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 Groupe Lékel - cours 1

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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 30 Nov 2019, 11:22

Ils grimpaient, ombres silencieuses accrochées à la roche qui migraient vers le ciel ; elles étaient sages, ces ombres, et pleines de questions : les réponses se trouvaient là-haut, dans le sourire malicieux de la lune. L’inquiétude de tomber et l’envie de réussir se conjuguaient en un mélange de détermination mâtinée de calme limpide. Grimper ou tomber…


*



- Miss, je…
- Tu… ?
- Je vais… je crois que je vais tomber.
- Au risque de te décevoir, jeune fille, non.
- … non ?
- Non. Tu ne tomberas pas puisque je suis là.




*



Les doigts crochetés dans une anfractuosité, en équilibre sur sa jambe gauche, Syndrell stoppa son ascension pour observer celle de ses deux compagnons. Elle ne détaillait pas seulement leurs visages à peine visibles dans la pénombre et crispés dans la concentration : elle lisait le tremblement de leurs muscles, le choix de leurs prises, la cadence de leur souffle. Cette tour n’avait rien de comparable avec celles qui s’élevaient à Al-Jeit, et chaque apprenti formé ici l’escaladait un jour ou un autre. Mais la marchombre veillait et, au moindre glissement de semelle contre la roche, au plus petit déraillement de la respiration, elle bondirait.



*



- Je ne sais pas si j’en suis capable, Zoanne.
- Capable de quoi ?
- Former un élève. Le guider sur la Voie. C’est… j’en ai envie, j’en ai besoin mais je n’ai aucune garantie que le moment venu, il saura m’accorder sa confiance.
- Eh bien n’attends pas qu’il te l’accorde, alors.
- C’est possible, ça ?
- Pourquoi ne le serait-ce pas ? C’est toi le maître, petite loutre. Tu te dois d’accorder ta confiance la première. Et c’est à ton élève, s’il le souhaite, de la recevoir. Confiance en toi, confiance en lui. Confiance en vous.
- Et… comment sait-on que ce lien de confiance est établi ?
- Certitude teintée d’absolu. Ça ne s’invente pas et ça ne se décrit pas !




*



Elle bondirait parce qu’elle en était capable.
Elle n’aurait pas à le faire parce qu’elle les croyait capables.
Confiance en elle, confiance en eux.

Syndrell, Nicolaï et Emrys grimpaient. Ils grimpaient, ombres silencieuses accrochées à la roche qui migraient vers le ciel ; elles étaient sages, ces ombres, et pleines de questions : les réponses se trouvaient là-haut, dans le sourire malicieux de la lune. L’inquiétude de tomber et l’envie de réussir se conjuguaient en un mélange de détermination mâtinée de calme limpide. Grimper, ou…




*



- J’aime la nuit.

Assis au sommet de la tour, les fesses sur le bord du toit, les pieds dans le vide, ils récupéraient tranquillement. Syndrell avait fait passer sa gourde d’eau fraîche et de la pâte de fruits. Les bras en arrière, paumes calées sur l’ardoise lisse et froide, elle suivait des yeux le dessin des étoiles et puisque c’était le moment opportun, elle en profitait pour ouvrir la boîte de ses secrets : elle allait en sortir un ou deux, mais pas plus. Juste assez pour accorder sa confiance à ces deux-là et leur montrer que, quelques soient les leurs, ils avaient le choix. Un secret, on en est maître jusqu’à ce qu’on décide de l’offrir à l’autre.

- Ce n’est pas un « truc » de marchombre – encore que, la nuit est son élément. J’ai toujours aimé la nuit parce que, quand j’étais petite, c’était un moment où l’on ne distinguait plus vraiment la couleur de mes cheveux. Je devenais « normale ».

Fille de la nuit, murmura le vent dans une brise mutine qui agita doucement ses cheveux dénoués.

- Et puis une nuit, je me suis retrouvée ici, aux côtés de mon maître. J’avais la tête pleine de questions et les muscles perclus de courbatures après une ascension au cours de laquelle j’avais cru mourir dix fois. Elle me parlait poésie et je me demandais ce que je faisais là.

Syndrell sourit. Les souvenirs affluaient, aussi frais et précis que s’ils avaient eu lieu la veille. Les yeux violets de Miss pétillants de malice, le croissant d’argent dans le ciel, témoin immuable, le murmure du vent qu’elle ne comprenait pas encore…

- Elle m’a demandé si j’avais une question. Je lui en ai posé vingt. Il m’a fallu trois ans pour obtenir certaines réponses, mais je les ai toutes obtenues le moment venu.

Elle ferma les yeux, une seconde, le temps de savourer l’écho du passé qui formait une bulle chaude dans son cœur, puis elle tourna la tête vers les garçons.

- Vous avez une question ?
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 07 Déc 2019, 18:46

Il fut déconcerté, elle ne lui prêta pas un regard, un mouvement, une parole.

Il n'avait aucunes imperfections dans ces mouvements, il grimpait depuis longtemps, mais cela ne ressemblait pas en rien à ces mouvements, on aurait dit un serpent le long d'un mur, ou peut-être plus une araignée. Elle ne semblait même pas vérifier ces prises ou ressentir la graviter.

Il s'approcha du mur et commença à monter.


Qu’est ce qui se passera si on tombe ? Qu'est-ce que je suis idiot, elle ne nous laissera pas tomber, la réponse était dans ces mouvements.


De cette hauteur, tomber en se rattrapant bien, pouvait donner au pire une cheville en vrac ceci dit, rien de grave. Qu'allait-il trouver là-haut ? Des réponses ou plus de questions ?

Sa vision avait du mal à rester claire, perdu dans ses pensées, dans ses questionnements.

Même s'il se cassait une ou deux jambes, il n'avait pas peur de tomber. Il était tombé de nombreuses fois, ce qui compte, c'est la chute, garder son calme, se récupérer.

Il attrapa une accroche, il se hissa et la pierre se décrocha du mur. Il senti son corps partir en arrière, il se laissa happé par le vide, les deux mains sur le mur. Il se rattrapa. Son corps n'était que douleur, le bout de ses doigts saignait, mais il était accroché fermement au mur. Un instant, il songea que la coloration de ses doigts se mélangeait à la couleur de son sang, un spectacle sinistre mais amusant.
Il compris qu'il devait vraiment se concentrer sur la tâche pour y arriver, ne pas laisser ses pensées vagabonder. Les deux autres étaient loin devant maintenant.

Cette fois, si ce ne fut pas le vide, mais l'angoisse qui le happa, mais l'angoisse. Avait-il vraiment le niveau pour essayer de poser ces pieds sur cette voix, lui le gamin de l'orphelinat, le gamin des rues.

Il ferma les yeux, respira, une fois deux fois et continua à monter sans s'arrêter, se concentrant sur ses mains, la douleur dans celle-ci et la monter.

Quand il se retrouva enfin en haut, en dernier. La vue était magnifique, la forêt semblait endormie seul le vent faisait bouger les arbres, de si haut tout semblait si petit. Il avait toujours vu les villes de haut, c'était son spectacle favori, les gens qui s'affairent dans tous les sens en étant si petit d'en haut.
Il avait bu surtout, repris son souffle, sans jamais vraiment détacher ces yeux de la forêt.

- J’aime la nuit


Moi aussi, pensa-t-il, le silence, les étoiles surtout les étoiles et la nuit tout s'arrête. Le sommeil emmène la peur...




- Ce n’est pas un « truc » de marchombre – encore que, la nuit est son élément. J’ai toujours aimé la nuit parce que, quand j’étais petite, c’était un moment où l’on ne distinguait plus vraiment la couleur de mes cheveux. Je devenais « normale ».


Il l'observa, ces cheveux ? Ils étaient magnifiques, il n'avait jamais vu des cheveux de cette couleur, c'est vrai. Mais il n'aurait jamais pensé, que, qu'elle avait des douleurs, dû traverser des épreuves, avait connu la peur d'être rejeté.

- Et puis une nuit, je me suis retrouvée ici, aux côtés de mon maître. J’avais la tête pleine de questions et les muscles perclus de courbatures après une ascension au cours de laquelle j’avais cru mourir dix fois. Elle me parlait poésie et je me demandais ce que je faisais là.
- Elle m’a demandé si j’avais une question. Je lui en ai posé vingt. Il m’a fallu trois ans pour obtenir certaines réponses, mais je les ai toutes obtenues le moment venu.



Un silence. Une seconde.

- Vous avez une question ?


- Un apprenti, peut-il échouer ? Échouer sa formation, ne pas réussir dans les temps ? Qu'est-ce qu'être marchombre ? Y a t-il des interdits, avons nous une ligne de conduite ? Sommes-nous interdit d'être certaines choses ? Quel question avez vous posé ? Chaque jour, sera-t-il semblable à celui ? Qu'est-ce qui vous fait penser que nous sommes capable d'être apprenti ? Que pensez-vous des hommes qui aiment les hommes ?



Les questions étaient d'abord sorties comme un flux s'arrêtent sur la dernière question, elles étaient sorties seules sans qu'il ne réfléchisse.
Il regarda le vide sous ces pieds, l'envie de fuir de sauter et de courir bouillonnait dans son corps, se laisser dévorer par l'obscurité. Si elle le rejetait il se jura de rester seul.


Vraiment seul a présent, ne plus suivre personne. Il respirait difficilement le poids sur sa poitrine semblait l'étouffer, il ferma les yeux.
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Emrys Til'Arian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeDim 08 Déc 2019, 07:07

Les pierres, rêches contre ses doigts, tremblantes sous ses bottes. Il s'était déjà essayé à la grimpette, une fois, deux fois... C'était ici un exercice, un peu une mise à l'épreuve. Il pouvait redescendre et s'en aller, tout simplement, ou il pouvait continuer, comme elle, et comme Nicolaï.

C'était un exercice lié à sa volonté. Vouloir les suivre plutôt que de s'en retourner. Chercher en haut des réponses à des questions jamais posées. Revoir le doré.

Il se sentait agrippé au vide d'une main, quand les deux étaient soigneusement calées dans des creux du mur. Comme si l'on lui posait une question, et qu'il ne pouvait avoir qu'une réponse, sur les deux auxquelles il aurait pu avoir droit.

Cela voulait tout et ne rien dire à la fois, et cela lui rongeait l'esprit.

Il baissa les yeux vers le vide. Il n'avait pas le vertige, mais le gouffre sous ses pas l'attirait irrésistiblement. S'en détournant, il continua de grimper.

Il y avait le vent nocturne, et son souffle court, de l'escalade comme de ses interrogations qui se bousculaient dans sa tête. Il était venu sans savoir s'il resterait, et la question tournait toujours dans sa tête.

Grimper.

L'effort effaça doucement ses pensées pour se fondre dans le plaisir fragile de s'élever.

Jusqu'au bout.

Presque étonné d'être parvenu si haut, Emrys se laissa rouler sur le sommet de la tour avant de s’asseoir. Sans mot dire, se contentant d'un hochement de tête sous la voûte du ciel sombre, il accepta l'eau, se força à avaler un peu de pâte de fruits pour ne pas se faire remarquer. Sous le rouge de son manteau, il se recroquevilla un peu sur lui-même, repliant ses genoux contre son torse. La grimpe avait trop sollicité ses abdominaux, et son cœur martelait violemment sa peau enserrée de bandes de tissus.

S'efforçant comme toujours de paraître le plus discret possible, il jugula sa respiration trop rapide, laissa sa capuche masquer son léger rictus de douleur. Cela passerait ; cela passait toujours. Il suffisait de subir encore un peu, et la douleur s'en irait.

C'est un trait de mots de Syndrell qui le tira de son repli sur lui-même.

- J’aime la nuit

Il leva les yeux vers les étoiles. Il ne pouvait guère démentir. Il avait l'habitude de s'y cacher, pour respirer un peu mieux. Quand tous dormaient, et que lui restait éveillé, elle lui tenait compagnie.

La phrase suivante le fit légèrement tressaillir.

Normale ?

Il admirait la couleur de ses cheveux, si atypique. Il n'y avait pas vu quelque chose de déplaisant. Mais cela avait dû être le cas, pour qu'elle en parlât ainsi.

Lui, songeait-il en regardant ses doigts fins et calleux, était bien plus anormal qu'elle et ses yeux, elle et ses cheveux.

- Et puis une nuit, je me suis retrouvée ici, aux côtés de mon maître. J’avais la tête pleine de questions et les muscles perclus de courbatures après une ascension au cours de laquelle j’avais cru mourir dix fois. Elle me parlait poésie et je me demandais ce que je faisais là.

Il esquissa un sourire, toujours caché par le tissu rouge de sa cape. Se recentra à ce qui suivit.

Une question.

Des questions.

Avait-il une question ? Oui, peut-être des dizaines. Beaucoup trop délicates. À ne pas offrir sur un coup de tête et en haut d'un toit. Serait-il seul avec elle, peut-être oserait-il... Mais il y avait l'autre. Et si l'Autre devenait peu à peu Nicolaï, il restait un inconnu.

Et ce fut l'inconnu qui ourit la marche. Flot de questions. L'échec. Le temps. Être marchombre. Les interdits. Les années à venir. Être apprenti et en être digne.

Et la dernière question.

Explosion d'incertitudes.

Que pensez-vous des hommes qui aiment les hommes ?

Il eut l'irrésistible envie de se tourner vers lui, de hoqueter de surprise, de le regarder. Question sans rapport avec les précédentes, on y dansait comme un funambule. Chacun avait une croix à porter, entre une couleur de cheveux, un amour pour les autres garçons, et celui de ne pas en être tout à fait un.

Il se referma davantage sur lui-même. L'autre avait franchi le pas. Il devrait... pouvoir faire de même. Mais il n'y trouvait pas la force. Il y avait un abîme qu'il ne parvenait à passer. Il ne pouvait prononcer les mots qui risquaient de le condamner, comme l'avaient condamné sa mère, son père, son frère...

Emrys ne dit rien.

Il se contenta d'attendre.

Juste, il tourna la tête vers Syndrell. Sa propre question dansait dans ses yeux noirs, sans franchir ses lèvres.
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeDim 08 Déc 2019, 21:37

Dernier arrivé dans le groupe, Nicolaï fut le premier à s’exprimer. Sa spontanéité était émouvante, très proche de celle d’un enfant qui ouvre ses yeux sur le monde autour de lui ; il n’était pas difficile alors de l’imaginer petit garçon – souvent rêveur, le regard agrandi par la curiosité, tout plein d’une hésitation qui aujourd’hui encore le poussait à se tenir en retrait. Qu’il ose ainsi ouvrir les vannes à ses interrogations prouvait toute la confiance qu’il plaçait, sans appel, dans le cœur de Syndrell.

"Certitude teintée d’absolu", avait dit Zoanne.

Assise sur le toit de l’Académie, Syndrell scruta les étoiles et chercha celle que la marchombre, en les quittant, avait choisi d’habiter désormais. Souriait-elle de voir que ses paroles se vérifiaient ? Un astre scintilla malicieusement.


Un apprenti peut-il échouer ? Echouer sa formation, ne pas réussir dans les temps ?


- Oui. Un apprenti peut se tromper de route, ou bien accorde une part trop grande au doute, jusqu’à devenir l’ombre de lui-même et reculer quand il ne peut plus avancer. Il peut aussi perdre la vie. Cette formation n’est pas celle d’un aspirant boulanger qui apprend à fabriquer du pain et à la cuire : elle tutoie le danger, mais elle lui enseigne comment y faire face le moment venu. Trois ans, c’est le temps nécessaire et s’il ne dure pas un jour de plus, c’est parce qu’une prolongation est inutile. Une fois libéré de l’enseignement de son maître, le marchombre a encore beaucoup à apprendre de lui-même.


Qu’est-ce qu’être marchombre ?



- C’est conjuguer liberté, fluidité et harmonie. Apprivoiser son ombre, découvrir ses propres capacités, les exploiter au-delà de ses limites. C’est voir le monde autrement, non pas au travers d’une illusion mais avec les yeux de celui qui observe, qui comprend et qui apprend. C’est fouler une voie unique qu’aucun mot ne saurait décrire avec justesse.

Les réponses de Syndrell fusaient, limpides, sincères ; elle se rappelait sa présentation au Conseil et se demandait si cet instant de vérité absolue ne préparait pas un marchombre à répondre un jour aux questions de son élève.


Y a-t-il des interdits, avons-nous une ligne de conduite ?


- Pas d’interdits mais un engagement à respecter les principes de la Guilde, et tous ses secrets : c’est le pacte des Marchombres. Faire partie d’une communauté attachée à la liberté est à ce prix.


Sommes-nous interdits d’être certaines choses ?


- Non, dans la mesure où ces « choses » n’empêchent pas de respecter le pacte.


Quelles questions avez-vous posées ?


- Celles que tu me poses, et bien d’autres encore…


Chaque jour sera-t-il semblable à celui-ci ?


