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Le Pacte VS L'Ordre
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 Groupe Lékel - cours 1

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Emrys Til'Arian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeLun 13 Avr 2020, 15:41

- Je...

Hésitation.

- C'est quand on naît femme et qu'on le reste ?...
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeJeu 16 Avr 2020, 11:32

Clignement de paupières, légère moue.

- Non, ça c'est chiant. Surtout si ce n'est pas désiré.

Elle laissa filer quelques secondes, puis...

- Emrys ? Me crois-tu moins marchombre que ceux qui ont des cheveux blonds et des yeux bleus ?
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Emrys Til'Arian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeJeu 16 Avr 2020, 16:33

Légère surprise face à la réponse. Est-ce qu'elle a deviné ?

- Non, tu n'es pas moins marchombre...

Confusion.

Il se jeta à l'eau.

- Je suis né fille mais je n'en suis pas une.

Puis, d'une voix basse :

- C'est grave ?



[désolé pour les notifications, forumactif plantait !)
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeJeu 23 Avr 2020, 21:35

Grave ?
D’être ce que l’on désire être véritablement ?
De briller comme une étoile ?
De briller de façon unique au milieu des autres ?

Grave ?

Une bouffée de tendresse envahit Syndrell - elle la ravala vaillamment. Son rôle n’était pas de materner ses élèves, mais de leur montrer un chemin que, peut-être, ils choisiraient d’arpenter. Qu’ils foulaient déjà en sa compagnie. Il lui fallut une absolue maîtrise de ses sentiments pour ne pas attraper Emrys et le serrer dans ses bras. Mais elle tendit la main et posa le bout de ses doigts à l’emplacement du coeur de son apprenti.

Frémissement. Elle le devina sur le point de reculer, de se dérober… le retint. Par la seule force de son regard.
Lumineux.


- Tu es toi, Emrys.

Sa voix n’était guère plus qu’un murmure que la brise nocturne portait aux oreilles de son interlocuteur.

- Tu es toi quand tu poses tes yeux attentifs sur mes gestes. Tu es toi quand tu les fermes pour décocher une flèche selon mon ordre. Tu es toi quand tu dors, quand tu manges, même du bout des lèvres, quand tu poses une question, du bout des lèvres aussi, et quand tu accueilles la réponse dans un silence concentré.

Dessiner un être est à la fois simple et complexe.
Mais, dans les paroles de la marchombre et sous son regard flamboyant, l’esquisse prenait forme.


- Tu es toi quand tu montes à cheval, quand tu galope à travers les collines, quand tu grimpes dans un arbre, quand tu te baignes dans la rivière… quand tu doutes, quand tu espères, et quand tu respires. Tu es toi quand tu acceptes d’être toi.

Légère pression des doigts. Sous le vêtement et la bande, Syndrell perçut le martèlement d’un coeur affolé.

- Si tu acceptes d’être toi. Et ce toi peut bien être un homme, une femme ou les deux à la fois : tant que tu es ce que, au fond de toi, juste là, tu souhaites véritablement être, alors ce qui est grace, ce sont ceux qui ne voient pas à quel point le ciel que tu illumines est vaste.

Le vent emporte les nuages, dévoile un océan d’étoiles sur la voûte éthérée.
Syndrell saisit le poignet d’Emrys. Tout doucement. Elle avait choisi ces deux endroits volontairement : la poitrine, les poignets. Les tabous d’une âme déchirée. Et, d’une infime pression de ses doigts, elle l’invita à se lever.


- Il y a mille et une façon d’écrire son histoire… et chacun écrit la sienne. C’est à toi de décider de l’encre et du papier comme des aventures que tu désires graver dans ta mémoire. Mais le travail d’un écrivain est pétri de contraintes, à l’instar du travail d’un boulanger, d’un forgeron ou d’un palefrenier. Il faut d’abord faire la paix avec soi-même. Cela ne se fait pas en un tour de main. Il y a toutefois quelque chose qui peut t’aider à trouver le chemin de cette paix intérieure à laquelle nous aspirons tous.

Bras qui se lèvent.
inspiration.
Qui descendent.
Expiration.


- Emrys ? Essaye… essaye de te fermer aux tumultes du monde pour t’ouvrir à ceux de ton coeur. Tu es là, et je suis là.

Deux marchombres sous les étoiles.
Qui, pas à pas, tissent un début de réponse.

Plus tard, alors que l’aurore effleurait l’horizon de son voile héliotrope, Syndrell plongea encore une fois l’or sauvage de ses yeux dans l’encre insondable de ceux d’Emrys.

- Je ne trahirai jamais ton secret, il t’appartient de décider ce que tu en feras. Sache simplement que tout ce que tu auras besoin de confier, je l’entendrai. Parce que…

Les mots lui manquaient au moment où elle en avait le plus besoin ! Sur le point de claquer de la langue d’agacement, Syndrell cligna des paupières. L’instant d’après, à genoux dans l’herbe, elle inscrivait, du bout de son poignard, ce que la barrière de ses lèvres n’avaient pas permis d’être formulé.


Rencontre des âmes
Sous l’éclat d’une étoile
Reflet



Reflet. D’un ou d’une, mais reflet d’Emrys avant tout, dans le regard tranquille de son maître. Elle s’éloigna à pas de loup vers le camp, sourit en voyant que Nicolaï n’avait pas bougé d’un pouce. S’accroupit près de lui et, d’une légère pichenette sur le bout du nez, le tira de ses songes.

- Debout, marmotte. Un nouveau jour se lève, il est temps de se remettre en route.

Avaler une gorgée d’eau, un morceau de pain, boucler les sacs, seller les chevaux ; quelques minutes suffirent aux trois marchombres pour quitter le creux de la colline dans lequel ils avaient passé la nuit. Comme si de rien n’était, Syndrell reprit son rôle dans la bonne humeur, demandant aux deux jeunes gens non pas de chevaucher, mais de courir à petite foulée dans l’air frais et piquant de l’aube. Si Emrys était fatigué après une bonne partie de la nuit passée à ses côtés, il n’en laissa rien paraître - et Syndrell non plus.

Un jour nouveau s’était levé.




*



- Cette fois-ci, vous allez vous affronter tous les deux.

Une fois n’étant pas coutume, c’était sur un pont de bois enjambant une rivière que Syndrell avait décrété le début d’un nouvel exercice. Elle dénoua les deux rubans qu’elle portait et attacha le premier à la ceinture de Nicolaï, puis le deuxième à la ceinture d’Emrys.

- Votre objectif : attraper le ruban adverse et éviter de perdre le sien. Mettez en pratique ce que vous avez appris ces derniers jours. Soyez souples, vifs, attentifs - mais ne réfléchissez pas trop : un combat est un seul mouvement. Compris ? On fait ça en trois manches. Oh, j’allais oublier : si l’un de vous tombe à l’eau, c’est lui qui sera chargé de pêcher notre dîner !

Syndrell recula et frappa dans ses mains, donnant le signal de départ.



[Ahlala Emrys ! Boule d’émotion dans la gorge, j’espère que ma réponse te convient ! Elle s’est fait attendre, mais je n’avais plus d’ordinateur, alors c’était compliqué. On peut reprendre l’ordre initial de réponses, à moins que tu ne souhaites répondre en premier ; je vous laisse en décider !]
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeDim 17 Mai 2020, 19:16



Le calme après le combat, il avait frôlé le ruban, son corps avait agi tout seul.


Un seul combat, un seul mouvement. Peut-être que son erreur avait été de considérer les bandits et les rubans comme deux combats, deux mouvements.

Syndrell lui tendit une dague, il l’a pris sans la questionner mais une question se posa à lui.

Si Syndrell lui demandait de tuer que ferait-il, il avait promis d’obéir, mais il n’était pas sûr d’être capable d’ôter une vie, pourquoi sa vie vaudrait-elle plus que celle d’un autre ?

- Prises de guerre ! Vous les avez méritées. Faites-en meilleur usage que ces hommes.

Il n’avait jamais possédé d’armes et la déposa en vrac dans son sac à dos, ne sachant pas vraiment quoi en faire pour le moment. Ils reprirent leurs voyages.

- Il ne faut jamais prendre de risque inutile, dit-elle alors qu’ils émergeaient du bois pour retrouver l’immensité verdoyante des collines. Ni sous-estimer un adversaire qui paraît peu effrayant. N’attaquez qu’en cas de force majeure et n’ôtez une vie que si la vôtre risque de l’être.


Cela répondait à sa question sur ôter la vie, mais même si la sienne était en risque, qui était-il pour décider de prendre une vie. C’était techniquement sont premiers vrais combats contre des hommes et pas contre des bêtes embêtants une caravane, ce n’était pas bien différent, leurs réflexes semblaient même moins bons peut-être la formation intensive que la Marchombre leur faisaient suivre. Ces bandits ils avaient sûrement leurs raisons, des gens qu’ils aiment, la sensation de la faim, la peur de la rue. Le sentiment de ne rien pouvoir faire de mieux d’être un rebu d’une société qui ne s’arrête même pas sûr toi. Il aimait les gens autant qu’il détestait l’argent et le pouvoir. De quel côté était les marchombres ? Qu’est-ce qu’était véritablement un marchombre.


Le combat contre Syndrell repris, elle ne leur faisait pas de cadeau, pointant chaque défaut du doigt, chaque erreur s’accompagnait du froid du sol contre son corps.

Le ruban semblait de plus en plus proche de leurs portés, mais Nicolaï commençait à apprécier trop l’exercice pour vouloir vraiment le décrocher. Il était émerveillé par les mouvements de Syndrell, on aurait dit qu’elle dansait.

Plus tard dans la nuit, il entendit Emrys se lever, il n’y prêta pas attention si elle ne l’avait pas réveillé c’est qu’il n’était pas concerné. Il se demanda quel secret pouvait peser sur Emrys pour que celui-ci en est si peur, mais il fut happé par le sommeil avant de pouvoir plus y réfléchir. Espérant qu’un jour il gagnerait sa confiance et qu’Emrys il dirait peut-être, ou peut-être ce n’était pas important de le savoir, il ne savait pas vraiment, il espérait juste avoir un ami.


- Debout, marmotte. Un nouveau jour se lève, il est temps de se remettre en route.

