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 Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]

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MessageSujet: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeMer 17 Avr 2013, 10:28

≈≈≈ Naïs ≈≈≈

Le chant d’un oisillon résonne doucement à la fenêtre. Aigue et joyeux, il apporte un peu de gaieté au beau milieu d’un froid encore hivernal en ce début de printemps. Soupirant d’aise, j’enfonce un peu plus ma tête dans mon oreiller. Pivotant légèrement sur ma droite, je ramène mes jambes presque à hauteur de ma poitrine, en me recroquevillant comme une feuille. Je profite ainsi un peu mieux de la douce et agréable chaleur des draps. Le soleil est pourtant déjà bien haut dans le ciel, mais je n’ai aucune envie de me lever pour l’instant. Laissant mes sens retrouver leurs repères lentement, je songe que cela fait trois jours qu’Astrée m’accueilli dans son petit appartement coincé entre deux immense boutiques d’une rue commerçante de la Citadelle. Depuis la mort de Sahel, je n’avais ni eu le temps ni l’envie d’affronter sa sœur, que pourtant je connaissais plutôt bien. Mais la proposition d’un contrat alléchant et mieux que bien payé m’avait fourni l’excuse de revenir dans les parages. Et surtout celle d’éviter de revenir au Domaine, car je n’y suis pas encore prête. J’ai besoin de réfléchir un peu seule après les évènements de ces derniers mois – ni plus ni moins qu’un bébé m’attend toujours à la Confrérie de Fériane. Ou peut-être est-ce la peur de trouver là-bas des réponses qui achèveront de m’anéantir pour de bon qui me fait fuir ce lieu où je me suis pourtant sentie chez moi durant de longues années ? Inconsciemment, sans doute que oui…

Retenant un instant mon souffle, je me déplie lentement jusqu’à occuper quasiment les deux places de ce grand lit. Alors que ma main passe sur les draps froids, je ne peux m’empêcher de songer qu’il y a bien longtemps qu’une présence ne les a réchauffé. Depuis ma rencontre avec Gil d’abord, puis avec Pan, je n’ai plus du tout le goût de ces petites aventures éphémères qui rythmaient ma vie auparavant. L’un comme l’autre, et chacun à leur manière, occupent une place immense dans mon cœur. D’ailleurs, ces derniers temps, il me suffit de laisser mes pensées vagabonder vers l’Envoleur aux cornes pour que mon cœur s’emballe et que je sois envahie d’une douce chaleur. Un peu comme ce matin, en fait…

A contrecœur, je me décide enfin à me glisser hors de la chaleur protectrice de mon petit nid douillet. Réprimant une grimace tandis que mes pieds effleurent le plancher gelé, un long frisson remonte dans mon dos. En trois pas aériens, j’ouvre le carreau de la fenêtre et plisse le nez tandis qu’une légère brise fraiche et matinale glisse sur ma peau nue. Avec un mince filet d’eau froide, je me débarbouille le visage pour achever de me réveiller complètement avant de trouver ma chemise sur la chaise où je l’ai laissé hier soir. Le temps de sauter ensuite dans mon short court, mes bottes et de lasser rapidement mon corset de cuir, file dans l’étroit couloir. Pour retrouver une Astrée toute dynamique et réveillée depuis quelques heures semble-t-il lorsqu’elle me salut joyeusement.

* *
*


- « Salut Naïs, bien dormi ? »

Je souris en hochant la tête lorsque j’entends Astrée s’affairer dans sa petite cuisine. Les clapotis de l’eau m’informe qu’elle fait la vaisselle. Amusant comme elle peut être terriblement ordonnée par rapport à son frère qui, au contraire, conservait soigneusement un joyeux bordel chez lui. De mémoire, je crois même que circuler correctement dans son appartement, sans déraper sur une cuillère ou un slip, était une chose juste improbable. Et pourtant, Sahel possédait en lui la même gentillesse, la même douceur mêlée à cette force de caractère incroyable que sa sœur aînée. Une délicieuse odeur de café et de croissants chaud règne dans la pièce.

- « Tu veux quelques chose ? Croissant, café, confiture, jus ? Sers toi, tout est là »
- « Ah, ça ouvre l’appétit en tout cas ! » répondis-je avec un clin d’œil malicieux.
- «Tu m’a dis que tu avais des choses à faire non ? »

J’acquiesce d’un signe de tête affirmatif à la question de la jeune femme entre deux gorgées de café bouillant. Les doigts collés contre le récipient agréablement chaud, je souffle doucement sur la boisson pour la refroidir un peu.

- « Exact. Un boulot plutôt bien payé… »
- « Très bien ! Alors, je te laisse un double des clés. Moi, je dois filer… »

Astrée hésite un instant, ce qui me fait froncer les sourcils imperceptiblement. Croisant les bras sur ma poitrine, j’attends patiemment la suite qui ne tarderait pas à tomber. Et tandis que je repousse nonchalamment une mèche rebelle, je souris.

- « Ca ira ? »
- « Ne t’inquiètes pas, je suis une grande fille : je saurai me débrouiller ! »

A peine ai-je répondu qu’un véritable courant d’air traverse la pièce, et, deux secondes plus tard, la porte claque doucement. Sans trop m’en rendre compte, je rie toute seule à voix basse. Sacrée Astrée !

* *
*


S’il croit pouvoir s’en tirer comme cela m’avait dit mot pour mot Rhoanne Til’Jheon, une aristocrate aigrie par sa séparation avec son vieux mari. Mariée trop jeune à ce désormais sexagénaire, elle avait vite été délaissée alors qu’elle s’était rendue compte qu’elle ne pouvait lui assurer une descendance. Sauf que, en partant, en la mettant à la porte de sa demeure, son ordure du mari ne lui avait jamais restitué ses précieux bijoux de famille qu’elle tient de ses nobles parents. Vous êtes mon miracle Naïs. Ah ! Ah ! Bien sûr, j’ai tout de suite pensé à un piège, surtout après la manière pitoyable dont je m’étais faite avoir dans l’auberge de Thyrinte à Al-Jeit presque deux mois plus tôt. Mais le petit pactole qu’elle me propose en échange a bien vite fait pencher la balance en sa faveur. Mêlez ceci à sa boisson et ramenez moi mon dû, je vous en serait à jamais reconnaissante. Ouais, bon, à ce point-là, cela devient presque du cinéma.

Soupirant, j’ajuste ma robe trop moulante. Trop emprisonnante. Trop étouffante. J’ai la désagréable impression qu’elle menace de craquer au moindre de mes mouvements. Avec un claquement de langue agacé, je la réajuste correctement – une énième fois - sur ma poitrine. Le dos plus que droit, la cage thoracique compressée dans un morceau de tissu doux et soyeux, c’est bien pour cela que je n’ai jamais aimé les robes de soirée. Un bruit de haut talon résonne sur le plancher à proximité de ma petite cabine.

- « Tout va bien madame ? » demande la petite voix mielleuse de la vendeuse.

Madame ? Grinçant des dents à l’idée de me faire appeler « madame », je tire le rideau d’un geste sec avant d’esquisser quelques pas en avant tout en maintenant la robe en place. Un léger sourire crispé étire le coin de mes lèvres tandis qu’un sifflement admiratif s’élève dans l’air.

- « Me sens pas très à l’aise… »
- « Elle vous va à ravir ! »

Je ne sais pas trop si la fille perçoit ma grimace de désapprobation : vraisemblablement non puisque elle s’affaire déjà à réajuster la robe en gloussant à moitié d’une manière que je n’apprécie guère. Elle me va à ravir hein ? Je ne suis pas certaine que ce soit le mot approprié ! La vendeuse semble toutefois s’amuser avec moi comme avec une nouvelle poupée. Effaçant quelques plis par-ci, par-là, joue ensuite quelques instants avec mes cheveux – désormais relevés en une espèce de chignon désordonné – avant de s’éloigner avec un petit rire satisfait. Me figeant littéralement, je n’ose plus bouger de peur de détruire son œuvre.

- « Vous allez faire des ravages ce soir ! » minaude-t-elle
- « Euh… »
- « C’est chez qui déjà, sans vouloir vous paraître indiscrète ? »
- « Pratt Til’Jheon »
- « Olalah, vous allez y croiser du beau monde. Vous serez la reine de la soirée avec cette robe. Elle est assortie vos yeux – et quels yeux ! Elle met parfaitement vos atouts en valeur »

Quelques secondes de silence filent avant que la petite vendeuse ne soupire.

- « Qu’est-ce que j’aimerais avoir vos fesses, et vos jambes aussi, et… »
- « Ok ! Je la prends ! »

Déglutissant avec difficulté, je me fais la réflexion que je suis littéralement tombée sur une folle furieuse. Plus vite je serai partie d’ici, mieux cela vaudra pour mes pauvres nerfs. Et lorsque la fille m’annonce le prix de l’étoffe, je manque de m’étrangler. Eh bien, à ce prix là, heureusement que Rhoanne s’est montré généreuse pour m’insérer dans cette petite soirée – elle semble avoir de l’argent à perdre ! Bah ! Tant pis pour elle ! Une fois la précieuse et chic robe payée, je me fais une joie de me précipiter au dehors. Vite ! Vite ! Partons !

* *
*


La fille du magasin ne m’a pas menti. Alors que je pénètre à peine au cœur de la petite fête, tous les regards semblent braqués sur moi. Je peux aisément les sentir presque brûlant et plein de curiosité. Affichant un air énigmatique et assurée, comme si je connaissais depuis toujours ce milieu, je m’avance d’un pas fluide et félin. Quelques murmures assez peu discrets ponctuent mon passage, ce à quoi je répond par un sourire alambiqué arrachant plusieurs hoquets de surprise. Discrète, je me poste dans un coin, juste histoire de réfléchir à la suite des réjouissances…
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeVen 26 Avr 2013, 00:31

Aujourd'hui. C'est aujourd'hui.
Les yeux fixés sur les poutres du plafond, je me demande si c'est de l'appréhension ou de l'excitation qui fait battre mon cœur. Ce doit être un mélange des deux. Excitation car je vais enfin pouvoir faire avancer ma vengeance et couler un peu de sang. Appréhension parce que je ne suis pas si sure que ça d'y arriver.
Et s'il se passe ci. Et s'il se passe ça. Et s'il me reconnait. Et si on me reconnait. Et si je ne suis plus qu'un être invisible. Et si … j'imagine un millier de scénarios, d'attitudes à adopter. Cela fait au moins une heure que je suis réveillée, incapable de m'extirper de mes pensées et de mon lit. Certes, il y a aussi la douceur et la chaleur de celui-ci qui font parties des bonnes raisons qui m'empêchent de bouger. Il fait si froid par ici … les arbres bourgeonnent si timidement qu'on se demande si ils craignent un retour des gelées hivernales. J'aimerais pouvoir leur dire que leurs cousins d'Ombreuse se sont depuis longtemps parés de leurs couleurs printanières et qu'il serait peut-être temps pour eux de s'y mettre aussi. Mais dommage, je ne parle pas encore le langage des arbres.


D'un mouvement sec, je me décide enfin à bouger, retirant couettes et draps d'un geste décidé. Grelottant, je me hâte vers mes vêtements qui trainent sur une chaise. Pantalon de cuir, haut en toile beige et pull en laine foncée. Rien de très original dans cette tenue de voyage de demi-saison. Si j'avais su que les températures seraient basses à la Citadelle, j'aurais peut-être emmené avec moi un pull ou deux en plus. Il ne me reste plus qu'à claquer des dents jusqu'à ce que je quitte les lieux. Je n'ai heureusement pas l'intention de m'attarder assez longtemps pour geler. Une autre nuit suffira. Voir même une soirée.


******


La Citadelle des Frontaliers.
Un lieu mythique où n'a pas manqué de m'emmener mon père il y a longtemps. Si je me souviens bien, j'avais dix ans et Liam en avait treize. Jeunes et bien naïfs, nous avions profité du séjour, visitant les ruelles et les cours cachées de cette immense forteresse. C'était il y a longtemps en effet … avant que notre vie ne change. Avant qu'Il n'arrive dans nos vies, s'en empare et les détruise.
Aujourd'hui, c'est à mon tour d'essayer de m'emparer d'un bout de sa vie et de l'écraser.
Un sourire brillant de haine, je rajuste ma capuche sur ma tête et continue ma marche, revenant sur ce message qui m'a menée jusqu'ici …


******


C'était il y a une semaine, et je m'en souviens comme si c'était hier. Les cheveux dégoulinants au sortir d'une rapide douche, j'étais retournée dans le dortoir des apprentis pour finir de me sécher et me trouver des habits propres. C'est là que je l'avais trouvée, bien pliée sur ma couche : une lettre. J'avais essuyé mes mains humides sur ma serviette et ouvert l'enveloppe de mes doigts fébriles. "C'est Hiné. C'est forcément Hiné." Me suis-je dit. Sans nouvelles de mon Maître depuis de longues semaines, j'espérais qu'elle penserait à moi et m'annoncerait enfin mon prochain cours avec elle.
Sauf que ce n'était pas Hiné.
Une encre bleue et une écriture délicate. Semblables à ceux utilisés pour inscrire quelques mots sur le panneau d'affichage à mon arrivée au Domaine.
C'était Anee.
Mes yeux avaient parcouru le parchemin, zigzaguant jusqu'à trouver la précieuse signature. Oui, c'était bien elle. Que pouvait-elle bien me vouloir après tout ce temps ? C'est à ce moment là qu'une feuille avait glissé de mes mains pour venir se poser à mes pieds. Immobile, j'avais eu le temps de voir le visage dessiné au crayon de bois, puis une goutte avait quitté mes longs cheveux pour venir brouiller quelques mèches sur le dessin. Azor … des cheveux emmêlés, un rictus moqueur sur les lèvres et un bandeau cachant un œil, perdu dans des circonstances mystérieuses vers ses 15 ans. Azor, le fidèle ami de mon demi-frère. Je n'avais pas pris le temps de ramasser le portrait. Ce qui importait maintenant que ma curiosité avait atteint des sommets, c'était le contenu de cette fichue lettre.

