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 Spirit of the pack [Tsukia]

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Giliwyn SangreLune
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Giliwyn SangreLune


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MessageSujet: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeJeu 27 Fév 2020, 00:23

Le cerf avançait à pas mesurés entre les troncs tordus, la douce lumière de l’après-midi mouchetant son pelage de petites perles d’or. Les bois qui encornaient sa tête effilée étaient encore dépourvus des courbes graciles des andouillers et sa démarche un peu gauche trahissait également cette jeunesse. Il s’employait à arracher scrupuleusement quelques touffes herbeuses et ses yeux d’obsidienne guettaient distraitement les sous-bois, sans se douter du danger qui planait sur son échine. Lorsque ses oreilles se tournèrent vers l’origine suspecte d’un craquement, il était trop tard. Le trait se ficha à la base de son cou, sectionnant la chair tendre et les liens vitaux. L’animal s’effondra sur les antérieurs avec un râle étranglé et resta un moment ainsi, sans bouger et le souffle rauque, jusqu’à ce qu’une seconde flèche ne vienne abolir la souffrance. Cette fois-ci, il ploya gracieusement et s’immobilisa au sol, dans un silence absolu.

Lentement, le chasseur se dégagea des ombres d’un buisson épineux et s’approcha d’un pas souple, l’arc toujours en main. Ses yeux gris balayèrent avec satisfaction la dépouille et il mit un genou en terre pour récupérer les flèches.

- C’était super ! Tu l’as eu du premier coup, comment t’as fait ça ? Il allait bondir !

Gil y répondit d’un grognement bref, luttant pour dégager un trait plus récalcitrant que l’autre, et Makeno en profita pour le rejoindre à toute vitesse. Le garçon était dans son état normal : excité comme une puce, curieux de tout et bavard comme jamais. Il ne cessa pas de babiller tandis que l’envoleur tirait le couteau de chasse du fourreau de sa ceinture, et commençait à dépecer l’animal.

- C’est une belle bête ! Tu as vu sa taille ? Il va valoir cher, tu crois ?
- Il n’a pas encore atteint sa taille adulte,
marmonna Gil en s’affairant. Donc moins que prévu.
- Ah, d’accord. Et pourquoi on ne le débite pas directement en ville ?
- Parce que.
- Et…
- Mak,
intervint Nora en posant une main sur l’épaule de la pipelette, tu t’occupes des chevaux avec moi ?

C’était une tâche à laquelle Mak ne se refusait jamais, aussi s’empressa-t-il de rejoindre Chante-Brume et Diapason qui mâchonnaient de l’herbe à quelques pas de là. Gil leva un regard reconnaissant vers l’herboriste aux yeux gris. Elle le connaissait bien et avait deviné qu’il avait besoin de calme. Plus tard, alors qu’ils chevauchaient en direction du village de Norfin, vers le nord, Gil plaça sa jument à gauche de Diapason, que Mak montait fièrement, Nora en croupe. Son genou contre celui de son fils, il jeta un coup d’œil à ce dernier.

- Baisse tes talons.
- J’oublie tout le temps. On peut galoper ?
- On est trop chargés.
- Après Norflin, alors ?
- Si tu veux…
- Je n’ai pas mon mot à dire ?
protesta Nora pour la forme.
- C’est moi qui dirige Diapason, alors c’est moi qui décide ! Et puis tu aimes faire galoper Chante-Brume avec moi.

Nora acquiesça en souriant, avant d’échanger un bref regard avec Gil. Celui-ci avait disparu pendant un an. Si Mak et elle n’avaient pu se résoudre à le croire mort, il avait bien fallu continuer à vivre, et sans lui ; régulièrement, elle était partie en balade sur le dos de Chante-Brume, laissant Diapason à Mak. A présent qu’ils s’étaient retrouvés, évoquer ces temps où Gil brillait par son absence avait quelque chose d’étrange. C’était un peu comme si cette histoire n’avait jamais eu lieu, ou bien seulement dans une autre vie. Suivant le fil de ses pensées, Gil se pencha et attrapa sa main. Il se laissait rarement aller à ce genre de geste, bien moins qu’auparavant en tout cas, mais l’herboriste avait compris qu’il avait besoin de temps. Et d’indulgence. Nora pressa les doigts de son compagnon. Il lui décocha un clin d’œil, puis il se redressa sur sa selle et balaya le paysage du regard.

Voilà trois jours, ils étaient partis. Deux raisons expliquaient ce voyage : la première, fondamentale, tenait en un seul nom : Tsukia. Depuis que Rybris lui avait avoué la rude épreuve que la jeune femme avait traversé, Gil n’avait plus qu’une idée en tête : la retrouver. L’autre raison à l’origine de ce départ quand il venait pourtant tout juste de rentrer, c’était le besoin d’éprouver à nouveau la force de liens qui ne s’étaient jamais brisés. De passer du temps avec sa famille. La décision de partir ensemble s’était imposée tout naturellement, et il n’y avait qu’à voir le sourire de Mak pour affirmer qu’il n’en existait pas de meilleure. Plutôt coutumier des choix faits de travers, Gil en était satisfait. Il appréciait cette chevauchée avec Mak et Nora. Son fils était un intarissable bavard, mais s’il répondait généralement par un grognement, Gil n’échangerait sa place pour rien au monde. Le garçon avait soif d’apprendre. Il s’intéressait à chaque geste, interrogeait chaque décision, imitait quand il le pouvait l’attitude de son père. Il n’en était pas à son premier voyage, ayant effectué les premiers âgé de quelques semaines en compagnie de Naïs, et il était débrouillard. Nora, quant à elle, était calme et réfléchie ; elle n’avait pas hésité à fermer temporairement sa boutique pour venir avec eux, et portait un pantalon et des bottes sous sa jupe. Le cœur de Gil débordait de fierté et d’amour pour ces deux-là.

Ne manquait plus que Tsukia.


*


- … une petite brune avec un œil bleu et un œil noir ? Nan, pas vue ici.

Gil soupira, puis régla les boissons et coinça celles-ci dans ses bras pour les emporter sans les renverser jusqu’à la table où Nora et Mak l’attendaient. Ils s’étaient installés dehors, sur la large terrasse de l’auberge qui surplombait le Gour. Réduit à l’état de gué tranquille, le fleuve glougloutait paisiblement entre les hautes herbes, tandis que les rayons du soleil se brisaient en kaléidoscope sur sa surface à peine froissée par le saut furtif d’une carpe ou encore le passage d’un canard. Mak leva à peine le nez quand Gil posa son jus de fruits sur la table. Il s’appliquait à noircir une feuille de papier. L’envoleur se pencha par-dessus son épaule pour lire la missive en toute discrétion : c’était une lettre adressée à Seth. Son petit frère lui décrivait son voyage comme s’il se trouvait en face de lui, et Gil leva les yeux au ciel, à peine étonné pourtant que le gamin soit aussi bavard dans son message que dans ses conversations de vive voix.

- Il manque une lettre, là…
- Pas touche !
- Et puis tu fais des tâches, regarde…
- Mais laisse-moi faire ! Je te laisse de la place pour que tu écrives aussi. D’ici-là, fiche-moi un peu la paix !



Nora mit une main devant ses lèvres pour cacher son rire alors que Gil, vexé d’être jeté comme un malpropre, se laissait tomber sur le banc en face d’elle.

- Il veut que je sois son père ou pas ? bougonna l’envoleur.
- L’intérêt d’avoir des parents, c’est bien de pouvoir leur rentrer dans le lard de temps en temps, non ?


Curieux, Gil eut envie d’en apprendre davantage.

- C’était comme ça pendant mon absence ?
- Pas tout à fait,
réfléchit Nora en sirotant son thé glacé. Quand tu es là, il essaie de t’impressionner, ce qu’il ne fait pas avec moi. Et puis, je ne suis pas sa mère ; il n’éprouve pas le besoin de tester ma patience.
- C’est arrivé quand même ?
- Une fois ou deux, oui.


Gil but pensivement une gorgée de bière. Nora n’était pas la mère de Mak, il était même difficile de trouver plus opposées que Naïs et elle. Pourtant, elle avait pris le garçon sous son aile avec une telle aisance, un tel naturel ! Les gens qui ne les connaissaient pas se méprenaient généralement sur leurs liens. Nora avait su apporter la douceur et la solidité dont Mak avait besoin pour s’épanouir en sécurité. Elle veillait ses nuits, calmait ses cauchemars et soignait ses blessures ; elle écoutait ses bavardages sans jamais perdre patience, savait exactement quoi répondre pour dessiner un sourire ravi sur ses lèvres et comment détourner son attention lorsque cela s’avérait nécessaire. Elle le connaissait comme si c’était son fils, et Gil ne doutait pas un seul instant de l’affection qu’elle lui portait. Elle n’était pas sa véritable mère, mais bien ce qui s’en rapprochait le plus et pour cela, il lui en serait toujours infiniment reconnaissant.


- Voilà, c’est ton tour.
- Où est-ce que je suis censé écrire ?
- Juste ici.
- Mais il n’y a pas la place de loger trois mots !
- Tu dis jamais rien de toute façon, arrête de râler et écris !
- Enfer, vermine, tu…


Le loup grognon se tut, fauché en plein élan par une attaque en traître : un baiser furtif, tout juste une caresse de papillon sur sa joue. Déjà Mak s’était volatilisé – il avait repéré un spécimen floral aux corolles vermeilles qui poussait au bord du Gour, et armé de la petite sacoche d’herboriste que Nora lui avait donnée, était parti l’étudier de plus près. Gil resta planté là, une plume dans la main, l’autre sur sa joue, comme pour retenir le souvenir de cet instant de bonheur infini. Nora sourit.

- Je vais te chercher une autre feuille ?
- Non, ne t’embête pas pour moi. Ça ira.


Elle comprit que lui aussi râlait pour la forme, comme elle avait l’habitude de le faire, et que c’était sa façon de prouver son attachement pourtant déjà évident. Gil se gratta le front, puis il soupira et utilisa le peu de place pour signer. La lettre de Mak était déjà assez explicite pour qu’il n’ait rien de plus à ajouter. Il souffla sur l’encre puis roula le papier et fit le nécessaire pour qu’elle soit envoyée dès le lendemain matin. Il espérait que Seth la recevrait rapidement, mieux, qu’il accepterait la demande de Mak et viendrait les voir ; il n’avait pas croisé le gamin depuis trop longtemps. Depuis l’amputation de la jambe de Mak, se souvint Gil en jetant un coup d’œil en direction de ce dernier. Nombreux étaient les tourments que les deux garçons avaient traversé alors qu’ils n’étaient pas adultes. Enfin… effectuant un rapide calcul, Gil réalisa que Seth n’était plus un gosse. Ça lui flanqua un coup. Compatissante, Nora déposa un baiser sur son autre joue.

Ils traversèrent le Gour en passant sur un pont de pierre et le voyage se poursuivit, lent, paisible. Ponctué de fausses disputes, de grognements et de rires joyeux. Et puis, un soir, alors qu’ils campaient sous les frondaisons d’un bosquet de bouleaux et de frênes, Gil se redressa. Le nez en l’air, il fronça les sourcils. Nora s’approcha de lui.

- Gil ? Qu’y a-t-il ?
- C’est elle.


Certitude absolue. Venait-elle de l’instinct de l’alpha qu’il était devenu, ou tout simplement parce que la brise nocturne avait apporté un parfum qu’il reconnaîtrait entre mille ? Elle devait l’avoir repéré aussi, pour laisser le vent ainsi la trahir. Contournant le feu que Mak était parvenu à allumer seul pour la première fois, il fit quelques pas vers les arbres, sondant les ombres à la recherche de celle qu’il attendait.

Où es-tu, petite louve ? Montre-toi…


Dernière édition par Giliwyn SangreLune le Jeu 27 Fév 2020, 09:38, édité 1 fois
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeJeu 27 Fév 2020, 03:39

Red stain on the grain of the timber,
Obscured in the trees and the towns.

There's a sinister scent on the wind,
Our time's gonna come around...

...The red sun is going down...

Le rire gras de l'homme, qui batifolle sans pensées avec sa conquète de la soirée, qui ricanne aussi comme si elle pensait que cet imbécile de noble allait seulement se souvenir de la couleur de ses yeux demain, me font presque soupirer.

Presque parce que, même si je suis à moins de deux mètres, même si je suis assise sans vraiment tenter de me camoufler, l'ombre et moi ne font qu'une, et une ombre ne soupire pas.

Je suis devenue vraiment meilleure à ce petit jeu de camouflage. Certains pourraient parler de la différence entre une marchombre avant et après l'Ahn-Ju, ceux qui me connaissent vraiment parleraient sûrement de l'ombre d'un corbeau.

J'attends.

Patience est mère de toute les virtues, surtout dans ma lignée de travail du moment.

Comme tout les soirs, il va se fatigué avec elle, claquer des doigts et ses gardes, heureux que ce soit leur tour, vont s'emparer de cette idiote qui s'est laisser prendre au piège.

Certains diraient que je dois la sauver, seulement voilà, c'est pas pour ça que je suis payé.

Et aîles de corbeau as une réputation à tenir.


There's a devil inside of us all now,
There's a giant to bring to the ground.

He's takin us out when he falls,
Our time's gonna come around...

...The red sun is going down...

Elle crie, se débat, désespère.

Comme prévu, toute l'agitation tire l'attention de tous bien loin de mon coin, de ma chaise où je suis tranquillement installée.

Les gardes la tire hors de la chambre avec des regards et des rires plus que lubriques, les pauvres cons.

Dès qu'ils sortent, l'homme, dans son large lit, soupire de contentement et s'étire, se préparant à dormir.

Sans bruit, je me lève, parcoure les quelques pas me séparant de son lit, le contourne pour me placer entre l'homme et sa fenêtre.

Il gigotte les yeux, se demandant sûrement ce qui bloque la douce lumière argentée de la lune, puis en ouvre un, fatigué, avant d'ouvrir les deux, paniqué, et de tenter de crier une seconde après que j'ai claqué le cuir de mon gant gauche sur sa bouche.

Je m'approche doucement le visage du sien, un doigt sur mes lèvres.


Shhh...

...Dors, maintenant...

...Et que les corbeaux veillent sur ton âme et celle de mon fils.


Je termine mon petit rituel, devenu parfait par le nombre de contrats complétés en si peu de temps, en glissant ma dague doucement sur sa gorge, il gigote, se débat sans succès, j'ai combattu bien pire qu'un gros noble, je ne le quitte pas pendat ses dernier moments, ma main sur sa bouche, mon autre carressant son crâne doucement comme...

...Comme une mère avec son fils...

Quelques instant plus tards, il ne gigotte presque plus, les convulsions se calment alors que son lit se couvre d'écarlate qui coule jusque par terre dans une flaque que j'évite avec douceur et souplesse.

Un seul index dans le liquide viens déssiner un oiseau sur son front, un corbeau aux larges ailes.

Je l'essuis promptement sur les rideaux, ainsi que ma dague, puis sors par la fenêtre un instant après avoir jeter un vase à terre exprès, j'entends la porte ouverte par le seul garde resté le temps que son tour arrive avec la nana juste comme ma tête sors de l'embrasure de la fenêtre et que je me tire.

Avant qu'ils ne sonnent l'alarme et comprennent ce qui s'est passé, je serais déjà loin.

Il y as un village, un peu à l'est, Norflin.
Il devrait y avoir une auberge, là bas, le temps que tout ça ne s'ébruite jusqu'à mon sponsor.
J'irais réclamer mon payement dans quelque jours, pour l'instant j'ai plus qu'assez d'or pour assurer mes besoins pendant fort longtemps.

Tout ce dont j'ai encore besoin, c'est d'oublier.

Et de continuer de tuer cette image de Seren, dans mon crâne, jusqu'à ce qu'il disparaisse enfin pour de bon.


Now loyalty's a pistol,
And my heart is full of holes.

I'm bleeding out my spirit...

...Breathing out my soul...

Dites, z'auriez pas les cheveux foncés, si?

Hep, pas besoin de m'regarder comme ça! J'demande juste parce qu'un mec, un grand mec accompagné de sa minette et un gamin est passé demander pour quelqu'un comme ça plus tôt...


Combien?

Euh... Une pièce pour les bouteilles, deux si vous voulez toujours cette chambre.

Je lui glisse cinq pièces d'or sous son regard surpris.

Je ne suis jamais passer ici, vous ne m'avez jamais vue, combien de temps depuis que ce mec est parti..?

Environ deux heures... Mais j'peux pas en dire plus, après tout, les gens vont croires que je suis fou si je continu de parler seul...

Je hôche la tête, intelligent, le mec, il comprends vite.

J'attrape mes bouteilles et décide de sortir pour camper dehors, manquerait plus que Gil ais pris une chambre ici et qu'on se tombent dessus.

Syn, Lou, Aivy...

...N'importe qui, même Erwan ou papa pourrait se méprandre en me voyant habbilée de cet habit de cuir sombre, capuchée et avec ce masque noir couvrant la partie inférieure de mon visage, ils croiraient sûrement que j'ai fais une bétise, que je veux pas être reconnue après avoir lancer une bagarre de taverne.

Gil saurait, lui.

Il reconnaitrait tout de suite aîles de corbeau.

Après tout, il en as longtemps été le maître.

Sans plus penser, je me dirige vers une petite forêt, non loin du village, et m'y enfonce sans but, marche jusqu'à ce que j'atteigne une genre de clairière qui serait parfaite pour camper et continue encore, jusqu'à en ressortir de l'autre côté, de briser le mur d'abre...

...Face à un ravin.

Forcément, je savais que la région était un large plateau, on se rapproche du poll, les ravins ne sont pas rare dans le coin, mais je ne connaissais pas celui-ci.

Presque sûr qu'il ne m'as pas encore trouver, le mec de l'auberge ne lui diras rien - Même l'établissement est nommé ''Le cochon couard'', alors avant que son patron ne soit courageux... - mais on parlent de Gil.

Si j'ai pu le traquer et le trouver, et que maintenant il me cherche, il me trouveras.

Et s'il me cherche, Rybris as ouvert sa grande gueule.

Je soupire et, sans me changer - À quoi bon, il reconnaitrait l'odeur de sang qui me suis partout depuis un moment de toute façon - installe mon camp, un petit feu couvert d'une toile de cuir qui répend la fumée afin d'en rendre la colonne moins évidente, puis place une couverture par terre et, m'installant face au ravin, fixe l'horizon...

...Et j'attends.


Grey ghosts in the smoke of the campfires,
They weep and they wail with no sound.

They darken the lights and the lamps,
Our time's gonna come around...

...The red sun is going down...

Je l'entends.

Non, impossible de l'entendre, trop doué pour ça.

Je ne le vois pas non plus, je fixe toujours l'horizon.

Mais je le ressent.

Comme on ressent une vieille blessure qu'on croyaient guérrie se rouvrir.

Sans bouger, sans parler, je continue de fixer l'horizon.

Sans parler, sans me toucher, il s'installe à côté de moi et fixe aussi l'horizon.

Plusieurs minutes passent sans que je ne l'observe, ni ne parle, couverte de telle façon que seul mes yeux et les poches de fatigue sous ceux-ci ne soient visiblent.


Je suppose que si t'es ici...

...C'est que t'es au courrant..?


Je ne le vois pas aquieser, ni ne l'entends, si seulement il parle.

À la place, je ne détourne pas le regard de l'horizon dans le vent doux de la soirée.

Le soleil se couche au loin, derrière les montagnes et plus loin encore.

Et nous, nous sommes là.

Assis, à fixer le soleil couchant...

...Comme...

...Au bon vieux temps...


And there's a price to pay,
For all that we have done...

...Turn my eyes away,
And watch the setting sun...
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeJeu 27 Fév 2020, 10:33

Une main exerça une légère pression dans le bas de son dos. Croyant qu’il s’agissait de Nora, Gil découvrit son fils avec surprise ; celui-ci lui fit signe de s’approcher, alors l’envoleur posa un genou à terre pour se mettre à sa portée. Les lèvres contre son oreille, Mak chuchota quelque chose. Il acquiesça, ébouriffa les cheveux du gamin et se leva pour s’éloigner de leur campement. La luminosité baissait rapidement au fur et à mesure que le soleil déclinait. Plus il avançait plus il se fiait à ses sens, attentif au glissement feutré de la chouette au-dessus de lui, aux ombres qui s’allongeaient, au frémissement des feuilles d’arbre dans le vent du soir, à l’inclinaison du sol… Le sentier qu’il suivait filait au nord. Ils l’auraient emprunté le lendemain matin, mais ils auraient bifurqué vers la droite pour sortir du couvert des arbres et gagner la plaine quand Gil, lui, persista à aller tout droit. Il suivait à la fois son instinct et le parfum familier. L’odeur du sang l’obligea à redoubler de prudence et c’est sur le qui-vive, les genoux légèrement fléchis, une main sur le manche d’une de ses lames, qu’il passa la ligne des arbres.

Les ultimes rayons du soleil qui plongeait à l’horizon caressèrent sa peau. Devant lui, un monticule de rochers se dressait, s’habillant des teintes roses et dorées du couchant. Au-delà s’étendait le vide, un gouffre plongeant dans un petit val traversé par un petit ru scintillant – sans doute un petit du Gour. Des touffes de buissons épineux s’accrochaient un peu partout tandis que des parois très raides émergeaient de puissantes racines, comme si quelques arbres tentaient de reprendre leurs droits sur la pierre. Une silhouette se découpait dans les nuances pastelles du ciel. Assise au bord du vide. Immobile. Gil sentit sa gorge se serrer. Il lâcha son arme et se redressa lentement. Il n’y avait personne d’autre que Tsukia. Silencieux, il parcourut la distance qui les séparait, les yeux fixés sur l’horizon, et s’assit sans détourner le regard de ce point de chute. Leur épaule, leur bras, leur jambe se frôlaient presque mais ne se touchait pas. Et le silence perdura.

Longtemps.

Jusqu’à ce qu’une voix qu’il avait espérée entendre depuis longtemps ne vienne le briser – et briser un petit bout de son cœur, par la même occasion.

- Je suppose que si t’es ici… c’est que t’es au courant… ?
- Oui.


Voilà. Il était inutile de tourner autour du pot, surtout avec quelqu’un comme Tsukia. Le silence revint à la charge, épais, accompagnant l’entre chien et loup que des mots gâchaient toujours ; Gil y puisa la paix qu’il recherchait toujours et alors que les premières étoiles s’allumaient, ce fut lui qui rompit le calme à son tour :

- Remercie Rybris.

Ou plutôt, ne l’abîme pas trop. Tout puissant qu’il était, Gil ne donnait pas cher du père de Syles si jamais Tsukia décidait de le prendre pour cible. Il tourna la tête, regardant enfin la jeune femme. Elle respirait le sang et la mort. Son accoutrement – une tunique de cuir sombre, un capuchon, une coule, des gants – était équivoque. Il avait côtoyé assez de tueurs dans sa vie, et avait suffisamment longtemps été l’un d’entre eux pour en reconnaitre un au premier regard. Mais l’assassin qui se trouvait à ses côtés avait changé. Etait-ce son maintien, plus raide que dans son souvenir ? Ou bien son regard, plus froid que jamais ? Il s’était attendu à ce qu’elle lui balance ses reproches à la figure, reproches mérités selon lui. Ce silence dans lequel elle s’enfermait était bien pire. Gil en savait quelque chose.

- J’ai quelques messages pour toi. Un premier de Syles… enfin c’est plutôt une livraison.

Il plongea la main dans sa poche, attrapa les anneaux jumeaux et les déposa sur la cuisse de Tsukia.

- Le deuxième est de Mak. Il dit, je cite : « J’ai donné ton nom à un champignon couvert de rayures et qui donne des hallucinations. Si tu veux, on en fera manger à Gil. Tu reviens bientôt ? Tu me manques beaucoup ».

L’horizon n’était plus qu’une mince ligne violette. Au-dessus d’eux se dépliait une immensité de constellations. Une étoile filante traça une ligne de lumière, accompagnant le soupir mi-amusé mi-frustré de Gil.

- Vous ne me ferez jamais manger ce champignon. Le dernier message est de moi. J’y ai pensé un million de fois en effectuant ce voyage, j’ai répété tout un discours et je suis incapable de me souvenir du moindre mot. C’est de l’improvisation. Prête ?

Il n’écoutait que son cœur, voilà pourquoi il était impossible de prédire la direction empruntée par ce dernier. Sans réfléchir il se leva, se plaça derrière Tsukia toujours assise, et s’installa derrière elle, une jambe de chaque côté de la jeune femme. Il colla sa poitrine contre son dos et referma doucement les bras autour d’elle. Posa son menton sur son épaule.
Murmura.

- Je suis désolé. Je ne savais pas. Est-ce que cela aurait changé quelque chose que je le sache ? Tu m’as vu, tu sais que je n’étais plus moi-même. Il n’empêche que je suis vraiment désolé de t’avoir imposé cette épreuve sans pouvoir t’épauler. Désolé que les choses se soient terminées ainsi. Désolé que tu aies perdu notre petit.

Notre petit. Les mots ne mentaient pas. Ou plutôt si, ils pouvaient mentir, mais pas ceux-là : c’était d’une clarté bien trop limpide pour que Gil puisse tenter de dissimuler quoique ce soit. Tsukia dans les bras, il ouvrait son cœur sans honte. Il comprenait que c’était la seule chose à faire, non pas pour répare l’irréparable mais pour rétablir les choses. Redonner un sens au monde. Mais il n’ajouta rien d’autre.

Ce qu’il ne disait pas, les battements de son cœur, la chaleur de ses bras l’exprimaient assez.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeVen 28 Fév 2020, 19:22

Comment des mots dis avec autant de révérence, autant d'ouverture de soit, surtout de la part de Gil, peuvent-ils me donner un goût si amer..?

Le regard vitreux, glacé, je reste là un long moment à ne toujours pas parler, s'il veut me tenir dans ses bras, si c'est comme ça qu'il fait, pour tenter de me faire oublier, ou peut-être pour oublier lui même, autant le laisser faire. La chaleur de son dos n'as de contraste que la froideur de mon âme.

Après un moment à ne pas bouger, à rien dire, je me dégage de ses bras sans force, me lève pour tourner le dos au vide, peut-être qu'il pensait que je m'y jetterais, comme à l'époque, mais à quoi bon, il me rattraperais, il y as toujours quelqu'un pour me rattraper de toute.

Ça ne vaux même pas la peine d'essayer, en fait ça ne me fait même pas envie, de sauter, ce serait juste une énorme perte de temps...


Faux...

...Ce n'était ni ton enfant, ni le mien...

...Son père était Manaël, qui as été tué par ses parents.

Et sa mère... Sa mère était Tsukia Til'Werin.

Seren as tué Tsukia Til'Werin, tout le monde est au courant.

Deux enfants idiots dans le corps d'adultes qui se mentaient à eux mêmes.


Je retire ma ceinture, observe un long moment mes armes... Puis dépose mes dagues, les dagues m'aillant été confiés par un homme fort étrange, le père de Gil - non, le père de Manaël - par terre, vers lui, elles n'ont jamais été pour moi de toute façon.

Tsukia les avaient empruntés.

Et maintenant... Maintenant je n'ais même plus de nom, ni Til'Werin ni Sangrelune, je n'en ais aucun.

Juste un titre.


Ils n'existent plus depuis longtemps, Giliwyn...

...Mais en leur honneur, tu peux m'appeler juste Corbeau, pour faire plus intime.


I couldn't take it,
Couldn't stand another minute,
Couldn't bear another day without you in it.

All of the joy that I had known for all my life,
Was stripped away from me the minute that you died...

...To have you in my life was all I ever wanted.

But now without you,
I'm a soul forever haunted.

Can't help but feel that I had taken you for granted...

...No way in hell that I can ever comprehend this..!

Je me couche sur la couverture sans prendre le temps de seulement la repliée sur moi, c'est plus rapide si jamais quelqu'un attaque, et puis le froid de la nuit rappel encore que je suis vivante, je suppose.

