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 [-16] I put a spell on you [Bastian]

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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMer 01 Jan 2020, 14:03

La salle était comble. La Belle Etoile se situait en plein cœur d’Al-Far, ville réputée pour être la plus famée de tout l’empire ; pourtant, la renommée de cette auberge était telle qu’elle s’étendait bien au-delà des remparts de la cité. Peut-être même de l’empire. De nombreux voyageurs de passage s’y côtoyaient, qu’ils soient marchands, mercenaires ou saltimbanques. Ils se mêlaient ainsi à la population locale. Les habitués pour ainsi dire. Charef Malek ne tolérait aucun excès, ni aucun débordement dans son établissement : c’était sans doute la raison pour laquelle il était tant respecté et qu’il régnait dans cette auberge une ambiance pleine de joie et de bonne humeur en permanence. Tian devait bien l’avouer, c’était pour cette raison précise qu’elle affectionnait cet endroit : il dénotait clairement avec le reste de la ville, écrin inviolable.

Et puis, elle connaissait bien Charef, ainsi que sa femme Talia : la jolie rouquine savait qu’elle pourrait toujours y trouver refuge à chaque fois qu’elle en aurait besoin. Elle avait gagné le respect de l’aubergiste – mercenaire repenti depuis bien longtemps – et l’admiration de sa femme quelques années plus tôt, alors qu’elle dégageait à grands coups de pompes un groupe d’hommes peu recommandables de leur établissement. Charef n’en était pas revenu qu’un si petit bout de femme puisse de cette manière mettre en fuite tout un groupe d’hommes largement plus grands et costauds qu’elle – enfin, ça c’était au premier abord, parce que maintenant qu’il la connaissait bien, que sous sa silhouette petite et menue se dessinaient des muscles d’une redoutable efficacité.

Cela devait faire environ deux jours que Tian avait posé son baluchon dans l’une des chambres de l’auberge. A son air contrarié et aux nuages sombres qui dansaient dans ses yeux, le couple de tenanciers avaient immédiatement deviné qu’il avait dû se passer quelque-chose de grave. Ni l’un, ni l’autre, n’avaient cependant posé la moindre question. C’était une fille un peu étrange, parfois, mais ils l’appréciaient énormément.

Seule à une table, Tian avait étalé une carte de l’empire ainsi que ses notes – résultats de ses recherches sur les Huit Préceptes, l’un des groupes organisés qui traquait les métamorphes, comme elle, mais surtout comme Hoöna et Thilio, à travers l’empire. C’étaient des hommes de cette organisation de l’ombre qui avait attaqué sa sœur de cœur, ainsi que son fils, quelques semaines auparavant. L’Envoleuse avait bien failli leur mettre le grapin dessus – ou du moins, à l’une des têtes pensantes de ce groupe – si seulement elle ne s’était pas trouvée mal. Machinalement, l’Envoleuse posa une main sur son ventre, avant de secouer toute seule la tête. Ce n’était pas le moment de se laisser déconcentrer ainsi ! Le regard d’argent de Tian parcourut à nouveau les parchemins éparpillés sur la table en bois massif. Avant de soupirer, désabusée ! Décidément, elle n’arrivait à rien ce soir !!

La musique, le brouhaha ambiant, le monde qui emplissait la pièce n’aidait pas, c’était certain ! La jolie rouquine releva le menton, laissant son regard sonder la salle. Le groupe de musicien commençait à vraiment chauffer l’ambiance. La musique n’était pas désagréable, loin de là, mais son rythme soutenue et dansant empêchait Tian de se concentrer vraiment. Surtout que d’autres pensées n’arrêtaient pas d’envahir ses pensées depuis deux jours. Alors quand un homme – approchant la trentaine et plutôt séduisant – lui proposa de danser avec lui, la jeune femme ne réfléchit pas et accepta.

Plusieurs couples avaient poussé les tables pour envahir la piste de danse improvisée. D’autres personnes se déhanchaient seules. Tian se fit la réflexion, qu’au moins cela lui changerait un peu les idées. Son partenaire, il fallait bien l’avouer, était un peu maladroit, mais Tian rattrapait bien le coup : c’était une excellente danseuse – son éducation à la cour impériale y avait grandement contribué. Mais elle avait aussi naturellement le rythme de la peau. Ce n’était pas elle qui guidait cette danse, mais par son assurance et son expérience, elle parvenait toutefois à guider subtilement son partenaire. Un creux de sourire se dessina sur sa joue alors qu’elle constatait le jeune homme qui l’avait invitée était désormais rouge comme une pivoine.

Lorsque la musique s’arrêta, au bout de plusieurs longues secondes, Tian sentit soudain la brûlure d’un regard sur sa nuque. Se détachant de son partenaire, sourcils légèrement froncés, l’Envoleuse balaya la salle de son regard magnétique. Pour s’illuminer, tandis que son cœur manquait un battement. Un petit sourire mutin sur les lèvres, la jeune femme se fraya un chemin entre les tables pour s’asseoir en face d’un homme au charme ténébreux. Un homme au regard pénétrant. Un tueur redoutable et pourtant, elle savait qu’elle n’avait rien à craindre en sa présence. Et qu’il était l’une des rares personnes dans cet empire à connaître son secret.

Tian établit le contact la première.

Alors, Joli Cœur, on apprécie le spectacle ?
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Bastian Derue
Mentaï
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeSam 25 Jan 2020, 18:18

L’immensité des Spires s’étendait à perte de vue. De vue et de sensations. Toujours tenté de prolonger son séjour afin de les explorer, Bastien s’efforça de contrôler cette envie dangereuse et de se concentrer sur son propre chemin. Celui-ci s’élevait si haut qu’à plusieurs reprises, il sentit confusément que son corps, dans la réalité à laquelle il ne pouvait que rester attaché, subissait déjà le contrecoup d’un tel effort. Il grimpait pourtant, puisant dans sa volonté toute l’énergie nécessaire à son ascension, et lorsqu’enfin il atteignit son objectif, un mince sourire se dessina sur les lèvres du Mentaï.

Il ouvrit les yeux et laissa libre court à son Don. Devenu tornade, celui-ci balaya les hommes qui, armés jusqu’aux dents, se précipitaient vers son unité. Violemment repoussés, la plupart des guerriers adverses décollèrent comme s’ils étaient soudain d’une légèreté affolante ; certains tombèrent mal et se brisèrent les os en heurtant le sol trop fort. D’autres s’empalèrent sur les branches nues des arbres que la violence du coup de vent avait broyés. Les survivants ne goûtèrent pas leur chance de respirer encore. Implacables, envoleurs et mercenaires semèrent la mort tandis que la colonne venteuse se désagrégeait pour disparaître complètement.

A genoux, Bastian bascula en avant et posa ses mains à plat dans l’herbe. Il ferma les yeux et s’obligea à respirer lentement. Lorsque les vertiges cessèrent, il redressa la tête. Si leurs adversaires étaient tous morts, de nombreux mercenaires gisaient également sur le champ de bataille. Moins attristé par leur perte qu’agacé par les remontrances dont ses supérieurs n’allaient pas manquer de l’abreuver, il se leva avec précaution. Plus de vertiges, mais l’impression d’avoir les jambes en coton. Quoi de plus normal après tout ce remue-ménage ? La tornade avait été la cerise sur le gâteau : depuis le crépuscule, il avait mobilisé son pouvoir, drainant une quantité impressionnante d’énergie qu’il lui fallait à présent retrouver. Tâtant les poches de son long manteau de cuir, il dénicha une sucrerie qu’il croqua avidement.

Toujours des nôtres, Gal ?
Ouais, ouais. Joli coup de vent.


Bastian grogna. Il arpenta un moment la prairie jonchée de corps, s’arrêtant parfois pour récupérer une bourse ou une arme intéressante. Il n’avait aucun scrupule à détrousser les fils du Chaos tombés au combat, estimant qu’un mort n’avait pas besoin de ses effets pour s’en aller en paix où bon il le souhaitait. C’est en fouillant ainsi qu’il découvrit un ordre de mission dans le revers d’un guerrier ennemi dont il ne restait plus grand-chose de la tête. Le papier maculé de sang l’intrigua par le sceau familier. Sourcils froncés, il le déplia, parcourut rapidement les quelques lignes, et jura. Son esprit toujours ouvert à celui de son ami, Galaad, qui déambulait quelques mètres plus loin, sursauta.

Un problème ?


Pas de réponse.

Bastian avait dessiné un pas sur le côté.

Il ne savait pas exactement où se trouvait Bô et c’est pour cette raison qu’après une première tentative dans les appartements de celle-ci, il se servit à nouveau de son Don pour se matérialiser dans l’immense salle des bains du Domaine. Cette succession de pas sur le côté, juste après une bataille au cours de laquelle il avait pris de grands risques en dessinant, pompèrent davantage son énergie et il posa un genou à terre, soudain nauséeux. Un bref instant, il se crut revenu à l’époque lointaine où, jeune apprenti, il s’employait à combattre les effets secondaires d’une balade dans les Spires.

Le Mentaï reprit toutefois rapidement contenance. Quoi que très pâle, la colère animait son regard et lui insufflait comme un regain de forces qui lui permirent de se redresser sans trop vaciller. Autour de lui, les colonnades et les arches se déployaient sur les quatre bassins souterrains de l’école. Deux pour les hommes, deux pour les femmes, qui avaient ainsi le choix entre eau chaude et eau froide. L’eau chaude venait d’une source naturelle et un genre de gigantesque paravent d’acier, impossible à bouger sans la combinaison d’au moins dix hommes solides, séparait la salle en deux espaces distincts.

Bastian se trouvait dans celui des femmes. Celle qu’il cherchait était justement en train de sortir de l’eau : son corps mince et délié, absent de tout défaut, se hissa souplement sur le bord du bassin où elle s’assit. Ses yeux trouvèrent ceux de l’intru et son fin sourcil droit se haussa délicatement, seule marque de l’éventuelle surprise qu’une telle présence imposait. Sans le quitter du regard, elle ramena ses cheveux épais en arrière et les essora méthodiquement. Les gouttelettes scintillaient par milliers sur sa peau d’ébène.

Tu dois avoir une sacrée bonne raison de venir me voir ici.

Une simple visite pour le plaisir aurait valu à Bastian un sort sans doute moins enviable que la mort, aussi ne se laissa-t-il pas duper par le ton vaguement moqueur qui résonna dans son esprit. Sa fureur était en outre bien trop grande pour qu’il soit distrait par la beauté magnétique de sa supérieure.

C’est quoi ça ?

Le papier qu’il avait subtilisé sur le cadavre encore chaud de l’un de ses adversaires vola jusqu’à elle, porté par un courant d’air issu de l’Imagination. Un dessin d’enfant, aurait souligné son « maître à penser », l’homme qui lui avait appris à utiliser son Don, mais Bastian vacilla et serra les dents pour garder la face tandis que Bô attrapait la feuille tâchée de sang et la parcourait rapidement.

Rien d’important, répliqua celle-ci en roulant le papier en boule dans sa main pour le jeter derrière son épaule.

Bastian fit un pas en avant. Un éclat, dans le regard d’encre de son vis-à-vis, le dissuada d’en faire un autre.

C’est important. Si je dois encore affronter mes pairs, je veux être mis au courant en amont de…
Tu n’as pas à discuter d’une mission qui t’est attribuée, Bastian Derue. Si elle n’est pas abordée en conseil, c’est qu’elle regarde d’autres que toi et que tu n’y as pas ton mot à dire.
Je vois. Y a-t-il beaucoup de… « missions » qui ne me regardent pas ?
Tu n’as pas idée.


Un long moment, ils s’affrontèrent du regard en silence, l’un et l’autre immobile, tels deux animaux sauvages prêts à fondre sur une proie dangereuse. Puis un mince sourire apparut sur les lèvres de Bô.

Puis-je reprendre ma toilette ? Ou bien souhaites-tu prolonger ton entrevue ?

Comme si l’invitation n’était déjà pas assez claire, elle écarta nonchalamment ses jambes, dévoilant le secret de son intimité d’une façon à la fois grossière et sensuelle qui aurait pu faire flamber son sang s’il avait été attiré par elle. Pour être honnête, une petite partie l’était mais la colère était trop grande. Il venait de réaliser qu’en dépit de sa fonction, il ne valait sans doute pas davantage, aux yeux de l’Ordre, que les aspirants qui foisonnaient dans l’école.

Alors il dessina une dernière fois, sans prendre la peine de lui répondre et manquant le « dommage… » qu’elle lâcha du bout des lèvres une seconde après son départ. Il se sentit arriver dans son appartement, au cœur des cachots, mais la fatigue le rattrapa et il s’effondra de tout son long sur le tapis de son salon.

Et perdit connaissance.


*


Bastian consacra la semaine qui suivit à son repos physique et mental, mais également à quelques recherches dont il ne souffla mot à personne. Ce n’était pas la première fois qu’il ôtait la vie à un autre fils du Chaos. Maître assassin, il avait déjà été désigné pour traquer et tuer des membres de son propre clan. Cela ne le dérangeait pas outre mesure, puisque c’était son travail et parce qu’il ne se liait jamais avec les gens qu’il côtoyait, Galaad étant l’exception qui confirmait la règle ; en revanche, c’était la première fois qu’une mission en cachait une autre et qu’on lui masquait sciemment la vérité pour le manipuler.

Il n’était pas idiot au point de ne pas se douter que l’Ordre agissait régulièrement dans l’ombre, c’était même parfaitement logique. Mais il n’acceptait pas le fait d’être réduit à un vulgaire outil que l’on pouvait sortir et employer à sa guise. Et il entendait bien avoir son mot à dire sur chacune de ses missions futures. C’est donc avec une application minutieuse qu’il parcourut des piles d’archives, veillant parfois la nuit entière à son bureau, un verre de vin à la main, pour se reposer seulement une paire d’heures au petit matin.

Et puis, un jour, il tomba sur le titre d’un groupuscule, les Huit Préceptes. Si les motivations de ces derniers demeuraient en grande partie obscures, Bastian savait en revanche que l’un d’eux, au moins, était un Mentaï. En recoupant plusieurs informations, il remarqua que ce groupe était récemment mis en avant dans différentes situations, chacune impliquant des civiles qui, vraisemblablement, n’avaient rien à voir avec les Marchombres. Intrigué, il poussa plus loin ses investigations, jusqu’à obtenir un lieu où il pourrait en apprendre davantage. C’est alors qu’un nom lui sauta aux yeux. Sourire vite effacé : si ce qu’il pressentait s’avérait juste, alors la personne en question risquait probablement sa vie à l’heure actuelle.

Rapide, efficace, précis, Bastin réunit en un tour de main les affaires dont il avait besoin, puis il s’habilla de son inséparable cache-poussière noir et de ses lames. Sur son bureau, il griffonna un mot à l’attention de Galaad, nourrit ses Gommeurs, annula ses rendez-vous de la semaine. Enfin, il fut prêt. Planté au milieu de son salon, il prit une profonde inspiration ; alors, les contours de son appartement s’estompèrent, remplacés par les pavés d’une rue et les hautes façades des maisons…


*


Assis à une table de l’auberge, Bastian sirotait un verre de vin en regardant les clients s’animer sur l’espace dégagé en un genre de piste de danse. Difficile de se croire dans la sordide cité d’Al-Far, mais même ici les apparences étaient trompeuses et, en balayant la salle du regard, il dénicha ainsi deux chasseurs de prime. Ici comme ailleurs, c’était les affaires qui primaient… Celle du Mentaï se déhanchait si sensuellement qu’il sentit sa gorge s’assécher à plusieurs reprises.

