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 Groupe Heyz - Cours n°3

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Papillon Til'Maavon
Groupe Heyz



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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Avr 2012, 19:18

–Et sinon, qu’est-ce qui vous amène ?

Un rire.
L'envoleuse riait.
Je clignais des yeux. Inutile de se demander d'où notre maître tenait son caractère jovial et son éternel sourire –même si il avait un peu fané depuis quelques minutes. La dénommée Mala se retourna vers Dolce suite à la question d'Elya. Je me mordis l'intérieur de la joue. Je ne la détestait pas, cette femme, mais je ne l'aimais pas non plus. J'avais du mal à définir ce qu'elle m'inspirait. De la peur, peut être, une part de respect en tous cas, c'est certain.

–Justement, jeunes filles, j’aimerais vous emprunter votre Maître quelques minutes…

Je restai un instant interdite.
C'est... à nous qu'elle parlait ? Nous... emprunter Dolce ? mais pour quoi faire ? Je jetai un regard incertain vers le principal intéressé, qui fixait son maître comme si elle n'avait pas parlé... puis soupira. Ce bruit, si mince fut-il, brisa la bulle de silence qui nous enveloppait, et j'eus l'impression de sortir d'un rêve.

Puis Dolce se tourna vers nous, et je levai la tête vers lui, indécise.

–Echauffez-vous, je reviens.

Je hochai la tête, pensive.
Mes pensées s'entrechoquaient sans ordre dans mon crâne, et mon cerveau menaçait de se débrancher.
"Après tout, me dis-je, je viens de passer une nuit blanche puis un lever aux aurores, à quoi est-ce que je m'attendais à repousser ainsi les limites de mon corps?" Je soupirai. Et dire que le cour ne faisait que commencer...

Il me fallut quelques instants pour m'apercevoir que Dolce et Mala n'étaient plus là.
Je me secouais alors, embataillant encore plus mes mèches rebelles et ma tresse déjà bien défaite par tous ces exercices et par les deux nuits que je venais de passer à gigoter partout sans prendre un seul bain ou me brosser une seule fois les cheveux. Cependant, notre maître venait de nous demander de nous étirer, alors je n'allais pas aller à l'encontre de ses ordres.

Et je commençai mes étirements.
Je découvris avec joie que mes courbatures ne me faisaient presque plus souffrir, et je pu m'étirer sans rien me fouler et sans m'arrêter au milieu d'un mouvement ; mais tout en m'étirant, je me recoiffais : en descendant sur mes talons, je défit ma tresse, en m'étirant vers le ciel, je brossai sommairement ma crinière rousse, en m'allongeant sur mes jambes, je les démêlai, etc.

Finalement, je me relevai.
Je me sentais bien, ces étirements venaient de finir de me réveiller, et je me sentais mieux que si je venais de boire six verres de kâ, et je me prit à sourire au ciel bleu au-dessus de nos têtes.

–Allez les filles, prenez les guides des chevaux, on court !

Je me retournai vers la source du bruit.
Dolce se tenait là, apparemment tout sourire, mais sans son maître.
Je ne pus empêcher une expression ahurie de passer sur mon visage. Où était donc Mala ? Il n'avait tout de même pas... Le regard de Dolce me fit fermer la bouche que j'avais entrouverte. Il serait temps plus tard d'aborder la discution avec tact, ou me taire, tout simplement, mais ici, et maintenant, ce n'était ni le lieu ni l'enjeu. Son attitude était claire, il fallait partir.

Sans tergiverser d'avantage, je fis ce qu'il demandait.
Je m'approchai de Lumière Noire avec des mouvements d'automate, flattai son encolure avant de faire passer les rênes au-dessus de sa tête et de suivre Dolce, en courant, Lumière Noire, parfaitement réveillée, me suivant au petit trot.
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeSam 02 Juin 2012, 00:24

Il n’y a vraiment pas de quoi sourire !

La femme, à l’aura puissante et imposante, semblait s’amuser de la mauvaise humeur d’Elya qui, quant à elle, imperturbable continuait de détailler l’ancien maître de Dolce. Bien qu’elle imaginât encore mal l’Envoleur à sa place en tant qu’apprenti, elle se doutait tout de même qu’il n’avait pas la science infuse et qu’il avait bien fallu, par conséquent, guider aussi ses premiers pas sur la voie du Chaos. Mala finit par répondre et la jeune femme haussa un sourcil puisque, à vrai dire, l’Envoleuse s’adressait plutôt à Dolce. Apparemment la raison de sa présence était là : un simple entretien en tête-à-tête avec son ancien apprenti. La rouquine n’y croyait pas trop. Il avait dû se passer des évènements sinon graves très importants pour que Mala se pointe ainsi alors qu’elle ne s’était jamais manifestée auparavant.

Alors que le silence s’installait, de plus en plus lourd, le regard d’Elya posa sur Dolce juste avant qu’il ne soupire. Depuis le début de ce cours, la jeune femme n’avait pu s’empêcher de noter que, parfois, une étincelle de tristesse éclairait le regard de l’Envoleur. Chose qu’elle n’avait jamais vue avant, et elle était prête à parier que cet événement dont il était question – enfin, selon ses suppositions – en était la source. La voix de Dolce brisa enfin le silence s’adressant à elle et Papillon.

Hochant légèrement la tête tandis que Dolce et Mala s’éloignait d’un même pas, elle ne se fit pas prier et commença à s’échauffer. Au moins, cela lui éviterait de se torturer l’esprit à imaginer des situations improbables et plutôt inquiétantes. La rouquine jeta un bref coup d’œil à Papillon qui, semblant sortir de ses pensées, s’attacha elle aussi à s’échauffer doucement avec un bâillement phénoménal. Cela la fit sourire : la fatigue physique commençait à se faire sentir après une nuit blanche et ce lever un peu trop matinal.

♠♠♠

- « La mort n’est pas une fin en soi… Le voyage continue seulement ailleurs »

♠♠♠

Nath avait toujours un don pour trouver les bons mots. Il ne savait peut-être pas apaiser la douleur, mais il parvenait toujours à faire disparaître les angoisses. Il avait fallu énormément de temps à l’apprentie de se remettre de la mort subite de sa jeune sœur et sans doute lui en faudrait-il autant pour refermer la blessure après celle de Noah. D’autant plus qu’elle avait assisté au moment même où il avait rendu son dernier souffle qui lui avait été arraché par Gazia, l’ancienne camarade de Dolce. Ces souvenirs la hanteraient sûrement toute sa vie.

Gazia…

… Elle n’était qu’une image vague dans sa mémoire. Véritable feu follet, les cheveux au vent et les yeux électrisants, elle était d’une redoutable et féroce précision. Elle ne lui en voulait pas spécialement d’avoir tué Noah sans sommation ainsi. Après tout, il avait tenté de la tuer par deux fois.

Gazia…

♠♠♠

… Elle ne savait trop pourquoi, mais la jeune femme avait l’intuition que l’ancienne camarade de Dolce serait le centre de cette conversation avec Mala. Elle ne saurait expliquer cela, mais elle songeait que c’était sûrement parce que tous deux étaient profondément liés à Gazia.

Lorsqu’Elya leva la tête, ce fut pour voir arriver Dolce. Seul. La rouquine haussa un sourcil, mais ne s’en formalisa pas. La bonne nouvelle était qu’ils allaient pouvoir continuer à avancer. En revanche, elle avait désormais la certitude qu’il s’était passé quelque chose d’assez grave pour que Mala débarque de nulle part et exige de s’entretenir avec Dolce. Elle l’avait vu à travers cette ombre qui était brièvement passée dans le regard de son maître. À force, depuis la mort de sa sœur, elle avait appris à déceler les signes de tristesse sur les visages. Les idées commençaient à s’ordonner doucement dans sa tête. L’émeraude du regard de la rouquine se perdit un instant dans le vert des yeux de Dolce. Et sans un mot, elle s’exécuta.