Saloperie d'évidence, puisque de toute façon chacune de mes nuits sont emplies de cauchemars plus vrais que nature et d'un visage, d'un rire, qui me hanteras jusqu'à la fin de mes jours.

''Nuit blanche'' est une idiotie totale, je m'en rends désormais compte, puisqu'en vérité, il n'y as rien de plus sombre, de plus infernal. Un peu comme le mot insomnie, qui tente de décrire l'indescriptible en si peu de lettre que s'en est risible.

Quand je m'éveille, évidemment, je me retrouve nez à nez, en m'asseyant, avec un imbécile qui ne sait pas quand abandonné.

Gil me fixe de l'autre côté du feu qui meurt doucement dans la brise. A-t-il vraiment attendu pendant que je ''dormais'', ces quarante minutes environ, juste là..?

Pour le coup, je me lève, sortant un peu de pain sec et d'eau, question d'essayer d'avoir les forces nécessaires à ma besogne.


Tu devrais partir...

...Être près de moi... Ça ne peux que te blesser.

T'as qu'à dire à Nora que t'es arriver trop tard, à dire à Mak que d'autre m'ont trouvée avant toi, il pleureras au début, mais il se remettra, il connait mieux la mort que la plupart des gens, ce gamin, et puis il est encore jeune, d'ici trois ans, il ne saura même plus qui était Tsukia, pensera que la ''chambre'' as toujours été un débarras.

C'est plus simple pour tout le monde...

...Et puis il ne mérite pas d'avoir un corbeau comme soeur, ce serait tout simplement cruel.


Passant les gants et le bandeau de Sylvan, que j'avais enlever pour dormir, j'attrape un parchemin dans mes affaires et procède à le lire, il contient le peu de détails que j'ai sur les cibles me restant, la rencontre dans deux jours avec mon sponsor était supposé me réapprovisionner en contrats et en informations ; Giliwyn ne pouvait pas plus mal choisir son moment...

I wasn't dreaming when they told me you were gone,
I was wide awake and feeling that they had to be wrong.

How could you leave me,
When you swore that you would stay..?

...Now I'm trapped inside a nightmare,
Every single fucking day...

It's like a movie,
But there's not a happy ending,
Every scene fades black,
And there's no pretending.

This little fairy tale doesn't seem to end well...

...You're no knight in shining armor,
To try and wake me from the spell...

Serait-ce hypocrite, sachant tout ce que je sais de Gil, de supposer qu'il ne pourrait jamais comprendre mon état du moment, comme tout les autres..?

Probablement.

Mais j'en ais sérieusement rien à secouer.

Parler... Parler ne fait qu'ouvrir les blessures, écouter les agrandies.

Tuer...

...Tuer, étrangement, donne un drôle de calme, la chasse pour trouver la cible, l'acculer au coin du mur, se glisser dans ses plus proches retranchements sans que jamais elle ne m’aperçoive avant le moment final, c'est une vraie drogue.

Je comprends mieux Kaünis, pour le coup, ainsi que...

...Je soupire en y pensant, mais je me durcie malgré moi en sachant très bien que c'est véritable.

Je comprends mieux Seren.

Je le comprends, l’imite même peut-être parfois, d'une certaine façon je suis son dernier crime.

Il avait traumatiser Gil, mais on l'en as sortis, au jour le jour, comme ça...

...Seulement, Seren as laisser une dernière façon de blesser son ex apprenti ; Moi.

À travers moi, à travers mon instabilité mentale et ma façon d'être, il as trouver une arme bien plus mortelle qu'écarlate, que Rybris as refusé catégoriquement de me laisser, disant qu'elle ne m'appartenait pas, comme si les dagues que j'utilise, elles, m'appartenais.

Même ma technique, je l'ais chaparder à d'autres, alors avec ses ''Écarlate n'appartient pas à ailes de corbeau'' il peut aller se rhabiller, ce con.

Je lève le regard du peu de lumière que le feu émet encore, plus braise que flammes, et rencontre celui de Gil.

Il me fixe presque en permanence, un silence entrecoupé de tentatives de débats, d'explications, et d'autres choses du genre.

Mais l'aube approche, et avec elle, il devra bientôt rentrer, retrouver son fils.

Je ne doute pas deux secondes qu'il lui as promis de rester près de lui sans le quitter bien longtemps, depuis son retour, donc qu'il apprécie ou non, il devra aller le retrouver, car même lui ne serait pas assez stupide pour amener un enfant et une herboriste suivre une assassin.

Je me lève donc pour sceller rapidement mon cheval et me préparer à mon départ pour trouver ma prochaine cible, ma prochaine dose de calme me permettant une paire d'heures de sommeil.

Pourtant, s'il ne semble pas plus émotif que d'habitude, je détecte quand même cet éclat d'alarme, dans son regard, cette façon dont ses épaules se tendes un peu plus, quand, récupérant ma couverture et la roulant, j'appelle l'animal qui s'approche doucement pour que j'y place mon mince fardeau.


Hep, viens là...

...Seren...


I know you didn't plan this,
You tried to do what's right,
But in the middle of this madness,
I'm the one,
You left to win this fight...

Red like roses,
Fills my head with dreams and finds me.

Always closer,
To the emptiness and sadness,
That has come to take the place of you..!
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeVen 28 Fév 2020, 21:02

Le visage enfoui contre l’épaule de Tsu, Gil ne disait plus rien. C’était à la fois éprouvant et ridiculement simple que d’ouvrir son cœur… Entre ses bras, il la sentit se tendre et devina l’instant où elle allait se dégager. Il relâcha son étreinte avant. Assis par terre, il la regarda s’approcher du vide, puis se tourner vers lui. Malgré la luminosité faiblissante, il fut frappé par l’expression de son visage – de ses yeux surtout. La banquise ne serait pas plus froide. Le néant ne serait pas plus vide. Sidéré, il se demanda où était passée la gamine qui passait son temps à faire le pitre ; celle qui prononçait des mots sans queue ni tête, qui marchait sur les mains et qui riait aux éclats surtout quand il ne le fallait surtout pas. Un immense chagrin l’envahit quand il réalisa qu’il ne connaissait pas cette femme debout devant lui.

- Faux… Ce n’était ni ton enfant, ni le mien…
- Tsu…
- Son père était Manaël, qui a été tué par ses parents. Et sa mère… sa mère était Tsukia Til’Werin.
- Ce n’est pas…
- Seren a tué Tsukia Til’Werin, tout le monde est au courant. Deux enfants idiots dans le corps d’adultes qui se mentaient à eux-mêmes.


Gil ferma les yeux. Ils étaient durs, ces mots, en partie parce qu’ils avaient cet accent de vérité déconcertante, celle que l’on ne soupçonne pas avant de la découvrir, et qui remue des souvenirs bien trop douloureux. Il avait tué son maître. C’était lui qui avait porté le coup de grâce. Lui encore qui lui avait arraché le cœur, quelques secondes avant de basculer complètement dans cette torpeur sauvage et dévastatrice. Où était Tsukia à ce moment-là ? Que faisait-elle, que voyait-elle ? Et surtout, que pensait-elle ? Il avait bien vu que Seren s’était rapproché d’elle. Comme avec lui, il avait su approcher un petit oiseau farouche et l’apprivoiser. Il était mort avant d’avoir pu continuer. Alors, c’était là ? C’était à ce moment-là que la Tsukia qui connaissait bien avait disparu ? Un bruit métallique lui fit rouvrir les paupières et il fixa sans rien dire les dagues qu’elle venait de laisser tomber à ses pieds. Les dagues de son père. Mais…

- Ils n’existent plus depuis longtemps, Giliwyn… mais en leur honneur, tu peux m’appeler juste Corbeau, pour faire plus intime.


*


Elle dort, il veille. Il réfléchit. Accroupi sur les talons, les yeux perdus dans les flammes, Gil tente de revenir en arrière et de comprendre. Il s’est forcément planté à un carrefour, ce n’est pas possible autrement. La mort de Seren, s’il l’assume, ne figure pas dans la case de ses regrets : l’assassin de sa mère – et à un long terme, de son père – ne pouvait pas finir autrement. Il l’avait d’ailleurs toujours su puisqu’il avait passé sa vie à enseigner à Gil la meilleure façon de le tuer un jour. Que Tsukia ait pu en souffrir était compréhensible, surtout quand les conséquences de ce drame, rapportées par Rybris, dévoilent cette évidence. Mais là, il n’est pas totalement responsable. Ne lui en déplaise, il l’a perdu aussi, ce bébé. Et il n’est pas d’accord : ce n’est pas Manaël qui a donné vie à cette petite graine, c’est lui, Giliwyn SangreLune. Et c’est bien sous ce nom, désormais pleinement le sien, qu’il aurait élevé ce gamin. Parce qu’il ne l’aurait pas abandonné. Grimace. Il n’est certainement pas le père de l’année et il se doute que les paroles sont faciles à prononcer mais c’est pourtant ainsi qu’il le conçoit : cet enfant, il ne l’aurait jamais laissé tomber. Sa mère non plus, d’ailleurs.

Son regard dérive vers la silhouette immobile de Tsu. Non, « Corbeau ». Il n’aime pas ce nom. « Aile de Corbeau » lui allait mieux parce que… c’était léger, insolent, frondeur, terriblement Tsu. L’oiseau noir qui lui vole son identité… Non. Ce n’est pas elle. Il fronce les sourcils. Quand il n’était pas lui, à quoi avait-il bien pu ressembler ? Ses amis n’avaient que très peu évoqué sa sauvagerie. Il savait qu’il avait tué pendant ces huit mois dont il ne se rappelait que quelques bribes sans aucun sens. Comment avait-on pu le reconnaître ? S’il avait changé comme ça, comme elle, comment ses amis avaient-ils pu croire qu’il était encore possible de le ramener à la raison ? Il soupire, passe les mains sur son visage, dans ses cheveux, incapable de trouver ne serait-ce qu’un semblant de solution. Il sent qu’elle s’éloigne et il ne sait pas comment la retenir. C’est terrible.

Alors il cherche. Il continue d’explorer ses souvenirs, les bons comme les affreux, cherchant désespérément ce qui peut l’aider à la faire réagir. Il se souvient l’avoir empoisonnée pour la sauver. Ce n’était pas vrai : futé, il lui avait seulement fait croire qu’elle était contaminée, et cela lui avait permis de la faire craquer, de la récupérer. Abîmer pour mieux réparer… C’est une méthode à la Dil’Duran et le simple fait d’y penser lui tire un bref sourire. Enfer, le vieux, je donnerais cher pour que tu sois là en ce moment... Il saurait quoi faire, lui. L’image de Syles passe devant ses yeux. Agacé, il s’apprête à insulter mentalement le morveux pour oser le déranger dans un tel moment, puis il se fige. Les anneaux. Elle les a récupérés mais n’en a rien dit. Est-ce qu’une réponse se cache dans ces deux bijoux dont il ne sait strictement rien ? Il sert les poings ; l’impuissance le désespère. Une braise tombe sur la cendre incandescente, génère une petite étincelle dans un craquement à peine perceptible. Tsukia – non, Corbeau se réveille et le regard de Gil s’assombrit.

Il ne sait pas quoi faire.


*


Se taire alors qu’elle débitait autant d’énormités lui coûta mais Gil parvint à demeurer impassible tout au long de la diatribe de la jeune femme. Mais quand elle appela son cheval, une flambée de colère embrasa les veines de l’envoleur.

- Tu te fous de moi, lâcha-t-il d’une voix dangereusement calme.

Il se fichait bien du nom qu’elle donnait à son canasson. Nounours, Baltringue ou Bidule, peu lui importait. Mais Seren ? Sérieusement ?

- Alors on en revient là ? C’est lui, le vrai fond du problème ? Un connard qui ne respire même plus ?

Il n’y croyait pas. Cette vérité en cachait une autre qu’il ne comprenait toujours pas. Gil secoua la tête.

- Je vais te dire… que tu chasses des têtes pour noyer ton chagrin ou parce que ça te plait vraiment, c’est pas mon problème. Tu vis ta vie. Je doute que l’assassinat ait la côte chez les Marchombres, mais je serais con de te dire quoi faire, surtout si tuer te fait prendre ton pied.

Ce n’étaient pas de vaines paroles : il n’envisageait plus de mentir à qui que ce soit, et encore moins à cette femme. Elle avait toujours suivi sa propre route. Autrefois formée par Libertée, elle semblait s’être affranchie de toute contrainte et c’était une philosophie qu’il comprenait très bien. Mais…

- Par contre, quand tu refuses mes excuses, quand tu fuis le regard de Mak, là, tu me gonfles, et je pèse mes mots. C’est lâche. Tu peux me croire, je sais de quoi je parle. J’ai arrêté de tourner les talons depuis très peu de temps, trop peu sans doute, pour me permettre ce genre de paroles, mais, merde, je les dis quand même. Parce que je t’aime, abrutie. Que tu le veuilles ou non, je t’aime et ni toi, ni moi, ni Seren ni changera rien. Tu piges, ou il faut que je te fasse un dessin ?

Les yeux de Gil brillaient de colère : il n’essayait pas de la retenir, si elle décidait de partir, il ne la retiendrait pas. Il espérait seulement lui ouvrir les yeux. Lui faire comprendre à quel point sa vie comptait pour lui. Et c’est à cet instant précis qu’il perçut un léger mouvement, du coin de l’œil. Il n’eut pas le temps de réagir. Lancé à pleine vitesse, le projectile humain jaillit des fourrés et heurta Tsukia de plein fouet.

- Tu crois vraiment que je pourrais oublier quelqu’un comme toi ? fit Makeno en serrant ses bras autour de la taille de la jeune femme. Ne dis plus jamais ça ! Je t’aime aussi, abrutie de sœur !
- Mak !


Ignorant l’appel inquiet de son père, le garçon frotta ses joues humides de larmes contre le ventre de Tsu. Il n’avait pas tout compris, juste l’essentiel : elle voulait disparaître de leur vie. Mais il avait déjà perdu sa maman. Il refusait de perdre encore un membre de sa famille. Qu’elle soit pleine de sang et qu’elle s’appelle Corbeau ne changeait rien à cette évidence.

- Dis-moi, chuchota-t-il de toute la force de son petit cœur d’enfant. S’il te plaît, dis-moi ce que je dois faire pour que tu restes avec nous…

Le cœur serré, Gil s’obligea à rester à distance. Ce qui se jouait, là, ne devait regarder personne d’autre que la jeune femme et le petit garçon.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeSam 29 Fév 2020, 08:05

Il me serre dans ses bras.

Comme seul un enfant peut serrer quelqu'un.

Bien sûr, qu'il pourrait m'oublier, tout le monde peut oublier, c'est qu'une question de temps non..?

...Et puis il ferait mieux de rester loin de moi, s'il tient à la vie puisque...


Mërl Til'Werin.

Héritier de la famille malgré son jeune age, prodige dans tout les domaines, promit à un grand avenir, frère de Tsukia Til'Werin.

Je l'ais étrangler de mes mains, l'ais assassiner, puis ais profiter de la justice particulière des frontaliers pour m'en sortir.

Être mon frère n’amène rien de bon à qui que ce soit.


La surprise de Makeno, ainsi que son incompréhension, se répète sur le visage de son père, à qui je n'ais que rapidement décrit mon histoire avec Mërl.

Je me tourne vers cet homme qui reste en retrait justement, et le fixe droit dans les yeux, peut-être avec un peu de fatigue de toutes ces conneries dans le regard.


Je l'ais tuer... Et si je me retrouvais dans la même situation, je le ferais de nouveau.

J'ai tuer un frère, en ais fait bannir un autre de la citadelle, et j'ai tuer l'enfant qu'un grand idiot m'avais confier.

Je suis incapable de ne pas blesser ceux qui s'approche trop, alors en honneur à Tsukia, je vous recommande de vous éloigner de moi, de garder vos distances.

C'est trop tard...

Tu...

...Vous êtes trop tard, Giliwyn.


Beaucoup trop tard.

Je connais bien son regard, ce regard d'imbécile qui se blâme lui même, qui tente de prendre le poids du monde sur ses épaules, alors je rajoute quand même un des seuls reproches que Tsukia avait encore pour Gil.


Tu essais toujours de tout prendre sur toi, d'endosser le poids du monde sans oser faire confiance aux autres pour t'aider...

...C'est pour ça que je t'ais pas dis plus tôt, pour l'enfant, ni pour sa perte, tu sais.

La raison pour laquelle tu as disparu tout ce temps, n'as pas vu le début de ventre, n'étais pas présent l'hors du coup fatidique...

...C'était parce que tu as pris sur toi pour vaincre Seren, parce que plutôt que de demander à cet imbécile de Rybris de t'appuyer, tu as préféré te lancer tête baisser, prendre le monde sur tes épaules, sauver Tsukia même si pour ça tout le monde perdrait Giliwyn.

Sans jamais penser demander à Tsukia de t'épauler.

Sans jamais penser que, peut-être, elle t'avait glisser des indices que quelque chose d'important se produisait.

Sans jamais considéré que, peut-être, certaines personnes n'avaient pas besoin d'un maître envoleur pour les sauver...

...Mais juste d'un cabochard.

Tu arrête pas de dire que t'as changer, que tu fait face aux problèmes, désormais.

Et à chaque fois tu disparais.

Aujourd'hui, tu perds peut-être Tsukia...

...Mais souvient toi bien, la prochaine fois, cela pourrait être Nora...

...Ou Makeno.


J'attrape les anneaux, dans ma paume, et les lui lance à la figure.

Ce sont des bagues de fiancailles.

Je ne suis fiancée à personne...

...Je ne suis qu'une gamine.

Une gamine très fatiguée, et l'aube approche plus vite que je le croyais, alors je me recouche en les ignorants merveilleusement.

Il est beaucoup trop tard, me dis-je en fermant les yeux, prête aux pires cauchemars une fois de plus.


Gil...
Gilou...
GILIWYN!


QUOI!?

... Cuillère ...


Pour être honnête, ça fait quand même un peu badabing badaboum là-dedans


Toi… pourquoi tu t’approches de nous ?


Tu devrais lui apprendre à mieux dissimuler ses émotions. Enfin, c’est ton apprentie, pas la mienne.


Meurs pas Tsukia… Tu peux pas t’en aller, m’offrir ton amitié et me la retirer comme ça...

Tu vas arrêter de te défiler comme un Cabochard mal luné et tu vas ouvrir grand tes oreilles de nana bouchée !

J'ouvre les yeux en m'asseyant par automatisme, ne remarquant pas tout de suite si Gil et Mak sont toujours là, ni s'ils dorment.

Cela dit j'entends la respiration caractéristique de Gil, beaucoup moins haletante que la mienne, après un moment d'attention.

Et je ne suis pas sûr pourquoi je parle.


J'ai... Revue Brindille...

... J'ai même pas penser à un nom.

Tu te rends compte que j'ai même pas pris le temps de penser à un nom?

J'étais tellement convaincue, tellement absorber par la traque, que j'ai même pas penser à la douleur que perdre encore un enfant pourrais te causer.

J'ai foncer comme une idiote, j'ai fait exactement ce que je détestais que tu fasse, j'ai pris le monde sur mes épaules et je me suis laisser écraser, je me suis laisser devenir une bête, une tueuse, j'ai même pas...

J'ai juste...

...Bon sang mais qu'est-ce que j'ai fais?!


Des larmes que je ne reconnais pas coulent sur mes joues un long moment, puis je retombe dans l’inconscience, rattrapant un peu de sommeil dans tout autant de cauchemars qu'avant...

...Sauf que cette fois, la lame de Seren, les griffes de Gil, tout me rate, non, est bloquer.

Par des bras tout chauds autour de moi.

Par un sourire goguenard, cabochard.

Mais il est quand même trop tard.

Parce que jamais, je ne pourrais jamais me pardonner.

Tsukia ne se pardonnera jamais.

Ailes de corbeau, elle, elle est forte, elle n'es liée à rien ni personne.

Elle, elle peut se pardonner, vivre avec, combattre le chagrin et la haine en tuant, en se baignant dans le sang de victimes...

...Elle, elle sait où sa place est, dans ce monde.


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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeSam 29 Fév 2020, 13:51

Encore une fois, Gil garda bravement le silence. Il savait d’expérience qu’on n’affronte pas une tempête : on la laisse passer et avec patience, on attend que le vent se calme. Il ne cédait pas pour autant. Debout face à Tsukia, il ployait quand les rafales devenaient cinglantes, grimaçait lorsqu’elles l’accablaient, là encore avec l’accent de la vérité, mais jamais il ne se brisa. Il était devenu plus fort. Un jour, tu le deviendras aussi, jura-t-il en soutenant son regard. Trop jeune pour tenir bon, Mak avait reculé. Il observait la scène, sidéré, ne sachant pas comment intervenir sans faire davantage de dégâts. Il choisit de ne pas bouger ; du coin de l’œil, Gil le vit s’accroupir, les bras serrés autour de son corps, et il approuva cette sagesse qui lui avait fait cruellement défaut à son âge. Son attention se reporta sur l’ouragan.

Acides, les paroles brûlaient ses quelques plaies pas encore totalement refermées mais Gil refusa de les laisser s’infecter. Il accusait simplement le coup. Et il tenait enfin un élément solide. Un embryon de piste, un fantôme bien trop présent, plus encore que celui de Seren, pour être oublié : Mërl. Un frère tragiquement tué par une sœur. Tué, ou bien achevé… ? Sans plus de détails il était dangereux d’avancer la moindre hypothèse ; Gil s’en autorisait une. Il se le permettait uniquement à cause du tremblement de sa voix lorsque Tsu avait balancé cette vérité à la figure de Mak. Minuscule trémolo qu’il avait intercepté au vol et ajusté sur la partition d’un destin au moins aussi pourri que celui des Sil’Sierra et des SangreLune. L’on tue pour bien des raisons dans ce monde. Argent, jalousie, pouvoir, passion… Tuer pour tuer, c’était soit un sale métier soit un art, les deux n’étant pas indissociables. Tuer pouvait être une échappatoire, une drogue aux effets calmants – pile poil ce que vivait Tsukia en ce moment.

C’était aussi une façon de prouver un immense courage.


*


- Gil, voici Andra, mon apprentie. Elle me suit depuis un an déjà. Andra, je te présente Gil.

Les deux gamins s’observent en chien de faïence, le regard brûlant. Celui d’Andra est noir comme l’encre qui barbouille ses mains tandis qu’elle pose lentement sa plume sur le bureau. Gil gronde sourdement en dévoilant ses canines. Il ne l’aime pas. Ni ses cheveux blonds dont des mèches folles s’échappent d’un impeccable chignon, ni ses vêtements de cuir, ni l’anneau qui perce son oreille droite, ni le sourire carnassier qui se dessine sur ses lèvres. Andra répond au grognement par un feulement typiquement félin. Elle n’aime pas ce garçon qui vient grignoter sa place auprès de Seren. Ni ses yeux vairons, ni sa tignasse emmêlée, ni son air de chien battu. Dès que son maître aura le dos tourné, elle tranchera la gorge de ce sale cabot.

Le temps passe, et le cabot vit toujours. Pendu aux basques de Seren, il apprend vite et bientôt l’écart de niveau entre les deux élèves diminue. Andra est furieuse. Elle lui fait vivre un enfer : pendant les leçons, elle frappe là où elle sait que des blessures sont en cours de guérison. C’est la troisième fois qu’elle lui casse le poignet en un mois. En dehors des cours… c’est pire. Un croche-patte, une fourchette plantée dans le dos de la main, une mandale au détour d’un couloir. Il se défend bien, le bougre : elle a perdu une dent lors de leur dernier affrontement et la coupure qui souligne son œil gauche témoigne de la violence de leurs échanges. Seren intervient parfois, mais il ne fait rien pour calmer le jeu. Au contraire, on dirait qu’il s’amuse à jeter de l’huile sur le feu. Ce qu’il voit lui, c’est que les deux apprentis progressent.

Une nuit pourtant, le cabot est mourant. Il n’a même pas foiré sa mission, ce serait trop beau : il a réussi à pénétrer dans le domaine des Cerfelor, à dérober leurs gemmes et à incendier la remise où a lieu des faits de contrebandes. Mais il s’est fait prendre, ce con. Il a méchamment mordu la poussière. Elle ne comprend pas comment il a réussi à rentrer où Seren réside. Elle ne comprend pas pourquoi il respire encore, alors qu’il perd tout ce sang et qu’il ne ressemble plus à rien. Elle est tentée d’abréger ses souffrances. Il lui suffit de presser sa main contre ses lèvres et le tour sera joué. Debout près de lui, elle tend la main. Le souffle chaud et ténu du blessé chatouille sa paume ; elle hésite. Une seconde de trop. Il a ouvert un œil, celui qui n’est pas trop tuméfié, et il la regarde, conscient de ce qu’elle s’apprête à faire. Il n’a pas la force de la repousser si elle passe à l’acte, mais ce qu’elle lit dans ce regard est équivoque : il la met au défi d’aller au bout. Elle pose sa main. Elle le sent qui remue faiblement, luttant instinctivement pour avoir de l’air. Elle se penche vers lui.

- Trop facile, chuchote-t-elle dans le creux de son oreille.

Et elle s’en va. Pas si facile que ça, finalement. Et le temps passe encore. Le cabot a survécu de justesse. Il a la peau dure, c’est un fait. Il déteste encore plus Andra et leurs échanges sont plus explosifs que jamais. Pourtant, il mange à sa table et il passe du temps à la regarder tirer à l’arc ou lancer ses couteaux pour imiter sa posture et sa technique. Elle le laisse faire. Peut-être qu’elle lui casse moins souvent la figure en dehors des cours aussi. La vie continue. Elle est fragile, il faut le dire, et il arrive qu’elle s’arrête comme ça, sans prévenir. Une erreur de jugement, un faux pas, un revers de lame, et hop, on s’effondre, la gorge ouverte. Assez pour souffrir le martyr sans être capable de déglutir, pas suffisamment pour mourir tout de suite. Andra serre les poings, tremble de tous ses membres. C’est trop con. Agoniser ainsi, c’est vraiment trop con. Le visage du cabot apparaît devant ses yeux. Blessé lui aussi, mais moins gravement, il l’attrape, la tire à l’écart du chemin. Elle comprend qu’il essaie de la ramener à la maison. Merde, ce qu’il est con ! Il doit le comprendre aussi parce qu’il s’arrête. Il grogne, il ne sait faire que ça, grogner et mordre les gens. Elle passe son temps à cracher et à griffer. Ça la fait sourire. Ça lui fait mal.

Il est là. Elle est en train de mourir et forcément, il est là. Presque deux ans se sont écoulés depuis son arrivée. Ils ne se sont jamais quittés, pas une seule journée. Il a peur de son absence, du vide qu’elle va créer, mais il sait qu’il ne peut pas la sauver : elle a la gorge tranchée. Le sang bouillonne, elle pâlit, elle s’étouffe et surtout, elle souffre. Il le lit dans ses yeux. Elle le regarde. Ils se jaugent comme le premier jour, en chien de faïence. Elle ne peut pas parler mais ce qu’il lit dans son regard est équivoque : elle le met au défi de faire ce qu’elle n’a pas réussi à accomplir quelques années plus tôt. Elle sait qu’il va y arriver. Il pose la main sur ses lèvres. Il se penche.

- Trop facile, murmure-t-il.

Et de son autre main, il enfonce une lame dans son cœur.



*


- P’pa ?