Il gémit, Nicolaï n’était pas la personne la plus matinale du monde. En rangeant le camp il aperçut, des mots presque effacés.


Rencontre des âmes
Sous l’éclat d’une étoile
Reflet



Il s’accroupit, toucha le dernier mot du bout du doigt, ne dit rien. Emrys avait donc confié son secret, il était heureux pour lui, il connaissait le poids que cela pouvait être. Il aurait voulu lui glissé un mot, « félicitations », bravo d’avoir réussi à t’ouvrir, mais il ne voulait pas le mettre mal à l’aise.

Courant à petite foulée devant le ciel venant de se réveiller, il continua à espérer de ne pas se tromper de route, il regarda Emrys, le reflet du ciel sur son visage.


*


- Cette fois-ci, vous allez vous affronter tous les deux.

Nicolaï serra les dents, il savait déjà qu’il n’avait aucune chance contre Syndrell, mais il n’avait pas beaucoup plus de chance contre Emrys et il avait plus peur que celui-ci retient moins ces coûts. Surtout qu’il avait toujours l’impression de taper sur les nerfs de ce dernier.

Syndrell accrocha un ruban à sa ceinture et un a la ceinture d’Emrys.


- Votre objectif : attraper le ruban adverse et éviter de perdre le sien. Mettez en pratique ce que vous avez appris ces derniers jours. Soyez souples, vifs, attentifs - mais ne réfléchissez pas trop : un combat est un seul mouvement. Compris ? On fait ça en trois manches. Oh, j’allais oublier : si l’un de vous tombe à l’eau, c’est lui qui sera chargé de pêcher notre dîner !


Il sourit, pourquoi pêcher était une corvée, une punition, c’était un exercice amusant quoique difficile à main nue.

Syndrell donna le signal de départ, Nicolaï se positionna prêt à esquiver, il ne voulait pas faire le premier pas, il voulait analyser ce que ferait Emrys avant tout, s’il voulait avoir la moindre chance d’attraper le ruban une fois, il allait avoir besoin de réfléchir. Il avait certes le même gabarit mais Emrys était beaucoup plus musclé et fort, mieux préparer au combat que celui qui avait passé sa vie à fuir.


[Désolé pour le délai de réponse je viens de finir mes partiels ahah mais les larmes sur votre échange ahah c'était vraiment beau]
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Emrys Til'Arian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeDim 17 Mai 2020, 23:35

Elle posa le bout de ses doigts sur sa poitrine, et s'il ne recula pas, pris d'angoisse, ce fut parce qu'il était captif de son regard – regard intensément doré.

Comme un soleil dans la nuit la plus noire.

- Tu es toi, Emrys.

Inspiration un peu étranglée.

- Tu es toi quand tu poses tes yeux attentifs sur mes gestes. Tu es toi quand tu les fermes pour décocher une flèche selon mon ordre. Tu es toi quand tu dors, quand tu manges, même du bout des lèvres, quand tu poses une question, du bout des lèvres aussi, et quand tu accueilles la réponse dans un silence concentré.

Il ne pouvait se détacher de son regard, s'éloigner de sa main. Elle dessinait un être au travers de ses mots, et il s'y accrochait comme à une bouée.

- Tu es toi quand tu montes à cheval, quand tu galope à travers les collines, quand tu grimpes dans un arbre, quand tu te baignes dans la rivière… quand tu doutes, quand tu espères, et quand tu respires. Tu es toi quand tu acceptes d’être toi.

Son cœur battait à toute vitesse.

- Si tu acceptes d’être toi. Et ce toi peut bien être un homme, une femme ou les deux à la fois : tant que tu es ce que, au fond de toi, juste là, tu souhaites véritablement être, alors ce qui est grace, ce sont ceux qui ne voient pas à quel point le ciel que tu illumines est vaste.

Il sentit des larmes rouler sur ses joues – les premières depuis bien, bien longtemps – comme si ses mots avaient ouvert une vanne, détruit un barrage, un mur qu'il avait bâti de ses propres mains pour se protéger des autres.

Et derrière, il voyait de l'espoir. Un espoir doré, sous une voûte céleste qui semblait l'inviter à s'envoler pour se loger entre les étoiles.

Sur son invitation, il se leva. Buvant ses paroles. La regarda esquisser la gestuelle marchombre.

- Emrys ? Essaye… essaye de te fermer aux tumultes du monde pour t’ouvrir à ceux de ton coeur. Tu es là, et je suis là.

Lentement, avec timidité, il commença à amorcer les premiers gestes. Ferma les yeux, pour conserver le souvenir d'un regard doré et s'accrocher à l'espoir qu'elle faisait miroiter. L'espoir d'être accepté, l'espoir de ne pas être un monstre mais juste un être parmi d'autres, avec une histoire parfois écrite dans le sang mais maintenant avec de la force et de la détermination.

Une histoire qui pouvait avoir une suite. Qui ne ferait pas de lui un écrivain perdu, cherchant désespérément de l'encre pour sa plume.

Alors, pendant qu'il effectuait la gestuelle marchombre, aux côtés de son maître, il se sentit plus léger, comme si les mots l'avaient ôté d'un poids ; des mots dont on ne l'avait jamais bercé.

Avec l'aurore, vint la fin de leur gestuelle. Emrys regarda une fois encore les yeux dorés de son noir insondable.

- Je ne trahirai jamais ton secret, il t’appartient de décider ce que tu en feras. Sache simplement que tout ce que tu auras besoin de confier, je l’entendrai. Parce que…

Parce que ?

Il la regarda s'agenouiller dans l'herbe pour, de la pointe de son poignard, graver des mots aussi bien dans la terre que dans son cœur.

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- Merci, murmura-t-il, tout bas, si bas qu'on aurait pu ne pas l'entendre, mais qui, il n'en doutait point, était arrivé à la marchombre.

Il la suivit jusqu'au camp, posa son regard sombre sur Nicolaï. L'apprenti avait l'air gentil. Pourrait-il lui dire, un jour ?

Pour une fois, il espérait que oui. Qu'il y avait d'autres personnes comme Sonrὶa. Il sourit légèrement quand il vit Syndrell réveiller Nicolaï d'une pichenette sur le nez.

- Debout, marmotte. Un nouveau jour se lève, il est temps de se remettre en route.

Oui, un nouveau jour s'était levé ; le premier d'une longue et, il espérait, autre série de journées, tandis qu'il courait aux côtés de Nicolaï dans l'air vivifiant du matin.

* * *

- Cette fois-ci, vous allez vous affronter tous les deux.

Ils étaient sur un pont, qui surplombait une rivière chatoyant dans la lumière du soleil. Erys se laissa faire quand elle noua le ruban à sa ceinture, déjà plus détendu. Il regarda longuement son adversaire du jour. Nicolaï semblait souple et agile, tandis que lui était plus dans l'endurance et la force, du fait de son temps comme mercenaire. Il partait donc avec un désavantage, mais qui n'était pas trop creusé selon lui ; il restait assez souple après tout.

Il se demanda un bref instant comment elle comptait les faire pêcher, puis écarta cette pensée ; pour le moment, l'important était d'attraper le ruban de Nicolaï, sans lui faire de mal. Un combat, un mouvement ; si ce n'était pas la doctrine enseignée par son maître d'armes, il voyait à peu près de quoi il en retournait.

Au signal de Syndrell, il se mit en garde, observant le jeune homme. Il pouvait tenter de bloquer ses bras pour se saisir du ruban, s'il arrivait à être plus vif que lui.

Inspirant profondément, il se mit en mouvement, avec comme objectif de le bloquer en se saisissant de ses poignets. Si Nicolaï se montrait plus vif que lui, il risquerait de se retrouver désavantagé...


[Ta réponse était géniale Syndrell ! amoureux ]
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeMer 27 Mai 2020, 14:08

Syndrell sourit. Elle s’était perchée sur le muret du pont, en tailleur, et ne perdait pas une miette de l’exercice en cours d’exécution. La plupart du temps elle était silencieuse, soucieuse de ne pas déranger la concentration de ses élèves, mais parfois, elle lançait un mot, un conseil, un encouragement ; elle commençait à mieux cerner les garçons au point de deviner ce dont ils pouvaient avoir besoin.

Les voir à l’oeuvre était passionnant. Ce qu’elle avait perçu dès le premier jour était toujours là, flamboyant comme un soleil, et ce qu’elle découvrait à chaque instant était à l’origine de son sourire : ces deux-là avaient soif d’apprendre, il était impossible de ne pas voir avec quelle énergie ils se jetaient dans les activités qu’elle proposait, avec quelle volonté ils relevait chaque défi.

Elle était fière, voilà pourquoi une infinité de paillettes diapraient son regard doré tandis qu’elle les observait sagement depuis son perchoir. Un vent frais dansait dans ses cheveux. Ils étaient déployés dans son dos puisque les rubans ordinairement employés pour les coiffer étaient attachés à la ceinture de ses élèves. L’envie de les couper lui était passée. Sans doute reviendrait-elle, mais pour l’heure, la marchombre appréciait leur poids familier.

Qu’il était loin, le temps où elle devait les cacher pour ne pas s’attirer d’ennuis !

Et plus loin encore son long périple à travers l’empire pour découvrir l’origine de cette couleur peu commune…


- Un point partout ! lança-t-elle lorsqu’Emrys égalisa. Vous n’avez plus qu’à vous démarquer, messieurs !

L’exercice achevé, Syndrell rectifia les erreurs qu’elle avait pu remarquer - les déplacements de Nicolaï, ralentis par une posture qui freinait son élan, la garde d’Emrys, qui laissait parfois son côté droit trop exposé - et gratifia les jeunes gens d’un clin d’oeil qui valait tous les compliments du monde.

Elle les invita ensuite à grimper sur le muret qui surplombait l’eau vive, clairsemée d’éclats de lumière étincelante lorsque le soleil reflétait ses rayons sur la surface. Là, elle leur fit réaliser toute une série de positions et de techniques, lesquelles supposaient un bon sens de l’équilibre et une maîtrise de son propre corps : c’était comme se battre contre un fantôme. La gestuelle marchombre n’était pas loin, mais ce ballet au-dessus de l’eau était plus martial, plus soutenu aussi. Debout entre Emrys et Nicolaï, Syndrell donnait le rythme. Ils suivaient.