Un jour, il finira par en parler. Et ce jour-là il pourrait compter sur son oreille attentive. Elle était prête à tout entendre…


[Arff! Désolée du retard ^^" C'est un peu la course de mon côté en ce moment!]
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Juil 2012, 14:29

Un soupir s’échappa des lèvres de Dolce, alors que Papillon comme Elya étaient surprises et lui adressaient des têtes ahuries. Il leur adressa un pauvre sourire, avant de mettre Singa au trot derrière lui.
Oui, courir. Pour l’instant, il n’avait pas envie de penser à autre chose. Il était de toute façon certain que Mala les rattraperait avant la fin de la journée pour de plus amples explications. Ou alors, pour le tuer à son tour. Mais il ne voulait pas penser.
Juste sentir le vent sur sa peau nue, l’air glacial sur son visage, compter ses foulées, respirer doucement.
Inspiration. Expiration.
Les yeux fermés, il avançait droit devant lui. Et vers le Nord. Vers Al-Poll.

Les deux jours précédents avaient été particulièrement éprouvants. Pourtant, ce n’est pas pour autant que Dolce lésina sur les différents exercices : en effet, au contraire, le fait de ne pas vouloir penser à quoi que ce soit le rendit plus exigeant encore que d’habitude. Il n’arrêtait les apprenties que lorsqu’elles avaient parfaitement réalisé les mouvements ou lancers.

Ils coururent.
Ils firent beaucoup d’assouplissements, de musculation.
Ils chevauchèrent. Ils firent des lancers en chevauchant.
Dolce décida qu’il était temps pour ses apprenties d’aborder réellement l’art de combattre à cheval.
Certes, elles avaient déjà vu quelques petites choses. Des déséquilibres, des tire-moi-pousse-moi… Mais il ne suffisait pas de cela. Déjà, gagner en précision. Les lancers, c'était acquis, même si elles continuaient à s'améliorer. Par contre…
Il leur fit prendre des bâtons droits, et taper précisément dans des endroits. D'abord sur une pierre, puis sur un arbre, des pommes de pain lancées en l'air, des feuilles jetées et volantes, puis lui-même qui galopait autour d'elles.

Puis, elles étaient à terre et il les attaquait en chevauchant. Armées de bâtons, elles devaient tout faire pour l'empêcher de nuire, mais il était intransigeant quand à leurs attaques : jamais contre la monture. Même d'un pire ennemi, il leur expliqua :

- Non pas qu'il faut vous le refuser. Parfois, s'en prendre au cheval est la meilleure solution pour venir à bout de son cavalier. Mais quand c'est possible, autant l'épargner, d'autant qu'il peut vous être utile par la suite. La violence gratuite n'est pas de mise…

Vous êtes des Envoleuses. Des voleuses de vie. Pas des charcutières !


Après cette petite touche d'humour, ils reprirent de plus belle les différents exercices. Dolce les poussa à donner tout ce qu'elles avaient, toute leur énergie, jusqu'à la nuit. Il ne cessait d'augmenter les difficultés des exercices, puis leur nombre. Il savait que désormais elles tenaient particulièrement longtemps, donc forcément, il les poussait toujours plus loin, vers leurs limites qui s'écartaient elles aussi de plus en plus, avec leur entraînement.

Les journées passèrent. Les unes après les autres. Une semaine. Deux semaines.
Des exercices, des exigences, des assouplissements… épreuves de force, d'endurance, de dextérité… Tout y passait. Tous les jours.
De jeunes filles aux potentialités exceptionnelles, il en faisait des jeunes filles exceptionnelles.
Non, des Envoleuses exceptionnelles.

Au bout de quinze jours, ils arrivèrent à Al-Poll.
La ville.
Ses immenses tours se dressaient devant eux. Austères, elles surplombaient la ville dans son entièreté, puisque cette dernière était sous-terraine, à l'abri des attaques des animaux sauvages et dangereux des environs. Les Plateaux d'Astariul n'étaient pas réputés pour leur douceur et leur chaleureux accueil… Au contraire. Et les Raïs n'étant pas loin derrière les Frontières de Glaces, les habitants étaient aussi partiellement protégés.
Dans un soupir, Dolce engagea Singa dans la rue principale, et finit par le laisser – ainsi que les montures de ses apprenties – dans les écuries de la ville.
En sortant, il leur lança, un léger sourire sur les lèvres :

- Ca vous dirait de manger un vrai repas ? Et de dormir dans un vrai lit ?


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Papillon Til'Maavon
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeLun 30 Juil 2012, 18:33

Courir.
Ça fait du bien.
Ne penser à rien, ne pas se perdre en élucubrations inutiles.
Juste sentir son corps s'éveiller comme après un long sommeil, reprendre la foulée comme si il avait fait cela toute sa vie, se laisser emporter par la vibration de la vitesse, oublier même pourquoi on court, ne faire que cela. Oublier... tout le monde a besoin d'oublier. Mais tout le monde ne court pas.

Oubliée la mystérieuse Mala, oubliée l'insatiable fatigue musculaire.
Oublié tout cela... et pourtant, ma mémoire était bien là ! J'avais juste le loisir de choisir quoi oublier, quoi garder, à quoi penser... quoique. Non. Ne penser à rien est plus reposant. Ou, à la limite, penser à ses pieds foulant le sol humide de rosée, penser au vent qui tourbillonne autour de nous et rafraîchit les visages... Inspiration, expiration. Doucement, mais pas lentement. Profondément.

¤

Et puis les jours se succédèrent.
Et les exercices également. En excellent pédagogue, Dolce nous emmenait toujours à nos limites –qui, et uniquement grâce à lui, s'éloignaient chaque jour d'avantage–, sans pour autant nous mettre en situation d'échec. Par ailleurs, nous fîmes beaucoup d'exercices comprenant les chevaux, que semblait apprécier notre maître. Lumière noire n'était pas très jeune, mais il lui restait encore de l'énergie à revendre, même si c'était peut être son dernier long voyage.

Des combats à cheval, des lancer à cheval, de nombreux exercices encore...
Sans jamais toucher au cheval. Il nous l'expliqua d'ailleurs, qu'un cheval pouvait toujours être utile, prenant soin d'y glisser une pointe d'humour qui me tira un sourire, et sans doute un à Elya également. La relation qui nous liait tous les trois s'était teinté d'amitié, de complicité, et de respect –bien que celui-ci ai été présent depuis le début, j'avais l'impression qu'il avait quelque chose de plus à présent.

Des envoleuses. Des voleuses de vies.
Ces quelques mots, même atténués par la boutade qui avait suivit, continuaient de virevolter dans la tête. Une voleuse de vie. Était-ce cela que j'étais devenue ? Non que cela me déplaise, mais je n'arrivais pas à la cheville d'un seul des maîtres du Domaine, je ne pouvais donc pas être
déjà considérée comme une envoleuse. C'était... enfin, l'idée me paraissait étrange, trop étrange...

Et depuis, cela me turlupinait.
Dire que, dans quelques mois –moins peut être–, il y aurait le... gasp ! les épreuves dont Dolce avait parlé, puis... Non. Il ne fallait pas que j'y pense. Rester dans le moment présent. Dans les exercices. Assouplissements, renforcement de notre agilité, à Elya et à moi, endurance ou dextérité... Jusqu'à ce qu'enfin, alors qu'on ne l'attendait plus, Al-Poll surgisse sous nos yeux, après la monté du haut d'un relief particulièrement escarpé –tellement d'ailleurs que nous avions dû sauter à bas de nos montures.

Al-Poll.
Cette ville était... totalement différente de toutes celles que j'avais pu voir jusqu'alors.
Tout d'abord, elle était... souterraine. En partie du moins. D'ici, on pouvait voir des arches miniatures –moins majestueuses que l'original, certes, mais tout de même magnifiques– traverser le gouffre qui trouait le milieu de la cité, et de grandioses tours sombres mais éclairées de l'intérieur jaillir de sous la terre et d'au-dessus comme les épines dorsales d'un dragon de légende, semblant envahir la plaine comme le sang jaillirait d'une plaie.

