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 Groupe Aljuin - cours 2

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Neige Mecedora
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MessageSujet: Re: Groupe Aljuin - cours 2   Groupe Aljuin - cours 2 - Page 3 Icon_minitimeMar 07 Juil 2020, 16:48

[quote="Giliwyn SangreLune"]- Comme d’habitude : observer, écouter, réaliser, apprendre.
- Et comprendre.
- Ouais, ça aussi.


Neige roula des yeux. Des propos abscons comme il le fallait. De la part de Gil, cela ne l'étonnait pas, mais il semblait que tous les maîtres versaient dans l'art de parler pour dire des choses obscures. Elle se reprit néanmoins. Il y avait des projets derrière les mots et elle ne pouvait l'ignorer. Une leçon croisée serait sûrement intéressante, même si Naol semblait aussi obtus et silencieux qu'elle. Il était vrai qu'elle n'avait pas vraiment salué le duo, prise au dépourvu.

Feu-Gris poursuivait néanmoins.

- Mais à court terme, vous allez simplement sortir chasser. De votre adresse dépendra notre dîner de ce soir.

Une mise en concours de leurs capacités, seul à seule dès le départ ? Mais avant qu'elle n'eut le temps de dire un mot à l'autre apprenti, celui-ci s'était déjà levé et sortait. Elle retint un soupir. Quelqu'un d'aussi peu prolixe qu'elle n'allait pas être aisé à aborder. Elle se leva à son tour tandis que la porte se refermait sur Feu-Gris. Elle n'avait pas enlevé sa veste en entrant, contrairement à Naol qui avait dû s'habiller. Elle s'apprêta donc à le rejoindre, saisissant arc et carquois.

Gil l'arrêta cependant dans son élan.

- Sois prudente.

- Comme toi, tu veux dire ? le charria-t-elle.

Elle prit néanmoins son avertissement au sérieux et hocha la tête pour le lui faire savoir. Se dégageant doucement, elle rejoignit Naol à la lisière de la forêt et s'y enfonça à ses côtés, malgré qu'il ne lui jetât aucun regard, une fois de plus. D'un geste, elle signifia à Cime de rester près de la maisonnée. L'albatros cria pour manifester son mécontentement – sa maîtresse, seule avec un inconnu et sans lui ? – mais obéit néanmoins. Neige préférait prouver sa valeur à la chasse sans l'aide de son oiseau.

Les bois les engloutirent, denses, et Neige sortit une flèche du carquois qu'elle avait ajusté à son épaule. Elle n'était pas encore parfaite en chasse, loin de là, mais ne tenait pas à se ridiculiser devant l'autre apprenti.

Glissant le trait le long de l'arc, sans bander, elle jeta un coup d’œil à Naol. Elle était toujours autant étonnée par leur dissemblance. Il était noir comme la nuit, elle était pâle comme la lune. S'efforçant d'avancer sans bruit, glissant sur les feuilles mortes, comme Gil le lui avait appris, elle progressa à ses côtés.

Les arbres se refermaient sur eux, s'éveillant à leurs sens, fourmillant de vie. Des insectes là, une source d'eau paisible ici, parsemée de joncs et de nénuphars... De la mousse tachait les troncs, dont certains s'élevaient jusqu'à cacher le ciel, leurs branches tombantes chargées de feuilles vertes ou marrons, parfois de fruits. Neige s'arrêta un instant pour cueillir des poires à un arbre fruitier, qu'elle chargea à son sac. Son action attira l'attention de Naol, à qui elle lança vertement :

- Y a un problème ?

Il ne répondit pas, haussant les épaules, et Neige imita son geste par mimétisme. Ils continuèrent de progresser, jusqu'à qu'ils se figent tous deux, alertés par des cris d'oiseaux. Devenus ombres silencieuses, ils se glissèrent contre des troncs, passèrent la tête en direction du bruit.

De petits volatiles bruns hauts d'une trentaine de centimètres, grassouillets, s’ébattaient dans l'eau d'un étang. Leur plumage était adapté au couleurs environnantes, et leur comportement semblait indiquer qu'il n'y avait aucun prédateur en vue.

Naol et elle encochèrent une flèche de concert, visant les oiseaux inconscients de leur présence. Ils eurent chacun le temps de tirer deux flèches avant que les volatiles ne s'envolent, effarés, dans un envol bruyant qui, devina Neige, risquait d'attirer l'attention de prédateurs.

Ils récupèrent leurs proies, et d'un geste, la jeune femme indiqua qu'ils devaient partir le plus vite possible. Impossible de savoir quel animal pouvait être attiré par le bruit causé, alors autant s'en aller prestement.

Ils progressaient entre les taillis et les arbres quand le feulement d'un tigre les surprit. Dérapant sur les feuilles mortes, Naol commença à tomber le long d'un glissement de terrain. Lâchant son arc, Neige attrapa vivement sa main, s'accrochant à une branche solide de l'autre.

L'autre apprenti était plus grand, et plus lourd qu'elle, malgré les muscles qu'elle avait pris, et elle sentit vite son corps tiraillé entre son poids et la branche de l'arbre. Cela, et sa main qui commençait à devenir moite, tandis que le tigre semblait s'approcher.

- Grimpe le long de mon bras, intima-t-elle, brisant le silence qui s'était installé entre eux depuis le début.

