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 Groupe Leenio - Cours n°5

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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeVen 04 Fév 2011, 22:11

[ Waaaaaaaah ! Hum... bon, bon, je me concentre. Mais waah quand même. ]

- Je… Syndrell…

Un regard illuminé par un million d’étoiles.
Un sourire à en faire pâlir celui de la lune.
Miss resplendissait.

Quant à Syndrell, elle se jeta tout simplement dans les bras de son mentor.


*
* *

Des éclats de voix retentirent dans le rêve de Syndrell, suffisamment fort pour la tirer du sommeil. Papillonnant des yeux, elle se redressa à moitié contre le tronc de l’arbre auquel elle était adossée, peinant à retrouver ses repères dans cette improbable clairière forestière. Puis le Petit avec qui elle avait goûté quelques framboises apparut devant elle et tout lui revint en mémoire à la vitesse de l’éclair. Gênée de s’être assoupie sitôt accueillie par le petit peuple, elle se leva rapidement et frotta ses yeux encore gonflés de sommeil.

- Je suis désolée, j’étais vraiment épuisée…

Elle s’interrompit, s’apercevant qu’il ne l’écoutait pas. Etant donné qu’ils ne parlaient pas la même langue, c’était plus ou moins normal, sauf que quelque chose clochait. Le Petit avait l’air de vouloir la conduire quelque part. Levant la tête, Syndrell chercha instinctivement Miss du regard, mais la marchombre n’était pas là, alors qu’elle était la seule qui soit en mesure de comprendre ces petits êtres…

Résignée, elle se laissa emporter par la foule qui se massait désormais autours d’elle. Les Petits la tiraient, la poussaient, l’entraînait aussi vite que possible vers le village. Dissimulé parmi la végétation de la forêt, il n’était visible que pour un œil exercé, ses petites huttes se fondant parfaitement dans le décor. Les Petits se dirigeaient vers la plus proche – ils étaient excités comme des puces, tant et si bien qu’en se courbant pour passer sous les branchages qui formaient l’entrée, Syndrell manqua de se crever un œil, bousculée comme elle l’était par ses joyeux hôtes.

La pièce était vraiment très petite ; très sobrement meublée, elle était cependant fleurie à outrance et sentait bon la fraicheur de l’été alors que dehors régnait l’hiver… Syndrell néanmoins très vite l’originalité touchante de cet intérieur pour se précipiter vers le lit, sur laquelle était recroquevillée une silhouette qu’elle aurait reconnue entre mille.
Miss.

Allongée sur un matelas de feuilles fraiches et odorantes, son maître semblait dormir ; Syndrell songea même, en s’agenouillant près d’elle, que la jeune femme avait un air apaisé qu’elle ne lui avait pas vu depuis un bout de temps. Elle tendait une main hésitante vers elle lorsque Miss, comme ayant ressenti la présence de tout ce petit monde autour d’elle, s’éveilla brusquement. Un instant désorientée, elle voulu se redresser mais un petit bout de femme à l’air très sage pour un Petit lui intima d’un simple geste de rester calme… Et Miss lui obéit. C’était bien la première fois que Syndrell voyait son mentor se plier à un ordre, même très doux. Mais elle était trop inquiète pour laisser filer une plaisanterie à ce sujet. Percevant sans doute l’angoisse de son apprentie, Miss la rassura d’un regard presque tendre.


- J'ai sûrement attrapé un virus bizarre. C'est le guérisseur, le verdict ne devrait pas tarder.

Docile, elle se laissa ausculter par le Petit dont les cheveux blancs et l’air très sérieux inspiraient au respect, allant même jusqu’à sourire du bout des lèvres tandis qu’il tâtait avec des mains expertes sa nuque, sa tête et son dos. Immobile près du lit, Syndrell ne quittait pas Miss des yeux, cherchant une piste, un indice qui l’aurait mise sur la voie. Son maître demeurait une énigme, et ce depuis le premier jour de leur rencontre, mais la jeune fille ne désespérait pas – elle la cherchait toujours, cette clé qui lui permettrait de comprendre vraiment ce qui se dissimulait derrière le scintillement des grands yeux violets…

Le guérisseur surprit tout le monde en basculant soudainement en arrière. Miss fut la première à se ressaisir, son rire emplit la pièce comme une vague qui éclaboussa Syndrell et apaisa ses craintes. Elle-même sentait un soupçon de fou rire, probablement nerveux, agiter la commissure de ses lèvres, mais un geste du Petit aux cheveux blancs l’interrompit soudain.

Il prononça quelque chose qu’elle ne comprit pas.
Mais lorsqu’il désigna du doigt le ventre plat de Miss, une étincelle prit vit dans l’esprit de la jeune marchombre.

Et alors que le visage de Miss se décomposait, Syndrell comprit.


*
* *

Elle serrait Miss à l’en étouffer.
C’était la première fois qu’elle se laissait aller à ce débordement d’affection, mais il avait été instinctif ; l’émotion était trop forte, la surprise trop grande, le bonheur trop puissant pour qu’elle ait seulement pu songer à se contenir. Elle qui n’avait jamais eu de véritable famille avait trouvé en Miss non seulement un guide – le plus formidable qui soit, mais aussi un proche qui comptait désormais plus que quiconque à ses yeux. Plus qu’un maître, Miss était devenue une grande sœur pour qui elle avait un immense respect et une profonde admiration ; témoin de cette indicible complicité, une larme roula sur sa joue, petite perle scintillante qui alla se perdre dans la douce chevelure de Miss.

La tête contre son épaule, Syndrell sourit à la Petite qui semblait au comble de l’émotion. Elle-même n’arrivait toujours pas à assimiler ce que les signes lui avaient pourtant toujours soufflés : Miss fatiguée au réveil, Miss s’essoufflant vite, Miss vacillante, Miss tantôt affamée, tantôt dégoûtée par la nourriture… Et puis, cette étoile de feu dans ses yeux, promesse lumineuse qu’elle n’avait pas su comprendre…

Syndrell balbutia quelques mots sans même entendre ce qu’elle disait exactement et ferma les yeux. Transportée vers un instant oublié de son passé…


*
* *

Ils l’avaient frappée jusqu’à ce que ses cris ne se transforment en murmures suppliants.
Alors, ils avaient continué à distribuer des coups de pieds dans son ventre, anéantissant la vie qui s’y trouvait sans le moindre état d’âme.

Syndrell n’avait jamais compris pourquoi ces pillards s’en étaient pris à ses parents adoptifs de cette manière. Tant de cruauté, tant de souffrance… Petite fille dont l’insouciance avait douloureusement volé en éclats, elle avait pleuré sur le cadavre de Liam, égorgé comme un animal. Mais devant le corps brisé de Sineïdinn, pas une larme n’avait mouillé ses yeux. Il n’y en avait plus. Seule l’horreur demeurait, ainsi qu’une incompréhension qui était telle la soif qu’on ne peut épancher.

Immobile, silencieuse, elle avait dit adieux à ses rêves en même temps qu’à son avenir de famille heureuse. Dans tout l’Empire il n’y avait eu que deux êtres capables de l’aimer malgré son physique – non, pas malgré, mais avec ; avec ses cheveux bleus, ses yeux dorés, son caractère de chaton effarouché, ses pluies de questions, son incroyable curiosité. Nuance aurait dû naître moins d’une lune plus tard, elle n’aurait plus jamais été seule…

Elle s’était finalement agenouillée près de celle qui serait la seule, dans son esprit, à porter le nom de maman, même si elle n’avait encore jamais l’appeler ainsi, et puis elle avait trempé deux doigts dans son sang – dans leur sang, à Nuance et à elle. Le seul lien qu’elles pourraient jamais tisser. Et ses lèvres avaient formés quelques mots, murmure gravé dans le ciel rougit par la barbarie humaine.
Une promesse.


Je n’aurais pas d’autre famille, jamais.

Et le gentil petit chaton débordant d’amour avait soudain cessé d’aimer.
Elle était devenue louve.
Elle n’avait pas douze ans.


*
* *

Pas d’autre famille… Pas d’enfant.
Se dégageant doucement de l’étreinte de Miss, Syndrell planta son regard d’or dans celui, éperdument troublé, de son mentor. Elle aurait dû être en colère, elle aurait dû être jalouse, elle aurait dû avoir mal, juste à cet endroit du cœur, pourtant seule une joie incommensurable l’emplissait toute entière, et son visage se fendait d’un éclatant sourire qu’elle ne parvenait pas à réfréner.


- Cette fois, je suis vraiment obligée de vous apprendre à cuisiner ma soupe ; ou Mini marchombre n’aura pas grand-chose à se mettre sous la dent, une fois qu’il aura une de poussée... !

Un rire, sincère et joyeux.
Syndrell regarda les Petits bondir joyeusement dans la pièce et sur le lit pour sauter au cou de Miss. L’espace d’un instant, l’image de la louve se brouilla, laissant entrevoir un petit chaton au regard pétillant de malice.
Puis la jeune marchombre se glissa parmi les Petits, jusqu’à s’extraire tant bien que mal de la hutte pour se dresser de toute sa hauteur au milieu de la clairière. Elle s’étira doucement.
Au-dessus d’elle, la lune souriait.

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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeLun 07 Fév 2011, 13:23

    Miss vacilla un instant alors que Syndrell se précipitait dans ses bras pour la serrer. Fort. Carrant les épaules, la Marchombre accepta cette étreinte et la rendit à son apprentie, faisant désormais attention à son ventre comme elle pouvait dans un tel instant. L’émotion intense qui émanait de la jeune fille envahit aussi Miss, qui se laissa emporter par les flots de cet océan de sensations gisantes, de bonheur palpable, de joie immense. A côté d’elle, la Marchombre vit Lilita qui trépignait aussi, un sourire jusqu’aux oreilles plaqué sur son visage, elle se tordait les mains pour laisser un instant d’intimité à Miss et Syndrell. D’un léger mouvement des yeux, Miss invita Lilita à venir aussi, et cette étreinte se finit à trois. Un soupir de contentement franchit les lèvres de Miss, qui rayonnait, tout simplement. Syndrell choisit ce moment-là pour la relâcher et s’éloigner d’un pas, la contemplant sans doute, parce qu’elle avait du mal à réaliser… Miss elle-même avait du mal à réaliser. Elle était enceinte ! Enceinte, de l’enfant d’Erwan. Cette certitude pulsait en elle, et pourtant elle fit le décompte intérieur des rencontres précédant celle avec Erwan. Le Mercenaire, cela faisait presque un an qu’elle l’avait rencontré, ce n’était donc pas possible… Et cela faisait presque les trois quarts d’une année qu’elle avait revu Erwan, et que son esprit n’était pris que par lui. Il n’y avait pas de doute à avoir. Un immense sourire illuminait ses traits, et alors que Syndrell lui lança qu’elle lui apprendrait obligatoirement la soupe, pour donner au petit… Le ‘Mini-Marchombre’ fit froncer les sourcils à Miss qui haussa les épaules en éclatant de rire.

