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 Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]

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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeDim 30 Déc 2018, 22:29

Elles n’étaient pas verdoyantes.
Elles étaient chatoyantes.
Ainsi pensait Rilend tandis que, le regard perdu dans le vague et les vagues des collines, elle laissait le pas balancé de Vaillant la mener au travers de ces étendues sauvages. Altière et douce, cette contrée de petits éleveurs et de grands chasseurs offrait ses courbes et ses vallons aux yeux émerveillés des voyageurs. En elle s’incarnaient toutes les nuances de vert, de l’émeraude au citrin, en une couverture d’herbe épaisse et mouvante satinée par le jeu de la lumière à travers les nuages. C’était une couverture précieuse, mouvante comme de l’eau, douce comme un velours, que les yeux de la marchombre parcouraient sans en être jamais rassasiés.

Au rythme des monts et des vaux, comme ondulaient les collines et leur manteau végétal, ses reins ondulaient pour accompagner la démarche élastique de son jeune étalon, Vaillant, dont la robe d’acajou et d’ombre tranchait dans ce paysage quasi-sous marin. Rilend avait laissé les rênes flottantes, la main posée sur la crête du grand mâle, attentive mais douce et lâche. Elle ne disait rien, elle ne parlait pas et pourtant, les oreilles de sa monture se tournaient vers elle de loin en loin, pour poser une question, demander confirmation d’un ordre ou simplement en réaction à une tension de son dos ou ses épaules. Quand Vaillant se montrait interrogatif de la sorte, Rilend soupirait pour laisser ses muscles retrouver leur souplesse, pour que son corps, à nouveau, s’accorde au temps de son cheval et des collines.
Leur entente était chaque jour plus profonde.
Cheval, et contrées.

Il était loin, si loin le temps où elle parcourait ces étendues sur le dos du lourd Bergerac, ses sabots creusant des sillons autrement plus marqués dans la terre meuble que les petits pieds durs de Vaillant ! Le temps où ce n’était pas Rilend, mais Liana, qui arpentait les collines pour y retrouver la trace du troupeau de moutons de la ferme, traquer un prédateur concurrent des humains prédateurs, dénicher un intrus ou simplement goûter le plaisir d’une randonnée à cheval aux côtés de Yann. Qu’il était loin, ce temps ! C’était comme si une décennie s’était écoulée…

Il y avait eu le retour vers l’Académie et sa Voie, le retour vers l’être qu’elle était et n’avait jamais cessé d’être même quand elle était Liana, la femme sans souvenirs. Il y avait eu Erwan, et puis Libertée, et Libertée qui lui avait finalement offert la pleine mesure de ce que son prénom recouvrait. De nouvelles ailes, et une immense montagne au cœur du désert, pas dans cet ordre. Al-Far et sa famille d’adoption retrouvée avaient remplacé la famille de fermiers qui l’avait retrouvée au cœur des collines, inconsciente. Le visage presque juvénile de Hièlstan le Rêveur avait, pour un temps du moins, remplacé celui plus carré et pourtant plus jeune de Yann, et Vaillant avait supplanté Bergerac. Rilend, en renaissant à la vie et à la surface, avait effacé Liana. Ne restaient de la jeune fermière perdue et amnésique que quelques traces et souvenirs, presque empreints de nostalgie.
Presque.

De son départ déchirant, de son retour à l’Académie pour y découvrir que tant des siens avaient disparu, Rilend ne regrettait rien. Elle avait aimé et chérirait pour le restant de ses jours cette parenthèse, la vie simple d’une fermière, les jumeaux tapageurs et l’aîné attirant, la grand-mère et les deux parents si accueillants. Mais elle n’était pas Liana. Elle était marchombre, et ses combats n’étaient pas contre les loups ou les tigres mais au quotidien, sur les routes, dans les villes, pour conquérir sa liberté. Ses chemins changeaient sans cesse, elle n’arpentait pas les mêmes terres jusqu’à les connaître par cœur mais elle vivait au quotidien l’Harmonie intime d’un marchombre avec son environnement. Elle avait découvert ses ailes, elle ne pourrait jamais plus les ligoter, fût-ce pour un homme ou pour la promesse d’une vie de paix et de labeur simple.

Pourquoi alors parcourait-elle, comme un pèlerinage, la route qui la ramènerait d’ici à peine une journée à la ferme de sa famille d’adoption ? Pourquoi lancer Daos sur une quête au travers des Dentelles Vives, et le quitter quelques jours pour ce retour vers son passé ?
Rilend avait fait une promesse.

Le dernier jour, partant à pied vers le Lac Chen et l’Académie, elle avait promis à Yann qu’elle reviendrait, un jour, les voir. Leur prouver qu’elle ne les oublierait jamais et que, malgré tout ce qui séparait l’eau vive qu’elle était et les sédentaires qu’ils étaient, une partie d’elle demeurerait Liana, la belle amnésique qui avait fait sensation dans la région.

Liana n’était pas elle. Liana s’accommodait de la vie d’un foyer, n’éprouvait pas cette bougeotte incessante, ce désir sans cesse renouvelé d’aller frotter sa chance au hasard de chemins inexplorés sans qu’aucune limite physique n’entravât ce galop fou. Liana ne se devait pas à un élève encore diamant brut et qui deviendrait, à force de se ciseler tout seul sans qu’il en ait même conscience, le plus pur des bijoux. Liana n’avait jamais connu la morsure de la Panthère, sa rage ou l’impérieux désir de la chasse et du sang.
Liana n’aurait jamais perpétré dans le Désert des Murmures le massacre qui hantait encore le cœur de la marchombre.

Vaillant trébucha et Rilend, se demandant si le tour sombre que venaient de prendre ses pensées était en cause, le caressa en se dressant sur les étriers pour soulager de son poids le rein de l’étalon. L’animal se rétablit vite au prix d’un effort violent de sa puissante encolure, utilisée comme un contrepoids, et d’un bond de cabri. La marchombre, qui avait anticipé sa réaction, était demeurée en selle et sourit en rassemblant ses rênes. Mais l’incident ne fut pas effacé.

Vaillant demeurait anxieux et la Panthère, soudain aux aguets, ne fut plus si endormie dans les plus profondes limbes de l’esprit de Rilend. La jeune femme perçut brusquement la présence d’un intrus, une vie qui comme elle n’appartenait pas pleinement au lieu. Doucement, elle resserra ses rênes et élargit vivement son champ de perception, prête à toutes les éventualités, du combat à la fuite en passant par un échange cordial comme il en existait encore dans les campagnes.
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Neige Mecedora
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMar 01 Jan 2019, 17:02

- Maman, qu'est-ce qu'il y a, derrière les Dentelles Vives ?

L'enfant lève ses yeux clairs, tirant sur la manche de sa mère, arrêtant celle-ci dans son agitation incessante entre les plus petits, la gestion de la maison, de la ferme... Son regard, plus sombre, se porte sur son aînée, si gracile ; enveloppée d'une aura qui donnait l'impression qu'elle n'appartenait pas vraiment au monde des vivants.

- Il n'y a rien, derrière. Je te l'ai déjà dit, Neige. Laisse-moi, j'ai à faire.

Sa main calleuse hésite un bref instant à caresser les cheveux blancs et lumineux ; pour finalement se reculer, sans que l'enfant ne le voit, repartie dans son monde intérieur empli de questions.


* * *

Neige esquissa un sourire au souvenir flou, écho aux incessantes questions qu'elles avait soumis à l'envi à son entourage ; avant que, lassée par l'absence de réponse, elle ne parte les chercher elle-même.

Et à la principale interrogation qui avait toujours flotté dans son esprit, elle avait fini par trouver sa réponse. Derrière les Dentelles Vives, il y avait Ombreuse ; il y avait un chemin qui commençait à se tracer sous ses pieds, il y avait l'espèce de rustre qui lui faisait office de maître, de vastes possibilités et d'autres questions qui dansaient sans cesse dans son esprit rêveur.

L'autre côté...

Toujours attirée malgré elle par les falaises de son adolescence, elle avait profité d'un moment de repos pour filer hors du Domaine et s’approcher plus ou moins de la barrière rocheuse. Elle avait le vague sentiment de se trouver non loin de l'exploitation agricole familiale où elle avait grandi, et d'où elle s'était enfuie sans un regard en arrière. Il lui suffirait de s'en approcher, franchir le gouffre du Fou, par exemple, pour retrouver les plaines qui avaient bercées ses premières années.

Elle s'attarda brièvement sur la brume qui désormais emplissait sa mémoire quant à son enfance et adolescence entre ces murs. La voix-écho de ses parents, de ses frères, des fermiers et de leurs familles...

Rien qui ne lui donnait envie de revenir en arrière. Se souvenait-on d'elle, au moins ?

Nouveau sourire.

Peu importait. Elle avait le sentiment de traverser la vie des gens comme un mirage ; comme un simple flocon de neige parmi tant d'autres. Qui, se posant sur une joue, finit par n'être qu'une simple goutte d'eau semblable à une perle qui rejoindra le ciel tôt ou tard.

Décidant de remettre à plus tard ses retrouvailles avec les falaises, elle ne s'en approcha pas plus. Un autre lieu l'intéressait, vallonné. Lorsque son maître l'avait emportée jusqu'à Al-Vor, il avait esquivé les collines de Taj qui, disait-on, recelaient multiples dangers malgré leurs nuances de verts apaisantes, pour plutôt choisir la forêt de Baraïl..

Bien qu'elle n'envisageait pas encore de se risquer dans les collines – si elle y mourrait bêtement, Gil l'engueulerait probablement dans l'au-delà – elle prit néanmoins la peine de descendre auprès d'elles. Le Domaine derrière elle, les collines de Taj d'un côté, les Dentelles Vives de l'autre, et l'inconnu qui frissonnait devant elle.

Chantonnant sourdement, elle caressa doucement la crinière du cheval qui l'accompagnait. Désormais à l'aise sur une monture, bien que pas encore cavalière émérite, le caractère calme de l'animal s'accordait assez bien au sien, même s'il appréciait moins le galop qu'elle et que son albatros, qui en profitait toujours pour s'envoler et prouver qu'il était plus rapide.

Elle s'abîma dans ses pensées dansantes, bercée par le pas régulier de sa monture, sentant le poids de Cime contre son dos. Il faisait beau, doux, le paysage était admirable et elle n'avait aucun objectif précis. Se laisser porter par les chemins se dessinant sous les sabots de son cheval lui semblait, à court terme, tout à fait satisfaisant comme but. Elle aviserait quand elle commencerait à s'ennuyer, voilà tout.

C'est donc tardivement qu'elle repéra l'ombre qui semblait être un autre cavalier – ou cavalière ? – et qui se profilait au loin. Elle siffla doucement à l'intention de Cime, qui s'agita sur l'arrière de sa selle, jusqu'alors somnolent. Elle pouvait presque sentir le petit albatros étendre les ailes avec indolence.

- Va voir ce que c'est, intima-t-elle à son compagnon.

Un cri aigu lui répondit, manifestant le mécontentement de l'oiseau par pur esprit de contradiction. Neige haussa les épaules en retour, peu concernée par son mauvais caractère, siffla à nouveau.

Dans un cri d'agacement, l'albatros déplia les ailes et prit son envol. Cheval à l'arrêt, l'apprentie envoleuse observa l'oiseau s'élancer dans les cieux. Mauvais caractère, oui, mais il restait pleinement son ami. Il avait aussi peu envie qu'elle de tomber sur un potentiel danger.

Ses yeux pâles suivirent ses cercles dans le ciel, avant qu'il n'oblique vers la silhouette au loin. Patiemment, remettant le petit cheval au pas, elle attendit son retour, guettant le bleu immense au-dessus d'elle et la tâche blanche et noire qui s'en détachait.

Cime ne tarda pas à revenir pour s'enfouir inexplicablement contre son épaule, l'air tendu. Étonnée par son comportement, Neige caressa les plumes de son cou. Les messages qu'il tentait de lui transmettre étaient contradictoire. Non, la silhouette n'était pas dangereuse ; mais il y avait quelque chose, qui relevait de l'instinct animal chez l'oiseau, qui le faisait s'agiter.

Piaillant, il finit par se percher sur sa cuisse, à demi caché par le manteau de sa compagne, manquant de déchirer son pantalon avec ses serres. Perplexe et surtout curieuse, Neige leva les yeux vers la silhouette au loin. L'approcher, s'éloigner ? Elle était plus ou moins sur son chemin, et la jeune femme n'avait pas envie de fuir. En soi, la personne ne semblait pas dangereuse, malgré l'état dans lequel elle semblait mettre son albatros.

- Navrée, dit-elle à l'intention de ce dernier, boudant toujours dans les replis de son manteau. Mais on ne va pas faire demi-tour maintenant.

Mettant son petit cheval au trot, elle s'approcha résolument de l'autre – l'autre cavalière distingua-t-elle. Qu'est-ce qui, chez elle, avait pu effrayer ainsi l'oiseau ? Cela n'en rendait l'inconnue que plus intéressante encore ; et Neige était effroyablement curieuse.

Presque arrivée à sa hauteur, Neige tira légèrement sur les rênes pour mettre sa monture au pas, scrutant l'autre. Elle ne l'aurait pas juré, mais la femme semblait faire écho aux brumes de ses souvenirs sans consistance. Silhouette parmi d'autres.

- Salut, dit-elle finalement, avec une pointe de curiosité. Je suis Neige. Et toi ?
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeDim 06 Jan 2019, 17:20

C’était une très jeune femme qui approchait.
Rilend avait levé les mains et redressé le dos pour que Vaillant s’immobilise et, sur son étalon renâclant, elle regardait venir à elle au trot un petit cheval et un oiseau blanc et gris. Quand l’animal parvint à la hauteur du grand mâle bai, il parut presque minuscule devant la masse de la monture de Rilend, avec son encolure épaisse et sa musculature globuleuse. La femme avait ralenti sa monture avec une certaine aisance, mais Rilend, qui l’observait approcher, avait également jugé qu’elle montait avec raideur. Sa position était celle d’une débutante expérimentée : juste, ou ayant la volonté de l’être, mais sans la souplesse presque instinctive d’un cavalier émérite. En selle, on aurait dit Daos, plutôt que Rilend. Mais elle aussi était passée par là, il y avait bien longtemps…

La marchombre esquissa un sourire en se remémorant ses débuts. Roméo, le petit alezan qui avait complaisamment porté tant d’apprentis, s’était révélé un bon maître d’école. Calme, facile, gentil, petit et presque malingre, c’était une monture à la fois conciliante et guère impressionnante, sur laquelle Rilend avait, pour la toute première fois, approché les concepts d’harmonie et de temps. Elle n’oublierait jamais la chaleur du dos musclé, à cru, la moiteur du poil et les difficultés qu’elle avait eu à appréhender ce mouvement de huit, basculant, ondulant, tandis qu’elle et lui galopaient autour des souches que la jeune fille essayait de toucher de ses flèches. Qu’il était loin, ce temps.