Trois marchombres sur un pont, drapés de sérénité, de fluidité, d’absolue concentration.


- Encore une fois. Nico, redresse tes épaules, tu te penches un peu trop en avant. Voilà. Em’, attention à l’axe de ton genou gauche. C’est mieux.

Coup de poing.
Coup de pied.

Il ne suffisait de pas grand chose pour que l’un d’entre eux bascule dans l’eau - alors qu’est-ce qui les retenait ? La détermination de rester perché ? L’envie de réussir ? Ou bien la conscience fugace de ce lien qui maintenait ces trois-là plus unis que depuis leur rencontre ?

Syndrell ferma les yeux. Elle n’obligea pas les garçons à faire de même ; ils étaient libres d’essayer, ou non. Elle savait qu’il était plus facile de conserver son équilibre en fixant un point, de s’y accrocher pour ne pas tomber. Elle fermait les yeux parce que c’était son envie à elle. Son défi personnel. Sans frémir, elle exécuta une pirouette qui la fit se retrouver tout à fait au bord, la pointe des pieds dans le vide. Elle ne rouvrit pas les yeux.


- Nos sens sont comme des fenêtres qui s’ouvrent sur le monde, dit-elle d’une voix douce. Avancer sur la voie revient à agrandir ces fenêtres, jusqu’à ce qu’elles prennent la place des murs qui nous enferment. Cinq sens. Cinq fenêtres que le Marchombre utilise pour percevoir ce qui l’entour. Tout ce qui l’entoure.


Le cours d’eau qui filait sous leurs pieds.
La force du pont, immobile, immuable, lien solide entre deux rives.
Le cri d’un rapace, tout là-haut dans le ciel.
L’envol soudain des oiseaux depuis les arbres proches.

La présence des intrus sous les frondaisons.


Syndrell tendit les bras et poussa fermement Emrys et Nicolaï, les faisant tomber dans la rivière ; les étoiles de jet sifflèrent, mais ne trouvèrent pas leurs cibles. La jeune femme ouvrit les yeux. Ils étaient quatre et d’instinct, elle les devina ici pour eux. Des tueurs de marchombres.

Des mercenaires du Chaos.




*



Le cours d’eau était peu profond : l’on avait de l’eau jusqu’à la taille, guère davantage. Lorsque les quatre mercenaires jaillirent du couvert des arbres, Syndrell se laissa tomber dans le lit de la rivière, devant ses élèves. Son attitude était aussi claire que le feu de son regard : elle défiait quiconque d’approcher plus avant.

Ses adversaires ne se perdirent pas en paroles inutiles : ils étaient là pour tuer, pas pour discuter. Lame au clair, ils se jetèrent sur Syndrell dans un bel ensemble, intimement persuadés qu’avec l’avantage du nombre ils pouvaient l’emporter. Cette tranquille assurance causa un nez brisé au premier, lorsque la paume, puis le coude de la marchombre vint lui percuter le visage de plein fouet.

Elle évita souplement un revers de sabre, mais pas l’adroit coup de poignard qui entama le cuir de sa tunique au niveau de la hanche. Syndrell n’était déjà plus là. Tel un insaisissable feu-follet elle s’était déplacée, ignorant l’eau qui, pourtant, aurait dû ralentir ses mouvements ; les lames secrètes de sa greffe jaillirent sans bruit de la peau de ses bras, tranchèrent un tendon, ouvrirent une gorge, tracèrent de profonds sillons dans une poitrine. Trois corps teintèrent l’eau de rouge. Le quatrième hésita.

Ce fut sa première erreur, car le fil acéré d’une lame laissa un trait de feu le long de sa joue. La seconde lui fut fatale : apercevant les garçons, devinant leur inexpérience, il crut pouvoir les atteindre en décochant sa dernière étoile de jet ; Syndrell le percuta de plein fouet, déviant son tir, et ils basculèrent dans l’eau. La poigne de l’homme était solide. Il était fort et il tenta de mettre à profit cette puissance pour noyer la jeune femme.

Elle était plus vive que lui.
Et sa détermination plus grande que la sienne.
Il s’effondra quand les deux lames s’enfoncèrent dans sa poitrine.




*



Tout s’était passé très vite : une minute, deux peut-être, mais guère plus. Le silence était revenu. Debout dans l’eau, le souffle court, le regard brûlant, Syndrell guetta l’éventuelle présence d’autres ennemis : elle était toujours en garde, les lames de ses bras sorties, relevées, prêtes à faire couler le sang de celui ou celle qui chercherait encore à s’attaquer à eux. Mais il n’y avait personne.

Alors, Syndrell tourna la tête vers ses élèves. Sa greffe se rétracta lentement et dans laisser la moindre trace sur la peau fine de ses bras. Elle soupira, puis fit quelques pas vers la rive, sous le pont, là où Emrys et Nicolaï l’attendaient. Elle voyait bien à leur mine qu’ils avaient des questions, mais elles devraient attendre.


- On bouge.

Elle gravit le remblais de roche et d’herbe, siffla son cheval et se hissa souplement sur son dos lorsqu’il passa près d’elle, suivi par les deux autres. Ils franchirent le pont et galopèrent un bon moment, jusqu’à ce que Syndrell soit sûre et certaine qu’ils ne couraient plus aucun danger. Alors, ils s’arrêtèrent.

Les collines de Taj les entouraient, vallonnées, verdoyantes. Si quelqu’un approchait, ils le verraient arriver.

- Nicolaï, occupe-toi des chevaux. Fais-les marcher un peu pour qu’ils se délassent les jambes après cette course à vive allure. Emrys, aide-moi s’il te plaît.

La marchombre avait ôté ses vêtements mouillés, dévoilant quelques blessures sans gravité, mais qui saignaient encore. Elle prit le temps d’étendre ses habits sur une pierre plate chauffée par le soleil, puis elle s’assit et utilisa l’eau de sa gourde pour nettoyer ses plaies. Les longs doigts d’Emrys furent une aide précieuse quand il fallut panser sa hanche. Une chance, toutefois, qu’il n’y ait pas besoin de recoudre.

- Faites sécher vos vêtements, vous aussi, dit-elle aux garçons.

Le vent était fort. Etendus, les vêtements sécheraient vite, au lieu de les faire frissonner en collant à leur peau. Anticipant la gêne d’Emrys, Syndrell jeta une couverture sur ses épaules, avant de s’enrouler dans la sienne ; cela pouvait lui permettre de se changer sans s’attirer l’attention de Nicolaï.


- Vous allez bien ? voulut-elle savoir alors qu’ils étaient assis tous les trois.

Elle ne parlait pas d’eventuelles blessures - elle s’était déjà assurée qu’ils étaient indemnes - mais plutôt de leur état d’esprit. Le moment de sérénité qu’ils avaient partagé sur le pont avait été violemment brisé par cette attaque, et cette fois-ci il ne s’agissait pas d’une tentative un peu ridicule de simples brigrands de passage. Les hommes qui s’en étaient pris à eux étaient redoutables. Un de plus aurait pu faire dangereusement pencher la balance. Et s’ils étaient agi d’Envoleurs, l’issue du combat aurait pu être fatale.

Mais c’était une réalité à laquelle Emrys et Nicolaï se devaient d’être confrontés. Syndrell ne perdait pas de temps à regretter ce qui était déjà achevé ; elle préférait se soucier du présent. A quoi pensaient les garçons ? Elle avait envie de s’en enquérir, mais elle préféra les laisser poser eux-mêmes leurs questions.
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeVen 12 Juin 2020, 14:04


Emrys avait habilement l’avantage sur lui, durant tout l’exercice mais Nicolaï ne laissait tout de même pas tomber et il ne se sentait pas inférieur ou que le fait d’être moins bon, moins forte était une mauvaise chose, les conseils de Syndrell les tirait vers le haut, elle ne les rabaissait pas. Il lisait aussi quelque chose dans son regard, il n’arrivait pas à déterminer quoi précisément, mais quand Emrys attrapa son ruban gagnant ainsi la dernière manche et le combat, il ne sentit pas triste ou déçu, plutôt heureux de faire cet exercice avec lui, ici et maintenant.

Il modifiait sa position essayant de se rappeler de tous les conseils en même temps, commençait légèrement à se perdre dans sa tête à la fin de cet exercice.

Le clin d’œil que leur offrit Syndrell à la fin de l’exercice, fit monter en lui une douce sensation de chaleur, peut-être, était-ce de la fierté ? Ou de la reconnaissance. Enfin, ce sentiment n’eut pas le temps de lui monter à la tête Syndrell leur demanda déjà de poursuivre un autre exercice.
Cet exercice nécessitait de l’équilibre, de la souplesse et de la concentration et d’autres qualité encore sont corps était soumise à de rudes épreuves et il avait mal partout pourtant, il ne pouvait s’empêcher de sourire doucement entre deux respirations.

- Encore une fois. Nico, redresse tes épaules, tu te penches un peu trop en avant. Voilà. Em’, attention à l’axe de ton genou gauche. C’est mieux.

Sans un bruit, un mot ou un regard, il s’exécuta les yeux fixés sur l’horizon. Il sentait la présence d’Emrys toute proche et ne pouvait pas s’empêcher de se demander quand est-ce qu’il le laisserait s’approcher, leurs liens ayant tout deux le même maître était en soit fort, mais il avait l’impression de s’approcher d’un chaton affectueux mais craintif.  

Syndrell était impressionnante, mais il n’avait pas l’impression qu’elle faisait cela pour impressionner ces élèves plutôt parce qu’elle en avait envie et il trouva cette idée incroyable.

- Nos sens sont comme des fenêtres qui s’ouvrent sur le monde, dit-elle. Avancer sur la voie revient à agrandir ces fenêtres, jusqu’à ce qu’elles prennent la place des murs qui nous enferment. Cinq sens. Cinq fenêtres que le Marchombre utilise pour percevoir ce qui l’entour. Tout ce qui l’entoure.