Obéissant, Naol agrippa fermement son bras et remonta petit à petit, ses pieds s'enfonçant dans le glissement de terrain pour lui permettre de prendre un peu d'élan. Neige grimaçait de douleur mais continua à tenir, jusqu'à que, parvenu à la terre ferme, ils s'écroulent tous deux sur le sol, épuisés. Le feulement du prédateur qui avait continué à s'approcher les firent aussitôt bondirent sur leur pieds. D'un geste vif, Neige récupéra son arc laissé au sol et ils entreprirent de grimper à un arbre proche.

Épuisée par son effort précédant, la jeune femme n'aurait pu parvenir au faîte de l'arbre sans l'aide de l'autre apprenti, qui l'attrapa par la main pour la tirer avec lui. Assis côte à côté, appuyés aux branches, ils regardèrent le tigre tourner autour de l'arbre, feulant de frustration.

- Merci, souffla Neige.

Brève hésitation.

- Merci également.

Ils échangèrent un regard et se sourirent gauchement. Voilà qui était fait, songea Neige. Un mur était tombé entre l'apprenti et elle. Elle ne pouvait que se réjouir de ne plus avoir affaire à une porte de prison.

Ils durent attendre la tombée de la nuit avant que le tigre, lassé, ne décidât de partir à la recherche de proies plus obligeantes. Ils descendirent alors de l'arbre, vérifièrent qu'ils avaient toujours leurs prises avec eux malgré l'affairement du glissement de terrain et de la grimpée à l'arbre, puis se dirigèrent vers la clairière d'où ils venaient, prenant cette fois attention à où ils mettaient les pieds dans la forêt traître.

Arrivés devant l'habitation, ils aperçurent Gil, assis sur une souche. Remarquant qu'il les avait attendu, Neige se préoccupa d'abord de son albatros, qu'elle siffla doucement. L'oiseau se posa près d'elle et elle caressa ses plumes blanches pour se faire pardonner de ne pas l'avoir pris avec elle. Elle se tourna ensuite vers son maître.

- Je pense qu'on aura à manger ce soir, fit-elle tranquillement.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Groupe Aljuin - cours 2   Groupe Aljuin - cours 2 - Page 3 Icon_minitimeMer 08 Juil 2020, 12:47

- Et moi je pense qu’on va reprendre les bases de la furtivité, grogna Gil en dépliant sa haute stature.

En dépit des ombres nocturnes, il observa les deux apprentis et devina, à leur façon de se tenir, que la glace avait un peu fondu. Ce n’était pas une priorité en soi, surtout pas pour lui, Monsieur Grand Solitaire, comme l’appelait parfois Makeno, mais puisqu’il était question de passer quelques jours ensemble, mieux valait que ces deux-là parviennent à s’entendre. Autrefois, Gil aurait détesté qu’une tierce personne s’invite dans la bulle qu’il partageait avec son élève. C’était avant de réaliser à quel point la part d’autrui est importante dans le développement de chacun. On peut être solitaire sans vivre seul. Non seulement il ne souhaitait pas à Neige de connaître la réclusion comme il l’avait connue, mais il espérait qu’au contact de Feu-Gri et de Naol, elle continue à se découvrir, et à progresser. Evidemment, ce n’était pas le genre de chose qu’il pouvait lui dire comme ça, sans ambages, alors il communiquait à sa manière, c’est-à-dire avec force grognements et piques trempées d’ironie.

En cuisine, chacun trouva son rôle, depuis le plumage des volatiles jusqu’à leur morcellement pour répartir les morceaux dans les assiettes, en passant par une cuisson dans un ragoût de légumes. Une bouteille de vin de noix tourna, et somme toute, l’ambiance fut assez détendue ; bavard, Feu-Gris menait largement la conversation, et il les régala de quelques-unes de ses aventures aux quatre coins de l’empire, sans jamais verser, toutefois, dans la vantardise. Il avait juste roulé sa bosse. Mais Gil aussi. Alors que son confrère avait exprimé son envie de visiter un jour le Septentrion des Géants, l’envoleur aux yeux vairons prit soudain la parole - cela lui était arrivé rarement au cours du repas - pour demander qu’on lui passe la bouteille. En aoki. La langue de ce peuple nordique, habitant du Septentrion, roulait durement sur sa langue et contrastait avec la douceur de l’alavirien. Ravi de son petit effet, Gil songea que, si Khia avait été là, elle aurait sans doute grimacé devant une minuscule erreur de syntaxe, et une énorme erreur de conjugaison. Il attrapa la bouteille tout seul, non sans décocher un clin d’oeil à Neige, et confirma à Feu-Gris que, oui, cet endroit reculé du monde valait le déplacement.

Naol et Feu-Gris, premiers arrivés, avaient installé leurs affaires sur les lits superposés ; Gil et Neige s’installèrent donc près du pôele pour profiter de sa chaleur ; repu, le petit groupe prit du repos, assuré de la veille permanente des deux maîtres. Ils réveillèrent leurs apprentis deux heures plus tard, au beau milieu de la nuit et, sans avoir besoin de se justifier, les emmenèrent courir. Ils avaient choisi un itinéraire qui leur permettait de bénéficier de la lumière de la lune, mais elle était chiche et n’épargnait pas l’imprudent qui ne regardait pas où il mettait les pieds ; puis ils se déplacèrent sans bruit et si par malheur Naol ou Neige n’était pas suffisamment discret, ils devaient s’astreindre à une série de pompes ou d’abdos. Qui, de Gil ou de Feu-Gris, avait les idées les plus tordues ? Qui était le moins patient ? Chaque fois que la réponse était sur le point d’être révélée, ils échangeaient leurs rôles de façon aussi imperceptible que malicieuse, brouillant les pistes, épuisant leurs élèves. L’objectif était multiple : renforcer l’endurance du corps et de l’esprit, contrôler ses émotions, aiguiser ses réflexes, sa réactivité, ses perceptions… La nuit fila comme un rêve et l’aube accueillit de futurs envoleurs lessivés.