Magnifique.
Une cité magnifique, vraiment.
Peut être plus magnifique encore qu'Al-Jeit... quoique. Non, Al-Poll était simplement d'une autre beauté que la capitale, plus sombre et plus lumineuse à la fois, plus... souterraine –au contraire d'Al-Jeit qui était beaucoup plus aérienne, comme si elle voulait prendre son envol ou défier les nuages.

¤

–Ça vous dirait de manger un vrai repas ? Et de dormir dans un vrai lit ?

Je retins mon souffle.
Après avoir grimpé la butte qui nous avait caché Al-Poll, il avait fallu encore redescendre, puis remonter sur les innombrables collines et cuvettes qui parsèment les plateaux d'Astiriul, pour enfin pouvoir entrer dans la ville. Une fois là-bas, dans la rue principale, les tours paraissaient encore plus hautes, encore plus noires et encore plus lumineuses. Dolce nous avait alors emmené déposer les chevaux dans les écuries de la ville, puis nous étions revenus dans l'artère principale.

C'est alors qu'il s'était tourné vers nous, son infatigable sourire aux lèvres, et avait prononcé ces mots, faisant miroité ces choses trop belles pour être réelles : un vrai repas, un vrai lit...

C'était là un rêve que j'avais caressé depuis que la cité était en vue, mais sans oser y croire, certaine que Dolce nous ferait de nouveau courir –sur les toits aux tuiles noires et glissantes, de préférence– sitôt nos pieds posés sur le sol, ou encore escalader les immenses et belles mais lisses tours d'Al-Poll, et ce toute la nuit.

Je ne pu empêcher mes yeux de briller, ni un sourire de s’enchâsser sur mon visage, pas plus que je ne pu empêcher mes lèvres de demander, très étonnée :

–Sans rire?


[désolée du retard, j'ai eut une tonne de choses à faire, j'ai été traînée dans un camping aussi, enfin bref j'ai eut du mal à rp Razz bon, j'espère que vous me pardonnerez]
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Aoû 2012, 23:54

Elle courait. Elya courait sans plus réfléchir. Ni trop rapide, ni trop lente, elle se calqua parfaitement sur les mouvements de Dolce et Papillon, avançant au même rythme soutenu que ses deux compagnons de voyage. Le vent frais du matin jouait malicieusement dans sa crinière de feu qu’elle avait relevé en une queue de cheval épaisse. Le dos droit, une respiration encore bien régulière, la jeune femme se laissait porter par ses longues foulées légères. D’aussi loin qu’elle se souvenait, son père avait toujours été fier de constater qu’elle avait hérité du port de reine de sa mère. La menace de Mala, l’Envoleuse qui s’était chargée de la formation de Dolce et Gazia, planant au-dessus de leur tête, semblait désormais incroyablement loin. Pourtant, la rouquine ne parvenait pas à oublier les traits sévères et, malgré ses tentatives pour le cacher, ternis par la tristesse de cette femme. Indubitablement, elle l’avait marqué. Et la certitude que ce n’était pas la dernière fois qu’elle la verrait s’ancra tout au fond d’elle. Cette perspective la fit grimacer quelque peu, mais elle chassa ces pensées d’un simple et puissant revers de main.

♠♠♠

Lentement mais sûrement, les jours se succédaient et les rapprochaient chaque fois un peu plus de leur destination et de la fin de ce voyage. Et de sa formation aussi accessoirement mais cela, malgré l’excitation mêlée à un pur sentiment d’angoisse, elle ne préférait pas y penser pour le moment. Et au même rythme que le temps qui passait, les exercices filaient tout autant. Dolce ne les laissait pas respirer une seule seconde avant que les deux apprenties aient atteint la perfection – ou presque. Chaque soir, lorsque le soleil déclinait, la jeune femme se sentait littéralement plus forte, plus puissante. Tous les jours, sous les encouragements intransigeants de l’Envoleur, elle repoussait ses limites plus loin qu’elle ne l’avaient jamais été.

Dolce décida donc d’aborder véritablement l’art du combat à cheval. Et Feu, encore dans la force de la jeunesse, ne semblait pas craindre le moins du monde de se jeter dans des situations périlleuses. Toutefois, il obéissait au doigt et à l’œil à Elya, ce qui encore un an auparavant était parfois encore difficile. A force de voyages ensembles, ils avaient, pour ainsi dire, appris à se connaître et avaient tissés des liens fort. Après tout, la jeune femme avait commencer à chevaucher avec l’étalon et jamais elle n’avait prétendu arpenter les routes de l’Empire sans Feu. A terre ou à cheval, s’entraînant sur une cible mouvante ou pas, elle répétait les même gestes jusqu’à ce que Dolce se montrât pleinement satisfait.

Cependant que l’Envoleur se laissait parfois aller à une petite boutade, à laquelle Elya répondait volontiers par un sourire amusé, il ne manquait pas de leur rappeler qu’il les considérait désormais comme des Envoleuses. Par conséquent, les filles n’avaient pas le droit à l’erreur. Elles ne pouvaient donc pas se contenter de réaliser tous ces exercices simplement correctement. Elles étaient exceptionnelles. Elles étaient des Voleuses de vie. Il fallait alors qu’elle approche du mieux qu’elles pouvaient la perfection.

D’ici quelques semaines se dérouleraient les prochaines épreuves de la rouquine. Elles lui permettraient d’accéder pleinement au statut d’Envoleuse. Pourtant, la jeune femme avait l’impression d’avoir encore des millions de choses à apprendre. Il lui semblait que le début de sa formation ne datait que de la veille. Mais déjà un long morceau de chemin avait été parcouru, et, elle le savait, tout au fond d’elle, Elya devrait juste se faire un peu confiance au moment venu. Pour s’envoler.


♠♠♠

Finalement, au bout de quelques semaines, les hautes et majestueuses murailles d’Al Poll se dressèrent enfin dans le paysage. Elles se dessinaient dans le paysage surplombant la célèbre ville souterraine partiellement protégée de toute attaque. Sombre et austère, la cité n’en imposait pas moins une certaine admiration. Ainsi les trois compagnons semblèrent littéralement être avalés par cette espèce de fourmilière géante. Malgré l’heure plutôt tardive, l’artère principale était encore noire de monde. Al Poll regorgeait d’une vie dont Elya ne se serait jamais douté.

Sortant des écuries de la ville, Dolce revint vers les deux apprenties tout sourire. Sa question mit un certain un temps à se frayer un chemin jusque dans l’esprit de la jeune femme. Un vrai repas ? Un vrai lit ? Elle ne savait même plus à quoi cela ressemblait vraiment. L’éclat qui brilla un instant dans les yeux de Papillon lui firent réaliser doucement qu’elle avait parfaitement entendu la même chose que son amie. Non, elle ne rêvait pas. Cependant, la rouquine ne put s’empêcher de dévisager un instant son maître se demandant s’il n’était pas en train de leur faire une mauvaise farce.

Un éclat brillant passa alors dans l’émeraude de son regard et elle se décida à répondre après Papillon qui semblait ne pas en croire ses oreilles non plus…

« Vrai ? Je commençais à m’habituer à la belle étoile et aux tranches de viandes séchées, mais ce ne serait pas pour me déplaire… »
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeSam 01 Sep 2012, 13:48

–Sans rire?

- Vrai ? Je commençais à m’habituer à la belle étoile et aux tranches de viandes séchées, mais ce ne serait pas pour me déplaire…


Dolce éclata de rire, et entraîna donc ses apprenties dans les ruelles d’Al-Poll, sachant précisément où il voulait se rendre. Ses quelques économies lui permettraient de leur payer une chambre coquette à toutes les deux, et ses relations feraient le reste. Ils sortirent donc des quartiers les plus fréquentés pour s’enfoncer dans des rues plus propres, où l’on sentait un quartier plus huppé. Ils finirent devant une auberge bien entretenue, et l’Envoleur laissa ses apprenties s’y introduire pour manger un morceau. Ou plutôt un bon repas.