- Oui et non. Oui parce que, pour apprendre, il faut comprendre, et pour comprendre il faut s’exercer. Encore, et encore, et encore. Répéter des gestes simples, recommencer des gestes complexes pour que ces gestes s’impriment dans le corps et l’esprit, pour qu’ils deviennent des réflexes. Non parce que chaque jour qui passe est différent : le temps, les rencontres, les chemins se suivent sans se ressembler pour nous offrir un monde de possibilités.


Qu’est-ce qui vous fait penser que nous sommes capables d’être des apprentis ?


- Personne n'est incapable d'apprendre.


Que pensez-vous des hommes qui aiment les hommes ?


Surprise, Syndrell s’octroya quelques secondes de réflexion. Elle connaissait sa réponse, aussi vive et limpide que les précédentes, mais un coup d’œil en direction des deux garçons lui confirma que de sa réponse dépendraient beaucoup de choses ; il lui fallait choisir ses mots, les tailler, les polir pour qu’ils atteignent l’âme et apaisent le cœur.

- Je pense qu'un homme qui aime un homme n'a besoin ni de mon avis ni de mon jugement. Qu'il a raison d'aimer puisque c'est là l'essentiel.  Je pense que nous ne sommes pas faits pour vivre seuls. Solitaire, silencieux, secret, le marchombre est un être humain, et les humains ont besoin d’amour pour vivre heureux. Pourquoi définir la nature de cet amour ? Pourquoi enfermer les hommes dans des cases ? Marchombre, je défie toute forme d’enfermement. Humaine, je donne et reçois autant d’amour que je le désire. Femme, je dénigre à quiconque le droit de me dire qui je dois aimer.

Syndrell changea de position, s’installant en tailleur. Elle était contente que Nicolaï ait posé cette question. Sans oser se risquer dans des suppositions mal venues, elle devinait que le sujet était au cœur des préoccupations du garçon. Sa réponse lui conviendrait-elle ? Elle n’avait pas prévu de parler amour, et encore moins sexualité lors de cette première journée en leur compagnie ! Mais après tout, n’était-ce pas une façon de se prouver cette confiance mâtinée de respect dont Zoanne et elle avaient parlé quelques années plus tôt ?

Elle tourna la tête vers Emrys. Le silence était son élément, mais le regard qu’il lui renvoya brillait de toutes ces questions qu’il ne posait pas. La barrière qui freinait sa spontanéité était solide, rempart infranchissable qu’elle se promit d’abattre un jour. Aucune brutalité n’était nécessaire pour cela, il fallait plutôt miser sur la patience…. Et encore une fois, sur la confiance.


- Nul ne devrait vivre sous la peur du jugement d’autrui, dit-elle enfin. J’ai grandi avec la peur d’être rejetée à cause de mon apparence, jusqu’au jour où j’ai compris que cette peur était à l’origine des réactions que je redoutais. J’ai appris à accepter qui j’étais, à être fière de mes cheveux, de mes yeux… la voie des Marchombres m’a aidé mais elle n’est pas seule responsable de ce que je suis aujourd’hui : ce sont les gens que j’ai rencontrés qui, en partageant le bon comme le mauvais, m’ont permis de me construire.

Les yeux dorés rencontrèrent ceux d’Emrys.

- J’ai parlé de liberté tout à l’heure. Etre libre, c’est avoir l’opportunité de choisir son propre chemin… Le passé, la famille, l’étiquette, les autres peuvent nous influencer et ils le font indéniablement, mais ce qui compte, c’est ce qu’il y a au fond de nous. Ce quelque chose qui nous définit sans nous enfermer ni dans une case, ni dans une seule direction. Il faut protéger ce quelque chose. Lui donner la chance de grandir et de devenir.

Sourire. Syndrell pencha la tête sur le côté ; son cœur battait la chamade, comme si elle venait de courir. Parfois, certains sujets pouvaient être aussi prenant qu’une course !

- J’ai beaucoup appris de vous aujourd’hui, mais une vie ne me suffira pas à vous connaître vraiment. Ce quelque chose en vous est beau. Si j’ai de la chance, je le découvrirai un jour. Tout ce que je peux vous dire à présent, c’est que celui qui ne tente rien n’a rien : à vous de voir si vous avez envier de tenter l’aventure. Trois ans, ni plus, ni moins. Vous avez la nuit entière pour mûrir votre réflexion et prendre votre décision. Demain matin, aux premières lueurs de l’aube, je vous attendrai dans la cour. Si vous me rejoignez, vous me suivrez les trois prochaines années.

La marchombre se leva et s’étira comme un chat.

- L’escalier est par-là, dit-elle en désignant l’ouverture dans le toit. Bonne nuit !

Et parce qu’elle n’avait plus emprunté ce fameux escalier depuis des années, Syndrell sauta dans le vide. S’envola, souligna la nuit, complice de ce formidable exploit. Pivota, crocheta une prise et, aérienne, gagna le plancher des vaches en une poignée de secondes volées au temps. Elle se demanda si Emrys et Nicolaï allaient rester ensemble. S’ils allaient rester tout court. Elle réalisa qu’elle venait peut-être de leur dire adieu et sentit son cœur se serrer. Pas le droit de regretter sa décision. Pas envie de revenir dessus. C’était la première fois qu’elle accordait un tel délai de réflexion, mais c’était ce à quoi elle s’était engagée le matin-même, face à l’indécision de ces deux-là. Une promesse était une promesse.

Parce qu’elle avait besoin d’extérioriser un trop-plein d’énergie, elle gagna d’abord la salle d’entraînement réservée aux maîtres de l’Académie. Identique à celle proposée en accès libre aux élèves, elle avait le privilège d’être moins souvent fréquentée ; un marchombre était toutefois en train de s’y exercer quand Syndrell pénétra dans la pièce. Il s’agissait d’un maître plus âgé qu’elle. Son crâne était rasé sur le sommet, mais de longs cheveux blancs étaient tressés dans son dos. Ses yeux d’un bleu turquoise, alliés à cette chevelure immaculée, rappelèrent tant Erwan à son souvenir que la jeune femme s’arrêta un instant.


- Ma présence te gêne ? demanda l’homme en se mouvant lentement et gracieusement, ses pieds nus frôlant le parquet dans un bruit.
- Aucunement. Et la mienne ?

Pour toute réponse, le marchombre inclina la tête en une invitation silencieuse. Syndrell s’échauffa doucement sans qu’ils n’échangent la moindre parole. Un regard échangé suffit à modifier leurs postures et leurs appuis, transformant la séance d’étirement en un affrontement à mains nues. Ils ne se connaissaient pas, s’étaient seulement croisés à deux ou trois reprises, ici ou dans les entrailles secrètes d’Al-Jeit, mais ils appartenaient à cette grande famille que Syndrell avait tenté de présenter à Emrys et Nicolaï, et la simple existence de ce lien apportait beaucoup.

Durant plus d’une heure, ils testèrent leurs limites, chacun évaluant l’autre avec respect, s’autorisant parfois une brève pause pour décomposer un mouvement nouveau ou bien rectifier une technique. Epuisée, satisfaite et trempée de sueur, Syndrell salua finalement son compagnon d’entraînement, et descendit jusqu’aux termes installées dans les sous-sols de l’école. Là encore, un bassin réservé aux maîtres lui octroyait un moment de détente au calme.

Propre, sèche et apaisée, elle se glissa dans ce qui était autrefois sa chambre ; désormais royaume de Lyke depuis qu’elle la lui avait cédée, l’endroit n’avait pas beaucoup changé, mais la présence du garçon semblait plus prégnante. Il n’était pas là. Sans doute parti s’entraîner, lui aussi… Renonçant à le rejoindre ou à l’attendre, Syndrell se pelotonna dans le lit et s’endormit en quelques secondes.




*



Une série de ronflements la tira du sommeil aussi efficacement qu’un réveil. Elle se redressa, frotta ses yeux gonflés, étouffa un bâillement et se pencha pour jeter un coup d’œil au pied du lit : étalé sur une couverture, Lyke dormait à poings fermés, le ronflement allègre et la bave aux lèvres. Il n’avait pas voulu réveiller son amie et s’était installé à même le sol. Attendrie, Syndrell le laissa roupiller tranquillement… le temps de s’habiller et de se coiffer. Dès qu’elle fut prête, elle lui balança son oreiller à la figure et fila dans le couloir en riant.

Il prit sa revanche en lui subtilisant un petit pain de son déjeuner. Elle lui fit un croc-en-jambe quand il passa près d’elle, il roula pour amortir la chute, chercha à l’entraîner avec lui, trop tard, elle était déjà dehors, un sourire accroché aux lèvres et une énergie bouillonnante dans les veines. Le ciel hésitait entre la nuit et le jour mais il faisait déjà chaud. A l’est, d’épais nuages annonçaient quelques orages. La journée allait être belle, songea Syndrell en s’approchant de la fontaine qui trônait au centre de la cour.

Elle se passa un peu d’eau fraîche sur le visage, but quelques gorgées pour se désaltérer puis s’installa en tailleur sur la margelle de pierre.

Et attendit.




[Je réponds seulement maintenant, je suis ralentie par mes corrections de brevet blanc ^^ Pour info, je me régale, j'espère qu'Em' et Nico vont répondre présents, Syn est déjà très attachée à eux, je crois !]
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeMer 11 Déc 2019, 20:42

Sa voix à elle comme un flux, claire et limpide. La réponse à la dernière question qui approchait, celle dont tant de chose dépendait. La respiration difficile, presque bloquée.
Il sourit quand Syndrell parla de la mort. La mort était son élément dans la rue, tout le monde mourrait régulièrement, la vie n’était qu’un combat contre la mort, si le vent soufflait dans ses cheveux juste une fois, la mort n’avait pas d’importance. Découvrir le monde autant qu’il le pouvait peu importe le prix, si la mort était le prix.

Ses pensées se bousculaient dans son esprit, tellement de question qui tourbillonnait, la dernière réponse qu’il attendait plus, qu’il n’avait jamais rien autant attendu. Mais chacune des réponses de Syndrell provoquait des nouvelles interrogations en lui.

Il la regardait, Syndrell avait l’air de briller autant que les étoiles. Tout les marchombres étaient-ils comme elle ? Lumineux de mystère, clair obscur.

La guilde ? Une communauté, il n’avait pas eu de communauté depuis l’orphelinat. Il avait fui sans jamais se retourner, animer par la découverte, l’envie de vivre, d’explorer. Il avait laissé derrière lui, les attache, les amis, une communauté ? Savait-il vraiment encore ce que cela représentait ?

L’ennui, l’ennui était le premier ennemi de Nicolaï avant la peur de l’échec, du rejet. Il avait peur de l’ennui. Quand le début d’une routine, commençait à s’installer, il fuyait. Donner 3 ans, à quel prix ? Faire face à ses peurs, recommencer encore et encore, et encore, suivre une boucle sans fin. S’améliorer. Rester ici 3 ans entre ces murs…
- Personne n'est incapable d'apprendre.

Cette phrase, le fit prendre pied. Apprendre… Explorer, découvrir, apprendre. Peut-on s’ennuyer quand on apprend ?

Il posa son dos sur le sol, observant le ciel. Apprendre oui, mais apprendre quoi ? Ses réponses étaient remplies de nouveaux mystères. Il se doutait que l’apprentissage marchombre n’était pas uniquement l’endurance, le tir à l’arc et l’escalade.

Ames solitaires et sauvages
Marche paisible
Envol




Les mots tracé dans la poussière, effacer depuis longtemps sûrement, par le passage d’un animal, le vent, une feuille tombée trop près… Les mots tracé dans sa mémoire.
La voie était peut-être poétique aussi ?




Les mots ont un si grand pouvoir.




- Je pense qu'un homme qui aime un homme n'a besoin ni de mon avis ni de mon jugement. Qu'il a raison d'aimer puisque c'est là l'essentiel.  Je pense que nous ne sommes pas faits pour vivre seuls. Solitaire, silencieux, secret, le marchombre est un être humain, et les humains ont besoin d’amour pour vivre heureux. Pourquoi définir la nature de cet amour ? Pourquoi enfermer les hommes dans des cases ? Marchombre, je défie toute forme d’enfermement. Humaine, je donne et reçois autant d’amour que je le désire. Femme, je dénigre à quiconque le droit de me dire qui je dois aimer.


Nicolai ferma les yeux, laissa les mots pénétré en lui comme un baume. Un énorme bol d’air, il eu la sensation qu’il retenait sa respiration depuis plus longtemps encore, l’air rentra dans ses poumons, un air rempli d’espoir. La plais était toujours présente, mais à cet instant pour la première fois depuis…

« - Les garçons n'aiment pas les autres garçons, sauf les dégénérés. »


Un souvenir. Un mensonge.
Il frémit, il pouvait aimer… Tout le monde pouvait aimer…  



Je ne suis pas plus cassé qu’un autre.


Il laissa les larmes s’emparer de son corps, il n’entendait plus Syndrell perdu dans son espoir, dans la lumière, dans ses larmes de joie de bonheur qu’il n’avait vraiment laissé s’exprimer depuis si longtemps. Devenir marchombre ? Peut-être, essayer au moins. Surtout la suivre.

- J’ai beaucoup appris de vous aujourd’hui, mais une vie ne me suffira pas à vous connaître vraiment. Ce quelque chose en vous est beau. Si j’ai de la chance, je le découvrirai un jour. Tout ce que je peux vous dire à présent, c’est que celui qui ne tente rien n’a rien : à vous de voir si vous avez envier de tenter l’aventure. Trois ans, ni plus, ni moins. Vous avez la nuit entière pour mûrir votre réflexion et prendre votre décision. Demain matin, aux premières lueurs de l’aube, je vous attendrai dans la cour. Si vous me rejoignez, vous me suivrez les trois prochaines années.
- L’escalier est par-là, dit-elle. Bonne nuit !



Écho au loin, bruit, murmure à son âme. Il serait là, demain matin ! Réussir à dormir, serait ardu cependant, peut-être resté ici, profiter de la vue toujours magnifique de la forêt endormi, le bruit du vent dans ses mollets, l’air de la nuit qui séchait ses larmes.

Il se redressa sans un regard pour Emrys toujours sans son monde, il écrit doucement avec des petits cailloux pour lui, sans se cacher.





Apprendre






Il se tourna vers Emrys ensuite de manière lente, peu réfléchis.
Cet homme, va-t-il partager pendant 3 ans de ma vie ?
Ses cheveux noir de jais qui se perdait dans la nuit, il l’observa, quel âge pouvait-il avoir ?  D’où venir-t-il ?



 - J’ai grandi dans la rue, sans personne, volant la moindre nourriture pour manger, quand j’ai été plus âgé j’ai été commis de cuisine parfois éclaireur dans des caravanes dans l’espoir de découvrir le monde… Je ne sais pas vraiment pourquoi je te dis cela, je…


Il se tue, respira une fois, deux fois, trois fois. La peur n’avait pas de raison d’être, il ne pouvait rien faire de mieux qu’être lui-même. Se tromper, échouer, faisait parti du fait d’apprendre. En restant, il tentait d’essayer d’apprendre.

- Je ne me suis jamais vu de futur, je ne me vois pas de futur, je ne sais pas comment j’ai survécu. Mais aujourd’hui, je crois que je vais essayer de suivre cette voie, la voie, je crois que les marchombres la nomment ainsi et toi ?

Il lui sourit, peut-être qu’Emrys allait le rejeter à cause de sa dernière question dans ce cas, il n’en vaudrait pas la peine. La peine de tenter d’être son ami, qui était-il ? Comment était-il arrivé là ? Quelles étaient ses peurs à lui ? Ses secrets ? Ses joies, sa famille, son parcours.
L’idée qu’il existait un nombre incommensurable de personne, comme lui, comme Emrys, comme Syndrell. Pas marchombres, apprentis ou futurs apprentis. Des personnes complexe, avec une vie, des rêves, des buts, des peurs et des joies. Lui donna le vertige, il regarda le sol puis Emrys. Attendant une réponse dans ses yeux, dans ses gestes, dans sa voix. Il prit dans le même temps la décision de ne pas prendre l’escalier et de descendre le long du mur. La descente était toujours plus dure que la montée, mais il avait cette irrémédiable envie de courir, dans la forêt, de sentir sa vie lui appartenir avant de l’offrir pendant 3 ans à celle qui allait devenir son Maître.
[je réponds uniquement aujourd'hui parce que j'ai encore pas reçu de mail  j'ai regardé que hier]


Dernière édition par Nicolaï Chéile le Mer 11 Déc 2019, 20:48, édité 1 fois (Raison : (problème de balise))
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Emrys Til'Arian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Déc 2019, 10:43

Emrys écoutait.

Ce n'était pas des réponses à des questions qu'il avait lui-même posées – il n'avait, après tout, posé aucune interrogation – mais il cherchait à lire, comprendre, danser entre les lignes pour saisir l'essentiel.

Syndrell ne parlait pas de la même façon que les nobles qu'il avait connu, mais quelque chose dans sa façon de parler y ressemblait. Il fallait tourner sur les phrases et jouer avec les mots.