Ils eurent droit à une pause de vingt minutes, agrémentée d’un petit déjeuner frugal, mais énergisant, et de l’eau de la bassine pour se rafraîchir. Avant de reprendre l’entraînement. Profitant de la lumière du jour, les deux maîtres décidèrent de travailler des techniques de combat. A mains nues d’abord, ils firent se mesurer Neige et Naol, et se penchèrent plus de deux heures sur des prises au sol : clés de bras, étouffements, étranglements, rien ne fut laissé au hasard. De temps en temps, lorsque les mots ne suffisaient pas à illustrer un concept, Gil et Feu-Gris montraient l’exemple. Ils avaient l’avantage de reproduire les différences physiques qui existaient entre les deux apprentis : petit et mince, Feu-Gris avait de quoi apprendre à Neige en matière de contorsion pour échapper à l’étreinte ennemie, quand Gil, grand et plus charpenté, laissait voir à Naol la meilleure façon d’utiliser son poids pour déséquilibrer et pour immobiliser. Ils répondaient généralement aux questions posées, mais ils étaient avares en compliments et prompts à marquer la moindre erreur commise, Gil en frappant l’arrière de leur tête du plat de la main, Feu-Gris en leur assénant un coup de son bâton d’entraînement. Ils se relayaient toutefois pour soigner les bobos : aucun bleu, aucune bosse n’échappait à leur vigilance, et en cela même, ils continuaient d’instruire les deux jeunes gens. Ainsi, le deuxième jour, Feu-Gris leur fit apprendre par coeur le nom et l’emplacement des os et des muscles du corps humain, et le troisième, il leur montra comment manipuler sans blesser pour remettre une articulation luxée ou tout simplement détendre un muscle contracté.

Les nuits étaient courtes, les journées pleines. Après le repas du midi, ils s’accordaient deux heures de pause, pendant lesquelles chacun était libre de dormir ou de vaquer à ses occupations. Celles-ci ne manquaient pas : soigner les chevaux, récurer la vaisselle, laver puis étendre les vêtements, couper du bois, balayer le sol de la cabane… Et curieusement, les deux binômes s’accordèrent plutôt naturellement dans la répartition de ces tâches, même si les deux vétérans se faisaient un plaisir de laisser les corvées les plus ingrates à leurs élèves. Parfois, ils ne prononçaient pas une seule parole durant plusieurs heures d’affilée ; d’autres moment, un débat naissait qui ne voyait pas toujours les mêmes participants s’opposer ou s’allier. Quoique très réservé, Naol se révéla un talent pour tenir une argumentation claire et solide. Bref, la semaine qui s’écoula vit ces deux-là progresser bien plus vite qu’en un mois complet. Ils n’étaient pas les seuls qui apprenaient. Gil découvrit, au contact de Feu-Gris, qu’accorder une plus grande responsabilité à un apprenti permettait à celui-ci de faire bon nombre d’erreurs utiles.

Un matin, après une séance de haute voltige dans les arbres qui bordaient la cabane, Gil plaça un poignard dans la main de Neige. Il lui désigna Naol du menton : le jeune homme tenait l’arme que Feu-Gris venait de lui remettre. La consigne était évidente : ils devaient d’affronter, comme ces derniers jours, mais cette fois-ci en tutoyant le danger de se prendre un coup de lame. C’était ce danger qui intéressait Gil. Il savait que, n’étant plus novices, les deux jeunes gens avaient moins de chance de se blesser bêtement ; mais ils étaient aussi parfaitement au clair avec le corps humain, ses défauts, ses faiblesses, et ils avaient acquis une précision, une vitesse qui rendrait ce duel plus sérieux qu’aucun autre : ils étaient capables de tuer. Gil entraîna Neige un peu à l’écart. Elle devait mesurer l’importance de ce moment.

- Soigne tes actions. Quand tu attaques, n’oublies pas de protéger ton flanc gauche, c’est encore ton point faible, tête de pioche. Et détends tes épaules.

Il avait posé le bout de ses doigts entre ses omoplates, à la fois pour souligner la tension inutile de ses muscles, et pour renforcer le poids de ses paroles. Il la laissa soupeser son arme, non sans noter l’agilité avec laquelle elle opérait désormais, puis il chercha le bleu pâle de ses yeux. Y plongea les siens.

- Ne doute pas de toi, mais des autres. De lui. Il peut tout aussi bien t’embrasser que te planter sa lame dans le dos. Reste vigilante jusqu’au bout, et même après. Ne baisse jamais ta garde, Neige. Jamais.

Ultime conseil : il était temps de passer à l’action. D’une légère pression des doigts, il fit avancer la jeune femme en direction de Naol.

Puis recula et croisa les bras.

Attentif.
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Neige Mecedora
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MessageSujet: Re: Groupe Aljuin - cours 2   Groupe Aljuin - cours 2 - Page 3 Icon_minitimeMer 15 Juil 2020, 13:27

- Et moi je pense qu’on va reprendre les bases de la furtivité, grogna Gil en se levant.

