Your fade world [Pv Tyra - Terminé ]

♫ Take another walk out of your fake world ♫

Le soleil brillait. Haut dans le ciel, il inondait la plaine de ses rayons lumineux. Quelques gouttelettes s'étaient déposés sur l'herbe au petite matin, préservant la fraicheur de l'endroit malgré le soleil. Au loin, un petite arc-en-ciel s'était formé et il était impossible à Ol' de mettre de l'ordre dans toutes les questions qui envahissaient son esprit. Elle avait trouvé l'apaisement. Enfin. Elle était sereine. La tête pleine de questions sans réponses, mais tellement heureuse. Henek doucement s'effaçait, et de lui, il ne restait qu'un faible souvenir. Son visage s'était effacé. Ol' n'arrivait même plus à s'imaginer sa voix. Et pourtant, elle était heureuse. Elle avait trouvé sa voie. Celle des marchombres. S'en était une parmi tant d'autres. Ce n'était pas celle qu'elle aurait choisi si elle avait eu le choix. Mais s'en était une et elle sentait bien que c'était l'un des meilleurs choix qu'on eu fait pour elle dans sa vie. Mercenaire n'aurait fait qu'aggraver les choses. Elle était Ol' de Rêve. Elle n'était pas une quelconque meurtrière, comme Tyra. Elle était juste elle, la fille au rêve, celle qui, sans vraiment le savoir, sans vraiment s'en rendre compte, faisait rêver les gens, en un sens.

La fillette se laissa glisser d'Etoilea et lui demanda d'un simple regard de rester ou elle était. La jument mit un temps pour comprendre ce que sa maîtresse attendait d'elle, mais dès qu'elle comprit, elle obtempéra. Elle resta la. Elles venaient d'atteindre les collines, verte, qui ondulait avec le vent, comme les vagues en mer, qui se déployaient à pertes de vue, au loin... Ol' aimait juste le silence et la beauté des paysages. Elle avait beau lutter contre l'idée de grandir, elle avait tout de même 16 ans. Elle avait beau ressembler à une fillette, elle avait bien 16 ans et petit à petit, son mental devenait plus celui d'une jeune fille. Elle continuait pourtant à lutter contre cette idée mais elle n'avait pas besoin de se battre beaucoup. Parce que chaque homme garde, même étant vieux, son âme d'enfant, enfoui loin au fond de lui. L'âme d'Ol' n'avait juste jamais été enterré. Il lui suffisait de piétiner l'idée d'être une grande personne. Parce que c'était au dessus de ses moyens. Elle n'aimait pas ses gens qui se préoccupaient de l'avenir, ceux qui parlaient de guerre, ceux qui éloignaient les enfants des discutions "de grands" alors que ce n'était pas les enfants qui ignoraient certaines choses mais bien les adultes qui étaient assez bêtes pour essayer de faire croire à leurs enfants que les étoiles étaient des planètes et non des fées, ceux qui ne comprenait pas pourquoi ceux-ci croyaient aux fées. Alors elle avait beau avoir entendu multiple théorie concernant les étoiles, elle persistait à croire que les étoiles étaient des fées. Et, persuadé qu'elle avait raison, elle avait souvent demandé très sérieusement aux adultes qui l'a contre-disait de se taire. Parce qu'elle ne voulait pas entendre autre chose. Elle ne voulait pas croire autre chose.

Bon, assez parlé d'étoiles. Ol' s'était éloignés de sa jument. Elle avait gravit une colline, avait dévalé l'autre côté en courant et en avait gravit une deuxième. Elle s'était assit au sommet, un immense sourire perché sur les lèvres, les yeux beiges perdu dans l'infini pelouse, heureuse. Le vent soufflait fort la haut. Il se glissait de ses cheveux qui se dressaient sur sa tête, formant des flammes blanches, se glissait sous sa robe qui voletait autour d'elle. Autant dire qu'elle s'en fichait. Elle aimait ce contacte. Et même si c'était effectivement bruyant, c'était plaisant. Et encore une fois, elle devenait sereine. Le souvenir de l'unique homme qu'elle avait tué s'effaçait peu à peu pour laisser la place à sa nouvelle vie. Bien sur, on efface pas les mauvaises choses qu'on a faite avant en vivant l'existence d'une parfaite petite fille dans le présent. Mais elle oubliait. Ou essayait d'oublier. C'était assez compliqué pour elle. Elle se contentait de penser au présent et de laisser le passé et le futur ou ils étaient. Elle avait même finit par se dire que si Henek ne revenait pas, ce ne serait pas si grave que ça. Elle ferma les yeux et se coucha dans la pelouse.

Elle ne su combien de temps elle resta la, à penser, alors que penser pour elle ne valait rien de bon, mais ce qu'elle savait, en revanche c'est que lorsqu'elle rouvrit les yeux et se redressa, ce fut pour voir cette fille aux yeux rouge qu'elle connaissait si bien, qui l'a regardait. Et un sourire naquit sur ses lèvres. Immense description de son bonheur.