L’oiseau perché sur la croupe du petit cheval en face de Rilend éveillait l’intérêt de la Panthère, et la marchombre eut besoin de toute sa vigilance pour tenir la laisse courte au fauve. Elle l’avait pourtant libéré presque toutes les nuits depuis presque une lune, profitant de ces contrées sauvages et du fait que Daos, désormais, n’ignorait plus rien du statut de Métamorphe de son maître. Mais la Panthère avait besoin d’action, de sang et de chasse, comme si le massacre inutile du Désert des Murmures l’avait emplie d’une frustration qui ne trouverait son exutoire que dans une vraie mise à mort, productive car suivie du festin d’un prédateur.
Vaillant, lui aussi, avait rabattu les oreilles en arrière et Rilend pariait que c’était à cause de son homologue félin. Soupirant, négociant, elle relégua tout au fond d’elle l’esprit de la chasseresse pour ne laisser transparaître plus qu’elle et elle seule, l’humaine, la femme. L’étalon s’apaisa rapidement, accoutumé à la dualité de sa maîtresse. Sans doutes serait-ce plus long pour l’oiseau : les bêtes, et particulièrement les proies, qui rencontraient la marchombre pour la première fois avaient tendance à montrer une nervosité que leurs propriétaires ne s’expliquaient souvent pas – et qu’elle-même n’expliquait pas au premier venu !

En attendant, la petite femme lui était familière. C’était une toute jeune femme, à peine sortie de l’adolescence et la maturité de son expression contrastait avec ses traits encore juvéniles. La femme perçait déjà sous la fille, mais elle semblait se trouver encore à la frontière entre ces deux instants de vie, physique tout du moins. La marchombre allait répondu quand Vaillant ronfla et couina, comme il avait coutume de le faire face à un cheval inconnu. Rilend l’apaisa d’un murmure, d’une caresse, puis leva les yeux au ciel et accompagna le mouvement quand il se cabra à demi.
Ensuite le, fougueux jeune mâle accepta de demeurer immobile et Rilend put le faire volter sans toucher aux rênes, pour le placer dans le même sens que l’autre cheval. La main douce, les rênes lâches mais tenues hautes, elle sourit à son tour à cette femme qui lui était étrangement familière.

« Salut. Ca te dérange si on garde le pas ? Il va continuer à faire l’andouille si je le garde arrêté et qu’il commence à s’ennuyer…
Moi, c’est Liana. Où vas-tu comme ça ? »


Instinctivement, elle avait repris son vieux réflexe de ne pas donner son véritable nom. Astyr était devenue Liana, mais les deux demeuraient des pseudonymes et des surnoms. Rilend n’aurait su dire pourquoi elle n’avait pas donné son véritable patronyme à la jeune femme et préféré celui qu’on lui avait attribué quelques années auparavant…
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Neige Mecedora
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMer 16 Jan 2019, 19:30

Tête légèrement penchée sur le côté, ce qui la faisait ressembler de façon troublante à son albatros dans son comportement, Neige observa sa vis-à-vis, estima qu'elle ne représentait pas de danger ; bien que Cime continuait à s'agiter, mal à l'aise. Deux femmes qui se croisent près des collines de Taj, aucune raison que cela débouche sur un affrontement – selon, évidemment, le caractère de chacune, mais comme l'inconnue semblait calme...

Sentant son oiseau toujours sur le qui-vive, la jeune femme siffla doucement pour attirer son attention. Son compagnon ne quittait pas la nouvelle venue des yeux, criant parfois brièvement pour l'alerter, sans qu'elle ne saisisse pourquoi il se montrait si anxieux.

Une femme sur un cheval. Rien d'extraordinaire, non ?

Impuissante à l'apaiser, et peu désireux de s'échapper malgré son mal-être, Cime se percha sur son épaule, foudroyant de ses yeux noirs l'inconnue et plantant ses serres dans le manteau de Neige, qui se contenta de soupirer et d'adresser un sourire d'excuse à l'autre. L'albatros se faisait souvent remarquer pour son mauvais caractère, certes, et parce qu'il n'était guère courant de voir un animal sauvage autant attaché à un humain, mais il était rare, voire exceptionnel qu'il se comporte de telle façon.

Elle effleura les plumes de la gorge pâle, peu désireuse qu'il communique son stress à sa monture, et Cime daigna cesser de se plaindra, se contentant d'être recroquevillé contre sa tête, se fondant dans la blancheur de ses cheveux.

Au moins, songea-t-elle, elle n'était pas la seule à avoir des compagnons de route de mauvais caractère, quand l'autre cheval montra sa propre humeur. Elle observa avec curiosité la maîtrise que l'autre avait de sa monture, bien meilleure cavalière qu'elle – et plus âgée aussi. Quelque chose d'autre semblait émaner d'elle, sans qu'elle puisse mettre le doigt dessus. Son aisance, son assurance, l'effet qu'elle faisait à Cime ?

« Salut. Ca te dérange si on garde le pas ? Il va continuer à faire l’andouille si je le garde arrêté et qu’il commence à s’ennuyer… »


Neige haussa d'abord les épaules en réflexe. Si la femme ne désirait pas continuer sa route seule, cela ne la dérangeait pas tellement. Il fallait bien qu'elle fréquente d'autres personnes que Gil, ou elle allait finir comme lui.

Elle manqua d'en sourire. Elle avait eu droit à huit semaines de liberté, et pas un seul jour, elle n'avait manqué de mettre en œuvre tous les entraînements auxquels il l'avait astreint durant leur premier cours. Il ne pourrait pas se plaindre qu'elle avait procrastiné – ou alors, s'il le faisait, ce serait de la mauvaise foi.

C'était par ailleurs pour pratiquer en paix qu'après avoir tourné en rond dans le Domaine elle s'en était échappée. Bien qu'observer les autres aurait pu être riche d'informations, elle préférait vraiment être seule – et Cime aussi.

« Moi, c’est Liana. Où vas-tu comme ça ? »

Le prénom. Autre écho dans sa mémoire floue. Le visage, les cheveux sombres, le nom résonnaient en fond sans qu'elle puisse se saisir d'une image nette, d'un souvenir précis. Désabusée, elle finit par attribuer l'étranger familiarité à la brume qui emplissait son esprit quand elle repensait aux années de sa vie dans l'exploitation agricole.

C'était peut-être juste cela. Soit un visage réellement croisé auparavant, soit le flou qui prenait le pas sur sa raison.

- Où je vais... réfléchit-elle à voix haute. J'explore juste le coin. Je n'étais jamais venue ici avant. J'ai un peu de temps devant moi, alors... Et toi ?

Pour une fois, le but n'avait guère d'importance. Ce qu'elle voulait, c'était tout découvrir.
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeLun 28 Jan 2019, 18:54

L’oiseau, l’albatros s’était perché sur le bras de la jeune fille pour foudroyer Rilend du regard. La marchombre lui rendit, une seconde, la politesse. Elle soutient le regard nerveux et tressautant de l’animal, qui inclinait la tête sans arrêt afin de varier la profondeur de champ de sa vision et mieux la cerner.

Sortir et rentrer les griffes. Jouer sur du velours, ramper, dans les hautes herbes, remuer un bout de queue. La chasse. L’excitation. Avant qu’il ne s’envole.

La Panthère ne pensait pas en mot, et jamais elle n’avait parlé. C’étaient des sensations qui déferlèrent soudain sur l’esprit de Rilend et dans son ventre, l’odeur de l’herbe et ses frôlements agaçants contre les moustaches quand, toutes oreilles dehors, elle fixait avec gourmandise une proie oublieuse de sa présence. Elle se rappelait la sensation des muscles de ses cuisses, ses fesses et son dos souple quand elle passait du poids d’une patte sur l’autre, morcelait la terre en jouant de ses griffes. Prête à l’assaut. L’oiseau n’aurait que le temps de crier. Il basculerait des cieux qu’il n’aurait de toute façon aucune chance de rejoindre. Entre ses pattes. Et puis le jeu, l’oiseau sonné, les grands bonds. Echappé, plaqué au sol. Echappé, giflé en plein envol. Résigné, mordillé pour le stimuler. Jusqu’au dernier souffle.

Rilend se reprit quand elle sentit le dos de Vaillant se tendre sous elle et son pas devenir plus heurté et retenu. Alors que les oreilles de sa monture se tournaient vers elle, la jeune femme opérait un freinage des quatre fers, reléguant la Panthère à sa place et tentant, autant que possible, de dissocier leurs deux identités. Elle était une marchombre, en selle. Elle n’était pas une chasseresse à la fourrure noire et ocelée, aux sens surdéveloppés, capable de massacrer un homme ou de traquer un daim jusqu’à l’épuisement. Elle…
N’était rien de tout cela ! Rilend affermit son contrôle sur le fauve qui, de mauvais gré, se laissa enfermer au plus profond de sa forme humaine. Les souvenirs d’embuscade, de fourrure étanche, de pattes puissantes et d’une longue queue équilibrant la course s’affadirent. En quelques instants, ils devinrent aussi lointains et fantômatiques qu’ils avaient été réels la minute d’avant. La marchombre n’avait rien laissé paraître, elle le savait, à un œil humain aussi exercé fût-il. Les sens aiguisés des animaux, c’était encore autre chose…

Pourquoi avait-elle failli lâcher la bride à la Panthère ? Il s’en était fallu de peu qu’un immense fauve noir ne saute du dos de Vaillant pour se lancer dans une chasse à l’oiseau de mer. D’ordinaire, elle ne perdait plus le contrôle de la sorte, à moins d’éprouver la plus violente des émotions. Alors ?
Etait-ce l’oiseau, la femme ou la proximité de cette ferme d’antan, de son passé ? Les vestiges de la tuerie du Désert des Murmures, ou tout autre chose ?
Constatant que toutes ces questions offraient à une Panthère peu désireuse de se laisser reléguer au second plan des échappatoires, Rilend cessa de s’interroger et revint au moment présent. Faisant mine de ne pas remarquer la terreur de l’oiseau, elle sourit légèrement :

« Moi, je vais un peu plus au Nord, retrouver des fermiers de ma connaissance. Mais par une route que je n’avais jamais parcouru. »

Les yeux de la jeune femme balayèrent l’océan de verdure qui s’étendait devant elles, que les chevaux fendaient à hauteur des genoux dans un froufrou de soie :

« Enfin, une route…
D’où viens-tu ? Tu n’empruntais pas un chemin balisé non plus ; je suppose que cela signifie que tu te sens capable d’affronter une mauvaise rencontre, humaine ou animale.»

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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMar 29 Jan 2019, 11:42

Il y eut une espèce de flottement, où Cime s'emballa de plus belle, sentant le danger potentiel, et où Neige elle-même sentit une pression dans son ventre. Elle avait l'habitude, depuis toute jeune, d'avoir cette espèce de boule, de vide, au creux d'elle, ou peut-être de corps étranger, et elle n'y prêtait plus guère attention.

Néanmoins inspiré par le stress de Cime, le battement revenait, sourd, en bas de sa poitrine, cherchant à s'étendre. Elle effleura le sentiment de peur que lui communiquait l'albatros, sans comprendre. Il ne s'était agité ainsi quand, au fond d'Ombreuse, elle cherchait le Domaine, ou près de Gil – même s'il lui avait clairement montré son sale caractère.

Même cachée dans les falaises parce qu'un tigre rôdait plus bas, adolescente, ou quand couchée sur l'encolure de Chante-Brume au galop elle voyait les bandits la poursuivre, le sentiment étranger n'était revenu aussi puissamment.

Cime, songea-t-elle. C'était juste les émotions de Cime qui, via le lien qu'ils avaient tissé, louvoyaient en elle. Restait la question de pourquoi il s'agitait autant mais elle ne parvenait à saisir la réponse. Cela éveilla cependant une légère méfiance de sa part, plus en réaction aux angoisses de l'oiseau que jugeant un véritable danger face à elle. Elle tenait à l'albatros irascible et n'avait guère envie qu'on le terrorise, quoi que puisse être ce on.

Relâchant les épaules, elle tenta de ne rien laisser paraître de sa nouvelle attitude, et fut tirée des limbes de ses pensées et émotions liées à l'animal par la question de l'inconnue – non, Liana. Oscillant entre défiance et curiosité face à cette situation nouvelle, et probablement au grand dam de Cime, elle décida de ne pas faire demi-tour. Elle était venue découvrir et n'allait pas faire volte-face dès maintenant.

« Moi, je vais un peu plus au Nord, retrouver des fermiers de ma connaissance. Mais par une route que je n’avais jamais parcouru. »


Des fermiers ?
L'image de son exploitation familiale lui revient à l'esprit. Il était arrivé que ses parents fassent appel à d'autres personnes pour les aider quand venait le temps des récoltes, peut-être était-ce pour cela que la femme lui disait quelque chose. Mais comme pour le reste, l'enfant et l'adolescente qu'elle avait été ne s'était jamais intéressée au ballet des étrangers.

- C'est drôle, dit-elle, explicitant ses pensées à haute voix, je suis née et j'ai grandi non loin de là. Mais je n'ai pas l'intention de retrouver qui que ce soit.

Elle s'imagina rentrer comme si de rien n'était dans sa famille, mais l'image semblait grotesque, difforme. Improbable. Elle avait décidé de partir et n'avait aucune raison de revenir – surtout que sa fuite sans traces avait dû secouer l'exploitation, chose à laquelle elle n'avait pas pensé à l'époque. Elle était juste partie, voilà tout.

Revenant sur la discussion, elle nota en même temps que Cime semblait moins anxieux, bien que toujours tendu, et que la pression gênante au fond d'elle s'était atténuée. Elle manqua d'en lâcher un soupir de soulagement.