Faisant mine d'être vexée, l'apprentie lui tira la langue dans son dos, ce qui arracha un sourire à Naol. Elle savait qu'elle s'était améliorée – n'avaient-ils pas réussi à chasser, après tout ? S'ils étaient aussi mauvais, ils n'auraient rien rapporté – mais qu'elle restait loin d'atteindre le niveau de Gil. Paradoxalement, cela lui convenait, puisqu'elle n'ignorait pas avoir encore beaucoup de chemin devant elle, tout comme elle ne s'en satisfaisait pas, désirant ardemment s'améliorer, pour elle, comme pour combler ses attentes à lui.

Elle voulait progresser sur le chemin qui lui était offert, sur cette voie qui lui était proposée. Ayant erré longtemps, entre chez ses parents et sa vie de serveuse, elle se retrouvait désormais avec un but, un objectif qu'elle ne voulait pas laisser s'échapper.

Devenir Envoleuse était infiniment plus désirable que de rester bloquée dans une auberge ou de se marier avec un étranger sous l'égide de ses parents. Elle serait alors libre de faire ce qu'elle désirait, aller où elle voulait ; peut-être même revoir sa famille pour afficher sa liberté. Rencontrer cet Erwan pour comprendre l'oiseau en elle.

Elle était reconnaissante envers Gil qui lui permettait tout ceci, malgré son éternel air bougon et ses piques acérées. Leur rencontre avait participé à forger son propre caractère, pour le meilleur comme pour le pire ; et c'est là que la présence de Feu-Gris et Naol permettait d'adoucir les angles et de lui proposer d'autres tempéraments.

Elle y songeait en plumant patiemment un des volatiles. Elle avait déjà eu l'occasion de faire ce genre de tâches chez ses parents, quand elle aidait sa mère à préparer le dîner. Ce genre de moment s'était raréfié quand elle avait commencé à partir pour les Dentelles Vives de plus en plus souvent, mais elle avait gardé le coup de main. Les plumes et le duvet sous sa main étaient doux.

Le repas fut animé, ce qui lui rappela l'exploitation familiale, avec le bazar que mettait ses frères, les récits des parents sur la journée passée, l'apparition de temps en temps d'un des grand-parents – qui préféraient généralement manger à part, loin du bruit ambiant.

Ici cependant, c'était bien plus calme. Feu-Gris menait la conversation, faisant rêver Neige avec ses histoires et lui donnant l'envie de voyager encore plus loin. Gil s'inséra dans la danse pour appuyer l'idée du Septentrion des Géants en utilisant une langue inconnue de la jeune femme, qui en fut un brin fascinée.

Elle s'allongea, repas fini, près du poêle avec satisfaction, n'aspirant qu'à se reposer un peu après tant de bavardages et de présences, elle qui était habituée au calme et à la solitude – une solitude relative avec son maître, du moins. Et un calme tout aussi relatif. Elle s'endormit rapidement, rêvant qu'elle était oiseau et volait au-dessus du Septentrion, pour se faire réveiller par Gil au milieu de la nuit. Elle grommela un « tocard » à peine perceptible mais se leva obligeamment pour courir aux côtés de Naol.

Ils durent ensuite se déplacer silencieusement – Gil avait tenu sa promesse – et firent chacun de bonnes séries de pompes et d'abdos, au point qu'ils furent épuisés quand l'aube tomba avec ses éclats de lumière. La pause fut bienvenue, et Neige se lava longuement le visage pour se débarrasser de la sueur qui restait collée à son visage et à ses cils.

Ce fut bien en vain puisque pause finie, l'entraînement reprit. Il fut long, mais instructif. L'apprentie envoleuse, ainsi que son pair, put mettre en œuvre diverses technique de combat, d'abord avec des combats à mains nues, puis sur des prises au sol, que Neige mémorisa avec assiduité. Voilà qui l'empêcherait peut-être de tuer quelqu'un la prochaine fois, si elle retombait sur quelqu'un de la trempe de Liana, ou encore sur des bandits comme ceux qu'elle avait affronté avec Lou – tant que lesdits bandits n'avaient pas les moyens d'attaquer à distance, ce qui l'obligerait à user d'un arc et ce, sans pitié aucune. Elle avait ses limites, après tout.

Il fut assez amusant de voir Gil et Feu-Gris leur démontrer certaines prises, même si elle n'en dit pas un mot pour éviter une tape derrière la tête ou un coup de bâton bien placé. Et puis, il était vrai que leurs illustrations tombaient souvent à point nommé et les aidaient à mieux visualiser ce qu'ils devaient faire. Feu-Gris, surtout, lui permit d'utiliser sa taille et sa finesse à bon escient, basculant ce qu'elle pensait être un désavantage en tactique bienvenue. Elle nota cependant les exemples de son maître à Naol, au cas où elle pourrait quand même les utiliser en prenant son adversaire par surprise.

Chaque blessure était soigneusement soignée par l'un ou l'autre, et Neige finit par prendre goût à cet entraînement et à la présence de Feu-Gris et Naol, ainsi qu'à l'instruction des deux maîtres.

Elle apprit beaucoup durant la semaine qui s'écoula, profitant des pauses pour s'isoler un peu avec les chevaux, ou s'occuper des vêtements ; tout, tant qu'elle était au calme et seule. Sa nature solitaire ressortait à ces moments-là et elle fuyait toute présence, avide de solitude pour compenser la présence perpétuelle des trois autres protagonistes.

