendue vers le ciel, un sourire triste sur le visage où deux larmes se laissent aller vers le sol. Flocon hennit doucement et s’approche de moi. Son visage entre dans mon champ de vision et ses yeux noirs m’observe. Je lui gratte entre les oreilles et elle hennit de contentement.
Je me relève et regarde de nouveau la lune. Elle me manque cruellement… Puis je secoue la tête. Je suis adulte et responsable !
Je soupire. N’empêche… elle me manque.
Avisant un grand chêne, j’y attache Flocon et monte sur l’arbre, assez haut pour ne pas me faire dévorer par quelconque animal hostile. Je ne m’inquiète pas pour Flocon, elle saura se détacher s’il y a danger et partira au galop pour m’attendre un peu plus loin.
Je m’installe confor… de façon à ne pas avoir trop de courbature le lendemain, puis m’assoupie, un bras se balançant dans le vide.
Tente de m’assoupir lorsqu’un grognement agressif se fait entendre pas très loin. Je me redresse, regarde les alentours et aperçois une forme noire avec deux éclats brillants avec hostilités. Quand on parle de loup…
Saisissant mon arc et une flèche, je garde mon regard fixé sur le loup, qui ne cesse de regarder la lune. Je m’accroupie tant bien que mal sur la branche et bande mon arc, ramenant la corde jusqu’à ma joue. Flocon commence à s’affoler.
L’animal hurle alors et cours vers la jument, qui hennit en se cabrant. Je lâche la corde et la flèche rate le loup qui l’esquive agilement. Je dégaine mon poignard en jurant et saute devant Flocon, fait un roulé-boulé et tends mon arme devant moi. La bête change de proie et se dirige dangereusement vers moi.
Contre un loup, je n’ai pas beaucoup de chance de survie, vu comment je me débrouille en corps-à-corps.
Il bondit au-dessus de moi avec un rugissement terrifiant et je pousse un cri d’horreur qui résonne avec le sien. Levant mon poignard vers le haut, je l’abas de toutes mes forces vers le sol, et j’entends un couinement avant que quelques gouttes me tombe sur le visage et coulent sur mes mains. Horrifiée, je contemple la forme gémir sur le sol juste devant moi, puis mourir d’une complainte. Le ventre béant, nageant dans une mare de sang s’étendant peu à peu et les yeux grand ouverts et éteints.
Je me mets à trembler, lâche mon arme et part en courant vers une source d’eau. Flocon recule de quelques pas en me voyant partir et tente de me suivre, mais tend la corde qui la tient attaché. Elle hennit et tente de se détacher, puis laisse tomber et regarde d’un œil méfiant le corps gisant à quelques mètres d’elle.
Je me laisse tomber devant une petite fontaine naturelle et nettoie mes mains énergétiquement en les trempant dans l’eau glacée. Ignorant la morsure du froid, je me lave aussi le visage en le plongeant dans l’eau. Je me penche vers la flaque d’eau et détaille mon visage ruisselant. Plus aucune trace vermeille sur ce visage blanc. Je me relève doucement.
Pourquoi ce goût de sang ?
Je me redirige vers Flocon qui tourne la tête et quémande une caresse. Je la gratte entre les oreilles puis mon regard se pose sur le loup noir immobile.
Pourquoi cette envie de tremper mes mains dans ce fluide vital ?
Je m’approche de la bête, me baisse pour attraper mon poignard. La mare argentée de mes cheveux se colore de rouge en touchant le liquide vermillon.
Pourquoi vouloir tuer de nouveau ?
Je saisis la tête du loup par les oreilles et tourne ses yeux noirs vers moi. Je lui fais un petit sourire rassurant avant de commencer à découper son cou poilu.
Pourquoi ?
J’ai l’impression de devenir folle. Mes membres bougent, réagissent, mais mon cerveau ne veut pas fonctionner normalement.
Fureur passagère ?
Le sang recouvre mes mains, imbibe ma tunique de cuir, colore mes cheveux. La tête du loup se détache de son corps après quelques coups forcés.
Soudaine nécessité ?
J’avise une branche pointue, l’arrache et plante le crâne de la bête dessus. Je vais me nettoyer les mains dans la source puis revient avec une ficelle assez fine.
Trop de solitude accumulée ?
Je noue la ficelle à une des plus grandes dents du loup, maintient sa tête d’une main et appelle Flocon, qui approche docilement. Je lie l’autre extrémité aux rênes.
Trop de questions.
Je détache Flocon de l’arbre puis lui fait signe d’avancer. Elle me regarde avec surprise puis obéit. Je tiens fermement le crâne ruisselant du loup.
Pas de réponses.
La canine finit par sortir de la mâchoire avec un bruit spongieux écœurant. Je la récupère, la détache puis vais la nettoyer dans l’eau limpide.
Pas de résultat.
La dent propre, je fais de même avec deux autres dents un peu plus petites. Après les avoir nettoyées, je rattache Flocon puis m’assoie sur le sol.
Et pourtant…
Je fais deux trous dans chaque croc, et fais glisser une ficelle dans les trois. Je finis par nouer se collier autour de mon cou. J’ me lève et me dirige vers la source. J’admire ce bijou qui scintille dans la "lumière" de la lune. Je hoche la tête d’un air satisfait et remonte dans mon arbre pour dormir de nouveau.
… et pourtant tout va bien.

۝

Le lendemain, je me lève comme si de rien était.
Aucun souvenir, mais d’où vient ce collier ?
J’aperçois la tête sur le pic et je me retiens de vomir. Je détourne les yeux du cadavre et vais détacher Flocon, je la monte et me dépêche de quitter cet endroit devenu sinistre.
Elle part au galop, laissant l’endroit aux insectes.
Le crâne reste seul, trois dents lui manquant et sur une branche.
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