Tian Til’Loam était telle que dans son souvenir : féline et flamboyante. Deux yeux insondables et lumineux, une chevelure de feu, un corps de rêve ; difficile de rester insensible et d’ailleurs, il n’essaya même pas. Cela dit, après ces quelques mois sans aucune nouvelle, il s’étonnait de se sentir aussi fébrile simplement parce qu’il la voyait se trémousser. La musique ne lui parvenait pas, le violon ne permettant aucune vibration de quelque sorte à laquelle il aurait pu se raccrocher, mais il devinait toutefois le rythme imposé par celui-ci à l’enchaînement des gestes de l’envoleuse.

Lorsqu’elle cessa de tourner, il exerça une infime pression sur sa conscience, genre de frôlement léger qu’elle perçut en même temps que la force de son regard. Le sourire qu’elle lui décocha alors le réchauffa plus efficacement que le vin. Oubliant instantanément son partenaire, lequel ne masqua pas sa déception, Tian se fraya un chemin jusqu’à sa table et prit place sur la chaise opposée.

Alors Joli Cœur, on apprécie le spectacle ?
Suffisamment pour oublier la médiocrité du vin et l’odeur épicée du plat de mes voisins.

Sourire en coin. De près comme de loin, Tian était belle à couper le souffle. Il se demanda s’il pouvait faire en sorte que le rouge de ses pommettes, vestige des dernières minutes passées à s’agiter, perdure encore un peu, aussi leva-t-il la main pour faire signe au serveur.

Je t’offre quelque chose à boire ?



[Toutes mes excuses pour ce long temps de réponse, elle a été commencée en 2019 (si, si !) mais ce début d'année ne m'a laissé aucun répit. J'espère toutefois qu'elle te convient Razz]
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 26 Jan 2020, 19:18

Cet homme-là, était nul autre que Bastian. Bastian Derue. Le regard d’argent de Tian brilla littéralement lorsqu’il plongea dans celui d’un gris infiniment clair du Mentaï. La jolie rouquine ne l’aurait avoué pour rien au monde, mais elle était vraiment contente de revoir le beau brun. Une vague de souvenirs envahit l’esprit de l’Envoleuse, qui dût secouer toute seule la tête quelques secondes, pour effacer les images torrides qui lui revenaient en mémoire. Combien de temps c’était écoulé depuis leur première rencontre ? Les paroles du Rêveur de Tintiane revinrent à la jeune femme.

Entre deux et trois mois sans doute.

Beaucoup de choses s’étaient produites depuis : la tentative d’enlèvement d’Hoöna et Thilio, les premiers indices révélés par la traque des agresseurs de sa famille de cœur, la découverte de l’existence du groupuscule des Huit Préceptes, et puis ce passage forcé dans la confrérie de Tintiane quelques jours plus tôt. La proposition de Bastian, tintant dans son esprit – présence familière dans ses pensées – arracha Tian de ses réflexions. Papillonnant légèrement des paupières, la jolie rouquine accepta un petit mouvement du menton. Lorsque le serveur – un jeune garçon à l’air un brin séducteur et au sourire espiègle – arriva à hauteur de leur table, l’Envoleuse savait déjà très précisément ce qu’elle allait prendre. Un petit sourire en coin se dessina dans le creux de sa joue.

- « Je prendrais la spécialité de la maison, l’Aphrodisiaque » annonça Tian, avec une petite lueur d’amusement dans le regard, lorsqu’elle perçut la gêne du serveur.

Bien sûr, elle avait aussi remarqué l’éclat qui brillait dans le regard du Mentaï et, comme au jour de leur première rencontre, elle s’en amusait. Littéralement. L’Aphrodisiaque était un cocktail aux nuances flamboyantes, qui se composait de liqueur de melon provenant des contrées du sud de l’empire. Un mélange de jus d’orange et de sirop de cerise lui conférait ses nuances chatoyantes étonnantes. L’acidité restait sur la langue, mais le sucre des fruits atténuait légèrement l’alcool. C’était un mélange un peu traitre, en un sens, et c’était sans doute pour cela qu’elle appréciait autant cette boisson.

Les boissons ne tardèrent pas à leur être servi et Tian le leva presque immédiatement à ses lèvres.

Qu’est-ce qui t’amènes par ici ?

L’Envoleuse avait posé la question avec le naturel spontané qui était le sien. En vérité, maintenant qu’elle avait posé la question, le sujet lui semblait soudain parfaitement à propos. La jeune femme cru voir dans les yeux de Bastian – mais pas seulement, toute son attitude le clamait – qu’il n’était pas là par hasard, bien au contraire. La jolie rouquine haussa un sourcil inquisiteur. C’était évident, maintenant, le Mentaï savait quelque-chose. Quelque-chose qu’elle ignorait. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?

Dis-moi…

Tian arrêta net le fil de sa pensée. Un mouvement dans sa vision périphérique avait attiré son attention.







[Un peu court, mais je n'ai pas résisté à l'envie de répondre aujourd'hui ordi ]
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Bastian Derue
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMar 28 Jan 2020, 07:00

Tian commanda un Aphrodisiaque, cocktail délicieux quand il était bien préparé et traître sur les bords ; pensif, Bastian croisa un instant le regard de sa compagne, puis, gagné par son sourire narquois, il leva la main et dressa deux doigts en l’air. Le serveur rougit jusqu’à la pointe des oreilles. L’on aurait facilement pu mettre cette gêne sur le compte de la jeunesse et de l’inexpérience si ce n’était le caractère unique de la boisson qu’ils avaient demandée : disons, pour éviter de se fendre d’une description trop longue, qu’elle était jouissive.

Qu’est-ce qui t’amène par ici ? s’enquit l’envoleuse, portant son verre tout juste servi à ses lèvres.

Bastian l’imita pour s’offrir le luxe de quelques secondes de réflexion. Il ne savait pas bien par où commencer : les fourberies de Bô, le double jeu de l’Ordre, le secret bien gardé des Huit Préceptes, le parfum de Tian, le cristal chatoyant de son regard… L’Aphrodisiaque enflamma ses sens à la première gorgée. Multitude, détail… le temps sembla ralentir son court un instant, comme prêt à se suspendre tout à fait, mais pas complètement. Habitué à se passer de son ouïe, un sens qu’il n’avait finalement jamais connu, Bastian avait développé ses autres sens, accroissant de façon extraordinaire sa perception.

Il perçut nettement la fléchette d’acier qui frôla les hanches du jeune serveur, passa juste sous son plateau et vint se ficher dans la gorge de Tian.

Non.

C’est ce qui aurait dû se passer s’il n’avait pas été là. Car dès l’instant où il perçut le déplacement d’air du projectile, le Mentaï réagit, investissant les Spires et dessinant une plaque de métal qui, dressée entre Tian et le danger, ne permit pas à celui-ci de causer le moindre tort. La fléchette s’abîma sur le bouclier et tomba sur le sol. Déclic. Le temps reprit sa vitesse d’origine, le serveur changea son plateau de bras pour desservir une table, Tian inspira une nouvelle gorgée d’air, plus vivante que jamais, et Bastian plongea sur elle. Cette fois-ci, la pluie de fléchettes ricocha contre le bouclier de fortune qu’il sentit vibrer. Il profita de cet élan improbable – alors que tables et chaises volaient – pour attraper son verre jusque-là préservé… et le lancer de toute ses forces vers le chasseur de prime qui avait pris Tian pour cible. Et un Aphrodisiaque dans la tronche ! Le cocktail se fracassa sur le visage effaré de l’assassin qui, assommé et sérieusement coupé, s’effondra.

Allongé de tout son long, Bastian se hissa légèrement sur ses bras pour s’assurer que, sous lui, Tian n’avait rien. C’était la cohue autour d’eux. L’enchaînement rapide d’actions auxquelles ils n’avaient pas eu le temps de comprendre grand-chose et la figure ensanglantée du chasseur de prime avaient troublé la sérénité des clients, lesquels cédaient à une joyeuse panique. Tout vibrait autour de Bastian.

Rien de cassé ? demanda-t-il à l’envoleuse en une caresse de l’esprit.

Ses yeux gris se détachèrent alors de ceux de cristal pour chercher le coupable de toute cette agitation. Froncement de sourcils. L’importun n’était plus là. Profitant du chaos qui régnait désormais dans l’auberge, il avait filé. Ni une, ni deux, Bastian bondit sur ses jambes et fila vers la sortie. Dans la ruelle sombre et nocturne, balayée par une pluie fine et désagréable, le Mentaï se concentra, déployant tout son potentiel de traqueur. Mouvement là-bas, sur la gauche.

Il s’élança.
Réalisa aussitôt qu’il n’était pas seul.
Hésita.

Son instinct réclamait une solitude à laquelle il était rompu depuis toujours. En dehors de Galaad, il n’appréciait pas travailler avec qui que ce soir au Domaine ; le fait qu’il ait établi ses quartiers dans les cachots était un message assez clair. En outre, il avait tendance à perdre ses partenaires de mission, lesquels n’étaient, en toute objectivité, pas suffisamment coriaces pour le suivre. Certes, Ìrae lui avait prouvé qu’il pouvait se leurrer à ce sujet, mais les habitudes avaient la vie dure… Et puis le pas de Tian s’accorda au sien et alors, il cessa de douter.

Il en a après toi, prévint-il néanmoins. Fais gaffe.

L’homme qu’ils poursuivaient avait un sacré culot pour les narguer alors qu’il était blessé. Cependant, Bastian doutait fort qu’il s’agisse d’un des Huit Préceptes. Il jeta un coup d’œil à sa compagne et se demanda ce qu’elle avait bien pu faire pour se retrouver dans un tel pétrin.


[Pareil Razz]
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMer 29 Jan 2020, 20:13

Tian avait clairement perçu le sifflement distinct de l’acier dans l’air. Mais le temps s’était soudain étiré, allongé, comme si tout bougeait d’une extrême lenteur tout autour d’elle. Ou, peut-être, était-ce pas elle-même qui se mouvait avec lenteur inhabituelle. Impossible à déterminer. Le métal teinta dangereusement, sans qu’elle ne puisse rien faire. C’était une étrange sensation : la jolie rouquine avait littéralement l’impression que tout son corps était devenu cotonneux. Toute la dimension même. Tout l’espace-temps. Tout. Et puis, le temps repris ses droits et devint lourdeur.

Ah, non ! Cette pesanteur, c’était le corps de Bastian contre le sien. L’Envoleuse papillonna légèrement des paupières, tandis qu’elle reprenait vivement sa respiration. Il lui fallu quelques secondes avant de comprendre vraiment la gravité de la situation. Heureusement, ses réflexes affûtés par des années d’entraînement permirent à la jeune femme de reprendre ses esprits en moins d’une demi seconde. Le regard brillant d’une froide détermination, Tian hocha brièvement le menton avant de bondir souplement sur ses pieds. Quel était l’importun qui avait osé s’en prendre à elle ? La rouquine réfléchissait à toute vitesse, alors qu’elle emboîtait le pas au Mentaï : tenter un tel geste au beau milieu d’une auberge particulièrement fréquentée d’Al-Far, c’était plutôt gonflé ! Surtout que l’agresseur venait de se mettre à dos deux redoutables tueurs.

Instinctivement, l’Envoleuse calqua son pas à celui de son compagnon. Le visage fermé, les sourcils froncés : plus aucune émotion ne transparaissait désormais sur ses traits. L’homme n’avait pas beaucoup d’avance, mais il courait comme s’il avait le diable aux trousses – ce qui était un peu le cas, finalement. Le fuyard essayait de perdre ses assaillants, tantôt bifurquant à droite, tantôt à gauche, redoublant de vitesse. Mais c’était peine perdue pour ce pauvre type, qui ne s’était sans doute pas attendu à de telles conséquences. Il fut plus surpris encore de se voir plaquer au sol par ce si petit bout de femme qu’il avait tenté d’éliminer. Rapidement lassée de ce jeu du chat de la souris, la belle rousse était passée par les toits et avait rattrapé sa cible à une vitesse hallucinante.

- « Si tu tiens à ta vie, tu as plutôt intérêt de me répondre » gronda Tian, en renforçant la pression sur la gorge de son agresseur.

Des nuages noirs dansaient dans le regard d’argent de l’Envoleuse. Elle n’en avait que faire de l’air complètement apeuré du type : il n’allait pas s’en tirer à si bon compte. Toutefois, avant qu’elle n’ait pu poser la moindre question, elle perçut trop le bruit caractéristique de l’air qui se fendait par un projectile mortel. Trop tard, malheureusement ! Une fléchette empoisonnée, sortie de nulle part, se planta dans la carotide de l’homme. Tian jura vertement entre ses dents. Son regard sonda l’obscurité, tous ses sens en éveil. Rien. Absolument rien. Aucune présence. Juste Bastian et elle, aux aguets. L’homme qui avait tiré ce dard mortel n’avait rien d’un débutant – il était même dangereux, lui soufflait son instinct.

Profondément contrariée, la belle rousse se pencha sur le cadavre et fouilla ses poches à la recherche d’un indice. N’importe quel indice. Même si elle craignait en vérité de connaître la raison pour laquelle un parfait inconnu s’en prenait à elle. Elle finit par s’emparer, au bout de quelques secondes, d’un papier froissé. Le cœur battant, elle le déplia et découvrit un prix – plutôt exorbitant – et un portrait – le sien. Plusieurs raisons pouvaient expliquer que sa tête était si soudainement mise à prix. Etait-ce parce que les Huit Préceptes avaient remarqué qu’elle était sur leur piste depuis plusieurs semaines ? Mouais, peu probable. Ou bien, ils ont appris sa nature de métamorphe ? Ce serait plus cohérent, surtout après ce qu’il s’est passé chez Hoöna la dernière fois. Haussant les épaules toute seule, Tian tendit le papier à Bastian, en plantant son regard si particulier dans celui du Mentaï.

Voilà qui explique certaines choses…

Si l’Envoleuse s’était exprimée sur le ton de l’humour, elle n’en considérait pas moins la menace. La jeune femme observa un instant la réaction de son compagnon. Cela faisait déjà la deuxième fois qu’il lui sauvait la vie et, même si elle était reconnaissante, la rouquine ne pouvait s’empêcher de se sentir un tout petit peu vexée aussi. Depuis quand se laissait-elle distraire aussi aisément ? Depuis quand manquait-elle de se faire tuer aussi facilement ? Elle n’était pourtant pas une vulgaire débutante ! Mais ce qui la taraudait encore plus que toute ces questions, c’était finalement la présence même du Mentaï. Il n’avait pas répondu à sa question, un peu plus tôt, dans l’auberge.

… Par contre, ça ne m’explique toujours pas ce qui t’amènes par ici ? s’enquit la jeune femme avec le naturel spontané qui était le sien.
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeJeu 30 Jan 2020, 18:59

Ils poursuivaient une ombre. Intangible, elle louvoyait devant eux et se dérobait chaque fois qu’ils se rapprochaient ; interrompant un instant sa course folle, Bastian investit les Spires et dessina une série d’aiguilles d’acier qui filèrent en direction du fuyard, mais celui-ci prit un virage serré et les projectiles se plantèrent dans le montant de bois de l’échoppe plantée à la jonction des deux ruelles. Le Mentaï jura puis s’élança de nouveau.