Cela ne semblait outrer personne, alors elle en profitait, respirant l'odeur des bêtes ou celle du linge fraîchement lavé. Qu'importait la tâche, tant qu'elle pouvait se ressourcer. Parfois, elle s'accordait de courtes balades dans la forêt, la redécouvrant avec plaisir, elle et ses secrets.

Elle participait peu aux débats mais voyait Naol s'ouvrir davantage durant ceux-ci, et l’entraînement qu'ils suivirent les rapprocha un peu plus. Elle voyait cependant en lui davantage un ami potentiel qu'autre chose.

Les choses devinrent plus sérieuses après un moment passé dans les arbres. Neige se vit remettre un poignard par Gil, et vit qu'il en était de même avec Naol et Feu-Gris. Un affrontement, donc. Voilà qui s'annonçait intéressant. Elle se laissa entraîner en retrait par son maître.

- Soigne tes actions. Quand tu attaques, n’oublies pas de protéger ton flanc gauche, c’est encore ton point faible, tête de pioche. Et détends tes épaules.

Elle sentit ses doigts appuyer entre ses omoplates et se força à se détendre, se secouant légèrement. Elle fit rouler ses épaules pour les débarrasser de leur tension, joua un moment avec le poignard nouvellement remis pour en soupeser le poids, puis leva ses yeux pâles vers ceux, vairons, de son maître.

- Ne doute pas de toi, mais des autres. De lui. Il peut tout aussi bien t’embrasser que te planter sa lame dans le dos. Reste vigilante jusqu’au bout, et même après. Ne baisse jamais ta garde, Neige. Jamais.


Elle hocha la tête, prenant le conseil pour se le graver dans l'esprit. Devrait-elle toujours se méfier de tous ? Elle aurait aimé lui demander, mais ce n'était ni le lieu, ni le moment. Alors quand il la fit doucement avancer, elle s'exécuta, plongeant son regard bleu clair dans celui, sombre, de son adversaire du jour.

- Allons-y
, se murmura-t-elle.

Elle leva le poignard et se mit en garde, imitée par Naol. Ils restèrent ainsi quelques instants, à se tourner autour comme deux loups, avant que le jeune homme, moins patient que la placide Neige, ne s'élance en premier. Elle bloqua son premier coup avec sa lame, se recula d'un bond pour mieux revenir. Le crissement de l'acier, désagréable, manqua de la déconcentrer, et une lame déchira sa chemise au niveau du flanc gauche. Se maudissant – Gil lui avait pourtant dit de faire attention – elle reprit la main en visant sa taille.

C'était difficile de se battre sérieusement contre un adversaire qu'elle avait côtoyé durant plusieurs jours, et qui, ayant un niveau similaire au sien, pouvait être blessé. Quand elle s'entraînait contre Gil, elle avait confiance pour qu'il ne se laissât pas abîmer, mais c'était ici différent.

Elle le paya d'une éraflure sur sa joue. Essuyant d'un geste rapide de la main le sang qui perlait, elle prit le combat plus sérieusement. Elle s'élança, ombre blanche, parvint cette fois à l'atteindre à la taille, se recula encore d'un bond pour échapper à un coup vicieux, bloqua un second.

Elle avait pleinement conscience de son adversaire, cherchait ses failles avec assiduité, bloquait ses coups pour gagner du temps et mieux le saisir dans ce dernier. Elle se demanda fugitivement ce qui mettrait fin au combat. La durée, un certain nombre de coups donnés, les blessures, autre chose ?

Elle se glissa sous un bras, attaqua un côté, se fit contrer et se retrouva dans le dos de Naol. Un geste, et sa tunique se déchirait le long de sa colonne vertébrale. Le temps qu'il se retournât, plus lent, elle l'avait effleuré du fil de sa lame et du sang gouttait doucement sur ses omoplates.

Le prenant par surprise, elle saisit son bras armé et se laissa tomber lourdement en arrière, parvenant à l'entraîner avec elle au sol par surprise, pour rouler sur le côté au dernier instant et se redresser. Avant qu'il ne se relevât à son tour, elle posa le pied sur son poignet, y laissant tout son poids, suffisamment soutenu pour qu'il lâchât l'arme qu'elle envoya bouler au loin d'un coup de pied. Un bond, et elle le ramassait de sa main libre, pour se retourner face à lui, les deux poignards en main.

Naol leva les mains pour signifier sa défaite et du regard, Neige chercha Gil, l'interrogeant silencieusement.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Groupe Aljuin - cours 2   Groupe Aljuin - cours 2 - Page 3 Icon_minitimeMar 18 Aoû 2020, 21:14

Tue-le.

L’ordre était irrévocable.
La décision sans appel.
Et l’issue inéluctable.

Mais il y a une différence entre obéir et choisir d’obéir.
Et il suffit parfois de peu de chose pour parvenir à la mesurer.


*

Gil ne quittait pas Neige des yeux. Il suivait de près le moindre de ses mouvements, enregistrait les actions, mémorisait les erreurs, anticipait déjà les heures qu’il allait passer à les lui faire rectifier ; sa mâchoire contractée témoignait de son intense concentration. A croire que c’était lui qui se trouvait une lame à la main et défendant chèrement sa vie… C’était le cas, d’un certain point de vue. Si l’on considérait qu’il guidait réellement cette jeune fille, alors il était pour l’heure une extension de son bras, l’ombre de son ombre ; c’était un lien qui ne s’expliquait pas avec des mots mais qui se vivait, comme en cet instant. Il avait l’impression de sentir ses muscles le brûler sous l’effort, d’éprouver la caresse mordante de l’acier sur sa peau, de haleter sous la cadence de plus en plus rapide. Il toucha même sa joue du dos de la main pour vérifier qu’elle ne saignait pas.