- Je viens... du Nord, répondit-elle vaguement, pas insouciante au point de nommer Ombreuse, surtout maintenant. Quant aux mauvaises rencontres, eh bien, j'ai quelques notions de combat. Je n'ai pas l'intention quoi qu'il en soit de chercher les ennuis.

Et Cime, qui prenait régulièrement son envol quand ils se promenaient tous deux, pouvait l'avertir en cas de problème. Cela ne fonctionnerait pas toujours, mais bien qu'elle n'ait jamais foulé cette prairie, elle se sentait encore en terrain connu et ne s'inquiétait pas.

Neige scruta Liana avec curiosité, ses yeux bleus pâles brillant. Si elle posait la question, était-ce parce qu'elle-même se sentait capable de se défendre ?

- T'es étrange, conclut-elle avec franchise mais sans animosité.
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMer 30 Jan 2019, 21:37

« Vraiment ? »

Au vu de l’âge de la jeune fille, il était probable que Rilend et elle aient arpenté les mêmes terres aux mêmes instants. Cependant, dans les vastes Collines de Taj et à l’exception de quelques fêtes, rares, ou de certains travaux trop imposants pour être réalisés seuls, les fermiers ne se côtoyaient pas. Si les collines étaient giboyeuses, leur terre était pauvre, aride et le tribut payé par les troupeaux aux prédateurs, infiniment lourd. Ici, les fermiers ne pouvaient parquer leurs bêtes dans un vaste espace, morceler le terrain en champs et pâtures, payer un homme pour rester auprès des siffleurs d’élevage et vaquer à leurs occupations. Ici, il fallait être deux, être trois, armés et habiles à l’arc, juchés sur des chevaux que rien n’impressionnait pour charger les tigres des prairies, les canidés et tant d’autres prédateurs. Les fermes, grandes consommatrices d’hommes, avaient sans cesse besoin de bras et nul n’avait loisir de rendre visite à ses voisins. Chacun allait son bonhomme de chemin, oublieux des autres dans un monde où, paradoxalement, l’entraide n’avait pas perdu tout sens.

Si Neige ne faisait pas partie d’une famille de fermiers amie de celle où Rilend avait été accueillie en tant que Liana, les deux femmes ne s’étaient probablement jamais croisées quand bien même elles auraient vécu à moins d’une journée de cheval l’une de l’autre. Et si elles s’étaient croisées…La mémoire de Rilend était parfois trouble. Comme si ses aventures de marchombre, les retrouvailles et les mises à mort qui avaient suivi son retour au monde, ses ailes avaient peu à peu affadi la mémoire de la vie de ferme qu’elle s’était pourtant promis de chérir jusqu’à sa fin. De la même façon, Al-Far avait au fil des ans perdu l’aura d’horreur et de déchéance qu’elle avait longtemps eu ; le souvenir des violeurs du fond de la ruelle, ou du gamin mis à mort, de sa mère morte gelée n’éveillaient plus d’émotion violente pour la marchombre.

L’avenir était trop vaste pour qu’elle s’attarde sur le passé, et laquelle de ces horreurs aurait su concurrencer celles auxquelles elle avait assisté dans les dernières années ?

Neige déclara tout de go qu’elle ne redoutait pas les mauvaises rencontres, et le mélange d’assurance, de prudence et de timidité de la jeune femme fit sourire Rilend. Assurément, la fille à l’oiseau ne disait pas tout à la marchombre ou du moins, elle cherchait ses mots.
Quelle importance ?
Rilend ne lui avait même pas donné son vrai prénom…
Et la dernière remarque de la demoiselle la fit éclater de rire. Un vrai rire, quelques éclats, sincère et franc, un rire humain qui fit reculer la Panthère au plus profond d’elle-même, là où nul autre que Rilend n’aurait su la débusquer. Jetant un regard mi-amusé mi-étonné à Neige, Rilend répondit :

« Bien sûr que je suis étrange ! Toi aussi, tu es bizarre, à crapahuter au milieu de collines où les plus couillus des mercenaires ne s’aventurent pas sans leurs haches et surtout leur meute, avec juste un oiseau sur le bras et sûrement quelques lames dans tes fontes ou tes bottes !
Mais je dois reconnaître que c’est plutôt ce genre de bonhomme qui me dit que je suis étrange, d’habitude…
En même temps, la plupart du temps ça vient autour du moment où j’éconduis leurs avances. Ca doit aider.

Je ne me moquais pas de toi. Je ne m'y attendais pas, c'est tout. »


Gloussement amusé. D’un pas assuré, Vaillant descendit une colline en ondulant de la croupe et la marchombre, laissant son bassin aller au même rythme, se retourna vers la jeune fille comme si son buste et ses hanches bénéficiaient d’une articulation leur offrant une totale indépendance :

« Si tu savais comme il est fréquent de rencontrer les ennuis qu’on ne cherche pas…même quand on a plus de quelques notions de combat ! Cela dit, les collines de Taj sont plutôt un repaire de prédateurs que de brigands, ces derniers ayant tendance à rencontrer assez vite une lame ou une flèche…et plus le temps passe, plus je me dis que ce coin doit servir de terrain d’entraînement pour une guilde un tant soit peu bagarreuse.
Ca manque quand même sérieusement de petits malins se prenant pour des gros durs, dans le coin. Tu dois connaître ça…le genre qui déboule au coin d’un chemin en jappant et en se prenant pour un molosse… »

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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeVen 01 Fév 2019, 09:05

« T'es étrange. »

Neige sourit à l'écho de sa propre remarque. D'ordinaire, c'était elle qu'on qualifiait d'étrange, fantôme au milieu des êtres vivants, réservée, semblant hautaine dans son isolement confortable. Mais Liana sortait également de cette monotonie grise et habituelle que la mercenaire sur le toit avait éraflé, et Gil définitivement envoyé voler en éclats.

Plus de foule floue sans nom, mais des êtres qui se distinguaient, et lui donnaient l'envie de descendre de ses hauteurs d'où elle les observait d'habitude avec désintérêt pour se mêler à eux, les comprendre, toucher ce qui les distinguait.

Une femme sur un cheval au milieu des plaines vertes qui fichait la frousse à son oiseau. Il n'en fallait pas plus, au grand dam de Cime, pour qu'elle décidât que l'inconnue méritait que l'on s'attarde. Après tout, elle n'avait vraiment de but, s'égarant seulement ici et là, répugnant toutefois à s'engager seule plus profondément dans les Collines de Taj. Au-delà des contes de sa mère qui, enfant, lui avait raconté les monstres qu'on y croisait, elle préférait rester non loin de ses Dentelles Vives adorées.

Le rire de Liana la tira de ses pensées et elle esquissa un sourire aux paroles qui suivirent. Un bref frisson parcourut son dos lorsqu'elle évoqua les mercenaires, avant de comprendre qu'elle ne parlait pas d'hommes et femmes liés au Chaos. Non, ces derniers ne craignaient probablement pas les Collines de Taj. S'ils craignaient seulement quelque chose.

Elle eut une pensée pour les bandits qui s'en étaient pris à elle et Gil, dernière erreur de leur vie, et songea qu'elle n'était pas de taille, seule, face à des hommes comme ça. Ni non plus contre des mercenaires, au sens répandu du terme.

Non que cela refroidisse son enthousiasme rêveur pour la découverte.

Neige secoua brièvement la tête.

- C'est vrai qu'on me le dit souvent que je le suis, étrange. Si je continue à rencontrer des gens ainsi, je vais finir par ne plus l'être, non ?


Pensée formulée qui n'attendait pas vraiment de réponse. L'idée, lointaine et volage, l'amusait, tout au plus.

Son regard clair parcourut le paysage devant elle. Cime avait cessé de s'agiter, se contentant de bouder un peu, le temps était agréable, un vent léger faisait tournoyait l'immensité verte et quelqu'un d'étrange était à ses côtés. Un bon moment en perspective, jusqu'à que l'une se lasse, ou ne parte pour un but quelconque.

- Les petits malins, répéta-t-elle. J'en ai eu pas mal quand j'étais serveuse, ils me suivaient quand je sortais prendre l'air. Mais ils n'arrivaient pas à m'attraper, acheva-t-elle avec un sourire amusé, se souvenant de ses courses sur les toits.

Elle avait filé plus d'une fois dans les ruelles et sur les tuiles, s'amusant de leur incompétence à la suivre dans sa course au sein de la cité.

Al-Chen, qu'elle retrouvera bientôt.

- Mais c'était ennuyeux plus qu'autre chose. Je suis tombée sur des bandits, une fois ; là, c'était déjà plus intéressant que quelques ivrognes.

Pire qu'intéressant, cela avait été exaltant. En plus d'être tête en l'air, voilà qu'elle adorait le danger. Peu surprenant, mais ce serait mieux si elle s'efforçait de rester en vie quelques temps, tout de même.
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeJeu 28 Fév 2019, 22:37

Décidément, l’oiseau n’appréciait pas Rilend. Il la lorgnait d’un regard méfiant, que la jeune femme prenait garde à ne pas croiser car à chaque fois, il réveillait l’instinct et l’appétit de la Panthère. Sa maîtresse n’était pas moins particulière : elle irradiait cette liberté quelque peu désordonnée qui allait de pair avec la jeunesse, mais pas seulement. Neige exhalait ce même appétit de la vie, cette vitalité mâtinée d’assurance toute neuve que Rilend observait souvent chez les apprentis de l’Académie.

Pourtant, elle ne pensait pas avoir affaire à une marchombre en devenir, plutôt à une voyageuse un brin aventurière, peut-être elle aussi en train d’arpenter une Voie qui lui était propre. Une Voie qui lui donnait des caractéristiques communes avec les marchombres, peut-être, mais aussi un quelque chose de particulier, de différent que Rilend n’aurait su qualifier mais qui l’alertait à demi. Quelque chose de « bizarre ».

A ses côtés, tandis que Vaillant allait un pas souple et régulier par lequel la jeune femme se laissait bercer, la fille aux cheveux clairs s’interrogeait à voix haute. Cesserait-elle d’être bizarre en rencontrant des gens ?
Rilend émit un petit rire de gorge, un peu dubitative. Si elle était devenue moins bizarre en rencontrant des gens ! C’était plutôt l’inverse ! Elle était passée, peu à peu, de l’anonymat relatif d’une ville sordide, où un enfant errant n’en est qu’un autre qui n’a rien de spécial ni de remarquable, à sa vie de marchombre qui faisait d’elle une femme différente de la plupart des femmes dont elle croisait le chemin. Sans parler de supériorité – Rilend était aussi persuadée de n’avoir pas grand-chose de plus qu’un autre que d’être fondamentalement incapable de supporter ce qu’ils appelaient leur existence – il existait, vivait en elle un quelque chose qui pouvait faire lever les yeux à un passant, ralentir le pas à un autre humain. Comme charriant un parfum dans son sillage, quand la marchombre ne cherchait pas à passer inaperçue, elle était tout sauf invisible.

« Ouh là ! Pas si tu continues à rencontrer des gens comme moi ! Mais…entre être étrange et vivre comme on le souhaite, ou être normale et s’ennuyer dans une existence qui est taillée pour d’autres, le choix est vite fait. Le mien oui, en tous cas. »

Elle allait renchérir au sujet des « petits malins » que mentionnait Neige, mais la jeune fille enchaîna et soudain, un éclat de voix dans le lointain attira l’attention de Rilend qui se dressa sur ses étriers.

« Ce genre de bandits ? »

Là-bas, à moins d’une demi-lieue, un groupe de quatre hommes faisait face à un individu solitaire. A cette distance, il était impossible de saisir la teneur de la conversation, mais il ne faisait aucun doute qu’elle n’était point amicale.
D’ordinaire, Rilend aurait passé son chemin, mais le solitaire, qui faisait face aux quatre autres, avait quelque chose de familier. De très familier. Serait-il possible que… ?
Rilend se rassit dans sa selle et tourna un regard malicieux, félin, vers Neige :

« Un grand galop suivi d’une incursion brutale dans une conversation qui ne nous regarde pas du tout ? »

Sans attendre la réponse de la jeune fille – qu’elle la suive si elle le souhaitait, Rilend ne lui devait rien et si leurs chemins se séparaient, elle n’en ferait certainement pas une histoire – la marchombre baissa les mains, ouvrit les doigts et lança Vaillant en avant, d’une infime pression de mollets. L’étalon bondit, libérant une force explosive qui avait plus d’une fois manqué désarçonner sa cavalière dans leurs débuts. Il ne comprenait ni l’enjeu ni leur destination, mais il aimait courir et dévala la pente à une allure presque déraisonnable que sa cavalière, redressée, prit soin de contrôler afin d’éviter une chute dangereuse pour son cheval. Tout le temps que dura cette charge folle, Rilend goûta le plaisir de la force de son cheval, de sa vitesse, l’odeur animale qui montait de ses muscles en mouvement et de ses épaules se poissant de sueur, le rythme harmonieux et impérieux de leur galop commun.

Elle ne savait pas vers quoi elle galopait ainsi. La coïncidence était improbable, les chances qu’elle se réalise, minuscule. Pourtant, si elle connaissait ce fermier, si cet homme était Yann, son ancien ami, elle ne se pardonnerait jamais de ne pas être intervenue.
Et si elle portait simplement assistance à un anonyme en mauvaise posture, il resterait la satisfaction d’avoir agi selon sa ligne de conduite et le plaisir du geste juste !
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Neige Mecedora
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeLun 04 Mar 2019, 22:46

Quand on parle des loups...

Elle aurait aimé avoir le loisir de réfléchir à cette idée d'être normale, à laquelle elle n'avait jamais aspiré, ne lui donnant ni nom ni formes et se complaisant dans son monde intérieur – transparent comme une bulle mais miroir de tain, aux défenses de forteresse.

Ce qui faisait d'elle quelqu'un d'étrange, de Liana quelqu'un d'étrange, de Gil quelqu'un d'étrange... Y avait-il un dénominateur commun, quelque part ? Elle en doutait un peu. Et elle ne les connaissait pas, au final, pour pouvoir en conclure cela. Avaient-ils eux aussi évolué dans un monde qui tournait sans eux, ou en avaient-ils fait parti ?