Nicolaï ferma les yeux, se concentra sur la respiration et le bruit de l’eau, percevoir le monde, doucement sans tomber. Toute sa concentration était de percevoir le muret malgré ces yeux fermés. Il ressentit la présence du bras de Syndrell, le faisant tomber avant celle des étrangers. Son corps lui par réflexe voulu lutter contre la chute, contre le fait d’être poussé, mais il ne se retient pas se laissant tomber, il se devait de faire confiance à son maître. Il ouvrit les yeux au contact de l’eau, froid sur son corps. Il but la tasse, mais se releva tout de suite, se décalant de la direction d’Emrys, jusqu’à sentir son corps à moins d’un centimètre du sien sans lâcher des yeux syndrell , il ne le toucha pas, sachant que celui-ci détestait cela, mais sa présence le rassura. Syndrell les suivirent dans l’eau, juste devant. Ils étaient attaqués par 4 personnes, mais par qui ?


*

Le combat était très rapide, tous les mouvements de Syndrell touchaient, aucun mouvement superflu, devant lui se dressait le tableau qui montrait qu’elle, c’était toujours, en effet, retenu dans les différents exercices qu’elle leur avait fait subir.

Un seul mouvement.

Il comprenait ce qu’elle essayait de leur expliquer à présent, tout était si fluide. Même lorsqu’elle fut touchée, elle n’eut pas un geste de recul, de douleur. Les hommes en face d’elle était très fort, plus fort que lui ou Emrys.

La peur n’est pas un mauvais sentiment, tant qu’elle ne me paralyse pas, elle m’empêche de faire des choses stupides qui mettrait ma vie en danger, comme essayer d’aider Syndrell dans le combat serait une très mauvaise idée, je ne ferais que la déranger.

Les yeux accroché à Syndrell, il vit des lames jaillirent de la peau de son bras. Il dut fermer et rouvrir les yeux pour être sur de biens voir. Était-ce un dessin ? Les marchombres n’avaient pas l’air de dessiner, lui-même pouvaient au maximum allumer un feu et encore, il fallait du bois sec, pas de vent et beaucoup de chance.

Ces yeux suivaient les lames, il vit la mort de ces trois hommes, une respiration.
La mort n’était pas une nouveauté, entre les comptes-rendus entre groupes dans les rues et les combats dans les caravanes. Syndrell avait dit plus tôt de ne donner la mort que s’il n’y avait pas d’autre choix, qui était-il pour qu'une marchombre ne dispose que d’une possibilité.
Il vit la façon dont elle les protégea en utilisant son corps pour dévier l’attaque. Il se rendit compte que personne n’avait jamais cherché à le protéger auparavant, cela était nouveau.
Le quatrième était mort, le combat était fini.

*

Il tourna son regard vers Emrys, que pouvait-il bien penser. Tout cela était arrivé si vite.


- On bouge.

Nicolaï sortit grimpa mécaniquement sans un mot sur son cheval, trop de mot et de peur se bousculait dans sa tête, il se contenta de galoper proche de l’encolure de sa monture, rassurer et réchauffer par sa présence.


- Nicolaï, occupe-toi des chevaux. Fais-les marcher un peu pour qu’ils se délassent les jambes après cette course à vive allure. Emrys, aide-moi s’il te plaît.

Nicolaï s’exécuta encore, l’angoisse rendait ces actions mécaniques, sa maladresse causée souvent par sa tendance à rêver ou à être déconcentré par le monde extérieur, disparaissait légèrement.

- Faites sécher vos vêtements, vous aussi.

La remarqua de Syndrell, lui fit se rendre compte qu’il grelottait, étant lui-même peu à l’aise avec son corps, récupéra lui aussi une couverture avant de se changer. Il marqua une pause en étant ces vêtements. Une question revenait par-dessus les autres.

La sérénité et l’harmonie, je pensais, j’ai cru comprendre que… Les marchombres poursuivaient l’harmonie, qui ? Ou quoi ? était contre l’harmonie.

Il ne comprenait pas. Il rejoignit Syndrell et Emrys.

- Vous allez bien ? Leurs demanda-t-elle.

Nicolaï tourna les yeux vers Syndrell, il se rendit compte que c’était la première fois qu’il la regardait depuis la fin du combat, les mots restaient bloquer dans sa gorge. Il se força cependant à sourire et un hochement de tête, il ne voulait pas qu’ils pensent que le combat l’avait dérangé, en soi le problème n’était pas là, mais dans l’agissement de ces hommes et dans celui de Syndrell. Il voyait qu’ils avaient été visés précisément. Il ne pensait pas que Syndrell se soit fait des ennemis personnellement, il ne restait donc que l’option d’un groupe qui souhaitait tuer des marchombres et il n’arrivait à voir de motif qui que ce soit aurait de faire ça avec ce que leur avait appris Syndrell des marchombres. Il n’en savait définitivement pas assez, mais il faisait confiance à Syndrell pour leurs dires quand cela serait nécessaire, le bon moment ou encore quand ils pourraient sûrement comprendre.



[Désolé je n’ai pas reçu le maaail j’avais pas vu ta réponse c’est Maxence qui me l’a signalé aujourd’hui   ]
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Emrys Til'Arian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeDim 28 Juin 2020, 20:53

Emrys était vif et solide. Un peu plus que la brindille que représentait Nicolaï, ce qui lui permis de remporter la victoire en lui arrachant son ruban. Un sourire léger dansa furtivement sur ses lèvres. Tout du long, Syndrell leur avait donné des conseils, des injonctions qu'il s'était efforcé de suivre à la lettre. De temps à autres, son regard avait dérivé vers elle, assise sur le muret. Il avait du mal à masquer l'admiration qui brillait dans ses yeux noirs.

Ce qu'elle lui avait offert, ces quelques mots gravés dans la terre, avait été infiniment précieux. Il avait la sensation de détenir un fragile trésor entre les mains, qui menaçait de glisser entre ses doigts fins. Un futile espoir, qui pouvait se briser à chaque mot prononcé.

Il y avait songé en se battant contre Nicolaï, l'esprit pris malgré lui. Cela ne l'avait pas empêcher de remporter la partie, mais il savait qu'il devrait faire attention à l'avenir. Il ne pouvait se permettre de laisser des pensées parasiter ses combats ; c'était trop dangereux.

À la fin du jeu, il osa un sourire hésitant à l'intention de Nicolaï, qui s'effaça aussi vite qu'il était apparu. Sourire était encore trop difficile, trop vacillant. Et il en serait ainsi pendant encore longtemps, il en avait conscience.

Se tournant vers son maître, il admira encore une fois le bleu de ses cheveux livrés au vent et l'or extraordinaire de ses yeux. Elle était tellement belle, colorée quand lui était habillé du noir de ses mèches et iris et du blanc de sa peau ; un monochrome qui, il l'ignorait, lui donnait son propre charme.

Il écouta avec attention les erreurs qu'elle avait relevé. Il savait qu'il était loin d'être un guerrier accompli, malgré les leçons de son maître d'armes. Il lui restait beaucoup de chemin à parcourir, et cela ne le lassait pas, au final. Apprendre aux côtés de Syndrell semblait être un cadeau tombé du ciel clair.

Il avait vaguement conscience qu'à être trop admiratif, il risquait de se retrouver sur un terrain glissant où il érigerait la marchombre en modèle absolu, lui qui avait été éduqué pour avoir sa propre personnalité à côté du masque qu'il devait offrir en public. Mais déjà, elle les invitait à la rejoindre sur le muret du pont, et il chassa les pensées qui parasitaient son esprit.

S'y juchant, il regarda brièvement le soleil se refléter sur l'onde, les éclats d'or qu'il y laissait en traînée. Puis, ce fut une suite de positions et techniques qu'elle leur montra et qu'ils durent exécuter. L'équilibre était une tache dans sa formation enfant ; on lui avait appris à combattre, pas à jouer avec la gravité ou à se battre dans le vent. Aussi, il prit grand soin à s'appliquer dans l'exercice, avide de toujours s'améliorer sous la houlette de son maître, de donner le meilleur de lui-même pour ne pas la décevoir.

Il la vit fermer les yeux, et Nicolaï l'imiter, mais ne fit pas de même. Il n'avait pas assez confiance en son équilibre pour cela, et la rivière offrait un joli spectacle auquel il s'y accrochait. Il avait la vague sensation de danser, une danse de combat plus que mondaine. Cela lui plaisait. Il manqua de sursauter quand il vit la marchombre effectuer une pirouette parfaite qui la fit se retrouver au bord du vide. Ses yeux s'emplirent encore davantage d'admiration. Serait-il capable de faire une telle chose, lui aussi ?

Il remarqua avec surprise qu'en songeant cela, il s'imaginait un futur. Quelque chose qu'il n'aurait pas cru possible quelques jours auparavant, et il avait suffit de s'ouvrir à Syndrell pour que quelque chose change. C'était encore fragile, incertain, prêt à se briser entre ses mains, mais c'était tangible.

- Nos sens sont comme des fenêtres qui s’ouvrent sur le monde. Avancer sur la voie revient à agrandir ces fenêtres, jusqu’à ce qu’elles prennent la place des murs qui nous enferment. Cinq sens. Cinq fenêtres que le Marchombre utilise pour percevoir ce qui l’entour. Tout ce qui l’entoure.

Il cligna des yeux, tentant d'intégrer la leçon. Être marchombre serait également élargir ses sens, alors ? Il essaya de se le représenter, mais avant d'y parvenir, ou d'y échouer, il fut poussé dans l'eau.

Il atterrit à genoux, contrairement à Nicolaï qui but la tasse. Il put ainsi entendre le sifflement des étoiles de jet et, prit d'un frisson soudain, leva les yeux.

Quatre hommes.

Quatre ennemis.

Mortels.

Mais déjà Syndrell avait sauté pour se planter devant Nicolaï et Emrys, sans équivoque, tandis que l'autre apprenti se rapprochait de lui. Le laissant faire, malgré qu'il soit gêné par la proximité, il se releva par réflexe pour prendre une position de combat, malgré qu'il soit désarmé.

Il se figea, saisi. La marchombre se battait déjà, avec une fluidité de mouvement et une ardeur incroyable, qu'il n'avait jamais vu chez son maître d'armes. Était-ce également cela, être marchombre ? Incrédule, il resta en arrière avec l'autre apprenti, laissant tomber sa garde. Il avait l'intime conviction qu'elle ne laisserait personne passer pour s'attaquer à eux.