    - C’est pas parce que je ne t’ai jamais préparé de bon petit plats que je ne sais pas le faire, Syndrell !

    Eclatant encore de rire, elle reprit son sérieux, mais son regard était toujours aussi illuminé de sa découverte.

    - Mon enfant ne sera peut-être pas un Marchombre. Il suivra sa Voie.

    Miss tiqua à cet instant précis. Elle avait une certitude qui pulsait en elle, sans pouvoir dire laquelle. Encore trop floue et indéfinie pour qu’elle pût y mettre des mots dessus. Pourtant, elle était présente, elle la sentait… Elle soupira. Son regard ahuri se posa sur son apprentie, avant qu’elle n’éclatât encore une fois de rire. Bon, et bien, elle verrait, mais c’était ainsi qu’elle le sentait, même si cela semblait un peu gros, alors qu’elle venait juste d’apprendre qu’elle était enceinte. Un sourire se découpait toujours sur ses lèvres, et elle décida de se lever doucement. Tournant le visage vers Lilita, elle glissa ses doigts sur la joue ronde de la Petite et lui murmura quelques mots :

    - Je passais juste pour te voir, Lilita, mais je dois repartir.

    - Mais tu ne vas pas repartir dans cet état, Miss !

    - Je savais que tu allais dire ça…


    Le regard de Miss se posa sur Syndrell, et elle lui sourit.

    - Je dois terminer la formation de Syndrell. Mais on ira doucement, promis.

    La Petite la regarda d’un air circonspect, avant de déclarer :

    - D’accord, mais avant que tu partes, je vais te donner des plantes pour renforcer le bébé et atténuer ta fatigue.

    - Et il ne faut pas que tu fasses trop d’efforts, aussi, sinon…

    - Ne vous inquiétez pas. Maintenant que je sais ce que j’ai, je sais interpréter les signaux de mon corps.


    Ils hochèrent tous la tête doucement, et Lilita et le guérisseur s’éloignèrent pour aller chercher ce dont ils avaient parlé. Miss se tourna vers Syndrell pour lui expliquer leur échange et ce qu’ils allaient faire, et ainsi lui dit qu’elles allaient repartir dès le lendemain. Prise encore une fois de vertiges, Miss s’allongea sur le lit en feuilles où elle se tenait et ferma les yeux, un sourire voguant toujours sur ses lèvres. Serait-ce possible que ce dernier s’effaçât, désormais ? Prenant une longue inspiration, la jeune femme eut soudain envie de retrouver Erwan. Prendre un arbre passeur, atterrir près du Lac Chen, retourner à l’Académie… Elle écarta bien vite cette idée. Erwan était sans doute en voyage aussi avec l’une de ses apprenties, il en avait parlé. Elle soupira doucement, mais lança dans les airs un souhait pour qu’il reçût son message, même si cela ne servait à rien et que très probablement, cela ne fit rien. Mais cela la réconforta quand même, et elle avait hâte de le revoir… Non pas qu’elle avait hâte de terminer le cours de Syndrell. Elle savait par quoi cela se conclurait, et n’avait pas envie de ne plus la revoir. Elle espérait qu’elles pourraient se retrouver régulièrement. Ce qui les liait était bien trop fort, et Miss comprenait soudain que cela allait plus loin qu’une relation Maître-apprentie. L’étreinte qui les avait liées, quelques minutes plus tôt, en attestait : elle voyait Syndrell pas seulement comme une apprentie, mais aussi comme une petite sœur. Cette découverte lui embauma le cœur, et elle ferma les yeux, sombrant dans le sommeil…

    Lorsqu’elle s’éveilla, le lendemain matin, un paquetage était prêt, à l’entrée de la petite chambre dans laquelle elle se trouvait. Souriant, elle se leva doucement, prudemment, et comme aucun vertige ne l’attrapa, elle fit quelques pas vifs dans l’habitacle, saisit le paquetage et sortit en baissant la tête de la pièce en bois et en feuilles. Trouvant rapidement Syndrell, elle la réveilla doucement, et l’invita à sortir. Lilita était déjà dehors, prête à leur dire au revoir, mais leur proposa un immense plat de framboises pour qu’elles pussent prendre des forces. Une fois le ventre plein, Miss remercia longuement les Petits, et les deux Marchombres repartirent dans les arbres, virevoltant entre les feuillages, utilisant les branches pour se propulser. Si lorsqu’elles étaient arrivées, elles allaient bien plus vite, Miss avait réduit l’allure désormais, se ménageant. Elle avait vu que son apprentie était capable d’avancer bien plus que raisonnablement dans les arbres, et c’était tout ce qui comptait pour l’instant. Et Miss était profondément heureuse.

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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeMer 09 Fév 2011, 11:44

Syndrell avait sourit lorsque Miss s’était rebiffée au sujet de la soupe. La taquinerie avait fait mouche… Car bien qu’il lui soit encore ahurissant d’imaginer son mentor pouponner à longueur de journée, elle n’avait aucun doute quant à l’excellente maman qu’elle ferait. C’était une évidence difficile à exprimer, mais pourtant claire ; la réponse de Miss, au sujet du surnom qu’avait donné Syndrell à son bébé, le prouvait largement.

La jeune fille ne put s’empêcher de passer la tête à l’intérieur de la hutte pour assister à l’échange – dont elle ne comprit strictement rien – entre la Petite et son maître. Quel lien pouvait bien unir ces deux là ? Il y avait tant d’amour, tant de tendresse dans leurs intonations, dans leurs gestes que le doute était à peine permis. Miss faisait indéniablement partie du petit peuple. Syndrell se rendit compte qu’elle l’avait toujours su, sans jamais le comprendre : le bonheur de Miss dès qu’elle se trouvait dans une forêt, son incapacité de traverser cette dernière sans passer par les arbres, son goût pour les baies sauvages, son caractère insouciant… Autant d’indices qu’elle n’avait su interpréter et qui à présent lui sautaient aux yeux.

Comme surprenant ses pensées – et Syndrell ne doutait pas que la chose soit possible – Miss tourna vers elle un regard où se mêlaient tendresse et malice tandis qu’elle l’informait de leur départ imminent. Un brin de déception envahit Syndrell à l’idée de quitter les Petits si rapidement, mais l’appel de l’aventure se faisait toujours aussi fort en elle et elle savait que celle-ci était encore loin d’être terminée. Cependant elles ne devaient pas reprendre la route avant le lever du jour ; Miss avait besoin de repos. Son apprentie la laissa donc aux bons soins de la Petite, non sans lui avoir décoché un clin d’œil complice.

Elle était retournée dans la clairière sans même sans rendre compte, entièrement perdue dans ses pensées. Miss, bientôt maman… Elle devait bien se l’avouer, jamais elle n’aurait pu imaginer pareille surprise lorsqu’elle avait pris la route avec Miss, à son retour du Rentaï. Mais à bien y réfléchir, elle n’aurait pas pu non plus prévoir qu’elle allait descendre de cette montagne en possession de la greffe. Le destin s’amusait à lui faire prendre autant de virages qu’il lui plaisait, sans prévenir, et plus encore en un an qu’au cours des dix-sept premières années de sa vie. Un marchombre aux cheveux de neige l’avait éclairé à ce sujet. Pour étonnant que cela puisse paraître, ses paroles résonnaient encore dans l’esprit de Syndrell, comme s’il eût été à ses côtés pour de vrai…


Il ne faut pas attendre. Pas chercher à comprendre. Vivre chaque seconde comme si c'était la dernière. Ne pas réfléchir au bonheur que l'on peut ressentir. Juste avoir conscience que l'on est heureux...

Ne pas chercher à comprendre. Mais Syndrell voulait savoir. Pourquoi cette soudaine émotion, saisissante, étouffante ? Pourquoi cette vague de bonheur était-elle à la fois si douloureuse ? Pourquoi ces larmes sur ses joues ? Elle était là, perdue au milieu d’une forêt du nord, secouée de sanglots silencieux comme cela lui était très rarement arrivé, et elle ne comprenait pas sa réaction…

Un brusque coup de vent lui ébouriffa les cheveux, l’enveloppant de sa caresse, et l’espace d’une demi seconde elle eut la fugace impression que deux bras se pressaient autour d’elle. Une étreinte à l’odeur de pin et d’herbes séchées, un gloussement rauque, à la fois moqueur et rassurant… Une promesse.


Tout va bien, gamine. Laisse-toi aller…

Elle pleura jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pluie dans ses yeux. Assise entre deux énormes racines de l’arbre gigantesque, les genoux repliés contre sa poitrine et la tête enfouie dans ses bras, elle resta un long moment à écouter les battements du cœur de la forêt, étroitement mêlés avec les battements de son propre cœur. Elle finit par lever les yeux et se rendit compte alors que le Petit qui avait partagé avec elle ses framboises était assis à quelques pas en face d’elle, la regardant en silence d’un air curieux.

- Salut, toi.

Comme s’il avait attendu cette initiative de sa part, le Petit se mit à lui parler, à toute vitesse et dans sa langue. Syndrell secoua la tête.

- Je suis sûr que ce que tu dis est très intéressant, mais je ne saisis pas…

Il s’interrompit, dardant sur elle son regard pétillant de malice. Elle ne saurait lui attribuer un âge en particulier, osant simplement affirmer qu’il n’était pas très vieux. Son pourpoint était tâché de framboises, il y avait un trou dans son soulier gauche et son bonnet était tout de travers. Le Petit porta les poings à ses yeux et mima le geste de pleurer, tirant un sourire à la jeune fille.

- Oui, j’ai pleuré, mais tu sais je ne suis pas triste ; je crois même que je suis plus heureuse en ce moment que je ne l’ai jamais été dans toute ma vie. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas fondu en larmes de la sorte…

Pendant qu’elle parlait, il s’était avancé de quelques pas tout en restant assis, glissant sur ses fesses en s’aidant de ses petites jambes. Il toucha alors son bonnet puis la désigna du doigt, et toucha à nouveau son bonnet. Syndrell hocha la tête.

