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Le Pacte VS L'Ordre
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 I will never stop poppin' [LIBRE]

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AuteurMessage
Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMar 25 Sep 2018, 09:46

La méditation, ça as jamais été mon truc, se remettre en question, tout ça, pas trop mon truc, vraiment pas mon style.

Quand on fais de l'introspection, faut être assez intelligent pour en voir l'utilité et trop stupide pour se poser les questions qui peuvent vraiment faire mal.

Les ''Et si j'avais tords''

Les ''Et si j'avais raison''

Mais surtout les ''Qu'est-ce que je dois faire pour que ''X'' chose arrive''... Ou pour que X personne m'aime.


- Médite pas trop, petit caméléon. C’est pas bon pour ce que tu as…

Il fallait tendre l’oreille pour l’entendre, mais je suis sûr qu’il sais que je l’avait entendu.

Pourtant mes yeux restes fermés quand je me lève doucement, je sais qu'il n'y as personne d'autre pour voir, pour entendre, et c'est parfait comme ça.

Une petite bulle privée pour un instant dans tout l'empire.

Une bulle entre un frère et une soeur de coeur qui se sont promis un l'autre d'arrêter d'autant déconner.

Une bulle dans laquelle j'ouvre doucement les yeux pour voir le brin de surprise dans les prunelles déparaillés de Gil alors qu'il me regarde.

Alors qu'un de mes genoux m'aide à me stabiliser sur son lit.

Alors que je le fixe avec un regard plutôt tendre, contente qu'il vive.

Alors que je l'embrasse.

Pas comme avant, pas comme une gamine trop adulte embrasse un adulte trop gamin.

Pas vraiment de façon aussi innocente.

Pas non plus de façon aussi désespérée.

Je l'embrasse comme on embrasse un étranger pour la première fois, quelqu'un de merveilleux dont la simple odeur nous fait faire des conneries, quelqu'un à qui on ne demande pas de rencarts, pas de rapport, cette personne avec qui on entretient une relation particulièrement tabou, une personne dans les bras de qui on peux s'endormir un soir pour se réveiller seule, ou bien pour le laisser seul la fois suivante, en laissant juste cette trace de rouge à lèvres sur l'oreiller pour confirmer que c'était pas juste un rêve.

Quelqu'un à qui on ne donne pas de rendez-vous, non pas parce qu'on ne veux plus la revoir, mais parce qu'on va la revoir, c'est pas une question de ''si'' mais une question de ''quand'' et les deux le savent.

Quelqu'un qu'on présente comme un ami parfois, une connaissance par moments, un ex avec qui on as jamais été en couple au besoin, jamais comme un amant parce qu'un seul mot de ce genre ne peut contenir tout le sens d'une telle relation.

Cette personne si spéciale qui peut partager votre lit comme un amoureux pour, au réveil, de nouveau vous traiter comme une soeur...

...Je l'embrasse comme une Tsu femme, une Tsu mature, embrasse un Gil homme, un Gil père.

Un Gil qui ne veux, en ce moment, pas de relation, qui, peut-être, passeras sa vie en mode célib de par le fait qu'il as pas eu de chance, niveau amour, par le passé.

Une Tsu qui ne lui offre pas ce genre de chose, mais un truc bien plus ridicule encore.

Un accord tacite qu'il doit signer en réciproquant au baiser s'il le souhaite, et je sais qu'il as compris.

S'il fait rien, c'est le dernier baiser, la dernière fois que je laisse mon coeur montré qu'il bat pour lui. Il le saura, je le saurais, mais pas un mot, pas une action, ne le trahira.

Même si jamais il me supplie à genoux de l'embrasser à nouveau pour une raison quelconque.

Même si jamais ça me fait mal tellement j'en ais envie.


De l'autre côté, s'il réciproque, on en restera là pour l'instant quand même, et notre relation changeras quand même, parce que nous avons tout deux évoluer dans les derniers jours, Mak m'as dis, pour le ''rêve'' de Gil.

Il as évoluer au point de désormais vouloir une meute, le loup solitaire.

Une meute à laquelle je suis invitée.

Moi, je me suis transformée, j'ai ouvert les yeux.

En ouvrant les yeux, j'ai découvert une vérité douloureuse.


Je ne suis pas marchombre

Le pensé ne me fais ni chaud ni froid, désormais, c'est étrange. C'est juste un fait qui passe comme ça.

Je ne suis ni marchombre, ni envoleuse, ni frontalière.

Je suis Tsukia.

Til'Werin de nom, mais pas de coeur ni de pensé.

Je suis Tsukia Sangrelune.

Et j'embrasse mon frère.


When the sun goes down,
All our sins collide,
When the moon comes out,
I'm a devil inside...

Gonna go all night,
'Cause you know we arrange it right,
We don't sleep at night...

We don't sleep at night.

Doctor says I got a problem,
'Cause I think sleep is for the weak.

I wanna bite him like a vampire...

...'Cause I'm a kinky little freak...

Je ne bouge pas, les yeux fermés, en position de méditation, assise sur le dos de mes tibias comme avant, comme si le baisé n'avait jamais existé.

J'écoute la respiration douce et lente de Gil, qui s'est rendormi, faible comme il est... Et celle légère, qui tente de ne pas faire de bruit, sifflante à mes oreilles, de l'intrus qui marche sur la pointe des pieds.

Un minime cliquetis de métal sonne comme une garnison au complet dans le silence de l'endroit, et si cela réveillerait normalement Gil, en ce moment il récupère.

Et moi je veille au grain, me dis-je alors que la main de l'étranger s'étire vers mon épaule et que je réagis au quart de tour, l'attrapant, la tirant, couvrant sa bouche pour ne pas réveiller Gil et faisant scintiller ma dague au soleil, juste sous son menton...

...Une seconde avant de reconnaître le rêveur qui tentait de me soigner plus tôt, qui désormais as l'air littéralement terrifié.

Je soupire silencieusement, quelle idée de se glisser comme ça en pleine nuit - cela dit il doit venir pour ça, s'il fait nuit, c'est que nous sommes ici depuis au moins 8 heures - j'aurais pus le tué, si je n'avais pas... Et bien, si je n'étais pas encore Tsukia femme, voilà.

Je réalise alors que le léger cliquetis venait de quelques bracelets qu'il porte aux poignets... Et qu'il sent... Je m'approche légèrement et renifle une seconde devant ses grand yeux, sûrement la première fois que quelqu'un l'inspecte en respirant son odeur.

La soupe.

La saveur est incertaine, même si je perçois une arrière odeur de boeuf, ainsi que d'oignons.

Il y as aussi des relents léger de Saint-Marnin, un fromage du sud dont je ne savais pas qu'on pratiquaient l'exportation jusqu'ici, qui est généralement servit chaud, avec du gingembre, sur les plats.

Soupe gratinée au boeuf et aux oignons, donc, possiblement aux légumes tout court.

Il venait voir si quelqu'un était éveillé et avait faim, sa main, sûrement pour voir si je dormais.

J'ai faim, c'est vrai, mais je ne veux pas laisser Gil tout--

Mon regard capte l'éclat métallique.

De toutes les personnes présentes... Je souris.

Oui.

Je peux laisser la tâche de garde à ce gardien là.

Parce qu'alors que je croyais dur comme fer que je n'avais pas fais de bruit en arrêter monsieur soupe de bouger, Makeno m'observe depuis le lit, sa petite main refermée sur un poignard de son père à demi tiré de son fourreau, qu'il cache contre lui.

Je le fixe un instant.

Il hoche la tête.

Dingue comment ce gamin ressemble à son père, j'ai rien dis, pourtant je sais qu'il as compris.

Je vais bouffer un morceau, arranger un ou deux trucs avec les rêveurs et Danir, et ensuite c'est son tour d'aller bouffer un truc.

On as rien dis.

Pourtant je sais qu'on s'est compris.

Et surtout je sais que, même s'il as faim, même s'il est toujours fatigué, il n'abandonneras son poste ni pour dormir, ni pour la nourriture.

Gil est gardé par la créature la plus féroce de tout Gwendalavir.

Son nom est Makeno.

Et si quelqu'un approche son père, les portes de l'enfer l'attendrons alors que le gamin le regarderas depuis sa monture.