Mais toute son attention, volage, fut rapidement accaparée par les silhouettes indiquées par Liana. Pour le peu qu'elle en savait, cela n'avait effectivement pas l'air de joyeux et amicaux voyageurs. Les voyageurs se déplaçant à plusieurs étaient souvent des caravaniers, parfois des gardes, mais il n'y avait aucune raison que ce genre de scène se déroule avec ces deux types de groupes.

Pivotant la tête vers Liana, Neige fut prise un instant par quelque chose de son regard. Ce n'était sans doute que l'agitation de Cime qui gardait ses traces dans son esprit, mais dans les yeux gris il y avait quelque chose qui la fit se sentir reléguée au rang d'une proie pendant un bref moment.

Il y avait quelque chose qui tenait du prédateur en elle et Cime s'agita à nouveau en réponse. La boule dans son ventre vibra, incertaine.

« Un grand galop suivi d’une incursion brutale dans une conversation qui ne nous regarde pas du tout ? »

Elle resta encore un peu perdue, immobile, essayant de comprendre le regard échangé, puis se secoua quand les dernières paroles parvinrent à son esprit. Qu'importe les impressions, l'autre ne semblait pas avoir de velléités guerrières à son égard, elle n'avait donc pas à se soucier d'une simple sensation perçue dans une paire d'yeux.

Décidant qu'elle n'allait certainement pas laisser Liana s'amuser seule, elle incita sans trop de difficultés son propre cheval à aller au galopet elle s'en fut à sa suite, se réjouissant du vent dans ses cheveux fins devenus fous. Dans un cri, Cime la quitta pour prendre son envol, envol dont elle se sentait presque proche, à filer ainsi sur la terre, et irrémédiablement loin.

Elle fila ; moins vite, bien moins vite que Liana, mais elle n'allait pas en faire un drame. Elle plongea brièvement son visage dans la crinière de sa monture, l'odeur animale emplissant ses narines, se redressa légèrement pour secouer la tête afin de chasser quelques mèches vers l'arrière.

Bandits ou non, telle serait la surprise. Au moins, il n'était pas très nombreux ; non qu'elle doutât des capacités de celle qui galopait devant elle, mais elle seule ne se serait peut-être pas jetée dans cette situation.

Elle aurait eu de la peine pour leur éventuelle victime, oui, mais aurait conclut que cela ne valait pas le coup de risquer sa propre vie. Elle était égoïste, oui, ne le devinait pas vraiment. Il était naturel pour la solitaire de se détourner de ce qui ne l'intéressait pas, ou ne lui apporterait rien.

Mais ici, avec Liana à ses côtés, elle avait à gagner. Avec un peu de chance, elle pourrait mettre en pratique ses entraînements solitaires. Si non, eh bien, Gwendalavir semblait regorgeait de possibilités de s'effondrer d'une mort plus ou moins clémente.

Renonçant à utiliser son arc, ne le maîtrisant pas assez pour combattre à cheval, elle prit les rênes dans son poing gauche et sortit un poignard de sa ceinture. Le sang pulsait à ses tempes – ou était-ce le vent du galop qui la frappait de plein fouet ? – et l'ivresse commençait à remplir ses veines.

Combattre donnait parfois le sentiment d'exister.


[pas beaucoup d'inspiration désolééé]
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeSam 30 Mar 2019, 20:53

Les marchombres n'aimaient pas combattre, du moins pas particulièrement, et si Rilend savait goûter le plaisir d'un geste juste, souple, exécuté en un souffle, elle n'avait aucun intérêt pour sa finalité. Blesser. Toucher. Vaincre. Dominer.
Ces mots ne lui parlaient guère, ni à elle, ni à la Panthère qui ne s'encombrait pas davantage de sentiments ou de buts que de morale. L'animal ne connaissait que l'action et son présent fulgurant, enivrant. Se défendre, se nourrir, s'amuser : les motivations du félin se conjuguaient au singulier.
Celles de la marchombre ne différaient que légèrement.
Rilend n'avait cure de remporter un combat pour la victoire en elle-même ; gagner la laissait indifférente, mais elle était attentive à son bien-être et à ses propres objectifs. Le combat n'était pour elle qu'un outil, qu'elle employait comme un autre, avec l'affection distraite dont on peut gratifier une bête de qualité, un objet utile, ou qu'elle éprouvait pour sa dague.
Son rapport avec la bataille était distinct de celui qu'elle avait avec l'Harmonie et l'Equilibre, et strictement utilitaire.

Tandis qu'elle reprenait les rênes de Vaillant, afin de ne pas envoyer son inconscient compagnon comme une boule dans un jeu de quilles, droit sur les épées que les hommes ne manqueraient pas de pointer vers son poitrail, elle regardait déjà ses adversaire. Ne pas réfléchir. Ne pas analyser. Respirer. Comprendre.
Agir justement.

Rilend leva les mains.
Vaillant, docile, ralentit l'allure et s'enroula dans une volte qui le conduisit face aux quatre vauriens, dos à leur supposée victime. Les hommes la suivaient du regard et Rilend les jaugeait.
L'un, suffisant, persuadé de ne faire qu'une bouchée de cette femme, serait une proie facile. Deux autres semblaient plus dangereux. Ils se tenaient dans la position basse, tendue et immobile, du chien d'arrêt : leur attention sans faille allait sans cesse de leur proie à l'arrivante.
Le dernier homme tenta de croiser le regard de Rilend, mais il dirigea brusquement ses yeux vers le second bruit de sabots, et Rilend sut que Neige l'avait suivie.
Fort bien.

La marchombre avait déjà vidé les étriers et elle prit appui sur un petit rehaut qu'elle avait fort judicieusement cousu sur son tapis de selle, qui lui permit de s'élancer dans les airs.
L'un des deux chiens d'arrêt se prépara. Il baissa ses appuis, plia les genoux et se prépara à recevoir le choc d'une femme projetée par sa propre énergie et la vitesse d'un cheval qui déjà s'éloignait au galop.
Il sentit un pied sur son épaule.
Une impulsion.
Une grande forme passa au-dessus de sa tête, achevant son vol en une élégante pirouette.
L'homme jura et se retourna, aussi vivement que trop tard. Il n'était pas à la moitié de son mouvement que la marchombre avait déjà calculé, ajusté et entamé le sien. Elle l'acheva à l'instant précis de la volte du bandit où ce dernier reportait maladroitement son poids sur le pied qu'il venait de poser, afin de restaurer ses appuis et faire face à son adversaire.
Trop tard : une main était posée sur son poignet, et avant même qu'il ne sente un pied faucher son genou, il basculait déjà. Rilend accompagna son plongeon d'une main presque douce, droit, tout droit vers un genou qu'elle remonta sans aucune concession à l'élégance ou la douceur.
Pif.
Pif, comme le nez de l'homme qui se brisa dans un craquement répugnant, le projetant aussitôt dans les abîmes de l'étourdissement. La marchombre acheva son oeuvre d'une manchette à la nuque.

L'autre chien de garde, lent à réagir, ne savait qui attaquer et ses yeux allaient et venaient de la marchombre à Neige. Quant à l'incapable suffisant, il interrompit brusquement l'attaque qu'il dirigeait vers Rilend et se retourna d'un seul bloc en direction de la jeune fille aux cheveux clairs. Sans doutes la percevait-il comme une proie plus facile.
Rilend esquissa un petit sourire en songeant qu'il avait probablement commis une grosse erreur.
Pour ne pas dire une sacrée bêtise.
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMer 08 Mai 2019, 18:19

Neige descendit de cheval à quelques mètres du groupe, ses cheveux blancs ébouriffés tombant dans ses yeux sans qu'elle ne s'en préoccupe. Sa monture renâcla un peu et recula, peu désireuse, contrairement à l'apprentie envoleuse, de se retrouver mêlée à un combat.

Un combat par ailleurs fascinant.

Pendant un instant, elle regarda avec admiration comment cette femme se battait, comment elle se mouvait. Elle lui inspirait un sentiment flou de liberté, intouchable, et en même temps logé dans son propre ventre. Qui était Liana, cette femme qui effrayait Cime, faisait se crisper son ventre et semblait plus danser que se battre réellement ?

Elle lui faisait penser à Gil. Un Gil en harmonie avec lui-même, ce qui ne devait exister que dans une autre dimension. Avec lui-même, le monde...

Liana lui faisait penser à une envoleuse – mais Neige était quasiment certaine qu'elle n'en était pas une. Elle n'avait pas l'allure de ceux qu'elle avait brièvement croisé au Domaine. Elle n'en avait pas l'attitude, le tempérament ; elle semblait être à l'opposé et cela la rendait d'autant plus fascinante.

Elle observa les mouvements fluides, sans hésitation aucune, mais aussi l'intention de ne pas tuer. Quelque chose qu'elle n'entendait pas complètement. Après tout, ces hommes les auraient probablement égorgées sans hésitation, pourquoi faire preuve de clémence ?

Tant de choses à penser, réfléchir, remettre en question. Elle lui poserait la question plus tard.

Pourquoi épargner ?

Elle sortit de sa rêverie pour voir l'un des hommes avancer vers elle, et elle afficha un air curieux, pendant un bref instant.

Que voyait-il ?

Une jeune femme, mince à s'en envoler, à la peau et aux cheveux blancs ; aux yeux semblables au ciel ou à un glacier. Une jeune femme avec juste un poignard à la main, son arc resté sur sa monture.

Que voyait-elle ?

Une manière de mettre en œuvre ses capacités, son entraînement. De ressentir l'adrénaline du combat, comme avec Gil, mais avec une issue potentiellement mortelle.

Elle voyait un homme qui ne savait pas ce qui l'attendait.

Neige était souple, Neige était rapide, Neige le laissa venir vers elle avant de l'esquiver vivement sur le côté pour tourner autour de lui. Sa curiosité insatiable l'amenait à s'intéresser à l'homme, comment il se mouvait, se battait... Mais elle ne pouvait vraiment se laisser aller à sa contemplation d'autrui. Elle eut une pensée pour l'un des bandits assommés ; celui face à elle n'aura probablement pas cette chance.

Elle se mit en garde, se jeta en avant, vive, feinta sur le côté d'un bond sans essayer de le toucher. Recommença. Le chat et la souris. L'adrénaline.

Elle siffla, et Cime fondit du ciel en criant. Son hurlement caractéristique attira l'attention de l'homme pendant un bref instant et, contrairement à Gil, il n'était définitivement pas assez doué pour gérer à la fois la distraction apportée par l'albatros, et elle-même.

Neige bondit en avant en rythme avec le cri de son oiseau, attaquant le profil du bandit. Sa lame s'enfonça dans sa hanche, teintant l'herbe de rouge, et elle fit en pas en arrière, son poignard taché de sang tournant entre ses doigts. L'homme se retourna vers elle. Elle vit la douleur, la rage, l'envie de tuer dans son regard...

Qui s'éteignit lorsque Neige lança son poignard en sa direction.

Il était proche – assez pour l'atteindre à coup sûr. Et elle s'était entraînée.

La lame fichée dans son abdomen, le bandit s'affala sur le sol. Le jugeant hors de combat, elle s'approcha de lui pour retirer son arme du corps moribond ; hésita une brève seconde. Devant ses yeux dansa la scène où l'homme qu'elle avait cru hors d'état de nuire avait essayé de la tuer – parce qu'elle l'avait laissé en vie, et que cela avait été une erreur, comme elle l'avait compris.

Mouvement vif, gorge tranchée. Neige s'éloigna du corps après avoir essuyé sa lame sur les habits, se redressa. Descendue des cimes de l'adrénaline du combat, elle regarda vers Liana.
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeDim 12 Mai 2019, 17:51

Tandis que l’un des bandits se ruait vers Neige, Rilend se trouva aux prises avec l’autre qui avait fini par prendre sa décision. Il s’avança vers la marchombre, avec davantage de prudence que ses congénères. Sans doutes avait-il été échaudé par la raclée prise par les autres brigands. Sans doutes croyait-il pouvoir éviter quelques coups en approchant de la sorte, sur la pointe des pieds, prêt à esquiver. Sans doutes…

Sans aucun doute, il faisait preuve d’une grande prétention.

Rilend le regarda approcher. Immobile, ou peut-être pas : ses pieds au sol portaient son poids dans un équilibre quasi-parfait, sans cesse corrigé. Sur chacun de ses membres ne reposait pas le même poids, mais le même potentiel d’énergie ; où qu’elle bondisse, elle bondirait comme un chat. Ses talons ne faisaient que frôler le sol tandis que ceux de l’homme s’y enfonçaient ; le corps de la jeune femme frémissait avec le vent, l’herbe, le rythme du combat selon un rythme qu’elle adaptait à chaque infime fraction de seconde, chaque demi battement de cœur.

Quand le bandit prit son élan, elle avait déjà trouvé le sien et quand il s’élança, elle avait lu son corps depuis ce qui sembla une éternité. Les pieds de Rilend glissèrent sur le sol alors que le pied d’appel de l’homme n’avait pas quitté le sol. Il armait son bras qu’elle était encore devant lui ; quand il l’eut suffisamment abattu pour ne plus pouvoir modifier son mouvement, il n’y avait plus personne sous la lame.
Pied gauche au sol, mouvement de rotation des hanches initié, et poursuivi grâce à l’énergie du bond. La jambe droite de Rilend suivit son bras gauche : l’une au défaut des genoux, l’autre au creux des reins, et le guerrier fléchit avec un hoquet de surprise et de choc. Il tomba sur lui – même comme une corde qu’on lâche et qui dessine tout un alphabet avant de sombrer enfin. Sa lame frôla la cuisse de la marchombre comme elle portait un dernier coup, en direction de l’angle de la mâchoire. La mandibule se tordit, l’articulation se déforma jusqu’aux extrêmes limites de la formidable machine de muscles et de ligaments.

Au-delà.
Les ligaments se déchirèrent sans un bruit, et le cartilage ripa. Englobée dans les courbes du crâne, l mandibule se déforma encore un peu. Un peu trop.
Ce fut l’os qui se déchira dans un craquement répugnant, tandis que le pied de la marchombre achevait sa course dans le nez de l’agresseur, l’expédiant au-delà de la conscience par la même occasion. Il tomba lourdement et ne bougea plus, allongé sur le flanc, le sang qui ruisselait de son nez incapable de l’étouffer.