Il avait gaspillé de précieuses secondes mais Tian, elle, n’avait pas perdu son temps : quand il la rattrapa, elle immobilisait le chasseur de prime et sa prise ne laissait aucune ouverture à ce dernier pour espérer se libérer. Laissant l’envoleuse se charger de l’interroger, Bastian dégaina ses lames et leur tourna le dos pour sonder les alentours. Quelque chose clochait, il le sentait pourtant il ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce qui le gênait. La pluie tombait toujours. Elle tombait à grosses gouttes de la faîtière du toit sous lequel Tian et l’homme se trouvait, produisant un ploc-ploc régulier en heurtant une vieille bassine renversée. Rien ne bougeait parmi les ombres.

Bastian se tendit lorsqu’une silhouette se découpa dans la faible lumière qui émanait des fenêtres de la maison d’en face : il s’agissait d’un passant qui, lorsqu’il réalisa la situation dans laquelle il risquait de se fourrer, rentra la tête dans les épaules et accéléra l’allure pour disparaître en une poignée de secondes. Les yeux gris du Mentaï allaient et venaient. Il veillait. Cela ne suffit pas. La nuit amoindrissant la visibilité, sans compter la pluie qui avait fait naître une légère brume dans la ruelle, il ne vit pas la fléchette qui, décochée par une main habile, trouva sa cible : le corps de l’homme que Tian avait immobilisé tressaillit puis devint flasque alors que le poison, aussi fatal qu’immédiat, le faisait passer de vie à trépas.

Aussitôt Bastian recula pour se placer devant Tian. Il avait levé ses lames et se tenait prêt à investir l’Imagination s’il le fallait, mais le mystérieux tireur ne se montra pas. En revanche, la sensation fugace d’un dessin l’effleura et il comprit que l’empoisonneur venait de faire un pas sur le côté. Dans un soupir, il baissa les bras et rengaina ses sabres.

Il n’est plus là, informa-t-il Tian en réponse à la question qu’il devina dans son regard.

Elle avait l’air aussi frustrée que lui, aussi se plongea-t-il dans ses réflexions tandis qu’elle fouillait le cadavre. Ce chasseur de prime était – non, avait été suffisamment doué pour leur donner du fil à retordre avant d’être rattrapé, mais celui qui avait mis un terme à l’interrogatoire l’était davantage encore, et il avait le Don. Mentaï ou Sentinelle ? Concernant ces dernières, leur présence était trop importante au nord de l’empire pour envisager que l’une d’elle puisse traîner dans les bas-fonds d’Al-Far. Toutefois le visage de l’autre chasseur de prime présent dans l’auberge ne lui revenait que partiellement en mémoire, car de longs cheveux et un foulard noué sur le crâne l’avait empêché de bien apercevoir sa figure. Se pouvait-il qu’il les ait suivis jusqu'ici pour se débarrasser de son compère ? Des chasseurs de prime qui chasseraient à deux ? Difficile de trouver plus individualistes qu’eux…

Voilà qui explique certaines choses…

Baissant les yeux vers le papier froissé que Tian lui tendait, Bastian observa les traits grossièrement esquissés puis haussa un sourcil en découvrant la somme promise en récompense.

… par contre ça ne m’explique toujours pas ce qui t’amène par ici ?

Le Mentaï secoua la tête.

On va se mettre à l’abri d’abord, si tu veux bien.

De la pluie et d’éventuels chasseur en pleine traque… Ils passèrent d’abord par l’auberge. Bastian conseilla à sa compagne de passer par la fenêtre de sa chambre pour récupérer ses affaires, mais ensuite il l’entraîna dans le cœur de la cité, répugnant à rester à la Belle Etoile alors que Tian avait manqué d’y laisser sa peau. Etant donné qu’il voyageait pas mal, il possédait des planques un peu partout dans l’empire. Celle qu’il cherchait se trouvait au sommet d’une vieille tourelle laissée à l’abandon depuis des années. Le poids des ans avait rongé le bois des escaliers, si bien qu’accéder à la planque nécessitait soit de grimper par l’extérieur, soit de faire un pas sur le côté. Bastian choisit cette dernière option. Il attrapa le poignet de Tian, s’excusa d’avance pour le léger tournis que la courte balade allait lui procurer et apparut dans un univers de poussière, de toiles d’araignées et de courants d’air.

Bienvenue dans la Tour Percée, fit Bastian en allumant une boule de lumière au creux de sa paume.

C’était ainsi que Galaad et lui la surnommaient. L’on voyait qu’ils ne s’y étaient pas arrêtés depuis des lustres… Outre le bois vermoulu et l’odeur d’humidité persistante, la pluie s’était infiltrée par l’ouverture d’un volet cassé et une flaque d’eau s’était formée sur le sol pierreux. Une chaise était renversée par terre et des livres, autrefois rangés dans la seule et unique armoire immense mais fichtrement bancale, étaient éparpillés un peu partout. Il régnait un froid glacial qui mordait les os et faisait claquer des dents. Agacé tant par l’état des lieux que parce qu’il gelait sur place, Bastian se lança dans une séance de rangement. Impossible pour lui de passer ne serait-ce qu’une poignée de minutes dans un endroit aussi désordonné. Avec l’aide de Tian, il répara le volet, condamna les espaces qui laissaient passer le vent ou l’eau, dépoussiéra les meubles et le sol, rangea livres et ustensiles ; ils s’installèrent ensuite autour de la table et tandis que l’envoleuse y étalait ses cartes, Bastian ouvrit une des bouteilles entreposées à l’étage le plus bas de l’armoire. Il rinça deux verres qu’il remplit et en posa un sous le nez de Tian.

Ce n’est pas aussi délicat que l’Aphrodisiaque, mais ce vin de cerises et de prunes compte parmi l’un des meilleurs qui existent en Gwendalavir.

A son tour, il prit place sur une chaise, trinqua avec la jeune femme, savoura une gorgée qui brûla sa langue et réchauffa son estomac, puis son regard dériva vers les cartes et il tapota pensivement l’une d’elle du bout de son doigt.

Je cherche les Huit Préceptes, moi aussi, commença-t-il en réponse à la question que, par deux fois, elle lui avait posé. Il y a… un certain nombre de points sur lesquels j’aimerais les interroger. Deux ou trois choses à vérifier. J’ai déjà pas mal potassé sur le sujet, et c’est en effectuant mes recherches que j’ai aperçu ton nom.

D’ordinaire peu bavard, Bastian semblait être lancé et impossible à arrêter. Lui-même surpris, il se demanda s’il fallait mettre cet engouement sur le compte de l’alcool qui lui déliait la langue, ou sur la présence de Tian ; il se sentait aussi à l’aise avec elle qu’en compagnie de Galaad. Ce n’était pas rien. Fronçant les sourcils à cette idée, il cligna des yeux puis reprit le fil de ses pensées :

Les Huit Préceptes ont leurs méthodes bien à eux. Ils ont tendance à démembrer leurs proies et à ne rien masquer de leurs crimes. Mercenaires, Envoleurs, Mentaïs… Le groupe qu’ils forment agit sous couvert de l’Ordre mais semble prendre ses propres décisions. C’est justement ce que je veux vérifier, et puis…

Bastian se souvenait parfaitement de la puissance et de la grâce mêlées du tigre qui partageait l’existence de Tian. C’était une image forte qu’il n’oublierait jamais.

En recoupant mes informations, je me suis aperçu que leurs victimes les plus récentes avaient un point commun : la solitude. Le besoin de vivre à l’écart pour se protéger des autres ou plutôt, pour protéger un secret…

Il sortit l’avis de recherche de sa poche et le jeta sur la table. Si Tian était dans le collimateur des Huit Préceptes, elle risquait gros. Il était aussi venu pour garder un œil sur elle. Mais parce que cette simple idée le frustrait, il désigna la somme presque indécente qui s’affichait sous l’esquisse.

Enfin bon, à présent je me demande si je ne ferais pas mieux de te livrer.

Le sourire qui dansait dans ses yeux démentait son ton sérieux. Il but une gorgée de vin, s’abîma un instant dans ses réflexions, puis se pencha sur une carte.

Alors, tu sais où ils sont ?
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 02 Fév 2020, 16:05


Si Tian était profondément contrariée – même vexée de s'être laissée avoir ainsi comme une débutante – Bastian, lui, semblait particulièrement préoccupé. Inquiet même. Cela ne lui ressemblait pas du tout, aussi l'Envoleuse fronça-t-elle légèrement les sourcils. Pourtant, elle hocha simplement la tête lorsque son compagnon proposa de s'abriter dans un endroit sûr. Elle ne broncha pas non plus lorsque le Mentaï lui attrapa le poignet, pour la saisir par la taille et effectuer un pas sur le côté. Ils atterrirent tous deux dans une tour miteuse, rongée par le poids des années et des intempéries. La Tour Percée.

Malgré elle – et surtout malgré le léger tournis qui s'était emparé d'elle – la jolie rouquine esquissa un sourire en coin. Pour un homme qui traînait une réputation de loup solitaire, c'était plutôt amusant de réaliser que cela faisait déjà la deuxième fois qu'il l'autorisait à pénétrer dans son univers. Intérieurement, la jeune femme se sentait quelque peu flattée, même si elle n'en montrait évidemment rien. Au lieu de cela, elle entreprit d'aider son compagnon à rendre cet endroit plus agréable, moins froid. Malgré la poussière et les toiles d'araignées, ils pourraient y discuter tranquillement. Et enfin tirer au clair certaines choses. Lorsque Bastian lui offrit finalement un verre d'un vin de cerise et de prune qui sentait divinement bon, Tian ne put s'empêcher de plaisanter quelques secondes.

C'est une autre de tes antres secrètes ? demanda-t-elle, en désignant l'ensemble de la pièce d'un petit signe du menton. Je vais finir par me sentir privilégiée...

L'Envoleuse reprit bien vite son sérieux, tandis que les pensées du Mentaï effleurèrent sa conscience. Ses premières explications firent hausser un sourcils inquisiteur à Tian, qui, d'un mouvement d'épaule, fit basculer sa longue queue de cheval dans son dos. Elle l'écoutait attentivement et ne l'interrompis pas. Ainsi était-il, lui aussi, à la recherche des Huit Préceptes. Ses motivations semblaient bien différentes des siennes cependant : en effet, si elle était déterminée à éliminer cette menace pour Hoöna et Thilio, Bastian, lui, était visiblement mû par un profond désir de savoir ce qu'il se tramait en secret au sein de l'Ordre. Peut-être y avait-il autre chose, mais Tian ne le percevait pas – ou alors ne voulait pas le percevoir.

Quand son compagnon termina son laïus sur une note d'humour, la belle rousse lui répondit sur le même ton, en tirant vivement la langue.

Me livrer ? Ca serait déjà fait, si tu en avais vraiment l'intention ! Et puis, je te manquerais beaucoup trop rétorqua Tian, avec un sourire mutin.

La jeune femme soupira imperceptible, reprenant une goulée d'air, avant de reprendre plus sérieuse.

Les Huit Préceptes sont à la recherche de personnes comme moi, j'en suis consciente. Je m'en suis rendu compte il y a quelques semaines à vrai dire, commença à expliquer la jeune femme à son tour. En fait, j'ai découvert leur existence quand ils s'en sont pris à ma famille, en raison de leur capacité à se métamorphoser en animal. Heureusement, j'étais là. Je ne suis pas certaine qu'ils savent pour mon secret, mais ils se méfient, ça c'est sûr.

L'Envoleuse parcourut brièvement ses cartes du regard, l'air vaguement pensive. Se mordant l'intérieur de la joue jusqu'au sang, Tian acheva ses propos avec une drôle de lueur dans le regard.

J'aimerai bien savoir où ils se cachent. Je crois bien avoir failli découvrir leur planque il y a quelques jours d'ailleurs, mais...

La jolie rouquine n'acheva pas sa phrase. Une boule s'était formée dans sa gorge. Un nœud tordait littéralement son estomac. Elle ne voulait pas se mettre dans cet état-là. Pas ici ! Pas maintenant ! Son séjour à Tintiane était encore trop récent pour qu'elle puisse en parler sans se laisser envahir par ses émotions. Oh, elle était bien consciente que ses hormones devaient encore la travailler quelque peu ; il faudrait encore quelques jours avant qu'elles reviennent totalement à la normale, sans aucun doute. Prenant une profonde inspiration, pour reprendre un minimum de contenance, Tian releva le menton pour planter son regard d'argent dans celui de Bastian.
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 02 Fév 2020, 18:53

Les Huit Préceptes, hein… Profitant de ce que Tian semblait faire une pause dans son récit, Bastian se laissa aller contre le dossier de sa chaise et rejeta la tête en arrière. Ses yeux gris se posèrent sur les poutres du plafond. Il observa les circonvolutions de funambules d’une araignée grosse comme une pièce tandis qu’elle tricotait de ses pattes velues une toile dont elle avait seule le secret. Il sentait venir les ennuis. Son instinct avait toujours été plutôt fiable et en l’occurrence, il lui soufflait de demeurer extrêmement prudent. En fait…

Le regard du Mentaï glissa vers Tian. En fait, sans elle, il se serait d’abord contenté d’observer. Traqueur dans l’âme, assassin de formation, il était capable d’approcher un groupe aussi dangereux sans avoir à prendre de risques inutiles. Il se doutait depuis un moment que cette histoire de métamorphose cachait quelque chose, à commencer parce qu’elle n’était jamais abordée en conseil au Domaine. Bô avait confirmé ses doutes en affirmant qu’il n’était au courant que de ce dont l’Ordre voulait qu’il s’occupe. Au-delà de ça, et c’était bien le problème, d’autres affaires plus obscures semblaient intéresser le Chaos, au point de ne pas faire confiance en ses membres et d’ordonner la capture, voire la mise à mort de certains.

Tian était une Envoleuse capable de se changer en tigre. S’il ne connaissait pas grand-chose à ce don exceptionnel, Bastian en mesurait toute l’importance – et la vulnérabilité que cela engendrait. Il ne pouvait pas rester immobile alors que la jeune femme était menacée. Sa propre sécurité était compromise depuis qu’il avait choisi de la retrouver mais cela ne le rendait que plus déterminé à comprendre ce qui se tramait dans l’ombre. Il savait tisser des toiles, lui aussi. Piéger l’ennemi était un art qu’il maîtrisait sur le bout des doigts.

J’aimerai bien savoir où ils se cachent, reprit la voix de Tian dans son crâne. Je crois bien avoir failli découvrir leur planque il y a quelques jours d’ailleurs, mais…
… mais ?


Dans l’absence de réponse, Bastian scruta plus attentivement les traits de son interlocutrice. Il remarqua alors l’émotion dans son regard aux teintes si particulières et fronça les sourcils.

Que se passe-t-il ?

Elle frissonnait. Maudissant son manque de discernement, Bastian se leva pour jeter du papier à brûler dans le poêle que Galaad avait installé lors de sa dernière venue ici. Dessiner les étincelles qui firent naitre un bon feu ne lui prit que quelques secondes ; refermant l’ouverture vitrée, il s’essuya les mains sur son pantalon puis attrapa son long manteau et le jeta sur les épaules de Tian. Il faillit effleurer sa conscience pour en savoir davantage, mais c’était contre ses principes et il n’en fit rien. Si elle voulait se confier, elle le ferait, point. Alors il reprit place en face d’elle et remplit à nouveau son verre.