- Non, pas de bonnet pour moi. J’ai si souvent dû porter quelque chose pour cacher mes cheveux que je ne supporte plus d’avoir quelque chose sur la tête !

Il ne comprenait évidemment pas tout ce qu’elle lui disait, mais il y avait quelque chose, dans cette étonnante conversation – quelque chose d’infime, de très léger, de très beau. Le Petit enroula un doigt autours de l’une de ses mèches brunes, puis la désigna. A son tour, elle enroula son doigt autour d’une mèche.

- Drôle de couleur, pas vrai ? Je ne sais pas pourquoi j’ai les cheveux bleus. C’est un mystère, le plus grand de toute ma vie. Un jour, on m’offrira la réponse que j’attends toujours…

Syndrell croisa ses jambes en tailleur et mima un ventre proéminent, puis elle montra la hutte dans laquelle dormait Miss. Aussitôt le visage du Petit s’éclaira et il applaudit joyeusement ; éclatant de rire, Syndrell applaudit à son tour, s’attirant un regard empli d’admiration. Son petit compagnon avança encore vers elle, jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres. Il sembla hésiter un instant, puis se décida soudain et lui tendit sa main droite. Surprise, Syndrell réalisa qu’il reprenait le geste qu’elle avait fait quelques heures plus tôt, ce geste qui l’avait un peu effrayé. Elle tendit le bras à son tour et mêla ses doigts aux siens, tout doucement. Sa main était toute petite dans la sienne, et toute collante. Syndrell sourit.

- Bonjour, bonjour.


- B…onjou, bonjou !

Le sourire de Syndrell s’élargit. Du doigt, elle désigna sa propre poitrine.

- Syndrell.

A son tour, il la désigna et s’appliqua à répéter son nom.

- Syn-drell.

- Oui ! Et toi ?

Elle le désignait du doigt, attendant une réponse qui ne tarda pas :

- Li-pi-lip.

- Lipip ?

- Li-pi-lip !

- Lipilip ?

Il hocha vigoureusement la tête, satisfait ; puis il fouilla ses poches et en sortit une poignée de framboises. Immédiatement, il en proposa à Syndrell, qui sentit sa gorge se nouer.

Les framboises sont le péché mignon des Petits. C'est un honneur de pouvoir les partager avec eux...

Elle était honorée.
Inclinant la tête, Syndrell piocha quelques fruits dans la petite main de Lipilip. Erwan avait raison, songea-t-elle en les dégustant, mieux valait ressentir, vivre pleinement un instant comme celui-ci plutôt que d’essayer le comprendre ou l’analyser. En cet instant il n’y avait qu’une marchombre et un Petit en train de faire connaissance, de se lier d’amitié sous un rayon de lune et autour d’une poignée de framboises.
Il était inutile de chercher plus loin le bonheur…



Ce fut Miss qui la tira du sommeil.
Elle s’était endormie au creux des racines de l’immense arbre ; on avait déposé une petite couverture sur ses épaules. Syndrell bâilla longuement, s’étira comme un gros chat puis se leva et suivit Miss jusqu’à la Petite qui tenait dans ses mains un plateau garni de…framboises.


- Je vais finir par faire une indigestion aux framboises, moi…

Le sourire de la jeune fille démentait ses paroles et lorsqu’elles reprirent la route, le plateau était à moitié vide. En se retournant, Syndrell vit les Petits s’empresser de terminer la moitié restante avec gloutonnerie. Son regard glissa jusqu’à un certain Petit qui, le visage barbouillé de rouge, la regardait s’éloigner. Aussitôt elle agita le bras pour le saluer.

- A bientôt, Lipilip !

Il lui répondit de la même façon, agitant vigoureusement le bras, à tel point qu’il finit par donner une claque à son voisin. La chamaillerie qui s’ensuivit envoya le plateau voler dans les airs et Syndrell éclata de rire.

Radieuse, elle s’engagea à la suite de Miss, grimpant promptement dans le premier arbre venu pour se glisser de branche en branche derrière elle. Son mentor avait adopté un rythme plus tranquille, mais elle avait l’air reposée et toute trace d’inquiétude avait fui le violet de ses yeux. Syndrell se coula à sa gauche.


- Ils sont incroyables. Cette forêt est incroyable. J’ai assez mangé de framboises pour les six mois à venir, au moins, mais je crois bien que je me plais, ici…

Une branche craqua. Dans le même temps Syndrell bondit, saisit une liane, enroula son bras dans le lien végétal et resta un moment suspendue dans le vide, agitée par un léger balancement.

- Vous m’apprendrez à parler la langue des Petits ?



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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Fév 2011, 13:08

    Miss hocha doucement la tête alors que Syndrell se glissait jusqu'à sa gauche, lui disant qu'elle aimait bien cet endroit, même si elle avait mangé trop de framboises. La Marchombre lui lança un regard outré : elle aurait pu manger des framboises pendant des années tant elle aimait cela ! Et on ne disait pas ça des framboises ! Elle éclata de rire alors qu'elle se rendait compte de ce qu'elle venait de penser, et s'élança dans un autre arbre. Alors, Syndrell revint à la charge en lui demandant si elle pourrait lui apprendre le langage des Petits. Miss fronça alors les sourcils. Elle ne s'était pas attendue à cela, et ne pensait pas pouvoir enseigner une langue... Quoique. Un sentiment presque de jalousie se glissa dans son coeur, avant d'éclater comme une bulle : elle était la Maître de Syndrell et elle pouvait tout lui enseigner. Un sourire étira ses lèvres, et elle hocha doucement la tête. Elles continuèrent à avancer dans les arbres, et Miss commença par expliquer à Syndrell que le langage des Petits n'était pas du tout basé sur les mêmes tournures syntaxiques que leur langue d'humain, et elle commença simplement par lui montrer quelques exemples simples. Elle lui lançait parfois des mots, et s'amusa à la faire prononcer correctement les sonorités roulantes et chantantes de la langue des Petits. La journée fut tranquille, sans événement majeur, et elles avançaient dans les bois à une bonne allure malgré tout. La Marchombre aurait voulu rester plus longtemps avec les Petits, mais son ventre lui disait qu'elle ne devait pas trop s'y attarder non plus... Et parfois encore, Miss perdait légèrement l'équilibre, le temps d'un instant, ou avait quelques nausées lorsqu'elles passaient à portée d'un marais un peu trop odorant, mais rien de spécial ne se passa.

    Combien de temps s'égraina au rythme de ces journées paisibles ? Miss continuait de faire faire des tonnes d'exercices à Syndrell, mais s'impliquait moins qu'auparavant, prenant soin de la nouvelle vie dans son ventre. Elle savait qu'elle était dans les semaines les plus propices à la perte de l'enfant, et n'avait aucune envie de risquer quoi que ce fût. Elle lançait sans cesse des défis à son apprentie, tous plus fous les uns que les autres, et à chaque fois Syndrell les relevait et les menait à terme avec brillance. Une routine s'était presque installée, si on pouvait appeler cela ainsi, et Miss se sentait bien. Elle sentait son corps qui changeait doucement, et en prenait un soin tout particulier, elle qui n'y faisait pas vraiment plus attention qu'il ne le fallait habituellement. Tous les soirs, et durant les pauses, Miss parlait sans cesse à Syndrell, tantôt en humain, et tantôt en Petit, lui apprenant la langue des êtres qu'elle chérissait plus que tout. Une semaine ? Deux ? Un mois ? Deux mois ? Sans doute deux mois s'écoulèrent, alors qu'elles continuaient leur route vers le Nord. Elles sortirent au bout d'une semaine de la Forêt Maison, entrant dans le Royaume Raï par le Sud-Est de ce dernier, mais les guerriers cochons restèrent invisibles durant tout le temps qu'elles arpentèrent les plaines giboyeuses de leurs terres. Elles passèrent deux semaines toujours à filer vers le Nord, et si elles n'allaient pas à toute allure, elles ne traînaient pas non plus. Elles croisèrent une petite cohorte de guerrier cochons qui fondirent sur elles, et Miss s'éloigna du lieu de combat pour laisser son apprentie se débrouiller : elle en avait largement les moyens. Une semaine de plus. Puis, elles reprirent leur chemin, traversèrent l'Angaraï alors qu'il avait triplé de largeur, près de son delta qui se jetait dans l'Océan de Glace, s'élancèrent à l'assaut des montagnes qui définissaient l'extrême Nord des Royaumes Raïs. Il leur avait fallu plus de deux semaines pour faire le trajet dans les profonds marécages qui jonchaient cette région et arriver sur de la roche. Miss avait mis le cap vers l'Océan, et elles avaient marché durant de longues autres semaines sur la côte escarpée des falaises surplombant l'eau salée et les vagues.

    Les jours se succédaient. Pleins de vie, d'aventures, de joutes verbales et d'exercices étonnants. Mais inéluctablement, les deux Marchombres arrivaient à la fin de leur voyage côte à côte. Les souvenirs remontaient à la mémoire de Miss, alors qu'elle contemplait l'Océan durant de longues heures. Les souvenirs de son précédent voyage jusqu'aux Septentrions des Géants, avec son propre Maître. Mituu l'avait faite passer par l'Océan, ils avaient embarqué sur une petite chaloupe qu'ils guidaient eux-même, et c'était seulement après ce voyage-là que Miss avait eu quelques notions de nautonier, mais sans les approfondir. Ce qu'elle savait lui suffisait : elle n'avait pas forcément envie de plus en connaître là dessus, pour le moment en tout cas. Les journées passées dans la houle des vagues s'écrasant contre la proue de leur embarcation, la sensation de tangage incessant, tout cela revint dans sa mémoire, alors qu'elle posait sa main sur son ventre qui s'arrondissait. Tout n'était plus que présent, en réalité. Ces instants hors du temps qu'elle passait assise avec son apprentie face à l'Océan, ou bien calée dans une petite grotte côtière devant un feu de camp. Le printemps était sans doute arrivé en Gwendalavir, mais dans ces régions nordiques, la neige avait encore ses droits à l'intérieur des terres, bien que très peu présente sur la côte où elles avançaient. Le bonheur simple de sentir l'odeur des pins mêlée aux embruns de l'Océan, un parfum maritime vivifiant, de voir s'étaler devant ses yeux du vert et du bleu, du gris et du blanc... Miss se sentait entière, vraiment. Plus profondément que jamais. Elle n'avait pas eu cette sensation, à aucun moment dans sa vie. Ce sentiment d'être pleine de vie et d'être elle-même aussi puissamment, cette sensation que le bonheur était à sa porte, et qu'elle l'avait laissé entrer dans sa chaumière tout en laissant la porte ouverte, ne redoutant pas de le voir s'envoler. Elle profitait pleinement de cela, et le lien entre elle et son apprentie s'en trouvait encore plus renforcé si c'était possible. La proximité entre Miss et Syndrell était telle que Miss était désormais certaine que la jeune femme lisait aussi facilement en elle que dans un livre, ou presque, qu'elle lisait aussi facilement en elle qu'elle-même le faisait pour elle.