Il y avait beaucoup de questions, beaucoup de réponses, dans lesquelles il ne se retrouvait pas encore. Sa propre préoccupation occupait tout son esprit – mais le temps venu, les mots prononcés maintenant lui reviendraient sans doute.

Comme s'il n'était pas vraiment là, à côté d'eux, il tourna sa tête vers les étoiles. Immuables et silencieuses. Il retint cependant des mots.

Apprendre.

Liberté.

Découvrir.

Comprendre.

Voie.

Voie... Était-il cette fois sur la bonne ? Autre que celle de la noblesse, de la prostitution, du mercenariat ?

Temps sans réponse suite à la dernière question. Il regarda Syndrell. Si sa situation ne ressemblait pas à celle de Nicolaï – il ne savait même pas s'il était capable d'aimer – il y avait des familiarités.

Réponse fluide, limpide, abstraite. L'autre était accepté, cela le rapprochait de l'infime possibilité qu'il le soit aussi. Les marchombres ne ressemblaient en rien aux mercenaires qu'il avait côtoyé, à sa famille, aux nobles. Qu'avaient-ils de différent, fondamentalement ?

Peut-être les mots qu'elle leur avait délivrés.

Aimer. Arriverait-il un jour à s'aimer ? Quelqu'un l'aimerait-il malgré et pour ce qu'il était ? Il avait l'infime sensation de frôler une corde de salut, qui pouvait le tirer de ses cauchemars. Ou l'y replonger. Il croisa les yeux dorés – or et noir. Il avait l'infime sensation que dans la réponse à Nicolaï, il y avait une porte entrouverte pour lui.

Il avait envie de se livrer, d'un coup. Entrouvrit les lèvres. Se referma. Non, pas tout de suite. Plus tard, peut-être. Il n'était pas suffisamment en confiance avec l'autre apprenti. Pas encore.

La tirade suivante lui donna l'impression de lui être destinée. Pouvait-il vraiment s'accepter ? Il ne connaissait personne comme lui – mais connaissait-elle des gens comme elle ? Il avait l'étrange envie de lui poser la question. De lui demander quand elle avait commencé à s'aimer dans le miroir.

Réflexions multiples qui s'enchaînent les unes aux autres ; difficiles à démêler. Il y était encore quand la marchombre s'envola. Il en fut tiré quand il s'aperçut que Nicolaï avait pleuré. Quand il vit Nicolaï se tourner vers lui.

Surprise.

- Je...

Il s'était livré si facilement, quand lui flottait dans sa bulle de noirceur et de silence. Que pouvait-il répondre à l'autre apprenti ?

Il déglutit, fuit son regard.

- Peut-être.

Devait-il parler de lui, de son propre parcours ? Il ne s'en sentait pas la force. Pas encore. Il se releva, effectua une série d'étirement pour soulager ses membres endoloris. Regarda Nicolaï, un peu en biais, pas tout à fait.

- A demain.


Sur ces mots, il choisit d'emprunter l'escalier. Non pas qu'il se pensait incapable de descendre la tour, mais il avait besoin de repos. La fatigue crispait ses muscles, faisait papillonner ses yeux. Il dévala les marches, rejoignit sa chambre, ombre rouge dans la nuit, toujours caché par son manteau.

S'étendit sur son lit – ou plutôt, s'y laissa tomber.

Pour une fois, il s'endormit vite.

Pour une fois, il ne fit pas de cauchemars.

Et le lendemain le trouva à peu près reposé. Et résolu. Il n'avait pas menti en disant « à demain ». Sortant de la chaleur de ses couvertures, il fit une toilette rapide, se vêtit et descendit dans la cour. Syndrell était déjà là – forcément. Il s'approcha d'elle.

- Bonjour, murmura-t-il presque.


[un peu court, désolé !]
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeJeu 12 Déc 2019, 18:41

La réponse brève d’Emrys ne le bouscula pas pour une fois, sa froideur n’était pas contre lui, elle avait l’être d’être contre son propre être !

Mystérieux, énigmatique. Il fit semblant de ne pas lui donner la réponse. Cependant,


- À demain.

Ces mots étaient clairs. Nicolaï qu’il apprendrait forcément à le connaître d’une façon ou d’une autre. Leurs chemins allaient être parallèles pendant 3 ans. Emrys avait déjà disparu dans l’escalier.

Nicolaï lui cria en haut de l’escalier.


 - J’ai hâte de travailler avec toi ! A demain bonne nuit !

Comme un enfant de 10 ans heureux de découvrir ces nouveaux camarades de classes.

* Peut-être que pour la première fois depuis si longtemps, j’aurais un ami...*

Il se retourna et descendit le mur, doucement profitant de l’air, de la douleur de ces muscles, des bruits de la nuit. Des derniers instants de sa vie libre.

Il lâcha le mur arrivé suivant bas pour se laisser tomber sans se blesser. Le bruit de ses pieds dans les feuilles, il s’allongea observant le ciel à travers les arbres.

Le sommeil commençait à l’emporter doucement. Il ferma les yeux doucement…

Il fut réveillé en sursaut la nuit était encore profonde, était-il en retard ? Il devait être 2 h ou 3 h du matin… Tout allait bien. Il était toujours en retard et il avait le sommeil lourd, deux facteurs qui auraient pu le pousser à manquer l’aube et la voie.

Il se rendit dans la chambre qu'on lui avait attribué, changea de haut qui après les exercices de la journée sentait aussi bon qu'un poivrot en fin de nuit. Pris son sac sur son dos.

Il se dirigea vers la cours, s’allongea dans un coin, espérant être réveillé par le passage des marchombres, peut-être que Syndrell le remarquerait ou Emrys peu importe du moment qui se réveilla. Il ferma les yeux essayant de dormir, l’excitation de la journée de demain rendait les choses difficiles, mais il finit par tomber dans les bras de Morphée… Recroqueviller face à mur de la cours.

[je me permet de pas poster dans l'ordre pour écrire la liaison,,,, j'espère que c'est bon ! C'est court aussi je n'ai pas grand-chose à dire]


Dernière édition par Nicolaï Chéile le Ven 20 Déc 2019, 23:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 14 Déc 2019, 21:10

Eclat rouge dans la brume de l’aube. Syndrell regarda Emrys approcher de la fontaine. Dans ses yeux brillaient des étoiles d’incertitude, mais sa présence prouvait sa curiosité et sa détermination nouvelle : s’il était là, c’est qu’il était prêt à entamer cette aventure avec elle. Syndrell plongea son regard dans le sien et hocha la tête à son murmure. Heureuse !

Le temps filait et Nicolaï n’était pas arrivé. Il suffisait pourtant de se souvenir de sa fébrilité, la veille, pour avoir la conviction qu’il allait se montrer : lui aussi était prêt à saisir cette chance que la vie lui offrait ! Songeuse, la marchombre aux cheveux bleus se tapota les lèvres du bout des doigts. Elle décida finalement de se lever.


- Allons à l’écurie, il nous retrouvera là-bas.

C’est en passant près du mur d’enceinte qu’ils trouvèrent le jeune homme : roulé en boule à même le sol, il dormait du sommeil des justes. Stupéfaite, Syndrell le regarda avec des yeux ronds, puis elle laissa échapper un rire frais et s’accroupit près de lui. Le réveilla d’une petite pichenette sur le bout du nez.

- Debout les crabes, la mer monte ! s’exclama-t-elle, les yeux brillants.

En voilà un qui n’allait pas se plaindre des nuits passées à la belle étoile ! Amusée, Syndrell entraîna ses élèves à l’écurie. Les apprentis chargés de s’occuper des stalles cette semaine étaient à pied d’œuvre ; elle les salua avant d’ouvrir un sac duquel elle extirpa trois carottes.

- Savez-vous monter à cheval ? s’enquit-elle tout en plaçant un légume dans les mains des garçons. Peut-être en possédez-vous un ? Nous allons partir quelques jours, vous allez avoir besoin d’une monture. Si vous n’en avez pas, choisissez-en une dans la rangée de gauche. Tous ces chevaux appartiennent à l’Académie.

Elle cassa sa propre carotte en morceaux puis s’approcha du box de son étalon : Vagabond piaffait déjà d’impatience. Il avait reconnu la voix de sa cavalière et frappait énergiquement le mur de son sabot. Syndrell l’apaisa de quelques murmures et caresses, puis lui offrit sa gâterie.

- Les équipements se trouvent dans la salle du fond, indiqua-t-elle à Nicolaï et Emrys. Appelez-moi si vous avez besoin d’aide.

Les laissant déambuler dans l’écurie, elle se glissa contre le flanc de Vagabond. Immense, imposant, l’étalon ne cachait pas son excitation, ayant bien compris qu’il allait partir ; loin de se laisser impressionner, sa petite cavalière le prépara tranquillement, ses gestes empreints d’habitude et de douceur. Elle rit quand il souffla dans son cou, rit encore quand il lui donna un coup de queue dans la figure ; qu’il était loin, le jour où elle avait passé des heures assises dans l’herbe en attendant qu’il ose enfin s’approcher d’elle !

Elle le fit sortir de son box et jeta un coup d’œil à la ronde, se demandant si ses élèves s’en sortaient. Impatient, Vagabond lui donna un coup de tête dans le dos.

- Un peu de tenue, mon gros ! lança-t-elle en le grattant entre les oreilles. On est une équipe désormais, pas question de laisser quiconque derrière…



[C'est nickel, Nicolaï Wink Court aussi, mais je ne peux pas anticiper vos réponses ^^ Si vous n'avez pas de cheval, vous pouvez en choisir un dans la liste qui est proposée dans l'écurie du forum, c'est par ici ! ]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Déc 2019, 00:24

Le réveil, il ouvrit les yeux, Syndrell toute proche, trop proche. D’un coup, comme un ressort, il fut debout sans un mot, gêné de la situation, il devint aussi rouge que les feuilles en autonme, il aurait préféré se réveiller lui-même, par le bruit de la cours ou de son arrivée… Il n’aimait pas avouer qu’il n’arrivait pas à dormir à l’intérieur, non, il n’aimait pas avouer ces faiblesses. À son grand soulagement la jeune femme n’émit pas de moquerie ou de remarque. Il voulut parler, dire qu’il la suivait qu’il lui donnait 3 ans de sa vie, rien ne sortit, il comprit dans le mouvement de celle qui était à présent son maître marchombre, que le fait d’être présent, ici, était un aveu. Elle était déjà partie en direction de l’écurie.

Il se recoiffa rapidement, se sentit bête, eu une pensée pour son sac laissé dans sa chambre, balayai la poussière de ses vêtements, mis son sac sur son dos. Il se jeta un peu d’eau de la fontaine très rapidement sur le visage et couru dans la direction de Syndrell.

Quand il arriva à son niveau, il se retrouva avec une carotte entre les mains.

Un étrange petit déjeuner ? Peut-être pour tester nos estomacs ?


- Savez-vous monter à cheval ? Peut-être en possédez-vous un ? Nous allons partir quelques jours, vous allez avoir besoin d’une monture. Si vous n’en avez pas, choisissez-en une dans la rangée de gauche. Tous ces chevaux appartiennent à l’Académie.



Cela faisait plus de sens, en effet. Quand le sens des mots de Syndrell arrivèrent au cerveau endormi de Nicolaï, il laissa échapper un léger bruit de surprise. Choisir un cheval ? Il observa le cheval blanc, qu’il avait observé le soir de son arrivée. Il y avait à peine deux jours. Certes il n’allait pas devenir le sien, mais il pouvait le monter et Nicolaï débordait de joie.

- Les équipements se trouvent dans la salle du fond, indiqua-t-elle ensuite.  

Équiper un cheval n’était pas véritablement un défi pour Nicolaï, les mercenaires des caravanes les plus arrogants et flemmards avaient souvent utilisé sa passion visible pour les chevaux pour lui donner la charge de leurs chevaux, garçon « d’écurie » de la caravane était sa tâche favorite. Approcher un cheval inconnu était cependant parfois, en fonction de son caractère, une épreuve complexe. Il mit la carotte dans sa poche et se dirigea vers la salle du fond.

Il prit le nécessaire le plus rapidement possible, en vitesse. Il faillit tomber sur les rênes en sortant, mais ne s’arrêta pas, avant d’arriver devant le box. Il posa tout le matériel qu’il avait pris, sorti la carotte de sa poche. Lu le nom sur la porte du box.

Idalgo. Une jument sûrement, ou un ou une hongre. Peu importe au fond, les chevaux n’ont pas d’intérêt profond sur le pronom qu’on utilise pour parler d’eux.

Il ouvrit la porte, cassa la carotte et avança doucement la main tendue un bout de carotte à l’intérieur.

- Bonjour toi… J’espère qu’on va bien s’entendre… Je t’aime déjà beaucoup

Elle semblait stressée par la présence d’un inconnu, par sa présence.

Qui se ressemble s’assemble, je suppose.


- Ne t’inquiète pas je n’avance pas plus, je pose la carotte ici, tu voies et je recule.

Elle avança hésitante, quand elle fut au niveau de la carotte Nicolaï commença à avancer, un pas, deux pas, trois pas. Il pouvait presque la toucher. Trop près, Idalgo recula. Il reposa un autre bout de carotte sur le sol et recommença jusqu’à la toucher, jusqu’à qu’elle mange le bout dans sa main, jusqu’à qu’il puisse lui mettre les rênes puis la suite suivie facilement. Il ne lui restait plus qu’à savoir si elle ne l’éjecterait pas quand il monterait, mais elle devait être dressée appartenant à l’académie. Il mit sa tête contre sur son encolure, il continua à la caresser, attendant une suite de consigne de Syndrell, en essayant de gagner la confiance d’Idalgo par son étreinte.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Déc 2019, 12:23

HRP:


Nicolaï n'était pas là, nota Emrys. Il semblait pourtant vouloir continuer ce qui avait été commencé la veille, d'après ses dires, avant que le jeune noble ne prenne la poudre d'escampette... Se serait-il dérobé à la dernière minute ? Cela ne faisait pas de sens.

Étrangement, cela laissait un vide au jeune homme. Il s'était presque fait à sa présence, et voilà qu'il n'était pas – plus ? – là. Il n'aimait pas les changements de ce genre. Il n'aimait pas tout ce qui relevait de inattendu.

Un brin intimidé d'être seul avec Syndrell, il détourna le regard vers l'horizon qui se présentait à lui et resserra les pans de son manteau sur sa poitrine. Pour quelqu'un d'aussi décidé à rester discret, la couleur de son habit n'aidait guère, mais cela faisait des années qu'il le possédait, et il s'y était attaché. C'était l'une des rares choses qui le rattachait à son passé, au nom des Til'Arian... Et il ne pouvait s'en défaire, attaché malgré lui à son enfance, et son adolescence.

Il hocha sobrement la tête quand la marchombre annonça leur départ pour l'écurie. Son cœur battait fort dans sa poitrine. Il se sentait perdre légèrement pied. Il n'aimait définitivement pas l'imprévu. Ce fut donc avec un grand soulagement qu'il aperçut ensuite la silhouette endormie de Nicolaï. Ce qu'il faisait à dormir à même le sol, il n'en avait aucune idée, mais il était là. c'était l'essentiel.

Le rire de Syndrell le surprit, et il sentit un sourire flotter sur ses lèvres quand elle réveilla l'autre apprenti, ce qui l'étonna lui-même. Debout les crabes, la mer monte ?... Il secoua la tête, mais la pointe infime de joie ne le quittait pas et somnolait dans sa poitrine. Les joues rouges de Nicolaï, gêné, y étaient pour beaucoup. Loin de susciter du mépris, la confusion de l'autre apprenti le détendait.

Quant à l'écurie, elle le ravit. Voilà un terrain qui ne lui était pas inconnu. Il avait appris à monter et s'occuper des chevaux sous l'égide de sa mère, qui avait veillé avec minutie à l'apprentissage de ses enfants, et avait renouvelé le contact lorsqu'il s'était fait mercenaire. Les chevaux l'aimaient bien, lui, sa douceur et son calme, et c'était réciproque. Les bêtes étaient moins cruelles que bien des hommes ou des femmes.

Il attrapa la carotte que lui tendait Syndrell, hocha la tête à sa question.

- Je n'ai pas de cheval, mais je sais monter, répondit-il avec, toujours, cette voix basse, comme s'il craignait de trop exister.

Suivant son instruction, il fit le tour des box, cherchant une monture qui attirerait son regard. Il tomba sous le charme d'une jument à la robe grise et prénommée Brume. Fine, l'air calme et aux yeux intelligents, il sentit qu'elle irait avec son propre caractère.

Il se glissa dans le box de la jument et commença en lui présentant la carotte, dans laquelle elle croqua avec joie. Il passa une main douce sur son encolure, ravi qu'elle l'accepte, et s'éclipsa le temps d'aller chercher les équipements.

Revenu, il prit le temps de la brosser et de vérifier que ses sabots avaient été curés. Il la sella et harnacha sans peine, ayant largement l'habitude, et la jument se laissant faire sans protester, et finit par la sortir du box, se présentant à Syndrell. Comme cherchant à se dissimuler derrière l'animal, il se tenait contre le corps de Brume, appréciant sa chaleur et l'odeur familière.