Car ce gosse, c'est un fier cavalier, même si sa monture est une jambe en métal...

...Et partout où il le désire, l'apocalypse suit, derrière lui.


Now dance, fucker, dance,
Man, he never had a chance,
And no one even knew,
It was really only you...

...And now you steal away,
Take him out today,
Nice work you did...

...You're gonna go far, kid..!

Aussitôt hors de porté de voix de la chambre, je lâche le pauvre rêveur qui se débat légèrement - et je crois qu'il s'empourpre, aussi, mais c'est peut-être encore à cause de la surprise - et il tente d'ouvrir la bouche pour s'expliquer, probablement pour se donner de la contenance, mais je parle, d'une voix douce et tranquille, avant lui.

Soupe au boeuf et à l'oignon, gratinée de Saint-Marnin avec un peu de gingembre râpé dessus...

...Il en reste pour moi et Makeno..?


Je lui offre un sourire, bon c'était sûrement pas très gentil de lui piquer son moyen de briser la glace comme ça, parce que pour le coup il s'empourpre encore plus, le pauvre, et bégaye un moment sans rien dire avant d'arrêter, semblant résigner, et de me guider à la cuisine.

Soit il as pas mangé non plus, soit il as un appétit d'ogre, pour le coup, car il s'en prends aussi un bol.

Ça sent drôlement bon, et puis ça fait vraiment longtemps, que j'ai pas manger ce genre de soupe.

Alors j'attrape une miche de pain que j'ai piquer au passage et la casse en deux pour lui en offrir la moitié avec un petit sourire.

Après tout, le terme ''Casser la croûte'' n'est pas venu de nulle part...

...Et puis frontalier, soldat, mercenaire, voyageur, marchand, marchombre, voleur ou envoleur, j'ai jamais rencontrer quelqu'un qui n'accepte pas le geste, si simple et pourtant tellement ancré dans nos coutumes, de partager le pain avec la soupe.

Un geste de respect.

Et d'ouverture à la discussion, si le receveur en as l'envie.

Pendant qu'il décide s'il veut parler, moi je me prépare à manger un peu de soupe, regarde le bol... Et pour la première fois de ma vie, en les voyants, me demande si je devrais me couper les cheveux.

Mais je sais pas trop si ça viens vraiment de moi ou si c'est juste une idée stupide comme ça, je demanderais leurs avis à Gil et Mak, tient, ça leur feras du bien de penser à autre chose qu'au fait que la maison as peut-être été endommagée.

Bon, au moins les corps auront été enterrés, Danir m'as dit qu'il s'en occuperais et serait subtil.

Apparemment, et ce bien malgré lui, il as des... ''Contacts'' ... Qui sont capables de faire discrètement disparaître une douzaine de corps sans laisser de trace et, surtout, sans poser de questions.

Quant à la maison, il as proposer qu'on cherchent un autre endroit, inconnu de nos ennemis.

Je m'y suis fortement et clairement opposé.

Finit de courir.

Si on s'enfuis, toujours, Gil n'auras jamais la paix.
Mak n'auras jamais d'enfance avec des jouets.
Je n'aurais jamais de maison avec ma famille de coeur.

Gil as un rêve.

C'est un beau rêve.

Et par la barbe de la chèvre du cousin au troisième degré du frère de la soeur de l'ami du père de la mère du petit fils de l'ex du grand père à l'autre dont le nom m'échappe, je jure que je protégerais ce rêve.

De tout mon être.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMar 25 Sep 2018, 12:50

Oh oui, elle l’avait entendu… Gil la suivit des yeux tandis qu’elle se levait, les paupières closes. Avec Tsukia, il n’y avait pas trente-six solutions possibles, il y en avait des milliers ! Une énorme quantité d’éventualités, toutes plus folles les unes que les autres. Elle pouvait très bien se mettre à danser. Elle pouvait aussi faire la toupie ou bien la roue, au beau milieu de la pièce. Il n’en savait rien et c’est justement ça qu’il aimait : l’imprévisible qui bouillonnait en elle. C’était un trésor et il lui avait fallu bien du mal pour lui faire admettre cette idée, mais il ne regrettait rien. Elle s’approcha du lit, posa son genou sur le matelas qui s’enfonça légèrement sous son poids plume, se pencha toujours sans le regarder, guidée par son instinct, et posa sa bouche contre la sienne. Il tressaillit, surpris, tandis qu’une multitude d’émotions jaillissaient en même temps dans son cœur : véritable cascade impossible à décrire, mais dont la puissance le laissa figé d’étonnement, alors il se laissa porter par cette longue chute, et il nota, à la manière d’un spectateur, tous les détails de ce drôle de contact. La chaleur de sa peau. L’odeur de son parfum, plus grisant qu’une drogue. Le glissement soyeux de sa langue et de ses lèvres. Soudain, il la sentit reculer. Mouvement involontaire ou déterminé ? Avant qu’elle se soit complètement éloignée, il força ses bras à se refermer sur elle. Parce qu’il voulait la retenir. Il voulait qu’elle reste. Il voulait qu’elle sache, elle aussi…

Sourire, lèvres contre lèvres.

Infiniment précieux.


*


- Papa… ? marmonna Makeno, empêtré dans un sommeil lourd et sans rêves.
- Dors, bonhomme.

Une main chaude contre sa joue.
Makeno se rendormit aussitôt…

… Pour se réveiller dix minutes plus tard, alerté sans trop savoir ni par quoi, ni comment. Il ouvrit les yeux mais ne bougea pas. Gil dormait, sa respiration lente et profonde, qui l’arrachait au monde des morts, résonnait dans la pièce plongée dans la pénombre. La silhouette endormie de Nora se détachait à peine sur le fauteuil clair, celle de Tsukia était immobile par ter – non ! elle avait bougé, si vite que Makeno se demanda un instant s’il n’avait pas rêvé. Il se redressa sur un coude, chaque muscle de son corps tendu comme un ressort, et ses doigts trouvèrent le poignard que Gil lui avait confié le jour où il l’avait sauvé de la Silencieuse. L’acier à demi dégainé accrocha un reflet de lune, avant de trouver un écho dans les yeux de Tsukia. Elle tenait en respect le pauvre et gentil rêveur qui s’était régulièrement soucié d’eux quand ses pairs s’acharnaient à sauver Gil. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’enfant : ils ne risquaient rien. Ils ne risquaient rien parce que sa grande sœur veillait au grain, plus rapide et plus furtive que la mort. Elle ne dit rien, mais son regard exprima une émotion qu’il avait seulement vue passer sur le visage de sa mère, et ça lui réchauffa le cœur. Plus du tout fatigué, il se recoucha contre Gil, qui s’agita dans son sommeil et murmura quelques mots inintelligibles, probablement dictés par la fièvre.

- Dors, Gilou, chuchota-t-il en posant sa main sur la sienne.

Lui aussi, il veillait au grain.


*


- Je… je ne voulais pas vous effrayer, expliqua maladroitement Barnabé en triturant la moitié de pain que Tsukia venait de lui offrir.

Qu’il avait eu peur ! Quand elle l’avait enfermé dans son étreinte d’acier, quand il avait senti le tranchant d’une lame sur sa peau, il avait cru sa dernière heure enfin arrivée. Lui qui redoutait tout et tout le monde, et qui fuyait toute forme de violence, bien à l’abri derrière les murs protecteurs de la confrérie, quelle ironie… ! Il ne savait plus où se mettre, pour le coup. Les joues rouges, le souffle court et les mains tremblantes, il se maudissait d’avoir pris l’initiative de chercher des nouvelles de ces gens. Quelque chose en eux l’attirait sans trop qu’il sache de quoi il était question… mais cette femme, par le Cercle ! Cette femme était bien trop curieuse pour qu’il se sente à son aise.

- Je voulais… simplement…

Elle ne l’écoutait pas, concentrée sur son bol de soupe – et sans doute plongée dans des réflexions qui ne le concernaient absolument pas. Il était désarçonné par son regard étrange, qu’il évitait de croiser – non par manque de respect mais par timidité.

- Hum… Est-ce que… est-ce que c’est assez chaud ?