    Et un jour, alors qu'elles passaient le haut d'un éboulis créé sans doute par un antique mouvement de terrain, la pointe d'extrême Nord de l'île qu'était en réalité Gwendalavir se découpa devant leurs yeux. Un sourire sur les lèvres, Miss soupira doucement... Ainsi, il était temps. Braquant son regard dans celui de Syndrell, elle ne dit rien. Il n'y avait pas besoin de mots. Le vent vint jouer dans ses cheveux qu'elle avait détachés le matin-même, et caressa la courbure de son ventre galbé désormais. Un souvenir se glissa dans l'esprit de la Marchombre.


      Face à la mer, les cheveux les plus courts de Miss s'étaient échappés de sa longue tresse et voguaient sur son visage. Elle était assise sur un surplomb rocheux et son regard voguait sur la surface calme de la mer. Elles s'étaient arrêtées depuis peu, avec Syndrell, pour la soirée. La lueur diffuse du soleil éclairait les cieux presque vides de nuages. Miss laissait ses pensées vagabonder. Elle était revenue vers le feu alors que le soleil se cachait complètement derrière l'horizon, et mangeait un gibier que Syndrell avait chassé dans la journée. Elle hoqueta soudain.
      Un sursaut fit trembler les entrailles de la terre.
      Comme le souffle d'une fée.
      Miss posa doucement la main sur son ventre.


      - Coucou toi !


    Elle secoua doucement la tête. Vrilla son regard dans celui de son apprentie.
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeDim 20 Fév 2011, 12:21

[ Voilà voilà, Syndrell au rapport, chef ! Encore désolée pour l'attente, c'était une erreur >.<" ]

La lueur dansante du feu trouvait d’étonnants reflets sur les parois nacrées. Le bois crépitait doucement, se mêlant à la mélodie cristalline des gouttelettes qui dévalaient les stalactites pour s’écraser au sol dans une gerbe d’étoile. Au loin, le ronronnement de le l’océan ajoutait une touche d’improbable à l’enchantement des lieux.

Syndrell les avait déjà visité la grotte trois ou quatre fois depuis qu’elles s’y étaient installées, un peu avant la tombée de la nuit. Ces derniers temps, les haltes étaient plus fréquentes, et Miss imposait leur arrêt pour la nuit bien plus tôt que ce à quoi elle avait été habituée. La jeune fille, cependant, n’était pas certaine que la vie qui grandissait doucement dans le ventre de son mentor y soit pour quelque chose. Certes, elle se fatiguait plus vite qu’auparavant et son humeur était devenue aussi changeante qu’un ciel d’hiver, mais Syndrell pressentait quelque chose – un événement à venir, une chose importante à laquelle elle ne devait pas échapper, et qui pourtant se faisait redouter. C’était comme si Miss avançait à reculons depuis qu’elles avaient franchi le delta de l’Angaraï.

La jeune fille jeta un coup d’œil à la silhouette blottie dans ses couvertures près de la douce flambée. Miss dormait à point fermés depuis une petite heure, laissant son apprentie vaquer à ses occupations. Mais pour Syndrell, il n’était pas évident de prendre cette étrange habitude ; jusqu’alors, chaque soirée passée avec son maître avait été rythmée par un nombre incalculable d’exercices qui la laissaient en général fourbue et couverte de bleus – dans le meilleur des cas. Et si la marchombre n’avait pas laissé tomber l’apprentissage de son élève, il semblait à cette dernière que quelque chose avait changé. Non. Que quelque chose était sur le point de changer.

Réprimant un frisson, elle se leva et quitta sans bruit leur palais de nacre pour s’avancer vers le remblai. Les galets roulaient sous ses pas, l’air sentait bon l’océan. Le soleil s’était couché depuis plus d’une heure, mais à l’horizon s’étendant encore comme un reste de jour, pâle et diffus, un lambeau de songe qui s’accrochait désespérément au ciel… Syndrell s’assit à même le sol, jambes repliées en tailleur, faisant face à l’immensité aquatique qui se démarquait à peine dans cette nuit sans lune. C’est tout juste si l’on pouvait deviner le dessin des vagues.

Pas d’entraînement, ce soir. Ni de danse marchombre.
Syndrell avait veillé, au cours de ces derniers mois, à approfondir ses connaissances, et à combler ses lacunes. Les journées étant devenues le fort de Miss, celle-ci avait multiplié les défis sous un soleil timide, presque froid mais qui n’avait rien manqué des progrès de la jeune fille. Depuis qu’elles avaient quitté la Forêt Maison, elle avait trouvé le moyen de se fouler le poignet gauche, de s’ouvrir l’arcade sourcillère droit et de tomber dans un trou. Mais elle savait désormais s’aider de sa greffe pour escalader et des-escalader une montagne, se battre avec une lance improvisée par un long bâton taillé, et se déplacer dans le noir presque aussi bien qu’en plein jour. La soir, lorsque Miss s’abandonnait au sommeil, elle s’employait à chasser pour assurer leur réserve de vivres, partait à l’exploration d’un pays inconnu, veillait sur leur campement.

Un éclat dans la nuit.
Chant de l’acier feutré.
Syndrell leva devant ses yeux la lame de son bras gauche, admirant un instant un reflet de lumière dont elle ignorait l’origine sur le tranchant de l’acier parfait qui était sien. Une légère bourrasque souleva ses cheveux. Ils avaient atteint le milieu de son dos, la contraignant à les nouer en queue de cheval ou à la tresser pour ne pas qu’ils la gênent dans ses mouvements. Elle s’y était habituée.


- Prend garde, ma vieille, tu vas bientôt ressembler à une fille…

Elle avait parlé en Petit presque machinalement. Deux mois que Miss s’acharnait à faire rentrer dans sa caboche pleine de vent les règles tantôt simples, tantôt complexes de cet étonnant langage qu’elle commençait enfin à maîtriser un peu. Son accent était à couper au couteau tandis que Miss donnait l’impression d’avoir parlé le Petit toute sa vie… Syndrell sourit. Il n’y avait meilleur moyen, pour apprendre une langue, que de s’imprégner de son milieu ; un jour, elle retournerait dans la Forêt Maison.

Devant elle, l’océan grondait doucement, sauvage, indomptable.
Indompté.

L’extrême nord de l’Empire était tout proche, mais Syndrell ne croyait pas qu’il existe une fin à cette aventure. L’océan ? Indomptable ? Deux marchombres déterminées sauraient s’en accommoder. Deux forces de la nature, le défi s’annonçait fabuleux ! Et ensuite ? Qu’y avait-il, après l’océan ? Syndrell balaya la question d’un haussement d’épaules. Depuis leur départ de l’Académie, Miss n’avait eu de cesse d’esquiver la moindre de ses questions concernant leur destination. Et elles avaient déjà fait tant de chemin… Syndrell avait croisé le fer avec les premiers Raïs qu’elle croisait. Des créatures pas très futées, qui compensaient leurs lacunes intellectuelles par le nombre. Venir à bout d’un petit groupuscule avait été un jeu d’enfant, mais un sombre éclat avait traversé le regard de la jeune fille lorsqu’elle avait songé aux conséquences d’un déferlement des guerriers-cochons sur l’Empire. Ne jamais sous-estimer son ennemi ; telle avait été la leçon que la marchombre avait tiré de ce combat.

Syndrell avait finalement transmis la recette de Gildas à Miss – la recette d’une variante, car les plantes qui poussaient dans la région n’étaient pas les mêmes que celles qu’elle avait croisé dans le sud du Gwendalavir. Sud, nord… Elle avait dont traversé l’Empire dans sa longueur. Grâce à Miss.

Rétractant sa lame, Syndrell se redressa. Toute trace de jour avait disparu, ne restait plus qu’une nuit d’encre ; il était temps de prendre un peu de repos. Se penchant, la jeune fille ramassa un galet plat qu’elle glissa dans une de ses poches. Puis elle remonta vers la grotte, légère, sereine.
Dans son dos, l’océan se fit murmure.


***

- Nom d’une…

Subjuguée, Syndrell regardait l’océan s’étendre devant elle, à perte de vue. Immensité d’eau agitée face à un petit bout de terre presque insignifiant nommé Gwendalavir… C’était saisissant, cette impression de se trouver au bout du monde, au bout des mondes. Fabuleuse fin, ou merveilleux commencement ? Syndrell n’aurait su répondre à cette question tandis qu’elle avançait doucement sur les roches acérées de la crique.

Elle se rendit alors compte que Miss s’était arrêtée. S’immobilisant à son tour, la jeune fille détacha ses cheveux, les laissant libres, flotter dans le vent qui tourbillonnait joyeusement autour d’elles. Fermant les yeux, écartant les bras, Syndrell renversa la tête en arrière et éclata de rire.

Ses yeux flamboyaient lorsqu’elle tourna son regard vers son maître.


- Miss, c’est vraiment…

Silence.
Syndrell sentit les mots s’envoler d’un seul coup, comme soufflés par les bourrasques de ce bout du monde. Miss la regardait, ses grands yeux violets posés sur elle, caresse de papillon de lumière. Attente.
Le maître regarde l’élève.
L’élève se fait écoute.
Attente…

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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeMar 22 Fév 2011, 09:33

    Le regard porté sur l’horizon, Miss soupira doucement. La langue de terre et de roches s’arrêtait une centaine de mètres plus loin, dévoilant l’immensité infinie de l’Océan devant leurs yeux ébahis. Même l’exclamation de Syndrell ne pouvait décrire cela en profondeur, tant c’était puissant, dans la poitrine de Miss. Et alors qu’elle plantait ses yeux dans ceux de son apprentie, violet scintillant dans or liquide, les souvenirs de sa dernière visite à cet endroit précis remontèrent en elle, tels un torrent d’émotions qui se fracassait contre les berges de son esprit.