♫ Happy ♫

♫ Beautiful eyes ♫

Ol' plongea ses yeux dans ceux de la mercenaire. Un immense sourire éclaira son visage. Elle avait les yeux embués de larmes mais elle n'avait pas envie de pleurer. C'était peut-être le vent. Ou juste qu'elle était fatigué. Ou alors, elle était tellement heureuse que revoir Tyra était la goutte d'eau de trop dans le verre trop plein... Un petit rire lui échappa. Un petit rire mignon, frais, cristallin, vrai, couvert par le soufflement du vent qui se déchainait autour d'elle. Elle se leva, doucement, fit face au vent, fit face à la jeune femme qui ne semblait apparemment pas dans son état normal. C'était une vrai coïncidence de la trouver la. Elle était contente, en un sens, parce qu'elle se sentait moins seule tout d'un coup. Elle avait beau s'entendre avec les marchombres, Tyra, la jeune mercenaire était celle avec qui elle aimait le plus être.

Elle avait fait un pas en avant. Elle se trouvait à présent tout près de Tyra mais elle était si petite et la jeune femme si grande qu'elle du se mettre sur la pointe des pieds, tendre le bras au maximum pour, du bout des doigts, caresser la joue de la jeune femme. Elle n'avait jamais comprit pourquoi certaines personnes cachaient le fait qu'elles aimaient d'autres et le fait qu'elle ne le transmette pas par une simple caresse comme celle-ci. Ol' avait bien comprit que Tyra était l'une de ses personnes à éviter ce genre de distinction, peut-être parce qu'elle trouvait que c'était faible. Il était vrai que la plupart pensaient cela. Mais Ol' pensait que de ne pas témoigner l'affection qu'on portait sur une personne par peur de paraître faible était, justement, bien plus faible que si on offrait une simple caresse... C'était lache de ne pas avouer ce qu'on ressentait.

Elle recula d'un pas, jeta un simple et rapide coup d'oeil à l'étalon de son amie avant de dire :

- Tyra. Je ne pensais pas te voir si tôt. Je ne t'avais pas entendu arriver.

Sa voix était murmure, douce et calme comme un rêve. Elle aurait voulu dire quelque chose de plus approprier à leur retrouvailles, peut-être se jeter dans les bras de la mercenaire mais tout d'un coup, la jeune femme l'intimidait. Ses yeux perçant l'a sondait. Elle n'avait pas peur d'elle. Elle été juste gêné par le regard qu'elle lui portait.

♫ Remember me ♫

♫ Take care ♫

-Il s’appelle Earley .

Ol' mit quelques secondes à comprendre de qui la jeune femme parlait. Tout d'abord, elle garda les yeux plantés dans ceux, rouges, de Tyra qui semblait attendre qu'Ol' se souvienne, refasse surface, à moins qu'elle ne soit un peu dans les nuages, ce qui était on ne peu plus probable. Puis, les yeux beiges de la fillette quittèrent le vide qui habitait ceux de son amie pour chercher ce dont elle voulait parler. Et, enfin, elle sourit à l'étalon. Earley. C'était un nom original pour un cheval. Du moins c'est ce que pensais la petite fille. Parce que la plupart des chevaux de l'académie avaient un prénom propre aux marchombre comme 'souffle' ou 'éclair' ou encore 'ténèbre'. C'était joli, on ne pouvait dire le contraire, mais Ol' trouvait ça bien loin du 'Original'. Etoilea aurait été si peu Original si Ol' n'avait pas insisté auprès d'Henek pour qu'il rajoute un 'a' à la fin. Elle sourit à cette pensée. Ca l'a ramenait encore une fois dans ses souvenirs. Et au lieu de devenir nostalgique, elle se réjouit de la belle et douce enfance qu'elle avait eu.

Elle regarda Tyra s'assoir. Celle-ci invita Ol' à prendre place près d'elle d'un simple signe. Elle ne se fit pas prier. Elle s'assit dans l'herbe verte, dans l'herbe fraiche, lança un simple sourire à Tyra avant de lever les yeux vers le ciel et d'imposer son visage au soleil. C'est à ce moment qu'elle remarqua le regard de son amie. Elle avait si souvent vu ce genre de regard qu'elle n'avait pas remarqué qu'il était inhabituel chez elle. Pourtant, ses yeux à elle continuèrent à sonder le ciel à la recherche de formes dans ce magnifique bleu. Elle aurait voulu lui demander ce qu'elle avait, elle aurait voulu comprendre. Mais elle n'était simplement pas comme ça. Ol' était une fillette rêveuse qui n'aimait pas se soucier des problèmes des autres. Elle préférait se préoccuper des siens. Mais c'était malheureusement ce qu'une amie faisait pour une amie. Demander ce qui n'allait pas. Alors, elle se coucha dans l'herbe douce, continuant à chercher toute sortes de formes, et dit alors, pas vraiment à l'aise :

- Tyra, je ne sais pas ce qui ne va pas. Je ne veux pas que tu sois triste. J'aimerais autant me contenter de chercher des formes dans le ciel mais je me considère comme ton amie même s'il est possible que tu ne pense pas ainsi. Si c'est quelqu'un qui t'as fait du mal, je ne peux rien pour toi. Je crois que le temps fait ce qu'il faut pour oublier. Si c'est juste une nostalgie de passage, tu devrais m'aider à trouver des formes dans les nuages. C'est tellement plus marant que de s'acharner sur son sort.

