[ Voilà voilà ! SI quelque chose ne te convient pas, n'hésite pas à m'envoyer un MP
]
Sortez-moi de là ! Quelqu'un, n'importe qui, maintenant, ici ! Syles, mais tu es où ? Tu m'as encore abandonnée ? Et Gil ? Et Silhu ? Et mon père ?
Non, il n'y a personne ici.
Juste le bruit de ma respiration, les battements effrénés de mon coeur, l'odeur dégoûtante de l'humidité qui a pénétré la pierre… Pas même un souffle, quelques gouttes qui tombent parfois, rien de plus.
Mais ça pue la mort.
Et moi, qu'est-ce que je fais là ?
Je secoue un peu mes poignets, le tintement des chaînes retentit autour de moi. Mes yeux s'habituent à la lumière et je commence à distinguer des trucs dans le noir.
Mon regard se pose par terre. Sur ce monticule de vêtements, là.
Terreur.
Absolue.
- SYYYYYLLLLLLES !!!* *
Kaünis se réveilla brusquement en hurlant, se redressant brutalement dans le lit de l'auberge où elle s'était arrêtée pour la nuit.
Le corps en sueur, le coeur battant la chamade, les lèvres sèches, il lui fallut plusieurs dizaines de secondes pour parvenir à extirper son cerveau de l'onde de terreur pure qui le noyait. S'extirpant des draps tant bien que mal, elle attrapa le verre d'eau près du lit et bu tout son contenu d'un coup, se passant l'avant-bras sur la bouche pour s'essuyer.
Elle détestait être dans cet état.
C'était régulier depuis que Syles avait disparu, plusieurs mois auparavant. Chaque nuit donnait lieu à un nouveau cauchemar, toujours plus sombre, toujours plus terrifiant… Elle secoua vivement la tête, jetant un coup d'oeil par la fenêtre : il faisait toujours nuit dehors.
Dans un soupir, elle se leva quand même, passa son pantalon de cuir sur ses jambes et son faux corset sur son torse, avant de sortir de la chambre pour sortir de l'auberge.
La personne qu'elle était censée retrouver pour remplir la mission que son père lui avait confiée devait arriver dans la journée avec la caravane, et le rendez-vous était censé se dérouler dans la soirée.
Elle devait récupérer ce truc chelou qui permettait de respirer sous l'eau. Tout ce qu'elle avait compris - et à vrai dire elle s'en fichait comme de sa première culotte - c'était un objet de l'Imagination, et bref, les Mentaïs voulaient le récupérer. En vrai, elle s'en tamponnait, elle avait juste besoin de s'occuper l'esprit.
Sortant dans la pénombre du début de journée, alors que le ciel s'éclaircissait déjà, Kaünis se glissa dans les rues où quelques étals étaient en train de faire leurs préparatifs pour la journée. C'était presque vide, mais dans tous les cas il y avait toujours de quoi manger au moins un peu. Elle récupéra de la viande séchée, des galettes de niam et quelques fruits, avant de sortir de la ville pour la journée. Histoire de continuer à s'entraîner.
* *
Alors que l'après-midi touchait à sa fin, Kaünis était littéralement recouverte de sueur et de poussière. Elle repassa par l'auberge où elle avait gardé la chambre pour quelques jours, se nettoya rapidement, avant de ressortir pour trouver la missionnaire qui devait lui refiler le paquet.
Mais alors qu'elle passait un angle de ruelle, elle sentit une présence de l'autre côté de l'angle du mur… S'arrêta un instant, sur ses gardes, une seconde avant qu'une silhouette ne plonge hors de l'ombre pour se jeter sur elle.
Elle rompit d'un pas, parvint à dévier un premier coup de lame, tournoya mais son corps lui rappela qu'elle s'était entraînée toute la journée avec violence, et un muscle de sa taille se tordit avec brutalité, lui tirant un grognement de douleur cuisante. La lame entailla sa joue, traçant une ligne de feu sur sa pommette…
Elle grogna, se reprit, banda sa sangle abdominale malgré son oblique toujours douloureux, passa sous la lame, la retourna et l'enfonça directement dans la gorge de son adversaire. Le sang gicla un instant, tâchant la peau de son décolleté, mais elle secoua la tête et se contenta de s'essuyer la joue vite-fait du dos de la main - et elle étala plus le sang qu'elle ne le nettoya.
Dans un grognement agacé, elle délesta le mec de sa bourse, avant de prendre la direction du ponton où elle avait rendez-vous.
Alors, quand elle arriva et qu'elle y trouva cette nana, absorbée par l'immensité du Lac Chen, elle eut une idée très amusante.
S'avançant sans bruit sur les planches de bois, elle s'approcha par derrière, se mordit la lèvre inférieure…
D'une puissante impulsion, elle poussa la silhouette de ses deux mains dans son dos, d'une force parfaitement calculée et d'une précision parfaite, pour la faire tomber dans l'eau.
Ben oui, hein. Juste au bout du ponton, à ne pas regarder autour d'elle, elle l'avait bien mérité !