      Le soleil était haut dans le ciel, lorsque Mituu avait décidé enfin d’amarrer contre une falaise aux prises escarpées mais pas très compliquée à escalader, à première vue. Dans la petite embarcation sur laquelle ils venaient de passer plus de deux semaines, tout avait pourtant déjà été emballé, et l’embarcation en elle-même était vide... et allait être abandonnée, d’après ce qu’en avait compris l’apprentie Marchombre. C’est avec souplesse mais en éprouvant ses muscles qu’elle sauta du bâteau pour atterrir sur du sable fin, alors que les rochers se dressaient à moins de deux mètres d’elle.

      - Bon, on fait quoi maintenant ?

      - On monte.

      Miss hocha vivement la tête, souriant jusqu’aux oreilles. Depuis deux semaines, tout ce qu’elle faisait, c’était nager, la gestuelle Marchombre et s’amuser à garder son équilibre dans des circonstances particulières. Un peu d’escalade l’enchantaît, car cela faisait vraiment longtemps pour elle qu’elle n’en avait plus fait. Ses doigts agrippèrent une première anfractuosité et c’est sans difficulté qu’elle escalada la paroi aux prises faciles à prendre en main. Cependant, cette dernière était assez haute pour que l’ascension durât plus d’une heure, et c’est toute transpirante qu’elle parvint au sommet, car le soleil ne l’avait pas attendu pour continuer sa course. Mais une fois redressée... Miss eut le souffle coupé. Littéralement. Ils étaient à l’extrême Nord de l’île de Gwendalavir, et à une cinquantaine de mètres d’elle, la terre s’arrêtait brusquement pour faire place à l’Océan, aussi immense que les cieux. Inspirant une grande bouffée de l’air marin, Miss sourit, avant de froncer les sourcils imperceptiblement.

      - Ne me dites pas qu’on retourne à l’eau, quand même...

      Mituu lui sourit en secouant la tête de gauche à droite, ce qui rassura Miss. Elle n’allait plus revoir d’eau, en tout cas sur un embarcadère, d’ici un long moment, elle l’espérait. Mais alors, que faisaient-ils ici ? Son Maître passa à côté d’elle d’un geste souple et gracieux, l’invitant à le suivre. Un sourire tranquille passa sur les lèvres de la jeune fille, alors qu’elle lui emboitait le pas.


    Miss lâcha un autre soupir, et arracha son regard de celui de son apprentie... Etait-elle encore une apprentie ? Dans tous ses gestes, elle voyait parfaitement la Marchombre que Syndrell était venue, et était réellement fière de la jeune femme à ses côtés. Elle n’avait plus rien à lui apprendre, et ces dernières semaines elle s’en était encore plus rendue compte qu’à l’accoutumée. Un sourire presque triste sur le visage, la Marchombre invita donc son apprentie à la suivre, et marcha droit vers le dernier piedmont de Gwendalavir, qui s’étentait au dessus de l’Océan. Une fois tout à fait au bout, Miss écarta les bras pour laisser le vent venir jouer avec elle, et elle sourit. Désignant un passage, à une vingtaine de mètres en dessous d’elles, elle le rejoignit en désescaladant doucement, prenant son temps et faisant particulièrement attention à son ventre rebondi. Cela lui demandait des efforts supplémentaires, forçait davantage sur ses bras et ses jambes, et elle ne pouvait même pas utiliser ses abdominaux, alors pour elle, c’était même plus compliqué que d’escalader la Chaîne du Poll... Mais elles furent bientôt sur la plateforme que Miss avait désignée... Et devant elles, un chemin aérien, de terre et de roche, s’élançait par dessus les flots. Le vent s’engouffra soudain dans les cheveux de Miss, puissant, et cette dernière sourit. Au bout du chemin, un arbre rachitique tendait ses épines vers le soleil et le ciel, mais il semblait en sale état... Et Miss attendait. Ou presque. Prenant une longueur de corde dans son paquetage, elle l’amena près des mains de Syndrell, lui demandant de la laisser les nouer ensemble, et de faire de même pour ses pieds, mais avec un peu de jeu.

    Son aventure commençait.

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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeMar 22 Fév 2011, 19:31

Le doute brillait dans ses grands yeux de chat.
Une lueur vacillante, aussi fragile que son souffle. Un arrêt, une question.


- Mais… mais pourquoi ?

Incompréhension.
Syndrell n’était plus qu’incompréhension.


* * *

Il y avait d’abord eu cette étonnante lumière dans l’océan violet du regard de son maître. Un éclat à la fois brûlant et terne, un indice qui lui était adressé et que Syndrell ne parvint pas à saisir. Elle le manqua. Plus tard, elle se dirait qu’elle avait préféré le manquer…
La jeune fille s’arrêta. Y avait-il un problème ? Ces derniers temps, elle s’était rendue compte qu’elle était devenue plus prévenante envers son mentor, plus attentionnée, plus à l’écoute ; la grossesse de Miss y était probablement pour quelque chose, et cette étrange brume dans le regard de la future maman avait distillé une goutte d’inquiétude dans le calme limpide de son être.

Miss n’avait rien dit.
Depuis qu’elles avaient quitté le relief accidenté des montagnes du Nord, elle avait donné naissance à un silence qui n’avait rien de désagréable, comme si leur relation pouvait désormais se passer de mots – ce qui était le cas. Au bout d’un an, Syndrell et Miss savaient se comprendre de manières différentes, sans passer par le langage. Un geste, un regard, un froncement de sourcil…

Syndrell ne comprenait pas. Mais Miss n’avait pas l’air de s’inquiéter, au contraire ; dans un sourire, elle enjoignit son élève de la suivre jusqu’au bord de la falaise, et Syndrell cessa immédiatement de se poser des questions. Il n’ya avait pas lieu de s’en poser, qu’elles soient parvenues au bout du pays ou non. De là où elles se trouvaient, la jeune marchombre pouvait voir l’océan à perte de vue, démonté par une atmosphère changeante, incertaine ; une tempête semblait prompte à poindre et pourtant, le soleil s’amusait à laisser jouer ses rayons entre deux nuages sombres. Le souffle coupé, Syndrell laissa vaguer un moment son regard sur ce paysage porteur d’émotions, avant de suivre son maître dans un passage escarpé qui permettait d’atteindre la dernière crique du Gwendalavir.

Syndrell fut la première en bas.
Pour la première fois, elle avait précédé Miss de quelques secondes et cette soudaine prise de conscience eut l’effet d’un petit feu d’artifice dans son cœur et son esprit – une fierté immense, un gouffre vertigineux. Certes, Miss était gênée par toutes les petites choses qu’elle vivait en ce moment – un corps qui change, une vie qui s’épanouit, bouleversement total et merveilleux… Mais elle restait quand même Miss, maître marchombre exceptionnel qui était aussi un guide fabuleux. Pressentir que le verrou de certain possibles, tel que celui de battre de vitesse son mentor ne serait-ce qu’une seule fois, pouvait avoir sauté avait quelque chose de grisant et d’extrêmement terrifiant tout à la fois.

Troublée, Syndrell fit quelques pas sur les rochers éclaboussés par l’écume salée. Levant les yeux, elle remarqua un arbre – ou plutôt, le fantôme d’un arbre : squelettique, il pointait ses branches épineuses vers le ciel, défiant toute logique dans ses courbes et sa présence sur le front de mer. Et pourtant, Syndrell trouva qu’il s’accordait étonnamment bien avec le décor dans lequel il se trouvait.

Sentant Miss s’agiter dans son dos, la jeune fille se tourna vers elle et haussa un sourcil en la voyant sortir une corde de son sac. Perplexe, Syndrell observa les rochers couverts de mousse qui les séparait de l’arbre rabougri. La traversée était-elle si dangereuse qu’il faille absolument qu’elles s’encordent ? Considérant un moment les eaux sauvages, la marchombre secoua lentement la tête.


* Marée descendante. Bave de trodd, j’espère qu’elle ne va pas me demander de me jeter à l’eau, elle a l’air glacial… !*

Comme en écho à sa pensée, Miss s’approcha de Syndrell, une étrange expression sur le visage. Parfaitement sereine, elle proposa à son apprentie d’entraver ses poignets et ses chevilles.

La mâchoire de Syndrell se décrocha.
Il lui fallu une poignée de secondes pour intégrer la demande de Miss. S’entraver ? Entraver ses mouvements, ses pas, entraver sa liberté ?


- Mais… mais pourquoi ?

Incompréhension.
Elle n’était plus qu’incompréhension.

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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeJeu 24 Fév 2011, 09:55

    - Parce que je te le demande.



[Une assurance inébranlable dans la voix ! =P ]
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeDim 06 Mar 2011, 10:20

- ...Et qu'est-ce que je vais devoir faire, ligotée de la sorte ?
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeMar 08 Mar 2011, 11:37

    - Traverser, évidemment !
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeMar 08 Mar 2011, 13:42

- Evidemment. Suis-je buse... Miss ? Vous êtes sérieuse pour les cordes ? Je veux dire, je n'ai rien contre une ou deux difficultés supplémentaires ajoutées à l'exercice mais je ne suis pas certaine de bien comprendre. A quoi cela va-t-il me servir, au fond ?
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeMar 08 Mar 2011, 18:47

    - Ca, c'est à toi de le découvrir !
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeMer 09 Mar 2011, 16:07

- Découvrir quoi ? D'accord, d'accord, pas taper, pas taper ! Je vais voir ce que je peux faire, alors...