Ce fut soirée détente, et Dolce laissa donc la fin de cette dernière « libre » à ses apprenties. Une fois leur estomac rempli, elles pouvaient faire ce qui leur chantait, tant que le lendemain matin il pouvait les trouver dans leur chambre au lever du soleil.

Lui, avait senti la présence de Mala dans l’auberge, et depuis qu’elle les avait laissés partir, et comptait bien régler cette affaire. Peut-être par une pirouette impensable, mais il n’avait pas envie de sentir l’épée de Damoclès sans cesse flotter au-dessus de sa tête. Donc il allait devoir agir.
Une fois son auge engloutie, et ses apprenties parties, il demanda un verre de bière à l’aubergiste, et son regard glissa sur la foule alentours. Ils n’étaient pas nombreux, mais l’ambiance particulière du lieu était vraiment chaleureuse, ce qui donnait une impression de cocooning en même temps que de familiarité. A peine eût-il sa bière sur la table que celle qui avait été son Maître venait s’assoir à la place de Papillon.

- Tu as vraiment des apprenties exceptionnelles. Je les ai vu travailler, tu fais un bon enseignant.
- Je suppose que je peux prendre cela comme un compliment…
- Tu sais Dolce, j’ai réfléchi à ce que tu m’as dit. Je me suis souvenue de votre apprentissage, à toi et Gazia. Il a été vrai qu’elle est tombée amoureuse de toi, je m’en souviens parfaitement… Enfin, si on peut appeler cela de l’amour. Mais ce que je lis dans ton regard, c’est que tu n’as aucun regret de ce que tu as fait, et j’ai du mal à l’accepter.
- Gazia est allée trop loin. Un point c’est tout.


Il était braqué, il l’avouait volontiers. Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait ôter son masque de fer. Il voulait bien parler pour rassurer Mala et lui dire qu’il n’avait pas besoin de mourir, et qu’elle n’avait pas à se dire qu’elle avait été une mauvaise Maître. Mais il ne sentait pas le besoin de se défendre. Pour lui, il n’y avait pas eu d’autre choix possible, parce qu’il avait choisi avant cela Syndrell. Et que Syndrell, en étant son choix, conditionnait beaucoup d’autres choix, par l’engagement qu’il avait pour elle.

- Tu es amoureux ?!

Dolce leva les yeux vers Mala. D’un côté, quelle idée de penser à Syndrell devant elle ! Elle pouvait alors très bien deviner que… Non, ne pas y penser. Mala était un détecteur de pensées. Et en plus, sa question n’eut comme réponse qu’un haussement d’épaules.

- Ce n’est pas la première fois que l’un de mes apprentis meurt. Par contre, c’est bien la première fois que l’un d’eux soit énamouré ! Et ceci explique cela…

L’Envoleuse bascula sur sa chaise pour faire le tour de la table. Dolce, légèrement tendu, se demanda ce qu’elle allait faire. Dans le pire des cas, il vendrait chèrement sa peau ! Mais Mala ne fit que passer sa main dans ses cheveux courts pour tenter de les ébourrifer.

- Allez, occupe-toi bien de tes deux têtes de mules, ne laisse pas ça te monter à la tête. Même si apparemment, tu maîtrises pas trop mal cet art.

Le jeune homme fronça les sourcils, et son regard croisa celui de celle qui avait été son Maître. Quel retournement de situation ! Il peinait à comprendre la logique de son Maître, à cet instant précis, c’était un fait. Mais si elle ne lui en voulait plus, il ne pouvait qu’être content.

- C’est bizarre, je ne suis pas habitué à autant de compliments !

Un sourire étira ses lèvres, et Dolce comme Mala hochèrent la tête en signe d’au revoir.
Enfin sereins.


§§


- Allez les filles, debout !

Les premières lueurs de l’aube teintaient tout juste l’horizon lorsque Dolce réveilla Elya et Papillon. Ils prirent un rapide déjeuner, et Dolce réserva les mêmes chambres pour dix jours auprès du gérant de l’auberge. Puis, ils filèrent dans les ruelles.

La ville regorgeait d’occasions de développer des tas de capacités, et Dolce tentait de toutes les saisir. Discrétion, rapidité, escalade, courses… Tout était bon à prendre, et il aimait mettre ses apprenties en situation périlleuse le temps de quelques instants, pour savoir comment elles se débrouillaient rapidement, et leur donner de précieux nouveaux conseils. Ainsi, Elya se fit attraper une main par un marchand qui l’avait vue voler une pomme – parce que Dolce avait hélé le marchand à cet instant – ce qui lui avait demandé une pirouette étonnante et galvanisante ; Papillon s’était retrouvée nez-à-nez avec un dessinateur hautain alors qu’elle cherchait une pièce dans le fond d’une fontaine…

Que d’aventures, et de fous rires ! – Enfin, surtout pour Dolce – Mais ce dernier prenait un certain plaisir à pousser ses apprenties dans leurs derniers retranchements, mais moins physiques désormais : tout était dans les réflexes, dans leur maîtrise des mots, dans leur temps de réflexion quand elles avaient à réfléchir momentanément. Elles ouvrirent sans doute plus de cent serrures en moins de dix jours, durent se défendre contre des bandits des rues, voler un peu de nourriture ou des objets inutiles dans des endroits en pleine vue, se faire discrètes pour filer des gens décrits par Dolce – des nobles protégés, c’était plus drôle – bref… Elles furent éprouvées.

Et là, alors qu’ils marchaient à trois, ils tombèrent directement sur deux gardes… qui disaient quelque chose à Dolce.

- C’est la gamine, là ! Elle a filé le patron !
- T’es sûr que c’est elle et pas l’autre ? Parce que les critères sont proches quand même !
- On s’en fout, on s’fait les deux !


Un sourire étira les lèvres fines de l’Envoleur, qui laissa donc la place à ses deux apprenties pour se mesurer à ces gaillards… Qui étaient, eux, de vrais guerriers.

- Détails et temps. Souvenez-vous de ce que je vous ai dit.

Percevoir les détails pour considérer la globalité.
Le temps, que l’on perçoit, dans lequel on se glisse.
Un sourire traversa le regard vert de Dolce.
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeLun 10 Sep 2012, 21:39

Non. Non, elle ne rêvait apparemment pas. Dolce venait bel et bien de leur proposer le plus sérieusement du monde de pouvoir manger un vrai repas et dormir dans un véritable lit avec un matelas, une couverture et un oreiller. En réponse à leur franche incrédulité, l’Envoleur ne tarda pas à éclater de rire. Sans plus se poser de question, la jeune femme le suivit dans les ruelles de la ville souterraine. Peu à peu, elle constatait qu’ils quittaient les quartiers populaires particulièrement touchés à sa grande surprise par un taux de mendicité qui dépassait de loin ceux des coins pourris de la capitale. Jamais elle ne l’aurait imaginé. Pourtant c’était une triste réalité qu’Elya découvrait là. S’enfonçant dans des quartiers plus chics de la ville, la rouquine restait absolument muette d’admiration devant une architecture si différente de ce qu’elle connaissait mais tellement époustouflante.

L’auberge dans laquelle les entraîna Dolce était propre et accueillante. La décoration chaleureuse plaisait beaucoup à Elya qui s’y sentit tout de suite bien, humant la bonne et douce odeur des fumets sur le feu. Et la perspective d’un bon repas partagée la réjouissait sincèrement.