Gil sursauta, ramené au présent par l’appel hésitant de Makeno. Il cligna des yeux et s’ébroua, puis attrapa un fagot qu’il jeta dans le feu afin de ranimer celui-ci. La nuit s’étiolait. Difficile de déterminer l’heure avec exactitude, les minutes s’écoulant terriblement lentement depuis un moment. Tsukia s’était endormie. Le calme après la tempête ? Possible. Pas sûr. Elle avait le sommeil agité. Gil s’était installé à bonne distance : pas trop près ni trop loin. Mak était venu se blottir contre lui mais n’avait pas réussi à fermer l’œil. Comment aurait-il pu alors que mille questions l’empêchaient de dormir ? Gil s’était efforcé de lui répondre. Il ne possédait pas toutes les réponses. Sa voix calme et grave avait toutefois rassuré l’enfant, laissant celui-ci dans un état de somnolence durant lequel il avait été happé par ses propres souvenirs. Tsukia avait raison. Soucieux d’être le pilier solide et fiable, il avait enfermé à double tour le moindre de ses soucis et il avait fini par oublier certaines réalités. Il avait tué une sœur d’armes. Il avait trouvé ce courage en lui pour l’empêcher de souffrir et il avait réussi. Mais à quel prix ! Il avait oublié Andra de toutes ses forces et sans doute cette épreuve l’avait-elle rendu plus sauvage encore. Le hasard était joueur. Il avait toujours reconnu Andra en Tsukia, même s’il s’agissait d’un souvenir oublié, proscrit. C’était une des raisons pour lesquelles il avait tenté de la tenir à l’écart, d’ailleurs…

- Tu crois qu’elle pourrait m'étrangler comme elle l’a dit tout à l’heure ?

Ce petit bout posait la question dans toute la franchise de son inquiétude – évidemment légitime – mais il restait là, à quelques mètres de la personne qui avait énoncé cette possibilité à voix haute ; la confiance d’un enfant avait-elle des limites ? Gil passa les doigts dans les cheveux de son fils. Ils étaient fins comme ceux de Naïs.

- Pour te sauver, elle le ferait sans hésiter, répondit-il.

Sans hésiter non plus.

Il tenait un élément de réponse. Il percevait enfin la faille dans le joli bouclier érigé par Tsukia. Parce que ce bouclier, il l’avait lui-même porté lorsque Naïs, puis Libertée étaient tombées enceintes ; il l’avait levé quand son demi-frère avait menacé son entourage, levé encore quand la Silencieuse avait fait des ravages. Il avait fallu beaucoup de patience et de volonté à Lib pour briser ce foutu bouclier et lui montrer qu’il n’avait pas à porter le poids du monde sur ses épaules. Pas tout seul. Une famille, une meute… il pouvait partager son fardeau et cela ne réduisait en rien son amour pour ses proches. Au contraire, c’était la plus belle façon d’exprimer ses sentiments. Voilà ce qui manquait à Tsukia en ce moment : l’opportunité de dire « tiens, je te file ces emmerdes parce que moi j’en peux plus, là ». L’occasion de déléguer soucis et tracas. De s’appuyer sur une épaule. Elle avait perdu cette confiance en l’autre en perdant son enfant, mais cela avait sans doute débuté quand elle avait dû prendre la vie de son frère – parce que Gil en était convaincu, elle avait été contrainte de le faire.

Comme un écho à ses pensées, Tsukia s’agita de plus belle. Mak changea de position pour le laisser se lever et s’approcher d’elle. Il posa une main sur son front : elle avait un peu de fièvre. Depuis combien de temps vivait-elle ainsi, sans dormir, sans manger correctement, rongée par le doute, la peur, la colère et surtout la solitude ? Trop longtemps, estima-t-il en réajustant la couverture sur ses épaules. Elle ouvrit les yeux et se mit à parler très vite. Il écouta attentivement parce qu’il sentait qu’enfin, elle commençait à transmettre sa peine. Il l’acceptait volontiers. Le partage était la clé. Patiemment, il essuya ses larmes du bout des pouces et attendit qu’elle se rendorme. Elle frissonnait malgré la couverture et le feu qui dansait à côté d’elle.

- Mak, appela Gil en s’installant près de la jeune femme. Viens là.

Le garçon s’exécuta. Gil souleva la couverture pour qu’il s’y glisse, de l’autre côté de Tsukia ; ils se serrèrent contre elle. L’envoleur était collé dans son dos et avait passé un bras autour de sa taille. Sa main était posée sur le ventre de Mak, qui s’endormit en une poignée de secondes, épuisé qu’il était – et infiniment rassuré par le cocon de chaleur que tous les trois dégageaient. Ma meute, songea Gil en papillonnant à son tour. C’était une sacrée bonne raison de vivre…


*


Une odeur de viande grillée le tira doucement de ses songes. Les yeux clos, il fronça les sourcils : il avait rêvé qu’il était un loup en train de galoper dans une steppe enneigée. Il poursuivait un autre loup, plus jeune et plus fou, jusqu’à le rattraper et lui chiper une patte pour le faire basculer. Ils avaient roulé dans la neige, il lui avait mordu l’oreille, reçu un coup de langue, et puis… le parfum salvateur l’avait réveillé. Il ouvrit doucement les yeux. Tsukia dormait toujours dans ses bras. Lorsqu’il leva la tête, il aperçu la tignasse de Mak, profondément endormi lui aussi, blotti contre la jeune femme. Le jour était levé mais le soleil était voilé par une bande de nuages, et une brume matinale s’enroulait autour des rochers. Nora chantonnait tout en préparant le petit-déjeuner. C’était elle qui faisait griller de la viande. Parfaitement réveillé et le ventre gargouillant de faim, Gil dégagea son bras avec d’infinies précautions pour ne pas déranger les dormeurs, puis il se leva, s’étira souplement et rejoignit l’herboriste.

- Tu as déplacé le camp, réalisa-t-il en découvrant la tente dans laquelle elle avait dormi, et les chevaux qui se délectait de quelques branches de noisetier qu’elle avait dénichées pour eux.
- Au milieu de la nuit, oui, expliqua Nora en tournant la broche. J’ai suivi Makeno. Quand je vous ai vus, j’ai compris qu’il ne risquait rien et aussi que ça durerait un moment, alors je suis revenue sur mes pas et j’ai déménagé.

Gil se glissa derrière elle et l’embrassa sur la joue, puis la serra contre lui.

- Tu as bien fait.
- C’est ton ventre qui fait tout ce raffut ?
- Je plaide coupable…

Elle rit et remplit une assiette de saucisse grillée, de pain, de fromage et d’oignon finement coupé. Affamé, Gil n’attendit pas davantage et attaqua son repas avec appétit. Nora fit de même, assise près de lui, tout en continuant de tourner la broche pour faire cuire d’autres saucisses.

- Est-ce qu’elle va bien ?
- Pas vraiment, mais…


Gil mordit dans son pain, les yeux posés sur les deux silhouettes immobiles.

- Elle a besoin de nous. Il faut juste qu’elle l’accepte.
- C’est le plus dur à faire, tu es bien placé pour le savoir !
- Exactement. Nora, j’ai un service à te demander…


*


Mak se redressa sur les couvertures et se frotta les yeux. Il regarda Tsukia, réveillée depuis peu, puis Nora. S’agita en ne voyant pas Gil.

- Il est reparti à Norflin, le rassura l’herboriste dans un sourire. Il en a pour quelques heures mais il promet d’être de retour ce soir. Tsukia, il te demande si tu veux bien l’attendre jusque-là.

Elle savait ce qu’il était parti faire mais elle n’en dit rien, car c’était une surprise. Le ventre de Mak s’exprima alors avec une telle force qu’elle éclata de rire.

- Toi alors, tu es bien le fils de ton père ! Venez manger, tous les deux.

Nora avait en elle cette simplicité naturelle que peu de personnes possèdent. Elle souriait sans effort, parlait peu mais observait beaucoup et comprenait beaucoup de choses. Elle devinait la fragilité de Tsukia. Sans la questionner toutefois, elle lui fit avaler une décoction qui l’aiderait à se détendre un petit peu. Sa présence n’était pas étouffante. Elle se contentait d’être là, membre évident de cette meute qu’elle avait rejoint. Sa main dansa dans les cheveux de Tsukia.

- Tu veux que je les coupe un peu ?

Elle l’avait déjà fait, autrefois. Leur complicité n’avait pas de définition ni même d’explication, elle était juste naturelle et authentique. Ce que Gil ne parvenait pas à distinguer, elle le voyait et le comprenait. Il fallait peut-être être une femme pour en comprendre une autre. Alors, sans forcer les choses, sans s’imposer ni renoncer non plus, Nora tria quelques herbes qu’elle donna à Tsukia. Celles qui guérissent, celles qui empoisonnent, celles qui assaisonnent… celles qui protègent. Dans son état, Tsukia n’avait pas besoin qu’une autre grossesse vienne perturber un équilibre terriblement fragile. Mais c’était important de pouvoir prendre cette décision en toute connaissance de cause, de décider où, quand et comment. Avoir le choix de devenir mère un jour… Nora offrait ce chemin à Tsukia sans attendre qu’elle l’emprunte ou l’accepte. C’était juste une façon de lui montrer que les erreurs sont humaines, et que pour avancer, il faut en commettre un certain nombre.

Mak babilla le plus clair de la journée. L’ombre qui voilait parfois son regard montrait qu’il gardait en mémoire les paroles de Tsukia, pourtant il ne la quitta pas d’une semelle : il s’occupa de son cheval, lui présenta Diapason qu’elle ne connaissait pas encore, lui raconta les travaux de la maison, s’empourpra en évoquant Lywenn, s’illumina en parlant de Khia, et s’amusa à lui montrer son champignon hallucinogène. Il était très sérieux quand il disait vouloir en tester les effets sur Gil. Nora surveilla du coin de l’œil qu’il ne décide pas d’en mettre dans le bol de ce dernier, et la journée s’étira ainsi, plutôt calme en vérité.

Chante-Brume fut la première – avec Tsukia, certainement – à percevoir Gil. La jument agita les oreilles, frappa de son sabot arrière et piaffa de joie tandis que Nora s’appliquait à recoudre un accroc dans la tunique de Tsu. Mak jaillit comme il avait l’habitude de le faire et s’accrocha comme un petit singe à la taille de l’envoleur. Qui le saisit par le col et l’envoya rouler dans l’herbe. Il s’approcha du feu, regarda Tsukia ; il ne l’avait pas vue depuis son épisode tempête et n’avait pas été certain qu’elle serait encore là à son retour. Il avait fait au plus vite, espérant malgré tout… devait-il remercier Nora et Mak d’avoir su garder la jeune femme avec eux ? Indécis, il se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant davantage, puis il s’assit sur un rocher plat et ouvrit son sac. Enfer, c’était dans ces moments-là que les mots lui manquaient et qu’un grognement lui suffisait largement. Impossible de faire sans explication, cependant. Alors il sortit un premier anneau d’acier qui scintilla à la lumière des flammes et passa un cordon de cuir dans son cercle avant d’appeler Mak.

- C’est un symbole, rien d’autre, dit-il en l’attachant autour du cou du garçon.

Il n’était plus très sûr d’avoir pris la bonne décision, mais Mak s’extasiait déjà, les yeux brillants, en détaillant la patte de loup et les inscriptions gravées dans le métal : cours loin et sans crainte, la meute veille. Avant de perdre contenance, Gil sortit du sac un autre anneau, en argent celui-ci et monté avec un fermoir ; il l’accrocha à l’oreille de Nora après l’avoir laissée lire son propre message. Ton sourire nous guide, tu es la meute. L’herboriste porta une main à son oreille et l’autre à son cœur. Alors, Gil vint s’accroupir devant Tsukia. Il sortit les deux anneaux dorés que Syles lui avait donnés. Il ne connaissait toujours pas leur histoire, mais celle-ci était encore à écrire, il le savait : pour avancer, parfois, il faut changer. Il n’avait fait qu’agrandir l’anneau qui était sien, et graver l’intérieur comme ceux de Mak et Nora. Dans celui-ci de Tsu, qu’il fit glisser à l’annulaire de sa main droite, la patte de loup était accompagnée par un croissant de lune et un oiseau. N’oublie jamais, la meute est là, disaient les mots qu’il voulait qu’elle emporte avec elle. Son anneau à lui brillait à son doigt, le même, celui de la main droite. Une patte de loup, un croissant de lune, une croix. La croix des damnés, celle qu’il portait mais qu’il acceptait de partager un peu, pour changer. Hurle pour la meute et vis pour elle. C’était son chemin, désormais.

Il y avait d’autres anneaux dans le sac. La meute était grande. Elle se passerait bien de ce genre de bijou, mais quand les temps sont durs, quand l’obscurité empêche de distinguer le vrai du faux, c’était un symbole qui réchauffait le cœur et guidait l’âme. Tsukia saurait retrouver son chemin, il en était certain. Tant qu’elle n’oubliait pas d’où elle venait et où était sa place, elle y parviendrait : un chemin sinuant entre l’harmonie et le chaos, s’aventurant dans les plaines glacées des Frontaliers ou bien s’enfouissant sout le sable des plages du sud… peu importait, elle était libre et c’était ça qui comptait le plus. Mû par un élan soudain, Gil passa son bras autour du cou de la jeune femme et l’attira contre lui. Il l’embrassa sur la tempe.

- Trop facile, glissa-t-il au creux de son oreille.

Trop facile d’aimer et de perdre.
Trop facile de souffrir et d’abandonner.
Trop facile de vivre ?

Chiche, petit corbeau.


[Alors heu... bon. J'ai clairement laissé Gil faire ce qu'il voulait : je n'ai rien maîtrisé. Autrement dit, je pars du principe que Tsu est restée avec Nora et Mak pour attendre Gil. C'est un pari risqué qui peut te déranger, ce que je comprendrais évidemment : fais-le moi savoir si c'est le cas. D'accord ?]
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeSam 29 Fév 2020, 19:34

Attendre.

Ce crétin fait comme d'hab, il se casse en étant sûr que, sans qu'il soit là, tout le monde sera toujours là.

Nora as le bon sens de ne pas demander d'où viennent les traces de sang qui paraissent ici là, sur mes habits, mais je ne lui réponds pas sur mes cheveux.

J'ai vite découvert qu'une longue tignasse moyennement entretenue fait bien plus peur à mes victimes...

...Ce qu'elle appelle un repas est bien trop gros, j'ai pas besoin de tout ça.

J'ai bien envie de me barrer.

Mais pour prouver à cet idiot qu'au moins, on peux compter sur ailes de corbeau, je fais savoir à Nora que je reviens...

...Et me dirige dans la position opposée du village, vers une simple cabane, une maison de bois ronds, une évidence que je n'ais compris que ce matin ; C'était pour ça qu'on m'as conseiller ce village pour me réapprovisionner, une autre cible était dans le coin mais son identité, l'endroit où le trouver, m'avais échappé jusqu'à ce matin.

Pourtant, quand j'arrive, la porte est ouverte...

...Quelqu'un les auraient trouvés avant moi? C'est plutôt rare, ça.

J'entre donc tranquillement, un vrai débarra, il est évident qu'ils sont partis à la va vite, mais... Pourquoi?

J’aperçois un bout de papier sur lequel quelque chose est écris, sur la table, et m'en approche, le lis.

ENFOIRÉ DE PUTAIN DE FILS DE TS'LICHE DE ME--

Mon pied fais voler la table et j'attrape une chaise pour la lancer contre le mur, puis je jette le lit plutôt simple par terre et le lacère de mon katana en criant ma rage.

J'entends quelqu'un approché, me demande si en plus il as prévenu les gardes, mais c'est un mec que je reconnais qui entre, confus, un autre des assassins, je le crois parfois, mais c'est une brute, un type qui n'avance pas beaucoup dans les rangs, et à qui ça plait très bien.


Corbeau..? Mais qu'est-ce que tu fais ic--

Sa phrase reste en suspend alors que ses mains se lèvent à sa gorge ouverte sans qu'il ne comprenne, je le regarde tomber à genoux sans mot dire.

De toute, il n'est pas interdit de ''S'occuper'' de la compétition, sur les contrats.

Et putain que ce type sait comment me fiche en rognes...


Je t'avais dis de m'attendre au camp,
Tête de Noeud.

J'attends.

Assise, sans rien dire, le regard fixé sur un arbre sans vraiment écouter tout ce que Mak s’efforce de me raconter depuis que je suis revenue, sans porter attention à Nora qui répare une bagatelle d'égratignure dans ma tunique.

La tête déposée sur les poings, j'attends.

Et éventuellement, me retient de m'élancer pour lui ficher une lame entre les cotes de justesse quand je l'entends revenir.

Je lui laisse le temps de faire son manège.

Ce crétin as lu mon contrat, c'est la seule façon pour qu'il ais deviner, comme moi, que cette maisonnette était l'endroit où mes cibles se cachaient.

L’organisation les poursuivent depuis des putains de mois, c'est un des contrats les plus payants, et il ne l'as même pas piquer, ça j'aurais pu comprendre, mais il les as selon toute évidence aidez à s'échapper!

Pourquoi? En quoi cela fait-il du sens? Croit-il que je ne pourrais pas égorger les deux personnes à qui il tient le plus, présentes ici, en représailles?

...Doute-t-il encore de corbeau..?

S'il ne s'explique pas, je jure que je lui enfonce une lame dans le coeur, me dis-je alors qu'il se place devant moi et attrape ma main.

Il y passe un anneau... Puis as le culot de me prendre dans ses bras pour dire ''Trop facile''.

Ces mots, c'est comme s'ils résonnaient de mille feux, comme s'il s'agissait d'une diablerie qui traîne depuis des siècle, alors je lui repousse tendrement le visage, pour qu'il soit face à moi, approche mes lèvres des siennes et...

...Lui fiche un absolument MA-GNI-FI-QUE coup d'boule.

Il recule un peu sous l'impact, mais dans un grognement il me fixe déjà comme s'il attendait la suite.

Il as toujours été bon pour encaissé.

Et il essaye encore d'encaisser à la place des autres, là, non?

Bon et bien dans ce cas, me dis-je en me levant, je vais lui foutre un--

Il évite.

Il n'évite pas, d'habitude, quand ce genre de tapage sur la gueule commence.

Je grogne et frappe de nouveau, vide.

Et il me fixe comme s'il demandait pourquoi je gigote autant.

Je grince des dents, frappe de toute ma rapidité et toute mes forces, toute la force d'aile de corbeau, toute sa vitesse, mais il évite comme une formalité, comme s'il savait quel va être mes mouvements avant que moi, je le sache.

Ça continue, gauche, droite, coups de pied, puis une ouverture.

Une ouverture?

Non, c'est normal, que le dessus de son crâne ne soit pas couvert par sa garde, nous avons environ la même taille, il n'y as aucune façon d'atteindre cet endroit sans passer par devant lui, et alors il pourrait bloquer des bras un peu au dessus de son visage, pas besoin de garde.

Je plonge donc vers lui, attaque acharnée, il me fais chier en plus il as même pris une bouteille et en as pris une rasade comme ça, relaaax le mec, mais il m'attrape le bras, me tire contre lui, je glisse en me préparant au pire, en me préparant à tout, sauf peut-être--

Il m'embrasse.

Ses lèvres gouttes l'alcool et, sans vouloir ouvrir les miennes, sa façon de me tenir m'empêche de respirer sans ouvrir les lèvres, m'empêche de me débattre, donc j'ouvre la bouche, prends cette foutue boisson qui me brûle la gorge en me causant un tic.

Je n'ais pas bus d'alcool depuis... Depuis très longtemps.

Quand il me repousse enfin, je tousse, crache, mais évidemment j'ai du avalé pour respirer.

Je rage, l'observe, et il as le culot d'avoir ce petit sourire en coin en reprenant une rasade.

Il croit quand même pas qu'il va encore me faire--

... Bon, d'accord, il m'as eu encore une fois, mais je ne prendrais jamais de troisième gorgée, ou alors mon nom n'est pas corbeau..!


All you have done,
All you have seen.

All of the places that you have been.

You tried to fix what could not be repaired,
No point in wishing now that life was fair...

...But the stars are blazing in the sky tonight...

...The constellations burst and beam their light...

Pfouah, ce truc est fort en plus...

...Même juste avec le peu qu'il as pris, ses joues rosisses, à ce crétin.

Il fait que s'affaiblir, il devrait savoir qu'on ne saoule pas Tsukia comme ça, putain.

Je grogne en repoussant cette pensée, la soirée avance, au début Mak et Nora semblaient s'en faire, mais depuis ils ont bougés pour continuer leurs corvées comme s'ils attendaient que ce ''manège'' finisse.

Me demande ce que Gil tente de faire, il garde toujours cette même garde parfaite sauf pour le dessus de sa tête, impossible à atteindre, mais au moins, lui, il est stable sur ses pieds, alors que moi je tangue un peu, suis pas stable, je...

...Je sais plus combien de putains de gorgés il m'as fais avalé, il as changer de bouteille ou si elle est sans fin, putain?

Il utilise la même parade qu'au début pour tenter de m'attraper encore, OOOH non, monsieur castor, pas question!

Sautillant dans un angle impossible, je bascule vers l'arrière, sent quelque chose dans mon crâne protesté contre ce mouvement si dangereux à ce moment du combat, ce manque de professionnalisme, mais ça râle, ça râle, comme un satané piaf qui mérite une botte.

Passant sous son coup, il semble surprit une demie seconde de me voir me placer sur les mains... Puis comprends et semble à la fois horrifié et souriant alors que ma botte descend vers son crâne.

Il relève les bras pour bloquer, remarque trop tard pourquoi je me suis placée dos à lui malgré le risque alors que mon genou se plie autour de sa garde...

...Est-il possible d'entendre quelqu'un sourire, me dis-je alors que mon pied atteins son crâne avec certes peu de force, mais assez pour laisser un bel hématome je me relève pour me placer face à lui...

...Mais pourquoi est-ce que je pleur, moi..?

Il bouge sa garde imperceptiblement, il n'y as plus d'ouverture visible, impossible de le frapper...

...Im...Possible...


Our shadows dance beneath our feet,
Under the shimmer of a blue moonbeam,
Pick up the pieces of a brittle dream...

...And all the hurt we've felt and all the joy we taste,
The lessons that we've learned will never go to waste...

...Cos we lost ourselves somewhere along the line,
But we're pushing through the pain and we feel fine...

I'm on my way,
I'm back to the start,
You've been waiting so long...

You're on the way,
You opened your heart,
And it made you so strong...

Le temps passe.

Inéluctabilité du monde.

Il s'impose sans demander l'avis de qui que ce soit, toujours au même rythme constant.

Et pourtant, en une fort belle soirée, sous le regard débutant d'une lune bleue argentée, le temps passe différemment pour deux êtres uniques.

Pour un cabochard, le temps semble ralentir alors que la jeune femme devant lui semble hoché la tête sur un rythme qui n'existe pas.

Pour la jeune femme hoquetant au travers des larmes, il semble s'arrêter alors que l'alcool brûle son estomac.

Pour les spectateurs, il semble aller trop vite alors que l'homme lance une bouteille que la femme attrape sans ouvrir les yeux pour se l'envoyer en entier.

Alors que l'homme en fait de même après avoir lancer une seconde bouteille toute neuve.

Alors que celui-ci semble un instant se demander comment il va faire face à cette diablesse quand le monde tourne devant ses yeux.

Alors que la jeune femme continue de battre la mesure en levant doucement la tête, un étrange sourire sur les lèvres.

Alors qu'elle prends une position tout à fait improbable, qu'elle tangue et semble sur le point de tomber, s'élance dans la baston comme une folle, sans même ouvrir les yeux.

Alors qu'elle porte le premier coup qui fait reculer très légèrement l'homme.


...Hep, Gil...

...Trop facile..!


You went and fixed what could not be repaired,
No point in wishing now that life was fair...

Cos I lost myself somewhere along the line...

...But I'm pushing through the pain and I feel fine..!

I'm on my way,
I'm back to the start,
I've been waiting so long..!

We're on our way,
We opened our hearts,
And it made us so strong!
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 01 Mar 2020, 01:46

- Nora, j’ai un service à te demander…
- Ah, il y avait longtemps que je n’avais pas entendu ça ! Je t’écoute.
- Tsu va s’en aller tout à l’heure. Laisse-la faire. Si elle revient, ce que j’espère vraiment, je compte sur Mak et toi pour faire diversion en attendant.
- En attendant quoi ?
- Que je revienne. J’ai quelque chose à faire à Norflin. C’est… tu verras. Tu veux bien faire ça pour moi ?
- J’imagine que je n’ai pas le choix ?
- Bien sûr que si. Je peux faire tout ça sans ton aide, mais avec ce serait plus facile.
- Je plaisante, nigaud. File, je m’occupe de tout.
- Mmmh mmmh.
- Quoi, encore ?
- Je filerai quand j’aurai terminé mes saucisses !



*


Evidemment, quand elle posa les mains sur ses joues, Gil se douta bien que Tsu ne s’apprêtait pas à lui léchouiller le bout du nez. Il aurait préféré qu’elle le fasse, c’est sûr. Mais comme il n’était pas totalement stupide, il serra les dents juste à temps pour ne pas se mordre la langue quand elle lui asséna un coup de boule. Il recula, réajusta son équilibre en grognant, sa vision surtout – deux Tsukia c’est sacrément flippant – et attendit patiemment qu’elle reparte à l’assaut. Cette fois-ci, il s’effaça souplement, les bras relâchés le long du corps, puis à nouveau quand elle tenta encore de l’atteindre. Ce n’était pourtant pas de la tarte : furieuse, la jeune guerrière mettait toute sa hargne et sa frustration dans ses coups. Elle avait besoin de briser quelque chose et il était la cible idéale. Toutefois Gil restait insaisissable : perpétuellement en mouvement, il pivotait si rapidement qu’elle se contentait de le frôler, esquivait une attaque d’un léger balancement des hanches, se replaçait tranquillement. Ce n’était pas elle qui bougeait plus lentement, c’était lui qui était plus rapide.

Plus conscient.

Et ce savoir nouvellement acquis, il le devait à un vieux forgeron qui avait passé deux jours à le lui enseigner. Ah, il y avait eu un sale gosse, aussi – une graine de Frontalier à qui il avait réussi à enseigner deux ou trois choses d’Envoleur. Cette nonchalance, cette puissance contenue, cette grâce sombre et dangereuse, à peine palpable, c’était du Syles Agarest. Et c’était plutôt chouette à voir. Ebahi, Makeno ne quittait pas son père des yeux. Il l’avait déjà vu se battre comme un lion, affronter des tas de types sacrément armés, se relever même à moitié mort, et même résister au plus terrible des poisons. Et pourtant, il ne l’avait encore jamais vu danser de cette façon. Parce que oui, c’était une véritable danse : un pas de côté, deux pas en arrière, pivot, deux pas en avant, pivot, un pas de côté… Dès le début de l’affrontement, Nora lui avait murmuré de rester à l’écart et de ne pas s’en mêler. Sa quiétude avait rassuré le garçon : tout allait bien, c’était juste une histoire de famille. Une histoire un peu compliquée dans une famille vraiment pas ordinaire. Pas de quoi fouetter un chat ! Alors il s’assit et posa le menton dans le creux de sa main pour continuer de regarder l’improbable duel.

Imperceptiblement, Gil s’était décalé vers son sac. Il laissa Tsukia venir à lui, si près que sa mâchoire sentit bien la chance qu’elle avait de ne pas avoir été fracturée, et profita de ce que la jeune femme était emportée dans son élan pour plonger la main dans sa sacoche. Il en sortit une bouteille. La déboucher tout en évitant de se faire tuer ne fut pas une mince affaire. Il y parvint, et sous le regard médusé et fulminant (un drôle de mélange) de son adversaire, il s’envoya une bonne lampée directement au goulot. La Langue de Feu râpa son palais et alluma un petit incendie dans son œsophage, avant d’aller cramer son estomac. C’était dangereusement divin. Le plus difficile, finalement, ce fut d’en garder un peu dans sa bouche. Le temps de saisir le poignet du petit corbeau, de l’attirer à lui et de s’emparer fougueusement de ses lèvres.

On pouvait dire ce qu’on voulait, la vérité était ainsi faite : Gil savait embrasser une femme, et quand il le faisait, il le faisait fichtrement bien. Son poing dans les cheveux de Tsukia, il la retint contre lui quand elle lutta, et le baiser qu’il réussit à lui voler laissa son empreinte au goût d’alcool particulièrement ravageur. Le loup, un, le corbeau, zéro, songea-t-il en reculant, un sourire insolent dans le creux de la joue. Tsukia le fusilla du regard. Et repartit à l’attaque. Bon, pusiqu’elle en voulait encore… Gil ne lui refusa pas un second baiser aussi brûlant que le premier. C’était trop impertinent, trop surprenant aussi pour qu’elle réussisse à lui échapper. Le reste, il le devait à la Langue de Feu : c’était l’un des meilleurs alcools de tout l’empire, son effet était très rapidement grisant et durait plus longtemps que la plupart des autres boissons de ce type. Pour cette raison, il coûtait un bras. Et vu le stock dont il avait provision, Gil était désormais complètement fauché.