Attentif, il regarda le combat se dérouler. Syndrell avait clairement l'avantage malgré le surnombre des ennemis. C'est ainsi qu'il vit le coup porté à sa hanche mais, surtout, les lames improbables qui sortirent de ses bras, brassant la rivière du rouge du sang. Yeux écarquillés, il continuait de suivre le combat du regard, manqua crier de surprise quand le dernier homme tenta de les toucher d'une étoile de jet.

Manqua crier encore quand il crut que la marchombre allait se faire noyer par l'homme.

Avant de soupirer de soulagement quand elle se redressa, regard brûlant, l'homme mort et les lames se rétractant lentement dans sa peau sans laisser aucune trace, ce qui relevait de l'improbable, voire de l'impossible.

S'apercevant qu'il était resté dans l'onde, Emrys se redressa, ses vêtements trempés et alourdis par l'eau fraîche. Le courant allait dans le sens contraire, emportant au loin le sang des ennemis et leur évitant ainsi de se retrouver trempés de rouge. Ses yeux brillaient de question, mais il devina qu'il devrait attendre.

- On bouge.

Il la rejoignit sur la rive et monta sur Brume, caressant l’encolure du cheval qui, sentant le sang, semblait rétif. Il l'incita ensuite d'une pression des pieds à suivre Syndrell. Ils galopèrent un long moment avant que la marchombre ne décidât qu'ils pouvaient s'arrêter en toute sécurité.

- Nicolaï, occupe-toi des chevaux. Fais-les marcher un peu pour qu’ils se délassent les jambes après cette course à vive allure. Emrys, aide-moi s’il te plaît.

Hochant la tête, il s'affaira auprès de la marchombre, l'aidant à panser ses plaies, faisant fi du fait qu'elle avait ôté ses habits. Il n'était plus gêné par la nudité d'autrui depuis qu'il avait officié dans un bordel, soit une éternité maintenant. Sa hanche pansée, il se redressa et prit le temps de s'étirer, sentant ses vêtements à lui coller à sa peau de façon désagréable.

Cependant, il ne se voyait pas se déshabiller sous les yeux de Nicolaï, et quand elle leur intima de faire sécher leurs vêtements, il hésita ; juste le temps que Syndrell jetât une serviette sur ses épaules. Il s'y emmitoufla et s’attela à se déshabiller, dos tourné. Laissant ses habits dans l'herbe d'abord, il se sécha rapidement et piocha une tenue de rechange dans ses affaires avant d'enfin laisser la serviette et suspendre le tout pour faire sécher. Puis il les rejoignit pour s’asseoir.

- Vous allez bien ?

Un peu incertain, Emrys hocha la tête. Il revoyait le combat se dérouler sous ses yeux. Elle les avait protégé. Il y croyait à peine, lui qui s'était toujours débrouillé ou avait au contraire subi. Elle l'avait protégé. Une chaleur dans le creux de son ventre envahit son corps. Elle l'avait protégé. Un éclat de reconnaissance fendit le noir abyssal de ses yeux.

Il avait à présent mille questions qui lui brûlaient les lèvres, à commencer pour les lames qui étaient sorties des bras de la marchombre. Après un instant d'hésitation, il osa se lancer.

- Qui étaient ces hommes ?

Serrant ses mains l'une contre l'autre, il enchaîna en s'efforçant de ne pas trop réfléchir à sa prochaine interrogation.

- Et qu'est-ce que c'était... Ces lames qui sortaient de ta peau ?

Il connaissait la délicatesse des secrets, pour en avoir beaucoup qu'il gardait auprès de lui. Néanmoins, l'envie de savoir lui brûlait les lèvres.


[désolé, j'avais pas vu la réponse de Nicolaï !]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeSam 04 Juil 2020, 19:59

Pour une fois, ce ne fut pas Emrys qui garda le silence, mais Nicolaï ; plus secoué qu’il le laissait paraître, le jeune homme se contentait d’attendre des explications qu’elle avait prévu de leur apporter. Syndrell lui sourit pour le rassurer : tout allait bien à présent, ils étaient sains et saufs.

- Qui étaient ces hommes ? Et qu’est-ce que c’était… Ces lames qui sortaient de ta peau ?

Le regard flamboyant de Syndrell quitta Nicolaï pour se poser sur Emrys. Lui aussi était secoué mais, à l’instar de son compagnon, il avait su garder son sang froid jusqu’au bout. Elle pouvait être fière d’eux, de l’immense chemin qu’ils avaient parcouru quant il lui avait fallu déployer des trésors de patience afin de gagner leur confiance…

- On les appelle “mercenaires du Chaos”. S’ils vous ont semblé familiers dans leur manière de se battre, c’est normal : ces hommes et ces femmes sont des marchombres qui, un jour, on quitté la Voie pour en épouser une autre. Semblable, et pourtant radicalement différente… Ils sont sans pitié et fidèle à une idéologique qui veut que ce monde est corrompu, abîmé, malade, et que, pour le sauver, il convient d’abord de le purifier. En tuant, pillant, saccageant, mais aussi en s’appropriant et en détournant les secrets de notre guilde, et en nous traquant pour nous éliminer.

Ce n’était pas un tableau flatteur et Syndrell sentit son coeur se serrer lorsqu’elle pensa à Dolce ; son point de vue était bien plus nuancé que ce qu’elle affirmait pour l’instant, mais elle tenait à ce que les choses soient claires : le Chaos représentait un danger réel pour Emrys et Nicolaï et c’est ce qu’il fallait garder en tête, surtout après ce qu’il venait de se produire. Néanmoins, elle ne pouvait se résoudre à se contenter d’une vision aussi catégorique. Les gens ne se résument pas à leur seule fonction, et ils ne sont pas faits pour rentrer dans des cases.

Emrys n’en était-il pas un bel exemple ?


- Tous ne sont pas ainsi. De même, tous les marchombres ne sont pas vertueux… il faut toujours se méfier des apparences, faire confiance en son instinct et toujours être en accord avec ses propres principes. J’ai tué aujourd’hui, parce que ma vie et la vôtre étaient en danger. Je recommencerai cent fois s’il le fallait et, si je n’aime pas faire couler le sang, j’assume pleinement mes choix et mes actions. Je vous apprends à vous défendre et à vous battre pour que vous puissiez vous sortir d’affaire lorsque les choses tournent mal, et cela arrive parfois. Toutefois, en dépit de tous les progrès que vous avez fait depuis le début de votre formation, vous n’êtes pas encore de taille à lutter contre un mercenaire du Chaos.

Syndrell n’osait pas songer à ce qui aurait pu arriver si ses élèves s’étaient trouvés seuls sur ce pont, alors elle secoua la tête et entreprit de répondre à la deuxième question d’Emrys.

- Le secret que je suis sur le point de vous révéler est à conserver précieusement.

Elle n’exigea pas d’eux leur parole, sa confiance était entière ; parce que les gestes valent parfois bien davantage que des mots, la marchombre tendit les bras devant elle et laissa ses lames jaillirent dans un chuintement feutré. Courbes, épurées, elles scintillèrent en reflétant la lumière du soleil. Elles étaient assez longues pour encombrer qui que ce soit, mais il suffisait de les observer quelques secondes pour réaliser qu’elles étaient une extension de Syndrell, au sens propre comme au figuré.

- Lorsque vous aurez suffisamment appris, tous les deux, vous serez testés par des maîtres marchombres lors des épreuves de l’Ahn-Ju. Réussir cet examen ne clôturera pas votre formation ni n’entérinera votre statut de marchombre, mais cela vous ouvrira l’accès au Rentaï et vous permettra de solliciter la Greffe.

Aussi silencieusement qu’elles étaient apparues, les lames de la jeune femme se rétractèrent, et ne laissèrent aucune marque sur la peau nue de ses bras.

- Ahn-Ju et Rentaï ne sont que des jalons sur le parcours que vous empruntez. Ce sont des étapes qu’il ne faut pas ignorer, mais qui seront à aborder le moment venu ; d’ici là, vous devez continuer à apprendre et à vous entraîner.

Syndrell orienta ensuite la conversation sur des sujets plus légers, désireuse d’apaiser la tension qu’elle percevait chez ses apprentis. Elle coupa un peu du pain qu’il leur restait et du fromage, mais tous trois mangèrent assez peu, et c’est avec un soulagement unanime que, dans l’après-midi, ils enfilèrent leurs vêtements secs pour se remettre en route ; après autant d’événements, l’immobilité avait quelque chose de frustrant.

La marchombre parvint à ramener bonne humeur et tranquillité au sein du groupe, en proposant des exercices d’équitation qui s’achevèrent en défi ; lorsque le soleil entama sa descente, ils s’arrêtèrent près d’un lac. Quoiqu’indéniablement plus petit que le lac Chen, celui-ci avait la particularité de former un cercle quasiment parfait. De plus, il suffisait de porter le regard vers l’est pour apercevoir la chaîne montagneuse des Dentelles Vives.

De prime abord, Syndrell avait envisagé une nuit à la belle étoile, mais lorsqu’elle avisa la cabane de pêche, la perspective d’une nuit au chaud l’inspira. En effet, le vent avait fraîchi et c’est en frissonnant qu’ils mirent pied à terre sur la grève. Un ponton de bois dont les lattes ne semblaient plus en très bon état s’élançait au-dessus de l’eau, et l’un de ses pieds retenait une petite embarcation qui flottait tranquillement, la peinture de sa coque en partie écaillée.

Le cabanon lui-même paraissait avoir subi les affres du temps. Il y avait deux portes, côté ouest et côté nord, des fenêtres dont les carreaux laissaient à peine entrevoir l’intérieur, une cheminée ; le long de l’entrée qui donnait sur le lac étaient entreposés des filets de pêche. Il n’y avait personne. Syndrell tourna la poignée de chacune des portes mais celles-ci demeurèrent closes. Le propriétaire de cet endroit ne devait pas être venu ici depuis plusieurs mois.


- Eh bien, à chaque situation son avantage !

D’une petite poche secrètement cousue à l’intérieur de sa tunique, Syndrell sortit son nécessaire à crocheter.

- La discrétion est l'apanage du marchombre, poursuivit-elle en sélectionnant ses outils. Et une porte close n’est jamais un obstacle. Tenez.