Quand elle se retourna vers Neige, Rilend se permit un sourire.
Qui trembla quand elle posa les yeux sur l’homme derrière la jeune fille. Ventre percé. Gorge tranchée, comme un sourire obscène et écarlate sur une peau soudain si blanche malgré sa crasse. Neige ne souriait pas, ne semblait pas particulièrement heureuse de l’issue du combat mais quelque chose toucha Rilend au cœur sans qu’elle sache le mentionner. Un désagrément, un décalage qui n’aurait jamais dû être ressenti. Un je-ne-sais-quoi de purement anormal, comme si la main d’un musicien avait furtivement ripé sur les cordes de son luth.

Pourtant, la marchombre n’avait aucun scrupule à tuer quand elle n’avait pas d’autre choix, et ne s’était jamais questionnée sur la nécessité de prendre ou non une vie au cours d’un combat : en général, elle le savait, le sentait. Et elle tuait, parfois, souvent, quand il le fallait. Elle pouvait blesser, mutiler, avec une violence équivalente, sans sourciller et l’homme allongé derrière elle, nez tuméfié et mâchoire brisée, en était comme un témoin vivant.
Pourquoi ce malaise ?

« L…Liana ? Non, mais c’est pas possible… »

Une petite voix. Masculine, et si petite, si tremblante, qu’elle semblait une voix d’enfant dans la gorge d’un homme. Pareille voix n’aurait jamais éveillé la moindre émotion chez un autre humain. Ni désir, ni attirance, ni frémissement.
Mais la Panthère sursauta, et quelque chose se tordit au fond du ventre de la marchombre, qui volta comme un tourbillon. Comme un animal traqué, rattrapé par son prédateur. En l’occurrence, ni plus ni moins que son passé.
La victime des bandits avait assisté au combat les yeux ronds et le souffle court, et maintenant elle dévisageait les deux femmes, les yeux ronds et le souffle court. C’était un homme dont Rilend connaissait la silhouette pour l’avoir côtoyée – et plus – deux longues années durant.
Elle haussa un sourcil :

« Yann ? »

Le fermier opina faiblement du chef et détacha enfin son regard halluciné de la marchombre, pour se tourner vers l’autre fille, qu’il salua d’un ton prudent, presque révérencieux :

« Je dois vous remercier, vous aussi, quel que soit votre nom. »

[Yann = fils de la famille qui a recueilli Rilend à l’époque où elle était amnésique. Un fermier, dans la même tranche d’âge que Ri’, globalement tu peux considérer que c’est un gars simple mais perceptif, pas bête, pas cultivé non plus et un vrai gentil. Et je te dis tout ça parce que bien sûr, tu as le droit de le faire agir comme bon te semble !
Il appartient à une famille assez peuplée, je te laisse aller regarder dans la bio de Ri’ si tu veux avoir le détail des frangins et frangines, qui sont tous plus jeunes. Principalement éleveurs de siffleurs ^^]
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMar 04 Juin 2019, 18:09

Vide vertigineux.

C'est la sensation qu'elle ressentit brièvement.

Il y avait un fossé entre elles deux ; il lui suffit d'un coup d’œil pour s'en apercevoir, et cette fois-ci Neige ne pensait pas à leurs performances respectives. Elle se mordit distraitement la lèvre, confuse, constatant ce que Liana avait fait à ses propres attaquants. Elle doutait fortement qu'un seul d'entre eux soit mort, contrairement au sien.

Elle laissa tomber son regard sur le corps à ses côtés. Tuer ou être tué, proie ou prédateur. Elle ne le connaissait pas, ne ressentait pas de regret particulier. Peut-être devait-elle ? Gil avait agi si simplement face à elle, tuant sans hésiter. Même si Gil n'était pas franchement le meilleur modèle que l'on puisse trouver, elle en avait néanmoins conscience...

Neige leva les yeux vers Liana, croisa son regard. Un fossé. Profond ? Qu'était-ce une vie après tout, quand il s'agissait de préserver la sienne ? Qu'était-ce une vie, tout simplement ; excepté une âme dans une enveloppe de chair, tournoyant avec d'autres dans un brouillard flou auquel elle n'apportait que peu d'intérêt ?

Avait-elle tort, quelque part ?

Détournant les yeux, elle rangea sa lame et commença à s'éloigner du mort pour la rejoindre, mordilla  son pouce, perdue dans ses réflexions. L'aura de prédatrice de Liana, qui l'avait frappée auparavant, s'opposait à son œuvre macabre ; proie ou prédateur, les cases avaient des frontières floues.

De toutes façons, ce n'était pas quelque chose sur laquelle l'autre femme allait l'interpeller tout de suite. L'homme qu'elles étaient venues secourir venait de l'interpeller. Restant légèrement en retrait pour observer et écouter, un brin étonnée de voir qu'ils se connaissaient, elle tenta de brosser ses cheveux avec ses doigts, l'air d'une personne peu concernée par tout ceci, ses yeux errant dans le ciel.

« Je dois vous remercier, vous aussi, quel que soit votre nom. »

Retenant un sursaut, déstabilisée, elle regarda avec surprise le bonhomme qui s'adressait à elle ainsi, avec tant de respect. A nouveau confuse, elle passa une main nerveuse dans sa crinière blanche.

- Je, euh, m'appelle Neige. C'est rien.

Elle détourna le regard, espérant qu'il se désintéresse d'elle – et cesse ces manières trop révérencieuses. Portant inconsciemment ses yeux dans la direction de la ferme de ses parents, elle ressentit un peu de soulagement en constatant dans le même temps que son physique atypique ne lui rappelait rien. Elle ignorait ce qu'il fichait là mais avait toujours tendance à être nerveuse à l'idée que des gens la reconnaissent, d'avant qu'elle quitte l'exploitation familiale.

Cime se posa sur un rocher près d'elle et elle fit quelques pas pour se rapprocher de lui, cherchant du réconfort et de la stabilité auprès de l'albatros immuable. Calme cette fois, ailes repliées, ses yeux noirs continuaient cependant à fixer Liana, s'attachant à peine au nouvel inconnu. La main de Neige effleura les plumes de sa gorge pour sentir la chaleur et la douceur de l'oiseau, en revint un peu rassérénée. Elle n'avait pas besoin de point de repère autre que son albatros mal luné.

Elle fouilla dans sa sacoche, sans prêter attention aux deux humains dans son dos, sortit un poisson séché enveloppé dans un papier qu'elle donna à Cime. L'oiseau se plaignit, préférant chasser, mais elle désirait le garder près d'elle encore un peu. La situation était étrange, un peu tendue, et elle ne savait trop quoi penser de tout cela, jetant un regard aux deux autres.
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeLun 17 Juin 2019, 07:35

[Good to see you back !!!]

Yann et Rilend se faisaient face, puisque Neige s'était retirée de la conversation et préférait nourrir son oiseau en les observant. Ledit animal refusait pourtant la nourriture et aux yeux de Rilend, il était assez clair que l'animal n'avait cure du poisson, ce qui trahissait le caractère automatique du geste de sa maîtresse. Neige souhaitait se donner une contenance.

Peut-être y avait-il de quoi être mal à l'aise. Yann observait Rilend avec un sourire béat, comme un amoureux reconnaissant sa dulcinée au bout de la rue après des années de séparation. Pourtant, s'ils avaient bien vécu quelques années de séparation, il n'y avait rien de plus entre eux. Il n'y aurait rien. Yann était un fermier, attaché à sa terre, à ses terres et ses bêtes, ensouché à l'instar de ses plantes. Rilend avait ouvert ses ailes il y avait quelque temps déjà, et on ne pouvait planter un oiseau dans un champ.

"Je n'en reviens pas de te voir là ! Tu devrais passer à la ferme, tout le monde serait heureux de te revoir...
- Yann...un jour, mais pas aujourd'hui !
- Et pourquoi pas ?
- Je suis attendue dans deux jours à Al-Jeit pour accompagner une caravane. C'est comme ça que je gagne ma vie : toi, tu ne pourrais pas te soustraire à tes cultures ! Je passerai, mais plus tard, peut-être au moment des fêtes de la moisson.
- Les affaires marchent bien, alors ? Ca paye, d'être M...
- Oui oui, ça va, merci. Comment vont les choses à la ferme ? J'ai entendu bien des commerçants se plaindre de mauvaises années..."


Rilend avait enchaîné en coupant la parole à son ami, qui parut légèrement décontenancé. Mais la marchombre, pour une raison qui lui échappait et relevait avant tout de l'intuition, ne souhaitait pas voir Neige apprendre son appartenance à la guilde des Marchombres. Elle ne redoutait rien de précis ; Neige ne l'égalait pas encore au combat.
Pas encore.
Là était l'os.
La jeune femme ne se battait pas au hasard et son comportement, son attitude, son cheval même, trop bien nourri, trop entretenu pour une fille de son âge, intriguaient la marchombre qui se demandait si elle n'avait pas affaire à une élève d'une autre guilde. Une guilde rivale, bien que certains marchombres et mercenaires aient su franchir ce fossé au prix de relations houleuses, de cris, de larmes et de tourmentes...

Yann, qui n'avait jusqu'à connaître Liana eu qu'une vague idée de l'existence des marchombres, ne releva bien évidemment pas le recul soudain de Rilend et tourna la tête vers la jeune femme. En souriant, il s'approcha d'elle, lorgnant l'oiseau avec prudence : pour lui, les oiseaux étaient des ennemis, qui dévoraient les cultures, et il n'avait qu'une connaissance globale de leur comportement. Yann savait quand les oiseaux allaient s'abattre en pluie sur son champs, savait quelles graines les intéressaient particulièrement, mais il n'avait pas la moindre idée de leur comportement individuel. L'albatross, loin d'être petit avec son envergure incroyable qui le faisait passer de pataud, au sol, à gracieux en vol, avait tout pour impressionner.
Le fermier s'arrêta à quelques pas de Neige sous le regard vigilant de Rilend. Sans doute avait-il confusément conscience de la dangerosité de l'étonnante fille. Cela ne l'empêcha pas de mettre les pieds dans le plat, avec la joyeuse insouciance qui le caractérisait et qui, en son temps, avait séduit Liana, la voyageuse amnésique :

"Et donc, Neige, je connais Liana mais pas toi ! D'où viens tu ? Vous voyagez ensembles ? Tu es une marchombre, comme elle, ou peut-être une apprentie ?"

Rilend, qui s'était détournée une seconde pour récupérer Vaillant et arranger son matériel, se raidit légèrement et pivota pour garder un oeil au-dessus de son épaule, surveillant la réponse de la jeune fille qui, elle s'en doutait bien, n'était pas une élève marchombre.
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMar 18 Juin 2019, 19:14

[ouiii !]

Neige écoutait distraitement la conversation des deux autres. Elle ne se sentait pas à sa place entre deux personne se connaissant et se reconnaissant après, il semblerait, un certain temps sans se voir. Devant le désintéressement que lui portait Cime, elle soupira et rangea la nourriture, se contentant d'effleurer les longues plumes, l'air ailleurs.

Mauvaises années... nota-t-elle malgré tout de leur discussion. Elle se demanda ce qu'il en était de la ferme des Mecedora. Il y avait eu quelques années où les récoltes avaient maigres, ou les bêtes avaient foudroyées par la maladie, mais l'exploitation, vieille de plusieurs générations, s'en était toujours remise. Ses parents, tout comme leurs prédécesseurs, étaient économes et prévoyants. Elle se souvenait du bâtiment fortifié plein de réserves, et d'avoir toujours eu assez de nourriture dans son assiette.

La curiosité la chatouillait, maintenant. Bien qu'elle avait laissé derrière elle son passé inintéressant – à ses yeux du moins – elle se demandait ce que devenait sa famille. Peut-être que ce Yann avait eu un contact avec eux. Cela arrivait, de temps en temps, mais elle rechignait à montrer son intérêt pour la ferme des Mecedora. Elle n'avait pas donné son nom, après tout, et n'avait pas envie que quiconque ait des nouvelles d'elle, qu'on la relie à eux.

Tant pis, songea-t-elle. De toute façon, est-ce qu'ils pensaient à elle le soir, au moment du dîner, devant cette place laissée vide depuis plus de quatre ans maintenant ? Peut-être qu'un autre gamin s'y asseyait, maintenant, ou peut-être qu'elle était prise par l'épouse d'un de ses frères. Le plus âgé, probablement. Se devant de reprendre l'exploitation, leurs parents avaient dû faire comme avec elle, lui trouver une femme, pour s'assurer de la pérennité de la ferme.

Neige releva la tête tandis que Cime penchait la sienne sur le côté en voyant le fermier approcher, intrigués. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui vouloir, alors qu'il semblait jusqu'alors en pleine conversation avec Liana ?

"Et donc, Neige, je connais Liana mais pas toi ! D'où viens tu ? Vous voyagez ensembles ? Tu es une marchombre, comme elle, ou peut-être une apprentie ?"

Neige le fixa d'abord, surprise et un brin confuse. Est-ce que ce fermier venait de balancer calmement l'identité d'une marchombre devant une personne qu'il ne connaissait absolument pas ? Puis un fou rire commença à grimper dans sa gorge pour chatouiller ses lèvres. Liana était marchombre, alors. Cela expliquait beaucoup de choses – pas tout, elle en était sûre ; ce quelque chose qui l'avait remué et mis Cime sur les nerfs semblait être d'une toute autre nature.

Elle esquissa un regard vers l'autre femme. Neige ne la tromperait pas en prétendant en être également. Son albatros sentait la tension ambiante et s'agitait, mécontent. Était-elle du genre à tuer les apprentis envoleurs avant qu'ils ne puissent prendre leur envol ? Elle n'avait aucun moyen de le savoir, et ne remporterait de toute façon pas un combat contre elle.

Peut-être que la présence du fermier – Yann – veillerait à ce que la situation reste stable, peut-être pas. Elle-même se moquait de savoir si Liana était marchombre ou pas. Les doctrines des mercenaires la désintéressaient, et en plus son maître n'était pas des plus conventionnels.

Son rire finit par jaillir, clair et déridé, avant qu'elle ne l'étouffe dans sa manche, à la grande incompréhension du fermier qui ne comprenait pas que cette question puisse amuser.

- Je suis bien apprentie oui, répondit-elle finalement avec une pointe d'amusement, ignorant la partie de la question sur son origine. Pas le même genre d'apprenti, ceci dit.

Elle regarda Liana, les yeux étincelant.