Ce qui ne l’empêcha pas d’embrasser Tsukia une troisième fois.

Et un…


Et deux…


Et trois – zéro !



*


Le problème de ce plan, c’est que lui aussi était soumis aux effets puissants de la Langue de Feu. Gil ne sentait plus les gorgées ravager sa bouche depuis que celle-ci lui semblait faite de coton. Plus le temps passait et moins il était précis. Il tenait encore très bien sur ses jambes, son équilibre étant difficile à défaire, et sans doute que le fait de bien tenir l’alcool aidait. Mais il atteignait ses limites. Déjà sa vision se troublait et ses perceptions diminuaient. Il avait envie d’éclater de rire. Il avait chaud, même s’il s’était débarrassé de son tabard depuis un moment, son torse nu pas du tout sensible à la fraîcheur nocturne. Pour ne pas céder, il déployait le plus gros de son énergie à se concentrer sur Tsukia. Tsukia qui feintait, Tsukia qui se plantait mais Tsukia qui lui échappait, Tsukia qui tanguait, Tsukia qui reculait, Tsukia qui se contorsionnait, Tsukia qui…

Oh, merde.

Gil leva les bras. Sa garde était trop basse, c’était un vieux défaut qui lui collait un peu trop à la peau. En tant normal et en pleine possession de ses capacités, il aurait pu parer le coup. Mais l’esprit chamboulé par l’alcool et le cœur embrouillé par Tsukia… non, c’est l’inverse… ! – l’esprit embrouillé, le cœur chamboulé, il la laissa passer cette fichue botte. Pour les bretteurs, c’était une métaphore, la botte. Le nom d’une technique pointue, généralement secrète. Pour elle, évidemment, c’était vraiment une botte. Sur le crâne. Et, ben, on peut dire que ça faisait un mal de chien. Alors pourquoi souriait-il comme un benêt ? Il voyait plus trouble qu’avant, mit plus de temps à retrouver une garde correcte – un poil plus haute, histoire de pas redire bonjour au talon de la demoiselle – et il souriait. C’était pourtant pas drôle de la voire pleurer. Il n’aimait rien de moins que la faire pleurer. Mais…

Parfois, quand on aime quelqu’un, il faut quand même passer par quelques larmes.

Quand on aime Tsukia, il y a de l’alcool et quelques gnons, aussi.

Et au fond, c’est très bien comme ça.



*


Quelqu’un lui avait dit un jour que certains guerriers étaient capable d’entendre une musique en se battant. Il ne savait plus qui lui avait parlé de ça. Seren ? Possible. Gil, lui, il ne percevait qu’un silence immuable lorsqu’il affrontait quelqu’un. Pas l’ombre d’une note de musique. A la rigueur, un genre de martellement qui ressemblait à des battements de cœur – mais il était encore assez lucide pour comprendre qu’il s’agissait justement de la Langue de Feu : il allait être tellement mal, après ça… ! Par contre, il voyait bien que Tsukia entendait quelque chose. Et ce n’était pas un simple battement de cuite de tous les diables. Non, c’était… un rythme impossible à saisir. Qui se transforma en gestes. Mouvements aléatoires, plus rapides que les précédents. Plus dangereux aussi. Et surtout, étonnamment plus précis. L’impact fait vaciller Gil. Il recule, se replace.

Trop facile ? Haha, non. Non, mon Gilou. Là, ça va devenir bien plus difficile. On ne fait pas le malin face à une Tsukia qui est imbibée de Langue de Feu. Alors serre les dents, mon grand.

Et tiens bon.


*


Il ne sait pas comment il fait pour tenir encore debout. C’est un miracle, ou bien alors il croit qu’il est debout – et peut-être qu’en réalité il est affalé par terre. Qui sait ? Le corbeau doit le savoir. Celui qui a repris du poil de la bête. Alouette. Oh, Gil ne va pas bien du tout. Mais il ira jusqu’à la fin de sa bouteille, foi de SangreLune ! Et jusqu’à la fin de ce duel, aussi. On y est presque. Encore trois gorgées. Voilàààà. Ohlala. Il tangue ce sol, c’est pas pratique du tout. Il faudra le signaler. On ne se bat pas sur un terrain qui n’est pas stable, enfin. Et zut, il a bougé trop tard – la faute au sol ? Oui oui. – et il s’est encore pris un coup. Dans le sternum. C’est pas agréable. Enfin, il ne sait plus trop, il titube. Genou à terre. T’es cuit, Gilou. Cui cui comme un moineau. Haha ! ‘ttendez, peut-être pas encore complètement. Le coup suivant, il réussit à le bloquer – sa main se referme sur une cheville et hop-là ! Une Tsukia par terre. Il se jette sur elle, la maintient dos contre le sol, bouge pas bon sang, c’est épuisant, à la fin…

Il est à bout de souffle. Elle aussi. Bien fait, tiens. Il la regarde. Dur dur de fixer son regard. De pas se laisser distraire. De rester immobile. Il ne bouge plus, pourtant. Il la regarde comme s’il la voyait pour la première fois. Vraiment.

- J’ai… Enfer. Putain de Langue de… mais arrête de remuer, écoute-moi, bon sang.

Il attrape ses poignets pour qu’elle soit sage un instant. C’est beaucoup lui demander, il sait bien. M’oblige pas à te gerber dessus parce que ce sera pas compliqué dans mon état, crâne de piaf.

- J’ai compris, dit-il en s’obligeant à bien articuler alors que sa bouche est pâteuse. J’ai compris que je dois partager. Et toi ?

Il plonge dans son regard dépareillé. Bleu, noir. Deux couleurs qu’il aime bien. Hé là, reste concentré, SangreLune. Tu n’as pas terminé ta réplique.

- Et toi, p’tit corbeau ? T’as compris quoi ?

Si rien du tout, alors ce sera fini. Il a fait ce qu’il pouvait. Il a vraiment fait de son mieux, là. Il est à bout de force. Plus un sou, rond comme un tonneau ! Tout ça pour une fille. Nah, pas n’importe laquelle. La fille de sa meute. Il est fier qu’elle en fasse partie. Elle le sait, ça ? Qu’il est fier ? Il lui a dit ? Non ?

- Fier… lâche-t-il, et puis ce sont ses bras qui lâchent.

Il s’effondre sur elle. C’est chaud. C’est doux. Mais c’est pas très content visiblement, alors il trouve la force de rouler sur le côté. Le sol continue de tourner. Elle dit quelque chose, il l’entend à peine. Merde ! Est-ce qu’il a loupé sa réponse ? Merde !! Les étoiles dansent et la lune se marre. Et puis zut, hein. Il ferme les yeux. Il boude. Il s’endort. Juste le temps pour une dernière pensée.

Putain, je vais en chier demain…


[Gueule de bois au prochain épisode, les amis Spirit of the pack [Tsukia] 3747729848 frappeatlas ]
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 01 Mar 2020, 02:51

Il s'écrase contre moi, murmure le mot fier, puis roule enfin pour que je puisse respirer, parce que c'est pas que je déteste être sous, y'as juste des moments où c'est plus agréable que d'autres, surtout quand son gamin nous fixe, c'est pas vraiment la scène et le lieu parfait.

Pour le coup il semble sur le bord de s'endormir, moi je m'étire le bras, attrape ce champignon dont Mak m'as parler, puis en fiche un peu sur ses lèvres et hop un petit morceau dans l'gosier. Fait de beaux rêves, me dis-je en approchant ma tête à un centimètre de la sienne, environ.


Trop... Facile...

We’re starting over,
Build something new.

We’ve been a long long time a-waiting,
But we made it through...

We’re starting over,
Gil, Mak and Tsu,
It’s a brand new Alavirian dream for me and you..!

Nora as presque hésiter à se rendre semi coupable d'être complice dans ma diablerie, mais as finalement accepté d'aller coucher Mak un peu plus loin et de me laisser ''M'occuper'' de Gil.

Et pour le coup, je sens l'alcool me frapper aussi, ais sommeil, mais pas question que je ne termine pas ma besogne pour BIEN lui faire se poser des questions, il va regretter un peu, ce con, me dis-je, un mi sourire aux lèvres, alors que je réussis ENFIN à lui tirer les pantalons pour les placer comme s'il les avaient lancer à côté de la couverture.

Ricanant en pensées, et peut-être un peu en vrai aussi, je retire mes propres vêtements et me glisse rapidement dans la chaleur de la couverture, juste dans ses bras, hop.

La ''Réaction'' ne se fait pas attendre et je dois déplacer légèrement les jambes pour faire un peu de place à la dite réaction, mais il va BIIIEEEEN flipper en s'éveillant, surtout que Nora s'occupe de garder Mak loin et de faire son indignée quand il s'éveille, ça fait
partie intégrale du coup pendable...

...Et d'accord, ses bras seraient sûrement assez pour me retirer mes cauchemars...

...Mais c'est pas déplaisant d'avoir la chaleur de son torse collée contre moi, ni de pouvoir regarder son visage avec cette expression mignonne de quand il insiste pour dormir contre les autres ''demandes'' de son corps.

Je ferme les yeux en souriant, il est temps de dormir... Et d'espéré se réveillez toujours saoule pour ne pas avoir à s'occuper des douleurs que ne pas l'être cause.


She breathes life into all,
She's the master of death,
Of lust and of war...

...And her madness is known wide and far...

...With her band of brothers,
She will conquer all,
All her enemies will fall...

...Within the darkness,
Comfort find.

When in sorrow,
Your heart bound...

...In her tears of red gold...

Je lève un poing et l'abat sur le crâne de l'abrutit qui rouspète pas loin.

Ta.

Gueule.

Mon crâne est pas en état, alors tu la ferme ou le tient va-- OUUUU LA J'AI DIS LA FERME!

Et sbang une fois de plus, tu l'as demander, me dis-je en m'enfouissant la tête pour cacher ce bruit à mes oreilles, cet oreiller est confortable mais pas très flexible... Comme des muscles.

Je connais ces muscles.

Ça fait très Gil.

Bon ben d'acc, on reste là, la couverture cache le soleil et HEP REMET CETTE COUVERTURE SUR--

Ah, voilà, comme ça, voui.

Hein? Qu'est-ce qu'il demande? Pourquoi il est nu? Pourquoi je suis nue?

Euh y'avait une raison c'était quoi déjà..? Ah, oui, la blague. Trop mal au crâne pour expliquer, même si ça l'arrêterait de cracher des idioties en se tenant le crâne, t'es confo mec, ta gueule et dors, le mal de tête va passer si tu dors, j'ai de l'expérience.

Bon, quand il se tait il attends évidemment une réponse alors je me souviens plus de la question, donc on va répondre la première chose qui me viens en tête.


Hmm... En tout cas, pour moi, c'était divin.

Ah, il arrête de gigoter, en fait il respire à peine, au moins il s'est calmer le popotin un peu, hein.

BON POURQUOI QUELQU'UN D'AUTRE S'OFFUSQUE MAINTE-- Ah oui, c'est moi qui as dis à Nora de faire ça de façon convaincante, alors je passe une main hors de la couverture pour faire signe de baisser le volume, Gil baragouine encore pour s'expliquer, comment le faire taire ptain, il est trop près, c'est trop fort, mal au crâne --

Ahah, mais bien sûr!

Le mec il est nu et j'suis tout contre lui, y'as une façon facile de le faire taire...

...Et comme de fait, dès que ma main se referme doucement, il arrête de gigoter les jambes et semble encore plus perdu qu'avant, j'crois que je peux l'entendre se poser dix milles questions d'ici.

Donne une heure mec, quand t'es pas habituer, la langue de feu va piquer ta mémoire au moins une heure...

...C'est pas appeler un lendemain de brosse pour faire joli, c'est parce qu'il t'en faut une en acier, de brosse, pour désembrouiller tes pensées.

Alors d'ici là, t'es mignon, tu la ferme, et on dors tu veux bien..?

...Bon, d'acc, je le sens dans ma main que c'est autre chose que t'as en tête, là de suite, mais on verras un peu plus tard, parce que la voix de Nora entre l'offuscation et le rire me fais croire que, peut-importe ce qui se passe la dehors, c'est pas le moment.

J'attends un instant, Gil semble essayer de prendre ce ton qu'il utilise pour évader les questions, j'ose donc sortir un peu la tête et regarder.. Ah, c'est Mak, salut Mak, pas le moment, me dis-je.


Mak, tu veux bien, t'es mignon et tu nous donne deux heures de plus, là, parce que les abdos de ton père sont confo, voilà, merci, nne nuit..!

Quoi?

Il voudra savoir pourquoi sa ''soeur'' était dans les couvertures de son père alors que leurs vêtements sont à côté?

Bah, il me console, on s'en fiche gamin, tu comprendra quand tu pourras boire, voilà, bon.

Je dirais bien laisse grande soeur t'expliquer, mais son père aimerais pas... Ou alors il proposerait la façon pragmatique d'apprendre par l'exemple, pas sûr de quelle réaction je préfèrerais.

Pour l'instant je me blottit un peu plus.

Parce que je suis en train de me rappeler certaines choses, me dis-je alors qu'une larme glisse le long de ma joue.

Et je préfère dormir que de me rappeler.


Her lover,
Gone,
Through night and through dawn.

Missing, far at sea...

In a feathered robe,
She ventured forth,
Her beloved to set free.

Gods of Alavirians awaits a sign of the highborn child,
Gone for months,
Searching for her one and only love.

As the fields,
Plagued by death,
Rot away...

...Found at last,
Lost at sea,
Forever he will haunt her dreams.

A tear of gold is shed,
By the warrior so true...

...Gil..?

Il grogne à peine, ça résonne dans son ventre, contre mon oreille, on as pas bouger pourtant je sais qu'il se pose des questions auxquelles il n'as pas encore toute les réponses, je sais aussi qu'il as sûrement envie de me fiche un gnon et un mal de crâne encore pire que le mien.

Je...

...C'est stupide et beaucoup trop tard, et on as rien à placer dessus, mais je voudrais faire un bûcher...


Grondement, assentiment, il n'as pris qu'une seconde à comprendre.

Gil...

...Il faut un nom, pour graver sur le bûcher...


Son souffle est calme, mais il est devenu un peu plus rapide, depuis que j'ai commencer à parler, le mien aussi, sûrement.

Parce que ça me fais mal, et que les larmes chatouilles sûrement son ventre.

Pourtant il ne s'en plaint pas.

Parce que même s'il est un peu con, c'est un homme merveilleux, un frère extraordinaire et un père...

...Un père...

...Je le serre un peu plus, comme pour confirmer qu'il est bien toujours là.

Puis je pleure.

C'est con, toute ma jeunesse on m'as dis de ne pas pleurer, ou du moins pas en publique si je le devais absolument, que les larmes sont une faiblesse.

Pourtant, ici, en ce moment, je m'en fou d'être faible, je fais juste le serrer contre moi et je laisse couler cette faiblesse sur mes joues.

Parce que pour une fois, j'ai pas besoin d'être forte...

...Parce que lui, il peut l'être pour moi, un petit moment.


Here comes the land,
Here comes the time.

Long live the man,
Forsake the child.

A wounded soul to take back home...

...A higher cause to pledge our swords...

J'ai plus vraiment de larmes.

Et il doit sûrement au moins commencer à se souvenir qu'il s'est rien passer - Enfin, pour l'instant - et comprendre en replaçant le puzzle que c'est un coup pendable de moi quand j'étais saoule.

Ni un ni l'autre n'as parler depuis que j'ai parler du nom.

C'est con, je saurais même pas où mettre la ''tombe'', pas qu'il y ais quoi que ce soit, autant en corps qu'en cendres, à enterrer.

Je hoquette un peu à cette pensée, puis le sens se tendre.

Ah alors, ça y est, c'est le moment où tu te lève, moi aussi, et on recommence la charade?

Peut-être que c'est comme ça qu'on fais, au fond...

...Pour oublier on fais juste semblant que rien c'est jamais passé, on ignore tout et on ne le mentionne surtout pas, un peu comme avec Syles, un peu comme avec Sylvan...

...J'avais quand même un petit peu espérer que, après deux ''Syl'', peut être qu'un ''Gil'' ça serait différent...

...Mais est-ce que c'est différent, au fond..?

Toi, t'en pense quoi, Gilou..?
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 01 Mar 2020, 16:16

Il rêve. Evidemment que c’est un rêve, on ne court pas nu à travers champ comme ça, sans raison ! Enfin, il n’y mettrait pas sa main à couper, en fait. Mais comme l’herbe est violette et le ciel vert pomme, il se doute quand même un peu que ça ne peut pas être vraiment vrai. Il croise Nora, partie faire le marché « aux anneaux ». Mak est en train de chanter, perché en haut d’un arbre. Est-ce que ce sont Syles et Kaünis là-bas, en train de marcher main dans la main comme des amoureux transis ? Ils sont vêtus comme des mariés mais la robe de Kaü est trempée de sang et elle traîne par les cheveux un type visiblement mort dans d’atroces souffrances. Et Gil continue de courir. Il entend quelqu’un lui demander ce qu’il fabrique. « Je suis poursuivi par un champignon », répond-il le plus simplement du monde. Un rire le surprend. Il connait bien ce rire même s’il ne l’a plus entendu depuis longtemps. L’envie d’en trouver la source est forte, mais…

… une cloche se met à résonner dans son crâne et le réveille brutalement.


*


- Aaaah…!

La lumière avait fait fondre la rétine de ses yeux. Il ne pouvait pas expliquer autrement la douleur terrible que lui causa ce simple soulèvement de paupières. Enfer, mais… Qu’est-ce que… Il se débattit pour tenter de s’éloigner du poids qu’il sentait sur lui. Quelque chose le maintenait allongé. Un bref instant, il paniqua en se revoyant allongé sur ce lit, dans les Dentelles, juste après qu’on l’ait tiré des griffes de ses poursuivants – et de sa propre sauvagerie. Mais non, ce n’était pas possible, c’était plusieurs semaines plus tôt… S’obligeant à se calmer, il protégea ses yeux de sa main et les rouvrit prudemment. Il faisait jour. La lumière était trop forte, mais la douleur qui lui déchirait le crâne n’était pas due au soleil, comme il l’avait d’abord imaginé. C’était autre chose. Qui brûlait les entrailles. Et qui faisait tanguer le sol. Il remua à nouveau. Cette fois-ci, le poids mort qui pesait sur lui s’agita aussi et quelque chose l’assomma à moitié.

Aïe.

Aaaaïe.

La tête entre les mains, il grommela. Et se figea soudain. Parce que… eh bien, parce qu’il venait de prendre conscience de deux choses. La première c’était que le poids mort était celui d’un corps. Nu, chaud, indubitablement féminin. Holà, holà, hoooooolà. Deuxième chose : il n’était pas plus habillé. Et comme lui était indubitablement masculin, son corps réagissait promptement en présence de l’autre. Il jura. Se réveiller au pieu avec une femme nue dont il ne se rappelait pas grand-chose, ce n’était pas sans lui rappeler le jeune Giliwyn qui dormait presque chaque nuit avec une nana différente. Enfer, c’était il y a quinze ans ! Il tourna la tête, souleva un peu la couverture, jura à nouveau.

- Tsu ! Qu’est-ce que tu fiches là ?! Qu’est-ce que tu fiches là et complètement nue, bon sang ??

Il regretta aussitôt ses paroles – non non, pas le fond de ses paroles, il ne pigeait vraiment rien et ça lui foutait méchamment les jetons – mais la forme : parler lui donna l’impression qu’on lui défonçait le crâne à coup de marteau. Gil gémit et se reprit la tête entre les mains. Il allait être malade.

- Hmm… En tout cas, pour moi, c’était divin.

Alors là, s’il ne saignait pas du nez c’était un miracle. Il avait réellement l’impression que sa tête avait implosé. Il pria pour être encore en train de rêver. C’était bien trop beau pour être vrai, et en même temps incroyablement frustrant : se réveiller au lit avec une jolie nana dans les bras, qui prétendait avoir passé un moment divin, et ne pas pouvoir en profiter parce qu’une migraine tout droit jaillie des enfers lui martelait le crâne ? Alors ça y est, son ange gardien avait jeté l’éponge ? Ah, mais ce n’était pas terminé. Forcément. L’exclamation surprise de Nora le fit sursauter. Et merde. Comment avait-il réussi à flanquer en l’air une belle soirée en famille, hein ? Et comment pouvait-il bien se tirer d’affaire, à présent ? Désespéré, il se tortilla sous la couverture, essaya de se lever, de repousser Tsukia en même temps, d’expliquer à Nora que… Qu’il n’avait… qu’il ne se rappelait pas de…

- Enfer de bordel de m… !!!

La fin du juron se transforma en un gémissement incontrôlable et Gil retomba sur le dos, anéanti par les doigts audacieux qui venaient de se refermer innocemment sur la partie la plus sensible de son anatomie. Le serpentin du désir se déploya dans son ventre. Même sa migraine avait fait un bond de côté. Il songea confusément qu’il allait peut-être y passer. Ce serait une belle mort, notez. Sa main rejoignit celle de Tsukia sous la couverture. S’il. Te. Plaît. Arrête de…

- Dis, t’as mal quelque part ? Tu fais une drôle de tête.
- Achevez-moi, par pitié,
marmonna Gil, plus bas que terre.

Il ne comprit pas bien les paroles de Tsukia. Tout était étrangement confus, brouillé. Il avait l’impression d’évoluer dans un brouillard cotonneux. C’était affreusement agréable. Ou bien divinement désagréable. Il ne trouva pas d’oxymore plus explicite. Comment est-ce qu’il allait bien pouvoir expliquer ça à Mak ? Et à Nora ? Cette dernière devait bien se douter de ce qui avait pu se passer entre Tsu et lui. De ce qui se passait peut-être encore. Mais même s’ils n’avaient rien fait de mal, parce qu’en dépit des circonstance et de leur façon de tout faire pareil, ils ne partageaient pas le même sang, il se sentait terriblement coupable, là. D’avoir peut-être fait quelque chose sans réfléchir. D’avoir sans doute profité de Tsukia quand elle n’allait pas bien. D’avoir aggravé les choses. Il ferma les yeux.

Dormir. Là, il avait juste… Juste besoin de…


*


Lorsqu’il s’éveilla, sa virilité était toujours au garde à vous, mais il avait les idées plus claires. Dame Migraine faiblissait. L’expérience était toutefois bénéfique : il ne chercha pas à ouvrir les paupières. Pas la peine. Il sentait Tsukia pelotonnée contre lui, le vent qui chuchotait dans les arbres, le soleil qui lui caressait la peau – et au loin, sans doute à plusieurs mètres de là, le rire de Makeno en train de faire une partie de cache-cache avec Nora. Ça lui suffisait. Il s’apprêtait à piquer un nouveau somme quand une petite voix l’interpela.

- Gil… ?

Grognement. Pas trop la force de parler maintenant. Ni l’envie, d’ailleurs.

- Je… C’est stupide et beaucoup trop tard…

Non. Bien sûr que non, idiote. Rien n’est jamais trop tard.

- Gil…

Nouveau grognement. Quoi, encore ?

- … Il faut un nom, pour graver sur le bûcher…

Oui. Il allait y réfléchir. Là, il était tout chose, parce qu’elle pleurait. Il n’aimait pas la voir pleurer, c’était comme ça. Mais il sentait que quelque chose, quelque part, se déliait enfin. Comme un verrou qui cède, ou bien un barrage qui lâche, et ce n’était pas une mauvaise chose, n’est-ce pas ? Après tout, il sentait les larmes couler sur ses joues aussi… Alors il la serra un peu plus fort contre lui. Combien de temps s’écoula ainsi ? Gil ne saurait le dire, il s’en fichait pas mal. Il savait Makeno en sécurité avec Nora, et Tsukia en sécurité dans ses bras. L’essentiel était là. Mais chaque seconde qui passait emportait les effets de la Langue de Feu et lui permettait de se souvenir… Ils avaient bu. Enormément. Ils s’étaient battus, aussi, en témoignaient ses côtes douloureuses, le bleu qui fleurissait sur sa mâchoire – il le sentait – et les courbatures de certains muscles. Ses jointures le piquaient. Lui avait-il fait mal ?

Evidemment, abruti.

Elle ne pleurerait pas, sinon. Gil soupira. Il n’avait pas à craindre d’affronter le regard de Nora : rien ne s’était passé sous cette couverture, hormis peut-être une ou deux mains baladeuses. Non, il n’avait pas forcé Tsukia. C’était un jeu. Et ça lui tira un sourire. Elle avait joué, totalement ivre, certes, mais joué quand même et ça, c’était bien. Il était d’accord pour jouer tous les jours ainsi si ça pouvait lui redonner son rire et sa joie de vivre. Mais il comprenait qu’il y avait des étapes à respecter. Que cette chance de pouvoir continuer à avancer n’était valable que dans la mesure où il l’aiderait à les franchir, pas à pas. Le bûcher était une bonne idée : c’était une façon de concrétiser un deuil, une manière de l’accepter ; un instant pour dire au revoir quand il n’y avait pas eu de bonjour. A nouveau, il sentit ses yeux le piquer. Au fond, ce n’était pas juste. Tsukia ne méritait pas cette souffrance inutile. Elle avait le droit d’aimer, de rire, d’être insouciante. D’être mère, aussi ! Une drôle de maman, aucun doute là-dessus.

Une très bonne maman.

Gil ouvrit les yeux. Doucement, sans gestes brusques, il se redressa et s’assit. Il tenait toujours Tsukia dans ses bras. Il sentait qu’elle se raidissait. Sa main libre, celle qui portait l’anneau, glissa dans ses cheveux sombres, caressa son dos. Il aurait aimé qu’elle arrête de trembler.

- Swann, murmura-t-il. C’est un prénom mixte.

Un joli prénom.

Non ?

- Tu crois qu’on pourra arriver à construire quelque chose, toi et moi, un de ces quatre ? demanda-t-il en continuant de frotter doucement son dos. Au lieu de toujours tout fracasser ?

Question sincère. Il n’envisageait pas d’avenir sans cette fichue sale môme entre les pattes. D’autres avaient pu l’abandonner, par la force des choses ou bien parce qu’ils l’avaient ainsi décidé. Lui, jamais.

Plus jamais.

- Je veux juste te rendre heureuse, avoua-t-il en enfouissant le visage dans le creux de son cou, soudain bouleversé.

Il n’avait pas fini de pleurer, lui.
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Tsukia Til'Werin


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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 01 Mar 2020, 18:53

Dragon's breath or wind of death.
It matters not to me...

...Be it one or none or synergy...

...Stand side by side,
Carry all as one.

We can bear this weight.

Stand side by side,
We won't come undone,
For the hands that will carry us home,
Are touched by fate..!

Swann.

C'est joli.

Très joli.

Il me demande si on pourras construire un truc, un jour, et ça, je ne suis pas certaine, ne l'ais jamais été, n'osais pas me poser la question, préférais me demander si une nana polygame dans mon style avait droit à ce genre de chose et laisser la réponse en suspend...

...Pas que je doute un instant que Gil serait pleinement partant pour imaginer deux nanas batifoler...

...En fait si, il serait sûrement contre, le bougre, parce qu'il voudrait rejoindre la partie..!

Pourtant, pour une fois, je réponds à cette question. Une réponse un peu stupide, un peu poète, un peu marchombre, même, peut-être..?


Pas besoin de construire...

...On as qu'à tout casser par en haut, à créer des ruines de façon stratégique.

Après tout, si on créaient quelque chose d'autre que des ruines, ça serait trop... Alien, standard, pas nous quoi, non..?


Sa petite déclaration me fais resserrer mes bras autour de lui. S'il savait, sait-il que la raison pour laquelle je me suis échappée, la raison pour laquelle j'ai préféré m'enfuir, ce n'était pas pour l'imiter..?

