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 J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans

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5 participants
AuteurMessage
Aivy Sil'Lucans
Groupe Furdh
Aivy Sil'Lucans


Nombre de messages : 254
Citation : « Trompe-toi, sois imprudent. Tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. »
Date d'inscription : 24/04/2015

Feuille de personnage
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MessageSujet: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeVen 24 Avr 2015, 19:42

IDENTITE
Nom : Sil'Lucans
Prénom : Aivy
Age: 17 ans tout rond
Ecole : Académie des Marchombres
Particularités : Elle possède un bon niveau de combat grâce à son père qui l'a entraînée depuis ses huit ans au maniement de l'épée et au corps-à-corps, puis grâce à son ami Altaïs avec qui elle s'est entraînée aux affrontements directs.
Lieu de naissance : L'auberge du Cerf Cueilli, collines de Taj


DESCRIPTIONS
Famille : La famille Sil'Lucans est une riche et ancienne famille d'Al-Vor ayant autrefois fait fortune dans le commerce de métaux précieux. Aivy est le premier enfant né de l'union d'Udyr et Filia Sil'Lucans, et a trois frères et soeurs : Altan, deux ans plus jeune qu'elle, Méryna, qui a un an de moins qu'Altan, et le petit Sjörn, avec qui elle a sept ans d'écart. Le père d'Udyr, patriarche de la famille et propriétaire d'une grande demeure au centre d'Al-Vor, a eu trois fils auxquels il a voulu confier la succession des différents commerces qu'ils possède. Il ne supporta pas le rejet de son fils cadet, le père d'Aivy, et son désir de partir vivre dans une maison tranquille à la campagne ou dans les collines où il pourrait travailler avec ses mains et réaliser son rêve, monter une école dans laquelle il apprendrait l'art du combat aux jeunes au lieu de gérer une affaire qui ne l'intéressait pas le moins du monde. Depuis, les deux hommes entretiennent une relation froide et distante et semblent presque étrangers l'un à l'autre. Aivy aime beaucoup son grand-père et a toujours souhaité faire son bonheur ainsi que celui de sa famille, bien que son désir de liberté ait prit le dessus sur le reste. Sa grand-mère, Maya, est une femme sage avec laquelle elle s'entend très bien. Elle n'a jamais connu ses grands-parents maternels et n'a que très rarement vu ses cousins, avec lesquels elle n'a pas de liens particuliers.

Description physique :
Aivy est précisément le genre de filles que l'on remarque au premier coup d'oeil lorsqu'elle est au milieu d'un groupe ou d'une pièce, sans qu'elle ne l'ait forcément voulu. Ce n'est pas tant grâce à une formidable beauté ou des atouts à faire tomber les hommes par terre, mais à cause d'un charme tout particulier qu'elle dégage naturellement. Une espèce de rayonnement tranquille qui fait d'elle une personne remarquable - et surtout remarquée. Une posture sûre amenée par quelques années d'entraînement lui a permis d'être au finale relativement satisfaite de son petit mètre 65, taille qu'elle a longtemps estimé être bien en-dessous de la moyenne féminine mais qu'elle contrebalance avec des muscles fins et bien répartis sur l'ensemble de son corps. La peau de ses mains est marquée par ses entraînement réguliers et ses escapades dans les arbres ou autres falaises qu'elle avait à disposition, sans être calleuses, et s'étendent en cinq doigts de taille commune dont les phalanges sont également marquées par le temps qu'elle a passé à apprivoiser les murs et les arts. Parfaitement habile de ses dix doigts, elle sait être réactive avec l'ensemble de ses articulations et pourra aussi bien les serrer rapidement autour d'une garde d'épée dans un mouvement de défense que les laisser couler sur les touches d'un clavecin. Elle ne prend pas particulièrement soin de ses ongles, les laissant simplement taillés de manière naturelle et évitant qu'ils ne dépassent trop et ne deviennent une gêne potentielle.

Ses bras sont, tout comme ses jambes, formés de muscles finement dessinés qu'elle aime entretenir sans pour autant posséder d'énormes triceps d'homme. On voit que son corps a déjà pratiquement achevé sa formation, sculpté par les années de pratique, mais Aivy sait au fond d'elle qu'il lui reste encore un peu de transformation à subir, au moins jusqu'à ses dix-huit ou dix-neuf ans. Elle a secrètement toujours espéré prendre en taille, mais ayant atteint son mètre 63 à l'âge de quatorze ans pour n'en plus bouger, elle a dû se résoudre à regarder son corps se modifier sans prendre aucun centimètre. Son torse doit être la partie de son corps la moins musclée ; on ne peut y sentir aucun réel pectoral, simplement y voir un ventre plat et une taille finement dessinée descendant sur un bassin un peu plus large. Sans posséder d'énormes mensurations de poitrine, il reste qu'elle a simplement ce qu'il faut là où il faut, et elle ne se préoccupe pas le moins du monde de ce genre de choses qui ne sont à ses yeux que des détails. La demoiselle doit avoisiner les cinquante kilos, bien qu'elle préfère, si par hasard il s'avère qu'elle doive donner cette information - à un médecin, par exemple - dire qu'elle n'en fait que quarante-huit ou quarante-neuf. On ne change pas une femme, après tout. Même si elle peut à première vue paraître fragile, notamment à cause de sa petite taille, on observe facilement après quelques instants qu'elle semble, sinon plus forte qu'il n'y paraît, au moins plus véloce.

Un cou tout à fait ordinaire, ni particulièrement grand ni particulièrement petit, laisse place à une tête plutôt ovale mais dont la partie inférieure et la mâchoire tirent avec douceur sur le triangle. Aivy possède des pommettes un peu hautes et une peau ni très pâle ni très bronzée, tout juste standardisée, si bien que l'on ne peut savoir d'où elle vient et si elle traîne souvent ou non au soleil - ce que la jeune femme adore pourtant faire. Sa bouche, sans être imposante, possède des lèvres suffisamment pulpeuses pour ne pas passer complètement inaperçues, et cède la place un peu plus haut à un nez droit discret. Ses yeux sont certainement, avec ses cheveux, ce dont elle est le plus fière. De la famille Sil'Lucans elle a prit les grands yeux noirs en amande, dont la teinte joue au rythme du soleil en augmentant ou baissant progressivement en intensité. Plus il y a de soleil, plus ses iris s'éclaircissent, paraissant certaines fois presque gris foncé voir bruns dans certains rares cas. Lorsque le ciel est gris ou qu'il pleut, ils adoptent cette teinte noire très profonde caractéristique de la famille. Y brillent tantôt un éclair de défi ou une lueur mélancolique, les rendant aussi changeants que leur propriétaire. En les regardant un peu mieux, on peut comprendre clairement qu'Aivy n'est pas le genre de personne à céder facilement à qui ou quoi que ce soit, pas même au monde et à ses normes.

Ses longs - pardon, très, très longs - cheveux lui tombent au-dessous des fesses ; elle ne les a pas coupés depuis près de trois ans. D'un roux cuivré tiraillé entre le flamboyant aux racines et le vénitien aux pointes, elle les entretient avec beaucoup de constance, contrairement au reste de son apparence physique à laquelle elle n'accorde pas tant d'importance que cela. De nature rebelle, ils ont tendance à boucler dès qu'ils sont un peu mouillés, et sont naturellement ondulés. Il lui arrive parfois de les attacher en deux tresses pour plus de commodités, ou de tester tout un tas de coiffures amusantes plus extravagantes les unes que les autres pour passer le temps et chercher laquelle sera la plus apte au voyage ou au combat. Ces cheveux incroyables, elle les tient de sa mère, et en a fait sa fierté. Des sourcils de la même couleur, unie cette fois-ci, recouvrent une partie de son front et sont taillés de manière relativement naturelle.

Les vêtements n'ont jamais été, comme tout ce qui touche plus ou moins à l'apparence, son principal souci. Aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'a jamais porté de véritables habits de fille, que ce soit robe, jupe ou collants. Elle préfère de loin les tuniques pratiques, les bottes montantes, les pantalons qui collent à la peau, les chemises qui laissent une grande liberté de mouvement, les vestes de cuir et les sacs de toile. Elle est la plupart du temps en manche courtes - toujours pour la liberté de mouvements, mais sait se montrer raisonnable lorsque le temps exige de se couvrir. Les fourrures et autres vêtements de luxe ne sont pas à son goût, elle préfère toujours les affaires pratiques et surtout confortables, comme les capes ou les manteaux de tissus fourrés à la laine. La jeune femme ne sera pas spécialement du genre à dépenser des dizaines et des centaines de pièces dans sa garde-robe, d'autant plus depuis qu'elle a décidé de passer sa vie sur les routes, mais elle ne dira pas non à un investissement de qualité un peu cher s'il peut tenir la distance.

Description de caractère :

"Aivy ? C'est une sacré gamine. Têtue, voire bornée, quand elle a une idée dans la tête, elle ne l'a pas ailleurs, si vous voyez ce que je veux dire ! Elle est pleine de courage et d'assurance en apparence, mais elle a aussi ses petits secrets et son jardin intérieur qu'il vaut mieux respecter, car à moins de faire partie des quelques personnes exceptionnelles qu'elle tolère dans son cercle, elle le défendra farouchement et ne vous laissera pas vous en approcher. Je ne pense pas qu'elle soit arrogante au fond d'elle, mais elle montre assez de fierté et de respect d'elle-même pour que je sois tranquille en pensant à elle. Quoi que, quand je pense à toute son impulsivité, il y a toujours une petite part de moi qui espère qu'elle apprendra un jour à réfléchir avant d'agir..."

- Udyr Sil'Lucans

"Ma fille est sans doute l'esprit le plus libre et rêveur que je connaisse - si l'on exclut mon mari. Lorsqu'elle n'est pas en train de se battre, elle est constamment dans un autre monde, à rêver d'aventures. Elle dessine de très jolies choses, sait peindre, et créé sans cesse de nouveaux mondes, pense à tout ce qu'elle pourrait explorer lorsqu'elle sera plus grande. Elle compose au clavecin et danse adroitement. C'est une vraie passionnée des arts. Je crois qu'elle pourrait passer des journées entières perchée sur ses feuilles, sans voir le temps passer..."

- Filia Sil'Lucans

"Je n'ai jamais douté des capacités intellectuelles de mademoiselle Sil'Lucans. Au contraire, cette enfant m'a plusieurs fois étonné par sa vivacité d'esprit, sa grande capacité d'analyse et des aptitudes qui auraient pu être particulièrement bien développées si elle n'avait pas eu cette... Étrange phobie de l'apprentissage. Enfin, vous voulez mon avis d'homme et non de professeur ? Cette enfant n'est pas faite pour les études ou la vie en société. Elle est faite pour voyager, être libre, aller là où le vent l'emporte sans se poser de questions, voir le plus de paysages possibles. Et ça, personne ne pourra lui enlever. Oh, et, elle déteste les livres."

- Rilioph Mopati

"Aivy est la personne la plus extraordinaire que je connaisse. Elle paraît presque toujours joyeuse, mais lorsqu'on la connaît un peu, elle a une nette tendance à la mélancolie. Elle manque cruellement de confiance en elle-même mais surtout en les autres, mais une fois qu'elle vous a accordé sa confiance, elle est vive et lumineuse. Un véritable soleil. Elle est constamment à la recherche de son équilibre profond, et se perd souvent entre les chemins de son cœur. Elle déteste montrer ses failles mais offrira beaucoup à ceux qui sauront la prendre comme elle est, sans jugement. C'est une personne profondément empathique - et pas nécessairement sympathique pour autant ! - qui sait instinctivement se mettre à la place des autres, les comprendre et les accepter telles qu'ils sont."

- Altaïs Hundrel

"Ma sœur n'est pas quelqu'un de très sociable. Je ne l'ai jamais vue aller à un repas mondain ou une soirée sourire aux lèvres. Elle déteste la foule et se sent perdue au milieu de toutes ces personnes, c'est une individualiste dans l'âme. Enfin, disons qu'être mêlée à la foule sans qu'on la reconnaisse ne la dérange pas, du moment qu'elle ne se retrouve pas mêlée à tout un tas de discussions stupides comme la pluie et le beau temps ou la dernière amourette du quartier. Elle n'aime pas les apparences, ni les conversations creuses. Et elle déteste répéter. Si vous n'avez pas entendu, tant pis pour vous. Elle n'a pas de temps à perdre et aime le faire savoir. C'est comme si elle était toujours pressée. Elle file sur le chemin de la vie sans s'encombrer des problèmes... Et passe des heures à ruminer dessus ensuite, lorsqu'elle réalise qu'elle ne peut pas être libre de tout."