"Laïar,
Si tu t'ennuies, voilà une invitation pour une petite fête privée à la Citadelle. J'ai entendu dire qu'un de tes amis y serait. Surtout si tu y vas et le croise, prends en soin. Je compte sur toi."

Suivait le nom d'un de ses contacts à la soirée et quelques indications pour le cas où je prendrais la route, et dans le pli de l'enveloppe, un mince bout de feuille bordé d'or m'invitait à la soirée d'un dénommé Pratt Til’Jheon. Ce nom de famille réveilla un écho en moi, mais j'étais bien incapable de placer un visage dessus ou une histoire. La bourgeoisie des villes autres qu'Al-Jeit n'avais jamais été ma tasse de thé, même si un jour j'avais su les noms de toutes les grandes familles de Gwendalavir.

Le lendemain, j'harnachais un cheval du Domaine et filais vers le Nord, un paquet en plus sur ma selle. Anee ne s'était pas montrée mais elle veillait sur moi dans l'ombre et avais déposé pendant la nuit une de ses robes sur mon lit. De quoi se fondre dans la masse une fois arrivée à la soirée. Si cette fouine s'était intéressée à mon passé et mes motivations, c'est que je comptais toujours à ses yeux. Peut-être qu'à défaut de faire avancer ma vengeance, ce petit voyage allait me permettre de retrouver mon ancien Maître.


*****


Dans la lumière tombante du soir, les torches s'allument une à une, embrasant l'allée menant à une demeure d'où s'échappe les joyeuses notes d'une soirée. Enveloppée dans une robe aux teintes bleutées – qui devait faire ressortir les yeux de l'Envoleuse – je m'avance, suivant à quelques pas un couple richement habillé. Je n'ai pas leur faste, mais dans c'est dans sa simplicité que ma robe gagne en efficacité. Etre chic n'est pas être paré d'or à outrance. Et puis si quelqu'un cherche de l'or sur moi, il n'aura qu'à plonger son regard dans mes cheveux relevés ou dans les quelques mèches qui tombent négligemment sur mon cou. L'important, c'est que je me sente à l'aise dans mes vêtements et qu'ils me permettent de passer inaperçu.

Je suis loin de faire partie des premiers arrivants, comme en atteste la foule massée dans le grand salon. Sans un regard pour lui, je tends mon invitation au serviteur à l'entrée, comme s'il était tout à fait normal que je sois là. Il y jette un coup d'œil avant de m'inviter d'une courbette à rejoindre la soirée. Sans hâte, je me glisse au milieu des gens, cherchant du regard un visage connu. Mais soit ma mémoire flanche soit je ne connais vraiment personne car je finis par rejoindre l'autre bout de la salle sans m'être arrêtée ou faite arrêtée.
Etrange comme je ne me sens plus dans mon élément au milieu de ces riches bourgeois. Dire qu'un jour évoluer en leur sein était pour moi une seconde peau. Il me faut un peu de temps pour me replonger dans ce monde. Et un peu d'alcool aussi.
Un serviteur armé d'un plateau chargé de verres en cristal répond à mon appel silencieux en passant à mes côtés et en me proposant une boisson. Je lui souris et accepte avec joie celle qu'il me tend.

- Tiens, mais ne serait-ce pas … Naïs ma chère que fais-tu ici ?

Un homme vient de s'approcher d'une très belle femme solitaire, à quelques pas de moi. Je retiens ma tête et force mon regard à fixer la salle comme si je n'avais rien à faire de ces deux invités. Pourtant je tends les oreilles pour capter les bribes de leur conversation. Rien de mieux que de l'espionnage pour obtenir les derniers ragots du coin et me tenir au courant de ce qui se passe dans cette charmante Citadelle.



[Si cette réponse te gêne d'une manière ou d'une autre, elle est supprimable ou éditable à volonté Smile J'espère que tu voudras bien de mon incruste.]
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeMar 28 Mai 2013, 12:21

≈≈≈ Naïs ≈≈≈

Une voix étrangement familière ne tarde pas à me tirer de ma rêverie, sans que je ne parvienne immédiatement à mettre un nom sur l’homme qui m’aborde comme si nous nous connaissions depuis toujours. Décroisant les bras, j’affiche un sourire faussement sincère. Tandis qu’il passe une main dans mon dos pour m’offrir une étreinte amicale, il semble surpris mais néanmoins ravi de ma présence. Ancrant profondément son odeur en ma mémoire, je comprends rapidement qu’il s’agit ni plus ni moins de l’espion de Rhoanne. Thomy Fil’Thien : c’était son nom d’emprunt. Depuis plusieurs semaines, il se faisait passer auprès de Pratt pour un honorable et riche marchand du nord de l’empire. Et le vieil homme ne se doutait absolument de rien du complot qui se tramait secrètement dans son dos. L’homme de main de Rhoanne jouait parfaitement bien son rôle. Mais ce soir, c’est à mon tour d’entrer dans la danse.

- « Thomy » souris-je d’un air faussement surpris « Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais l’intuition que je te trouverai ici ce soir… »

Riant quelques secondes, l’homme se reprend rapidement avant de me répondre d’un ton – presque – grave et sérieux.

- « Tu sais, je suis sur une grosse affaire en ce moment »
- « C’est ce que j’ai cru comprendre, oui. Il paraît que tu es en cheville avec Pratt Til’Jheon ? »
- « Exact. Et dès ce soir, je serai un homme riche ma chère ! » plaisante-t-il d’un ton équivoque.
- « Je n’en doute pas… »

Soupirant imperceptiblement, je fronce les sourcils. Une curieuse impression d’être observée – ou plutôt écoutée – ne m’avait pas quitté depuis plusieurs minutes. Et j’avoue volontiers que cela m’agace particulièrement. Pourtant, un brouhaha incessant s’élève dans la pièce. Les uns semblent heureux de retrouver une vieille connaissance tandis que d’autres discutent affaires. Les plus jeunes profitent d’échapper au regard de leurs parents, le temps d’une soirée, pour découvrir les plaisirs de l’amour dans un coin. Les vieilles parlent chiffons avec un brin de nostalgie. Bref, rien de bien intéressant. Sauf une respiration presque silencieuse et quelques mouvements trop brusques, quelques mètres derrière moi, qui me donnent finalement raison. J’adresse alors un sourire rayonnant à Thomy qui conserve le silence.

- « Tu permets ? »
- « Bien sûr… »

En trois pas gracieux, à peine gêné par les pans de ma robe moulante, je disparais dans une petite pièce voisine où il règne un parfum féminin subtil mais puissant. Tâchant d’attiser la curiosité de l’indiscrète, je sors de la petite fiole de poison du petit sac assortit à la robe que m’avait offert la vendeuse d’une boutique des quartiers chics de la Citadelle, un peu plus tôt dans la journée. Feignant de ne pas avoir remarqué la présence de la fille, je fais un instant le flacon dans ma main. Relevant le bas de ma robe, j’allais me mettre en quête des cuisines quand un homme, apparemment assez pressé, me bouscule. Avec un claquement de langue agacé, je retiens l’homme par le bras d’un geste sec avant qu’il ne puisse s’éloigner en grommelant dans sa barbe.

- « Vous pourriez au moins vous excuser ! » grondais-je froidement.
- « Pardonnez-moi, Madame » hésite-t-il « C’est étrange, je ne vous ai jamais vue par ici. Vous êtes ? »
- « C’est normal, je n’habite pas par ici. Je rends juste visite à un vieil ami que vous connaissez peut-être. Thomy. Thomy Fil’Thien. »
- « Ah ! Oui ! Il m’a parlé de vous. Vous êtes vraiment aussi belle que je me l’imaginais. Je suis Pratt. »
- « C’est donc vous Pratt ! Et dire que Thomy louait vos manières avec les femmes… »
- « Laissez-moi vous offrir un verre, peut-être puis-je ainsi vous offrir une meilleure image de moi ! »

J’hésite un instant à attraper la main que le maître de la maison de me tend. Mais il ne me faut toutefois pas longtemps pour me décider, entrevoyant là une chance de verser le poison, sans être soupçonnée directement – à moins, bien sûr, que ce ne soit un piège tendu par Rhoanne, ce qui ne m’étonnerait guère. Hochant la tête, je glisse finalement ma main dans celle de l’homme, prête à le suivre.

* *
*


- « C’est elle, je l’ai vu ! Elle l’a empoisonné ! »

Pratt Til’Jheon vient à peine de s’effondrer sur le sol, mort, qu’une voix tonitruante me désigne immédiatement comme coupable. Jurant intérieurement, je réagis toutefois au quart de tour. Il faut dire que je m’attendais à ce qu’il s’agisse d’un piège aussi. Arrachant tout le bas de ma robe pour plus de liberté de mouvement – la petite vendeuse serait horrifiée – je passe sous la garde d’un premier homme avec une aisance étonnante. Le bruit de l’acier tinte à mes oreilles tandis que j’attrape mon poignard, accroché à ma cheville. Parant un coup destiné m’éventrer, j’égorge sans état d’âme le malheureux qui s’est mis en travers de mon chemin. Des cris stridents retentissent sur mon passage tandis que je sème chaos et terreur. Serpentant dans les différentes pièces de l’immense demeure, je parviens dans une pièce nettement en hauteur. Un bruit de pas résonne dans l’escalier derrière moi. Me plaquant contre le mur, dissimulant ainsi ma présence, je profite d’un léger effet de surprise pour plaquer l’importun contre les pierres glacés du sol, une lame posée sur la gorge. Mais quelque chose retient soudain mon geste.

- « Encore toi ! »




[Désolée pour le temps de réponse, je n'ai pas d'excuse...]
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeLun 03 Juin 2013, 00:49

La conversation de mes voisins est d'une affligeante banalité. Rien d'intéressant à grappiller pour moi, à part que l'homme connait le maître des lieux. Super. La façon qu'il a eue de saluer la belle brune m'indique que ce qui les lie n'est pas du simple respect. Il y a dans cette étreinte un désir à peine caché de la part de ce "Thomy" qui se retient quand même de dépasser les bornes de l'impolitesse. Au travers de leurs mots, je sens qu'ils se parlent via des sous-entendus, mais pour dire quoi ? Je ne suis même pas sure de pouvoir les comprendre après une heure d'espionnage.

Un éclat de feu à travers la masse de nobles détourne mon attention des deux inconnus. Des cheveux roux en bataille … serait-ce lui ? Il détourne légèrement la tête, me permettant d'apercevoir un bout de son cache-œil. Oui, c'est bien lui. Et maintenant ? Je fais quoi ? Je voulais le voir, savourer la vision de cet ennemi à abattre mais au fond je n'ai pas songé à un plan. Au dessus du brouhaha, j'entends son rire léger, celui qu'il a du offrir à ce couple richement vêtu avec qui il discute. Je vois son sourire et sens toute l'hypocrisie qu'il y glisse. Cet homme là aurait pu faire partie de ma famille s'il avait cherché à taper dans l'œil de mon père avant qu'il ne meurt. Allez savoir pourquoi il s'est contenté de rester dans l'ombre de mon demi-frère jusqu'à ce que celui-ci s'empare de mon nom.

Le regard d'Azor glisse sur le côté, dans ma direction. Il ne faut pas qu'il me voit ! Instinctivement je recule et me glisse dans les draperies me séparant de la pièce voisine. Au moment où les lourdes tentures rouges se referment devant mon corps je sens son œil qui croise les miens. Un éclat noisette brille au fond de cette unique pupille et semble s'illuminer d'un brin de surprise. Il m'a vu. Je suis sure qu'il m'a vu. Ou alors non, il ne m'a pas vue. Comment savoir ? Mon cœur qui bat la chamade est persuadé que la première option est la bonne. Si c'est vraiment le cas, il ne va pas manquer de s'aventurer ici pour vérifier qu'il n'a pas rêvé. Ce serait l'occasion en or de le tuer … celui qui a l'effet de surprise a toujours plus de chances de gagner le combat. De toute façon je ne perdrais rien en me cachant. Dans un mouvement silencieux je me glisse entre deux autres rideaux et guette l'entrée du grand salon, petit chat tapit dans l'attente de sa proie.

Les tentures ne tardent pas à s'ouvrir. Je me tends, prête à bondir et à faire glisser dans ma main le poignard caché dans ma manche.
Ce n'est que la jeune femme à la robe moulante de tout à l'heure. Où est passé son ami ? Elle aura tôt fait de s'en débarrasser de celui-là dis dons … il devait être un peu trop collant et trop proche à son goût.
Plantée au milieu de la pièce elle s'immobilise un instant, tire un minuscule flacon de son sac et joue un instant avec. De là où je suis j'ai du mal à voir ce qu'il contient, mais ce que je vois c'est l'air décidé de la brunette. Un imperceptible soupir franchit ses lèvres alors qu'elle se décide à bouger, sans un signe dans ma direction. Qu'elle ne m'ait pas remarquée me rassure : je suis bien cachée.