...C'était pour ne pas le blesser.

Parce que je me suis demander si, vraiment, il pouvait être heureux avec moi dans le paysage.

Et parce que la réponse m'as paru comme une évidence, à ce moment là ; Il le pouvait, mais ce serait tellement plus facile sans m'avoir dans les pattes...


Si tu veux que je sois heureuse...

...Je sais que t'aime pas en faire, de promesses, mais je veux que tu me promette deux choses...

...Un, tu va arrêter de te faire passer en second et de prendre sur toi tout le temps...

...Et deux...


Mes bras se resserrent, parce que juste de penser peux être douloureux, parfois, et que ça me réconforte un peu.

...Deux tu ne disparais plus comme ça, enfin si, tu disparais parfois sinon tu ne serais plus toi et j'veux pas qu'tu change qui tu es vraiment, au fond, mais tu ne disparais plus...

...''Autant'' d'acc..?

Parce que moi, c'est ni une bête, ni un envoleur, que j’apprécie, que j'aime...

...C'est un cabochard.


Bestialement envoleur, sagement taquin, un drôle de mélange entre le prince charmant, son faire valoir et le méchant des vieilles histoires et légendes.

Parce que qu'il soit en train de réciter de la poésie, de jouer de la flûte ou bien qu'il soit en pleine baston, un sourire frondeur sur le visage, égratigner de partout, envoyant la mort promener en combattant une situation impossible par la simple audace de penser ''Et si on essayaient?'' Au lieu de ''C'est impossible''.


En fait, Gil...

...J'ai un service à te demander, avant... Avant qu'on s'occupent de ce bûcher.


So much I have lost,
And so much I resent...

...My spite became the steps,
Upon the stairway of descent...

Let it all burn down around us.

Let the cruel consume the just.

Let the sin we swim in drown us,
Let the world shatter...

...Into dust...

...Nothing else matters...

...Only us..!

La lame coupe un tendon, s'enfonce dans une mâchoire alors que je la lâche de temps de casser un nez sur mon genou, d'attraper un mec valdinguant par là et de casser sa nuque d'un mouvement sec et raide.

Un des crétins tente de s'enfuir, alors je tend la main par l'arrière, sent ce dont j'ai besoin tourner en place sur sois même, l'attrape au passage et lance la lame de jet que je viens de prendre sur la ceinture de Gil, faisant mouche sans prendre le temps de confirmer, me tournant déjà vers un nouvel assaillant qui utilise un sabre à deux mains, j'évite trois coups de mouvements simples et précis, puis tire mon katana, le fait virevolter pour dévier une attaque, le tends par dessus mon épaule en attrapant l'autre arme tendue à ma gauche, la dague que je lui ais laisser planter de la mâchoire de l'autre idiot, et la plante avec un crac satisfaisant par l'oreille du mec qui attaquait, si sûr de lui.

Un instant plus tard j'observe autour de nous... Ouaip, on as un talent pour tout pété, Gilou, c'est un beau bordel, tout ça!

Je range mon arme au moment ou un mec embusqué sort d'une porte non loin avec une dague pour se lancer vers moi, alors je soulève une chaise avec mon pied, l'attrape, et la lui flanque en pleine tronche avant de la lâcher de me frapper les mains ensembles comme pour en retirer la poussière.

Je m'approche doucement du seul qu'on ais laisser en vie dans ce joyeux groupe de malandrins et me penche par dessus le bar pour lui attraper le col et le tirer, qu'on puissent parler.

En m’apercevant, il s'était cacher dès le début des hostilités ce con, il vire encore plus blanc si c'est possible.


C-Corbeau?!

M-Mais que fais-tu ici? Tu devait faire ton rapport en personne, comme d'habitude, à la branche principale, j-je n'ais pas les papiers pour--


Bon t'es mignon tu la ferme.

Qui est-ce..?


Il avale difficilement sa salive, commence à babiller une demi douzaine de noms sans importances que je connais tous, je lève simplement les yeux au ciel et lui frappe la tête sur le bar.

Je t'ais pas demander qui avait passer dans les jupes de ta soeur, espèce de barré, j'veux savoir qui est le patron ET NE DIT PAS que c'est le compte de je sais plus trop quoi, il existe même pas, je sais pas comment vous faites pour mener un réseau avec ce genre d'idiotie..!

Personne ne connait son nom! J-J'le jure! On sais juste qu'il as un réseau de combats, à Al-Far, c'est comme ça qu'il trouve les recrues, d'habitude..!

Pitié, corbeau, on s'entendaient bien, hein, et puis j'peux- j'peux t'offrir des verres à vie, si tu veux, t'as pas de raison d'me tuer! J'prétendrais que j'ai rien vu, été assommer par ton homme de mains!


Homme de m--

J'éclate de rire.

Gil!

Mon homme de main!

C'est un homme, il as des mains, j'aime bien ses mains, surtout qu'elles balades bien parfois, mais c'est tellement absurde!

Je sourit à l’intéressé en me calmant un peu.

Il s'attends déjà à ce que je corrige ''C'est mon frère''...


C'est pas mon homme de mains...

...C'est mon amant, espèce de crétin, en partie parce qu'il as plus de COUILLES que toute votre bande de mal castrés réunis.

Ah, mais j'y pense, pour ta demande..?

...Tu fournis les contrats et les postes au bulletin, non..?

Tu devrais donc être habituer des rapports, quand je travail, je ne laisse aucun survivant gênant.

Es-tu gênant..?


Il fait violemment non de la tête, une seconde avant que je ne l'achève promptement et me retourne vers Gil en un pas de dance.

L'étais pas si gênant, en effet, mais il as déjà tenter de m'offrir un verre drogué, et je compte pas passer à Al-Far bientôt alors autant pas leur laisser savoir qui, exactement, arrive.

Comment décrire la scène par autre chose que le mot ''Carnage''?

Étrange, peut-être.

Parce que c'est au dessus des cadavres et des tables cassés que je le tire à moi pour l'embrasser une seconde avant de lui tirer la langue.

Je n'ais plus vraiment l'impression que le sang va noyer mon chagrin...

...Mais au moins, je peux le noyer dans son regard et dans ses bras.

Parce que c'est le seul homme que je connaisse qui accepterais ainsi de m'aider dans une requête si sanglante, qui n'hésiterais pas à se salir les mains à mes côtés pour démanteler ce réseau, cette dernière preuve de l’existence d'aile de corbeau à part les rumeurs ici et là, ou les rapports de Rybris comme quoi il as trouver quelqu'un de ''Prometteur'' pour le titre.

J'hésite un instant, peut-être devrais-je parler de mon Ahn-Ju, Gil est sûrement au courant de ceux-ci au moins un peu, il sortait avec Lib, après tout...

...Mais plus tard.


Bon, on devraient probablement partir, Mak et Nora vont nous attendre et nous passer un savon...

Sauf bien sûr si tu veux faire des bêtises, question qu'au moins, le savon soit passer pour une bonne raison, moi j'suis partante hein, oui oui, même si je le pense et le dit pas tu es supposé le savoir, et puis de toute tu sais aussi bien que moi que ces vêtements sont très utiles, peut-être un peu trop moulants, mais aussi très facile à retirer si on le veux vraiment..!

My chick she's a little bit psycho,
I drew blood of Alavirian Idols.

He's always hiding the remote from me,
Sucks for me that it's her TV..!

In his face whenever he's driving,
My girlfriend talks too much,
Blah blah blah..!

Man, she never shuts up!

Thinking you're in way over your head,
You say left and I say right,
Yeah, I says yes and you just might..!

'Cause you go up and I go down,
Yeah I say something and she freaks out,
I swear he's out to get me,
She's horror-movie crazy,
And I'm telling you he hates me
She's unlike any other,

I want him as lover...

Le camp était à une petite heure de notre destination, alors forcément on se fais passer un savon, encore heureux qu'on ais pas dis qu'on étaient partis chercher les embrouilles avec une bande d'assassins..!

Mak m'attrape la jambe pour lui faire un câlin dans un spectacle qui attendrit assez Nora pour qu'elle nous laisse cette fois...

...Et quand il s'éloigne je vois qu'il camouflait une tâche de sang frais que je n'avais pas vu.

Ce gamin est vraiment le fils de son père ; Doué, intelligent, mais un peu stupide sur les bords...

...Parce que pour le coup il as tâché sa chemise et si c'est facile à faire disparaître du cuir, j'imagine pas comment sortir le sang de ce truc..!

Je point la tâche à son père et je vois d'ici son cerveau tourner sur lui même pour se souvenir de tout ce qu'il sait sur la lessive.

Si quelqu'un sait comment faire disparaître ça, c'est bien lui, parce qu'il peut bien s'appeler comme il veut, certains diront toujours qu'il est éternellement Giliwyn Sangrelune, d'autres que c'est Manaël...

...Mais il seras toujours mon clair de lune.


There’s only one thing that I wanna know:

Are you a freak like me are you totally crazy?

Cause you look like you may be,
I confess that I want you laying beside me...

...Cause boy I know that you’re a freak like me..!
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 08 Mar 2020, 15:57

Le visage toujours enfoui dans le cou de Tsukia, Gil sourit. Tout casser ? Ouais. C’était possible. Et pas difficile en plus, étant donné leurs deux natures. Mais il avait envie de changer un peu. D’offrir de la nouveauté à leur avenir. Il comprit toutefois que cela ne se commandait pas et que, s’ils bâtissaient quelque chose, cela ne serait pas planifié. Il faudrait juste être attentif aux signes et ne pas louper le coche, cette fois-ci. Et puis ensuite, Tsu lui demanda une… non, deux promesses. Pas froid aux yeux, la petite. Il écouta attentivement, puis soupira. Lorsqu’il amorça le mouvement de se dégager de son étreinte, elle resserra les bras autour de lui. Qui tenait qui, à présent, hein ? Mais bon, il n’était pas si mal comme ça, après tout. Il avait moins mal à la tête et dans le cœur. Et puis c’était doux, chaud, sécurisant. Infiniment sécurisant. Alors, il réfléchit à sa demande.

La première promesse serait difficile à tenir. Passer au second plan ? C’était un jeu d’enfant ! … jusqu’à ce que le danger se pointe et menace l’un des siens. Il était évident qu’il ne pouvait pas rester les bras croiser ni minimiser quoi que ce soit. Sa meute comptait davantage que sa propre vie, et il en serait toujours ainsi. Désolé, Tsu. C’était le fondement même de son être : il changeait – en bien, il l’espérait vraiment – mais sa nature, la couleur de son âme, c’était immuable. Néanmoins, il croyait comprendre ce qu’elle voulait dire par là. Vivre pour les autres, d’accord. Oublier de vivre pour soi ? Moyen. C’était de cette façon qu’il avait finalement cédé à la Bête. Il s’était oublié. Il avait perdu de vue le Cabochard. Non, pour vivre sa vie et honorer au mieux le souhait de Tsukia, il fallait qu’il pense à lui. Qu’il se préserve. C’était bien parti, ça. Vraiment bien parti.

Et puis il y avait la deuxième promesse. En un sens, elle rejoignait la première… Partir ? C’était le propre de la liberté. Revenir aussi. Bien sûr qu’il s’en irait encore, il avait trop la bougeotte, une apprentie, des gens sur qui aller taper, des endroits magiques à découvrir. Cela dit, partir tout de suite n’était pas au programme. Et partir seul n’était plus une évidence en soi. Preuve en était la présence de Mak et Nora. Mais là encore, il fallait lire entre les lignes et comprendre à demi-mot les paroles de la jeune femme : elle ne voulait plus qu’il s’en aille aussi loin. Qu’il perde la raison à ce point. Et sa touchante demande était le reflet de celle que Makeno avait posée lorsqu’ils s’étaient retrouvés au bord du lac Chen. Comment résister à ces deux-là ? Gil n’essaya même pas de lutter. Il soupira encore une fois, longuement. Et répondit à Tsu d’une voix étouffée puisqu’il avait toujours le nez dans son cou.

- Promis, juré.

Eh bien, voilà. Ce n’était pas si compliqué, après tout. Soulagé, il commençait à glisser lentement vers la somnolence quand la voix de Tsu le tira de sa songerie :

- En fait, Gil… J’ai un service à te demander…

Il rit contre son épaule.


*



Détruire pour mieux construire. Gil avait accepté la requête de Tsu pour cette raison – entre autre – et c’était en outre une façon d’avoir une vue d’ensemble sur l’univers de la tueuse qu’elle était devenue. Rompu au mercenariat avec ses activités au Domaine, il connaissait la procédure des contrats et le mécanisme brumeux de ce travail en réseau. Faire le ménage allait prendre du temps, mais le simple fait de s’y mettre était un sacré bond en avant. Et puis, il était content qu’elle lui ait demandé son aide. Tuer n’était pas ce qu’il aimait faire le plus, cela dit il avait de l’énergie à revendre, avec tout ça. Restait un point qu’il n’osait pas aborder pour l’instant. Tsukia côtoyait-elle toujours les Marchombres ? Il était curieux de savoir si elle poursuivait sa formation. Voilà des mois qu’il était sans nouvelles de Libertée. Il ne pouvait pas la chasser de ses pensées ni de son cœur – elle y aurait toujours une place d’honneur – mais c’était mieux ainsi, puisqu’ils avaient chacun choisi de continuer leur vie ailleurs. Ils s’étaient fait trop de mal, et perdre Suviyo avait achevé de brisé ce qu’ils avaient vécu ensemble. Mais du coup il ignorait si Tsukia était toujours l’élève de son ancienne compagne. A bien y réfléchir, il avait dans l’idée que c’était peu probable. S’il avait décelé cette lumière qu’il avait déjà vue briller en Libertée et en chacun des Marchombres qu’il avait pu rencontrer, l’éclat qui scintillait dans les yeux dépareillés de Tsukia était aujourd’hui différent. Non moins lumineux, mais plus menaçant.

En se battant à ses côtés, il percevait également les progrès qu’elle avait pu faire ; il avait toujours jugé prometteuses ses qualités de guerrière et de toute évidence, elle continuait d’apprendre. De qui, mystère. C’était efficace, là était l’essentiel. Mais Gil trouva quand même quelques défauts de posture ou bien dans ses techniques qu’il se jura de lui faire corriger rapidement. D’une certaine manière, il ne renonçait pas à la guider, lui aussi. Où que tu sois, je sais que tu n’aurais pas déprécié la chose, hein, Lib ! songea-t-il en se débarrassant plutôt élégamment de son dernier adversaire. Il balaya du regard les corps massés sur le sol. Bon. C’était plutôt pas mal. Il ne restait plus âme qui vive, et… ah, si. Un type respirait encore, sous les débris jonchant le sol à l’arrière du comptoir. Tsu avait déjà mis le grappin dessus, alors il se contenta de s’appuyer contre un mur, bras croisés sur la poitrine, et d’observer la scène. Un demi-sourire amusé se dessina sur ses lèvres quand le bougre l’affubla du titre « d’homme de main ». Il s’en contentait sans mal, mais la rectification de la jeune femme faillit avoir raison de son masque impénétrable, et son sourire s’accentua juste un peu plus. Tout de suite les grands mots, pensa-t-il, le cœur battant.

Ils étaient quand même sympathiques, ces mots-là.

Il ne la repoussa pas lorsque, après avoir brisé les cervicales du type, elle l’agrippa par le revers de son tabard pour l’embrasser. Il s’offrit même le luxe de la serrer contre lui. Les baisers de Tsukia étaient à l’image de sa personne : explosifs et sans commune mesure. A mi-chemin entre la morsure et la léchouille. Gil sentit aussitôt son sang bouillonner. La pensée lui vint qu’ils étaient seuls, désormais. Tout était possible. Son rythme cardiaque s’emballa légèrement. Il recula légèrement pour la regarder. La prendre ici et maintenant ? C’était une perspective indéniablement alléchante, mais il respectait bien trop Tsu pour céder. Même s’il lisait la même envie dans son regard. Ils referaient l’amour, c’était une certitude qu’il ne chassait pas de son être. Peut-être ce soir, peut-être dans trois mois. Toutefois, où que cela puisse avoir lieu, et quand, ne changeait rien à sa détermination de ne pas y aller en douceur : il ne voulait pas franchir une nouvelle limite, ni lui imposer une nouvelle épreuve trop dure à surmonter. Le sursis qu’il avait n’était pas à prendre à la légère. Il n’avait plus droit à l’erreur, désormais.

Par contre… il pouvait quand même la taquiner un peu. Sans prévenir, il glissa la main entre ses cuisses et entreprit de la caresser quelques secondes seulement, à travers ses vêtements. Juste assez pour lui rendre la pareille de ses gamineries du matin. Sans rire, il avait dû piquer une tête dans un affluent du Gour afin de se calmer. Alors œil pour œil. Quand il retira sa main, ses yeux brillaient de malice – et puis zut, de tendresse aussi. Plus si impassible que ça, le Cabochard.

- On rentre ?


*


Prétexter une baignade était sans doute la meilleure idée qu’il pouvait avoir afin de nettoyer discrètement la chemise de Mak. Ils s’étaient éloignés de la falaise, poursuivant leur route vers le nord, et étaient tombés sur des sources chaudes pour le moins providentielles. Gil marmonnait donc en frottant le vêtement – parce qu’il avait bien fallu accepter ceux des autres, aussi. Nora lui avait bien proposé son aide, mais elle aurait vu le sang et se serait inquiétée. Ou posé trop de questions. Il l’observait tandis qu’il jouait de la brosse sur le tissu récalcitrant. Immergée jusqu’au menton, elle discutait avec Tsukia et souriait parfois. S’il ne lui disait pas dans le détail ce qu’il faisait, c’était évidemment pour lui épargner des soucis. Mais elle s’en doutait, évidemment. Nora n’était pas n’importe qui. Il songea que leur relation était unique, totalement en dehors des clous ; sans être sa compagne, elle vivait sous son toit et partageait parfois son lit. Il n’aimait pas vraiment l’idée qu’elle puisse rencontrer un autre homme, et pourtant ce n’était pas une limite qu’ils avaient fixé ensemble : chacun était libre de faire ce qu’il voulait, tant que le respect et la confiance prédominaient. Elle sait, réalisa-t-il en cessant soudain de frotter la chemise de Mak. Pour Tsukia et moi. Là encore, rien de particulièrement défini. Difficile de définir quoi que ce soit avec cette fille-là, de toute façon.

Où cela menait-il, alors ? Au plaisir de se sentir libre mais aimé ? Sans doute. Pensif, il se remit à sa tâche. L’anneau qui brillait à son doigt n’était pas un gage de fidélité amoureuse. C’était le symbole de sa meute et cela ne changeait rien à son amour pour les siens. Son regard glissa vers Mak. Le garçon s’était installé dans l’eau aussi, mais hors de vue de Nora et Tsu : il avait décrété depuis peu qu’il était hors de question qu’une fille puisse le voir nu. Gil se demanda si la situation actuelle lui convenait. S’il ne se plantait pas en l’empêchant de connaître la stabilité d’une famille soudée. Mais il suffisait de voir l’anneau briller à son cou, et surtout le sourire ravi dessiné sur son visage, pour qu’il cesse de douter : Mak était heureux. Il fallait s’en convaincre et arrêter de s’inquiéter sans arrêt. Mouais. Plus facile à dire qu’à faire. Il reporta son attention sur la chemise, sur laquelle plus aucune trace de sang n’était à déplorer, et la rinça avant de se lever pour aller l’étendre avec les autres vêtements. Il avait pour cela tendu une corde entre deux troncs d’arbres, de puissants saules pleureurs qui plongeaient leurs branches souples dans l’eau. Il courut ensuite rejoindre Mak, qu’il éclaboussa en se jetant dans l’eau sans la moindre grâce, et la bataille qui s’ensuivit leur ouvrit l’appétit.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeMar 10 Mar 2020, 21:29

Nora est sage.

Vraiment, elle l'est.

Pleine de connaissances, pleine de sagesse, et de loin plus prude... Je veux dire prudente, bien sûr, que moi.

Du coup elle me répète que Mak as répété plusieurs fois qu'aucune fille ne doit le voir se baigner et blahblahblah... Mais moi j'ai envie de faire joujouuuux..!

Je sens d'ici l'esprit de son père faire ''Un truc clo-- Oh non, j'ai laisser Tsu seule avec ses pensées! Oh merde!''. Presque sûr qu'il as un sixième sens pour mes idioties, désormais.

Est-ce pour ça que je suis certaine qu'il s'est retourner une seconde avant l'éclaboussure..?

Probablement, aussi parce que je ne suis plus la même, après tout ces entraînements avec Rybris, pour le retrouver, pour vaincre la bête, détecter les mouvements avec les yeux bandés, c'est une des premières chose qu'il m'ais appris.

J'entends le cri indigné de Mak, sûrement qu'il se dit que je n'ais pas respecter sa décision et blahblahblah... Puis je l'entends se taire, il sonne baba... Ben quoi, j'ai un bandeau sur les yeux alors moi je peux rien voi-- Hein? Quoi encore, Nora!?

...Mon maillot? Ben oui j'ai un maillot, c'est toi qui as insister pour que j'en porte un ''au moins'' si je venais faire mumu--

Aaaaah, d'accord, me dis-je en levant les bras pour voir.

Les pouet pouet sont à l'ai--

Je veux dire la poitrine.

MA poitrine.

Bon ben allez quoi il l'as déjà vu il y as de ça des années, alors hop, on replace le maillot sous les remontrances de Nora qui me voie à peine d'où elle est, elle as insister pour pouvoir me ''surveiller'' sans voir Makeno.

Mais je suis presque sûre d'entendre le père du dit Makeno ricaner dans sa barbe.


Allez, allez! Moi je peux rien voir, donc ça suit les règles..! Et j'suis pas gênée alors...

Je touche l'épaule du gamin avec le bout de mes doigts en ricanant avant de faire trois pas vers l'arrière.

C'est toi l'chat..!

Un jeu complètement barré, mouillé et les yeux bandés..?

Pourtant on est pas dimanche..!

Ou est-ce qu'on est dimanche..?

Hmm...

...Où sont-ils..?

Ah, bah ça c'est un Gil, me dis-je en sentant les remous de l'eau à quelques centimètres de moi...

...Désirez monsieur..?


Throw your soul through every open door,
Count your blessings to find what you look for,
Turned my sorrow into treasured gold,
You pay me back in kind and reap just what you sow...

...There's a fire starting in my heart,
Reaching a fever pitch,
And it's bringing me out the dark...

...Finally I can see you crystal clear..!

J'observe le ciel, les nuages doux se déplaçant comme autant de masses de barbe à papa.

Un de ces jours, faut que j'goûte un de ces trucs, voir si c'est bon ou infect.

Makeno est non loin, épuisé d'avoir déconner avec moi et son père pendant plus d'une heure, le père en question fait la cuisine là - ou batifole avec Nora, on est jamais sûr avec lui - Et si j'ai retirer mon bandeau parce que désormais il est en maillot lui aussi, il évite de me regarder comme s'il était gêné... Il est miiiigggnnnooooonnnn..!

Bref, forcément, c'est pas un Sangrelune pour rien, me dis-je alors qu'il formule la question exacte ; Il me demande si je sais ce que goutte les nuages, le bougre.


Pff, mais quelle question..!

...Bien sûr que je le sais ; Ton père et moi, on en as attraper une demie douzaine pour remplir un ravin afin d'y passer une fois, on avaient penser utiliser des clowns, au début, mais l'odeur était trop forte, ils puaient, ces clowns, alors on as choisi les nuages..!

...Ils gouttes le beurre, un peu salés et contenant de la pluie salée aussi, ça goutte le beurre et les larmes, au fond..!


Je sens d'ici sont jeune esprit imaginer la scène.

Qui que ce soit d'autre lui aurait dit ça, il aurait rouler les yeux, mais je vois tout de suite dans sa façon de rester silencieux malgré ses questions qu'il ne doute pas.

Forcément, si quelqu'un peut attraper, manger et marcher sur des nuages, il s'agit de Gil et moi, cela ne semble faire aucun doute pour lui et ça me fais presque ricaner quand son père viens s'écraser à nos côtés le temps que le repas ne mijote.

Parce que l'esprit de Mak est aussi vite que celui de son père.

Et il ne perd pas un instant pour demander à l’intéressé comment il as fait pour attraper les nuages depuis le sol à la grande surprise de celui-ci qui n'as sûrement aucune idée de quoi il parle..!

Je laisse échapper un rire léger en remarquant que c'était très ingénieux, piquant un clin d'oeil secret à Gil, avant d'aller prendre sa place pour aider Nora avec le repas... Parce qu'il est pas sorti d'l'auberge, le Gilou..!

C'est peut-être étrange, me dis-je.

Je pense à eux dès que le mot ''Famille'' me viens en tête.

Un instant je me demande si c'est trahir ma famille frontalière, que de sérieusement penser cela.

Peut-être bien mais...

...Me reviens en tête chaque folie de mon père, chaque sourire désolé de mon père, chaque leçon de Zui Quan de l'une, chaque remontrance sur l'utilisation d'une arme de l'autre...

...Chaque larme et cri, le jour où j'ai quitter la citadelle en traître...

...Et je souris alors qu'une brise légère joue dans mes cheveux.

Parce que cette brise ne porte pas le nom de Til'Werin, parce que s'il est possible que le vent ne parle, alors cette brise n'avait pas un accent du nord.

Elle s'appelait Giliwyn.

Elle était Sangrelune.

Et elle m'as donner ses dagues, sa bénédiction pour me joindre à cette famille un peu bizarre, me dis-je en souriant au ciel.

Parce que cette nouvelle famille m'accepte, mais aussi parce que mon ancienne famille n'y verras pas d'inconvénient si, vraiment, mon bonheur leur importe.

Et je suis certaine que c'est le cas, me dis-je alors que Nora me demande de me dépêcher parce que ça va brûler.

Un ricanement m'échappe pendant que je sautille vers elle, qu'elle me demande qu'est-ce que j'ai fais, encore, pour avoir l'air si heureuse.


...Tu me crois, si je te dis que je suis contente d'abandonner une famille..?

Je laisse mon insouciance,
Pour les plaisirs défendus.

Mon intimité du silence,
Pour l'appel de l'inconnu..!

La bien vaillance des fantômes,
Pour les ennemis sans pitiés...

...Et le plus graves est dans mes paumes,
Pour un passé tourmenté..!

Et tant pis si l'on me dit,
Que c'est de la folie...

A partir d'aujourd'hui,
Je veux une autre vie..!

Et tant pis si l'on me dit,
Que c'est une hérésie...

...Pour moi la vraie vie,
C'est celle que l'on choisit..!

Je me passe une main sur le front en lançant deux morceaux de bois de plus dans la pile, encore une vingtaine et on auras assez pour placer sous les demi troncs, pour bois de démarrage.

Mak, surexcité qu'il est et, je crois, ne comprenant pas pourquoi Gil et moi parlons de ce bûcher comme d'une condamnation, s'est proposé à aider et Nora, dans sa sagesse, lui as refiler le rôle de trouver de l'herbe sèche pendant que Gil et moi nous occupons du bois, pour que ça prenne mieux, elle as même offert de commencer le travail de gravure, même si j'ai insister que le nom et l'épitaphe doivent être graver par Gil et moi, c'est...

...C'est la moindre des choses...

...J'avale ma salive difficilement, repoussant les larmes, fermant les yeux pour me concentrer sur mon souffle, le calmer, je ne réalise que Gil as aperçu mon trouble que quand je sens une de ses mains sur moi, comme l'alpha qu'il est, il vient voir pourquoi les membres de se meute ne vont pas bien, alors je lui sourit un peu, le sert dans mes bras de nouveau...

...Et émet une autre demande, encore, qui est injuste comme pas deux pour lui.


Je...

...Je voulais pas demander mais...

...Je suis au courant pour... Enfin...

...La première fois que t'as eu ce genre de deuil...


Je ressens son soupire plus que je ne l'entends, comme s'il semblait se demander si je m'en fais pour lui à cause de ça.

Bien sûr que oui mais...


...D'hab les cendres vont avec la famille, soit enterrées ou gardées dans des urnes, mais comme j'ai pas d'urnes...