Neige l’épatait. Elle avait commencé par enchaîner les bourdes en se battant avec un temps de retard, mais alors qu’il était sur le point de s’inquiéter de la qualité de ses enseignements (est-ce que je suis vraiment un maître si nul que ça ??), la crevette s’était réveillée. En fait, c’était logique puisque c’était toujours comme ça avec elle : d’abord ce petit air rêveur, puis un revirement de situation aussi insoupçonné qu’efficace. Il aurait pu croire qu’elle faisait exprès s’il ne la connaissait pas aussi bien. Alors, quand sa lame redoubla de vitesse, il plissa les yeux. Et quand ses gestes devinrent plus fluides, plus construits, il hocha la tête. Voilà. On y est. Le temps du combat. Neige venait de le trouver et prouvait, à cette occasion, que Naol ne l’avait pas encore atteint. Il était rapide et sa technique était mieux huilée, mais il lui manquait encore quelque chose que Neige, elle, venait de trouver. Il la regarda pivoter, se laisser tomber, se relever, vive et leste.

Un instant plus tard, c’était terminé.

Enfin…

Debout face à son adversaire désarmé, Neige échangea un regard avec Gil. La seconde mit du temps à passer, ralentie par une once d’indécision. L’envoleur ouvrit la bouche…


*


Tue-le.

C’est si simple.
Un jeu d’enfant, maintenant que l’autre est désarmé. Un geste, et la vie reprendra son cours. Pour l’un des deux, seulement. Mais Gil hésite. Sa main tremble imperceptiblement. L’ordre de son maître se heurte à un ultime obstacle. Il peut choisir d’obéir, oui, et alors ce sera terminé jusqu’à la prochaine épreuve. Il peut aussi choisir de ne pas obéir. D’un naturel retors, Gil est en train de braver, pour la première fois, les principes de sa formation. Il sait que cela peut lui coûter la vie. Que Seren le lui fera payer, en tout cas. Oui, mais… sa proie n’est pas le garçon qui gît devant lui, prêt à recevoir le coup fatal. Il apprend à tuer des marchombres, pas des apprentis tueurs de marchombres. Et qu’on ne lui sorte pas tout le blabla habituel : tuer ou être tué, pas d’état d’âme, s’endurcir… c’est bien jolie la théorie - et totalement inutile dans la réalité. Ce n’est pas en assassinant ce type qu’il va progresser. Ce n’est pas en suivant bêtement l’ordre de son maître qu’il apprendra à faire ses propres choix.

Le couteau tombe de sa main.
Aujourd’hui, il ne tuera personne.

A l’avenir de décider s’il a fait, ou non, le bon choix…


*


- Stop.

Feu-Gris se dressa devant Naol.

- Tu peux garder les deux lames, Neige. Tu les as méritées en remportant ce duel.
- Je veux une revanche...
- Tu n’es pas prêt.


La réponse de l’envoleur avait claqué comme un coup de fouet ; Naol sursauta, puis baissa légèrement la tête.

- Venez nettoyer vos blessures, commenta simplement Gil en se détournant pour gagner la cabane.

Il ne vit pas le regard brûlant que le vaincu jeta à Neige. Dans l’abri, il fit bouillir de l’eau propre puis demanda à Neige de soulever sa tunique.

- Tu ne tiens pas assez ta garde. Ton genou droit n’était pas dans l’axe et tes hanches ont manqué de souplesse dans les rotations. Soigne tes coups de pied, nom de nom. Et ce coude ? Il est en carton ? Tu sais qu’il aurait pu te le briser net ? J’aurais fait quoi, moi, avec un crâne de piaf manchot ? Arrête de gigoter, bon sang…

Quand Gil eut fini de marmonner dans sa barbe et de soigner son élève, il se leva et baissa les yeux vers elle, plongeant dans le bleu profond de ses grands yeux.

- Mais tu étais dans le temps. C’est bien.

Et il donna un léger coup de poing contre sa tempe. C’est bien. Un compliment en or dans la bouche de Giliwyn SangreLune, monsieur Je-Ne-Suis-Jamais-Content ! Pour qu’elle ne se fasse pas d’idées, il lui fourra dans les bras le bac d’eau souillée. Eh oui, gagner un duel ne suffisait pas à se soustraire aux corvées… Lessive, épluchures de légumes, vaisselle… Naol et Neige ne furent autorisés à se reposer que tard dans la nuit. Elle fut paisible. Mais deux heures environ après que Neige se fût endormie, Gil la secoua par l’épaule et posa un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. A la lueur de la lune, il récupérèrent leurs affaires et se faufilèrent hors de la cabane. La fraîcheur de la nuit les enveloppa ; dans cette région, l’obscurité était l’alliée du froid et la lumière celle de la chaleur… Le maître et son élève sellèrent leurs chevaux puis se mirent en route. Ils n’avaient pas fait dix pas sous les arbres que la voix de Feu-Gris résonna à leurs oreilles.

- Bon vent, Giliwyn et Neige.