(Soupir résigné ; considère qu'elle tend ses mains, se laissant ligoter)
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeVen 11 Mar 2011, 08:54

    Miss hocha doucement la tête. Elle comprenait totalement son apprentie, à cet instant précis : n'avait-elle pas eu la même réaction, des années auparavant ? Le soupir résigné de Syndrell voulait tout dire, mais elle finissait par tendre les bras pour que la Marchombre les lui entravât, un léger sourire sur les lèvres. Et encore, elle trouvait que la réaction de son apprentie n'était pas trop violente, bien que sincère. Elle-même, n'avait-elle pas hurlé qu'elle ne se laisserait pas entraver ? Seule une étincelle dans le regard de Mituu l'avait faite céder, lorsqu'elle avait compris qu'il ne lâcherait pas l'affaire, et que c'était une dernière leçon qu'il lui offrait. Syndrell se rendait-elle compte de cela ? Peut-être pas immédiatement, mais cela arriverait bien assez vite, elle en était sûre. Se mordant l'intérieur de la joue, elle hocha une fois la tête, avant de se baisser doucement, s'équilibrant accroupie, posant une main sur son ventre arrondi, avant d'attaquer encore une fois les pieds de son apprentie. Relevée, elle passa le dos de sa main, légère comme le vent, sur la joue de la jeune femme, tendre. Tout allait bientôt finir, elle le savait. Un soupir glissa de ses lèvres, et elle effaça ses épaules pour désigner le pont suspendu, large d'à peine un pied, qui filait vers la plate-forme où l'arbre tendait ses branches presque désespérément vers le ciel. Un éclat soudain de compréhension traversa l'esprit de Miss, mais bien trop fugitif pour qu'elle pût l'attraper. Secouant doucement la tête, elle tourna le visage vers son apprentie, un léger sourire sur les lèvres, les yeux brillants.

    - A toi.





[C'est court, c'est fait exprèès XD ]
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeVen 11 Mar 2011, 18:30

C’était insensé. Totalement, complètement, indéniablement insensé.
Et pourtant.

Pourtant, Syndrell tendit ses mains à Miss ; elle ne broncha pas tandis que son mentor, celle qui lui avait enseigné la véritable saveur du mot liberté, entravait ses membres en laissant à la corde juste assez de mou – c'est-à-dire trois fois rien… - pour qu’elle puisse se mouvoir sans avoir mal.

Mais pas sans être gênée.
La corde était lourde, plus lourde encore que dans son souvenir, et un vertige la saisit lorsqu’elle se redressa pour porter son regard sur le chemin qu’elle devait parcourir ainsi ligotée. L’incompréhension diluait l’or de ses yeux. Son mur, le mur de certitude qu’elle avait bâti tout au long de son apprentissage aux côtés de Miss, commençait à se fendiller, infime sillon de sa base à son sommet. Non pas de doute, mais de colère.
Miss venait de l’emprisonner.

Syndrell déglutit lentement et fit un pas maladroit en avant.
Sa colère augmenta d’un cran.
Elle ne la ravala que par respect envers Miss ; entre elles, il n’y avait toujours eu qu’une confiance pure et noble, fondée sur un respect mutuel que ni l’une ni l’autre n’envisagerait seulement de violer un jour. Pour la première fois, l’apprentie ne comprenait pas le maître, mais il n’en restait pas moins qu’elle était l’élève et Miss, le mentor. Celui qui sait. Syndrell ne savait pas, elle. Devait-elle savoir l’humiliation ?

Car tout ce qu’elle savait pour l’instant, c’est qu’elle se sentait humiliée, au plus profond d’elle-même. Et l’humiliation, pourtant, elle connaissait. Presque toute son enfance avait été marqué au fer rouge de la honte pour ce qu’elle était – une orpheline avec des cheveux effrayants et des yeux jaune pisseux. Une fille anormale, une fille maudite. Qu’il fallait fuir, éviter comme une maladie infectieuse, une maladie honteuse. Cette humiliation, Syndrell avait grandit avec…

Et puis, un regard violet avait rencontré le sien, et tout avait basculé. Son univers avait changé. C’était toujours le même, rempli de ces êtres qui ne savent pas conjuguer différence et respect, mais cet univers-là était plus joli. Plus bleu, plus doré, plus violet, plus harmonieux. Plus marchombre.
Un marchombre enchaîné ?

Une caresse de papillon, sur sa joue, la ramena au présent. Si la situation n’avait pas été aussi étrange, elle aurait sourcillé à ce geste, remarquant sa nouveauté, sa douceur insoupçonnée, sa volonté de lui transmettre un message plus fort encore que tous les autres… Mais Syndrell n’avait d’attention que pour ce nouveau défi, de loin le pire qu’elle ait eu à relever.


- A toi.

Silencieuse, Syndrell regarda Miss désigner d’un geste du menton le chemin qui s’envolait devant elle. Et une pointe de regret se ficha douloureusement dans sa poitrine. Elle aurait aimé s’envoler sur ce chemin ! Prendre vie, comme chaque fois qu’elle sentait l’adrénaline du danger et de l’effort exploser en elle ! Se laisser emporter par le vent qui tentait désespérément de jouer avec elle, ne rencontrant que des mains liées !
Courir, danser, voler !
Tomber.

Sa première chute fut mémorable.
La seconde, détestable.
La troisième la vit se relever en larmes.

Il y avait de la pluie dans les yeux de Syndrell ; la sourde brûlure de ses égratignures n’y était pour rien, évidemment. Elle avait connu bien pire, et tellement de fois déjà que s’écorcher genoux et mains en trébuchant sur le sol accidenté n’avait rien de spectaculaire. Non. Elle pleurait parce qu’elle ne comprenait pas. Combien de kilomètres avaient-elles parcouru jusqu’ici ? Combien de montagnes, combien de falaises, combien de dangers avait-il fallu qu’elles franchissent pour continuer d’avancer ? Un tel voyage n’est pas de ceux qui s’oublient, il s’était gravé profondément dans la mémoire de la jeune fille comme étant le plus beau de toute sa vie. Un tel périple pour en arriver là, entravée comme du bétail, à se traîner pauvrement sur le chemin de la liberté. Sa liberté. Sa liberté !


- Ce n’est pas juste !

Un cri. Syndrell ne s’était pas arrêtée de tituber, toujours un peu plus vers l’à-pic, mais sa patience rendait enfin les armes. Et sa colère s’envolait dans le vent qui la faisait vaciller, et ses mots résonnaient haut et fort au moins jusqu’aux oreilles de Miss. Le respect était intact. Et parce qu’il l’était, Syndrell n’avait plus peur d’exprimer sa fureur.
Le cri devint hurlement.


- CE N'EST PAS JUSTE ! JE SUIS LIBRE, JE M'APPELLE SYNDRELL ELLASIAN ET JE SUIS LIBRE ! LIBRE DE M'ENVOLER ! LIBRE D'AVANCER SANS AUCUN LIEN ! LIBRE D'ETRE CELLE QUE JE VEUX ETRE, ET JE VEUX ETRE MARCHOMBRE !

Fureur, fureur.
Murmure.
Syndrell ne l’entend pas – pas encore. Le vent couvre tout, et sa voix couvre le vent.


- J'EN AI MARRE ! JE NE COMPRENDS PAS, J'EN AI MARRE ! MA CLAQUE DE COURIR JOUR ET NUIT POUR ME RETROUVER FICELEE COMME UN PETIT ANIMAL DE COMPAGNIE ! MA CLAQUE DE RISQUER MA VIE A APPRENDRE LA LIBERTE SI CE N'EST PAS POUR EN PROFITER ! MA CLAQUE, MA CLAQUE, MA CLAQUE !!!

Ecoute.
Ecoute. Apprend. Comprend.
Le mur tremble, il tient bon.

* Je ne veux pas écouter. J’en ai marre !!!*

Ecoute.
Apprend. Comprend.
Tu es Syndrell Ellasian.
Tu es…

- JE SUIS MARCHOMBRE, NOM D'UN TS'LICHE ! JE SUIS MARCHOMBRE, NOM D'UN RAIS PUANT ! JE SUIS MARCHOMBRE, NOM D'UNE CHIURE DE MOUCHE ! ET JE SUIS LIBRE !

Tu es Syndrell Ellasian.
Tu es marchombre.
Tu es libre.
Tu es…

- Libre…

A genoux sur la roche coupante, Syndrell lutta pour reprendre son souffle. Elle avait mal à la gorge à force de s’époumoner, mal à la tête à force d’essayer de comprendre, mal aux yeux à force de pleurer. Mais son cœur, lui, commençait à s’apaiser. Doucement, lentement, doucement. Parce qu’un murmure venait de l’atteindre, et un murmure est plus fort qu’un cri lorsqu’il est juste.
Celui-ci l’était.


Bonjour à toutes ! Je suis Miss Nyya, celle qui vous guidera sur la Voie…
Le Marchombre se rit des éléments, il s’immerge en eux pour les renverser, il joue avec eux…
Syndrell, ne tente pas de comprendre la rivière avec la raison, c’est de l’instinct, c’est de l’émotionnel…
Qui te demande d’affronter ton passé à part toi-même, jeune apprentie ? Que pourrais-tu trouver, mis à part une immense leçon de vie ?
Dis-moi Syndrell, veux-tu mourir ?
Es-tu vent ou nuage ?
Es-tu ombre ou lumière ?
Chaos ou harmonie ?
Et ben dis-don, tu as traîné, fainéante !
Si Syndrell souhaite te suivre, je ne l’en empêcherai pas, mais je te tuerais avant. On ne vole pas mes apprentis !
Ne ralentis pas, Syndrell !
Parce que je te le demande.
Je suis Miss Nyya…
A toi…

A toi.
Ecoute, apprend, comprend. Envole-toi, Syndrell Ellasian.
Envole-toi !

Syndrell ouvre les yeux.
S’envoler ? Un marchombre ne vole pas les ailes attachées. Un marchombre n’a jamais les ailes attachées. Un marchombre…
…reste un marchombre. Avec ou sans attache. Avec ou sans ailes.
Un marchombre reste un marchombre.
Et un marchombre est libre.


Envole-toi !

Syndrell relève la tête.
S’envoler ? Elle peut le faire. Désormais, elle le pourra toujours, parce qu’elle a compris. Elle a enfin compris… Elle sait. Non pas l’humiliation, non pas la honte.
Elle sait la liberté.
La vraie, la seule et vraie liberté d’un marchombre.
Sa liberté.


Envole-toi !

Syndrell se redresse.
Elle se remet en route. Ses mains et ses pieds sont toujours attachés, mais au fond, qu’elle importance ? Elle est marchombre. Avec ou sans ailes. Avec ou sans liens. Elle est marchombre, et elle va s’envoler sur ce pont de roche, cette Voie qui brille sous ses pas, qui s’illumine devant elle. Parce que plus rien ne l’arrête, désormais. Parce que le mur a retrouvé toute sa force, toute sa certitude. Parce que lorsqu’elle tourne un instant son regard flamboyant vers Miss, un an d’aventures, de risques, de rires et de larmes prend enfin son sens. Parce que le sourire qui nait sur ses lèvres est le premier qu’elle fait en réalisant entièrement sa liberté, et ce sourire s’adresse à Miss. Parce qu’elle accepte finalement de relever le défi lancé par son mentor, s’élançant sans vaciller vers l’océan qui l’attend.