...Tu crois qu'on pourraient les placés... Je sais pas, ensemble, côte à côte..?

...C'est idiot, je sais que c'est idiot, je crois même en l'âme et toute ces conneries, mais au cas où, si jamais il y avait un truc de ce genre, je veux pas qu'ils soient seuls, ni l'un ni l'autre, j'veux qu'ils puissent jouer ensemble, avoir...

...Avoir une famille...


Je sais que désormais je pleure de nouveau.

Et il continue de me serrer contre lui encore.

Tout en sachant que s'il dit non, je vais comprendre, je vais dire d'accord, parce que c'est le choix le plus sensé ; Ne pas mélanger sa vie, son deuil, son passé, et les miens...

...Mais aussi insensé que ce soit, je m'en fiche.

Je veux bel et bien mélanger nos vies, nos deuils, nos passés, nos futurs...

...Je veux pouvoir aller apprendre à être marchombre avec Lou, puis retrouver Syndrell et tenter de trouver la constellation de la loutre libraire, je veux pouvoir aller à l'aventure insouciante par la suite...

...Et je veux pouvoir rentrer chez lui, chez moi, chez nous, pour montrer à Mak comment se pendre à un arbre la tête en bas, lui apprendre le Zui-Quan en cachette quand il commencera à boire, l'aider à écrire un poème pour ses premiers amours de jeunesse en cachette de son père qui grogne...

...Pouvoir regarder, encore, le coucher et le lever du soleil avec Gil.

Pas l'envoleur.

Pas la bête.

Le cabochard.

Notre cabochard...

...Mon cabochard.


J'abandonne les nuits sereines,
Pour le doute et l'aventure.

La majesté des grands chênes,
Pour mes amours les plus purs.

La campagne et la lumière,
Pour aller tenté le diable..!

La pauvreté de ma terre,
Pour un trésor intouchable...

Et tant pis si l'on me dit,
Que c'est de la folie...

...A partir d'aujourd'hui,
Je veux une autre vie..!

J'observe la plaquette de bois depuis plus de trente minutes.

Gil et moi y avons gravé le nom à tour de rôles, une lettre chacun, travaillant ensembles.

Et j'ai aucune idée de quoi écrire comme épitaphe.

On étaient supposés en faire un chaque, c'était mon idée, et me voilà ne sachant pas quoi faire.

J'entends bien Nora m'appeler pour le repas, mais je reste gelée, je sais pas pourquoi, je suis juste incapable de bouger, jusqu'à ce qu'il vienne encore me voir, c'est toujours lui, c'est moi qui lui dit de penser à lui et c'est moi qui l'emmerde toujours.

Pourtant quand il touche mon épaule, je ne bouge pas vraiment un instant, ne réponds pas.

Parce que je me rends compte de quelque chose, en ce moment, quelque chose d'étrange, quelque chose d'affreux, quelque chose que plusieurs diraient sans importance.


Je te l'ais jamais dis...

...Pas vrais..?


Incertitude.

Il ne comprendras sûrement pas. N'y as sûrement jamais pensé.

Pourtant, ça m’apparaît si évident. Je n'ais pas besoin qu'il m'en parle, qu'il me réponde, que quoi que ce soit, et il le sait, enfin non, là il le sait peut-être pas encore, mais il va le savoir, que le silence est suffisent s'il le souhaite, d'ici quelques secondes.

Je lâche la plaquette pour me retourner, l'embrasser fougueusement, à en perdre le souffle, et je place ma tête sur son épaule un instant.

Chuchotement.

Murmure.


...Je t'aime, Giliwyn Sangrelune...

Un instant passe alors que je le sers contre moi... Puis je le laisse pour me tourner vers le camp, un peu plus loin derrière les buissons, dans la clairière, et m'y dirige d'un pas d'abord hésitant.

Voilà.

Je n'ais pas besoin de réponse, mais...

...Mais j'avais besoin de le dire...


J'ai défait le vent,
Inversé le temps,
Pour retrouver tes pas...

Tué mes démons,
Bravé les tourments,
Pour arriver à toi...

...Y a quelque chose de magique,
Entre toi et moi.

C'est comme un champ magnétique,
Que je n'explique pas..!

Y a quelque chose de physique,
Qui défie les lois.

Un charme ésotérique,
Qui provient de toi..!
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeVen 24 Avr 2020, 17:46

- P’pa ! Ils ont quel goût les nuages ?

Gil sursauta. Deux bonnes raisons à cela : la première, c’était que Makeno avait plutôt tendance à l’appeler par son prénom, réservant le “p’pa” aux rares occasions comme celles-ci. Occasions qui ne manquaient jamais de se ficher comme des flèches de bonheur dans coeur de l’envoleur. La deuxième, c’est que la question totalement dénuée de bon sens le cueillit par surprise alors qu’il était en train de cuisiner : sa main toucha par mégarde le métal brûlant de la casserole. La bordée de jurons qu’il laissa échapper tira un rire amusé à Nora. Elle ne connaissait personne en ce monde qui soit aussi maladroit que cet homme-là. Sans cesser de rire, elle abandonna toutefois les légumes qu’elle coupait pour aller chercher une feuille d’aloès dans sa sacoche d’herboriste. De retour près de Gil qui léchait sa plaie telle une bête farouche, elle écrasa la pulpe de la feuille entre ses doigts et appliqua la pâte blanche sur la brûlure.

- Arrête de bouger et encaisse, ordonna-t-elle tandis qu’il se tortillait pour lui échapper.
- Je vais juste assommer ces deux-là et je reviens !
- Je te soigne d’abord. Et puis n’assomme pas Tsukia : elle va te remplacer, comme ça on aura peut-être la chance de manger avant la tombée de la nuit.
- Très drôle.


Elle libéra sa main en riant.

- Voilà ! Va répondre à ton fils, à présent.
- Je ne sais pas quoi lui dire.
- Allons, tu sais très bien quel goût ils ont, les nuages…

Gil s’éloigna en marmonnant, mais soudain il pivota, revint sur ses pas et attrapa le menton de Nora entre ses doigts.

- Merci, murmura-t-il, ses lèvres contre les siennes.

L’herboriste le regarda chahuter avec Tsukia puis s’installer à côté de Mak. Elle porta les doigts à ses lèvres, saisie par ce frôlement léger qui avait fait bondir son coeur, puis secoua la tête et retourna s’occuper du repas. Gil était un papillon de nuit. Il ne tenait pas en place. Son retour, après une si longue absence, justifiait sa présence et ce voyage ensemble, mais elle savait que tôt ou tard, il reprendrait la route. Parce qu’il était comme ça. C’était d’ailleurs sa manière d’incarner la liberté, toute en force brute et en témérité, qui l’avait séduite. Intriguée, tout du moins. C’est en apprenant à le connaître, avec ses qualités et ses nombreux défauts, qu’elle avait commencé à l’apprécier. De là à dire qu’elle était amoureuse de lui… Haussant les épaules, elle reprit son couteau et coupa une pomme de terre dont elle jeta les morceaux dans l’eau bouillante.

- Tu me crois, si je te dis que je suis contente d’abandonner une famille ?

Nora attrapa une nouvelle pomme de terre et commença à la découper tout en observant Tsukia à la dérobée. Drôle de brin de fille. Elle avait débarqué dans leurs vies à la manière d’un ouragan et il était difficile de dire quand la tempête était calmée. Elle aussi était une véritable force de la nature. Elle aussi tenait beaucoup à Gil. Le regard de l’herboriste se posa un bref instant sur l’anneau qui scintillait au doigt de son amie, puis revint à la pomme de terre.

- Les amis sont la famille que l’on choisit d’avoir.

Les morceaux tombèrent dans l’eau. Abandonnant son couteau, Nora se leva, essuya ses mains sur sa jupe et s’arrêta à côté de Tsukia. Epaule contre épaule, elles surveillèrent la cuisson des légumes sans qu’aucune parole ne vienne troubler le silence.

- Tu nous as manquée, dit-elle enfin. C’est bon de te revoir.

De vous revoir tous les deux…


*


La nuit tombait. Pressentant que ce moment fugace entre l’obscur et le jour était sur le point d’être, Gil interrompit sa tâche et leva les yeux. Il scruta le ciel clairsemé de nuages qui arboraient un rose héliotrope, suivit un vol de canards formant un V, puis observa le dernier éclat de soleil à l’horizon. Un tiraillement lui fit baisser la tête vers ses mains : à force de charrier du bois, il s’était enfoncé une écharde dans la peau, au niveau de la jointure entre le pouce et l’index. Il porta la main à ses lèvres et entreprit de déloger le corps étranger d’un coup de dent bien ajusté. Non loin de lui, Mak réunissait de l’herbe sèche en compagnie de Nora. Il était encore trop jeune pour mesurer la gravité de la situation. Pour lui, c’était un nouveau jeu. Il claudiquait sur sa prothèse et Gil songea qu’à son âge, lui-même était loin d’avoir déjà vécu autant d’épreuves. C’était l’époque où il voyageait en compagnie de ses parents. Les plus beaux instants d’une vie qui n’était plus la sienne depuis longtemps.

Il soupira et allait se remettre au travail quand la silhouette immobile de Tsukia attira son attention. Il hésita. Au contraire de Mak, elle mesurait pleinement l’enjeu de ce qu’ils étaient en train de faire. Sa force l’étonnait. Après cette débâcle d’émotions qui avaient failli lui coûter la vie, elle écrivait quelques mots à l’égard de l’enfant qu’elle avait perdu. Que nous avons perdu, corrigea-t-il. Alors, abandonnant ses fagôts, il s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule. En réponse, elle se tourna vers lui et l’enlaça. Cet élan de tendresse était aussi rare et précieux que lorsque Mak l’appelait “papa”. La gorge nouée, il l’écouta balbutier quelques paroles maladroites. Soupira. Il n’avait pas connu cette épreuve une fois, mais deux - et son esprit s’égara un instant vers le petit être que Naïs avait perdu, bien avant la naissance de Mak.Son âme se tourna ensuite vers celle de Suviyo. C’était un peu différent, car elle avait eu la chance de naître, et le temps de grandir dans l’amour de sa famille avant qu’un cinglé ne l’assassine. La douleur qui broya son coeur, mais la voix de Tsukia le ramena au présent et il s’efforça de se concentrer sur ses paroles.

Jeter les cendres aux côtés de celles de Suviyo ? La demande surprit Gil et le laissa songeur. Puis il hocha la tête.

- C’est une bonne idée.

Il ne dit rien de plus, il savait qu’elle avait compris. Il l’emmènerait à l’endroit où Libertée, Suviyo avaient vécu quelques mois dans un bonheur teinté d’absolu. Là où Suviyo reposait désormais, au milieu des débris de ce bonheur sur lesquels la végétation reprenait ses droits. Il faillit retourner à sa tâche, mais finalement, il s’accroupit et attrapa la plaquette de bois.

- On fait ça ensemble.

Ce fut lui qui traça le S majuscule.


*

- Je ne te l’ai jamais dit…

Gil hausse un sourcil, attendant la suite. Au loin, la voix de Nora résonne. Le repas est prêt. Le bûcher funéraire aussi, dressé dans son dos. Et, au-dessus d’eux, les étoiles brillent.
Solitaires.
Par milliers.

Comme elle n’ajoute rien, il ouvre la bouche, prêt à la relancer, intrigué, comme toujours lorsqu’elle le taquine de la sorte. Ce n’est pas une taquinerie. Sans lui laisser le temps de prononcer le moindre mot, d’esquisser le moindre geste, Tsukia se tourne vers lui et l’embrasse. Il comprend qu’il ne l’a jamais embrassée vraiment quand elle détache ses lèvres des siennes, le laissant privé de souffle et le coeur poutrant contre sa poitrine à lui en fracasser les os.

- Je t’aime, Giliwyn SangreLune…

Le coeur cesse de battre.
Rien qu’un instant.


*


Comme l’appel de Nora retentit à nouveau, Tsukia s’éloigna en direction du camp, plantant là un Gil complètement sonné. Un coup de poing dans le ventre ne lui aurait pas fait davantage d’effet. S’il avait été là, Syles aurait sans doute ricané qu’il était toujours aussi long à la détente. Et… il aurait eu raison. Gil pressa ses paumes contre ses yeux, violemment, puis il secoua la tête et rattrapa Tsukia en quelques enjambées.

- Attends…

Sans prévenir, il referma les bras autour d’elle, se plaquant complètement contre son dos, et posa le menton sur son épaule. Il était bien, là. Il ferma les yeux.

- Moi aussi, chuchota-t-il, ses lèvres contre son oreille.



*


Ils mangèrent en discutant joyeusement, comme si cette pause était une bulle qui les protégeait de tout le reste - et de ce qui les attendait encore. Puis Gil se leva, et le silence retomba. C’était l’heure. La lune était haute et claire, la nuit étoilée, le vent léger. Sans un mot, il attrapa la main de Tsukia et l’aida à se lever, puis il se dirigea vers le bûcher. Sans lui lâcher la main. Nora enflamma une torche en se servant de leur feu de camp et les suivit, Mak sur les talons. Il avait lu la pancarte, mais n’avait pas posé de questions. Elles viendraient avec le temps, et l’âge. Sa présence était toutefois importante ; la meute n’était pas au grand complet, mais elle était la force de chacun d’eux, ils en avaient tous conscience - et pas seulement parce qu’un bijou le leur rappelait. Gil observa le bûcher. Un grand hommage pour une petite chose partie beaucoup trop tôt. Il prit la torche des mains de Nora et attendit que Tsukia entremêle ses doigts au siens, autour de celle-ci.

C’était un geste qu’ils devaient également accomplir ensemble.

Le bûcher se consuma toute la nuit. Après deux heures de veillée, Mak partit se coucher, suivi une demi-heure plus tard par Nora. Gil demeura avec Tsukia. Au petit matin, il était fatigué, mais le coeur étrangement apaisé. Il recueillit les cendres qu’ils déposa dans la petite boîte en bois donnée par Nora et décorée par Mak, puis la fourra dans les mains de Tsukia et s’étira longuement.

- Tu nous accompagnes, ou tu files de ton côté ?

Simple question.
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeSam 25 Avr 2020, 09:33

J'avais promis à Mak que je ramènerais Gil, coute que coute...

...Je suppose que y'as que Gil qui s'en serait fait, en m'entendant faire ce genre de serment.


Et un instant mon regard se perd dans l'eau qui bouille, dans la dance des légumes poussée par la chaleur.

Après le bûcher, je fais quoi?

Je parle à Gil de l'Ahn-Ju pour avoir son avis?

Non, à l'époque, il m'avais dit de lui revenir quand j'aurais ''ce qu'il me manque'' et pas avant. Lui parler de l'Ahn-Ju ne ferait que rajouter une question à son arsenal ; Est-ce que je l'ais.

Et je dois m'avouer à moi même que je ne saurais pas comment répondre.

Non, à la place, je réalise quelque chose.

J'avais raison, mais j'avais tords.

Et ça, c'est très important.


When the dark consumes the light,
I may not put up a fight,
But when the morning comes...

...Oh, when the morning comes...

Silence.

Nous sommes là, à fixer le soleil qui se lève doucement comme on l'as fait si souvent, je n'ais pas vraiment dormis, Gil non plus, peut-être qu'on s'est assoupis l'un contre l'autre quelques minutes pour s'éveiller un peu plus tard sans rien dire, mais c'est tout.

À part ça, y'avait un bûcher à fixer.

Et sa question résonne avec tout ce à quoi j'ai penser, ou presque.


C'est égoïste, stupide, mal poli et tout à fait déplacé...

Je ne l'observe pas, pourtant je devine sa question à la ''Bon j'ai fais quoi encore..?'' alors qu'en fait je pense à moi même.

...Tu te souviens, il y as un moment, longtemps en fais, on as parler un peu des principes de ''Sei'', l'art du combat calme, et ''Dou'', l'art du combat sauvage, émotif..?

Comme on sais, j'ai appris ''Dou'', un peu comme toi à une certaine époque, ça as un effet dévastateur, autant sur l'usager que l'adversaire, c'est pour ça que je me suis camoufler en Ailes-de-corbeaux.

Elle est forte, elle, moi pas.

Elle est presque parfaite, une tueuse certes, mais une combattante redoutable, une femme que nul n'oublie avant de mourir et encore.

Moi je suis un hamster qui revient en pensées par moments, elle c'est un rapace.

Mais je suis une idiote.


Je vois bien qu'il était en train de se préparer à des remontrances à la ''Ah non, tu m'fiche pas une rechute!'' mais au moins, cette dernière phrase l'intrigue assez pour le faire taire le temps que je place des mots sur mes pensées.

Tu vois, le hamster, Ailes-de-corbeaux, tout ça c'est.. Moi.

Certes, ma bête est pas aussi hostile que la tienne, pour l'instant, même si elle as pris le dessus aussi.

Je te demanderais pas comment tu t'en ais vraiment sortit, ce serait trop compliquer à expliquer, à la place, je voudrais que tu m’apprenne l'impossible.


The sun shines down upon my face,
And illuminates the poor disgrace,
Of what I've become...

...Of what I've become...

Attends, calmos, je m'explique, t'inquiète.

J'ai appris Dou.

Comme tu le sais sûrement, il y as certains tests, créer par des dessinateurs, pour savoir si un combattant est fait pour apprendre l'art de Sei ou l'art de Dou, à la citadelle, tout le monde le passe, bien que la plupart des combattant n'ont pas assez de penchant pour l'un des deux côtés pour apprendre tout le principe et les différences, l'entraînement est quand même modelé en partie sur le résultat de ce test.

J'ai aussi passer ce test, bien sûr. C'était il y as longtemps, mais aujourd'hui plus que jamais, le résultat me semble sensé.

Tu vois, j'ai appris Dou.

Mais le test as toujours dit que j'étais faite pour apprendre Sei.

Mon père as essayer, toujours essayer, sans cesse, et il n'as jamais réussis.

Il y as quelques années, il as demander le service de m’entraîner à Erwan, ce vilain chat, pour voir s'il aurait plus de succès, mais comme tu t'en doute, nos personnalités ne sont pas très compatible, donc c'était pas trop efficace.

Il est quand même doué, pas de doute, il m'as permis d'atteindre ''Sei-Dou'', ce drôle de mélange entre les deux, pendant une poignée de secondes... Mais même ça était un échec.

Tu vois, il as tenter de m'apprendre le calme et n'as jamais réussis à en sortir l'émotion.

Donc ce que je voudrais, Gil, de ta part, est un entrainement.

Je ne veux pas être ton élève, se serait trop simple, trop con, Aile de corbeaux voudrait être ton élève, Tsukia Til-- Non, Tsukia Sangrelune, en as rien à fiche.

À la place, je veux bastonner.

Tu vois ils ont tous essayer de m'apprendre à rester Zen, pour apprendre à me battre la tête froide, à voir et corriger mes nombreuses erreur au lieux de toujours risquer de me briser le cou.

Mais je crois qu'avec toi, à la place, je pourrais apprendre à risquer de me briser le cou en apparence, tout en ayant la présence d'esprit pour corriger les erreurs, être folle, oui, mais être folle en sécurité, considéré le prochain mouvement de mon adversaire plutôt que de tomber tête première dans le mien.

Tu vois, je crois quand fait, il y as quelque chose qu'Ailes-de-corbeaux as, que Tsukia n'as pas, pas le goût de sang, un truc plus simple, plus subtil, moins évident, un truc qui m'échappe, mais qu'elle elle as, que les frontaliers qui apprennent Sei ont, que même Seren, ce salopard, avait, et, j'en suis presque sûr, dont même toi tu as une lampée.

Mais le problème, c'est que j'ai aucune idée c'est quoi.

Et apprendre à l'école Corbeaux, c'est pas une bonne idée, ce serait aussi mortel qu'apprendre du salopard mentionner plus tôt et personne ne veut ça, qu'il reste dans son trou sans marque ce con.

Apprendre en me battant contre toi par contre... En me battant contre Tsukia en même temps, en affrontant mes erreurs devant un mur impossible à franchir dans la peau d'un homme que je respecte et que j'apprécie...

...Bah si rien d'autre as fonctionner, ça vaut le coup d'essayer non? Okay, non, réponds pas, pas tout de suite, trop parler, si tu réponds vais devoir répondre aussi après, on finiras jamais, donc il est temps pour une chose, une seule.


Sans un mot de plus j'étire mes bras, attrape mes propres jambes, puis me laisse tomber en boule pour que ma tête repose sur ses cuisses en regardant le levé du soleil qui est bien avancé, maintenant, après tout ce charabiat.

On aura le temps pour les réponses plus tard.

Là, c'est trop romantique pour tout ruiner façon Gili-Tsu! Faut que j’apprenne à moins parler et toi à plus!

Quelle paire de chaussettes on fais, quand même!


See the sun will rise,
Now you're 'bout to feel the burn.

Looking in your eyes,
You can tell it's gonna hurt...

...Gonna rip and slice,
Like i did with your shirt..!
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 26 Avr 2020, 16:43

- Mince, ce que tu peux être bavarde, quand même... Je résume : tu veux que je t'apprenne ce truc, là, "Sei" ?

Il réfléchit. Ne sait pas trop ce que ça veut dire.
Hoche la tête.

- Bon bah tope-la alors.
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeMar 28 Avr 2020, 19:11

Il as compris sans comprendre, puisque Sei, je connais, c'est pas si utile, ce que j'ai besoin c'est de trouver ce qui me permettrais de rester calme, en combat.

D'analyser, de réussir à avancer au lieu de me battre à reculons. Garder ma folie sans pour autant sacrifier l’efficacité, et m'apprendre à être calme, même Erwan s'est planté, donc plusieurs diraient que c'est impossible, mais...

...Qui de mieux, alors, que l'homme qui as goutter aux nuages..?


In the middle of the night,
I don't understand what's going on,
It's a world gone astray.

In the middle of the night,
I can't let it out,
Someone keeps searching...

Et qui de mieux, me dis-je en tombant à la renverse, qu'un Makeno pour vous sautez dans les bras dès le réveil parce qu'il n'accepte pas le résultat de la dernière partie de chat?

Bon bah, me dis-je en l'observant courir en riant, je ne comptais pas demander à Gil de lancer les leçons tout de suite de toute, alors reste plus qu'une chose à faire...

...Lui lécher le nez et courir aussi..!


Gilou le chat..!

Injuste de le rajouter à cette partie comme ça?
Tout à fait.
Mais qui as dit que j'étais juste?
Parce que j'suis pas juste moi, j'suis Tsukia! J'vous jurent, mais suivez un peu l'histoire à la fin, rahlala!


This is who I was meant to be,
There's no second guessin'.

Yeah, we're gonna wear the crown,
'Cause we will stand,
We will fight,
We won't stop until you all see...

...We're the new kings..!
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 03 Mai 2020, 10:53

Il avait oublié que Tsukia ne “topait” pas. Elle léchouillait ! Pris au dépourvu par le coup de langue impromptu, il resta planté là, bêtement, et regarda Mak s’enfuir à toutes jambes, hilare, suivi par une gamine-qui-n’en-était-pas-vraiment-une, hilare elle aussi. La scène cristallisait tant le bonheur d’avant qu’il faillit bien s’y perdre complètement. Mais non. Plus sage, Gil se contenta de hocher la tête, gravement. C’était le bonheur de maintenant, tout simplement. Une meute de guingois truffée de guignols, et l’assurance que s’ils restaient ensemble, au sens littéral du terme, rien ne pourrait jamais atteindre ce bonheur. Le fendiller un peu, tout au plus. Ils s’en remettraient. Ils s’en remettaient toujours.

Ensemble.


*


Le calme dans le chaos. Comment enseigner une chose que l’on peine à intégrer soi-même ? Pensif, Gil réfléchissait aux paroles de Tsukia, tout en dirigeant Chante-Brume sur le sentier incliné. Ils avaient mis le cap vers le Poll deux jours plus tôt mais avaient nettement pris leur temps, soucieux de respecter le rythme de Makeno. Le garçon était fait pour voyager : jamais une plainte, toujours volontaire pour aider et assoiffé d’apprendre. Il avait insisté pour que Tsukia monte Diapason avec lui, et leurs pitreries avaient failli les faire dégager du chemin une bonne demi-douzaine de fois déjà. Heureusement pour eux, Diapason était calme et docile, sans quoi il se serait débarrassé de ses cavaliers depuis longtemps ! Il sentit les bras de Nora se resserrer légèrement autour de sa taille. Tous deux étaient plus calmes. Non qu’ils ne goûtaient pas l’engouement de Mak et de Tsu ! Ils prenaient juste un peu de recul, comme l’on fait un pas en arrière pour avoir une meilleure vue d’ensemble : ils appréciaient la vue. Tout simplement.

Devant eux, la Chaîne du Poll se déployait, cicatrice de roche, de glace et de neige qui barrait l’horizon d’est en ouest. Barrière infranchissable, d’une beauté plus brute et moins saisissable que les Dentelles Vives, les montagnes du Poll étaient si hautes que les sommets disparaissaient dans les nuages. Plus ils s’en approchaient, plus l’air était vif et piquant, mêlé de la fragrance unique des grands pins et de la fraîcheur du vent ; alors qu’ils émergeaient d’un premier bosquet de conifères, quelques flocons de neige voletèrent autour d’eux. Ils ne tenaient pas sur le sol, mais provoquèrent le ravissement de Mak qui, pour imiter sa soeur de coeur, rejeta la tête en arrière et tendit la langue. Après le goût des nuages, il s’intéressait au goût de la neige.

Ruimansk était le dernier village avant de se retrouver dans l’étendue sauvage du Poll. Il était habité par des bergers, des chasseurs et des bûcherons qui étaient rompus à la vie montagnarde et aux rudesses du climat ; habitués à croiser des voyageurs, ils firent bon accueil au petit groupe. Nora et Makeno allaient y passer quelques jours, car là où Gil et Tsukia allaient, ils ne pouvaient pas aller. Gil s’était attendu à devoir argumenter pour faire comprendre ses raisons à son fils, mais le garçon se contenta de hocher la tête et de lui demander gentiment de ne pas se blesser, “pour une fois”. D’où pouvait bien lui venir cette sagesse qui contrastait violemment avec ses pitreries d’enfant ? Perplexe, l’envoleur s’assura qu’ils étaient bien installés dans la petite hutte qu’on leur avait désignée, en bordure du village, et peut-être ne serait-il pas parti du tout si Nora ne l’avait pas flanqué dehors.

L’envoleur et la marchombre se mirent donc en route. A pied, étant donné que leur chemin allait rapidement se muer en pentes glacées. Un sac sur le dos, une écharpe autour du cou, les mains protégées par des gants, ils s’enfoncèrent dans l’univers sauvage et tranquille des montagnes. Ils marchaient d’un pas vif, économisaient leur souffle en parlant peu ; leur complicité rendait les mots superflus. Un regard, et ils bifurquaient sur un sentier secondaire. Un grognement, et ils ralentissaient ou au contraire, accéléraient l’allure. Parfois, l’un ou l’autre tendait le bras, désignant un aigle qui tournoyait dans la vallée, ou bien un lièvre au pelage touffu ; la plupart du temps, ils se contentaient d’admirer le paysage que la hauteur leur offrait. Ruimansk leur apparaissait parfois, minuscules points parmi lesquels Gil imaginait Mak et Nora. La nuit tombait vite, sombre et glaciale. Les deux compères s’arrêtaient alors, montaient leur tente et dormaient quelques heures, blottis l’un contre l’autre pour conserver un peu de chaleur. Tels les membres d’une meute.

Ils repartaient à l’aube, après avoir mangé un peu. Ce voyage était comme une retraite, un repli sur soi - mais non pas un enfermement. Au contraire, c’était l’occasion de se retrouver soi-même, d’être à l’écoute de son corps, de faire le point. Il ne s’agissait absolument pas d’une leçon, ni même d’un maître guidant son apprentie. Chaque matin, Gil exécutait des étirements et il n’était pas rare que Tsukia l’accompagne, avec ses propres mouvements. Puis elle partait courir et il la suivait, sans se poser de questions sur leur direction, et chacun allait à son rythme, sans l’imposer à l’autre, si bien que parfois, ils se séparaient pour se retrouver deux ou trois heures plus tard - sans avoir à convenir de leur point de rendez-vous. En fait, leur lien se renforçait davantage au fil des jours, et l’extraordinaire liberté dont ils jouissaient éclaboussait leurs yeux de millions d’étoiles scintillantes.