Pourquoi les Huit Préceptes font-ils la chasse aux personnes comme toi ? demanda-t-il, autant pour lui offrir une porte de sortie que pour en savoir davantage sur ce qui les attendait.
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 02 Fév 2020, 23:53

Fronce légèrement le nez

Pour les éradiquer sans doute. Les métamorphes sont souvent considérés comme des erreurs de la nature.

Glisse une main dans ses cheveux

Moi-même, quand j'ai découvert ce mystérieux pouvoir, je me suis considérée comme un monstre. Tu imagines le reste du monde ! Petite pointe d'ironie dans la voix.

Mais, tu t'en doutais déjà, je me trompe ? Clin d'oeil amusé. On dirait que j'ai touché un point sensible !

Éclate d'un rire franc et sincère.

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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMar 04 Fév 2020, 18:51

Son regard gris fumée s'assombrit.

Tu n'es pas un monstre. Et tu te trompes. Je pense que la différence n'est pas seule responsable de cette traque. Y'a autre chose. Quelque chose qui intéresse l'Ordre et qui m'inquiète.

Il réfléchit, poussant sa langue contre l'intérieur de sa joue, puis se pencha sur la carte.

Où est-ce que tu as failli les choper ?
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMar 04 Fév 2020, 19:49

Son regard d'argent s'illumine.

Il faudra donc le découvrir, parce que leurs motivation profondes, je les ignore réellement...

Réfléchit quelques secondes.

A quelques pâtés de maison d'ici. Si seulement je n'avais pas dû me rendre à Tintiane, j'aurais sûrement déjà découvert leur planque...

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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMar 04 Fév 2020, 20:41

Mes supérieurs me cachent des choses. Je n'ai pas l'habitude d'outrepasser mes fonctions mais là, ça me fiche en rogne, tu peux pas imaginer... Si ces types peuvent me permettre d'en apprendre plus, j'en suis. Et puis j'aimerais qu'ils te fichent la paix, aussi.

Il l'observe du coin de l'oeil sans cesser de tapoter la carte du bout des doigts.

Pourquoi Tintiane ?
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMar 04 Fév 2020, 22:42

Acquiesce d'une petit signe du menton.

Si l'Ordre est vraiment derrière tout ça, on va vite le découvrir. Je ne m'inquiète pas spécialement pour moi, je sais me faire discrète, disparaître, me fondre dans les ombres. Ma famille est plus vulnérable, elle.

Hésite un peu, se mordillant la lèvre inférieure.

J'ai fait une fausse couche. Soupire imperceptiblement, pour évacuer la boule dans sa gorge. Il était de toi...

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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMer 05 Fév 2020, 14:20

Si l'Ordre est vraiment derrière tout ça, on va vite le découvrir. Je ne m'inquiète pas spécialement pour moi, je sais me faire discrète, disparaître, me fondre dans les ombres. Ma famille est plus vulnérable, elle.

Bastian hocha pensivement la tête. Il était d’accord, il ne doutait pas des capacités de Tian après l’avoir vue à l’œuvre. Mais n’était-ce pas justement la vulnérabilité de ses proches qui pouvait la mettre en péril ? Car, en toute honnêteté, s’il devait trouver le moyen d’atteindre l’envoleuse, c’est précisément ainsi qu’il agirait – en débusquant sa famille pour l’obliger à l’affronter. Une idée lui traversa l’esprit mais avant qu’elle se concrétise et surtout qu’elle se traduise en mots, Tian enchaîna.


J’ai fait une fausse couche. Il était de toi…

Un uppercut au menton n’aurait pas pu faire davantage de dégâts. Sonné, Bastian ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit ; ses yeux gris agrandis par la surprise dérivèrent vers la carte sans la voir, puis retournèrent questionner le regard de Tian. Il frissonna parce qu’un filet glacé descendait le long de son dos et parce qu’en même temps, ça y est, il réalisait.

Il réalisait vraiment.

Ses mains bougèrent toutes seules. Quand il était fatigué, sonné ou trop ému pour communiquer par la pensée, c’était toujours son corps qui, instinctivement, prenait le relais : c’était ainsi qu’il avait appris à échanger avec sa mère puis avec Galaad et « la vieille ». Il ferma son poing droit et le ramena vers sa poitrine, décrivant un mouvement circulaire.

« Je suis désolé. »

Désolé. Ça lui paraissait bien dérisoire mais il ignorait comment exprimer ce qu’il ressentait. Que ressentait-il, d’ailleurs ? Une peine immense ? Pour elle, oui. Parce qu’il s’imaginait la perte, et le vide, aussi infime soit-il, n’était jamais facile à combler. Pour lui ? Non. Il n’avait jamais envisagé avoir un enfant, d’abord parce qu’il n’avait pas eu de modèle de père et ensuite à cause de son métier : l’assassinat n’était pas le genre de valeur qu’il souhaitait transmettre. Pas même à un apprenti.

Je suis désolé, Tian, répéta-t-il, dans sa tête cette fois-ci.

Puis il se leva. Il comprenait mieux son désarroi, le manque de couleur à ses joues et surtout, l’éclat plus terne de son regard ; maladroitement, il se glissa derrière elle pour l’entourer de ses bras. Il n’avait pas l’habitude de consoler, ni même de témoigner son affection. Il savait flirter quand il le voulait, aller plus loin lorsqu’il était intéressé et même s’amuser au lit mais ça, les « câlins », il n’y était pas familier. Pourtant, quand il sentit le corps de Tian contre le sien, il eut l’impression qu’un genre de verrou s’ouvrait en lui. Déclic. Il posa son menton sur le sommet de son crâne et la serra plus fort contre lui.

Je serais venu si tu m’avais appelé.

Théoriquement, ce n’était pas possible. Pour pouvoir communiquer de loin en loin par la pensée, il fallait avoir un certain niveau de pratique et seuls quelques Mentaïs de sa connaissance étaient capables de réaliser cet exploit. Toutefois, il y avait des cas particuliers. Galaad en faisait partie. La force de leur amitié était telle qu’il leur était déjà arriver de se contacter sans qu’ils se trouvent à proximité l’un de l’autre. Il s’agissait alors d’urgences et c’est pour cela que Bastian en était convaincu : si Tian l’appelait à l’aide, il l’entendrait.

Et il rappliquerait aussitôt.


[Bon, court mais difficile d'anticiper davantage ^^ Pourquoi tes persos s'acharnent-ils à réduire en miettes le coeur des miens ? xD]
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeJeu 06 Fév 2020, 11:07

Pourtant, ce fut elle qui, la première, rompit leur bulle paisible en posant délicatement une main sur l'avant bras de Bastian. Elle inspira lentement, cherchant encore ses mots.

Excuse-moi, avoua-t-elle, je suis un peu à fleur de peau en ce moment. Les hormones y sont pour beaucoup, mais ça va passer. Et puis, ça a fait remonter des souvenirs pas spécialement agréables, acheva-t-elle d'expliquer en fronçant son petit nez bardé de tâches de rousseurs.

Un jour, elle lui raconterait sans doute ce qu'elle avait vécu. Pour la toute première fois dans sa vie, elle avait vraiment envie d'être sincère avec un homme. Elle sentait qu'elle pouvait se confier à lui, sans barrière aucune. C'était peut-être bête, mais elle se sentait profondément bien et en sécurité, là, dans ses bras. Réalisant ce que cela signifiait sans doute, l'Envoleuse sentit son cœur rater battement. Et ses joues rosir. Aussi se détacha-t-elle presque précipitamment du Mentaï, pour lui faire face, l'air presque gênée. Presque surprise, même, de sa découverte. Tian secoua légèrement la tête pour se redonner un minimum de contenance.

Si je dois tomber enceinte à nouveau, un jour, alors je l'aurai choisi, affirma-t-elle, le regard brillant de malice, avant de continuer avec un petit sourire mutin. Et quelque-chose me dit que tu ne seras pas loin effectivement...

Fronçant le nez, et sans se départir de son sourire, elle accompagna ses paroles en administrant une légère pression du bout du doigt, sur l'arrête du nez du Mentaï. La jeune femme s'amusa un instant de la drôle de lueur qui brillait dans le regard de Bastian.

*

Tian avala d'un trait la fin de son verre de vin de cerise et de prune. Le liquide d'un rouge profond, tirant sur des nuances plus violettes, lui réchauffa la gorge et la poitrine. Des dizaines de documents étaient étalés sur la table, aucun ne menait à une piste potentielle. Juste un indice. Chez son compagnon, comme chez elle, la frustration commençait à se sentir. Ils avaient émis des centaines d'hypothèses, mais aucune ne tenait réellement debout. Se mordillant légèrement la lèvre inférieur, le regard de l'Envoleuse tomba soudain sur un morceau de papier froissé, jeté au hasard et oublié sur le coin de la table. Fronçant légèrement les sourcils, la jeune femme s'empara du papier pour le déplier, espérant y trouver une information qui leur permettrait d'avancer sur l'identité des Huit Préceptes, et surtout la localisation de leur planque.

La belle rouquine y découvrit quelques bribes d'information, inscrites dans une écritures délicatement déliée. Elle allait jeter le morceau de parchemin là où elle l'avait trouvé quand une information cruciale lui sauta soudain aux yeux. Ainsi était-ce une histoire de pouvoir et de succession au trône de l'Empereur. Tian soupira de lassitude. Elle comprenait mieux, maintenant, la raison pour laquelle les Huit Préceptes, et surtout l'Ordre se méfiait d'elle ces derniers temps. Les serviteurs du Chaos s'attachaient à renverser à tout prix l'ordre établi, l'entièreté du système politique, pour en refonder un autre, plus juste, plus égalitaire – enfin ça, c'était en théorie. Or, l'Envoleuse apprit à l'instant qu'avec la disparition du dernier héritier direct de l'Empereur, elle venait de devenir la prochaine héritière du trône de l'Empire de Gwendalavir. Bien sûr, elle n'y tenait surtout pas, mais nombre de ses collègues ne le verraient pas de cet œil.

Pendant l'espace d'un instant, elle songea également à cet enfant qu'elle avait au monde lorsqu'elle avait tout juste dix-huit ans : et si, par malheur, ils parvenaient à retrouver sa trace ? Et si, par malheur, ils découvraient son existence ?

Des nuages sombres dansant dans ses yeux d'argent, Tian tendit le morceau de papier à Bastian, sans un mot. Il allait vite comprendre, lui aussi...








[Je te jure, c'était pas fait exprès pour le coup xD Quoique, j'émets quelques doutes pour Naïs, mais Tian est quand même bien moins compliquée... ]
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeJeu 06 Fév 2020, 18:39

Bastian leva les yeux au ciel quand elle s’excusa. Pour tout avouer, c’est lui qui se sentait fautif. Il lui avait fait l’amour sans prendre de précaution ni s’enquérir de sa santé, après ça. A quoi donc avait-il pensé ? A rien. Justement. Le Mentaï se mordit la lèvre, mais déjà sa compagne enchaînait et là encore, il dut se faire violence pour ne pas l’interrompre. Il aurait voulu savoir quels souvenirs il avait réveillé par sa négligence. Pour la comprendre autant que pour assumer, affirmait-il pour lui-même. Mais n’était-ce pas un peu tard pour cela ?

Tian se leva soudain et s’écarta de lui, assez brusquement pour qu’il sursaute – et tente, dans un embryon de réflexe réfréné à la dernière seconde, de la retenir. Il laissa ses bras tomber le long de son corps et l’observa tandis qu’elle cherchait ses mots en s’empourprant. Ça le chagrina. Il estimait la jeune femme et regrettait sincèrement d’être à l’origine de tout ça. Il s’apprêtait à renouveler ses excuses quand il perçut la caresse de sa voix dans les méandres tourmentées de ses pensées :

Si je dois tomber enceinte à nouveau, un jour, alors je l’aurai choisi.

Quel feu brûlait dans ses yeux alors qu’elle clamait cette promesse ! Et quel courage ! Etant donné son mode de vie plutôt reclus et son rang au sein du Domaine, il était assez rare que Bastian soit soufflé par quelqu’un. Mais là, c’était indéniable et durant plusieurs secondes il la fixa sans bouger, incapable de détourner le regard de cette femme qui, bien que blessée, gardait la tête haute et n’avait pas peur d’évoquer son avenir.

Et quelque chose me dit que tu ne seras pas loin effectivement…

Bastian étant un homme, il essaya aussitôt de l’imaginer avec un ventre rond. Peu convaincu, il regarda son ventre plat avec perplexité ; c’était un comble pour lui d’être incapable de l’imaginer tout en rondeurs et avec ce visage extatique que seules les futures mamans possèdent. Non, c’était décidément trop compliqué, alors il abandonna. Et se crispa légèrement. Ses dernières paroles… Devait-il profiter de cet échange pour expliquer que lui ne désirait pas d’enfant ? Ce serait plus honnête mais sans doute peu pertinent, voire même maladroit étant donné la situation. Il ne voulait surtout pas commettre un nouvel impair. Pas question de lire encore une fois la tristesse dans les yeux de Tian. Plus tard. Il devinait que leur complicité lui permettrait d’aborder ce sujet une autre fois et quelque part, cela le rassura énormément.

Puis il sentit une pression sur son nez, et il cligna des yeux, surpris par le pincement-caresse dont elle venait de le gratifier. Soupçon de sourire sur les lèvres de Tian, esquisse fragile mais qui le fit sourire à son tour. Sur la table, les cartes les attendaient. Il tira la chaise de Tian pour qu’elle puisse se rasseoir et s’installa près d’elle. Un tout petit peu plus près.

Les minutes, puis les heures défilèrent. Minutieux et déterminés, ils balayèrent les lieux, traquèrent les indices, compulsèrent leurs informations dans une cohésion presque innée : c’était comme s’ils avaient fait cela toute leur vie, comme si la pensée esquissée par l’un s’achevait tout naturellement dans la pensée de l’autre. Bastian savait que leur façon de communiquer avait fait naître cette entente, puisqu’il y était habitué, mais il appréciait aussi la spontanéité et la vivacité de la jeune femme et cela renforçait leur duo. Pourtant, ils n’avaient pas du tout la même façon de fonctionner. D’analyser, d’interpréter. De procéder. Lui était d’une rigueur inébranlable et en l’occurrence, la fatigue trahissait ses tocs : il pliait consciencieusement les documents, les plaçait dans un ordre précis, les redressait s’ils dépassaient d’un pouce…

Si Tian était agacée par ses manies, elle n’en laissa rien paraître – et il n’en fut pas inquiet une seule seconde. Il lui faisait confiance pour le lui dire si tel était le cas. Et c’est avec une concentration pleine et entière qu’ils se consacrèrent à leur étude tandis qu’au dehors, la nuit s’étirait. De temps en temps, Bastian remplissait leurs verres. Il avait sorti un peu de pain et de fromage de son sac de voyage, et c’est sans interrompre cet épuisant travail qu’ils grignotèrent. En plus de cela, Bastian jetait régulièrement un coup d’œil en direction de sa compagne. Il notait la tension de ses traits, la raideur de ses muscles, les plis concentrés de ses sourcils – autant d’indices qui lui permettait justement de savoir quand la resservir, ou bien la distraire en s’adressant à elle – mais il en profitait aussi pour caresser des yeux la courbe de sa nuque et se perdre dans les reflets chatoyants de sa chevelure.