La tenture s'ouvre à nouveau. Mon cœur et mon corps se fige en un bloc de marbre alors qu'une mèche de cheveux roux passe en hâte entre les plis de tissus. J'ai à peine eu le temps de réfléchir que le manche de ma dague est déjà callé dans la paume de ma main.
Ce n'est pas lui. Toujours pas. C'est un autre homme, visiblement pressé. En serrant les dents de rage je le vois qui s'excuse au près de la brunette pour l'avoir bousculée. Allez ouste ! Si Azor décide de pointer le bout de son nez je ne pourrais pas l'éliminer en paix. Je n'ai pas la moindre envie de rater mon coup à cause de …

- Je suis Pratt.


A cause du maître des lieux … l'idée qu'il est l'homme le plus important de la soirée me rend plus encline à lui pardonner et adoucis mes pensées à son égard. N'empêche que ce serait bien si il pouvait partir … heureusement il cherche à se faire pardonner et à gagner les faveurs de la jolie femme en face de lui. Une invitation galante plus tard, ils disparaissent tous deux dans le couloir, en discutant comme deux vieilles commères au sujet du fameux Thomy.

Maintenant qu'ils sont partis et qu'Azor ne s'est pas montré, il est peut-être temps pour moi de sortir de ma cachette et de trouver un moyen d'appâter mon vieil ennemi vers sa mort.

J'ai à peine eu le temps d'esquisser un pas en dehors des rideaux que les tentures s'ouvrent à nouveau, plus timidement. Au début ce n'est qu'un simple bruissement, sauf que je suis trop aux aguets pour l'ignorer. Puis les tentures s'ouvrent en grand et deux hommes en belle tenue apparaissent, suivis par trois gardes. J'ai à peine eu le temps d'en identifier un des deux comme étant "Thomy" qu'ils se mettent à échanger des mots à demi-murmurés.

- Ils sont partis ?


- Ca m'en a tout l'air. Tout se déroule comme prévu. Toi va dire aux gardes à l'entrée de se tenir prêts, toi tiens toi prêt des escaliers de l'aile centrale au cas où notre petit oiseau cherche à s'enfuir par le haut. Toi tu me suis.

- Je m'occupe de boucler le périmètre.


Sans une hésitation les hommes se séparent, trois prenant la direction du couloir et deux autres celle de la salle, donc de la sortie principale. Leur tactique à l'air bien huilée. C'est quelque chose de semblable qu'il me faudrait pour éliminer Azor … dommage que je n'ai pas un petit groupe armé à ma solde. Je suis seule, tout comme cette femme. Je ne sais pas trop ce qui se passe ni dans quoi je viens de me retrouver mêlée contre mon gré, mais il faut que j'en apprenne plus. Et tant pis si ma proie m'échappe aujourd'hui : j'ai une curiosité à satisfaire.

D'un pas coulant accompagné d'une respiration contrôlée – les enseignements d'Anee et d'Hiné n'auront pas servi à rien – je me glisse à la suite des trois compères, me guidant au léger bruit de leurs bottes sur les dalles.

- C’est elle, je l’ai vu ! Elle l’a empoisonné !


Des cris résonnent dans le couloir. Pas besoin d'un dessin pour comprendre. En un instant les éléments que j'ai entrevu s'assemblent dans mon esprit. La fiole devait contenir du poison utilisé pour une raison ou pour une autre contre Pratt. Ou peut-être quelqu'un d'autre. Après tout ce Thomy était de mèche avec le maître de maison, c'est même la brunette qui l'a dit tout à l'heure. Il a aussi dit qu'il serait riche ce soir … sous-entendait-il qu'il allait enfin obtenir le terme d'un contrat juteux ? Comme la mort d'une personne gênante.

Les cris ont attiré des invités qui se collent contre le mur avec moi alors qu'un éclair traverse le couloir, l'éclat d'une lame à la main. C'est bien la brunette qui s'enfuit. Tout autour de moi des murmures effrayés ou juste interrogatifs s'élèvent, recouvert par la voix de Thomy.

- Elle se dirige vers les toits ! Dépêchez-vous.

L'homme s'élance à la suite de la jeune femme, sans véritable espoir de l'attraper le premier vu sa vitesse et celle de ses gardes. Hiné les aurait traités de pathétiques petits soldats. Cette pensée m'aurait tiré un sourire si je n'avais pas d'autres chats à fouetter. Sans ménagement j'attrape le bras d'un serveur et colle ma bouche contre son oreille.

- Le plus court chemin vers les toits, vite.

Il me regarde d'un air surpris mêlé de peur. Quelle sorte de promesse a-t-il entendu dans ma voix pour me regarder ainsi ? Ah oui c'est vrai que je lui tords à moitié le poignet … voyons voir s'il se dépêche un peu plus si j'accentue la pression.

- L'escalier qui part sur la droite à dix mètres par là. Suivez le couloir et prenez aussi l'escalier au fond et …

En l'espace de trois secondes il m'a donné assez d'explications pour qu'une ébauche de plan se dresse dans ma tête. Je positionne à peu près ses indications par rapport à l'idée que je me suis faite de la demeure en la voyant de l'extérieur. Nickel, je devrais pouvoir la rattraper avant qu'elle ne retrouve les gardes en embuscade en haut.

A mon tour je me lance dans une folle course dans les couloirs du manoir. Plus une seconde à perdre.
Au détour d'une porte j'aperçois un bout de tissu et un morceau de chair. Je l'ai retrouvée mais elle a de l'avance. Tout en pestant sur ma lenteur, j'accélère encore un peu et m'élance à sa suite.

Le sol accueille mon arrivée à l'avant-dernier étage. Aussi silencieuse qu'un chat la jeune femme m'a tendue une embuscade. Me voilà à la merci de la lame froide qu'elle plaque contre ma gorge. Il ne lui reste plus qu'à la bouger d'un millimètre et j'irais rejoindre Hiné. Dire que je voulais l'aider … voilà à quoi me mènent mes idées géniales.

- Encore toi !

Le poignard ne tranche pas ma gorge. Pas encore : je sens que ma vie est perchée sur un fil qu'un seul mot de travers peut faire basculer.

- Ne vas pas en haut. Ils t'y attendent.

Très précis ce "ils". Elle risque de juger que ça ne représente pas assez de personnes pour la bloquer. D'ailleurs ces quelques mots ne semblent pas lui suffire puisque la pression sur mon cou s'accentue légèrement.

- Ton Thomy t'a vendue. Je l'ai entendu tout à l'heure. Il a posté des hommes à l'entrée, juste sous les toits et à l'extérieur. Tu ferais mieux d'aller te cacher et d'attendre que ça se calme. Maintenant lâche moi, je n'ai pas l'intention de croupir ici non plus.

Mes derniers mots se sont fait menaçant. Certes pas aussi menaçant que sa lame, mais je n'ai pas l'intention de me laisser intimider, même au bord de la mort. J'ai supplié une fois un monstre de m'épargner, je ne le ferais pas deux.



[Ton excuse s'appelle 'partiels' non ? Je crois que je peux comprendre ]
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeJeu 06 Juin 2013, 13:31

≈≈≈ Naïs ≈≈≈

Même avec une lame dangereusement posé contre sa gorge, la fille ne manque pas de cran. Et son ton, tinté d’une pointe d’insolence, ne souffre d’ailleurs d’aucune contradiction. Rien que pour cela, je me retiens un instant de ne pas l’égorger sur place. Exerçant d’abord une pression un peu plus forte sur son cou offert, ce qui fait perler une goutte de sang sur le fil de la lame redoutablement aiguisée, avant de la retirer lentement tout en la gardant toutefois solidement plaquée contre le mur. Sale gamine ! Heureusement pour elle que j’ai autre chose à faire ce soir que de m’occuper de son cas ! Je dois tout de même bien avouer qu’elle titille ma curiosité. Pourquoi donc s’obstiner à vouloir aider une meurtrière dans mon genre ? Toute personne sensée – saine d’esprit – aurait pris grand soin de se tenir à distance d’une personne manifestement aussi dangereuse que moi. Non ?

Un léger sourire en coin étire mes lèvres tandis que j’allais répliquer que j’avais parfaitement remarqué que Thomy était en fait un vendu depuis le début – d’ailleurs, il y en a une qui ne tarderait pas à recevoir de mes nouvelles : Rhoanne serait probablement déçue de me revoir vivante. Je m’apprête à faire demi-tour afin d’éviter l’embuscade dont m’a parlé la fille, mais c’est déjà trop tard. Plusieurs hommes me barrent déjà le passage de l’escalier. Et le chant du fer tinte doucement. Agacée, je soupire avant de me retourne l’espace de quelques secondes face à la fille.

- « Plus le choix maintenant ! Faut passer par les toits ! »

Ne lui laissant pas le temps de répondre, je file. En un éclair je traverse la pièce, me fraie un passage dans le dédale de couloir et monte l’escalier qui mène au dernier étage quatre à quatre. Libre à elle de me suivre ou non, mais si elle décider de rebrousser chemin, elle ne manquerait pas de se faire découper en rondelle purement et simplement. Ces gars-là ne sont pas du genre à faire une différence. Ils tuent tout ce qu’ils trouvent sur leur passage, point à la ligne.

Désormais au courant de la dizaine d’hommes embusqués dans les combles, juste sous les toits, ces types ne peuvent plus compter sur un quelconque effet de surprise. Mais cela, ils ne le savent encore, ce qui jouera plutôt en ma faveur. À peine ai-je pénétré dans cette salle, d’habitude inutilisée, que la voix de Thomy s’élève ordonnant froidement de me tuer. Et parce que je m’y attendais, je redouble de rapidité et dévie un coup destiné à m’éventrer. Un bruit de pas à ma suite m’informe que la fille a finalement décidé de me suivre. Eh bien, elle n’allait pas être déçue ! Beuglant des ordres à tout va, l’homme de main de Rhoanne Til’Jheon panique littéralement de me voir me couler presque aisément entre les lames et les coups.

- « Mais tuez-là bon sang ! »

Mon coude percute un nez - le brisant au passage – tandis que m’effaçant souplement pour éviter la trajectoire d’une lame, le malheureux propriétaire se retrouve éventré la seconde suivante. Formés pour tués hein ? Soldats de pacotille ! Ils sont plus désordonnés qu’une bande de gamins des rues, ce qui n’est pas peu dire. En deux temps trois mouvements, j’ai tôt-fait de mettre la main sur Thomy qui tente de se défendre piètrement quelques instants avant que je ne lui torde violemment le poignet en le retenant dans son dos. La lame de mon poignard posé sur sa gorge, il n’ose plus respirer, plus bouger durant de longues secondes. Le temps semble même s’arrêter. Et un silence de mort règne.

- « Rangez… Rangez vos armes… » finit par bégayer Thomy – c’est marrant, je ne l’imaginais pas aussi craintif !
- « Tu vois quand tu veux » murmurais-je à son oreille avant de m’adresser à la fille « Si tu veux sortir d’ici, c’est maintenant ou jamais ! »

Sans attendre, j’entraîne l’homme de main de Rhoanne sans ménagement sur les toits de la demeure de Pratt dont le corps sans vie gît toujours sur les pavés glacés de son grand salon. Et la fille ne se fait apparemment pas prier pour me suivre. Comme elle me l’avait confirmé quelques minutes plus tôt, plusieurs soldats sont postés dehors. Dans leur armure toute cliquetante, il faut au moins autant de bruit qu’un troupeau de buffles enragés. Prenant soin d’éviter les endroits particulièrement fréquentés par les gardes, je parviens finalement à trouver un passage. Me lançant dans la désescalade la première, la fille pousse contraint Thomy à me suivre avant d’y aller à son tour. Décidément, elle n’a pas froid aux yeux celle-là ! Tous mes sens en alertes, je redouble d’attention afin de prévenir tout risque de chute.

Nous en étions à peine à la moitié de la descente quand un sifflement mortel fuse dans l’air, pour se ficher dans le mur. Une flèche ! Je jure intérieurement car bientôt nous voilà littéralement canardés. Ils n’avaient pas mis bien longtemps pour réagir là-haut ! Aussitôt je lance un avertissement, mais cela n’empêche pas qu’un projectile s’enfonce profondément dans l’épaule de Thomy quelques secondes plus tard. Comptant les archers au nombre de trois ou quatre, je me projette en arrière avec une agilité étonnante. Effectuant deux rotations sur moi-même pour amortir ma chute, je me réceptionne d’un geste parfait. Saisissant mes étoiles de jets, j’en lance trois à la suite d’une précision mortelle. Toutes trouvent leurs cibles qui s’effondrent dans un gargouillement horrible. Le dernier archer a tout juste le temps de bander son arc avant que je ne fonde sur lui et plante mes griffes dans son cœur. Dans un soupir, elles se rétractent avec un chuintement silencieux avant la gamine et Thomy n’ai eu le temps de comprendre quoi ce soit.