Les sentiers se firent plus étroits et plus rares. Il neigeait désormais en continu, et celle-ci tenait bien au sol, ralentissant légèrement leur allure sans amoindrir leur détermination commune. Il fallut bientôt cesser de marcher pour grimper. Gil aida Tsu à fixer des lames à ses bottes pour crocheter la glace. Il lui prêta ses mitaines, créées par Dil’Duran, qu’il resserra au maximum autour des mains fines de la jeune femme, avant de lui flanquer une bourrade - sa façon à lui de lui souhaiter bonne chance. On aurait pu croire qu’il avait totalement perdu de vue sa demande. Un voyage, une lutte sans merci contre les éléments, une succession d’efforts considérables, un danger permanent… c’était pourtant bien dans tout cela que Gil puisait ce qu’il espérait transmettre à Tsukia. L’occasion de se redécouvrir pleinement. De prendre un nouveau départ. De s’envoler pour de bon. Danser sur le fil du rasoir, c’était justement se tenir en équilibre contre cette paroi verglacée balayée par les vents ; une hésitation, et c’était la chute finale.

Il grimpait à côté d’elle. Quasiment coude contre coude. Son attention était tournée vers la première vire qui marquerait une pause bien méritée, mais la présence de la marchombre était permanente dans son esprit - son être tout entier. Il ne la laisserait pas tomber. Elle non plus. S’il faisait un faux pas, et cela valait pour chaque minute de sa vie, de son quotidien, Tsukia serait là. C’était tout ce qu’il avait besoin de savoir pour vivre, tout comme son coeur avait besoin d’air pour respirer. La certitude de ne pas être seul, tout en faisant provision de solitude au coeur des montagnes. Voilà le secret, le fondement de ses principes, de ce qu’il était vraiment. Voilà ce qu’il voulait donner à Tsukia : l’assurance que ce monde en valait la peine, tant qu’elle le désirait. Et s’il n’était pas question de course ou de défi, pour une fois, un sourire étira les lèvres gercées de Gil quand leurs mains agrippèrent la saillie de la vire dans un bel ensemble.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeMar 05 Mai 2020, 10:21

Trois jours.

C'est le temps depuis notre départ, trois jours presque entièrement silencieux, nous parlons très peu, utilisant notre connaissance l'un de l'autre pour conserver l'énergie qui serait ainsi perdue.

Je suis une frontalière ; Gil le sait bien et il utilise ça de son mieux, m'apportant dans un univers de glace et de neige qui serait mortel pour quelqu'un de moi expérimenté que lui, ou quelqu'un qui n'est pas née en pleine tempête et y est restée depuis ce moment là comme moi.

Notre but pas vraiment dit ; Le pic le plus haut à des kilomètres à la ronde. Impossible de le gravir seul, tous s'y accordent, il fait trop froid et il y as trop de vent et de neige pour permettre à un être seul d'y voir ses prises.

Alors pourquoi je suis là, si tôt le matin, après avoir tout fait pour semer Gil dans ma course, bifurquant sur des chemins qu'il n'emprunterais pas par manque d’intérêt pour ceux ci..?

Je souffle un nuage de buée en observant la masse de roche et de glace.

C'est demain, qu'on est supposés la monté, aujourd'hui on dois juste se rendre au pied et tout préparer.

Gil me donne toujours ses griffes, des crampons, de quoi mordre la glace.

J'observe ses mitaines, qu'il m'as prêté pour que je m'habitue au sentiment de les portés pour l'escalade, et je regarde les crampons attachés à ma ceinture...

...Je laisse tout ça tomber dans la neige et sort de simples gants de cuir doublés en suède.

Des gants qui ne sont pas faits pour l'escalade.

J'agrippe le premier amont de glace sans me poser plus de questions.


Gotta slow up,
Gotta shake this high,
Gotta take a minute just to ease my mind.

'Cause if I don't walk,
Then I get caught up...

...And I'll be falling all the way down...

J’atteins le tiers de mon escalade, déjà suintante de sueur et fatiguée, quand, tournant mon regard en prenant appuis sur des prises une seconde pour un drôle de repos vertical, j’aperçois une ombre, au travers de la neige poussée par le vent, qui se dirige dans cette direction.

Gil as enfin réaliser que j'étais partie depuis trop longtemps pour une simple course.

D'où il est, il ne pourras pas me voir, simple tâche sur le mur tacheté de la montagne. Il ne comprendras sûrement qu'en arrivant en bas de la montagne, quand il trouveras les griffes et les crampons d'acier.

J'aurais presqu'envie d'être là à ce moment là pour entendre quel genre de juron vont passer ses lèvres.

Presque.


Turning my head,
And shutting my eyes,
Doesn't even matter if I'm wrong or right.

'Cause if I don't walk,
I can't even sit around...

...And I'll be falling all the way down...

Gil doit avoir aperçut la tâche qui bouge que je suis maintenant, il doit déjà avoir laisser échapper des jurons, je l'imagine accéléré l'allure, arrivé près de la falaise, se dire ''Aller! J'y suis presque! Cette tarée..!'' puis se fiche à grimper comme un fou, à s'en rompre le cou, contre toute attente.

Ah...

...Ahah...

...Je rirais plus fort, si ce n'était pas vrai, j'ai encore été trop folle.

Tout mon corps tremble et une larme se gel sur ma joue alors que mes gants, gelés à la parois, sont la seule chose me gardant encore accrochée à la parois.

Je ne suis plus qu'un chiffon en équilibre précaire, me dis-je alors qu'un coup de vent finit de tirer sur le dit chiffon, tire mes mains hors des gants et que je bascule.

Du coin de mon regard, je vois un instant Gil qui s’apprêtait à se lancer dans l'escalade malgré le fait que je suis si haut qu'il est impossible de me rattraper.

Désoler, Gil, t'es venu me sauver et tout ça, m'aider et...

...Et moi j'abandonne, me dis-je alors que le vent s'accélère autour de moi.

Oh j'abandonne pas être marchombre et nyanyanya, j'abandonne simplement ce chemin à la con, cette escalade, ce combat éternel à la con.

Pourquoi suis-je devenue marchombre? Parce qu'un mec à la con m'as fiche devant en me disant que j'y trouverais des réponses.

L'acad' m'as pas vraiment apporter de réponses.

Des questions, oui, mais les réponses, c'est ailleurs que j'ai dut les trouver.

Je grince des dents malgré moi, c'est fou, à tomber on penserait que ce serait rapide, mais je pense tellement vite que j'ai l'impression que j'vais mourir de vieillesse avant d'atteindre le sol.

Ça m'emmerde quand même, tout ce temps gaspiller pour abandonner. D'acc j'ai pas beaucoup de raisons, mais quelle raison ais-je de continuer..?

Parce qu'il faudrait pas être une tâche sur l'honneur des Til'Werin encore, je suppose.

Raison de con.

Parce que je suis marchombre, enfin apprentie, et que je dois finir la formation, je suppose.

La belle affaire, le cours s'étale, même l'Ahn-Ju m'as paru long, et avec tout ce sang qui me monte à la tête en tombant, je me souviens même plus ; Je l'avais passer, ou pas, ce fichu examen..?

Bah, qu'importe.
Y'as pas de raisons.


Tu crois vraiment que je pourrais oublier quelqu’un comme toi ?

Évidemment, crevette, t'es encore jeune, tu va devoir oublier plus important que moi, me dis-je en serrant les dents plus fort et en fermant les yeux pour arrêter le froid de les mordres.

Swann. C'est un prénom mixte.

C'est le prénom d'un cadavre, bon essai, raté.

Quand tu refuses mes excuses, quand tu fuis le regard de Mak, là, tu me gonfles, et je pèse mes mots. C’est lâche. Tu peux me croire, je sais de quoi je parle.

C'est ce que t'es, Tsukia..?
...Une lâche..?

Bon, voilà que je m'imagine la voix de Gil me dire des trucs, et il est aussi chiant dans ces temps là qu'autrement, sérieux c'est qu'il--

Ce ricanement.

Je connais ce ricanement.

Et ce n'est pas celui de Gil.

Je me casse presque les dents à les serrées, ouvrant les yeux en rage.

C'EST ILLÉGAL, ÇA, ENFOIRÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ!


When the dark consumes the light,
I may not put up a fight,
But when the morning comes...

...Oh, when the morning comes...

The sun shines down upon my face,
And illuminates the poor disgrace,
Of what you've become...

...Of what you've become...

ENFOIRÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ!

Le cris retenti dans la falaise, faisant voler des oiseaux calmes, courir des animaux apeurés, et arrêtant un prédateur inquiet dans sa course furieuse.

Un vent froid lui passe dans le dos, tentant de le faire frissonner, mais, la tête vers le ciel, l'homme ne bouge d'un poil.

Toute créature devrait se poser de sérieuses questions sur leur vision lorsqu'ils aperçoivent ce que l'homme vois au dessus de lui.

Un hamster, pauvre petit animal fou, avait entreprit une escalade impossible... Et bien sûr, il s'est planté, tombant comme une feuille morte sur environ une centaine de mètres voir plus vers une mort certaine quelques centaines plus bas encore.

Pourtant, c'est la métamorphose de ce Hamster criant à un être invisible qu'il était un enfoiré qui aurait pu paralysé toute créature.

Car en tombant, l'animal attrapa des gants sans doigts de quelque part dans ses poches, et sous le regard du soleil toujours levant, les passa.

Métamorphose impossible.

Le hamster, sous les yeux grands et ébahit de l'homme, devint un magnifique lion, la crinière brillant dans le soleil du matin, dont les griffes d'acier s'enfoncèrent d'abord légèrement dans la glace, tirant un cris de douleur et de rage à la créature, puis plus profondément alors que la chute certaine ralentissait.

Quand enfin, l'animal blessé stoppa, le temps sembla reprendre son cours, mais le souffle cours de la créature s'entendait de bien loin, haletant, ce maître de la jungle devait tout avoir donner pour ainsi conquérir cette parois de glace.

Comment expliquer, alors, que l'être tremblant se stabilisa dans un soupir avant de lever une patte lourde de fatigue et, plutôt que d'emprunter le chemin de la sagesse, de s'avouer vaincue, et de descendre, la créature repris une ascension qui lui avait déjà presque coûter la vie à un rythme presqu'aussi rapide qu'à l'origine..?

La tête haute, il y avait pourtant une certitude qui pouvait être tirer de cette reine loin de son trône qui grimpait ainsi.

Elle ne tomberait plus.


Staring up into the brightest sky,
When you proclaimed that i would die.

But what a shame,
Thought you were to decide,
That it's time...

...Don't confuse it with arrogance,
I just speak the truth,
Be aware of this.

I'm a lion,
So the fight will be perilous.

With my pride,
There's no comparison...

...I decided that..!

Le bandeau et les gants de ce connard de Sylvan au front et aux mains, je délaisse mes dagues sûrement durement amochés par cette descente violente, puis commence une ascension à la main.

Mes doigts me font grogner d'inconfort sous le froid intense qui en mort la peau, mais je l'ignore en plaçant mon autre main sur la prochaine prise. Si Gil me demande c'que j'ai changer, je pourrais même pas le dire, c'est une étrange détermination, un truc que j'avais toujours écrasé autant que possible, n'en laissant filtrer que lorsqu'absolument nécessaire, qui as comme exploser.

Tout ce que je pourrais dire, c'est que les frontaliers en ont beaucoup, trop peut-être, Gil en as quand même pas mal, Mak aussi, même Erwan et ce satané Armbrust à la con dont le ricanement imaginé as causer cette explosion en ont...

...Je me demande un instant, en accélérant l'allure puisque je suis sûre que Gil va tenter de me rattraper, si c'est ça, qu'ils appellent la fierté.


When the dark consumed my light,
I did not put up a fight,
But now the morning's come...

...Now the morning's come..!

Haletante, je place une main incrédule sur le sommet.

J'ai dut m'arrêter sur plusieurs corniches pour un peu de repos et tenter de calmer mes muscles endoloris, sûrement pareil pour Gil, qui ne m'as pas tout à fait rattraper, mais atteignait la dernière corniche un instant à peine après que je l'ais quitter.

J'ai pas vu s'il m'as lancer un regard, ni entendu s'il m'as appeler, le sang tape dans mes oreilles, mes doigts surtout sont entre l'engelure et l'écrasement de fatigue.

Alors je me tire sur le dessus et, soufflant un peu, m'avance sur l'espèce de plateau qui forme le dessus de cette montagne.

C'est comme si quiconque l'as fiche là savait ce que je voulais faire, avec ce plateau de plusieurs mètres de diamètres, me dis-je en allant au côté opposé pour m'asseoir les genoux croisés et calmer ma respiration, me réchauffer les mains en frottant mes côtes, pour attendre.

J'attends pas très longtemps que déjà, une autre main se glisse sur le sommet et l'envoleur qui me suis depuis que je suis presque tomber se hisse en haletant autant que moi.

Il prends une position similaire à la mienne, de son côté du plateau, comme s'il comprenait mes plans, et attrape adroitement la petite pochette que je lui lance ; Des baies de givres que j'avais préparer pour le voyage.

Mâchés directement, elles ont un goût extrêmement amer et acide, causer par leur pulpe, et leur jus sucré ne peux pas retirer cet inconfort, mais nous en mâchons néanmoins trois chacun, appréciant l'effet quasi instantané des miraculeux fruits qui font succès chez les frontaliers depuis des centaines d'années.

Quand je sens mes doigts retrouver leurs sensations plus ou moins bien, je me lève doucement, m'étire un peu sur le plateau glacé.

Gil en fait bientôt de même, selon toute logique nous devrions tenter la descente de suite, ça as pris très longtemps et nous n'aurons plus de lumière si on attends trop.

Pourtant nous nous jaugeons un instant...

...Et j'encre un pied dans la neige en parlant doucement, je suis sûr qu'il m'as compris, malgré le vent qui fouette nos cheveux.


Écoute moi bien, je répéterais pas, j'ais pas la patience pour les préliminaires...

Et je m'élance vers lui avec une droite qu'il bloque à la dernière seconde. Je souris légèrement quand mon poing gauche, dans l'ombre du premier, s'enfonce légèrement dans ses côtes un instant avant qu'il ne bouge en grognant légèrement alors que l'impact l'as quand même toucher assez bien...

...T'as bloquer mon coup de poing..?

...Qui as décider ça?


Heed my words,
And listen close,
I have no patience for you...

Welcome to your end of days,
I now will bid you adieu...

...I'm the Lion sin.

Nous avons déjà combattus par le passer.
Mais jamais comme ça.

Toujours, il devait retenir ses coups à l'extrême pour ne pas risquer de trop m'amocher.

Et pour la première fois, dans cet univers de glace où un faux pas peux causer une chute mortelle, alors que mes pieds habitués à cet environnement au plus jeune âge s'y agrippent sans mords, sans crampons, avec de simples bottes de cuir, je lui donne un combat qui nous ficheraient sûrement très près l'un de l'autre sur un sol de terre.

Oh bien sûr son expérience et ses réflexes l'empêchent de tomber, mais il devient évident que j'ai l'avantage en ce qui as attrait au terrain, bien que celui-ci, instable, doit bien empêcher certaines tactiques non..?

...Je sens presque l'étonnement de Gil quand, sur les mains, je lance les pieds vers son visage, qu'il bloque habilement, avant de tenter de faucher ses pieds et de me remettre sur les miens.

Je l'ais, me dis-je.

C'est ça qu'il me manquait, simplement.

Le refus de perdre...

...La fierté.

Il se remet en garde, puis s'élance cette fois ci pour commencer l’assaut lui même, j'évite et bloque quelques coups, puis réussis à me glisser dans une minuscule faille laisser par un coup de poing donner au mauvais moment, alors que son pied gauche glissait légèrement hors de son axe sur une plaque de givre cacher par la neige.

Je suis torse contre torse avec lui et s'il semble douter de ce que je pourrais bien faire si près de lui, je vois une seconde d'horreur alors que je ferme mes bras autour de lui.

Un suplex sur cette roche et cette glace, ce serait la mort assurée.

Il tente de lever mes bras pour m'empêcher d'obtenir la force de levier nécessaire et je le laisse faire en montant mes mains vers son visage, ma véritable cible.

Et le surprends sûrement une fois de plus.

On as souvent essayer ça, dans nos derniers affrontements, et le gagnant est toujours incertains.

Nous nous sommes déjà embrasser par le passé.
Mais jamais comme ça...


Two single hearts on fire,
Currently on the wire,
As inhibitions fade,
A focused moment made...

Bruises and bitemarks say,
Takes one to bring the pain,
Passion lies in screams of estacitic dreams..!

Il devrait sûrement me repousser, selon toute logique cet endroit, froid, gelé et si haut, est très dangereux et il n'est pas temps de s'amuser à s'embrasser.

Pourtant, les yeux fermés pour apprécier ce moment à en perdre le souffle, je saute, utilisant mon agilité pour fermer mes jambes autour de sa taille et m'engouffrer plus profondément dans ses lèvres.

D'hab, je suis pas très menante dans nos baisés, je le laisse guider tout ça.

Pas cette fois.

Il retire ses lèvres une demie seconde, comme si son cerveau lui disait de s'interposer, de prendre le dessus pour dire ''Non, Tsukia, c'est pas bien, et puis c'est dangereux ici, descendons.''

Mais il as à peine repris son souffle que moi aussi.

Et je bascule tout mon poids vers ses merveilleuses lèvres une fois de plus.

T'inquiète mon grand, si tu tombe je tombe aussi...

...Et je tomberais pas, donc rien à craindre.

Maintenant, cabochard, Giliwyn...

...Embrasse moi comme jamais tu ne m'as embrasser, me dis-je en lui mordillant légèrement la lèvre inférieure, pleine de défis.


You're in a place for fear,
Lips are for biting here.

Lets make this moment worth the while,
Lets kill the night and go down in style...

...Feel the magic rise,
We're plotting our demise,
Of perspiration and alcohol,
As i introduce the bedroom brawl..!
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeMer 06 Mai 2020, 20:42

Gil émergea du sommeil par étapes. Il avait eu du mal à s’endormir à cause du froid et des rêves complètement loufoques qui lui avaient tenu la jambe, si bien que le réveil fut difficile. Il grogna, roula, s’emmêla dans sa couverture, tendit le bras, et enfin, ouvrit les yeux en ne sentant pas la chaleur de Tsukia contre lui. C’était cela qui l’avait réveillé. Il se leva en ronchonnant et écarta la porte de la tente : le froid avait figé la neige dans un carcan de glace qui scintillait dans la lumière de l’aube. Il soupira, puis fouilla dans son sac et dénicha un bout de pain qu’il dut sucer patiemment pour le ramollir avant de pouvoir croquer dedans. C’était frugal, mais ça suffirait bien pour l’instant. Il roula sa couverture et son matelas souple, plia la tente, boucla son paquetage, le hissa sur ses épaules et se mit en route. Le Pic du Fou n’était plus très loin. En atteindre le sommet était le projet de la journée ; sans doute Tsu l’attendait-elle déjà à son pied, trépignant d’impatience.

Il marchait à une allure mesurée, ni trop lentement, ni trop vite ; économiser son souffle et ses forces était une nécessité qui justifiait toute forme de prudence. Ce n’était pas la première fois qu’il traversait cette chaîne de montagnes, mais c’était la première fois qu’il montait si haut et l’air était si tranchant à cette altitude qu’une simple inspiration malmenait ses poumons. Ses lèvres gercées saignaient s’il les ouvrait trop et de petits cristaux de glace s’accrochaient à ses cheveux et à ses sourcils. Il protégeait ses oreilles et le bas de son visage à l’aide d’une écharpe enroulée. Un bâton l’aidait à grimper sans se fatiguer inutilement. Lorsque marcher devenait impossible, il le coinçait en travers de son sac pour se lancer dans une escalade dangereuse… et terriblement excitante. Car plus l’envoleur s’enfonçait dans le coeur du Poll et plus il se sentait bien, en dépit de la rudesse des éléments.

Au terme de deux heures de marche rendues extrêmement difficiles en raison d’une épaisseur de neige incroyable, laquelle l’avait obligée à se fabriquer des raquettes pour se déplacer, Gil arriva à portée du Pic du Fou. Son nom, à l’image de celui du Gouffre qui creusait son mystère dans le sud de l’empire, était porteur de nombreuses légendes ; l’on retenait surtout qu’un homme avait un jour entrepris l’ascension inconcevable de ce pic qui s’élançait vers le ciel. Il avait réussi à frôler la lune du bout de ses doigts avant de basculer dans le vide. Il ne fallait donc pas moins de deux têtes de mules pour vérifier cette histoire rocambolesque… Le souffle court, Gil s’installa à l’abri du vent cinglant derrière deux rochers gelés. Il mangea quelque chose d’à peine plus consistant que son petit-déjeuner, mais la moindre bouchée, si elle était un défi pour sa mâchoire engourdie, suffisait à le réchauffer et à lui procurer de l’énergie. Il suça un glaçon pour s’hydrater, laissant son regard vaguer dans les environs. Et c’est à ce moment-là qu’il les vit.

Abandonnés dans la neige, au pied d l’aiguille vertigineuse.
Une paire de mitaines ouvragées.
Des pointes d’acier.

La bordée de jurons qu’il laissa échapper s’envola dans une bourrasque de vent puissant.


*


Le Pic de la Folle. Voilà comment il allait renommer cette fichue montagne. Et il n’allait pas s’en priver ! Chansons, contes au coin du feu, rumeurs de tavernes… tous les moyens seraient bons. Tant pis pour elle, tiens. Elle n’avait qu’à pas s’entêter à se mettre en danger à chaque instant. Dire qu’il avait pris son temps. Il ne l’avait même pas entendue filer, pour commencer. La nuit prochaine, il l’enchaînerait à lui.

Enchaîner Tsukia ?

Gil enfonça un coup de griffe rageur dans la paroi gelée. C’était insensé ! Aussi insensé que cette ascension ! Il savait très bien qu’il n’en ferait rien, que c’était juste une façon d’écouler sa colère - et sa peur. Présente dès les premiers jours de ce voyage en montagne, elle avait été la source d’adrénaline qui lui avait permis d’aller aussi loin. A présent, elle éclatait, se déployant tel un feu de forêt, alors qu’il grimpait sans quitter le petit point vacillant des yeux, tout là-haut, loin au-dessus de lui. Il ne faisait pas attention à sa propre vie tandis qu’il s’élevait à son tour le long du flanc du Pic du Fou. Et ce qui devait arriver arriva. Le petit point décrocha. Bascula dans le vide à une vitesse folle. Dans sa poitrine, le coeur de Gil chuta aussi. Il ne s'entendit pas crier. Peut-être avait-il seulement imaginé l'action de ses cordes vocales, ou bien le froid rendait-il sa voix trop faible ; mais alors, le petit point s’arrêta, se rattrapa, ne tomba plus. Et le coeur de l’envoleur se remit à battre.

De plus en plus fort.

Il éclata de rire. Un rire un petit peu dément, tandis qu’un drôle d’étourdissement l’envahissait ; à son tour, il manqua de décrocher dans le vide. Rafermissant sa prise et ses pensées, Gil regarda le petit point reprendre son chemin vers le ciel. Quelle femme ! C’était elle qui donnait ses lettres de noblesse à cette fichue montagne et qui, par son geste, enseignait une belle leçon de vie à Gil. C’est son chemin à elle qu’il suivit, toujours plus haut. Toujours plus dangereusement. Cette escalade, c’était la métaphore de leur vie. Il ne la rejoignit que bien plus tard. Lorsqu’il se hissa au sommet du pic, sur un méplat rocheux qui permettait de s’asseoir en toute sérénité, ses muscles tremblaient et il se sentait sur le point de s’évanouir. Il roula sur le dos et accepta les longues minutes que son corps exigea pour récupérer. Le soleil brûlait sa peau. Lentement, il se redressa pour contempler le monde. Une mer de nuages s’étendait à leurs pieds, ourlée de creux et de vagues comme un océan. C’était bien trop beau pour un simple humain. Mais en vérité, un fou s’en contentait bien.

Il ne fut pas surpris que Tsukia l’attaque. Il l’aurait fait l’instant suivant, probablement ; toute colère avait disparu de son coeur, et si les deux guerriers étaient montés si haut ce n’était pas seulement pour chatouiller la lune. Le lieu et l’air pauvre en oxygène rendit ce duel très étrange, comme si deux boxeurs groggy… non, comme si deux enfants de cinq ans s’affrontaient sans avoir conscience de leurs gestes. La douleur avait un sens différent, émoussée par le froid et l’euphorie. Même leurs pensées étaient ralenties. Celles de Gil, en tout cas. Quand Tsu l’embrassa, il ne réagit pas immédiatement, tout aussi stupéfait que s’il avait été brusquement aveuglé par un rayon de soleil - d’une certaine façon, c’était le cas ! Cette fille était un rayon de lumière, et elle l’ignorait visiblement. C’est ce qui la rendait à la fois charmante et agaçante. Charmé, agacé, Gil lui rendit son baiser. Ses lèvres saignaient, le goût du fer enfiévrait ses sens.

Il ne se rappellerait plus très bien de l’enchaînement précis des événements. Ce qui se produisit là-haut, sur le toit du monde, existait hors du temps et de la pensée. Engourdi par le froid, ennivré par les baisers de Tsukia, il se souviendrait seulement avoir eu du mal à déplier la tente. S’enfouirent-ils sous les couvertures et leurs vêtements, peau contre peau, autant pour se réchauffer l’un et l’autre, que pour s’aimer ? Une chose était sûre : non seulement ils virent la lune, mais aussi les étoiles, et même une aurore boréale. Gil n’enchaîna pas Tsukia. Il s’endormit juste en la serrant dans ses bras. Et, au petit matin, c’est ensemble qu’il entamèrent la descente. Retour à la réalité, avec la conscience d’un secret partagé : ils ne raconteraient pas cette nuit passée au-dessus des nuages.

Des siècles plus tard, l’on murmurerait toutefois que le Pic du Lion devait son nom à l’amour inconcevable d’une lionne et d’un loup.
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Tsukia Til'Werin
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 10 Mai 2020, 04:21

Peu de mots avaient été échangés à l'allé, encore moins au retour, même si j'ai l'impression distincte que nos coeur battent de façon un peu différente, comme s'ils étaient un peu plus synchronisés.

Le chemin du retour est étrangement plus cours, comme si nous y mettions plus d'énergie, et, autre différence importante, plutôt que de me glisser gênée contre Gil pour un peu de chaleur les soirs, de rougir comme une tomate et de prendre longtemps à calmer mon coeur, en étant surprise à tout les coups quand il soupire et me tire contre lui avec un peu de force pour me réchauffer et que j'arrête de grelotter, dès le premier soir c'est moi qui le surprends en me glissant aussi près de lui que possible, tout contre son corps, et attrape son bras pour le passer sur mes côtes et déposer sa main sur le bas de mon dos, juste en haut de mes fesses, avec une petite tape du genre ''Reste là.'' avant de lui souhaiter bonne nuit et de fermer les yeux avec un sourire.

C'est confortable, ça donne envie de ronronner. Ça fait peut-être pas très ''Fille'' et je suis sûr que si n'importe quel Til'Werin me verrais, ils seraient absolument outrés de ce comportement qui serait rapidement qualifié de ''garçon manqué''.

Mais j'men fiche.


I can do it like a brother,
Do it like a dude,
Grab my crotch,
Wear my hat low like you..!

Bien sûr notre retour est reçu avec plein de questions, surtout de Mak qui veut tout savoir, et comme il connait bien le silence teinté de grognements de son père, va pour la soeur, puisqu'il sautille d'énergie autour de moi.

Je l'observe un instant, puis je souris en regardant mon cheval.