Conscient que l’envoleur pouvait le voir même dans les ombres les plus épaisses, Gil se contenta de hocher la tête. Ce n’est que bien plus tard qu’il relâcha ses muscles et ses doigts sur le manche de son arme. Ils chevauchèrent jusqu’à l’aube ; Gil dut attraper les guides de la monture de Neige quand celle-ci se mit à somnoler trop profondément. Cime les suivait sans bruit. Ils atteignirent la Grande Faille au lever du jour ; en selle, ils regardèrent le soleil enflammer l’horizon. Ils se trouvaient enfin aux portes du désert.

- J’avais à peu près confiance en Naol. Pas en Feu-Gris.

Ce fut tout ce que Gil consentit à expliquer quand au pourquoi de ce départ précipité. Tout ce que Neige avait besoin de savoir. Les amitiés aux sein du Domaine étaient aussi redoutables que les inimitiés. Tant de conséquences dépendent d’un simple choix…



*


Dix jours s’écoulèrent. Le soleil eut le temps de brûler leur peau et de la foncer, le sable d’imprégner leurs vêtements, l’ocre de devenir leur élément. Rien ni personne ne vint troubler leur périple à travers les dunes et la chaleur. Gil apprit à Neige à lire les étoiles pour se repérer, à affronter de dangereux reptiles, à économiser l’eau, à se protéger du soleil le jour et du froid la nuit. Ils parlèrent peu mais travaillèrent beaucoup, retrouvant leurs repères dans cette bulle qui n’appartenait qu’à eux deux. Le onzième jour, de retour dans les montagnes, Gil arrêta Chante-Brume à un carrefour. La lumière du désert l’avait plus marqué que Neige, li laissant un teint hâlé qui se mariait bien avec les couleurs de ses yeux. Ceux-ci se posèrent sur la jeune fille.

- On se sépare ici. Libre à toi de rentrer en prenant la route empruntée à l’aller, ou de choisir ta propre route.

Après tout ce temps passé ensemble, la quitter était plus difficile qu’escompté ; Gil pencha la tête sur le côté et ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, puis se ravisa et sourit à demi.

- Rendez-vous à la naissance de l’automne au Domaine. Tâche de pas trop perdre de plumes d’ici-là.

Cime poussa un petit cri et Gil lui jeta un coup d’oeil mi-amusé, mi-agacé. Puis il fit avancer sa monture et s’en alla au petit trot sur le sentier sinueux. Ah ! Il avait oublié de préciser que lors de leur prochaine rencontre, il la présenterait à l’examen de passage du Domaine. Il fit s’arrêter sa jument et se retourna sur sa selle. Neige n’était plus là. Evidemment. Un sourire aux lèvres, Gil haussa les épaules...

Bon ben, tant pis.

... et reprit son chemin.



[Je suis sincèrement désolée pour l'attente ! J'ai eu besoin de temps pour penser cette réponse Wink Tu peux répondre une dernière fois, et ce sera terminé pour ce cours ! Prochaine étape : l'Ahn-Ku ! Tu seras prévenue des modalités dès que ce sera mis en place. Bisouille !]
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Neige Mecedora
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MessageSujet: Re: Groupe Aljuin - cours 2   Groupe Aljuin - cours 2 - Page 3 Icon_minitimeJeu 27 Aoû 2020, 11:29

- Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? Toujours en train de rêver, tiens.

La mère de famille secoua la tête devant l’air légèrement surpris de Neige, jeune adolescente. Elle s’était perdue dans la contemplation des flammes, attirée comme un papillon de nuit. Son père la toisa, lui tirant une moue un peu boudeuse, un peu attristée.

- Laisse. On n’en fera rien, de cette gamine.

La gamine en question se retient de lever les yeux au ciel pour ne pas subir un énième sermon et se replonge dans le feu de la bougie, sa main droite jouant distraitement avec le morceau de pain qui doit servir à saucer son assiette.

Mais la bougie est tellement plus intéressante…

Alors elle ignore le soupir de sa mère, l’air méprisant de son père, et retombe dans ses pensées.

On n’en fera rien, de cette gamine, pas vrai ?...

* * *

Le combat fini, Neige laissa ses muscles se détendre, soupira légèrement. Elle sentait, après coup, toute l’intensité de l’affrontement entre elle et Naol lui retomber dessus. C’était plus qu’une bataille contre des brigands. C’était même mieux. Elle avait dû déployer tout ce qu’elle avait appris après un certain temps de retard, habituel chez elle, où elle se perdait en rêvasseries mais où elle en profitait également pour jauger son adversaire. Et Naol était un bon adversaire.

Elle laissa son regard glisser sur Gil, qu’elle avait deviné attentif tout au long du combat. Cela la laissait songeuse. Quelqu’un qui la regardait vraiment… Pas comme si elle n’était qu’un fantôme de passage, ou un poids dont on rêvait de se débarrasser – même si cela avait été le cas au début, avec lui.

Ce ne l’était plus.

Elle le vit ouvrir la bouche, se préparer à prononcer quelque chose, et elle se fit tout ouïe. Elle voulait savoir ce qu’il avait pensé de ce combat, lever les yeux au ciel devant ses critiques, sourire en coin quand il reconnaissait qu’elle n’était pas si mauvaise… Feu-Gris se dressa.

- Stop.

Ses yeux se tournèrent vers Naol. Ce dernier avait l’air blessé du vaincu. Elle l’avait totalement oublié, pendant une poignée de secondes ; oublié que si elle avait remporté le combat, c’était parce qu’il y avait un perdant.

- Tu peux garder les deux lames, Neige. Tu les as méritées en remportant ce duel.

- Je veux une revanche...