Il remarqua avec surprise que Nicolaï s'était aussi rabattu sur un cheval à la robe claire, et qu'il l'avait sellé sans problèmes. Avait-il l'habitude des chevaux, lui aussi ?

Il dirigea ses yeux noirs vers la marchombre, intrigué. Qu'allait-elle leur annoncer, maintenant ?
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Déc 2019, 20:00

Nicolaï et Emrys apparurent finalement chacun avec un cheval sellé. Le premier avait choisi Idalgo, le second Brume – deux juments adorables que Syndrell connaissait bien. Elle approuva ces choix d’un hochement de tête et, constant que les garçons étaient à leur aise avec leur monture, décida de partir sans plus attendre ; elle se hissa souplement sur le dos de Vagabond et quitta l’écurie, puis l’Académie en compagnie de ses élèves. Au pas, ils s’engagèrent dans le sous-bois qui s’éveillait tranquillement.

Des écharpes de brume s’enroulaient autour des troncs noueux tandis que de minuscules gouttes de rosée scintillaient ça et là sur les feuilles, petites étoiles qui venaient parfois s’écraser sur eux lorsqu’un léger coup de vent faisait frémir les branches. Le calme qui régnait sous les frondaisons était apaisant… et tout à fait relatif : le trille joyeux d’un oiseau matinal résonnait quelque part, et lui répondirent les couinements énervés de deux écureuils en train de se disputer, là-haut, dans les sommets d’un gros chêne.

Syndrell ne disait rien. Laissant Vagabond mener la marche, elle s’étira comme un chat sur sa selle puis croisa les mains derrière sa nuque ; les yeux clos, un petit sourire de bonheur sur les lèvres, elle écoutait ce que murmurait le vent dans les arbres, le bruit rythmé du pas des chevaux sur le sentier, et dans ce silence animé, elle prenait tout doucement conscience de sa chance : elle partait en voyage avec Emrys et Nicolaï. Le groupe était au complet. Que souhaiter de plus ?

Narek, souffla son cœur, traître au possible – elle l’apaisa en serrant son poing tout contre. Oui, Narek lui manquait terriblement, mais il lui suffisait de convoquer ses traits dans sa mémoire pour apaiser ses craintes et réfréner son impatience : bientôt. C’était une promesse à laquelle ni l’un, ni l’autre ne se déroberait.

La marchombre reprit les guides de Vagabond et le laissa adopter un trot rapide. Du coin de l’œil, elle regarda comment ses élèves se débrouillaient. L’assiette d’Emrys était impeccable. Se rappelant le soin tout particulier avec lequel il avait décoché ses flèches, elle réalisa qu’il avait eu accès à une formation par le passé – des leçons destinées à le rendre expert dans chacun de ces domaines. Elle se demanda si quelqu’un avait eu l’idée de lui apprendre à être heureux.

Nicolaï, de son côté, n’était pas en reste : il se débrouillait avec sa maladresse habituelle, mais lui aussi avait des bases solides en matière d’équitation. Tant mieux pour lui car Idalgo avait un caractère bien trempé ! Cela dit, il n’aurait pas pu choisir meilleure monture, car la pétillante jument était tout à fait celle qu’il lui fallait. Plus calme, Brume convenait parfaitement à Emrys.

Une heure durant, ils voyagèrent sans qu’aucune parole ne soit prononcée. Chacun savourait l’instant à sa manière et seul le silence était capable de voir se forger les premiers liens de leur groupe. Et puis le sentier bifurqua, la forêt s’éclaircit ; lorsqu’ils franchirent la lisière, ce fut pour découvrir l’immensité miroitante du lac Chen. On le disait sans fond et aussi qu’une Dame y vivait, mais Syndrell ne l’avait encore jamais vue.


- Elle est peut-être timide, dit-elle à ses élèves dans un clin d’œil pétillant de malice.

Ensemble, ils s’engagèrent sur la piste qui contournait le lac par le sud. Le temps était suffisamment clair pour leur permettre de distinguer une barrière montagneuse à l’horizon : c’étaient les Dentelles Vives, qu’ils atteindraient d’ici deux jours, en gardant le rythme. Deux jours durant lesquels ils longeraient le lac Chen. C’était dire à quel point celui-ci était vaste…

Un peu avant midi, ils firent une halte dans le petit port d’Eilung. La seule et unique auberge était minuscule mais chaleureuse, tenue par un couple de femmes que Syndrell connaissait bien : Soline, la jolie rouquine au tempérament de feu, avait autrefois servi dans la caravane de Naagrarh. Sa compagne, Andraelle, venait des contrées Faëlles d’où elle était originaire par sa mère. C’est pourquoi sa peau était plus foncée, ses yeux taillés en amande et ses cheveux bruns parsemés de mèches d’un blanc immaculé.

Evidemment, ce n’était pas par hasard que Syndrell s’était arrêtée chez elles : deux raisons s’étaient imposées à elle. La première, c’était le poisson grillé qu’elle dégusta avec délice et la seconde, c’était parce que Nicolaï et Emrys étaient avec elles. Qu’allaient-ils penser de cet endroit, du bonheur que l’on respirait à plein nez et qui brillait fort dans les yeux de ses deux amies ?


- Tu n’avais pas montré ta frimousse depuis longtemps ! la gourmanda Soline, les poings sur les hanches.
- Et voilà que tu débarques sans prévenir, avec deux autres adorables frimousses ! renchérit Andraelle. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir, messieurs ?

Tout au long du repas, elles furent aux petits soins pour Emrys et Nicolaï. Leur gentillesse n’avait rien de feint ni de gênant : chaque mot était une douceur qu’il fallait savourer en toute simplicité. Il fallut reprendre la route ; au moment de se quitter, Soline fit promettre aux garçons de revenir les voir quand ils le désiraient. Andraelle en profita pour attirer Syndrell à l’écart, et lui murmurer au creux de l’oreille :

- Est-ce que tu sais, pour Emrys ?

D’un clignement de paupières Syndrell répondit par l’affirmative. Elle n’était pas étonnée que l’œil vif de son amie ait su déceler en une heure ce qu’elle-même avait mis presque vingt-quatre heures à deviner.

- Veille bien sur eux, petite loutre.



*



- Ne jetez pas votre poignard : comme avec les flèches hier, votre lancer ne prendra fin que lorsque la lame se sera fichée à l’endroit voulu. Accompagnez-la jusqu’au bout.

Démonstration faite, Syndrell recula d’un pas. Ils s’étaient arrêtés à l’ombre d’un petit bosquet pour faire boire les chevaux ; la marchombre avait décidé d’en profiter pour faire quelques exercices de lancer. La cible était le tronc d’un saule pleureur : son écorce était assez souple pour qu’une lame de poignard s’y enfonce sans difficulté, et pour que le lancer puisse la récupérer sans avoir à se démettre une épaule.

- Nicolaï, tu commences. Au bout de trois essais, tu laisseras la place à Emrys.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeJeu 26 Déc 2019, 20:05

L’air du matin, le réveillait petit à petit, le bruit de la forêt était là en arrière plan, les mouvements du cheval qui semblait le bercer. Il observait la forêt la tête plein de rêve, les yeux mis ouverts. La forêt lui paraissait encore plus belle qu’hier, combien de merveille de ce monde reste-t-il à découvrir. Dans son champ de vision entra Emrys, il était venu lui aussi, 3ans, il le côtoierait pendant 3ans. Sa posture était impeccable, à l’inverse de la sienne qui était pas totalement maîtrisé, cette fois-là il n’éprouva de gêne, de honte, d’infériorité, il observa, attentivement ce qu’il faisait de mieux que lui pour replacer sa posture. D’où venait-il pour être aussi doué dans tous les domaines ?
Quelle importance au fond, il n’avait pas l’air moins perdu dans la vie, dans l’existence que lui. Il se promit une chose d’essayer de devenir proche de lui, de devenir son ami dans ces 3 ans en plus de suivre la formation. Une promesse silencieuse.

Lui qui n’était jamais monté sur un cheval plus d’un quart d’heure sur un cheval avait du mal à rester en place, personne ne parlait. Il se demandait combien de temps aller durer ce silence entre eux, vers où ou vers quoi allaient-ils en cette matinée. Nicolaï n’avait jamais parlé autant de temps sans prononcer un mot en présence d’autre personne. Il se retenait de poser une question sentant l’atmosphère propice au silence. Syndrell accéléra, dans un même mouvement, ils la suivraient, la fin de la forêt.

Un lac, le lac Chen. Nicolaï en avait entendu parler, mais il ne l’avait jamais vu. Il était encore plus beau que dans les récits des itinérants, il ne pensait pas cela possible. Il se perdit dans la profondeur du lac, il eut l’impression que celui l’observait en retour.



- Elle est peut-être timide, dit-elle dans un clin d’œil pétillant de malice.


Elle ? C’est-à-dire ? La dame du lac, dans les histoires que racontait les itinérants, il y avait une dame qui était supposé y vivre.

- Peut-être qu’elle ne peut respirer hors de l’eau et qu’elle espère qu’on la rejoigne…
Murmura-t-il pour lui, se doutant que dans le silence ambiant ces compagnons entendrait ces mots

Si une dame habitait vraiment dans ce lac, elle devait se sentir si seule, à voir les humains autours du lac sans pouvoir leur parler. La solitude dans un lac si beau. La solitude comme un venin, comme un antidote, comme une lame à double tranchant.

En longeant le lac, le soleil sur sa peau, il se demanda à quel point il était grand, combien de temps pourrait-il le l’observer, le bleu de ses yeux perdu dans celui du lac.

Aux alentours de midi, Syndrell les dirigea vers une auberge dans un petit port. Nicolaï apprécia l’idée de se dégourdir les jambes, l’idée de manger aussi, même s’il n’était pas un habitué des auberges. Après avoir attaché les chevaux, ils franchirent la porte. Plusieurs choses le frappèrent l’affluence malgré la taille de la ville, la chaleur du lieu tout le monde souriait, la couleur de peau d’une des deux aubergistes, faël sûrement, il n’en avait jamais rencontré mais ce qui le marqua surtout et qui fit qu’il les fixa fût leurs mouvements, leurs façons de se regarder, de se frôler, de se toucher. Elles étaient plus qu’amie, leur amour transpirait à chaque geste, regard l’une envers l’autre, remplissant la taverne toute entière. Le spectacle était magnifique, leurs amours l’une pour l’autre étaient magnifique. Peut-être était-ce parce Nicolaï n’avait jamais rencontré de couple de même sexe, ni même en soi vu de personne qui aimait comme lui des gens de même sexe du moins visiblement. Doucement il sentit les larmes lui monter aux yeux, des larmes de joie, de bonheur. Doucement il sentit dans son cœur se tracer l’espoir d’un futur, la vision d’un futur. Il ferma les yeux, essuya rapidement ces yeux trop humides.

- Tu n’avais pas montré ta frimousse depuis longtemps ! L'apostropha une des deux aubergistes

Elle venait donc souvent, la dernière question qu’il avait posée sur le toit avait dû lui sembler idiote.


- Et voilà que tu débarques sans prévenir, avec deux autres adorables frimousses ! Renchérit l'autre aubergiste. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir, messieurs ?

Nicolaï bredouilla doucement intimidé

- euh… je… Peu importe juste quelque chose sans viande ni poisson je n’ai pas vraiment cela si possible… Comment dire… je préfère ne pas manger d’animaux… Enfin si possible... Merci d’avance...

La douceur, la gentillesse dont elles faisaient preuve, fit comprendre très vite à Nicolaï pourquoi la taverne était pleine à craquer. La qualité de la cuisine aussi, chacun de ses légumes fondant délicieux. Tout le monde souriait parce qu’elle était là, parce qu’elles brillaient d’amour et de tendresse, Nicolaï se surprit lui-même à sourire sans vraiment s’en rendre compte. Il ne fut pas dur à convaincre de revenir ici quand il le souhaiterait. De retour sur les cheveux, Il regarda Syndrell puis l’auberge, les conduirait-elle ici de nouveau ? Peut-être pas. Il revient sans elle, soit après sa formation, dans trois ans, pour célébrer sa réussite ou s’il échouait avant pour panser ses plaies. Dans ces deux cas, revenir lui ferait du bien, revenir ici.

*

Plus tard dans l’après midi, ils firent de nouveau une pause. Nicolaï espérant secrètement une rapide sieste, ses espoirs s’envolèrent très vite.

- Ne jetez pas votre poignard : comme avec les flèches hier, votre lancer ne prendra fin que lorsque la lame se sera fichée à l’endroit voulu. Accompagnez-la jusqu’au bout.


Il la regarda effectuer le mouvement, fluide, mélodieux, harmonieux. Elle semblait faire véritablement un avec le couteau.

- Nicolaï, tu commences. Au bout de trois essais, tu laisseras la place à Emrys.


Il récupéra le couteau dans l’arbre, respira, ferma les yeux. Se concentra sur le couteau, sur son poids sa forme, son équilibre. Étudiant le couteau, ce n’était pas son premier lancé. Il avait auparavant lancé des couteaux, la majorité du temps pour ralentir des gardes, marchands qui le suivaient. L’acte ne demandait pas une grande précision. Cependant l’exercice que demandait Syndrell était au-delà du simple lancer. Il prit une inspiration, rouvrit les yeux, fixa le centre du saule pleureur, l’encoche que le lancer de la marchombre avait créé, il jeta le poignard.

Il ne toucha pas l’arbre, il ne ressentait pas le fait de l’avoir suivi. Il partit directement le chercher, recommença plus lentement cette fois son mouvement.

Je dois l’accompagner, comme la flèche, mon mouvement ne se finit qu’au moment où l’arme ne bouge plus. Respire, suis.
Il réussit cette fois-ci à toucher l’arbre, directement il réessayait, se mouvant pour aller chercher la lame juste au moment où elle toucha l’arbre. Il n’avait encore une fois pas réussi à suivre le mouvement de son lancer, il se détachait tout de suite.

Dernier essai, je dois vraiment la sentir, la pointe de la lame.

Nicolaï passa le bout de son doigt sur la pointe, provoquant une micro-coupure, une goutte de sang qui coula dans le creux de sa main. Le geste sûrement trop dramatique, lui permit véritablement de placer, les yeux fermés, où était l’extrémité de son lancer.

La pointe, rien d’autre.

Il décida de ne point ouvrir les yeux pour ces essais, concentrant tous ces sens sur le prolongement de son corps se situant dans sa main. Cette fois-ci il ne toucha point l’arbre, mais il sentit, le mouvementent, la trajectoire du couteau et ne brisa le lien ouvrant les yeux uniquement quand celle-ci toucha le sol. Nicolaï ramassa le couteau le tendit vers Emrys le manche en avant, cherchant du regard Syndrell, interrogatif. Quel était le plus important entre finir le lancer ou toucher la cible.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeLun 30 Déc 2019, 20:06

Emrys ne regrettait pas son choix de cheval. Douce, calme et empathique, elle s’accordait à son caractère plutôt nerveux et l’apaisait. Il savourait doucement le pas du cheval, familier et réconfortant, la chaleur de la jument, l’air frais aux odeurs de forêt autour d’eux.

Eux. Il sentait se créer un lien différent entre lui, Nicolaï et Syndrell, différent de celui qu’il avait eu avec sa famille, son maître d’armes, les mendiants d’Al-Jeit, les autres prostituées, puis les mercenaires… Un lien sur lequel il ne parvenait pas encore à mettre de mots, tant il lui paraissait nouveau et étrange, bien que pas désagréable.

Il en arriverait presque, songeait-il en observant le dos de Syndrell et ses magnifiques cheveux bleus, à espérer trouver sa voie ici ; c’était un sentiment infime, auquel il ne savait s’il pouvait s’y accrocher ou non, tant il craignait tomber dans le vide. Un fil sur lequel il dansait, funambule, poupée désarticulée.

Nicolaï semblait également à l’aise avec sa monture, bien que moins que lui – il n’en tirait aucune fierté orgueilleuse et déplacée cependant – et il se demanda quel avait été le parcours de l’autre apprenti ; ce qu’il avait lui-même affronté, pour que leur première confrontation se finisse dans les larmes du garçon. Il sentait cependant un mur entre eux, qui pour le moment les empêchaient de communiquer sur leurs natures profondes ; plus tard, peut-être ?

Il ferma les yeux, décidant de savourer la promenade, les odeurs du sous-bois, de la terre foulée à leurs pieds, des montures aux fragrances animales. Il resserra son manteau rouge sur lui pour se préserver du froid de la rosée et des légers vents qui, furtivement, se glissaient dans ses manches, dans sa nuque, pour hérisser ses cheveux.

Les bruits, aussi ; son sens de la vue éteint pour le moment, il écoutait tout autour de lui, les gouttes d’eau qui chutaient, les pas des chevaux, les cris des oiseaux, leurs respirations – buées dans l’air matinal.