A chacun d’eux, elle remit quelques crochets et épingles de tailles et de formes différente. Immédiatement, elle devina que Nicolaï avait déjà forcé des serrures en voyant sa façon de les tenir.

- Pour cet exercice, il vous faut de la patience et de la délicatesse. Je vais vous montrer comment déjouer une serrure simple et ensuite, ce sera à vous de faire vos preuves. Em’, tu t’occuperas de la porte qui donne sur le lac, et toi Nico, tu t’attaqueras à la porte côté nord.

Après avoir expliqué à quoi servait crochet et épingle, et comment les utiliser, Syndrell laissa ses élèves se mesurer à la porte qu’elle leur avait attribué. Ils pouvaient prendre le temps qui leur serait nécessaire ; pour l’heure, elle souhaitait simplement évaluer leur niveau.
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeMer 15 Juil 2020, 22:46



- Qui étaient ces hommes ? Et qu’est-ce que c’était… Ces lames qui sortaient de ta peau ?

Les questions résonnaient dans la tête de Nicolaï comme un écho de ces propres pensées.


- On les appelle “mercenaires du Chaos”. S’ils vous ont semblé familiers dans leur manière de se battre, c’est normal : ces hommes et ces femmes sont des marchombres qui, un jour, on ont quitté la Voie pour en épouser une autre. Semblable, et pourtant radicalement différente… Ils sont sans pitié et fidèle à une idéologique qui veut que ce monde est corrompu, abîmé, malade, et que, pour le sauver, il convient d’abord de le purifier. En tuant, pillant, saccageant, mais aussi en s’appropriant et en détournant les secrets de notre guilde, et en nous traquant pour nous éliminer.


Nicolaï eu l’impression de recommencer à respirer, il y avait donc une logique, des personnes aveuglées par la haine. Son coeur se sera il pouvait comprendre, le monde n’avait jamais été clément avec lui, pourtant il le trouvait si beau. L’idée que certaines personnes voulaient à présent sa mort car il était apprenti marchombre le fit frisonner.

J’aurais aimé avoir cette information en choisissant cette voie, songeât-il, ça n’aurait surement pas changé mon choix ceci dit.  

- Tous ne sont pas ainsi. De même, tous les marchombres ne sont pas vertueux… il faut toujours se méfier des apparences, faire confiance en son instinct et toujours être en accord avec ses propres principes. J’ai tué aujourd’hui, parce que ma vie et la vôtre étaient en danger. Je recommencerai cent fois s’il le fallait et, si je n’aime pas faire couler le sang, j’assume pleinement mes choix et mes actions. Je vous apprends à vous défendre et à vous battre pour que vous puissiez vous sortir d’affaire lorsque les choses tournent mal, et cela arrive parfois. Toutefois, en dépit de tous les progrès que vous avez fait depuis le début de votre formation, vous n’êtes pas encore de taille à lutter contre un mercenaire du Chaos.

Nicolaï, laissa échapper une moue d’un mélange de moquerie de lui-même et d’angoisse. Il se méfiait de tout le monde, ou plutôt il avait peur de tout le monde. Quel était ses principes, a lui-même, il ne savait pas vraiment. Il quitta des yeux syndrell un instant pour regarder Emrys, quel était ces principes à lui ? Et ceux de Syndrell. Ils devaient savoir, peut-être devait-il y réfléchir sérieusement.

Il n’avait pas besoin que Syndrell, leur disent qu’il n’était pas de taille, il l’avait senti dès qu’il avait senti leurs présences, la sensation, l’instinct que pour survivre la meilleure option était la fuite, mais il avait fait confiance à Syndrell.

- Le secret que je suis sur le point de vous révéler est à conserver précieusement.

Syndrell tendit les bras et comme dans un prolongement de ce mouvement des lames jaillirent. Elles étaient magnifiques, la courbe comme l’affûtage. Elle reflétait doucement la lumière du soleil, mais ce qui marqua le plus Nicolaï fut qu’il était impossible de vraiment faire la différence entre où finissait le bras de Syndrell et le début des lames, continuité.

- Lorsque vous aurez suffisamment appris, tous les deux, vous serez testés par des maîtres marchombres lors des épreuves de l’Ahn-Ju. Réussir cet examen ne clôturera pas votre formation ni n’entérinera votre statut de marchombre, mais cela vous ouvrira l’accès au Rentaï et vous permettra de solliciter la Greffe.

Les lames disparurent sans un bruit.

- Ahn-Ju et Rentaï ne sont que des jalons sur le parcours que vous empruntez. Ce sont des étapes qu’il ne faut pas ignorer, mais qui seront à aborder le moment venu ; d’ici là, vous devez continuer à apprendre et à vous entraîner.

Il se demanda si toutes les greffes étaient aussi, harmonieuse, dans le combat Syndrell avait semblé si fluide en les utilisant. Mais cette question fut noyer dans l’angoisse d’être testé, il se doutait qu’il n’y avait pas de moyen de se préparer avec un livre à ce genre de test et qu’il avancerait dans le noir.

Syndrell changea la conversation et servit de la nourriture, Nicolaï grignota doucement, il ne fut vraiment soulagé que quand il put remettre ces vêtements secs sur ses épaules.

La maître marchombre réussi à changer les idées de l’apprenti, avec des exercices d’équitation, Nicolaï les réussis plus ou moins avec sa maladresse habituelle, mais il ne pensa plus à l’évènement du matin ni à l’Ahn-Ju. Lorsque le crépuscule arriva, la troupe s’arrêta près d’un lac.
Il remarqua en suivant le regard de Syndrell , une cabane de pêche. Il fit une moue lorsqu’il comprit le but de celle-ci de dormir en intérieur mais ne fit pas de remarque, il pourrait de toute manière sortir quand les deux autres dormirait, il sera les dents le vent était quand même glacial.

Les deux portes du cabanon était fermé, Nicolaï espéra que cela suffise à abandonner, il se doutait cependant que ce n’était pas le cas.

- Eh bien, à chaque situation son avantage !

Cette pensée fut confirmées par les paroles de Syndrell et le matériel a crocheté qu’elle sortit de sa poche.

- La discrétion est l'apanage du marchombre, poursuivit-elle en sélectionnant ses outils. Et une porte close n’est jamais un obstacle. Tenez.

Elle leur remit plusieurs crochets et épingles, il observa leurs tailles et largueur, il avait déjà crocheté diverse porte de maison de riche vide pour diverse occasion, dans le but de trouver de la nourriture dans leurs placards, mais il avait plus l’habitude d’utiliser littéralement tout objet long, fin et solide qui lui passait sous la main, le processus ne devait pas être si différent avec du matériel adapté.

- Pour cet exercice, il vous faut de la patience et de la délicatesse. Je vais vous montrer comment déjouer une serrure simple et ensuite, ce sera à vous de faire vos preuves. Em’, tu t’occuperas de la porte qui donne sur le lac, et toi Nico, tu t’attaqueras à la porte côté nord.

Syndrell leur expliqua dans les grandes lignes, le principe des crochets et des épingles et il remarqua que ce n’était en effet pas très différent de ce qu’il avait fait avant, il s’avança vers la porte du nord à la fin des explications. Il s’assit observa la serrure, elle semblait aussi vieille que la cabane et était légèrement rouillé, elle convenait pour une grosse clé. Nicolaï commença lentement pour ne pas rater au vu du fait qu’il tremblait légèrement de froid à essayer d’aller les différents crochets pour qu’ils correspondent à la forme de la clé, il essaya plusieurs combinaisons, quand il sentit que tout était bien emboîté il utilisa l’épingle pour créer un mouvement de pivot. La serrure résistait à cause de la rouille, il se redressa pour être accroupi et pouvoir poser plus de force dans son bras, il entendit un bruit léger et senti que la serrure tourna, il sortit les crochets de la serrure, Il tenta d’ouvrir la porte, il soupira, la clé devait faire deux tours pour ouvrir la porte, il avait été trop impatient, il recommença à placer les crochets plus rapidement, au vu du fait qu’il savait déjà lesquels était adaptés à la taille, se sentit victorieux quand la porte s’ouvrir bel et bien avec le deuxième tour. Il devait avoir passé une quinzaine de minutes quand il se retourna pour regarder où en était Emrys.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeSam 25 Juil 2020, 17:58

Emrys écouta Syndrell avec attention. Il sentait Nicolaï, silencieux, à ses côtés. Des mercenaires du Chaos... Il en avait vaguement entendu parler, lors des trajets en caravane. Ils étaient redoutés des voyageurs, et à raison, semblerait-il.

S'il ne pouvait qu'être d'accord sur l'idée que le monde était corrompu – il avait trop souffert pour penser le contraire – il ne pouvait être à l'aise avec cette manière de penser. Il n'avait pas de solution pour sauver ce monde, certes, mais avait vu assez d'horreur comme ça pour toute une vie. Tuer pour purifier ? Il n'y croyait pas. D'autant plus des Marchombres. Près de lui, il sentit Nicolaï se détendre.

Se méfier des apparences, continua-t-elle. Il ferma les yeux. Ne pouvait-on donc ne se fier à personne ? Devrait-il rester sur ses gardes éternellement ? Son instinct lui hurlait de se cacher et fuir en permanence. Il était comme une proie aux aguets, prêt à s'envoler au moindre froissement des fourrés. S'il devait se défier de ceux qui devaient être les siens, vers qui se tourner ?

Elle ?

Elle.

Qui leur avait sauvé la vie, avait versé le sang pour eux.

Il pouvait lui faire confiance.

Il n'avait presque personne, il n'avait pas d'autre choix.

Emrys regarda ses mains, songeant à sa dernière phrase. Pas de taille, hein ? C'est qu'il lui restait encore beaucoup de chemin à parcourir, et que ces hommes étaient diablement forts.

Mais elle en vint à sa seconde question, et son attention fut détournée.

- Le secret que je suis sur le point de vous révéler est à conserver précieusement.

Deux lames jaillirent sous le soleil, jumelles, fragmentant la lumière. Fasciné, il se pencha pour mieux les observer. Elles semblaient être une extension de Syndrell, et il ne vit pas de sang quand elles sortirent de ses bras.

Il en fut émerveillé et effleura une des lames. Elles étaient magnifiques, songea-t-il en les voyant se rétracter. Pourrait-il prétendre à la même chose ? Est-ce que cela lui sera accordé, et sous quelle forme ?