Mon cheval qui se nommait Seren.

Mais qui avait, autre fois, un autre nom, un nom éphémère qui laisse une trace sur les coeurs.

Je souris encore plus en fixant Gil quand j'appelle l'animal et qu'il se dirige vers moi.


Clair-de-lune..!

Et ouaip, mon grand, j'avais même nommé mon cheval avec ton sobriquet... Pour être prêt de toi d'une certaine façon, et puis ça as de la gueule, comme nom.

Un regard long est échangé en silence taquin, puis j'attrape Mak et le soulève - Il fait pas son poids, vite comme ça, avec cette satanée jambe d'acier, hein..! - et l'aide à se placer sur le cheval avant d'y monter et de me lancer au galop alors qu'il s'agrippe à moi en riant aux éclats, sûrement très content d'avoir son tour en promenade sans explications.

Notre destination?

L'horizon.

On va revenir, bien sûr, bien plus vite que même moi je le crois, j'en suis sûre.

Mais parfois, il faut simplement chevauché, et ce jusqu'à ce qu'on ne le puisse plus.


Can't nobody tell me nothin',
You can't tell me nothin'.

Yeah,
I'm gonna take my horse to the old town road,
I'm gonna ride 'til I can't no more...!

Le chemin du retour se fait doucement, alors que le soir commence à pointer le bout de son nez, je sens que Mak commence à me serrer un peu plus pour ne pas tomber de fatigue, alors on trottant doucement, puisqu'on est à moins de 200 mètres du camp, je le pousse un peu du coude et lui pointe le ciel, ces yeux fatigués s'ouvrent grand devant l'orangé, mais, surtout, devant les étoiles qui paraissent un peu et la lune, pleine et brillant de mille feux.

Tu vois, on as peut-être déjà goûtés les nuages, mais ce que je voudrais c'est ça ; La lune.

L’attraper au lasso, le faire descendre et en couper une grosse part pour en donne un morceau à ton père, un pour moi et un... Pour toi!


Je lui pousse un doigt sur le nez en le mentionnant et il rigole à cette idée.

Certains disent que la lune est faite de fromage et, en ce moment, ce gamin ne me demande même pas comment je trouverais un lasso assez long, ou comment je la descendrais... Non, pour lui si je le dis, ce n'est pas une question de comment...

...Juste de quand.

Alors il ne me reste qu'une chose à faire ; Trouver un satané lasso.


You're not alone,
We're not afraid,
This is our moment.

It won't come again,
So lean on me,
And find your feet,
We will not accept defeat..!

Nous arrivons au camp et presque aussitôt Makeno saute du cheval pour se jeter sur son père et lui raconter le moindre détail de ce qu'il as vu pendant la balade, moi je pousse doucement, au trot, clair-de-lune, qui est encore frais vu son habitude à mes rythmes endiablés des derniers mois, vers Nora et me place juste à côté d'elle en lui tenant la main un peu comme un prince le ferais dans les comptes de fées.

Une balade au clair de lune vous plairait-elle, mademoiselle..?

Je lui souris, taquine.

Elle aussi, elle fait partit de ma famille, et si ce ne seras pas le genre de balade romantique que l'une de nous deux pourrais avoir avec Gil, je trouve que cela reste équitable...

...Trois personnes, trois balades.

Juste pas tout à fais aussi dangereuses les unes que les autres.
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Giliwyn SangreLune
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeVen 15 Mai 2020, 16:31

Se reconnecter.

Voilà ce dont ils avaient eu besoin, en fin de compte, et si cette idée n’était au début qu’un vague soupçon, Gil en eut la confirmation lorsqu’ils retrouvèrent Mak et Nora. Les retrouvailles eurent lieu seulement deux jours après qu’ils aient flirté avec les étoiles, au sommet du Pic du Fou ; descendre était plus rapide que grimper. A Ruimansk, Mak ne s’était pas ennuyé : pris sous l’aile d’un vieux berger, il avait appris à s’occuper d’un troupeau de chèvres et, comble du comble, eut la chance d’assister à la naissance de deux chevreaux. Le petit fils de ce berger était un garçon à peine plus âgé que Mak, et Nora avait vu d’un très bon oeil la complicité qui s’était établie entre les deux enfants. Elle-même n’avait pas chômé puisque certains villageois avaient sollicité ses compétences d’herboriste. Mais lorsque les deux membres de leur meute revinrent après plusieurs jours d’absence, chacun abandonna sa tâche et se précipita pour les accueillir avec effusion. Gil serra dignement la main de son fils - une volonté de ce dernier, alors qu’il quittait sensiblement le monde de la petite enfance - mais se dérida quand Mak entoura sa taille de ses bras. Nul ne sut ce qu’il murmura à l’oreille du garçon, mais il suffisait de voir le regard de celui-ci flamboyer pour deviner que c’était quelque chose de très précieux.

Tsukia n’avait pas eu assez de son voyage en compagnie de Gil, visiblement, car elle enleva Mak à la première occasion. Le rapt ne fut pas discret pour un sou, évidemment. Nora regarda les cavaliers s’éloigner au galop, amusée, puis tourna la tête vers Gil et son sourire se mua en grimace :

- Vous ne savez pas traiter les engelures, ma parole !

Elle le fit entrer dans la hutte que Mak et elle avaient habité ces derniers jours et entreprit de soigner les bobos. Gil prouva ensuite que, comme Tsukia, il avait encore de l’énergie à revendre car il entreprit de réparer le toit de la bergerie - l’occasion pour lui de faire connaissance avec le berger et son petit-fils, et d’apprendre les prouesses de Mak ; ensuite, il accompagna un groupe de cinq bûcherons et les seconda dans leur rude travail. Ruimansk ne comptait pas plus de trente habitants, tout le monde connaissait tout le monde et les voyageurs comme Gil, Nora, Tsukia et Mak, qui profitaient de leur passage pour s’intégrer à leur façon à leur petite communauté, étaient traités comme s’ils avaient toujours fait partie du village. Le soir venu, c’est donc tout naturellement que Gil et Nora furent inviter à partager un repas quasi familial, alors que tout le monde ou presque s’était réuni dans l’immense grange à bestiaux ; une grande table avait été dressée, et chacun avait apporté quelque chose à manger : salades, terrines, pâtés, tartines, grillades firent ainsi le bonheur de tous. Gil savoura cette parenthèse comme une bulle de joie. C’était bon de profiter simplement de la vie, de vivre une soirée tout ce qu’il y avait de plus normal.

Nora et lui venaient à peine de gagner la hutte quand Tsukia et Mak revinrent de leur longue balade. Gil dû bâillonner son fils de sa large main pour sauvegarder sa tranquillité, et Tsulia en profita pour enlever Nora. Elle semblait faire un point d’honneur à cette reconnexion avec chaque membre de la meute. Les deux femmes disparurent dans la nature. Gil attrapa Mak qui se tortillait pour échapper à son bâillon de fortune et achever son passionnant récit d’aventure, et le jeta en travers de son épaule comme un vulgaire sac de pommes de terre pour rentrer dans la hutte. La soirée “entre hommes” tourna court puisqu’ils s’endormirent au coin du feu, la bave aux lèvres, Gil assis dans l’unique fauteuil à bascule et Mak appuyé contre sa jambe. En rentrant de sa chevauchée nocturne, les joues roses et les cheveux emmêlés, Nora s’attendrit devant ce tableau. Elle étendit une couverture sur Gil, déplaça Mak de façon à poser un oreiller sous sa nuque, le couvrit également, puis se mit au lit, imitée par Tsukia. Et c’est ainsi que la meute passa une nuit paisible, au pied de la chaîne du Poll.

Reconnectée.



*


Ils quittèrent Ruimansk quelques jours plus tard, chacun chargé de ses propres souvenirs de ces instants sereins passés en compagnie des montagnards. Devinant que Tsukia n’allait plus tarder à s’envoler de son côté, Gil profitait sans commune mesure de ce voyage à quatre, ne perdant pas une seule occasion de taquiner la jeune femme - ou de se battre avec elle. D’ailleurs, ils eurent l’opportunité de se dégourdir les jambes, seulement quelques heures après avoir laissé le village derrière eux : en galopant au-devant du groupe, Gil aperçut des hommes montés à cheval et armés, mais qui n’avaient pas l’allure de soldats. Des pillards, comprit-il, et leur destination était équivoque : Ruimansk. Il suffit d’un seul regard échangé entre Tsukia et lui pour prendre la seule décision qui s’imposait. Cette fois, Gil dut ordonner à Mak de rester à l’écart avec Nora.

- Tu n’es pas encore prêt, gronda-t-il quand le garçon insista pour prendre part au combat.

Il échangea un regard avec Nora puis fit volter Chante-Brume et rattrapa Tsukia. Alors qu’ils galopaient à toute allure en direction des pillards, l’envoleur tira brusquement une de ses lames jumelles et la tendit à sa compagne.

- Y’a une tradition qui fait que mes élèves passent leur temps à m’en piquer une. Comme je suis pas ton maître officiel ni toi mon apprentie attitrée, je brise la tradition et je t’en fais cadeau. Temporairement. Je finirai bien par la récupérer d’une manière ou d’une autre.

Clin d’oeil complice.
Et sourire d’imbécile heureux.
Rien ne valait une bonne baston en bonne compagnie pour ajouter un peu de sel à ce voyage déjà riche en émotions.


*


Mak bouda un petit moment. Difficile, à douze ans, d’accepter de n’être “pas encore prêt” quand on côtoie des guerriers de légende ! Plus difficile encore, pour Gil, de ne pas braquer le garçon. Pour lui, l’évidence était claire et sans appel : Mak était trop jeune pour participer à ce genre de tuerie, point. Nora était aussi de cet avis. Toutefois, elle parvint à nuancer les propos tranchants de Gik en confirmant que, oui, il apprenait vite. C’est ce dont elle usa pour lui rappeler que soigner était aussi important que se battre pour sauver des vies. Et de fait, Mak médita ces paroles, durant les quelques jours qu’il leur fallut pour atteindre le Pollimage. Dans le port qui jouxtait le fleuve, en attendant le départ de l’embarcation qui devait les ramener dans les eaux familières du lac Chen, il déambula sans cesser de penser à cette idée. Il s’asseyait parfois, pour soulager sa jambe, songeant alors tristement qu’il ne deviendrait pas un guerrier très endurant. Et puis, alors qu’il traînait pour rentrer, l’esprit encore trop agité de cette rébellion de jeune adolescent, il entendit des pleurs.

C’était une fillette de cinq ou six ans. Assise par-terre, elle pleurait à grosses larmes sur le genou qu’elle avait méchamment écorché en tombant.

- Tu as très mal ? demanda doucement Mak en s’arrêtant près d’elle.

La petite renifla piteusement et hocha la tête.

- Je pense pouvoir faire quelque chose. Tu veux bien me laisser essayer ?

Nouvel hochement de tête ; un brin de curiosité s’était mêlé à la détresse de la fillette, qui regarda cet inconnu fouiller dans sa besace. Mak conservait là ses effets personnels : son nécessaire à écrire, ses trouvailles de voyage et surtout, les affaires de guérisseur dont Hielstan et Nora l’avaient équipé. Il sortit de qu’il lui fallait et commença par nettoyer la plaie ; à l’aide d’une pince, il retira les petits graviers qui s’étaient collés à la blessure. Il discutait tranquillement pour détourner l’attention de la petite, et celle-ci se mit à lui répondre, entre ses larmes. Il était en train de bander son genou avec application quand elle désigna la prothèse dans un élan de spontanéité que seuls les enfants possèdent.

- C’est ma jambe magique. Elle n’est pas très solide mais je peux quand même faire un tas de choses avec. Voilà, c’est fini. Dis à ta maman de changer ton pansement chaque jour, et tu seras bientôt guérie.

Comme il rangeait ses affaires, il se figea soudain : la fillette avait posé les lèvres sur sa joue pour le remercier d’un baiser aussi léger que celui d’un papillon. Elle s’en allait déjà en boitillant, visiblement remise du choc ; il fallut davantage de temps à Mak pour se remettre du sien. Son coeur palpitait dans sa poitrine et il comprit qu’il venait de réaliser quelque chose d’important. Troublé, il passa son sac en bandoulière et se redressa sans s’apercevoir que Nora l’observait d’un peu plus loin. L’herboriste eut un sourire.

En voilà un qui avait trouvé sa voie.


*


- Guérisseur ?
- Oui. Je crois que c’est ce qui me plairait de devenir, en tout cas pour l’instant. Tu… vous me croyez prêt pour tenter cette aventure ?


Ils se trouvaient en terrasse d’une petite auberge du port, au bord du Pollimage, face au bateau qu’ils allaient prendre le lendemain matin ; leur repas était déjà bien entamé quand Mak avait soudain lâché sa déclaration, d’un ton plus mûr que ces derniers jours. Il avait repris les mots de Gil, mais c’était bel et bien à sa famille - à sa meute - qu’il posait la question, et dont il attendait les réponses. Nora se contenta de hocher la tête en souriant, c’était la seule qui ne paraissait pas plus surprise que cela. Gil se gratta la nuque. Guérisseur, hein ? C’était une profession honorable, aucun doute là-dessus. Mais envisager une voie professionnelle, quelle qu’elle soit, revenait à admettre que Mak grandissait - et c’était précisément ce qui avait mis l’envoleur en rogne quand le garçon avait souhaité se battre avec eux. Il se demanda ce que Naïs aurait pensé de ce choix. Nora haussa un sourcil, le mettant imperceptiblement au défi d’émettre une objection, mais ce fut le regard de Mak qui convainquit finalement Gil.

- Ouais.

La lumière brilla dans les yeux vairons de l’enfant, mais il tourna la tête vers Tsukia ; il ne serait pleinement satisfait qu’en possession de son avis à elle aussi.




[Ohlala, j'ai un énorme doute, je me demande si Tsu n'a pas déjà subtilisé une des lames de Gil par le passé ! Mais je n'ai pas le temps d'éplucher tous leurs rps pour vérifier, alors je laisse ton excellente mémoire d'éléphant me renseigner ; si c'est le cas, je modifierai ma réponse !]
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeSam 16 Mai 2020, 06:51

Ran Sil'Bulkan.

Je prends une gorgée additionnelle, doucement, de ma bouteille devant le regard intrigué de Mak et Nora, Gil, je le vois soulever les sourcils et sourire un peu en se calant dans sa chaise. Forcément, il as entendu parler du personnage, avec tout ses voyages, mais sa façon d'agir me dis qu'il ne connais pas les détails et qu'il goutte en ce moment toute la chance qu'eux trois ont de se faire raconter cette légende par une frontalière.

Chez nous, à la citadelle, il y as un hall très spécial, où seul les frontaliers, leur familles s'ils joignent une famille non frontalière, et les invités d'honneurs ont droits d'entrer.

Le hall des légendes.

Un énorme corridor dans lequel on pourraient facilement entrer dix hommes comme Gil épaule à épaule...

J'entends d'ici la question que tous se demandent en apprenant ça ; Que diable ce couloir peut-il avoir de si spécial..?

Des stèles.

À gauche et à droite, flanqués de large statues de marbre, chacune racontant en détails gravés à la main par un maître de l'art la vie et les combats d'un héro, d'une véritable légende frontalière, immortalisant une fois pour toute leur mémoire, s'y faire ainsi inscrire la biographie est le plus grand honneur possible à la citadelle, et si quelqu'un parvient le demi-miracle d'y être inscrit de son vivant, même l'empereur lui même baisserait la tête en signe de respect et de révérence devant cette personne.

Ran Sil'Bulkan y a tout un mur, au fin fond du couloir, avec une statue gigantesque de lui même ainsi que deux statues représentant des anges de chaque côté, une oeuvre d'art à faire baver le plus grand critique et gardée en permanence. Le seul fait d'être assigner à ce poste est un honneur immense...

...Sais-tu ce que Ran Sil'Bulkan as de si spécial, Mak, pour avoir ainsi encore plus d'importance que tout les autres héros qui sont morts armes à la main pour sauver leur peuple ou même parfois l'empire entier..?


Il fait signe que non, pendu à mes lèvres, et je prends une gorgée additionnelle pour ensuite m'installer un peu mieux dans mon siège, ça fait si longtemps que j'ai pas raconter cette histoire, pourtant je m'en souviens comme du premier jour où j'ai lu cette stèle...

Du premier jour où il as rejoint l'armée, comme presque tout les frontaliers terminant leur entraînement, jusqu'au jour de sa mort paisible parmi les siens...

...Ran Sil'Bulkan n'as jamais porter d'arme, jamais combattu et jamais pris une seule vie.

Tu vois, Mak, cet homme honoré par toute la citadelle, dont le nom est parfois chuchoté avec révérence...

...Était un simple guérisseur.


There and back again,
Bull just carried on,
Under fire he carried them out one by one.

There and back again,
Arrows all around...

1600 ans plus tôt

Le jeune homme grince des dents sous l'impact du tronc dans son dos alors que les projectiles ennemis s'écrasent dans la neige tout autour de lui.

Son commandant lui cris au loin de revenir immédiatement, lui ordonne d'abandonner sa folie, mais le lieutenant Sil'Bulkan ne l'entends pas, le sang tambourinant dans ses oreilles comme un troupeau de taureaux, il compte doucement, lentement, de façon régulière, en attendant la seconde volée de flèches et, dès qu'à douze, elles tombent tout autour, il s'élance dans une course impossible, slalomant et glissant dans la neige, toujours en comptant sous son souffle, à dix il entends déjà les projectiles en vol, à onze il s'élance, glissant sur la neige épaisse pour arriver juste derrière une grosse formation rocheuse au moment même où les flèches meurtrières tombent là où il était un instant plus tôt, se stoppant juste à côté d'un soldat au bord des pleurs, un jeune à peine sortit de l'académie de la citadelle, un peu comme lui, qui tient sa jambe au travers de laquelle une épée passe de bord en bord et dont la cheville est salement amochée.


Lieutenant Sil'Bulkan, mais appelez moi Ran, soldat, alors, qu'est-ce qu'on as?!

L'homme le regarde comme s'il était fou, ils sont en plein terrain mort et lui, il veux faire la causette? Être ici, c'est la mort assurée et lui, il se pointe comme ça, hep fait beau, vous venez souvent dans le coin?

Pourtant il ne semble pas avoir peur, même pas un peu, alors qu'il reprends son souffle en souriant, riant même un peu.


Bon, compris, pas le meilleur endroit pour parler, ahah!

Alors on s'barrent d'ici, puis on iras prendre une bière hein? Le vieux Dunthal as finit de s'installer au camp et les barils viennent juste d'arriver..!

Ah oui et... Désoler.


Le soldat tente de lui demander désoler pourquoi, mais déjà sa jambe lui fait crier le martyr alors que l'épée en sort et que la cheville est remise dans son angle, un moment avant que ce fou de lieutenant ne lui bande sa blessure, comme ça, hop, allez.

L-lieutenant... Ah... Allez y sans moi.

J... Je peux pas marcher, j'ai une jambe en moins, laissez moi, un soldat à qui il manque un membre ne peut pas servir à grand chose...


Le lieutenant soulève un sourcil, puis éclate de rire, se passant une main dans les cheveux... Et dévoile son bras droit.

Ou plutôt, l'absence de celui-ci.

La vision stop la respiration du jeune soldat d'un coup.


Accident à l'armurerie quand j'étais plus jeune, vous imaginez? Et moi qui était droitier, vous imaginez pas l'emmerde pour écrire!

Le rire du jeune lieutenant éclate une fois de plus, puis les flèches tombent et il se mets à compter l'espace entre les trois prochaines volées, et sourit.

Dix huit secondes, mais ils sont gentils..! Ils nous donnent un bonus!

Allez, passez votre bras sur mon épaule, le gauche que je puisse aider à vous tenir, dès que les prochaines flèches touchent le sol, on courent... Et on se prends cette bière, c'est moi qui régale..!


Avalant sa salive avec difficulté devant le charisme du jeune lieutenant, le soldat hoche la tête.

Il était sûr de mourir, mais cet homme, pour une raison inconnue, lui donnait quelque chose qu'il avait oublié.

L'espoir.


Sometimes war is saving,
Sometimes it's taking lives.

Thanks to one single man,
Two dozen more survive..!

Vingt huit hommes.

Au cours de son long service, de ses 15 ans jusqu'au milieu de sa cinquantaine, Ran Sil'Bulkan as sauver Vingt huit hommes pris entre les frontaliers et leurs ennemis, autant dans des raids contre des raïs, que dans une révolution de je ne sais plus trop où, même dans une guerre majeure dont l'enjeux as malheureusement été perdu avec le temps...

...Grâce à lui, Vingt huit frontaliers destinés à mourir ont survécus et ont combattu à nouveau.

Et tu veux savoir le plus impressionnant..?

De ces vingt huit frontaliers, seize sont devenu des héros légendaires dont le nom et l'histoire as été inscrite dans le même hall que celle de leur sauveur à qui il manquait un bras, un handicap qui est souvent considéré comme rendant une carrière de soldat impossible.

Ran Sil'Bulkan est l'image même de ce que chaque grand héro, chaque grand soldat, espère devenir, la représentation même de ce qui fait d'un homme un héro.

Pas de ne pas avoir peur, pas non plus de tuer tout ses ennemis ou de sauver des damoiselles en détresses de bandits, bien qu'il en aurait été grandement capable.

Mais bien de surpasser sa peur et, plutôt que de tourner le dos comme son commandant, comme tout les autres frontaliers qui étaient présents à ces différents moments...

...Oser tenter l'impossible, avec un bras en moins ou une jambe en moins, oser penser que tout n'est pas perdu quand les autres abandonnent...

...Car n'oublie jamais, derrière chaque grand guerrier, derrière chaque héro combattant jusqu'à l'épuisement pour sauver ce qu'il as de plus cher, rentrant en triomphe...

...Il y as un guérisseur qui as permis à cet homme ou cette femme de survivre.


Je lui souris en hôchant la tête.

Devient le prochain Ran Sil'Bulkan, Mak, pas le héro que les gens demandent, pas celui qu'ils imaginent, mais bien celui dont ils ont besoins...

...Et si jamais t'as besoin de guerriers de front, capables de protéger tes arrières pendant que tu fais ton petit héro à ta façon...


Je donne un léger coup de poing sur l'épaule de Gil, qui hoche la tête presque tout de suite en comprenant où je veux en venir avec tout ça.

Nous, on est là pour ça.

Réparer, penser les blessures, créer quelque chose, ont as du mal, c'est pas dans nos cordes naturelles, même si...

...Même si je suis sûr qu'en s'y mettant tous ensemble, moi, ce grincheux de père que tu as, Nora et toi, on peux y arriver.

Mais pour la destruction, pour le chaos, ça... Ça on s'y connais.

Quand t'auras besoin de chaos, on seras là.

Et en échange, quand on auras besoin d'un guérisseur, on compteras sur toi.

Ce marché te convient..?


Je le fixe en souriant.

Devenir meilleur encore que l'un des plus grands héros de toute l'histoire? C'est pas une demande facile.

Mais cette fois, c'est moi qui ne demande ni quoi, ni comment.

Parce que ce n'est qu'une question de temps.

Et même si son père et Nora risquent de grogner, je lui tends ma bouteille de langue de feu, même s'ils m'ont bien spécifié qu'il est trop jeune pour boire de l'alcool, surtout fort, et gnagnagna.

Parce qu'en ce moment, si l'un d'eux osent interrompre ce moment, je lui flanque mon pantalon au visage.

Oui oui, je vais le retirer pour leur flanquer au visage! Et si les deux parlent, le second aura la chemise! Naméoh! Je parle à mon frangin là alors on est gentils et on la ferme..!
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MessageSujet: Re: Spirit of the pack [Tsukia]   Spirit of the pack [Tsukia] Icon_minitimeDim 31 Mai 2020, 23:12

- Ran Sil’Bulkan, chuchota Mak, comme si prononcer ce nom illustre pouvait permettre de le graver dans sa mémoire.

Gil comprit que c’était le cas. Il n’avait jamais eu l’idée de s’opposer aux choix de son fils quant à son avenir… en fait, il n’avait pas encore eu le temps d’y songer. Une petite part de lui voyait le temps filer à toute allure à mesure que le garçon grandissait et, sans doute, feignait de ne pas s’occuper du lendemain par peur d’oublier l’hier. Les paroles de Tsukia avaient toutefois ouvert une porte, et pas seulement dans le coeur de Mak. Il y avait une sagesse surprenante dans le discours pour une fois pas trop décousu de la jeune femme ; Makeno n’était pas le seul ici à grandir… Papa SangreLune ne put s’empêcher de froncer les sourcils en voyant la bouteille de Langue de Feu glisser vers le gamin. Néanmoins, quand Nora ouvrit la bouche pour émettre une objection, ce fut lui qui referma la main sur son poignet.

- On ne décide pas de son avenir sans marquer le coup, dit-il seulement.

Il attrapa la bouteille pour servir non pas un, mais trois verres, celui de Mak à petit peu moins plein que les autres, et un quatrième verre étant parfaitement inutile quand Tsu se contentait plus communément de boire au goulot.

- A Sil’Bulkan, fit Gil en levant son verre. Et à Makeno Jol-SangreLune, futur guérisseur et héros.



*


- Merci.

Il semblait parfois que Tsukia et lui étaient tellement liés qu’expliciter le fond de sa pensée était inutile ; toutefois, il se permit d’ajouter, parce qu’il avait aussi besoin de l’entendre formulé à haute voix :

- Pour ce que tu as dit à Mak tout à l’heure.

Le garçon avait obtenu l’accord qu’il attendait, mais en lui narrant l’histoire de Ran Sil’Bulkan, Tsukia avait ancré ce choix dans le champ des possibles, en plus de lui fournir une source d’inspiration ; c’était cela que Mak n’oublierait jamais, ce cadeau inestimable offert par sa soeur de coeur - suivi par son baptême de Langue de Feu et une sacrée quinte de toux ! La soirée s’était poursuivie dans cette ambiance sereine et un peu folle qui n’appartenait qu’à eux, et tous avaient quitté la table avec les joues un peu rouges ou le regard plus brillant que de coutume. Moins habitués à tenir l’alcool, Mak et Nora s’étaient endormis sitôt qu’ils s’étaient enfouis sous leurs couvertures. Mais Gil n’avait pas réussi à trouver le sommeil ; lassé de tourner et se retourner dans son lit, il avait fini par l’abandonner pour sortir par la fenêtre et se hisser sur le toit de l’auberge. Tsukia était déjà là. Sans bruit, mais conscient qu’elle avait deviné sa présence, il s’était assis près d’elle et c’est dans la contemplation du Pollimage éclairé par la lune qu’il venait de formuler ce remerciement. Il la connaissait assez bien pour se douter qu’elle allait le lui faire ravaler en une poignée de secondes, et ce n’était pas grave, au fond : il avait simplement tenu à le lui dire, parce qu’il l’aimait. Ne se dit-on pas les choses quand on s’aime ?

- Je voulais devenir musicien quand j’avais son âge…

Bref souvenir d’un petit garçon en train d’improviser un spectacle de flûte pour sa maman.
Il le chassa ; l’heure n’était pas à la nostalgie mais à la tranquillité d’esprit. C’était apaisant de se tenir là, sur le toit incliné, les yeux vaguant sur le Pollimage endormi, les lumières du port, le bruit du vent dans le gréement des bateaux amarrés, celui des mouettes qui se laissaient porter par les courants du ciel, son épaule contre celle de Tsukia… Il tourna la tête vers elle et observa son profil dans la semi-obscurité de la nuit. Il pariait ses lames, son anneau et même son âme que dans quelques siècles, l’ont se souviendrait d’elle. Une force vive et folle comme celle-ci était faite pour traverser les âges et défier les affres du temps. Pour devenir une légende. C’était aussi le genre d’idée qui pouvait la mettre en rogne, alors il la garda pour lui, mais il se pencha vers elle et repoussa une mèche de cheveux qu’il coinça derrière son oreille. Avant de la lui mordiller. Il faisait cela comme un loup et dès qu’il s’en aperçut, il se redressa.
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