Tandis que j’accueille l’arrivée de la fille et de l’homme de main de Rhoanne, je constate que celui-ci a une respiration sifflante et qu’il n’est plus capable de tenir debout par lui-même. Passant son bras par dessus mes épaules et le saisissant sous l’aisselle, je file dans la nuit…
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeDim 09 Juin 2013, 00:48

~~~~~ Laïar ~~~~~



Dans mon enfance on m'a apprise à sourire pour me tirer de toutes les situations possibles sans mal. Je dis merci à ces années passées à Al-Chen et au Domaine pour m'avoir montré que se servir de son cran et de son autorité est tout aussi bien. La pression s'affaiblie sur mon cou alors qu'un petit sourire se dessine sur les lèvres de la tueuse. Que ce soit mon aide ou ma folie qu'elle apprécie le plus, cela l'a convaincu de me laisser filer en vie. Tout du moins pour les cinq prochaines minutes.

Le bruit de pas résonne dans l'escalier, annonciateur du groupe d'hommes armés qui apparait un instant plus tard. Leurs cris ont beau être désordonnés en nous voyant, il en ressort une chose : ils sont bien décidés à nous faire la peau. La jeune femme est depuis longtemps debout, tout comme j'ai fini par me redresser un peu. Mon regard passe d'elle aux soldats puis aux fenêtres et à tout ce qui nous entoure. Ils me bloquent le chemin du sol et un saut par les fenêtres n'est pas acceptable : Hiné a oublié de m'apprendre à voler avant de mourir. La seule solution intelligente m'apparait à l'instant même où la tueuse l'énonce : il faut passer par les toits, que des soldats nous y attendent ou non.

Il ne me faut pas longtemps pour me lever et filer à la suite de la brunette. Heureusement qu'il n'y a pas trente-six mille options pour rejoindre le dernier étage sinon elle aurait eu tôt fait de ma larguer. C'est que c'est une flèche cette femme ! Ca me rappellerait presque un feu follet aux yeux bleu électrique qui me guidait sur les toits d'Al-Vor lors de mon premier cours … si cette maudite Anee m'a suivie jusqu'à la Citadelle il serait temps pour elle de faire son apparition et de faire disparaitre la troupe que j'entends rugir dans mon dos. Nous avons beau être deux demoiselles rapides, nous ne pouvons pas prendre beaucoup d'avance sur eux sur une si petite distance.

La voix de Thomy m'avertit qu'ils ont repéré la tueuse, avant même que je sois rentrée dans la dernière pièce. Je ralentis légèrement afin de limiter le bruit de mes pas. Ils n'ont pas pu bénéficier de leur effet de surprise, mais moi je peux encore en profiter : ils ignorent que leur proie s'est trouvée une complice. Mes yeux n'ont pas à s'accoutumer à la pénombre du dernier étage, éclairé par des dessins faiblards qui suffisent à illuminer la scène. La dizaine d'hommes qui attendaient là se resserrent autour de la femme, à la manière d'un filet sur un banc de poissons. L'un d'eux ruisselle déjà de sang et s'est écarté du groupe. Je ne peux pas m'empêcher de m'arrêter un instant pour admirer la tueuse se glisser au milieu des lames pour mieux faire agir les siennes. Je sais que les Envoleurs ne sont pas les seuls à être des machines à tuer, mais cette femme pourrait bien faire partie de ma guilde. Je devrais au moins lui en parler si nous nous tirons de cette histoire vivante. Ce genre de talents est de ceux qui plaisent aux Mercenaires du Chaos, et si elle a le goût du meurtre alors elle sera peut-être tentée par une aventure à nos côtés.

Des cliquetis dans mon dos me rappellent que la réalité ne va pas attendre que je remette les pieds sur terre pour jouer avec moi. Il est temps d'aider à tracer un chemin vers le toit. Deux pas me rapprochent d'un homme que j'égorge sans pitié. Ses voisins me regardent d'un air abasourdi. Je peux comprendre que se retrouver face à une blondinette en robe de soirée et au poignard ruisselant de sang peut choquer. Tant pis pour eux. Tant mieux pour moi. Un coup de pied bien placé en fait voler un un peu plus loin alors que je me glisse sous l'épée du second pour l'abattre à son tour. Voilà pour l'effet de surprise. Maintenant il s'agit de régler leurs comptes aux trois hommes avertis qui viennent d'oublier la tueuse pour s'intéresser à moi.
Et les dix qui viennent d'apparaitre dans mon dos.
Comment on dit déjà dans ces situations ? Ah oui : merde. Je suis dans un sacré pétrin.

- « Rangez… Rangez vos armes… »

Tiens tiens, ne serait-ce pas la voix de Thomy que j'entends bégayer ? Sa voix a perdu toute sa superbe, toujours est-il que ses hommes hésitent sur la marche à suivre. La voilà ma porte de sortie. Je n'ai pas besoin d'attendre de savoir s'ils tiennent à cet homme ou pas pour savoir qu'il est temps de s'éclipser. Sans un adieu aux soldats, je me glisse sur le bord de la pièce et les évite pour rejoindre l'escalier d'accès aux toits. La jeune femme me suit sans lâcher son otage. Le visage de l'homme ruisselle de sueur et ne cache pas la peur qui l'habite. Il a l'air de savoir de quoi son ex-amie est capable. Je suis bien contente de ne pas avoir montré un visage aussi terrifié quand je me suis retrouvée coincée sous la même lame. Je peux tirer un peu de fierté de mon courage imbécile.

Après ce qu'elle a fait, je me dis que ma nouvelle "amie" doit savoir où elle va. De toute façon je n'ai pas la moindre idée de comment me sortir de ce trou à rat. Alors je la suis. Tout simplement. Les sens en alerte je surveille nos arrières, guettant le moindre soldat téméraire à notre poursuite. Heureusement personne n'a l'air de tenir à Thomy plus que ça et ni n'a envie de finir avec son sang sur nos lames. Ou alors peut-être qu'ils savent tous ce qui nous attend en bas … la dernière équipe postée par l'homme et son acolyte fait entendre sa présence au sol, à grand renforts de cliquetis bruyants. Et moi qui pensais les frontaliers discrets et efficaces …

La tueuse m'indique d'un signe de la main l'endroit où elle a décidé de redescendre. Moui … ça ne m'a pas l'air trop mal … ce serait même parfait si cette robe ne gênait pas mes mouvements ! Anee a eu la bonté de me trouver quelque chose d'ample et sans manches mais ça ne peut pas remplacer une bonne tenue en cuir.

- Ce n'est pas parce que sa lame n'est plus sur ta gorge que tu peux oublier de la suivre.

La pointe de mon poignard collé contre son dos je rends clair à notre otage que le meilleur moyen de s'en sortir n'est pas de faire demi-tour. A moi il se permet de grommeler quelques insultes avant de se lancer dans la désescalade. Je le laisse prendre un peu d'avance puis me glisse le long du mur. Les prises sont nombreuses sur cette paroi, facilitant une descente rapide, pas assez cependant pour nous éviter d'être pris pour cibles par des archers tapis dans l'ombre. Les toits étaient trop hauts pour nous permettre d'apercevoir ces hommes en embuscade. Cette mauvaise blague me donne envie de préférer un vision nocturne à des cheveux de feu si les mentaïs me proposent un jour d'avoir une greffe.
Un gargouillement de douleur et un "chtonk" à un cheveu de mon visage me font lâcher prise pour accélérer ma descente. Mes doigts agrippent une pierre et me stoppent aux côtés de Thomy qui grimace de douleur. La flèche qui pointe dans son épaule justifie qu'il puisse avoir mal, pourtant ce n'est ni l'heure ni le moment de penser à ses souffrances.

- Allez ressaisis toi mon vieux. Continue ou tu vas finir placardé ici.

Et moi avec.
La pensée m'a à peine effleurée qu'elle se matérialise dans la forme d'une flèche qui se plante sur le bord de mon bras, tranchant la chair sans y rester. Ce n'est qu'une égratignure, suffisante pour me faire serrer les dents et m'apprêter à me jeter dans le vide pour échapper aux tirs .Un grognement me fait m'arrêter. Puis un autre … et deux autres … et plus rien. Un coup d'œil en arrière m'apprend que la tueuse a encore fait des siennes pour mon plus grand bonheur. Je n'aurais pas tenté de sauver une bonne à rien. Par contre il y en a un autre de bon à rien qu'il faudrait peut-être aider : Thomy n'a pas bougé d'un pouce et je vois que son épaule lui fait trop mal pour continuer.
Je glisse un bras sous son épaule blessée, lui tirant une grimace de douleur dont je n'ai que faire.

- On descend ou je te pousse dans le vide.

Son regard croise le mien, y lisant tout le sérieux que j'attache à mes paroles. Il souffle bruyamment et accepte de poser un peu de son poids sur moi. Bon gré mal gré, tentant de bouger de façon coordonnée – enfin plus moi que lui, trop aveuglé par sa souffrance – nous finissons de descendre.
La brunette me débarrasse de mon fardeau dès qu'il passe à portée de ses mains. Elle cache bien sa force ! Malgré les difficultés qu'à l'homme pour marcher, elle avance sans montrer de soucis. Si cet homme n'était pas un traitre, je comprendrais mal qu'elle puisse s'encombrer d'un otage. Elle ne peut pas trouver quelqu'un d'autre à interroger ? Quelqu'un qui ne serait pas un poids mort ? Ou tout du moins presque mort … d'ailleurs je ne comprends pas pourquoi une simple flèche dans l'épaule l'a autant affaibli. Ma blessure à moi ne m'a pas autant affectée ! Qu'elle femmelette celui-là.
D'un geste rageur je gratte l'entaille qui me démange.


Je rejoins la tueuse dans des buissons, parfaite couverture pour nous protéger momentanément. Elle a eu raison de s'arrêter : il nous faut réfléchir un peu avant de filer à nouveau. Ce Thomy ne va pas nous simplifier la tâche ! Sans lui nous aurions pu disparaitre sans soucis.

- Tu sais comment nous sortir de là ?

Son silence me fait me douter qu'il y a un problème quelque part. En un clin d'œil je trouve ce qui ne va pas : allongé au sol, Thomy ne fait pas la sieste. Certes il dort, mais d'un sommeil éternel. Le traitre est mort.
Mon regard retourne vers la jeune femme, traduisant ma question intérieure : "Est-ce que c'est elle qui l'a achevé ?". Il retourne se poser sur le corps sans vie, glissant sur les habits froissés, remontant jusqu'à la flèche qui s'est enfoncée plus profondément dans l'épaule. Une tâche écarlate auréole la blessure, pas assez importante pour caractériser une hémorragie. Alors quoi d'autre ? … poison … l'image de la petite fiole tournant dans la main de la tueuse me donne la cause de cette mort rapide. Elle a déjà éliminé Pratt Til'Jheon, qu'est-ce qu'un autre mort sur son chemin ? Elle aura largement eu le temps de soutirer des informations à son ancien ami avant de l'éliminer à son tour.

Sure de mes réponses, je me désintéresse du cadavre pour repenser à notre fuite. Dans les jardins les soldats commencent à battre les buissons pour nous dénicher. Il est temps de filer. Libre de tout poids nous pouvons nous permettre d'opter pour la simplicité : l'escalade d'un arbre puis celle du mur d'enceinte.
Grattant toujours ma blessure, je me tourne vers la jeune femme.

- Si tu as encore quelqu'un a faire disparaître ici, je te laisse t'en occuper seule. Pour ma part j'ai assez traîné ici.

Mes mots s'échappent dans un murmure faible comme celui des buissons que j'écarte pour quitter notre abri. Je m'élance vers un arbre adossé au mur de la propriété de Til'Jheon, y grimpe en trois mouvements précis avant de me jeter par-dessus le muret. J'atterris sur les pavés dans une roulade contrôlée et m'élance à travers les rues sombres de la Citadelle.

Ma main droite vient gratter une énième fois mon bras gauche. Une si petite blessure ne devrait pas pouvoir brûler autant ! La sensation de douleur qui s'étend lentement instille un doute en moi.
La brunette n'a peut-être pas tué Thomy.




~~~~~ Azor ~~~~~




C'était bien elle. Cette raclure de Laïar Til'Ziaind était en vie, et même qu'elle était ici, sous le même toit que lui ! Il allait l'attraper et lui faire payer ces années de mépris et de tentatives de meurtres qu'elle lui avait infligé à Al-Jeit. Il a promis à Kyler de la ramener vivante – si possible – sans préciser son état à la livraison. Une fois qu'elle serait sienne il se ferait un joie d'en prendre soin, à sa manière évidemment.
Un petit sourire brille sur les lèvres d'Azor. Autour de lui, tout n'est que piaillements affolés, comme si on avait mis le feu au milieu d'un poulailler. C'est peut-être la flèche blonde qui vient de passer devant lui en courant qui est à la source de ce raffut. Après tout cette demoiselle dont il reconnu les traits a toujours aimé être le centre de l'attention.

Se glissant dans les couloirs jusqu'à l'entrée du manoir, Azor pense un instant à ce contrat juteux qui vient de lui filer sous le nez. Avec Pratt Til'Jheon assassiné sans qu'ils aient pu signer quoi que ce soit, les affaires des Til'Ziaind ne vont pas progresser. Kyler sera furieux quand il l'apprendra, mais la perspective de récupérer sa chère demi-sœur disparue devrait lui faire oublier le contretemps dans ses plans. Depuis qu'elle a réapparu en tuant deux des frères de Nala, Laïar est devenu une obsession pour lui. A tel point qu'il délaisse ses objectifs de conquête du pouvoir pour dépenser son argent en recherches futiles au sujet de la jolie blonde. Il est temps qu'on l'aide à se reconcentrer, et en bon ami Azor est là.

Le jeune homme au bandeau s'arrête prêt d'un frontalier aux habits sobres et à l'épée accrochée à la ceinture. Il a beau trancher dans cet univers de richesses, il n'en reste pas moins un des invités de la soirée, et, plus important, un ami redevable à la famille Til'Ziaind.