- Mais cette différence m'importe peu.

Et toi ?
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMer 19 Juin 2019, 07:37

On pouvait compter sur Yann pour mettre les pieds dans le plat. A la ferme, déjà, il était le genre de personne qui félicite pour une grossesse imaginaire, ou qui se retourne sans aucune discrétion vers la personne dont parlent les autres. Le maladroit de service, fidèle à sa réputation, venait de révéler devant Neige ce qui n'était certes pas un secret, mais que les marchombres n'avaient pas coutume de révéler devant n'importe qui.

En particulier, Rilend n'aurait probablement pas fait état de son identité devant Neige, au sujet de laquelle elle ressentait ce trouble indicible, comme si la jeune fille n'était pas tout à fait ce qu'elle était censée être, une voyageuse.
Yann parut surpris du bref silence qui suivit sa question, quand même son amie Rilend ne savait que répondre. Puis, Neige éclata de rire, et Yann parut encore plus déconcerté tandis qu'un drôle de pressentiment serrait le ventre de la marchombre. Pressentiment qui devint quasi-certitude aux mots suivants de Neige, l'apprentie mais pas marchombre.

Rilend n'avait que rarement eu affaire aux Mercenaires. Elle soupçonnait fortement Kaünis, rencontrée dans les rues d'Al-Chen, d'en être une, mais la brutale jeune femme constituait certainement sa seule expérience en la matière.
Elle jeta un regard aigu à la jeune fille aux cheveux blancs.
Frères dans leurs capacités, peut-être aussi dans leur liberté, Mercenaires et Marchombres suivaient des doctrines opposées. Peut-être qu'aux yeux d'un Mercenaire, cette simple différence aurait paru suffisante pour mettre à mort ou tenter de le faire son alter ego. Peut-être que la situation aurait été la même aux yeux de certains marchombres. Peut-être.
Rilend connaissait suffisamment ses capacités pour être sûre que, si elle décidait de tuer Neige, seule l'irruption soudaine de son maître pourrait sauver la jeune femme. Cependant, la marchombre connaissait aussi suffisamment Neige pour ne pas éprouver le moindre instinct de meurtre. Elle avait affaire à une gosse, une femme en devenir, qui ne lui avait témoigné aucune animosité.
Quel intérêt y avait-il à la tuer ?
Elle s'attirerait la vengeance d'un autre Mercenaire, possiblement...
Et, pour être tout à fait honnête, elle n'en éprouvait pas la moindre envie.

Rilend soupira :

"Yann, mon cher Yann, un jour nous parlerons de discrétion, de réserve et de ce qui n'est pas un secret, certes, mais que je n'annonce pas sur tous les toits...par ailleurs, non, mon élève n'est pas elle."

Yann parut encore plus perdu, si c'était possible, par la réponse de l'apprentie et celle de son amie. Ses yeux allaient de droite à gauche, de Rilend à Neige, s'arrêtant parfois sur Vaillant qui renâclait derrière elles. Le laissant à son silence avec un sourire affectueux, Rilend se retourna vers Neige :

"Ca explique un tas de choses. Cela dit, en tous cas pour moi, pas d'agressivité...pas d'agression. Je n'ai jamais eu le goût à me piquer d'être justicière."

Elle n'avait que si rarement côtoyé des mercenaires que sa curiosité n'était pas loin de prendre le dessus mais, peu désireuse de passer pour une provinciale écervelée aux yeux de Neige, elle se contint. Ce d'autant plus que Yann n'avait pas à apprendre ce que Neige pourrait répondre ou laisser échapper, ce que Rilend pourrait répondre. Il était des secrets qu'il valait mieux avoir la carrure de défendre...

Le fermier n'avait pas ces réserves.

"Apprentie quoi alors ? Tu te bats comme elle...déjà que je n'ai jamais compris grand-chose à ce que Liana a essayé de m'expliquer sur les marchombre et l'harmonie, mais alors, en plus, toi, tu suis une autre doctrine ?
- Oh, Yann...
soupira Rilend en constatant que le fermier n'avait, définitivement, rien compris du tout. Les marchombres n'étaient pas une secte. Ils n'avaient pas de doctrine à suivre, pas de règles, pas de chef. C'était une voie personnelle, et quoi qu'elle brûlât de reprendre ses explications, la marchombre se tint coite avec un regard un brin désabusé.
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeLun 01 Juil 2019, 21:13

Elle se découvrait une facette joueuse, à tenter le diable ainsi, à ne pas s'envoler loin d'une marchombre qui pouvait décider d'éliminer une future menace. Un jeu un peu dangereux, certes, mais d'autant plus amusant. Il n'était guère dans sa nature, après tout, de jouer la carte de la prudence.

Neige se basait sur son instinct, inspirée par celui, animal, de son oiseau. Liana lui inspirait présentement plus de curiosité que de méfiance ou de peur. En fait, ce devait être la première marchombre qu'elle rencontrait, et son intérêt éveillé, elle aurait aimé lui poser mille questions sur le fossé qui les séparait en théorie, sa propre voie, ce qu'elle savait de celle sur laquelle elle s'était engagée...

Mais c'était peut-être trop demander à une membre de l'ennemi héréditaire de sa propre guilde, qu'elle se moquât des doctrines qu'elle devait suivre ou non.

Il y avait autre chose qui la retenait ; le bazar émotionnel qu'elle avait insufflé chez elle et Cime. Si la marchombre ne semblait pas belliqueuse, elle avait quelque chose qui tenait d'un prédateur, et que Neige ne parvenait à saisir. Elle brûlait d'envie de lui demander ce qu'il en était, apprentie envoleuse trop curieuse et un brin inconsciente.

Elle regarda le fermier, se demanda ce qu'il savait des mercenaires du chaos. S'il en avait entendu parler, ce ne devait être que de façon négative, et elle n'avait guère envie d'être la cible d'une soudaine animosité. Comme le disait Liana, il y avait des choses qu'on ne criait pas sous les toits.

Son sourire s'accentua devant les réactions de Yann ; pas foncièrement railleur, juste amusé.

"Ca explique un tas de choses. Cela dit, en tous cas pour moi, pas d'agressivité...pas d'agression. Je n'ai jamais eu le goût à me piquer d'être justicière."

Ses yeux revinrent vers Liana. Voilà une réponse qui la satisfaisait, mais qui insinuait que d'autres marchombres pouvaient se montrer moins cléments. Difficile cependant pour elle de cacher son appartenance aux mercenaires du chaos face à un rival expérimenté.

Peu importe, songea-t-elle. Elle n'y était pas encore, pas de quoi s'en soucier.

- En ce qui me concerne, je ne vois pas l'intérêt d'agresser des gens qui ne m'ont rien fait, rétorqua-t-elle avec toujours son sourire en coin.

"Apprentie quoi alors ? Tu te bats comme elle...déjà que je n'ai jamais compris grand-chose à ce que Liana a essayé de m'expliquer sur les marchombre et l'harmonie, mais alors, en plus, toi, tu suis une autre doctrine ?


Décidément, celui-là ne semblait pas réfléchir avant de parler, nota Neige. Non, elle allait vraiment éviter de révéler son statut d'apprentie envoleuse ; surtout en cet endroit familier, si près des Dentelles Vives de son enfance, où on pouvait aisément la reconnaître en esquissant son portrait.

Fêle jeune fille aux cheveux blancs, disparue dans la nature il  a quatre ans de cela... Comment avaient-ils réagi ?

- C'est un secret, répondit-elle finalement. Concernant une quelconque doctrine je ne suis que mon propre objectif. Le reste ne m'importe pas. La voie que j'ai prise n'est qu'un moyen d'atteindre ce que je veux.

Toujours assise, elle croisa les jambes, y appuya son coude pour poser son menton dans sa main. Derrière elle, Cime, qui semblait s'être détendu, prit son envol avec un cri. Neige le suivit quelques instants des yeux avant de revenir aux deux autres. Il reviendrait plus tard. En attendant, elle adorerait être seule à nouveau avec Liana pour tenter de lui soutirer des réponses.

Au pire, elle se prendrait un « non » ferme et Neige en resterait là. Avec de la chance, elles pourraient avoir un échange intéressant. C'était pile ou face.
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeDim 08 Sep 2019, 17:05

Elle ne l’attaquerait pas à moins d’une provocation.
Tout d’abord car Rilend ne goûtait guère les attaques sans sommation, et parce que Neige ne la menaçait en rien. Ensuite, car Neige ne la menaçait en rien. Si la jeune fille se déplaçait et combattait avec une habileté et une ardeur prometteuses, si elle portait certainement en elle les germes d’une mercenaire accomplie, et même si les certitudes et l’ego étaient le pire ennemi du marchombre, Rilend en était aussi sûre qu’on peut l’être : Neige ne représentait, aujourd’hui, pas un réel danger pour elle. Ses lames ne mordraient pas sa chair. Ses pieds ne toucheraient pas son ventre. Son oiseau rencontrerait griffes et crocs.
La seule faiblesse de la marchombre, à cet instant précis, c’était son ancien amant de fermier qui les dévisageait l’une et l’autre et posait question embarrassante sur question embarrassante. Pour le protéger des tumultes de sa propre existence, la marchombre se mettrait sans hésitation en danger. Pour l’heure toutefois, son ami ne paraissait pas spécialement menacé par Neige qui se montrait plutôt déconcertée, sur ses gardes et évasive dans ses réponses. Cela n’empêchait pas la femme brune de surveiller avec attention l’échange. Que la fille aux cheveux blancs tente un geste agressif et…

Mais non, l’attitude de Neige était résolument non violente. Accoudée dans l’herbe, il lui faudrait plusieurs fractions de seconde pour bondir sur le fermier, un temps infini pour permettre à la marchombre de la clouer au sol sans même avoir besoin de la blesser.
Aussi, sans se détendre pleinement pour autant, Rilend laissa-t-elle son regard vagabonder un petit peu plus pendant que l’apprentie envoleuse essayait de répondre à Yann sans lui répondre, s’attirant un petit rictus amusé de la marchombre.
Son curieux de petit fermier…

Lequel opina du chef et se retourna brusquement vers son amie :

« Un casse-croûte ? »

Hein, quoi ?
Rilend souleva un sourcil, et répondit, pince sans rire :

« Avant tu sautais du coq à l’âne, mais je vois que tu as monté en grade… montre voir. »

Elle accepta le pain et le pâté que lui tendait le fermier et, sans la moindre hésitation, mordit dedans. Si sa mémoire était bonne, c’était la vieille, la grand-mère qui veillait jalousement sur cette recette et le résultat final était époustouflant.
Il l’était toujours.
Riche, fondant, en deux blocs de viandes et d’abats séparés par une mousse plus légère, peut-être à base de foie, la charcuterie renfermait toutes les saveurs du gibier et des bêtes de ferme, et plus encore. Rilend avala une bouchée et regarda Yann tendre le pain et le pâté à la jeune fille aux cheveux blancs. Elle agita sa propre part :

« Tu devrais tester ça. Mais ne le laisse pas te servir, il croit que tous les humains doivent nourrir une carcasse de deux cents livres, au bas mot. »

Le temps que les deux autres protagonistes achèvent leur transaction, Rilend avala une autre bouchée, en la mâchant longuement pour la savourer. Elle se souvenait de ce goût. Le pâté, la spécialité de la ferme, le casse-croûte approprié aux journées de culture, de chasse et aux inspections de troupeaux qu’ils menaient tous les deux, en selle.
Un éclair de sourire passa dans ses yeux au souvenir du dessert de ces repas-là.
Puis Rilend se reprit et laissa plutôt son esprit vagabonder vers les soirées autour du feu, en famille ou presque, pleines d’une chaleur qu’elle n’avait pas connu depuis bien longtemps au jour où Yann et les siens l’avaient recueillie. Ce pâté n’avait pas que le goût affirmé des bas morceaux et des épices. Il portait en lui toutes les saveurs d’une vie simple, une existence paisible et laborieuse qu’elle avait cru pouvoir vivre un temps, avant de prendre conscience du vide immense qui s’ouvrait dans sa vie quand elle ne se laissait plus être marchombre. Comme un air d’innocence retrouvé…et à sa manière, ce simple casse-croûte de fermier était aussi savoureux que les macarons et le thé au jasmin dans les mains de Hièlstan, au bord du lac Chen.
Un vague sentiment de culpabilité flotta avec la bouchée suivante, vite avalés.
Pour achever de l’enfouir, Rilend reprit à l’attention de Yann :

« Au fait, ils te voulaient quoi, ceux-là ? »

Et de désigner d’un geste ample les corps inconscients, peut-être morts ou bientôt morts – personne ne viendrait les soigner s’ils ne se relevaient pas de leur coma – et le cadavre, étalés non loin de leur pause bucolique.
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeLun 16 Sep 2019, 18:01

Neige avait décidé que tout ceci était fatiguant.
Elle qui ne faisait que chevaucher seule au départ, voilà qu'elle tombait sur une marchombre, des bandits, et un fermier trop bavard. En plus de cela, Cime était toujours sur ses gardes – tout comme Liana – et elle avait l'impression d'être à la frontière d'un champ de bataille.

Être une marchombre n'expliquait pas totalement les réactions de l'albatros, elle en était persuadée, et c'était un peu pour cela, et toujours par curiosité, qu'elle restait avec eux.

Et aussi parce qu'on venait de lui proposer à manger.

Elle sauta sur ses pieds et s'approcha du fermier, intéressée. Maintenant qu'ils en parlaient, elle se disait que manger un peu ne lui ferait pas de mal, et ce que leur proposait l'homme changeait de la viande de siffleur séchée.

« Tu devrais tester ça. Mais ne le laisse pas te servir, il croit que tous les humains doivent nourrir une carcasse de deux cents livres, au bas mot. »

Neige se contenta d'esquisser un sourire en prenant sa part. Menue, elle ne mangeait que peu, souvent trop distraite pour y penser, ou partageant en priorité avec son oiseau – ce qui l'amenait à préférer l'achat, en général, de poisson à la viande de siffleur.

Elle goûta la viande et manqua d'en ronronner de joie. C'était délicieux. Cela lui rappelait les repas que préparait sa mère, le soir, après la journée de travail de la famille. L'odeur de la viande, des légumes justes sortis de terre et du pain emplissaient la maison, et il n'avait pas été rare qu'elle s'astreigne à rester dans l'enceinte de la ferme juste pour manger, bien qu'elle n'ait toujours fait que picorer.