- Méryna Sil'Lucans

Accessoires et animaux :


DERRIERE L’ECRAN
Où avez-vous connu le forum? Un peu par hasard en cherchant des RPGs fantastiques ! Et en bonne fane de Bottero, je ne pouvais que ramener ma fraise par ici. ;P <3

Présence sur le forum : Quelque chose comme du 7/10 en période scolaire et 10/10 dès que je suis libre ! :3


Dernière édition par Aivy Sil'Lucans le Sam 05 Mar 2016, 19:09, édité 5 fois
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Khamill Norwël
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 00:27

Bienvenue sur le forum Aivy ! Very Happy

Bon courage pour la suite de ta fiche, que j'attends avec impatience Wink
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 08:40

Bienvenue ! pompom

Et bah, tu en as des choses à nous raconter on dirait ! C'est pas un reproche j'adore lire, alors j'ai hâte que tu termine ta fiche pour tout découvrir ! ordi

Bonne chance (du courage allez !) à toi ! benv
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Aivy Sil'Lucans
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Citation : « Trompe-toi, sois imprudent. Tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. »
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 10:00

Merci beaucoup les filles, ça fait plaisir ! :3

Je m'y remets aujourd'hui et demain dès que j'ai un peu de temps libre ! (Devoirs obligent, maudits profs x.X) <3
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Éole Létoile
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 10:29

Bienvenue à toi Aivy ! Smile

Bon courage pour la suite de ta fiche Wink
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Aivy Sil'Lucans
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 12:09

Merci beaucoup Eole ! Very Happy

J'ai continué l'histoire, je dois être à environ 1/3 ^^ (1/4 si je m'écoutais, mais après ça va faire 20 pages word et j'aurai pas bossé du WE pour l'école x.x), je compte bien avancer aujourd'hui et peut-être finir demain. :3
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Seth Jol
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 12:46

Je te souhaite moi aussi la bienvenue ! Hâte de lire la suite Very Happy
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Aivy Sil'Lucans
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Citation : « Trompe-toi, sois imprudent. Tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. »
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeSam 25 Avr 2015, 12:48

Merci beaucoup ! :3

EDIT : Bon, je suis à 18 pages word d'histoire et je suis encore assez loin de la fin, je craque O_O' J'ai commencé un peu la description psychologique, mais je pense qu'il est temps pour moi d'arrêter pour aujourd'hui. Razz
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Aivy Sil'Lucans
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Citation : « Trompe-toi, sois imprudent. Tout n'est pas fragile. N'attends rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie. Parce que le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. »
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 13:51

ENFIN FINI MON DIEU ! *^*
Je poste ici et en deux parties car le nombre de mots tolérés dans un post a été dépassé... :$

HISTOIRE
Le monde est Éclatement.

D'épaisses vapes de fumée noirâtre s'évaporaient entre les nuages. Elles confrontaient les courants venteux qui portaient les cendres une dizaine de mètres au-dessus du sol. Le ciel se para d'une teinte sanglante alors que l'arbre continuait de brûler, prisonnier d'une inexorable cage destructrice. Ses branches, autrefois solides et majestueuses, étaient réduites à quelques morceaux de bois à peine léchés par les flammes. Le feu commençait à délaisser l'érable pour s'attaquer aux buissons adjacents, alors que toute la forêt hurlait en cadence une même agonie.

Aivy était incapable de bouger.
Ses grands yeux noirs restaient bien malgré elle fixés sur l'érable carbonisé, happés par une douce force mystique. Cela ne pouvait pas être vrai. Son arbre ne pouvait pas être en train de mourir – sa forêt ne pouvait pas disparaître de manière si injuste. Malgré la scène chaotique qui se jouait devant elle, son esprit resta le refuge d'une tranquille sérénité. Lui aussi était prisonnier. Captif du refus.

- La vie est éternelle, la vie ne peut pas...
- Aivy !

Deux bras se baissèrent derrière elle pour la saisir le plus vivement possible. Le choc fut brutal pour son corps de petite fille, et elle se retrouva bientôt contre le torse de son père, perchée sur sa jument effrayée par l'incendie grandissant.

- Mais quelle idée stupide t'es passée par la tête ?! Ça t'arrive de réfléchir, avant d'agir ? Et si les flammes t'avaient rattrapée ? On doit vite rejoindre ta mère et les autres, si les tout ça se propage jusqu'au village, c'est fini !
- Personne ne va arrêter l'incendie ?, demande la petite, le cœur plus déchiré pour son magnifique arbre que pour les quelques maisons qui composaient le petit village de Nüram.
- Bien sûr que non, il est beaucoup trop avancé ! Allez Vanille, au galop !

La jument renâcla avant de démarrer en trombe, visiblement ravie de s'éloigner de cet endroit plus qu'hostile. La main enfantine alla instinctivement serrer la crinière brune, s’agrippant comme elle le pouvait alors que sa propriétaire se calait un peu maladroitement entre les bras protecteurs de son géniteur. L'animal accéléra sur un coup de talon, fuyant le désastre. Aivy voulut se retourner, mais il aurait fallu que l'homme derrière lui laisse l'occasion de bouger.
Il ne céda pas.

Le village fut rapidement traversé, la petite trentaine de maisons le composant formant un groupement linéaire de plusieurs quartiers. La maison d'Aivy se trouvait un peu à l'écart, perchée au milieu d'un chemin qui, si on l'empruntait, menait directement aux champs et aux collines. Nüram n'était pas un village très ancien, quinze ou vingt ans tout au plus, mais il avait l'avantage d'être situé à la lisière de la Forêt de Baraïl, et les quelques habitants du coin comptaient sur elle pour lui offrir du bois pour l'hiver et des ressources pour le commerce de bois et l'ébénisterie, devenus la principale source de revenus de ceux qui avaient la chance de posséder de quoi aller vendre à Ondiane, voire à Al-Vor.

La forêt qui avait toujours été une bénédiction pour ces nomades s'avérait aujourd'hui être leur pire cauchemar. Elle s'était retournée contre eux, victime d'on ne saurait jamais quelle étincelle sauvage qui causa l'un des plus grands incendies de ces dernières années. Le feu s'était déclaré en milieu d'après-midi à quelques kilomètres de là et avait rapidement gagné du terrain, mettant directement en danger le petit village trop proche des grands arbres. S'ils se nommaient maîtres du bois, les hommes de Nüram avaient profondément peur du feu, et la menace était trop grande pour qu'ils se permettent de rester. Les maisons de hêtre, de chêne et d'érable étaient trop vulnérables. Il fallait partir, le plus rapidement possible. Beaucoup avaient déjà embarqué le plus d'affaires possibles dans des charrettes, pris leur famille avec eux et fui vers le sud.

Aivy, elle, n'avait pas peur du feu. Son cœur était simplement terrifié de savoir que toute cette belle forêt qu'elle avait toujours connu était réduite en cendres au moment où son père la déposait près de sa mère, sa sœur et ses deux frères dans la charrette familiale. Le grand érable l'avait toujours fascinée, et aussi loin qu'elle se souvienne, elle l'avait toujours aimé. Pourquoi fallait-il qu'il s'en aille aujourd'hui, de manière si brusque ?

Son regard dériva vers sa famille, et rencontra le sourire encourageant de son père qui finissait d'harnacher la jument rapidement avant de venir s'asseoir à l'avant, prenant les rênes. Elle se sentit un instant coupable, pensant qu'elle aurait dû s'inquiéter un peu plus pour les siens – ou mieux, ne pas les faire s'inquiéter du tout en partant s'exposer ainsi au danger alors que l'alerte incendie venait d'être donnée. Mais il avait fallu qu'elle y aille, ne serait-ce que pour constater d'elle-même que c'était bel et bien la fin. Un avenir incertain s'offrait à eux, mais peu lui importait réellement tant qu'elle était avec ses repères les plus précieux : ses parents et sa fratrie. Du moins, c'est ce qu'elle aurait aimé penser...

La petite fille ne se retourna que lorsque la charrette pleine à craquer d'objets domestiques en tous genres, posés là tant bien que mal dans un équilibre précaire, eut parcouru un bon kilomètre. La fumé qu'elle voyait au loin lui semblait plus noire que lorsqu'elle s'en était approchée, et son cœur s'emplit d'une étrange mélancolie lorsqu'Aivy songea que les flammes dévastatrices avaient probablement atteint Nüram à cette heure-ci. Le plus jeune de ses frères, âgé de deux ans, pleurait contre leur mère alors que son père faisait ralentir Vanille pour éviter de trop la fatiguer.

- Ne t'inquiète pas mon ange, tenta Filia pour calmer son fils, une main caressant avec douceur le dos du bébé ; tout va bien, je te le promets.

Aussi rassurant que se voulait le ton de sa mère, Aivy perçut le mensonge aussi clairement que de l'eau de roche.

- M'an, elle va brûler la maison ?, demanda la petite Méryna d'un air fasciné qui n'allait pas du tout à ses six ans.
- Bien sûr qu'elle va brûler, et si tu m'embête, je te fais brûler avec !, rétorqua son frère d'un air moqueur.
- Altan, voyons !, réprimanda leur mère d'un air sévère, cesse de raconter ce genre de bêtises ! Un grand garçon comme toi devrait plutôt savoir montrer l'exemple !
- Il a qu'un an de plus que moi et il est aussi bête qu'un bébé de six mois !
- Aivy, aide-moi !
- Ce n'est pas mon problème du tout, répondit la petite fille avec amertume. La forêt brûle, le village aussi, et vous vous en fichez... Vous n'êtes qu'une bande d'égoïstes !
- La maison n'était qu'un tas de bois, voulut calmer leur père en élevant la voix pour passer outre le trot de Vanille. Savez-vous combien de maisons nous avons eu avec votre mère ? Plus de cinq ! La maison de Nüram est... Était, en bois. C'est pour ça qu'elle a brûlé. Le feu attaque le bois et ne lui laisse aucune chance.
- Comme avec mon arbre..., soupira Aivy.
- Exact, jeune fille. Et d'ailleurs, attends-toi à entendre parler de cette histoire pendant encore un moment. Comment as-tu pu nous faire peur à ce point ? T'enfuir alors que l'alerte venait d'être donnée, quelle inconscience ! Et s'il t'était arrivé quelque chose, je...
- C'est bon, Filia, calma le chef de famille. Je crois qu'elle a compris.
Une lueur de complicité traversa fugacement les prunelles de l'enfant. Elle savait que son père était toujours avec elle, quoi qu'il se passe. Udyr Sil'Lucans n'était pas du genre à rester à ruminer éternellement. Une fois que tout était dit, il reprenait son sourire confiant et son rôle de leader de la famille.

- Dis Papa, où est-ce qu'on va aller, maintenant ?, interrogea Altan.
- Nous allons, répondit son père après un petit silence lourd de sens, chez votre grand-père.

Méryna et Altan sautèrent de joie alors que leur sœur aînée reportait son attention sur les collines autour d'elle, pensive. Le petit frère s'était endormi. Les autres personnes du village étaient probablement parties gagner Ondiane, ou se réfugier dans les villages voisins le temps de trouver quoi faire. Tout avait été dans l'urgence, et certains n'avaient pas eu le temps d'emporter tout ce qu'ils auraient souhaité.

Le feu était loin mais, dans son cœur, n'avait jamais semblé aussi proche. Pas seulement les flammes tueuses de forêt, non, mais le feu qui allait suivre lorsqu'ils arriveraient à Al-Far. Affronter deux incendies de suite ne lui semblait pas être la meilleure des perspectives, mais ils n'avaient définitivement aucun autre endroit où aller...

Le monde venait d'éclater sous ses yeux et, du haut de ses neuf ans, Aivy Sil'Lucans se désespérait de ne rien pouvoir y faire.