- Suis moi Rhova, on a un rat à tuer.

- Tu peux t'en tirer tout seul si ce n'est qu'un rat.

Le frontalier toise son junior de sept ans avec un air moqueur. Il a beau savoir tout le pouvoir que gère le rouquin, il sait aussi que le gamin craint son talent de bretteur.

- Disons que ce rat à l'air de s'être fait poussé des dents pointues depuis notre dernière rencontre.

- Il connait les frontaliers ton rat ?

- Je ne sais pas. Au pire tu lui montreras à nouveau pourquoi on vous a confié la garde du Nord.

Le dénommé Rhova acquiesce, ravi au fond d'être entrainé dans une histoire qui le tirera du bazar qui s'est emparé du manoir. Et puis cette chaleur étouffante l'ennuyait … Un homme d'arme n'est pas fait pour se mêler à la bonne société comme ça.

Le duo atteint le milieu de l'allée principale lorsqu'ils distinguent deux ombres perchées au sommet du mur d'enceinte. L'une d'elle a des cheveux aux reflets d'or.
La vision n'a duré qu'une fraction de seconde, les fuyardes ne s'étant pas attardées. C'est suffisant pour attiser la soif de sang dans la bouche d'Azor, dont le sourire carnassier s'étire sur son visage.

Dans le silence de la nuit frontalier et assassin se lancent dans une chasse à la femme, sans se douter qu'une autre silhouette encapuchonnée piste le duo. Allié ou ennemi ?
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeSam 28 Sep 2013, 16:54

≈≈≈ Naïs ≈≈≈


- « Enfer » murmurais-je tandis que la vie de Thomy s’échappait sans que je ne puisse rien faire.

Je ne le retiens pas alors qu’il s’effondre, inconscient, au sol. Mort avant même d’avoir touché terre. Et voilà que mon passe droit pour m’introduire chez Rhoanne sans trop verser de sang vient de s’envoler littéralement en fumée. La voix de la fille résonne un instant ; à vrai dire, elle me paraît soudain lointaine. Bouillant intérieurement, je réfléchis à toute vitesse à la situation. La gamine s’éloigne à grands pas, quittant notre cachette, me laissant enrager seule de m’avoir été aussi facilement prise au piège qu’une débutante. Soupirant, je secoue la tête toute seule avant de finalement me décider à quitter le domaine de Pratt Thil’Jheon – après tout, traîner plus longtemps ici ne servait strictement à rien ! Je m’apprête à sortir de l’ombre lorsque deux voix, retentissent, brisant ainsi le silence de la nuit. Deux hommes, et pas des plus sympathiques apparemment. Il me faut bien quelques longues secondes pour réaliser qu’ils parlent de la fille, ce qui me fait froncer légèrement les sourcils. Peut-être était-elle plus intéressante que je ne l’avais jugée au premier abord. Sans doute est-ce pour cette raison que je sors discrètement de l’ombre, m’enfonçant dans les profondeurs de la nuit pour rattraper la gamine. Quoiqu’elle leur ait fait, si ces deux-là la trouvent, elle risque fort de passer un très sale quart d’heure.

Il ne me faut pas longtemps pour devancer les deux hommes et rattraper la fille qui semble à peine tenir sur ses jambes. L’attrapant par le bras, je l’entraîne dans la ville sans lui laisser le temps de protester. Une fois revenues dans le dédale des rues de la ville, il est plus facile de perdre les deux poursuivants au cœur des quartiers mal famés de la Citadelle où l’odeur de l’alcool envahissait littéralement l’atmosphère jusqu’à en donner parfois la nausée. Un sourire en coin étire mes lèvres quelques secondes en songeant qu’avec un peu de chance, je croiserai Juhen empêtrés dans des problèmes pas possibles. Comme tous les siens, il cultive une espèce d’animosité envers les Frontaliers. Mais cela est bien loin de l’empêcher d’apprécier les breuvages proposés par les auberges de la citée, et encore moins de participer aux tournois organisés par les frontaliers.  

- « Par le sabre de mes ancêtres ! Naïs ? »

Si je m’attendais à entendre cette voix alors ! La surprise se peint un instant sur les traits de mon visage. Je me fige au beau milieu de la rue, le temps pour Irrhuin de me rattraper en quelques foulées légères et aériennes.

- « Irhuin ? Bon sang, tu tombes bien ! »

La Frontalière avait vraiment un don pour apparaître à des moments j’avais toujours besoin d’un coup de main. La première fois remontait désormais à un an, où j’avais bien failli perdre la vie pour de bon. Il s’en était fallu d’un quart de cheveu et sans l’intervention d’Irrhuin, je ne serais probablement plus de ce monde depuis longtemps. A en juger par mon ton, la jeune femme éclate d’un rire cristallin.

- « Qu’est-ce qu’il t’arrive encore ? »
- « Pas moi » répondis-je en désignant la fille.
- « Mmh… Effectivement, elle n’a pas l’air dans son assiette celle-là. Poison ? »
- « Je crois, oui »
- « Viens, suis-moi »

La Frontalière se fraie un chemin dans les ruelles de la Citadelle, saluant au passage amis et connaissances. Il ne faut pas longtemps avant qu’elle nous invite dans une petite bâtisse. L’intérieur chaleureux sent le propre et la douceur. Irhuin semble clairement à son aise et rapidement je devine qu’il s’agit de ses appartements, ce qu’elle ne tarde à pas confirmer d’ailleurs tandis que je fais s’asseoir la gamine sur la chaise la plus proche.

- « Bienvenue dans mon humble chez moi ! » lance-t-elle joyeusement tout en remplissant un verre d’eau. « Tiens donnes-lui ça »

Saisissant le verre d’eau et la gélule qu’elle me donne, je fronce un instant les sourcils. Remarquant ma moue interrogatrice, Irhuin m’éclaire avant même que je ne lui pose la question qui me taraude l’esprit.

- « Pour la faire vomir : elle évacuera mieux le poison ainsi »

Hochant la tête, j’aide la fille à avaler cette fichue gélule. Et si elle semble réticente au début, elle ne tarde pas à céder. La Frontalière disparaît un instant pour apparaître aussitôt avec une grande bassine qu’elle maintient solidement sur les genoux de la gamine tandis que je lui relève les cheveux. Génial, voilà que je m’apprête à jouer les infirmières en herbes ! Je suis une tueuse, une voleuse de vie, Envoleuse ! Pas une nounou ! Je pousse un long soupir résigné tandis que les gélules miracles commencent à faire leur effet. Par la sainte culotte de l’Empereur !


* *
*


Irhuin est restée avec la gamine qui dort désormais à poing fermé. D’ici ce soir, elle se sera de nouveau sur pied, je n’en doute pas. D’un revers de main, je chasse une énième fois ces pensées. Le silence des appartements de Rhoanne ne me dit rien qui vaille, mais alors rien du tout. Rasant les murs, j’avance prudemment, lentement, tel un prédateur. Mon instinct me hurlait de quitter cet endroit avant que je ne me jette encore une fois au devant d’ennuis plus gros que moi, mais ma raison me susurre tout bas de tirer au clair la situation. Posant la main sur la poignée de la porte des appartements de Rhoanne, j’inspire longuement avant de la tourner tout doucement, sans bruit. La porte émet à peine un imperceptiblement grincement. Une odeur de mort règne dans la pièce. Me bouchant le nez, je contourne le bureau. Des mouches volent autour du macchabé. Quelqu’un était venu ici avant moi. Quelqu’un qui en voulait vraisemblablement à Rhoanne – cette dernière baigne dans son sang, morte depuis au moins vingt-quatre heures à en juger par l'odeur infecte envahissant l'atmosphère. Il fallait que je me rende à l’évidence : je ne saurai donc jamais si c’est elle qui m’a piégé.

Haussant les épaules, je m’apprête à repartir, comme si de rien n’était. Mais cette présence infime, là, si proche, à l’autre bout de la pièce, m’en empêche. Serrant les poings, je sens le moindre des muscles de mon corps se bander, se contracter dans une position de garde parfaite.

- « Où est Laïar ? »

Un long frisson remonte le long de ma colonne vertébrale. Où ai-je déjà entendu le son de cette voix, douce et électrique à la fois ? La question ne sonne pas comme une menace, toutefois le souvenir d’une femme étrange rencontré au hasard d’une balade matinale le long d’Ombreuse ne contribue pas à me détendre. Envoleuse !

- « Anee »

Son silence est équivoque.

- « En sécurité... »

J’avoue que je n’aime pas du tout l’idée qu’elle m’ait suivie sans même que je m’en rende compte, mais elle semble connaître la gamine. Laïar. Milles questions se fraient un chemin dans ma tête, tambourinent douloureusement sous mon crâne. Pourquoi diable m’avait-elle suivie ? Ou alors suivait-elle la gamine ? Oui, c’était déjà plus probable. Etrange, tout de même, qu’elle réapparaisse aujourd’hui alors qu’elle avait déserté le Domaine plusieurs mois auparavant. En plus, je n’avais pas beaucoup aimé qu’elle aborde Seth aussi familièrement. Cela remontait à plusieurs long mois – plus d’un an à vrai dire – mais comme la première fois, elle me fiche des frissons dans le dos. Soupirant, je lui fais signe de me suivre. Il allait quand même falloir que nous ayons une petite discussion, elle et moi, juste pour éclaircir certaines choses.


* *
*


- « Laïar »

La fille gémit tandis qu’Anee la réveille en douceur. Irhuin, elle, s’était enfermé dans un mutisme incompréhensible depuis l’arrivée de l’Envoleuse. Sans un mot, je l’entraîne sur sa petite terrasse. D’un même geste, nous nous asseyons sur la frêle mais néanmoins solide rambarde. Quelque chose me dit que la soirée risque d’être sacrément animée !



[Me suis un peu emportée, si tu as quelque chose à redire, n'hésite pas à me sonner Wink]