Il se trouvait ridicule à poser des questions sur ce ton fluet, mais tant pis, il devait savoir, parce qu’elle avait l’air d’être affamée. Ignorant son propre bol, il attrapa un plateau et se mit à vadrouiller dans la pièce chichement meublée. Heureusement que ce n’était pas son jour de cuisine, sans quoi ces pauvres gens n’auraient pas eu grand-chose de comestible à se mettre sous la dent ! Assailli par mille et une pensées de ce genre, il plaça quelques morceaux de pain sur le plateau, puis disposa trois bols de soupe. Le convalescent dormait mais il allait falloir le réveiller pour qu’il mange un peu ; il lui fallait reprendre des forces rapidement s’il espérait s’en sortir. Il n’était pas encore tiré d’affaires.

- Je… vous… vous êtes une… guerrière ?

Barnabé se mordit la langue, désolé d’avoir laissé parler sa curiosité. Il s’attendait presque à se faire rabrouer par la jeune femme – elle aurait raison de le faire ! – mais la porte s’ouvrit sur la douce herboriste, et ça lui sauva la mise…

- Mmmh, ça sent bon !

Elle souriait mais elle avait les traits tirés par la fatigue et l’inquiétude. Ses vêtements étaient tâchés de sang séché. Quand il s’en aperçut, Barnabé sursauta si fort qu’il renversa un verre – vide, heureusement.

- Oh… ! Je ne vous ai pas… proposé de vous changer ! Je vais aller vous chercher… des vêtements propres !
- C’est gentil mais ce n’est pas la peine de vous presser,
fit Nora en se laissant tomber sur le banc, à côté de Tsukia, j’ai trop faim pour penser au reste. La tension qui retombe un peu, je suppose.

Elle attrapa un des bols de soupe, mais au lieu de manger tout de suite, elle passa une main dans les cheveux de Tsukia et glissa une mèche derrière son oreille.

- Comment vas-tu, toi ?

Ce n’était pas une question vide, et ce n’était pas non plus une formule de politesse ; Nora s’inquiétait réellement pour la jeune femme.

Barnabé s’éclipsa à ce moment-là. Il voulait absolument leur trouver des vêtements de rechange. C’était son moyen de se rendre utile, sinon, à quoi bon ? Quand il revint dans la cuisine, les bras chargés de tenues propres, les deux femmes avaient terminé leur soupe.

- Je peux… faire de la tisane, proposa-t-il en déposant les vêtements sur une chaise libre.
- Est-ce que je peux m’en occuper ? demanda Nora en se levant. J’ai pris quelques plantes dans mon sac.

Elle avait envie de préparer une décoction relaxante pour eux tous – y compris pour ce jeune rêveur qu’elle devinait naturellement angoissé.

- B-bien sûr ! s’exclama-t-il en rougissant de plus belle.

Nora lui sourit, puis elle posa la main sur l’épaule de Tsukia.

- Alors si jamais tu te décides, je veux bien les couper pour toi !

Barnabé ne savait pas bien de quoi il était question, mais il comprit en voyant l’herboriste attraper les cheveux de Tsukia pour les faire doucement glisser entre ses doigts, avant de se mettre à l’ouvrage pour confectionner sa tisane ; elle avait dû en parler pendant qu'il leur cherchait des vêtements. Il se dit que cette femme, si elle se coupait réellement les cheveux, aurait davantage l’air d’une guerrière. Puis il s’empourpra de nouveau en se rappelant qu’on les avait interrompus avant qu’il n’obtienne une réponse à sa question indiscrète. Finalement, il laissa la jeune femme faire l’inventaire des tenues de rechange et apporta le plateau dans la chambre. Il prit soin de frapper avant d’entrer, cette fois, mais il ne put s’empêcher de remarquer la méfiance de l’enfant qui se redressa sans bruit aux côtés du patient.

- Tu… tu as faim ?

Makeno ne répondit rien. Il baissa les yeux vers Gil. Comprenant sa réaction, Barnabé s’approcha un peu du lit.

- Il va falloir… le faire manger un peu. Tu veux m’aider ?

Au sourire que lui retourna le garçon, Barnabé devina qu’il avait gagné. Il le laissa réveiller l’homme ; celui-ci grogna, mécontent d’être dérangé. Il était fiévreux, constata le rêveur en posant le dos de sa main contre son front moite, mais c’était normal.

- Buvez… proposa-t-il en présentant le bol de soupe au malade, tandis que l’enfant aidait ce dernier à se redresser en le soutenant d’un bras passé dans le dos.

Gil but quelques gorgées avant de retomber dans l’inconscience. Mak réajusta sa couverture, puis il glissa du lit et s’installa à même le sol, le dos appuyé contre le lit, enfin disposé à manger lui aussi.

- J’suis Mak, dit-il entre deux gorgées de soupe. Mak SangreLune. Et toi ?
- Heu, Ba… Barnabé.


Makeno sourit. Il avait le sentiment qu’il venait de se faire un nouvel ami.


[J'ai supposé que Tsu papotait coiffure avec Nora, mais si ça ne te va pas, je change ça ! Wink]
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMar 25 Sep 2018, 19:52

Comment je vais... Toute une question.

Comment expliquer, a quelqu'un qui ne connais pas mon histoire, qui n'est pas aussi... ''Semblable'' à moi que Gil..?

Comment tenté de dire à quelqu'un que j'ai longtemps été au fond d'un océan de désespoir, me débattant contre les armes d'une destinée vraiment pas chouette?

Comment dire qu'alors que j'étais au plus profond de l'ombre, alors que j'étais sur le point de me perdre complètement, d'en oublier jusqu'à mon identité, une voix m'as appeler, m'as aider à nager, m'as donner des ailes pour m'envoler..?

Je souris malgré moi.

Car cette personne m'as donner des ailes, m'as aider à m'envoler.
Et cette personne s'appelle Giliwyn Sangrelune.
Et c'est un envoleur.

Cela dit elle mérite une réponse, et pour me donner le temps d'y penser, je laisse une phrase échapper à mes lèvres.


Tu crois que ça m'irait, les cheveux courts..?

Elle semble légèrement surprise par le changement de sujet.

Mais avant qu'elle ne réponde, mon cerveau découvre comment répondre.

Quand une phrase ne suffit pas à décrire un sentiment, j'ai souvent utiliser autre chose avec Gilou.

Une chanson.

Ma voix, douce, s'élève légère dans l'endroit pour remplacer une réponse, menée par un orchestre que je suis la seule à entendre.

Un orchestre qu'un spectateur particulièrement ouvert pourrait presque entendre.


En traversant le ciel,
Tu ouvriras tes ailes.

Le temps est venu de nous combattre,
D'éloigner les ténèbres...

J'ai recherché la liberté,
Pour t'aimer tout simplement...

J'ai souvent changé le temps,
Pour ne pas t'oublier...

Mais dans l'ombre où je m'enfuis,
Je ne sais plus qui je suis.

J'ai entendu cette voix...

...J'ai trouvé la lumière..!


Après la chanson, elle m'offre de couper mes cheveux, si jamais je me décide, le rêveur reviens justement, propose de faire un truc à boire, se fait rembarrer par notre créatrice de tisane hyper douée personnelle.

Je ris légèrement malgré moi.

Il dépose devant moi des vêtements de rechanges qui... Ne m'attires pas vraiment.

Bon, c'est que des trucs temporaires, mais quand même.

Je repousse deux trois trucs, retient un ou deux autres dont un T-shirt sans manches, un pantalon et une genre de veste à manches longues qui semble être faite d'un cuir souple que je pose à côté, avant de retirer deux trois morceaux d'armures du sac de voyage que Danir as récupéré pour moi plus tôt et, au passage, de balancer une petite bourse au rêveur qui balbutie que ce n'est pas nécessaire.

Je rajoute doucement les légères pièces de métal destinées à protéger sans encombrer sur la veste en utilisant une vieille méthode de Dil'Duran pour faire une armure souple, légère, mais qui as quand même la protection accrue d'une armure de métal aux points critiques.

Puis je rajoute un gorget d'acier souple, comme ça je risque pas de me faire trancher la gorge - ou la tête - même si jamais quelqu'un cherchait ENCORE des noises à Gil.