***

Traverser le couloir menant aux bureaux était une épreuve quotidienne dont la jeune fille se serait volontiers passé. Les riches tapisseries d'or et de bruns couvrant les murs lui donnaient mal à la tête, et l'absence totale de la plus petite ouverture vers l'extérieur lui donnait l'impression qu'elle ne ressortirait jamais. Quelques sièges étaient posés ça et là, leur dos parfaitement aligné contre le mur qui les surplombait, et arboraient sur leur coussin une série de motifs complexes tracés au fil doré. Le parquet ne grinçait pas sous ses pieds, parfaitement ciré, mais ne respirait ni la lumière ni les jolies teintes claires du bois qu'elle avait connu chez elle, à Nüram. « Il est mort, pensa-t-elle un jour. Ce sol est mort, cette pièce est morte. »

La grande porte de bois qui s'offrit à elle lorsque le chemin fut terminé lui était désormais bien connue, et, comme d'habitude, elle respira un grand coup avant de frapper, serrant ses livres contre son cœur. « Ça va passer. Ça va passer très vite. C'est juste un mauvais moment. » Elle toqua deux fois, attendant l'invitation. Lorsqu'elle se fit entendre, Aivy poussa la porte et pénétra dans la pièce, se fermant ensuite au monde extérieur en même temps que le rectangle de bois lourd. Elle avança ensuite vers le bureau situé au centre et s'y assit sans plus de cérémonies, comme figée dans ses mouvements. Les livres atterrirent un peu plus loin alors qu'elle balayait la pièce du regard. Ce n'était pas une pièce désagréable, loin de là : une grande baie-vitrée laissait entrer la lumière sur le mur de droite et permettait l'accès à une terrasse de bois qui, elle, menait jusqu'au grand jardin. Les murs étaient décorés sobrement mais avec goût, l'opposé total du couloir précédent. Quelques meubles utiles dans un bureau comme des étagères et des tables basses étaient posés dans les coins, et les tapis se révélaient, pour une fois dans cette maison, plus agréables qu'ostentatoires. L'enfant n'arrêta de regarder autour d'elle que lorsqu'elle vit Rilioph, son précepteur, qui attendait un peu plus loin qu'elle daigne lui accorder un peu d'attention.


- Oh, commença-t-elle, peu sûre de ses paroles. Désolée. Je pensais que vous n'étiez pas là.

Puis elle confia d'une voix un peu plus basse, presque étouffée :

- Je ne vous avait même pas vu...
A ces mots, le jeune précepteur sourit et remit ses lunettes en place puis ouvrit légèrement sa veste avant de s'avancer vers elle.

- Ce n'est pas grave, mademoiselle Sil'Lucans. Je sais qu'il est difficile pour vous de venir ici.

Aivy se contenta d'opiner du chef. L'homme n'était pas intimidant, au contraire, sa jeunesse et son sourire aimable en faisaient quelqu'un de particulièrement bienveillant et dont la sévérité n'était jamais injuste aux yeux de l'enfant. Mais le problème n'était pas là. « Difficile de venir » était un euphémisme.

« Tant que vous vivrez sous mon toit, avait un jour décrété son grand-père à table, vous devrez faire honneur à notre famille et vous comporter comme notre rang social l'exige. Je ne vous demande pas cela pour vous ennuyer, les choses seront simplement faites comme elles le doivent, ce qui n'a pas été le cas depuis bien des années. »

Il avait ensuite jeté un coup d’œil lourd de sens à son fils, et Aivy avait pu percevoir en ce seul coup d’œil toute la rancune que le patriarche avait envers lui depuis le jour où il était parti vivre ailleurs au lieu de reprendre les affaires de la famille, lui désobéissant ouvertement. Personne ne désobéit à Rholnir Sil'Lucans sans conséquences.

« Filia, je sais que tu t'occupais de l'éducation des enfants, et tu le faisais avec beaucoup de bienveillance. Mais ils sont en retard pour leur âge, et ils n'ont pas reçu, au milieu de ces collines, (le  mot avait semblé à Aivy comme craché) toute la stimulation intellectuelle qu'ils méritent. Je vais leur fournir à chacun un précepteur, exception faite de Sjörn qui est trop jeune, qui les suivra quatre fois par semaine et vous tiendra au courant de leur évolution. »

Et voilà comment la petite fille de neuf ans s'était retrouvée un lundi matin pluvieux dans ce bureau, deux ans auparavant, face à Rilioph Mopati, le précepteur à domicile choisi pour elle. Son frère et sa sœur suivaient le même enseignement avec un seul professeur, mais elle, étant plus âgée, avait été mise à l'écart pour étudier plus sérieusement des notions qui demandaient de la concentration et, par dessus-tout, « Un calme extrême ! » avait revendiqué son grand-père en foudroyant du regard les deux inséparables mais trop turbulents Altan et Méryna.

Il lui avait alors semblé que cela ne serait pas plus compliqué que d'étudier avec sa mère, mais la réalité avait été trop troublante pour qu'elle ne craigne pas chaque séance aux côtés de Rilioph. Cet homme avait beau avoir toute la patience et la gentillesse du monde, Aivy était tout simplement bloquée par la terreur lorsqu'elle ouvrait un livre à ses côtés. Pourquoi ? Personne ne pouvait y répondre, et elle-même n'en savait rien. Un médecin sollicité un peu désespérément avait mit cela sur le compte d'un choc post-traumatique ; pour lui, le fait d'avoir vu brûler ce qui lui avait servi de refuge et de foyer pendant les premières années de sa vie l'avait profondément marquée, et le choc du changement de vie de ce petit village dans les collines à l'une des plus importantes cités de Gwendalavir avait été trop brutal. La petite était fragile psychologiquement, et se refusait inconsciemment à accepter tout ce qui pouvait symboliser un changement, notamment les études auprès d'un précepteur comme l'exige l'éducation d'une demoiselle de haut rang. Il avait suggéré de la renvoyer étudier auprès de sa mère le temps que tout cela se passe, qu'elle se sente prête. Cela avait bien entendu été hors de question pour le chef de famille qui avait immédiatement renvoyé le pauvre homme en lui criant dessus qu'il n'était qu'un charlatan voulant le déshonneur de la famille. Tous pensaient qu'Aivy finirait par s'habituer, mais ce ne fut jamais le cas. En dépit de ce qui semblait être le bon sens, Rholnir Sil'Lucans ne fit jamais interrompre les leçons, bien que la résistance de l'enfant lors de celles-ci était un vrai frein à l'apprentissage.

- Que voyons-nous aujourd'hui, mademoiselle ?, demanda le précepteur d'un ton aussi avenant que possible.
- Les... Les principes de base de l'économie, Monsieur.
- C'est exact. Reprenez votre livre à la page d'hier, s'il vous plaît. Celle qui m'a servie pour vous introduire la leçon. Très bien. Vous souvenez-vous de ce que je vous ai dit ?

Aivy avait déjà commencé à serrer ses doigts les uns contre les autres. Elle ne voulait pas entendre parler de cela. Elle voulait sortir, s'enfuir par la grande baie-vitrée. Elle voulait que ces quatre heures passent vite, très vite, et qu'elle puisse rejoindre son père au plus vite. Elle voulait simplement être libre. D'une main peu sûre, elle reprit le livre d'économie et chercha fébrilement la page 35, celle intitulée « Introduction aux sciences économiques ». De tension, elle attaquait sa lèvre inférieure avec ses dents.

- Il existe trois grandes catégories de sciences économiques, l'économie pure, la sociologie et la science... Euh... La science politique...
- Bien, bien, continuez.
- La... Science de l'éco... L'économie pure, enfin, l'économie normale... C'est un moyen de... Euh... Calculer... Des choses ?

Aivy s'était tournée vers le précepteur, le regard désespéré, et ne cessait de jouer avec ses doigts dans une vaine tentative d'évacuer son stress.

- Eh bien, dans le principe mais cela, mais vous ne pouvez pas parler ainsi. Utilisez les termes génériques, je vous prie.

La jeune fille mordit si fort sa lèvre qu'elle fut au bord de se rompre, ce qui en soi aurait été une excellente excuse pour quitter la salle ne serait-ce qu'un instant. Mais elle se fichait bien de savoir ce qu'étaient les sciences de l'économie. L'économie ne l'intéressait pas, et les mathématiques ou les interminables dictées vouées à lui faire acquérir une maîtrise de la langue irréprochable encore moins. Elle ignorait totalement ce que signifiait « termes génériques » et ne voulait pas le savoir : la formule l'effrayait terriblement.

Devant le silence de son élève, Rilioph Mopati soupira. Les quatre prochaines heures promettaient d'être très longues.

***


- Papa ! Papaaaaa, je suis lààààà !

Filia eut à peine le temps de se retourner dans la direction de l'appel pour voir passer une tornade rousse devant elle, lancée à toute vitesse.

- On dirait bien que votre sœur a terminé sa leçon du jour, sourit-elle à Altan et Méryna, occupés près du bassin à nourrir les poissons - et à essayer de leur envoyer des pierres lorsque leur mère regardait le petit Sjörn, qui jouait tranquillement avec des soldats de plomb sur la terrasse - un peu plus loin.

Aivy avait fui la salle le plus vite possible lorsque le précepteur le lui avait permit. Elle avait presque jeté sa feuille d'exercices sur le bureau et ouvert la baie-vitrée avec la rapidité d'un prisonnier enfin libre pour courir dans le jardin, rejoindre la terrasse de bois qui bordait le tour de la maison et passer de l'autre côté, là où étaient sa mère et sa fratrie. Elle devait rejoindre son père et n'avait pas une minute à perdre.

Elle le trouva dans la remise, comme d'habitude, et fila sans même attendre une instruction vers la grande malle qui abritait les armes. Elle se saisit de son épée, une lame finement taillée qui avait des airs de rapière, et se positionna en garde face à son géniteur, envahie par l'excitation.è


- Alors, par quoi on commence ?!
- Du calme jeune fille, temporisa Udyr d'un air faussement sévère. On commence d'abord par s'échauffer.

Leurs regards se croisèrent et ils éclatèrent de rire mutuellement. Aivy savait très bien que son père ne lui faisait jamais de réels reproches et n'était jamais trop exigent avec elle.

Udyr Sil'Lucans avait vécu une première partie de sa vie ici, à Al-Vor, à apprendre avec ses deux frères comment gérer l'entreprise familiale lorsqu'ils seraient plus âgés. La fortune de la famille venait des commerces de métaux rares et précieux mis en place par leur grand-père dans sa jeunesse. Il avait un jour été ami avec le gérant du premier exploiteur de mines de la région qui, n'ayant ni famille proche ni descendance, lui avait légué son commerce et sa clientèle en souvenir de leur amitié. Rholnir l'avait donc repris, mais ne s'était pas arrêté là. Il avait commencé à chercher les pierres plus profondément et plus loin que son collègue ne l'avait jamais fait, et cette recherche intensive déboucha un jour sur un petit filon de diamant. Vite épuisé, mais qui lui permit d'acquérir une clientèle plus riche encore et d'avoir droit à une grande distinction parmi la haute société de la cité. Issu d'une petite noblesse, il avait toujours rêvé de marcher aux côtés de grands noms et prit l'opportunité dès qu'elle lui fut offerte. Ses commerces eurent bientôt un succès si retentissant qu'il eut les moyens de payer des employés et des maîtres qui transformeraient ses pierres en magnifiques bijoux de grande qualité.

Udyr savait que son père avait du apprendre seul tous les principes de la finance, de la gestion et du relationnel, et qu'il comptait sur ses trois fils pour l'aider dans ses vieux jours et reprendre l'affaire une fois qu'il serait passé de ce monde à l'autre. A l'âge de seize ans, le jeune homme qu'il était alors commença à se poser des questions quant à son futur, qui n'eurent pas le don de donner confiance à son père. Son cœur était emprunt de liberté et d'aventure, et, lorsqu'il eut sa première fille près de douze ans plus tard, il ne mit pas longtemps à comprendre qu'il lui avait transmis ce désir d'indépendance. Elle s'était un jour plantée devant lui, alors qu'elle ne devait pas avoir plus de huit ans, une épée à la main, et l'homme avait deviné qu'elle était partie fouiller le grenier même si cela lui était défendu. « Apprends-moi à me battre. »

Aivy s'échauffa donc comme son père le lui avait appris trois ans auparavant, lors de leur premier entraînement. C'était toujours la même chose, une routine essentielle si elle voulait éviter de se blesser. D'abord faire chauffer les articulations, en partant des chevilles jusqu'au cou et passant par les genoux, les hanches, les épaules, parfois les coudes et toujours les poignets. Puis s'étirer, faire un grand écart de plus en plus bas à chaque séance pour gagner en souplesse, tirer sur les bras et les mains pour ne pas froisser un muscle. Une fois cela fait, elle reprit son épée en main, et fit face à celui qui lui avait tout appris et sourit. Elle était prête.