Un papier atterrit soudain dans sa main. Bastia était alors à demi assis sur la table, une fesse appuyée sur le bois de celle-ci, parce qu’il étudiait une carte – une de plus – à la recherche d’indices qu’il n’espérait plus. Il se redressa légèrement et ouvrit la boule froissée pour parcourir la parcourir rapidement. Le nom du prince héritier le fit soupirer. Quelle plaie, celui-là… Il s’était frotté une fois à Sohan Sil’Afian et il n’avait pas troué énormément de différences entre le prince impérial et un serpent à sonnette. Fort heureusement Gwendalavir n’aurait pas à supporter cet être abject comme empereur puisque l’Ordre était parvenu à le faire assassiner deux mois plus tôt. L’œil de Bastian fut alors attiré par un détail. Il haussa un sourcil, sentit son pouls prendre une cadence plus vive tandis que l’information se faisait jour dans son esprit, relut la ligne, puis, enfin, leva la tête et croisa le regard de Tian.

Dans sa tête, les pièces d’un gigantesque puzzle étaient en train de se mettre en place. Il se rappela la cérémonie nuptiale qui, seize ans plus tôt, avait permis à Sohan de devenir héritier de plein droit. Il se souvint de son regard perçant, assombri de noirs desseins, tandis qu’il saluait son peuple. Il n’avait pas vraiment prêté attention à la silhouette menue à ses côtés. Lui, le ramasse-mort orphelin et sourd, qu’aurait-il bien pu faire de ce nouvel étalage de la noblesse ? Mais il avait gardé en mémoire l’éclat flamboyant de la chevelure de la jeune mariée – tellement, tellement jeune ! – et à présent qu’il avait de nouveau cette chevelure sous les yeux, l’évidence s’imposait. Souvenir, encore, de ses propres mains triant de la paperasse dans l’ombre de son cachot. Le dossier de la nouvelle venue. Le nom, qui l’avait fait tiquer. Le silence, intimé par ses supérieurs. Et la « petite » nouvelle.

Tian Til’Loam. Epouse légitime de ce rustre de Sohan Sil’Afian.
Donc, la toute nouvelle héritière du trône.

Et merde.

C’était tout ce qui lui était passé par la tête. Epuisé, vaguement sonné par cette révélation qui éclairait bien des choses, Bastian se passa une main sur le visage, puis soupira.

Au moins, on sait maintenant pourquoi ils te cherchent.

C’était un pas en avant, mais vers quelle direction ! Car si les soupçons de Bastian s’avéraient justes, alors Tian n’était plus à l’abri au Domaine… Il se leva et commença à faire les cent pas dans la pièce.

Alors résumons : les Huit Préceptes, probablement mandatés par l’Ordre pour traquer les gens qui partagent ton don, ont fait de ton assassinat une priorité. Ta tête est mise à prix. L’Ordre agissant avec et contre ses fils et filles du Chaos, si tu te pointes au Domaine maintenant, on risque de te tirer à vue. Je suis même prêt à parier qu’un avis d’assassinat m’attend sur mon bureau.

Il se figea au milieu de la pièce et revit le sourire affable de Bô. « Tu n’as pas idée… », avait-elle susurré lorsqu’il lui avait demandé si beaucoup d’autres missions lui étaient dissimulées.

Tian, souffla-t-il en se tournant vers elle, si on ne se débarrasse pas de ce foutu groupe et si on ne trouve pas une solution à ton problème, tu ne vieilliras pas beaucoup.

Parce que les meilleurs assassins de l’Empire n’allaient pas tarder à se joindre à la traque. Dépité, le Mentaï fourra les mains dans les poches de son pantalon et reprit ses circonvolutions. On aurait dit un lion en cage et pourtant, il demeurait extraordinairement calme. La nouvelle avalée, il s’employait désormais à l’intégrer à ce qu’ils avaient déjà. Il estima qu’ici Tian ne risquait pas grand-chose, mais qu’elle ne pourrait pas rester indéfiniment à Al-Far. Les Huit Préceptes hors d’état de nuire, elle disposerait normalement d’une marge de manœuvre plus grande pour s’attaquer à ce problème de succession. Il avait dans l’idée qu’elle ne voulait pas de ce trône ; sans douter de sa force et de sa capacité à diriger cet empire, il n’envisageait pas la jeune femme s’enfermer dans cette prison dorée. Il suffisait de la regarder pour comprendre à quel point elle était éprise de liberté.

Quant à lui, il venait d’avoir la confirmation de sa mission : protéger Tian, débusquer les Huit Préceptes et les tuer. Simple, non ? Il s’arrêta de nouveau, et cette fois ce fut pour dévisager la jeune femme.

Je crois que j’ai une idée.


[... dit-elle en continuant de lâcher innocemment quelques bombes xD - pour le coup j'espère que ça te convient parce que je ne savais pas du tout si je devais partir du principe que Sohan était bel et bien mort. Tu me dis si quelque chose ne va pas ?]
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeVen 07 Fév 2020, 16:52

Les yeux rivés sur le joyeux bazar étalé sur la table, Tian réfléchissait à toute vitesse. Toutes les pièces du puzzle se mettaient en place tout doucement. La jeune femme n'avait que peu connu Sigurd Sil'Afian, mais elle en gardait toutefois un souvenir aussi détestable que le défunt Sohan. Les grands frères se ressemblaient grandement, et pas que physiquement : ils étaient unis par une même soif de pouvoir, la même sournoiserie, la même volonté de toujours arriver à leurs fins. Ainsi était-il mort ! L'Envoleuse haussa toute seule les épaules ; si cette nouvelle, en soi, ne lui faisait réellement ni chaud ni froid, elle ne pouvait pas dire non plus qu'elle s'en fichait carrément. Loin de là, même ! Il fallait bien avouer, tout de même, que toute cette histoire fichait une sacrée dans sa vie !

Relevant légèrement le menton, observa en silence la réaction de Bastian. La belle rouquine se surprit à esquisser un petit sourire, tandis qu'elle le voyait froncer les sourcils. Elle commençait à savoir exactement il allait réagir, un peu comme si elle le connaissait depuis toujours. D'ailleurs, rien que leur façon de fonctionner, de communiquer, d'échanger, le clamait : ces deux-là étaient reliés par une complicité rare, ils se complétaient parfaitement, pour ainsi dire. Tian avait déjà accompli plusieurs missions en duo, avec d'autres collègues – aussi bien hommes que femmes - mais elle avait toujours préféré agir seule. Tel l'animal sauvage qu'elle était au fond. C'était donc encore un peu étrange, pour elle, d'avoir un compagnon d'arme sur qui compter, mais pas désagréable pour autant.

L'Envoleuse hocha doucement la tête, approuvant les paroles du Mentaï sans rien dire.
Oui, c'était un bon résumé de la situation. Mais il y avait une chose qui la tracassait et qu'elle n'arrivait pas à se retirer de la tête : il y avait potentiellement la vie d'un enfant en jeu, aussi. Son enfant, qu'elle avait abandonné sur le seuil d'une confrérie, quatorze ans plus tôt. Elle ne l'avait jamais revu. N'avait jamais été tenté, non plus, de le revoir. C'était bien mieux comme cela. Cependant, Tian redoutait aujourd'hui que les Huit Préceptes soient au courant de son existence. La jeune femme soupira imperceptiblement, avant de secouer la tête. Non ! Les chances étaient infimes ! Il fallait qu'elle se concentre sur son objectif principal : éradiquer la menace qui pesait sur elle, puis régler cette histoire d'héritage une bonne fois pour toute – or de question qu'elle monte sur ce fichu trône !

Tian acheva de relever la tête alors que les derniers mots de son compagnon retentirent sous son crâne. Elle eut un petit sourire attendri, tandis qu'elle prenait conscience de l'inquiétude de Bastian. Dans un geste naturel, elle rejeta une longue mèche de feu derrière son oreille.

Ne t'en fais pas Joli Coeur, je n'ai pas l'intention de me laisser faire le rassura-t-elle, avec un clin d’œil argenté. Par contre, s'ils savent que tu me fréquente, cela va te discréditer complètement au Domaine et tu n'y seras plus en sécurité non plus...

Oh, ce n'était pas un avertissement. Ni même une supposition. C'était juste un constat. En la côtoyant, Bastian était également en danger et cela ne semblait pas le faire sourciller le moins du monde. Aussi son attitude rassura-t-elle Tian, qui considéra que, tant qu'ils étaient tous les deux, ils pourraient bien essuyer toutes les tempêtes du monde. Rien qu'à cette idée, son regard si particulier brilla.

Je t'écoute, répondit-elle au Mentaï, curieuse de savoir ce qu'il avait derrière la tête.










[Non, mais tes personnages s'ennuieraient bien trop sans les miens mrred Bon, sinon je n'ai pas trop fait avancer le schmilblick, mais je voulais vraiment répondre alors voilà...

J'aime ce rp ordi]
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeVen 07 Fév 2020, 20:40

Bastian s’appuya de la hanche contre la table afin de regarder Tian dans les yeux tandis qu’il lui répondait.

On a une idée de la zone dans laquelle se trouvent peut-être notre cible, mais même en sachant précisément où les Huit Préceptes se terrent, la meilleure défense que nous avons… c’est l’attaque. Puisqu’ils te cherchent, on va t’utiliser comme appât.

N’importe qui d’autre aurait été offusqué par une telle idée, mais Tian n’était pas n’importe qui et Bastian décida de lui exposer son plan jusqu’au bout, avant de lui laisser l’opportunité de ne pas accepter. Il se plierait à son souhait même si cela lui coûtait.

Si je ne me trompe pas, dans deux jours, il y aura le marché aux épices sur la grand place. Tu vas y aller. Si tu te montres en pleine lumière, il y a des chances pour que l’un des Huit se montre.

En fait, il se pouvait aussi que d’autres chasseurs de prime tentent encore de tirer leur épingle du jeu. Mais il lui expliqua que de tous les risques, c’était le moindre à prendre : d’après l’avis de recherche, sa capture vaudrait une récompense plus conséquence que sa mort. Ce n’était qu’une hypothèse, mais Bastian supposait que la métamorphose de Tian était son « sauf-conduit » : sans cela, seul son assassinat aurait été fomenté. Mais si son pressentiment était le bon, alors les Huit Préceptes avaient besoin de Tian vivante – comme tous ceux qu’ils traquaient depuis quelques temps.

En d’autres termes, si tu es attrapée, je n’aurai qu’à vous suivre pour remonter jusqu’au repère des Huit. Il n’y aura plus qu’à y faire le ménage.

Simple, efficace… et incroyablement dangereux. Bastian sonda le regard de son amie. Il ne trouva aucune faille, aucune hésitation, juste une ombre d’inquiétude qu’il envisagea d’explorer – avant de renoncer. Là encore, si Tian voulait s’épancher, elle le ferait – et il écouterait.

Ainsi, la deuxième moitié de la nuit se résuma à l’affinage du plan de Bastian. Toutes les options, toutes les éventualités devaient être passées au crible car à l’instant où Tian serait une cible visible, tout pourrait basculer en une fraction de seconde. C’était cet infime laps de temps que le Mentaï se devait de maîtriser. Quand Tian serait dans la lumière, il oeuvrerait dans l’ombre ; aucun faux pas ne serait permis. Ce n’était pas une mission à prendre à la légère et il y mit toute son énergie, si bien que lorsque les premières lueurs de l’aube adoucirent les teintes de la nuit, il rejeta la tête en arrière et bâilla à s’en décrocher la mâchoire.

Je n’en peux plus, admit-il en faisant craquer ses cervicales raidies par des heures d’immobilité et de tension. Et toi non plus. On dort ?

Bon seigneur, il lui laissa le canapé pour s’enrouler dans une couverture à même le tapis. Son dos allait le rappeler à l’ordre au réveil, mais il était tellement fatigué qu’à peine allongé il s’endormit. L’alarme qu’il avait dessinée pour le réveiller le tira du sommeil cinq heures plus tard. Il grogna, s’étira, grogna encore et ouvrit un œil. Les rayons obliques du soleil traversaient la pièce et lui prêtait une chiche lumière. Il resta de longues minutes sans bouger, observant simplement les minuscules grains de poussières qui se diapraient d’un vif éclat en voletant doucement dans les rais de lumière. Puis il tourna la tête vers le canapé. Tian dormait toujours, le visage dissimulé sous une masse de cheveux emmêlés. D’abord tenté d’effleurer sa conscience pour la réveiller, il préféra lui accorder le repos dont elle avait certainement besoin et s’assit, repoussant sa couverture pour s’étirer à nouveau. Muscles raides, comme promis par sa merveilleuse idée de dormir sur le sol.

Il se passa une main dans les cheveux, puis sur le visage et sa paume crissa en frottant le chaume de ses joues. Son ventre lui rappela qu’il avait peu mangé la veille et acheva de le motiver à se lever : il allait faufiler son nez dehors et trouver quelque gourmandise à rapporter. Il n’avait pas fait trois pas qu’une brûlure familière entre ses omoplates le fit pivoter. Il plongea aussitôt dans le regard magnétique de Tian.

Salut. Je t’ai réveillée ?


[Alors du coup je suis partie du principe que Tian accepte l'idée saugrenue de Bastian - mais si quelque chose ne te convient pas, tu me dis !]
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 09 Fév 2020, 00:29

Tian papillonna doucement des paupières. C'était un rayon de soleil généreux qui la tira d'un sommeil sans rêve ; elle n'avait dormi que quelques heures à peine, pourtant il fallu à la jeune femme quelques secondes se remémorer les dernières heures de la nuit. Son regard d'argent d'argent, si particulier, s'accrocha à une poutre épaisse du plafond. Elle inspira profondément. Puis expira, lentement. Les chasseurs de prime, les Huit Préceptes, le plan de Bastian : les pièces du puzzle se remirent à leur place une à une. Pourtant, la belle rouquine ne bougea pas – pas encore ! Bien à l'abri sous la chaleur de l'épaisse couverture, elle laissa les minutes s'égrainer encore un moment.

Jusqu'à ce le Mentaï se lève, à vrai dire. Oh, cela faisait déjà plusieurs minutes qu'elle avait perçu le changement infime de sa respiration. Sans un mot, dissimulée derrière un rideau de cheveux d'un roux flamboyant, l'Envoleuse observa son compagnon se réveiller doucement. Avec un petit sourire niais sur les lèvres, elle ne put s'empêcher de songer qu'il était vraiment craquant avec sa barbe naissante, ses grands yeux gris insondables et ses cheveux bruns indisciplinés. Sans perdre une miette du spectacle, Tian l'observa s'étirer souplement, tel un félin. Elle aurait pu rester ainsi des heures durant, sans bouger, dans sa bulle de bien-être total.

Elle finit par se lever à son tour : attrapant une tunique, elle l'enfila sommairement sans la fermer si bien qu'il était possible d'admirer la naissance de la courbe de ses seins. Elle ne prit cependant pas la peine de ramasser sa culotte, abandonnée au pied de son lit de fortune, à l'aube. De son pas souple et aérien, la jeune femme traversa la pièce pour poser ses mains dans le dos de Bastian. Il suspendit son geste et, la seconde suivante, affleura sa conscience avec délicatesse. L'argent et le gris se croisèrent un instant, tandis que Tian secouait la tête.

Non, ne t'inquiète pas le rassura-t-elle, ça fait déjà un moment que je suis réveillée. Tu vas nous chercher le petit-déjeuner, j'imagine ?