Pendant tout ce temps, je chantait doucement et je remarque alors que le rêveur est restant là, les yeux grands ouverts, comme gelé dans le temps.

Je souris malgré moi en me levant...

...Pour retirer mon haut et mes pantalons devant l'air paniqué et soudain encore plus empourprer du petit rêveur chaste que j'ignore brillamment pour passer d'abord le pantalon, puis le reste avant de repasser mes bottes.

Pour le coup il balbutie un truc et s'enfuis avec de la bouffe pour Gil et Mak.

Je rigole un peu malgré moi.

Surtout quand Nora revient en demandant où il es passé.

Je lui réponds donc qu'il est partit chassé les ennuis et attrape une tasse pour lui en disant un petit ''Je reviens tout de suite.''

Faut bien lui donné sa tisane, à lui aussi..!


En traversant le ciel,
J'ai enfin ouvert mes ailes.

Car nous somme unis par le destin,
Nous le tenons dans nos main.

Nous défirons le temps,
Au plus profond des ténèbres.

Face a l'avenir,
Nous pourrons choisir...

...En dépassant nos rêve...

J'arrive alors même qu'il ressort, un bol vide dans une main.

Sûrement que Mak en voulait plus, il as pas manger depuis un moment le pauvre.

Quand il me vois il se fige un instant. Forcément, avec ces vêtements semi armurés auxquels j'ai réajusté mes armes, je dois avoir l'air encore plus imposante, pour le pauvre petit rêveur peluche qu'il est.

Bon par contre un rêveur peluche, ça bat pas un ciel peluche.

Mais je m'égare, me dis-je en m'approchant doucement, lui il semble figé dans le temps, alors j'attrape le bol et lui refile la tasse de tisane à la place, plaçant ma bouche juste à côté de son oreille pour chuchoter.

Un mot.

Une réponse qui n'en est pas une.

Parce que pour y découvrir la réponse, il devras utiliser sa curiosité.

Et apprendre, à son tour comme moi je l'ais appris si récemment, qu'il n'as pas à s'empêcher d'être lui même juste à cause du groupe dont il fait supposément partie.


Merci.

Mes lèvres effleures sa joue d'un baiser et je me retire en sifflotant doucement, retournant à la cuisine pour chercher d'autre soupe.

Après tout, on as un Makeno affamé, à nourrir..!

En arrivant je vois Nora et, avant qu'elle ne m’aperçoive, je vois qu'elle est crispée, stressée.

Elle s'efforce d'être forte devant nous, mais au fond elle s'inquiète autant que nous, me dis-je en souriant.

Elle reprends son visage sûr d'elle quand elle me vois, alors que je remets de la soupe dans le bol.

Et que je lui expose ce que j'ai vu dans le visage de Makeno, dans l’entrebâillement de la porte tout à l'heure.


Il est fiévreux...

...Mais il s'est réveillé.


Je ne me retourne pas tout de suite.

Pas besoin pour l'entendre se détendre enfin, entendre un poids énorme quitter ses épaules.

Ouais... On est sa meute, d'accord, mais c'est toujours lui, notre Alpha... Sans lui, on sauraient pas quoi faire de nos museaux.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeLun 01 Oct 2018, 06:12

- Il est fiévreux… mais il s’est réveillé.

Nora, occupée à nettoyer leurs bols dans une bassine remplie d’eau et de savon, regarda Tsukia par-dessus sur son épaule – la jeune femme était en train de remuer la louche dans la soupière et lui tournait le dos. Elle avait jeté ses paroles à son habitude, comme si cela allait de soi, d’un ton qui n’exprimait pas grand-chose ; l’herboriste retourna à sa plonge, et vit soudain la vaisselle, l’eau et ses mains devenir flous.

- Oh…

Elle passa son avant-bras sur ses yeux pour chasser les quelques larmes qui s’y étaient logées. Pleurer n’était pas récurrent chez elle. On la disait plutôt joyeuse et optimiste même dans les situations de crise. Cette fois pourtant, force était de reconnaître qu’elle avait eu très peur. Elle avait pris sur elle à partir du moment où Makeno avait fait irruption dans sa boutique mais, à présent que la tension retombait doucement, il lui était de plus en plus difficile de retenir ses émotions. Elle rinça le dernier bol, le posa sur l’égouttoir, vida l’eau, nettoya la bassine et la laissa sécher à son tour, puis elle s’essuya les mains et, enfin, se tourna vers Tsukia.

- Je vais aller le voir, alors, dit-elle dans un sourire que ses yeux brillants rendirent encore plus joli. Tu viens avec moi ?


*


Gil se réveilla au son de chuchotements persistants. Il ouvrit un œil, jaugea rapidement la situation et referma sa paupière, mais il ne se rendormit pas. Un léger soupir franchit ses lèvres.

- Vous êtes sûrs d’être obligés de rester à moins d’un mètre de mon lit… ?
- Oui,
affirma aussitôt Makeno. Tsu dit qu’on est ta meute.

« Ma quoi ?? » aurait pensé n’importe qui d’autre. Gil se fendit d’un deuxième soupir.

- Si tu écoutes absolument tout ce qu’elle raconte, tu vas devenir un caméléon.
- Super !!!


Cri de joie. Il ne savait sans doute pas à quoi tenait l’allusion, mais il suffisait de peu pour égayer cet enfant. Gil eut une pensée pour la paix des rêveurs, visiblement compliquée depuis leur arrivée… et une pensée en entraînant une autre il se rappela qu’avec Lëroya, ils n’avaient pas été les patients les plus sages non plus. Le rouge lui monta aux joues. Confondant sa réaction avec une poussée de fièvre, Nora posa sa main sur son front. Il ouvrit les yeux à cet instant-là et ils se dévisagèrent un instant. Il n’en fallut pas davantage pour faire perdre ses moyens à l’herboriste. Les vannes s’ouvrirent d’un seul coup et elle s’effondra en larmes sur Gil, l’écrasant à moitié au passage. Et zut, il détestait ça, quand une femme pleurait, consoler n’était pas son plus grand talent !

- Ça va aller, dit-il, plus à l’attention de Mak (qui s’avançait, inquiet de voir son père coincé sous le corps agité de sanglots de Nora) qu’à celle-ci.

Il leva un bras qui pesait une tonne et le posa dans le dos de son amie, tapota, caressa doucement, conscient d’être à l’origine de ces larmes de crocodile. Il se mordit la lèvre avec cet air de gamin coupable qu’il lui arrivait trop souvent d’adopter.

- Hé, Nora, tout va bien… J’ai déjà connu pire…

C’était un joli mensonge et Gil fusilla Mak et Tsu du regard quand ces deux-là ouvrirent la bouche. Inutile d’effrayer davantage une Nora déjà bien secouée. Elle finit par se redresser, les paumes pressées sur ses yeux.

- Je suis désolée, c’est… je…

L’instant suivant, elle assénait une tape sèche sur le sommet du crâne de Gil.

- Aïe ! Nora !
- Idiot !
répliqua-t-elle aussitôt. Nous faire peur comme ça, à Mak et moi… et Tsukia… idiot !

L’idiot marmonna quelque chose dans sa barbe, visiblement vexé ; s’il n’était pas aussi « diminué » il aurait évité la claque, alors forcément sa virilité en prenait un coup. Il leur devait la vie, à tous les trois. La manière dont il les regardait transmettait une partie de sa reconnaissance mais il se doutait qu’il avait encore à faire ses preuves… Ses yeux s’attardèrent un peu plus longtemps sur Tsukia. Elle avait changé de tenue, il ne lui connaissait pas celle-ci, ça la rendait… différente. Il se demanda toutefois si le concept du caméléon ne jouait pas un rôle dans cette modification qu’il percevait nettement.