Udyr était fier de sa fille. Il ne voulait pas autre chose que son bonheur, et il l'aurait sans doute autant aimé si elle n'avait pas en elle cette étincelle de liberté et de combativité, mais il se sentait d'autant plus impliqué car ces traits de caractère étaient d'abord les siens. Il aimait tous ses enfants de la même manière, mais il fallait avouer qu'il passait un peu plus de temps avec Aivy, notamment à cause de l'entraînement.

Il lui montra l'enchaînement du jour et elle s'élança au milieu de la remise, dansant comme si sa vie en dépendait. Et Udyr admirait son enfant. Elle l'avait surpris par sa souplesse, sa maîtrise et sa pugnacité. Elle avait, au départ, éprouvé de grandes difficultés à manier l'épée, à cause de sa petite taille et de son manque de force. Il lui avait alors fabriqué une réplique de bois, mais la petite fille  l'avait vite abandonnée, estimant qu'elle était trop légère et qu'elle ne s'habituerait jamais au poids d'une vraie arme ainsi. Le père avait alors soupiré, et était monté jusqu'au grenier pour y chercher les armes qu'il gardait de sa courte et, à son goût, trop intense carrière militaire. La gamine de huit ans qui lui servait de progéniture avait alors entrepris de s'habituer au poids d'une véritable épée en choisissant une lame fine qui avait autrefois servi la Citadelle et que son père avait ramené avec lui. Depuis, elle n'avait plus quitté l'enfant.

Aivy avait ceci d'étrange et de pratique qu'elle avait rapidement compris d'elle-même comment modifier un mouvement pour le faire sien lorsqu'elle n'arrivait pas à l'apprendre correctement. Son père, tout d'abord surpris, avait ensuite décidé de ne rien dire, lui laissant cette chance d'adopter son propre style. Peu lui importait qu'elle connaisse l'angle exact de tel mouvement de bras ou qu'elle change légèrement la trajectoire d'un coup de pied si cela lui convenait, si elle arrivait à se défendre correctement par la suite. La gamine était alors rapidement devenue polyvalente, et avait montré quelques aptitudes naturelles pour la souplesse et l'agilité, qu'elle entretenait régulièrement en pratiquant l'une de ses passions : l'escalade. Elle pouvait passer des heures dans les arbres et sur les murs, à effleurer chaque branche, explorer chaque interstice.

Alors deux fois par semaine elle rejoignait son père, toujours pour deux heures. Jamais plus car il ne souhaitait pas la surmener et avait beaucoup à faire, notamment depuis qu'il était de retour à Al-Vor. Elle se posait au milieu de la remise retapée à leur arrivée pour remplacer l'herbe toujours verte du petit terrain proche de leur ancienne maison, et apprenait mouvement par mouvement l'art du combat au corps-à-corps et la défense à l'épée. Elle sautait, capturait l'instant, frappait, dansait. L'ensemble de sa vie miroitait sur sa lame alors qu'elle tranchait le vide d'un geste sûr ou piquait contre le vent. Et la danse reprenait, éternelle. Le temps se suspendait autour d'elle, plus rien ne comptait. Elle avait tout simplement l'impression d'exister. Rien ne pouvait la stopper, si ce n'était la voix de sa mère les appelant pour manger.

***


- Papa m'a appris un super nouveau mouvement, aujourd'hui ! Ça fait bim, boum, et viooou comme ça !
- Aivy, je t'en conjure, calme-toi !
- Mais maman, regarde, c'est génial !
- Mais je n'en doute pas un instant, et je suis persuadée que manger ta viande sera tout aussi formidable.

Une moue boudeuse prit possession du visage d'Aivy alors qu'elle se résignait à se rasseoir à côté de sa mère, cessant d'imiter les enchaînements. Elle prit sa fourchette et entreprit de couper la viande chère que les bonnes allaient acheter toutes les semaines au meilleur marché d'Al-Vor comme on le lui avait montré, comme il allait à une demoiselle de le faire en présence de notables, avec élégance. L'entreprise se révéla plus complexe que prévue et la jeune fille se retrouva bientôt tâchée de sauce, ce qui eut le don de passablement l'énerver. Elle n'était pas réellement douée avec les usages de la haute société et le simple fait qu'il puisse exister plusieurs manières de couper un simple morceau de steak l'ennuyait plus qu'autre chose.

- M'an, il a prit mon couteau ! Altan, rends-le, t'en as déjà un !
- T'as qu'à venir le chercher, trouillarde !
- Je vais te mettre une baffe surtout, tu vas voir qui c'est le trouillard !

Aivy leva les yeux au ciel. C'était reparti. Leur mère lâcha l'assiette du petit Sjörn qui avait l'immense chance de ne pas encore comprendre comment couper sa propre viande, et reprit le couteau des mains de son second fils alors que leur père éclatait de rire.

- Laisse, Filia, ils s'amusent simplement.
- Mon œil oui, ça va encore finir en accident ! Altan, Méryna, un jour vous êtes fusionnels, le lendemain vous cherchez à vous entre-tuer, alors choisissez simplement votre camp et arrêtez de me faire tourner en bourrique !
- C'est pas moi!, crièrent les deux enfants en même temps, juste avant de rejoindre leur père dans un fou rire que les autres présents avaient également du mal à contenir.

La complicité qui unissait ses cadets ne datait pas d'hier, et Aivy avait appris à vivre avec leurs sautes d'humeur et leurs caprices. Ils n'avaient qu'un an d'écart, mais à s'y méprendre, un inconnu aurait pu penser qu'ils étaient faux jumeaux. Jamais l'un sans l'autre, toujours à faire les mêmes bêtises et à tout faire en même temps, jusqu'à refuser de partager une chambre différente. La seule chose qui faisait d'eux de « simples » frère et sœur plutôt que des jumeaux était cette rivalité constante qui menaçait à chaque instant. Une sorte de tension permanente, qui pouvait les faire passer de meilleurs amis du monde à pires ennemis. Quelques mois auparavant, alors qu'une énième bagarre venait d'éclater, Méryna s'était montrée plus violente que d'habitude et avait tenté de pousser son frère dans le bassin au milieu des poissons, mais Altan étant tout de même plus âgé et plus fort ne l'avait pas laissée faire, et c'était au final elle qui s'était retrouvée la tête dans l'eau. Les deux enfants ne s'étaient pas parlé pendant deux jours suite à cela, et avait été sévèrement réprimandés et punis. Il semblait à leur grande sœur que Méryna gardait en elle les traces de cette humiliation, comme si quelque chose l'empêchait de s'en défaire. Elle l'évoquait souvent avec rancœur, comme si son frère méritait un châtiment pire qu'un simple retour des choses. Ce n'était pas la première fois qu'Aivy sentait quelque chose de ce type chez sa jeune sœur, et cela commençait à l'inquiéter, sans pour autant qu'elle choisisse d'y porter toute son attention. C'était comme si Méryna possédait une force étrange en elle, motivée par la concurrence et le désir de revanche.


- Dis Papa, parles-nous encore du temps où tu étais dans l'armée !, demanda soudain Altan d'une voix excitée.
- Quoi, encore ces histoires ? Mais on les a déjà entendues cent fois !, se plaignit Méryna.
- Non, parles-nous d'un truc qu'on n'a pas encore écouté... Comme...

Il chercha un petit moment, puis son visage entouré de boucles brunes s'éclaira :

- Dis-nous comment tu as rencontré maman quand tu étais à la Citadelle !

Visiblement satisfaite par la demande de son frère, Méryna perdit son air renfrogné et se tourna vers leur père qui présidait la table alors que sa grande sœur et le petit Sjörn faisaient de même. Les servantes, jusque-là dans un coin de la salle à attendre, vinrent pour débarrasser et porter le dessert.

- Oh, ça ? Aha, c'est arrivé il y a très longtemps, je...

Filia donna un petit coup de coude contre le torse de son mari comme pour l'aider à se rappeler un peu mieux, ce qui eut le don de faire rire Aivy.

- Eh bien, c'était il y a quelque chose comme une quinzaine d'années, alors que j'étais parti d'ici pour m'engager comme membre de l'armée impériale grâce à l'aval de votre grand-oncle, qui a passé toute sa vie au service de la Citadelle des Frontaliers. Le monde des Frontaliers en lui-même me semblait trop rude, et je voulais pouvoir honorer mon pays sans craindre de geler sur place au milieu des Marches. J'avais tout juste seize ans, et j'ai un jour décidé qu'entreprendre une carrière militaire serait probablement la meilleure des solutions à mon désir d'indépendance. Enfin, jusque-là, vous savez tout. Comment j'ai traversé le monde jusqu'à Al-Jeit à cheval pendant des jours et des jours, comment j'ai défait des dizaines de brigands et de Raïs qui nous attaquaient, et...
- P'pa, ça, c'est pas vrai, on l'sait déjà.
- Aha, effectivement... Enfin, tout dépend du point de vue, et... - - Euh, où est-ce que j'en étais ?
- Au monde que tu traversais.
- Ah, oui ! Une fois arrivé à Al-Jeit, j'ai attendu quelques jours et puis mon oncle est venu me chercher pour me laisser au centre de formation. J'ai ensuite commencé l'entraînement. Il a été long et difficile, mais au bout d'un an de formation intensive, je quittais enfin le groupe des novices pour devenir un apprenti soldat. C'est à ce moment que l'on m'envoya quelques semaines à la Citadelle avec un groupe de soldats plus expérimentés à qui il manquait une personne. Nous devions y transmettre un message de haute importance, et le voyage dura de longs, très longs jours...

L'histoire dura presque une heure. Udyr raconta aux enfants comment, une fois arrivé là-bas, il était par hasard tombé sur leur mère, Filia Til'Illan, fille du Seigneur des Marches du Nord et, à l'époque, jeune fille perdue dans les couloirs d'une Citadelle qu'elle était partie explorer contre l'avis de son père qui estimait que sa place était « dans ses quartiers en attendant qu'il lui trouve un mari séant ». Les deux adolescents étaient alors tombés fous amoureux au premier coup d'oeil et Udyr, fou de l'adolescente, avait redoublé d'efforts pour se distinguer auprès du Seigneur et pouvoir prétendre à sa main. Malheureusement pour lui, ses efforts ne menèrent pas à grand-chose et le Seigneur promit sa fille à un notable d'Al-Jeit haut-gradé dans l'armée impériale. Elle était d'ailleurs supposée partir avec eux comme gardes du corps et gagner la capitale et se préparer à son mariage. Ce fut ce moment qu'Udyr choisit pour quitter l'armée impériale s'étant aperçu au passage que la vie de militaire n'était pas pour lui et qu'il souhaitait retourner chez lui, à Al-Vor. Filia voulut partir avec lui, et malgré tous les risques que cela entraînerait, ils attendirent une nuit que tout le monde soit endormi et qu'Udyr soit choisi comme veilleur pour s'éclipser au nez et à la barbe des autres. Ils commencèrent alors un long voyage vers Al-Vor, où ils se marièrent et restèrent quelques temps avant de décider de partir vivre leur propre aventure dans les collines, une fois de plus contre l'avis des autorités familiales.

- Sacrée histoire, P'pa !, commenta Altan alors que son père terminait.
- J'aimerai bien rencontrer mon futur mari aussi, moi... continua Méryna.
- Pff, tu te marieras jamais, de toute façon ! T'es trop moche ! Ou alors, tu te marieras avec moi !
- Avec toi ? Beurk, plutôt embrasser un Ours-élastique...

***

Le soleil n'avait jamais été aussi haut dans le ciel. Al-Vor toute entière rayonnait au rythme des marchés et des passants, alors qu'au cœur de la ville, au sein de la demeure Sil'Lucans, Aivy s'entraînait toujours plus dur.

Elle avait treize ans et l'avenir devant elle, et sa technique à l'épée n'avait jamais été aussi avancée. Elle avait encore gagné en souplesse et en rapidité, et son corps commençait doucement à prendre les formes d'une femme. Elle ne s'en préoccupait pas plus que cela, le seul véritable problème qu'elle s'autorisait étant d'améliorer ses capacités de combat. Elle reprit l'enchaînement à mains nues qu'elle avait vu la veille avec son père, juste après avoir une énième fois séché le cours de son précepteur. Petite, elle n'avait pas d'autre choix que d'y assister tant bien que mal, mais voyant que tout cela devenait de plus en plus dur pour elle, elle avait rapidement décidé de les esquiver en sortant de la maison ou jouant les malades. Cela lui avait valu les foudres de sa mère mais peu lui importait : elle n'était plus une enfant, et elle se jugeait assez grande pour décider elle-même de ce qui était essentiel à sa vie.