L’Envoleur leur laissa finalement quartier libre pour la fin de la soirée, à condition bien sûr, cela allait de soit, que les filles soient opérationnelles dès le lendemain matin. La rouquine ne se fit donc pas prier et décampa sur le champ, trop heureuse de pouvoir profiter d’un peu de répit, mais non sans avoir remercier dûment son maître. Après tout, elle n’avait pas souvent l’habitude de se voir offrir une chambre et un repas digne de ce nom. Sauf en de rares occasions, lorsqu’elle revoyait son marchombre de frère. Enfin seule dans la chambre qui lui était allouée, la jeune femme posa ses affaires et se laissa choir sur le rebord du lit en soupirant. Qu’allait-elle donc bien pouvoir faire ? Dormir ? Elle n’en avait pas encore envie ! Sortir ? Pourquoi faire ? Cependant, cela lui paraissait de loin la meilleure idée. Elle finirait bien par trouver de quoi occuper sa soirée…

♠♠♠

… Et quand Dolce vint les réveiller alors que les premières lueurs de l’aube illuminaient à peine timidement l’horizon, Elya venait de passer une petite et courte nuit, plutôt agitée. C’est non sans un grognement qu’elle s’extirpa de ses draps encore chauffé par son compagnon d’une nuit. Dans le plus grand silence, elle enfila ses habits avant de rejoindre l’Envoleur ainsi que Papillon déjà attablés pour le petit-déjeuner. Mais avant de filer, Elya remarqua avec un sourire mal dissimulé que Dolce leur réservait les mêmes chambres pour encore une dizaine de jours. Vraisemblablement, l’Envoleur ne manquait pas d’imagination quant aux nouveaux exercices qu’il allait bien pouvoir trouver à ses apprenties. La rouquine s’attendait donc à toutes les surprises possibles. Et elle avait raison !

Plus d’une fois, la jeune femme s’était prise pour la reine du monde du haut des plus hauts toits de la ville souterraine. Qu’il fasse une chaleur à crever, qu’il vente, qu’il pleuve, Elya était presque certaine de connaître les moindres pierres de chaque mur de la ville. Comme toujours, Dolce commençait la journée par ce que la rouquine se plaisait à appeler désormais une course de santé. Chaque fois, à chaque fin d’exercice, les filles s’amélioraient un peu plus, la jeune femme le sentait imperceptiblement, tout au fond d’elle. Elles maîtrisaient toujours un peu mieux les différentes situations périlleuses auxquelles Dolce se plaisait à les confronter – quoi qu’il ait parfois des idées quelque peu tordues.

Ainsi, un jour, tandis qu’Elya s’exécutait discrètement de voler une pomme sur l’étal d’un brave marchand que Dolce lui avait désigné quand ce dernier s’en donna à cœur joie pour le héler. La jeune femme, prise de court avait retenue une bordée de jurons colorés tandis que le marchand lui attrapait le poignet avant qu’elle ait pu filer, prise sur le fait. La rouquine savait pertinemment le sort réservé aux voleurs et elle préférait tout de même garder sa main. Elle en aurait sûrement besoin à l’avenir. C’est alors qu’un détail la frappa. Un homme, d’un quarantaine d’années peut-être, profitait de l’inattention du marchand pour lui dérober ses plus beaux légumes. Elya, réagit alors en conséquence, vive comme l’éclair. Choisissant, par une pirouette improbable, d’assommer le pauvre homme, elle parvint à retourner la situation à son avantage en désignant le voleur qui s’enfuyait. Mais déjà il était rattrapé par des gardes qui par un heureux hasard n’avait rien vu des frasques de la jeune femme. Adoptant son plus beau sourire, elle parvint à s’éclipser plutôt rapidement pour rejoindre discrètement Dolce et Papillon qui semblaient tous deux réprimer un sacré fou rire.

- « Ca n’a rien de drôle » leur avait-elle lancé d’une moue boudeuse.

♠♠♠

Ce jour-là, alors qu’ils marchaient au hasard des rues d’Al-Poll, les trois compagnons tombèrent nez à nez avec que deux gardes qu’Elya n’eut aucune peine à reconnaître pour la simple et bonne raison qu’elle avait déjà dû leur échapper une fois… Et qu’elle allait sûrement devoir recommencer – ou pas. Ils ne mirent effectivement pas cinq secondes pour décider de s’en prendre aux deux apprenties à qui Dolce rappelait déjà de précieux conseils de son éternel sourire serein. Le regard de la rouquine alla un instant des deux gardes vers l’Envoleur, légèrement inquiète. Ces deux gaillards semblaient être de véritables guerriers et les derniers qui avaient croisé son chemin lui avaient laissé un souvenir cuisant – et pour cause, elle avait bien failli y laisser la vie. Mais, hochant imperceptiblement la tête, elle se souvint qu’elle avait parcouru un bon bout de chemin encore depuis. Plongeant son regard d’un émeraude pur dans celui de Papillon d’un vert intense également, d’un accord tacite silencieux, elles décidèrent de s’occuper chacune d’un, tout en restant cependant attentive l’une à l’autre – juste au cas où.

Détail et temps…

Les deux hommes étaient vêtus d’une lourde armure qui, au contraire des deux apprenties, leur permettrait une liberté de mouvement et une rapidité relativement limitées. La rouquine le remarqua immédiatement avant que l’un deux ne bondisse vers elle hargneusement. Elle évita souplement de justesse. Observant d’abord plus qu’elle n’attaquait, la jeune femme ne fit que se défendre dans un premier temps, ce qui agaça l’homme car elle parait tout avec une précision incroyable. Malgré tout le sérieux qui y régnait, l’émeraude de ses yeux brilla quelques secondes.

C’était certain, si Elya voulait passer à l’offensive, le faire de manière frontale était exclu. En effet, elle ne tenait pas spécialement à écoper quelques bleus de plus à surveiller prudemment. Il fallait au contraire surprendre. Et par conséquent anticiper les moindres gestes du guerrier afin qu’elle puisse au moment propice lui voler son temps et frapper là où il ne s’y attendait pas. Fort.

L’erreur que la rouquine ne tarda plus à tomber. La lame féroce de son adversaire venait de tracer une ligne de feu sur son épaule, plutôt profonde. L’homme cilla quelques seconde face à l’absence totale de réaction de la jeune femme. Normalement, tout le monde vacille suite à un coup si bien porté. Normalement, il aurait pu en profiter et l’achever. Mais Elya n’était pas une fille normale et il en fit les frais. Sans l’once d’une hésitation, elle cueillit son adversaire d’un formidable et puissant coup au plexus qui plia l’homme en deux. Littéralement. Ne lui laissant aucun répit, la jeune femme l’envoya mordre la poussière quelques mètres plus loin. Il essaya de se relever avec difficulté. En vain. La rouquine, lui explosant le nez, l’acheva. Avec un demi sourire, la jeune femme se fit la réflexion que l’homme ne risquerait pas nuire à quiconque avant longtemps. Se frottant les mains, elle jeta un œil à Papillon qui achevait sans trop de difficultés semblait-il l’autre gaillard.

Soupirant, elle rejoignit finalement Dolce, se demandant, non sans un éclat brillant dans le regard, quelle autre idée tordue allait-il trouver pour les éprouver avant la fin de cette journée…
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeJeu 11 Oct 2012, 17:31

- C’est pas très malin ça !

Dolce fit une moue dépréciative en désignant l’épaule blessée d’Elya. Il aurait voulu dire qu’elle était inconsciente, mais au contraire, elle savait parfaitement ce qu’elle faisait. Il aurait juste préféré qu’elle soit un peu plus patiente et attende une vraie ouverture de la part de son adversaire – ou alors en provoquer une, mais pas en se blessant.
Un soupir désabusé franchit les lèvres de l’Envoleur, et il sortit son onguent miracle de son sac pour l’étaler sur la blessure de son apprentie.

Elya comme Papillon s’étaient pourtant débrouillées comme des chefs, c’était un fait.
Mettre hors d’état de nuire ces deux combattants ne leur avait pas pris longtemps, autant à l’une qu’à l’autre, et cela démontrait de leurs capacités. Un vrai combat ne durait jamais longtemps, ou alors c’était que les forces étaient trop égales ce qui n’augurait rien de bon, évidemment.
Le but étant toujours de garder un maximum d’énergie, et donc de finir le plus rapidement possible.

Un sourire en coin étira les lèvres de Dolce, alors qu’il ramenait les deux apprenties à l’auberge.