Dernière édition par Naïs Jol le Jeu 14 Nov 2013, 23:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeDim 27 Oct 2013, 10:00

~~~~~~Laïar~~~~~~

C'est du plomb que portent en ce moment mes jambes. Je ne m'étais pas aperçue que j'avais pris autant de poids depuis ce matin. Et je ne me souvenais pas non plus que les rues étaient aussi biscornues … pourquoi est-ce que tout se trouble devant moi ?
La main posée sur un mur, je tente de reprendre mes esprits un instant. Il faut que je fuis, c'est une certitude, mais quoi ? Où ? Je ne sais plus ce que je fais là. Même le contact de la pierre froide ne parvient pas à rallumer un semblant de mémoire en moi. Je lève les yeux, regarde la lune, les baisse. Cette lumière me fait mal; il faudrait que quelqu'un éteigne ce fichu astre. Mais qui ?

Un bras se glisse sous mes épaules, au moment même où mes jambes menace de me lâcher.

- Tu ne voudrais pas éteindre la lune ?


Mes mots ne sont qu'un amas informe et mal articulé, et la jeune femme à mes côtés ne les comprend pas, bien évidemment. Je sens ses yeux se poser sur moi, cherchant à traduire ma phrase à la place de ses oreilles. Je voudrais répéter ma question mais ma bouche refuse de m'obéir. Ca vaut mieux parce que j'ai oublié ce que je voulais dire. A la place de ça, un millier d'autres questions tournent dans ma tête, provoquant un mal de crane épouvantable.
Je suis où ?
Tu es qui ?
On fait quoi ?
Pourquoi on cours ?
C'est quoi cette odeur ?
Je suis qui ?
Pourquoi est-ce que j'ai si mal au bras ?
Pourquoi est-ce que j'ai mal partout ?
Est-ce que … est-ce que je vais mourir ?

Je voudrais bien que tout ce vacarme dans ma tête s'arrête … je voudrais bien mourir … je voudrais …



*****



- Laïar.

Un gémissement s'échappe de mes lèvres, infime traduction de la douleur qui imbibe chaque fibre de mon corps. Je sens mon estomac qui se contracte brusquement et sans prévenir je me roule sur le côté et vomit par-dessus le bord de mon lit. Une bassine accueille la bile que j'évacue, protégeant le sol en bois. A nouveau des contractions m'agite, douloureuses et inutiles : je n'ai rien à vomir mais mon estomac, lui, semble penser le contraire.
Une main amicale me tend un verre d'eau que je m'empresse de boire. Et de vomir. Avec une douceur presque maternelle, la même main m'applique une compresse humide et froide sur le front et me repousse vers mon oreiller.
C'est là que je croise Ses yeux.

Bleu électrique.

Mon cœur arrête de battre.
Les douleurs disparaissent.
Mon ventre s'apaise.

Anee.

Anee. Anee. Anee. Le nom tourne en boucle dans mon esprit. Mon Maitre. Je me souviens d'un lit moelleux comme celui-là, dans l'appartement d'Anee à Al-Vor. Peut-être que j'y suis ! Peut-être qu'elle ne m'a pas abandonnée ! Que tout ce qui s'est passé depuis mon premier cours n'est qu'un mauvais rêve. Pas d'Hiné, pas de Naïs, pas d'Azor. Pas non plus d'ours élastiques, de balades à cheval, de courses à travers champs et forêts.
Mais la douleur reprend ses droits sur mon corps et me ramène à la dure réalité, alors que les souvenirs remontent à ma mémoire. La soirée chez un noble de la Citadelle. Les cris à la découverte d'un meurtre. Les cheveux roux d'Azor. La robe moulante de Naïs. Sa lame sur mon cou. Notre fuite avec son otage. La flèche. Un autre corps sans vie. La souffrance. Une course au milieu du néant. La souffrance. Et puis encore la souffrance. Plus rien.

-Laïar ?

A nouveau mes yeux croisent les siens et s'y ancrent. Je peux voir son visage, serein et altier, comme dans mon souvenir. Il y a bien un trait qui s'est creusé sur son front, peut-être un début de patte d'oie au bord des yeux, mais sinon c'est toujours une belle femme.

-Anee ?


Sa présence me déboussole, encore plus que ma situation actuelle. Je ne comprends rien. Où est-ce que je suis ? Je n'ai jamais vu cette pièce, au plafond trop haut pour être celle de la chambrette de l'auberge où j'ai dormi hier. Ou peut-être avant-hier. Ou bien il y a une semaine. Je ne sais pas depuis quand je suis ici.
Et puis il y a elle. Tout me ramène à son regard. Elle me fixe, attendant que je dise quelque chose de plus, que je me sorte de la torpeur de mon sommeil.

- Je … qu'est-ce que … tu … enfin …


Tout se bouscule dans ma tête, si bien que je n'arrive pas à formuler une phrase correcte. Il y a trop de questions qui attendent une réponse, et en particulier celles qui l'attendent Elle, depuis la fin de mon premier cours.
Je plonge mon visage dans mes mains et me coupe du monde qui m'entoure. J'ai besoin de faire le vide, juste un instant. Respire Laï, respire calmement et parle.

- J'ai l'impression que la Dame et le Dragon se sont amusés à me passer sur le corps !

Je force un sourire, bien vite effacé par un spasme nerveux en provenance de mon bras. Ma bouche se tord alors d'un rictus douloureux. Si je me souviens bien c'est de là qu'a commencé mon enfer. La blessure infligée par la flèche a été soigneusement bandée pendant mon sommeil, si bien que je n'arrive pas à savoir si le poison – car il y avait forcément du poison dans cette pointe – a attaqué ma chair ou non. En tout cas j'arrive à bouger mon bras, difficilement mais j'y arrive.

- Pour répondre à tes questions, nous sommes chez Irhuin, une amie frontalière de Naïs. Tu peux leur dire merci, apparemment tu étais bien partie pour mourir comme un rat dans les ruelles de la Citadelle. Les évènements se sont passés hier soir, tu viens donc de dormir vingt-quatre heures d'affilés. Quand à moi et la raison de ma présence ici, je n'ai pas à me justifier. Tu n'es pas la seule à avoir tes propres buts.

Je la regarde, impassible, alors qu'elle se lève et effectue quelques pas dans la pièce. Sa main se pose sur mon sabre et le sors de son fourreau. Ses doigts glissent le long des arabesques dorés gravés sur le bord de la lame, dansant au milieu de sa voix.

- Une arme fine, parfaite pour quelqu'un de rapide et de discret. Naktor a eu du goût avec cette création … Je suis allée la récupérer avec le reste de tes affaires, dans l'auberge où tu logeais. J'ai bien fait puisque peu après j'y ai croisé un homme qui cherchait une jeune fille blonde aux yeux mauves. Je t'ai envoyée ici pour chasser un ennemi, et tu arrives à TE faire chasser ?

Elle ne rajoute rien, mais je sens la pointe de déception qui perce à travers sa voix.

- Qu'est-ce que ça peut bien te faire ?

Dans mes yeux se sont soudainement allumés des éclairs. Anee a osé m'abandonner et là voilà qui débarque comme une fleur pour me donner des leçons ?
Je fais glisser les draps sur le côté et m'assois sur le bord du lit, tournant le dos à mon ancien Maitre. Ma tête tourne, mon ventre aussi. Pourtant je me force à bouger encore et à me lever. Chaque pas me demande un effort mais je finis par atteindre une bassine remplit d'eau. Je me rince le visage et les bras, les sèche et me rapproche d'Anee pour attraper mes habits, posés à côté de mon sabre. Les enfiler s'avère difficile, chaque geste étant plus douloureux que le précédent. Je sens le regard d'Anee qui m'observe, me motivant à continuer malgré tout. Elle ne doit pas penser que je suis une faible.

La main de la jeune femme se porte à mon secours, attrapant une manche de ma chemise pour m'aider à l'enfiler. Elle ne s'embarrasse pas de phrases inutiles et se contente d'agir efficacement. En deux minutes je suis enfin prête. Prête ? Oui mais à quoi ?

C'est là que j'entends le son de deux voix, provenant de la pièce à côté. Ce doit être Naïs et Irhuin. Puisqu'Anee a décidé de ne plus me parler, il vaut mieux que j'aille remercier ma sauveuse et mon hôte.

M'appuyant sur les murs et les meubles, je quitte ma chambre pour entrer dans ce qui semble être le salon. Il est sobrement décoré, mais on peut sentir une touche de féminité dans l'agencement du mobilier. Le canapé au milieu de la pièce me fait de l'œil, avec son aspect moelleux. Je résiste tant bien que mal à l'envie qui me pousse à me poser dessus pour continuer à dormir. Je ne suis pas venu ici pour ça, et j'ai suffisamment rencontré de contretemps pour m'en créer un nouveau.

Une terrasse en pierre prolonge la pièce à l'extérieur, offrant une vue sur une rue calme. Nous ne sommes pas très haut, et les passants peuvent nous voir aussi bien que nous les voyons. Ce ne sont pas eux qui m'intéressent mais plutôt les deux jeunes femmes assises sur la rambarde. Je repère tout de suite Naïs, à l'allure étrangement dangereuse maintenant qu'elle a quitté sa robe de soirée. Sa voisine doit être Irhuin. Dans un même geste elles se tournent vers moi, et la jeune frontalière m'offre un sourire ravi.

- Te voilà enfin sur pied ! Tu vois Naïs je te l'avais dis qu'elle s'en remettrait vite cette petite.

Dans un élan félin, elle quitte son siège et vient me serrer la main, sa poigne brisant à moitié mes os. Comme si je n'étais pas assez mal en point comme ça !

- Je me présente, Irhuin, frontalière depuis toujours.
- Merci pour l'hospitalité Irhuin. Celle des frontaliers n'est pas la plus réputée, mais elle devrait l'être.


Je sens la main qui me serre se crisper légèrement. Le visage de la jeune femme est toujours souriant, pourtant il y a quelque chose qui a changé.

- Tu dois mourir de faim, reste là je vais te préparer quelque chose.

Dans l'encadrure de la porte se tient Anee. La frontalière l'effleure à peine sans un mot, sans un sourire. Mon ancien Maitre ne réagit pas plus et vient prendre l'ancienne place d'Irhuin sur la rambarde, aux côtés de Naïs.

- Ton rôle s'arrête ici Naïs. Merci pour ton aide jusqu'à maintenant. Je remmène Laï au Domaine avant que les choses n'empirent.

Je regarde les deux femmes, cherchant à comprendre. Anee vient de parler du Domaine et Naïs n'a même pas cillé. Se pourrait-il qu'elle soit Envoleuse elle aussi ? Je la scanne du regard, observant son corps de chasseuse. C'est vrai qu'hier elle me faisait penser à mes deux Maitres …

- Tu pourrais me demander mon avis avant. Fis-je remarque d'un ton sec. Je compte bien rester encore un peu ici.

Sans lui accorder un regard de plus, je viens m'appuyer sur la rambarde, de l'autre côté de Naïs.

- Merci de m'avoir sauvée hier, Naïs. Et ne t'occupe pas d'Anee, les lâches n'ont pas d'ordres à donner.






~~~~~~Azor~~~~~~




- La petite putain ! Où est-elle donc passée ?!

Cela doit fait une bonne heure qu'Azor fait des vas et vient entre le bureau de Rhova et la fenêtre. Il ne tient plus en place à force d'attendre. Si seulement il avait été plus rapide la veille, il l'aurait rattrapée ! Il l'avait repérée de loin, à moitié rampante. Laïar semblait peiner et n'avançait presque plus. Et puis là une ombre s'était glissée à ses côtés et l'avait entrainée dans les ruelles de la Citadelle. A partir de là, la mission avait été un échec. Ces deux petits rats s'étaient perdus dans l'immensité de la ville. Au grand dam d'Azor.

- Patience ! J'ai des hommes partout en ville qui recherche ta jolie blonde. Au premier pas qu'elle fera en plein jour, ils seront là pour la voir et nous en informer. On pourra la cueillir sans même qu'elle s'en aperçoive.

Assis sur un fauteuil, Rhova se cure les ongles avec une dague. Il s'ennuie à mourir depuis la fin de la chasse. Il fait l'effort d'attendre pour plaire au chien de Til'Ziaind, mais si dans deux jours il n'y a aucune nouvelles de la fille, alors il la considèrera comme morte, ou disparue. Il ne ment pas quand il dit qu'il a déployé des hommes dans toute la ville, même si ils sont largement insuffisant pour couvrir l'intégralité de la Citadelle. L'important c'est que les sorties soient surveillées. Si ceux qui se promènent en ville la croise, alors ce ne sera qu'un coup de pure chance.

Quelqu'un frappe à la porte. Rhova beugle de sa grosse voix à l'inconnu d'entrer, et c'est un serviteur qui entre timidement dans la pièce.

- Il y a un de vos hommes qui voudrait vous voir. Il dit que c'est urgent.
- Et bien fait le entrer ! Et vite !


Des nouvelles de cette Laïar ? Tout ce qu'il espère c'est que ce soit le cas, ou son homme de main passera un sale quart d'heure. Il est temps de bouger.
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeVen 22 Nov 2013, 23:48

≈≈≈ Naïs ≈≈≈

Voilà bien une heure qu’Anee avait pénétré dans cette chambre. Et que je n’ai pas prononcé le moindre mot non plus. Respectant mon silence, la Frontalière s’était alors confortablement installée dans son fauteuil, pour s’assoupir aussitôt. Son ronflement sonore m’avait tiré un sourire amusé. Il faut dire que nous n’avions pas trouvé beaucoup le sommeil cette nuit, étant donné l’état pitoyable de Laïar qui avait vomi toutes ses tripes pour évacuer le poison qui coulait dans ses veines. Foutue soirée ! Fichue nuit ! Je laisse échapper un long bâillement tandis que les souvenirs de ces dernières heures tournent en boucle dans ma tête, depuis la petite vendeuse qui, hier après-midi minaudait de sa voix aigue pour me vendre à tout prix une robe que je n’aurai finalement mise qu’une seule fois dans ma vie, jusqu’à la réapparition mystérieuse d’une certaine Envoleuse qui me fiche des frissons dans le dos ; en passant évidemment par la mort de Pratt Til’Jheon, puis celle de Thomy qui m’avait piégé probablement sur l’ordre de Rhoanne Til’Jheon que la mort avait surprise un peu plus tard dans la nuit. Avec le recul, toute cette histoire me paraît complètement surréaliste ; cette nuit pour le moins étrange me susurre tout bas qu’il valait mieux à l’avenir que je m’abstienne de me mêler de ces histoires douteuses qui se finissent toujours en crime passionnel. Soudain éveillée, Irhuin se lève d’un bout. S’affairant un instant dans la cuisine, elle me rejoint quelques minutes plus tard sur le petit balcon en m’offrant une tasse d’eau chaude avec du citron et du miel. Dans un réflexe je plaque mes deux mains contre la porcelaine bouillante pour les réchauffer, me délectant de cette sensation de bien-être.

S’asseyant sur la rambarde, la Frontalière brise le silence la première.

- « Qu’est-ce qu’elles peuvent bien se raconter ? » demande-t-elle, l’air de rien.
- « Aucune idée » répondis-je machinalement.
- « En tout cas, elle ne m’inspire pas confiance cette… » murmure-t-elle.
- « ...Envoleuse. A moi non plus »
- « Quoi ? Tu la connais ? » s’exclame Irhuin non sans une once de surprise dans la voix.

Avant que je ne puisse répondre quoi que ce soit, une porte s’entrouvre, grinçant imperceptiblement. A sa démarche traînante, je devine immédiatement qu’il s’agit de Laïar. La Frontalière réagit aussitôt. Posant vivement sa tasse sur le rebord de la rambarde, elle bondit pour accueillir la gamine, ce qui me tire un haussement de sourcil amusé. Tandis qu’elle noie Laïar sous un flot de paroles, je croise lentement les bras. Me gardant bien d’intervenir pour voler au secours de la gamine, je ne perds toutefois pas une miette de la scène ; je dois bien avouer d’ailleurs que j’ai du mal à réprimer un rire en songeant à la façon dont la Frontalière, toute redoutable guerrière qu’elle soit, s’est acharnée à me remettre sur pied. Sacré Irhuin ! Un matin même elle m’avait trouvé confortablement installée dans le lit de Gil, elle en était venue à la conclusion hâtive que nous avions passé une folle nuit d’amour – ce en quoi elle n’était pas tombée loin puisque nous avons effectivement passé la journée à nous abandonner aux plaisirs charnels. Encore une belle bêtise ! La voix d’Anee me tire soudain de mes pensées, froide mais néanmoins sans animosité. Les mots moururent au fond de ma gorge, arrêtés nets par l’intervention de Laïar. Serrant les dents, je hoche toutefois la tête respectueusement avant d’adresser un léger sourire en coin à la gamine.