Le changement de rythme imposé par la marchombre lui fit rouvrir les yeux, et il s’y accorda sans difficultés. Un bref instant, il croisa les siens, or liquide contre le noir des profondeurs, et eut la fugace impression de sentir son cœur étreignit, comme s’il avait capturé quelque pensée vagabonde sans pour autant en saisir le sens.

La sensation partit, la pensée l’accompagnant également, et il se recentra sur le trot rapide auquel ils étaient astreints. L’heure coula paisiblement, et il manqua presque d’en somnoler sur Brume, apaisé. Il rouvrit les yeux pour découvrir le Lac Chen. Il l’avait déjà aperçu, bien sûr, mais dans ce moment de sérénité, le perçut différemment ; comme s’il avait un regard nouveau, dans la transe légère qui l’enveloppait.

- Elle est peut-être timide, leur dit Syndrell, et il se demanda s’ils n’étaient pas juste trop infimes dans l’existence de la Dame pour qu’elle se révélât à leurs yeux de simples mortels.

Autre pensée fugace, qui se délita dans l’instant.

* * *

Leur halte dans l’auberge le sortit de sa légère torpeur. A nouveau, il devait se confronter à des inconnus, et se replongea presque d’instinct dans son manteau, cherchant à se faire invisible derrière Nicolaï et Syndrell.

Il fut un brin rasséréné de voir un couple de femme, redoutant avantage les hommes. Il trouva par ailleurs particulièrement belle celle d’origine Faëlle, détonant parmi les gens qu’il avait l’habitude de croiser ; quoique, se remémora-t-il, une descendante Faëlle avait officié un temps dans le bordel où il avait travaillé, sans qu’il n’ait eu davantage l’occasion de lui parler. Il parlait déjà peu à cette époque, quoi qu’il en soit, à part à Sonrίa ; mais cette dernière avait et occupait toujours une place à part.

Il dégusta le repas, rougit des attentions que leur portaient les tenancières de l’auberge, confus d’être ainsi, avec l’autre apprenti, le centre de l’attention, derrière lequel il tâchait avec application de se dérober, en vain. L’œil sagace d’Andraelle, notamment, le troublait, ce qui le poussait à se replier sur lui-même. Il sut cependant apprécier l’atmosphère, pure et calme, porteuse d’un bonheur qu’il ne vivait plus depuis longtemps.

Partir fut un soulagement, mais il garda un bon souvenir de l’endroit et des deux femmes.

* * *

Après l’arc, le lancer de poignard. Ce n’était pas quelque chose auquel Emrys s’était déjà essayé. Jamais le maître d’armes de son enfance ne leur avait proposé cela, à lui et son frère Andrea, et si les mercenaires qu’il avait un temps côtoyé s’y amusaient parfois, il ne s’était jamais mêlé à leurs jeux.

Il se recula légèrement pour laisser toute latitude à Nicolaï, intéressé par ce dont lui était capable. Ses yeux brillaient, observateurs, revenant à l’époque où il admirait sa mère et son maître d’armes esquissaient des parades pour qu’il les imite.

Il ne jugea aucun de ses lancers, pas plus que sa manière de visualiser la pointe de la lame, et récupéra le poignard en hochant la tête. Se plaçant face au saule pleureur, il se perdit brièvement dans les branches qui retombaient, se reprit. Comme avec les flèches…

Il ferma les yeux, lame en main, se tourna légèrement de profil. Prit son temps, essayant de se détacher de l’idée qu’il était observé, après avoir été observateur.

Premier lancer. Si le poignard toucha l’arbre, ce fut par le pommeau. Il alla le chercher sans mot, revint à sa place. Respira profondément. Ne faire qu’un avec le poignard… Il avait toujours le sentiment que quelque chose lui échappit, mais il était détendu, davantage que lorsqu’ils s’étaient entraînés à l’arc. La balade, l’escale à l’auberge lui avaient vidé l’esprit, pour laisser place à lui, la lame, l’arbre.

Lui, la lame, l’arbre.

Second lancer. Le poignard se ficha dans l’herbe, pointe en avant. Un pas en avant. Un lien, quelque chose. Il ramassa l’arme. Se remit en place.

Troisième lancer. Inspiration, expiration. Lui, la lame, l’arbre. Il lança.

Bruit mat. Il rouvrit les yeux.

Sur le côté de l’arbre, pas loin de finir dans l’herbe, le poignard s’était fiché dans l’écorce.


[« Elle se demanda si quelqu’un avait eu l’idée de lui apprendre à être heureux. » mon cœur s’en remet pas, Syndrell, c’est pas très aimable d’essayer de causer des crises cardiaques à ses élèves Very Happy]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeMar 14 Jan 2020, 10:29

- Joue davantage du poignet, Nicolaï. Comme ça, tu vois ? Tu obtiendras la force et la vitesse qui te manquent. Emrys, ne lâche pas le poignard trop tôt, attends d’avoir le bras complètement détendu… voilà, c’est ça.

Exigeante et bienveillante, Syndrell continua d’accompagner ses élèves de sa voix tranquille. Ils s’entraînèrent au lancer jusqu’à ce qu’elle distingue le tremblement familier des muscles fatigués dans leurs bras. Le soleil avait parcouru du chemin lorsqu’ils se mirent à nouveau en selle, mais à quoi bon s’en inquiéter ? Nul ne les attendait là où ils allaient.

La leçon ne s’arrêtait toutefois pas parce qu’ils reprenaient la route. Chevauchant entre eux, Syndrell leur expliqua l’importance d’utiliser un poignard parfaitement adapté à la forme de sa paume, la force de sa main et à sa façon de lancer. Bavarde intarissable, elle ne les assommait pas avec de grands discours figés, émaillant au contraire ses explications d’une multitude de parenthèses, chacune liée à une plante qu’ils croisaient, au vol d’un oiseau de proie au-dessus de leurs têtes, à la ligne épurée des montagnes qui se dessinait devant eux.

Nicolaï et Emrys écoutaient. Attentifs à leur manière, ils troublaient peu ce débit de paroles mais le provoquaient lorsque celui-ci faiblissait. Ils écoutaient, et ils apprenaient. Avaient-ils conscience du chemin déjà parcouru ? De celui qui restait encore à parcourir ? De ce chemin, tout simplement ? Et de la direction qu’ils prenaient ensemble ?

Reine de l’hiver, la nuit tomba vite, tel un manteau glacial qui se posa brusquement sur leurs épaules. En poussant encore un peu ils atteindraient l’endroit où les Dentelles épousent le lac, mais Syndrell décida de faire halte avant que ses élèves ne claquent trop fort des dents. Ils s’arrêtèrent sur la berge couverte de gros galets ronds. A l’abri d’un éboulis de rochers, Syndrell leur montra comment allumer un feu avec trois fois rien, puis elle les laissa s’occuper des chevaux, y compris de Vagabond, tandis qu’elle préparait le repas.

Ils mangèrent tranquillement, réchauffés par les hautes flammes et bercés par le silence nocturne qui, si l’on tendait la bonne oreille, fourmillait de petits bruits : le vol feutré d’une chouette, le couinement du mulot qui cherche à lui échapper, le frémissement du vent dans les buissons de chardons, le léger murmure de l’eau caressant les galets…

Certaine que les garçons s’étaient suffisamment reposés, Syndrell se leva et contourna la flambée. Simplement vêtue de sa tunique de cuir souple, elle ôta ses bottes frappées de l’esquisse de la loutre, et invita ses élèves à en faire de même. Le contact des galets sous la plante des pieds était froid et pouvait perturber, au début. Mais c’était nécessaire pour éviter de glisser.

La marchombre prit le temps d’attacher ses longs cheveux en une tresse unique qui tombait dans le creux de son dos. Un mince ruban acheva sa coiffure, identique à celui qu’elle noua à sa ceinture. Deux rubans, deux apprentis. Une consigne. Ou un défi.


- Dérobez chacun un ruban.

Jambes légèrement fléchies, Syndrell adopta une garde de combat simple, mais efficace. Elle déjoua si vite la première tentative que la surprise brilla dans les yeux de ses élèves.

- Encore.

Cette fois-ci, elle pivota sur elle-même lorsqu’une main se tendit vers sa ceinture et son talon fouetta l’air, balayant Nicolaï qui tombas sur les fesses et frappant Emrys au niveau de l’épaule.

- Encore.

Deux rubans et un regard pétillant de malice narguaient Emrys et Nicolaï.
Allaient-ils mordre à l’hameçon ?



[Désolée Emrys, je ne compte pas m'arrêter de sitôt Razz]
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Jan 2020, 23:03

Essayer, rater, essayer, s’améliorer. La douleur dans ses muscles, dans le creux de sa main, la voix de Syndrell. Lui rappela plusieurs apprentissages, les deux seuls qu’il avait suivis.

Celui de la lecture et de l’écriture, mouvement précis, conseil exigent.

Celui de l’escalade, douleur dans son corps, joie d’avancer.

Quand ses muscles commencèrent à trembloter de fatigue, Syndrell annonça le retour en selle, il fut soulagé, n’étant pas sûr d’avoir encore la force de lancer de nouveau un couteau et il avait hâte de retourner à cheval, il appréciait le contact des animaux. Se mettant en selle, il s’allongea brièvement  sur l’encolure d’Idalgo respirant l’odeur du bord du lac dans ses poils. Syndrell commença à parler, l’intérêt du poignard de sa forme… Nicolaï se releva pour ne pas s’endormir sur ce flot de parole, doux et captivant. Tant d’information sur le monde, les plantes, le paysage, tous les animaux qu’il croisait. Il y avait tant à apprendre, un sourire s’était dessiné sur le visage de celui-ci sans qu’il y fasse attention. Syndrell semblait savoir plus de chose que les bibliothèques poussiéreuses où il était rentré tant de fois, plus ou moins légalement. La nuit arriva plus vite que Nicolaï l’eu cru. Il était habitué au froid de la nuit, à la noirceur du monde et à la beauté des étoiles mais peu au silence. Syndrell avait arrêté de parler, les animaux s’étaient presque tous tus, loin du bruit des villes ou des caravanes. Nicolaï savourait chaque bruit au loin.

Ils firent une halte allumèrent le feu, Syndrell leur demanda de s’occuper des chevaux. Nicolaï n’osa pas briser le silence, qui le pesait. Il voulait parler à Emrys, partager ses peurs, son impatience, sa joie, ses interrogations. Il regarda le ciel et repensa à quelques semaines au paravent dans cette caravane avec l’autre marchombre, son travail était de s’occuper des cheveux, d’aider en cuisine, d’aider les éclaireurs, des tâches semblables qu’il avait fait des dizaines de fois. Une larme coula sur sa joue, il ne savait pas vraiment quel sentiment serrait son cœur.

Syndrell leur donna de la nourriture et ils s’assirent en silence autour du feu, ses yeux se perdirent dans la contemplation de celui-ci.

Il repensa à la journée d’hier, différente et semblable. Seulement trois ans ? Si long et si court. Presque un quart de ce qu’il avait déjà vécu avec eux. Il n’était pas resté si longtemps avec des personnes depuis l’orphelinat, il fit une prière secrète à la lune qu’aucun des deux ne mourut ou ne coupèrent les ponts avec lui avant la fin de ses 3 années.

Je lui ai offert 3 ans de ma vie, elle doit rester vivante pour moi en échange durant ce temps c’est la moindre des choses.

Une question fugace traversa son esprit.  

Les marchombres peuvent-ils mourir ?

Repos sans un bruit, allonger vers les étoiles, les regardant immobile.

Syndrell bougea, il se releva, réflexe, à l’affût de ses consignes. Il enleva ses bottes, grimaça au contact du froid, sachant que la température anesthésierait bientôt ses pieds de toute sensation.

Deux rubans, ceinture, cheveux, identique.


- Dérobez chacun un ruban.

Nicolaï fonça sans réfléchir, en premier impulsif, testant Syndrell. Elle réagit extrêmement rapidement, rien à voir avec les mercenaires à qui il avait déjà volé des bourses. Le souci ne semblait pas de décrocher le ruban mais d’arriver jusqu’à lui. Nicolaï se mordit la lèvre inférieure.

- Encore.

Il repartit, accompagné d'Emrys cette fois-ci, avant même qu’ils se rendent vraiment compte de la situation, il se retrouva sur les fesses, il avait visé celui de ses cheveux, elle l’avait repoussé avec aussi peu de difficultés que s’il était un moustique. Force et rapidité. Elle semblait plus danser que se défendre.

- Encore.

Elle était beaucoup plus forte, doué et rapide. Il leur fallait une stratégie, une technique, au moins de la surprise et surtout de la coordination. Il ne démarra pas tout de suite, lançant un regard interrogateur à Emrys. Il allait déjà avoir besoin de lui.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 01 Fév 2020, 18:24

Il écoutait. Tant les conseils qu'elle prodiguait à Nicolaï, que ceux qui lui étaient destinés. Maintenant qu'il s'était engagé dans la voie qu'elle leur avait proposée, il était déterminé à faire de son mieux ; d'exceller. Pour quoi faire ensuite, il l'ignorait, mais il avait une voie balisée devant lui, à la durée définie. Il ne lui restait plus qu'à la suivre et d'aviser ensuite quoi faire.

Il n'était pas vraiment de ceux qui lançaient des projets sur le long terme, de toute façon. L'avenir se dessinait sous ses pieds et il ne le projetait pas, avançant à petits pas sur le chemin mitigé qu'il traçait pour le moment.

Et donc il écoutait, attentif. Tant lors du lancer de poignard, qu'une fois à cheval, retrouvant la tranquillité de Brume avec une pointe de bonheur, et délassant ses bras. Se laissant bercer par les paroles de Syndrell, retenant ses leçons avec attention.

Le temps passant, la chaleur des flancs de la jument ne parvint à contrer la froid qui vint avec la nuit. Emrys serra les pans de son manteau, soufflant doucement sur sa main pour la réchauffer. La bise maligne se faufilait néanmoins dans ses manches, dans chaque recoin un peu découvert. Ils finirent par faire halte, à l'abri du vent.

Il regarda les gestes de Syndrell quand elle leur montra comment allumer du feu, bien qu'il fut rompu à cet exercice, en tant qu'ancien mercenaire. À ses débuts, pendant que les plus vieux riaient, s'amusaient et buvaient, il avait appris les gestes avec l'aide de camp ; avant que, le temps passant, il ne fasse parti du groupe, bien que toujours solitaire.

Le calme, cependant, différent de l'effervescence du camp d'une caravane, l’apaisait un peu, et il s'occupa de Brume et Vagabond avec plaisir, bien que le cheval de la marchombre fut plus récalcitrant. Les robes soyeuses sous ses doigts tandis qu'il les brossait lui apportait du réconfort.

Vint le repas, avec l'univers autour. Le silence dans lequel ils baignaient acheva de le détendre, bien qu'il ne touchât qu'à peine au repas, délicieux par ailleurs, préparé par Syndrell ; mais il avait beau regarder la nourriture, son estomac se rétractait en réponse, et la nausée envahissait sa gorge.

La perspective d'un exercice, pour laver son esprit et ses pensées entêtantes, fut donc bienvenue. Il se leva, abandonnant le feu qui le réchauffait jusqu'alors, retira ses chaussures d'un coup de pied, intrigué. La pierre froide sur la plante de ses pieds le fit frémir.

Toujours un brin envoûté, il la regarda tresser ses magnifiques cheveux, nota le second ruban, vint au premier.

- Dérobez chacun un ruban.

Garde de combat. Il l'imita, concentré. Il adressa un coup d'oeil furtif à l'autre apprenti. Il leur fallait donc se saisir d'un des rubans. Il estima à presque nulles leurs chances d'y arriver, mais n'en dit rien. C'était simplement un exercice.

Première tentative. Une vague floue et bleue, tranchée par du doré l'espace d'un instant, et il se retrouva de l'autre côté sans l'avoir même effleurée. Cœur battant, il tenta de mesurer l'écart qui les séparait. Échoua. Vit Nicolaï se précipiter et rater également. Loin des mercenaires qu'il avait pu déjà côtoyé, très loin au-delà, la marchombre était un défi vivant – et taquin.

Il vit la malice dans ses yeux quand il se retrouva déstabilisé par son coup de talon et, refusant de s’avouer vaincu ou de perdre contrôle de lui-même, il se concentra d'autant plus. Il ne l'aurait pas par la surprise, ni de front, ni de dos...

Défi impossible.

Cela ne l'empêcha pas de réessayer.

Puis, solitaire, il capta le regard de l'autre apprenti. L'idée de coopérer mûrit lentement dans son esprit. Oui, après coup, cela semblait évident ; il aurait même dû y penser plus tôt, mais son intelligence avait cédé devant sa légère tendance à la misanthropie. Mais comment se coordonner alors qu'ils se connaissaient à peine, et où échanger des informations devant la marchombre les grillerait ?

Après un temps de réflexion, il fit signe à Nicolaï, recula d'un bond pour s'éloigner de Syndrell. Les yeux étincelant, il se remémorait ses leçons de stratégie, inculquées par son ancien maître d'arme. Il se pencha à l'oreille de Nicolaï qui l'avait rejoint.