- Je crois que vous êtes prêtes…


§§§



Et ils étaient repartis.
Parce que Dolce avait tellement insisté que finalement, les deux jeunes filles n’avaient pas tant à apprendre que cela. Juste à se perfectionner… et il leur avait déjà dispensé tous les conseils qu’il possédait, ou presque – il en gardait quelques-uns, encore, qu’elles n’appliqueraient et ne pourraient comprendre qu’avec un peu plus de maturité.
En rentrant, il savait très bien ce à quoi il allait les confronter. Pourtant, il en était persuadé : elles étaient prêtes. Il ne le leur avait pas dit à la légère.

Ils couraient, ils chevauchaient. Ils réalisaient toujours plus d’exercices.
Et chaque soir, Dolce s’endormait avec une dernière pensée pour Syndrell.
Où était-elle ? Que faisait-elle ? Pensait-elle aussi à lui ?
Il finissait par sombrer dans le sommeil avec un léger sourire aux lèvres, alors que ses pensées s’envolaient vers la jeune Marchombre aux cheveux bleus.

Quinze jours de plus leur furent nécessaire pour retrouver le couvert d’Ombreuse, et ensuite Dolce traina encore quelques temps dans la forêt dense, entre quatre et cinq jours. Chaque rencontre ou obstacle était toujours un moyen de voir ses apprenties à l’action, et de leur permettre d’améliorer le panel complet des capacités qu’il leur avait apprises. Pourquoi s’en priver ?

Néanmoins, ils finirent par arriver près du Domaine, et même dans le cratère… dans les écuries, où Dolce s’occupa de Singa avant d’attendre que les deux jeunes filles eurent terminé elles aussi leur pansage.

- Et bien… nous sommes arrivés.

Un constat bien inutile, certes, mais il s’était senti obligé de le dire.

- Je vous ferai parvenir une lettre pour la suite des réjouissances. Mais ne paniquez pas. Vous êtes prêtes.

Il leur sourit, presque tendrement, et sa voix se fit plus grave.

- Vous êtes prêtes…

Certitude absolue, inébranlable.
Hochant la tête, l’Envoleur prit une inspiration et salua une dernière fois les deux jeunes filles rousses, avant de faire demi-tour pour entrer dans le Domaine, et parvenir jusqu’à sa chambre. Il s’allongea sur le lit et… s’endormit comme une masse.
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeSam 20 Oct 2012, 00:58

Elya ne pu que sourire le plus innocemment du monde lorsque Dolce désigna son épaule d’un air désabusé. D’accord, elle voulait bien admettre que ce n’était pas très malin, mais au moins il fallait reconnaître que ça avait été plutôt efficace – et plutôt vite expédié en fait. C’était tout ce qui comptait, non ? Les deux hommes étaient littéralement hors d’état de nuire et elle, elle pétait complètement la forme. Enfin, malgré tout, elle comprenait la cause du sourire mi-figue mi-raisin de l’Envoleur : il aurait fallu qu’elle soit plus patiente, certes, mais ce mot ne faisait pas vraiment partie de son vocabulaire. Ce n’était pas à son âge qu’elle allait se refaire, c’était certain ! Toutefois, lorsque Dolce étala une couche d’onguent sur sa blessure, elle se laissa faire sans protester. De toute façon, le regard de son mentor aurait suffit, à lui seul, de la faire taire – après tout, s’il ne parvenait pas à la moucher d’un simple regard, qui d’autre le pourrait alors ?

La rouquine finit par hausser les épaules pour suivre Dolce en silence dans les rues de la cité souterraine, même s’il fallait bien l’avouer, elle gardait toujours ce léger sourire qui étirait le coin de ses lèvres. En l’espace des quelques jours qu’ils avaient tous les trois passés dans la ville, la jeune femme avait l’impression de tout voir d’un autre œil. Certains détails la frappaient plus qu’avant. Et lorsque son regard émeraude glissait discrètement autour d’elle, il lui semblait qu’elle voyait pratiquement tout – de la simple barrette à cheveux qui, ouverte manquait de tomber à tout moment, à la poche pleine d’un voleur des rues.

Ils étaient presque arrivés à l’auberge désormais. Elya connaissait la rue par cœur pour l’avoir parcourue des centaines de fois, de jour comme de nuit. Elle savait que la vieille voisine sortait faire sa petite balade au marché du quartier en milieu de matinée. Puis, en revenant de sa promenade matinale, elle pendait toujours son linge juste au moment où les rues se vidaient, à l’heure de manger en fait. Tout l’après-midi, elle tissait avec une adresse hors norme. Et le soir, tard le soir, une petite lumière brillait dans sa chambre. Pour qui ? Pour quoi ? Elya n’avait préféré ne pas s’en mêler. De l’autre côté, pour faire simple, la maison n’était qu’occasionnellement habitée selon ce que lui avait dit l’un de ses amants d’une nuit. Un type étrange, peu bavard, limite associable. Etrangement, elle s’était souvenue, sur le coup, des quelques heures les plus bizarres de sa vie : celles où elle avait découvert que les Dentelles Vives avaient un cœur. Il lui fallut plusieurs minutes avant de retrouver le nom de l’homme qui lui avait évité, ce jour-là, de sérieux ennuis. Gil. Un drôle de loustic. Elle ne l’avait jamais revu – ni Kaünis depuis en fait – et elle devait bien avouer qu’elle ne s’en portait pas plus mal. J’en connais un autre comme ça…

La voix de Dolce, alors qu’ils étaient enfin arrivés, coupa court à ses réflexions. Mais l’information mit un certain temps à se frayer un chemin jusqu’à son cerveau. Elle ne tarda cependant pas à réaliser l’ampleur de ce que venait de dire l’Envoleur. Prêtes ? Bien plus qu’un simple examen, la rouquine savait ce que cela signifier. L’Ahn-Khu se dessinait dangereusement devant ses pieds, et avec lui la fin de son apprentissage. Plus de cours. Plus de Papillon. Plus de Dolce. Seule. Au fond, cela lui faisait très peur car, après tout, jamais encore elle n’avait été seule dans sa vie…

- « Prête ? » réussit-elle tout de même à déglutir.

♠♠♠


Ils n’avaient pas plus traîné à Al Poll. Et c’est presque à contre-cœur qu’Elya se lançait sur le chemin du retour avec Dolce et Papillon. Malgré ses sensations et ses capacités qu’elle sentait s’affiner de jour en jour, l’Envoleur semblait toujours aussi imaginatif en terme de nouveaux exercices pour torturer les deux apprenties. Mais chaque fois, cela ressemblait un peu plus à des défis, à des jeux du genre « Cap ? » ou « Pas cap ? », même si Dolce ne tarissait pas de précieux conseils.

Chaque soir, elle s’endormait un peu plus vite. Chaque nuit, elle dormait un peu plus longtemps malgré les cauchemars qui continuaient de troubler son sommeil. Loin d’oublier Noah et la façon dont il était mort, elle tentait tant bien que mal de le faire taire – il avait fait bien assez de bêtises comme cela.

Les paysages défilaient littéralement à vitesse grand V. Peu à peu, ils devenaient plus sombres, plus arides, plus familiers en somme. Il ne leur fallut que peu de temps pour retrouver le couvert d’Ombreuse – quinze jours, peut-être un peu moins même, Elya n’en savait trop rien. Courir, combattre, grimper aux arbres, escalader des parois abruptes, chasser, tout était prétexte à un nouvel exercice. Tout s’enchaînait et ils finirent par arriver au Domaine. Fin du voyage. Fin du cours. Après avoir soigneusement pansé et bouchonné Feu qui, pour une fois, ne semblait pas mécontent de retrouver un box, la rouquine rejoignit Dolce et Papillon dehors non sans un sourire lorsque l’étalon s’ébroua un instant.