Au moment même où la jolie rouquine achevait sa pensée, leurs estomacs grognèrent de concert. Tian se figea, comme prise en faute, avant d'éclater d'un rire franc. Sans rien ajouter de plus, elle laissa filer son compagnon sur un signe du menton entendu. Elle savait très bien qu'il n'allait pas la laisser venir, pour la simple et bonne raison que cela risquait de faire capoter le plan qu'ils avaient mis la nuit à échafauder. Ainsi acceptait-elle de bonne grâce de rester enfermée une journée.

*

Lorsque le Mentaï revint, chargé en victuailles de toutes sortes, Tian bondit sur ses pieds dans un réflexe incroyable. Oh, elle n'était pas plus vêtue que quand il était parti, une bonne heure plus tôt – pas envie, pas besoin ! Et puis, la jeune femme n'était pas du genre à s'encombrer de pudeur, il fallait bien l'avouer ! Elle entreprit de débarrasser rapidement la table des cartes et papiers divers et variés qu'ils avaient entassé au cours de la nuit, pour laisser la place d'installer deux assiettes, deux tasses et toutes les gourmandises que Bastian avait amené.

L'Envoleuse laissa au Mentaï le soin de faire chauffer de l'eau pour le thé, tandis qu'elle disposait agrumes, pain au raisin et au miel, fruits secs et amandes sur la table. Encore fois, la jeune femme s'étonna de leur profonde cohésion. Leurs gestes se répondaient et concordaient dans une parfaite harmonie, sans qu'ils n'aient besoin de traduire en mots ce que l'autre pensait. Tian avait comme l'impression de connaître de Bastian depuis toujours, ce qui était à la fois assez étrange et très agréable. Cela l'effrayait autant que cela la rassurait. Enfin, une chose était certaine : quelque-chose de fort était né entre ces deux-là.

Une fois installée, la belle rousse s'attaqua à une généreuse tranche de pain. Les premières minutes du festin se déroulèrent dans un silence religieux tant les deux comparses avaient faim. Peu à peu, leurs joues reprirent des couleurs, leurs cernes s'estompèrent et les pensées se délièrent. Ensemble, ils revirent les derniers détails de leur plan d'attaque, discutèrent de tout et de rien, plaisantèrent joyeusement. L'estomac bien rempli, Tian était occupée à se lécher minutieusement les doigts tel un petit chat, quand un éclat malicieux brilla soudain dans son regard.

Je ne sais pas pour toi, fit-elle en se passant la langue sur les lèvres, mais moi, j'ai encore faim...

Clin d’œil évocateur. Maintenant qu'elle était rassasiée, l'Envoleuse avait à vrai dire faim d'autre chose. Dans son ventre, un feu brûlait. Littéralement. Son corps réclamait autre chose – lui, il le réclamait lui. Le désir était là, enfoui dans les tréfonds de ses entrailles, dès l'instant où elle avait revu le Mentaï. Maintenant qu'elle avait dormi, que ses idées étaient plus claires, qu'elle avait mangé comme une reine, et qu'ils ne risquaient plus de se faire attaquer sans prévenir, l'envie pulsait dans chacune des veines de son corps.

Lentement – d'une lenteur toute mesurée – la jeune femme se leva pour contourner la table de sa démarche féline. Se mordillant la lèvre inférieure, elle entreprit de s'asseoir à califourchon sur les genoux de Bastian. Puis, rejetant sa superbe crinière de feu dans son dos, elle captura les lèvres de son compagnon. Et en y mettant les dents, tant qu'à faire !

J'ai envie de toi. Maintenant...








[Et comment que ça me va Very Happy Tian a un peu "dérapé" siffle , tu me dis si quoi que ce soit te dérange !]
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Bastian Derue
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 09 Fév 2020, 09:17

Bastian remercia le marchand d’un signe de tête et cala le nouveau sac en papier dans le creux de son bras. Il avait préféré prendre plein de petites choses plutôt qu’un seul met, avec le risque que cela ne plaise pas à Tian. Il estimait cette attention méritée : ils avaient passé la nuit à travailler alors qu’elle était déjà fatiguée. Un pli soucieux se dessina entre les sourcils du Mentaï tandis qu’il remontait pensivement une allée peu fréquentée. Cette histoire ne sentait pas bon. Son plan allait peut-être les débarrasser des Huit Préceptes, ce qui n’était pas rien… mais ensuite, à qui faudrait-il s’attaquer ? On parlait de la succession au trône de Gwendalavir, là… Il serait fou de croire qu’une fois cette mission terminée ils pourraient se reposer.

Ce n’était pas tout. L’ombre inquiète qu’il avait vu danser dans le regard argenté de Tian, ce matin encore, l’intriguait ; il la devinait liée à cette situation tordue mais il ignorait comment l’aider si elle ne se confiait pas à lui. Il soupira, réajusta les sacs dans ses bras. Manger un peu lui ferait du bien, pour commencer. Ensuite, revoir les détails du plan, à la faveur du jour, afin de repérer d’éventuelles failles qu’ils auraient manqué à cause de l’épuisement.

La tour vacillante et délabrée était déjà en vue, pourtant Bastian s’appliqua à faire maints et maints détours afin de ne pas attirer l’attention sur le chemin qu’il suivait. Il savait y faire. Doué pour traquer, doué pour brouiller les pistes… C’est ainsi qu’il gagna la grand place. Son œil vif balaya les environs, nota les recoins isolés, le nombre de venelles qui partaient en étoile depuis le cœur de la place, les toits les moins exposés ; il rectifia machinalement quelques éléments du plan et reprit sa route.

Sitôt qu’il se fût matérialisé dans la Tour Percée, Tian lui subtilisa ses paquets et se mit en devoir de dresser la table. Les bras libres, Bastian ôta son long manteau puis le passant qui retenait les fourreaux de ses lames, avant de se diriger vers la casserole que l’envoleuse avait remplie d’eau. Il dessina pour faire bouillir l’eau, la servit dans les tasses et s’assit pour se restaurer. C’est avec simplicité qu’ils profitèrent de ce moment de pause au milieu de leurs tourments : ils mangèrent, échangèrent, rirent, parfaitement détendus, et c’est avec une certaine légèreté qu’ils abordèrent leur plan, éclairé sous un nouveau jour grâce aux repérages de Bastian.

Ce dernier était toutefois distrait. Ni les restes de leur nuit blanche ni même le caractère dangereux de la situation n’y étaient pour quelque chose : depuis que Tian avait posé les mains sur lui, juste avant qu’il quitte la tour, c’était comme si son cerveau avançait au ralenti. Son regard était invariablement attiré vers elle tandis qu’elle savourait son petit-déjeuner. Entre deux pains au raisin, il admira le flamboiement de ses cheveux. Au beau milieu d’une révision tactique, il se fit la réflexion qu’une jolie fossette naissait à la commissure droite de ses lèvres lorsqu’elle était amusée.

Alors, forcément, quand elle se leva pour venir s’asseoir sur ses genoux, quand elle s’attaqua férocement à ses lèvres, quand elle se servit de sa propre faim pour attiser la sienne, Bastian céda. Sans combattre. Ou si, juste un peu, pour le plaisir de résister à ses beaux yeux : il se déroba ainsi à son second baiser pour lutiner sur son coup. Son odeur sucrée, sa texture chaude et douce sous sa langue faillirent avoir raison de sa maîtrise, d’autant qu’il était dur comme pierre. Mais il était patient. Et joueur. Ses mains remontèrent lentement le long des cuisses fuselées de la jeune femme.

Tu devrais pourtant être rassasiée après toutes ces petites gourmandises, la taquina-t-il, de ses mots et de sa langue le long de son oreille.

Il sortit les dents à son tour pour mordiller son lobe. La sentant frémir sous ses doigts, il poursuivit sa lente exploration. C’était affolant pour elle autant que pour lui, et il pouvait sentir son cœur cogner contre sa poitrine. Ses mains remontèrent encore, dessinant la courbe délicieuse de ses hanches, puis il lui chatouilla les côtes. Il aimait son rire. Il ne l’entendait pas, évidemment, mais il le sentait comme une onde chaude et malicieuse ; son visage s’éclairait alors, l’argent scintillait et lui, il se sentait fondre. Il était sensible à l’effet que ses caresses produisaient chez Tian. Attentif, il se régala de ses réactions alors qu’il contournait habilement – et sciemment – sa poitrine pour atteindre ses épaules.

Doucement, il fit glisser la tunique le long de ses bras et de son dos. Le vêtement finit par tomber sur le sol et alors, il put la contempler, souple, racée, totalement nue et excitée ; il perdit alors le fil de ses pensées, et si elle lui dit quelque chose, il n’en sut rien. Face à un tel spectacle, chaque parcelle encore raisonnable de son être avait migré tout à fait au sud de sa taille. D’un geste vif, il ramena la chevelure de feu dans son poing pour dégager son visage et, redressant le buste, partit conquérir ses lèvres.

Mais si. Il restait encore une once de lucidité dans cet abandon charnel.

Est-ce que tu te sens prête pour ça ? demanda-t-il sans cesser de ravager sa bouche.

Il ne parlait pas d’envie – bon sang, comment ne pas être certain qu’elle le désirait, alors qu’elle tremblait de plaisir contre lui ? – mais de protection. Il préférait couper court tout de suite, quitte à se jeter dans un lac gelé pour calmer ses ardeurs, plutôt que de la blesser encore une fois par sa négligence. Son souffle se fit plus erratique contre le sien, ses pensées se délitèrent, se reformèrent. Sursaut.

Tian…

Gémissement. Il fallait qu’elle lui réponde. Qu’elle lui dise que oui, ou que non, mais qu’elle réponde. Il se refusait à poursuivre sans son accord. Mais si celui-ci était positif, alors…



[Je vois ça ! Et tu entraînes Bastian dans ton élan en plus ^^ Est-ce qu'il n'est pas adorable, à attendre qu'elle lui donne son feu vert ? [-16] I put a spell on you [Bastian] 116397507]
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 09 Fév 2020, 13:02


Oh oui ! Tian ne put s'empêcher de soupirer d'aise lorsque Bastian répondit à son appel par des caresses des plus entreprenantes. Les sens de la jeune femme étaient tout à la fois embrouillés par la puissance de ce feu qui la dévorait littéralement de l'intérieur, mais infiniment décuplés. Le temps semblait avoir considérablement ralenti son court, tandis que les mains – chaudes et douces, tellement douces – remontaient doucement le long de sa taille. Elle le voulait. Elle le désirait depuis la racine de ses cheveux jusqu'à la pointe des pieds. Oh oui ! Elle le voulait tout entier.

Dans une once de lucidité improbable, la jolie rouquine se surprit à songer qu'en fait, elle était folle de cet homme. Son parfum – si particulier – mais aussi son corps, tellement bien dessiné, son humour, sa prévenance et ce petit brin de mystère qu'il conservait précieusement : il la rendait dingue. Elle était dingue – dingue de lui ! Clignant légèrement des yeux, elle rit lorsqu'il lui chatouilla les côtes, gémit quand il contourna habilement la courbe de ses seins, grogna alors qu'il l'embrassait avec fougue. L'Envoleuse sentait son cœur cogner si fort dans sa poitrine qu'elle crut l'espace d'un instant qu'elle allait imploser. Vraiment. Tandis que le sang battait puissamment dans ses veines, le désir se fit de plus en plus impérieux. Mais qu'attendait-il ? Qu'attendait-il pour la prendre, la posséder, l'aimer passionnément ?

Sa tunique glissa – enfin – le long de ses épaules, révélant son corps tendu de désir. Un corps petit, menu, mais tout en courbes et en muscles. Un corps fuselé par des années d'entraînement. Tandis que leurs lèvres se rencontraient pour la dixième fois en moins de trois minutes, Tian sentit distinctement l'effleurement léger de sa conscience. Question, hésitation. Il fallut un effort presque surhumain à la jeune femme pour rassembler ses mots, dans un dernier effort de lucidité. Plantant son regard d'argent dans celui de Bastian, elle posa délicatement ses mains de chaque côté des lignes de sa mâchoire.

Je ne suis pas une petite chose fragile, décréta-t-elle avec toute la force de sa conviction, alors je te le demande : prends-moi fort. Fais-moi l'amour sauvagement. Je te veux, maintenant...

Elle tremblait de tout son corps alors que ses dernières paroles résonnèrent dans l'esprit du Mentaï. Qui serait insensible à une demande aussi vibrante, aussi déterminée ? La fièvre du désir brûlait dans les yeux de Tian. Tout son corps se consumait littéralement. Bien sûr qu'elle était prête. Malgré les récents événement, bien sûr qu'elle le voulait. Bien sûr qu'elle avait heurtée par cette vie qui s'était éteinte en elle, avant même qu'elle n'ait eu conscience de son existence. Mais elle était bien au-delà de tout cela : elle n'était pas du genre à se retourner sur le passé, ni à se morfondre sur ce qu'elle ne pouvait changer. Alors même qu'elle se protégeait elle était tombée enceinte. Elle continuait de se protéger – c'était tout ce qu'elle pouvait faire. En tout cas, elle n'avait pas envie de se priver de la sensation si enivrante du corps de Bastian contre le sien. De le sentir en elle. Alors, comme pour sceller définitivement sa décision, l'ancrer dans la réalité, elle affleura une dernière fois les pensées du Mentaï.

Je suis tienne, affirma-t-elle dans une promesse irrévocable.

Au fond d'elle, tout au fond, le tigre ronronna.








[J'avoue, c'était trognon ça gaga Court, mais sacrément intense de mon côté]
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeDim 09 Fév 2020, 16:38

Le contact de ses mains, de chaque côté de son visage, l’obligea à reculer un peu, juste assez pour se prendre, une fois encore, son regard magnétique de plein fouet. Et sa voix qui jaillissait dans ses pensées enfiévrées ! Mince, se rendait-elle compte de ce que ça lui faisait, ça ?

Je ne suis pas une petite chose fragile, alors je te le demande : prends-moi fort. Fais-moi l’amour sauvagement. Je te veux, maintenant…
Rien que ça, Votre Grâce ?
répliqua-t-il, un soupçon d’humour au fond de ses yeux gris. Pourquoi pas férocement, tant que vous y êtes ? Ou brutalement ? Méchamment, peut-être ? Non, je sais : scandaleusement !

N’y tenant plus il se leva, elle nouée autour de la taille, et c’est presque négligemment qu’il la laissa retomber sur le canapé. Le simple fait de ne plus la sentir contre lui était violent. Il avait l’impression que son corps tout entier était tendu de désir et que s’il n’y prenait pas garde, il allait vaciller, tomber à ses pieds. Il prit garde à sa façon. Sans la quitter des yeux, il ôta son haut, dévoilant le dessin de ses muscles et, dessus, celui de ses tatouages. Chacun d’eux racontait une histoire. Un jour, bientôt peut-être, quand ils auraient le temps, il lui en offrirait une ou deux…

Mais là c’était une drôle d’urgence qui les animait. Drapé de contrastes, Bastian prit son temps, alors que tout ce qu’il voulait, c’était répondre au souhait de Tian. Mais il était joueur et curieux de connaître ses limites ; quand elle essaya de faire accélérer les choses il la repoussa, tendrement, mais fermement. Scandaleusement, il avait dit. Il en serait donc d’abord ainsi – et après, peut-être qu’un peu se sauvagerie serait de mise. Là, il se contenta de passer ses grandes mains sur son torse. Ce n’était pas pareil que quand elle le caressait avec ses mains à elle, mais quand même, c’était quelque chose et puis surtout, surtout, il voyait briller le plaisir – non, la faim ! – dans les yeux de Tian.