C'était lorsqu'elle cuisinait que sa mère, énergique, se calmait un peu. Généralement seule à ces moments-là, ses yeux semblaient dériver dans ses souvenirs alors qu'elle pétrissait la pâte, découpait les morceaux de bêtes d'élevage et que ses mains dansaient, dotées d'une vie propre.

Nul n'osait déranger la matriarche, et Neige elle-même ne s'y risquait pas, l'espionnant de temps en temps, curieuse. Sa mère avait alors l'habitude de chantonner, ce qu'elle ne faisait jamais en temps normal.

C'était des moments hors du temps, où sa mère ne posait pas de regard énigmatique sur elle, l'aînée décevante.

L'apprentie se secoua. Elle avait laissé sa mère et ses repas derrière elle, au pied des falaises. Quoi qu'il en soit, cela faisait longtemps qu'elle n'avait goûté un plat digne de ce nom et elle remercia Yann avec un sourire plus franc, avant de regarder Liana.

Elle aussi semblait s'être perdue ailleurs, et Neige se garda de l'interpeller sur ce sujet.

« Au fait, ils te voulaient quoi, ceux-là ? »

Son regard retourna au fermier. C'était une question intéressante. De prime abord et tout innocemment, elle aurait juste pensé qu'ils désiraient juste le détrousser, mais il y avait peut-être plus intéressante cible qu'un seul homme.

Elle n'en savait rien au final, jugea-t-elle en finissant son repas sous le regard jaloux de Cime, qui ne pouvait en profiter. Elle restait encore naïve vis-à-vis du monde extérieur. Naïve, avec la possibilité de tuer, ;naïve et mortelle. Un délicat mélange qui faisait mine de fil de rasoir, sur lequel elle dansait allègrement. Il serait cependant préférable qu'elle soit plus maligne pour éviter de malencontreuses erreurs.

Neige regarda l'homme qu'elle avait tué, songeuse, essayant de voir la personne derrière le corps, l'être humain avant le bandit. Mais il restait un inconnu à ses yeux, quelqu'un qui avait juste croisé sa route pour la finir dans l'herbe, en anonyme.


[pas terrible désolééé]
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMer 25 Déc 2019, 23:49

Rilend, tout en savourant la compagnie de son compagnon autant que le pâté, ne quittait pas réellement du regard la jeune femme aux cheveux clairs. L’observant à la dérobée par-dessus son pain, elle était bien consciente que Neige portait sur elle le même regard furtif. Elle avait suscité sa curiosité, bien entendu…mais pour quoi, quand ?
Etait-ce leur combat à toutes les deux, où la jeune fille avait fait montre d’une technique imparfaite mais déjà affûtée – et qu’elle ne devait certainement pas à un apprentissage solitaire ? Etait-ce autre chose, Yann qui avait avec sa délicatesse coutumière balancé le nom de marchombre, ou s’étaient-elles déjà croisées ?
Fort peu probable…la Panthère n’oubliait guère les odeurs, et une personne accompagnée d’un albatross aurait probablement éveillé son appétit, plutôt deux fois qu’une, et se serait ainsi gravée dans les souvenirs de Rilend.
La jeune femme réalisa brusquement que, plutôt que de s’interroger sur les raisons pour lesquelles elle intriguait Neige, elle était en train de passer en revue celles pour lesquelles Neige attirait son attention. Revenant au moment présent, elle arracha un morceau de pain exempt de viande et le tendit à Vaillant, derrière elle. Le souffle chaud de l’étalon lui chatouilla les doigts avant que des lèvres plus délicates que des mains d’homme ne viennent saisir le morceau de pain, le mâcher, puis explorer son cou en la faisant frissonner.

Rilend repoussa gentiment son cheval comme Yann reprenait la parole :

« Euh…
A moi, pas grand-chose dans l’absolu. Mais depuis quelques semaines, des hors-la-loi viennent se servir dans nos troupeaux. Un de mes voisins a retrouvé une de ses brebis dans le champ, et il n’en restait que la tête et les viscères. Les ravisseurs avaient éventré le chien aussi, pour le faire taire sans doute puisqu’ils n’avaient rien emporté de lui, et ils avaient dépecé la brebis comme des bouchers professionnels.
On a aussi trouvé des traces de feu de camp, et puis il y a des maisons où des coffres ont été vidés et des femmes…violentées. Ils viennent, dans les endroits isolés, ils repartent aussi sec, ils sont complètement insaisissables.
J’en ai eu assez et avec deux gars, on a monté la garde près de la maison d’une jeune veuve du coin qui, euh, ne manque pas de charmes et…on s’était dit qu’elle faisait une bonne proie. Pas nous ! Pas pour nous, je veux dire, enfin, personne ne dirait non mais il y a du respect entre nous et… »


Rilend interrompit les excuses de son ami finaud d’un geste de la main et d’une voix douce qui contrebalança la dureté des paroles :

« On a compris, elle est jolie et attirante mais nous n’êtes pas violeurs en puissance. Au fait, viens en au fait.

- On s’est planqués près de la maison et dans la nuit, on a entendu crier. On est arrivés en courant et devant la maison il y avait deux grands chevaux, des belles bêtes. Et on s’est rués dans la maison, juste à temps je suppose…le gars entré en premier a pris une espèce d’étoile acérée dans la gorge avant d’y comprendre quelque chose. Moi, j’étais derrière, j’ai pris son sang dans la figure et…et je me suis planqué. Tu sais, c’est pas pareil quand c’est un cochon ou un homme, le sang, et…et le dernier a foncé tout droit, et il a dérangé suffisamment les deux salauds pour qu’ils lâchent Eulalie. Ils l’ont laissée là à moitié nue et ils ont couru vers les chevaux, et moi, j’avais un peu honte alors j’ai couru aussi.
Ils ont pas eu le temps de prendre les chevaux, ils sont partis tout droit et je leur ai couru après et, là où tu m’as trouvé, leurs copains s’étaient embusqués et soudain j’ai été seul contre quatre…


- Yann…tu penses sérieusement que seul contre deux, ça aurait changé quelque chose ?

- Ben…je croyais. Mais les doyens, ils pensent plutôt qu’on ne devrait pas s’en mêler. Ils disent que ces mecs là ont des pouvoirs surnaturels, que ce sont rien que de sales tueurs en puissance, qu’ils tuent, volent et violent parce que c’est leur plaisir, et parce que ça fait partie de leur entraînement. Tu sais, on parle peu d’eux mais nous, on pense qu’ils ont un nid pas loin. T’en as sûrement déjà entendu parler dans des histoires, comme des légendes, mais nous ici on le sait, que c’est pas des légendes. »

Yann baissa la voix et jeta un regard alentours, puis souffla d’un ton de fermier superstitieux :

« On pense que c’étaient des Mercenaires du Chaos. »

[héhé, deal with that, et pardon pour le retard =P ]
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeVen 27 Déc 2019, 15:10

Neige sentait l'attention de Liana sur elle et ne pouvait guère l'en blâmer. Après tout, elle faisait de même. Elle s'interrogeait cependant sur à quoi la marchombre pensait ; pas à décider de la tuer tant qu'il était temps, elle espérait. Plus âgée et expérimentée, elle devait avoir déjà côtoyé des mercenaires ; quant à elle, elle n'avait guère l'habitude de ceux à qui elle appartenait, ce qui suscitait son intérêt.

Elle doutait cependant d'avoir des réponses, au vu de la défiance qui planait. Cime lui-même était nerveux, battant de temps en temps des ailes, son regard noir toujours dardé sur les deux autres. Elle effleura d'une main la gorge blanche de l'albatros pour le calmer, une fois son repas fini, avant que son attention ne soit attirée par les tirades de Yann.

Elle haussa les sourcils, sceptique et jugeant d'abord ses piètres excuses, retenant cependant l'essentiel de ce qu'il racontait. Pour avoir manqué d'essuyer quelques attaques de brigands quand elle vivait encore dans l'exploitation familiale, elle connaissait peu ou prou les problèmes que posaient ceux-ci quad ils décidaient de faire des razzias sur les plus pauvres ou moins bien protégés.

Elle était cependant incrédule quant aux capacités de Yann et ses compagnons de protéger qui que ce soit contre des hors-la-loi de cet acabit, mais préféra ne pas relever, pinçant les lèvres et retenant un rire un brin narquois à l'interruption de Liana. Les justifications de Yann étaient un brin pathétiques, ainsi que totalement intéressées.

La suite retint davantage son attention. Délaissant l'oiseau, elle se tourna plus franchement vers l'homme, attentive. Brave, mais guère efficace, estima-t-elle. C'était déjà pas mal, s'il avait réussi à faire fuir les brigands...

« On pense que c’étaient des Mercenaires du Chaos. »

… qui n'en étaient pas forcément, comprit-elle.

Mince.

Elle s'efforça de ne pas se sentir trop concernée mais se sentait assez mal. Certes, les Mercenaires du Chaos n'étaient pas vraiment des enfants de chœur, elle était au courant. Ce n'était pas pour autant qu'elle approuvait ce genre d'actions, étant elle-même apprentie envoleuse.

Elle gigota un peu, mal à l'aise, évitant de regarder Liana. Piètre image qu'elle et les siens devaient donner à ce moment-là, mais elle n'y pouvait grand-chose. Dire explicitement qu'elle désapprouvait ce genre de conduite était la révéler comme partisane, ne piper mot pouvait laisser l'impression qu'elle approuvait. Elle était coincée.

Elle ne se souciait d'habitude guère de l'impression qu'elle donnait aux autres, mais il s'agissait là de tout autre chose. Elle n'était pas une pilleuse, une violeuse et une tueuse en puissance, et n'aspirait pas à le devenir, mais n'avait aucun moyen de le faire savoir à Liana.

Neige risqua un regard vers la marchombre, essayant de transmettre ce message, avant de préférer revenir à Cime qui s'agitait de plus en plus. Une caresse ne suffit pas à calmer l'oiseau trop sensible aux émotions de sa maîtresse.

Non, le fermier n'aurait rien pu contre des Mercenaires. Elle, cependant, devait essayer de se blanchir auprès de Liana.

- Que peut-on faire, essaya-t-elle, pour éviter qu'ils sévissent encore ?

Lueur interrogatrice dans les yeux. Je ne suis pas comme eux, s'efforçait-elle de faire comprendre. L'ennui, c'était qu'elle n'était pas sûre dy parvenir avec succès. La jeune femme avait toujours vécut à l'écart des autres, et manquait de subtilité pour faire passer des messages, fût-ils aussi important que ceux-là.

Apprentie envoleuse ou non, elle n'hésiterait pas à se dresser contre les siens, désapprouvant leurs actes. Elle ravala un sourire mal venu en se demandant ce que son maître en penserait.

La sensation qu'elle avait de prime abord ressenti lors de sa rencontre avec Liana lui revint brièvement, et elle se demanda ce que la marchombre cachait de son côté.

[tsss Very Happy]
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeDim 12 Jan 2020, 22:39

Rilend, du coin de l’œil, vit Neige s’agiter brièvement à l’évocation des Mercenaires du Chaos par Yann. La jeune femme semblait, brusquement, bien mal à l’aise, mais quoi d’étonnant à cela ? Quoique leur existence relevât, pour la masse aveugle de la population de Gwendalavir, de la légende, les Mercenaires avaient mauvaise presse. Quand d’aventure leur nom apparaissait dans un conte, une légende ou était porté par la voix d’un ménestrel, les regards se baissaient et les mâchoires se serraient, comme à l’évocation de ces créatures maléfiques auxquelles personne ne croyait…mais pour lesquelles tout un chacun jetait du sel par-dessus son épaule en franchissant le seuil d’une demeure. La jeune fille avait peut-être entendu parler d’eux au gré d’une veillée au coin du feu, ou dans une taverne mal fréquentée, à l’heure où les hommes jouent à se faire peur par-dessus leur chope. Elle paraissait éduquée, pourtant, mais Rilend était bien placée pour savoir à quel point les superstitions d’enfants avaient la vie dure, à quel point les cicatrices du jeune âge marquaient un esprit, un comportement.

Elle prit le temps de la réflexion en mordant dans son pain, avant de répondre d’un ton égal à son vieil ami :

« Et qu’est ce qui te fait penser une chose pareille ? Moi, j’ai toujours entendu que c’étaient des légendes. »

Yann l’observa, presque incrédule. La lumière déçue dans les yeux de l’homme blessa Rilend, qui n’en laissa pourtant rien paraître, tandis qu’il défendait son idée avec une conviction vacillante :

« Des voleurs se battent pas comme ça. Sont pas équipés comme ça…Rilend ! Les Marchombres aussi, je croyais que c’étaient des légendes avant de t’entendre m’expliquer, avant de te voir bouger, t’entraîner à te battre…tu fais des choses qu’on est bien en peine de faire, nous, avec une tête et vingt livres de muscle de plus que toi. Si les Marchombres sont une légende au fond de vérité, pourquoi pas les Mercenaires ?
Et puis ils l’ont dit. Ils ont ri, quand j’ai couru après, ils ont dit qu’ils étaient les Mercenaires du Chaos, que je ne les rattraperai jamais, qu’ils allaient me tuer et abandonner mes ossements à leurs élèves. Ils me l’ont crié ! »


Rilend haussa les épaules.