Son bras fendit l'air calmement. Elle avait l'habitude de reprendre les enchaînements en douceur, à une vitesse plus lente pour mieux les assimiler. Sa respiration était en symbiose totale avec ses gestes, et facilitait le déplacement de ses membres dans l'air. Elle leva sa jambe en angle droit avant de donner un coup de pied à un adversaire imaginaire puis se retournant, bloquant, esquivant. Ses yeux étaient fermés depuis le début.

Alors qu'elle se tournait une fois de plus pour parer une attaque fantôme, l'harmonie dans laquelle elle s'était infiltrée se brisa brutalement par des cris – ou plutôt de véritables hurlements – qui venaient dans sa direction. Aivy soupira. Qu'est-ce que son idiot de frère avait encore en tête...

Elle aurait dû penser au pluriel car ce ne fut pas un mais deux frères qu'elle vit débouler de derrière un des arbres, criant comme les enfants savent le faire pour tout et n'importe quoi. Les deux se dirigeaient vers la cuisine en réclamant à manger avec autant de délicatesse qu'un Trodd.


- Je veux des galettes de Niam !, hurlait Altan.
- Je veux des galettes de Niaaaam !, l'imitait Sjörn.
- ON VEUT DES GALETTES DE NIAM !

Ils tracèrent leur route le plus rapidement possible et glissèrent sur la terrasse de bois pour rentrer à travers une porte située sur le côté qui menait aux cuisines. Nul doute qu'ils allaient encore se faire réprimander par le cuisinier...

- Hey, Aivy !

La jeune fille se retourna à l'appel de son nom, ayant reconnu la voix de sa sœur qui arrivait d'un pas pressé vers elle.

- Tu n'as pas vu les deux affreux ?
- Si, ils sont partis chercher à manger.
- Encore ?! Mais c'est pas vrai, et après maman s'étonne qu'ils ne mangent rien à table... Altan donne vraiment le mauvais exemple. Enfin, ce n'est pas le sujet : il faut que vous alliez tout de suite vous préparer, on reçoit des gens importants ce soir, grand-père a dit qu'il voulait qu'on fasse bonne impression !
- Ça marche. Je ramène les frangins.

Méryna repartit aussi rapidement qu'elle était venue et Aivy soupira. Elle n'avait même pas pensé que sa sœur pourrait se charger elle-même de la chose, elle qui était toujours « énormément occupée ». La petite fille de dix ans s'était parfaitement adaptée au mode de vie qu'exige un rang social élevé, contrairement à elle. Quand pourrait-elle s'entraîner tranquillement, sans frères à rappeler à l'ordre ou dîner idiot auquel elle ne pouvait échapper ? Le repas de ce soir promettait d'être aussi ennuyeux que tous les autres auxquels elle avait déjà assisté.

Après avoir rappelé ses frères et les avoir sommé d'aller se préparer, elle monta dans sa chambre. La dernière pièce au fond du couloir central du second étage de la bâtisse de pierre lui appartenait et elle l'avait décorée d'innombrables images d'arbres, fleurs et autres paysages naturels mais aussi de dessins, elle qui adorait passer des heures à créer des mondes sur le papier à l'aide de ses crayons. Elle était d'ailleurs plutôt douée et recevait les compliments de toute sa famille, notamment de sa grand-mère, Maya, qui lui avait enseigné de nombreuses techniques pour travailler les ombres et les couleurs. Ses créations graphiques avaient le don de l'apaiser, et de l'aider à voyager dans des endroits qu'elle ne pouvait pas encore voir seule.

Elle demanda à l'un des servantes de lui préparer un bain et, lorsqu'il fut prêt, se jeta dedans comme si sa vie en dépendait. La maison était équipée de trois salles de bains, ce qui offrait un confort agréable, et Aivy adorait purement et simplement les bains. Elle s'amusa un instant avec la mousse sur ses genoux puis regarda par la fenêtre qui donnait sur une partie du jardin. C'était l'automne, et les feuilles commençaient à tomber. Le vent secouait doucement les quelques petits tas rouges, bruns et dorés posés sur le sol. Les arbres allaient bientôt mourir, et son cœur en souffrait. Pourquoi fallait-il toujours que cela finisse de la même manière ?

- L'énergie circule tout autour de nous, se murmura-t-elle pour s'apaiser, récitant une formule qu'elle avait apprise dans un livre. Cette énergie est en chacun de nous pour une durée limitée. Le monde nous la prête, et un jour, il faut la rendre. C'est le cycle de la vie...

***

Rholnir Sil'Lucans savait recevoir. Dès trois heures de l'après-midi, il avait sommé toutes les servantes, bonnes et employés de la demeure de faire des pieds et des mains pour que leurs invités de la soirée repartent entièrement satisfaits. Et lorsqu'ils étaient arrivé, il avait ordonné à sa famille de les attendre à table dans le grand salon le temps qu'il aille les accueillir. Avaient été servi tant de viandes différentes, de plats succulents et de corbeilles de fruits qu'Aivy, assise près de son père, ne savait plus où donner de la tête. Leur grand-père ne mangeait, en temps normal, jamais avec eux. Il préférait prendre ses repas en compagnie de sa femme dans leur petit salon privé, et laissait la grande salle au reste de sa famille qui pouvait en bénéficier comme ils le souhaitaient.


- Maître Hundrel, encore une fois, c'est un véritable plaisir de vous accueillir ici. Vous verrez, notre cuisinier s'est surpassé pour le repas de ce soir, ce sera sans aucun doute exquis !
- Je n'en doute pas le moins du monde mon ami, et je vous remercie de tous les efforts que vous avez fait pour nous.
- Je vous en prie, passons à table, vous constaterez vous-même !
- Avec le plus grand plaisir. Altaïs ? Viens mon garçon, ne reste pas là.

Aivy n'avait pas grand-chose à faire de tout ce cérémonial. Son attention fut seulement captée lorsqu'elle vit entrer dans la pièce, à la suite de son aïeul et de leur invité (une sorte de magistrat important dont elle ignorait le rôle précis), un étrange jeune homme qui avait l'air de ne pas être beaucoup plus vieux qu'elle. Sa posture était fière et droite, et ses longs cheveux noirs attachés en catogan de manière qu'aucune mèche ne puisse dépasser. Il portait une tunique de riche tissus brodé et des bas si fins qu'ils pourraient coûter trois ans de salaire à certaines personnes. Sa mâchoire était légèrement en avant, forte, mais son regard bleuté était particulièrement doux et une lueur de bienveillance y luisait. La jeune fille ne pouvait détacher son attention de lui, et lorsqu'il vint s'asseoir en face d'elle alors que son propre père se levait pour se présenter, son cœur sembla rater un battement.

Cela ne sembla pas échapper à Altan qui, tout heureux de trouver une occasion d'embêter sa sœur, lui joua du coude tout en laissant échapper d'un air espiègle :


- Bah alors grande sœur, t'as trouvé l'amour de ta vie ?

Aivy sembla reprendre ses esprits d'un coup et lutta contre toutes les forces du monde pour ne pas rougir, baissant les yeux.

- Tais-toi donc, idiot !, chuchota-t-elle à son frère, qui ricanait toujours sous cape.

Son cerveau sembla surchauffer tout au long du repas, qui lui sembla interminable. Le jeune homme en face d'elle adressa plusieurs fois la parole à sa mère, mais n'eut pas un regard pour elle ou sa fratrie. Il connaissait les usages et savait comment répondre adroitement à n'importe quelle discussion. Enfin, il se présenta : Il s'appelait Altaïs Hundrel, et avait bientôt quinze ans.


- Je suis ravi d'être parmi vous ce soir, dit-il à Filia d'un ton extrêmement poli alors que l'on apportait le dessert. Mon père m'avait parlé de votre famille comme de personnes d'une grande gentillesse et accueillantes. Je constate avec plaisir qu'il a dit vrai. Au fait monsieur, si je puis me permettre, continua-t-il en parlant directement à Rholnir, vous disiez également vrai sur ce repas. C'était si bon que je me sens rassasié pour les dix prochaines années, vous féliciterez votre cuisinier !

Le chef de famille acquiesça, visiblement ravi, et les joues d'Aivy, non contentes d'avoir depuis longtemps pris la teinte d'une tomate mûre, commencèrent à chauffer. Qui était donc cet Altaïs pour parler ainsi à son grand-père, de manière tout à fait naturelle, alors qu'elle-même avait énormément de mal à aligner trois mots devant lui tant elle le trouvait intimidant ? Un étrange sentiment de trouble envahit son estomac. Elle mangea tout de même le gâteau à la crème préparé par le cuisinier, car il était si bon qu'il n'était pas nécessaire d'avoir faim pour en avoir envie.

- Je pense que nous pouvons libérer les enfants, dit finalement l'invité d'honneur en les regardant avec bienveillance. Ils nous ont supporté tout ce temps, autant les laisser aller s'amuser un peu. Altaïs, veille sur eux je te prie, et considère-les comme des amis.

Le jeune homme se leva et salua pour remercier alors que les autres enfants faisaient de même. Tous partirent vers le jardin, alors que la nuit avait pris possession du ciel depuis longtemps. Il ne devait pas être plus de dix heures, mais les adultes avaient toujours tant à dire qu'Aivy fut soulagée qu'on l'autorisât à quitter la table. Méryna, Altan et Sjörn partirent s'amuser avec la lumière des torches qui brillaient plus loin alors que la jeune fille s'assit simplement sur le bord de la terrasse surélevée. Altaïs la rejoignit, et elle se sentit à nouveau troublée. Un silence gênant s'installa entre eux le temps de quelques minutes.

- Désolé de ne pas vous avoir adressé la parole, dit finalement son vis-à-vis. Père m'avait dit qu'il était de mon devoir de faire bonne impression, alors j'ai beaucoup parlé à vos parents. J'espère que vous ne m'en voulez pas.
- Non, bien sûr que non, répondit son interlocutrice d'une voix mal assurée. Je ne souhaitais pas particulièrement parler, de toute façon...
- Oh, je vois. Vous aussi vous trouvez tout cela terriblement ennuyeux ?

La jeune fille tiqua et regarda le garçon comme s'il venait de sortir la plus grosse énormité de tout Gwendalavir. Elle argua vivement :

- Attendez, comment pouvez-vous dire ça ? Vous êtes la personne la plus polie et la mieux éduquée que j'ai croisé dans toute ma vie, et vous me dites que vous vous ennuyez ? Comment pouvez-vous agir aussi bien en pensant ce genre de choses ?

Contre toute attente, il se contenta d'éclater de rire, ce qui eut le don d'énerver Aivy.

- Je ne vois pas pourquoi vous riez de moi, et je ne trouve pas cela drôle du tout...
- Mais non, tenta Altaïs entre deux rires, ce n'est pas vous qui me faites rire, c'est cette manière que vous avez de dire les choses ! Vous êtes si... Innocente !
- Innocente ? Moi ?!
- Ne vous énervez pas, s'il vous plaît, et ne prenez pas cet air offusqué, je ne voulais pas être blessant. C'est juste que... Vous ne connaissez visiblement pas grand-chose à tout cela. Il y a un monde entre ce que la société exige et les individus comme moi, vous savez ?
- Oh je sais, ne vous inquiétez pas pour cela...

Un éclair de mélancolie traversa fugacement ses prunelles et elle revint à sa position initiale, jouant avec ses jambes dans le vide comme si quelque chose de douloureux avait heurté son esprit et qu'elle cherchait à en chasser l'idée. Son vis-à-vis dut le voir car il reprit :

- Je suis désolé si j'ai dit quelque chose qui vous a...
- C'est bon, le coupa-t-elle d'un ton neutre. Je disais que je savais parce qu'il y a un monde entre ce que la société exige et les individus comme nous.
- Oh.

Second silence. Les deux garçons près du bassin venaient d'interrompre le jeu, ayant compris qu'envoyer des lanternes pleines de feu sur leur sœur Méryna n'était peut-être pas la meilleure idée du monde.

- Dis-moi, et si on se tutoyait ?, lança finalement la jeune fille dans un soupire, comme soulagée d'avoir enfin osé. Et puis tant qu'à faire, autant se parler franchement, et pas avec trente-six formules inutiles.
- Bien sûr. Ça m'a gavé, ces histoires de politesse.

Sourire partagé.
Complicité naissante.


- Au fait, qu'est-ce que tu fais de ta vie ?
- Pas mal de choses, il me semble. Enfin, assez pour avoir une vie assez bien rempli. Une vie de gamine de treize ans qui ne s'ennuie pas, quoi.
- Ah oui ? Est-ce que tu aimes les livres ?