- Nous allons devoir faire cela à deux, tu as raison. Comment fait-on ? Un devant, un derrière, ou je te sers de promontoire pour que tu lui sautes dessus ?

Échafauder ainsi des tactiques lui fit violemment repenser à son frère Andrea, avec qui il discutait, il y avait si longtemps, des moyens de mettre leur fameux maître d'armes à terre – toujours en vain. Il se souvint des rires et de leurs regards brillant, et l'espace d'un instant, une expression de douleur absolue passa sur son visage, pour disparaître avec la nuit.
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Syndrell Ellasian
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeDim 02 Fév 2020, 19:23

« Encore ! »

Syndrell reprit place. Talons ancrés dans le sol, genoux légèrement fléchis, hanches de profil, elle était prête à toute éventualité. Ce n’était pas parce qu’elle était maître marchombre qu’elle commettrait l’erreur de sous-estimer ces deux-là ! Ils n’étaient pas ici par hasard. Chacun d’eux avait déjà prouvé sa valeur et toutes les promesses qu’une formation pouvait offrir. Ils étaient bien plus capables qu’ils le croyaient et elle se doutait que ce chemin à faire serait sans doute le plus long jusqu’à ce qu’ils aient enfin confiance en leur propre personne…

Un calme absolu l’habitait. Au centre de l’attention de ses deux élèves, elle se sentait scrutée jusque dans sa façon de respirer. Estimant que l’observation était essentielle pour l’apprentissage, elle les laissa faire sans les interrompre. Ce soir, c’était eux qui attaqueraient.
Avec tout ce qu’ils avaient.


- Encore, dit-elle après une énième tentative. Un Marchombre se rit du guerrier, vous savez ; il joue avec lui, pénètre son centre, lui vole sa force et, si besoin est, prend sa vie. Jouez avec moi. Trouvez votre centre, puis le mien. Comprenez ma force. Et la vôtre.

Elle ponctua sa diatribe en repliant les doigts en un geste d’invitation malicieuse. Resta parfaitement immobile lorsqu’ils se rapprochèrent imperceptiblement l’un de l’autre, mais nota ce détail dans un coin de sa mémoire. Ainsi, le parcours du combattant qu’elle leur avait fait affronter attachés l’un à l’autre avait porté ses fruits ? Quelque chose lui soufflait qu’elle n’allait pas tarder à le savoir.

Une étincelle flamboya dans son regard d’or en fusion.

Elle avait hâte.



[Ultra court, mais c'est pour vous permettre d'enchaîner Wink]
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Nicolaï Chéile
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 08 Fév 2020, 18:55

Il eut la sensation de vraiment communiquer avec Emrys, vraiment pour la première fois, dans le mouvement qu'il lui fit de reculer, de s'éloigner. Il exécuta le mouvement, en même temps qu'Emrys, un bond à l'unisson.

- Nous allons devoir faire cela à deux, tu as raison. Comment fait-on ? Un devant, un derrière, ou je te sers de promontoire pour que tu lui sautes dessus ?

Trop prévisible, il réfléchit, comment surprendre une Marchombre ? Comment essayer du moins ? Il se tourna vers son camarade.

- Je pense qu'elle va nous voir venir, on peut essayer de faire en sorte que ça soit moins le cas en tournant autour d'elle et en essayant d'attaquer en même temps, sans spécialement ce dire quand, si on a un rythme elle va le deviner, juste en se synchronisant ensemble, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. On peux courir ou marcher, l'importance c'est de ne jamais s'arrêter, de se relever tout de suite et d'essayer d'aller a une vitesse similaire pour rester globalement en face a face, plutôt rapprocher comme cercle qu'elle n'est pas tant que ça le temps de venir

Technique qu'il avait déjà observé dans la rue, des groupes de voleur pour s'attaquer à une personne plus forte ou mieux défendu si il avait des gardes du corps, même si la pratique se faisait en marchant, se perdre dans la foule, attaquer en même temps, à 4 ou 5. Mais il n'avait pas de foule où se perdre et il était 2. Il ne l'avait jamais appliqué, il n'avait jamais volé en groupe ou pour plus que ce dont il avait besoin, même s'il préférait viser les riches, qui ne se retrouveraient pas sans manger le soir si 2 ou 3 pièces venaient manquer a leurs bourses. Il prenait beaucoup de plaisir à voler leurs bourses et la remettre ensuite, vite, rapidement, 3 pièces en moins.

Il ne, c'était fait prendre qu'une fois, en remettant une bourse, l'homme avait crier au voleur une fois qu'il est terminé. Il n'avait rien dit, avant juste montré la bourse, attachée à la ceinture, toujours pleine, moins 5 pièces, aucune différence au poids et ce genre de personne ne comptais pas leurs pièces.

L'homme n'avait rien dit de plus et Nicolaï avait disparu dans la foule.

Il avait envie de jouer, l'exercice n'était qu'un jeu, comme le vol, encore plus que le vol, vu que le fait de manger ou non ce soir n'était pas en question. Il sourit, se mit en position pour sauter vers Syndrell, un saut vers elle dévier qui lui permettrait de débuter à courir.

Ses souvenirs furent chassés par une douleur sur le visage de l'autre apprenti, fugace. Devait-il demander ? Il souhaitait le faire, savoir si cette douleur pouvait être apaisée, par ses mots, il en doutait, Emrys ne lui répondrait pas si celui lui demandait s'il allait bien et de toute manière la réponse était sûrement non. Il opta pour faire comme s'il n'avait rien vu, lui sourit cependant.


- Honneur aux plus âgés, Monsieur ? Je vous suis !

Tentative d'humour pour d'étendre son partenaire, cependant, il était près à sauter dès qu'il sauterait, accompagné d'un clin d'oeil pour tenté de bien souligné l'ironie de la situation au vu du fait, qu'ils étaient tout deux en sueur, pieds nues, sur le bord d'une rivière.  
[Je m'excuse si vous avez eu plusieurs notifications il s'est envoyé deux fois bouuuh ]


Dernière édition par Nicolaï Chéile le Sam 08 Fév 2020, 18:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 08 Fév 2020, 22:02

Un Marchombre se rit du guerrier ; il joue avec lui, pénètre son centre, lui vole sa force et, si besoin est, prend sa vie. Trouvez votre centre...

Emrys était déstabilisé. Jamais son maître d'armes n'avait parlé ainsi, et pourtant il ne lui semblait pas que son éducation aux armes avait été mal faite. Non, c'était tout un concept qu'il découvrait, et avec lequel il devait se familiariser.

… puis le mien.

Trouver le souffle du combat pour s'en imprégner, danser sur le même rythme qu'elle, ou lui imposer le leur. Ils étaient trois et devaient devenir deux pour y parvenir. Coup d’œil à l'autre apprenti. Ils devaient danser sur le même rythme pour pouvoir ne faire qu'un face à la marchombre, plutôt que de rester chacun de leur côté.

D'où la proposition d'association.

Comprendre leur force, évaluer celle de leur maître et s'y confronter.

Son attention se reporta sur Nicolaï, plongé dans ses réflexions.

- Je pense qu'elle va nous voir venir, on peut essayer de faire en sorte que ça soit moins le cas en tournant autour d'elle et en essayant d'attaquer en même temps, sans spécialement ce dire quand, si on a un rythme elle va le deviner, juste en se synchronisant ensemble, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. On peux courir ou marcher, l'importance c'est de ne jamais s'arrêter, de se relever tout de suite et d'essayer d'aller a une vitesse similaire pour rester globalement en face a face, plutôt rapprocher comme cercle qu'elle n'est pas tant que ça le temps de venir

Emrys était un peu perplexe face à une telle tactique. Il se doutait que, quoi qu'il en fut, s'ils attrapaient le ruban, ce serait parce qu'elle les aurait laissé s'en saisir.

- Je crois que je vois où tu veux en venir...

Elle les verrait venir de toute façon, se retint-il de faire remarquer. La synchronisation n'était pas une si mauvaise idée, mais ils ne se connaissaient pas encore assez bien pour que celle-ci soit parfaite. Cependant, c'était un bon exercice pour la suite ; s'ils étaient trois, c'était bien pour parfois travailler en équipe, non ?

Il ne pouvait non plus se battre éternellement seul, même si l'admettre lui arrachait la gorge à la simple pensée de le formuler à haute voix.

- Récapitulons. On tourne autour d'elle et on essaie de l'attaquer en même temps pour lui dérober un ruban, tout en gardant un rythme similaire, c'est bien cela ?

Il se frotta le front. Oui, ils pouvaient tenter. Il suivit du regard l'autre apprenti qui prenait place.

- Honneur aux plus âgés, Monsieur ? Je vous suis !

Il grimaça face à la formule de politesse. Quelques souvenirs, de bals fastueux et de présentations guindées, lui revinrent en mémoire. On lui donnait alors du Madame, et à son frère du Monsieur. Ils étaient les inestimables rejetons d'une famille influente sur la politique de l'Empire, et devaient être traités avec tous les égards, toutes les précautions. Madame, Monsieur.

Aussi, ses yeux brillèrent d'agacement à l'interpellation de Nicolaï, mais il n'explicita pas sa réaction et se plaça en position.

Inspiration.

Expiration.

Avec la vague impression d'être ridicule, il fit un bond en avant, commença à courir autour de la marchombre, les yeux fixés sur les rubans – cheveux, ceinture, cheveux, ceinture –, si concentré qu'il ne perçut qu'à grand-peine l'irruption de Nicolaï dans le cercle pour le compléter.

Bientôt, ils furent deux à tourner en rond autour de Syndrell, et, le premier, Emrys tendit la main vers le fin ruban qui fermait la tresse de la jeune femme.

Ses doigts se refermèrent, déterminés.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeDim 16 Fév 2020, 23:05

Lorsqu’Emrys et Nicolaï passèrent à l’action en unissant leurs forces, Syndrell dut redoubler de vigilance et de rapidité pour suivre leurs mouvements et esquiver leurs tentatives. Combinées, leurs attaques étaient d’autant plus efficaces qu’ils étaient réellement concentrés sur leurs cibles ; lorsque les doigts d’Emrys frôlèrent le ruban de sa tresse, la marchombre se fendit d’un sourire satisfait.

- Tirer parti de tout ce qui peut être un avantage, c’est une bonne direction à suivre !

Rompant momentanément l’échange, elle revint sur quelques techniques observées chez l’un et chez l’autre, auxquelles elle ajouta de nouveaux éléments destinés à perfectionner celles-ci. Patiente, elle décomposait les mouvements pour qu’ils en mesurent tout le mécanisme, ou bien rectifiait leur position ; sa façon de montrer, de transmettre était mise en relief par la passion qui brillait dans l’or de ses yeux à la faveur du feu de camp.

- Il y a autre chose. Pour l’instant vous avez décidé de rester perpétuellement en mouvement et c’est une stratégie qui peut se montrer utile. Mais s’il est mouvement, un Marchombre peut aussi être absence de mouvement. Ombre et lumière, action et inaction, jaillissement et immobilité…

Syndrell avait conscience que ses paroles sibyllines pouvaient les déstabiliser – après tout, elle-même avait très souvent regardé son maître avec des yeux ronds comme des soucoupes, buvant littéralement ses explications, parfois sans rien en comprendre ! Elle comprenait désormais qu’il s’agissait en fait de pousser l’apprenti à réfléchir pas lui-même, à se faire ses propres opinions et à construire sa propre route. Néanmoins le concret n’était pas à oublier complètement et c’est sans se faire prier que Syndrell démontra son idée.

Elle ramassa un petit galet qu’elle plaça au centre de sa paume, puis elle demanda aux garçons de s’en emparer avant qu’elle ferme le poing. Elle ne bougeait pas d’un pouce en attentant qu’ils s’exécutent tour à tour. Et tout à tout ils échouèrent : ses doigts se refermaient toujours bien plus vite que les leurs. L’immobilité était aussi redoutable que le mouvement.

- Il ne s’agit que d’un entraînement, mais lors d’un duel véritable le principe est le même : un combat est un seul geste. Qu’il dure une seconde ou une heure, qu’il vous oppose à un ennemi ou bien à dix ; un seul geste. Un seul souffle.

Ils poursuivirent l’exercices un bon moment encore, et Syndrell sentit plus d’une fois des doigts fébriles effleurer les rubans qui virevoltaient avec elle. Ils étaient toujours en place lorsqu’elle mit un terme à cet entraînement nocturne. En face d’elle, Nicolaï et Emrys étaient épuisés, après une journée riche suivi par cet éprouvante leçon martiale. La jeune femme elle-même sentait une certaine fatigue peser sur ses épaules.

- C’est assez pour aujourd’hui, dit-elle alors, son souffle montant en buée dans l’air froid. Etirez-vous consciencieusement, maintenant, puis rejoignez-moi.

Après dix minutes d’assouplissement bienfaiteur pour les muscles grandement sollicités, Syndrell se plaça face au lac. Son regard glissa un instant sur la surface qu’audacieux rayons de lune faisaient scintiller, puis elle étira ses bras vers le ciel, comme pour tenter de capturer quelques étoiles, et les laissa retomber dans une lenteur maîtrisée. Elle réitéra son geste, partant cette fois-ci de l’extérieur vers l’intérieur.

Bras qui montent, inspiration.
Bras qui descendent, expiration.
Mouvements lents, emplis de justesse et de fluidité.
D’harmonie.

La gestuelle marchombre était une danse et le silence saturé d’énergie qui l’enveloppait, une invitation : sans rien dire, Syndrell proposait à ses élèves de glisser avec elle dans cet état de plénitude, de force et de tranquillité. Il n’y avait pas de secret, pas de technique, pas de recette ; tout était dans le partage, l’abandon, l’ouverture.

Ouverture au monde : aux ondulations des eaux du lac, aux clins d’oeils malicieux des étoiles, au vent glacé qui murmurait son approbation en faisant voltiger quelques flocons.

Ouverture à soi : à la respiration qui va et qui vient, aux muscles qui se détendent doucement, au cœur qui bat lentement. Rythme du corps et de l’âme.

Trois marchombres au bord du lac, tout en mouvements feutrés.

Là-haut, la lune sourit.




*



Il leur fallut trois jours pour franchir les Dentelles Vives. Bien sûr, c’était tout à fait possible de gagner du temps mais ce n’était justement pas l’objectif de ce voyage, et Syndrell s’arrangea justement pour que chaque heure, chaque endroit soit propice à l’apprentissage de ses élèves. Ils commençaient toujours la journée par s’échauffer en courant sur des distances plus ou moins longues et plus ou moins accidentées, afin de forger leur endurance et d’ancrer ce rituel dans leur quotidien.

Ensuite, ils avalaient un petit-déjeuner assez consistant. Syndrell avait remarqué qu’Emrys mangeait peu et généralement du bout des lèvres. Délicate, elle n’aborda pas cette question mais se débrouilla pour varier les repas, et surtout faire en sorte que le peu ingéré par le garçon soit suffisant pour lui insuffler toute l’énergie nécessaire dans les exercices qu’elle ne manquait pas, ensuite, de leur imposer.

C’est ainsi qu’ils gravirent des pans de falaises parfois brillants de givre, cherchèrent leur équilibre sur des corniches dangereusement escarpées, sautèrent par-dessus des torrents sauvages, s’affrontèrent à la lueur d’un feu et dormirent à la belle étoiles, bercés par le chant du vent dans l’écrin des hautes montagnes. Les deux rubans étaient toujours fixés à sa ceinture et à ses cheveux. Elle leur avait expliqué qu’il leur appartenait de les lui dérober, que cet exercice n’avait pas de fin et qu’à tout moment ils pouvaient tenter leur chance.

Et puis enfin, les collines de Taj se dessinèrent devant eux. Immensité de verdure enneigée ondoyant sous un ciel d’hiver très pur. A droite se dressait Ombreuse, dans leur dos la chaîne immaculée des Dentelles Vives, et devant eux… la liberté. C’était ainsi que Syndrell concevait la beauté d’un paysage qui offrait tant de possibles. Liberté de partir, de rester, de simplement contempler, de rêver.

Le trio traversa un petit bois et fit une halte dans un camp de bûcherons ; peu prolixes, ils partagèrent volontiers leur repas avec les trois voyageurs, qui repartirent en début d’après-midi. Vingt minutes plus tard environ, un mince sourire s’esquissa sur les lèvres de Syndrell. Encore cinq minutes s’écoulèrent avant que des silhouettes ne se dressent devant eux, sur le sentier forestier qu’ils suivaient au pas en devisant tranquillement.

Elle avait repéré le petit groupe depuis un moment et estimé qu’ils ne constituaient pas un trop grand danger pour Emrys et Nicolaï. Vagabond renâcla ; elle le calma d’une caresse sur l’encolure, puis le fit s’arrêter.


- On dirait bien qu’il va falloir écouter ce qu’ils ont à nous dire, lança-t-elle d’un ton léger alors que les bandits les encerclaient.