- Heu… excusez-moi… j’ai apporté deux, trois petites choses… pour aller avec la tisane…

Gil découvrit un jeune homme très mince, très grand et complètement dégingandé qui portait entre ses bras frêles un plateau littéralement assailli par toutes sortes de fruits, gâteaux secs, graines et autres douceurs. C’était le rêveur qui l’avait aidé à boire un peu de soupe, tout à l’heure. Bien sûr, son entrée en matière fut accueillie avec les honneurs appropriés, mais sa timidité ne semblait pas encore adaptée aux effusions tsuesques et makéniennes ; le plateau vacilla dangereusement et manqua de se retrouver à terre au moins dix-huit fois en cinq minutes. Ça grignotait, ça piaillait, ça riait dans la chambre. Allongé, les yeux mi-clos, Gil se laissait bercer par cette chaleur qui faisait battre son cœur un peu plus fort dans sa poitrine.

Plus tard, beaucoup plus tard, quand il émergea d’un sommeil encore fébrile pour s’éveiller à demi dans l’obscurité quasi-totale, ce fut pour découvrir que tout le monde était resté là – Mak blotti à sa droite, Tsu à sa gauche, et Nora dans le fauteuil, qu’elle avait rapproché du lit afin de pouvoir poser sa main sur son bras. Ce tableau lui flanqua une belle claque dans la figure. C’était bien ça, en fin de compte : c’était bien sa meute… Rasséréné, il se rendormit sur cette idée qui, curieusement, lui plaisait.

Enormément.


*


Six jours ! C’est le temps que Gil passa à la confrérie et sous bonne garde des Rêveurs. Il lui en fallut trois pour cesser d’inquiéter ces derniers, et trois de plus pour recouvrer ses forces. A l’aube de leur départ, le septième jour, il était encore un peu pâle et Nora grimaça en le voyant flotter dans ses vêtements, mais au moins il tenait sur ses deux jambes et avait retrouvé sa râlerie coutumière. Tandis que ses compagnons s’éveillaient et se préparaient tranquillement, l’envoleur enfila pour la dernière fois le pantalon de coton qu’on lui avait passé une semaine plus tôt, puis il sortit dans la cour encore fraîche des ombres de la nuit. La rosée scintillait sur les plantes qui égayaient les lieux. Le ciel était rose vif alors que le soleil peinait à quitter l’horizon pour s’envoler. Gil se mit à trottiner. Depuis deux jours il sollicitait ses muscles en douceur, conscient de mener un travail d’orfèvre qui supposait de sa part une grande patience et de la délicatesse ; jamais il n’avait frôlé la mort d’aussi près, son corps portait les stigmates de cet éprouvant voyage et ne lui permettait pas, de toute façon, d’aller plus vite que la musique. Il courait donc tranquillement, dans une petite foulée qui lui faisait parcourir l’ensemble des jardins de la confrérie.

Quand le souffle commençait à lui manquer, il s’arrêtait et s’étirait sans à-coups, guettant la petite résistance qui lui indiquait la limite à ne pas franchir. La cicatrice qui barrait sa poitrine le tiraillait généralement au bout d’une petite demi-heure. Pour le reste, eh bien, il suffirait d’augmenter progressivement la cadence et l’effort afin de renforcer son endurance… Après sa toilette, Gil rejoignit ses amis dans la petite cuisine. Barnabé n’essayait plus d’empêcher Nora de s’affairer aux fourneaux. Il avait renoncé de bonne grâce quand elle l’avait menacé de sa spatule en bois. Attablé à côté de Makeno, il discutait avec ce dernier, tellement à son aise pour une fois que Gil ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé. Le Rêveur, encore jeune, avait du mal à quitter complètement la douceur de l’enfance…

- J’imagine que tu es affamé après toutes ces cabrioles, fit Nora en déposant une assiette pleine sous le nez de Gil, avant de l’embrasser sur le sommet du crâne.
- Ça peut aller.
- Je ne veux pas de restes,
prévint-elle en se redressant.

Il haussa les épaules en mâchant un bout de pain. Son appétit tardait à revenir complètement mais il était vain d’entamer une dispute avec Nora à ce sujet.

- Quel est le programme ?
- Barnabé va nous accompagner jusqu’à Maryz, le village le plus proche. Il n’est pas rare que des itinérants y fassent une halte. Si nous négocions bien…
- … nous pourrons nous faire ramener à bon port. Bonne idée.


Tout en mangeant, Gil jeta un coup d’œil vers Tsukia. Allait-elle les accompagner, ou bien tracer sa propre route ? Il ne ferait rien pour la retenir, elle était libre comme l’air, davantage même. Il décida de lui poser directement la question.

- Tu viens avec nous ou pas ?
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeLun 08 Oct 2018, 03:43

Passage of the bold on the open sky ,
A wild new world around us.
Stomp across the earth in the greatest strides,
Thrill of the chase has bound us.

The time has come,
To find your taste for danger...

The time has come,
To find your place in nature...

Les jambes croisées, j'aiguise lentement mon katana, puis j'observe les dagues que le père de Gil m'as refilé et leur donne le même traitement d'entretient.

Un instant fou, je me dis qu'il me faudrait me trouver un nouveau style de combat, question d'avoir une autre arme dans mon sac, mais je sais pas trop quel type.

La question de Gil me tire de mes pensées et je lève les yeux.

Quoi, il croit que je vais m'empêcher de lui mener la vie dure..?

...Bon d'acc, en fait il aurait bien besoin que je suive, même s'il ose rien dire, parce que franchement personne d'autre n'est en état de se battre.

Bah, de toute je comptais le suivre alors...


Tu plaisante? Tu tient à peine debout, grand chef!

Et puis vu que je n'ais pas de cours de prévu pour... Et bien, pour je sais pas combien de temps en fait, p't'être bien pour un an, au fond, bref, j'ai pas d'autre endroit où je dois me trouver, alors...

...Et puis on as pas finis la maison.


Mak me coupe le souffle avant que je n'en dise plus en me sautant dessus pour un calin, bon, pas sûr s'il s'est juste pris les pieds, sa jambe aurait bien besoin d'être ajustée, mais d'une façon ou d'une autre, me suis bouffé un boulet de Makeno.

Je souris malgré moi... Cette famille qu'on as trouver et fonder tous ensemble, je la préfère de loin à celle que la dame m'as refilé à ma naissance.

Et si ça plait pas aux Til'Werin...

..Bah, rien à foutre, après tout, je suis une Sangrelune, moi...


I don't really care what you think of me,
I don't really care for all your selfish greed,
This is my life, gonna make it shine bright...

...Without you tonight.

It's okay, yeah, 'cause I don't really care...

...I don't really care..!

Bon sang c'est qu'il est lourd le Mak!

Mais juste sa bouille et ses cris de joies valent bien le poids, sur mes épaules, alors que je le porte en marchant vers notre destination.

L'autre là, Barnabétrucmuche, arrête pas de me regarder à intervalles réguliers, puis de détourner le regard quand je le lui rends, à en croire que j'vais l'bouffer s'il me parle..!

Sérieux, quoi, je mords pas, enfin si, parfois, mais seulement quand on m'emmerde. Ou quand ça plait à la personne...

...Le Gilou il voudrait pas une petite morsure d'ailleurs? Kchapy kchap kchap le nomnom un peu sur l'épaule juste pour s'assurer qu'il est toujours vivant?

Non?

Beuh dommage...


Hep Gil, toi t'en dis quoi, ça m'irait, les cheveux cours, tu crois..?

Sérieux pourquoi je lui demande moi, il doit bieeeeen s'en ficher le popotin, de mes cheveux, hein...
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMar 09 Oct 2018, 23:18

La réponse ne se fit pas attendre.

- Tu plaisantes ? Tu tiens à peine debout, grand chef !

La grimace de Gil tenait plus du sourire en coin. Il était bien d’accord, et puis… Et puis c’était ce qu’il avait espéré entendre. Il baissa les yeux vers sa julienne de légumes et les releva quand Tsukia évoqua ses cours. Il faillit l’interrompre pour lui poser une question, mais finalement, il demeura silencieux, et pensif ; pourquoi Lib mettait-elle autant de temps à contacter son élève ? Il réalisa dans un élan de lassitude que quoi qu’il advienne, il se ferait toujours du souci pour elle. C’était plus fort que lui. Le moment était toutefois mal choisi pour aborder le sujet et il préférait régler cette histoire tout seul. Libertée avait besoin de savoir, de toute façon, que Tsukia se tenait sur le fil du rasoir… Ou plutôt qu’elle y dansait, incapable de choisir le blanc ou bien le noir. Qu’une nouvelle voie se profilait devant elle et qu’il fallait simplement lui donner un peu d’élan pour qu’elle parvienne à voler de ses propres ailes. La marchombre se doutait probablement déjà de cette éventualité, mais accepterait-elle de l’écouter ? Perdu dans ses songes, il fut ramené à la réalité par les dernier mots de Tsukia, des mots qui se fichèrent dans sa poitrine, perforèrent la peau, les muscles, les os pour s’enfoncer profondément dans son cœur.