Elle s’est envolée.



Dernière édition par Syndrell Ellasian le Ven 11 Mar 2011, 23:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeVen 11 Mar 2011, 19:20

    Miss soupira doucement. Trop proche de Syndrell pour ignorer les sentiments intérieurs qui la taraudaient, elle ne pouvait pourtant rien dire. Non, elle pouvait le faire. Mais elle ne devait pas le faire. Il y a réellement des expériences qui apportent bien plus que les mots ne pouvaient le faire. Miss en avait d'ailleurs fait les frais elle-même, et l'avait bien souvent montré à son apprentie, durant cette année entière où elle l'avait guidée sur la Voie. Il y a des choses qui doivent être vécues, pour que la courbe soit harmonieuse. Son apprentie ne comprenait pas... pas encore. La colère et l'humiliation se disputaient sur son visage, dans la courbe de son front plissé et de ses yeux froncés. Pourtant, Miss ne cilla pas, soutenant ce regard sans bouger, sans rien instiller au sien, par ailleurs. Syndrell devait comprendre d'elle-même, et cela mettrait sans doute un certain temps. Mais elle comprendrait bien avant d'être arrivée au bout de ce chemin suspendu, la Marchombre en était certaine.... Mais il était tellement difficile de voir son apprentie le coeur et le corps appesantis par des émotions trop fortes et trop sincères, à la noirceur incontestable ! Elle eut presque envie de se promettre de ne plus jamais recommencer une telle chose, mais ne le fit pas : c'était un passage essentiel, un passage obligatoire, c'était cela qui permettrait à Syndrell de s'envoler, de bondir et de s'élancer dans le monde en tant que Marchombre, jusqu'aux plus profonds tréfonds de son âme, et de son être. Miss souffrait avec son apprentie. Elle sentait en elle la même colère que celle qui habitait Syndrell, la même rage, la même puissance, et en même temps cette écharpe de respect et de confiance mutuelle qui lui tenait encore la bouche muselée, alors qu'elle tombait une première fois déjà. Miss avait enseigné la grâce, l'efficacité, la vitesse, à son apprentie. Pourtant, à cet instant, elle était aussi lourde qu'un éléphant... Miss sourit à cette pensée, alors que Syndrell tombait encore... et encore.

    La jeune femme s'était glissée dans le dos de son apprentie, le long du chemin de terre, suspendu au dessus des eaux tumultueuses de l'Océan. Son ventre de plus en plus galbé et lourd décalait son centre de gravité, et son équilibre s'en trouvait chamboulé, mais elle s'y était doucement adaptée, avec toutes ces journées à errer avec Syndrell sur les criques, à grimper et à sauter, même de peu de hauteur. Un équilibre qui pouvait lui aussi se rompre aussi facilement que le bébé dans son ventre n'aurait qu'à donner un léger coup de pied.... Et alors que Miss portait une main sur l'arrondi de son corps, le cri de Syndrell lui fit relever la tête brusquement. Un large sourire se glissa sur ses lèvres, mais elle le rattrapa rapidement, l'engouffrant dans une expression plutôt intéressée, mais un peu distante, aussi. Il fallait crier, à cet instant, précis, Miss en était certaine. N'avait-elle pas fondu en injures bien plus capitonnées que celles de Syndrell, face à son Maître ? Elle avait presque failli l'insulter de tous les noms avant de comprendre... Comprendre, comme le faisait Syndrell à cet instant précis, dans le vacarme de sa colère et de son incompréhension passée. Déjà, elle était tombée à genoux, et sa voix n'était devenue plus que murmure, que Miss sentit. D'un hochement de tête, elle s'approcha de son apprentie, restant debout pour ne pas perdre plus l'équilibre. Posa sa main sur l'épaule de Syndrell, pour lui sourire.


    - Libre.

    Déjà, Syndrell se redresse, plante son regard sur la fin du chemin, pour y parvenir. Miss sent alors irradier de la jeune femme une détermination nouvelle, une nouvelle leçon qui s'est gravée en lettres de feu, et à jamais, dans sa mémoire, dans son corps et dans son âme. Et Miss suit l'ascension de son apprentie dans les cieux, l'observe faire ses premières pirouettes envolées. Et elle hoche la tête. Tout semble avoir pris un sens, désormais. Elles sont là, sur ce sentier de roche d'un pied de large, elles avancent, toutes les deux, à l'unisson. Comme un Maître et son élève, comme deux Marchombres. Comme deux soeurs, aussi. Et c'est cette alchimie bienveillante qui transcende Miss soudain, alors qu'elle se sent partir avec les embruns de l'Océan. On tapote dans son ventre, on attire son attention, et un sourire se dessine sur son visage. Elle s'arrête, alors qu'il ne reste plus que trois mètres, à peine, avant que Syndrell et elle ne fussent au bout de ce chemin, sur cette plate-forme, près de cet arbre aux branches comme des serres. Les deux mains sur les pieds de son enfant, une révélation vient brusquement lui donner une claque. Puissante, improbable, prompte. Un bonheur indéfectible. Les deux mains sur les pieds de sa fille. Une harmonie nouvelle chante en elle, et elle s'en imprègne avant de faire encore les quelques pas qui la séparent de son apprentie, de la fin de cette aventure, du début d'une aventure suivante, et pour elle, et pour Syndrell. Et une fois sur la plate-forme, Miss fait face à la jeune fille devant elle, le sourire aux lèvres. Dans un geste empreint de tendresse, elle fait glisser une mèche bleue derrière l'oreille de la Marchombre. Elle lui ôte les cordes, à ses pieds et à ses mains.

    Ce n'est plus son apprentie désormais.
    C'est Syndrell Ellasian, jeune fille libre.
    Marchombre.

    Un sourire presque tristre passe sur les lèvres de Miss.


    - Voici un peu plus d'un an que nos chemins se sont croisés, Syndrell. Un an que nos Voies se côtoyent, se longent. Désormais, nos chemins divergent. Désormais, tu es libre.

    Une inspiration.

    - Libre...

    D'un geste tendre, encore une fois, la jeune femme attrape la Marchombre par les épaules, la serre vivement contre elle. Un instant, comme une heure. Et, le sourire aux lèvres, confiante, elle saisit l'évidence qui s'était échappée d'elle, quelques temps auparavant, avant qu'elle ne passe sur le chemin de terre. Alors, elle recule d'un pas, sourit à son apprentie.

    - Nous sommes liées, Syndrell. Comme un Maître et son Apprentie, comme des soeurs. Je ne serai jamais loin...

    Miss s'adosse à l'arbre, prend une inspiration. Oui, l'évidence est confirmée. Alors, elle calque le rythme de son coeur sur celui de l'arbre. Disparaît.


- Libre...





[AAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !
Bah... pour moi c'est terminé... trop tôt U_u
Il faudra qu'on se refasse ça hein ! =D ]
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MessageSujet: Re: Groupe Leenio - Cours n°5   Groupe Leenio - Cours n°5 - Page 3 Icon_minitimeVen 11 Mar 2011, 23:34

La nuit est claire et les ombres dansent sur le mur de l’Académie, dessinée par les branches des arbres qui s’agitent au gré d’une brise fraîche et douce. Légère, elle se fait murmure qui annonce le printemps à la nature et aux hommes, soulève un peu de poussière sur le chemin, bruisse sur les pentes des toits silencieux.

Imperceptiblement, sa mélodie change. Elle devient accueillante, elle se fait joyeuse et enjôleuse pour envelopper la silhouette qui se coule contre le mur, ombre parmi les ombres. Elle longe la pierre froide un moment, s’arrête au niveau de la porte laissée grande ouverte, semble hésiter – à moins qu’elle ne soit en train d’écouter les paroles que le vent glisse à son oreille… Puis elle franchit le seuil, plus silencieuse que le plus silencieux des chats, traverse la cour, et le sourire malicieux de la lune fait scintiller un court instant le métal d’une lame sans gaine, simplement glissé à sa ceinture.

Elle s’arrête à nouveau, cette fois devant une bâtisse à l’angle de l’école, peu haute mais longue de plusieurs mètres. L’écurie est plongée dans la pénombre. Pas un bruit ne trahit la présence de l’ombre qui dépasse toutes les stalles les unes après les autres avant de finalement s’arrêter devant la plus éloignée. Un dernier arrêt, une poussière de seconde qui s’échappe pour laisser le temps au cheval et à la silhouette de se regarder. La seconde suivante, une jument hennit sa joie et piaffe de bonheur tandis que sa cavalière se jette à son encolu
re.

- Oh, Nuance…Vielle canaille, tu m’as manqué !

* * *

Syndrell dépassa l’arbre et baissa les yeux.
Elle était arrivée au bout du promontoire de terre et de pierre. Le continent s’arrêtait là ; en contrebas, d’énormes vagues venaient s’écraser en poussière d’étoiles sur les roches de la falaise, dans un vacarme assourdissant qui se mêlait au chant du vent.

Car le vent chantait.
La jeune fille voyait presque dans son esprit la partition de ce chant unique, rythmé par les battements frénétiques de son cœur et ceux, plus calmes et mesurés, du monde. Le monde, qui pulsait sous ses pieds liés. Le monde, qui respirait entre ses mains liées. Et Syndrell sourit. Elle était une marchombre attachée mais plus libre encore qu’elle ne l’avait jamais été. Son épreuve avait été difficile, davantage que toutes celles auxquelles elle avait eu droit jusque-là, parce que celle-ci engageait l’esprit et non le corps. Elle lui enseignait que pour autant que son esprit est libre de croire en ce qu’il veut croire, le reste importe peu. Les cordes ne sont rien pour le marchombre qui se croit et se sait marchombre.
Syndrell était marchombre.
Libre.


- Libre.

Un écho puissant, une révélation qui prit un sens éclatant dans la bouche de Miss. Rassurée de sentir sa présence derrière elle, Syndrell n’avait pas eu peur de s’envoler jusqu’au bout de ses convictions, jusqu’au bout de ses rêves. Dressée face au vent et à l’océan, entre terre et ciel, Syndrell se laissa emporter par le chant du vent. Pouvait-on rêver mieux qu’un tel instant, lorsque la plénitude s’installe après la tempête ? La question se dessina sur ses lèvres mais n’eut pas le temps d’exister en son.