Aivy déglutit difficilement.

- Disons que les adore... Loin de moi et surtout pas dans une salle de classe !
- Aha, je comprends !
- Non, le coupa-t-elle presque brusquement.

L'absurdité était telle que son esprit s'était retrouvé heurté. Elle songea un instant à s'énerver, mais se radoucit lorsqu'elle comprit assez rapidement qu'il ne pouvait pas savoir et n'était certainement pas dans la même situation. Il était probablement, comme tous les autres, un adolescent normal qui n'avait aucun problème à apprendre. Briller en société n'était pas un problème pour lui ; il subjuguait l'attention de toute une salle rien qu'avec quelques mots justement placés. Alors comment pouvait-il...


- Non, reprit-elle avec douceur. Non, tu ne pourrais pas comprendre.
- Alors explique-moi.
- Une autre fois, répondit la jeune fille en venant croiser le regard des étoiles.
- Alors dis-moi ce que tu aimes faire de ta vie. Si ce n'est pas les livres ta passion, qu'est-ce que c'est ?
- Combattre.

Le temps sembla se suspendre. Altaïs s'était rapproché d'elle.

- Combattre ? C'est dangereux, surtout pour une fille.

Sa voix était plus basse, comme s'il souhaitait la perdre dans la nuit.

- Non, dit Aivy une fois encore. J'ai un bon professeur.
- Je peux ?
- Si tu veux.

Le jeune homme attendit la permission et posa sa tête contre l'épaule de son interlocutrice. En face d'eux, les arbres continuaient de perdre leurs feuilles dans la noirceur nocturne. Personne ne s'en souciait, car personne ne pouvait le voir.

- Je peux t'aider, si tu le désire. Je sais me battre. On pourrait s'entraîner ensemble.
- Qu'est-ce que tu sais faire ?
- Oh, un peu de tout, corps-à-corps principalement. Je pensais qu'on pourrait se battre tous les deux.

Il n'eut pas besoin d'en dire plus. Les yeux de la jeune rousse brillaient d'une étincelle sauvage à l'idée de toutes ces nouvelles choses qu'il pourrait lui apprendre. Son père avait de moins en moins de temps à lui consacrer, et son répertoire devenait limité. Elle qui avait toujours rêvé de manier autre chose que l'épée allait enfin pouvoir élargir ses connaissances.

- T'es un chic type.
- Et toi une chic fille.

Aivy se redressa.

- Oh, vraiment ?

Altaïs lui sourit, ôtant sa tête de l'épaule féminine.

- Vraiment.

Et le regard qu'il lui lança, éclairé par les torches, valait toutes les confirmations du monde.


Dernière édition par Aivy Sil'Lucans le Dim 26 Avr 2015, 20:39, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 13:51

***

- Bon, ça ira pour aujourd'hui, j'en peux plus !
- Feignasse !
- C'est toi la feignasse !
- Aivy Sil'Lucans, vous allez souffrir !

Aivy évita de justesse l'attaque de ce qui lui semblait plus proche d'un ours-élastique que d'un homme, jeta sa lame au sol et s'enfuit dans l'arrière-cour en une volée d'éclats de rire, ses longs cheveux roux flamboyant flottant derrière elle. Altaïs courut après elle aussi rapidement qu'il le put, un sourire peint sur son visage, et la rattrapa rapidement pour la plaquer contre un des murs dans une volonté d'annihiler toutes ses chances de répliquer à la formidable attaque de chatouilles qu'il prévoyait pour elle. La demoiselle était extrêmement chatouilleuse, moins forte que lui, et...

Et absolument sublime.

Au moment où les yeux bleutés de l'héritier de la plus ancienne maison d'Al-Vor rencontrèrent les deux pupilles de charbon de son amie, il sentit à nouveau le trouble l'envahir comme cela lui arrivait à chaque fois qu'il la fixait depuis près de trois ans. Cet étrange attirance s'était d'autant plus amplifiée qu'Aivy, désormais une jeune fille à part entière et presque totalement formée, possédait déjà de quoi attirer l'attention des hommes sur son passage. Sa silhouette s'était affinée, et si elle n'était pas bien grande – à son grand damne –, elle contrebalançait sa taille avec une posture sure et des membres finement musclés, acquis par l'entraînement. Mais ce n'était pas tant cela qui faisait d'Altaïs un jeune homme de plus en plus désireux vis-à-vis de celle qui, trois ans auparavant, l'avait autorisé à poser sa tête contre son épaule un soir de pleine lune où les étoiles se parlaient.

Au lieu de ses mains, ce furent les lèvres du jeune homme qui allèrent toucher la jeune fille, se scellant en un baiser qu'elle lui rendit bien volontiers. Cela faisait quelques temps qu'ils s’embrassaient ainsi, sans pour autant avoir déclamé l'un à l'autre des sentiments pourtant trop évidents pour que leur relation soit composée de simple désir charnel et d'attirance mutuelle. Sûrement par une sorte de pudeur adolescente, se disait-elle.

Le baiser se prolongea un instant, alors que le corps d'Altaïs se rapprochait de celui d'Aivy tout naturellement. Leurs respirations se firent petit à petit chaotique alors qu'ils prolongeaient le baiser, et la jeune rousse glissa ses mains contre les hanches de son compagnon. Une chaleur sourde prenait doucement possession de son bas-ventre, et elle savait que c'était réciproque. Ses mains glissèrent un peu plus bas, atteignant les fesses, et...

Se stoppèrent brutalement.

Elle rompit le baiser rapidement, et devant l'air ahuri de son ami, désigna un endroit abstrait derrière l'un des murs cernant l'arrière-cour.


- J'ai entendu du bruit ! Quelqu'un sort de la maison, et pas par la porte habituelle !
- Hein ? Tu délires, moi j'ai rien entendu, et au pire, ça doit être une des servantes...
- Altaïs, je suis sérieuse ! Personne n'emprunte la porte de derrière, elle mène directement sur des quartiers dans lesquels personne ne va jamais et personne n'a de toute façon le droit de passer par là, tous les déplacements hors de la maison doivent se faire par la porte principale, donc personne...
- Personne sortirait par derrière en temps normal, ça va, j'ai compris. Et alors ?
- Et si c'était un voleur ? Et si personne ne l'avait vu ? Oh mon dieu Al', viens, on va voir !

Elle ne porta aucune attention au soupire désespéré du brun et se dirigea rapidement vers l'un des murs, frappée par la peur que son hypothèse soit réelle. Il devait bien y assez de bijoux pour se nourrir toute une vie et même une autre ensuite dans cette maison !

- Fais-moi la courte échelle, vite ! Où il va traverser sans qu'on le voit !

Nouveau soupire. Altaïs se résigna, et tendit une main solide sur laquelle Aivy s'appuya pour passer sa tête par-dessus le mur. Elle balaya rapidement le paysage du regard, partant de la fameuse porte de derrière que personne n'empruntait jamais au petit chemin qui menait à une rue peu fréquentée, et aperçut enfin une silhouette à quelques mètres seulement. Son sang ne fit qu'un tour.

- Hey, mais... Qu'est-ce qu'elle fabrique ?!
- Alors ? C'est un voleur ?
- Non, répondit la jeune fille en descendant le plus vite possible, c'est ma sœur, et il faut la suivre !

Elle démarra donc en trombe, tirant son ami par le bras, et sortit de la cour, rentra dans la maison, partit dans le couloir tout de suite à droite et sortit elle aussi par la porte de derrière.

- Attends ma vieille, tu te rends compte de ce qu'on est en train de faire ?
- Suis-moi, vite, on va la perdre !

La ruelle leur fit vite face mais Méryna n'était déjà plus là. Coup de chance, ils la retrouvèrent un peu plus loin, traversant la grande place à laquelle menaient beaucoup des boyaux d'Al-Far. Il était cinq heures de l'après-midi, et elle n'était plus très fréquentée, surtout un dimanche. Ils ignoraient totalement où se dirigeait la silhouette de la jeune fille, mais Aivy semblait si décidée à le savoir que même son grand-père n'aurait pu la contredire à cet instant.

- Tu es sûre que c'est elle ?, se renseigna avec prudence le jeune homme alors qu'ils s'engageaient dans une rue un peu plus large, prenant garde de ne pas se faire voir, se cachant parfois derrière des commerces ou des tas de caisses.
- Oui, je l'ai vue de dos ! Je la reconnaîtrait entre mille, c'est ma sœur après tout... Ça fait plusieurs fois qu'elle disparaît de la maison sans que personne ne sache où elle va. En fait, si je me souviens bien, ça doit faire au moins une bonne année...
Attends, elle s'est arrêtée !

Deux paires d'yeux se fixèrent sur le bout de la rue.
Effectivement, elle s'était arrêtée.
Devant ce qui semblait avoir autrefois été un grand bâtiment d'une importance non négligeable, aujourd'hui réduit à l'état de ruines. Quelques pans de murs avaient été arrachés par le temps, les fenêtres visibles étaient pour la plupart brisées et le lierre avait pris possession de toute une moitié de l'édifice.

Méryna entra par la porte délabrée, et les deux fileurs attendirent quelques instants à peine avant de se présenter devant. Ils échangèrent un regard entendu, et rentrèrent à leur tour.

Devant eux s'offrit un véritable dédale de couloirs en ruine, dont la solidité n'était pas assurée vu l'ancienneté et l'état. Ce dédale n'était en rien prévisible de l'extérieur ; c'était comme si, une fois pénétré dans l'enceinte de la bâtisse, la physique se modifiait pour laisser place à une multitude de possibilités de route. Les couloirs étaient visibles de loin car ils semblaient creusés en contre-bas. Le labyrinthe s'enfonçait de plus en plus profondément dans la terre, et la fin n'était pas visible. Les deux adolescents se trouvaient, eux, sur une sorte de plateforme qui entourait une partie du dédale et permettait d'y descendre d'un simple saut sans pour autant laisser la possibilité d'aller bien loin à cause de deux grands murs. Un autre monde. Aivy ne savait quel chemin emprunter, et ignorait totalement le but de tout ceci.

- Des Dessinateurs..., murmura Altaïs.
- Quoi ?

Elle se retourna.

- Des Dessinateurs, Ai'. Ce sont des Dessinateurs qui ont conçu cet endroit.
- Les Dessinateurs ne sont pas au centre de toutes les merveilles architecturales de Gwendalavir, hein.
- Justement si ! Regarde tous ces chemins creusés à même la pierre, qui mieux que les Dessinateurs aurait pu fabriquer ça ? Tout est parfaitement taillé, sans accroc, et le fait qu'on ne puisse rien soupçonner de l'extérieur défit les lois de la physique. Ce vieux bâtiment possède bien quatre murs à l'extérieur, mais à l'intérieur... Tout est creusé dans le sol pour qu'on ne puisse rien voir. Et vu l'état du machin, ça m'étonne pas que personne n'ait jamais découvert ça ! On est les premiers !
- Tu oublies ma sœur, et à la base, on est là pour la retrouver. Elle est forcément partie quelque part là-dedans. Allez, on y va !

Ses pieds touchèrent le sol de pierre dans un bruit de choc amorti, et elle fut rapidement suivie par le brun. Main dans la main, comme pour se rassurer face à l'inconnu, ils entreprirent de parcourir le chemin.

- Ai', je voudrais pas te vexer, dit Altaïs après plusieurs longues minutes de marche, mais ça fait au moins vingt bonnes minutes qu'on est là-dedans et je crois que ton idée était totalement stupide car on est complètement paumés.
- Idiot va, je sais parfaitement où je vais !
- Sans jamais avoir visité ?
- J'ai un sixième sens !
- Mais bien sûr, et moi je suis l'Empereur...
- Tais-toi, j'entends quelque chose !

Elle fixa son attention quelques secondes, puis repartit en courant.

- C'est par là !

La sortie n'était effectivement plus très loin. La lumière s'offrit à eux rapidement en même temps que les bruits se rapprochaient. Il semblait à Aivy qu'ils étaient le signe d'un affrontement, de métal qui s'entrechoquait. Toujours le plus rapidement possible, elle atteignit l'ouverture lumineuse, suivie de près par son ami. La présence nouvelle de lumière l'aveugla un instant et elle ferma les yeux. A peine une seconde, le temps que ses pupilles se fixent et se réhabituent. Lorsqu'elle les rouvrit, ce qui s'étendait devant elle la stupéfia.

Une arène.