- … et puis on n’a pas fini la maison.

Makeno rugit comme un lionceau et s’élança vers elle. Sa prothèse se prit dans le coin du banc, il lui tomba dans les bras dans un joyeux remue-ménage qui fit rire Barnabé. Nora, elle, sourit distraitement, occupée à observer Gil attentivement ; devant son sourire béat, puis en le voyant manger avec un regain d’appétit, elle eut la certitude qu’il était sauvé et qu’il allait guérir rapidement. Rien ne pouvait convenir davantage à cet homme que la présence, autour de lui, des gens auxquels il tenait. Tsukia n’avait pas tort quand elle parlait de « meute » et, si elle n’était certainement pas la louve alpha, elle était réellement heureuse de pouvoir compléter ce cercle indubitablement soudé par des liens extrêmement solides.

- Rentrons chez nous, conclut-elle en hochant la tête.

C’était la première fois que ce terme, « chez nous », résonnait en eux et l’écho produit par cette idée était de ceux qui perdurent longtemps…


*


Ce périple jusqu’à Maryz, Barnabé savait qu’il ne pourrait jamais l’oublier. Ce n’était pas un voyage très long, une petite heure tout au plus, et il avait l’habitude d’emprunter ce chemin pour aller dispenser ses soins ou tout simplement pour réapprovisionner le garde-manger de la guilde en denrées non périssables. Cette fois pourtant, le trajet lui sembla radicalement différent… Etait-ce parce que le jeune Makeno, juché sur le dos de la jolie Tsukia, égayait l’atmosphère de son rire d’enfant ? Ou alors à cause des sempiternelles pitreries de sa « monture » improvisée ? Il écarquilla quand il la vit s’approcher de Gil et tenter de lui mordre l’épaule – comme ça, sans sommation ! Le grand gaillard avait repris des forces à une vitesse stupéfiante, néanmoins il demeurait en convalescence et marchait en s’appuyant contre Nora, qui avait passé un bras autour de sa taille pour le soutenir. Ni l’un, ni l’autre ne parut s’étonner de cette réaction pour le moins impromptue. En fait, Giliwyn SangreLune esquiva plutôt souplement l’attaque sans cesser de converser avec l’herboriste.

Barnabé ne savait plus que penser. Il avait compris que ces quatre-là était des personnes hors du commun. Tsukia et Giliwyn, surtout. Comment ignorer leur fine musculature ? Leur façon de se mouvoir, tels deux fauves ? A la fois flatté de voyager en leur compagnie, et embarrassé de sa propre condition de timide novice, le jeune rêveur marchait sans bruit à l’avant du groupe, ouvrant la voie à travers les champs qui bruissaient doucement, balayés par un vent qui portait la promesse des pluies automnales. Quelques fermiers en plein travail les saluaient parfois, l’occasion pour notre discret ami de s’empourprer. Ce n’était pourtant rien à côté de ce qui se produisait lorsqu’il croisait le regard pétillant et dépareillé de Tsukia. Dans ces moments-là, trop nombreux à son goût, il rougissait jusqu’aux oreilles et s’emmêlait les jambes, manquant de trébucher à chaque fois. Non, vraiment, ce voyage ne ressemblait à aucun autre…

- Hep Gil, toi t’en dis quoi, ça m’irait, les cheveux courts, tu crois ?

L'interpellé tourna la tête vers Tsukia.

- Courts comme ceux de Barnabé, je ne sais pas…

La boutade fit rougir – une fois de plus – le pauvre rêveur, qui passa la main sur sa tonsure. Gil leva les yeux au ciel, mais il réfléchissait à la question de la jeune femme. Sa chevelure n’avait rien à voir avec celle, lourde et toujours domptée avec habileté, de Kaünis ; il se dégageait pourtant de Tsukia une féminité que soulignait la longueur de ses mèches folles. Il essaya alors de l’imaginer sans cette crinière un peu désordonnée. Ça ne lui donnerait pas l’air plus sage… non, au contraire, il y avait des chances pour que cela la fasse paraître encore plus matoise qu’elle ne l’était. Mais il y avait de nombreux avantages à avoir les cheveux courts, et comme il était un homme, il ne laissa filtrer que cette remarque :

- … au moins, ça ne ferait plus de prise facile pour d’éventuels adversaires.
- Elle te demande si tu la trouverais jolie comme ça,
intervint Nora, visiblement amusée par la situation. Ce n’est pas un conseil martial qui est attendu.
- J’vois pas la différence,
bougonna Gil.
- Moi je trouve que ça t’irait très bien ! s’exclama Makeno.

Comme il était perché sur son dos, il ramassa la chevelure de Tsukia dans ses mains et Gil entrevit alors une Tsukia aux cheveux courts. Oui, ça lui irait très bien, en effet. Il se contenta de lui envoyer un clin d’œil. Il était d’avis que ce n’étaient pas ses cheveux qui la rendaient jolie, mais la force qui l’animait – avis, bien sûr, qu’il garda pour lui.

Maryz surplombait légèrement un ruisseau tranquille, et les maisons les plus basses se surélevaient par des pilotis. Il arrivait que la configuration du village change en fonction des crues, mais l’été avait été sec et pour l’heure, l’eau était réduite à un mince filet scintillant qui serpentait entre les herbes hautes. Quelques ruines affleuraient en témoignage de l’ancienneté du bourg et conféraient à l’endroit une allure mythique, digne des plus belles légendes. Les habitants du village étaient des gens accueillants. Ils firent de grands signes au groupe qui s’approchait tranquillement. L’allée centrale était peuplée d’enseignes en tout genre : c’était tout un marché à ciel ouvert qui se déployait là, et Makeno se laissa glisser des épaules de Tsukia, les yeux écarquillés, pour passer d’un étal à un autre en boitillant. Ici l’artisanat était simple mais beau, et les produits étaient largement plus accessibles qu’au sein des grandes cités de l’empire ! Nora emplit ainsi son havresac d’une généreuse quantité d’herbes en tout genre, discutant longuement avec les herboristes du coin tandis que Gil bâillait de lassitude. Il finit par abandonner sa compagne pour fureter de son côté. Tsukia et Mak avaient disparu, mais s’ils étaient ensemble ils ne risquaient rien. Quant à Barnabé, il était parti se renseigner sur l’éventuel passage d’itinérants dans la région.

C’est ainsi qu’il découvrit, au détour d’une allée minuscule et très passante, les bijoux les plus raffinés qu’il eût jamais vu. L’ouvrage était simple mais unique, et sans être « tape-à-l’œil », il accrochait irrémédiablement le regard. Absorbé par un assortiment de bracelets fins, Gil ne prêta que peu d’attention au marchant, tranquillement installé sur une chaise derrière l’étal. Celui-ci, en revanche, avait perçu la présence de son client depuis un moment déjà. Tête penchée sur le côté, il écoutait pour le distinguer, quand un large bandeau de tissu couvrait ses yeux aveugles.

- Vous lui devez beaucoup, n’est-ce pas ?

Gil découvrit son interlocuteur, et seul un infime tressaillement de sourcils trahit sa surprise.

- Qu’est-ce que vous en savez ? demanda-t-il néanmoins, prudent face à l’incroyable.
- Je ne sais pas, je sens.
- Une façon polie de me suggérer de prendre un bain ?
lança Gil, amusé cette fois.
- Du tout, encore que l’encens des rêveurs à tendance à me donner le tournis. Dans mon cas, c’est juste une question de vibrations.
- Des vibrations ?
- Faut-il que je vous explique ?
- Volontiers.


L’aveugle esquissa un sourire.