De simples tranche-bourses que l’appât du gain et le nombre rendaient puissants. Syndrell en dénombra six, et six de plus qui se terraient dans la végétation, sûrs d’être indécelables. Un homme à la peau sombre s’avança.


- Descendez de cheval et éloignez-vous en, ordonna-t-il. Si vous ne faites pas d’histoires, vous pourrez partir sains et saufs.
- C’est dommage, j’aime bien les histoires,
soupira Syndrell en obéissant.

Elle sentait peser sur elle le regard surpris de ses élèves. D’un geste, elle les invita à mettre pied à terre à leur tour.


- Bien, vous avez l’air d’être raisonnables… A présent, déposez vos armes et vos biens sur le sol. Pas de gestes brusques ni téméraires. On vous a à l’œil.
- Vous êtes sûr ?


Le pillard, pris de court par la question de Syndrell, la regarda avec perplexité.

- Sûr ?
- De nous avoir à l’œil.
- Eh bien…
- C’est pour vous que je dis ça, je ne voudrais pas que vous regrettiez ce qui va se passer.
- Ce qui va se passer ?
répéta encore le bougre, soudain moins assuré parce qu’il était conscient que quelque chose clochait.

Le sourire de Syndrell confirma ses craintes. Mais avant qu’il jette un ordre à ses hommes, la marchombre avait bougé. De l’immobilité au jaillissement… Elle claqua l’arrière train de Vagabond qui se cabra puis fonça sous les arbres, imité par Idalgo et Brume. Les trois chevaux éloignés du danger, Syndrell estima qu’il était temps de donner ses instructions pour ce nouvel exercice :


- Messieurs, c’est l’occasion de mettre en pratique ce que nous travaillons depuis quelques jours ! N’oubliez pas de soigner votre garde et de rester souple sur vos appuis. Pas d’armes, si ce n’est vos poings, vos coudes, vos pieds et tout le reste de votre anatomie si vous le souhaitez. Mais attention parce qu’eux, ils vont se servir de leurs joujoux. Ce qui n’est pas une raison pour faire autre chose que les mettre hors d’état de nuire.

Les premiers bandits attaquaient déjà, passée la surprise de ce revirement de situation. Sans attendre, Syndrell s’élança, passa sous la garde pleine de failles du premier homme et son coude le percuta au niveau du plexus, puis son poing remonta et frappa durement la mâchoire - sans toutefois briser quoi que ce soit. Le malandrin, sonné, ne s’était pas encore écroulé que déjà la marchombre s’occupait de son voisin.

- Alors, s’exclama-t-elle en regardant Nicolaï et Emrys, qu’est-ce que vous attendez ?



[Je vous laisse mener ce combat comme bon vous semble ! - Nicolaï, ne t'en fais pas, ça arrive parfois ce genre de chose avec forumactif, y'a pas de mal Razz]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeSam 14 Mar 2020, 16:58

Plus d’air, il manquait d’air, ces poumons le brûlaient, son corps tout entier manquait d’oxygène pas une pause, il ne s’arrêtait pas.

- Tirer parti de tout ce qui peut être un avantage, c’est une bonne direction à suivre !
Une pause, une respiration.

- Il y a autre chose. Pour l’instant vous avez décidé de rester perpétuellement en mouvement et c’est une stratégie qui peut se montrer utile. Mais s’il est mouvement, un Marchombre peut aussi être absence de mouvement. Ombre et lumière, action et inaction, jaillissement et immobilité…

Jaillir ? Oui mais jaillir d’où ? Le terrain était plat, il n’y avait que la rivière et Syndrell les remarquerait forcément il n’était certainement pas assez furtif, il laissa raisonner ces mots, cherchant une piste.

- Il ne s’agit que d’un entraînement, mais lors d’un duel véritable le principe est le même : un combat est un seul geste. Qu’il dure une seconde ou une heure, qu’il vous oppose à un ennemi ou bien à dix ; un seul geste. Un seul souffle.

Il eut l’impression que l’exercice dura toute la nuit, tourner si prêt et si loin des rubans comme une danse sans fin et sans répit. Seulement les mots de la maître marchombre qui raisonnait comme un écho un seul souffle

- C’est assez pour aujourd’hui, dit-elle, Etirez-vous consciencieusement, maintenant, puis rejoignez-moi.

Quand elle prononça ses mots les jambes de Nicolaï se dérobèrent sous lui et il tomba sur les fesses, il n’avait pas prêté attention à la fatigue extrêmement de son corps. Il se releva doucement en grimaçant pour s’étirer.

Il se concentra sur le lac, pour oublier la douleur de ses muscles, l’assouplissement était pire que l’exercice, car il avait conscience de l’état de son corps, il sera les dents. Syndrell leva les bras vers le ciel, il suivit du regard son mouvement une fois, puis fixa les étoiles. Il se demanda s’il pourrait un jour les atteindre. Il sourit en se disant qu’il était sur la meilleure voix pour espérer les effleurer. L’esprit rempli par les astres, il suivit le mouvement de Syndrell sans quitter le ciel des yeux.
Bien-être, ensemble, union. Bien-être. En cet instant, il eut envie de devenir Marchombre n’ont plus par curiosité mais pour rendre Syndrell fier de lui, pour suivre sa route. Allégeance.

Il quitta les étoiles des yeux, pour observer sa silhouette illuminée par la lune, attraper un de ses rubans semblait plus dur que d’attraper la Lune, mais il ferait les deux si elle le demandait.
*

Cela faisait trois jours quand ils atteignirent les dentelles vives. Chaque minute était un entraînant, la douleur de son corps et le plaisir d’apprendre. Il semblait moins bon en tout qu’Emrys, sauf peut-être à sourire. Il ne comptait plus les jours en réveil après un moment de sommeil mais en course matinale, il était étrange pour Nicolaï de courir sans être poursuivis.

Il appréciait le fait de manger chaque jour, même si il ne c’était toujours pas fait à l’idée, plus habituer à grignoter des fruits volés rapidement que de s’asseoir véritablement à moment donné.

Il monta plus haut que ce qu’il n’était monté auparavant, habitué à l’escalade des villes, il s’amusa à découvrir les appuis, les bruits des falaises, les différents matériaux, les habitants animaux surprennent trouvé sur le chemin. Le combat du soir, le repas du soir. Tous les jours le même déroulé, tous les jours si différent et enrichissant. Le soir il regardait les étoiles, réfléchissant à un moment d’attaquer pour attraper un ruban, murmurant ses questions aux vents. Il en était arrivé que le moment où Syndrell semblait le moins sur ces gardes, était quand elle attaquait. Il observait tous ces mouvements précis, une attaque un mouvement, mais elle ne devait pas s’y attendre.

La beauté du paysage était à coupé le souffle, il connaissait les collines de taj pour les avoir traversés en caravane mais ne s’était jamais aventuré dans la forêt ombreuse, il avait beaucoup lu sur son sujet, des légendes surtout des histoires pour faire peur aux enfants.

Ils s’arrêtèrent dans un camp de bûcheron pour y déjeuner, il se tendit. Il n’y avait pas tant que ça de monde, mais il n’y avait que des Hommes, il resta à l’affût. Prêt de Syndrell, ne parlant à aucun des inconnus. Il se demanda pourquoi la présence d’Emrys ne le dérangeait pas, ils ressemblaient pourtant aux mercenaires des caravanes qui se moquait de lui car trop gringalet, qu’il avait trop la tête dans les nuages. La fois où il avait demandé à un mercenaire de l’entraîner à se battre et où celui-ci l’avait juste frappé jusqu’à ce qu’il le supplie d’arrêter. Il se souvient un instant du goût de la poussière mélanger au sang. Il se souvient aussi du champignon qu’il avait mis dans l’assiette de ce même mercenaire et qu’il avait terminé le voyage dans la caravane à vomir une semaine entière.  
Au final, Emrys ne le dérangeait pas, parce qu’il semblait avoir plus peur que lui, de quoi quelqu’un de plus fort pouvait craindre de lui, Nicolaï.

Il continua perdu dans ses pensées sur son cheval Idalgo , qui commençait à prendre une part importante dans son cœur, la nuit quand les cauchemars le réveillaient il allait se blottir contre lui l’espace d’un instant. Quelque chose le sortit progressivement de sa réflexion, il sentait quelque chose au loin, une présence. Une fois qu’il en fût sûr il regarda Syndrell.

Il savait qu’elle les avait remarqués, cela faisait dix minutes que Nicolaï les avait remarqués. Dans cette situation une caravane aurait juste accéléré semer les bandits. Mais Syndrell ne disait rien, ne faisait rien.

Dix minutes passèrent et ils s’arrêtèrent.


  - On dirait bien qu’il va falloir écouter ce qu’ils ont à nous dire.

Il était encerclé, il respira calmement, soupira presque de leurs présences, où voulait-elle en venir.

 - Descendez de cheval et éloignez-vous-en, ordonna-t-il. Si vous ne faites pas d’histoires, vous pourrez partir sains et saufs.

- C’est dommage, j’aime bien les histoires, soupira Syndrell en obéissant.

Un léger rire sorti de la bouche de Nicolaï, de la réponse de Syndrell, de l’absurdité de la situation, un peu d’incompréhension aussi. Il s’exécuta cependant quand elle leur fit signe de descendre de leurs montures, en descendent il lui murmura à l’oreille, tentative de se convaincre plus que de le rassurer au vu du fait que le cheval semblait ne même pas prêter attention au inconnu.

- Tout va bien se passer.

- Bien, vous avez l’air d’être raisonnables… A présent, déposez vos armes et vos biens sur le sol. Pas de gestes brusques ni téméraires. On vous a à l’œil.
- Vous êtes sûr ?


Nicolaï eu envie de rire encore, il n’eut pas envie d’énervé qui que ce soit. L’homme semblait si musclé, Syndrell si menue, s’il eut vu un tableau de la scène, n’aurait jamais envisagé qu’elle est une chance de gagner mais…  

- Sûr ?

- De nous avoir à l’œil.

- Eh bien…

- C’est pour vous que je dis ça, je ne voudrais pas que vous regrettiez ce qui va se passer.

- Ce qui va se passer ?


Syndrell était plus à l’aise que celui qui le menaçait, il n’aurait pas aimé être à la place du brigand.

- Messieurs, c’est l’occasion de mettre en pratique ce que nous travaillons depuis quelques jours ! N’oubliez pas de soigner votre garde et de rester souple sur vos appuis. Pas d’armes, si ce n’est vos poings, vos coudes, vos pieds et tout le reste de votre anatomie si vous le souhaitez. Mais attention parce qu’eux, ils vont se servir de leurs joujoux. Ce qui n’est pas une raison pour faire autre chose que les mettre hors d’état de nuire.

La fuite, Nicolai aurait fui en temps normal, sans cheval avec cheval, peu importe tant qu’il avait sa vie. Cependant ici et maintenant il ne souhaitait pas fuir, plus fuir, il savait qu’il ne craignait rien, elle ne les laisserait pas mourir et Emrys semblait Bon ? Au combat, mais il ne pouvait pas se reposer uniquement sur lui, il devait apprendre à reposer sur autre chose que la fuite et les autres. Il regarda Emrys, avait-il lui aussi senti la présence des autres hommes dans les buissons, six et six, douze, il était quatre fois plus ou même six fois plus si Syndrell regardait juste, mais il savait qu’ils n’avaient pas l’ombre d’une chance. Mais aucun n’avait eu Syndrell pour les entraîner jusqu’à qu’ils n’aient plus d’air dans leurs poumons. Il capta le regard d’Emrys, tourna son regard vers la végétation du bord du chemin.

- Alors, s’exclama-t-elle en les regardant, qu’est-ce que vous attendez ?

Il bondit, disparu dans la forêt partie pour mieux revenir, deux secondes, un arc de cercle. Derrière eux, il s’arrêta, attendit, les laissa penser qu’il était parti, qu’il avait fui. Puis il assomma, le premier sans autre bruit, que le bruit sourd d’un point sur sa nuque, une respiration, il avait de nouveau disparu dans la végétation. Il se doutait que Syndrell comme Emrys le détectait sans soucis, qu’il n’était pas seul, qu’il ne risquait rien. Seconde respiration il repartit. Son pied s’abattit sur la hanche du deuxième crie étouffé, il le vit tombé, lentement.

Le ruban, c’est le moment.

Il sortit de la végétation bruyamment pour que ceux qui restaient cacher sortent avec lui, observa la situation du combat, chercha Syndrell espérant la voir en train de se battre. Immobile, un souffle, une respiration.

[désolé du délai de réponse,,]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeLun 16 Mar 2020, 17:16

Il ne l'aurait pas vraiment pensé, mais la stratégie proposée par Nicolaï n'était pas si mal. Aguerri, il décela les efforts supplémentaires que devait fournir la marchombre, esquissa un sourire sans s'en rendre compte. Il s'accentua quand, du bout des doigts, Emrys frôla l'un des rubans.

C'était déjà une victoire en soi ; et le sourire de Syndrell le réconforta un peu.

La respiration rapide suite à la course, il écouta avec attention les conseils qu'elle leur donna, retenant également ceux donnés à Nicolaï. Il se rendit compte que peu à peu, il se sentait moins gêné d'être dans leur groupe, à leurs côtés. Il se faisait à la compagnie humaine, même si elle ne consistait pour le moment qu'à deux personnes, soit une marchombre aux yeux d'or liquide ravivés par le feu et un garçon qui lui inspirait l'image d'un écureuil.

- Il y a autre chose. Pour l’instant vous avez décidé de rester perpétuellement en mouvement et c’est une stratégie qui peut se montrer utile. Mais s’il est mouvement, un Marchombre peut aussi être absence de mouvement. Ombre et lumière, action et inaction, jaillissement et immobilité…

Il cligna des yeux, de nouveau déstabilisé. Il sentait qu'il y avait là quelque chose d'important mais il ne parvenait pas à s'en saisir. Pas encore. Les mots s'emmêlaient dans sa tête d'aristocrate et il eut une mine sombre en se rappelant l'époque où lire était comme un fleuve limpide qui tournoyait dans son esprit au lieu de le noyer.

Ses mots étaient comme un poème et comme tout bon noble, il avait lu de la poésie ; mais cela n'avait jamais été les livres favorisés par sa maison. Déclamer, c'était bien, c'était beau, mais la politique, ça, c'était plus important.

Il grava cependant les questions phrases sibyllines dans sa tête, pour mieux y réfléchir plus tard. Curieux, il la regarda ramasser un galet, le placer au centre de sa main. Il s'avança jusqu'à elle après avoir écouté les consignes. Ils n'arriveraient probablement pas à s'en saisir, mais cet exercice devait avoir un lien avec ses paroles précédentes.

Il mit cependant toute son ardeur à la tâche, s'efforçant de saisir ce caillou qui le narguait, dans la paume de la marchombre ; sans succès. Cela lui laissa un léger coup amer – il voulait tellement exceller – mais écouta attentivement sa leçon suivante.

- Il ne s’agit que d’un entraînement, mais lors d’un duel véritable le principe est le même : un combat est un seul geste. Qu’il dure une seconde ou une heure, qu’il vous oppose à un ennemi ou bien à dix ; un seul geste. Un seul souffle.


Un seul geste, un seul souffle... Cela lui semblait plus concret. Rompu aux armes, quand il se battait sous la tutelle de son maître d'armes, et du fait de sa stature, fluidité et rapidité avait toujours été ses maîtres mots. Il lui semblait cependant qu'une différence se tenait là. À lui de la saisir et la comprendre, comprit-il.

L’exercice des rubans reprit, et il exulta lorsque, à plusieurs reprises, il effleura les rubans. Les efforts produits sécrétaient de la sérotonine et il se sentait plus détendu. La nuit le trouva plus calme, presque apaisé – pour le moment. Ses muscles criaient grâce, il somnolait, mais se sentait... mieux.

- C’est assez pour aujourd’hui, Etirez-vous consciencieusement, maintenant, puis rejoignez-moi.

Il obtempéra, après avoir jeté un coup d’œil curieux à Nicolaï qui était tombé sur les fesses, étirant ses muscles fourbus, effectuant des séries d'assouplissement pour se prénumir de courbatures.

Sa dépression le rattrapa bien vite.

Ayant rejoint Syndrell face au lac étincelant sous la lune, il essaya de se calquer sur ses gestes. Il devinait là un moyen de reprendre son souffle, de respirer, mais échoua complètement à... à quoi ? S’immerger dans cet ensemble de gestes répétitifs, essayer de toucher les étoiles, respirer doucement, bouger avec lenteur.

Il était décalé. Il ne parvenait pas à se mettre en phase.

Cette déception tortura son esprit. Inutile, incapable, songea-t-il. Incapable de faire ce qu'il était attendu de lui. Il essaya, pourtant. De ralentir son souffle, d'essayer d'oublier le reste, ce qui le retenait au présent et au passé. D'atteindre l'harmonie ; sans cesse elle lui échappait, bien plus que les rubans de Syndrell. Emrys ne parvenait à s'ouvrir, s'abandonner – enfermé dans son propre monde.

