Trouvailles et retrouvailles [PV Nuha et Dolce] [Terminé]

La question de Roy fit naître un sourire sur les lèvres de Syndrell. Il lui avait offert une réponse abstraite, la laissant sur sa faim, avant de se laisser à nouveau guider par son insatiable curiosité ; celle-ci était d’autant plus évidente qu’il avait délaissé son fameux carnet pour les écouter parler, Dolce et elle.

Elle fut néanmoins surprise que l’Envoleur la prenne de vitesse. Jusqu’ici, Dolce s’était montré si peu caustique qu’elle s’était faite à son silence. Et à en juger par l’expression de leurs deux compagnons de bivouac, eux aussi ne s’étaient pas attendus à ce que ce soit Dolce qui réponde en premier à la question posée par le Thül.

Il y répondit de la plus touchante des façons. Ses paroles éveillèrent un nuage de souvenirs en la marchombre et son sourire s’agrandit. Astariul. La fille et son cheval. Le jeu. Se souvenait-il du jeu qui les avait peut-être liés à jamais ? Bien sûr, oui, et elle non plus ne pouvait oublier ces instants de pure folie. Ce jour-là, elle avait flirté avec lui sans se douter que seulement quelques semaines plus tard, elle le blesserait, le soignerait et lui ferait l’amour !

Comme sondant ses pensées, Dolce tourna vers elle un regard brûlant de désir, et Syndrell eût bien du mal à réfréner son envie de se jeter sur lui. Frondeuse, elle savait néanmoins rester à sa place, tout comme Dolce ; mais la jeune femme savait que si le repas s’éternisait, ni lui ni elle n’auraient plus la force de se contenir. C’était un nouveau jeu qu’ils étaient en train de disputer en silence et sous la barbe des deux joyeux compères, et c’était à celui qui craquerait le dernier...

- A t’entendre, on croirait que j’ai l’allure d’un pachyderme ! s’exclama-t-elle en levant les yeux au ciel. Tu guettais mon passage, voilà pourquoi tu n’as dormi que d’un œil…

Elle savait que Roy se léchait les babines de leur évocation si particulière d’un souvenir qui leur était si cher. Il était sincère lorsqu’il disait être le garant d’instants magiques. Ses yeux brillaient comme ceux d’un enfant et s’il n’écrivait rien, les deux versions s’étaient gravées dans sa mémoire, où elles seraient sans doute modulées, nuancées pour être finalement resservies à sa façon. Un Thül doublé d’un conteur ! Si seulement Miss avait pu être là, elle aurait certainement adoré un tel personnage…

Elle aurait aussi adoré Dolce.
Dans un soupir, Syndrell se souvint qu’elle lui avait déjà parlé de l’Envoleur – cette fois où elle doutait tellement de son propre entourage qu’elle avait fui, non sans blesser légèrement le jeune homme pour donner le change. Il était clair que celle qui avait été son mentor n’était alors pas fière de son attitude. Que dirait-elle à présent ? Rien, bien évidemment. Un clin d’œil suffirait à lui faire passer le message, et il vaudrait bien plus qu’un discours.

Repoussant son assiette, elle haussa les épaules, plus à l’attention de ses pensées qui dérivaient qu’au rire de Roy. Celui-ci désigna l’assiette de la marchombre d’un geste du menton.

- Tu finis pas ?

Comprenant qu’il n’attendait aucune réponse de sa part, elle se contenta de lui tendre sa gamelle ; il l’accepta sans hésitation et entreprit de la vider soigneusement. Conteur ou pas, cet homme était un Thül par la vigueur de son appétit !

- Et maintenant ? demanda-t-elle lorsque Roy fit un sort à la dernière miette de leur repas.

Syndrell s’était enquise innocemment mais elle avait une foule d’idées en tête, dont les trois-quart concernaient Dolce. Toutefois, elle trouvait la compagnie de Roy et Nuhadu fort plaisante, et elle n’avait aucune envie de les mettre à la porte. Alors, elle s’en remettait directement à eux. Sûr que Dolce allait grincer des dents s’ils projetaient de rester un peu plus longtemps avec eux.

Mais un jeu est un jeu.
Et elle avait bien l’intention de remporter cette manche !


[Moi j'ai aucune excuse... excusez-moi !!]

Et maintenant..

Nuhadu lève un regard curieux à Roy tandis que la boule de poil commençait à tirer sur ses cheveux. C'est bien parce que c'est un mignon petit animal qu'il sourit au lieu de grimacer, a moins que sourire ne soit une grimace aussi. Une question qui mériterait sans doute qu'il prenne le temps de l'élucider. Mais pas maintenant.