Affamé lui aussi, il se passa la langue sur les lèvres. Un fauve en train de se lécher les babines… Amusé par cette idée, il délaça le haut de son pantalon de cuir noir. Lentement. Tant et si bien que ç’en était douloureusement frustrant. Enfin « sage » elle le dévorait du regard, et cette manière d’entrer dans son jeu faillit avoir raison de lui : serrant les dents pour ne pas venir maintenant, il se débarrassa de son pantalon et c’est enfin nu qu’il se dressa de toute sa hauteur devant elle. Solide, puissant, il avait de larges épaules mais des hanches plutôt étroites. Son regard ne s’était pas détaché de celui de Tian. C’était sans doute la première fois qu’il dessinait dans cet état-là et honnêtement, avant que son œuvre bascule dans la réalité, il avait douté que la chose soit réellement possible. Il baissa les yeux.

Voilà. Sa virilité était désormais recouverte d’une mince protection, à peine visible. Le dessin s’estomperait dans suffisamment longtemps pour qu’il puisse se permettre de ne plus y penser. Mais il avait tenu à ce qu’elle comprenne… Sa question tout à l’heure, c’était justement là où il voulait en venir. Ses yeux remontèrent, plongèrent dans les siens. Elle était à bout et lui aussi. Alors il se faufila entre ses jambes et la fit basculer en arrière, exactement comme elle avait dormi – sauf que cette fois-ci il comptait bien la maintenir réveillée un moment ! Il se pencha en avant pour l’embrasser. Ses mains, puis sa langue goûtèrent tous les secrets de sa peau, festoyèrent sur ses seins ; il sentit qu’elle s’agitait, devina qu’elle disait quelque chose aux vibrations de sa cage thoracique contre ses lèvres.

Il se redressa, attrapa ses poignets, les lui tint de chaque côté de la tête pendant que leurs regards, une fois encore, se mêlaient. Et enfin, enfin il entra en elle d’un coup de bassin. Explosion des sens. Ça crépitait, ça brûlait, ça dansait dans son bas-ventre et au creux de ses reins. Il était déjà bien proche de l’orgasme mais il se fit un devoir d’honorer la demande de Tian – sauvagement – et c’était heureux qu’ils se trouvent perchés dans une tour, hors de portée des oreilles indiscrètes, parce qu’il ne se retint pas, et elle non plus. Son corps ne lui appartenait plus. Comment avait-elle dit déjà ? « Je suis tienne » ? Non, c’était l’inverse… Au-dessus d’elle, il contemplait les effets de ses mouvements, ou plutôt, il bougeait en fonction de ce qu’il lisait sur son visage. C’était elle qui menait la danse. Il n’en prit pas ombrage, s’arrangeant simplement pour retarder un peu l’échéance, le moment de la chute…

… ils basculèrent tous les deux, elle d’abord, lui juste après, le visage dans ses cheveux. Le corps encore parcouru de frissons, il se retira doucement et vérifia que la protection était toujours en place : c’était le cas. Il réussit à la faire glisser puis il la déposa au pied du canapé, avant de se contorsionner pour trouver une position agréable : il n’avait plus la force de se maintenir sur ses bras mais le canapé était étroit. Finalement, il parvint à s’allonger tout en la maintenant contre lui. Son souffle lui manquait encore. Il n’avait pas ménagé sa peine.

Alors, Altesse ? C’était assez sauvage ?


[Ben, pareil... mrred]
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeLun 10 Fév 2020, 11:47

Un petit rire cristallin s'échappa de la gorge de Tian lorsqu'elle bascula à la renverse, sur le canapé. Se passant la langue sur les lèvres – elle était littéralement affamée – elle se redressa sur ses coudes, avant de s'asseoir sur ses genoux. Oh, elle fut tentée de s'approcher plus, mais Bastian était joueur : la jeune femme émit un petit gémissement de frustration lorsqu'elle se vit repoussée alors qu'elle n'avait qu'une envie, s’enivrer du corps de son amant. Respirer son odeur. Goûter à sa peau si chaude, si douce. Sentir leurs deux corps fusionner dans une union vieille comme le monde. Ca lui faisait presque mal, là, dans le creux de son ventre, tant elle brûlait d'envie.

Se mordillant la lèvre inférieure, elle ne put qu'accepter le défi qui lui était lancé. L'Envoleuse ne perdit pas une miette du spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale, tandis qu'elle admirait chaque parcelle du corps de son compagnon, chaque muscle qui saillait sous peau. La jeune femme alla même jusqu'à se perdre dans la contemplation de chaque tatouage : d'ailleurs, il fallait bien avouer qu'elle était tout particulièrement sensible à celui qui mangeait le pectoral droit du Mentaï pour s'enrouler élégamment ensuite autour de son épaule. Si beau... Plus rien n'avais de cohérence dans sa tête, toutes ses pensées se délitaient une à une. Au bout de longues secondes, alors que des légers picotements lui chatouillaient le bout des doigts, elle se rendit même compte qu'elle retenait sa respiration. En cet instant, tout son monde était suspendu aux gestes de Bastian.

Une fine pellicule protectrice se matérialisa autour du sexe dressé de l'homme ; aussi, les deux amants eurent-il un bref échange de regard entendu – oui, c'était mieux ainsi – avant de sombrer complètement et totalement dans le désir qui les dévoraient impitoyablement. Tian ne résista pas, tandis qu'elle basculait sur le dos. Bien au contraire, elle soupira même d'une satisfaction intense alors que le Mentaï se fondait en elle d'un coup de bassin puissant. La sensation était tellement intense que sa vision se troubla. Instinctivement, elle cambra les reins, accompagnant les mouvements de son amant. La boule de chaleur dans son ventre explosa en millier de petites étoiles crépitantes. Lorsqu'elle rejeta la gorge en arrière, offerte toute entière, son homologue félin se tendit,tout ses sens en éveil, mais ne broncha pas. La belle rouquine était habituée à ce genre de réaction, aussi ouvrit-elle ses sensations au dangereux prédateur pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun danger.

La vague de plaisir les terrassa tous les deux, à quelques secondes d'intervalle. Ultime tension, ultime sursaut durant lequel Tian cria le nom de Bastian. Tout tremblants et transpirants, ils roulèrent sur le canapé pour trouver une position plus confortable : c'est ainsi que son amant entreprit de s'allonger en la maintenant contre son torse. Heureusement, elle ne pesait pas très lourd. Un sourire béat illuminait son visage.

Je ne me suis jamais sentie aussi bien de toute ma vie, avoua-t-elle tandis qu'elle retrouvait lentement une respiration normale.

La blague du Mentaï fit hausser un sourcil circonspect à la jolie rouquine, qui fit semblant de s'offusquer. En réalité, il n'en était rien et elle répondit même en tirant la langue joyeusement.

Si ton fantasme c'est les princesses, commença-t-elle hilare, je suis désolée de te décevoir mais il n'est pas question que je pose mes fesses sur ce fichu trône ! Ce serait bien trop d'emmerdes !!

Un éclat de rire malicieux ponctua ses paroles. Elle se sentait bien, là.

*

La jeune femme papillonna doucement des paupières. Elle dût plisser les yeux pour s'habituer à la lumière rasante qui filtrait à peine dans la pièce – une lumière de fin de journée, clairement. Malgré ce constat, Tian ne bougea pas : Bastian dormait encore. Comment s'étaient-ils endormis ? Qui donc avait sombré le premier ? Impossible à dire ! Prenant toutes les précautions du monde, la belle rouquine roula doucement sur son flanc droit pour se glisser dans le tout petit interstice entre le dossier du canapé et le corps de son amant. Voilà, cela serait plus confortable ainsi ! Laissant ses doigts de fée parcourir délicatement la peau de son compagnon, l'Envoleuse de perdit de la contemplation des traits du Mentaï. Il avait l'air tellement paisible ainsi.

Tandis qu'elle prodiguait ses petites caresses légères tout le long du corps de son amant, le regard argenté de Tian tomba sur la protection remplie de liquide séminal, abandonnée à même le sol. Même si elle se protégeait déjà en ingérant de puissantes plantes contraceptives, c'était beaucoup plus prudent – pour l'instant – de prémunir ainsi d'une double protection. Elle n'avait pas forcément envie d'avoir des enfants, mais il fallait bien avouer que cette fausse couche, alors même qu'elle était sous l'effet de plantes aux propriétés puissantes, l'avait un peu chamboulée. Oh, elle n'était pas du genre à ressasser le passé, mais là, ça remuait beaucoup trop de choses !

Elle était au beau milieu de ses réflexions, de ses interrogations, lorsqu'elle sentit la respiration de son amant se modifier légèrement : il était réveillé. La jeune femme ferma les yeux un instant, prenant une longue et profonde inspiration. Cela lui laissa suffisamment de temps pour mettre des mots sur ce qui la taraudait depuis plusieurs longues minutes maintenant.

Dis, si jamais ça arrives à nouveau, qu'est-ce que je... commença-t-elle, consciente d'aborder un sujet pas forcément agréable. Qu'est-ce qu'on fait ?

La question était quand même légitime. Malgré toutes les protections du monde, un accident pouvait vite arriver – la preuve en était avec les événements qui étaient survenus quelques jours plus tôt, à Tintiane. Poussant un léger soupir, échangea un bref regard avec Bastian avant de s'expliquer.

Honnêtement, si ça devait arriver à nouveau, je ne suis pas sûre d'avoir la force de réduire une vie potentielle à néant. J'ai trop souvent dû m'y résoudre par le passé...

Captant une lueur d'incompréhension dans le regard de son compagnon, la jolie rouquine raconta alors ces années de calvaire. Oh, elle n'entra pas tellement dans les détails, ce n'était pas la peine non plus de s'épancher, elle lui avoua comment chaque nuit le même cauchemar recommençait. Elle lui révéla cette première fois où elle était allée trouver une faiseuse d'ange, à tout juste seize ans. Lui confia à quel point la dixième fois, en moins de deux ans, était tout aussi rude que la première. Et puis, elle osa finalement lui dire comment elle avait découvert cette grossesse au bout de six longs mois. La mort de Sohan, tué par son homologue animal. La naissance de cet enfant, seule, sur une route peu fréquentée de l'Empire, avant de l'abandonner au seuil d'une confrérie de Rêveurs.

Oh, elle ne voulait pas spécialement d'autre enfant, non ! Elle connaissait bien assez la violence du monde : elle ne voulait surtout pas élever un enfant qui risquait sans doute d'être traqué toute sa vie pour le simple fait d'être différent. Non, ce n'était pas ce qu'elle voulait, ça ! Mais Tian le savait bien, la vie était parfois farceuse et tout ne se déroulait pas toujours comme elle le voulait. Elle prenait souvent les choses comme elles se présentaient, mais là, c'était beaucoup trop important pour qu'elle n'en parle pas.

Tu sais, je ne dis pas ça pour te faire peur, mais...

Hésitation. Infime.

… Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi.

Et voilà, c'était dit. Presque anxieuse de la réaction de son compagnon, Tian planta son regard si particulier dans celui de Bastian. Son cœur battait sourdement dans sa poitrine.








[Je crois qu'elle n'a pas fini de nous lâcher quelques bombes, la petite xD]
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMar 11 Fév 2020, 06:13

Il la sentit rire contre lui ; c’était un frémissement agréable et Bastian eut la fugace impression qu’ils se fondaient encore l’un dans l’autre. Sa pique le fit sourire à son tour. Il s’en doutait mais il ne put s’empêcher d’essayer d’imaginer à quoi elle pourrait ressembler en tant qu’impératrice. Jolie. Son sourire s’accentua.

C’est un fantasme alors oui, je vais m'y accrocher et il faudra t'y faire, affirma-t-il. D’autant que je peux désormais me vanter d’avoir vu ton impérial postérieur de plus près que le trône lui-même… Et vous, très chère ? Quel est votre fantasme le plus inavouable ?

Il n’en sut rien, pour la simple et bonne raison que la belle s’était endormie. Bastian tenta de trouver une position plus confortable et finalement, renonça. Il risquait de la réveiller. Tant pis, il avait déjà des courbatures à cause de sa nuit passée sur le sol de toute façon, et puis lui aussi sentait le sommeil le gagner. Après tout, il était encore mieux coincé sur ce vieux canapé contre Tian. Alors à quoi bon se plaindre ?


*


Des doigts courant sur sa peau nue le réveillèrent dans un léger sursaut. Heureusement que l’odeur de Tian était partout autour de lui parce que sinon, il aurait bien pu la blesser en réagissant par réflexe à ce que son inconscient sourd et surentraîné analysait automatiquement comme une menace ! Bastian avait besoin de repères, de codes sur lesquels il pouvait compter. En mission par exemple, Galaad le réveillait toujours en frôlant sa conscience et non pas son épaule. L’odeur sucrée de Tian, c’était pas mal non plus.

Dis…

Il y avait beaucoup de chose dans ce simple mot. Tian en prononça d’autres sans savoir qu’il avait déjà deviné, lui. Se doutait-elle qu’il y avait justement pensé la veille ? Il remua, s’étira contre elle, tourna la tête et fit le grand saut dans l’océan argentin de ses yeux. Il y resta un moment, nageur éperdu qui évoluait lentement au fil de ses émotions tandis qu’elle traçait pour lui les contours de son douloureux passé. Il y avait des vagues dans ce regard. Une tempête très ancienne qui avait laissé quelques traces. Attentif, Bastian perçut le moment précis où l’ombre voila brièvement l’étendue limpide, et il rangea aussitôt ses paroles dans un coin de sa tête pour ne pas l’interrompre et l’écouter jusqu’au bout. Et, au bout…

… Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi.


*


De lourdes teintures et une forte odeur d’encens : voilà ce que la mémoire de Bastian retiendra de son premier passage Chez Nanette. Il a tout juste quatorze ans, Galaad seize ; l’aîné entraîne le cadet, seulement poussé par une assurance aussi frêle que le chaume qui assombrit son menton et ses joues. En fait, ils n’en mènent pas large, ni l’un ni l’autre alors que les femmes de Nanette tournent autour d’eux tels des vautours affamés. Elles ont une poitrine opulente et peu de tissu pour la cacher, ce qui fait que Bastian se concentre pas mal sur le bout de ses chaussures usées. Galaad lui donne un petit coup de coude pour pas qu’il rate le mouvement des lèvres de celle qui s’est penchée vers eux.

- Ben ça par exemple, qu’est-ce que vous faites-là, vous deux ?

C’est Nanette, celle qui règne en maître sur les lieux. Pas plus habillée que les autres mais plus autoritaire et parce qu’elle partage ça avec « la vieille » Bastian rentre instinctivement la tête entre les épaules. Ça la fait sourire. Il sent qu’elle s’adoucit.

- Vous avez quel âge, d’abord, hein ?
- J’ai dix-sept ans,
affirme son ami en bombant fièrement le torse, et lui seize.

Mensonge facile. En seulement un an passé dans le quartier des gardes, Bastian s’est développé une sacrée promesse de carrure d’homme qui joue en sa faveur et trompe son monde. Pas Nanette. Elle a trop l’habitude et puis jauger les gens c’est son art. M’enfin, à un an près, et puis c’est qu’ils ont l’air chou ces deux messieurs, alors elle sourit encore et hoche la tête.

- Première fois ici, non ?

Là Galaad est coincé, il se fait trahir par ses joues qui s’empourprent.

- Et vous avez combien ?