« Pourquoi pas. »

Avant que Yann, qu’elle sentait sur le point de lui demander à quoi elle jouait avec son indifférence feinte, reprenne la parole, la marchombre s’étira et lança comme une invitation ou un défi :

« Tu sais quoi, mon vieux Yann ? Ca fait bien longtemps que je ne suis pas passée vous voir…je sais que votre bourse est plate avant les moissons et la mienne ne crie pas famine pour l’heure, alors, pour le prix d’un repas chez vous comme avant, je vais te les chasser, tes bandits. Je vais les traquer, les trouver, te les ramener par l’oreille s’il le faut et tu verras bien qu’ils n’ont de mercenaire que le nom !
- Rilend, je n’ai pas envie de t’envoyer au casse-pipe. Ils ont failli me tuer il y a moins d'une heure. Tu…
- Allons ! Ceux-là ont été de bien piètres adversaires et, tu l’as dit toi-même, je fais des choses que tu ne saurais faire. J’ai envie de chasser un peu, laisse-moi faire et accepte mon aide, c’est bien la moindre des choses que je puisse t’offrir. Tu ne m’as jamais rien demandé pour m’avoir ramassée avec le crâne à moitié ouvert, jamais rien fait payer, tu m’avais même donné un nom et un cheval… »


Ce qu’elle n’avait prononcé que comme un prétexte pour que Yann accepte son offre frappa soudain Rilend comme une vérité. C’était vrai, son ami, des années auparavant, avait ramassé une jeune femme avenante et richement vêtue – cuir et acier, dague ornée d’obsidienne – sur une vieille route oubliée au coin d’une rivière. Une femme à la tête ensanglantée qui n’avait plus souvenir ni de son nom, ni de son identité, ni de sa Voie, une femme qui voyageait seule et que personne ne cherchait.
Combien l’auraient dépouillée ? Combien l’auraient violée ? Combien auraient simplement profité de sa confusion mentale pour l’attacher à eux comme un chien à son maître, lui faisant croire qu’elle était leur compagne pour qu’elle ne recule pas, ou tout autre stratagème répugnant ? Combien l’auraient simplement dépouillée…Rilend savait combien la vie était dure et pauvre dans ces contrées de cultivateurs et de cailloux, de prédateurs avides de gibier domestique. Yann et les siens l’avaient soignée. L’avaient guérie. L’avait accueillie et aimée.
Elle leur devait bien ça.

Yann se leva et s’éloigna :

« Faut que je trouve un bâton, j’ai des informations à te donner sur comment ils étaient, alors. »

Rilend tourna vers Neige, dont les yeux expressifs tentaient d’accrocher les siens depuis une éternité comme si elle avait quelque chose à lui dire, un visage franc et ouvert :

« Cette proposition que j’ai faite n’engage que moi.
Je suis certaine que ces hommes ne sont pas des Mercenaires du Chaos, mais curieuse de savoir qui croit usurper leur identité. Je pense qu’ils sont plus dangereux que ce qu’imagine Yann, qui croyait les attraper en courant après, et qu’ils ont certainement une raison pour agir de la sorte. Une raison qui m’intrigue.
Je chasse d’ordinaire seule, mais si le danger ne te fait pas peur, tu peux te joindre à moi. La route est toujours moins longue à deux. »


Et j’en saurai un peu plus sur toi.
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeSam 01 Fév 2020, 21:08

Elle se sentait mal à l'aise, rejetant en arrière ses cheveux blancs avec un geste d'agacement mâtiné d'appréhension. Elle ne savait si elle devait craindre ou non la marchombre et cette zone d'ombre ne l'aidait guère à garder l'esprit vif. D'un geste las, elle finit par attacher sa chevelure neigeuse à l'aide de son ruban rouge. À défaut de l'esprit, elle aurait le visage dégagé.

Mercenaires du Chaos. Ce nom évoquait bien des choses, parfois vraies, dans la mesure de ce qu'elle savait, simple apprentie, parfois fausses. Future envoleuse, elle ne perdait pas son temps à braquer de pauvres gens, mais n'aurait pu jurer que ce fut le cas pour tous, et pour les simples mercenaires que comptait le Domaine. En y réfléchissant, elle n'avait jamais émis la possibilité qu'ils fassent de telles choses, trop lunaire, trop tête-en-l'air pour voir parfois la réalité agitée devant son nez. Sans être fondamentalement mauvaise, elle avait oublié que son ordre l'était.

Elle ne pouvait donc nier la sombre réputation qu'ils traînaient, et pour cause ; elle apprenait bien à se battre, à tuer sans sourciller, comme lorsque Gil avait achevé l'homme qui avait manqué de lui planter un carreau d'arbalète dans le cœur.

Non, ils – elle était comprise dedans, après tout – n'étaient pas des enfants de chœur, mais en tant qu'individu, elle avait sa propre morale, et sa morale s'opposait à ce qui avait été fait.

Même si elle espérait qu'il ne s'agissait pas réellement de mercenaires du chaos. Elle aurait du mal à se justifier auprès de son maître, ensuite. L'image manqua de la faire sourire, et elle dû se mordre la lèvre. "Alors, qu'as-tu fait entre nos deux leçons ? Oh, j'ai tué quelques mercenaires du chaos avec une marchombre, rien d'incroyable."

Sagement, elle suivit le flux de paroles des deux autres protagonistes. Ses doigts effleuraient le cou de Cime, qui décida qu'il n'y avait pas de danger immédiat et finit par s'envoler pour planer au-dessus d'eux. Elle suivit distraitement son vol des yeux, avant de revenir à Yann et Liana. Y avait-il vraiment des mercenaires qui s'en vantaient et le criaient à tout vent ? C'était stupide. Ils étaient censés être, comme le disait si justement Liana, une légende. Pas des gens qui clament partout qui ils sont alors qu'ils sont une plaie pour la tranquillité de l'Empire !

Alors, oui, elle aussi doutait qu'ils soient de véritables Mercenaires du Chaos, malgré les détails. Ou alors, c'était des envoleurs sacrément éméchés qui avaient décidé de passer par là.

Même si elle restait dubitative devant l'attitude de Rilend. Qu'essayait-elle d'accomplir en prétendant qu'ils n'étaient que légende ? Yann connaissait déjà l'existence des marchombres, et les deux allaient presque de pair. Qu'est-ce qu'elle essayait de lui cacher, de quoi elle cherchait à le protéger ? À moins qu'elle ne jouait avec Neige. Les deux à la fois, peut-être ? Cette marchombre allait lui donner des migraines, à force de s'entourer de mystère.

Les tirades qui suivirent la figea.

« Tu sais quoi, mon vieux Yann ? Ca fait bien longtemps que je ne suis pas passée vous voir…je sais que votre bourse est plate avant les moissons et la mienne ne crie pas famine pour l’heure, alors, pour le prix d’un repas chez vous comme avant, je vais te les chasser, tes bandits. Je vais les traquer, les trouver, te les ramener par l’oreille s’il le faut et tu verras bien qu’ils n’ont de mercenaire que le nom !
- Rilend, je n’ai pas envie de t’envoyer au casse-pipe. Ils ont failli me tuer il y a moins d'une heure. Tu…
- Allons ! Ceux-là ont été de bien piètres adversaires et, tu l’as dit toi-même, je fais des choses que tu ne saurais faire. J’ai envie de chasser un peu, laisse-moi faire et accepte mon aide, c’est bien la moindre des choses que je puisse t’offrir. Tu ne m’as jamais rien demandé pour m’avoir ramassée avec le crâne à moitié ouvert, jamais rien fait payer, tu m’avais même donné un nom et un cheval… »


C'était une sacrée information que cela. Qu'est-ce qui avait pu mettre dans cet état la marchombre ? Et était-ce une coïncidence si, plus tard, Yann et les siens avaient été attaqué par des peut-être mercenaires ?

Puis, la fin de la phrase la frappa. Donné un nom. Celui qu'elle détenait était donc possiblement un faux. Pas que ce fut une information incroyable, mais cela en rajoutait encore aux secrets dont était parée la marchombre.

Neige glissa une mèche rebelle derrière son oreille. Liana avait réussi le tour de force de s'entourer d'énigmes tout en révélant davantage sur elle-même. Son regard se fit plus acéré. Si elle voulait jouer à cela, elles joueraient toutes deux.

Même si elle semblait simple reflet, toute pâle et aux yeux bleus clairs, et n'avait pas – plus – grand-chose à cacher, elle aussi pouvait essayer de faire tourner en bourrique la jeune femme. Elle suivit Yann s'éloignant du regard, revint à Liana qui s'adressait à elle, l'air franc, honnête, alors qu'elle lui semblait dissimuler toutes ses intentions.

« Cette proposition que j’ai faite n’engage que moi.
Je suis certaine que ces hommes ne sont pas des Mercenaires du Chaos, mais curieuse de savoir qui croit usurper leur identité. Je pense qu’ils sont plus dangereux que ce qu’imagine Yann, qui croyait les attraper en courant après, et qu’ils ont certainement une raison pour agir de la sorte. Une raison qui m’intrigue.
Je chasse d’ordinaire seule, mais si le danger ne te fait pas peur, tu peux te joindre à moi. La route est toujours moins longue à deux. »[/b]

Léger silence. Chasse ? Elle ne se serait pas attendu à un tel mot de sa part.

- Je veux bien me joindre à toi ; prononcé lentement, masquant une réflexion vive derrière. Mercenaires du Chaos ou non.

Quoi que tu veuilles découvrir sur moi. Je tue, certes, mais pour me défendre. Qu'est-ce que tu penses réellement trouver ?

Elle avait la vertigineuse sensation de sauter dans un gouffre sans savoir ce qui l'attendait de l'autre côté. La marchombre pouvait tout à fait décider de changer d'avis et l’annihiler, tout comme elles pouvaient finalement tomber sur des Mercenaires du Chaos, et mettre à l'épreuve la fidélité de Neige ; qui ne ferait pas long-feu, de un parce qu'elle n'approuvait pas tout cela, de deux, parce que les morts ne parlent pas, et elle voyait difficilement comment la marchombre laisserait partir des Mercenaires accomplis comme si de rien n'était.
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Rilend Ansakh
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MessageSujet: Re: Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige]   Jouer sur du velours dans un écrin de satin vert [Neige] Icon_minitimeMar 16 Juin 2020, 23:48

Rilend surprit sur le visage de Neige une expression fugace qu'elle ne sut discerner, quand elle lui proposa de se joindre à sa traque. la jeune femme n'émit aucun commentaire, cependant, au-delà de son accord qu'elle énonça lentement. Rilend hocha la tête :

"Qu'il en soit ainsi."

Yann, légèrement perdu, penchait la tête de côté comme un chien. Avec la même bonne volonté, il cherchait à comprendre les motivations de son amie et, avec la même sagesse, il conclut qu'il ne les percerait pas à jour. Avec l'égalité d'humeur qui l'avait toujours caractérisé aux yeux de Rilend, le paysan se releva laborieusement et s'étira, avant de sourire à la marchombre :

"Et si ce repas t'était payé d'avance, mon amie ? ...Vous était payé d'avance. Je vais partir en avant, et tu vas venir voir la famille. Ils ne me pardonneraient pas de t'avoir croisée sans t'avoir contrainte à passer la soirée avec nous !
Jeune fille, tu es la bienvenue si tu le souhaites, et si tu préfères être tranquille, on te trouvera une place à l'écurie, un pré pour ton cheval et un repas isolé."


Sans laisser à Rilend le temps d'émettre une protestation, Yann tourna les talons et s'en fut sans cérémonie. Restée seule avec la fille aux cheveux blancs, Rilend attendit que le silence retombe autour d'elles comme une chape de plomb pour se retourner vers Neige et la regarder en face. Son regard, gris, s'assombrit vers l'anthracite tandis que sa voix se parait d'accents sérieux.

"Je suis convaincue que ce ne sont pas des Mercenaires. Trop...lents. Pitoyables. Ordinaires. Je ne sais pas quelle doctrine tu suis, comme tu disais tout à l'heure, mais si tu en sais un peu sur eux je pense que tu pourrais bien être du même avis.
Ce qui m'étonne, c'est qu'ils aient laissé croire qu'ils en étaient. Des crétins en mal de reconnaissance ? Peut être. Mais ce qui m'étonne, c'est qu'ils n'ont pas l'air d'être de pitoyables vantards non plus."


Rilend, à pas lents et suivie de Vaillant, revint vers les morts dont elle scruta les traits, déjà figés dans la rigidité de la mort. S'accroupissant, elle frôla les tuniques, souleva les cuirasses et tâta les ceinturons. Elle interrogea les armes du bout des doigt et sentit le souple et le tranchant d'un acier de haute qualité. A voix haute, pour elle comme pour Neige, la marchombre reprit ses réflexions.

"Pour des brigands, je les trouve bien vêtus, bien équipés. Une telle arme vaut plus d'une mission, et s'ils avaient dépouillé de riches voyageurs, leurs tenues seraient plus disparates. Leur uniformité, la richesse de leur mise, tout ceci fait penser à un groupe organisé plutôt qu'à un groupuscule, et il faut de l'argent pour équiper un groupe organisé."

Toujours accroupie, elle regarda Neige par en-dessous :

"Qu'est ce qu'un groupe de ce genre, brigand ou mercenaires, gagnerait à commettre des exactions au nom d'une guilde qui, pour beaucoup, relève soit de la légende soit de la plus obscure des réputations ?
Je ne pense pas qu'ils soient des Mercenaires, je suis même convaincue du contraire, mais je ne comprends pas pourquoi ils prétendent en être. Et c'est ça que je veux tirer au clair, car il y a peut-être plus d'une Guilde qui souffrirait de ce genre d'usurpation de nom.
Tu me suis ?"


Haussant les épaules, Rilend se détourna pour ajuster le harnachement de Vaillant. Tout en grattant gentiment l'étalon sous les joues, à la jonction de la gorge et de la tête, là où il aimait être frotté, elle jeta par-dessus son épaule à l'attention de Neige :

"Leurs armes sont d'excellente facture. J'ai ce qu'il me faut, mais si tu souhaites regarder ce que tu pourrais obtenir...
Je vais rejoindre Yann à la ferme et y passer la nuit.
Que fais-tu ?
Tu peux venir avec moi, ils t'accueilleront de grand coeur car telle est leur nature, et ne te poseront pas de question. Enfin, tu esquiveras. Tu peux venir et demander à rester tranquille, ils te trouveront un endroit où te mettre à l'écart et te fourniront de quoi manger.
Nous pouvons aussi nous séparer et nous retrouver dans quelques jours.
Ce genre d'enquête devrait démarrer en ville, à mon sens. Et j'étais à Al-Chen cette semaine, je n'ai pas entendu parler d'eux. L'autre grande ville la plus proche, c'est Al-Vor et c'est là-bas que je me dirigerai pour y être au prochain quartier de lune, sûrement en interrogeant quelques fermiers sur la route du sud.

Que décides tu ?"


[J'ai à peu près zéro idée de où ça va nous mener, de qui se fait passer pour des Mercenaires et pourquoi. Si tu as des idées ou envie d'entraîner l'intrigue dans un sens ou l'autre, tu es libre de m'en parler ou de me faire la surprise !!
Je pense que je vais ouvrir le prochain sujet à Al-Vor]
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