Prête. Encore une fois, ce mot résonna dans l’air. Dolce semblait grave. Jamais encore elle ne l’avait vu comme cela. Peut-être commençait-il à réaliser, lui-aussi, que le prochain examen que les apprenties passeraient les rapprocheraient toujours un peu plus du moment fatidique où il estimerait qu’elles seraient capable de voler de leurs propres ailes. Voleuses de vie. Envoleuses…

Elya ne put que hocher la tête silencieusement en regardant la silhouette de son maître s’évanouir à l’horizon. Malgré l’étrange boule d’angoisse qui lui nouait la gorge, elle se tourna vers Papillon l’invita d’un sourire.

« On rentre ? »
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MessageSujet: Re: Groupe Heyz - Cours n°3   Groupe Heyz  - Cours n°3 - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Oct 2012, 23:54

La répartie sembla plaire à Dolce, qui éclata de rire.
Je souris moi-même avant de suivre le mouvement –oui, parce que notre maître n'étant fait que d'air et sans cesse en mouvement, il était encore partit– ...qui consistait à s'éloigner des cartiers pauvres et à s'enfoncer plus au centre de la cité, avant de bifurquer soudain pour atterrir.. devant la porte d'une auberge. Et naturellement y entrer.

Cette soirée me fit un bien fou.
Tant qu'on a pas essayé, on ne peut pas savoir l'effet que produit un excellent repas à base de viande de siffleur enrobé de sauce au miel, après un voyage épuisant de plusieurs semaines pendant lesquelles vous avez mangé des bâtonnets de viande assez insipides et dormi à même le sol. Je crois bien que j'ai arrêté de compter à partir de la sixième fois où je me suis resservie.

Et puis Dolce annonça que nous avions champ libre jusqu'à demain matin.
Le remerciant chaudement, je montai dans ma chambre pour y déposer sac et tracas.

¤

–Allez les filles, debout !

J'ouvris un œil. Et le refermai.
Mais je m'étirai en soupirant et ouvris progressivement les paupières.
Pas question d'être en retard.

Quelle soirée...
Prenant le carnet et le crayon que j'avais sur moi depuis très récemment, enfin, récemment avant le cour du moins –depuis mon passage dans une taverne d'Al-Vor en fait– j'étais partie en vadrouille pour... ben, dessiner. Pas dessiner comme les dessinateurs ou les mentaïs, je n'avais évidemment pas ce don, mais dessiner avec un crayon et une feuille, puisque que beaucoup d'alvariens semblaient oublier qu'avant de désigner l'art de l'Imagination, le dessin était au départ le fait de reproduire sur papier des formes réelles ou imaginaires.

Et, croyez-le ou non, c'est ce à quoi j'ai passé ma soirée.
Tout en explorant la ville. Elle est si belle, si sombre... peut être pas assez chaotique pour être parfaite, mais assurément très belle. Et j'ai croqué. Tout ce qui passait sous mes yeux –ou pas loin. Je n'avais pas la prétention de savoir "bien dessiner", mais cela m'a fait un bien incroyable ; surtout que le fait de créer m'a remplie d'un plaisir aussi puissant qu'insolite.

Il y a bien deux rencontre que j'ai faite dans cette soirée.
L'une alors que je tentais de reproduire le contour d'une fenêtre décorée d'une myriade de motifs gravés dans la pierre sombre. Je n'avais pas remarqué que j'étais dans un quartier légèrement "défavorisé" enfin, je l'avais noté sans rien en avoir à faire. Et j'avais fait la rencontre d'une bande de quatre... euh... hommes... qui m'avaient demandé combien je prenais tout en crachant sur le feuillet que je tenais sans leur prêter attention. En fait, cette rencontre mémorable fut surtout celle de leurs sangs avec les pavés et les murs.

Et, malheureusement, avec le-dit feuillet.
Ayant ainsi gagné de l'argent de poche sans travailler pour autant, j'avais décidé d'éviter à l'avenir de salir mon carnet, car quoique les tâches rouges lui donnaient un certain charme, je préférais que les pages ne restent pas collées les unes aux autres ou que les traces de la mine de plomb ne s'effacent. C'est pourquoi je suis allée plutôt vers un endroit qui me semblait mieux fréquentable, même à cette heure avancée de la nuit : un parc.

Les jardins étaient magnifiques.
Incroyable rassemblement de couleurs et de formes que la nuit n'arrivait pas à étrenner, leur donnant juste un air plus mystérieux mais aussi plus argenté de part l'éclat de la lune, pleine ou peut être gibbeuse au dessus de nos têtes.

Et c'est là que je les ai vus.
Deuxième rencontre. Assis sur un banc comme si ils étaient seuls au monde.
Non, pas comme si. Un jeune homme aux tresses brunes et à la peau bien plus qu'hâlée, si bien que je l'ai d'abord prit pour un faël, mais il était bien plus grand ; surtout par rapport à la deuxième personne, celle qu'il couvait du regard... Moi qui avait commencé à croquer, je m'arrêtais net.

Même dans mes souvenirs, je n'en suis pas certaine.
Avais-je bien vu ? Était-ce bien... zut, c'est vrai, elle n'avait pas daigné me donner son nom.
L'araignée. L'araignée avec qui j'avais combattu le brûleur. La combattante hors pair, la plus agile et rapide, et sadique des envoleuses que j'avais eut l'occasion de voir à ce jour.
Et celle qui m'avait montré le chemin.
La Voie.

¤

Le petit déjeuner.
Nourrissant, doux, calme, quasi-silencieux.
Il est passé comme un rêve alors que je suis déjà en train de filer dans la rue.
Un rêve. Comme la deuxième rencontre de cette nuit. En fait, si je n'avais pas fait ce dessin, j'aurais été certaine d'avoir rêvé ce couple. Deux êtres si différents et pourtant si... complémentaires. Une de mes meilleures esquisses.

J'eus bien d'occasions de l'oublier.
Tout d'abord Dolce, serein, amusé et fin pédagogue, exigea de nous un nombre illimité d'exercices, que je me pris à déguster comme on croque dans une pomme particulièrement rouge, sucrée et juteuse. Surprise mais heureuse, je découvris également que mon corps était bien plus fort, bien plus souple et bien plus résistant aux courbatures qu'auparavant –et même qu'avant le début de ce cour.

Totalement génial.
C'est alors que notre maître nous offrit un nouveau genre d'exercices...
Le vol. À dire vrai, je n'avais... jamais volé... autre chose que de la nourriture dans les années qui avaient suivis mon renvois de l'académie des tailleurs de branches d'Al-Jeit. Et plus jamais depuis je n'avais été dans le besoin, enfin, pas après ma rencontre avec l'Araignée Blanche ni avec ma nouvelle Voie en tous cas...

Ainsi, les vols avaient débutés.
Je ne me débrouillai pas si mal après quelques débuts assez difficiles.
Je me débrouillai sans doutes avec trop de facilités car mon maître –comme à Elya d'ailleurs– prenait un malin plaisir à nous mettre en difficulté. Ainsi, une fois, sur une petite place...

L'eau de la fontaine est fraîche.
Et douce : je laisse un instant une main lascive caresser sa surface jusqu'à même se perdre dans l'onde. Comme une passante fatiguée par la chaleur de la ville qui voudrait se rafraîchir par une trop chaude soirée. Je ramenais ma main à mon front...

C'est alors que je l'aperçu.
Sourcils hauts, air morgue, nez hautain et bouche méprisante.
Et la tenue des maîtres dessinateurs d'Al-Pol qui venait compléter la caricature vivante du maître dessinateur acariâtre et hautain, qui tenait à ce qu'on le respecte et qu'on lui obéisse. Et qui se croyais supérieur du simple fait de son violet manteau de l'académie qui, il faut le dire, est assez laid pour être remarquable le fait de le porter.

Main dans les cheveux, je lui offris mon plus beau sourire...
...avant de profiter d'un mouvement de la foule pour disparaître à ses yeux.
Quand il arriva devant la fontaine de marbre, il n'y avait plus personne.
Quant à moi, deux pièce-étoiles de plus dans la poche et bercée par la foule qui ne me ralentissais pas plus qu'un souffle de vent, j'avais un grand sourire aux lèvres...