- « Tu devrais plutôt remercier Irhuin. Sans son intervention je n’aurais pas donné cher de ta peau » lui répondis-je en croisant les bras sur ma poitrine « Il s’en est fallut d’un poil pour que tu connaisse le même sort que ce pauvre Thomy » ajoutais-je non sans un soupçon d’ironie.
- « Oui et c’est bien pour cette raison qu’il faut qu’elle quitte la ville ! » intervient sèchement Anee.

La réponse de l’Envoleuse me tire un haussement de sourcil dubitatif. Eh bien quoi ?! Il me semble que c’est bien peu considérer et respecter son ancienne apprentie que de ne pas l’estimer capable de défendre sa vie. M’abstenant de lui en faire la remarque, je ne peux m’empêcher cependant de lui répondre froidement.

- « Il me semble que Laïar est capable de décider de ce qui est le mieux pour elle sans que quelqu’un ne le fasse à sa place »

Avant qu’Anee ne puisse répliquer quoi que ce soit, je me tourne déjà vers la gamine, affichant une moue compatissante. Avec un clin d’œil malicieux, je m’empresse de lui faire une proposition qui ne devrait pas lui déplaire et qui me permettrait d’en apprendre un peu plus non seulement sur l’identité de cette fille mais aussi sur celle de ses deux étranges poursuivants.

- « Et si on allait prendre l’air toutes les deux ? Je te paye un coup ! »

* *
*


La taverne du Rôdeur, même au beau milieu de la journée, se pare d’une ambiance festive et joyeuse. Nous voilà seules, entièrement enveloppées par un brouhaha incessant. L’idéal pour discuter tranquillement tout en sirotant la spécialité de la Citadelle – un délicieux alcool blanc, légèrement caramélisé et particulièrement fort. Ce bon vieux Juhen reste l’un des rares que je connaisse capable d’en boire plusieurs d’affilée et de rester parfaitement maître de ses gestes. Croisant les doigts autour de mon verre, je soupire un instant.

- « Une fugitive hein ? » commençais-je d’un sourire énigmatique « Je ne sais pas ce que tu leur a fait à ces types mais ils avaient l’air de sacrément en avoir après toi… »

Si seulement je m’attendais à la tournure que s’apprêtent à prendre les évènements ! Tous les sens en alerte dans cette agitation ambiante, je perçois immédiatement le danger. Posté devant la porte entrouverte de son établissement, le tavernier prononce quelques mots à peine audibles. Et pourtant parfaitement perceptibles. Ce sont-elles ! L’avertissement raison dans ma tête tandis qu’un groupe d’hommes armés pénètre la joyeuse guinguette sans qu’ils ne cherchent à dissimuler leur présence. Bientôt, les discussions animées cèdent au silence. Alors que les rouages de mon cerveau fonctionnent à une vitesse hallucinante, la réponse à mes questions ne tarde pas à tomber.

- « Qu’on m’amène la putain blonde en vie ! Quant à l’autre vous pouvez la tuer ! »

Gardant la tête haute, j’adresse un clin d’œil entendu à Laïar. Soupirant, je me fais la réflexion qu’il y en a un qui fera sûrement moins le malin sitôt qu’il se trouvera seul et sans protection. Les mains sur les hanches, je fais mine de ne pas bouger – en réalité, je dégaine discrètement mon poignard, éternellement pendu à ma ceinture. Une main puissante se pose soudain sur mon épaule. En une fraction de secondes à peine, je me libère de l’emprise d’un garde ; alors que je lui tords violemment le poignet, le malheureux s’écroule la gorge déchirée et le palais transpercé de part en part. Mort avant d’avoir touché le sol. A côté de moi, la gamine semble déterminée à vendre chèrement sa peau. C’est qu’elle en a dans le ventre celle-là ! Repoussant une mèche rebelle, je souris férocement.

Par la sainte culotte de l’Empereur ! Au suivant !



[Je n'ai qu'une chose à dire : ça va SAIGNER ! x)]
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeDim 02 Fév 2014, 18:51

Mon regard glisse sur les gens attablés autour de nous. Aucun d'eux ne prête attention aux deux jeunes femmes assises dans un coin, nous donnant presque l'impression d'être invisibles. C'est sûr que nous passons inaperçues au milieu de la masse de clients qui discutent gaiment à leurs tables. Nous ne sommes que deux personnes de plus qui se délectent d'une des spécialités locales. Je ne connaissais pas cet alcool blanc, commandé sans hésitation par Naïs, mais j'ai été agréablement surprise par son goût, à la fois fort et doux. Un bien agréable remontant, aussi efficace que la tisane qu'Irhuin m'avait préparée avant que nous quittions son logement. Elle avait l'air déçue de nous voir partir aussi vite, la laissant seule avec Anee. Je comprend bien que mon ancienne Maitre ne soit pas la personne la plus agréable qui existe, mais l'animosité qui planait dans l'air tout à l'heure était étrange …

« Une fugitive hein ? »

La voix de Naïs me tire la tête de mes pensées et reporte mon regard sur l'Envoleuse. Son ton était banal, comme si elle me demandait ce que j'avais mangé à midi. Cela me fait rire qu'elle prenne la peine de cacher sa curiosité. Un petit sourire étire mes lèvres alors que je lui réponds.

"Disons qu'avec mon demi-frère, nous ne pouvons pas continuer à vivre tant que l'un de nous n'est pas mort. Et son toutou a décidé de m'éliminer avant que je ne puisse agir."

Tout en parlant, j'avale une nouvelle gorgée du breuvage, ravie de sentir que mon estomac n'a pas envie de le rejeter. C'est en finissant ma phrase que j'éprouve la désagréable sensation que Naïs n'a rien écouté de ce que j'ai dit. Elle a l'air perdue … tendue. Mes yeux filent vers l'entrée au son de la porte qui claque. Il y a des hommes. Armés. La peur vrille mon cœur. Peut-être qu'ils sont juste là pour boire … Un tel groupe ne peut pas me rechercher, moi. Ils ne portent pas le blason des Til'Ziaind et Azor n'a pas du ramener autant d'hommes avec lui, simplement pour assister à un bal.

- « Qu’on m’amène la putain blonde en vie ! Quant à l’autre vous pouvez la tuer ! »

Sa tignasse rousse fait de lui une cible de choix pour un poignard bien aiguisée, malheureusement il est trop bien entouré et protégé. Sa voix et la vue de quelques mèches de cheveux suffisent à allumer un brasier de colère au fond de moi. En une seconde je suis debout, signalant au monde entier que je suis la cible de ces énergumènes. Autour de notre table se crée très vite un vide. Les clients auparavant très gais quittent l'auberge en murmurant, ne voulant surtout pas se mêler à notre histoire. J'espère que l'un d'eux aura l'intelligence d'aller chercher la milice. Dans la Citadelle, je doute que ce genre de troubles dans une auberge soit toléré.

Une main se pose sur mon épaule, parfait écho à celle qui s'abaisse sur Naïs.
Les deux corps s'écroulent, leurs gorges laissant s'échapper un flot de sang. Ils veulent notre peau ? J'espère qu'ils sont prêts à y mettre le prix. Poignard rougeoyant en main, je me met en garde, guettant le prochain combattant. Ils se fichent du sort de leurs infortunés compagnons et avancent en bloc. Un peu en recul, Azor admire la scène, aux côtés du tavernier et d'un homme imposant en armure. Si je me faufile sur le côté, en déstabilisant le plus maigrichon des gardes, je devrais pouvoir l'atteindre. En aurais-je la force ? A côté de moi, Naïs respire la vie et l'énergie. Elle sourit de toutes ses dents, ravie de voir que je vais pouvoir me venger et qu'elle va pouvoir se défouler. Elle oublie un détail : je suis encore très affaiblie à cause du poison et mon bras gauche est handicapé, mes muscles engourdis et douloureux.

Je soupire, cherchant une issue.
Il n' y en a pas.
Je dois me battre contre des hommes rodés à l'art du combat, alors que je suis au plus mal. Ils ne me tueront pas mais est-ce mieux de finir aux mains d'Azor ? Et Naïs ? Peut-elle vaincre un groupe comme celui-là sans y laisser sa vie ? Je voudrais m'excuser de l'avoir entrainée dans ce merdier. Je me tourne vers l'Envoleuse. Qui n'est plus là. Avec grâce et force, elle virevolte au milieu de nos assaillants, distribuant des coups mortels autour d'elle. Elle n'a pas peur.

Je  n'ai pas peur non plus. C'est ce que je décide en me jetant dans la mêlée, sabre au clair. Je n'ai rien à perdre de toute façon. Tant bien que mal, je pare, attaque et esquive les coups. Je sens mon énergie se vider plus vite qu'un verre dans la main d'un alcoolique. Et puis soudain je perds pied. L'un des assaillants profite d'une ouverture pour se glisser dans ma défense et abattre sa main sur ma nuque.

Une fois de plus le monde devient absence.
Tout est noir.
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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeDim 04 Mai 2014, 13:18

≈≈≈ Naïs ≈≈≈

En moins de quelques secondes, la taverne du Rôdeur n’est plus qu’un champ de ruines. Les quelques clients s’étaient tous enfuis en hurlant tandis que je virevoltais déjà au milieu des hommes en armure qui avaient débarqué à l’improviste. Celui qui avait beuglé l’ordre de me tuer et d’attraper l’apprentie Envoleuse vivante devait sacrément en vouloir à Laïar. Je ne sais pas ce qu’elle lui a fait mais il ne semble pas très commode. La jeune fille hésite un instant avant de se lancer à son tour dans le combat – de toute façon, elle n’a pas beaucoup le choix ! De gestes redoutablement précis, je crée le vide autour de moi. Chacune de mes feintes, chacune de mes esquives, chacune des vies que je prends le clament haut et fort. Je suis Envoleuse. Envoleuse et libre. Et par la sainte culotte de l’Empereur, pas la peine de compter sur un élan de pitié de ma part ! Plus audacieux que les autres, l’un des soldats tente de me prendre par derrière. Vaine tentative. A peine avait-t-il refermé ses doigts autour de ma gorge, sûr de sa victoire, que refermant les miens sur son poignet je le lui brise d’un geste sec. Le malheureux finit avec la gorge ouverte et la main qu’il plaque sur la plaie béante tandis qu’il s’effondre lentement ne peut contenir l’hémorragie.  

Un bref soupir, presque imperceptible, m’échappe tandis que Laïar s’effondre à son tour. Inconsciente. Secouant la tête en silence, j’ai tôt fait de rejoindre la jeune fille en trois pas aériens et arrêter juste à temps dans sa course la lame destinée à l’éventrer. L’homme qui la tenait eût un bref sursaut de surprise. Profitant de cette ouverture, je le désarme d’abord avant de l’envoyer voler par dessus le bar dans un fracas de verres brisés d’un formidable coup de pied qui venait de réduire sa mâchoire à l’état de bouillie. Ceux qui restaient des soldats en avaient alors profité pour resserrer le cercle autour de moi. Je jure intérieurement. Enfer, ça m’apprendra à voler au secours d’une gamine trop curieuse ! Les effets de sa blessure empoisonnée, trop récente encore, la rendent bien trop faible pour affronter ces types. Et je doutes de pouvoir les empêcher très longtemps d’obtenir ce qu’ils voulaient : Laïar elle-même. Mais seule, je ne l’étais pas car un habile combattant avait pris part aux festivités. Une combattante en l’occurrence avec qui je me retrouve bientôt dos à dos. Par la sainte culotte de l’Empereur…

Anee !

- « Je rêve ou tu nous as suivi ?! » m’exclamais-je, occupée à tenir tête à une montagne de muscle.
- « On dirait que j’arrive à temps ? » raille-t-elle d’une voix moqueuse.
- « Tu parles ! » rétorquais-je d’un ton ironique alors que j’esquive d’une rapidité improbable un puissant coup d’estoc.
- « Tu pourrais me remercier ! » réplique l’Envoleuse qui achève impitoyablement son adversaire, enfonçant son poignard dans la gorge du soldat jusqu’à la garde.
- « De nous avoir suivi ? Sûrement pas ! Mais maintenant que t’es là, emmènes la fille chez Irhuin » remarquais-je, repoussant du pied le cadavre du soldat qui tombe avec un bruit sourd sur le plancher grinçant, les tripes à l’air. « Je vous rejoins vite » ajoutais-je rapidement tandis que je me frais un chemin parmi les derniers hommes encore debout jusqu’à la sortie.

Sortie par laquelle le responsable de tout ce bazar avait filé sans demander son reste. Hélas pour lui, je n’ai pas la moindre intention de le laisser fuir en restant les bras croisés. En passant par les toits, j’aurais vite fait de le rattraper songeais-je un instant. Un sourire effleure mes lèvres lorsque les grognements indignés des passants me parviennent. J’ai retrouvé mon fuyard plus vite que prévu. Et il ne se rend même pas compte de l’ombre qui plane au dessus de lui.

* *
*


- « Salut la belle endormie ! » lançais-je à l’attention de Laïar, particulièrement de bonne humeur.

La jeune fille ouvre tout juste les yeux, je l’avais perçu à l’imperceptiblement changement du rythme de sa respiration calme et sereine. Après avoir perdu connaissance dans la taverne du Rôdeur, Laïar avait simplement dormi jusqu’à la tombée de la nuit. Cela avait permit à son corps de laisser l’effet du poison s’estomper peu à peu. Elle ne risquait plus rien du tout à présent. Alors que l’apprentie Envoleuse se réveille doucement, Anee intervint à son tour.