La Greffe. Un mot, pour beaucoup de possibilités. Une incertitude, aussi.

Il fronça les yeux. Le Rentaï... Si ses souvenirs étaient fidèles, il s'agissait d'une montagne dans le Désert des Murmures. Il n'était passé que superficiellement sur cette zone lors de ses cours avec son percepteur, parce qu'à part les trafics d'esclaves plus ou moins connus, elle n'avait pas d'intérêt ; et les Til'Arian ne baignaient pas dans l'esclavagisme, de ce qu'il en savait, même s'il n'en aurait pas mis sa main à couper, connaissant les sombres intrigues dans lesquelles trempaient sa famille.

Syndrell n'en dit pas plus et les lames disparurent dans ses bras comme elles en étaient sorties, ne laissant aucune marque à sa plus grande fascination.

La discussion qui suivit fut plus légère et porta sur des sujets plus insignifiants. Emrys, peu prolixe, y participa finalement assez peu mais se sentit plus détendu. Ils grignotèrent un peu avant de se remettre en route, le jeune homme rangeant ses vêtements maintenant secs dans son sac, se félicitant d'avoir pris une tenue de rechange.

Les heures qui suivirent achevèrent de le détendre. Il se sentait à l'aise sur son cheval et les rayons descendants du soleil l'apaisaient. Il sentait leur douce lumière sur ses bras, débarrassés de son manteau rouge, et les défis d'équitation l'amusèrent.

Ils firent halte près d'un lac à la forme étonnamment ronde. Plus loin, le regard pouvait se porter sur les Dentelles Vives, qui crevaient les cieux de leur cime blanche, immobilités rocheuses modelées par le temps et la pluie.

Au bord du lac, se tenait une petite cabane de pêcheur se jetant sur les abords du lac. Une brise froide les faisaient frissonner. Ils descendirent de leurs montures. Un instant, les yeux d'Emrys coulèrent sur l'eau claire qui sinuait sur la berge et léchait les poteaux du ponton de bois qui s'élançait au-dessus de l'onde. Une petite barque voguait au rythme des vagues parfois troublées par une grenouille ou un poisson.

Il revint à la petite maisonnée, au bois gratté par la pluie, possédant deux portes, des vitres brouillées par le temps et une cheminée qui narguait le ciel.

Emrys regarda la marchombre faire le tour des portes, fermées.

- Eh bien, à chaque situation son avantage !


Surpris, il regarda Syndrell sortir des crochets et épingles de sa tunique. Voilà quelque chose qu'il ne savait pas faire ; crocheter n'avait pas vraiment fait partie de sa formation lorsqu'il était jeune, et il n'avait pas eu l'occasion de s'y essayer, d'abord mendiant puis prostitué, avant de devenir mercenaire ; pas vraiment des occasions pour s'y essayer.

Cependant, devina-t-il de son œil affûté, Nicolaï semblait s'y connaître. Il n'irait pas le juger pour cela, loin de là ; il savait que la faim et le froid poussait parfois à certaines extrémités, pour s'être déjà battu contre d'autres miséreux pour garder sa pitance du jour, dans les bas-fonds d'Al-Jeit.

Il n'avait pas toujours gagné les combats de rue.

- La discrétion est l'apanage du marchombre, poursuivit Syndrell. Et une porte close n’est jamais un obstacle. Tenez.

Bien que perplexe sur ses capacités, il récupéra les outils et observa la démonstration de Syndrell. Sans mot dire, il s'attela à la porte qui lui était allouée. Il trifouilla, hésita, manqua de casser un crochet, le fit tomber pour le ramasser aussitôt et mit bien plus de temps que Nicolaï à finalement ouvrir sa porte.

Patience et délicatesse... S'il pouvait manquer de l'un, le second, couplé à ses doigt fins, finirent par avoir raison de la serrure qui se débloqua avec un léger bruit et un grincement de métal rouillé à force d'être soumis aux intempéries.

S'essuyant le front, il se tourna vers l'autre apprenti et la marchombre.


[pas terrible, navré !]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeJeu 13 Aoû 2020, 20:44

Postée à l’angle de la cabane, Syndrell pouvait surveiller l’évolution de chacun de ses élèves, tandis que le soleil disparaissait non pas dans le lac, mais à l’intérieur de la barrière d’épais nuages qui se formait à l’affleurement de celui-ci. Les nuages étaient plus loin, en réalité, et le soleil davantage encore ; mais c’était l’impression que cela donnait, et le vent qui soufflait charriait une humidité qui ne faisait aucun doute : il allait pleuvoir dans la nuit.

La marchombre rabattit son capuchon de cuir sur sa tête pour la protéger du froid, puis elle posa ses yeux dorés sur Nicolaï. Elle ne s’était pas trompée : il se débrouillait bien. Plus que bien, même, si elle en jugeait par sa façon de s’adapter aux conditions actuelles. Elle sourit quand le cliquetis du verrou cédant enfin se fit entendre, et lui lança un clin d’oeil quand il croisa brièvement son regard.

Elle avait remarqué que presque instantanément, comme si c’était un réflexe, le jeune homme cherchait Emrys du regard. Il n’existait aucune vantardise ni jalousie dans le bleu vif de ses iris. C’était un genre de quête mêlée de curiosité : le cadet cherchait la présence, voire parfois l’approbation de son aîné. Difficile de passer à côté de l’admiration que celui-ci lui inspirait.

Ce qui était étrange, c’était que petit à petit, Emrys semblait s’apercevoir de son attitude et que, au lieu de le repousser ou de fuir comme il l’aurait fait il y a encore quelques jours, ce dernier paraissait s’habituer au poids de ce regard sur ses épaules. Quel chemin ils avaient déjà parcouru l’un et l’autre ! Syndrell en était sûre : quoi qu’il advienne, ces deux-là pouvait désormais compter l’un sur l’autre.

Emrys batailla dur avec sa propre serrure, moins expérimenté en la matière que son compagnon, mais avec patience et volonté il parvint lui aussi à ouvrir sa porte. La métaphore fit sourire Syndrell. Elle n’en dit rien. Parfois, il était judicieux de garder ses lèvres closes afin de ne rien troubler par de vaines paroles. Mais le garçon eut droit également à un clin d’oeil lumineux.


*


La bicoque était étroite, mais c’était pour le mieux : avec la nuit vint le froid, et en dépit du vieux poêle qu’ils allumèrent, ils fallut qu’ils s’enroulent dans leurs couvertures et se rapprochent les uns des autres pour se tenir chaud.

Il y avait du poisson séché qu’ils dégustèrent, avec une soupe que Syndrell réalisa à partir de sa récolte du jour. Assise entre les deux jeunes gens, la marchombre, à son habitude, faisait la conversation. Elle savait qu’ils l’écoutaient attentivement. Emrys se tenait un peu plus loin d’elle que Nicolaï, mais plus près toutefois que lorsqu’ils avaient débuté leur périple.

Ils étaient fatigués, éreintés par le rythme qu’elle leur imposait, par ce voyage qui les menait loin de leurs frontières, et les événements de la journée étaient comme des fantômes dans leurs yeux. Leur changer les idées, les rassurer était essentiel. Alors Syndrell abandonna pour une fois ses anecdotes sans queue ni tête, et c’est d’une voix plus grave qu’elle aborda le bleu de ses cheveux.

Tout comme ses lames secrètes, une nouvelle petite partie de son intimité s’offrait à ces deux être qu’elle considérait comme dignes de la recevoir…


- Les gens croyaient que j’étais maudite à cause de cette couleur peu commune, dit-elle en enroulant une mèche céruléenne autour de son index. Elle aurait pu se faire oublier sans celle de mes yeux : deux différences, deux tares pour quiconque était trop superstitieux. C’est à dire, la moitié de l’empire ! Ajoutez à cela une petite fille sans famille, et vous avez tiré le gros lot en matière de poisse. En tout cas, c’était ce que je me disais, du haut de mes quatre ans.

Sans s’apitoyer sur son sort, mêlant à soin récit une ironie mordante, Syndrell évoqua ainsi les premières années de sa vie, son errance jalonnée de refus, de signes pour contrer le mal, les orphelinats qui, peu désireux d’attirer le malheur sous leur toit, préférait l’abandonner au coin d’une rue…

- J’ai appris à me débrouiller sur le pavé. Crocheter des serrures était plus facile qu’apprendre à lire, dit-elle en regardant Nicolaï.

Voler ? Oui, elle l’avait fait pour survivre. Certains étaient tenus de passer par-là, c’était ainsi. Mais faire la différence entre un larcin pour se nourrir et un vol pour s’enrichir, c’était distinguer l’avarice du courage, l’orgueil de la débrouillardise…  crochets en main, un marchombre pouvait ouvrir bien des portes, à condition qu’il ne se laisse pas emporter par le chemin glissant de l’exagération et de la vanité !

Voilà ce que Syndrell transmit à ses apprentis ce soir-là. Et quand ils s’endormirent, elle resta éveillée pour leur garantir sécurité et chaleur.

Mais à l’aube, elle se fit une joie de les tirer du sommeil, en soufflant légèrement sur la nuque d’Emrys et en donnant une petite pichenette sur le bout du nez de Nicolaï. Il était l’heure de s’entraîner. Dehors, la pluie avait humidifié le sol et l’air ; quelques gouttes bruinaient encore. Protégés par leurs capes, les trois compagnons entamèrent cette nouvelle journée par une heure et demi d’endurance, suivie d’une série de musculation et d’assouplissement. C’était devenu un rituel silencieux mais extrêmement important dans la formation d’Emrys et de Nicolaï.

Après un petit déjeuner frugal, mais revigorant, ils s’avancèrent sur la grève. Syndrell avait craint que le temps joue contre eux, et de fait il faisait bien plus frais que la veille, mais en dépit des nuages qui masquaient le bleu du ciel, il ne pleuvait pas. La température de l’eau allait être plus facile à supporter ainsi.


- Vous pouvez garder vos vêtements si vous le souhaitez, puisque vous en avez pour vous changer, fit Syndrell en ôtant les siens, dévoilant son corps mince et son pansement.