C’est Bastian qui désigne fièrement sa bourse. Sa première solde. N’eusse été les arguments de son ami pour le traîner jusqu’ici, il aurait tout dépensé en bouffe, un vieux réflexe de ceux qui ont connu la faim. L’œil de Nanette pétille.

- Bon, bon, ça ira. Y’a plus qu’à choisir qui, maintenant !

Ah, ça c’est plus compliqué, plus intime. Galaad semble s’être décidé pour une blondinette aux courbes affolantes. Comme il a déjà flirté avec quelques filles, il sait un peu y faire, lui. Mais Bastian, c’est pas pareil. Trop occupé à survivre il n’a pas fait attention à ces dernières, jamais. Alors il hésite. On lui parle, il secoue la tête, un peu pivoine. Non, non. Pas celle-ci, non. Elles sont belles, oui, mais elles l’impressionnent.

Et puis ses yeux tombent sur elle. Discrète mais attentive, appuyée contre le mur du fond, qui l’observe de ses grands yeux noirs derrière un rideau de cheveux bruns. Ce sera elle. Satisfaite, Nanette veut leur montrer chacun leur « salon », comme s’appellent ici les chambres, mais Galaad proteste et réclame un salon pour tous les deux ; sur ce point il est intraitable, si bien que la matrone finit par lui accorder ce passe-droit. Après tout ils sont si jeunes, et puis si c’est leur première fois…

Voilà. Ils y sont. La pièce n’est pas grande mais offre tout le confort nécessaire à ce qui doit y être fait : tentures, voilures attirent le regard – moins cependant que les esquisses peintes sur les murs, qui représentent chacune des personnages féminins et masculins dans une posture équivoque, parfois même ahurissante – et le large lit regorge de coussins colorés.


« Ça va ? » fait Galaad en agitant ses mains, « tu te sens de rester là ? »

Il ne maîtrise pas encore très bien toutes les subtilités de cette langue des signes que Bastian, patiemment, lui enseigne quotidiennement, mais l’inquiétude toute fraternelle qu’il peut lire dans ses yeux verts suffit à lui donner tout le courage dont il pourrait manquer.

« T’occupe, ça va être une de ces nuits mon vieux ! », répond-t-il, assez loin cependant de ressentir l’assurance que dégagent ses paroles.

C’est suffisant pour Galaad, qui ne tarde pas à basculer sur le lit avec la blonde. Bastian détourne les yeux. Il se dandine d’un pied sur l’autre, hésite. La brune, alors, s’approche de lui et pose une main brune sur sa poitrine. Elle le pousse doucement sur les coussins et les couvertures qu’elle a prit soin d’étaler par terre ; ses gestes sont doux, ses doigts légers, son regard mutin : avec une patience d’orfèvre elle lui fait découvrir les sources du plaisir, et la nuit s’écoule doucement, tranquillement.

A l’aube, comme ils s’attardent tous les quatre, deux par deux assis d’une part et d’autre du grand lit, la jolie brune pose une question que Galaad traduit en gestes pour Bastian :
« est-ce que tu as une amoureuse ? »

- Toi, répond-il en forçant un peu sur sa gorge pour lui offrir sa réponse.

Elle rosit, il l’embrasse, la désire encore, mais on les pousse dehors, dans la fraîcheur de la réalité matinale. Sur un petit nuage, Bastian retourne Chez Nanette le soir même, seul cette fois. Il cherche sa brunette. La découvre dans les bras d’un soldat de la caserne qui doit friser la cinquantaine et qui la fait rire. Salut, l’amoureuse ! C’est une autre brune qui le prend dans sa chambre – mais pas dans ses filets. Il apprend. Il sait maintenant que baiser, faire l’amour et tomber amoureux sont trois choses distinctes. Qu'ici on baise et si jamais on se dit je t’aime, c’est juste pour une poignée d’heures et de pièces.

Que l'aube n'est jamais loin.


*


Bastian laissa courir le bout de ses doigts sur la joue de Tian. Il la croyait mais il savait aussi que la situation – une planque, un danger omniprésent, une nuit torride – pouvait influencer bien des « je crois ».

Il faudra me dire quand tu seras sûre, dit-il, prisonnier de son regard.

C’était plutôt sympa, ça : une possibilité de s’aventurer sur ce terrain-là sans prendre trop de risques. Si l’aube vient, avec toutes ses désillusions, personne ne sera blessé. Elle a déjà fait ses preuves, cette technique, puisqu’il n’a jamais eu que des amoureuses d’une nuit.

Il se redresse sur un coude, la regarde toujours, un brin jaloux du rayon de soleil qui caresse sa chevelure et son cou. Sohan était une ordure et un con. Il faut être une ordure pour torturer une femme, et un con pour gâcher sa chance.

Je me protège et tu te protèges, deux précautions valent mieux qu’une et ça réduit encore la possibilité d’un accident.

Mais pas complètement. Ça, c’était impossible…

Je ne veux pas d’enfant, dit-il doucement. Un enfant c’est tellement fragile, tu sais…

Sans doute qu’elle savait, oui, mais parce qu’elle lui avait fait confiance en lui racontant un pan de son passé, il décida à son tour de lui dévoiler un bout du sien. Pour ça il remonta plus loin que Chez Nanette. Beaucoup plus loin, à l’époque où Maëlle se vendait corps et bien pour avoir de quoi le nourrir. Ce fut un récit étrange, parce qu’en fait il n’en avait jamais parlé qu’avec Galaad, et avec les mains, pas avec les mots – c’était pas exactement pareil. Il n’exagéra rien, ni la prostitution de sa mère ni la mort de celle-ci. Il lui parla de son agonie dans un caniveau d’Al-Jeit, non pas pour qu’elle s’apitoie – surtout pas ! – mais pour qu’elle puisse comprendre, enfin, ce qui était à l’origine de cette violence tout au fond de lui, seulement visible quand il traquait ses proies pour leur ôter la vie.

Un enfant, c’est tellement fragile…

Mais si, je dis bien si l’accident arrive, on s’en préoccupera à ce moment-là. C’est un futur possible, pas notre présent. Et c’est dans le présent qu’il faut vivre, Tian.

Il se pencha et effleura ses lèvres des siennes. Il ignorait si sa réponse lui convenait, mais c’était sa vision des choses et il n’en changerait pas. L’amour, les enfants… Non. Ce n’était pas quelque chose à sa portée, pas pour l’instant tout au moins. Là, dans la Tour Percée, il était bien avec elle, jolie tigresse qui ne voulait pas d'un trône dans les pattes, et quelque part il sentait bien que l’aube ne viendrait pas de sitôt. Mais il n’envisageait jamais le futur. C’était ainsi.

Ce qu’il n’ajouta pas, c’est le petit film protecteur vivant ses derniers instants au pied du canapé, qui l’affirma : si accident il devait y avoir un jour, il assumerait.


*


Ils achevèrent de tuer le temps en s’aimant sur le canapé – après scandaleusement et sauvagement, il y eut donc langoureusement puis fiévreusement – puis se préparèrent. La vaisselle nettoyée fut rangée, les couvertures pliées, les cendres du poêle jetées. La Tour Percée retrouva un peu de sa froideur, mais Bastian savait qu’il ne verrait plus jamais cet endroit de la même manière, désormais. Laissant Tian replier ses cartes, il fit coulisser ses lames dans leur gaine avant de les dissimuler sous son long manteau noir.

Votre Grâce, ironisa-t-il, l’œil malicieux (car somme toute la plaisanterie lui plaisait au moins autant que le fantasme), en tendant sa main à Tian pour qu’elle s’en empare.

Le pas sur le côté les mena directement dans une sombre et étroite venelle, non loin de la grand place. Aux aguets, Bastian attendit que sa compagne ait retrouvé ses esprits pour se tourner vers elle.

Voilà, on y est. Il doit déjà y avoir du monde, là-bas. Sois prudente.

Avant qu’elle se détourne, saisi par une brusque impulsion, il lui attrapa le poignet, la fit pivoter vers lui et la poussa contre le mur contre lequel il la plaqua. Là, une main à plat de chaque côté de sa tête, il l’embrassa. Repoussa l’aube encore une fois.

Je suis ton ombre. Va…


*


Allongé sur un toit, sa coule remontée jusque sur son nez et son capuchon rabattu pour ne plus dévoiler qu’un regard brumeux, Bastian observait attentivement la succession des chariots stationnés sur la place du marché. Débâchés, ils offraient leurs marchandises sur des étales dépliés de part et d’autre, de sorte que les itinérants n’avaient même pas à descendre pour vendre leurs produits. Herbes et épices envahissaient ainsi les lieux pour le plus grand plaisir des passants qui, par centaines, déambulaient entre les caravanes dans une cohue qu’il ne goûtait que du regard. Le soleil dansa dans le roux flamboyant d’une chevelure.

Ralentis ton allure, princesse, dit-il en suivant Tian des yeux. Tu fais ton marché, pas une course à pied.
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Tianwen Til'Loam
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MessageSujet: Re: [-16] I put a spell on you [Bastian]   [-16] I put a spell on you [Bastian] Icon_minitimeMar 11 Fév 2020, 12:13

Dès le moment où elle se risqua en pleine lumière, Tian revêtit son masque de froide et implacable tueuse. Rien à voir avec la jeune femme qui s'était révélée, confiée, là-haut dans la Tour Percée. C'en était d'ailleurs presque étonnant ! La Grand Place était comble, le marché battait son plein : l'Envoleuse le savait, elle n'avait pas le droit à l'erreur. D'autres vies que la sienne était potentiellement en jeu dans cette étrange et mystérieuse mission. Déjà, celle de Bastian pour la seule et unique raison qu'il avait choisi de l'aider, en éliminant cette menace qui pesait sur elle. Et puis, toutes celles de ceux qui la soutenait – ou qui la soutenaient, d'une façon ou d'une autre. Serena, Hessiam. Hoöna et Thilio aussi, même si pour l'instant, ils étaient en sécurité. La belle rouquine soupira imperceptiblement, mais son regard brilla d'une lueur plus déterminée que jamais.

Hochant doucement la tête, lorsque la voix de son compagnon retentit dans sa tête, la jeune femme ralentit légèrement l'allure de son pas. Elle n'aimait pas spécialement traînasser pour ne rien faire, comme toutes ces pimbêches-là, à discutailler et caqueter de sujets bien futiles. Le marché aux épices d'Al-Far avait une réputation qui dépassait largement les frontières de la ville : tous les marchands les plus riches de l'Empire s'y donnait rendez-vous chaque année. Tian pouvait aisément en comprendre la raison : le marché s'offrait aux visiteurs en une explosion de couleurs et de senteurs diverses et variées.

Le regard d'argent de Tian sondait chaque allée, chaque recoin, attentif à tous les détails. Cela n'empêchait toutefois pas ses pensées de vagabonder librement. La jolie rouquine songeait à ce baiser, encore imprimé sur ces lèvres. A leurs ébats, qui avaient duré toute la nuit. Aux paroles du Mentaï, qui résonnaient encore au plus profond d'elle-même. Oh oui ! Vivre dans le présent, considérer et prendre les choses comme elles venaient, une à une, cela lui convenait plutôt bien. Cette proposition était plutôt proche de son caractère et de sa manière d'être, finalement. Vivre dans le présent, c'était bien ça ! Sentant un léger mouvement sur sa gauche, Tian s'arrêta au milieu de la foule et ferma lentement les paupières. Elle apprécia l'adrénaline qui pulsait puissamment dans ses veines. Sachant que son amant veillait, elle se sentait encore plus forte.

Quand le chasseur de prime décida de passer à l'action, l'Envoleuse bougea si vite que cela dépassait littéralement l'entendement. Avec une facilité presque enfantine, elle s'effaça sur le côté, si bien que la lame étincelante du bandit ne l'effleura même pas. Elle profita de l'élan de ce dernier pour l'envoyer mordre la poussière. Il y eut un mouvement dans la foule et un vide se créa autour de Tian. Impitoyable, la belle rousse ne laissa pas le temps à son agresseur de se relever : elle lui balança un formidable et sa gorge offerte se brisa sous l'impact.

Lorsque Tian releva les yeux, elle la vit. De longs cheveux noirs – aussi sombres que son âme - qui cascadaient librement sur ses épaules. Un port altier et gracieux. Un regard d'un vert profond qui ne dégageait jamais que du mépris. Aucun doute possible, c'était bien elle ! Du fait d'avoir grandi à la cour, la jolie rouquine avait longtemps côtoyé cette femme. Si elle s'était liée d'une franche amitié avec le frère de celle-ci, en revanche elle avait toujours éprouvé pour elle qu'une vague indifférence. A vrai dire, elle ne l'avait jamais trouvé intéressante, cette fille – qui devait avoir un ou deux ans de plus qu'elle. Cependant, Tian n'était pas tellement étonnée de la trouver là, à cet instant précis, agissant dans l'ombre avec une organisation secrète de l'Ordre.

Les deux femmes se toisèrent.

« Circée Til'Tharamal » salua l'Envoleuse, d'un ton parfaitement neutre, dénué de tout sentiment, de toute surprise.
« Tianwen Til'Loam » répondit la femme, avec un rictus mauvais.

Ils étaient là. C'était maintenant que tout allait se jouer.

*

L'Envoleuse suivait la Dessinatrice sans un mot. Alors qu'elles s'enfonçaient dans les bas fonds de la cité, trois hommes se joignirent à elles. Tian les jaugea discrètement du coin de l’œil – leur façon de se tenir, de se mouvoir, d'effleurer leur arme un peu trop souvent (ils étaient inquiets, à juste titre). C'étaient sans doute des bons combattants, mais pas des Envoleurs. Le petit groupe entra dans une petit cour pavée, à l'abri des regards. Prête à réagir au moindre danger, tous les sens de la jeune femme étaient en éveil et ils étaient même décuplés par ceux du tigre. Bastian n'était pas très loin non plus, et elle le sentait quelque-fois effleurer sa conscience.

Tian haussa un sourcil circonspect lorsque Circée s'agenouilla au sol ; investissant l'Imagination, elle révéla une trappe. Poussant un léger soupir, la jolie rouquine ne put s'empêcher de se demander ce que toutes ces précautions pouvaient bien cacher. Son compagnon avait vu juste : les Huit Préceptes la voulaient vivante, mais pour quelles raisons, cela restait un mystère. Fronçant son petit nez bardé de tâches de rousseur, la jeune femme suivit son aîné pour s'engouffrer dans le souterrain. Ils marchèrent longtemps – du moins cela parut durer une éternité pour Tian. Seul le pouvoir de Circée leur offrait un peu de lumière, tandis que l'odeur qui régnait ici était littéralement nauséabonde. Soudain, ils s'arrêtèrent et trois autres hommes les rejoignirent, d'une démarche souple et tranquille. Ceux-là, ils étaient dangereux. Envoleurs probablement, teinta l'esprit de Tian.

Circée se glissa près d'elle, attrapa son bras. Et disparu avec Tian.
Il ne restait plus que, dans ces catacombes, six hommes et un Gommeur.

*

Quand les deux femmes se matérialisèrent enfin, Tian ne savait pas réellement où elle se trouvait. Al-Far ? Sans doute pas : il faisait bien trop chaud et bien trop sec pour qu'elle se trouve encore dans cette ville sinistre. Alors où ? Pour le moment, aucun moyen de le savoir. Tout ce dont elle était certaine, c'était que le triste spectacle qui se déroulait devant ses yeux ne présageait absolument rien de bon.
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