- « C’est pas trop tôt ! » s’exclame-t-elle « Je l’avais dit que c’était une mauvaise idée de sortir dans l’état où tu étais ! »

Levant les yeux au ciel dans un vieux réflexe, je soupire. Quelle rabat-joie celle-là ! Abandonnant le fauteuil dans lequel j’étais confortablement installée, je pose mes mains sur mes hanches un instant.

- « Au moins, cela aura fait sortir Azor de son trou » répliquais-je avant de tendre une main à Laïar pour l’aider à se relever « D’ailleurs, j’en connais un qui t’attends avec impatience dans la pièce d’à côté »

Sans lui accorder ne serait-ce qu’un instant pour poser la question qui lui brûle les lèvres, je lui adresse un bref signe de tête, invitation à me suivre. En quelques pas aériens, j’arrive devant la porte. Un sinistre grincement retentit lorsque je l’ouvre. Au centre de la pièce – un bureau aménagé de façon plutôt spartiate – Azor relève lentement la tête, poussant un grognement rauque. Ainsi solidement ligoté, il fait bien moins le fier.

- « Il est tout à toi » soufflai-je à la jeune fille.

Posant une main sur son épaule je sens sa surprise avant de quitter la salle, fermant soigneusement la porte derrière moi. Azor allait probablement passer un sale quart d’heure. Il le savait, c’est pourquoi, quelques heures plus tôt, il m’avait presque supplié de le tuer. Ce sur quoi je lui avais rétorqué que j’en connaissais une qui serait ravie de s’en charger à ma place. Il n’avait pas été bien long à apprivoiser. La peur l’avait fait parlé très vite. Une seule menace de ma part avait suffi à lui extorquer les informations qui m’intéressaient. Pitoyable ! Il était pitoyable ! Mais, je savais maintenant qu’il était derrière tout ce bazar : l’empoisonnement de Laïar, la mort de Rhoanne et l’embuscade dans la taverne du Rôdeur. Tandis que les minutes passent, je me demande un instant si la jeune fille allait se montrer clémente. En ce cas, Azor aurait probablement une mort rapide. Mais les minutes filant ne semblent pas jouer en sa faveur.





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MessageSujet: Re: Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre]   Pour tout l'or du monde, une histoire de fous... [Libre] Icon_minitimeDim 29 Juin 2014, 22:39

Tout est noir.
Puis le monde prend peu à peu vie, à mesure que mon esprit se rallume et que mes sens se ravivent. Je sens le moelleux du matelas sous mon dos, la douceur du drap sur ma main. Puis il y a l’odeur du bois et de la pierre, qui se mêlent à ceux, plus doux, de trois femmes. Mes yeux s’ouvrent lentement sur  la chambre, avec une sensation de déjà vu. Ce sont les mêmes poutres au dessus de moi, même si la lumière du soir les habille différemment de ce matin. Ou alors d’hier matin. Ou d’avant-hier matin … j’ai encore perdu connaissance. J’ai encore perdu de mon précieux temps et cette fois à cause d’un fils de Raï ! Azor si je t’attrape, je te ferais ta fête …

Une exclamation joyeuse me force à tourner la tête. Naïs est toujours en vie on dirait. Tiens, d’ailleurs moi aussi. Comment a-t-elle réussi à nous sortir toutes les deux vivantes de l’auberge ? La réponse me vient vite de la part d’une deuxième voix. Anee. Oui c’est vrai que l’Envoleuse ne me lâche plus depuis qu’elle m’a envoyée ici. Pourquoi fait-elle tout ça pour moi, alors qu’elle m’a lâchement abandonnée il y a plus d’un an ? J’ai du mal à l’imaginer ayant des remords.

J’entends Naïs répondre vivement à Anee. Ces chamailleries me permettent de finir d’émerger de mon monde de néant, et de reprendre pied dans la réalité. Je soulève mon bras gauche, ce qui me tire une grimace. Le poison a quitté mon corps, mais il a laissé ses traces dans mes muscles, bien affaiblis. Par contre mon estomac n’est plus en vrac, bien au contraire. Il gargouille d’un bruit signifiant un soudain appétit. Il faut dire que je n’ai rien mangé depuis plus d’une journée et que ce n’est pas une tisane ou de l’alcool qui remplit un estomac ! Certains aiment manger liquide, pas moi.

« D’ailleurs, j’en connais un qui t’attends avec impatience dans la pièce d’à côté »

Si mes oreilles pouvaient se tourner, elles le feraient, dans la direction de l’Envoleuse. Sa phrase allume une étincelle de curiosité dans mes yeux. Un frisson d’excitation remonte le long de mon dos et m’incite à me lever, doucement mais surement. Je ne vois qu’une seule personne qu’elle ait pu me ramener, ou alors ce sera un pion qui me permettra de remonter jusqu’à lui.

Naïs attend un instant que je m’habille avant de se diriger vers une porte dissimulée dans l’ombre de la pièce. Je sens qu’elle est fière d’elle et n’en peut plus d’attendre de me montrer son cadeau. C’est bizarre de recevoir un cadeau d’une presqu’inconnue…

Je la suit comme son ombre, me glissant à sa suite dans la pièce où elle s’introduit. Une lampe où brille un dessin éclaire le bureau de façon infime. Lorsqu’un de ses rayons me dévoile une mèche de cheveux roux, mon cœur s’arrête de battre.
Azor.
C’est vraiment lui.
Maintenant que Naïs s’est glissé dans mon dos et hors du bureau, je peux le voir sans peine. Elle l’a ligoté comme un simple saucisson, et bâillonné sans vergogne. Les yeux de l’homme brillent de rage et ses râles s’accentuent en me voyant. S’il le pouvait, il m’arracherait la tête avec ses mains. Je me doute qu’il avait d’autres soucis à régler en arrivant à la Citadelle, et qu’il n’avait pas prévu de devenir le chasseur chassé. Dommage pour lui.

Je laisse passer de longues secondes, trop interdite par cette vision pour oser bouger. Cela fait tellement longtemps que j’attends un moment comme celui-là … J’ai rêvé de tenir mon demi-frère comme ça, à ma merci. Et voilà qu’on m’offre son toutou en cadeau. Qu’est-ce que je peux bien faire de ça ?

Un sourire carnassier s’étale sur mon visage. Je vais profiter de « ça ».
Je me décide enfin à m’avancer vers le rouquin, puis à me pencher pour mettre ma tête à hauteur de la sienne. Un instant nous nous fixons d’un regard empli de défi. Il peut regarder mon visage qui n’a plus rien de celui de la gamine qu’il a connu, et moi je peux faire de même. Il a toujours cette affreuse cicatrice qui barre son œil, et qui apparait maintenant que Naïs lui a ôté son bandeau. Hormis cela, il a tous les traits d’un homme charmant, que le temps commence à peine à atteindre.

« Un cri. Une punition. Ca te va comme deal ? Oui ? Parfait. »

Lentement, je retire le bâillon. Il ouvre la bouche pour m’invectiver mais la lueur d’une lame sous sa gorge le fait bien vite arrêter. Je pense qu’il est prêt à répondre.

«  Où est-il ? »

C’est là seule question que j’ai envie de lui poser. Je veux savoir si l’espoir dont je me nourrie depuis des années a toujours raison d’être. Si je peux enfin faire mon deuil ou si il me reste une chance de LE revoir.

« Dans un trou au fond du jardin, là où on enterre les chiens. »

Son rictus moqueur disparait bien vite, lorsqu’il sent la morsure de l’acier contre sa peau. Une fine ligne rouge commence à suinter sur sa joue, premier avertissement.

« La vérité. » lui dis-je d’un ton impérieux.
« C’est la vérité. Tu crois vraiment que Kyler allait laisser Liam en vie ? Il se devait d’être le seul et unique héritier de ta famille, et il n’a pas besoin d’un ennemi dans ses cellules pour t’appâter. »

Azor ne sourit plus. Moi non plus.
Une haine sourde bouillonne au fond de mon cœur. J’ai envie de me lever, de sortir de cette pièce, de cette maison, d’enfourcher un cheval et de partir au galop vers Al-Jeit. J’ai envie de planter mon poignard dans le cœur de Kyler.
Je refoule mes sentiments au fond de moi, stockant toute ma rancœur pour le jour où je serais face à mon ennemi. En attendant je vais lui apprendre ce qu’il en coûte de s’en prendre à ma famille. Je n’ai pas encore atteint mon but, mais je m’en rapproche.

D’un geste sec, je renoue le bâillon, clouant le bec à cet idiot qui ne dira bientôt plus rien. Je sors de la pièce sans rien rajouter, quitte aussi la chambre pour retrouver Irhuin, assise sur son canapé, dans le salon. Elle sait que Naïs m’a apporté un bout de vengeance. Elle sait que nous ne sommes que des ennuis, pourtant elle ne proteste pas en me donnant le fil et les tissus que je lui demande. Je vois dans ses yeux une teinte d’inquiétude, que j’essaie d’effacer avec un sourire candide et rassurant. Sans y arriver. Il est temps que je retravaille mes masques.

Naïs et Anee restent silencieuses lorsqu’elles me voient repasser en sens inverse. Leurs regards sont emplis de questions, pourtant elles n’en posent aucune. Elles me laissent faire mes choix.

Toujours agenouillé au sol, Azor a l’air pitoyable. Il sait que ses paroles sont tout ce qu’il me faut pour l’expédier six pieds sous terre. Il ne me faut pas d’autre raison.

Dans la lueur de la lampe, ma lame brille un instant, avant de se teinter de sang.



| - - - |



Après avoir abandonné le corps  dans un recoin où il sera retrouvé demain, nous sommes allés nous percher au sommet d’une tour, retrouver un peu de quiétude dans ce monde de fous.

Les yeux perdus dans le vague, je repense à ce que je viens de faire. A la joie morbide de mutiler quelqu’un. A ce regard plein de souffrance qui me renvoyait l’écho de ma folie. Je sens encore ma main appuyant mon poignard parfaitement aiguisé sur son poignet, le traversant comme du beurre. Je vois ce sang jaillir dans les airs, bien vite arrêté par mes soins. Non je n’ai pas voulu le laisser mourir. Je veux qu’il retrouve mon demi-frère. Je veux que Kyler voit ce qui l’attend et qu’il tremble de peur devant le monstre que je suis devenue. Azor ne pourra même pas lui raconter sa triste aventure … j’ai jeté sa langue aux chiens en sortant de chez Irhuin. Bien sûr une fois de plus je me suis assurée qu’il n’en mourrait pas tout de suite. Maintenant il dort, du sommeil de celui qu'on a assommé pour le sortir en toute discrétion. Et moi je veille sur cette ville inconnue.

J’étais folle pendant un instant. Folle de douleur et de rage.
Je suis vide. Vide de tout.

« J’ai perdu un Maitre il y a quelques semaines. Maintenant je perds un frère …  J’ai l’impression d’avoir perdu un peu de mon avenir. Je vais où maintenant, Anee ? »

Naturellement je m’en suis remise à Anee, à cette femme qui m’a donné envie de devenir Envoleuse. Je n’éprouve pas l’envie d’embêter Naïs avec une question qu’elle risque de juger stupide et immature. Elle peux cependant y répondre, surtout si la réponse de l’autre Envoleuse ne lui plait pas.

«  Tu as peut-être perdu un Maitre et un frère, mais tu as peut-être aussi gagné une sœur et un autre Maitre. »

Je la regarde sans comprendre. Ses yeux bleu électrique sont insondables, au contraire de ceux des humaines normaux. Cette femme est un secret rempli d’autres secrets. Un mystère que j’aurais voulu élucider en temps qu’apprenti. Et voilà qu’elle me parle d’être sa …

«  J’ai été adoptée, et j’ai toujours voulu savoir qui étaient mes vrais parents. Lorsque j’ai commencé à trouver des réponses, je venais de devenir Maitre au Domaine. Naktor te l’a dit … j’aime perdre les gens. Alors je n’ai pas hésité à vous lâcher. De toute façon il y a bien assez de Maitres pour s’occuper d’apprentis dont les chances de survie sont de toute façon limitées. Je ne m’attendais pas à voir deux nobles tenir bon. »
« Et ton père … »
«  C’est le tien. »

Dans sa voix, il n’y a pas d’hésitation. Rien que la simple assurance de celle qui a enfin trouvé une réponse à ses questions. Une réponse qui a l’air de lui convenir en plus.
De mon côté, je n’en reviens pas. Ce n’est pas possible … pas possible qu’un être aussi irréel qu’elle puisse partager mon sang. Qu’un nul comme mon père ait pu créer des êtres parfaits comme elle et moi, et se rater sur mon demi-frère.

« Et tu vas redevenir mon Maitre maintenant ? » lui dis-je d’une voix pleine d’espoir.

Maitre et apprentie.
Sœurs.
Cela sonne tellement bien !

« Non. J’ai d’autres choses à faire. Par contre une autre personne pourrait le devenir… »

Anee se tourne vers Naïs, toujours présente, lui posant une question muette. A mon tour je regarde cette jeune femme surprenante, tentant de l’imaginer me guidant sur la Voie du Chaos. Ces deux femmes se ressemblent tellement. Je serais ravie d’avoir autant l’une que l’autre en Maitre.
Pendue aux lèvres de Naïs, j’attend la deuxième bonne nouvelle du jour.




[J'en rêvais, je l'ai fait Very Happy j'ajuste ma famille à mes goûts.
J'ai bien entendu adoré ta réponse Smile merci pour le cadeau !
Ah et puis n'oublie pas de répondre non à la dernière question hein ^^ ]
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