Elle l’avait changé elle-même avant de réveiller ses élèves, et constaté que sa blessure cicatrisait déjà. Le bain qu’elle allait prendre allait réveiller la douleur sans rien empirer. Elle fit un instant la moue, navrée d’être ainsi bardée de cicatrices, puis elle se rappela l’amour inconditionnel de Narek et aussitôt le sourire revint sur ses lèvres.


- On va nager un peu ! Je sais, vous auriez préféré un bain chaud, mais il faut faire avec ce que l’on a. Et puis j’ai un exercice à vous soumettre. Alors, vous venez ?

Elle se coula dans l’onde en serrant les dents. Le froid n’était pas si mordant, compte tenu de celui de l’air, mais sa hanche protesta énergiquement contre ce traitement, avant de s’engourdir. L’eau allait en réalité nettoyer ce qu’il restait à nettoyer, et puis après les exercices du matin, que Syndrell accomplissait avec ses élèves, cette baignade était la bienvenue ! Elle s’immergea complètement puis sortit la tête de l’eau et, du plat de la main, ramena ses cheveux à l’arrière de son crâne.

- Elle est bonne, une fois qu’on est dedans ! assura-t-elle aux garçons. Allons, rejoignez-moi. Vous allez voir.



*



Nouvel élément.
Nouvel exercice.
Nouvelle consigne.


- L’énergie est partout. Dans le déferlement de la vague comme dans la caresse d’une goutte d’eau, dans la puissance de la foudre comme dans la lueur d’une bougie, dans la clameur de la tempête comme dans le murmure de la brise. Le marchombre perçoit ces énergies et sait les utiliser. Toutes.

Syndrell tendit le bras au-dessus de l’eau, désignant la rive opposée.

- Vous avez dix minutes pour l’attendre, puis revenir à moi. Ne vous épuisez pas inutilement en cherchant à aller trop vite : l’endurance est la clé, vous commencez à intégrer ce concept en courant tous les matins avec moi. Ce n’est pas non plus une course contre l’autre : aujourd’hui c’est vous-mêmes que vous affrontez. Repoussez vos limites. Voyagez. Revenez.

Bras qui se lève.

- Prêts ?

Main qui retombe et qui frappe, du plat de la paume, la surface de l’eau.

- Partez !

C’était parti. Syndrell avait commencé son calcul mental : elle allait compter les secondes et les minutes sans rien perdre de la performance de ses apprentis.

Un.

Deux.

Trois.

Quatre...





[Excusez-moi pour cette longue attente, mes chéris ! J'étais trop occupée ne serait-ce que pour vous prévenir de mon absence, j'espère que vous ne m'en voulez pas trop ? L'été rend les délais difficiles à tenir, ne vous sentez pas obligés de répondre rapidement, profitez de vos vacances surtout ! ^_^]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 3 Icon_minitimeDim 27 Sep 2020, 21:24



La bicoque avait l’air d’être inoccupé depuis plusieurs mois, elle devait t'être occupée pour pécher en été ? se demanda-t-il à lui même oberservant les lieux.

Enroulé dans sa couverture proche de Syndrell, il écoutait ses paroles. Il était perdu dans ses pensées dans sa fatigue aussi, mais écoutait sans perdre une miette en même temps.
Il se réchauffa avec la soupe, observa Syndrell et Emrys manger du poisson séché, il savait qu’il ne devait pas faire la fine bouche, mais voir l’intérieur d’une boucherie l’avait dégoûté de la viande et du poisson et il n’arrivait toujours pas à faire partir ces images de sa tête.
Si habitué à la solitude, il appréciait ce sentiment d’appartenir véritablement à un groupe, certes il avait beaucoup travaillé dans les caravanes, mais il restait toujours à distance des gens.
Il se concentra d’avantage sur les propos de la marchombre quand elle commença à parler de sa chevelure.
Il se demanda pourquoi elle leur confiait ses secrets, elle était le maître, cela lui plaisait cependant lui donnait l’impression d’avoir moins peur de se confier à son tour.

- Les gens croyaient que j’étais maudite à cause de cette couleur peu commune, dit-elle en enroulant une mèche céruléenne autour de son index. Elle aurait pu se faire oublier sans celle de mes yeux : deux différences, deux tares pour quiconque était trop superstitieux. C’est à dire, la moitié de l’empire ! Ajoutez à cela une petite fille sans famille, et vous avez tiré le gros lot en matière de poisse. En tout cas, c’était ce que je me disais, du haut de mes quatre ans.

La pointe d'ironie, le fit sourire.

- J’ai appris à me débrouiller sur le pavé. Crocheter des serrures était plus facile qu’apprendre à lire, dit-elle.

Nicolaï senti son regard sur lui, quand elle prononça cette dernière phrase, c’était vrai. Cependant, il avait en quelque sorte fait ce choix, l’orphelinat ne l’avait pas mis dehors, il ne supportait juste plus le regard des potentiels adoptants semaines après semaines, pour ne jamais être choisi.
Il se rappela de sa chambre improvisée sous les combles, un matelas de paille, un trou vers le ciel et de nombreux livres qui devait encore y traîner si personne n’avait découvert l’endroit.
Syndrell leur dit d’aller dormir et qu’elle veillerait. Il se plaça contre la porte qu’il avait déverrouillée, la laissant entre ouverte certes, il avait froid, mais il ne pouvait pas s’endormir en se sentant enfermé. Il ferma les yeux un instant visionnant la pire pièce de l’orphelinat, la chambre de l’isolation, il n’y avait été enfermé que trois jours, dans le silence, la première fois qu’il avait essayé de s’enfuir. Un seul échec. Il avait retenu la leçon. Il ne laisserait personne l’enfermer de nouveau.

Quand il fut réveillé à l’aube d’une pichenette sur le nez par Syndrell, il se trouva étrangement bien reposé pour le temps qu’il avait dormi, pas encore tout à fait réveiller, il laissa son corps le porter dans l’endurance, la musculation et l’assouplissement. Il observa qu’au fur et à mesure son corps en souffrait de moins en moins et il n’avait plus besoin de mettre toute sa concentration dans la course. Il apprécia la bruine qui refroidissait son corps en sueur sous sa cape.


Puis viens le repas du matin, léger et nourrissant comme la majorité des repas que leur faisait manger Syndrell. Elle les amena sur la grève, il se douta de l’exercice qu’elle allait leur imposer, il n’était pas enthousiaste de l’idée d’aller dans l’eau.

- Vous pouvez garder vos vêtements si vous le souhaitez, puisque vous en avez pour vous changer.

Des rares fois où il avait nagé, ce qu’il savait plus faire par nécessité que par plaisir, il avait toujours remarqué que les vêtements devenaient lourds et désagréables et donnait encore plus froid. Une moue traversa son visage, pendant qu’il imitait Syndrell gardant cependant ses sous-vêtements, s’attacha les cheveux.

- On va nager un peu ! Je sais, vous auriez préféré un bain chaud, mais il faut faire avec ce que l’on a. Et puis j’ai un exercice à vous soumettre. Alors, vous venez ?

Elle glissa dans l’eau, il n’avait d’autre manière de le définir, elle semblait se fondre dedans.

- Elle est bonne, une fois qu’on est dedans ! assura-t-elle. Allons, rejoignez-moi. Vous allez voir.

Un mensonge pour les motiver, l’eau était forcément plus froide que la température extérieure et celle-ci était déjà trop froide à son goût. Nicolaï rentra progressivement dans l’eau jusqu’aux hanches puis se mouilla les épaules avant s’immerger. Le froid engourdissait son corps suffisamment pour qu’il ne ressente pas de douleur spécifique lié à celui-ci. Le plus dur était de rentrer dedans que leur réservait-elle maintenant.
*

- L’énergie est partout. Dans le déferlement de la vague comme dans la caresse d’une goutte d’eau, dans la puissance de la foudre comme dans la lueur d’une bougie, dans la clameur de la tempête comme dans le murmure de la brise. Le marchombre perçoit ces énergies et sait les utiliser. Toutes.


Encore des énigmes, il ferma les yeux un instant respira, senti l’eau tout autour de lui. Très vite il fut rattrapé avant tout par la sensation de froid.

- Vous avez dix minutes pour l’attendre, puis revenir à moi. Ne vous épuisez pas inutilement en cherchant à aller trop vite : l’endurance est la clé, vous commencez à intégrer ce concept en courant tous les matins avec moi. Ce n’est pas non plus une course contre l’autre : aujourd’hui, c’est vous-mêmes que vous affrontez. Repoussez vos limites. Voyagez. Revenez.

Dix minutes, il observa la rive, cela semblait beaucoup et peu de temps à la fois, sa nage était loin d’être optimale et le froid le ralentirait.

- Prêts ?

Le bruit de la main de Syndrell contre l’eau, lui rappela qu’il n’avait pas le temps de réfléchir.

- Partez !



Il laissa ses pieds toucher le fond du lac pour se propulser vers l’avant sous l’eau, pour ne pas se laisser distraire par le froid, il commença à compter les secondes puis les minutes dans sa tête, nageant sous l’eau pour ne sentir le vent sur son visage, parfois il restait trop longtemps sous l’eau et devait remonter en catastrophe. Il n’était pas rapide sa manière de nager était assez chaotique, il n’avait jamais vraiment nagé sur des longueurs plus habitué à travers une rivière, un fleuve pour échapper à quelqu’un. Quand il arriva à la rive opposée, il avait compté six minutes et quarante-cinq secondes, il devait accélérer cependant, l’aller lui avait déjà pris beaucoup de force. Il sentit le sable sous ses pieds, il repartit en poussant de toutes ses forces pour prendre de l’élan, pour gagner de la vitesse. Changeant de stratégie, il essaya tant qu’il avait plus ou moins pied de faire des bons sous l’eau plus que de véritablement nager, l’eau se battait contre lui, lui demandant considérablement plus de force dans les jambes, mais il gagna de la vitesse et grâce aux séances de musculation matinale Nicolaï tenue la longueur, en effet, il arriva à la rive de Syndrell ayant dépassé les dix minutes de trente secondes, il avait presque réussi. Il se laissa tomber dans l’eau flottant sur le dos, reprenant son souffle.






[Pardon entre la fin des vacances et la rentrée universitaire je n’ai pas eu une minute à moi ahah, désolé pour le retard et la qualité je me trouve rouillé]
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