À autre jour, autre leçon :
Un jour que nous marchions, Dolce, Elya et moi, pour une fois pas en train de crocheter une serrure, de se battre, de voler quelque chose ou de filer quelque noble –ce qui est très rare, vous en concèderez !–, nous tombâmes sur deux hommes vêtus ainsi que des gardes et qui, semblait-il, étaient en train de se concerter en nous regardant arriver –manières peu polies et peu discrètes à mon goût, surtout qu'ils parlaient assez fort pour que j'entende sans même avoir à me concentrer.

- C’est la gamine, là ! Elle a filé le patron !
- T’es sûr que c’est elle et pas l’autre ? Parce que les critères sont proches quand même !
- On s’en fout, on s’fait les deux !


Sans jeter un seul regard aux deux gardes, mon attention était fixée sur le visage d'Elya.
Elle sourit et je hochai la tête. Je me tournai enfin vers les gardes qui semblaient hésiter devant des ennemies, filles tout d'abord, et qui en plus ne les regardaient pas. L'hésitation est une grave erreur, en combat en général. Tout en restant à l'écoute du combat qui allait bientôt commencer à quelques pas de moi, je choisis de déconnecter ma raison consciente ainsi que mes doutes pour ne plus suivre que mon instinct.

Détail et temps.

...tout en me laissant porter par les deux maîtres-mots de Dolce.

¤

Choc.
Le combat se déroulait comme une chorégraphie.
Tout du moins si l'un jouait la maladresse, l'hésitation et l'imprécision et que l'autre jouait la guerrière ; et du moins également si ce n'avait été du sang qui coulait depuis plusieurs entailles dans les défauts de l'armure du soldat. Pour l'instant, pas une seule blessure pour moi. Mais j'étais dans un état d'esprit tel qu'aucune fierté ne venait, même partiellement, venir troubler ma concentration.

Du moins, jusqu'à ces deux secondes...
Les deux secondes post-choc.

J'avais tout écarté de mon esprit, tout.
La seule chose qui aurait pu me troubler, c'était... l'autre combat, auquel j'étais restée reliée tout de même, à quelques pas de là à peine –quoiqu'un peu plus à présent sans doutes. Elya ? Elya, blessée ? Impossible ! Je n'eus que l'envie de me retourner. Et l'envie suffit. Pour ces deux secondes d'hésitation.

La chorégraphie se brisa.
Et une douleur me vrilla le flan.
Je n'étais plus dans mon état d'esprit instinctif, combattant.
Il fallait que je le retrouve.

Je m'éloignai de trois pas, dansant presque.
Chorégraphie. Chaos. Équilibre.
Mon instinct reprit le dessus.

Et un sourire fendit mon visage.

¤

Voilà, c'était fait. Ce n'avait pas prit plus de quelques minutes.
J'essuyai mes deux sabres sur les vêtements du cadavre –pas besoin que le sang coagule dans les fourreaux, j'en ai bien assez de les nettoyer chaque semaine !– avant de revenir vers Dolce en jetant un coup d’œil inquiet à ma camarade....

–C’est pas très malin ça !

C'est tout.
Et c'est bien assez.
Je souris.

Pas besoin d'un long discourt. En plus, elle ne doit rien sentir.
Empêchez-la de se vider de son sang ou la plaie de s'infecter, et ce sera bon.
Alors que nous reprenions le chemin de l'auberge, je me disais que dans une certaine mesure, cela pouvait être finalement pratique, lorsque Dolce murmura quelque chose de bien trop distinct pour ne pas nous être personnellement adressé :

–Je crois que vous êtes prêtes…

Je me tournai dans sa direction, sourcil froncés en signe d'incompréhension, et vis parfaitement le sourire en coin qu'il affichait, imperturbable.

Prêtes...

¤

Al-Pol avait finit par passer.
Un moment joyeux, amusant, mais qui avait fait son temps.
Et puis, Dolce avait insisté pour reprendre la route... nous n'allions tout de même pas lui dire non. Nous avions donc reprit, presque avec plaisir, nos places sur les selles des chevaux, les courses à côté d'eux et les jours rythmés par les exercices quotidiens.

Seulement...
Seulement je n'étais pas si pressée que cela...
Même si j'essayais de ne pas y penser, je savais que dès que nous serions rentrées au Domaine, en une ou deux semaines tout au plus, ce serait l'Épreuve avec un grand É... et j'étais tout, sauf certaine d'y être prête.

"Vous êtes prêtes..."
Les paroles de Dolce.
Il semblait en être certain mais... et si il s'était trompé sur mes capacités ?
Et si je ratais cette marche ? La dégringolade serait terrible. Je partirai sans doutes du Domaine, humiliée, terriblement vulnérable et dans une rage aveugle... Qu'en savait Dolce, pour arriver à parier sur mon destin avec un ton si calme ?

Puis je soupirai silencieusement.
Il suffisait de me dire qu'il était impossible qu'il se trompe.
Si ça se trouve, c'est cela la clef. Si on croit fermement qu'on peut y arriver, on doit s'en donner les moyens. Du moins j'espère que je ne me trompe pas trop... En tous cas, ça ne coûte rien d'essayer. Oui, tentons cela, et si ça marche je n'aurais qu'à me féliciter de m'y être accrochée.
Si ça marche...

Exercices.
Exercices, exercices.
Qu'est-ce que ça fait du bien !
Se vider l'esprit, ne penser à rien d'autre qu'à faire fonctionner ses muscles.
S'oublier dans cette drogue appelée "adrénaline". Et ne faire plus qu'un avec Lumière Noire.

¤

Et soudain, au détour d'une colline...
Ombreuse.

Même si je dois avouer que sa fraîcheur et ses ombres m'ont manqué...
...ce n'est pas le cas de ce qui m'attend à l'intérieur... Quinze jours seulement pour aller d'Al-Pol à Ombreuse. Je soupçonnais Dolce d'avoir hâté cette course. Et soupirai en sachant bien qu'il n'aurait rien fait de tel. Le soleil fut un peu plus bas encore sur l'horizon lorsque nous entrèrent enfin sous le couvert de la forêt-mère des envoleurs. Puis c'est le cratère qui s'imposa à mes rétines. Écrin magique au magnifique Domaine incrusté du flamboiement du ciel et des bois en-dessous.

Et puis les écuries.
L'odeur du cuir, de la graisse et du crottin me firent sourire.
Bienvenue à la maison ! Je dois avouer que tout cela m'avait réellement manqué.
Je pansai Lumière Noire, bien plus fatiguée que moi par ce voyage mouvementé. Je lui déposai un baiser sur le chanfrein en lui assurant que c'était la dernière fois que je lui faisais subir cela. Il faudrait bien que je me trouve un autre cheval pour mes prochains voyages, qu'ils soient imposés par mon maître ou par mon besoin de mouvement et de liberté.

Je sortis du box non sans une dernière caresse à la jument.
Et me retrouvai aux côtés d'Elya, face à un Dolce bien plus sérieux que d'habitude.
Trop sérieux. Il me fit peur.

–Et bien… nous sommes arrivés.

Gasp..

–Je vous ferai parvenir une lettre pour la suite des réjouissances. Mais ne paniquez pas. Vous êtes prêtes.

Prêtes... Il sourit encore, doucement, puis sa voix se fit plus grave et sérieuse encore –si c'est seulement possible.

–Vous êtes prêtes…

Il hocha la tête et, toujours fait d'air en mouvement, disparu aussi rapidement qu'une rafale de vent, non sans oublier de nous saluer. Salut que je n'écoutai que d'une oreille, abasourdie. Il n'y avait pas de place pour l'hésitation dans la voix de l'envoleur, et un sourire finit par redessiner mes lèvres.

Il n'y en avait pas parce qu'il n'y avait pas la moindre hésitation à avoir.
Il venait de faire sauter le dernier verrou de mon esprit.
Je pouvais réussir.
Et je le ferai.

Pas pour lui, mais pour moi.
Même si je n'oublierai pas de le remercier...
Plus tard...



[encore désolée de tout ce retard, malheureusement inévitable..]
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