Roy a beau être capable de sauter dans tout les plats à pieds joins, il n'a pas pu rater les regards des jeunes amoureux, aussi délicieux que fut son repas ! La drôle de réponse des deux jeunes gens l'a beaucoup amusé ! Un bon repas et de bons échanges, que demander mieux ? Rien ! Il n'a plus aucune raison de s'imposer à eux et il a encore des choses à raconter à Nuhadu, autant qu'il en a à apprendre ! Et puis, leur duel n'a que trop tardé ! Il meurt d'envie de découvrir l'évolution du jeune homme !

-Eh bien maintenant, nous allons filer ! Nous avons encore de la route à faire, n'est-ce pas gamin?
-Sûrement oui ! Surtout que je n'ai pas des années entières à te préter.

L'imposant guerrier éclata d'un grand rire, manquant de faire tomber sa plume et son pot d'encre. Il avait cru que le gamin avait appris la patience, mais on dirait que le miracle n'a jamais eut lieu ! Eh bien soit, voici que la route les appelle à nouveau ! En selle brave guerrier, chevaucher vers le sang et la gloire, les chants et l'honneur sans jamais perdre de vue la légende que l'on écrira de vous !

Les deux amis se lèvent donc et, pendant que Nuhadu remercie leurs généreux hôtes pour leur compagnie, Roy s'en va ranger tout son fourbis dans la selle de son brave canasson. Prêt à partir presque aussi vite qu'ils sont parvenus à s'imposer dans le campement de Bouton d'or, ils restent cependant un petit moment. Le presque-Thül à encore quelques mots à dire au colosse peu locace qu'il a vraiment prit en estime.

-Mon gars, si par hasard il te venait le désir de travailler pour moi, je ne serais pas contre quelques gros bras ! Une caravane partira d'Al-Chen dans un peu plus de deux mois avec pour direction Al-Poll puis la Citadelle ! Ça te laisse le temps de réfléchir. Mon équipée n'est pas spécialement reconnue mais comme elle n'est pas Thüle, pas trop en fait, elle nous permet d'aller dans le Nord.

-Connue ou pas, si tu décides de retrouver cette brute à Al-Chen pour l'accompagner avec ses compères, tu n'auras aucun mal à les retrouver... Ils sont affreusement bruyants.

-Ah ça ! Les plus joyeux braves de tout l'Empire ! Au plaisir mon grand ! Ma dame!

Roy finit sa phrase sur un clin d'oeil pour la fille aux cheveux bleus et d'un léger coup de talon entraîna son cheval dans les sentiers. Nuhadu attrapa la bête qui trônait sur sa tête et la remis au colosse avec un sourire. Il n'est pas si terrible ce Fu.

-Je vous souhaite un bon voyage ! Oh.. Syndrell.. j'ose t'espérer loin d'elle..

Et sans perdre plus de temps il sauta sur Kishi pour rattraper l'autre gaillard qui s'en allait déjà chantonnant l'une des nombreuses légendes qu'il appréciait ou avait inventé de toutes pièces !

[pardon du retard! Tadaaa! Vous êtes libéré de la présence du gros bourin et du petit fou!]

Et maintenant ?
Dolce espérait vivement que les deux comparses ne s’attarderaient pas trop autour de ce repas chaud. Non pas que cela n’était pas agréable –il avait réussi à un peu se détendre au final, surtout en parlant de Syndrell – mais il avait en tête plein d’autres choses vraiment agréables, n’incluant pas – évidemment – Roy et Nuhadu.

-Eh bien maintenant, nous allons filer ! Nous avons encore de la route à faire, n'est-ce pasgamin?

-Sûrement oui ! Surtout que je n'ai pas des années entières à te préter.

Un léger sourire s’accrocha au regard de Dolce, tandis que le plus grand des deux compagnons éclata d’un rire tonitruant. L’Envoleur eut presque – presque - envie de l’accompagner, histoire de les surprendre un peu… Mais ne le fit pas. Il se contenta de finalement hocher innocemment la tête à ces quelques déclarations farfelues.

D’ailleurs, à sa grande surprise, Roy lui proposa de travailler pour lui… Même si cela le faisait doucement sourire, Dolce réussit un joli tour : ne pas offusquer l’homme mais montrer qu’il n’était pas intéressé par ce genre de travail… Il était plus dans ses habitudes d’attaquer de tels convois pour récupérer les biens précieux qu’ils pouvaient transporter – des sphères graphes ou autres objets rares.