Miss l’avait prise par les épaules pour la tourner vers elle, et l’éclat qui brûlait dans ses yeux, véritable comète de feu, aurait réduit au silence le plus belliqueux des fous furieux de ce monde. La main de la jeune femme vola à son visage, trouva une mèche rebelle, la glissa en douceur derrière son oreille, s’éloigna ; parfait écho à la caresse sur sa joue, un peu plus tôt, le geste éclata comme une bulle dans le cœur de Syndrell. A nouveau, l’incompréhension fonça l’or de ses yeux. En tant normal, Miss aurait gratifié son exploit d’une boutade enjouée, d’un clin d’œil complice et d’un coup de langue tiré entre deux sourires.
En tant normal.

Mais pas cette fois.
Cette fois, son maître saisit ses mains pour en ôter le lien, puis dénoua ses pieds dans des gestes lents et mesurés. Solennels. Irrévocables. Et ses paroles, lorsqu’elle les prononça, se fondirent dans le vent pour accompagner son chant, trouvant leur juste place dans la partition du monde et du temps.


- Voici un peu plus d'un an que nos chemins se sont croisés, Syndrell. Un an que nos Voies se côtoyent, se longent. Désormais, nos chemins divergent. Désormais, tu es libre.

Libre.
Le cœur de Syndrell fit un drôle de bond dans sa poitrine. Miss répétait ses propres paroles, une immense vague de bonheur la submergea…
…et ce fut la douche froide.
Très froide.


- Qu…quoi ?

- Libre…

- Mais…mais non ! Je ne…

Une brûlure, violente et à l’endroit du cœur, puis à nouveau la douche froide.
Chaud, froid, chaud, froid.
Syndrell se mit à trembler. Son corps refusait d’admettre ce que l’esprit, lui, avait déjà compris…


- Pas maintenant, Miss ! Pas maintenant, pas après…après tout ça ! Non !

Si, disait les grands yeux violets.
Et les larmes se remirent à couler le long des joues de Syndrell. Alors Miss la prit dans ses bras, l’enveloppant dans une étreinte plus douce et plus tendre que jamais, brisant la distance qui avait toujours été la sienne, la leur, brisant le pacte qui les unissait depuis plus d’un an, brouillant les rôles qu’elles avaient endossé, l’une comme l’autre, depuis tout ce temps. Elle qui n’avait jamais pleuré devant personne, Syndrell sanglotait comme une enfant, blottie au creux de l’épaule de Miss.

Il n’y avait plus de larmes lorsque Miss rompit leur étreinte. Une douleur atroce, celle d’un adieu, grandissait cependant depuis le fin fond des entrailles de Syndrell. La gorge nouée, elle regarda son mentor reculer jusqu’à s’adosser contre l’arbre rabougri.


- Nous sommes liées, Syndrell. Comme un Maître et son Apprentie, comme des soeurs. Je ne serai jamais loin...

La douleur était insupportable.
Syndrell esquissa le geste de faire un pas en avant.
Et Miss disparut.


* * *


- Comme ça ! Je sais que ça parait complètement dingue, ma belle, mais elle s’est vraiment évaporée dans l’arbre ! J’en suis tombée sur les fesses tellement j’en étais sciée. J’ai examiné l’arbre, tu peux me croire, et sous toutes les coutures, mais ça n’a rien donné. Ce n’était pas un pas sur le côté, j’en suis persuadée. D’abord parce que Miss n’est pas une Dessinatrice, et ensuite parce que c’était différent. Je m’y connais, tu sais, j’ai déjà voyagé de cette façon. Très pratique, sauf que ça donne sacrément la nausée… Bref, c’est à cause de l’arbre, j’en suis sûre. Mais je n’ai pas trouvé comment. Tu crois qu’il peut exister des arbres magiques ? Hé, Nuance, tu m’écoutes, oui ? Arrête de chercher des carottes dans mes poches, bougre d’âne, tu vois bien que je n’en ai pas sur moi !!!

* * *

Tanank n'était pourtant pas du genre impressionnable.
C’était un homme très terre-à-terre, le premier à se moquer des légendes qui nourrissaient les histoires des conteurs, le dernier à croire aux miracles prônés par les anciens de son village. Ses rêves à lui étaient bien plus raisonnables que ceux de bien d’autres jeunes gens de son âge – s’engager chez les Frontaliers, fonder une famille, découvrir de nouvelles contrées, devenir conteur… Il n’avait pas vingt-cinq ans, il venait d’investir dans son premier troupeau de siffleurs et les affaires lui souriaient déjà. Pas de quoi prendre des risques pour gagner honorablement son pain ! Cette vie-là lui suffisait encore mieux que bien.

Et puis un soir, on avait frappé à la porte de sa demeure. C’était une jeune femme – une très jolie jeune femme, emmitouflée dans une cape de voyage élimée qui demandait un toit pour la nuit. Bien sûr, il l’avait faite entrer, parce que quand on est un homme, un vrai, on ne laisse pas à la porte une charmante inconnue, morte de fatigue – et vraiment très, très jolie. Et non seulement il l’avait laissée entrer, mais il lui avait aussi cuisiné une soupe du pays – recette maternelle, une valeur sûre – et proposé son propre lit, dans un élan de galanterie qui venait d’il ne savait trop ou. Peut-être du fait qu’elle était très jolie.

C’était une fille étrange.
Peu bavarde, mais très curieuse ; épuisée, mais alerte. Très alerte. Ses yeux dorés – une telle couleur existe-t-elle vraiment ? – avait détaillé chaque mur, chaque porte, chaque meuble avec un soin particulier. Un moment donné, il l’avait vue jongler avec son couteau, mais il n’était pas très sûr d’avoir bien vu. Elle avait refusé d’ôter sa cape, bien que celle-ci soit humide, et avait conservé son capuchon rabattu sur sa tête tout au long de la soirée.

Il avait passé la nuit dans le fauteuil, devant la cheminée. Sans dormir, dévoré par la curiosité et l’irrésistible envie de s’approcher du lit. Trop respectueux pour cela, il s’était contenté de déterminer quelle position – assis ? en travers, sur l’accoudoir ? les deux ? – était la plus confortable. Il n’y en avait aucune.

Au petit matin, il lui avait posé deux questions. La première concernait sa cape : voulait-elle bien accepter de la retirer pour qu’il puisse la faire sécher au soleil ? La seconde était plus délicate. Il s’était senti rougir. Ne voulait-elle pas rester un peu ? Il fallait qu’elle goûte à sa viande siffleur, elle pouvait bien partager un autre repas avec lui…

Tanank n’était pas du genre impressionnable.
Elle l’impressionna trois fois.
La première, ce fut lorsqu’elle rabattit, après quelques secondes de réflexion, son capuchon en arrière, dévoilant une cascade de cheveux…bleus. Oui, bleus vif, bleu ciel, bleu bleu. Il en resta bouchée bée parce qu’il fallait bien l’avouer, cette couleur allait bien avec celle de ses yeux. Et de son teint. Et de ses lèvres. Et de ses… La seconde fois qu’elle l’impressionna, c’est lorsqu’elle lui expliqua brièvement qu’elle venait de l’autre côté de la Chaîne du Poll. Il ne l’avait pas crue immédiatement. Pour avoir vécu toute sa vie au pied des montagnes, il savait que rares étaient ceux qui habitaient dans les hauteurs, et plus rares encore, ceux qui osaient s’aventurer dans le royaume Raïs. Derrière, la région n’était pas sûre. Sauf pour elle, apparemment. Parce qu’elle venait de plus haut. De bien plus haut. Du bout du continent, en fait. Elle s’appelait Syndrell, elle avait dix-huit ans et elle avait déjà traversé le Gwendalavir dans toute sa longueur.
Impressionnant.

La troisième fois qu’elle le moucha ?
Elle l’embrassa. Tout simplement. Sa façon à elle de lui dire qu’elle était d’accord pour goûter, entre autre chose, à sa viande de siffleur.
Une semaine plus tard, lorsque la fille aux cheveux bleus reprit sa route, Tanank était prêt à reconsidérer sa vie d’éleveur tranquille.
Et à croire aux légendes, aussi.


* * *

- Il était vraiment très, très mignon et aussi vraiment très, très timide. Ne me regarde pas comme ça, je n’ai pas oublié Owen. Mais c’est un mercenaire, Nuance. Tu sais ce que ça signifie. D’ailleurs, il m’a probablement oubliée, depuis le temps… Et puis, Tanank m’a aidé à ne pas me perdre dans ma solitude. C’est dur, de dire au revoir. Ça brouille tout les repères. Tanank m’a remis sur la bonne route. Il m’a remplumée, aussi, regarde-ça ! Mais tu me manquais, ma belle. Il fallait que je rentre. Et lui n’était pas prêt à quitter ses siffleurs. Il est resté, je suis partie. Tu me connais ; je suis comme le vent, je ne reste jamais longtemps au même endroit, je voyage tout le temps. Je suis libre…

* * *

Allongée dans un lit – un vrai, avec un matelas, un oreiller et des couvertures ! – une jeune marchombre dort à poings fermés. Rassurée de sentir autour d’elle les hauts murs de l’Académie. Mais une lame dépasse de sous son oreiller. Un poignard de simple manufacture, qui ne l’a jamais quitté depuis plus d’un et qui ne la quittera jamais. Mêmes si il y a des lames dans ses bras. Même si elle est marchombre.
Un cadeau reste un cadeau.

Elle remue doucement, s’emmêle dans ses draps. Dans son rêve, trois jeunes filles et une femme aux yeux violets se tiennent dans une clairière ensoleillée.


Je vous ai prêté ces poignards pour que vous fassiez quelques lancers. On commence doucement, pour l'instant n'essayez pas de viser quelque chose. Je voudrais que vous jouiez avec l'arme, que vous vous imprégnez d'elle. Jonglez, trouez, faites ce que vous voulez, mais accordez-vous. Lorsque vous sentirez qu'un certain lien est établi, vous pourrez lancer. Prenez votre temps. Le but n'est pas de viser juste, le but n'est pas important, tout ce qui compte est le chemin. Découvrez le chemin avant tout.

La marchombre tire la langue, sourit puis s’adosse contre un arbre et disparaît. Syndrell lance son poignard. Sourit dans son sommeil.
Elle a découvert le chemin.


[ Miss, je n'ai qu'une seule chose à dire.
Merci.
Et à bientôt ! ]
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