Ol' y connaissait quelque chose. Elle avait vécu cela pendant quelque temps. Il suffisait d'avoir "la tête dans les nuages" pour aller mieux. Elle aimait s'imaginer tout plein de truc. Elle détailla l'éléphant qu'elle venait de trouver avant de passer sur un autre nuage.

♫ Haha ♫

♫ Let me tell you something
Never have I ever been a size ten in my whole life
I let the engine running
I just came to see
What you would do if I gave you a chance to make things right ♫

Les yeux de Tyra lui rappelèrent un instant ceux d'Henek, malgré leur couleur tout a fait différente. Le même air "heureux-qui-dit-jamais". Ol' avait eu ce même regard quelques mois auparavant. Et maintenant, elle avait comprit la leçon. Elle avait elle même trahit Henek, en un sens, puis qu'elle avait tué un homme. Sans vraiment s'en rendre compte, elle l'avait perdu son ami-père au moment même ou elle s'en était prise à cet homme. Au moment même ou son point avait heurté le visage de l'ivrogne. Un point si petite. Une fille si jeune, si frêle, si faible. Faible ? Psychologiquement, c'était surement le cas. Elle avait eu du mal a sourire après la disparition d'Henek. Peu importait. Elle se promit se ne plus dépendre de personne à partir de maintenant. Elle en avait marre d'aimer sans raison, marre de s'attacher, marre de souffrir, marre de ne pas s'en vouloir à propos de l'homme qui était mort. Aucun remord. Aucun regret. S'en était presque décevant. C'était bien ce qu'avait redouté Henek. Mais Ol' n'y pouvait rien. La seule chose qu'elle voulait était de continuer à faire partie des rêves et de ne jamais entrer dans n'importe quel cauchemar, quel qu'il soit.

Tyra sourit, chassant ainsi ce regard qui était si familié à la petite rêveuse. Elle eu mal en le voyant voler en éclat. Comme si elle perdait le peu qu'il lui restait d'Henek. Et elle eut plus mal encore en se rendant compte qu'elle avait mal. Pour lui. Pour elle.

-Des gens qui m’ont trahis , j’en ai vu . Mais il est vrai que je ne peux pas comprendre ce que tu veux dire .

Ol', les yeux perdus dans les nuages aperçut pendant une seconde le visage d'Henek. Elle détourna le regard. Le fuir était la seule solution pour l'oublier. Elle lutta contre les larmes. Le regard vide, perdu quelque part dans le paysage, elle essaya de voir à travers ses larmes. Elle essaya de les refouler. L'une d'elle déborda, glissa sur sa joue et alla se poser délicatement dans l'herbe. Elle savait qu'une fois que l'une d'elle avait réussi à lui échapper, les autres sortaient sans aucuns problèmes. Elle les laissa couler. Et son regard trouva celui de Tyra sans qu'elle ne le veuille et elle lui accorda son regard-pardon. Parce qu'elle gâchait un moment qui aurait pu être beau. Elle aurait voulu lui dire, elle aurait voulu lui transférer ses souvenirs, ses doutes, ses peurs, ses douleurs. Simplement pour qu'elle fasse attention à elle. Sans savoir pour qu'elle raison, Ol' essayait de préserver Tyra de sa douleur a elle. Elle essayait en un sens de la prévenir. Peut-être Tyra était elle son amie... Elle n'en savait rien. Elle ne voulait pas. Elle se tourna. Tourna le dos a Tyra. Comme si c'était vexant de penser ça. Elle voulait cacher ses larmes, cacher ce qu'elle avait tant refoulé, ce qu'elle avait tant endurer, toujours seule. Elle ne voulait pas que son chagrin atteigne ceux qu'elle aimait. Et à présent, la seule personne qu'elle aimait, c'était Tyra. Parce qu'elle semblait être la seule a avoir autant vécu. La seule à pouvoir comprendre.

Sans même regarder la jeune femme, elle dit :

- Peut-être est-ce mieux, après tout, que tu ne comprennes pas.

Après un instant à se demander si elle allait vraiment dire ceci, les paroles glissèrent hors d'elle sans qu'elle ne puisse les en empêcher :

- Tyra, je t'en veux. Je t'en veux parce que je t'aime.

♫ This is stupid
I'm not stupid
Don’t talk to me
Like I'm stupid
I still love you but
I just can't do this
I may be dumb but
I'm not stupid ♫