Il essaya longtemps.

Il fut le premier à rompre la gestuelle pour s'en détourner.

Cette nuit-là, il ne dormit pas.

* * *

Les jours passèrent, émaillés d’exercices et de leçons diverses. Malgré le goût âcre que lui avait laissé l'impossibilité de se plonger dans la gestuelle enseignée par Syndrell, et sa faible constitution due au manque de sommeil et de nourriture, Emrys restait attentif. Il trouvait un certain plaisir dans repousser ses limites, écho doux-amer de son temps insouciant au sein de sa famille.

Au loin, se rapprochaient les Dentelles Vives et ses falaises, ses creux, ses courbes acérées. Il sentait son corps se renforcer davantage que lorsqu'il était juste mercenaire et il en était heureux – même si, la nuit, il se demandait à quoi bon, lorsqu'on n'a pas de futur ?

Il fut heureux de s'essayer à l'escalade, exercice qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'accomplir. Ses doigts sur la pierre râpant, le givre qui lui gelait les mains, les prises infimes, le goût de la hauteur et le vent qui tantôt l'éloignait de la roche, tantôt l'y plaquait... En grimpant, il avait le sentiment de se rapprocher du ciel, de quelque chose d'autre.

Il convoita souvent les rubans de Syndrell, toujours en vain. Dormit mal et mangea peu. Se plongea dans les affrontements pour s'oublier. Fixa les étoiles, en se demandant pour qui elles brillaient vraiment.

Passé les Dentelles Vives, les collines de Taj apparurent à leur vue, vastes, comme le paysage sous leur yeux, délicatement retouché de blanc givre, tandis qu'ils laissaient les falaises dans leur dos et l'Ombreuse sur leur côté.

L'arrêt dans un camp de bûcheron pour le déjeuner fut bienvenu, bien qu'il resta sur sa garde. Moins de contacts avec les autres il avait, mieux c'était. Il remarqua l'attention que Nicolaï lui portait, mais ne fit pas mine de vouloir savoir de quoi il en retournait. Sans doute le trouvait-il étrange.

Ils reprirent ensuite la route, chevauchant tranquillement, tandis qu'il caressait de temps en temps l'encolure de Brume, quand il aperçut les silhouettes. Il fit la moue. Des bandits ? Probablement.

Non, sans aucun doute.

- On dirait bien qu’il va falloir écouter ce qu’ils ont à nous dire, fit Syndrell, qui ne semblait absolument pas préoccupée.

Ce qui pouvait se comprendre dans son cas. Emrys posa ses yeux de jeune noble formé à l'art du combat sur le petit groupe. Six. D'autres cachés dans les fourrés et les arbres. Il ignorait quelles étaient les compétences en combat de Nicolaï, mais il ne se sentait pas particulièrement en danger – excepté si l'un d'eux possédait un arc, auquel quoi, l'affrontement serait délicat.

Il posa un regard étonné sur Syndrell quand elle répliqua au bandit. Faisait-elle toujours preuve d'humour dans ces situations ? Lui, avait appris le calme et le sérieux. Un bon adversaire est un adversaire mis hors d'état de nuire avec efficacité.

Il obéit à Syndrell et descendit de sa jument, caressant son encolure pour la calmer. Il suivit l'échange entre la marchombre et le bandit avec un amusement grandissant. Le pillard semblait déstabilisé par cette femme aux yeux d'or.

Brume détala avec les deux autres chevaux, et il se tourna vers Syndrell.

- Messieurs, c’est l’occasion de mettre en pratique ce que nous travaillons depuis quelques jours ! N’oubliez pas de soigner votre garde et de rester souple sur vos appuis. Pas d’armes, si ce n’est vos poings, vos coudes, vos pieds et tout le reste de votre anatomie si vous le souhaitez. Mais attention parce qu’eux, ils vont se servir de leurs joujoux. Ce qui n’est pas une raison pour faire autre chose que les mettre hors d’état de nuire.

Pas d'armes, donc ; mais il avait appris le combat à mains nues. Tandis que Nicolaï s'enfonçait dans les sous-bois, après un regard échangé, lui vint rejoindre Syndrell.

Il était efficace. Le tranchant de ses mains, les coups de son poing, pivotement sur ses hanches, coup de genou, esquive d'une lame...

Tous ses cours de combat lui revenaient en mémoire et il se battait comme on lui avait appris à se battre ; complètement absorbé par le combat.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Avr 2020, 12:48

Après un très léger temps de flottement, Emrys et Nicolaï passèrent à l’action. Syndrell hocha la tête, satisfaite, puis se fondit dans les fourrés qui bordaient le sentier. Elle aperçut Nicolaï : le jeune homme se faisait oublier, misant sur la discrétion et sur la surprise pour s’octroyer l’avantage. Sage décision. Toutefois, Emrys n’était pas en reste : à mains nues, il avait acquis un niveau tout à fait correct ; il s’appliquait et ses gestes étaient plus fluides que trois jours auparavant. Ils progressaient, l’un comme l’autre.

Un combat ne s’oublie pas. Leurs adversaires avaient beau être des caricatures de guerriers en mal d’action et en quête de richesse facile, la moindre erreur pouvait être fatale si l’on ne prenait pas garde. Syndrell laissa les bandits du sentier à ses apprentis et s’occupa de ceux qui, terrés, pouvaient constituer un danger plus grand. Elle repéra un archer qui peinait visiblement à viser et l’assomma sans sommation. Un second tourna son arme vers elle et décocha sa flèche.

Trop tard. La marchombre avait bondit, crocheté une branche et balancé ses jambes pour percuter l’homme. Elle lui tomba dessus lorsqu’il s’effondra, et l’envoya rejoindre les bras de Morphée à son tour. Elle se percha à nouveau, moins pour échapper à une attaque maladroite que pour jeter un coup d’œil vers ses élèves. Ils avaient fait un beau ménage. Elle s’empressa de terminer le sien, puis rejoignit les garçons en se frottant les mains.


- Pas mal ! Vous étiez concentrés et efficaces, tous les deux. Emrys, ton genou gauche a tendance à se désaxer trop souvent, il faudra corriger cela. Nicolaï, lorsque tu cherches la discrétion, assure-toi que tu n’as pas le vent dans le dos. Bon, alors maintenant, vous allez me ligoter ces messieurs. Laissons-leur tout le loisir de méditer sur cette franche déculottée…

Les bougres furent ainsi attachés à un tronc d’arbre ; Syndrell poussa la magnanimité à leur laisser une outre d’eau à portée de main, une fois qu’ils auraient trouvé le moyen de se débarrasser de leurs liens. Elle les délesta également de leurs armes, et sélectionna parmi elles une dague effilée qu’elle tendit à Nicolaï, ainsi qu’une sacoche remplie de crochets, de tiges et de ficelle qu’elle offrit à Emrys.

- Prises de guerre ! Vous les avez méritées. Faites-en meilleur usage que ces hommes.

Elle siffla pour faire revenir les trois chevaux, et c’est tranquillement que le voyage se poursuivit ; chevauchant entre ses apprentis, Syndrell prit le temps de revenir sur la bataille, afin de pointer les points forts, les points à améliorer et surtout, d’ancrer cet épisode dans une logique de perfectionnement.

- Il ne faut jamais prendre de risque inutile, dit-elle alors qu’ils émergeaient du bois pour retrouver l’immensité verdoyante des collines. Ni sous-estimer un adversaire qui paraît peu effrayant. N’attaquez qu’en cas de force majeure et n’ôtez une vie que si la vôtre risque de l’être.

Lorsque la nuit étendit son voile étoilé, le petit groupe dressa le camp au creux d’un vallon jalonné de buissons, tout près d’un étang frangé de roseaux et habité par un banc de canards aux plumes colorés. Syndrell laissa les garçons allumer un feu, préparer le repas et s’occuper des chevaux ; elle allait de l’un à l’autre, observait les gestes, conseillait, rectifiait s’il le fallait, approuvait d’un signe de tête ou d’un clin d’œil malicieux. Elle passa les doigts dans le ruban de sa ceinture. Tout à l’heure, Nicolaï avait été proche de le lui ôter : il avait profité de l’agitation du combat pour tenter son coup.
Ce garçon était futé. S’il poursuivait ainsi, il arriverait bientôt à ses fins.

Emrys semblait préoccupé. Elle avait remarqué qu’il semblait moins présent que d’ordinaire, lui qui était déjà plutôt discret ; tourné vers ses pensées, il oubliait de s’offrir au présent. La marchombre hésita. Devait-elle chercher une conversation franche ? Ou laisser le temps apporter des réponses ? Si elle commençait à connaître Nicolaï, Emrys demeurait un mystère. Elle ne voulait pas le blesser, mais s’il s’éloignait trop, elle pourrait bien le perdre…

A la lueur du feu de camp, ils s’entraînèrent encore à la lutte ; Syndrell revint sur les points observés lors de l’affrontement de la journée et ne mit fin à l’exercice que lorsque ceux-ci furent corrigés. Elle sentit le ruban de ses cheveux tiraillé par des doigts habiles, mais il tint bon. Certaine qu’elle le perdrait bientôt, elle offrit aux garçons un sourire flamboyant.

Ils étaient faits pour cette vie d’errance, d’imprévus et de liberté. Le devinaient-ils ?

Plus tard, alors que la lune éblouissait les étoiles, Syndrell prit sa décision. Elle contourna les braises encore rougeoyantes et s’accroupit près d’une des deux silhouettes endormies. Elle secoua doucement l’épaule d’Emrys et mit un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. D’un signe de tête, elle lui intima de la rejoindre. Ils s’éloignèrent sans bruit du campement. Ils n’allèrent pas loin ; Syndrell savait l’endroit sûr, mais elle préférait éviter que leur conversation ne tire Nicolaï d’un sommeil réparateur.

Elle s’assit en tailleur dans l’herbe, et attendit que le jeune homme soit installé aussi avant de prendre la parole.

- Quelque chose te préoccupe. Souhaites-tu en parler ?

Surtout, ne pas l’effrayer, au risque de le braquer ; lui faire simplement comprendre qu’une oreille était disponible s’il avait besoin d’écoute. C’était son rôle, en tant que maître. Le regard tranquille de Syndrell chercha celui d’Emrys.



[Excusez ma réponse tardive ! Je commence à retrouver un peu de temps et d'inspiration Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 116397507 Etant donné que Syn s'adresse à Emrys en particulier, tu peux choisir de répondre en premier, Emrys, si tu veux ; cela peut permettre de laisser Nicolaï "dormir" et de nous rejoindre en ayant un peu plus de choses à faire Wink]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Avr 2020, 18:10

En nage, Emrys essuya du revers du bras un peu de sueur qui perlait sur son front et menaçait de se détourner vers ses yeux. Tous les bandits étaient à terre, plus ou moins assommés, et donnaient un spectacle bien différent de celui du début du combat.

S'étirant, il tenta de reprendre son souffle. Les bandes blanches qui entouraient son torse, serrées, coupaient sa respiration. Humides à cause de la transpiration, elles étaient également plus gênantes. Mais il n'allait certes pas les enlever, songea-t-il en laissant retomber ses bras.

Il hocha la tête à l'écoute des conseils de Syndrell et s'appliqua ensuite à ligoter avec Nicolaï les corps assommés. La tâche finie, il se redressa en passant ses mains moites sur son pantalon.

Ses yeux planèrent sur le groupe de bandits ficelés. Son esprit froid, forgé par un maître d'armes inflexible et par sa mère aline, ne comprenait pas pourquoi ils ne les achevaient pas, mais il ne dit rien. Quelque chose le dépassait, il en avait conscience. Il fit donc le choix de se taire. Après tout, il avait été forcé à partir à cause de la façon de penser de sa mère. Il n'avait pas envie d'être à nouveau chassé.

Il reçut le cadeau de la marchombre avec intérêt. L'ouvrant, il en fit rapidement l'inventaire. Crochets, tiges, ficelles, il ne saurait pas s'en servir pour le moment, mais avait la certitude que Syndrell leur apprendrait. Il rangea donc la sacoche avec le reste de ses affaires, jetant un œil au passage à la dague qu'avait reçu l'autre apprenti. Ce dernier avait choisi l'ombre à la lumière pour le combat, et il trouva cela, d'une certaine façon, cocasse. Nicolaï, à ses yeux, était plutôt du genre à briller quand lui se vêtait d'obscurité.

Ils reprirent leur route, écoutant les conseils de la maître marchombre. C'était donc pour cela qu'ils les avaient laissés en vie. Se mordillant l'ongle, Emrys se rappela d'une des leçons que lui avait donné sa mère, à lui et son frère Andrea.

Un ennemi qui se dresse face à vous mérite de mourir. Sinon, il vous poignardera dans le dos dès qu'il en aura l'occasion. Ne sous-estimez pas la rancune des hommes.

Ils avaient hoché la tête en harmonie, buvant ses paroles. Lluvia Dil'Doren n'avait jamais oublié ses origines alines et se montrait implacable lorsqu'il s'agissait de combat. Elle avait parfois affronté ses propres enfants pour mieux leur faire comprendre à quel point leur niveau était bas – pour mieux les humilier, d'une certaine façon. Elle n'avait jamais été maternelle, ni tendre mais les laissait au moins avec des armes pour se battre.

Les avait laissé.

Emrys ignorait tout du chemin qu'avait pris son frère Andrea. Sans doute accompagnait-il ses parents dans la politique de l'Empire, désormais. Quant à lui, il vivait avec les cendres de ce qu'on lui avait appris.

La nuit finit par les cueillir, doucement. Descendant de cheval, Emrys s'affaira avec les autres pour monter le camp. Le coin était tranquille et apaisant. Il se laissa plusieurs fois aller à regarder l'étang et ses habitants, la verdure du vallon. Sous la lumière lunaire, tout prenait une apparence différente et l'eau devenait d'un trouble bleu foncé émaillé de plumes colorées.

Ils continuèrent par un entraînement à la lutte. Bon élève, Emrys se faisait attentif ; même si parfois il se sentait partir, s'éloigner du camp, du feu et ses reflets, du vallon et son étang pour se perdre dans la nuit et ses pensées. De temps en temps, presque inconsciemment, il tentait d'attraper un des rubans de Syndrell, sans succès. Il pouvait voir que Nicolaï faisait de même.

Il fut soulagé quand l'entraînement prit fin. La fatigue le rattrapait malgré ses efforts pour y échapper. Il grignota comme à son habitude lors du repas, puis s'allongea avec soulagement sous ses couvertures. Pour une fois, le sommeil vint vite, même s'il fut agité.

Dansaient dans son esprit sa mère et Andrea, aux regards froids et mains serrées. Ils vont venir me tuer, rêvait-il, tandis qu'il étouffait, sa poitrine emprisonnée par les bandes blanches. Ils vont venir me prouver que je ne suis pas un homme, ils vont venir pour moi.

Changement de paysage. Il est seul dans une plaine infinie, verdoyante. Des fantômes dansent et lui murmurent des injures. Syndrell, Nicolaï, lui soufflent à quel point il n'est rien d'autre qu'un monstre.


Réveil. Il ouvrit les yeux en sentant son épaule doucement secouée. Ses yeux noirs rencontrèrent l'or de ceux de la marchombre. Hochement de tête quand elle lui intima le silence. Il ne comprenait pas pourquoi elle le réveillait, lui et pas Nicolaï, mais il n'avait pas un bon pressentiment. Il la suivit néanmoins en silence, sans poser de questions, sa main frottant distraitement sa poitrine toujours oppressée.

Il s'assit face à elle dans l'herbe, ses doigts effleurant les tiges fraîches pour se refermer dessus.

- Quelque chose te préoccupe. Souhaites-tu en parler ?

Surpris, il entrouvrit les lèvres, avant de les refermer. De se refermer peu à peu, ses mains serrées sur les brins d'herbe, la poitrine compressée. Il ne savait pas s'il avait envie d'en parler – les fantômes de son rêve le pourchassaient encore – mais il avait envie de faire confiance à la marchombre. Elle lui rappelait Sonrìa, avec des cheveux bleus et des yeux dorés.

Avouer, c'était se jeter à l'eau sans savoir s'il pourrait remonter à la surface ensuite. Avouer, c’était une nouvelle fois mettre sa vie et son chemin en jeu.

- Je ne...

Hésitation.

- … suis pas normal.

Son murmure résonna pour lui comme un glas – incapable d'ajouter quoi que ce soit d'autre.
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeDim 12 Avr 2020, 21:35

- C'est quoi, "être normal" ?

[Nicolaï, je me permets, parce que je pense que ce dialogue ne peut être coupé tout de suite. Mais si tu souhaites intervenir, sens-toi libre de le faire Wink]
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitimeLun 13 Avr 2020, 15:41

- Je...

Hésitation.

- C'est quand on naît femme et qu'on le reste ?...
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MessageSujet: Re: Groupe Lékel - cours 1   Groupe Lékel - cours 1 - Page 2 Icon_minitime

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