Une grande et belle arène creusée dans les sous-sols, à même la terre et la roche, et qui semblait, là aussi, avoir été sculptée par autre chose que de simples bras humains.  Autour des gradins taillés en cercle brillaient de nombreuses torches de métal noir. Une petite dizaine de personnes étaient assises au dernier rang (bien que l'arène n'en eut compté que quatre ou cinq), dos aux deux adolescents, et regardaient l'affrontement qui se déroulait au centre, sur un sol protégé par une large toile de peau tendue à l'extrême. Le cœur de la jeune fille rata un battement lorsqu'elle reconnut Méryna, tournoyant sur la peau et frappant, vive comme l'éclair, contre une autre femme qui, d'ici, semblait avoir au moins dix ans de plus qu'elle. Aivy ne prit même pas le temps de réfléchir. Sa sœur était en danger !

- MERYNA !, hurla-t-elle en dévalant les escalier un à un le plus rapidement possible, manquant de peu de se briser quelque chose en tombant. Méryna, mais qu'est-ce que tu fabriques?! Hey, vous, fichez-lui la paix !

Contre toute attente, alors que la jeune rousse était préparée à s'interposer, les deux guerrières stoppèrent le combat immédiatement et se retournèrent vers elle d'un air ahuri.

- Méryna, demanda la plus âgée sévèrement en fixant Aivy d'un regard assassin qui n'augurait rien de bon, qui est-ce ? Je t'avais pourtant interdit de dévoiler à qui que ce soit où se trouvait cet endroit.
- Je n'ai rien dit, Iké, je t'assure ! Attendez !, cria-t-elle en direction des dix autres personnes qui s'étaient désormais levées et dégainaient leur fer, elle n'est pas dangereuse, c'est ma grande sœur !

Une étincelle d’agressivité parcourut les pupilles de la femme, et la jeune fille, si elle était saisie d'un très mauvais pressentiment, ne put s'empêcher de la détailler. Elle était plutôt grande et sa peau hâlée suggérait qu'elle n'était pas d'ici. Ses longs cheveux noirs tombaient en une tresse en forme d'épi qu'elle avait ramené par-dessus son épaule gauche, et ses yeux brillaient d'une lueur meurtrière dorée. Quelques rides lui suggéraient la trentaine bien avancée voire la quarantaine, et, de près, Aivy se rendit compte qu'elle était bien plus âgée que ce qu'elle avait pensé au premier abord. C'était une très belle femme dans la fleur de l'âge, aux courbes droites et à la posture aussi fière que souple. Une lame courbe dans chaque main, elle semblait particulièrement dangereuse, et ses vêtements de cuir taillés pour le combat ne la rendaient pas plus amicale.

- Alors, lança-t-elle finalement, un sourire narquois peint sur les lèvres, qu'est-ce que nous avons là ? Méryna, lança-t-elle à la susnommée en se retournant vers elle, je veux bien te croire lorsque tu me jures que tu n'as rien dit, mais dans ce cas, reprit-elle directement aux deux autres, vous allez m'expliquer comment est-ce que vous avez trouvé cet endroit !
- Avant de poser de telles questions, souligna Aivy d'un ton qui trahissait sa colère montante, on se présente, généralement !

La femme en face d'elle tiqua.
Ou plutôt, elle eut à peine le temps de la voir tiquer.
Une seconde après, elle était derrière elle, et sa lame appuyait contre la gorge de la jeune fille.


- J'ai dit, répéta-t-elle d'une voix qui n'admettait aucune réplique alors que sa seconde lame se leva vers Altaïs pour l'empêcher d'agir, et je ne le répéterai pas : Comment avez-vous trouvé cet endroit ?
- On a simplement suivi Méryna de loin, répondit le jeune homme d'un ton ferme qui ne trahissait aucune peur face à la menace. Cela fait un bon moment qu'elle disparaît aux heures où tout le monde est occupé, et Aivy et moi voulions simplement savoir ce qu'elle fabriquait.

Le regard de la combattante se retourna vers la jeune fille qui n'avait pas bougé du cercle, perdue entre tous ces événements. Puis elle lâcha brusquement Aivy et rangea ses deux lames dans les fourreaux situés dans son dos.

- Très bien. Méryna ? Je t'avais accordé ma confiance. Nous tous, continua-t-elle en avançant vers le centre du cercle, t'avions accordé notre confiance. Quelle est la première chose que je t'ai appris ? La discrétion. Tu as laissé ta famille s'interposer dans ton entraînement. Je suis extrêmement déçue, et nous n'avons plus rien à nous dire.
- Attends, je suis désolée, je n'ai jamais voulu..., tenta la jeune fille.
- Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai dit. Venez vous autres, on...

Un bruit de chute reconnaissable à une lieue tant il était fort heurta l'attention de tous les présents et la reporta vers l'ouverture par laquelle ils étaient arrivés. Des cris retentirent, de plus en plus distincts. Aivy et Altaïs croisèrent leurs regards, et la jeune fille n'en crut pas ses yeux lorsqu'elle vit arriver deux nouvelles personnes. De loin, elle reconnut un autre membre de cet étrange groupe – habillé comme eux de tenues de cuir – qui tenait une femme par les cheveux, l'empêchant ainsi de se mouvoir comme elle le souhaitait. Cette femme, c'était Iphène, l'une des servantes de la maison chargée de veiller sur les enfants et de satisfaire toutes leurs demandes.

- Madame, j'ai trouvé une fouineuse perdue dans le labyrinthe !
- Quoi, encore ?!, ragea la femme aux cheveux tressés. Amène-là ici !
- Attendez, s'interposa une nouvelle fois Méryna, ne lui faites pas de mal, c'est simplement ma servante !
- Et croyez-moi que vous feriez mieux de tous nous laisser partir, qui que vous soyez !, tenta Altaïs, toujours d'un air confiant qui masquait tant bien que mal sa crainte.

L'homme qui tenait Iphène descendit les gradins et, une fois arrivé au centre, jeta la servante sur le sol qui ne put se retenir de fondre en larmes. Aivy alla spontanément s'agenouiller près d'elle et la prit contre elle dans une vaine tentative de la rassurer – elle-même désormais totalement paniquée de voir quelqu'un d'autre impliqué auprès de ces personnes qui semblaient tout avoir de tueurs professionnels.

- Je suis désolée, mademoiselle, je... Je voulais simplement... Je voulais..., pleura Iphène dans les bras de sa jeune maîtresse.
- Ferme-la, toi, on ne t'a rien demandé !, hurla presque la femme aux lames courbes d'une voix à glacer le sang.

Les trois adolescents sentaient le malaise prendre possession d'eux de manière progressive. Des gouttes de sueur perlaient de leur front, mais pas pour les mêmes raisons. Aivy et Altaïs avaient peur de ce que cette femme pourrait faire. Méryna avait peur de ce que cette femme allait faire.

- Je sais !, lança-t-elle finalement d'une voix au bord de l’hystérie, ses yeux grand ouvert sur la servante. Je sais ! Méryna, lève-toi, vite !

La jeune fille n'avait pas d'autre choix que de l'accepter, et elle le savait très bien. Elle se releva donc, elle qui s'était également assise près de la servante, et sentit son cœur s'accélérer brutalement et la panique prendre possession de ses membres.

- Ne tremble pas !, lui ordonna la guerrière. Ne tremble pas, ça ne sert à rien...

Elle s'approcha de Méryna, l'air cette fois totalement hystérique, et lui désigna Iphène du doigt.

- Tu veux te racheter, n'est-ce pas ? Tu veux revenir parmi nous, et continuer à suivre mon enseignement ? Alors prouve-moi que je n'ai pas perdu mon temps en te prenant avec moi. Tue-la.

Les yeux de Méryna s'agrandirent de terreur au moment où elle entendit les deux derniers mots. Aivy et Altaïs se levèrent, furieux, et la jeune fille tenta d'attaquer celle qui lui semblait plus folle qu'autre chose. Elle fut bien vite stoppée par l'un des hommes présents, qui s'était levé si vite qu'elle n'avait rien perçu, et ses mains furent immobilisées dans son dos par une poigne de fer alors qu'un autre faisait subir le même sort à son ami.

- Mais vous êtes cinglée !, cria Altaïs. Arrêtez ça ! Méryna, tu sais bien que tu ne dois pas le faire, n'est-ce pas ? Méryna, réponds !

Mais Méryna ne répondait pas. La jeune fille fixait toujours le sol, abasourdie par la demande qui venait de lui être faite. Elle savait qu'elle devrait un jour tuer, elle savait que si elle continuait à suivre cet enseignement, cela ferait partie de son quotidien, mais à présent qu'elle se retrouvait face à un ordre direct... Iphène ne lui avait rien fait. En y repensant un peu, Iphène n'avait jamais rien fait de bien ou de ma. Elle était Iphène, et c'était tout. Alors pourquoi devrait-elle la tuer ?

Non. Elle ne pouvait pas refuser. Elle devait regagner la confiance de toutes les personnes présentes ici. Son avenir était avec eux, et elle le savait. Pas avec ces idiots qui lui servaient de famille et qui ne comprenaient rien à rien. Cette femme seule avait su voir ce qu'il y avait réellement en elle, tout son po0tentiel et tout ce à quoi elle pouvait aspirer.

Elle allait le faire. Que représentait la petite vie inutile d'une servante à côté de son destin, après tout ?

Elle allait le faire.

Aivy vit sa sœur se relever, tremblante, et saisir l'épée qu'elle avait posée sur un des gradins lors de son arrivée. Elle aurait voulu lui crier de ne pas le faire, mais l'horreur de voir Méryna obéir ainsi et prête à prendre une vie innocente la paralysa. Elle ne voulait pas voir ça. Elle ne voulait pas que ça arrive. Pourquoi sa sœur agissait-elle ainsi ? Lui avait-on lavé le cerveau … ?

La jeune fille leva finalement son épée au-dessus de la poitrine d'Iphène. Terrorisée, celle-ci ne put rien faire à part laisser échapper un gémissement de petit chiot.

Méryna frappa.

La lame s'enfonça entre les deux côtes, juste assez profondément pour percer l'extrémité du cœur sans ressortir de l'autre côté. Avec un peu de chance, elle mourrait vite.

***

Du sang sur mes mains.
A qui appartient-il ?
Il est si beau.
Du sang sur mes mains.
L'instant se fond dans l'éternité.
Le ciel murmure.
Du sang sur mes mains.
Un hurlement déchire la bulle.
Tout s'arrête.

Aivy se réveille en sursaut, le front en sueurs, les yeux humides. Paniquée, elle essuie ses mains contre les draps.

Il n'y a rien.

Elle met un moment à comprendre que ce n'était qu'un rêve. Une simple création de son esprit. L'image partira très bientôt, quand elle se rendormira. Mais cette plénitude et se calme qui l'avaient envahie à la vue du sang lui font peur et lui donnent le nausée. D'un geste agacé, elle se lève et gagne la salle de bains pour se passer un peu d'eau sur le visage.

Ce n'est pas beau.
C'est écœurant.
Ce n'est pas elle la meurtrière.
C'est Méryna.

Son cœur se serre quand elle repense à ce qu'elle a vu, et elle a l'impression que la scène se rejoue à l'infini.
Pourquoi fait-elle sans cesse ces rêves troublants ? Pourquoi se met-elle dans la peau de sa sœur, elle qui n'a jamais fait de mal à la moindre mouche ?
Aivy a peur.

Cela fait pourtant un mois.
Aivy est terrifiée.

Terrifiée de ce que sa petite sœur a pu faire.

Elle est partie. Myréna est partie quelque part au-delà des murs d'Al-Vor, en compagnie de ces meurtriers.
Et au moment où sa grande sœur, après avoir rendu son déjeuner par terre en voyant le sang couler, lui avait demandé d'une voix fébrile comment elle, une enfant d'à peine quatorze ans, avait pu faire une telle chose, la jeune fille lui avait répondu d'une voix tout aussi tremblante et teintée d'une colère flamboyante, comme si toute une rancœur dont l'origine inconnue avait besoin de sortir :


« Et toi, tu as dix-sept ans dans trois mois, et tu n'es pas foutue de savoir ce que tu veux faire de ta vie. J'ai choisie une voie. Ma Voie. Je serai Envoleuse. Iké m'apprendra. Je serai puissante. Importante. Iphène n'était personne. Nos parents n'ont rien dans la tête, aucune ambition. Moi, je serai quelqu'un. Je serai quelqu'un ! »

Aivy ignorait totalement ce qu'était une Envoleuse et se moquait bien de le savoir. Elle était encore sous le choc. Lorsqu'ils les avaient laissés partir, Altaïs et elle, ils avaient dû rentrer seuls à la maison et expliquer, le cœur déchiré, tout ce qu'il s'était passé. Ou du moins, le jeune homme s'en était chargé. Son amie était bien trop choquée pour aligner trois mots cohérents.