- Chaque être émet des vibrations. Des ondes, si vous préférez, que je ressens si tant est que je me concentre assez.
- Vous me charriez…
- Vous savez que non. C’est quelque chose que vous avez appris, n’est-ce pas ?


Gil ne répondit pas immédiatement. Seren était l’homme qui lui avait presque tout appris, mais ce secret-là demeurait inviolable en dépit de ses efforts pour mieux le comprendre. En côtoyant Naïs, aveugle elle aussi, il avait espéré en découvrir davantage sur cette étrange faculté des sens. Peine perdue.

- Elles ne sont pas un peu hasardeuses, ces ondes ? voulut-il savoir.
- Tout dépend. J’admet parfois m’en remettre à la chance, mais dans votre cas, l’ami, je crois bien que j’ai tapé dans le mille.

C’était vrai, et Gil secoua lentement la tête, désabusé. Il finit par plonger les mains dans les poches de son pantalon.

- Vous me conseillez quoi, alors ?
- De me parler un peu d’elle.
- Vos ondes ne peuvent pas faire tout le travail ?
- Hé, je ne suis pas un magicien non plus, compagnon… Vous m'avez l’air empressé et peu loquace. Bon. Proposez-moi un mot, alors. Un mot qui décrit votre amie.


Gil passa une main dans ses cheveux puis sur sa nuque, pensif. Des tas de mots lui venaient à l’esprit, comment choisir le bon ? Agacé, il donna un petit coup de pied dans un caillou tandis que l’aveugle esquissait un sourire en coin, visiblement amusé.

- Renouveau, lâcha finalement l’envoleur.
- Renouveau ?
- Ouais.


Il regretta aussitôt ce mot, croyant avoir fait le mauvais choix, mais le marchand fit pivoter son siège et promena ses mains sur son étal. Ses doigts délicats ne faisaient qu’effleurer les pierres.

- Voyons… Mmmh… non, non… alors, peut-être… ah ! La voici.

Il venait de saisir une chaîne très fine au bout de laquelle une pierre minuscule était montée en pendentif. Gil se pencha pour la regarder de plus près. Blanche au premier coup d’œil, elle prenait des nuances légèrement roses quand le soleil jouait dans ses reflets.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Une phénacite. Cette pierre a longtemps trompé son monde en se faisant passer pour une autre. Un vrai caméléon…


Gil sursauta, incapable cette fois-ci de masquer son trouble, et leva les yeux pour scruter l’homme au bandeau. Pouvait-on réellement croire à une simple coïncidence, désormais ?

- Elle symbolise la renaissance. En fait, les vibrations qu’elle émet, quoique ténues, libèrent l’hôte de l’empreinte du passé pour le faire vivre dans l’instant présent. Porteuse de changement, rêveuse de renouveau… est-ce que je vous fais un paquet cadeau ?

Quelques minutes plus tard, Gil retrouvait ses amis et Mak. Il sentait le petit paquet dans la doublure de sa tunique ; celui-ci attendrait le bon moment pour être déballé. Pour l’heure, il s’agissait de quitter Barnabé et de retrouver leurs convoyeurs. Le rêveur n’était pas pressé de s’en aller. Il proposa un dernier moment de convivialité en invitant le groupe dans une petite auberge, pour une collation bienvenue. Chacun y trouva son compte, depuis Gil qui commanda une bière, jusqu’à Barnabé qui savoura une infusion au tilleul, en passant par Makeno qui ne se priva pas d’un chocolat chaud accompagné par une généreuse part de gâteau à la crème. Barnabé devait toutefois regagner la confrérie avant la nuit. Il promit à Nora de venir faire un tour à l’herboristerie à l’occasion, salua tout le monde, rougit quand Tsu lui témoigna son affection à sa manière et eut bien du mal à quitter Makeno. Gil, quant à lui, serra fermement la main du rêveur dans la sienne, conscient de lui devoir énormément. Il le regarda s’éloigner, puis se tourna vers les filles et Mak, qui attendaient la suite.

- Bon, ben… on y va ?


*


Le chariot tanguait doucement sur la route cahoteuse. La nuit était tombée depuis un petit moment déjà, et le ciel étoilé, vierge de tout nuage, s’étendait à l’infini. Les convoyeurs, deux frères que seul un grain de beauté sur la pommette permettait de différencier, menaient l’attelage en direction d’Al-Chen, la main sûre et la chansonnette facile. Makeno avait bavardé avec eux jusqu’à tomber d’épuisement. Il avait alors rejoint Nora à l’intérieur du chariot pour se reposer. Installé à l’arrière, les jambes dans le vide, Gil observait la plaine figée dans l’obscurité. Pas un bruit, rien que des ombres et des éclats de lune. Il n’y avait rien à craindre sur cette route, empruntée jour et nuit par de nombreux voyageurs. L’envoleur s’étira doucement, et grimaça quand sa récente blessure se fit sentir. La cicatrice ne disparaîtrait pas complètement, en dépit du travail d’orfèvre réalisé par les rêveurs. Il posa une main sur sa poitrine pour en calmer les douleurs, et c’est ainsi qu’il sentir sous ses doigts le renflement sous sa tunique. Se souvenant de son achat, il plongea les doigts sous le tissu, regrettant au passage son pauvre tabard complètement fichu, et sortir le paquet qu’il déposa dans les mains de Tsukia, assise à ses côtés.

- Tiens, cadeau.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMer 10 Oct 2018, 00:30

Comme ça.

Juste cadeau.

Rien de plus.

Rien de moins.

Alors j'attrape la petite boite, l'ouvre, les yeux brillants...

...Et passe le collier sans un mot - Marrant tient, ''cheveux courts c'est une prise en moins pour un assaillant, alors en v'la une autre pour remplacer'' - avant de m'écraser sur le dos et de fixer le ciel.

Ça demanderait un merci, ou au moins un grognement comme lui il ferait.

À la place, je pousse ma main dans mon sac de voyage et lui envoie un paquet plutôt large droit sur les genoux sans quitter le ciel des yeux.

Il croyait quoi, que Mak et moi on s'étaient éclipsés pour rien..?

Il te manquait quelque chose, Gil. Un truc pour complété ton look de bad boy, comme dans le bon vieux temps.

Seul un sourd aurait pu manquer le bruit du sourire de Giliwyn Sangrelune en apercevant le tabard si simple et pourtant si compliqué.

Simple parce qu'il est fait de cuir souple, pas un matériel très chique.

Compliqué parce qu'il est engravé et teint d'un groupe de trois loups si détaillés qu'ils en ont l'air vivant.

Trois loups entourant un loup un peu plus gros, se tenant sur un rocher et hurlant à une lune rouge sang, plus haut sur le vêtement.

Un des loups tient une fleur dans sa mâchoire, un autre as une patte relevé, comme si elle était blessée...

...Le troisième, la troisième, plutôt, as un caméléon sur la tête.

Une meute.

Une famille.


We're gonna stand on top with our hands in the sky,
Gonna raise our cup to the stadium lights,
For the glory,
For the glory..!

We celebrate with the city tonight,
Hear the hometown cheer,
It’s the ultimate high,
For the glory...

...We do it for our glory..!

J'ouvre les yeux, le soleil commence doucement à se lever, ça fait un peu zarbi de sentir un truc autour de ma gorge, cette chaîne...

...Mais j'aime.

Je m'assoit en m'étirant... Gil roupille doucement un peu plus loin, je regarde le ciel... On y es presque.


Tu va manquer le spectacle...

À peine un murmure, inaudible, vraiment, pourtant la tête de Gil bouge doucement, puis il lève le menton droit vers l’extérieur, joignant son regard au mien.

Comment tu disais déjà...

...Cet ''Entre chiens et loups''..?

...Un peu des deux, pas tout à fait l'un ni l'autre...