Ce ne fut que lorsque Fu trôna entre ses doigts que Dolce cligna des paupières pour se rendre compte qu’ils étaient partis. Tous les deux.
Et dont qu’il ne restait que Syndrell.
Et qu’ils étaient tous les deux…

Alors que Fu bondissait sur le sol pour chasser une souris qui passait par là, Dolce s’approcha de la Marchombre en souriant, tendant une main vers elle…

- Un nouveau jeu, de nouvelles règles ? Mais quand les règles s’en vont… Tout est permis ?

Un éclat passa dans son regard, et il embrassa Syndrell.
Passionnément.
La longueur de ce baiser reflétait le désir qui était monté en lui lors de ce repas – beaucoup trop – long. Ce qu’elle suscitait chez lui était bien au-delà des mots, sans doute au-delà de ces désirs charnels qui les animaient tous les deux… Mais peu importait.

Ses doigts se glissèrent sous la tunique de la jeune femme, et il l’allongea dans l’herbe.
Débordant d’ardeur.



Un léger soupir franchit les lèvres de Dolce, alors que ses doigts couraient encore sur la peau de la jeune femme. Son regard, par contre, détaillait avec intérêt les courbes de l’étalon qui semblait l’accompagner.

- Dois-je en conclure que mes conseils n’ont pas de valeur, ou bien que tu as eu plus le coup de foudre pour lui que pour moi ?

Un sourire étira ses lèvres, et il fixait toujours le cheval frison.
Il était réellement magnifique, mais ne semblait pas spécialement apprécier la présence de Fu. Il fallait bien avouer que le furet n’avait pas la meilleure des méthodes pour se faire des amis : bondir sur le dos d’un cheval pour escalader son encolure n’était pas spécialement conseillé si on voulait s’amuser avec lui…

Syndrell espéra que la déception qu’elle ressentit lorsque Roy lui annonça leur départ ne se traduisit pas clairement sur son visage – ou alors que Dolce ne s’en apercevrait pas. Elle appréciait réellement la compagnie de ce géant et elle aurait souhaité s’entretenir en privé avec Nuhadu au sujet d’Ironie. Mais déjà les deux hommes se levaient et elle comprit qu’il était temps de se dire au revoir.

- Merci pour l’histoire, dit-elle au Thül avant qu’il ne broie sa main dans la sienne, puis elle ajouta, à l’intention de Nuhadu cette fois : Puisses-tu avancer loin, où que te mènent tes pas ! Et bonne chance, pour tes cheveux…

Sa grimace la fit sourire.
Roy et Dolce échangèrent encore quelques mots, puis les deux compagnons reprirent leur route, non sans les saluer largement et jusqu’à ce qu’ils disparaissent de leur vue, Syndrell agita le bras.

- Un nouveau jeu, de nouvelles règles ? Mais quand les règles s’en vont… Tout est permis ?

La marchombre n’eut guère le temps de répondre quelque chose au malicieux jeune homme. Dolce l’emporta dans ses bras avec sa force habituelle et c’est dans un grand éclat de rire qu’elle se retrouva dans l’herbe, coincée sous sa puissante stature. Elle connaissait mille et une façons de se dégager de son étreinte, de se couler hors de ses muscles noueux et de prendre la fuite…

… elle n’en avait pas la moindre envie.

* * *

- Dois-je en conclure que mes conseils n’ont pas de valeur, ou bien que tu as eu plus le coup de foudre pour lui que pour moi ?

Ouvrant un œil paresseux, Syndrell tourna la tête dans la direction que suivait son amant du regard et sourit en découvrant Vagabond qui broutait paisiblement.

- Il s’agit bel et bien d’un coup de foudre, mais il est moins fougueux que toi !

Refermant les yeux, elle se blottit contre la poitrine de l’Envoleur et nicha sa tête dans le creux de son épaule. Elle avait l’étrange impression que son corps de Dolce était moulé pour accueillir le sien dans cette position, comme si l’un était complémentaire de l’autre. Syndrell sourit. Elle aimait cette idée.

- Il s’appelle Vagabond, chuchota-t-elle avant de faire glisser sa main vers la partie la plus sensible de l’anatomie de Dolce.

Comme ils roulaient de nouveau dans l’herbe, l’étalon leva la tête vers eux ; il les observa un instant en mâchonnant d’un air blasé, puis il se détourna et se remit à brouter.
Pour sûr, il était loin d’être aussi fougueux que ces deux-là !


[Affreusement court... désolé ! Merci à toi, Nuhadu, tu as été génial !!! Dolce, on continue un peu ou on s'en tient à nos deux personnages qui batifolent joyeusement ?]

[ Je propose qu'on en reste là ! ^^ Moi j'aime bien cette fin

Ca a été génial, merci Nuha pour cette rencontre ! - même si Dolce n'a pas eu l'air d'apprécier x) ]