- Tu n’es pas prêt.


Indécise devant l’autorité de Feu-Gris, elle rangea néanmoins les lames à sa ceinture, croisa le regard de Naol. Un vainqueur, un vaincu. Ce n’était pas si grave que ça, non ? Il fallait croire que si, à en voir son expression. Avait-elle sous-estimé le poids de ce combat ? Neige haussa finalement les épaules, se détournant. S’il prenait la mouche pour ça, il n’irait pas loin. Si elle avait dû s’insurger comme ça à chaque reproche de Gil sur ses capacités… Eh bien, l’un aurait fini par essayer d’assassiner l’autre, sans doute.

Tout comme son maître, plus intéressée par l’idée de nettoyer ses blessures que de s’appesantir sur l’issue du défi, elle ne vit pas le regard que lui jeta l’autre apprenti.

Rejoignant Gil, elle écouta tranquillement ses critiques, levant parfois les yeux au ciel, ou retenant un gloussement quand il mentionna « un crâne de piaf manchot » ; la faute à l’image qui s’incrusta dans son cerveau à l’improviste.

Elle releva néanmoins de grands yeux clairs quand il s’autorisa un compliment, et ses pupilles scintillèrent brièvement, consciente de l’importance de ces quelques mots. Elle ne ronchonna même pas quand il lui donna un léger coup de poing sur la tête. Cependant, un « tocard » familier sortit quand il lui refila le bac d’eau – il s’agissait de ne pas perdre les bonnes habitudes.

La suite ne détonna pas de l'ordinaire, et elle enchaîna les corvées sans se plaindre, désormais habituée. Ce fut cependant avec soulagement qu’elle se glissa sous sa couverture, un brin fatiguée par les événements de la journée. Elle fut réveillée peu de temps après par Gil et leva le camp avec lui en silence, sans discuter son étrange décision de partir ainsi.

Ils avaient à peine avancé qu’ils furent interpellés par Feu-Gris, en retrait. Si Gil se contenta d’un hochement de tête, Neige lui fit un bref signe de la main, sans se retourner. Elle était plus intéressée par les raisons qui poussaient son maître à partir en catimini, et à se tendre de la sorte sur son cheval.

L’explication ne vint pas tout de suite et elle finit par s’endormir à moitié sur sa monture, laissant Gil la guider pour elle. C’est le soleil levant qui la réveilla, et elle admira aux côtés de son maître le spectacle qui se présentait à leurs yeux.

- J’avais à peu près confiance en Naol. Pas en Feu-Gris.

Étonnée, elle lui jeta un coup d’œil. N’était-il pas censé être un ami, de ce dont elle se souvenait ? Qu’est-ce qui l’amenait à se méfier de ses connaissances ? Elle médita sur ça pendant quelques instants, se souvenant de l’état dans lequel elle l’avait trouvé, dans cette cabane, et qui avait failli déclencher sa première transformation. Devrait-elle elle-même se méfier des proches qu’elle se ferait ?

Elle ne le questionna pas davantage, pas sûre d’avoir des réponses à ses questions.

* * *

Le Désert.

Immense et insondable.

Le soleil brûlait sa peau pâle, et la nuit l’enveloppait de son étreinte glaciale. Elle se familiarisa avec le Désert, son sable, ses étoiles étincelantes et ses multiples pièges et dangers. Elle apprécia de se retrouver à nouveau seule avec Gil, après plusieurs jours en compagnie de Naol et Feu-Gris, et de découvrir ce nouvel environnement, bien différent de ce qu’elle avait connu jusque ici.

Avant d’y rentrer, elle avait pris soin d’envoyer Cime au loin, inquiète à l’idée de le savoir coincé dans l’immensité de sable. Après avoir demandé de quoi écrire à Gil, elle avait enroulé une lettre autour de la patte de l’albatros – à destination d’Erwan. Elle avait pris la décision de prendre contact avec le marchombre, bien qu’ignorant s’il déciderait de lui répondre, puisqu’elle était après tout une apprentie mercenaire.

Regardant Cime s’éloigner, elle avait eu la certitude qu’il trouverait Erwan. Ce n’était pas un oiseau messager, mais son temps passé parmi les humains l’avait façonné. Elle lui faisait confiance.

Le voyage finit par toucher à sa fin, et ils se retrouvèrent à nouveau dans les montagnes, Cime les rejoignant peu de temps avant leur sortie du Désert. L’oiseau cria de joie en retrouvant sa maîtresse, et l’absence de papier à sa patte semblait témoigner qu’il avait réussi sa mission. Se posant sur le bras tendu de Neige, il claqua du bec en signe de confort quand celle-ci caressa sa tête blanche. Les yeux de la jeune fille se levèrent vers son maître.

- On se sépare ici. Libre à toi de rentrer en prenant la route empruntée à l’aller, ou de choisir ta propre route.

Elle hocha la tête, songeuse. Peut-être irait-elle vers la mer… Ou attendrait-elle un signe d’Erwan. Ou bien les deux.

Cela allait faire étrange, de ne plus être avec Gil. Et cela allait lui faire du bien, de se retrouver avec son albatros.

- Rendez-vous à la naissance de l’automne au Domaine. Tâche de pas trop perdre de plumes d’ici-là.

Elle lui tira la langue, appuyée par un cri de Cime. Regardant Gil s’éloigner avec un sourire, elle fit faire un volte-face à sa monture et s’éloigna vers le sud au galop.

Sourire aux lèvres, suivie par Cime.
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