...Un peu comme un caméléon, pas vrai, Gilou..?
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Giliwyn SangreLune
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Giliwyn SangreLune


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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeMer 10 Oct 2018, 06:49

Gil avait l’impression d’avoir seulement dormi une paire d’heures quand quelque chose – quelqu’un plutôt – le réveilla tout à coup. C’et vrai que trouver le sommeil sur un chariot branlant n’est pas chose aisée, surtout en compagnie de deux bouviers particulièrement portés sur la chanson. Pourtant, au lieu de sortir les crocs et de se mettre à grogner, Gil se redressa vivement et rejoignit l’effrontée qui, toute jolie avec son collier, l’attendait au bout du chariot. Il se glissa à côté d’elle dans un léger bruissement de cuir. Son tabard tout neuf allait avoir besoin de quelques semaines pour perdre sa rigidité trop neuve. N’empêche que c’était le plus beau qu’il ait jamais porté. Son cœur battait encore la chamade, rien que de penser à l’instant où, forcément perplexe, il avait déballé son cadeau. Il n’avait pas imaginé qu’elle lui en retournerait un en échange du sien. Il n’avait pas envisagé non plus qu’on puisse représenter sa meute en aussi peu de détails. Le rendu était plus que réussi. Sans rien dire, assista au lever du soleil. Non, c’est tout le moment qui précéda que l’envoleur goûta à son habitude, un demi-sourire dans la joue, l’esprit tranquille et apaisé…

… parce que quand l’astre flamboyant émergea enfin de son lit d’horizon, ce n’était pas le ciel que Gil regardait, mais la jeune femme assise à côté de lui. Sans doute porté par la magie de l’instant, il se pencha soudain et déposa un baiser léger sur sa tempe.

- J’suis content qu’on soit encore là pour voir ça, dit-il simplement.

C’est vrai qu’elle aurait pu mourir de chagrin au début de cette histoire, piégée dans sa coquille vide, coincée dans sa chrysalide jusqu’à ce qu’il vienne l’en extirper. C’est vrai aussi qu’il aurait pu y passer sans son intervention miraculeuse, accompagnée de Danir. Ils passaient leur temps à se sauver les miches. Bah, après tout, c’était bien ainsi que fonctionnait une meute, alors se leva, descendit du chariot en marche et se mit à trottiner pour effectuer sa course matinale. Déjà le paysage prenait des teintes familières.

Ils étaient bientôt arrivés.


*


La zone de combat avait été nettoyée. Plus de corps, rien que des tâches brunes dans l’herbe écrasées, là où ses assaillants avaient poussé leur dernier souffle. Gil sillonnait l’endroit à pas lents, sourcils froncés, les mains enfoncées dans les poches de son tabard. Du bout du pied, il poussa une petite planche autrefois destinée à venir compléter l’armature du toit, et qui avait terminé cassée en deux lorsqu’elle s’était écrasée sur le crâne d’un combattant. Peut-être bien le sien, il ne se souvenait plus trop. Son regard glissa vers le chantier de la maison. Elle était quasiment intacte, ce qui tenait du miracle. Et considérant qu’il n’avait pas succombé ici, l’envie de poursuivre les travaux ici même était plus grande encore, comme pour mieux signifier à ses ennemis qu’enfer, s’ils voulaient revenir, pas de souci, il leur offrirait un thé bien corsé… !

Pépiements. Il tourna la tête pour observer Nora qui babillait avec Tsukia, un peu plus loin. L’herboriste avait fermé sa boutique jusqu’à la fin de la construction de la maison pour être entièrement disponible ici. Tsukia n’était pas repartie. Le petit caméléon faisait une pause ici. Quant à Mak… Pour le trouver, il suffisait de suivre le bruit régulier des coups de marteau. Perché sur une arête de bois grâce à une agilité qui, déjà, le distinguait des autres de son âge, le garçon mettait tout son cœur à l’ouvrage. Ignorant les remontrances de Nora et le petit élancement à la poitrine, Gil grimpa pour le rejoindre. Il s’installa en face de lui. Interrompant un instant son travail, Mak essuya son front dans un geste du bras qui ressemblait étonnamment à celui de son père, puis il tira un maillet de sa ceinture à outils et le lança à ce dernier. Le message était clair, accompagné seulement par un sourire complice. Gil referma les doigts sur le manche de l’outil.

Alors, le temps reprit son cours normal, et tout rentra dans l’ordre : il se remit à marmonner et à se taper sur les doigts, le rire de Mak envahit de nouveau l’atmosphère, repris par celui de Nora quand cette folledingo d’apprentie SangreLune se mit à faire le pitre. La maison ? Simple prétexte, même s’il leur tardait de pouvoir s’y installer véritablement. Le groupe uni qu’ils formaient était leur vrai foyer, celui qui suffisait à leur bonheur.

Gil en était convaincu !



[Voilà, moi je m'arrête ici ! Ce Rp était vraiment, vraiment super (comme d'habitude avec Tsu), j'ai souvent la sensation que je pourrais continuer comme ça indéfiniment : on ne s'en lasse pas ! Mais cette aventure va laisser place à une autre ! Bise d'ours ronchon ! I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 116397507]
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MessageSujet: Re: I will never stop poppin' [LIBRE]   I will never stop poppin' [LIBRE] - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Oct 2018, 06:22

Better back down,
You’re in my domain.

Got the whole crowd,
Screaming out our name...

...It’s a blowout,
It’s a hurricane..!

It’s over...

...Before you know it...

Why you shaking..?

We’re a dynasty,
In the making,
We’re the royalty,
Now we're breaking,
Down the enemy...

Mon rire cristallin coule dans l'air matinal, je pique le marteau de Gil et me sauve un instant en courant...

...Puis m'arrête.

Là, entre les arbres, je jurerais voir un tigre, blanc qui plus est.

Mais les tigres ne traînent pas dans le coin, encore moins les blancs, ça doit être une illusion...

...Pourtant, Gil s'est arrêter juste derrière moi, je le sens à moins d'un pas, pourquoi ne reprends-t-il pas juste le marteau..?

L'apparition fantomatique m'observe de haut en bas, s'ébroue en se léchant le museau et se retourne pour partir.

Je me tourne moi-même vers Gil, mais déjà il reprends le marteau, me passe une main dans les cheveux et me pousse vers l'animal disparu.

Je cours.

À en cracher mes poumons.

Pourtant je ne trouve rien, pas de traces, pas quoi que ce soit, ça devait être-une--

Mes yeux s’agrandissent alors que, tremblante, je m'agenouille.

Devant moi, une fleur, toute délicate, seule, qui ne pousse jamais dans les parages naturellement, me regarde droit dans le visage.

Une fleur unique, qui ne pousse que dans les montagnes du nord, et encore, que rarement.

J'attrape délicatement un bout de tissu que j'utilisais comme bandeau et y dépose aussi lentement que possible et avec mille précautions la terre que j'ai retirer du sol, contenant les racines délicates de la plante, puis me lève doucement en marchant vers le chantier.

J'entends Mak m'appeler dès qu'il me vois, mais mes yeux restent fixés sur ma découverte, tant et si bien que je sens le regard de Gil sur moi, juste avant que Nora n'arrive à ma hauteur, n'aperçoive mon paquet et pousse une petite expiration surprise.

Elle qui connait toute les plantes, sans doutes l'a-t-elle reconnue.

Notre manège à rester figé attire bientôt un gamin trop excité et un gros loup-ours grognon.

Mak aperçoit les pétales blancs, tigrés de rouge vif et demande presque de suite un ''C'est quoi..?''

Nora répond la logique ; ''Un tigre sanglant''.

Le nom de la fleur.

Moi je fixe Gil d'un regard brillant et souris malgré moi.


Non... C'est une bénédiction...

Lui seul ici connait l'histoire de Mërl, je ne lui ais rien caché, on ne cache rien à un vrai frère.

Lui seul connait le tigre blanc de ma vie.

Lui seul peu faire le lien entre un tigre et la meute Sangrelune.

Lui seul y voit le même symbole que moi alors que des larmes douces coulent sur mes joues et que je me dirige vers un coin non loin de la maison pour la planter.

Selon les vieilles légendes, si un frontalier plante un tigre sanglant en pensant très fort à un être cher défunt, alors un champ de celles-ci, chose particulièrement rare, poussera si les deux âmes sont suffisamment liées.

Je pourrais penser à beaucoup de gens.

Mais cette fleur que tu nous as donné, petit frère, je la plante pour toi.

Parce que si tu étais toujours vivant, plus qu'un Til'Werin, je suis certaine que tu serais comme moi...

...Et que tu te ferais appeler ''Mërl Sangrelune''.


HRP:
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