Toute cette histoire l'avait profondément remuée. Pourquoi ne s'était-elle pas interposé ?! Pourquoi n'avait-elle pas été plus forte ? Elle s'était entraînée pendant des années, elle aurait pu...

Non.

Elle n'aurait pas pu. Elle avait réalisé à quel point elle était faible lorsque ses mains avaient plié sous le poids d'un seul homme. Toute sa souplesse et toute l'agilité qu'elle pensait avoir avaient été vains. Elle qui croyait savoir si bien danser, pourquoi n'avait-elle pu rien faire ? Elle n'avait pas su se défaire de son emprise, empêcher sa sœur de commettre l'irréparable et, surtout, son esprit avait été terriblement faible. Possédé par ce qu'elle voyait. En y repensant, elle se trouvait misérable.

***


- Papa ? Est-ce que... Je peux venir ?

Udyr tourna doucement la tête vers sa fille et lui offrit un triste sourire, comme pour l'inviter à venir s'asseoir près de lui sur la terrasse. Aivy vint près de lui comme pour le rassurer.

Un mois s'était écoulé depuis l'incident.
Udyr et Filia avaient été profondément bouleversés, choqués et chagrinés. Rholnir Sil'Lucans, lui, se sentait plus trahi qu'autre chose. Un autre membre de la famille dont il perdait le contrôle...


- Dis-moi, Papa... Pourquoi ne m'as-tu jamais dit que j'étais faible ?

Udyr regarda sa fille d'un air blessé.

- Aivy, qu'est-ce que tu racontes... ?
- Je suis faible. C'est la vérité. Contre ces tueurs, je n'ai rien pu faire. Contre Méryna, je suis sûre que je le pourrais encore moins ! Mon niveau n'a rien d'exceptionnel alors que je me pensais suffisamment forte pour combattre.
- Ecoute-moi bien, chérie. Personne n'aurait le niveau contre de pareilles crapules. Personne ne peut faire face à des êtres aussi dangereux. Comment une jeune fille comme toi pouvait-elle faire quoi que ce soit ?

Aivy se calma. Peut-être avait-il raison. Elle décida de se raccrocher à ces paroles.
Devant eux, les pêchers commençaient à revêtir leur couverture de fleurs blanches. Bientôt, les fruits seraient là, et le cuisinier pourrait préparer d'excellents gâteaux.

Et en dépit de tout ce qu'on avait pu lui dire au cours de ce mois, quelque chose n'allait pas pour la jeune fille.

- « Ne rien pouvoir faire », hein. « C'est comme ça », « On ne peut pas lutter »... Alors je vais passer ma vie à ne rien pouvoir faire ?! Je vais passer le reste de mon existence ici, à subir plutôt qu'agir, à accepter ? Je voulais prendre mon destin en main, traverser les villes, les campagnes, devenir toujours plus forte et choisir ma vie d'un bout à l'autre ! Je suis assez grande pour ça, non ? Toute ma vie j'ai subi, sans avoir les moyens de rien faire ! Je veux vivre ! Vivre, tu sais ce que c'est ? Vivre, pas survivre !

Le père perçut une pointe de désespoir dans la voix de sa fille. Elle avait encore beaucoup à apprendre. Mais quelque part, elle avait raison. Il ne pouvait pas l'obliger à rester, de toute façon...

- Aivy ?
- Hmm ?
- Il faut que je te parle de quelque chose. Ou plutôt, de quelqu'un.

La jeune rousse reporta son attention sur son géniteur, l'attention attirée par le ton calme et posé qu'il avait employé.

- Il n'y avait pas que ta mère, à la Citadelle.
- Attends, comment je dois interpréter ça ?!
- Calme-toi, et laisse-moi finir. Il n'y avait que ta mère dans mon cœur, bien sûr. Mais il y avait aussi une autre personne, une femme formidable avec qui je suis resté ami les trois ans que j'ai passés là-bas. Elle s'appelait Naïa Frey. Le genre de femme que tu ne rencontres qu'une fois dans ta vie, si tu veux mon avis... Elle avait quelque chose de spécial. Tout le monde l'a remarqué, mais personne ne savait quoi exactement. Elle se battait aussi bien qu'un Frontalier très expérimenté, et avait la souplesse, la discrétion, l'agilité. Elle était étonnante et incroyable. Quand, après presque trois ans d'amitié, j'ai enfin osé demander où elle avait appris tout cela, elle m'a sourit et a répondu qu'on lui avait enseigné dans un endroit secret, près du lac Chen, là où règne l'Harmonie. Et quand, piqué de curiosité, je lui ai demandé ce qu'on trouvait de spécial dans cet endroit, elle m'a simplement répondu avec un mot.

***

Marchombre.

Naïa Frey avait répondu à son père avec un seul mot, qui s'était gravé dans son esprit durant des années, sans jamais en sortir, pour être finalement transmis à sa fille un jour de printemps, sur une terrasse de bois d'Al-Vor.

Marchombre.

Le mot était une clé.

Aivy ignorait totalement qu'est-ce quelles portes pouvait-il ouvrir. Une chose était sûre, elle devait tenter sa chance.
Elle voulait devenir comme cette femme.

Apprendre à se battre, devenir plus forte. Peut-être était-ce même enfin la solution pour trouver l'Equilibre.
Deux jours après, elle partit à la recherche de « l'endroit où règne l'Harmonie » près du lac Chen. Personne ne pouvait l'empêcher de partir, après tout. Elle était enfin libre. Avoir un but l'avait libérée.

Marchombre.


Aivy serait Marchombre.


Dernière édition par Aivy Sil'Lucans le Dim 26 Avr 2015, 20:40, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 14:05

HISTOIRE EN LIGNE !

Et en deux parties, parce que la limite de mots a été dépassée oO

Vous ne m'en voudrez pas de pas bosser la mise en page de suite, je pense que je vais faire un petit break et que je m'occuperai de ça bientôt Razz

Bonne lecture Wink
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Khamill Norwël
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 18:14

Alors, ton histoire est super, comme le reste, et très bien écrite Razz

Il y a juste un ou deux détails qui me gênent : concernant le père d'Aivy, je ne pense pas que l'on puisse choisir de rejoindre puis de quitter les Frontaliers comme ça ; d'ailleurs, ces derniers ne sont pas des soldats (mais bien plus !) et ça me paraît un peu décalé de parler d'une "carrière militaire". Soit Udyr veut être Frontalier, soit il veut rejoindre les troupes de l'Empereur.

Ensuite, si Filia est la fille du Seigneur des Marches du Nord, il me semble que son nom de famille n'est pas Gil'Ifen, mais Til'Illan. Ou alors (et ça me paraît un peu plus plausible) elle est la fille d'un autre Frontalier. Dans tous les cas, elle serait donc Frontalière elle-même.

Une dernière chose : n'oublie pas de te trouver un avatar et d'activer et remplir ta feuille de personnage ! Wink
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 18:18

Hello hello ! Very Happy

Alors, pour le point sur les Frontaliers : Ça marche, je le mettrai dans l'armée alors Wink Il me semblait que ça marchait, mais aucun problème. (Ca fait un petit moment que je n'ai pas relu les bouquins, héhé...)

Pour ce qui est du nom de famille de Filia, j'ai vu dans le contexte que nous sommes 200 ans avant l'époque d'Ellana et donc des Til'Illan à la tête des Marches. J'ai pris cela en compte et ai changé le nom de famille, mais si on considère qu'ils étaient encore là à l'époque, je changerai ça aussi. Wink

Je pensais passer une commande ici pour un avatar et une signature, crois-tu que ce sera possible ?

Et je m'en vais m'occuper de ma fiche. Wink

Merci !

EDIT : C'est modifié pour l'histoire de l'armée ! Reste le second point Wink
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Khamill Norwël
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 18:32

J'avoue que pour le nom de famille, je ne peux rien affirmer (un admin te sera peut-être d'une plus grande aide que moi Razz), mais comme l'Empereur se nomme déjà Sil'Afian (cf contexte du forum) je pense que l'on peut dire la même chose pour le Seigneur des Marches du Nord, ça me paraît plus simple. (Personnellement, j'ai utilisé le nom de Til'Illan lors d'un RP, ce serait donc logique que ce soit le même pour tout le monde, mais je ne peux pas décider non plus toute seule, évidemment !)

Après, si Udyr rejoint effectivement l'armée et non les Frontaliers, peut-être rencontrera-t-il Filia là-bas (ce qui réglerait le problème ^^) ? Mais bon, je ne vais pas écrire l'histoire à ta place, c'est juste une remarque xD

Quant à l'avatar, tu peux bien sûr faire une demande de kit, cependant je ne sais pas si nos merveilleux magiciens de l’informatique pourront le réaliser tout de suite, et si tu veux être validée il faut que tu mette d'abord une image Wink


Dernière édition par Khamill Norwël le Dim 26 Avr 2015, 18:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 18:35

Bon, si tu as déjà utilisé le nom Til'Illan dans un RP du coup, je pense que c'est valable xD J'attends confirmation d'un admin ou je change ?

Et, j'ai déjà modifié l'histoire pour que ça colle ! ^^

J'ai mis une image du coup, mais ça reste très standard et je vais effectivement aller faire une demande, sinon, bah je me débrouillerai, je suis pas si nulle en graph' ! <3
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 18:38

En effet, ça me paraît mieux pour Udyr Razz

Il faut de toutes façons attendre l'avis d'un admin pour te valider ! Wink
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 18:38

Ça marche, encore merci !! Wink
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 20:36

Ouah !!!! *___* dis-donc, toi quand tu dis que tu fais une fiche, et ba tu fais pas les choses à moitier hein Razz

En tout cas, très jolie fiche, très jolie histoire et tu as beaucoup trop utilisé le mot "danse" à mon goût ;P

Perso, je ne trouve rien à redire, Khamill s'en est chargé ^^' Juste, tu n'as pas corrigé le nom de l'empereur des marches du nord (et je rejoins Khamill sur ce point, je pense que c'est plus simple si il s'appelle Til'Illan histoire d'éviter d'avoir 35 empereurs suivant les RPs Razz ) et puis il y a un petit détail aussi qui est bizarre - mais ça a l'air d'être une faute d'inattention ^^ ' - Aivy habite à Al-Vor, et puis tout d'un coup elle se retrouve à Al-Far (au début du 2ème post de ton histoire) et finalement elle est de nouveau à Al-Vor x)

Ah ! Un dernier détail, la marchombre qu'a rencontrée le père d'Aivy est une FREY !!! affraid Ça ne va pas du tout, les marchombres c'est les gentils, pas les traitres !  clash (non non, je ne suis pas obsédée par Game Of Thrones... Rolling Eyes ok je sors x) )
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Aivy Sil'Lucans
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 20:38

Effectivement je n'ai pas corrigé car j'attendais l'avis d'un admin, mais c'est maintenant fait ^^

Oh et pour Al-Far, c'est juste une erreur de frappe, je regardais la carte en même temps, je devais mater par là Rolling Eyes

Ah oui, c'est vrai Razz J'y avais pas du tout pensé, le nom "Frey" m'est venu comme ça x3 M'enfin c'est pas grave, c'est un autre monde nyahaha ! <3
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 22:36

En effet, par soucis de commodité les noms des Seigneurs ont été gardés par rapport aux bouquins, mais aussi principalement car ce type de titre se transmet généralement de pères en fils, en restant dans un contexte médiéval.

Pour ton kit, j'essayerai de m'en occuper dans la semaine quand je trouverai un peu de temps Smile

Il te manque juste donc ça à changer, et ça sera bon !

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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeDim 26 Avr 2015, 22:39

Tout est déjà changé, en fait :3
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MessageSujet: Re: J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans   J'ai rêvé pouvoir effleurer le souffle du vent... # Aivy Sil'Lucans Icon_minitimeLun 27 Avr 2015, 00:09

Woups, j'avais pas lu jusqu'à la fin ton histoire, je confirmais justement les propos de Khamill ^^

Donc, voilà j'ai enfin fini de lire, et tout me semble en ordre ! Je te valide donc, tu fais partie du groupe Novices et peux commencer à RP.

Amuse-toi bien !
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